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EL MESTARI
2019/2020
HEMOGRAMME PHATHOLOGIQUE
I. Introduction :
L’hémogramme ou NFS est le 1er examen biologique utilisé pour dépister, explorer et suivre la
plupart des hémopathies tant bénignes que malignes
Ses indications sont très nombreuses et dépassent largement le cadre des pathologies
hématologiques.
Il est réalisé à partir d’un échantillon de sang prélevé par ponction veineuse le plus souvent au pli du
coude et recueilli dans un tube contenant un anticoagulant sec de type EDTA (acide éthylène
diamine tétra-acétique).
Il n’est pas indispensable que le patient soit à jeun
C’est un examen en grande partie automatisé.
II. Indications :
1. Des signes évoquant une diminution d’une ou plusieurs lignées sanguines :
Sd anémique : pâleur, palpitations, bourdonnements d’oreilles, vertiges, acouphènes céphalées,
dyspnée…
Sd hémorragique : purpura, ecchymoses, hématomes…
Sd infectieux inexpliqué, récidivant, grave ou persistant
2. Des signes évoquant une augmentation d’une ou plusieurs lignées sanguines :
Erythrose cutanée
Thromboses artérielles ou veineuses
Sd tumoral : adénopathies, splénomégalie
Altération de l’état général : asthénie, anorexie, amaigrissement, fièvre au long cours, douleurs
osseuses….
3. Situations ou un contrôle de la NFS doit être effectué en absence de signes :
Grossesse
Ictère
Médecine de travail, médecine préventive
Préopératoire, pré-thérapeutique, ou de suivi
4. Il doit être pratiqué en urgence devant :
Un état de choc
pâleur intense
Une angine ulcéro-nécrotique ou résistante aux ATB
Une fièvre élevée après prise de médicaments surtout une chimiothérapie
Un purpura pétéchial extensif, bulles endobuccales, hémorragies rétiniennes au FO,
Il doit être pratiqué avant toute thérapeutique pouvant en modifier les données et l’interprétation
(fer, vit B12, vit B9, transfusion…)
III. Classification des anémies : voir cours CAT devant une anémie
Microcytose sans anémie :
Définie par un VGM< 80 fl sans autre anomalie à l’hémogramme
Intérêt du bilan martial :
Si férritinémie basse : carence martiale
Si férritinémie normale ou élevée : syndrome inflammatoire ou thalassémie hétérozygote
(électrophorèse de l’hémoglobine)
Macrocytose : Définie par un VGM>100fl
Causes :
Alcoolisme chronique
Hypersplénisme
Insuffisance rénale, hépatique, cirrhose, hépatite, chronique
Métastases osseuses
Hémolyses congénitales ou acquises
Chimiothérapie(Hydréa)
Carences vitaminiques, SMD, Hémopathies malignes
Macrocytose sans anémie : intérêt des dosages vitaminiques (B12 et B9)
IV. Thrombopénies : voir cours CAT devant un syndrome hémorragique
Définie par un taux de plaquettes< 150 000/mm3
Intérêt d’un FSP pour vérifier la richesse plaquettaire
Eliminer une fausse thrombopénie si pas de manifestations hémorragiques (par agrégation des
plaquettes à l’EDTA), d’où l’intérêt de refaire un décompte sur tube citraté,
Bilan étiologique si thrombopénie ≤ 100000/ mm3
V. Thrombocytose :
Définie par un taux de plaquettes> 400000/mm3 sur plusieurs HG successifs
Elles comportent un risque hémorragique et thrombotique si thrombocytose > 1,5 millions /mm3
Etiologies :
Thrombocytoses secondaires : -Après splénectomie ou hémolyse ou hémorragie massive ou
infection aigüe
-Au cours des Sd inflammatoires (connectivites, sarcoïdose, lymphomes, cancers solides…)
-Au cours de l’anémie ferriprive
Thrombocytoses primitives : Thrombocytémie essentielle, autres SMP révélés par une
thrombocytose (LMC, PV, MF)
VI. Polyglobulie :
Définie par l’augmentation de la masse érythrocytaire et suspectée devant une élévation de l’Hb, Ht
et nombre des GR
Etiologies : éliminer les fausses PG (hémoconcentrations, pseudoPG microcytaire des thalassémies
hétérozygotes).On distingue :
PG secondaires :
o sécrétion EPO augmentée (sécrétion appropriée)
-Hypoxie tissulaire : insuffisance respiratoire, tabagisme chronique, cardiopathies, shunt droit-
gauche, séjour prolongé en haute altitude,…
o Sécrétion inappropriée d’EPO : cancer du rein, foie, cervelet, ovaire, fibrome utérin
PG primitive ou PG de vaquez (sécrétion EPO normale ou basse) : classification OMS 2016
VII. Polynucléose neutrophile :
Définie par un taux de PNN > 7000/mm3
Etiologies :
Infections bactériennes localisées (angines, abcès dentaire, infection urinaire…) ou
disséminées(septicémie)
Maladies inflammatoires (PR, myosites, cirrhose, IDM…)
Cancers
Hémopathies malignes (SMP, lymphomes, après agranulocytose aigüe)
Anomalies métaboliques (insuf rénale, acidose diabétique, maladie de cushing)
Prises médicamenteuses prolongées (corticothérapie, héparine, toxiques tels que benzène, plomb,
mercure, lithium
Tabagisme
Nécrose tissulaire (IDM, pancréatite)
Physiologique : effort physique, en post prandiale, NNE, fin de grossesse, suites de couches, suites
opératoires
D’entrainement : par hyperstimulation médullaire (hémolyses, trt par facteur de croissance G-CSF)
VIII. Neutropénies :
Définies par un taux de PNN < 1700/mm3
Risque majeur d’infection bactérienne et mycosique, majeur si taux < 500/mm3
Etiologies :
o Médicamenteuses
o Infections (typhoïde, brucellose, septicémies graves, hépatites virales)
o Hypersplénisme
o Hémopathies malignes
o Autres (congénitales, connectivites, radiations ionisantes, trouble de répartition)
IX. Hyperéosinophilie :
Définie par un taux d’éosinophiles>500/mm3 sur plusieurs HG successifs
Etiologies :
o Parasitoses (oxyurose, ascaridiose, bilharziose, hydatidose...)
o Causes allergiques : asthme, urticaire, réactions allergiques médicamenteuses (vaccins, sels d’or…)
o Hémopathies malignes (LMC, PV, HDK)
o Cancers
o Maladies cutanées (toxidermie, gale, eczéma atopique…)
o Connectivites
o Maladies pulmonaires – RCH-Radiothérapie-pancréatite aigüe…
o Syndrome hyperéosinophilique primitif
X. Hyperbasophilies :
Définies par un taux>50/mm3
Etats allergiques : souvent modérées
Syndromes myéloprolifératifs (LMC…)
XI. Hyperlymphocytose :
Définie par un taux de lymphocytes >4000/mm3 chez l’adulte
Etiologies :
o Infections virales (oreillons, rougeole, rubéole, varicelle), Sd mononucléosiques ( MNI,
toxoplasmose…)
o Hémopathies malignes (LLC, Maladie de Waldenström, LNH leucémisés)
o Endocrinopathies
o Maladies auto-immunes
Toute Hyperlymphocytose chronique chez l’adulte nécessite la réalisation d’un Immunophénotypage
des lymphocytes circulants
XII. Lymphopénies :
Définie par un taux de lymphocytes < 1500/mm3
Etiologies les plus fréquentes :
o Infections virales (tous les virus et HIV)
o Lymphomes
o Cancers, radiothérapies, chimiothérapies, et traitements immunosuppresseurs)
o Corticothérapie
o Déficits immunitaires primitifs
o Maladies auto-immunes(LED)
o IRC
o Rares formes idiopathiques
XIII.Monocytoses :
Définie par un taux de monocytes > 1000/mm3
Causes : on distingue
Monocytoses réactionnelles : transitoires
o Bactériennes (tbc, brucellose, endocardite, typhoide)
o Parasitaires (paludisme, leishmaniose)
o Cancers
o Inflammation
o Nécrose tissulaire
o Phase de réparation d’une agranulocytose
Monocytoses primitives :
o LMMC chez le sujet âgé
o LMMC juvénile chez l’enfant
o LA monoblastiques
XIV. Myélémie :
Définie par le passage dans le sang des précurseurs de la lignée granuleuse (myélocytes,
métamyélocytes ; promyélocytes)
Une myélémie est pathologique si > 2%
Etiologies :
Transitoires :
o Infections graves (septicémie)
o Anémie hémolytiques
o Réparation d’hémorragies
o Régénération médullaire après chimiothérapie ou insuffisance médullaire
Chroniques :
o Syndromes myéloprolifératifs
o Métastases ostéomédullaire