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Département Génie Civil

Projet de fin d’année


Numérisation de la Méthode de Guyon-Massonet
dans le calcul de la répartition de charge
transversale d’un pont à poutre

Présenté par :
RABENANTOANDRO Andry Zaid
SOW Amadou

Encadré par :
M. Mohammed AIDI
M. Othmen Ben Mekki

Année Universitaire 2014-2015


REMERCIEMENT

Tout d’abord nous remercions les membres du jury qui ont accepté d’éva-
luer notre projet et nous leur présentons toute notre gratitude et nos plus
profonds respects.

Ensuite, nous tenons à manifester l’expression de nos respects les plus


distingués à M. Mohamed AIDI et M. OTHMEN BEN MEKKI ,nos enca-
drants, pour toute aide qu’ils nous ont apportée . Nous leur adressons nos
plus vives gratitudes et une profonde reconnaissance pour la confiance qu’ils
nous ont accordées et leurs conseils fructueux par le biais duquel nous avons
pue aboutir à ce travail avec les meilleures conditions d’encadrement.

nous tenons aussi a remercier l’élève ingénieur Jeanot Jonathan pour l’aide
et les conseils précieux qu’il nous a accordé.

Nos vifs remerciements à notre famille, nos amis et à tout ceux qui nous ont
aidé et inspiré au quotidien. Nos remerciements vont aussi corps professoral
de l’ENIT et aux gens sans lesquels ce projet n’aurait jamais été mené à bien

1
Résumé

La méthode de Guyon-Massonnet est une méthode de calcul des ponts a


poutres multiples publiée en l962. Elle s’applique au calcul des dalles iso et
orthotropes sans passer par des modélisations lourdes du type éléments finis.

Pour le dimensionnement d’un ouvrage, il ne faut pas seulement consi-


dérer les sollicitations longitudinales. En effet, il est important de prendre
en compte les sollicitations transversales et les moments de torsion surtout
lorsque la largeur du tablier est relativement importante( cas d’un pont à
plusieurs voies).

l’avènement de l’ère informatique nous oriente de plus en plus vers la mo-


délisation en élément finie mais la méthode de Guyon-Massonet étant très
utilisé dans le passée beaucoup d’anciens pont ont été construit avec ces
hypothèse et ceci implique l’utilisation de cette même méthode dans la ré-
habilitation de celle-ci.la méthode permet aussi d’avoir une idée dans le pré-
dimensionnement d’un pont à poutre.
Sommaire

REMERCIEMENT 1

Résumé 1

INTRODUCTION 1

I Présentation des méthodes de calcul 7


1 Méthode de Courbon 8
1.1 Méthode de Courbon (poutre droite infiniment rigide sur ap-
puis élastique) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.1.1 Dans quel cas utiliser cette méthode . . . . . . . . . . 8
1.2 Détermination des réactions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.2.1 Équilibre de l’entretoise . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.2.2 Coefficient de répartition de charge transversale . . . . 10

2 Méthode de Guyon-Massonet 11
2.1 Introduction . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.1.1 La théorie des plaques . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
2.1.2 La méthode de Guyon-Massonnet . . . . . . . . . . . . 12
2.2 Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
2.2.1 But . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.2.2 Paramètres fondamentaux . . . . . . . . . . . . . . . . 14
2.3 La modélisation par les éléments finis . . . . . . . . . . . . . 17

3 Système de chargement 18
3.1 Présentation des charges routières . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.2 Le chargement A(l) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
3.3 Le chargement sur trottoir . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
3.4 Le chargement Bc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

2
II Numérisation de la méthode Guyon-Massonet 22
4 Numérisation de la Méthode de Guyon-Massonnet 23
4.1 Choix du logiciel de programmation . . . . . . . . . . . . . . . 23
4.1.1 Excel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
4.1.2 Matlab . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
4.2 Fonction programmée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
4.2.1 Fonction de calcul des paramètres fondamentaux et
d’identification de la poutre . . . . . . . . . . . . . . . 24
4.2.2 Fonction de calcul du coefficient K(e) . . . . . . . . . . 24
4.2.3 Fonction d’étude des cas défavorable . . . . . . . . . . 25

5 Présentation du programme 26
5.1 Données entrées par l’utilisateur . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
5.2 Données calculées et fournies par le programme . . . . . . . . 27
5.3 Les limites du programme . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 27

III Application du calcul de CRT sur un pont 28


6 Présentation de l’ouvrage 29
6.1 Caractéristiques géométriques . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
6.2 Étude manuelle de la méthode Guyon-Massonnet . . . . . . . 31
6.2.1 Paramètres fondamentaux α et θ . . . . . . . . . . . . 31
6.2.2 Exemple de calcul des lignes d’influences . . . . . . . . 31
6.3 Résultats . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 33
6.4 Comparaison des CRT . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

A Code 37

3
Liste des tableaux

3.1 Tableau des valeurs de a1 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19


3.2 Valeurs de V0 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
3.3 Coefficients bc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20

6.1 Tableaux de K pour la poutre de rive . . . . . . . . . . . . . 32


6.2 Les différentes classes des ponts . . . . . . . . . . . . . . . . . 34
6.3 CRT pour le chargement A(l) . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
6.4 CRT pour le chargement Qtr . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
6.5 CRT pour le chargement Bc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35

4
Table des figures

1.1 Réaction de l’entretoise sur la poutre i . . . . . . . . . . . . . 9

2.1 Charge sinusoïdale p . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13

3.1 Chargements Bc . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21

5.1 interface du logiciel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26

6.1 Pont a poutre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29


6.2 Section d’une poutre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30
6.3 Ligne d’influence pour la poutre de rive . . . . . . . . . . . . 33
6.4 Ligne d’influence pour poutre centrale . . . . . . . . . . . . . 33

5
INTRODUCTION

Après un premier semestre relativement théorique, nous étions amenés à


effectuer une étude sur un projet réel pour mettre en exergue nos connais-
sances théoriques.C’est ainsi, passionnés par la méga structure et les ouvrages
d’art, nous avons choisi comme Projet de Fin d’année l’étude des Coefficients
de Répartition de charges Transversales (CRT)sur un pont à poutres en béton
armé par la méthode de Guyon-Massonnet.En exemple nous allons voir une
version simplifiée de la construction de la voirie de raccordement du projet
du LAC à la liaison structurale NORD-SUD.

Le principal but de notre travail était de mettre en place un logiciel de


calcul pour la numérisation de cette méthode.Avant de rentrer dans le sujet,
à savoir l’implémentation du logiciel, il a d’abord été nécessaire de bien com-
prendre cette méthode ainsi que les outils scientifiques permettant de mener
à bien chaque étape de la procédure de calcul. C’est pour cela que ce projet
a été divisé en plusieurs parties.

La première partie est consacrée aux explications des méthodes de cal-


cul : Guyon-Massonnet et de Courbon, à la présentation de quelques charges
routières.( système A(l), Qtr et Bc ).
La seconde partie sera consacrée a l’implémentation du programme. Une
présentation de l’interface graphique ainsi que des paramètres renseignés par
l’utilisateur seront effectués. Ensuite, nous avons entrer les données géomé-
triques du pont dans le logiciel pour qu’ils nous génèrent les CRT de chaque
poutre.

6
Première partie

Présentation des méthodes de


calcul

7
Chapitre 1

Méthode de Courbon

1.1 Méthode de Courbon (poutre droite infi-


niment rigide sur appuis élastique)
La méthode de Courbon pose comme hypothèse le fait que les entre-
toises sont considérées comme des poutres infiniment rigides par rapport aux
poutres principales ceci est du au fait que les entretoises subissent très peu
l’effet de la flexion car la flexion longitudinale est très importante sur les
poutres principales. Ces hypothèses permettent à partir d’un chargement
fixé de déterminer les réactions d’appuis exercées par les poutres principales
sur l’entretoise. L’entretoise se déplacera sans fléchir sur un appui élastique
liaison poutres principales donc les réactions d’appui verticale Ri exercée par
l’appui i sur la poutre sont proportionnelles a l’abaissement Vi de la poutre
au droit de l’appui.[3]

1.1.1 Dans quel cas utiliser cette méthode


– Le paramètre fondamentale d’entretoise de la poutre θ < 0.3 l’entretoise
est considéré comme étant infiniment rigide
– entretoise≥ 3, espacement ≈ 4m
– le rapport Lr /L ≤ 0.5

8
1.2 Détermination des réactions

Figure 1.1 – Réaction de l’entretoise sur la poutre i

– yi : abscisse de la poutre i
– Ii : l’inertie de la poutre i
– e : abscisse de la charge appliqué P
– P : charge appliquée sur une entretoise
– n : nombre de poutres

1.2.1 Équilibre de l’entretoise

n
X
P+ Ri = 0 (1.1)
i=1
n
X
Pe + Ri ∗ yi = 0 (1.2)
i=1

La proportionnalité de Vi et Ri les relie par une équation linéaire

Ri = Ii ∗ (γ + β ∗ yi )

9
Les équations donnent
X
yk ∗ Ik = 0 (1.3)
k
P
γ=P (1.4)
k Ik
Pe
δ=P 2
(1.5)
k Ik ∗ yk
P ∗ Ii
Ri = P ∗ ∆i (1.6)
k Ik
P
Ik
∆i = 1 + P k 2
∗ yi ∗ e (1.7)
k Ik ∗ yk

avec ∆i : coefficient d’excentricité de la poutre i

1.2.2 Coefficient de répartition de charge transversale


La formulation peut être écrite sous une autre forme avec une charge
unitaire.[3]

P = 1 ⇒ Ri = Ri (e) = ηi (e) (1.8)


Ii
ηi = P ∗ ∆i (1.9)
k Ik

10
Chapitre 2

Méthode de Guyon-Massonet

2.1 Introduction
Pourquoi cette méthode ?
Dans les paragraphes qui suivent, nous allons expliciter les raisons qui
nous ont poussés à utiliser cette méthode. On distingue plusieurs méthodes
pour calculer les sollicitations dans une dalle :

2.1.1 La théorie des plaques


La théorie des plaques permet de calculer les sollicitations dans les tabliers
de pont. Les déformées vérifient l’équation différentielle ci-dessous :

∂ 4ω ∂ 4ω ∂ 4ω p(x, y)
4
+ 2 2 2
+ 4
=− (2.1)
∂x ∂x ∂y ∂y D
– ω est la fléche
– p la densité superficielle de charge
Eh3
– D = 12(1−ν 2 ) est la rigidité à la flexion de la plaque

– E est le module d’élasticité


– e est l’épaisseur de la plaque
– ν est le coefficient de Poisson

Après avoir résolu l’équation différentielle (1) en ω, il est possible de dé-


terminer les moments ainsi que les efforts tranchants dans toute la dalle.
Mais pour cela, il est d’abord nécessaire de déterminer les déformations. Les
tabliers de pont sont modélisés par des plaques rectangulaires. La méthode
de résolution de l’équation différentielle est donnée ci-dessous.

11
Considérons une plaque rectangulaire de dimension a * b, avec a ≤ b. La
méthode de résolution se base sur la solution analytique associée au charge-
ment réparti de la forme :

mxπ nyπ
q(x, y) = q0 ∗ sin ∗ sin (2.2)
a b
La solution pour tout type de charge peut alors être obtenue en décom-
posant celle-ci sous la forme :
+∞
X +∞
X mxπ nyπ
q(x, y) = amn ∗ sin ∗ sin (2.3)
m=1 n=1 a b

La flèche ω(x, y) solution de l’équation différentielle est donnée par l’équa-


tion (4) :

X +∞
+∞ X mxπ nyπ
ω(x, y) = Amn ∗ sin ∗ sin (2.4)
m=1 n=1 a b

Et les coefficients Amn sont déterminées grâce aux conditions aux limites.[4]

Cette technique de résolution est seulement valable pour les plaques minces
élastiques. Elle est par conséquent très limitée. De plus, l’informatisation de
cette méthode est relativement lourde. En effet, il est nécessaire d’utiliser des
outils mathématiques complexes comme la résolution d’équations différen-
tielles... De nos jours, l’analyse numérique permet de contourner le problème
notamment avec la méthode des différences finies. Cette technique permet
de rechercher des solutions approchées d’équations aux dérivées partielles en
résolvant un système de relations liant les valeurs des fonctions inconnues en
certains points suffisamment proches les uns des autres.

2.1.2 La méthode de Guyon-Massonnet


La résolution analytique directe de l’équation différentielle d’une plaque
conduit à des calculs compliqués et peu pratiques à mettre en œuvre. La
méthode de Guyon-Massonnet permet de s’affranchir de cette difficulté en
utilisant une méthode approximative basée sur les coefficients de répartitions.
Cette méthode permet de réaliser un pré-dimensionnement simple des
structures à poutres et à dalles puisqu’elle est relativement simple a utiliser.

12
Elle a beaucoup été employée avant les progrès informatiques des années
80 car elle offrait des moyens simples pour calculer les sollicitations et les
déformées dans les structures. C’est une solution de référence puisqu’elle
permet en toute simplicité et rapidité de vérifier ou de calculer des ouvrages
entièrement. Elle est d’autant plus performante que le nombre de poutres et
d’entretoises considéré est grand. Elle permet de résoudre les équations aux
dérivées partielles des plaques en passant par des décompositions en séries
de Fourier. Cependant elle repose sur des hypothèses fortes et la géométrie
de l’ouvrage n’est jamais complètement respectée. [2]

2.2 Principe
Le principe de cette méthode est, dans un premier temps, de substituer
au pont réel un pont à structure continue, qui a mêmes rigidités moyennes à
la flexion et à la torsion que l’ouvrage réel. Pour cela, un pavage a été réalisé
comme le montre la figure.
Dans un second temps, le principe est d’analyser de manière approchée
l’effet de répartition transversale des charges en admettant que cette répar-
tition est la même que si la distribution des charges selon l’axe du pont est
sinusoïdale et de la forme :

p0 = p ∗ sin( ) [2] (2.5)
L
– p est une charge constante
– L est la portée du pont

Figure 2.1 – Charge sinusoïdale p

13
2.2.1 But
L’objectif de cette méthode est de déterminer les facteurs de répartition
transversale se trouvant dans les tables du document de Guyon-Massonet
pour ainsi obtenir les valeurs des moments fléchissant et des moments de
torsions dans le tablier du pont. Il est nécessaire de calculer deux paramètres
fondamentaux en amont : le paramètre de torsion et celui d’entretoisement.
Les sollicitations se trouvant dans la dalle du tablier sont obtenues en effec-
tuant des simples multiplications.

Les moments de flexion longitudinales sont déterminés en multipliant le co-


efficient de répartition K(y) avec le moment fléchissant d’une poutre continu
calculé selon la théorie des poutres. La méthode des déplacements va être
utilisée pour déterminer ce moment fléchissant.

Les moments de flexions transversales sont déterminés en multipliant le


coefficient de répartition µ(y) avec le chargement développé en série de four-
rier. Les moments de torsion sont déterminés en multipliant le coefficient de
répartition τ (y) avec le chargement développé en série de Fourier.

2.2.2 Paramètres fondamentaux


Le pont est constitué de n poutres espacées tous les b1 mètres et de m
entretoises espacées tous les l1 mètres comme en témoigne la figure 1. Pour
calculer le paramètre d’entretoisement θ et le paramètre de torsion α, il est
d’abord nécessaire de calculer les rigidités de flexion ρ et de torsion γ pour
les poutres principales et les entretoises. [2]

Les équations (6), (7) et (8) montrent le cheminement de calcul. Dans la


suite de notre projet, E représente le module d’Young, G le module de
cisaillement, I le moment quadratique et J le moment de torsion.
Pour les poutres on a :
Bp
ρp = (2.6)
b1
Cp
γp = (2.7)
b1
Avec :
– Bp = Ep ∗ Ip
– Cp = Gp ∗ Jp

14
Pour les entretoises on a :

BE
ρE = (2.8)
l1
CE
γE = (2.9)
l1
Avec :
– BE = EE ∗ IE
– CE = GE ∗ JE
Ainsi les deux paramètres fondamentaux sont définis dans l’équation
(10)et (11). [2]

s
b ρp
θ= ∗ 4 (2.10)
λ ρE
γp + γE
α= √ (2.11)
2 ∗ ρp ∗ ρE

Avec :
– b la demi-largeur du tablier
– λ la portée d’une travée

Le cœfficient de Répartition Transversale CRT, η, est donnée par :

Pn
i=1 pi ∗ Ki p ∗ Ki
P
K
η= Pn = = (2.12)
i=1 pi n∗p n

pi : charge sinusoïdale appliquée sur le pont.


D’après l’hypothèse de Guyon-Massonnet,[3] qui dit que la charge p est
uniforme alors on a :
K
η= (2.13)
n
(2.14)

avec n : nombre de poutres principales

15
K dépend de :
1. La valeur du paramètre de torsion α
2. La valeur du paramètre d’entroisement θ
3. L’excentricité de la charge e
4. L’ordonnée de la poutre considérée y.
5. α=0 =⇒ K0
6. α=1 =⇒ K1
∀ α, l’interpolation de K est donnée par :


K = K0 + (K1 − K0 ) α (2.15)

Ainsi, nous allons effectuer trois interpolations à l’aide des tableaux de


Guyon-Massonnet( sur y, α et θ) pour obtenir à la fin les valeurs de K en
fonction de l’excentricité e.Ceci va permettre de tracer la ligne d’influence
de chaque poutre.Connaissant ces lignes d’influences, on va identifier les cas
de chargement les plus défavorables.Grâce à la courbe K(e), on détermine
le CRT pour chaque type de chargement tout en identifiant les cas les plus
défavorables par la formule :

R
K(e)de
η= (2.16)
n∗L

L : longueur d’intégration et aussi longueur d’une ou plusieurs voie(s)


n : nombre de poutres longitudinales

16
2.3 La modélisation par les éléments finis
Comme la plupart des méthodes numériques, la modélisation par éléments
finis permet de résoudre un problème dont la solution analytique ne peut
éventuellement pas être déterminée. Elle fournit une solution approchée de
la solution exacte. Le milieu étudié est discrétisé en plusieurs éléments. La
géométrie d’un élément est caractérisée par un nombre fini de nœuds sur son
périmètre.

La résolution d’un problème par la méthode des éléments finis consiste


à trouver les déplacements de ces nœuds. Le champ de déplacement en
tout point est déterminé par interpolation entre les valeurs déterminées aux
nœuds. L’interpolation est basée sur l’utilisation de fonctions de formes.

Par conséquent, cette méthode de calcul peut être utilisée pour tous les
types d’ouvrage. Cependant, elle est d’autant plus compliquée à configurer
que le nombre de maillage est important.Des logiciels comme « Robot struc-
tural analysisprofessional » utilisent cette méthode de calcul.

17
Chapitre 3

Système de chargement

3.1 Présentation des charges routières


3.2 Le chargement A(l)
Ce système se compose des charges uniformément réparties d’intensité va-
riable suivant la longueur surchargée et qui correspondent à une ou plusieurs
files de véhicules à l’arrêt sur le pont. Elles représentent un embouteillage ou
un stationnement, ou bien tout simplement une circulation continue à une
vitesse à peu prés uniforme d’un flot de véhicules composé de voitures légères
et de poids lourds. [1]

La masse de Al , exprimée en kilogrammes par mètre carré (kg/m2 ), est


donnée en fonction de la longueur chargée, l, exprimée en mètres par la
formule :
36000
A(l) = 230 + [1] (3.1)
l + 12
La valeur obtenue sera par la suite multipliée par les coefficients a1 et a2 puis
par la largeur des voies chargées pour obtenir une force/ml.

18
Les coefficients a1 et a2 dépendent de la classe du pont et du nombre de
voies chargées.
Les valeurs de a1 sont regroupées dans le tableau suivant :

valeurs de a1 nbre de voies chargées 1 2 3 4 ≥5


classe du pont 1er 1 1 0.9 0.75 0.7
classe du pont 2eme 1 0.9 0.9 0.9 0.9
classe du pont 3eme 0.9 0.8 0.8 0.8 0.8

Table 3.1 – Tableau des valeurs de a1


[1]

On a :
V0
a2 =
V
Avec V la largeur d’une voie. Et les valeurs de V0 en mètre sont regroupées
dans le tableau suivant :

classe du pont 1 3.5


classe du pont 2 3
classe du pont 3 2.75

Table 3.2 – Valeurs de V0


[1]

Ainsi le moment de flexion longitudinal au niveau d’une poutre donnée


du au chargement A(l) est défini par :

x
M (x) = ηA(l) ∗ ∗ (l − x) ∗ A(l) (3.2)
2

3.3 Le chargement sur trottoir


Les trottoirs et les pistes cyclables, qui leur sont assimilées, supportent
des charges différentes selon le rôle de l’élément structural considéré et selon
qu’il s’agit de ponts portant à la fois une ou des chaussées et un ou des
trottoirs, ou de ponts réservés exclusivement à la circulation des piétons et
des cycles. [1]

19
Les charges qui sont utilisées dans la justification des éléments de tabliers
prennent le nom de charges locales, celles qui servent à la justification des
fermes maîtresses sont appelées charges générales.

Les charges locales


Le système local comprend une charge uniformément répartie d’intensité
qtr de valeur : [1]

qtr = 450Kg.m−2

Les charges générales


Le système général comprend une charge uniformément répartie d’inten-
sité qtr de valeur : [1]

qtr = 150Kg.m−2

Pour obtenir des charges linéaires, on multiplie qtr par la largeur du trot-
toir.( Qtr = ltr ∗ qtr ) Le moment fléchissant est défini alors :

x
M (x) = ηQtr ∗ ∗ (l − x) ∗ Qtr (3.3)
2

3.4 Le chargement Bc
Suivant la classe du pont et le nombre de files de camions considérées, les
valeurs des charges du système Bc à prendre en compte sont multipliées par
un coefficient bc dont les valeurs sont indiquées dans le tableau suivant :

Nombre de files de camions 1 2 3 4 ≥5


1er classe 1.2 1.1 0.95 0.8 0.7
2eme classe 1 1 1 1 1
3eme classe 1 0.8 0.8 0.8 0.8

Table 3.3 – Coefficients bc


[1]

Pour ce cas de système, où les charges sont concentrées, le moment de


flexion longitudinal est exprimée par :

20
Figure 3.1 – Chargements Bc
[1]

X
M (x) = ηBc ∗ δbc ∗ bc ∗ (Pi ∗ yi ) (3.4)

– Pi :charges concentrées du système Bc


– yi :ordonnées des charges
– ηBc : le CRT correspondant au chargement Bc
– δBc : coefficient de majoration dynamique (δBc = 1.109 )
– bc : coefficient qui dépend de la classe du pont et du nombre de files

21
Deuxième partie

Numérisation de la méthode
Guyon-Massonet

22
Chapitre 4

Numérisation de la Méthode de
Guyon-Massonnet

4.1 Choix du logiciel de programmation


4.1.1 Excel
La capacité du tableur excel étant très élevée elle a été un de nos premier
choix, nous avons dû apprendre le langage de programmation VBA(Visual
BAsic) mais beaucoup de programme ont déja étè effectué sur excel et notre
niveau assez modeste ne nous as pas permis de faire un programme meilleur
et plus ergonomique surtout vis à vis des équations à utiliser et des méthodes
mathématiques mises en ouvre.

4.1.2 Matlab
MATLAB (matrix laboratory) est un langage de programmation de qua-
trième génération émulé par un environnement de développement du même
nom ; il est utilisé à des fins de calculs numériques. Développé par la société
The MathWorks, MATLAB permet de manipuler des matrices, d’afficher des
courbes et des données, de mettre en œuvre des algorithmes, de créer des
interfaces utilisateurs, et peut interfacer avec d’autres langages comme le C,
C++, Java, et Fortran. Les utilisateurs de MATLAB sont de milieux très
différents comme ingénierie, les sciences et l’économie dans un contexte aussi
bien industriel que pour la recherche. Matlab peut s’utiliser seul ou bien avec
des toolbox (boîte à outils).

23
Ce qui nous a amené à choisir ce langage vient du faite que l’ENIT nous
a disposé des cours de Matlab pour la résolution numérique pendant notre
première année, et le langage dispose d’une toolbox GUI (Graphical User
Interface) et Application Deployment qui permet de faire facilement des in-
terfaces graphiques et de créer un programme exécutable sur Windows.

Et dans un souci d’évolution le transport vers un langage comme Java pour


permettre d’avoir une application multi-plateforme Androïd, Linux, Windows
serait très intéressante.

4.2 Fonction programmée


Le code des différentes fonctions est disponible en Annexe et bien détaillé.

4.2.1 Fonction de calcul des paramètres fondamentaux


et d’identification de la poutre
Le calcul des propriétés de la section comme l’inertie,ρp , ρe , γp , γe est fait
dans une petite fonction avec celle des calculs des paramètres fondamentaux
α et θ

4.2.2 Fonction de calcul du coefficient K(e)


Cette fonction permet de calculer les valeurs de K(e) et de tracer la ligne
d’influence.


K = K0 + (K1 − K0 ) α [2]

les fonctiosn K0 , K1 sont calculées suivant la formule

1 0 0
K0 = 2 ∗ λ ∗ b 2 2
∗ [a ∗ A + b ∗ (B1 + B2)]
sinh (2 ∗ λ ∗ b) − sin (2 ∗ λ ∗ b)
σ
K1 = ∗ [C − D + F + E] [4]
2 ∗ sinh2 (σ)
0 0
avec λ, a , b , A, B1, B2, C, D, E, F des constante définie en Annexe

24
4.2.3 Fonction d’étude des cas défavorable
charge Al
La détermination du CRT dépend beaucoup de l’étude des cas de charge-
ment défavorable appliqués sur la voie du pont. la fonction CRTA l permet de
faire l’étude des cas défavorables pour faire sortir le coefficient ηAl du pont
et le nombre de voie(s) chargée(s)

charge qtr
la fonction CRTA l nous donne le ηqtr en considérant que le cas le plus
défavorable étant les deux trottoirs chargés

Charge Bc
La fonction CRTB c permet l’étude des cas de chargement de file le plus
défavorable et fait sortir le coefficient ηBc du pont.

25
Chapitre 5

Présentation du programme

5.1 Données entrées par l’utilisateur


L’utilisateur est invité à renseigner des caractéristiques géométriques de la
travée à étudier et de la section de la poutre principale. il est invité à donner
aussi les caractères intrinsèques de matériaux de la poutre et de l’entretoise.

Figure 5.1 – interface du logiciel

26
5.2 Données calculées et fournies par le pro-
gramme
– Le programme calcule les inerties, les rigidités de torsion et de flexion
et les paramètres fondamentaux du pont α (paramètre de torsion) et θ
(paramètre d’entretoise)
– Elle donne ensuite la ligne d’influence d’une poutre à une position don-
née par l’utilisateur et les coefficients de répartition ηAl , qtr , Bc et le cas
de chargement le plus défavorable.
– Elle offre aussi la possibilité de sortir une note de calcul qui donne les
différents coefficients des poutres.

5.3 Les limites du programme


A l’heure d’aujourd’hui le programme permet d’avoir le CRT des sur-
charges Al , qtr , Bc avec certaines hypothèses simplificatrices :
– Les poutres sont de section constante
– Les trottoirs sont identiques
– Les poutres sont en T et sans talon
– Nombre de voie du pont limité à 3 voies

27
Troisième partie

Application du calcul de CRT


sur un pont

28
Chapitre 6

Présentation de l’ouvrage

L’ouvrage qu’on va étudier est un pont à poutre en béton armé compor-


tant quatre(4) travées. Il s’agit de la construction de la voirie de raccordement
du projet du LAC à la liaison structurale NORD-SUD.
Le pont est composé de neuf (9) poutres longitudinales et de deux (2) entre-
toises situées au niveau des appuis.

Figure 6.1 – Pont a poutre

6.1 Caractéristiques géométriques


– Portée d’une travée L= 20 m
– Largeur du pont 2*b =15.50 m
– Largeur de chacun des deux(2) trottoirs ltr =2 m
– Distance entre axes des poutres Le =1.517 m
– Les poutres sont de section en T.

29
Figure 6.2 – Section d’une poutre

– hd = 0.2
– ba = 0.4
– hp = 1.4
– b0 = 1.517
Ainsi on peut déterminer les moments d’inertie de flexion et de torsion
pour les poutres et entretoises.[4]
Moment d’inertie de flexion Ip =0.149 m4

Par un calcul via excel, nous avons :


– γp = 0.00822 E
– ρp = 0.098 E
– γE = ρE = 0.00066 E car nous avons des hourdis qui jouent le rôle
d’entretoises

30
6.2 Étude manuelle de la méthode Guyon-
Massonnet
6.2.1 Paramètres fondamentaux α et θ

s
b ρp
θ= ∗ 4 = 1.35
λ ρE
γp + γE
α= √ = 0.55
2 ∗ ρp ∗ ρE

Connaissant ces deux paramètres et à l’aide des tableaux de Guyon-


Massonnet, nous allons effectuer les différentes interpolations de K sur y,
α et θ.

Ceci nous permettra d’exprimer K en fonction de l’excentricité e, (K(e))


pour afin déterminer le CRT de chaque poutre.

6.2.2 Exemple de calcul des lignes d’influences


Dans cette partie, nous expliciterons la méthode manuelle sur une poutre
de rive et la poutre centrale.

Interpolation :
Chaque poutre i est repérée par sa position :

1−n
Yi = ∗ b0 + (i − 1) ∗ b0
2
– Donc une des poutres de rive sera repérée par Y9 ' 0.78 b
– Interpolation sur Y : K0.78b =0.88 K0.75b +0.12 Kb
– Interpolation sur α : K0.55 =0.25 K0 + 0.74 K1
– Interpolation suivant θ : Kθ = 21 (Kθ=1.3 +Kθ=1.4 )

31
Grâce aux tableaux de Massonnet [4] et les différentes interpolations,
nous avons eu le tableau suivant :

Table 6.1 – Tableaux de K pour la poutre de rive

De manière analogue on effectue les interpolations pour déterminer la


ligne d’influence de la poutre centrale (Y=0). Mais dans ce cas, on n’a pas
besoin de faire une interpolation sur y.

32
6.3 Résultats
Après les interpolations, nous avons tracé les lignes d’influence des deux
poutres (centrale et rive).

Figure 6.3 – Ligne d’influence pour la poutre de rive

Figure 6.4 – Ligne d’influence pour poutre centrale

33
La classe du pont :

Lr ≥ 7m Pont de 1ere classe


5.5m ≤ Lr ≺ 7m Pont de 2eme classe
Lr ≺ 5.5m Pont de 3eme classe

Table 6.2 – Les différentes classes des ponts

La classe d’un pont est déterminée suivant sa largeur roulable Lr .


Pour notre cas Lr = 11.5 m, alors le Pont est de première classe.

Largeur chargeable :
Elle est définie par la formule suivante :

Lch = Lr − 0.5 ∗ n (6.1)

Avec :
n le nombre de dispositifs de sécurité ; dans notre cas, on suppose que n=2
donc

Lch = Lr − 1 = 10.5m

Nombre de voies :
Par convention on a :

Lch 10.5
Nv = E( ) = E( )=3
3 3

Largeur d’une voie :


La largeur d’une voie V est déterminée par la relation :

Lch 11.5
V = = = 3.5m
Nv 3

34
6.4 Comparaison des CRT
Nous allons effectuer une comparaison des CRT(Poutre centrale et de
rive) pour les chargements A(l), Qtr et Bc .
avec les indice num = numérique et man = manuelle

Poutres le cas défavorable ηnum ηman ηEN IG


centrale 3 voies 0.15314 0.149 0.153
de rive 2 voies 0.107346 0.112 0.129

Table 6.3 – CRT pour le chargement A(l)

Poutres le cas défavorable ηnum ηman ηEN IG


centrale 2 trottoirs 0.036735 0.039 0.043
de rive 2 trottoirs 0.393657 0.39 0.387

Table 6.4 – CRT pour le chargement Qtr

Poutres le cas défavorable ηnum ηmanu ηEN IG


centrale 3 files 0.552576 0.525 0.542
de rive 2 files 0.153936 0.203 0.195

Table 6.5 – CRT pour le chargement Bc

Commentaires : On remarque bien que les valeurs de CRT obtenues par


les différentes méthodes (manuelle et numérique) sont sensiblement égales.
En plus de cela,nous avons vérifié nos valeurs avec un programme excel de
calcul de CRT conçu dans un projet de fin d’étude à l’Ecole Nationale d’in-
génieurs de Gabès (ENIG).

Pour le calcul des CRT, nous avons utilisé la méthode des trapèzes pour
la détermination des aires sous les lignes d’influence. Or avec Matlab, nous
avons pris un pas de 0.01 et par contre dans la méthode manuelle, on a
considéré par obligation un pas de 0.25 assez important sur les erreurs due
au calcul d’intégrale.

Ceci explique l’écart entre les ηnum et ηman

35
CONCLUSION

Ce projet fut enrichissant en connaissances. En effet il nous a permis


de voir les différentes étapes de calcul des sollicitations d’un pont a poutre
de nous imprégné du domaine de l’ouvrage d’art et de mettre en place un
programme de calcul exécutable sous windows, de s’imprégner sur la vie d’un
ingénieur concepteur.

Toutefois le logiciel que notre programme a généré reste encore limité sur
plusieurs aspects. Ainsi, on envisage d’améliorer notre logiciel en y ajoutant
plus de fonctionnalités.

La méthode de Guyon-Massonet étant restreint aux section de poutre


constante il serait aussi judicieux de voire l’influence de la variation des CRT
sur une poutre a section variable.

36
Annexe A

Code

37
Bibliographie

[1] FASCICULE 61 CONCEPTION, CALCUL ET ÉPREUVES DES OU-


VRAGES D’ART TITRE II. - PROGRAMMES DE CHARGES ET
ÉPREUVES DES PONTS-ROUTES.
[2] Institut Technique du Batiment et des Travaux Publics. Méthode de
guyon-massonet. Annales de Institut Technique du Batiment et des Tra-
vaux Publics, 1962.
[3] Mongi BEN OUEZDOU. Etude de la répartition transversales des charges
sur les ponts a poutres par la Méthode de Courbon. PhD thesis, Ecole
Nationale d’Ingenieur de Tunis, 1992.
[4] Mongi BEN OUEZDOU. Etude de la répartition transversales des charges
sur les ponts a poutres par la Méthode de Guyon-Massonnet. PhD thesis,
Ecole Nationale d’Ingenieur de Tunis, 1992.

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