Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
La notion de risque
en économie
ISBN 2-7071-3908-4
Le logo qui figure au dos de la couverture de ce livre mérite une explication. Son objet
est d’alerter le lecteur sur la menace que représente pour l’avenir de l’écrit, tout particu-
lièrement dans le domaine des sciences humaines et sociales, le développement massif
du photocopillage.
Le code de la propriété intellectuelle du 1er juillet 1992 interdit en effet expressément
la photocopie à usage collectif sans autorisation des ayants droit. Or, cette pratique s’est
généralisée dans les établissements d’enseignement supérieur, provoquant une baisse
brutale des achats de livres, au point que la possibilité même pour les auteurs de créer
des œuvres nouvelles et de les faire éditer correctement est aujourd’hui menacée.
Nous rappelons donc qu’en application des articles L. 122-10 à L. 122-12 du Code
de la propriété intellectuelle, toute reproduction à usage collectif par photocopie, inté-
gralement ou partiellement, du présent ouvrage est interdite sans autorisation du Centre
français d’exploitation du droit de copie (CFC, 20, rue des Grands-Augustins, 75006
Paris). Toute autre forme de reproduction, intégrale ou partielle, est également interdite
sans autorisation de l’éditeur.
S i vous désirez être tenu régulièrement informé de nos parutions, il vous suffit
d’envoyer vos nom et adresse aux Éditions La Découverte, 9 bis, rue Abel-Hovelacque,
75013 Paris. Vous recevrez gratuitement notre bulletin trimestriel À la Découverte.
Vous pouvez également retrouver l’ensemble de notre catalogue et nous contacter sur
notre site www.editionsladecouverte.fr.
Actualisation
L’actualisation est un procédé de calcul par lequel on rapporte les sommes futures
à des valeurs présentes ou actuelles (d’où le nom). Pour comprendre l’actualisation,
on part souvent de l’opération inverse ou capitalisation, processus correspondant à
l’idée commune selon laquelle l’argent (déposé, par exemple, sur un livret de caisse
d’épargne), « fait des petits ».
100 i au 01/01/2006 placés à 2 % deviennent 100 × (1 + 2 %) = 100 × 1,02 =
102 i au 01/01/2007, puis 1,02 × 102 = 104 i 04 centimes au 01/01/2008,
1,02 × 104,04 = 106 i et 12,08 centimes au 01/01/2009, etc. Après n années, les
100 i seront devenus 1,02n × 100 i.
Réciproquement, on peut donc affirmer que 102 i au 01/01/2007 valent 100 i au
01/01/2006, tout comme 104,04 i au 01/01/2008, etc. Bref, une somme quelconque
à valoir n années après le 1er janvier doit être divisée par 1,02n pour être actualisée.
variable : si X = (xi, pi) i B[1,n] alors E(X) = p1x1 + p2x2 + p3x3 +… + pn-2xn-2 + pn-1xn-1
n
+ pnxn = S pixi. Dans le cas des probabilités continues, si X est définie par une densité
i=1
f(x) sur DX, alors l’espérance vaut E(X) = @xf(x)dx). Si l’on ne connaît pas la loi de la
DX
variable, on peut calculer une moyenne empirique, et c’est ce que l’on fait en général
pour se donner une idée des phénomènes aléatoires.
De nombreux indicateurs de dispersion existent, mais le plus courant est la variance,
qui représente la moyenne des carrés des écarts à la moyenne :
V(X) = p 1 (x 1 -E(X)) 2 + p 2 (x 2 -E(X)) 2 + … + p n - 1 (x n - 1 -E(X)) 2 + p n (x n -E(X)) 2 =
n
S p (x -E(X)) .
i=1
i i
2
On utilise le carré pour éviter que les écarts positifs et négatifs se compensent. Évidem-
ment, le carré donne un poids plus grand aux grandes déviations. Pour compter dans les
mêmes unités que la moyenne, on peut utiliser l’écart-type qui est la racine carrée de la
variance et que l’on représente généralement par la lettre grecque s.
On peut calculer bien d’autres paramètres (par exemple, les moments : voir
chapitre IV). Dans le cas des lois normales, l’espérance et la variance suffisent à carac-
tériser la distribution de ces courbes en forme de cloche. Mentionnons, par exemple,
la probabilité de s’éloigner de plus d’un écart-type de la moyenne : elle est d’environ
32 %. La probabilité de s’éloigner de plus de deux écarts-types de la moyenne est
inférieure à 5 %, ce qui signifie à l’inverse que l’on a plus de 95 % de chances d’être
à moins de deux écarts-types de cette moyenne. La probabilité de s’éloigner de moins
de trois écarts-types autour de la moyenne est supérieure à 997 pour 1 000, etc. Sur
le graphique 1, toutes les densités correspondent à des variables centrées (espérance
nulle). La courbe en ogive a un écart-type de 0,5, donc 95 % de la masse de proba-
bilité est comprise dans l’intervalle ]0 – 2 × 0,5 ; 0 + 2 × 0,5[, donc ]-1,1[, alors que
pour la courbe d’écart-type 2, il faut prendre l’intervalle ]-4,4[ pour trouver la même
masse de probabilité : la courbe est donc plus aplatie.
0,8
σ = 0,5
0,6
Densité
0,4
σ = 1,0
0,2
σ = 2,0
σ = 5,0
0
–6 –4 –2 0 2 4 6
Déviation
6 LA NOTION DE RISQUE EN ÉCONOMIE
On représente les actions dont l’issue est incertaine, et donc soumise à un risque,
par des variables aléatoires. Ainsi, la variable X = (xi, pi) i e[1,n] donne le paiement xi (qui
peut être négatif) avec la probabilité pi. La somme des probabilités vaut 1 de sorte que
tous les cas possibles sont décrits par leur paiement.
Si le jeu est répété « un grand nombre de fois », alors on sait en vertu de la « loi
des grands nombres » que les écarts à la moyenne vont se compenser. En moyenne,
le résultat sera proche de l’espérance qu’on écrit : n
p1x1 + p2x2 + p3x3 + … + pn-2xn-2 + pn-1xn-1 + pnxn = pixi = E(X).
i=1
S
L’espérance mathématique représente la valeur E(X) de la variable aléatoire X.
La notion de « grand nombre de fois » n’ayant pas grand sens pour les mathéma-
ticiens, on peut plutôt dire qu’il existe un nombre de fois (où le jeu est répété) tel que
l’écart à la moyenne est inférieur à une borne choisie (avec une probabilité choisie,
par exemple 99 %). Si on doit jouer moins que ce nombre de fois, alors on peut s’éloi-
gner sensiblement de l’espérance mathématique. Il faut tenir compte de ce risque.
En 1730, Daniel Bernoulli a proposé de modifier la valeur des paiements pour
tenir compte du risque. Les paiements sont transformés par une fonction dite fonction
d’utilité dont la courbure traduit la préférence ou l’aversion pour le risque du décideur.
Paiements
On évalue alors l’état du décideur par son espérance d’utilité (et non plus son espé-
rance mathématique). Quand on ajoute la variable à sa situation de départ, désignée
par une richesse W, l’espérance d’utilité du décideur est :
n
S p × U(x + W).
i=1
i i
(S )
n
EC(X) = U-1 pi × U(xi + W) – U(W) est l’équivalent certain de la variable X.
i=1
INTRODUCTION 7
La diffusion en Europe
combattants mercenaires. Ainsi Waley pour les enfants des marchands. Une
[1969, p. 44-47] évoque-t-il la déci- fois leur éducation terminée, ceux-ci
sion des consuls génois, en 1173, de voyagent dans l’adolescence puis se
« créer des chevaliers » pour éviter de sédentarisent [Melis, 1975, p. XIX].
payer les services de féodaux voisins. Pour preuve, toujours au XIV e siècle,
On est donc loin du cliché qui voudrait l’invention par les Génois de l’assu-
que les aristocrates ne se soucient que rance dite « à simple cédule », matrice
de leur honneur, quitte à se ruiner ou des contrats actuels, signifie que les
à perdre la vie. Si la noblesse française marchands n’accompagnent plus
a hérité de la cavalerie franque un systématiquement leur marchandise.
souverain mépris pour les affaires La croissance économique rapide des
d’argent, obsédée du seul prestige XIe-XIIIe siècles entraîne l’ascension des
symbolique que confèrent la victoire nouveaux riches qui suscite une
militaire et les dignités politiques, la certaine jalousie, l’évolution des mœurs
noblesse italienne est plus récente dans et de la place des arts provoque et
sa constitution, plus douteuse dans son révèle des tensions. Comme le fait
origine, mais aussi plus pragmatique observer Waley [1969, p. 54], « l’idée
dans son approche des questions que les nouvelles couches de la popu-
financières. Les chevaliers italiens sont lation étaient décadentes et indignes
donc aussi des marchands qui vivent de l’ancienne noblesse jouissait d’un
du louage de leurs armes. grand crédit ». Mais la littérature réunit
À partir du XIIIe siècle cependant, les encore ces deux classes sociales que
classes sociales semblent se distinguer l’analyse sépare. Celles-ci forment
plus clairement. D’un côté, comme à d’abord le public du roman courtois
Gênes, on ne crée plus massivement de venu de France et de Provence, bientôt
chevaliers après 1211, la caste aristo- supplanté par une littérature indigène
cratique devient dans l’ensemble (Dante, Boccace). On met en scène ces
moins perméable. De l’autre, la carrière oppositions sociales sur un mode plein
marchande s’est institutionnalisée : au de subtilité. D’un côté, on raille la
XIVe siècle, l’école « commerciale » (où décadence des mœurs, de l’autre on
l’on enseigne le calcul arithmétique à exalte la valeur des chevaliers qui
l’aide de l’abaque) s’est imposée risquent leur vie au combat et en
comme une sorte de « second cycle » amour.
Espérance mathématique
Primes d’assurance
Assurance-vie et séries
Table de mortalité
Une table de mortalité retrace la chronique des décès dans une population donnée. En
complément, on peut mentionner le nombre de survivants dans la population à inter-
valle régulier, on obtient alors une table de survie. On peut donner l’exemple de la
table de Petty [1662] dite « table de Graunt ».
0 0 100
6 36 64
16 24 40
26 15 25
36 9 16
46 6 10
56 4 6
66 3 3
76 2 1
80 1 0
Du risque-espérance au risque-dispersion
n
× 1 .
(1 + r)t
Où r représente le taux d’intérêt courant.
Dans le cas d’une rente de veuvage, si l’indice f désigne les valeurs de la table de
survie de la femme et l’indice h celles de la table de survie du mari, on a :
Nh – nh Nf – nf
V= SS
t=1
nh – Snh + t
Snh
S SS
i=1
nf + i
nf
× 1 .
(1 + r)i
(la première fraction décrit la probabilité que le mari soit mort, et la seconde celle que
l’épouse soit encore en vie).
Métaphores du risque
La décision économique
La décision statistique
La « tradition française »
les revenus que l’on a, quelle qu’en soit la source » [Say, 1821,
p. 441] ; pour que la notion d’entrepreneur-risqueur pur puisse
apparaître, il fallait que la capacité d’entreprendre fût effective-
ment découplée de la propriété du capital.
Un faux classique
Clark affirme que « les risques des affaires sont supportés à leur
valeur actuarielle subjective » [Clark, 1892, p. 42]. Si cette formule
est un peu obscure, elle signifie simplement que la prime de rende-
ment liée à l’assomption des risques d’entreprise est calculée
suivant le principe de Bernoulli. Clark envisage aussi le cas des
risques des affaires, qu’il considère, comme les classiques, comme
supportés par les capitalistes : « Il va sans dire que les risques de
l’entreprise retombent sur le capitaliste. L’entrepreneur, comme tel,
a les mains vides. Un homme qui n’a rien à perdre ne peut pas
supporter un risque » [Clark, 1892, p. 46].
La nouveauté n’est pas dans l’accent mis sur la « question
sociale », mais dans la nature précise de la question à laquelle
l’auteur entend répondre :
« Le bien-être des classes laborieuses dépend du montant
qu’elles obtiennent ; mais leur attitude envers les autres classes
— et, en conséquence, la stabilité de l’ordre social — dépend prin-
cipalement de l’adéquation de ce montant, quel qu’il soit, avec
ce qu’elles ont produit. […] La société est accusée d’“exploiter le
travail”. “Les travailleurs, dit-on, sont régulièrement volés de ce
qu’ils produisent. Tout ceci se passe sous couvert de la loi, et via
le fonctionnement naturel de la concurrence.” Si ce chef d’accu-
sation était justifié, tout honnête homme devrait devenir socia-
liste ; et son ardeur à transformer le système industriel mesurerait
et exprimerait alors son sens de la justice » [Clark, 1899, p. 4].
Cette citation tirée de son ouvrage sur la répartition de la richesse
fixe dès les premières pages l’enjeu de la théorie : décider si les
thèses des socialistes marxistes sont justifiées ou non. La réponse
de Clark ne laisse évidemment aucun doute : la libre concurrence
conduit à une juste répartition (l’expression « justice sociale »
date de la fin des années 1910). On mesure donc la différence
avec le point de vue des auteurs anglais : les économistes clas-
siques étaient conscients de l’existence de classes sociales et de
l’antagonisme de leurs intérêts (en dehors des phases de
34 LA NOTION DE RISQUE EN ÉCONOMIE
Au risque de l’incertitude
Et après ?
années 1930 est perceptible. Le risque n’est plus le fait d’une caté-
gorie d’individus, ni un phénomène marginal (au sens où il
n’expliquerait que des différences de faible ampleur avec un
monde certain) : c’est un trait constitutif de toute la réalité écono-
mique. Ceci traduit évidemment une certaine prise de conscience
— on a suffisamment dit que le XXe siècle montrait à tout point de
vue une prolifération du mot lui-même — mais aussi l’abandon
des questionnements sur la répartition sociale.
Cette fois, le modèle de l’économie dessiné par les margina-
listes s’accomplit. Il n’existe plus que des individus, et ce sont
leurs revenus individuels que le modèle s’applique à déterminer.
De plus, la rémunération de chaque intrant est clairement établie.
Mais si l’on considère, comme les économistes du début du siècle,
l’assomption du risque comme un intrant, on se heurte à un
problème particulier : les probabilités des différents états de la
nature ne sont connues de personne. Chaque agent n’a donc
qu’une perception subjective du risque, non pas seulement parce
qu’il possède une fonction d’utilité particulière mais parce que
ses probabilités personnelles lui sont propres. L’interprétation du
modèle de Debreu peut se révéler conforme à une certaine lecture
de Knight : le risque en tant que tel peut être rémunéré, mais la
relation entre cette rémunération et l’incertitude constitue un fait
inexpliqué. Ainsi le risque conserve un statut particulièrement
insatisfaisant dans une optique de répartition parce qu’il n’existe
pas d’étalon de mesure incontestable comme c’est le cas pour les
quantités de biens ou de temps. Enfin, grâce au système complet
de marché, les agents peuvent s’assurer en transférant des revenus
d’un état du monde à l’autre : c’est le système complet de marché
qui permet de gérer sans coût le risque, c’est-à-dire sans que la
création d’institutions adaptées soit nécessaire.
— le risque de change ;
Typologie des risques financiers — le risque de taux (d’intérêt) ;
— les autres risques de marché (en
Les risques liés à l’activité bancaire ont particulier sur les actions).
fait l’objet d’une description et d’une 3) Le risque opérationnel peut
classification systématique dans un conduire à des « pertes directes ou
rapport du Comité de Bâle [1997]. Ce indirectes résultant d’une inadéquation
texte distingue (p. 20-22) trois types ou d’une défaillance attribuable à des
de risques. procédures, des agents, des systèmes
1) Le risque de crédit concerne le internes, ou à des événements exté-
non-paiement à temps par un emprun- rieurs » [Comité de Bâle, 2001]. Il
teur des intérêts ou du principal ; en résulte essentiellement du défaut de
général, risque de défaut, risque de contrôle interne aux firmes ou d’erre-
contrepartie et risque de signature sont ments dans la gouvernance, à quoi on
synonymes de risque de crédit. peut ajouter :
Le risque pays est pour sa part « lié — le risque de liquidité qui provient
au contexte économique, social et du manque à gagner qui résulte de la
politique du pays de l’emprunteur », vente précipitée d’actifs ou de la sous-
un bon exemple étant fourni par les cription de crédits coûteux pour
emprunts russes dont le rembourse- honorer un paiement (par exemple,
ment n’a pas été honoré après la révo- pertes de Vivendi-Universal quand elle
lution de 1917. Le risque de transfert revendit précipitamment des actifs au
est un cas particulier du risque pays, printemps 2002) ;
qui couvre l’impossibilité pour un — les risques légaux liés à la négo-
emprunteur d’avoir accès à la monnaie ciation de produits nouveaux encore
étrangère dans laquelle il s’est endetté. peu ou pas réglementés, ou à l’évolu-
2) Le risque de marché est un effet tion du droit, qui peut être rétroactif
sur le bilan des variations de cours des en matière fiscale ;
titres ou actifs détenus. Les banques — les risques de réputation, qui sont
qui opèrent en tant que teneurs de particulièrement dommageables aux
marché sont particulièrement exposées banques car ce sont des organismes de
en cas de variations brutales (krachs). crédit, lequel repose évidemment sur la
On distingue, suivant les instruments : confiance.
Y
v
iv
iii
6
ii
5
4 i
3
2
1
0 X
s( ;rp)
E ( ;rp) = rf + (E ( ;rm) – rf). .
s( ;rm)
r,
rendement
σ , risque
Titres individuels Frontière efficiente (partie
dominante de l'hyperbole)
Courbe d'indifférence Partie dominée
du décideur de l'hyperbole
Graphique 5. Le CAPM
r,
rendement Portefeuille de marché
Taux sans
risque
σ , risque
Droite de marché
Titres individuels Frontière efficiente des capitaux
Pour raisonner non plus sur des variables aléatoires mais sur des
processus, il faut des outils mathématiques bien plus complexes.
À la fin du XIXe siècle, Louis Bachelier a produit une innovation
qui permet de représenter les fluctuations de la rente à 3 % (voir
54 LA NOTION DE RISQUE EN ÉCONOMIE
ce sujet consiste à dire qu’il trace une courbe entre les points qui
représentent les transactions effectives (dans un plan où le temps
est en abscisses et les cours sont en ordonnées). Mais à quoi bon ?
La modélisation des cours permet d’envisager l’évaluation de
produits dérivés (ventes à terme, options). Il faut savoir qu’à
l’époque, la place parisienne est la première place mondiale pour
les produits de taux, c’est d’ailleurs pourquoi les emprunts russes
ont été placés sur ce marché obligataire. Depuis l’émission en
1825 de l’emprunt finançant le milliard des émigrés, Paris est
devenu le centre de l’émission des titres de rente ou obligations
perpétuelles. Celles-ci permettent à leurs détenteurs de jouir de
56 LA NOTION DE RISQUE EN ÉCONOMIE
( ) ( )
2 2
s. F
ln (xs ) + ( r + s2 ) t – rt
– x. e . F
ln (xs ) + ( r + s2 ) t .
s Mt s Mt
On reprend les notations utilisées pour la formule de Bachelier,
en ajoutant r, le taux d’intérêt sans risque. La nouveauté vient
surtout de ce que la détermination de la volatilité est un véri-
table problème : celle-ci se définit comme l’écart-type annuel des
rentabilités calculées sur la durée de vie de l’option quand celles-ci
sont composées de manière continue… De telles données n’exis-
tent évidemment pas, puisque la vie de l’option est future. Il faut
recourir au passé, qui prévoit mal l’avenir, comme on le sait. Ou
alors, on peut « inverser » la formule de Black et Scholes pour
calculer d’après le prix des options effectivement vendues, la vola-
tilité dans ce cas dite « implicite » [voir par exemple Hull, 2004,
chapitre 12]. Ce faisant, on considère que les prix des options
observés sur le marché reflètent une application correcte de la
formule. Ceci pose évidemment le problème du statut épistémo-
logique de la théorie.
L’article de Black et Scholes est remarquable pour deux raisons.
D’une part, il illustre le rôle de la finance de marché : évaluer les
produits financiers. Au moment où les instruments de couver-
ture sur taux vont être amenés à se développer avec la destruc-
tion du SMI, il paraît nécessaire de pouvoir déterminer le prix à
faire payer aux acheteurs d’options sur devises. D’autre part, la
méthode du portefeuille répliquant permet d’évaluer d’autres
58 LA NOTION DE RISQUE EN ÉCONOMIE
L’oubli du risque
Épistémologie
L’évaluation des perspectives aléatoires par une espérance d’utilité a déjà été
présentée en introduction (encadré « La représentation du risque dans la théorie
économique : choix individuels entre variables »). On précise ici le sens de l’aversion
ou du goût pour le risque.
Les comportements d’achat d’assurance sont représentatifs de l’aversion pour le
risque : Bernoulli les représentait déjà par une fonction d’utilité concave (la fonction
logarithme), synonyme dans la théorie moderne de cette aversion. Cette aversion se
caractérise par la disposition des agents à payer pour se débarrasser d’un risque. La
prime d’assurance est supérieure à l’espérance du sinistre, car il faut prévoir les frais
de fonctionnement (et le profit) de la compagnie d’assurances : c’est le rôle du char-
gement, comme on l’a vu au chapitre II. Graphiquement, l’aversion pour le risque se
traduit par le fait que l’espérance d’utilité est inférieure à l’utilité de l’espérance (que
procurerait une assurance sans chargement).
L’exemple représenté par le graphique 6 illustre le cas d’une assurance-habita-
tion : en cas de sinistre, la perte d’utilité est très grande (la probabilité de sinistre est
exagérée pour rendre la disposition à payer plus visible).
Utilité Utilité
de l'espérance
Coût du rique =
disposition à payer
une assurance
(exprimée en
termes d'utilité)
Situation Richesse
Espérance d'utilité Situation
actuelle
après
un sinistre Espérance de richesse
compte tenu du risque
de sinistre
Le goût pour le risque est représenté par une fonction d’utilité convexe. Il s’illustre
par la participation aux jeux de hasard : du fait que les loteries ont des coûts de fonc-
tionnement (parmi lesquels le prélèvement fiscal n’est en général pas négligeable),
l’espérance de gain d’un billet est en général très inférieure au coût du billet de loterie.
Ici encore, on exagère la probabilité de gain, afin que l’espérance se trouve dans la
partie où la distance entre utilité de l’espérance et espérance d’utilité est maximale.
L’écart désigne encore le consentement à payer le billet de loterie.
De manière générale, on a :
valeur du risque = espérance d’utilité – utilité de l’espérance
ou formellement pour une variable aléatoire X = (xi, pi) i B[1,n]
n n
valeur du risque = Sp
i=1
i × U(xi + W)) – U(W + S p x ).
i=1
i i
Utilité
Espérance
d'utilité
Valeur du risque =
disposition à payer
le billet de loterie
(exprimés en
termes d'utilité)
Si l’aversion pour le risque (fonction d’utilité concave) se traduit par l’achat d’assu-
rance et que le goût du risque (fonction d’utilité convexe) se traduit par la partici-
pation aux jeux de hasard, il reste à rendre compte de la possibilité pour un individu
de faire les deux : s’assurer et jouer au Loto. Les auteurs des XVIIIe et XIXe siècles étaient
conscients de cette difficulté : les gens s’assurent et jouent pourtant, et il ne sert à rien
de leur dire que la théorie considère ces comportements comme incompatibles.
La « solution » de ce problème très théorique est donnée par Friedman et Savage
[1948] : la fonction d’utilité est concave puis convexe. La zone de concavité corres-
pond au comportement d’assurance : on ne veut pas perdre le niveau de vie que l’on
a acquis. La zone de convexité correspond à la possibilité pour un agent économique
de changer de classe sociale, rêve qu’il caresse en achetant un billet de loterie.
G
F
C
D
I* I I* I*
Revenu (I)
Situation A Situation C
Situation B Situation D
i=1
S y (p ) × U(o ) où y (•) est la fonction de déformation des
i i
{ Max @ e-rt.u(c(t)) dt
0
•
s.c. c(t) = f(k(t)) – hk(t) – k· (t) = 0
k(0) donné.
La contrainte sur la consommation exprime à la fois les possi-
bilités de production (fonction de production f), l’obsolescence
du capital qui se produit au rythme h, et la nécessité d’investir
•
(k·(t)). La solution recherchée ici est la trajectoire k(t) de capital
par tête sur l’horizon qui maximise la consommation par tête.
Charge ensuite aux gouvernants de mettre en pratique cette
trajectoire du stock de capital qui optimise la consommation dans
la société.
Aux États-Unis, Richard Bellman contribue au développement
du contrôle optimal et s’intéresse aux conditions suffisantes de
l’existence d’un optimum. En URSS, Lev Pontryagin travaille pour
sa part sur la commande optimale ; le principe du maximum qu’il
formule conduit à des conditions nécessaires d’optimalité.
La perspective de Massé est également éclairante : alors qu’il
est seulement directeur des investissements de l’une des
1 200 entreprises privées produisant de l’électricité en France,
Pierre Massé publie un article [1944], puis un ouvrage [1946] alors
que l’Assemblée nationale discute le projet de loi de nationalisa-
tion et de création d’Électricité de France. Si les témoins de
l’époque créditent déjà Massé de la découverte indépendante du
principe de Pontryagin [Dreze, 1964, p. 5 ; Boiteux, 1993, p. 95],
aucun ouvrage n’a étudié en détail la contribution de ce grand
ingénieur français à la programmation dynamique ou à
l’économie mathématique. Signalons simplement qu’il cherchait
à déterminer les règles d’exploitation optimales des usines
hydroélectriques dotées d’une retenue. Toute la difficulté de
l’exercice est que les précipitations et les besoins en électricité
sont décalés dans l’année, et que la retenue du barrage sert à
transférer les réserves d’eau vers le moment où on a le plus besoin
d’électricité. Par la suite, Massé va considérer un problème encore
plus complexe, en cherchant à intégrer la décision de
LES APPLICATIONS DE LA THÉORIE DE LA DÉCISION 77
par l’exemple d’un étudiant confronté Signalons que, s’il n’y avait que deux
à un QCM. S’il connaît son cours, choix possible au QCM, on obtiendrait
il répond correctement, mais si ce 2/3. Il semble donc qu’il faille
n’est pas le cas, il tire la réponse au augmenter le nombre de réponses
hasard parmi les quatre proposées à possibles au QCM pour mieux repérer
chaque fois. Il y a donc deux causes les étudiants qui n’ont pas travaillé.
possibles à une bonne réponse : Si, au contraire, l’étudiant n’avait
l’étudiant sait ; l’étudiant a de la appris qu’un quart de son cours avec
chance. Supposons que l’on sache que quatre questions, la probabilité serait
l’étudiant a révisé la moitié du 0,25 × 1/0,25 × 1 + 0,75 × 0,25 = 4/7.
programme. On se demande alors On voit donc que moins un étudiant
quelle est la probabilité pour qu’une a appris son cours, moins une bonne
réponse juste soit due à ses connais- réponse est indicative de son travail.
sances et non au hasard. Ce phénomène assez ennuyeux
Selon la règle de Bayes, cette proba- s’explique simplement par le fait que
bilité vaut (le symbole | signifie si l’étudiant ne sait rien, les bonnes
« sachant que ») : réponses ne peuvent être obtenues
probabilité (l’étudiant sait|réponse que par hasard.
juste) Il existe un usage dynamique de la
= probabilité (l’étudiant sait) × règle : on ne connaît pas p la propor-
probabilité (réponse juste|l’étudiant tion du programme effectivement
sait) apprise par l’étudiant. On commence
divisé par avec un p inconnu, et au fur et à
probabilité (l’étudiant sait) × proba- mesure que l’étudiant répond, p est
bilité (réponse juste|l’étudiant sait) + modifié par l’usage de la règle de
probabilité (l’étudiant ne sait pas) × Bayes. Autrement dit, chaque informa-
probabilité (réponse juste|l’étudiant ne tion nouvelle (réponse juste ou fausse)
sait pas) permet de se rapprocher de la valeur
soit 0,5 × 1/0,5 × 1 + 0,5 × 0,25 = recherchée (ici, la proportion du
0,5/0,625 = 4/5. programme connue de l’étudiant).
La macroéconomie
Un agent représenté par une fonction d’utilité U possède une richesse R. Il fait face
à un risque qui peut occasionner un sinistre d’un montant D avec une probabilité
p. Son espérance d’utilité est donc :
VNA = pU(R-D) + (1 – p) U(R).
Il peut également souscrire une prime d’assurance complète au taux P, ce qui
lui donnerait une satisfaction :
VA = U(R-P).
La prime maximale, Pmax, est telle que le consommateur est indifférent à
s’assurer :
U(R-Pmax) = pU(R-D) + (1 – p) U(R).
Elle est d’autant plus élevée que U est concave.
Un problème plus complexe consiste à déterminer le taux de couverture opti-
male en présence d’un chargement. Soit l, le taux de chargement, la prime
complète vaut P = (1 + l)pD. Soit q le taux de couverture choisi par l’assuré, alors
la prime vaut P(q) = q(1 + l)pD. L’espérance d’utilité de l’assuré est une fonction
de q, que l’on peut écrire :
V(q) = pU(R + (1 – q) D-D) + (1 – p) U(R-q (1 + l) pD).
Comme on cherche à maximer V, on écrit la condition de premier ordre :
V’(q*) = -D pU(R + (1-q*) D-D) – (1 + l) pD (1 – p) U(R-q*(1 + l) pD) = 0
qui nous donne un optimum intérieur. Si V’ (0) 9 0, on a q* = 0 et q* = 1 si V’
(1) 6 0.
On peut déduire le résultat suivant :
si U est linéaire (agent neutre au risque) et l 1 0, alors q* = 0,
si U concave et l = 0, q* = 1,
si U concave et l 1 0, q* ! 1.
De plus, on démontre que si U est strictement concave :
la couverture optimale q* est une fonction croissante de p et D,
la couverture optimale q* est une fonction décroissante de R si et seulement
u’’(x)
si est croissante,
u’(x)
u’’(x)
si -x est inférieure à 1 alors q* est une fonction décroissante de l.
u’(x)
La microéconomie de l’assurance
La réglementation prudentielle
peut se demander s’il n’y a pas une place pour des interrogations
économiques sur la finance comme pratique.
L’énigme elle-même
États-Unis 1889-2000
[Mehra et Prescott, 2003] 8,06 1,14 6,92
Royaume-Uni 1947-1999 (Siegel) 5,7 1,1 4,6
Japon 1970-1999 (Campbell) 4,7 1,4 3,3
Allemagne 1978-1997 (Campbell) 9,8 3,2 6,6
France 1973-1998 (Campbell) 9,0 2,7 6,3
94 LA NOTION DE RISQUE EN ÉCONOMIE
Un artefact statistique ?
États-Unis 1802-1862
[Siegel, in Mehra et Prescott, 2003] x x 0
États-Unis 1802-1889
(calculs de l’auteur) 5,7 5,3 0,4
États-Unis 1802-1934
(calculs de l’auteur) 6,0 4,4 1,6
États-Unis 1934-2000
[Mehra et Prescott, 2003] 8,76 – 0,17 8,93
La revanche de l’histoire
Tableau 4. La financiarisation*
Taux de financiarisation
du patrimoine 32,5 41,2 44,6 53,4
Part des actions dans
les actifs financiers 18,4 38 42,3 41,5
Part des actions dans
le patrimoine 6 15,7 18,9 22,2
actifs financiers
* Taux de financiarisation = , en %.
actifs financiers + actifs réels
Source : Aglietta [2001].
1. Cet effet de taille peut aussi jouer à la baisse. Quand, le 17 septembre 1998, Serge
Tchuruk annonce sans précaution que les profits d’Alcatel seront finalement infé-
rieurs aux attentes, les institutionnels vendent pour sanctionner cette nonchalance.
L’action perd 38,4 % dans la séance.
LA FINANCE COMME PRATIQUE : INSTITUTIONS 99
PER
* Le PER, dans la mesure où il ne tient compte que des bénéfices de l’année écoulée, est
un mauvais indicateur pour une entreprise en particulier. Si l’on admet que les erreurs
se compensent, il fournit une information intéressante sur un groupe (assez grand) de
valeurs, en particulier sur un compartiment ou un marché financier tout entier.
Source : BRI (BIS), rapport 2001, p. 103.
Ceci signifie que le capital est tout à la fois plus attractif en raison
d’un meilleur rendement, et, comme il est mieux servi, qu’il
dispose de plus de fonds à investir. Un raisonnement keynésien
simple nous indique que les encaisses oisives cherchant à
s’investir font monter les prix.
2. La simulation ici présentée repose sur les hypothèses suivantes : le taux sans risque
est de 2 % annuel, le dividende des actions représente au départ 4 % de leur valeur
et croît au taux annuel de 2 %. De 1972 à 1982 puis de 2000 à 2015, les cours des
LA FINANCE COMME PRATIQUE : INSTITUTIONS 101
100
72
75
78
81
84
87
90
93
96
99
02
05
08
11
14
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
20
20
20
20
20
Rappelons que sur un graphique semi-logarithmique, la pente
correspond au taux de croissance. Les cours des actions crois-
sent donc à un même rythme régulier avant et après une phase
de hausse transitoire. Les rendements et prime de risque a poste-
riori connaissent également cette phase de hausse (notez que les
valeurs sont similaires à celles qu’on a observé ces vingt ou trente
dernières années). Après la hausse, on remarque que rendement et
prime de risque ont baissé à cause de la hausse des cours.
À ce point, il convient de noter en passant la similitude
formelle entre les marchés financiers et les pyramides ou chaînes
d’argent. Bien que ces dernières soient formellement interdites, et
qu’à l’inverse les marchés financiers soient autorisés et régulés, il
existe un trait commun : les revenus des uns viennent des paie-
ments des autres. Plus précisément, les paiements de nouveaux
entrants financent les gains des premiers arrivés. Tant que grossit
le nombre de ces entrants, ou tant que des fonds nouveaux sont
apportés au marché, à la pyramide ou à la chaîne, le système fonc-
tionne à merveille. Mais il n’est pas possible de fournir des
revenus croissant plus vite que le produit national à l’ensemble de
la population. L’énigme de la prime de risque a ceci de remar-
quable qu’elle nous fait percevoir le risque systémique. Entre 1802
actions croissent au rythme annuel de 2 %. Entre 1982 et 2000, ces mêmes cours
croissent au rythme annuel de 10 %. Le résultat de ce phénomène de hausse est un
accroissement transitoire du rendement et de la prime de risque a posteriori, suivi
d’une baisse des mêmes (quand la hausse des cours s’arrête). Le phénomène essentiel
est qu’à long terme, cours des actions et dividendes doivent croître au même rythme.
Sauf si les actions ne représentent qu’une faible valeur du produit national, ce
rythme doit être le taux de croissance du même produit national en volume.
102 L A NOTION DE RISQUE EN ÉCONOMIE
%
12
10
0
72
75
78
81
84
87
90
93
96
99
02
05
08
11
14
19
19
19
19
19
19
19
19
19
19
20
20
20
20
20
Légende : Rendement -- -- -- -- -- -- -- -- - Prime de risque
Conclusion
Conclusion
J.M. Keynes, vol. VIII, Londres, LAPLACE P.-S. [1781], « Mémoire sur
Macmillan. les probabilités », Mémoires de
— [1936], Théorie générale de l’Académie royale des sciences
l’intérêt, de l’emploi et de la (pour l’année 1778), p. 227-232 ;
monnaie, Paris, Payot, 1989. rééd. in LAPLACE P.-S. [1878-
— [1937], « The general theory of 1912], vol. IX, p. 383-485.
employment », Quarterly Journal — [1786], « Sur les naissances, les
of Economics, rééd. in The mariages et les morts à Paris
Collected Writings of J.M. Keynes, depuis 1771 jusqu’en 1784, et
vol. VIII, Londres, Macmillan, dans toute l’étendue de la France
p. 109-123. pendant les années 1781 et
KINDLEBERGER C.P. [1967], « French 1782 », Mémoires de l’Académie
planning », in M ILLIKAN M.F. royale des sciences (pour l’année
(dir.), National Economic Plan- 1783), p. 693-702 ; rééd. in
ning, New York, NBER/Columbia L A P L A C E P.-S. [1878-1912],
University Press. vol. IX, p. 35-46.
KNIGHT F.H. [1921], Risk, Uncer- L EBARON F. [2000], La Croyance
tainty and Profit, Boston/New économique. Les économistes entre
York, A.M. Kelley, 1964.
science et politique, Paris, Le Seuil.
K OCHERLAKOTA N.R. [1996], « The
— [2002], « Le “Nobel” d’écono-
equity premium : it’s still a
mie : une politique », Actes de la
puzzle », Journal of Economic Lite-
recherche en sciences sociales,
rature, vol. XXXIV, nº 1,
nº 141-142, mars, p. 62-66.
p. 42-71.
LE BRAS H. [2000], Naissance de la
K OLMOGOROV A.N. [1931], « U̇ber
mortalité. L’origine politique de la
die analytischen Methoden
statistique et de la démographie,
in der Wahrscheinlichkeitsrech-
Paris, Gallimard/Le Seuil.
nung », Mathematische Annalen,
L EFORT S. et P RADIER P.-C. [1999],
vol. CLXXXXIV, nº 3, p. 415-
458. « Toute petite histoire des
KYDLAND F. et PRESCOTT E.C. [1982], produits financiers », Cahiers de
« Time to build and aggregate la MSE, voir http://picha.univ-
fluctuations », Econometrica, paris1.fr.
nº 50, p. 1345-1371. L UCAS R.E. [1972], « Expectations
L ACOUE -L ABARTHE D. [2005], « Les and the neutrality of money »,
paniques bancaires inefficientes Journal of Economic Theory,
et la politique d’indulgence de vol. IV, p. 103-124.
l’État : une analyse exploratoire — [1978], « Asset prices in an
de la crise française des années exchange economy », Econome-
1930 », colloque du GDR, Stras- trica, nº 46, p. 1429-1445.
bourg, 16-17 juin. LUHMANN N. [1990], Soziologie des
LANDES D. [1975], L’Europe techni- Risikos, Berlin, de Gruyter ; éd.
cienne ou le Prométhée libéré. Révo- angl. Risk : a Sociological Theory,
lution technique et libre essor New York, de Gruyter.
industriel en Europe occidentale de LUTHY H. [1961], La Banque protes-
1750 à nos jours, Paris, tante en France, Paris, SEVPEN,
Gallimard. rééd. partielle in MARGAIRAZ M.,
114 L A NOTION DE RISQUE EN ÉCONOMIE
Introduction 3
_ Encadré : Quelques rappels utiles, 4
_ Encadré : La représentation du risque dans la théorie économique :
choix individuel entre variables, 6
I Histoire du risque
Fables et mythes du risque 8
La thèse moderniste : une légende bourgeoise, 8
Le roman nautique d’une étymologie obscure, 9
Autres sources, autre thèse 10
L’Italie comme centre de diffusion, 10
Dans l’Italie du XIIIe siècle, 11
La diffusion en Europe 12
_ Encadré : Le lien entre activités commerciale
et militaire commerciale dans l’Italie médiévale, 12
II Le risque probabilisé
Du problème des partis à l’espérance mathématique 16
_ Encadré : Espérance mathématique, 18
Des assurances maritimes aux assurances sur la vie 19
Des assurances sans mathématiques, 19
_ Encadré : Primes d’assurance, 20
Assurance-vie et séries, 20
_ Encadré : Table de mortalité, 21
Du risque-espérance au risque-dispersion, 21
_ Encadré : Évaluation des rentes, 22
_ Encadré : L’histoire des tables de mortalité, 23
Métaphores du risque 24
La décision économique, 24
_ Encadré : Problème ou paradoxe de Pétersbourg, 25
La décision statistique, 26
120 L A NOTION DE RISQUE EN ÉCONOMIE
Conclusion 105