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LA CONTINGENCE DE LA POLITIQUE COMPTABLE DES SOCIÉTÉS

COTÉES : LE CAS DE LA TRANSITION AUX NORMES IFRS


Éric Tort

Association Francophone de Comptabilité | « Comptabilité - Contrôle - Audit »

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2007/3 Tome 13 | pages 171 à 194
ISSN 1262-2788
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LA CONTINGENCE DE LA POLITIQUE COMPTABLE DES SOCIÉTÉS COTÉES :
LE CAS DE LA TRANSITION AUX NORMES IFRS 171

La contingence
de la politique comptable
des sociétés cotées :

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e cas de la transition
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aux normes IFRS


Éric TORT

Résumé Abstract
L’introduction depuis 2005 du référentiel The implementation of International
IFRS dans l’Union européenne a conduit les Financial Reporting Standards (IFRS) in the
émetteurs à procéder à d’importants choix European Union since 2005 has confronted lis-
comptables au niveau de l’application pratique ted companies with substantial accounting
de ces nouvelles normes pour l’établissement choices regarding the practical application of
de leurs premiers comptes consolidés. À partir these new standards in the preparation of conso-
d’une enquête qualitative et approfondie lidated financial statements. On the basis of a
auprès de six sociétés françaises cotées dépen- qualitative survey of six companies listed on a
dant d’une délégation régionale d’Euronext, il regional Euronext exchange, this paper studies
est question ici d’étudier la contingence des contingency factors in the accounting policy of
politiques comptables des émetteurs au regard listed companies applying IFRS for the first time.
des choix effectués lors de la 1re application des In light of the firms’contractual theories, it ana-
IFRS. À l’éclairage des théories contractuelles lyzes the motivations in accounting choices from

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de la firme et selon une approche contingente a contingency and sociological perspective, distin-
et sociologique de la comptabilité, l’analyse guishing different accounting policies according
des motivations des choix comptables permet to the level of normalization achieved in accoun-
de distinguer différentes politiques comp- ting practices.
tables selon le degré d’assimilation des normes
dans les pratiques.

MOTS CLÉS. – NORMES INTERNATIONALES D’INFOR- KEYWORDS. – INTERNATIONAL FINANCIAL REPORTING

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MATION FINANCIÈRE – PREMIÈRE APPLICATION – STANDARDS – FIRST-TIME APPLICATION – LISTED
SOCIÉTÉS COTÉES – POLITIQUE COMPTABLE – COMPANIES – ACCOUNTING POLICY – FINANCIAL
INFORMATION FINANCIÈRE. DISCLOSURE.
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Correspondance : Monsieur Eric TORT


Diplômé d’expertise comptable, certifié IFRS
Habilité à diriger des recherches (HDR)
Docteur en sciences de gestion
GREGOR de l’IAE de Paris
8, rue Claude Jusseaud
69110 Ste Foy Les Lyon
e.tort@wanadoo.fr

Introduction
Depuis leur introduction en 2005 dans l’Union européenne (UE), les normes comptables internatio-
nales sont sujets à de multiples débats quant à la pertinence, la portée ou encore les difficultés d’ap-
plication pratique du référentiel IFRS dans les groupes et surtout dans les PME. On pense notam-
ment à différents groupes de travail et manifestations comme par exemple le colloque IFRS et gouver-
nance d’entreprise organisé par l’Académie des sciences et techniques comptables et financières le 20
juin 2006.
Ces nouvelles normes comptables d’application obligatoire dans les comptes consolidés des socié-
tés cotées présentent certaines caractéristiques fortes qui expliquent d’une certaine manière les ques-
tions posées au niveau de leur application pratique. En effet :
– les normes IFRS sont fondées sur des concepts et non pas sur des règles comme les US GAAP ;
– le dispositif IFRS est un référentiel récent et, à la date de notre étude, certainement incomplet
du point de vue des interprétations normatives ;
– il est fait appel au jugement professionnel des préparateurs et des auditeurs dans le cadre de l’éta-
blissement des états financiers en IFRS ;
– il est requis une analyse en substance pour la reconnaissance des transactions ainsi que l’applica-
tion du principe de matérialité de l’information et du rapport coût / avantage en matière d’obtention
des données financières.
Dans ce contexte, les sociétés cotées ont dû procéder à des arbitrages sur la base de jugement
professionnel, opérer des ajustements en fonction des pratiques sectorielles (et de place) et arrêter des

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décisions de gestion quant à l’application de certaines normes en l’absence ou du fait de l’insuffisance,
à la date de notre étude, d’interprétations du normalisateur international. Qui plus est, l’existence de
multiples options dans le référentiel IFRS tant en matière de 1re application qu’en régime de croisière
tend à accentuer la divergence des pratiques comptables rendant les comparaisons sectorielles plus
délicates. À cela, s’ajoutent les effets du caractère évolutif du référentiel avec, en particulier, les déca-
lages existant entre la publication des normes par l’IASB et leur homologation dans l’UE conjugués
aux possibilités subséquentes d’anticipation de certaines normes ou interprétations. Enfin, afin de
faire face à certaines carences (temporaires ou peut-être définitives) du dispositif IFRS, le normalisa-

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teur français (CNC) a émis des recommandations (cf. par exemple, la recommandation n°2004.R.02
sur les formats d’états financiers en IFRS) qui, non obligatoires, ne peuvent donc pas totalement
empêcher une certaine hétérogénéité dans les politiques comptables et la communication financière
des émetteurs.1
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Au cours de ces derniers mois, différents cabinets et institutions se sont intéressés à la probléma-
tique de la conversion aux normes IFRS des sociétés du CAC 40 (FinHarmony, 2005), des groupes
cotés à Paris (MEDEF, 2006), des groupes européens (Ernst and Young, 2006.a) ou encore des socié-
tés de taille moyenne (CSOEC, 2004-2005-2006). Nous-mêmes avons conduit en 2005 une étude
sectorielle portant sur l’impact de la transition aux IFRS des foncières cotées (Tort, 2005). De
nombreux auteurs ont également apporté leur contribution à ces débats (cf. par exemple, Capron,
2005 ; Casta et Colasse, 2001 ; Hoarau, 2004 ; RFC, 2005 ; Tort, 2006)2.
Comme l’indique le tableau 1, ces études ont centré leur analyse essentiellement sur les impacts
techniques, financiers et informationnels du passage aux normes IFRS pour les sociétés cotées.
Tableau 1 : trois exemples d’études quantitatives
sur le passage aux normes IFRS des sociétés cotées3
Organisme / Population
Modalités Contenu
cabinet observée
Observatoire Sociétés cotées ins- 3 études successives sur Aspects méthodologiques (1er étude), point sur
des normes crites au comparti- la période 2004-2006 l’application au 30 juin 2005 et la communication
comptables ment C d’Euronext 3e étude composée d’un financière (2e étude), caractéristiques des premiers
internationales Paris (capitalisation panel de 397 sociétés états financiers en IFRS au 31 / 12 / 2005 (3e étude) :
du CSOEC boursière inférieure cotées → collecte et ana- évolution de la présentation des états financiers,
à 150 M€) lyse des comptes annuels méthodes comptables utilisées, etc.
2005 de 20 sociétés
FinHarmony Sociétés du CAC 40 Étude basée sur les Rapport d’étape de mai 2005 recensant les princi-
chiffres disponibles sur paux impacts financiers du passage aux IFRS :
les sites internet des impacts classiques (IFC, actions propres, R&D…),
groupes concernés techniques (ID sur marques, goodwills en devises),
opportunistes (FTA) et étonnants (présentation et
rachat des minoritaires…)4
Ernst & Young Double échantillon Analyse des pratiques Étude publiée chez CPC en 2006 comprenant trois
portant sur les des grands groupes parties : les IFRS et la communication financière,
sociétés du CAC 40 européens à partir d’une l’application des IFRS par thème (regroupements
et 46 sociétés euro- revue détaillée de leurs d’entreprises, avantages au personnel, etc.) et les
péennes importantes états financiers 2005 modalités d’application des IFRS par secteur (auto-
mobile, banque, etc.)

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Aussi, nous est-il apparu intéressant d’étudier de manière qualitative et approfondie la contingence
des pratiques comptables des sociétés cotées au regard des choix effectués en matière d’application des
normes comptables internationales dans leurs comptes consolidés5.

1. Cadre d’analyse et méthodologie de la recherche


L’objectif de l’étude porte plus exactement sur les motivations des choix comptables et leurs liens avec

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d’une part, les objectifs poursuivis d’arrêté comptable et de communication financière et d’autre part,
les facteurs de contingence (structurels et comportementaux) résultant de l’environnement financier
de l’émetteur (structure du capital, secteur d’activité, etc.) et des acteurs de la fonction comptable et
financière (préparateurs et auditeurs).
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1.1. Présentation de l’échantillon étudié


Au plan méthodologique, nous avons choisi d’interroger un panel de 5 sociétés françaises significa-
tives sélectionnées parmi 150 sociétés cotées dépendant d’une importante délégation régionale
d’Euronext auquel s’ajoute une société régionale importante en phase de transition aux normes IFRS.
Comme évoqué ci-avant, les études précitées se sont principalement attachées à mettre en évidence
les impacts techniques et financiers de la transition aux normes IFRS. En ce qui nous concerne et afin
de procéder à une analyse approfondie et explicative des motivations et des choix comptables, nous
avons finalement retenu une approche qualitative à visée exploratoire à partir d’entretiens approfon-
dis avec les DAF (directions administratives et financières) des 6 sociétés sélectionnées sur la base d’un
questionnaire. Utilisé comme un guide de conduite d’entretien, ce dernier est construit en quatre
parties, à savoir (cf. annexe) :
– les impacts financiers de la transition aux IFRS sur la situation nette et le résultat conso-
lidé (nature, origine et incidence relative) ;
– les choix et les décisions du management effectués dans le cadre du nouveau référentiel
IFRS quant à l’application d’une vingtaine de normes IFRS essentielles ;
– les motivations des choix effectués du point de vue de la communication financière, de la poli-
tique comptable et des contraintes techniques, fiscales et réglementaires ;
– l’opinion globale sur les modalités d’application du référentiel IFRS en termes qualitatifs (précis,
adapté, complet, pertinent, etc.) et d’opportunités / contraintes.
S’agissant des choix relatifs aux vingt normes essentielles, les interrogations ont porté par exemple
sur les options offertes par certaines normes comme la réévaluation catégorielle des actifs autorisée par
IAS 16 ou encore sur les modalités d’application de normes importantes telles qu’IAS 14 avec les
pratiques de segmentation sectorielle, IAS 36 avec le niveau de découpage en UGT pour la réalisation
des tests d’impairment… (cf. questionnaire en annexe).

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Tableau 2 : principales données relatives à l’échantillon des sociétés étudiées
Données Société A Société B Société C Société D Société E Société F
Chiffre d’affaires 100 M€ 100 M€ 60 M€ 200 M€ 160 M€ 50 M€
Effectif 500 p. 700 p. 60 p. 1300 p. 1000 p. 350 p.
Activité Distribution SSII Immobilier Industrie Services Ingénierie
EBITDA* 3% 6% 2/3 12 % 25 % 25 %
EBIT* 2% 5% 50 % 6% 16 % 22 %

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Résultat* 1% 3% 25 % 4% 10 % 13 %
Dettes financières /
capitaux propres 25 % 30 % 125 % 80 % 400 % 25 %
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(gearing)

* en % du chiffre d’affaires

Les éléments qualitatifs recueillis au cours de plusieurs entretiens successifs d’une durée de l’ordre
de deux heures chacun ont été recoupés avec les données quantitatives figurant dans les publications
financières des sociétés concernées (revue documentaire des derniers états financiers).
Le choix des 6 sociétés a été effectué parmi des PME régionales de taille moyenne ayant un chiffre
d’affaires annuel compris entre 50 à 200 M€ et en recherchant une variété d’activité, de niveau de
rentabilité (opérationnelle et financière) et de structure financière.

1.2. Cadre d’analyse et positionnement théorique


Par rapport aux interrogations précédemment évoquées, les approches contractuelles (théorie de
l’agence, théorie des coûts de transaction) de la firme sont fort utiles pour expliquer les politiques
comptables utilisées par les sociétés cotées dès lors qu’il existe une asymétrie informationnelle entre
leurs dirigeants et les marchés financiers qui les financent. Cette dernière justifie en outre les activités
de signalisation mises en œuvre par certaines sociétés cotées dans le cadre de leur information perma-
nente à l’égard des marchés financiers (comptes trimestriels, forecasts, lissage, créativité comptable,
etc.) mais surtout à l’occasion de la transition aux IFRS comme l’illustre, par exemple, l’utilisation de
la juste valeur comme outil de window dressing6. Mais au-delà des approches contractualistes, la théo-
rie des conventions apporte nous semble-t-il un éclairage pertinent sur les politiques comptables des
sociétés APE.
Comme l’a montré M. Amblard (2004), dans un contexte d’incertitudes, les politiques comptables
ne résultent pas uniquement de choix individuels du préparateur des comptes mais de procédures
collectives préétablies sur la base de consensus entre professionnels et de conventions permettant de
guider le comportement des différents acteurs de la fonction comptable. Ainsi, par exemple, en
matière d’évaluation des actifs en référentiel IFRS, la primauté du modèle du coût s’analyse assez bien
par référence à la théorie des conventions comme l’ont également souligné S. Benabdellah et R. Teller
(2006) avec : le problème de la légitimité du modèle de la juste valeur ; la sagesse collective face aux
incertitudes pesant sur les conséquences de l’utilisation de la juste valeur ; l’existence d’un benchmark
comptable entre les professionnels (mimétisme collectif ) et la résistance au changement.

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De la même manière, la théorie des conventions est d’un apport utile pour la compréhension des
choix comptables des sociétés cotées. En l’espèce, différentes influences externes peuvent se manifes-
ter et agir sous différentes formes sur les décisions prises par le management dans le cadre d’un chan-
gement de référentiel comptable. On pense ici notamment :
– aux caractéristiques de périodicité et de segmentation de l’information financière influencées par
un processus normatif, collectif et interactif (IAS 14 et IAS 34), par le consensus entre professionnels
(CNCC, 2005 ; CNP, 2006) et par des pratiques de place (AMF, 2006) ;
– aux politiques de gestion des résultats résultant de pratiques admises et intégrées par les profes-

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sionnels et les marchés financiers comme des conventions acceptables et « normales » (Ernst and
Young, 2005).
Sur ces aspects, les approches sociologiques de la comptabilité permettent nous semble-t-il d’expli-
citer certains comportements et certains choix des acteurs de la fonction comptable des sociétés cotées.
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Aussi, à l’éclairage des théories contractuelles de la firme et des approches sociologiques de la


comptabilité, nous analyserons dans notre étude les motivations des choix comptables effectués à l’oc-
casion de l’application des normes IFRS par les sociétés cotées de notre échantillon. À partir de cette
analyse, il sera question de dresser une typologie des politiques comptables des sociétés cotées en fonc-
tion des modalités d’assimilation des normes IFRS dans les pratiques.
En effet, les émetteurs sont susceptibles d’adopter des stratégies différentes lors du passage aux
IFRS (voir, aussi, Tort, 2006.b et 2007) :
– en tirant partie de cette opportunité de changement pour renouveler les pratiques comptables et
promouvoir la communication financière ;
– en mettant en œuvre des politiques comptables volontaristes en fonction d’objectifs spécifiques
(renforcement des fonds propres « window dressing », nettoyage des comptes « big bath », etc.) ;
– en recherchant le status quo et / ou l’homogénéité dans les pratiques comptables par une limita-
tion maximaliste des changements dans les traitements antérieurs ou par un alignement sur les
pratiques sectorielles et les recommandations de place.

1.3. Description des principaux impacts financiers de la transition aux IFRS


Au niveau de notre échantillon, l’impact financier du passage aux normes IFRS est récapitulé dans
l’histogramme ci-après (cf. tableau 3). En moyenne, les impacts financiers du passage aux IFRS se
traduisent par une amélioration de + 20 % des capitaux propres et de + 60 % du résultat des sociétés
étudiées. Bien évidemment, ces incidences masquent des situations contrastées selon les sociétés que
nous examinerons plus loin (§. 2).
Dans une étude récente auprès de 37 entreprises cotées à la bourse de Paris sur les segments
d’Eurolist (A, B et C), A. Schatt et E. Gross (2007) ont mis en évidence une incidence relativement
marginale sur les capitaux propres du passage aux IFRS des sociétés cotées. En effet, dans 3/4 des 37
entreprises étudiées, l’impact sur les capitaux propres est inférieur à 10 % avec néanmoins une diffé-
renciation sectorielle sensible entre les secteurs de l’industrie (situation nette à la baisse), de l’immo-
bilier (situation nette à la hausse) et des technologies de l’information (impact faible). Au niveau du
résultat, les effets du changement du référentiel sont plus significatifs (2 / 3 des cas impact > 10 %) et
le plus souvent positifs (2 / 3 des cas).

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Tableau 3 : impact financier en % du passage aux normes IFRS dans notre échantillon

250 %
249 %
200 %

150 %
115 %

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100 % 86 %

50 %
24 % 22 % 14 %
7% 6%
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0%
– 3 %– 2 %– 5 % – 17 %
– 50 %
A B C D E F
Capitaux propres Résultats nets

L’analyse des impacts par nature permet de fournir un premier niveau d’explication. En réalité, les
principales incidences financières des IFRS résultent au niveau des capitaux propres (cf. tableau 4) :
– des options de 1re adoption (FTA : first time application) avec en particulier les facultés de rééva-
luation des actifs corporels et de recalcul des consolidations antérieures à la date de transition (IFRS 1) ;
– de l’application rétrospective des normes IFRS dans le bilan d’ouverture et en particulier du
recalcul du coût d’entrée et des amortissements des actifs corporels (IAS 16), des emprunts selon la
méthode du coût amorti (IAS 32 / 39) et de la comptabilisation des indemnités de fin de carrière selon
la méthode des unités de crédit projetées (IAS 19) ;
– des évaluations à la juste valeur des instruments financiers type SWAP (IAS 32 / 39) et des
immeubles de placement dans le secteur immobilier (IAS 40).

Tableau 4 : principaux impacts financiers par nature (toutes sociétés confondues)

IAS 16 (frais d’acquisition et amortissement)


IAS 40 (évaluation à la juste valeur)
IAS 32/39 (Emprunt : méthodes du coût amorti) )
IAS 32/39 (actions propres)
IAS 32/39 (évaluation à la juste valeur des Swap)
IAS 38 (frais de R & D)
IAS 17 (locations financières)
IAS 11 (contrat de construction)
IAS 2 (stock)
IFRS 3 (annulation de l’amortissement du GW)
IFRS 1 (recalcul des consolidations antérieures)
IAS 19 (provisions IFC)
0 % 10 % 20 % 30 % 40 %,2 50 %

Capitaux propres Résultats nets

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Au niveau du résultat, il ressort un impact prédominant représentant dans notre échantillon en


moyenne 50 % de l’amélioration du résultat net lié à la disparition de l’amortissement des goodwills (GW)
en référentiel IFRS. Les autres impacts ont un effet moindre et de signe variable : nouvelles dotations aux
amortissements, variations annuelles de juste valeur (instruments financiers, immeubles de placement
dans le secteur immobilier) et d’engagement de départ à la retraite (IFC : indemnités de fin de carrière).
Au total, il apparaît dans la moitié des cas une amélioration mécanique de la rentabilité financière
traduite par le ratio résultat net sur capitaux propres, autrement dit le fameux Return On Equity (voir
aussi, Levy, 2006 et FinHarmony, 2005) :

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– du fait de la disparition de l’amortissement des goodwills → augmentation du résultat net ;
– d’un renforcement généralement moindre en valeur relative des fonds propres7 en particulier
sous l’effet négatif de la 1re comptabilisation des engagements de départ à la retraite (IFC) pour les
sociétés n’ayant pas opté en règles françaises pour leur comptabilisation.
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Si le résultat net a été systématiquement amélioré à l’exception d’un cas (société A), les situations
sont sensiblement variables s’agissant des indicateurs de rentabilité opérationnelle (EBITDA et EBIT)
selon les objectifs poursuivis par les sociétés et leur secteur d’activité.

2. Approche qualitative et descriptive de la stratégie IFRS


des sociétés étudiées
L’ensemble des sociétés étudiées a retenu le modèle de compte de résultat issu de la recommandation
du CNC avec un classement des charges par nature plus adapté aux besoins exprimés par les analystes
financiers français (SFAF, 2006). De manière générale, les sociétés ont choisi de se conformer au
consensus des professionnels comptables français (CNC, CNCC). En outre, la majorité d’entre-elles
respecte les recommandations formulées par l’AMF en matière d’information financière et d’arrêté
des comptes dans le cadre du passage aux IFRS. Cela étant, les sociétés étudiées ont poursuivi diffé-
rentes stratégies de transition aux IFRS se traduisant par trois grands types de pratiques comptables.

2.1. Des politiques comptables visant la stricte mise en conformité


au référentiel IFRS : neutralité et technicité
Évoluant dans le secteur de la distribution spécialisée, la société A a une croissance assez faible avec
des marges nettes et un résultat relativement faibles et un endettement limité (gearing de 25 %). La
société A n’a exercé aucune option d’IFRS 1 se contentant de mettre en conformité ses états financiers
aux normes IFRS. Elle a été ainsi conduite :
– d’une part (évaluation), à comptabiliser ses engagements de retraite (IFC), à ne plus amortir ses good-
wills (mise en place de tests d’impairment par UGT) et à enregistrer à la juste valeur les SWAP sur emprunts;
– d’autre part (présentation), à reclasser des fonds de commerce en goodwills et, conformément aux
pratiques du secteur de la distribution, à déduire du chiffre d’affaires les participations publicitaires et
à présenter une information sectorielle.
La société A a recherché à minimiser les incidences financières et techniques du passage aux IFRS
(impact limité de 2 % à 3 %) :

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LA CONTINGENCE DE LA POLITIQUE COMPTABLE DES SOCIÉTÉS COTÉES :
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– en retenant des hypothèses de calcul des IFC (actualisation, rotation, profil) ayant des incidences
plutôt favorables ;
– en excluant toute activation de contrats de location ayant pris des positions de rejet sur la base
des critères d’identification de la norme IAS 17 en accord avec les commissaires aux comptes (CAC) ;
– en présentant une information sectorielle coïncidant avec les entités juridiques et en phase avec
le découpage en UGT.
Au risque d’être en décalage par rapport aux recommandations de l’AMF8, la société A a claire-
ment poursuivi un objectif de neutralité du passage aux IFRS qui est vécu comme un non-événe-

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ment. Cette stratégie s’est appuyée sur une coopération étroite et une validation en amont des CAC
dans un secteur (la distribution spécialisée) où les impacts IFRS restent globalement assez limités.
La société B (SSII) se situe entre les cas A et E avec une politique comptable de mise en confor-
mité aux IFRS de nature essentiellement technique se traduisant par un impact financier sur les
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capitaux propres limités à – 5 %. Le résultat est quant à lui multiplié par 3,5 du fait de la disparition
de l’amortissement des goodwills. Les principaux ajustements d’ordre technique concernent :
– les options IFRS 1 en faveur du non retraitement des regroupements d’entreprises antérieurs et
de la remise à zéro des écarts de conversion à la date de transition ;
– l’enregistrement en charges de frais de développement informatique ne répondant pas aux
critères d’activation d’IAS 38 ;
– la mise en œuvre de l’approche par composants sur les bâtiments (IAS 36) et l’activation de
contrats de location financière selon IAS 17 ;
– le reclassement des parts de marché en goodwills (IAS 38) et la constatation d’un impairment sur
une filiale (IAS 36)
– au niveau de la présentation du bilan, des reclassements liés à la comptabilisation à l’avancement
des prestations réalisées (IAS 18).
Outre la comptabilisation à la juste valeur des instruments financiers, la société B a été également
conduite à traiter des points particulièrement techniques comme la conversion des goodwills en
devises ou encore l’actualisation de certains actifs et passifs.

2.2. Des politiques comptables de transition basées sur des choix


opportunistes : communication financière et window dressing
La société C affiche la plus forte progression du montant de ses fonds propres suite au passage aux
IFRS (+ 115 %). En réalité, il s’agit d’une société foncière qui a fait le choix de réévaluer une grande
partie de son patrimoine immobilier sur la base de la juste valeur (expertise indépendante) à la date de
transition conformément à l’option facultative d’IFRS 1.
Par application d’IAS 40, elle a en revanche maintenu en régime de croisière la méthode du coût histo-
rique pour la comptabilisation de ses immeubles de placement pour des raisons de simplicité et de coût9.
Pour ce faire, elle a été amenée à mettre en place une approche par composants en se référant aux pratiques
de place de la fédération des sociétés immobilières et foncières (FSIF). Les autres retraitements d’ordre tech-
nique ont essentiellement consisté à incorporer les frais d’acquisition dans le coût d’entrée des immeubles
non réévalués, à recalculer le montant des emprunts correspondants selon la méthode du coût amorti et
à présenter une information sectorielle selon l’usage des immeubles (bureau, commercial, etc.).

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Éric TORT
LA CONTINGENCE DE LA POLITIQUE COMPTABLE DES SOCIÉTÉS COTÉES :
180 LE CAS DE LA TRANSITION AUX NORMES IFRS

À l’instar d’un certain nombre de sociétés foncières cotées (Ernst and Young, 2006.b et Tort, 2005),
la société C a vécu la transition aux IFRS comme une opportunité de changement. En l’espèce, celle-ci
a tiré profit du passage aux IFRS en faisant des choix opportunistes s’apparentant à du window dres-
sing au niveau du haut de bilan avec la réévaluation de son bilan consolidé (doublement des fonds
propres) et une réduction subséquente de son ratio dettes financières sur fonds propres ramené à 125 %.
Au plan pratique, la société C s’est appuyée respectivement sur une position de place sectorielle (FSIF)
et sur des rapports d’experts indépendants en matière de décomposition et d’évaluation des actifs.
Pour la société industrielle D, le passage aux IFRS s’est traduit par une amélioration supérieure à

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20 % des fonds propres et du résultat. Comme pour la société B, l’arrêt de l’amortissement des good-
wills explique pour l’essentiel la progression mécanique du résultat net. Dans le cadre de la transition
aux IFRS, la société D a opté en faveur d’une autre exception facultative d’IFRS 1 consistant à recal-
culer uniquement à partir d’une certaine date les consolidations antérieures selon IFRS 3. Assez
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atypique, l’exercice de cette option a permis de reconstituer les goodwills d’origine des entités concer-
nées et de facto d’améliorer très sensiblement les fonds propres du groupe. Les autres impacts tech-
niques ont principalement consisté à recalculer les engagements IFC selon la méthode rétrospective
d’IAS 19 et à comptabiliser des contrats de location financière selon IAS 17.
Comme la société C, la société D a également utilisé une option d’IFRS 1 conduisant à un
renforcement du montant de ses fonds propres mais aussi à une amélioration de son gearing et
de son ROE. S’agissant de la présentation de l’information financière (agrégats des résultats, annexes
et information sectorielle), la société D a pratiqué un benchmarking par rapport aux autres inter-
venants cotés de son secteur d’activité.

2.3. Des politiques comptables de transition différenciées et optimisées :


« nettoyage des comptes » et adoption de bonnes pratiques sectorielles
La société de services E dégage une très bonne rentabilité nette (et opérationnelle) mais affiche un
niveau d’endettement particulièrement élevé (4 fois les fonds propres).
Là encore, la disparition de l’amortissement des goodwills en IFRS a eu un impact très nettement
positif sur le résultat (+ 86 %).
En revanche, les fonds propres ont été dégradés de – 17 % en raison principalement des change-
ments de durées d’amortissement des matériels qui ont été revues en fonction de durées d’utilisation
propres à l’activité. De la même manière, les autres impacts de la transition aux IFRS résultent fonda-
mentalement d’une politique comptable délibérée de mise en conformité optimale aux nouvelles
réglementations et, d’une certaine manière, de « nettoyage des comptes » dans le bilan d’ouver-
ture. Ainsi, la société E a procédé :
– à la remise à zéro des écarts de conversion existants à la date de transition (option IFRS 1) ;
– à la comptabilisation complète avec passage de la méthode prospective à la méthode rétrospec-
tive des avantages au personnel postérieurs à l’emploi (IAS 19) ;
– au renouvellement de la méthode de valorisation des stocks (IAS 2) et des durées d’amortisse-
ment des matériels (IAS 16) ;
– à la mise en conformité aux IFRS de la comptabilisation des obligations convertibles et des
actions propres (IAS 32 / 39) ;

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LA CONTINGENCE DE LA POLITIQUE COMPTABLE DES SOCIÉTÉS COTÉES :
LE CAS DE LA TRANSITION AUX NORMES IFRS 181
– au reclassement des éléments incorporels à durée de vie indéterminée (ex : fonds de commerce)
en goodwills désormais présentés après compensation en valeurs nettes.
Intervenant dans le secteur de l’ingénierie, la société F dégage une forte rentabilité et présente un
endettement relativement faible. La transition aux IFRS a eu un impact positif sur les fonds propres (+
14 %) et le résultat (+ 6 %) du fait essentiellement de la comptabilisation à l’avancement des contrats de
construction et de la mise en œuvre de l’approche par composants pour les actifs immobiliers selon des
pratiques sectorielles. Plus marginaux, les autres impacts techniques concernent la comptabilisation des
engagements IFC et les goodwills. À l’occasion du passage aux IFRS, la société F a profité de cette oppor-

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tunité de changement pour se conformer aux pratiques du secteur en matière de reconnaissance des
revenus et de valorisation des actifs. Cette orientation lui a permis d’aligner son information financière sur
celle de ses homologues et de facto de diffuser des données financières plus transparentes et comparables.
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3. Synthèse, discussions et mise en perspective des résultats


Après une vue d’ensemble des stratégies de transition aux IFRS, nous nous intéressons ici aux facteurs
ayant influé sur les pratiques comptables des sociétés étudiées.

3.1. Vue d’ensemble de la politique de transition aux IFRS


Le tableau 5 présente une synthèse de la politique de transition aux IFRS et des influences externes
des sociétés étudiées.

Tableau 5 : synthèse de la politique de transition aux IFRS et des influences externes


Société Politique de transition Influences (*)
Recherche d’un statut quo avec minimisation des impacts Application des pratiques sectorielles de la
techniques et financiers distribution (chiffres d’affaires nets et infor-
A
mation sectorielle)
Intervention d’un spécialiste IFRS
Politique comptable visant une mise en conformité essentiel- Intervention d’un spécialiste IFRS
B lement technique avec une limitation de l’impact financier sur
les fonds propres
Choix opportunistes basés de facto sur du window dressing Forte influence sectorielle avec des pratiques
C (option IFRS 1 – réévaluation des actifs corpo- de place et la position de la fédération des
rels / augmentation des fonds propres) SIIC Intervention d’experts indépendants
Choix opportunistes conduisant à un renforcement des fonds Benchmark sectoriel sur l’information finan-
D propres et à une amélioration du gearing (option IFRS 1 – cière Intervention d’un spécialiste IFRS
reconstitution des actifs incorporels)
Politique comptable visant une mise en conformité optimale Intervention d’un spécialiste IFRS
E
aux IFRS avec un certain « nettoyage des comptes » (big bath)
Renouvellement de la politique comptable en vue d’un ali- Pratiques sectorielles visant la transparence et
F
gnement sur les bonnes pratiques sectorielles la comparabilité de l’information financière
(*) Toutes les sociétés ont retenu les recommandations du CNC pour la présentation de leur compte de résultat en IFRS. Du point de vue tech-
nique, elles se sont fortement appuyées sur l’avis et les conseils de leurs commissaires aux comptes. Dans deux cas sur les quatre nommé-
ment cités, il a été fait appel à l’intervention d’un spécialiste IFRS n’appartenant pas au cabinet d’audit certifiant les comptes de l’entreprise.

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LA CONTINGENCE DE LA POLITIQUE COMPTABLE DES SOCIÉTÉS COTÉES :
182 LE CAS DE LA TRANSITION AUX NORMES IFRS

Les entretiens menés ont permis de confirmer les principaux facteurs d’influence dans les prises de
décision et les choix du management dans le cadre du passage aux IFRS. À cet égard, le tableau 6
présente ces différents facteurs regroupés, pour des raisons didactiques, en trois familles principales
correspondant respectivement à la stratégie de communication financière, à la politique comptable et
aux aspects techniques, réglementaires et fiscaux.
Il va de soi que ces facteurs ont une influence plus ou moins importante selon la stratégie IFRS
poursuivie. Ainsi, les sociétés A et B ont été plutôt guidées par des problématiques comptables et tech-
niques (limitation des impacts financiers et de la volatilité des résultats, simplicité technique de mise

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en œuvre) tandis que les sociétés C et D ont été influencées avant tout par des enjeux de communi-
cation financière (signalisation) sur la base de choix d’optimisation comptable (réévaluation). Les
sociétés E et F ont été impactées à la fois par des objectifs de communication financière (comparabi-
lité, par exemple) et des aspects techniques comme le renouvellement de certaines pratiques comp-
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tables (refonte des politiques d’amortissement des actifs, par exemple).

Tableau 6 : identification des principaux facteurs susceptibles


d’influencer la stratégie de transition aux IFRS

Au niveau de la politique Au niveau de la politique Des points de vue techniques,


de communication financière comptable réglementaires et fiscaux

La recherche de la transparence de La limitation de la volatilité des résul- La recherche de solutions simples et


l’information externe tats pragmatiques

La traduction de la réalité écono- Les impacts des traitements comp- La limitation des adaptations des
mique des transactions (objectivité) tables sur le résultat systèmes d’information

La neutralité des données diffusées Les impacts des traitements comp- Le maintien d’une connexité entre
par l’absence de parti pris tables sur les capitaux propres comptabilité et fiscalité

La confidentialité dans la divulgation Les impacts de ces traitements sur le La limitation des risques fiscaux
de données stratégiques ratio dettes financières / fonds propres
L’existence de pratiques sectorielles
L’obtention d’une information compa- La possibilité de « nettoyer les permettant un benchmark
rable entre entreprises du secteur comptes » (corrections d’erreur, etc.)
Les préconisations des autorités des
L’unification des reportings internes et L’homogénéité des traitements entre marchés financiers (AMF)
externes consolidation légale et gestion
Les positions des organismes comp-
La perception des analystes financiers La minimisation des écarts de traite- tables (IASB, EFRAG, CNC, CNCC…)
et des investisseurs ment entre comptes
sociaux / consolidation Les avis des commissaires aux
comptes de la société

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LA CONTINGENCE DE LA POLITIQUE COMPTABLE DES SOCIÉTÉS COTÉES :
LE CAS DE LA TRANSITION AUX NORMES IFRS 183

3.2. Impact des facteurs structurels de contingence sur la politique


de transition aux IFRS
Tout d’abord, l’appartenance à un secteur d’activité constitue un facteur de contingence important
non seulement en matière d’impact financier mais aussi du point de vue des pratiques comptables et
d’information financière.
En effet, comme l’ont montré en outre les études quantitatives précitées, les principaux ajustements finan-
ciers résultant du passage aux IFRS concernent la comptabilisation des provisions IFC, l’enregistrement à la

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juste valeur des actifs et des instruments financiers et le retraitement des éléments incorporels (y.c. goodwills).
Ainsi, ils sont chacun étroitement liés à un secteur, c’est-à-dire : l’immobilier (niveau des investissements
corporels), les technologies (existence d’incorporels significatifs), les banques et assurances (utilisation des instru-
ments financiers) et l’industrie (emploi de main d’œuvre). Dans notre échantillon, l’influence des pratiques
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sectorielles a également eu une incidence substantielle au niveau des choix comptables effectués par le mana-
gement. On peut citer ici la position de place retenue par la société C et l’alignement sur les pratiques secto-
rielles pour la société F. Mais cette influence s’est surtout exprimée (quasi-totalité des cas) dans la recherche
d’une information financière conforme aux pratiques du secteur tant en matière de données segmentées
(qualitatif) que sur le plan quantitatif avec le volume des données extra-comptables communiquées dans les
notes annexes aux états financiers. Ceci a conduit les sociétés étudiées à rechercher un juste équilibre entre
confidentialité et exigence de transparence financière à partir de règles sectorielles de réciprocité10.
La structure financière (haut de bilan) a eu ensuite une influence notable puisque les sociétés
fortement endettées et / ou affichant un gearing défavorable ont privilégié des options et des choix
comptables ayant permis la maximisation de leurs fonds propres (société C et D), agrégats d’impor-
tance en matière d’analyse financière (Degos, 2006). Dans une moindre mesure, la société A a pris des
positions en faveur d’une minimisation des effets financiers, en particulier, sur son endettement
comptable (cf. par exemple, le non-retraitement des locations financières). En revanche, le niveau de
rentabilité ne semble pas avoir eu d’incidences particulières sur les choix opérés par les sociétés
étudiées considérant le contenu informatif du résultat net moins discriminant en référentiel IFRS
(approche bilantielle) qu’en contexte français (Janin, 2002). Dans le même ordre d’idée, elles
semblent accorder plus d’importance à la gestion de leur haut de bilan compte tenu des effets de
leviers possibles qu’à celle de leurs résultats dont la variabilité (ou volatilité) est potentiellement accrue
en référentiel IFRS du fait notamment des effets de la juste valeur (Jeanjean, 2001 ; Mard, 2004).
Enfin, les préoccupations fiscales ont concerné essentiellement les sociétés ayant procédé à des
changements dans le traitement de leur actifs tels que des réévaluations ou des modifications des plans
d’amortissement. Il s’agissait dans ces cas de s’assurer de l’absence de risques fiscaux quant aux choix
effectués et de maintenir autant que possible le principe de la connexité entre fiscalité et comptabilité
(absence de retraitement extra-comptable).

3.3. Influence des facteurs comportementaux sur les pratiques comptables


en IFRS
Un autre point important est celui du rôle des auditeurs financiers (CAC) et de l’intervention de
spécialiste IFRS. Dans la très grande majorité des cas, les CAC souvent assistés de spécialistes IFRS
ont fortement influé sur le processus de transition aux IFRS à plusieurs niveaux :

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LA CONTINGENCE DE LA POLITIQUE COMPTABLE DES SOCIÉTÉS COTÉES :
184 LE CAS DE LA TRANSITION AUX NORMES IFRS

– en conseillant les préparateurs des comptes de l’entreprise dans les obligations de mise en confor-
mité et dans les choix possibles dans le cadre du référentiel IFRS ;
– en validant les options retenues et les interprétations de certaines dispositions des normes IFRS
formulées par le management ;
– en formulant un avis en l’absence de traitement spécifique prévu par le référentiel IFRS.
Cela étant, conformément à l’esprit du cadre conceptuel international, les préparateurs des
comptes se sont fortement appuyés sur leur propre jugement professionnel en procédant à une
analyse approfondie de la traduction comptable des opérations (analyse en substance) et en appli-

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quant le principe de matérialité (cf. tableau 7).

Tableau 7 : éléments comportementaux d’influence


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dans la préparation des comptes en IFRS

Faible Moyen Fort


Utilisation du rapport coût/avantage en matière d’obtention de données

Application du principe de matérialité (seuil de signification)

Analyse en substance pour la reconnaissance des transactions

Pratiques du secteur d’activité de l’entreprise («pratiques de place»)

Appréciation et interprétation des commissaires aux comptes

Jugement professionnel dans l’évaluation des éléments d’actif et passif

Dans notre échantillon, ces éléments d’appréciation interne (jugement, analyse en substance et
matérialité) sont globalement considérés comme ayant une influence plutôt forte (après celle des CAC
jugée prépondérante) au même titre que celle des pratiques externes de place.
Autrement dit, les préparateurs des comptes solidement assistés par leurs CAC ont autant compté
sur leur propre appréciation dans l’esprit du cadre conceptuel que fait référence à des positions secto-
rielles. Ces résultats sont d’autant plus significatifs que la majorité d’entre-eux considère les normes
IFRS comme interprétatives (plutôt que directives), parfois partielles et imprécises et, dans certains
cas, difficilement applicables.

Conclusion
Notre étude confirme l’existence d’une contingence de la politique comptable des sociétés cotées
étudiées dans le cadre du passage aux IFRS de leurs comptes consolidés.
Les sociétés étudiées ont adopté différentes stratégies de transition aux IFRS en mettant en œuvre
des pratiques comptables différenciées. Tout en se conformant généralement au consensus des profes-
sionnels comptables (CNC, CNCC), 2 / 3 d’entre-elles ont tiré avantage de ce passage pour renouve-
ler leur politique comptable ou améliorer la présentation de leur bilan à des fins de communication

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financière. 1 / 3 seulement a recherché une espèce de statut quo en minimisant les impacts financiers
de la transition ou en se limitant à traiter des aspects strictement techniques.
Il ressort clairement que les choix techniques opérés sont la résultante de la poursuite d’objectif
particulier consistant soit à adresser un signal à l’extérieur de l’entreprise (voir, en ce sens, Dumontier
et Maghraoui, 2006) et notamment aux marchés financiers (amélioration des fonds propres, adoption
de bonnes pratiques sectorielles, etc.), soit à rechercher une certaine neutralité de la transition.
Naturellement, certains facteurs externes ont influé sur les pratiques effectivement mises en œuvre.
Il s’agit principalement du secteur d’activité, de la structure financière et dans une moindre mesure de

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considérations fiscales. De ce point de vue, les sociétés cotées étudiées ont intégré opportunément ces
contraintes structurelles et externes dans leur stratégie de transition IFRS afin d’ajuster leur politique
comptable et de communication financière. À l’occasion du passage aux IFRS, notre étude confirme,
en particulier, des pratiques de gestion de données comptables au sens de Stolowy et Breton (2003)
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plus spécifiquement axées sur les agrégats du bilan consolidé (fonds propres, endettement net).
Face à un référentiel IFRS jugé interprétatif, les préparateurs des comptes ont quant à eux joué
pleinement leur rôle dans l’esprit du cadre conceptuel international en procédant à des analyses en
substance des transactions significatives sur la base de leur jugement professionnel. Toutefois, cela ne
les a pas empêché de recourir massivement à l’intervention des commissaires aux comptes (et de
spécialistes IFRS) et de faire référence le plus souvent aux pratiques de place. À cet égard, notre étude
montre la forte influence sur le comportement des préparateurs des comptes des conventions de fait
résultant du consensus des professionnels comptables et des pratiques sectorielles reflétant des posi-
tions communes de place.
Au total, cette étude qualitative met en évidence des pratiques comptables soumises à l’effet du
« double jeu » des différents acteurs internes parties prenantes dans la transition aux IFRS que sont le
management et les préparateurs des comptes. En ce sens, il ressort que ces politiques comptables sont :
– d’un côté, objectivées de manière prioritaire par le management à des fins de communication
financière en cohérence avec les enseignements des théories contractuelles de la firme ;
– et d’un autre côté, significativement influencées par les conventions comptables et sectorielles au
niveau des préparateurs des comptes en accord avec les apports des approches sociologiques de la
comptabilité.

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LA CONTINGENCE DE LA POLITIQUE COMPTABLE DES SOCIÉTÉS COTÉES :
186 LE CAS DE LA TRANSITION AUX NORMES IFRS

Annexe
Guide d’entretien sous forme de questionnaire
sur les choix comptables effectués dans le cadre du référentiel IFRS
Ce questionnaire porte sur l’étude des choix comptables réalisés à l’occasion de la transition aux
normes IFRS des comptes consolidés. Il a été utilisé dans le cadre des entretiens approfondis menés
avec les directions comptables et financières des sociétés étudiées. Les réponses obtenues ont été
exploitées, de manière totalement anonyme, sans qu’il ait été fait mention, à aucun moment de la

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raison sociale de l’entreprise.

1. Impact financier du passage aux normes IFRS à la date


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de transition
Merci de bien vouloir indiquer quels sont les principaux impacts financiers du passage aux
normes IFRS dans vos comptes consolidés parmi les douze suivants (F : fort, M : moyen, f : faible,
N / A : non applicable)
Résultat consolidé Capitaux propres
F M f N/A F M f N/A
1. Suppression de l’amortissement des goodwills (IFRS 3) – – – – – – – –
2. Provision des engagements de retraite (IAS 19) – – – – – – – –
3. Évaluation à la juste valeur des instruments financiers* – – – – – – – –
4. Comptab. des actions propres et stock-options (IFRS 2) – – – – – – – –
5. Instruments financiers composés (IFRS 2) – – – – – – – –
6. Approche par composants et durée d’utilité pour l’amortisse-
– – – – – – – –
ment des immobilisations corporelles (IAS 16)
7. Dépréciations des actifs – impairment (IAS 36) – – – – – – – –
8. Utilisation de la juste valeur dans le bilan d’ouverture pour
– – – – – – – –
l’évaluation des actifs corporels (IFRS 1)
9. Méthode du coût amorti pour l’évaluation des dettes* – – – – – – – –
10. Reconnaissance des revenus (IAS 18) – – – – – – – –
11. Provisions pour risques (IAS 37) – – – – – – – –
12. Autres (à préciser)…………………………………………… – – – – – – – –

* selon IAS 32 / 39

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LA CONTINGENCE DE LA POLITIQUE COMPTABLE DES SOCIÉTÉS COTÉES :
LE CAS DE LA TRANSITION AUX NORMES IFRS 187
Merci de bien vouloir indiquer le montant global des impacts financiers résultant de la transi-
tion aux IFRS dans le bilan d’ouverture au niveau du résultat consolidé et des capitaux propres :

Variation positive Variation négative


Du résultat Des capitaux propres Du résultat Des capitaux propres
– – entre 0 et + 10 – – entre 0 et – 10 %
– – entre + 10 et + 20 % – – entre -10 et – 20 %
– – entre + 20 et + 30 % – – entre – 20 et – 30 %

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– – entre + 30 et + 40 % – – entre – 30 et – 40 %
– – entre + 40 et + 50 % – – entre – 40 et – 50 %
– – supérieure à + 50 % – – inférieure à – 50 %
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2. Description des choix et options comptables retenus


dans le cadre du référentiel IFRS
Le référentiel IFRS comprend des options lors de la première adoption des normes à la date de
transition conformément à IFRS 1 et des traitements comptables différents par application de
certaines normes. Quelles sont les options ou choix que vous avez utilisés en fonction des normes
suivantes dans vos comptes consolidés :
Choix, options
Normes Réponses
possibles et modalités d’application
IAS 1 Utilisez-vous le format de présentation du compte de résul-
États tat issu de la recommandation 2004.R.02 du CNC? – Oui – Non
financiers Présentez-vous un résultat opérationnel courant hors élé-
ments non récurrents? – Oui – Non
Présenter-vous des informations minimales au bilan telles
que prévues par IAS 1 (ou informations enrichies)? – Oui – Non
Le classement des charges dans le compte de résultat est: – par nature – par fonction
Le degré de détail des notes annexes est: – élevé – moyen – faible

IAS 2 La méthode d’évaluation des stocks est le: – CMP – FIFO – autre
Stocks Distinguez-vous les produits non fongibles (non interchan-
geables) avec identification individuelle des coûts ? – Oui – Non – N/A
IAS 7 Quelle méthode utilisez-vous pour le calcul des flux de tré- – directe – indirecte
Tableau sorerie opérationnels?
de flux – Présentation selon la recommandation CNC °2004.R.02 – Oui – Non
financiers – Présentation selon le modèle CRC 99-02. – Oui – Non

IAS 14 La segmentation primaire (information de 1er niveau) est: – par activité – par zone
Information géographique
sectorielle Quel est le nombre de segments présentés: En 1er niveau:… En 2° niveau:...
Y a-t-il une présentation matricielle des données? – Oui – Non
Quel est le niveau du détail du résultat sectoriel (1er niveau) ? – EBITDA – EBIT – RNC
Présentez-vous des secteurs non significatifs (< 10 % ou
internes) ? – Oui – Non

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Éric TORT
LA CONTINGENCE DE LA POLITIQUE COMPTABLE DES SOCIÉTÉS COTÉES :
188 LE CAS DE LA TRANSITION AUX NORMES IFRS

Choix, options
Normes Réponses
possibles et modalités d’application
IAS 16 Quel est votre modèle d’évaluation en régime de – Modèle du – Réévaluation
Actifs «croisière» des immobilisations corporelles: coût
corporels Si réévaluation catégorielle, quels sont les actifs concernés – Préciser: ……………
…….............
Appliquez-vous l’approche par composants? – Oui – Non
Quels sont les actifs concernés, le nombre de composants – Préciser: ……………
…….............

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Les provisions pour grosses réparations donnent lieu à: – 1 composant – 1 provision – rien
La politique d’amortissement en IFRS comprend-t-elle?
– un amortissement sur des durées d’utilité (et non d’usage) – Oui – Non
– l’utilisation d’une valeur résiduelle – Oui – Non
– la révision annuelle des plans d’amortissement – Oui – Non
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IAS 17 Comptabilisez-vous des contrats de location-financement à


Locations l’actif du bilan (crédits-baux, locations longue durée…)? – Oui – Non – N/A
Utilisez-vous les 8 critères indicatifs de distinction entre
location simple et location-financement d’IAS 17? – Oui – Non – N/A
IAS 18 L’application de l’analyse en substance des transactions (dis-
Produits sociation d’opération, reconnaissance de revenus différés…)
des a-t-elle un impact sur l’information financière? – Fort – Faible – Nul
activités Appliquez-vous la comptabilisation à l’avancement pour la
ordinaires reconnaissance des prestations de service? – Oui – Non – N/A
Procédez-vous à l’actualisation des créances ayant une
échéance supérieure à 12 mois? – Oui – Non – N/A
IAS 19 Le champ d’application de la norme IAS 19 a-t-il été
Avantages limité en pratique aux indemnités de fin de carrière (IFC)? – Oui – Non – N/A
au Quelle méthode de calcul des IFC a-t-elle été utilisée? – Rétrospective – Prospective – N/A
personnel Les hypothèses actuarielles figurent-elles en annexes? – Oui – Non – N/A
Quelle comptabilisation des écarts actuariels avez-vous?
– comptabilisation en totalité dans le résultat de l’exercice – Oui – Non – N/A
– application de la règle du corridor – Oui – Non – N/A
– inscription directe en capitaux propres (option IAS 19) – Oui – Non – N/A
IAS 21 Quelle méthode de conversion des comptes des filiales – cours de – cours – N/A
Monnaies étrangères utilisez-vous? clôture historique
étrangères
IAS 23 Avez-vous opté pour la capitalisation des frais financiers
Coût des intercalaires relatifs à des actifs éligibles? – Oui – Non – N/A
emprunts
IAS 27, Consolidez-vous des entités ad’hoc, c’est-à-dire, sans lien
30, 31 de capital? – Oui – Non – N/A
et IFRS 3 Quelle méthode de consolidation utilisez-vous pour les – Intégration – Mise en
États entités sous contrôle conjoint (joint ventures, etc.)? proportionnelle équivalence – autres
financiers Quelles sont les modalités de calcul des écarts de
consolidés 1re acquisition? Prenez-vous en compte notamment:
– Des provisions pour restructuration – Oui – Non – N/A
– Des frais d’acquisition sur les titres – Oui – Non – N/A
– La juste valeur des actifs corporels (PV latentes) – Oui – Non – N/A
– L’identification d’éléments incorporels (marque…) – Oui – Non – N/A
– Des impôts différés actifs – Oui – Non – N/A

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LA CONTINGENCE DE LA POLITIQUE COMPTABLE DES SOCIÉTÉS COTÉES :
LE CAS DE LA TRANSITION AUX NORMES IFRS 189
Choix, options
Normes Réponses
possibles et modalités d’application

IAS 32/39 Avez-vous exercé les options suivantes en matière d’évalua-


IFRS 7 tion des instruments financiers?
Actifs et – option juste valeur (amendement) – Oui – Non – N/A
passifs – classement volontaire d’actifs ou passifs financiers dans la
financiers catégorie des instruments financiers à la juste valeur par le
résultat – Oui – Non – N/A

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Appliquez-vous la méthode du coût amorti (taux d’intérêt
effectif) au niveau de vos dettes financières? – Oui – Non – N/A
Utilisez-vous la comptabilité de couverture? – Oui – Non – N/A
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IAS 34 Dans le cadre de l’établissement des comptes semestriels,


Information appliquez-vous:
intermé- – la norme IAS 34 (Full IFRS) – Oui – Non
diaire – la recommandation du CNC 99 R. 01 (référentiel hybride) – Oui – Non – Autre

IAS 36 Les tests de perte de valeur (impairment) sont-ils mis en – Actif – UGT – Les 2
Dépréciation œuvre au niveau de: individuel
des actifs En matière de détermination des UGT, les découpages – des secteurs – des entités – autres
pratiqués des UGT correspondent-ils à: d’activité juridiques
Quels indices de pertes de valeur avez-vous utilisé pour – indices – indices – Les 2
déclencher les tests sur les actifs amortissables: internes externes

Quelle est le mode de calcul de la valeur recouvrable? – Expertise – Méthode DCF – autres
indépendante
Dans le cadre de la méthode DCF (cash-flows actualisés),
quelles modalités appliquez-vous en termes:
– d’hypothèses – optimistes – pessimistes
– d’horizon – 5 ans – 10 ans – autre
– de taux d’actualisation – hors inflation – y.c. inflation – autre
– de composition des flux de trésorerie – Normatif – avant impôt
et frais financier

IAS 37 Avez-vous été amené à procéder à la distinction entre


Passifs, dettes/passifs et passifs éventuels? – Oui – Non – N/A
provisions Avez-vous procédé à l’actualisation des provisions pour
risques et charges ayant une échéance > à un an? – Oui – Non – N/A

IAS 38 Avez-vous des dépenses de R&D? – Oui – Non – N/A


Actifs Procédez-vous à la capitalisation de frais de
incorporels développement? – Oui – Non – N/A
Si oui, utilisez-vous les 6 critères de reconnaissance pour
une inscription à l’actif de la norme IAS 38? – Oui – Non – N/A

IAS 40 Quelle méthode d’évaluation utilisez-vous? – Modèle du – Juste valeur – N/A


Immeubles coût
de Si vous utilisez la juste valeur, quelles sont les modalités – Expertise – Approche par – autre
placement d’évaluation à la juste valeur: indépendante les revenus

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Éric TORT
LA CONTINGENCE DE LA POLITIQUE COMPTABLE DES SOCIÉTÉS COTÉES :
190 LE CAS DE LA TRANSITION AUX NORMES IFRS

Choix, options
Normes Réponses
possibles et modalités d’application
IFRS 1 Avez-vous eu recours ou non aux options suivantes utili-
Première sables dans le bilan d’ouverture en IFRS (01/01/05):
application – utilisation de la juste valeur comme coût présumé pour
l’évaluation des immobilisations? – Oui – Non – N/A
– non retraitement partiel ou total des regroupements d’en-
treprises antérieurs à la date de transition? – Oui – Non – N/A
– mise à zéro des écarts actuariels (IFC) et des écarts de

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conversion sur les comptes des filiales étrangères – Oui – Non – N/A
– remise en question des estimations initiales pour cause de
corrections d’erreur? – Oui – Non – N/A
IFRS 2 Procédez-vous à la séparation des composantes dettes et
Paiements capitaux propres des instruments financiers composés
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en actions (ex: obligations convertibles en actions) – Oui – Non – N/A

Anticipation Dans le bilan d’ouverture en IFRS (01/01/2005), avez-vous


de anticipé l’application de certaines normes ou
l’application interprétations obligatoires uniquement à compter de 2006
des normes (ex: révision IAS 19, révisions IAS 39, IFRS 6, etc.) – Oui – Non – N/A

3. Motivations des choix comptables effectués


dans le cadre de l’application des normes IFRS
Dans le cadre de la mise en œuvre des normes IFRS, indiquez dans quelle mesure avez-vous ou
avez-vous eu recours aux différentes pratiques suivantes (échelle croissante de 1 à 5)
Peu Moyen Important
1 2 3 4 5
Jugement professionnel dans l’évaluation des éléments d’actif – – – – –
et passif
Appréciation et interprétation des commissaires aux comptes – – – – –
Pratiques du secteur d’activité de l’entreprise (« pratiques de place ») – – – – –
Analyse en substance pour la reconnaissance des transactions – – – – –
Application du principe de matérialité (seuil de signification) – – – – –
Utilisation du rapport coût / avantage en matière d’obtention – – – – –
de données
Avez-vous été confronté pour un sujet donné à l’absence de traitement spécifique prévu par le
référentiel IFRS ? – Oui – Non
Si, oui avez-vous :
– demandé l’avis de vos commissaires aux comptes – Oui – Non
– eu recours à des spécialistes IFRS – Oui – Non

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LA CONTINGENCE DE LA POLITIQUE COMPTABLE DES SOCIÉTÉS COTÉES :
LE CAS DE LA TRANSITION AUX NORMES IFRS 191
– arrêté une position en interne (estimation du management) – Oui – Non
– retenu la position commune du secteur d’activité (consensus) – Oui – Non
– fait référence aux règles comptables françaises du CNC – Oui – Non
Compte tenu des choix et des options possibles inhérents au référentiel IFRS, dans quelle
mesure, de manière générale, les éléments ci-après ont-ils pu influencer vos estimations et vos
décisions (échelle croissante de 1 à 5)
Peu Moyen Important

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1 2 3 4 5
Au niveau de la politique de communication financière
La recherche de la transparence de l’information externe – – – – –
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La traduction de la réalité économique des transactions (objectivité) – – – – –


La neutralité des données diffusées par l’absence de parti pris – – – – –
La confidentialité dans la divulgation de données stratégiques – – – – –
L’obtention d’une information comparable entre entreprises du secteur – – – – –
L’unification des reportings internes et externes – – – – –
La perception des analystes financiers et des investisseurs – – – – –
Au niveau de la politique comptable
La limitation de la volatilité des résultats – – – – –
Les impacts des traitements comptables sur le résultat – – – – –
Les impacts des traitements comptables sur les capitaux propres – – – – –
Les impacts des traitements sur le ratio dettes financières / fonds – – – – –
propres
La possibilité de « nettoyer les comptes » (corrections d’erreur, etc.) – – – – –
L’homogénéité des traitements entre consolidation légale et gestion – – – – –
La minimisation des écarts de traitement entre comptes sociaux / conso – – – – –
Des points de vue techniques, réglementaires et fiscaux
La recherche de solutions simples et pragmatiques – – – – –
La limitation des adaptations des systèmes d’information – – – – –
Le maintien d’une connexité entre comptabilité et fiscalité – – – – –
La limitation des risques fiscaux – – – – –
L’existence de pratiques sectorielles permettant un benchmark – – – – –
Les préconisations des autorités des marchés financiers (AMF) – – – – –
Les positions des organismes comptables – – – – –
(IASB, EFRAG, CNC, CNCC…)
Les avis des commissaires aux comptes de la société – – – – –

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LA CONTINGENCE DE LA POLITIQUE COMPTABLE DES SOCIÉTÉS COTÉES :
192 LE CAS DE LA TRANSITION AUX NORMES IFRS

4. Votre opinion globale sur les modalités d’application


du référentiel IFRS
En termes de modalités d’application, estimez-vous que les normes IFRS sont plutôt :
– Imprécises – Précises – Complètes – Partielles – Facilement compréhensibles – Difficilement
compréhensibles
– Interprétatives – Directives – Pertinentes – Inadaptées – Facilement applicables – Difficilement

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applicables
De quelle manière, avez-vous géré le passage au référentiel IFRS ? :
– comme une opportunité de renouvellement des pratiques comptables et de promotion de la
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communication financière
– comme le moyen d’adopter une politique comptable volontariste en fonction d’objectifs spécifiques
– en recherchant le status quo par le maintien dans la mesure du possible des méthodes et des pratiques
antérieures

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Éric TORT
LA CONTINGENCE DE LA POLITIQUE COMPTABLE DES SOCIÉTÉS COTÉES :
LE CAS DE LA TRANSITION AUX NORMES IFRS 193
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COMPTABILITÉ – CONTRÔLE – AUDIT / Numéro thématique – décembre 2007 (p. 171 à 194)
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Éric TORT
LA CONTINGENCE DE LA POLITIQUE COMPTABLE DES SOCIÉTÉS COTÉES :
194 LE CAS DE LA TRANSITION AUX NORMES IFRS

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mai, pp. 125-152 5. Voir aussi l’étude sur les pratiques comptables et
TORT E. (2005), « La transition aux normes IFRS des financières des sociétés cotées en France (Tort,
sociétés foncières : le cas des actifs immobiliers, 2006.c).
Revue sciences de gestion, n° 47, pp. 33-52.
6. La traduction française de Window dressing est
TORT E. (2006.a), Le reporting financier, éditions « habillage des comptes ».
Dunod / ECM, 2006.

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7. Selon les études d’impact des IFRS, la décompo-
TORT E. (2006.b) « A case study of earnings manage-
sition des instruments financiers hybrides (OCA,
ment practices », European financial and accoun-
par exemple) et les options de FTA lors de la tran-
ting journal, volume n° 1, n° 4, pp. 16-41.
sition ont généralement un effet positif sur les
TORT E. (2006.c), « Les pratiques comptables et
Document téléchargé depuis www.cairn.info - - - 41.143.228.37 - 09/03/2019 17h52. © Association Francophone de Comptabilité

capitaux propres. Lorsqu’ils existent, la comptabi-


financières des sociétés cotées : le cas français », lisation des engagements de retraite et le reclasse-
Revue Gestion, volume 31, n° 1, 2006, pp. 21-32. ment des actions propres (autocontrôle) ont à l’in-
TORT E. (2007), « Financial reporting and accounting verse une incidence négative.
policy of french listed companies : a review »,
8. Voir, notamment, les recommandations de l’AMF
Gestion 2000, n° 02 / 07, mars-avril.
en 2006 concernant par exemple l’information
sectorielle et la détermination des UGT.
Notes
9. d’où, un impact faible sur le résultat de transition
1. Sur ces aspects, cf. Ernst and Young (2006.a), et les résultats futurs.
pp. 5-8. 10. Dans certains secteurs d’activité, des règles de
2. On assiste également à une multiplication des réciprocité ont été mises en place de sorte que les
ouvrages et manuels consacrés aux IFRS à desti- critères normatifs de segmentation ne se tradui-
nation des professionnels (cf. par exemple, sent pas par une trop grande distorsion dans la
Deloitte, 2006 ; DFCG & Mazars ; 2005) comme diffusion de données sectorielles en fonction de la
des étudiants (cf. notamment, Escaffre et Tort, taille et du degré de diversification des entreprises.
2006). Ainsi, contrairement à une PME mono-activité,
3. Ces exemples sont indicatifs et non exhaustifs. Bien une grande entreprise fortement diversifiée peut à
d’autres études globales ou sectorielles ont été l’extrême n’avoir aucune obligation d’information
conduites sur le thème de la conversion aux normes sectorielle en l’absence de secteurs significatifs au
IFRS, comme par exemple, celles (non citées ici) de sens d’IAS 14, c’est-à-dire représentant plus de
Mazars ou encore de KPMG-Cartésis. 10 % du CA global.

COMPTABILITÉ – CONTRÔLE – AUDIT / Numéro thématique – décembre 2007 (p. 171 à 194)

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