Vous êtes sur la page 1sur 8

Le Système Monétaire International

PARTIE 2 : Partie historique


PARTIE 1 : Mécanismes généraux
I. De l’étalon-or au GES de l’entre-deux guerres
I. La relation entre le SMI et le taux de change A. Le Gold Standard du XIX° jusqu’en 1914.
A) Fonctions et formes d’un SMI B. L’instabilité de l’entre-deux guerres.
B) Les taux de change 1. Les crises financières et monétaires de l’après-première
1. Définitions guerre mondiale
2. Les déterminantes du taux de change 2. De la conférence de Gênes (1922) à la crise de 1929

II - Le Système International de Bretton Woods


II – Taux de change et croissance A. Principes et enjeux
A) Avantages d’une monnaie forte ou d’une appréciation 1. Plan Keynes versus plan White
monétaire 2. Principales caractéristiques du système
1. Des avantages mécaniques 3. Le SMI consacre la domination du dollar
2. La multinationalisation des firmes B. Le fonctionnement du système
3. Des avantages financiers 1. De 1944 à la fin des années 50 : la mise en veilleuse du
système
B) Limites d’une monnaie forte et avantages d’un taux de 2. Les années 60 et la crise de 1971 : la crise montante du
change faible et/ou d’une dépréciation système
C. Crise et fin du SMI de Bretton Woods.
1. La première crise de 71
2. La deuxième crise de 73

 CITATIONS III. Le flottement des changes, nouveau SMI ou « non-système »


- Jean-Paul FITOUSSI : « Les changes fixes sont bons pour la stabilité, ?
les changes flottants sont bons pour la croissance ». (Dilemme A) Les avantages théoriques supposés des changes flexibles
séculaire et irrémédiable de Triffin). : Milton Friedman
1. Taux de change d’équilibre et ajustements en douceur...
- En 1971, le conseiller économique du président Nixon, S. 2. L’autonomie de la politique monétaire
CONALLY déclarait : « Le dollar est notre monnaie et votre B) Les changes flottants en pratique... « Loin des harmonies
problème », illustrant ce mécanisme des (n-1) pays. prévues » (Henri Bourguignat)
1. La volatilité (variabilité extrême) des changes
- LABROUSSE, «  les économies ont les crises de leurs structures.   2. Le creusement des déséquilibres commerciaux
on peut utiliser pour illustrer la crise asiatique de 1997 qui est le 3. Les politiques monétaires n’ont pas beaucoup gagné en
reflet des structures de l’économie contemporaine : une économie autonomie
globalisée et financiarisée C) Principaux faits ayant marqué l’évolution du SMI dans les
années 80
1. La crise du dollar de 1985 à 1987 et l’esquisse d’une
PARTIE 1 : Mécanismes généraux que les USA détenaient les trois quarts des réserves d’or. Le
système de Bretton Woods est un Gold Exchange Standard.
I - La relation entre le SMI et le taux de change • Changes flottants ou flexibles : la monnaie est un actif comme un
autre dont le prix doit varier selon la demande et l’offre de monnaie. C’est
le système actuel où les parités varient tous les jours.
A) Fonctions et formes d’un SMI
• Jean-Paul FITOUSSI : « Les changes fixes sont bons pour la stabilité,
 Fonctions les changes flottants sont bons pour la croissance ». (Dilemme séculaire
Les fonctions d’un système international ont été précisées par et irrémédiable de Triffin).
Robert TRIFFIN qui distinguait la fonction d’acceptabilité-liquidité
B) Les taux de change
de celle de stabilité-prédictibilité. 1. Définitions...
Le système doit être accepté par toutes les nations et être assez liquide Le taux de change représente la valeur d’une monnaie exprimée dans
pour garantir les transactions tout en étant stable pour être crédible et une autre monnaie.
gage de confiance. Il y aurait un antagonisme entre ces deux fonctions,
c’est le dilemme de Triffin. En effet, la fonction de liquidité implique une Les taux de change courants sont ceux pratiqués au quotidien auprès
création monétaire abondante et pèse sur la stabilité de la monnaie, et des banques ou sur les marchés.
donc sur la prédictibilité. De même, privilégier la stabilité nuit à la
liquidité du système. Taux de change réels qui tiennent compte des différentiels d’inflation
Un équilibre subtil doit être trouvé, et toute l’histoire des systèmes respectifs des différents pays. Un différentiel de dix points dans les taux
monétaires relate l’alternance entre ces deux dérives possibles : d’inflation entre deux pays entraîne une modification du taux de change.
-  Surplus de liquidité (c’est le cas au XX°)
-  Manque de liquidité (c’est le cas au XIX° siècle). 2. Les déterminants des taux de change
On distingue les déterminants « classiques » et « modernes ».
 Formes - Les déterminants « classiques » renvoient à la sphère réelle de
• Système de changes fixes : définition de parités fixes avec d’étroites l’économie
bandes de fluctuations autour des cours pivots. - Les déterminants « modernes » se rattachent à la sphère
 Dans ce système, les nations s’engagent à assurer la stabilité des financière
parités par des interventions sur le marché des changes et à
soutenir les devises en difficulté. Pour cela, les Banques centrales  Les déterminants classiques
se dotent de réserves en devises étrangères pour se fournir en Le solde extérieur
monnaie nationale - X > M = Besoins étrangers en monnaie nationale > Besoins
 Les changes fixes se positionnent clairement du côté de la stabilité nationaux en monnaie étrangère = Appréciation de la monnaie
et de l’acceptabilité dans le dilemme énoncé par Triffin nationale.
 Les systèmes d’étalon-or se sont imposés au XIX° siècle comme - M > X = Besoins nationaux en monnaie étrangère > Besoins
des systèmes de changes fixes. étrangers en monnaie nationale = Dépréciation de la monnaie
 Gold Exchange Standard : système de Bretton Woods dans lequel nationale.
seul certaines devises clés sont convertibles en or et dans lequel
les monnaies périphériques sont seulement convertibles entre Un pays réalisant des excédents (Allemagne, Japon) doit voir sa monnaie
elles et avec les devises clés. Le Gold exchange standard fut s’apprécier et inversement.
adopté en 1945 suite à la pénurie d’or des pays européens alors
La croissance et le différentiel de croissance notamment, économiste de l’école de la régulation, a montré comment
Fondamentalement, une monnaie reflète la santé, la force et le les agents ne se basaient pas sur les fondamentaux mais plus sur
niveau de développement (la productivité) d’une économie. Les l’opinion publique au moment du choix.
pays les plus développés ont des monnaies fortes, les pays pauvres des - Keynes comparait le fonctionnement des agents à celui des
monnaies faibles. membres d’un jury lors d’un concours de beauté.
La croissance et le développement sont ainsi des déterminants du taux de - Ces comportements s’expliquent en particulier par l’incertitude qui
change préside à toute décision économique
La Dépréciation de la monnaie, conséquence logique d'inflation
La relation entre taux d'inflation et taux de change a été
théorisée par Gustave CASSEL, économiste suédois et théoricien => Le taux de change est fonction du solde courant (présent et
de la PPA, parité du pouvoir d'achat. On distingue loi de PPA absolue, anticipé), du différentiel de croissance (présent et anticipé), du
qui énonce que le bon taux de change est celui où s'égalise le prix d'un différentiel de taux d’inflation (présent et anticipé), du
même bien dans tous les pays, et la loi de PPA relative, qui prend en différentiel de taux d’intérêt (présent et anticipé), du solde
compte les différentiels d'inflation. budgétaire, du risque débiteur, de la confiance internationale
- L'hebdomadaire "The economist" a ainsi inventé le Big Mac index dans la monnaie et enfin et peut-être surtout de comportements
où le taux de change en PPA des monnaies est déterminé selon le mimétiques et spéculatifs...
prix du Big Mac.
II - Taux de change et croissance
Selon le FMI, le revenu par tête moyen des PDEM est 27 fois plus élevé
que celui des PED en taux de change courant, mais seulement 9 fois plus A) Avantages d’une monnaie forte ou d’une appréciation
élevé en taux de change de PPA. L'écart de richesse est divisé par trois, monétaire
un énorme biais statistique conduisant à surestimer la richesse des pays 1. Des avantages mécaniques
riches et la pauvreté des pays pauvres. Une monnaie forte améliore les termes de l’échange, amoindrit le coût
des importations et renchérit les exportations, améliore le pouvoir d’achat
 Les déterminants "modernes". des consommateurs, protège contre l’inflation sur les prix des produits
Les mouvements de capitaux représentent désormais 120 fois la valeur importés, et minore le coût des biens de production importés
des flux réels sur les marchandises sur un an/jour/mois.
Les différentiels de taux d'intérêt réels jouent un rôle clé dans ce domaine KRUGMAN rappelle la théorie du PNB commandé selon laquelle la
tout comme le risque-pays (solvabilité du pays emprunteur, laxisme en richesse intérieure correspond au pouvoir d’achat d’une nation vis-à-vis
matière d'inflation) du reste du monde.
Les keynésiens stipulent à court terme la loi de la parité des taux d'intérêt
tend à se substituer à la loi de la PPA, égalité des taux d'intérêt entre les Historiquement, les USA doivent une part de leur désinflation grâce à la
nations. montée fulgurante du dollar,
L’importance des variables financières : flux de capitaux, taux d’intérêt,
taux de change. Cercle vertueux de la monnaie forte : monnaie forte > désinflation
importée > amélioration de la compétitivité-prix > redressement du solde
Surréaction, mimétisme, bulles et spéculation extérieur > nouvelle appréciation du taux de change.
DORNBUSH met en exergue la volatilité des marchés financiers
qui sont bien plus réactifs que les marchés de biens. Les 2. Des avantages financiers
keynésiens décrient le mimétisme des comportements, André ORLEAN Une monnaie forte et stable ou en voie d’appréciation attire les
capitaux étrangers, tout en préservant la valeur des créances politique de dépréciation monétaire.
étrangères - Le but du gouvernement de redresser le solde des échanges
extérieurs, en cas de déficit.
La monnaie forte permet de détendre les taux d’intérêts et de - Dans un premier temps, les effets prix vont dégrader la
redresser le déficit budgétaire. Une monnaie forte et crédible permet situation : nous payons plus cher nos importations et nos
de boucler les déficits. exportations nous rapportent moins !
- Jacques RUEFF évoquait le « déficit sans pleurs » pour les - Mais dans un second temps, les effets volume prennent le
Américains. Le déficit vide les réserves de change et implique des relais : les agents ajustent leurs investissements à la nouvelle
politiques de rigueur pour contracter la demande intérieure. donne.
- Selon le théorème des élasticités-critiques de Marshall-
3. La multinationalisation des firmes Lerner, la somme des élasticités de la demande nationale
L’investissement se substitue au commerce. Les monnaies fortes ont en produits étrangers et de la demande étrangère en
historiquement constitué un avantage pour la multinationalisation des produits nationaux doit être supérieure à un pour qu’une
firmes en favorisant l’investissement étranger dévaluation réussisse. Il faut relativiser le phénomène décrit
selon les monnaies de facturation. Pour qu’une dévaluation
B) Limites d’une monnaie forte et avantages d’un taux de réussisse, il faut que les élasticités soient fortes, que la demande
change faible et/ou d’une dépréciation nationale en produits étrangers et la demande étrangères en
FITOUSSI et A. COTTA, ont critiqué la stratégie du franc fort, produits nationaux soient sensibles à la variation du taux de
source de la crise des années 80. Une monnaie forte handicape la change. Or cette sensibilité n’est pas donnée : certaines
croissance : la France des années 80-90, les Etats-Unis et leur importations sont incompressibles et ne seront pas réduites
désindustrialisation durant la première moitié des années 80, ou encore le malgré la pénalité financière imposée par la baisse du taux de
cas britannique où la finance a été privilégiée à l’industrie change; par ailleurs, les exportations peuvent plafonner si les
Les membres de la zone franc dans les années 80 car le franc CFA partenaires commerciaux n’ont pas besoin d’augmenter leur
montait parallèlement au franc. 94 : dévaluation du franc CFA de 50%. volume

Une monnaie forte implique une politique monétaire restrictive et


une vigilance accrue du taux d’inflation.

Une monnaie faible favorise les recettes touristiques, les


investissements directs à l’étranger et permet de desserrer la contrainte
sur la politique économique de mettre en place des politiques plus
expansives.

Théories à mobiliser ici :


-  Rappeler les bienfaits des dévaluations
-  Courbe en J
-  Théorème des élasticités-critiques de Marshall-Lerner.

La courbe en J décrit les effets classiques d’une dévaluation.


- Le but de la courbe en J est de montrer le déroulement d’une
l’étalon-or.
Déficit extérieur > Dépréciation du taux de change > Sortie d’or (au-
delà des gold-points) > Contraction de la masse monétaire > Baisses des
prix, hausses des taux d’intérêts, et contraction de la Demande intérieure
> Hausse de la compétitivité-prix entraîne une hausse des exportations
tandis que la chute de la demande intérieure ralentit les importations >
La balance extérieure se rééquilibre...

• La réalité du système : un sterling standard


En effet, la livre est devenu au XIX° la monnaie internationale et
véhiculaire, la monnaie des transactions se substituant à l’or. La livre,
convertible en or, « as good as gold », comme le sera le dollar. La livre se
substitue à l’or comme gage monétaire.
=> Un système monétaire qui fonctionne correctement doit
remplir les deux fonctions décrites par Triffin. À cet égard, le
système de l’étalon-or a clairement privilégié la fonction de
réserve, de prédictibilité-stabilité, mais a négligé celle de
liquidité, l’or n’assurant pas toutes les transactions.
PARTIE 2 : PARTIE HISTORIQUE

I. De l’étalon-or au GES de l’entre-deux guerres

A. Le Gold Standard du XIX° jusqu’en 1914. B. L’instabilité de l’entre-deux guerres.


• Définition d’un système d’étalon-or : Le système repose sur la 1. Les crises financières et monétaires de l’après-première
convertibilité externe des monnaies en or. Chaque monnaie correspond à guerre mondiale
un certain poids en or à partir duquel sont constituées des parités fixes. La Première Guerre Mondiale se caractérise par une forte création
monétaire afin de financer l’effort de guerre. La masse monétaire
• Pourquoi ce passage d’un système bimétallique à un système augmente donc rapidement, l’inflation est galopante et les monnaies se
monométallique ? déprécient. Au sortir de la guerre, la première préoccupation des pays
La loi de Gresham = la mauvaise monnaie chasse la bonne européens est de revenir à l’étalon-or.

• Fonctionnement du système monométallique : l’étalon-or La GB veut restaurer l’hégémonie de la livre, nécessaire au bon
Les paiements ne s’opèrent pas en or mais en devises d’où l’existence fonctionnement de la City. Problème : les USA disposent de 44% du stock
d’un marché des changes où s’échangent les devises cotées et qui d’or mondial. En 1925, le gouvernement anglais décide le retour à
fluctuent autour d’un cours pivot, le « gold point ». Les gold-points, l’étalon-or sur la base de la parité-or de 1913 alors que les prix ont sur
points d’entrée et de sortie de l’or, représentent le seuil à partir duquel cette même période été multipliés par plus de cinq. D’où la très forte
l’or sera utilisé comme moyen de paiement. Selon les historiens, les gold- surévaluation de la livre sterling et la difficulté manifeste à tenir ce
points se sont situés à 0,2% par rapport à la parité officielle. nouveau statut.

L’existence d’un déficit commercial se résorbe grâce au jeu de Cas français : Souffre de l’inflation et de la chute du franc.
Cas allemand : hyperinflation 3. Le SMI consacre la domination du dollar
Jacques RUEFF a ardemment dénoncé le système de Bretton
2. De la conférence de Gênes (1922) à la crise de 1929 Woods et les privilèges exorbitants du dollar dans ce système qui
Le projet de la conférence de Gênes est de remettre sur pied un fait d’une monnaie nationale une monnaie mondiale. Dans la mesure où
système monétaire international alors que seul le dollar est le dollar est universellement accepté, ils n’ont presque pas à se soucier
convertible. L’idée est d’adopter un GES (gold exchange standard), un de la création monétaire.
système souple tenant compte du manque d’or chez certaines nations qui
sont dans l’incapacité totale de garantir la convertibilité de leur devise en Les USA n’ont pas à se soucier de la parité du dollar face aux
or. Les USA ne participeront même pas à la conférence de Gênes et le autres monnaies, ce sont les autres pays qui en ont la charge et qui
GES est mis en péril par la crise de 29 doivent assurer la stabilité de leur devise vis-à-vis du dollar. C’est le
principe des (n-1) pays selon lequel le énième pays est dispensé de lutter
La crise de 29 est une crise monétaire avec des dévaluations en pour garantir la stabilité fixe si tous les autres s’en occupent.
cascade, qui furent nuisibles pour tous les pays
La situation est grave :-> Beggar my neighbour policy -> Retour aux En 1971, le conseiller économique du président Nixon, S.
égoïsmes nationaux -> Dévaluations de combat -> Contrôle des changes CONALLY déclarait : « Le dollar est notre monnaie et votre
problème », illustrant ce mécanisme des (n-1) pays.
II - Le Système International de Bretton Woods
B. Le fonctionnement du système
A. Principes et enjeux 1. De 1944 à la fin des années 50 : la mise en veilleuse du
1. Plan Keynes versus plan White système
KEYNES : Un système de parités fixes car la monnaie est une donnée Le « dollar gap », fossé entre les besoins et les disponibilités en
trop importante pour être abandonnée au marché et à ses aléas + une dollar, est criant dans les années 50 et illustre le dilemme de
monnaie inter (bancor : convertible en or, supranationale pour éviter l’économiste belge Triffin pour qui le déficit de la balance américaine des
qu’une nation impose sa monnaie nationale en monnaie inter) + une paiements est absolument nécessaire pour alimenter l’économie
caisse d’émission mondiale en dollars, un tel déficit est fonctionnel et inhérent à tout
WHITE: système centré sur le dollar dans le seul but de faciliter le système de Gold Exchange Standard. Mais la liquidité du système met en
commerce international péril sa stabilité, telle sera la situation des années 60 où la liquidité mine
la stabilité.
C’est le plan White qui sera adopté à l’issue de la conférence de Le dilemme de TRIFFIN prend tout son sens durant les années 50-60 (pas
Bretton Woods. Conférence qui a lieu dans le New Hampshire en juillet assez de liquidités puis trop).
44 et qui marque le début de l’hégémonie américaine 2. Les années 60 et la crise de 1971 : la crise montante du
système
2. Principales caractéristiques du système La masse monétaire en dollars en circulation augmente très vite,
Il s’agit d’un Gold Exchange Standard où la valeur des monnaies est les xéno-dollars abondent.
définie par rapport à l’or. Toute monnaie est en théorie indexée par Une telle surabondance provient de deux sources différentes :
rapport à l’or. Les taux de change peuvent fluctuer autour de leurs - Du déficit de la balance américaine des paiements en raison de
cours pivots de plus ou moins 1%. Au-delà, il faut dévaluer ou l’importance des IDE réalisés par les firmes américaines, mais
réévaluer la monnaie. En réalité seul le dollar est indexé sur l’or, et les également
autres devises sont indexées sur le dollar. - De la multinationalisation des banques américaines qui prêtent et
diffusent le dollar à l’échelle mondiale.
=> À la fin des années 60, la masse monétaire en dollars externes Friedman et est positive car elle doit ramener les monnaies à leur juste
devient supérieure à la masse monétaire en dollars internes des USA. valeur. La spéculation n’intervient théoriquement que lorsque la valeur
Surabondance des dollars des actifs s’écarte de la valeur d’équilibre.

En 63, le gouvernement Johnson fait adopter l’Interest Les changes flottants permettent une plus grande autonomie et
Equalization Tax. Il s’agit d’une taxe d’égalisation des taux d’intérêts une plus grande efficacité des politiques économiques nationales.
venant majorer les intérêts payables par les non-résidents sur les La flexibilité des taux de change rend les politiques économiques plus
emprunts réalisés auprès des banques américaines. Le but étant de indépendantes du solde extérieur.
freiner les sorties de capitaux,
2. L’autonomie de la politique monétaire
C. Crise et fin du SMI de Bretton Woods. En changes fixes, la politique monétaire perd son autonomie. La
1. La première crise de 71 politique monétaire est hétéronome et extravertie car obligée de tenir
Le premier déficit commercial américain réalisé en 71 déclenche compte de l’impératif des parités fixes. Les taux d’intérêts sont fixés en
la crise. Certains pays refusent de soutenir le dollar, les BC en ont assez fonction des taux de change.
de stimuler l’inflation en achetant du dollar. Le 15 août 71, le président
Nixon décrète l’inconvertibilité du dollar en or En changes flexibles, la politique monétaire retrouve son
autonomie, et le pilotage fin (« fine tuning ») de la conjoncture interne
2. La deuxième crise de 73 est permis à nouveau.
La spéculation à la baisse du dollar reprend de plus belle, on lui Le triangle d’incompatibilité de Mundell (article de 1953) :
préfère le florin, le franc, la livre...À nouveau certains pays ne - Mobilité parfaite des capitaux
soutiennent plus le dollar, et dès 73 les USA décident de laisser flotter le - Parités fixes stables
dollar. La Conférence de Kingston en Jamaïque en 1976 officialise la fin du - Politique monétaire autonome
système de Bretton Woods, selon les accords signés le nouveau SMI serait
un système de parités stables mais ajustables B. Les changes flottants en pratique... « Loin des harmonies
prévues » (Henri Bourguignat)
III. Le flottement des changes, nouveau SMI ou « non-
1. La volatilité (variabilité extrême) des changes
système » ? Depuis 30 ans, les changes flottants se sont imposés. Mais le
régionalisme monétaire se développe très rapidement : face aux
A. Les avantages théoriques supposés des changes changes flottants, le régionalisme constitue un moyen de créer des
flexibles : Milton Friedman unions monétaires et de regrouper des devises entre elles pour les
renforcer mutuellement et les protéger de l’instabilité monétaire.
1. Taux de change d’équilibre et ajustements en douceur... - C’est le cas de la zone franc ou des devises rattachées à l’euro, de
Pour FRIEDMAN ou Pascal SALIN, les changes flexibles la zone dollar, de la zone sterling...
constituent un vrai système monétaire international. Les marchés
réputés efficients, doivent fixer les prix des monnaies. Les changes La volatilité des changes a provoqué la volatilité des taux
flexibles seraient aptes à mettre en évidence des taux de change d’intérêts à long terme surtout mais aussi à court terme.
adéquats, en sorte que les monnaies sont valorisées à leur juste valeur.
Les changes flottants sont le lieu de légères fluctuations réparties sur une
longue période. La spéculation doit jouer un rôle équilibrant pour 2. Le creusement des déséquilibres commerciaux
Contrairement aux prédictions de FRIEDMAN, le passage aux taux Les devises-clés ne sont plus, comme titrait un livre de M. AGLIETTA,
de change flottant a fait exploser les déficits. Déficits structurels « La fin des devises-clés ». Le monde évolue vers un système
des USA, de la France...Les changes flottants n’ont pas permis de résorber polycentrique et multidevises avec plusieurs centres monétaires. En effet,
les déséquilibres commerciaux. l’hégémonie du dollar est remise en cause progressivement à partir des
années 80 :
3. Les politiques monétaires n’ont pas beaucoup gagné en -  L’euro s’impose et se diffuse progressivement
autonomie - Dvp des DTS
Le flottement des monnaies s’est avéré impur, les banques - Place croissance du yuan
centrales et les Etats ont continué à conduire leur politique monétaire en
tenant compte des influences de celle-ci sur le taux de change. Le taux de 3. La crise asiatique débutée en 1997
change est une variable trop importante en économie ouverte et C’est la crise la plus grave depuis la crise des années 30 pour H.
mondialisée pour être abandonnée au libre jeu du marché, ainsi les BOURGUIGNAT. C’est le reflet des structures de l’économie
nations continuent de subordonner leurs politiques monétaires à des contemporaine : une économie globalisée et financiarisée. Comme le
objectifs de change. disait LABROUSSE, « les économies ont les crises de leurs structures. »
Les causes de la crise
C. Principaux faits ayant marqué l’évolution du SMI dans
les années 80 Les Dragons d’Asie connaissent une forte croissance financée par
endettement externe, ce sont des économies de bulles avec de forts
1. La crise du dollar de 1985 à 1987 et l’esquisse d’une phénomènes de spéculation, et des bourses en forte hausse. Une
nouvelle  coopération monétaire internationale. croissance trop rapide, excessive, extravertie et donc immaîtrisable.
Le taux de change effectif du dollar a doublé durant la première
moitié des années 80 en raison de la demande croissante de Les monnaies asiatiques étaient liées au dollar. On assiste à une
dollar. montée du dollar dans les années 90 et donc des monnaies
- « America is back », slogan de REAGAN symbolisé par la hausse asiatiques. Les opérateurs, prenant en compte la surévaluation des
du dollar. monnaies asiatiques, spéculent sur la faillite du système. Les monnaies
- S. CONALLY en 1971 : « Le dollar est notre monnaie et votre s’effondrent Au départ monétaire, la crise asiatique se mue en crise
problème ». Les USA ne sont guère souciés des cons de la montée financière. La chute des monnaies asiatiques déclenche des ventes de
du dollar sur les autres pays bien qu’elle les avantage, le dollar titres massives sur les marchés financiers, les opérateurs étrangers
favorisant le processus désinflationniste (désinflation importée). retirent leurs capitaux dans une fuite vers la qualité
Le dollar fort finance le déficit budgétaire.
Cette crise asiatique va contaminer tout le système international,
Etranglés par la montée des taux d’intérêts, les USA commencent et entraîner par ricochets la crise brésilienne, ainsi que la crise russe.
à s’inquiéter et donc le monde s’inquiète
- Réaction : conférence du G5 en 1985 et accords du Plaza
- Les Banques Centrales s’engagent à céder du dollar sur le marché
des changes et à acheter différentes devises alternatives

2. L’évolution vers un monde polycentrique

Vous aimerez peut-être aussi