Vous êtes sur la page 1sur 9

LE DROIT PENAL

INTRODUCTION

Au sens large, le " droit criminel " se compose de différentes disciplines :

 le droit pénal général réunit l'ensemble des règles applicables aux infractions et à
leurs auteurs.
 le droit pénal spécial a lui pour objet l'étude analytique des diverses infractions
(description des éléments constitutifs et des sanctions applicables).
 la procédure pénale quant à elle détermine les règles de forme applicables au procès
pénal (de la phase policière à la phase de jugement).

On rattache également au droit pénal, les sciences criminelles. Elles comprennent tout
d'abord, la criminologie qui étudie le phénomène criminel dans sa réalité sociale et
individuelle et propose des modes de traitement et de prévention de la délinquance. Elles
recouvrent ensuite la criminalistique dont l'objet d'étude est l'ensemble des techniques
scientifiques de recherche des infractions et de leurs auteurs (médecine légale, toxicologie,
police scientifique).

La responsabilité pénale

La mise en œuvre de la responsabilité pénale nécessite la réunion de différentes conditions,


qui en schématisant, se réduisent à l'exigence d'une infraction imputable à un délinquant, ce
qui permet de prononcer une peine.

L'infraction peut se définir comme le comportement prévu et puni par la loi pénale et pour
lequel le juge peut prononcer une peine à l'encontre de son auteur.

Il y a trois catégories d'infractions : les crimes, les délits et les contraventions.

Toute infraction implique la réunion de trois éléments : légal, matériel et moral.

Le droit pénal concerne toutes les infractions, ces infractions conduisent à des peines
« restrictives de liberté » comme l’emprisonnement ou l’amende.

Le droit pénal fonctionne de manière stricte et il faut réunir plusieurs éléments :

 L’élément légal : il faut que le comportement commis soit réprimé par la loi,
autrement dit sans le texte il n’y a pas d’infraction.
La condamnation est nulle tant qu’il n’y a pas les trois éléments. Si la convocation ne précise
pas les textes, elle est nulle. C’est l’élément légal et il est indispensable.

Parenthèse : procureur de la République et tribunal. Le procureur est un fonctionnaire qui


appartient au parquet (= ensemble des procureurs et de ses substituts). Le procureur
poursuit les délinquants, il donne tous les ordres dans le cadre de l’enquête. Il applique les
textes, les fait respecter et poursuit.

 L’élément matériel : il s’agit du comportement en tant que tel.


Il n’y a pas de poursuite si il n’y a pas cet élément matériel. Cet élément peut être une
omission ou une abstention en droit pénal des affaires. L’omission : on ne déclare pas des
salariés, par exemple. L’abstention : un commissaire aux comptes ne révèle pas des
dysfonctionnements.

 L’élément moral / intentionnel : c’est l’intention que l’on met lorsque l’on se
comporte de telle ou telle manière, cette intention doit être délictueuse, frauduleuse ou
criminelle.
Présomption d’intention coupable. Imprudence et négligence induit un comportement
intentionnel. Chez les professionnels, il y a une intention coupable.

Pour les contraventions, il n’y a pas besoin d’intention coupable. Ex : les excès de vitesse,
même si on n’a pas voulu enfreindre la loi.

Tant que l’on n’a pas la réunion de ces 3 éléments il y a présomption d’innocence.

Le juge de proximité, si ce n’est pas trop grave comme infraction. Il n’a jamais fait de droit et
il a un pouvoir de condamnation. Il est plus répressif que des juristes. Le tribunal de police,
pour des contraventions un peu plus graves. Les peines sont des amendes et
exceptionnellement de l’emprisonnement.

Dans chaque ressort de cour d’appel, un ou plusieurs tribunaux de Grande Instance seront
compétents en matière économique et financière.

Les personnes physiques et les personnes morales peuvent être poursuivies pénalement. On
développe la notion de bandes organisées en droit pénal des affaires. Il s’agit d’une
circonstance aggravante qui permet d’alourdir les peines : tout groupement formé ou toute
entente établie en vue de la préparation, caractérisée par un ou plusieurs faits matériels,
d’une ou plusieurs infractions. Les personnes morales peuvent être poursuivies et
condamnées pénalement. Il y a une responsabilité générale des personnes morales. La
sanction pénale des personnes morales pour l’amende est égale au quintuple des amendes
pour les personnes physiques.

Interdiction d’exercer l’activité professionnelle, une fermeture d’établissement, interdiction


d’émettre des chèques, dissolution de la personne morale.

La sanction pénale est l’aboutissement d’une déclaration de culpabilité. Il y a un


comportement délictueux, tout est caractérisé. Le tribunal dit : en répression, il peut y avoir
une sanction, amende et/ou incarcération.

 L'élément légal correspond au texte d'incrimination d'un comportement (qualification


pénale). L'étude de cette composante renvoie à l'analyse de la loi pénale et notamment
au principe de légalité selon lequel il n'y a pas d'infraction sans texte.
 L'élément matériel se caractérise par un acte qui peut être soit positif (acte de
commission ; exemple : homicide volontaire) soit négatif (acte d'omission ; exemple :
omission de porter secours).
 Une infraction suppose également un élément moral encore appelé élément
intellectuel ou psychologique. Cette composante de l'infraction correspond à la faute
pénale qui peut être intentionnelle ou non intentionnelle. L'homicide volontaire est une
infraction
 intentionnelle puisqu'elle nécessite l'intention homicide, c'est à dire l'intention de
tuer. En revanche, l'homicide involontaire exige seulement pour être consommé une
imprudence ou une négligence de la part du délinquant qui n'a en aucun cas voulu
donner la mort à autrui.
Il n'y a pas d'infraction si le fait est justifié par un fait justificatif comme la légitime défense,
le commandement de la loi ou l'ordre de l'autorité légitime, voire l'état de nécessité.

L'infraction constituée tant dans son élément matériel que moral doit être imputée à
undélinquant qui sera sanctionné pénalement.

Après avoir constaté l'existence d'une infraction, la juridiction pénale va chercher à


déterminer à quelle personne elle peut être reprochée. Si jusqu'en 1994 le délinquant était
nécessairement une personne physique, depuis l'adoption du nouveau code pénal,
les personnes morales peuvent également être déclarées pénalement responsables.

La détermination de la personne pénalement responsable renvoie notamment à l'étude des


modes de participation à l'infraction (auteur, co-auteur, complice). Sera auteur d'une
infraction la personne sur la tête de laquelle sont réunis l'ensemble des éléments constitutifs
de l'infraction. Sera en revanche seulement complice, celui qui sans avoir commis l'ensemble
des éléments constitutifs d'une infraction tels qu'ils sont définis par la loi a participé sous
certaines conditions, à la réalisation de celle-ci.

La responsabilité pénale n'a pas lieu s'il existe une cause de non-imputabilité comme la
contrainte ou la démence.

La procédure pénale

La procédure pénale est la branche du droit criminel dont l'objet est de déterminer les règles
applicables aux différentes phases du procès pénal, un tel procès étant destiné, à titre
principal, à mettre en œuvre la responsabilité pénale d'une personne qui se verra infliger une
sanction pénale (action pénale) et à titre accessoire, à permettre la réparation du dommage
qui a été causé à la victime de l'infraction (action civile).

Le déroulement du procès pénal peut être présenté en distinguant quatre phases


successives :

1. La phase policière. Elle correspond aux enquêtes de police. La victime d'une


infraction peut déposer une plainte auprès d'un commissariat ou d'une gendarmerie.
Une enquête de police judiciaire va alors être ouverte. Diligentée par les services de
police nationale ou de gendarmerie nationale, elle consistera en l'accomplissement
d'actes de procédure destinés à réunir un ensemble d'éléments tendant à établir la
véracité ou au contraire l'inconsistance des allégations de la victime. Il est à noter
cependant que la plainte de la victime n'est généralement pas une condition de
l'ouverture d'une enquête puisque les organes de police peuvent se saisir d'office.

Ces enquêtes de police sont au nombre de deux : l'enquête préliminaire et


l'enquête de flagrance..

Dans le cas général de l'enquête préliminaire, les actes accomplis par les organes de
police requièrent dans la majorité des cas le consentement de la personne qui en fait
l'objet. Il est toutefois possible de garder à vue un suspect pendant une durée de 24
h renouvelable une fois. La loi confère à la personne gardée à vue des droits comme
celui d'être assisté par un avocat.

L'enquête de flagrance est limitée aux infractions les plus graves et ne peut être
mise en œuvre que dans une situation de flagrance c'est à dire, en principe, lorsque
l'infraction se commet ou vient de se commettre. Les organes de police ont alors des
pouvoirs coercitifs plus importants. Par exemple, pour effectuer une perquisition, les
organes de police n'ont pas à recueillir l'autorisation de la personne au domicile de
laquelle elle a lieu.
2. La phase des poursuites. C'est le procureur de la République qui juge de
l'opportunité des poursuites : il peut classer sans suite ou au contraire déclencher
l'action publique.

La procédure varie selon la qualification de l'infraction. Une information judiciaire


(instruction préalable) doit toujours être ouverte en matière criminelle ; elle peut l'être
si nécessaire en matière correctionnelle (si l'infraction est un délit).

3. L'information judiciaire est conduite par les juridictions d'instruction, c'est à dire le
juge d'instruction et la chambre de l'instruction.

Le juge d'instruction est la juridiction d'instruction du premier degré ; c'est un


magistrat rattaché au tribunal de grande instance. Il peut être saisi soit par
une plainte avec constitution de partie civile (qui ne doit pas être confondue avec
la simple plainte auprès de la police ou de la gendarmerie), déposée par une victime
auprès du doyen des juges d'instruction, soit par une réquisitoire a fin
d'informer délivré par le procureur de la République. Il ne saurait en aucun cas se
saisir d'office d'une affaire.

En application de l'article 68 du code de procédure pénale :

" le juge d'instruction procède, conformément à la loi, à tous les actes d'information
qu'il juge utile à la manifestation de la vérité. «

Il instruit à charge et à décharge

Le juge d'instruction peut :

- effectuer des perquisitions et saisies, ordonner la réalisation d'expertises, ou


encore le placement sous écoutes téléphoniques ; il peut déléguer l'exécution de ces
actes en délivrant une commission rogatoire, soit à un officier de police
judiciaire, soit à un magistrat d'un autre tribunal ;

- mettre en examen les personnes à l'encontre desquelles il existe des indices graves
ou concordants rendant vraisemblable leur participation, soit comme auteur soit
comme complice, à la réalisation des infractions qui ont motivé l'ouverture de
l'information. Il peut effectuer des interrogatoires et des auditions, organiser
des confrontations ou encore délivrer des mandats (de comparution, d'amener, de
dépôt ou d'arrêt). Les personnes entendues le sont soit comme témoins, soit
comme témoins assistés (ce qui leur permet de bénéficier de l'assistance d'un
avocat>). Il peut prendre des mesures de contrôle judiciaire à l'encontre de la
personne mise en examen, mais la mise en détention provisoire ou, au contraire, la
mise en liberté est décidée par le juge d’instruction

Composée de trois conseillers de la cour d'appel, elle exerce une double mission :

o Elle est tout d'abord juridiction d'appel de certaines décisions prises par le juge
d'instruction ; elle est donc un organe de contrôle et de surveillance du déroulement de
l'information puisqu'elle est chargée de sanctionner les irrégularités qui pourraient
entacher les actes d'instruction en prononçant leur nullité.

En matière criminelle il y a toujours une double instruction : devant le juge


d'instruction puis devant la chambre d'instruction.

Le président de la chambre de l'instruction dispose de pouvoirs propres de surveillance


des cabinets d'instruction, ce qui lui permet de s'assurer du bon déroulement des
procédures faisant l'objet d'une information judiciaire. Une fois l'information achevée, il
appartient au juge d'instruction de prendre une décision sur la suite à donner à
l'affaire. S'il estime que les faits dont il était saisi ne sont finalement pas constitutifs
d'une infraction, il rendra une ordonnance de non lieu. En revanche, si l'infraction lui
paraît constituée, il rendra une ordonnance de renvoi devant la juridiction de
jugement.

(En matière criminelle, ces décisions sont prises par la chambre d'instruction.)

4. La juridiction de jugement est saisie soit par l'ordonnance de renvoi du juge


d'instruction (ou l'arrêt de renvoi de la chambre d'instruction) ou, sous certaines
conditions par citation directe de la partie civile.

La procédure est orale et une instruction définitive est faite à l'audience par le
président de la juridiction de jugement (tribunal de police pour les contraventions,
tribunal correctionnel pour les délits, cour d'assises pour les crimes).

Les décisions des juridictions pénales de jugement sont susceptibles d'appel soit
devant la chambre correctionnelle de la cour d'appel, soit devant les cours
d'assises d'appel(en matière criminelle).

Si la décision est en dernier ressort, un pourvoi en cassation peut être formé devant la
chambre criminelle de la Cour suprême.

Les sanctions pénales

" Pour que n'importe quelle peine ne soit pas un acte de violence exercé par un seul ou par
plusieurs contre un citoyen, elle doit absolument être publique, prompte, nécessaire, la moins
sévère possible dans les circonstances données, proportionnée au délit et déterminée par la
loi "

La fonction de la peine était essentiellement intimidatrice et était dominée par la volonté


d'éliminer le délinquant. La peine de mort s'y exerçait de manière particulièrement cruelle et
de nombreuses autres peines corporelles pouvaient être infligées à l'auteur d'une infraction
pénale (amputation d'un membre, langue coupée ou percée…).

Aujourd'hui, les peines encourues sont bien évidemment différentes. Elles doivent en effet
respecter un certain nombre de garanties liées essentiellement au respect du principe de
légalité ou de la dignité de la personne humaine. Ces garanties sont imposées par de
nombreux textes internationaux (Charte des Nations Unies, Déclaration universelle des Droits
de l'Homme).

L'évolution des idées a conduit par ailleurs à une substitution partielle de la notion
de mesure de sûreté à celle de peine au sens strict.

La nomenclature des peines applicables s'inscrit dans le respect de ces impératifs. Il existe six
grandes catégories de peines.

Les peines privatives de liberté qui sont l'emprisonnement (s'il s'agit de juger un délit)
ou la réclusion (s'il s'agit de juger un crime - le terme de " détention " est réservé aux
infractions politiques).

 Les peines restrictives de liberté, telles que l'interdiction du territoire français,


l'interdiction de séjour ou encore l'interdiction de quitter le territoire français.
 Les peines privatives de droits, telles que la privation des droits civiques, civils et de
famille ou l'interdiction d'exercer une activité professionnelle.
 Les peines patrimoniales, c'est à dire les sanctions qui ont une incidence sur la
composition du patrimoine du délinquant : amende, mais
aussi confiscation ou fermeture d'établissement.
 Les peines qui imposent au condamné une obligation de faire : obligation
d'accomplir un travail d'intérêt général, obligation de se soumettre à un traitement
médical ou à un suivi socio-judiciaire.
 Les peines susceptibles qui affectent la réputation du condamné : affichage ou
diffusion de la condamnation pénale.

Selon le cas, il s'agit de peines principales, accessoires ou complémentaires.

Toutes ces peines obéissent à un principe fondamental celui de la personnalisation des


peines tel qu'il est imposé par la loi l. En vertu de cette disposition, les magistrats doivent
prononcer une peine en prenant en compte les circonstances de l'infraction et la personnalité
de l'auteur.

En général, la loi prévoit une peine maximale. Il n'y a plus aujourd'hui de minima légaux. De
fait on parle de circonstances atténuantes quoique la loi ne reprenne plus cette notion.

INFRACTIONS PENALES EN LIAISON AVEC LES AFFAIRES

A) L’ABUS DE CONFIANCE

L'abus de confiance est le fait pour une personne de détourner au préjudice d'autrui des
fonds, des valeurs ou un bien quelconque qui lui ont été remis et qu'elle a acceptée à charge
de les rendre, de les représenter ou d'en faire un usage déterminé.

On peut dire que l'abus de confiance est le détournement d'un bien remis à titre précaire.
C'est un délit qui est très fréquent en droit des affaires parce qu'il permet de sanctionner des
détournements de fond. Cette infraction est importante au sein des sociétés et des
associations. Parce que c'est une infraction qui sanctionne un détournement, elle se
rapproche d'autres délits voisins qui ont vocation à sanctionner des détournements tels que le
détournement de fond public ou la banqueroute par détournement d'actif. On a le délit de
biens sociaux. On distingue à partir de la définition les conditions préalables des éléments
constitutifs proprement dits. C'est la doctrine qui a créé cette distinction.

L'escroquerie

C'est l'une des trois grandes infractions de droit commun dans le droit pénal des biens.
Aujourd'hui c'est une infraction distincte de l'abus de confiance et même assez différente. Par
certains points, on pourrait les confondre. C'est comme l'abus de confiance le moyen de
soustraire la chose d'autrui et de façon non violente. On est là encore dans la délinquance
d'astuce. L'escroquerie est une infraction un peu plus subtile néanmoins que l'abus de
confiance parce que la chose qui est remise à l'auteur l'est par la victime et du fait d'une
tromperie. On a la rencontre de la manipulation (auteur) et de la crédulité (victime).

Le délit de blanchiment d'argent

Il est à l'instar du délit de recel une infraction de conséquence. Le délit de blanchiment


comme le délit de recel exige une infraction préalable dite primaire, d'origine. Elle est
nécessaire et chronologiquement nécessaire à l'opération de blanchiment.
Le blanchiment consiste à retraiter les produits criminels pour en masquer l'origine illégale.
L'idée est de réintroduire dans des circuits légaux et propres de l'argent qui a une origine
frauduleuse. L'infraction de blanchiment va viser ceux qui participent à ce mécanisme
complexe de blanchiment des produits. Soit ils vont permettre une justification mensongère
des fonds, où ils vont participer à l'élément matériel de l'infraction. Elle sert beaucoup la
criminalité organisée transfrontalière. C'est une infraction qui représente un poids
économique considérable.

Le blanchiment a souvent une dimension internationale qui complique sa détection. La


première phase est celle du placement, le blanchisseur introduit ses bénéfices illégaux dans le
système commercial ou financier. Il va souvent fractionner les espèces dont il dispose pour
avoir de petits montants. La deuxième phase est celle de l'empilement ou phase de
dissimulation, on a une série de conversion et de déplacement des fonds pour les éloigner de
leur source d'origine, pour faire perdre la trace de l'origine frauduleuse.

Délit de faux et usage de faux

I- Le délit de faux

À priori cette infraction ne relève pas du monde des affaires ; du moins c’est une impression.
La question se pose aussi car sont retenus tous les types de faux à savoir :
- faux dans un document administratif.
-faux en écriture publique ou authentique.
-et les faux en écriture privée.

L’infraction est rangée à l’intérieur de ce livre dans un Titre 4 qui est relatif aux atteintes à la
confiance publique. La place de l’infraction est ici symbolique. L’écrit occupe une place
importante dans les relations privées et professionnelles car une foi est donnée à l’écrit. Ce
faux est placé dans un Titre atteinte à la confiance publique et de plus l’écrit est omniprésent.
L’écrit va être un support important dans la vie des affaires et pour la loyauté.

Deux auteurs nous disent que « un faux, même concernant un titre purement privé
menace la paix publique en ce qu’il ébranle la confiance due au titre, qui est un des éléments
de cette sécurité des transactions sans laquelle la vie sociale serait en péril ».

Le délit de corruption

I- La distinction corruption active / corruption active

A- La corruption active:

C’est le fait de celui qui corrompt le fonctionnaire , le fait de proposer, sans droit, à tout
moment, directement ou indirectement des offres, promesses, dons, présents ou avantage
quelconque pour obtenir d’une personne dépositaire de l’autorité publique, chargée d’une
mission de service public ou investi d’un mandat électif public pour qu’elle accomplisse ou
s’abstienne d’accomplir un acte de sa fonction, sa mission ou son mandat ou faciliter cet acte.
C’est donc le fait du corrupteur qui rémunère l’Accomplissement ou non accomplissement
d’un acte par un agent corrompu agissant dans le cadre de la fonction publique. Ce particulier
peut d’ailleurs être une personne morale.
Le corrupteur peut être ou non à l’origine de la corruption, c’est-à-dire qu’il ne doit pas
forcément être à l’initiative.

B- La corruption passive:

Elle vise le fonctionnaire qui sollicite ou reçoit l’avantage illicite : il est donc le corrompu. la
corruption passive comme le fait pour une personne dépositaire de l’autorité publiques,
chargée d’une mission de service public ou investi d’un mandat électif public de solliciter ou
d’agréer, sans droit, à tout moment, directement ou indirectement des offres, promesses,
dons, présents ou avantage quelconque. C’est le fait du corrompu qui, exerçant une mission
publique, sollicite ou accepte des avantages quelconques en vue de prendre une décision.

Le délit de trafic d’influence.

Le trafic d'influence est lorsque le fonctionnaire corrompu agit à la demande du particulier


corrupteur. C'est l'hypothèse dans laquelle le fonctionnaire corrompu agit à la demande du
particulier corrupteur pour abuser de son influence réelle ou supposée en vue de faire obtenir
d'une autorité ou d'une administration publique des distinctions, des emplois ou des marchés,
ou toute autre décision favorable. C'est une infraction voisine du délit de corruption. Elle s'en
distingue et cette infraction de délit de trafic d'influence comme beaucoup d'infractions du
droit pénal des affaires a été créé par une loi de 1889 à la suite d'un scandale lié à des
décorations. Il s'agissait du gendre du président de la république qui s'était fait rémunéré
pour intervenir auprès du président pour obtenir des décorations.

Dans la définition qu'on a donnée du délit de trafic d'influence, on a un corrupteur et un


corrompu. Mais le fonctionnaire qui est corrompu joue le rôle d'intermédiaire. Le corrompu va
se servir de son influence au bénéfice d'un tiers. Cet auteur abuse de l'influence ou du crédit
au sens large dont il jouit de par ses fonctions dans l'administration. Ce fonctionnaire
corrompu va exploiter sa fonction sociale, ses relations, son réseau au sein de
l'administration. Il va exploiter sa position sociale, ses liens professionnels, amicaux... Du
côté du fonctionnaire public, c'est un trafic d'influence passif, pour le particulier c'est le trafic
d'influence actif.

C'est par le biais du trafic d'influence qu'on peut sanctionner par ex-, la pratique du pot de
vin pour l'obtention de marchés. Mais ça peut tomber sur l'appellation d'autres qualifications
pénales. L'ex-, type est le fait pour un élu d'intervenir auprès d'un conseiller municipal pour
orienter l'attribution d'un marché en faveur d'une société déterminée.

Le délit de concussion :

Le délit de concussion reste un délit méconnu des acteurs publics.

Pourtant, ce délit investit aujourd’hui de nouveaux et nombreux domaines aussi variés que le
droit de l’urbanisme ou encore le droit de la fonction publique.

C’est pourquoi il semble nécessaire de revenir sur cette infraction réprimant un manquement
à une valeur sociale précise : le devoir de probité.
le fait, par une personne dépositaire de l’autorité publique ou chargée d’une mission de
service public, de recevoir, exiger ou ordonner de percevoir à titre de droits ou contributions,
impôts ou taxes publics, une somme qu’elle sait ne pas être due, ou excéder ce qui est dû ».

Le texte réprime également « le fait, par les mêmes personnes, d’accorder sous une forme
quelconque et pour quelque motif que ce soit une exonération ou franchise des droits,
contributions, impôts ou taxes publics en violation des textes légaux ou réglementaires ».

I. Les éléments constitutifs de l’infraction

Le délit de concussion comporte trois éléments constitutifs dont la réunion est indispensable
pour sa consommation, à savoir la qualité de l’auteur (A), l’élément matériel consistant soit
en une perception indue à titre de droits, contributions, impôts ou taxes publics, soit en une
exonération de ceux-ci (B), ainsi qu’un élément intentionnel (C).

A. La qualité préalable de l’auteur

S’agissant d’un délit “attitré”, ne peuvent se rendre coupables de concussion que les
personnes dépositaires de l’autorité publique et les personnes chargées d’une mission de
service public :

– La personne dépositaire de l’autorité publique est celle qui dispose d’un pouvoir de décision
et de contrainte sur les personnes et sur les choses, pouvoir qu’elle manifeste dans l’exercice
de fonctions permanentes ou temporaires et dont elle est investie par délégation de la
puissance publique.

– La personne chargée d’une mission de service public s’entend des agents des collectivités
ou de l’Etat, même s’ils n’exercent pas de fonctions d’autorité au nom de la puissance
publique. Il n’est pas possible de donner une liste exhaustive des personnes visées ; il
appartient au Juge, au cas par cas, de décider si une personne est ou non investie d’une
mission de service public.

Il en est ainsi par exemple des maires qui peuvent ainsi se rendre coupables de concussion

Il est dès lors possible de retenir l’infraction à l’encontre des agents, quel que soit leur niveau
hiérarchique, ayant un lien l’unissant à la personne publique chargée d’une mission de service
public.

Vous aimerez peut-être aussi