Vous êtes sur la page 1sur 5

Economique

« En cas de no deal il y aura un impact asymétrique, qui pèsera beaucoup plus sur les
Britanniques que sur l'économie européenne », annonce Bruno Dumont, de la direction
générale du Trésor. En effet, l'estimation du trésor prévoit dans ce cas une baisse de 0,5
% du PIB en France d'ici à 2030. L'impact britannique, lui, serait dix fois plus élevé avec
une baisse estimée entre 3 et 8 % du PIB.

Enfin, les conséquences économiques pour le Royaume-Uni sont


également imprévisibles, les experts ne s'étant pas prononcés d'une
seule voix. Malgré la chute de la livre sterling dans les mois qui ont suivi
le référendum de juin 2016 et une baisse du pouvoir d'achat des
ménages depuis, l'économie britannique n'a pour le moment pas subi de
profonds dommages... la sortie de l'Union européenne n'ayant pas
encore eu lieu.
Plus de la moitié des dirigeants d’entreprises du Footsie confie un impact négatif sur leurs affaires
depuis cette annonce fracassante. La sortie du pays va engendrer des coûts économiques importants
pour le Royaume-Uni et la France, notamment sur l’axe organisationnel. Suite à l’annonce de la
victoire du Brexit, la livre a perdu plus de 10% face au dollar. Instauration de droits dedouane,
impacte sur les investissements, pouvoir d’achat affaibli, effondrement des exportations, recul des
entrées de capitaux, cette chute va jusqu’à en laisser certains évoquer la possibilité d’un « Krach »
des marchés financiers de Londres. 
Côté emploi, les sociétés de la finance s’interrogent sur le poids de cette mesure et sur la position de
Bruxelles qui en profitera pour récupérer bon nombre d’activités ; il faut également s’attendre à la
délocalisation de grandes banques de la City vers des destinations comme Paris, Francfort, Dublin
ou Amsterdam entraînant avec elle la suppression de nombreux postes occupés par les britanniques. 
Concernant ses relations avec les autres pays, on s’attend à une possible détérioration de ses rapports
avec ses voisins écossais et irlandais. Le Royaume-Uni perdra aussi son influence face aux
institutions de l'UE liées aux relations extérieures, les États-Unis se verront alors forcés de travailler
plus étroitement avec l'UE sur le plan stratégique.

touristique
Militaire

Les Anglais et les Français ont anticipé le Brexit dans les domaines de la lutte
contre le terrorisme et de la sécurité. Ainsi, même si ce n'était pas une
première, les patrons des services de renseignement français, britannique et
allemand ont évoqué il y a un mois les contacts quotidiens qui se
poursuivraient, malgré le Brexit. La DGSE, le MI6 et le BND ont acté que ces
contacts porteraient sur l'antiterrorisme, la cybercriminalité ou l'immigration
illégale. Ce type de discussion reste assez rare.

Dans le domaine des opérations militaires, le couple franco-allemand, tel qu'il


est souvent évoqué dans le secteur économique par exemple, existe à peine
face au couple franco-anglais. Par exemple, les frappes en Syrie ne mobilisent
aucun avion allemand alors que des avions britanniques y participent.
L'engagement au sol en Syrie mobilise lui aussi des forces spéciales anglaises
et françaises mais pas allemandes. Enfin, les militaires français et anglais
connaissent le combat de haute intensité, pas les soldats allemands.
Londres est plus utile que Berlin dans le domaine de la coopération militaire.
En effet, la France et la Grande-Bretagne représentent à elles seules 50% des
dépenses de défense pour toute l'Europe. Ensuite, s'il y a bien des
programmes d'armement européen, il y a surtout des programmes bilatéraux.
Par exemple, les accords de Lancaster House ont été signés en 2010 entre
Londres et Paris.

La raison est simple : les coopérations franco-britanniques résultent


d’accords bilatéraux et ne sont pas organisées sous l’égide de
l’Union Européenne. Les deux pays ont en effet signé l’accord de
Lancaster House en 2010 développant de nombreuses
coopérations dans le domaine de l’aviation de combat du futur, des
missiles, de la guerre anti-mines… Par ailleurs, l’Europe de la
défense n’a jamais réellement décollé. Ainsi Hervé Guillou président
du Cidef (Conseil des Industries de Défense Françaises) déplore
même un élan perdu : "Je constate qu'au début des années 90, il y
avait une vingtaine de programmes en coopération. Depuis on n'en
a pas relancé ou très peu, comme la Frégates multimissions, ou
l'A400M".

Les industriels se veulent aussi rassurants. MBDA en tête. Il faut


dire que l’entreprise porte l’initiative la plus avancée en matière de
coopération franco-britannique sur la défense. La France avec 4500
salariés et le Royaume-Uni avec 3000 salariés, sont les pays
moteurs pour ce groupe européen de 10 000 salariés environ. Pour
éviter de dupliquer les compétences technologiques et industrielles
de part et d’autre de la Manche, les deux pays ont partagé les
expertises. Ainsi, certaines des technologies à bord du futur missile
moyenne portée français, le MMP, sont conçues exclusivement
dans des bureaux d’études basés au Royaume-Uni. L’inverse est
également vrai. Le traité de Lancaster House prévoit aussi le
développement d’un missile anti-navire léger tiré par
hélicoptère. "Les accords avec les Britanniques sont bilatéraux Le
Brexit ne changera rien", estime-t-on chez l’industriel.

Financier

Dans cette étude, plusieurs scénarios ont été examinés, avec un


focus particulier en cas de Brexit dur, qui impliquerait notamment la
perte du passeport européen pour les acteurs financiers installés à
Londres et le rapatriement des activités de compensation dans la
zone euro.
Et sans surprise, un Brexit dur aurait de lourds impacts sur
l’écosystème financier du Royaume-Uni, que l’étude a décomposé en
six catégories : la banque de financement et d’investissement (BFI),
la banque de détail, la gestion d’actifs et de fortune,
l’assurance/réassurance, la bourse incluant la compensation et les
autres services financiers comprenant les fintechs.
Ainsi, Eurogroup Consulting et l’Institut Louis Bachelier estiment
que l’écosystème financier britannique perdrait de 15 à 25% de ses
revenus et plus de 200 000 emplois.
Dans cette hypothèse, la City dégagerait un chiffre d’affaires global
compris entre 150 et 170 milliards de livres sterling, contre 197
milliards de livres actuellement.
En termes d’emplois, le secteur financier n’emploierait plus qu’un
effectif compris entre 790 000 et 890 000 personnes, contre plus
d’un million aujourd’hui.

D’après l’étude, l’activité la plus durement touchée serait celle des


BFI, en raison de sa forte orientation internationale.
Et en cas de Brexit dur, avec la perte du passeport européen, les
revenus des BFI seraient amputés de 20 à 30% et s’élèveraient dans
une fourchette comprise entre 30 et 35 milliards de livres.
En parallèle, les BFI devraient débourser plus de 40 milliards de
livres en capitaux supplémentaires pour se développer hors du
Royaume-Uni, ce qui affecterait leur rentabilité.
L’autre grande menace pour les BFI se situe dans le possible
rapatriement de la compensation dans la zone euro. Dans ce cas de
figure, les contributions des BFI aux fonds de garantie des chambres
de compensation augmenteraient de 40 à 60%. Ce scénario négatif
accroîtrait ainsi la pression sur les fonds propres des BFI.
Les institutions financières britanniques se préparent à la perte du passeport européen, en
relogeant leurs activités européennes dans une filiale européenne ou une succursale locale, ou
par le transfert ou l’abandon de certaines activités. Elles pourront ainsi assurer la continuité de
leurs missions. Par ailleurs, des institutions financières de pays tiers peuvent, moyennant
notification à la FSMA, proposer certains services d’investissement en Belgique depuis ce pays
tiers à certaines contreparties professionnelles.
Les autorités de surveillance encouragent les institutions financières à communiquer aux clients
un éventuel impact résiduel du Brexit sur la prestation de services aux entreprises et à ces
clients. Si vous vous attendez à ce type d’impact mais n’avez reçu aucun avis à ce sujet,
consultez directement votre institution financière. 

Vous aimerez peut-être aussi