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vendredi 1er juin 2018

RÉPUBLIQUE FRANÇAISE
LIBERTÉ • ÉGALITÉ • FRATERNITÉ
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE - LIBERTÉ ÉGALITÉ FRATERNITÉ

Tremblay-en-France
Déclaration
de François Asensi
MAIRE DE TREMBLAY-EN-FRANCE
CONSEILLER MÉTROPOLITAIN
DÉPUTÉ HONORAIRE
À la publication, hier, du rapport parlementaire dénonçant le traitement « inégalitaire et inadapté » de l’État envers le département de la
Seine-Saint-Denis, j’ai aussitôt formulé la proposition de réunir au plus vite des Assises de l’Égalité pour la Seine-Saint-Denis et fait appel
aux députés de toute tendance.
Je remercie les parlementaires qui ont d’ores et déjà signifié leur soutien à cette proposition d’Assises de l’Égalité, reprise ce matin dans le
journal Le Parisien.
D’une façon inédite – jamais l’Assemblée nationale ne s’était consacrée entièrement à l’étude d’un département -, le rapport de Rodrigue
Kokouendo (LREM) et François Cornut-Gentille (LR), auquel a participé activement le député Stéphane Peu, atteste des discriminations territo-
riales flagrantes vécues au quotidien par les habitants dans trois domaines régaliens et fondateurs de notre pacte social :
- L’Éducation, puisque le rapport démontre que le lycée « le moins bien doté de Paris reste mieux doté que le plus doté
de Seine-Saint-Denis »
- La Sécurité, où il apparait que la récente création de la police du Grand Paris a conduit à déplacer les moyens vers le centre
de Paris, au détriment de la Seine-Saint-Denis, avec un taux d’officiers de police judiciaire deux fois moins important
- La Justice, puisque le Tribunal de Grande-instance de Bobigny apparait comme le dernier de France en terme de moyens
en comparaison du nombre d’affaires traitées
Je suis stupéfait par le peu de réaction politique que la publication de ce rapport intitulé « La République en échec » a suscité depuis hier.
Le gouvernement est aux abonnés absents, une semaine après l’enterrement en première classe du plan Borloo pour les banlieues.
Déjà en 2010, j’avais déposé une « proposition de loi contre les discriminations territoriales pénalisant les habitants des villes populaires »,
en tant que député et Président de l’Académie des banlieues. Un combat qui avait permis l’inscription dans la loi de cette notion de discrimina-
tion territoriale en 2014 par la loi Lamy. Il est temps d’aller plus loin.
Dans les jours prochains, je m’adresserai à tous les maires du département pour leur proposer de construire ensemble ces Assises de l’Égalité.
Qui mieux que les maires pour apporter leur expertise du terrain, eux qui tout à la fois impulsent des politiques publiques novatrices
et subissent avec leurs concitoyens les effets dévastateurs des discriminations territoriales et du recul des services publics ?
Cette démarche doit associer toutes les sensibilités républicaines. Le caractère pluraliste du rapport parlementaire paru hier permet de dire
que le constat des discriminations territoriales visant la Seine-Saint-Denis est un constat – enfin – partagé.
Pour remettre la Seine-Saint-Denis au cœur de la République, l’heure n’est plus aux mesures cosmétiques, ni au saupoudrage, ni aux disposi-
tifs faussement « prioritaires ».
Il s’agit de mettre fin à cinquante ans de relégation sociale impulsée par l’État, qui s’est complu à concentrer les richesses et les emplois
dans le cœur de Paris et les Hauts-de-Seine et à ghettoïser la Seine-Saint-Denis.
Les pouvoirs publics ne peuvent plus longtemps fermer les yeux.
François ASENSI
Maire de Tremblay-en-France
Conseiller métropolitain
Député honoraire

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