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Notions du référentiel : Déviance primaire/déviance

Sociologie générale et sociologie politique


secondaire, anomie

Sous-thème 2 - Quels sont les processus qui conduisent à la


déviance ?
3. Contrôle social et déviance
sociaux

Activité 1 – La déviance, phénomène universel et variable


L’exemple des hashtags « Me too » et « balance ton porc »

Objectifs :
 Savoirs : maîtriser la notion de déviance
 Savoir faire : détermination d’un angle pour la rédaction d’un billet radio

Travail à réaliser : Réaliser un billet radio sur les hashtags « Me too » et « balance ton porc »
 Trouver un angle répondant au sujet : la déviance, un phénomène universel et variable
 Intégrer dans le reportage la notion sociologique de la déviance
 Illustrer par des exemples précis
Remarque : les réponses aux questions ne seront pas évaluées, elles ont pour fonction d’aider à rédiger le billet radio

Dossier documentaire
Document 1 :
C'est un nouveau mot-clé pour dénoncer les violences faites aux femmes. L'actrice américaine Alyssa Milano, qui s'est
fait connaître dans les séries Madame est servie, ou Charmed, incite toutes les femmes victimes de harcèlement ou
d'agression sexuelles à témoigner sur Twitter, en utilisant le mot-clef "#MeToo" (#MoiAussi), une initiative qui a
rencontré un formidable écho, dans le contexte de l'affaire Weinstein.
En un rien de temps, "#MeToo" s'est hissé ce week-end tout en haut des "trending topics", le classement des sujets les
plus discutés sur le réseau social, avec plus de 27 000 réponses.
En France, un appel semblable à dénoncer le harcèlement sexuel au travail est lui aussi devenu viral ces derniers jours
sur Twitter. Avec mot-clef #BalanceTonPorc, la journaliste Sandra Muller invite à raconter, "en donnant le nom et les
détails, un harceleur sexuel que tu as connu dans ton boulot". Jeudi 5 octobre, l'écrivaine canadienne Anne T. Donahue
avait lancé une initiative similaire avec le hashtag #MyHarveyWeinstein, invitant les internautes à raconter leur
rencontre avec "leur Harvey Weinstein".
Source : Affaire Weinstein: après #BalanceTonPorc, Alyssa Milano lance le hashtag #MeToo , LEXPRESS.fr avec
AFP , publié le 16/10/2017
Questions :
1. Montrez comment les réseaux ont contribué à la dénonciation des violences faites aux femmes.
2 hashtags différents (un en France et un aux Etats-Unis) ont pour objectif de dévoiler toutes les violences faites aux
femmes. Le but est de médiatiser des affaires individuelles par le biais d’un même hashtag. Cet hashtag s’esr
rapidement diffusé

Document 2 :
Le harcèlement, la discrimination, le viol et tous les comportements que #balancetonporc sert à dénoncer ne sont-ils
donc que le fait de « tordus » et de certains « puissants », ou sont-ils plutôt des faits sociaux ?
Pour répondre à cette question, il faut d’abord rappeler ce qu’est un fait social. Emile Durkheim, l’un des pères de la
sociologie, le définit ainsi : « Un ordre de faits qui […] consistent en des manières d’agir, de penser et de sentir,
extérieures à l’individu, et qui sont doués d’un pouvoir de coercition en vertu duquel ils s’imposent à lui » (Les Règles
de la méthode sociologique, 1895). Autrement dit, les comportements individuels ne sont pas, du moins pas tous, le
produit de la volonté du sujet, mais plutôt des normes collectives que nous intériorisons.(…)
L’homme peut très bien penser, en toute bonne foi, qu’il s’est contenté de draguer ou de blaguer alors que la femme
s’est sentie agressée. On est, certes, dans une confrontation d’affects et c’est pourquoi de nouvelles lois ne serviront
pas à grand-chose alors même que les lois existantes peinent à être appliquées. Mais les réseaux sociaux, en tant que
lieu d’expression des affects, permettent au moins à cette confrontation d’exister verbalement, donc à terme d’être
pensée.
Ensuite, si les réactions sur ces réseaux sociaux peuvent être violentes et n’aboutissent pas forcément à des
changements en profondeur de la société, elles ont cependant le mérite de montrer que les femmes victimes de
harcèlement ne sont pas des cas isolés : le nombre de témoignages est la preuve que nous n’avons pas affaire à des
déviances marginales mais à un fait social. Reconnaître que nous sommes agis par ce fait ne nous rend pas coupables
ou complices, mais nous oblige à nous interroger sur nos propres actes.
Hommes ou femmes, nous reproduisons des comportements « hétéro normés ». Imposer son autorité est valorisé chez
un homme, pas chez une femme. Les vingt-quatre ans d’écart entre Brigitte et Emmanuel Macron ont défrayé la
chronique, mais qui a parlé de Melania et Donald Trump pour lesquels l’écart est strictement le même ? Et à quelle
réaction peut s’attendre une femme qui draguerait un homme en pleine rue ou qui lui ferait une remarque déplacée ?
Source : Thomas Schauder, #balancetonporc : derrière la polémique, un fait social, LE MONDE | 25.10.2017
Questions :
1. Quelles sont les caractéristiques d’un fait social selon Durkheim ?
2 caractéristiques :
 Manières d’être, d’agir ou de penser
 Qui ne sont pas propres à l’individu. Ces actes ne sont pas naturels. Ils sont créés par la société. L’individu les
applique sans s’en rendre compte
2. En quoi le harcèlement sexuel est-il un fait social ?
 De nombreux cas sont diffusés par le bais des hashtags
 Les comportements masculins vis-à-vis des femmes dépendent de la conception de la virilité développée
par les sociétés occidentales : « Imposer son autorité est valorisé chez un homme, pas chez une femme. Les
vingt-quatre ans d’écart entre Brigitte et Emmanuel Macron ont défrayé la chronique, mais qui a parlé de
Melania et Donald Trump pour lesquels l’écart est strictement le même ? Et à quelle réaction peut s’attendre
une femme qui draguerait un homme en pleine rue ou qui lui ferait une remarque déplacée ? »

Document 3 :
Le mariage est la norme et représente pour les femmes la clé de “l’état de femme”. Il est ainsi considéré par chacune
d’entre elles comme sa destinée et représente son désir – puisqu’il est le seul moyen d’être une femme. Le
concubinage existe, notamment pour les jeunes, mais il est perçu comme une situation transitoire, voire dangereuse, en
particulier pour les filles. ( …)
L’accès des garçons à la sexualité se fait souvent par la prostitution, qui joue le rôle de “soupape de sécurité”, tant
pour les célibataires que pour les hommes mariés. La maison close est, dans ces sociétés, intégrée à la vie et les
prostituées ne font pas l’objet de critiques sévères. Dans le monde populaire en tout cas, elles représentent une figure
normale. (…) Dans les milieux plus aisés, les jeunes garçons connaissent leurs premières expériences sexuelles par le
biais des servantes de ferme, à la campagne, et des jeunes bonnes, à la ville. La maîtresse de maison a souvent
tendance à fermer les yeux, préférant pour ses fils une jeune fille “saine” plutôt qu’une prostituée. Les filles dites
“faciles” du village ou du quartier constituent une autre entrée de choix pour les garçons. Le viol bénéficie d’une large
indulgence ; il est peu réprimé. Lorsque la jeune fille est seule avec le violeur, la loi considère qu’elle est consentante,
parce que, dit-on, elle aurait pu se défendre. Dès lors, seul le viol en bande est sévèrement puni. Il n’est toutefois pas
qualifié de crime, mais seulement comme un acte relevant des coups et blessures. Les jeunes filles ayant intégré ces
considérations déposent très rarement plainte. Elles y ont d’autant moins intérêt qu’elles peuvent être, par la suite,
mises au ban du quartier, taxées de “fille facile”. Souvent, elles choisissent d’ailleurs de quitter le village pour aller
nourrir les réseaux de prostitution.
Source : Michelle PERROT, Les relations hommes-femmes depuis la fin du XIXe siècle : quelle histoire ?, avril 2004
Questions :
1. Quels sont les comportements attendus d’un homme au XIX° siècle ? Quels sont alors les actes considérés
comme déviants ?
 La norme : avoir des relations sexuelles avant le mariage (avec des prostituées ou des servantes)
 Actes déviants : ne pas avoir de relations sexuelles avant le mariage

2. Quels sont les comportements attendus d’une femme au XIX° siècle ? Quels sont alors les actes considérés
comme déviants ?
 La norme : être mariée ; ne pas avoir de relations sexuelles avant le mariage
 Actes considérés comme déviants : avoir des relations sexuelles avant le mariage (fille est considérée
comme facile), même si c’est un viol (il est quasiment pas puni) ; la protitution

Document 4 :
Mai 2011. Un homme est à la « une », en majesté – si l’on peut dire –, sa victime présumée reléguée dans les pages
intérieures, où son existence est à peine mentionnée. Inculpé par la justice américaine pour « agression sexuelle,
tentative de viol et séquestration », Dominique Strauss-Kahn accapare les médias du monde entier qui relatent,
sidérés, la vertigineuse déchéance du tout-puissant président du Fonds monétaire international (FMI), officieusement
en course pour l’Elysée.
Celle qui dit avoir subi ses assauts est inaudible. Invisible. Son visage à l’abri pour se cacher des caméras, Nafissatou
Diallo n’est qu’une silhouette enveloppée d’une couverture blanche ; un fantôme, uniquement désigné par le nom
d’emprunt (« Ophelia ») que cette jeune femme de 32 ans, originaire de Guinée, s’était choisi pour travailler au Sofitel
de New York.
Octobre 2017. Un autre homme, un autre puissant parmi les puissants, le producteur américain Harvey Weinstein, est
accusé de harcèlement sexuel puis de viol. Mis au ban de l’industrie sur laquelle il a régné, l’agresseur présumé s’est
retiré dans une clinique de traitement des addictions. C’est lui, cette fois, que l’on oublie, que l’on ignore. Ce sont les
noms et les visages de ses victimes qui s’affichent, pleine page, plein écran. La liste de ses accusatrices, des stars
d’Hollywood, s’allonge chaque jour : plus de 80 au bout de quatre semaines. Les femmes ont la parole. Elles ont osé
la prendre, non sans courage, s’en sont emparées, et ne la lâcheront plus. La vague devient tsunami, traverse
l’Atlantique et le Pacifique, portée par le hashtag planétaire #metoo (« moi aussi ») et ses différentes traductions, dont
la radicale version française #balancetonporc.
Ce déferlement, toujours en cours, donne la mesure du phénomène. Universel, il est également ancien. On le savait
sans le croire, faute de le voir. Qu’il surgisse au grand jour est la seule nouveauté, mais c’est une « révolution ». Moins
d’un septennat nous sépare de ce qui ressemble rétrospectivement à un (nouvel) Ancien Régime. Le 15 mai 2011, puis
dans les jours qui suivent, les hommes occupent quasiment toute la place. DSK au premier plan, bien sûr. Il n’est
certes pas à son avantage, photographié alors qu’il sort menotté et encadré par des policiers du commissariat
d’Harlem, à New York. L’image choque, et il en est question durablement. « Atteinte aux droits de l’homme », « mise
à mort médiatique », « traitement injuste », « mise en scène judiciaire honteuse »…
C’est un concert d’indignation en France, où bruissent des rumeurs de complot. Le système judiciaire américain n’est
certes pas tendre pour les accusés en début de procédure. Mais l’inégalité qu’il engendre est d’abord financière. Et de
ce point de vue, DSK n’est pas (du tout) mal loti. Son épouse, Anne Sinclair, est susceptible de verser plusieurs
millions de dollars en guise de caution. Ses communicants de l’agence Euro-RSCG veillent au grain et s’emploient à
distiller rapidement des « éléments de langage ». A commencer par le sobre « cela ne lui ressemble pas », énoncé par
le socialiste Jean-Marie Le Guen quelques heures après l’arrestation de son mentor.
Les puissants avocats que s’est choisis Dominique Strauss-Kahn font moins dans la dentelle. Avant de fouiller dans le
passé de la victime présumée pour y chercher la moindre trace d’un écart ou d’un mensonge susceptible de
décrédibiliser son témoignage, ils trouvent bon de préciser qu’elle est « très peu séduisante ». Le journaliste Jean-
François Kahn assimile l’affaire DSK à un « troussage de domestique ». Verdict de Jack Lang, s’étonnant de
l’incarcération du patron du FMI : « Il n’y a pas mort d’homme. »
Pendant ce temps-là, les femmes n’apparaissent pas, ou fort peu, dans les colonnes des journaux, où l’on disserte
essentiellement des conséquences de l’affaire sur la primaire socialiste pour l’élection présidentielle de 2012, et de la
succession qui se profile à la tête du FMI. Nafissatou Diallo étant protégée dans un lieu tenu secret, il n’est question
d’elle qu’au travers de témoignages de ses amis, voisins, collègues et employeurs.
Une autre victime présumée de DSK apparaît en filigrane, mais préfère se tenir à distance. L’écrivaine et journaliste
Tristane Banon, qui avait affirmé avoir été agressée sexuellement en 2003 par l’ancien ministre, fait savoir qu’elle
réserve à plus tard sa décision de porter plainte. Elle le fera le 5 juillet. Le parquet de Paris classera la plainte sans
suite, trois mois plus tard, tout en reconnaissant que les faits, s’ils sont prescrits, « peuvent être analysés comme un
délit d’agression sexuelle ».
Les militantes féministes tentent bien de se faire entendre, mais elles ne sont guère écoutées. Près de 3 000 personnes
manifestent, le 22 mai, à Paris. Derrière des mots d’ordre sans ambiguïté – « Sortons l’homme des cavernes », « Les
soubrettes sont en colère », « Non, c’est non » –, la posture reste défensive, comme l’indique le titre du compte rendu
qu’en publie Le Monde : « Ils tiennent des propos sexistes, elles manifestent ». « Notre ras-le-bol vient du sexisme qui
déferle depuis quelques jours et de l’oubli de la plaignante. C’est inacceptable », souligne Caroline De Haas, porte-
parole d’Osez le féminisme. « Ce sera un déclic qui nous permettra de ne plus accepter les violences faites aux
femmes », espère alors l’un des manifestants.
Il faudra patienter encore plusieurs printemps. Un autre mois de mai, en 2016, une nouvelle affaire éclate en France.
Huit femmes – dont quatre à visage découvert – en sont à l’initiative : élues, cadres ou collaboratrices écologistes,
elles accusent, via France Inter et Mediapart, le député de Paris Denis Baupin de harcèlement et d’agressions sexuelsà
leur encontre. Le parquet de Paris classera sans suite leurs plaintes, en mars 2017, en raison de l’ancienneté des faits,
mais en soulignant là encore que certains d’entre eux étaient « susceptibles d’être qualifiés pénalement ».
S’ils sont apparus trop tardivement pour que la justice s’en saisisse, ces témoignages sont pourtant une première,
s’agissant de femmes élues et s’exprimant à visage découvert. Pour cette raison, cette nouvelle affaire est retentissante,
même si, Denis Baupin n’ayant pas l’envergure de DSK, la sidération et la couverture médiatique sont de moindre
ampleur qu’en 2011.
Surtout, la donne a complètement changé. Fait essentiel, la parole des victimes présumées n’est guère mise en doute.
On salue au contraire leur courage. Sitôt leurs témoignages publiés, le président de l’Assemblée nationale, Claude
Bartolone (PS), demande à M. Baupin de remettre ses fonctions de vice-président. Le député de Paris
obtempère. « Afin, dit-il, d’assurer au mieux [sa] défense »… Sa défense que nul ne se hasarde, cette fois, à prendre
trop ouvertement. Plus personne ne clame qu’« il n’y a pas mort d’homme ». Il y a, surtout, paroles de femmes.
Très vite, au-delà du cas Baupin, c’est le procès du machisme et du sexisme en politique qui est instruit. Que l’omerta
ait pu se craqueler dans ce monde fort peu paritaire redonne quelques espoirs aux victimes de harcèlement sexuel. Le
téléphone de l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT) ne cesse alors de
sonner. « Deux appels par jour contre trois par semaine en temps normal », indique au Monde sa déléguée générale,
Marilyn Baldeck, plusieurs semaines après le déclenchement de l’affaire. Est-ce le signe d’une libération de la
parole ? « Les femmes parlent. Le problème, c’est que personne ne veut les entendre », nuance la juriste.
Prenant garde de ne laisser aucune d’entre elle partir seule au combat, elles avaient été huit, en mai 2016, à accuser
publiquement Denis Baupin. Elles furent rapidement des dizaines, un an plus tard, à témoigner à l’encontre de Harvey
Weinstein. Puis, dans la foulée, des dizaines de milliers à évoquer sur les réseaux sociaux des violences similaires
qu’elles auraient subies. Les appels à l’AVFT ont redoublé. Les femmes ont parlé. Plus fort, plus nombreuses. Partout,
dans tous les milieux, et jusqu’au for intérieur de chacun(e), leurs mots ont imposé des réflexions, des remises en
cause et des débats qui ont pris une ampleur insoupçonnée.
Source : Jean-Baptiste de Montvalon , De DSK à #balancetonporc, une révolution française, LE MONDE IDEES,
27.01.2018
Questions :
1. Montrez que les traitements des affaires DSK et Baupin sont radicalement différents
 Personnalités misés en avant : DSK et non la victime ; les victimes dans l’affaire Baupin
 Dévalorisation de la victime dans l’affaire DSK (personnalité peu séduisante), valorisation dans l’affaire
Baupin (des femmes courageuses)
 Perception de l’évènement : remise en cause de la véracité (c’est un complot) pour l’affaire DSK ; c’est le
contraire dans l’affaire Baupin
 Médiatisation : dans l’affaire DSK, les médias parlent de lynchage, les hommes politiques sous-estiment la
gravité de l’acte (« Le journaliste Jean-François Kahn assimile l’affaire DSK à un « troussage de
domestique » »). Dans l’affaire Baupin, « le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone (PS),
demande à M. Baupin de remettre ses fonctions de vice-président. Le député de Paris obtempère. « Afin, dit-
il, d’assurer au mieux [sa] défense »… Sa défense que nul ne se hasarde, cette fois, à prendre trop
ouvertement. Plus personne ne clame qu’« il n’y a pas mort d’homme ». »

2. En quoi cela traduit –t-il une évolution de la tolérance des violences faites aux femmes ?
La tolérance a fortement diminué. Des actes qui étaient considérés comme acceptables sont devenus totalement
déviants.

Document 5 :
L’affaire Weinstein a-t-elle libéré la parole ? Les phénomènes #balancetonporc et autres #metoo, apparus sur les
réseaux sociaux, poussent-t-il les femmes à davantage dénoncer les violences sexuelles dont elles sont victimes ?
C’est ce qu’indiquent les statistiques de 2017 relatives aux dépôts de plainte en commissariats de police et en brigades
de gendarmerie.
Un rapport du ministère de l’intérieur mis en ligne jeudi 25 janvier établit que « les viols et les autres agressions
sexuelles (y compris harcèlement sexuel) portés à la connaissance et de la police et de la gendarmerie sont en nette
hausse en 2017 (+12 % et +10 %) ». De plus, cette augmentation se concentre sur la fin de l’année.
On peut y voir un effet de révélation aux forces de sécurité de faits éventuellement plus anciens, dans le contexte du
mouvement de prise de parole des femmes à la suite des révélations de l’affaire Weinstein », avancent les auteurs.
La hausse du nombre des viols dénoncés est « plus diffuse au long de l’année mais tout de même en progression plus
forte au quatrième trimestre (+18 % par rapport à la même période en 2016), pour des délits plus difficiles à révéler
». (…)
« Le mouvement de libération de la parole fait que les femmes se sentent plus fortes, confirme Ernestine Ronai,
coresponsable de la commission violences au Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes. Elles pensent
qu’elles vont être crues, mieux écoutées et prises en compte. » (…)
La hausse du nombre d’agressions sexuelles en particulier peut également témoigner d’une meilleure identification de
l’infraction par les victimes. « Les femmes savent désormais que le fait de toucher certaines parties du corps (le sexe,
les fesses, les seins, la bouche) sans que cela soit souhaité est répréhensible, avance Mme Ronai. Auparavant elles
savaient que c’était désagréable, pas forcément que c’était interdit. »
Source : Gaëlle Dupont , Les plaintes pour viol et agression sexuelle ont augmenté de 12 % et 10 %, avec un pic en fin
d’année, dans le sillage de l’affaire Weinstein LE MONDE | 25.01.2018
Questions :
1. Quelles conséquences ont les mouvements « balance ton porc » et « Me too » sur les statistiques des
violences sexuelles ?
Une augmentation des plaintes, surtout en fin d’année. Les raisons :
 Une meilleure écoute par la police
 Une meilleure connaissance des infractions par les femmes : une médiatisation des actes illégaux

Grille d’autoévaluation

Critères de réussite A ECA NA


Savoirs - Déviance
- Déviance, phénomène normal et universel

Savoir-Faire - Angle d’un billet radio


- Savoir communiquer en un temps limité

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