Vous êtes sur la page 1sur 55

Universitatea Dunărea de Jos din Galaţi

Facultatea Transfrontalieră de Stiinţe Umaniste , Economice şi


Inginereşti
Specializarea Limbi Moderne Aplicate

LUCRARE DE LICENTA

Les courants esthétiques et


artistiques du XIXe siècle

Coordonator ştiinţific : Conf. Dr.Daniel Lucian Gălăţanu

Student : Grosu Diana

Galaţi 2018
Sommaire:
Introduction....................................................................................page 1
Chapitre 1
1.Le Romantisme......................................................................................page 2
1.1. La souche allemande Le Sturm und Drang. Goethe Schill…...….page 2
1.2. Mme de Staël et premières manifestations romantiques autoctones (
Chateaubriand )………………………………………………….……....page 6
1.3. L'Âge d'or du Romantisme.............................................................page 9
1.3.a) Alphonse de Lamartine..........................................................page 10
1.3.b) Alfred de Vigny......................................................................page 12
1.3.c) Alfred de Musset ( poésie et dramaturgie)..............................page 13
1.4. Le Titan du Romantisme. Victor Hugo...........................................page 16
1.4.a) Le Roman Les Misérables et Notre Dame de Paris.................page 17
1.4.b) La poésie: La Légende des siècles............................................page 18
1.4.c) Le Drame: Cromwell et Hernani………………………….....page 21

Chapitre 2
2. Le Réalisme............................................................................................page 24
2.1. Flaubert, le " maître du Réalisme". Mme Bovary...........................page 24
2.2. Les élements proprement réalistes...................................................page 26
2.3. Honoré de Balzac, La Comédie Humaine. Pére Goriot et Eugénie
Grandet.......................................................................................................page 28

Chapitre 3
3.1. Baudelaire - le noeud entre la Tradition et la Modernité....................page 32
3.2. Le Parnassé..........................................................................................page 35
3.2.a) Théophile Gautier.....................................................................page 36
3.2.b) Leconte de Lisle.......................................................................page 38
3.3. Le Symbolisme....................................................................................page 39
3.3.1. Arthur Rimbaud........................................................................page 41
3.3.2. Paul Verlaine............................................................................page 42
3.3.3. Stéphane Mallarmé...................................................................page 43

Chapitre 4
4.1. L’Impressionnisme..............................................................................page 45
4.2.1. Claude Monet...........................................................................page 45
4.2.2. Édouard Manet.........................................................................page 46
4.2.3. Pierre-Auguste Renoir..............................................................page 48
4.2.4.Alfred Sisley..............................................................................page 49

Chapitre 5
Conclusions générales................................................................................page 51
Introduction
Une œuvre littéraire peut être appréciée pour elle-même.
Mais on la comprend mieux quand on la situe dans son
époque et notamment dans son contexte culturel. Par sa
langue, par ses valeurs et pas ses idées, elle se rapproche
d’autres œuvres au sein d’un même mouvement.

1
I. LE ROMANTISME

1.1 La seule allemand. Le Sturm und Drang. Goethe y


Schiller.
« Tout d’abord, le romantisme naît en Grande-Bretagne et en Allemagne à
la fin du 18ème siècle et va se répandre en Europe au XIXe siècle. Il s’agit avant
tout d’un mouvement littéraire mais il va influencer, par ses thèmes, d’autres
formes artistiques comme la peinture par exemple. C’est un mouvement qui laisse
largement place à l’expression du moi, des sentiments et des sensations, aux
sentiments contre la raison. »1
Ce mouvement va s’opposer à
d’autres mouvements de la même époque
comme le néo-classicisme ou encore le
rationalisme des Lumières.
La première période du romantisme
(1770-1820) se développe en parallèle au
néoclassicisme (1760-1800) ou plutôt en opposition à ce courant.
Les représentants du romantisme en Allemand entre 1770 et 1780 sont «
Sturm und Drang »
(Tempête et Passion). Le romantisme allemand - "Deutsche Romantik" en
allemand - débute en 1770 et finit vers en 1830. Il succède au classicisme,
représenté principalement par Goethe et Schiller.
Le romantisme allemand est pour l’essentiel un mouvement philosophique
et politique.
Il s’agit d’abord d’un mouvement anti-français, qui va s’opposer point par
point à tous les principes issus de la philosophie française des Lumières. Il est
également dû à l’industrialisation qui a beaucoup modifié la société. En effet, les
jeunes voulaient fuir les dures réalités à l’aide de l’imaginaire. Ils voulaient avoir la
liberté d’exprimer leurs sentiments. « Ils voulaient avoir un courant littéraire qui
prône à laisser l’expression des sentiments et des sensations en abolissant les règles
strictes de la littérature classique. Il en cherche les symboles, la découvre par la

1
http://www2.ac-lyon.fr/etab/lycees/lyc-69/bernard/spip.php?article1283

2
contemplations et le rêve ou en déchiffre les ,,correspondances’’. C’est ainsi qu’est
né le" Sturm und Drang", un mouvement de jeunes révoltés contre le classicisme et
les idées des Lumières. Ce mouvement a ensuite contribué à l’évolution du
romantisme en Allemagne. »2
« Avec le sturm und Drang la littérature des Lumières prend son tournant
anti féodal. »3
Le Sturm und Drang que l'on traduit par tempête et passion ou tempête et
élan précède de peu le romantisme marqué par : Wieland, Lessing, Klopstock,
Bürger, Voss, Goethe, Schiller et Herder qui est le théoricien.

Portrait de Goethe Portrait de Schiller


Après la réforme et la montée de l’humanisme, l’Allemagne s’ouvrit plus
largement à de nouveaux modes de pensée et aux idées littéraires nouvelles. Le
poète et dramaturge Friedrich Gottlieb Klopstock, soutenait que l’écrivain avait
une mission sacrée. Il eut une grande influence sur l’écriture de Goethe. Les
pièces de Gotthold Ephraim Lessing fondèrent, par leur style passionné et leurs
personnages héroïques, le théâtre allemand moderne. La rencontre de Goethe avec
Johann Gottfried Herder le mena à devenir plus réticent envers le classicisme
français et ses règles. Le mouvement Sturm und Drang mettait l’accent sur

2
http://lettresamontaigne.net/spip.php?article50
3
Michel Vovelle Le siècle des Lumières L'Apogée/1750-1789 tome 2 PUF Paris 1997
p.547

3
l’utilisation d’éléments populaires, sur les émotions incontrôlées et sur la
mélancolie introspective. « Cette dernière caractéristique est très présente dans Les
souffrances du jeune Werther (1774) qui le rendit célèbre en quelques mois. Son
amitié avec Friedwich Von Schiller fut aussi importante, ainsi fit découvrir à
Goethe un intérêt pour les lettres.
Johann Wolfgang Von Goethe naît le 28 août 1749 à Francfort-sur-le-
Main. Il étudia d’abord le droit, il étudia l’ésotérisme, l’astrologie et l’alchimie. Il
approfondit ses connaissances du mysticisme religieux, de la magie et du monde
des esprits avec une amie de sa mère. Il étudia également la musique, l’art,
l’anatomie et la chimie. Il parlait sept langues. La découverte du Sturm und Drang,
synonyme de l’exaltation de la personnalité et du sensualisme, apparût avec la
pièce Götz von Berlichgen (1773) fortement influencée par Shakespeare. »4
Principales oeuvres de Goethe sont : Principales oeuvres de Goethe sont:
Faust,Goetz de Berlichingen, ou le Chevalier à la main de fer,Werther,Wilhelm
Meiste,Hermann et Dorothée.
Friedrich von Schiller (1759-1805), poète le plus jeune et le plus
enthousiaste des grands classiques allemands du XVIIIe siècle, a associé la poésie à
une réflexion sur la vie et sur l'art. Historien, psychologue, théoricien de
l'esthétique, auteur de récits, de poèmes philosophiques, narratifs (ses « ballades »)
ou d'inspiration plus personnelle, et surtout de pièces de théâtre, c'est grâce à son
génie dramatique qu'il s'est imposé d'emblée et que sa renommée dure encore
aujourd'hui.5 Poèmes écrits par Schiller : Cassandre , Le Soir ,Le
Conquérant,Élégie sur la mort d’un adolescent.,Ode à la joie. Théâtre écrits par
Schiller :Les Brigands, Cabale et Amour,Don Carlos,Marie Stuart.
Friedrich Schiller et Johann Wolfgang von Goethe- l'une des amitiés
les plus productives jamais écrites dans l'histoire littéraire.
Schiller rencontre Goethe pour la première fois le 7 septembre 1788 à
Rudolstadt. «Schiller était détesté pour moi», proclame Goethe dans un premier verdict
prononcé contre le collègue poète. En même temps, Goethe, le grand maître de la
littérature allemande, éprouve la sympathie du jeune Schiller - et trouve donc
difficile de l'accepter. Trop lui fait penser à l'auteur juvénile du «voleur»
passionné, à son propre «Sturm und Drang».Plus de 10 ans les deux poètes se
4
http://www.cvm.qc.ca/encephi/Syllabus/Histoire/Passecompose/Goethesturm.htm
5
https://www.universalis.fr/encyclopedie/friedrich-von-schiller/, consulté le 10.05.2018

4
revoient à l'été de 1794. Schiller arrive en tête avec Goethe une conversation sur la
plante archétypale par une lettre. Ainsi, de cet été commence un poète de l'amitié
de dix ans - dix ans Schiller n'a pas encore à vivre.
Inspiré par son amitié avec Goethe, Schiller revient à la poésie et au travail
esthétique littéraire après sept années dans lesquelles il a traité des œuvres
philosophiques et historiques. Avec Goethe, il publie le journal littéraire Die
Horen. En 1797, les deux poètes publiés par Schiller pour écrire Musenalmanach
les Xenia ( faveurs ).
Schiller, ensemble et en compétition avec Goethe, il pontée pauses avec un
certain nombre de ballades célèbres, qui ont été achevés en 1797, y compris
L’anneau de Polycrate, Le plongeur , Le Gaut et Les grues de Ibykus .
Schiller est mort à l'âge de 45 ans de pneumonie. Goethe a été très
bouleversé par la mort de son jeune ami. Dans une lettre à son ami Carl Friedrich
Zelter il sentait la perte de Schiller comme s'il avait « la moitié de son être perdu.
»6

6
https://www.planet-
wissen.de/geschichte/persoenlichkeiten/friedrich_schiller/pwieschillerundgoethe100.html

5
1.2 Madame de Staël et premières manifestations
romantiques autochtones. Chateaubriand.
Anne-Louise Germaine
Necker, connue sous le nom de
Madame de Staël née le 22
avril 1766 à Paris où elle est morte
le 14 juillet 1817.
« Madame de Staël, reste dans
l'histoire, avec Chateaubriand comme
l'initiateur du Romantisme
francais,mais aussi avec Benjamin
Constant, le plus brillantant des idees
liberales.
C'est elle qui fait venir de l'Allemagne le nouveau souffle, le lyrisme, la
vague des passions,la mélancolie et l'enthousiasme,qu'elle réussit
miraculeusement à imposer et même à institutionnaliser en une France
« classique » déjà depuis des siècles »7
La première paternité intellectuelle du romantisme en France revient à
Victor Hugo avec son œuvre intitulée La préface Cromwell en 1827 mais cette
année est aussi celle de l’émergence du romantisme en peinture.
Ensuite, nous pouvons dire que le romantisme est un mouvement historique
mais aussi politique, c’est un mouvement qui naît de la révolution. C’est aussi un
courant artistique qui va beaucoup se développer dans la société du XIX ème
siècle. Le romantisme c’est le cœur et la passion, l’irrationnel et l’imaginaire, le
désordre et l’exaltation, la couleur et la touche. Le romantisme est à l’origine de
deux mouvements diamétralement opposés : le réalisme, par son aspect politique et
social, et le symbolisme, par sa quête d’intériorité.
La révolution française est pour eux un idéal à atteindre à la liberté, les
droits de l’homme sont des valeurs qui sont essentielles mais aussi l’émancipation
de l’individu car le mouvement refuse la vue professionnelle bourgeoise, cette
dernière est considérée comme morne et étroite ainsi que les conceptions et les

7
Daniel Gălăţeanu, Préromantisme et Romantisme dans la poésie française,Presses
Académiques Francophones,2015,p.53

6
valeurs morals de la classe sociale bourgeoise, mais le mouvement se développera
surtout dans les milieux ayant la culture.
Au XIXe siècle, le romantisme est donc un courant littéraire qui prône à
laisser l’expression des sentiments et des sensations en abolissant les règles strictes
de la littérature classique.
« La société vient d’être éventrée par la Révolution française. Leur monde
connu jusque-là n’existe plus. L’ordre établi depuis des siècles a été renversé et le
pouvoir a changé de mains. Désormais c’est le peuple qui tient les rênes, du moins
dans la théorie. La monarchie a été abolie dans un bain de sang et les horreurs et
les atrocités commises au nom de la liberté sont au-delà de tout entendement. Ceux
qui ont survécu à la guillotine et à la fureur des nouveaux dirigeants ont pris la
fuite, dépossédés de tous leurs biens. L’influence des Lumières y est aussi pour
quelque chose, car tout en ayant accordé à la raison la première place, les Lumières
prônent en outre la mise en avant de l’individu et sa quête du bonheur, favorisant
ainsi l’exploration de la subjectivité et du moi. Dans le domaine de la littérature –
comme dans d’autres domaines artistiques – on assiste ainsi à l’éclosion d’une
nouvelle sensibilité, partiellement comme un résultat de la situation politique et
idéologique mais aussi comme une réaction au
classicisme, considéré comme impersonnel, froid
et sec. »8
Au moment da la Révolution, en 1789,
Mme de Staël avait vingt-trois ans et
Chateaubriand vingt-et-un. Fаce aux
transformations de lа société ces jeunes gens
semblent réagir très différemment.
En effet , tous les deux être considérés comme les représentants d’un même
mouvement littéraire appelé préromantisme.
Mme de Staël se montre intriguée et enthousiasmé par toutes les nouveautés
et les nouvelles possibilités de cette époque tumultueuse, Chateaubriand semble
plutôt sceptique et réticent. Mme de Staël donne une impression générale d’optimisme et
de gaieté, Chateaubriand paraît relativement sombre et pessimiste.

8
Bonnenfant, Annik Mølmen ,Mme de Staël & Chateaubriand,
l’avant-garde du romantisme- Étude comparative de deux expressions issues d’un même
zeitgeist,universitetet i Oslo, Våren 2014,p.5

7
Une des causes principales se trouve probablement, dans leurs vies
familiales. Mme de Staël est issue d’une famille riche, où le père est banquier et
ministre des finances sous Louis XVI. Dès son plus jeune âge elle assiste au salon
tenu par sa mère, où se réunit régulièrement le gratin des intellectuels français.
Tout nouveau courant culturel, politique ou idéologique, tout phénomène de la
société seront discutés, analysés et comparés.
Chateaubriand issu d’une vieille famille aristocratique aux traditions
ancrées dans l’Ancien Régime, il voit tout son univers basculer au moment de la
Révolution.Une autre cause est leur confession. Mme de Staël est de confession
protestante, et Chateaubriand catholique.
Nous savons que, le protestantisme a contribué à l’expansion des Lumières
et la diffusion des idées nouvelles, tandis que le catholicisme est resté campé sur
ses positions dans une attitude de rejet général.
« La littérature de Chateaubriand,qui,nourrit du labyrinthe du vécu,est l
'image de la vie tumultueuse et riche en événements de l'auteaur et,bien sûr, de sa
quête perpétuelle de l'absolu.
La littérature de Chateaubriand,qui,nourrit du labyrinthe du vécu,est l
'image de la vie tumultueuse et riche en événements de l'auteaur et,bien sûr, de sa
quête perpétuelle de l'absolu. »9
La nature joue le rôle à la fois d’une confidente et d’une consolatrice et le
romantique exprime sa sensibilité. Il en cherche les symboles, la découvre par la
contemplations et le rêve ou en déchiffre les ,,correspondances’’. Les rapports
avec la nature pour Mme de Staël semblent plutôt distants, comme si elle
l’observait d’un point éloigné – comme s’il s’agissait d’une description esthétique
plutôt que d’une émotion profonde de force à ébranler son âme. La nature y est
souvent qualifiée de « délicieuse », « douce », « charmante », ou « ravissante » .
« Corinne et lord Nelvil se promenèrent lentement et avec délices dans la
campagne. Chaque pas, en pressant les fleurs, faisait sortir les parfums de leur sein. Les
rossignols venaient se reposer plus volontiers sur les arbustes qui portaient les roses. Ainsi
les chants les plus purs se réunissaient aux odeurs les plus suaves ; tous les charmes de la
nature s’attiraient mutuellement ; mais ce qui est surtout ravissant et inexprimable, c’est la
douceur de l’air qu’on respire. […] vous éprouvez un bien-être si parfait, une si grand

9
Daniel Gălăţeanu, Préromantisme et Romantisme dans la poésie française,Presses
Académiques Francophones,2015,p.75.

8
amitié de la nature pour vous, que rien n’altère les sensations agréables qu’elle vous cause.
[…] La nature, dans les pays chauds, met en relation avec les objets extérieurs, et les
sentiments s’y répandent doucement au dehors »10
« Ces extraits nous donnent l’impression de la nature vécue comme un
arrière-plan, comme un décor agréable, gentiment accompagnant les êtres-humains
qui s’y meuvent. C’est comme si la nature n’avait pas d’existence propre, elle ne
fait qu’agrémenter l’existence des humains, adossant la fonction de décor. »11
« En vain, dans nos champs cultivés, l’imagination cherche à s’étendre ; elle
rencontre de toutes parts les habitations des hommes : mais dans ces régions sauvages,
l’âme se plaît à s’enfoncer dans un océan de forêts, à planer sur le gouffre des cataractes, à
méditer au bord des lacs et des fleuves, et, pour ainsi dire, à se trouver seule devant
Dieu »12
L’image que crée Chateaubriand de la nature n’est pas forcement réaliste,
mais plutôt une image métaphysique et symbolique, voire paradisiaque. Car
Chateaubriand voit et vit la nature comme une création d’ordre divin, et l’être
humain qui la contemple s’en rapproche et atteindra idéalement un état d’osmose
avec elle.
J’ai considéré cette période dynamique et intéressante : d’une société figée
et évolutivement bridée depuis des siècles, d’un état d’anesthésie générale de la
créativité dû au dictats du classicisme, les esprits se réveillent et une nouvelle prise
de conscience émerge ; c’est le début d’une nouvelle ère.

1.3 L'âge d'or du romantisme. Lamartine. Vigny. Musset (poésie et


dramaturgie).
A l’époque du romantisme, autant les peintres que les écrivains sont obsédés par
eux-mêmes et nous le montrent dans leurs peintures et leur textes. Dans n’importe
quelle peinture, on retrouvera fréquemment un personnage, isolé, souvent entouré
de nature et de calme. Le romantisme ne cherche pas la gaieté, simplement la

10
Madame de Staël, Corinne ou l’Italie, Paris, Gallimard, Folio Classique, 1985, p. 287.
11
Bonnenfant, Annik Mølmen ,Mme de Staël & Chateaubriand,
l’avant-garde du romantisme- Étude comparative de deux expressions issues d’un même
zeitgeist,universitetet i Oslo, Våren 2014,p13
12
Chateaubriand, Génie du Christianisme, p. 184, tome 1, GF-Flammarion, 1996.

9
solitude. Une peinture romantique exprime les sentiments de son peintre et insiste
sur le personnage solitaire.
Le Romantisme se caractérise par la dominance de la sensibilité, de
l'émotion et de l'imagination sur la raison et la morale. Les artistes peignent en
affirmant leurs idées et en laissant apparaître avec passion leurs impressions et
sentiments personnels à travers leurs œuvres. Le Romantisme apparaît alors
comme une rupture avec l'esthétique dominante de l'époque, le Néo-classicisme.
Le Romantisme est un mouvement d’idées (ensemble des mouvements
intellectuels et artistiques) européen. A partir du XVIII ème siècle, il met en avant
l’expression des sentiments personnels concernant la raison et les créations
imaginaires sur la présentation classique de la nature humaine.
En grande partie marqué par la révolution de 1830 et 1848, ce mouvement
culturel et artistique important dans la première moitié du XIX ème siècle, touche
non seulement la littérature, mais également d’autres arts comme la musique et la
peinture.
Ce courant est défini par une volonté d’explorer toutes les possibilités de
l’art dans le dessein d’exprimer les extases et les tourments du cœur et de l’âme. Il
se manifeste par l’imagination et la sensibilité. Le romantisme est le courant qui
donne le sens profond pour la poésie. La principale caractéristique du courant :
l’originalité fondamentale de l’individu.
Les romanciers comme les poètes Lamartine et Victor Hugo les écrivains
Chateaubriand, Musset et Stendhal, les peintres Delacroix et Géricault ou encore
les musiciens Berlioz et Chopin, s'intéressent par exemple à tout ce qui est
inhabituel: au rêve, à l'étrange, à l'histoire et aux
cultures étrangères.
Alphonse de Lamartine (1790- 1869) Né à

Mâcon,il était une personnalité artistique et homme

politique. « En 1820, il fait paraître sous le titre de


Méditations poétique des poèmes qui le rendirent
bientôt célèbre et qui sont considérés comme la
première manifestation du Romantisme en France.
Ces vers lyriques,evoquant les inquiétudes
amoureuses et spirituelle d'une âme

10
tourmentée,correspondaient à la sensibilité d'un public que les auteurs classiques
ne satisfaisaient plus. »13
« Dans ses Recueillements poétiques,par exemple,vers la fin de sa
vie,Lamartine,devenu le libéral ayant trahi sa classe sociale, transpose son discours
politique et ses idées humanistes liée à la fraternité, à la défense des opprimés, à la
liberté à tout prix; dans des poémes comme: L'Ode sur les révolutions, L'Epître à
Félix Guillemardet et, surtout, la poignante Marseillaise de la Paix »14
Lamartine s'est illustré dans tous les genres, y compris en politique où ses
qualités de rhéteur lui ont donné accès à des postes tels que député ou encore
secrétaire d'ambassade. Et quand il ne médite pas près de son lac, il voyage et écrit
des pages étonnantes sur l'Italie, le Liban, la Grèce, Constantinople, etc. Son œuvre
compte plus de 120 volumes mais on retient surtout son lyrisme et son recueil des
Méditations poétiques, pierre angulaire du romantisme français.
Ses poèmes classés par œuvres :
 Méditations poétiques (1820).
 Nouvelles méditations poétiques (1823).
 Harmonies poétiques et religieuses (1830).
 Troisièmes méditations poétiques (1849).15

Oeuvre principales de Lamartine


Recueils poétiques (1820): « Le Lac » est le poème le plus célèbre de ce
recueil:
 Nouvelles Méditations poétiques(1823)
 Harmonies poétiques et religieuses (1830)
 Joselyn (1836)
 La Vigne et la Maison(1857)
 Récit de voyage
 Voyage en Orient (1835)
 Essai
 Histoire des Girondins(1847)

13
http://www.espacefrancais.com/alphonse-de-lamartine/
14
Daniel Gălăţeanu, Préromantisme et Romantisme dans la poésie française,Presses
Académiques Francophones,2015,p.97.
15
http://www.poesie-francaise.fr/poemes-alphonse-de-lamartine/ consulté le 20.04.2018

11
 Récits autobiographiques
 Raphael(1849)
 Graziella(1851)16
Alfred Victor Vigny puis comte de
Vigny, né le 27 mars 1797 à Loches, et mort le
17 septembre 1863 à Paris, est un écrivain,
romancier, dramaturge et poète français.
Le comte Alfred de Vigny occupe une
place à part dans la poésie romantique. Il se
sentit d’abord porté vers la carrière militaire. Il
entré dans l’armée au moment où l’épopée
impériale était close. En 1823, cependant, il
partit pour la guerre d’Espagne. Il ne rapporta de
cette expédition que les vers du Cor, sur la mort de Roland. Aussi démissionna-t-il,
en 1827, pour se retirer dans sa « tour d’ivoire ».
Depuis 1828, il s’était mêlé au mouvement romantique ; il avait collaboré
au Conservateur littéraire de Victor Hugo. En 1822, il publia son premier recueil.
En 1826, il en fit une édition augmentée, sous le titre de Poèmes antiques et
modernes. Il ne donna plus, comme poèmes, que le Mont des Oliviers et la Maison
du berger . Après sa mort seulement parut le livre intitulé les Destinées, et qui
comprend, avec les deux pièces que nous venons de nommer, ses plus beaux
poèmes : la Colère de Samson, la Mort du loup, la Bouteille à la Mer, l’Esprit Pur.
Une production réduite, qui suppose de longues méditations est un pessimisme
hautain, le point de départ de ce pessimisme est l’isolement douloureux et
humiliant, dans lequel se sent l’homme supérieur ; l’humanité, dont pourtant il est
le guide, ne le comprend pas et ne l’aime pas (Moïse). Or, ce n’est pas l’amour qui
le consolera : l’amour n’est que trahison (la Colère de Samson). Ce n’est pas non
plus la Nature, si accueillante pour Lamartine ; la Nature n’est pas une mère, mais
une tombe (la Maison du berger). Il y a de la beauté dans ce pessimisme, et Vigny
a su présenter ses idées dans « des symboles » bien choisis, saisissants par leur
simplicité et par leur puissance. Mais enfin, c’est un système, et rien n’est moins

16
https://www.etudes-litteraires.com/lamartine-biographie.php consulté le 21.04.2018

12
favorable à l’inspiration lyrique, laquelle sort des contradictions psychologiques et
morales du cœur.
« En 1829, Vigny donna au Théâtre-Français une traduction intégrale en
vers de l’Othello de Shakespeare ; en 1831, la Maréchale d’Ancre, en prose, dont
les principaux personnages sont Concini et sa femme Éléonore Galigaï. Ces deux
pièces n’obtinrent qu’un succès d’estime. Mais, en 1835, Vigny obtint un triomphe
avec Chatterton.
Alfred de Vigny a publié en 1826, Cinq-Mars ou une Conjuration sous
Louis XIII.
En 1832, Vigny donna Stello ou les Diables bleus, dans lequel l’histoire
n’intervient qu’à titre d’exemples. Il s’agit, pour l’auteur, de démontrer une thèse, à
savoir que le poète, ou plus généralement l’homme de lettres, est un incompris,
quelle que soit la forme politique de la société où il essaye de vivre : monarchie
absolue, monarchie constitutionnelle, république. Les trois exemples sont : Gilbert,
Chatterton et André Chénier.
Le dernier roman de Vigny, Grandeur et Servitude militaire (1835), est
encore une « démonstration », très noble
d’ailleurs, et qui fait honneur au soldat-poète.»17
Alfred de Musset (1810-1857)- En 1828 il
fut reçu dans le "Cénacle" romantique, le
prestigieux salon où se réunissaient les principales
figures du romantisme, Hugo, Alfred de Vigny et
Charles Augustin Sainte-Beuve, qui deviendront
ses plus fidèles amis.
En 1829. Alfred de Musset publia son premier recueil de vers, Contes
d’Espagne et d’Italie, à l’âge de dix-neuf ans.
Son théâtre et sa poésie comprennent les tourments.
Musset éprouvait une sincère et profonde aspiration vers l’art et la pureté.
Son inspiration est celle d’un moraliste lucide, qui scrute les contradictions,
indépassables et destructrices, de l’être humain.
Il analyse avec pessimisme, les difficultés de la sincérité, de l’amour, de
l’honneur et de l’engagement politique.

17
Apud Joseph Vebret( http://salon-litteraire.linternaute.com/fr/biographie-
auteur/content/1817479-alfred-de-vigny-biographie)

13
En 1833, Musset rencontra la romancière George Sand, celle qui devait
être le grand amour de sa vie.
Dans la même année,il obtient un immense succès,avec son poème
romantique Rolla : le cycle des Nuits, écrit après sa rupture et ancré dans son
expérience sentimentale.. Cette œuvre allégorique, où le poète dialogue avec sa
Muse, parut de 1835 à 1837 (la Nuit de mai, la Nuit de décembre, la Nuit d’août, la
Nuit d’octobre).
La Nuit de mai, Alfred de Musset :
LE POÈTE
Pourquoi mon cœur bat-il si vite ?
Qu'ai-je donc en moi qui s'agite
Dont je me sens épouvanté ?
Ne frappe-t-on pas à ma porte ?
Pourquoi ma lampe à demi morte
M'éblouit-elle de clarté ?
Dieu puissant ! tout mon corps frissonne.
Qui vient ? qui m'appelle ? - Personne.
Je suis seul ; c'est l'heure qui sonne ;
Ô solitude ! ô pauvreté
LA MUSE
Poète, prends ton luth ; le vin de la jeunesse
Fermente cette nuit dans les veines de Dieu.
Mon sein est inquiet ; la volupté l'oppresse,
Et les vents altérés m'ont mis la lèvre en feu.
Ô paresseux enfant ! regarde, je suis belle.
Notre premier baiser, ne t'en souviens-tu pas,
Quand je te vis si pâle au toucher de mon aile,
Et que, les yeux en pleurs, tu tombas dans mes bras ?18
Comme dit Gălăţeanu Daniel : « Dans sa première nuit, La nuit de mai,
Musset revient à l'artifice lamartinien du dialogue entre soimême, l' être rationnel
(Le Poète), et le Moi lyrique (La Muse), mais à un tout autre niveau, cette fois-ci
,car le Moi lyrique y est, en même temps, amante, soeur et déesse surnaturelle qui
lance au poète n'y est qu'un simple humain souffrant.On a plutôt affaire ici à un
bipolarisme, un dédoublement suspect et pathologique, un Horla maupassantien du

18
Le fragment est tiré de: MUSSET,Alfred OEuvres complètes Atramenta,2011

14
poète, déchirè entre sa faiblesse de simple mortel, accablé par les souffrances
habituelles de l'existence et ses pulsions créatrices qui le poussent à se laisser
brûler dans la catharsis divine des génies. »19
« Également son œuvre narrative principale, la Confession d’un enfant du
siècle (1836), est une autobiographie romancée qui analyse l’âme tourmentée du
poète. On y trouve surtout l’expression du sentiment de trahison que ressentait la
génération de 1830, celle qui vit ses espoirs anéantis par l’échec du soulèvement de
Juillet.
À la fin de l’année 1834, il a écrit le drame historique Lorenzaccio, qui
surtout, marque le point culminant de sa créativité artistique ; puis du Chandelier,
l’année suivante.
Lorenzaccio, prisonnier du masque de vice par lequel il comptait s’élever à
la vertu d’un acte héroïque, est sans doute une des figures les plus marquantes du
théâtre français. Inspiré de l’histoire de Florence au temps des Médicis - et
probablement de chroniques florentines authentiques.
Une autre revue, La Quotidienne, lui réserve cependant un accueil plus
aimable en déclarant le lecteur passe « de la hauteur de la plus belle poésie aux
plus incroyables bassesses de langage »que l’auteur est « un poète et un fou, un
inspiré et un écolier de rhétorique ». »20
Ces dernières années malade et épuisé précocement, Musset poursuivit
ensuite sa carrière d’auteur dramatique avec de nouvelles pièces : telles que Il ne
faut jurer de rien (1836), Il faut qu’une porte soit ouverte ou fermée (1845), On ne
saurait penser à tort (1849). En 1838, il avait été nommé conservateur d’une
bibliothèque ministérielle, ce qui lui permit de mener une vie tout à fait décente
quoique moins brillante qu’à ses débuts. En 1848, il érit des œuvres de
commande.En 1852, il fut élu à l’Académie française. Il mourut à Paris le 2 mai
1857.

Daniel Gălăţeanu, Préromantisme et Romantisme dans la poésie française,Presses


19

Académiques Francophones,2015,p.184.
20
http://www.lespoetes.net/poete-2-Alfred-de%20MUSSET.html

15
1.4 Le Titan du Romantisme. Victor HUGO
Victor Hugo né le 26 février 1802 à Besançon et mort le 22 mai 1885 à
Paris, est un écrivain français, dramaturge, poète, homme politique, académicien et
intellectuel, il est l'un des plus grands poètes et écrivains français de tous les temps.
« Victor Hugo est, à ses débuts, poète et monarchiste. Mais les événements
de 1830 et sa liaison avec Juliette Drouet provoque en lui de profonds changements

d'idées et en font le chef de file du mouvement romantique. Son appartement


devient le siège du "Cénacle", regroupant de jeunes auteurs romantiques. Il gagne
avec Gérard de Nerval et Théophile Gauthier la "bataille d'Hernani", contre les
partisans du théâtre classique. Ecrivain de génie, il voit sa notoriété se transformer
rapidement en célébrité. Victor Hugo est élu à l'Académie Française en 1841. Il
perd sa fille Léopoldine en 1845 et semble chercher dans la politique un
apaisement à sa douleur.
Emu par les souffrances du peuple en 1848, Victor Hugo devient
républicain et affiche son hostilité à Napoléon III qui le fait exiler à Jersey, puis à
Guernesey. En 1859, il refuse l'amnistie de l'Empereur. Pendant cet exil qui dure
près de vingt ans, il produit la partie la plus riche de son oeuvre.

16
De retour en France en 1870, Victor Hugo est accueilli comme le symbole
de la résistance républicaine au second Empire. Il est élu député de Paris, puis
sénateur. Sa production littéraire cède alors le pas à la politique. Il publie
essentiellement des œuvres commencées pendant son exil. »21
Sensible aux mystères du monde, Victor Hugo exprime sa vision spirituelle
de l'univers avec une conception rationnelle et optimiste. En 83 ans d’existence ,
dont 65 années d'écriture, il laisse derrière lui : treize pièces de théâtre, neuf
romans et vingt recueils de poésie.
1.4.a) Les Romans. Misérables et de Notre-Dame de Paris.
« Victor Hugo et Les Miserables Contexte historique Victor Hugo a
commence Les Miserables en 1845 sous le titre Les Miseres. Puis il "les" a
abandonne pendant quinze ans. Il les reprend en 1860, et la premiere partie du livre
parat le 3 avril 1862. Le 15 mai, publication des deuxiemes et troisiemes Parties du
roman . Le 30 juin paraissent les deux dernieres parties. Dans une lettre a Lacroix
du 23 mars 1862, Victor Hugo ecrit : « Ma conviction est que ce livre sera un des
principaux sommets, sinon le principal de mon oeuvre ». Cette oeuvre est batie en
cinq parties et le recit s'organise au tour de Jean Valjean, ancien forcat, depuis sa
sortie de prison en 1815 jusqu'a sa mort, en 1833, dans les bras de Cosette et de
Marius! Mais autour de Jean Valjean, apparaissent aussi les destinees d'autres
miserables : Fantine, ouvrière obligée de confier Cosette, sa fille, a des inconnus,
les Thénardier qui la traiteront comme un esclave. Marius, qui tombe amoureux de
Cosette, et qui s'engagera sur les barricades lors de l'insurrection de 1832.
Gavroche, gamin de Paris, qui sera tué, en chantant, sur une barricade.
Les Miserables apparaissent comme ce "livre unique" dont revait le dix-neuvieme
siecle. L'ambition demesuree de Victor Hugo est explicite : « Ce livre est un
drame dont le premier personnage est l'infini. L'homme est le second". Certains ont
ete tentes de critiquer Les Miserables pour la faiblesse de sa psychologie et sa
simplification caricaturale de la societe ».
Victor Hugo qui, dans la preface des Miserables, affirme d'ailleurs la
mission morale, sociale, et politique qu'il s'est fixe en creant cette epopee : « Tant
qu'il existera, par le fait des lois et des murs, une damnation sociale creant
artificiellement, en pleine civilisation, des enfers et compliquant d'une fatalite

21
http://www.toupie.org/Biographies/Hugo.htm

17
humaine, la destinee qui est divine tant qu'il y aura sur la terre ignorance et
misere, des livres comme celui-ci pourront ne pas etre inutiles. »22 »23
Hugo n'a pas fait un traite socialiste. Il a fait une chose que nous savons par
experience beaucoup plus dangereuse Il a mis la reforme sociale dans le roman; il
lui a donne la vie qu'elle n'avait pas dans les fastidieux traites, o s'etale
obscurement sa doctrine, et avec la vie, le mouvement, la couleur, la passion, le
prestige, la publicite sans limites, la population a haute dose, l'expansion a tous les
degres et a tous les etages.
Notre-Dame de Paris est un roman historique de l'écrivain français Victor
Hugo, publié en 1831 et popularisé à la fin du siècle dernier par l'adaptation en film
d'animation par les studios Disney (Le Bossu de Notre-Dame en 1996) et la
comédie musicale découverte en 1998.
Logique donc de retrouver ce texte dans la collection Folio Junior Textes
classiques aux éditions Gallimard jeunesse. Alors certes, il s'agit ici d'une version
abrégée mais qui permet de découvrir l’œuvre avec moins d'appréhension, avant
de, pourquoi pas, s'attaquer à la version intégrale.
Et c'est ainsi que Victor Hugo transpose le contexte politique, géographique du
Paris de la fin du XVe siècle. A travers ses descriptions, il défend le patrimoine
architectural parisien en proie à de profondes modifications à l'époque où paraît ce
roman. La cathédrale Notre-Dame occupe une place centrale sur l'Ile de la Cité et
la vie s'organise autour d'elle, tels la Cour des miracles.
Roman d'amour, roman historique, Notre-Dame de Paris est aussi un roman
politique. Victor Hugo dénonce la peine de mort et engage une réflexion sur la
justice de l'époque qui reste très arbitraire. Les personnages principaux
(Quasimodo, Esméralda, Frollo) nous entraînent dans un récit absolument
saisissant, passionnant et terriblement dramatique.
1.4.b) La Poesie.
À vingt ans, Hugo publie les Odes, recueil qui laisse déjà entrevoir, chez le
jeune écrivain, les thèmes hugoliens récurrents : le monde contemporain, l'Histoire,
la religion et le rôle du poète, notamment. Par la suite, il se fait de moins en moins

22
Le fragment est tiré de: HUGO, Victor, Les Misérables,Émile Testard, 1890.
23
http://www.alalettre.com/victor-hugo-oeuvres-miserables.php consulté le 10.05.2018

18
classique, de plus en plus romantique, et Hugo séduit le jeune lecteur de son temps
au fil des éditions successives des Odes (quatre éditions entre 1822 et 1828).
« En 1828, Hugo réunit sous le titre Odes et Ballades toute sa production
poétique antérieure. Fresques historiques, évocation de l'enfance ; la forme est
encore convenue, sans doute, mais le jeune romantique prend déjà des libertés avec
le mètre et la tradition poétique. Cet ensemble permet en outre de percevoir les
prémices d'une évolution qui durera toute sa vie. »24
Ses poèmes classés par œuvres :
 Odes et ballades (1826).
 Les orientales (1829).
 Les feuilles d'automne (1831).
 Les chants du crépuscule (1836).
 Les voix intérieures (1837).
 Les rayons et les ombres (1840).
 Les châtiments (1853).
 Les contemplations (1856).
 La légende des siècles (1859).
 Les chansons des rues et des bois (1865).
 L'année terrible (1872).
 L'art d'être grand-père (1877).
 Les quatre vents de l'esprit (1881).
 Toute la lyre (1888).
 Dernière Gerbe (Posthume, 1902).
Les orientales est un recueil de 41 poèmes écrits par Victor Hugo et publiés
en 1829. Cette oeuvre littéraire exemplifie l’esthétique romantique car elle entame
une rupture avec la poésie traditionnelle. Victor Hugo renouvelle l’imaginaire et
les formes poétiques classiques en s’inspirant de la matière exotique, et notamment
de l’orient. L’orientalisme est par ailleurs, fortement marqué par le philhellénisme
ou engouement de l’époque pour la Grèce alors en quête d’indépendance et en
conflit avec les turcs.
Le texte que nous avons à étudier est un poème extrait du recueil poétique
Les orientales, intitulé « La captive ». Un jeune femme captive en territoire ennemi

24
https://fr.wikipedia.org/wiki/Victor_Hugo#Po%C3%A8te consulté le 15.05.2018.

19
sublime son enfermement dans un harem grâce à l’écriture poétique et la rêverie.
L’orient est prétexte au jeux de l’imaginaire, à l’inventivité verbale et à la diversité
rythmique. Ce poème est composé de 9 strophes de 8 vers, il s’agit de 9 huitains, il
s’agit par conséquent d’un poème moderne qui ne reproduit pas un genre poétique
précis.
LA CAPTIVE
Si je n'étais captive,
J'aimerais ce pays,
Et cette mer plaintive,
Et ces champs de maïs,
Et ces astres sans nombre,
Si le long du mur sombre
N'étincelait dans l'ombre
Le sabre des spahis.25
Ce poème dépeint en premier lieu le portrait aux tonalités romantiques
d’une femme. C’est un poème en vers
libres qui ne rentre dans aucune genre
poétique classique. Il est composé de 9
strophes de 8 vers, 9 huitains. Si cette
femme est triste et mélancolique, c’est
tout d’abord parce qu’elle est captive.
La tonalité de ce poème est lyrique. Le
lieu de détention est un pays d’orient,
la femme est dans un harem comme le
laisse supposer la présence «
d’eunuques noirs ». Sa parole est
« étouffée », l’écriture poétique est
l’unique possibilité d’évasion et de
liberté pour elle.
La Légende des siècles est un
recueil de poèmes écrits par Victor
Hugo entre 1855 et 1876. Les poèmes,

25
Apud Jacques Lemaire (http://www.poetes.com/textes/hugo_or.pdf)

20
conu comme de « petites épopées », furent publiés en trois séries : en 1859, en
1877 et en 1883. La Légende des siècles a été conçu comme un immense ensemble
destiné à dépeindre l'histoire et l'évolution de l'humanité. Il est considéré par
plusieurs critiques, Baudelaire en tête comme la seule véritable épopée moderne
française possible.
1.4.c) Le Drame . Cromwell et Hernani.
Cromwell de Victor Hugo- est une drame romantique édité en 1827.
Représenté pour la première fois, en 1956, dans une version abrégée d’Alain
Truta, mise en scène par Jean Serge dans la cour carrée du Louvre.
Texte retraité par Libre Théâtre à partir de l’édition des Oeuvres complètes
de Victor Hugo, Editions J. Hetzel sur Gallica.
Distribution : environ 70 personnages, dont plusieurs peuvent être joués par
un seul acteur. Au total, une vingtaine de rôles masculins et une dizaine de rôles
féminin.
Une conjuration réunit royalistes et républicains contre Cromwell, le Lord
Protecteur d’Angleterre : les uns ne lui pardonnent pas l’exécution de Charles I ;
les autres n’admettent pas qu’il se fasse couronner. Cromwell déjoue le complot
dont il est averti par Carr, un puritain exalté. Une nouvelle conjuration s’organise
mais au dernier moment, le jour du sacre, Cromwell refuse la couronne. La préface
de Cromwell est un véritable manifeste en faveur du drame romantique. Hugo
distingue tout d’abord trois grandes époques dans l’histoire de l’humanité
auxquelles correspondent des expressions littéraires spécifiques: les temps primitifs
(l’âge du lyrisme), les temps antiques (le temps de l’épopée) et les temps modernes
(l’âge du drame.
Victor Hugo développe ensuite les caractéristiques du drame :
-Le refus de la règle des trois unités : les unités de temps et de lieu sont contraires
à la vraisemblance. Seule l’unité d’action doit être maintenue. Dans Cromwell, les
cinq actes se déroulent dans cinq décors : la taverne des Trois-Grues, la salle des
banquets à White-Hall, la chambre peinte à White-Hall, la poterne du parc de
White-Hall et la grande salle de Westminster.
- Le mélange des vers et de la prose. Dans Cromwell, drame en vers avec quelques
chansons et extraits de lettres en prose, Hugo s’amuse avec la versification et ose
même une réplique : « Ah Dieu ! que de rimes en ite ! »

21
- Le mélange des genres (Cromwell en est un excellent exemple) : mêler le
grotesque au sublime pour peindre le réel. Hugo alterne dans Crowmwell scènes
historiques, comiques, mélodramatiques et tragiques.
- La couleur historique et géographique : « le drame doit être radicalement
imprégné de cette couleur des temps ».
Malgré l'application exemplaire des principes romantiques dans Cromwell, c'est la
préface de la pièce qui est restée comme un des textes fondateurs du romantisme
français, en défendant en particulier le drame en tant que forme théâtrale.
Hernani de Victor HUGO - Hernani, ou l’Honneur castillan est une pièce
de théâtre en cinq actes écrite par Victor Hugo, grand auteur de la période
romantique. Cette pièce est une des œuvres les plus importantes dans le genre du
drame romantique. Elle fut représentée pour la première fois à la Comédie-
Française le 25 février 1830 et parut la même année en livre aux éditions Mame et
Delaunay.
Cette pièce fait partie des œuvres les plus célèbres de Victor Hugo et du
théâtre non pas pour son intrigue mais pour la « bataille d’Hernani » qui fut
déclenchée dès les premiers vers de la pièce, car elle était non conforme au
découpage traditionnel des alexandrins. Cette réaction était visée par Hugo, qui
dans sa préface affirmait qu'il fallait « casser les codes du théâtre classique », ce
qui était l'ambition esthétique du mouvement romantique. Il voulait accorder une
plus grande place au public, « vrai peuple qui rend les œuvres immortelles ».
Motif : « Le roi d’Espagne Don Carlos est amoureux de Doña Sol, femme
promise à Don Ruy Gomez. Doña Sol, elle, aime Hernani, un homme dont le père
de Don Carlos a tué le père. Hernani veut se venger mais les deux hommes
amoureux de Doña Sol se rencontrent, et se provoquent en duel. Celui-ci est gagné
par Hernani, mais le roi lance ses gardes à sa poursuite ; Hernani disparaît. Durant
les préparatifs du mariage de Don Ruy Gomez et Doña Sol, le roi lui est présent.
Hernani surgit sur ces entrefaites mais Don Ruy Gomez, contraint par la loi de
l’hospitalité, décide de le protéger. Gomez découvre que dona Sol et Hernani
s’aiment, mais continue de protéger Hernani.
Le roi pose un ultimatum à Don Ruy Gomez : soit il lui livre Hernani, soit il
le tue. Le vieux Don Ruy Gomez refuse et Don Carlos décide d'enlever Doña Sol.
Don Ruy Gomez et Hernani se mettent d’accord pour tuer le roi, en échange de
quoi Hernani lui offre sa vie. Don Carlos est élu empereur, il pardonne aux deux
22
alliés et annonce le mariage de Doña Sol avec Hernani. Ce dernier révèle sa
véritable identité, Jean d’Aragon, et devient Don Juan d’Aragon. Il abandonne
toute idée de vengeance. Lors des noces des deux amants, Don Ruy Gomez vient
réclamer la part de leur accord : la vie de Hernani. Doña Sol décide de mourir avec
son amour et s’empoisonne avec Hernani. Don Ruy Gomez, vidé de toute envie de
vivre, se poignarde sur leurs corps »26
Hugo réaffirma sa position exposée dans la Préface de Cromwell : il faut
briser les règles du théâtre classique et réaffirmer l’ambition esthétique de la
nouvelle génération, le romantisme. Il demande aussi, et surtout, la prise en compte
du public, le public vrai, le peuple, car c’est par lui que les œuvres sont rendues
immortelles, afin que “la poésie ait la même devise que la politique :
TOLÉRANCE ET LIBERTÉ”

26
Cf. https://fr.wikipedia.org/wiki/Hernani

23
II.LE RÉALISME
« Le réalisme est un mouvement artistique et littéraire apparu en France
vers 1830, né du besoin de réagir contre le sentimentalisme romantique.
Le réalisme est un mouvement littéraire qui donna pour mission au roman
d’exprimer le plus fidèlement possible la réalité, de peindre le réel sans l’idéaliser,
Les histories réelles sont privilégiées, les personnages ont des sentiments
vraisemblables et le milieu ainsi que le physique des personnages sont évoqués
avec minutie et objectivité. »27 « Il est caractérisé par une attitude de l’artiste face
au réel, qui vise à représenter le plus fidèlement possible la réalité telle qu’elle est,
sans artifice et sans idéalisation, avec des sujets et des personnages choisis dans les
classes moyennes ou populaires. Le roman entre ainsi dans l'âge moderne et peut
dorénavant aborder des thèmes comme le travail salarié, les relations conjugales,
ou les affrontements sociaux. »28
2.1 Flaubert , le ,, maître du réalisme’’.
« Édité par Michel Lévy frères et paru à Paris en 1857, Madame Bovary est
un roman écrit par Gustave Flaubert. Cette œuvre dont l’écriture démarre en 1851
est achevée 5 ans après c’est-à-dire en 1856. A cette époque de la parution de ce
livre, le réalisme qui est un nouveau courant de pensée littéraire et picturale était en
gestation. Ce roman de Flaubert présente des aspects à la fois du réalisme naissant
mais également quelques éléments romantiques. La lecture de cet article vise à
faire une analyse objective de cette oeuvre dont le personnage principal est Emma,
épouse de Charles Bovary un officier de santé établit à Tostes. »29

27
http://www.etudes-litteraires.com/figures-de-style/realisme.php consulté le 11.04.2018
28
https://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9alisme_(litt%C3%A9rature)
29
http://madamebovary.fr/analyse-de-madame-bovary/

24
Madame Bovary : une œuvre réaliste ou romantique

Il est vrai qu’à la lecture de cette œuvre à


travers laquelle, l’auteur Flaubert a voulu montrer sa
particularité par rapport à courant littéraire précis, on
peut recenser quelques éléments caractéristiques du
romantisme tels que la révolte, les émois de la passion,
le goût de la rêverie ou encore le moi. Cependant, ces
éléments très peu nombreux ne peuvent pas à eux seuls
permettre de dire qu’il s’agit d’un romantisme pur.
Certes dans l’écriture de Madame Bovary, l’auteur
plonge le lecteur dans un monde imaginaire. Cependant, il ne départit pas non
plus de la terne réalité. En effet, il s’est appuyé sur des faits réels pour écrire son
récit. Ainsi à l’image d’un journaliste, il enquête sur place afin de mieux
comprendre les personnages de son roman. Et pour coller à la réalité de
nombreux documents tels que des traités de médecine sont amassés et lus.
De plus, Flaubert cherche à faire preuve d’objectivité à travers l’œuvre. Il
met donc un accent particulier sur l’impartialité comme c’est le cas au niveau des
sciences physiques. Il le réussit à travers son regard quasi médical qu’il jette sur le
monde décrit dans Madame Bovary. Même quand il ne peut fidèlement rendre
compte dans cette réalité, il opte pour des détails justes et pittoresques.
Dans la façon de parler des personnages, on retrouve également cette
volonté du réalisme de Flaubert. En effet, chaque personnage mis en scène a le
langage de sa classe sociale et cela en accord avec sa psychologie. Et avec des
détails décrits comme c’est le cas lors de l’agonie de Madame Bovary, il heurte à la
limite la sensibilité des lecteurs de son œuvre.
Mais même si Flaubert a opté pour une œuvre plutôt réaliste, il ne s’agit
apparemment pas de réalisme pur car il transcrit pas à lettre les faits qu’il raconte
sans recourir à l’imaginaire. C’est sous influence de l’oeuvre Don Quichotte de
Cervantes que Madame Bovary a été écrite. A travers cette oeuvre ayant l’aspect
d’oeuvre romantique et de roman de chevalerie, les personnages principaux que
sont le héros et l’héroïne passent par différents étapes. Ils passent d’abord à une
phase de destruction, une phase de désillusion et pour finir à la mort.

25
« En définitive, on peut dire que l’œuvre Madame Bovary contient à la fois
des éléments romantiques et réalistes. Mais les éléments romantiques sont très peu
nombreux pour en faire une œuvre purement romantique. Au surplus, ils donnent
un cachet particulier à l’œuvre. Dans Madame Bovary, Flaubert a choisi de faire
un examen clinique de la réalité. Le réalisme dont est question dans cette œuvre est
un réalisme personnel. Avec cette oeuvre qui est un regard littéraire sur la lecture,
l’auteur fait preuve d’une certaine impartialité. Et sans le savoir peut être, Flaubert
venait ainsi d’ouvrir la voie au roman moderne. Un tel roman on le sait, est fait
d’échec et de critique. »30
2.2. Les éléments proprement réalistes.
Loin d’être seulement la critique d’une imagination enflammée, Madame
Bovary présente les principaux éléments caractéristiques du réalisme. Tout
d’abord, nous l’avons noté que Flaubert n’a pas inventé la trame de son récit, il l’a
tirée d’un fait divers. Comme un journaliste, il a enquêté sur place pour mieux
comprendre les personnages qu’il allait mettre en scène. Il a amassé des documents
pour atteindre à l’exactitude : il a lu des traités de médecine pour connaitre les
symptômes d’un empoisonnement par l’arsenic avant de décrire l’agonie d’Emma.
Flaubert cherche l’objectivité avec cette ,,impartialité qu’on met dans les sciences
physiques’’. Il jette un regard quasi médical sur le monde qu’il décrit.
Pourtant Madame Bovary embrasse des éléments romantiques :
 Le moi de Flaubert- il a mis beaucoup de lui-même dans son
roman.31 Malgré un certain parti pris d’impartialité, il a pu aussi s’écrier :
,,Madame Bovary, c’est moi !’’. Ce cri a été interprété de plusieurs manières. Peut-
être faut-il y voir d’abord le désir de Flaubert de couper court à l’enquête sur ces
sources, à la part réaliste de son œuvre, en rappelant utilement la part de l’écrivain
dans sa création.
 Flaubert a coulé dans son œuvre ses propres inquiétudes, ses
manières de penser, sa matière personnelle. En particulier, comme Emma, il a
éprouvé un gout immodéré pour la lecture.
 Le goût de la rêverie- au détour d’une page, on le surprend à rêver
de la belle manière, ce qu’il appelait son ,,infini besoin de sensations intenses’’.

30
Apud Calmann-Lévy (Gustave Flaubert, Lettres inédites de Flaubert a son éditeur
Michel Lévy, Calmann-Lévy, 1965, 264p.)
31
Ibidem p.264.

26
Les lectures d’Emma, fades et niaises, déclenchent parfois en lui le désir de
voyager.
 Un goût de la période- chaque fois que Flaubert se laisse aller à la
rêverie la phrase prend l’ampleur et la cadence de la période romantique. Ainsi, la
veille de sa fuite avec Rodolphe, Emma contemple la lune en compagnie de son
amant :
« La lune, toute ronde et couleur de pourpre, de levait à ras de terre, au fond
de la prairie. Elle montait vite entre les branches des peupliers qui la cachaient de
place en place, comme un rideau noir, trouvé. Puis elle parût, élégante de
blancheur, dans le ciel vide qu’elle éclairait, et alors se ralentissant, elle laissa
tomber sur la rivière une grande tache, qui faisait une infinité d’étoiles et cette
lueur d’argent semblait s’y tordre jusqu’au fond à la manière d’un serpent sans tête
couvert d’écailles lumineuses. Cela ressemblait aussi à quelques monstrueux
candélabre, d’où ruisselaient tout au long des gourmes de diamant en fusion. La
nuit douce s’étalait autour d’eux, des nappes d’ombre emplissaient les
feuillages. »32
 Les émois de la passion - parfois Flaubert éprouve une secrète
délectation dans les plaisirs destructeurs de la passion romantique qu’il entend
condamner. Là, point d’ironie qui vient briser le sortilège ! Emma éprouve un
tendre attachement pour le jeune Léon Dupuis, elle vient d’accepter son bras, au
risque de se compromettre, tandis qu’elle se rend chez la nourrice de sa fille.
La passion naissante rejoint curieusement le désir d’évasion dans le voyage,
que nous notions tout à l’heure.
 La révolte- c’est ce même le désir d’évasion qui constitue le plus
profondément le romantisme d’Emma, bien proche de son créateur lorsque qu’elle
éprouve un grand dégout pour le monde étrique qui l’entoure. Lors de son mariage
avec Charles ne voit-on pas l’opposition irréductible entre son sentimentalisme qui
se traduit par le désir d’une cérémonie nocturne aux flambeaux et le matérialisme
de son père qui pense seulement à la nourriture et aux plaisirs. Depuis, on appelle
bovarysme cette volonté d’être plus et mieux, ce désir forcené d’une autre
existence plus exaltante. Nous rejoignons là le gout romantique de la révolte, la
haine de l’ordre établi. Emma s’échappe sans cesse de ce monde ennuyeux qui

32
Carnet de travail, no. 15: liste des livres lus entre janvier et avril 1874 pour la rédaction
de Bouvard et Pécuchet.

27
l’étouffe. Si le roman est sous-titré Mœurs de province, c’est que la sévère peinture
d’une campagne pitoyable et triste explique en partie le destin de l’héroïne.
2.3 Balzac. La comédie humaine. Le Père Goriot, Eugénie
Grandet.
Honoré de Balzac(1799-1850) est une figure
emblématique de la littérature de la première moitié du
XIXe siècle. Issu de la petite bourgeoisie, il est né à
Tours en 1799 ; il s'éteint en 1850, épuisé par son
labeur.
Pour souligner l’unité de son oeuvre, Balzac se
propose de réunir tous ses romans sous un seul titre. En
1842, il choisit La Comédie Humaine. Dans l’avant-
propos il exprime son idée de peindre les “Espèces
sociales”.
L’ensemble de ces romans est devenu un vaste tableau de la société
française de 1789 à 1848.
Balzac lui-même a réparti les oeuvres qui composent La Comédie Humaine
en 3 parties :

* Etudes de moeurs
* Etudes philosophiques
* Etudes analytiques.

Les Etudes de moeurs sont les plus nombreuses et se répartissent en

– Scènes de la vie privée : Le Père Goriot


– Scènes de la vie de province :. Le Lys dans la Vallée
– Scènes de la vie parisienne :. Le Cousin Pons
– Scènes de la vie politique : L’Envers de l’Histoire contemporaine
– Scènes de la vie militaire : Les Chouans
– Scènes de la vie de campagne : Les Paysans.

28
Ces subdivisions comprennent les romans dont le sujet et le lieu d’action
marquent la place, tels que Eugénie Grandet, Le Père Goriot, Modeste Mignon,
Ursule Mirouet, Le Médecin de Campagne, Le Curé de village, etc.
Honoré de Balzac est désigné comme un écrivain réaliste, car dans La
Comédie humaine il s'attache à observer le réel avec une extrême acuité et prend
pour thèmes des réalités jusque là ignorées par le roman, parce que vulgaires,
laides ou banales.
Ses romans mettent en scène l’ensemble des classes sociales, sauf la classe
ouvrière, et insistent sur l'importance de l’argent dans toute la société
du xixe siècle.
Toutefois, la plupart des critiques refusent d'enfermer Balzac sous
l'étiquette réaliste, car l'observation y est souvent transformée par un jeu
d'hyperboles et d'analogies, comme le souligne notamment Albert Béguin. En
outre, certains romans de Balzac sont d'inspiration fantastique, ésotérique ou
romantique. Les historiens de la littérature voient donc plutôt chez Balzac, tout
comme chez Stendhal, Sand et Mérimée, la naissance du roman modern.
Le Père Goriot est un roman réaliste d’Honoré de Balzac, publié à Paris en
1835. A travers ce roman, Balzac aborde le thème de l’amour paternel poussé
jusqu’à la déraison, et donne une vision globale de la société parisienne et de toutes
ses couches sociales.
Le roman est décomposé en 4 parties :
- Une pension bourgeoise
- L’entrée dans le monde
- Trompe-la-mort
- La mort du père
Avec Le Père Goriot, en 1874, la technique de Balzac introduit un nouvel
élément : le retour systématique de certains personnage d’un roman à l’autre, ce
qui pour effet de renforcer la cohésion de La Comédie Humaine, Balzac lui-même
estime qu’à travers ses romans, il a crée deux à trois figures saillantes de l’époque,
c’est-a-dire ,,la somme des types qui présente une génération’’
Eugénie Grandet - roman d'Honoré de Balzac publié en 1833, Eugénie
Grandet appartient à la Comédie Humaine, un ensemble de portraits sociétaux qui
décrivent avec réalisme l'univers domestique et les mentalités parisiennes et
provinciales sous la Restauration française, un temps où d'après l'auteur, la société
29
demeure figée dans ses traditions, un temps où « l'argent est la seule puissance »
qui gouverne l'esprit des hommes.
Le roman n’a pas été intégré dans le système du retour des personnages qui
concerne plutôt les scènes parisiennes. Il aurait pu être placé dans les Scènes de la
vie privée puisqu’il dépeint l’univers domestique de la province. C’est au XIXe
siècle que se manifeste l’idée libérale de la vie privée, mais qui n’est pas exempte
de drames, de conflits : on a pu parler de « tragédie bourgeoise » à propos
d’Eugénie Grandet. Balzac accordait plus d’importance à ses Etudes
philosophiques, mais la tradition scolaire a imposé Eugénie Grandet et Le Père
Goriot dans l’enseignement. Le côté sombre de Vautrin, les sentiments portés au
jeune Rastignac, l’amour lesbien dans La Fille aux yeux d’or ont été occultés au
profit de l’apologie des vertus d’Eugénie, l’humilité, le sacrifice, proposés comme
des modèles,substituts laïcs aux vertus religieuses. Dans le même temps,
l’idéologie laïque et républicaine de l’enseignement vantait la mesure et la raison
contre l’avarice extrême et le despotisme du père Grandet.33
« Balzac est considéré comme le précurseur des écrivains réalistes de la
seconde moitié du XIXe siècle. Il appartient également au courant romantique par
la dimension exaltée qu’il donne à ses personnages, et que Baudelaire résume ainsi,
en 1859 : ,,Toutes ses fictions sont aussi profondément coloriées que les rêves.
Depuis le sommet de l’aristocratie jusqu’aux bas-fonds de le plèbe, tous les acteurs
de la Comédie sont plus après à la vie, plus actifs et plus rusés dans la lutte, plus
patients dans le malheur, plus goulus dans la jouissance, plus angéliques dans le
dévouement que la comédie du vrai monde ne nous les montre. Toutes les âmes
sont des âmes chargées de volonté jusqu’ à la gueule’’ »34.
Ce courant de 1848-1865, caractérise une attitude de l’artiste face au réalité.
Le réalisme définit un type de littérature qui veut représenter le quotidien, au plus
près de vécu, en puissant dans les choses vues sans omettre le banal. Il existe des
formes artistiques et littéraires de réalisme des l’Antiquité.35
Ainsi, le mouvement réaliste qui débute à partir de 1848 n’est pas qu’une
tentative parmi tant d’autres traduction du réel. Il est historiquement fondé sur la

33
http://www.studyrama.com/revision-examen/bac/fiches-de-revision-du-bac/bac-de-
francais/resumes-d-oeuvres/balzac/eugenie-grandet-37679
34
https://french.hku.hk/dcmScreen/lang3035/lang3035_balzac.htm
35
Pierre-Georges Castex: Balzac, Oeuvres diverses, avec Roland Chollet, René Guise et
Nicole Mozet, La Pléiade, Paris, 1990.

30
volonté d’affronter le contemporain, le désir de s’ouvrir à tous et le refus du beau
style.
Le roman réaliste apparait à un miroir reflétant le réel. Balzac, seul
véritable auteur réaliste, a consacré l’œuvre de sa vie. Balzac avait pour ambition
de faire concurrence à l’Etat-civil dans ses descriptions de lieux, des classes
sociales et des périodes historiques, époque impériale, Restauration, Monarchie de
juillet.
« Dans les romans de Hugo, Stendhal, Balzac ou encore Flaubert,
apparaissent des titres de romans, des noms de romanciers – certains connus,
d’autres aujourd’hui oubliés – qui permettent de retracer une généalogie
romanesque singulière, dont l’héritage sera plus ou moins avoué. En somme, le
roman réaliste écrirait en son sein une histoire du roman qui viendrait pallier les
difficultés de la critique naissante à le faire. Et cette histoire serait forcément écrite
du point de vue des vainqueurs en puissance que les romanciers réalistes entendent
être, quitte à contredire en partie les modèles théoriques du roman qu’ils proposent
par ailleurs, de telle sorte qu’ils donnent à cette stratégie d’autolégitimation une
forme plus contradictoire que ce que l’histoire littéraire en a retenu. »36

36
http://www.cairn.info/revue-romantisme-2013-2-page-65.htm

31
III. 3.1 Baudelaire – le noeud entre la Tradition
et La Modernité.
Vers la deuxième moitié du XXe
siècle, le Romantisme disparait et laisse
la place a la modernité du moment, aux
expériences novatrices. Baudelaire
appartient au Romantisme, mais il est le
précurseur du symbolisme et par son
livre Les Fleurs du mal il crée la
première œuvre qui introduit le souffle
moderne dans le lyrisme. Pour lui, la
souffrance la plus aigue, atroce et
complexe pour l’homme moderne est le
spleen, fait de douleur, de mépris pour les
contemporains. Devant l’atmosphère
pesante, il cherche des refuges, des
solutions décevantes, il prie Satan, il se révolte, et finalement il accepte le grand
voyage au-delà. Poète citadin, il influence le goût moderne par l’expérience
exotique et par l’expérience du dandysme, comme symbole du non-conformisme.
Henri Lemaître observe: « Baudelaire engage la poésie dans une voie sinon tout à
fait nouvelle du moins relativement neuve par rapport à la tradition d'une poésie
qui ne serait qu'un ornement ou un mode d'expression. Ainsi naît vraiment le
symbolisme, qui définit les techniques du verbe poétique par l'unité indissoluble du
signe et du sens, du dire et de l'être. Mais la question se pose dès lors, elle se pose
déjà à propos de Baudelaire, de savoir si la quête de cette unité ne risque pas de
conduire à l'anéantissement du sens et dans le signe et de l'Etre dans le Dire: de
cette crise du verbe poétique, Mallarmé est le témoin le plus célèbre. »37
« Pour lui, la faculté maitresse humaine est l’imagination créatrice qui
explique aussi l’idée de correspondance dans son œuvre, l’idée que toutes les
choses parlent. Cette correspondance fonctionne à deux niveaux : au niveau des
objets et des sensations. Pour Baudelaire, la nature est le monde caché, l’analogie

37
LEMAITRE,Henri, La Poésie depuis Baudelaire, Ed. Armand Colin, Paris, 1965, p.29

32
universelle derrière les formes et les couleurs, et la poésie doit transgresser le
phénomène, le visuel, pour arriver à l’essence.
Son œuvre exprime la double postulation simultanée. Dans son esthétique,
le beau coexiste avec le mal. Cette double postulation est présente dans la
conception de Baudelaire sur l’amour : il se sent attiré de la Vénus Noire (Jeanne
Duval) qui symbolise la volupté physique, l’épanouissement des sens, mais aussi
par la Vénus Blanche (Mme. Sabatier), qui incarne l’amour spiritualisé et pur. »38
« Il est le précurseur du symbolisme par son livre Les Fleurs du mal .
L’influence de Baudelaire s’explique par son véritable complexité de l’esprit et par
l’attention. On a dit qu’il est l’un des premières par laquelle l’art devient
autonome. »39
L’importance de la poésie est non pas de décrire les choses, mais de
déchiffrer le monde, car après la mort, l’homme entre dans le circuit de la matière,
la décomposition est le commencement d’un autre cycle naturel, le circuit
universel.
« On a vu que le principe de Baudelaire est strictement et simplement
humaine vers une beauté supérieure, il se révolte contre l’hérésie e l’apprentissage
qui empêche l’élévation de l’esprit, c’est-a-dire qu’il aspire vers une beauté
supérieure qui c’est le but principal de la poésie. La poésie devient l’unique
modalité pour comprendre les obstacles à la découverte du paradis poétique.
Baudelaire croit que ce qui a vraiment survécu du passé, c’est l’expression
d’une série des modernités, l’homme d’art a besoin d’une source d’inspiration pour
pouvoir donner expression à la modernité et la source d’inspiration. »40
Daniel Gălăţeanu affirme : la modernité devient pour Baudelaire un concept
normatif, même obligatoire car pour lui l'art doit être impérativement moderne. Si
pour l'art la modernité est une chose nécessaire, pour l'artiste, celle-ci reste une
option. Leconte de Lisle disait du public français de son temps: « Dans le domaine
de l'art. le public français est aveugle et sourd. Le public français est une malade
incurable; ni ses yeux, ni ses oreilles, ni son intelligence ne vont jamais percer
dans le monde divin de la Beauté...Aucun autre public n'est dans une plus grande

38
Istoire de la littérature française, vol.2 consulté le 15.05.2018
39
Daniel GĂLĂȚANU La cité dans la poésie française de Baudelaire à Apollinaire,
Galati University Press, 2009, p.50
40
Baudelaire par lui-même, Paris, Ed. Du Seuil, 1952

33
mesure l'esclave des idées reçues, l'amant de la routine, aucun autre n'est plus
scandalisé de tout ce qui frappe pour la première fois sa compréhension »41
Le poète écrit dans son article à l’Exposition Universelle de 1855 :
« Il est encore une erreur fort à la mode, de laquelle je veux me
garder comme de l’enfer. –Je veux parler de l’idée du progrès. Ce fanal obscur,
invention du philosophie actuel, breveté sans garantie de la Nature ou de la
Divinité, cette lanterne moderne jette des ténèbres sur tous les objets de la
connaissance : la liberté s’évanouit, le châtiment disparait. Qui veut y voir clair
dans l’histoire doit avant tout éteindre ce fanal perfide. Cette idée grotesque, qui a
fleuri sur le terrain pourri de la fatuité moderne, a déchargé chacun de son devoir,
délivre toute âme de sa responsabilité, dégage la volonté de tous les liens qui lui
imposait l’amour de beau : et les races amoindries, si cette navrante folie dure
longtemps, s’endormiront sur l’oreiller de la fatalité dans le sommeil radoteur de la
décrépitude. Cette infatuation est le diagnostic d’une décadence déjà trop
visible ».42
La principale particularité de cette Exposition est la présentation de
plus de 5000 peintres et sculptures au palais des Beaux-arts sous la forme d’une
rétrospective de plus d’un demi-siècle d’art, le Second Empire voulait y suggérer la
prééminence de la France dans ce domaine.
Baudelaire dit que la poésie française est une véritable mode de sensibilité,
il décide de mettre en œuvre une poétique de l’évocation pure.
Baudelaire condamne également la folie du peuple et celle des
classes dirigeantes, l’attitudes est celle d’un homme penchés vers lui-même. Ses
sentiments sont soumis à son ego ; puisque la poésie s’adresse à l’esprit au moi : il
a recours à une sorte de redécouvertes qui pour but l’amour et la passion finale du
moi pour moi.

41
apud, VAN TIEGHEM, Philippe, Marile doctrine literare în Franţa,Ed. Univers,
Bucureşti, 1972, p.245
42
L’Exposition Universelle de 1855

34
3.2. Le Parnassé
Le mouvement poétique appelé Parnasse est apparu en France dans la
seconde moitié du XIXe siècle : il tire son nom du recueil poétique le Parnasse
contemporain publié entre1866 et 1876 par l'éditeur Alphonse Lemerre. Il apparaît
en réaction au lyrisme et aux sentiments du romantisme.
Ses principes sont la valorisation de l’art poétique par la retenue,
l'impersonnalité et le rejet de l'engagement social ou politique. L'art n'aurait pas à
être utile ou vertueux et son but en serait uniquement la beauté : le slogan « L'art
pour l'art » de Théophile Gautier, considéré comme précurseur, est adopté. Ce
mouvement réhabilite aussi le travail acharné et minutieux de l'artiste en utilisant
souvent la métaphore de la sculpture pour symboliser la résistance de la « matière
poétique ».
Le mouvement « parnassien » naît en 1866[Contradiction] alors que
plusieurs revues de poésie préexistent : la Revue Fantaisiste de Catulle
Mendès elle-même future parnassienne, la Revue du Progrès en 1863
et L'Art de Louis-Xavier de Ricard. Une série de 18 brochures toutes nommées
le Parnasse contemporain est alors publiée par l’éditeur Alphonse Lemerre : des
textes d’une quarantaine de poètes y sont réunis. Une première anthologie de ces
brochures est suivie par deux autres recueils, en 1871 et 1876, portant eux aussi le
même nom. Beaucoup de poètes de l'époque ont été publiés dans ces trois recueils
et d’autres comme Rimbaud, Verlaine, Mallarmé ou encore Baudelaire ont
accompagné le mouvement avant de s’en détacher.
Les parnassiens préfèrent favoriser la distance et l’objectivité, s'opposant
ainsi au lyrisme et à la subjectivité des écrivains romantiques, à leurs
épanchements sentimentaux et à leur utilisation récurrente et surabondante
du moi. Ces caractéristiques héritées de la poésie d'Alfred de
Musset et Lamartine et de la dramaturgie de Gérard de Nerval et Victor Hugo y
seraient en excès et nuiraient à la perfectionformelle du poème.
La poésie parnassienne se veut ,,impassible’’, ce n’est pas le lieu de
l’épanchement des sentiments et des états d’âme du poète, elle rejette les excès de
la sensibilité. De là une poésie neutre, distanciée, nourrie d’exotisme ou du froid
héritage de la mythologie.

35
En effet, le parnasse s’oppose aux excès du lyrisme romantique, pour les
parnassiens, il n’est pas normal d’engager l’art dans une cause politique ou sociale.

3.2.a) Théophile Gautier


« Le Parnasse suit la théorie de l’Art pour l’art avancée par Théophile
Gautier dans la préface de Mademoiselle de Maupin où il annonce : « Il n’y a de
vraiment beau que ce qui ne peut servir à rien, tout
ce qui est utile est laid. » L’art est gratuit est
inutile. Certains pourraient se demander quel est
son intérêt : l’intérêt de l’art est l’art lui-même…
Cette préface fit scandale car il affirme
aussi que « penser une chose, en écrire une autre,
cela arrive tous les jours, surtout aux gens
vertueux. » Il établit ainsi le droit de l'artsite à
traiter n'importe quel sujet, en mettant de côté la
morale bourgeoise. Mais passée la première
réaction de scandale, il suscita l'engouement et il fut fortement sollicité dans le
milieu du journalisme. »43
« Dans le vieux débat du beau contre l'utile, les Parnassiens se prononcent
pour l'absolue gratuité de l'art. Ils refusent l'engagement du poète dans les luttes
sociales de son temps; rêvent d'une utilité plus haute qui ne doive rien aux besoins
immédiats. Au plus fort de l'agitation politique des années 1848-1851, Gautier
exprimera superbement cette indifférence dans la Préface d'Émaux et Camées. »44
De même, la Préface de Théophile Gautier à Mademoiselle de
Maupin (1835) est considérée comme le texte liminaire de l'art pour l'art, alors qu'il
paraît en plein cœur du mouvement romantique. Il semble donc que les principes
d'un art pour l'art ne puissent être limités aux seuls auteurs du Parnasse
contemporain, mais qu'ils correspondent davantage à la recherche d'une perfection
formelle propre à un grand nombre de poètes du XIXe siècle.45
En réaction au romantisme qui s'attaque à des sujets sociaux et politiques,
les parnassiens, eux, ne s'intéressent qu'au beau, Théophile Gautier formalisant

43
http://short-edition.com/classique/courant/parnasse
44
http://www.uwb.absyst.com/download/TL/parnasse.pdf
45
http://www.universalis.fr/encyclopedie/art-pour-l-art/

36
sa vision de « L'art pour l'art » en 1834. Les parnassiens ne recherchent que le beau
et ils rejettent l’engagement pris par les romantiques de l'allier à l'utile : ce serait
selon eux impossible.
Rien n’importerait si ce n’est le beau qui serait d'après eux l'égal de l'art :
 Ils refusent alors tout engagement politique ou social qu'ils
pourraient transmettre par leurs écrits.
 Ils vouent un culte à l'art par l'érudition et la maîtrise de
différentes techniques pour arriver au beau.
Profondément déçus dans leurs aspirations révolutionnaires, les Parnassiens
ont manifesté le souci de sortir l’Art de l’arène politique et, plus généralement, des
visées sociales que lui assignait le Romantisme. Leur célébration du Beau trouva
des lors un équivalent acceptable dans la beauté plastique de la statuaire
hellénique, dont la chaste perfection, alliée au gage que lui donne la durée
temporelle, s’oppose aux contingences de l’Histoire. Pour exprimer ce ,,rêve de
pierre’’, les images et les symboles deviennent systématiques : statues impassibles,
amoureux des étoiles.
« Malgré cette trahison, j'insiste, partielle, du Romantisme, il faut
reconnaître à Gautier son énorme mérite dans l'évolution de la poésie française, sa
richesse thématique, sa quête de la perfection formelle et sa virtuosité poétique( qui
inhibe parfois, malheureusement, sa fantaisie naturelle et sa sensibilité provenant
de son [pur-]sang romantique) et qui ouvrent, toutes les trois , la voie au Parnasse,
mais également, quoiqu'indirectement, à la première Modernité poétique française
inaugurée par Baudelaire ( qui dédie, d'ailleurs, à Théophile Gautier, ses "fleurs
maladives") et continuée par le Symbolisme. Gautier est la meilleure preuve, s'il en
fallait une, que tous les courants ultérieurs, le Parnasse aussi bien que le
Symbolisme, sont apparus comme une réacttion contre le Romantisme. »46
« Théophile Gautier, enfin, se situe sur le plus haut degré de la trahision de
la poésie romantique. Mais malgré cette trahison, partielle, du Romantisme, il faut
lui reconnaître un grand mérite dans l'évolution de la poésie française. Sa richesse
thématique, sa quête de la perfection formelle et sa virtuosité poétique ouvrent la
voie au Parnasse, mais également, quoiqu'indirectement, à la première Modernité
poétique française inaugurée par Baudelaire et continuée par le Symbolisme.

Daniel Gălăţeanu, Préromantisme et Romantisme dans la poésie française,Presses


46

Académiques Francophones,2015,p.209

37
Gautier est,donc, la meilleure preuve, s'il en fallait une. que tous les courantas
ultérieurs, le Parnasse aussi bien que le Symbolisme, sont apparus comme une
réaction contre le Romantisme. »47

3.2.b) Charles Marie René Leconte de Lisle


Charles Marie René Leconte de Lisle est
un poète français, né le 22 octobre 1818 à Saint-
Paul sur l'Île Bourbon et mort le 17 juillet 1894 à
Voisins.
Son oeuvre est dominée par trois recueils
de poésie, Poèmes antiques(Dies irae, Fultus
hyacintho, Glaucé, Glycère, Hèraklès au taureau,
Hèraklès solaire, Hylas, Hymne, Hypatie,
Kléarista, Klytie, L’Arc de Civa) en 1852, Poèmes
barbares(Aux modernes, Aux morts, Christine,
Effet de lune, Ekhidna,Fiat nox, In excelsis,
L’agonie d’un saint, L’anathème, L’aurore, L’Ecclésiaste) en 1862 et Poèmes
tragiques(A un poète mort, Dans le ciel clair, Épiphanie, L’Aboma, L’albatros,
L’illusion suprême
L’incantation du loup, L’orbe d’or) en 1884, ainsi que par ses traductions
d'auteurs anciens.
Leconte de Lisle est l'un des chefs de file de l'école du Parnasse(comme dit
Daniel Gălăţeanu: Père du Parnasse)48 qui prônait notamment la supériorité du
beau sur l'utile. À ce titre, il a dès 1860 des disciples comme Villiers de l'Isle-
Adam, Mallarmé, Sully Prudhomme ou Hérédia.
« Dès la préface des Poèmes antiques (1852), Leconte de Lisle choisit de se
poser en chef d'une nouvelle école fondée contre la pratique romantique. Pour lui,
la poésie doit exprimer, dans des formes adéquates, le «fonds commun à l'homme

47
Ibidem p.214
Daniel Gălăţeanu, Préromantisme et Romantisme dans la poésie française,Presses
48

Académiques Francophones,2015,p.206

38
et au poète», «la somme de vérités morales et d'idées dont nul ne peut
s'abstraire »49
« Son œuvre marque une rupture avec les épanchements du romantisme, au
profit d’une poésie austère, impersonnelle et intemporelle, puisant aux sources
pures de l’art grec ; il prône l’union de l’art et de la science. »50
« La génération littéraire de 1820, avec Flaubert, Baudelaire et Leconte de
Lisle, s’élève contre le romantisme, taxé d’impuissance, et l’école du «bon sens»,
taxée de médiocrité. Cependant, plus d’un lien rattache le Parnasse au
Romantisme: Leconte de Lisle est fortement marqué par Lamartine et par Vigny et
estime Théophile Gautier. En réalité, grâce à Leconte de Lisle, l’énergie
passionnelle, l’interprétation symbolique de la nature, le goût de la couleur et de
l’exotisme, la liberté dans la fantaisie passent du romantisme au Parnasse » 51
Le Parnassiens sont partisans de l’Art pour l’Art. Ils reprochent aux
Romantiques d’avoir fait prévaloir le contenu : le sentimentalisme, la beauté et la
perfection de la langue. On a dit que les Parnassiens opposent un souci
d’impersonnalité qui leur fait fuir les facilités du lyrisme. Loin de l’engagement
social des Romantiques, ils se prononcent enfin pour une retraite hautaine, tout
entière vouée à la célébration d’une Beauté divinisée. Ces tendances se
prolongeront dans le courant : Symbolisme.
3.3 Le Symbolisme.
« Le mot ,,symbolisme’’ est formé à partir du terme ,,symbole’’ qui vient
du latin symbolum ; ,,symbole de foi’’, symbolus ; ,,signe de reconnaissance’’ du
grec sumbolon ; ,,objet coupé en deux
constituant un signe de reconnaissance
quand les porteurs pouvaient assembler
les deux morceaux’’. Dans la Grèce
antique, le ,,symbolon’’ était un morceau
de poterie qui était brisé en deux et
qu’on donnait à deux ambassadeurs de
cités alliées pour se reconnaitre. » 52

49
http://homere.iliadeodyssee.free.fr/traducteur/leconte/leconte02.htm
50
C.f."La bibliothèque de poésie France–Loisirs – Jean Orizet" tome 7, pp. 73–75
51
http://homere.iliadeodyssee.free.fr/traducteur/leconte/leconte02.htm
52
http://www.etudes-litteraires.com/symbolisme.php

39
Le symbolisme est un mouvement littéraire et artistique apparu en France et
en Belgique à la fin du XIXe siècle, en réaction au naturalisme et au
mouvement parnassien.
En littérature, le mouvement du symbolisme trouve ses origines dans Les
Fleurs du mal (1857) de Charles Baudelaire.
« L'esthétique symboliste fut développée par Stéphane Mallarmé et Paul
Verlaine durant les années 1860 et 1870. Dans les années 1880, l'esthétique
symboliste, s'étayant à travers une série de manifestes, attira une génération
d'écrivains. La traduction en français par Baudelaire de l'œuvre d'Edgar Allan Poe,
d'une influence considérable, fut à l'origine de plusieurs tropes et images du
symbolisme. »53
Le symbolisme constitue une rupture avec l’Art pour l’Art dans la mesure
ou il transfigure la réalité par la fantaisie ou l’imagination de l’artiste, qui présente
plusieurs aspects. Il garde certains caractères du Romantisme : la révolte contre le
classicisme, l’affirmation que l’artiste doit rechercher le Beau artistique sans se
soucier de la morale, de la tradition, de l’autorité.

Les symbolistes ont une conception spirituelle du monde et veulent trouver


d’autres moyens d’expression pour dépasser la simple représentation réaliste. Le
symbolisme, qui découle du Parnasse, veut rompre avec certitudes matérialistes et
scientifiques du naturalisme et du positivisme. Ce mouvement est essentiellement
représenté par Baudelaire (considéré comme le précurseur du symbolisme),
Rimbaud, Verlaine et Mallarmé (ce dernier devient le chef de file du
mouvement). « Les symbolistes utilisent généralement des images et des analogies
pour évoquer le monde, suggérer les états d’âmes et les idées abstraites sans les
expliciter alors que la pensée logique exploite les données du réel. »54

53
http://www.poetes.com/symbolisme/
54
http://www.etudes-litteraires.com/symbolisme.php

40
3.3.1. Arthur Rimbaud
Arthur Rimbaud (1854 – 1891)- poète
romantique français né à Charleville-Mézières.
En 1869, il a gagné le premier prix du
Concours académique. Dès l'âge de quatorze ans, il
écrit ses premiers poèmes dont Etrennes des
orphelins, publié le 2 janvier 1870 dans La Revue
pour tous.
Grâce à Georges Izambard, professeur au
Collège de Charleville, Arthur Rimbaud découvre
les célébrités parnassiennes (Leconte de Lisle,
Banville, Verlaine) avec lesquelles il entretient une
correspondance. En mai, Rimbaud adresse des poèmes à Théodore de Banville.
En 1873, Arthur Rimbaud publie son unique ouvrage de son vivant, Une
saison en enfer , recueil de poèmes en prose. Il met un terme à sa carrière de poète,
au profit de la lecture et de l'apprentissage des langues.
Son œuvre poétique est profondément marquée par sa vie surprenante et
pleine d’aventures. Ses vers découlent de son expérience de vie. Ils sont imprégnés
d’idées anti-bourgeoises et libertaires.
Ma Bohème- est le 7ème et dernier poème du 2ème Cahier de Douai.)
Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées ;
Mon paletot aussi devenait idéal ;
J'allais sous le ciel, Muse ! et j'étais ton féal ;
Oh ! là là ! que d'amours splendides j'ai rêvées !
Mon unique culotte avait un large trou.
Petit-Poucet rêveur, j'égrenais dans ma course
-Des rimes. Mon auberge était à la Grande Ourse.
-Mes étoiles au ciel avaient un doux frou-frou
Et je les écoutais, assis au bord des routes,
Ces bons soirs de septembre où je sentais des gouttes
De rosée à mon front, comme un vin de vigueur ;
Où, rimant au milieu des ombres fantastiques,
Comme des lyres, je tirais les élastiques

41
De mes souliers blessés, un pied près de mon coeur !55
Arthur Rimbaud
« Ma Bohème" placé en conclusion du cahier de Douai illustre le
programme poétique de l'auteur. Il ébauche ici en très peu de mots toute la
thématique de l'homme aux semelles de vent, du poète vagabond ou du "clochard
céleste", celle du voyage, de la révolte, de la pauvreté, de l'enfance, de la nature.
En adolescent rebelle il veut tordre le cou aux vieilles règles de la poésie, briser le
rythme de l'alexandrin et pousser la poésie aux limites de la prose. C'est
assurément un manifeste pour une poésie nouvelle faite de mélanges d'élans
lyriques et d'auto-dérision, de parodie, une poésie iconoclaste. »56
Quelques oeuvres : Les Etrennes des orphelins (1869), Le Dormeur du val
(1870), Le Rêve de Bismarck (1870, Le Bateau ivre (1871), Le coeur supplicié
(1871),
Chant de guerre parisien (1871), Voyelles (1871),
3.3.2. Paul Verlaine
Paul Verlaine est un écrivain et poète français du XIX siècle, né à Metz
(Moselle) le 30 mars 1844 et mort à Paris le 8
janvier 1896 .
Verlaine s’installe avec sa famille à Paris
en 1851. Passionné de dessin et de littérature, il
écrit des vers et des nouvelles à la manière d'Edgar
Poe. À 14 ans, il envoie à Victor Hugo un poème
de sa composition, intitulé La Mort. À 21 ans,
Verlaine est chargé de la critique littéraire dans la
revue "L'Art", il écrit des articles sur Charles
Baudelaire et Victor Hugo. Il rencontre les
parnassiens, François Coppée, Théodore de
Banville, José-Maria de Heredia et Leconte de Lisle. Il fréquente les cafés et salons
littéraires parisiens puis, en 1866, collabore au premier Parnasse contemporain et

55
Texte du recueil confié à Paul Demeny, fac-similé Messein.
Première publication dans La Revue indépendante, janvier-février 1889.

56
http://rimbaudexplique.free.fr/poemes/boheme.html

42
publie les Poèmes saturniens. En 1871 il fait la connaissance avec Arthur Rimbaud
qui va bouleverser le confort bourgeois dans lequel Verlaine s'était installé.
C'est pendant voyages en Angleterre puis en Belgique il a écrit Les Romances sans
paroles. En 1873, il blesse Rimbaud d'un coup de revolver et est condamné à deux
ans de prison. C'est là, quand il apprend que son épouse a demandé et obtenu une
séparation de corps, qu'il se convertit au catholicisme. Il en sortira le livre de
Sagesse.
En 1884, il publie un essai sur trois "poètes maudits" (Mallarmé, Tristan
Corbière, Rimbaud) qui contribue à le faire connaître. Avec Mallarmé, il est traité
comme un maître et un précurseur par les poètes du symbolisme et par les
décadents. En 1894, il est couronné "Prince des Poètes".
Verlaine demande à la poésie d'être un chant discret et doux, traduisant des
impressions indécises. Son Art poétique, composé dès 1874 mais publié seulement
en 1882, annonce l'esprit du mouvement symboliste tout en caractérisant
l'originalité de son œuvre.
Ses oeuvres: Ballade en rêve, La Belle au Bois dormai...,Lucien Létinois
(I),Lucien,Létinois (XXIV),There,La cathédrale est majestueuse, La neige à travers
la brume, La vie est bien sévère,Les coquillages,Les indolents,Les
Ingénus,Mandoline,Pantomime,Sur l’herbe etc.

3.3.3 Stéphane Mallarmé. 1898, est un poète


français, également Étienne Mallarmé, dit Stéphane
Mallarmé, né à Paris le 18 mars 1842 et mort à Valvins
le 9 septembre enseignant, traducteur et critique d'art.
Elève au lycée de Sens (Yonne), il écrit ses premiers
essais poétiques à l’âge de 15 ans, influencé par Victor
Hugo, Théophile Gautier, puis Charles Baudelaire.
Admirateur précoce de Charles Baudelaire et d’Edgar
Allan Poe, il publie ses premiers poèmes en 1862. Entre
1863 et 1866, il rédige ses poèmes les plus connus :
Brise marine, L’Azur, Les Fleurs, Hérodiade (inachevé), une première version de
L’Après-midi d’un faune… Un choix de poèmes publiés dans Le Parnasse
contemporain en 1866 l’amène à une première reconnaissance.

43
« En 1873, il rencontre dans le salon de Nina de Villard le peintre Edouard Manet
avec qui il se lie d’amitié. L’artiste illustrera d’ailleurs la traduction de Mallarmé
du Corbeau de Poe, publié en 1875, et L’Après-midi d’un faune, publié en 1876.
Cette proximité avec Manet lui ouvre les réseaux impressionnistes. Des liens
amicaux se créent, notamment avec Berthe Morisot et sa fille Julie Manet, dont
Mallarmé devient tuteur à la mort de ses parents.
Grâce à l’article que lui consacre Paul Verlaine dans Les Poètes Maudits,
Mallarmé gagne une nouvelle audience et une reconnaissance élargie.
Le roman de Huysmans détaille longuement l’enchantement de Des
Esseintes, personnage principal excentrique et esthète, pour les vers de Mallarmé.
Le poète devient le représentant de la littérature décadente, puis du mouvement
symboliste en plein développement. Mallarmé est alors considéré comme le Maître
du Symbolisme, puisque son entreprise poétique joue de la suggestion, et autorise
par la superposition de différents sens, la recherche d’un langage poétique. »
En 1892 paraît Vers et Prose, recueil de ses principales poésies et quatre ans
plus tard, Stéphane Mallarmé succède à Verlaine comme Prince des poètes.
Sollicité de toutes parts, Mallarmé collabore à de nombreuses revues.»57
À partir de 1883, Mallarmé réunit à l’occasion des « mardis littéraires »
organisés dans son appartement rue de Rome, l’élite intellectuelle et artistique de
son temps. Il devient un nœud de la vie littéraire de l’époque. Sa renommée
dépasse désormais les frontières de la France et le consacre dans les différents
cénacles artistiques, au-delà des seuls poètes.

57
http://www.musee-mallarme.fr/biographie consulté le 10.06.2018

44
IV L’Impressionnisme
L’impressionnisme est un mouvement pictural français né de l'association
de quelques artistes de la seconde moitié du XIXe siècle. Fortement critiqué à ses
débuts, ce mouvement se manifeste notamment de 1874 à 1886 par des expositions
publiques à Paris, et marqua la rupture de l'art moderne avec la peinture
académique.
« Ce mouvement pictural est notamment caractérisé par des tableaux de
petit format, des traits de pinceau visibles, la composition ouverte, l'utilisation
d'angles de vue inhabituels, une tendance à noter les impressions fugitives, la
mobilité des phénomènes climatiques et lumineux, plutôt que l'aspect stable et
conceptuel des choses, et à les reporter directement sur la toile.
L'impressionnisme eut une grande influence sur l'art de cette époque, la
peinture bien sûr, mais aussi les arts visuels (sculpture1, photographie
impressionniste dont le pictorialisme est le relais, cinéma impressionniste), la
littérature et la musique. »58
Les représentants principaux sont : Claude Monet Edouard Manet,
Pierre- Auguste Renoir, Alfred Sisley.
Claude Monet, né le 14 novembre 1840 à Paris et mort le 5 décembre 1926
à Giverny , est un peintre français et l’un des
fondateurs de l'impressionnisme. Le jeune Monet
va développer sa passion, en commençant
d’abord par la caricature, puis il va étudier la
peinture à Paris en 1859 à l’Académie suiss. À
Paris en 1862 , il rencontre le peintre suisse
Charles Gleyre et travaille avec Alfred Sisley,
Auguste Renoir et Frédéric Bazille qui
deviendront ses proches amis. Durant la seconde
partie des années 1860, Monet peint dans un
style qui rappelle celui d’Édouard Manet.
« Une partie du futur groupe d’impressionnistes se rejoint en 1872 à
Argenteuil - composée de Monet, Manet et Renoir - et la première toile issue de ce
mouvement artistique sera Impression, soleil levant, qui donnera d’ailleurs son

58
Lire la peinture dans l’intimité des œuvres, N. Laneyrie-Dagen, Larousse, 2002

45
nom au mouvement. Cette peinture sera présentée au public lors de la première
exposition impressionniste en 1874. C’est cette année qui marquera l’apogée de
l’impressionnisme et définira Claude Monet comme étant l’un des créateurs du
mouvement. Malgré les critiques satiriques, six expositions seront présentées
jusqu’en 1882 par les impressionnistes. Les achats continus de Durant-Ruel
permettront à Claude Monet de vivre décemment sans avoir besoin de participer
aux salons officiels. »59
En 1883 il finit par déménager à Giverny.Giverny sera un véritable havre
de paix pour Monet. Malgré les nombreux voyages qu’il effectuera pour s’inspirer
de différents paysages français, il finira par acheter en 1890 la maison dans
laquelle il habitait à Giverny et ses jardins l’inspireront à créer des œuvres
aujourd’hui réputées comme la série des Nymphéas.

Édouard Manet (né à Paris le 23 janvier 1832 - mort à Paris le 30 avril


1883) est un peintre et graveur
français.
« Édouard Manet est à tort
considéré comme l'un des pères de
l'impressionnisme : il s'en distingue en
effet par une facture soucieuse du réel
qui n'utilise pas (ou peu) les nouvelles
techniques de la couleur et le
traitement particulier de la lumière. Il
s'en rapproche cependant par certains
thèmes récurrents comme les portraits,
les paysages marins, la vie parisienne
ou encore les natures mortes, tout en
peignant de façon personnelle, dans
une première période, des scènes de
genre :sujets espagnols notamment d'après Vélasquez et odalisques d'après Le
Titien. »60

59
https://www.pariscityvision.com/fr/giverny/claude-monet-biographie
60
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89douard_Manet

46
Il y fréquente des artistes qui l'admirent comme Henri Fantin-Latour ou
Edgar Degas et des hommes de lettres comme le poète Charles Baudelaire ou le
romancier Émile Zola dont il peint un portrait : Portrait d'Émile Zola. Son œuvre
comprend aussi des marines comme Clair de lune sur le port de Boulogne (1869)
ou des courses : Les Courses à Longchamp en 1864 qui valent au peintre un début
de reconnaissance.

« Le Clair de lune sur le port de Boulogne est un tableau réalisé par le


Édouard Manet en 1868, à l'occasion de l'un des séjours qu'il avait coutume
d'effectuer en été à Boulogne-sur-Mer. La toile dépeint le retour d’un bateau de
pêche à la nuit tombée et l’attente des femmes de marins, sous la lumière laiteuse
de la Lune. L’œuvre, tout à la fois pleine d’ombre et de lumière, est un
remarquable hommage à la peinture de Rembrandt. »61

61
/fr.wikipedia.org/wiki/Clair_de_lune_sur_le_port_de_Boulogne

47
Pierre-Auguste Renoir est né à
Limoges en février 1841.
En 1862, Renoir entre aux Beaux-
Arts et dans l'atelier de Gleyre où il
rencontre Bazille et Sisley. Il peint
énormément des paysages et des corps
humains, principalement des corps
féminins. De 1870 à 1883, Renoir entre
dans la période impressionniste. Il y peint
beaucoup de paysages mais ses oeuvres les
plus caractérisées traitent de la vie sociale
urbaine. Quel que soit le sujet, sa principale
préoccupation est la jeunesse et la vitalité. Sa plus grande oeuvre de cette décennie
est le Déjeuner des Canotiers.

1880-1881, huile sur toile (130 x 173 cm), Phillips Collection, Washington DC.)

« Il s'agit de la dernière grande oeuvre de Renoir dans ce style. On y


retrouve les jeux d'ombres et de lumière dans les tons de bleu, les visages féminins
typiques de Renoir. Comme d'habitude, Renoir y fait participer un grand nombre
de ses amis : son épouse, Caillebotte (peintre), M Fournaise (restaurateur), le baron
Raoul Barbier, Paul Lhote, Lestringuez, Jeanne Samary (actrice), ainsi que son
banquier M. Ephrussi qui fut rajouté par la suite. Les restes du repas prouvent que

48
Renoir était un peintre talentueux en nature morte. Dans le paysage du fond, on
peut découvrir des canots. »62
Impulsif, nerveux et bavard, Renoir eut souvent des opinions
contradictoires, mais il fut toujours loyal envers sa famille et ses amis. De tous les
impressionnistes, c'est lui qui a peint avec le plus de non - constance les
événements et les plaisirs des gens " ordinaires ". Il est le seul à avoir fait des
peintures grandeur nature négligeant parfois les valeurs impressionnistes.
Alfred Sisley, né le 30 octobre 1839 à
Paris, et mort le 29 janvier 1899 à Moret-sur-
Loing , est un artiste peintre et graveur
britannique, vivant et travaillant principalement
en France. En 1861 à l'École des Beaux-arts de
Paris, Sisley rencontre Auguste Renoir (1841-
1919), Claude Monet (1840-1926) et Frédéric
Bazille (1841-1870).
En 1874, il fonde avec Monet, Renoir,
Pissarro, Degas et Berthe Morisot, la Société anonyme des artistes peintres,
sculpteurs et graveurs qui a pour objectif de permettre aux impressionnistes
d'exposer librement sans passer par le salon officiel organisé par l'Académie des
Beaux-arts.
« Le paysage représente la quasi-totalité de l'œuvre de Sisley. Il existe
également quelques natures mortes et scènes de genre, mais son apport à la
peinture occidentale se situe dans le regard unique qu'il porte sur les paysages de
l'Île-de-France. Anglais par ses origines familiales, mais ayant presque toujours
vécu en France, aux alentours de Paris, il a ressenti avec l'acuité du grand artiste
l'essence même de la nature locale. Ses lieux de prédilection furent les environs de
Louveciennes, de Marly-le-Roi et de Moret-sur-Loing. Il est assez étrange de
constater le degré d'empathie entre ce britannique, français d'adoption, et les
paysages de la « douce France », chantée ensuite par Charles Trenet (1913-2001).
La peinture de Sisley restitue en effet la douceur du printemps, le silence de l'hiver,

62
https://www.isabel.com/gallery/reprofr/r/renoir/record.html

49
la monotonie de l'automne dans un cadre formel et des tonalités chromatiques en
adéquation parfaite avec le sujet. »63

Alfred Sisley. Passerelle d'Argenteuil (1872). Huile sur toile, 38 × 60 cm, musée
d'Orsay, Paris. Le pont ayant été détruit au cours de la guerre de 1870, cette
passerelle en bois l'a provisoirement remplacé jusqu'à la reconstruction en 1874.
Tableau totalement impressionniste où les personnages et les maisons sont
évoqués. Le peintre cherche désormais à restituer sa perception du paysage et non à
en faire une représentation fidèle.
La peinture impressionniste reste l’époque la plus fascinante de l’histoire de
l’art moderne et la plus aimée du public. Des séries d’exposition à succès, une
littérature abondante et des ventes records attestent de l’extraordinaire résonance
des œuvres des peintres impressionnistes, dont nombre sont gravées dans notre
conscience artistique.

63
http://www.rivagedeboheme.fr/pages/arts/peinture-19e-siecle/alfred-sisley.html

50
Conclusion
Dans cet ouvrage sur le courants esthétiques et artistiques de la France du
XIXe siècle, nous sommes en mesure de dire qu’en, la culture est une chose qui
désigne la France –un pays qui a des connaissances très fortes dans la ,,beauté
intellectuelle’’.
En premier plan, le romantisme qui fut un phénomène de portée
révolutionnaire, dans tous les arts se trouvent ses racines au cœur même du siècle
des Lumières. Ses principales constitutifs furent formules pour la première fois en
Allemagne entre 1770 et 1780 par ses représentants du Sturm und Drang (Tempête
et Passion). La peinture romantique allemande voit dans la nature une présence
divine et crée des tableaux mystiques et mélancoliques.
En France, Le Romantisme arrive comme une réaction au classicisme.
Chateaubriand,Senancourt, Lamartine(méditations poétiques -1821) les poèmes :
Alfred de Vigny,les odes : Victor Hugo, puis Stendhal et Alfred de Musset.
Mme de Staël contribue, avec sa littérature et sa philosophie, ouvre des
voies nouvelles vers la redécouverte de la nature et de l'homme et de leur caractère
double, visible et rationnel, invisible et irrationnel, en même temps.
D’ailleurs, on a spécifique que l’influence d’Apollinaire est sans conteste ce
qui invoque la révolution de la perception des sentiments. En plus, Baudelaire
impose l’esthétique du mal dans la littérature française et universelle et il va
profondément marquer la littérature du XXe siècle. Nous découvrons que l’homme
devient un âme et la nature change l’aspect.
Le courant de Réalisme se place sous la signe de la réalité, en peinture pour
la première fois sont utilisées les scènes de la vie quotidienne. Certains écrivains
comme Flaubert et Balzac fondent leur esthétique sur une observation et une
représentation minutieuse de la réalité.
Le Parnasse se constitue autour de Leconte de Lisle, un groupe de poètes
dits parnassiens, unis par le besoin de réagir contre les romantiques.
L’artistes Baudelaire et Mallarmé de Symbolisme donnent des critères
comme : le silence est une vêtue en soi et il ne faut pas s’arrêter à l’apparence.
L’espace de Baudelaire donne un décor à l’idéal : la chambre - la mansarde – le
balcon – la rue – la ville – le port – le monde. Comme disait le professeur Daniel

51
Gălățanu dans l’oeuvre ,,La cite dans la poesie francaise de Baudelaire a
Apollinaire’’.
Cet espace est un decor de spectacle ou se manifestent les acteurs.
L’espace symboliste se divise en cinq parties: la piece – la maison – les
fenetres – le jardin – la ville et ils forment les principales caracteristiques pour
l’alienation.
Le courant Impressionisme qui apparu à la fin du XIXe siècle privilégie la
révélation des émotions personnelles et tend à déformer la réalité pour inspires aux
spectateurs une réaction émotionnelle.
Donc, la France est sans doute la patrie des courants artistiques et esthétiques.
Je crois que chacun de nous doit avoir une petite bibliothèque. Dans les
livres nous pouvons trouver beaucoup des choses intéressantes et très utiles. Ce
monde est devenu plus accessible grâce aux eux, ou se trouvent les courants qui
marquent la beauté.

52

Vous aimerez peut-être aussi