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L’implication de la Roumanie dans le respect des droits des minorités nationales.

Etude de cas: la communauté des Roumains de Serbie

Pendant des siècles, la Roumanie a été vue par les historiens comme « une ile de latinité
dans une mer slave ». Cette position avait influencé le développement et la formation du peuple
roumain, surtout en ce qui concerne la langue, les coutumes, la culture, mais, malgré ces
influences, le peuple roumain a réussi garder sa spécificité. Néanmoins, les luttes territoriales qui
ont fini par l’établissement des frontières de l’Etat roumain ont laissé au dehors du pays des
nombreux Roumains. Ainsi qu’aujourd’hui la Roumanie est entourée par des communautés des
Roumains de dimensions différentes, comme celle de Serbie (en Timok et Voïvodine), d’Ukraine
(en Cernauti et Herta), en Hongrie, Bulgarie, sans parler de la République Moldave, où le
problème est plus complexe.
Le long du temps, toutes ses communautés se sont confronté avec le processus de
dénationalisation, en étant appliquées des politiques d’assimilation. Ces mesures ont affecté
l’enseignement, la religion et la participation à la vie publique des Roumains qui se trouvent en
dehors des frontières du pays. Longtemps, l’Etat roumain s’est concentré sur les problèmes et sur
les relations avec la Moldavie. Quand même, depuis quelques années, l’attention de la Roumanie
est attirée par les problèmes avec lesquels se confrontent les Roumains de Serbie, qui se trouvent
concentrés en deux régions, en Voivodine et en Timok, deux régions qui traitent différemment la
minorité roumaine. Les nombreuse organisations comme la Communauté des Roumains de
Serbie, l’Associations pour la culture des Roumains de Serbie « Ariadnae Fillum », la Fédération
des Roumains de Serbie ont présenté aux autorités roumaines et à l’opinion publique les
injustices commises par les autorités serbes et les droits dont les roumains sont dépourvus en
Serbie. Dans ces circonstances, je me demande quelles sont les mesures (diplomatiques,

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politiques, économiques) que l’Etat roumain avait prises pour améliorer la situation de la
communauté des Roumains de Serbie et pour obtenir le respect de leurs droits en tant que
minorité nationale ? Je vais analyser surtout la période d’après 2007, quand la Roumanie est
devenue membre de l’Union Européenne, ce qui a obligé notre pays d’être plus attentif au destin
des Roumains de l’étranger.
Les raisons pour lesquelles j’ai choisi de développer ce sujet sont tant scientifiques que
personnelles. Le première motif est scientifique et est représenté par la constatation que les études
concernant les problèmes avec lesquels les Roumains de Serbie se confrontent sont peu analysés.
Il est vrai, on a fait des recherches concernant les origines, l’histoire, les coutumes des Roumains
de Timok et Voivodine, mais on n’a pas démontré un vif intérêt et on n’a pas payé suffisamment
d’attention aux injustices auxquelles ils ont été soumis. Je me propose, à travers cet étude, de voir
comment est-ce que l’Etat roumain a agit pour résoudre leurs problèmes, comment est-ce qu’il a
géré ce défi démontré par les autorités serbes face aux droits des roumains.
Le deuxième motif repose sur mon intérêt particulier pour les la situation des Roumains
qui se trouvent en dehors des frontières du pays, pour l’importance que je donne à la préservation
de l’identité nationale dans cette période de globalisation et modernisation. Cet intérêt s’est
manifesté lors de ma participation au projet media Ecou Românesc, projet à double direction :
informer et promouvoir les Roumains qui le méritent, soit s’ils se trouvent en Roumanie où à
l’étranger. Ce projet m’a déterminé à accorder plus d’attention à ce thème, thème que je voudrai
traiter dans ma mémoire de licence et pourquoi pas, dans une manière approfondie, dans ma
mémoire de master.
Le cadre théorique de mon étude est composé par quatre axes théoriques. Le premier axe
vise la théorie de l’intégration européenne et utilise les concepts « intégration », « identité
nationale » et « coopération ». J’ai choisi cet axe et ces concepts pour rechercher la manière dont
la Roumanie avait changé son attitude après l’intégration dans l’Union Européenne, la manière
dont elle a su se replier conformément aux standards européennes dans ce problème de plus en
plus épineux, les droits des minorités nationales, surtout à l’égard des roumains de Serbie. La
coopération entre l’Etat roumain et serbe concernant les minorités nationales est d’une réelle
importance pour assurer une bonne représentation et un bon fonctionnement des institutions de
l’Etat au niveau local et national. Quant à l’identité nationale, elle est très importante dans ce
contexte de globalisation, mondialisation et uniformisation, et elle est mise en danger par les

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politiques de dénationalisation et d’assimilation.
Le deuxième axe théorique prend les directions de la théorie des relations internationales,
en utilisant les concepts « intérêt national », « relations diplomatiques » et « acteurs
internationales ». Elle va m’aider à identifier les acteurs qui auraient du gérer ce problème de la
transgression des droits de minorités nationales, soit ils des organisations et des institutions, des
hommes politiques. L’intérêt national a été défendu et utilisé comme prétexte par la Roumanie au
début de l’année 2012, quand elle avait conditionné son vote d’acceptation du statut de candidat à
l’Union Européenne de la Serbie par la signature du Protocol concernant les respect des droits des
Roumains de Serbie, qui sont dépourvus d’enseignement dans la langue roumaine, des églises
orthodoxes, même des droits civiques et politiques. A cause de cela, les relations diplomatiques
entre les deux pays sont devenues assez tendues.
Mon cadre théorique comporte un autre axe, ce de la communication politique qui utilise
les concepts de « leader politique », « espace politique » et « opinion politique ». Ces trois
concepts vont révéler les personnes qui se sont impliqués pour résoudre et pour défendre les
droits de Roumains de Serbie, mais vont nous donner aussi une image d’ensemble sur la manière
dont l’opinion publique, soit elle roumaine ou serbe, avait perçu la situation.
Le dernier axe de mon étude est l’axe juridique, notamment la sphère des droits et statuts
des minorités nationales. Les concepts qui vont être mis en évidence sont « la minorité
nationale », « les droits collectifs » et les concepts de « traité », « accord » et « protocole ». Cette
axe va mieux définir ce qui signifie une minorité nationale, ce qui signifie appartenir à une
minorité, dans ce cas-ci à la communauté des Roumains de Serbie, mais aussi quelles sont les
droits dont les Roumains peuvent réjouir, des droits prévus dans les accords, traités et protocoles
signés par les autorités roumaines et serbes.
Comme je disais auparavant, la littérature de spécialité n’a pas beaucoup des études
concernant l’implication de la Roumanie dans la solution des problèmes avec lesquels se
confrontent les Roumains qui se trouvent en dehors des frontières du pays, notamment la
situation des Roumains de Serbie. Quand même, il y a une riche littérature qui comprends des
ouvrages concernant la repartions, la manière de vivre, leurs coutumes et leurs traditions. Je cite
ici quelques titres, d’ouvrages qui sont assez récents comme Românii din afara hotarelor ţării 
écrite par Gheorghe Zbuchea, Românii din Banatul Sârbesc écrite par Gligor Popi, les deux
parues en 2003, mais aussi d’autres travaux plus récents comme Românii din Peninsula

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Balcanică. Studiu Geopolitic écrite par Oneţiu Anda Mădălina et paru en 2010 et Comunitatea
românească din Serbia écrite par Ionelia Toarcă et paru en 2012. Tous ces ouvrages vont
représenter une base pour ma recherche, dans le sens où elles vont m’aider à mieux comprendre
la situation et le statut de la communauté des Roumains de Serbie. Néanmoins, même si la
littérature est assez pauvre, les journaux suivent attentivement l’évolution des relations bilatérales
entre la Roumanie et la Serbie concernant ce sujet, et ils vont représenter un réel aide pour donner
les directions de mon étude.
Le modèle de mon analyse va se construire autour de deux concepts clés : « l’identité
nationale » et « minorité nationale ».
L’identité nationale représente le sentiment, ressenti par une personne, d'appartenir à une
nation et peux designer à la fois les « points communs », réels ou supposés, entre des personnes
qui se reconnaissent d'une même nation, ces points communs formant un ensemble d'habitus 1. Ce
concept est très important pour ma démarche, parce que la préservation de l’identité nationale des
Roumains de Serbie est le principal objectif que les autorités roumaines de spécialité doivent
avoir. Les Roumains de Timok et Voïvodine sont soumis, par les autorités serbes, à un processus
continu de dénationalisation et d’assimilation, ainsi que les Roumains de Serbie se déclare
« valaques » et pense que la langue qu’ils parlent n’est pas la langue roumaine, mais la langue
« valaque ». Pour les faire oublier complètement leurs origines roumaines, l’Etat serbe manipule
les personnes, et à ceux qui lui s’opposent, les nie leur droit politique et social. Cette identité
nationale doit être gardée, et cela va se faire par une forte pression de la part de l’Etat roumain en
vue de faire respecter les droits des Roumains de Serbie.
Le deuxième concept, également important, est la minorité nationale. Ce concept est assez
controversé, car même aujourd’hui, il n’y a pas un consensus concernant la formulation d’une
définition acceptée par la grande majorité. Toutefois, il y a des auteurs qui ont essayé de définir
ce concept, en considérant qu’une minorité nationale est tout groupe bien défini des personnes
qui ont la citoyenneté du pays qu’ils habitent, qui sont en infériorité numérique par rapport à la
population qui constitue la majorité, qui entretient des relations durables avec cet Etat, mais qui
ont des caractéristiques ethniques, culturelles et linguistiques distinctes et qui sont animées par le

1
FORMOSO, Bernard, Identité reconsidérée. Des mécanismes de base de l'identité à ses formes
d'expression les plus actuelles, l’Harmattan, 2011
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désir de préserver l’identité commune de ses membres 2. De ce statut de minorité nationale, je
pourrai apercevoir toutes les droits dont les Roumains peuvent bénéficier sur le territoire de l’Etat
serbe, droits qui leurs sont niés et je pourrai analyser les traités, accords et protocoles signés en
vue du respect des ces droits des minorités nationales.
La problématique de ma recherche suit les directions décrites par les axes théoriques. Le
premier aspect problématique est comment est-ce que les autorités serbes ont essayé d’effacer
l’identité nationale des Roumains de Serbie ? Est-ce que leur attitude envers la minorité des
Roumains va se modifier après l’intégration de la Serbie dans l’Union Européenne ou même plus
tôt, ayant en vue le Protocol concernant les droits de minorités que l’Etat serbe avait signé avec
notre pays au mois de mars 2012 ? Apres, je vais analyser comment est-ce que la Roumanie
défend son intérêt national et si les mesurer prises ont affecté les relations diplomatiques avec la
Serbie. Pour mieux comprendre la situation, il serait intéressant d’accorder plus d’attention à la
manière dont l’opinion publique roumaine et serbe aperçoit ce différend et à la manière dont les
leaders politiques agissent pour le résoudre. Est-ce qu’après 2007, la Roumanie a pris plus
sérieusement en compte les traités, les protocoles et les accords concernant les droits de
minorités ? Toutes ces questions m’aideront à structurer ma recherche et à me guider pour que
ma mémoire de licence soit complète et pertinente.
Pour cet étude je vais partir de l’hypothèse que le respect des droits des Roumains de
Serbie (variable dépendante) est assuré aussi par les actions que l’Etat roumain doit prendre à cet
égard (variable indépendante). Alors, ayant en vue le fait que ces droits dont les Roumains
auraient du jouir ont été transgressés plusieurs fois par les autorités serbes, j’essayerai de voir
qu’est ce que la Roumaine aurait du faire et qu’est ce qu’elle doit faire maintenant pour défendre
leurs droits, pour défendre son intérêt national, mais aussi pour aider à préserver leur identité
nationale.
Comme méthode pour ma recherche, je vais utiliser la méthode qualitative, tant l’analyse
documentaire que l’analyse discursive.
Concernant l’analyse documentaire, j’ai vais employer des sources écrites, des livres qui
traitent des sujets apparentés, comme ceux que j’ai mentionné auparavant, mais j’analyserai aussi
des traités, des accord et des protocoles comme « L’accord entre le Gouvernement de la
Roumanie et le Gouvernement de la Serbie concernant la coopération dans le domaine de la

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ANDREESCU, Gabriel, Naţiuni şi minorităţi, editura Polirom, Iaşi, 2004, p. 97.
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protection des minorités nationales signé le 4 mais 2002 à Belgrade », « La Stratégie Nationale
pour les Roumains de partout», « Le Statut de la Province Autonome Voïvodine », « Le Protocol
concernant le statut des minorités nationales en Roumanie et Serbie, signé en mars 2012 à
Bruxelles ». Ces sources vont m’aider à créer une image d’ensemble sur la situation des
Roumaines de Serbie, et l’analyse des accords, traités et protocoles vont m’offrir la base légale
pour pouvoir comprendre de manière objective la réalité avec laquelle se confronte les
communautés des Roumains en Timok et Voïvodine.
Pour plus d’informations, j’ai vais utiliser aussi des sources non-écrites, comme les
conférences de presse et les déclarations tenus par les délégués des autorités roumaines et serbes
dans certaines situations relevantes pour mon sujet.
Parce que le thème me le permet, j’envisage d’utiliser aussi l’analyse discursive après
avoir fait des entretiens avec quelques personnes qui détiennent des fonctions clés dans les
institutions de l’Etat qui s’occupent du respect des droits des minorités nationales. Je pense ici à
Eugen Tomac, qui a été le président du Département pour le Roumains de Partout, le sénateur
Viorel Badea, qui accompli la fonction de Président de la Commission pour les Roumains de
Partout, et aussi Aleksandar Najdanovici, le président de l’Association des Etudiants de Timok.
Grace à leur expérience, à leur implication et à leur contact direct avec les problèmes des
Roumains de Timok, ils vont m’aider, à travers ces entretiens, à analyser l’implication de notre
pays dans la solution des problèmes qui affronte la communauté des Roumains de Timok.
Mon projet va être structuré en trois chapitres qui vont être suivi par un chapitre distinct,
destiné aux conclusions et a la centralisation des résultats de ma recherche.

Bibliographie

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1. Acordul între Guvernul României şi Guvernul Serbiei privind cooperarea în domeniul
protecţiei minorităţilor naţionale semnat la Belgrad la 4 mai 2002

2. ONEŢIU, Anda Nicoleta, Românii din Peninsula Balcanică. Studiu Geopolitic,


Universitatea din Bucureşti, 2010

3. POPI, Gligor, Românii din Banatul Sârbesc, în Magazin Istoric, 2003

4. Protocolul privind drepturile minorităţilor naţionale încheiat între România şi Serbia în


martie 2012 la Bruxelles

5. Statutul Provinciei Autonome Voivodina

6. Strategia Naţională pentru Românii de Pretutindeni, Bucureşti, 2011

7. TOARCĂ, Ionelia, Comunitatea de români din Serbia, Colecţia IEH, Bucureşti, 2012

8. ZBUCHEA, Gheorghe, Românii din afara hotarelor ţării, Ed. Enciclopedică,


Bucureşti, 2003

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