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RÉSUMÉ I SUMMARY
Le crochetage est une technique qui s'attache à libérer les pertes ?????
de mobilité entre les différents plans anatomiques de l'appareil Jean-Yves
locomoteur. Elle s'appuie maintenant sur des découvertes scien-
VANDEWALLE
tifiques récentes qui ont permis de matérialiser le tissu permet-
tant ces glissements. Kinésithérapeute
Des techniques complémentaires ont également été créées afin ostéopathe
d'aborder les plans profonds inaccessibles aux crochets et d'en- Oye-Plage (62)
tretenir la mobilité retrouvée par la libération des accolements L'auteur déclare ne
tissulaires. pas avoir un intérêt
avec un organisme
MOTS CLÉS I KEYWORDS privé industriel ou
commercial en
X Accolement X Cloison X Crochet X Crochetage X Inhibition X ??? X ??? X ??? X ??? X ??? X ??? X ???
relation avec le sujet
X Protéoglycane X Vacuole
présenté
Avec l'aimable
autorisation de
L
a technique de crochetage (fig. 1) prend le collaborateur à Londres du Dr Cyriax, l’initiateur reproduction de
l'iconographie du
une place de plus en plus importante dans du « massage transverse profond ». Il se rendit
Dr J.-C. Guimberteau
la kinésithérapie d’aujourd’hui. Les récentes compte que la taille de ses doigts ne permettait
découvertes en anatomo-physiologie ont per- pas d’atteindre précisément certains éléments
mis d’objectiver le tissu permettant le glissement anatomiques. Il eut alors l’idée d’utiliser des ins-
entre les différents éléments anatomiques. Le cro- truments issus de divers matériaux (bois, corne,
chetage permet de libérer précisément ces plans écaille) pour mobiliser ceux-ci.
de glissement intermusculaires, mais aussi liga-
mentaires ou nerveux, lorsque ceux-ci sont inac-
© J.-Y. Vandewalle
HISTORIQUE
DU CROCHETAGE
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Le crochetage
ANATOMO-PHYSIOLOGIE
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mais aussi de types III et IV, d’élastine et de lipides.
Il est pseudo-géométrique, polygonal, sa réparti-
tion chaotique, fractale, et la relative homogénéité
des formes peut être rapprochée des icosaèdres
et autres formes géométriques développées dans
la théorie de la tenségrité (pression uniforme sur
l'ensemble du tissu fascial).
© Dr J.-C. Guimberteau
L’espace intra-vacuolaire est composé de protéo-
glycanes, sous forme de gel hautement hydrophile
(fig. 5), dont la pression interne est changeante.
Leurs fortes charges négatives facilitent le passage
ionique et attirent les molécules d’eau à l’intérieur
XXFigure 5
de la vacuole, expliquant leur rôle d’adaptation
Les chaînes de protéoglycanes sont adhésives
aux changements de volume et de résistance aux et liées au collagène
contraintes de pression.
■ Nutrition tissulaire
Aucune structure organique, viscérale, musculaire,
Les fibrilles de la vacuole sont utilisées comme sup-
nerveuse, vasculaire ou cutanée ne se retrouve
port pour les structures neurovasculaires. Celles-ci
entourée par le MCDAS. Celui-ci constitue donc
s’adaptent aux changements positionnels dus à la
la charpente microscopique du corps et forme un
mobilité du MCDAS. Cela entraîne une continuité
immense tramage collagénique, différencié en
dans le cadre des échanges tissulaires, quelle que
fonction des rôles et contraintes des tissus.
soit la mobilité des éléments concernés.
Lors des lésions tissulaires, le processus réparateur
s’effectue de façon très fruste, sans reconstituer à
■ lobalité corporelle - Perte de qualité
G
l’identique la structure. La qualité cicatricielle est
du MCDAS et cicatrisation
optimale chez l’enfant : celui-ci a une capacité
Ce tissu de glissement se retrouve partout dans le de remodelage surprenante due au processus de
corps. croissance. Kinésithér Scient 2011;527:27-37
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Le crochetage
LA TECHNIQUE
main instrumentale ;
– la courbure du crochet, adaptée à la zone à trai-
ter. Celle-ci doit être impérativement « remplie »
X Figure 8 par le tissu du patient pour répartir la zone d’ap-
Set de 5 crochets en polyamide pui et, de ce fait, éviter les sensations algiques ;
« dernière génération » – la spatule, que l’on interpose sur la peau entre
les plans de glissement à libérer, et dont dépend
la précision du geste thérapeutique.
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sur la libération tissulaire, par l’intermédiaire de n Principes
l’index posé sur la courbure du crochet ;
La technique repose sur 3 grands principes :
– elle permet d’être plus précis au niveau de la
– une connaissance parfaite de l’anatomie pal-
libération ;
patoire, et notamment des différentes cloisons
– elle est hygiénique car d'entretien facile, et ne
intertissulaires afin de diagnostiquer les pertes
présente pas l’aspect froid de l’inox ; elle est plus
de mobilité des plans de glissement ;
rassurante pour les sujets ressentant une appré-
– une gestuelle précise, avec un geste basé sur
hension vis-à-vis de la technique. Elle rend celle-
le ressenti de la libération tissulaire, tant au
ci plus agréable, à la fois pour le patient et pour
niveau de la main palpatoire que de la main
le praticien ;
instrumentale ;
– le respect du tissu constituant les plans de glis- – un abord centripète par rapport à la pathologie.
sement, et la recherche de la non-douleur ont Il est très important d’aller libérer les cloisons à
surtout une influence sur la modification de la distance de la lésion à traiter et de s’en rappro-
courbure des crochets et de la spatule ; cher progressivement : les pertes de mobilité
– la surface d’appui de la courbure a augmenté, ce entraînant une tendinopathie de la patte d’oie
qui dilue la pression imprimée sur la peau lors de ne se retrouvent pas sur celle-ci mais sur les
la traction ; muscles sartorius, semi-tendineux et gracile, ce
– le rayon de la courbure et l’angle d’attaque entre qui explique un bilan minutieux de l'ensemble
la spatule et la peau sont plus ouverts, ce qui de la cuisse.
rend la technique nettement plus confortable
pour le patient ;
– un crochet avec une courbure très ouverte a n Pratique
été créé présentant l’avantage de remplir cette Le praticien procède à un bilan palpatoire minu-
courbure même sur des surfaces très aplanies tieux, afin de mettre en évidence les pertes de glis-
(comme le dos) qui étaient difficiles d’accès sement entre les plans tissulaires concernés.
avec les crochets classiques. De plus, l’angle
Il mobilise transversalement le plan de glissement à
très ouvert de la spatule tout en gardant une
libérer avec sa main palpatrice. Il place la spatule du
excellente accroche, permet d’intervenir sur des
crochet parallèlement à la cloison à traiter, accom-
peaux délicates (comme chez l’enfant ou la per-
pagne la vague tissulaire initiée par la main oppo-
sonne âgée).
sée, et effectue une traction supplémentaire pour
Chaque crochet présente une forme particulière, rétablir la mobilité entre les plans tissulaires (fig. 9).
afin de s’adapter aux particularités de la zone ana- L'opérateur choisi un crochet dont il va pouvoir
tomique à traiter : remplir la courbure, avec le tissu à traiter. Il place
– crochet n° 1 : destiné au crochetage des liga- l'index sur le sommet de la courbure afin d'avoir
ments et des éléments superficiels (rétinaculum, des informations supplémentaires sur la libération
nerf d’Arnold, etc.) ; tissulaire.
– crochet n° 2 : conçu pour les muscles ayant un
volume faible (épicondyliens, voûte plantaire,
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Le crochetage
© J.-Y. Vandewalle
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X Figure 10 X Figure 11
Crochetage du TFL suite à une contusion Crochetage de l'accolement entre le semi-tendineux
de la face latérale de la cuisse et le biceps crural pour prévenir une lésion
des ischio-jambiers
Il faut éviter le glissement de la spatule par rap- cours pour démentir ces effets ; néanmoins, le relâ-
port à la peau lors de la libération centripète de chement tissulaire est aisément ressenti, à la fois
la cloison. par le patient et par les doigts du praticien.
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NOUVELLES TECHNIQUES
ASSOCIÉES
AU CROCHETAGE
nL
a libération intermusculaire
passive (LIP®)
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Le crochetage
© J.-Y. Vandewalle
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X Figure 13 X Figure 14
Mise en position du pouce sur le point moniteur Inhibition du muscle sub-scapulaire
avec compression indirecte effectuée
par la main craniale
– dans les gonalgies, où la libération du nerf – le thérapeute place le point réflexe moniteur
saphène sera complémentée par la LIP® du sar- en contact avec son appui manuel, et non le
torius et du vaste médial. contraire. Il rajoute également une compo-
sante de compression longitudinale. Ces deux
paramètres rendent la technique d'inhibition
n La technique d'inhibition beaucoup moins douloureuse, ce qui favorise
fusoriale (TIF®) le relâchement tissulaire et l'efficacité de la
Certains muscles ne sont pas accessibles au cro- technique.
chetage du fait de leur position trop profonde, ou Cette technique s'effectue avant de pratiquer le
présentent des tensions réflexes tellement impor- crochetage, afin de favoriser les glissements inter-
tantes qu'elles perturbent également le glisse- tissulaires, perturbés par le spasme réflexe.
ment des muscles sus-jacents.
La technique d'inhibition fusoriale® pourra être
La technique d'inhibition fusoriale® va permettre également utilisée indépendamment du croche-
d'inhiber les tensions réflexes auto-entretenues
tage, à chaque fois que le praticien aura détecté
par le dérèglement du fuseau neuromusculaire.
dans son bilan palpatoire un arc réflexe auto-
C'est une technique fonctionnelle, c'est-à-dire entretenu par le FNM. Elle est simple à mettre en
que l'on va dans le sens de la lésion : on place le place, mais sa réussite est conditionnée par la pré-
muscle en dysfonction, en raccourcissement total, cision du geste thérapeutique, associée à l'écoute
en effectuant un appui manuel léger sur un point tissulaire du praticien.
réflexe, qui sert également de point moniteur
(point de contrôle de la tension) pour contrôler
le relâchement tissulaire. On maintient la posi- n Exemple : TIF® du sub-scapulaire
tion jusqu'au relâchement du spasme musculaire • Le sujet est en décubitus dorsal.
qui est dû à l'inhibition de la tension des fibres du
• L’opérateur va repérer le point moniteur (fig. 13)
motoneurone.
avec le pouce dans le creux de l’aisselle et dans
Elle présente des similitudes avec les autres tech- la partie haute de la fosse sub-scapulaire. Il place
niques fonctionnelles de Sutherland, Chaitow, et ensuite le membre supérieur sur la table, la gléno-
surtout Jones dont elle est inspirée. humérale en rotation interne et en adduction.
Elle présente toutefois des différences significa- • Avec sa main crâniale, le praticien va effectuer
tives avec celles-ci : une pression depuis la partie supérieure du moi-
– la posture est maintenue jusqu'à temps néces- gnon de l’épaule pour induire une composante
saire au relâchement musculaire par le point de compression indirecte sur le point moniteur
moniteur et non pas 90 s. En effet, l'inhibition (fig. 14). La pression induite sur ce point est
dépend de l'intensité et de l'ancienneté du maintenue le temps du relâchement du spasme
Kinésithér Scient 2011;527:27-37 spasme, ainsi que de l'expérience du praticien ; réflexe. Le thérapeute va sentir le pouce en rela-
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tion avec le point moniteur « s’enfoncer » dans
le corps du sub-scapulaire, au fur et à mesure de
l’inhibition du spasme induit.
• La technique est maintenue le temps nécessaire
au relâchement musculaire maximal. Le sujet va
ressentir une impression de chaleur dans l’ais-
selle, due à la libération de la trophicité.
• Elle va favoriser également le glissement du nerf
sub-scapulaire, mais également du muscle grand
rond (fig. 15).
breuses indications.
APPLICATIONS PRATIQUES
DU CROCHETAGE
XXFigure 16
THÉRAPEUTIQUE ET DES
Cloisons intermusculaires des épicondyliens
TECHNIQUES ASSOCIÉES
SUR UN CAS CLINIQUE :
l'épicondylalgie bord postérieur de l'ulna, lors de sa mise en ten-
sion active.
L'épicondylalgie est une pathologie souvent
rebelle au traitement kinésithérapique. Appelée Directement en dehors, on individualise l'exten-
aussi « tennis elbow », c'est la hantise du tennis- seur du V doigt, puis l'extenseur des doigts, en fai-
man qui doit parfois arrêter son activité sportive sant bouger activement le petit doigt, et ensuite
durant de longs mois. en demandant au sujet de « pianoter ». On dissocie
ensuite le long extenseur des doigts (LED) et le court
extenseur radial du carpe (CERC), en demandant une
n Repérage anatomique extension des doigts, puis une extension du poignet.
Les muscles épicondyliens s'individualisent faci- À l'extérieur du CERC, on retrouve le long exten-
lement grâce à la contraction musculaire (fig. 16). seur radial du carpe (LERC) qui chevauche le CERC
On repère l'extenseur ulnaire du carpe le long du pour s'insérer sur la crête supra-condylienne. Kinésithér Scient 2011;527:27-37
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Le crochetage
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La technique peut être répétée en déplaçant l’ap-
pui sur le LEC dans le sens proximo-distal. Elle va
permettre :
– de favoriser les glissements avec les muscles
adjacents (CERC, extenseur du V) ;
– de pratiquer un étirement spécifique intra-mus-
culaire ciblé du LEC, dans un but de défibrose.
XXFigure 19
LIP® du long extenseur des doigts après le crochetage
des accolements tissulaires
CONCLUSION
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A crochetagem
RESUMO
A crochetagem é uma técnica que se propõe a liberar as perdas de mobilidade entre os diferentes planos
anatômicos do aparelho locomotor. Ela se apoia, atualmente, sobre descobertas científicas recentes que
permitiram materializar o tecido que permite estes deslizamentos.
Técnicas complementares foram igualmente criadas a fim de abordar os planos profundos inacessíveis aos
ganchos (crochets) e de manter a mobilidade reencontrada através da liberação dos “colamentos” teciduais.
PALAVRAS CHAVES
A técnica de crochetagem (fig.1) ocupa um lugar cada vez mais importante na fisioterapia atual. As
recentes descobertas em anatomofisiologia permitiram objetivar o tecido que permite o deslizamento
entre os diferentes elementos anatômicos. A crochetagem permite liberar precisamente estes planos de
deslizamento intermusculares, mas também, ligamentares ou nervosos, visto que estes são inacessíveis à
mão devido à espessura dos dedos.
As perdas de mobilidade intertecidual são responsáveis por numerosas patologias (tendinopatias, lesões
musculares, artropatias) e mantêm esquemas lesionais, principalmente, através da disfunção de cadeias
musculares.
Há pouco tempo, novas técnicas complementares apareceram. Estas têm como objetivo otimizar os
efeitos da crochetagem e, ao mesmo tempo, abordar os planos teciduais profundos a fim de expandir seu
campo de atuação.
HISTÓRICO DA CROCHETAGEM
Esta técnica foi criada nos anos 70. Ela foi proposta por um fisioterapeuta sueco chamado Kurt Ekman.
Em Londres, ele foi colaborador do Dr. Cyriax , o precursor da “massagem transversa profunda”. Ele se
deu conta que o tamanho dos seus dedos não permitia atingir de modo preciso certos elementos
anatômicos. Então, teve a ideia de utilizar instrumentos de diversos materiais (madeira, corno, casco de
tartaruga) para mobilizar os mesmos.
Figura 1
A técnica de crochetagem
©
Sua prática baseava-se essencialmente sobre uma ação mecânica, guiada pela fisiologia da época :
segundo Kurt Ekman, ocorria a liberação de aderências decorrentes dos corpúsculos de cálcio e ácido
úrico e, provocadas por micro-traumatismos.
Pouco a pouco, a fim de diminuir o fenômeno álgico da crochetagem e melhorar sua eficácia, ele elaborou
ganchos em aço inox (fig.2), de diferentes curvaturas e terminados em uma espátula, que são usados
ainda hoje.
ANATOMOFISIOLOGIA
A crochetagem é uma técnica inicialmente empírica. No início, percebemos sua eficácia antes mesmo de
poder explicar sua ação. Durante décadas, as noções sobre a mobilidade e a elasticidade de nossas
estruturas permaneceram vagas. Do mesmo modo, falamos muito de fáscias sem, no entanto, descrever
sua anatomia e sua biomecânica.
O Dr. Jean-Claude Guimberteau [1-3], cirurgião plástico, constatou a existência de uma verdadeira
continuidade histológica, sem separação nítida, assegurando o sistema de deslizamento entre os
diferentes tecidos. Suas descobertas tornaram-se possíveis graças a dissecções cirúrgicas em vivo,
filmadas durante uma endocospia com uma câmera de alta resolução.
Ele descobriu um tecido composto por filamentos fibrilares que vai em todas as direções e delimita
espaços interfibrilares denominados vacúolos (fig.3), sendo estes muito refringentes. Este sistema permite
o deslizamento óptimo, sem choques e sem solicitação entre as estruturas. Ele é denominado sistema
colagenoso multimicrovacuolar de absorção dinâmica (MCDAS em inglês).
Este sistema é constituído por bilhões de microvacúolos cujas dimensões variam de alguns microns a
algumas dezenas de microns. O volume vacuolar, constituído pelo cruzamento de fibras, pode estruturar-
se somente em três dimensões do espaço com um volume, paredes, lados e um conteúdo.
Figura 2
Ganchos em inox utilizados inicialmente por Kurt Ekman
Figura 3
Arquitetura microvacuolar padrão
Figura 4
A estrutura fibrilar serve de armadura para os vasos e nervos que são solidários durante a
solicitação mecânica
©
A estrutura fibrilar (fig.4) de cada vacúolo é composta essencialmente por colágeno tipo I, mas também
pelos tipos III e IV, além de elastina e lipídios. Ele é pseudogeométrico, poligonal; sua repartição
desordenada, fractal e relativa homogeneidade das formas podem aproximar-se dos icosaedros e de
outras formas geométricas desenvolvidas na teoria da tensegridade (pressão uniforme sobre o conjunto
do tecido fascial).
O espaço intravacuolar é composto por proteoglicanos sob a forma de gel altamente hidrófilo (fig. 5) cuja
pressão interna é variável. Suas fortes cargas negativas facilitam a passagem iônica e atraem moléculas
de água para o interior do vacúolo, explicando seu papel de adaptação às mudanças de volume e de
resistência às exigências de pressão.
Funções do MCDAS
O MCDAS deve permitir a mobilidade dos planos teciduais, preservando a estabilidade dos elementos do
entorno. Para fazê-lo, nossas estruturas internas estão em situação de “pré-tensão”. Durante o
movimento, a absorção da tensão se realiza ao longo da trama fibrilar (fig.6).
Os vacúolos mais próximos do elemento mobilizado terão a deformação e a tensão mais importantes.
As fibrilas podem igualmente dividir-se para melhor absorver a tensão e deslizar entre elas, em relação a
um “ponto dobradiça móvel”.
O conjunto destas capacidades fibrilares, sob tensão pelas qualidades moleculares do gel de
proteoglicano, oferece uma infinidade de soluções de adaptação para dar uma resposta à tensão imposta.
■ Nutrição tecidual
As fibrilas do vacúolo são utilizadas como suporte para as estruturas neurovasculares. Estas se adaptam
às mudanças posicionais devido à mobilidade do MCDAS. Isto leva a uma continuidade no quadro trocas
teciduais, não importando qual seja a mobilidade dos elementos implicados.
■ Globalidade corporal – Perda da qualidade do MCDAS e cicatrização
Este tecido de deslizamento se encontra por todo o corpo. Não há estrutura orgânica, visceral, muscular,
nervosa, vascular ou cutânea que não se encontre envolvida pelo MCDAS. Este constitui, portanto, o
“esqueleto” microscópico do corpo e forma uma imensa trama colagenosa, diferenciada em função dos
papéis e exigências dos tecidos.
Em lesões teciduais, o processo reparador se realiza de modo muito grosseiro, sem reconstituir a
estrutura de modo idêntico. A qualidade cicatricial é mais favorável na criança : ela tem uma capacidade
de remodelagem surpreendente devido ao processo de crescimento.
Figura 5
As cadeias de proteoglicanos são adesivas e ligadas ao colágeno
©
Figura 6
Graças às diferentes propriedades do MCDAS, o movimento pode se realizar em todas as
dimensões do espaço, sem ruptura nem perda de energia excessiva
O MCDAS é muito sensível à dilatação vacuolar e à distensão fibrilar. A estrutura fibrilar se distende, mas
mantém suas qualidades e retoma sua forma inicial ao término da solicitação (se esta não for muito
importante ou prolongada).
A inflamação provoca também uma rarefação fibrilar com múltiplas zonas de microvacúolos, diminuindo
irremediavelmente a qualidade do tecido.
O envelhecimento leva a uma perda de qualidade intrínseca das fibrilas, associada a uma perda em
volume e em qualidade microvacuolar (fig.7).
A TÉCNICA
Os instrumentos da crochetagem
O ganchos (crochets) são formados por 3 partes distintas :
– o cabo, que permite a preensão pela mão instrumental;
– a curvatura do gancho (crochet), adaptada à zona a ser tratada. Essa deve ser obrigatoriamente
“preenchida” pelo tecido do paciente para repartir a zona de apoio e assim evitar as sensações álgicas;
– a espátula, que interpomos sobre a pele entre os planos de deslizamento a liberar e da qual depende a
precisão do gesto terapêutico.
A técnica depende muito mais da avaliação e do gestual do terapeuta que dos ganchos (crochets)
utilizados. Aqueles criados por Kurt Ekman são ainda hoje utilizados, e sempre eficazes (cf. fi g 2).
A evolução dos materiais, dos processos de fabricação e da técnica, fizeram com que novas ferramentas
aparecessem.
A última geração de ganchos (crochets) é composta por 5 elementos em poliamida (fig.8), material
este que apresenta várias vantagens :
– possui uma memória de forma, dando informações suplementares à operação sobre a liberação
tecidual, por intermédio do dedo indicador posicionado sobre a curvatura do gancho (crochet);
– permite ser mais preciso no nível da liberação;
– fácil de limpar, portanto higiênico; não apresenta o aspecto frio do inox; é mais tranquilizador para os
indivíduos que sentem apreensão diante da técnica. Torna a mesma mais agradável tanto para o paciente
quanto para o terapeuta;
– o respeito ao tecido que constitui os planos de deslizamento e a busca da ausência de dor têm uma
influência principalmente, sobre a modificação da curvatura dos ganchos (crochets) e da espátula;
– a superfície de apoio da curvatura aumentou o que dilui a pressão exercida sobre a pele durante a
tração;
– o raio da curvatura e o ângulo de ataque entre a espátula e a pele são mais abertos, o que torna a
técnica nitidamente mais confortável para o paciente;
– um gancho (crochet) com uma curvatura mais aberta foi criado, apresentando a vantagem de preencher
a curvatura mesmo em superfícies muito planas (como as costas), que eram difíceis de serem acessadas
com os ganchos (crochets) clássicos. Mais ainda, o ângulo muito aberto da espátula, além de manter um
excelente contato, permite intervir sobre as peles delicadas (como na criança ou na pessoa idosa)
Figura 7
O envelhecimento explicado pela degradação na qualidade e quantidade das fibrilas e vacúolos
com baixa da tensão intravacuolar e abandono à gravidade
©
Figura 8
Conjunto de 5 ganchos em poliamida
« última geração »
©J
Cada gancho (crochet) apresenta uma forma particular, a fim de se adaptar às particularidades da zona
anatômica a ser tratada :
– gancho n° 1 : destinado à crochetagem dos ligamentos e dos elementos superficiais (retináculo, nervo
de Arnold, etc.) ;
– gancho n° 2 : elaborado para os músculos que têm um pequeno volume (extensores do punho,
abóbada plantar, coluna cervical, perna, etc.) ;
– gancho n° 3 : gancho intermediário que pode servir para os membros superiores ou inferiores, em
função das dimensões do paciente ;
– gancho n° 4 : para os músculos volumosos da coxa e do ombro ;
– gancho n° 5 : adaptado à superfícies planas como os músculos espinais, às massas musculares
importantes em certos esportistas. Ele é muito polivalente e permite também “crochetar” as pessoas que
têm uma pele frágil ou uma hiperestesia.
Princípios
Prática
Ele mobiliza transversalmente o plano de deslizamento a liberar com sua mão palpatória. Coloca a
espátula do gancho (crochet) paralelamente ao tecido de separação (cloison) a tratar, acompanha a onda
tecidual iniciada pela mão oposta e realiza uma tração suplementar para reestabelecer a mobilidade entre
os planos teciduais (fig. 9).
O terapeuta escolhe um gancho (crochet) que ele possa preencher a curvatura com o tecido a tratar. Ele
coloca o dedo indicador sobre o ápice da curvatura para obter informações suplementares sobre a
liberação tecidual.
Figura 9
A espátula do gancho é posicionada na direção da mão palpatória
É preciso evitar o deslizamento da espátula em relação à pele durante a liberação centrípeta do tecido de
separação (cloison).
Efeitos da crochetagem
A técnica de crochetagem vai permitir tratar, ao mesmo tempo, as tensões musculares e o tecido global e
ininterrupto materializado pelo Dr. Guimberteau. Sua ação será evidentemente mecânica, ao restituir a
mobilidade e a qualidade dos planos de deslizamento, principalmente, intermusculares. Ela vai também
liberar as aderências e os “colamentos” encontrados na maior parte das patologias em traumatologia e
reumatologia.
Ela vai participar, igualmente, na liberação do sistema vasculonervoso contido no MCDAS e assim,
favorecer as trocas teciduais, levando a uma melhora no nível do edema, da inflamação e da cicatrização
teciduais.
Esta melhora será potencializada por uma ação neurovegetativa não negligenciável. Na realidade, foi
demonstrado por Irvin Korr, neurofisiologista americano, que as tensões constantes sobre os tecidos
levam a um aumento da atividade simpática local, sempre nefasta à recuperação. A liberação destas
tensões pela crochetagem vai permitir equilibrar o sistema simpático local e, consequentemente, melhorar
a homeostasia da zona implicada na lesão.
A crochetagem vai liberar as tensões musculares reflexas de intenção protetora e auto-mantidas pelos
“colamentos” teciduais. Estudos estão em andamento para desmentir estes efeitos; entretanto, o
relaxamento tecidual é facilmente sentido ao mesmo tempo pelo paciente e pelos dedos do terapeuta.
Ao liberar as tensões sobre os músculos que têm uma ação proprioceptiva (fibulares, sartório) vamos
também reforçar a proteção das articulações quando ocorrer traumatismos articulares, aumentando a
vigilância muscular.
Aplicações
A crochetagem será indicada cada vez que encontramos restrições de mobilidade dos planos de
deslizamento tecidual (restrições estas podendo ser provocadas por microtraumatismos repetidos, um
desequilíbrio postural, uma contusão, etc...) o que induz a um campo de intervenção muito vasto.
Figure 10
Crochetagem do Trato Iliotibial após uma contusão da face lateral da coxa
© J. Van
Figure 11
Crochetagem do “colamento” entre o semitendíneo e o bíceps femoral para prevenir uma lesão
dos isquiotibiais
Contraindicações
da crochetagem
NOVAS TÉCNICAS
ASSOCIADAS
À CROCHETAGEM
A liberação intertecidual
passiva (LIP®)
Esta técnica, complementar àquela da crochetagem vai permitir reforçar seus efeitos :
– ao favorecer a mobilidade entre os músculos adjacentes após serem crochetados;
– ao dar acesso aos planos de deslizamento profundos entre o músculo e o elemento subjacente;
– ao liberar as neuropatias de compressão de nervos periféricos, frequentemente contidos nestes planos
mais profundos, como o nervo isquiático ou nervo mediano.
Ela consiste em realizar um ponto fixo sobre o músculo implicado em posição de encurtamento e depois
realizar passivamente uma colocação em tensão deste, mantendo a restrição tecidual (o que vai mobilizar
os planos de deslizamento com os elementos vizinhos).
Figura 12
Crochetagem dos paravertebrais
A técnica de inibição
fusal (TIF®)
Certos músculos não são acessíveis à crochetagem devido a sua posição anatômica muito profunda ou
por apresentarem tensões reflexas tão importantes que perturbam , igualmente, o deslizamento
dos músculos subjacentes.
É uma técnica funcional, ou seja, ela vai no sentido da lesão : colocamos o músculo, em disfunção, em
encurtamento total, realizando um apoio manual leve sobre um ponto reflexo que serve igualmente de
ponto monitor (ponto de controle da tensão) para controlar o relaxamento tecidual. Mantemos a posição
até o relaxamento do espasmo muscular que decorre da inibição da tensão das fibras do motoneurônio.
Figure 13
Posicionamento do polegar sobre o ponto monitor
Figure 14
Inibição do músculo subescapular com compressão indireta realizada pela mão cranial
©J
APLICAÇÕES PRÁTICAS
DA CROCHETAGEM
TERAPÊUTICA E DAS
TÉCNICAS ASSOCIADAS
EM UM CASO CLÍNICO :
A epicondilite lateral
Diretamente por fora, individualizamos o extensor do dedo mínimo depois o extensor dos dedos, ao
mexer ativamente o dedo mínimo e, em seguida, pedir ao indivíduo para «tocar piano». Dissociamos o
extensor dos dedos e o extensor radial curto do carpo pedindo uma extensão dos dedos e depois uma
extensão do punho.
Externamente ao extensor radial curto do carpo, encontramos o extensor radial longo do carpo que
recobre o extensor radial curto para se inserir sobre a crista supraepicondilar .
Figura 15
Crochetagem entre o redondo maior e menor
para liberar o nervo axilar e a artéria circunflexa posterior contidos no espaço quadrangular
© J. V
Figura 16
Separações (cloisons) intermusculares dos extensores do punho
© JY. V
O terapeuta vai realizar um exame palpatório preciso, do qual vai depender suas técnicas :
– ele começa verificando se não há neuropatias de compressão do nervo radial (intervalo triangular, septo
intermuscular lateral, “arcada” do supinador), e do nervo musculocutâneo (“abertura” do coracobraquial).
– em seguida, vai praticar a técnica de inibição fusal® sobre os músculos que levam a estas compressões
(redondo maior, triceps braquial, supinador, coracobraquial, etc.).
O terapeuta vai “crochetar” os músculos que apresentam “colamentos” teciduais com os tecidos
adjacentes. A técnica se realiza no sentido disto-proximal em relação à patologia, ou seja,
na direção do epicôndilo lateral (fig. 18).
O conjunto de músculos do antebraço será examinado com uma atenção particular para o extensor radial
longo do carpo, o extensor radial curto do carpo e o extensor dos dedos que são os mais frequentemente
lesionados : começaremos pelo braquiorradial, a fim de liberar o nervo radial, principalmente seu ramo
superficial.
Após a liberação dos “colamentos” pela crochetagem, vamos favorecer os deslizamentos reencontrados
através da técnica de liberação intertecidual passiva LIP®, especialmente, nas epicondilites crônicas.
Figura 17
TIF® do músculo supinador com compressão axial do rádio
© Y.
Figura 18
Crochetagem entre o extensor dos dedos e o extensor radial curto do carpo
A técnica pode ser repetida deslocando-se o apoio sobre o extensor dos dedos no sentido próximo-distal.
Ela vai permitir :
– favorecer os deslizamentos com os músculos adjacentes (extensor radial curto do carpo, extensor do
dedo mínimo) ;
– realizar um alongamento específico intramuscular direcionado do extensor dos dedos com um objetivo
de “defibrose”.
O interesse maior desta técnica vai ser abordar as neuropatias periféricas do nervo radial na face
posterior do antebraço. Ao fixar o extensor dos dedos, o terapeuta vai mobilizar os tecidos de
deslizamento entre o mesmo e os músculos subjacentes nos quais se encontram as ramificações do ramo
posterior do nervo radial (fig. 19).
CONCLUSÃO
Figura 19
LIP® do extensor dos dedos após a crochetagem
dos “colamentos” teciduais
BIBLIOGRAFIA
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[3] Guimberteau JC. Muscles attitudes. DVD 2010 : www.techniquebowen.com.
[4] Baumgarth H. Morfometria arteriolar comparativa de tendão calcâneo de ratos normais e de
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[5] Vandewalle JY (2008). Traité pratique de crochetage : www.crochetage-therapie.com.