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R evue N O U V E AU
d’ H istoire !
N 1
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E uropeenne
OS S I E R R DA
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n at io n a l ‑ s o cialisme
du
n a l ‑ c o m m u n isme
au natio
BERLIN 1961–1989
Le mur de la honte
Guillaume Fiquet
ABONNEZ-VOUS !
N° 1
R E VU E N O U V E AU !
No 1
d’ H ISTOIRE
E UROPEENNE
R RDA
DOSSIE OCIALISME La Revue d’Histoire
NAL-S
DU NATIO NISME
IO N A L-COMMU Européenne (RHE) souhaite
AU N AT
mettre en avant l’histoire de
l’Europe, de ses origines à nos
BERLIN 1961–1989 jours. Une histoire complexe,
en 1 clic sur Retournez ce bulletin découpé, photocopié ou repris sur papier libre à :
www.librairie-ducollectionneur.com AbOmARqUE/RHE - CS 63656 - 31036 tOUlOUSE CEdEx 1
sommaire RHE • no 1 • novembre, décembre 2019, janvier 2020
P.18 : PORTRAIT
Mickael Gorbatchev : adulé en Occident,
détesté en Russie
P.20 : DOSSIER
Berlin 1961-1989 : le mur de la honte
Entre fureur belliqueuse et aspiration militaire à la beauté, le lien n’est pas toujours évident. Pourtant,
l’ardeur guerrière est souvent liée à l’accession au pouvoir, imposant le devoir de distinction et le goût
du prestige. À travers plus de 200 pièces d’uniforme, d’armement ou d’équipement du XVIe siècle à nos
jours, le musée de l’Armée met en lumière ces objets d’exception qui distinguent les militaires des civils
et affichent la grandeur de leur statut guerrier
aussi bien que l’éclat de leurs triomphes.
L
’élégance n’est pas uniquement affaire de vêtements,
elle réside aussi dans le soin que l’on apporte à l’en-
semble de sa parure ; l’uniforme constitue certes
pour le soldat la partie la plus marquante de sa tenue,
mais cette dernière comprend aussi les armes, les équi-
pements, les insignes… Cette élégance militaire repose
aussi sur des usages, des cadeaux, un ensemble d’objets
et de pratiques qui pourraient relever du superflu et
contrastent avec les épreuves du combat. Mais, quelle que
soit l’époque, la fureur de la bataille n’exclut pas d’appor-
ter un soin particulier à son allure. L’ostentation est d’au-
tant moins incompatible avec les rigueurs du service que
cette aspiration à la beauté, voire à la richesse des armes,
n’est pas uniquement le fruit de la fantaisie. Elle répond
à des nécessités pratiques, idéologiques ou sociales. Les Paire de pistolets de Louis Ferdinand, dauphin de
guerriers, chacun à la mesure de leurs moyens, cherchent France, 1734, Paris, musée de l’Armée © Paris – Musée de
l’Armée, Dist. RMN-Grand Palais / Christophe Chavan
à s’affirmer à travers les objets qui sont présentés dans
cette exposition et l’ouvrage qui l’accompagne : pour affi-
cher leur rang hiérarchique, l’éclat de leurs triomphes et 220 pièces issues principalement des collections du musée
pour se distinguer des civils en clamant leur de l’Armée.
appar- tenance à une caste anoblie par le
service des armes. Ces Des objets précieux : pouvoir et autorité
armes, ces pièces
d’uniforme ou Dans la plupart des sociétés, la source du pouvoir
d’équipement politique est d’origine guerrière, et les deux fonctions
constituent sou- demeurent étroitement imbriquées puisque la guerre
vent de véritables reste pour les États un moyen de s’affirmer, de se main-
chefsd’œuvre tenir ou de défendre leurs intérêts. Chef de guerre, le
d’armurerie, souverain associe le pouvoir militaire aux attributs de la
mais également richesse, signifiant ainsi sa puissance à son peuple et au
d’orfèvrerie, de monde. Durant la deuxième moitié du XVIIe siècle, les uni-
broderie, au ser- tés qui assurent la sécurité des souverains connaissent
vice d’une mise des mutations sensibles : leur service, leurs tenues sont
en scène de soi codifiés et elles participent désormais au faste de la Cour,
que l’exposi- concourant à proclamer la grandeur du souverain. À la
tion se propose charnière des XVIIIe et XIXe siècles, à la faveur des guerres
d’étudier sur une qui recomposent l’Europe, rois et empereurs s’affichent
période allant du
XVI e siècle à nos
Habit de tambour des Coldstream Guards, vers 1890,
jours, en mettant Paris, musée de l’Armée © Paris – Musée de l’Armée, Dist.
en valeur environ RMN-Grand Palais / Anne-Sylvaine Marre-Noël
En couverture
L
e mur de Berlin trouve son origine d’occupation soviétique au printemps 1945.
dans la fin de la Seconde Guerre mon- Ils sont néanmoins contraints de reculent
diale et sa raison d’être dans la survie sur la ligne officielle de partage entraînant
du régime socialiste de la RDA. Contrairement avec eux une partie de la population alle-
au reste de la frontière avec l’Ouest où le bou- mande qui ne souhaite pas se retrouver sous
clage est progressif au cours des années 50, domination soviétique : le 1er juillet 1945, la
à Berlin, il intervient en nuit et de manière division de l’Allemagne est effective. Or, les
définitive. mouvements de population vers l’Ouest aug-
La frontière interallemande ou mentent jusqu’en 1947, année à laquelle le
Innerdeutsche Grenze naît de la partition régime frontalier va commencer à se durcir.
de l’Allemagne par les vainqueurs de la Cependant, il demeure aisé de la traverser
Seconde Guerre mondiale lors du protocole ainsi que de travailler dans une zone qui n’est
de Londres en septembre 1944, modifié par pas celle de résidence. Les premiers travaux
Le mur dans sa les accords de Yalta. Ce partage théorique du d’obstruction débutent en 1952 et dès lors
première forme cotoie
ici les barbelés des territoire se heurte à l’avance les anglo-amé- Berlin représente le moyen le plus sûr de pas-
premières heures. DR ricains qui entrent ainsi dans la future zone ser à l’Ouest.
L
’ occupation de l’Allemagne et son constitution d’unités de police dédiées : à
découpage, résultat de la conférence l’Ouest, la République Fédérale d’Allemagne
de Londres, remanié à Yalta afin d’y crée le Bundesgrenzschutz en 1951 tandis
inclure les Français instaure de fait des qu’à l’Est voit le jour la Deutsche Grenzpolizei
limites entre les secteurs : la plus importante (DGP) dès 1946, armée sur autorisation de
étant celle qui va marquer la fracture entre l’Union soviétique.
Américains, Anglais et Français d’un côté et Ces embryons d’unités de gardes-frontières,
Devant la porte Soviétique de l’autre. Or, les vainqueurs du d’abord organisés au niveau régional, com-
de Brandebourg, conflit délèguent rapidement cette surveil- mencent dès 1948 à être centralisés au sein
dans les années 70, lance aux régions allemandes. Ce transfert de l’administration allemande de l’intérieur,
deux soldats des
Grenztruppen en de responsabilité pose la question de la remi- futur ministère de l’Intérieur à la création
patrouille. DR litarisation du pays, la solution passe par la de la RDA l’année suivante. La composante
LA PRUSSE ROUGE
Du national-socialisme au national-communisme
La DDR ou en français la RDA a été une création étrangère artificielle sans aucune légitimité
historique et encore moins l’expression d’une volonté populaire. Voulue par l’URSS et mise en
œuvre, sous sa houlette, par un groupe de communistes allemands formés à l’école du « so-
cialisme » à Moscou. Les historiens de la DDR se réfèrent toujours au 30 avril 1945, lorsqu’un
groupe de communistes réfugiés à Moscou revenant d’URSS en Allemagne sous la direction
de Walter Ulbricht mit en gestation cette République destinée à transformer ce pays vaincu et
humilié en modèle du communisme et intégrer ainsi la communauté des pays socialistes. Sa
naissance le 7 octobre 1949 lui fit emprunter la voie de la dictature afin de réaliser le rêve des
« collaborateurs » staliniens.
par Laurent Berrafato
L
a défaite allemande consacrée en mai prouve leur volonté de parrainer le futur
1945 avait abouti à la répartition de État, voire de l’imposer aux Alliés d’hier, qui
l’Allemagne en quatre zones d’occupa- tendent à devenir de plus en plus les concur-
tion, après le retrait des troupes anglo-amé- rents/adversaires de demain.
ricaines de Thuringe, des parties occidentales
de la Saxe, de la Saxe-Anhalt, du Brandebourg L'utilisation des structures
et du Mecklembourg, qui furent cédées aux du IIIe Reich
troupes de l’URSS et complétèrent ainsi la
zone d’occupation soviétique. À Berlin les L e 5 j u i n 19 4 5 e s t c r é é e l a S M A D
Russes sont présents depuis le 28 avril 1945, (Administration Militaire soviétique en
les Anglo-Américains occupent leurs sec- Allemagne) parallèlement au Conseil de
teurs dès le 4 juillet et les Français seulement Contrôle interallié qui se réunit pour la pre-
après le 12 août 1945. La supériorité numé- mière fois à Schönenberg (Berlin) le 30 juin Défilé de la Nationale
rique des Russes est flagrante ; ils atteignent 1945. La SMAD établit le contrôle sovié- Volksarmee der DDR.
rapidement les 380 000 hommes en DDR. Cela tique absolu sur l’Allemagne orientale et n’a Un air de « déjà-vu ».
A
u début de l’automne 1989, Au reste, l’allemand est indirecte- l’atteste – et se développer le sen-
la RDA est un État reconnu ment issu du Hochdeutsch, dialecte timent national allemand. Ajoutons
internationalement, à la fois d’une zone comprise dans un triangle que la limite entre les deux États alle-
artificiel et plus profondément enra- Berlin-Dresde-Erfurt et que Luther mands n’est pas une innovation dans
ciné dans l’histoire qu’on ne le dit transforma en langue littéraire. C’est la mesure où elle suit la frontière qui
aujourd’hui. Enraciné dans l’histoire, dans ces régions orientales qu’est né séparait l’empire de Charlemagne du
certes ! Bien plus que le Hanovre, la et s’est constitué le protestantisme monde barbare.
Bavière ou la Rhénanie ouverts vers allemand, autour des facultés de théo- Cependant la RDA est un État arti-
l’Atlantique ou le monde latin et catho- logie des universités de Iéna, Leipzig, ficiel – tout comme la RFA d’ailleurs
lique, la RDA regroupe des régions – Wittemberg, puis de Halle fondée au – puisque créé par une puissante
Mecklembourg, Brandebourg, Saxe et XVIIIe siècle. Or, comme le disait Robert occupante. Ses limites sont celles de
Thuringe – qui sont l’âme, le cœur de Minder dans l’ouvrage Allemagnes et la zone d’occupation soviétique, issue
l’Allemagne. C’est là que sont nés et Allemands, c’est autour du presbytère des compromis interalliés de la confé-
ont vécu la plupart des grands noms protestant et de la famille pastorale rence tripartite de Yalta de février,
de la culture allemande, écrivains que s’est constituée la culture alle- complétés par les accords de Potsdam
comme Leibniz, Kant ou Nietzsche, mande. Plus tard, ces régions, que l’on et de juillet-août 1945. La future RDA
théologiens comme Luther, musi- nommait de 1740 à 1945 « Allemagne est soviétisée dès 1945 par les autori-
ciens, de Buxtehude à Wagner en centrale » ont vu naître – la manifes- tés d’occupation qui procèdent alors
passant par Bach et Mendelssohn. tation de la Wartburg en octobre 1817 à la collectivisation des moyens de
Plusieurs ouvrages majeurs ont remis récemment en cause Moyen Âge la genèse d’une Espagne
le mythe d’une Espagne musulmane qui aurait été, en son née de la confrontation des trois com-
temps, un « paradis multiculturel », un modèle de « vivre en- munautés chrétienne, musulmane
semble ». Comment décrypter cette relecture par trop simpli- et juive... À l’inverse, le récit « natio-
nal-catholique » qui allait finalement
ficatrice du passé ?
s’imposer voyait dans le refoulement
P
progressif de l’Islam, d’origine orien-
roduit d’une longue histoire en cause la lecture impériale et mis- tale et marocaine, la condition de
forgée au carrefour de plu- sionnaire du passé national. Alors que l’émergence d’une Espagne regrou-
sieurs héritages – ibérique, s’imposent partout en Europe des pée autour du centre de gravité cas-
romain, wisigothique, musulman et « récits nationaux » dont on mesure tillan et appelée à s’imposer, au XVIe
catholique – l’Espagne entretient des bien aujourd’hui la dimension téléo- siècle, comme la première puissance
rapports complexes avec son passé logique, les Espagnols vont se divi- d’Europe en même temps qu’elle met-
et cette situation ne date pas d’hier. ser à propos de la définition de leurs tait en œuvre la conquête et la colo-
Dès le XIXe siècle, un politicien libéral racines et de leur identité propre. nisation des immensités du Nouveau
souhaitait « fermer à double tour le Monde découvert par Colomb.
tombeau du Cid » alors que, confronté La querelle des « deux La définition de « l’hispanité » était
au triomphe de la modernité indus- Espagnes » de plus compliquée par l‘écho que
trielle, le pays remettait en cause une rencontra rapidement la « légende
Histoire qui avait fait de lui le bras On connaît la dispute fameuse qui noire » anti-espagnole, brillamment
armé de la Contre-Réforme catho- opposa, au siècle dernier, le médié- analysée il y a peu par Joseph Pérez,
lique et le maître d’un empire de viste Claudio Sanchez Albornoz et l‘es- que répandirent en Europe, dès les
dimension planétaire. Contre une his- sayiste Amerigo Castro. Alors que le XVI e et XVII e siècles, les puissances
toire inspirée par le providentialisme premier, traquant dans la longue durée protestantes, notamment l’Angleterre
catholique, les tenants de l’adapta- les permanences supposées d’une et les Provinces-Unies néerlandaises.
tion au monde contemporain – dont « idiosyncrasie » espagnole particu- Alors que l’apogée culturel du Siècle
les interrogations furent portées par lière qui, traversant les siècles, ren- d’Or préludait à l’affaiblissement poli-
les intellectuels de la « génération voyait au fonds ibéro-romain et avait tique de l’Espagne des Habsbourgs
de 1898 », l’année qui vit la perte de réussi à assimiler ensuite les envahis- puis des Bourbons. Le pays a rejoint,
Cuba et des Philippines, – remirent seurs successifs, le second plaçait au au XVIIIe siècle, l’Europe des princes
Libération et Délivrance, en France en août 1944. Des jour- la côte de la grande route, comme
nées si particulières dans chaque village et chaque bourg, qui hier. Mais des voitures ennemies iso-
ne se ressemblent aucunement. Le soldat ami libère la France lées, légères et bariolées, débouchent
mais aussi les frustrations qui peuvent s’exprimer, on délivre encore des petites routes, passant en
trombe pour rejoindre le gros de leur
une virilité si injustement mise sous bâillon par la présence de
troupeau. On a vu dans les vergers en
l’ennemi. L’Allemand a disparu, et quelqu’un doit affirmer son lisière du village, des Allemands pas-
pouvoir à la place. Le GI ne comprend rien des affaires du pays sant à pied, des poignées dépenaillées
et il finira par combattre plus loin… à chaque fois. L’un d’eux aurait été
S
tué par un résistant dans une ferme,
i une délivrance m’était chaque fois démenties avant l’es- d’autres, d’après des témoignages,
contée… Quelque part entre poir prochain. Un gars à bicyclette ont pillé les réserves d’une longère
Avranches et Paris... Enfin, au traverse le village en hurlant qu’ils vers les bois. Les gars des alentours
bout de la route à l’entrée de ce village arrivent, là-bas vers le pont ! Il assure descendent pour rejoindre la place
de la Sarthe, on entend les Américains. qu’il est suivi d’une petite voiture centrale, ils assurent qu’ils vont faire
Le mois d’août termine sa première carrée à l’étoile blanche 1. Chacun le ménage…
semaine alors que les rumeurs de libé- sort désormais des maisons, cela
ration ont parcouru les ruelles depuis fait quelques heures qu’il n’y a plus On délivre un prisonnier
plus d’un mois, annonces imminentes d’Allemands remontant péniblement retenu par l’ennemi,
et on libère un détenu
incarcéré par la justice.
C
frontières historiques. Les « frontières naturelles » ser-
e qui est intéressant, chez les historiens du virent de prétexte aux révolutionnaires pour annexer la
XIXe siècle, c’est qu’ils oublient que l’historien Belgique et une partie de la Hollande, provoquant l’ire
regarde vers l’arrière. Mais ceux qui vivent l’his- de l’Angleterre et vingt années de guerres ruineuses.
toire, si l’on ose employer cette expression pompeuse, Cette définition des « limites de la Gaule » néglige le
c’est-à-dire ceux qui vivent, regardent vers l’avant. Ils fait que le monde celtique s’étendait jusqu’à l’Espagne
ne savent pas ce qui va se passer après. L’homme de à l’ouest, et de l’autre côté du Rhin jusqu’aux Carpathes.
Cro-Magnon ne savait pas qu’il allait devenir gaulois, Et qu’il avait disparu sans laisser de traces pour laisser
ni les Gaulois qu’ils allaient devenir romains, ni les place à la civilisation latine.
Gallo-Romains qu’ils allaient devenir francs, puis fran- Mais l’important, pour Lavisse, Malet et leurs émules
çais. Mais un historien comme Malet, collaborateur de est de faire de la France une entité « une et indivisible »
Lavisse, inventeur du « roman national », et auteur d’un non seulement dans l’espace, mais aussi dans le temps.
célèbre manuel scolaire continué après lui par Isaac, a Ce qui fait naître, sous la plume de Malet, des phrases
l’air de croire que la Gaule a existé de toute éternité, la étonnantes. Il écrit ainsi : « Les mêmes montagnes
France républicaine et cocardière n’étant que l’ultime qui s’élèvent aujourd’hui sur notre sol se dressaient
avatar dans lequel elle était destinée à s’incarner. au centre et à l’est de la Gaule. » Voilà une manière
singulière de chanter la France éternelle. La Gaule,
c’était la France… La preuve : on y trouvait les mêmes
montagnes !
Malet fait comme si jamais rien n’avait existé sur le
territoire de la Gaule avant les Gaulois eux-mêmes.
À ses yeux, l’homme de Cro-Magnon, le Gaulois ou le
Franc tendent à devenir français comme le têtard tend à
devenir grenouille. La France préhistorique, il l’appelle
la Gaule, et il indique qu’« on y trouvait le mammouth,
énorme éléphant aux défenses recourbées ». Mais ce
noble mammifère s’est éteint il y a quinze mille ans,
tandis que les Celtes ne sont arrivés en Gaule que six
siècles avant notre ère. Sans doute Malet imaginait-il le
jardin d’Eden sous la forme d’un parc à la française, et
Adam sous les traits d’un guerrier au visage encadré de
Malet donne à la Gaule les limites de la province tresses qui, ayant croqué la pomme, inventa la recette
conquise par César. « C’est là, dit-il, ce qu’on a appelé du cidre avant de chausser des braies pour cacher sa
les frontières naturelles de la France. » Il fait remar- nudité à Yahvé courroucé. Yahvé qui n’est autre, bien
quer : « Les rois de France ont longtemps rêvé d’étendre entendu, que le pseudonyme de Toutatis.
le royaume jusqu’à ces limites et, selon le mot du car-
dinal de Richelieu, de mettre la France partout où Pierre de Laubier
fut l’ancienne Gaule ». Ce fut l’idée directrice de leur Retrouvez les autres leçons de l'Abominable Histoire de
politique extérieure et qui inspira beaucoup de leurs France sur pierredelaubier.e‑monsite.com