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La crise de
l’Orient
Ses causes et ses remèdes
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Cet établissement ouvert dans la mouvance comtiste
préférait confier l’enseignement de l’Islam à des musul-
mans. C’est ainsi qu’il fit appel à Ali Mumtaz, un musul-
man de l’Inde, disciple d’Ahmed Khan, et à Ismaïl Hamet,
un interprète militaire algérien devenu sociologue et
historien.
La vaste culture islamique d’Ahmed Riza et sa noto-
riété lui valurent des échanges épistolaires avec Isabelle
Eberhardt qui de Genève lui écrivait pour progresser
dans sa connaissance de l’Islam, avant de se convertir
et de s’installer en Algérie. La future auteure de « Pages
d’Islam » et « Dans l’ombre chaude de l’Islam » apprit
aussi l’arabe grâce à ses correspondances avec Abou
Naddara, un juif égyptien qui s’était converti à l’Islam
après son arrivée à Paris en 1878, la même année que
Farès Chidiac, un romancier maronite qui embrassa
aussi l’Islam à Paris. Il y avait une ambiance favorable à
l’Islam qui devait beaucoup à la fidélité des Comtistes
aux recommandations d’Auguste Comte : « respect total
et sympathie pour l’Islam ».
En 1877, les Comtistes avaient accueilli chaleureu-
sement à Paris Midhat Pacha, le dernier Grand-Vizir des
Tanzimat, dont les fonctions prirent fin quand le Sultan
Abdulhamid a suspendu la Constitution et renvoyé dans
leurs provinces les députés élus démocratiquement.
L’arrivée au Palais-Bourbon, en janvier 1897, du
docteur Philippe Grenier, le député musulman de
Pontarlier, fut suivie d’un regain de ferveur au sein de
l’assez importante communauté musulmane de Paris.
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Dans ses interventions au Parlement et ses entretiens avec
les journalistes, le docteur Grenier attirait l’attention sur
les problèmes, presque totalement oubliés, des musul-
mans d’Algérie dont le « triste sort » préoccupait Ahmed
Riza. Il le rappelait aux polémistes qui participaient aux
campagnes anti-ottomanes et anti-islamiques qui ajou-
taient à leurs réquisitoires des accusations plus ou moins
fondées sur la situation des non-musulmans de l’empire
ottoman.
Son livre est d’abord une vigoureuse réaction aux
campagnes de désinformation sur l’islam et les musul-
mans, parmi lesquels les Turcs étaient régulièrement
visés.
Il s’en prend aux « pamphlétaires de pacotille et
sans scrupules » dont certains « écrivent pour l’argent ».
A cause de l’hégémonie de ces pseudo-spécialistes, « la
Question d’orient, déjà si complexe, est devenue encore
plus embrouillée depuis que l’esprit public a été égaré
par des récits exagérés ou totalement mensongers... »
Il déplore la rareté des Européens qui se donnent
la peine d’aller « sur les lieux de leurs (les musulmans)
souffrances ».
Comme « il est rare celui qui a pu voir les choses,
dans leur ensemble, comme elles sont et examiner, ana-
lyser les institutions fondamentales dans leurs rapports
avec les croyances, les mœurs et la condition sociale du
peuple… la famille, la société qui constituent la véritable
unité du monde islamique… »
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Pour remédier à ces insuffisances, Riza se propose de
« connaître les ressorts qui font mouvoir cette organisation
immense… » et rompre avec la « rhétorique sonore et
creuse à l’image de leurs conceptions nébuleuses, jamais
celle de la réalité… »
Bien que mieux renseignés que ces journalistes et
essayistes, « les diplomates surnagent comme des bou-
teilles vides, sur les flots vaseux de la Question d’Orient ».
Parmi ceux qui publiaient sur l’Islam, il y avait certes des
écrivains sincères. Mais Riza leur reproche leurs erreurs,
dues au fait qu’« ils sont habitués à ne voir dans les événe-
ments que la fin ».
Moins critiquables étaient certes « les Mémorandums
présentés par les Puissances à la Sublime Porte ». Mais il
leur « manque hélas ! deux éléments essentiels de vita-
lité : l’âme turque et la sympathie ! C’est le sentiment de
cette lacune qui m’a décidé à offrir au public ce modeste
travail ».
Son impressionnante érudition sur l’Islam et sa
discipline intellectuelle comtiste lui permettent de se
démarquer et des essayistes et des « experts » spécialisés
dans la sempiternelle « Question d’orient ».
Pour lui, « c’est au fond de la société qu’il faut
plonger et y étudier les besoins, les aspirations, les illu-
sions mêmes du peuple… »
Sa recherche avait pour but le relèvement de la
société musulmane et la réforme des institutions. Car il
était à la fois réformateur et réformiste. Il était pour une
« réforme dans l’intérêt de la Turquie, et non pour l’agré-
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ment de l’Europe ». Il part de la définition par Comte du
progrès qui « n’est que le développement de l’ordre ». Pour
lui, « réformer n’est pas bouleverser, c’est faire mieux ».
En bon disciple de Comte, il fait siennes les réserves
du maître sur la Révolution française. Il recommande
aux musulmans de méditer sur « l’incubation » qui avait
précédé les désordres révolutionnaires, plutôt que de
faire du mimétisme qui conduit à reproduire ailleurs la
Terreur jacobine.
Durant toute son étude, Riza se conforme aux
principes de Comte : « Savoir pour prévoir » ; « connaître
pour agir ». Mais, pour lui, « connaître ne suffit pas ; il faut
sentir et aimer… »
Il passe en revue les principaux lieux communs de
l’islamologie médiatique de l’époque qui tournait autour
des accusations de « fatalisme » et de « fanatisme ». Il y
répond en citant l’article remarqué de Si M’hamed Ben
Rahal sur « l’avenir de l’Islam », paru dans « Questions
Diplomatiques et Coloniales » en 1899 : quand le
musulman ne fait rien, on lui reproche son « fatalisme » ;
s’il entreprend de faire quelque chose, on s’empresse de
l’accuser de « fanatisme ».
Ses répliques aux clichés sur le Harem et la polyga-
mie sont un chef d’œuvre de comparatisme où il donne
toute la mesure de son érudition.
Il justifie ses références à l’histoire, aussi bien de
l’Islam que celle de l’Europe, il fait sienne la phrase de
Renan : « L’intuition profonde du passé est la meilleure
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condition pour bien comprendre le présent, et le vrai
savant est le vrai politique ».
Connaissant son monde, il prévoit que lui sera
reprochée la part de l’Islam dans une étude classable
dans les « sciences politiques » qui étaient voisines des
« sciences morales » :
« On me reproche, en une étude politique, d’avoir
accordé trop d’importance à l’islamisme 1 qui fait horreur
à tous ceux qui se piquent d’être des “libres penseurs”. Le
reproche que je me fais, c’est, au contraire, de n’avoir pas
donné un aperçu plus général de la doctrine musulmane.
Car, vraie ou erronée, elle forme la base de la société ;
bonne ou mauvaise, elle est l’unique facteur de moralisa-
tion ; progressive ou rétrograde, elle forme le substratum
de la législation ottomane. L’Islam englobe tout ensemble
les besoins matériels, le cœur, l’intelligence et l’énergie
de l’homme. Une force de cette importance mérite d’être
connue en tous ses éléments et utilisée en l’adaptant aux
nécessités modernes, au profit et au bien de tous ».
Il se reconnaît un « seul défaut principal : la fran-
chise ». Elle est rendue nécessaire, car il faut cesser de « se
tromper les uns les autres ». « Ceux qui vivent de men-
songes me détesteront ».
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à compléter la liste des auteurs francophones qui font
partie aussi de l’histoire de l’Islam en France.
Sadek SELLAM
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NÉCROLOGIE
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Le père d’Ahmed Riza était préfet de Constantinople ;
il fut membre du Sénat institué par la Constitution éphé-
mère de 1876.
Quant à Ahmed Riza, il ne subit pas seulement l’in-
fluence des traditions de sa famille ; il bénéficia en outre
au lycée impérial de Galata-Sérail, où il fit ses études, des
réformes et de l’européanisation de l’enseignement inau-
gurées par Réchid pacha, continuées par Midhat pacha. Il
fut élevé et grandit au milieu de cette effervescence pro-
longée de la jeunesse qui devait aboutir à l’octroi d’une
Constitution, le 11-23 Décembre 1876, et à sa proclama-
tion solennelle le 13 Janvier suivant, à midi, devant une
foule immense qui, jusque dans la nuit, durant laquelle
Péra, Galata, Slamboul resplendirent de lumières, ne cessa
de manifester un enthousiasme délirant.
Témoin et participant de ce grand mouvement
d’opinion, Ahmed Riza n’en perdit jamais le souvenir.
Il n’oublia surtout pas que, peu de temps après, Midhat
pacha, auteur de cette constitution tant acclamée, fut
proscrit ; qu’il fut en Italie, en Espagne, en France, l’objet
d’ovations respectueuses ; qu’à Paris notamment, où il se
fixa, il reçut en Août 1877 un témoignage motivé d’ad-
miration de la Société positiviste 1 ; qu’enfin, traîtreuse-
ment rappelé, abusé par sa confiance d’honnête homme,
il rentra dans son pays pour y subir clandestinement le
martyre.
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sonnifié, car il n’eut jamais d’autre siège que son propre
domicile. Le programme de ce journal était ainsi formulé
dans le premier numéro :
« Nous voulons travailler, non pas à renverser la
dynastie régnante que nous considérons comme néces-
saire au maintien du bon ordre, mais à propager la notion
du progrès dont nous désirons le triomphe pacifique.
Notre devise étant “Ordre et Progrès”, nous avons horreur
des concessions obtenues par la violence.
Nous demandons des réformes, non pas spéciale-
ment pour telle ou telle province, mais pour l’Empire
tout entier ; non pas en faveur d’une seule nationalité,
mais en faveur de tous les Ottomans, qu’ils soient juifs,
chrétiens ou musulmans.
Nous voulons avancer dans la voie de la civilisation ;
mais nous le déclarons hautement, nous ne voulons
avancer qu’en fortifiant l’élément ottoman et en respec-
tant ses conditions propres d’existence.
Nous tenons à garder l’originalité de notre civili-
sation orientale, et, pour cela, n’emprunter à l’Occident
que les résultats généraux de son évolution scientifique,
seuls vraiment assimilables et nécessaires pour éclairer
un peuple dans sa marche vers la liberté.
Il est en Europe des hommes de cœur qui, dégagés
de tout fanatisme, n’ont en vue que le bien commun à
l’Occident et à l’Orient ; c’est d’eux que nous espérons un
appui moral.
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Nous nous opposons à la substitution de l’inter-
vention directe des puissances étrangères à l’autorité
ottomane.
C’est non par fanatisme — car pour nous la ques-
tion religieuse est chose d’ordre privé —, mais par un
sentiment légitime de dignité civile et nationale. »
En réalité, malgré les résistances irritantes, les vicis-
situdes, le succès, les accusations de dictature dont il fut
ultérieurement l’objet, les transformations politiques
enfin, Ahmed Riza n’a jamais répudié ce programme.
Son idéal fut toujours l’institution dans son pays de l’in-
dépendance nationale et du régime constitutionnel.
En tout cas, il ne s’écarta pas de cette ligne de
conduite dans Mecheveret dont il poursuivit, sans trêve,
la publication du 1er Décembre 1895 au 1er Août 1908, et
dans le dernier numéro paru à Paris, son article intitulé
« Soyons calmes et prudents » la retraçait en disant :
« La révolution était pour nous, comme nous l’avons
déclaré à plusieurs reprises, un moyen provisoire, non un
principe. Nous l’avons dirigée contre l’absolutisme et l’op-
pression, non contre les institutions religieuses et sociales
de notre pays. Nous l’avons employée pour obliger le
gouvernement à mettre en vigueur les lois existantes de
l’Empire, surtout pour rétablir la Constitution, et non
pour favoriser les intérêts et les ambitions politiques de
tel ou tel groupement.
Notre révolution pacifique a été couronnée de
succès. Le peuple ottoman a reconquis ses droits consti-
tutionnels. Notre tâche consistera dorénavant à surveiller,
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à garantir l’exécution sincère de la Constitution qui nous
accorde la liberté de la presse, la liberté de conscience,
l’indépendance de la justice et qui réserve à la représen-
tation nationale le droit d’entendre les ministres et de
discuter le budget.
Pour maintenir cette Constitution, nous n’avons
plus besoin de révolution ; il nous faut, au contraire,
le calme, la tranquillité, et, par dessus tout, une grande
modération dans nos exigences. »
Quoi qu’il soit advenu de ces beaux rêves d’un sage,
Ahmed Riza n’en devint pas moins, en les poursuivant
avec opiniâtreté en compagnie de ses amis pendant treize
ans, une force sociale avec laquelle le despotisme fut
obligé de compter. Finalement, le Mecheveret, qui parais-
sait deux fois par mois en turc et en français, fut pour lui
un adversaire redoutable qu’il tenta de désarmer.
En premier lieu, il s’efforça de corrompre son direc-
teur ; il lui offrit des richesses et des honneurs. Mais,
instruit par le sort de Midhat pacha, Ahmed Riza flaira
le piège dissimulé sous ces fleurs capiteuses ; il s’en écarta
prudemment.
C’est pourquoi, désespérant de le séduire ou de l’at-
tirer dans un guet-apens, on le persécuta. On intercepta sa
correspondance et les subsides qu’il recevait de son pays.
On le réduisit à la pauvreté. On le dénonça comme un
homme dangereux pour la sécurité de la Turquie, et dans
l’espoir de s’attirer les bonnes grâces d’Abdul Hamid, les
puissances européennes le molestèrent. En France, il fut
placé sous la surveillance de la sûreté générale et traqué
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comme un malfaiteur. De Belgique, où pensant trouver
un asile plus paisible, il songea un moment à transporter
sa vaillante petite famille, il fut expulsé sans délai comme
indésirable. L’Angleterre ne lui fut pas plus hospitalière.
Il ne put imprimer Mecheveret en turc qu’en Égypte.
Aucune de ces hostilités ne découragea Riza. Il
continua imperturbablement ses travaux d’approche
contre le despotisme et, comme il avait été à la peine, il
fut à l’honneur.
Après la révolution de 1908, pacifique selon ses
désirs, il rentra dans Constantinople au milieu des
acclamations populaires. Et il eut alors quelques jours
de gloire et de satisfaction civique. Il fut nommé député
de la capitale par la presque unanimité des électeurs et
président de l’Assemblée nationale, chargée d’élaborer la
Constitution, par l’unanimité de ses membres.
Il exerça cette fonction pendant trois ans et demi,
avec une rare distinction, une grande autorité, un parfait
loyalisme. Jamais, en effet, assemblée parlementaire ne
fut plus rétive à la subordination. Tous ses membres
étaient inexpérimentés ; ils appartenaient aux partis,
aux croyances, aux nationalités les plus disparates. Ils
étaient animés d’une même passion de réforme et tous
convaincus que le projet dont ils préconisaient l’adop-
tion, l’emportait en valeur théorique et pratique sur les
autres. Aucun vice-président ne parvint à se faire respec-
ter par cette cohue de législateurs turbulents. Plus d’une
douzaine l’essayèrent en vain et, seul, par sa maîtrise,
Ahmed Riza parvint alors à maintenir les institutions
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arlementaires en Turquie. Pour obtenir ce résultat,
p
il dut parfois déployer une fermeté hautaine, un peu
rude, et naturellement il s’attira des adversaires, même
des ennemis. Un moment, ses services furent méconnus
au point que son propre comité dut délibérer sur une
proposition de l’exclure, formulée par quelques libérâtres
outranciers.
La difficulté de son rôle politique fut d’ailleurs
bientôt aggravée par le fait qu’aux heures de joie régéné-
ratrice, des heures tragiques succédèrent sans répit.
Ce furent : la contre-révolution suivie de la déposi-
tion d’Abdul Hamid, simplement déporté dans une île,
où, nouveau Sylla, cet homme « cruel, barbare, est mort...
tranquille », « comme un bon citoyen dans le sein de sa
ville. »
L’impudente annexion de la Bosnie Herzégovine
par l’Autriche ;
La guerre Balkanique et la IXe croisade des nations
chrétiennes s’excitant mutuellement à la curée de
l’homme malade ;
La grande guerre dans laquelle Riza vit, avec tris-
tesse, son pays s’engager malencontreusement, car il
avait beaucoup plus de sympathie pour l’esprit français
que pour l’esprit germanique. Doué d’une grande clair-
voyance patriotique, il fut presque seul à protester contre
cette participation ; il eut l’énergie de rompre avec ses
amis politiques et, quoique nommé président du Sénat,
il ne cessa de leur faire opposition.
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L’armistice survenu, il déploya une inlassable acti-
vité pour sauvegarder l’indépendance de la Turquie.
Il écrivit alors des mémoires, des rapports et des lettres
sans nombre au président Wilson, à Clemenceau, à Lloyd
George, au pape, à plusieurs hommes d’État notoires ; il
les réunit dans une émouvante brochure 2, où un chapitre,
intitulé « Ma voix s’élève vers la France », est l’éloquente
expression des sentiments profonds d’admiration qu’il
nourrissait pour elle.
Enfin ce fut la guerre avec la Grèce, la substitution
de la nationalité turque à l’Empire ottoman, le change-
ment de régime politique, la suppression du Sénat et, par
suite, la réduction à l’inactivité de cet homme, à peine
sexagénaire, qui, depuis quarante ans, vivait avec ardeur
au milieu des affaires publiques les plus angoissantes.
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Politique occidentale en Orient (Paris, 1922, 207 p.), ouvrage
remarquable dans lequel beaucoup de vues originales et
profondes sur la philosophie de l’histoire sont exposées.
En quittant la France en 1927, Ahmed Riza, qui
ne se faisait pas d’illusions sur la brièveté des jours qu’il
devait vivre encore, fournit un dernier gage de sa fidélité
au positivisme et à l’illustre maître qui lui avait appris à
l’interpréter, en réclamant comme une faveur le soin de
rendre l’hommage annuel à Pierre Laffitte, au cimetière
du Père Lachaise. Ce fut son testament positiviste ! 3
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L’ouvrage est disponible en livre papier ici : https://albayyinah.fr/biographies-histoires/3651-la-crise-
de-l-orient-ahmed-riza.html
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