Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
LA FÉMINISATION
Sexisme et féminisation
Mais il n’y a pas que la langue qui évolue, les mentalités aussi doivent
changer. Il n’est plus possible de nier une évidence : la femme est l’égale de
l’homme.
1
Alain Rey, Le Robert micro, Paris, Dictionnaires Le Robert, 1998, p.548
2
Ibid.
3
Ibid.
2
qui nous habitent et d’effacer le sexisme de la langue française. À travers ce
travail, nous essayerons de réunir et de synthétiser leurs recherches autour de trois
grands points : la perception négative du féminin, la féminisation des noms de
métiers et le masculin générique.
3
2 Analyses
2.1 La perception négative du féminin
4
Claude Favre de Vaugelas, Remarques sur la langue française, 1647
5
Nicolas Beauzée, Grammaire générale, 1667
6
Marina Yaguello, Les mots et les femmes, Paris, Éditions Payot & Rivages, 2002, p.130
4
2.1.2 Les diminutifs
La plupart des suffixes féminins utilisés en français créent soit des termes
à caractère péjoratif, soit des diminutifs. Un camion devient une camionnette, un
brin, une brindille, un amour, une amourette, du vin, de la vinasse, etc.
On ne peut sciemment nier la réelle implication de ces mécanismes dans la
reproduction de schémas sexistes. On dira plutôt il est maigre comme une
brindille que il est maigre comme un brin ou alors, on dira c’est le grand amour et
ce n’est qu’une petite amourette de rien du tout.
7
Fabienne Baider, Edwige Khaznadar, Thérèse Moreau, « Les enjeux de la parité linguistique »,
Nouvelles questions féministes, 26/3 (2007), p.6
5
traduit, aussi et surtout, une réalité quotidienne : l’accession des femmes au
pouvoir.
Toute femme désire être considérée pour ce qu’elle est, et ce qu’elle est
devenue et non pas pour ce que les stéréotypes (à propos desquels Marina
Yaguello nous rappelle « [qu’]ils sont loin de correspondre à la réalité car c’est
justement la fonction des stéréotypes d'occulter la réalité en opérant des
simplifications confortables8. ») du passé continuent à véhiculer.
Les textes législatifs, assez similaires dans leurs propos, ont eu des impacts
très différents sur les locuteurs francophones du Québec, de France et de Belgique
8
Marina Yaguello, Les mots et les femmes, p. 144
6
Le Québec, région pionnière de la féminisation des noms de métiers, prend
dès 1979 des mesures constitutionnelles sur la question. Depuis, nous pouvons
constater un réel usage des termes féminisés dans la population.
9
Pierrette Vachon-L’Heureux, « Quinze ans de féminisations au Québec : de 1976 à 1991 »,
Recherches féministes, 5/1, p.140
10
Le Service de la langue française de la Communauté française de Belgique a consacré son n°10
de Langage et société à la féminisation des noms de métiers, fonctions, grades ou titres au Québec,
en Suisse romande, en France et en Communauté française de Belgique.
11
Pierrette Vachon-L’Heureux, « Féminisation des titres et des textes », Correspondance, 10/2, p.
12
Marina Yaguello, Les mots et les femmes, p. 175
7
« l’immobilisme linguistique13 », a d’ailleurs eu une réaction très critique à
l’égard de cette initiative gouvernementale, renforçant ainsi sa position :
[…] Il convient en effet de rappeler qu’en français comme dans les autres
langues indo-européennes, aucun rapport d’équivalence n’existe entre le genre
grammatical et le genre naturel. Le français connaît deux genres,
traditionnellement dénommés « masculin » et « féminin ». Ces vocables hérités
de l’ancienne grammaire sont impropres. Le seul moyen satisfaisant de définir les
genres du français eu égard à leur fonctionnement réel consiste à les distinguer en
genres respectivement marqué et non marqué. Le genre dit couramment «
masculin » est le genre non marqué, qu’on peut appeler aussi extensif en ce sens
qu’il a capacité à représenter à lui seul les éléments relevant de l’un et l’autre
genre. Quand on dit « tous les hommes sont mortels », « cette ville compte
20 000 habitants », « tous les candidats ont été reçus à l’examen », etc., le genre
non marqué désigne indifféremment des hommes ou des femmes. Son emploi
signifie que, dans le cas considéré, l’opposition des sexes n’est pas pertinente et
qu’on peut donc les confondre. En revanche, le genre dit couramment « féminin »
est le genre marqué, ou intensif. Or, la marque est privative. Elle affecte le terme
marqué d’une limitation dont l’autre seul est exempt. À la différence du genre
non marqué, le genre marqué, appliqué aux êtres animés, institue entre les sexes
une ségrégation15. […]
13
Marina Yaguello, Les mots et les femmes, p. 175
14
Déclaration de l’Académie française du 14 juin 1984 suite à la création de la Commission de
terminologie, créée à l’initiative du Gouvernement (décret du 29 Février 1984).
15
Déclaration de l’Académie française du 14 juin 1984 suite à la création de la Commission de
terminologie, créée à l’initiative du Gouvernement (décret du 29 Février 1984).
8
Cette définition du masculin générique ou genre non marqué de
l’Académie française peut laisser perplexe. Qui n’a jamais rencontré de problème
de sémantique en utilisant le masculin générique ?
16
Patricia Niedzwiecki, Femmes & langage, Bruxelles, Commission européenne, 40, p.1
17
Marina Yaguello, Les mots et les femmes, p. 113-114
9
Conclusion
10
Bibliographie
11
Table des matières
1 Introduction...........................................................................................................2
2 Analyses ................................................................................................................4
2.1 La perception négative du féminin.................................................................4
2.1.1 La coïncidence genre/grandeur ...............................................................4
2.1.2 Les diminutifs .........................................................................................5
2.1.3 La dévalorisation de dénominations féminines.......................................5
2.2 La féminisation des noms de métier ..............................................................5
2.2.1 Le véritable débat....................................................................................5
2.2.2 La réception des textes législatifs ...........................................................6
2.3 Le masculin générique ou genre non marqué ................................................8
Conclusion .............................................................................................................10
Bibliographie..........................................................................................................11
Table des matières..................................................................................................12
12