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Les mouvements étudiants correspondent aussi à la définition des nouveaux mouvements sociaux

puisqu’ils mobilisent de nouvelles catégories de la population : les jeunes, qui se mobilisent sur de
nouveaux thèmes qui ne se rattachent pas directement au monde du travail, et qui génèrent donc de
nouvelles formes de contestation. .

Néanmoins , parler de mouvement étudiant au singulier semble discutable, il semble nécessaire de


distinguer deux époques :
• la première serait celle de mai 1968 qui s’était cristallisée sur une revendication générale, qui
était le changement de la société, et ne pouvait donc être satisfaite par le pouvoir en place. Mai
68 avait donc un caractère global et idéologique .
• Au contraire les mouvements de jeunes aujourd’hui présentent des caractéristiques
nouvelles : selon D Lapeyronnie :
- le mouvement étudiant à une forte dimension corporatiste, la production idéologique est
réduite voire inexistante . Ce qui mobilise les étudiants « c’est d’abord la menace
ressentie sur la possibilité de faire des études, la peur d’une sélection renforcée à
l’entrée de l’université et la crainte de voir une augmentation des droits d’inscription ».
- On constate donc que les revendications des étudiants n’ont aucun caractère global, ils
ne veulent pas changer la société. Ce sera encore plus vrai dans le mouvement contre le
CIP dans lequel les jeunes exprimeront non pas leur volonté de transformer la société
mais de s’y intégrer, d’y avoir une place. On le constate d’autant mieux que le
mouvement étudiant ne concerne qu’une minorité de la jeunesse . Les autres , ceux qui
sont dans la galère n’ont que la rage pour se protéger de la violence de la société.
- Les jeunes ont exprimé durant la crise de 1986 leur désir d’être reconnus comme
des individus responsables et autonomes, comme des adultes finalement . Il ont
refusé toute récupération politique ou syndicale (cf. la faible place des syndicats
étudiants ) . Ils ont imposé un fonctionnement démocratique et indépendant.

Conclusion : Mais c’est justement cette « dualité de l’action étudiante (qui) explique l’incapacité du
mouvement étudiant à négocier et son extrême méfiance vis à vis à vis de la politique institutionnelle
qui, par définition porte au compromis ». Comme l’indique A Touraine : « ce sont des moments
merveilleux pour les jeunes , et on comprend qu’ils cherchent à les faire durer. Dans ces conditions , la
volonté du pouvoir politique d’établir un dialogue avec eux sur un point précis est inopérante. A ce
stade, toutes les concessions sont jugées insuffisantes, toutes les promesses dilatoires. Il faut
comprendre le sens de ce rituel existentiel pour les adolescents, qui trouvent là une occasion de se
poser en égaux des adultes et de les impressionner ».

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