La géométrie est à l'origine la partie des mathématiques qui étudie les
figures du plan et de l'espace (géométrie euclidienne). Depuis la fin du xviiie siècle, la géométrie étudie également les figures appartenant à d'autres types d'espaces (géométrie projective, géométrie non euclidienne, par exemple).
Depuis le début du xxe siècle, certaines méthodes d'étude de figures de
ces espaces se sont transformées en branches autonomes des mathématiques : topologie, géométrie différentielle et géométrie algébrique, par exemple. Si l'on veut englober toutes ces acceptions, il est difficile de définir ce qu'est, aujourd'hui, la géométrie. C'est que l'unité des diverses branches de la « géométrie contemporaine » réside plus dans des origines historiques que dans une communauté de méthodes ou d'objets.
Géométrie d'image
La photogrammétrie analytique est une « technique qui, à partir de
photographies et en utilisant une modélisation mathématique de la géométrie de prise de vue, donne une représentation tridimensionnelle du phénomène étudié » (d'après [3]).
Cette définition classique de la photogrammétrie analytique est tout
d'abord l'écho d'une évolution du matériel photogrammétrique. Mais par extension, un cours de photogrammétrie analytique porte en général sur l'étude de la modélisation mathématique de la géométrie de prise de vue par opposition à la photogrammétrie analogique qui reproduit par des procédés optico-mécanique les conditions de prise de vue.
De même qu'un cours de topométrie a pour objectif de connaître les
principes théoriques, le fonctionnement et les usages d'instruments de mesure tels que les tachéomètres, le but d'un cours de photogrammétrie analytique est d'étudier l'image prise en tant qu'instrument de mesure géométrique. Cette connaissance est primordiale car la qualité géométrique des produits de la photogrammétrie (modèles 3D, orthoimages) en dépend.
Faire cette étude nécessite notamment de définir le lien entre l'espace et
l'image et de répondre à la question : comment un objet est transformé en une image ? Autrement dit, il faut connaître la fonction qui associe à un point M de l'espace son image m, c'est la formule d'image, notée :
Nous verrons que cela implique, entre autres, de déterminer le
« géoréférencement » de la caméra au moment de la prise de vue, c'est- à-dire, sa position et son orientation. Les différentes méthodes de géoréférencement d'images sont exposées dans le cours du même nom.
A priori, les images considérées peuvent être de différents types :
photographie aérienne, photographie terrestre, image à balayage (spatial, aérien), image radar, laser, autres (acoustique, radiographie)... C'est pourquoi on devrait parler d'iconométrie plutôt que de photogrammétrie. Dans ce cours, nous traiterons uniquement le cas des images aériennes et terrestres de perspective conique et préciserons, lorsque cela s'avérera nécessaire, si notre propos concerne plus spécifiquement l'un ou l'autre cas. Pour l'étude des autres types d'images, il faut se reporter aux cours dédiés. La formule d'image
Lors de la restitution photogrammétrique, la formule d'image est
appliquée en temps réel lors du déplacement du curseur 3D (appelé aussi ballonnet) : Rappels sur la perspective conique
Lors de l'étude de la prise de vues photogrammétriques (voir le cours
spécifique), nous avons vu qu'un appareil photographique classique se modélise en 1ère approximation par la perspective conique (ou centrale).
Figure 1 - Représentation de la perspective conique, plans positif et négatif
S est le centre de la perspective, c'est le centre optique de la caméra
nommé aussi sommet de prise de vue en photogrammétrie.
P est le plan de projection (ou plan du cliché)
M est un point du terrain, m est l'image de M
(SM) est le rayon ou faisceau perspectif
Ecriture vectorielle
Soit le vecteur unitaire
orthogonal au plan P et o un point de P
La propriété précédente se traduit
vectoriellement :
Où , réel, peut être vu comme Figure 2 - Traduction vectorielle de la
l'échelle (« locale ») de l'image. perspective conique