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Chronique du livre « La lecture rapide », de Tony Buzan

Vous le savez, j’ai comme objectif de devenir un lecteur (très) rapide.


J’imagine que vous aussi, si vous lisez ce blog. Or, j’avais relâché mes efforts
ces derniers mois, si bien que je n’ai plus progressé en termes
d’apprentissage de la lecture rapide. Ma vitesse de lecture actuelle se situe
autour de 280 mots par minutes, ce qui sans être mauvais, est largement
perfectible.

J’ai donc décidé de reprendre ma progression, et pour me motiver il m’a


semblé intéressant de décortiquer un nouvel ouvrage dit « de référence »
en matière de lecture rapide. Vous comprendrez plus loin pourquoi j’ai mis
des guillemets.

Si vous vous intéressez aux techniques de lecture rapide, vous avez peut-
être déjà entendu parler de Tony Buzan.

Buzan est à la base un psychologue anglais. Il est connu notamment pour


avoir créé le concept de carte heuristique, plus connu sous
l’appellation mindmaps. Mais il est aussi connu pour ses enseignements en
matière de mémorisation et de lecture rapide.

Il a écrit un nombre certain d’ouvrages, qui sont d’ailleurs disponibles en


français.

Donc après vous avoir décortiqué il y a quelques mois la Méthode de


Lecture Rapide de François Richaudeau, je vous présente aujourd’hui une
chronique détaillée du livre La lecture rapide, de Tony Buzan.

J’ai choisi de vous le présenter parce que, si j’en crois les statistiques de
mon libraire favori Amazon, c’est un livre qui se classe dans le top 5 de
la catégorie des ouvrages consacrés à la lecture rapide. C’est donc qu’il doit
être bon, n’est-ce pas? Voyons ça en détail.

Aperçu du livre
Le livre est raisonnablement bref: 213 pages de texte, 15 pages d’annexe,
et 7 pages d’index. Ayant sous la main une version électronique du texte, j’ai
pu mesurer que le livre, hors annexe, culmine à 51.000 mots. Ceci inclut les
textes d’exercices présents à la fin de chaque chapitre. Pour vous donner un
ordre de grandeur, la chronique que vous êtes en train de lire comporte
4062 mots.

Le livre est donc plus court que le Richaudeau, ce qui n’est pas plus mal.
Avant d’entamer ma lecture, j’ai comme espoir que le contenu soit du
« concentré ».

L’utilisation de la couleur tout au long du livre en rend la lecture agréable.


La mise en page est bien pensée, avec une utilisation abondante de titres,
sous titres, graphiques, schémas, encadrés, et le tout en couleur comme je
le disais. Bref, un assez bel objet.
L’ouvrage commence par un sommaire sur 1 page et 1/4, lequel met en
évidence 4 parties bien distinctes. Chacune des 4 parties se découpe en 2 à
5 chapitres.

Après ce premier aperçu prometteur, entamons donc notre lecture par


la partie 1de l’ouvrage, intitulée « Découvrez et développez votre
capacité de lecture« . Cette partie est couverte par les pages 13 à 86 du
livre.

Note: Je ne m’attarde pas sur l’introduction du livre, mais j’ai noté que l’auteur y
présentait notamment le concept de Tachistoscope

Chapitre 1. Une définition révolutionnaire (pages 15 à 32)

Ce premier chapitre commence par vous donner une définition de la


lecture. J’ai trouvé celle-ci plutôt lourde et sans grand intérêt, pour être
franc. La définition est suivie d’une mindmap de la définition en question,
pour bien enfoncer le clou (et pour prouver que l’auteur s’y connait en
mindmaps, sans doute). Je me suis dispensé de ce passage, gagnant ainsi 5
pages de lecture

Note: Rappelez-vous que, dans un livre de non-fiction, tous les passages ne sont pas
d’égale importance. Il faut absolument accepter ce fait, et ne pas hésiter à survoler très
rapidement certains passages moins intéressants (l’auteur en parle d’ailleurs lui-même
au chapitre 12 du livre, voyez plus bas).

Le chapitre propose ensuite, comme tout bon livre sur le sujet de la lecture
rapide, un test pour mesurer la vitesse de lecture et le niveau de
compréhension.

Test que j’ai fait. Mon résultat est le suivant: avec une durée de 6 minutes et
30 secondes pour lire un texte de 1864 mots. Je lis donc à une vitesse de
287 mots/minute, et avec un taux de compréhension de 67%. Donc sur
base du tableau d’interprétation fourni dans le livre, je suis assez bon pour
la lecture, et plutôt moyen pour la compréhension.

À noter toutefois que ce que l’auteur appelle test de compréhension est


plutôt un test de mémoire ou rétention (exemple de question: Quel est le
nom du ministre cité dans le texte qui s’est vu pour la première fois confier le
portefeuille de l’intelligence…).

Ce score ne me surprend pas vu que j’avais totalement laissé de côté mon


apprentissage de la lecture rapide depuis près d’un an, et que donc j’avais
un peu perdu l’usage des premières techniques que j’avais apprises et
décrites sur ce blog.
Bref, je peux encore m’améliorer et c’est tant mieux. Voyons ce que le reste
du livre propose pour ce faire.

Chapitre 2. Contrôlez les mouvements de vos yeux (pages 33 à 53)

Dans ce chapitre, l’auteur vous explique le fonctionnement de l’œil lors de


la lecture. Vous apprendrez ainsi que les yeux se déplacent par saccades,
par petits bonds réguliers, de gauche à droite, mais aussi de droite à gauche
et de haut en bas. Or, il se trouve que les informations ne sont assimilées
que lors des périodes d’arrêt de l’œil sur les mots ou groupes de mots. Mais
ce sont ces arrêts de 1/4 à 1/2 secondes qui font perdre du temps lors de la
lecture. Donc, il vous serait possible d’améliorer votre vitesse de lecture en
vous arrêtant moins longtemps ou moins souvent.

Par ailleurs, vos yeux ont tendance à faire beaucoup plus de sauts que
nécessaire, en revenant souvent en arrière dans le texte. On appelle cela
des régressions, et des études ont montré que ces régressions sont
parfaitement inutiles pour la compréhension du texte. Il vous suffirait donc
de les éliminer pour, là aussi, augmenter votre vitesse de lecture.

L’auteur vous explique ensuite que le fait de lire plus vite n’a pas d’influence
négative sur la compréhension, au contraire. Votre cerveau fonctionnerait
mieux à une vitesse de 400 mots/minute ou davantage.

Dès lors, Buzan propose de vous aider à supprimer les retours en arrière, de
diminuer le nombre de fixations par ligne, et de diminuer le temps de
chaque fixation de l’œil.

Le reste du chapitre est constitué d’un exercice pour vous entrainer à


réduire la durée des saccades, suivi d’un nouveau test de lecture sur un
texte de 2010 mots.

Chapitre 3. Choisissez les meilleures conditions (pages 55 à 60)

Dans ce court chapitre, Buzan vous explique comment accroître votre


vitesse de lecture en disposant de conditions externes favorables.

Positionnement et intensité de l’éclairage, proximité des documents, type et


réglage du siège, distance des yeux par rapport au document, posture,
choix du bon moment, sont quelques un des aspects ainsi évoqués.
Je retiens qu’il faut privilégier un éclairage ambiant homogène indirect
plutôt qu’un spot dirigé directement sur le document à lire, que la distance
idéale des yeux par rapport au texte est de 50 cm, et qu’il est préférable
d’être confortablement assis sur un siège bien réglé plutôt qu’avachi dans
un fauteuil trop moelleux.

Chapitre 4. Guidez vos yeux (pages 61 à 73)

Ce chapitre est consacré aux guides visuels permettant de diriger les yeux
lors de la lecture.

Vous apprendrez ainsi qu’il est toujours préférable d’utiliser un guide visuel
(contrairement à ce que l’on nous a appris à l’école), et si possible un objet
long et fin comme un stylo, un crayon ou votre doigt. Buzan vous dit que le
guide visuel réduit le travail effectué par les yeux, aide le cerveau à rester
concentré, et vous permet d’accroître votre vitesse de lecture tout en
conservant un niveau élevé de compréhension.

Le chapitre se conclut par un texte de 1559 mots que Buzan vous demande
de lire en nous aidant d’un guide visuel.

Chapitre 5. Accroissez vos capacités visuelles (page 75 à 86)

L’idée de ce chapitre, c’est que l’œil est capable de percevoir un champ


bien plus large que ce qu’on imagine.

Ainsi, si un enfant qui apprend à lire ne peut appréhender qu’une lettre à la


fois, un lecteur normal fixe environ 5 mots à la fois tandis que le lecture
rapide est capable de fixer des paquets entiers de mots.

Vos 2 yeux comprennent au total 260 millions de cellules photoréceptrices.


Votre vision horizontale s’étend aussi loin que vos 2 bras écartés peuvent
aller, et votre vision verticale est légèrement inférieure. Les méthodes
traditionnelles d’apprentissage de la lecture, qui se concentrent sur la vision
centrale, n’utilisent donc qu’une fraction de notre capacité de perception
réelle.

L’auteur évoque ensuite une méthode dite révolutionnaire consistant à lire


non pas avec les yeux, mais avec le « cerveau ». Il ne donne pas trop de
détails à ce stade, renvoyant plutôt vers les chapitres ultérieurs (quel
suspense…).

Le chapitre se termine sur une courte biographie à 4 lecteurs célèbres:


Professeur C. Lowell Lees, John F. Kennedy, Antonio di Marco Magliabechi
et Evgenia Alexeyenko. À mon avis, vous pouvez allègrement passer cette
biographie sans grand intérêt pour le sujet.

Partie 2 Principales techniques de lecture rapide (pages 87 à 134)

Cette seconde partie du livre doit vous permettre d’accroître votre vitesse
de lecture en recourant aux techniques de base que sont l’écrémage,
le repérage, l’analyse des paragraphes et la recherche de votre rythme
optimal. On vous fait même miroiter la possibilité d’arriver à assimiler d’un
coup les informations d’une page entière. Diantre! Voyons donc cela.

Chapitre 6. Écrémage et repérage (page 89 à 95)

Ce chapitre a pour objectif d’expliquer ce que sont le repérage et


l’écrémage, et de proposer des exercices pour accroître votre éventail
visuel.

Le repérage

L’auteur vous explique qu’en repérage, votre œil examine un texte afin de
trouver une donnée particulière que votre cerveau recherche. C’est le cas
par exemple lorsque vous recherchez un mot dans le dictionnaire. La
technique est simple à mettre en œuvre après que l’on ait pris connaissance
de la structure du document à lire, dit Buzan.

L’écrémage

L’écrémage consiste quant à lui à parcourir certaines sections particulières


du document afin d’en retenir les idées principales.

Malheureusement, à part vous donner les définitions, le chapitre ne va pas


beaucoup plus loin sur ces concepts. Il se termine par un exercice destiné à
entraîner vos yeux à distinguer des nombres au sein d’une matrice, afin
d’élargir votre éventail visuel et ainsi aider à développer vos capacités
d’écrémage et de repérage.
Chapitre 7. Analyse du texte (page 97 à 99)

Ce court chapitre de seulement 3 pages vous propose d’affiner les concepts


d’écrémage et repérage du chapitre précédent en abordant la structure du
paragraphe.

Le chapitre présente ainsi les différents types de paragraphe qu’on


retrouve généralement dans les documents écrits: paragraphes de
présentation, paragraphes descriptifs, et paragraphes de transition.

Il est évoqué en 3 lignes le fait que dans un article de presse il est


préférable de se concentrer sur le début de l’article (note: voyez plutôt mon
article beaucoup plus complet sur le sujet )

C’est tout pour ce chapitre? Oui…

Chapitre 8. Lecture guidée (pages 101 à 120)

Dans ce chapitre, Buzan aborde 9 techniques principales d’un concept qu’il


nomme « métaguide ». À priori, il s’agirait de techniques proches de
la photolecture, un concept auquel je suis allergique. Mais laissons de côté
les préjugés, et voyons ce que l’auteur a à nous dire sur le sujet.

Les techniques en question ont pour objectif de combiner la vision


périphérique, la vision centrale et la mémoire photographique du
cerveau pour atteindre des vitesses de lecture qualifiées de
« phénoménales ».

Vous découvrirez ainsi une technique de balayage de lignes 2 par 2, une


technique de balayage par « autant de lignes que vous vous en sentez
capable », une technique de balayage à rebours (dans laquelle vous
parcourez la ligne en sens inverse, oui oui…), la technique du S, la technique
du zigzag, etc.

Plutôt qu’un long discours, je vous mets quelques schémas explicatifs issus
du livre.
Note: Je ne vous cacherai pas que je suis sceptique quant à ces techniques. Elle me sont
apparues comme un peu loufoques, et Buzan n’a pas sû me convaincre de prendre du
temps pour les tester. Si certains d’entre vous ont eu l’occasion de les tester, qu’ils
n’hésitent surtout pas à faire un petit retour d’expérience dans les commentaires de cet
article.

Chapitre 9. Accélérez la cadence


Ce chapitre explicite une notion de « métronome mental ».

En gros, le cerveau peut facilement s’adapter et s’habituer à un rythme de


lecture plus rapide. Vous pouvez vous entraîner à l’aide
d’un métronomepour déplacer votre guide visuel au rythme des
battements. Ceci vous permet de conserver un rythme de lecture régulier.
Il vous suffit ensuite d’augmenter régulièrement la vitesse du métronome
et, une fois votre cerveau habitué à cette nouvelle vitesse, de l’augmenter à
nouveau, et ainsi de suite.

Le métronome vous permet aussi de faire périodiquement des exercices à


un rythme excessivement rapide. L’objectif, là, n’est pas d’arriver à tout lire
à cette vitesse, mais d’habituer votre cerveau à ce rythme afin que, lorsque
vous décidez finalement de revenir à une vitesse un peu moins rapide, vous
trouviez cela très facile et confortable.

Le chapitre se conclut par le traditionnel texte à lire, suivi des questions de


compréhension.

Partie 3 surmontez vos difficultés (pages 135 à 150)

Cette troisième partie propose de passer en revue les obstacles qui


nuisent à la compréhension et la concentration, et qui ralentissent donc
votre lecture.

Chapitre 10. Principaux obstacles (pages 137 à 144)

Le chapitre commence par évoquer la subvocalisation. Il s’agit de la


tendance à prononcer mentalement les mots que vous lisez (note: pour plus
de détails voyez mon article).

Buzan explique que vous ne pouvez pas vous débarrasser totalement de la


subvocalisation, mais que vous pouvez la réduire.

Par ailleurs, la subvocalisation a tout de même un effet bénéfique sur


la rétention de l’information lue.

Bref, Buzan préconise de ne pas trop vous préoccuper de la subvocalisation,


à moins de vouloir dépasser des vitesses de lectures de l’ordre de 1000
mots par minute.
De manière anecdotique, l’auteur cite parmi les freins à la lecture le fait que,
si l’on utilise notre doigt comme guide visuel (comme préconisé plus haut),
l’encombrement physique du doigt et de la main peut ralentir la lecture en
cachant malencontreusement le texte. Du coup, il préconise d’utiliser
comme guide visuel plutôt un objet long et fin, comme un crayon. Merci du
conseil, Monsieur Buzan, je n’y aurais pas pensé…

L’auteur passe ensuite au concept de régressions. Il s’agit du fait de revenir


consciemment ou non sur des mots, des phrases ou des paragraphes que
vous venez de lire. Buzan l’avait notamment déjà évoqué quelques chapitres
plus haut, lorsqu’il expliquait que plus l’oeil faisait de fixations plus la lecture
était ralentie.

Pour diminuer la tendance à régresser, Buzan propose dans un premier


temps que vous vous forciez à ne pas relire les passages déjà lus, même si
vous pensez les avoir mal compris. Il propose ensuite d’augmenter votre
vitesse de manière progressive tout en vous efforçant de déplacer nos yeux
de manière régulière.

Buzan consacre ensuite un chapitre à la dyslexie. Un dyslexique a du mal a


reconnaitre les lettres de l’alphabet, et donc a lire les mots. En écrivant, il
inverse souvent les lettres. L’auteur nous dit que dans certaines écoles, il
peut y avoir jusque 20% des élèves qui sont concernés par le problème. Ceci
dit, Buzan pense que même les personnes dyslexiques peuvent bénéficier
des techniques de lecture rapide qu’il expose dans le livre, notamment les
techniques d’utilisation d’un guide visuel.

Le chapitre se conclut sur les troubles du déficit de l’attention. Comme pour


la dyslexie, l’auteur ne propose pas de traitement particulier, mais
encourage à utiliser les techniques de concentration qu’il expose au
chapitre suivant.

Chapitre 11. Améliorez votre concentration et votre compréhension (pages


145 à 149)

Comme l’indique son titre, ce chapitre a pour but d’examiner les causes
possibles d’une mauvaise concentration et d’un faible niveau de
compréhension.
L’auteur relève plusieurs raisons qui peuvent avoir pour conséquence un
déficit de concentration: un manque de vocabulaire, la complexité du
document, une vitesse de lecture inappropriée, des préoccupations diverses,
un manque d’organisation, et un manque d’intérêt ou de motivation.

Vous apprendrez ainsi, concernant le manque de vocabulaire, qu’il est


préférable d’essayer de deviner le sens du mot suivant le contexte, plutôt
que de prendre le dictionnaire pour vérifier la définition (ce qui aurait pour
conséquence de casser le rythme de lecture).

L’auteur vous explique également qu’il faut régulièrement faire


des pauses dans votre lecture, idéalement toutes les 30 à 60 minutes.

Partie 4 Optimisez vos capacités (pages 151 à 211)

Cette partie a comme objectif d’aborder les spécificités des différents


types de textes que vous pouvez être amenés à lire.

Chapitre 12. L’art du survol (pages 153 à 154)

Dans ce court chapitre de 2 pages, Buzan explique que survoler un


documentconsiste dans un premier temps à en repérer la structure
générale afin d’en faciliter l’assimilation lors de la lecture.

Quel que soit le type de texte que vous vous apprêtez à lire, il est ainsi
préférable de commencer par le survoler.

Le livre présente alors 3 stratégies pour aider à mieux se concentrer:


exploiter vos connaissances antérieures, établir une interaction avec l’auteur,
et jouer au détective. Ces stratégies étant présentées en 2 ou 3 phrases,
vous n’en saurez malheureusement pas beaucoup plus…

Chapitre 13. Étoffez votre vocabulaire (pages 155 à 176)

Selon le livre, le vocabulaire moyen utilisé à l’oral est de l’ordre de 1000


mots, alors que la langue française compte un million de mots.

Note: après quelques recherches, je nuancerais ces chiffres. On compte 60.000 mots
dans le Petit Robert. Un adulte en utilise 3000 dans sa vie de tous les jours. Les lycéens
oscillent entre 800 à 1600 mots à l’oral. Les jeunes les plus cultivés en
connaissent 6000. Par ailleurs, je partage tout à fait les vues de l’auteur sur
l’importance du vocabulaire, et ait d’ailleurs commencé à faire des exercices sur le sujet.
Mais je vous en reparlerai ultérieurement.

Partant donc du constat que le lecteur moyen manque de vocabulaire, ce


chapitre se propose de vous aider à l’enrichir. L’auteur aborde ainsi
les préfixes et racines les plus courants.

Exemple: dans le mot précepte, le préfixe est pré qui signifie devant. La racine
latine ou grecque de ce même mot est capere, qui signifie prendre.

Le chapitre aborde ensuite les suffixes, puis les racines latines et


grecques(aéro viendrait ainsi du grec aeros et signifie air, comme dans
aérer ou anaérobie).

Et ainsi de suite. Le chapitre est assez intéressant et constitue un bon


résumé en la matière, du moins pour quelqu’un qui n’a pas eu l’occasion de
voir ça en détail pendant ses études (c’est mon cas, puisque j’ai toujours fait
les maths et les sciences, avant d’embrayer sur l’économie et la finance). Si
vous avez fait des études plus littéraires, ou le « latin/grec » comme on
disait de mon temps, vous n’y apprendrez sans doute pas grand-chose.

Chapitre 14. Appliquez la lecture ultrarapide a la littérature (pages 177 à


191)

L’introduction du chapitre est intéressante. Vous apprendrez ainsi que :

Un roman constitue une vaste construction conceptuelle. Pour l’apprécier à sa juste


valeur, vous devez prendre conscience de ses différentes composantes : intrigue,
thème, philosophie, point de vue, traitement des personnages, atmosphère, cadre
spatio-temporel, figures de style, symbolisme et style d’écriture. De même, pour
apprécier un poème vous devez discerner ses différents niveaux de signification. Plus
vous percevrez chacune de ces composantes, plus vous lirez vite, et mieux vous
comprendrez

Donc, pour lire vite de la littérature, par exemple un roman, il faut arriver à
en comprendre les différentes composantes. Je n’avais jamais vraiment
exploré ce concept, mais effectivement il me semble avoir du sens. Je suis
donc impatient de lire la suite du chapitre.
L’auteur continue alors sur la définition en quelques lignes des différentes
composantes qui viennent d’être citées, depuis l’intrigue jusqu’au style
d’écriture.

Bien. Et puis? Rien d’autre.

Juste encore quelques phrases sur la poésie, puis on passe à un nouveau


test de lecture sans rapport particulier avec ce qui vient d’être présenté (ou
survolé de très haut) dans ce chapitre. À croire qu’il manque des pages dans
le livre, mais non, apparemment c’est voulu.

Donc c’est tout pour ce chapitre? Eh oui…

Chapitre 15. Assimilez la presse papier et les informations en ligne (pages


193 à 211)

Ce chapitre a pour objectif de vous exposer les techniques de lecture


rapidesapplicables aux journaux papier, mais aussi au « Web » (2 choses
qui n’ont donc pas grand-chose à voir, mais passons).

Pour la lecture de la presse papier, Buzan recommande tout d’abord de


vous fixer un objectif en survolant dans un premier temps le numéro et en
repérant les articles que vous souhaitez lire de manière plus approfondie. Il
faut également observer la mise en page du journal pour éviter de tourner
des pages inutilement.

L’auteur vous conseille par ailleurs d’acheter différents journaux pour avoir
des sensibilités différentes ( note: certes, ce n’est pas inutile, mais quel rapport avec
la lecture rapide?).

L’auteur continue ensuite la liste des choses à faire en recommandant


vérifier l’exactitude des informations, et vous met en garde contre le
manque d’objectivité parfois des journalistes (note: et donc toujours aucun
rapport avec la lecture rapide).

Bref, vous n’apprendrez strictement rien d’intéressant concernant la


lecture d’un journal. Je vous conseille plutôt mon article sur le sujet.

Le chapitre aborde également la lecture de périodiques, de manière tout


aussi superficielle et inutile.
Concernant la lecture à l’écran, l’auteur vous propose d’utiliser un guide
visuel directement sur l’écran (votre doigt, un crayon, une aiguille à
tricoter,…) en association avec le curseur. Il vous conseille également de
faire régulièrement des pauses, toutes les 10 ou 15 minutes, pour reposer
vos yeux.

Buzan vous conseille également de choisir une police de


caractère appropriée (sans vous dire laquelle, et sans mise en garde sur le
fait que c’est généralement difficile à faire en pratique puisque vous n’avez
pas la main sur la police de caractères utilisée sur un site web).

Enfin, il conseille de choisir un interlignage approprié (de nouveau je pense


que 99% des gens vont avoir du mal à le faire dans leur navigateur internet).

Bref, des conseils un peu « déconnectés » (c’est le cas de le dire) de la


réalité.

Note: Ceux qui sont abonnés à la newsletter de ce blog savent qu’il existe des moyens
tout simples et nettement plus puissants, notamment par le biais de services
comme Instapaper.

Le chapitre (et le livre) se termine sur un dernier texte d’exercice, sans


rapport particulier avec le contenu du chapitre.

Buzan conclut le livre par quelques lignes d’encouragement pour la suite, et


en vous assurant que vous savez désormais tout ce qu’il faut savoir sur la
lecture rapide…

Conclusion, et qu’en penser

Ma note sur le livre « La Lecture Rapide », de Tony Buzan:

★★☆☆☆
Si vous avez lu cette chronique jusqu’au bout, je pense que vous deviez déjà
avoir un petite idée de mon avis sur ce livre. Mon agacement a dû poindre,
par moment.

En fait, plus je lisais, plus j’étais agacé.


Agacé parce que le livre ne fait que survoler les concepts, sans jamais les
approfondir.

Mais aussi parce qu’il est parfois déconnecté des techniques et réalités
d’aujourd’hui (les passages sur la lecture du web sont une vaste blague).

Tony Buzan n’est pas à la base un spécialiste de la lecture rapide, et ça se


sent à la lecture de l’ouvrage. J’ai l’impression qu’il est plus à l’aise avec les
mindmaps, auxquelles il réfère constamment. Malheureusement, ce n’est
pas censé être l’objet du livre.

Moi, ce que j’espérais, c’était apprendre des techniques de lecture rapide,


ou au moins avoir de la matière pour approfondir les techniques que je
connaissais déjà.

Mais le livre est trop superficiel. Il passe trop rapidement sur la plupart des
concepts, et contient donc peu d’information utile et pertinente.

Le livre est à considérer, dans le meilleur des cas, comme


une introduction à la lecture rapide.

Vous pouvez bien sûr l’acheter et vous faire votre idée, mais je vous
conseille de ne pas le faire. Vous économiserez 18 EUR. Investissez plutôt
dans le Richaudeau, qui pour l’instant reste ma référence. Il est un peu plus
cher, mais au moins il est sérieux.

Et puis lisez le présent blog. Mine de rien, en lisant mes quelques petites
expérimentations en matière de techniques de lecture rapide, vous en
apprendrez beaucoup. Toutes les techniques ne se valent pas, et le but est
justement de les essayer et de vous faire partager ici les résultats.

Si vous voulez de vrais trucs et astuces pour lire plus vite et gagner du
temps…

…eh bien sachez que c’est mon cas également. Je vais donc continuer à lire
et tester pour vous les méthodes de lecture rapide.

Pour aller plus loin


Si vous cherchez un livre sur la lecture rapide, lisez également mes résumés
détaillés des livres suivants:

 Ma chronique détaillée de la Méthode de Lecture Rapide, de François


Richaudeau
 Ma chronique détaillée du Guide de la lecture rapide & Efficace, de
Charline Licette
 Ma chronique détaillée du Guide de la lecture rapide, de Pierre Gévart
 Ma liste ultime de ressources sur la lecture rapide

Et si ce n’est pas déjà fait, n’oubliez pas de vous inscrire sur le blog. C’est
gratuit et immédiat. Vous pourrez alors accéder au Compagnon en ligne,
au Tachistoscope, et télécharger les différents compléments qui vont avec
les articles (comme une version PDF de l’article), et bien sûr le guide “Tout
ce que vous avez besoin de savoir sur la lecture rapide (et un peu plus)”,
sans oublier ma newsletter de temps en temps

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