Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
TERMES DE MÉTHODOLOGIE
5
Le terme didactique est préféré à celui de pédagogie parce que le premier est
maintenant d’usage plus courant parmi les spécialistes et parce que le dernier renvoie seulement à
l’enseignement scolaire.
Si l’on veut bien admettre qu’une technique correspond à un ensemble de procédés, et
si l’on conserve le terme d’enseignement comme le plus général, tous ces termes clés se définiraient
donc par des niveaux d’inclusion réciproque que l’on pourrait représenter ainsi :
enseignement
didactique
méthodologie
méthodes
techniques
procédés
2. LA LANGUE
Ce qui distingue la didactique des langues des autres didactiques c’est son objet
linguistique : les connaissances établies par les différentes branches de la linguistique sont donc
indispensable à la didactique des langues. Il existe en effet deux paramètres qui fondent le concept
de langue en didactique et qui ne sont pas pris en compte en tant que tels par la linguistique. Le
premier est que la didactique fait de la langue un objet d’enseignement et d’apprentissage. Le
second, qui élargit considérablement l’objet lui-même, est l’aspect culturel de la langue. Donc du
point de vue didactique il faut définir la langue comme un objet d’enseignement et d’apprentissage
composé d’un idiome et d’une culture.
Les années d’après-guerre, et surtout les années 60 ont vu s’établir un premier partage,
fondamental pour la didactique du français, entre le français dit langue maternelle (FLM) et le
français conçu comme objet d’enseignement et d’apprentissage à des non natifs, c’est-à-dire le
français langue étrangère (FLE).
FLM – pour les petits enfants de France, mais aussi pour beaucoup d’autres, nés dans des pays où le
français est langue première ; les pays francophones.
FLS – il s’agit d’une langue qui, généralement léguée en héritage par l’histoire, a conservé un statut
plus au moins officiel et se trouve assez fréquemment utilisée par l’administration du pays,
l’enseignement et les médias. Les enfants de ce pays ont une autre langue maternelle, mais ils sont
6
souvent en contact avec le français, qu’ils entendent parler dans beaucoup de situations de la vie
quotidienne (par exemple en Afrique francophone).
FSOS – le sigle s’applique à des publics qui ont besoins d’apprentissage ou d’enseignement
spécifiques (juristes, médecins, banquiers etc.)
FLE : c’est le français langue d’apprentissage pour tous ceux qui ont une autre langue que le
français comme langue maternelle.
L’expression est apparue sous la plume d’André Reboullet en 1957. Les étapes de cette
histoire sont aujourd’hui bien connues.
1. La création de deux services : en 1945 de la Direction générale des affaires culturelles et des
oeuvres françaises à l’étranger par le ministère des Affaires étrangères (MAE) et la création du
Service universitaire des relations avec l’étranger par le ministère de l’Éducation nationale.
2. La création de grands centres d’enseignement et recherche : le Centre international d’études
pédagogiques (CIEP) en 1946, le CLA de Besançon en 1958, le CAVILAM de Vichy en 1964, le
CAREL de Royan en 1966, le Crédif et le BELC (ex BEL) en 1959, le CUEF de Grenoble en 1975 .
3. La recherche et l'édition: le début de l'élaboration du français fondamental en 1951 (publié en
1954); un numéro spécial des Cahiers pédagogiques sur "le Français langue étrangère» en 1957; le
premier numéro du Français dans le Monde en 1961, un numéro spécial de la revue Esprit «le
Français langue vivante» et le premier numéro des Études de Linguistique Appliquée en 1962;
4. La formation et la méthodologie: les premiers stages de formation aux méthodes audiovisuelles a
Saint-Cloud en 1958, puis la mise en place progressive des stages d'été et annuels du BELC, du
Crédif, du CLA et du CUEF; la publication de méthodes avec le Cours de langue et de civilisation
française de Mauger, entre 1952 et 1959, la méthode du BELC pour,l'Afrique francophone, Pierre
et Seydou, en 1963, la méthode audiovisuelle du Crédif pour jeunes étrangers, Bonjour Line, en
1963;
5. Le développement de la vie associative: la création de la Fédération internationale des professeurs
de français (FIPF) en 1969.
Aujourd’hui il existe des licences de lettres avec mention FLE, des manuels de FLE,
des éditeurs spécialisés dans le FLE, des professeurs, des apprenants, des certifications de FLE.
La France compte beaucoup (150) d’Instituts ou de Centre Culturels Français,
d’Alliance Française dans une centaine de pays, où l’on peut apprendre, pratiquer et perfectionner
son FLE.
A l’étranger, surtout depuis les débuts de l’approche communicative, la didactique du
FLE, a pu grandir et évaluer en relative liberté.
7
On peut s’adresser dans les universités, auprès des associations nationales de
professeurs de français ou à la Fédération Internationale des Professeurs de Français, à l’ASDIFLE
( Association de didactique du FLE) au centre culturel de l’Ambassade de France. (Consulter p.90
Sites Internet).
8
Schéma 1
Le groupe de classe
Professeur
↓↓↓↓↓↓↓↓↓↓↓↓↓↓↓
↑↑↑↑↑↑↑↑↑↑↑↑↑↑↑↑↑↑
Élèves
Schéma 2
A2 A3
A4 Enseignant
Sur les deux schémas, les flèches concrétisent l’échange pédagogique. Vertical et
presque uniquement dans le sens professeur/élèves dans une relation de type traditionnelle
(schéma1) ; horizontale et interactive aujourd’hui (schéma 2).
La relation pédagogique de type 2 n’est pas simple à établir. L’enseignant se sent en
position de perte de pouvoir, et l’apprenant ne sait que faire de cette liberté qu’on exige de lui, mais
il s’y habitue cependant plus vite que l’enseignant.
Les activités de sous-groupe proposées en classe facilitent la relation de type 2, dans
la mesure où l’enseignant participe aux travaux de chaque sous-groupe, circule dans la classe,
apporte son aide ici, réexplique les consignes, encourage. Dans le type de discours il est presque un
des leurs, presque leur pair.
Les activités de sous-groupe ne font pas toujours l’unanimité chez les enseignants, qui
formulent souvent différents types d’objections :
1-ces activités tournent souvent au chahut et au désordre, cela fait trop de bruit.
2-« je ne peux pas passer dans tous les groupes et toutes les fautes ne sont pas corrigés ».
3-la salle de cours est trop petite (trop grande).
4-cela prend trop de temps et je n’aurais pas le temps de finir le programme.
5-les élèves n’y sont pas habitués, ils considèrent ces activités comme une récréation.
6-dès que j’ai le dos tourné, ils parlent en langue maternelle, alors à quoi bon.
7-il y en a toujours un ou deux dans le groupe qui ne font rien pendant que les autres travaillent.
Que peut-on répondre à ces objections ?
En ce qui concerne les problèmes d’organisation de la salle, il est vrai que dans un
premier temps, cela fait perdre quelques minutes de cours, mais l’habitude se prend vite. Si les
tables et les sièges sont fixés au sol, on peut demander aux apprenants de s’asseoir à califourchon
9
sur leurs sièges pendant la durée de l’activité. Si le mobilier est mobile, les sièges seuls seront
déplacés, de façon à travailler en groupes de quatre ou cinq.
En ce qui concerne les inquiétudes pédagogiques, il faut être conscient que s’il s’agit
d’une activité de type correction linguistique et que l’enseignant souhaite ne pas laisser de fautes
non corrigés, une activité de sous-groupes dans une classe nombreuse ne se justifie pas. Par contre,
s’il s’agit d’une activité de type communicatif, la correction des erreurs peut se faire en différé, de
façon à ne pas gêner le déroulement de l’activité.
1. Personnalités :
NNNNNN
Napoléon Bonaparte
Marie Curie
2. Expressions rituelles :
Bon Voyage
3. Points commun :
4. Association :
5. Dialogues binaires :
10
6. Numéros :
Des cartes numérotés sont distribuées au hasard et un apprenant annonce ceux qui
travailleront ensemble (1 et 4, 2 et 6 etc. .), ceux qui ont le même numéro travaillent ensemble. On
peut utiliser des cartes illustrées de pendules.
7. Images :
On distribue une série d’images différentes dont existe en double exemplaire. Sans la
montrer aux autres, l’apprenant circule dans la classe et pose des questions pour trouver le second
exemplaire.
8. Textes :
On donne à la moitié de la classe des bandes dessinées dont a supprimé les légendes ou
le bulles. L’autre moitié reçoit le texte manquant.
Comme il s’agit d’activités d’organisation préliminaires, il importe d’en limiter la
durée. Dans certains cas, il est préférable de laisser l’initiative aux apprenants, dans d’autres, un
regroupement géré par l’enseignant est plus indiqué (il peut veiller à ce qu’il y ait au moins un
« bon » élève dans chaque groupe).
Faire travailler en sous-groupes c’est initier les apprenants au travail en équipe où ils
trouveront motivation et satisfaction ; c’est aussi rompre la monotonie du grand groupe et se voir
offrir la possibilité de développer des initiatives.
Sur le plan pratique, les activités de sous-groupes seront limitées dans le temps, et la
durée doit être respectée. Les consignes doivent être claires, courtes et précises, et il est important de
s’assurer, en passant dans les groupes qu’aucun sous-groupe ne s’engage sur une fausse piste.
Tout enseignant débutant devrait avoir la possibilité d’observer ce type de pédagogie à
l’œuvre ou bien devrait pouvoir prendre lui-même en main une ou plusieurs activités de ce type,
pour être aisément convaincu.
4. L’APPRENANT
L’enfant n’a pas une notion exacte des données qui lui permettraient de choisir telle
langue étrangère plutôt que telle autre. Il n’a pas décidé lui-même de se trouver en situation
d’apprenant, mais par la société ou du fait des décisions familiales.
Lorsque l’apprentissage de la langue se fait en milieu scolaire, surtout en première
année, c’est bien souvent la nouveauté de cette matière qui motive l’enfant. La langue française
n’est pas considérée comme une langue « facile » et la relation pédagogique et affective qui
s’instaure entre l’enseignant et ses apprenants joue un rôle déterminant dans le succès ou le rejet de
cet apprentissage.
Les motivations et les objectifs premiers de ce type de public sont très concrets : il
s’agit de parler – et le plus souvent d’écrire – une langue étrangère suffisamment correctement pour
être capable de réussir à l’examen.
L’attrait pour telle ou telle langue étrangère est renforcé par des rencontres avec des
natifs et la sympathie plus au moins grande qu’ils inspirent, puis par des voyages dans les pays de la
12
langue cible et l’attirance pour sa culture, enfin par la découverte du but si lointain, par la possibilité
d’utiliser cette langue étrangère à des fins professionnelles.
Lorsqu’on est un « apprenant captif mais communicatif », la classe de langue va peu à
peu apparaître comme un lieu de liberté. De liberté mais aussi de contraintes s’il a l’habitude de
travailler seul, on lui demande maintenant de travailler en petits groupes et la tentation est souvent
grande soit de laisser l’autre faire le travail à sa place, soit au contraire de diriger les activités de
telle façon à en être l’unique bénéficiaire.
On lui demande d’être autonome. Il lui faut apprendre à se connaître, à savoir estimer
ce qu’il sait, ce qu’il ne sait pas, à reconnaître ce qu’il a appris, ce qui lui reste à apprendre. Il lui
faut savoir utiliser au mieux ses connaissances reconnues.
Il n’a jamais eu son mot à dire sur les programmes scolaire. On lui donne la possibilité
de s’exprimer sur le choix des objectifs d’apprentissage de la langue étrangère (textes, activités et
méthodes) et cela en langue étrangère.
On lui donne également un droit de regard sur l’évaluation de ses acquis. Les fiches
d’auto- évaluation (Portfolio européen des langues) l’aident à prendre conscience de ses
connaissances et de ses lacunes.
5. LA CLASSE
13