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CORRIGÉ DES EXERCICES

Les fondements théoriques du commerce


international CHAPITRE 2

Le chapitre 2 traite principalement de la théorie des avantages comparatifs. C’est un sujet


qui plaît à certains étudiants, mais qui en rebute d’autres. Nous lui avons accordé un trai-
tement qui permet d’aller à l’essentiel, c’est-à-dire de nous en tenir aux concepts indispen-
sables de cette théorie, sans trop nous attarder sur le modèle lui-même (dont l’importance
relative tend à décroître dans l’étude moderne des relations économiques internationales).
Le concept fondamental (et sur lequel nous insistons particulièrement) est le coût d’option.
Il présente une certaine difficulté pour de nombreux étudiants qui maîtrisent mal les sim-
ples notions de proportion et de rapport. Une fois le concept de coût d’option bien assi-
milé, il est facile pour l’étudiant de comprendre les deux aspects essentiels du chapitre,
qui sont les suivants :
• Une force (les différences de prix relatifs) attire irrésistiblement les produits de certains pays
vers d’autres pays, au bénéfice de tous (vendeurs et acheteurs).
• Il n’est pas nécessaire de détenir un avantage absolu pour exporter : tous les pays ont
intérêt à se lancer dans la course.
Une fois ces aspects bien compris, l’étudiant est en mesure de saisir le contenu des chapitres
suivants. Les notions supplémentaires (hypothèse des coûts croissants et théorie de Heckscher-
Ohlin), dont le but est de raffiner la théorie, ne seront profitables que si la base est bien assimi-
lée. Dans les groupes plus faibles, il est possible d’omettre ces parties supplémentaires ; dans
les groupes plus forts, il faut éviter de leur accorder une trop grande importance.

Les avantages SECTION 1


D’après l’énoncé, la ferme de Floride est plus efficace que la ferme du Québec dans la pro- PAGE 32
duction du porc. Elle détient donc un avantage absolu dans cette production. Le fait que,
malgré cela, la Floride importe son porc montre qu’elle détient une supériorité encore plus
grande dans un autre domaine. Par exemple, en achetant son porc au Québec, la Floride per-
met à ses fermiers de se consacrer à la production plus lucrative et efficace de poulets. En
ce qui concerne les coûts d’option, on peut déduire que le porc coûte plus cher à produire
en Floride qu’au Québec, car il oblige la Floride à sacrifier davantage de poulets que le Qué-
bec. Cela confère automatiquement au Québec l’avantage comparatif dans la production du
porc. La Floride détient donc un avantage absolu, mais non comparatif, dans la production
du porc et son avantage comparatif pourrait être dans le poulet.

Les possibilités de production SECTION 2


En République tchèque, l’unité de blé coûte deux fois moins cher que l’unité de vin, puisqu’il PAGE 36
est possible d’en produire deux fois plus (80 contre 40) avec les mêmes ressources. Le coût
d’option du blé (par rapport au vin) est de 1/2 (vu sous un autre angle, le coût d’option du vin
est de 2). On note dans le tableau ci-dessous que la colonne de droite équivaut à l’inverse de la
colonne de gauche. On remarque également que le blé coûte moins cher en République tchèque
qu’en Slovaquie et que le vin coûte moins cher en Slovaquie qu’en République tchèque.

© 2007 Les Éditions de la Chenelière inc.


Les coûts d’option
Blé Vin
République tchèque 1/2 2
Slovaquie 2/3 3/2

SECTION 3 Les gains obtenus grâce au commerce international


PAGE 40 a) Voici le tableau correspondant aux coûts d’option de la Chine et de l’Inde pour le blé et le riz :

Les coûts d’option


Blé Riz
Chine 1/2 2
Inde 2/3 3/2

b) Le coût d’option du blé est plus bas en Chine qu’en Inde. Le riz coûte moins cher (en
sacrifices) en Inde qu’en Chine. La Chine doit donc se spécialiser dans le blé et l’Inde,
dans le riz, leur avantage comparatif respectif.
c) Pour être acceptable, un terme d’échange doit être avantageux pour les deux partenaires
et donc se situer entre le coût d’option de chacun des pays pour un bien. Pour être échan-
gée, une unité de riz devrait se négocier à un prix supérieur à 1,5 unité (pour intéresser
le vendeur), mais inférieur à 2 unités de blé (pour intéresser l’acheteur). De cette façon,
la Chine l’importerait à un prix plus bas que le prix auquel elle peut le produire. Il en va
de même pour le blé, qui devrait se négocier entre 0,5 et 0,67 (= 2/3) unité de riz. Le
terme d’échange proposé est de 20 blé = 10 riz, ce qui équivaut à 1 blé = 0,5 riz (ou 1 riz
= 2 blé). Or, la Chine n’a aucun intérêt à conclure ce marché, puisque le riz importé lui
coûterait aussi cher que celui qu’elle est capable de produire.
d) En produisant 10 unités de riz de moins, la Chine libère suffisamment de ressources pour
produire 20 unités de blé de plus (chaque unité de riz coûte 2 unités de blé, comme
l’indique le tableau des coûts d’option). En produisant 10 unités de riz de plus, l’Inde ne
sacrifie que 15 unités de blé. La production mondiale de blé augmente de 5 unités grâce
à la spécialisation internationale.

Variations de la production
Blé Riz
Chine +20 –10
Inde –15 +10
Monde +5 0

SECTION 4 Les affirmations


PAGE 42 a) L’efficacité ne tient pas seulement à la quantité produite, mais également à la valeur du pro-
duit (un fermier pourrait voir ses recettes augmenter s’il produisait plus de blé à l’hectare,
mais aussi si le blé se vendait plus cher sur le marché). Dans le cas proposé, l’Alberta s’est
spécialisée dans un produit (le blé) qui est devenu moins avantageux qu’un autre (l’avoine).
Par chance, il est relativement facile pour l’Alberta de se reconvertir, car ces deux céréales
sont des plantes annuelles qui requièrent à peu près les mêmes ressources. Par contre,
l’Alberta est en moins bonne posture que les États du Midwest américain, dont le climat
est plus favorable à la culture de l’avoine, une céréale qui est plus sensible au froid que le
blé. La situation aurait pu être plus grave, par exemple, dans le cas des pommes par rap-
port aux poires, car le cycle de production s’étend alors sur plusieurs années, et il est plus
difficile de remplacer un produit par un autre.
b) Tout changement dans l’efficacité de la production d’un bien modifie le coût d’option des au-
tres biens et peut remettre en question le choix de la spécialisation internationale d’un pays.
Autrefois, il pouvait être logique de consacrer certaines ressources à la production de papier plu-
tôt qu’à celle de vêtements ou de produits agricoles : le coût d’option du papier était relative-
ment faible. Aujourd’hui, un travailleur (ingénieur, gestionnaire ou technicien) employé dans
une usine de papier pourrait être plus utile dans une industrie de haute technologie. Le coût
d’option du papier a augmenté non pas à cause d’une baisse de rendement de l’industrie, mais

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parce que d’autres secteurs ont vu leur efficacité progresser plus rapidement. Dans ce cas-ci, la
reconversion pourrait être plus lente et plus douloureuse que dans le cas du blé et de l’avoine.
c) Certaines entreprises, de par les circonstances de l’histoire, sont devenues à ce point impor-
tantes qu’elles détiennent aujourd’hui le quasi-monopole mondial dans leur secteur. Leur
taille imposante leur permet de réaliser des économies d’échelle si considérables qu’elles dis-
suadent d’éventuels concurrents d’entrer sur le marché. Quelle entreprise peut en effet se
permettre de naître déjà grande ? Un pays disposant d’avantages comparatifs peut ainsi se voir
écarté du marché par un concurrent moins bien doté que lui, mais déjà solidement installé.
La spécialisation ne se fait plus nécessairement sur la base des avantages comparatifs.

1. Les avantages comparatifs et les avantages absolus EXERCICES


a) Si le Soudan détient un avantage absolu sur la Turquie en ce qui concerne la culture du SUPPLÉMENTAIRES
blé, sa supériorité doit être encore plus marquée dans d’autres productions agricoles (la PAGES 44-45
culture du coton, par exemple). En important du blé, le Soudan peut consacrer plus de
terres et plus de main-d’œuvre à la production du coton. La Turquie, quant à elle, a moins
à perdre que le Soudan en produisant du blé : elle détient un avantage comparatif sur le
Soudan dans la culture du blé.
b) La situation est semblable à celle de la question précédente. La supériorité de l’Iowa est
encore plus grande en ce qui concerne le maïs. Produire plus de blé signifierait sacrifier
du maïs dont la production est plus rentable.
c) L’avocate détient un avantage absolu sur son secrétaire en ce qui concerne la dactylographie.
Cependant, le coût d’option de la dactylographie est plus élevé pour l’avocate que pour son
secrétaire. Une heure consacrée à taper ses textes signifie pour elle une heure de moins pour
exercer sa spécialité (qui lui rapporte 60 $ l’heure). Par contre, le secrétaire ne sacrifie pas
grand-chose en dactylographiant, car il ne sait sans doute rien faire de mieux, du moins au
bureau. C’est donc le secrétaire qui détient l’avantage comparatif dans la dactylographie.
d) L’île Maurice détient un avantage absolu sur les îles Seychelles dans tous les domaines de pro-
duction. Cela n’empêche pas les Seychelles de détenir un avantage comparatif dans certains do-
maines. Les différences de productivité (l’avantage absolu) signifient que le travailleur mauricien
moyen produit plus que son confrère seychellois dans sa journée de travail : il n’est donc pas
étonnant que le niveau de vie des Mauriciens soit plus élevé que celui des Seychellois.

2. Les courbes de possibilités de production


a) Voir le graphique ci-dessous.

Les courbes de possibilités de production de la Russie et de l'Ukraine

Y 60

50

40

30

20 Ukraine

Russie
10

0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
X

b) Les coûts d’option du bien X :

Les coûts d’option


X Y
Russie 1/2 2
Ukraine 1 1

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c) Les coûts d’option du bien Y pour les 2 pays équivalent à l’inverse des coûts d’option du
bien X : 2 est l’inverse de 1/2 et 1 est l’inverse de 1.

3. L’interprétation des courbes de possibilités de production


a) Vérification personnelle à l’aide de la courbe.
b) 10 tonnes de bœuf.
c) L’équation de la courbe est : Y = −2/3 X + 40.
La première combinaison à vérifier est (15, 30). Il suffit d’intégrer la combinaison (15,
30) à l’équation en remplaçant le X par 15 et en vérifiant si Y égalera 30. En appliquant
la formule, on se rend compte que : −2/3 × (15) + 40 = 30. On peut donc dire que la com-
binaison s’avère conforme.
La deuxième combinaison à vérifier est (45, 10). En appliquant la formule, on se rend
compte que : −2/3 × (45) + 40 = 10. On peut donc dire que la combinaison s’avère
conforme.
d) Pour trouver trois autres points sur la courbe de possibilités de production, il suffit
d’appliquer la même équation. Voici trois autres points à titre d’exemples : (X, Y) = (30,
20), (18, 28) ou (24, 24).
e) La valeur absolue de la pente (2/3) correspond au coût d’option du bien X (l’acier).
L’inverse du coût d’option du bien X correspond au coût d’option du bien Y (le bœuf,
dont le coût d’option est de 3/2). Plus la pente s’approche de l’horizontale, plus le coût
d’option du bien X est faible.
f) Un coup d’œil sur le graphique nous permet de constater que toute augmentation de la
production d’acier de 15 unités entraîne une diminution de la production de bœuf de
10 unités. C’est pour cette raison que la courbe de possibilités de production est décrois-
sante, c’est-à-dire qu’elle a une pente négative. Ceci est conforme aux hypothèses du
modèle des courbes de possibilités de production (voir la section 2 du manuel). Les res-
sources étant utilisées de façon efficace, le seul moyen (à court terme) d’accroître la pro-
duction d’un bien est de transférer les ressources d’un secteur à l’autre, et donc de
réduire la production de l’autre bien.

4. Un problème de synthèse sur le modèle


des avantages comparatifs
a) Voir le graphique ci-dessous.

Les courbes de possibilités de production des pays A et B

Y 60
Pays B
50

40

30

20

Pays A
10

0
0 10 20 30 40 50 60 70 80
X

b) Dans le pays A, 80 X coûtent autant que 40 Y, donc 1 X coûte autant que 1/2 Y : le coût
d’option du bien X est de 1/2. Dans le pays B, le coût d’option du bien X est de 1.
c) Le coût d’option du bien X est moins élevé dans le pays A que dans le pays B (et inver-
sement pour le bien Y). Le pays A doit se spécialiser dans le bien X et le pays B, dans le
bien Y.

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d) Le pays A, qui se spécialise dans le bien X, doit pouvoir obtenir plus que
1/2 Y en échange de chaque X, sinon il n’a aucun intérêt à exporter. Le pays B, qui importe
le bien X, doit l’obtenir à un prix inférieur à 1 Y (son coût d’option). Pour satisfaire
les deux partenaires (afin que l’échange ait lieu), il faut que chaque unité de X soit
échangée contre plus que 1/2 Y et moins que 1 Y. Tous les échanges qui sont conformes
à ce critère sont acceptables.
• 15 unités de X contre 10 unités de Y équivalent à 1 X contre 2/3 Y : acceptable.
• 15 unités de X contre 15 unités de Y équivalent à 1 X contre 1 Y : sans intérêt pour le pays B.
• 30 unités de X contre 20 unités de Y équivalent à 1 X contre 2/3 Y : acceptable.
• 30 unités de X contre 15 unités de Y équivalent à 1 X contre 1/2 Y : sans intérêt pour le
pays A.
• 25 unités de X contre 10 unités de Y équivalent à 1 X contre 2/5 Y : trop cher pour le pays A.
e) Le prix des produits importés devrait être plus bas que leur prix intérieur de départ. De
façon plus générale, les prix des produits et des ressources se rapprochent d’un pays à
l’autre.
f) Pour répondre à cette question, il est possible d’utiliser les graphiques ou les équations
des courbes de possibilités de production :
• On sait que la pente de la courbe de possibilités de production du pays A est de −1/2
[(0−40)/(80−0)] et que l’ordonnée à l’origine est de 40, où Y = −1/2 X + 40. Lorsque X
vaut 40, Y = −1/2 (40) + 40 = 20.
• Dans le pays B, l’équation de la courbe de possibilités de production est :
Y = −X + 60. Lorsque X vaut 30, alors Y = −30 + 60 = 30.

Pays A Pays B Monde


X 40 30 70
Y 20 30 50

g) La production finale (après spécialisation) :

Pays A Pays B Monde


X 60 12 72
Y 10 48 58

La consommation finale (après échange) :

Pays A Pays B Monde


X 40 32 72
Y 25 33 58

h) Les gains obtenus grâce au commerce :

Pays A Pays B Monde


X 0 2 2
Y 5 3 8

Le pays A exporte 20 unités de X contre 15 unités de Y. Le pays A paie donc 1,33 X


(20/15) chaque Y importé : c’est moins que son coût d’option de Y, qui est de 2 X. Le
pays B paie 0,75 Y (15/20) chaque X importé : c’est moins cher que son coût d’option,
qui est de 1 X.

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