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O uv ra ge s de F .

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'

'

La Synthèse de t'or


A la Mimoire immortelle d'un

des plus grands et plus purs génies

de l'Humanlté

MAl!CEl.LIN BERTHELOT

ce modeste travail est respectueuse­

ment dé d i é .

J,'o,;!ea1·, [anoier Ff)Og.


'


'

'

,
F. J O L L J V E T C A ST E LO T
ALC HIM IQU E DB FRA NCE
l'IlÉ SID RN T Dll LA SOC illT IÎ:

8C! ENC E ET DE I.A l ' E N S l C E ,,.


HO RIZ ON S DR LA
lilllE-CTBUR DES • NO UV EA UX

" '
ese

L ' Ll n i t é et la Transmutation

de la Matière

u 'La Matière est une ;

rm»;
11 Elle vit, elle évolue el se lransfo

simples. ,,
a 11 n'y a pas de corps

'

PARIS

'

DA RA GO N, L1nnAJRE-Eo11·Eu1i
H.

96 -9 8, rue Bl an ch e


'

La Synthèse de ]'Or

J...'UNITE ET LA 'l'RANSl\llJ'l'A TION

DE LA MA'fIERE

I,'ORIGINE ET LA DESCENDAN<JE D F. S ESPÈCES CHIMJQUJ·:�

L' Alchimie comprenait et comprend - la Chrysopée

ou l'art de faire de !'Or, l'Argyropée ou l ' a rt de faire <le

I'Argent, la fabrication de tous les métaux, la synthèse dr­

tous les élérnents chimiques, la fixation du mercure, la pa­

n ac é e mettant à J 'abri des maladies (ces deux derniers pro­

blèmes étaient surtout J 'objet des recherches anciennes) ;

enfin elle identifiait les adeptes avec l'âme du monde cl

l'esprit universel, leur procurant ainsi le bonheur : cela

c'était et ce reste le côté philosophique et même un pc11

mystique de I' Alchimie ; cela constitue le Grand-Œuvre de

l 'Ame, de la Pensée, parallèle au Grand-Œuvrc de la

Matière, en raison du MONISME hermétique.

Les Origines de l 'Alchimie remontent à la plus haute

antiquité. Nous ne saurions indiquer aucune date précise

à sa naissance, ni suivre pas à pas son évolution.

Elle se perd , comme tout ce qui touche au Savoir et au

Hêve humain, dans la nuit des Temps et des Mythes.

La Philosophie hermétique se retrouve dans· les vieux

livres d'Hermès Trismégiste, dans les écrits à la Icis l é g c n -


- '...
I -

daircs et scientifiques des n1ages de l'Egypte, de la Chal­

,léc, de la Babylonie, de l'Inde, de la Perse, de l'Assyrie,


'

de la Gaule, de la Grèce et de l'Italie.

Les textes alchimiques forment un monument où la

·l\,{�gio cl l' Astrologie s'allient étroitement à des Iormules

p l u s ou rnoins positives de Chimie et de Physique.

T,' Alchimie était une philosophie religieuse de la Science

<l ' u u t r c l o i s . Elle est aujourd'hui une philosophie monis­

tique et synthétique de la Science contemporaine.

li faut se reporter aux ouvrages de notre grand et re­



�rcLlé savant Marcollin Berthelot pour retrouver les sour­

ces historiques de l' Alchimie. Ses beaux livres : Les Ori­

fl ines de l' Alchimie ; Collection des Alchimistes grecs ;

l ntroduciion à la Chimie du Moyen-Age ; la Chimie du

,1'/oyen-Age, renferment les documents les plus complets et

les plus minutieusement analysés sur celle branche des

connaissances humaines.

Selon Berthelot, I' Alchimie se rattache à la fois aux pro­

cédés industriels des anciens Egyptiens, aux théories spé­

culatives des philosophes grecs et aux rêveries mystiques

<les Alexandrins et des gnostiques.

De là le mélange de science positive, de magie, de mys­

ticisme, de philosophie profonde et subtile.

L' Alchimie provient évidemment, les manuscrits et les

textes lo prouvent, de l'Egypte, de la Babylonie et do la

Grèce.

Les sources de I ' Alchimie, sources historiques, se re­

trouvent dans les documents écrits par les premiers alchi­

mistes, tels que le Papyrus de Leyde et les manuscrits grecs,

très nombreux, des bibliothèques. Ils montrent la filiation

ininterrompue de l' Alchimie depuis lo 11° siècle de notre


- è re ,

L'Aichimie était secrète ; on l'enseignait dans les tem­

ples do l'Egypte, où les prêtres la révélaient aux Initiés avec

les mystères .

- 3 -

Elle fui sévèrement proscrite, en même te1nps ciuc les

autree sciences occultes, à Rome, puis en Europe durant le



lvloyen-Age. On brûlait les· alchimistes et leurs livres.

L' Alchimie était entrée en Occident dès le 11" siècle, !Jar

J c s gnos\iques.

Elle y refleurit au x11• siècle, par l'intermédiaire des

Arabes qui l'avaient reçue des Alexandrins dépositaires des

.itlées égyptiennes, indoues, persanes et grecques.

1\ la suite donc d ' H e rm è s , de Zozime le Pa11011olitain,

.il'J<:usèhe, de Synésius, d'Olympiodore, de Stéphanus,

11,,11s trouvons les noms arabes d' Avicenne, de Géber, de •

Ilhazès et de Morion, puis ceux occidentaux d ' Artephius,

-d ' •Albert-le-Grand, d' Arnauld de Villeneuve, de Flarncl,

.du Trévisan, de Roger Bacon, de Raymond Lulle, de Denys

Zachaire, de Basile Valentin, de Paracelse, du Philalèthc,

<lu Cosmopolite, et de beaucoup d'autres de moindre iru­

portance.

Tous ces alchimistes, outre qu'ils scrutaient les corn­

posés innombrables de la Matière, recherchaient la solution

de ce problème capital de l' Alchimie : fabriquer une pou­

dre de projection : la Pierre Philosophale, d'origine 111i11é­

rale, vrai ferment métallique, grâce auquel on pourrait

opérer la transmutation e11 argent et en or des métaux vils

ou imparfaite.

De plus, ils étudiaient la genèse des corps et des m é t a u x .

Ils affirmaient parvenir à l ' u n e et à l'autre réalisation de ces


, .

-e111gmes.

Cette recette, léguée d ' â g e en âge, dans l'ombre des labo­

ratoires d'initiés, se transmit, plus ou moins intégralement

jusqu'à nos jours par les adeptes et les sociétés d'alchimis- .

les.

J,' ,<\.!chimie contemporaine se propose d'examiner rigou­

reusement les for111ules traditionnelles aux lumières de l:i

science positive, tout en poursuivant la recherche de la

fabrication des métaux et de l ' O r par d'auu-es voies possi­

L-l�s.


- ,?. -

L'Un it.é do la �falièr,i étant certa ine, le prob lème de la

�cnè se des méta ux apparaît donc logique.

l\fall1eureusement. la formule - ou les formules alchi -

miqu es tradi tionn elles , enve lopp ées de symboles et d'er­

reurs , oflrent encore des diffic ultés mult iples avant dêtre

clarif iées et nette ment expé rime ntées .

C'est à cc travail et à celui de la recherche de la genèse

rlcs élém ents chim iques dits « simp les » ainsi que de le111·

fi l i a ti o n , que se voue nt depu is treize ans la Société Alcl1 i­

miqu e de France et la revue Les Nouo eauz Hori zons de l11

Scien ce el de la Pensée (L' li perch imie -Ros a Alch emie a)


c111Î

dissè quen t et publ ient les écrits alchi miqu es a11-


étudi ent,

ciens et mod ernes les plus intér essan ts, Voici deux expé­

riences qui ont donn é des résul tats curieux.

E x P i: R t E.-:c1, 1'n,'l DITlO :!'INEL LE.

Repr ise \Jar la Société Alch imiq ue de France

Un métalloïde et 1111 métal, par exemple Soufre et �Jer­

cure, mod ifiés par des procédés spéciaux, chauffés en vase

clos pend ant très longt emps , dans un appareil spécial f!UÎ

n ' e s t autre fJUC I 'Atha nor des ancie ns, perfectionné, donn e

bout dun certa in temp s tin corps blanc prése ntan t des
au

caractères abso lume nt différents de ceux que prése nte­

n orma leme n t la comb i n aiso n h a b ituel le de ces corps.

Du mercure traité par ce corps b lanc a donné les réac­

t ion s carac t é ri st ique s de l'a rg en t .

Après cc p assa g e au blanc qui avait été précédé de l,t

le corps doit prendre la couleur rouge du


coule ur noire,

que l'atte s t e nt les alchimistes ancie n s. Ce corps


rubis ain s i

est la Pierre philosophale traditionnelle doit c:01i1-


rouge qui

rnun iquar a ux méta ux inférieurs les caractères de l'or.


-
''
'U' --
''

Cette expérience est extrêmement longue et extrême­



ment délicate ; elle est patiemment continuée par nous qui

espérons arriver au résultat définitif, que nous Iaissent pré­

voir les faits acquis jusqu'ici.

1'R,\NS!.fUTATION DJ<: I/ARGEN'l' P,-\R LE RADIU�I

L'expérience suivante fut eITcctuée au Laboratoire de la

Société Alchimique de France, à Douai, par l\Il\I. F . •Jolli­

vet Castelet et Jules Delassus : Au mois de novembre 19oï,

une lame cl'arge11t pur et une lame de cuivre pur, pesant

I gr. chacune, furent mises en contact avec tin tube dl'

verre contenant 1 milligramme de bromure de radium,


-
d'activité r.Soo.ooo, fourni par la Société des Produits

chimiques de Paris.

Les lames furent ainsi laissées jusqu'au mois davril

1908, soumises à l'action des ra)·ons � et. y émis par Je

tube de radium.

1\ cette époque la lame d'argent fut dissoute dans de

l'acide nitrique pur à . 'l 6 ° . Durant l'attaque, la solution prit.

une coloration bleue caractéristique du nitrate de cuivre,

<]tii ne persista que quelques instants .

Enfin l'on obtint. un résidu nitrique très minime, brun­

noir, qui résista aux attaques suivantes par l ' a c i d e azotique

bouillant, mais qu'il fut malheureusement impossible de

recueillir à fin danalvse .


Bien quincornplète et rudimentaire, cette curieuse expo-

rience vaut d'être relatée, car elle semble démontrer une

transmutation de 1 'arpent en or ou en un métal insoluble

dans I'acide nitrique (résidu 11itrique) et un transfert de

molécules de la lame de cuivre sur la lame d · argent (colo­

ration bleue initiale de la solution), ou une dégradation

J
-- 6 -

�l't1nc partie de l'argent en cuivre sous l'influence du ra­

dium.

Nous espérons parvenir prochainement à des résultats

plus précis, ces recherches sur la transmutation des mé-

1.>ux étant activement poursuivies dans le laboratoire de lr,.

S c c i é t é Alchimique de France.

Il est intéressant de rappeler que Ilamsay affirme de

son côté avoir obtenu la dégradation du cuivre en lithrum,


au moven de l'émanation du radium.


-
L' Alchimie est en bonne voie. L ' U n i t é de la Matièro et.

J'évolution des éléments chimiques sont aujourd'hui del!

îaits incontestables. '

. ..

L' Alchimie pratique prit naissance en Egypte par suite,

comme le dit Berthelot, des travaux auxquels les Egyp­

tiens se livraient sur les divers métaux et leurs alliages. Ils

essayaient en conséquence d'imiter les métaux nobles, et

aussi !es autres.

Les théories alchimiques reposaient sur la doctrine des

•:iuatre Eléments : Terre, Eau, Air, Feu, transmutables les

tins en les autres puisqu'ils sont les manifestations diverses

Q,J la matière première.

Cette matière première est identifiée avec le Mercure des

Philosophes. Elle constitue tous les corps de l'Univers.

Pour obtenir un corps déterminé, l'Or par exemple, il

faut prendre des corps analogues, proches, qui en diiîèrem

seulement par quelques qualités, et éliminer ce qui les par­

ticularise, de façon à les réduire à leur matière première :

Je mercure des philosophes.

Bref il faut dépouiller chaque métal de ses propriétés

particulières, individuelles, lo ramener à l'état de matière

première, qu'on teignait par le soufre et l'arsenic. Comme

la matière première pouvait s'extraire du mercure ordi­

nuire, de là vient que los alchimistes disaient que toua les

corps étaient formés de aouf re et de mercure.


- 7 -

La teinture d'o1· et d'argent ainsi formée de mercure tra­

vaillé, sublimé, et de soufre amalgamé, constituait la pierre

philosopluile ou poudre de projection, îerrnent métallique

puissant. capable de transformer en or le plomb et les mé­

taux imparfaits.

En somme, on voit combien cette conception générale de

la Matière se rapproche de celle que la Science moderne

reconnaît de plus en plus, à savoir : une substance identi­

que dont les diverses modifications représentent les diffé­

re11ts éléments ehimiaues,


-
De là à réaliser la synthèse de ces éléments et leur trans-

mutation par des opérations, des réactions, des dissociations,

qui dépouillent les corps de certaines propriétés indivi­

duelles pour leur en attribuer d'autres, il n ' y a q u ' u n pas.

La Matière, forme condensée de ! ' E n e r g i e , étant une, on

doit pouvoir ramener à cette unité les innombrables com­

posés moléculaires et atomiques chimiques, puis reconsti­

tuer telle ou telle condensation correspondant à tel ou tel

corps

On doit pouvoir arriver à rnodifier un corps X jusqu'à

I'amener à l'état d'un autre Y, l'argent par exemple jus­

qu'à lui communiquer les propriétés de l'or, le fer jusqu'à

lui octroyer les propritéés de l'argent, etc.

Les phénomènes d · allotropie des corps dits « simples »

sont déjà plus qu'une indication de la réalité de ce fait

(Voir pour les détails les cas d'allotropie rapportés dans

111on ouvrage La Science Alchimique, d'après les travaux de

Daniel Berthelot).

Avec ceux de I'jsomérie des corps complexes, ils prou­

vent cette transformation chimique d'un type primordial

ainsi que la variabilité des espèces chimiques. Citons les

p h é n o m è n e s d'allotropie de l'or, de l'argent, du nickel, du

soufre, du phosphore, du fer, lesquels se présentent sous

des états multiples, avec des propriétés diverses, et sont

pourtant formés de molécules engrenées, juxtaposées, i;t

d'atomes identiques.
- 8 -

La spectroscopie, clic, montre dans tout l'Univers sidé­

ral la m ê m e compositions physico-chimique, l'identité de la

l\latiè1·c et les condensations progressives des éléments.

La radio-activité de tous les corps, la dissociation, lei;

ions et les électrons, les effiuves,le radium.prouvent !'Ether,.

le cyclo m é ta l l i q u e , l'évolution de la Matière, sa translormn­

lion c11 Energie, ses changements incessants et par là la

Vie universelle.

Les synthèses m é ta l l i q u e s réalisées nous permettraient

de suivre et de fixer délinitivoment l'évolution de la Ma­

ti è r e , l'origine, et la descendance par filiation, de toiiles les

espèces c l i i rn i q u e « , comme Lamarck, Darwin et. Haeckel

l'ont fait po11r les espèces animales et végétales.

Toutes les espèces sont muables.

La loi de la Nature est partout la même ; la Sélection

naturelle s'effectue aussi bien parmi les atomes et les mo­

lécules que parmi les bêtes, les plantes et les hommes.

La Matière se transforme et se métamorphose. Les expé­

riences de Crookes, de Mendelecîl, de G. Le Bon, de

l,odge, de Lockyer, de Rœntgen, etc., sur la classification

périodique et la variabilité des é l é m e n t s chimiques ( 1 ), sur

(1) Cette c l a s s i fi c a t i o n repose sur l'intervention <le la loi

rythmique q u i 11:ronpc les familles d'éléments, lesquel lr-s gran·

des familles corrcspondc n t anx Espèces chimiqncs; les corps

second aires s o n t les ve r i é t è s . les genres, d è r i v é s des principaux

embra n r h e rn e n r s . Les cnrnctères acquis par les espèces c h i m i ­

q11es, par les genres. par les è. l é men t s d i v e r s , sont héréditaires



en raison de la mémoire de la \latière, des a t o m e s et des molé­

eules, Car la Mat ière se sou v i e n t et t r a n s m e t ses acquisitions.

L'Hylozorsme on vie de la Mn t i è r- e est indéniable et résulte •

d'ailleurs de I'Uuitè universelle.

Les �randes Espèces c h i m i q u e s manifestées par l a Série pro­

gressive des E l é m e n t s , s o n t : le Chlore, le Brome, l ' i o d e , l'OXJ'­

gène, le Soufre, le Sélénium, le Tellure, !'Azote, le Phosphore,



!'Arsenic,l'Antimoine, etc . . q u i engendrent les élém en ts v o i s i n s •

Les é l é m e n t s d e s c e n d a n t d ircctemen t les u ns des a u t r e s seront,

par exemple, le Fer, le Cobalt, le Nickel, le Cuivre, le Z i n c ,

l'Or, le Mercure, le Plomb, dont les poids atomiques sont voi-


61-08.
'

- 9 -

con dcns ative depuis I'hélium et l'hy dre­


'
leur progression

de I'Eth er,
�ène, sur les états radi ants .sub tils, de la Mat ière,

sur les ions , les élec tron s, les rayons X et autr es, prouvent

la lvlatière so diss ocie , parcourt un Cyc le, s'év ano uit


que

et sjdentifie avec !'En ergi e, qu'e lle n'es t· en


mêm e ensu ite

que de l' Ene rgie com pac iée à d i v r s degr és : ces di­
somme

degrés sont les états de la Mat ière, les inno mbr able s
vers 1

rédu ctib les les uns en les autres jus­


corps de l'Un iver s,

qu'à !'Eth er-F orce .

ea, etc . . .
Les trav aux de Tifiereau, d'Em men s, de Carey-L

sem blen t bien corroborer la réal ité de la synthèse des corps

n simp les » -- qui sont comp osés en vérité - des métaux,

-<l1.; la tran smu tatio n,

que con­
Sous l'act ion de diss olva nts, tels que l'aci de nitri

chaleur, les rayons solaires et élec triq ues, avec


cent ré, la

Tem ps, ce Iactcur 11égligé par la Chim ie classi­


l'aid e du

se dissocie, des Ierments métalliques se


que , la l\Iatière

hâtent l' évol utio n, le chan pem ent des mo­


manifestent qui ' '

lécules, la désagrégatio11 puis la recomposition atomique.

Cuiv re, l' Arg ent, suiv ent alor s lent eme nt les
Le Fer, le

con duis ent vers l' Or ou m ê rn o au-d essu s do


étapes qui les

DEL,\ L'OR. Cette s y n t h è s e du métal rutilant


l'or : PAR

qui donne aux hommes le vertige et la fièvr e : l ' Ü r , s e r a i tla

de cette vast e Méla phy sic1u e cosmique de


flreuve tangible

et de I ' U ni té sous l es aJ)parences innombrables


l'ide ntit é

de l'Ev olut ion, qui fut celle des Indo us, des
des formes,

de Plot in, d ' ..\vcrroës, de Spin oza, de Hég el,d e


Orientaux,

Sch ellin g, de Comte, de Schopenhauer et


Fich te, de

ition nels .
d'He rbert Spencer, et de tous les herm étist es trad

!'Es prit et le Corps, la Force


Le Subjectif et !'Ob jecti f,

Matière vivantes en rais on de l'Hy lozo ïs1n e, réun is dé­


et la

par la Pensée, s'un ifier aien t en l'Ete rnel , ea


fînitivcmer1t

1 'Ahso!t1 Yi vaut qt1e nous proc lam ons : Dieu .


- tO -

Ill

B1BLIOGRAPIIII, ,\LCIII!IIIQUE

La bibliographie alchimique est très riche. Mais dans

1 'encombrement des auteurs qui se répètent presque tous,

il est assez facile d'effectuer un choix permettant aux ama­

teurs ou aux chercheurs de posséder les meilleurs traités sur

la question.

Parmi les anciens , nous estimons que les plus intéres­

san ts sont les ouvrages suivants :

Geber : La Somme de Perfection ; Morien : Entretiens

du Roi Calid ; Ilogcr Bacon : le Al iroir d' A lcliimie ; Syné­

sius et Artephius : Livres de Svnésius et d' Artephiu« ;

Raymond Lulle : la Claviciile ; Albert le Grand : le Com­

posé des Composés et Traité des Métaux ; Arnauld de Vil­

leneuve : le Chemin du Chemin ; Fla1\el : le Désir Désiré;

Le Trévisan : Livre de la Philosophie tialurelle des M é t a u x ;

Zachaire : Opuscule de la Philosophie naturelle des Métaux;

Khunrath :A1n11liith. de I'Etern.elle Sapience ; Paracelse :

le Trésor des Trésors, etc. ; Basile Valentin : les Douze

Clefs de Philosophie ; Le Cosrnopolite : Traité du Soufre ;

P h i l a l è th e : l'Etürée eu Palais [ e rm é d11 Roy ; Pernety :

Fables ég)'plicnncs et grecques clévoilées ; Iiiciionnaire mJ'­

tho-herméiique.

Tous ces ouvrages, à part ceux de Perncty, de Philalèthc,

du Cosmopolite et. de Khunrath se trouvent réunis en latin

dans la Biblioilieca Chemiea de l\fanget ou le Theatrum

Chemicum ; en français dans la Bibliothèque des Philoso­

phes chimiques, 4 vol.

Parmi les modernes, nous citerons les volumes de Louis

Lucas : la Chimie nouvelle ; d 'Hoëler : Histoire de la Chi­

mie ; de .T.-B. Dumas : Leçons de Philosophie chimique ;

de Louis Figuier : l' Alchimie et les Alchi,nistes ; d'Eliphas

Lévi : la Clef des qrande 111J slèl'es ; Histoire 1


cle la Mc1gie ;

-- i f -

de Berthelot, déjà nommés ; d'Albert Poisson : Cinq traités


d',1lchimic (traduits en f r a n ç a i s ) ; Théories et Symboles des

Alchimistes; de Tiffereau : l'Or et la 'l'ransmuuüion. des !ri é­

taux ; de Stanislas de Guaita : la Clef cle la !if agie 11oire (u11

appendice très condensé y est consacré à la chrysopée) ; de­

Strindberg : Lntroduciion .) une chimie unitaire ; d'Emile

Delobel : Cours d' Alchimie Rationnelle ; de Ch. Gal der :

L ' O r con,posé métallique .

Force est de nous arrêter ici. Nous n'avons pu cependant

IJl1'esquisscr, plus qu'impnrlaitcment, le vase sujet de l ' Al­

chimie.

Uri volurne suffirait à peine à le traiter en entier.

La Science .Alchimique est. complexe ; elle mérite du

reste q u ' o n la scrute, la ressuscite, et qu'on en rattache la

phi losophie religieuse en même temps que naturaliste , po­

sitive en même temps que rationnellement id é ali ste, à la-.

S y nt hès e ma g ni fiqu e de notre époque.


'

IV

LA CflllVIIE sr SON AVENIR (r)

l
Le rôle de la Chimie dans l 'Ilu mani té et le Monde est.

immense ; l ' o n peut dire qu' clic est la science la p lus direc­

t emen t uti le aux b esoins de tous, la plus indispensa b le aux·

progrès de ! ' I ndust ri e ; et de plus, la Chimie n'en est pas

'
m oi n s , après l ' A stronomie , la science la plus m aj estueuse ,

la plus phil o so p hi q ue , scrutant la Nature en ses plue inti-

111cs réactions, e11 ses innombrables combinaissns mat h 6-­ j

mutiques.

(,) Le fonù de cette ètude fut corn posé en 1893.

1
'

- t2 -

Son présent appa raît déjà bien beau et bien vaste.

Son aven ir est illimité ! Des déco uvert es étonn aete s sont

à faire dans tous ses domaines : proc édés de îabricatiou des

1 iJOrp s, étude des variations moléculaires sous les influ ence s

• des forces unive rselle s, cond ensat ions alim entai res et dyna-

1nog éniqu cs, syntl1èse do mati ères tinct orial es, d'exp losifs

Iorrn idubl cs, ctc., cté . . .

Cc 11' est c1ue IJar la Chimie que nous obtiendrons dans


I

l'ave nir des corps industriels extrê mem ent purs et d'un e

(iiversité inouïe de propriétés, qui permettront l' emploi

intégral et parla it de tous les matériaux emp loyés par lin­

dustr ie ; il en résul tera une écono mie facile à concevoir,

une utilis ation et une capta tion de toute s les énerg ies ato­
'
1 miqu es, une simp licité d'act ion fécon de et mag nifiq ue.

La Chim ie donnera la clef de la transmutation des méta


ux

<tt permettra ainsi d'ob tenir les chan geme nts moléculaires

nécessaires pour transformer par exemple, l'arg ent en or,

le cuivre en arge rit, le zinc, le fer, les divers métaux et mé­

talloïde, les uns en les autre s, suivant un Cycle qui reste

encore à déco uvrir .

L'Un ité de la Matière est admi se aujo urd'h ui ; dès lors

aous pouv ons être assurés <le la possi bilité d'abo rd scien ti­

fique , puis indu strie lle, de la fabrication artifi cielle des m é ­

-taux . Nous aurons plus lard - nos petits-enfants le ver­

ront peut- être au train où marche la science - des usine s

d'or, d'arg ent, de métaux de toute sorte , qui s'élèv eron t

autou r de Paris et des gra11 des villes de la Terre, usines


qui

maté rialis eron t !'Ene rgie sous forme des corps nécessaires,

et la déma téria liser ont pour restituer à }'Eth er ses compo­

sants disso ciés jusq u'à l'Eta t infin itésim al !

Déjà . l ' o n fabrique les pierres précieuses : rubis , éme­

eaude, saph irs, diam ants. E11 faisant réagir au rottge du

fluorure de calcium sur de l'alu mine contenant des traces

de bichromate de potasse, Fremy obtint le rubis, et ses suc­

cesseurs ont encore perfectionné la méthode ; de nombreux


- i 3 -

chimistes fabriquent et vendent actuellement des pierres pré­

cieuses aussi belles que celles extraites du sol I


Or on ne voit pas en quoi il serait 11l11s utopique dimiter

les métaux, de les c r é e r l)ar synthèse rigoureuse.


C'est encore la Chimie l'Electro-Chimic, ces deux

science se confondant en une seule aujourd'hui - qui ré­

soudra le problème si important de la Lumière de l' Avenir,

étudié surtout par N. Tesla avec ses courants alternatifs à

très haute fréquence. Il produit ainsi I'illuminatiou de tubes

de gaz 011 d'air raréfié, sans conducteurs, en les plaçant

dans un champ électrique puissant, excité alternativement.

Il espère arriver de cette manière à produire un éclairage

puissant et commode des villes, les sources d'électricité étant

situées aux extrémités de la cité.

C'est la Chimie qui indiquera le gaz à employer, I'orien­

tation à donner aux molécules, car ce n'est qu'au n1oyen

des investigations chimiques que l'on découvre les affinités

des corps et leurs actions électriques ; l'l�lectricité n'est

qu'une orientation des éléments essentiels : ions et élec­

trons.

Les piles thermo-solaires, les recherches sur les gaz éclai­

rants, sur les rayons solaires à « mettre en bouteilles », sur

les moteurs à énergie calorifique, ressortissent du domaine

chimique.

C'est donc bien la Chimie qui trouvera la lumière prati­

que et rapide d e l ' Avenir, sans passer d'abord par les rayons

chauds et non éclairants,


La Physiologie repose \�gaiement sur la Chimie ; les

Ionctions orga11iques, les états du sang, la respiration, la

digestion, le sommeil, les phénomènee physiologiques quels

qu'ils soient, la Vie, la Mort, sont des actes chimiques.

Qu 'est-cf' que l'étude des poisons, des antidotes, des mé­

dicaments ?. . . un chapitre de Chimie !

Mais passons rapidement en revue les usages principaux

de la Chimie actuelle ; nous nous arrêterons ensuite à ses


- 14 -

Df,plic:1li011s îutures ; nous verrons ce qu'elle peut et doit

devenir.

'fous les remèdes en usage ne sont connus et obtenus

que li' a p r è s les lois chimiques ; en somme le pharmacien est

un chimiste, le docteur en rnédecine l'est sou ventes fois


aussi.

Jenner, découvrant la vaccine, fait ceuvre de chimiste

plus (jtte de naturaliste, Il e11 est de m ê m e de Pasteur trou­

vant le vaccin antirabique, de Ero,vn-Séquard et d 'Arson­

val expérimentant sur les affaiblis leur Iameuse liqueur ile

sucs animaux, testiculaires ou nerveux,

Les applications industrielles ducs à la Chimie abondent;

on peut aîlir111er qu'aucune industrie n'existe sans avoir re-


, .

cours a cette science.

C'est la teinture produisant des gammes admirables de

nuances délicates et artistiques artificielles, tirées <le la dis­

tillation du goudron de houille d'où proviennent également

les meilleurs parlums modernes.

C'est toute l'industrie de la fabrication en général des

matières colorantes, des tissus imprimés souvent très jolis.

Et quelle n'est pas l "influence sur le mo rai des hommes, de

cette harmonie merveillouso de teintes, de cette beauté de

raiette donnant à tous le goût tles objets distingt1és, flat­

teurs, seyants, solides, sains 11 porter comme vêlements, ou

à orner les demeures. C ' e s t l'industrie du tannage des pea11x

dont les progrès récents sont proportionnels à ceux de la

Chimie qui indique des procédés rapides.

C'est l ' i ndus t rie immense dès indispe nsabl e s Produits

Chimiquea, ut i lisé s en savonnerie , huilerie, br a s s er i e, ma l­

t erie, sucrerie, distillerie , parfumerie, en agriculture etc.

Ce so nt t outes les indu s t ries sp é ciales, universellement ré­

p andues et qui ne p euvent a b s olument pas se p a s s -'l r des se­

cou rs p erm a nents de la Cl1in1ie : papeteries, v er r e ri e s, fabri­

ques de ouets
j p eint s , de céramiques, de p roduits alim e n­

t aires, de toiles peintes, etc., etc . . .


- 1"
' ;) -

l'e xp loi tat ion de s mi ne s, sont


L' ext rac tio n de s métaux,
l'e m­
ég ale me nt le rés ult at des en sei gn em en ts de la Chirnic,

de l'a rg en t, du cuivre, de l'o r,


ploi qu e nous faisons du fer,

du zin c, du soufre, du ch arb on , des


du pla tin e, du mercure,

qui est la cau se de la civ ilis a­


mi né rau x divers - tout cela

du Progrès, qui co ns titu e no s outils,


tio n et du bie n-ê tre ,

er, no us le devons toujours à


nos ma ch ine s et les fait march

cette magique Fée : la Ch im ie.

rece! tes pour épu rer les eaux ma l­


Qui nous a fourni les

ins alu br es, détruire les ger­


sai nc s,d ési 11fe cle r les endroits

mes morbides ? La Chimie,

la Terre s'a ffa ibl it fat ale me nt


Les en gr ais , san s les qu els

rc, ont comme point de dé pa rt:


et de vie nt stérile, l'A gr ict 1ltu

superpl1osphates, sont des produits


la Ch im ie. Ph osp ha tes ,
­
im iqu es de sti né s à pr ése rve r 1 ' H u m a n i t é do la famine ter
ch

rib le.

temps de guer­
C ' e s t encore la Cl1imie qui intervient en

red ou tab les et d ' u n effet si


res ba rb are s, avec ses ex plo sif s

l o rs q u ' j l s a'a pp liq ue nt à


pu iss an t, ad mi rab les par contre

la dy na mi te, la pa nc las tit e,


l'in du str ie : la nit ro -gl yc éri ne ,

les poudres div ers es, ren de nt


la roburiste, les pic rat es,

d'i na pp réc iab les ser vic es.

la Ch im ie 11,� son t point à


Les us ag es don1estiques de

po ële s pe rfe cti on né s, les calorilères,


dé da ign er : ce sont les

du gaz et du pétrole, les filtres,


les pr océ dé s d 'ép ur ati on

raffinées et sai ne s, les produits


les co nn ais san ces cu lin air es
dig éré s, Ies par­
ali me nta ire s condensés ou artificiellement

la jolie pa ris ien ne - et des


fums, les fards tant aim és de

pr ov inc ial es aussi . . . .

dont no us parlions plus haut,


Dans 1 'ordre alime11taire
int
imie sont incalculables au po
les serv ice s rendus pa r la Ch
il
vue du ma intien de la san té, de l'h yg ièn e publiques ;
de

' à citer qu elq ue s exe mp les au milieu de milliers de


n'y a q u
de lait, de farines, de
laits : ce sont les an aly ses de beurre,

gazeuses, vinaigres ; les an a-


boissons : vin, bières, eaux
- 16 -

lyse· ù'l1uiles, <l'épices, de tous les comestibles ; le chi­

misto décèle les impuretés, les corps nuisibles introduits ;

saris I u i , en cette époque de falsification à outrance, nous ne

tarderions 1>as à avoir notre santé graven1ent compromise.

Les tableaux de maitres, les objets de valeur, sont con­

s e rv é s dans nos 11111sGes au 1no)·en uniquement de procédés

chimiques.

U 11c graude industrie encore à citer, et dont les travaux


u

Iont partie intégrante de la Chimie, est la Galvanoplastie, art



précieux permettant d'obtenir des bas-reliefs, des statues,

des objets recouverts d'une couche métallique d'or, d' ar­

gent , de cuivre.obtenue par les p assa g es lents de courants

électriques.

On v oi t par cc très court r é s u m é des a pp licatio n s ac t uelle s

de la Chimie, q ue cette science est absolument indis p ensa ­

ble à l' H umanit é ; ce n'est que par elle qu'on p oss è de et

manipule les produits u suels , que l'on civilise la terre, q u'on

l ' am ende et la fertilise , q u ' on la travaille pour en extraire

ses richesses.

Par la C himie , l ' o n transforme le monde physique puis­


1
c1ue l ' on agit intimement sur la Matière par des réactions et

des combinaisons ; conséquemment l'on transforme le

monde moral, car la physique et le moral réagissent l'un

sur l "autre,

Grâce à la (l h i m i c , l'on peut étudier, provoquer, varier,

diriger les combinaisons vitales humaines, animales et vé­

g é t ales , orienter les t i s su s, faire vibrer les cellules , scruter

le p roto p lasma , donc préparer la naissance d 'êt res perfec­

tionnés et en quelque sorte préadaplés, s él e c tion né s .

Cette sélection tend à une harmonisation des organes

avec le Mi lie u,s ous l'in fl u e nce des forces mises en je u ; ici

la Chimie s ' unit encore plus intimement à I'Electricité 'qui

oriente particulièrement atomes et molécules.

L'Electro-Chimie, nous ne saurions assez le répéter, ne

forme d'ailleurs q u'un e même science, basée sur l'affinité,


- .
.
' 7
-

l'amour, l'attraction entre elles des particules matérielles.

• Pas d'électricité sans manifestations chimiques ; pas de

phénomènes chimiques sans vibrations électriques, de même

qu'il n ' y a pas de pensée sans organe, de vie sans corps, ni

de corps sans vie ou sans pensée quelconque,

De même qu'un courant électrique orie11le (nous le cons­

tatons expérimentalement) les molécules d'un corps qu'il

traverse, dans lequel plutôt il est excité (car 011 excite, 011

provoque un courant, mais on ne le crée point), afin d')'

constituer le magnétisme atomique el pa1· là même géné­

ral, de même, sans doute, le travail chimico-éloctro-physio­

logique bien équilibré parmi les individus, peut-il, et sur­

tout pourra-t-il, orienter les cellules organiques agitées,

mues, spécialisées pa1· lui, afin d'en produire une in fi ni e

quantité de combinaisons , de g ro up e m ents , de centres d'at­

t rac t io n divers , a fi n de diriger les t issus anatomiques en vue

de les ad apt e r par hérédité (te n cl anc e à l 'al a vis m e) et par

la divergence na t urelle (t end a nc e à la dissemblance ), au

milieu propice, h armonieu x, en équilibre stab le .

L ' ê tre serait don c fait par ce travail électro-chimique ha­

b ilement coordonné, sur lequel vi e nd r ait se greffer le travail

moral et man u el é galement d ivi sé en séries sp é ciales parmi

les in d ivi d us ( c'est là la ques t ion sociologique rationnelle

sur laquelle nous n'avons pas à nous appes an tir ici) . (1).

C es agents puissan t s et analo g ues é lectris a nt les cell u les

organiques, constitu e nt et constitueront de mieux en mieux

les facteurs du chang e ment lent mais gradué et progressif

de toutes les individualit és de la Planète.

Ce n'est pas une h y poth è se gratuite que nous avançons

là. .

Ce problème de physiologie réellement chimique, a pour

assises les propriétés particulières et générales (réactions et

combin a isons ) des multiples composés de la Matière. Lors-

( 1 ) Voir notre 011vrage Sociologie et Fouriérisme.


- 1 8 -

· qu'on connattra parfaitement leurs évolutions, leurs change­

m o n ts , leurs modifications, leurs mouvements, leurs S)'m­

pathics - cc qt1e la Chimie dévoilera complètement un jour

-l'on tiendra e11 mains les rênes de l'attelage vital. L'étude

• doit reposer sur ces états variables et variés qui ont évi­

dornmcnt u11 point d'équilibre parfait !)Our tous les actes


'
physiologiques : respiration, digestion, circulation, re1)ro­

duction, marche, etc . . . Il s'agit de connaître cette stabilité

' pour la dominer partiellement selon les moye11s restreints

de l 'l1c,1111ne, llar une di s c i pline positi ve. On ne pourrait

clone ja1nais rendre l'Humanité immortelle, mais on peut

arriver n lui proct1rer une n1oyenne de bonne s a n t é , de vie

beaucoup plus longue, de bonheur plus a s sur é, de s u p é ri o ­



riié int e ll ec tuel l e et physique, s u p é r i o ri t é e xi s t a nt dans le

plan év ol u tif de cette t err e, encore virtuel pour certains

modes cc supra-physiques, et supra et su b liminau x.

Les enfants fut urs seront donc nécessairement mieux con­

ditionnés ; l'Humanité qui ch ang e et se rclorme to u j ours


1

quoique très len t eme n t , é l a b o re r a d'autr e s id é e s plus g r a n­

d es , plus g é n é rc u s r s , plus lil,rrs, plus harmoniques, pha­

l o ns té r ien nes peut-être . . . La f;Uerre disparatlra, l'industrie UI

Ilorira partout, le travail hion ré p arti , s é rié , attrayant, h i é­

rarchique, entretiendra et per f ecti o nner a I' œuvre chim ic o­

électro-phyeiolopique, base de la S ociolo g ie r a tionnelle.

• • • • • • • • • • • • • • •

*
* "'
La Chimie en trouvant de meilleurs m é ta u x , lé ger s, soli-

, des, d oués d' é lastic i t é, en les ét u d i a n t avec soin, prépare de


• '
meilleures machines r é s i sta n t e s et é con o mi q ues , en vue de

l 'outillage com p le x e des industries m écaniq u es : hauts­

fourne aux, forges, ateliers de co n s truc t ion , é t ab l i ss em ents

métallurgiques, u s in es d ' é l e c t ri c i t é , e tc.

E lle est donc importante par rapport à la s cience de l' i n ­

génieu r, de l'a g riculteur, de l' é l ect ric ie n , d e I'aréonaute,

'
- 19

I.1a 1)!1ologra1il1ie appelée à un si brillant avenir quand

, elle fixera rapidement les couleurs, est la propre fille de la

Chimie qui lui fournit tous ses réactifs cl. ses procédés.

La teinture, dont les effets pratiques artistiques el i n d u s ­

triels, sont indiscutables, ne re1Jose guère que sur la Chi­

mie. Elle recherche les couleurs nouvelles ou inconnues,

les nuances innombrables, elle établit des cercles chromati­

ffUes, des gammes de teintes fi n e s , délicates, fraîches, soli­

des, elle étudie et fixe le spectre lumineux,elle aborde enfin

les obscures questions de la Irmentation microhiolop i q n e ,

car les microbes sont les géniteurs de, colorants dans leur

application sur les fibres végétales. Or la génération des

couleurs est. une énigmè des plus importantes à résoudre

tant au point de vue scientifique que technique.

Quant au r.',le philosophique de la Cl1in1ie, il apparaît

particulièrement étendu.

La Chimie s ' applique à toutes les sciences pures : à

l ' Asl ronornie d'abord ; son rôle consiste à rechercher à

l'aide du spectroscope, la constitution chimique des soleils,

des planètes, <l e leur atmosphère, de leur sol, do leur vl\gé­

tation, à étudier les conflagrations solaires, les éruptions,

les taches, lélat de la chromosphère et de la photosphère.

De cet examen, on petit ensuite déduire la vitesse propre

de notre Soleil et des différentes étoiles de l'Univers, par

les changements des raies du spectre et do l'ondulation des

rayons.

On peut connaître de quels gaz les étoiles sont formées,

quels métaux s'y trouvent S(>it à l'état volatil, soit à i'état

incandescent, pâteux ou semi-liquide. Il est dès lors possi­

hle d'établir quels sont les mondes gravitant à l'entour de

ces soleils, quelles propriétés ils ont en partage.

L'astronome trace les cartes, les configurations célestes,

calcule les mouvements ; le chimiste complète ce travail,



- 22 -

don c séparer encore la Nature en règnes, ces


Pou rquo i

barr ières depuis longtemps franchies et abat­


prét endu es

sait mai nten ant que les ferments vivent, crois­


tues ? L' 011

que les microbes sont des êtres anim és, que les Plan­
sent,

se meu vent . On a reculé de plus en plus les


tes sent ent et

de la Vie que l'on découvre partout et toujours,


frontières

les mic ro-o rgan ismes , les mou sses , les parasi­
Les algu es,

les cris taux , sont venu s reve ndiq uer leur


tes, les cellu les,

place com mun e au beau et chau d Sole il.

Qui parle encore de types morts et froids, enfermés dans

l'im mob ilité , le silen c e et la nuit ét erne l les P Tout vit, c'est­

p e n se, p r og r es se , s elon son p l an, son


à-dire se meut, sent,

ses moy en s, son degré d' é volu t i o n - tout s'en­


m ilieu ,

chai ne et pa s s e s an s c esse de l ' l 1 o mog è11 e primordial à l 'hé­

car est le principe même du Cos­


térogène, I'Hy lozo ïsme

mos l

li n t é g r a l i t é des être s,
La chaî ne universelle com pren d

et ne l'ou b l i on s p as , c 'est la Matière, si vil i p e n d é e, si hon­

et les phil osop hies - on


nie, si aba iss é e par les rel ig ions

vraiment pourquoi - qui forme notre plastique,


ne sait
. .
. , . . .

qui est notre g é rn t n c e et notre nourrice, qui co n s tit ue notre

et le le cœur des mères


c or p s , qui sculpte le cerveau cœur, •

le cerv eau des po è tes , des sav a nts, des


et des m a îtres ses,

r ê v eurs , des sain ts et d e s génies l ...

don c u ne b onn e fois la doctrine de !'U n ité •


Admettons

la subs tanc e iden tifiée à la Force, ces deux


ré hab ilit a nt

même réalité, reconnaissons enfin le Progrès


pôles d'une

c y c l i que et la Lumière é ter n elle.

lle, plus
Pro clam ons avec enth ousi asm e la Vie univ erse
le

le seul vrai des doc mes , la Vie des « Cho ses » '
Leau el �

déda igne usem ent ces Voies lactées


comme nous a pp elon s

de mol écul es et d'at om es conj o in t s .

moderne nous décompose les mil­


Comment l l'an al y se

d'un rayon, lum ine u x ou


liards de vibrations moléculaires

montre la symétrie, I'exi sten œ intime et


calorifique, nous
- 23 -

et des élect rons , et nous voudrions que


trép idan te des ions

cela fût mort !

Non ! cela vit, sent, croît, mais dan s sa sphè re d 'action

pour nos organes grossiers, inco mpr éhen sihlo à


invi sible

cerveau borné, comme le sont les couleurs extrêmes


nol.re

du spectre : l'inf ra-r oug e et l'ult ra-v iolet .

Chim ie montrera et montre déjà la Vie des Cho ses,


La
nte genè se,
leur Arne - puis que rien ne meu rt - leur arde

vert igin eux. Les Ray ons N sem blen t la


leurs tour billo ns

univ erse l , ag e nt de l ' é n er g ie , de


preu ve 1lt1 corp s odiq ue

la con scie n c e et de l'éte r n it é du Mou vem ent.

prévoir les age n c e men t s futurs de tous


La Chim ie peut

les p as , les e n c h a î n e m en t s , les essa is


les éléments. E ll e s uit

loin de pouvoir éd i fi e r les bases


de la Nat.ure ; elle n ' est pas

de la G r a nde S v nthè se du Mo n de.


-
un trait d'union encore plus remarquable
Il y a en effet,

l'e x i ste n c e de la mat ièr e et l 'e x i s t e n c e


que l es autr es, entre

p ro p rem en t dit e : c'est l'évolution.


a nim a le ou o r g aniq ue

n ' es t plus une hyp ot h è se ,


Le tr a ns fo rmi s me chim ique

m a is bien un fait ac q ui s, u ne écla­


une th éo r ie de c a b i net ,

tout autant que l'évolution zo o l o g i qu e .


tante v é ri té,

C roo k es , l'i l l us tr e ch i m ist e a n g l ais,


Les expé ri e n c es de

p rogr e ss io n él éme nts chi­


nota mm ent, ont affermi cette des

miq ues « sim p les l> et com po s és.

sava nt et d ' au t res tels que : Mendeleeff, Lockyer,


Ce

ont permis de constater, par d es pro­


L o dge, G. Le B o n,

il est vrai, mais d'une i nd i sc utab l e préci­


cédés d é licat s

élém ents quoique pres q ue i d ent i q ues et


s ion, que p lusie urs

ensemble dur ant long tem ps, d iffèr e nt e11 réa­


ccn lond us

des autres p ar leur structure atom iq u e ; ces


lité les uns

donc lentement vers un ty p e-c h ef, par des


types évol u ent

presque in sens ibles ; ce type com mun , à


mod ifica tion s

si différent de certains autres p uisq ue les types


son tour,

sont c lassé s en fam illes , genres, sous-genres


chim ique s

types el les espèces e11 histoire naturelle - s11


comme les


- 24 -

autr es, et les autres à lui, par une


rattache néan moi ns aux

suite de filia tion s cont inue s et progressives.

Matière néce ssite d'ail leur s cette évolution


L 'Uni té de la

les co1·ps mul tiple s ne différant entre eux que par


sérielle,
mol écul es ;
le nom bre et le grou pem ent des auto mes et des

don c forcément pass er par des état s vois ins,


ils doiv ent

mixtes, pare nts, pres que iden tiqu es.

lectu re du travail de Cro okes : La Gen èse des Elé­


La

: lnor gani c Evo lutio n, do Barlet : Essai


menls , de Lockyer

de G. Le Bon : Diss ocia tion de ln


de Chim ie S)'n lhét ique ,

I'En erqi e (mémoires tous pu­


Mot ière et Matérialisation de

notr e revu e), permettra de se rend re com pte exac­


blié s en

déta ils tech niqu es ainsi qu e d e l a filiat ion pro­


tement des

corp s chim ique s. Notre esqu isse géné rale sui·


bab le des

Chim ie ne nous permet point de nou s éten ­


I'Av enir de la

ques tion s part iculi ères que nou s avon s trait ées
dre sur les

ans, d a n s nos ouv rage s :


d'ai lleur s amp leme nt depu is treize

d e la Mat ière , l'Hv lozo ïsme , Com men t on


La ViP- et l' A m e

Le Gra nd-OE uvre Alch imiq ue, La


devi ent Alch imis te,

Scien.ce Alch imiq ue, etc.

concevons déso rma is beaucoup mieux le Plan ma­


Nou s
pare ntés ,
tériel, con nais sant les poin ts de ress emb lanc es, les

des rapports entre les poids atomiques des élé­


en raison

men ts chim ique s.

déri vent les uns des autres ; rien ne se crée,


J_,es corps

ne se perd , tout se transforme I Telle est la grande


rien

Loi de la Chi mie .

est le premier ann eau, en quelque sorte, percepti­


Quel

ble de la Cha ine ? On ne peut affirmer encore ; toutefois il

le plus
apparait logique de supp oser 11ue c'es t !'Hy drog ène,

léger de tous les élém ents conn us, le prot o-hy drog ène,

serait le Gén iteu r par exce llen ce, dérivé de I'Et her ,
qui

des oscillations de ce mili eu san s doute élec ­
sous l'act ion

tro-magnétique.

Le calc ul évide mm ent peut être appliqué fructueusement


- 25 -

i.l l'évolution chimique ; l'étude des formes géométriques



e11 Stéréochimie, permet de prévoir toutes les combinaisons,

'toutes les structures avant même que de les réaliser ou de

les découvrir dans les réactions du laboratoire .

..

1
.
Toutes ces vues 11e sont point neuves, du reste : nil 1io­

vum sub sole, comme l ' a si bien dit Salomon.

L' antique civilisation avait admirablement pressenti, en­

trevu, les magnifiques secrets de la Nature, et les philoso­

phes, les alchimistes égyptie11s, chaldéens, indous et grecs,


, . . .

nous étonneraient souvent sr nous pouvions nous entrete-

nir avec eux !

Ils envisageaient avec raison la Science comme une syn­


1

thèse religieuse et leur Naturalisme devinait, ou réalisait

même partiel lement, les f am eu ses énigmes de I' Ast r ol o gie,

de la Correspondance de Ch ose s , de la 'fransmutation des

Corps ...

L' Alchimie, même au Moyen-Age, reposait sur !'U nit é

<le la Matière et sur la doctrine du Cycle des E léments .

L 'id é e est j us te , nous l'avons vu ; les travaux modernes

1·1 confirment par l'e x périence.

Les métaux en ef-fet ne diffèrent entre eu x , comme tous

les corps d' ailleurs, que par le nombre et la position symé­

trique des m olécules. On peut donc arriver à les reproduire

pat synthèse, en orientant les atomes selon la direction et

l'architecture requises, au moyen de véritables fermenta­

tîons minérales et peut-être auss i de compressions très for­

te s, de condensations ex cessives .

Il paraît é galement possible de réaliser des « panacées >>

analogues à !'E lixir de Longue Vie légendaire, toutes pro­

portions logiques étant gardées. C ar les combinaisons chi­

miques produites, par leur contact avec les organes, les

t i ss us , les cellules du corps, doivent amener des réactions


- 26 -

.Jynarnognétiques capables de modifier l'état physiologi­

ijUC dans un sens donné.

L'énergie vitale, peut, théoriquement, être -inlusée à nou­

veau et renouveler incessamment l'équilibre du type hu-


main.

La M a t i è r e agit sur la �fatière el !a change par des vibra­

tions, comme l'Homme agit sur l'IIom111e el le transforme

par le jeu des forces.

Quant à la connaissance des éléments de l'Univers, de

leur genèse, de leurs mutations et évolutions, nous cr0}'011s

avoir montré suffisamment, en cet article, que c ' e s t là une

recherche du domaine <le la Chimie, et celte recherche ca­

pitale la rend une science éminemment philosophique el re­

ligieuse ! ...

Ah I comme tous les esprits curieux devraient étudier

ces passionnants problèmes de la Chimie Cosmique r

Scruter, connaître davantage chaque année, les merveilles

du Monde, élargir de plus en plus les horizons de noire

Volonté et de notre Pouvoir, n'est-ce pas là ce qui consti­

tue peu à peu en nous le Surhomme l

Diriger la Matière dans ses 'états, se rendre compte de

l'action des forces naturelles, élever son intelligence vers



la Vérité éblouissante et fugace, méditer librement sur les

énigmes qui nous enveloppent cela ne crée-t-il point le

seul bonheur permanent au sein de l'instabilité de la vie 1...

Qu'importent la richesse, la gloire, le plaisir, la santé

même, si l'on se passionne avant tout pour la Science,

source de joies pures et é l e v é e s .

La découverte d ' u n fait nouveau, aussi modeste q u ' i l a1i­

paraisse au premier abord, est une œuvre immortelle, sur­

laquelle nécessairement se baseront d'autres travailleurs,

qu'ils connaissent ou non .l'auteur de "cette remarque,

œuvre mille fois supérieure, en son humilité apparente,

aux conquêtes militaires barbares ou aux spéculations

financières é h o n t é e s , car elle contribue toute minime q u ' e l l e

b.:.----��--�������-1
- 27 -

soit, au progrès général et à l'avancement de l'Humanité

sur celte planète .


• •

La Chimie, bien comprise, est pleine d'attraits... Les

choses partout, vivent, se meuvent, vous parlent, chantent.

leur cantique d 'amour , ont leur histoire, leurs révolutions,

meurent et renaissent, en une atmosphère d ' étrange et

divine poésie. Les cristaux, les métaux, révèlent leurs souf­

frances, leur fat.igue, leurs gestations, les tâtonnements do

leurs efforts ; on sait aujourd 'hui que le repos les prépare

à de nouvelles luttes, q u ' u n e sorte d'individualité émane de

leur être, qu'ils respirent, réparent leurs blessures, corn­

battent pour l ' e x istence , subissent les effets de la sélection

· naturelle ; en un mot il n ' y a plus de règnes s é pa r és , et la

Matière s' a ffirme uni v ersellemen t viv ante, in t e l l ig en t e ,

a nimée ( 1 ) .


" .
D e tout ce qui pr é c è de il ne faudrait p as s uppo s er que

nous v e uillio n s conclure q ue la Chimie est l 'unique s cience,

q ue le but des recherches h umaines ne réside qu'en ell e .

La (Ihimie ne cons t itue qu'une pa r ti e de la C onnais s ance .

Fii e s uit un sillon et trace un sentier difficile d a n s le laby­

rinthe c ompliqué de l' U nivers . C e sillon n'est point la

Grande R oule qui ne fait que commencer là où aboutis­


sent tous les chemins particuliers tracés par les sciences d i­

ve rses, ces morcellements des facultés et d e la P ensée hu-


marne.

Le S avoir est in a cc e ssible à un s eul ce rv eau , dans s on

elïrayante ampleur actuelle.


l
E n réalité il n'y a p oint de science s , il n'y a qu e la
l

S cience embrassan t toute la Nature. ?tla s i il aut


f diviser,

(,) La C h i rn ie, p a r .. i e n d r a certainement un j o u r à la s y n t h è s e

du Pr ot o p l as m a , p oss é d a n t ainsi le m é c a n i s m e d e la Vi e di te

organique ce q u e l es alchimistes av a i e n t pr esse n ti av ec la l é­

gende symbol i q u e de lit fabric a t ion des tiomuncules.


- 2 8 -

morceler la Nature en spécialités arbitraires, afin qu'un

homme puisse s'attacher parliellè1nent à une série logi­

.que de faits constituant un ensemble ; car nos moyens de

travail sont trop bornés pour nous permettre la synthèse

fructueuse.

TouLes les spécialités Iusionnent. donc en la Science.

L'Univers se rit de nos divisions puériles baptisées du

nom : d'Astronomie, de Physique, de Chimie, de Méca­

nique, de Météorologie, d'histoire Naturelle, etc . . . Cette

Iimitation des phénomènes 11' a aucune objectivité, car lotit

se lie étroitement, s' enchaine, dans l'Univers.

Mais ce que nous avons voulu indiquer ici, c'est que



parmi ces branches scientiliques, la Chimie attire l'esprit

par sa puissante, envergure d'analyse intime et de synthèse

grandiose.

Nous le répétons. Elle n ' a point l'ambition d'expliquer à

elle seule les énigmes de l Tlnivers.

Le chimiste est u11 ouvrier, un manœuvre, au même titre

-que les autres savants, apportant sa pierre à la construction

de l'édifice illimité.

L 'Astronomie, la Zoologie, la Botanique, la Géologie,

ia Minéralogie, la Physiologie générale, la Mécanique, la

Physique, les Mathématiques sont également d'admira­


bles connaissances fécondant la Chimie qui les féconde, et

concourant au même but : La Vérité - la Lumière 1

Seulement l 'Astronomie et la Chimie nous offrent cet

intérêt immense de scruter les Soleils. et les Atomes, leur


genèse, les mouvements du 'fout identique dans J'infini­

ment grand et l' infiniment petit régis par de semblables


lois.

Et ce qu'il faut ren1arquer encore, c'est que I'Histoire

Naturelle, la Physiologie, la Sociologie, tendent à deve­

nir « chimiques » car elles parviennent à l'étude des chan­

gements intimes, des réactions, des combinaisons - signe

manifeste du progrès de ces sciences, puisque I'expérimen-


- 29 -

et que la Iormuls de
lation est su pé rie ur e à l.' ob serv ati on

sem bla ble s, permettra



ces éq ua tio ns r am e n é e s à d e s termes

dé ter 1n in ism e de s phénomènes.


de pr év oir le

le voit, une carrière d'a ve ni 1·, · ex­


La Chimie offre, on

tr êm em en t va rié e el diffi
cil e.

e plé iad e
Il est do nc à so uh a ile r de vo ir se lever bientôt. un

et de la pe ur du nou-
ennemis d e la routine
de ch im ist .es •

et qui co ns idè re nt la
di d é a l , de pe ns ée forte,
ve au , ép ris

métier, m ais co rnm o un sacerdoce


Science non comme un

Iaï qu e.

non pas avec une ind ift é­


Qu 'ils m an ip ul en t la Matière

contraire avec respect et


vo isi ne du dédain, mais au
re nc e
les m an ife sta tio ns de l'H ylo ­
dé co uv ra nt en ell e
att en tio n,
de la Vi e, les ger­
les mo uv em en ts dé jà co mp lex es
zcïsme,

me s de s ce llu les pr ot. op las mi qu ec .

La l\fatière est bien


Il n 'v a rien de mort d a n s la Na tu re .
"
titre que les So lei ls et
viv an te, ses ato me s [:(,yrent au m êm e

comètes ; les univers


les pla nr tes , qu e les né bu leu se s et les

da ns l'E sp ac e et le Temps,
m olé cu lai re s so nt ide nt iqu es,

et su iva nt le grand principe des her­


aux un ive rs d'U ra ni e,

m éti ste s sag ac es :

en Bas
Ce qu i F:.,t en Haut est co mm e ce qu i Est

e ce qu i Es t en H o t ü
Ce qu i Est en Bas est co mm
de la Chose Ilniqne .
• Po ur accomplir les Merveilles

�IATIERE ET DE S FO RC ES
J,' EV OL UT IO N DE LA

DE LA l\f AT IÈR R, par le Dr Gu sta ve Le Bon ;


L' Ev oL VT ION

avec û2 fig ur es ; Pa ris ,


un vol. in- 1 8 de 38 9 pages

éd., 1905. Prix : 3 fr. 5o .


E. Fl am ma rio n,

les pl us originaux et les


M. G.Le Bon est l'u n des esprits
nd an t,
ép oq ue . Ab so lum en t ind épe
plu s perspicaces de noire

3
- 30 --

il n'hésite pas à démontrer la vétusté ou l'erreur des dog-

111es de la science officielle, et sans se soucier des pontifes

qui défendent ces dogmes et c11 vivent l'autel de la

science est loin d'être toujours 11ur ou non vénal - il dé­

molit les pr{jugés ou les traditions avec une vigueur et un

savoir peu communs.

Cette fois il publie u11 ouvrag:e extrêmement puissant,

très documenté, a p p u y é s u r des expériences sérieuses, amu­

sant comme un roman - bien plus que n'importe quel

roman I - et qui n'aboutit à rien moins qu'à révolution­

ner de fond en comble la science contemporaine. Le fameu x

r principe de la conservation de la matière 11e semble pas

devoir résister aux présentes révélations de la Physique et

de la Chimie monistes qui se constituent, l'indestructibili­

lité des atomes apparaît vaine, la dualité traditionnelle :

force et matière, ne résiste plus aux phénomènes de disso­

ciation, d'ionisation, d 'électronisation, lesquels prouvent


..... fJUe la matière n'est autre chose que de l'énergie con1pac-

- tée, une variété de l' é n e r q i e , La Matière, vibrante, vivante,

ondulante, Iuyante, c'est Maya, c'est le tourbillon vertigi­

neux de l 'Ether immatériel, c'est l'éternelle Illusion prê­

chée 11ar le bouddhisme et le brahmanisme !

Ainsi, toutes les inductions, toutes les méditations, les

téméraires « hypothèses » des spiritualistes, des théoso­

plies, des occultistes, des chercheurs indépendants, se trou­

vent presque vérifiées par les analyses délicates de la Phy­

sicochimie actuelle. L'action à distance de I'Electricité,

suivant les méthodes étonnantes de Tesla et de Brantv,



prouvent la possibilité de la télépathie, des faits dextério-
'
risation de sensibilité. et de motricité, dans l'ordre psychi­

que, car dans l'Univers, tout est identique, et l'être hu­

main, analogue à une pile électro-magnétique, se conduit

de la même manière vis-à-vis des autres êtres humains Ott

de s substances diverses du ,..londe. Et d'autre part. les tra­

vaux indéniables de Ledge, de Crookes, de Norman

'
- 3t -

Lock yer, de G. Le Bon, vienn ent affirmer aujourdhui

l'Un iLé de la MaLière et de la Force, l'évo lutio n de la Ma­

tière, sa vitalité certaine, ses mutations et ses transmuta­

tions pour ainsi dire plus que probables ! Toul est dans

tout ! tel est l'axio me de la Science qui reprend au xx" siè­

cle l'aph orism e des ancie ns herm étiste s, des vieux alchi ­

mistes, avec leurs propres doctr ines, leurs théori es, qu'el le

clari fie, qu'e lle comp lète, perfe ction ne, et augm ente d'ex­

périences nom breu ses autan t que conv ainca ntes. La B)'n­

thèse , la philo soph ie monistes qui s'élè vent, 11e sont que la

démo nstra tion, à un degr é supé rieur et rationnel, des

gran ds prin cipes de l 'Her métis me.

Voic i, en eilet quell es sont les propositions établies par

M. G. Le Bon, à la suite de ses recherches :

1 ° La l',fatière supp osée jadis indes truct ible s'éva noui t

lente ment par la disso ciatio n conti nuell e des atom es qui la

comp osen t,

!1 ° Les prod uits de la déma téria liscti cn des atom es cons­

titue nt des subs tance s inter méd iaire s par leurs propriétés

entre les corps pond érabl es el I' é t he r impondérable, c'est ­

a-dire entre deux mond es c o n s i d é r é s jusqu 'ici comm e pro­

fond émen t séparés.

3° La l',fatière, [adi« envis agée comm e inert e el ne pou­

vant resti tuer que l'éne rgie qu'o n lui a d-· abor d fourn ie,

est au contraire un colossal réservai� d'éne rgie - l' ënerq ie

intra -atom ique - qu'elle peut dépe nser sans rien e1npru1i­

ter au dehors.

4° C'es t de l' énerq ie intra -atom ique qui se manifeste

pend oni la dissociation de la mati ère que résultent la plu­

part des forces de l'univers, l'électricité el la chaleur solaire

11c-la mme nt.

La Mati ère est une simple variété de l'éne rgie. En d i s - � -l


sociant les atomes on donn e à la mati ère une forme diffé­

rente telle que l'élec tricit é ou la lumière par exemple. Tous

les phénomène s do radio-activité ne sont autres que la dis-


-· 32 -

sociation des éléments de la Matière ou atomes, éléments

constitués par des tourbillons éthériques qui possèdent une

individualité éphémère. Cette individualité disparaît, le

tourbillon ou vortex se dissout dans l'éther, dès que les

forces qui maintiennent son existence, cessent à ' agir. En

résumé l'Univers consiste en transformations incessantes d 'é­


l
quilibre. Lorsque ces changements d'équilibre sont lents,

'uous les appelons matière, lorsqu'ils sont rapides : lu­

mièfc, électricité, etc . . . Matière et énergie sont donc, écrit


j

)
ivl".""f�èl'lon,-cc clêux choses identiques, sous des aspects dif­

férents ».

Formée par l "éther, la M a t i è re , son cycle_ en quelque

sorte achevé, retourne à l'éther où elle s'évanouit. C ' e s t le

Nirvana buddhique. Cette résorption dans le sein de l'im­

pondérable s'effectue par la dissociation de la matière,

c'est-à-dire des atomes ( systèmes planétaires complexes).

Voilà I'œuvre personnelle de �I. G. Le Bon : c'est d'avoir

• démontré expèr'imcntalement la dissociation, et par censé­

quent la présence de l'énergie intra-atomique d'une puis­

sance inouïe. Ses théories, il les a puisées en somme chez

des prédécesseurs, Lodge notamment qu'il omet de citer ( 1 ) .

N ous pourrions •en citer encore d'autres qui ont écrit bien

avant J\I. Le Bon, qui ont textuellement décrit l'évolution •

des atomes, puis leur retour à l'éther, - et que M. le

Bon semble méconnaître tout -à fait. Mais cela importe assez

peu.

La loi générale établie par lui, est la suivante : cc Sous

des influences diverses : lumière, réactions chimiques, ac­

tions électriques, et même spontanément, les atomes des

corps simples, aussi bien que des corps composés, se dis­

socient et émettent. des effiuves de la famille des rayons ca­


thodiques n.

'
(r) Ledge: La théorie Moderne (le l'Eleclricité; trad. franç.,

1891. Lodge y étab lit la complexité des atomes, leur genèse

par des tourbi l l o n s d ' é t h e r électrisé .


- 33 -

En se dissociant la mati ère perd ses propriétés de ma­

tière ; elle devient impo ndér able, trave rse les obsta cles, e t c . ;

elle s'est trans lorm ée en éner gie. Autrement dit, son éner­

gie intra -atom ique a pris une autre form e.

Et1' élect ricité est l'une de ces form es.

Les diver s produits de la disso ciatio n de la mati ère, peu­

être ainsi class és d'ap rès l'aut eur : 1° Ema natio ns ;


vent

2 ° loris 11éga lifs; 3 ° Ions posi tifs; 4° Elcc trons , 5 ° Rayo11s

catho diqu es ; 6° Rayons ,Y et radia tions analogues. Après

quoi I ' E t h e r récupère ses éphémères matérialisations, d'un e

façon définitive.

L' E m a ru ü i o n est une subs tance demi -mat ériell e ; les

positifs et négatifs sont les éléments élect riqu es des


ic·ns

atomes ; les électrons sont les atomes élect rique s (noyaux

de l'ion néga tif) abso lume nt purs ; les rayons catho diqu es

sont composés d'éle ctron s, c'est -à-di re d 'atonies d 'élect ri­

cité pure déga gés de tout élément maté riel ;. les rayons X

sont des radiations spéc iales provenant des rayons cathodi­

ques qui rencontrent un obsta cle.

Les corps très radio-actifs, tels que l'ura nium , le tho­

rium et le radium se dissocient spontanément d'un e façon

rapid e. Les corps ordinaires se dématérialisent sous l'in­

fluen ce de la lumière, des réactions chim iques , de l 'élec-

. trici té, de la combustion, de la chaleur, et même spontané­

ment avec une extrême lenteur. M. G. Le Bon a démontré

merveilleusement I' Universalité de la dissociation de la ma­

cela grâce à des expériences minutieuses qu'il ex­


tière, et

pose dans la seconde partie de son bel ouvrage. Le prin­

connu de Lavoisier se trouve donc remplacé par


cipe

celui-ci : « on ne retrouve pa.J dans une combinaison chi­

miqu e le poids total des corps employés pour produire cette

combinaison n.

Ce que les chimistes et les physiciens des Facultés et de

1 'Académie des Sciences doivent faire une tête I


- 31, -

Toutes les substances étudiées comme produits de la dis­

sociation de la matière, offrent des caractères nettement

intermédiaires entre ceux de la matière et ceux de l'éther.

Elles possèdent à la fois des qualités matérielles et des

-- qualités immatérielles. Ces substances forment le !If onde

intermédiaire entre la Mutière et l' Ether.


I

Dans ce milieu spécial, linertic varie avec la vitesse. Le


1•
D Le Bon se livre à do savants calculs qui lui permettent

d'établir cette propriété et d'aboutir à cette assurance que :

la dissociation de la matière réalise d ' u n e incontestable façon

la transformation du p o n d é ra b l e en impondérable.

Puis il consacre un chapitre des plus captivants à l 'élec­

tricité q u ' i l envisage comme une substance demi-matérielle

engendrée par la dématérialisation de la matière. Les pro­

duits de la dissociation de la matière sont identiques, dit-il,

à ceux qui se dégagent des machines électriques.· L'électri­

cité apparaît en conséquence comme le lien entre le monde

matériel et celui de l'éther.

II a constaté que ce qui sort d'u11e pointe électrisée est

identique à ce qui sort d'un corps radio-actif, et sig11a­

lons, en passant, I'importante expérience, qu'il a réussi,

de faire traverser »isiblemeni de la matière par des atomes

électriques.

L'Eiectricité, sous toutes ses formes, constitue un monde

spécial semi-matériel. Telle est l'assertion, grosse de con­

séquences, du Dr Le Bon. Nous ne saurions nous empê­



cher, ici, de rappeler le l\filie11 Odique, absolument sem­

blable, par ses caractères électro-magnétiques cloués seu­ 1

lement d'une vie plus intense et consciente !


1
'
La sixième et dernière partie du volume, envisage le

Monde du Pondérable, la Naissance, !'Evolution et la Fi11

de la Matière. La constitution de la matière, les forces qui

maintiennent les édifices moléculaires, leurs diverses for-


---- 35 -

d'éq uilib re, la mob ilité et la sens ibili té de la l\fatière,


mes

des équ ilibr es mat érie ls sous I ' j n fl ue n c e des


les variations

1 'uni té de corn posi tion des corp s dits sim ples , l 'é­
mili eux,

de la vari abili té des espè ces chimiques et composéca,


tude

cclu el de la scie nce » , (( les


« vari abili té prou vée dans l' état

ntes ne sorü
espèces chim ique s, pas plus q u e les e s p è c e s viva

» (pp. 2 6 li - 2 6 S ) , la chim ie intr a-at omi que et


inna riab les

ignorés de la mat ière, régis par des loi s chi­


les équi libre s

s p écia les , car 1 'atom e y est part ie lle men t di sso c ié


miques

toxi nes, etc.), la G e nèse et


(métaux colloïdaux, dias t a ses ,

des A to m es, résumées d' aprè s les t r avau x de


I ' E v o l u ti o n

Fin de la l\l ati èr e qui par dém a t éria lisa ­


.N. Lockyer (1), la

a b solu e fi nit par se p lo nge r dan s l ' Eth er i m m atér i e l


tion

tels sont les ch ap i tres sol ide s et sug­


-OÙ elle s ' é v a no u i t ,

g e stif s , qui terminent l' œuvro lotit à fa i t remarquable du


Dr G . Le Bon.

Les con c l u sion s auxq uell es il arrive nou s font revenir au·

si l '011 veut, ce qui '


syst ème co sm i q u e du bou ddh isme , ou

es t la nième chos e, de ! ' I d é a lism e t ran sce n da ntal .

la F orce , est tout ; la Mat i ère, au fond, n'e s t


L 'Idé e,

1' il l u si on de l ' e x i s t ence ,


r ien . Elle 11 ' a que 1 'app aren ce,

sa n s cess e , e ll e flu e, elle se m eut, elle s'éva­


Ello devient
s de
nou it, à la suite de formations incessantes et éph é mè re

de vortex d'Ether. L'E tl1er o r gani se les ato­


tour bil l ons ,

plein s d'én ergi es dive rses , et ces atomes s u b is sent


nies,

d'in nom br ab les évol ut i ons. Mais ces évol utio ns n'on t q u ' u n

et !'Im mat ér i el, l'im po n déra bl e , !'Inv is i ble, réah ­


tem ps,

scr b enl toute chose en le Nirvana éternel, inco nna issab le,

imm anen t.

ll{on ismc , Pan théis me. La Science actuelle


Idéa lism e,

ces Prin cipe s simp les, anti ques comme la


nou s ram ène. à

de l'T-Io mm e. JI y a, dans ce concept de l'Un iver s,


pen sée

Inorf aniq ue, par N. Lock yer, trad , par


• (r) V. L'Evol1ilio11

B. ll'Hoogl1e . •A l c a n , éd., 1905.


-- 36 -

Unité qui nou s séduit et nou s sollicite,


t111e ma jest ueu se

parce que dailleurs nous la sentons en nou s-m ême s. Tu es

que Bud dha ens eign ait cha cun de ses disc i­
cela, Voi là ce
f
tout être et en toute chose : l'id enti té de la
ples à voir en

con scie nce .


fraternité de tous les êtres en déc oule ;
La soli dar ité, la

s ne pou von s l'a1J­


l'Id ée vivante, agis san te, immansnta, nou

nom de Dieu ; et Die u, ains i con çu, morale­


peler que du

men t, est le Pèr e de tous les être s.

Bud dha et Jésu s se ren con tren t,

Foi se run isse nt, afin de con stit uer la­


La Scie nce et la

universelle, natu rell e, rais onn able et évo luti ve.


Religion

"'
,f "'

nn s Fon cns , par le Dr G. Le Bon . Paris ,


L'E voL UTI ON

Ernest Fla mm ario n, éditeur, 1907.

que nous traversons, tous ILs


E n c e s t emp s d'an arc hie

ceux de la Scie nce comme les autres. Les


,1 dogmes croulent,

ind iscu tab les » de la Phy siqu e, de la:


fam eux principes <C

de l'li isto ire Nat ure lle, sur les­


Chi mie , de la Méc ani que ,

le Positivisme matérialiste du xrx ? siècle,


quels reposait

é b r a n l é s par des sav ants ou des che rch eur s


sont fortement

et d'u ne indubitable orig inal ité, tels


du ne grande valeur

Ham say , Le Bon, Qui nto n, Le Dan­


que Lod ge, Poincaré,

tec, Fla mm ario n.

découvertes de la rad io-a ctiv ité, les travaux


Les récentes

sur les substances colloïdales, sur les com bin aiso ns


délicats

sur les forces intra-atomiques et psy chi­


protoplasn1iques,

ont en effet bouleversé de fond en·


ques encore inconnues,

comble le respectable édifice de la Science offi ciel le.

On doute aujo urd 'hu i sans toujours l'av oue r - de la

des théorèmes mathématiques qt1e


réalité et de l'ex acti tud e

à l'ég al d'id oles ; leurs solutions complexes


1'01 1 vénérait

l
37·_
-

autant qu'a rtifl ciel les, ne correspondent point avec les faits.

et ren ver sen t les anciennes fron­


nouveaux qui dép asse nt

hori zon s imm ens es app arai ssen t : il


tières arbitraires. Des

terrible qui bala ie impitoyablement les


en sou ffie un ven t

à I' efiroi des aut ruc hes se cachant la.


systèmes éch afau dés ,

tête chauve sous l'ail e pour ne point voir.

ana rch io scientifique révo luti onn aire e, cal'


Salu ons cett e

Les cata clys mes préparent les rén ova ­


elle est bien fais ant e.

h â t e n t la Syn thès e futu re. Peu importent


tions féco nde s cl

théories, les hyp oth èses , les systèmes pro viso ires , éphé­
les

Seu le, la vérité demeure, loin tain e, fuyante, presque


mères.

à laqu elle on ne parvient que par des erreurs


inac cess ible ,

s11ccess1ves. ·

Bo n est, avec II. Poincaré, l'un des pion­


Le Dr G. Le

des terres nou vell es. Son ouvrage pré­


niers les plus har dis
du tapage ; celui
céd ent , l ' Evo luti on de la Matière avait fait

l 'Ev olut ion des Forces, suite au.


dont nous nous occ11pons,

uss ion s violentes,ar­


pre mie r.ne soulèvera pas mo ins de disc
aint -
de11tes. C ar tous deu x s 'att aqu ent au principe sacro-s

de l'in d e stru ctib ili té de la M,,tière et de


mai s mal posé -

la !'11atièrc
la Force, au prétendu dualisme entre la Force et

l'un i té énergétique, sous l 'aut o ri té de·


quils ram ènen t à

n o m b r e u s e s exp érie nce s.

émi ses avant le Dr Le


A vrai dire, ces idées ont déjà été

ind é pen da nt s , qui pro clam ê­


Bon par divers chercheurs

la Force et de la Matière, la transformation


rent l'un i té de

en é11ergie, entre autres le Dr Gib ier dont lo.


rle la Matière

Anal.vse des Choses, paru en 1893, est


livre trop oublié :

Lodge lut également tin


des plus curieux et des plus a vis é s.

préc urs eur ,

que le Dr G. Le Bon possède


Mais il faut reconr,aître

d ' a v oir démontré par de s ex pé­


I'av ant age inappréciable

quoique fort délicates, minutieuses


riences remarquables,

a Matière et celui
et complexes, le fait de la Dissociation de l

La Dissociation universelle de
de l' éne r g ie intraatomique.

1
'
1

- 38 - '

l
la .Matière produisant des émanations radio-actives et des

particules électriques, prouve le phénomène de la trans­

formation de la i'vlatière en électricité, e11 énergie, puis en

'
Ether, c'est-à-dire I' u n i t é et l'évolution de I' Energie uni­

verselle.
'
j
Celte conception ruine entièrement la Physico-Chimie
/
classique, la Mécanique traditionnelle, et permet de cons­

tituer la Dynamique cosmique unitaire.

! Dans ses deux ot1vrages, le Dr G. Le Bon s'efforce de

poser les principes élémentaires de la nouvelle Physique et


l

de la nouvelle Chimie (bien vieilles en réalité quant à leur



fond puisqu 'elles reposent sur l'antique doctrine du mou-

vement cyclique de I ' H e rm é t i s m e ) après a voir démoli sans

respect ni crainte les théories vermoulues de ces sciences

vénérables l

Il aboutit, somme toute, au Monisme radical et dynami­

que - m ê m e idéaliste basé sur la transformation inces­

sante de la Matière en électricité (ions, électrons, radio­

activité) en forces ou énergies, en Ether , sur la transmu­

tation réciproque de la l\fatière et de la Force l'une ou

l'autre, sur leur identité essentielle, sur le Cycle éternel de

la Substance. Un le Tout, Le Serpent se mord la queue,

suivant le symbole profond des alchimistes.

Nous voici de retour à l'ALCI-IlMIE qui, sous un voca­

ble nouveau : la Dissociation, regagne le terrain qu'elle·

avait perdu depuis Lavoisier. Hermès triomphe : « La dé­

sintégration de la Motière, dit l'illustre Ramsay, implique


)

s a transmutation. Quand, par exemple, du zinc illuminé par


I
d'l la lumière ultra-violette, perd de ses électrons, on peut
I
dire que le métal résiduel - le zinc privé de quelques

I électrons - n'est plus du zinc, mais une autre forme de

matière ( 1) >>.

Depuis 15 ans que nous avons écrit notre livre : La


1

Vie et l' Ame de la Matière, depuis 13 ans qus nous pu-


. .

(1; L'Evolutio,i des Forces, p. 2 1 7 ,

l
1
- 39 -

Liions notre revue et qu' existe la Société A lchimique de


France, les idées que nous fûmes l'un des premiers à ex­

poser et à défendre, ont fait du chemin et sont à l'heure

actuelle proclamées et démontrées par dea Le Bon, des

Homsay, des Poincaré qui disent : « Il n'y a que !'Energie

sous des formes transmutables infinies. La Matière est de

l 'Energie fixe, condensée. �fais cette Energie et cette Ma­

tière, loin d'être indestructibles, éternelles, s'évanouissent

tians !'Ether » , L'Ether est clone le Milieu universel et éter­

nel, à la fois Force, Energie , Matière et Vie. Il esl tout à

l'état potentiel, puis 'cinétique ; il est l'al p ha et Io m é g a ,

le commencement et la fin des mondes, l' évolutio n, la sta­

bilité et l ' in vo l u ti o n ou évo l ution d es cend a nte . Il forme,

génère toute chose el absorbe ensuite toute chose en son,

1VIouven1ent s a ns fi n , le Cycl e parcouru. C 'est lui qui est

clone indestructible , n'en d éplaise au Dr Le Bo n , puisque

loin 'd' être 1'Îe1i, il est tout. Formant tous les édifices ato-
, -

miques, il.provoque par le Mouvement, par ses perturba-

tions différentes d ' é q u i li bre, leur c h ange m e n t continuel,

d' o ù n a i sse nt les diverses énergies que nous connais s ons :

chaleur, son , lumière, électricité, magnétisme, radiations

multiples, etc ... , et toutes celles que nous ne co nna i ss on s


• • •

point encore ou qu e nous ignorerons toujours

Ces édifices atomiques, d i s soci é s a rtificielleme n t par nous

da ns les laboratoires, pou rront se recombiner sous la forme

que nous d ésir e rons. Ce sera là la synthèse des corps dits

simples, la Transmutation des Eléments : L 'A LC HI MI E.

L'indestructibilité de la Matière et de !'Energie est done

bien la loi rigoureuse au sein de !'Ether où s' év a n ouisse n t ,

comme le suppose le Dr Le Bon , les atomes et leur énergie

emp r isonnée. Ce principe fondamental nous semble inat­

taquable, sauf pour les systèmes limités de force et de ma­

tière qui sont de règle bien ente n du dans le Cosmos propre­

ment dit qui n'est constitué que par des systèmes clos en

équilibre instable. En ce sens restreint, le Dr Le Bon a rai-

l
- 4-0 -

• son de dire que la Matière et son énergie ne sont point

i11destructihles puisqu'elles retournent à l 'Ether. Mais

-s I'Ether, par contre, est le réservoir illimité et indestructi­

ble de !'Energie et de ses mutations en Matière .

..

Evidemment, les <C nouveaux » principes exposés par le

Dr G. Le Bon dans !'Evolution des Forces, sont aussi rela­

tifs et provisoires que les cc anciens » sur lesquels vivait ln


1
Science et auxquels les savants croyaient dur comme fer.

Ils feront, dans l'avenir, place à d'autres « nouveaux »

principes, car sans cesse la Science évolue et se dépasse.

Rien n'est certain, rien n'est absolu. Voilà la seule chose

dont on soit s û r .

La démolition entreprise par nous autres révolutionnai­

res de la Science, était indispensable. Elle aboutit aujour­

d 'hui à reconnaître les millénaires et majestueuses « lois >l

de l'Alchimie et de !'Hermétisme, modiîiées et transfor ­

mées par l'expérience perfectionnée.

Demain, d'autres faits contraindront les savants à SUflpo­

ser des « conclusions » peut-être différentes ! Evitons donc

de conclure et d'imaginer toujours que nous tenons le vrai

quand nous côtoyons à peine l'à peu prèa, derrière lequel

s'étend l'inconnu insondable !

Lee dogmes scientifiques sont aussi fat1x que les dogmes

religieux .


TABLE DES· MATIÈRES

PAGES

I. - L'Or i e i n e et la D e s c e n d a n c e des Espèces c h i m i q u e s . t

II. - E x p é r i e nce T r a d i t i o n n e l l e . . . . . • . . 4

Tr a n s m u t a t i o n de !'Argent par le R a d i u m . . • 5

III. - B i b + i o a r a p h ie a l c h i m ique . . . . . . . . . ,o

IV. - La C h i m i e el son A v e n i r . • . . . . . . . 1 1

V. - L'Evolution de la M a t i è r e des F o r c e s . • •

'

L,\VAL, - IMPRIMERIE L. BARNÉOUD ET cia •


'


'


,


« Les Nouveaux Horizons »

de la Science et de la Pensée

'
L'1IYPE�C111.M1E - �OSJt .llLC1IE.M1CJt

Revue Mensuelle d'avant-garde scientifique et philosophique

O,·gane de la Société .lllchi1nique de France


1

---------

D1RECTELIR : F. }OLLIVET CASTELOT

Direction et Administration :

19, RuE SA1N1·-JEAN, A DOUAI ( N o R D )

------··--

PROGRAMME DE LA REVUE-:

Plulo-ophie de la Nature - Monisme - Hylozoisme -

, , 11.-,, 1>,y,hil\t1es et Hermétiques - Sociologie et F o ü r t é rl s m e



J>�, ,t,.,n,� International - Etude théorique et pr a t i q u e de

I l ln,t, ,1, la Matière. de la Genèse. de l'Evolutio,1 et de la


I , u 111111 uion des Ele ments chimiques - Réédition des vieux

1 1 1 , ) 1 1 1 1 1 1 , 1 1 1 .: ,

Le n u m ërro : 0 I'r, 60

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