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RP deuxième : Maûnes vs Eldes, premier round.

Chapitre 01 : L’arrivée.

Province du Médoc, non loin de la Passe de l’Aigle (la frontière avec le Royaume Nain de Tagoras).

L’été arrivait dans cette partie de l’Ældo, un été qui semblerait être beau et chaud. La
campagne était tranquille, les oiseaux chantaient et les abeilles butinaient. Au sommet d’une
colline assez imposante naquit un étrange phénomène. L’air se troubla et une ombre rectangulaire
d’un gris ténébreux se dégagea du sol. Cette ombre ternissait la terre, la rendant légèrement
mouvante, comme si de la fumée se trouvait là. La luminosité paru diminuer autour de ce
phénomène, comme si l’ombre absorbait la lumière avant de la dissiper.
L’ombre se mit à tournoyer et une silhouette humanoïde apparut. Elle s’avança hors du rectangle,
tout en surveillant les environs, son arme à la main. L’humanoïde était un Maûne, une créature
vivant sur l’une des deux faces du Troisième Monde (celui-ci étant séparé en deux parties : le
Maûne où vivent les Maûnes et l’Ældo où vivent les Eldes). Ce Maûne était un Rakin, une créature
de taille moyenne à la peau noire luisante et décorée de Runes rouges. Il était vêtu d’une courte
jupe et d’un baudrier de cuir noir, brandissait un sabre dentelé et marchait sur des maigres jambes
terminées par des sabots. D’autres Rakins apparurent comme leur congénère dans l’ombre grise.
Cette ombre était une Dalle, un passage physique entre les deux faces du Troisième Monde et
ouvert par Magie.

Une trentaine de Rakins avait maintenant traversé cette Dalle et formait un cordon de
protection autour de celle-ci. De nouveauxMaûnes apparurent à leur tour : humanoïde à la peau
verdâtre, aux petits yeux jaunes et à la chevelure noire, le Goblin était l’archer Maûne par
excellence. Ceux-là tenaient d’ailleurs leurs armes de prédilection dans leurs mains palmées,
armes qu’ils bandèrent une fois installés derrière les Rakins. Puis vinrent d’autres unités Maûnes, de
d’autres espèces qui se mirent en formation autour de la Dalle, dans un calme et un ordre
inhabituel pour ces créatures.
Le chef de cette troupe arriva enfin, accompagné de sa garde personnelle. Hermaphrodite d’une
grande beauté-comme tous ses congénères-, le Capitaine Sybère Gyshk’an était sanglé(e) dans une
armure d’acier noir et armé(e) d’une double épée dentelé marquée de Runes rouge sang. Sa garde
personnelle était composée d’une vingtaine de Taurins provenant de la légendaire Garde Pourpre-
l’élite des guerriers Maûnes.
Les Taurins étaient de puissantes créatures recouvertes de pelage aux couleurs variées, possédant
deux longues cornes sur le front et des sabots à la place de pieds. L’officier Sybère donna de brefs
ordres à ses troupes. Celle-ci se répartir dans la campagne environnante dans un silence presque
parfait.
Gyshk’an se retourna alors vers un des soldats restés pour assurer se protection, en plus de sa
garde personnelle.
« Va me chercher les ingénieurs du Shaddak. »
Le soldat retraversa la Dalle pour aller porter les ordres de son maître. Celui-ci contempla la
campagne paisible du Médoc avec un sentiment de satisfaction : la conquête de ce territoire
commençait bien, les chances d’obtenir de l’avancement en augmentaient tout autant !

Chapitre 02 : Le massacre.
Raynold ramassa les pommes de terres qu’il venait de sortir de terre puis les mit dans sa
brouette. Il se redressa en s’épongeant le front pour regarder ce que faisait sa canaille de fils. Père
de famille rompu au maniement des armes, Raynold était rentré de Manès il y a tout juste une
semaine. Manès autrefois la plus belle des villes Eldes, et aujourd’hui champ de ruines jonchés des
cadavres de milliers d’Eldes et de Maûnes, preuve morbide de l’âpreté des combats s’y étant
déroulés. S’étant enrôlé volontairement afin de défendre son monde, Raynold avait tué et vu mourir
un nombre de gens qu’il n’aurait jamais imaginé. Alors il appréciait ce retour à la vie normale, la
compagnie des gens vivants et le bonheur de passer une journée sans se demander s’il serait
encore en vie pour voir le soleil se coucher.
Le fermier du Médoc aperçut enfin son fils : celui-ci était monté sur le toit de la chaumière et faisait
des signes frénétiques à son père. Ce dernier répondit à son signe et lui demanda de descendre. Le
petit garçon courut vers l’une des extrémités du toit, où l’échelle qui lui avait permis de monter
était. Il trébucha et tomba la tête la première… dans une meule de foin.
Lâchant ses outils, Raynold se précipita pour s’assurer que son fils n’avait rien- et le gronder par la
même occasion. Il grimpa lestement sur la meule de foin et s’arrêta dans le même mouvement-ce
qui fit qu’il s’écroula de manière fort peu esthétique dans le foin. De la nuque du jeune garçon
dépassait un morceau de bois que Raynold avait appris à redouter à Manès : une flèche gobline !
Avant que son cerveau en état de choc n’ai pu se remettre, des cris de douleur retentirent dans le
village, immédiatement suivis par les cris de guerre si redouté des combattants Eldes. Les « Horde
et massacre ! », « Etripe et fends !°» et « Sang et mort ! » jaillirent de la bouche des cinquante
Maûnes lancés à toute vitesse sur le village. Toujours en état de choc, Raynold ne bougeait pas.
Précédé d’une volée de flèches, les Maûnes pénétrèrent dans le village, excités par la présence de
femmes et d’un massacre facile. Les villageois paniqués couraient dans tous les sens, poursuivis
par un ou deux Maûnes, courageuse mais vaine tentative d’échapper au massacre.
Le cadavre de son fils entre les bars, Raynold vit ses voisins, ses amis, sa petite fille se faire
faucher, étriper, massacrer par les armes Maûnes. Sa femme fut capturée et emmenée hors du
village par deux Rakins, malgré ses appels au secours et ses tentatives d’évasion….
Et Raynold ne bougeait toujours pas.

Chapitre 03 : L’éveil du guerrier.


L’attaque était finie. Les Maûnes avaient achevé leur sanglante besogne sans subir aucune
perte (ce qui était bon pour le moral des troupes). Les prisonniers et prisonnières avaient été
emmenés jusqu’à la Dalle où ils étaient parti pour le Maûne, afin d’y être vendu comme esclave.
Une petite arrière-garde avait été laissée afin de vérifier qu’aucun survivant ne subsistait et pour
mettre le feu aux bâtiments.
Raynold était toujours agenouillé dans sa meule de foin, le cadavre de son fils dans les bras. Un
Rakin l’aperçut et s’approcha avec méfiance. Le Maûne, prudent par nature, ramassa un morceau
de bois qu’il lança sur l’Elde. Aucune réaction. Du bout de son sabre, il lui piqua le postérieur, sans
que cela ne le fasse bouger. Amusé, la créature à peau noire lui piqua le flanc, puis le bras et enfin
l’épaule. Toujours aucune réaction.
Le Maûne partit chercher ses compagnons, afin de leur montrer un nouveau jeu. Après quelques
secondes de discussion, les règles furent mises au point : celui qui arriverait à faire réagir cet Elde
aurait le droit de boire la part d’alcool des autres lors de la prochaine cérémonie. Chacun leur tour
les Rakins piquèrent les différentes parties du corps de Raynold, sans que celui-ci ne montre aucun
signe de vie. Puis l’un des Rakins trouva amusant de retirer l’œil du cadavre du garçon.
Raynold s’éveilla soudain, tentant de reprendre l’orbite de son fils. Les Rakins se mirent en position
de combat tout en poussant des jurons de surprise. Le fermier observa nerveusement les environs.
Son regard se porta sur l’ennemi qui avait osé profaner le corps de son défunt fils. Avec un cri de
bête sauvage, il se jeta sur lui et lui brisa la nuque d’un coup. Il prit le sabre du cadavre et éventra
le Maûne le plus proche. Les deux derniers finirent morts comme les autres, un coup de sabre en
travers de la gorge.
Raynold jeta le sabre et rentra dans sa maison, qui par chance n’avait pas encore été
incendié. De sous son lit, il tira une lourde malle en bois qu’il s’était juré de ne jamais rouvrir. Il en
sortit son contenu et le posa sur son matelas. Une cotte de maille, une armure, une double hache,
une lourde épée à double tranchant, un poignard et une dague de jet. Tout était là. Il s’arma des
pieds à la tête puis alla la rencontre des Maûnes, occupés à leur travail de destruction. Il les
affronta seul, et pas un n’en réchappa, fauchés par la lourde épée ou coupés en deux par la hache
du guerrier du Médoc.
A la fin du combat- ou du massacre, le terme fonctionne aussi- Raynold prit le dernier cheval encore
en vie et se dirigea vers le village voisin, duquel s’échappait une fumée noire.

Chapitre 04 : La société secrète.


Province du Médoc, village de Xarfas, Quartier Général de l’Armée.

Après avoir visité les villages voisins- qui avaient eux aussi subi des attaques- et massacré
quelques Maûnes Maraudeurs, Raynold avait prit la direction de Xarfas, la plus grosse ville des
environs. Abritant cinq mille habitants ainsi que le quartier général des forces armées du Médoc
stationnées dans la région, elle était dirigée par un conseil de nobles composé des personnes les
plus influentes de la ville ainsi que du chef de la garnison de la région. Et c’est avec lui que Raynold
était venu parler…

« Je vous répète qu’il est impossible que les Maûnes aient pénétrés sur notre territoire sans que
nous nous en soyons rendu compte.
-C’est pourtant ce qu’il s’est passé Commandant : pas moins de quatre villages ont été anéanti
aujourd’hui, et les deux cadavres de Maûnes que je vous ai rapporté ne vous suffisent pas ?
-Non. Tant que je n’aurai pas de preuve directe, je ne mettrais pas la région en état d’alerte Je vais
ouvrir une enquête et après j’agirai en conséquence. Je vous ferai bien sûr parvenir les résultats de
cette enquête. »
Raynold quitta le bureau de l’officier sans saluer, ni le remercier de ce geste (même infime).
Entièrement furieux, il traversa le bâtiment de l’Armée à grand pas avant de s’arrêter sur le pont
enjambant le cours d’eau traversant la ville et de s’appuyer sur la rambarde, en se creusant les
méninges pour trouver une solution. Il fut soudain rejoint par un homme aussi grand que lui avec
de longs cheveux bruns et de grands yeux bleus rêveurs. Il portait dans le dos une longue épée
courbe.
« Une vrai tête de mule ce Commandant n’est-ce-pas ? »
Raynold se tourna vers l’inconnu et planta son regard dans le sien.
« Excusez-moi, je crois que nous n’avons pas été présenté.
-Ah oui, c’est vrai. Je me nomme Greys, des Chevaliers de l’Ældo.
-Les Chevaliers de l’Ældo ? Jamais entendu parler…
-C’est une société secrète existant depuis les Premières Aubes et ayant pour but de protéger notre
beau monde des manigances des créatures du Maûne.
-Vous êtes une sorte de gardien de l’Ældo, c’est ça ?
-Tout à fait. »
Raynold éclata de rire, pensant que l’homme se payait sa tête.
«°Un gardien de l’Ældo vraiment ? Dans ce cas monsieur le gardien, où étiez-vous ce matin durant
l’attaque de mon village ? Et pourquoi n’êtes-vous pas à Manès pour combattre les envahisseurs ?
Non merci, j’ai passé l’âge des plaisanteries et je ne suis vraiment pas d’humeur pour cela
aujourd’hui… Allez au revoir et bonne journée monsieur ! »
Raynold s’était éloigné de quelques pas quand Greys prit la parole.
« Très bien, dans ce cas vous ne reverrez jamais votre femme, Raynold ! »
L’intéressé s’arrêta immédiatement et se retourna vers l’autre homme.
« D’où connaissez-vous mon nom ? Et comment savez-vous ce qui est arrivé à ma femme ?
-Les apparences sont parfois trompeuses… J’étais là lors de l’attaque de votre village, j’ai vu ce qui
s’est passé… »
Une bonne minute de silence passa.
« Et bien dans ce cas venez avec moi voir le Commandant, avec deux témoignages il ne pourra pas
nier la présence de Maûnes, fit Raynold en commençant à se diriger vers les bâtiments de l’Armée.
-Non. »
Raynold s’arrêta de nouveau et ouvrit la bouche pour protester.
« Ce n’est pas ce que vous croyez, coupa Greys. Premièrement, ça ne servirait à rien, le
Commandant ne voudrait pas nous croire non plus : c’est un lâche, qui a peur des Maûnes et qui a
fait joué ses relations pour ne pas partir à Manès, révéla-t-il avec dégoût. Et deuxièmement, je
préférerai rester incognito…
-Pourquoi ?
-Pour des raisons personnelles, je préfère que le Commandant n’ait pas vent de cette discussion,
point final. »
Greys s’éloigna de quelques pas avant de se retourner.
« Bon, on y va ou vous rester ici ?, demanda-t-il.
-On va où ?
-Voir les Maûnes. »

Chapitre 05 : Espionnage.
« QUOI ?
-Allez amène toi, ordonna Greys, passant par la même occasion au tutoiement, avant de s’éloigner
pour de bon.
-Euh, oui, oui j’arrive, fit Raynold en courant pour le rattraper. Mais pourquoi allez voir les Maûnes,
ils ne voudront jamais nous laisser approcher et encore moins parler avec nous…
-Quand je disais « voir », cela impliquait « espionner ».
-Ah d’accord… Mais espionner quoi ?
-Crénom d’une Rune !, jura Greys. Mais qui-est-ce qui m’a collé un tel empoté dans les pattes ! D’où
tu crois qu’il vienne les Maûnes ? Ils sortent du sol et après ils creusent un trou pour se cacher ?
-Euh… Non je ne pense pas.
-Donc dans ce cas, d’où peuvent-ils venir ?
-D’une Dalle ! Et ils ont surement établi un camp autour ! Et c’est ça qu’on va espionner !
-Bravo, fit Greys en applaudissant. Quelle vivacité d’esprit… »
Raynold ne releva pas le commentaire ironique et suivi ce drôle de gardien de l’Ældo… Enfin bon s’il
lui permettait de revoir sa femme…
« Et vous êtes seul ou avec des amis ? Parce que vous ne croyez pas qu’à deux on sera un peu trop
nombreux pour affronter les Maûnes ?
-Premièrement : tu peux me tutoyer, ça m’arrangerait. Deuxièmement : bien sûr que je ne suis pas
seul… Enfin pour le moment si, mais des amis à moi sont en route, ils devraient arriver d’ici la
tombée de la nuit.
-Ah d’accord. »
Les deux hommes arrivèrent enfin aux écuries et enfourchèrent leurs destriers. Ils quittèrent Xarfas
et se dirigèrent vers le village de Raynold.

Plus tard, non loin de la « Colline aux Maûnes ».

« Hé bah dis donc, y a du beau monde là-bas… J’aperçois des Orcks, des Borghs, des Goblins, des
Rakins, une vingtaine de Sybères et quelques Taurins… A vu de nez je dirais qu’il y a environ deux
cents Maûnes.
-Mais comment arrives-tu à voir tout cela ? Moi je n’aperçois que des points noirs plus ou moins
important…
-C’est grâce à ça, dit Greys en montrant un objet ressemblant à de primitives jumelles. C’est un
objet qui te permet de voir les choses qui sont loin comme si elles étaient proches…
-C’est génial ce truc, pourquoi j’en ai jamais vu ?
-Parce que c’est un de mes amis Mages qui me l’a fait spécialement pour moi… Un vrai dérangé cet
homme d’ailleurs… Tiens tu peux me passer le matériel de dessin qui est dans le sac sur le flanc
droit de mon cheval s’il te plaît ? »
Raynold s’exécuta et Greys commença à reproduire avec exactitude la disposition du camp Maûnes
et de ses environs.
« Dis-donc, t’a un sacré coup de plume quand même !
-Merci… Mais bon j’ai pas trop de mérite, puisque ça fait plus de quinze ans que je m’entraîne, et ce
camp n’est pas si compliqué que ça.
-Oui mais quand même… »
Greys donna encore deux ou trois coups de plumes en plus, puis rangea son matériel.
« C’est bon j’ai fini, on file ! »

Chapitre 06 : Concertation.
Province du Médoc, quelque part entre Xarfas et la « Colline aux Maûnes ».

Après avoir achevé leur schéma du camp Maûne, Greys et Raynold avaient établi le leur à
l’écart de celui de leurs ennemis. Ils avaient préparé un bon repas et attendu l’arrivée des amis de
Greys. Ceux-ci étaient arrivés un peu plus tard que prévu : vingt-cinq Eldes, tous membres des
Chevaliers de l’Ældo, et représentant un large panel de ses Peuples. Il y avait là des Alfes, des
Centaures, des Capricornes, quelques Onyx, beaucoup d’Humains et même deux ou trois Nains
ronchons. Tous s’étaient attablés et mangé avec délice le repas, tout en échangeant les dernières
nouvelles. Une fois les assiettes et les chopes vidées, Greys installa son schéma sur un panneau
visible de tous et commença son exposé.
« Bon écoutez tous. Notre cible est un camp Maûne situé en hauteur et protégé par de légères
fortifications. Pas moins de deux cents guerriers, dont cinquante archers Goblins, vingt cavaliers
Sybères et cinq Taurins. Le camp est dirigé par un Sybère protégé par une vingtaine de Taurins de
la Garde Pourpre. Isiane, laisse Raynold tranquille, attend la fin de la réunion au moins. (Une
Humaine blonde retira ses mains de Raynold, l’air déçu. Celui-ci adressa un regard reconnaissant à
Greys.) Bon voilà comment je vois l’assaut : vous voyez cet éperon rocheux ? Si on grimpe par cette
face, on est indétectable par les sentinelles Maûnes. Donc Niflass et Essënlax, vous et vos groupes
vous passerez par cet éperon et supprimerez en premier les archers, en silence si possible. (Un Alfe
et un Capricorne hochèrent la tête.) Vous prendrez aussi notre ami le Magicien Loque pour avoir un
supplément de protection quand la vraie bagarre commencera. (L’Alfe, le Capricorne et un Humain
hochèrent la tête.) Les autres seront avec moi et mèneront une charge par ce chemin que notre
autre Magicien se fera un plaisir de dégager… Les vrais cavaliers d’abord, les fantassins à cheval
ensuite et enfin les archers : une fois à l’intérieur, on se répartit en arc de cercle et on massacre
tout ce qui bouge, c’est OK ? Des questions ?
-Oui moi j’en ai une, fit Raynold. Je serai dans quel groupe pendant l’attaque ?
-Tu restera à mes côtés, ça sera plus sûr pour toi, répondit Greys. D’autres questions ? Non ? Alors
rompez et au dodo, lever dans trois heures. »

La dénommée Isiane se recolla immédiatement à Raynold avant que celui-ci n’ait pu bouger.
L’esprit embrumé par l’alcool, la fatigue, la tristesse et, malgré lui, intéressé par le corps de la
jeune femme, Raynold se laissa séduire et entraîner à l’écart du camp. Une fois seuls et
déshabillés, Raynold se consola des chagrins de la journée et Isiane assouvit ses désirs.

Chapitre 07 : Elimination nocturne.


Province du Médoc, sur la « Colline aux Maûnes ».
Guerrier Orck plutôt freluquet, Khark montait la garde sur un des côtés du camp. L’Orck était
un Maûne bien plus grand et massif que le Goblin, avec une peau épaisse d’un jaune mate et un
faciès porcin muni de deux larges défenses montantes. Khark avait donc été relégué à la
surveillance d’un coin où rien ne se semblait vivre.
Il entendit un bruit derrière lui et se retourna brusquement, armes aux poings. Rien. Sans doute un
animal. Alors qu’il allait reprendre son poste, il sentit qu’on lui tirait la tête vers le haut et qu’on
faisait glisser une lame sur sa gorge. Quelques secondes plus tard, sa conscience s’éteignait.

Essineth posa délicatement le cadavre du garde au sol puis secoua ses mains pour en
chasser le sang les maculant. Il essuya son poignard avant de le rengainer. L’éclaireur Alfe fit signe
aux autres que la voie était libre.
Les deux groupes d’Eldes se séparèrent dès leur arrivée dans le camp. Ils foncèrent en silence sur
leur cible : les archers Maûnes, pour la plupart en train de dormir, furent massacrés d’un coup
d’épée en travers de la tête. Ceux qui étaient restés éveillés eurent la gorge tranchée ou les
vertèbres brisées, comme les sentinelles trainant dans le coin. Et tout ça en silence comme
demandé…
Une fois qu’il eut confirmation que la mission était un succès et que tout le monde était derrière lui,
le Magicien Loque tissa la Rune convenue avant de l’envoyer dans le ciel, déclenchant par la même
occasion l’alarme dans le camp Maûne. Il ne lui restait plus qu’à tisser l’assemblage de Runes
composant son bouclier et attendre que les autres arrivent avant de passer à l’attaque…

Chapitre 08 : La charge.
Caché dans une petite forêt, Greys et le reste des Chevaliers attendaient patiemment le
signal. Le chef du groupe parcouru du regard ses troupes : celle-ci patientaient dans le calme et le
silence. Son regard se posa ensuite sur Raynold : il avait presque de la peine pour cet Humain
sympathique…
Le signal s’éleva dans les airs en même temps que le cri d’une corne d’alarme Maûne.
« A cheval !, beugla Greys. Et en position ! »
La dizaine de guerriers s’empressa d’enfourcher ses destriers et de se positionner comme prévu.
Situé en tête Greys s’adressa au deuxième Magicien du groupe, qui se trouvait juste à côté de lui.
« Ton Sort est prêt ?
-Oh que oui il est prêt, et il attend plus que son heure pour aller tout faire péter !
-Parfait. Dans ce cas… (Greys dégaina sa lame courbe et la pointa vers le ciel) En avant ! »
Démarrant pratiquement au galop, les Eldes foncèrent vers le camp Maûne, le tonnerre des sabots
des chevaux raisonnant dans la nuit.
La plupart des Maûnes étaient occupés à tenter de franchir le bouclier magique du Magicien
Loque, laissant le camp sans surveillance ou presque. Les quelques sentinelles furent abattues
d’une flèche. Le Magicien lança son Sort, qui fit voler en éclat la barrière barrant la route. Les
Maûnes suspendirent leur assaut dès que l’explosion eut lieu pour voir débouler à toute allure
Greys et ses cavaliers qui chargèrent en poussant leurs cris de guerre favoris. Les « Honneur et
courage ! », « Pour l’Equilibre ! » et « Follenfer ! » précédèrent de peu le choc entre les deux
masses guerrières et le bruit du métal tapant le métal ou fendant la chair et les râles d’agonies des
premiers morts.
Le Magicien Loque désactiva son bouclier et chargea avec le premier groupe, prenant les Maûnes à
revers.

A l’écart de la bataille, le Capitaine Gyshk’an n’en croyait pas ses yeux : ses troupes étaient
en train de se faire massacrées par des Eldes huit fois moins nombreux ! La confusion régnant dans
le camp, il décida de remettre personnellement de l’ordre et fonça sur les Eldes, suivit de sa garde
personnelle.

A milieu du massacre qui prenait fin, Greys vit le chef Maûne charger avec une vingtaine de
Taurins et quelques Orcks. Ne souhaitant pas être pris à revers, il donna de brefs ordres. Les
cavaliers se regroupèrent en vitesse et chargèrent donc la dernière menace du camp.

Chapitre 09 : Le combat final.


Les Maûnes de la Garde Pourpre n’étaient pas des débutants en matière de combat. Ces
vétérans endurcis choisirent de s’attaquer aux destriers plutôt que de s’en prendre aux Eldes
juchés dessus. Avec des pertes minimes, ils fendirent la masse lancée sur eux et jetèrent au sol une
grande partie des cavaliers, pour se retrouver devant un mur de flèche qui faucha la moitié du
contingent.
Greys se permit un petit sourire de satisfaction avant de rassembler ses troupes pour finir le travail.
Ayant été projeté loin de son cheval, Raynold arriva un peu en retard pour la bataille. Le cercle
formé par les Maûnes avait volé en éclat et leur résistance ne durerait plus bien longtemps…
Quoique. Un Sybère venait d’éliminer dans le même geste un Centaure et un Alfe avant de
pourfendre un Onyx. Raynold se porta à son contact avant qu’il n’est pu abattre un autre Chevalier.
Le Sybère était doué et ne se laissait pas impressionner par le déluge d’acier que faisait
pleuvoir Raynold. Celui-ci fit quelques pas en arrière pour souffler. Le Maûne en profita pour
envoyer deux Humains mordre la poussière. Raynold lança alors sa double hache avant de
retourner au contact de son ennemi.
Dun judicieux pas de côté, le Sybère évita l’arme mais se prit un violent coup de poing en pleine
figure. Il fut projeté plus loin et parvint à se remettre debout d’une roulade peu esthétique. Il
essuya le sang coulant de sa lèvre éclatée et se jeta littéralement sur Raynold, épée levée au
dessus de sa tête. L’Elde fendit l’air de bas en haut et, au plus haut de sa trajectoire, sa lame
rencontra celle du Maûne. Les deux armes ‘entrechoquèrent et les Runes gravées dessus
s’activèrent. L’affrontement fut projeté dans un autre Monde où les deux Magies s’affrontèrent
durant des siècles, pour finalement aboutir à la victoire de la magie de l’Humain. L’épée de
l’hermaphrodite vola en éclat et celle de Raynold trancha le corps de son ennemi comme du beurre.
Le Maûne retomba au sol, coupé en deux.

Chapitre 10 : Epilogue.
Greys regardait le combat entre Raynold et le chef Maûne. Il vit l’Elde couper en deux son
ennemi. Avec la mort du Sybère, plus aucun Maûne n’était debout. La bataille était finie, les Eldes
avaient gagné. Alors que les survivants laissaient éclater leur joie, Greys fit signe à un des
Magiciens d’aller s’occuper de la Dalle. Celui-ci s’empressa d’aller la fermer, accompagné de
quelques archers. Le cœur serré, le chef des Chevaliers fit le signe convenu à Niflass, l’Alfe qui était
aussi son second. Celui-ci acquiesça et prit son arc. Il décocha une flèche qui alla se planter dans la
nuque de Raynold. Le vaillant guerrier du Médoc écarquilla les yeux sous le choc puis s’écroula.
Greys donna alors de brefs ordres à ses troupes : elles commencèrent par bruler les corps des leurs
étant tombés au combat avant de placer les cendres dans les urnes prévues à cet effet et de les
enterrer. Puis après avoir dit la traditionnelle prière sur le retour aux cieux des âmes perdues, les
Chevaliers déposèrent Raynold sur dans un autel de bois, simple mais joli, avec toute ses armes.
Pour finir, ils rassemblèrent les cadavres des Maûnes en un gigantesque tas qu’ils incendièrent. Puis
ils quittèrent les lieux en emportant tout objet et effaçant toute trace de leur passage…

Au petit matin.

Les flammes du brasier avaient été aperçues depuis Xarfas, qui avait dépêché un groupe de
soldat afin de voir ce qu’il se passait. Le commandant de la garnison avait été appelé peu après. Il
avait pu ainsi constater l’heureuse et horrible vérité : des Maûnes étaient bien présent dans les
environs, mais tous réduit en cendres à l’heure actuelle. Quand le commandant vit le corps de
l’homme qu’il avait envoyé balader la veille, il eut un petit pincement au cœur.
« Les éclaireurs n’ont trouvé aucune présence Maûne dans les environs, annonça son second. On
est en train d’élargir le périmètre des recherche. Aucune trace non plus d’une force armée capable
de faire cela, l’Humain retrouvé sur l’autel a fait ça tout seul.
-Impossible Capitaine, réfléchissez un peu : il aurait massacré pas moins de deux cents Maûnes, mit
le feu à leurs dépouilles, se serait construit un autel avant de monter dessus et de se laisser
mourir ?
-Dans ce cas, qui l’a aidé ?
-Cela nous ne le saurons jamais Capitaine Greys… D’ailleurs je vous remercie d’avoir prolongé votre
arrêt à Xarfas, le temps que mon second se sente mieux. Vous allez pouvoir rejoindre votre nouvelle
garnison, le Capitaine Esko est rétabli de sa maladie. »

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