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Le système de Bretton-Woods (1945-1971)

La genèse du nouveau système

Les leçons de l’entre-deux-guerres

L’effondrement du SMI au cours des années 1930 a marqué les responsables de la reconstruction après
1945. Plusieurs leçons sont tirées de cette expérience :

1. Les taux de change en flottement libre sont hautement volatils et néfastes en période de crise
économique grave.
2. Les dévaluations compétitives favorisent la montée des tensions protectionnistes, ce qui affaiblit le
commerce mondial et approfondit la crise.
3. Le SMI ne peut être stable qu’avec un seul pôle dominant. La coexistence dans les années
1920-1930 de deux devises à statut international (livre sterling et dollar américain) est jugée partiellement
responsable de l’instabilité manifeste du système de l’étalon-or entre les deux guerres.
4. Le pays qui joue le rôle de pôle monétaire dominant se doit de respecter certaines contraintes
macroéconomiques : politiques budgétaires équilibrées ; monnaie ni sous-évaluée ni surévaluée, comme la
livre dans les années 1920.
5. Les banques centrales doivent être indépendantes et hors d’atteinte du pouvoir politique.

À partir de 1942-43, britanniques et américains entamèrent des négociations pour définir les principales
caractéristiques de l’organisation monétaire internationale de l’après-guerre. Leurs positions étaient
communes concernant les traits généraux du nouveau système, c’est-à-dire un système de changes fixes,
beaucoup plus organisé et contrôlé que ne l’était l’étalon-or dans l’entre-deux-guerres. Cependant, dans le
détail, la conception britannique défendue par John Maynard Keynes différait sensiblement de
l’américaine, prônée par Harry Dexter White.

Le compromis anglo-américain

Les plans Keynes et White

Les plans Keynes et White divergeaient sur les questions essentielles relatives aux obligations imposées
aux pays, au degré de flexibilité autorisé aux taux de change et au degré acceptable de mobilité
internationale des capitaux. Ces divergences de vue s’expliquent d’abord par les priorités économiques
différentes des deux nations : retour à la croissance et au plein emploi pour le Royaume-Uni ; retour au
libre-échange et à l’essor du commerce mondial pour les Etats-Unis. Mais elles se comprennent également
par deux conceptions très différentes des mécanismes d’ajustement des balances courantes : en raison de
leur rôle et de leur expérience séculaires dans le fonctionnement du système monétaire international, les
Britanniques, Keynes en tête, jugeaient insuffisants les mécanismes automatiques de rééquilibrage du
compte courant. Les Américains, peu impliqués jusqu’alors dans la gestion du SMI, adoptèrent une
attitude beaucoup plus libérale, qui leur offrait l’avantage de limiter leur engagement et les contraintes
attachées au pays leader en matière de monnaie internationale.
Le plan Keynes autorisait les ajustements de parité et les restrictions sur les changes et le commerce,
mesures nécessaires pour concilier plein emploi et équilibre extérieur. À l’opposé, le plan White prévoyait
un monde libre de tout contrôle et des taux de change fixes supervisés par une institution internationale
avec droit de veto sur les réaménagements de parités. De même, pour empêcher que les politiques
déflationnistes étrangères ne forcent les pays à importer du chômage, le plan Keynes envisageait de
financer largement les pays aux balances des paiements déficitaires (assortis de conditions strictes sur les
taux d’intérêts) par les contributions de ceux dont les balances étaient excédentaires. Une flexibilité
significative des taux de change devait compléter ce système de compensation des balances.
Compte tenu de la faiblesse relative des Britanniques dans la négociation, le compromis final adopté, à
l’origine du système de Bretton-Woods, refléta davantage les préoccupations américaines que
britanniques. En particulier, le système de compensation des balances fut rejeté parce que jugé par les
Américains trop désavantageux pour les pays créanciers1. À la banque centrale mondiale, émettrice de la
monnaie internationale et gestionnaire du système de compensation, imaginée par Keynes, fut substitué un
Fonds Monétaire International aux compétences beaucoup plus limitées. Par contre, les propositions
britanniques furent partiellement reprises pour ce qui concerne les taux de change, fixes mais ajustables, et
le maintien provisoire de contrôles sur les mouvements internationaux des capitaux.

Les principes de fonctionnement

Le nouveau SMI imaginé en juillet 1944 s’articula autour de quatre grands principes, fruits du compromis
anglo-américain :
• Adoption d’un régime de changes fixes. Chaque pays se devait de défendre une parité fixe, ou
taux central, par rapport à l’or ou au dollar. Cette parité officielle ne pouvait fluctuer que dans une
bande étroite de ±1%.
• 2. Les contrôles des changes et les tarifs douaniers protecteurs furent bannis, sauf à titre provisoire
et dans l’immédiat après-guerre (retour à la convertibilité totale des monnaies européennes en
1958).
• 3. Officiellement, toutes les devises étaient définies par rapport à l’or. Mais dans les faits, comme
les Etats-Unis détenaient en 1945 70% des réserves mondiales d’or, seule la parité-or du dollar
restait crédible. Ce qui explique que même si l’or reste l’étalon de valeur de référence, de facto,
toutes les devises autres que le dollar furent évaluées par rapport à la monnaie américaine. C’est le
système de l’étalon de change-or. Le bon fonctionnement de ce système reposait donc sur la
capacité des Etats-Unis à défendre la parité officielle de 35 $ pour une once d’or.
• 4. Création d’une institution de contrôle et de régulation : le Fonds Monétaire International
(FMI).Le FMI fut le garant du système des taux de change fixes. Les changements de parité
étaient interdits sans son accord. Ils n’étaient normalement autorisés, jusqu’à hauteur de ±10%,
qu’en cas de « déséquilibres fondamentaux ». Ce concept, sans définition précise, supposait
simplement que des déséquilibres persistants de la balance des paiements sont le résultat de
parités fixes non conformes aux fondamentaux. Depuis sa création, Le FMI dispose de ressources
financières pour assurer des prêts aux pays en difficulté. Ces prêts sont accordés sous réserve que
les pays bénéficiaires acceptent de mettre en œuvre les politiques et les réformes préconisées par
le Fonds (principe de conditionnalité). Les ressources sont constituées par les souscriptions au
capital des pays membres au moment de leur adhésion : 25% en or ou en dollar et 75% en
monnaie nationale. Le montant de la souscription dépend du poids du pays dans le commerce
mondial, la quote-part2.

La faille du système : le paradoxe de Triffin

Une organisation contradictoire

La principale difficulté rencontrée par le nouveau SMI fut de tenter de concilier deux objectifs
contradictoires. D’un côté, le bon fonctionnement de l’étalon de change-or reposait sur la capacité des
Etats-Unis à défendre la parité-or du dollar ; ce qui supposait de leur part une stricte discipline monétaire.
De l’autre, le recours systématique au dollar comme monnaie internationale obligeait les États-Unis à
alimenter le monde en liquidités pour soutenir la croissance mondiale et éviter les risques de déflation ; ils
devaient donc accepter des déficits persistants de leur compte courant.

La naissance d’un paradoxe

À ses débuts, le système a fonctionné correctement en raison du plan Marshall et de l’afflux de capitaux
américains en Europe. Mais à partir des années 1950, le retour à la croissance et l’essor du commerce
mondial ont nécessité davantage de moyens de paiement internationaux, c’est-à-dire davantage de dollars.
La balance des paiements américaines est en déficit permament, mais jusqu’aux années 1970, ce déficit
n’en a pas été un au sens courant du mot, puisque presque chaque année, les Etats-Unis ont enregistré un
excédent commercial. Mais chaque année, ils ont donné, investi ou prêté des quantités croissantes de
dollars à l’étranger. Une partie de ces dollars a servi à acheter des produits américains, le reste étant
conservé dans les banques américaines ou étrangères, placé en bons du Trésor américain ou investi aux
Etats-Unis. Comme la majeure partie de ces dollars étaient des avoirs à court terme, au fil des ans, les
engagements extérieurs des Etats-Unis n’ont pas cessé de croître alors que leurs réserves métalliques
diminuaient peu à peu, et que leurs créances sur l’étranger n’augmentaient pas au même rythme. Leur
position en termes de liquidité s’est donc progressivement dégradée. Leur balance des paiements, qui
prend en compte la liquididité de leurs avoirs et de leurs engagements est donc, tout naturellement en
déficit3.
Inévitablement, ce mécanisme de financement devait engendrer un excédent croissant des engagements
extérieurs des Etats-Unis par rapport à leurs réserves d’or. Les réserves étrangères en dollar augmentèrent
de 12,6 milliards en 1950 à 53,4 milliards en 1970 alors que sur la même période, les réserves d’or
américaines diminuaient, passant d’un peu plus de 20 milliards à 10 milliards de dollars. Il y eut donc une
hausse systématique du rapport :
Réserves étrangères en dollar / Réserve d'or des Etats- Unis

Jusqu’en 1964, ce rapport resta inférieur à 1. En 1970-1971, il atteignit 5. Cette hausse forte et rapide finit
par installer un doute sérieux quant à la capacité des Etats-Unis à garantir la valeur du dollar par rapport à
l’or. Cette faille majeure du système de Bretton-Woods est connue sous le nom de paradoxe de Triffin. Ce
paradoxe soulève une question fondamentale pour la construction d’un SMI : Quel doit être l’étalon
monétaire mondial ?
Les métaux précieux (or, argent) ont une offre indépendante de tout pays émetteur, ce qui est un avantage,
mais cette offre évolue aussi indépendamment des besoins monétaires internationaux ; ils ne peuvent donc
pas, sauf par le plus grand des hasards, garantir le niveau de liquidité suffisant au financement des
transactions internationales. De plus, aucun pays ne suffit à fournir la monnaie mondiale de réserve : si
cette monnaie est intégralement couverte par de l’or, l’échec est quasi-certain. Si elle n’est pas couverte ou
mal couverte par de l’or, elle offre au pays émetteur une possibilité de seigneuriage4 difficilement
tolérable par les autres pays participant au SMI.
Le plan britannique de 1944 soulignait déjà qu’un système de changes fixes ne pouvait être crédible
qu’avec une véritable monnaie internationale, émise par une autorité supranationale indépendante (le
bancor de Keynes). Cette autorité offrirait des crédits suffisants pour financer les déséquilibres, surtout
dans un contexte de libéralisation des contrôles des capitaux multipliant les risques de fuites spéculatives.
Une telle solution semblait enfin trouvée lorsqu’en 1967, à la conférence de Rio, le FMI créa les droits de

1944 – Accords de Bretton Woods: Instauration d’un nouveau système monétaire international

Au cours des trois premières semaines de juillet 1944, les délégués de 44 États se sont réunis dans le cadre
de la Conférence monétaire et financière des Nations Unies, qui s’est tenue à Bretton Woods au New
Hampshire. L’objet de cette conférence était de discuter de la reconstruction de l’Europe d’après-guerre et
de divers problèmes monétaires, dont l’instabilité des taux de change et les pratiques commerciales
protectionnistes.
Dans les années 1930, la plupart des grandes économies mondiales affichaient des taux de change
instables. En outre, plusieurs pays avaient adopté des politiques commerciales restrictives. En 1943, les
États-Unis et la Grande-Bretagne ont demandé la création d’un organisme mondial pour veiller à la
stabilité des taux de change et à la relance du commerce international. En 1944, il était devenu primordial
d’organiser la reconstruction de l’Europe pour éviter les problèmes d’après-guerre de celle de 1914-1918.
Les délégués présents se sont entendus — grâce à l'accord de Bretton Woods — sur l’instauration d’un
système monétaire international d’après-guerre reposant sur la convertibilité des devises, la stabilité des
taux de change et le libre-échange. Pour atteindre ces objectifs, on a fondé deux organismes : le Fonds
monétaire international (FMI) et la Banque internationale pour la reconstruction et le développement, ou
Banque mondiale. L’intention des délégués était de fournir une aide économique pour reconstruire
l’Europe d’après-guerre. En 1947, la Banque mondiale a accordé son premier prêt à la France, soit 250
millions de dollars. L'accord de Bretton Woods visait également à freiner la concurrence monétaire et à
promouvoir la coopération monétaire entre les nations. Conformément au système de Bretton Woods, les
pays membres du FMI se sont entendus sur des taux de change fixes que les banques centrales nationales
utilisaient pour acheter ou vendre des dollars américains. On a fait usage de cette pratique monétaire dans
la plupart des grands systèmes économiques entre 1946 et le début des années 1970. La majorité des
économistes d’alors faisaient valoir l’idée de la stabilité des taux de change. Les défenseurs du principe de
Bretton Woods étaient d’avis que cela avantagerait les systèmes économiques mondiaux en intensifiant le
commerce international. Pourtant, une fois en place, les critiques l’ont qualifié de système de crise, car il
arrivait parfois que les taux de change fixes dérapaient. Les spéculateurs entraient en jeu et créaient
d’importants mouvements de déstabilisation des devises, en pariant sur la valeur à laquelle le taux de
change fixe serait rétabli. Les opposants se préoccupaient aussi du fait qu’un taux de change fixe ne
pouvait accorder suffisamment de marge de manœuvre aux pays, afin qu’ils puissent mettre en place leurs
propres politiques monétaires et fiscales.

Au départ, le gouvernement canadien a appuyé le FMI et instauré un taux de change fixe entre le Canada
et les États-Unis. En 1946, le dollar canadien a été réévalué à la hausse, mais l’année suivante, il a cédé
sous la pression exercée à la baisse pour être finalement dévalué en 1949. Face aux critiques sur les
fluctuations du dollar canadien dans un système de taux de change fixe, le gouvernement du Canada a
décidé en 1950 de le laisser flotter. Il aura fallu attendre 12 ans avant que le Canada rétablisse ce type de
taux de change. Ces années de dissidence canadienne serviraient plus tard de modèle à d’autres pays
lorsque le principe de Bretton Woods, au début des années 1970, s’est révélé irréalisable et a été remplacé
par un système de taux de change flottant. De nombreux économistes et banquiers continuent de demander
de temps à autre le retour des taux de change fixes. Dans la foulée d' accord de Bretton Woods, on a
également institué l’Organisation internationale du commerce que le Congrès américain a refusé
d’endosser. Les États-Unis ont plutôt entériné l’Accord général sur les tarifs douaniers et le commerce
(GATT) en 1947, avec 23 autres pays, dont le Canada. Récemment, les deux organismes internationaux
mis sur pied à Bretton Woods — la Banque mondiale et le FMI — ont dû relever un important défi, celui
de collaborer avec les pays débiteurs pour les aider à repartir sur une voie financière stable.

Accords de Bretton Woods

Les accords de Bretton Woods sont des accords économiques ayant dessiné les grandes lignes du système
financier international après la Seconde Guerre mondiale. Leur objectif principal fut de mettre en place
une organisation monétaire mondiale et de favoriser la reconstruction et le développement économique
des pays touchés par la guerre.
Ils furent signés le 22 juillet 1944 à Bretton Woods aux États-Unis après trois semaines de débats entre
730 délégués représentant l’ensemble des 44 nations alliées. Il y avait également un observateur
soviétique.
Les deux protagonistes principaux de cette conférence ont été John Maynard Keynes, qui dirigeait la
délégation britannique, et Harry Dexter White, assistant au secrétaire au Trésor des États-Unis, qui avaient
tous deux préparé un plan d'ensemble. Le plan Keynes fut ébauché dès 1941 et préparait un système
monétaire mondial basé sur une unité de réserve non nationale, le bancor. La partie américaine mettait en
avant le rôle de pivot du dollar américain et proposait plutôt de créer un fonds de stabilisation construit sur
les dépôts des États membres et une banque de reconstruction pour l'après-guerre.
Au final, c'est la proposition de White qui prévalut, organisant le système monétaire mondial autour du
dollar américain, mais avec un rattachement nominal à l'or.
Deux organismes ont vu le jour lors de cette conférence, qui sont toujours en activité :
• la Banque mondiale (BM) formée de la Banque internationale pour la reconstruction et le
développement (BIRD) et de l'Association internationale de développement (IDA).
• le Fonds monétaire international (FMI)
Un troisième organisme aurait dû être créé, chargé du commerce international. Mais en l'absence d'accord,
il ne verra le jour qu'en 1995 avec la création de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) après les
cycles de négociations de l'accord général sur les tarifs douaniers et le commerce (GATT).

Contexte historique
L'étalon-or jusqu'à la guerre de 1914

Depuis la révolution industrielle, le système monétaire international est essentiellement basé sur l'or.
Toutes les monnaies ne sont pas convertibles, mais compte tenu des sphères d'influence et du rôle
déterminant de la livre sterling, l'étalon-or permet un grand développement du commerce international et
des échanges sans crises majeures.
Cet étalon-or permet d'assurer une confiance dans les monnaies émises en billets. Néanmoins, l'existence
des deux Guerres Mondiales induit un financement des États par la création monétaire, ou "planche à
billets", ce qui crée de l'inflation et donc une défiance devant la monnaie en billet. Dans les cas extrêmes
du début du XXe siècle, la parité or-billet est abandonnée et provoque de l'hyperinflation.

Les difficultés de l'après Première Guerre mondiale

La Première Guerre mondiale crée des pertes matérielles et humaines considérables qui ont des
conséquences économiques majeures. L'endettement s'est considérablement accru. Beaucoup de pays
ruinés n'ont plus d'or. Beaucoup de monnaies sont inconvertibles. Une première historique de flottement
des monnaies s'instaure de facto qui aura parfois des conséquences extrêmement fâcheuses comme
l'épisode d'hyperinflation allemand.

Les accords de Gênes de 1922 créent un système d'étalon de change-or qui permet aux États d'émettre de
la monnaie non plus en contrepartie d'or mais de devises convertibles en or. Ce système s'avère instable.
Précédemment, on savait que Londres garantissait le système. Ensuite il y eut concurrence entre plusieurs
places, chacune prétendant présenter la meilleure garantie de remboursement en or. Le système monétaire
international s'en est trouvé fragilisé à la veille de la plus grande crise économique du XXe siècle.

La panique générale suivant la crise de 1929

La crise boursière puis bancaire qui frappe les États-Unis provoque l'explosion du système d'étalon
change-or, chaque pays cherchant son salut dans des mesures de protection nationale.

En 1931, l'Allemagne établit un contrôle total des changes, la Grande-Bretagne suspend la convertibilité
de la livre en or et crée la zone sterling, le Japon suspend la convertibilité du yen en or et instaure un
contrôle total des changes. En 1933, les États-Unis suspendent la convertibilité de leur monnaie en or et
créent une Zone dollar. En 1934, ils dévaluent de plus de 40% le dollar par rapport à l'or. La France
abandonne la convertibilité du franc en or en 1936.

En dépit de tentatives d'ententes entre pays, et notamment de certains pays européens pour constituer un «
Bloc-or », c'est la mort du système de l'étalon change-or de Gênes et une des causes de l'ampleur et de la
durée de la crise de 1929. Des politiques nationales incohérentes transforment une récession économique
survenue aux États-Unis en dépression économique mondiale.

Les politiques des différents gouvernements de l’époque, utilisant les dévaluations monétaires pour
améliorer la compétitivité de leurs exportations en vue de réduire le déficit de leurs balances
commerciales, accélérèrent les spirales déflationnistes et eurent pour conséquence une plongée des
revenus nationaux, un rétrécissement de la consommation, un chômage de masse et un déclin global du
commerce international. Les échanges commerciaux devinrent alors limités à des échanges entre zones ou
pays utilisant la même monnaie (échanges entre pays et leurs colonies par exemple). Cela eut pour effet
d’entraver les flux financiers internationaux et de limiter les investissements, prolongeant d'autant la sous-
activité générale.

Les objectifs américains de la conférence de Bretton Woods

Lorsque les perspectives de victoire se précisent, les Alliés réfléchissent à un nouveau système permettant
d'éviter d'une part les secousses monétaires internationales qui avaient suivi la Première Guerre mondiale
et d'autre part les erreurs qui avaient transformé la crise de 1929 en grande dépression. Politiquement, les
États-Unis craignent que les pays européens ayant le plus souffert de la guerre deviennent des lieux de
révolte et offrent un terreau au communisme et au socialisme.

L’économie américaine sort de la guerre confortée dans sa position d’économie la plus puissante au
monde, avec une industrie en croissance rapide et ayant accumulé de nombreux capitaux. Les États-Unis
n’avaient pas été touchés par les ravages de la guerre et s’étaient enrichis en vendant des armes aux autres
Alliés et en leur prêtant des fonds. La production industrielle de 1945 a doublé par rapport à ce qu’elle
était juste avant la guerre. En comparaison, l’Europe et l’Extrême-Orient sont ruinés militairement et
économiquement.

Au sortir de la guerre, les États-Unis disposent de la plus grande partie des capitaux mondiaux et dominent
la production manufacturière et les exportations. Ils produisent la moitié du charbon, les deux tiers du
pétrole et plus de la moitié de l’électricité au niveau mondial. Ils sont en mesure de produire de grandes
quantités de navires, d’avions, de voitures, de produits chimiques, d’armes et d’autres produits
manufacturiers. De plus, 80% des réserves mondiales d’or sont détenues par les Américains.

Les États-Unis décident donc d'organiser en 1944 une conférence dont le but est de créer un système
monétaire capable de fournir un cadre solide à la reconstruction et à l'expansion économique du monde
libre, en faisant des États-Unis et du dollar les piliers de la nouvelle architecture économique. Ils vont
jouer respectivement les rôles que jouaient le Royaume-Uni et la livre avant la guerre de 1914.

Impact sur le système monétaire international

Le retour à l'étalon-or est impossible. Le système d'étalon de changes-or multi-polaire a montré ses
limites. Les représentants des États créent un Gold-Exchange Standard fondé sur une seule monnaie, le
dollar américain : toutes les monnaies sont définies en dollar et seul le dollar est défini en or. Le
rattachement à l'or, sur la base de 35 dollars américains l'once d'or, suppose qu'il n'y aura pas de dérapage
incontrôlé de la part des États-Unis et qu'ils chercheront à maintenir la valeur « réelle » de leur monnaie.

Dans ce système, les différentes monnaies nationales (autres que le dollar américain) ont un taux de
change fixe mais ajustable en cas de besoin sous réserve de l'accord des partenaires. Le Fonds monétaire
international est créé. Il a pour but de surveiller les politiques nationales pour vérifier qu'elles ne dérapent
pas et d'intervenir en cas de crises de change pour fournir de la liquidité au pays concerné moyennant la
mise en place d'une politique de redressement. On pense que ces disciplines éviteront les dévaluations
compétitives et autres pratiques malthusiennes qui avaient eu des effets si néfastes dans les années 1930.

Une règle implicite est qu'on ne demande pas la conversion des dollars américains en or. Tous les dollars
américains qui entrent dans un pays servent donc à la création de monnaie locale tout en étant le plus
souvent replacés auprès du Trésor américain. Du dollar dépend désormais la croissance et l'inflation
mondiales.

Ce système servira de cadre aux Trente Glorieuses, cette période qui, de 1945 à 1974, verra le décollage
économique et l'opulence du monde occidental.

La fin du système monétaire de Bretton Woods

Aucun contrôle n’ayant été instauré par les accords de Bretton Woods sur la quantité de dollars américains
émis, les États-Unis ont la possibilité de ne pas respecter leurs engagements envers les comptes extérieurs.
Jusqu'en 1958, il y a famine de dollars. Puis la situation se retourne. Une inflation de dollars se produit
notamment du fait des dépenses considérables de la guerre du Viêt Nam et de la course à l'espace. Les
pays qui exportent le plus vers les États-Unis accumulent d'immenses réserves en dollars qui donnent lieu
à autant d'émissions dans leur propre monnaie, alimentant une inflation de plus en plus inquiétante.

Techniquement, c'est la République fédérale d'Allemagne, très sensible en matière d'inflation, qui met fin
aux accords de Bretton Woods en cessant de mettre en œuvre ses dispositions. Les demandes de
remboursements des dollars excédentaires en or commencent. Les États-Unis ne veulent pas voir
disparaître leur encaisse-or. Ils suspendent la convertibilité du dollar en or le 15 août 1971. Le système des
taux de change fixes s'écroule définitivement en mars 1973 avec l'adoption du régime de changes flottants,
c'est-à-dire qu'ils s'établissent en fonction des forces du marché. Le 8 janvier 1976, les Accords de la
Jamaïque confirment officiellement l'abandon du rôle légal international de l'or. Il n'y a plus de système
monétaire international organisé.
Du jour au lendemain, le FMI perd le rôle technique qui était le sien de gendarme en cas de dérapage. La
crise d'identité de l'institution ne fera que s'accentuer avec le temps.

Les États européens chercheront à maintenir une certaine stabilité entre leurs monnaies. Le Serpent
monétaire européen mis en place dans les années 1970 ne résiste pas. Cette expérience conduit l'Europe
sur le chemin de la monnaie unique. Les dispositifs européens, notamment en matière de prix agricoles, ne
supportent pas les variations permanentes des taux de change.

La conjoncture internationale est désormais assujettie aux variations de valeur du dollar américain qui sont
extrêmement fortes et souvent brutales. Le premier choc pétrolier en 1974 est largement dû à la réaction
disproportionnée de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) à une baisse très forte du
dollar. En sens inverse, la crise économique asiatique est largement provoquée par la remontée ultra-
rapide du dollar en 1998 qui met en difficulté tous les emprunteurs en dollars qui ne peuvent plus
rembourser.

Les économistes sont partagés sur les bienfaits des taux de change flottants. Milton Friedman, prix Nobel
d'économie, en est le théoricien principal. Avec son « école de Chicago », il a largement conforté le
consensus général sur les bénéfices des taux de change flottants. Dans le même sens, dans L'Or et la crise
du dollar (1960), Robert Triffin note que les accords de Bretton Woods induisent que les États-Unis aient
une balance des paiements déficitaire afin d'alimenter le monde en moyens de paiements internationaux.
Toutefois, ce phénomène contribue à un affaiblissement progressif de la confiance des étrangers dans le
dollar américain. Les besoins importants de l'économie mondiale en une devise fiable, le dollar,
contribuent paradoxalement à la perte de confiance en la fiabilité de cette monnaie. Triffin voit dans ce
paradoxe un dilemme insurmontable, connu comme le « dilemme de Triffin », qui mène nécessairement à
un effondrement du système et invite, dès 1960, à une réforme du système monétaire international.

En sens inverse, Maurice Allais, prix Nobel d'économie, affirme que le flottement des monnaies introduit
un risque nouveau dans les contrats et qu'il est une des sources du développement de produits financiers
complexes, comme les produits dérivés dont le gonflement est critiqué au début du XXIe siècle. Craignant
une crise systémique, il annonce, en 1999, que « ce qui doit arriver arrive » (La Crise mondiale
d'aujourd'hui, éditions Clément Juglar, Paris, 1999).

Également, des observateurs ont souvent relevé que la spéculation sur les monnaies de la part de fonds
spéculatifs avait été encouragée par le flottement des monnaies, provoquant un développement des flux
financiers sans rapport avec les flux de marchandises.

L'once d'or qui valait 35 $ en 1971 cotait plus de 1 000 $ en 2008. Le dollar avait alors perdu 97% de sa
valeur en or. La crise monétaire et bancaire intense qui se développe depuis la faillite de la banque
américaine Lehman Brothers en septembre 2008, a fait resurgir le spectre d'une nouvelle dépression aussi
grave que la crise économique de 1929.

En 2008, des voix s'élèvent pour demander un nouveau Bretton Woods [1]. Même si les mesures
souhaitées ne sont pas claires, ces appels soulignent l'importance historique et symbolique que garde
l'effort fait à Bretton Woods pour créer un environnement économique international stable, efficace et
organisé. En avril 2009 lors d'une réunion du G20 à Londres les principales puissances économiques
s'entendent pour mettre en place de nouvelles règles pour les marchés financiers qui sont considérées par
Nicolas Sarkozy comme sans précédent « depuis les accords de Bretton Woods en 1945 »
Dollar américain
Le dollar des États-Unis, dollar américain ou dollar US est la monnaie nationale des États-Unis et de leurs
territoires d'outre-mer (comme Porto Rico), mais aussi de l'Équateur, de la Micronésie, des Îles Marshall,
des Palaos, du Salvador, du Timor oriental, des Îles Turques-et-Caïques et des Îles Vierges britanniques. Il
est divisé en 100 cents. Son code ISO 4217 est USD, avec le nom « dollar des États-Unis ». Le symbole
du dollar des États-Unis est US$ ou simplement $ (caractère Unicode U+0024).
Le dollar des États-Unis est la monnaie la plus utilisée au monde pour les transactions[1] et, depuis
décembre 2006, la deuxième derrière l'euro en termes de monnaie en circulation[2].
Rôle économique
En monnaie scripturale, le dollar est :

* la principale monnaie de réserve utilisée dans le monde ;


* la devise la plus utilisée dans le commerce international ;
* la principale devise traitée sur le marché des changes, présente en 2004 dans 89 % des transactions,
contre 37 % pour l'euro (source : BRI) ;
* la devise possédant les marchés financiers les plus importants, même si cette prépondérance est en
train d'être remise en cause par l'euro dans plusieurs domaines.
Selon le Fonds monétaire international, le dollar comptait à hauteur de 72 % en 2002 dans les réserves des
banques centrales à travers le monde avant de décliner par la suite pour s’établir à 64 % de ces réserves
mondiales en septembre 2007.
Enfin, certes pour des montants beaucoup moins importants, c'est une monnaie fiduciaire d'un usage très
répandu dans le monde, et plus de la moitié de son encours en billets est en fait détenu hors de son pays
d'origine.
Historique depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale
Le premier dollar apparut sous forme de papier-monnaie en 1690 dans la colonie du Massachusetts, mais
son design était très différent car il ressemblait aux assignats révolutionnaires.
Le dollar a été adopté par le Congrès de la Confédération le 6 juillet 1785[3]
La célèbre maxime « In God We Trust » (En Dieu nous croyons) apparut en 1864 sur la pièce de 2 cents.
Approuvée en 1955 par un acte du Congrès, elle est depuis systématiquement imprimée sur tous les billets
américains.
1944-1971 : le Gold Exchange Standard
Le système monétaire mondial dit du Gold Exchange Standard (étalon de change or) a été mis en place par
les accords de gênes en 1922 jusqu'en 1933 (Roosevelt décide de suspendre la convertibilité du dollar en
or pour le dévaluer) puis par les accords de Bretton Woods en 1944 et donne une place prépondérante au
dollar. Il repose sur deux piliers principaux :

* un système de changes fixes entre monnaies (avec de très faibles marges de fluctuations)
* la reconnaissance du dollar comme monnaie de réserve internationale (as good as gold), qui reste
convertible en or, mais seulement dans le cadre des échanges entre banques centrales.
Si le système fonctionne correctement dans les années 1950, l’accumulation dans les années 1960 des
déficits américains encore accrus par les dépenses afférentes à la guerre du Viêt Nam entraînait au tout
début de la décennie 1970 de très fortes pressions sur la monnaie américaine. Or sa fonction de monnaie
de réserve mondiale gênait fort peu les États-Unis et ne les incitait pas à mieux contrôler leurs déficits.
1971-1973 : période de transition
C’est le 15 août 1971 que le président Richard Nixon décide l’inconvertibilité du dollar par rapport à l’or,
suite aux tensions permanentes sur cette monnaie. Cette décision est prise sans consulter les partenaires
(autres pays occidentaux et Japon). Elle s'explique par le danger sérieux et croissant que les autres pays
exigent la conversion en or de leurs excédents de dollars, puisque le dollar était convertible en or, tout au
moins dans les échanges entre banques centrales.
Avec ce diktat américain le système de Bretton Woods entrait en agonie, puisque la valeur de chacune des
monnaies y était déterminée par référence à un poids d'or. Les pressions sur le dollar ne pouvaient
qu’empirer, ce qui se produisit.
Plusieurs réunions eurent lieu pour s’accorder sur une dévaluation de la devise américaine et tenter un
replâtrage du système. Elles débouchèrent sur les « accords de Washington », dits aussi « accords du
Smithsonian Institute », conclus le 18 décembre 1971 par les ministres des finances et banquiers centraux
du « Groupe des Dix » (la CEE, la Suède, les États-Unis, le Canada et le Japon) qui établirent des parités
centrales et des marges de fluctuation de 2,25 % (texte du communiqué final).
C'est de cette époque que date la formule attribuée au secrétaire américain au Trésor, John Connally : "The
dollar is our currency and your problem", « Le dollar est notre devise et votre problème ».
Le 13 février 1973, la faiblesse de la monnaie américaine conduisait à un réajustement des parités, le
dollar étant dévalué de 10 %, mais cela se révéla immédiatement insuffisant.
Depuis 1973 : le régime des changes flottants
Le 19 mars 1973, le « Groupe des Dix » décidait l’abandon de la fixité des taux de change des diverses
monnaies par rapport à l’étalon dollar, ce qui permettait aux banques centrales des autres pays de cesser
d’acheter du dollar pour maintenir sa parité, selon les règles du jeu du système en vigueur. Un nouveau
système monétaire international dit de « changes flottants » voyait donc le jour. Il est toujours en vigueur.
Les accords de la Jamaïque entérineront formellement cette situation le 8 janvier 1976.
De 1973 à 1979, le dollar continue sur sa lancée et se déprécie régulièrement et considérablement par
rapport au Deutsche Mark, perdant près de 50 % de sa valeur (cf graphique supra).
La violente remontée des taux d'intérêt décidée à la fin de 1979 par le nouveau gouverneur de la banque
centrale américaine, Paul Volcker, pour combattre - avec succès - l'inflation, inverse la tendance. Le
remède est sévère : pour une inflation de l'ordre de 9 % en taux annuel en 1980, les taux d'intérêt à court
terme montent jusqu'à 19 %. Les taux d'intérêt réels atteignent des sommets sans précédent et, au prix
d'une sévère récession, l'inflation disparaît : en 1983, elle n'est plus qu'à 3,2 %.
Ces taux d'intérêt réels provoquent un afflux de capitaux aux États-Unis, et le dollar s'apprécie pendant
cinq ans, jusqu'à revenir, en mars 1985, à son niveau d'avant 1973, ce qui est manifestement exagéré.
Septembre 1985 : les accords du Plaza
À l'hôtel Plaza de New York, le 22 septembre 1985, les pays dits du G5 (c'est-à-dire ceux du G7 moins le
Canada et l'Italie) s'entendent publiquement pour intervenir sur le marché des changes et organiser un repli
du dollar. 10 milliards de dollars sont ainsi dépensés, avec un effet immédiat et spectaculaire. En à peine
quinze mois, le dollar efface tous ses gains par rapport au Deutsche Mark et, fin 1986, il se retrouve à son
plus bas niveau historique, celui de 1979.
Février 1987 : les accords du Louvre
Désireux de stopper la machine infernale qu'ils ont mise en route, les pays du G5, rejoints par le Canada,
signent à Paris le 22 février 1987 les accords du Louvre, destinés à enrayer la baisse du dollar. Seulement,
cette fois-ci, cela ne marche pas et, après une pause dans le courant de l'année 1987, le dollar va continuer
pendant dix ans, tendanciellement, à se déprécier.
Les conséquences économiques des interventions [modifier]
De façon fort visible et assez rapide, les déséquilibres nés de la cacophonie des accords du Plaza et du
Louvre vont conduire à une forte hausse des taux d'intérêt à long terme et au krach conjoint le 19 octobre
1987 des marchés obligataires et des marchés d'actions.
À plus long terme, les conséquences les plus importantes des accords du Plaza ont lieu sur l'économie
japonaise : très dépendante des exportations, celle-ci est immédiatement et particulièrement sensible à la
baisse du dollar et, pour lutter contre une récession qu'elle juge inévitable, la Banque du Japon baisse 5
fois son taux d'escompte entre janvier 1986 et février 1987, le ramenant de 5,0 % à 2,5 %.
Mais l'économie japonaise est également sensible aux modalités de la baisse du dollar : le pays a accumulé
une épargne extérieure importante, principalement en dollars, justement, et son rapatriement tout au long
de 1986 alors que les taux d'intérêt domestiques baissent amène une augmentation importante du prix des
autres placements disponibles : actions et immobilier. La "bulle financière japonaise" de la fin des années
1980 est en train de naître.
Depuis l'épisode malheureux et surtout mal maîtrisé de 1986-87, le G7 est devenu prudent et une
intervention concertée sur le marché des changes n'est plus concevable que pour assurer la « stabilité du
marché », selon la formule consacrée, et non pour tenter d'inverser une tendance.
2007 : baisse du dollar
En raison de la crise des subprimes, du double déficit des États-Unis , ainsi que de la baisse des taux de la
FED, le dollar a baissé au point où 1 euro vaut 1,45[4] dollar américain, le 1er novembre 2007.
2008 : le dollar au plus bas [modifier]
En raison de la persistance des troubles conjoncturels cités précédemment, le dollar atteint son record
historique face à l'Euro le 15 juillet 2008 1 € = 1,6038 $ [5]. Depuis cette date, le dollar remonte et le taux
de change euro/dollar se stabilise autour de 1 € = 1,45 $ vers la fin de l'année.

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