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Rheo
Rheo
La géologie introduit dans nos classes des notions physiques complexes nécessitant une approche
intuitive pour être abordées par des élèves de collège et de lycée.
La ductilité des roches, les déformation élastiques, plastiques, le seuil de rupture et les contraintes
relèvent d’un vocabulaire scientifique indispensable afin d’appréhender convenablement les
mécanismes de la tectonique tels que les failles ou les plissements.
Nous allons préciser quelques unes des notions scientifiques sous-jacentes à l’acquisition de ces
déformations géologiques.
La rhéologie vient du grec RHEO : couler et LOGOS: étude. Littéralement, la science de
l’écoulement, c’est une branche de la physique qui étudie la déformation d’un corps soumis à des
contraintes.
Alban Caillette
sommaire
1. LES DIFFERENTS TYPES DE DEFORMATIONS
1. 1. les déformations élastiques
1. 2. les déformations plastiques
1. 3. les déformations cassantes
2. LE COMPORTEMENT DES ROCHES
2. 1. les roches cassantes ou compétentes
2. 2. les roches ductiles
2. 3. les paramètres de modification du comportement
2. 3. 1. la pression
2. 3. 2. la température
2. 3. 3. la vitesse de déformation
3. LES ENVELOPPES RHEOLOGIQUES DE LA TERRE
3. 1. délimitation des domaines de compétences
3. 2. loi de Byerlee
3. 3. loi de fluage
Alban Caillette
RHEOLOGIE
1. LES DIFFERENTES DEFORMATIONS
Il existe trois principaux types de
déformations :
‐La déformation élastique est une
déformation réversible des matériaux
‐La déformation plastique et le fluage sont
des déformations irréversible des matériaux
‐La rupture est la formation d’un plan de
fracture permanent dans le matériau
Alban Caillette
RHEOLOGIE
1. 1. LA DEFORMATION ELASTIQUE
La déformation élastique se caractérise par une modification de la
position des atomes du matériau auquel on applique une force. Lorsque
cette force cesse, les atomes retrouvent leur position d’origine : la
déformation est réversible.
Selon le graphique, c’est une déformation proportionnelle aux
contraintes appliquées (portion linéaire de la courbe).
Un modèle simple d’étude de déformation plastique est celui du ressort
: une force F appliquée au ressort modifie sa longueur ∆L. La relation
entre F et ∆L est proportionnelle :
F=k. ∆L ou encore F=k.(l1‐l0)
Où k est la constante de raideur du ressort
Quelle relation entre F et la contrainte ?
Quelle relation entre ∆L et la déformation?
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RHEOLOGIE
1. 1. LA DEFORMATION ELASTIQUE
Si l’on généralise à un solide dont la forme diffère de celle du
ressort alors on divise la force par la surface du matériau où
elle s’applique : on travaille donc avec une contrainte (en pa) :
σ=F/S
La déformation appelée allongement relatif ε est une grandeur
sans dimension égale à l’allongement divisé par la longueur
initiale l0:
ε= (l1‐l0)/ l0
La loi de Hooke définit le comportement du solide soumis à une
contrainte et qui se déforme de façon élastique : « ut tensio sic
vis » : la déformation est proportionnelle à la contrainte.
Où E est le module de young, caractéristique du matériau.
On retrouve ainsi une relation linéaire, valable pour une
déformation élastique de faible amplitude (CF graphe)
Quelle signification au module de Young?
Alban Caillette
RHEOLOGIE
1. 1. LA DEFORMATION ELASTIQUE
Le module de Young :
Thomas Young était un physicien britannique qui
avait remarqué la relation de proportionnalité entre
contrainte et déformation.
Le module de Young appelé encore module
d’élasticité est exprimé en pression (pa)
σ=E. ε donc E= σ /ε
Or ε est sans dimension et σ est une contrainte
(donc une pression)
E correspond à la contrainte nécessaire afin
d’obtenir un allongement relatif maximal =100%=1.
Dans ce cas : E= σ
Quelle valeurs du module de Young ?
Alban Caillette
RHEOLOGIE Tableau 1 : métaux purs
Elémént Valeur du
Le module de Young : module de
quelques exemples Young (Mpa)
Tableau 2 : alliages Fer 196 000
Alliage Valeur du module Or 78 000
de Young (Mpa) Tungstène 406 000
Acier 210 000 Plomb 18 000
Bronze 124 000
Tableau 3 : Minéraux et roches
Tableau 4 : divers
Minéral Valeur du
Divers Valeur du module module de
de Young (Mpa) Young (Mpa)
Calcaire 20 000 à 70 000
Brique 14 000 Diamant 1 000 000
séquoia 9500 Granite 60 000
cartilage 24 Marbre 26 000
Soie d’araignée 60 000 Silice 107 000
cheveu 10 000 Saphir 420 000
RHEOLOGIE
Quelle signification donner au module de Young ?
Le module de Young est une pression en Mpa :
1 méga‐pascal = 106 pa
Or 1pa= 10‐5 bars donc
1 méga‐pascal = 106.10‐5 bars = 10 bars
Or 1 bar correspond à 1kg/cm2
Donc 1Mpa=10kg/cm2
Reprenons quelques exemples du module de Young :
Rappel : le module de Young est la contrainte théorique à appliquer afin
d’obtenir un allongement de 100% (donc de doubler la longueur initiale)
‐Acier : 2 100 000 bars soient 2 100 tonnes/cm2
‐Granite : 600 000 bars soient 600 tonnes/cm2
‐Silice : 1 070 000 bars soient 1 070 tonnes/cm2
‐Diamant : 10 000 000 bars soient 10 000 tonnes/cm2
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RHEOLOGIE Seuil de plasticité
1. 2. LA DEFORMATION PLASTIQUE
La déformation plastique se caractérise par une modification
de la position des atomes du matériau auquel on applique
une force. Lorsque cette force cesse, les atomes ne Lorsqu’on relâche
retrouvent pas leur position d’origine : la déformation est la contrainte, la
irréversible. déformation
persiste
α
Dans ce cas,
tan(α) = σ/ε= E (module de
Young)
La déformation plastique accompagne la déformation
élastique. Elle se manifeste lorsque la contrainte atteint un
seuil de plasticité.
Alors la relation entre la contrainte appliquée et la
déformation n’est plus linéaire.
Ainsi, en reprenant le modèle du ressort, celui-ci va se
déformer de façon plastique si on lui applique une force qui
dépasse sa capacité de déformation élastique.
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RHEOLOGIE
1. 4. LA RUPTURE: DEFORMATION CASSANTE
Alban Caillette
RHEOLOGIE
1. 4. LA RUPTURE: DEFORMATION CASSANTE
Calcul de la contrainte de rupture :
Il faut raisonner en terme d’énergie.
Reprenons l’exemple du ressort : Ee : énergie
élastique
Ee=1/2.k. ∆L2
En géologie : Le travail exercé par la contrainte
correspond à : Une contrainte σ appliquée à une roche
We=1/2.σ.ε en joules/m3 engendre une déformation ε= σ/E où E
Or d’après la loi de Hooke : σ=E. ε donc : est le module de Young.
WE=1/2.σ2/E en joules/m3 Cette roche déformée s’allonge et
stocke une énergie élastique par unité
L
de volume égale à ½. σ2/E
σ1 σ1
Roche soumise à des
contraintes distensives
σ1 σ1
La roche se déforme et
s ’allonge de σ/E
Elle accumule une
énergie : 1/2.σ2/E par
L+ σ/E unité de volume
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RHEOLOGIE
1. 4. LA RUPTURE: DEFORMATION CASSANTE
Considérons alors comme Griffith, l’ existence d’une
microfracture dans l’édifice cristallin : elle correspond à un
volume a3 où la contrainte ne s’applique plus : donc à un volume
où de l’énergie élastique est soulagée (« perdue »). Cette
énergie est donc égale à :
- 1/2.σ2/E .a3
volume a3
Par contre, la formation d’une fracture de section a2consomme une énergie W par unité de
surface soit Wa2
Surface a2
Energie potentielle
Donc a critique=4WE/3σ2
Donc σcritique=√(4WE/3a)
RHEOLOGIE (Ƭ)
1. 4. LA RUPTURE: DEFORMATION CASSANTE Composante
tangentielle de la
contrainte C à ds
Le cercle de Mohr : un
critère de rupture
ds
A
C
Dans les deux cas, une force appelée « réaction de contact » s’exerce entre A et B. Elle
comprend une composante tangentielle Ƭ et une composante perpendiculaire (normale) σn
σn
R : réaction de contact
A Un modèle
analogique des
Ƭ
forces en jeu :
exemple de la réaction
B normale du corps B sur
le corps A
Cette valeur maximale de Ƭ représente donc le seuil qu’il faut dépasser pour que
le mouvement débute Alban Caillette
Or la loi de Coulomb est applicable au milieu continu donc elle s’applique à l’intérieur des roches !
Dans ce cas, les contacts entre atomes, cristaux ou grains et leurs mouvements créent du frottement.
Il faut y ajouter les forces de cohésion qui lient les particules entre elles. Les particules ne peuvent entrer en
mouvement que lorsque la contrainte tangentielle a atteint une valeur : le seuil de rupture :
Ƭ =μd σn + C
Avec C : cohésion du milieu (donc> ou = 0)
-Le critère de rupture prend alors la forme suivante appelée critère de Mohr-Coulomb :
Ƭ < ou = μd σn + C
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Le critère de Mohr-Coulomb limite l’étendue des demi-cercles de Mohr à une zone
comprise entre l’axe (O; σn) et une droite de pente μ = tanφ et de formule : Ƭ = μσ n+
c
Ƭ
σ1
+c
Ƭ = μσ n
ds 2θ
Ф θ A B
P
O σn
En bleu : la limite de la
zone des cercles de selon
le critère de mohr- σ3
coulomb
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Ƭ
Lorsqu’il y a égalité le plus grand cercle de Mohr est
+c
tangent à la droite de Mohr-Coulomb: Ƭ = μσ n
D’où θ = Ф/2 + π
C variables calcaire
marbre
Grès de Berea
Grès de Gosford
e
i n t e rn
t io n
e d e fr i c
Donc les plans de Angl
fracture ont des
angles voisins,
quelque soit la
cohésion de la roche.
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RHEOLOGIE
2. LES COMPORTEMENTS DES ROCHES
2. 1. LES ROCHES CASSANTES OU COMPETENTES
L’adjectif compétent s’applique aux roches et aux couches les moins déformables,
s’applique aux roches et aux couches qui, dans des conditions données, sont plus aptes à
se rompre qu’à se déformer.
Ce sont des roches cassantes, qui peuvent se déformer faiblement de façon élastique voire
même plastique avant la rupture. Leur déformation est discontinue et aboutit à une faille.
2. 2. LES ROCHES DUCTILES
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RHEOLOGIE
2. 3. LES PARAMETRES DE
MODIFICATION DU COMPORTEMENT
2. 3. 1. la pression σ3
D’après les études expérimentales (graphe),
plus la contrainte principale mineure σ3 est
σ1 σ2
forte, plus le seuil de rupture est atteint
tardivement ou même disparaît :
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2. 3. LES PARAMETRES DE MODIFICATION DU COPORTEMENT
2. 3. 3. la vitesse de déformation
Vi
D’après cette étude, plus la vitesse de cro tess
déformation est importante σ iss es
an de
(augmentation de la vitesse de tes ch
charges), plus : ar
rupture g e
-La déformation plastique
diminue
rupture
-La déformation élastique
augmente
-Le seuil de rupture est atteint
pour de faibles déformations rupture
-la roche devient cassante que
n plasti
o
mati
D éfor
n
r matio
fo
Dé tique
éa
l s ε en %
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RHEOLOGIE
3. LES ENVELOPPES RHEOLOGIQUES DE LA TERRE
3. 1. DELIMITATION DES DOMAINES DE DEFORMATION
L’étude expérimentale de
résistance des matériaux
permet d’appréhender le
comportement des roches de
la lithosphère.
On utilise des minéraux
caractéristiques de roches de
la lithosphère terrestre (quartz
et feldspaths pour le granite et
les quartzites) et des minéraux
caractéristiques des roches
mantelliques (olivine pour la
péridotite.
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RHEOLOGIE
3. LES ENVELOPPES RHEOLOGIQUES DE LA TERRE
3. 1. DELIMITATION DES DOMAINES DE DEFORMATION
La croûte, à une profondeur de 20km pour une contrainte
différentielle de 200MPa, se déforme de façon élastique.
A une profondeur de 5km pour une contrainte de
200MPa, elle est cassante (seuil de rupture dépassé).
A une profondeur de 30km pour une contrainte de
200MPa, elle est ductile : cela provient de l’augmentation
de température et du changement de minéralogie.
de Gabbro, dunite
σn
cisaillement Grès
granodiorite +
0,6
Gneiss, mylonite 60
=
Ƭ
Déterminés expérimentalement, la loi
Quartz, monzonite
de Byerlee détermine les glissement Chlorite, serpentinite
entre deux compartiments séparés par
Granite
une fracture préexistante. Kaolinite, illite,
Ce critère de glissement est presque montmorillonite, vermiculite
indépendant de la lithologie.
Contrainte
200 MPa normale
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RHEOLOGIE
3. LES ENVELOPPES RHEOLOGIQUES DE LA TERRE
3. 3. LOI DE FLUAGE
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deuns.chez.com/sciences/matiere/e5.gif
http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9formation_%C3%A9lastique
http://www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosgeol/01_decouvrir/07_principes/05a.htm
http://planet‐terre.ens‐lyon.fr/planetterre/XML/db/planetterre/metadata/LOM‐profils‐
rheologiques.xml
perso‐sdt.univ‐brest.fr/~jperrot/tectonophysic/rheo_final.pdf
http://www.techno‐science.net/?onglet=glossaire&definition=6761
A. Foucault et J.F. Raoult, Dictionnaire de géologie, Masson
Dossier Hors Série Pour la Science, juin 1995, L'Ecorce Terrestre.
www.lgit.univ‐savoie.fr/.../lste3/hassani_lste3_ChapIV.pdf
www.lgit.univ‐savoie.fr/PageHTML/.../hassani_lste3_TP2.pdf