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TRAVAUX

& MEMOIRES
DEUNSTITUTDESHAUTES DEL'AMÉRIQUE
ÉTUDES LATINE

Directeursde la publication
Blanquer,
Jean-Michel directeurde l'IHEAL
MariaEugeniaZavalade Cosio,directricedu CREDAL

Directeurde collection
ALENA-MERCOSUR
AlainMusset

IHEAL DE
ENIEUXETLIMITES
Institutdeshautesétudesde l'Amériquelatine
Université
de la Sorbonnenouvelle,Parislll
NT
AMÉNICNI
rINTÉCRATION
CREDAL
Centrede rechercheet de documentation
surl'Amériquelatine
Unitémixtede recherche-CNRS/
Université
de la Sorbonnenouvelle,Parislll
Sousla directionde
28,rueSaint-Guillaume
75007Paris
AmtruMussrr
Téléphone: (331)44 3986 53
Télécopie: (33-1)45 48 7958 M. SONN
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Courriel
: iheal.edition@univ-paris3.fr

Maquette: AlainMusset
Maquettede couverture: AlainMusset

lllustration
de couverture
:
muroleanti-Aleno(North-Americon
Fresque FreeTrodeAgreement: Nafto)
donsun quortierpouvrede La Concepciôn(Chili).
Cliché: AlainMusset

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,,
| S S N:0993-5878
ISBN: 2-907163-87-6
TRAVAUX& MÉMOIRES dCI'IHEAL
O Institutdeshautesétudesde l'Amérique
N' 7'I
latineet lesauteurs i'l ;'::1,:: t,.,, li
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E D ITION S

2001
L'INTECRATION AM ERICAIN E :
LEPUZZLE
DESETATS,
LAMOSAïQUE
DESTRAITÉS

AwN Mussrr

l'aubedu troisièmemillénaire, aprèsdeuxsiècles de querelles de


clochers, de déchirements interneset de luttesfratricides, lespays
hispano-américains semblentparfoisrêverdu bon vieux temps,
celuioù la Couronneespagnole garantissait à sesterritoiresd'outre-mer
une unitépolitique,religieuse, culturelle et monétaire - mêmes'ils'agissait
d'uneunitéde façade,qui masquait difficilement jalousies, rivalitéset règle-
mentsde compteentrelesloyauxsujetsde saMalesté. Sinul ne regrettel'é-
poqueoù lesgachupines (Espagnols de la péninsule) faisaient la loi dansle
NouveauMonde,méprisant ouvertement lesCréolesnéssur placeet arc-
boutéssurl'héritage de leursglorieuxancêtres, raressontleshommespoli-
tiquesqui n'invoquent paslescendres de SimonBolivar ou de Francisco
Miranda,hérosdesguerresd'lndépendance qui tentèrenten vain de recol-
lerlesmorceaux d'un vasteempireéclatéen unevingtainede républiques :
" autant labourer l'océan ", comme le déclara, déçu et meurtri, l'ancien
président de la GrandeColombie,du Pérouet de la Bolivie, avantde mou-
rir à SantaMarta,danslesbrasdu barbierfrançais qui lui servaitde méde-
cin surle cheminde sonexilvolontaire.
EnAmérique du Sud,le Brésil,
longtemps considéré commeun continent
dansle continent,coupéde sesvoisinspar sa langueet par sa forêt,mais
aussiet surtoutparlesnécessités et lescontraintes de sagéopolitique inter-
Photogrophien" 1 : Le postede frontièrede PosoConoomorquenon seule- ne,formedésormais avecl'Argentine le noyaudur d'un Mercosurqui,mal-
mentlo limiteentredeuxentitéshistoriques
(l'anciennecopitoineriegénératedu gré descriserécurrentes,tente de s'imposercommeun partenaire écono-
Guatemolaet l'oudiencede Panomd),mois aussientredeuxpoys issusdes miquemajeur. EnAmériquedu Nord,lesEtats-Unis ont fini parouvrirla porte
guerresd'indépendonce et desinterventionsnord-oméricoines (le CostoRico à leursvoisinsmexicains afinde créerun vasteespacequi, avecla partici-
et le Ponamô),oinsiqu'entrele blocéconomique du Morchécommuncentre-
oméricoin(MCCA)et Io zoned'influencedirectedes Étots-Llnis
(le bolboan,est
quelo versionponoméennedu dollor US),Cliché: AloinMusset. * Directeur
d'études
à EHESS,
Paris. ]
A l nrNMussrr Lr puzzleDEsÉrATs,rn uosRieueDEsrRArrÉs

pationdu Canada,représente la deuxièmezonede libre-échange du mon- croissement deséchanges entrele Brésilet l'Argentine, depuisl'entréeen
de aprèsl'Unioneuropéenne (en termesde commerceinternational). Le vigueurdu Mercosur, a rendulesdeuxéconomies de plusen plusdépen-
vieuxrêvede Bolivard'uneAmériquelatineuniesemblepeuà peu prend- dantesl'une de l'autre.La chutedesexportations versle Rio de la Plata
re forme,mêmesi ce sontlesEtats-Unis qui mènentle bal,commele crai- menacedirectement lesemploisindustriels de SâoPauloou du RioCrande
gnaitdéjàen sontempsle vieuxlibertador, inquietde voirla jeunerépublique do Sul,tout commele spectred'unedévaluation du pesoargentinfragili-
anglo-saxonne et protestante prêteà remplacer l'Espagne danssonrôlede sele realbrésilien et redonnedescouleursau billetvert,seulevaleurrefu-
gardiennedesclésdu continent. ge pourtouteslespopulations latino-américaines,depuisle chefd'entreprise
Est-ce à direque tout va pour le mieuxdansle meilleurdeshémisphè- multimillionnaire jusqu'au cireurde chaussures de Puerto Madero(Argentine)
respossibles ? Le vent violentde la mondialisation, du libéralisme et de ou de CiudadNezahualcoyotl (Mexique).Dansun contexteparticulière-
l'ouverturecommerciale pousseraient ainsilesÉtatsaméricains à abolirleurs
ment défavorable, DomingoCavallo,le ministreargentinde l'économie
frontières, à supprimer lesdroitsde douane,à multiplierlesprogrammes de qui,à l'époquede CarlosMenem,avaitsauvéunepremière foissonpaysen
coopération internationaux et transfrontaliers,à créerde nouvelles solida-
accrochant la monnaienationale au dollaraméricain (sanspourautantfran-
rités,aprèsavoirdurant plusieursdécennies fondé tous leursespoirsde
surle protectionnisme, chir l'étapesymboliquede la dollarisation complète),n'a plus beaucoup
développement le nationalisme et le repliidentitai-
re. Ce retournement de situationn'estpasle fait du hasard.Aprèsune de cartesà iouer.Mêmelescoupesmassives danslesdépenses publiques,
" décennieperdue", celledesannées1980,l'effondrement unevieillerecettepourtantbienéprouvée, ne parviennent plusà restaurer
du Mur de
Berlin,la fin desdictatureset desguerresciviles,le retourde la croissance la confiance descréanciers et desexpertsdu FMl.
(au moinsdansun premiertemps),ont favoriséla miseen placede nom- Pourtenterd'enfiniraveclescrisesà répétitionqui ont systématiquement
breuxaccordsrégionauxdestinés à aplanirlesobstaclesqui, au suddu Rio hypothéqué touteslespériodes de croissance et de développement connues
Crande,entravaient lesrelationscommerciales entrelesdifférentsEtatsissus par lesnationslatino-américaines depuisleur indépendance, raressont les
de la colonisation espagnoleet portugaise.Mieux encore,les États-Unis hommespolitiquesqui préconisent un retourau protectionnismg au contrÔ-
poussentleursvoisinsà créerunevastezonede libre-échange qui s'étendrait le deschanges et à lafermeture desfrontières. Au Mexique,le PRD(Partide
de l'Alaska à laTerrede feu,et dont l'Alenane seraitque le prototypeou la la révolutiondémocratique) ne remetpas en causelesfondementsde
premièreétape.Lorsdu troisièmeSommetdesAmériques, qui s'esttenuà l'Alena,mêmesi sesprincipaux dirigeantsdénoncentle caractère trop libé-
Québecdu 20 au 22 avril2001,tous leschefsd'Etatet de gouvernement ral et trop peu socialdu traitésignéen 1992 parCarlosSalinas de Gortari
américains sesontentendus pourconfirmerla miseen placed'un accorddit et BillClinton.Au Brésil,LuisInacio" Lula" da Silva,le vieuxleadersyndi-
" hémisphérique ", c'est-à-dire
à l'échelledu continentpourl'horizon2005. caliste, aujourd'hui président d'honneurdu Partidestravailleurs (PT)a beau
L'enthousiasme généraldoit cependantêtre relativisé. Eneffet de nom- caracoler en têtedanslessondages d'opinionpourla prochaineélectionpré-
breuxopposants à cettevolontéd'intégrationéconomiqueà marcheforcée, sidentielle, il n'envisage pasde saborderle Mercosur, mêmes'il se montre
qui négligelesaspectsculturelset sociauxde l'opération,acceptentmal ouvertement hostileau projetnord-américain de Zonede libre-échange
l'idéede reconnaître lesÉtats-Unis commele leader" naturel" du Nouveau (ZLEA).
desAmériques
Monde- pour ne pasdiredu mondeentier.Au suddu RioBravo,la " des- n'estplusde savoirs'ils
Enfait, la question pourlesÉtaslatino-américains
tinéemanifeste" des USAn'estpastoujoursune évidence.En outre,les
doiventou non ouvrirleursfrontières, mais plutôt de préciser dansquelles
autresblocsdéjàformés,commele Mercosur,craignentde se dissoudre
conditions, et à quelprix,ilsvont le faire.Danscetteperspective, la notion
danslesvapeursdu dollaret desfondsde pension,dont le poidssurl'éco-
nomiedesmarchés émergents n'a d'égalque l'extrêmevolatilité(Mussef de " bloc " prendalorstout son sens,car chacunpeut avoirle choix de
"t999). négocierséparément son entréedansle systèmeproposépar la Maison-
Or, la nouvellecrisefinancière traversée par l'Argentine en juillet2001 Blanche, ou bien de suivredesschémas de convergence élaboréssur la
n'a rien fait pour rassurerlesinvestisseurs. Lesmécanismes internesdu basedestraitésd'intégration existants (Dabène, 2000). Cependant, si le
Mercosurn'ont pasempêchéla boursede BuenosAiresde sombrer,malgré choixde la stratégiepar blocl'emporte,il reste à savoir quelle échelle doit
lesappelsà la raisondu président brésilien,
Fernando Henrique Cardoso, qui êtreprivilégiée par lescandidats à l'intégration" hémisphérique ", puisque
a publiquement confirméle soutienmoralde sonpaysà sonmalheureux voi- tous les Etatsparticipentpeu ou prou à des programmes régionauxqui
sin.Cettesollicitude (touteplatonique) secomprendd'autantplusquel'ac- s'emboîtent lesunsdanslesautrescommede véritables poupéesgigognes.

-K 3
A l nrN Mussrr Lt pu zzt eor s Ér nr s,LAM osAï euE
oesr nnr r És

LE SP g UP E ECT
S CO CNE S de librecommerce), fondéevingt ansplustôt pourpromouvoirleséchan-
D EL'INT E CRA T IRE
O NCI O NA L E gesau seindespayslatino-américains et assurer le développement écono-
miquedu sous-continent. Sesdouzemembres (dont tous les signataires du
En effet, sur le continentaméricain,les traités,les accordset les pro- Mercosur)ont approuvéavecenthousiasme le traitéfondateur de Montevideo
grammesd'intégration régionale sontlégion.llssontcependantà géomé- (décembre 1980),quienvisageait déiàla créationd'un marchécommunen
trievariableet ilsn'ont pastousla mêmeportéeéconomiqueet/ou politique appliquantde manièreprogressive (maissansfixer de calendrierprécis),
pour lesEtatssignataires. Malgrélesdéclarations d'intention,lesprocla- desmécanismes trèsclassiques : préférence douanièreaccordéeaux paysde
mationstonitruantes et lesvibrantsappelsà la solidaritécontinentale, lesdiÊ la région,accordsde coopération économique et culturelle,aideaux pays
férentsprojetsn'impliquentpasentrelespartenaires le mêmedegréd'in- lesmoinsdéveloppés (Bolivie,
Equateur, Paraguay)r. Encesens,l'Aladifonc-
tégration,de réglementation et de responsabilité iuridiqueou institutionnelle. tionneplutôtcommeun accord-cadre qui laisselescoudées franchesà ses
Touslesprofilssontalorsenvisagés : simplezonede libre-échange consis- membrespour développertout type de coopérationéconomiqueà l'é-
tant à abolirlesrestrictions quantitatives et lesobstacles tarifairesappliqués chellede la régionou du continent.
aux mouvements de marchandises entrelespaysmembres'; uniondoua- Loin de limiterson ambitionau continentaméricain, le Mexiquea
nièrequiimpliqueun tarifextérieur commun(commele Zollverein institué demandéet obtenusonadmission au seinde I'APEC, en 1993.Crééeen
entrelesEtatsallemands à l'initiativede la Prusse au XIX'siècle); unionéco- 1989,l'Organisation de coopération économique Asie-Pacifique intègre21
nomiquede type Commonwealth britannique2; marchécommuncor- paysen 2001,dont l'Australie, le Canada, la Chine,lesEtats-Unis, le lapon,
respondant à une uniondouanière doubléed'une harmonisation despoli- Singapour et, depuis1994,le Chili.Ellea pour vocationde favoriser la
tiquespubliques(fiscale, agricole, sociale...,comme dansle cadredu traité coopérationéconomiqueentre lespaysde la zone Pacifiqueet de pro-
de Rome); unionmonétaire symbolisée par l'adoptiond'une monnaiede mouvoirlesvertuscardinales du libre-échange et du libéralisme écono-
comptecommune,commel'Europour lespaysmembresde l'Unioneuro- mique.Malgrésonpotentielénorme(en 2000,les21 paysmembrestota-
péenne;sanscompterlesmultiplesconventions de coopération régiona- lisaientune populationde deuxmilliardsd'habitants et concentraient plus
le, signéesau coup par coup afin de montrerla bonnevolontédesgou- de 60 o/ode la richesse mondiale),son rôlese bornesurtoutà encourager
vernements à soutenirlesprojetstransfrontaliers de développement. la croissance de flux commerciaux qui n'ont pasbesoinde règlements ni de
directives pour trouverleur chemindansun espaceen plein développe-
Ie Mexique
et lesinstitutions
d'intégration
régionale menÇmaisoù lesdisparités socio-économiques sontconsidérables. En1994,
lorsde la réunionde Bogor,en Indonésie, I'APEC s'étaitdonnépourobjec-
C'estainsiquele Mexiqueappartient en mêmetempsà plusieurs accords tif la libéralisation totaledeséchanges entrelespayslesplusindustrialisés
d'intégration régionalequi couvrentdesespaces variéset qui correspondent de l'organisation d'ici2010,eÇ d'ici2020,pour lesautres.LeMexique,qui
à desobjectifstrèsdifférents.A l'échelledu bassincaraïbe,il forme avecle accueillera le prochainsommetde I'APEC,les26 et 27 octobre2002, aura
Venezuela et la Colombiele " CroupedesTrois", dont lesactivités selimi- pour tâchede proposerle programmede ce processus d'intégrationet
tent à promouvoirleséchanges de marchandises entrelesÉtatsmembres, d'organiser lesdifférents forumset rencontres qui servirontde cadreà sadis-
unepolitiqueénergétique
à favoriser communeet à garantir(de manièresans cussiono.
douteutopique),la despaysde la région.ll appartientaussià I'AEC
stabilité Malgrésonimplicationdansplusieurs organismes d'intégration écono-
(ÆsociationdesEtatsde la Caraibe),crééeen 1994 pour approfondirlesrela- mique,de tailleet de portéevariables, Cesten signantl'Accordde libre-échan-
tionset accroître leséchanges entrelesriverains
de la " Méditerranée amé- ge nord-américain (Alena),entréen vigueurle 1"'ianvier1994,que le
ricaine" et qui regroupait25 paysen l'an 2000,dont lesmembresdu Mexiquea fait un pasdécisifsurle cheminde l'ouverture et du libéralisme,
" CroupedesTrois". aprèsplusieurs décennies de rhétoriquerévolutionnaire et de replisursoi.
A un autreniveau,celuide l'Amériquelatine,il fait partiedu " Croupe La miseen placede l'accorda sansaucundoute constituéle plusgrand
de Rio", crééen 1986pourservird'outilde consultation et de concertation succès diplomatique de l'ancienprésidentCarlosSalinas de Gortari(1988-
politiqueentrelesnationslatino-américaines, mêmesi sesmembress'inté- 1994),auquellesEtats-Unis pensaient confierla directionde l'Organisation
ressent de plusen plusà desproblèmes purementéconomiques. ll partici- mondialedu commerce,en récompense de sesbonset loyauxservices.
pe aussiaux activitésde l'Aladi(Associationlatino-américaine d'intégra- CependanÇ la profondecrisefinancière qui, en décembre'1994,a accom-
tion),crééeen 1980sur lesbasesde l'Alalc(Association latino-américaine pagnéla prisede pouvoirdu présidentélu, ErnestoZedillo,a conduitla . .
40 44
Le puzzleots Érers,Ll t'aosnieuroesrnRttÉs

Maison-Blanche à abandonnerson candidat(il était en outre accuséde Ce programmeambitieux(maisencorevague)a pour objectifd'assurer,


détournement de fondspublics,de blanchiment d'argentsaleet d'assassi- dansle cadred'un vasteprojetd'intégration,lesconditionsd'un " déve-
nat).Malgrécespéripéties (auxquelleson peut ajouterl'insurrectionnéo- loppementdurable" pourtoutela région.ll prévoitnon seulement la mise
zapatistedu Chiapas, lancéele jour mêmede l'entréeen vigueurdu traité en placed'une zone de libre-échange dont lesprincipauxbénéficiaires
de libre-échange),l'Alenaconstitueaujourd'huiun formidablebloc éco- devraient êtrelespetiteset moyennes entreprises,maiségalementun pro-
nomiquequi peut largementfairefaceà son adversaire déclaré,l'Union grammede fournitureet de distribution d'énergie,uneintégration desser-
européenne, avecplusde quatrecentsmillionsd'habitantset un PIBannuel vicesde télécommunications, la facilitationde la circulationdes personnes
de l'ordrede 10 000 milliardsde dollars(tableaun" 1). entrelesdifférents payset un programmecommunde promotiondu tou-
rismedansl'ensemble de la " zonemaya". Leshuit payss'engagentéga-
ïlsLr,rur.ro1 : Arrun-MrncosuR,
DoNruÉ$ or onst(1999)
sTATtsleuEs lementà garantirensemblela protectionde leursenvironnements et de
leursressources naturelles et à lutter contrela pauvretéà travers" l'initiati-
ve méso-américaine de développement humain". Lechoixdu terme" méso-
Alena Mercosur Mercosur, Union
Amérique", pourdésigner l'espace comprisentrel'isthmede Tehuantepec
+ Chili et Bolivi, européenne
et celuide Panamân'estpasneutre.Enutilisantun conceptforgé par les
Superlicie(millionsdekm2) 20J19 I l,863 t3Jt9 3,013 archéologues et lesanthropologues, maisjusqu'icipeu ou pasutilisédans
Population(millions) 4l 213 236 375 uneperspective géopolitique, lesdirigeants centraméricains et mexicains cher-
PIB (milliardsde dollarsUS) 9371 I 048 | 128 8 193 chentà donnerunevéritablelégitimitéau territoirequ'ilsont ainsidéfini,
Commerceextérieurr 2 493 r54,1 t87J 4303,5 sansremettreen causelesfrontières héritéesde l'époquecolonialeet du XlX"
siècle.
Letexteréaffirme, parailleurs,l'engagementdessignataires en faveurde
1 ) l m p o rta ti o n s+ e x p o rtati onsde bi ens(mi l l i ardsde dol l arsU S ). S ource:
http://www.mercosur.org.uyl la défense et de la promotionde la démocratiedansla région,thèmede plus
en plusprésentdanstouslesaccordséconomiques et qui permetde don-
nerunecouleur" humaniste " à desprojetspurementcommerciaux. Leshuit
L'Amérique
centrale,
entredeuxcontinents paysont expriméà cet égardleursoutienaux effortsdéployéspar l'orga-
nisationdesEtatsAméricains (OEA)pour établirune chartedémocratique
Auréolé
desessuccès
macro-économiques,
convaincu
del'appui
incondi- interaméricaine, conformément à la résolutionadoptéelorsde la dernière
tionnelde sonpuissantvoisin5, le Mexiqueentenddésormais jouerun rôle Assemblée générale de I'OEA,à SanJoséde CostaRica,le 5 juin 2001.
moteurdanslesmécanismes d'intégrationrégionale.Ledernierné de ces " Développement durable" et " démocratie" sontdeux mots clésdestinés
projetsestle " PlanPuebla-Panamâ ", proposéau débutde l'année2001par à désamorcer lescritiquesdesadversaires de la mondialisation et du libé-
le nouveauprésidentmexicain,VicenteFox,afin de favoriserle dévelop- ralisme,et plusparticulièrement cellesdu sous-commandant Marcosqui,du
pementconjointde l'Amériquecentraleet desÉtasdu sudde la fédération fond de saforêLfulminesurinternetcontrelesprojetsd'intégrationconçus
mexicaine. EneffeÇpar biendesaspects, leurshabitantssontconfrontésaux pourprofiterauxentreprises transnationales au lieude servirà rapprocher
mêmesréalitéséconomiques, ethniqueset politiquesque les nationsde leshommes.
l'isthme.Dansune déclaration communepubliéedepuisle Salvador où ils Quantaux ÉtaBde l'isthme,s'ilsont approuvéavecautantd'énergiele
étaientréunispour un sommetextraordinaire du " Mécanisme de dialo- projetproposéparVicenteFox,alorsque le Mexiquea longtempsétésoup-
gue et de concertation de Tuxtla" (15 juin 2001),leschefsd'Étatet de çonnéde viséeshégémoniques parsespetitsvoisins,c'estqu'ilsespèrent bien
gouvernementcentraméricains ont approuvécetteinitiative,destinéeà profiterde cet accordpour entrer,presquepar effraction,dans l'Alena-
favoriser
la modernisation de l'Amérique centralepourle XXI'siècle.
Outre avantmêmela miseen placede la ZLEA.C'estdanscetteoptiquequ'avait
lesseptpaysd'Amériquecentrale(Belize, CostaRica,ElSalvador,Guatemala, étécrééle groupedu " trianglenord ", avecle Cuatemala, le Honduras et
Honduras, Nicaragua et Panamâ) la proposition
inclutlesseptÉtatsdu sud- le Salvador,au milieudesannées1990,Le 29 juin 2000,la signatured'un
estmexicain(Campeche, Chiapas, Guerrero,Puebla,QuintanaRoo,Tabasco, accordde libre-échange entresestroispayset le Mexiqueleura permisde
Veracruzet Yucatân),ce qui représente une populationtotalede 65 millions s'immiscer dansla cour desgrands,même si personnen'espéraiteffacer
d'habitants. de cettemanièrele fossééconomiqueséparantlesnationscentraméricaines , q
4L I)
Alerru
Musser Lr puzzr-rDEsÉTATS, oes rnntrÉs
LAMosAïeuE

de leursvoisinsmexicains et nord-américains. De manièrehautement sym- méricaine signéà Guatemala en a fait l'organetechniquechargéde mett-
bolique,le traitéa étésignédansle châteaude Chapultepec, qui surplom- re en routele Système d'intégration centraméricaine (SICA),qui doit favo-
be lavillede Mexico,en présence de troisinvitésd'honneur:lesprésidents riserla croissance des relationscommerciales entreles paysmembres.Le
du Nicaragua, ArnoldoAlemân,et du CostaRica,MiguelAngelRodriguez, MCCAsembledoncvouloirrenaîtrede cescendres,mêmesi son rôlerisque
ainsique,MireyaMoscoso, présidentedu Panamâ. Lebut de l'opération était de l'Amériquecentraledansle grandpro-
de seréduireà faciliterl'intégration
d'ouvrirlesfrontières à plusde 1 500 marchandises originairesde la région jet de Zone de libre-échange desAmériques(tableaun" 2). Danscette
en abaissant progressivement lesdroitsde douane(sur dix ans pour les optique,lespayscentraméricains ont décidéde mettreen placeun traitéde
produitsindustriels, et surdouzeanspour lesproduitsagricoles). librecommerceavecle Panamâ (21 mars2000),payslongtempsexclude
A biendeségards,le " Trianglenord " n'estqu'unenouvellemanifestation toute initiativerégionaleà causede la présencedes Etats-Unis qui faus-
de l'ancienMarchécommuncentraméricain (MCCA)quia connusonheu- saientlesrèglesdu jeu en conservant leurmainmisesur la zone du canal.
re de gloiredanslesannées1960,avantde succomber souslescoupsconju- Cependant, dansle mêmetemps,le CostaRicaet le Nicaragua ont conclu,
guésdes dissensions internes,des guerrescivileset des conflitsarmés chacunde leurcôté,un accordbilatéralde librecommerceavecle Mexique
(DemyÇ1998).EneffeÇdepuisla disparition desProvinces uniesd,Amérique (leCostaRicafaisantde mêmeavecle Canadapourmieuxcernersonprin-
centrale, en 1838,lesélitesde la régionjouentrégulièrement aveclespro- cipalobjectif: le marchédesÉtats-Unis;.
jets de fédération,de confédérationou d'union douanière,sansjamais
renoncerà l'idéedes " petitespatries" qui justifientleurexistenceécono- oottttÉtssrATtsrtQUEs
TngLauNo2 : Lt MnncHÉcoMMUNctxrneuÉntcatN, DEBAsE
miqueet politique.En 1923,la signatured'un traitéde paix et d'amitié (1991-1999)
entrelesdifférentspaysouvraitcependantla voieà l'émergence d'une insti-
tution soutenuepar Washingtonet la Commission économiquepour t99r 1995 t999
l'Amériquelatine(Cepal): l'Organisation desEtatsde l'Amérique centrale Population (en millions) 26J 29,3 321
(Odeca),fondéeen 1951à SanSalvador. PIB (en milliards de dollars) 261 4rA s3*
Dix ansplustard,à l'initiativedespaysmembresde l'Odeca(CostaRica,
Commerce extérieurt I1,05 1946 2922
ElSalvador, Cuatemala, Honduras, et Nicaragua), naissaitle Marchécom-
mun centraméricain qui, durantlesdix premières annéesde sonexistence, 1) l mpor t at ions+ expor t at ionsde biens( m illiar dsde dollar sUS) . Sour ce:
allaitdynamiserl'économierégionaleet favoriserl'émergence de véritables http://www.sieca.org.gt
marchésnationaux.Une monnaiede comptecommune/le pesocentra-
méricain,a été crééeà cetteoccasionafin de faciliterlestransactions finan-
cièreset d'accélérerleséchangescommerciaux.Cependant,cette initiati- L'intégrationrégionale centraméricaine est doncelleaussià géométrie
ve hautementsymbolique masquaitmal lesvéritables enjeuxpolitiques de variable.Le Marchécommuncentraméricain strictosensucomprendles
l'opération, puisquele pesocentraméricain, commele balboapanaméen, cinq paysfondateurs de l'Odecaet couvre422 720 km2.Ensont exclusle
n'était(et n'esttoujours)qu'un avatardu dollarnord-américain, la paritéfixe Belize, ancienne colonieanglaise, et le Panamâ,longtempsconsidéré com-
étant d'un pesocentraméricain pour un US dollar.Au milieudesannées me un simple" protectorat" des Etats-Unis, mêmesi de nouveauxliens
1970,lacrisedu système obligeale Secrétariat à l'intégration économique ont ététissés aveccesdeuxnationsà la faveurdeschangements politiques
centraméricaine (Sieca) à proposerde nouvelles formulesqui ne connurent qui, depuisle début desannéesI990, ont transformé l'ensemble de la
aucunsuccès: la montéeen puissance des guérillas(principalement au zone.À une autreéchelle,lesÉtatscentraméricains participent,commele
Salvador, au Nicaragua et au Cuatemala) et la répression sanglante organisée Mexique,le Venezuela et la Colombie,aux activitésde l'Association des
parl'arméeet lesgroupesparamilitaires ont fait passer au secondplantous Étasde la Caraibe(AEC).Au nouveaude la sous-région, le " Trianglenord ",
lesprojetsd'intégration économique (photographie n' 1, p, 6). fait officede modèleet de précurseur pourlesEtatsvoisinset pour lesinsti-
Lafin desguerrescivilesqui, au coursdesannées1970-1980,ont dévas- tutionsrégionales d'intégration. C'estd'ailleursavecla bénédiction des
té et appauvrilesnationsde l'isthme,a permisde relancer lesmécanismes responsables du Sieca,présentsà la tabledesnégociations,que le Honduras,
de la coopération régionale. Crééen 1960à Managuapourveillerà la bon- le Cuatemalaet le Salvador ont signéavecle Mexiquele traité de libre-
ne marchedu MCCA,le Siecaa été reconfirmédanssesprérogatives en échangequi a ouvertla voieau PlanPuebla-Panamâ, proposépar le prési-

4\ 1991.En 1993,le protocoledu Traitéd'intégrationéconomiquecentra- dentVicente despaysde l'isthme.


Foxà l'ensemble
4
AurruMussrr Lr puzzrr ors Érnrs,LA MosAïeuE
oesrnetrÉs

Deuxensembles hétérogènes
: la Communauté
cala'fbe improbable la créationd'un espace économique cohérentcapabled'insuf-
e t l a C o mmu n a uté
andine flerunevéritabledynamiquerégionale, alors que chaquepaysestplacéen
situationde concurrence sur le marché mondial par rapportà sesvoisins'
Or, cetteproposition mexicaine s'adresse aussiau Bélizeet au Panamâ, À cet égard,le dernier grand bloc économique du continent,la
preuveque lesfrontières géopolitiques peuventprendrede nouvelles dimen- Comrnunauté andine,semble bénéficier de conditions plusfavorables, com-
sionset adopterdesconfigurations différentes selonlescontraintes et les me le montredanscet ouvrage l'analyse d'Aida Lerman Alperstein. Créée en
nécessités du moment.Sile casdu Panamâ s'explique en grandepartiepar 1969 par l'accord de Carthagène, sous le nom de Pacte andin, l'association
lesdécoupages territoriauxopéréspar lesEspagnols au coursde l'époque a étérelancée en 1996pour mieuxsuivrel'exempled'un Mercosur en plei-
coloniale6, le Bélizeestl'héritage d'unefrontièreimpériale établiede maniè- ne expansion et dynamiser leséchanges entrelescinq paysmembres:
re informelle entrel'Espagne et l'Angleterre. Defait parla géographie, l'an- Bolivie,Colombie,Équateur, Pérouet Venezuela. L'obiectifde la Communauté
cienHondurasbritannique appartientindiscutablement au mondecentra- andineest de favoriserun " développement équitable " dans unerégionmar-
méricain.Pourtant,par son histoire,il se rattacheau monde caraïbe quéeparde fortesdisparités socio-économiques (laBolivieestl'un despays
anglo-saxon, puisquelespremiers colonsanglaisse sont installés dèsle lespluspauvres d'Amérique latine),et pardessituations politiques trèsdéli-
débutdu XVll"sièclesurleversantAtlantiquede la Capitainerie du Cuatemala, cates(plus particulièrement en Colombie). A l'origine,la Communauté avait
pourexploiterlesboisprécieux de laforêthumidedont le caractère malsain pourbut déclaréde participer à la mise en ceuvre d'un vaste marché com-
avaitrebutélesconquistadors. Devenuindépendant en 1981,le Bélizeest mun latino-américain, dont l'existence estdésormais concurrencée parle pro-
restémembredu BritishCommonwealth et la Crande-Bretagne continueà jet nord-américain de Zonede libre-échange des Amériques.
veillersur la sécurité de sonanciennecolonie'. Defait,mêmesi touslespaysandinsont incontestablement bénéficiédes
Sesliensavecla Couronneanglaise, sesrelations commerciales avecla mesures prises pour accroître leséchanges intrarégionaux et favoriserl'ou-
Crande-Bretagne, l'usagede l'anglaiscomme langueofficielleet lespré- verturedeséconomies nationales sur le monde (tableau no 3), lesgrandes
tentionspermanentes du Cuatemalasurson territoire,ont pousséle Bélize déclarations de principequi ont accompagnéla créationde la commu-
danslesbrasd'un autrebloc régionalqui, au contrairede l'Odecaet du nautén'ont pas permisde créerun espacehomogèneni de résorberle
Marchécommun centraméricain, ne demandaitqu'à l'accueillir: la lourd passifde sociétéstrèsinégalitaires. En outre,commeon l'a vu, les
Communautécaraïbe(CaribeanCommunity- Caricom).Crééeen 1973 deuxpoidslourdsde la CAN(laColombieet le Venezuela) profitentde leur
surlesbasesde l'ancienne Association caraïbede libre-échange (Caribean situationgéopolitique, au contactentredifférents espaces économiques,
FreeTradeAssociation - Carifta),la Caricoma pour but l'établissement d'un pour participeractivementà d'autresorganismes d'intégration,régionale
véritablemarchécommun,le développement de la coopération régionale ou de coopérationinternationale : d'un côté l'Association des Etatsde la
dansplusieurs secteurs clés(éducation,culture,communication...), et la Caraibe, de l'autre,le " Croupedestrois", en compagniedu Mexique.
coordinationde la politiqueextérieuredes différentsEtatsmembres(au
nombrede quinzeen l'an2000,dont le Cuyana,qui faisaitpartiedu grou- eNotl"tt,
No3 : Le CovvuNreurÉ
TABLEAU or eest(1970-2000)
srATlsrlQUEs
pe fondateur,avecla Barbade, la Jamaique et Trinidadet Tobago).
Si la Communautécaraiberegroupeessentiellement des paysde lan- Fopulation PIB Commerce Exportations
gueanglaise, elles'ouvreprogressivement auxautresîlesdesAntilles. Ainsi, (en millions) (milliards
de dollars) extérieurr intracommunautaires
en 1997,Hartia demandé et obtenusonadmissions. Quant à LaCuadeloupe
(milliards de dollars)
et à la Martinique,départements français,ellesentretiennent de bonnes
relationsaveclesîlesvoisines, maisleuradhésionpleineet entière,pério- t970 55 28,6 9,5 0, 1
diquementenvisagée, posedesproblèmes politiques, économiques et cul- 2000 113 )6 A 1 97,0 5l

turelspresqueinsurmontables. Bienentendu,touslespaysmembresde la
Caricomont adhéréà l'Association desÉtatsde la caraibe(AEC)qui accueille
aussilesÉtatscentraméricains et lespousseà accroîtreleurséchanges et 1) lm por t at ions+ expor t at ionsde biens( m illiar dsde dollar sUS) . Sour ce:
leursrelationscommerciales aveclesAntilles.Cependant,l'hétérogénéité des http://www.comunidadandina.org/

. territoires,
/ /
,lb
ce vaste
dessituations
ensemble mal
politiques
articuléautour
et desniveauxde développement
de la Méditerranée américaine,
dans
rend
4+
A LIIN Mussrr Lt puzzlr ors Érets,ln vosnleur ors rRRtrÉs

A L E NAE TM E RCO S UR : deuxensembles sontaussicomplémentaires, parceque,malgré(ou grâce


. D EU. X
L A B 0 RA T o t RE
DE S à) leursdifférences, on peut lesconsidérer commelespièceslesplussolides
L' INTECRATION AMERICAINE d'un puzzlequi ne demandequ'à êtreachevésousla houlettedesEtats-Unis.
C'estpourquoiil apparaît nécessaire de fairele pointsurcesdeuxgrands
programmes d'intégrationrégionale, en replaçantdansleurcontextehis-
Dansce contexte,le rôledesEtats-Unis n'estpasambigu.Enréclamant torique,politiqueet cultureldesprojetset desréalisations dont on ne met
l'ouverture d'uneZonede libreéchangedesAmériques, depuisl'Alaska jus- généralement en valeurque lesaspects purementéconomiques. C'estl'ob-
qu'à la Terrede Feu,leslocataires de la MaisonBlanchene font que suivre jectifde ce livre,qui ne prétendpasà l'exhaustivité, maisqui offreau lec-
la lignetracéedepuis'1823par la " doctrineMonroe" qui fait d'eux les teurlesregardscroisés d'économistes, de géographes, d'historiens et d'an-
gardiens et lesgarantsde l'indépendance américaine, faceà la gourmandise thropologues surdesthèmesessentiels pourcomprendre l'évolution actuelle
desanciennes puissancescoloniales.
Danssonmessage surl'étatde l'Union, du continent américain.
de décembre1823,le président James Monroe affirmait en effetque le C'estainsique, dansune premièrepartieconsacrée aux problèmes
continentaméricain danssonensemble (y comprislesAntilles)étaitdésor- sociauxposéspar lesaccordsde libre-échange,,Cerman De La Rezarap-
maisferméà toute tentativede colonisation de la part desEtatseuropéens, pelleque,depuisl'indépendance, lesdifférentsEtatslatino-américains ont
et que toute intervention d'unepuissance extérieure surle continentamé- vainement tenterde constituer desunions,plusou moinslâches,destinées
ricainseraitconsidérée commeune manifestation d'hostilitéà l'égarddes à fairefaceà la menaceextérieure et à garantirla sécurité de leursconcitoyens.
États-Unis.À cetteépoque,lajeunerépublique n'avaitpaslesmoyeisde fai- Laportéemilitairede cestraitésa longtempsoccultélespropositions d'u-
re respecter son programmemais,dèsle milieudu XlX"siècle,et pluspar- niondouanière quis'inspiraitdu modèleeuropéen, et plusparticulièrement
ticulièrement aprèsla fin de la guerrede sécession, ellea eu l'occasion de du Zollverein allemand.
s'affirmersurla scèneinternationale et de s'imposercommel'uniquegar- Laréussite de l'Alenaet du Mercosur(malgrédestensionsliéesà la fra-
diendu continenLau détrimentdessesvoisinslatino-américains. C'estcet- gilitédeséconomies nationales) ne doit pourtantpasmasquerun certain
te positionidéalequi lui permet,à l'aubedu XXl"siècle,de proposerà ses nombrede contraintes qui pèsentsurlesmaillonslesplusfaiblesdu systè-
voisinsdu sud,longtempsméprisés, de devenirlespartenaires d'un projet me. Ainsi,Sebastian Santander montreque lesasymétries interétatiques,
continentald'où ne seraient exclusaucunpays,mêmelespluspauvreset liéesà la variétédesstatutsinternationaux, peuventêtre un obstacleà l'in-
lesmoinsbienarméspour affronterla concurrence internationale'. tégrationrégionale.RafaelCuillensig.nale par ailleursque,dans le cadre
desaccordsqui lientle Mexiqueaux Etats-Unis et au Canada,de grandes
tes défis de I'intégration régionale incertitudes pèsentsurla monnaienationale, le peso,qui a de plusen plus
de malà jouersonrôlede garantde la souveraineté économique et politique
Defait,aprèsavoirsouffertd'un déclinrelatifau coursdesannées1970- de la Nation.Commedansd'autrespayslatino-américains, l'idéed'une
1980, sousla pressionde facteursinterneset externes,lesprogrammes dollarisation complète de l'économie faitsonchemin,afinde garantiraux
d'intégrationrégionale ont connuun nouvelessordepuisle début des entreprises la stabilitédont ellesont besoinpourassurer la bonnemarche
années1990.llsregroupent désormais la totalitédesÉtasaméricains dans de leursaffaires. Cependant, ce choixplaceraitle payssousla tutelledirec-
desstructures à géométrievariablequi permettentà leursmembresd'ap- te de la réserve fédérale américaine et lui ôteraittouslesmoyensde main-
parteniren mêmetempsà différents programmes fonctionnantde maniè- tenirune politiqueindépendante vis à vis de son puissant voisin.De la
re parallèle.
Alenaet Mercosur, lesdeuxprincipauxblocsconstitués en vue mêmemanière, VictorM. Soriadémontrepourquoil'Alenaet le Mercosur
d'une intégration économique renforcée, apparaissent alorscommedes ont fait passer la questionsocialeau secondplan,dansl'élaboration des
organesà lafoisconcurrentset complémentaires. Concurrents, parcequ'ils textesfondateurs de l'unionéconomique, et commentlesacteurssociaux
n'ont pas lesmêmesobiectifs: le premiera surtoutpermisaux Etats-Unis (syndicats, sociétécivile)ont ététenusà l'écartdesnégociations qui ont abou-
d'ouvrirun nouveaufrontdansla bataillede la mondialisation et de faireun ti à l'ouverture des marchés dans le Cône Sud. Dans ce domaine, pour des
pasversl'Amériquelatineen institutionnalisant lesrelations
privilégiéesqui raisons historiques,géographiques et stratégiques, le Mercosur semble avoir
existaientdéjàavecle Mexique; le seconda favorisél'émergence d'un prisunelongueurd'avance surl'Alena, dont lessont entravées par l'ampleur
'
espaceéconomiquelatino-américain capablede parlerd'égalà égalavec, desdisparités socio-économiques enregistrées de partet d'autredu Rio
/1
'tu
^
d'un côté,l'Unioneuropéenne, et de l'autre,aveclesEtats-Unis. Maisces Bravo (RioCrande pour lesNord-Américains).
41
A urN Musser Le puzztt ors Érnrs,u uosnieueoEsrRnrrÉs

Dubon usagedesfrontières le débutdesannées1960.Contrairement à ce qu'annonçaient certains


oiseauxde mauvaisaugure,la signaturede l'Alenan'a pasprovoquéun
Maissi le principemêmedesunionsdouanières ou destraitésde libre- effondrement de l'économierégionale, toujoursfondéesurdeséchanges per-
échangeconsiste à réduirele rôledesfrontières, n'ont pasdisparu
celles-ci manents aveclesvoisinsdu nordet surleslienssolides qui ont été tisséspar
pour autant,d'un coup de baquettemagique.Au contraire,ellesconti- lesentreprises de partet d'autrede la frontière.Maiss'ilestvraique le suc-
nuentà jouer un rôle centraldansl'organisation desterritoires,même si cèsdu programmesemesuresurtoutà l'aunedescréations d'usineset de
ellesn'ont plusle mêmesens,ni lesmêmesfonctions.C'estle thèmede la lacroissance continuedu nombredespostesde travail,il nefaut pasoublier
deuxièmepartiede cet ouvrage.Susana Sassone y analysel'évolutionde la queleshommeset lesfemmesvenuschercherun emploidansleszonesd'ac-
législationsur lesespaces frontaliersargentins,tout au long du dernier tivitéindustrielle,
qui ont ici poussécommedeschampignons, jouentun rôle
demi-siècle, afinde montrercommentdeszonesconsidérées commestra- centraldansl'organisation et l'animation desvillesde la frontière.Danscet-
tégiquespar lesmilitaires ont été tout à tour victimesou bénéficiaires des te perspective, Françoise Lestage abordele casdesIndiensmixtèquesqui,
politiquesd'aménagement concoctées danslesbureauxde BuenosAires. en conservant leurculturetraditionnelle et en jouantsurlesdifférences de
Selonl'état des relationsaveclespaysvoisins,au gré desaccordspassésà statutattribuéaux minoritésethniquesdanslesdeuxpays,ont élaboréune
l'échellelocaleet régionale, lestraditionnelles" zonesde sécurité" ont vu autremanièred'êtretransfrontalier dansle nord du Mexique.Le regard
leurstatutchangeren permanence, tandisqu'apparaissaientdes" zonesfron- d'uneanthropologue surlespratiques despopulations migrantes permetde
talièrespour le développement ". Encinquanteans,lesfrontières argenti- relativiser
le point de vue deséconomistes et de replacerI'accordde libre-
nesainsiont perduleurcaractère quasiexclusifd'espacepériphérique consa- échangedanssoncontextesocial.
créà la défense du territoirenationalpoursetransformer, dansle cadredu
Eneffet,pourdesindividus souventconsidérés comme,descitoyensde
Mercosur, en zonesde contactet d'échanges favorisant de nouvelles dyna-
deuxièmeordredansleurproprepays,lesfrontières de l'Etat-Nation héri-
miqueséconomiques. n'ont guèrede
téesdu démantèlement de l'ancienneNouvelle-Espagne
Danscet ensemble,la région desMisiones, étudiéeici par Alejandro
sens.En maintenantlesliensfamiliaux,les réseauxd'entraideet les pra-
Schweitzer, joueun rôleparticulier. Aux confinsde l'Argentine, du Brésilet
tiquescommunautaires à travers la lignede démarcation qui coupeen deux
du Paraguay, il s'agitd'un vasteespacemisen valeurauxXVll"et XVlll"siè-
la Mexamérica, lesIndiensnefont quereproduire desschémas déjàbienrodés
clespar lespèresjésuites, dont l'actionévangélisatrice a étédénoncéepar
à l'intérieurde la républiquemexicaine, maisaussidansd'autresrégions
VoltairedansCondide,maisexaltéepar RolandJoffédansson célèbrefilm
d'Amérique (auChili,aveclesMapuches, ou au Canada, avecleslnuits).A
La mission. L'agriculture, le tourismeet la productionhydroélectrique (grâ-
de cettezonefrontière,où de bien deségards,loin d'êtreune entrave,la présence de la frontièreet la
ce au barraged'ltaipu)ont fait la richesse
nombreuxmigrantssont venuss'agglutiner dansl'espoirde trouverrapi- signaturede l'Alenasontpourcespopulations indiennes l'occasion d'affir-
dementun logementet un travail.Depuisla fin desannées1960,de mul-
merleuridentitéet d'acquérir de nouveauxdroits,programmequ'ilsauraient
tiplesaccordsde coopérationet de développement ont été signésentre du malà mettreen ceuvreen restantdansleurvillage,malgréleseffortsdu
lesEtats,maisaussiau niveaulocalou régional,dansle cadredu Traitédu sous-commandant Marcoset le soutienmoral de nombreuxintellectuels
bassinde la Plata(1969),puisdu Mercosur, faisantde la régiondesMisiones européens.
un véritablelaboratoirede l'intégrationsud-américaine. Cependant,la
consolidation du Mercosura fait perdreune partiede leursspécificités aux L'ouverturesur le monde
zonesfrontalières eÇdansun contextefavorable à de nouvellesrelationsinter-
nationales, la créationde grandscouloirsinterocéaniques entre Buenos L'exemple desIndiensmixtèques dansle norddu Mexiqueet au
installés
Aireset lesportschiliensde la façadePacifique risquede marginaliser des suddesEtats-Unis montreque,de manière paradoxale,l'espacede la fron-
territoiresqui, commelesMisiones, apparaissent désormais excentrés. tièreresteau centredesprocessus Pourtanfni le Mercosurni
d'intégration.
Lesphénomènes qui, depuisquelquesannées,ont changéla physio- l'Alenane peuventêtreconsidérés commedesblocsferméssur eux-mêmes,
nomie du Cônesud, affectentaussilesrégionsfrontalières du Mexiqueet bienau contraire.Endéplaçant de manièresymbolique leslimiteseffectives
desÉtas-Unis. Lamultiplicationdes usinesmoquilodoros danslesvillesmexi- de la souveraineté en acceptantde partageravecdestiersune par-
nationale,
cainesa permisd'attireren massedesmigrantset de fairede cettezoneautre- tie desprérogatives dévoluesà l'EtaÇchaquesous-ensem-
traditionnellement
foisdésertique une régiondynamiqueet en constantdéveloppement depuis ble régionaltentede s'ouvrirà d'autresensembles du mêmetype.
g
4
ALerru
Mussrr Lr puzzlrors Érers,u uosnieueors rRnrrÉs

C'estce qu'AnneSophieClaeys,Aida LermanAlpersteinet Stephan latino-américains estde nouveauà l'ordredu jour,suiteà la dernièrecrise
Sberroveulentillustrerdansla troisièmepartiede cet ouvrage.Lapremiè- financière traversée il resteà savoirquelsensil faut donner
par l'Argentine,
re montrecommentl'Amériquelatine,qui a toujoursété une préoccupation aux" droitsde l'homme" surun continentoù l'indicede développement
marginaledanslespolitiquesde développement et de coopération de humaincalculépar le Programme desNations-Unies pour le développe-
l'Unioneuropéenne, profitede la créationde grandsespaces économiques ment (PNUD)l2 variede 0,935pour le Canadaà 0,643pourla Bolivieet à
pour apparaître commeun partenaire possiblepour lesnationsdu vieux 0,440pour Halti.,
continent,Danscecontexte, AidaLermanAlperstein souligneque le Mercosur Or,si touslesEtatsaméricains veulentaccélérer l'élargissement et l'ap-
monnaied'unecertainemanièresonentréedansle projetnord-américain profondissement desprogrammes d'intégration régionale,la questionsocia-
de Zone de libre-échange desAmériques, en jouantsur lesbonnesrela- le risquede se poseravecd'autantplusd'acuitéque,dansle vasteespace
tionsqu'il a su développer avecla zonecaraïbe,lespaysde la Communauté situéau suddu RioGrande,mêmele rétablissement de la démocratien'a
andineet l'Unioneuropéenne. Ledilemmeestdonc,pour lespaysmemb- passuffià apaiserlestensions, ni à atténuerlesprofondes disparités socio-
resdu Mercosur, de choisirentrel'approfondissement de l'intégrationrégio- économiques qui sontsolidement enracinées depuisl'époquecoloniale
nale(pourallerversune structuresemblable à l'Unioneuropéenne et à sa (MartiI Puig,2000).Ence sens,il ne suffitpluspour leschefsd'Etatamé-
" zoneeuro "), ou d'accepterlesconditionsde la ZLEAproposéepar ricains,lesexpertsde la Banqueinteraméricaine de développement ou les
Washington, limitéeà la miseen placed'unezonede libre-échange iden- responsables des programmesinternationaux de coopérationde sauter
tiqueau modèlede l'Alena.Lepoidsdesflux commerciaux entrelesdiffé- commedescabrissur leurchaiseen criant" L'intégration ! L'intégration I
rentsblocsjouealorsun rôleessentiel : alorsque le Mexique,la Communauté lJintégration ! "'3.Encorefaut-ilquecetteintégration n'apparaisse pas,aux
caraïbeet lespayscentraméricains ont aveclesEtats-Unis desrelationspri- yeuxdespopulations directementconcernées, que commeun cadeauoffert
vilégiéesqui lesmaintiennent en situationde dépendance, le Mercosur a réus- auxentreprises transnationalesou commele dernieravatard'une doctrine
l'originede sesclientset sesfournisseurs,
si à diversifier ce qui lui permetde Monroetoujoursrecommencée.
mieuxnégociersaplacedansle systèmeéconomiqueaméricain.
Quantà StephanSberro,il s'intéresse aux négociations qui ont permis Notes
au Mexiquede signeravecl'Unioneuropéenne un traitéde libre-échange 1 Ceux-ciconserventtoute liberté pour réglementerleur commerceavec des paystiers
grâceauquel,tout en restantdansle cadreformel de l'Alena,il espère e t p o u r é l a b o r e r l e u r p r o p r e p o l i ti q u e é co n o m i q u e e t so ci a l e ,co m m e d a n s
accroîtresesrelationscommerciales avecles principales puissances de l'Associationeuropéennede libre-échange(AELE)crééeen 1959 par la Crande-
B re ta g n ee t l e s Éta tse u r o p é e n sq u i r e fu sa i e n td e s'e n g a g e rp l u s a va n t d a n s l e
l'AncienMonde.L'intérêt de cetaccordestqu'il ne selimitepasà desconsi- processus d'union économiqueamorcépar la CEE.
dérationspurementéconomiques. Eneffet saisis d'un brusquebesoinde ver-
2 " M o d e d e co o p é r a ti o né co n o m i q u ei n te r n a ti o n a al u x te r m e sd u q u e l d e u x o u
tu, lesdirigeants européens ont imposéuneclause" démocratique " à leurs plusieursÉtatsconviennentde laisserlibrementcirculerentre eux les personnes,les
partenaires mexicains. ll ne fait pasde doutequ'aumomentde signer,l'in- capitauxet les marchandises de leursressortissants, de coordonnerleurs politiques
surrection du Chiapas, l'habileté politiquedu sous-commandant Marcos, les é co n o m i q u e s,fi n a n ci è r e se t so ci a l e s,e t d e m e n e r , d 'u n co m m u n a cco r d , l e s
maladresses du PRllo et lesdérapages incontrôlés desgroupesparamilitai- négociationséconomiquesavecles Étatsnon-membres" (Encyclopedia universolis).
resont pesélourddansla balance. Quoiqu'ilen soit,la priseen comptede 3 Le dernierÉtat à avoir demandéet obtenu son adhésionà l'Aladiest Cuba (aoÛt
critèrespolitiques ou sociauxsembledésormais 1999),ce qui a été perçu comme un affront par les États-Unis.
s'imposerdanslesdiscus-
sionsconcernant tout accordd'intégration économique ou de coopération 4 Le Mexiqueaujourd'hui,n'i4, luillet2001,p. 5.
commerciale. Lesommetdu C8 de Cênes(juillet2001)a démontréque les 5 Sansl'aidefinancièreapportéepar lesÉtats-Unis en 1995,le Mexiquen'auraitiamais
pu faireface à la violentecrisemonétairequi, aprèsla brusquedévaluationdu peso
opposants à la " mondialisation néolibérale " pouvaientdésormais sefaire (décembre1994), a failli emporter une grande partie des marchésémergents(" Effet
entendre,parfoisde manièreviolente.ll s'agitdoncde donnerdesgagesà tequila "). Voir à ce sujet, dans cet ouvrage,le travail de RafaelCuillen " Mexique :
une " sociétécivile" qui tend aussià se mondialiser. Régimede changeet intégrationmonétairedans l'Alena".
En ce sens,l'article58 du traitésignépar le Mexiqueet l'Unioneuro- 6 L'audiencedu Panamâappartenaitau vice-royaumedu Pérou,avantd'être rattachée,
péennepeut servirde modèleà tous lesaccordsde libre-échange à venir, dont la capitaleétait SantaFe de Bogota. ll a
en1739, à celui de Nouvelle-Crenade,
puisqu'ilsignaleque toute violationdes principesdémocratiques ou au fallu l'interventionarmée des États-Unis,en 1903, pour faire de cette province
respectdesdroitsde l'hommeseraconsidérée commeunecausede suspen- colombienneun Étatindépendant.
siondu contratrr.Alorsque la fragilitééconomiqueet politiquedespays 7 Malgré un accord signé en 1991 avec le Cuatemalapour reconnaîtrel'existenceet
o )
L,L-' / sO
M ussrr

lesfrontièresdu Bélize,lestensionssont touioursfortesentre lesdeux pays.


8 Au début de 2001, l'adhésiondéfinitived'Haïti était touioursretardéeà causeoe
formalitésadministratives.
9 Cet esprit d'ouverturene s'appliquepas encoreà Cuba, qui devra d'abord digérer la
succession de FidelCastro.
.l920
10 Partirévolutionnaire institutionnel, au pouvoirau Mexiquedepuisles années
( s ous dif f ér ent es f or m es ) . L e c a n d i d a t d u P R I a é t é b a t t u l o r s d e l 'é l e c t i o n
présidentielle de luillet2000.
11 À la demandeinsistante de l'Argentineet du Pérou.la déclaration finaledu Sommet
de Québec a retenu le même principe pour la future ZLEA.Cette position trouve là
aus s i s on or igine dans le p r e m i e r a c c o r d M e r c o s u r - C E El .l a v a i t e u p o u r e f f e t ii
l'introductiond'une clausedémocratique entre les membresdu Mercosurlors de la
réuniond'Ouro Preto.C'estcetteclauseoui avaitimmédiatementfonctionnélorsde
la tentativede coup d'Étatd'Oviedo au Paraguay..
12 L'lDHest construitsurla basede troisvariables : l'espérancede vie à la naissance,
le
niveaud'instructionet le revenureprésenté par le PIB/habitant - en tenantcomptede
la différencedes prix d'un paysà l'autreet du fait que le revenun'augmentepas le
développementhumaind'une manièrelinéaire(passerde.l 000 $ à 2000$ n'a pas le
même sensque de passerde 14 000 à 15 000$). Pluson se rapprochede la valeur1,
plus le niveaude développementest élevé.
I3 Pour reprendrela formuleassassine
du généralde Caulle,évoquantles problèmes
de la construction
eurooéenne.

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