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La crise
financière
Turque
- RAHMAOUI Safae
-RAIS Jihad
-SALAMAT Ghita Groupe :
-SIKHAOUI Khaoula GFC 2 – S9
-TERIKI Soukaina
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Sommaire :
Introduction…………………………………………………………………………………….3
2- Commerce extérieur.........................................................................................................6
Conclusion …………………………………………………………………………………..11
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Introductio
n
L'économie turque a été caractérisée ces dernières années par la conjonction d'importants
déséquilibres interne et externe. Au moment où la plupart des pays industrialisés se sont
habitués à des taux d'inflation faibles et que la Banque Centrale Européenne s'inquiète quant
l'inflation approche 2,5 %, il est bon de rappeler que certains pays comme la Turquie devaient
toujours face à une inflation élevée. Sur la période 1994-1999, l'inflation a ainsi atteint en
moyenne annuelle 81 %. Cette forte inflation était très classiquement le résultat du
financement par la création de monnaie de déficits budgétaires importants (7,5 % du PIB en
moyenne annuelle durant la période 1994-1999). Plus précisément, cette inflation élevée était
le produit de la multiplication d'activités quasi budgétaires, c'est à dire d'activités qui avaient
une nature budgétaire mais qui étaient menées en dehors du cadre budgétaire. Le
gouvernement effectuait ainsi un certain nombre de dépenses pour soutenir certains secteurs
par l'intermédiaire de fonds extrabudgétaires (les deux principaux étant le fonds pour la
défense et celui pour la solidarité sociale). De même, le gouvernement soutenait l'activité de
certains secteurs par l'intermédiaire de banques publiques chargées de fournir des
financements à des taux subventionnés à certains types d'entreprises comme les PME ou
certains secteurs comme l'agriculture. En outre, ces activités quasi budgétaires ont également
permis le financement d'opérations douteuses qui n'avaient que pour seul objectif
l'enrichissement de réseaux proches de l'Etat. Dans ces conditions, les banques publiques ont
accumulé les déficits. Ces déficits se sont accumulés dans un compte de créances sur le
gouvernement. Le gouvernement n'a jamais rien fait pour restructurer les bilans des banques
publiques et a simplement laissé l'inflation éroder la valeur réelle de ce déficit global des
banques publiques. La Turquie connaissait également une situation de déséquilibre structurel
de ses échanges extérieurs, le déficit de la balance commerciale atteignant 6,2 % du PIB en
moyenne durant la période 1994-1999, qu'elle finançait grâce aux recettes du tourisme, à des
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entrées de capitaux privés attirés par des perspectives de rendement élevés compte tenu des
taux d'intérêt pratiqués, et par des emprunts de l'Etat à l'extérieur.
Ainsi, cette économie qui a été depuis toujours l'économie des paradoxes marquant par-là un
certain nombre de points communs avec l'économie brésilienne. L'économie turque avait donc
été caractérisée ces dernières années par la coexistence d'un régime d'inflation très élevée
(induit par le financement monétaire des déficits du secteur public) et les performances d'un
secteur privé turc extrêmement compétitif sur les marchés mondiaux. Or, alors que le
gouvernement avait enfin mis en place au début de l'année 2000 un plan de stabilisation
économique avec le soutien du FMI et que ce programme avait commencé à donner des
résultats avec notamment un très net ralentissement de l'inflation. ce pays s'est enfoncé depuis
la fin de l'année dernière dans une très grave crise financière. Seule l'intervention du FMI
semble être maintenant capable de sortir le pays de cette crise. L'objectif de ce travail est donc
d'abord d'examiner rapidement pourquoi la crise actuelle s'est déclenchée en dépit de la
stabilisation de l'environnement macro-économique. Puis, dans un deuxième temps, on
essaiera de tirer quelques enseignements de cette crise monétaire.
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I- Présentation de la conjoncture économique turque :
Après une croissance à deux chiffres pendant plusieurs années, l'économie turque a
commencé à connaître un ralentissement en raison de l'environnement international
défavorable: une croissance faible dans la zone euro, le réajustement de la politique
monétaire américaine, la récession russe et les conflits en Irak et la Syrie. En outre,
à l'intérieur du pays, il y a eu des tensions politiques et sécuritaires. Néanmoins, on
s'attend que la croissance en 2016 reste au niveau de 2015 (environ 4% du PIB),
tirée par une forte demande intérieure en raison de l'augmentation de la confiance
des consommateurs, la croissance des salaires et l'augmentation de l'emploi.
En dépit de sa forte performance en général, l'économie turque a un déficit du
compte courant de 4,5% du PIB (le gouvernement a fait de multiples efforts pour
maintenir ce taux au minimum afin de se conformer aux critères de Maastricht). Les
niveaux de la dette publique et le déficit sont faibles, mais l'inflation reste supérieure
à l'objectif de 5% fixé par la Banque centrale. Un plan de développement
économique ambitieux, pour un total de 125 milliards de dollars, a été adoptée pour
accroître le PIB turc de 820 milliards de dollars à 1.300 milliards de dollars en 2018.
Pour stimuler la croissance, le gouvernement a fait des efforts pour diversifier les
sources d'énergie et de réduire sa dépendance énergétique.
L'emplacement de la Turquie a laissé le pays dans le collimateur du conflit
international, qui a un coût économique. La guerre en Syrie a poussé plus de 2,5
millions de réfugiés en Turquie. En Décembre 2015, la Turquie a reçu 3 milliards
d'euros dans les programmes d'aide (éducation, santé, pensions alimentaires pour
enfants, eau potable, etc.) de l'Union européenne pour aider le pays à faire face à
l'impact de la crise des réfugiés. Alors que l'aide est importante, la Turquie a dépensé
environ 9 milliards de dollars sur les opérations d'aide aux réfugiés syriens sur son
territoire depuis le début du conflit. En outre, après la destruction d'un bombardier
russe par un chasseur turc à la frontière turco-syrienne, la Russie a imposé un
embargo commercial à la Turquie, qui couvre certains secteurs de l'économie.
Sur le plan national la Turquie a les défis à relever. En Juillet 2015, le pays est entré
dans une période de conflit suite à la rupture d'un cessez-le feu avec le Parti des
travailleurs kurdes ou PKK (un groupe terroriste). Le pays a également subi des
attaques terroristes djihadistes. Alors que le taux de chômage est stabilisé à environ
10% - une baisse après avoir atteint un sommet de 14% en 2009 - le chômage des
jeunes dépasse 18%. En outre, l'inégalité des revenus et un grand secteur informel
sont des problèmes qui persistent.
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Le secteur d'agriculture qui contribue à 8% du PIB et emploie près de 20% de la
population, souffre encore d'une faible productivité due à son système de gestion
(petites exploitations); 11% du territoire turc y est dévoué. Le blé est la principale
récolte. Le pays est le troisième plus grand exportateur de tabac dans le monde et le
premier producteur de noisettes (70% de la production mondiale). Les ressources
minières sont importantes, mais restent peu exploitées.
L'industrie manufacturière, principale branche de l'activité industrielle du pays,
constitue 27% du PIB et mobilise plus de 28% de la main d'œuvre locale. Le
gouvernement turc accorde une priorité spéciale aux grands projets d'infrastructures,
en particulier dans le secteur du transport. Pour le financement, la plupart des projets
fonctionnent selon le modèle de BOT (Build, Operate, Transfer).
2- Commerce extérieur
La Turquie a une économie ouverte aux échanges extérieurs, le commerce
représentant 58% du PIB (moyenne OMC 2012-2014).
Les fers de lance du commerce extérieur turc sont les industries automobile et
textile. Viennent ensuite, dans l'ordre, les secteurs de l'agroalimentaire, les
machines, les équipements électroniques, la sidérurgie et la chimie. L'Union
européenne est de loin le premier client de la Turquie, suivie des États-Unis, de la
Chine et de l'Irak.
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II- La crise financière turque de 2000-2001
Le débat s’est alors orienté autour des différences entre régimes de facto et régimes de
jure de change fixe, dans un cadre d’analyse où les autorités monétaires conservent
implicitement une grande autonomie dans la conduite de leur politique monétaire.
Cependant, durant les années quatre-vingt-dix, une partie importante des économies
émergentes ont déterminé leurs régimes de change sous la contrainte financière du FMI
(en vertu du principe de conditionnalité des prêts). Face aux échecs répétés des plans de
stabilisation du Fonds, les programmes mis en place plus récemment ont tenté d’intégrer
le phénomène de système de change fixe ou flottant à travers le contournement de
certaines rigidités, comme par exemple la stérilisation pure des entrées de capitaux
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et à la dégradation persistante des finances publiques, sont depuis lors très souvent
désignées comme responsables de cet échec.
En dépit de l’inflation forte qui touchait le système turque et les déséquilibres extérieurs,
le secteur privé a fait preuve d'un très grand dynamisme. Ceci s'est notamment reflété
dans le fait que les entreprises turques ont très fortement développé leurs ventes dans les
pays industrialisés, ces derniers étant destination de près de 66 % des exportations de
biens en 1999. Cette performance est liée à la vitalité du secteur privé mais aussi à une
politique de dévaluation contrôlée de la lire qui a maintenu la compétitivité externe des
entreprises. En clair, le système économique, en dépit de ses insuffisances, "tenait"
debout. La preuve est que le régime d'inflation élevée qui affecte le pays depuis le début
des années 1980 n'a jamais véritablement dégénéré en hyper-inflation.
Ce niveau élevé d'inflation était un obstacle pour une intégration économique plus
prononcée avec l'Union européenne. Plus généralement, l'instabilité macro-économique
turque s'est révélée un frein à une plus forte intégration économique internationale et
explique notamment pourquoi le flux d'investissements directs à destination de la Turquie
(790 millions dollars en moyenne annuelle durant la période 1994-1999) est resté inférieur
à ce que le potentiel de l'économie aurait dû conduire. Il a également contribué à accroître
les inégalités de revenu qui ont atteint le standard sud-américain en Turquie. D'autre part,
le poids de la dette publique et des charges d'intérêts laissaient planer la menace d'une
dérive incontrôlable des finances publiques. Mais surtout, la fragilisation excessive du
système bancaire pouvait conduire à une grave crise systémique, qui dans un
environnement marqué par de fortes tensions sociales, aurait pu dégénérer en hyper-
inflation.
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c- Les responsables de la crise turque :
Il est cependant trop facile de rendre seuls responsables de la crise les banques et investisseurs
étrangers. Les autorités turques auraient dû mettre au premier plan de leur programme de
stabilisation, un plan de restructuration global du système bancaire. Au contraire, elles ont
préparé la crise du fait d'une série d'erreurs de politique économique. Tout d'abord, en 1989, le
compte de capital a été complètement libéralisé. Or, on sait maintenant qu'il faut un système
bancaire particulièrement robuste pour résister aux afflux et reflux des capitaux à court terme.
Or, aucune restructuration du système bancaire n'a été véritablement engagée depuis. Il est
vrai qu'une telle restructuration aurait coûté cher au moment où il était indispensable de
réduire les déficits publics. La mise en place d'une agence de surveillance bancaire
indépendante n'a été mise en place qu'en septembre 2000. Pire encore, l'application du
programme de stabilisation et l'assèchement des liquidités du fait de la mise en place d'une
politique monétaire restrictive (qui liait la création de liquidités aux entrées de devises) ont
pesé sur les résultats des banques. En fait, la mise en place de ce programme de stabilisation
signifiait à terme la réorientation des activités des banques d'une stratégie spéculative vers des
activités plus classiques d'allocation de crédits au secteur privé. Or, les banques turques
étaient manifestement très mal préparées à de telles missions. Enfin, les autorités sont
coupables de ne pas avoir respecté des règles de sécurité qu'elles avaient elles-mêmes
édictées. La banque centrale avait indiqué que la position nette en devises des banques (actif
moins passif) ne devait pas être supérieure à 20 % des fonds propres. Or, ce sont les banques
publiques qui ont le plus nettement dépassé ce ratio. L'Etat n'a donc pas suivi les directives de
la banque centrale. Résultat, avec une position nette en devises comprise entre -12 et -20
milliards de dollars, les pertes provoquées par la dévaluation représenteraient entre le tiers et
la moitié des fonds propres du système bancaire.
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industrialisés n'arrivent pas à être, et de loin !). Dans un tel environnement, toute libéralisation
totale du compte de capital prépare le terrain à une crise future.
De ce fait, en accord avec le FMI, un plan de stabilisation a été mis en place au début de
2000. L'objectif était de ramener l'inflation à 25 % en 2000 et moins de 10 % à partir de 2002.
Ce plan très classique reposait sur schémas usuels : politique budgétaire rigoureuse, politique
monétaire restrictive, réformes structurelles visant notamment à privatiser les secteurs de
l'énergie et des télécommunications.
L'ensemble de ces mesures était accompagné de financements du FMI qui avait accordé un
crédit de 3,7 milliards de dollars en décembre 1999. Or, ce plan a conduit à des résultats
satisfaisants en 2000 :
Par ailleurs, l'ajustement contrôlé de la livre a permis de peser sur les anticipations
inflationnistes. L'inflation a ainsi été ramenée à 33,4% en glissement annuel en février 2001
après avoir atteint respectivement 65 et 55 % en moyenne annuelle en 1999 et 2000. Enfin, ce
ralentissement de l'inflation a permis d'obtenir une baisse des taux d'intérêt réels, ce qui a
soutenu l'activité (les taux d'intérêt au jour le jour qui en termes réels atteignaient 13 % fin
1999 se situaient à - 6 % en octobre 2000 avant la crise). Et cette baisse des taux d'intérêt
réels a soutenu l'activité, la production manufacturière qui avait baissé de 4 % en 1999, a ainsi
progressé de 6 % en glissement annuel sur les trois premiers trimestres de 2000.
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Face à cette situation, les taux d'intérêt ont bondi, le taux d'intérêt interbancaire passant de
38,5 % en octobre 2000 à 183,2 % en décembre 2000 puis à 400,3 % en février 2001, quand
le gouvernement a décidé de laisser flotter la livre. De ce fait, la livre s'est effondrée, le dollar
s'appréciant de près de 70 % entre début janvier et début avril et se stabilisant depuis. La
hausse des taux d'intérêt et le climat d'incertitudes lié à la volatilité du taux de change ont
pesé sur l'activité, la production manufacturière a d'ailleurs baissé en février et en mars 2001.
Enfin, la hausse des taux d'intérêt, la dévaluation de la monnaie et des conditions bancaires
plus strictes vont rendre périlleux le paiement (capital et intérêt) de la dette publique interne
ou externe. Certaines estimations font état d'un écart de 25 à 35 % du PNB entre le besoin de
financement total du gouvernement et les ressources financières qu'il pourra réunir.
Cependant, plus structurellement, la crise turque confirme que la fragilité du système bancaire
et la position nette négative des banques en devises sont des éléments déterminant dans le
déclenchement de crise financière dans les économies émergentes. Il apparaît d'ailleurs
toujours aussi ahurissant que la Turquie ait bénéficié d'une opinion favorable des marchés
internationaux et ait enregistré un afflux de capitaux. Les investissements de portefeuille ont
atteint 3,8 milliards de dollars durant le premier semestre de 2000, soit une progression de
178 % par rapport au premier semestre 1999.
Il est assez ironique que le FMI continue à travers les recettes qu'il applique d'ignorer ces
facteurs qui se situent en dehors des cadres d'analyse traditionnelle alors que son action, vis-à-
vis de la Turquie est loin d'être basée sur des critères purement économiques. En effet, le fait
que le FMI vienne d'accorder une aide de près de 19 milliards de dollars à la Turquie est
surtout lié à l'importance stratégique de ce pays pour les Etats-Unis. L'Indonésie n'a pas eu
cette chance, les Etats-Unis n'avaient alors pas permis aux Japonais de venir au secours de ce
pays si important pour eux. On n'évoquera même pas l'Iran qui a été mis sur la sellette de la
communauté financière internationale au début des années 1990 pour un problème assez
minime de structure inappropriée de l'endettement. On regrettera à ce propos que l'Europe ait
été relativement absente de la scène durant cette crise. Il est vrai que les responsables
politiques européens (et français) semblent encore connaître très mal ce pays qui, en dépit de
ses nombreux et importants problèmes, mérite mieux que la présentation caricaturale qui en
est souvent faite.
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Conclusion
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bancaire. Les crises de liquidité à répétition dans les marchés
émergents ont en effet durablement entamé la confiance des
investisseurs internationaux dans la soutenabilité de ce type de
plan de stabilisation macroéconomique au moyen d’un ancrage du
taux de change. Désormais, les sorties rapides accompagnées de
crises violentes apparaissent comme l’issue la plus probable aux
premiers signaux un tant soit peu inquiétants.
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