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LA FEMINISATION
Dans les manuels scolaires de l’enseignement primaire de la
Communauté française de Belgique
Si ce décret lève le voile sur ces anomalies en simplifiant les règles quant
au féminin des noms de métier, s’appliquent-elles également aux noms communs
ne relevant pas d’un titre de profession ? Les auteurs des manuels scolaires
prennent-ils le risque de s’aventurer dans des exercices employant un vocabulaire
qui ne se trouvait pas à la base de leur propre éducation ?
1
CommunautÉ française de Belgique, Décret du 21 juin 1993 relatif à la féminisation des noms de
métier, fonction, grade ou titre, 21/06/1993, http://www2.cfwb.be/franca/publicat/pg005.htm,
28/11/2007.
2
2. La féminisation dans les manuels
scolaires de l’enseignement primaire
de la Communauté française de
Belgique
À partir des années 70, une nouvelle perspective de la langue émerge. Elle
montre les limites et les insuffisances d’une grammaire qui s’attache trop à l’écrit
et ne correspond plus à la réalité vivante de sa langue.
2
Léon Renée, Enseigner la grammaire et le vocabulaire à l’école, Paris, Hachette Éducation,
1998, p. 10-11
3
Au nom de l’intérêt pédagogique, le mot d’ordre sera de casser l’image
scolaire d’une grammaire poussiéreuse et controversée quant aux règles de la
féminisation. Effectivement, elle ne peut avoir d’autre utilité que de donner la
possibilité à chacun de comprendre comment fonctionne la langue qu’il parle. En
ce sens, le décret de 1993 permet de clarifier la féminisation des noms de métier
et, par extension, des autres substantifs. Pour ce faire, le but sera de multiplier les
supports pédagogiques et de saisir dans la vie courante des occasions d’entrées
originales qui appartiendront à l’environnement familier de l’enfant3.
3
Léon Renée, Enseigner la grammaire et le vocabulaire à l’école, Paris, Hachette Éducation,
1998, p. 64
4
Brichard Christian, Brousemiche Martine, Jacquemart Brigitte, Letroye Françoise, Marlier
Michèle, Français training : Sixième année, Bruxelles, Labor, 2001, p. 12
4
Une langue est le produit d’une évolution continue, associée aux
mouvements de population et aux bouleversements politiques, liée aussi au
progrès scientifique et à ses retombées sur la vie matérielle et intellectuelle.
L’histoire des mots est le reflet partiel de l’histoire des peuples et de la société5.
5
Léon Renée, Enseigner la grammaire et le vocabulaire à l’école, Paris, Hachette Éducation,
1998, p. 129
6
Deslauriers Lyne, Gagnon Nicole, Capsule 5 : Livre A, Louvain-la-Neuve, Van In, 1999, p.
29-30-54
5
le chapelier → la chapelière
le distributeur → la distributrice
l’aviateur → l’aviatrice
le routier → la routière7
7
Pirotte Toussaint, Vaincre l’orthographe : 3e année, 08-09 ans, Bruxelles, Labor, 1990, p. 8-9-23
8
Léon Renée, Enseigner la grammaire et le vocabulaire à l’école, Paris, Hachette Éducation,
1998, p. 65
9
Bruyndonckx Guy, Huguet Georges, Des choses à dire 5/6 : Tome 02 : Phrases et mots,
Bruxelles, De Boeck & Larcier, 1998, p. 211-212
10
NB : L’exemple montré ci-dessous est extrait d’un manuel français de 1995, originaire d’un
pays où la féminisation ne s’est officiellement appliquée qu’en 1999. Toutefois, ce manuel est mis
à la disposition des établissements scolaires de Belgique.
6
Certains noms de métiers n’ont pas de féminin. On utilise le même mot
pour les hommes et les femmes11.
11
Bellanger Françoise, Carabouille et la grammaire : le masculin et le féminin, Paris, Retz, 1995,
p. 28
12
Pothier Béatrice, Comment les enfants apprennent l’orthographe, Paris, Retz, 1996, p. 98
13
Witters Montain, Vocabulaire orthographique de base, Ixelles, École fondamentale « Les
Jardins d’Élise », 2001, 65 p.
7
un, une équilibriste
un, une pèlerin, ine14-15
14
Demeyère Jean, Eurêka ! Dictionnaire orthographique pour écrire tout seul, Bruxelles, De
Boeck, 1992, 96 p.
15
Demeyère Jean, Avec le Grand Eurêka, fini les fautes d’orthographe !, Bruxelles De Boeck,
2001, 151 p.
16
Charmeux Éveline, Grandaty Michel, Monier-Roland Françoise, Une grammaire d’aujourd’hui,
Toulouse, SEDRAP (Coll. « Le français mode d’emploi »), 2001, vol. 1
8
Conclusion
L’étude de la grammaire doit être conçue comme le prolongement
nécessaire entre des activités de lecture et d’écriture. La manière d’enseigner
apporte généralement une complication car l’écriture devient un problème de
masse, et donc d’enseignement. En tant que support pédagogique, le manuel
scolaire apparaît comme le meilleur moyen d’acquérir activement les règles
grammaticales et orthographiques17. C’est pourquoi, il a semblé indispensable à
la grande majorité des auteurs de ces ouvrages d’y inclure, dès l’enseignement
primaire, les règles quant à la féminisation des substantifs. Là où l’adulte
d’aujourd’hui éprouve des difficultés à prendre en compte un tel changement de
sa langue, l’enfant l’assimile comme étant naturel et se l’approprie.
17
Charmeux Éveline, Grandaty Michel, Monier-Roland Françoise, Une grammaire d’aujourd’hui,
Toulouse, SEDRAP (Coll. « Le français mode d’emploi »), 2001, vol. 1
9
Bibliographie
BRUYNDONCKX Guy, Huguet Georges, Des choses à dire 5/6 : Tome 02 : Phrases
et mots, Bruxelles, De Boeck & Larcier, 1998, 222 p.
DEMEYERE Jean, Avec le grand Eurêka, fini les fautes d’orthographe !, Bruxelles,
De Boeck, 2001, 151 p.
10
WITTERS Montain, Vocabulaire orthographique de base, Ixelles, École
fondamentale « Les Jardins d’Élise », 2001, 65 p.
11
Annexes
Document 1.
Figure 1 - Deslauriers Lyne, Gagnon Nicole, Capsule 5: Livre A, Louvain-la-Neuve, Van In, 1999,
p. 96-97
12
Document 2.
13
Document 3.
14
Figure 3 - Sepul-Cleenen P. et J., À la conquête de la grammaire 6, Bruxelles,
Plantyn, 2002, p. 16
15