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Albuminémie une valeur exacte ?

Introduction et but de l’étude Les techniques et les automates permettant le dosage de l’albumine ont évolué.
Une nouvelle standardisation a été proposée aux fournisseurs en 2010, mais la dispersion des résultats des
contrôles de qualité montre qu’elle n’est pas optimale. Le but de l’étude a été de rechercher si les valeurs
d’albuminémie sont technique- et/ou automate-dépendants aux seuils diagnostiques recommandés, selon l’âge
des patients, dans un cadre nutritionnel : 20, 25, 30, 35 g/L.

Matériel et méthodes Dans le cadre d’une étude multicentrique (six sites), des pools de plasma (n = 30)
correspondant à cinq niveaux d’albuminémie (15 à 50 g/L) ont été réalisés. Le dosage d’albumine a été effectué
sur chaque pool par des techniques : immunoturbidimétriques (IT) (n = 3), immunonéphélémétriques
(IN) (n = 4), colorimétriques (C) pourpre (PBC) (n=1) et vertde bromocrésol (VBC) (n = 3), sur les automates :
Architect (Abbott) (n=3) ; AU2700 et Immage (Beckman Coulter Olympus) (n = 3) ; Modular et Cobas
(Roche) (n = 2) ; BN et Vista (Siemens) (n = 3). La comparaison entre les techniques et les automates a été
réalisée par un test de Bland–Altman.
Résultats
Les valeurs d’albuminémie (g/L) des pools plasmatiques obtenues sont présentées dans le Tableau 1 par niveau
de concentration : moyenne ± écarttype (valeurs extrêmes). Il est observé une dispersion des résultats selon les
techniques, particulièrement importante pour les valeurs < 30 g/L (p < 0,001, test de Fisher). Une dispersion des
résultats est aussi observée selon les automates utilisés.
Conclusion Notre étude confirme que les résultats d’albumine sont liés au tandem technique–automate. Le biais
entre les résultats d’un même pool peut atteindre 4 g/L au niveau des seuils diagnostiques de dénutrition. Cette
notion de variabilité de résultats n’est généralement pas prise en compte dans leur interprétation et tout
changement de technique au sein d’un laboratoire doit être anticipé. De plus, l’utilisation simultanée de plusieurs
techniques au sein d’un même laboratoire est un facteur de risque critique qui doit être maîtrisé. Il apparaît
nécessaire de vérifier les seuils d’albumine retenus par les référentiels Anaes-HAS et de définir, s’il y a lieu, de
nouveaux seuils en fonction de la technique utilisée. L’impact sur le codage des diagnostics dans le recueil PMSI
devra aussi être envisagé.

La technique de dosage utilisée pour l’albumine plasmatique impacte la définition de la dénutrition


biologique
en hémodialyse*
Introduction En 2017, la HAS définit la dénutrition biologique en dialyse par une albuminémie inférieure à 35
g/L en immunonéphélémétrie (IN) et à 38 g/L par colorimétrie au vert de bromocrésol (VBC). Plusieurs
méthodes de dosage de l’albumine plasmatique sont disponibles. Parmi elles, le pourpre de bromocrésol (PBC) et
l’immunoturbidimétrie (IT) non citées dans les recommandations, représenteraient la moitié des méthodes
utilisées par les laboratoires franc¸ ais. Les objectifs de cette étude sont de comparer les dosages d’albumine
selon différentes techniques et d’évaluer les conséquences sur la définition de la dénutrition.

Méthodes En février 2019, l’albuminémie a été dosée sur le bilan de début d’hémodialyse chez 108 patients en
hémodialyse chronique, par PBC, VBC, IT et IN. Les résultats d’albumine plasmatique pour chaque technique
sont comparés par t-test. La sensibilité et la spécificité du PBC à différents seuils sont calculées, considérant
VBC et IN comme méthodes témoins, pour définir le seuil décisionnel de dénutrition du PBC.

Résultats obtenus ou attendus Il existe une différence significative dans les taux d’albumine : médiane à 29,8 g/L
par PBC ; 33,6 g/L, 32,7 g/L et 36,0 g/L par IN, IT et BCG respectivement (p < 0,001). Par VBC, 23,15 % des
patients sont dénutris (seuil à 38 g/L) et 18,52 % par IN (seuil à 35 g/L) contre 34,26 % et 28,70 % par PBC en
choisissant un seuil décisionnel de 38 g/L ou 35 g/L respectivement. Le seuil décisionnel de dénutrition
spécifique au PBC est de 31 g/L (sensibilité 90,7 % spécificité 93,9 %).

Conclusion Notre étude montre que la définition biologique de la dénutrition dépend de la technique de dosage
utilisée. Nous proposons un nouveau seuil décisionnel spécifique au PBC pour cette population,
significativement inférieur à ceux définis par la HAS. Ainsi, la technique de dosage de l’albumine chez le patient
dialysé impacte les décisions thérapeutiques, et doit être prise en compte dans les arbres décisionnels.
Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir
de liens d’intérêts.
https://doi.org/10.1016/j.nephro.2019.07.123

L’albumine est la protéine la plus abondante (60%) dans le sang. Elle est fabriquée par les hépatocytes (les
cellules du foie), mais peut aussi provenir de l’alimentation (on la trouve par exemple dans le blanc d’œuf ou
encore dans le lait).

L’albumine joue un rôle majeur dans le maintien de la pression oncotique du sang (pression osmotique due aux
protéines).

Elle est aussi considérée comme la principale protéine de transport dans le sang. Elle transporte des substances
endogènes et exogènes qui de sont de petites tailles et qui, seules, seraient éliminées par les reins, dont :

 des hormones (en particulier les hormones liposolubles)

 la bilirubine

 le calcium

 des acides gras

 des médicaments

 des électrolytes

Pourquoi faire une analyse de l’albumine ?

Le dosage de l’albumine sanguine ou albuminémie est prescrit pour dépister une maladie hépatique ou rénale. Il
sert aussi à vérifier la quantité de protéines dans le sang. Le médecin peut demander un dosage de l’albumine s’il
suspecte une anomalie de la concentration de certains électrolytes, comme le calcium. En présence d’œdèmes, un
dosage de l’albumine peut également être requis.

L’examen de l’albumine

L’analyse sanguine de l’albumine est prescrite par un médecin, à l’hôpital ou lors d’une consultation. L’examen
consiste à prélever du sang veineux, la plupart du temps au niveau du pli du coude.

Les taux d’albumine, de protéines totales et de globulines sont généralement mesurés parallèlement.

Le taux d’albumine peut aussi, au besoin, être mesuré dans les urines (albuminurie).

Quels résultats peut-on attendre d'une analyse de l'albumine ?

Le taux normal d’albumine dans le sang doit se situer entre 3,4 et 5,4 g/dl (grammes par décilitre), chez les
hommes et les femmes. À noter que les valeurs normales d'albumine peuvent varier légèrement selon le
laboratoire dans lequel est effectuée l'analyse.

Seul un médecin pourra interpréter les résultats et conclure à un diagnostic.


Parmi les causes d’un taux d’albumine bas (hypoalbuminémie) dans le sang, citons :

 atteinte des reins

 maladie du foie : cirrhose, hépatite, ascites

 une dénutrition (apport insuffisant en protéine)

 une maladie inflammatoire 

 les œdèmes
 les situations de perte de liquide biologique, comme le syndrome néphrotique ou les brûlures étendues

 une excrétion excessive par les reins

 une entéropathie exsudative : maladie inflammatoire caractérisée par une intolérance à certains éléments


comme le gluten, d'une perte par le tube digestif de substances comme les protéines ou les immunoglobulines. La
maladie de Crohn et la maladie iliaque font partie de ces pathologies.

 une grossesse

 de l’eczéma

Au contraire, avoir un taux élevé d’albumine dans le sang peut être le signe de :

 une déshydratation

 un diabète insipide

 des efforts prolongés

A lire aussi :

Notre fiche sur l'insuffisance rénale

Ce qu'il faut savoir sur la cirrhose

Informations sur l'eczéma


Recherche et rédaction : juillet 2015

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