Vous êtes sur la page 1sur 17

See discussions, stats, and author profiles for this publication at: https://www.researchgate.

net/publication/297460714

6. Conducteurs en équilibre

Data · March 2016

CITATIONS READS

0 8,212

1 author:

Mohamed Akbi
University M'Hamed Bougara of Boumerdes
66 PUBLICATIONS   113 CITATIONS   

SEE PROFILE

Some of the authors of this publication are also working on these related projects:

DIDACTIQUE DE LA PHYSIQUE View project

DEUTERIUM TRAPPING IN DIVERTOR TILES View project

All content following this page was uploaded by Mohamed Akbi on 08 March 2016.

The user has requested enhancement of the downloaded file.


6 Conducteurs en équilibre
.

Exercice 21 ∗∗∗ ― Liaison de deux conducteurs


Un double pendule est constitué par deux boules sphériques s conductrices
de masse m, suspendues par deux fils conducteurs dont la longueur l est
grande devant le rayon r des sphères. Les deux boules étant initialement
neutres, on les relie, par l'intermédiaire d'un fil conducteur, très long et de
capacité négligeable, avec une sphère conductrice S, de rayon R,
initialement chargée. A l'équilibre mécanique, l'angle des deux pendules est
2α.
1. Exprimer, à l'équilibre du double pendule, la charge Q de la sphère S en
fonction de l'angle α (Fig. E21).
2. On supprime le fil de jonction et on supposera que l'influence mutuelle,
entre les sphères conductrices S et s, est négligeable. Déterminer le potentiel
des deux pendules à l'équilibre.
Application numérique : l = 12 cm; R = 60 cm; r = 6 mm; α = 10°.

α
l

Q
R
s s S
r

Fig. E21

Solution :

1. La sphère S porte initialement, une charge Q0. Les deux boules sphériques s sont
initialement neutres. Après connexion, chaque boule s prend une charge q, telle que:
66 Mohamed Akbi © Exercices d'électrostatique

2q + Q = 0 + Q 0 = Q 0 (D'après le principe de conservation de la charge)

Les sphères s et S étant suffisamment éloignées pour ne pas s'influencer mutuellement, la


répartition des charges sur chacune d'elles est uniforme.
A l'équilibre électrostatique, les deux boules sphériques s se repoussent en s'écartant d'un
angle 2α. Par ailleurs, les sphères s et S forment, après connexion, un conducteur unique, de
potentiel V':
1 q 1 Q
V '1 = ; V '2 =
4π ε 0 r 4π ε 0 R

Les potentiels des deux sphères étant égaux:


1 q 1 Q
V '1 = V '2 = V ' ⇒ =
4π ε0 r 4π ε0 R

q Q 2q + Q Q0
Il en découle: = = =
r R 2r + R 2r + R
Par conséquent,
r r R
q = Q0 ≃ Q0 et Q = Q 0 ≃ Q0
2r + R R 2r + R
r
Il en découle: q ≃ Q
R
Chaque sphère s, portant la charge q, est alors soumise à l'action de trois forces (Fig. E21.1):
− le poids P , vertical et dirigé vers le bas;
− la force électrostatique Fe , horizontale et répulsive;

− la tension du fil T , dirigée le long du fil.

α
l

T
Q
q q Fe R
s S

P −T

Fig. E21.1
6. Conducteurs en équilibre 67

A l'équilibre mécanique, la résultante de ces forces est nulle:


P + T + Fe = 0
Par conséquent, la condition d'équilibre mécanique du pendule s'écrit:
F
tg θ = e
P
Il en découle: Fe = P tg θ
1 q2
Or, l'expression de la force électrostatique est: Fe = i
4 π ε 0 ( 2l sin α )2

1 q2
Par conséquent: = mg tg α
4 π ε 0 ( 2l sin α )2

Finalement, on obtient:

 sin 3 α 
q = 4 π ε 0 mg 4l 2  
 cos α 

R
On en déduit la charge Q de la sphère S: Q ≃ q
r
Application numérique: l = 12 cm; R = 60 cm; r = 6 mm; m = 0,3 g; α = 10°.

−2 2  5, 23 ⋅ 10 
−3
1
q=
9 ⋅109
⋅ 0,3 ⋅ 10 −3
⋅ 9,8 ⋅ 4 ⋅ (12 ⋅ 10 )   = 10 [C ] ⇒ q = 10 [ n C ]
−8

 0,985 
60 ⋅10−2
et Q ≃ 10−8 ⋅ −3
= 10−6 [C ] ⇒ Q = 1 [µ C ]
6 ⋅10
2. On déconnecte le fil de jonction. Les deux pendules sont identiques. Ils portent la même
charge q et sont donc au même potentiel V.
Par application du principe de superposition, on exprime le potentiel au centre de l'un des
pendules:
1 q 1 q
V = +
4 π ε 0 r 4 π ε 0 ( 2 l sin α + 2r )

Sachant que r << l sinα , on obtient:

q 1 1 
V =  + 
4 π ε 0  r 2 l sin α 

Application numérique: l = 12 cm; R = 60 cm; r = 6 mm; m = 0,3 g; α = 10°.

 1 1 
V = 9 ⋅109 ⋅10 ⋅10−9  ⇒ V = 17 160 [V ]
 6 ⋅10−3 2 ⋅12 ⋅10 −2 sin (10° ) 
+
 
68 Mohamed Akbi © Exercices d'électrostatique

Exercice 22 ∗∗∗ ― Champ et potentiel électrostatiques créés par


un câble coaxial rempli d'air
Un câble coaxial, rempli d'air, de longueur h est formé par:
− un fil métallique de rayon R1 portant une charge positive +q,
− une couche isolante d'air de rayons intérieur R1 et extérieur R2,
− un cylindre métallique creux, de rayon R, coaxial au fil (Fig. E22).
1. En utilisant le théorème de Gauss, déterminer le champ électrique E ( r )
et le potentiel V ( r ) dans l'isolant à la distance r de l'axe.
2. En déduire la capacité par unité de longueur du câble.
3. Calculer la différence de potentiel entre le fil et cylindre pour laquelle
il apparaît une étincelle disruptive dans l'air.
Application numérique: R1 = 1 mm; R2 = 1 cm; Emax = 3.106 V.m-1 (le
champ électrique disruptif).

Fig. E22

Solution :

1. La distribution de charges possède une symétrie cylindrique. On choisit une surface de


Gauss cylindrique fermée Σ, de même axe que le câble coaxial, de longueur h et de rayon r,
(R1 < r <R2).
D’après le théorème de Gauss,

q 1 q
∫∫ Σ
E ⋅ dS = E 2π r l =
ε0
⇒ E (r ) =
2πε 0 h r
ur
6. Conducteurs en équilibre 69

Dans cette formule, la charge q est celle du fil métallique.


Le potentiel est déterminé par intégration:
dV 1 q 1 dr
=− ⇒ dV ( r ) = − q ,
dr 2π ε 0 h r 2π ε 0 h r
1
On obtient: V ( r ) = − q ln r + C , où C est une constante.
2π ε 0 h1
Si V1 est le potentiel du fil métallique, alors on a:
1 r
V ( r ) =V 1 − q ln
2π ε 0 h1 R1

2. Pour déterminer la différence de potentiel entre le fil et le cylindre, faisons circuler le


champ de r = R1 à r = R2, le long d’une ligne de champ:
V2 R2

dV = − E . dl ⇒ ∫ dV
V1
=− ∫ E .dr
R1

R2 R2
Q 1 Q 1 Q Q R2 q
∫ ( ) ∫ r dr = 2πε h [ ln r ]
R2
V1 − V 2 = u r .dr = R1
= ln =
2πε 0 h R1
r 2πε 0 h R1 0 2πε 0 h R1 C

D’où la capacité:
q 2πε 0 h
C= =
V 1 −V 2 R
ln 2
R1
On en déduit la capacité par unité de longueur du câble:

c = 2πε 0
R
ln 2
R1

3. Le champ électrique est maximal pour r = rmin = R1 . Son expression est:


1 q q
E max = ⇒ E max R1 =
2πε 0 h R1 2πε 0 h

Dans ces conditions, la valeur maximale de la d.d.p. est:


q R2
(V 1 −V2 ) max
=
2πε 0 h
ln
R1
R2
Soit: (V 1 −V2 ) max
= E max R1 ln
R1
Application numérique: R1 = 1 mm; R2 = 1 cm; Emax = 3.106 V.m-1.
10−2
(V 1 − V 2 ) max
= 3 ⋅106 ⋅10−3 ln
10−3
⇒ (V 1 −V2 ) max
= 691 [ kV ]
70 Mohamed Akbi © Exercices d'électrostatique

Exercice E23∗∗∗ ― Potentiels de conducteurs sphériques


concentriques

1. Une sphère conductrice pleine A, de rayon R1 = 9 cm, est seule dans


l'espace et portée à un potentiel V0 = 6 600 V. Quelle est sa charge Q0.
2. L'ayant isolée de la source, on entoure la sphère A par une autre sphère
conductrice creuse B, concentrique, de rayon intérieur R2 = 11 cm et R3 =
12 cm, initialement neutre et isolée.
2.a. Calculer les charges portées par les sphères A et B.
2.b. Calculer les potentiels VA et VB des deux sphères.
2.c. Calculer la capacité du condensateur sphérique AB.
2.d. On relie les deux sphères conductrices à l'aide d'un fil métallique.
Que deviennent les charges et les potentiels des deux sphères?
3. On considère deux sphères A et B identiques aux précédentes; la sphère
A étant toujours isolée, on réunit B à un générateur qui la porte à un
potentiel V1 = 5 400 V.
3.a. Calculer les charges Q'A et Q'B des deux sphères conductrices.
3.b. Calculer le potentiel V'A de la sphère A?
2. La sphère A est maintenant reliée au sol et on coupe B du générateur.
4.a. Calculer les charges Q''A et Q"B des deux sphères conductrices.
4.b. Déterminer le champ électrique E ( r ) en tout point M de l'espace, tel
que OM = r .
4.c. Calculer le potentiel V"B de la sphère B.

Solution :

1 Q0
1. Le potentiel V0 de la sphère conductrice A est : V 0 =
4π ε 0 R1
On en déduit la charge Q0 portée par la sphère conductrice A : Q 0 = 4πε 0 R1V 0
Application numérique: R1 = 9.10-2 m; V0 = 1 800 V.
1
Q0 = 9
⋅ 9 ⋅10−2 ⋅1 800 ⇒ Q 0 = 18 [ nC]
9 ⋅10
2.
2.a. Les conducteurs A et B sont en influence totale (Fig. E23.1)
⇒ Q A = Q 0 = 18 [ nC] et Q intB = −Q A = −Q 0 = − 18 [ nC]

La sphère conductrice B est neutre et isolée ⇒ Conservation de la charge électrique totale


6. Conducteurs en équilibre 71


B
Q ext + Q intB = 0 ⇒
B
Qext = + Q A = +Q 0 = 18 [ nC]
B B
2.b. En présence des charges Qext et Q int , le potentiel de la sphère conductrice A change, il
devient:

1 q 1  Q0 Q0 Q0 
VA =
4π ε 0
∑r ⇒ VA =  − + 
4π ε 0  R1 R 2 R 3 

L'influence totale modifie le potentiel d'un conducteur isolé et maintient fixe sa charge
électrique.
Le potentiel de la sphère conductrice B s'écrit:
1 Q Bext 1 Q0
VB = =
4π ε 0 R 3 4π ε 0 R 3
B B
2.c. En présence des charges Qext et Q int , le potentiel de la sphère conductrice A change, il
devient:
1 q 1  Q0 Q0 Q0 
VA =
4π ε 0
∑ r
⇒ VA =  − +
4π ε 0  R1 R 2 R 3 

L'influence totale modifie le potentiel d'un conducteur isolé et maintient fixe sa charge
électrique.

B
R2

+ Q0 + Q0 R3
R1
A O
− Q0 u
r
•M

Fig. E23.1
1 Q Bext 1 Q0
Le potentiel de la sphère conductrice B s'écrit: V B = =
4π ε 0 R 3 4π ε 0 R 3
Applications numériques: R1 = 9.10-2 m; R2 = 10.10-2 m; R3 = 11.10-2 m; Q0 = 18 nC;
ε0 = 8,85.10-12 F.m-1.

On obtient: VA = 1 652,72 [V ] et VB = 1 472,72 [V ]


72 Mohamed Akbi © Exercices d'électrostatique

2.d. Considérons un condensateur formé par deux conducteurs concentriques. Le conducteur


intérieur est une sphère de rayon R1 (pour la sphère intérieure), le conducteur extérieur est
compris entre les sphères de rayons R2 et R3 (Fig. E23.1).
La distribution de charges possède une symétrie sphérique. Aussi le champ et le potentiel
créés varient de la même façon que dans le cas d’une charge ponctuelle.
Soit une surface de Gauss Σ de rayon r, (R1 < r < R2). D’après le théorème de Gauss:
q 1 Q
∫∫ Σ E ⋅ dS = E 4π r = ε 0 ⇒ E (r ) = 4πε 0 r 20 u
2

Dans cette formule, la charge Q0 est celle du conducteur intérieur.


Pour déterminer la différence de potentiel entre les deux armatures du condensateur sphérique,
faisons circuler le champ de r = R1 à r = R2, le long d’une ligne de champ:
V2 R2

dV = − E ⋅ dl ⇒ ∫ dV
V1
=− ∫ E ⋅ dr
R1
R
 1 1  Q0
R2 R2
Q 1 Q 1 Q  1 2 Q0
V1 − V 2 = 0
4πε 0 ∫ (
R1
r 2 )
u ⋅ dr = 0
4πε 0 ∫
R1
r 2
dr = 0
4πε 0  − r  = 4πε
  R1 0
 − =
 R1 R 2  C
D’où la capacité:
Q0 R R
C= = 4πε 0 1 2 ⇒ C = 0,1 [ nF ]
V 1 −V 2 R2 − R 1
2.e. Lorsque l'on relie les deux sphères à l'aide d'un fil métallique, celles-ci forment alors un
B
conducteur unique dont les charges intérieures Q 'int et Q 'A se neutralisent mutuellement.
Par conséquent toute la charge électrique se répartit sur la surface extérieure de la sphère B et
a pour valeur:
B
Q 'B = +Q 'ext = + Q 'A = +Q 0 = 18 [ n C ]
Le potentiel de la sphère conductrice A change, il devient:
1  0 0 Q0  1 Q0
V 'A =  − + =
4π ε 0  R1 R 2 R 3  4π ε 0 R 3
1 Q0
Le potentiel de la sphère conductrice B s'écrit : V 'B =
4π ε 0 R 3
V 'A = V 'B = 1 472, 72 [V ] car le potentiel d'un conducteur unique est constant.

3.
3.a. Les conducteurs A et B sont en influence totale (Fig. E23.2)
⇒ B
Q ''int = −Q "A = −Q 0 = − 18 [ n C ]
La sphère conductrice B est portée à un potentiel V1 positif; en outre, elle est soumise à
l'influence de la sphère A ⇒ Il apparaît sur sa surface extérieure une charge Q ''ext
B
positive.
B
La valeur de la charge Q ''ext est donnée par:
B
Q ''ext = 4 π ε 0 R 3V 1 ⇒ B
Q ''ext = 33 [ n C ]
La charge totale portée par la sphère B est égale à:
Q ''B = Q ''int ext
B + Q ''B = −18 + 33 ⇒ Q ''B = 15 [ nC ]
6. Conducteurs en équilibre 73

B
R2
B
+ Q '' ext + Q0 R3
R1
A O u
− Q0 r V1

•M
Sol

Fig. E23.2
B B
3.b. En présence des charges Q ''ext et Q ''int , le potentiel de la sphère conductrice A change,
il devient:
1 q 1  Q 0 Q 0 Q ''ext B

V ''A =
4π ε 0
∑ r
⇒ V "A =  −
4π ε 0  R1 R 2
+
R3 

Application numérique: R1 = 9.10-2 m; R2 = 10.10-2 m; R3 = 11.10-2 m; Q0 = 18 nC;


ε0 = 8,85.10-12 F.m-1.

On obtient: V''A = 2 880 [V ]


4.
4.a. Le conducteur A se charge (Cf. 3.b); il porte la charge: Q A"' = Q1

Les conducteurs A et B sont en influence totale (Fig. E24.3) ⇒ B


Q '''int = −Q1

B
R2
B
+ Q "' ext R3
R1
A O
− Q1 u
+ Q1 r
•M

Fig. E23.3
74 Mohamed Akbi © Exercices d'électrostatique

La sphère conductrice B est chargée et isolée ⇒ Conservation de la charge électrique totale.


⇒ B
Q '''int B
+ Q '''ext = Q "B ⇒ B
Q '''ext = Q "B + Q1
4.b. La distribution de charges présente une symétrie sphérique. Nous avons vu dans le cours,
que le champ électrique est radial: E ( r ) = E ( r ) u r . Donc, en raison de la symétrie du champ
électrique, on choisit comme surface de Gauss une sphère de rayon r et de centre O.
– 0 < r < R1 :
Choisissons une surface de Gauss sphérique Σ1 de rayon 0 < r < R1; l'application du théorème
de Gauss permet d'écrire:

∫∫ ∑1
E ⋅ dS = 0 ⇒ E ( r ) = 0

– R1 < r < R2 :
Lorsque A est relié au sol par un fil fin de capacité négligeable, un champ électrique existe
entre les armatures A et B, car leur différence de potentiel V A −V B = −V B n'est pas nulle.
R2

∆V =V B −V A = − ∫ E ⋅ dr = V B > 0 ⇒ E ⋅ dr < 0
R1

Il en découle que le champ électrique est dirigé vers les potentiels décroissants, c'est-à-dire de
B vers A.
Choisissons maintenant une surface de Gauss Σ2 située dans l'espace interconducteur (Σ2
comprise entre A et B); l'application du théorème de Gauss permet d'écrire:
Q
∫∫ E ⋅ dS = − ∫∫ E dS u r ⋅ n = − ∫∫ E dS = −E S = 1 ⇒ Q1 < 0 ,
∑2 ∑2 ∑2 ε0
Donc, le conducteur A se charge négativement.
D'après ce qui précède, on obtient:
1 Q1
E =− u r ; le champ électrique E ( r ) est dirigé de B vers A.
4π ε 0 r 2
– R2 < r < R3 :
Choisissons cette fois ci, une surface de Gauss sphérique Σ3 de rayon R2 < r < R3 ;
l'application du théorème de Gauss permet d'écrire:
Q −Q
∫∫ E ⋅dS = 0 0 = 0 ⇒ E ( r ) = 0
Σ3
ε0
– R3 < r :
Choisissons encore une surface de Gauss sphérique Σ4 de rayon r > R3; l'application du
théorème de Gauss permet d'écrire:
Q "'ext Q B" + Q1 Q B" + Q1
∫∫ E ⋅ dS =
Σ4
B
ε0
=
ε0
⇒ E 4π r 2 =
ε0
Finalement, on obtient:
1 Q B" + Q1
E (r ) = ur
4π ε 0 r 2
6. Conducteurs en équilibre 75

Pour déterminer la charge Q1, on exprime la circulation du vecteur champ électrique E ext le
long d'une ligne de champ entre un point M situé sur le conducteur B et un point situé à
l'infini:
∞ ∞
1 Q B" + Q1
∆V =V ( ∞ ) −V ( R 3 ) = − ∫ E ⋅dr = − ∫ dr
R3 R3
4π ε 0 r 2

1 1 1 Q B" + Q1
=
4π ε 0
(Q + Q1 )   = −
"
B
 r  R3 4π ε 0 R 3

avec: V(∞) = 0 et V ( R 3 ) = V B"'

Il s'ensuit: Q1 = 4 π ε 0 R 3 V B"' − Q B"


"'
4.c. Pour déterminer le potentiel V B , on exprime la circulation du vecteur champ électrique
E ext le long d'une ligne de champ, de r = R1 à r = R2 :
V B"' R2 R2
1 Q1
∫ dV
0
= − ∫ E ⋅dr = − ∫ −
R1 R1
4π ε 0 r2
u r ⋅ u r dr

R
"' 1  1
2
Q1 1 1 
+V B =+ Q1  −  =  − 
4π ε 0  r  R1 4π ε 0  R1 R 2 

Q1  R 2 − R 1 
On obtient: V B"' =  
4π ε 0  R1R 2 

Q1  R 2 − R 1 
Puisque Q1 < 0, on peut écrire: V B"' = −  
4π ε 0  R1R 2 
On en déduit l'expression de la charge Q1 portée par la sphère A:
Q B" R1R 2
Q1 = −
 R1R 2 + R 3 ( R 2 − R1 ) 

Applications numériques: R1 = 9.10-2 m; R2 = 10.10-2 m; R3 = 11.10-2 m; Q"B = 15 nC;


ε0 = 8,85.10-12 F.m-1.
15 ⋅10−9 ⋅ 9 ⋅10−2 ⋅10 ⋅10−2
Q1 = − ⇒ Q1 = −13,366 [ nC ]
9 ⋅10−2 ⋅10 ⋅10−2 + 11⋅10−2 ⋅ (1 ⋅10−2 ) 
 
B
Q '''ext = 15 − 13,366 ⇒
B
Q '''ext = 1, 634 [ nC ]

 (10 − 9 ) ⋅10−2 
⇒ V B = 133, 7 [V ]
"' −9 9 "'
V B = 13,366 ⋅10 ⋅ 9 ⋅10 ⋅  −4 
 9 ⋅ 10 ⋅ 10 

Q B" + Q1 1  9 ⋅109
Vérification: V B"' =   ⇒ V B
"'
= 1, 634 ⋅ 10 −9
⋅ −2
"'
⇒ V B = 133, 7 [V ]
4π ε 0  R3  11 ⋅10
76 Mohamed Akbi © Exercices d'électrostatique

Exercice E24∗∗∗ ― Coefficients d'influence

On considère deux sphères métalliques S1 et S2, ayant respectivement pour


centres O1 et O2, et pour rayons R1 et R2. Elles portent respectivement les
charges Q1 et Q2. Les deux sphères sont placées à une grande distance l'une
de l'autre (O1O2 = a, avec a >> R1 et a >> R2).
1. Calculer les potentiels aux centres O1 et O2 des sphères.
2. En exprimant les potentiels en fonction des charges des conducteurs, on
arrive à une relation de la forme:
n
V i =∑ p ik Q k (k = 1, 2, ..., n )
k =1

Déterminer les coefficients Pij de la matrice [ P ] du système.


3. En déduire la matrice [C ] du système; exprimer les coefficients de
capacités et d'influence des deux sphères. Comparer le coefficient de
capacité C11 à la capacité d'une sphère seule, isolée dans l'espace.
Applications numériques: R1 = R2 = 6 cm; a = 60 cm.

Solution :
1. Le potentiel de la sphère S1 s'écrit:
1 q 1  Q1 Q 2 
V1 =
4π ε 0
∑r ⇒ V1 =  +
4π ε 0  R1 a 

Le potentiel de la sphère S2 s'écrit:


1  Q 2 Q1 
V2 =  + 
4π ε 0  R 2 a 
2. Il en découle de la question précédente, le système d'équations:

1 1
V1 = Q1 + Q 2 = p11 Q1 + p12 Q 2
4πε 0 R1 4πε 0a
1 1
V2 = Q1 + Q 2 = p 21 Q1 + p 22 Q 2
4πε 0a 4πε 0 R 2

Il s'en suit en écriture matricielle:

 1 1 
V 1  Q1  V 1   4πε 0 R1 4πε 0 a  Q1 
V  = [ P ] Q  ; soit:  = 1 1   
 2  2 V 2    Q 2 
 4πε 0 a 4πε 0 R 2 
6. Conducteurs en équilibre 77

3. Les deux sphères conductrices S1 et S2, en influence mutuelle, sont portées respectivement
aux potentiels V1 et V2. On obtient l'état d'équilibre du système:
V 1 = p11 Q1 + p12 Q 2
V 2 = p 21 Q1 + p 22 Q 2
La correspondance entre les potentiels et les charges peut être représentée dans l'écriture
matricielle, comme suit:
1 1
V 1   Q1  V 1   a   Q1 
1  R1   
V  = [ P ]  Q  ; soit:  =
 2  2 V
 2 4π ε 0  1 1   Q2 
a R 2 

La matrice [C ] des coefficients d'influence est l'inverse de la matrice [ P ] . Cette matrice est
inversible, car son déterminant est non nul.
Calcul du déterminant ∆:

1 1
1 R1 a 1  1 1 1  a 2 − R 1R 2 
2  ≠0
∆= = 2  − 2 
= 2
4π ε 0 1 1 ( 4π ε 0 )  R 1 R 2 a  ( 4 π ε 0 )  a R 1R 2 
a R2

Le système d'équations précédent peut être résolu de façon unique:


1 1
V1 V1
4πε 0 a 4πε 0 R1
1 1
V2 V2
4πε 0 R 2 4πε 0 a
Q1 = ; Q2 =
1 1 1 1
1 R1 a 1 R1 a
4π ε 0 1 1 4π ε 0 1 1
a R2 a R2

où sous une forme plus explicite:


1 1 1 1
4πε 0 R1 4πε 0a 4πε 0 x 4πε 0 R1
Q1 = V1 − V2 ; Q2 = − V1 + V2
∆ ∆ ∆ ∆
 1 1
 4πε R 4πε 0a   4πε 0 R1 a
2
4πε 0 a R1R 2 
 0 1
−   2 − 
−1  ∆ ∆  =  a − R 1R 2 a 2 − R 1R 2 
C =P =
 1 1   4πε a R R 4πε 0 R 2 a 2 
   − 2 0 1 2

4πε 0 x 4πε 0 R1   a − R1R 2 a 2 − R1R 2 
 − 
 ∆ ∆ 
78 Mohamed Akbi © Exercices d'électrostatique

On en déduit les coefficients de capacité et d'influence:


4πε R a 2 4πε R a 2
C 11 = 2 0 1 ; C 22 = 2 0 2 ;
a − R 1R 2 a − R 1R 2
4πε a R1R 2
C 12 = C 21 ≃ − 2 0 .
a − R 1R 2
Puisque a est grand devant R1 et R2, on obtient:
4πε 0 R1 a 2  RR 
C 11 = ≃ 4πε 0 R1 1 + 1 2 2 
RR  a 
1− 1 2 2
a
4πε 0 R 2 a 2  RR 
C 22 = ≃ 4πε 0 R 2 1 + 1 2 2 
RR  a 
1− 1 2 2
a
4πε 0 aR1 R 2 RR  RR  RR
C 21 = C 12 = − ≃ − 4πε 0 1 2 1 + 1 2 2  ≃ − 4πε 0 1 2
 RR  a  a  a
a 2 1 − 1 2 2 
 a 
Applications numériques: R1 = R2 = 6 cm; a = 60 cm.
1 −2  36 ⋅10−4 
C 11 ≃ 9
⋅ 6 ⋅10 ⋅ 1 + −2 
⇒ C 11 = 9, 07 ⋅10−12 [ F ] = 9, 07 [ pF ]
9 ⋅10  36 ⋅10 
C 22 = 9, 07 ⋅10−12 [ F ] = 9, 07 [ pF ]
1 6 ⋅10 −2 ⋅ 6 ⋅10−2
C 12 = C 21 ≃ − ⋅
9 ⋅109 36 ⋅10−2
C 12 = C 21 = −1,11⋅10−12 [ F ] = −1,11 [ pF ]

Exercice E24∗∗ ― Electromètre à plateaux


Un électromètre, représenté schématiquement sur la figure P24, est utilisé
pour mesurer des différences de potentiel. Il se compose d'une balance dont
le plateau de gauche est un disque D de surface S placé à une distance a
d'un plateau P horizontal, constituant ainsi un condensateur plan. Les
armatures D et P sont respectivement aux potentiels VD et VP.
1. Calculer l'énergie électrostatique du système.
2. Quand une différence de potentiel est appliquée entre le disque et le plan,
une force verticale dirigée vers le bas agit sur le disque. Déterminer la force
F qui s'exerce sur le disque D. Quelle est son intensité, sachant que
V D = V 0 et V P = 0 (Fig. E25).
3. Dans les conditions précédentes, quelle charge m faut-il placer sur
l'autre plateau pour maintenir l'équilibre.
Remarque: dans l'instrument réel, le disque est entouré d'un anneau de
garde porté au même potentiel, pour faire en sorte que le champ soit
uniforme, sur toute la surface du disque.
6. Conducteurs en équilibre 79

V a

Fig. E25

Solution :

1. Le disque D et le plateau P constituent les armatures d'un condensateur plan de capacité


(Cf. cours):
ε S
C = 0
a
1 2
L'énergie électrostatique du système est: EE = C (V D −V P )
2
2. Les deux armatures du condensateur sont l'une le disque D, protégé électriquement par un
anneau de garde et l'autre, le plateau P. La charge du disque D est:
ε S
Q = 0 (V D −V P )
a
Elle est répartie uniformément avec la densité surfacique:
Q ε
σ = = 0 (V D −V P )
S a
L'influence étant totale, il apparaît sur la surface du plateau P, une charge électrique égale et
opposée, répartie uniformément avec la densité −σ.
σ
La charge de P crée un champ électrique uniforme E ( P ) = − n normal aux armatures,
2ε 0
dirigé de l'armature D (positive) vers l'armature P (négative). L'action de ce champ sur la
charge répartie sue le disque D est équivalente à une force f passant par le centre du disque,
telle que:
S ε0
f = QD E (P ) = σ S E (P ) = − n; ici n = k
2
Soit:
ε0 S 2 ε0 S
f =− 2 (V D −V P ) k =− 2
V 02 k
2a 2a
La force entre les armatures est toujours attractive, car elle est proportionnelle au carré de la
d.d.p. appliquée entre les armatures du condensateur plan.
80 Mohamed Akbi © Exercices d'électrostatique

3. Lorsque la différence de potentiel (V D −V P ) =V 0 est appliquée, pour une distance a entre


les armatures, il apparaît une force d'attraction verticale entre les armatures; on établit
l'équilibre de la balance à l'aide de masses marquées m.
La balance est en équilibre (de rotation) lorsque la somme des moments de rotation par
rapport à O est nulle:
Mf /O
+ MP /O = 0 ⇒ +f ⋅ l − p ⋅ l = 0 où l est le fléau de la balance.
Il en découle:
ε 0S 2
2 (V D −V P ) = mg
2a
Par conséquent:
ε0 S 2 ε0 S
m= 2 (V D −V P ) = 2
V 02
2a g 2a g

View publication stats

Vous aimerez peut-être aussi