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Dans un monde ayant subi un boom industriel, il sied de remarquer que des accidents et incidents de
types électriques, chimiques et manutentionnaires et bien d’autres se sont malheureusement
produit depuis la révolution industrielle à aujourd’hui dans nos industries. Les accidents à caractère
explosifs ont fortement marqué l’histoire à travers les catastrophes de TCHERNOBYL en Russie,
d’ICMESA en Italie et celle de Fukushima au Japon liées à des explosions chimiques. Pour éviter des
inflammations sur les lieux de travail dans des environnements ou la présence de gaz, vapeurs et
poussières combustibles peuvent former des atmosphères explosives des mesures ont été mise en
place. La présence de substances inflammables au sein des installations industrielles génère alors un
risque d’atmosphères explosives (ATEX). Les industriels sont donc tenus par l’application des
principes généraux de prévention de mettre en œuvre une évaluation des risques. Cette évaluation
aboutit à la définition de mesures, de maîtrise des risques pour prévenir la formation d’ATEX et au
classement en zones ATEX des locaux de travail, qui conditionne le choix des équipements
électriques et non électriques en vue de prévenir l’inflammation d’une ATEX. Depuis la parution de la
réglementation imposée aux exploitants industriels la plupart des industriels ont procédé à
l’évaluation des risques et au classement de zones. Dans la suite de notre travail nous parlerons de la
mise en œuvre de mesures matérielles et organisationnelles visant à éviter la présence ou
l’activation de sources d’inflammation capables d'enflammer une ATEX.
Une atmosphère explosive est un mélange avec l’air, dans les conditions atmosphériques, de
substances inflammables sous forme de gaz, vapeurs, brouillards ou poussières, dans lequel, après
inflammation, la combustion se propage à l’ensemble du mélange non brûlé.
Dans un mélange formant un ATEX, l’oxygène de l’air est le comburant, les substances inflammables
sous forme de gaz, de vapeur ou de poussières sont le combustible.
Voici quelques exemples de substances inflammables pouvant former une ATEX dans un mélange
avec l’air :
Condition 2 : Le mélange doit être explosif
Pour être explosif, le mélange ne doit être ni trop pauvre ni trip riche en
combustible :
LSE = Limite supérieur d’explosivité d’un gaz ou d’une vapeur dans l’air
(Concentration maximale dans le mélange au-dessus de laquelle il peut être
enflammé).
Pour être dans son domaine d’explosivité, le mélange avec l’air doit remplir la
condition suivante :
Dans le cas des vapeurs, la température du liquide inflammable doit être suffisante
pour émettre assez de vapeur :
Pour être dans son domaine d’explosivité, le mélange avec l’air doit remplir la
condition suivante :
𝑇𝐿𝐼𝑄𝑈𝐼𝐷𝐸 > 𝑃𝑜𝑖𝑛𝑡 𝑒𝑐𝑙𝑎𝑖𝑟
En récapitulatif, une explosion survient lorsque les conditions du dessin ci-dessous sont remplies
En fonctionnement normal dans des locaux fermés ou peu ventilés où s’évaporent des
solvants inflammables ou combustibles (postes de peinture, encollage, nettoyage des
réservoirs…) ou au voisinage des orifices des réservoirs de stockage de ces liquides, à
proximité des trémies où sont déversés des produits pulvérulents combustibles ;
La dangerosité d’un mélange avec l’air dépend de sa concentration en substance inflammable mais
également des caractéristiques propres à cette substance. Il est donc nécessaire de classer ces
différents combustibles suivant leur niveau de dangerosité. On distingue deux classements
différents : les groupes de gaz et la classe de température.
1- Groupe de gaz
Les diverses substances peuvent s’enflammer suite à l’apport d’une énergie suffisante. Plus l’énergie
suffisante est faible plus la substance est dangereuse.
C’est l’épaisseur maximale de la couche d’air entre deux parties d’une chambre interne d’un appareil
d’essai qui, lorsque le mélange interne est enflammé, empêche l’inflammation du mélange gazeux
externe à travers un épaulement de 25 mm de longueur.
C’est l’énergie minimale qui doit être fournie au mélange, sous forme d’une flamme ou d’une
étincelle, pour provoquer l’inflammation.
À partir de ces deux critères caractéristiques de chaque substance, quatre groupes de gaz ont été
établis sur la base de cinq gaz représentatifs (ce sont ceux utilisés pour les essais).
Pour le groupe II, la dangerosité croît de la subdivision II A (le moins dangereux) à la subdivision II C
(le plus dangereux).
2- Classes de température
Les diverses substances, gaz/vapeurs ou poussières, peuvent s’enflammer sous l’effet de la chaleur à
une température dite température minimale d’inflammation (ou d’auto-inflammation) qui est
caractéristique de chaque substance. Plus celle-ci est faible, plus la substance est dangereuse.
En conséquence, les matériels destinés à être utilisés dans une atmosphère explosive sont classés de
T1 à T6 en fonction de la température maximale de surface qu’ils génèrent :
En général, une zone 0 sera présente à l’intérieur des réservoirs, des canalisations, des récipients…
– la proximité immédiate des ouvertures d’alimentation, des évents, des vannes de prise
d’échantillons ou de purge, des ouvertures de remplissage et de vidange,
Une zone 2 pourra inclure, entre autres, les emplacements entourant les zones 0 et 1, les brides, les
connexions, les vannes et raccords de tuyauterie ainsi que la proximité immédiate des tubes de
niveau en verre, des appareils en matériaux fragiles…
Pour les poussières
En général, une zone 20 sera présente à l’intérieur des silos, des canalisations…
Une zone 21 pourra inclure, entre autres, des emplacements à proximité immédiate d’une zone 0 ou,
par exemple, au niveau des points de remplissage ou de vidange de poudre et des emplacements
dans lesquels les couches de poussières apparaissent et sont susceptibles, en fonctionnement
normal, de conduire à la formation d’une concentration de poussières combustibles en mélange avec
l’air appartenant au domaine d’explosivité.
Une zone 22 pourra inclure, entre autres, des emplacements au voisinage d’appareils, systèmes de
protection et composants contenant de la poussière, à partir desquels de la poussière peut
s’échapper par suite de fuites et former des dépôts de poussières (par exemple, les ateliers de
broyage dans lesquels la poussière peut s’échapper des broyeurs et ensuite se déposer sur les
éléments de charpente).
L’évaluation des risques constitue la première étape de la démarche de prévention. Les résultats de
cette évaluation doivent être retranscrits dans le document relatif à la protection contre les
explosions (DRPCE), intégré au document unique. Si les risques sont avérés, des mesures techniques
et organisationnelles doivent être mises en place pour éviter la formation d’atmosphères explosives,
supprimer les sources d’inflammation et réduire les conséquences des explosions.
1- Eviter le risque
Parmi les différentes mesures que l’on peut adopter, des actions, entre autres, peuvent être
retenues concernant :
Le(s) combustible(s) :
Le comburant
Mettre à l’état inerte le comburant car l’introduction d’un gaz inerte (azote…) en proportion
suffisante dans une atmosphère chargée de substance combustible entraîne son appauvrissement en
oxygène et rend donc l’inflammation impossible.
Attention toutefois au risque d’hypoxie (interruption de l’apport d’oxygène aux différents tissus de
l’organisme) et de malaise consécutif en cas de pénétration d’un salarié dans la zone concernée.
Cette action de prévention s’attachera, en premier lieu, à mettre hors zone ATEX le plus de matériel
possible, puis elle visera à éliminer les flammes et feux nus, les surfaces chaudes, les étincelles
d’origines mécanique, électrique ou électrostatique, les échauffements dus aux frottements
mécaniques, aux matériels électriques ou aux moteurs thermiques.
Différentes mesures peuvent être mises en œuvre, telles que des :
Contrôles
– thermographie à infrarouge,
Procédures
– plan de prévention,
– permis de feu,
– autorisation de travail validée par une personne compétente désignée par l’employeur,
– port de vêtements de travail appropriés faits de matériaux qui ne produisent pas de décharges
électrostatiques,
– organisation du nettoyage,
– outillage anti-étincelant,
Les matériels doivent être conformes à la réglementation relative à la conception des appareils et
systèmes de protection destinés à être utilisés en atmosphère explosive.
3- Mesures organisationnelles
Signalisation et signalétique
Les emplacements où des atmosphères explosives peuvent se former seront signalés au niveau de
leurs accès respectifs par le panneau d’avertissement.
Formation du personnel
– formations spécifiques pour les travailleurs dans et autour des zones à risque,
– prise en charge particulière des intérimaires (liste des postes à risque, formation renforcée à la
sécurité),
– plan de prévention,
– autorisation de travail,
– permis de feu
Prise de contact avec le SDIS (Service départemental d’incendie et de secours) et/ou les
sapeurs-pompiers locaux.
En agissant sur les seuils de déclenchement (par exemple, 10 % de la LIE et 25 % de la LIE pour les gaz
et vapeurs).
V- La protection
1- Mesures de protection
Les mesures de protection visent à atténuer les effets des explosions, si on n’a pu empêcher la
formation de l’atmosphère explosive. Il conviendra alors d’atténuer les effets néfastes d’une
explosion pour préserver la santé et la sécurité des travailleurs.
Les actions à entreprendre seront spécifiques à chaque cas ; nous donnons ci-dessous une liste
indicative de mesures à envisager :
– Arrête-flammes,
– Ecluses rotatives,
– Extincteurs déclenchés,
– compartimentage,
– conception et construction des locaux, en choisissant des matériaux adaptés et résistants au feu,
où la présence du personnel est permanente ou groupée (salle de contrôle, sanitaires…) de façon à
ce que le personnel ne soit pas atteint par la chute d’éléments de structure (éloignement…) et que
les locaux résistent à l’effondrement éventuel du reste de l’édifice.
Les moyens techniques mis en œuvre pour satisfaire à ces actions, tels les évents ou les systèmes de
découplage technique, sont des systèmes de protection doivent donc être reconnus et certifiés
conformes.
2- Mode de protection
a- Mode de protection pour les matériels électriques utilisés en atmosphère explosive gazeuse
Les différents modes de protection pour le matériel électrique sont bien connus. Ils agissent sur l'une
des 3 composantes présentées ci-dessous.
b- Mode de protection pour les matériels non électriques (valables pour les atmosphères
explosives gazeuses et poussières)
c- Relation entre les catégories de matériel et les modes de protection (gaz/vapeurs)
1- Le marquage règlementaire
Tous les matériels, électriques et non-électriques, présents dans les zones à risques d’explosion, ainsi
que les systèmes de protection, doivent être conformes aux prescriptions techniques liées aux types
de zone. Trois catégories sont ainsi définies, correspondant aux niveaux de sécurité exigés pour les
matériels.
D : poussières
2- Marquage normatif
Le marquage réglementaire doit généralement être complété par un marquage normatif, permettant
de vérifier la comptabilité du matériel avec les caractéristiques physicochimiques des constituants de
l’atmosphère explosive.
Plusieurs critères sont à prendre en compte pour vérifier l’adéquation du matériel aux produits :
Les poussières sont classées, notamment en fonction de leur état de division (taille de
particules) et de leur conductivité, en trois familles,