Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
ET DE SES PARTENAIRES
4
Le financement solidaire en 2008
Un portefeuille de 9,3 millions d’euros, ACTIVITÉS DE LA SIDI
ET DE SES PARTENAIRES
investis auprès de 62 partenaires dans 28 pays
Des désinvestissements conformes aux prévisions
SOLIDARITÉ INTERNATIONALE POUR LE DÉVELOPPEMENT ET L'INVESTISSEMENT
8
1. Apporter un accompagnement accessible et souple SOLIDARITÉ
S’adapter aux difficultés des partenaires
INTERNATIONALE
Promouvoir le pilotage de la dimension sociale
POUR LE DÉVELOPPEMENT
10
2. Partager les risques de manière adéquate et patiente
ET L'INVESTISSEMENT
Participer au capital des SFP
12, rue Guy de la Brosse / 75005 Paris
Prêter en monnaie locale
Tél. : 33(0) 1 40 46 70 00
Etre présent dans des zones en crise Fax : 33(0) 1 46 34 81 18
3. Adapter l’offre de services au contexte local 11 site : www.sidi.fr
Glossaire
Promouvoir les mutuelles de solidarité
14
4. Assurer la viabilité institutionnelle et l’objet social des SFP ACP : "Afrique Caraïbes Pacifique"
Renforcer la gouvernance des SFP AT Assistance Technique
15
5. Créer des leviers d’appui CSF : Chaine de Solidarité pour le Financement
Consolider la Chaine de Solidarité pour le Financement Effet de levier : le fait qu'à chaque contribution financière de la
SIDI s’ajoute une ou plusieurs contributions financières d’autres
Investir dans des outils de refinancement acteurs privés ou publics.
Investir dans des structures de second niveau Faîtière : institution dite de second niveau,
dont le rôle est de soutenir des IMF
Travailler en réseau et en alliances
FCP : Fonds Commun de Placement
17
IMFC : Institution de Microfinance en Consolidation
BILAN AU 31/12/2008
IMFP : Institution de Microfinance à fort Potentiel
17
Compte de résultat au 31/12/2008
MUSO : mutuelle de solidarité
18
Carte des partenaires financiers de la Sidi en 2008
OP : Organisation de Producteurs
19
Récapitulatif des partenariats en 2008
PVAR : Promotion de Valeur Ajoutée en milieu Rural
19
Instances au 12 juin 2009 SFP : Structure de Financement de Proximité
UE : Union Européenne
Chers amis, chers actionnaires solidaires, tout Le plan 2009-2012 Deux nouveaux fonds, ciblés sur le financement
d’abord, un immense merci à tous ceux qui ont rural, sont en cours de création pour l’Afrique
répondu « OUI » à l’appel lancé en octobre der- Pour 2009/2012, la SIDI a décidé de poursuivre (FEFISOL) et l’Amérique Centrale et les Pays An-
nier pour augmenter le capital de la SIDI, et doter son objectif de financement du monde rural à tra- dins (FOPEPRO).
votre « outil » des ressources financières néces- vers différentes catégories de partenaires et d’ou-
saires pour poursuivre son mandat d’investisseur tils, pour fournir une offre adaptée aux besoins, et Voici enfin les axes prioritaires qui
social. Après 25 ans d’activité au service de la fi- optimiser les ressources et la valeur ajoutée so- vont nous guider jusqu’en 2012 :
nance solidaire, le succès de cette augmentation ciale de son action :
de capital confirme la vitalité de la « chaîne de so- • Concourir à l’amélioration durable des revenus
lidarité pour le financement » destinée aux exclus • Des acteurs locaux œuvrant pour la PVAR, en des producteurs ruraux
des services financiers à travers le monde. favorisant l’accès des ruraux au marché local • Garantir, suivre et communiquer sur la Valeur
et/ou international, qui leur garantisse une ré- Ajoutée Sociale et la responsabilité environne-
L’achèvement du plan stratégique munération équitable. mentale de la SIDI et de ses partenaires
2006-2008 • Des réseaux de MUSO (mutuelle de solidarité). • Garantir l’équilibre et la pérennité financière et
Les MUSO sont des outils efficaces d’épargne sociale de la SIDI
Au 31 décembre 2008, la SIDI a achevé la mise en et de financement, mais aussi des espaces Grâce à l’augmentation de capital qui vient d’être
œuvre de son plan triennal 2006-2008, dans le- d’échange et d’entraide. Elles sont porteuses de réalisée, l’encours projeté fin 2012 est de 14 mil-
quel elle fixait comme priorité de cibler le monde vraies dynamiques de développement local et lions d’euros. L’effet de levier attendu avec les mé-
rural, en particulier sur le continent africain. Au de changement social. canismes de financement régionaux devrait
cours de cette période, tous les financements ont • Des IMF en consolidation : Ce type de parte- permettre d’atteindre un portefeuille de 60 mil-
été orientés vers les zones rurales : 63% des en- naire est le cœur de métier de la SIDI. Il s’agit lions d’euros.
cours de la SIDI y sont aujourd’hui dédiés. Le tra- d’institutions qui nécessitent des appuis tant sur
vail réalisé en zone rurale a par ailleurs débouché le plan institutionnel que financier. Le besoin Je vous invite à découvrir les actions réalisées et les
sur la définition d’une approche plus « inclusive » d’accompagnement est souvent plus important valeurs qui y sont promues au fil de la lecture de
dénommée « Promotion de la Valeur Ajoutée en et nécessite un suivi particulièrement exigeant et ce rapport d’activités 2008.
milieu Rural » (PVAR). patient.
D’autre part, 3 années de travail sur une recherche • Des IMF à fort potentiel, déjà partenaires de la
de « viabilité sociale et de développement », de SIDI depuis plusieurs années. La SIDI reste at-
nos actions et de celles de nos partenaires, confir- tentive à leurs besoins d’investissements, dans
ment la « Valeur Ajoutée Sociale » de la SIDI. un souci de complémentarité entre partenaires
Grâce aux choix de ses actionnaires, la SIDI va loin locaux, et de recherche d’équilibre de la viabilité
dans le partage des risques avec ses partenaires. financière et sociale de la SIDI.
L’analyse du portefeuille montre que le travail d’in- • Des institutions nationales ou sous-régionales
vestissement solidaire dans la durée porte ses qui refinancent les Structures de Financement
fruits. Plusieurs investissements réalisés il y a une de Proximité (SFP). La SIDI ayant des moyens li-
dizaine d’années dans des pays en difficulté, mais mités, il apparaît pertinent de concentrer son in-
qui ont bénéficié d’un accompagnement continu tervention à travers des outils de « second
et régulier, font apparaître des perspectives de re- niveau » (« faîtières ») et d’ajouter à l’engage-
tours sur investissements, ce qui encourage la SIDI ment financier SIDI celui de bailleurs publics et
à ouvrir de nouveaux fronts de solidarité finan- privés (effets de levier).
cière dans des contextes difficiles (Palestine, • Des fonds continentaux : la SIDI s’est engagée
Haïti…). dans une stratégie d’intervention avec d’autres
La SIDI s’efforce donc de trouver le juste milieu alliances européennes, pour répondre efficace-
entre le rendement de ses investissements et la ment aux besoins du secteur (grâce aux effets
consolidation institutionnelle, financière et sociale de levier générés par la mobilisation de fonds Christian Schmitz
de ses partenaires. publics) mais aussi pour mutualiser les risques. Président du Directoire, mai 2009.
La SIDI en bref
La SIDI, Solidarité Internationale pour le Déve- La SIDI soutient ses partenaires par deux moyens La SIDI est un acteur de la finance solidaire : elle
loppement et l’Investissement, est une société complémentaires : mobilise au Nord des acteurs, institutionnels et
anonyme solidaire créée en 1983 par le CCFD- individuels, qui choisissent de fournir à la SIDI
Terre Solidaire (Comité Catholique contre la Faim • Elle augmente leurs ressources financières les moyens financiers de son action, et qui privi-
et pour le Développement), une ONG de déve- (participations au capital, prêts, garanties, re- légient un retour humain, social et environne-
loppement. cherche de ressources complémentaires auprès mental. Ainsi,
La SIDI contribue à la promotion d’une économie d’institutions internationales), • les actionnaires de la SIDI partagent le risque
sociale et solidaire, par la consolidation d’activi- • Elle leur propose un accompagnement tech- pris par les institutions du Sud, sans attendre de
tés économiques individuelles ou collectives, ini- nique adapté, sur des problématiques de gou- dividende financier,
tiées localement, dans les pays du Sud et de vernance, stratégie, gestion, formation, • les épargnants du fonds commun de place-
l’Est. diversification, mise en réseau… ment « Faim et Développement » partagent les
Son Capital de 9 millions d’euros (porté à 13 revenus de leur épargne, pour couvrir une partie
Son métier est de proposer un appui financier et millions d’euros en avril 2009) est investi auprès de l’accompagnement technique de la SIDI.
technique aux Structures de Financement de de 62 partenaires dans 28 pays, et son budget Depuis 25 ans, cette « Chaine de Solidarité pour
Proximité (SFP), qui offrent des services finan- d’appui/conseil s’élève à 1,76 millions d’euros le Financement » permet à la SIDI de mener une
ciers adaptés aux populations exclues des cir- en 2008. action durable auprès de ses partenaires, et de
cuits bancaires traditionnels. L’objectif est de Ses interventions, portées par une équipe de favoriser la mise en place de leur propre auto-
favoriser la consolidation de ces structures, afin onze responsables géographiques assistés de nomie.
qu’elles proposent des services (d’épargne, de quinze experts bénévoles, visent à contribuer du-
crédit, de formation, d’accès au marché et de rablement au mieux-être des populations.
mutualisation des risques) durables.
Les 2 millions d’euros de désinvestissements Au 31 décembre 2008, le portefeuille de la La SIDI accompagne aujourd’hui 85
concernent des remboursements de prêts à SIDI est engagé à 56% en monnaie locale, partenaires dans 32 pays (dont 62
échéance pour 81%, et des levées de ga- en baisse par rapport à l’année dernière ayant bénéficié d’un appui financier).
ranties pour 10%. (66%). Cela s’explique par les investisse-
Les 9% restants sont des cessions de prises ments dans des pays « dollarisés » comme
de participation, du fonds LA-CIF en Amé- en Amérique Latine. Un accompagnement multiple
rique Latine, qui a été clôturé à échéance, et D’autre part, la participation au capital et adapté
d’AMRET au Cambodge, dont la SIDI s’est d’une SFP constitue toujours l’outil d’inter-
désengagée au profit de nouveaux investis- vention privilégié de la SIDI, pour son ca- L’accompagnement de la SIDI a pour objec-
seurs sociaux dont les moyens concordent ractère durable et solidaire, et reste stable à tif la pérennisation de l’action des SFP, pour
avec les besoins de cette institution en forte 43% du portefeuille. une amélioration durable de la situation de
croissance. En outre, la SIDI est toujours présente dans leurs bénéficiaires.
des zones « à risque » (Palestine, région des
Une double priorité confirmée à Grands Lacs africains…), elle a renforcé sa En 2008, l’accompagnement porte essen-
l’Afrique et au monde rural présence en 2008 au Liban et à Madagas- tiellement sur cinq thématiques :
car, et a renouvelé ses investissements en • organisation interne des SFP : comptabi-
L’ensemble des nouveaux partenaires tra- Haïti. lité, systèmes d’information, ressources
vaille en priorité en milieu rural, et la majo- Enfin, la SIDI veille à investir dans des struc- humaines ;
rité des investissements de l’année fut tures qui sans être des IMF développent des • gouvernance, stratégie, création de nou-
consacrée au financement rural. En fin services financiers pour leurs membres : 30 veaux produits ;
d’exercice, l’appui au monde rural repré- partenaires sont des associations, organi- • analyse et suivi de leur portefeuille ;
sente 63% du portefeuille total. sations de producteurs et entreprises ru- • réflexion sur leur Valeur Ajoutée Sociale ;
Par ailleurs, l’Afrique reste la zone d’inter- rales. La moitié du portefeuille SIDI est • négociation de ressources complémen-
vention privilégiée, avec une part du porte- investie dans des IMF à potentiel (fig. 3) taires auprès d’organismes tiers (banques,
feuille SIDI stable à 43% (fig. 2). ONG, agences publiques…).
OP : Organisations de Producteurs
SFP OP SFP SFP OP SFP FID : Fonds d'Incitation au
Développement (mécanisme de garantie)
Bassin Med.10%
Afrique 43%
Asie 11%
Une des conclusions fortes du travail de VSD a été de définir les cinq dimensions par
lesquelles la SIDI génère de la Valeur Ajoutée Sociale :
Un « bilan social » des activités sera donc établi à partir de 2009, qui détaillera les
résultats de la SIDI dans ces dimensions à l’aide de chiffres clef. Les différentes fa-
cettes des activités de la SIDI en 2008, exposées ci-après, en suivent donc la décli-
naison selon 5 thématiques.
Encart n° 1 : animateurs de l’UGPM font d’abord un voir les transformer (donc réaliser des inves-
Dix années de cheminement avec diagnostic de la famille demandeuse, qui tissements collectifs); pour obtenir des prix
l’UGPM au Sénégal leur permet de définir avec elle un projet justes, il ne faut plus passer par le commer-
pour « sortir du trou » (l’usure et la soudure) çant ambulant. La double stratégie a donc
La SIDI et l’UGPM ont démarré leur parte- en créant ou renforçant des activités écono- été de trouver de nouveaux circuits de com-
nariat en 1995, pour le développement des miques correspondant à ses savoir-faire. En- mercialisation, et de produire de l’énergie
mutuelles de solidarité dans la zone (90 vil- suite, avec le soutien de la SIDI, l’UGPM solaire. L’énergie produite sert à alimenter
lages et 10 000 personnes), puis pour le fi- finance l’exploitation familiale conformé- les maisons (ce qui sert notamment aux
nancement de l’outil créé par ces mutuelles, ment au projet adopté. études des enfants), des pompages pour l’ir-
la CREC (caisse rurale d’épargne et de cré- 80 exploitations familiales sont ainsi suivies rigation, et des congélateurs (qui rendent le
dit), qui collecte l’épargne, octroie des cré- par l’UGPM avec des résultats inégaux : poisson accessible à moindre coût).
dits et refinance les mutuelles de solidarité. dans un contexte difficile (pauvreté des sols,
absence de financement…), trouver une Cet échange entre l’organisation paysanne
Par la suite, la SIDI et l’UGPM, convaincues bonne articulation des activités écono- et la SIDI a fait évoluer les deux structures.
que l’exploitation familiale (entité écono- miques de la famille (agriculture, élevage, L’essentiel est de se dire les choses en toute
mique rurale qui réunit sous un même toit petit commerce, artisanat, maraîchage, em- transparence, et de garder toute la rigueur
des parents et leurs enfants, qui eux-mêmes ploi saisonnier en ville…) n’est pas facile. exigée par le financement solidaire. Le
ont créé leur famille) est une entité écono- « cheminer ensemble » implique des rap-
mique clef du monde rural, ont lancé un pro- Un constat est cependant apparu : pour va- ports humains vrais, quelle que soit la base
gramme de financement spécifique. Les loriser les produits des ruraux, il faut pou- sociale ou l’implantation des partenaires.
Le pilotage de la dimension sociale est fon- revêt de l’importance pour les financeurs, Madagascar, un producteur de
damental pour la SIDI, dans la mesure où il préoccupés par l’efficacité de l’aide. cacao de l’ADAPS
permet une meilleure proximité de l’institu- Surtout, conformément aux attentes de la
tion avec ses clients, une meilleure capa- CSF, ce pilotage est une condition néces-
cité d’adaptation et d’innovation, et donc, saire pour mesurer l’amélioration effective
in fine, une réduction des coûts et un meil- et durable du bien-être des bénéficiaires.
leur positionnement par rapport à la
concurrence. De plus c’est une question qui
Encart n°2 : Hattha Kaksekar Ltd. au et supervisée par la banque centrale. A cette présidence du conseil d’administration –
Cambodge (HKL) période, l’appui de la SIDI a consisté en une alors que la SIDI ne détenait qu’une partici-
participation active à l’élaboration des do- pation minoritaire (19,5 %).
En 2000, quand la SIDI a démarré un inves- cuments fondateurs et à la gouvernance. De son côté, l’équipe dirigeante de HKL a
tissement dans AMRET au Cambodge, elle a Mais, en 2002, la banque centrale, consta- fait preuve d’une grande fidélité à l’institu-
considéré qu’un deuxième partenariat dans tant une importante dégradation du porte- tion, a assumé avec intelligence et énergie
le pays permettrait d’être plus efficace, mais feuille de crédits, conditionnait le une charge grandissante et a noué avec la
aussi de mieux connaitre l’environnement renouvellement de son agrément à un as- SIDI une relation de confiance. En 2000, le
national. La SIDI a donc choisi de financer sainissement rapide des opérations et à une portefeuille de HKL « pesait » environ 1,2
et accompagner HKL. Au contraire de la augmentation du capital. La SIDI a alors million de dollars, fin 2008 il s’approchait de
grande majorité des IMF locales, à cette choisi de fournir une assistance technique 30 millions…
époque HKL n’était pas pilotée par un bail- rapprochée auprès de la direction khmère. Aujourd’hui, le succès de HKL attire de nom-
leur étranger et travaillait avec une équipe Avec la forte implication d’un consultant bé- breux nouveaux investisseurs aux moyens
khmère ; elle était également davantage an- névole (ancien banquier), cet appui tech- financiers importants. A terme, la participa-
crée dans le contexte rural. La signification nique s’est concrétisé par 4 à 5 missions tion de la SIDI et son rôle seront amenés à
de son nom, Hattha Kaksekar (« la main de annuelles sur le terrain, l’élaboration d’un diminuer. Toutefois, ce partenariat valide la
l’agriculteur » ou « la main tendue à l’agri- plan d’action, la redéfinition des postes clés, vision, la mission et l’ambition des fonda-
culteur »), souligne cette volonté. la participation aux embauches, un suivi teurs de la SIDI concernant son rôle auprès
quasi quotidien (à distance) du développe- des organisations locales dans les pays en
L’année suivante, HKL a obtenu l’agrément ment des opérations, la recherche de finan- développement, au service des micro-entre-
des autorités pour devenir une IMF formelle cements (prêts et capital), ainsi que la preneurs.
Les bombardements dont a été l’objet la population civile à Gaza fin 2008 jusqu’à sa propre existence ? Ce processus a permis à la SIDI et à ACAD de :
ont confirmé la difficulté de parvenir à une paix durable et juste. Cependant, • mieux appréhender la nature et la réalité du risque porté par les IMF en
la population Palestinienne continue à vivre (ou à survivre). Palestine, et plus concrètement les effets de la situation politique sur le
La SIDI travaille en Palestine depuis plus de 15 ans, et accompagne l’asso- portefeuille d’ACAD. L’équipe d’ACAD a donc lancé une enquête dans ses
ciation Arab Center for Agricultural Development (ACAD) depuis près de 10 succursales.
ans. ACAD accorde des prêts aux paysans et petits entrepreneurs ruraux, à • étudier comment couvrir ce risque, tout en distinguant le rôle du prêteur
travers 7 antennes en Cisjordanie et à Gaza. et celui du garant : tous les systèmes de garantie ne permettent pas de
répondre à la nature particulière de ce risque.
Les missions de la SIDI ces dernières années ont mis au jour les conditions • concevoir et mettre en œuvre un système de couverture du « risque
très particulières du travail de financement solidaire auprès des palesti- contextuel ».
niens. En effet, aux risques inhérents à la microfinance, s’ajoute celui tenant • mobiliser largement sur une problématique complexe des Organisations
justement à l’occupation illégale de la Palestine par Israël, notamment avec de Solidarité Internationale au niveau français et européen.
la construction continue de colonies Israéliennes qui réduisent l’espace rural Le fonds de garantie ainsi créé est opérationnel depuis le 1er Janvier 2008.
de production et de vie des palestiniens. Les partenaires palestiniens ap- ACAD communique chaque trimestre aux partenaires du fonds de garan-
pellent cela pudiquement le « risque contextuel ». La problématique cen- tie le détail de son portefeuille à risque : les dossiers dont le remboursement
trale de l’appui SIDI porte donc sur un renforcement de la sécurisation du a été rendu impossible par un « problème contextuel » sont instruits par
portefeuille d’ACAD, et plus largement de tout le secteur microfinancier. un cabinet indépendant à Ramallah, puis soumis à la SIDI. Celle-ci gère en
effet le fonds de garantie pour le compte de ses partenaires.
Un long processus a alors démarré pour aborder ce nouvel enjeu : comment L’existence de ce fonds de garantie change profondément l’état d’esprit
appuyer une IMF aux performances techniques et financières très des agents de crédit chez ACAD et leur permet, dès maintenant, de relan-
convenables, dans un contexte de crise structurelle qui peut porter atteinte cer l’activité de prêt.
Encart n°6 : Bilan du projet UE/ACP d’appui au négligeable pour les institutions bénéficiaires. En particulier, on peut
renforcement des activités dans le monde rural estimer que :
• 120 000 bénéficiaires supplémentaires dans le milieu rural ont
En 2005, la SIDI, le MAIN, réseau africain, et Alterfin/Belgique ont été comptabilisés dans 10 institutions appuyées par le projet entre
obtenu un cofinancement sur 3 ans de l’Union Européenne, à hau- déc. 2005 et déc. 2008 (croissance de 70%), même si l’appui du
teur de 790 000 €, pour développer les services financiers dans les projet UE n’est pas le seul responsable de cette évolution ;
zones rurales mal desservies dans 12 pays d’Afrique et en Haïti, et • Suite aux études et missions d’appui, 13 nouveaux produits ont
renforcer la transparence du secteur. En particulier, le projet portait été créés, notamment chez OMIPA/Ouganda, et JEMENI/Mali.
sur : Enfin des systèmes d’épargne ont été introduits chez plusieurs
• l’appui à la diversification des produits financiers proposés aux partenaires ;
bénéficiaires • Le projet a financé plus de 60 missions d’appui et de formation
• le renforcement de la gouvernance des institutions, par des mis- (à la gouvernance, performance sociale, informatisation, porte-
sions d’assistance technique et de formation feuille…) ;
• le développement des mutuelles de solidarité en milieu rural • Enfin, plus de 720 administrateurs et cadres dirigeants ont été
Achevé fin 2008, le projet est en cours de capitalisation, mais il est formés grâce aux formations et ateliers du MAIN et du KNFP/Haïti,
déjà possible de dire qu’il a permis une augmentation d’appui non relatives à la performance sociale et au système MUSO.
HUIT PARTENAIRES
EUROPéENS 5,9 %
Encart n°7 : Un outil de financement lieu rural, au financement des activités de
autres 5,7 % pour les organisations de produc- production agricole et à sa capacité d’appuyer
CCFD-Terre Solidaire
teurs en Amérique Latine : FOPEPRO les organisations paysannes sur leur gestion,
ESD
grâce à des conventions de partenariat.
26,8 %
26 %
Suite à une étude réalisée par la SIDI en Bolivie,
Colombie, Equateur et Pérou, l’importance de Après 4 ans de missions de préparation et
l’agriculture comme source d’emploi en Amé- d’identification, la SIDI et ALTERFIN ont décidé
rique Latine, et donc comme secteur clef pour de passer à l’étape de création conjointe de cette
faire baisser la pauvreté, a été confirmée. Cette institution régionale de financement, qui entre
étude a aussi analysé les problèmes auxquels bien dans les orientations stratégiques des deux
sont confrontés les petits agriculteurs et leurs organisations. Les deux partenaires ont décidé :
organisations pour améliorer la productivité, et • La création du Fonds FOPEPRO en 2009 pour
montré la nécessité d’un financement et d’une une durée de 10 ans, qui interviendra auprès
URSULINES DE assistance technique adéquats. Le fonds que des petits producteurs des pays andins et de
JéSUS 7 % propose de mettre en place la SIDI souhaite l’Amérique centrale,
QUATRE
donc appuyer financièrement des organisations • Un engagement financier dans le fonds de
INSTITUTIONS
AUXILIATRICES de petits agriculteurs. 700 000 dollars chacun.
FINANCIèRES 11,2%
17,3% • La mobilisation des bailleurs de fonds au fi-
L’originalité du fonds tient à son ciblage du mi- nancement du fonds FOPEPRO.
Encart n°8 : Construire un effet pays et plus de 20 000 comptes, avec un en- des populations couvertes. A cet égard, leurs
de levier au Mali cours de prêts et avances de 50 millions d’eu- performances sociales ou financières ont un
ros, un total de dépôts de 72 millions ; et un impact direct sur le secteur bancaire en géné-
La SIDI a décidé d’investir en 2004 dans la résultat net hors subvention de 2 millions d’eu- ral, et la BMS en particulier. C’est pourquoi la
Banque Malienne de Solidarité (BMS-SA), ins- ros. BMS a-t-elle accueilli et soutenu la tenue en
titution financière unique en son genre dans décembre 2008 d’un atelier national sur les
toute l’Afrique de l’Ouest. La SIDI dispose d’un La BMS travaille avec plus de 40 IMF, opérant performances sociales des IMF, animé par la
siège au Conseil d’Administration et fournit tant en milieu urbain que rural. Toutes les de- SIDI et s’adressant à l’ensemble du secteur.
une assistance technique bancaire suivie (et mandes de crédit provenant de structures via- Cette rencontre a débouché sur la création
prise en charge par la BMS). bles ont été satisfaites, pour un encours annuel d’une fonction permanente de suivi et accom-
moyen de 11 millions d’euros. Les interven- pagnement de ces performances, logée au sein
La BMS, créée en 2002, a pour mission de fa- tions de la BMS se font également à travers de l’Association Professionnelle des IMF du
voriser le financement des PME/PMI via les les associations, coopératives et autres grou- Mali.
IMF ; mais aussi de financer directement les pements pour toucher le plus grand nombre
petits promoteurs ne pouvant pas accéder au de maliens à faibles revenus : ainsi, près de Ce type de collaboration entre la SIDI et un
crédit bancaire. La prépondérance des IMF 200 associations ont bénéficié de prêts de partenaire d’envergure national, touchant lui-
dans le capital traduit la volonté de faire de la 2003 à 2008. même de nombreuses institutions locales, est
BMS un instrument financier d’appui à la mi- donc un facteur d’effet de levier, institutionnel,
crofinance. Les IMF constituent aujourd’hui des acteurs financier et social.
Fin 2008, après 5 années et demie d’existence, majeurs dans le secteur financier au regard des
la BMS compte 10 agences réparties dans le ressources mobilisées, des crédits distribués et
AFRIQUE 17%
ASIE 23%
ACTIVITÉS DE LA SIDI ET DE SES PARTENAIRES EN 2008 ACTIVITÉS DE LA SIDI ET DE SES PARTENAIRES EN 2008 17
Carte
des partenaires financiers* de la SIDI en 2008
* et réseaux Sud
Le portefeuille est investi à 43,3% en prises de participation, à 50,4% en prêt, et à 6,3% en garanties
ACTIVITÉS DE LA SIDI ET DE SES PARTENAIRES EN 2008 19
Imprimé sur papier recyclé - ✬ POUSSIÈRES D’ÉTOILES - 01 60 92 42 75 - Photo : ©SIDI
SOLIDARITÉ INTERNATIONALE POUR LE DÉVELOPPEMENT ET L'INVESTISSEMENT
www.esf.asso.fr www.forolacfr.org