Propédeutique F. Sorin / E.

Klok
Printemps 2021 Matériaux : de la chimie aux propriétés IMX

Série n°5 – Semaine du 22 Mars 2021

Elasticité linéaire

Exercice 1
Répondez par vrai ou faux aux questions suivantes :
Vrai Faux
1. La déformation est le rapport de deux longueurs et est donc
sans dimension. La contrainte quant à elle a la dimension d’une
pression, soit une force par unité de surface.

2. Plus un matériau est rigide et plus son module d’Young est

petit.

3. Contrairement aux structures cubique à faces centrées et

cubique centrée, le module d’Young d’un matériau
monocristallin qui cristallise dans la structure cubique simple
est le même dans toutes les directions.

4. Le module d’Young des céramiques, de l’ordre de plusieurs

dizaines de GPa, est en général très inférieur à celui des
polymères.

5. La densité d’énergie emmagasinée lors d’une déformation

élastique a pour unité des J.m-3 et correspond à l’aire sous la
courbe contrainte – déformation.

6. Contrairement aux métaux qui sont des matériaux plutôt

ductiles, les céramiques sont en général fragiles et cassent
avant de se déformer plastiquement.

7. La limite élastique des métaux est reliée au mouvement de

dislocations, c’est-à-dire de défauts linéaires dans l’organisation
de la structure cristalline, alors que le module d’Young dépend
lui de l’énergie potentielle entre les atomes.

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Exercice 2 : Répondez au questions suivantes

2a. Un fil en acier de 1 𝑚 de longueur, de section carré de 1 𝑚𝑚$, s’allonge de
1 𝑚𝑚 lorsqu’on lui suspend une masse de 20 𝑘𝑔 (prendre 𝑔 = 10 𝑚. 𝑠 ,$). Quelles
sont la contrainte appliquée et la déformation (négligez le poids du fil) ? Quel est
le module élastique de ce matériau ?
2b. Sachant que le coefficient de Poisson de ce matériau est d'environ 0.3, calculer
le changement de volume associé à cette déformation.
2c. Considérez les données élastiques du carbure de silicium (SiC) et de l’acier
(voir transparents). Les phrases suivantes sont-elles correctes ?
- SiC est plus rigide que l’acier
- SiC se déforme moins facilement que l’acier
- Pour une même déformation axiale, SiC a une plus grande déformation
transverse que l’acier.
2d. Un fakir de 60 kg s’endort tranquillement sur un lit de 1000 clous (de surface
de contact 0.3 mm2). Risque-t-il de se percer la peau ?
Donnée : résistance maximale de la peau : 2.5 MPa, l’accélération g = 10 m.s-2.

Exercice 3 : Énergie élastique

Une masse m est suspendue par une corde de section circulaire de surface S, de
longueur L et de module élastique E. On négligera le poids de la corde.
Données pour la corde: 𝐿 = 40 𝑚, , 𝑆 = 1 𝑐𝑚$, , 𝐸 = 120 𝑀𝑃𝑎, 𝜈 = 0.4, 𝜎7 =
100 𝑀𝑃𝑎. La masse m = 80 kg, et on prendra par ailleurs 𝑔 = 10 𝑚/𝑠 $.

À l’équilibre, calculez :
3a. La déformation ε et l’allongement ∆L de la corde.
3b. La variation de section ∆S de la corde (négligez le terme de deuxième ordre),
3c. La densité d’énergie élastique w et l’énergie élastique W emmagasinée par la
corde (vous pouvez négliger son changement de volume).

Cette corde est maintenant attachée à un pont pour faire du saut à l’élastique.
Un heureux fêtard de masse m = 80 kg se lance. Il fait donc une chute égale à la
longueur de la corde, plus sa déformation.
3d. Exprimer l’énergie cinétique atteinte par le fêtard après une chute équivalent
à la longueur initiale de la corde (L), en fonction des données du problème.
3e. Pendant la phase d’élongation de la corde, cette énergie cinétique se transfère
en une énergie potentielle et une énergie élastique emmagasinée dans la corde. A
l’aide d’un bilan d’énergie, exprimer l’allongement maximal ∆Lmax de la corde lors

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de son saut (on néglige toujours pour ce problème le changement de volume ainsi
que la variation de section). Faites l’application numérique.
3f. En supposant que la corde reste toujours dans un domaine de déformation
élastique, et qu’elle casse sous une contrainte maximale σm, quelle masse
maximale peut avoir le sauteur pour être sûr que la corde ne se cassera pas ?

Exercice 4 : Module d’Young

Comme vu au cours 02 et 03 et notamment
à l’exercice 5 de la série 03, une liaison
atomique correspond à un équilibre de !!
forces attractive et répulsive. Ces forces r0
sont conservatives, c’est à dire qu’elles !(!) !!"# (!)
peuvent s’exprimer comme la dérivée d’une
énergie potentielle, selon la relation 𝐹⃗ (𝑟) =
𝐹(𝑟)𝑒⃗? avec 𝐹(𝑟) = −
AB
. À la position
!!
A?
d’équilibre, les composantes attractives et r0+Δr
répulsives se compensent et la force totale 𝐹 s’annule. L’énergie potentielle
correspondante est alors minimale.

On considère que l’énergie de liaison est donnée par le potentiel de Lennard-

? I$ ? J
Jones : 𝑉(𝑟) = 𝑉D EF ?G H − 2 F ?G H K.

4a. Montrer, en utilisant un développement limité, que proche de la position

d’équilibre, c’est à dire pour tout r tel que |𝑟 − 𝑟D | ≪ 1, on peut écrire :
1
𝑉(𝑟) = −𝑉D + 𝑟D 𝐸(𝑟 − 𝑟D )$
2
et exprimer E en fonction de r0 et 𝑉D.

O(?) ?,?G
4b. On pose 𝜎(𝑟) = − ?GP
et 𝜀(𝑟) = ?G
. Quelles sont les dimensions de 𝜎 et 𝜀 ?

4c. Montrer que l’on a, proche de la position d’équilibre : 𝜎 = 𝐸 × 𝜀. Que

reconnaissez-vous ?

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Exercice 5: Mouvements de dislocations dans une éprouvette de Nickel

Une éprouvette de Nickel est soumise à une contrainte de traction. Ci-dessous à
gauche, sont représentés deux cas de figure.

5a. Pour les deux cas, est-ce que la dislocation coin peut se déplacer sous l’action
de la contrainte appliquée et, si oui, dans quelle direction ?
5b. Les aubes de turbine en Nickel d’un moteur d’avion ont une structure
cristalline cubique à faces centrées. Elles sont monocristallines et orientées de
telle sorte que la direction [100] est alignée avec la direction de la force de
traction (comme en 6a) qu’elles subissent en vol. Pour la structure cubique à faces
centrées (cfc), les plans de glissement des dislocations coins, c’est à dire les plans
d’atome qui vont plus facilement se déplacer, sont de type {111}. Ils glissent le
long des directions de glissement <110>. On veut trouver tous les systèmes de
glissement, c’est à dire l’ensemble des couples plan (d’atomes) – direction (de
glissement), mis en jeu :
(i) Dans la structure cfc, la famille de plans {111} correspond aux plans formés
par les diagonales des faces. Il y a 4 plans non parallèles : (111), (1S11), (11S1) et
(111S) (les plans (11S1S) par exemple sont parallèles aux plans (1S11), etc…). Ceux-ci
sont représentés sur le schéma ci-dessus. Pour chacun de ces 4 plans, indiquer
quelles sont les 3 directions correspondant à des diagonales des faces du cube
appartenant à ce plan.
(ii) Pour chaque plan et ses trois directions associées, identifier les directions
perpendiculaires à la direction [100] alignée avec la direction de la force de
traction. Peut-il y avoir un glissement des plans selon ces directions ?
(iii) En déduire alors les 8 systèmes de glissement mis en jeu.