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Fusion par absorption.

La fusion par absorption est l’opération par laquelle une ou plusieurs


sociétés transfèrent à une autre société, par suite d’une dissolution sans
liquidation, l’intégralité de leur patrimoine, activement et passivement,
moyennant l’attribution à leurs actionnaires ou à leurs associés d’actions
ou de parts de la société absorbante et, le cas échéant, d’une soulte en
espèces ne dépassant pas le dixième de la valeur nominale des actions ou
parts attribuées, ou à défaut de valeur nominale, de leur pair comptable.

Avec prise de participation :

Le plus souvent, la société absorbante détient des titres dans la société


absorbée dans le cadre d’une prise de participation.
Il s’agit d’une absorption d’une filiale par sa société mère. Cette
opération pose le problème spécifique suivant :
 La société absorbante reçoit l’apport de la société absorbée qu’elle
doit rémunérer par l’attribution de parts ou d’actions nouvelles
 Cependant, en tant qu’associée de la société absorbée, elle a
vocation à recevoir une fraction de ces même parts ou actions
qu’elle doit émettre.
 Or la loi interdit à une société de recevoir ses propres actions en
échange de la
participation qu’elle détient dans la société absorbée (Art 236-2
du code de
commerce)
Afin de résoudre ce problème, deux solutions s’offrent aux sociétés :

La fusion-Allotissement : attribution en partage à la société


absorbante de la fraction
de l’actif net de la société absorbée qui lui revient; la fraction appartenant
aux autres
associés fait alors l’objet de l’apport-fusion. L’opération s’analyse
comme une
liquidation partielle de société suivie immédiatement après d’une fusion
par
absorption. Cette procédure n’est pratiquement jamais retenue en raison
de son coût
fiscal: la plus value réalisée par la société absorbée s’apparente en partie à
une plus
value de liquidation et de ce fait ne peut bénéficier de l’exonération
fiscale prévue
pour les plus values de fusion.
La fusion-Renonciation : l’intégralité de l’actif net de la société
absorbée fait l’objet
de l’apport fusion. En contrepartie, la société absorbante:
- N’augmente son capital que pour émettre les titres nécessaires à la
rémunération des
associés de la société absorbée autres qu’elle. Elle renonce à émettre les
titres qui
devaient lui revenir.
- Annule dans ses comptes, par compensation avec la part qui lui revient
dans l’actif
net apporté, la participation qu’elle détenait dans la société absorbée. Elle
dégage alors
un boni (ou mali) différence entre la valeur de la part d’actif net de la
société absorbée
correspondant à ses droits et la valeur comptable de cette participation.
C’est cette seconde procédure qui est toujours retenue du fait du régime
fiscal de faveur dont elle bénéficie.

Participation de la société absorbée dans la société absorbante :


Dans cette situation, la société absorbante reçoit dans le cadre de l’apport
une partie de ses propres actions.
Si la société absorbante est une société par actions, elle est autorisée à
recevoir ses propres actions à la suite d’une transmission universelle du
patrimoine. Cependant, elle ne peut conserver ses propres titres plus de
2ans que si compte tenu des autres actions propres éventuellement déjà
détenue, elle ne possède pas plus de 10% de son capital.
En outre, dans la mesure où elle ne souhaite pas détenir ses propres titres,
après avoir
augmenté son capital pour rémunérer l’apport, elle peut procéder à une
réduction de celui-ci afin d’annuler les titres reçus.
Si la société n’est pas une société par action, elle doit obligatoirement
procéder à une
réduction de capital puisqu’elle n’est pas autorisée à détenir ses propres
titres.

Les aspects juridiques et fiscaux de la fusion et scission des sociétés


1. Cadre juridique
➢ Dispositions générales
Une société peut être absorbé par une autre société, ou participer à la
constitution d’une nouvelle par voie de fusion.
Elle peut faire apport d’une partie de son patrimoine à des sociétés
nouvelles ou à des sociétés existantes par voie de scission.
Elle peut enfin faire apport de son patrimoine par à des sociétés existantes
ou participer avec celles-ci à la constitution des sociétés nouvelles par
voie de scission – fusion. Ces opérations sont ouvertes aux sociétés en
liquidation à condition que la &partition de leurs actifs entre les associés
n’ait pas fait l’objet d’un début d’exécution 2.

La fusion entraîne la dissolution sans liquidation de la société qui


disparaît et la transmission universelle de son patrimoine à la société
bénéficiaire. La scission entraîne la transmission universelle de la partie
du patrimoine social, soit à la société nouvelle constitué, soit à la société
absorbante au cas de scission– fusion.
La fusion ou la scission prend effet :

– En cas de création d’une ou plusieurs sociétés nouvelles, à la date,


d’immatriculation au registre du commerce de la nouvelle société ou de la
dernière d’entre elle ;
– Dans tous les autres cas, à la date de dernière assemblé générale ayant
approuvé l’opération sauf si le contra prévoit que l’opération prend effet à
une autre date, laquelle ne doit être ni postérieure à la date de clôture de
l’exercice en cours de la ou des sociétés bénéficiaires ni antérieure à la
date de clôture du dernier exercice clos de la ou des sociétés qui
transmettent leur patrimoine. 3
Toutes les sociétés qui participent ces opérations doivent établir un projet
de fusion et de scission. Les conseils d’administration des sociétés
concernées sont compétents pour rédiger ce dernier.
Le projet envisage toutes les informations juridiques et financières de la
fusion.
Ces documents sont déposés au greffe du tribunal de commerce des
départements des sièges sociaux des sociétés.
2 Dispositions de la loi n°17-95 relatives aux sociétés anonymes, article 221
3 Dispositions de la loi n°17-95 relatives aux sociétés anonymes, article 224

➢ Dispositions propres aux sociétés anonymes

La fusion est décidée par l’assemblé général extraordinaire de chacune


des sociétés qui participent à l’opération.
La fusion est soumise, le cas échéant, dans chacune des sociétés qui
participent à l’opération, à la ratification des assemblés spéciaux
d’actionnaires.
Le conseil d’administration ou le directoire de chacune des sociétés
établies un rapport écrit qui est mis à la disposition des actionnaires. 4.
Ce rapport explique et justifie le projet de manière détaillée du point de
vue juridique et économique, notamment en ce qui concerne le rapport
d’échange des actions et les méthodes d’évaluation utilisées, qui doivent
être concordante pour la société concernée ainsi que, le cas échéant, les
difficultés particulières d’évaluation.
Le conseil d’administration ou le directoire de chacune des sociétés
participant à l’opération de fusion communique le projet au ou aux
commissaires aux comptes au moins 45 jours avant la date de l’assemblée
générale appelée à se prononcer sur ledit projet.
Le ou les commissaires aux comptes peuvent obtenir auprès de chaque
société communication de tous documents utiles et procéder à toutes
vérifications nécessaires.
Ils vérifient que la valeur relative attribuée aux actions des sociétés
participant à l’opération est pertinente et que le rapport d’échange est
équitable.

1. Aspect fiscal

➢ Impot sur les societes : regime des fusions de societes :

Lorsque des sociétés relevant de l’impôt sur les sociétés, fusionnent par
voie
d’absorption, la prime de fusion réalisée par la société absorbante
correspondant
à la plus-value sur sa participation dans la société absorbée est comprise
dans le
résultat fiscal de la société intéressée.
- Les sociétés fusionnée ne sont pas imposées sur le profits net réalisé à la
suite de l’apport ou de la cession de l’ensemble des élément de l’actif
immobilisé et des titres de participation , à la condition que la société
absorbante, ou née de la fusion , des poses au service local d’assiette des
impôts directs et taxes assimilées dont dépendent la ou les sociétés
fissionnées, une déclaration écrite accompagnée :

1- d’un état récapitulatif des éléments apportés comportant tous les


détailles relatifs aux profils réalisés ou aux pertes subies et
dégageant le profit net qui ne sera pas imposé chez la ou les
sociétés fusionnés.
4 Dispositions de la loi n°17-95, article 231

2- D’un état concernant, pour chacune de ces sociétés :


– les provisions figurant au passif du bilan avec indication de celles qui
n’ont pas fait l’objet de déduction fiscale ;
– la réserve spéciale de réévaluation.
1- De l’acte de fusion dans lequel la société absorbante ou née de la
fusion s’engage à :
a) reprendre, pour leur montant intégral les provisions dont l’imposition
est différé ainsi que la réserve spécial de réévaluation constituée en
franchise d’impôt dans les conditions prévues par la loi.
b) réintégrer dans ses bénéfices imposables les profits nets réalisés par
chacune des sociétés fusionnées sur l’apport :
1- soit de l’ensemble des titres de participations et des éléments de l’actif
immobilisé lorsque ; parmi ces élément ; figurent des terrains construis ou
non dont la valeur est égale au supérieure à 75 % de la valeur globale de
l’actif net immobilisé de la société concernée. Dans ce cas le profits net
,déterminé compte tenu des abattement prévu à l’article 19-II , est
réintégré au résultat du premier exercice comptable clos après la fusion.
2- soit, uniquement, des titres de participations et des éléments
amortissables lorsque la proportion de 75 % n’est pas atteinte .dans ce
cas, le profit net précité est réintégré dans le résultat fiscal par fractions
égales, sur un période maximale de 10 ans, et la valeur d’apport des
éléments concernés par cette réintégrations et prise en considération pour
le calcule des amortissements des plus-values et des profils ultérieures.
c) ajouter aux plus-values et aux profits constaté ou réalisé ultérieurement
à l’occasion du retrait ou de la cession, les profits qui ont été réalisé par la
société fusionnée et dont l’imposition a été différé.
➢ La taxe sur la valeur ajoutee :
Dans le cas de concentration, de fusion ou de transformation dans la
forme juridique de la société, la TVA réglée au titre de des valeurs
d’exploitation est transférée sur le nouvel établissement assujetti ou sur
l’entreprise absorbante à la condition que les dites valeurs soient inscrites
dans l’acte de cession pour leurs montants initiaux. 5
5 Les impôts au Maroc : Techniques et procédures, M.NMILI, 2eme édition, 2008, page :327

➢ les droits d’enregistrement :


La fusion est la réunion de deux ou plusieurs sociétés en une seule. La
société absorbante prend en charge la totalité d’actif et du passif de la
société absorbée.
Les droits d’apports à titre pur et simple sont réduits dans le cadre des
opérations de fusion des sociétés (SA et SCA) ou à responsabilité limitée,
à la condition que la société nouvelle ou absorbante ait son siège au
Maroc. Il s’agit d’un droit de 1%, quelle que soit la nature de l’apport. 6 .
En outre ne sont pas acquittés les droits de mutation sur la prise en charge
du passif de la société absorbée.
6 Les impôts au Maroc : Techniques et procédures, M.NMILI, 2eme édition, 2008, page :406
Société A Société B
TP
«B»

Sté « B » absorption
Sté « A »

Société « B » après fusion


Société A Société B

TP
«B»

Sté « A » absorption Sté


«B»

Société « A » après
fusion
Détention des parts sociales d'une société sur l'autre :
Des liens de participation peuvent exister entre les sociétés qui décident
de fusionner.
Trois cas peuvent être envisages :
- L'absorbante détient une participation dans l'absorbée.
- L'absorbée détient une participation dans l'absorbante.
- L'existence de participations réciproques.
I - L'absorbante détient une participation dans l'absorbée:
L'apport reçu par la société absorbante de la société absorbée, est
rémunéré par la remise d'actions nouvelles. Or, lorsque la société
absorbante détient des titres de la société absorbée, elle ne peut pas
recevoir ses propres titres en échange.
Dans cette situation, deux solutions sont convenable:
- La fusion allotissement
- La fusion renonciation

1- Fusion allotissement:
Selon ce procédé, les éléments de l'actif de la société absorbée sont
transmis à la société
absorbante en partie :
- a titre de partage partiel ou allotissement c'est a dire une fraction de ses
biens
correspondant à la participation détenue sera attribuée à la société
absorbante ce qui
Permet d'annuler la participation;
- a titre d'apport fusion (pour le surplus de l'actif).
Seul le surplus, bien entendu, qui sera rémunéré en actions ou parts.

2 -Fusion renonciation:
Selon ce procédé, les éléments de l'actif de la société absorbée sont
apportés en
totalité au titre de la fusion. La société absorbante renonce a ses droits
dans la liquidation de l'absorbée, c'est à dire qu'elle renonce aux actions
qui devraient lui revenir a ce titre et ne crée lors de l'augmentation de
capital, que les actions destinées aux autres associes de la société
absorbée

L'absorbée détient une participation dans l'absorbante:


Parmi les elements apportes par la societe absorbee figurent donc des
actions emises par la societe absorbante que celle-ci doit annuler. Il est
cependant possible, pour eviter la transmission et l'annulation, de
proceder a une distribution prealable de ces actions aux actionnaires de la
societe a

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