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Editorial Il a été décidé de ne modéliser qu’un seul contrefort

générique possédant des entretoises sur deux niveaux


En 2009 GeoMod a poursuivi activement son action dans (position indiquée par la flèche rouge en Fig. 1, maillage
la modélisation numérique de pointe, dans des domaines en Fig. 2). Les armatures n’ont pas été introduites
aussi divers que l’expertise d’un ouvrage en explicitement dans le modèle.
construction, la prédiction du comportement d’une
décharge de matériaux, l’étude de bâtiments sur pieux, VOUTE
CHEMIN

l’aide à la conception et au dimensionnement de tunnels, AMONT

la vérification au séisme d’une bretelle autoroutière, etc. CONTREFORT


ENTRETOISES

Dans ce fascicule, nous présentons trois nouveaux MATERIAU


DE BLOCAGE

projets, ainsi qu’un résumé du travail de thèse du


nouveau collaborateur de GeoMod depuis cet automne :
M. Rafal Obrzud. ROCHER
AVAL

REMBLAI

Etude d’un barrage avec contreforts Figure 2. Maillage tridimensionnel d’un contrefort
Maître d’ouvrage : SBB Energie
En collaboration avec : CETP SA, Paudex Les conclusions de l’étude ont montré que :

Des fissures ont été observées au niveau de certains - Le poids propre et la vidange du bassin n’engendrent
contreforts du bassin de compensation des Marécottes pas de contraintes de traction susceptibles d’expliquer
(Fig. 1), barrage à fines voûtes multiples en béton armé les fissures observées
mis en service en 1925. Le but de la modélisation de cet
ouvrage était de déterminer les causes potentielles de - Un gradient très élevé de température (T = -45 °C)
fissuration, parmi les actions suivantes: poids propre, serait susceptible d’engendrer des contraintes de
variation du niveau du bassin, variation de température traction de l’ordre de la résistance à la traction du béton
et mouvements des fondations. ft. Toutefois, le barrage subit probablement des
variations de température 2 à 3 fois moins élevées dans
la réalité et la variation de température seule ne peut
expliquer la fissuration

- Par contre, tous les scénarios de déplacements au


niveau des fondations (admis de l’ordre du centimètre)
peuvent provoquer l’apparition de contraintes de traction
2 à 4 fois plus élevées que ft. L’orientation de ces
contraintes au droit de la zone actuellement fissurée
(Fig. 3) indique qu’elles pourraient ne pas être reprises
par les armatures présentes dans les contreforts
(armatures « lisses », espacées d’env. 70 cm), et ainsi
être à l’origine des fissures constatées

- L’orientation des contraintes de traction dues au


gradient de température correspond à l’orientation des
contraintes de traction dues aux mouvements d’appui.
Figure 1. Bassin de compensation des Marécottes Ainsi, l’effet de la température se superposerait à celui
des mouvements d’appui
Prolongation du métro lyonnais : influence de
la creuse au tunnelier
Maître d’ouvrage : BG ing. conseils SAS, Lyon
Zone de fissuration

Le prolongement de la ligne B du métro lyonnais à


Oullins-Gare a été modélisé (Fig. 6) dans le but de
prédire l’influence du creusement du tunnel au tunnelier
à pression de boue sur les tassements de la ligne SNCF
située en surface. La séquence d’excavation admise est
ux max = 1 cm
illustrée en Figure 7, avec application de la pression de
boue au front et le long de la jupe, et disparition
uy max = 1 cm
progressive de la pression de boue à l’arrière de la jupe.

Figure 3. Emplacement des armatures et orientation des Trafic SNCF


contraintes principales (rouges en traction) sous l’effet du
mouvement d’appui indiqué Tunnelier
(pression de boue)

Dans un deuxième temps, le même modèle a été utilisé Remblais

Voussoirs
afin d’effectuer la vérification au séisme du réservoir (e = 40 cm)

selon les directives édictées par la section « Barrages »


Alluvions Bouchon
Couverture = 12 m

de l’Office Fédéral de l’Energie (OFEN). L’ouvrage étant Arènes

de classe III, une vérification pseudo-statique suffit. Sens de la creuse

L’accélération horizontale maximale à prendre en compte


Diamètre = 9.5 m

atteint 0.5 g pour cet ouvrage. La Figure 4 illustre la


Granites

déformée du réservoir sous l’effet de cette action (sens


amont-aval). La Figure 5 montre les zones pour
lesquelles la contrainte de traction dépasserait ft au Figure 6. Maillage 3D
niveau du béton, sous l’effet conjugué du séisme et des
actions permanentes (poids propre, eau et gradient de
température). Ces zones restent peu étendues, et la
contribution du séisme reste minoritaire par rapport à
celle du gradient de température. Une vérification de la
stabilité générale du barrage a également été menée et Pression de boue constante
au front et sur la circonférence

a permis de conclure que le séisme n’était pas le cas de 150 kPa ou 230 kPa

charge prépondérant pour la vérification de cet ouvrage.

1.8 m

+0.5 g

Disparition de la pression de boue

Pression de boue appliquée


Immédiatement sur le nouveau tronçon

Figure 4. Champ de déplacements et déformée du barrage sous 1.8 m

l’effet de ah = 0.5 g (sens amont-aval)

Distance de pose du voussoir


au front = 1.8 m x 5 = 9.0 m

s11 > ft = 3.45 N/mm2

Pose du voussoir

Fin de la décharge du tronçon

1.8 m

Figure 5. Contraintes principales de traction sous l’effet


conjugué de ah = 0.5 g et des actions permanentes
Figure 7. Séquence d’excavation
L’évolution temporelle du déplacement vertical d’un Pour évaluer et limiter les tassements, la modélisation a
point situé en surface au niveau des rails SNCF est d’abord consisté (1) à tester essentiellement en 2D
reproduite en Figure 8, pour différentes hypothèses sur différentes géométries de la colline et (2) à évaluer au
les paramètres et sur la valeur de la pression de boue. mieux les paramètres géomécaniques des sols
La Figure 9 illustre les déplacements absolus sur une glaciolacustres en présence. Pour cette seconde partie,
coupe longitudinale. Ces résultats ont permis d’optimiser une campagne de reconnaissance complète (conduite
la pression de boue à appliquer en fonction de par le bureau Maric en 2008, en collaboration avec De
déplacements admissibles au niveau des rails SNCF. Cérenville) a été réalisée avec des essais SPT, des essais
pressiométriques, des essais au pénétromètre statique
et dynamique et des essais en laboratoire
(caractérisation et essais triaxiaux).
Dans un premier temps l’ensemble de ces essais ont été
analysés séparément pour fixer des fourchettes de
paramètres géomécaniques des sols et donc de
prédictions comme illustré à la Figure 11.
0.05

0.00

-0.05

-0.10

-0.15

UY (m)
-0.20

-0.25
modèle_9opt
modèle_9moy

Figure 8. Evolution du déplacement vertical des rails au droit du -0.30


modèle_9pes
Cap_m odel

tunnel au cours de la creuse (étude paramétrique) -0.35

-0.40
-200 -150 -100 -50 0 50 100 150 200
X (m)

Figure 11. Modélisation 2D, évaluation des tassements pour une


coupe-type (voir Figure 10), pour différents jeux de paramètres

Ensuite, une fois ces analyses terminées, un modèle 3D


complet de la colline a été réalisé, étant donné la
géométrie complexe de la colline. Ce modèle tient
compte des étapes de réalisation, ce qui permettra
d’appliquer la méthode observationnelle en cours de
réalisation. La Figure 12 montre la géométrie du modèle
et la Figure 13 l’allure des tassements prédits en
situation à la fin de la construction.
Figure 9. Déplacements absolus (coupe longitudinale)
T=7

Colline de Crebelley Remblai jusqu’à 384 msm (état final)

Maître d’ouvrage : Service des Routes du canton de Vaud


En collaboration avec : De Cérenville Géotechnique SA
Remblai
Vtot = 63’000 m3
(dont 8’500 m 3 en vert)

Dans le cadre du projet de route H144, la réalisation


d’une « colline » sur une tranchée couverte s’avère
RC 725b

nécessaire pour permettre le croisement de deux routes


à Crebelley (voir situation Figure 10).
Ceci implique des risques de tassements non situation coupe
384 msm

négligeables sous l’effet des remblayages, compte tenu


du contexte géotechnique appréhendé.

Coupe 2D

Figure 12. Géométrie du modèle – état final

RENNAZ

Figure 10. Vue en situation du projet retenu Figure 13. Tassements prédits – vue aérienne
Modélisation numérique et réseaux de
neurones : détermination de paramètres
constitutifs à partir d’essais in situ
Thèse de doctorat EPFL: Rafal Obrzud
Directeurs: L. Vulliet (EPFL), A. Truty (Zace Services)

Les tests in situ permettent de caractériser le


comportement d’un échantillon de sol représentatif dans
des conditions de contraintes naturelles proches de
celles d'un sol intact. Les essais pressiométriques
autoforeurs (de type SBPT) et les essais de pénétration
au cône (CPTU) peuvent être utilisés pour la
détermination des propriétés des sols argileux. Ils
utilisent des corrélations analytiques et empiriques entre
les mesures expérimentales et les propriétés du sol.
Les corrélations empiriques nécessitent
habituellement un ajustement sur la base de nombreux
essais de laboratoire pour calibrer les coefficients de Figure 15. Phase préparatoire du développement du modèle
corrélation typiques. Ainsi en particulier, les corrélations d’identification (en haut) et phase de détermination des
paramètres constitutifs (en bas)
analytiques sont, pour la plupart, basées sur les
méthodes d'expansion d'une cavité. Elles sont limitées
aux problèmes parfaitement drainés ou non drainés, où
La Figure 16 présente l'application des modèles de
des solutions analytiques puissent être obtenues pour
réseaux de neurones en tant que support pour effectuer
des modèles constitutifs relativement simples. Or, dans
les profils multi-paramétriques du sol pour les données
la réalité, les tests in situ se déroulent souvent dans des
provenant de l'essai de pénétration au cône (Figure 16).
conditions partiellement drainées, lesquelles dépendent
En d'autres termes, les RN sont utilisés pour transformer
des propriétés physiques et de consolidation du sol et
des mesures expérimentales en un ensemble de
peuvent induire des estimations erronées des
propriétés du sol (selon le schéma du bas de la Figure
caractéristiques de l'argile. Le but de cette recherche
15).
était ainsi d'élaborer un système générique
d'identification des paramètres basé sur la technique des
réseaux de neurones artificiels (RN) et permettant Résultats des
d'améliorer la fiabilité des caractéristiques du sol sondages
déterminées à partir de tests in situ pour les lois
constitutive complexes. Les RN peuvent être utilisés pour
l’analyse rapide des mesures expérimentales,
notamment en prenant en compte des conditions
partiellement drainées, en première approximation de
propriétés du sol. Le développement de modèles
d’identification basés sur des RN s'appuie sur des
données issues de mesures pseudo expérimentales
provenant d'analyses rigoureuses par éléments finis des
deux tests - SBPT et CPTU (voir la Figure 14) - exécutés
dans de l'argile normalement et légèrement
surconsolidée en considérant des relations constitutives
de type « Modified Cam Clay » (Figure 15).
Bibliothèque des Profil paramétrique
réseaux de neurones du sol

Figure 16. Interface graphique pour la détermination des


paramètres constitutifs par les réseaux de neurones

GeoMod ingénieurs conseils SA


Av. des Jordils 5
CH-1006 Lausanne
T : +41 21 311 34 30
Figure 14. Exemple d’une simulation par éléments finis de F : +41 21 311 34 29
l'essai de pénétration au cône
www.geomod.ch
TN 6 / Lausanne, décembre 2009 / SC+FG+RO info@geomod.ch

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