Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
ft JMi
ff
-**
,Vs
Sfv
U d .-.:i+ ûtt-
70iV,7,'W,17Ç
y Uv-jUiUlôDV
»4 *-V-. t î, !
Digitized by the Internet Archive
in 2010 with funding from
University of Ottawa
http://www.archive.org/details/pt2dictionnaired01vigo
DICTIONNAIRE
DE LA BIBLE
TOiME PREMIER
DEUXIÈME PARTIE
ARNALD — BYTHNER
ENCYCLOPEDIE
DES
SCIENCES ECCLÉSIASTIQUES
RÉDIGÉE PAR
1° DICTIONNAIRE DE LA BIBLE
Publié par F. VIGOUROUX, prêtre de SaiBt-Sulpice
Ancien professeur à l'Institut catholique de Paris, Secrétaire de la Commission biblique
PUBLIÉ PAR
F. VIGOUROUX
PRETRE DE SAI.NT-SULPICE
DEUXIÈME TIRAGE
TOME PREMIER
D EDXIÈM E PARTI E
ARNALD — BYTHNER
KWOTHÈQUtS *
PARIS 'V^oio^
LETOUZEY ET ANE, ÉDITEURS
76'"', RUE DES SAINTS-PÈRES, 76'"*
1912
TOUS DROITS RÉSERVES
B1BUOTHECA ))
Ottaviens\*j
u
Imprimatur
DE LA BIBLE
A (suite)
ARNALD Richard, théologien anglican, néà Londres Arnauld a composé un très grand nombre d'ouvrages
en 1700, mort le 4 septembre 1756. Il lit ses études à et on compte jusqu'à cent trente-cinq volumes sortisde
Cambridge, et obtint dans la suite une prébende àLin- sa plume. Ses œuvres ont étépubliées en quarante-huit
coln. Il est surtout connu par son commentaire sur les volumes in-4», Lausanne, 1775 et suiv. Les tomes v-ix
livres deutérocanoniques, le premier qui ait été publié contiennent ses travaux exégétiques, qui sont -.Réflexions
surce sujet en Angleterre, A critical commentary on sur le psaume cxxxvi : Super flumina Babylonis.
the books of the Apocryphe*, in-f°, Londres, 1748. Ce — Historia et concordia evangelica, Paris, 1653. Le
travail fut imprimé comme une suite des commentaires Il r Arnauld publia lui-même une traduction de cet ou-
de l'Écriture par Patricket Lowth. Voir Patrick. Le com- vrage, qui parut pour la première fois en 1669. — Re-
mentaire du livre delà Sagesseavaitparuen 174i celui
; marques sur les principales erreurs d'un livre inti-
de l'Ecclésiastique en 1748; ceux de Tobie, de Judith, de tulé : L'ancienne nouveauté de l'Ecriture Sainte, ou
Baruch, de l'histoire de Susanne, de Bel et du dragon, l'Eglise triomphante en terre, Paris, 1665. Cet ouvrage
avecdesdissertationssurleslivresdes Machabées, paru- est dirigé contre Nicolas Charpy, dit Sainte-Croix, vi-
rent en 1752. J. R. Pitmana publié une nouvelle édition du sionnaire qui annonçait une transformation de l'Église
Critical commentât- y uponthe apocryphal Books, in-4«, et la venue prochaine de l'Antéchrist. — Le Nouveau
Londres, 1822. Voir History of Corpus Christi Collège, Testament de Noire-Seigneur Jésus-Christ, avec les
Cambridge, 1831, p. 456; W. Orme, Bibliotlieca biblica, différences du grec et de la Vulgate. La première édition
1824, p. 13-14. de cette traduction, à laquelle travaillèrent Antoine Le-
maîlre.lsaac Lemaitre, Antoine Arnauld, Pierre Nicole
ARNAN (hébreu :'Arndn, « agile »; Septante: 'Opvi), etplusieurs autres jansénistes, parut en 1667, avec l'ap-
père d'Obdia, delà postérité deZorobabel. I Par., III, 21. probation de l'archevêque de Cambrai. Cet ouvrage est
célèbre sous le nom de Nouveau Testament de Mons. Les
ARNAULO Antoine, surnommé le Grand, théologien traducteurs abandonnent souvent la Vulgate pour le texte
janséniste français, né à Paris le6 février 1612, mort à grec, s'attachent à des traductions calvinistes, et sollicitent
Bruxelles le8 août 1694, était le vingtième enfant d'An- les textesenfaveurdeserreursjansénistes. Cette traduc-
loine Arnauld, avocat général de Catherine de Médicis. tion futcondamnéeparClément IX en 1668, et par Inno-
Illit ses études au collège deCalvi-Sorbonne, et sa phi- cent XI en 1679. — Défensede la traduction du Nouveau
losophie au collège deLisieux. Surles conseils de l'abbé Testament imprimée à Mons contre les sermons du
de Saint-Cyran, il se destina à l'état ecclésiastique, et P. Maimbourg, Paris, 1667. — Abus et nullité de l'or-
suivit les cours du D r Lescot, confesseur de Richelieu, donnance de Monseigneur V Archevêque de Paris, par
et depuis évêque de Chartres. En 1636, il présentait une laquelle il a dé fendu de lire et de débiter la traduction
thèse sur la grâce, et ne craignait pas de se mettre en française duNouveau Testamen t imprimée àMons ,1668,
contradiction avec les doctrines desonmaitre. En 1641, — Remarques sur la requête présentée au Roi par Mon-
il étaitordonné prèlre, mais ne put être admis parmi seigneur!' Archevêque d' Ambrun contre la Iraductiojidu
les docteurs de la maison de Sorbonne qu'après la mort Nouveau Testament imprimée à Mons ,1668. —
Requête
deRichelieu. En 1642 paraissait son trop célèbre ouvrage au Roi pour demander permissionde répondre au livre
De la fréquente communion. A partir de ce moment, de M. Mallet contre la traduction du Nouveau Testa-
Arnauld devint un des chefs du parti janséniste. Il pril —
ment de Mons, 1678. Nouvelle de fense de la traduction
ouvertement la défense de l'évêque d'Ypres et de VAu- du NouveauTestamenl imprimée à Mons contre le livre
gustinus, et en 1656 il fut exclut de la Société de de M. Mallet, docteur de Sorbonne, chanoine et archi-
Sorbonne. 11 se retira alors à Port-Royal, où il resta diacre de Rouen, 2 in-8», Cologne, 1680. —Delà lecture
douze ans. De relourà Paris en 1668. lors de la paix de de l'Écriture Sainlecontre les paradoxes extravagants
Clément IX, sonardeur lui suscita bientôt denouveaux et impies de M. Mallet, dans son livre intitulé : De la
embarras. Il se cacha pendant quelque temps dans cette lecture de l'Écriture Sainte en langue vulgaire, in-S",
ville, puis se réfugia dans les Pays-Bas. Il mourut à Anvers, 1680. — Défense des vers ions de l'Écriture Sainte,
Bruxelles, le 8 août 1694, entre les bras du P. Quesnel, desOfficesde l'Église..., contrela sentence de l'Of/icial
son lidèle disciple, et sans avoir voulu se soumettre aux de Paris du iO avril 1688, Cologne, 1688. — Règles
décisions de l'Église. pour discerner les bonnes et les mauvaises critiques des
34 b
1019 ARNAULD — ARNON 1020
gâte a été faite,sur le jugement que et l'on doit faire 1. ARNOLDGottfried, théologien piétiste, né à Anna-
dufameuxmamucritde.Bèze.- torques berg, en Saxe, le 5 septembre 1666, mort à Perleberg, le
du P. Anna pression et la publication du Nou- 30 mai 1714. Après avoir fait ses études à Wittemberg, il
veau Testament imprimé àMons.— ifémoiresur devint, en 1689, professeur à Dresde, et y embrassa les
de Clément IX contre la traduction du Nouven idées de Spener, dont il fut le plus ardent disciple. Après
lame,'. \font. — Réponse à la lettre d'un la mort de son maître, il fut considéré comme le chef
docteur en théologie à un de ses amis, sur la traduction des piétistes.En 1707, il obtint la charge pastorale à Per-
,l,i tfouvea à Mous. — lirponse à leberg, et la garda jusqu'à sa mort. Mécontent des ten-
la seconde lettre tr la même dances des docteurs de l'Église luthérienne, il les attaqua
tradiu h, ,n. Voir Dacier, Éloge de M. l'abbé Arn — dans ses écrits sans aucun ménagement. Persécuté par
cj.ins les Uémoi Icadémie ption», ses coreligionnaires, il fut bientôt animé d'une haine
t. xi.viii, 1808. B. IlEinTtmzE. implacable contre les ecclésiastiques de sa confession , et
en vint à avoir cette idée fixe que le clergé était la source
il
ARNDT Josué, tbéologien luthérien, ué a Gustrow unique de tous les maux qui avaient aflligé l'Église depuis
( M,-, klemb . le 9 septembre 1626, moi i le 5 avril 1687. ses origines. C'est dans cet état d'esprit qu'il écrivit son
Il fut professeur de logique à Rostock, Vnpartheiische Kirclie- und Ketzergeschiehte, qui s'étend
ministre luthérien cl bibliothécaire à Gustrow, prédica- depuis le commencement du Nouveau Testament jusqu'en
t. m du duc de Mecklembourg, qui l'éleva, en 166-2. à la l'an 1680 de Jésus- Christ. La première édition parut à
dignité de conseiller ecclésiastique. Voici le catalogue — Francfort-sur-le-Mein. de 1699 à 1700, 2 in-f»; nouvelle
il, ses ouvrages relatifs à la science biblique: Mitcella- édition en 3 in-f\ Schaffouse, 1710-1743. Cette histoire,
,n liber unus : m orxter Séri- la première qui ait été écrite en langue allemande, et non
el Novi Testamenti loca illustriora ex en latin, contient l'apologie de toutes les hérésies, et le
antiquitatibus perspicue explicata, usas verus et pi us clergé y est toujours représenté comme la personnification
rue doctrinal ad gloriani Dei et Verbi ejusdem du mauvais principe. Parmi ses autres ouvrages, nous men-
r, in-8°, Copenhague, 1648; Lexi- tionnerons comme
se rapportant à l'Écriture Sainte De :
Voii Ni' éron, Mémoires, t. xxiii, in-12, Paris, 1745, p. 243, B. Hf.urtebize.
il B 2. ARNOLD Nicolaus, théologien calviniste, né à Lesna,
ARNHEIM Chayim Halévi, commentateur juif, mort en Pologne, le 17 décembre 1618, mort le 15 octobre 1680.
22 septembre 1870. On a .1.- lui : I n 1639, il devint recteur de l'école de Jablonow; en 1641,
Dfl B ! , nmmeittirt, ni 8 , Glugall, il se rendit à Franeker, et, en 1654, il succéda dans cette
1896. Il a de plus ,
oliaboré à la version juive-alli villeà Cocceius connue professeur de théologie. On a de
de la Bible publiée par Zunz, m B . Berlin, 1838. Voit lui, entre autres ouvrages: Lus in lenebris , seu brevis
Al h Hanoi 9, Voici les livres qu il et succincta indicatio et conciliatio locorum Veteris et
i
a traduits: Pentateuque, les deux livres des Rois, Ezé- le Novi Testamentij quibus omnium sectarum adversarii
chiel, Osée, Vbdias, Jonas, Uichée, Nahum, Zacharie, ad stabiliendos suos errores abutuntur, in-4». Franeker,
le Salomon, Job, Ruth, l'Ecclésiaste, Esther |i,i'i-J. 1665; édilimi augmentée, 1680; Leipzig. Iti'JS; ouvrage
el Néhé Voir Steinschneider, Hebi principalement contre Exert itationes
les Sociniens ;
l'apologiste africain du
'I
i
m la Gaule méridionale, etl
mé n vécul probablement
n nous
selon Gesenius, Thésaurus lingues hebrsese,p. 153; Sep-
tante: 'Apvwv), rivière ou torrent tnahal) qui se jette
dans la nier Morte vers le milieu de son rivage oriental;
•' ' ' '
l '" 1
'
l.'.ui- r est aujourd'hui Voua (i el-Modjib. Limite septentrionale
ensnite du pays de tfoab, cf. Is., rvi, 2, il le séparait du royaume
ii "' une interprétation allée l
1 "' et typique, des Amorrhéens, Num., \\i, 13, 24,26; Jud., xi, 18, 22,
i
par une d comme il sépare actuellement le Hclqà'a du pays de
le le Psautier n'esl que l'histoire Plus lard il marqua la frontière méridionale du
«util ipée de l'œuvre de la Rédemption. Arnol ire conquis de té par les Israélites (tribu de
rable aux théorie n -. il .on,b.it spéciale- Ruben). Deut., U, 24, 36; in, 8, 12, 10; IV, 48; Jos., xi ,
1021 ARNON 1022
i, 2; xiii, 9, 16; Jud., si, 13; IV Reg., x, 33. Voir la La vallée de l'Arnon ressemble à une faille énorme
carte du pays d'Ammon, col. 490. Dans plusieurs des pas- creusée par quelque tremblement de terre dans des
assises
sages que nous venons d'énumérer, il sert à déterminer le superposées de basalte, de calcaire, de marne et de
grès.
site d'Aroër, « qui est sur la rive de l'Arnon. » Mésa, dans (Voir, pour la coupe géologique, fig. 274. d'après
Lartet,
sa fameuse stèle, ligne 26, se vante d'avoir « fait la route dans de Luynes, Voyage d'exploration à la mer Morte
de l'Arnon ». Cf. A. de Villefosse, Notice des monuments Paris, s. t. m, p. 70). Sa largeur,
d., pi. v, fig. 6; cf.
i
provenant de la Palestine et conservés au musée du l'endroit où ontraverse ordinairement, au-dessous
la
Louvre, Paris, 1879, p. 2, 4; F. Vigoureux, La Bible et d'Ara'ir (Aroër), est de quatre à cinq kilomètres
d'une
les découvertes modernes, 5 e édit., Paris, 1889, t. iv, p. 62. crête à l'autre, et sa profondeur, du côté sud,
un peu plus
Josèphe le décrit comme « prenant sa source dans les élevé que le côté nord, est d'environ 650 mètres.
La pente
montagnes de l'Arabie, et, après avoir traversé tout le septentrionale, à laquelle une végétation assez rare donne
désert (èpîifioç), se jetant dans le lac Asphaltite ». Ant. une faible teinte de verdure, est si escarpée, qu'il est
jud., IV, v, 1. Eusèbe et saint Jérôme parlent d'un endroit
de la vallée de l'Arnon, situé au nord d'Aréopolis, « plein
d'horreur et de périls, » gardé par des postes militaires,
détails qui correspondent exactement à la description des
voyageurs modernes. Cf. Onomasticon , Gœttingue, 1870,
Sud-Est
Djebel Dj Chihai».
Houra SiSmitrci
l'uiie .^J.vw.'-.^'/iS»
des Pèlerins », et qui se dirige vers le nord-ouest entre et point de repère précieux pour indiquer le sentier.
le Djebel et - Tarfouiyéh et le Djebel el-Ghoûouéitéh. Celui-ci. suivant une ancienne voie romaine dont on
L'autre est YEnkeiléh, formé lui-même du Ledjoum et reconnaît ça et là les traces, descend en zigzag sur les
du Baloûa, le premier venant du nord -est, le second de lianes abrupts du précipice, au milieu des rocs éboulés.
l'est. Avant de se jeter dans la mer Morte, il reçoit le Séil Au fond de ce gigantesque ravin coule un petit ruis-
Heidân, qui descend également du nord -est. seau , dont le cours est marqué par une bordure d'arbres
1023 ARXOX — AROF.R -1024
rieures, comme on en voit, sur l'autre bord, entre Ain de Gad, qui est mentionnée II Reg., xxiv, 5; elle aurait
.m Louth. On ne compte que quelques
i
ainsi servi de quartier général à Joab dès le début de ses
passages conduisant d'un côté à l'autre de celte profonde opérations pour le dénombrement d'Israël. Voir Aroer 2.
Qssure au tond de laquelle coule l'Arnon. On en signale Mésa, dans sa stèle, ligne 26, dit qu'il « bâtit ». c'est-
un prés de son embouchure, et un autre, le plus impor- à-dire reconstruisit ou releva « Aroér » "["] Cf. A. de
,
tant, dans li partie supérieure de son cours, sur lu voie Villefosse, Notice des monuments provenant delà Pales-
romain.- qui allait de- Rabbath Muab a Rabbath Amman tine et conservés au musée du Louvre, Paris, 1870. p. 2, 4;
et fi ihissait la rivière sur un pont d'une seule arche, F. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes,
5« édit., Paris, 1889,
aujourd'hui renversée. Deux anciens forts ruinés, avec t. iv, p. 62.
des débris de colonnes et de constructions diverses, sont Aroér est ainsi décrite dans \ Onomasticon , Gœttingue,
les seuls souvenirs du 1870, p. 212: Aroér, qui est sur la rive du torrent d'Ai-
«
p
I. \ assez bien appelé le Rubicon des Israé-
non a été non, ville de Moab, autrefois possédée par l'antique nation
lite en le passant qu'ils prirent possession de la
: i est des Ommim... On la montre encore aujourd'hui sur le
Terre Promise. Mais où le passèrent-ils? Probablement sommet de la montagne; le torrent, descendant par une
m
branches do Baloùa et du Ledjoum, là où pente abrupte, coule dans la mer Morte. » Cf. S. Jérôme,
il coule encore dans le désert ». Num., xxi. 13. Une Liber de situ et nominibus locorum lieb., t. xxm, col. 865.
douhle raison, en elîet, empêche de croire qu'ils aient Les voyageurs modernes n'ont fait que confirmer ces dé-
suivi la voie débouchant par Aroér au pays amorrhéen. tails. En suivant la voie romaine qui conduisait autrefois
Comment une si grande multitude se serait-elle, sans né- de Rabbath Moab ou Aréopolis à Hésébon (Hesbàn), une
lé, exposée corps et biens aux dangers d'une route heure après avoir franchi le lit de l'Ouadi el-Modjib
extrême nt difficile, et où le peuple qu'elle voulait (Arnonj, et après avoir gravi les flancs escarpés de sa rive
v.un. re avait tout avantage contre elle? Ensuite les Israé- septentrionale, on arrive à un site ruiné, appelé 'Ar'àir
lites, ayant reçu de la part de Dieu défense de combattre par Bur khardt, Travels in Syria and the Holy Land,
les Moabites, Deut., H, 9, contournèrent leur pays par la Londres, 1822, p. 372. Le nom et l'emplacement con-
frontière orientale, Num., xxi. Il, et arrivèrent à la partie viennent parfaitement à la cité biblique.
supérieure de l'Arnon. Le sommet sur lequel sont les ruines d' 'Ar'àir ne
Voir .1. !.. Bun khardt, Travels in Syria and the Holy s'élève que faiblement au-dessus du plateau qui l'envi-
Londres, 1822, p. 371-375; U. .1. Seetzen, Reisen
. ronne vers le nord, mais du côté du sud il domine la
rut, Berlin, 1854, t. u, p. 364-367; profonde échancrure au fond de laquelle coule l'Arnon.
E. Robinson, Physical Geography «/' the Holy Land, Dans cette dernière direction un magnifique coup d'oeil,
Londi. Hit- 166; duc de Luynes, Voyage d'ex- tombant sur un paysage qui contraste singulièrement avec
ploration à la mer Morte, t. i, p. 115-116, 166-167; celui de la plaine supérieure, embrasse, outre la vallée
II. B. Tiistram, The Land of Moab , Londres, 1874, principale, une seconde vallée, qui vient de l'est, et
p. 124-131. A. Legendre. plusieurs petits vallons. L'ancienne ville d'Aroër était de
moyenne grandeur, mais bâtie très régulièrement. On voit
1 . AROD
(hébreu 'Arôd; Septante 'Apooôf), sixième : : encore les restes d'une muraille carrée, composée de
fils de Gad. Num., xwi, I". Appelé aussi Arodi, Gen., grosses pierres brutes, et renfermant un second mur
xi.vi. Il), d'où la famille des Arudites. Num., xxvi, 17. intérieur, plus élevé. Le point central, le plus haut, est
marqué par les ruines d'un édifice. On trouve en outre,
'2.. AROD (hébreu ArcUl, «onagre;
: » Septante: 'Qpï)ô), à l'est et au nord, les traces de faubourgs assez étendus;
cinquième fils de Baria. 1 Par., vin, 15. celui du nord renferme une pierre dressée sur le point le
plus élevé. Cf. C. Schick, Bericht ûber eine Reise
ARODI, forme du nom d'Arod, Gen., xlvi, 16. Voir Moab, i>n April 1877, dans la Zeitschrift des deulschen
Aiam I.
Patâstina-Vereins , t. 11, Leipzig, I87'.i. p, 9; traduction
dans Palestine Exploration Fund, Londres 1879, p. 190.
ARODITE, de la famille d'Arod. Num., xxvi, 17. « Ces ruines, dit H. B. Tristiam. sont sans relief; je n'y
Voir Amiti I.
ai pas trouvé trace de temples romains, quoique plusieurs
de plusieurs villes rituéesà l'est et à l'ouest du Jourdain. 2. AROËR, qui est en face de Rabbah. » 'al penô
•rus lingute heb., p. 1073, Rabbdh, xui. 25, ville de la tribu de Gad, distincte
Jos.,
"" ,l I mines • ou « édifices dont les fonde- de la précédente. En effet, Josué, déterminant les limites
Ills -">' ;
si .a, ne de I. tribu de Ruben, dit qu'au sud elles parlaient
' '"
i
I
'
"< i autant de vraisemblance le rapprocher a d'Aroër, qui est sur le bord du torrent d'Arnon », Jos.,
de "•''"' ° •''• genévrier; xiii. 16; mais, plus loin, fixant les frontières de Gad, il
'
,£!©! dérivation qui
ud vers l'est jusqu'à Aroer. qui est en l'aie de
..
non .. .1/1,1/ 'Arnôn, Dent., ,. j M .i, puisque, dans ],. même wisct, l'auteur sacré
xn, 2; xin. 16; ..u '.'.
surle torrei 17 vienl de parler de « la moitié de la terre des fils .1 Am-
•Arnôn, Deut., ni, 12; l\ I
à l'extrémité méridionale des possessions Israélites, ne Ceux qui, sans changer le texte, l'appliquent à Aroër
pouvait servir de limite commune à deux tribus dont de Gad, cherchent cette ville dans une vallée quelconque
l'une était au nord de l'autre. Cette distinction ressort au-dessus ou aux environs d'Amman. Pour Gesenius,
d'un autre passage, Jud., XI, 33, où il est dit que Jephté, Thésaurus, p. Iu7i, la « rivière de Gad » est un bras du
combattant les Ammonites, « frappa d'un désastre immense Jaboc (Nahr Zerka); pour d'autres, le Jaboc lui-même.
vingt villes, depuis Aroér jusqu'aux abords de Mennith et Pour Keil, Josua, Leipzig, 187't, p. 109, c'est Vouadi
jusqu'à Abel-Keramim. » « 11 s'agit certainement ici, de Amman, et la ville serait Qala'at Zerka Gadda, au nord-
même qu'au v. '20, d'Aroër de Gad, qui, d'après .los., est d'Amman, sur la route des Pèlerins. Mais peut-on dire
xin, 25, n'était pas éloignée de Rabbath-Ammon. Si on d'une localité située à cette distance qu'elle est « en face de
voulait y voir Aroer sur l'Amon, Jephté aurait bien alors Rabbah »? Ft puis n'est-elle pas trop dans le territoire
poursuivi les ennemis du midi au nord; mais on n'indi- ammonite ? Inutile aussi de chercher notre Aroër à
querait pas comment il eut pu, de l'extrémité méridio- Atjra ou Airélt , village situe au sud-ouest d'Es-Salt, sur
nale séparée du pays de Galaad par une longue étendue
,
une colline qui s'avance dans la plaine entre deux cours
de terrain , commencer une pareille expédition. Les Am- d'eau ni le nom ni la distance ne conviennent. En
:
monites, Jud., x, 17, avaient fixé en Galaad, c'est-à-dire somme, tout en maintenant la distinction entre les deux
à l'extrême sud de ce pays, leurs tentes, peu éloignées Aroér, nous restons jusqu'ici dans l'impossibilité de trou-
peut-être d'Aroër de Gad. » F. de Hummelauer, Commen- ver à celle de Gad une identification plausible.
tarius in libros Judicum et Ritlli , Paris, 1888, p. 227. Les deux villes d'Aroër dont nous venons de parler
S'agit-il également de dans II Reg., xxiv, 3?
cette ville sont vraisemblablement mentionnées dans Isaïe, xvn, 2.
La question n'est pas si claire il importe cependant de : Le prophète, annonçant la ruine de Damas et celle d'Is-
la traiter avant de parler d'un emplacement plus ou moins raël, débute par ces mots :
tribu de Gad, la tribu de Ruben n'eût pas été recensée, signifie « villes autour d'Hésébon », expression corres-
quoique, d'après I Par., xxi, 6, les seules tribus de Lévi pondant à celle que l'on retrouve si souvent une ville et :
et de Benjamin soient exceptées. Il faut donc traduire ses filles. Dans ce cas, quelques-uns, comme Adricho-
ainsi avec Calmet Et ils campèrent (hébreu, Septante,
: mius, Theatrum Terrse Sanctse, Cologne, 1590, p. 78,
chaldéen) à Aroër, à droite de cette ville, qui est au font« des villes d'Aroër » une contrée de la Syrie Damas-
milieu de la vallée. Joab, avec sa suite nombreuse, semble cène; mais on n'en trouve mention nulle part. Gesenius,
s'être successivement arrêté dans les différents endroits Der Prophet Jesaia, Leipzig. 1821, t. i, p. 556, applique
où les habitants les plus éloignés pouvaient se rendre... le passage à l' Aroër du nord celle de la tribu de Gad,
Paris, 1880, p. ii7-ii8. On trouvera peut-être l'expli- I Regxxx, 28, à propos des dons que David, revenu
.
cation un peu compliquée. à Siceleg, après sa victoire sur les Amalécites, envoya
à
DICT. DE LA BIBLE I. — 35
1027 AROER — ARPIIAXAD 1028
Ibndre cell i
i:
" '• r; '•" comme la Bible : tandis qu'elles mettent Arphad en rela-
il ;iu midi de la Pales- tion étroite avec Émath et Damas, elles nous disent
\ i est nommée en égyptien sous la forme Hor- :
Aruadu ou Armadu, qu'elle était situ
deKarnak, 1875, p 36. Robinson croil l'avoir retrouvée de l'Ai. ni ou Arvad de Phénicie. Michaelis la
tion exacte
I
Î50, t. ii. p. 199. La ville ancienne bien, mais les noms sont trop différents: l'ArpAa
est marquée pai quelques restes d'habitation e Bell, jud., 111. ni, •>. placée à la frontière
,
ments de poterie et plusieurs puits. Vers le nord, des nord-est de la tétrarchie d'Hérode Agrippa, n'es
solitudes formées de collin ises et de vallées assez au nord pour répondre aux exigences des lexles
sablonneuses prési ntenl çàel là quelques champs cultivés, assyriens, tandis que le nom et la silu uinos i
et forment les limites entre la Judée el le désert. A'Erfàd satisfont toutes les i
Vussi cette identi-
A. l.i i.i mjre. ceptée pai les assyriologues : Schrader-
AROLA frère mineur, doeti m en théol igie, Whitehouse The cuneiform /"
lié : Conco'' Lyon, 1551 ,
t. il, p. 8; Riehm, Handwôrterbuch der
r evin, Wadding, Ji it-Antoi A les autres bibl. Alterthums, t. i, p. 87; Delitzsch, 11'" la .
; auteur el son oeuvre, sans fournir p. -27.". : Kiepert, Zeitschrift des deutschen
détail. P. Apollinaire. •jenlàn • telUchaft, t. xxv. ).. 655, el Nôldi i. .
ibid., i
- E. Pannier.
AROMATES, végétales qui ont une odeur
ble el pénétrante. Von- Parfums. ARPHASACHÉENS. Le nom de peuple ainsi écrit,
. v. ii. doit se lii héens, comme le porte
I ARORITE hébreu hâ'ârâri). II Reg., xxm, 33. le texte original et laVulgate elle-même, I Esdr., vi, 0.
Dans le passage p irallèle, I Par., m. -li. on trouve hahâ- Voir Apharsachéens.
nl différente |
hé pour ate/Ji |
2. ARORITE (hébreu : hahârôri. I Par., xi. 27). — ais selon l'hébreu . les
Dans M Reg., kxiii . 25, on 111 liahârôdi : \ I ai gui iaqui . de 338 suivant la \ ulgate, i''"'.
de la pati ie, Harod . i un autre 165 et 335 ans suivant les différentes éd
guerrier ren ni I, appelé s, •mina. Ien . xi, el aïeul d'Héber sui-
10-13. Il fut père de Salé
vant l'hébreu, la V'ulgate, au contraire père de e t< ; et
:t. ARORITE (hébi eu hà l'Ai oéi ite, uii.i n et aïeul
'
ut les Septante reproduits
à-dii de Hotam, père de deux Lins |a e Jésus-Chrisl selon saint Lue. m, ::ii.
vaillants gui I irméi de David. 1 Par., xi. il. Comme les noms qui préi èdent el qui suivent dans la
idance de Sem sont ethnographiques, Élam dési-
ARPHAD -
plante: Wy.iï .ville les Assyi ieus
lentiounée dans l'Écriture, el toujours à côté Arjin celle ns, on s'est demandé si le nom
xix, 13; Is., \. '.'. \xxvi. 19; d'Arph ixad n'avait pas également an ition ethno-
xxxvn, 13;
-Si. Sennachérib ou
1er., xux. graphique. Josèphe, Ant. \ud.,\, vi, i. suivi par I
ni sur
d'Arphad el d'Émath poui efl
li pris* et saint Jérôme \ avait unu l'ancêtre ou le fon-
ibitants de Jéi usalem el les i i .
lei leui indépendance. Ri i- As., vl, actuellement nmée VAlbak, vers le nord
1, 2),
Nirai i i
allié du Zab dans la région mo eel noi d-esl
il Aj haï conti i Pliai ie el Razin . la pi il api de la Mésopotamii textes
de Iroi ilta . ainsi que les villes cunéifi esassyrii b. Schrader, Keilinscliriften i
il Êmath
de Dan .
i. p. 161 el 167, note. < letti
de Sennachérib, el fui de muni'. m reconquise pai min embrassée par
a Calmet, Tuch, Delitzsch,
été
mi ie. I a, t. n, Dillmann, Kautzsch dans Riehm, Un,
pi. 52, rev., I. 12-26; obv., I. 30, 32, 34; Bot) i, Le mo- , et Geseni
lli . pi, 15, m
1 9; Menant , . 1 - . . p. 153. Mais d que les d >-
nalet a e, p. 129, 1 18, 182 .
I b, S brader, cendants d'Hébei si les Joctanides soient originaires du
Keilintchriften und Geschichtsforschung , p, 121 el -2-J 1 nord-est de la Mésopotamie de plus il esl .
i
835, 310, ii'.i. Si Sargon ou Sennachérib la détruisirent, m, ait impossible d'identifier de quelque fai on que <
Wurzl
la t., rg, 1 791 prcmiei élément de ce nom s'explique moins facilement :
Genève, 1730, t. l, p 299, etc., avait confondu Arphad onyavuOurou I > en assyrien, ou même Ur
i.u les inscriptions cunéiformes patne d'Abraham; Knobel
•
, ... la lit Anna-Ksad, le
1020 ARPIIAXAD 1030
pays élevé des Chaldéens d'autres y voient la racine arp
; juguer les Perses : G. Rawlinson, The five great Monar-
ou arpou, conservée en arabe et en éthiopien, mais dis- chies, t. Il, p. 378-383; les inscriptions cunéiformes
parue des autres dialectes sémitiques, avec le sens de nous représentent aussi les Mèdes comme vaincus par
forteresse, mur ou frontière des Chaldéens. Cette der- Assurbanipal roi de Ninive: malheureusement, les an-
,
nière conjecture est regardée comme la meilleure par nales d'Assurbanipal faisant défaut pour la dernière moitié
Westcott, dans Smith, Dicl. oftlte Bibli t. i, p. 115; elle
. de son règne, il ne nous est pas donné d'établir le parfait
est suivie également par Ewald, Geschichte Israels, Gœt- accord entre les textes assyriens et le texte biblique, et
tingue, 1864, t. i, p. S05; Eb. Schrader-Whitehouse, la personnalité d'Arphaxad reste toujours obscure. Connue
The cuneiform Inscriptions and the Old Testament, l'attribution à l'époque de Manassé el d'Assurbanipal des
1. 1, p. 97. Michaelis, Spicilegium géographie Iteb. exter», événements rapportés au livre de Judith a seule en sa
ITmi, t. il. p. 75, avait aussi proposé cette étymologie faveur de très hautes probabilités, nous laisserons de
tout en rejetant pour ce nom d'Arphaxad la signification côté sans les discuter les identifications proposées qui ne
ethnique. Cependant elle repose sur une coupure tout satisfont pas à celle condition chronologique, par exemple
arbitraire; de plus le composé ainsi formé n'a pas un celle de Kitto, Biblical Cyclopsedia, t. i. p. 233, qui voit
seul analogue dans tous les noms de la table etlim gra- dans Arphaxad Assuérus ou l'Astyage d'Hérodote; celle
phique, nui sont ou des noms d'individus, comme Noé, de Kaulen, Einleitung in die heilige Schrift, p. 223, qui
Sem ou de simples noms ethniques comme Ha - Iebousi
, le confond avec Arbace.
(le Jébuséen); enfin les inscriptions cunéiformes qui Hérodote, I, 98, attribue à Déjocès la fondation d'Ecba-
nous ont conservé un grand nombre d'appellations géo- lane : aussi plusieurs commentateurs ou chronologistes,
graphiques mésopotamiennes en renferment qui com- comme Ussher. Bellarmin, Huet, et récemment Gillet,
mencent par Bit, comme Bit-lakin, maison de Iakin; dans la Bible de Lethielleux, Judith, p. 74, le confondent
Bit- ïïoumri maison d'Omri, c'est-à-dire le royaume
, avec l'Arphaxad biblique mais la Vulgate ne dit pas que
;
phaxad. A eeite raison décisive s'ajoutent encore, contre t. i, p. 110, et F. Vigouroux, Les Livres Saints et la ri- i
cette opinion, celles que nous avons opposées à l'identifi- tique rationaliste, i- édit.. t. rv, p. 568-571, ont rappro lié
cation précédente. Arphaxad d'un autre Phraorte, fils de ce même Déjocès, en
L'analogie nous incline donc à penser qu'il se cache transcription mède et perse Pàrruvarlis ou Pirruvartis,
quelque désignation ethnographique sous le nom d'Ar- qui régna de 657 à 035. L'histoire de ce dernier, rapportée
phaxad, comme cela est certain pour Élam, Assur, Arain par Hérodote, I, 102. s'accorde assez facilement avec le récit
et Lud suivant l'indication fournie par Josèphe, ce nom
; biblique il
: s'asservit d'abord les Perses, puis d'autres
doit s'appliquer à quelques populations sémitiques de la nations circonvoisines et attaqua enfin les Assyriens de
,
Mésopotamie, comme les Chaldéens ou les Babyloniens, Ninive; mais il fut vaincu et périt avec la plus grande
dont la Bible ne donnerait pas sans cela les origines ;
partie de son armée, après un règne de plus de vingt et un
cette hypothèse est donc vraisemblable mais la science,
: ans. Tandis que Maspero, Histoire ancienne des peuples
à l'heure présente, ne nous donne encore aucun moyen del'Orient, 1886, p. 496 et 508, et G. Rawlinson, The /ire
de la vérifier. E. Pan nier. great Monarchies, t. n, p. 383, n. 10, contestent l'exis-
tence même de Déjocès et de Phraorte, sans raison bien
2. ARPHAXAD (Septante 'ApyaÇîS), roi mède men-
: décisive d'ailleurs, Fr. Lenorniant, Lettres assyriolor/i-
tionné dans Judith, i, 1-12, comme adversaire de Nabu- ques, l ra série, t. I, p. 55-72; Lenormant-Babelon His- ,
chodonosor, roi d'Assyrie. Celui-ci le défit à Ragau. Les toire ancienne de l'Orient, t. v. p. 420- 121 124- i28, et .
Septante ajoutent que les États d'Arphaxad fuient envahis Delattre, Le peuple et l'empire des Mèdes, p 129-175,
par le roi d'Assyrie, qui le fit prisonnier et le mit à mort. démontrent l'authenticité des récits d'Hérodote relatifs à
1,12-15. ces deux règnes, au moins dans les grandes lignes. Non
On remarque dans le livre de Judith des altérations seulement cette conclusion est aussi admise par M. J. Op-
considérables, particulièrement dans les noms propres. pert, mais ce savant n'hésite même pas à attribuer la
Celui d'Arphaxad est altéré, comme aussi très probable- défaite de Phraorte à Assurbanipal, roi de Ninive 668-
ment celui de son adversaire Nabuchodonosor. Il est cer- 020), qui est très vraisemblablement le Nabuchodonosor
tain d'ailleurs qu'on trouve, dans le livre de Judith, un de Judith, Le peuple et la langue des Mèdes, p. 21. Il
tableau fidèle de l'état général de l'empire assyrien et des est possible que événement ait pris place dans la
cet
nations tributaires durant le règne d'Assurbanipal, vers seconde moitié du règne d'Assurbanipal, dont nous n'avons
l'époque de la révolte de Samas-soum-oukin, roi de pas les annales mais on peut aussi en retrouver quelque
;
Babylone. Robiou, Deux questions de chronologie et trace dans la première partie des annales, qui relatent,
par les annales d'Assurbanipal, dans
d'histoire éclaircies avant un soulèvement général des tributaires de l'empire
la llrme archéologique, 1875, et Comptes rendus de SamaS-Soum-oukin de Babylone,
ninivite, à l'instigation de
l'Académie des inscriptions et belles-lettres, 4 e série, une campagne contre la Médie et les régions voisines
t. m, p. 231; Vigouroux, La Bible et les découvertes dans laquelle le roi d'Assyrie combattit « Birizhatri, chef
modernes, 5e édît., t. îv, p. 281-286. C'est, en effet, vers des Mèdes, le prit vivant, et l'emmena à Ninive ». après
cette époque que les Mèdes, jusque-là divisés en tribus s'être emparé aussi « de soixante -quinze places fortes .
indépendantes, arrivent à constituer un royaume unique, The cuneiform Inscriptions of Western Asia, t. m, p. 31,
capable bientôt d'entier en lutte avec l'Assyrie et de sub- col. m, 1. 111, col. iv, 1. 15; J. Menant, Annales des rois
1031 ARPIIAXAD — ARROCIIE
d'Assyrie, p. 281 Eb. Schrader, Keilinschriftiche BMio- ; II. Dans le Nouveau Testament. — Le mot àp'pocëûv,
tlwk, t. n. p. 178-181, M. 16. Li transcription assyrienne <r an lies, d est sens figuré, dans
employé trois fois dans le
llii-izhatri recouvre-t-elle les ments de la forme mé- i li Itres de saint Paul. II Cor., i. ±2: v, 5: Eph., 1, 14.
dique Pirruvarti n Phraortës, et à laquelle un Dans le premiei texte, 11 Cor., 1,22, l'Apôtre veut prouver
scribe hébreu aura cherché un équivalent dans l'onomas- que sa prédication et celle de" ses collègues dans l'apos-
tique de lui déjà connu qui ne paraît pas im- tolat. Silvain et Timothi si la doctrine
à M. Robiou, Deux questions de chronol infaillible de Jésus-Christ lui-inéme. Car, dit -il, celui
d'histoire, p. 28- - l
noms propres du livre qui nous confirme en Jésus-Christ, qui nous a oints, c'esl
de Judith paraissent tellement ait Dieu lui -même, lequel nous a marqués 'le son sceau et
entre notre Vulgate et les autres versions sont si coi nous a donné les ai rhes du Saint-Esprit dans nos cœurs. »
>u quelque autre objet, que l'une des parties con- des fidèles, que celui qui les possédait était vraiment
l'autre, au moment du contrat, pour i l'envoyé île Liieu; ces dons .tuent par conséquent les
en mil l'exécution. Dans la rente, le plus sou-
; i arrhes » ou le m divine et de la
vent i
eur qui donne les arrhes ;elli véracité doctrinale. Cf. Corrn I lariusinS.Pauli
jremenl alo el s'imputent Corinthios alteram , Paris. \s\t>, p. 46-50.
i
sur le prix total, dont elles sont comme un acompte. Les — Dans les deux autres passages, le mol àppaêiiv se rap-
ns les différentes proche encore des arrhes proprement dites. Saint Paul, i
législations et mêmed'une dans - II Cor., v. ô. dit que nous désirons la gloire éternelle,
même législation. Néanmoins, on peut dire, d'une ma- de l'âme et du corps, et que celui qui nous a préparés
nière - enl déui effets 1* elles : a cela, c'est Dieu lui-même, qui nous a donné les arrhes
sont un signe du consentement donné; 2 elles garan- du Saint-Esprit; i il vi le le Saint-Esprit nous
I.. partie qui a donné les arrhes se voit obligée d'exécutei c'est ce qu'il dit expressément, Eph., i. 14 àpf :
us peine de n'ayant -r ; •/"/-.-.'.. op.i a; f|(iûv. De même que les arrhes sont
:
ii ment ainsi une comme une partie, un avant -goût, et, si nous osions le
du pi i\ payée d'avance, ce sont les arrhes prop imenl • t dire, comme un acompte de notre héritage éternel,
strictement dites, très distinctes du mais quand afin de iwiis garantir ainsi la complète exécution :
I li. mi. n. avant de rien exéi nier, demande traduit le grec ip'faëtiv par le mol pignus, gage, i Quant i
Juda. Celui-ci lui remet, à ce titre, son a l'ancienne italique, ses manuscrits portaient tantôt la
pu le suppoi te, et Sun bâton, leçon arrhsz ou arrhabo, tantôt la leçoi . ainsi
xxxvm Non- Augustin , Sertno xxm , 8,
'
. 17 18. ii saint
seulement la chose, mais le mot, fois, f. 17. t. xxxviii, col. 158-159. Le saint docteur préfère la leçon
18, 20; hébreu pps6ûv, don sont ou arrhabo. Le mol arrhes, dit-il, convient
venu Mus arrhal '
que la on a
li i
ble à l'auti
ùsition que le il de la jeune fille, en iicion traducteur de l'Italique
•
a substitué le mot
payant a ses parents u ivenue. Voir i i
.
s. Jérôme,
e- beaucoup plus tard qu'on voulut itolam ad Eph., i, li. t. xxvi, col. ir.7.
ajouter di ni dites aux pr< mières stipu-
.
s. Maky.
li
ARROCHE HALIME ou pourpier •' nier, plante
Uni Cl '-il une .les .Ieii\ rompait l'enga- vivace du -nue]., famille des |
,.
ai i ut .
en dédommagement chéno] un ai brisseau habitant les bords de 1
la s d DeSpon- ;
r, la Méditerranée, de la met M Les
U aitti- de ouleui pre, sont i
quilat 1765, t. x.x.x. épis. Les feuilles soni aliénas el riches en suc aqueux
|
1033 ARROCHE ARSENAL •1034
et de saveur amère à cause des sels marins renfermés ARROWSMITH John, célèbre prédicant anglais de
dans leurs cellules (fig. 276). lasecte des puritains, né à Newcastle, le 29 mais 1602,
D'après un grand nombre d'auteurs modernes, l'amoche mort en février 1659. Il professa la théologie à Cambi idge,
halime est mentionnée par Job, x.xx. 4, sous le nom de où il avait été élevé; il devint .-n^uite minisire à Lynn,
mallûah. dans la description qu'il fait les aliments mi- puis à Londres, et enfin maître de Saint-John's Coll.
sérables dont se nourrit une tribu qui habite dans des de Tiïnity Collège à Cambridge. De ses nombreux ou-
cavernes. C'est le seul endroit de l'Écriture où cette plante vi iges, nous ne citerons que le suivant lu priores :
soit nommée. Le mot mallûah doit dériver de mélah, iB versus capitis i Evangelii Joannis, in-4", Londres,
iisel, » et signifier par conséquent une plante à saveur 1660. Voir Broolc. Livrs of the Puritans, t. m, p. 315-418;
salée. Cette interprétation est confirmée par la version des Neal, llistorij of the Puritans, t. ni. p. 115.
Septante, qui ont traduit mallûah par iîau-a, de i).; ou B. Heurtebize.
iïx;, « sel». (Les éditions des Septante portent ordinai- ARSA (hébreu 'Arsâ, » terre; » Septante
: LiTî; :
rement ïXi|ia, avec l'esprit doux, au lieu de l'esprit rude, Codex A lexandrinus : 'A-p<rï), maître de la maison du
mais probablement par erreur. La Vulgate a traduit par roi, à T'hersa. Pendant qu'il donnait un festin au roi
d'Israël Ela, Zambri entra dans sa maison, tua le prince,
qui s'était enivré, et lui succéda sur le trône. 111 Reg.,
xvi, 9.
cations qu'on a données du mot mallûah, celle qui en fut battu. Un des généraux d'Arsace, qui avait reçu l'ordre
lait une espèce d'arrocheest la plus vraisemblable. Elle de le faire prisonnier, accomplit sa mission et l'amena
estpréférable a l'opinion qui voit dans cette plante la vivant au roi des Parthes 138). Mach., xrv,2-3; Josèphe,
I
mauve ou bien la corrète potagère. Voir Mauve, CûRRÊTE. Ant.jud., XIII, v, 11 Justin, xxxvi. 1 xxxvm. 9. Arsace
: ;
Les feuilles de l'arrache halime, petites et charnues, traita son prisonnier avec respect et lui donna sa fille
peuvent être mangées au besoin, et le sont, en elfe par t, Rodogune en mariage, mais il ne lui rendit pas la liberté,
les pauvres en Orient, comme elles l'étaient par les pytha- Appien, tiijr., 67, 68; Diodore, dans Mùller, Hist. Craw
goriciens indigents, d'après Athénée (à'//.y.a Tpw-fovceç, Fragm., t. n, 19; Josèphe, Ant.jud., XIII, vin. I. Arsace
Deipnos., IV, 16); mais rien ne peut mieux donner l'idée était un prince sage, qui donna d'utiles lois à son peuple.
qu'une pareille nourriture de la vie misérable que mènent Pour s'assurer sa protection. Jonalhas et Simon lui firent
les troglodytes dont parle Job. « L'arroche halime, dit écrire en leur faveur par les Romains. Voir Lucius.
M. Tristrani, croit abondamment sur les côtes de la I Mach., xv, 22. E. Beuruer.
Méditerranée, dans les marais salés et aussi plus encore
sur les cotes de la mer Morte. ÏX'ous en trouvâmes des ARSENAL (Vulgate: armamentarium Jusqu'à l'éta-
|.
fourrés d'une étendue considérable sur la rive occiden- blissement de la royauté en Israël, comme il n'existait
tale de la mer Morte et elle nous servit exclusivement à encore ni pouvoir central ni armée organisée, il n'y eut
faire du feu pendant plusieurs jours. Elle atteint là une nulle part de dépôt d'armes. David, qui fut l'organisateur
hauteur de dix pieds (trois mètres), plus du double que militaire des douze tribus, commença à rassembla des
sur les bords de la Méditerranée... Les leuilles sont petites, armes; il ne les mit point dans un arsenal, mais il les
épaisses et d'un goût amer on peut les manger comme
: consacra à Dieu dans le tabernacle, 11 Reg.. vm. 7, 10-12;
celles de VAlriplex hortensis ou arrache des jardins, I Par., xxvi, 26-27, où l'on pouvait les reprendre pen-
mais c'est une bien mauvaise nourriture. » Raturai His- dant la guerre, en cas de besoin. Saloinon. son fils, créa
tonj of tlie Bible, 8» édit., 1889, p. 466. A. Orban. de véritables arsenaux, comme en avaient les Egyptiens
(fig. 278 et 27'.! i. lien établit un à Jérusalem, dans son p liais
ARROSAGE. Voir Irrigation. de la forêt du Liban. La Vulgate porte In armamen-
:
1035 ARSENAL — ART HÉBRAÏQUE -1036
juod erat consitum nemore. Il Par., ix. Iri. Cf. Is., omis ce mol Du temps des Maehabées, les Juifs prirent
I.
\ . 25. 11 avait lut faire des grandes provisions d'armes. Mach., xv. 7. Nulle part, I
boucliers d'or qui devinrent le butin de Sésac, ro du reste, le texte sacré ne nous apprend ce qu'étaienl
sous Roboani. III Reg., niv. 26; Il Par \n. 9. . I- senaux où l'on déposait les aunes, et aucun indice
tique des -
antiq i
I semble faire allusion m nous est donné pour en faire la description. La seule
boucliers, el quelques orientalistes pensent que le mol qu'on puisse dire, «'est qu'ils étaient vraisembla-
i
ntde simples dépôts, et que ce n'était pas la, mais
578. —Collection d'armée égyptiennes. Thèbes. AM cl-Qnurna. xvm- dynastie. D'après Lepslns, Denkmaler, Abth. m,
l'ai nal où ils , taii ni . Le Bis de Sâl probablement chez les ouvriei mi qui armes li
nul dans chaque ville, dit le texte original, des l ARSÈNE DE SAINT- ROBERT, carme, de la pro-
et des javel il Pai ., xi, 12. La Vulgate, i professeur de théologie, mort eu 1759.
plus clairement la pensée de l'historien sacré , traduit : Il a édité un livre intitulé : I
i,i ; armamenta
et hcwtanim.) interprelibu I faciliorem »ie-
La suite de l'hisl que, à l'exemple . in-8°, ITii . 2e i
dit., 1751.
de David, qui avait offert des armes au tabernacli J. Olivier.
s'en sci vil poui rendre à Joas le trône I qu isseï lard chi eux, el ils ne prirent jamais
Il Par., xxni, 9. Indépendamment de es m me i
painu eux un gi and -, ment, à l'ex< eption d la
frondes et des machines de siège, Il Par., xxvt, I Il en fut de même dans la terre de Chanaan, jusqu'à
iprès un passage d U lie, xxii, 8, le pal. us l'époque di rois. Quelques artistes s'étaient
de la forêt du Liban parait avoii servi en d'arsenal, f ,s en Egypte, tels que Bézéléel el Ooliab. Exod.,
(Le mol hébreu néiéq esl traduit par beaucoup d'inter- \\\i. 1 -6. Mais dans tianaan anisation '
i
1 . I' i
se- arsenaux
hébreu bûf ' i :
culture des arts plastiques; aussi, quand on en
rutn suorum) aux envoyés de Mérodach-Baladan, roi U temple el des p.ifiis |,,\ ;n|\ ,„| ,
latil aux dépôts d'armes. Vprès le retoui des Juifs , développer, à cause de la défense formelle
dans l, in iti h
p un ai n il esl mentionné aci identelle-
. i • le la loi :
i In ne feras auci figure de ce qui e
in, ni pai N'éhéroie, Il Esdi ni. 19, dans . i
haul 4arrs-4e ciel, ni de ce qui esl en bas mu la terre,
qu il fail des murs de Jérusalem [nèiéq, la Vul e qui , si la tei re dans les eaux.
103" art hébraïque — artaxerxès 1038
Tu ne adoreras pas et tu ne les serviras pas. »
les Art, Edimbourg, 1848; de Saulcy, Histoire de l'art ju-
Exod., xx, Toutes les représentations d'êtres vivants
4, 5. daïque, Paris, 1858; Perrot et Chipie/, Histoire de l'art
étaient donc prohibées, Cette loi fut une des mieux obser- dans l'antiquité, t. iv. H. Lesètre.
vées. Les violations, telles que Jud., XVII, 5, sont rares.
Les Hébreux obéirent à la lettre du précepte divin. Aussi, ARTABAN, historien juif. Voir Artapan.
dans la Bible, n'est- il jamais question de peinture exé-
cutée par les Hébreux ou par d'autres à leur intention.
, ARTABE mesure de capacité employée par
(àpTotgvi),
Les ouvrages de sculpture qui décoraient le temple, les les Perses, par les Égyptiens et les Arabes. Elle
et aussi
monuments, les tombeaux, ne comportaient guère que des est mentionnée seulement dans le chapitre xiv, 2, de
motifs empruntés au régne végétal. C'est tout au plus si, Daniel, que nous n'avons plus qu'en grec. Nous \ lisons
le long des murs du sanctuaire, les bas -reliefs représen- que les Babyloniens offraient tous les jours à l'idole de
taient des chérubins au milieu des coloquintes, des pal- Bel « douze artabes de farine ». Hérodote, i, 192, édit.
miers et des Heurs épanouies. III Heg., VI, 23-35; Ezech., Teubner, p. 102, nous apprend que I'artabe dus Perses
xli, 18. De Vogué, Le temple île Jérusalem p. 32. Cette
,
valait un médinme attique. plus trois chénices, c'est-à-dire
exception semblait autorisée par la présence des deux environ 55 litres. D'après Polyen, iv, 32, édit. Teubner, .'1,
chérubins d'or qui se dressaient sur l'arche d'alliance, et p. 141, I'artabe équivalait au médinme, c'est-à-dire à
des deux autres qui se tenaient debout dans le Saint des 51 litres 79. Comme à l'époque où se passe l'événement
saints. Quelques figures d'animaux, comme par exemple raconté par le livre de Daniel, les Perses étaient maîtres
les bœufs qui soutenaient la mer d'airain, furent aussi de Babylone, c'est certainement de I'artabe dont ce peuple
introduites dans le mobilier du temple. II Par., îv, i. faisait usage qu'il est question ici. Les Septante ont —
Ces ligures apparaissaient d'ailleurs avec l'attitude res- aussi employé le mot « artabe », dans leur traduction
pectueuse et subalterne qui convient à de simples créa- d'Isaïe, v, 10. Le texte original porte « un hômér » (Vul-
tures. Quant à la loi prohibant toute représentation d'êtres gate :triginta modii); le grec met « six artabes, » qui :
vivants, elle s'explique d'elle-même. La peinture et la équivalent, en effet, à peu près à un (uhnér. Cf. Renie
sculpture ont été chez les anciens les auxiliaires et é'JiJP toioaul He > ' ". 1881, p. 107. Voir Hômér.
comme les véhicules de l'idolâtrie. Pour empêcher l'abus
des arts, chez un petit peuple isolé au milieu d'un monde ARTAPAN, historien juif, de date incertaine, qui
tout entier idolâtre, le Seigneur jugea à propos d'en vivait en Egypte avant notre ère, et qui écrivit un livre
restreindre l'usage, et laissa à d'autres le soin de cul- en grec sur les Juifs, IUpi 'Iouîaîwv. Il n'en reste
tiver la sculpture, la peinture et tous les autres arts qu'un très petit nombre de fragments qui nous ont été
représentatifs. conservés par Clément d'Alexandrie Strom., 1 23, , ,
Dans ces conditions, il ne pouvait donc y avoir, à pro- t. vin, col. 000; la Chronique pascale (an 2 de Moïse),
prement parler, d'art hébraïque. Ce n'est pas à dire que t. xcn, col. 201; Eusèbe, Prœp. Ev.,]\, 18, 23, 27,
les Hébreux aient vécu étrangers à tout sentiment artis- t. xxi, col. 700, 719, 728, etc., et une Chronique anonyme,
tique; mais toutes les fois qu'ils ont du faire appel aux dans J. A. Cramer, Anecdota grœca e codicibus ,nanu-
ressources de l'ait, ils n'ont point su être originaux, et scriptis Bibliothecse regise Parisiensis , 4 in-8°, Oxford,
sont restés tributaires des étrangers. Ainsi au désert, 1830-1841, t. il, p. 176. Josèphe avait l'ouvrage d' Arta-
après la sortie d'Egypte leur art est tout égyptien de
, pan entre les mains, et il s'en est servi dans la composition
conception et d'exécution. Voir Arche d'alliance. Quand de ses Antiquités judaïques. Voir J. Freudenthal, Alexan-
Salomon veut construire le temple et ses palais royaux, der Pohjhistor, in-8°, Breslau, 1875, p. 100-171. Par
il s'adresse aux Phéniciens, qui fournissaient alors archi- ce qui nous reste du nep't 'IovBat'tov, on voit que l'auteur
tectes, artistes et ouvriers aux nations avec lesquelles s'était proposé la des Juifs c'est à eux,
glorification :
les entrepreneurs de toutes sortes de grands travaux Abraham, lors de son voyage en Egypte, apprit l'astro-
publics. Ces étrangers étaient en même temps fabricants nomie au roi de ce pays Pharéthotès Joseph et Moïse
, ;
et exportateurs de céramique, de mobilier artistique, enseignèrent l'agriculture aux habitants des bords du
de bijouterie, etc. Du reste, ils ne visaient pas à l'origi- Nil, etc., Moïse (Eusèbe, Prœp. Ed., ix, 27, t. xxi,
nalité; leur art s'inspirait presque exclusivement de l'art col. 728) leur apprit même à honorer les dieux, il divisa
des Egyptiens et des Assyriens, et s'accommodait aisément l'Egypte en trente -six nomes, et donna aux prêtres les
aux fantaisies ou aux exigences de ceux qui réclamaient signes de l'écriture. Cette déliguration de l'histoire pro-
leurs services. En un mot, les Phéniciens étaient beaucoup fane en faveur des Juifs est le trait commun de plusieurs
moins artistes qu'habiles entrepreneurs le profit leur
; des écrivains de cette nation, qui vécurent à Alexandrie
importait plus que la gloire. En les invitant à travailler Voir Alexandrie (École exégétique d'), col. 350. Cf.
pour leur compte, les Hébreux, si peu artistes eux-mêmes, C. Mùller, Fragmenta histor. grsec., t. ni, p. 207-208;
n'appelaient donc à leur aide qu'un art composite et de E. Schûrer, Geschichte des jûdischen Volkes t. n ,
seconde main. Voir Architecture hébraïque. Les choses (1880), p. 735-736; Vaillant, De historicis qui ante Jose-
ne se passèrent guère autrement à l'époque de Zorobabel phum Judaicos res scripsere, in-8°, Paris, 1851, p. 74-83.
et à celle d'Hérode. Après la captivité, quelques Israélites
s'adonnèrent à la culture des arts; mais ce fut toujours ARTAXERXÈS. Hébreu: Artahte'étà' ,' Artahsastâ'
'
un ,ut étranger qui fut mis à contribution par les Juifs; et 'ArtahSaste' Septante ; 'ApraÇÉp?*,; dans Hérodote
: ;
ils se contentèrent de lui imposer les modifications récla- 'AptolÉpÇr,;. En susien ou médique
et dans Plutarque : :
formes hébraïques, et en Artakhchaarcha, qui a donné vention, le général Achéménès pul anéantir, près de Mem-
lieu a la Ira |ue. La forme pehlvie phis, une ai e perse de trois cent mille hommes. Ar-
haïra un retour à l'ancienne prononciation perse. Voir taxerxès ne v..ulut pas restei sous le coup de ce désastre;
Oppert, Le peuple et I" langue de» tiède Paris, 1879, .
il leva une nouvelle armée, rassembla une m nivelle Motte,
guerrier », un et. cette fois, le général perse, Mégabyze, battit les Égyp-
p. 232. Arta-khsatra signifie le grand i
i celui qui a un grand pouvoir tiens el les Grecs à Prosopitis et mil fin à la guerre) 155).
Le ikji 1 1 .1 Ai taxei xès revient plusieurs fois dan- la Bible. Thucydide, i. 109 et suiv. Cette lutte occupa Artaxerxès
— 1" il s,- grecque du livre
trouve H abord dans la partie delà quatrième à la neuvième aimée de son rèinie. Cepen-
ment par suite d'une faute de h ans- dant la septième année 157 alors probablement qu I ,
ther, c'est-à-dire X I tait Artaxerxès.Voii Asst scribe Esdras à revenir de Babylone à Jéru-
li
— 2° Il se lit ensuite dan- les livres d Gsdras. Les ai ns salem avec une nombreuse caravane d'exilés. 11 fournit
commentateurs, éi rivant ant. rieurement à la découverte lui-même el permit à ses sujets d'offrir une quantité con-
des inscriptions perses, ont cru que artaxerxès non I i ble d'or et d'argent r le temple, el donna à Esdras i
1 Esdi u. T. après un Assuérus qu'ils n'avaient pas les le pouvoir de puiser dans le trésor royal jusqu'à cent
moyens d'identifié! sûrement, était Cambyse ou le taux t.leiit- d'argenl environ 850000 fr.), sans compter les ré-
i et de X'-rvs 1" esl toute la certitude pai ces largesses et ces sures bienveillantes, s'assurei
ible A-rtaxei lès du : I esl dom li
le dévouement et la reconnaissance des .Unis, et faire de
sairement un prince postérieur à Xerxès I". D'ailleurs le cette petite nation comme une sentinelle avancée sur le
m an perse d'Arlaxei xès esl absolument irréductible chi min île l'Egypte.
de Cambys lu faux Smerdis ou Bardiya. Ce dernier Après la victoire de Prosopitis, Mégabyze avait promis
même, dont le règne usurpé n'a duré que sepl mois, n'a la vie -un.- au roi Inaros. Cédant aux instaure- de -a
pu avoir ni uper des affaires juives, ni
I
mère, Amestris, el le sa sœur, Amytis, qui exerçaient sur
Burtoul l'idée de s'aliéner les Israélites 'i'" vivaient au lui la plus grande influence, Artaxerxès respecta d'abord
de livres d'Esdras nous n'avons 'lune pas à so et perverse quelle refuserait de payer le tribut, que
.
Artaxerxi II, onl été mêles à ces événe nls el doivent es el que, si on la laissait rebâtir, le roi ne pos-
i,
trône esl importante à préciser, parce pécher la reconstruction de la ville. Esdr., tv. 17-'J-2. Bien- I
qui- d elle dépend l'Ile des décrets qui ont permis la re- -, -m l'intervention des deux princesse-, Mégabyze
.
Mais, en 4 m. le i monça
a toute entreprise contre '•- pays de la confédéi
. Darlqne d'Artaxcrzoa Longue -Main. attique, el la paix lut rétablie. Thucydide, i. 112; Plu-
tarque . 19 ; Pericl. . 11 ; Cui tius . Il
un droite une Invellne, dans la gauche on . trad. Bouché -Leclerq, in -8°, Paris, 1882, t. il,
m IrrAgulior. p. 391 el suiv.
Artaxerxès n'avait plus rien à craindre d'aucun
itt ui usalem, et, dans une
lion di - murs de Jéi 1 quand, vingtième am la le son règne (445), le juif
mes de point de dépari aux soixante et
i '
Il
.\ .-i, ou m-, qui remplissait à lac la fonction d'êchanson,
dix senv s de Daniel. Kerxès tut assassiné pai Artaban, osa Im Ici n. m. 1er îautorisation .1 ..Ile rebûtii Ji rusalem.
i
la quatrième année de la Lxxvnr olympiade (465 avant iblement pas manqué d'intéresseï
I.-C lore d. Sii ile, \
i
69, le C n de Ptoléraée. 1
1
la reine sa cause, el esl pourquoi il note si soigneu-
.. i
Unis l'usurpateui garda Bcpl m. us le pouvoir. Ces sepl sement -a pi.-.],, e auprès du roi, au mi ut où il lui
nea- -M,,! comptés tantôl au ne de ïerxès, tantôt à sa requête. sdi fut autot isé i revenu
i
. Il i . il, 6. Il
lem. Esdr., n. s n
i
Il I % pesta jusqu à la trente-deuxième
que rhémisto irrivant à su-,-, le trouva inaugurant année du règni 133 Ci tte année-là, il alla visitei le roi
son i- lide, i, 137 Ih iron de Lampsaque, dans '
a su-e. Il Esdi .v. 14; xiii, 6, puis revint itiuuer |
comme on le voit, leur place naturelle et très suffisam- en l'an 7 d'Artaxerxès II, Gand, 1892. Voir Le Muséon.
ment justifiée dans trame de l'histoire d'Artaxerxès I er
la . janvier 1892, p. 86. Voici comment les faits rapportés
On a pensé pourtant que le récit qui termine le premier 1 Esdr., vn-x, prendraient place, d'après lui, dans l'histoire
livre, vn-x. n'était peut-être pas a sa vraie place; il a paru d'Artaxerxès 11. L'exposé de son système sera suivi delà
peu naturel qu'Esdras ait été autorisé à recueillir îles discussion critique des raisons sur lesquelles il s'appuie.
sommes considérables et à réquisitionner des provisions H. Lesètre.
dans le pays même que les troupes royales allaient avoir 2. artaxerxès il (fig. 281) (405-358 avant J.-C.)
à traverser. Frappé de ces raisons. M. Van Hoonacker, fut surnommé Mnémon à cause de sa mémoire extraor-
professeur à l'université de Louvain, a cherché a démon- dinaire. Second fils de Darius II Nothus, il fut investi de
trer que le retour d'Esdras n'avait pas eu lieu treize ans la royauté au détriment de Cyrus, son frère aîné. Sa dou-
avant N'éliemie, sous Artaxerxès I er mais cinquante-neuf
.
ceur et sa générosité le portèrent à laisser a ce dernier les
titres de vice-roi et de généralissime des troupes royales.
ans plus tard, sou- Artaxerxès II. Voici les principales
raisons sur lesquelles il appuie sa thèse 1° Néhémie est
:
x, 11-41. Sous Néhémie, ces sortes de mariages sont l'historien. Anabas., H, 5, 2i et suiv. La lutte séculaire
fortement blâmés, mais non rompus; on ne fait aucune entre les Perses et les Grecs se concentra alors en Asie
allusion à la réforme radicale qui aurait été exécutée Mineure. Les Spartiates y guerroyèrent, avec des péri-
vingt-cinq ans auparavant, et on voit même un petit-fils péties diverses, contre Tissapherne, satrape des provinces
du grand-prêtre Eliasib marié à une étrangère. II Esdr., maritimes, et Pharnabaze, satrape des provinces septen-
XIII, 23-28. —
4° Si, la septième année d'Artaxerxès I", trionales de l'Asie Mineure (Xénophon, Hellenic, m, 1, 3;
Esdras arrive a Jérusalem muni de pleins pouvoirs et Uiodore de Sicile, xiv, 35). En 399, ce dernier conclut un
exerce parmi ses compatriotes une autorité incontestée, armistice, Diodore, xiv, 39, qui ne fut rompu qu'en 396,
comment peut-il, treize ans plus tard, n'apparaître que par Tissapherne. Xénophon, Hellenic, m, 4, 11-15. La
comme -impie scribe, lecteur de la loi, aux côtés de lutte se poursuivit jusqu'en 387, où le traité d'Antalcidas
Néhémie, s.ms qu'il soit fait allusion au grand rôle rem- consacra la souveraineté d'Artaxerxès II sur les villes et
pli par bn précédemment? —
5' Si. en l'an 457, Ar- plusieurs iles d'Asie. Xénophon, Hellenic., V, 1, 31; Ino-
taxerxès '. malgré les grandes difficultés qui le préoc-
I dore, xiv, 110; Plutarque, Artaxerx., 21. Voir Curtius,
cupaient, s'es! montré si franchement sympathique aux Histoire grecque, t. îv, p. 161 et suiv. Artaxerxès II n'eut
.Unis et -î généreux envers leur temple; si, au moment donc point à subir de grands revers, comme Artaxerxès ] .
où ses armées allaient et venaient à travers la Palestine, après la bataille de Cunaxa, la paix régna sur le continent
il a constate que Jérusalem méritait toutes ses faveurs, asiatique, et le théâtre de la lutte avec les Grecs resta très
comment, six ou sept ans plus tard, a-t-on osé lui écrire éloigné de la Chaldée. de la Judée et des provinces inter-
une lettre de dénonciation si calomnieuse contre ses pro- médiaires. Une caravane de Juifs pouvait donc se rendre
tégés. Esdr.. iv. Il, et comment a-t-il pu l'accueillir si
I eu toute sécurité de Babylone à Jérusalem. Bien plus, la
facilement.' Voir Van Hoonacker, Néhémie et Esdras, septième année de son règne, en 398, Artaxerxès II, dont
in-8», Louvain. 1890, et Le Muséon, janvier 1802 t. xi, , le caractère était bienveillant, n'avait rien à démêler avec
p. 83. Les conclusions qui ressortent de ces remarques les Grecs. Les ressources du trésor royal étaient alors en
sont que les chapitres vn-x du premier livre d'Esdras partie disponibles. Esdras aurait profité de ces heureuses
traitent de faits postérieurs et non antérieurs à ceux que conjonctures et des dispositions favorables du prince, pour
raconte le second livre, et qu'Esdras, venu une première obtenir l'autorisation de conduire à Jérusalem une nou-
lois à Jérusalem avec Néhémie, comme simple scribe, velle caravane. Agé d'une trentaine d'années quand il
âgé lune trentaine d'années, retourna ensuite en Perse, accompagna Néhémie à Jérusalem, en 445, il en aurait
et revint en Judée, à la tète d'une nouvelle caravane, eu alors environ soixante-quinze. C'était un âge assez
avec l'autorisation et la faveur d'un autre Artaxerxès. avancé, mais qui permettait tort bien à Esdras de remplir
A. Kuenen a combattu ces conclusions dans un mémoire le rôle qu'on lui suppose.
présenté i l'Académie royale des sciences d'Amsterdam, Les arguments invoqués en faveur de la thèse qui place
ot intitulé De chronologie van hel perzische tijdvak der le retour" d'Esdras sous le règne d'Aï taxerxès II sont spé-
joodsche tjesrhii:ili'itis, IS'JII, La principale raison invoquée cieux, parfois même paraissent assez plausibles. Toute-
est la supposition que la réforme des mariages mixtes fois, jusqu'à présent du moins, ils ne semblent pas suffi-
entreprise pai Esdras aurait avorté. Le célèbre rationaliste sants pour autoriser une modification si considérable dans
ajoute d'ailleursque l'ancienne hypothèse maintenait mieux l'histoire traditionnelle d'Esdras et dans la disposition des
livres qui la racontent. Voici ce qu'on pourrait opposer
1
nen, et en démontrant que la réforme d'Esdras a pleine- salem avec le projet de rebâtir la ville, Il Esdr., II, 5, et
sa qualité de gouverneur le incitait à même
d'exécuter ce
ment réussi ce dont le texte sacré ne permet pas de
,
sous Il Esdr
le pontifii al d Éli isib, ni. 1. et, de son .
chanoine et passa sa vie dans les recherches littéraires et
-m temple dans la chai tira anan, !
bibliographiques. Connu principalement pai ses travaux
lils d'Éliasib, Esdr., \. 6 Mais il esl loin d'être dé- 1 littéi di moins rangé parmi les auteurs du
montré que l'Éliasib père de Johanan, suit le même ,
xvih' siècle qui ont écrit sur la Bible, à cause de son
ad prêtre. Johanan et Jonathan peu- ouvrai;o intitulé Nouveaux mémoires d'histoire, de cri-
:
vent sans doute être deux formes dillérentes d'un même tique et dt . i in-12. Paris, 1749-1751 (Biblio-
nom; mais deux versets consécutifs du second livre, xji, thèque nationale. ï. 28794). Dans le i i"de cet on
'22. 23, autorisent à admettre une distinction entre li il traite plusieurs questions se i
ipportant à la science
m lils ••! successi Joha- biblique, Son œuvre y a a vieilli; néanmoins il i
nan etJeddoa, des familles léviliqui el Ëliasib, chef d'excellentes choses à glanei p; ces travaux remplis i
qualifié de père de Jonathan. Quoi qu'il en soit d'ailleurs rations judicieuses. Voici les titres des articles —
de es doux \.'i~.'is. nous trouvons dans le premier livre du tome l" que visent nos réflexions De l'étude de la :
n implique point la nécessité de faire agii Néhémie anté- i .v tes géants', Remarques sur
ui urement Esdi is. Ce dernier, en sa qualité de prêtre,
.i l'origine et sur les dieux tics Philistins; Des richesses
isé des mesures plus idicales que Néhémie, dont i aissa à Salomon pour la cons-
l'autorité était purement civile. La réf te d'Esd .
e . Descr j lion du temple de Salo-
s. sans nul doute; mais il n'est pas extra. u dinaire , tes sur
que l'abus ail reparu par la suite, el que vingt- cinq ans
plus tard Néhémie se soit contenté de jetei la d sur l'histoire de Cyrus; Bit Sep-
muons étrangères, irques I ei liqw
La loi d'aillé! lil formellement que les tna- /s; De l'origine du grand Ile larque
Chananéen Deut., vit ,
.'!. 1, et ceux des sur le Scilo. 0. lii v.
en Bavièn
mort le 2 octobre 1729.
1
ni pat i" 1
1 lèbre set il"-. — i- La septième
d'Artaxerxès I", Esdt m une !. ARTiSANS (VALLÉE DES) I, breu ' (iora-
m. ontestable autot ité, mais -
Ite autoi i • ul reli- sini ; Par tv, ,1 . Il ; 11 i
nom du roi Poui la po ml sci ibe, le hârài, a celui qui entame» avec un outil le fer, la pierre
pieux el énergique réformateur, li restaurateur du culte, ou le bois, et hôSâb, celui qui combine pour exé< uter
•
fut un lioiiin |
.
i ieui .m fii
.
' .
les ii '
'
onfoi mémenl à leurs ]
raient ~,,us silence, Les Hébreux, avant la
II. I i m.the. étaient chea eux forl rares, Voii les indii itions générales i
ARTÉMAS \. «don n'Swpoc, fournie u les Livres Sainte. (Pour les détails,
d'rAtémis ou Di ne discipli |ui lint Paul, au cours du voir les ai ticles spi iaux.)
;,.._
, i
Ésaii. Gen., xxv, 27. Le laboureur proprement dit s'ap- Ezech., xl, 3, 5. Dans Amos, vu, 7. la Vulgate parle
pelle 'ikkâr, « celui qui creuse » la terre. Is.. lxi, 5; Jer., de truelle; mais le texte hébreu porte "ânàk plomb. » ,
<
3 i - 11, Osée d'un 'ôfëh, « celui qui fait cuire, » soit boulanger,
B) ouvriers sur métaux.— Forgeron, hiinis barzél,
1 . soit cuisinier. Ose., vu, l. Les gens de ce métier ne pou-
« ouvrier du fer. » Tubalcaïn fut le premier qui travailla vaient se trouver que dans les villes, parce qu'ailleurs
le bronze et le fer. Gen., iv, 22. a Le forgeron a le ma'âsâd chaque famille (disait pour son usage. Jérémie men-
(petite hache i: il façonne le fer au brasier avec les tionne à Jérusalem une place ou rue des Boulangers, Iji'if
tnaqqâbôt (marteaux), il travaille d'un bras robuste, liâ'ôfim, Jer., xxxvn, 21 (hébr.). Josèphe appelle « vallée
soutire la faim jusqu'à épuisement; il ne boit pas et se des Fromagers », Tupoitoiwv, la vallée qui traversait Jéru-
fatigue. » Is., xuv, 12. Cf. Eccli., xxxvm, 20-31 I Reg., ; salem du nord au sud. Bell, jud., V, iv, 1. C'est là sans
XIII, 20, 21. doute qu'on travaillait le laitage à l'époque des Jébuséens.
2. Ouvrier du bronze, IjâmS nehosét. On trouve déjà F) OUVRIERS DU VÊTEMENT, DES USTENSILES DE LA TOI- ,
de ceux qui travaillent ce métal. Exod., XXVII, 2, 3, etc. nairement exercé par les femmes, l'était aussi quelquefois
Leur industrie était importante, parce que le bronze fut par les hommes. On y employait le fuseau, kisôr ou pélék,
longtemps le plus commun des métaux employés pour Prov., xxxi, 19; l'ensouple ou rouleau, nienôr 'orgim,
fabriquer les outils et les ustensiles de ménage. Pratique- I Reg., XVII, 7; II Reg., xxi 19; la broche, yâtêd,Jad.,
,
ment, ils ne se distinguaient pas des forgerons. III Reg., xvi, 14; la navette, 'érég. Job, vu, 6. Les Hébreux avaient
vu, 14; II Par., xxiv, 12. Ils exerçaient en même temps appris en Egypte les arts du tissage, de la broderie et de
l'état d'armurier, parce que chez les Hébreux, comme la teinture, et ils s'en servirent pour travailler à l'orne-
chez les Philistins et les autres peuples de l'époque, la mentation du tabernacle et à la confection des vêtements
plupart des armes offensives et défensives étaient en bronze, sacrés. Exod., xxv, i, 5; xxxv, 25, 26, 35, etc. Il y avait
sauf parfois les pointes de lances. I Reg., XVII, 5-7 II Reg., ; du resle des familles au sein desquelles se transmettaient
xxii, 35. Quand Nabuchodonosor se fut emparé de Jéru- les procédés propres au métier. I Par., iv, 21. Dans chaque
salem, il eut soin d'emmener en captivité les ouvriers qui ménage on filait et on tissait, Prov., xxxt, 13, et parfois
auraient pu fabriquer des armes à l'usage de la population le luxe réclamait un grand raffinement dans les étoffes.
laissée en Palestine, particulièrement le forgeron et le IV Reg., xxm, 7; Ezech., xvi, 16.
masgêr, sorte de serrurier ou d'autre ouvrier travaillant 2. Foulon, kôbês, pour l'apprétage des étoffes neuves
le 1er et le bronze. II (IV) Reg., xxiv, 14, 16; Jer., xxiv, 1. et le nettoyage des anciennes. Mal., m, 2; Marc, ix, 2. Il
3. Orfèvre, çoréf, « celui qui liquéfie » le métal. Jud., y avait un champ du Foulon près de Jérusalem. Is., vu, 3;
xvn, 4; Is., xl, 10; Prov., xxv, 4, etc. Ses principaux instru- xxxvi, 2; IV Reg., xvm, 17.
ments sont nommés dans la Bible: le creuset, mâferêf, 3. Tanneurs. Il est question de leur travail dans la
l'en., xvn, 3; xxvn, 21; le soufflet, màpuah, Jer. vi, 20; construction du tabernacle. Exod., xxv, 5; XXVI, 14, etc.
l'enclume, pâ'as, et le marteau, paltiS , Is., XLi, 7; les Les Actes, ix, 43, parlent d'un eorroyeur de Joppé, nommé
pinces, mélqâhaïm, ls., vi. G; le ciseau ou burin, Ijércl. Simon, chez lequel saint Pierre logea assez longtemps.
Exod., xxxii, i; Is., vm, 1. L'art de l'orfèvre fut d'un i. Potier, yôfêr. Cette industrie était très ancienne chez
grand emploi dans la fabrication des vases sacrés et dans les Hébreux, I Par., iv, 23, et elle se perpétua jusqu'aux
la décoration du tabernacle, de l'arche et du temple. Bésé- temps évangéliques. Jer., xvm, 4; XIX, 1; Eccli., XXXVIII,
léel eut grâce d'état pour exécuter les pièces d'orfèvrerie 32-34; Matth., xxvu, 7, 10.
qui ornèrent le tabernacle. Exod., xxxvn, 1. Les orfèvres 5. Faiseurs de tentes, erxr|vo7roio'. C'était le métier
fuient aussi les grands fabricants d'idoles, depuis l'ar- exercé par saint Paul. Act., xvm, 3.
gentier qui façonna un dieu à l'usage de Micha, Jud., 6. Parfumeur, rôqêafi. Les Hébreux avaient appris cette
xvn, 4, jusqu'à ceux dont les prophètes stigmatisèrent industrie en Egypte, car il est déjà question de parfumeurs
l'œuvre impie. Is., xl, 10; xi.iv, 11; Sap., xm, 11, etc. au désert. Exod., xxx, 25, 35. Les femmes s'occupaient
Enfin ils étaient fort occupés pour suffire aux exigences aussi de la préparation des parfums. IReg., VIII, 13. Les
de la parure féminine, qui comportait une grande variété parfumeurs composaient leurs produits pour l'usage des
de bijoux. Is., ni, 18-23. vivants, Eccle., vu, 2; x, 1 Matth., xxvi, 7, et pour l'en-
;
[s., xi. iv, 13; la hache, garzén, Is., x, 15, ou qârdom, à reproduire la peinture et ne songent qu'à parfaire leur
I Reg., xm, 20; la scie, maiiôr, Is., x, 15, et le marteau, ouvrage. » Eccli., xxxvm, 28; xlv, 13.
m iqqàbdh, III Reg., vi, 7, ou halmût, Jud., v, 26. II. Condition des artisans. —
1° Le travail manuel. —
2. Sculpteurs sur bois. Ils apparaissent surtout à titre Imposé à l'homme innocent comme agréable occupation,
de fabricants d'idoles. Is xl, 20; xliv, 13; Sap., xm,
, Gen., il, 15, il devint pénible à la suite du péché. Gen.,
11-16. m, 17. Aussi « l'ouvrier mercenaire soupire après la i\n
D) ouvriers de CONSTRUCTION.— 1. Maçons, godrim, de sa journée », et il est heureux quand elle est ter-
II IV Reg., xil, 13 12).
i
) (
—
Ils sont aussi appelés giblim, minée. Job, vu, 2; xiv, 6. Dans les anciens temps, le
« gens de Gébal » ville de la cote phénicienne, parce que
, travail manuel parait avoir été le lot exclusif des esclaves
les hommes de cette localité étaient habiles maçons en et des artisans. Pendant la captivité, chacun dut pourvoir
même temps qu'excellents marins. I (III Reg.), v, 18; à sa subsistance, à l'étranger, par le travail de ses m. uns.
Ezech., xxvu, 9. Les maçons se servaient de la scie à Aussi, au retour, devint-il de règle de fane apprendre un
couper l.s pierres, megêrâh, II Sam. II Reg.), xn, 31; m. i,. imanuel à chaque enfant. On lit dans le Talmud :
1 illl Reg.), vu, 9; et de la perche à mesurer, qànéh, « Au père incombe la tache de circoncire son fils, de lui
1047 ARTISANS CHEZ LES HÉBREUX ARTOP.ECS 1043
apprendre la loi et de lui enseignei un état, i Tosaphol in nourris chez maître qui les employait, et payés à la fin
le
Kidduschin , c. 1 Quiconque n'enseigni pas un état à de leur service. Les artisans libres
Cf. Is.. xvi. 14; xxi. 16.
Sun Bis, c'esl comme s'il lui enseignait le brigandage, i ient leur salaire à des époques très rappro
T.ilm. de Babyl. Kidduschin, 29 a, 30 6. \ Quand l'ouvrier était pauvre, la loi ordonnait même de
La Palestine au temps de Nôtre-Seigneur, p. 142. esl I le payei le son de la j -née, avant le coucher du soleil.
une belle chose que l'étude de la loi, avec une industrie Lev., xix, 13; lient., xxiv. li. IT.: Tob., iv, 15; Mat th.,
terrestre par laquelle on se procure son entretien, i Pirke xx. 2. 8. Il était expressément défendu de frauder l'ou-
2. 2. Le livre ajoute que celte étude el Lev.,xix, 13'; Eccli., vu, 22. L'inju n égard I
trie font éviter le péché. C'esl poui se conforme! à cet pouvait être assimilée à l'homicide, Eccli., xxxiv. 27,
usage national, si humblement suivi pai Notre -Seigneui puisque la vie de l'artisan dépendait de son sahire. Prov.,
lui-même, que les 4] particulièrement s, tint xvi, 26. Au—
Dieu devait-il prendre en main la cause de
i
Paul, travaillèrent de leurs mains. A. t.. xvm, 3; xx, 34; i. dans ses droit-. Job, xxxi, 39; Mal., m, 5;
lésé
1 Cor., iv. 12; 1 Thess., u, 9; Il Thess., m, 8. Il y avait Matth., x, 10; Luc, x,7; 1 Tim., v. In. Jacob., v, 4. La
mi certains méti i i plus rudes, Bible ne fournit aucun renseignement sur la quotité du
comme ceux d'ànier, de chamelier, de batelier, etc., qu il salaire. Nous voyons seulement, dans le Nouveau Testa-
était recommandé d'éviter. Kidduschin , 30 a ment, qu'un vigneron recevait un denier pour une jour-
2« Groupent nts d'artisans. La i vallée des — Arti- née de travail. Matth., xx, 2. A l'époque impériale, le
, I Par., iv, 14; Il Esdr., xi, :!•>. au nord ! à proxi- denier valait IV. n7. Si l'on tient compte de la facilité
I
isalem, suppose un groupement anal - de la vie en Palestine au l" siècle, un denier équivalait
celui de Fromagers ». n esl tussi parlé
la ient au sal lit un ouvrier ordinaire de
,.
maison où se travaille
familles de byssus o, la li lurs, sui tout la imp gni Voir Salaire. i i .
sidérables d'ouvriers aux ordres du prince, Samuel, qui détermine le rôle social et la dignité morale de l'artisan.
qui s.' passe dans les monarchies, avertit ses compa- Apres avoir montré comment le laboureur, le charpen-
triotes que le roi prendra leurs serviti urs, urs servantes li tier, le constructeur, le graveur, le forgeron, le potier,
et leurs illeurs jeunes gens, et les fei travailler pour i en un mol tous les artisans, sont trop occupi
lui; que de leurs Bis il fera ses soldats, ses lai pour avoir le loisir d'acquérii la science du lettré,
:
..
ses moissonneurs, ses armui é-i s et ses charrons de leurs : eux-là attendent u vie du travail de
i
usinières el ses boul leurs mains, et chacun doux a l'habileté propre à -on
I I; ;., vin, 12-10. David avait ses cultivateurs, ses métier, s m- eux tous on ne bâtirait aucune ville, on n'y
rons, employés de toute soi tes es habiterait pas, on n'] voyagerait pas. Toutefois ils
.1rs intendants Pai xxvn, 23-31. Les à leui tète l . - font p.i- remarquer dans ['assemblée, ils m- prennent
p ii Salomoi une organi- du juge, ils ne comprennent pas la loi
sation ouvrière habilement combinée. David avait réuni qui préside au jugement, il- n'enseignent pas la doctrine
un ti bre d'artisans
i
tailleurs de pi , ni la justice, et on ne les trouve pas là où -ont les pai
mai ons, i et Par., . I t-dire lépropos subtils el sa-
où se débitent le-
'
Je pierres, à la tête desquels il plaça 3600 contre- à quoi ils appliquent lellr allé ou - 'effoi ant de vivre . .
maîtres, Il Pai . il, 2, 18. 11 enrôla selon la loi du Très- Haut, t Eccli., XXXVIII, 35-39. I'
tierspour travailler dans le Liban, conjointement avec les cette 11] ocial xpression même de la p
- d'Hiram il les envoyait au Liban tout à
i
;
de l'Esprit-Saint le rôle de l'artisan se réduit doue à doux
,
10000 chaque mois, de sorte qu il- étaient deux mois s'appliqui oirs de -on état, aussi indis-
i
dans leurs mais ira II Reg., v, 13, i Un système ana- l I pensable a la SOCiété que la - -pi it- -llpel leurs, I
di sei ici ird hui pour et vivi e i la loi du ine. Ainsi se pi êpan
de des pli ires -i n-- en
;
Ces u t i i
pour l'artisan la po rie meilleure, où il n'y
durèrent sept ans. Pendant treize autres années, Sal on a d'autre distinction qu mérites acquis i.
m u l'I ritu fournil pas d'indications sur l'enrô- sertations, dont Audihv.i.ii don a liste dan- sa Biblio-
lement des oui riers à i es doux épo <
onren \rq}ie\c Meletema historicum, ,
3* Le tala —A l'ori i
iii e se Judith et Holofi historia sit,
payait en nature. Gen., xxx, 32, La loi cigeail s, '! epopteia, in-4 Sti isl g, 1694, qui fut réfuté par .
a I Hébreu qui s était engagé comme bliothi dit. de 1752, 1. m, c. xux, p 742.
ompter un salaii e pour tout
i
.1. Ouvn
le travail qu'il avait fourni. Lev., xxv, 40 D 18 2. ARTOP<€us Petrus, en allemand Becker, commen-
Même l'étranger réduit tateur luthérien, né en 1491, à Côslin, en Poméi
et pouvait se rachetei avo le prix de son travail. Lev., mort en 1563. H étudia les langues et la il logie i l'uni-
O. Ceux qui se louaient a l'année étaient .-ans doute de Wittemberg, et devint ministre protestant de la
1049 ARTOP/EUS ARVADIEN •1050
principale église de Stettin. C'était un ami d'Osiander. ARUCH (hébreu 'Arûk, « arrangé » par ordre alpha-
:
Parmi ses ouvrages on remarque une Biblia Veteris et bétique), titre d'un célèbre dictionnaire talmudique corn-
Nooi Testamenti, et historiée arlificiosis picluris effi- posé au XII e siècle par rabbi Nathan ben Jéchiel, sur-
giata cum explicatione latine et germanice, in-8°,
.
nommé pour cette raison par les auteurs juifs Ba'al
Francfort, 15.77; Evangelicœ conciones Dominicarum 'Arûk, « l'auteur d'Aruch. » Voir Nathan ben Jéchiel.
totius anni, in-8°, Francfort, 1537, ouvrage mis à Vln-
dex par Pie IV. Voir Pantaleon, Prosopographia keroum ARUM (hébreu: Hârum, « haut; s Septante: 'Iapîv),
istrium virorum totius Germanise, Bàle, 150."); Ges- père d'Aharéhel et tils de Cos, descendant de Juda. I Par.,
ner, Bibliotheca Gesneri in epitomen redacta, Zurich, IV, 8.
262. — Amspice examinant les entrailles d'une victime. Bas -relief romain du JTusée du Louvre
la troisième des circonscriptions territoriales qui , seus ARUSPICES. Chez les Romains, on appelait arus-
Salomon, devaient tour à tour, pendant l'année, subvenir pices les prêtres chargés d'examiner à l'autel le^ entrailles
à l'entretien de la table royale. III Reg., iv, 10. L'officier des victimes pour en tirer des présages et prédire les évé-
,
qui était chargé d'y lever les impots s'appelait Benhésed, nements futurs ifig. 2S2). Ce nom étant familier aux Latins,
ayant dans son ressort « Socho et toute la terre d'Épher ». saintJérôme s'en est servi pour traduire dans Daniel le
De la mention de Socho nous pouvons conclure que ce mot chaldaïque gâzerin, qui désigne une classe de devins
disti ict appartenait à la tribu de Juda. Mais il existait deux babyloniens, Dan., n, 27; iv, 4; v, 7, 11. Comme gâzerin
villes de ce nom l'une dans la plaine, citée entre Adul-
: vieA de la racine gezar, « couper, mettre en morceaux, >
lam et Azéca, Jos., \v. 35, et généralement identifiée avec celle expression a du. rappeler naturellement au traduc-
Kliirbet Schoueikéh, localité située au nord-est de Beit- teur de la Vulgate les aruspices qui examinaient les vic-
Djibrin; l'autre dans la montagne, Jos., xv, 48, et dont times immolées. Voir GazerIn. Saint Jérôme a employé
1 mplaceinent est également connu sous l'appellation de
1 encore le mot J". aruspices » IV Reg., XXI, 0, pour rendre
,
.Si Ir-Hi ii,. f>. ,m sud-ouest d'Hébron. De laquelle des deux l'hébreu ide'ônîm, dont la signification est ceux qui •>
s'.iyit-il ici? Ou
ne sait au juste. Nous serions plus tenté savent [l'avenir] », devins en général; et IV Reg.. xxm. 5,
d'y voir la première. En effet, « la terre d'Épher » ne se pour rendre l'hébreu kemârim, dont la signification est
rapporte évidemment pas à la Geth-Hépher de Zabulon, « prêtres [des faux dieux] >. L'expression d arus]
Jos., xix, 13. niais bien plutôt à la ville chananéenne ne doit donc pas être prise dans sa signification propre et
(hébreu Ilêfér; Vulgate
: Opher) citée,. Jos., XII, 17,
: rigoureuse dans la traduction de la Vulgate. Voir Foie. 1».
entre Taphua et Aphec. Or ces deux dernières apparte-
naient à la région nord -ouest de la tribu de Juda. Voir ARVAD, forme hébraïque du nom de l'Ile phénicienne
Aphec 1. Aruboth aurait ainsi fait partie de la grande et connue sous le nom d'Arad. Voir Arad 2.
f i
h SI lïqoe 'lu nom ethnique : Aradien, dans Gen., de 580 mm uuerriets, dont 300 000, pris en Juda. portaient
x, 18; I Par., i, 10 Voir Aradien. md boucliei el la lance, et 280000, pris
ARVIVO fsaac ben Moséh, rabbin de Salonique au conduisant une formidable année d'Éthiopii us [un million
i
laissé un commentaire philosophique sur le d'hommes cents hars de guerre, il après le texte
et trois i
Penlateuque, Tanhumôi El, iConso actuel). Par., xrv, 9-10; xvi, 8. Asa, mettant toute sa
Il
xv. il. ni-i . Salonique, 1583, et un antre sur l'Eo lésiaste, confiance en Jéhovah, s ivança résolument à sa reni
Salonique, 1597. E. Levesqi t.. et, après l'avoir défait dans la vallée de & phata, près de
1 1
place forte de Marésa, dans la plaine de Juda, Jos., xv, 44,
1. AS a] . iaaipiov), il lei
rsuivit jusqu'à Gérare, el avec tant de succès, que
nom monétaire di
de Romains.
l'unité ie de Zara fut anéantie, laissant aux mains du vain-
Le Nouveau Testamenl parle deux fois de l'àorapiov, queur un immense butin. Il l'u., xiv, 13.
M atth., \. 29; Luc, xn. 6 Dans le premiei passage, la Asa, soit avant, soit après celte expédition, s'occupa
Vul_.it" rend ioro cpiov elle ti aduil . li avec zèle de la réforme religieuse el de la restauration
saint Luc par dipondium, nom de l'as double en du culte divin. L'idolâtrie, introduite en Juda par ses
ancêtres, avail trouvé une ardente propagatrice dans la
reine mère Maacha, fille ou bien petite-fille, Il
xiv, 27, d'Absalom, probablement grand'mère d'Asa "i
R ;. , xv, 2. Cette femme, qui avait :
n'est pas bien préi isée hébreu elle avait fait un mifléséf, :
283. — Al !• ' '•!• ii- Pompée. bois d'Astarlé); toutes choses qu'Asa lit disparaître, aussi
bien que les autres tatues el autels de divinités étran-
I I
S). CM .G [MPi Oui a Va mu» (m- •'.
-lu grand Pompée). Prone île navire. Devant I, gères, les stèles matfêbôt el coloi
l'as. eur de Baal, le dieu-soleil, iil Reg., xiv, 23;
II Par., xxxiv. 13; Le\.. x.xvi 30, ,'
xiv, t; cl I
tod , .
Italie. Le poi i
la .aleui el la toi mi li l'a i
ml beaucoup liants lieux, excepté quelques-
n t îles bois s icrés et
ulièrement une livre in nviron III Reg., xv, 14; II Par., xv, 17. Cai cel usage, non auto-
em emenl de 1 empire, du temps risé parla loi, s'était introduit de multiplier les autels
de Notre-Seigneur, l'as pesail un tiers d'once, c'est-à-dire en l'honneur de Dieu, comi l'avait fait avant la i
I
I
riait de rai e une Janus, el au revers une fi Ii offrir des sacrifices ou d'y brûler de l'encens. Asa, s'iit
proue de n fit en saint oil poui éviter un plus grand mal, les laissa
Matthieu, x, 29, que de son temps, en Palestine, deux donc subsiste! et s'il se montra impitoyable à l'égard de
;
ridaient un as •! en saint Luc \u ii. . . . la statue d'Astarté, qu'il mil en pièces el dont il brûla les
.i- on pou cinq re tux fragments dans le torrent du Cédron, lll Reg., xv, 13
Il Par., xv. 16; s fol sévère à l'égard de Maacha, qu'il il
'_.. as... Voit à -.z... les m ms propres commem anl pai destitua de sa dignité, lll Reg., xv, 13, il semble avoir été
I e trouvent pas ici à leurs places resp indulgent pour quelques h. mis lieux même idolàtri
I
ris en Ai < tant écril pai Udan d litions puisque Josias, plus énergique que lui, est loué po
de la \ ulgate. nnii détruit plu s, que Salomon avait cou -
i
il avait éti donné pai Dieu au peuple de Juda, malgré les de Juda, el poui I
i
e iveraenl il rétablit ou
impii i
ut- III Reg xiv, 22-2. 'i
, . i. devant portique du temple, l'autel des holo-
1"
Il l'.n ,, xu, Il D ni es- caustes, détérion peut-être profané par le culte des
el
n n un n beau Rej xv,
•j
c est-
ii . m . 1 . idoles. Il Par., xv, x. Les JuiEs répondirent à el appel, i
pela que l'alliance théocratique était un élément consti- de son règne, il fut pris de douleurs de pieds très vio-
tutif du royaume i Jéhovah a été avec vous parce que
: lentes, probablement de la goutte, III Reg., xv, 23;
vous avez été avec lui, » Il Par., xv. -2. et dans un tableau II Par., xvi, 12. et il mit trop sa confiance dans ai des 1 I
prophétique lui découvrit les malheurs réservés à son médecins, pas assez dans le secours de Dieu. Les paroles
peuple le jour où il romprait ce pacte. Asa écouta avec du texte sacré, II Par., xvi, 12, donnent à entendn
respect, et. encouragé pai ce message, il s'appliqua plus l'affaiblissement du sentiment religieux déjà signalé per-
que jamais à la destruction de l'idolâtrie. Bientôt il con- sistait dans le cœur du roi, bien qu'il demeurât fidèle
venu le peuple à la rénovation de l'alliance théocratique.
i au culte divin et fut toujours très éloigné de l'idolâtrie.
C'était le troisième mois de la quinzième année du règne Asa mourut après deux ans de cette maladie, et fut
d'Asa. II Par., xv. 10. Après un sacrifice solennel de enseveli avec magnificence, II Par., xvi. 14, dans le tom-
sept cents bo-uis et sept mille moutons, réservés sans beau que, selon la coutume, il s'était fait préparer dans
doute de l'immense bétail pris sur Zara, II Par., xiv, 15, Jérusalem, auprès de ses pères. III Reg., xv. 24; II Par.,
le peuple, à la suite d'Asa, prit l'engagement « de cher- xvi 14. Son fils Josaphat lui succéda.
, P. Renard.
cher le Seigneur Dieu de ses pères de tout son cœur et de
t^ute sou âme Il Par., xv. 12- . tandis que la fanfare
1.".. 2. ASA (Septante : '0<7<7i ; Codex Alexandrinus : 'Aaâ).
des cors et des trompettes portait au loin l'écho de cette père ou ancêtre de Baraehie, lévite qui, après la captivité,
grande manifestation. habitait un des hameaux dépendant de Nétophah. aux envi-
Peu de temps après, peut-être l'année suivante, le rons de Bethléhem. I Par., ix, 10.
royaume d'Israël, qui jusque-là avait vécu en paix avec
Juda, entra en hostilités. 11 y a manifestement une alté- ASAA. Officier du roi Josias. II Par., xxxiv, 20,
ration de chiffres dans le passage du second livre des nommé ailleurs Asaia. Voir Asaia 1.
fait en face de l'innombrable multitude des Éthiopiens : pieds légei s le dictateur Papirius fut honoré du surnom
) ;
S"- vues étaient devenues plus humaines, sa foi moins de Cursor, parce que, au rapport de Tite Live, Ili.it.
11 préféra au secours de Jéhovah celui des Syriens,
. rom., ix. 10. « aucun homme de son temps ne pouvait le
dont le royaume, depuis Razon, III Reg., XI, 23-24, vaincre à la course. " Cette agilité d'Asaêl lui fut fune-lo
av.ut prospéré, tint au point de vue militaire que com- le jour où, commandée par ses deux frères aînés, Joab
mercial. Bén tdad, lié jusque-là à Israël par un traite, se et Abisaï, l'armée de David battit à Gabaon les troupes
rendit facilement à la demande d'Asa et à ses présents, d'Abner, général d'Isboseth. Au moment de la déroute,
pour lesquels on avait épuisé le trésor du temple et celui il s'attacha aux pas d'Abner, et le serra de si près que
du roi. III lie::., xv, 18. Il voyait là d'ailleurs une occa- celui-ci, malgré son désir de ne pas encourir la haine de
sion très favorable de tirer parti de son travail d'organi- Joab en tuant son frère, dut prendre l'offensive et frapper
sation militaire et d étendre sa domination. C'est pour- Asaël. Le jeune guerrier tomba mort sur le coup. IIReg.,
quoi, sans tarder, il entra en campagne en faveur d'Asa, H, 19-23. Voir Abner.
et, se jetant sur Israël, il força Baasa à lâcher Rama, C'est avec une visible sympathie que l'auteur du second
qu'Asa occupa aussitôt. Il fit plus que l'occuper: à l'aide livre des Rois parle de la bravoure d'Asaël, qu'il rapporte
d'une réquisition universelle de tous les hommes valides d'abord le trait de courage qu'elle lui fit accomplir, pin- -a
de Juda, il la démantela, et avec les matériaux de cons- mort, la compassion de ses compagnons s'arrètant devant .
truction fortifia Gabaa de Benjamin et Maspha deux , son cadavre à mesure qu'ils passaient, et enfin la sépulture
places qui dès lors devenaient pour Jérusalem un rempart qu'ils lui donnèrent dans le tombeau de son père, à Beth-
assuré contre éventualité d'une nouvelle invasion du coté
1 léhem; il a même soin de le comptera part en faisant le
du nord. III Reg., xv, 18-22; II Par., xvi, 2-6. Jéiémie recensement des soldats de David tués à Gabaon. II Reg.,
nous apprend qu'Asa avait fait construire à Maspha une il, 30. On sent qu'il était aimé et admiré, ce guerrier
piscine, afin de l'approvisionner d'eau. Jer., xli, 9. qui, malgré sa jeunesse, avait déjà pris place parmi les
Le recours d Asa aux Syriens n'était pas seulement un officiers désignés d.ms l'Écrituie -"ii- lé noiu i
le défiance à l'égard de Dieu, mais encore une vio- (la Vulgate traduit ce mot par « trente », II Reg., xxni. 21
lation sacrilège de la constitution théocratique de Juda, et se faisait distinguer même entre les vaillants de l'armée
qui Dieu reprocha sévèrement au roi, par la bouche du de David. I Par., xi. 26. Le soin de venger Asaël servit de
pro] hète Haii, un. II Par., xvi, 7-9, lui annonçant en même prétexte à Joab pour se débarrasser d'Abner, qui portait
- des guerres sanglantes, en punition de son infidé- ombrage à son ambition; il le tua par trahison à Hébron,
lité. Malheureusement le cœur d'Asa s'endurcit, et, rebelle avec la complicité d'Abisaï, « pour venger le sang de son
à l'avertissemenl de Dieu, il entra en fureur, fit saisir le frère Asaël. » II Reg., m, 27, 30. E. Palis.
prophète, qu'il coud. mina au cruel supplice des entraves,
II Par., xvi. 10; cf. Jer.. xx. 2. \xix. 26, tandis qu'il faisait 2. ASAËL, un des lévites que le roi de Juda, Josaphat,
mourir à cette occasion plusieurs de ses sujets. Cet acte associa aux prêtres qui devaient parcourir le pays pour
de brutale tyrannie fut une tache sur le règne d'Asa, instruire le peuple de la loi du Seigneur. II Par., xvn. 8.
jusque-là si glorieux. C'en fut d'ailleurs le dernier trait.
I es guerres prédites par le prophète, Il Par., xvi, 9, n'eu- ASAËL, un des lévites préposés à la garde des dimes
3.
renl pas lieu pendant les dernières années d'Asa, bien etdes offrandes faites au temple, sous les ordres de Cho-
que la paix ne semble pas avoir été désormais solide du némas et de Séméï, au temps d Ezéchias. II Par., xxxi, 13.
1035 A SA EL — ASAPII 1036
4. asaël (Vulgate : Azahei), père de Jonathan, un qu'ils distinguent d'»Asan, dans la tribu de Siméon »,
Esdi as ii', hei i lièrent les lsi ai lites qui mentionnent un village appelé encore de leur temps
i épouse des i' mmcs .'
ir;ui"ri ,-s pendant î.i capti- Bethasan, situé à quinze milles à l'ouest de Jérusalem.
vité. 1 Esdi .. \, le. Voii Azahel. Cf. Onomasticon, Gœttingue, 1870, p. 221. 222; S. Jé-
rôme, Liber de sit et nominibus locorum hébr., t. xxiii,
-
5. asaël (Septante: 'AoitjX; omis dans la Vulgate), col 871, 872. Il esl probable que ce village marquait
de la tribu de Nephthali et ancêtre de Tobie. Tob., i, 1. plutôt l'emplacement d'Aséna. Voir Aséna 2.
A Legendre.
ASAIA, h ''
. • Jéhoi ih a lui . en é .
• ASANA (hébreu : Has-senû'âh, s le hérissé [?], t
Septante : 'Arotot. Nom de <|uatre Israélites. nom avec Septante: 'AcrtvoC), de la tribu de
l'article;
Benjamin, ancêtre de Salo. un des premiers habitants de
1. asaia, officiel du roi Josias, un de ceux qui furent Jérusalem après le retour de la captivité. I Par., ix. 7.
envoyés vers la prophétesse Holda, la consulter sur i
le livre de la Loi trouvé dans le temple. IV Reg., \\n, ASAPH, hébreu Âsâf, t collecteur;
: i Septante :
12, 14. La Vulgate, Il Par., xxxiv, 20, le nomme Asaa. 'Aciç. Nom de quatre personnages.
leurs chananéi as. 1 Par., iv, ;iii. d'alliance fut définitivement fixée à Sion. 1 par., vi,
31, 39; xvi. i. 5, 7 et 37; x\\. el 6; 11 Esdr., xn, iô. I
:t. asaia, lévite, sous le règne de David, chef de la Fils de Barachie, Asaph descendait de Lévi par Gersom.
de Mi rari. Il prit pari à la translati le l'arche I Par., vi, D'abord préfet du second chœur,
39-43; xv. 17.
de la maison d <
Ibédédom à Jérusalem. 1 Par., vi, 30; \v, il se tenait à ni, m. président primitif de tout
la droite d 11,
4. asaia, de la postérité de Juda et de la branche de 5 et 7, et mentionné avant Héman et Éthan. 1 Par., xvi,
Séla. il fut des premiers à habitei Jérusalem avec sa 37,41; xxv, 1-4,6; Il Par.,v, 12; xxix, 13 el 14; xxxv, lô.
.
m i
-
iniii de la captivité. Par., I îx, .">.
Pâtrizi, Cent psaumes, trad. franc., p. 24, en conclut que
David substitua Asapb à Héman, et il conjecture que ce
ASALELPHUNI (hébreu: Hassélélp&rii,i l'ombre qui changement eut rem cause la supériorité d Asaph dans
me regarde, fixe |'|: Septa i Sv), sœur des I i, poésie. Il se tenait tout pioche lu roi et avait ses quatre
fils 'I Etham, de la postérité de Juda. 1 Par., iv, .;. Us sous -es ordres. Par., xx\. 2. Des l'institution des
I
ASAN Septante: 'Auâv, Jos., xix, 7; famille reprit cet office après le retour de la capl
I Par., vi, 59 [hébr.: il i;
'
Uo ip, I Par., iv. 32), ville I Esdr., ni. 10. A la dédicace du temple de Sa!
de la tribu de Juda n . l
abana et Éther, était placé à l'orient de l'autel. II Par.. \, 12. Il
15, 12; assignée plus tard à la tribu de Sin pas simple xi iii.int des psaumi i
es par
,
,ix. 7; I Par., iv. 32. Elle est donnée comme ville David, Par., xvi, 7, etc.; il était lui-même psalmi te
1
1 Par., vi, 59; mais il esl bon de rem; et poète; aussi est-il appelé voyant inspire, il Par., i
>,
dans la liste u I
'•
lement aussi dans une des auxquelles Di villes II Esdr., xn, 15. l.e> légendes arabes rapportées par
i
victoire sur 1rs A maléci tes, envoya des Schegg, Die Psalmen, Munich, s ",7. t. i. p. 21. en font l
présents. I Reg., xxx, 30.1 ntre Arama et Athacli, le rand vizir de Salomon, le pi e et le plus
'
elle est appelée Kûr- fumante, d'apn s grand musicien de l'épi les peuples avec l
l.i plaine ou de la Séphéla. Or, parmi du même 1rs villes la version syriaque j
goûte le i . rie sent des maèkil ou
mine Nésib Beit- .
'
p.unies didactiques, supi rieurs à ceux de David du même
ii tel Kila Ai hzib Ain el- Keshêh
', l
. genre ils en diffèi ent pour les pensées et les expressions,
;
m er-Rouniâmin, à est Cf. Pales- I semblent avoir été composés ous le règne de Josaphat,
i. Quarlerly Maternent, le lxxix" du temps d'Achaz,
1876, les i.wiv. lxxv» el lxxx"
p. 150 M ù i
. dont le rapport du temps d'Ézéi nias; le xxnr et le xxvnr se rappor- i i
saint Jérôme, parlant d A an, dans la Iril 11 Par., xxxv. 15. Au retour de la captivité, ils reprirent
1057 ASAP1I ASARHADDON 1053
au nombre do cent vingt-huit (ou de cent quarante - huit, n'a été ajoutée que par un copiste embarrassé. A ce sen-
II Esdr., VII, 45), dans le nouveau temple, les anciennes timent, Keil, loc. cit., oppose une double objection. Pour-
fonctions de leur famille. I Esdr., n, 41; m, 10; II Esdr., quoi d'abord ce second titre de Simon serait -il donné en
XI, 17 et 22. Voir F. Dubois, Essai sur les auteurs des hébreu et non pas en grec comme àpyispéw;, lorsqu'on
Psaumes, Strasbourg, 1831, p. '25-29; H. Lesètre, Le licre le rencontre traduit dans les autres passages, xin, 42;
des Psaumes, Paris. 1883, p. lvi-lvii et 310-341. xiv, 35, 41; xv, 27 Ensuite, si l'on considère la préposi-
E. Mangekot. tion Iv comme une addition maladroite, il ne faut cepen-
2. ASAPH, père ou ancêtre de Johahé, qui fut Tanna- dant pas oublier qu'elle se trouve dans tous les manuscrits
liste officiel du royaume de Juda sous le régne d'Ézéehias. grecs et latins. Comme on le voit, l'explication de ce mot
IV Reg., xvm, 18, 37; Is., xxxvi, 3, 22. est encore à l'état de problème. A. Legendre.
3. ASAPH, lévite, ancêtre de Mathania, qui fut un des ASARELA (hébreu: 'ÂSar'êlâh, « droit devant Dieu ; »
premiers à se fixer à Jérusalem après la captivité, I Par ,
Septante 'Epxrj).), quatrième fils d' Asaph 1, chef de la
:
ix, 15, et devint chef des chanteurs sous Néhémie. II Esdr., septième classe des chantres du temple sous David. I Par.,
xi, 17. Asaph fut père de Zechri (hébreu: Zikri), I Par., xxv, 2. Il est appelé Isréela (hébreu: Yesar'êlàh [même
ix. 15, appelé par erreur de copiste « Zébcdée » (hébreu : sens]) au y. 14.
Zabdi) dans II Esdr., xi, 17.
ASARHADDON (hébreu: '
Èmr-haddôn ; Septante :
il nous reste A —
RA, qui se rapproche assez de IERV. »
F. de Saulcy, Histoire des Machabées, Paris, 1880, p. 276,
note. Castalion traduit de même par « Jérusalem ». Mais
n'est-il pas inconcevable qu'un nom si connu ait été
pareillement estropié?
2' Vn plus grand nombre d'interprètes y reconnaissent
un nom de lieu, tout en le rapprochant de l'hébreu de
trois manières différentes a) n-'" -;in hâsar Millô',
: — ,
Leipzig, 1853. p. 214; J. Derenbourg, Essai sur l'histoire ments d'Abydène SaxepSovô;, dans le livre de Tobie des
;
opinion, de trouver dès le début du décret officiel les chérib (fig.284). La Vulgate l'appelle Asarhaddon, IVReg.,
deux titres du héros machabéen, mentionnés plus loin, xix, 37; Is., xxxvil, 38, et Asor-Haddan, I Esdr., iv, 2.
y. 12, 47. La version syriaque porte du reste Rabba Après le meurtre de Sennachérib, Asarhaddon expulsa
d'Israël , « prince ou chef d'Israël, » et la préposition âv par les armes ses frères parricides, et monta lui-même
D1CT. DE LA BIBLE. I. — 36
1059 ASARHADDON — ASCALON 10(30
sur le trône de son père. IV Reg., xix. 37. 11 habita tour inant-Babelon, Histoire ancienne de l'Orient, t. iv, p. 521
t. Il, p. '2GS-"275; Maspero, Histoire ancienne des
à tour Niiiivc, Calach-Nimroud et Babylone. L'événement el suiv. ;
principal de son règne fut la conquête de l'Egypte, qui avait peuples de l'Orient, 1» édit., p. 419-457; G. Rawlinson,
osé menacer Sennachérib, el qui disputait l'Asie occiden- The jive great Monarchies, t. n. p. 185-200.
tale aux monarques assyriens, en excitant en Palestine, E. Pannier.
en Phénii ie et en Syrie, des révoltes continuelles. Dans le ASARMOTH (hébreu Hâsarmàiét ; Septante Ssp- : :
but d'assurer sa sécurité durant son absence, Asarhaddon "est le nom du troisième des treize fils de Jectan,
i
commença par saccager la Chaldée et la Phénicie, où se descendant de Sem par Arphaxad, Salé el Héber. Gcn.,
montraient des velléités d indépendance; puis il transplanta x, Jii; I Par., i, '20. Les descendants de Jectan, jectanides
en Assyrie les JJatti (ou Phéniciens, Palestiniens et ou qahtanides, peuplèrent la péninsule arabique, las
Syriens), el mil à leur place les ;
et leurs alliés, Élamites, etc., dont ses victoires et celles qui est en bordure sur l'océan Indien. Ils y trouvèrent
de Sennachérib son père lui laissaient l'entière disposi- déjà établies des peuplades d'origine chamitique, les tribus
tion. L'Écriture fait allusion ce éne nts, I Esdr., i de Sabatha, Gen., x, 7, avec lesquelles elles se disputèrent
iv. 2, 9, 10 les Babyloniens et les Erchuéens ou habitants la possession du pays. Les Chamites finirent par passer
.1 rech,
i Ai" h de la Genèse, représentent la Chaldée;
l
en Afrique, de l'autre coté du détroit, ne laissant que
le: lai et les Dinéens appartiennent au pays d'Élam ;
i
- quelques représentants de leur race dans la région primi-
enlin les Diévéens, les Apharséens, les Apharsatachéens, tivement occupée. L'antique territoire des lils de IJâsar-
— lima, Parsua et Partakka, dans les textes cunéi- mâvêt a conservé son nom jusqu'à nos jours; il s'appelle
fon i>
sent être 'les tribus mèdes. Quelques en arabe ,...?i 'aC . Hadramaut. Pline, H. X., VI, '28, en
auteurs. Schrader, Fr. Delitzsch, etc., attri-
II. Gi I/. r, E.
nomme Chatramotites ». L'Hadramaut
les habitants les «
buent exclusivement la Iransportation de tous ces peu-
est borné à l'ouest par PYémen, au nord par le déserl
ples Assurbanipal , lils d'Asarhaddon; niais c'est peu
.i
el-Akhaf, à l'est par le pays d'Oman, au sud par la mer
prulp.ilik', ces dernières populations n'étant pas incntion-
.1 im.iii et le -iilfi. d'Aden. C'est une région toirideet assez
(
Son pi
et du mot arabe correspondant. Le pays est en partie mon-
Pour s'assurer aussi de la fidélité de ceux qui échap-
tagneux, et fertile en produits recherchés, la gomme, la
a la déportation, non moins que pour donner une
myrrhe et surtout l'encens. Les habitants taisaient le com-
autre démonstration préalable de sa puissance, Asarhad-
merce de ces divers produits, et servaient d'intermédiaires
don convoqua, probablement à l'entrée ou à l'issue d une
entre l'Egypte, la Syrie, la Mésopotamie, l'Inde el l'Afrique.
de se en Egypte, ses vingt-deux tributaires,
Leurs ports sur l'océan Indien étaient s entrepôts ouverts
rois du pays des nmii (Syrie, Judée, Philistie, Phénicie,
aux navigateurs étrangers; car eux- mêmes ne s'aventu-
y compris les colonies phéniciennes de la Méditerranée,
raient pas loin sur la mer. On ne sait rien de bien
Chypre, eu :es tributaires, Asarhaddon men-
:
Pi
sur l'histoire de e peuple avant la conquête musulmane.
i
le i
i/oii s., n
Assurbanipal, et se retira à Baby-
a fils
I l'ai .. VIII. I.
lone, où ne tarda pas à mourir (667); à la même
il
l'Egypte travaillée et reconquise par Tharaca, ASBÉLITES (hébreu : Eâ'aibêU i av,-c l'article);
m. Septante : 4 'A<ru6r)p(), les descendants d'Asbel, filsde
Voir Cuneiform inscription» of Western Asia, t. i, Benjamin. Num., xxvi, 38.
pi. Xivni. T.; pi. xi.v-xi.Wi; I. m. pi, XV-XVI; pi. XXIX, 2;
1. 6-18; Layard, Inscriptions in
tlie m characler, ASCALON (hébreu : 'ÀSqelôn; Septante : 'Asxi-
pi. xx-xxix; liv-lviii; Oppert, L< ons des Sar- >.uv), une des cinq prin-
gonides, p. 59 el suiv Foi ; i
n. p. 120-152, p. 282-285-
Babylonian
.
i.
C'était la -ellle .les elles
285. — Monnaie d'Ascalon.
I
j the /
„, x/
p
new philistines située sur le ri-
séries, t. i. 26-29; édit, Pinches, le femme toui i
v.
p. p. '.i et 17: Schrader- i
lli était à
ù. AS. r/ne gai n
Whilehouse, The uneiform 520 stades (Josèphe, Bell,
.
286. — Prise d'Ascalon par Ranisès II. Tlu-bes. Grand temple de Karnak. D'après Lepsius, Denkmâler, Abth. m, pi. 14S,
Abth. m, pi. 145C). On dans Josué, xm, 3 dans rénumération des frontières
y voit
\
[1
J^ "y ^_ > Asgalna, occidentales du territoire occupé par les Israélites; et
10G3 ASCALON 1064
quoirjue la tribu lie Juda s'en emparât, Jud., i, 18, elle Du temps .des Machabées Jonathas ayant battu les
,
ne resta )> .is en sa possession. L'exploit de Samson est à troupes d'Apollonius envoyé contre lui par le roi de
,
peu pn> le seul événement, relatif à cette ville, rapporté Syrie, Démétrius II Nicator (147 avant J.-C), Ascalon
par l'Écriture avant Babylone; ce héros s'y la captivité de ouvrit ses portes au vainqueur et le reçut à deux reprises
rendit île Thamnatha (distant à vol d'oiseau de près de avec de grands honneurs. I Mach., x, 80; xi,00. Elle resta
3'J kilomètres] el y tua trente hommes, dont il donna les lidéle aux Machabées, sous son gouvernement. I Mach.,
dépouilles aux Philistins qui avaient deviné son énigme, xn, 33. Dans la suite, elle devint ville libre [oppidum
gi i la perfidie de sa femme. Jud., viv, 19. Le premiei
.1
liberum, Pline, //. jV., v, 14), sous le protectorat de Rome.
livre des Rois, vi, 17, mentionne seulement Ascalon avec De l'établissement de son indépendance date une ère qui
les quatre autres capitales philistines qui offrirent cha- commence à l'an 104 avant J.-C. Voir Chron., pasc. ad ami.
cune un lefyôr (Vulgate anus) d'or à Jéhovah, lorsque :
U. C. 655, et la note ibid., Pair, gr., t. xen, col. 448. Les
^ Philistins, frappés pat
li la vengeance divine, renvoyi années sont marquées d'après cette ère sur un certain
en Israël ai che d'alliance dont ils s'étaient emparés dans
1
la ruine de Sidon aurai! été l'œuvre <l un roi d'Ascalon mité supérieure d'un candélabre. —
AEKAAQfN]. Le génie l't.
qui, par sa victoire, força les habitants de cette ville de la ville, tourelé, debout sur une barque tenant un trident
à chercher un refuge à Tyr un an avant la guerre de et l'acrostolium à droite une colombe et la date
;
(171, AOP
Troie. Los inscriptions cunéiformes nous ont révélé un c'est-B-Uire an 67 de notre ère); à gauche, un candélabre.
i
t. i, p. KL Cf. Eusèbe, Prsep. Ev., vin, 14, t. xxi. col.
.1 '". i. pi. ::7, r ,,l. n, lignes 58-63. Voiraussi, ibid.,
i 072-673. Voir Ataugatis. Le temple qu'on avait érigé à Der-
l'inscription des taureaux do Koyoundjik, t. m, pi. 12, céto dans cette ville était, d'après Hérodote, i, 105, le plus
lignes 20-21. !.! roi d'Assyrie y raconte de plus, ligne 29, ancien qui eut été construit en son honneur. Lorsque les
qn d donna tu roi d'Ascalon une partie des places qu'il put Scythes après la défaite de Cyaxare I er roi des Modes, ,
a Ezéchias, roi do Juda. On peut déduire de ce récit que envahirent l'Asie occidentale, ils poussèrent jusqu'en
les habitants d Ascalon avaient pris parti avec les Juifs Egypte, d'où Psammétique ne les chassa qu'à force de
contre 1-- dont ils avaient oie déjà tribut
\- yriens, s présents; à leur retour, un de leurs détachements pilla
du temps rhéglathphalasar [Cuneiform Inscriptions,
il,- à Ascalon le temple d'Atergatis (025 avant J.-C). Héro-
t- n. pi. *'ô, ne 61 .on- leur loi Mitinti. Rukibti était
li i, dote, i, 105.
probablemcnl resté fidèle au roi de Ninive, et c'est pour Josèphe nous fait connaître de cette ville l'histoire
ce motif que Sennachérib donna le trône a son lils Sar- à son époque. Hérode le Grand Eusèbe, H. F.., y était né.
ludari. Les Ascalonites continuèrent • payer tribut aux i, 6, t. xx, col. 85; S. Justin, Dial. cum Tryph., 52, t. vi,
doux succe teui de Sennachérib, Asarhaddon et Assur- col. 589-592; cf. E. Schùrer, Geschichte des jûdischen
banipal : ces deux princes ment g Mitinti, roi de la i Volkes, I. I, I™ part.. 1889, p. 233-234.) Quoiqu'elle n'ap-
\dle d'Ascalon ». parmi les vingt-deux rois de « la terre partint pas a son royaume, il y lit bâtir de magnifiques
d'Occident qui loin étai i
Cuneiform In- .
portiques, des thon nos, dos l'on laines. (Josèphe, Vieil, jud.,
l. ni. pi. 16, h. ne :,; G. Smith, Bistory of I, XXI, 11, p. 53. Après sa mort, sa sœur Salomé recul
A trbanipal, Cylindre C, ligne 7. in-8», Londres. 1871, en don de l'empereur Auguste le liàliau royal d'Ascalon. i
d'Antioi lui- IV. etc. Mionnet, Description d Voit ments épigraphiques. Une antique Descriptio orbis nous
v, p j 8, '
G miner, Catalogue apprend que ses athlètes et ses lutteurs étaient les plus
of the G-reeh coins, Seleucid Kings, 1878, p. 68, 81, etc.; renommés de la Syrie. [Geographi greeci minores, édit,
Si hûrei
I Geschichi olkes, t. u, i
i
Mûller, t. n, p. 519. Pour lo~ inscriptions, voir Corpus
lcS80, p. 05-07.) ir M72, t. m, p. 237; Le Bas et Waddington,
.
1063 ASCALON 1066
Inscriptions grecques et latines, t. ni, n» 1839.) Son zèle cet amphithéâtre, au milieu de ce magnifique paysage, pour
polythéiste éclata contre les chrétiens, qui y furent cruel- servir de siège à une ville florissante. Le pourtour de l'arc
lement persécutés. C/iron. pasc, ad ann. 301, t. xcii, avait approximativement 1600 mètres. La muraille, qui
col. 741. Elle eut néanmoins un siège épiscopal Voir Le étaitcomme le diamètre du demi-cercle, mesurait environ
Quien, Oriens christianus , t. m,
598 et suiv. Gams,
p. ; 1200 mètres de longueur. Vers le milieu était la porte
Séries Episcoporum , 1873, p. 453. Le christianisme en appelée de la Mer, parce qu'elle y conduisait. C'est à l'angle
disparut sans doute avec l'invasion musulmane. Elle joua sud -ouest que le niveau du terrain est le plus bas. Il
y
un grand rôle pendant les guerres des croisés, mais elle
fut enfin complètement détruite en 1:270 par Bibars Bon-
dokdar, et depuis elle n'a jamais été relevée. Celle que
les auteurs arabes appelaient, à cause de sa beauté, « la
Fiancée de la Syrie » Ritter, Erdkunde , t. xvi, p. 73),
n'est plus qu'un monceau de ruines, en partie ensevelies
sous les sables. Tous ceux qui les ont visitées s'accordent
à dire qu'elles sont comme l'image de la désolation. Ed.
Robinson, Biblical Researches in Palestine, Boston, 1841,
t. il, p. 369. Le site est magnifique, mais c'est une soli-
"' rr
~Kïrîe"r""
comptai cinq paires de bœufs qui labouraient (dans l'en- S -
mais formée du côté ouest et nord-est par des rochers qui de Lagarde, Goeltingue, 1887, p. 176, 288), quelques-uns
ont de neuf à vingt mètres de haut, et qui dessinaient en des puits d'Ascalon auraient été creusés par Abraham.
gros le plan de la ville. La nature avait préparé elle-même Cette tradition se retrouve dans la version samaritaine
ASCALON 1068
10G7
du Pentateuque, qui a substitué le nom d'Ascalon à celui arabe el-henna), qui a servi de tout temps aux Orien-
:
- uns des autres par de sor était enfoui; mais elle n'y trouva guère qu'un beau
jardins et d
petits murs el par des haies de cactus et d'autres arbustes ! i de iniilne cpii fut mis en pièces. Travets of Lady
épineux, s'étendent an jusqu'au village d'el-Djora,
i I
Hester Stanhope, narrated bij her physicien* , 3 in-8°,
ej, nu. ceux de l'intérieui d'Ascalon, sont remplis l.midres, 1846, p. 87-94, 152-169. Cf. J. Kinnear, Cairu,
d'oliviers, de figuiers, d'orangers, de citronniers,
di Petra and Damascus in 1839, in-8", Londres, 1841,
imandiers, d'abricotiers, de palmiers. Parmi
l
1, qui rappellent le vin <i Vscalon, Le Survey of tin' Palestine Exploration Fund a donné
célèbre dan- i
intiquité A! | eS] V ui, 3; depuis un autre plan plus détaille'' el plus complet dans
Orbis descriptif), 29, dan Mùll i
-
minores', s.- Memoirs, t. m 1883), vis-à-vis la p. 237. Au mois
i
t. xvi, p. 24-27. On n'y a jamais fait jusqu'ici de fouilles dont dernier élément serait l'équivalent du grec ysvo;,
le
Voir V. Guérin, Description des ruines d'Ascalon dans , « race ou nation d'As. » C'est « la tribu qui de très bonne
le Bulletin de la Société de géographie, 4 série, t. xm, heure vint s'établir dans les pays Scandinaves et germains,
e
février 1857, p. 81-95; Id., Description de la Pales- les Ases, opinion que favorise la légende allemande de
tine. Judée, t. il, p. 135-149, 153-171 T. Tobler, Dritte ; Mannus et de ses trois fils, Iscus (Ask, 'Aaxivio;), Ingus
Wanderung nacli Palàstina im Jahre 1857, in-8°, Gotha, et Hermine On trouve encore de nos jours, dans le Cau-
1859, p. 32-4i; Ritter, Erdkunde, t. xvi, 1852, p. 69-89; case, une peuplade que Knobel rapporte à la même ori-
H. Guthe, Die Iiuinen Ascalon's, dans la Zeitschrift des gine. Elle se nomme elle-même Ir, Iron; mais elle est
deutschen Palàstina -Vereins, t. n, 1879, p. 164-171; appelée par les autres peuples caucasiens Osi, Oss; par
Ebers et Guthe, Palàstina in Bild und Wort, 2 in-4», les Russes lases, et parles anciens voyageurs As ou Aas.
Stuttgart, 1884, t. H, p. 180-182, 454-455; Stark, Gaza C'est une tribu primitive qui se distingue de toutes les
und die philistâische Kûste, in-8», Iêna, 1852, p. 23, autres du Caucase, et dans laquelle la physionomie euro-
455, 561 Warren, The Plain of Philistia, dans le Pales-
;
péenne, en particulier les yeux bleus et les cheveux blonds
tine Exploration Fund, Quarterly Statement, avril 1871, ou rouges, mérite d'être remarquée. Sa langue est indo-
p. 87-89; Couder et Kitchener, The Surveij of 11 ester» germanique, et a beaucoup de mots communs avec l'alle-
Palestine (avec plan et vues), Memoirs, t. m, 1883, mand elle a même quelque chose de germanique dans
;
p. 237-247; W. Thomson, The Land and the Book, le son et le débit. » Crelier, La Genèse, Paris, 1889, p. 126.
Southern Palestine, in-8», Londres, 1881, p. 170-178; Nous croyons avec M. A. Maury, Journal des savants,
Conder, Tentwork in Palestine, 1878, t. il, p. 164-166. 1869, p. 224, que Knobel se laisse trop influencer par les
F. VlGOUROUX. identifications arbitraires des Juifs modernes, enclins à faire
ASCALONITE (hébreu: hà-'Esqelôni ; Septante; rentrer dans le chap. x de la Genèse les populations les
'Acr/.ai.wviTr,; ) , nom ethnique, habitant d'Ascalon. Jos., plus éloignées. Outre son peu de fondement, cette opinion
xm , 3. Voir Ascalok. est de date trop récente pour être acceptée. Malgré une
racine plus ancienne dans la Chronique d'Eusebe (ver-
ASCENEZ (hébreu : 'Askenaz; Septante : 'Au/aviÇ, sion latine de saint Jérôme t. xxvn col. 71 ), où le nom
, ,
croient que les Germains sont les descendants d'Ascenez. gines de l'histoire, t. il, p. 393-394, que l'Ascenez de
(Les Juifs allemands s'appellent encore aujourd'hui ASke- Jérémie ne saurait être le canton de l'Ascanie bithynienne,
nù:i.) Knobel, once. cil., .idopte cette opinion. Il regarde ni même l'ancienne province d'Ascanie; elle est beaucoup
le mot Askenaz comme un nom composé, As-keuaz, trop reculée dans l'ouest, et elle ne dépendait pas de la
1071 ASCENEZ — ASCENSION 1072
Médie, mais, à ce moment, du royaume de Lydie. C'est à la droite de Dieu. Marc, xvi. 19. —
Quand nous disons
un pays vassal de la monarchie médique, c'est- qu'il monta au ciel, nous entendons qu'il y est monté
d'Ararat et de Menni, don) la réunion tonne l'Arménie âme, qui n'y étaient pas encore. Quand nous disons
majeure ou orientale. Il n'y a donc pas moyen de douter que Jésus est assis à la droite de Dieu, nous prenons ces
qu'As âgne ici l'Arménie propre ou occidentale, mots dans un sens métaphorique. Parmi les hommes, être
l'Arménie au sens primitif du nom. placé à la droite d'un personnage est regardé comme un
Mais il faut remarquer que 'Au-xâvioc semble, 1
honneur. C'est par allusion à cet usage et en appliquant
composition même, .non un caractère plutôt ethnique aux choses du ciel le langage de la terre, que l'on dit de
que géographique, désigner une tribu ou une nation plu- Jésus qu'il est à la droite de Dieu. On veul l'aire entendre
tùl qu'un pays. Le nom '1 ASkenaz, expliqué de 1 qu'il participe à la puissance de son Père. Les mots est
la plus vraisemblable par celui d'Ascaniens, indique, dans assis » ne doivent pas non plus se prendre dans le sens
l'ethnographie liiUique, non pas la province spéciale d'As- d'une attitude corporelle, mais dans le sens de la per-
canie, mais l'ensemble de la nation phrygienne, auquel pétuelle possession du souverain pouvoir qu'il a reçu de
il appartient en dehors même de son premier séjour, plus son Père.
spécialement qualifié d'Ascanie, car elle l'a transporté Nous ne croyons pas que les Apôtres furent les seuls
avec dans la Phrygie. Le passage de Jérémie nous
elle témoins de l'Ascension. Les évangélistes ont gardé le
fournit donc une date de la plus haute valeur pour dé- silence sur ce point. Il paraît cependant très probable que
terminer l'époque où les Arméniens d'origine phrygienne cette faveur fut accordée au moins à tous ceux qui, étant
étaient déjà limitrophes îles pays d'Ararat et de Menni, entrés au cénacle avec les Apôtres, priaient avec eux.
où ils allaient bientôt pénétrer Les éléments linguistiques C'est le sentiment de Benoit XIV, De festis D. N. J. C,
que nous avons signalés tout à l'heure avecP. de Lagarde vi, 46 et 17. Il est certain qu'au livre des Actes, saint Luc,
font croire que le pays ou le peuple arménien avait été après avoir raconte l'ascension, le retour du mont des
nommé d'après Ascenez avant de l'être d'après Thogorma. Oliviers à Jérusalem et l'entrée des Apôtres au cénacle,
On a rapproché l'hébreu 'ASkenaz de l'assyrien (mât) ajoute: « Tous ceux-ci persévéraient unanimement dans
nom d'un pays mi ntionné dans un cylindre la prière, avec les femmes, et avec Marie, mère de Jésus,
d'Asarhaddon. Ce prince lit deux expéditions contre les el ivec ses frères. En ces jours-là, Pierre, se levant au
gens de Manna et d'Askhouz. Cf. Maspero, Histoire an- milieu des frères (or le nombre des hommes réunis était
cienne et "< l'Orienf, Paris, 1886, p. KO. Nous d'environ cent vingt), leur parla. » Act., 1, 14-15.
retrouvons ici deux des noms cités dans Jérémie, J7. 1 1 .
-
2° Lieu de l'Ascension. —
L'endroit précis d'où Notre-
et M. Sayce, Journal <»/ the Royal Asialic Society, t. xix, Seigneur s'éleva au ciel est le sommet central du mont
2* part., p. J'jT. propose même de corriger en Âskhouz des Oliviers. Voir Oliviers (Mont des). Saint Matthieu,
l'Asltenaz du prophète. 11 est plus simple d'admettre que saint Marc et saint Jean ne nous renseignent pas sur le
le mot primitif Aigunza, A Skunza tkvk, est devenu = lieu de l'Ascension mais saint Luc nous aide à le fixer
;
peu, par l'assimilation du nun, Aiguzza, el finale- d'une manière certaine. Dans son Évangile, xxiv. 50, il
ment Aiguza. Ci E. Schrader, Die KeUinschrifU nous montre Jésus conduisant ses Apôtres à Béthanie, et,
nt, Giessen, 1883, Nachtrâge von Ii r Paul après les avoir bénis, s'élevant vers le ciel. XXIV, 51. U ne
Haupt, p. 610. A. Legendrs faut pas en conclure que Béthanie théâtre de l'As-
fut le
cension. En effet, saint Luc, dans les Actes, 1. 1-2, nous
ASCENSION. Ce mol signifie l'élévation miraculeuse apprend que les Apôtres, après .noir été témoins de ci tte
de Notre-Seigneur au ciel, quand il y monta en corps et merveille, retournèrent à Jérusalem de montagne des
la
ne, pai sa propre puissance, en présence de ses Oliviers, et n'eurent à parcourir que le chemin que l'on
disciples, le quarantième jour après sa résurrection. peut faire le jour du sabbat. On sait que le chemin d'un
i
. 3. jour de sabbat était la distance qu'un Juif pouvait fran-
1» Circonstances île cet événement. — Quand fut venu chir sans violer le repos sabbatique; cette distance est éva-
pour Jésus le moment de retourner à son Père, appa- il luée, d'après les rabbins, à 1392 mètre* environ. Bai U( 1
rut un.' dei nière lois à ses disciples usalem, el il les .1 Jéi et Vigouroux, Manuel biblique, S' édit.. t. 1. n» 187,
conduisit sur le mont des Oliviers. Après leur avoir n nou- p. Mil. Or Béthanie est à trois ou quatre kilomètres de
velé la promesse de l'Esprit-Saint, el leur avoir déclaré Jérusalem, c'est-à-dire à la distance de deux mesures
qu'ils seraient ses témoins à Jérusalem, dans toute la Judée sabbatiques. Les Apôtres n'étaient donc pas à Béthanie
et la Samarie el jusqu'aux extrémités de la terre, il leva même quand ils lurent témoins de Ascension, mais sut l
les mains au ciel el il les bénit. Act., 1, 8; Luc, wiv. 51, le se îet du 111. ml il.- Oliviers, qui est à la distance
Ainsi le dernier ai te de Jésus sur la terre fut une béné- ilune mesure sabbatique de Jérusalem. Le passag
diction. Au moment oii il les bénissait, il s'éleva au ciel. I
vangile de saint Luc. xxiv. 51, qui donne Béthanie
I
Lus., xxiv. 51. Le texte sacré semble indiquer qu'il ne comme le théâtre de ce mystère, s'accorde avei le pas-
'i
. comme il l'avail fait pour les les Actes, 1,12, du mé -ai ni Luc. soit en supposant,
disciples d Emmaùs; mus qu'il s'éleva vers le ciel gra- comme le lut Benoll \IV. Defestis /'. N. ./. C.,vi, 16-47,
duellemi ni use lenteur. Comme les .pie Jésus .niiiluiMt d'abord se- Apôtres à Béthanie, et les
témoins li tenaient leurs yeux fixés sur leur ramena ensuite au somme! du mont .les Oliviers, d'où il
divin Maître, une nuée resplendissante le déroba à leurs s'éleva au ciel soit en supposant, comme le fait M. V. Gué-
:
regards, Ici 9, et voici qu es sous une tonne lin. Jérusalem, p. 343, que le territoire de Béthanie com-
humaine, vêtus de blanc, se présentèrent devant eux el ..u somme) même de la montagne îles Oliviers,
i
( lliviers el ri 1 ieni une gran Apôtres vers Béthanie, du côté de Béthanie, et non à
Luc, \m\. 52, Ainsi Jésus monta au ciel, ou II est assis Béthanie.
1073 ASCENSION ASCHERA 1074
Aussi bien toutes les traditions des premiers siècles xiv, 15, -23; Il (IV) Reg., xvn, 10; xxm, 14; II Par.,
placent sur le sommet central du mont des Oliviers le xiv, 2 (3) xvn, G; xxiv, 18; xxxi, 1 xxxiii. 19; xxxiv,
; ;
théâtre de l'Ascension. Sainte Hélène, en y élevant une 3, 4, 7; Is., xvn. s xxvn, 9 Jer., xvn, 2; Mich.,v, 13. Il
; ;
octogonal qui renfermait, selon la tradition, les vestiges presque partout par a).<joc et la Vulgate, d'après eux,
des pieds de Notre -Seigneur. Cet édicule fut muré par par lucus ou nemus, bois, bosquet. » Dans plusieurs
c<
eux et transformé en un petit oratoire musulman, au passages, cette traduction est insoutenable par exemple, :
milieu duquel ils ont respecté la pierre qui garde encore là où il est question de 'ASêrâh placé sur un autel, Jud.,
les vestiges, aujourd'hui très dégradés, d'un pied qui VI, 25, ou élevé sous tout arbre vert. III Reg., xiv, 23;
passe pour être le pied gauche de Notre -Seigneur. Voir IV Reg., xvn, 10. Dans Deut., xvi, 21. le verbe planter
V. Guérin, Jérusalem p. 345-346; Mislin, Les Saints
,
a pu donner lieu à cette traduction; mais le passage ne la
Lieux, t. n, p. 4G8. Cf. Eusèbe, Vita Constantini, ni, 43, justifie nullement, si on l'examine sur l'hébreu «Tu ne :
t. x\, col. 1104; Don. evang., vi, 18, t. xxn, col. 400; planteras en 'âSêrâh aucun arbre près de l'autel de Jé-
Pseudo- Jérôme, Liber nom. loc. ex Aclis, au mot Mous hovah ton Dieu. » On remarquera en outre la suite de la
Oliveti, t. xxm, col. 1301-1302. prescription au f. 22; Dieu ne veut près de son autel ni
Le mot Ascension » signifie aussi la fête qui est célé-
« 'âsèràh ni massèbâh (pierre levée, stèle). Enfin partout
brée, le quarantième jour après la résurrection et dix où se rencontre ailleurs le nom âSêrâh j l'une des deux '
jours avant la Pentecôte, en mémoire de l'ascension du significations proposées cadre parfaitement avec le con-
Sauveur. Elle est d'origine très ancienne. Voir S. Augus- texte.
Ini. Ejiist. cxviii, 1, t. xxxiii, col. 200; Serin, clx.xiv 1° Nous citerons d'abord les passages où 'Asèràh figure
de tempnre, t. xxxviii, col. 1209; Constil. A post., vin, comme une divinité étrangère, à laquelle on rend un culte
t. i, col. 1130; Suarez, De prieceptis affirmativis ad à côté de Baal et de toule l'armée du ciel. IV Reg.,
Det cultum, 1. II, De Sacrorum seu festorum dierum xxm, 4; xxi, 3; II Par., xxxm, 3. Elle a une image
cf.
observalione et praccepto, c. vu, 1 Duchesne, Origine ; taillée, pésél, IV Reg., xxi, 7; une idole. III Reg. xv, 13;
du culte chrétien, in-8°, Paris, 1889. G. Martin. II Par., xv, 16. Il y a des prophètes de 'Asèràh comme
des prophètes de Baal. III lieg., xvm, 19. Elle est le plus
2. ASCENSION D'ISAÏE, livre apocryphe. Voir Apoca- souvent associée à Baal, ce qui nous autorise à voir en
lypses APOCRYPHES, 9", COl. 701. elle l'inséparable compagne de ce dieu qui est ailleurs ,
nom propre que la Vulgate a traduit, d'après sa signifi- identification. ( La Vulgate a traduit dans les deux endroits
cation, I « Jurement ». Il n'est pas pos-
Par., iv, 21, par Astaroth, tandis que, si nous avons dans l'hébreu pour le
sible de savoir désigne dans ce passage une personne
s'il premier 'Aslârôt, nous avons pour le deuxième 'ÂSêrô(.)
ou une localité. Certains commentateurs croient que c'est Nous pouvons donc, pour la nature de cette déesse et
le nom d'un chef de famille descendant de Juda, fils de l'histoire de son culte chez les Hébreu;, renvoyer à l'article
Jacob, par Séla, lequel s'appelait Aschbéa, et faisait tra- Astarthé. —
Une inscription phénicienne place dans un
vailler le lin dans sa maison. D'autres pensent que le mot rapport étroit les noms 'âSêrâh et 'astoret, en qualifiant
aschbéa doit se joindre au mot Bèt (« maison »), qui pré- ainsi une déesse « 'AStôrét en 'Userai de 'El llamrnan. »
:
Asedolh Pliasga (il ne faut point, entre Asédoth et Phasga, « serviteur d'Aserat » de même qu'Astarthé dans le nom
,
la virgule que portent les éditions de la Vulgate; car phénicien Abdaslérét, « serviteur d'Astarthé. » Cf. Halévy,
ces deux mots ne forment qu'un seul et même nom) Jos., , Revue des études juives , 1890, t. xxi, p. 57.
xn, 3. Voir Asédoth. 2° Là où 'âsèràh désigne l'emblème de la déesse, il s'agit
toujours, dans la Bible, d'un pieu de bois que les Israé-
ASCHER ben Josef, rabbin de Cracovie, qui vécut lites fidèles coupent et brûlent. Exod., xxxiv, 13; Jud.,
dans la première moitié du XVI e siècle. Il laissa un com- vi, 25, 26, 28, 30; IV Reg., xxm, 6, etc. De même que
mentaire sur les Lamentations de Jérémie, in-4 Cra- , les Chananéens joignaient ce pieu à l'autel de Baal, la
covie, 1585. E. Levesque. divinité mâle, de même les Hébreux auraient pu être
tentés d'en élever près de l'autel de Jéhovah. Le Deu-
ASCHERA est un nom hébreu, 'ÂSêrâh, qui se lit téronome, XVI, 21, interdit cette profanation. Cf. Mich.,
dans le texte original dix-huit fois
au singulier, Deut., v, 13; Is., xvn, 8; xxvn, 9. Dans ces deux derniers
xvi, 21 Jud., vi, 25, 20, 28, 30; I (III) Reg., xv, 13;
; passages, les 'âiêrîm figurent à côté des hammùnim
XVI, 33; xviii, 19; II (IV) Reg., xm, 0; xvii, 10; représentations solaires de Baal. On leur rendait un culte
xviu, 4; xxi, 3, 7; xxm, 4, 0, 7, 15; II Par., xv, 10; comme aux autres idoles « Ils servirent les 'âsêrim et
:
trois fois au féminin pluriel, 'âëêrôt : Jud., ni, 7 II Par., ; les idoles ». II Par., xxiv, 8. La colonne symbolique se
xix. 3; xxxiii, 3, et dix-neuf fois au masculin pluriel, trouve associée au culte d'Astarté là où, honorée comme
'âiêrim: Exod.,xxxiv, 13; Deut , vu, 5; xn, 3; 1(111) Reg., déesse du plaisir, on l'assimile, à l'époque gréco-romaine,
107.J ASCIIÉRA — ASÉDOTH 1076
de Titus .m temple 'le P.iplios, T;ieite décrit ainsi la sin- Le traducteur latin en fait un nom de lieu; peut- être
gulière image: « L'idole de la déesse n'a pas la forme parce qu'il a rapproché ce nom du nom à peu près sem-
humaine; c'esl une colonne ronde dont la base est plus bable de deux autres localités Sebo'im, ville de la vallée:
290. — Temple de Paphos. simplement, avec l'article, le nom sébâim, qui veut dire
ATTOK. KAIS. A. SEflT. SEOTHPOS. Tête lauréede « gazelles Ce mot dépend du précédent, pokérét de
». ,
l'empereur Soptlme- Sévère. i\. - KOINON KYHPIQN. la racine pâkar, « prendre, capturer. » Ces deux mois
Temple il* Aphrodite -Astarthé a Paphos. Au fond, au milieu, Ciment ainsi un nom composé, « le preneur de gazelles » :
le clppe de la déesse et, a leoice et à gauche, une étoile. De c'est un surnom qui vraisemblablement supplanta dans
chaque côté, un candélabre. Au haut, le croissant et une étoile.
l'usage le vrai nom de cet individu. Il faut néanmoins
Sur le toit plal du temple, à droite et a gauche une colombe, ,
reth and the 'Ashera, dans les Proceedings of the ASÉDOTH (hébreu: 'AidÔf; Septante: 'AorfiM, nom
Society of Biblical Archseology, juin Issu, p. 291-303. d'une localité voisine du mont Phasga, d'après la Vulgate
L'auteur a réuni un grand nombre de documents, mais, et les Septante; mais peut-être aussi nom commun signi-
contrairement à l'opinion commune, il n'identifie point fiant, d'une façon générale, « le pied d'une montagne » ra- ,
Aschéra et Astarthé; il soutient même qu'Aschéra était diées montis, comme la version latine a traduit elle-même
exclusivement un symbole impur. .1. Thomas. deux fois, Deut., m, 17 tv, i9, ou bien « sources ». Ce doit
;
mourut (427), après l'avoir clii i^ôc cinquante -deux ans. (Vulgate scopuli torrentium, « rochers des torrents »),
S in autorité fut très considérable parmi ses contempo- Niini, wi. 15, que (lesenius, Thésaurus, p. 158, explique
rains, et il recul le titre de Habbana, » noire maître. » ainsi « lieux bas où se déversent les torrents descendant
:
L'élaboration du Talmud de Babylone fut commencée des montagnes. » On peut diviser en deux catégories les
on Il consacra sa longue carrière à cette
initiative. passages dans lesquels il se rencontre. Dans la première,
œuvre colo assemblant, coordonnant l'énorme quan-
île, i il est employé seul avec l'article, ha às,\lùt, Jos., x, 40;
tité d'explical s, de déductions, de développements bà'âSêdôf, Jos., xii. S; énumération
il îaii partie d'une
a la Mischna, ace aies pendant trois généra- comprenant les divisions naturelles d'un pa\s liàhàr, :
Levesqi e. i-:.
quables « sources de Moïse (fig. 291) qui se trouvent
>•
ASDOD, forme h ,
.,.,,,, i, p, au bas du mont Nébo. Cf. il. Armstrong, W. AVilson et
Ville pi i.
;
\ QÛ A/.OT. Conder, Marnes and places in the Old and New Testa-
ment, Londres, 1889, p. 17. nhi and New Testament
ASEBAIM (hébreu: hassebâim, nom avec l'article, Map of Palestine, Londres, 18'JO, feuille 15. Celte opi-
-1077 ASÉDOTH — ASEM 1078
nion ne manque pas de vraisemblance. En effet, la rareté petites chutes. Cf. de Luynes, Voyage d'exploration ù la
et l'importance des eaux en Orient expliquent assez com- mer Morte, 3 in-i", Paris, t. i, p. 153; H. B. Tristram,
ment une source considérable a pu être l'objet d'une men- The Land of Moab, Londres, 1871, p. 335-336; Couder,
tion particulière. Ensuite le sens étymologique de 'aSdô( Hetli and Moab, Londres, 1889, p. 131-132. — Eusèbe
s'applique mieux à des sources, quand elles sont surtout et saint Jérôme font d'Asédoth « une villedes Amorrhéens,
comme celles de Moïse. Enfin les Septante ont toujours qui échut à la tribu de Ruben » ; ilsexpliquent 'Aar,ôrà(j
rendu le mot par un nom propre, et la Vulgate elle-même •î'aaY i comme l'ont fait une fois les Septante, Dent. iv. î'.i, .
a été obligée de l'employer comme tel, Jos., x, 40; xn, traduisant le dernier terme par XotEe^nï, « taillée. » Ils dis-
3, 8; xn'i, -20. tinguent une autre ville de même nom, assiégée et prise
Situées au pied du pic fameux qui fut témoin de la par Josué, xii, 8. Cf. Onomastieon, Gœttingue, 1870,
mort mystérieuse de Moïse, et au-dessous d'un sommet p. 216, 217; S. Jérôme, Liber de situ et nominibus loco-
voisin, identifié avec le Phasga, les sources de Moïse rutn heb., t. xxm, col. 867, 868. A. Legendre.
offrent une oasis de fraîcheur et de verdure au milieu de ASEL (héb. : 'A sel, s noble » ; Sept. : 'E.jtJX), Benjamite,
cette contrée aride. Elles forment deux groupes princi- filsd'Élasa, de
postérité de Cis, père de Saûl. I Par.,
la
paux. Le premier se compose de plusieurs petites sources vm, 37-38; ix, 43-44. Pour Asel, ville, voir Beth-Ésel.
contiguës, qui sortent de la base d'un rocher très pitto-
resque où sont creusées des grottes naturelles ou artifi- ASEM (hébreu: 'Asém [à la pause], Jos., xv, 29;
cielles. Leurs eaux se réunissent bientôt sur une large xix, 3; 'Ésém, I Par., iv, 29; Septante 'Ao-oja; Jos., xv, 29; :
chaussée, éboulement d'un banc de calcaire, pour se 'Ioctrdv, Jos., xix, 3; 'Aiuéu., Par., iv, 29; Vulgate
I Asem, :
précipiter de là en une belle cascade, haute de sept à Jos., xix, 3; Esein, Jos. xv, 29; Asom , I Par., iv, 29),
lui '
mètres. Cette plate-forme est comme le toit d'une ville de la tribu de Juda, appartenant à l'extrémité mé-
humide et sombre qui s'étend assez loin en arrière ridionale de la Palestine, Jos., xv, 29, et attribuée plus
sous ce plafond de roches. Les eaux s'épanchent sur de tard à la tribu de Siméon. Jos., xix. 3; I Par., iv, 29. Son
longues guirlandes vertes formées de mousses et de emplacement est inconnu jusqu'à présent la plupart des ,
(liantes à feuillage fin et chevelu. En baignant continuel- villes qui composent ce premier groupe, Jos., xv, 21-32,
le ni es (régi aux, elles ont produit des incrustations n'ayant pas été identifiées. Dans les trois passages que
dont l'épaississement continuel a fini par créer une gigan- nous venons de citer, elle occupe une place régulière
tesque stalactite qui semble une colonne conique, in- entre Baala ou Bala, et Eltholad ou Tholad. Cette dernière
dinée suivant la pente de la chute Un peu plus loin, le est rebelle à toute assimilation, et Baala est, pour certains
second groupe soit des profondeurs de la montagne : le auteurs placée d'une manière très problématique à Deir
.
idurant, clair comme le cristal, fuit sur un lit composé el-Belah, au sud-ouest de Gaza, non loin de la mer.
de pierres et de cailloux, couverts par des coquillages Parmi les noms qui précèdent, les plus connus sont Ber-
d un noir luisant il rejoint le premier par une série de
; sabée [Bir es-Sébà ) et Molada (Khirbet Tell el-Mela/i);
1079 ASEM — ASÉNAPHAR 1080
parmi ceux qui suivent, Bemmon, qui termine la liste, de l'otfl initial, quoique la permutation entre le schin
correspond bien à Khirbel ihunm er-Roumamîn. Cf. Gué- hébreu et le sin arabe, entre le nwnet le him, soit facile à
nu. Description de la Palestine, Judée, t. h, p. 277-284, comprendre. —
2° Kefr Hasan, situé un peu plus au nord-
352-354; t. m. p. 184-188. C est donc dans ces parages ouest. Cl. G. Armstrong, W.AVilson et Couder, Names and
qu'il faudrait cher her Asem, d'autant plus que, en com- places in the OUI and New Testament Londres, 1889,
,
parant 1rs trois énumérations, Jos., xv. 21-32; xix, 2-7; Cet endroit ne s'écarte pas non plus de la ligne
p. 18.
fondement, et la situation d'Asem serait beaucoup trop tribu de Dan. Eusèbe et saint Jérôme mentionnent une
au sud A. LEGENDRE. Asna, de la tribu de Juda », mais sans en indiquer la
position. Cf. Onomaslicon , Gœttingue 1870, p. 220;
,
ASÉMONA (hébreu : 'Astnônâh [avec Ae' local], Num., S. Jérôme, Liber de situ et nominibus locorum lieb.,
xxxiv, i; Jos.,xv, 4; 'Asmôn, Num., xxxiv, 5 Septante: ; t. XXIII, col. 871. Le village de Bethasan dont parlent ces
'Ai:(jiMvï, Num.. XXXIV, i. 5; -:iu»v/ .los., xv, 4), . Pères quelques lignes plus loin, à propos d' « Asan. de la
ville frontière, située à l'extrémité méridionale de la Terre tribu de Juda », semble, à raison de sa distance de Jéru-
Sainte. Num., xxxiv, i, 5, appartenant à la tribu de
et salem, convenir plutôt à notre Aséna. Voir Asan.
los., xv. i. Dans la ligne tracée par les auteurs A. LEGENDRE.
niant l'arc de cercle depuis la pointe sud de la 3. ASÉNA nom omis par les Septante Vulgate :
( ;
nier Morte jusqu'à la Méditerranée, en passant par Cadès- Esna). Jos., xv, 43. Voir Esna.
barné, elle se trouve la plus éloignée vers l'ouest : c'est
tout ce (pie nous savons de certain. On a cependant pro- ASÉNAPHAR ichaldéen 'Osnappar; dans quelques
:
pos.- quelques identifications. WeUstein, s'appuyant sur la manuscrits: 'Asnappar; Septante: 'Aatrïvaçdip), nom
racine du mot 'âsam, « être fort, » 'ésém, «ossements, » d'un personnage qualifié de grand et de glorieux, men-
pensi qu'il agil de la longue chaîne du Djebel Yélèk, tionné dans la lettre que les ennemis des Juifs écri-
dont le pied occidental est baigné par « le Torrent virent contre eux au roi de Perse Artaxerxès. I Esdr.,
d'Egypte », Ouadi él-Arisch, ou des deux chaînes paral- iv, 10. Il est dit dans cette lettre, dont le texte est repro-
lèles du Djebel Hélâl et du Djebel Yélék. Cf. Keil, Josua, duit en chaldéen ou araméen, que divers peuples, au
Leipzig, 1874, p. 118. Sur la position respective des deux nom desquels la lettre est rédigée, Dinéens, Apharsatha-
montagnes, voir Robinson, Biblieal Researclies in Pales- i us, Babyloniens, Susiens, etc., ont été déportes en
i i
tine, Londres, 1856, t. i, p 185, et la carte. Le fondement Samarie par Asénaphar. Cet acte d'autorité, de même
de cette opinion semble bien fragile. Trumbull, Kades/i- que les titres de grand et de glorieux qui lui son! don-
Barnea, New-York, 1884, p. 117, 289-291, propose de nés, indiquent que cet Asénaphar est un roi. Or, comme
reconnaître Asémona dans Qaséiméh, groupe de sources la Samarie fut repeuplée par les rois d'Assyrie, ce roi esl
ou de bassins, situé à l'est du Djebel Muweiléh, près de certainement un roi de Ninive. Mais son nom a du être défi-
la grande route des caravanes entre l'Egypte et la Syrie. guré par les copistes, comme tant d'autres noms propres,
Son sentiment s'appuie sur ce fait que le Targum du car aucun des monarques qui ont régné à Ninive n'est
pseudi Jonathan, Num., xxxiv, 4, a rendu 'Asmon par ainsi appelé. Plusieurs commentateurs ont cru à tort
BDp, Qesdm et celui de Jérusalem par cc>p, Qêsam , ce
, qu'Asénaphar était une altération du nom de Salmanasar
qui répond exactement à l'arabe JUy«j, Qaséiméh. La ou de Sennachérib, les inscriptions assyriennes prouvent
qu'il ne peut être question de ces deux rois dans la lettre
différence entre los lettres initiales, 'ain et qof, vient des
diverses manières d'écrire, Q, K,G, ou les aspirées A, 'A, des ennemis des Juifs. Asarhaddon et Assurbanipal, le
fils et le petit-fils de Sennachérib, sont les seuls princes
représentant les variations d'un son guttural. C'est ainsi
qui aient pu déporter en Samarie les peuples mentionnés
une .1rs villes puce dentés, Adar, avec Qadei-
qu'il identifie
rali,.m Iïm Qoudeirahj un peu plus à l'est. En plaçant 1 Esdr.. iv, i). Plusieurs exégètes pensent qu'Asarhaddon
Cadi barné à Am-Qadis, comme le veulent bon nombre doit être préféré à Assurbanipal, parce que c'est lui qui
est nommé expressément I Esdr., iv, 2 Asor Haddan i.
Zorohahol. Esdr., n, 50. 1 nipal est le premier roi d'Assyrie qui. d'après ce qu'on
sait maintenant, ait peintre au coeur de l'Élam et se soit
2 asena hébreu l&nâh; Septante : "Asua), ville emparé de Suse (Annales, col. v, lig. 128-129; Alden
ni !
de Juda. Citée aprè
tribu laol et Saréa, Jos , l
Smith, Die Keilschriftexte Assurbanipals, in-8°, Leipzig,
xv. 33, elle appartenait au premier groupe des villes de 1887-1889, Hel't i, p. 46-47), il est plus probable qu'Asé-
• la plaine ». et se trouvai! sut ta frontière des deux naphar est Assurbanipal. Asarhaddon n'a fait aucune
tribus de Juda
et de Dan. Jos., xix, 41. Si son emplacement i
amp igné contre l'Élam, Assurbanipal, au contraire, lui fit
nous esl im onnu les
.i
ui préi èdent nous , une guerre acharnée, dont il a reproduit une foule d'épi-
permettent de le Bxei d'une manière approxim seiles dans son palais lig. 292); non seulement il s'empara
'"-i bien identifiée avec Acliou'a, et Saréa avec
I
cpn suit, est bien Kkirbel Zdnou a Plu un ii li textes dans (1 Sniilh. History of Assurbanipal p. 221-233, ,
onl été proposées pom l'identification de cette première 217. el dans 11. Gelzer, Die Colonie des Osnappar, dans
Aséna : l< Aslin . villige formant triangle, ic\ le la Zeitschrifi fur âgyptische Sprache, 1875, t. xm, p. 81.)
nord, avec Vchou a el Sara'a. La position convient par- Assurbanipal lit aussi la guerre aux Babyloniens, qui
faitement; mais le nom laisse un peu à cause figurent dans la liste I Esdr., IV, 9; ils s'étaient révoltés
Dictionnaire le la Bible [.Ctouzeyel Ane. Editeurs
TRÎBU D7VSER 4
Zaï-ix
ct\ffar' fsfe
oPolis *t>3
les noms d'après la Vulgate sont
écrits en caractères droitt? rouges. .
Les noms bibliqiœs qui se troiwent sur
les monn/nentségyptie/is et assyriens
sont en- caractervs pencàes bleus; ceux *^J -Khar, o\
qui ne sont pas bibliques en caracteses JL-JA t 71
droits bfeas
eihé/tj
Echelle
is Kilom. Hl?Hn £1
,ascJi-ScAema2i
Kh.Ou/Tunù/ehf.^ .
Harun.
Sïfi*'-
ftrun
Wv.Oumm
a 0}îA0^ el-Amad.
JaO
^SOr'UfUl
acceptée par Frd. Delitzsch, Wo lag dos Parodies, in- 12, 'Aievvif)), fille de Putiphar (hébreu Pâti fera'), prêtre :
Leipzig, 1881, p. 329; ainsi que par Eb. Schrader, qui, d'Héliopolis (hébreu 'On). Le Pharaon la donna pour
:
après avoir admis l'identification d'Asarhaddon dans la épouse à Joseph, qui en eut deux fils, Manassé et Éphraïm.
première édition de ses Keilinschriften und dos Allé Gen., xu, 45-50; xlvi, 20. C'est pour relever l'autorité de
Testament , 1872, p. 246, se prononce pour celle d' As- son premier ministre que ce roi l'unit à la fille du grand
surbanipal dans la seconde, 1883, p. 376. Les textes prêtre d'un des sacerdoces les plus renommés de l'Egypte.
cunéiformes leur semblent décisifs en faveur d'Assur- Aseneth, d'après quelques commentateurs, ne serait pas
banipal. le nom que portait la fille de Putiphar avant son mariage,
Il faut observer cependant que, si Assurbanipal seul a mais le nom hébraïque que Joseph lui aurait donné. Dans
pu déporter les Susiens en Samarie, c'est Asarhaddon qui cette hypothèse, on le compare au nom d'homme 'Asnâh,
a dû v transporter les Apharsatachéens et les Apharséens, I Esdr., h, 50, signifiant grenier»; on y voit une allusion
>;
car c'est Asarhaddon qui s'est emparé des villes médiques à l'histoire de Joseph et au nom d'Éphraim. Cette étymo-
takka, Partukka. Cuneiforni Inscriptions of western logie n'est guère satisfaisante. Du reste, tout dans ce récit
.l.sm.t.i. [il. 16, col. iv. lignes 19-20; Budge, History of nous porte à voir dans Aseneth le nom égyptien de la fille
Esarkaddon,w.-8°, Londres, 1880, p. 08; cf. Frd. Delitzsch, de Putiphar. Il est cependant difficile de déterminer d'une
dans Baeret Frz. Delitzsch, Libri Danielis, Ezrse et Nehe- façon certaine son étymologie. C'est un mot composé pro-
raix. in-8°, Leipzig, p. IX. D'où il faut conclure que les peu-
bablement de Dr— i. as, « demeure, siège, » et du nom
ples énumérés, Esdi .. îv, 10, ont été déportés, les uns, et
1
en s'en tenant aux renseignements fournis par les inscrip- nom n'a pas encore été trouvé sur les monuments, mais
tions cunéiformes, quel est le nom de roi caché sous la il en existe de tout à fait semblables ainsi As-Ptah, :
(cf. Liebiein, Dictionnaire des iwms kiéroglyphii mourant lui donna Gen., xi.ix, 20, s'accomplit à la lettre
Papyrus magique du British Muséum, pi. 10, 3. Cf. Birch, de Coré et arrière-petit-lils de Caath, de la tribu de Lévi.
Bévue archéologique, novembre 1*>3, t. vin. p. 135 « la :
Exod., vi, 24. Il est appelé Asir dans la Vulgate (Septante:
chapelle du siège (ou de- 'Aor,p), I Par., vi, 22. Voir Asir 2.
meure deNeith.» D'antres
explications ont été pro- 3. aser, une des douze tribus d'Israël. — I. Géogra-
posées, moins lien phie. — La tribu d'Aser occupait la partie nord-ouest do
peut-être. Aseneth pour- la Palestine, depuis le Carmel jusqu'aux confins de la Phé-
»— -» =**; % nicie, c'est-à-dire le versant occidental des montagnes qui
rait venir de
. ,
«— { -
J, s'étendent, comme un prolongement affaibli, du pied du
'
, a qui appartient Liban à la plaine d'Esdrelon. Les principales villes son!
àNeith. On sait i|ue cette énumérées dans le livre de Josué, xix. 24-31, et dans celui
lion nés ,
qui entre des Juges, i, 31-32; mais la délimitation exacte du terri-
dans composition de
la toire présente de très grandes difficultés. Nous ne savons.
beaucoup de noms pro- en effet, sur quelles bases eut lieu le partage de la Terre
pres, a été rendue en grec Promise, et l'identification de certains noms est encore à
par un ", à l'époque pto- l'état de problème. Cependant les travaux modernes, en
Nesnet aurait fuit alors mière nouvelle sur beaucoup de points obscurs, et per-
snet dans la transcription mettent de tracer d'une manière satisfaisante les limites
hébraïque, et 'asnet avec de chaque tribu, ou au moins de réformer les indications
un aleph prosthétique. On fantaisistes de certains auteurs. La carte que nous avons
pourrait encore proposer dressée pour cet article présente le résultat actuel de nos
connaissances les identifications ou certaines, ou pro-
^P5f J' Ammne '>
:
tés, Ausna. Cf. Liebiein, 1. Halcath (hébreu: IJélqat ; Septante 'Elù.iti'). Jos., :
lin liminaire des noms xix, 25; Xe'/.xiO. Jos., x\i. 31), appelée Hucac. //''"/>'»/,
hiéroglyphiques, n os 313, A/.iz. dans la liste des villes lévitiques, I Par., VI, 75
201, 361, etc. Neith, qui (hébreu, 59). C'est très probablement aujourd'hui le
entre certainement dans village de Yerka, au nord-est d'Accho Saint-Jean-d'Acrc .
d'Aseneth était une des , 2. Chali (hébreu: Hàli ; Septante: A)£s; Codex Alexan-
293. — La déesse NelUi. déesses du premier ordre drinus : 'OoXei), probablement Khirbel Alla, au nord de
— dans le Panthéon égyptien la précédente. V. Guérin, GaUlée, p. 62.
xix- dynastie. D'après
Lepalus. DenJetnSler, Abth. ni,
i fig. '293 ). Émanation 3. Béten (hébreu Bétén ; Septante BaiOôx; Codex
: :
pi. 123. d'Ammon, elle était asso- Alexandrinus : Bocrvé), probablement El Banéh,sa sud-
ciée à ce dieu comme prin- est de Yerka. G. Armstrong, AV. Wilson et Couder, Naines
cipe femelle dans la production de l'univers; elle pré- and places in the Old and New Testament , Londres,
sidait ,i .1 à l'art de la guerre, comme Minerve. 1889, p. 27.
ie spécialement à Sais, on l'honorait dans toute Axapb, Achsaph (hébreu 'AkSâf; Septante h';??,
i. : :
li' comme la mère du soleil. Aussi il était naturel Jos., xix. 25; A: ;. Jos.. xi. 1;xji, 20; Vulgate Achsaph, ;
qu'un prêtre d'Héliopolis donnât à sa lille un nom où Jos., xi, I; xii. 20 c'est Khirbel Ksâf ou Iksâf, ruines
:
entrait celui de ta mère de ce dieu, lies légendes se sont situées au sud de l'angle formé par le Léontès, suivant
formées sui Aseneth Prière d'Aseneth, voir Aro- : Robinson, Biblical R .•arches in Palestine, Londres,
CR.YPHI s, col. 771, el Légende d'Asnath, dans la Bévue des 1856, t. m. p. 55, et V. Guérin. Galilée, p. 269; mais, plus
1891, t. xxn, p. 87. E. Levesque.
. probablement, pour nous, c'est Kcfr Yasif, village situé
à quelque distance au nord -est de Saint- Jean -d'Acre,
ASER (hébreu: Uêr; Septante: 'A<rôp), nom d'un ne Exploration Fundj Quart. St., 1876, p. 76.
til-de Jacob (et d'un lils de Coré, dans la Vulgate), d'une C'est l'Aksaphou des Listes de Thotmès III. 40. W
uze tribus d'Israël, 'lune ville de Manassé (et enfin 5. Elmélech (hébreu: 'AUammélék; Septante: 'E/:-
d'une Mile de Nephthali dans le texte grec de robie). ]iû:/ inconnue; peut-être cependant l'Ouadi el-Malek,
,
par l! oi ,. le Lia, qui, dans l'excès de bel el-'Amoud , au sud-est A'Ez-Zib, suivant G. Aim-
dans i
bonheur, c'est-à-dire i strong, Wilson et un 1er. Nantes and places, p. 9; OuRlfll
I
'"'""" ienheu use me pro- el-'Amed, village situé entre Beit-Lahm (Bethléhem de
di nt les femm rquoi elle l'appela 'Âiêr. <
Zabulon] et Khirbel el-Beidha Aies d'Issachar), au
A-ei. orame Bon fin re aîné Gad, naquit en Mésopotamie.
sud de l'Ouadi el-Malek, selon Van de Velde, Me
'
tv BxosXXâv, Jos., xxi, 30, Mxxviï, I Par., vi, 74; Vul- les ruines A'Ezz'njatel-Fôka ou et-Tahta, au sud de Tyr.
gate : Masal, Jos., xxi, 30; I Par., vi, 7i doit se retrou- |
Armstrong, Wilson et Conder, Names and places, p. 90.
ver dans certaines ruines de l'Ouatli Maisléh, au nord- 21. Achziba (hébreu 'Akzïbâh; Septante: Yly,~6a),:
est de Saint -Jean -d'Acre, suivant Armstrong, Wilson et généralement identifiée avec le village actuel d'Ez-Zib,
Conder, Names and places, p. 129; mais probablement sur le bord de la mer, au nord de Saint-Jean-d'Acre. C'est
plutôt à celles de ilisalli, au-dessous de la pointe du l'ancienne Ecdippe, VAk-zi-bi des tablettes cunéiformes.
Carmel , non loin de la mer et au nord d'Athlit Van de ; V. Guérin, Galilée, t. il, p. 164.
Velde, Memoir, p. 335, d'après VOnomasticon, au mot 22. Ammah (hébreu : 'Vmmâh; Septante : "A(j.ui),
Masan. C'est la MàSal des Listes de Thotmès III ,
Khirbet 'Ammêh,aa nord-ouest d'El-Djich (Giscala), sui-
n» 39. vant V. Guérin, Galilée, t. n, p. 114; mais plus probable-
8. Sihor et Labanath hébreu sans conjonction ( , : ment 'Aima ou 'Aima ech-Chaoub, à une faible distance
Sihur Libnât; Septante toi Eiwv xal Ao6avô6), inconnu.
: de Ras en-Naqoura. Armstrong, Wilson et Conder, Names
Les explorateurs anglais, Names and places, p. 164, et ami places, p. 178.
grande carte, feuille 6, proposent le Nahr Na'mein, an- Aphec (hébreu 'Afèq; Septante 'Açéx), incon-
23. : :
Xtiv), NelnjSabeldn, à l'est de Khirbet 'Alla, suivant 25. Accho (hébreu : 'Akkô ; Septante : 'Ax-/w, Jud.,
Armstrong, Wilson et Conder, Names and places, p. 183; i, 31; Uioltii.3.t:, I Mach., v, 15, 22, 55, etc.), aujourd'hui
plus probablement Abilin, au sud-est de Tell Daûk, sui- 'Akka ou Saint-Jean-d'Acre , ville maritime, située à
vant bon nombre d'auteurs, entre autres V. Guérin, Gali- douze kilomètres au nord-est du Carmel.
lée, i, p. 420-421.
t. 26. Ahalab hébreu 'Ahlâb; Septante: AaXàcp), pro-
:
rouéh, à l'est de Saint-Jean-d'Acre. Ailleurs, Jos., xxi, 30, ditions anciennes sont plus ou moins vagues. Dans ces
et I Par., vi 74, on lit Abdon (hébreu
, 'Abdùn ; Sep- : cas, l'ordre suivi par l'écrivain inspiré et la place qu'oc-
tante: 'Aêôciv, Aaêêûv), qui correspond certainement à cupe le nom dans ses listes sont pour nous d'un très
Khirbet 'Abdéh, village situé a quelque distance au nord- grand poids. C'est en vertu de cette règle, applicable sur-
est d'Ez-Zib. V. Guérin, Galilée, t. n, p. 36. tout au livre de Josué, que nous sommes disposé à pla-
16. Rohob (hébreu : Behôb; Septante : 'Paie), in- cer, par exemple, Amaad à el-'Amed plutôt qu'à Oumm
connue; nous proposons Tell er-Ra/tib, au nord-est de Khirbet el-'Amoud, et Messal à Misalli plutôt qu'à
Khirbet 'Abdéh; il y a convenance au point de vue du Maisléh.
nom, de la signification et de la position. Voici, en effet, la marche de l'historien sacré. Il com-
17. Hamon (hébreu Hammôn ; Septante 'E(«u.ïwv),
: : mence par le centre de la tribu avec Halcath, Chali, Béten
rap] iée par VOuadi et VA'in Hamoul, au nord-est de et Axaph puis il descend vers le sud avec Elmélech
;
Bas en-Naqoura, suivant Robinson, Van de Velde et Amaad, Messal, le Carmel, Sihor- Labanath. De là il se
d'autres; placée à Khivbel Oumm cl-A'ainid , tout près dirige « vers l'orient » par Bethdagon, Zabulon et la vallée
des mêmes endroits, par V. Guérin, Galilée, n, p. 147. t. de Jephtahel. Remontant « vers le nord » avec Bethémec,
I*. Cana (hébreu: Qânâh; Septante: K»v8<xv; Codex il reprend plus bas quelques villes du centre, Néhiel,
Alexandrinus: Kavi), certainement le grand village de Cabul et Abran, pour aller, par Rohob, Hamon et Cana,
Kânah, au sud-est de Tyr. V. Guérin, Galilée, t. n, p. 391. « jusqu'à la grande Sidon. » Enfin il revient vers Horma
Ce n'est pas la Cana évangélique; c'est peut-être la pour finir par l'ouest avec Tyr, Hosa, Achzib et Amma.
|teïnaou des Listes de Thotmès III, n° 20. La frontière orientale peut donc se traduire par la ligne
19. Horma (hébreu : Hârâmâh, avec l'article; Sep- suivante partant des bords de la mer, au sud du Carmel,
:
tante: "Po(ui), selon toute apparence, le village de Ra- elle se dirige vers le nord -est par l'Ouadi el-Malek et la
éh, à l'est de Ras en-Naqoura ; V. Guérin, Galilée, t. Il,
.
vallée passant ensuite entre le Djebel Djer-
de Jephtahel ;
p. 125, après Robinson, Biblical Besearches, t. m, p. Ci. mak englobe El-Djich; enfin,
et le Djebel Adathir, elle
20. Hosa (hébreu Ifôsâh; Septante: 'laaitp), peut-être
: après une inclinaison vers le nord-ouest, elle remonte au
4087 ASER (TRIBU) 1088
nord pour couper le Nahr el-Qasmiyéh un peu au delà cultivée, dans les endroits même les plus désertés au-
du milieu vers l'est. Plusieurs villes de Nephthali nous jourd'hui par l'homme, et les plus rebelles en apparence
servenl de jalons pour ces limites: Arama [Èr-Baméh), à toute culture. Cf. V. Guérin, Galilée, t. I, p. 79-80.
Jéron Yarûn Enhasor [Khirbet Haziréh), Héleph
,
Dans les plaines, comme celles de Saint-Jean-d'Acre
[BeU-Lif] et Magdalel Mudjeidel). Jos., xix, 36, 37. 38. et de Tyr, et sur les collines cultivées jusqu'à leur som-
D'un autre côté, nous savons que la frontière occidentale met, croissaient en abondance, comme maintenant encore,
de Zabulon descendait par la vallée de Jephtahel jusqu'à du blé, de l'orge et d'autres céréales. Sur les pentes des
Bethléhem [Beit-Lahm). Jos.. xix, Il 15. Nous arrêtons montagnes s'étageaient de belles plantations d'oliviers, de
la pointe méridionale au sud de Mis.illi, puisque Dor figuiers, de vignes et d'autres arbres fruitiers, que des
;Tantoura fut enlevée à Aser pour être donnée à Ma- broussailles ont en partie remplacées depuis longtemps ;
nassé. Jos, xvii. II. Jusqu'où s'étendait la tribu au nord? malgré cela ce territoire, boisé et fertile, passe encore
Nous ne savons au juste; tout ce que nous pouvons cons- pour un des plus beaux cantons de la Palestine. C'est ainsi
tater, c'est qu'il n'y a pas actuellement au delà du Nahr que s'accomplit à la lettre la prophétie de Jacob. Gen.,
el-Qasmiyéh, ou o fleuve de la séparation », d'identifica- xi.ix, 20:
tions certaines. A l'exception de plusieurs villes impor-
D'Aser vient un pain excellent,
tantes, telles qu'Accho et Achzib, elle occupait, vers les délices des rois.
Il fait
Elle était ainsi bornée à l'est par la tribu de Nephthali, f. 24. Béni soit Aser en enfants ;
Qu'il soit agréable à ses frères,
au sud-est par celle de Zabulon, au sud par celles d'Issa-
Et qu'il baigne ses pieds dans l'huile.
char et de Manassé. Que le fer et l'airain soient tes verroux,
f. 25.
3° DESCRIPTION. —
La tribu d'Aser comprenait donc Et que ta force dure autant que tes jours!
tout le versant méditerranéen du massif septentrional de
la Palestine, massif dont l'arête principale est formée de Comblé des biens terrestres et toujours en paix dans de
trois sommets avec leurs prolongements vers le nord et puissantes forteresses, Aser trouvait de l'huile en abon-
le sud, le Djebel Adâthir 1025 mètres), le Djebel D/er- dance dans le pays qui lui échut en partage. On dit dans
mak (I 199 mètres), le Djebel Zaboùd 1 lit mètres ( . les Talmuds, à propos du verset biblique, que « dans les
A l'ouest de cel axe se profilent transversalement ou obli- possessions d'Aser l'huile coule comme un ruisseau ,
quement des chaînons tourmentés, rattachés entre eux Siphré, Deutéronome, 3Ô5 (édit. Friedmaun, p. 148 a |,
par des contreforts latéraux, surtout près de la mer, où et qu'« il est plus facile d'élevel une légion (forêt) d'oli-
ces contreforts semblent les restes d'une chaîne bordière viers en Galilée que d'élever un enfant en Palestine ».
parallèle ou littorale. Le Bas Oumm Qabr, au nord de Bereschith rabba , ch. 20. On fabriquait en Galilée un
Ya'ler, y atteint 7 T. mètres; le Tell Belàt, plus bas, s'élève
1 genre de vases tout particuliers pour conserver l'huile.
à 016 mètres; enfin, plus au sud encore, le rebord de Cf. A. Neubauer, Im géographie du Tahmtd, Paris, 1SG8,
Terchiha est à 632 mètres d'altitude. Les rivières de ce p. 180. La ville la plus renommée pour l'abondance de
versant, arrêtées jadis dans les cavités des entrecroise- ses huiles était précisément Gouch Halab, l'ancienne
ments, ont rompu cette barrière, el quelques marais seu- Ahalab, aujourd'hui El-Djich. Voir Ahalab. Le fer et
lement indiquent aujourd'hui pendant les pluies la place l'airain, dent il est question au v. 25, marquent, suivant
des anciens lai 9. Les nombreuses vallées qui forment certains auteurs l'esprit guerrier de la tribu. 1 Par.,
,
tout ce dédale occidental réunissent leurs eaux en plu- vu, 40. Ils font allusion, selon d'autres, aux métaux qu'on
sieurs courants principaux, les ouadis El- Houbeichiyéh, trouvait dans cette tribu ou dans son voisinage au Liban.
El-Ezziyéh, Ez-Zerka, Kerkera, El-Qourn, les Nahr D'autres appliquent ces mots aux habitations d'Aser,
Mefchoukh, Semiriyéh et Na'mein. La pi. une côtière, fermées avec des verroux solides, fortes et imprenables
depuis le Léontès jusqu'au Râs elrAbiad ou « cap Blanc », comme « des forteresses de fer et d'airain ». Cf. Trochon,
anl p.u T\r, est large en moyenne de deux kilo- Les Nombres et le Deutéronome, Paris, 1887, p. 212-213
i
•
u partie
debout et habitées, jouissant sur ces hau- race de l'autel pat les mains de Phégiel, sont ainsi énu-
,
teurs d'une vue plus étendue, d'un air plus salubre et rnérés : Un plat d'argent pesant cent trente skies, une
d'une sécurité plu \u milieu de fourrés presque coupe d'argent pesant soixante-dix sicles au poids du ,
ables de
ii
d ai bousiers, de chênes verts,
!
contrée était autrefois très peuplée el merveilleusement le partage du territoire, elle fournit quatre villes aux Lé-
1089 ASER (TRI ni") — ASFELD 1090
cependant Gédéon à poursuivre les Madianites. Jud., vu, i'i. dans la Galilée. Aucun autre texte ne parle d'une ville
Les guerriers de cette tribu qui contribuèrent à conférer de ce nom dans cette contrée. Il faut peut-être lire Asor
à David la royauté étaient au nombre de 40U00. I Par., f.Wôf), la ville de Jabin. Voir Asor 1. A. Legendre.
xii 36. Du temps de Salomon
, la tribu d'Aser forma
,
sous le gouvernement de Baana, fils d'Husi, l'une des ASÈRAH. Voir Aschérah.
douze divisions territoriales qui devaient subvenir cha-
cune pendant un mois à l'entretien de la cour. III Reg., ASERGADDA (hébreu :Hâsar Gaddâh; Septante,
iv. bi. Lorsque Ézéchias convoqua Israël et Juda à Jéru- Codex Alexandrinus : 'AœpYaSSâ ) ville de la tribu de
,
salem pour la cérémonie de la Pàque, « quelques hommes Juda, située à l'extrémité méridionale de la Palestine.
d'Aser répondirent à son appel. » II Par., xxx, 11. Dans le Jos., xv, 27. Son emplacement est inconnu. La première
partage symbolique de la Terre Sainte qui termine la pro- partie du nom, H'tsar, est l'état construit de liâsér, « lieu
phétie d'Êzéchiel, Aser garde sa position naturelle au entouré de clôtures, » expression correspondant, chez les
nord, Ezech., xlviii, 2, 3, et donne son nom à lune tribus pastorales de la Bible, au douardes Arabes d'Afrique.
des trois portes occidentales de la nouvelle Jérusalem. Voir Haseroth. On a remarqué que presque toutes les
Ezech., xlviii, 34. Dans le Nouveau Testament, Anne localités dont la dénomination comprend cet élément
la prophétesse, fille de Phanuel, la pieuse veuve qui, au comme Hasersual (Hâsar-Sù'dl), Jos., xv, 28; Hasersusa
jour de la Présentation du Sauveur, « chantait les louanges [Hâsar -Sûsâh), Jos., XIX, 5, se trouvent dans le désert
du Seigneur, et parlait de lui à tous ceux qui attendaient ou sur les confins du désert. Tel est le cas d'Asergadda.
la rédemption d'Israël, » est de la tribu d'Aser. Luc, H, Elle fait partie d'un groupe dont malheureusement peu
36-38. Cette tribu est enfin nommée pour la dernière de noms sont connus, et elle est citée entre Molada et
fois dans l'Apocalypse, vu, 6 S. Jean voit parmi les élus
: Hassémon. Cette dernière ville n'a pas été retrouvée, mais
qui sont marqués du signe du Dieu vivant « douze l'autre est généralement identifiée avec Khirbet el-Milh
mille hommes de la tribu d'Aser » comme des autres, ou Melak, à l'est de Bersabée (Bir es-Séba '. Cf. V. Gué-
tribus d'Israël. A. Legexdre. rin, Description de la Palestine, Judée, t. m, p. 184. Trois
noms seulement, dans rénumération de Josué, xv, 27-28,
4. ASER, ville frontière de la demi-tribu cisjor- la séparent de Bersabée, ce qui nous permet de regarder
danienne de Manassé. Jos., xvn, 7. On reconnaît gé- sa situation comme circonscrite dans ces parages. Eusèbe
néralement qu'il s'agit ici d'une localité, et non de la et saint Jérôme mentionnent Aser et Gadda comme deux
tribu de ce nom. UOnomasticon Goettingue 1870
, , ,
villes distinctes de la tribu de Juda. Cf. Onomaslicmi
p. 222, la mentionne en ces termes « Aser, ville de la : Gœttingue, 1870, p. 220, 245; S. Jérôme, Liber de situ et
tribu de Manassé il existe encore maintenant un village
, nominibus locorum hebr., t. xxm, col. 870, 901. L'ab-
de ce nom, que l'on rencontre près de la grande route, sence du vuv empêche de diviser ainsi les deux mots
quand on descend de Néapolis à Scythopolis, au quin- Hâsar Gaddâh, et les indications données par Eusèbe
zième mille de la première de ces villes. » Cf. S. Jérôme, et S. Jérôme ne répondent pas au contexte biblique.
Liber de situ et nominibus locorum heb. , t. xxm Cf. Reland, Palsestina ex monumenlis veteribus illustrata,
col.871. Or précisément à cette même distance (envi- Utrecht, 1714, t. n, p. 707. A. Legendre.
ron 22 kilomètres) de Naplouse (autrefois Néapolis), sur
la route qui conduit à Beïcàn, l'ancienne Scythopolis, se ASFELD (Jacques Vincent Bidal d'), théologien fran-
trouve un village appelé Teiasir, dont les deux dernières çais,abbé de Vieuville, né le 23 janvier 1664, mort
syllabes reproduisent fidèlement l'antique dénomination à Paris, âgé de quatre-vingt-deux ans. le 21 mai 1715.
A<rrjp. Quelques voyageurs même écrivent Yasir. Cf. Van Tout dévoué à la secte janséniste, il fut un des plus
de Velde, ilentoir to accompany tlie Map of tlie Hohj ardents appelants de la bulle Unigenitus, et mêlé à toutes
Land, 1859, p. 289. les controverses de cette époque. Exclu de la Sorbonne,
M. V. Guérin, pour qui cette identification est in- exilé en 1721 à Villeneuve-le-Roi au diocèse de Sens, i!
,
contestable, décrit Teiasir comme un pauvre « village persista jusqu'à la fin dans son opiniâtreté. Très lié avec
dont plusieurs maisons sont renversées d'autres sont ; Duguet, attaché comme lui à l'hérésie janséniste, il colla-
très dégradées; un certain nombre de pierres de taille, bora aux ouvrages que ce dernier publia sur l'Écriture
engagées comme matériaux de construction dans la bâtisse Sainte, sans qu'il soit possible de déterminer d'une ma-
de quelques-unes d'entre elles, indiquent que ce village nière absolument précise quelle fut sa part de collabo-
a succédé à une ville antique dont l'existence en cet
, ration. Les rédacteurs des Nouvelles ecclésiastiques de
endroit est en outre attestée par beaucoup de citernes 1745, dans la notice élogieuse qu'ils ont consacrée à ce
creusées dans le roc, éparses ça et là par les tombeaux de
;
personnage disent en parlant de ses écrits « Nous ne
, :
la vallée voisine, et par un très beau mausolée qui se trouve connaissons d'ouvrage qui soit constamment de M. l'abbé
a 250 mètres au sud de la colline. Ce monument, de forme d'Asfeld, que la préface du livre des Règles pour l'intelli-
carrée, mesure extérieurement neuf mètres sur chaque gence des Saintes Écritures; quelque morceau particulier
face. Il a été construit avec de magnifiques blocs très dans les lettres du Prieur pour la défense de ce même
bien appareillés et agencés entre eux, et reposant sans ouvrage, qui est de M. Duguet; l'analyse (du moins tout
ciment les uns sur les autres... Quatre pilastres ornaient le monde assure qu'elle est de lui qui fait les iv", v»
l
les trois faces est,ouest et sud. Quant à la face nord, elle et VI e tomes de l'Explication de la prophétie d'Isaïe,
n'en avait que deux. Là, en ellët s'ouvre la baie encore
, , par M. Duguet; enfin ['Explication des livres des Rois
assez bien conservée, qui donne accès dans la chambre et des Paralipomènes, 3 vol. in- 12. » Outre ces ouvrages,
intérieure. Cette baie consiste en deux pieds-droits formés divers auteurs attribuent encore à l'abbé d'Asfeld les écrits
de beaux blocs superposés horizontalement et couronnés suivants 1° Explication littérale de l'ouvrage des six
;
d'un superbe linteau monolithe, décoré de moulures à jours, mêlée de réflexions morales (sans nom d'auteur),
crossettes, moulures qui descendent également le long Bruxelles, 1731, in-12; Paris, 1736; 2» La Genèse en latin
des pieds-droits... Après l'avoir franchie, on pénètre, par et en français, avec une explication du sens littéral et
une sorte de petit vestibule, dans une chambre qui, sous du sens spirituel, 2 in-12, Paris, 1732; 3» Explication
IiICT. LE LA BIBLE. I. — 37
1091 ASFELD — ASIATIQUE 1092
du livre de la Genèse, selon la méthode des saints Pères, chaque année pour célébrer les fêtes du culte impérial
3 in- 12, Paris, 1732. G. LECEAY. tantôt dans l'une de ces villes, tantôt dans l'autre. Ces
délégués élisaient un prêtre qui était en même temps le
ASH
Edward, commentateur protestant, né à Bristol président de l'assemblée et des jeux institués en l'honneur
(Angleterre) en 171*7, mort dans cette ville en 1873. Il fut des princes. Il portait le titre d"Ao-iipy;r,; ou d"Ap-/iEpeù;
reçu docteur en médecine en 18*25, et exerça sa profes- 'Ai!x;. Plusieurs savants ont cru que ces titres se rap-
sion à Norwich, où il s'établit en 1826. Il appartenait portaient à deux personnages distincts d'autres que
,
à la secte îlesAmis Friends ) et en devint ministre en( , l'asiarque était le grand prêtre nommé tous les cinq ans,
1832. Il continua néanmoins à pratiquer la médecine jus- parce que cette année-là les fêtes étaient plus solen-
<pi en I837, époque à laquelle il se retira à Bristol,
pour nelles; il est aujourd'hui démontré que le titre d'asiarque
ne plus s'occuper que de religion. Il avait étudié avec et celui de grand prêtre d'Asie étaient identiques, et appar-
soin le texte grec du Nouveau Testament, et l'on a de lui tenaient tous deux au président de l'assemblée annuelle.
Explanatory Note» and Commente on the New Testa- L'asiarque avait donc pour fonctions de présider l'assem-
ment, 3 m-8", Londres, 1849. blée ou xoivôv 'Aaije;, d'accomplir les sacrifices ollerts
à l'empereur et à la déesse Rome, de présider les jeux,
ASHOOWNE
William, unitarien anglais, né à Turn- enfin de surveiller les temples bâtis par la province dans
les villes où se tenait tour à tour l'assemblée. Les asiarques
bridge Wells, en 1723, mort le 2 avril 1810. Son père était
ri ,ui et remplissait les fonctions de pasteur de
la étaient de très grands personnages; leur nom servait à
Geoeral Uaptist Society société unitarienne). Il devint désigner l'année pour la province entière et était parfois
Ini-méme prédicateur et pasteur de la secte. On a de lui : gravé sur les monnaies (fig. 295). Avant de parvenir
On the true Character of John the Baptisl (anonyme), à ces hautes fonctions, ils avaient exercé les magistra-
1757; .1 Dissertation on St John, •". 5, publiée avec son tures les plus importantes dans leur cité. L'illustration
nom..-.. 1768; A ScriptureKeytotheEvangelists,ffll. de leurs ancêtres et leur fortune les désignaient le plus
Il iposa aussi quelques écrits théologiques. La plu- souvent aux suffrages de leurs compatriotes. Ils avaient,
part de ses œuvres avaient été imprimées à Cantorbéry. en effet, de grandes dépenses à faire, car une partie des
— Von Uonthly Beview, juin 1757, p. 285; Monthly He- frais des tètes était à leur charge. Nous savons notam-
pository, t. », p KO; Kippis's Doddrige's Lectures, t. n, ment qu'ils entretenaient des troupes de gladiateurs et des
p. 175,390. bêtes féroces pour les jeux du cirque.
Le passage des Actes que nous avons cité a paru à un
ASHUR (hébreu : 'AShûr, « noirceur; » Septante: certain nombre de commentateurs contenir la preuve
'.\-,/ù>, 'Affoùp), fils posthume d'Hesron, de de
la tribu formant comme
qu'il y avait à la fois plusieurs asiarques,
- '
t. x\xv, p. 833 et suiv.; Bûchner, De Neocoria, p. 116 et
un culte à empereur, lui l'an 29 avant J.-C, un temple,
I
suiv.; Uommsen, Histoire romaine, trad. franc., t. x,
1 P "
—
uguste (cf. Iig.298, col. 1096), fut bâti
l
autorisation impériale, tandis qu'à
I
Ephèse
honneui de César divinisé. Dion
p, l-J'i. E. Beurlier, l.e culte impérial d'Auguste à Jus-
tinien, p. 17, 110, 122 et suiv. E. Beurlier.
Cassius, u,20; racite, An»»., iv, 37. Plus tard, d'autres ASIATIQUE Vulgate Asianus). II Mach., x, 24.
:
I. Asie, empire des Séleucides. — Les rois de la dynastie avait dépouillé Antiochus IL Polybe, v, 40, 7; Tite Live,
L. Th nillip r deL^
des Séleucides sont appelés rois d'Asie. C'est le nom par xxxiii, 38. conquit également la Cœlésyrie, la Phénicie
Il
lequel est désigné Antiochus Illle Grand. I Mach., vm 6. , et la Palestine,dont s'était emparé Ptolémée III Évergète;
De même quand Ptolémée VI Philométor s'empara d'An- mais, en 217, il céda ces provinces à Ptolémée IV Philo-
tioche, après sa victoire sur Alexandre Balas (voir Alexandre pator, après la défaite qu'il essuya à Raphia. Polybe, v,
Balas et quand Tryphon, après avoir assassiné le jeune
1
Dans le partage que les généraux d'Alexandre firent la Mysie, la Lydie et la Phrygie. I Mach., vin, 8. (Voir,
fiilî> eux de son héritage, Séleucus, après la bataille pour la correction du texte, Antiochus III, col. 691.)
d'Ipsus, « reçut, nous dit Appien, la souveraineté de la Tite Live, xxxvii, 55; xxxvm, 39; Justin, xxxi, 6; Polybe,
Syi i" en deçà de l'Euphrate jusqu'à la mer, et celle de la xxi, 13. Au temps d'Alexandre Balas et de Ptolémée VI Phi-
Phrygie jusqu'au milieu du pays;... il obtint aussi la sou- lométor, et plus tard au temps de Tryphon le royaume
,
, ,
veraineté de la Mésopotamie, de l'Arménie et de toutes les des Séleucides resta ce qu'il était à la mort d'Antiochus III.
parties de la Cappadoce qui portent le nom de Séleucide, Le titre de roi d'Asie n'indique donc pas que les Séleucides
celle des Perses, des Parthes, des Bactriens, des Arabes, aient jamais régné sur l'Asie entière.
d - Tapuriens, de la Sogdiane, de l'Arachosie et de l'Hyr- II. Asie, province romaine. —
Dans le Nouveau Testa-
canie, ainsi que de tous les peuples qu'Alexandre avait ment, le mot « Asie » désigne la province romaine de ce
soumis jusqu'à ITndus. g Appien, Syr., 55. Mais tous ces nom, c'est-à-dire l'ancien royaume de Pergame, ou l'Asie
pays n'étaient pas soumis immédiatement au roi de Syrie. Mineure, conquise et organisée en province. Appien,
Un certain nombre d'entre eux étaient gouvernés par des Mithr., lxi, lxii; Tacite, Ann., m, 62. Voir la carte,
princes vassaux. Tels étaient l'Arménie et la Cappadoce. fig. 297. Parmi les étrangers qui étaient présents à Jérti-
ASIE J096
îoor
i
apostolique (45-50), sainl Paul, accompagné de Voir Bergmann, Pliilologus. t. Il, p. 681, 084. L'attribution
..mi Barnabi passa par l'Asie Mineure; mais il ne put des diverses parties de la Phrygie à des provinces diffé-
un court séjour à Antioche de Pisidie. Act., xhi, rentes explique pourquoi saint Luc la nomme séparément
que faire
retour. Act., xiv, 1*. de l'Asie. Act., n, 9; xvi, G. Dans ce dernier passage des
14, r^i. y passa de nouveau à son
Il
A son second voyage, l'Apôtre voulait encore évangéliser Actes, saint Luc mentionne également la Mysie et la Troade,
qui faisaient partie de la province d'Asie c'est pour mar- :
IAsie; mais le Saint-Esprit l'en empêcha et lui fit con- -piÔ7r xa'v u.EYi<7Tï], u.r TpÔ7to)as 'Affi'a;. Les noms des sept
É (
*nt ri \ „.
|
|
.
,,, ,.,.i ]es j qui j| variété de ses production», lui assuraient une prospérité
S i"" ire Épltre.
'
' É
I Petr., i, i. Deux dis. iples hors pair. Sans doute elle avait beaucoup souffert des
de uni Paul, Tychique et Trophime, étaient d'Asie tremblements de terre qui, sous Tibère, détruisirent douze
Act., xx. 1.
villes Uni issanles. entre autres Sardes; m. us la générosité
1
'
' '
" e d Asie remonte à l'an 133 privée et surtout les largesses impériales avaient relevé
avant J.-C. Altale m. me avait, en mourant ces villes de lt in s ruines. I. industr le commerce du
,
, I
iux Ro ive, Epit. i vin pays avaienl très vite fait disparaître les traces des dé-
"K Plularque, I
UV Justin, xxxvi,
; \. Stra- sastres. Parmi les richesses du pays, il faut eitei Ici- lain s
'"" Xl "' ''-'
réellemenl cons-
l' M " ne fui de Milet, les draps de Laodicée, l'orfèvrerie d'Éphèse, les
tituée qu'en 129, par M. v
OV] p ,, lr _ ,
laines lissées de Philadelphie et d Éphèse. L'activité hlté-
lin, uutvi, i
J " il,-
,ii ia M ïsie jusqu'au l
;
d'Asie étaient célèbres dans tout l'empire. Les villes d'Asie en personne pour surveiller l'équipement de ses vaisseaux.
étaient réunies en confédération (fig. 298) pour la célé- III Reg., ix. 26; Il Par., vin. 17. C'est là que ses matelots
bration du culte impérial. (Voir Asiarque.) débarquèrent, à leur retour, les richesses qu'ils apportaient
Bibliographie. — Bergmann, De Asia llomanorum pro- d'Ophir. Ils renouvelèrent ce voyage tous les trois ans, pen-
vincia, 1846; Th. Mommsen et J. Marquardt. Manuel des dant le règne du fils de David. III Reg.. x.22; II Par., ix. 21.
antiquités romaines, trad. franc., t. ix; J. Marquardt, — 3° Roboam ne put songer à continuer l'œuvre de son
Organisation de l'empire romain, t. Il, p. 234-262: père, ayant ete réduit au petit royaume de Juda mais, plus ;
Th. Mommsen, Histoire romaine, trad. franc., t. x, p. 90 tard, l'un de ses successeurs, qui vivait en paix avec Israël,
et suiv. E. Beirlier. Josaphat. tenta sans succès d'imiter Salomon il réussit bien, :
à les suivre. L'identification proposée avec le dieu phéni- d'Élath. sur la' mer Rouge, III Reg., ix. 26; II Par.,
cien Esmoun, —
le huitième des Cabires, enfants de Sadyk, vin, 17, par conséquent à l'extrémité septentrionale du
— serait géographiquement acceptable, le culte de cette golfe Élanitique; mais parce que cette ville a complète-
divinité étant assez répandu, comme le montrent les noms ment disparu et qu'on n'en a retrouvé jusqu'ici aucune
propres dont il est un élément: Esmoun-azar, Esmoun- trace, le site précis en est incertain. —
On croit généra-
salah , etc. mais les différences orthographiques sont si
; lement que les deux mots dont se compose Asion-gaber
considérables, qu'elles paraissent s'opposer à cette iden- sont hébreux et signifient a l'échiné de l'homme » ou du
tification la chute d'un nun qui appartient cependant
: géant, par allusion à une croupe de montagne au pied
à la racine même du nom Esmoun, l'insertion d'un î long de laquelle la ville était bâtie. « Son nom, dit M. Hull,
non pas entre le mem et le nun, mais entre le lin et Mount Seir, in-8°, Londres, 1885, p. 71, 78, lui fut donné
le ment, etc. Cf. Schrader, Die phônîzische Sprache peut- être à cause de la grande chaîne de porphyre qui,
1869, p. 89 et 136. où est donnée, d'après Sanchoniaton courant du nord au sud, atteint la côte à Ras el-Musry...
et Damascius , l'étymologie du nom d'Esmun, « le hui- La chaîne de granit rougeâtre à l'est de la faille est rayée
tième. » Les incriptions cunéiformes ne nous ont non par des bandes de porphyre couleur rouge foncé et de
plus donné aucune lumière à ce sujet. Vigouroux, La basalte, qui s'entrecroisent à un angle d'environ 60 de-
Bible et les découvertes modernes, 5 e édit., t. îv, p. 17 i ; grés, et forment dans le roc des sections en forme de
El>. Schrader -Whitehouse, The cuneiform Inscriptions losange, de façon à avoir une certaine ressemblance avec
aiul the Old Testament, 1885, t. I, p. 276, et aussi le les vertèbres de l'épine dorsale. »
même Eb. Schrader, dans Riehm, Handwôrterbuch des D'après Chabas, Voyage d'un Égyptien au XIV e siècle
Biblischen Aliénions, 1884, t. i, p. 95. E. Pannier. avant notre ère, in-4°, Paris, 1866, p. 284, Asiongaber
est nommé dans le papyrus hiératique qui contient le
ASIONGABER (hébreu 'Ésyôn Gébér; à la pause
: :
V
'Ésyôn Gàbér, le cholem avec iw ou sans rat' ; Septante :
récit de ce voyage sous la forme ^. S S I
,
reirtùv ràSss, Nurn., xxxm, 35, 36; Deut., n, 8; rasttov 'uzaina, laquelle correspond au premier élément du nom
TiSis, III Reg., ix, 26; Il Par., vin, 17; xx, 36; 'ActsÛv hébreu 'dsyôn; il y avait là un fort qui est mentionné
Vxoio [Codex Alexandrinus], III Reg., xxn, 49), ville dans ce passage à cause de son importance, et qui avait
d'Idumée, à la pointe septentrionale du golfe Élanitique. sans doute pour but de défendre cet endroit fréquenté par
Elle est mentionnée dans l'Ecriture en trois circonstances. les caravanes. Voir J. Wilson, The Lands of the Bible,
— 1° Les Hébreux, pendant leur séjour dans le désert, 2 in-8°, Edimbourg, 1847, t. i, p. 284. Il est curieux de
campèrent à Asiongaber, venant d'Hébrona, et se ren- remarquer qu'il y a encore aujourd'hui une forteresse à
dirent de là dans le désert de Sin, à Cadès. Num., xxxm, Élath pour protéger le golfe et la route des pèlerins de
35-36. Cf. Deut., n, 8, où le campement à Asiongaber est la Mecque. Le Targum de Jonathan suppose aussi que le
sommairement rappelé. Quelques commentateurs sup- nom d'Asiongaber signifie « fort du coq », et les géo-
p - it que les Israélites passèrent deux fois à Asiongaber : graphes arabes appellent simplement la ville comme ,
une première fois, quand ils retournèrent de cette ville le texte hiératique, Asioun ou Azioum. Seetzen a signalé,
à Cadès, et une seconde, celle dont il est parlé Deut., u, 8, dans la Géographie de Mourad Machmed, le passage sui-
quand ils se dirigèrent d Asiongaber vers les plaines de vant «Près d'Élath était une ville du nom d'Azioum,
:
Moab. Mais il est plus probable que Moise, dans le Deu- où se trouvaient beaucoup de palmiers, de fruits et de
téronome, rappelle seulement quelques-unes des stations champs cultivés. » U. J. Seetzen, Beytrdge :ur Kenntniss
principales de son peuple et passe les autres sous silence,
,
von Arabien, dans F. von Zach, Monatliche Correspon-
en particulier le retour au désert de Sin. —
2° Salomon lit dent, zur Befôrderung der Erd- und Himmels- Kunde,
partir sa flotte, montée par les marins phéniciens, des t. xx, octobre 1809, p.
306. Makrizi dit également Près :
ports d'Asiongaber et d'Élath, pour aller trafiquer dans d'Aila était autrefois située une grande et belle ville ap-
i pays d Ophir. Ces villes, conquises par David sur les
pelée 'Asyiîn i '£ £ ) » Voir J. L. Burckhardt, Tra-
Iduméens, III Reg., xi, 15-16, étaient les ports delà mer
Rouge les plus proches de Jérusalem. Salomon s'y rendit vels in Syria, in-4°, Londres, 1822, p. 511.
1009 ASIONGABER Il OU
L.Thuillicr.dcl 1
qu'apporte L. de Laborde en faveur de son sentiment :
'lune source d'eau saumàtre appelée 'Ain el-Ghudyân, tagne s'élevaient donc deux villes qui ne pouvaient être
à seize kilomètres et demi au nord du rivage actuel de la que très voisines, puisque le chemin île la mer Ronge,
i
mais de la Mile même on n'a retrouvé aucune trace, »
;
que nous avons reconnu être l'ouadi Araba, est en même
Voii i; ibinson, Biblical Researches, Boston, 1841, temps appelé le chemin d'Elath el .1 Asiongaber. Deut.,
t. i, p. nom de Ghudyân, en arabe, corres-
230-251. Le Il, 8. Nous savons... qu'Élatb, dont le nom s'est conservé
pond pu les onsonnes a celui de 'Éfiôn. La petite vallée
i
dans Ailah, se retrouve aujourd'hui dans Akabah et que ,
où se trouve ..lie source porte aussi le nom d'ouadi Ghu- cette ville est située sur le bord de la mer, à l'extrémité
dyân vient de l'Arabah à l'est; mais, quoique la mer
•!
septentrionale du golfe de l'Akabah. Nous avons donc une
extrémité olfe d'Akabah, et
1
d'approvisionnement de l'Ile [qui était Asiongaber] et du cependant d'une certaine probabilité. Elle est, en tout cas,
port. Ce port est bien protégé contre les vents d'ouest et plus acceptable que celle de Kneucker (Schenkel's Bibei-
du nord. L'île le défend contre ceux de l'est... Dans les Lexicon, t. H, p. 256; voir aussi G. Béuédite, La pénin-
expéditions maritimes [de Salomon], Asiongaber ressort sule sinaïtique, in-12, Paris, 1891, p. Tiitj ter). Kneucker
comme le point important, tandis qu'Ailah ne semble pas suppose qu'Asiongaber avait un seul et même port avec
avoir été utilisée dans cette entreprise. Plus tard, cette Élath et était située au sud de cette dernière ville, sur la
dernière ville n'est même plus citée; Asiongaber est seule rive orientale près de l'emplacement du fort actuel
,
indiquée comme l'endroit où se construisent les vaisseaux d'Akabah (Qala'at el-Akaba). Pourquoi l'écrivain sacré
qui doivent naviguer sur la mer. [Le récit de la destruc- aurait-il dit que les marins de Salomon partaient d'Asion-
tioi de la Motte de Josaphat] peut nous servir à mieux gaber, si Élath était plus rapprochée de la Palestine? L'opi-
déterminer la nature du lieu. 11 laisse supposer un abri nion de M. Elisée Reclus n'est pas mieux établie il con- :
pour les vaisseaux qui n'offre pas toute sûreté, qui devient sidère Asiongaber simplement comme le port d'Élath.
même dangereux sous l'influence de certaine direction du Nouvelle géographie universelle, t. ix, 188i, p. 823.
vent, puisque les vaisseaux se brisent sur sa côte hérissée H. Ewald l'avait déjà fait avant lui, Geschichte des Volkes
de rochers. Tout ici convient encore à l'île de Graie et à Israël, 2 e édit., t. m
(1853), p. 77; mais cette explication
la position de l'Azioum des Arabes, où des caravanes nom- parait peu d'accord avec le texte biblique, qui semble
breuses et armées déposaient les matériaux de construc- bien faire d'Asiongaber une ville comme Élath. Quant —
tion et les marchandises précieuses, qui, une fois trans- au sentiment de d'Anville, qui avait résolu la difficulté,
portés dans l'île, étaient, les uns transformés en vaisseaux, Mémoire sur le pays d'Ophir, dans les Mémoires de
les autres mises en magasin ou à l'abri des peuplades l'Académie des inscriptions, t. xxx, 176i, p. 91 (carte,
environnantes, dont il eût été difficile autrement que par vis-à-vis la p. 87), en supposant que le golfe d'Akabah
ment de contenir longtemps l'avidité. Les vaisseaux, avait deux pointes, à l'extrémité desquelles se trouvaient,
une fois construits, étaient amarrés à l'île et tenus au large d'un côté Élath, et de l'autre Asiongaber, elle n'a plus un
par des ancres. Ils étaient à l'abri par l'élévation du ro-
, seul partisan parce que ces deux pointes n'ont jamais
,
cher, du vent de nord-est et de nord-nord-est, qui règne existé. — Voir Ritter, Erdkunde, t. xiv, p. 227-230.
presque tonte l'année et souffle avec violence dans ce F. VroouRorx.
golfe. Mais un changement subit au sud-ouest ou au nord- ASIR, hébreu :' Assit,* captif; «Septante: 'Aaeip,'A<rr,p.
ouest portait les vaisseaux sur l'île et les brisait contre
le? rochers. » L. de Laborde, Comment, géograph. sur 1. fils de Jéchonias, dernier roi de Juda. I Par.,
ASIR,
VExode, 126-127.
p. m , L'existence de cet Asir est problématique, car on
17.
Celte opinion, sans être certaine, surtout dans le rôle peut traduire ainsi le texte hébreu « Les fils de jécho-
:
attribué à l'île de Djézirat Pharaoun, et parce qu'elle nias captif [à Babylone] furent Salathiel, etc. »; au lieu
place Asiongaber un peu bas au sud :ie manque pas , de « Les fils de Jéchonias furent Asir, Salathiel etc. »
: ,
1103 ASIR ASNAA 1104
2. ASIR, fils de Cor.'. de la tribu de Lévi. I Par., VI, i"2 il déracine un arbre et renverse une maison, et quand
(dans l'hébreu, VI, 7). Il est nommé Aser, Exod., vi 24. il s'empara de Salomon, il le traîna avec fureur pendant
Voir Aser 2.
,
prioribus Geneseos, in-8», Copenhague, 1002; 2» De Crea- chements. « Le livre de Tobie, dit -il, contient des traces
tione disputait s tre», in-4 . 1607-1612; 3« Grammatical évidentes de la démoiiologie iranienne. Asmodée, ce
hebraicœ duo, iii-8°, Copenhague, 1606; 4° i
libri mauvais esprit qui aime Sara, fille de Raguel, et tue suc-
tlieologicœ de Sa* rœ Scriptural perfectione, troditùmibus cessivement sept hommes qui lui sont donnés en mariage,
non scriplis, in-4», Copenhague, 1607; 5° DispuUitwnes appartient à la Perse par son rôle comme par son nom.
de Sacra Scriptura et Dei coynilione, in-4», Copenl C'est Aêshma daèva (en parsi : Eshemdev), c'est-à-dire
le démon de la concupiscence, une sorte de Cupidon,
1607. On mentionne encore de lui un commentaire sur
l'Exode, resté manuscrit. G. Legeay. plusieurs fois nommé dans l'Avesta comme le plus dan-
gereux de tous les devs (démons). »
ASLIA (hébreu: 'Âsalyàhu, « Jéhovah réserve: « Sep- Sans doute, au premier abord, l'identité philologique
tante: 'EÇeWaç, 'EireMaO, P ère de Saphan, le scribe, de Aêshma daèva avec Esmadai, 'Aatioîaîo;, parait bien
sous le règne de Josi IS. IV lie-.. XXII, 3. Dans la Vulgate, séduisante. Pourtant, rien de moins certain. Il faut d'abord
Il Par., xxxiv, 8, il est appelé Ésélias. observer que Aêshma c/aêra, sous cette forme complète, est
une création de fantaisie. Dans tout l'Avesta, on ne ren-
ASMODÉE ('Aff|xoSatoç; rabbinique : Esmadai, de contre que Aêshma. Si. dans le Bùndehesh, xxvin. 15,
l'hébreu Sâmad, « celui qui perd ») est le nom du démon le pehlvi fournit Aéshmshêdâ qui suppose , une forme
qui, d'après le livre de Tobie, m, 8; cf. vi, 14, avait nus ivestique Aêshma- daèva , et qui, d'après la théorie des
à mort les sept époux donnés successivement à Sara, fille idéogrammes pehlvis, pourrait se prononcer Aêshmdév,
de Etaguel. Ses maléfices ayant été déjoués en faveur du il faut observer que l'histoire de Tobie est de plusieurs
jeune Tobie, par l'intervention de l'archange Raphaël. ùi les antérieure à tous les livres pehlvis. Du reste,
Tob., vi, 5, 8, 19, Asmodée fut relégué dans le désert de \ls de Mariez, dans La Controverse 16 décembre 1881,
r
,
1 Egypte supérieure, Tob., vin, 3. Cette relégation, d'après p. 72J. fait justement observer que l'iranien daèva n'au-
l'interprétation de la plupart des commentateurs, veut rait pu devenir (foi en hébreu. Kohut lui-même, favo-
dire simplement qu'Asmodée fut éloigné et mis dans l'im- rable pourtant à l'identité, admet cette impossibilité,
possibilité de nuire a Tobie. oiivr. cit., p. 75. 76.
Voilà ce que la Bible nous apprend de ce démon. Les Mais il y a bien davantage qu'une difficulté philolo-
traditions juives ont singulièrement amplifié et altéré ces gique pour nier le rapprochement d"A<rpo5aîo;. Esma-
doiu Les kabbalistes en particulier ont inventé la
. tlai avec VAêshma avestique
, il y a la complète diver-
:
généalogie suivante. D'après Rabbi Bechaya , dans son gence du rôle des deux personnages dans la Bible et dans
explication du Pentateuque (traité Bereschith), le démon lAvesta. Asmodée est le démon de la concupiscence, mais
Sammael eut quatre femmes: Lilith, Naamah, Agrath el « Aêshma, dit M» r de Harlez, ouvr. cit., n'est nullement
Macblat. Or, s'il faut en croire Menachem Ziuni (édit. de le démon de la concupiscence, encore moins une sorte
Crémone, 15139, p. 14 6), Naamah fut la mère d'Esch- de Cupidon nous pourrions dire qu'il en est l'opposé.
;
iii.kI.ii. La même tradition est rapporlée par Menachem Aêshma, dans toute la littérature mazdéenne, tant ancienne
Heuanat dans son interprétation du Pentateuque (édit. de que moderne, est partout et toujours le déva de la vio-
Venise, 1560, p. 33 c). Toutefois Kohut ajustement re- lence, de la colère. Son nom. comme substantif commun,
maïqué (Veber die jûdische Angeloloyie und Dâmono- signifie violence, attaque injuste et cruelle. Neriosengh
loyie in iltrer Abkângigkeit vom Parsismus , p. 05) que le traduit kopa déva , « le déva de la colère. » Son attri-
ces fantaisies généalogiques sur Eschmadai ne se trouvent but principal est une lance sanglante, khrvid.ru. Jamais
pas dans les anciens hagadas; il pense pourtant qu'elles Aêshma, jamais déva même n'eut aimé une femme, v
proviennent de traditions populaires. L'Asmodée du livre de Tobie n'est donc pas emprunté
Quant an .1 Asmodée, les détails suivants, à la mythologie iranienne. D'ailleurs, même en supposant
fournis par le'falmud, en esquissent les principaux traits. que le nom d'Asmodée fut identique dans la Bible et dans
1»H est un roi de démons Talmud, tr. Gitin,
| p. 68 b; l'Avesta, on n'aurait pas le droit de conclure que la dé-
Pesakhim, p. MO; Targum Koheleth, :, 13). — 2» Il monologie juive est d'origine iranienne. Ce ne serait pas
connaît l'avenir. A preuve
anecdotes rapportées par
les la seule fois qu'on aurait appliqué des noms étrangers
le Talmud. Asmodée, ayant rencontré un aveugle et un à des concepts déjà connus. —
Sur les moyens qu'emploie
ivrogne, les remet tous deux sur le droit chemin. 11 se le jeune Tobie, d'après le conseil de l'ange, pour chasser
met à pleure] à la vue d'une noce qui passe; mais, en Asmodée, voir Rai-hael. J. Van den Giieyn.
entendant demander par quelqu'un une paire de souliers
qui doit durer sepl ans, et en voyant un magicien faire ASMONÉENS, nom donné à la famille des Machabées,
se- tours dl itation, il éclate de rire. Inti qui affranchit la Judée de la domination des rois de Syrie.
sur ces diverses actions, il répond que l'aveugle est un Voir MaciiadéES 1.
soulieis pour sepl .m.- avait encore sept jours à vivre, et l.mle 'Auavâ). Les fils d'Asnaa, après la captivité, cons-
:
que le magicien ignorait qu'il foulait aux pieds un trésor truisirent la porte des Poissons, au nord de la ville.
royal. 3« Asmodée esl lui-même on grand ms Il Esdr., m. 3. La terminaison semble indiquer un nom
comme le montre l'histoire ai Lightfoot, Horx
i
de ville plutôt qu'un nom d'homme, la ville de Sénaa,
m, p. 703. — i II esl dont le nom est précédé de l'article ha. Cl. I Esdr., H, 35;
la colère. Le Talmud, (oc. cit., raconte que dans sa rage Il Esdr., vu, 38. Voir Sénaa.
nos ASOM ASOR DE NEPEITUALI HOC
ASOM, hébreu : 'Osém, « valide [?]; » Septante : Londres, 1866, p. 391, 397. La similitude des noms les a
'Atôh, 'Ao-oiv. Nom d'homme. trompés. Robinson Biblical Researches in Palestine,
,
ment aussi l"Acr»ip du texte grec de Tobie, I, 2; Nocrtôp offrent de loin l'apparence d'assises gigantesques placées
de 1 Machobées, xi, 07, est une faute due à la répétition de par la main de l'homme le long de l'Oued Derdara, comme
la dernière lettre du mot précédent, neSiov Vulgate Asor, ; : pour en fortifier la rive orientale; mais, en m'approchant
Jud., iv, 2, 17; Hasor, I Reg., xn, 9; Héser, III Reg., de plus près, je m'aperçois que ces roches ont été dispo-
ix, 15), ville royale chananéenne, Jos., xi, 1; xn, 19, qui sées ainsi par la nature, et qu'elles simulent seulement
tenait le premier rang parmi les cités du nord et fut en- des assises factices. » Description de la Palestine, Ga-
l.-\ é. à Jabin par Josué, xi, lO. Elle fut assignée à la tribu lilée, t. il, p. 351. Après un nouvel examen de la chaîne
1
de Nephthali. Jos., xix, 36. Comme les autres places fortes volcanique, le même auteur ajoute « Je me convaincs,
:
de ce pays, elle était bâtie sur une hauteur (hébreu : en la parcourant tout entière et en suivant avec attention
tel; arabe tell), et était défendue par de puissantes mu-
: le plateau étroit et mamelonné qui la couronne, que les
railles. Jos., XI, 13. Elle devait dominer une plaine propre énormes blocs basaltiques qui la couvrent confusément
aux manœuvres des nombreux chariots qui constituaient d'un bout à l'autre ont été déposés là par la nature, et ne
la principale force du roi et de ses alliés. Jos., xi, 4, 6, 9; sont pas les restes désagrégés et entassés pèle- mêle de
Jud., iv, 3. Mentionnée avec Madon (Khirbet Maditi ['?]), constructions antiques. ». Galilée, t. n, p. 534. En dehors
Sémeron et Achsaph (Kefr Yasif) dans deux passages, de cela même, le site proposé par M. de Saulcy, tout en se
Jos., xi, 1; xn, 19, 20, elle est placée entre Arama {Er- rapprochant de l'emplacement le plus probable, ne répond
Raméli) et Cédés [Qadcs) dans rénumération des villes pas avec une complète exactitude aux données bibliques.
de Nephthali. Jos.. xix, 36, 37. D'après le récit de I Mach., .1. L. Porter, Five years in Damascus 2 in-8°, Londres,
,
xi, 63-74, elle devait certainement se trouver entre le lac 1855, t. i, p. 304, place Asor dans les mêmes parages.
de Génésareth et Cadès. Enfin Josèphe, Ant. jud., V, 7,1, Van de Velde, Memoir to accompany the Map of l/ie
ajoute un détail important en nous apprenant qu'elle était Holy Land, in-8°, 1859, p. 318-319, distingue la ville
située au-dessus du lac Séméchonitis ou de Mérom, aûrr, chananéenne de Josué, xi, 1 xii, 19, de celle qui est men-
;
ô'-Jitlp'/.îiTïi rîjç Se|x£xwv£ti6o; Xiu.w]ç. Voir la carte de la tionnée au livre des Juges, iv, 2, 17. Celle-ci aurait été
tribu de Nephthali. Elle fait partie des Listes de Thout- bâtie, après la destruction de la première, sur un empla-
divers monuments du régne de Thoutmès III , dans la Si nous admettons volontiers l'identification d'Enhasor
Revue archéologique, Paris, 1861, p. 361; G. Maspéro, avec Haziréh, nous ne voyons aucune raison pour assigner
Sur les noms géographiques de la Liste de Thoutmès III aux deux rois du nom de Jabin deux villes différentes, la
qu'onpeut rapporter à la Galilée, extrait des Transactions première ayant dû se relever promptement de ses ruines,
ofthe Victoria Institute, or philosophical Society of Great comme nous le disons plus loin. Il n'y a pas plus de motif
Brituin, 1886, p. 5. pour distinguer l'Asor de Josué, xix, 36, de la cité royale,
1. Identification. — Tels sont les renseignements qui et l'assimiler à Tell Hazùr nous parait impossible. Malgré
doivent nous guider dans la recherche de l'emplacement l'identité complète du nom, il suffit de faire valoir, avec
d'Asor. Plusieurs auteurs se sont égarés pour avoir né- Robinson, Biblical Researches, t. m, p. 81, les difficultés
gligé les détails les plus importants de cet ensemble, ou suivantes : l'éloignement du lac Houléh l'absence de
;
pour s'être trop appuyés sur l'onomastique seule. C. Ritter, ruines anciennes et importantes; nulle trace même sur
The comparative geography of Palestine and the Sinaitic la colline de fortifications ou de constructions. Voir aussi
Peninsula, 4 in-8°. Edimbourg, 1866, t. Il, p. 221-225, V. Guérin, Galilée, t. Il, p. 458. Haziréh, proposée par
s applique à prouver par de nombreux arguments que la W. M. Thomson, The Land and the Book, in-8°, Londres,
cité chananéenne est représentée par les ruines actuelles
1890, p. 285, ne s'adapte pas mieux aux indications que
à'Hazuri, a l'est du lac Mérom et du Jourdain, au nord- nous ont laissées l'Écriture et Josèphe.
est de Banias, l'ancienne Césarée de Philippe. Tel est Le choix nous reste maintenant entre deux opinions,
aussi le sentiment de Stanley, Sinai and Palestine, in-8", soutenues par deux auteurs ('gaiement compétents, ap-
1107 ASOR DE NEPHTHALI 1103
puyées en somme sur les mêmes misons, différant seu- chardons gigantesques, entremêlés de caroubiers, de téré-
lemenl en quelques points. Pour Robinson Biblical ,
binthes et de chênes verts, croissent partout sur l'empla-
Researches, t. in, p. 365-366, il but chercha Asor à Tell cement qu'occupaient jadis des maisons et quelques édi-
Khuréibéh, colline élevée, qui se trouve juste à l'ouest et fices publics. La ville parait avoir été détruite dès l'antiquité
non loin 'lu lac liouléh, et un peu au sud de Qadès. Pour elle-même, car rien n'y atteste des réédifications modernes,
V. Guérin, Galilée, t. u, p. 363-368, on doit plutôt la recon- et tout, au contraire, y porte la trace des âges les plus
pu-- la capitale peu éloignée du champ de bataille. Josèphe, Au dedans de cette enceinte oblongue, qui s'étend de
Ant.jud.,V, I. IX. raconte le même eoioli.it comme ayant l'ouest à l'est, gisent les débris de nombreuses petites
été livré prèsde la ville de Bérotha, dans la haute Galilée, maisons bâties en pierres sèches et d'apparence arabe;
non de Qadès.
loin 2 Dans l'énumération des villes for- — elles avaient succédé à d'autres plus anciennes, dont il
tifiées de Nephthali, losué, allant du sud au nord, la subsiste encore un certain nombre de citernes creusées
mentionne entre Arama [Er-Raméh) et Cédés (Qadès), dans le roc. Vers le nord principalement, les flancs de la
ce qui la place au-dessous de cette dernière. Jos., xix, colline sont soutenus d'étage en étage par plusieurs
Citée dans un ordre inverse parmi les villes qui
I
murs d'appui. Au milieu de l'une de ces pilâtes -foi nies
tombèrent aux mains de Téglathphalasar, roi d'Assyrie, artificielles, on avait pratiqué sur une surface aplanie
-
i-dire Aion [Tell Dibbin), Ahel-Beth-Maacha (Abil trois belles cuves sépulcrales, parallèles et eontiguës. »
el-Kamh), Janoé (Yanoult) et Cédés (Qadès), elle re- V. Guérin, Galilée, t. il, p. 368-301). Le même savant
ti ouve la même situation. —
3» Le passage le plus pré- explorateur fait remarquer que les ruines du Tell el-
cieux pour fixer Mach., xi,le site d'Asor est celui de I Ivhuréibéh sont moins importantes et moins étendues que
63-74 !• généraux de Démétrius sont à Cadès avec une celles du Tell el-Harraoui, ce qui, ajouté à la distance du
ute armée. Jonathas vient camper pendant la nuit lac Mérom, lui fait préférer cette dernière colline comme
des eaux de Génésar », c'est-à-dire près du lac de site d'Asor. D'après les auteurs anglais, G. Armstrong,
Tili.ri.nle. et le lendemain, avant le jour, il arrive « dans \V. Wilson et Couder, Nantes and places in thç OUI and
la plaine d'Asor », où il rencontre les troupes ennemies. New Testament , in-8°, Londres, 1889, p. 83, le nom
Ses soldats, surpris par une embuscade placée dans les d Hazor survit encore dans le Djebel Hadiréh, situé un
montagnes qui boulent la plaine vers l'ouest, sont d'abord peu au sud -ouest des deux localités que nous venons de
eu proie à une telle panique, qu'ils prennent la fuite: décrire.
mais, à la vue de Jonathas combattant intrépidement avec III. Histoire. —
A l'entrée des Israélites dans la Terre
quelques hommes, ils reviennent à la charge et pour- Promise. Asor était la plus importante des cites du nord,
suivent leurs adversaires jusqu'à leur camp de Cadès. De et la capitale du roi Jabin. Aussi est-ce dans ses environs,
»e, confirmé par le récit analogue de Josèphe, non loin de ses puissantes murailles qu'à la voix de ,
placée sur une hauteur, se trouvait entre le lae de Géné- du peuple hébreu revint sur ses pas. frappa du glaive le
sareth au sud et la ville de Cadès au nord, et non loin des roi et les habitants et réduisit la ville en cendres. Jos.,
deux, puisqueJonathas, parti des rives du lac, arrive dans la xi, I- 13. Elle ne tarda sans doute pas à se relever de ses
plaine avant le lever de l'aurore, et poursuit ennemi jus- I ruines; ce qui du reste n'a rien d'invraisemblable, car,
qn'à son camp de Cadès. Les deux
proposé- répondent sites dans ces temps-là, une fois le vainqueui parti, on s'em-
à ces données du texte sacré. 4" Enfin — pressait de reconstruire les cités détruites, comme le
Josèphe, dans un endroit, Ant. jud., IX, xi, 1, mentionne témoignent les inscriptions assyriennes, sans parler des
Asor, "ATwpa, à côté de Cadès, KvSiai, et, dans un autre, récits bibliques. Cf. F. Vigouroux, La Bible et les décou-
V, v, 1, la place au-desMis du lac Séméchonitis. Sous ce vertes modernes, 5« édit., Paris. 1889, t. m. p. 281,
dernier rapport, l'opinion de V. Guérin semble prévaloir, note!. Cent cinquante ans plus tard, un des descendants
..u I. 11 -11 ii .aoui est plus rapproché du lai Mérom.
. 1 i
de Jabin, portant le même nom, et comme lui habitant
II. Description. La hauteur dite Djebel el-Harraoui — Asor, était, comme lui aussi, à la tête des Chananéens,
ai un sommet oblong, a qui constitue une qui avaient eu le temps de répari r leur défaite et de
plate-forme inégale, longue de ent douze pas du nord au i retrouver leurs forces. Pendant vingt ans, il soumit les
inq pas de large vers le nord, cinquante Hébreux du nord à un dur tribut, sans qu'ils cherchassent
quarante vers le sud. Une puissante à secouer le joug, n'osant se mesurer a\e. le- terribles
nvironne ee tell. Aux trois quarts renversée. chariots de fer que conduisait Sise i, son général ou roi
elle .-tait flanquée de plusieurs ton construites. . vassal. II. hora et Iîarac mirent lin à l'oppression par la
comme la muraille elle-même, avec de gros blocs plus ou victoire remportée dans la plaine d'Esdrelon. Jud., iv.
moins bien équarris el iraent les uns au- reposant sans i
Nous devons, à propos de ce dernier épisode, répondre
dessus des autres, Au principalement vers le dedans, et à une objection de Keil Josua, Riehter und Rutli,
,
sud est .ni distingue les a , lusieurs cons- Leipzig, 1871, p. 90, tendant à prouver qu'Asor ne pou-
tim bons importantes, bâties avec des blocs polygonaux, vait être dans le voisinai... immédiat de Cadès, parce
tain nombre de itei n dans le roc, par- i
et là rai ii • m milieu ,!- ruines. La ville dont cette for- Thabor. Nous ferons simplement remarquer le plan de
e lit
bataille, si admirablement inspiré. Débora et Barac si
i 1
i
, s i' est)
-m plusieurs terrasses sui le fond i
du rendez -vous. Le rassemblement des troupes israëlites bâties sur une colline, sont construites comme celles de
se fit donc silencieusement et sans éveiller les soupçons la plupart des villages de la plaine, c'est-à-dire avec des
de l'ennemi. Cf. Vigouroux, La Bible et les découvertes briques séchées seulement au soleil. Des plantations de
modernes, t. m, p. -280, 289. tabac et des bouquets d'oliviers les précèdent.
Salomon la fortifia en même temps que Mageddo et Robinson, Biblical Researches , t. h, p. 34, note 2,
Gazer. III Reg., ix, 15. Mageddo commandait la grande admet aussi que Yazour correspond bien à l'Asor de I'Oho-
plaine d'Esdrelon, champ de bataille célèbre à toutes les masticon. « Cependant, ajoute-t-il, si c'est le même nom,
époques de l'histoire Gazer commandait la route de
; nous avons là un changement inusité de la gutturale hé-
Jérusalem et la Séphéla. Asor avait donc dans le nord braïque, Hetli, en l'arabe Ya avec une voyelle longue. En
une égale importance stratégique. Aussi le roi d'Assyrie tout cas, Eusèbe a tort de prendre cette localité pour une
Téglathphalasar s'en empara-t-il comme des autres places des Asor du sud de Juda. » Placer si haut et si loin notre
fortes de la contrée. IV Reg., xv, 29. Enfin nous avons vu villenous parait également tout à fait contraire à la marche
comment elle fut témoin de la victoire de Jonathas sur méthodique suivie par Josué dans ses énumérations, prin-
les généraux de Démétrius. Mach., xi, I 63-74. cipalement en ce qui concerne la tribu de Juda. L'auteur
A. Legendre. sacré procède par groupes bien déterminés Asor la Neuve :
de la tribu de Juda, comprise dans le même groupe que 4. ASOR, ville de Juda, à l'extrémité méridionale de
la précédente. Jos. xv, 25. « Il y en a, dit E. F. C. Rosen- la Palestine, identique à Hesron , hébreu Hésrôn hV :
mùller, qui prennent Hàdattâh pour un nom de ville. Hâsôr; Septante 'A^epcûv, aux/j 'Aatôp; Vulgate Hesron,
: :
Mais, comme dans toute cette liste les noms des diffé- hsec est Asor. Jos., xv, 25. Le texte veut-il dire que Hesron
rentes localités sont distingués par le vav qui les pré- s'appelait primitivement Asor, ou qu'elle n'est autre que
cède il
, n'est pas croyable que la conjonction ait été l'une des deux villes de ce nom précédemment indi-
,
omise dans ce seul endroit. Il est vrai que les traducteurs quées? Impossible de trancher la question. D'autres diffi-
syriaque et arabe mettent cette particule mais on ne ; cultés du reste se rattachent à Carioth et à Hesron, pour
sait s'ils l'ont trouvée dans leurs manuscrits ou s'ils l'ont savoir s'il faut faire du premier mot un nom propre ou
ajoutée d'après leur conjecture. Cette dernière supposi- un nom commun. Voir Carioth, Hesron.
tion est la plus vraisemblable, puisque le chaldéen et A. Legendre.
saint Jérôme n'ont remarqué aucun signe copulatif, et 5. ASOR , « royaumes » contre lesquels prophétisa
qu'on n'en rencontre pas non plus dans les manuscrits Jérémie, xlix, 28, 30, 33. La Vulgate a fait un nom propre
actuels. Ensuite les deux noms sont unis par l'accent eon- de Hàsôr dans tout ce passage, où il s'agit de prédictions
jonctif Mahpach comme l'adjectif au substantif. » Scholia contre Cédar, peuple arabe. Les Septante, lisant -,ïn,
in Velus Teslamentum, Josua, Leipzig, 1833, p. 302-303.
hâsêr, ont, au contraire, régulièrement traduit par otùXiq,
Asor est appelée « nouvelle » pour la distinguer d'une
« cour, » et bon nombre d'auteurs admettent ici le nom
autre, peut-être la précédente, plus ancienne. L'Ono-
commun, comme si l'on disait « les royaumes du douar».
masticon, Gcettingue, 1870, p. 217, après avoir mentionné
Cédar, en etfet, représente, comme dans Isaie, xxi, 16,
la cité chananéenne de Jabin , ajoute : « II y a jusqu'ici
toute l'Arabie, ou au moins une portion de ce pays, dans
un autre village d'Asor sur les (routières d'Ascalon, vers
lequel nous ne trouvons aucune contrée du nom d'Asor.
l'orient, quiéchut à la tribu de Juda, et dont l'Écriture
D'un autre côté, il ne saurait être question des différentes
parle en l'appelant Asor la neuve, 'Auwp r»iv xaiW,v,
villes de la Palestine occidentale dont nous avons parlé
,
mais au nord -nord -est; ce qui n'est point un argument qui vivent sous la tente. Isaïe, xlii, 11, se sert de ce terme
décisif contre l'identification que je propose, attendu que pour caractériser Cédar, de même que la Genèse, xxv, 16,
les indications d'Eusèbe ne sont pas toujours très précises, pour les enfants d'Ismaël. Aujourd'hui encore les Arabes
et peut-être, au lieu des mots « sur les frontières d'Asca- :
sédentaires sont appelés Hadarhjéh, yo\yS. JJ>\ (ahl al-
lon , » faut-il lire
sur les frontières d'Azot, â l'est. »
: «
haouùder, « les gens de la demeure fixe »), par opposi-
J '<lre, t. H, p. 67. Aucun débris antique n'attire l'atten-
tion en cet endroit, sinon, urès d'un puits, un fut de tion avec les Ouabariyéh, ~^1\ JJ>\ {ahl al-nuabar, « l« s
colonne mutilée, de marbre gris blanc. Les maisons, gens du poil »),qui habitent dans des tentes (faites a\<c
1111 ASOR EN ARABIE — ASPALATHE 1112
du poil de chameau ou de chèvre). Les « royaumes d'Asor » parfum qu'on en tirait et de l'usage qu'on en faisait comme
sont donc ainsi les régions habitées pur les tribus séden- remède. Il est cependant possible qu'ils aient désigné
taires. Cf. E. F. C. Rosenmûller, Scholia in Vêtus Testa- sous le nom d'aspalathos , à cause de certaines ressem-
mentum, Jeremiax, Leipzig, 1827, t. il, p. 368; C. F. Keil, blances, des plantes en réalité très différentes. Théognide,
Biblischer 'le,, Propheten Jeremia,
Commentar uber 1193, édit. Siztler, in-8», Heidelberg, 1880, p. 127: Théc-
Knabenbauer, Comment
187-2. crite, Idyil., iv, 57; xxiv, 88, édit. Didot, p. 9. 49, et Scho-
Leipzig, p. 190; .1.
la version syriaque ont. comme la Vulgate, traduit par Teubner, t. i. p. 237: t. ni, p. 80. 83: Galion, Opéra, édit.
Kiibn, dans les Medicorum graccorum Opéra, t. XI, p. 840;
Asor, rendant exai temenl l'hébreu B~âsôr. Aussi d'autres
auteurs ont vu là un nom propre. M. J. Halévj dit que ce
t. xix, p. 725, etc.
(!.
mia,
de la
ASOR,
p. W0, note.
ville
captivité.
1.
mm
précèdent et la suivent sont bien connus, et nous aident
à détermine! sa position. Elle est mentionnée entre Ana-
ni.i, aupiuid'bui lii-it-lliutiiia, village situé à une faible
Rama. Cf. Van de Velde, Jfi moir lo accompany the map c'est ce qu'attestent les trois écrivains grecs qui l'ont
of the llnlij Land, in-8 1859, p. 319. A. Legendre. . décrit Dioscoride, De mater, nied., i, 21, édit. Sprengel,
:
ASORHADDAN, ASOR HADDAN, en un ou deux they, in-8", Berlin, 1850, p. li.'i (cf. les notes de Parthey,
selon les divers exemplaires de la Vulgate. Forme p. 278-280) ; Galion, De antidot., édit. Kûhn, t. xiv, p. US.
partii uli In m m I
isai il! : . roi de Ninive, dans 11 donc tout naturel que l'aspalathe eut une place
était
la i ei moulatine de Esdras, iv,2, I !
i ;inal d'Esdras dans l'énumération de parfums faite par l'auteur de l'Ec-
en doux mots: 'Êsar iiadddr», comme II (IV) Reg., clésiastique, xxiv, 20-21. La difficulté consiste à savoir
ux, 37, et 1- . ixxvn, 38. Von Asarha s. quelle en était la nature. Nous en avons deux descrip-
tions, l'une par Dioscoride. l'autre par Pline, t L'aspa-
ASOTH hébreu: 'Afcaf; Septante 'A<t(8), lils de lathe, dit Dioscoride, est un arbuste épineux qui pousse
Jephlat, de la ti ibu i à» r. I Par., vu, :j3. en Syrie et à Rhodes; les parfumeurs
à lslrus, à Nisyre,
s'en servent donner de la consistance à leurs par-
ponu
ASPALATHE ,--i)a'io;K parfum mentionné une fums. Le meilleur est lourd, et, quand il est dépouillé
seule fois dans l'Ecriture. Eccli., xxiv, I", texte grec). de son écorce, il est rouge, tirant sur le pourpre, dur,
li Vulgate traduit ce mot par balsamum, baume, »
i d'odeur agréable et d'un goût amer. Il en existe une autra
I ecli., xxi\. 20; mais il est i
il désigne un aro- espèce qui est blanche, ligneuse, inodore, i Zv -
ni.it. particulier, dont il est ms | es dica, i. 19, édit. Sprengel, t. i, 1829, p. 35-36. Cf. la note
auteurs grecs et dans Pline : ils parlent de la plante, du de l'éditeur, t. n, p. 359. Pline à son tour le décrit ainsi :
1113 ASPALATHE 1114
« Dans la même contrée [en Cypre] croit l'aspalathe, à l'Inde. Les auteurs arabes, tels qu'Avicenne (Avicennee
épines blanches, de la taille d'un arbuste, a Heurs de rosier. libri inre medica, 1. n, tr. 2. c. 211, in-f°, Venise, 1564,
La racine est recherchée par la parfumerie... La bonne p. 295), disent que dar-sisaan est le nom qui correspond
qualité [de cet aromate J se reconnaît à une couleur rousse en leur langue à aspalathe, et, d'après quelques-uns
ou semblable au feu, à son grain compact et à son odeur qui d'entre eux, cet aromate vient de l'Inde. Or, dans l'Inde,
est celle du castoréum. » H. N., xn, 52. Au livre xxiv, 08, on appelle dar-sisan l'écorce d'un arbre qui porte le
Pline dit qu'on le trouve aussi dans l'île de Rhodes. nom de kaiful ou kyful. Il croit à l'état sauvage sur
Ces descriptions des anciens sont malheureusement l'Himalaya, depuis le Nepaul jusqu'au Setledge. On le
trop vagues pour qu'il soit possible de déterminer avec cultive aussi dans les jardins. N. Wallich, Tentamen
certitude quelle était la plante d'où l'on tirait l'aspalathe. Florx Nepalensis illuslratse, in-f°, Calcutta, 1821-1826,
Dioscoride et Pline s'expriment avec si peu de précision, p. 59, cf. pi. 45, l'a décrit sous le nom de Myrica sa-
qu'on s'est demandé s'ils avaient parlé autrement que par
mu -dire. Le seul point certain qu'on puisse déduire des
passages des auteurs anciens, c'est que ce parfum était
produit par un arbuste épineux tous ceux qui en ont
:
labilis, -16 in-8% Paris, 1824-1870, t. n (1826), p. 136. Il pieds (neuf mètres) de hauteur, au tronc large, couvert
n'existe en Orient aucune espèce de plantes appartenant d'une écorce brune, rugueuse et crevassée, à touilles
au genre qu'on appelle aujourd'hui Aspalathe. D'après lancéolées. Les fleurs de l'arbre mâle (lig. 301) sont diffé-
quelques-uns, l'aspalathe des anciens était une espèce rentes de celles de l'arbre femelle (fig. 302). Les unes et
d'aloès. (Voir Aloès, col. 400.) Cf. F. V. Mérat et A. J. de les autres, en forme de chatons, s'épanouissent en mars;
Lens, Dictionnaire universel des matières médicales elles sont blanchâtres, avec de légères teintes roses. Le
in-8", Paris, t i, 1829, p. 469. Cette opinion n'est qu'une fruit, de couleur rouge, gros comme une petite cerise,
hypothèse sans fondement. —
D'après d'autres savants, mûrit à l'époque des pluies; il a un goût acidulé et est
ilathe est l'Aspalathus crelica de Linné. Cf. Kitto, rafraîchissant. Le bois est dur, d'un brun foncé. Quand on
"Cyclopsedia of Biblical Lilerature, 1862, t. i, p. 243. frotte les feuilles, elles exhalent une odeur aromatique
Celle plante, qui forme des touffes buissonnantes extrê- légère et agréable. Les Hindous en estiment beaucoup
mement épineuses et groupées en boules comme un hé- l'écorce pour ses propriétés aromatiques et médicinales,
risson semble bien répondre à ce qu'en dit Platon, mais
, et on la trouve dans tous les bazars. Voir Enutheration
on n'eu tire aucun parfum. Elle n'est, au témoignage de of plants, dans les Asiatic Besearclics , Londres, 1801,
Boissier, Flora orienlalis , t. Il, p. 156, qu'une forme t. vi, p. 380-381.Les descriptions des auteurs grecs et
berrante de VAnthyllis Hennanniœ , petit arbuste très latinsne conviennent certainement pas à cet arbre sans
épineux, a Heurs jaunes, à feuilles ovales, étroites, à épines et de taille assez grande.
rameaux touffus , qui croît en Grèce , dans les îles de On a aussi proposé d'identifier l'aspalathe avec certaines
l'Archipel et en quelques endroits du littoral asiatique de espèces de genêts qu'on trouve en Orient, entre autres
la Méditerranée. avec le Genista aspalathoides , arbuste épineux, à fleurs
Certains naturalistes pensent que l'aspalathe venait de d'un jaune d'or, ayant quelque ressemblance avec VAS-
111.-, ASPALATHE — ASPERSION 1116
palatlius; par malheur, on ne lui connaît pas de pro- épineux, comme Varmatus (Description de l'Egypte,
piiéte> :n\iiu:itii|ues. 11 n'en est pas de même de VAmyi is Histoire naturelle, Botanique pi. 18), le scoparius ne ,
balsamiféra, dans lequel quelques-uns ont cru recon- l'esl pas et, sur ce point, il ne répond pas à la description
qui produit le baume de la Mecque. Voir K. Fraas, Histoire naturelle des lies Canaries, Pli ytographia, Paris,
Synopsis planlarum flores classiae oder Uebersichtliche 1836-1850, t. m, part, n, sect. 3, p. 29-30.
Darstellung der in den klassischen Schriften der Grie- F. VlGOUROUX.
chen und Rômer vorkomtnenden Pflanzen, in-8", Mu- ASPERSION. Dans le sens strict du mot, l'« asper-
nich, 1845, p. fô-50; Bussemakerel Daremberg, Œuvres sion n consiste en ce qu'on répand ou plutôt qu'on jette,
d'Oribase, 6 in-8', t. n, 1854, p. 190, 513, 618. sur des personnes ou sur des choses, quelques gouttes
L'opinion la plus commune est que l'aspalathe se lirait d'un liquide, soit avec les doigts, soit avec un rameau de
de la plante appelée aujourd'hui Convolvulus scoparius feuillage, soit avec tout autre instrument ou vase destinés
de Limi'' (fig. 303). C'est le sentiment de plusieurs sa- à cet usage. L'aspersion se distingue ainsi soit de 1' « ablu-
vants, tels que Littré, dans sa traduction de Pline, édit. tion » totale ou partielle du corps, de 1' «
soit effusion » d'un
Nisard, t. i, I8'f8, p. 193 (quoique dans sa traduction liquide. Nous trouvons chez les Hébreux la plus grande
d'Hippocrate, Œuvres, t. vm, 1853, p. 447, il l'identifie variété dans la matière et le rite des aspersions.
avei \eGenistaacanthoclada); les annotateurs du même I. Aspersion avec l'eau lustrale. Moïse, Num., —
Pline, dans édition Panckoucke, t. vm, 1830, p. 451-452
I
xix, détermine avec le plus grand soin tout ce qui con-
—
[
(cf. I \v. p. 197-199); V. Loret, qui a spécialement étudié cerne ce genre d'aspersion. 1» Matière de l'aspersion.
la Bore égyptienne. D'après lui, la plante appelée dans — C'est l'eau lustrale, qu'on obtient delà manière suivante:
on immole et on fait brûler une génisse, de couleur rousse,
la vallée du Nil i ^W "£= jX , djaleni ou djalmà, et
sans défaut, sans tache, et n'ayant pas porté le joug; dans
^""1 le bûcher de la génisse, on jette aussi du bois de cèdre,
m > djabi, est l'aspalathe, qui n'est pas autre que
I
de l'hysope et de l'écarlate teinte deux fois. Num., xix,
le Convolvulut scoparius. « Je crois, dit-il, que l'aspa- 1-6. Sur l'immolation et l'incinération de la victime, voir
lathe, ou du moins l'aspalathe égyptien de Pline, est bien Vache rousse. Les cendres ainsi obtenues sont recueillies
le Convolvulus scoparius /.., dont le bois, fort employé par un homme « pur », et elles sont déposées hors du
en parfumerie, est connu dans le commerce sous le nom camp (plus lard hors de Jérusalem), dans un lieu ti es <
de Bois de Rhodes ou Bois de rose. L'Egypte renferme pur », pour être sous la garde et au service de tous les
en© e aujourd'hui un certain nombre de ces Convolvulus
'i enfants d'Israël. Num., xix, 9. Quand on veut avoir de
ligneux et non volubiles, auxquels appartient le Convol- Peau lustrale, on dépose un peu de ces cendres au fond
vulus scoparius. Tous poussent dans les rochers et les d'un vase, on verse par-dessus de l'eau « vive », c'est-
endroits pierreux ou sablonneux. » Le kijplii , dans le à-dire de l'eau de source ou de rivière, par opposition
Journal asiatique, juillet-août 1887, p. 120. « L'Egypte à l'eau de citerne ou à toute eau dormante le mélange ;
moderne possède dix espèces de Convolvulus, mais le obtenu est l'eau lustrale. Num., xix, 17. L'action même
Convolvulus scoparius en a disparu. » V. Loret, La flore de mélanger l'eau et les cendres est appelée par les rabbins
pharaonique, p. '20. Cf. A. Raffeneau-Delile, Flora: egy- « consécration » de l'eau lustrale.
pliac illustratio, dans la Description de l'Egypte, édit. 2» Nom de cette eau. —
Dans l'hébreu, Num., xix, 9,
Panckoucke, in-8", t. xix, 1824. n M 222-231, p. 78. 13, 20, 21 xxxi, 23, elle est appelée mê nidddh, c'est-
;
Les convolvulus sont des herbes ou des plantes sous- à-dire « eau de séparation » ou « d'impureté » (du radical
frutescentes. Un assez grand nombre sont volubiles et nàdad « séparer, rejeter »), soit parce qu'elle servait à
.
s'enroulent autour des autres plantes. Parmi celles qui réconcilier et a rapprocher de Dieu ceux qui étaient I sé-
n'ont point cette propriété se range le Convolvulus sco- parés » de lui par certaines impuretés légales, soit parce
parius. Il atteint deux mètres de hauteur, le tronc a que la génisse dont les cendres servaient à faire cette eau
trente-cinq centi très environ de circonférence. «Son était elle-même « séparée » et immolée; d'autres inter-
poil très spécial rappelle celui d'un genêt: ses souches prètent ces mois mê nidddh dans le sens d' « eau d'as-
li i" n-. émettent, en effet, des rameaux tout droits, persion n radical ymliih,
i. il répandre n) c'est ainsi que ..
;
.1
formes, qui portent sur leur longueur, assez lar- les Septante traduisent, aux passages indiqués, Û8wp pav-
gement espacées, des feuilles simples, linéaires, très T1VU.0Ù, « eau d'aspersion, » sauf une fois: iôiap âYvi<ru.oC,
l'extrémité des fleurs relativement petites,
i
jaun ange au centre et tout imprégné .lune certaine et asperge ainsi les personnes ou les objets contaminés.
quantité d'une huile peu volaille, qui a une odeur de Pour taire aspersion la loi n'exige pas un piètre, ni
I ,
rose prononcée. Aussi donne-t-on à ce bois le nom de même un lévite; le premier Israélite venu suffit, pourvu
'•'"" ;
le rose des Cana- qu'il soit pur aussi, pour être plus sûrs que cette con-
;
ries, il esl aussi connu sous le nom de Bois de Rhodes dition fût accomplie, les Hébreux choisissaient de préfé-
{lignum Rliodiun tte dé ùnati ie signifie rence, pour taire aspersion, de jeunes enfants; c'étaient
I
nnaire
i
encyclopédique des si licales, l" série, t. xx fanis. Tiaïô;;, faisaient l'aspersion. Barnabse epistula,vttL
1877, e 235. On peut suppose! qu'elle a été cultivé m- dans Opéra Patrum apostolicorum, édit. Punk, Tubingue,
trefoi en des lieux où on ne la trouve plus aujourd'hui; 1881, p. 27. Quant à l'instrument de l'aspersion, la loi
mais identification de l'aspalathi on le rail exige un rameau d'hysope; l'hysope avait déjà servi soit
l
n .
mort avait lieu dans une tente, plus tard dans une maison, sacras, II, v, 10, Utrecbt, 1708, p. 108-109; Lorinus, In
l'impureté légale frappait tous ceux qui entraient dans Num., xix, 9, Lyon, 1622, p. 706; Cornélius a Lapide,
la tente ou la maison et même tout le mobilier, sauf les
, In Nu>n., xix, 22. Pour la même raison, il est très vrai-
vases à couvercle. Num., xix, 11-16; v, 2; xxxi, 19. Cette semblable que les cendres de la génisse, après avoir été
espèce d'impureté était très tenace; elle durait sept jours, recueillies dans le lieu du sacrifice, étaient ensuite distri-
et excluait non seulement du templeet de la participation buées au moins dans les principales villes de Judée afin ,
aux choses saintes, mais encore de la société des hommes. que les Hébreux ne fussent pas obligés de faire si fré-
Voir Impuretés légales. Or c'est l'aspersion dont nous quemment le voyage de Jérusalem. Bonfrère, Pentateu-
parlons qui enlevait cette impureté légale; on la répétait chus Mosis, In Num., xix, 12, Anvers, 1625, p. 824; Cor-
deux [ois. le troisième et le septième jour (à partir du nélius a Lapide, In Num., xix, 9. Ce rite mosaïque était
moment où la souillure avait été contractée); le septième en pleine vigueur du temps de Notre-Seigneur; saint Paul
jour, la personne « impure » prenait un bain lavait ses , en parle comme d'une chose parfaitement connue et pra-
vêtements, demeurait encore « impure » jusqu'au soir, et tiquée, Heb., ix, 13; Philon et Josèphe le signalent comme
le lendemain se trouvait purifiée. Num., xix, 12, 18-19. institué par Moïse; Philon, De victimas offerentibus
Outre cet usage principal nous voyons encore l'eau lus-
, dans ses Opéra omnia. Paris, 1640, p. 847-849; Josèphe,
trale employée dans la consécration des lévites, Num., Ant. jud., IV, iv, 6; Cont. Apion., Il, 23. La Mischna,
vm, 7; puis, dans un cas spécial, pour la purification du écrite vers l'an 200 de notre ère, expose avec un détail infini
butin. Num., xxxi, 20-33. On s'est demandé si l'aspersion tout ce qui concerne ce rite, Mischna, tr. Pdràh, édit.
de l'eau lustrale, qui enlevait l'impureté légale contractée Surenhusius, Amsterdam, 1702, t. vi, p. 209-313; mais il
par le contact d'un mort, avait la même efficacité sur les est bien probable qu'alors ce rite n'était plus observé car ;
autres impuretés. Quoi qu'en disent certains auteurs, par depuis la destruction du temple de Jérusalem, en 70, et
exemple, Tostat, In Num., xix, q. xv, Venise, 1596, t. iv, surtout depuis la terrible répression de 137 par Adrien,
p. 269 b; Cornélius a Lapide, In Num., xix, 9, il parait cer- les Juifs prétendent que ce rite et les rites similaires con-
tain que l'eau lustrale n'effaçait que l'impureté dont nous cernant les impuretés légales ne les obligent plus c'est;
parlons; comme nous le voyons dans le Lévitique, xii, ce que dit le rabbin Léon de Modène, Cérémonies et cou-
xiii, xiv, xv, chaque impureté légale avait son rite parti- tumes des Juifs, I, vm, 1, Paris, 1681, p. 18.
culier de purification approprié à sa nature le rite fixé
, ;
6° Symbolisme et but de la loi. — L'eau lustrale était
pour telle impureté n'avait aucune efficacité pour telle la figure du sang de Jésus-Christ. Saint Paul, Helir., ix,
autre; pourquoi ne dirions- nous pas la même chose de 13-14, fait entre l'une et l'autre un rapprochement frap-
l'aspersion de l'eau lustrale, que Moïse, Num., xix, pres- pant. De même que l'eau lustrale répandue par l'aspersion
crit expressément pour purifier de l'impureté provenant sur les personnes ou les objets souillés par le contact d'un
des cadavres, sans faire aucune mention des autres impu- mort les purifiait de cette impureté, ainsi le sang de
retés? Aussi la plupart des commentateurs juifs et chré- Jésus-Christ répandu sur la croix purifie notre âme des
tiens disent ou supposent qu'on n'employait l'eau lustrale souillures contractées par nos péchés, qui sont des œuvres
que dans le cas dont nous parlons, sauf peut-être quelques mortes. Ce symbolisme a été mis en pleine lumière par
cas moins importants ajoutés par les rabbins. les Pères et les saints docteurs. Barnabœ epistula, vm,
Mentionnons un effet curieux de l'eau lustrale elle puri- :
p. 27; S. Augustin, Qusest. in Heptat., iv, 33, t. xxxiv,
fiait, avons-nous dit, les « impurs », sur lesquels on la col. 732-737; Théodoret, Qusst. in Num., q. xxxv, t. lxxx,
répandait avec l'hysope; au contraire, elle souillait les col. 386; Bonfrère, Penlateuchus Mosis, p. 826; Corné-
« purs ». Celui qui faisait l'aspersion devait, après cet acte, lius a Lapide, In Num., XIX, 4, 9. Cette interprétation a
laver ses vêtements quiconque touchait l'eau lustrale était
; été suivie par les auteurs protestants, Witsius, jEgyptiaca
impur jusqu'au soir. Num., xix, 21. Les exégètes ont cherché sacra cum Hebraicis collata, II, vm, 5-11, dans Ugolini,
à expliquer cette anomalie. S. Augustin, Qusest. in Heptat., Thésaurus antiquitatum sacrarum , Venise 1744, t. i,
,
X" *., xix, t. xxxiv, col. 735; Spencer, De Legibus p. 855-858; Deyling, De aqua expiatoria, dans ses Obser-
Hebrœorum ritualibus, La Haye, 1686, t. i, p. 361; vationes sacrée, Leipzig, 1739, t. m, p. 89- 102; Lighttoot,
Deyling, De aqua expiatoria, dans ses Observationes De ministerio templi, xvii, 11, Opéra omnia, Utrecht,
sacrx, Leipzig, 1739, t. lu, p. 101; J. Leclerc, In Num., 1699, t. I, p. 752-753; Otho, Lexicon rabbiuico-philolo-
xix, Amsterdam,1710, p. 409. Leurs explications, très gicum, Genève, 1675, p. 659; Constantin L'Empereur,
subtiles,ne sont guère satisfaisantes; disons plutôt sim- Talmudis babylonia Codex Middoth , Leyde, 1630. p. li
plement que l'eau cendreuse, n'étant guère propre par Il n'y a pas jusqu'aux Juifs qui n'aient vu dans l'eau lus-
elle-même au point de vue physique, causait chez tous trale dont nous parlons le symbole de l'expiation de nos
ceux qui la touchaient une très légère impureté légale, péchés. Cf. Deyling, loc. cit., p. 98-99. Philon eu donne
pour laquelle le législateur voulut imposer une purifica- une explication allégorique; d'après lui, Moïse a voulu
rappeler aux Juifs que, de même que l'eau lustral. esl
1
de Cornélius a Lapide, In Num., xix, 21. composée d'eau et de cendres, ainsi le corps de l'homme
5° Notions historiques. —
Moïse, dans l'institution de n'est qu'un composé de poussière et de liquide. Philon,
f BIBLIOTHECA
Ol»=.i;«n<:lS
4110 ASPERSION 1120
De somniis, et De viclimas offerentibus, Opéra, Paris, Tertullien, De Baptismo.v, t. i, col. 1204-1205; Virgile,
1640, p. 596-397, 848-840. Il esl probable aussi que Moïse, Enéide, n, 717-720; iv, 035; vi, 229-231, 635-636, édit
en prescrivant aux Juifs cette eau expiatoire, s est pro- Lemaire, Paris, 1819, t. n, p. 293, 549; t. m. p. 126, 173;
posa de les détourner de remploi de certaines eaux lus- Ovide, Metam., i, 369-372; vu, 189-190, édit. Lemaire,
en usage chez plusieurs peuples païens, et peu dignes
trales Paris, 1821, t. m, p. 91-112, 490. Cf. D. Classenius, Theo-
une nation polie et civilisée. Ainsi, chez les Perses, eau
il I loyia Gentilis, m, 6, dans Gronovius, Thésaurus grxca-
lustrale renfermait de l'urine de bœuf; chez les Indiens, rum antiquitatum, Venise, I7:;.">, t. vu. p. 131-132. Mais
de la bouse ou de l'urine de vache; chez les indigènes ce genre d'aspersion, pour les Hébreux, n'est signalé, au
du Malabar, de la fiente de vache, desséchée et réduite en moins d'une manière expresse et loi nielle ni dans la
,
poussière. Zend-Avesta, traduit en français par Anquetil Bible, ni dans la Mischna, qui a plusieurs traités sur les
Duperron, Paris, 1771. t. u, p. 544-550; Paulin de Saint- purifications légales ni dans les commentaires hébreux
,
Barthélémy, Systema brahmanicum, Rome, 1791, p. 202; sur ces purifications; bien plus, Philon oppose ces asper-
Lois de Manon, v, 105, 122. l'24, dans Pauthier, Les livres sions païennes avec une eau commune à l'aspersion juive
de l'Orient, Paris, 1841, p. 384-385; Winer, avec l'eau lustrale, et fait ressortir l'excellence de celle-ci
Biblisches Realwôrterbuch, au mot Sprengwasser, Leip- sur la première, à raison même de sa matière prescrite
zig, 1XS8, t. H, p. 587. Qui ne voit combien le rite de par Moïse ce qui semble supposer que les Juifs n'avaient
:
purification des Hébreux était supérieur à ces rites païens, aucune aspersion semblable, pour la matière, à celle des
au double point de vue de la dignité morale et de l'hy- païens. Philon, De
viclimas offerentibus, loc. cit.
iène Cf. Saalschùtz, Dos Mosaische Recht, Berlin, 1853,
• III. Aspersion avec le sang. —
L'aspersion avec le
k. 'lit, p. 340, note. Pour le symbolisme complet du rite sang des victimes est souvent prescrite par la loi; nous
mosaïque, voir aussi Vacmi: uoi'ssE. la trouvons, d'une manière ordinaire, dans certains sacri-
7 Eau bénite des chrétiens. D'après quelques au- — fices, dans certaines fêtes ou cérémonies nous la rencon-
;
teurs, qui l'affirment ou le supposent, l'« eau bénite » des trons aussi, d'une manière extraordinaire, dans quelques
ilin liens est une imitation de l'eau lustrale des Hébreux. événements plus importants de l'histoire du peuple hébreu.
Itien ne s'oppose à cette hypothèse, pourvu qu'on regarde 1°Aspersions ordinaires. — Dans les sacrifices, le sang
notre eau bénite non pas comme un type ou une ligure, des victimes était offert à Dieu ou appliqué aux personnes
m'était l'eau lustrale des Hébreux, mais comme un ou aux choses, de différentes manières, tantôt sous forme
rite pieux institué par l'Église pour exciter en nous la foi d'aspersion, Lev., iv, 5, 0; xvi, 14, 15, 19; tantôt par
et la dévotion, et nous attirer ainsi des grâces qui nous elfusion, lente ou rapide, Lev., i, 5, 11, 15; III, 1, 8, 13;
aideront à obtenir le pardon de nos fautes. Ce qui est cer- IV, 7, etc.; d'autres fois par simple attouchement. Lev., iv,
tain, c'est que l'usage de l'eau bénite remonte aux premiers 7, 18, 25. Nous n'avons à parler ici que des « aspersions »
3, Cf. Const. Apost., VIII, 29, dans Migne, Patr. gr., strictement dites, renvoyant pour tout le reste à l'article
t. i, col. 1125. On a retrouvé, dans les catacombes, des Sacrifice. — 1. Nous trouvons l'aspersion avec le sang dans
vases, des coquilles, en marbre ou en terre cuite, assu- deux sacrifices solennels, le sacrifice s pour le péché du >
jettis à une colonne, à la portée de la main, qui évidem- pontife suprême, el le sacrifice « pour le péché d du peuple
ment étaient ce que nous appelons des « bénitiers ». tout entier. Dans ces deux cas, le pontife, prenant, dans
Cf. Martigny, Dictionnaire des antiquités chrétiennes, un vase sacré destiné à cet usage, une partie du sang de
Paris, 1865, p. 222. S'il faut en croire le Liber Pontifica- la victime offerte en saci ifice, pénètre dans le tabernacle,
lis. l'institution de l'eau bénite est due au pape Alexandre, plus tard dans la partie du temple appelée le Saint, et,
qui régnait vers l'an 110. Il est à remarquer que le Liber trempant son doigt dans ce sang, il en fait sept fois l'as-
Pontificalis donne à cette eau le nom d'aqua sparsionis, persion devant le voile du Saint des saints. Lev., iv,
« eau d'aspersion » nom analogue a celui que la Vulgate; 5-0, 16-17; cf. Lev., vi, 30; Heb., xm, 11. —2. Dans
Num., xix, 9 (aqua aspersionis) donne à l'eau lustrale , l'immolation de la vache rousse, la loi prescrit aussi ces
des Hébreux. Liber Pontificalis, In Alexandntm, édit. aspersions; le prêtre, ayant égorgé la victime en dehors
Duchesne, Paris, 1880, t. i, p. 127. du camp, plus tard en dehors de Jérusalem, trempe son
11. Aspersion avec l'eau ordinaire. D'après quelques — doigt dans le sang recueilli, el fait sept aspersions dans
ailleurs, les Hébreux avaient aussi des « aspersions » pro- la direction du tabernacle ou du temple, Num., xix, 4.
prement dites avec de l'eau ordinaire ils donnent comme ; — 3. Nous retrouvons ce même genre d'aspersion dans
exemple l'aspersion qui rst mentionnée N'uni., vm 7, et , nue fête très solennelle, qui revenail chaque .muée, la
qui devail « Gain dans la consécration des lévites; l'eau fête de l'Expiation. Lev.. xvi. Le grand prêtre, étant entré
de cette aspersion, disent- ils, se puisait sans doute dans dans le Saint des saints (ce qu'il ne pouvait faire que ce
m d'airain dont il est question Lxod., xxx, 17-21, jour-là dans l'année), trempait son doigt dans le sang du
el qui ne contenait que de l'eau commune. Nous croyons
jeune taureau immolé pour ses péchés el ceux de sa fa-
'I
11 'I
encore d'une aspersion avec l'eau lustrale;
i
mille, et en faisait pi aspersions vers la partie orientale
i eau qui devail iervii
ai i
cette aspersion est appelée, >
du propitiatoire; il faisait, de la même manière, sept
N'uni., VIII, 7. m,'- haltn I, eau de péché, » esl -.ï -dire •<
i aspersions avec le sang du bouc offert pour les péchés
m l'mbo la rémission du péché; or ce nom ne
i
don latine de Louis de Compiègne, Paris, 1678, p. 330-352 ; « dans l'ancienne loi tout était purifié par le sang, et qu'il
Carpzov, Apparatus antiquitatum sacri codicis, Leipzig, n'y avait aucun pardon de l'auto sans effusion de sang. »
ITis, p 136; Mënochius, De republica Hebrseorum, Paris, Heb., ix, 22 Ainsi le sang de Jésus-Christ efface les souil-
l(jt8 p. 270-282; Reland, Antiquitaîes sacrée, Utrecht,
, lures de notre àme, et en dehors de lui nous ne pouvons
1708, p. 240; Ugolini, Altare interius, dans son Thésau- espérer de pardon. Joa., i, 7; Apoc, i, 5. Le sang des
I
rus antiquitatum sacrarum, Venise, 1750, t. xi, p. 18-73; victimes a préservé les premiers -nés des Hébreux de la
Deylhig, De Ingressu S. Pontifias in Sanctuarium mort temporelle; le sang de Jésus-Christ nous préserve
xxvi - xxviii, dans ses Observationes sacrée, Leipzig, 1735, de la mort éternelle. Apoc, v, 9. Le sang des victimes a
t. il, p. 191-193. —
4. Dans la purification des lépreux, scellé la première alliance de Dieu avec le peuple hébreu,
Moïse prescrit une aspersion aussi intéressante que mys- Exod., xxiv, 8; Heb., ix, 18; le sang de Jésus-Cliiïsi est
térieuse. Le lépreux guéri offre au prêtre deux passe- le principe et le gage du testament nouveau. Matth.
reaux; l'un des deux est immolé, et c'est avec son sang xxvi, 28; I Cor., xi 25. Par le sang des victimes furent
,
que se fait l'aspersion; l'usage de l'autre est ainsi indiqué dédiés et consacrés à Dieu le tabernacle et tous les objels
par Moïse le prêtre, au moyen d'une bande de laine
: sacrés de l'ancien culte par le sang de Jésus - Christ
;
écarlate, ajuste ensemble les ailes de cet oiseau vivant, nous sommes séparés de la masse des profanes, nous
avec un rameau d'hysope et une branche de cèdre, puis sommes « achetés, acquis à Dieu, et consacrés à lui »>
il plonge cet aspersoir d'un nouveau genre dans le sang comme son peuple de prédilection. Act., xx, 28; Heb.,
de l'oiseau immolé, et fait enfin sept aspersions sur le xin, 12; I Petr., i, 19. Voir Sacrifice.
lépreux. Lev., xiv, 4-7. Le même cérémonial est prescrit IV. Aspersion avec l'huile sainte. — En général,
pour la « lèpre des maisons ». Les sept aspersions sont l'huile sainte s'employait par onction ou par effusion.
faites dans la maison infectée. Lev., xiv, 49-52. Toutefois, dans l'ancienne loi, nous trouvons quelques
2° Aspersions extraordinaires. —
Nous trouvons des exemples d'aspersions proprement dites avec l'huile sainte.
aspersions avec le sang des victimes dans trois circons- Dans la dédicace de des holocaustes. Moïse fil avec
l'autel
tances mémorables de l'histoire du peuple hébreu. — l'huile sainte sept aspersions sur cet autel, Lev., vin,
1. Dans la fameuse nuit où le Seigneur fit périr tous les 10-11; l'écrivain sacré emploie, pour exprimer ces asper-
premiers -nés d'Egypte, les Hébreux, suivant les ordres sions, le même mot hébreu qu'il a employé pour les
de Moïse, avaient, avec un rameau d'hysope trempe dans autres, c'est-à-dire le verbe nâzàh à la forme hipliil;
le sang d'un agneau immolé, fait dois aspersions sur la bien plus, il distingue expressément les deux cérémonies,
porte de leurs maisons; c'est ce signe qui les préserva l'aspersion et l'onction. Cf. Seheidius. Oleum unctionis,
de la mort et donna lieu à l'institution de la Pàque an-
, II, § 18, dans Ugolini
Thésaurus antiquitatum sacra-
,
nuelle, que les Juifs célèbrent encore aujourd'hui. Exod., rum, t. xn, p. 935-938. Parmi les rites de la purification
XII, 6-7, 22. —
2. Lorsque Dieu, par l'intermédiaire de Moïse, des lépreux, nous trouvons encore l'aspersion avec l'huile,
contracta une alliance solennelle avec le peuple hébreu, Lev., xiv, 15-16, 26-27; ce texte nous apprend que ce
qui se trouvait alors au pied du Sinaï, un des principaux genre d'aspersion se faisait avec le doigt (l'index, disent
actes de la cérémonie fut une aspersion faite par Moïse les rabbins, dans Seheidius, loc. cit., p. 938). Pour le sym-
sur tout le peuple avec le sang des victimes. « Voici, dit-il, bolisme, voir Huile d'onction.
le sang de l'alliance que le Seigneur a faite avec vous. » V. Aspersion avec un mélange d'huile sainte et de
Exod., xxiv, 5-8. Saint Paul complète ces détails en disant sang. —
Nous ne trouvons qu'un exemple de l'emploi de
que Moïse avait pris, comme instrument de cette asper- cette matière dans une aspersion sacrée. Dans la consécra-
sion un rameau d'hysope orné d'une bande de laine de
, tion d'Aaron et de ses fils comme prêtres, Moïse, prenant
couleur écarlate. Heb. IX, 18-20. Il ajoute que Moïse
, l'huile d'onction et le sang qui était sur l'autel des holo-
avait mêlé de l'eau avec le sang, Heb., ix, 19; nous caustes, fit avec les deux liquides mélangés des aspersions
savons, en effet, d'après le Lévidque, xiv, ô. 50-52, que sur Aaron et ses vêtements, puis sur ses deux fils et leurs
dans ces sortes d'aspersions, probablement pour les rendre vêtements. Lev., vin, 30. En cela il ne faisait qu'exécuter
plus faciles, on avait coutume de mêler de l'eau avec le les ordres précis qu'il avait reçus de Dieu lui-même. Exod.,
sang. Roseninûller, In Epistolam ad Heb., ix, 19. — xxix, 21. Qu'il y ait eu là non pas des aspersions dis-
3. Enfin la troisième circonstance où nous voyons une tinctes, tantôt avec l'huile, tantôt avec le sang, mais
aspersion avec le sang fut la consécration du tabernacle des aspersions avec les deux liquides mélangés, nous ne
et de tout son mobilier. L'Exode ne parle que d'une onction pouvons en douter c'est le sens naturel de ces deux pas-
;
avec l'huile sainte faite par Moïse sur le tabernacle et tous sages, et, de plus, c'est l'interprétation commune des com-
les objets et vases sacrés qu'il devait contenir, Exod., XL, mentateurs juifs et chrétiens. Philon, De Vita Mosis, m,
9-11; mais nous ne pouvons douter qu'il n'y ait eu aussi Opéra, Paris, 1640, p. 676; Cornélius a Lapide, lu Lev.,
une aspersion avec le sang. Saint Paul la mentionne expres- vin 30; Ménochius, De republica Hebrseorum-, II, 5,
,
sément. Heb., ix, 24. Josèphe signale les deux cérémonies, Paris, 1648, p. 130-132; Goodwin, Moses et Aaron, I. v, 3,
Fonction avec l'huile sainte et l'aspersion avec le sang. Brème, 1694, p. 24-25 Carpzov, Apparatus antiquitatum
;
Josèphe, Ant.jud., III, vin, 3, 6. —4. Quant à la dédicace Sacri Codicis, Leipzig, 1748, p. 66-67; Reland, Antiqui-
du temple de Salomon, qui est racontée III Reg.. vm-ix, 9; tates sacrée, II, I, 6, Utrecht, 1708, p. 67-6S; Jahn,
II Par., v-vii, 22; Josèphe, Ant. jud., VIII, iv, 1-5, il n'est Arclixolorjia biblica, § 355, dans Migne, Sacra: Scripturse
pas fait mention d'une aspersion avec le sang sur les murs cursus complétas, t. il. col. 1038; Leydekker, De repu-
du temple; il est probable néanmoins qu'elle eut heu, blica Hebrseorum , X, m, 5, Amsterdam, 1704, p. 591.
car nous voyons que la plupart des rites accomplis par VI. Acceptions diverses. — Nous trouvons encore,
Moïse dans la dédicace du tabernacle furent répétés dans dans la Sainte Écriture, des « aspersions » faites avec de
la dédicace du temple de Salomon. La même observation la cendre, en signe de deuil, II Reg., xm, 19; .1er., xxv, 3i;
s'applique au temple de ZorobabeL I Esdr., vi, 16-18, et avec des parfums, Prov., vu, 17; avec de la poussière,
à celui d'Hérode. Josèphe., Ant.jud., XV, xi, 1-6. II Mach., x, 25; avec une eau épaissie, II Mach., i, 20-21.
3° Symbolisme. —
Saint Paul nous le fait connaître, Dieu nous est représenté faisant sur la terre comme une
Heb., ix, 3. Si le sang des victimes sanctifie ceux qui « aspersion » de neige. Eccli-, xi.ni. 19. Le mot« asperger»
étaient souillés en leur donnant cette pureté extérieure est employé dans le sens métaphorique, soit par David :
dont ils étaient privés par une souillure légale, combien « Vous m'aspergerez ô mon Dieu avec l'hysope et je
, , ,
plus le sang de Jésus-Christ purifiera-t-il notre conscience serai purifié,» Ps. L, 9; soit par saint Paul « Ayant, par :
des œuvres mortes? Le sang des victimes était la figure une aspersion intérieure, nos cœurs purifiés de leurs souil-
du sang de Jésus-Christ. Le sang des victimes purifiait lures. » Heb., x, 22. Dans Isaïe, LXIH, 3, et dans l'Apoca-
tout, personnes et choses, en sorte que, dit saint Paul, lypse, xix, 13, le Messie apparaît avec une robe tout
DICT. DE LA BIBLE. I. - 38
1123 ASPERSION - ASPIC
« aspergée de sang », pour marquer le triomphe remporté principaux de Nabuchodonosor, roi de Babylone.
officiers
par lui sur ses ennemis, qu'il a immolés dans sa colère, Dan., i, L'étymologie du nom est obscure. D'après
3.
Thesauru Knguse hebrssse, p. 868; Rosenmùller, In M. Halévy, Journal asiatique, août - septembre 1883,
prophetam, lu, 15, Leipzig, 1820, p. 334-338. Un p. 282-284, croit reconnaître dans ce nom le mot perse
nombre de commentateurs modernes expliquent aspandj (avec chute de Vélif initial sipandji), « hôtel,
,.l:c l> le la manière suivante: « Ainsi il fera
il
lieu où l'on reçoit les hôtes ». a L'auteur hébreu, dit-il,
lever de nombreuses nations devant lui, par respect p. 283, aurait ainsi appliqué à l'officier qui introduisait
pour sa personne, sens qui s'accorde avec le second le> botes étrangers dans le palais royal le nom de l'asile
; iduction donnée par la Vulgate, Aquila, Tliéodotion, au sanscrit, l'explication de ce nom babylonien. Malheu-
la Peschito et plusieurs modernes, voir Kuabenbauer, reusement il est altéré. Voici comment on peut l'expliquer
Commentarius in Isaiam, t. h, Paris, 1887, p. 293-295. d'après Fr. Lenormant i II n'y a guère moyen de dou-
:
S. Many. ter, dit-il, qu'un r final n'en soit tombé; car les Septante
ASPHAR (Xâxxo« 'Aa^ip; Vulgate: lacus Asphar), original, t:sï?n et nus n, ce qui impose de restituer
endroit du désert de Tliécué où, pour échapper aux pour- cette forme en -iiî-is ou "::--n ('alpenazar ou 'asbe-
suites de Bacchide, Jonathas et Simon vinrent camper nazar), transcription rigoureusement exacte d'un mot
avec la troupe des Juifs fidèles. I Mach., ix, 33. Théeué dont on a plusieurs exemples, Assa-ibni-zir, la dame
sr retrouve aujourd'hui, avec son antique dénomination Istar de Ninive) a formé le germe » La divination chez
c ictemenl conservée, dans Khirbet Teqou'a, au sud de les ChaUéens, in-8°, Paris, 1875, p. 182-183. Cf. .1. labre
Bethléhem. Le désert commence ainsi à deux lieues envi- d'Envieu, Le livre <lu prophète Daniel, t. i, 1888, p. 117.
ron de cette dernière ville, et s'étend jusqu'à la mer Morte. Quoi qu'il en soit de l'étymologie douteuse de son nom,
Voilà pourquoi un certain nombre d'auteurs voient ici Asphenez était rab sarisim de Nabuchodonosor. La Vul-
mention du lac Asphaltite, pensant que Xâxxo< 'Aiyàp est gate a traduit ce titre par i chef des eunuques el celle .
une corruption de Xxxxo; 'Avix'/.-hr,;. Citons entre autres traduction a été universellement acceptée jusqu'à nos jours,
Calmet, Les livres des Machabées, Paris. 1722, p. 14'J; d'après le sens du mol hébreu saris. Mais une tablette
M. d Saulcy, Histoire des Machabées, ïn-8°, Paris, 1880, cunéiforme du Britisli Muséum (n° 82-7-11.3570), con-
p. 219; M. Guérin, Description île la Palestine, Judée, tenant une liste de noms, écrit ce titre rabû-èa-rrsu
t. m, p. 15. Il faut bien remarquer cependant que Xâ/.xo;
1 (rabû-sa-ri-e-s'u), c'est-à-dire « chef des têtes ou des
ne mais citerne, puits. Les Septante, en
signifie pas lac, princes o, celui qui est chargé .les princes royaux.
mploienl ce mot pour traduire l'hébreu be'êr, que Th. G. Pincbes, Rab-sans, dans YAcademy, 25 juin 1892,
h Vulgate rend elle-même par « puits ... 11 Heg., xvn, p. 618. Cf. 11. Winckler, Untersuchungen but altorienta-
18, 19, 21 bô -, 11 Reg., xxm, 15, 16, 20; bô'rôp, Jer.,
; lischen Geschichte, in-8", Leipzig, 1889, p. 138.
il, 13; bôrôf, Gen., xxxvn, 20; Vulgate « citernes. » : Asphenez fut chargé par Nabuchodonosor de choisir un
int jud., Mil, i, 2, racontant le même fait, certain nombre de jeunes captifs d'origine juive et de race
emprunte l'expression de l'écrivain sacré, tandis qu'en royale, destinés à être élevés dans l'école du palais royal,
parlant du lac Asphaltite, il dit régulièrement Xiu.vï| pour dans la langue et les sciences des
y être instruits
'AdçaXtÏTiî. Cf. Ant. jud., 1, îx IV, v, 1; IX, x, I; ; Clialdéens. 11 reçut en même temps l'ordre de les entre-
B [ud I, XXXIII, 5; 111, x, 7; IV, vin i. 11 s'agit . tenir et de veiller sur eux. Parmi ces enfants de Juda se
donc ici d'un de ces réservoirs d'eau si importants en trouvèrent Daniel, Ananias, Misaël et Azarias. Selon l'usage
Orient, el particulièrement recherchés dans les contrées du pays, Asphenez leur donna des noms chaldéens Bal- :
désertes. Or, à une heure et demie au sud de Teqou'a . se tassar, Sidrach, Mi ich el Abdénago. De peur de violer la
trouve un plateau où gisent dos ruines appelées Khirbet loi mosaïque en mangeant des viandes impures, Daniel
Jiir ez-Za'ferâneh, c'est-à-dire ruines du puits de demanda à Asphenez, pour lui et ses compagnons, l'au-
Za ferânéh (ou du safran)». Elles consistent en quelques torisation de ne manger que des légumes et de ne boire
arasements de maisons renversées, restes duo ancien que de l'eau. Le rab sarisim hésitait à le permettre, crai-
village, qui était alimente d'eau par plusieurs citernes gnant que ce régime ne fût nuisible à leur santé, et
creusées dans le roc. Cf. V. Guérin, Judée, t. m. p 149, appréhendant dans ce cas la colère du roi. Daniel lui
Ne serait-il pas permis de v lans Tarai i-Za'ferànéh, proposa d'être soumis, avec Ananias, Misaël et Azarias,
ajLàêJI, I
'Aatfif du texte biblique, malgré l'oîn inter- à une épreuve de dix jours; il y consentit, et elle fut tout
à fait à leur avantage. Dan., I, 3-15. 1'. VlGOURODX.
Cl '
Ll Bibel- Atlas, Fribourg-en-Brisgau,
1887, p. 3. A. Lkgendre. ASPIC hébreu péfén « l'animal qui se recourbe, »
: .
I
:
ientes de serpent, le péfen el là akSûb.
'A i
;
D m Septuaginta < Cl 1" Le pé(én est le naja ou vipère haje, le cobra les
codice, in-f Rome, 177-2. p. syriaque des tétraples: Égyptiens. C'est un ophidien de ordre des v >
. I
|
I |
i
strié de bandes transversales. Il porte au cou des taches de VÉgiipte, Histoire naturelle, t. i, 1809, p. 157-460.
brunes, qui toutefois n'affectent pas la forme de limettes. 2" Le second serpent appelé « aspic » par la Vulgate,
le 'aksûb, n'est nommé qu'une seule fois dans la Bible
Plutarque, Moral., p. 380 Oppien, 'aksûb est, en tout cas, très certainement une vipère des
;
est en effet placé sur la coiffure des plus venimeuses. La supposition la plus vraisemblable
305. — L'aspic dressé.
dieux et aussi des rois (fig. 306). qu'on ait faite à son sujet l'identifie avec le toxicoa
île deScmnéh. La Bible parle du venin terrible d'Egypte et du nord de l'Afrique, connu encore sous les
xviu< dynastie. de l'aspic comme d'une cause de noms d'echis arenicola et de « scytale des pyramides ».
D'après Lepsius, Denk mort inévitable. Deut., xxxn, 33; Voir Description de l'Egypte, t. i, p. 151-154. On le
Abth. m, pi. r->6. Job, xx, 14, 16. Il est donc très trouve aussi en Syrie. C'est un vipéridé dont la taille varie
dangereux de mettre le pied sur la de trente centimètres à un mètre, mais dont le venin
bête ou main dans son trou. Ps. xc (xci), 13; Is., xi. 8
la
; est très redoutable (fig. 307). Les deux autres serpents les
Marc, xvi, IX. Le pouvoir faire impunément esl la marque plus venimeux de ces contrées, la vipère haje (y
d une protection divine, qui s'exercera surtout spirituelle- et le céraste (Sefifôn) ayant déjà leur nom hébreu, il est
ment au temps de la loi nouvelle. Le venin de l'aspic est le bien possible que le 'akSûb représente le toxicoa.
syn l'Ole de la calomnie, et le serpent qui refuse d'obéir au II. Lesétre.
charmeur est l'image du pécheur endurci, à la langue per- ASRAËL (hébreu 'Âèar'êl, « Dieu a lié [par un
:
fide. Ps.c::xxxix<i:.\L),4; lvii u.vnii, r., 6.— VoirW.Pleyte, vœu]; » Septante : 'Essor/ ), un des fils de Jaleléel, de la
Le naja, dans les Proceedings of the Society ofBiblii al tribu de Juda. I Par., IV, 10.
1127 ASRIEL — ASSEMBLÉES il 28
ASRIEL (hébreu: 'AM'èï, « vœu de Dieu; » Sep- la réunion d'une partie plus ou moins considérable de ce
tante: 'Y.i'y.ri . \c.vrj i. fils de Calaad et descendant de peuple dans un lieu donné.
Manassé. Num., xxvi. .'il . il est nommé Esriel, Jos., xvn,2; I. L'assemblée du peuple de Dieu. C'est l'ensemble —
I Par., VU, li. de tous ceux qui appartiennent officiellement à la nation
et à la religion juive, soit par naissance, soit par natura-
ASRIÉLITES (hébreu : Uâ'airi ijêli; Septante:i5 'Eo- lisation. Les termes âchit Iirâ'êl, « assemblée d'Israël: »
pr*i>(), Damille de la tribu de M. massé, descendue d'Asriel. 'âdâl benê Itrâ'êl, « assemblée des enfants d'Israël; »
Num., xxvi. 31. àddt Yehovâh, « assemblée de Jéhovah; » qehal lèrâ'èl,
» assemblée d'Israël; » qehal Yehovàh, « assemblée de
ASSARIUS, monnaie romaine. Voir As. Jéhovah; » qehal hâ'èlôhim, « assemblée de Dieu, » ou
simplement haqqâhâl, « l'assemblée, » ont donc un sens
ASSAUT. Vcm Mi M. Dl MLLES. analogue à celui que comporta, depuis Notre-Seigneur, le
ne n Eglise » ils impliquent en même temps cet ensemble
.1 ;
ASSÉDIM (hébreu : Hassiddim, avec l'article, «les de droits civils et religieux qui s'appelait ttoXiteiï chez les
Qancs, pentes i Septante rûv Tupîwv), une des villes
les : : Grecs, et civitas chez les Romains. L'assemblée, c'est tout
fortifiéesde la tribu de Nephthali. Jos., xix, 35. La traduc- le peuple hébreu constitué en corps de nation. Lev., x. G;
tion des Septante, 'i 111 paraît singulièi e, s'explique très bien XVI, 17; Num., i, 2; xm, 27, etc.: Ps. lxi, 9; lxxiii, 2;
hangemenl 'lu -, dalelk, en -, resch; au lieu de
i Eccli., xlvi, 17: t., 22, etc.; Prov., V, li; I Mach., m, 13;
D'Wn, Hassiddim, i\son\ lu Dnàn, Hassorim,* lesTyriens,» Il Mach., il, 7. Elle est divisée en tribus, les tribus
en
taudis que, dans la version syriaque, on a lu fiTS, Çidôn. familles, les familles en maisons, chaque maison compre-
nant tous les descendants d'un ancêtre plus rapproché.
Cette confusion vient aussi pi, de ce que les tra-
I
Kefar ffaltya ou H'tya, que beaucoup d'auteurs identi- la célébration de la première Pàque en Egypte. Exod.,
fient avec ll'iihn, au nord-ouest de Tibériade; cf. A. Neu- m, 16; xn, 3, 21. 47. Voir Anciens.
bauer, La géographie du Talmud, in-8°, Paris, 1868, p. 207; Si quelque étranger voulait être admis à faire partie de
ou, plus sèment, selon M. V. Guérin, avec Hat' in
| l'assemblée, et par conséquent de la nation, il devait se
el-Kedim, « Hattin l'ancien, ruines qui couronnent une •> faire circoncire et s'engager à pratiquer toute la loi. Exod.,
colline élevée, au sud du village actuel et au nord d'une xn, 48. Cette l'ai ulte était interdite aux eunuques, aux fils
autre colline plus célèbre, appelée Qoroun ou cornes <( de prostituée, aux Ammonites et aux Moabites. Deut.,
de » Hattin. « Ces ruines sont actuellement très confuses. xxiii, 1-3; II Esdr., xm, 1: Lanr., i, 10. Les Iduméens
On distingue seulement les vestiges d'un mur d'enceinte el les Egyptiens n'étaient admis à la naturalisation qu'à
construit avec des pierres basaltiques de toute grandeur, la troisième génération. Deut., XXIII, 8. Pour certaines
et au di dans de cette enceinte renversée de nombreux tas fautes,on était mis « hors de l'assemblée », c'est-à-dire
de matériaux amoncelés au milieu des broussailles, restes excommunié, On cessait alors de faire partie du peuple
de tu. lisons démolies. Çà et là on remarque quelques de Dieu. Exod., xn 19; Num., xix, 20; I Esdr., x, 8;
.
arbres séculaires, tels que figuiers et oliviers. » Descrip- Mielr., n, 5; Joa., ix, 22; xvi, 2.
tion de la Palestine, Galilée, t. i, p. 193. Ce qu'il y a de II. Les assemblées extraordinaires du peuple. —
certain, c'est que eel emplacement cadre parfaitement 1° A
l'époque du tabernacle. Pour convoquer le peuple —
avec la position des villes mentionnées immédiatement devant le tabernacle, on taisait une simple sonnerie avec
l.initli. Reccath el Cénéreth, qui, quelle que soit deux trompettes d'argent. Num., x, 3, 7. On ne peut guère
leui identification, se trouvaient évidemment sur les bords déterminer ce qu'il faut entendre par « tout le peuple ».
du lac de Génésareth. Cependant quelques auteurs, coi m ne Parfois il ne s'agissait que des anciens el des chefs de
Knobel, pie eut Assedim à Khirbet es-Saudéh, un peu tribus, représentants de toute la nation. D'autres fois tous
à l'ouest de la pointe méridionale du lac de Tibériade les hommes, ou à peu près, étaient convoqués, et alors ils
(c'est probablement le Khirbet es-Saïadéh de V. Guei m, prenaient place derrière leurs chefs de tribus et leurs
Galilée, t. i, p. 268, ou le Khirbet Seiyadéh de la grande anciens. Au désert, l'assemblée est convoquée pour re-
carte anglaise, Old and New Testament Map of Palestine cevoir les tables de la loi, Exod., xxxiv, 32; Deut.,
I Ire 1890, feuille 6). Cet emplacement rentre parfai- IX, 10; xvin, 16; pour entendre proclamer à nouveau
te ni dan les limites de la tribu de Nephthali, quoi l'institution du sabbat, Exod., xx.xv, 1 pour assister à la ;
Zeitschrift des DeuUchen Palâstina-Vereins, t. h, 1879, l'eau miraculeuse. N'uni., xx, 8, 10; xxi, 16; pour rece-
:,s indique un autre
I
I
- endroit, es-!$attiyéh, situé quelques voir les instructions de Moïse, Lev., xix. 2, et entendre
heures plus loin, au nord llattiu, dans l'Ouadi El- .1
son cantique. Deut., xxxi 30. Sous Josué, il y a des ,
Amoud. Von Ni phthajj (tribu et carte). assemblées du peuple, en présence de l'arche, a Calmai. r,
Legendre. A. après le passage du Jourdain, Jos., iv, 21 pour la circon-
ASSEM hébreu Hâiem; Septante 'Aaiu.). Il semble : cision générale, Jos., V, 2-3; au mont llébal et au ment
;
i;.iie :cœtus, concilium, concio, congregatio, convent ine\en> de châtier le- Benjamites. Jud., xx, 1-2. Sens
."' Ce mol deus sens différents dans
I- '
1 Reg7, vu. 6, et, plus tard, pour la proclamation de S.ml, le parvis d'Israël et dans celui des femmes il était pos- ,
I Par., XI, 1-3, et ensuite pour le transport de l'arche de pendant la durée de l'octave. île pénétrer dans l'enceinte
la maison d'Abinadab à celle d'Obédédom, II Reg., vi, 1; sacrée, d'y prier et d'y faire offrir des sacrifices particu-
I Par., xiii, 1-6, puis à Sion même. I Par., xv, 3. A propos liers. Les Psaumes graduels, cxix-cxxxm, expriment les
de cette translation, le livre des Paralipomènes, xm, 1-6, sentiments de ceux qui se rendaient à ces solennelles
fournit de précieuses indications sur la composition et le assemblées. Chacune avait d'ailleurs son caractère parti-
fonctionnement de l'assemblée d'Israël, David réunit» les culier à la Pàque, on immolait les agneaux; à la Pen-
:
chefs de nulle, les chefs de cent, tous les chefs », et il tecôte, on fêtait la clôture de la moisson; à la fête des
dit à « toute l'assemblée d'Israël Si cela vous plaît et
: , Tabernacles, on habitait dans des tentes de feuillages,
si la parole que je vous dis vient du Seigneur notre Dieu, et l'on entendait la lecture de la loi. Deut., XXXI, 11;
envoyons à nos autres frères dans toutes les régions II Esdr., vin, 9-12. Ces assemblées tenaient une grande
d'Israël, aux prêtres et aux lévites, qui habitent dans les place dans la vie du peuple juif. Aussi le prophète gémit-il
villes de leurs patinages, pour qu'ils se réunissent à nous ». amèrement quand « les routes de Sion se lamentent,
Par « toute l'assemblée », il faut donc entendre ici, comme parce qu'il ne vient plus personne à la solennité, et que le
dans bien d'autres cas. la réunion des représentants de Seigneur a mis en oubli à Sion la fête et le sabbat ».
la nation. En conséquence de cette convocation, « tout Lam., i, 4; n, 6.
Israël, » du ruisseau d'Egypte à Émath, sur l'Oronte, se Outre ces trois grandes solennités, on célébrait encore
trouva réuni. Or le second livre des Rois, vi, I, dit qu'en les néoménies et le sabbat. Num., xxvm, 11-15; I Par.,
cette circonstance « tous les délégués d'Israël furent trente xxm, 31; II Par., n, i; I Esdr., ni, 5. Ces jours-là, on
mille ». L'assemblée de « tout Israël » était donc loin de offrait des sacrifices plus importants, et les Israélites de
comprendre la totalité de la nation. David convoqua en- Jérusalem et du voisinage s'assemblaient au temple. Les
core tout le peuple pour le sacre de Salomon, I Par., prophètes font allusion à ces assemblées, ainsi qu'aux
xxix, 20-22, et celui-ci lit une nouvelle assemblée bientôt précédentes « Le Seigneur fera cesser la joie, les fêtes,
:
après à Gabaon, où était le tabernacle. II Par., i, 3. les néoménies, le sabbat et les assemblées... Que ferez
2° A l'époque du temple. —
Tout Israël fut appelé pour vous au jour de la solennité, au jour de l'assemblée? »
assister au transfert définitif de l'arche et à la dédicace Ose., n, 11; ix, 5. « Lorsque vous venez en ma présence,
du temple. III Reg., vin, 14, 22, 55; II Par., v, 1-6; vu, 8. qui réclame ces dons de vos mains, quand vous entrez
Quelques assemblées sont mentionnées dans la suite de dans mon temple? Je ne souffrirai plus vos néoménies,
l'histoire quand le peuple est réuni à Sichem pour la
: vos sabbats et vos autres fêtes vos assemblées sont pleines
;
proclamation de Roboam, III Reg,, xn, 1: quand le pro- de malice. » Is., i, 12, 13. Ces assemblées sont, au con-
phète Élie convoque le- Israélites au mont Carmel, sous traire, agréables au Seigneur quand on s'y rend pour faire
Achab, III Reg., xvm, 19, 21; quand Josaphat assemble pénitence, Joël, I, 14; II, 15, pour offrir de dignes sacri-
dans la maison du Seigneur, pour y implorer le secours fices, Eccli., L, 15, ou pour chanter les louanges de Dieu.
divin les hommes de Juda el do Jérusalem, Il Par., xx, .";
. Ps. xxi, 23, 26; xxv, 12; xxxiv, 18; xxxix, 10; lxvii, 27;
quand Ézéchias invite ceux d'Israël et ceux de Juda à célé- i.xxxviii, 6; evi, 32; ex, 1; cxlix, 1.
brer la Pàque en commun. II Par., xxx, 13. Au retour de la Enfin chaque matin dans le temple s'offrait le sacri-
, ,
captivité, Esdras appelle tout le peuple à Jérusalem pour la fice quotidien. Une sonnerie de trompettes en annonçait
consécration de l'autel. I Esdr., m, 1. Il réunit les hommes, le commencement, et des signaux donnés par des son-
les femmes et les enfants, dans deux assemblées consécu- nettes permettaient de suivre "toutes les phases de la céré-
tives, pour demander pardon au Seigneur. I Esdr., X, 1, 9. monie. Le soir, à trois heures, on faisait un autre office,
Enliii Judas Machabée reconstitue l'assemblée du peuple, a la suit" ilui]i il le prêtre prononçait la bénédiction sur
I Mach., m, 13, et la réunit pour la consécration du nouvel le peuple. Mischna, Tamid iv, v, vu. On immolait un
,
Tabernacles. Exod., xxxiv. 18, 22-24; Deut., xvi, 16. Ces hommes; le second, formant un carré de soixante mètres
fêtes étaient les mô'âdim par excellence, et le Talmud les de côté, s'ouvrait à tous les Juifs, hommes et femmes.
appelle regdlim, « pèlerinages, » parce que les hommes « Le peuple n'assistait probablement pas sans prier aux
se rendaient à Jérusalem pour les célébrer. Les malades cérémonies religieuses du matin et du soir. En y assistant,
et les vieillards étaient dispensés du voyage. Ceux qui se il prenait part aux prières et aux chants, qui s'introdui-
trouvaient trop éloignés ne venaient que pour la Pàque, sirent dans le culte sous les règnes de David et de Salo-
et ceux qui habitaient à l'étranger faisaient le pèlerinage mon. Les habitants de Jérusalem faisaient de préférence
au moins une fois dans leur vie. Les femmes n'étaient pas leur prière dans les parvis du temple. » Dœllinger, Paga-
soumises à la loi, non plus que les enfants; mais beau- nisme judaïsme, x, 2, in-8°, Bruxelles, p. 143.
et
coup aimaient à se présenter devant le Seigneur, au moins 2° Dans
les synagogues. —
En temps ordinaire la ,
à la fête pascale. I Reg., i, 7; n, 19; Luc, n, 41. Ces so- fréquentation du temple n'était possible qu'à ceux qui
lennités amenaient donc devant le tabernacle ou au temple habitaient dans le voisinage. Le mot « synagogue » dé-
des multitudes considérables. Pendant la fête, qui durait signe à la fois le lieu où l'on se réunissait et ceux qui
ordinairement sepl jours, les piètres et les lévites accom- faisaient partie de la réunion. Voir Synagogi/e. On s'y
plissaient leurs différentes fonctions, sans que l'assemblée, assemblait pour entendre la lecture et l'explication de la
dont les parvis du temple ne pouvaient contenir qu'une loi et pour prier. Les assemblées principales y avaient
faible partie, fut obligée de s'y associer directement. Dans heu le jour du sabbat, et aussi le lundi et le jeudi. De
1131 ASSEMBLÉES — ASSOMPTION •1132
plus, la synagogue s'ouvrait trois fois par jour pour la pas tous les zélateurs de la loi. Ils aidèrent puissamment
prière. Dans ces assemblées, on trouvait ce qui ne se don- à la résistance contre le tyran, et s'acquirent même un
er
morale. C'est là, en effet, que se faisaient entendre les ce pontife apostat qui devait sa dignité a Démétrius 1
sages. Eccli., xv. 5; xxi. 20; xxiv. 2: xxxvm. 37. Notre- Soter, voulut payer par la trahison de ses frères la dette
Seigneur prit souvent la parole dan ei assemblées en contractée envers le prince, il dit au roi « Ceux d'entre :
plus tard l«s Apôtres et les disciples firent les Juifs qu'on nomme Assidéens, et à la tète desquels
Caillée, et
entendre l'Évangile dans les synagogues du monde entier. est Judas Machabée, entretiennent la guerre, excitent des
et ne souffrent pas que le royaume soit en
'
lur, in-8°, Saragosse, 1621, 1628. P. Apollinaire. //. jud., I, m, 5. Les sadducéens se recrutèrent naturel-
/
dans leui oeuyre, furent distingués peu à peu sous nous savons des circonstances dans lesquelles J s'accom-
le nom de \iasidim, el léguèrent cette appellation aux plit; 3" retracer l'hMoii'c de la l'été instituée par 1 Kglise
tiéritiei de leur zèle. Ce nom devint dès lors une dési- pour célébrer le souvenir de la résurrection glorieuse de
nati tficielle Les Assidéens durent voir avec effroi la Mère de Dieu.
le péril que faisait courir àla foi religieuse de leur peuple I. Réalité m. l'assomption CORPORELLE. L'assomp- —
I
inOucni ili [un.i' i, l'ii.léinées el Séleucides. Ils ,
mosaïque i
•
le i n i
au besoin sacri- propensior videtur, ut una cum carne assumpta sii Maria ) (
nous voulons faire remarquer, c'est qu'ici comme tou- voler au ciel? Tous ces textes néanmoins ne s'appliquent
jours croyance des docteurs n'est ijue le reflet de la
la à l'assomption de la sainte Vierge que dans le sens allé-
croyance de l'Église. C'est sous le contrôle de l'Eglise que gorique, sens qui fournit, il est vrai, à l'éloquence sacrée
les théologiens enseignent. En les laissant défendre l'as- des ressources abondantes non moins que légitimes, mais
somption, l'Église a évidemment donné à leur enseigne- dont on ne peut se servir pour prouver une vérité, pour
ment une approbation tacite. établir un fait. En parlant ainsi, nous ne nous mettons
La liturgie offre, disons -nous, une seconde forme de point en opposition avec les vénérables docteurs du moyen
approbation. Sans doute les prières liturgiques in- âge. Ils ne se faisaient point illusion sur la valeur des
sistent surtout sur le triomphe spirituel de Marie au ciel, textes qu'ils empruntaient à l'Écriture. Ils se proposaient,
et sur la puissance dont elle y est investie. Pourtant les par ces textes, d'éclairer et d'illustrer le mystère de l'assomp-
homélies de saint Jean Damascène et de saint Bernard, tion ils ne se proposaient point de le prouver. C'est ce
;
que saint Pie V a introduites dans le Bréviaire, prouvent que déclare expressément Suarez,3e part., Disp. 21, sect. 2 :
que l'Église entend célébrer la résurrection et l'assomption « Sententiam Virginis Maria; non esse de fide, quia neque
relie de la Mère de Dieu, non moins que la gloire ab Ecclesia definitur, neque est testimonium Scripturje. »
dont son âme fut remplie. — Le nom lui-même de la fête, Étranger à l'Écriture Sainte, le mystère de l'assomption
Assumptio, dépose en faveur de cette même croyance. est donc une de ces vérités qui se sont transmises par
Nous n'ignorons pas que ce terme était employé primiti- l'enseignement oral et sur lesquelles il appartient à la
,
vement pour désigner la mort d'un saint, et qu'ainsi il tradition de nous instruire. Interrogée, la tradition nous
était synonyme des expressions transitas, exitus. Mais, montre la croyance à cette vérité en vigueur au commen-
en le réservant à la sainte Vierge, l'Église lui a évidem- cement du VII e siècle. A partir de cette époque, en effet,
ment donné un sens spécial. Il faut donc reconnaître que les écrivains ecclésiastiques dans leurs livres, les orateurs
le mot assumptio désigne un privilège propre à Marie. dans leurs discours, s'accordent à affirmer la résurrection
privilège qui ne peut être que celui de la résurrection de la Mère de Dieu et son glorieux enlèvement au ciel.
et de l'entrée au ciel en corps et en àme. C'est alors que saint Modeste de Jérusalem et saint André
Si Eglise approuve et recommande la croyance à l'as-
1 de Crète prononcent leurs homélies sur le sommeil de
somption corporelle, il s'ensuit que cette croyance s'im- la sainte Vierge El; rr v Koîjir,
: -r,; liiT.n :.Tr& t)jj.mv f)so-
;
*;'.'/
théologien qu'on ne doit pas douter que le corps de la in nube deferri jussit in paradisum. » Si nous descendions le
Mère de Dieu n'ait fait son entrée au ciel avec son àme. cours des siècles, nous rencontrerions sur notre chemin, en
— Mais, par cela même qu'il s'impose à nous, dans la Orient, les homélies de saint Jean Damascène en Occident, ;
mesure que nous venons de préciser, le mystère de l'as- les sermons de saint Anselme et de saint Bernard. Cette
somption corporelle doit pouvoir être prouvé, et il importe recherche ne serait pas à sa place ici. D'ailleurs l'as-
d'exposer les preuves sur lesquelles repose notre croyance. somption de Marie n'a pas suscité les querelles ardentes
La première question qui se présente dans un Diction- dont a été l'objet son Immaculée Conception. Non pas
le la Bible est de savoir si l'assomption corporelle pourtant qu'elle ait conquis tous- les suffrages et gagné
de la sainte Vierge peut être démontrée par la Sainte tous les esprits. Au IX e siècle commença à circuler, sous
Écriture. N'ous répondrons sans hésiter qu'on ne saurait le nom de saint Jérôme, un écrit intitulé Lettre à Paule
:
trouver, dans l'Ancien ou le Nouveau Testament, aucun et à Eustochie, où la résurrection de la sainte Vierge
texte dont le sens littéral soit de nature à établir la sublime était révoquée en doute. Nous savons aujourd'hui que
prérogative de Marie. Sans doute les Pères du vm e siècle saint Jérôme n'est pour rien dans cette prétendue lettre
et les saints docteurs du moyen ige appliquent, dans leurs à Paule et à Eustochie. Nous savons que non seulement
homélies, divers passages de la Bible à l'assomption de il ne l'a pas écrite, mais qu'il n'a pas pu l'écrire, puisque
la sainte Vierge. Parmi les textes que nous rencontrons le composée vers la fin du vm e siècle. Mais,
.cette lettre a été
plus ordinairement, nous pouvons citer les suivants : pendant tout le moyen âge, l'imposture fit son chemin,
!odere in requiem tuam tu et arca sanctifîcationis
: , et le nom de saint Jérôme jeta le trouble dans certaines
tua-, Ps. cxxxi, 8, d'où les Pères, et à leur suite les com- âmes, qui n'osèrent pas contredire le grand docteur. C'est
met lateurs, ont conclu que Notre-Seigneur a introduit ainsi qu'il faut expliquer l'attitude d'Usuard et d'Adon,
dans le ciel le corps auguste auquel il devait sa naissance qui, dans leurs Martyrologes, souscrivirent vn faux contre
relie. —
« Astitit Regina a dextris tuis in vestitu la croyance à l'assomption corporelle. Ces exemples lurent
deaurato, circumdata varietate, » Ps. xliv, 10, qui, appliqué heureusement rares aucun des docteurs scolastiques ne
:
à Notre-Seigneur, nous montre à ses côtés Marie, portant se laissa ébranler par la lettre à Paule et à Eustochie. et
une parure royale, ornement de son corps glorieux. — tous ainsi que nous l'avons dit
, furent d'accord à pro-
,
uit in cœlo, mulier amicta sole, » etc. Cette femme estsouvent désignée sous le nom de Lettre du faux s o- -
rieuse, en effet, qui enfante un fils en présence du phrone, parce que le bénédictin Martianay l'attribua au
on, n'est-ce pas la Vierge Marie mettant au monde moine Sophrone contemporain de saint Jérôme. Voir
,
neur, qui devait écraser le serpent infernal? Et Opéra sancli Hieronymi, par Martianay, t. v, p. 33, et
quand ajoute que cette femme reçoit deux grandes
le texte Migne, Pair., t. xxx, p. 122.
ailespour s'envoler au désert, ne peut- on pas voir là un Ainsi donc, à partir du VII e siècle, et même à part» de
sjmbole de la Mère de Dieu quittant la terre pour s'en- la lin du VI e , la croyance à l'assomption corporelle se
1135 ASSOMPTION 1136
présente à nous de tous les côtés; nous la recueillons le vi« siècle pour en constater la présence dans l'Église.
sous la plume îles écrivains comme sur les lèvres des Cette origine apostolique semble même être la seule expli-
orateurs. .Nous devons ajouter qu'au delà de cette époque cation raisonnable du consentement que nous apercevons
il n'en est plus de même. Tout au plus peut-on conjec- dans l'Église à l'époque de saint Grégoire le Grand. De
turer que saint Grégoire le Grand a emprunté l'oraison la vient qu'au concile du Vatican plus de trois cents Pères
« Veneranda », que nous avons citée plus haut, au Sacra- ont signé diverses propositions tendant à solliciter la défi-
mentaire de saint Gélase. Le Sacramentaire de saint nition dogmatique de l'assomption corporelle. Voir .Martin,
Gélase, que nous a l'ait connaître Torninasi, ne contient Documenta coneilii Vaticani, p. 105 Ces Pères étaient
pa-. l'oraison o Veneranda », pa- plus du reste qu'aucune persuadés que la croyance générale de l'Église remonte
oraison. On croit cependant que les oraisons existaient jusqu'aux Apôtres, qui eux-mêmes ont été instruits sur
dans la liturgie de sainl Gélase, cl que saint Grégoire les ce point par Dieu. Il ne nous appartient pas de prévenir
a adoptées, lie celte façon, nous atteindrions la fin du la décision de l'Église. La croyance à l'assomption de la
de rhomassin, ne parle même pas de la sainte Vierge. faveur de l'Immaculée Conception, il n'en est pas une qui
Pour l'explication du texte, voir Th assin, De dierum ne puisse, à un certain degré, être transportée à l'Assomp-
festivorum celebritate, I. u, ch. xx, § 12, et Tillemont, tion. On ne peut nier qu'il était peu convenable à Notre-
noie w
sur la sainte \ iei ge. — Quant au texte de la Chro- -
m' de laisser au tombeau et d'abandonner à la
nique d'Eusèbe, l'air, lut., t. xxvn. col. 581 c'est diffé- , pourriture le corps de sa divine Mère. Comment ne pas
rent on ne peut nier qu'il y a une allusion non équivoque
: reconnaître tout ce qu'il a de fondé dans ces paroles du
J
à l'assoraptioi porelle dans la phrase i Maria Virgo... : pieux auteur donl non- ivons VU le sermon attribué à
ad l'iluirii assumitur in ccelum, ut quidam fuisse sibi reve- sainl Augustin? a T.iui.i sanctificatio digi -t coeloquam
latum scribunt. i Par malheur, cette phrase est regardée terra, el tam pretiosum thesaurum dignius esl cœlum ser«
comme apocryphe p.n les érudits. .'vins ne parlerons vare quam terra. El si quelqu'un voyait dans la résur-
même pas d'un sermon atti ihuè a - nul Augustin, où la ré- recl Ha. le difficile à admettre, nous lui cépon-
i
Ce sermon est du mi siècle, el les bénédictins l'ont met Mane dans un rang tout singulier, qui ne souffre
rélé né ad calcem (cf. Migne, Pàtr. lat., t. XL, p. 1142). aucune comparaison.Combien y a-t-il de lois générales dont
Faut -il dune conclui e que yani e l'a somption I i
M me a été dispensée?... Si nous y remarquons, au con-
de la samie Vierge ne remonte pas plus liant que le tn une dispense presque générale de toutes les lois,
vi* siècle, el que, si on n'en saisil aucune trace avanl si nous y voyons un enfantement sans douleur, une chair
rendre d'exce ifs, Les païens avaient adoré je ne sais Cette date .un une nu p. n laine el quelle esl a Ses yeUX
.
un exemple, le dog le I hu ulée C 'optum n est-il place ces deux événements à Jérusalem. La première opi-
pas de ces vérités? Lui .m-si n'a-t-il pas attendu levr el nion s'appuie su, 1., lettre synodale du concile d'Éphi
le \ n sièi le ép inouii
|
'
N'a-t-il pas travei è le dans laquelle, parlant de la ville où ils sont rassem-
premiers figes de l Église, vivant d une vie latente, comme bles, les Pères s'expriment ainsi "Ev9a ô GsoXôyo; 'Iwâv- :
la grai pu n'a pas e outré le terrain propre vri;, xi'i f, OeoTÔxo; HapOévo; r, iyia Mapia, « où le Ihéo-
à sa germination? croyan I i n peut d logien Jean et la Vierge sainte Marie. » Voir Labbe,
être d'origine apostolique, bii D qu I ou doive attendre Collect. ConcU., t. m, p. Ô73. Inutile de faire remarquer
1137 ASSOMPTION — ASSOS 1138
combien est vague et obscure cette phrase, qui reste somption. Au IX e siècle, le pape Léon TV donnait à cette
ainsi suspendue sans verbe. Telle que nous l'avons elle fête une Octave. Vers le même temps, le pape Nicolas, dans
est évidemment incomplète, et oour lui donner un sens une lettre aux Bulgares, nous apprend que les fidèles se pré-
il faut y ajouter quelques mots. Mais lesquels? Le concile paraient par un jeune à célébrer le 15 août. Et ainsi la fête
a-t-il voulu dire que la Vierge Marie et saint Jean ont leurs de l'Assomption a grandi en éclat dans le cours des âges.
tombeaux à Éphése ? N'a-t-il point voulu dire simplement Voir Baronius, Annales ecclesiast. , ad annum 48;
que cette ville contient une église dédiée à la sainte Vierge Tillemont, t. i, Notes sur la sainte Vierge; Thomassin,
et à saint Jean ? Tillemont défend la première interpré- Traité des fêtes, I. n, ch. xx Benoit XIV, Tractatus ;
tation, mais la plupart des auteurs ont abandonné Tillemont de festis Marix, c.vm Le Hir, Études bibliques, 2 in-8»,
;
sur ce point et ont entendu le texte de la seconde manière. Paris, 1869, t. i, art. 3 et 4. J. Turmel.
Il s'ensuit donc que l'opinion qui place l'Assomption à
Éphèse n'a aucune base solide. 2. ASSOMPTION DE MARIE, livre apocryphe attribué
Saint Grégoire de Tours, saint André de Crète et saint à Méliton. Voir Méliton.
Jean Damascène nous disent que c'est à Jérusalem que
Marie rendit le dernier soupir et monta au ciel. D'après 3. ASSOMPTION DE MOÏSE , livre apocryphe. Voir
les détails dont ils accompagnent le récit du mystère de Apocalypses apocryphes, col. 759,
l'Assomption, on sent que ces vénérables Pères ont em-
prunté la plupart de leurs renseignements à un livre inti- ASSON, Act., xx, -13- 14. Voir Assos 1.— Asson, Act.,
tulé De transita Marin- rirginis, livre dont l'auteur s'est xxvn, 13. Voir Assos 2.
dissimulé sous le nom de Méliton, le célèbre apologiste
du 11 e siècle, mais qui, en réalité, n'a été composé qu'à 1. ASSOS("Aiicroc), ville de Mysie (fig. 308). Saint
la fin du V e Voir Marguerin, Bibliothèque des Pères de
.
Paul, dans son voyage de Corinthe à Jérusalem par la
Lyon, t. il. il* partie. L'opinion qui place à Jérusalem la
mort et l'assomption de la sainte Vierge n'a donc pas, elle
non plus, une autorité incontestable. Est-ce à dire que
l'on doive n'en teniraucun compte? Non, certes. Le récit
du faux Méliton dérive d'un écrit beaucoup plus ancien,
et qui remonte probablement au II e siècle; récit entaché,
il de graves erreurs, et qui pour cela a été con-
est vrai,
damné par le pape Gélase, mais qui prouve du moins
308. Monnaie d' Assos.
que la croyance à l' Assomption remonte aux âges les plus
Tête de Pallas, coiffée d'un casque orné d'une couronne de lau-
reculés. Benoit XIV, examinant, dans son livre Des frics,
les deux opinions que nous venons de résumer, n'osa
rier. —^. ASSION. Griffon accroupi; à l'exergue, n
caducée.
prendre parti pour aucune. 11 ne nous siérait pas d'émettre
un avis que ce savant pape a refusé de donner. Nous dirons Macédoine et la côte d'Asie, traversa Assos pour se rendre
seulement que l'opinion qui met l'Assomption à Jérusalem à Mitylène et de là à Milet. Il fut rejoint à Assos par saint
est plus généralement admise aujourd'hui. Luc et ses autres compagnons, qui étaient venus d'Alexan-
Dans tout ce qui précède, nous avons supposé que la drie de Troade dans cette ville par la route de mer. Act.,
sainte Vierge était morte, et que son assomption avait été xx, 13-14. Assos, ville de l'ancienne Mysie (province
[i édée du privilège de la résurrection. Pour être complet, d'Asie), était un port situé sur la côte septentrionale du
nous devons dire que la mort de Marie a élé mise en doute golfe d'Adrumète, en face de l'île de Lesbos, dont elle
par saint Épiphane, Hœres., 78, t. xlii, col. 710, et que le était séparée par un bras de mer d'une dizaine de kilo-
grand évêque de Salamine n'a pas voulu décider si les mètres. Une route romaine reliait les principaux ports de la
anges étaient allés chercher dans le tombeau le eorps de côte d'Asie. D'Alexandrie de Troade à Assos, elle coupait
leur reine .ou si au contraire ils l'avaient transportée
. , en diagonale la presqu'île, que devait contourner le vais-
au ciel avant qu'elle eût subi les atteintes de la mort. seau monté par les compagnons de saint Paul la distance ;
Mais, comme le remarque Baromus, saint Épiphane s'est était de trente kilomètres. Cette disposition des lieux,
laissé entraîner par l'ardeur de la controverse ; il a trop explique que l'Apôtre a pu, à pied, faire le voyage aussi
cédé au désir de rabaisser les hérétiques, qui rabaissaient rapidement que le vaisseau, parti de Troade en même
la Mère de Dieu au rang des autres femmes. L'Église a temps que lui. —Assos était autrefois une ville importante
abandonné sur ce point le grand docteur du IV e siècle, et et toute grecque. Sa situation sur un rocher d'un accès dif-
elle affirme, dans la Messe de l'Assomption, que Marie ficile en faisait une place très forte. Ses restes sont encore
a été soumise à la loi commune de la mort « Subveniat,
: magnifiques (fig. 309); plusieurs archéologues, Texier,
Domine, plebi tiue Dei Genitricis oratio, quam etsi pro con Chirac, Fellows, Choiseul-Gouffier, Clarke, les ont dé-
ditione carnis migrasse cognoscimus, » etc. crits et reproduits. De nombreuses colonnes finement
<•
111. Histoire de la fête de l'Assomption. — Nicé- sculptées et de la plus belle époque, une rue des Tom-
phore nous rapporte, au 1. xvn, ch. xxviii, de son His- beaux, des remparts en blocs de granit, reliés sans ciment,
toire, t. cxlvii, col. 292, que l'empereur Maurice fixa, intéressent les touristes. La porte par laquelle Paul entra
pour l'Église d'Orient, la fête de l'Assomption au 15 août. dans la ville est toujours debout. De la mer on voit l'acro-
A la même époque (vers l'an 600) le pape saint Grégoire
, pole, autour de laquelle la ville était bâtie. » Le Camus,
établ.ssait aussi pour Rome, la célébration de cette fête
. Notre voyage aux pays bibliques, t. m, p. 169. Il existe
au jour fixé en Orient par Maurice. Avant saint Grégoire sur Assos trois monographies Quandt, De Asson, Ratis-
•'
le Grand. l'Assomption .lait célébrée dans l'Église d'Occi- bonne, 1710; Amnelle, De "Acjaw, Upsal, 1758, et Jos.
dent, mais à la date du 18 janvier. C'est ce qui ressort Thaeher, Report on the investigations at Assos, Clarcke,
des Martyrologes hiéronymiens, du Sacramenlaire de in-8«, Boston, 1882. —
Le bourg qui occupe l'emplacement
saint Gélase, et surtout d'un texte de saint Grégoire de de l'ancienne ville s'appelle aujourd'hui Behram-Kalessi.
Tours, Dr gloria marlyrum, ix, t. i.xxi, col. 7Î3. Voir E. Jacquier.
i [plication de ce texte dans Mabillon, Liturgia gallicana, 2. ASSOS, de Crète. Elle n'est mentionnée dans
ville
p. 18. L'Église gallicane conserva plusieurs siècles encore
1
notre version latine que par suite d'une fausse traduc-
cette date du 18 janvier, et ce fut seulement sous le règne tion. Au chap. xxvn, 13, des Actes des Apôtres, nous
de Louis le Débonnaire que la France adopta l'usage de lisons dans la Vulgate Cum sustulissent de Asson, lege-
:
Rome. Vers la fin du vif siècle, le pape Sergius insti- bant Cretam. 8 Quand ils eurent levé l'ancre d'Assos, ils
tuait une procession pour rehausser la solennité
de l'As- côtoyaient la Crète. » Le navire que montait saint Paul pri-
1139 ASSOS - ASSUÊRUS 1140
sonnier a-t-il donc aborde un port de l'île de Crète appelé Chaque peuple a transcrit le nom perse suivant sa pho-
Assos? Il y eut autrefois en Crète une ville appelée Asus nétique particulière, et à l'aide des ressources que lui
ou Asum, Pline, //. iV., iv, mais cette ville était dans l'in- fournissait son alphabet. On voit toutefois que dans l'hé-
térieur de l'île et non sur la côte. Saint Paul ne put donc breu ÀliasvêrôS , comme dans l'assyrien l.usi'arsa et le
y passer. Le texte original doit se traduire autrement que grec EépÇijç, sont reproduites les consonnes fondamen-
ne l'a fait la Vulgate. On lit dans les manuscrits grecs, tales h ou hh, s, >• et s du mot perse. Le nom de k/isayàrsd
dans le Textus receptus ainsi que dans les éditions cri- signifie « le roi pieux », ou, d'après le persan moderne.
"ApavTsç xaeov itapeliyovTO rf|v Kp^T/jv, o On leva le roi lion. L'Écriture parle de trois Assu III- relui
;ea de près li Crète; » xoitov n'est pas du premiei livre d'Esdras et d'Esther, qui est Xi rxès 1
'
«yx'j
r
A<r<70v d'ailleurs, étant gouverné par iipavr:;. ne pour-
rait être un nom de ville qu'à la condition de le supposer
us. itif il,, direction, sans préposition. Mais ïpovTSç
•
! -\\> ** mH T
/A- si- i,- sa
et en .is~\ i ien :
M <î- à- <Hf- Y
lit- si-
i
ase d'albâtre trouvé en Egypte, et conservé
•' Paris, m Cal des médailles, présente
i
mut iscriptions
cunéiformes d
Vu-di rtouche
M v de Xerxès en hiéroglyphes :
TlTlT
h li- s- i- ,i- r- s a ^X
Voit Vigouroux, \ la île Xenèe.
l.« Bible et les
' édit., t. î. p, 140-143 En grei celui du texte grec de Tobie, \iv. 15 et ci lui de Daniel,
classique , Klisayarsa ix, 1, qui peu. être identique avec le second.
1141 ASSUÉRUS 1 1 i-2
1. ASSUÉRUS
ou Xerxès I" (485-465 avant J.- C.) qui avait conquis lui-même son trône. Il avait grandi
(Fig. 311). premier livre d'Esdras, iv, 6, Assuérus,
Dans le dans le luxe du palais, et n'avait point personnellement
roi de Perse, est nommé entre Darius et Artaxerxès. Voir la d'envie belliqueuse qui le poussât à quitter les jardins de
liste des rois achéménides, au mot Pkrse. Les anciens com- Suse. » Curtius. p. 272. Il se laissa néanmoins déterminer
mentateurs ont pensé que cet Assuérus et cet Artaxerxès, par les conseils de sa mère et de son entourage, et con-
qui paraissent peu bienveillants pour les Juifs, étaient les sacra les deux premières années de son règne à la guerre
successeurs immédiats de Cyrus, et que c'est sous Darius contre l'Egypte. C'est pendant cette période « au com- ,
311. — Darique qu'on peut attribuer à Xerxès I". songea aux Grecs. « On reprit les préparatifs commencés
Le roi Xerxès I", à demi agenouille tenant un arc de la main
,
par Darius, mais sur une plus grande échelle, et même
gauche et de la main droite une javeline ornée d'un pommeau ; dans un tout autre esprit. Ce ne devait plus être une
sur son dos est un carquois rempli de flèches. Il est coiffé de campagne ordinaire, mais bien une marche triomphale,
la rirfaris crénelée et vêtu de la candys. rç.
Carré creux — une exhibition des inépuisables ressources de l'Asie. L'ex-
* allongé. Poids de la darique : 8 gr. 42.
cessif était précisément ce qui souriait à l'esprit de Xerxès ;
écran é la question. « Un des premiers résultats de la lec- de s'entendre avec eux. C'est à cette occasion qu'eurent
ture des inscriptions perses fut l'identification d'Assuérus lieu les longues fêtes racontées par le livre d'Esther, i,
à Xerxès. Cette conquête de la science ne fait plus l'ombre 3-8, et dans lesquelles on déploya, pendant cent quatre-
d'un doute. » Oppert Commentaire historique el phi-
, vingts jours, tout le luxe asiatique. On était alors à la
que du livre d'Esther , dans les Annales de phi- troisième année du règne. Esth., i. 3. Invitée à se pré-
losophie chrétienne, janvier 1801. Cf. Theologische Stu- senter devant Xerxès, la reine Vasthi refusa, et fut en
dien und Kritiken, 1867, p. 467 et suiv. Assuérus ne conséquence solennellement répudiée et éloignée du trône.
saurait donc être le même que Cambyse. Tout en éclai- Esth., I, 9-22. On se mit alors à la recherche d'une jeune
rant la question d'Assuérus, les inscriptions perses ont fillecapable de remplacer dignement Vasthi dans le harem
amené à une meilleure exégèse de ce chapitre iv d'Esdras. royal. La jeune Esther, présentée par Mardochée, fut
Des versets à 5, l'historien parle des obstacles que les
1 agréée par le chef des eunuques, pour faire partie de celles
ennemis des Juifs suscitèrent à la construction du temple ; qui, après des soins luxueux, devaient être amenées au
puis, soit qu'il ait voulu grouper dans un même passage roi. Esth., Il, 1-11. Cet incident domestique n'avait pas
it de toutes les vexations infligées aux Juifs, soit interrompu le cours des préoccupations belliqueuses de
que le morceau ait été transporté rappelle d'ailleurs, il Xerxès. Sur le rapport des gouverneurs, « les messagers
les menées hostiles qui portèrent Artaxerxès plus tard royaux partirent de Suse à toute vitesse dans toutes les
à interdire le relèvement de la ville. I Esdr., iv, 6-23. directions, vers le Danube comme vers l'Indus, vers
Après cette digression, il revient à Darius, pour dire que l'Iaxarte comme vers le haut Nil. Les manufactures
la construction du temple lut suspendue jusqu'à la seconde d'armes chantiers maritimes furent miser, activité;
et les
année de son régne. Le passage I Esdr., i v, 6-23, doit les préparatifs prirent deux années. » Curtius. p. 274. La
donc être détaché du contexte. Voir Clair, Esdras et Néhê- troisième année, les combattants se réunirent en Cappa-
mias, p. 28: Cornely, Introd. in libr. sacr., t. n, p. 354. doce, lieu du rendez-vous général. L'armée, d'après la sup-
Assuérus est ici Xerxès, et cela d'autant plus sûrement, putation de Ctésias, De Rébus persicis, 5i, qui est la
que son nom est suivi du nom d' Artaxerxès, comme plus modérée, comptait 800000 hommes, 80000 chevaux,
dans la liste des Achéménides. et une (lotte A l'automne de 481, Xerxès
de 1200 trirèmes.
L' Assuérus du livre d'Esther est ce même Xerxès I er , vint prendre ses quartiers d'hiver près de Sardes, pen-
et les détails donnés par l'historien sacré sont en concor- dant qu'on préparait les approvisionnements, qu'on jetait
dance exacte avec ceux que nous ont transmis les chro- un pont sur l'Hellespont, et qu'on perçait l'isthme d'Athos.
niqueurs grecs. Xerxès, quatrième successeur de Cyrus, Une tempête détruisit en quelques heures le pont construit
était l'aîné des quatre fils que Darius I" eut d'Atossa, à grand effort, e Cette nouvelle mit le roi hors de lui-
fille de Cyrus. Sa mère lui fit attribuer l'empire au détri- même. Il n'entendait pas qu'il y eût chose au monde
ment de trois autres fils que Darius avait eus de la fille capable de traverser ses plans. Dans chaque insuccès, il
de Gobryas. Darius « avait reculé les frontières de l'em- voyait une rébellion criminelle contre sa toute-puissance,
pire perse jusqu'à l'Indus et l'Iaxarte; il avait porté ses une faute qui méritait tin châtiment épouvantable. Les
- au nord jusqu'au Caucase, en Afrique jusqu'aux architectes furent décapités, et les éléments eux-mêmes
S\i es, et de l'autre côté de l'Hellespont jusqu'à lister d. durent porter la peine de leur indocilité. » Curtius, p. 278.
Curtius, Histoire grecque, traduct. Bouché-Leclercq, t. H, Hérodote, vu, 35, dit que Xerxès fit fouetter l'Hellespont
p. 2G8. Xerxès se trouva ainsi « régner des Indes jusqu'à et jeter des chaînes dans ses eaux, comme pour le ré-
l'Ethiopie ». Esth., i, 1. Son empire était divisé en cent duire en esclavage. On fit un autre pont, sur lequel passa
vingt-sept medhnôt ou provinces, distribuées en vingt- l'immense armée; mais, au lieu des victoires attendues,
neuf satrapies. Hérodote, vu, 9, 97, 98; vm, 65, 69. A la ce fut d'abord la journée des Thermopyles, et, deux mois
fin de sa vie, Darius allait partir en guerre contre les après, la défaite de Salamine (480). Hérodote, vm, 1-94.
-. après trois ans d'énormes préparatifs faits contre Humilié, et craignant de trouver coupé le pont de l'Hel-
eux, quand il fut arrêté soudain, d'abord par la nouvelle lespont, Xerxès laissa son armée aux ordres de Mardo-
l'insurrection qui venait d'éclater en É^vpte, et presque nius, et s'enfuit en toute hâte. Cette armée fut anéantie
:
.-
aussitôt après par- la mort. Xerxès à son avènement se à la bataille de Platée (479). Plutarque, Aristid., 19, 20.
trouvait donc avec une double guerre sur les bras, i II A son retour, le prince trouva les Babyloniens en révolte,
n'avait point passé par les mêmes épreuves que son père, et à leur tête un usurpateur, Samas-Irib, avec le titre
de
1443 ASSUERUS ASSURRAN'IPAL 1141
roi. Il le défit, dévasta la ville et détruisit ses temples, 2. ASSUR (hébreu: 'ASSâr ; Septante: 'Asco-jp; en
Strassmaier, dans les Comptes rendus de l'Académie des *—r%r
assyrien : -^4
j^ | [ mat , « terre ,
pays » ]
inscriptions, 19 juin 1891. Ce Samas-Irib est sans doute le j
Zopire dont parle Ctésias, 53. La cause de cette révolte 'Assit,- La Vulgate n'appelle jamais l'Assyrie
, l'Assyrie.
semble avoii été un outrage commis par Xerxès envers le Assyria elle lui donne toujours le nom assyrien et hébreu
;
dieu Bel. En Cin-cr. il ne s'était pas montré plus respec- d'Assur, ou bien, s'il s'agit des habitants de ce pays, elle
tueux envers l'Apollon de Delphes, dont il tenta de piller traduit souvent par Assurais, « Assyrien, o Voir ASSYRIE
le temple. et Assyrien.
Quand revenu à Suse, on lui présenta Esther,
le roi fui
le dixième mois de la septième année de son règne 178), ( :t. ASSUR (hébreu: 'ASHir; Septante: 'Airao-jp). Ézé-
Estli., il, 16, et il la choisit pour remplacer Vasthi. Peu chiel, xxvn. 23, énumérant les pays ou les villes avec
après, Mardochée fil connaître le complot tramé contre lesquelles Tyr trafiquait, nomme Assur après Saba. On
la ie du roi par les deux eunuques Bagathan et Tharès,
i entend par la communément l'Assyrie. Movers, Die Pliô-
qui voulaienl peut-être exploiter le mécontentement causé nizier,t. n, part, m
(1856), p. 252, et, à sa suite, Keil,
par les récents désastres. Es th., n, 21-23. La douzième Ezechiel, 1868, p. 245; Trochon, Ézêchiel,i880, p. 496,
année du règne (473 Aman, devenu premier ministre, . etc., ont supposé qu'il n'était pas question ici du royaume
lit décréter le massacre des Juifs; mais la reine Esther, de ce nom, mais de la ville de Sura, l'Essuriéh actuelle,
qui jouissait des - grâces de Xerxès, dévoila la pér-
l dans le district de Palmyre. Elle était située sur la rive
il ie d Aman fut pendu, pendant que Mardo-
istre, et droite de l'Euphrate, au-dessus de Thapsaque, sur la route
chée prenait sa place à la cour. J, Gilmore, Ctesise Persica, de caravanes qui va de Palmyre par Rusapha (Réseph,
37, conjecture que Mardoi liée (en hébreu Mordecai) est [s., Nicéphorium ou Rakka,
sxxvii, 12; IV Reg., xix, 12) à
probablement ce Matacas que Ctésias appelle « le plus puis au nord vers Haran, et par un embranchement au
grand des eunuques s. Un nouvel édit atténua ensuite dans sud, le long de la rive du neuve, dans la direction de
la mesure du possible nlui qui avait prescrit le massacre Chelmad, en supposant, comme le font les partisans de
des juifs, et qui était irrévocable, d'après la loi du royaume. cette opinion, que Chelmad est Charmandi. Voir Chel-
Estli., m. l-x. 3. mad. Cf. Kit i.i. Erdkunde, t xi. p. 1081 Chesney, K.rpe- :
Xerxès fut incapable de relever son prestige militaire, dilion for the Survey of Euphrates, i in-8", Londres.
à la suite de ses désastres en Grèce. Ceux qu'il avail atta- 1850, t. i, p. H6; W. Smith, Dictionary of Greek and
qués ne le laissèrent jamais en repos. La dernière défaite Roman Geography, 1857, t. n. p 1048. L'opinion eom-
qu'eut à enregistrer l'orgueilleux monarque fut celle de ie, qui voit l'Assyrie dans le passage d'Ezéchiel,
l'Eurymédon, où Cimon battit successivement la Dotte el XX\II, 23, est la plus probable.
l'armée des Perses, et ensuite la flotte phénicienne (465).
Thucydide, i, 100; Diodore de Sicile, si, 61 Plutarque, : ASSURBANIPAL (textes cunéiformes:
Cimon, 12. « Xerxès vécut assez longtemps pour assister T >->—T ^A T|, Asitr-ban-apal,
à cette honte mais il fut impuissant à la venger, ou plutôt
;
il la sentit à peine... Tentes les horreurs, tous les crimes C'est-à-dire Assur a donné un fils »; d'où
« [le dieu |
et toutes les hontes s'accumulèrent dans les dernières Sardanapallos , pour (A)sarbanapallos, dans les histo-
de l'existence de Xerxès. Impuissant et méprisé
; riographes grées; nommé dans la Bible simplement re.e
dans sa propre cour, il fut enfin assassiné par le com- Assyriorum, Il Par., xxxin, 9-13, ou même probablement
mandant de ses gardes du corps, l'Hyrcanien Artabane. » Nobuchodonosor, Judith, i, 5, etc.; suivant plusieurs
Curtius, p. 392. L'Écriture ne présente pas Xerxès sous auteur», c'est aussi VAsénaphar de I Esdr., IV, 10; le
son plus mauvais jour. Elle fait mention de son luxe, de Kandalanou des textes babyloniens, et le Kivr,).aSâv du
ses mœurs asiatiques, de sa puissance, qui survécutà ses Canon de Ptolémée), roi d'Assyrie, de 0(J8 à 625[?], fils
désastres. Estli., X, 1,2. Elle se tait sur ses défaites et sur et successeur d'Asarluiddon (fig. 312). Bien que la Bible
débauches, parce qu'elles étaient étrangères à son ne le mentionne pas expressément par son nom, il est
sujel ei que c'était la reconnaissance pour un grand ser- certain par les inscriptions que ce prince a laissées à
,
vice rendu aux Juifs qui inspirai! l'historien sacré. Notons Ninive, sa résidence, qu'il fut souvent en rapport avec le
cependant que la trame de la narration biblique trouve royaume de Juda, pendant les règnes de M. masse. d'Amon,
sa place sans difficulté dans histoire de Xerxès, telle I et les premières a es de Josias. Mariasse fut mêlé à
;
que nous l'ont transmise les écrivains grecs. Voir Esther, deux des principaux événements du règne d'Assurbanipal :
et, pour le palai d m rus, voir Palais. I la conquête de l'Egypte et la répression d'une révolte de
mède i Ii ti ui il I empire d te lyrie avec Nabopolassar, Memphis; Néchao de Sais, à qui les Assyriens avaient
roi de Babylone, | de Nabuchodonosor. Voir Cyaxare. confié le soin de maintenir les différents chefs égyptiens
Cf. I Fritzsi lie. Die Bu. her robi und Judith in-8°, .
dans devoir, s'était lui-même révolté: fait prisonnier
le
Leipzig, 1853 p. 09 C Gutberlet, Dos Buch Tobias, et conduit à Ninive par les généraux assyriens, il y avait
in-8°, Munster, 1877, p. 355, trouvé grâce el recouvré son trône, comme plus tard
Manassé de Juda, mais pour périr bientôt par le fait le
3. assuérus, prie de Dariu le Mède. Dan., ix. I. Il l'Éthiopien Ourd-Amen.
et confondu avec l'A uéru de Tobie xiv, 15 Lier |, pai i
Assurbanipal fit deux grandes campagnes contre l'Egypte
un cei tain n t>i -
il
nmentateui et re{ ardé pai eux , (668 el 663 [?]); la première contre Tharaca, la seconde
i
-iiiinr roi des Mèdi mais cette iden- . contre Ourd-Amen; au cours de cette dernière, il pril
tifii ttion i
loin d'êtr rtaine el univi i
a'iieineni accep- el saccagea Thèbes, la demeure ' m dieu Ainon la h'i/i ,
tée. Poui la solution de ce problème historique, voir des textes cunéiformes, la No'-'Amoh du textehébreu de
Daru s ii Ml m .
N.iiiuin. ni, 7- lu. qui fait allusion à cet événement; il
emporta à Nome les trésors qu'il y trouva, et rétablit
1. ASSUR, père de II I Par., i\. 5, dans la encore pour quelques années la domination assyrienne
Vulgate, qui i
appelle plut il 1 Par., n .
24, d.ois la vallée du Nil, sous l'hégémonie de Psai tique i
Ashur. Voii Amii n. de Sais, qui avait supplanté Paqrour de Pasoupti. Durant
1145 ASSURRANIPAL 1146
ces campagnes contre l'Egypte, les vingt -deux rois du Assurbanipal, après avoir vaincu et mis à mort son frère
pays de Hatti (Syrie, Judée, Philistie, Phénicie, etc., y révolté, s'était emparé de cette ville, où il résida quelque
compris les colonies phéniciennes de la Méditerranée, temps. Alors, nous apprend la Bible, Manassé se tourna
Chypre, etc.), déjà tributaires de son père Asarhaddon, vers Dieu dont il obtint sa délivrance
, rentre en grâce
:
durent également « baiser ses pieds ». c'est-à-dire se recon- devant son vainqueur, il sévit tiré de prison, reconduit
naître ses vassaux parmi eux. Minsie sar mat Iaudi,
: ;iJérusalem et réintégré sur le trône. Les annales d'Assur-
« Manassé, roi de Juda », vient en seconde ligne, immé- banipal nous le montrent, en effet, sujet à ces revirements
diatement après Baal, roi de Tyr. subits Néchao de Sais, d'abord vassal comme le roi juif,
:
L'autre événement auquel fut mêlé Manassé eut son s'était pareillement révolté contre le monarque ninivite;
dénouement environ quinze années plus tard (647). Assur- aussitôt il fut, comme lui encore, chargé de chaînes et
banipal avait confié la vice-royauté de Babylone à son frère conduit à la capitale: là, au lieu de recevoir un juste
Sammughes, SsosSoù/ivoç, en assyrien, SamaS-sum- châtiment comme les autres révoltés, il trouva grâce, se
ukin. Celui-ci voulut se rendre indépendant, et dans ce but vit comblé de présents et renvoyé en Egypte pour en
fomenta contre son aine un soulèvement général, depuis reprendre le gouvernement. Abiathéh prince arabe,
la I lie et son roi Gugu ou Gygès jusqu'à Psammétique éprouva un sort à peu prés analogue de sorte que l'his-
;
ite, y compris mat Aram, mat Al/arri, mat tiliamti, toire de Manassé, loin d'être en contradiction avec le
c'est-à-dire i,i Syrie, la Judée et la Phénicie, avec la Phi- caractère d'AssurbSnipal, concorde merveilleusement avec
listie le long de la Méditerranée. Manassé n'est pas dési- les faits que les textes assyriens nous apprennent sur ce
gné par son nom, pas plus que les autres Hatti révoltés; prince,
mais il ne tarda pas a expier sa rébellion car, continue
: semble qu'il faut intercaler à cette époque les récits
Il
Assui banipal, confirmant ainsi le texte biblique, II Par., du de Judith du moins ils cadrent bien avec la
livre :
xxxm, 11-13, tous ces peuples « je les soumis, leur im- suite des annales d'Assurbanipal. En comparant le récit
le joug du dieu Assur, avec des gouverneurs et des d'Assurbanipal avec la Bible, il ne faut pas oublier que le
préfets établis par mes mains ». The cuneifonn Inscri- texte original de Judith est perdu, et que les versions qui
ptions of Western Asia, t. m. pi. xxi. col. v, 1. 38-39. en restent présentent des différences notables su. tout ,
Manassé, remplai é par un gouverneur assyrien, se vit donc dans les noms propres; quelques-uns, devenus mécon-
chargé de chaînes et conduit prisonnier, non pas à Ninive, naissables à la suite d'erreurs de transcription, semblenl
capitale de l'Assyrie, mais à Babylone c'est qu'en effet
: avoir été remplacés par d'autres, sans doute lus fami-
1147 ASSURBANIPAL — ASSYRIE 1148
liers aux copistes. Assurbanipal nous apprend donc, d m cienne de l'Orient, t. iv. p. 333-378; Maspero, Histoire an-
ses annales, qu'après la défaite de SamaS-ëum-ukin cienne des peuples de l'Orient, 4" édit., 1880, p. 458-471;
de Babylone, il châtia luus 1rs alliés de ce prince :
les C. Rawlinson, The five great Monarchies, t. n, p. 200-230.
Ciliciens et les Lydiens ayant déjà éprouvé l'effet de Sur l.i bibliothèque d' Assurbanipal, voir aussi Menant,
ses aunes (cf. Judith, II, 12, 15), vint le tout Uiothèque du palais de Ninive, Paris, 1880;
Nabahati, Udumi, Ammani, IJaurina, Kidri, nomades G. Smith -Delitzsch Clialdâische Genesis , 1-.'17 , Vigou- ;
Arabes, Kabatéens, Iduméens, Ammonites, du Hauran et roux, Lu Bible et les déiourei les, t i. p. I7Ô-I88; Lenor-
de Cédai (cf. Judith, il, 16, 17; in, 12, I i. 15); tout leur raant-Babelon, ouvr. cit., t. v. p. 160-169, 140-148.
pays fut envahi et pillé. S.ms nul doute la Palestini E. Pan mer.
pable de la même faute el voisine de ces mêmes peuples, ASSURIM (hébreu 'ASSûrim; Septante 'Audou- : ;
lurent prises el ravagées, c me l'aurait été Béthulie par Jecsan, leur second fils, et par Dadan, second fils de
sans le secours de Judith. Le texte sacré appelle le roi Jecsan. Elle est nommée deux fois dans l'Écriture, tien.,
ninivite Nabuchodonosor; nous ni s'il) a xxv. :i. et I Par., 32, avec les Latusim et les Laomim.
i .
là une prise du transcripteur, ou si assurbanipal n'a Us devaient habiter dans la partie sud -ouest du Hauran,
pas réellement aussi porté ce les textes cunéifi m. us ils n'ont pu être jusqu'ici identifiés (voir ARABIE,
semblent, en effet, le désigne] sous plusieurs noms diffé- col. 860). A. Knobel, Die Vôlkertafel der <.'e/i_si_,
<'.!'.
banipal, nous ignorons comment il employa ses dernières II Sam. 11 Reg.), H, 9, dans le texte original. La Yul-
i
années; nous savons seulement qu'il renonça à entre gate, de même que le syriaque et l'arabe, porte en cet
prendre unr ivelle campagne contre l'Egypte, pro- endroit Gessuri. VoirGESSUR 1. Quel que soit le pays qu'il
bablement après l'issue peu satisfaisante de la cam- faille entendre par là, il ne s'agit pas, en tout cas, de celui
l'Élam, la Babylonie et la Chaldée, la Me. lie. l'An mais esi par erreur que quelques interprètes ont pensé
(
la Cilicie et jusqu'à ta Lydie. Partout où il rencontrait de que c'était un nom propre: dans ce passage, il ne peut
i, il employait sur une large échelle le sys- désigner qu'une espèce de bois, probablement le buis.
le la déportation en masse. Aussi plusieurs auteurs, Voii la IS.
d'Asenaphar, pout Asenapal ou As [ar-ba] ne-pal. Esdi ., 1 'A-.o-jp; chez les écrivains grecs, on trouve 'A_..s:„,
iv. 'J. 10. Mais le texte sacré, ainsi que les noms des pi '.\T'j'jpi_. cette dernière forme correspondant au perse
transportés, semblent plutôt Lsarhaddon; peut- Athurâ, et au chaldéen 'Athur et 'âthur; Vul
railleurs, les deux monarques eurent-ils l'un après Assur, terra Assyriorum, mais jamais Assyria; textes
i iileui part dans ces événements, Voir Asénafhar. email ies : mat AvMar, et plus fréquemment mat
irbanipal s'était fait construire à Ninive un ma-
gnifique palais, exploré principalement pat L'Anglais
AiSur,matAsur,ameliAShiri).^i — — >CCy \T g_:|
A. II. l.av.ii.l (1841-1845), l'indigène II, uzd Rassam 1. —
Ces expressions sont employées par
Géographie.
i-1851 ei l'Anglais G ge Smith (1873-1876), qui les anciens, et mémo quelquefois par la Bible, en deux
en ont tiré de riches bas-reliefs, el surtout d'innombrables sens bien distincts; au sens large, elles comprennent
fragments de tablettes d'argile ou livi us. Ce toute la Mésopotamie, c'est-à-dire tout le bassin du Tigre
monarque avait, en effet, rassemblé dans son pal. us une et de l'Euphrate, l'Arménie exceptée; la Chaldée et la
bibliothèque célèbre, où se trouvaient accumulées toutes Babylonie en font alors partie géographiquement, comme
nces du temps: théologie, histoire, chronologie, elles en ont dépendu politiquement, sous les derniers rois
iphie, droit, sciences naturelles, astrologie el de Ninive. Voii ls.. xxin. 13; Jer., n, 18; Lament., v, 6;
itique, littérature, etc. Pour enrichir cette pn [V Reg., xxin, 29; Judith, i, 5; n. 1 Esdr.,vi, 22; Zach., : I
tions The
; Western Asia, t. tu, la Mésopotamie araméenne, où les points de rencontre
pi. XVI-XXXVUi; t. IV. pi. | ii-liv; t. v, pi. 1-x; (. Smith. des empires héthéen, mosque assyrien, formaient une
el
.
il, translatée from the cunt flottante et indécise. Au sud-ouest. l'Assyrie était
dres, 1871; Samuel Alden Smith, Die pai l'Euphrate, qui la séparait du désert de Suie
pals, Leipzig, Menant, 1887; et d Arabie; au sud. par la frontière babylonienne et la
. p. 250-294; Records of tlie forteresse du Dour-Kourigalzou, un peu au nord de Bag-
peut, t. i.
i
55; t ix p. 37; Eb. Schrader, KeiUnschrift- dad; du sud-est jusqu'au nord, les chaînes du Zagros,
liche Bibliotek, t. il, p. 152-269; Schrader-Whitehouse, l.s mont- actuels du Kurdistan, la séparaient de la Médie;
The cuneiform inscriptions mal the ni, t. n, au nord, les diverses ramifications du Masiuset du Nipha-
p. 10. IH. 10, 56; F. Vigouroux, La Bible et lei tès, prolongements du Taurus actuel la séparaient de ,
vertes modernes, 5" édit., t. rv, p. 263-316; 11., Les l'Arménie et de la Commagène. L'aire renfermée entre
l Se 'la eritiq u ne 'e . édit., t. tv. ces limites 36 50 33 30' de latitude septentrionale , el
à
p. 512-510, 570-573; Lenormant-Babelon, 38 a i itude est de Paris) comprend & peu près
11 -if) ASSYRIE 1150
la superficie «le la Grande-Bretagne, répartie, à largeur l'antimoine, l'argent, le soufre, l'alun, le bitume, le naphte
variable, sur environ 330 kilomètres de longueur. (Voir et le sel.
la carte, fig 313). Les villes les plus célèbres étaient Assur, entre les deux
Cette contrée est arrosée et presque entourée par le Zab, maintenant Kaléh-ëergat; Halah, aujourd'hui Nim-
Tigre et l'Euphrate; le nom grec de Mésopotamie. » au roud, au confluent du Zab supérieur; enfin, à la jonction
milieu des lleuves » et le nom arabe de Djéziréh, o ile , » du Chauser et du Tigre. Ninive, dont les ruines, situées
font allusion a cette situation. En allant du nord au sud en face de la Mossoul actuelle, forment les tells de Koyund-
l'Euphrate reçoit sur sa rive gauche le Bélikh, puis le jick et de Nebi-Younous ces trois villes furent tour à
:
Chabour ou Chaboras; son cours inférieur ne reçoit guère tour les capitales de l'Assyrie. Mentionnons encore Dour-
d'affluents, la contrée qu'il traverse est tour à tour déserte Sargani, actuellement Khorsabad, résidence du roi Sa r-
et marécageuse. Le Tigre, au contraire, reçoit sur sa rive gon, à quatre lieues environ au nord de Ninive; Arbèles
gauche de nombreux et puissants tributaires le Chabour : ou Arbil, à soixante kilomètres est de Nimroud: Singar,
.m nord de l'Assyrie, qu'il ne faut pas confondre avec au pied de la chaîne de montagnes du même nom, à l'ouest
l'affluent de l'Euphrate du même nom; le Chauser, qui du Tigre; Nisibe. près du Chabour, résidence de Tigrane
baigne les ruines de Ninive; le Zab grand ou supérieur et citadelle des Romains contre les Parthes; Haran in- .
(anciennement Zabu élu ou Aûxoç), le Zab petit ou du Belikh, l'ancienne Charrœ, où séjourna Abraham,
inférieur (Zabu supalu ou Kiiipo;), l'Adhern Radà- I Gen.. xi, 31, et Orfa, l'antique Édesse. Voir El. Reclus,
nu ou *Fy(ncoc); les affluents méridionaux, leSchirvan, Géographie universelle, t. ix, p. 377-461 Frd. Delitzsch, ;
le Tornadotus. le Kerkhan et le Karoun n'appartiennent Ho lag das Parodies, p. 182-19-2, 2.V.2-262; G. Rawlinson,
pas à l'Assyrie, non plus que les nombreux canaux, The five great monarchies, t. i, p. 181-230; Lenormant-
comblés presque entièrement aujourd'hui, qui unissaient Babelon, Histoire ancienne de l'Orient, t. iv, p. 120;
autrefois le Tigre et l'Euphrate dans leur bassin infé- Perrot, Histoire de l'art dans l'antiquité, t. n, p. 1-14;
rieur. Layard, Nineveh and Babylon, passim ; Nineveh and its
La partie nord -est de l'Assyrie est couverte de chaînes remains, t. i, passim; M. von Niebuhr, Geschickte
de montagnes dont la direction générale est parallèle au Assur's und Babel's, p. 378-428, etc.
->, devant lequel elles semblent former une sorte II. Ethnographie. —
L'Écriture nous apprend que les
de gradin les premières assises n'ayant que quelques Assyriens étaient Sémites; la table ethnographique, Gen.,
centaines do mètres les dernières atteignant jusqu'à
. x, 22, lesmentionne, sous le nom hébraïque d"AS§ur,
2600 mètres, dominées elles-mêmes par les sommets du parmi lesdescendants de Sern. Le v. 11 du même cha-
Zagros, qui atteignent jusqu'à 4 300 mètres, la région des pitre signifie de plus, au dire d'un bon nombre de com-
neige.- éternelles. Quant à la portion sud-ouest, elle ne mentateurs anciens et modernes, non pas que Nemrod
présente que de légères ondulations; il faut cependant partit en Assyrie pour y fonder Ninive, Résen et Chalé;
mentionner sur la rive droite du Tigre la rangée de col- mais que les Assyriens étaient une colonie originaire du
lines nommée Singar, à la hauteur de Mossoul. Enfin on Sennaar, où vivaient cote à côte des races différentes,
trouve souvent des collines ou tells artificiels, qui ne sont issues de Sem et de Cham. D'après l'interprétation con-
que d'anciennes cités en ruines. traire, ce verset indiquerait au moins une action très mar-
Le climat des diverses parties de l'Assyrie ne peut natu- quée de Nemrod et de la civilisation babylonienne sur les
rellement pas être le même. Dans l'est, l'été est tempéré origines du royaume assyrien.
par la brise descendant des montagnes; mais bien que la Ces deux assertions, maintenant pleinement justifiées
chaleur y soit moins étouffante que sur la rive occiden- par les découvertes assyriologiques, ont été assez géné-
tale du Tigre, elle est cependant encore assez forte pour ralement contredites jusqu'au milieu de ce siècle. D'après
être nuisible aux Européens. La pluie tombe très large- M. Renan, dans son Histoire des langues sémitiques,
ment durant l'hiver et le printemps, le reste du temps 1858, p. 61-68, des cinq fils de Sem, Elam, Assur, Ar-
une rosée abondante entretient un peu de fraîcheur dans phaxad, Lud et Aram, ce dernier seul aurait été Sémite;
l'atmosphère et de végétation dans la plaine. Plusieurs des l'Assyrie se montrait tout l'opposé de la race sémitique
fleuves d'Assyrie ont aussi leur période de débordement par son caractère sédentaire, sa civilisation matérielle
pendant la fonte des neiges, d'avril a juillet, aux endroits avancée, son architecture colossale, ses aptitudes mili-
où leurs rives ne sont pas trop élevées. Au nord, l'hiver taires, sa religion presque iranienne, sa tendance à envi-
ssez rigoureux, à cause de l'altitude du pays et du sager ses rois comme des divinités, son esprit de cen-
voisinage de Arménie, avec ses neiges éternelles et ses
1 tralisation et de domination les noms mêmes de ces rois
;
si\ mois de froid. Mais la chaleur de l'été y est assez in- n'auraient rien eu de sémite, et il aurait fallu, avec Lors-
tense à Orfa et à Haran, le thermomètre atteint souvent
;
bach, Gesenius et Bohlen, les faire dériver du persan, etc.
48° centigrade. Au sud le climat se rapproche beaucoup
, Le même auteur fait pourtant une légère concession à la
de celui de la Babylonie, les chaleurs y sont véritablement Bible, ouvr. cit., p. 69, en reconnaissant que le fond Je
étouffantes. Autrefois une canalisation savante et une luxu- la population aurait bien pu être sémitique, mais entre-
riante végétation procuraient sans doute a l'Assyrie un mêlé d'éléments couschites; il pense néanmoins que 11
peu plus de fraîcheur. Le palmier, l'olivier, le citronnier, puissance de Ninive était d'origine aryenne.
la vigne et quelques arbustes ou plantes aromatiques, les L'assyriologie a tranché la question Ninive est étran-
:
céréales surtout, avaient rendu célèbre la fertilité de l'As- gère aux Aryens, et les Assyriens sont des Sémites. Leur
syrie. On y rencontre aussi le myrte, le laurier rose, le langue, comme les idiomes araméens, palestiniens, arabes
sycomore, le platane, le chêne, le peuplier, le sumac et et éthiopiens, est trilittère, c'est-à-dire que la généralité
le noyer; parmi les arbres fruitiers, l'oranger, le grena- des racines y est formée exclusivement de trois consonnes ;
dier, Fabricotiei. le figuier, le pistachier et le mûrier; mais c'est avec l'hébreu qu'elle offre les affinités les plus
enfinon y a introduit le tabac, le riz, le coton, le maïs. frappantes, tant pour le vocabulaire que pour la gram-
La faune du pays est également riche les monuments : maire, phonologie, morphologie et syntaxe, prose ou
semblent indiquer qu'on y trouvait le lion, le tigre, le poésie; un bon nombre d'idiotismes hébraïques, long-
léopard, l'hyène, l'ours, la gazelle, le chacal, le porc- temps demeurés sans explication, se sont éclairais par
'ii'
I - lu ige, le buftle, l'autruche, etc. Actuellement une simple comparaison avec l'assyrien. Voir Assy-
plusieurs espèces ont disparu de la contrée, notamment rienne (langue).
le buffle et l'autruche. Enfin le sol ou les rochers du Masius Les caractères physiologiques confirment l'induction
et du Zagros offraient aux architectes assyriens l'argile, tirée du langage. Sur les bas-reliefs, qu'on possède en
le calcaire, les grès, le basalte, l'albâtre et plusieurs sortes très grand nombre, tous les Assyriens, rois ou sujets,
de marbre; ils recelaient aussi le fer, le cuivre, le plomb, ont le type sémite fort accentué, particulièrement celui
1151 ASSYRIE 1152
du Juif méridional trom droit peu élevé, nez aquiliu : l'Écriture, qui nous représente la civilisation assyrienne,
souvent un peu épais et recourbé par le bas, bouche assez sinon la populati le l'Assyrie elle-rnérne. comme origi-
forte aux lèvres épaisses, menton plein et rond, chevelure naire de la Babylonie ou du Sennaar, où vivaient, mélan-
et barli' -'lui dément abondantes, et toujours très soi- gés plus ou moins intimement, des descendants de Cham
en.es chez 1rs Assyriens. Leur taille est moyenne; leurs et des Sémites. Il est certain que la langue assyrienne
formes trapues et leurs muscles très accusés indiquent étail la langue vulgaire de la Babylonie, avec un peu de
une grande force physique (fig. .'fl'u. Ils paraissent donc rudesse en plus. L'écriture, les arts, les sciences, les luis.
différer assez notablement des Babyloniens, que les cy- la religion, étaient de provenance babylonienne: l'emprunt
lindres sculptés représentent communément grands et était surtout frappant pour l'architecture. Dans l'Assyrie,
iiiujirs lig. 'M' ;, particularités qui, à la vérité, semblent,
( pays élevé et montagneux, où le bois et la pierre se trou-
dans bien des cas, exagérées par l'inexpérience des gra- vaient en abondance, dont les ressources et les exigences
veurs. —
Les ileux peuples se distinguaient davantage par étaient tout autres que celles des plaines d'alluvion de la
le côté intellectuel et moral; les Assyriens ormaient un basse Mésopotamie, on avait conservé par routine les pro-
peuple de soldais, moins livré aux études et au commerce, cédés babyloniens, l'usage des tertres artificiels, l'usage
niais plus porté la rapine et à la violence, .i ami de la restreint de la p irre, les murs épais d'argile crue ou
guerre el des expéditions lointaines, qu'ils renouvelaient cuite, les pyramides mi (ours étagées, les motifs d'orne-
* qui année; d'une énergie persévérante, sau-
.
i
ii
mentation empruntés aux légendes rhaldeenne; \j. niions
vage el nielle, mutilant, déduisant, ravageant et bridant
i
carnage. Voii J, Menant, Annales des rois d"A.ssyrie, à faire un usage moins rare de la pierre; au lieu de l'en-
p. 70, 71 7'.' et p.issim. ,
iiini ei des moulures géométriques de Babylone, les palais
C'est bien avec ce caractère que les prophètes nous ont assyrien! se revêtaient de plaques d'albâtre travaillées et!
,
important de commerce : N'ahum nous dit que ses négo- le sens de « seigneur », outre son emploi comme nom
ci.mts étaient nombreux comme les étoiles, et ses richesses propre; il avait pour épouse la déesse Bêlit, et pour Mis
infimes. Nah., n. 19; m, 13. Sin, « le dieu-lune, » nommé aussi Nannar, « le brillant, »
Voir Eb. Schrader, Keilinschriften und Gesehichtsfor- vénéré, principalement à cause des indications astro-
fort
schung, p. 523-527; F. Vigouroux, La Bible et les décou- nomiques qu'il fournissait ses principaux sanctuaires
;
:^-
315. — Chaldéens. — Cylindre royal du premier empire chaldéen.
Cérémonie religieuse. Initié devant le dieu assis. Grandeur
naturelle. Collection de Clercq, n° 121.
union avec la déesse Daw-kina était né Marduk, nommé dès la plus haute antiquité comme une divinité assyrienne,
souvent Bel -Marduk, ou même simplement Bel, « le sei- mais d'un caractère qui nous est inconnu.
gneur [Mardouk], i le BfjXo; des Grecs: c'était le dieu Au-dessous de ces dieux, on comptait un grand nombre
particulier de B abylone, et en général le bienfaiteur et le de divinités inférieures et d'esprits bons ou mauvais, aux-
libérateur de l'humanité; c'est lui que son père Éa char- quels on donnait les formes composites les plus bizarres:
geait de guérir les maladies envoyées aux hommes par génies ailés, à tète d'aigle (voir fig. 56, col. 30'2), d'homme
les esprits mauvais. Son épouse Zir-banit ou Bêlit , la (fig. 317), de lion, sur un corps d'espèce différente, de
ifylitta d'Hérodote, i, 31, était la déesse de la généra- lion, de taureau, d'homme ou de scorpion, etc. C'est à
tion, honorée à Babylone parles prostitutions sacrées. De cette classe qu'appartenaient les kirubi et les nirgalli,
ce couple étaient nés Xabtt (Nébo) et TaSmêlu , le dieu taureaux et lions (voir Chérubin et fig. 69, col. 314) à
face humaine, placés comme gardiens aux portes des
temples et des palais, ainsi que les êtres multiformes que
les sculptures assyriennes et babyloniennes nous repré-
sentent fréquemment gardant l'arbre sacré ou arbre de
d'Ânou dans le poème d'Isdubar, est appelée « tille de rempli le rôle de démiurges; Lahtnu et Lahamu c'est- ,
Nu dans la Descente aux enfers. On convenait aussi à-dire Anou et Anat, puis Bel et Belit. Ëa et Damkina,
généralement qu y avait douze grands dieux, présidant
il s'étaient engendrés eux-mêmes, après un laps .le temps
mois de l'année; mais le nombn
-
durant lequel il n'y avait ni ciel ni terre, mais seulement
dut hois .k- doute, lui. lis que les noms et le rang de Absu, g l'abîme, i et Tiàmat, - le chaos, » au sein .les-
chacun des titulaires étaient variables. quels le ciel et la terre s engendrèrent également: c'est
Aux dieuxdéjà nommés venait s'ajouter ou se super- alors que les dieux formèrent les êtres qui peuplent le
poser en partie nu cycle formé de divinités planétaires : monde, tandis que Mardouk combattait contre les ténèbres
Sin el la lune et le soleil. Nabu ou Mercure, et le chaos, personnifiés en T'uhnat.
Marduk ou Jupiter, lltar ou Vénus, .\'i/<-eo Uras ou = Le culte rendu aux dieux consistait, outre les jeûnes el
S.itin ne, gai ou M
et ,\,-, irs.A m - b, qui plusieurs assy-
1
une sorte de sabbat en prières, en offrandes en sacri-
. .
riologues appellent aussi Sandan el Adai s'appuyant fices, en cérémonies extéiieui. s. l'êtes et processions. On a
sin pures conjectures, était
.le ime le dieu i
ces psaumes assyriens finissent par dégénérer en exor- ( fig. 321 et 322 1 ; à l'entrée on remarque un grand
cismes et en formules magiques. —
Les offrandes men- , vase, une sorte de mer d'airain, pour l'eau lustrale. Les
tionnées dans Daniel, xiv, 2, et Baruch, VI, 9-42, sont fré- accompagnés de musique instrumentale
sacrifices étaient
quemment riiumérées dans cunéiformes;
les inscriptions etdu chant des psaumes. Non loin du temple il y avait
elles consistaient surtout en encens et parfums, aliments généralement une pyramide ou tour étagée, consacrée
et liquides, vêtements et bijoux, à l'usage des dieux et de aux observations astronomiques ou astrologiques. Le roi
leurs ministres. —
Enfin les bas- reliefs et les cylindres était le chef de la religion; mais il y avait pour les fonc-
tions du culte différents ordres de prêtres, sur lesquels
nous n'avons pas encore de renseignements bien certains.
Quant aux sacrifices humains, leur existence n'est pas
également admise par tous les assyriologues. Il faut évi-
demment mettre de coté les scènes de carnage qui accom-
pagnaient les guerres, et qui étaient censées accomplies
par l'ordre d'Assur, d'Istar, etc., et en leur honneur ce :
Bas-relief du Musée Britannique. Hauteur : 2 mètres 51. et d'autres analogues semblent indiquer, outre l'idée claire
de la survivance de l'âme, la croyance au moins confuse
gravés, non moins que les inscriptions, nous ont fami- à une certaine rétribution.
liarisés avec les libations (fig. 319) et les sacrifices d'ani- Quant aux cadavres et aux tombeaux, on n'en a guère
maux (lis. 3-2H), y compris les produits de la chasse trouvé en Assyrie il est à croire que l'on tenait à envoyer
;
vii._. 321) et de la pèche, qui sont souvent offerts aux dieux. ses morts en Chaldée, comme les Persans modernes en-
''u les faisait devant le naos ou tabernacle sous lequel voient de bien loin leurs morts à Nedjef et à Kerbela :
croissant, etc., qui la caractérisait, et coiffée d'une tiare terre cuite de différentes formes, servant de cercueil,
sur laquelle s'enroulent plusieurs paires de cornes; un que l'on retrouve empilés les uns sur les autres jusqu'à
autel, généralement assez étroit, permettait de brûler au former de vraies collines, particulièrement à Mughéir, l'an-
moins quelques portions choisies de la victime; sur le cienne r des Chaldéens (fig. 324 et 325) à Warka, l'an- ,
d ivant on voit aussi un chandelier surmonté d'une flamme cienne Arach. A côté du mort enveloppé de bandelettes
ou feu perpétuel, comme celui du chandelier à sept enduites de bitume, étendu sur une dalle de terre cuite
branches dans le temple de Jérusalem on y voit également
; ou emboîté dans sa jarre, on, plaçait les objets à son usage,
une sorte de table de proposition pour déposer les offrandes cachet, armes, bijoux, avec un peu de nourriture (fig. 325).
1159 ASSYRIE 1160
Priver quelqu'un de sépulture ou violer ses cendres était the origin and growtli of religion as illustrated by the
la dernière insulte et la plus terrible vengeance qu'on put religion of Hic ancient Babyloniatis , Londres, 1K.S7,
exercer à l'endroit de ses ennemis. Ils ont peut-être aussi principalement p. 59-611 pour le sacerdoce; 68-8i et
pratiqué quelquefois l'incinération. Journal îles Su 437-440 pour le culte, fêtes, sacrifices, temples; 315-306
décembre IK'Jl. p. 7-21. et Ui-550 pour les compositions religieuses, psaumes et
Telles sont, dans leurs grandes lignes, les croyances et exorcismes; 358-366 pour l'eschatologie; .1. Jeremias,
la religion assyriennes. Les tablettes cunéiformes extraites Die Cultustafel mn
Sippar, Leipzig, p. 25-32 et suiv. ;
îlesbibliothèques assyriennes et traitant de sujets reli- G. Rawlinson, The /n e gréai monarchies, t. i. p. 308-322;
gieux sont en très grand nombre; niais il ne faut pas t. n, p. 1-42; Fr. Lenormant, Les origines de l'histoire,
3-M. — Sacrifice offert par un rot assyrien. Obélisque de Nimrmnl. — Autel chargé d'offrandes; chandelier surmonté .l'une flamme ;
oublier que leur interprétation est des plus dilfii iles, l ml 1. 1. p. 193-531, 580-589; t. n, p. 7-'.i et suiv.; Lenormant-
par la n iture même du que par le soin pris pai les
sujet Babelon, //' \rient, t. v. p. 191-312;
prêtres assyriens .-t babyloniens de ne pas vulgariseï leurs J. Menant, Lu bibliothèque du palais ./.• Ninive, p. 102-158 :
connais inces théologiques; aussi, da ces matières, ils <•• s h-Delitzsch, Chaldàische Genesis, p. 268-285,
emploient généralement les caractères d'écriture plutôt .!i"'.-:io7. 196-201 n suiv.; t. Pinches to the
stvei la idéographique qu'avec la valeur phonéûqm
ileui Galleru, British Muséum, Londres, 1884,
i el i explique pourquoi le nom ei tins dieux ou i
- Roi d'Assyrie offrant aux dieux les lions tués a la chasse. Bas-relief de Koyoundjlk. D'après Place, pi. 37.
historiques, autant les textes mythologiques donnent lieu •2 séries, et dans les Proceedings et Transactions of the
.ihésitation, surferai dès qu on prêt arriver aux détails. I
o/ l;,i, hral irchssology , publiés à Londres.
V'u a on: "i igué .1.' cette étude tous lis points sur !<•*- IV. Histoire, —
L'histoire de l'Assyrie esl une des
quels in n'a pas encore de lumières suffisantes, mieux il tentées de toute l'antiquité-. A la vérité, les
Vue Lin i.mii
/..•
. du u de Babylone n de
.
'
renseignements fournis pu' Hérodote, Ctrsias ri liiodore
l'Assyrie, Paris, 1*77: ["iele, Oie Assyriologie <<.../ ilire de Sicile sonl généralement suspects; ceux qui m i-
Ergebnisse fur die vergleii hende Religionsgesi h viennent par Bérose, prêtre babylonien contemporain dès
Leipzig; Histoire comparée des anciennes religions de premiers Séleucides, -mil malheureusement dans un état
l'Egypte et des peuples sémitiques, Paris, 1882; Manuel très fragmentaire. Mus d'abord on trouve dans la Bible
de l'histoire des religions, Paris, 1880; Sayce, Lectureson une soun. précieuse d'imformations. Nous avons vu que
1
1161 ASSYRIE 1162
les Prophètes nous ont laissé une peinture fidèle du désolation du pays, mais l'insuccès final du monarque
caractère des Assyriens. Les Livres Saints nous ont tracé assyrien devant Jérusalem, xxvm-xxxm ; xxxvi-xxxvm ;
aussi un tableau non moins exact de leurs conquêtes, x, 5-11; xiv, 24-27. Les Assyriens se chargèrent aussi
principalement en ce qui regardait Israël, Juda et les de réaliser bon nombre des Massa (dans la Vulgate Onus,
peuples a voisinants, tableau soit historique, soit prophé- prophétie de menaces) contre les nations, telles que les
tique. Les deux derniers livres des Bois et le second livre Philistins. Is., xiv, 28-32, les Arabes, Is., xxi, 13-17. Mais
des Paralipomènes contiennent l'histoire des conquêtes Ninive et la puissance assyrienne tombent bientôt a leur
assyriennes les prophètes les prédisent généralement
;
tour sans pouvoir se relever. Nahum l'annonce, i, 3, au
comme punition des crimes d'Israël et de Juda. Déjà — moment même où l'Assyrie, immédiatement après la
Balaam avait annoncé que la domination d'Assur s'éten- conquête de l'Egypte et le sac de Thèbes ou No-Ammon,
drait jusque sur les Cinéens, les Kënites, qu'ils emmè- est à son apogée sous le roi Assurbanipal Enfin, au
neraient en captivité. Xuin., xxiv. 22-21. Ces Cinéens.
322. — Objets de culte. temps où ces menaces commencent à recevoir leur accom-
Portes de bronze de Balawat. Musée Britannique. plissement et on Ninive est déjà bien déchue de son
ancienne splendeur, Sophonie, H, 13-15, annonce que la
mentionnés ici avec Amalec, paraissent distincts de la dévastation ira jusqu'au bout, que l'Assyrie sera détruite
tribu qui se fusionna avec les Hébreux, et habitaient au et que sa capitale deviendra une solitude et un désert.
sud de la Palestine. Balaam termine son oracle en disant Outre les renseignements donnés par la Bible, nous
en termes généraux qu'Assur à son tour aura à souffrir avons une source inespérée de renseignements dans les
des vaisseaux de Kiltim, c'est-à-dire venus de la Médi-
terranée, proprement de Chypre, et, dans le sens large
de l'Occident en général. Jér., n, 10; Dan., xi, 30. —
Dès le commencement de l'époque prophétique, Amos, bas-reliefs (fig. 320) et les œuvres d'art qui font revivre
v-vi annonce la ruine d'Israël et sa transplantation plus
. sous nos yeux leur civilisation et leurs coutumes et sur-
loin que Damas dès le temps de Jéroboam II c'est-à-dire
, , tout dans les textes cunéiformes eux-mêmes, textes
à l'époque de la plus grande prospérité d'Israël, vers le authentiques, contemporains des événements, émanant
temps où Jonas menaçait Ninive. Plus tard, Osée blâme de presque tous les rois assyriens, et dont le seul défaut
Israël de s'appuyer sur l'Assyrie et l'Egypte, vu, 11-12; est celui de former une histoire officielle par conséquent
,
vin, 8-10: il annonce la chute de Samarie et des dix suspecte quelquefois de partialité. La partie chronolo-
tribus, vin, 10; ix, 3; xni, 15-10; il ajoute que l'Assy- gique, outre les indications abondamment contenues dans
rien sera leur roi, xi, 5-7; XIII, 11 mais il laisse aussi ; les textes soit d'histoire publique, soit d'intérêt privé, nous
entrevoir que la captivité aura un terme, XI, 1-11. Isaïe est fournie par la liste ou Canon c/i's limit. Ces linm,
rassure Achaz en lui annonçant que Samarie, VII, 7-9; sorte de consuls éponymes, donnaient leur nom à l'année
«ni, l; xxvill, 1-4. et la Syrie de Damas, vin, 4; xvn, où ils étaient en fonction; aux lisles ainsi formées on joi-
1-10, tomberont bientôt sous les coups des Assyriens; il gnait les indications relatives aux changements de règne,
prophétise le même sort à l'Egypte et à l'Ethiopie, xx, ou même souvent l'événement principal de l'année. Nous
1-0; xix, 1-17 auprès de qui les rois juifs cherchaient
, possédons le Canon sans interruption depuis le x sî< li
sans cesse un appui contre l'Assyrie; il annonce enfin jusqu'au VII e avant J.-C; mais nous savons, par des textes
l'invasion de la Judée elle-même par Sennachérib, la plus anciens, que l'institution des limu fonctionnait déjà
1103 ASSYRIE 1164
que tous les mois de régne précédant celui de Nisau, ou iSSakku, porté alors par les rois d'Assyrie, parait indi-
qui commençait l'année assyrienne, sont adjugés non quer, selon plusieurs, une sorte de vassalité de Babvlone;
pas au souverain régnant, mais à son prédécesseur, de mais c'est plutôt un titre religieux, signifiant que le mo-
sorte que l'accession au trône tombe généralement dans narque tient la place des dieux, et particulièrement du
:-:^sls^hsht^
320 Le r. >l Asmirbaalpal tuant on lion, Bas-relief, avec Inscription cunéiforme, de Bon palais a Ninlve. Musée du Louvre.
l'année qui précède celle que nous indiquons d'après les dieu Assur, ou bien est leur grand prêtre. Au-dessous
lUnu comme
première année de chaque règne. Une du roi, les textes cunéiformes, à la d'époque posté-
vérité
éclipse de soleil en 703 et la prise de Samarie eu 722, rieure, mentionnent le liah-Ekal ou Nir-Ëkàl, n chef
mentionnés dans le textes assyriens, doi ni des points du palais, leRab-bUub ('?), le TukuUu sans doute une
,
Singar (Annals of Thothmès III, p. 21, 25, 49, 61 62, . coalition des princes syriens s'étant organisée de nouveau
dans les Records of the pasl, l" sér., t. n 2« sér., t. v, ; sous la conduite du roi d'Émath et avec le concours
p. 29; Maspero, Histoire ancienne des peuples de d'Azarias, roi de Juda, Théglathphalasar survint, battit à
VOrient, 1886, p. 190, 198 et suiv.), et Amen-hotep II, plusieurs reprises les confédérés, annexa à l'Assyrie le
qui s'empara encore de la ville de Nini on a retrouvé ; pays d"A>nalti, l'Émath biblique, en transplanta les habi-
effectivement les cartouches de ces deux conquérants tants vers les sources du Tigre, et soumit au tribut les
gravés en Assyrie, à Arban, sur le Chabour. Layard, autres rois, y compris Rasin de Damas, Manahem d'Israël
Nineveh and Babylon, p. 280-282; G. Rawlinson, History et Azarias de Juda. Achaz de Juda aggrava encore la
«(/' ancient Egypl 1881, t. n, p. 229 et suiv.; 234-230.
, situation menacé à la fois par Phacée d'Israël et Rasin
:
Le temps de l'exode, qui parait correspondre à une de Damas, IV Reg., xv, 37; Is., VII, 1, il sollicita l'appui
période d'amoindrissement pour l'Egypte fin de la ( de son suzerain. Théglathphalasar se hâta, en effet, d'in-
xix' dynastie), correspond à une période d'extension pour tervenir il en coûta la vie à Rasin
; avec le pillage
,
l'Assyrie. Le joug de l'Egypte une fois brisé, l'Assyrie et la destruction de son royaume; la vie aussi à Phacée,
commence par profiter de l'occupation de Babylone par avec la déportation en Assyrie d'un grand nombre d'Israé-
les monarques Kassi pour traiter avec eux sur le pied lites; à Achaz enfin d'écrasantes contributions de guerre.
il égalité, et prendre, au lieu du titre d'issakku, la qua- IV Reg., xv, 29; xvi, 7-10.
lification plus relevée de ëarru, « roi. » C'est ainsi que Théglathphalasar avait fait ailleurs une conquête plus
vers la tin du xv e siècle et le commencement du xiv e ,
riche et plus dangereuse à la fois, en s'emparant de la
ASur-bel-nihSu, Pusur-ASur et Asur-uballit firent Babylonie mécontent de plusieurs vice -rois qu'il y avait
;
alliance gvec Kara-indas , Bwna-Burias et leurs suc- établis ou reconnus, il avait fini par prendre lui-même
cesseurs. Le xm e
siècle et les suivants voient succéder le titre de « roi de Babylone, roi de Soumir et d'Akkad ».
à ces bons rapports une lutte acharnée entre la mère Mais la Babylonie était riche et puissante, bien peuplée
pallie et la colonie, avec des alternatives pour chacune et jalouse de son indépendance, aussi essaya-t-elle sou-
de succès et de revers, et un commun affaiblissement; vent de secouer le joug de son ancienne colonie les ;
cela permet aux Hébreux de s'organiser à loisir en Pales- efforts continuels que durent faire les successeurs de
tine, et même, sous David et Salomon, d'étendre leur Théglathphalasar pour garder cette conquête finirent par
influence jusqu'à l'Euphrate sans se heurter contre la
, affaiblir à la longue la monarchie assyrienne, et il arriva
puissance assyrienne. Durant celte période, un seul roi un jour où celle-ci succomba sous les coups des Babylo-
d'Assyrie, Théglathphalasar, vers le milieu du XII e siècle, niens révoltés.
se rendit redoutable à ses voisins, les Mosques, la Com- De Salmanasar (727-722) nous n'avons jusqu'à pré-
magène, l'Arménie ets'empara de Charcamis,
l'Arain; il sent aucune inscription historique ; nous savons seule-
la capitale de l'empire héthéen, et se vante même dans ses ment, par le Canon des lima et une Chronique babylo-
inscriptions d'avoir porté sa domination jusqu'à la Médi- nienne, qu'il régna cinq ans sur l'Assyrie et la Babylonie.
terranée. Cette extension, bien que passagère, était une L'Écriture, IV Reg., xvin, 9-12, semble lui attribuer la
menace pour l'avenir de l'Asie occidentale. prise de Samarie, la destruction du royaume d'Israël et
ASur-na-sir-apal (883-858), l'un des rois d'Assyrie la déportation des Israélites, comme châtiment de leur
les plus belliqueux et les plus cruels, se chargea d'y alliance avec l'Egypte et l'Ethiopie. Dans les inscriptions
donner suite. Il se choisit une nouvelle capitale, Halah assyriennes, ces exploits sont revendiqués, au moins en
la Chalé de la Bible, Gen., x, 11, actuellement Nimrttd, bonne partie, par son successeur Saigon (722-705). Voir
ville ancienne, située au nord d'Assur, sur la rive gauche Salmanasar, Sargon. Quoi qu'il en soit, la Bible, Is.,
du Tigre, par conséquent moins exposée aux attaques vu. etc., et les inscriptions cunéiformes se rencon-
ltf,
venant de Babylone ou de la Syrie. Ayant recouvré toutes trent pour mettre aux prises à cette époque l'Egypte et
les provinces septentrionales autrefois occupées par Thé- l'Assyrie, d'abord sourdement, puis à force ouverte; celle
glathphalasar, il prit la route de la Phénicie, et soumit lutte, d'une durée d'un demi -siècle, qui eut d'abord la
le pays jusqu'au mont Liban; les villes phéniciennes de Palestine, et ensuite la vallée du Nil pour théâtre, fut
Tyr, Sidon, Gébal, Arvad (Arad), etc., lui envoyèrent fatale à l'Egypte elle succomba et resta aux mains des
:
alors leurs tributs, pour s'éviter l'invasion. La Palestine Assyriens, puis des Babyloniens leurs héritiers, pour
avait été respectée; mais sous Salmanasar (858-823), fils passer de là aux Perses et enfin aux Grecs; fatale aussi
du précèdent, royaume d'Israël se vit attaqué, tant
le aux peuples circonvoisins, particulièrement aux Juifs, qui
comme que celui de Juda de la route
étant plus proche ne savaient ni ne pouvaient rester neutres; désastreuse
suivie par les Assyriens, que comme particulièrement même pour l'Assyrie, que ces expéditions lointaines et
compromis par l'imprudence d'Achab. Ce prince était entré souvent répétées finirent par épuiser, malgré toutes ses
dans une ligue formée contre Salmanasar, entre tous les victoires.
syriens, parles soins de Bénadad, roi de Damas; Sargon avait ajouté à l'empire assyrien une grande
les confédérés furent battus à Karkar et à Kirzau ['?]. Non partie de la Syrie, de la Palestine et de la Médie. Cf. Is.,
contents de les écraser en masse, quand l'occasion s'en xx, 1. Sennachérib (705-681) dut élargir encore ce cercle
présentait, Salmanasar et ses successeurs cherchèrent à d'action la Babylonie se révoltant fréquemment, à l'ins-
:
détacher de la confédération ainsi formée l'un ou l'autre tigation et avec l'appui des Élamites, il fallut entreprendre
royaume, auquel ils accordaient une protection largement la conquête du pays d'Élam. A l'autre extrémité de l'em-
payée d'abord, et que le moindre prétexte changeait bien- pire, l'Egypte poussait à la révolte la Syrie et la Palestine,
jôl en oppression et en asservissement. Jéhu paya tribut et leur promettait son secours Sennachérib dut venir
:
i Salmanasar pour se faire protéger contre Hazaël de ravager le royaume de Juda rançonner Ézéchias battre
, ,
huilas; et bien que les textes n'en disent rien, il est les Egyptiens a Altakou, menacer Jérusalem. IV Reg..
croyable que Joachaz, Joas et Jéroboam II firent de même. XVIII, 13 -xix, 36. A la suite du désastre inattendu qu'il
Durant cette période, Samsi- Rammait (823-810), Ram- essuya en Palestine, il quitta précipitamment le pays, sans
man-nirar (810-781), Sahnanu-asir (781-771), Asur- poursuivre plus loin sa vengeance contre Juda et l'Egypti .
1167 ASSYRIE 1108
et alla se consoler de son échec en guerroyant sur les autres cette époque (625 [?]), Ninive était menacée, assiégée même
frontières de son empire, et en se construisant un magni- par un tributaire révolté, Cyaxare ou Uvafcsatara, chef
fique palais a Ninive, qui devint désormais, jusqu'à la lin des Modes. L'arrivée des Scythes obligea Cyaxare à lever
de monarchie, le séjour préféré des monarques assy-
la le siège, pour aller défendre ses propres États: mais les
riens. Sennachérib ayant été assassiné par deux de ses envahisseurs, grâce à leur nombre plutôt qu'à leur force,
enfants, Adrammélech et Sarasar, IV Reg., xix, 37. Asar- ne purent être arrêtés, et se répandirent dans la Médie
haddon (681-608) succéda à son père, après avoir expulsé et surtout dans toute l'Assyrie, plus riche et plus capable
les parricides: tout en maintenant les conquêtes de ses d'exciter leurs convoitises Ninive échappa au pillage
:
prédécesseurs, il envahit et pilla l'Egypte, vainement dé- derrière ses fortes murailles, mais les autres cites assy-
fendue par Tharaca, prince éthiopien de la xxv dynastie, riennes, Assur et Chalé, furent totalement dévastées; les
1-1 établit des garnisons assyriennes dans les principales Scythes débordèrent même sur le reste de l'Asie occiden-
villes. Il tenta aussi de s'annexer l'Arabie, mais les déserts ne s'arrêtèrent qu'aux contins de l'Egypte, grâce
tale, et
et le climat l'empêchèrent d'y asseoir sa puissance d'une aux prières et aux riches présents de Psammétique I".
manière durable. Parmi les rois ses tributaires, il men- Mais Cyaxare. leur ayant laissé le temps de s'affaiblir,
tionne Manassé, roi de Juda, fils d'Ézéchias. Une révolte recouvra son indépendance en joignant à la force la tra-
ayant éclaté en Egypte en 668, Asarhaddon remit le pou- hison. Quant a Assur-etil-ilani, il essayait aussi de relever
voir à son fils Assurbanipal (668-625 [?]), se contentant l'Assyrie de ses ruines, lorsqu'il mourut, laissant le trône
de la Babylonie, qu'il gouverna jusqu'à sa mort, arrivée Sin-iar-iskun, après lequel aurait régné encore
un an plus tard. Durant son long règne, Assurbanipal dut Aèur-ahi-iddin II, suivant Sayce. Schrader et Lenormant.
tmencer presque toutes les conquêtes de ses prédé- Les historiographes grecs nous ont laissé pour les derniers
irs l'Egypte, soulevée successivement par Tharaca,
:
rois de Ninive les noms de Saracus et Sardanapale. Ce qui
Néchao et Ourd-Amen, fut reprise de nouveau et sévè- parait certain, c'est que Cyaxare revint à la charge, aidé
rement châtiée; l'Élam fut écrasée, et ses principales du vice-roi révolté de Babylone Nabopolassar, peut-être
villes, la capitale surtout, Suse, furent ravagées de fond encore des Cimmériens; et, celte fois. Ninive finit par
en comble. La Babylonie eut le même sort. Après la mort succomber sous leurs coups ([?] 606), entraînant dans
d'Asarhaddon Assurhanipal lui avait donné pour roi
, sa chute l'empire assyrien, que les deux vainqueurs se
(-htm-ukin, son propre frère. Celui-ci, ayant partagèrent entre eux: Schrader-AVhitehouse, The Curu t-
suscité contre son aine une formidable coalition de tous forin Inscriptions and the Old Testament, t. Il, p. 443-471,
les royaumes tributaires de l'Assyrie , vit ses alliés battus qui renvoi -e l'opinion de M. de Saulcy, Chronologie des
les uns après les autres, ne put se défendre en Babylonie. empires de Ninive, de Babylone et d'Ecbalane, p. 79-80,
filt pris et brûlé vif. Manassé de Juda, qui avait trempé lequel plaçait la chute de l'empire assyrien en 625;
d. m-
complot, eut son royaume ravagé, fut lui-nu il le
le .v- IL Sayce, Records of the past, sér., t. iv. p. vn-
'2--
contre toute attente, réintégré sur le trône. II Par., xxx.ni, p. 122-125 L'Assyrie et ses conquêtes septentrionales
11-13. Grâce à cette énergie indomptable, soutenue par échurent à Cyaxare; tandis que celles du sud, l'Élam, la
quelques actes d'utile clémence, Assurbanipal maintint vallée de l'Euphrate et la Syrie firent partie de la monar-
presque partout son autorité. Mais ce qui le rendit surtout chie babylonienne, dont elles subirent désormais toutes
ce furent ses constructions magnifiques à Ninive
. les vicissitudes; quant à Ninive. les menaces des pro-
et ses travaux littéraires il profita de ses conquêtes en : phètes, Tobie, xiv. 6; Nah., ii-m: Sophon., n, 13, reçu-
Babylonie poui j rechen ter et faire transcrire les textes rent un accomplissement si littéral, que, deux cents ans
anciens, et il déposa toutes ces copies dans la bibliothèque plus tard, on ne connais plus d'une manière cer-
de son palais, a Ninive. taine son emplacement.
Il eut pour successeur son fils ASur-etil-ilani (625[?]-[?] i
C'est seulement en ce siècle qu'on découvrit ses ruines,
Ce prince, au heu d'une succession brillante, recevait sous les tells ou collines artificielles, formés par l'ébou-
i dite un empire épuise, qui succombait sous le poids
ii i
lement de ses palais et de leurs épais murs de brique
de toutes ces conquêtes les Assyi uns ne savaient pas tirer . crue. Sur les indications du secrétaire de la Société asia-
parti de leurs victoires pour fonder d'établissement durable, tique de Paris, .1. Molli qu'avaient vivement frappé
,
et il fallait recommencer la guerre à chaque règne nouveau, quelques poteries et inscriptions cunéiformes rapportées
sur toutes les frontières de l'empire. Vainement changeait- antérieurement de Mésopotamie par l'Anglais Rien, Emile
on les dynasties rognantes pour investir de l'autorité les Botta, agent consulaire franco- à Mossoul, pratiqua dis
créatures des Assyriens, comme Osée d'Israël; les exigences fouilles à Koyundjik et à Khorsabad 18i"2-18i5) ces der-
1
;
du suzerain rendaient toujours fréquentes les révoltes nières luirent au jour le palais du roi Sargon et l'ancienne
des vassaux. Le système de la déportation en masse, si ville de Dour-Sai gani (Khorsabad), dont V Plai e acheva
de meilleurs résultats : l'exploration (1851- 855); l'Anglais Austin Layard, ayant
les transpoi ni toujours des rebelles, prêts à taire repris les fouillis de Koyundjik, que Botta avait laissées
cause commun avi les ennemis de l'Assyrie; et ceux interrompues, découvrait Ninive et ses nombreux palais;
qui échappaient à la déportation, et qui formaient natu- d'autres excavations pratiquées par le explorateur même
rellement le grand nombre, non devenaient pas dos vas- a Nimroud et à Kaléh - Sergal rendaient à la lumière
saux plus attachés ni plus Gdèles. Ce grand empire, formé l'ancienne flalah, la Chah' biblique, et Assur. la pre-
de nationalités >i diverses et si dépourvues de cohi mière capitale de l'Assyrie 1845-1847, 1849-1851). Les
—
i
• lovait bientôt s'écrouler. Il est impossible de dire avec Anglais W. K. Loftus (1852-1853) et George Smith
certitude quel ennemi donna le ci if, car les ins- i 1*7:!. 1S71 . 1876), ainsi que l'indigène llormuz Bas-. on
i
iptions assyi iennes nous fonl ici défaut, et l'Écriture ne (1852-1854, 1878). importantes décou-
achevèrent ces
i
donne que des indications
a trop vagues: quant aux vertes. Le musée du Louvre a tiré ses principales anti-
écrivains grecs, les dé logiques nous ont quités assyriennes de Khorsabad, tandis que les riches
appris à nous défier de leurs récits. Les Cimmi galeries du Musée Britannique de Londres doivent surtout
chassés d'Europe par les Scythes, envahirent \ I leurs trésors a Ninive.
sous un ramé Asarhaddon, que Lenormant, Sayce
î
Pour juger équitablement l'As yrie. il ne faut pas la
et Schradei croient postérieui à Assurbanipal. Déjà Asar- sépare) de la Babylonie, sa mère patrie, à laquelli
haddon le père di eluin ivail battu les Cimmériens,
1 . i
i,
se rattache par une communauté d'origine, de dévelop-
la quatrième annéi la restitution proposée i
pements et d'action extél ieui e. Sans doute on peut accuser
p. ii Wini kli i .i
1 1 Chroniq leba exaeti <
'
77 :
les Assyriens d'avoir trop aimé la guerre, et de s'y être
m. us les Scythes les suivirent un demi -siècle plus I laissé entraîner à des actes de cruauté; mais ce reproche
11 09 ASSYRIE — ASSYRIENNE (LANGUE) 1170
retombe à peu près également sur tous les peuples de la On a distingué en assyrien deux dialectes le dialecte:
haute antiquité. Au point de vue politique. l'Assyrie joua ninivite et le dialecte babylonien, qui présentent entre
un rôle prépondérant dans la formation des grands em- eux certaines différences: par exemple, la confusion en
pires asiatiques, dans lesquels la force armée servait, babylonien des consonnes fortes et des consonnes douces
volontairement ou à son insu, à étendre les relations de b et p, d et t, s et z, k et g. Ainsi qu'on le voit, le terme
peuple à peuple et à propager la civilisation. Au point de 8 langue assyrienne » est impropre, l'Assyrie n'ayant
de vue commercial, industriel ou artistique, elle entretint jamais servi à désigner, dans l'histoire, que le royaume
d'étroites relations avec la Syrie, la Phénicie, les colonies qui eut pour capitale Ninive. Le terme de langue assyro-
gi ecques de l'Asie Mineure, les Héthéens et l'Arménie, de babylonienne conviendrait mieux. Cette dénomination
sorte que son influence se fit sentir jusqu'en Europe ;
aurait le double avantage de répondre à la fois à la sépa-
directement ou indirectement, elle marqua de son em- ration des dialectes et à leur distribution géographique
preinte les origines de l'art grec. L'art assyrien, sans elle-même.
être parfait, produisit des œuvres remarquables. C'est I. Extension. —
La langue assyro -babylonienne était
aussi de la Mésopotamie que vinrent aux Grecs les rudi- parlée à Ninive et à Babylone, tout le long des rives du
ments de presque toutes les sciences, non seulement à Tigre et de l'Euphrate, depuis le golfe Persique jusqu'aux
l'époque de la conquête de Babylone par Alexandre, mais montagnes d'Arménie.
dès leurs premiers établissements en Asie Mineure. Enfin IL Durée. —
Cette langue nous offre l'exemple d'une
il ne faut pas oublier que c'est surtout grâce aux scribes vitalité prodigieuse. Sans doute l'état actuel de nos con-
assyriens et à leurs tablettes d'argile que la littérature naissances ne nous permet pas de marquer d'une façon
si considérable et si intéressante de cette époque, tant précise ses lointaines origines; mais du moment où nous
bain Ionienne qu'assyrienne, nous a été conservée comme ;
pouvons la saisir, c'est-à-dire environ 4000 ans a. ml
i est aux sculpteurs de Ninive, de Khorsabad de Clialé
, J.-C, elle nous apparaît comme entièrement constituée.
et d'Assur, bien plus qu'à ceux de Babylone, que nous Historiquement, elle a persisté pendant quarante siècles,
devons des trésors archéologiques incomparables et l'on : presque sans subir de variations. Quand elle eut cessé
se sentira porté à se montrer moins sévère pour l'empire d'être la langue officielle et ne fut plus employée dans les
dis Assyriens. inscriptions royales, elle demeura longtemps encore la
Voir, outre les auteurs indiqués pour chaque règne ou langue courante et servit pour la rédaction des contrats
chaque événement particulier: H. Rawlinson, Outlines privés. Nous possédons les inscriptions de Sargon d'Agadé,
of Assyrian Hislory from the inscriptions of Nineveh, qui, d'après certains documents, remontent peut-être à
Londres, 1802 G. Rawlinson, The five great Monarchies
; 3800 ans avant J.-C, et nous trouvons des contrats privés
of the ancient Eastem world, Londres, 1879, t. et II: i jusque sous les Arsacides, vers la fin du I er siècle de 1ère
Schrader-Whitehouse, The Cuneiform Inscriptions and chrétienne.
the Old Testament Excursus on chronology , t. H,
, III. Écriture. —
Les signes qui ont servi à l'expres-
p. 160-175; .1. Oppert, Histoire des empires de Chaldée sion de la langue assyro -babylonienne se rattachent à un
et d'Assyrie , d'après les monuments, Paris, 1806; Sayce, système d'écriture absolument différent de celui des autres
Synchronous liistont ofAssyria and Babylonia, Londres, langues sémitiques. Tout d'abord leur origine est diverse.
1873; J. Menant, Annales des rois d'Assyrie, traduites L'écriture phénicienne et, par son intermédiaire, la plu-
et >nises en ordre sur te texte assyrien, Paris, 1874; part des écritures sémitiques, dérivent du système hiéro-
G. Smith, The Assyrian Eponym Canon, Londres, 187(3; glyphique des Égyptiens. Voir Alphabet. L'écriture assyro-
Assyria, from the earliest times to llie fall of Nineveh, babylonienne, au contraire, procède directement du sys-
Londres, 1877: Lenormant-Babelon, Histoire ancienne tème hiéroglyphique des Chaldéens. De cette diversité
des peuples 'le l'Orient, Paris, 1885-1887; Fr. Hommel d'origine découlent des différences multiples, soit dans
Geschichle Babyloniens und Assyriens, 1885; Tiele la direction de l'écriture, soit dans la forme extérieure
Bàbylonisch-assyrische Geschichle, Gotha, 1886-1888; et la structure intime des signes. D'abord l'écriture assyro-
Maspero, Histoire ancienne des peuples de l'Orient, Paris, babylonienne se lit non plus de droite à gauche, mais
1886. Voir les textes transcriptions, traductions, dans The
, de gauche à droite. En outre, les caractères qui la com-
Cuneiform Inscriptions of Western Asia; Transactions posent ne sont pas formés de traits et de ligatures diver-
and proceedings of the Society of BMical Archxology, sement combinés, mais d'un élément unique, le clou ou
Londres; Eb. Schrader, Keilinschriftliche Bibliothek
Berlin, et dans les autres collections indiquées ci -dessus.
coin, |, *— ,
produisant, suivant la disposition et le
langues, ainsi désignées parce que la plupart des peuples représentant des syllabes ou des idéogrammes, le plus
qui les parlaient sont issus de Sein, Gen., x, -21-31, se souvent l'un et l'autre à la fois. Comment s'est pro-
partage en deux groupes le groupe sémitique du nord
: duite une telle complication, il est aisé de l'expliquer.
et le groupe sémitique du sud. L'assyrien appartient au En effet, à chaque hiéroglyphe répondait primitivement
groupe du nord. Il a sa place marquée entre l'hébreu et un mot unique; mais, par un besoin de simplification,
l'araméen; plus voisin cependant de l'hébreu que de l'ara- le même signe ne tarda pas à désigner plusieurs mots
méen, qui déjà, par la dentalisation des sifflantes, se rap- synonymes ou de sens voisin. De ces valeurs idéogra-
proche davantage de l'arabe, et peut être regardé comme phiques elles-mêmes dérivèrent des valeurs syllabiques
la transition entre les idiomes du nord
et les idiomes du simples (une consonne précédée ou suivie d'une voyelle :
signe formé de plusieurs traits entre -croisés, représen- ina, « dans: ana, « vers. »
kuru, kurlu, « région; » iadu, « montagne; » kaSadu, permis de reconstituer, sauf les lacunes, les annales des
« posséder, conquérir; kiiittu, « propriété; > napalju, i rois de Babylone et d'Assyrie, depuis Saigon d'Agadé et
i s élever; o nipfru, « levei en parlant du soleil), et les Naram-Sin (vers 3800 avant J.-C.) jusqu'à Nabonide
—
|
valeurs syllabiques complexes nuit, kur, Sat (abrégées (538 avant J.-C); 2° des contrats d'intérêt privé qui
de matu, kuru, kurtu, Iadu i, lai, nat (dont l'origine est nous renseignent exactement sur les institutions, mœurs
inconnue). Qu'on ajoute à celte polyphonie la polymor- et coutumes; —
3" des grammaires et lexiques, des re-
phie, —
car chaque signe a subi, au cours des temps, de cueils de littérature, mythologie, magie, statistique et droit
nombreuses modifications, qui soin eut, d'une inscription civil, des traités de sciences naturelles et mathématiques,
à l'autre, le rendent méconnaissable, et l'on aura une — des livres d'astronomie et d'astrologie, enfin des pièces
idée de< iiifiicullés lie l.i lecture et du déchiffrement de d'archives (tout cela constituant le fond même delà biblio-
l'assyrien. thèque d'Assurbanipal); 4" toute une littérature épis- —
Caractères. Affinités et différences avec les
IV. tolaire inscrite sur de nombreuses tablettes, dont les plus
autres LANGUES SÉMITIQUES. La langue assyro-baby- — importantes, découvertes à Tell el-Amarna, en 1887,
lonienne offre les principaux traits caractéristiques des contiennent la correspondance des rois et satrapes orien-
langues sémitiques trilittéralité des racines, riche grada- : taux avec Aménophis III et Arnénophis IV.
tion des lettres gutturales, rôle prépondérant des con- Ces documents ont été dispersés au hasard des décou- ,
sonnes dans la constitution des mots, nuances de sens vertes et des acquisitions, dans les divers musées d'Eu-
imenées par le déplacement des voyelles, pauvreté des rope. Dans ce partage des antiquités assyro-babyloniennes,
temps du verbe, dualité des genres, addition de préfixes un lot important est échu au musée du Louvre; mais au
et suffixes, absence de composés, simplicité de la syn- Ilritislt Muséum est dévolue sans contredit la meilleure
taxe. part. C'est là que se trouvent réunis les débris de la
Outre ces caractères, communs à tous les idiomes sémi- fameuse bibliothèque d'Assurbanipal, qui à eux seuls
tiques, elle présente certaines particularités remarquables, forment une masse de plus de cent mètres cubes, et dont
qui constituent son originalité et lui font une place à part le contenu représente environ cinq cents volumes de cinq
dans ce groupe de langues. Nous noterons seulement les cents pages in-quarto.
principales Chute des lettres emphatiques, '. h , h, '.
: I
VI. Utilité IïE la langue assyro- babylonienne pour
Exemples hébreu, 'àh; assyrien, ahu, s frère; » héb.,
:
les études bibliques. Elle est d'un précieux secours —
hâlak; ass., alaku, « aller; » héb., râhôq; ass., rûqu, pour l'interprétation littérale et critique de la Bible. Voici
i lointain; » héb., 'ârab ; ass., erebu, « entrer. » — quelques exemples :
la lettre finale m ou miinutation ( la mimmation se venu confirmer cette dernière interprétation, qui d'ailleurs
ive en sabéeu dans les noms propres, et devient s'accorde parfaitement avec le contexte. '2» Avant le —
en arabe la nunnation) sarru, « roi; » larrum-ma, :
déchiffrement des textes assyro -babyloniens, on n'avait
« le roi aussi; g les cas obliques marqués par les dési- pas bien compris le mol 'orên, qui se trouve une seule fois
nences au génitif et <i à l'accusatif ion les rencontre
i
dans Is.ne. xi iv. 14. Les Septante avaient traduit îttTUÇ,
aussi en arabe forri du roi; » iarra, o le roi; » l'état
i
, ,
et la Vulgate pums. On savait donc seulement que ce mot
construit (il n'existe que dans les langues sémitiques désignait a une sorte de pin ». Oi rien de plus fréquent,
11,1 i I, hébreu el ar; ien) for (mat) A&ur, « roi : en assyro - babylonien que le terme erinu, avec le sens ,
d'Assyrie; la terminaison du pluriel en uni ou ê: ilàni, di cèdre ». 'Orên doit être entendu de même. C'est un
" les dieux; » Garnie, i les deux. » —5" Dans le
pronom synonyme de 'êrêz, qui, en hébreu, est le terme ordinaire
personnel, la forme anaku, pour la première personne pour expri l'idée de » cèdre ».
i 3° Le passage sui- —
(•' llr s est ânoki et vahàlâk là' intenûn Mindàh
,
,, est tombée vant, I Esdi .. iv. 13 : belô
dans autres t.. m
les ues Sémitiques), et, pour la troisième ve'apfôm malkim (ehantiq, avait été jusqu'ici mal rendu
pi'isunne, les formes Su, si, au lieu de
ont l,ù', /«" (elles par les interprètes. Unis ce seul membre de phrase, ils
pei .i
|é dans te dialecte minéen verbe, le |. — 6" Dans le n'avaient pas pu rendre compte de la vraie signification
prétéril caractérisé i
les préformantes, iikun, taîkun, des mets minddh, belô et ve'aptom. Us attribuaient à
et. (à la différenci des autres langues sémitiques, où le mindàh le sens de mesure », en rattachant ce mot à la
i
prétéril esl par des adformantes; hébreu: racine màdod, mesurer. » En nous fondant sur les formes
1"tal, qdtlâh, etc.); le temps du permansif (il ne se assyro-babyloniennes correspondantes madatu, mandatu
retrouve pas ailleurs) lakin, iaknat, etc.; le schaphel, (pour mandantu), se rattachant à la racine nadânu,
conjugaison de sens causatif uSàSkin, tulàlkin, etc. les ,
; i donner, - ai nous pour nùndàh au sens de « con-
i i
consonnes t n, comme iphtanaal, l'uphtanaal, etc. t 1 » vieillir, périr, consumer; » puis, en rapprochant d'une
— 7° La formation ordinaire des adverbes par l'accession
manière forcée les mets » consumer, consommer, » en
de la finali rab rendement; > agg-ii, < forte- faisant un véritable calembour, on lui découvrait la signi-
ment. » —
8» Le remplacement des prépositions
fication le redevances en nature ». Or belô désigne tout
H73 ASSYRIENNE (LANGUE) — ASTAROTH 1174
simplement t un tribut, un impôt », ainsi que l'assyro- VII. Bibliooraphie. —
1» Syllabaires.— Schrifttafel,
babylonien biltu , dérivé de la racine abcilii, « apporter. » dans Frd. Delitzsch, Assyrische Lesestùcke, in-4», Leipzig
Mais, entre ces divers mots, le dernier, ve'aptùm, a eu 1" édit., 1876; 2= édit, 1878; 3° édit., 1885; Schrifttafel
sans contredit la fortune la plus singulière. 11 est curieux et Zeichensammlung , dans P. Haupt, Accadische und
de noter les vicissitudes qu'il a subies, au cours des temps, Sumerische Keilschriftexte in-4», Leipzig, 1881-1882; ,
dans l'œuvre des traducteurs et commentateurs, depuis Amiaud etMéchineau, Tableau comparé des écritures
les plus anciens (Septante, Vulgate, syriaque), qui se babylonienne et assyrienne archaïques et modernes,
tiraient de la difficulté en sautant le mot, pour n'avoir pas in -8°, Paris, 1887; Briinnow, of ail .4 classified list
à le traduire, jusqu'à Gesenius lui-même, qui lui trouve simple and compound cuneiform ideographs in-4", ,
2° Pour l'interprétation critique. — Certains exégètes, character, in-f", Londres, 1851 H. Rawlinson, The Cunei- ;
des langues sémitiques. L'assyrien, comme nous l'avons talischen Sammlungen. Heft I, il, ni Der Thontafel- :
dit plus haut, est resté sensiblement le même durant qua- fund von El Amarna ,
par Winekler et Abel, 3 fasc.
rante siècles. La comparaison d'Horace, Ars poet., 60-62 : in-f», Berlin, 1889-1890. J. Sauveplane.
Ut silvae foliis pronos mutantur in annos
Prima cadunt ita verborum vêtus interit œtas
;
1. ASTAROTH (hébreu 'AStdrôt, féminin pluriel de :
elle ne saurait être étendue aux langues sémitiques. pagnie de Baal, ,Iud., m, 17 (hébreu 'âsêrôt); x, 6; :
L'emploi de tel ou tel mot, moins encore, de telle ou 1 Reg., vu, 3, 4; xu, 10; d'autres fois, elle l'a employé
telle forme orthographique, peut nous renseigner sur la comme substantif singulier, IV Reg., XXIII, 13 (hébreu :
provenance d'un morceau, sur son caractère d'antiquité 'Astôrét) et aussi, d'après plusieurs commentateurs,
ou de modernité. Voici deux exemples empruntés à Jud., il, 13, et I Reg., xxxi, 10; dans ces deux passages,
M. .1. Halévy 1" Dans une étude sur Noé, le déluge et
: le texte original porte 'Astarôt, comme la Vulgate, ce
les Noahides (Recherches bibliques, 13 e fasc. xxiv), ce , qui doit s'entendre d'une seule idole, d'après les uns,
savant a cru découvrir une preuve de l'origine babylo- et de plusieurs, selon les autres. C'est là, d'ailleurs, une
nienne du récit biblique dans l'exacte correspondance des question sans importance. Astoreth ou Astaroth est la
mots hébreux gofrr, tébah, kofêr, avec les mots babylo- déesse qui est appelée Astarthé dans la Vulgate, III Reg.,
niens giparu, « espèce de roseau; » tebitu, « sorte de xi, 5, 33. Voir Astarthé.
vaisseau; » kupru, « bitume » (ce dernier mot est ici par-
ticulièrement significatif: il désigne d'une façon spéciale 2. ASTAROTH (hébreu: 'Astârôt ; Septante: 'Attoc-
le bitume babylonien, par opposition au mot hémàr, Gen., pw6), ville de Basan, résidence du roi Og, Deut., i, 4;
xiv, 10; Exod., H, 3, qui sert à désigner le bitume pales- Jos., ix, 10; xu, 4; xin, 12; plus tard assignée à la tribu
tinien ou égyptien). —
2° Ailleurs, dans ses Notes sur de Manassé, Jos., xm, 31, enfin mentionnée comme ville
quelques textes araméens du Corpus inscriptionum semi- lévitique, dans I Par., VI, 56 (et dans Jos. XXI, 27, sous
ticarum (Recherches bibliques, 11 e fasc), ce même savant la forme Bosra ; Septante : BeêtSep»; hébreu : be'ésterd/i,
a relevé minutieusement, d'après des inscriptions remon- peut-être pour Bct esterdh, « maison d'Astarté. » Voir
tant au IX e siècle avant notre ère, comme date inférieure, Bosra).
les formes orthographiques anciennes pour des mots tels Nous lisons en outre. Gen., xiv, 5, que Chodorlahomor
que frî, « demi-mine
(n» 10); Hqln, « sicle » (n° 13,
» et ses alliés Réphaïtes à Astaroth -Carnaïm
défirent les
st, « femme » (n° 15), et constaté que la trans-
: (hébreu 'Asterôt Qamaïm ; Septante
: 'AutïpwO Kap- :
formation de la chuintante primitive en sifflante (frs au vai'v; Codex Vaticanus : 'A<rtapciO xai Kapvai'v). Carnaïm
lieu de frS) ne s'est effectuée que lentement. Or une telle seul (grec: Kapvai'v) est mentionné I Mach., v, 26,
remarque immédiatement vérifiable dans les livres du
est 43, 44; II Mach., xu, 21, 26 (Camion, Kapvi'ov), et Jo-
recueil biblique. Nous avons de cela un exemple frappant sèphe, Ant. jud., XII, vin, 4, comme une ville fortifiée
pour le mot Shd (ce mot a été heureusement conservé et d'un accès difficile. Judas Machabée néanmoins s'en
sur un texte entièrement fruste, n" 35), orthographié rendit maître. Un temple, qui paraît avoir eu une certaine
avec S, comme le èâhâdûfà' du passage araméen de la célébrité, fut brûlé à cette occasion. Astaroth, Astaroth- —
Genèse, xxxi, 47; cf. Job, xvi, 19, et non avec un s (shd), Carnaim et Camion sont- ils une seule et même ville ou
toi me usuelle de l' araméen postérieur. Voir F. Vigouroux, des villes différentes? La question est controversée.
La Bible et les découvertes modernes, 5 e édit., t. i, p. 402; VOnomasticon d'Eusèbe, traduit par saint Jérôme, dis-
Frd. Delitzsch, The Hebrew language viewed in the light tingue Astaroth, résidence d'Og, d'Astarolh-Carnaim. La
of Assyrian research, in- 12, Londres, 1883. première ville y est mentionnée comme étant a six milles
1175 ASTAROTH 117G
(neuf kilomètres) d'Adraa [Édrei, aujourd'hui Der'àt); un moulin, tombe par jolies cascades dans l'ouadi, où
la dernière, par une erreur assez singulière, esl placée j
il continue à couler et où il est grossi, à quelque distance
dans les enviions de la mer Marte, in supercilio Sodo- du marais toujours vers le midi), par une source, le
I
morum. Cependant le même article mentionne deux Ain el-Modjà'ibé ces eaux, arrosant un sol admirable-
:
villages du même nom d'As ta rot h, en Batanée, situés à ment fertile, expliquent à merveille pourquoi l'hoi
neuf milles l'un de l'autre, entre Adara et Abila. Ailleurs s'est établi liés anciennement dans ce lieu. A l'est de la
le même livre nous apprend «pu- Cal naim- Astarotli était colline el a très peu de distance, on remarque un mon-
alors tv si© le un grand village d, appelé Carnaea, là, ceau considérable de pierres, restes informes d'un édifice
ajoutent-ils. d'après la tradition, on montre la maison de dont la tradition du pays fait des thermes et un mausolée;
Job. pour vénérer le tombeau de ce saint pa-
Et c'est la crédulité populaire croit même que les trésors des califes
triarche que sainte Sylvie, vers 387, fit le pèlerinage de ommyades y sont enfouis.
Carneas. Pei egrinatio édit. Gamurrini, p. 50 et suiv.)
I
.
En partant d'ici vers le nord-est, pour traverser l'Ouadi
Malheureusement le seul manuscrit que nous ayons de el-Ebreir sur le djisr (pont) du même nom, on suit jus-
cet intéressant « Pèlerinage » présente ici une regrettable qu'à la Route des Pèlerins le tracé d'une belle voie ro-
lacune. maine. Pour arriver à Tell 'AStarà, il faut) de nouveau
Le Talmud babylonien (Soukka. '2 a; voir Xeubauer, quitter le grand chemin car le tell se trouve directement
,
Géographie du Talmud, p. 246) met Astaroth -Carnaïm au nord du précédent, à une distance d'environ sept kilo-
entre deux hautes montagnes quij répandaient beaucoup mètres. Il doit avoir à peu près la même bailleur et la
d'ombre interprétation fantastique du mot Qarnaïm —
:
même étendue. Sa plus grande dimension est du nord au
t deux cornes » (voir Buxtorf, Lexicon, au mot 'A&fa- sud. Ici une dépression bien marquée court dans la même
rôt). Dans un autre traité talmudique [Pesikta rabbatha, direction, sur toute la longueur du plateau. Les ruines
ch. xvn, dans Neubauer, Géographie, p. 258, 276), un aussi ont le même aspect général, mais les pierres, dont
Kefar-Qarnaïm esl mis en relation avec l'histoire de Job. on a bâti quelques enclos pour le bétail, m'ont semblé
— Ajoutons que d'après rochon Introd., t. h, p. '273 l | )
plus anciennes c'est peut-être parce que les pierres
:
les célèbres listes géographiques de Thothmès 111 men- taillées y étaient plus rares. On remarque des arasements
tionnent une ville à'Astartu. de murs si larges, qu'on pourrait les prendre pour des
Des savants éminents, récemment encore R. von Riess, ruelles. A l'extrémité méridionale du plateau se voient
Bibel- Atlas, i édit., p. 3, ont pensé que tous ces ren- des restes qui paraissent être ceux d'une porte. En bas on
seignements n'ont trait qu'à une seule ville, qu'ils placent aperçoit de ce côté des traces de fortifications, nommé-
soit à Tell el- As'arî, soit à Tell 'Astara deux anciennes : ment d'une sorte de tour, bâtie de blocs basaltiques qu'on
ruines dans le llauran occident. d à peu de distance , punirait appeler cyclopéens. 11 est vrai qu'au pied de cette
a l'ouest du o chemin des Pèlerins » (de la Mecque), colline les débris anciens ne ouvrent qu'un espace bien
entre Naouâ au nord et El-Mozeirib au sud. (Pour les restreint, en comparaison de ce que nous avons vu à Tell
noms nous suivons l'orthographe de Schumacher, qui el- As 'an.
d'ordinaire esl très exact; notons néanmoins que sui- Ici encore presque entièrement entouré d'eau.
le tell est
tes lieux j'ai entendu prononcer El-'ASâri pour El-As'ari. A l'est, c'est un ruisseau large, mais peu profond el peu
Cependant la dernière forme est aussi donnée par Wetz- rapide, sortant d'une petite sourie située au nord du tell,
sleiu. I le "Ain 'AStarà ou 'Ain Abou - '1 - Il Humain (source du
laTell el- As'arî est une colline artificielle qui s'élève père du bain). A l'ouest, la colline est longée par le
à 25 ou 30 mètres sur la plaine environnante, et à Moyet en-N'ebi Ëyoub (eau du prophète Job), dont nous
170 nulles au -dessus du niveau de la mer. Sur le som- trouverons la source à Seih Sa'd.
met, on remarque une dépression de terrain qui court Car on s'approche ici du pays traditionnel de Joli. En
du centre à l'extrémité méridionale, et c'est dans les — se dirigeant vers le nord-nord-est, on franchît après vingt
deux pointes ainsi formées des deux côtés que Schuma- minutes un petit cours d'eau; cinq minutes après, on
cher a voulu voil les deux contes qui auraient donné à trouve une petite source, et après vingt autres minutes,
Astaroth le surnom de Carnaîm, « Astaroth aux deux on arrive à la partie méridionale du Seih Sa'd. le Merke/
s.- La colline est occupée par un petil village de (centre) ou siège du Motasarrif (gouverneur) du Haurao
en 1885, Schumacher y comptait une cinquan-
:
(fig. .",'27). C'est un groupe d'édifices modernes, bâtis
taine de Inities; mais, en 1890, on ne me parlait plus que en belles pierres taillées, autour d'une place carrée d'en-
familles. C'est le seul village de Syrie où les habi-
l
viron cent mètres de côté: le seràya (hôtel du gouver-
tants m'aient dit qu'ils n'avaient pas de bétail. D'après nement) au sud, le bureau télégraphique à l'est, une
leurl.' ni e, cel endroit n'est habité que depuis dix
i
qui semble .les ailleurs aiai.es, par le roi jefnide 'Ami », probable- l
avoir entouré le sommet, l'exception peut-être du côté .i ment vers le milieu du III siècle après J.-C. Wet/sleiu
e
,
ouest ,i nord i. .m il était protégé naturellement par en 1860, en trouva encore des restes considérables, qui
le profond Ouadi el-Ebreir, aux flancs presque perpen- ont dû faire place au Merkez. Il n j reste maintenant que
diculaires. M. Selon, m, |,ei a trouve les traces d'un second deux pièces anciennes lune est dans l'angle nord-Ouest
:
el même d'un troisii me de défense au ( méri- I et fait partie de la e.. seine: l'intérieur, tout badigeonné
dional de la colline; el de nombreux vestiges d'anciennes en blanc, n'a rien de remarquable: à l'extérieur, sur le
habitations, dispersées de ce coté dans la plaine, le fonl linteau de la porte, une eroix avec A et '.i en atteste
ini liner à hen hei là ani nue ville, dont le tell n'au-
i
I
ii encore l'origine chrétienne. L'autre pièce ancienne se
rait été que Maintenant ce terrain esi couvert
i
pôle. ti. une à l'ouest de la place carrée, et porte le n. un de
de petil jardins el de vignes, où les anciens débris fini- Maqàm Éyoub, » Place de Job; est là que les musul-
i
ront bientôt par disparaître J'j ai cherché en vain une mans viennent vénérer les tombeaux du saint patriarche
pierre bas., in, pie ave. mie inscription arabe, mentionnée et de sa femme. Malheureusement ces tombeaux sont de
par le m. ni.- exploi ateui date très récente. On montrait encore à Wetzstein le
Plus loin, vers le midi, Be trouve le Bahrel el -As'arî, tombeau de Job là où nous allons trouver celui de Seih
de petil lac ou plutôt de marais, ,| ,,,, SO rl un ruis- Sa d, c'est-à-dire à un bon kilomètre plus loin vers le
seau qui ne taril jamais, et qui, après .non fait tourner nord.
1177 ASTAROTH 1178
Là se trouve, adossé à une colline oblongue qui n'a (est-ouest), surmonté à l'extrémité méridionale d'une
guère qu'une douzaine de mètres de hauteur, le village petite tour couronnée d'un dôme blanc. Le toit est fait
de Seih Sa'd ou Es-Sa'diyéh, habité par deux ou trois de grandes plaques de basalte, et soutenu par si* colonnes
cents nègres dont les ancêtres auraient été emmenés ici
, carrées et dix pilastres adossés aux murs, réunis ensemble
du Soudan par le scheich (seilj) même qui a donné son par des arcs pointus. Dans le fond méridional, on re-
nom au pays. Le pauvre hameau n'a rien d'intéressant, marque un joli mihràb (niche de pierre), Qanqué de
si ce n'est un bon nombre de chambres souterraines deux petites colonnes de marbre. Malheureusement édi- I
qui en attestent la liante antiquité. Au pied méridional fice tombe en ruines; une immense brèche s'est déjà faite
de la colline s'élèvent deux sanctuaires, moitié anciens, dans le mur oriental, et tout le pavé est couvert de débris.
moitié modernes, et surmontés l'un et l'autre d'un large — Mais l'objet principal de la vénération des musulmans
dôme. Le premier, auquel on arrive en venant du Mér- est la « Pierre de Job », bloc de basalte d'environ deux
itez, est le maqâm ou ouéli de .Seih Sa'd, où se trouve mètres de haut et de plus d'un mètre de large, plaie à
le tombeau de ce personnage avec un oratoire. Pour y peu près entre les premières colonnes, en face du mihràb.
Vue de Seih Sa J.
Eyoub (Pierre de Job), édifice rectangulaire de plus de la source se trouve encore dans le Coran,
xxxvm. il. où
treize mètres de long (nord-sud) et dix mètres de large Dieu dit à Job de frapper la terre du pied, et il jaillit une
1170 ASTAROTII — ASTARTHE 1180
source « purifiante, rafraîchissante et étanchant la soif ». s'appliquer aux environs immédiats de Seih Sa'd, ce vil-
— La localité de 'AStarà est nommée dans Bohâ ed-din, la-, se trouvant adossé à une basse colline, au milieu
Vita Saladini, Li.v. 1732, p. 66 et suiv. d'une plaine. Mais il n'est peut-être pas nécessaire de le
Les auteurs chrétiens du moyen âge n'ont guère connu restreindre aux environs immédiats; le plateau du Hau-
ces localités. Néanmoins an catalogue de reliques du ran occidental, quoique n'offrant à l'œil qu'une plaine
XIII e siècle, publié par M. Battifol, dans la Revue biblique, aussi unie qu'immense, est en réalité, surtout dans la
1892, p. 202, nous informe qu'alors le tombeau [piramus) partie méridionale, coupé par un réseau compliqué d'oua-
de .lob était en vénération chez les chrétiens orientaux dis aussi raides que profonds, et parfaitement invisibles
aussi bien que chez les musulmans. (Voir, sur tous les à dislance ce qui en fait un pays bien traître pour une
:
houx mentionnés: Wetzstein, Dm er, dans De- armée étrangère. Les croisés en ont fait de tristes expé-
litzsch, Dax Buch lob, p. 507 et suiv.; Schumacher, riences. —Si cette conformation du pays ne suffit pas
Across the Jordan, p. 187-209; et, dans la Zeitschrift pour justifier les expressions du texte sacré, on sera
i//', deutschen Palâstina-Vereins, divers articles de obligé de chercher ailleurs le Carnaïm ou Camion des
Schumacher, t. xiv. p. 112 et suiv.; comte de Schack- Machabées. Rien du reste ne s'y oppose.
Schackenberg, t. xx, p. 193 el suiv Erman, p. 205 et :
Ainsi au lieu d'une seule ville (Astaroth-Carnaïm) nous
suiv.. et Van Kasteren t. xiv, p. 213 et suiv., et t. XV, , en aurons au moins deux, très rapprochées l'une de
p. 196 et suiv.) l'autre,assez probablement trois; el même l'hypothèse
Reste à traiter la question de remplacement d'Astaroth d'une quatrième , le Carnaïm des Machabées, ne peui
et de Carnaïm (peut-être des Àstaroth et îles Carnaïm) être définitivement rejetée. J. van Kasteren.
de la Bible. D'abord l'existence des traditions de Job à
Seih Sa'd ne nous laisse aucun doute sur l'identité de 3. ASTAROTH-CARNAÏM, ville à l'est du Jourdain.
cel endroit avec le Carnsea de VOnomasticon et le Carnéas Gen., xiv, 5. Voir Astaroth 2.
de sainte Sylvie; PAstaroth (près de) Carnaïm d'Eusèbe
et saint Jérôme devra donc être le Tell 'Aêtarâ rien ; ASTARTHE, chananéenne dont le culte s'in-
divinité
n'empêche d'y trouver aussi l' Astaroth de Genèse, xiv, r>, troduisit chez les Hébreux
à diverses époques: à ce litre
même en préi irant la leçon du Codex Vaticanus: « Asta- seulement elle est plusieurs fois mentionnée dans la
roth el i
lai naïm. Bible. Astartê est la forme grecque du nom Septante, :
Cette leçon étant admise, il n'y a rien dans la Bible 'A(ttïott, en hébreu, il se prononce au singulier 'ASfo-
;
qui nous empêche d'identifier encore le même Astaroth ret, au pluriel 'Astiirôt ; de là, dans la Vulgate, Astarthe,
avec larésidence d'Og. Il nous reste cependant bien des III Reg., xi, 5, 33. et Astaroth. Jud., n, 13; m, 7, etc.
doutes si celle-ci ne doit pas être placée à Tell el-AS'arï : L'emploi du pluriel pour le nom de la déesse doil s'ex-
d'abord la leçon citée reste au moins bien don: pliquer, comme pour le nom du dieu, Baalim : ou bien
l.s ilrn.r villages du même nom, connus par L'usèbe; parce qu'il se rapporte à la pluralité des images (Gese-
l'existence enfin d'un nom assez semblable, attaché à nius. Thésaurus, p. 1082, et déjà S. Augustin, Lib.qwest.
des ruines importantes, jusqu'ioi sans nom ancien tout : in Jud., n. 13, t. xxxiv. col. 797), ou bien parce que l'hé-
cela nous fait incliner de ce côté. La distinction entre breu emploie souvent la tonne du pluriel pour un sin-
les lieux Astaroth a été admise aussi par Wetzstein, gulier abstrait; la signification primitive de ces noms de
Sepp el d'autres, qui ont cherché la résidence d'Og dieux serait abstraite. Schlottmann, Zeitschrift der deut-
dans la ville célèbre de Bosrâ, au pied des montagnes schen morgenlândisches Gesellschaft, t. xxiv, p. 649-650.
du Daman. Avouons cependant que le nom actuel, El- Notons qu'en assyrien le pluriel iStarati est pris parfois
A "<'. diffère sensiblement a"A$larotk, et même du dans le sens de déesses en général : Les dieux (ili) et
.i
mot plus ou moins synonyme i'Aiera, et que les dis- les iStarati qui habitent L? pays d'Assur. « Schrader, Kei-
d'Ëdréi et de l'autre Astaroth (dix-huit et sept linschriften und A. T., 2'édit., 1883, p. 180.*— L'étymo-
kilomètres) ne répondent pas exactement aux chiffres de logie du nom reste encore problématique. Les uns, s'ap-
masticon. puyanl sur le caractère sidéral de la divinité, l'ont rattai hé
D'antres autorités récentes (Buhl et Furrer, dans la à la racine qui a donné en zend acteur, en grec iaTr.p,
chrift de» deutschen Palâstina-Vereins, t. xm, et qui est passée chez les Hébreux sous la forme du nom
p. i-J, 198), tout .'ii laissant Àstaroth à Tell 'AStarâ, le judéopersan Esther. Gesenius, Thésaurus, p. 1083; Schra-
nt complètement de Carnaïm. Selon Buhl, Car- der, Keilinschriften, p. 17'J. el l'rd. Delitzsch, Smith's
naïm est encore inconnu; Furrer dit: « Karnaïm (Gen., chaldâische Genesis, in-8", Leipzig, 1876, p. '273, pen-
xiv, 5), Kurnain Septante, loc. cit., et
| Mach. v, 26, 1 , sent aussi que ce nom n'est pas d'origine sémitique, mais
13, il . Kami. in (Il Mach., xii, 21), Agrtena, Graena dans appartient plutôt au suméro-accadien, dont l'existence
us vin. Le Bas el Waddington, m, 561), esl
'
i
naïm -Astaroth de l'Oi de Job. Peut-être et en Sicile, une Aphrodite l'ami, ni. .s. En faveur de l'ori-
l'hypothèse de Furrei est-elle applicable au Carnaïm des gine sémitique du nom. contentons - nous de remarquer
Mai bal irnaîm- Vstaroth Car- ,
près de !
Busr de pn - de i el-Harïri, répondre à l'idée d'un dédoublement féminin de la divi-
Y.ïfa (de- pi. s d,|) in-N.isii.i i \ ,,
ms nité idée qui a été, chez 1rs peuples anciens, une source
:
supposeraient dom l'exisli nce d'un autre Carm aussi de tant de rêveries mythologiques, el un principe de
Ile 'i nu autri \ i
iroth 11 faut a corruption dans les croyances et le sentiment! eligieux. —
que le texte cité par Furrei (11 Mach., xii, 21 ) ne Celle idée est absolument opposée à la conception reli-
1181 ASTARTHÉ 1182
gieuse de l;i Bible, qui ne nous parle d'Astarthé que pour d'Astarthé avant celui ae roi, comme le montre l'inscription
nous dire en quelles circonstances les Hébreux se lais- d'un sarcophage royal trouvé à Saïda elle commence ainsi ; :
sèrent entraîner à son culte, interdit comme celui de « C'est moi, Tabnit, prêtre d'Astarthé, roi des Sidoniens,
chets les passages où la déesse est appelée Aschéra, car qui suis couché dans cette arche. » Acad. des inscript.
la Bible désigne aussi sous ce nom tantôt la déesse elle- et belles -lettres, 1887, 4« série, t. xv, p. 183, 340. Après
même et tantôt sa représentation symbolique. Voir As- la mort de Tabnit, le sacerdoce d'Astarthé passa à sa veuve
CHÉRA.) —
A peine établis au milieu des populations Arnastart, appelée « prêtresse [hohenet) d'Astarthé sur
chananéennes, après la conquête, les Hébreux se mêlèrent le sarcophage d'Eschmunazar II, conservé au Louvre.
aux cultes locaux de Baal et d'Astarthé. Jud H, 13; [m, 10] , Çorp. inscript., t. i, n. 3°, 1. 14-15. Bien avant Tabnit. le
X, 6; cf. 1 Reg.. xii, 10. Le prophète Samuel parvint à père de Jézabel devait aussi réunir en sa personne les digni-
les en détourner. I Reg. vu, 3, 4. Dans les dernières tés sacerdotale et royale; d'après III Reg., xvi, 31, Ethbaal
années de Salomon, parmi les divinités qui eurent des
sanctuaires royaux, figure « Astarthé, dieu [déesse] des
SidoTÙens ». lil Reg., xi, 5, 33. Ce ne fut que sous le
troisième successeur de Salomon, Asa, que ces cultes im-
purs furent déracinés à Jérusalem, III Reg., xv, 12, et
en particulier celui d'Aschéra, y. 13. Chassé du royaume
de juda il s'introduisait quelque temps après dans celui
,
colombe de la main gauche Dans la région syro- palestinienne, on trouve partout des
(fig. 328). Nous connaissions traces de son culte à Hiérapolis dans la Syrie du nord,
:
aussi ,
par les auteurs grecs et à Héliopolis dans la Syrie centrale, des temples lui sont
romains, les attaches phéni- consacrés. Chez les Philistins, il y avait un temple d'As-
ciennes d'Astarthé. Les inscrip- tarthé, où furent déposées les armes de Saùl. I Reg.,
tions phéniciennes nous ont XXXI, 10. A l'est du Jourdain, une ville, célèbre dès le
surtout montré l'importance de temps d'Abraham, Gen., xiv, 5, porte le nom de la déesse,
_f .r. son culte à Sidon elles nous ;
Astaroth-Carnaïm ailleurs, dans le Hauran, près de Qana-
;
338. — Astarthé. parlent du temple de la déesse, ouàt (autrefois Canath, I Par., il, 23), on a trouvé parmi
Terre cuite phénicienne. contenant des ex-voto. Les mé- les ruines d'un temple une figure colossale d'Astarthé,
Musée du Louvre. dailles la représentent comme exécutée en haut relief. Il ne reste qu'une partie du visage
la divinité tutélaire. Dans les de la déesse. J. L. Porter, Handbook for Syria and Pa-
noms propres phéniciens, le nom
d'Astarthé entre sou- lestine, 1875, p. 480. Id., Five years in Damascus, 1856,
vent en composition : Abdastart, Bodostart, Ger('?)astart, t. Il, p. 106; S. Merril, East of the
Jordan. 1881,
Astaryathan, pour les hommes
Arnastart, pour les femmes.
; p. 40-42. Un autre bas -relief,
mieux conservé, trouvé
Corpus inscript, semitic, t. i, p. 13. 21, 264, 269, 340, au même lieu, nous représente la déesse sur le côté d'un
autel. Des rayons sont au-dessus de sa tête. A gauche,
on
3il. etc. Les rois de Sidon placent même le titre de prêtre
1183 ARTARTHE 1184
voit les restesdu croissant dans lequel elle était placée de Tanit. on lit sur les ex-voto « A la grande Tanit face :
J. Pollard, On the Baal and Ashtoreth de Baal et au seigneur Baal. » Corp. inscript., t. i, n° 180
s
(fig. 331). Voir
altar discovered at Kanawat in Syria, dans les Pro- et suiv. Des étrangers pouvaient demeurer incertains sur
ceedings of the Society of Biblical Archseology, avril 1891, le genre de la divinité de Carthage, comme le montre la
t. xin. p. 293. La stèle île Mésa, ligne 17, nomme Astor- formule d'imprécation que nous a laissée Macrobe, Satur-
Kamos, divinité à laquelle le roi rnoabite voua les prison- nai.j m, 9: « Si c'est un dieu, si c'est une déesse, sous
niers. Enfin, avec les inscriptions cunéiformes, nous voyons la tutelle de qui est le peuple et la ville de Carthage. »
s'étendre bien au delà, vers l'Orient, le domaine de la Parfois le nom de la déesse ne forme qu'un tout .ivec
déesse. On retrouve, en effet, l'Astarthe chananéo-phé- celui d'une divinité masculine Eschmun-Astoret, Molok~ :
nicienne dans Istar, comptée parmi les grandes divi- Monnaie frappée à Tyr.
nités 'lu pays d'Assur. Malgré l'absence de la terminaison
féminine, l'identité du nom n'est pas douteuse; les épi- Astoret, Corp. inscript., 1. 1, n° 10, 8; comme sur la stèle
thètes qui l'accompagnent indiquent que c'est une déesse. de Mésa Astor-Kamos. De cet état, où elle restait
il. I" i :
Cf. Schrader, Keilinschriften, p. 177. Les sanctuaires des comme confondue avec la divinité mâle, viennent peut-
cités chaldéennes d'Érek (Arach)etd'Accad,non moins que être certaines manières de la représenter avec des vête-
l'épopée chai h eniii' d'Izdubar, où Istar joue un rôle consi- ments d'homme dans le temple d Héliopolis, Pline, // .Y.,
di rable, nous montrent que la déesse appartient au vieux V, 23; ou avec une barbe et armée, d'après Macrobe,
fond d. -s croyances sémitiques, et nous reporte vers cette Saturnal., m. s. Une médaille du temps d'Héliogabale
terre d'où paraissent avoir rayonné au Nord et vers 10c- nous montre Astarthé en cuirasse et entourée de trophées
cidenl les populations chananéennes et sémitiques. De (fig. 332). Chez les Assyriens, Istai est appelée o maltresse
-' ides villes assyriennes sont placées sous la protection
'
la Heur de l'âge et pleuré tous les ans par les femmes par les Carthaginois; ou avec Aphrodite-Vénus. Pliilon
.. 1
vouées à la déesse, cf. Ezech., vin, 14; ce trait la rap- de Byblos, dans Eusèbe, Prmparat. Evang., i. 10, t. xxi,
proche encore de l'Astarthe' chananéenne qui se lamen- p. xl; Lucien, De syria dea, 4; Pausanias, Attira, i,
tait aussi sur son jeune époux Adoni (« mon seigneur »). li, .'dit. Didot, p. io. L'auteur du Mercalor, act. iv, a
Sur Istar et Thammuz, voir A. Loisy. Études sur la réuni dans une seule invocation ces aspects divers d' As-
religion chaldëo-assyrienne dans la Revue des religions, tarthé :
la présentent sou;, le même aspect, mais, suivant les mi- dère Baal comme le ciel, Astarthé est la telle fecundée
lieu* qu'elle h iverse, avec des formes multiples el des par le ciel. Quand Baal représente le soleil qui fait pousser
attributs vagues, comme la plupart des divinités orien- les plantes et aussi les dessèche. Astarthé est la lune dont
tales; sous ce rapport, du reste, elle ressemble au dieu la douce lumière semble distiller la rosée fécondante de
la nuit. Cf. Diogène Laeite. vu. 145; Pline, H X., n. 101
mâle Baal Ile l
:
édit. DiJot, t. in, p. 569, elle était aussi représentée avec l'Astarthé lunaire phénicienne ou à la divinité chaldéenne
la tête et les cornes d'une vache; et nous la trouvons que les textes assyriens qualifient de risti Sami, « princesse
du ciel, » le titre de « reine du ciel, » melékét Sa mai m,
s'explique également, comme celui dont se sert Hërodien,
II, 5, 10: dominatrice des astres,» 'AsTpoïp-/^- D'après
«
l'inscription d'Assurbanipal, une tribu d'Arabes de Cédar
avait pour déesse une Atarsamaïm , « Athar des cieux. »
Eb. Schrader, Keilinschriften, p. 414. Cf. Id., Die Gôtlin
« fille de Sin » , c'est- allument le l'eu, et les femmes pétrissent la pâte pour
à-dire du dieu Lune; elle préparer des gâteaux à la reine du ciel. » Jer., vu, 18. La
est plus souvent l'étoile déesse était représentée parmi les populations chana-
,
adorateurs dont parle Jérémie aient rendu hommage à à la déesse, qedùsim (Vulgate effeminati). III Reg., :
DICT. DE LA BIBLE. I. — 40
1187 ASTARTHE — ASTRAGALE 1133
xiv, 24; xv, 12-13; IV Reg., xxm, 6-7; Ose., iv, 13-14. en latin dans la Nova Collectio Patrum et scriptorum
Le culte de l'Astarthé chananéenne , rappelant qu'elle grsecorum, Paris, 1706, t. I, p. 28-30. Voir H. Kihn, Die
était à la fois divinité de la guerre, de la destruction et Bedeutmtg lier antiochenischen Schule, in-8", Wissem-
de lafécondité, était cruel et voluptueux. Le sang cou- bourg, 1866, p. 50; Ph. Hergenrother, Die antiochenische
l.iit dans ses fêtes; il y avait des victimes humaines, Schule, in-8 , Wurzbourg, 1866, p. 15.
comme dans celles de Moloch. Lucien, Desyria dea, 10,
a décrit le temple de la déesse syrienne à Hiérapolis et 2. ASTÉRIUS (saint), orateur grec contemporain de
certaines cérémonies. A la fête du Printemps ou des saint Jean Chrysostoine, mort vers 410. métropolitain
Flambeaux, qui attirait un grand concours de peuple, on d'Amasée, dans le Pont. Il avait eu pour maître un
brûlait de gros arbres portant les offrandes; puis on Scythe très versé dans la littérature grecque. Il ne reste
enfermait des enfants dans des outres, et on les préi ipi- de lui que des homélies, au nombre de vingt et une, dont
tait du haut des murailles en criant: g Ce sont des veaux, huit sur les psaumes v, VI et vu, et six sur divers sujets
non des enfants d Au bruit étourdissant des cymbales,
!
bibliques Lazare et le mauvais riche, Daniel et Susanne,
:
des ilùtes et des chants, les prêtres dansaient et se meur- etc. Astérius a étudié Démosthènes, Homil. xii, t. xi ,
trissaient les bras. Les spectateurs, emportés par le même col. 353. Il est avant tout orateur. La pensée est juste, le
délire, finissaient par les imite) et se mutilaient avec des style limpide. L'auteur sent très vivement, s'exprime avec
tessons semés à cet ellet dans l'enceinte sacrée. Les énergie, et s'élève parfois jusqu'à la véritable éloquence.
auteurs anciens nous renseignent aussi sur le caractère Son orthodoxie n'a jamais été contestée. En Orient, son
impur du culte de l'Astarthé phénicienne. Certains de crédit fut grand et durable. Son autorité fut surtout mise
es temples, comme celui d'Aphéca, dans le Liban, détruit en avant pour réfuter les iconoclastes (Mansi, Gonc.,
pai ordre de Constantin, étaient de vrais repaires d'im- t. Mit, p. 15-18). Photius a longuement analysé ses prin-
moralité. Eusèbe, Vita Const., m, 55, t. xx, c. 1120. Les cipales œuvres. Bibl. cod., 271, t. civ, col. 201-223. Voir
Phéniciens sacrifiaient à leur déesse l'honneur de leurs Migne, Patr. gr., t. xl, col. 155-487; J. Fessier, Inslitu-
Dlles; S. Augustin, De Civil. Dei, n, 4. t. xxxvn, p. 50. tiones Patrologise; édit. B. Jungmann, 1890, t. i, p. 023.
Là même vénérait sous son aspect chaste, comme
n la J. Gondal.
pu- exemple la Vierge céleste à Carthage, certaines céré- 3. ASTÉRIUS Turcius Rufius Apronianus, patricien
monies donnaient heu à des représentations licencieuses qui fut consul en 404 (en Occident) avec Flavius Prasi-
dont parle saint Augustin, De Civit. Dei, n, 26; rv, 10, dius (en Orient j. 11 publia plusieurs poèmes de Sédulius,
t. xxxvn, p. 75, 121. L'inscription phénicienne trouvée entre autres la Collatio Veteris et Novi Testament! , eu
à Chypre, en 1870, prés de Larnaka (Citium), nous pré- vers élégiaques. Certains critiques, comme les éditeurs
sente un compte mensuel dans lequel figure le personnel le la Bibliotheca Patrum, t. ix, p. 161, ont attribue ce
d un temple d'Astarthé, Corp. inscript., 1. 1, n. 86; nous y poème à Astérius lui-même. Voir Sédi lu s et cf. Migne,
voyons mentionné le prix qu onl gagné les courtisanes sa- Patr. lai., t. xix, col. 186-493.
crées appelées 'alamof, « les aimées, » et aussi les hommes
désignés sous le nom de chiens, comme dans Deut., xxm, ASTORETH (hébreu: 'ASlnrét). forme hébraïque du
18. Nous comprenons mieux par là l'importance des pres- nom de la déesse des Phéniciens, appelée Astarthé et Asta-
criptions par lesquelles Dieu a voulu empêcher l'introduc- rilli dans la Vulgate. Astaroth est le pluriel d'Astorelh. Le
tion de tels usages dans son culte chez les Hébreux. singulier n'est employé que trois lois dans le texte original,
\ou .1. Selden De dits sgris, II, c. 2, édit. de 1680,
, 1(10) Reg., xi, 5, 33; FI (IV) Reg., xxm. 13. Voir Astarthé.
p. 157 et suiv.; D. Calmet, Dissertation sur les divinités
phéniciennes, en tète du Comment, sur les juges; Movers, ASTRAGALE. Plante de la famille des léguinineuses-
Die Phônizier, 1841, t. i, p. 559 ei suiv.;J. .1. Dœllingcr, papilionacées , qui produit probablement le nek'ôf (Sep-
Pa tanisme et judaïsme, trad. franc., 1858, t. n, p. 211 tante Du[«iu.aTa, 8uu.(a[ia; Vulgate
: aromata, storaa :
i,
et suiv.; F. Lajard, Recherches sur le culte de Venus, dont il est question Gen., xxxvn, 25, et XLin, 11. Les
in -4°, Paris, 1837-1848; de Vogue, Mrlamjes d'archéo- astragales sont des herbes ou petits arbrisseaux trapus,
logie mi,-, finie, Paris, 1868, p. il et suiv.; F. Vigoureux, In- rameux, au port extrêmement variable; les feuilles,
La Bible et les découvertes modernes, 5" édit., 1880, composées pennées ou digitées trifoliolées sont assi ,
t. m, p. 257 et suiv.; Fr. Bâthgen, Beitrâge zur semi- souvent armées de piquants; les Heurs, jaunes, Mai
tisch Religionsgeschichte, derGott Israels und die G aller roses ou pourprées, disposées en épis axillaires ou termi-
lier Heiden, l*xx. J. Thomas. naux, ont un calice à cinq dents, une corolle papilionai ée
à carène obtuse; le fruit, en forme de gousse, a deux loges
ASTÈRE. Voir AsTÉnn -. séparées par une fausse cloison provenant de la suture
dorsale. Ce genre compte un grand nombre d'espèces, dont
1. ASTÉRIUS, philosophe arien, vivait sous l'empereur soixante-dix environ ont été' trouvées en Palestine OU dans
Constance (337-361). Il était d'origine païenne, né en Cappa- les pays limitrophes. Voir Trish.un, Survey of Western
doce, d'après le plus grandnombre. Voir Soerate,//. £.,i,36, Palestine, fa n na nuit Flora, p. 282-287. Toutes ces espèces
I. Sozomène, //, /:., n, t. i.xvii, col. 1029;
i.wii. col. 172; ne produisent pas des sues gommeux, mais seulement
A. Fabricius, Biblioth. greeca, édit. Harless, t. ix. p. 519.
.1. quelques-unes, entre autres l'Astrugulus rerus île la l'erse,
Quelques historiens croient qu'il était de Scythopolis. Voir de l'Arménie et de l'Asie Mineure; VAstragalus Creticut
s. Jérôme, Ep. i\x, i; cxu,20, t. xxn, col. 667, 929. de l'Ile de Crète et de llome (fig. 339), ei les espèces
C'était un disciple de saint Lucien d'Antioche (Socrate, Aristatus, Parnassi Microcephalus , Strobiliferus, etc.
.
II. /:., 36; Philostorge, 11. £'., n, 14, 15; rv, 4, t. i.xv,
i, Pourl'/lstrao'acus tragacantha, c'est par erreur que Linné
col 177,520), et il appartient à l'école exégétique de cette lui attribue la propriété de produire de la gomme; le nom
iVuii .Wmimij [école exégétique d'], col. 683.)
Ville. d » adi ayante » vient cependant du nom de cette espèce pal
tomba dans hérésie, tut l'ami personnel d'Anus et en
Il I
altération. Une espèce de Syi donne un produit similaire.
ie
défendu les erreurs par la parole et par la plume, s. Atha- la gomme pseudo-adragante ; Gummifer, qui croit
c'est le
Orat. contr. Arian., n ,
-is, t. xwi, col. 205, etc.; dans le Liban (fig. 340). Cf. Gandoger, Flora Europe, t. \i
I. 1473. 11 écrivit, au témoignage de saint Jérôme, (1886), p. 26. On en trouve aussi sur la variété ou espèce
In- vir. i//., '.il, xxm, ni. ii'.is. ,1,.» ininiuentaires sui
l. .
voisine, le Roussseanus, qui pousse dans les plaines ai les i
découle du tronc, des branches et des feuilles mêmes qu'on ht IV Reg., xx, 13, et au passage parallèle
d'Isaïe,
des astragales, par les fissures qui se font naturellement xxxix, 2, c'est un mot différent, et il n'a pas le sens
de
ou par les incisions pratiquées à dessein. Elle sort en gomme, d'aromates, comme l'a traduit la Vulgate, mais
liqueur visqueuse, qui se durcit peu à peu à l'air, en filets il signifie « trésor ». Voir Nekôtôh et Trésor.) Les
mar-
ou en bandelettes tortillées (fig. 3i0), selon la forme de di. nids ismaélites qui venaient de Galaad
et rencontrèrent
la fente qui la laisse s'échapper au dehors de là les deux : les enfants de Jacob à Dothaïn, près de la citerne
où ils
espèces commerciales, la, gomme vcrmiculée et la gomme avaient jeté Joseph portaient en Egypte du nek'ôt. Dans
,
en plaque. C'est pendant les chaleurs de l'été et au com- ce passage, Gen., xxxvii, 25, les Septante rendent ce
mot
mencement de l'automne qu'a lieu cet écoulement; il se par O-ju.iiu.ïTa, et la Vulgate par aromata ces versions :
fait la nuit et peu après le lever du soleil. Si le temps est y voient un terme générique pour désigner les parfums.
clair et chaud, la gomme est d'un blanc plus ou moins Plus loin, Gen., xliii, 11, le nek'ôt se retrouve parmi les
pur et transparent alors deux ou trois jours suffisent
: présents envoyés par Jacob à son fils Joseph en Egypte.
;
... i ! /
ùl
vk, «s -, ,.-\.
f1
.„
aW'/'w ,
,'
I iîvi i
rîM "X--',
<<> '-'••- '
>" '-
\ i
D'après l'opinion commune, la gomme de l'astragale n'est copte : komh, d'où les Grecs ont fait xopui, forme qui
autre que le nek'ôt, dont il est parlé deux fois dans la a donné le latin gummi et notre mot «gomme». Cf. Mas-
1191 ASTRAGALE — ASTRONOMIE 1192
pero, De quelques navigations des Egyptiens sur les entes p. 216. 226. Cf. Montucla, Histoire des mathéma-
J. F.
de la mer Erythrée, dans la Revue historique, janvier (an VII). p. 50-74: L. A. Sédillot,
2' édit., t. i
1879, p. 5, note. Le mot gomi s'appliquait d'une manière Matériaux pour seeeir à l'histoire comparée des sciences
générale à toutes les exsudations de certains végétaux, mathématiques chez les Grecs et tes Orientaux, 2 in-8*,
gommes ou substances mucilagineuses, odorantes ou non. Paris, 1845-1849, t. i, p. 4-7; Laplace, Précis de l'his-
La gomme servait dans la confection des nombreux par- toire de l'astronomie, in-12. Paris, 1821, p. 13; Bailly,
fums destinés au culte, dans l'embaumement et la con- Histoire de l'astronomie ancienne, in-4 , Paris, 177T»
servation des momies on l'utilisait aussi pour la prépa- ; p. 12, 129-154. 353-394, pour les Chaldéens, et pour les
ration des couleurs « Peint avec du lapis-lazuli dans : Égyptiens, p. 155-182,395-419; M.. Traité de l'astronomie
une solution de gomme, « lit-on au Livre des muets. antienne et orientale, in-4°, Paris, 1781, p. 268; De-
II. Lepsius, Dos Todlenbuch der A egypter, in-4°, Leipzig, lambre, Histoire de l'astronomie ancienne, 2 in-8°. Paris,
1842, pi. i.xxix. e. 165, 12. Les Égyptiens faisaient donc 1817, t. i, p. 10, 14, 131, 288; R. Wolf, Geschichte der
une grande consommation des différentes espèces de Astronomie, in-8°, Munich, 1877, p. 9, 23; ICd. Mabler,
gomme; aussi celle du pays ne suffisant pas, ils allaient Die Astronomie bel den Vôlkern des alten Orients {Bev-
en chercher par mer, comme le montrent les textes, loge zur Allgemeinen Zeitung), 31 août 1892, p. 1-3.
jusque dans le pays de Poun Arabie et terre de Somal): i
Josèphe fait remonter les origines de la science astro-
qomi-u n Poun,
grains de goi e de Poun». Dûmi-
o nomique aux descendants immédiats d'Adam et de Seth,
chen, Historische Xnschriften allâg Denkmàler, Ant.jud., 1. n, 3, t. i, p. 8, et il raconte qu'Abraham en-
in-f°, Leipzig, 1867, pi. xxmi: Mariette, Deir el-Bahari, seigna l'arithmétique et l'astronomie aux Egyptiens, Ant.
pi. li et p. 28, note. Cf. Maspero, Revue historique, jan- jud., I, vin, 2, p. 19. —
Malalas, Chronogr., Patr. gr.,
vier 1879, p. 24, 25. Si la gomme de Palestine n'est pas t. cxvii, col. 68, 69 (cf. Glycas, Ann., n. Patr. gr.,t. ci.vm,
mentionnée expressément dans les textes, il y a lieu de col. 240), va même plus loin il dit que Setli divisa le ciel
:
croire cependant que les Égyptiens en recevaient de ce en constellations et donna des noms aux planètes et aux
pays. De Syrie leur venaient diverses sortes d'aromates, étoiles. Ce sont là des fables qui n'ont d'autre fondement
u Anubis remplit la tète (de la momie) de parfums de que l'ancienneté des observations astronomiques chez les
Syrie, baume, résine, cèdre, etc.». Cf. Brugsch, H. Rhind's Chaldéens et les Égyptiens.
Papyri, in-4*, Leipzig, 1865, p. 5 du Pline, dans le passage célèbre de son Histoire natu-
ti i
et lignes 3 e1 i. planche n. Avec le baume et le lada- relle, vu. 57 loti), édit. Teubner, t. Il, p. 49, où il fait
imin qui servaient dans les embaumements, les mar- l'histoire des inventions, parle des observations astrono-
is ismaélites apportaient en Egypte le nek'ôt, la miques des Babyloniens, consignées sur des briques
le, qui devait être employée probablement pour le cuites, coctilibus laterculis, et qui remontent à 2 200 ans
même usage. On sait que la tête des momies était enve- avant son époque. Simplicius, Comment., n. 12, édit.
! ippéi 'i un i' -ni de bandes gommées. Maspero, Lee- .le 1865, p. 226, rapporte, d'après Porphyre, qu'Alexandre
triques, llistinee ancienne, in-12, Paris. 1892, envoya à Aristote une série d'observations astronomiques
p. 136.— Von de la llillai diêre, Mémoire sur l'arbre qui embrassant, une période de 1900 ans. Quelques tablettes
gomme
adragante, dans le Journal de physique,
,, astronomiques .le Babylone ont été retrouvées. Voir
t. xxxvi, janviei 1790, p. 46-53; H. Bâillon. Traité de .1. Epping et .1. X. Strassmaier, Astronomisches aus Ra-
médicale, in-8°, Paris, 188i, p. 639-645; bylon, in-8", Fiibourg-en-Brisgau. 1889; A, II. Sayce,
A. Héraud, Nouveau dictionnaire des plantes médi- The Astronomy and Astrology of the Babylonians with
cinales, in-8», Paris, 1884, 2" .dit., p. 111-11-2; F. Vi- translations of the tablets relating to thèse subjects,
gouroux. La Bible et les découvertes modernes, 5 e ©dit., lins l.s Transactions of the Society of Biblical Archœo-
t. n, p. 15; A. P. de Candolle, Astragalogia , in-f°, logy , t. m
il*74!. p. 145-339; F. Hommel, Die semiti-
Paris, 18n2; A. de Bunge, Astragali gerontogei, in i .
sel, en VôVter, in-8°, Leipzig, 1883, t. p. i!8. 515; I .
Saint-Pêtersl i^, 1868; E. Boissier, Flora orientais, J. Oppert, Die astronomi.sehen Angaben der assyrisc/ien
5in-8«, 1869-1884, t. n, p. 205-498. E. Levesque. Keilinschriften, in-8". Vienne, 1885 extrait des Sitzb. der (
Pour le culte rendu aux astres, voir SabÉISME. Allgemeinen Zeiiuug, 16 septembre IS'.M .p..!; F. Hom-
mel, Die Astronomie der alten Chaldâer, dans [las
ASTROLATRIE, culte rendu aux astres. Voir Sa- Ausland, 1891, n-* 12-14; 20-21, p. 221-227; 249-253;
BËISME. 27H-272; 381-387; 101-406; Zeitschrift fur Assyriologie,
t. v, 1890, p. .".il : I. vi, 1891, p. 89, 217.
ASTROLOGUES, devins qui prédisent l'avenir au Diodore de Sicile, i, 28, édit. Didot, t. i. p. 21, raconte
moyen des astres. Ceux de Babylone étaient célèbres; que les Égyptiens se vantaient d'avoir appris l'astronomie
Isaïi les mentionne, m mi, 13, et ils sont sans doute dé- aux Babyloniens, et plusieurs auteurs anciens tout, en
signés dans H il, n. >, sous le nom de Cbaldeens. On .111, honneur de cette découverte aux habitants de la
attribue à ce peuple invention <!.• l'astrologie. .1. F Mou-
I vallée du Nil. Diogène Laerce, Proiem., 7. édit. Didot,
lu. I,. Histoire des matin
, : édit., 1 in -4°, p. :t Lucien. De astrol., 3-9. édit. Didot. p. .'!7:t; Macrobe,
;
Pans, 1799-1802, l. IV. p .171. v„„ Chaldéen 2. Comm. in Su, un. Seip i. 21. 9. dit. Teubner, p. .Vil;,
Cicéron, Dedii (,, i, I, 19; Ptolémée, Almagest., rv, 2, ri aux Chaldéens et aux Egyptiens. Ce qui est cert m
«'''i'- gri il ilma, J m- i », Paris, 1813, aujourd'hui, c'est que les Chaldéens ont été, en astro-
i. i, p, 216 el passim Séni nomie, supérieurs à tous les autres peuples de l'antiquité.
; i nat., vu, 3-4;
Simpl Comi | :
nt ,/,. ,.,,./„ .1. Epping et •!. N. Strassmaier, Astronomisches aus
p
ex recensione Karstenii , u , 12. in- i-, Utrecht, 1865. Babylon, p. 187. Pour l'Egypte, \on H. Brugsch, Astro-
1193 ASTRONOMIE 1194
nomische xtnd astrologische Inschriften altâgyptischer révolutions de la lune et en décrivirent les différentes
Denkmàler, in-4", Leipzig, 1883 kl., Kalendarische Ins-
; phases, comme nous le voyons dans la Mischna,tr. Rosch
chriften altâgyptischer Denkmàler, in-4°, Leipzig, 1883. Hasschannah , n. 8. L'idée de l'astronomie considérée
Quoi qu'il en soit, du reste, des premiers inventeurs de comme science apparaît pour la première fois dans le
l'astronomie, c'est un fait avéré que les Hébreux ne culti- livre grec de la Sagesse, vu, 18-19.
vèrent pas cette science. Ils reçurent des peuples voisins Moïse s'était attaché surtout à montrer aux Hébreux
quelques notions vagues et générales mais leur connais-
, dans les astres du ciel, qui étaient adorés par les peuples
sance du ciel n'alla guère au delà de la distinction d'un voisins comme des divinités, de pures créatures de Dieu.
341. — Zodiaque chaldéen, du temps de Marduk - idin - ahi vers 1100 avant J.-C.
,
petit nombre de constellations. En quittant la Chaldée, La Genèse, i, 16, raconte expressément la création du
Abrah im emporta avec lui l'usage de la division de l'année soleil,de la lune et des étoiles. Les autres livres de l'An-
en douze mois. (Voir Année.) Ses descendants purent cien Testament ne parlent également du ciel et des globes
apprendre en Egypte qu'elle se composait de trois cent lumineux qui en sont l'ornement que comme « l'œuvre
soixante-cinq jours. Hérodote, H, 4. Moïse leur prescrivit, des doigts de Dieu ». Ps. vm. 4; cf. cxxxv, 5, 7-9; Job,
au nom de Dieu, de célébrer la Pique le 15 nisan, ix, 9; 1s., XL, 26; Amos, v, 8; Eccli., xliii, 2; ils ont reçu
Exod., xii, 18; Lev., xxm 5-6; Num., xxvm, 16-17, et
, ses lois, Gen., i, 17, 18 ; Jer., xxxi, 35-30 ; Sap.,vn, 29; ils
d'offrir des sacrifices particuliers à chaque néoménie, forment comme son année, Deut., iv, 19 ; Is., XL, 26; Jer.,
No i., xxvm, 11-15; mais la célébration de ces fêtes ne xxxni, 22; Eccli., xliii, 9; cf. .lud., v, 20; ils lui obéissent
demandait pas des connaissances astronomiques spéciales; comme à leur maître, Job,ix, 7; xxwm. 31-32; Jer.,
il suffisait, pour en déterminer le jour, d'observer la nou- xxxi, 35-30; cf. 25; Jud., v, 20; Eccli., mu, 5, 11.
xxxm.
velle lune. Ce ne fut qu'après la captivité de Babylone etc.; mais les ignorent comment il gouverne les
hommes
que les Juifs, pour la fixation de leur calendrier religieux astres du ciel, Job, xxxvm, 33, dont lui seul connaît les
et national s'occupèrent d'étudier plus exactement les
, noms. Ps. cxlvi, 4; Is., XL, 26. Les Israélites n'ont que
1195 ASTRONOMIE ASTRUC 1106
les idées vulgaires sur le cours du soleil, et s'en rapportent ïtber dieastronomischen Beobachtungen der Allen,
aux apparences qui tombent sous les sens. Jos., x, l"2; in-8°, Berlin, 1S06; id., Unstersuchungen ûber den l'r-
Ps. XVIII, 6 Ils ne voient que ce qui frappe tous les sprung und die Bedeutung der Sternnamen , in-8»,
hommes, la multitude des étoiles, Gen.. xxn, 17; Exod., Berlin. 1809; Stem, Die Sternbilder in Bucli Hiob, dans
xxxn, 13; Nahum, in, 10, etc., leur brillante et douce l.iJùdisclie Zeitschrift fur Wissenschaft und Leben, t. m,
lumière, Is.. xiv. 12, etc. Nous ne trouvons dans An- 1 1861, p. 238-270; G. Hoffmann, Versuche :u Amos, dans
cien Testament aucune trace de la distinction des pla- la Zeitschrift fur die alltestamentliche Wissenschaft
v, 8, et, au pluriel, dans Isaïe, XIII, 10, pour signifier fit alors incarcérer à Vincennes où il resta jusqu'en
,
1rs plus grands astres, considérés comme semblables 181 i. Il accompagna les Bourbons à Gand pendant les
il; celui de 'à$, sous la forme 'ayië, dans Job, Cent jours. A son retour, il fut nommé évêque de Bayonne;
xxxvm, 3-2 (Vulgate Vesper). Le livre de Job, xxvi, : en 1830, il devint archevêque de Toulouse, et le 29 sep-
13, nomme encore le nâhâà Vulgate Coluber), la i : h mine 1SÔO il fut promu au cardinalat. Il a laissé plu-
,
constellation du Dragon. On trouve aussi dans l'Ancien sieurs écrits théologiques, canoniques et polémiques. On
Testament, chez les prophètes, quelques noms de pla- cite aussi souvent sous son nom La Bible mutilée pat-
nètes hêlêl Vulgate
: Lucifer), l'étoile du matin ou
i : tes protestants, ou Démonstration de la divinité des
Vénus. Is . xiv, 12 (i<rrï|p Éw'jtvo;, Stella matutina, dans Ecritures rejetées par la Béforme, ouvrage publié par
I Ecclésiastique, l, 6); gad (Vulgate Fortuna), Is., — : ordre de Mi' d'Astros, archevêque de Toulouse, in-8",
I.xv, 11. la planète Jupiter, selon les uns; Vénus, selon les Toulouse, 1847. Cet ouvrage est en réalité l'œuvre de
autres; —
meni (omis dans la Vulgate), Is., lxv, 11, B. H. Vieusse, Sulpicien, professeur au grand séminaire
s un grand nombre de commentateurs, la Lune; de Toulouse. Voir Vieusse. Cf. Caussette. Vie du cardinal
- d'autres, Vénus; kiyûn (Vulgate: imago), Amos, — d'Astros, in -8°, Toulouse, 1853.
.
26, la planète Saturne.Les noms de Nébo et de Nergal,
i|in personnifiaient lis planètes Mercure et Mars, se lisent ASTRUC Jean, médecin français, né à Sauves, dans
aussi ls., xi, vi. I, et IV lteg., xvil, 30, mais comme noms le le 19 mais 1684, mort a Paris en 1756.
bas Languedoc,
î. iin admet communément que le mot mazzâlôf, Il étudia la médecine à Montpellier, et occupa à partir
II (IV) Reg., xxiii, 5, et le mot analogue, mazzârôt de 1716 une chaire à la faculté de cette ville. Adonné
Job, xxxvm, :vi Vulgate duodecim signa et Lucifer),\ : surtout aux sciences médicales, il se mêla cependant de
le zodiaque. Les douze signes du zodiaque (lig. 341) métaphysique et d'exégèse biblique, et dans cette der-
sont représentés sur des monuments babyloniens (Cunei- nière branche ses conclusions ont eu du rententissernent,
form Inscriptions of Western Asia, t. m, pi. Ï5; cf. a cause du parti qu'en ont tiré les rationalistes modernes.
Epping, Astronomisi hes ans Babylnn, p. 148; H. Brown, Ses Conjectures sur les mémoires originaux dont il
u-ks un the Euphratean aslronomical Nantes of parait que Moïse s'est servi pour composer le livre de
the signs of the Zodiac, dans les Proceedings of the la Genèse, ouvrage publié à Bruxelles Paris), en 1753,
./' Biblical Archxology , mars 1891, t. xm,
i sous le voile de l'anonyme, ont servi de base à tout un
I'. 246-271), et c'est peut-être à quelque représenta- système d'attaques contre l'intégrité du Pentateuque et la
tion de ce genre que fait allusion IV Reg., xxm, 5. Les réalité de son auteur. Astruc distinguait, dans la Genèse,
Is que les Juifs avaient eus avec les Assyriens de- deux mémoires ou documents principaux, reconnais-
puis Achaz, IV Reg xvi, 7, 10, 18, leur avaient donné , sablés, d'après lui, au nom différent de Dieu qui y était
quelques notions des sciences et des arts cultivés sur les employé Elohim, « Dieu, » dans l'un; Jéhovah [Domi-
bord di uphrate el du Tigre, et c'est de leurs astro-
!
i
nas dans la Vulgate) dans l'autre. Il admettait en outre
nomes qu'Achaz avait dû apprendre la manière de ci ns- ence de divers autres fragments, et prétendait que
truire un cadran solaire. IV Reg xx, 11. Cf. Hérodote, ,
- était servi, pour la composition de son récit, d'une
h 109. I..' prophète [saïe, xi.vn, 13, lait allusion à leurs douzaine de mémoires, insérés sans presque aucune mo-
observations astronomiques et astrologiques. remarquée d'ailleurs par
dification. Cette distinction, déjà
Dans h' Ni tament, les Gémeaux, étoiles pro- i
que son petit -fils, encore à naître, le détrônerait un jour. tante: 'AtïS), nom d'une aire où les enfants de Jacob et
Mus le récit d'Hérodote porte le cachet de la légende les Égyptiens qui les accompagnaient célébrèrent pendant
cette partie. Le même historien dit qu'Astyage, pri- sept jours les cérémonies solennelles des funérailles du pa-
sonnier de Cyrus, fut traité avec égard jusqu'à sa mort. triarche, d'où vint que les Chananéens qui habitaient le
Astyage a laissé la réputation d'un prince voluptueux et pays donnèrent à cet endroit le nom d'Abel Misraïm ou
cruel, et la conduite des .Modes à son égard tend à la jus- « Deuil de l'Egypte » (Vulgate Planctus JEgypti). Gen.,
:
tifier. —
Astyage est nommé dans les suppléments deu- L, 10-11. Atad est considéré par quelques-uns comme un
térocanoniques du livre de Daniel, par Théodotion et la nom propre d'homme, désignant le propriétaire de faire;
Vulgate, en un verset que la Vulgate, dans les éditions mais comme ce mot, qui signifie « épine, buisson », est
actuelles jura, 63 rattache à l'histoire de Susanne, et
. précédé de l'article, il est assez probable qu'il doit se
qui appartient néanmoins à l'histoire de Bel et du Dra- prendre comme nom commun, marquant que l'aire était
gon, à laquelle il sert d'introduction « Astyage fut réuni
: dans le voisinage des buissons 'âtàd, ou avait été elle-
à ses pères, et Cyrus, roi de Perse, lui succéda dans la même autrefois soit couverte de ces buissons, soit remar-
royauté. Malgré toutes les peines qu'on s'est données,
>
quable par quelque arbuste épineux de l'espèce de ce
on n'a pas réussi jusqu'à présent à expliquer la mention nom.
d'Astyage en rot endroit, où il est question de Cyrus, roi L'événement rapporté par la Genèse est trop ancien et
de Babylone ce qui n'a qu'un rapport indirect avec l'his-
: le lieu où il s'accomplit était trop peu important pour
toire d'Astyage. Celui-ci, en effet, ne fut jamais roi de que la tradition ait exactement gardé le souvenir de rem-
Babylone, et il perdit son royaume de Médie dix ans placement de l'aire d'Atad. L'auteur sacré a bien eu soin
avant la prise de cette ville par Cyrus. Aussi plusieurs de nous apprendre que cette aire était située « au delà du
voudraient - ils supprimer ce verset, conformément au Jourdain », Gen., L, 10; mais cette détermination est trop
texte des Septante, où il ne se lit pas. —
Voir le cylindre vague et insuffisante pour fixer un lieu précis. On peut
do Nabonide, trouvé à Sippar par H. Rassam, publié par s'en servir du moins pour rejeter l'opinion de ceux qui,
Pinches, dans les Cuneifomi Inscriptions of Western comme Thomson, The Land and the Book, Southern
Asia, t. v, pi. 61; traduit en partie par le même dans les Palestine, 1881, p. 243-245, supposent qu'Abel Misraïm
Proceedings of tlie Society of Biblical Archseology, t. v, était dans le voisinage d'Hébron. Cette hypothèse parait
p. 7, 8, et en entier, avec commentaires, par Joli. Latrille, de prime abord assez naturelle le corps de Jacob devant
:
dans la Zeiischrift fur Keilschriftforschung , t. h, être enterré à Hébron, on comprendrait facilement qu'on
p. "231-262, 335-359; —
la chronique babylonienne rela- eut célébré les rites solennels des obsèques dans le voi-
tive à Nabonide et à Cyrus, publiée par le même, avec sinage de cette ville, avant de déposer les restes du saint
version, dans les Transactions of the Society of Biblical patriarche dans la caverne de Makpéhh ; mais quoique ,
At hœology, t. vu, p. 153-169; Hérodote, i, 16, 73-75, le chemin le plus court pour aller d'Egypte à Hébron
'H, h>7- 112, 114-125, 127-130, 162; Ctésias, dans Diodore lut celui qui est à l'ouest de la mer Morte, le cortège
do Sicile, il, 34. —
Les données de Xénophon, dans la funèbre, pour une raison inconnue, probablement à cause
Cyropédie, sont absolument fausses, et contredites par des dangers de la route directe, alla passer à l'est et au
l'Anabase, m, 4, où l'on voit le dernier roi des Mèdes nord de la mer, comme le prouve l'indication « au delà
renversé par le roi de Perse, conformément au témoignage du Jourdain ». Cette expression ne peut convenir à un
des autres sources. A. Delattre. lieu voisin de la ville d'Hébron. donc
L'aire d'Atad doit
être cherchée à l'est ou à l'ouest du Jourdain, dans la
ASUPPIM {'Âsuppim; Septante: 'Avxfzh, I Par., dernière partie de son cours. La locution be'êbér hayyar-
xxvi, 15, 17). Ce mot hébreu, nom propre d'après quel- dên, « au delà du Jourdain, » signifie ordinairement, dans
— uns, nom commun d'après le plus grand nombre, l'Écriture, « à l'est du fleuve, » parce que le territoire de la
se lit dans l'Ancien Testament, I Par., xxvi, 15,
trois fois rive gauche est « au delà » pour celui qui écrit dans la Pales-
17, et II Esdr., xn, 25. Dans les deux premiers passages, tine proprement dite. Aussi divers interprètes l'entendent-
la Vulgate traduit concilium, « [maison où se réunissait] ils ici dans ce sens ils croient que l'aire d'Atad était pi es
;
le conseil; » dans II Esdr., su, 25, elle traduit vestibula, du fleuve, sur la rive orientale, et comme il n'y avait pas
« parvis » (Septante èv tw oi/vaya-^ïv fit). L'auteur dos
: de Chananéens au delà du Jourdain et que le texte dit
,
1199 ATAD ATARGATIS 1200
expressément que les Chananéens furent témoins du deuil du temple des dieux étrangers à Délos, consacrées au
des enfants de Jacob, Gen.. 11, ils supposent qu'ils i. , dieu Adad ou Hadad et à la déesse Atargatis.)
voyaient de la plaine occidentale ce qui se passait de L'étymologie du nom d'Atargatis est fort discutée. Plu-
l'autre côté de la rivière. Fi Delitzsch, Die Genesis, 2 e édit., . sieurs orientalistes veulent y trouver le poisson comme élé-
1853, t. il, p. 10'2. Cette explication est forcée. Le sens ment. J. Selden, De diis syris syntagmata duo, II, 3.
naturel du texte est que les cérémonies funèbres s'accom- in-12. Londres, 1017, p. 178; Pr. Creuzer, Symbolik und
plirent au milieu des Chananéens. On comprend sans Mythologie der alten Vôlker, 2 e édit., 4 in-8°, Leipzi"
peine que ce soit aussitôt après être entrés dans la te ne et Darmstadt, -1819-1821, t. n, iv, 12. p. 76-77,
de Chanaan que les enfants de Jacob lui rendirent les y voient les deux mots ij -|>w, 'addir dàg , « grand
devoirs funèbres. L'expression be'êbér ne contredit pas
cette explication, cai cette locution ne signifie pas néces-
poisson. » —
Gescnius, Commenta)- ûber den Jesaia, 1821.
t.n. p. 342, le décompose en -,i in, 'âdér gad, « gran- —
sairement « à l'est » du Jourdain; et signifierait-elle tou-
jours « au delà » dans le cas présent pour ceux qui deui deféhcité.B— Movers,PAônizier,t.i,p.584;Michaelis,
,
venaient d'Egypte, « au delà du Jourdain, » c'était la Lexicon syriacum , 1788, p. 975-970. et L. W. Griiimi,
terre de Chanaan. Mais, en réalité, be'êbér n'avait pas Dos zweite Buch der Makkabàer, 1857, p. 179, croient
une signification très précise et rigoureusement déter- que l'a initial ne fait pas partie intégrante du nom. qui
minée. est écrit, en chaldéen,dans le Talmud, Aboda tara, f. 11
XXXII, 19; Deut., in, 20, 25; XI, 30.
Cf. N'uni., b,
Aussi beaucoup de géographes et de commentateurs n'hé- K-7-- Ttr'âtâ',
sitent-ils |i;i- reconnaître que l'aire d'Atad était à l'ouest
i
, en syriaque lA^jl, tera'to' , ou
du Jourdain. Il iiiinei. Palâstina, 2 e édit.. in -8". Leipzig, tar'fo', dans Jacques de Sarug (voir P. Martin,
l^s^il-
1838, p. 175; Hitler, Erdkunde, t. xv. p. 544; J. Lamy,
Discours de Jacques de Saroug , dans la Zeitschrift der
Commentarium in librum Genesis, 2 Malines,
in -8»,
deutschen morgenl. Gesellschafl 1875. t. x.xix, p. 132),
188». t. h, p. lOO. etc. D'après une tradition ancienne, ,
préférée à celle d'Atergatis, d'après les monuments épigra- conique, vêtu d'uue longue robe, la main droite ievér- devant
un tliyuiiatérion, sous un toit supporté par deux colonnes.
phiques), Aepxexù. Le nom de Dercéto ne diffère guère de Pièce fourrée frappée à Hiérapolis ( Bambyce ) vers lo temps
,
il on est une forme abrégée. On appelait aussi Atargatis grsecarum, n° 4480). Sur une monnaie syrienne, on re-
"Aeâpav); Ctésias l'appelle Dercéto, o dit Stra- marque une légère variante :;•:: (fig. 342). De Luynes,
bon, m, 27, édit, Didot, p. 667. o Prodigiosa Atargatis, Essai sur la numismatique des satrapes, 1846, texte, p. 39,
dil Pline, //. A'., v, 23
Gnecis autem Dercéto | 19), 81, etpl.v; Blau, Beilrâge zurphônikischenMûnxkunde,daii3
dicta. i l'ne inscription votive, trouvée à Astipalya, sur la Zeitschrift der deutschen morgenlândischen Gesell-
un petit autel rectangulaire en marbre blanc, porte : schaft, 18,52, t. vi, p. 473-474 A. de Longpérier, Monument»
;
numents épigraphiqui roduisanl le nom d Atar- comme l'avait supposé IL Ewald, Erklârung der grossen
gatis, et ibid., 1882, p. 179-489, 195-500, les inscriptions phônikischen lnschrift von Sidon , in-f", Govltingue, 1850,
1201 ATA RG ATI S 1202
p. 52. Cf.M. A. Levy, Phônvnscke Studien, Heft n, 1857, et l'interprétation qu'en donne Swinton peut être sujette à
p.39; Noldeke, Beitràge zur Kenntniss der aramàischen quelques difficultés fig. 344). Cf. aussi J. Eckhel, Doctrina
Dialekte, dans la Zeitschrift der deutschen morgenlân- numorum, t. m. p. 445. D'après les fables conservées par
dischen Gesellschaft, 1870, t. xxiv, p. 92, 109. les Grecs, Dercéto, séduite par la beauté d'un jeune
se trouvait dans la ville qui portait le nom même d'As- Honteuse de sa faute elle fit disparaître le père relégua
, ,
tarthé, c'est-à-dire Astaroth-Carnaïm. Le premier élé- l'enfant dans une solitude où elle fut nourrie par des co-
ment de son nom est une contraction de nnny, 'Attar lombes, et se précipita elle-même, près d'Ascalon, dans un
lac où elle fut changée en poisson. Diodore de Sicile, il, 4.
ou 'Attor, correspondant à l'hébreu mrtwy, 'Astôrêt , et
Une autre forme de la légende raconte que Dercéto, étant
au phénicien nr-"/, 'Astarte, avec le durcissement de tombée dans un lac, fut sauvée par un poisson, d'où le culte
la sifflante , selon la loi de la langue araméenne,
s en t rendu aux poissons par les Syriens. Hygin, Astron., Il,
el la chute terminaison féminine /, comme dans le
île la 30, 41; Eratosthène, Catasterism., 38; Strabon, xvi, 27,
nom assyrien de la même déesse, Istar. Attar est connue p. 667. Cf.Cicéron, De nat. deor.,0; Athénée, Deinosoph.,
comme une déesse hymiarite, et Strabon, xvi, 27, comme vin, 37; Ovide, Mélam., iv, 44-46; Selden, De diis syns,
nous l'avons vu, dit formellement qu'elle est la même il, 3. Atargatis -Dercéto était donc devenue la force fécon-
c|u Atargatis. Voir aussi Hésychius, au mot 'AttovôS/] dante des eaux divinisées. Elle était souvent associée au
[Lexicon, édit. M. Schmidt, 5 in-4°, Iéna, 1858-1868, t. i, dieu Iladad. Macrobe, Satum., I, 23; Bulletin de cor-
p. 317) cf. Justin (Atavathes), Hist. phil. Epit., xxxvi, 2,
;
respondance hellénique, 1882, t. vi, p. 481-489, 495-500.
édit. Teubner, p. 205; .1. Halévy, Recherches bibliques, III. Culte. —
Le culte d'Atargatis était particulièrement
dans la Rente des éludes juives, 1881, t. ix, p. 182-183. célèbre à Ascalon (voir Ascalon, col. 1064). Cette déesse
La seconde partie du nom, nny, 'atah, semble signifier
« bonne fortune ». Cf. la déesse AU ('AH), dans pseudo-
cf. Lucien, De syria dea, 14, édit. Didot, p. 73G; Athéna- avait aussi un temple renommé à Hiérapolis ou Bambyce.
gore, Légat, pro Clirislo, 30, Patr. gr., t. vi, col. 960. Strabon, xvi, 27, p. 667. Cf. Pline, H. N., v, 23 (19), 81;
Cf. J. Gilmore, The frag- J. A. Nickes, De Est/tenu libro, 2 in-8°, Rome, 1856-1858,
ments of the Persika of t. p. 326. On l'honorait également à Palmyre. M. de
i ,
Ctesias, in-8°, Londres, Vogué, Inscript, sémit., p. 8. Le second livre des Macha-
1888, p. 24-26. bées, XII, 26 (greci, nous apprend qu'elle avait un temple
Le poisson était aussi à Camion, c'est-à-dire, d'après l'explication commune,
consacré à Atargatis et à à Astaroth-Carnaïm, ville qui tirait son nom de celui
Astarthé. Les écrivains de la déesse.
344. — Dercéto. grecs et romains, Lucien, Ce qu'était le temple de Camion aucun document an-
,
côtés du lemple; une sorte de tour, terminée par quatre épars sur le vaste marquent la position de cer-
plateau,
cornes, couronne Pédicule [fig 315). tains sites ruinés, comme Oumm
er-Reeàs et Ziza. De
Le premier livre des Machabées, v, 43-44, mentionne Khirbet Attarûs, une ancienne voie romaine conduit,
aussi le temple de Carniun, mais sans dire à quelle divinité à travers une contrée boisée et bien cultivée, au Djebel
il était consacré. D nous apprend seulement que les habi- Attarûs, mamelon isolé sur lequel s'élevait l'ancienne cita-
tants du pays de Galaad, battus par Judas Machabée, jetè- delle. On y trouve les débris d'un fort et d'un mur qui
rent leurs armes et se réfugièrent dans l'enceinte sacrée . entourait la crête de la colline. On y jouit d'une belle
espérant sans doute que ce serait pour eux un asile in- vue ni l'ouadi Zerqa Main, Vouadi Habis au nord, et
violable; mais le vainqueur lit mettre le feu au temple, et l'ouadi Modjib (Arnon) au sud. Cf. H. R. Tristram, The
tous ceux qui y étaient enfermés périrent dans les flammes. Land of Moab, in-8°, Londres, 1874, p. 271-274.
Voir Hieliter, Derketo, dans Ersch et Gruber, Encyklo- Il dans la stèle de Mésa. Le roi
est question d'Ataroth
sect. i, t. xxiv, 1833, ).. 199-2(6; C. A. Bbttiger,
.
de Moab dit 10. « Et les hommes de Gad habitaient dans
:
Die phônùiscli- karthagUche Juno, dans ses Ideen zur la terre d'[Ataro]th depuis longtemps et leur avait bâti
ATAROTH (hébreu : 'Âtârôf, «couronnes, » une fois 2. ATAROTH. Le texte hébreu mentionne dans le pays
avec le cltolem dêfectif, N'uni., xxxn, 34; Septante: de Moab une autre Ataroth, 'Atrôt-Sôfân; Septante ttjv :
'ArapcÂO), nom de plusieurs villes situées des deux côtés 2o?ip. Num., xxxn,3ô. Elle est appelée dans la Vul-
du Jourdain. Il se retrouve, à l'état construit, dans les gate Elrolh et Sopham. Voir Étroth.
composés suivants: 1° 'Atrôf-Sôfân, N'uni., xxxn, 3.">
; A. Legendre.
2° 'Àlrôt- Addâr,'Atrôf-béf- .lus., xvi, 5; xvm. 13; 3" 3. ATAROTH (Septante
AxatotptiOt , corruption des
: '
les A rrhéens, N'um., xxxn, 33, et rebâtie ou for- [suil le désert qui monte de Jéricho à la colline de Béthel
|
liliée par les lils de (lad. N'uni., xxxn. 34. Les cités parmi (Beitin). Et il sort de Béthel l.u/a et passe vers les fron-
lesquelles elle est mentionnée suffiraient à elles seules tières de l'Archite, vois Ataroth; el il descend à l'occident
pnin .. ius indiquer son emplacement d'une façon géné- vers la frontière du Japhlétite jusqu'aux confins de Bétho-
rale Diluai (Dhibân) et Aroër (Ar'âir), un peu au-
:
ron inférieure et jusqu'à Gazer, et il aboutit à la mer
dessus de l'A: non Hésebon (Hesbân), vis-à-vis de la ; (Méditerranée). » Jos., xvi, 1-3. Deux villages appelés
pointe septentrionale de la mer Morte; Éléale (El 'AI)
'Athâra, Ulia*, et 'Atâra, \\ljis-, sont assez rap-
au nord -est, et Nébo (Neba) au sud -ouest d'Hésebon.
Elle se trouvait donc bien dans la région qui s'étend à prochés de la ligne décrite depuis Béthel jusqu'à Bétho-
l'esl du lac Asphaltite. Son nom s'est conservé' à peu pies ron. Le premier, situé au nord-ouest de Beitin el u
intact dao> le Djebel Attarûs et le Khirbet Attarûs, sud-ouest de Djildjilia, s'élève sur une hauteur, avec une
population d'environ trois cents habitants. Robinson lli- ,
ouest de Dibon. Voir la tribu de Ri BEN. la ente de t. il, p. 26"), et V. Guérin. Description île la Palestine,
A celle identilicalion opposé l'objection suivante on a : Samarie. t. Il, p. 109, pensent qu'on peut probablement
Vtarotb ne pouvait être placée si bas. puisque l'extrême l'identifier .\\ei' la ville dont nous puions. Et, en effet,
limite méridionale de la tribu de Gad ne descendait pas par sa position, Atbara pouvait être choisie comme un
au-dessous d'Hésebon. .bis., xui, 26. Cf. Grove, dans des points de la frontière sud d'Éphraïm de là on « des- :
îmith , o/ the Bible, Londres, 1861, 1. 1. p 134. cend à l'occident jusqu'aux confins de Béthoron infé-
Nous répondrons d'al que ta difficulté est la même I
rieure ». Jos., xvi, 3. Le second, situé entre El- Birèh
I
'
Dibon et Aroër, situées plus au sud encore, et dont (Béroth) au nord et Er-Ram (Ramai au sud-est, rentre
néanmoins ne peut souffrir aucun doute. En- évidemment dans la tribu de Benjamin; c'est l'Atarotb
suite premii re contrée onquise par les i mentionnée par VOnotnastieon, Gœttingue, 1870, p. 222,
Israélites, aprè a restaurées indistinctement par
i
comme appartenant à celle tribu, une des deux Ataroth
;
"ils de Ruben el de G id, furenl plus laid réparties indiquées dans b> voisinage de Jérusalem. Cf. S. Jérôme,
entre eux une manière spéi iale, en sorte que Dibon, Ata-
-I
Liber de situ et nominibus locomm heb., t. xxm, col. 872.
iroër, quoique reb itii pai Gad, Num., xxxn, 34, Placée au-dessous de Béthel, et, sous le rapport de l'al-
1 '[i- le i lïuben. Jos., xm, litude, au-dessus de Béthoron inférieure, cette localité,
16, 17. sans faire partie du territoire d'Éphraïm, pouvait cepen-
Les Mimes connues sous le nom de Khirbet Atteints dant servir aussi, comme direction géni raie, au tracé des
on ni .i
:
une ma te de piern s brutes, des rangées
ti i
Addar. A. Legendre.
l.mes. Parmi .es débris s'élèvent quelques Bguiers et de
vieux térébinthes au tronc n ux. De ce poinl la vue est 4. ATAROTH ADDAR ( 'Atrôl - 'Ad épiante:
tendue par un ici laii . r, u i,,. M1
: i ,
'ArapioO xai 'Epûx, Jos., xvi, 5; Maataptoë 'Opéy, Jos.,
et Jérusalem, le Garizim et le Gell Le Tell Chihân xvm. 13), ville située sur la frontière des deux tribus
domine la plune au sud, tandis qu'à l'e points, i
d'Éphraïm et de Benjamin. Jos., xvi, 5; xvm, 13. La
1205 ATAROTH ADDAR ATHAIAS 1206
leçon des Septante, outre les fautes de copistes glissées dominent la vallée du Jourdain. C'est une pure hypo-
dans le texte grec, suppose une lecture primitive dilfé- thèse.
rente : pour la dernière partie du mot, les traducteurs On trouve bien, du côté de
la frontière nord d'Éphraïm,
ont lu "pN, avec resch et caph final, au lieu de to, un village appelé 'Atàra.
répond certainement à l'Ata-
Il
Nous sommes ici encore en présence de difficultés presque roth signalée par Eusèbe, dans l'Onomasticon, Gcettingue,
insolubles. Le premier passage où il est question de cette 1870, p. 221, comme étant à quatre milles (environ six
ville, .los., xvi, 5, n'est qu'un résumé des versets pré- kilomètres) de Sébaste (Samarie). Saint Jérôme, Liber de
cédents, dans lesquels est décrite la limite méridionale situ et nominibus locorum heb., t. xxm, col. 871, ajoute
d'Éphraïm et de Manassé. Voir Ataroth '2. Arrivant au que bourgade était située au nord de la même ville.
cette
tracé spécial des frontières d'Éphraïm, l'auteur sacré re- Or c'est exactement la position qu'occupe 'Atàra à la ,
prend la ligne du sud d'une façon générale, de l'orient différence d'un mille en plus. Cf. V. Guérin, Samarie,
à l'occident, en ne signalant que deux points principaux : t. u, p. 214-215. Mais cet emplacement ne rentre pas
« La frontière des enfants d'Éphraïm selon leurs familles dans la ligne de la frontière orientale, telle qu'elle est
et la frontière de leurs possessions est, à l'orient, Ataroth tracée par l'Écriture Sainte. Voir Éphraïm tribu , et
Addar jusqu'à Béthoron supérieure, et ses confins se ter- carte. A.Legendre.
minent à la mer. » La mention de Béthoron supérieure
au lieu de Béthoron inférieure ne change rien, car les 6. ATAROTH (hébreu: 'Atrôt-bêt-Yô'àb; Septante:
deux villes si rapprochées se confondent dans l'étendue 'A-rapwÛ oi'xou 'îiaiê Vulgate Coronn domus Joab,
; :
du plan. Ce qui semble résulter de ce texte, c'est qu' Ata- « Couronne de maison de Jacob, » nom qui, dans les
la
roth Addar est identique à l'Ataroth du y. 2. Cependant listes généalogiques de la maison de Juda, I Par., n, 54,
que signifie l'expression « à l'orient »? Ataroth, par sa indique probablement une localité comme les mots pré- ,
position même entre Béthel et Béthoron, appartient au cédents, Bethléhem et Nétopha. Elle est inconnue.
midi plutôt qu'à l'est de la tribu. N'y a-t-il point quelque A. Legendre.
lacune dans ce passage? ATBACH, terme cabalistique. Voir Athbasch.
Nous trouvons le même nom dans un autre endroit de
l'Écriture, Jos., xvm, 13. Il s'agit ici de la frontière nord ATER, ATHER, hébreu : Atêr, « lié, muet; » Sep-
de Benjamin, qui devait évidemment se confondre avec tante 'AtTrip. Nom de trois
: Israélites.
li Ifontière sud d'Éphraïm; aussi le texte est-il à peu près
le même que Jos., xvi, 1-3. « Et leur limite est, vers le 1. ATER, chef de famille descendant d'Ézéchias ou
nord, depuis le Jourdain, et elle monte au côté septen- Hézécia. Ses fils revinrent delà captivité au nombre de
trional de Jéricho, et elle monte vers l'occident sur la quatre-vingt-dix-huit. 1 Esdr., u, 16 (Ather); II Esdr.,
montagne, puis vient jusqu'au désert de Bethaven. Elle vu, 21; x, 17.
passe de là près de Luza la même que Béthel , vers le
,
midi, et elle descend à Ataroth Addar, sur la montagne 2. ATER, chef de famille dont les fils, revenus de l'exil
qui est au midi de Béthoron inférieure. » Jos., xvm, avec Zorobabel, furent portiers du temple. I Esdr., Il, 42;
L2-13. Voir la carte de Benjamin. Ataroth Addar, placée 11 Esdr., vu, 46.
ici .m-dessous de Béthel, « en descendant, » semblerait
El-Birék; mais la suite du texte, précisant sa position, Néhémie renouvellement de l'alliance. II Esdr., x, 17.
le
nous reporte plus loin, au sud de Béthoron inférieure. C'est peut-être le représentant de la famille d'Ater 1.
Aucun nom correspondant au premier élément du mot
composé ne se rencontre dans cette région, mais au bas ATERGATIS, ATERGATÉION. Voir Atargatis.
et .m sud-ouest de la colline que domine Bcit-'Our-et-
Tahta (Béthoron inférieure), une localité, Khirbet ed- ATHA, mot syriaque qui veut dire « vient », employé
Dâriéh, semble rappeler le second, Addar. Cf. G. Arm- par saint Paul, en parlant de Notre-Seigneur (Maran),
strong, W. Wilson et Couder, Names and places in the I Cor., xvi, 22. Voir Maranatha.
Old and New Testament, Londres, 1889, p. 19, et la
grande carte. Londres, 1890, feuille IL Nous ne savons, 1 . ATHACH (hébreu Hatak ; Septante 'A^pctôator),
: :
en somme, .-il y a dans ces deux noms deux villes dis- un des eunuques de la cour d'Assuérus, au service d'Es-
linctes. Néanmoins la ligne générale où il faut chercher ther. La reine l'envoya à Mardochée pour lui demander
ces Ataroth est assez bien définie. A. Legendre. la cause de son affliction. Esth., iv, 5, 6, 9, 10.
identifiés d'une façon presque certaine Thanathsélo, : 'Etér), Jos., xv, 42; xix, 7, on suppose, peut-être avec
aujourd'hui Tàna, à l'est de Naplouse, cf. G. Armstrong, raison, qu'il y a eu changement dans la dernière lettre,
W. Wilson et Couder, Names and places in the OUI and et qu'au lieu de ^ny, 'Atâk, il faut lire iny, 'Étér ou
New Testament, Londres, 1889, p. 171; et Janoé, Khirbet
'Atar. Les Septante cependant ont traduit une fois 'Etér
Yanoiin, un peu plus bas, cf. V. Guérin, Description de
par 'IOix, Jos., xv, 42, et dans I Par., iv, 32, on trouve
la Palestine Samarie, t. u, p. 6. Naaratha, suivant les
.
auteurs anglais. Naines and places, p. 133, se retrouve avant Asan p'n, Tôkén, Septante Qoxxdc, qui se rap- :
à Khirbet el-Aûdjéh et-Tahtdni, au nord de Jéricho; ou, proche de 'Atâk. On peut donc hésiter entre les deux
un peu plus au nord-ouest, à Khirbet Samiéh, suivant formes. Quelques auteurs regardent comme plus probable
V. Guérin, Samarie, t. i, p. 212. C'est donc entre l'un la forme 'Étér ou 'Atar. Voir Éther. A. LEGENDRE.
de ces deux derniers points et Yanoun qu'il faudrait
chercher Ataroth. Couder, Handbook to the Bible, in-8», ATHAIAS (hébreu: 'Âtâyâh; Septante 'A0«oc), fils :
Londres, 18X7, p. 264, propose Tell et-Trûny, à l'ouest d'Aziam, de la tribude Juda, demeura à Jérusalem après
de Khirbet el-Aûjéh et-Tahtàni, au pied des collines qui le retour de la captivité II Esdr., xi, 4.
4207 ATIIALAI — ATHANASE (SAINT) 1203
ATHALAI (hébreu 'Atlaï, abréviation de 'Àfalyâh, : piètre . rester Entrant seule sous
en dehors de la cour.
i Jéhovah esl [ma] force. Septante dzXî), un des fils . le portique. Athalie sur
fut stupéfaite en voyant assis
de Bebai, qui renvoya une femme étrangère qu'il avait l'estrade qu'on élevait ordinairement pour présenter au
épousée dans l'exil. 1 Esdr., x. 28 peuple le roi après son sacre, IV Reg., xi 14; II Par., .
ATHALIA (hébreu: Àfalyâh; Septante: '\'<ir.x\ de sept ans. entouré des èârîm ou chefs soit des soldats,
un des descendants d'Élain ou Alain, dont le fils Isaîe soit des familles, et recevant les acclamations de la foule,
revint de liai.; loue avec Esdras, à la tète de soixante- dix tandis que les hasôsrôt ou trompettes sacrées lisaient
hommes de sa famille. 1 Esdr., vin. 7. retentir les airs de joyeuses fanfare-. IV Reg.. xi 14; .
vin, 18; Il Par xxi, 6. Elle était par sa . m entre deux rangs de soldats hors de l'enceinte du temple,
petite-fille d'Ethbaal, III Reg., xvi. 31, probablement le pour que ce sol sacré ne lut pas souillé par son sang, et
même Josèphe, Contra Apionem, 1. xvm,
dont parle la foule, s'écartanl pour lui livrer passage, vit sans pitié
d après l'historien Ménandre, et qui avait été grand prêtre passer la superbe Athalie conduite au supplice. On l'en-
d'Astarthé et de Baal avant qu'il devint par usurpation roi traîna dans le chemin qui conduisait aux écuries royales,
de Tyr etde Sidon. Jose|.lie. Ant. jud., Vil!, vu. Fidèle le son palais. IV Reg.. xi. 15-16; II Par., xxm.
à son éducation, qui lavait formée a marcher i dan- les I i- lô :à la porte des chevaux du roi qui est au sud-est .
voies des rois d'Israël c'est-à-dire dans 1 idolàti ie, elle . de Jérusalem, Ant. jud., IX. vu; cf. II Esdr., m. 28, et
nicieuse influence sur son époux et sur là elle périt par l'épée, sans qu'aucune tentative en sa
son fils Ochozias, Il Par.. XXII, 3. après qu'il eut succédé faveur ait été faite soit par le peuple, qui la détestait,
à Joram sur le trône de Juda. et mérita l'épithète que lui IV Reg., XI, 20; Il Par., xxm. 21, soit par ceux qui
donne le Saint-Esprit i la très impie Athalie. i II Par., : avaient intérêt à sa conservation. P. Renard.
xxiv. 7. Ochozias ayant péri de moi violente après un an t
.h-. I\ Reg., mu. 21-26; II Par., xxii, I. ''. Athalie ATHANAI hébreu : Etui, « libéral; i
Septante :
voulut régnei après lui. et. cruelle autant qu'elli 'A6avi), lévite de la famille de Gerson ancêtre d'Asaph. .
ambitieuse, elle ne recula devant aucun foi l'ait poui - em- I chantait devant l'arche du Seigneur. I Par., \i. 41
pare] du trône, jusqu'à faire mettre à mort ton- hébreu . 2G
qui. après les sai écutions de Jéhu, IV Reg., x,
12-14; il P.u.. xxn. 7-8, et des Arabes, il Par., xxi, 17. 1. ATHANASE (Saint), docteur de l'Église, né vers 206
l
lient par leur origine prétendre à la suc à Alexandrie, diacre des avant 319, évêque d'Alexandrie
d'Ochozias. IV Reg., xi. Il Par., xxu, 10. Elle put I .
en 328, mort dan- cette ville rapport di i
ainsi régnei en paix, Mais cette paix lut plus funeste i Nazianzi son panégyriste, il avait été instruit
.
.luda que la guerre la plu- sanglante, car le règne dès son enfance dans les sciences divines, et s'était appli-
d'AthaÛe ne lui qu'une série d'actes criminels emploi : qué à une profonde étude de l'Ancien et du Nouveau
- icrilège 'le- matériaux du temple et des objets du culte Testament, < dont il possédait, dit-il, tous les livres avec
au service de Baal, profanations et dévastations du Ban plus di les autres n'en savent un seul en
Indre. IV Reg., mi. 5-12; Il Par.. \xiv. 7. qui attirèrent particulier, i Orat. xxi ti. t. xxxv. col. 1088. Voir les .
la malédiction d.' Dieu sur le royaume. belles paroles qu'il dit de l'Écriture Sainte, à la fin de
S.- ci rival, Athalie abusait depuis six an-,
. son traité De l'Incarnation, t. xxv, col. 193-196. Il prit
1\ Reg . XI, 3: Il Par., xxn. 12 I DOU- part comme diacre de son évêque au concile de Nicée
voii usurpé, offensant i
la fois Dieu el ses sujets, IV Reg . (325) et a la définition de la consubstantialité. Évêque,
xi. 18, 20; 11 l'ai.. XXIII, -1. lorsqu'un jour son r. sa vie entière fut consacrée a la défendre contre le ralio-
t Kl.'- p. n les cris de : i
Vive le roi! I\ Reg., xi, 12-13; nalisme hellénique, que représente l'arianisme. Déposé
11 Par., xxiii. 1 m palais elle entendait i
I
.n le concile arien de ï\r 335), cinq fois exilé, il défen-
du côté du temple, Ce roi et ni loi-, l'un des plus jeunes dit toujours la vraii s'opposa soit sur son siège, t
fils d'Ochozi l'un an seule ut lors du massacre soit en exil, à la sécularisation de l'Église par le parti
le ses frères. Il irraché à la mort comme par arien. Par la il a mérité le nom de jurisconsulte, que lui
mil ade eti i -ment dans le temple sons les yeux
i
donne Sulpice Sévère, et de père de la foi pli
du grand prêtre. C'était lui que Joîada, après avoir pris orthodoxe, que lui di nne Épipb s.nnt
les mi lus Bages, II Par., xxiii, l-ll. - ndé De ses œu il ne nous reste que divers .
pai des i
hefs el di - soldats fidèles i
peut-être pourrait-on lit di ib, soit du Cantique I
peuple enthousiasmé, après lui avoir conféré l'onction Hontfaucon les a réunis dans son édition des œuvres
I, \! . i-l i; Il P.u .. XXIII I-II. Von JoAS.
. complètes d'Athanase, reproduite pai Migne, Patr.gr.,
Telle .-tut sous le gouvernement antithéocratique d'Atha- t. xxvii, col. 1344-1408 l- n ittribution à saint Athanase
lie, million
1 de l'ordre sacerdotal, qu'il était en état ne repose que sui l'autorité des compilateurs des dites
miseï une ivei l'appui d.- l'ai mée et du Chaînes. Le fragment sur le Cantique des cantiques est
peuple, et de renverser le pouvoir et on n"i>s.nit do la ; d'un auteur qui a visite in-.ikin et les Saints Lieux .1
d no pensait pas sortir de ses attributions, tant la [col. 1353): or aucun tei apprend d'ailleurs que -
h était liée au . hangemenl de politique saint Athanase ail jamais rail ce pèlerinage. Le fragment
dans 1 Etal de commentaire de saint Matthieu, développement du
tout plier devant elle, crut ou
Atlialle. habituée à VOil texte '. imtra Filiu
que 'un jeu, on que sa -oui.' présence suffira
était I M.dth., xii, 32, important par la mention qui \ est
esl
faire rentrei dan udil en toute hâte I
faite d de Photin mais, pai les '
. .
de son palais, situé au sud du temple, au temple même, formules théologiques dont il se sert, il parait êtr n-
elon Jos< phe, de ses ai des du : temporain du concile de Chalcédoine ou des querelles ori-
Ant. jud., IX, vu, qui durent, sur l'ordre du grand génislcs du commencement du v c siècle (col. 1381-138Ô).
1209 ATHANASE (SAINT) — ATHBASCH 1210
Parmi les œuvres apocryphes de saint Athanase figure in-8», Màyence, 1827; traduct. française, 2 in-8°, Bruxelles,
une Synopsis Scriptural Sacrée, Pair, gr., t. xwin, 1841; E. Fialon, Saint Athanase, in-8", Paris, 1*77.
col. '283-437, donnant la liste, Vincipit et l'analyse som- P. Batiffol.
maire des livres de l'Ancien et du Nouveau Testament, 2. ATHANASE le Jeune, surnommé Celetes (v.r^zr,;)
et à la fin, une liste des livres non canoniques. Au juge-
, ou Herniosus, évêque d'Alexandrie, vers 490, mort vers
ment de MM. Zahn et James, cette Synopsis aurait été 497. Sa foi était suspecte; il adopta l'hénotiqne de l'em-
composée aux environs de l'an 500. Elle a été publiée pereur Zenon, et, d'après plusieurs auteurs anciens,
par Montfaucon, d'après un manuscrit unique aujourd'hui il mourut même dans l'hérésie. Liberatus, Brevia-
disparu mais dont on a récemment signalé une répétition
, rium, 18, Patr. lat., t. lxviii, col. 1029. Euthalius, qui
du xiv e - xv e siècle. Voir Robinson, Texts and Studies lui a dédié plusieurs de ses commentaires sur le
t. il. n° '2, p. 7, Cambridge, 1892; Zahn, Geschichte des Nouveau Testament, dit qu'il avait un goût particulier
neutestam. Kanons, Leipzig, 1890, t. n, p. 290-318. — pour les Livres Saints, et qu'il les méditait jour etnuit.
On signale un Athanasii Commentarius in Psaîmqs, Edit. Act., Prol., Pair, gr., t. lxxxv, col. 627. Certains
inédit, dont le texte grec existe à Venise et à Milan, et critiques lui attribuent la Synopsis Scriptural Sacrse,
une version slave, Bologne. Montfaucon, qui avait étudié
à travail remarquable par la clarté et l'érudition, qui
ce commentaire, le tient pour postérieur au patriarche correspond à ce qu'on appelle aujourd'hui l'Introduc-
de Constantinople Germain j 733), qui s'y trouve cité.
( tion à l'Écriture Sainte. (Dans les Œuvres de saint
Voir Patr. gr., t. xxvn, col. 602 et UOO. —
Plus importante Athanase le Grand, t. xxvm, col. 283-438.) Quelques-
est l'Interpretatio Psahnorum, publiée sous le nom de uns pensent aussi qu'il est l'auteur des Quscstiones ail
saint Athanase par Antonelli, Rome, 1747, reproduite par Antiochum Patr. gr., t. xxvm, col. 597-710.
Migne, Pair, gr., t. xxvn, col. 049-1344. C'est un psautier
grec, dont chaque psaume est divisé en stiques, excellente 1. ATHAR(hébreu 'Éfér; Septante
: 'IsBIp), ville de :
méthode pour dégager le parallélisme de la composition; la Siméon. Jos., xix, 7. Elle fut, comme les autres,
tribu de
chaque stique est accompagné d'une courte glose qui en détaillée de la tribu de Juda. Elle est appelée Et lier dans
marque le sens allégorique chaque titre expliqué selon
, , Josué, xv, 42. Voir Etiier.
le même système d'allégories. Nous ne voyons pas que
ce commentaire ait d'attestation plus ancienne que le 2. ATHAR (Chayim ibn "Athar), né à Sala, dans le
manuscrit qui nous l'a conservé et qui est du IX e siècle Maroc, se retira à Jérusalem en 1742; il y mourut l'année
(897), le Vaticanus palatinus gr., 4i. L'auteur y marque suivante. On a de lui un commentaire sur le Pentateuque,
une estime éminente de la vie monastique au désert 'Or hahayyim, « Lumière de vie » (Ps. lvi, 14), in-4°,
(col. 1250), le dédain de la science humaine (col. 1054, Venise, 17- (sic); on compte quatre autres éditions, la
•1287), son éloignement pour toute dignité ecclésiastique dernière in-4", Lemberg, 18 (sic).
-
E. Levesque.
(col. 1247), et la conviction plusieurs fois répétée que
le monde, créé en six jours, ne durera que six mille ans ATHAROTH ADDAR, voir Atarotm 4, col. 1204.
Ce commentaire est vraisemblable-
(col. 086, 794, 1010).
ment de quelque moine égyptien ou sinaïtique du v e siècle. ATHBASCH 'atbaê), terme cabalistique,
— Montfaucon publié le texte grec d'une Expositio in
a
composé pour indiquer le procédé d'après
artificiellement
PsalmoSjt. xxvn, col. 55-546, attribuée à saint Athanase par
lequel la première lettre de l'alphabet hébreu, N, aleph,
les manuscrits et par la Chronique pascale, au vu 8 siècle,
est remplacée dans l'écriture par la dernière, n, thav; la
Patr. gr., t. xcn, col. 544. Comme la précédente, c'est
seconde, par l'avant- dernière, ar, schin, et ainsi
2, beth,
une édition glosée du Psautier; mais, plus développée,
de L'usage de cette écriture cryptographique est
suite.
elle est aussi plus grave et plus relevée. L'auteur entend
très ancien. Saint Jérôme, InJer., l.v, t.xxiv, col. 838-839,
les Psaumes comme des prophéties concernant le Christ et
en parle (sans lui donner toutefois son nom cabalistique),
l'Eglise, et il applique ce principe d'interprétation historique
et croit même qu'elle est employée par Jérémie, xxv, 26.
à tout le Psautier. Contrairement à l'auteur de l'Interpre-
Dans ce passage, le prophète dit que « le roi de Sésach »
tatio publiée par Antonelli, il s'applique à ne jamais pro-
(hébreu T,i:"i', sèsak) boira, à la suite des rois voisins
;
Psautier, éloge mis dans la bouche d'un saint vieillard Sésach » est le roi de Babylone. Cf. Proceedings of the
dont on ne dit pas le nom. 11 groupe les Psaumes par Society of Biblical Archœology, mai 1884, t. vi, p. 194,
affinités aux divers sentiments de l'âme chrétienne (péni- 195. Quant à la signification réelle de ce mot, voir SÉSACH.
tence, compassion, action de grâce, confiance, etc.), et Le Targum (ainsi que les Septante, qui ont omis les
il les partage entre les divers jours de la semaine et les passages sur Sésach, ,1er., xxv. 26, et LI, 41) a vu une autre
diverses circonstances de la vie. Quelques critiques iden- application de Yathbasch dans Jérémie, li, « J'exciterai 1 :
tifient ce traité avec le De titulis Psahnorum , œuvre de contre Babylone et contre les habitants >.? ='-, lèb qamaï,
dit Dieu par son prophète, un vent qui les perdra, i
/<
saint Athanase que connaissait saint Jérôme, De vir. ill. 87,
,
moi », et saint Jérôme a bien traduit ici dans notre Yul- pêche de conserver la leçon du texte original, qui est confir-
gale « les habitants de Babylone, qui ont élevé leur cœur
: mée pu tuus lus manuscrits grecs, par la version syriaque,
contre moi; » mais comme la tournure est un peu irrégu- pu Théodoret, lu Dan., xi 31. t. lxxxi.coI. 1521; par .
les anciens Juifs y ont vu une désignation cachée le Syncelle, Chronogr., édit. Dindorf, t. I, p 531, etc.
des Chaldéens, dont il est en effet question, et ils y ont Parmi ceux qui adoptent la lecture du texte grec, la plu-
trouvé le mot hébreu Kaàdim, - Chaldéens, » en rempla- part entendent le mot 'A6r,vaïo: dans le sens d'originaire
çant le Unned par capli, le belh par sin,\e qoph par daleth, d'Athènes, mais quelques-uns croient que le vieillard à qui
I "i par yod et le yod pai mem conformément aux , le roi de Syrie confia la mission de détruire le judaïsme en
i
deYathbasch. Le résultat obtenu est certainement Il est certain que ce nom
Palestine s'appelait Athénée.
singulier, mais il ne prouve nullement qu'il ait été prévu fréquemment employé comme nom propre chez les
était
pai Jérémie, dont le texte s'explique en réalité facilement Voir W. Pape, qui en énumére quatorze dans son
sans recourir à ce procédé aussi arbitraire que bizarre. Wôrterbuch der griechischen Eigenaamen 3» édit., ,
Sur Yathbasch, voir J. liuxtorf. De abbreviaturis hebi 2in-8°, Brunswick. 1863-1870, p. 21. Diodore de Sicile
in -12, Bâle, 1613, p. 37-38; H., Lexicon chaldaicum et xxxtv, 17, 2, édit. Didot, t. n. p. 543, mentionne un
talmudicum, édit. lise lui. t. i. p. 131, 137-138; Gesenius, Athénée à la cour d'Antiochus Vil Sidètes. Mais il est à
Thésaurus linguœ liebrseœ, p. 1486. croire que si l'auteur sacré avait voulu désigner le vieil-
Les cabbalistes emploient aussi, pour expliquer l'Ecri- lard par son nom, il se serait exprimé autrement, et qu'au
ture, un autre procédé .ui.ilui.in_-. mais plus compliqué, lieu de dire yépovra 'AOnvatov, il aurait dit par exemple
: :
Yatbach (nsBN, 'a(bah), qui consiste, comme le nom YÉpovTÔ riva, 'A6r,vaîov àvâuan, pour éviter l'équivoque.
L'histoire arabe des Machabées nomme ce vieillard I'hil-
1 à substituer < Yaleph, s. le teth, »; au belh, a,
indique,
kos, ,-jJlLj. II Mach. arab., 3, dans la Polyglotte de
le chelh, n, etc. L'alphabet hébreu est divisé en trois
Walton, t Josippon ben Uorion le confond sans
iv, p. III.
prenant chacune quatre groupes de lettres;
raison avec Philippe dont il est question II Mach.,
lu
chacune des lettres de chaq se met à la place
v, 22. Josephus Gorionià isephus hebraicus, édit.
l'une de l'autre; les groupes de la première série font
dix, d'après valeur numérique ordinaire; Breithaupt, ni, 4, iu-i Gotha, 17n7, p. 179. 11 n'y a rien
.
leui
seconde, cent, ceux de la troisième, mille d'étonnant d'ailleurs qu'Antiochus IV eût à sa cour un
ceux de la et :
!•-.-:. r», -s= Kl; — 2» rr, y-, 83, V 100; = — Athénien. Ce roi avait une grande affection pour Athènes
3° ". ;-'. "". V" —
1 000. On voit cpie des cinq lettres qui
> .n SlNtiochus IV, col. 694), et un officier originaire de
lui nie particulière comme finales, quatre, le mem,
cette ville avait pu lui sembler particulièrement propre
ont une
à implanter le paganisme à Jérusalem. F. Vigouroux.
\ . [ephé et le tsadé, entrent dans ce tableau ; le capli
tin. il. - sa forme ordinaire et le ftén'j fig
ATHÈNES 'Air,vï: primitivement Cécropia, du nom
I
:
.
i
de lettre autre qu'elles-mêmes
iarce qu'il n'y a point
puissent se combiner pour former les
Ile ils
de son fondateur Cécrops, et Athènes depuis Érecthé,
n lui'- dix, cent ou mille, nn doublés équivalant, en qui la voua au culte d'Athénè Minerve), lut la capitale
I
quer, lu- ralmudistes, ir. Smca. f. 52 l>. ont eu recours S46. — Drachme d'Athènes.
/. .-t. au moyen dus règles ci-dessus exposé'.-, ils
'.
TOte casquée de Minerve Athénè), a droite. i
ft. [des — A0E
le transforment en ---; . sâhâdàh, ge, Athéniens]. AAMQ. EQ2IKPATHS.
KAE1... [noi
magistrats], Chonette debout sur l'amphore renversée. Dana
xwi, 47; de sorte que le sens de la maxime est : le champ, à droite, un arc et un carquois. Lettre d'amphore,
i Celui qui nourrit délicatement son esclave, la lin sera A. ooronne de laurier an iniurtour.
< Monnaie frappée vers —
nn tém c'est-à-dire lui montrera qu'une édu- avant notre ère.
I
-, p. 24-26; bibliques que parce que saint Paul, à la suite de son pre-
M., ' Fischer, t. i, p. 135. '.'*>,
mier voyage un Macédoine, > prêcha el y séjourna quelque
Quelques rabbins ont lait aussi usage, dois inti 1 temps. Act., xvn, 15-34; 1 Thessal., m, 1. A ce point
lirai de la Bible, d'une autre sorte d'anagramme, non
t.
de vue. il peut paraître intéressant de savoir ce qu'était
moins arbitraire, appelé albam -i- parce qu'on met .
alors cette grande cité, dont la vue excita chez lui un
le lamed a la place du Yaleph, lu mem < la place .lu beth, saint frémissement de compassion pal lus cultes idolà- ,
""'"'s •'<
'Kauperl
5oo Mètres
4213 ATHENES 1214
près d'un siècle après Paul, nous en a laissé une longue, aux promeneurs l'ail, les oignons, l'encens, les épices, les
mais malheureusement assez confuse description. herbes fraîches, dont on était très friand eu même temps
,
Des trois ports, Phalères, Munychie et le Pirée, par que des articles de toilette et le produit des industries les
lesquels Athènes aboutissait à la mer, le Pirée était reste plus diverses. Une série de portiques, avoisinant l'Agora
à peu près le seul fréquenté des marins. Les Longs et ornés des chefs-d'œuvre de la statuaire et de la peinture
Murs terminés par Périclès, détruits par les Lacédémoniens, antiques, servaient d'asile aux oisifs et conservaient encore
il relevés par Conon après la victoire de Cnide, étaient leurs destinations d'autrefois. Au portique Royal on rendait
définitivement tombés en ruines, obstruant l'ancienne la justice; à celui des Douze-Dieux, les Athéniens, si
roule qu'ils devaient protéger, et une nouvelle voie (Ha- curieux de nouvelles, venaient faire ou écouter la chro-
maxit os), qui les longeait au nord, était devenue le chemin nique du jour au Décile, les successeurs de Zenon ensei-
;
ordinaire par lequel les hommes et les marchandises gnaient toujours, ruais sans éclat, cette philosophie stoï-
débarqués au Pirée arrivaient à la ville. C'est sur cette cienne qui, médiocrement appréciée des Athéniens amollis,
route qu'à côté de cippes funéraires, de statues de héros était pourtant la consolation des âmes fortes chez les
ou de dieux et de monuments de toute sorte, se trouvaient Romains, et, par quelques côtés, demeurait l'honneur
348. — Le Parthénon.
de loin en loin, si nous en croyons les anciens (Pausa- de l'humanité livrée à ses seules forces. De ce centre de
nias, I, i, i; Philostrate, Vit. Apollon., vi, 2), des autels la vie publique, autour duquel se groupaient les temples
dédiés au Dieu inconnu : 'ADNOSTU 6EÙ. Ces autels d'Apollon Patroùs et de la Mère des dieux, quelques édi-
attirèrent l'attention de l'Apôtre. Il sentit aussitôt, et très fices destinés aux magistrats de la cité, le Bouleutérion
douloureusement, tout ce qu'il y avait d'effréné dans cette pour les réunions du sénat, le Tholus, où les prytanes
idolâtrie qui, ayant épuisé le répertoire des dieux connus, prenaient leurs repas, et des écoles publiques pour la jeu-
dressait d'avance des autels à ceux que l'on inventerait nesse, telles que le portique d'Attale, dont on a récem-
encore. On l'heureux parti qu'il tira de cette inscrip-
sait ment retrouvé les ruines, partaient deux rues principales,
tion pour entrer en matièredevant l'Aréopage. Act., xvn, 23. contournant en sens inverse l'Acropole et passant devant
Ayant abordé la ville par la porte Sacrée, près du Dipy- les nombreux monuments édifiés à ses pieds. L'une côtoyait
lon, dont les ruines ont été retrouvées récemment entre la colline de l'Aréopage. C'est peut- être celle qui était
la gare du chemin de fer et l'église de la Sainte-Trinité, il dut bordée de ces hernies de marbre, sorte de gaines à tète
suivre la grande rue du Céramique, ornée de statues de de Mercure, que l'on avait ornés d'inscriptions choisies,
bronze et de marbre, pour atteindre l'Agora, qu'il faut aphorismes pour la plupart empruntés à la sagesse an-
chercher au nord-ouest et non au sud-ouest de l'Acro- tique et propres à exciter les passants à la vertu. A cette
,
pole. Sur cette place publique où Périclès, Socrate, Alci- artère principale se soudaient d'autres rues conduisant
biade, Déinosthène, étaient remplacés par des Athéniens aux collines des et des Muses, quar-
Nymphes, du Pnyx
sans élévation dans la pensée et sans ardeur dans le tiers où les maisons des bourgeois étaient, comme
petits
patriotisme à l'ombre des platanes ou sous des tentes
, on peut en juger par les arasements qu'on y voit encore,
provisoires, des marchands, classés par groupes, offraient échelonnées les unes à côté des autres, dans des propor-
1215 ATHÈNES 1216
l'heure des jouis que son zèle impuissant trouvait bien visible du cap Sunium. Appuyée fièrement sur sa lance et
longs. C'est laque les chefs d'orchestre, vainqueurs le bouclier au bras, la déesse semblait garder le Paithénon
du théâtre, .limaient à dresser, sur des monuments Bg. 348), qui, à quelques pas de la. s'élevait splendide,
du i;oiit le plus exquis, les trépieds qu'ils avaient obtenus c imme l'expression sublime, beaucoup moins de la foi d'un
i
en témoignage de leur talent Celui de Lysicrate subsiste peuple à sa puissante protection, que du triomphe de
le rue tournait au midi pour atteindre ce l'art dans le temple même de celle qui eu était l'inspira-
fameux théâtre de Bacchus ou Eschyle, Sophocle. Aris- tiïce. Sur une largeur de cent pieds (30 mi lu- rappelant .
tophane. M Euripide, avaient fait représenter ainsi l'Hécatompédoo de Pisistrate, auquel il succédait,
leurs chefs-d'œuvre. Elle rejoignait de là la nie de- Her- et sur une profondeur de deux cent vingt pieds (67 nu
mès, à une sorte de rond-point d'où l'on montait à l'Acro- l'harmonieux rectangle avait un péristyle de huit colonnes
pole. Voirie plan d'Athènes, li- 347. sut les façades et de dix-sept sur les côtés, La construction
M Beulé dans un mur de marbre blanc la intérieure se divisait en deux salles d'inégale grandeur,
loi ique. défendue à droite et à gauche par une tour dont la plus importante, vers l'orient, était le sanctuaire
qui fut la véritable entrée de l'Acropole. Elle était
.
de Minerve, et l'autre, à l'occident, l'Opisthodomos, ou la
port le la les Propylées, et le maison lia trésor public. L'une et l'autre étaient prô
coup d'œil sur large escalici qui conduisait au célèbre
le à leur entré'i' pai un portiqu lonnes parallèles à
portique devait êtn nt. n le gravissant, on lais-
i
celles des deux façades. Ictinus et Callicratès, en édifiant
sait à droite le gracieux sanctuaire de la Vicloin ce monument, le chef-d'œuvre incontesté de l'architecture
ailes, i gauche la statue colossale d'Agrippa, ami d'Au- antique, avaient voulu prouver aux bâtisseurs de tous les
guste, et l'on pénétrait èristyle des Pro que la beauté idéaleest, non pas dans la recherche,
de sa
olonnes dot iques surmontées d un
i
mais dans la simplicité des lunes et dans l'exquise
ment ava fronton encadré pai deux portiques parallèles. nie de leurs combinaisons: Phidias et un groupe
A travers un vestibule divisé -
marbre, tandis que, sur les métopes à fond rouge, on Denys, au pied même de l'Aréopage, a pris la place du
avait représenté en bas -reliefs la guerre des Amazones, sanctuaire de- Euménides li^. 3Ô0).
les combats des Centaures et la guerre de Troie. Une En dehors des anciens auteurs, qui sont la meilleure
autre frise sous le péristyle, autour de la cella, repré- source sur la topographie d'Athènes, on peut consulter,
sentait la fête des Panathénées, On y admire encore de parmi les moderne-, les travaux de Kiepert et de Curtius,
jeunes Athéniens se préparant a la cavalcade sacrée, Iœuvre remarquable de C. Wachsmuth, Die Stadt Athen
tandis que d'autres courent en avant sur leurs fières m Allerlhum, in-8«, Leipzig, 1874; W. M. Leake, Topo-
montures. C'est aux deux frontons surtout que Phidias graphy of Alhens, in-8". Londres, 1821 2 e édit., 1844 ; ;
souvenirs mythologi |u iei ipportantàTorigined'Athènes. Mach., ix, lô, 1722, p. 351 ), surpris de trouver ici le nom
Minerve Poliade et Pandrose, fille de Cécrops, > avaient des Athéniens, lisent « Antiochiens » au lieu d'Athéniens
leurs prêtresses. Là se rendait périodiquement la proces- comme ils le font 11 Mach., M, 1. texte grée), pane que,
sion fameuse des Panathénées, poui j offrii la statue .1 disent-ils, Athènes n obéissait point à Antiochus IV. Ils
de Minerve tombée du ciel le péplum lundi'' par les jeunes supposent que ce prince promettait de donnera tous les
Athéniennes. On peut dire que ta roche toul entièri Juifs les droits et les privilèges des citoyens d'Antioi lie,
l'Acropole était remplie de -an, lu. mes idnlàti iques, et. qui jusque-la n'avaient été conférés qu'à quelques habi-
quand toute la plate-forme avail été envahie, on avait tants de Jérusalem, Il Mach., iv, 9 (et 19, texte grec, où
fouillé les flancs de la montagne el toul autour, dans des : 'Avtiox«5 signifie les habitants de Jérusalem qui avaient
grottes artificielles, Pan, Apollon, Aglaure au nord, la les droits des citoyens d'Antioche). Celle explication n'est
Terre, Thémis, Vénus, les Nymphes el Esculape au sud, pas impossible, mais rien n'empêche de conserver la leçon
av. uent leurs autels, leurs piètres et leurs adorateurs. qu'on lit dans le texte actuel, et qui est confirmée par tous
Sans doute, ainsi qu'il est dit au livre des Actes, xvn, 17, les manuscrits et les anciennes versions. On comprend
Paul allait à la syn igogue se consoler d'un si douloureux d'autant (dus facilement celte allusion au gouvernement
specl cle, en louant, avec les rares Juifs el les prosélytes d'Athènes, qu'Antiochus IV avait une grande prédilection
qui étaient à Athènes, le Dieu d'Israël. Là essayait d'an- il [.oui cette ville (voii Antiochus IV, col. C9i Cf. Polybe, .
dans le- écoles des philosophes, au Lycée, au Cynosargi u.'.v.y selon l'usage des orateurs de cette ville. Act., xvn. 22.
a l'Académie, où les souvenii de Platon devaient sou me s — 2° Saint Luc afin d'expliquer pourquoi les Athéniens
i-mi âme en extase devant le divin idéal. & parole y lit désirent connaître quelle est la « doctrine nouvelle »,
impression, puisque les divei si en émurent, et un y-xvir,... ôiM/r, pie, hee pur saint Paul, tait cette réflexion :
jour on m' saisit .le l'étrange discoureur, qui fut amen,'- : , « Tous les Athéniens et les étrangers qui demeuraient
i \ page, où il dut s'expliquer sur sa doctrine, nou- |dans la ville] ne s'occupaient que de due ou d'écouter
velle pour tous, et déraisonnable pour plusieurs. quelque chose de nouveau ly.xiviîEpov I Ait.. XVII, 21. .
Cette colline de Mus ou Aréopage, où il fui conduit, Le comparatil esl employé pour signifier Quelles sont :
existe enc C'est l'élévation rocheuse qui aroisine l'Acro- les dernières nouvelles?) Ce trail du caractère athénien
pole vers occident. Cf. Pausanias,
I xwin, 5; Hérodote, l , esl pus sur le vif; Démosthène dil en s'adressanl à ses
\in. 52, On y monte p. h seize di n taillés dans le compatriotes:» Non- nous demandons à l'agora Que dit- :
roc, ei conduisant à une plate-for où trois bancs de on de nouveau (XÉyeTaiTi xaiv6v)? » l'iul. i. DeinosthenU
pierre forment un rectangle ouvert du côté de l'escalier. ipersunt, édit. Reiske, Londres, is.'!2, t. i, p. 28.
Voit Au opagi col. 941, Là Paul annoni a
.
rai Dieu, li I h, dans ses Caractères, vin, édit. Didot, p. (>,
oplu.i-te,
et. malgré un auditoire d'épicuriens qui ne voulait plus lut ain-i le portrait du nouvelliste athénien « Que ra- :
I entendre parce qu'il prêi hait la vie future, il put signi- contes-tu'.'... As-tu du nouveau
TOÛSe eitiïïv (s/Et; r.:ç,\
fii ni\ faux dieux que l'heure étai
i
où il- allaient xctiv&v) ontinuant à interroger: « Ne dit-on rien
i
su in de leurs temples, le héséion qu il av. ni à ses pieds I de nouveau ( p.T, aéye"»'. ti xïivoTepôv)? » Voir aussi Thu-
i
le nord, Olympiéion vers le sud-est, le Parthénon sur
I cydide, in. 38,5, édit. itilut p. 116; Plularque, Moral.,
I .
s., léte. On eut beau sourire el lever la séance s.m- De curiosit., 8. édit. Didot, t. i, p. 628. Cf. Sénèque,
attendre la fin, sin le Pnyx qui s'élevait au midi au delà . I. tv, 2 (94), édit. Teubner, Opéra, t. m. p. 2UC.
de le. ave, -es grand- souvenirs oratoire:
l.
Démos- .
I". VlGOl ROI X.
thine plaidant contre Philippe avail perdu sa cause; sur ATHÉNOBIUS (\Aei)v46ioç), Officiel d Antiochus VII
l'Aréopage, Paul plaidant contre le pagani mi gagna la de Syrie. 11 avait le titre ,1 « ami du roi
Sidètes, roi I Mach., i>.
sienne, hem-
Aréopagiteetune femme nommée Damaris
I
ne furent que le prélude de plus nombi quêtes, refusé les présents de Simon Machabée, grand prêtre des
A, i.. xvn, 34. Avec le temps, le Dieu du Calvaire eut Juifs, envoya Athénobius à Jérusalem poui demandera
raison de- dieux di l'Olympe. I ne église ,1e, liée ., saint Simon de lui rendre Joppé, Gazera et la citadelle de Jéru-
1221 ATIIKNOBIUS ATHLÈTE 1 222
salem , ou de donner pour ces places fortes cinq cents comme elles étaient faites d'après les anciennes éditions,
talents d'argent, en plus de cinq cents talents de tribut. collationnées avec les meilleurs manuscrits, elles ont servi
Le grand prêtre, malgré les menaces de guerre de l'am- de base à toutes les éditions postérieures de la Bible
bassadeur, refusa les propositions d'Athénobius, qui, après hébraïque, en particulier à celles de Clodius, Jablonski,
avoir admiré la splendeur de Jérusalem, retourna plein II. Michaelis, Opitz, Everard van der Hooght, Simon.
de colère auprès de son maître'. Mach., xv, -25-36. C'est
I Elles valurent une grande renommée a l'éditeur, et par un
tout ce que l'on sait de lui. Antiorbus VII, sur son rapport, décret du 10 juin 16(37, les états de Hollande lui accordè-
lit marcher Cendébée contre les Juifs; mais ceux-ci le rent le droit de porter une médaille avec une chaîne d'or.
battirent. Voir Cendédée. Le texte sacré est accompagné de nombreuses notes margi-
nales sans grande valeur, dues à Jean de Leusden, profes-
ATHER. Orthographe d'Ater, dans laVulgate, I Esdr., seur à Utrecht. Chacun des versets est marqué par un chiffre
il, 1(3. Voir A.TER 1. arabe, tandis que dans les anciennes Bibles ils n'étaient
marqués que de cinq en cinq. C'est pour cela qu'Athias
ATHERSATHA (hébreu: HattirsàtcV ; Septante: a conservé le chiffre hébraïque pour chaque cinquième
'A(j£f<7aa6à ['Apzy.pny.17bi, Il Esdr, X, 1]), mot perse, verset. Cette édition fut attaquée par le protestant Samuel
précédé de l'article hébreu (liai; il signifie « le gouver- Desmarets, auquel l'éditeur répondit par l'ouvrage sui-
neur d'une province. Les Septante l'ont simplement
» vant Cxcus de colorilius, id est ./. Athise justa defensio
:
transcrit en grec, sans en séparer l'article, et notre ver- contra ineptam, absurdam et indoctam reprehensionem
sion latine a conservé la forme des Septante. Ce mot se viri celeb. D. Sam. Maresii quajiidicat tani/iiam cxcus
lit cinq fois dans l'Écriture. 1 Esdr., Il, 03; II Esdr vu, , de prxstantissima et ubique celebrata Bibliorum he-
65, 70: vin, 0; x, 1. Dans ce dernier passage, il ne doit braicorum editione. anni 1661. —
En 1705 parut une
pas être considéré, dans la Vulgate, comme le nom propre meilleure édition de cette Bible Biblia hebraîca cum
:
d'un personnage particulier, mais comme un qualificatif punctis secundum ultîmam edilionem Jos. Athise recen-
du nom de Xéhémie, fils d'Helcias ( Hachelaï Helchias = , sita var. notis illustrata, studio et labore Ever. van der
dont il désigne la qualité. Le même titre est appliqué aussi Hooght, 2 in-8°, Amsterdam, 1705. —
Chez le même impri-
expressément à Néhémie. II Esdr., vin, 9. Quant à l'iden- meur parurent encore Biblia hebraîca cum cominen-
:
tification du gouverneur dont il est question I Esdr., il, 63, tario Basi, studio R. David Nunnes Torres édita, 4 in-1'2,
et II Esdr vu, 65, 70, les avis sont partagés
, d'après les : 1700; Biblia hebraîca absque commentario Rasi, studio
uns, c'est Zorobabel; d'après les autres, c'est Néhémie. R. David Nunnes Tories édita, 4 in-1'2, 1700; Biblia ger-
La première opinion est aujourd'hui la plus commune. manica, interpréta B. Joseph Josel fil. Alexandri cogno-
Zorobabel porte le titre de péhâli dans Aggée, i, 1, 14; inine Witzenhausen (revisoribus B. Meir Archisijnagogo
il, '2, 21. Or Néhémie est aussi appelé péhâh, IIEsdr., Gerinanorum Judxorum Amstelodamensi et R. Sablai)
v, 14. 18; xn, '26 Les deux mots sont donc synonymes, cum diplomate ordiniim Hollanaise, in-f", Amsterdam,
et, Zorobabel ayant rempli les fonctions de thirschatha ou 1(370; Biblia germanica ex editione Jos. Athise lilterisger-
péhâh avant Néhémie, les passages 1 Esdr., il, 63; manicis. —En 1661, il donna une édition in-8° d'une Bible
II Esdr., vu, 65 et 70, peuvent lui être appliqués. espagnole publiée à Liàle, en 1569, par Cassiodore de Reyna :
Un point sur lequel tout le monde est d'accord, c'est Biblia espaiîola de nuevo corrigeda en casa de Joseph
qu'Athersatha ou plutôt thirschatha, est un titre perse,
. Athias, Amsterdam, 5121 1(3(31). (
—
Publia-t-il également
désignant le gouverneur d'une province de moindre im- une édition d'une Bible anglaise? Plusieurs l'affirment.
portance qu'une satrapie. On ignore d'ailleurs quelle Christian Wolf, cité par le P. Lelong, en doute, et affirme
était l'étendue des pouvoirs de ce fonctionnaire, ainsi que malgré ses nombreuses recherches il n'a jamais pu
que ses attributions spéciales. Quant à l'étymologie du en découvrir un exemplaire. —
Voir J.-G. Eicbhorn,
mot, elle est incertaine. Th. Benfey et M. A Stern, Ue- Einleitung in das alte Testament, 3 e édit., Leipzig, 1803,
iiv die Monalsnamen einiger alten Vôlker, in-8°, Berlin, t. u, p. '217. H. Hëurtebize.
1836, p. 196, le comparent avec le zend thvôrestâ. « Ce
mot se rapproche beaucoup, disent-ils, du nominatif zend 2. ATHIAS Salomon, Juif de Jérusalem, vivait dans la
thvôrestâ, du thème thvôreslar. Ce thème vient de la première moitié du XVI e siècle. On a de lui un commen-
racine thvereç, qui signifie arranger, créer, ordonner. taire sur les Psaumes avec le texte en regard, Perus 'al
Eul;. Burnouf, Commentaire sur le Yaçna, in-4°, Paris, séfér tehiUim, in-f", Venise, 1549. Il est tiré de Raschi,
lNoVt, note F, p.formé par le suffixe tar, en
xi.vi. Il est Kimchi et autres rabbins. B. Hëurtebize.
sanscrit tri, en grec xr,p, en latin tor, et aurait du être
régulièrement thvar-star ; mais l'a s'est changé en ô sous ATHLÈTE. Saint Paul emploie deux fois le verbe
l'influence du u précédent, et l'e est, comme assez souvent iSù.ius, «combattre dans les jeux publics, » d'où vient le
en zend, une simple voyelle de liaison. En hébreu, le v mot « athlète », dans sa seconde Épitre à Timotbée,
a dû tonilier comme à l'ordinaire, il est ainsi resté in, tr; u, 5 (Vulgate: cerlat cerlaverit) et le mot âûXv)iriç,
, ,
stà, la terminaison du nominatif, ne pouvait être rendu « lutte, pugilat, » dans son Épitre aux Hébreux, x, 32
que par snu, sf. D'après le changement ordinaire des (Vulgate: certamen). 11 fait aussi plusieurs fois allusion
voyelles, le mot aurait du être vocalisé Nrvann tir'seta ; , aux exercices corporels et aux jeux des athlètes, en hon-
neur chez les anciens, et spécialement chez le- Grecs. Ces
mais nous trouvons à place, avec un changement insi-
la
exercices avaient pour but d'assouplir, de développer et
ii, Mrnrm, tirsdtd. » D'autres exégètes, comme
de fortifier les membres. Ils s'accomplissaient suivant cer-
moins de vraisemblance, font dériver
Fr. Delitzsch, avec taines règles, et constituaient « la gymnastique ». Pour
thirschatha de l'arménien tir-sat, « maître du royaume y encourager, on institua des jeux publics où les concur-
ou de la province. » Delitzsch, Jesaia, 3 e édit., 1879, p. vi. rents venaient faire preuve de vigueur et d'habileté, et
On peut voir d'autres explications dans F. Keil, Chronik, briguaient les récompenses promises aux vainqueurs. On
Lnra, Nehemia, 1870, p. i-2'2. F. Vigoiroux. célébrait les jeux olympiques a Pisa, en Élide, tous les
quatre ans, durant cinq ou six jours; les jeux pythiques
1. ATHiAS Joseph, érudit juif
typographe hollan- et à Crisa, en Phocide, la troisième année de chaque olym-
nioit de la peste à Amsterdam, en 1700. Il fit pa- piade; les jeux néméens à Némée, en Argolide, tous
dire, en 16(31 et 1(3(37, deux éditionsde la Bible hébraïque,
i
les deux ans, et les jeux isthmiques, à Corinlbe, dans
9 in -8°. Ces éditions sont imprimées avec soin; on
y l'isthme,également tous les deux ans. La victoire, dans
remarque cependant, surtout dans la première, beaucoup ces jeux qui attiraient une multitude innombrable, était
de fautes dans les points- voyelles et les accents. Mais estimée à un si haut prix, que les concurrents se prépa-
1223 ATHLETE 1224
raient à la lutte par une série prolongée d'exercices. la piste était plus longue. Dans la course
nr; ailleurs
appelée agonistique Mais bientôt des hommes firent .
simple, parcourir le stade d'un bout à l'autre.
il fallait
m tiei Je paraître dans les jeux publics pour s'y disputei Dans la course double, ou diaule le trajet devait être .
les prix; on 1rs nomma .iililêtes », et l'agonistique, jadis parcouru à l'aller et au retour sans arrêt. Enfin dans la
eu honneui parmi les jeunes citoyens, devint une profes- le le coureur avait à fournir sans nul repos une
.
sion à laquelle se vouèrent, pour la plus grande partir de douze à vingt-quatre stades, soil de deux à
quatre kilomètres. Tu jour, un vainqueur Spartiate, I.adas.
tomba iii.it en arrivant au but. Pour rendre possibles ces
t
-•-s-
301. on lit au-dessus : S-aStov ocvSpcw v.-/.r,.
de Munich.
ni le goût et la foi i
e. I. ago
nislique fut définitivement remplacée par l'« athlétique
i es dont la série composait
:
jeux.
1° La course, ctiôiov ou 3pé|i.c ;| 51 efaisait
I
3
r
»2 Agoo int une table où sont déposée* vie chrétienne à la c se. Gai., n, 2: v. 7; Phil., n, lii;
huit couronnes pour les valnqui in des |eox. D'après an ca linni., ix. 16. H disait de i n i - même : « n'estime pas
.le
la foi gardée représentent la vie chrétienne et apostolique. de s'emparer des armes fournies par la grâce, « l'armure
dont saint Paul ne s'esl pas écarté un instant, et le Sei- de Dieu afin de pouvoir résister au jour mauvais et se
,
gneur, juste jupe, est comme l'hellanodice qui distribue maintenir debout par l'accomplissement de tous les de-
voirs, la ceinture de vérité autour des reins, la cuirasse
ia couronne. L'Apôtre fait encore allusion à cet i-,wy et
au but à atteindre, quand il dit à son disciple Compoitc- :
<• de la justice, les sandales aux pieds, le bouclier de la loi.
le casque Ju salut et le glaive de la parole de Dieu. Le
îoi bien dans le combat de la foi, et atteins la vie éter-
chrétien doit différer en cela des lutteurs, qui, dans les
jeux, n'avaient aucune arme ni défensive ni offensive et
étaient dépouillés de tout vêtement, ainsi que les coureurs
et tous les autres athlètes.
4° Ledu disque, StirxoëoXia.
jet
5° Le du javelot, àxovTriau.o'ç. Ces cinq exercices
jet
constituaient le « pentathle ». Saint Paul ne dit rien des
deux derniers.
6° Le pugilat, mjyiiiq. C'était un terrible exercice. Les
poignets et les mains du pugiliste étaient enveloppés dans
un réseau de courroies en peau de bœuf, garnies de bandes
en cuir durci, de clous et de boules de plomb (6g. 355). Il
354. —
Lutteurs grecs. Deux agonothèies, l'un à droite, l'antre s'agissait d'atteindre l'antagoniste avec adresse et vigueur,
à gauche, surveillent la lutte. D'après un vase du musée Pio-
tout en parant ses coups. On
cherchait a le frapper sur les
Cleinentino, à Rome.
tempes, joues, le nez et le menton. Si
les oreilles, les
celui-ci se dérobait habilement, le poing battait l'air mu-
nelle. o I Tim., vi, 12. Voir aussi Phil., I, 30; Col., Il, \ :
1 Thess.. h. 2.
Les athlètes qui se destinaient à la course étaient obli-
gés de se soumettre à un régime particulier, pour aug-
menter l'agilité Je leur corps et l'alléger de tout le poids
inutile à leur but. « Celui qui veut atteindre à la course le
but désiré, dit Horace, a commencé 'les l'enfance à s'im-
poser quantité de privations et d'exercices; il a été tantôt
eu sueur et tantôt transi; il s'est interdit les plaisirs et le
vin. Ars poelica , V, 412. « Les athlètes observaient une
i
t. i, p. 518. Saint Paul fait allusion à ces usages Qui- ; réduis en servitude, o I Cor., ix. 20-27. L'Apotre consi-
conque vent prendre part au combat à-fMvlÇouEvo;) s'abs- I
dère son corps comme un adversaire à terrasser par un
tient de tout. Eux , pour obtenir une couronne
ils le font rude pugilat.
périssable ; nous, pour une couronne impérissable. Aussi, La réunion de la lutte et du pugilat formait un exercice
moi, si je cours, ce n'est pas vers l'incertain. » I Cor., appelé le « pancrace », TtayiipâTiov, dans lequel on ne
ix. 25-26. combattait pas avec les poings armés de gantelets, mois
2 Le saut, £X|ui. Saint
Paul n'en parle pas. seulement avec les doigts recourbés. Ceux qui s'adon-
3" La lutte. Elle était assujettie à des règles fixes.
jiocXï). naient à la lutte, au pugilat et au pancrace, étaient appelés
Il fallait saisir l'adversaire par les bras, le heurter du front. athlètes lourds; les athlètes légers se consacraient à tous
lui tordre au besoin les doigts de la main ou du pied, le les exercices, et par conséquent devaient avoir plus d'agi-
ser à terre, l'empêcher de se relever, et exécuter lité que les premiers. On comprend qu'un entraînement
mouvements avec une certain.
s \ :r,i >.
préalable, long et pénible, était nécessaire à tous les
ont Paul dit « Nous n'avons pas la lutte
:
(r.yjr.- contre athlètes, d'autant que les concurrents étaient nombreux.
1.. chaii et le sang, c'est-à-dire contre des hommes, mais Saint Paul écrivait: a L'exercice (fuiMaffÉa) corporel es:
..In- les puissances spirituelles des ténèbres. Eph.. VI, 12. d'une médiocre utilité; mais la piété est utile à tout. »
'
n était pas à forces égales contre de tels ennemis 1 Tim., iv, 8. Le jour delà lutte. « l'appât des récompenses
;
aussi l'Apôtre recornmande-t-il ensuite à l'athlète spirituel devait faire naître chez ceux qui désespéraient de vaincre
1227 ATHLETE — ATTALIE -i223
arrivaient à Olympie, on leur faisait prêter serment de tûmer von Pergamon, t. i, n. 3(> et Ci. L'année sui-
loyauté prés de 1 image de Jupiter, ainsi qu'à leurs parents vante, il accompagna le consul Cn. Manlius Vulso dans
et à leurs gymnastes. » Daremberg et Saglio, Dict. des son expédition en Galatie. Tite Live, xxxvm, 12; Pohbe,
antiq., t. i. p. ôlLi. Lie fortes amendes punissaient ceux xxn, 22; xxiv, 1: Frankel, Allertïtmer von Pergamon,
qui avaient contrevenu aux règles prescrites. L'Apôtre t. i. n. 65. Eu 182, il lit la guerre à Pharnace, Polybe,
écrit: <
Si quelqu'un vient lutter (ôBXtj il ne sera pas ,
xxv, 4, (i: cf. Dittenberger, Sylloge inscript, grsec., n. 215,
couronné, à moins d'avoir lutté ( iO'/^Tr, ) loyalement. » et, en 171, il se joignit au consul P. Licinius Crassus, en
cutés à des hommes donnés en spectacle », el il ajou- Romains qu'Antiochus venait de traverser IHellespont ;
tait: « Ayant autour de nous une si grande nuée de té- en 181, en 167, en 164 et en 160. Tite Live. xxxv. 23
moins, mettons de côté tout ce qui nous appesantit et le Pohbe, xxv. 0; xxxi, '.»; XXXII, 3, 5.
hé qui nous embarrasse, et courons par la patience Depuis 159, date de la mort de son frère Eumène,
;i la lutte qui nous est pro] les yeux fixés sur Jésus,
Attale exerça pendant vingt et un ans l'autorité royale,
le point de départ ip^TVYiv) et le termi reAeuo- en qualité de tuleur du jeune Attale 111. lils d'Eumène,
t de la foi. » Hebr., x, 33; xn 1, 2. Le Sauveur est
i .
de laurier fig. 352), les acclamations populaires, l'inscrip- Pallas assise et casquée, présentant <le la main limite une
tion sur des tables de bronze, l'érection d'une statue, des couronne. Derrière elle, un arc a coté d'elle, un bouclier.
;
i
m ttraordinaires dans la ville natale, des privilèges
i
a vie, telles étaient les principales faveurs accordées à et il ne remitpouvoir à son pupille qu'en mourant
le
i.\ champion. Nous avons vu >.iiut Paul rappelei Strabon. Son premier acte, quand il eut l( pou
XIII, i. 2.
celle couronne (o-rfçavoç) et mettre cette récompense en voir, fut de rétablir sur le troue de Cappadoce Ariarathe,
parallèle avec récompense nielle promise au chré-
l.i i
I.
dont il était l'a mi. Pohbe, xxxn, 23. Cf. Dittenberger. S g II.
tien, uni Pierre dira à son tour
s. « Quand paraîtra le :
inscr. grsec., n. 220. Voir Ariarathe. Le roi de Perse et
Prince des pasteurs, vous receviez la couronne impéris- les à leur tour Attale contre Prusias,
Romains soutinrent
sable di gloire. « I Petr., v, i. Avant les Apôtres, l'auteur en loi, forcèrent celui-ci à signer la paix. Pohbe, m. 5;
et
de la Sagesse avait déjà fait allusion aux récompenses xxxn, 25 et suiv.; xxxm, 1, 6, 10, 11; Appien, Mi-
accordées aux vainqueuis des |eux. Sap., rv, 2. thrid., 3; Diodore de Sicile, xxxi. En 152, Attale aida
Voir i.ulil et Koner, traduits par Trawinski, La vie Alexandre Balas à s emparer du trône de Syrie. Justin,
antique, \a Si ce, Paris, 1884; W. Richter, Die Spiele xxxv, 1. 11 entreprit ensuite plusieurs guerres, soit contre
der Griechi fi 1887; J. Howson, The I
Prusias, comme auxiliaire des Romains. Strabon,
soil
ho\ o\ saint Paul, in-12, Londres, 1883, p 135; xiu. Pausanias, vu. l(i, 8. Ce prince fonda plusieurs
i, 2;
F. Vigoui iuj Les Livres Saints et la critique raliona- Mlles, entre antres Philadelphie en Lydie et Attalie en
(i te, i édit., t. v, Paris, 540-549 1891, p. Pamphylie. Droysen, Histoire de Vhetténisme, trad.fi
11. Lesètre. t. II, p. 712, 717 et 722. Attale ne fut pas seulement un
ATHMATHA (hébreu: Ifumtàh; Septante: V.-^yx: punie guerrier, il encouragea les arts et les sciences.
de la tribu de - Xa(ip.aTà), ville l'Iiue, 11. xxxv. 36; vin. 71; Athénée, vin,
N., vu. 39;
Juda Jo XV, ôi Elle fait pu lie In second groupe des
.
xv, 52-54, el précède , en 138, âgé de quatre-vingt-deux ans. Son nom ligure sur
immédialeinenl Héhron C'i sans doute I'Auxt* de I un certain nombre d scriptions grecques. A celles que
VOnom Gœttingue, 1870, p, 2-21 II y a une cer- avons iiees, H faut ajouter notion
i
ut une inscrip-
taine re ambiance le Xau.p,xrâ des Septante et le tion de Delphes. deux inscriptions de Panados. dans la
Ki|i (6 qu'ils ont ajoute ., la liste des villes auxquelles Propontide de Thrace, et de nombreuses inscriptions de
David ii n, les Aim.i- Pergame. Cf. Dittenberger, Sylloge insi grsec., 224, 225,
léi lie [Ri , xxx, 29. Elle n'a pas été identifiée jus- 233, 235. Les inscriptions de Pergame se trouvent réunies
qu'ici. Voii li u.\ (tribu). A. Legendre. dans frankel, Altertûmer von Pergamon, 1891, Tnschrif-
ten, t. i. Attale fut honoré comme un dieu à Sestos. Mo'j-
ATTACANTI. Von \mwanti. 7eïov de Smyrne, 1876-1880, p. 18, A. Cf. E. Reurlier, De
divinis honoribus quos acceperv.nl Alexander et si
ATTALE II PHILADELPHE. fils d'Attale 1". roi sores ejus, 1890, p. 161 et suiv.
de Pergame. lies trois rois de celle ville qui portèrent le L'amitié qui liait Attale à Ariarathe et aux Romains
il
i h 5 est eul Utale
nue dans 1 i
explique pourquoi ces derniers, à la suite de l'ambassade
il Mach., xv, 22, Les Romains lui écrivirent
riture. I
envoyée à Rome par le grand prêtre Simon, écrivirent
en faveui di Juifs en 139 ou 138, peu de temps avant sa
i
Ferga, vinrent à Attalie (fig. 358) et s'embarquèrent dans ce dans les Geographi minores,
édit. C. Mùller, t. i, p. 488;
cf. pi. xxiv et xxv,
placent au contraire à l'ouest.
la I i
Karte vom westliches Kleinasien, pi. xv, placer l'an- à Fellbach, prés de Stuttgart, le lit novembre 1824, mort
cienne Attulie à l'endroit où est aujourd'hui Adalie. 11 le 2 mai isiji. 11 lit ses études à. Blaubeuren et à Tubingue,
faut, au contraire, rejeter l'opinion de Beaufort, Kara- flans université de cette dernière ville, il fut entraîné
1
mania, p. 135, de d'Anville et des autres, qui identi- un instant vers le rationalisme panthéiste, qui y dominait
fient l' Adalie moderne avec Olbia, et placent Attalie plus à cette époque sous l'influence de Baur; mais la foi reprit
à l'est, à l'emplacement actuel de Laara. Toutes les bientôt le dessus. Après avoir exercé pendant quelque
ruines qui restent aujourd'hui d' Attalie, les monnaies de temps le ministère pastoral comme vicaire, il devint, en
la ville (fig. 360), Mionnet, Description des médailles 1849 répétiteur au collège (Slift) théologique de Tu-
,
antiques, t. m,
449; Supplément, t. vu, p. 30, et les
p. bingue et en 1851, professeur de théologie à Bàle. Son
inscriptions trouvées sur son emplacement, appartiennent œuvre biblique la plus importante est Der Prophet Daniel
a l'époque romaine. Cf. E. Petersen, Reisen,t, n, p. 178. und die Ojfenbarung Johannis, in-8°, Bâle, 1854: 2 e édit.,
Olbia est placée par Leake sur une élévation voisine 1857. Elle a été traduite en français par H. de Rougernont,
Adalie, où existent encore aujourd'hui des ruines an-
I
Le prophète Daniel et l'Apocalypse de saint Jean, con-
tiques, ce qui correspond bien avec le texte de Strabon, sidérés dans leur rapport réciproque et étudiés dans
qui en parle comme d'une citadelle. Les environs d'Allalie leurs principaux passages, in-8° (Lausanne). 1880. Ce
sont des rochers stériles. E. Bedrlier. n'est pas un commentaire de Daniel et de l'Apocalypse,
mais une étude comparée des images symboliques qu'ils
ATTAVANTI ATTACANTI
Paolo, religieux ita-
ou renferment. La mort empêcha Auberlen d'achever un
lien, appelé Paul de Florence, né
com imenl frère autre ouvrage dans lequel il défendait l'Écriture contre les
.luis cette ville en 1419, mort le IJ août 1499. Il entra attaques de l'école de Tubingue, Die gôttliche Offen-
dans l'ordre des Servîtes. Par ses talents et son mérite, il barung, ein apologetischer Versuch, 2 in-8", Bàle, t. i,
se trouva lié avec tous les savants que protégeait Laurent 1801; t. n (posthume), 1864. La première partie expose
de Médicis, et Marcile Ficin, après avoir entendu un de les raisons en faveur de l'authenticité des Livres Saints;
rmons, comparait sou éloquence à celle d'Orphée. la seconde est une histoire succincte de la lutte entre la
de sette Salmi Pênilenziali, in-4°, Milan, 1479; Com- restée incomplète, contient une étude dogmatique sur la
1
mentaria in duodecim Prophelas minores et Apoca- révélation. Auberlen a aussi publié, dans le Theologisc/i-
lypsuni .lu, nnns, m- i". Mil. m. 1479. Voir G. Negri, — homiletisches Bibelwerk de Lange, en collaboration avec
Istovia degli scrittori fiorentini, in-f*, Ferrare, 1722, C. J. Riggenbach, Die beiden Briefe Pauli un die Thessalo-
|i. 145; M.1//111 hclli , Srriil'iri d'Italia, t. i, part. 2,' nicher, in-8», Bielefeld, 1864; 2« édit., 1867; 3= édit., 18S4.
p. 1209; Tiraboschi, Storia délia Letteratura italiana, — Auberlen avait un véritable talent d'écrivain. Son style
i. vi. part. 3 |
Milan, 1824), p. 1071. li. Heirtebize. est clair, simple et plein de chaleur. Voir un abrégé le —
sa vie en tète du second volume de la Gôttliche Offenba-
ATTERSOLL William, théologien puritain, mort rung; F. Fubri, dans Herzog, Real-Encyklopàdie, 'J" édit.,
• n1640, fut probablement quelque temps membre de t. i. p. 757-759; F. Lichtenberger, Histoire des idées reli-
nli Collège, à Cambridge, et devint ministre à Isfield, gieuses en Allemagne, 3 in-8°, Paris, 1873, t. m, p. "iii5.
dans le coinlé de Susses, mi il demeura plus de quarante
ans, et où il fut enterré le 16 mai 1640. Sa vie est peu AUBERT Marius, théologien fiançais, né dans le
conni nalgré ses nombreux ouvrages. The Pathway midi de France vers 1800, mort en 1858. Il prêcha
la
to Canaan, in-i", 1609; The Historié of Balak the king beaucoup en qualité de missionnaire, et publia dans les
and Balaam the faise prophet, in-i", 1610; New Covenant, dernières années de sa vie une quarantaine de volumes,
1614; A Commentarie upon the Epistle of Saint Poule parmi lesquels un Traité de l'authenticité des Livres
to P/tilemon, 2 e édit., 1033; Conversion of Nineveh, 1632. Saints avec des traits historiques ,2' édit., in-18, Lyon,
Ces ouvrages sont devenus extrêmement rares. Ils se dis- 1844. Ce petit livre de 170 pages n'a pas de valeur scien-
tinguent par l'érudition et des applications ingénieuses tifique, mais il renferme des citations de grands écrivains
aux événements contemporains de l'auteur; mais ils sont et des traits intéressants.
diffus el mal digérés. Voir L. Stephen, Dictionary of
national Biography, t. n p 239. , AUDIFFRET Hercule, prédicateur français, né à
Carpentras le 15 mai 1603, mort le (i avril 1659. Il devint
ATTON,
appelé aussi Malin ei \clou, évêque de Ver- général de la congrégation de la Doctrine chrétienne, et
i
en Piémont, morl vers 960. Il fut, au Xe siècle, l'un
cil , fut l'un des Unis orateurs de son temps. Fléchier, évéque
des hommes les plus remarquables d'Italie par son zèle de Nimes, était son neveu et son élève. On a imprimé
pour la discipline ecclésiastique, el aussi par ses connais- après la morl de Tailleur des ouvrages peu soignés, parmi
sances. Ses œuvres se trouvent en manuscrit à la biblio- lesquels sont des Qui tions spirituelles et curieuses sur
thèque Vaticane, à Rome, et dans les archives de Verceil. les Psaumes, in-12, 1668. Voir Mémoires de Trévoux',
Il Ai hery en a publié une pallie dans le tome vi il de son novembre 1711, art. Clxi, p. 1948-1952.
Spicilegium, et C Buronti del Signore a édité tout ce
qui reste de lui en deux volumes in-f", 1708. Parmi ses 1. AUERBACH Salomon Heymann ou Salomon heu
oeuvres, on remarque une Exposilio Epislolarum sancti Michael Cliaiiu. commentateur juif, mortàPosenen 1836.
Pauli Patr. lai., t. cxxxiv, col. 125-834), d'après saint
I Il a laissé Jfâbaqqùq, traduction allemande et commen-
:
Expositio, col. N.t'2, il dit en s'adressant à Dieu :« Vous Qôhélét, le livre de l'Ecclésiaste traduit et commenté,
m'avez mis dans le cœur d'abandonner ma nation el ma in-8», Breslau, 1837.
patrie, a cause du goût et de la suavité de... la Sainte
Lcriture, afin que je puisse goûter un peu celte suavité 2. AUERBACH Samuel lien David, rabbin polonais de
et vous connaître ainsi; car votre parole a été véritable- Lublin, vers le milieu du xvir siècle. Il a composé un
ment un flambeau pour mes pieds et une lumière pour commentaire cabalistique sur quelques passages de la
mes sentiers, o II était donc né hors du Piémont. C'est Genèse, intitulé Héséd Semû'êl, à Pieté de Samuel, a
tout ce qu'on sait de son origine. Voir Herzog, Real- Dans la préface, il dit qu'il mit la main à cet ouvrage en
Encyklopàdie, 2» édit., t. i, p, 756; Hergenrother, His- reconnaissance de la protection que Dieu lui accorda dans
toire de l'Église, trad. Belet, t. (4886), p. 348. m un massacre des Juifs à Lublin, en 1657. Il lui publié
après sa mort par II. Éliacim hen Jacob, in-8", Amster-
AUBERLEN Karl August, théologien protestant, né dam, 1699. E. LeVESQUE.
1233 AUGIENSIS (CODEX) — AUGURES 123-4
AUGIENSIS 'CODEX). Nous possédons quelques M. Corssen. Voir Theologische Literaturzeitung , IÇ90,
p. 59-62. La question en est là. Quoi qu'il en puisse être,
manuscrits des Épitres de saint Paul, qui donnent paral-
lèlement le texte en grec et le texte en latin. Le plus cé- on tient que le texte latin de Augiensis est d'un intérêt
1
1-m, 19.
Ce manuscrit, on l'a dit. a été écrit à la fin du i.v siècle.
Frappé des étroites ressemblances paléographiques ou 361. —Augure romain, tenant ians la main droite le lituus (bâtnn
textuelles qui existent entre le Codex Augiensis, le Codex recourbé qui serrait à la divination ». A ses pieds est un poulet
terianus et le Codex Claromontanus , M. Corssen sacré. Bas -relief du musée de Flou
.i émis l'hypothèse que les deux premiers, c'est à savoir
Bœrnerianus, dépendaient d'un commun
et !" lions faites sur le vol et le chant des oiseaux. Tite Live,
archétype, tant pour le grec que pour le latin; que cet i, 36; Cicéron, De divin., i, 17 li;;. 301). Ce mot .tant
archétype n'était point le Claromontanus mais que le , très familier employé Dent.,
aux Latins, saint Jérôme l'a
conclusions, avait prétendu démontrer que Y Augiensis tion, présage obtenu par des enchantements »); Deut.,
i: xvm. 14
était une copie directe du Bœrnerianus. Voir Zeitschrift xvin, 10 (menaliés, « devin, enchanteur
fur wissenschaftliche Theologie,t. xxx, p. 76 et suiv. Et (me'onenim n devins >•); IV Reg., XVII, 17 (niljêH);
,
M. Zimmer a eu l'occasion de montrer depuis qu'il main- xxi, 6 {nihêi); II Par., xxxm. o (m#ê«); ls., il, 6
tenait son opinion et tenait pour inacceptable celle de (ûnenim, « devins »); XLVII, 13 (hùbrc sdmaon, « par-
1235 AUGURES AUGUSTE 1236
logeant, divisant astrologues de Dabylone) !e ciel, » les ; y trouve joint le nom de l'empereur régnant. Enfin on
ia ii , 3 ['ônenàh,
devineresse »); 1er., xxvii, 'J {'ûiw- i ajoutait aussi quelquetois une dénomination honorifique,
Dans l'Ecclésiastique, xxxiv, û, le mot auguria, telle que Victri.r , Veterana, Piu . Fidelis, Augusla. Le
i augures, présages, rend exactement le mol nom de cohorte Augusta que nous lisons dans les Actes
o!(i)vcu(jloi, Eccli., xxxi, 5, qui signifie, en effet, divi- des Apôtres, xxvii, 1. est donc un titre honorifique donné
nation par le moyen des oiseaux: m mais, le texte origi- à cette cohorte auxiliaire pour quelque mérite spécial.
nal étant perdu, nous ignorons quelle était l'expression Diverses cohortes auxiliaires portèrent le titre d 'Augusta,
hébraïque que le traducteur a ainsi interprétée, l'ourle sens comme nous le lisons dans les diplômes militaires re-
des mots hébreux que la Vulgate a rendus par augures et cueillis dans le tome m, part, n, du Corpus inscriptiomtm
s"> dérivés, voir Devins, Divination.
On peut conclure de ce qui précède que les mots » au-
gure, augun de la Vulgate, ne doivent pas être pris
i
Salomon veut due que les rois et les riches ont des moyens
di -noir tous les secrets. F. Vu. oi noix.
-62. —
Soldat de la cohorte Ituréenne, Musée de Mayence. Pierre
royaume de Maplcs. 11 a écrit tumulaire. portant cette Inscription: MONIMUS JEROUBALI
sur l'Écriture Sainte un ouvrage i esté manuscrit : Postillœ FCiîtiis] Mil.;. ~] COH[or!w] I ITVRAEOBCum] AKNCorum]
super Sacra Biblia fere omnia. Voir Échard, S — !.. STIPCendiorum] XVI H[ic] SfUus] BCofl. — Monli
plores ordinis sancli Dominici 1719 t. i. p. H06. |
. vêtu '. il tient trois flèches dans sa main droite
II. Ill I
RTEB1ZE. et l'arc dans sa main gauche.
ihortes auxiliaires recrutées dans les provini I indique, fut recrutée dans l'Iturée, à l'esl du Jourdain,
ont de soldats armés en partie selon et celte région, qui forma d'abord la tétrarchie de Phi-
l'usage romain . en pai lie si Ion les tumi lippe, fut donnée en 53, par l'empereur Claude, en même
peuples parmi lesquels !
Is étaient enrôlés. Voir temps que la Chalcide, avei le titre de roi, à Hérode
Hassencam, De cohorlibus Roman lian'is, Gœt- Agrippa II. fils d'Hérode Agrippa I el arrière -petit -fils
1 1 .
i
ne . 1869. Les i
ohot let ixiliarùe ou soi ùe se di< i- -I llei ode le Grand, celui- là même qui discuta à I
dinaii emenl .
i ii li i
lont un détachement se trouvail peut-être à Ci
auxiliaires étaient andées pai un prsefeclus, qui Cest à tort que quelques savants ont pensé que la cohorte
devait avoir été' primipilus d'une légion. Quelqui Augusta ou Sébasté étail ainsi appelée parce qu'elle se
hortes '•talent commandées par un tribun égal en grade omposail de volontaires de la ville de Sébaste.
nu tribunus legionis. Au-dessous du préfet el du tribun II. M.mii aaaii.
étaient les centurions qui commandaienl aux centuries AUGUSTE, suruoiii qui, à partir de l'an 726 di
comme dans les légions. Rome, désigna officiellement Octave, passa à ses suc-
cl
Les noms pai lesquels se distinguaient ces subdivisions cesseurs dans le pouvoir suprême. Ainsi voyons- nous,
des troupes auxiliaires romaines contenaient, outre l'in- A, t., vxv. 24, -2"'. qu'il esl donné 9 Néron par Festus.
dication de la nation, par exemple, cohors Cyrenaica, premier, Caïus .luhus lis 11 Octavia
Celui qui le porta le
cohors Lusitanorum , celle de la nature des forces de nus Augustus lig. 363 trouve sa place dans un diction-
,
la cohorte, cohors peditala ou equitata, el quelquefois naire biblique, puisque c'esl sous lui que Notre-Seij
au— elle de son fondateur, c'est-à-dire celle du chef qui
i ,
Jésus-Christ naquit à Bethléhem. Luc, il, I. Fils de
I avail A p. tii de époqui de Caracalla, on
i
ii I
Caïus Octavius, de la gens Octavia et de l'ordre équestre,
1237 AUGUSTE 1238
Octave par sa mère Attia et sa grand'mère Julia,
était, lettres et les arts, transformant Rome, qu'il avait trouvée
petit -neveu de Jules César, qui l'ëleva et l'adopta. Né bâtie en briques, et que, selon sa propre expression, il laissa
eu 691 de Rome, 63 avant J.-C, sous le consulat de Cicé- toute de marbre. On sait qu'Auguste a eu l'honneur de
ron, il avait dix-neuf ans quand il apprit à Apollonie, donner son nom à un des trois grands siècles de l'huma-
où il étudiai! l'éloquence, la fin tragique de son père nité. Au dehors, d'heureuses guerres avaient lini par assurer
adoptif. En toute hâte il quitta la Grèce pour courir à
, la tranquillité de l'empire, et, un an avant la naissance de
pai sa passion pour Cléopâtre, s'était réfugié. Bientôt il édit, exécuté en Palestine vers la dernière année d'Hérode,
ne resta plus aucun espoir de salut à Antoine, qui se que Joseph et Marie s'étant transportés de Nazareth à
,
larda et assura ainsi l'omnipotence de son rival. Le Rethléhem, Jésus y vint au monde, accomplissant ainsi
sénat proclama Octave Empereur, Auguste, Préfet des la célèbre prophétie messianique de Michée, v, 7. Déjà, et
mœurs, Consul à rie, et ainsi, sous des titres divers et d'une manière plus directe, Auguste avait précédemment
avec les pouvoirs absolus qu'il sut concentrer snecessi- exercé son influence sur les affaires de Palestine. Après
e,,, eut dans ses mains, on le hùs>a
\ rétablir, sous un nom la victoire d'Actium, il avait couvert de son plus généreux
nouveau, le gouvernement monarchique, '27 avant J.-C. pardon Hérode, qui s'était imprudemment attaché au parti
(fig. 364). Jamais on n'avait plus pari,' de liberté,
et jamais d'Antoine. L'habile Iduméen, après son entrevue avec le
on n'alla plus vite au-devant de la servitude. Il faut dire nouveau maître du monde, s'était appliqué à capter toute
qu'Octave sut y conduire avec une grande habileté ceux sa confiance, et il y avait réussi, obtenant de lui de con-
(ni semblaient en avoir le plus horreur.
On l'appela le tinuelles faveurs. Josèphe, Ant.jud., XV, VI, 5; vu. .1;
Père Je la patrie. A l'intérieur, il développa de sages ins- x, 3. En revanche, il se montra le plus flatteur de tous les
titutions et assura la prospérité de l'empire, favorisant
les rois vassaux de l'empire, fondant des villes auxquelles
1239 AUGUSTE — AUGUSTIN (SAINT) 1240
il donnait le nom d'Auguste, ainsi Sébaste et Césarée, et, Ildevint, en L812, professeur de théologie à Breslau, passa
tout roi des Juifs qu'il fut, allant jusqu'à bâtir a Panéas en 1819, en la même qualité, a Bonn, où il resta jusqu'à
un temple en l'honneur de son tout- puissant bienfaiteur, sa mort. Dans son enseignement il se montra positive-
Antiq., XV, \. 3. A la mort àrjlérpde', an 4 de J.-C, ment croyant. C'est ce qui ressort de sa Dogniatik, in-*".
Auguste, confirmant les dernières volontés du roi juif. Leipzig 1809; - édit., 1825; de son Lehrbuch christ-
.
mettant celui de roi quand il s'en serait rendu digne; 2 édit., 1827. Tout en revendiquant pour le théologien
la tétrarchie de Galilée et de Pérée à Antipas, I- Matth., i
la liberté de la critique, il croit à l'Écriture comme à la
Avant sa mort, il avail successivement vu dis- Outre son Introduction a l'Ancien Testament, il a publié:
paraître tous ses enfants d'adoption, et s'était trouvé réduit ich einer historich-dogmatischen Einleilung in <lie
le pouvoii suprême à Tibère, dont il détestait le
i heiligen Schriften, in-8", Leipzig, 1832; Apocryphi lit/ri
Suétone, Les douze Césars; Dion Cassius, livre un. (j : \ theile (3'" und 4»' Band fortgesetzl von J. Chr. W. Au-
Velléius Paterculus, etc. E. Le Camus. gusti 1 in-8", Leipzig. 1799-1808; Die katliolischen
.
.
is Jua pendant li\ an-
lieen. les calomnii s qu i
Erfurth, 1735; Geheimmisse der Juden von dem Wun- indigne du principe bon. œuvré de l'esprit mauvais
ithen Juden Sainl A n a 01-e oui m u il à dissipeii s erreurs dont l'es-
i
:
u, 0, in-8 , Erfurth, 1748; prit d'Augustin était abusé la lectui eile- pin,- de saint
; i-
! der hebra Paul, qui lui pàrurenl combler les lacunes de la philoso-
VSchôltgen, in 1'. Dai mstadt. phie platonicienne sur le péché et la grâce, l'incarnation
17 is Nat hricht in-8 .
l.i
: rédemption, acheva de dorinei au jeune Africain le
Ii. 17."..': / Buchs Hiob, in-8 - i.i itures. Il
- i 'i oinpté pai un le- Pères
il i
furth, I7ôi. Il -est attaché particulièrement à démontre! latins qui ont le plus écrit sur la Bible, lie -.. on version ,
le de h religion chrétienne aux Juifs ses anciens nort, c'est-à-dire pendant pies d'un demi-s
coreli.: i
.1. G; Méusel; Lexikon der vont .baque année vil paraître un ou plusieurs nouveaux écrits
Jahr l~~>n hén Schri) du saint docteur traites, commentaires, :
15 in-8", Leipzig, 1802-1816, t. i. p. ||7-ll;l: / lettres, sermons. Il cite les Écritures a toul propos; aveo
rich und Anton Augusti, Nachrichten ûon dem i ses seuls ouvrages, on pourrait reconstituer plus des deux
Irich Albrecht Augusti, ur, il en fut goûter a son peuple
Gotha, 1783 i
l;. Jeannin. -; apologiste, Il la défend avec sucées
contré les calomnies des maniehéedS et ],-> objections des
2. AUGUSTI Job,, unes Christian Wilhelra, petit- fils païens, théologien et commentateur, il en développe ad-
du précédent, théologien protestant, ne le"27 octobre 1772 mirablement la doctrine. U n'avait lu que de tu -
à Eschenberg, mort a B le 28 avril 1841. Il étudia la comment. nies grecs; l'Orient n'exerça a peu pus aucune
théologie a l'université d'Iéna 1790), pms enseigna les influence sur son gén riginal et toujours latin. Il se
langues orientales dans le même établissement (1798). servit presque exclusivement dans ses écrits de l'ancienne
1241 AUGUSTIN (SAINT) 1242
sens littéral ou historique; au contraire, il établit en prin- col. 94; De duabus animabus contra manichœos (391),
cipe qu'il doit passer en première ligne, sinon on ouvre t. Actaseu disputatio contra Fortunatum
xlii, col. 93;
la porte à l'esprit de système, on fournit le moyen d'élu- ma.nxchm.ura (28 août 392), t. xlii, col. 114.
der l'enseignement contenu dans la Bible. II. Grands commentaires. —
On entend ici par grands
On peut, en prenant pour base l'ordre méthodique commentaires les commentaires de livres entiers de la
combiné avec l'ordre chronologique (d'après les Béné- Bible, ou de parties notables du même livre et formant
dictins), distribuer les écrits exégétiques de saint Au- une suite. On peut ranger dans cette catégorie 1° De :
que « comme un monument assez curieux à consulter de explication des chap. VI et vu; division quelque peu arti-
ses premiers essais dans l'étude et l'exposition des divins ficielle. L'auteur s'étend trop sur le sens allégorique,
oracles ». (Relr., I, 18, t. xxxn, col. 613.) Aux débuts appar- mais il a en même temps le souci du sens littéral. —
tiennent :1° De moribus Ecclesiee catholicœ et de morh- 2° Epislolx ad Galatas expositionis liber unus (391),
bus Manichseorum libri duo (387), t. xxxm, col. 1309. t. xxxv, col. 2105-2148. Commentaire littéral versel par
Réfutation des calomnies des manichéens. Au livre i, verset, dans lequel il montre quels sont les rapports de
chap. ix et chap. xvi, est un essai de concordance de la loi et de la foi. Saint Paul a eu raison de reprendre
l'Ancien et du Nouveau Testament, qui ont le même en- saint Pierre. —
3° Annotationum in Job liber unus
seignement sur chacune des quatre vertus cardinales, la (vers 400), t. xxxiv, col. 825-886. Annotations margi-
tempérance, la force, la justice, la prudence; ces vertus nales du livre de Job, recueillies et publiées par les amis
sont décrites d'après les Écritures, les Épitres d> saint de saint Augustin, qui les trouvait fort obscures, à cause
Paul surtout. On y remarque l'emploi du sens allégorique. de leur laconisme. Le sens allégorique y est poussé trop
— 2° De Genesi contra Manichœos libri duo (vers 389), loin, mais il y a encore ici le souci du sens littéral. Cet
t. xxxiv, col. 173-220. C'est une explication des trois pre- ouvrage, bien que ne renfermant que des notes fupi-
miers chapitres de la Genèse, afin de répondre aux diffi- tives, fut recherché de nombreuses copies s'en répan-
;
sant un usage excessif du sens figuré. « Pour ne pas être en partie dicté, en partie prêché dans des discours pro-
retardé dans mon entreprise, dit saint Augustin, j'ai noncés devant le peuple. Le commentaire dicté est plus
expliqué sommairement et avec toute la clarté possible le bref que le commentaire parlé. Le même Psaume a sou-
sens ligure des passages dont je n'ai pu trouver le sens vent fourni la matière de plusieurs discours. Après le
propre. » De Gen. ad lin., vin 2, 5, t. xxxiv, col. 374.
,
sens littéral, le saint docteur recherche le sens ou les
— 3° De vera religione liber unus (390), t. xxxiv, col. sens spirituels, qu'il applique le plus souvent à Notre-
121-172. L'enseignement de la vraie religion dans l'Ancien Seigneur. Il a grand soin de suivre le texte le plus pur.
comme dans le Nouveau Testament se recommande par — 3° De Genesi ad litteram libri duodecim (415),
son excellence, par l'harmonieuse ordonnance qu'elle t. xxxiv, col. 245-486. Livres i à xi commentaire des ,
leur emprunte (cap. xvn). Il faut donc méditer les Écri- trois premiers c' apitres de la Genèse; livre xn, ravisse-
tures, pour puiser en elles non la vérité qui passe, mais ment de saint Paul au troisième ciel, divers genres de
celle qui demeure. Le but de cette étude doit être de visions. C'est un des principaux commentaires de saint
chercher sous l'allégorie et sous l'histoire, sous les figures Augustin; il y donne les règles du sens allégorique, mais
et sous les faits, l'objet immuable de la foi. Mais il faut il y expose aussi le sens littéral ou historique les rap- ;
interpréter l'Écriture d'après le génie de la langue de ports de la Bible et de la science leur accord eu principe
;
—
;
l'Écriture (cap l, col. 165). 4° De utilitate credendi le commentateur ne doit émettre aucune opinion qui ne
ad Honoralum liber unus (391), t. XLII, col. 65-92. soit certaine; il lui faut une grande prudence scientifique.
Ordonné prêtre en 391, saint Augustin, dans une ma- C'est pour avoir suivi trop à la lettre le texte sacré que
gmlique lettre à Valère, demanda du temps pour étudier saint Augustin a cru à un premier jour type de vingt-quatre
les divines Écritures (Ep. xxi, t. xxxm, col. 88). Le heures. Cependant sur ce point sa pensée est parfois
premier fruit de cette étude fut le De utilitate credendi. flottante. —
6° In Joannis Evangeliuni tractatus centum
C'est une nouvelle défense de l'Ancien Testament contre viginti quatuor (416-417), t. xxxv, col. 1379- 1976. C'est
les manichéens. On ne peut accepter les explications de une explication de l'Évangile de saint Jean faite du haut
l'Écriture que ses ennemis donnent. Le Nouveau Testa- de la chaire, riche en applications morales, d'après le sens
ment reçu des manichéens envisage l'Ancien sous quatre allégorique, mais souvent aussi d'après le sens littéral,
points de vue: l'histoire, Vétiologie, l'analogie et l'allé- déterminé par le langage certain de l'Écriture. A citer le
gorie. C'est la clef de la solution de toutes les difficultés. n. 2 du Traite' x, où saint Augustin donne d'une ma-
— 5° De Genesi ad litteram imperfectus liber (393), nière remarquable l'explication du mot « frères », appliqué
t. xxxiv, col. 219-246. Commentaire des vingt-six pre- aux cousins de Notre - Seigneur. 7° In Epistolam—
nnes versets de la Genèse. C'est un simple essai, con- Joannis ad Parllios tractatus decem (416, semaine de
tenant des explications allégoriques. — 6° Contra Adi- Pâques), t. xxxv, col. 1977-2062. Explication delà pre-
mantum Manichxi diseipulum liber unus (394), t. xlh, mière Épitre de saint Jean donnée au peuple et du haut
col. 129-172. Saint Augustin, après avoir donné une de la chaire; saint Augustin s'est attaché à exposer l'en-
réponse générale et de principe, aborde les réponses de seignement sur le Verbe et la charité divine contenu
détail aux attaques des manichéens, en rétablissant par dans cette Épitre. Ce commentaire est surtout moral.
's Écritui os l'accord des deux Testaments par les passages III. Petits commentaires et questions exégétiques. —
de la Genèse, de l'Exode, du Deutéronome, du Lévitique, Sous ce titre on peut ranger: 1° Expositio quarumdain
des Nombres, des Psaumes, des Proverbes et des pro- propositionum ex Epistola ad Romanos liber unus (vers
phètes Osée, Amos et Isaïe, qu'ils alléguaient à l'appui 394), t. xxxv, col. 2063-2088. Ce sont des réponses im-
de leur système. —
La fin de cette période des débuts se provisées à des questions soulevées dans une lecture de
siguale par un emploi fréquent de l'Écriture, dans la celte Épitre faite en commun. L'auteur montre quel csS
1243 AUGUSTIN (SAINT) — AUMONE 1244
le rapport de la loi et de la grâce. La doctrine a une libri quatuor (426), t. xxxiv. col. 15-122. Saint Augustin,
saveur pélagienne, corrigée plus tard par saint Augustin synthétisant dans cet ouvrage, commencé en 397 et ter-
lui-même. —
2° Epistolœ. a) Lettres à saint Jérôme, miné en 426, sa longue expérience comme exégète, y a
I t. xxvni (394 ou 395), t. xxxiii. col. 111; Epist. xi. donné ramènent a deux
les règles d'interprétation, qui se
(397 . 154-158; Epist. lxxi (403), col. 241; Epist.
col. points : comprendre L'amour de Dieu et du
et expliquer.
i.xxm (403), col. 245-250; Epist. lxxxii (404), col. 276- prochain est la plénitude, la lin des Écritures, pour l'in-
291; Epist. ci.xvn 115), col. 733-741. Les quatre pre- telligence desquelles il faut donc avoir une grande pureté
mières lettn rent à deux points : 1" les traductions de vie. L'intelligence des livres canoniques, énumérés
hiéronymiennes ; saint Augustin essaye de dissuader saint livre il, chap, vin. nécessite la connaissance des langues,
de traduire sur l'hébreu; 2» le sens du
e i
grecque et hébraïque surtout, de l'histoire, des sciences
de l'A; Galates, <>u saint Pau! raconte qu'il avait naturelles, de la dialectique, des arts, des institutions, des
repris sainl Pierre; saint Augustin lient que saint Pierre mœurs particulières et locales. Autant que possible, il
avait failli ri qu'il lui inquième repris justement. Dans la i convient d'expliquer la Bible par la Bible, les expressions
sainl
.
Augustin demande l'explication du \. 1". obscures ou ambiguës par les passages clairs, etc. Au
chap. h, de l'Eplire de sainl Quicumque enim livre ni, chap. xxx, saint Augustin analyse les sept règles
lulani legem sei raverit, offendat autem in uno, factns est de Tichonius, qui sont des plus utiles. L'exégète doit,
omnium reus. — 6] sainl Paulin. Epist. cxi.ix I pour expliquer les Écritures, parler une langue toujours
ili). t. xxxiii, col. 630-645, sur les Psaumes (Ps. XV, claire, dans le seul but de faire connaître la vérité ré-
3; xvi i.viii. 12;
;
vu. 22 ui les Épitres de saint Paul i
vélée.
(Eph., IV, 11: Tini .m. I; Rom., xi. 2, col. 11. 16)I Voir Gastius Brisacensis, D. Aurelii Augustin*, Hippo-
et sur les /. (oa., XX, 17: Luc, H, 34). Explica- nensis Episcopi, tant in Vêtus quant in Novuin Testa-
tion savante et ingénieuse. c) A Évodius, Epist. clxi\ — mentum commentarii, ex omnibus ejusdem lucubratio-
(415), I. xxxiii. col 709: sur I Petr., ni, 18; 2» sur 1 nibus passim m ordinern utriusque capitum, 2 in-f-.
la délivrance des justes par la descente de l'àme de Jésus- Baie, 1542; Lenfant, Biblia Augustiniana,sive Collée tio et
Chrisl aux enfers. Quels justes? AI. un. certainement les explicatio onmium lot orum Sacrse Scriptwse, quse spar-
patrian hes, probablement les philosophes qui ont approché sim reperiuntur in omnibus sancti Augustini ope
de la vérité sans l'atteindre. d) A Hésyehius, Epist. — online BibKco, 2 in-f", Paiis, lijlil Bindesbôll, Augustinui ;
cxcvn vers ils), Epist. xcix (419), t. xxxiii, col. 901. < et Hierom/nius de Scriptura Sacra ex hebrsto interpre-
Iiius, évêque de Salone en Dalmatie, croyant à la tanda disputantes , in -8°, Copenhague, 1825; Clausen,
lin prochaine du monde, y appliquait la prophétie des Aaeelias Augustinus Scripturœ Sacrse interpres in-8°, ,
Semaines de Daniel: Saint Augustin tient qu'elle a eu Copenhague, 1822; Motais, L'école éclectique sur VHexa-
mort de Jésus-Christ son entiei
i nplissement. : méron mosaïque, Saint Augustin, dans les Annales de
Etc. — •!' De d quwstionibu id Simplii ianum philosophie chrétienne (1885), t. xii, p. 174-191, 286-
libri liai) (397), I. xi 1. 101-148. Ces questions étaient 301, 375-390; xm, 65-78. L59-172; Overbeck Aus detn ,
peu importantes et d'une solution facile. 4° Queeslio- — Briefwechsel des Augustin mit Hieronymus, dans Sybel,
nam Evangeliorum libri duo W0), t. xxxv, col. 1321- |
Uistorische Zeitschrift (1879), t. vi, p. 222-259; Possi-
1364, sui île sainl Matthieu et de saint Luc.
l dius, Sancti Augustini episcopi vita. dans l'édition des
—
!
C'est un commentaire le plus souvent allégorique. Bénédictins; J. J. B. Poujoulat, Histoire de saint Augus-
5» Qusestionum in Heptatt ui hum libri septem (vers 419 ,
tin, sa vie, ses œuvres, 3 in-8°, Paris, 18U; 2 in-8°,
t. xxxiv, col. 547-824. Saint Augustin donne des réponses Paris, 1852: Bindemann, Der heil. Augustinus, S in-8°,
rapides, destinées a servir comme de mémento. Il s'attache Leipzig. 1854-1869. C. Douais.
au sens littéral et fait souvent de la critique textuelle.
IV. Texte et eritiqui textuelle. —On peut ranger sous 2. AUGUSTIN D'ARCOLI d Aseoli de Asculo), reli- i .
ce titre : I
" De consensu Evangelistarum libri q gieux augustin, Hérissait vers 13K">. 11 a écrit: Super
(vers Iihi ,
t. xxxiv, col. 1041-1230. C'est ondes plus impor- telia dominicalia : Super Genesini quxdam mo-
tants éci ils de sainl Augustin. H \ mit tous ses Lectiones in universaw Scripturam. Au corn-
soins. Livre i", autorité du témoignage des évangélistes ue m .nient de ce siècle, se- ouvrages se trouvaient ma-
-.•use aux p. neiis prétendant qu'ils avaient ajoute nuscrits dans le* bibliothèques de Bologne, de Pado
aux doctrines du Sauveur. Livre il, accord des évangé- de I knence. — Vqii Richard et Giraud, Bibliothèque sacrée
listes, s. mit Matthieu étant pris pour base, de la naissance 1822), t. m, p. 213. B. HeuRTEBIZE.
du Sauveur à la Cène. Saint Augustin pose les règles per-
mettant d'établir scientifiquement cet accord Livre m. :$. AUGUSTIN DE BASSANO .le. in . de l'ordre de
accord des évangélistes de la Cène à la lin. Les quatre Saint- Augustin, né en 1488, mort à Bergame le 10 jan-
îles sont i"-ii pus fondus ei seul récit saint
.i : vier 1557. Il e>t quelq efois appelé Ai gustinus Bassianus
Augustin ne dit guère que ce qui est nécessaire pour ou Bassanensis. Il a laissé un commentaire sur les Épitres
relier les t'.nts. Livre iv, accord des évangélistes sur de saint Paul a Timothée. B. Hei ktebize.
quelques Culs i.ii Ile llliei s dans saint M. ne I à VII
|
Saint Augustin relève, en faveui des Latins, les idiotismes scalae Jacob; 2" Ci .aies et morales super
des langues hébraïque et grecque qui -e trouvent dans est : 'I Commi npluralia et moratia
I Heptateuque. Il en a noté sept cent vingt-six. Plusieurs super Threnos Jereniiœ. Le P. Lelong cite ces titres dans
de ces locutions sont contestables. — 3 ni liber sa Bibliothèque sacrée, et Sbaraglia dit que ces oin
127), t. sxxiv, col. 887-1040. C'est une collection sont conserves en manuscrit chez les Capucin
de nombreux extraits de .\n ien et du resta l
P. Apollinaire.
ment d'apn lati iduction de saint Jérôme, où sont exposés 5. AUGUSTIN SUPERBI. Voir SUPERBI.
les principes universels et immuables 'le ta conscience
chrétienne. Sainl Augustin n'avait cessi user la AUMÔNE, secours matériel donné aux pauvres.
lectun ires. \ la fin de s.i vie, il a voulu mettre I. Aumône cutz les Hébreux. —
Ils avaient deux caté-
entre les m, nus de tous un recueil biblique, eu chacun gories d'aume s li - unes étaient déterminées, au moins
put se voir me dans nu miroir. i quant a l'espèce et aux principales circonstances, ru
\. Règles d'inti i christiana \é aux indigents, etc.;
i
1Î215 AUMONE -1216
quant à l'espèce, s. ni
les autres étaient indéterminées, soit munauté des fruits. Lev., xxv, 4-6. Or il est évident que
quant à la que les Juifs
manière; c'étaient des libéralités, ceux qui profitaient le plus de cette communauté, c'étaient
faisaient comme ils voulaient et quand ils voulaient, en les pauvres et ceux qui n'avaient ni champ ni vigne; car
argent, nourriture, vêtements, etc.. La distinction entre les propriétaires avaient l'ait leurs provisions les années
les aumônes venait donc, non de l'obligation, qui était la précédentes, et surtout la sixième, que Dieu s'était engagé
même pour les deux catégories, mais du degré de déter- à favoriser d'abondantes récoltes. Lev., xxv, 20-21. Aussi
mination. tous les auteurs signalent le sabbat de la septième année
1° AUMONES DÉTERMINÉES PAR LA LOI DE MOÏSE. — Les comme une précieuse ressource pour les pauvres. Mi
principales sont les suivantes : chaelis, Mosaisclies Récit t § 143, t. Il, p. 475. Les pres-
réserve d'un petit coin dans chaque champ. —
,
partie... pour les pauvres et les étrangers. » La traduc- livre de Tobie, I, 6-8; Josèphe la mentionne expressé-
tion de ce passage, dans la V'ulgate, est un peu obscure; ment parmi les préceptes divins. Antiq jud., IV, VIII, 22.
aussi saint Jérôme a-t-il eu soin d'en expliquer le Elle était appelée la « troisième diine », parce qu'elle
sens d'après l'hébreu. Divina bibliotk., in Lev., xix, venait après deux autres dîmes, l'une payée chaque
t. xxviii, col. 323. Cette partie, réservée aux indigents, année aux lévites, l'autre offerte a Dieu dans le lieu
est appelée « angle » ou « coin », parce qu'ordinairement même du tabernacle ou du temple, pour être employée
du champ, afin que les pauvres
elle devait être à l'extrémité surtout en fêtes religieuses. Voir Di.me. D'après le texte
ne pussent s'y méprendre. Ce point est l'objet d'un traité même du Deutéronome, xiv, 28, la « troisième dîme »
spécial dans la Mischna, tr. Pê'âh, édit. Surenhusius, n'était payée que tous les trois ans. Quelques auteurs ont
Amsterdam, 1698, part, i, p. 37-75, qui a été longuement cru que, l'année de son échéance, cette dime était sur-
commenté, soit par un disciple de Juda le Saint, auteur ajoutée aux deux autres, en sorte que cette année-la on
de la Mischna, sous le titre de Tosafàh, ou Addition au devait payer trois dîmes; mais, d'après l'opinion de beau-
traité Pê'âh (traduite et imprimée par Ugolini, dans son coup la plus probable, la dîme dont nous parlons n'était
Thésaurus antiquitatum sacrarum, Venise, 1757, t. xx, pas surajoutée aux deux autres, mais substituée à la se-
p. 55-78), soit par Bartenora et Maimonide, dont on peut conde, qui n'avait pas lieu cette année -là. Cette opinion,
voir les savants commentaires à l'endroit cité de Suren- plus raisonnable, est soutenue par Selden dans une dis-
husius. Maimonide en traite aussi longuement dans son sertation De decimis, que Jean Leclerc a annotée et im-
ouvrage De jure pauperis et peregrini, traduction latine primée à la fin de son commentaire In Pentateuchum
de Prideaux, Oxford, 1079, c. i, p. 2-8. D'après le texte Amsterdam, 1710, t. Il, p. 629-630; par Carpzov, De
mosaïque, aucune mesure n'est fixée pour ce petit coin decimis, dans son Apparatus hislorico-criticus antiqui-
de terre qu'on doit laisser aux pauvres, si bien que Mai- tatum. etc., Leipzig, 1748, p. 621-622; par Rosenmûller,
monide va jusqu'à dire qu'à la rigueur un Juif peut satis- Scholia in Vêtus Testamentum , in Deut., xxvi, 12,
en laissant un seul épi debout à l'extrémité
faire à la loi Leipzig, 1824, t. m, p 580-581, et surtout par J. C. Hottin-
de son champ. Mais peu à peu la tradition juive en déter- ger, qui a dégagé cette opinion de toutes ses difficultés et
mina la mesure; d'après le tr. Pê'âh, i, 2, le petit coin l'a mise en pleine lumière, dans son traité De decimis,
doit correspondre à la soixantième partie du champ. exercit. vm, 12, imprimé dans Ugolini, Thésaurus, t. xx,
Quoique le texte sacré, Lev., xix, 9, ne parle que de p. 442-449. Cette « troisième dime » est surtout appelée la
« moisson », cependant il lut appliqué peu à peu à toute « dime des pauvres ». D'après saint Jérôme, c'était là son
espèce de récolte pouvant servir à la nourriture de nom usuel. In Ezech., xlv, 13, t. xx, col. 451. Cette dime,
l'homme. Tr. Pê'âh, i, 4. Cf. Holtinger, Juns Hebrseo- comme les deux autres, était levée, sans aucune distinc-
rum leges, lex 213, Zurich, 1055, p. 314-317; Leydekker. tion, sur tous les fruits de la terre et des arbres.
De republica Hebrseorum, Amsterdam, 1704, p. 6(39; La loi qui formule les quatre espèces d'aumônes que
Selden, De jure naturali, Wittemberg, 1770, VI, vi, nous venons d'exposer nous signale aussi les personnes
p. 721-725. qui y ont droit, Deut., XIV, 29. et xxv, 12; elle signale
2. Le glanage et autres droits similaires. Les épis — « le lévite, l'étranger, la veuve et l'orphelin ». Cette
qui échappent à la faux des moissonneurs, ou tombent expression « la veuve et l'orphelin » n'est qu'une para-
des mains de ceux qui lient les gerbes, appartiennent aux phrase pour signifier o les pauvres » en général, qui sont,
pauvres, Lev.. xix, 9; xxm, 22; les grappes qui restent en effet, désignés par le nom collectif, 'àni, Lev., xix,
après la vendange ou les grains qui tombent, sont la pro- 10, et xxm, 22; par le « lévite » dont il est question,
priété du pauvre. Lev., xix, 10; Deut., xxiv, 21. Si, pen- il faut entendre le lévite pauvre, tel qu'il s'en rencontrait
dant la moisson, le propriétaire du champ laisse une gerbe un grand nombre en Palestine, dans les régions où les
par oubli il lui est défendu de retourner à son champ
, récoltes, et par conséquent les dîmes, étaient moins abon-
pour reprendre cette gerbe; il doit la laisser aux pauvres. dantes; on appelait « étranger », gèr, quiconque ne des-
Deut., xxiv, 19; quand on fait la récolte des olives, s'il cendait pas de la famille de Jacob ou d'Israël.
en reste sur l'arbre après la cueillette, elles sont poul- Les aumônes dont nous venons de parler étaient fixées
ies pauvres. Deut., xxiv, 20. Pour ces aumônes spéciales, par la loi , et précisées jusqu'à un certain point ;les
aucune quantité n'était et ne pouvait être fixée mais ; pauvres pouvaient les réclamer, même par le recours à
nous oyons, par l'exemple de Booz, que les Juifs bien- la justice, et les récalcitrants pouvaient être punis de cer-
veillants laissaient tout exprès des épis dans leurs champs taines peines. C'est ce qui suivait naturellement de la loi,
ou des raisins dans leurs vignes, pour rendre plus abon- et ce qu'affirment les rabbins et les commentateurs les
dante la part du pauvre. Pvuth, n, 15-16. plus au courant des traditions judaïques sur ce point.
3. Les privilèges des années sabbatique et jubilaire.— Maimonide, De jure pauperis et peregrini, c. I, p. 4;
Pendant l'année sabbatique, qui revenait tous les sept ans, Hottinger, De decimis, p. 451; Selden, De jure naturse,
on ne semait pas la terre et on ne taillait pas les vignes; p. 728, 732. Nous avons donc ici une espèce de « taxe »
c fiait le repos de la terre, comme le sabbat était le repos des pauvres; mais la taxe hébraïque, par la manière
de l'homme. Les fruits spontanés de la terre ou des vignes même dont elle était perçue, échappait aux deux graves
ii devaient pas être recueillis par le propriétaire sous inconvénients des taxes de ce génie; ces inconvénients
forme de moisson eu de vendange, car ils appartenaient sont 1. de transformer en impôt payé à l'État le devoir
:
à tous indistinctement; c'était, pour cette année, la com- de l'aumône, et ainsi d'étouffer dans les individus le sen-
1247 AUMONE 42-18
le voit, par exemple, aujourd'hui en Angleterre; Tapa- lu refroidissement des Juifs dans leurs libéi
relli. Essai de d\ Pai is, les aumônes ne furent plus suffisantes; alors on i
ont évité ce double écueil ils remettaient directement : même leur seule présence', pussent stimuler la chat
leur aumône entre les mains du pauvre; les aumônes leurs compatriotes. Telle est, chez les Juifs, l'origine des
rit pas déterminées quant à la quantité, mais seu- teurs d'aumônes », d'après Vitringa, De s</nagoga
.
quant à l'espèce el à un certain minimum; la veleri, Franeker, 1696, lib. m. part, i, c. 13, p. 811 et suie;
illance des Juifs était plutôt dirigée que gênée, plu- Carpzov, DeeleemosynisJudseorum, p. 745. Cette opinion
tôt exi comprimée; même] le payement des sur l'origine relativement récent, de ces quêteurs est
dlmi -, on s'en remettait â l'appréciation de chacun; on confirmée par le nom de gabbà fidqâh, « collecteurs ,
seulei ilit de lui qu'il déclarai devant Dieu qu'il d'aumônes, .qui leur fut donné; ce mot, étant araméen,
avait.- isemenl payéee qu'il croyait devoir sous suppose une époque postérieure à la captivité. Or il y av. ut
ipoi l, -in H n'avait rien détourné en d'autres usages.
i i quêtes de deux espèces; les unes se faisaient :
Dent., xxvi. 13- I i. - veilles des sabbats au soir'; les offrandes se recueil-
En terminant cette .''numération des aumônes plus ou laient dans une petite boite ou cassette, appelée qufàh :
iiioin< dues aux pauvres, signalons le privilège dont il est c'était l'aumône de la cassette on recueillait surtout :
question Deut., xxni. 24-25 Quand vous entrerez dans de la monnaie, et on la distril u.ut ensuite aux pauvres,
trrez manger des rai- de manière que, jointe aux autres secours, elle put suffire
sins ni que ...us voudrez mais vous n'en empoi tei ez : pour la semaine; les autres quêtes se taisaient chaque
point avec vous; si vous entrez dans la moisson de votre jour, de maison en maison; un recueillait sut un plat,
prochain, vous pourrez cueillir des épis et les frotter tamhûi, les morceaux de pain ou de viande, les fruits ou
dans l.i main, pour les manger; mais vous n'en pourrez autres aliments, et même de l'argènl c'était l'aumône :
làdaq , .être juste. » Tous les rabbins sont una- htm, p. 746 D'après ces auteurs, fondés "sui
nime- donner ce nom à l'aumône; on peut le constater
i
le témoignage du Talmud et des rabbins, les destinataires
dans Biixtorf, Le talm idicum, Bile, •
.
des deux espères de quêtes étai ml difféi ents; les aumônes
1642, p 1891. Ile est ainsi appelée par une dérivation natu-
I
de la cassette i étaient destinées aux pauvres domiciliés
relle du -"lis primitif de la racine. Ce nom de «justice i
dans la localité; celles du plat étaient pour tous les
est aussi donné à l'aumône par la Sainte Écriture. Quelques autres pauvres de passage dans la ville, quels qu'ils
auteurs protestants l'ont nié: par exemple, Prideaux, dans fussent, Juifs, prosélytes de justice un de la purte. ou
ses notes sui Maimonide, De jure pauperis, c. x. not. 3, même païens. Vitringa ajoute que. depuis l'époque de la
p. 106; Carpzov, dans une dissertation spéciale, /<< dispersion des Juifs, on prélevait sur les aumônes de
dans son Appttralus, h cassette une certaine part, qui étail envoyée à Jéru-
p. 728-742. On devine la raison qui a engagé ces auteurs salem pour les pauvres de la Palestine. Le rabbii
dans cetti interprétation c'est leui opinion dogmatique : deModène, Ci '',/.<, Paris, 1681,
sur les bonnes a mi lesquelles se trouve spé- p. que cela se faisait encore de sou temps, 'est-
iô. dit i
cialement l'a lonl il- rejettent la nécessité pour à-dire au xvn siècle. La o n usage dans ces i
l'aumône par l'Esprit- Saint leur a paru peu conforme . travers les rues de la localité; elle différait donc essi il-
a leui Quoi qu'il en soil de cette raison, il pai ail i tellement de ces troncs xop6a'vâ; que l'Évangile, Malth., i I
incontestable que le mot fedàqâh si.inlie quel. xxvii, 6, nous signale dans le temple de Jérusalem; la
i aumône i, même dans la Sainte Kent Dan., destination n'était pas non plus la mên ni jeté
{sidqi mus. Thesaui us, p 151 1 i. dans les trou néralement destiné, non pas aux
Obligation de ces aumônes. -- Le précepte
2. •
pauvres mais aux . dlfl I I
temple.
porté clairement Deut., w. Il Les p, unies ne man- :
..
i. Mo faul la faire en li
qui demeure avei vous dans votre pays, d Cf. Deut.. xv. § 8, p 102, un des degrés les plus parfaits de l'aumône
7-8; Le> . \xv, ::.".
Les rabbins ont entendu i
consiste en ce que celle-ci est tellement cachée, que le
ment ce précepte; Maimonide enseigne que les Juifs bienfaiteur ne sait ou elle va m le pauvre d'où elle Ment.
i dans l'observation de Le Talmud va plus loin; le rabbin Jannai, ayant vu un
elli de tous les autres préceptes Juif fane l'aumône publiquement, lui dil « Il vaut mieux :
§§ I. '-'.
p. 70; i \. s I, p. 99. Ils ont entendu l'oblij nid que Moïse lui-iuéiiie. notre maître. Le Ta •
donne un recueil inléress ni des principaux passages de -Christ dans II.. Quand vous faites l'au-
la Uitclina et de la Ghemara qui regardent l'aum mône, n'allez pas sonner de la trompette devant \uiis,
1249 AUMONE 12o0
comme font les hypocrites...; mais, quand vous faites au vers. par ScxaioaiW,, suivant plusieurs manuscrits;
1,
l'aumône, que votre main gauche ne sache pas ce que par suivant d'autres. Cf. Lightfoot, Horie
èXerijioffûvv] ,
fait votre main droite, afin que votre aumône soit faite hebraicx, Leip/i^, 1075, in Matth., VI, 1-4, p.'287-292.
en secret; et votre Père, qui voit dans le secret, vous en — L'apôtre saint Paul, dans ses Épltres, donne à l'aumône
donnera la récompense. » Matth VI, 2-4. Il faut faire , les noms suivants xoivwvfo (Rom., xv, 26), « commu-
:
l'aumône d'une manière prévoyante et opportune si le : nion, communication, » ce qui signifie la participation
pauvre a faim, qu'on le nourrisse; s'il est nu, qu'on le fraternelle des chrétiens pauvres aux biens de leurs frères
couvre; s'il est captif, qu'on le visite ou qu'on le délivre, plus aisés; EÙXoyia (II Cor., ix, 55, et ailleurs/, » béné-
etc. Carpzov, De eleemosynis, p. 745; Bloch, La foi d'Is- diction, » parce que l'aumône est une bénédiction ou un
raël, p. 332. Quant aux aumônes demandées publiquement bienfait du riche à l'égard du pauvre, et parce qu'elle
par les pauvres eux-mêmes, c'est-à-dire la mendicité, attire sur celui qui la fait les bénédictions du ciel les plus
voir ce mot. abondantes « Celui qui sème les bénédictions recueillera
:
5. Bienveillance spéciale à l'égard des pauvres. La — les bénédictions, » 11 Cor., ix, 6; x*piç (l Cor., xvi, 3,
Cible recommandait instamment aux Juifs la bienveillance et ailleurs), « grâce, » ou plutôt « gracieuseté, faveur »,
envers les pauvres; voulant resserrer de plus en plus les parce que l'aumône est par excellence le fruit libre et
liens qui doivent unir ces deux parties de la société, les spontané de la bienveillance des chrétiens les uns pour
riches et les pauvres, Moïse désirait que les Hébreux invi- les autres; XEiTO'jpyca (II Cor., ix, 12), « fonction sacrée, »
tassent quelquefois les pauvres à leurs repas C'est ce qui parce que l'aumône, s'adressant en définitive à Jésus-
devait se faire particulièrement dans la ville qui serait Christ, est un acte religieux et saint. Quant à la collecte
le centre du culte d'après Deut., xiv, 22-27, chaque chef
;
des aumônes, saint Paul l'appelle Xoft'a, I Cor., xvi, 1, et
de famille Israélite était tenu d'y porter une seconde dîme il donne le nom de Btaxovt'a au service qui a pour but la
en nature ou en argent; cette dîme devait être employée perception et la distribution des aumônes, II Cor., vin, 4;
surtout en festins religieux. Or c'était à ces festins que ix, 1, 13. Voir Cornely, In I Cor., xvi, 1, Paris, 1890,
les Juifs devaient inviter soit les lévites, soit les pauvres. p. 519, et Grimm, Lexicon Novi Testamenti, Leipzig, 1888,
Deut., xn, 5-6, 12. 17-18; xiv, 22-27; xvi, 6, 11-14. p. 141, 181, 245, 463.
Cf. Rosenmùller, In Deut., xn, 7; xiv, 22, p. 517-518, 2° Organisation de l'aumône chez les chrétiens. —
525; Michaelis, Mosaisches Becht, § 143, t. H, p. 470-470. Dans premiers temps de l'Église de Jérusalem, il n'y
les
Il est digne de remarque que les Arabes ont sur l'au- eut pas lieu pour les chrétiens à l'aumône proprement
,
,
mône une législation tout à fait semblable à celle des dite; car, dit le texte sacré, « il n'y avait aucun pauvre,
Juifs même distinction entre les aumônes légales et les
: svSs^ç, parmi eux. » Ceux qui possédaient des champs
aumônes volontaires; même nom, sadaqatun, «justice, » ou des maisons les vendaient et en déposaient le prix
donné aux aumônes; même obligation de prélever l'au- aux pieds des Apôtres personne n'appelait « sien » ce qu'il
;
mône sur tous les fruits de la terre, des arbres, des ani- possédait; tous les biens étaient communs, et on distri-
maux , etc. Voir G. Sale , Observations sur le mahomé- buait à chacun ce dont il avait besoin. Act., iv, 32-35.
tisme, dans Pauthier, Les livres sacrés de l'Orient, Paris, Mais le nombre des disciples s'étant accru, la communauté
•1841, p. 507. Mahomet s'est empressé de consigner et de des biens, qui n'est possible que dans un cercle restreint
préciser ces traditions dans le Koran ; voir surtout les de personnes, fut supprimée; la propriété privée reparut,
passages suivants n, 211, 255, 206, 209-275; m, 86, 128;
: et avec elle, peu à peu, l'indigence et la pauvreté: «Vous
IX, 60, 68, 99-100; xxx, 38; lvii, 7, 10; lviii, 13-14; aurez toujours des pauvres parmi vous, » avait dit le
Lxm, 10; lxiv, 16-17. Plusieurs de ces versets sont tel- Maître. Joa., xn, 8. C'est alors qu'on organisa l'aumône.
lement semblables à ceux que nous avons cités du Lëvitique Dès l'an 37 ou 38 après J.-C, nous constatons dans la
ou du Deutéronome, qu'évidemment l'auteur du Koran communauté chrétienne de Jérusalem des distributions
les a copiés dans la Bible. de secours faites régulièrement, Act., vi, 1; ce sont sur-
II. Ai'Mône chez les chrétiens. Par quelques mots, — tout les veuves qui en sont l'objet; mais il est évident que
Jésus -Christ transporta l'aumône comme dans un monde les autres pauvres ne sont pas exclus les fonctions qui ;
nouveau, et offrit à ses disciples, pour les porter à secou- se rapportent à ces aumônes constituent « un ministère
rir les pauvres un motif d'une élévation et d'une effica-
, quotidien »; il est même probable qu'il y avait des tables
cité prodigieuses ; il déclara qu'il regarderait comme fait communes pour différentes catégories d'indigents, comme
à lui-même tout ce que
pour l'amour de lui,
l'on ferait, nous pouvons déduire de ces paroles des Apôtres « Il
le :
au plus petit des siens. Mat th., xxv, 34-45; cf. x, 42: n'est pas juste que nous abandonnions la parole de Dieu,
xvin, 35; Mare., ix, 48. Ce fut là le grand et principal pour servir aux tables. » Act., vi, 2. Fouard, Saint Pierre,
mobile de toutes les manifestations de la charité chrétienne Paris, 1889, p. 72. Le fait que rapporte le livre des Actes,
dans tous les temps et chez tous les peuples. Voir saint VI, 1, c'est-à-dire le murmure des Juifs hellénistes contre
Jean Chrysostome, De pœnitentia, Hom. vu, 7, t. xlix, les Hébreux, qui ne paraissaient pas avoir été impartiaux
col. 334-336; In Matth., Hoin. lxvi et lxxix, t. lviii, dans ces distributions d'aumônes, fut l'occasion d'une
coi. 629, 718. organisation de service plus régulière et plus forte. Jusque-
Noms de l'aumône dans le Nouveau Testament.
1° — là probablement on avait abandonné le soin des pauvres
Les paroles citées de Notre -Seigneur donnèrent, dès le et des tables à des personnes privées, sous la haute direc-
commencement de l'Église, la plus haute idée de l'au- tion des Apôtres; à partir de ce moment, les Apôtres
mône. Outre son nom ordinaire, l'i.v^ixoa-j-r^ eleemo- , choisirent et ordonnèrent sept diacres qui furent chargés
syna que nous trouvons Act., xxiv, 17, et d'où vient officiellement de ces soins. Act., VI, 2-6.
notre mot « aumône », on lui en donna plusieurs autres Telle était, huit ou neuf ans à peine après l'Ascension
qui font bien ressortir son caractère, pour ainsi dire, sacré. du Sauveur, l'organisation des aumônes à Jérusalem.
Jésus -Christ lui-même l'appelle quelquefois, comme les Sans aucun doute, à mesure que l'Église se développait,
Juifs d alors, sidgâh , c'est-à-dire « justice ». Lorsqu'il une organisation analogue s'établissait, au moins dans
prononça sur l'aumône les paroles que nous lisons Matth., les communautés chrétiennes plus nombreuses. Nous en
VI, 1-4, il n'y a pas de doute qu'il ne l'ait appelée, sui- avons comme preuves 1, le texte I Cor., XVI, 15, où saint
:
vut l'usage du temps, de son nom araméen; car il n'y Paul, en l'an 56, nous signale, dans la ville de Corinthe,
a pas dans cette langue d'autre nom pour désigner l'au- une famille entière, celle de Stéphanas, le premier con-
mône, et c'est ce même mot sidqâh que nous retrouvons verti de toute l'Achaïe, qui se dévoue au service des
dans la Peschito aux versets indiqués. C'est ce même pauvres; 2. le texte I Tim., v, 16, où saint Paul, par 1 in-
mot que la Vulgate a traduit, au jl\ 1, par justifia, et aux termédiaire de Timothée, recommande aux fidèles qui ont
autres versets par eleemosgna. Les Septante l'ont traduit, des veuves et peuvent les nourrir de s'acquitter de ce
DICT. DE LA UIULE I. — 42
1231 AUMONE 1252
devoir envers elles, afin, dit-il, que la communauté soit peregrini, Opéra, Paris, 1615, p. 995-997. 2. — Le soin
déchargée d'autant, et qu'elle finisse suffire aux veuves des étrangers, l'hospitalité , Matth., xxv, 34-45; 1 Tim.,
sans ressources; c'est donc qu'à Éphèse, où était Tirno- in. 2; v, 10; Tit., i, 8; UI Joa., 5. Cf. S. Clément,
thée, la communauté chrétienne s'était chargée des veuves / <«/ Cor., x, 7; xi, xn, édit. Punk, p. 75 et suiv.; S. Jus-
et les nourrissait régulièrement. A Joppé, nous voyons tin, I Apol., 07, t. vi. col. 429; Tertullien, // ad uxo-
que la maison de Tabitha était connue le refuge de toutes rem, iv, t. i, col. 1291; Eusèbe, H. E., iv, 23; t. xx,
les veuves de l'endroit, qui trouvaient chez elle la nour- col. 388. — 3. Le soin des orphelins et de toutes les per-
riture et le vêtement. Act., ix. 36, 39. Ces institutions sonnes sans ressources, Luc, m, 11; vi, 35; Jac, i, 27;
charitables se développèrent rapidement et largement : n, 15; cf. S. Ignace, Ad Polycarpum, tv, édit. Punk,
a Home, nous voyons par une du pape Corneille lettre p. 219: Doctrma duodecim apostolorum, iv, 5. .-dit. Punk,
(251 -253) à Fabius d'Antioehe, que l'Église romaine, au l'ubingue, 1887, p. 15-17. Uermas, Stand, n. édit Funk,
temps de ce pape, nourrissait chaque jour plus de mille p. 390; Acta SS. Perpétuée et Felicitatis,v,% dans Migne,
cinq cents veuves ou indigents. Eusèbe, H. E., vi, 43, t. m, 47; Tertullien, Apologet., 39, t. i, col. 170 et
col.
t. xx. col. 621. -uiv.;Eusèbe, //. E., iv, 23; v. 2, t. xx. col. 3^S. 130.
3° Organisation des aumônes en faveur des pauvres 1. Le soin des malades, des infirmes, des vieillards
de Jérusalem. —
Ce que nous avons \u se pratiquer pâl- pauvres, etc., Matth., xxv. 36; Luc, x, 30-37. Cf. S. Jus-
ies Juifs de la dispersion », à l'avantage des Hébreux
< n» 14, t. vi, col. 348; Tertullien. loc. cit.;
tin, loc.cit. et
de la Palestine, fut imité par les chrétiens des différentes Eusèbe, H. E., vu, 22, t. xx, col. 089. 5. Boulé spé- —
Églises en laveur de leurs frères de Jérusalem. Ceux-ci, ciale pour les pauvres. Jésus -Christ va jusqu'à recom-
eu effet, avaient des besoins spéciaux; dans les diverses mander, à l'égard des pauvres, des témoignages spéciaux
utions qu ils eurent à subir, surtout de la part des de bienveillance, d'amabilité. « Lorsque vous ferez un
Juifs, ils lurent dépouillés en grande partie de leurs bien-, festin, appelez les pauvres, les petits, les boiteux, les
lleb., x, 34; vers l'an 12, une première collecte fut faite aveugles, etc. » Luc. xiv, 3. Ceci rappelle les festins des
a Antioche et portée à Jérusalem, par les soins de Saul Juifs où ils devaient inviter les pauvres, comme nous
et de Barnabe. Act., SI, îi9-30; xn, 25. La famine prédite lavons dit plus haut, col. 1210. Le conseil de Jésus-Christ
par Agabus, Act., si, 28, et qui arriva environ deux ans fut mis en pratique dans les agapes chrétiennes, où
plus tard, en 11. sous l'empereur Claude (Act., XI, 28; se réunissaient à des tables communes les riches et les
Josèphe, Antiq. jud., XX, II, 5; v, 2), ravagea la Judée, pauvres. Nous en voyons malgré des abus,
l'origine,
et particulièrement la ville de Jérusalem. Un secours inat- l Cor., XI, 20-22. Saint Ignace signale ces agapes dans
tendu, que les chrétiens partagèrent avec les Juifs, leur si lettre Ad Smym., vm, édit. Punk, p. 240; Pline les
vint des princes de 1'A.diabène, et surtout d'Hélène, mère mentionne dans sa lettre à Trajan, x, 97; elles se main-
de ces primes, qui tut. en ces temps malheureux, la pro- tiennent longtemps dans l'Église. Cf. Bingham, Or\
vidence de Jérusalem, où elle vint même se fixer. Josèphe, ecclesiaslicse, XV, vu, 0, Halle, 1727, t. VI, p. 504 el suiv.
Ant. jud., XX. il. 5. Cette assistance écarta le danger 111. RÉSUMÉ DOCTRINAL SUR L'AUMÔNE D'APRÈS LA ,
où il fonda il organisa des collectes pour les . Plusieurs textes de l'Ancien Testament le prouveraient
pauvres de Jérusalem. Voici ce qu'il lit pour Corinthe, suffisamment, par exemple. Dent., xv, 11; mais comme
I Cor., xvi, 1-1. Il devait se rendre dans cette ville au on pourrait dire, ou qu'ils souffrent des exceptions, ou
bout de quelques mois; il veut que les collectes se fassent qu'ils ne regardent que les Juifs, nous n'y insistons pas.
avant son arrivée, afin qu'elles soient plus spontanées . 'Crois textes du Nouveau Testament prouvent péremp-
le premiei jour de chaque semaine, c'est-à-dire tous les toirement l'existence du précepte de l'aumône Matth., :
dimanches, chaque fidèle doit mettre à part ce que sa xxv. 11-10, ou le souverain Juge condamne à la peine
charité lui inspirera de celle manière tout sera prêt ; éternelle, pour le fut d'avoir refuse Paume Joa.. 1
lorsque Paul sera dois les murs de Corinthe; alors on m. 17, ou l'apôtre déclare que la charité de Dieu ne peut
choisira des délégués poin porter les collectes à Jérusa- demeurer dans l'âme du riche qui néglige de secourir
lem, s. uni Paul leur remettra dis lettres de recomman- -on prochain indigent, cf. Jac, il, 15; enfin l Tim., VI,
dation, et, si h somme est considérable, lui-même pré- 17-19. OÙ s.uiit Paul veut que Timothie commande »
sidera la députation. Saint Paul avait agi de la même aux riches, entre autres choses, de donner leurs liions
manière ou Macédoine, 11 Cor., vin 1-6, et en Galatie, , aux pauvres, ci s Thomas, 2' 2' q. wxu. ait. 5.
.
—
!Cor., svi, q est ce qu'il lit
I . i m ore i
n beat p d'autres ,; / ffeti de l'aumône. Comme toute bonne œuvre, l'au-
Mlles, et -.m- difficulté, p. Il .lit -il . cil. if l'aveu de s.iml mône a une triple valeur, méritoire, impétratoire, satis-
Paul lui-même, la charité des Corinthiens, que l'Apôtre facioire; mais comme elle est l'exercice de la vertu la plus
savait vantei à l'occasion, i
[ua l'émulation chez un p.n faite, qui est l.i ,b\ ine chai ité, elle a cette triple valeur
très grand m bre. i
il Cor.. îx. 2, Rom., sv, 25-27, 31. a un degré éminent. Aussi la Sainte Écriture ne tarit pas
Ces collectes poui les pauvre de J ru Jem
étaient deve- sur les effets de l'aumône. La plus petite aumône mérite
nues, grâce au zèle de saint Paul, une hose commune et
c le ciel, Matth., x. 12. xix, 21 xxv. 35: Luc. xiv. 13;
;
'les. — l. La visite et le rai liât d< elle satisfait a la justice de Dieu pour nus offenses, Tob.,
siLiif,, iptifs, Mat th., xxv. 34-35; lleb.. \. 34;
i
xn, 9; Eccli ni, 33: vu, 30. Elle a même des promesses
,
esclavage pour avoii de quoi nourrir les pauvres ». s. Clé- qu'elle produise ces effets, l'aumône doit avoil plusieurs
ment, / ad i
oi .. i.v, 2, éilil. l'uni,. Opéra Pi qualités; elle doit être faite, non pour la vanité ou l'os-
stvlicorwn, Tubingue, 1881, p. 129. Cf. Lucien, De moite tentation, Matth., vi, 1-1. mais pour l'amour de Dieu e>
•1253 AUMONE — AURAN 1254
au nom de Jésus- Christ, Matth., x, 41-42; Marc, ix, 40, Cependant nous croyons le sentiment général plus
rités.
etc.; elle doit être faite par chacun suivant ses moyens, conforme au contexte. Au y. 18, il s'agit de contrées et
Tob., iv, m, -27; Mare., xn, 43; 11 Coi., vin, ix;
7-9; Prov., non pas de villes, contrées séparées de la terre d'Israël
elle doit être proportionnée aux besoins des pauvres, et par Jourdain; ensuite, puisque le lleuve détermine la
le
faite avec douceur et promptitude. Tob., iv, 9, 17; Prov., frontière orientale elle ne pouvait s'étendre jusqu'à
,
m. 28; Eccli., xviii, 15-17; xxxv, 11; II Cor., ix, 5, 7. Haouàrin au nord-est. Il ressort néanmoins pour nous de
S. Many. ce même verset que l'Auran d'Êzéchiel a un sens plus large
AURAN (hébreu ffavrân : Septante
: Aùpaviuç), : que l'Auranilide de Josèphe situé entre Damas et Galaad,
:
pays mentionné deux fois seulement dans l'Écriture, ce pays devait comprendre, outre l'Auranitide proprement
Ëzei h., xlvii, 10, 18, comme formant la frontière nord- dite, ce qui fut plus tard la Gaulanitide, la Batanée, et peut-
est de la Terre Sainte. Avant d'en expliquer le nom, être aussi l'Iturée.
d'en faire l'exposé géographique et historique, il est II. Nom. —
Ce nom est diversement interprété. On le
nécessaire de rechercher le sens précis du texte prophé- rattache généralement à l'hébreu Tin, hûr, racine inu-
tique. sitée, dont les dérivés indiquent le sens de « creuser »,
1. Texte d'Êzéchiel. —
Dans une vision magnifique, le d'où le mot nn, l.iôri, « troglodyte, » les Horhn de la
prophète décrit à l'avance le nouveau royaume de Dieu,
Bible Septante Xoppaîoi
( : ; Vulgate
Horrsei et Chorrsei ).
:
Leipzig, 1870, :
Damas et Galaad, d'un côté, et la terre d'Israël, de l'autre,
und das Land V: , von J. G. Wetzstein, p. 597, note 2.
en suivant le Jourdain, qui constitue aussi la limite depuis
M. Halévy donne une explication diamétralement op-
J.
le nord jusqu'à la mer Morte. Si nous n'avions pas d'autres
posée. Rattachant le nom à la racine lin, hàvar, « être
données pour fixer la situation de PAuran, nous devrions
conclure de ces deux versets qu'il se trouvait au nord de blanc » il le regarde comme dû aux neiges qui couvrent
,
Damas. On ne peut guère douter cependant qu'il ne soit les sommets des montagnes pendant une grande partie
identique avec la province grecque bien connue de VAu- de l'année, et comme parallèle à celui du Liban, dont le
ranitide, Josèphe, Ant. jud., XV, x, XVII, xi, 4, le
I : sens est le même. Voir Arabie, col. 857. Quoi qu'il en
mât lia- h ->-a- m des inscriptions cunéiformes, le Hau- soit, ce nom, nouveau pour les Israélites, était déjà
ran actuel. Les consonnes de l'hébreu, en effet, sont depuis longtemps usité chez les Assyriens, puisqu'on le
exactement les mêmes que celles du nom arabe: pin = trouve mentionné dans les inscriptions de Salinanasar H
et d'Assurbanipal avec celui d'autres tribus araméennes,
,
dans la ZeUschrift des Deutschen Palâstina-Vereins et il est probable, d'après ces passages, qu'elle formait
t. vin, 1885, p. 'J«; 11. limbe, D' .1 Stïtbel't Reise naclt une partie du « pays de Trachonitide », Tpa-^toviTiSoç X"P a >
(1er Diret et-Tulul und Hauran, 1882, dans la même dont parle saint Luc, ni, 1, et qui fut soumis à Philippe;
revue, t. xn, 1889, p. 230, On peut voir, sur ilaouârln ou el. Ant. jud., XVII, XI, 4. Un historien arabe, Boheddin,
'
liawwàrin, t.. s.icbau, Reise m S, /rien und Mesopota- Vita et res geslie sultani Saladini, édit. Schultens, Leyde,
mien, Leipzig, 1883, p. 52, Saint Jérôme, ('.uniment, in 1732, p. 70, désigne sous le nom de Hauran toute la région
Ezech., t. xxv, col. 178, fait aussi dlAuran « un bourg qui s'étend à l'est du Jourdain et au nord du Chériat
de Damas, dans la solitude ». 11 est certain que ce pas- el-Mandhoûr (Yarmouk). Actuellement ce nom s'applique
sage du prophète, en raison des noms qui, pour la plu- à une contrée volcanique, bornée au nord par l'Ouadi
pari, sont jusqu'ici restés inconnus, est plein d'obscu- el-Adjem, qui appartient à Damas; à l'est par le Diret
AURA-N 1250
1255
et-Touloûl, le Safa et le désert El-Eara; au sud par le à Khaifa. Malgré les nombreux cours d'eau qui arrosent
Belgd'a et les steppes du désert El-Hamad; au sud-ouest ce on y rencontre peu de plantations et pas de
pays,
forêts": autour des villages, les habitants entretiennent
par le Djebel Adjloûn; à l'ouest par le Djaulan (Gaula-
nitide), et au nord-ouesl par le Djédour (Iturée). Ce pays,
seulement quelques vergers, vignes et jardins. La plaine
dont l'étendue esl de quatre-vingts à cent kilomètres du et les pentes de la montagne sont occupées par une popu-
lation sédentaire adonnée aux travaux agricoles, mais
nord au sud, et de soixante à soixante-cinq de l'ouest
a l'est, se divise en trois parties distinctes: au nord, le
malheureusement exposée aux incursions continuelles des
Djebel Hauran; Bédouins. Depuis quelques siècles les cantons monta-
Ledjah (Trachonitide); au sud-est,
,
le
tout autour, mais surtout au sudau sud -ouest, la et gneux ont été colonisés par les Druses, et l'immigration
plaine En-Nouqral el-Haourân Ma pente du Hauran).
venue des districts du Liban a été si considérable depuis
Pour l'ensemble du pays, voir Amorrhéens, Basas. Pour 1861, que le Djebel Hauran est quelquefois appelé o mon-
A une centaine de kilomètres au sud -est du grand dytes ou grottes artificielles creusées sous l'escarpement
des rochers cham-
Mormon, auquel le :
100a I800mètres.
I
part bien conservi es
Rochers de laves ou et construites en
amas de cendres, ils blocs de basalte ad-
nblent à des mirablement join-
blocs cali inés sortis te) eS. Les portes
I 'IK inlli .i- drl
d'un four un seul :
ti H. sont généralement
sommet, le Qoléîb, basses el sans or-
36S. Carte de l'Auran.
est ombi âgé de quel- nements; quelques-
ques arbres à la unes cependant
i une. roirait voir la chaîne des Puys d'Auvergne. Le ba- étaient sculptées et ornées d'inscriptions. Elles étaient
salte de l'Ai .. m Touméïs, différant d'aspecl avec celui du faites de dalles de pierre, tournant sur un gond pris dans
Djaulan e1 de la Moabitide, est remarquable parsespre- la masse. Les tenètics étaient obtenues au moyen d'uni'
pi iétés magnétiques, qu'il doit sans doute à une forte pro- dalle de dolente, peu Vf d'ouverlu e- rondes.
i
portion de fer uxyilulé titanifeie répandu dans sa masse. La plaine est couverte dans toutes les directions de
Au nord, quatre cônes lati raux, alignés du sud-ouesl au villes construites en âsalte noir, les unes ruinées, les
nord-est sur une longueur de dix kilomètres, pai autres assez bien servées. Der'ât (Êdraï), Bosra
avoir vomi la vaste nappe basaltique qui compose le (Bostra), Salk had (Salécha), El-Qanaouât (Canath),
Ledjah. Ce sont, du nord au sud, le Tell Schihan, le Tell Souéidéh, Ezra, Es-Sanameïn A.era)et d'autres localités
Ghardral eschschemâliyéh (le G-harara du nord), le Tell s ont laisse des vestiges dont les voyageurs ad-
i
Djémal el le Tell Gltaràrat el-qibliyéh (du sud). mirent l'étendue et ta beauté. Les principales d'entre elles
La plaine En-Nouqra est un plateau ondulé, coupé par l'origine syro-macédonienne ou romaine, ou du
de nombreux ouadis, qui descendent du Djebel Hauran moins elles furent agrandies et singulièrement embellies
pour formel les principaux affluents du Chériat el-Man- m temps des Séle les et des empereurs. Quelques
dhoùr. Le sol se compose de scorii et de cendres, i
antres paraissent dater d'une époque un peu posté-
répandues sui la contrée pai les volcans pendant leuj rieure, Les édifices remarquables qu'elles renferment
période d'activité, et ai igi u les agents atmosphé- i
) .-lit
1
1 élevés dans un.- période qui s'étend du r
1 au
riques. On trouve encore de ee- fragments non décom vu» siècle. Au moment do l'occupation romaine, le pays
posés liui ;i u.it pieds sou- leiie. Ce sol rougeàtre
|
1
1- se peupla, et l'activité architecturale ne lit qu'aug-
esl en général très rlile, el les fellahs ont peu de peine fi mente! lorsqu'il eut été réduit en province romaine. Do
recueillir de magnifiques récoltes, si la pluie tombe
.i tOUS CÔtés s'élevèrent maisons, palais, bains, temples.
nce suffisante. Les céréales qu'on y cultive Un. lins, aq lues, arcs-de-triomphe; des villes sortirent
lent en une excellente sorte de blé et d'orge le : de terre en quelques années avec celte disposition régu-
insporté par les chameaux soil à Hamas, soit lière, ces colonnades symétriques, qui sont comme le
sur les bords de la mer, a Akka (Saint-Jean-d'Acre) ou cachet uniforme des cités construites en Syiie pendant
1257 AURAN — AUREUS (CODEX 1
) 1258
l'époque impériale. Le style de tous ces édifices est le style teresse de Khalkhouliti, au pied du plateau que dominent
bien connu des colonies romaines, c'est-à-dire le style les montagnes du Hauran. bourgades du pays
et toutes les
grec modifié par certaines influences locales, par le sou- l'une après l'autre, bloqua les habitants dans leurs retraites
venir des arts antérieurs ou la nature des matériaux em- et les réduisit parla famine. ! Maspéro, Histoire ancienne
ployés. Plus tard, les temples furent convertis en églises, des peuples de l'Orient, 4 e édit., p. 470. Cf. Vigouroux,
et des sanctuaires nouveaux s'élevèrent. —
Cf. J. L. Burc- ourr. aie. p. 293-294.
khardt, Travels m Syria and the Holy Land, in -4°, La domination des Séleucides et des Romains amena
Londres, 1822, p. 285-309; U. J. Seetzen, Reisen durcit la prospérité dans ces contrées. Les cités reprirent une
Syrien, Palâstina, etc., 4 in-S», Berlin, 1851, t. i, vie nouvelle; de grandes voies, comme celles dont on
p. 34-134; J. L. Porter, Five years in Damascus, 2 în-8», trouve encore des traces entre Der'ât, Bosra et Salkhad,
Londres, 18."), t. n, p. 1-272; Tlte Giant cities of Bashan, et de nombreuses colonies leur donnèrent le mouvement
in-8°, Londres, 1871, p. 1-90; .1. G. Wetzstein, Reisebe- et le commerce quelques-unes s'embellirent de ces mo-
;
richt uber Hauran und die Trachonen, in-8°, Berlin, numents dont les restes font toujours l'admiration du
1860; E. G. Rey, Voyage dans le Haouran, in -8», Paris, voyageur. Après la première actiade (27 à 20 avant l'ère
1860, avec un atlas in-folio; de Vogué, Syrie centrale, chrétienne, suivant quelques auteurs), Auguste remit à
Architecture civile et religieuse du i" au ni' siècle, Hérode le Grand l'Auranitide avec la Trachonitide et la
2 gr. in -4° avec planches, Paris, 1800; A. Chauvet et Batanée, pour les soustraire aux brigandages de Zénodore.
E. Isambert, Syrie et Palestine, in -8°, Paris, 1887, Josèphe, Ant. jud., XV, x, 1; Bell, jud., I, xx, i. Zéno-
p. 494-551; G. Schumacher, Across the Jordan, in-8°, dore, irrité de ce qu'on le dépouillait d'une partie de ses
Londres, 1880, p. 20-10, 103-242; H. Gulhe, D' A. SlùbeVs États, se rendit à Rome pour porter une ionisation contre
Reise nach der Diret et-Tulul und Hauran 1S8'3, dans son heureux rival; mais il ne put rien obtenir. Les Arabes,
la Zeitschrift des Deutschen Palâstina -Vereins , t. xn, à qui, dans une situation désespérée, il avait vendu l'Au-
Leipzig, 1889, p. 225-302, avec carte. ranitide au prix de cinquante talents, se prétendirent
A la contrée du Hauran appartient, d'après la plupart injustement dépouillés et disputèrent la possession de ce
des auteurs modernes, la patrie de Job, nommée Ausi- pays tantôt par de violentes incursions, tantôt par des
tide, A-ùctiti;, par les Septante, Job, I, 1. Les traditions moyens juridiques. Ant. jud. , XV, x, 2. Après la mort
syrienne et musulmane la placent, en effet, dans la plaine d'Hérode, l'Auranitide entra dans la tétrarchie de Phi
A'En-Nouqra, à Scheikh Sa' ad ou Sa'adîyéh, à quatre lippe. Ant. jud., XVII, xi, 4; Bell, jud., II, vi, 3. Enfin
ou cinq kilomètres au nord de Tell 'Achtarâ. Là plusieurs plus tard Agrippa If envoya à Jérusalem trois mille cava-
sites ou monuments portent le nom de Job , Èyyoub : liers auranites, batanéens et trachonites, pour réprimer
une « eau de Job » sortant d'un « bain de Job » une , une révolte soulevée contre le pouvoir romain. Bell,
mosquée avec une » pierre de Job », un sanctuaire nommé jud., II, xvn, 4. De nombreuses inscriptions araméennes,
« la place de Job » , avec son tombeau et celui de sa grecques et latines, ont été recueillies dans le Hauran par
femme enfin quelques restes de l'ancien « couvent de
; les différents voyageurs; aucune d'elles n'est antérieure
Job ». Cf. G. Schumacher, Across the Jordan, p. 187-108; au I er siècle avant l'ère chrétienne. Cf. de Vogué, Syrie
Fr. Delitzsch, Das Ruch lob, Leipzig, 1870, Anhang , centrale, Inscriptions sémitiques, in - f°, Paris, 1809;
p. 551 et suiv. Voir Hus. W. Waddington Inscriptions grecques et latines de la
,
IV. Histoire. —
Si, dans cette contrée singulière, le Syrie, in-4", Paris, 1870. A. Legendre.
temps a respecté les demeures de l'homme, l'homme
lui-même y a subi de nombreuses révolutions depuis les AURANITIOE. Voir Auran.
races les plus anciennes, vaincues par les Hébreux jus- ,
qu'aux Arabes actuels. Voir Amorrhéens, Arabes, Arabie. AU RAT François, bénéficier de Saint -Allyre, prêtre
Le glaive et la captivité dévastèrent plus d'une fois les habitué de l'Église de Lyon (xvn e siècle), a donné le
campagnes et dépeuplèrent les villes. Les inscriptions Cantique des cantiques expliqué dans le sens littéral,
cunéiformes nous ont conservé le souvenir des ravages in-8°, Lyon, 1089 et 1093, traduction française, avec notes
exercés dans ces régions par les rois d'Assyrie. L'inscrip- purement littérales. L. Guilloreaij.
tion des taureaux, racontant la guerre faite par Salnia-
nasar H (858-823) à Hazaél, roi de Syrie, nous dit à ce AUREOLUS, AURIOL. Il est appelé ordinairement
sujet : Oriol en français. Voir Oiuol.
1s. sans nombre je renversai, je détruisis, était un usage ancien nous voyous mentionnés, dès la
:
se soumirent; restaient les Nabatéens, que l'éloignement l'empereur Constantin IX (1012-1053), écrivant au calife
de leur p,i\s encourageait à la résistance. Le 3 Ab, qua- de Cordoue lui écrivait sur pourpre en lettres d'or.
,
rante jours après avoir quitté la frontière chaldéenne, il Gardthausen, Griech. Palâog., p. 85. La bibliothèque
partit de Damas dans la direction du sud, enleva la
for- impériale de Vienne possède un évangéliaire de parche-
12D9 AUREUS (CODEX) — AUROCHS 1QG0
min pourpre à lettres d'or provenant Ju couvent de Saint- l'Écriture Sainte et à la littérature orientale. Les trente
Jean de Garbonara, àNaples; ce manuscrit oncial, le plus plus remarquables furent réunis par J. D. Michaelis
ancien spécimen de cette calligraphie, est du IXe siècle. Car. A-urivilii Dissertationes ad sacras litteras el jiltilo-
Un fac-similé en a été publié par Silvestre, Palëogn logiam orientale») pertinentes , in-8», Goettingcn el
universelle, Paris, 1840, II, 156. Le signataire du présent Leipzig, 1700. —
Voir Michaelis, Nette orientalisi he und
article a décrit le premier un manuscrit cursif des quatre exegetische Bibliotliek , t. v, p. 431. L. Glilloreau.
Évangiles sur parchi'iiiin rpre et à encre dur. reiivre
|
Cependant le nom de Codex Aureus est de préférence L Le « re'êm » des Hébreux. Voici en quels termes —
réservé à un manuscrit de la bibliothèque impériale de la Bible parle du re'êm, dans les huit passages où elle en
Saint-Pétersbourg, où il est cote VI, 470. au catal fait mention. Balaam dit du peuple hébreu: « Sa foi,
e esl
de M. de Murait. L'écriture est minuscule, d'une main semblable à celle du re'êm. Num. xxm, 22: xxiv. 8. ,
byzantine du x siècle, au jugement de M. Gregory et de Moïse caractérise ainsi la descendance de Joseph « Son :
M. Huit. Le parchemin, réparti en quaternions ou cahiers premier-né est un taureau, ses cornes sont les cornes du
de huit feuillets, est teint en pourpre, Chaque page ne re'êm ; avec elles il lancera en l'air les nations jusqu'aux
comporte qu'une colonne de dix-huit lignes en moyenne. extrémités de la terre. » Deut., x.x.xin, 17. Au psaume
Les initiales sont avancées dans la marge et sans décor, XXI, 22, David fait dire au Messie souffrant, accablé par
comme c'était de mode calligraphique à Constantinople ses ennemis « Délivre-moi de la gueule du lion et dus
:
aux' siècle. La marge porte de courtes scolies critiques cornes du re'êm. » Au psaume x.xviu, (j. il fait gronder
marquant des variantes, et écrites à l'encre d'argent en la voix de l'orage qui « brise les cèdres du Liban et fait
petite oui île. Le grec, tant du texte que des scolies, est
i. bondir les cèdres comme le jeune taureau, le Liban et le
accompagné de ses accents et de ses esprits, et comporte Sirion comme le petit du re'êm ». On lit dans le livre de
les abréviations ordinaires à la minuscule de cette époque. Job « Le re'êm consentira-t-il à te servir et à demeurer
:
Hauteur de chaque feuillet 207 millimètres. Largeur : : dans ton étal. le.' Attacheras -tu le re'êm au sillon avec
130 millimètres. Nombre des feuillets: 405. Le manuscrit ta corde, et aplanira-t-il la terre labourée derrière toi?
renferme les quatre Évangiles, moins Joa., xi, 26-48, Pourras-tu compter sur sa vigueur extraordinaire et lui
et XIII, 2-23. Les fragments Matth., xx, 18-26; xxi, confier tes travaux? T'attendras -tu à ce qu'il te ramène
15-xxiI, 9; Lue., x,36-xi, '2; xvill, 25-37; xx, 24-36: ta récolle el la recueille sur Ion aire'.' » Job, xx.xix. 0- 12.
Joa.. xvil, 1-12, sont des restaurations récentes. 11 est 1- le compare
massacre des Idumeeiis et des nations
le
probable que ce manuscrit a été écrit à Constantinople. idolâtres l'immolation des animaux dans les sacrifii -
.i i :
Une tradition sans fondement voudrait faire croire qu'il iiL'épée du Seigneur est pleine de sang; elle s'e.-i en-
est de la m. un de l'impératrice Théodora (842-855). Au graissée de la graisse el du sang des agneaux et des
commencement du siècle présent, il appartenait au cou- houes, des gras rognons des béliers. Les re'êmim seront
vent de Saint-Jean, proche de Houmish-Khan et de immolés en même temps, avec les plus puissants des
Trébizonde l'abbé du couvent, l'archimandrite Silvestre.
; taureaux. xxxiv. 6-7. làiliu au psaume \i:l. 11, qui
D Is..
en fil don à l'empereur de Russie, en tî-29. Voir Revue est sans nom
d'auteur, le psalmiste remercie Jéhovah de
critique, 1860, p. 201. le faire triompher de ses ennemis o Tu élèves ma corne :
texte de saint Marc lias Evangelium des Marcus nach rassemblés, Le re'êm \ esl nommé avec les agneaux,
i
dem griechischen Codex Tlieodorm impératrices purpu- les boucs, les béliers et les eaux, et l'on sait que les i
reus petropolitanus , Christiania, 1885. Mais l'exactitudi Hébreux ne pouvaient offrir au Seigneur que des victimes
critique de cette édition n'i si pas irréprochable. Gregory, de race ovine, caprine ou bo\ ine.
Proleijomena p. 556-557, au Novutn Tèstamentum grâce,
, Les interprètes ne sonl point d'accord pour déterminer
edit. vin crit. maj., de Tischendorf, Leipzig, 1890. e a laquelle appartient le re'êni de la Bible. On l'a
P. Batiffol. identifié avec la licorne, le rhinocéros, le buffle, l'oryx et
AURIVILIUS Charles, orientaliste suédois, né à l'ai h-.— Iians sept des passages allégués, les Sep-
Stockholm en 1717. mort en 1786. Il étudia d'abord les tante traduisent par n'ri'jv.i'ji.i- l'animal » a une corne », ,
langues orientales sous le savant Tympe, d'Iéna; puis il 'I dans Isaie seule nt ils emploient le mot i«0;. les
alla en Italie, et de là à Paris, où il eul pour maître d'arabe forts. » Dans le Pentateuque el dois Job, la Vulgate traduit
loin nt; ensuite il visita Leyde, el y poursuivit ses par rhinocéros »; dans les Psaumes et dans [saie, p. r
i
mêmes études sous Schulten. De Hi.an en Suéde, il unicomis, animal » I e COI ne ». Au psaume XXVll. 09,
,
I,
orientales, lài 1761, il occupait à la chancellerie emploi I dont notre version des Psaumes esl la traduction, ont lu
le traducteur d'arabe el de turc, el huit ans plus tard îm au heu de ràmîm,< hauteurs.» 1" L'identifica-
il fut promu an titre de profes m de ingues orientales i i
tion du re'êm, soil avec le rhinocéros, soit avec la licorne,
à l'psal. lài I77.'i, il lit partie de la commission chargéi esl auji l'hui universellement rejetée. La licorne est un
il une nouvelle radin t lion de la Biblfl I il suédois, el poui animal fabuleux. Kilo n'a jamais pu être décrite avec pré-
sa paît il traduisit le
Pentateuque, Josué, les .luges, Job. cision, quoique AliMolo, llist. unii»., II. II, 8; Pline,
urne les Prophètes el le*
. amentalions. il avail l //. A'., vin. 21, et d'autres auteurs anciens en aient fait
publié un certain nombre de dissertations relatives à mention. Tout ce que l'on sait, c'est que le trait carao
AUROCHS 12GS
téristiquc Je cet animal était d'avoir une corne plus ou mèti es trente-trois centimètres de longueur. Il se disth
moins longue et droite au milieu du front. Ce fail est du bœuf domestique par son front bombé, plus large que
haut, par une paire de cotes de plus, par sou pelage com-
déjà assez anormal en zoologie; mais, quoi qu'il en
soit.
posé de poils laineux recouvrant les parties inférieures,
est à remarquer que les versions traduisent par «
li-
il
et de poils longs et grossiers sur le dos et la partie anté-
corne » des passages où l'on suppose formellement deux
rieure du corps, et par la position de ses cornes, qui sont
cornes à l'animal. Dent., xxxm, 17; Ps. xxi, 21. La
licorne n'est donc pas le re'em. Voir Licorne. 2° Saint — attachées latéralement, au-dessous de la crête occipitale,
et non au sommet du front. 11 a les jambes, la queue et les
Jérôme n'a pas adopté l'explication des Septante, excepté
ls.. xxxiv. 7, mais il a cru néanmoins que le re'em
était cornes plus longues, mais le poil plus court que le bison
un animal à une seule corne et il a traduit toujours, sauf ou bœuf sauvage de l'Amérique septentrionale. L'aurochs
est aujourd'hui confiné dans les grandes l'oièls de la Li-
dans le passage d'Isaïe, par rhinocéros. (La traduction
des Psaumes dans la Vulgate n'est pas de lui.) Cet animal Ihuanle, des Kai pallies et du Caucase. 11 habitait autre-
fois sous tous les climats tempérés. Il est probablement le
a. en effet, sur le haut du museau, une corne unique,
trapue, formée par l'agglutination d'une grande quantité même que l'unis, bos priscus ou bos primigenius (fig. 300)
de poils. Mais les textes bibliques ne peuvent pas plus de l'époque quaternaire, bien qu'on ne puisse en aucune
s'appliquer à cet animal à une seule corne qu'à la licorne façon voir en lui la souche de l'espèce bovine actuelle,
elle-même, puisqu'ils parlent de plusieurs cornes, comme comme plusieurs naturalistes l'avaient avancé. A l'époque
de César, les unis se rencontraient dans la forêt Hercy-
nienne. Voici ce qu'en rapporte le célèbre écrivain « Us ne :
peine pour les capturer dans des fosses et pour les tuer...
Quant à s'accoutumer aux hommes et à s'apprivoiser, ils
en sont incapables, sauf quand ils sont très jeunes. Par
la grandeur, les formes et l'aspect, leurs cornes diffèrent
leucoryx du nord de l'Afrique. Mais comme les mon protecteur, j'ai tué quatre rimàni, puissants, énor-
documents assyriens établissent que le re'em était un mes, dans le désert, au pays de Mitani, et dans le terri-
bœuf sauvage, cette explication doit être aussi aban- toire d'Araziki, en face du pays de Khatti, sur la rive
>
bonases parmi les «bovidés «.C'est, après l'éléphant droyé. » Au retour, on faisait hommage à la déesse Ist.ir
et le rhinocéros, le plus gros des mammifères quadru- de l'aurochs que le roi avait tué (fig. 368), et l'on gar-
pèdes. 11 atteint jusqu'à deux mètres de hauteur et trois dait dans le trésor, après les avoir préparées avec soin»
1203 AUROCHS — AUROGALLUS 1264
la tète etpeau des bêtes qui avaient été frappées.
la tram en a trouvé les ossements fossiles dans le Liban.
M. Maspero 278
écrit ensuite, p.
Téglathphalasar se : i I '
The natural history of the Bible, p. 150. D'après les ins-
vantait d'en avoir rapporté un ljon nombre de Syrie : criptions assyriennes, les aurochs devinrent de plus en
« Je pris même de jeunes aurochs, ajoute- t-il, et j'en plus rares, si bien qu'au vr* siècle avant J.-C. on les
o lui mai des troupeaux. «C'était une réserve de chasse qu'il connaissait a peine. Il n'en est point parlé non plus dans
voulait se ménager; car il ne prétendait certes pas cour- les livres bibliques postérieurs à la captivité, et alors
ber sous le joug ces brutes gigantesques, et les réduire à même que le Psaume xci serait plus récent, la mention
la condition de bœufs domestiques. D'autres après lui si brève qu'il fait du re'êtn ne permet pas de déterminer si
367. — Roi d'Assyrie chassant le rhmi. Nimroud. D'après Layard , Monuments of Nineveh, t. I, pi. 11.
renl sans doute, sinon de les apprivoiser, du moins le psalmiste le connaissait directement ou par oui-dire. En
d'en garder dans des parcs; aucune de leurs tentatives tout cas les autres textes, surtout celui de Job, sont trop
ne parait avoir réussi; et nous n'apprenons nulle part, précis et trop conformes aux données de
l'histoire natu-
dans les annales d'Assyrie, qu'il y ait jamais eu des trou- relle, pour qu'on puisse rapporter à une époque où
les
peaux d'aurochs, nés ou simplement entrelenus longtemps l'animal n'était plus connu que par la légende. Il y a là
en captivité. Leur nom n'est déjà plus pour beaucoup de un de ces mille détails que les rationalistes négligent
36S. — OITrando a la dresse Istar du rlmu tue à la chasse. Nimroud. D'après Layard, Monnmtnts nf mneveh, t. i, pi. 11'.
contemporains (d'Assurbanipal, vi 1 siècle avant J.-C.) qu'un usement, quand ils rajeunissent à plaisir la com-
mot dél] I
lis piécis. Ils ne savent plus hop ce il •
1
1 1 po odes Livres Sainls. — Noir W. Houghton, Ofl the
désigne, un animal réel ou l'un de ces monstres fanta I nicorn 0/ the Ancienls, dans Armais and Magazine
tiques dont l.s lacis | .. monde aux premiers
1
1
1 .
1 , 1 1 1 1 1 I.
of natural History, novembre 1862, t. x, p. 363-370,
jours de la création. Les bas-reliefs commémorât ifs 116-417; F. Homme! Die Namen der Sâugethiere bei den
.
sci h pic-, sur les murs des palais sonl lu. n loi seuls a montrei nichtsemitischen Vôlker, in-8°, Leipzig, 1879, p. 227, 109.
leur figure véritable, d II. Lesétre.
Toutes ces indications confii ni ce que dil la Bible AUROGALLUS Matthieu, philologue allemand, lu-
de la force, de la sauvagerie du re'èm, el de ses cornes thérien, dont le véritable nom était Goldhahn, Auro- —
redoutables. Puisque les rois d'Assyi ii tl le hasser
i gallusen est la traduction latine, —
né en 1480 à Comettau,
jusque dans le voisinage septentrional de la Palestine, en Bohême. Il étudia le latin, le grec et l'hébreu à l'uni-
l.s. Hébreux devaient bien le connaître. Du reste M. Tris- versité de Wittenberg, dont il devinl recteur en IM'J, el.
1265 AUROGALLUS AUTEL 12GG
mourut dans cette dernière ville le 10 novembre de l'année des sujets bibliques Tf!a; Qusestionum : 1. .lu Adamus
:
mento collectif, in-8°, Wittenberg, 1526; édit. augmentée, philologica de mortis génère quo Judas proditor vitse suse
in-8", Li.ile. 1539; Granimatica hebrxse chaldeseque colophonem imposuit, in-4°, Rinteln, 1688; Dissertatio
I nguse, Wittenberg, 152">; editio auctior, in-8°, Baie, philologica de Velamine mulieris, t'a- / Cor. xi, lu. in-i",
1539. —
Voir de Wette-Seidemann, Luther's Briefe, t. vi, Rinteln, 1690; T/ieses philologicse de lingua omnium
p, 709 L. Guilloreau. prima, hebrxa, in-i", Rinteln, 1090. Voir J. C. Adelung,
Fortselzung :u Jôcher's Gelehrten - Lexico , t. i. 1784,
AURORE (Hébreu : sahar, » Sep-
« ce qui s'élance; col. 1283; l'rd. W. Strieder, Grundlage :n einer Hessis-
tante: opSpoç, ÉGxrfôpoç; Vulgate aurora, antelucanum, :
elten Gelehrten Geschichte, t. I, 1781, p. 190-194.
diluciduni ]. L'aurore est le crépuscule du matin, dont la
rapidité et la brièveté croissent à mesure qu'on se rap- AUTEL, sorte de table en pierre, eu terre, en bois ou
proche de l'équateur. Les Grecs et les Romains Faisaient en métal, sur laquelle on Immole des victimes en sacri-
de l'aurore une divinité chargée d'ouvrir au soleil les fice et fait des offrandes à la divinité.
l'on Hébreu :
portes du monde. Les Hébreux se sont contentés d'en mizbêah, ce sur quoi on sacrifie, » de zàbah, « sacrifier,
«
admirer le merveilleux spectacle du haut de leurs mon- immoler, » Uen., vm, 20; cf. Lev., i, 9, 13, 15; I (III) Reg.,
tagnes et d'en parler poétiquement. Les Livres Saints vm, 31 II Par., xxix, 22. Septante O-Jtripiov, Bu<na<rt^-
; :
tirent de l'aurore de nombreuses métaphores. L'auteur de piov. On trouve plus rarement l'autel désigné par le mot
Job, XLI, 9, compare aux « paupières de l'aurore i les bâmâh, IV Reg., xxiii, 8. le gwud; des Grecs. Les auteurs
jeux du crocodile. Les yeux de cet animal étaient, chez inspirés réservent d'ordinaire ce nom pour désigner les
ies Égyptiens, le signe hiéroglyphique de l'aurore. Les hauts lieux, bâmôf, où se pratiquait le culte idolàtrique,
rayons divergents qui parlent du soleil encore au-dessous Lev.. xxvi, 30; III Reg., xi, 7; IV Reg., xxm, 8, 9, 15, 19;
de l'horizon sont tomme les cils lumineux qui bordent Is.. xxxvi. 7; Ezech., vi, 3; xx, 29, désignation complétée
les paupières de l'aurore personnifiée. Ailleurs elle a des quelquefois par le nom de la divinité, bâmôt Ba'al. Num.,
ailes, symboles de sa rapidité. Ps. CXXXIX, 'J (hébreu) xxii, il; Jos., xiil, 17. Voir Hauts lieux. Cependant ce
Dans le titre du Ps. xxi qui doit être chanté sur l'air
. terme est quelquefois employé pour designer les autels
de « la biche de l'aurore », les talmudistes pensent que extra-légaux ou les autres lieux sacrés érigés par les Juifj
l'aurore est comparée à une biche, Berachoth, f. 2, c. 3, sur les hauteurs en l'honneur de Jéhovah, même après
soit à cause de sa rapidité, soit parce que les cornes la construction du tabernacle et du temple de Jérusalem.
du gracieux quadrupède représentent les rayons du soleil I Reg., ix, 12; III Reg., m, 2-1; IV Reg., xii, 3; xiv. 1;
qui va se lever. L'aurore n'est pour les Hébreux qu'un xv, 1, 35; II Par., xv, 17; xx, 33. —
Ézéchiel, xliii, 15, 16,
phénomène naturel, œuvre de la puissance divine. Job, appelle l'autel 'âri'êl Voir Ariel, col. 957.
xxxvm, 12; Ps. lxxiii, 16; Amos, iv, 13. C'est le signal I. L'autel a l'époque patriarcale. Le premier autel —
de la prière. Sap., XVI, 2S. Les rôdeurs de nuit redoutent mentionné dans l'Écriture est celui que construisit Noë
son apparition. Job, xxiv, 17; mais ce serait une malé- après la sortie de l'arche, Gen., vm, 20; ruais il est pro-
diction que d'être privé de sa vue. Job, m, 9; Is., vm, 20; bable, bien qu'il n'en soit pas une mention expresse,
l'ait
simplicité, construit en terre, Exod., xx, '21, ou tout au caustes et celui des parfums. Voir Vigouroux, Les Li ces
plus avec des pierres brutes. Exod., xx, 25. Le nombre Saints et la critique rationaliste, i édit., t. m. p. 172-186;
des autels n'était pas restreint parce précepte primitif; de Broglie, La loi de l'unité du sanctuaire en Israël,
il semble même qui- les Hébreux reçurent la faculté d'en in-8», Amiens, 1892.
élever partout où ils voulaient honorer le nom de Jého- A
ces premières prescriptions sur la construction des
vah. Exod., xx. '21. L'hébreu porte littéralement: » par- autels se rattache la prohibition de disposer des degrés
tout où je ferai souvenu de mon nom, c'est-à-dire par- pour y monter. Exod., xx, 26, prohibition qui regardait
tout où j'ordonnerai de célébrer mon culte, ce qui doit non seulement de l'alliance construit au pied du
l'autel
s'entendre de toutes les circonstances dans lesquelles, Sinaï, Exod.. xxiv, i, mais aussi tous les autres, et pour
soil par un ordre formel, soil par une autorisation impli- la même raison. Les vêtements spéciaux imposés plus tard
cite résultant d'une manifestation surnaturelle ou d'un aux prêtres pour monter à l'autel, Exod.. xxvm, 12-43,
bienfait extraordinaire dont il était opportun de garder le rendirent celle défense inutile, et elle tomba en désué-
souvenir, les Hébreux étaient amenés à ériger des autels en tude. Il y a lieu de penser que dans le temple de Salo-
différents lieux distincts du tabernacle, comme sur le mont mon, et ensuite dans celui d'Hérode, la rampe qui con-
Hébal, Jos., vm, 30; cf. Deut., xxvn, 4-G; sur le rocher duisait a l'autel était coupée par trois séries de degrés.
d'Ophra, Jud.,vi, II, 24-26; à Sichem, Jos., xxiv, 26, 27: Vigouroux, Les Lici-es Saints et la critique rationaliste,
a Masphath, Reg., mi. '.'. à Ramatha, 1 Ile:;., vu, 17; a
I
i' édit., t. m, p. 173.
Aialon, Reg., xrv,35. Tel était aussi le gigantesque autel
1 L'autel des holocaustes.
111. Voir Exod., xxvn, —
élevé par les tribus transjordanique's, Gad, fîuben et la I-*; xxxvin, 1-7. En hébreu mizbêalj lià'ôlâh, Exod., :
demi-tribu de Manassé, sut les bords du Jourdain, selon le xxx. 28; appel.', aussi l'autel d'airain, mizbêah hannehôset,
type de celui qui était 'i, i\ an1 le tabernacle. Jos., xxn, 9-34. Exod., xxxix, 39, et quelquefois par excellence hamrni;-
— 2 Quand le tabernai le eut été construit, pour prévenu bêa)j,<, l'autel. III Reg., n,28. ,>
l'idolâtrie a laquelle les Hébreux étaient toujours enclins, Autel des holocaustes du tabernacle.
I Selon - — li
3° A eette époque furent renouvelées, et dans des termes xxvn, 2. Le nom de « coi nés qarnôt, leur fui sans doute ,
I
[uc identiques, les prescriptions données au Sinaï. donné à cause de leur ressemblance avec les les
Exod., xx, 2i-25. Les sacrifices devront être offerts « dans le animaux. Quoiqu'on ne puisse dire exactement quelle était
lieu qu.e Ji liovah aura choisi dans une des tribus ». Deut.. la forme de cet ornement, ni si ces corne- émergeaient
xji, 13-1 1. En attendant qu'il fut déterminé et que Jérusa- des parois de l'autel verticalement ou horizontalement,
lem devint le seul lieu habituel îles sacrifices, la législation leur nom donne a penser qu'elles s'élevaient vertical! i. i
de réformes entreprises par Asa et Josaphat, pour rame- tation peut difficilement s'harmoniser avec le- dimensions
ner lie a sa
I ité parfaite. Mais leur résultat n'alla
i .h' l'autel des holocaustes dans la pin, "le .lu tabernacle.
pas jusqu'à l'abolition des autels élevés sut les hauteurs Quatre anneaux d'airain li.xes aux quatre coins permet-
en 11 leur du vrai Dieu. III Reg., w, li: xxn. il. II- taient d'introduire les hâtons destinés à portei l'autel des
subsistèrent du moins jusqu'à Ëzéchias et Josias, qui il.-, que personne ne pouvait loucher excepté' les
purent les faire 'li pu oie n même temps que les hauts i
piètres, Exod.. xxix. '',':
xxx. 29. el les criminels qui s'y
lieux idolàtriques. IV Ile-., xvm, 1; xxiii, 1-24. Eu tout réfugiaient. 11 était place dans Ci cour du tabernacle,
a-. '
e ne fui que | un temps. i ai l'usage reparut avec Lev.', rv, 18.
'm - de Josias. i
les .miels exti a-légaux . pai Les i [instruction semblent n'avoir pas été les
leur existence Iran i identelle, ne faisaient qui' mêmes pour de l'alliance, Exod., xx. 2t. xxiv. t,
l'autel
mieux ressort» le caractère public, officiel et immuable, el celui des holocaustes car le preluiei ilev.nl elle plein
:
des deux autels institués p.u Jéhovah comme élément et massif, le second creux à l'intérieur. Exod., xxvn, S;
1200 AUTEL 4270
XXXVIII, 7. L'hébreu : « Tu le feras creux, en planches, « 10-81. À partir de ce moment, tous les sacrifices 'lurent
Exod., xxvu, 8, donne lieu de penser que cette disposition être offerts sur l'autel des holocaustes.
av.ul été prise pour la facilite de la translation à travers 2° Autel des holocaustes du temple de Salomon. Il —
désert; mais qu'aux stations, avant d'offrir les sacri- est appelé ordinairement « l'autel d'airain ». 111 Reg.,
le
rendait semblable à l'autel de l'alliance, et c'était alors devant le vestibule du temple, Joël, II, 17, et fut construit
le
sur surface plane de ce remplissage qu'on devait allu-
la d'après les mêmes régies que celui du tabernacle; mais
mer feu destiné à consumer les victimes. Autrement
le
ses dimensions furent augmentées, l'ancien autel ayant
on ne concevrait pas que les parois du bois ne fussent paru insuffisant pour plusieurs sacrifices plus considé-
pas endommagées par ce feu, souvent très ardent. L'ex- rables. III Reg., vin, 64. On lui donna vingt coudées de
pression o descendre de l'autel », Lev., ix, 22, suppose long, vingt de large et dix de haut, II Par., iv, 1, c'est-
manifestement que l'autel, quand on le dressait pour le à-dire environ dix mètres carrés de surface sur cinq niches
sacrifice, était élevé de terre, et que le prêtre y montait de hauteur. D'après la tradition et d'après la vision du
par le plan incliné dont il a été question plus haut.
Cf. Exod., xx, 26.
Bien que le nom de l'autel des holocaustes, mizbêalj
sacrifice officiel et régulier; c'était ce qu'on appelait 'ôlat L'autel des holocaustes construit par Salomon fut es- i
hattâmîd, « l'holocauste perpétuel. » Num., xxvni, 6, lu, taure sous Asa. II Par., xv, 8. 11 subit plusieurs fois des
15. 2.X Voir Holocauste. profanations. Achaz, après avoir fait élever dans le parvis
Différents instruments avaient été prescrits par Dieu un autel de forme païenne, comme celui qu'il avait vu à
pour le service de cet autel, Exod., xxvu, 3; xxxvin, 3, Damas, relégua sur le côté, et probablement dans la direc-
savoir: un bassin, sirôt , pour recueillir les cendres du tion du nord, l'ancien autel, et le laissa dans l'oubli.
loyer, et des pelles, yà'tm , pour les enlever, Exod., IV Reg., xvi, 10-15. Voir Achaz, col. 134. La Sainte Ecri-
xxvu, 3; xxxvin, 3; des bassins, mizrâqôt, niizrâqlm, ture laisse entendre qu'une restauration en fut faite par
peur recevoir le sang des victimes, Exod., xxvu, 3; son successeur, le pieux Ézéchias. IV Reg., xvui, 4-6.
XXXVin, 3; des réchauds pour porter les charbons, mahtôl, Manassé en fut tour à tour le profanateur et le restaura-
Exod., xxvu, 3; xxxvin, 3; Num., xvi, 6-7; de petites teur. IV Reg., xxi, 4-5; II Par., xxxni, 4-5, 16. On voit
Fourches pour remuer le feu ou les chairs brûlant sur le encore aujourd'hui, dans le Raram esch-Schérif, une
brasier, ou encore pour saisir dans la cuve où elles avaient roche appelée parles mahométans es-sakkrah, et regardée
cuit la part de viande destinée aux prêtres ou à ceux qui comme sacrée, parce que, d'après une vieille tradition,
offra eut la victime, mizldgôt. Exod., xxvu, 3; xxxvin, 3. elle était enclavée dans l'autel des holocaustes construit
Quand l'a h tel des holocaustes eut été achevé, avant d'être par Salomon. Vigouroux , La Bible et les découvertes
employé pour le culte divin, il fut solennellement consa- modernes, 5 e édit., t. III, p. 495.
cré. La consécration eut lieu en même temps que celle 3» L'autel des holocaustes du temple de Zorobàbel. —
des prêtres, et s'accomplit par l'onction avec l'huile sacrée, Après le retour de des holocaustes fut
la captivité, l'autel
puis des aspersions sept fois répétées avec le sang du sa- I
reconstruit conformément à l'ancienne réglementation.
crifice pour le péché, offert par les prêtres, et renouvelées I Esdr., m, 2-6; cf. Exod., xxvu, 1-8. D'après Hécatée
p. iidant les sept jours que dura la consécration des prêtres. d'Abdère, cité par Josèphe, Coût. Apion.,ï, 22, « il était
Exod., xxx, 25-28; cf. xxix, 12-13; 36-37; XL, 9-10; Lev., de forme quadrangulaire et fait de pierres jointes sans
III, 10-15; Num., vu, I. Après cette cérémonie, l'autel l'emploi du marteau chacun des côtés était de vingt
;
lut inauguré par une série de sai rifices qui durèrent douze coudées, et sa hauteur de dix. » Malheureusement l'époque
jours, pendant lesquels les princes de chaque tribu vinrent de Néhémie, où la misère était extrême, fut, pendant
offrir à tour de rôle de nombreuses victimes. Num., vu, son absence de Jérusalem , un temps d'indifférence reli-
1271 A UT KL 1272
gieuse, et l'autel des holocaustes, comme le temple lui- par l'institution de la grande expiation annuelle. Exod.,
même, fut oublié, tandis que les prêtres se dispersaient \\\. lu; Lev., xvi. 12-13. Cf. Exod., \\\. HO; xxxvii,
dans les campagnes pour trouver leur subsistam e. 25-28; Lev., iv,7; III Reg.,vi,20;vii ) 48;IPar.,xxvin,18;
11 Esdr., xiii, 10. L'oubli fut plus grand encore lorsque, Is..vi.r.;[Mach., 1,23; iv, 19, etc.
par ordre du général des Perses Bagosès, un impôt Cet autel était de proportions minimes, une coudée de
fut prélevé pend. ml sept années sur chaque sacrifice. long, une de large, soit environ cinquante centimètres
Josèphe, .1»/. jud XI, vil, I. Avec toutes les choses
.
le mie. et deux coudées peu près un mètre) de haut; i
,i
saintes, il fui profané par Antiochns IV Epiphane, roi il était fait de planches d'acacia (voir Acacia revêtues
de Syrie. Mach., i. 23, 57; îv, 38. D'après Josèphe,
I
d'un or très pur, d'où son autre nom d' « autel d'or »,
il dressa dans le temple un autre aulel sur lequel on mizbèah hazzdhâb. Exod., xxxi.x, 38; XL, 5, '20; 111 Reg.,
immolait des pourceaux. Ant jud., XII, V, 4. Judas vu, 48. La partie supérieure était surmontée d'une corniche
Machabée, l'ayant trouvé dans ce délabrement après sa ou rebord, également en bois couvert d'or, qui empêchait
victoire sur les Syriens, le iii démolir entièrement, « parce les parfums de se répandre. Comme l'autel des holo-
que les Gentils l'avaient souillé, 1 Mach., iv. 14-45; et, caustes, il était muni aux quatre .mules de cornes de
conservant pai respei les pii rres demi il était construit, I
même matière, lieux anneaux d'or étaient fixés aux i
il en érigea un autre avec des pierres neuves non polies. pour passer les bâtons d'acacia couvert d'or qui servaient
selon les règles données parjéhovah, Exod., xx, 25; lient., a. le porter. Dans les marches, le tout était recouvert
xxvu, 5-6, de s.ii te que ce second autel i était semblable
au premier ». Mai li iv, i~. 53. La dédicace solennelle en
I .
Salomon, en y montait par un plan incliné qui était du (ahaS). Exod., xxv. è. Voir Di gong.
côté du midi; mais les quatre e, s étaient, selon les Cet aulel occupai! le milieu du Suint, entre le chan-
traditions lalmudiques, en lorme de cubes de bois d'une delier sept branches et lu table des pains de proposi-
..
coudée de coté, el remplis à l'intérieur de pierres, de ll.ui, lulll près du voile qui fermait le Suint des saints.
poix, de chaux et de plomb (selon Josèphe, elles étaient Il en face de l'arche et du propitiatoire, ce qui
était ainsi
en terme de poteaUX d .Ulule el semblables à des cernes, l'a appeler v l'autel de lunule 8, III Reg., M. 22,
l'ait
xspatoEiâtï; -i,,.'./;. Bell, jud V, v, 6). Près de celle du , , I. Ilele, l\. eu i noire l'autel qui est eu face du Sel-
i ,
sud-ouesl se trouvait par où s'écoulaif le ;an le ..m. il gneur », Lev., iv. lx. pai opposition a l'autel des holo-
îles victimes, et une autre cavité qui servait à recevoii ,
austes, qui étail « à l'entrée du tabernacle ». Lev.. iv. ls.
les libations. L'autel de- parfums du temple de Suliuimn est mentionné
Jésus -Chrisl lait allusion à l'autel des holocaustes plusieurs fois dans les livres des Hois, 111 Reg., vi, 20, 22;
dans le discours -m ! itagne, quand ii recommande \n, i*. i\, 25, tandis qu'il \ esl seulement fait ail
de ne pa; iacrifiei avanl d'être réconcilié ave,
j le pro- I l'autel des holocaustes. III Reg., ix. 25. L'auteur des
chain, Matth., v. 23, -il, et ailleurs, quand il nous apprend Paralipomènes en parle égale il 1 Par., xxvm. 18;
que les Juifs avaient l'habitude de jurer par l'autel comme II Par., iv, 19; xxvi, 19. 11 était en bois de cèdre, III Reg.,
pu temple. .Matth.. xxiii, 18. Voir aussi I Cor.. I\, 13.
le vi, '2o, et i d'acacia comme celui de Moïse. 11 est appelé
IV. L'autei des parfums hébreu: mizbèah hagqetôréf. quelquefois « autel d'or », III Reg., vu, 48, parce qu'il étail
Exod., \x\, "27 i. Il ei ei —
ainsi nommé parce qu'il était recouvert d'or III Reg.,vi,20, 22; Il Par., iv, 19.11 avait
exclusivement réservé à l'oblation des parfums qu'on y tai- les mêmes dimensions que celui du tabernacle, tandis que
sait lu a le i
Dieu. Nous n'en n'avons pas de
enl'honneui di celui qu'Ézéchiel contempla dans su vision avait trois cou-
représentation antique on n'a retrouvé que des peintures ; dées de haut, deux de long ei Septante) deux de large. i
païennes dans lesquelles on voit brûler des substances odo- /e, h., m i, 22 1! esl égalerai ni mentionné dans le temple;
I
rantes en i ii leui des dieux (ig. 371 L'autel des par- i. ,|e /urubu bel. ,,u il fui .il .h après qu'on l'eu!
i relu é de la
. I
fums n est pas nommé dans lu première instrui lion divine caverne où Jérémie l'avait caché fus de la prise de Jéru-
donnée i Moïse poui l'oi inisati lu tabei nai le. Exod., salem, Il Mach., n. 5, et plus i,mi pai Judus Machabée,
xxv-xxvn. Ce n'esl qu'après lu description de ornements api .s qu'Antiochus IV Epiphane l'eut brisé pour eu enle-
cie- prêtres et .les lévites, après la détermination des n' s ver le parement d'oi Mai b., i, '23; iv, 49. Josèphe, dai s
. I
pour leur consécrati qu'il en est question dans une l'énumération des objets précieux enlevés par Titus ou
sorte d'appendice. Exod., xxx, |-10. Sun institution parait temple .11 Lu oi le et apportés u Rome, Bell, jud VII, v, 5, .
donc a ...n été posti celle des auti es objets placés n,. dit iien de l'autel des parfums, et lorsqu'il raconte la
dans le Saint, Exod., x.wi, 33-35, ci aveu été amenée prise de Jérusalem par Pompée et la visite de celui-ci
1273 AUTEL 1274
dans le temple, il n'en est pas explicitement question, quent contraire à la loi mosaïque, il fut probablement
bien que d'autres objets du culte de moindre importance destiné à l'oblation de sacrifices en l'honneur du vrai
soient signales, Aut. jud., XIV, IV, 4; Bell, jud., I, Dieu. IV Reg., xvi, 12-15. En même temps qu'ils élevaient
vu, ii; mais ailleurs le même auteur le désigne sûrement des autels à Baal, les Hébreux en dressaient pour honorer
par le mot 9u|uaTrjpiov, que plusieurs traducteurs ont mal sa compagne inséparable, Âstarthé. Jud., n, 13; 1 Reg.,
rendu par l'expression « vase à parfums ». Bell, jud., Y. vu, 4; 111 Reg., xi, 5; II Par., xxiv, 18; Jer., xliv, 18. 11
v. 5; cf. Ant. jud., III, vin, 2; Bell, jud., VI, vin, 3. C'est y eut probablement aussi à certaines époques, chez les
pai ce mot que parfums est désigné dans saint
l'autel des Hébreux, des autels en l'honneur de Moloch, le dieu des
Paul, Hebr. ix, 4. Josèphe, sans le décrire, le met au
,
Ammonites, et de Chamos, le 'heu des Moabites, au culte
nombre des trois chefs-d'œuvre contenus dans le sanc- desquels les Juifs se laissèrent quelquefois entraîner. Lev.,
tuaire, qu'il déclare dignes d'une renommée universelle. xvin, 21; xx, 2-5; III Reg., xi 5-7, 33; Jer., xxxn, 35;
,
Consacré à l'origine par l'onction de l'huile sainte, Am., v, 26. Manassé érigea aussi des autels « à toute l'ar-
Exod., xxx, 25-27, cet autel servait chaque matin et chaque mée des cieux dans les deux parvis de la maison du Sei-
soir à l'oblation du sacrifice de l'encens. Exod., xxx, 7-8. gneur ». IV Reg., XXI, 5; cf. xvn, 1(5; XXIII, 4. Achaz avait
Puis chaque année, dans la grande fête de l'Expiation, également dressé des autels idolâtriques « dans tous les
Lev., xvi, 14-19; cf. Exod., xxx, 10, il était solennellement eoins de Jérusalem » et dans loutes les villes de Juda.
purifié. Voir Expiation (Fête de l'). L'autel des parfums II Par., XXVIII, 21, 25; cf. XXX, 11. Vers l'époque delà cap-
servait encore à deux autres cérémonies expiatoires, ayant tivité, les Juifs, au témoignagede Jérémie, en étaient arri-
lire l'exorde de son discours à l'Aréopage. Acl., xvh. Latran, et sur lequel, d'après la tradition, saint Pierre
22-23. Voir AthÈNI S, col. 1213. On y représentait souvent offrait 1< saint sacrifice, est une tahle de bois en forme
des festons de feuillage et de ileurs (lîg. 376,. et sur de coffre. Rasponi, De basilica Xateran., Home, 1050;
quelques-uns, comme celui du temple de Samas, à Ciampini, De sacris eedificiis a Constanlino magnocon-
Sippara, on entretenait un feu perpétuel. Lenormant, stri'ctis,Rome. 1693, p. 15. Avec le temps, soit sous saint
Histoire ant ienne dt l'Oi lent, 9" édit.. t. v. p. 300. Plu- Sylvestre I", soit un peu plus tard, on commença à sub-
sieursavaientà leurs angles supérieurs des proéminences stituer aux autels de hois des autels de pierre qui fournis-
analogues aux coi nés prescrites pour les deux autels du saient, avec une plus grande solidité, un symbole plus
labi rnacle mosaïque itig. 377 Ces autels étaient placés . frappant de Jésus, la pierre fondamentale et vivifiante de
intérieur des temples, ou en dehors, connue était l'Église. I Cor., x, 4. Saint Grégoire de Nysse m
' '
v- " ;•
l'autel des holocaustes à Jérusalem, ou encore dans les baptism. Christ), t. xi.vt. col. 582. et saint Jean Chrysos-
ci autel des La, es Viales retrouvé dans les
;
tome, Boni, xx <>i II Epist. ad Cor., t. i.xi. col. 539-540,
ruines de Pompéi, adossé au mur extérieur d une maison. parlent d'autels de pierre pour le sainl sacrifice. Depuis
Voir Rich., Dictionnaire des antiquités romaines et Constantin, on voit aussi les chrétiens élever desautels
grecques, p. i5 ci. Piaule, Aul., IV, 1,20; Most., V,l,45;
.
d'argent et d'or, ou du moins incrustés d'or, d'argent t
quelquefois des villes. Act., xiv, 12. Quand ils de pierres précieusi -. Anastase Bil lioth., Hist. tir vitis
étaient à l'inti ieui .1. - maisons, ils se trouvaient ordinai
i
Rom. pont., l'air, lai., t. cxxvn, col. 1519-1520,
itrium et étaient consacrés aux dieux 1523-1524; Sozomène, H. E., ix, I, t. i.xvii, col. 1596.
pi n il
Cependant les autels de hois ne disparurent pas complè-
VI. Al tel chrétien.par saint Paul — Il est appelé tement (S. Optât de Milève, 1. VI, Lu, col. 1064, 1065, etc.;
O-joiaorViptov, altare, rpâraÇa Kvplov, Heb., xni. 10, et S. Augustin, Ad Bonifac., Ep. cixxxv. t. xxxm,
mensa Doniini, Cor., x. 21. expressions qui désignent 1 col. 805: cf. Martène, Deantiq. rit., I, m, 6, n. 5, Rouen,
soit le sacrifice oii.it sur l'autel de la loi nouvelle, soil 1700. t. i. p. 301). jusqu'à ce que la législation ecclésias-
la ible de la dernii
i
sur laquelle ce sacrifice fui i,
tique en vint à déterminer le pierre comme la matière
in :i
première fois. La seconde de ' la obligatoire de l'autel. Concile d'Êpaone, 517, can. 33-
ces dénomination bonne heure n désu i
De plus, les chrétiens, qui pendant la période des
tandis que la première, traduite chez les Pèr< - latins par persécutions avaientpris l'habitude d'offrir lesaint sacri-
demeura presqui exclusivement reçue, Cf. s. fice sur les tombeaux des martyrs ensevelis aux cata-
st. ad Ephes., t. v,
I i
rifice eucharistique fut la ta] nre, ou plus Cont. Faits!., xx. 21. t. xi.ll, col. 384; Prudence, l'rri-
probablement de lois, du lésus-Chrisl lit la G i
stephan., //ym». ni. 212. t. xx, col. 356; Bymn. v,515et
dernière Cène a res. A son exempl . les pre- sq., col. W7. De là vint qu'on donna souvent aux autels
h AUTEL AUTPERT lt>78
chrétiens la formed'un sépulcre. On en construisit aussi, Panui ses nombreux ouvrages, on remarque Ueber :
et îles le V e siècle, dans lesquels la table de l'autel reposa das Biwh lluili, Tubingue, 1823; Ueber den Vrsprung
sur des colonnes en nombre plus ou moins grand, quel- der Beschneidung bei milden vnd halbwilden Vôlkern
quefoissur une seule. C. Kozma de Papi, Liturgica sacra, mit Beziehung auf die Beschneidung der lsraeliten,
1, 13. 2
e édit., in-S", Ratisbonne,
1863, p. 28-31. Tubingue, 1829. - Voir K. Klûpfel; Gesclnchte und
VII. Aitel de l'Apocalypse. Il faut enfin signaler — BeschreibungderUniversitàtTûbingen,in-&>,Tubingue,
l'autel céleste qui fui montré à saint Jean dans ses visions 1849, p. 25i; Guilt, dans Biographisches Lexicon der
à Patmos, Apoc, vi, 9; vin, 3-5; îx, 13; xiv, 18; xvi, 7, Aerzte, t. i, Vienne et Leipzig, 1884, p. 231-233.
et qui pour la forme et l'usage se rapproche de l'autel
des parfums de l'Ancien Testament. Comme celui-ci il AUTOMNE, l'une des quatre saisons de l'année chez
était 8 en or » et placé « devant les yeux de Dieu »,avec les Grecs et les Latins, cellede la récolte des fruits. La
quatre cornes aux quatre angles. Apoc, vm, 3; IX, 13. division des quatre saisons était inconnue aux anciens
Sur le feu qui j brûlait, un ange, remplissait une sorle Hébreux (voir Saisons). Il n'est donc parlé de l'automne
d'office sacerdotal. Lev., xvi, 12-13, répandait des par- que dans le Nouveau Testament, dans l'Épitre de saint
fums, qui représentaient les prières des saints. Apoc, Jude, qui, écrivant en grec, fait allusion à une saison
vm. 3. Il est fait allusion à ce passage dans les prières bien connue de ses lecteurs. Il compare, jt. 12, les héré-
de la liturgie latine de la messe, lorque le prêtre de- tiques, qui ne produisent rien de bon, aux « arbres d'au-
mande Dieu que « par les mains de son saint ange les
à tourne Sévôoa (pthvomop'jvi, parce que les arbres n'ont
»,
-oient présentées sur l'autel céleste, en pré-
oll'r.-tniles alors plus de fruits et perdent même leurs feuilles. —
sence de la divine majesté. » Au-dessous ou au pied de Quoiqu'il n'y ait dans l'Ancien Testament aucun mot qui
l'autel apocalyptique, l'apôtre vit les âmes de ceux qui désigne l'automne, saint Jérôme a employé deux fois cette
avaient été tués « pour la parole de Dieu », allusion pro- expression dans la traduction desprophetes, Is., XXVIII, 4,
bable à l'effusion du sang des victimes au pied de l'autel, et Mich., vu, 1. pour rendre l'hébreu qaïs, qui signifie
dans l'ancienne loi. Kremenlz. Die Offenbarung des proprement « le temps de la chaleur, l'époque où l'on
h. Johannes, Fribourg-en-Brisgau, 1883, p. 78. 90. 100. moissonne et où l'on cueille des figues. » Le traducteur
VoirK.Ch. W. Bahr, Symbolikdernwsaischen Cuit us, de la Vulgate s'est servi du mot « automne » dans ces
t. i, p. De ara eocteriore templi
il9 et suiv.; Cramer, deux passages, parce qu'il y est question de la récolte des
SCi ndi, L\on, 1697; Cremer, Anliu. sacr., t. i, p. 297 fruits. F. Vigouroux.
el - |. :Hamm, De ara suffitûs, 1715; Kitto, The Taber-
amd ilsfurniture, Londres, 1849; Lamy, Detaber- AUTPERT Ambroise, appelé aussi Ausbertet Antbert,
"<" '• de •<>< cla ciaitate et templo, Paris, 1720, p. 439 commentateur bénédictin du VIII e siècle, « le plus illustre
Lempereur, Mischna, Middôth, Leyde, 1630;
.; écrivain qu'ait produit la France en ce siècle d'ignorance, »
Lightfoot, Descriptio templt hierosolymitani, dans ses dit YHistoire littéraire de la France, t. iv, 1738, p. 141.
Œuvres complètes, 1. 1, p. 519; Van Tii, Commentai: de Né en Gaule dans les premières années du vm e siècle, et
Tdbernaculo mosaïco, dans Ugolini, Thésaurus antiqui- instruit dans divines à l'exclusion des lettres
les lettres
talum sacrarum, t. vm. p. Renap.d. profanes, il passa en Italie avec les personnages de la cour
de Pépin qui, sur l'ordre de ce roi, accompagnèrent en
AUTENRIETH (Johannes Hermann Ferdinand von), 754 le pape Etienne II à Rome. Quelque temps après, en
médecin allemand, né a Stuttgart le 20 novembre!772, visitant le monastère de Saint- Vincent, situé sur la rivièi e
mort a Tubingue. le 2 mai ISIS. Apres avoir voyagé en de Voltorne, près de Bénévent, il fut si édifié de la sain-
1' die ri dans
Amérique du Nord, il s'établit à Stuttgart
I
tetédes moines, qu'il s'y fit lui-même religieux. Plus lard,
pour y exercer la médecine. En 1797, il fut nommé pro- en 776, il en fut élu abbé par une partie de la commu-
fesseur d'anatomie, de physiologie et de chirurgie à l'uni- nauté, tandis que l'autre partie élut un religieuxnommé
versité de Tubingue, dont il devint chancelier en 1822. Poton. Le pape Adrien I er manda à Rome les deux élus,
-1270 AUTPERT — AUTRUCHE d'2SO
et Autpert mourut en s'y rendant, le 19 juillet 778. Son Septante traduisent par G-rpo-jOô; , <TTpo'j8!ov Vulgate : :
Milton, Le Tasse). Ses ouvrages, publiés sous le voile de avale avec ses aliments tous les objets qui se rencontrent.
l'anonyme, -< mt de médiocre valeur. On a également de Cette voracité s'explique par la grande dépense de force
lui une Traduction nouvelle des Psaumes de David et de chaleur qu'elle fait dans -es courses. Elle habite les
en vers français, avec le latin de la Vul tate en regai d, déserts de l'Afrique et de l'Asie occidentale; on en trouve
suivie de celle des cantiques adoptés par l'Église dans m sud-est de la Palestine. L'autruche pond des
•
ses offices de la semaine, par M. d A"'. in-8°, Paris. œufs qui pèsent plus d'un kilogramme; elle les dépose
1820. I-.ii tôle de cel ouvrage se trouve un discours pré- dans le sable chaud et ne les couve que la nuit ou pen-
liminaire sur le c.ii.icIi-ic de la poésie de David, où il dant la saison froide. On la chasse surtout pour avoir ses
soutient que le roi-prophète est l'auteur de tous les ulurnes, qui sont d'un grand prix, ou pour domestiquer
psaumes. La traduction est faite sur la VuL ite
une paraphrase sans valeur exégétique. Voir Les —
hommes illustres de l'Orléanais, 2 in -s Orléans, 18Ô2. .
t. I, p. 255. E. LEVESQUE.
*-..
l'animal lui-même et s'en servir comme de monture. Un
te un i d'une main
tiasseui tenant
le cou de l oiseau, et (le l'autre une corde qui l'attache;
un autre chasseur en main des plumes et une cor-
tient
contenant de gros oeufs liu 37'J Les Assyriens . .
qui, d'après le syriaque, signifierait « être vorace ». I'r. De- L'auteur du livre de Job parle deux fois de l'autruche.
litzsch, Dos Buch Job, in 8», Leipzig, 1864, p. 176, tra- Dans un premiei pa âge, sxx, 29, imité par Michée,
duit baf liayya ânàh d après l'arabe, par
. habitant du l. S, il compile les il- de s.i propre douleur à ceux de
i
désert Robertson et beaucoup d'hébraïsants font dériver le l'autruche dans le désert. La comparaison est très expres-
mol '/" en à iusser des us plaintifs, g i sive, Quand les autruches se préparent a la coin-
i
i
c mentateurs par ulula, g ébat- huant. d Ces deux a un sifflement. D'autres fois, en face d'un adversaire plus
tradui lions, bien que fautives, indiquent qu'on croyait que faible, elles ont une voix qui imite le gloussement des vo-
les noms de l'autruche lui venaient de son cri. Ailleurs les lailles domestiques; elles semblent déjà se réjouir et se
1281 AUTRUCHE - AUXILIAIRES 12S-2
moquer de frayeur de leur ennemi. Dans le silence
la se contentent de déposer leurs œufs sur un amas de
sable
de la nuit, leur organe vocal parait avoir un timbre tout qu'elles ont formé grossièrement avec leurs pieds et
où ,
Elle ne pense pas que le pied peut les fouler, à ce titre que l'auteur de Job l'a si complaisammcnt
Et que la bête sauvage peut les écraser.
Dure pour ses petits comme pour des étrangers
décrite. —
Voir E d'Alton, Die Skelete der straussar-
tigten Yûgel abgebildet und beschrieben, in-f°, Bonn,
Elle n'a pas souci d'avoir travaillé en vain ;
Car Dieu l'a privée de sagesse, 1*27 M. Th. von Heuglin, Ornithologie Nordost-Afrika's,
;
Et ne lui a point départi d'intelligence. in-8", Cassel, 1869-1875; .1. de Mosenthal et E. Harting,
Mais, quand il en et-t temps, elle prend un fier essor, Ostriches and Oslrich Farming , in-8". Londres, 1876;
Et se rit du cheval et de son cavalier. Job, xx.xix, 13-18. Frd. Gilbert (Y. Rarnbaud), L'élevage des autruches,
'
'
: \ - . ,
' <>
v <n ><« <••
_i_ :
MZ I Œ M JJ
~
3S0. — Autruches brodées sur les vêtements d'un eunuque assyrien. Palais nord -ouest dp Nimroud.
D'après Layard, Monuments of Xhievch, t. i, pi. 47.
L'aile de l'autruche ne peut, en effet, que s'ébattre et in-8", Paris, 1882; Oslrich farming Reports from the
tressaillir,sans aider l'animal à s'élever dans les airs comme Consids of the United States, in-8 Washington, 1882 1
. ;
. igné, et c'est à peine si, quand l'oiseau marche, on Brehm, Vie des animaux, trad. de Z. Gerbe, t. iv,
sent qu'il a des ailes. L'auteur fait allusion à une autre p. 149; E. Hobul et A. von Pelzeln Beitrâge zur Orni- ,
dillérence notable entre les deux oiseaux. La cigogne est thologie Sûd-Afrika's , in-8°, Vienne, 1881.
appelée hàsîdâh, la pieuse, » à cause de sa tendresse H. Lt>L:rRE.
maternelle. Les Arabes disent au contraire de l'autruche AUXILIAIRES. Sous république, on appelait ainsi
la
qu'elle est impie, parce qu'elle abandonne ses petits, et les soldats étrangers qui, attachés aux légions, ou for-
nie accuse Israël d'être « cruel comme l'autruche més en corps séparés, étaient obligés de servir les
du désert Lament., iv, 3. Bien entendu, l'un et l'autre
.
Romains comme prix de la protection qui était accordée
oiseau ne fait qu'obéira l'instinct que lui a donné la Pro- à leur patrie d'origine. Sous l'empire le nom d'au
vidence. L'insouciance de l'autruche est même « un don s'appliquait à tous les corps autres que la légion, qu'ils
précieux dont la sagesse du Créateur l'a gratifiée, pour fussent composés de citoyens ou d'étrangers, excej té
lui rendre plus facile la vie périlleuse et sauvage du désert. toutefois à la garde impériale et aux troupes urbaines.
Si L'autruche était prévoyante et tendre, quelle né serait Voir Armée romaine, col. 90(5. 997. Parmi ces auxi-
pas sa douleur lorsqu'elle est forcée d'abandonner ses petits liaires, les uns servaient dans la cavalerie, les autres
échapper au chasseur, contre lequel elle n'a d'autres dans l'infanterie. Ils se distinguaient des soldats ro-
armes que son cri perçant et sa course rapide comme le mains proprement dits par leur costume et par leurs
Herder, Poésie des Hébreux, Ve dial., traduct. Car- armes qui étaient
,
très souvent celles de leur pays d'ori-
lowitz, in-8", Paris, 1854, p. 93. D'ailleurs les œufs de gine. Tacite, Hist., Il, 89. Même entre les auxiliaires
l'oiseau n'ont pas plus à souffrir de l'abandon et du pillage armés à la romaine et les cavaliers légionnaires il y
que ceux des autres. « Dans la zone torride, les autruches avait en général une différence d'armement et de cos-
DIGT. DE LA BIBLE. [.-43
1283 AUXILIAIRES A VA 128ï
tume. Tandis que le cavalier légionnaire romain (voir î, De cohortihus romanis aaxUiaribus , 2 in-8 ,
Cavalier humain poi te une uii asse couverte de plaques
)
i gue et Halle, 18G9-1883: Mommsen et Marquant!,
de métal, l'auxiliaire (flg. 381) a presque toujours une
cuirasse simple; il est armé d'un bouclier rond moins
volumineux, d'une lance plus courte; on lui demande
plus de vitesse pour la poursuite. On trouve cependant
sur .certains monuments des cavaliers auxiliaires vêtus
d"une cuiras-' lée de plaques de métal et portant le
I
bouclier de foi particulière, el par la spatha (épée Vulgate. 11 (IV) Reg . xvii, 31; mus ils n'ont de commun
longue) et la hasta, au lieu du du pilum t
que le nom avec les tiilms des environs de Gaza que
réservés au, Romains, il- jouaient le rôle attribué aui subjuguèrent les Philistins. Deut., ii, 23. Transplantés en
wlites dans la légion avanl les réformes de Marius. Les Samarie par les A introduisirent le;
corps auxiliaires >l inl ippelaient cohortes et culte de leurs idoles Tharthac et Nébahaz. IV Heg., xvn,
étaient com| is, les uns de six, les autres de dix cen-
24-31. Vigoureux, La Bible et les découvertes modernes,
tnries (quingenarue, Parfois aux fantassins 5e édit., t. i\. p. 163 et 165, la place dans le voisinage de Ba-
étaient adjoints quelques cavaliers; les cohortes s'appe- bylone, tout en ajoutant que sa situation exacte est encore
laient dans ce cas juitatse. Les corps auxiliaires de inconnue, c'est aussi l'opinion de Schrader, dans Riehm,
ippelaienl étaient Handwôrlerbuch des bibl Aller tiwns, t. i. p. 1±">. Aux en-
commandés pai des préfets et quelquefois pai des tri- droits allégués, la Bible mentionne, en effet, deux groupes
buns. Voir Harster, D
den Ueeren der
'•
autres étaient dans le voisinage. Dom Calmei laisse in- xxix, 4; Eccli., vu, 20 (Vulgate); x, 9 (Vulgate; la Poly-
certain si Ava cache un nom de ville ou un nom d'idole, glotte d'Ali ala porte: ïiXsipYupo;); XIV, 9 (grec, TtXEOvéxTnc)
;
Commentarius lilteralis, sur IV Reg., xvm, 34, Wurz- Is.,v,8; xxxin, I5;lvi, 11; lvii, 17; Jer., vi, 13 vm, 10; ;
bourg, 1791, t. iv, p. 436; mais outre que les Séphar- xxii, 17; Ezech., xxn. 12-13, 27; xxxm, 31; Hab., il, 9;
valtes n'eurent point d'idole de ce nom, la comparaison cf. Mach., iv, 50.
II —
Achan, Jos., VII, 21-20; les (ils de
avec IV Reg., xvn, 31, où les Hévéens sont les habitants Samuel, I Reg., vm, 3; Nabal mari d'Abigaïl, I Reg., ,
d'Ava, marque bien qu'il s'agit d'une localité. G. Raw- xxv, 3-39 Giézi, serviteur d'Elisée, IV Reg., v, 20-27
;
;
linson, dans Smith's Dictionary of the Bible, t. i, p. 906, comme du temps des Apôtres Ananie et Sapbire, Act., v,
et dans The five great monarcliies , t. i, p. 21, incline à 1-11, sont punis de diverses manières à cause de leur
retrouver l'Ava biblique dans la localité actuelle de Hit, avarice. La trahison de Judas, qui livra son Maître par
sur la rive droite de l'Euphrate, l'Ihih talmudique, cupidité, est un des exemples les plus terribles des crimes
1'
'AsinoXiç ou l'"I;des Grecs, célèbre par ses puits de bi- que peut faire commettre l'amour déréglé de l'argent.
tume; suivant Hérodote, 1, 179, c'est de Hit que provenait Mattb.,xxvi, 15; Marc, xiv, 10-11 Luc, xxn,3-5; cf. Joa., ;
11 entra chez les Jésuites à Gratz, en 1027, et y enseigna gent est l'idole de l'avare, Eph., v, 5; et il recommande
la rhétorique, la morale et la philosophie; il occupa dans spécialement au clergé de l'éviter. I Tim., m, 3; Tit ,
la suite d'importantes fonctions dans sa compagnie. On i, 7; cf. I Petr., v, 2. Saint Pierre la donne comme un
a de lui, entre autres ouvrages: Vita et doctrina Jesu des traits distinctifs des hérétiques. II Petr., n, 3, 14.
Christi ex quatuor Evangelistis collecta et in piarum F. VlGOUROUX.
commentationiun materiam ad singulos totius anni dies AVÉDIKIAN Gabriel, religieux mékithariste de Ve-
distributa, in-12. Vienne. 1007 et 1071; Paris, 1095, 1850, nise, né à Constantinople en 1751, mort en 1827. De
etc.; ouvrage très répandu et fort goûté des âmes pieuses. tous les ouvrages qu'il a composés, celui qui fait le
11 dans un grand nombre de langues, et en
a été traduit plus d'honneur à sa vaste érudition est sans contredit son
particulier en français par le P. Desruelles, Paris, Commentaire sur les quatorze Épilres de saint Paul
1672 et 1713; par l'abbé de Saint-Pard, 2 in-12, Paris, (ypLllt,ni_(J[iL_'ii '()»')» P'iÇJngi' l)-"/.'/'»»/' ), en armé-
1775; par l'abbé Marguet, 2 in-12, Paris, 1837; par l'abbé
nien littéraire, publié à Venise, au couvent de Saint-Lazare,
Morel, 2 in-12, Paris, 1854, etc. Avaucin fut aussi célèbre
3 in-4", 1806-1812. Cet ouvrage, écrit avec beaucoup de
en son temps comme latiniste, et il composa un grand
talent, dénote chez l'auteur une profonde connaissance
nombre de poèmes, parmi lesquels on peut signaler le de la théologie et des Pères; il suit fidèlement les traces
Psalterium lyricum seu paraphrasis primae quinqua-
des docteurs de l'Église, en ajoutant souvent les témoi-
gense Psalmorum Davidis ad Horatii modos cantata,
gnages des anciens auteurs arméniens. Des pensées fortes
in-12, Vienne, 1093 (œuvre posthume). —
Voir Allye- et élevées, des éclaircissements touchants et pleins de
meine deutsche Biographie, t. i, p. 098; C. G. Jocher, piété, en sont le trait caractéristique; les questions les
Gelehrten-Lexicon, 1. 1, 1750, p. 614; deBackeretSommer-
plus ardues et les plus épineuses lui sont familières il les :
vi, 10; Eph., v, .), et ociaxpoxepS^c « avide d'un gain Je mettrai le feu à la maison d'Azaël,
,
f. 4.
honteux, I Tim., m, 3, 8; Tit., i, 7 (l'adverbe aio^po-
». Et il dévorera les palais de Bénadad.
XEpSûc est employé I Petr., v, 2; cf. Tit., i, 11). Celui qui f. 5. Je briserai les verrous de Damas,
n'est pas avare est nommé par saint Paul içiXipyjpo;. J'exterminerai l'habitant de la plaine de l'Idole [Biq'at-
Symmaque et la cinquième version par « iniquité »; dans Riehm, Handwôrterbuch des Biblischen Altertums,
Aquila par ttvufcXoû;, « inutile, » pour montrer combien Leipzig, 1884, t. I, p. 121-125. D'autres n'y voient qu'une
serait inutile le secours des idoles lorsque le peuple de vaine conjecture.Cf. Knabenbauer, Commentarius m
Damas serait pris par les Assyriens. » Ajoutons pour ,
Prophetas minores, Paris, 1886, 1. 1, p. 257. Voir Baalbek.
compléter ces renseignements de critique textuelle, que 2» Bàmôt-'Avén, Septante: jîwu.cù T Qv; Vulgate: excelsa
le( haldéen et le syriaque portent, comme le grec, un idoli, hauts lieux de l'idole. » Osée, x, 8. Il s'agit
« les
nom propre évidemment ici des autels élevés aux faux dieux sur la
La plupart des exégètes modernes expliquent Biq'at- colline de Béthel, appelée Bethaven au f. 5.
'Âvén par un nom de lieu. Nous rattachons leurs opinions 3° lit encore dans le texte massorétique d'Ézé-
'Avén se
aux deux catégories suivantes. Les uns cherchent cet chiel, xxx, 17; mais, d'après le contexte, il indique sans
endroit dans les environs de Damas. J. D. Michaelis, aucun doute la ville égyptienne de On ; aussi les Septanle
dans ses notes sur Amos, i, 5, prétend avoir appris d'un et la Vulgate sont d'accord pour traduire par 'HXiouitiXi;,
ancien habitant de cette ville, qu'aux environs se trouvait Uéliopolis. Cependant, comme aucun manuscrit ne porte
une vallée fertile, appelée Un, et qu'un proverbe en rap- I \s, avec cholem (cf. J. B. de Rossi, Varise lecliones Ve-
pelait les charmes Cf. Gesenius, Thésaurus, p. 52. Le teris Testamenti, Parme, 1786, t. ni, p. 151), on peut
malheui esl que ce témoignage n'a pas été confirmé par croire qu'il y a là, dans la pensée du prophète lui-même
des voyageurs qui ont pourtant bien exploré le pays. Pour ou du massorète, une de ces paronomases si fréquentes
Keil, Biblischer Commentât Uber die zwôlfkleinen Pro- dans le style prophétique, faisant allusion aux idoles de
phète», Leipzig, 1888, p 175, Biq'af-'Âvén et Bèt-'Édén la ville égyptienne. A. LegbNDRb.
sont peut-être des résidences royales situées près de la
capitale de la Syrie. AVENARIUS Jean, vulgairement Habermann, théo-
Les autres, en bien plus grand nombre, ont pensé à la logien protestant, né à figer, en Bohème, en 1520, mort à
fameuse plaine de Cœlésyrie, qui s'étend entre le Liban /eit/ le 5 décembre 1590. Il fut successivement pasteur
et l' Anti-Liban, et dont la merveille est Baalbek ou Hélio- à Plauen, à Gessnitz, près d'Altenbourg , et à Schœnfels;
polis. « La valtée d'Aven, dit Rosenmûller, est la Syrie il enseigna aussi l'hébreu à Freyberg (Misnie puis à ,
Damascène, comprise entre le Liban et l'Anti- Liban, léna où il prit le degré de docteur en théologie le
.
appelée aussi « vallée du Liban, D biq'at liai- Lebti non , 10 février 1571, et lamême année il alla professer àWit-
dans .losué, xi, 17, xoîXov iteSîov; campus concavus dans tenberg. 11qu'un an, et obtint, en 1575, la surin-
n'y resta
Stn b< a, et 'Au.uxï), c'est-à-dire 'Eméq, « vallée, » dans tendance (archevêché) de Zeitz. On a de lui: Explicatio
Polybe, v. » Prophetx minores, l.eip/.ie,, 1827, t. il, p. 22. libri Judicum, in-4", Wittenberg, 1017: Liberradicum
Voil mssi Bochart, Phaleij., lib h, cap. vi, vm. Le nom seu Lexicon ebraicum, in-f°, Wittenberg, 1568, 1569 Ca-
actuel A'El-Beqà'a, clxJI. répond ainsi au rv-.z, biq'at, saubon et les rabbins de l'époque faisaient le plus grand cas
de cet ouvrage ) Grammatica ebraica, Wittenberg, 1563,
;
De là vient le nom de Bethaven, au lieu de Béthel, et 1. AVENDANO (Alphonse de), dominicain espagnol,
celui de Jéro- Boseth, au lieu de Jéro-Baal. Les Syriens originaire de Léon, >ort à Valladoli 1 le 11 octobre 1590,
appellent encore aujourd'hui Baal Bek la ville que les profès du couvent de Benavente et prieur de celui de Gua-
Grecs appelaient Uéliopolis, et qui est située vers l'extré- dalajara. Très renommé de son temps comme prédicateur,
mité de cette I le allée qui étend du midi au nord
i ,
il connu aujourd'hui pour ses deux ouvrages sur
est plus
entre le Liban el l'Anti-Liban. Cette vallée s'appelle en- la Sainte dure, livres un peu lourds, mais très sérieux.
I- il
core aujourd'hui Bucca OU Békath, suivant la pronon- I Ctiinnienturia in Psalmum CXVIII, Salamanque, 1584;
ciation hébraïque, i Commentaire littéral sur les douze in-8'. Venise, 1587. Il nous apprend lui-même qu'avant
petits Prophètes, Paris, 1715, p. 187. Pusej explique au-
d'écrire sur ce psaume en latin, il l'avait commenté pendant
trement le nom de Baalbek, el \ voil une abréviation de sept .muées en langue vulgaire, dans des sermons prêches
l'ancien nom Baal Bih ah, Baal de la vallée, i pai a Salamanque. 2° Commentaria inEvangelium divi Mal-
contraste avei le Baal Hermon voisin, si célèbre aussi par n,.r, (sous-titre In hoc opère, candide lector, et sen-
:
son culte idolàtrique. Cf. Trochon, Les petits Prophètes, sum litteralem explicatum et plures conçûmes ad popu-
Paris. 1883, p. 143. luin habitas luculentissinie ScriptOS reperies), 2 in-f",
C '<''-
ivén, Ewald et Hitzig l'entendent
aussi de Baalbek ou Héliopolis, en se basant sur la tra-
Madrid, 1592 et 1593. —Voir Quétif-Échard, Script, ord.
Prsed., t. il, p. 317 6, Antonio, Bibl. hisp. nova (1783),
duction des Se| tante '/.
ikSIou .Qv, rapprochée de iden !
t. I, p. 11. M. FÉROUK.
tification de VOn égyptien avec Héliopolis, qu'on trouve
dans les s traducteurs. Gen., xi.i 15. Ainsi ;s, , 2. AVENDANO (Diego de), théologien espagnol, né a
t
": Gen., su, 15
. 'HXiountfXi;, donc ;-n, Uv, Am., Ségovie en 1593, mort à Lima (Pérou) le 31 août 1688. Il
i, 5 =Héliopolis ou Baalbek. Le raisonnement n'esl pas entra an noviciat des Jésuites de Lima le SB avril 1012, et
juste, parce que la version grecque a rendu 'Avén par il devint recteur des collèges de Cuzeo et de Chuquisaca,
1239 AYENDANO AVEUGLE 1290
de Saint-Paul et du noviciat à Lima; il fut deux fois pro- Exod., iv, 11 Joa., ix, 1-3. Accidentelle, elle peut avoir le
;
prsecipua catholica religionis elucidantur mysteria et geance exercée par les hommes, I Beg., xi, 2; .1er.,
midta ac varia pro sanctorum exornalione, ac forma- xxil, 12, ou simplement d'épreuve imposée par la divine
tione morum expenduntur. Opus totum versatur circa Providence. Toh., Il, 11-13; Act., XIII, 11. Le saint
titulum in quo cum Apostolo 1 Corinth., c. xiv, v. 19,
,
homme Tobie est un modèle de patience et de résignation
quinque verba auctor loquitur, in-f°, Lyon, 1653. 2 U In — pour ceux qui sont frappés de cette terrible infirmité.
ampliitheatrum misericordiœ expositio Psalmi LXXXVIII La cécité rendait inhabile à exercer les fonctions du
in qua magnorum mysteriorum lumina, iUustriorum sacerdoce mosaïque. Lev., xxi, 18. Même les animaux
sanctorum elogia, theologici occursus et utilis pro mo- aveugles ne pouvaient pas être offerts en sacrifice. Lev.,
ribus sptendet apparatus, in-f°, Lyon, 1056. xxn, 22; Deut., xv, 21 Mal., i, 8. Un proverbe cité II Reg.,
;
AVÈNEMENT (Dernier) de Jésus-Christ. Voir Fin du temple, » semble interdire aux aveugles l'accès de la maison
MONDE. de Dieu. (Le texte hébreu porte simplement « la maison »,
probablement « la citadelle » et non pas « le temple ».)
,
AVE RO LDI Ippolito, théologien italien, de l'ordre 11 n'en est rien cependant, comme l'attestent les Évan-
des Capucins, originaire de Brescia, vivait au commen- giles, Matlh., xxi, 14, et comme le montre le contexte,
cement du xvii e siècle. Il a publié Icônes nonnullx ad IIBeg., v, 6; I Par., xi, 5. C'est sans doute une manière
pleniorem abstrusissimx litterse libri Apocalypsis intelli- d'exprimer qu'on peut faire une chose qu'on regardait
gentiam, Brescia, 1638. comme impossible. Les Jébuséens avaient tant de confiance
dans l'inviolabilité de leur citadelle, que des aveugles et
AVEUGLE (hébreu 'ivvêr, de 'ûr, creuser, « celui
: des boiteux, prétendaient-ils, devaient suffire a la défendre.
dont les yeux sont creux. » Septante tuçXôç). Les aveugles
: David s'en empara, et par ironie on garda aux défenseurs
ont toujours été nombreux en Orient (fig. 383). Volney vaincus le nom d'aveugles et de boiteux. La loi juive pre-
comptait au Caire vingt aveugles par cent habitants, Voyage nait les aveugles sous sa sauvegarde. Défense était faite
en Êqi.ipteeten Syrie, 5* édit., 2 in-8°, t. i, p. 195. Il y de mettre devant eux un obstacle sur le chemin, Lev.,
a quelques années, Jaffa avait cinq cents aveugles sur xix, 14, ou de les égarer. Deut., xxvn, 18. C'était au con-
une population de cinq mille âmes. Les causes de cécité traire un grand acte de charité que de se faire « l'œil de
se n wltiplient à mesure qu'on approche des régions équa- l'aveugle », Job, xxix, 15, et de l'inviter à sa table. Luc,
tori îles; aussi de tout temps les aveugles ont-ils été plus xiv, 13. 21.
nombreux en Palestine que dans nos pays. Ces causes Dans l'Évangile, la guérison des aveugles est un genre de
sont, pour la Palestine en particulier, le vif éclat du soleil, miracles par lesquels Notre-Seigneur prouve sa mission
Euh., xliii. 4. la blancheur du sol ordinairement cal- divine et symbolise son rôle d'illuminateur des âmes. Ce
caire, les poussières tenues qui se produisent pendant les miracle, impossible aux idoles, Bar., vi, 36, et au démon,
longs étés sans pluie et que le vent projette dans les yeux, Joa., x, 21, a été opéré d'autant plus souvent par le divin
la fraîcheur des nuits pour ceux qui couchent en plein Mailre, que les malheureux atteints de cécité étaient plus
an, les maladies et spécialement la petite vérole, le défaut nombreux. Les Évangélistes racontent avec des détails
d'hygiène et de propreté, le séjour des mouches et des in- plus ou moins étendus la guérison de deux aveugles sur
sectes sur les yeux malades, surtout chez les enfants, enfin, le chemin de Capharnaùm, Matlh., ix, 27-32, de l'aveugle
comme dans tous les autres pays, le grand âge*. Gen., xxvn, 1; de Belhsaïde, Marc, vin, 22-26, de l'aveugle-né de Jéru-
xi.vin, 10 Ecel., xn, 3. La cécité peut être native ou acci-
;
salem, Joa., ix, 1-7, et des aveugles de Jéricho, Matlh.,
dentelle. Native, elle est le résultat d'une permission divine. xx, 29-34; Marc, x, 46-52; Luc, xvm, 35-43. Dans ce
1291 AVEUGLE — AVOCAT 1292
dernier miracle, saint Luc parle d'un aveugle guéri à livre de l'origine du monde, le second du péché
traite
l'entrée de la ville; saint Marc d'un aveugle, Bartimée, originel, troisième de la sentence portée contre les
le
guéri à la sortie, et saint Matthieu de deux aveugles gué- pécheurs, le quatrième du déluge, et le cinquième du
ris au départ de Jéricho Cette apparente divergence dans passage de la mer Rouge. Les trois premiers livres ont
les récits s'explique aisément. Saint Luc et saint Marc peut-être suggéré à Milton l'idée du Paradis perdu.; ils
parlent d'aveugles différents, et saint Matthieu, comme il ont du moins avec ce poème de curieuses ressemblances.
le fait assez souvent, réunit ici deux faits en un seul récit. — Voir Acta Sanctorum, 5 februarii, t. i, p. 600-607;
11 encore possible que sur les deux aveugles de saint
est Histoire littéraire de la France, t. m, Paris, 1735,
Matthieu, les autres Évangélisles ne mentionnent que le p. 115-142; R. Peiper, dans Monumenta Germanise
plus connu, dont la guérison, sollicitée à l'entrée de la liist., auctores antiqui (1883), t. vi, part, n, p. i-lxxvi;
ville, n'aurait été opérée qu'à la sortie. A. Rilliet de Candolle Études sur des papyrus du
,
La Sainte Écriture parle aussi d'aveugles spirituels, ri>siècle, Genève, 1860, p. 31-100; Parizel, Saint Ant,
c'est-à-dire d'hommes qui refusent d'ouvrir les yeux de évêque de Vienne, in-8°, Paris, 1859; Binding, Gesclii-
l'âme à la lumière des vérités divines. Tels sont les chte des burgundischen Kônigsreichs , in-8°, Leipzig,
adorateurs des idoles, Is., xi.m, 8; II Cor., iv, 4, les 1808, p. 168.
pécheurs, Joa., m, 19, 20; I Joa., II, 11, les incrédules,
Marc, m, 5; Rom., xi, 25; Eph., iv. 18, ceux qui veulent AVITH (hébreu 'Àvi(; Septante
: reveafu., Gen.,
:
conduire les autres sans en avoir reçu la grâce ou après xxxvi, 35; reOaîu., I Par., I, 46), capitale d'un roi idu-
l'avoir perdue par leur faute, Is., lvi, 10; Matth., xv, 14; méen, Adad, fils de Badad, Gen., xxxvi, 35; I Par.,
xxin, 16-26; Luc, vi, 39; Rom., n, 19; II Petr., i, 9; I, 46. Dans le livre des Paralipomènes , le ketib porte
Apoc, m, 17, enfin ceux dont l'aveuglement est un châ- nî>y, 'âyût , au lieu de n>:y, 'âvit, texte de la Genèse;
timent divin, IV Reg.,vi, 18; [s., lix, 10; Lament., iv, 14; mais le qeri corrige ce qu'on peut regarder comme une
Soph., i, 17; Joa., ix, 39-41. Le Messie a eu la double
simple transposition du reste une trentaine de manus-
;
mission de rendre la vue aux corps et d'ouvrir les yeux
crits donnent 'Avit. Cf. B. Kennicolt, Vêtus Testamen-
de l'âme. Ps., cxlv, 8; Is., xxix, 18; xxxv, 5; xlh, 7,
tum hebraicum , Oxford, 1776-1780, t. Il, p. 615. On peut
16-19; .1er., xxxi, 8; Matth., il, 5; Luc, i, 79; vu, 21, 22.
Mais encore la grâce de voir clair dans les choses de la comparer ce nom avec celui de Kl-Ghouéitéh, Huuytl\ ,
foi réelame-t-elle habituellement le concours de la bonne chaîne de collines qui s'étend à l'est de la mer Morte
volonté humaine. Il faut « pratiquer la vérité pour venir au-dessous de YOuadi Enkeiléh, branche de l'Arnon
à la lumière », Joa., m, 21; il faut « se réveiller de son entre le Séil es-Saidelt et le Derb el-Hadj ou « route des
sommeil, ressusciter d'entre les morts », si l'on veut « être Pèlerins ». Cf. J. L. Burckhardt, Travels in Syria and
illuminé par le Christ ». Eph., v, 14. Voir Th. Shapter, — Ihe lloly Land, in-4°, Londres, 1822, p. 375.
Medica sacra, in-8°, Londres, 1834, p. 138-143. A. Legendre.
H. Lesètre. AVOCAT. Chez les Hébreux, il n'y avait pas d'« avo-
AVILA (François d'), espagnol, docteur en théologie cats de profession », connue nous en voyons dans toutes les
et chanoine de l'église collégiale de Belmonte, au diocèse nations modernes. —
1° Nous n'en trouvons aucune trace
cpie savant un ouvrage malheureusement trop rare aujour- plus récents, les Juifs eurent à exprimer, dans leurs livres,
d'hui, et qui a pour titre Figuras bibliorum Veleris
: l'idée d'avocat, ils se servirent de tel lues grecs. Cf. liux-
Testament) quibus h'ovi veritas prsedicatur et adum-
,
lorf, Lexicon talmudicum Bàle, 1640, p. 533, 1388,
,
bralur, in-8°, Antequera, 1574. Voir Antonio, Bibl.— 1509, 1843. Les avocats étaient aussi inconnus dans l'Egypte
hisp. nova (1783), t. i, p. 405. M. Férotin. pharaonique. Diodore de Sicile, I, 70, édit. Diuot, 1. 1, p. 62.
Cf. Maspero, Une enquête judiciaire à Thèbes au temps
AVIM (hébreu: Hd'avvim, avec l'article, « les ruines » de la zx* dynastie, Étude sur le Papyrus Abbott, Paris.
ou [bourg] o des Hévéens »; Septante: A'teîv), ville de 1872, p. 81-85; Devéria, Le Papyrus judiciaire de Turin,
la tribu de Benjamin. Jos., xvm, 23. Citée entre Béthel vi, Partie judiciaire, dans le Journal asiatique, aoùt-sep-
(Beitin) et Aphara [Khirbet Tell el-Fàrah), elle fait lenilire 1866, p. 151-161; Henry, L'Egypte pharaonique,
partie du premier groupe, qui, dans l'énumération de Paris, Didot, 1816, t. I, p. 490. Ce n'est que beaucoup
.losué, xvm, 21-24, comprend l'est et le nord de la tribu. |)lus tard qu'on rencontre des avocats de profession chez
S.i position est bien indiquée d'une façon générale, mais les Égyptiens, grâce sans doute à l'influence des Grecs,
son identification précise est inconnue. Quelques auteurs surtout depuis la conquête macédonienne. Ci. Revillout,
pensent que D'iy, 'Avvim, est une corruption ou une va- Études sur divers -oints tic droit ei d'histoire ptolé-
maîque, Paris, 1880J p. 106, 109, 126. Les lois de Manou,
riants de >7, 'Aï, ville chananéenne, située à l'orient de
qui, dans leur partie judiciaire (livre vin), donnent des
Béthel. Voir Haï. Peut-être aussi son nom rappelle-t-il détails très longs surce qui concerne les juges, les témoins,
lesouvenir des Hévéens, ancien peuple du pays de Cha- les accusateurs, les accusés, etc., ne font non plus aucune
naan. Voir Hévéens. A. Legendre. mention des avocats. Pauthier, Les livres sacrés de l'Orient,
Paris, I.Sil, p. 102-420.
AVIT i Alcimius Ecdicius Avitus , évêque de
Saint l, S il n'y avait pas, chez les Hébreux, d'avocats de pro-
Vienne, en Gaule, mort vers 523. Il était de famille séna- fession, il y avait, à l'occasion, ceque nous pourrions
toriale. On croit que sa mère, Audentia, était sœur de appeler des « défenseurs charitables ». Si bon nombre
Mœcilius Avitus, empereur d'Occident (150). Son père d'accusés ou de défendeurs pouvaient plaider personnel-
Hésychius ou Isieius étail devenu évêque de Vienne; il lement leur cause, d'autres ne pouvaient le fane, nu au
lui succéda sur son siège vers i'.m. et se distingua par ses moins ne pouvaient le faire convenablement, comme les
vertus, par sa doeti ine et par son zèle pour la défense de la orphelins, les pauvres, les ignorants, les veuves. Quelques
foi contre les Ariens. Parmi celles .le ses lettres qui ont île auteurs, par exemple, Michaelis, tyosaisches Becht, §298,
conservées, quelques-unes, adressées ni roi Gnudchaud , Krancfort-sur-le-Mein, 1775, t. vi, p 122-125, croient trou-
expliquent des passages difficiles de l'Écriture, en réponse ver un exemple de ces défenseurs dans Job, disant de lui-
,ni\ questions que ce prince lui avait faites. Epist. t-iv, xx, même « Quand je m'avançais vers la porle de la ville,
:
}'atr. lut., t. lix, col. 199 et suiv., etc. On remarque aussi, et qu'on me préparait un siège sur la place publique...,
dans -es Œuvres, LU de Mosaicm fci chacun me rendait témoignage, parce que j'avais délivré
getlis,en vers héroïques, t. i.ix, col. 323-368; le premier le pauvre qui criait, et l'orphelin privé de secours...
1293 AVOCAT — AXA 1294
J'étais le père des pauvres, et j'examinais avec un soin sa cause auprès des juges et lui obtint le pardon. Quand
extrême cause que je ne connaissais pas. » Job, xxix.
la le chrétien commet un péché mortel, il mérite la mort
7, 11-12, 16. Nous préférons dire, avec d'autres auteurs, éternelle, et c'est, en effet, la vengeance que réclame
comme Saalschùtz, Das Mosaische Recht, k. 87, Berlin, contre lui le démon, qui est appelé 1' « accusateur », dia-
1853, p. 594, que le saint patriarche accomplissait ces bolus, V « adversaire », Satan, Satanas, 1' « accusateur
actes vertueux comme chef et juge de sa tribu, ce qu'il de nos frères ,
qui les accusait devant Dieu jour et
semble affirmer lui-même, xxix, 25. Le texte d'Isaïe, nuit». Apoc, xii, 10. Mais que le pécheur reprenne cou-
I, 17. suppose l'existence des « défenseurs charitables ». rage; nous avons un « avocat », Jésus- Christ, d'autant
^adressant à ses compatriotes, il dit « Apprenez à faire : plus puissant qu'il est juste. Si le pécheur recourt à lui
le bien, examinez tout avant de juger, assistez l'opprimé, avec foi et confiance, le divin avocat plaidera sa cause
faites justice à l'orphelin, défendez la veuve. » Quelques- avec succès et lui obtiendra sa grâce C'est à ces fonc-
uns de ces conseils s'adressent aux juges; mais d'autres, tions d'avocat que saint Augustin, Epist. CXL1X, 14
et surtout celui-ci « Défendez la veuve, » s'adressent en
: t. xxxiii, col. 636, rattache cette « interpellation » qua
général aux Juifs. Gesenius, Thésaurus lingux hebrœœ, fak Jésus- Christ au souverain Juge en notre faveur. En
p. 1286; ld., Der Prophet Iesaia, Leipzig, 1820, t. i, effet, dit saint Paul, Jésus-Christ « apparaît maintenant
p. 162-163; Rosenmuller, Scholia in Vêtus Testamen- en la présence de Dieu pour nous, interpelle Dieu —
tum, Tesaiœ Vaticinia, t. i, Leipzig, 1829, p. 43. pour nous, —
vit toujours afin d'interpeller pour nous ».
Nous trouvons un exemple frappant de ces défenseurs Heb., vu, 25; IX, 24; Rom., vin, 34. Cette interpellation
charitables dans Ahicam. Jer., xxvi, 8-24. Cette « défense n'est autre chose que le plaidoyer que notre charitable
charitable » était aussi libre que la charité qui l'inspirait, et puissant avocat fait pour nous auprès du souverain
et elle n'était gênée par aucun règlement. Elle pouvait se Juge; « il n'interpelle, dit saint Augustin, loc. cit., que
produire à chaque moment de la procédure, et même pour postuler » postuler c'est la fonction propre des
; ,
après le jugement, comme nous le voyons par l'exemple avocats, par laquelle ils demandent au juge la grâce de
de Daniel, que nous pouvons regarder aussi, dans un leurs clients. S. Many.
sens, comme un « défenseur charitable », suscité de Dieu
pour sauver l'innocente Susanne. Dan., xm, 45-64. La AVOGADRO Vincenzio Maria, dominicain italien
Itischna a consacré cette liberté de la défense, même appelé aussi Avvocati, né à Païenne le 12 septembre 1702;
après le prononce de la sentence, même sur le chemin la date de sa mort est inconnue. Après avoir fait ses
du supplice. « Après le jugement, on emmène le con- études à Rome, il enseigna la philosophie au couvent
damné... Alors si quelqu'un s'offre à prouver l'innocence de son ordre à Païenne, et puis la théologie à Girgenti.
de ce dernier, il agite son mouchoir, et l'on ramène promp- II publia un ouvrage dédié à Benoit XIV et qui eut un
tement à la ville le condamné. » Mischna, traité Sanhé- grand succès, De sanctitate librorum qui in Ecclesia
drin, VI, 1, édit. Surenhusius, t. iv, p. 233. catholica consecrantur, 2 in-f°, Palerme, 1741-1712. Le
A ces « défenseurs charitables » des Hébreux res- premier volume a pour titre particulier : Prœparatia
semblent "assez, sous le rapport qui nous occupe, les ; le second, Demonstratio biblica.
biblica — Voir Mazzu-
patroni primitifs des Romains dont on fait remonter
, chelli, Scrittori d'Italia, t. Il, p. 1272.
l'origine jusqu'à Romulus. Denys d'Halicarnasse, Antiq.
rom., n, Opéra omnia, Leipzig, 1691, p. 84; Plutarque, AVORTON (hébreu nêfél). Si quelqu'un, dans une
:
daient les services que des hommes instruits et influents col. 476 et 887. Le sort de l'avorton mort-né est pris
peuvent rendre aux gens du peuple, et particulièrement comme terme de comparaison pour exprimer un sort
les assistaient et les défendaient dans toutes leurs affaires misérable, Num., xii, 12; Job, m, 16; Ps. lviii, 9 (Vul-
judiciaires; mais cet office de bienveillance se modifia gate, lvii, 9, où nêfél est traduit par supercecidit ignis,
peu à peu, et devint au bout de quelque temps une pro- en lisant ndfal'êè, au lieu de nc(él'êsét); Eccl., xi, 3-6.
fession rétribuée, celle des « avocats », advocati, qui dut Dans le Nouveau Testament, saint Paul, I Cor., xv, 8,
bientôt être réglementée au point de vue des honoraires; se compare, par humilité, à un avorton (k'xTp<o[j.a), à un
loi Cincia, an 205 avant J -C. Cf. Heineccius, Antiq. rom., enfant faible, né avant terme, pour signifier qu'il se re-
1, n, 29; IV, x, 1, Venise, 1796, t. i, p. 68-70; t. H, p. 367;
garde comme inférieur aux autres Apôtres, « le dernier
Daremberg et Saglio, Dictionnaire des antiquités grecques d'entre eux. » I Cor., xv, 9.
et romaines, au mot Advocatio, Paris, 1873, t. i, p. 81.
Nous ne constatons pas de transformation de ce genre AVOTHJA'l'R, orthographe, dans la Vulgate, III Reg.,
chez les Hébreux de l'Ancien Testament, à ce point que rv, 13, du nom de Havoth Jaïr.
lieu qu'elle écrit ailleurs
la Mischna, écrite vers l'an 200 de l'ère chrétienne, ne Num.,xxxii,41;Deut.,m,14;Jud.,x,4.VoirHAVOTHjAiR.
su pose pas encore la profession d'avocat exercée chez les
l'
aux nouveaux époux, et ils se concertèrent pour obtenir reposent sur une autre lecture de n-'N les traducteurs ;
Daniel (dans les Mémoires rie Trévoux, février 1713, num eliristianorum, p. CXI: Vigouroux, Manuel biblique,
p. 296-310. Il le pi iça à Rome, le lô décembre 1712, et t. n, p. 261.) Cette opinion d'ailleurs n'est pas nouvelle;
y attaqua les théories du !'. Hardouin). — Liber LXX héb- elle est exprimée par Aben Ezra dans son commentaire
dum resignatus, seu in cap. u Danielis disser- sur le Psaume îv « C'est, dit-il, le commencement d'un
:
latio, in qua per genuinam editionis Vulgatse interper- chant, 1>W 7"or, tehillnl sir. connue 'al (aShêf, yônat
tationeni, hebraico textu illustratam, prophétisa celé- 'élém, etc. » L'identification de la formule 'al (aShet a
berrimw uni/us riissnleitur. Aeecriunt eoufinnaliones ab été très heureusement faite par le P. Bouvy Lettres chré-
bbathico et jubileo, in-8' Rome, 1713 (ilj a des . tiennes, t. n, p. 294 et suiv.). Von T.\siii:t. 11 i
éditions de 17li et de 1748 semblables à la première. Le autrement de la foi mule ayyéléf haëSahar : elle n'a pu
P, de Tournemine inséra cette dissertation dans son édi- être déterminée; d'ailleurs la transcription et le rythme
tion desComtnentarii du P. Ménochius). Dissertalio — mê lu Psaume x\ (xxi restent en plusieurs points
chronologica deanno, mens,' et die nantis Oomini noslri discutailles. Ce fait laisse la place à d'autres explications.
Jesu Christi, in-f", Rome, 7 s. Thèses contra Judseos 1 1 — La suivante, qui pou connue, mérite d'être examinée.
esl
rie LXX liebdomadis, in-4°, Home. 1720. II j défend son i
Le mot t-'n a été rapproché par Jean llarenberg du
sentiment contre une dissertahon du I'. de Tournemine,
imprimée dans sou supplément de Ménochius.) Expli- — nom du mode éolien de la musique grecque. « Éolien
_,
se 'ht r ayyéléf, dans le titre du Psaume xxn. s'il est
s.
cation du premier verset du chap. mi (pour xm) riu
premier livre des Bois (dans 1rs Ménunres rie Trévoux, permis de risquer cette conjecture. Le mode ionien s'appelle
r":\ yônaf, dans le titre du Psaume evi, - Commentariut
1721, p. 1369-1387, el dans le Journaldes savante, 1722,
de musica vetustissima, dans les Miscellan. Lipsiss, t. ix,
p. 559-574). —
Disserlatio de annis ab exitu Israël de
I7V2 11 faudrait alors changer la vocalisation et lire r 's,
_
jEgypto ad quartum Salomonis (dans les Commentant
i
de Ménochius, édit, de Venise, 1722, t. u, p. 108). Les ayyolit, ou TvT^n,iyyoli{,defective. Cette ingénieuse inter-
Mémoires de Trévoua rendent compte îles divers travaux prétation, que nous avons retrouvée dans le traité de Ger-
du P, Ayroli : L705, p. 1821, 1840; 1710. p. 2123; 1720,
lieil. eanlu el musieu sacra..., 1774, C I. p. ô, et dans
Ile
p, 637; leP Zaccaria, dans son H
isloria litteraria, t. xi,
les notices de Vinrent. Notii es sur les divers manuscrits
p. 233, 236; les Acta eruditorum de Leipzig, 1717, p. 122-
grecs relatifs à la musique..., delà bibliothèque du Boy,
'i-jfs. 1748, p. 5M-557. C. Sommervogel. isi7, p 85, note, nui ite d'être signalée. Les superscriptions
des psaumes peuvent appartenir à une époque fort posté-
AYYÉLETH. --•;•- r'-s—.-. \ haJSSabar.
rieure à la composition des pièces qu'elles accompagnent.
Ces paroles, qui composent le titre du Psaume xxii (xxi), ont D'autre part, le système harmonique des Grecs passa de
été rendues littéralement pai Aquila: -Oxcif. ~f,; èXctfou ri); bonne heure en Asie; il y régnait a l'époque de la captivité
1297 AYYÉLETH — AZARIAS 1298
des Juifs à Babylone. Il ne serait donc nullement invrai- de mes montagnes atteindra 'Asal. » Saint Jérôme nous
semblable que nous eussions dans le Psautier hébreu l'in- dit dans son Commentaire sur Zacharie, t. xxv, col. 1525:
« Au lieu de proche, les Septante ont mis Asacl; Aqiyla
dication des deux modes qui, avec le dorien, étaient consi-
dérés comme les principaux modes de la musique grecque, a mis le mot même hébreu Asel (Vïn) par e bref làiUX);
hypodorien, parce qu'il était apparenté de près au mode traduction est difficile à expliquer. Reuss, Les Prop/ièles,
dorien, la vraie harmonie grecque), à la sonorité grave Paris, 1876, t i, p. 358, a bien raison de regarder comme
« conjecturale, sujette à caution », sa traduction : jusque
et calme, fut illustré douze siècles avant J.-C. par Ter-
pandre. Alcée et Sapho. C'était une des harmonies les tout près (jusqu'aux portes de Jérusalem).
plus usitées dans tous les genres de musique. Un certain nombre de commentateurs anciens et mo-
J. Parisot. dernes trouvent le sens plus simple avec un nom propre.
AZ... Voira As... les noms propres commençant par Az Azal ou Azel doit alors être identique à Bèt-Hd'csél de
qui ne se trouvent point ici à leurs places respectives; Michée, i, 11 (Vulgate donxus vicina , « maison voi-
:
certains exemplaires de la Vulgate écrivent avec un s des sine »), et être cherché dans les environs de Jérusalem,
noms que d'autres exemplaires écrivent avez un z. à l'est de la montagne des Oliviers. On ne peut pas contre
cela, dit Keil, Die zwôlf kleinen Proplieten, Leipzig, 1888,
'0;0, chet d'une famille nathinéenne, qui revint de Ba- localité comme celle-ci pouvait avoir disparu longtemps
bylone avec Zorobabel. I Esdr., il, 49; II Esdr., vu, 51. avant ce Père. M. Clermont-Ganneau a proposé de recon-
naître Azal dans l'Ouadi Àsoûl ou Ouad Yâsoûl (avec
2. AZA, ville des Philistins (hébreu: 'Azzàh). La Vul- sad), au sud de Jérusalem. Cf. Palestine Exploration
gate l'appelle toujours Gaza. Voir Gaza. l-'und, Quarterly Statement, 1874, p. 101-102.
A. Legendre.
3. AZA (hébreu : 'Azzàh; Septante : TiCi), ville de la AZANIAS (hébreu: 'Âzanyàh, « Jéhovah entend; »
tribu d'Éphraïm. I Par., vu, 28. Ce nom, tel qu'il est écrit Septante 'A;«viaç), lévite, père de Josué, au temps de
:
évidemment pas question de la célèbre ville des Philis- AZANOTTHABOR (hébreu : 'Aznôt-Tâbôr, « les
tins dans un passage où l'auteur sacré décrit les posses- oreilles, c'est-à-dire les sommets du Thabor; Septante
» :
sions d'Éphraïm. Aussi beaucoup d'auteurs croient ici à 'AOflxêwp), une des villes frontières de la tribu de Neph-
une faute de copiste. Soixante manuscrits et plusieurs thali, vers l'occident. Jos., xix, 34. Elle devait, comme le
Bibles imprimées portent n>7, 'Ayàh, avec yod. Cf. B. Ken- nom l'indique, se trouver dans les environs du Thabor,
nicott, Velus Testamentum hebraicum, Oxford, 1780, t. il, et ellerépond bien à l"AÇav<i8 qu'Eusèbe mentionne sur
p. 656; J. B. de Rossi, Varias lectiones Vcteris Testa- les ( Séphoris, Séfoûriyéh ).
confins de Diocaesarée Cf. Ono-
ment, Parme, 1788, t. iv, p. 174-175. Cependant, parmi masticon, Gœttingue, 1870, p. 221; S. Jérôme, Liber de
les anciennes versions, les Septante, le chaldéen et la situ et nominibus locorum heb., t. xxm, col. 874.
Vulgate uni gardé le zaïn, comme le texte massorétique A. Legendre.
actuel; pas une seule n'a retenu le yod. « Aussi, conclut AZARÉEL. Hébreu: 'Âzar'êl, « Dieu secourt. «Nom
i. B. de Rossi, loc. cit., p. 175, dans ce désaccord des de six personnes dans l'Ancien Testament. La Vulgate
manuscrits, il faut s'en tenir à 'Azzàh » Quant à la situa- a transcrit trois fois Azaréel, mais elle a changé le nom
tion de cette ville, on peut la supposer d'une manière de trois autres personnages en Azréel, II Esdr., XI, 13;
générale à la frontière nord ou nord -ouest de la tribu. Ezrihel, II Par., xxvn , 22, et Ezrel, I Esdr., x, 41. Voir
En effet, les limites tracées par le livre des Paralipo- Azréel, Ezrihel et Ezrel.
mènes sont bien conformes à celles de Josué, xvi, 1-8 :
Béthel au sud, Noran ou sans doute Naaratha à l'est, 1. AZARÉEL (Septante: 'OÇpu-X), un des Benjamites
Gazer au sud -ouest, et Sichem au nord. Comme cette qui abandonnèrent le parti de Saùl pour celui de David.
dernière ligne s'étendait « jusqu'à Aza », et que, d'après I Par., xn, 6.
Jos., xvi, 6-7, sa direction vers le nord-est est bien connue,
par Thanatsélo et Janoé, il est permis de voir ici sa direc- 2. AZARÉEL Septante 'A<jpir|X ), lévite, fils d'IIéman,
( :
tion vers le noi'd- ouest, où un seul point, Machmethath, chef de la onzième classe des musiciens du temple sous
est mentionné Jos., xvi, 6; xvn, 7. Voir Éphraïh, tribu David. I Par., xxv, 18.
et carte. A. Legendre.
3. AZARÉEL (
Septante : '0'i/,X ), lévite , musicien sous
AZAËL, de Damas, Amos,
roi i, 4, dont le nom est Néhémie. II Esdr., XII, 35 (hébreu, 36).
écrit ordinairement Hazaël dans la Vulgate. Voir Ha-
ZALL. AZARIAS. Hébreu : 'Âzaryâh, 'Âzaryâhû, « Jého-
vah aide. » Septante : 'AÇaoïaç. Nom d'un grand nombre
AZAHEL, père de Jonathan, contemporain d'Esdras. d'Israélites.
I Esdr., x, 15. Voir Asael 4.
1. AZARIAS er fils du grand prêtre Sadoc. III Reg.,
I ,
AZAL (hébreu : 'Axai, a la pause; Septante : 'IïhôS; IV, 2. Josèphe et plusieurs commentateurs le regardent
Codex Alexandrinus : 'Ara^X Vulgate: proximum)
; comme le fils d'Achimaas, et par conséquent comme le
mot obscur employé dans Zacharie, xiv, 5. Dans le verset petit -fils de Sadoc. (On sait que dans les généalogies
précédent, le prophète nous montre comment Dieu, pour bibliques fils » doit se prendre souvent dans le sens de
<c
sauver le reste de son peuple, fera éclater sa puissance. « petit-fils ».) Ce serait alors le même personnage que
i Ses pieds se poseront en ce jour -là sur la montagne l'Azarias de I Par., vi, 9 (hébreu v, 34-35). Voir Aza- :
des Oliviers, qui est en face de Jérusalem, à l'orient, et la rias 6. D'après les Septante et la Vulgate, il était l'un
montagne des Oliviers se fendra par le milieu, du côté de des secrétaires royaux à la cour de Salomon et c'est ainsi ;
l'orient et du coté de l'occident, par une immense tran- que beaucoup interprètent le texte hébreu. Cependant,
chée, et la moitié de la montagne se retirera vers le nord si l'on suit la ponctuation massorétique, si l'on tient
compte
et l'autre moitié vers le midi. » Puis il ajoute au
f. 5 « Et : de l'accent distinctif majeur placé sous le mot $âdôq et .
vous fuirez par la vallée de mes montagnes, car la vallée de l'absence de la conjonction ve, « et, » devant le nom
-1299 AZARIAS 1300
taire, mais bien de celui de kôhên, c'est-à-dire conseiller l'un des deux livres, une faute de copiste; mais il n'est
ou ministre principal du roi Salomon. « Azarias. fils de pas possible de décider quel est le vrai nom.
Sadoc [était] le kôhên. » III Reg., iv, 2. Quelques exem-
plaires des Septante fout également rapporter hakkôhên 11. AZARIAS, fils d'Oded, prophète envoyé par Dieu
non à Sadoc, mais à Azarias, en traduisant. il est vrai, au-devant d'Asa, roi de Juda, qui revenait victorieux du
pai i U?e-j;. Après la mort de Sadoc, grand prêtre, il combat livré contre Zara, roi d'Ethiopie. Il Par., xv. 1-8.
parait lui avoir succédé. C'est à lui probablement et ,
Dans un tableau saisissant, l'envoyé divin annonce à Asa
non à son petit-fils (voir Azarias 7), que se rapporte la les maux
qui doivent fondre sur la nation, si elle aban-
remarque de Par., vi, lu (hébreu, v, 36)
1 « C'est lui :
donne Dieu ( v. 3-6), et l'encourage à garder fidè-
le vrai
qui remplit les fonctions sacerdotales dans la maison que lement l'alliance théocratique en lui promettant que le ,
le Juda en ligne directe, à un degré qui n'est pas pré- prophétie [que prononça Azarias, lils de] Oded le pro-
cisé. phète. »
5. AZARIAS, lils de Jéhu et pèle de Hellès, de la tribu 12. AZARIAS. Deux de Josaphat portent ce nom,
fils
de Juda, un des descendants d'Hesron par Jéraméel. II Par., XXI, 2. 11 une erreur de transcription,
doit y avoir
I Par., n. 39. par exemple Azarias pour Amarias dans un des deux cas;
:
.1 A' himaas, font de celui-ci le neveu de ce premier Aza- variante insignifiante, qui n'empêche pas les deux noms
rias. Mais il est plus probable que
person- c'est le même d'être identiques.
\iliiuiaas ne parait pas avoir exercé le souverain
pontificat; à l'époque de l'inauguration du temple, la 13. AZARIAS. Un des trois compagnons de Daniel, qui
onzième année .lu règne de Salomon, ce sérail Azarias, porte aussi le nom
babylonien d'Abdénago. (Voir Abué-
son lils et l'héritier de sa charge, qui en aurait rempli les NAGO, col. 20.) De famille royale, comme An. mie, élevé
fonctions après Sadoc. comme lui à la cour de Babylone, investi des mêmes
fonctions, il en partage les épreuves et la courageuse
7. azarias
n, grand prêtre, lils de Johanan et petit- fermeté. Dan.. I, 3-20; n, 17. 10; m, 12-23 el 01-100
fils (lu précédent. 1 Par., vi 10 (hébreu, 1 Par., v. 36). .
(hébreu, i, 33). Dans les Septante et la Vulgate, in,
« Ce fut lui, dit le texte sacré, qui remplit les fonctions 25-45 .1 16-90; Mach., u, 59. Von Ananie, 5, col. 540.)
I i
sa. 'i'1'lil.s dans le temple qu'a va il bâti Salomon a .l.-i'ii- Avant l'hymne d'action de grâces connu sous le nom de
D Celle remarque se rappelle probablement au Benediàte, et chaule par les trois enfants dans la four-
premier Azarias, Voir Azarias 1. Azarias, (ils de Johanan, naise, se trouve une prière appelée o prière d'Azarias ...
fut vraisemblablement contemporain d Isa puisque son Dan., ni. 25-45 iV gâte). Au nom de la nation entière,
(ils Amarias étah grand prêtre du temps de Josaphat Azarias reconnaît la justice de la conduite de Dieu à l'égard
II l'a,., XIX. II. de son peuple \. 25-33 -
et, rappelant les magnifiques
.
15. AZARIAS, fils de Jéroham, un des cinq comman- vi, G; ix, 1. « Je suis Azarias (c'est-à-dire « Jéhovah
dants de cent hommes, appartenant à la garde royale, secourt du grand Ananie (« Jéhovah l'ait grâce »), »
«), fils
choisis par le grand prêtre Joïada pour renverser Athalie Tob., v, 18, répond l'ange à Tobie, qui lui demande son
et élever sur le trône le jeune Joas. II Par., xxm, 1-21; nom. Il était, en effet, la personnification du secours
cf. IV Reg., x, 4-12.
envoyé par la bonté de Dieu. Cahnet, Commentaire lit-
téral, Esdras, Tobie, édit de 1722, p. 201; Cornély,
1C. AZARIAS (hébreu : 'Âzaryâhû ). fils d'Obed, un Historica introductio in V. T. libros, vol. u, t. i, p. 388;
des cinq chefs de cent hommes qui, comme le précédent, Gutberlet, Das Buch Tobias, in-8°, Munster, 1887, p. 157.
entrèrent dans le complot formé par le grand prêtre contre Voir Raphaël.
Athalie en faveur de l'héritier légitime du trône. Ils mas-
sacrèrent cette reine idolâtre en dehors de l'enceinte du 29. AZARIAS, d'Osaias, un des chefs de l'armée
fils
temple, et reconnurent Joas pour roi. Il Par., xxm,l-21; qui, après lade Jérusalem, accusa Jérémie de
prise
cf. IV Reg., x, 4-12; 1 Par., n, 38. tromper le peuple en le dissuadant de se réfugier en
,
II Par., xxvi, 10-20. 11 eut le courage de résister au roi, la place (ï Azarias, on lit Jézonias, fils d'Osaias. Quelques
quand celui-ci. au mépris de la loi, voulut pénétrer dans auteurs regardent ce Jézonias comme le frère d'Azarias,
le Saint et offrir l'encens sur l'autel des parfums. ou comme un second nom d'Azarias. Mais il est plus
naturel d'attribuer ce changement de nom à une erreur
18. AZARIAS, fils de Johanam, un des principaux de transcription, si l'on compare le 1 du chapitre xi.n ji
-
.
chefs de la tribu d'Éphraïm, sous Phacée, roi d'Israël. avec le v. 2 du chapitre xliii, et si l'on observe que les
II Par., xxvmi. 12-15. Suivant le conseil d'Oded, prophète Septante, .1er., xlix, 1 L, 2, ont également 'AÇapîaç dans
;
xxix, 12.
31. AZARIAS DE RUBEIS ou Azariah de Rossi, célèbre
21. AZARIAS IV, grand prêtre de la race de Sadoc, rabbin juif du XVI e siècle. Voir Rossi (de) 1.
sous le règne d'Ézéchias. II Par., xxxi 10-13. Pendant , E. I.EVESQUE.
son pontificat et sous sa haute surveillance, ce sage roi AZARICAM (hébreu: 'Azrîqâm, « mon secours soi
fit faire autour du temple des magasins destinés à con- levé »), nom dans l'Ancien Testament de quatre per-
server les dons, trop abondants pour pouvoir être consom- sonnes que la Vulgate appelle Ezricam, excepté II Esdr.,
més immédiatement par les ministres sacrés. xi, 15, où elle nomme A/aricam un lévite, ancêtre de
Séméi, qui vivait du temps de Néhémie, et qui est appelé
22. AZARIAS, un des lévites préposés à la garde des Ezricam I Par., ix, 14. Voir Ezricam 3.
revenus sacrés, sous le pontificat du précédent Azarias.
II Par., xxxi, 13. AZAÙ (hébreu Hïczô, : nom théophore, où une forme
pronominale remplace le nom de Dieu, « Lui (Dieu)
23. AZARIAS, de Maraioth et père d'Amarias. Il
fils voit; » Septante: 'AÇaO), un dès huit que Nachor,
fils
d'un Néhémias habitant Jérusalem. 11 concourut à la re- Azéca avec une ruine nommée Abbek et écrite Akbéb,
construction des murs de la ville sous Néhémie. II Esdi'., sans doute par erreur, dans sa carte de la Terre Sainte.
ni, 16. Map of the Holy Land, I865; Manoir, p. '2'JO et suiv.
Conder écrit Habeik. Cf. Map of Western Palestine,
AZÉCA 'Âzêgâh; Septante 'AÇqxâ, et une
(hébreu : : 1880, feuille xvii. Le D r Riess, Bibel-Atlas, 2« édit.. p. 3,
ville de la tribu de Juda, dan*
fois 'la(r)xâ, Jos., xv, 35) , propose le Khirbet esch-Sclieketah qui est à sept kilo- ,
la Séphéla, Jos., xv, 33 et 35, et dans le voisinage de mètres vers le sud de Beth-Netif H existe aussi, à treize
Dummim. 1 Reg., xvii, 1. Elle est presque toujours nom- kilomètres nord -ouest de Schouêkéh, des ruines assez
mée avec Socho de Juda, dont elle devait être peu éloi- considérables appelées Deir-el-'Ashek ou 'Ashey. D'après
gnée. Comme cette dernière, elle était située sur les col- une indication de Pierre Diacre \n* siècle), on pourrait
lines qui bordent la vallée du Térébinthe. Jos., xv, 35; voir Azéca dans Zacliaria on Tell-Zacharia , à une heure
I Res., xvii, 1-2. Elle existait avant rentrée des Hébreux nord-ouest de Schouêkéh « Au xxil e mille de Jérusalem,
:
384. — Tctl - Zacharla et l'onadl es- Sont. D'après une photographie de M. L. HeldeC
dans la Terre Promise. Après le combat de Gabaon, les entre Soehchot de Juda et entre Zechara ifahel, David tua
Chananéens furent écrasés par une grêle mirai uleu Goliath le Philistin. De loch samt s, .dit. Gammurini,
poursuivis pai soldats de losué jusqu'à Azéca el Ma-
les l ademia storico-giuridica, t. iv, p. 133.
Les Philistins avaient pris po ition entre
ins., x, 10. Ahbek Eabeik ne ressemblent que de bien
el loin à
Socho et Azéca, quand le jeune David alla visiter ses \ i
Le motif qui a déterminé Van i" Vclde est le voi-
brus, soldats de l'armée de Saûl campée en face des Phi- sinage d'une autre ruine, kilomètres nord, qu'il a
a trois
listins. C'est dans la vallée voisine que le futur roi d'Is- entendu appeler Damin II la considère comme le Dum-
raël tua le géanl Goliath. I Reg., wn. I, 18-51. Roboam mim de l'Ecriture. Les ingénieurs anglais de l'Explora-
(il d'Azéca une des villes fortes de Juda. Il Par., xi, 0. tion Kund ni' l'ont pins retrouvée. —
Le Khirbet Scliéke-
Sous le roi Sédécias, elle "-a résistei iuj es de Nabu- tah du D r Riess désigne s, m- d rate le Khirbet Abou-esch-
.li-i., xxxiv, 7. Elle lui relevée api es la cap- Schôk, « le père des épines, » c'est-à-dire lieu abon-
tivité el habitée de nouveau par les fils de Juda II Esdr , dant en épines, ruine à sept kilomètres environ au sud-
xi. 30. C'est la dernière mention qu'en fasse l'histoire. est de Srhmièkëh. autant sud -sud -est de Beth-Netif, et
Azéca doil être cherchée loin de Shouêkeh, l'an-
i trois kilomètres ouest de Geb'a Ce lieu correspondrait
cienne Soch m h a situation précise ne peul être dé-
i
assez aux indical - d Eusèl de saint Jérôme, mais
t
dont parle Sozomène. H. E., ix, 10-17, t. lxvii, col. 1628. publiées. —
Voir Visch, Biblioth. script, ord. Cister-
Le témoignage de Pierre Diacre est peut-être l'expression ciensis (1656), p. 20 (il se trompe en appelant cet auteur
d'une tradition conservant avec le nom nouveau le sou- Azorites); Antonio, Bibl. hisp. nova (1783), t. i, p. 70;
venir de l'identité ancienne. L'indication d'Eusèbe est de Bucelin, Bénédictin redivivus, Augsbourg, 1079, p. 140.
pure critique et contestable. Zacharia est du reste sur la M. Férotin.
route de Beth-Gébrin (Éleuthéropolis) à Jérusalem. AZIZA (hébreu 'Âzyzff, « fort; » Septante 'O^Çi),
: :
II Esdr., m. 9. Voir JosuÉ, 7, t. m, col. 1G99. vaillants guerriers de l'armée de David natif de Bérom ,
(
hébreu : Ba/iurim ). II Beg.. xxin, 31. Au lieu de Azma-
1. AZEVEDO (Joaquim de), religieux de l'ordre de veth de Bérom, on lit dans la liste parallèle, I Par., xi, 32 :
vulgaire. On lui doit aussi une version en ghez du Com- sons paraissent construites, au moins dans leur partie
mentaire de Tolet sur l'Épilre aux Bomains, et de celui inférieure, avec des matériaux antiques; plusieurs citernes
de François Bibera sur l'Épilre aux Hébreux, 1017. creusées dans le roc doivent également dater de l'anti-
Quelques écrivains lui ont attribué la version amharique quité. » V. Guérin, Description de la Palestine ,- Judée
du commentaire de Biaise de Viegas sur l'Apocalypse, t. m, p. 74-75. A. Legenbre.
mais ce travail est plutôt du P. Alphonse Mendez. Voir—
la Bibliolh. de la Comp. de Jésus, t. i (1890), col. 735-737. AZMOTH (hébreu: 'Azmâvét). Voir Azmaveth.
M. Férotin.
AZGAD 1. AZMOTH, nom dans la Vulgate, I Par., xi, 32, du
(hébreu 'Azgâd, « fort en fortune [?]; »
:
AZITORES (André
de), cistercien espagnol du 4. AZMOTH, l'intendant des trésors du roi sous la
XVI e siècle, né à Palenzuela, au diocèse de Palencia. règne de David. I Par., xxvn, 25.
1307 AZOR — AZOT 1308
4. AZOR (Nouveau Testament : 'AÇtôp), fils d'Élia- 90-109, endurcit son cœur pour ne pas payer tribut; il
cim, dans la généalogie de Notre-Seigneur. Matth.. i, 13 envoya aux rois ses voisins des messages hostiles à l'As-
syrie. J'en tirai vengeance, je lui enlevai son pouvoir;
tante : "A>>to;), une des cinq grandes villes des Philis- trône, et qui, comme ces [rebelles], ne reconnaissait pas
tins, Jos., xin, 3, aujourd'hui Esdud, à seize kilomètres ma puissance. Dans la colère de mon cœur, je ne rassem-
blai pas toutes mes troupes et je n'employai pas toutes
au nord-est d'Asealon, à dix milles romains (14 kiloin. 80
au sud de Jamnia, d'après la Table de Peutinger, à peu mes forces; avec les [seuls] guerriers qui étaient prés de
près à moitié chemin entre Gaza et Jaffa. Elle est à cinq moi, je marchai contre Azot. Yaman apprit de loin mon
kilomètres de la mer Méditerranée. D'après une fable approche; il s'enfuit en Egypte, du côté de Miluhha, et
rapportée par Etienne de Byzance, !><> urbibus, édit. on ne le revit plus. J'assiégeai et je pris Azot, Gimtu,
Asdodim; ses dieux, sa femme, ses fils et ses filles, ses
Dindorf, t. i. 18-25, p. '22, A/ut mirait été ainsi appelée
par un fugitif des environs de la mer Rouge, qui lui richesses, le trésor de son palais et les hommes du pays
aurait donné te nom de sa femme Aza (T7, 'az, biche i. devinrent mon butin. Je repeuplai de nouveau ces villes,
une étymologie imaginaire, fjui ne convient même y plaçai les hommes que mon bras avait conquis dans
et j
pas m nom indigène de la cité philistine, 'Asdôd, mais les pays du soleil levant; je les lis habiter la. établis sur i
tout au plus à la forme grécisée de ce nom, qui nous a eux un gouverneur, et ils gardèrent mon obéissai
msniise par les écrivains classiques et par les Sep- J. Opf ertet J. Menant, Fastes de Sargon, in-f", 1863, p. 5-6 ;
tante. Hérodote, n. 157; Strabon, xvi, 29, édit. Didot, E. Schrader, Keilinschriftliche Bibliolhek,\ n. p. 61-67.
p. 646; Ptolémée, v, 16, in-l . Amsterdam, 1605, p. 140; Les habitants d'Azot restèrent aussi soumis aux suc-
Pline, H. N.,v, Il (69 édit. Teubner, t. i. p. l97;P.Méla, cesseurs de Sargon. Son fils Sennaehérib (705-681 avant
,
i, lu. collectionNisard, 1*15, p. 612. J.-C.) raconte que, lors de sa campagne contre Ézéchias,
Azot fut attribuée a Juda, Jos., xv, 16, 17. et, d'après Jo- roi de Juda il reçut le tribut de Mitinti
, roi d Azot ,
sèphe, elle se trouvait à la limite de la tribu de Dan. Ant. (Cylindre de Taylor, col. n ligne 51; KeUinschriflliche
,
jud., Y. i. 22. 11 y avait la des géants de la race des Énacim; Bibliolhek, t. Il, p. 90), et qu'il lui donna une partie des
renl pas à les chasser, non plus que villes qu'il prit a Ézéchias (CylintYe de Taylor, col. m,
les Israélite!
de lia/a et de Geth, Jos., xi 22. de sorte que cette ville ,
ligne 21; Keil. Bibliolhek, t. n. p. 94) Asarhaddon
resta indépendante pendant fort longtemps. A l'époque — (681-668 avant J.-C), son fils et successeur, énumëre
des Juges, elle prit part aux guerres contre les tribus Ahimilki, roi d'Azot », parmi ses tributaires Prisme
d'Israël. Vois la lin de la judicature d'Héli, les Philistins, brisé, col. v, ligne 18; Keil. Bibliotltek, t. n. p. 148). Ce
ayant remporté sur les Hébreux deux grandes victoires, même prince figure aussi dans la liste des vingt-deux rois
s'emparèrent de l'arche et la portèrent à Azot, dans le du pays des bords de la mer Méditerranée qui payent tri-
temple de Dagon, I Reg., v. 1-2. Cf. 1 Mach., x. 83; but à Assurbanipal (668-625 avant J.-C), fils et succes-
Jud., xvi. 23. Ils placèrent le trophée de leur victoire seur d'Asarhaddon Keil. Bibliolhek, ligne 12, t. n. p. 240).
|
devant l'image de leur dieu, mais ils trouvèrent le len- Le roi d'Egypte, Psammétique, voulut enlever Azot à la
demain cette idole le visage contre terre, devant l'arche domination de l'Assyrie. Il avait été lui-même vassal de
du Seigneur surlendemain renversée de nouveau
et le cet empire: mais, étant parvenu à faire refleurir la puis-
11
et brisée (voir Dagon); en mê temps un mal épidé- il résolut, pour se mettre à l'abri des
niique frappait les habitants, tandis que des troupes de us ninivites, qui avaient plusieurs fois désolé la
rats ravageaient la campagne. I Reg., v, 3-6. L'arche vallée du Nil, de s'emparer du pays des Philistins, et en
fut transférée à Geth, puis à Accaron; sa présence particulier d'Azot, qui 'tait la clef des routes menant
amena partout les mêmes calamités, et elles ne cessè- d'As n Afrique. Il attaqua donc cette ville, et. s'il faut
rent que lorsque les gens d'Azot et des autres cités phi- en croire Hérodote, n. 157. qui remarque que c'est le plus
listines l'eurent renvoyée à Israël, avec des présents long siège dont l'histoire lasse mention, il ne son rendit
expiatoires. I Reg., v, 8-VI, 18. maître qu'au bout de vingt-neuf ans vers 630 avant J.-C.).
Le nom d'Azot ne reparait dans l'Écriture que sous le Les Assyriens, qui avaient probablement alors à lutter
Ozias, neuvième successeur de Roboam.
ilu roi contre les Mèdes, ne purent la secourir. Elle l'ut détruite
Ce prince ni la guerre aux Philistins, s'empara de Geth, par son vainqueur; car Jérémie, qui était contemporain
de Jal.nia Jamnia el d'Azot il en renversa les murailles.
|
i
:
de cet événement, parle, dans son énumération d<
il consti uisil des villes n Izot ». dit le text. ici i philistines, « de ce qui reste d'Azot, si - a -dire de ses
i 'i
à-dire sans dente qu'il s'établit solidement sur tout son ruines. .1er., xxv, 20 Cf. Hérodote, il, 157. Le texte grec
territoire. Il Par., xwi. ii. Nous ignorons combien de de Judith, n. 28, mentionne Azot parmi les villes qui
temps Juda en resta maître. — D'après l'auteur du lie avaient été remplies de lei reui par la campagne de Nabu-
vitis prophelarum, 16, Patr. gr t. xi m, col. 108, Jonas, , chodonosor contre l'Asie occidentale. Nous ne savons
qui fut contemporain d'Ozias, serait né pies d'Azot; mais plus rien d'elle jusqu'après la captivité de Babylone.
cette opinion est fausse, en- ce prophète était de la Pales- Quand les Perses se fui ni rendus maîtres do 11.
tine du nord. S. Jérôme, Prtef. in Jon t. xw. col. 118. . Azot dut être soumise à leur domination, comme le reste
l'n mot dit en passant pai le prophète Isaïe, xx. 1. nous de la Palestine. Voir
apprend qu'Azot fut prise sous le règne de Sargon, par Stark, Gaza und ''.<
le thaï thaï
i
de Ninive. Les insci ip- philislâische Kïiste,
tions de Sargon nous ont ren eignés sut cel évén p. 228, Celte c'ommu-
qui , jusqu'à ces dernières années, n'avait été connu que le gouvernement
par le passage d'Isaîe 716 avant J.-C). Les \ lui favoriser les ma-
voulant s'emparer de Egypte, et la ville d'Azot se trou-
1 i iages des Juifs avec des
vant sui la lente qui conduit de l'Asie dans la vallée du fillesd'Azot dont il est
Nil, la possi ssion di i ett< |
I
tait indispi question dans II Esdras,
—
Monnaie d'A. i. <
passa tour à tour sous la domination de ses successeurs rable village, comme nous l'apprend Jacques de Vitry
les Ptolëmées et les Séleucides. Une curieuse médaille, (Azotus, dit-il, nunc ad modici
casalis reducta est par-
qui date probablement de cette époque, montre que cette vitateni), Ilist. Hierosol., 41, dans Bongars, Gesta Dci
ville était redevenue alors une place forte (fig. 385). Le per Francos, in-f", Hanau, 1011, p. 1070-1071. Aujour-
droit représente la tète d'un gouverneur appelé Hhom. d'hui, de son antique gloire, il ne lui reste que son nom
(Voir Zeitschrift von Numismatik, 1870, t. IV, p. "20(3.) d'Esdud. Ses maisons sont de construction grossière, la
Au revers, on voit la déesse d'Azot, Atargatis ou Astar- plupart en briques crues, et se composant seulement d'un
thé, portée sur deux sphinx ailés et tenant une Heur dans rez-de-chaussée; le nombre de ses habitants est de
sa main droite. La légende est en langue sémitique, mais quinze à dix-huit cents. La ville ancienne était proba-
écrite en caractères grecs, qu'il faut lire au rebours : blement sur le sommet de la colline, tandis que les ma-
IP ASAQA ASINA ou n:>cri TTtfK l'y, « la ville d'Azot sures actuelles sont sur le versant oriental. Les dunes de
la forte. » sable arrivent jusqu'auprès du village. Il est alimenté
A l'époque des Machabées, Azot était soumise aux rois d'eau par des étangs et par un puits en maçonnerie à l'est.
de Syrie, judas Machabée (103 avant J.-C.) marcha contre Bâtie sur une petite éminenee (lig. 386) et solidement
cette ville, la pilla et y brûla les autels des faux dieux fortifiée, l'antique Azot était, par sa situation, une place
avec les idoles qu'on y adorait. I Mach., v, 08. Quelques importante. Le monticule sur lequel elle s'élevait est
années plus tard 143 avant J.-C), Jonathas la traita plus
(
verdoyant et d'un agréable aspect, couvert de jardins,
Vue d'Azot.
Jurement encore; il y poursuivit le général syrien Apol- d'oliviers, de figuiers et de palmiers du côté de l'est.
lonius, y mit le feu et la brûla avec le temple de Dagon. A un grand marais. Une colline de sable,
l'ouest s'étend
1 Mach., Sous Alexandre Jannée, son ter-
x, 77-84; xi, 4. couverte de jardins hérissés de cactus, se dresse au nord-
ritoire appartenait au royaume juif. Josèphe, Ant. jud., ouest, et protège Azot contre le vent de mer; c'est là que
XIII, xv, 4. Pompée l'enleva aux Juifs et le réunit à la s'élevait probablement autrefois la citadelle, cf. I Mach.,
province de Syrie. Ant. jud., XIV, iv, 4; Bell. jud.. I, ix, 15, et peut-être aussi le temple de Dagon. Près du
vu 7. Le gouverneur romain Gabinius repeupla Azot
, village, au sud-ouest, est un grand caravansérail en ruines.
l'an 55 avant J -C. Ant. jud., XIV, v, 3; Bell, jud., I, Tout autour croissent l'oranger, le citronnier, le grena-
vin. i. Hérode le Grand la légua par son testament à sa dier, le figuier, l'olivier. Le port d'Azot était à l'endroit
sœui Salomé {4 avant J.-C). Ant jud., XVII, vin, 1 appelé aujourd'hui Minet Esdud , « port d'Azot; » il n'y
;
XI, v Quelques années plus tard (38 de notre ère), l'es- reste que quelques ruines, et elles ne sont même pas d'une
prit divin transporta le diacre Philippe dans cette ville, haute antiquité.
; '
s qu'il eut baptisé l'eunuque de Candace, reine Voir Ch. L. Irby et J. Mangles, Travels in Egypt and
d'Ethiopie, Act., vm, 40, et il dut Nubia, ch. iv, in-12, Londres, 1844, p. 50; Ed. Robinson,
y prêcher l'Évangile.
Elle comptait sans doute alors beaucoup de Juifs parmi Biblical Researches, 3 in -8°, Boston, 1841, t. n, p 308;
ses habitants, ce qui fit que Vespasien l'occupa militai- H. Reland, Palsestina, 2 in -4», Utreoht, 1714, t II,
rement pendant la guerre judaique. Josèphe, Bell, jud., p. 606-609; K. B. Stark, Caza und die philistâische
III, 2. I! y eut des évêques chrétiens a Azot aux Kïtsle, 1852, p. 22, 208, 59i; K. Ritter, Erdkunde, 2" édit.,
iv. v et vi« siècles. Lequien, Oriens christianus , t. m, t. xvi, p. 89-101 T. Tobler, Dritte Wandrung nach
J
p. 000 -002: I! C.ains, Séries episcoporum , 1873, p. 153. Palàstina, 1859, p. 20-32; Survey of western Palestine,
M. us les prophètes avaient annoncé sa ruine. Amos, i. X; Jérusalem, p. 441-442; Memoirs, t n, p. 409-410; 42-1-422 ;
Sophonie, n. 4; Zacharie, ix, 6 Elle devait disparaître. t. m, 318; Thomson, The Land and the Book, Soulh-
p.
Du temps des croisades, elle n'était déjà plus qu'un misé- ern Palestine, 1881, p. 157-101, 109171; Ebers et Guthe,
1311 AZOT — AZYME 1312
Pahïstiiw.t. ii. 1884, p. 177. 179; E. Schûrer, Geschichte étaient aussi probablement ceux que Sara avait préparés
desjùdischen Yolkes, t. h, 18Nj, p. IJ7-G8. peu auparavant, dans une circonstance analogue. Gen.,
F. VlGOUROlîX. xvin, 0. En Orient, l'usage ordinaire de pains azymes ne
2. AZOT(Montagne d') Cette montagne, ou plutôt s'est pas perdu :« Le pain le plus commun, surtout parmi
le monticule qui s élève entre Esdud et la mer, et que un gâteau plat de pâte non levée, pas plus épais qu'une
crêpe, de forme circulaire ou ovale et de dix ou douze
les Arabes appellent aujourd'hui Er-Ras, jj Jt , i le
pouces (environ trente centimètres) de diamètre, i Et
Sommet. » Pendant la bataille où il devait succomber, après avoir décrit les (ours de divers genres, portatifs et
Judas Machabée poursuivit jusque-là l'aile droite di en terre, en usage chez les nomades (voir Four, Pain),
méedu général syrien Bacchide, qu'il avait rompue. Divers il ajoute : « Quelques-uns emploient des plateaux de fer
critiques jugent cependant invraisemblable que le combat qui sont chauffés en les posant sur le feu d'autres placent
;
ait eu lieu dans les environs d'Azot. en un endroit si les gâteaux non levés directement sur les charbons. Ces
éloigné de la Judée. W. Griram, Das erste Buch der pains sont craquants et agréables au goût, mais d'une di-
Maccabâer, 1853, p. -135. Il est impossible de résoudre la gestion difficile. On les mange toujours peu après les
question, parce que nous ignorons en quel lieu se livra avoir fail cuire. » Bible Lands, 1875, p. 88, 89.
la bataille Judas avait son camp a Lusa (grec: 'A).aoà). Quand Gédéon présenta à l'ange de Dieu des pains
et la situation de cette ville est inconnue. azymes avec un chevreau, Jud.. VI, 19-21. ce n'était pas
comme un repas servi à un hôte ordinaire; son offrande
AZRÉEL |
hébreu : Azar'êl; Septante: 'EaSpifty, père avait un caractère religieux incontestable: et pour cela
ou ancêtre d'Amassaï, l'un des prêtres qui habitèrent à les pains offerts, que le feu miraculeux devait consumer,
Jérusalem après le retour de la captivité de Babylone. furent préparés sans levain. En effet, les pains azymes,
11 Esdr.. xi, 13. Il parait être le même qu'Adiel, père chez les Hébreux, ne comptaient pas seulement parmi lis
de Maasaï, dont il est question I Par., ix, 12. Voir aliments vulgaires; ils avaient une place importante dans
AZAHLEL et ACIIEL 2. leurs institutions religieuses 1» dans les sacrifices; 2° dans
:
d'Hcsron, de la tribu de Juda. 1 Par., n, 18, 19. sacrifice de louange; vin, 2, 26; cf. Exod.. xxix, '2, 23,
pour la consécration des prêtres; Num., VI, 15, 17. 19,
AZUR, hébreu : 'Azzûr, « aide. » Nom de trois Israé- dans laccomplisseinent du vœu des Nazaréens. Si, en cer-
lites. taines circonstances, des pains levés devaient accompa-
gner les sacrifices, c'était simplement pour être présentés
1. azur (Septante 'A'oyp), un des chefs du peuple : comme prémices, qorbân rè'Sit, pour les prêtres, mais
qui signèrent avec Néhémie le renouvellement de l'al- non pour être offerts sur l'autel, Lev., n, 12: xxm, 17,
liance. II Esdr., x. 17. et c'estpar ces passages qu'il faut expliquer Lev., vu. 13-11,
qui. dans sa formule raccourcie, paraît contredire la règle
2 azur (Septante: 'AÇwp), Benjamite, père du faux générale. — Les prêtres, descendants d'Aaron, avaient
prophète Hananias de Gabaon. Jer., xxvin, 1. seuls le droit de manger ce qui restait das azymes offerts
•n sacrifice. Lev., vi. Iti, ls hébreu, 9, 11). On conserva
,
3. AZUR hébri n : Azzur; Septante : "E^p), père de cette prérogative, dans ta réforme reli
Jézonias, chef du peuple, contre lequel Ézéchiel reçut complie sous Josias, aux prêtres coupables d avoir rendu
l'ordre de prophétiser. Ezech., xi, 1. à Dieu un culte illégitime sm les hauts heux ramenés
:
ras des absque fermenlo est-à-dire des azymes), (La Vulgate, en ajoutant saeerdotes aulem au début du
pain d'affliction. •<
verset, attribue ce soin aux prêtres: mus cette addition,
Comme on fail ttc d. - qu elle est pétrie, on inconnue aux autres versions, ne se justifie pas.) —
D'après
prépare les pains azymes en moins de temps que les la tradition juive, Josèphe, Antiq.jud., III. vi. G; Tahnud,
antres Orientaux surtout dans les vill , 't, v. 2. 3. les pains de propositions, qui ne pou-
des pains que Lot servit aux hôtes qui vinrent lui annon- de tout autre, pour la nourriture de tous les Israélites
cer la ruine imminente de Sodome, Gen., xix, 3. et tels pendant les sept jouis de la fête de Pâques, en souvenir
4313 AZYME AZZOXI 13U
de ce qui s'était passé lors de la sortie d'Egypte. Si les à -dire le jour où l'on commençait à manger des pains
azymes des sacrifices ont disparu, chez les Juifs, avec azymes. — Saint Paul, dans I Cor., v, 7-8, nous découvre
la ruine du temple et du culte mosaïque, l'usage des le symbolisme des pains azymes, emblèmes de sincérité
azymes pascals est toujours religieusement observé. Le et de véritépar opposition au vieux levain qui repré-
, ,
commandement à leur égard est plusieurs fois répété, sente la corruption du siècle. Il écrivait peut-être cette
Exod., xn, 8, 15, 1720, 34, 39; xm, 3, 6-7; xxm, 15; Èpitre pendant la fête de Pâques (d'après xvi, 8, un cer-
xxxiv, 18, où l'on rappelle qu'il a été déjà donné. Il n'est tain temps avant la Pentecôte); ce qui expliquerait la
pas étonnant qu'on y revienne encore à l'occasion de la soudaine allusion aux azymes. —
Notre -Seigneur, ayant
deuxième pàque, Num., ix, 11, et dans le calendrier célébré la dernière cène « le premier jour des azymes »,
des fêtes, Num., xxvin, 17; Deut., xvi, 3, 4,8; Ezech., se conforma au rite juif et se servit de pains non levés :
xlv, 21. —
La manière dont l'usage des pains azymes est aussi l'Église latine a-t-elle conservé l'usage de tels pains
expliqué dans l'Exode, XII, a donné lieu à une difficulté : dans la célébration de l'Eucharistie, sans cependant con-
au début du chapitre, Dieu ordonne de manger l'agneau damner l'usage de l'Église grecque et de plusieurs Églises
pascal avec des azymes et des laitues amères, i. 8, et orientales, qui emploient des pains levés. De leur côté, —
d'user de pains semblables pendant sept jours, y. 15. Mais, les Juifsobservent toujours avec grand scrupule l'ordre
dans le récit qui suit, si les Israélites sont réduits à de manger des pains azymes pendant la Pàque, et d'écar-
manger de tels pains, c'est que, pressés par les Égyptiens, ter de leur maison tout ce qui est fermenté. Le Talniuil,
ils durent partir sans attendre que leur pâte eut fermenté, dans le traité Pesakh rischon , renferme à cet égard de
jf. 3't, 39; l'auteur de ce récit ne connaît donc pas, dit- minutieuses prescriptions. Dès le li Nisan, veille de la
on, l'ordre divin préalable; il appartient à un autre docu- fête, à midi, on doit s'abstenir de manger rien de fer-
ment que le début du chapitre. —
Cette conclusion ne menté, et, dès le 13 au soir, on commence à chercher
découle nullement du fait constaté il y a, en elfet, une autre
;
tous les restes de pains levés ou autres aliments fermen-
explication plus simple et qui s'accorde avec l'opinion tes, pour ou les brûler. Cf. Maimonide, Hantés
les jeter
Traditionnelle sur l'unité d'auteur. Le f. 8 présente l'ordre u-niassa, dans Otho, Lexicon rabbin.-philologicum,
c. 2,
divin relatif à la première nuit, et c'est le seul que nous 1075, p. 193, 442; Buxtorf, Synagoga judaica, p. 290;
soyons obligés de reconnaître comme donné avant l'évé- Schottgen, Horœ Iwbr., t. i, p. 598. Aussi, le 14 Nisan —
nement. Le récit des f. 34, 39, n'a pas pour but d'expli- pouvant être considéré comme le premier jour où l'on
quer pourquoi on mangea des azymes avec l'agneau pas- mangeait des azymes, cf. Exod., XII, 18, Josèphe compte-
cal, puisqu'il suppose la sortie d'Egypte déjà réalisée mais ; t-il tantôt huit jours, Anl. jud., II, xv, 1, et tantôt sept,
seulement de dire comment on se trouva encore pendant ibid., III, x, 5, pour la fête des Azymes. J. Thomas.
Dieu inspira à Moïse l'ordre de se servir de pains sem- vah est une force; » Septante '0;i. Le texte hébreu
:
blables pendant sept jours dans la célébration ultérieure nomme sept personnes du nom de 'Uzzi. La Vulgate ap-
de la Pàque: dans ce deuxième ordre, f. 14-20, qui se pelle trois d'entre elles Azzi et les quatre autres Ozi.
distingue nettement du premier par le ton, rien n'implique Voir Ozi.
qu'il fut donné comme le premier avant le départ au ;
contraire, au f. 17, le parfait hôsë'ti doit être plutôt tra- 1. AZZI, lévite, filsde Bani, chef des lévites habitant
duit par le passé « j'ai fait sortir, » que par le futur edu-
: Jérusalem après le retour de la captivité, au temps de
cam, « je ferai sortir, » de la Vulgate. Néhémie. II Esdr., xi, 22.
Bien que ces prescriptions n'aient pas été. données simul-
tanément, on comprend que Moïse, écrivant un certain 2. AZZI, prêtre, chef de la famille de Jodaia, au temps
temps après que tous les événements de l'exode s'étaient du grand prêtre Joacirn, sous Zorobabel. II Esdr., xn, 19.
accomplis, n'ait formé qu'un tout des lois relatives à la
Pàque, en joignant à l'ordre donné pour et avant la pre- 3. AZZI, un des prêtres qui assistaient Néhémie à la
mière nuit celui qui concernait l'avenir, et en rapportant dédicace des murs de Jérusalem. II Esdr., XII, 41. Il peut
ainsi ce dernier avant de raconter l'événement qui en fut être le même que le précédent.
l'occasion. En somme, il n'y a là rien qui implique diver-
sité de documents, ni même une transposition faite après 4. AZZI (Orazio degli), religieux italien de l'ordre
coup dans un but liturgique, parce qu'il n'y a rien qui des Mineurs réformés, appelé communément Horace de
dépasse la liberté d'un auteur, même témoin oculaire, Parme, de la ville où il était né le 27 avril 1073, il mourut
qui, écrivant non au jour le jour, mais à une certaine dis- le 11 novembre 1757. On a de lui Ri/lessioni sopra la:
tance des faits, ne s'astreint pas rigoureusement à l'ordre Genesi, in -8°, Venise, 1707; Exposizioni letterali e mo-
chronologique, et s'en écarte pour un juste motif. Au reste rali sopra la Sacra Scrittura, 13 in-4°, Venise, 1736-1746.
Moise, dans le Deutéronome, xvi, 3, reprend et résume Les dix premiers volumes s'occupent de l'Ancien Testa-
les deux textes de l'Exode, et montre clairement leur ment, les trois derniers du Nouveau. L'ouvrage est dédié
rapport tel que nous l'avons établi « Sept jours tu man-
: à Benoit XIV. —
Voir G. B. Mazzuchelli, Scrittori d'Ita-
geras des azymes, pain d'affliction; car avec hâte tu es lia, t. H, p. 1228; Hurter, Nomenclator litterarius, t. n,
sorti du pays d'Egypte; afin que tu te rappelles le jour p. 1307.
de ta sortie du pays d'Egypte tous les jours de ta vie. »
Qo ud, dans les livres historiques, on rappelle la célé- AZZOGUIDI Valère Félix, savant italien, né à Bologne
bration d'une fête de Pâques, les azymes sont mentionnés en mort en 1728. Il exerça la profession de notaire.
1651,
comme un trait caractéristique de la solennité, Jos., v. Il; On a de lui Chronologica et apologetica dissertatio
:
car dès l'origine elle fut désignée sous le nom de « fête super qusesliones in sacrse Genesis historiam excilalas,
des Azymes», hag ham-massùt. Exod., xxm,15; xxxiv,18; in-4", Bologne, 1720. —
Voir .4cta erudit. Lips., 1721,
Lev., xxni, 6; Deut., xvi, 10; II Par., vm, 13; xxx, 13, 21 p. 246. B. Heurtebize.
;
B, seconde lettre de l'alphabet hébreu. Voir Beth. tingua plusieurs Baals, qui tirèrent leur nom particulier
soit du lieu où ils étaient honorés, comme Ba al Lebanon,
Israélites et d'une localité ainsi appelée par abréviation. attribuait, comme celle de Ba'al Berit , « le Baal de
Ce mot entre aussi dans la composition d'un certain l'alliance, » protégeant ceux qui faisaient alliance avei lui
nombre de noms propres. (voir Baalbemt) de Baal Zebùb, « le Baal des mouches, »
;
inscriptions cunéiformes et chez les auteurs grecs et lia. il Pharasim, Baalsalisa Ba'al Sefon (Vulgate
, Béel- :
nili.il [hanniba'l, « Baal est grâce »); il s'employait aussi pour qualifier une divinité quel-
Asdrubal ('azruba'l, « Baal est secours »), conque. Ainsi, dans une inscription phénicienne de
etc.; araméens Abdbal, «serviteur de
: .Malte, on ht: « Melqart, Baal de Tyr. » Gesenius, Motiu-
Baal, « qu'on ht sur un cachet d'agate menta Phœniciœ, 1837, Melit. i, p. 96 et pi. G; Corpus
li. une a khorsabad (fig.387), etc.; assyro- inscript, sentit., t. I, part. Il, p. 151. C'est dans cette
chaldéens Balthasar : Bel - sar - uçur ( acception que Moloch est appelé « Ba'al » dans lérémie,
••
Bel protège le roi »), etc.; on le trouve xxxii 35. Cl. xix, 5.
,
a la place 'Âdôn, Adônâî, dont la signification est la était leprincipe femelle. C'est, d'après l'opinion la plus
même, el elle ne se serl du mol ba ai, en dehors du nom probable, une divinité solaire, pour cette raison, lors-
du faux dieu, que comme substantif commun. qu'elle est représentée dans les derniers temps s gis
Le dieu suprême chananéen Baal, honoré à Tyr et à l.iine humaine, elle est couronnée d'un diadème de
Sidon, dans toute la Syrie et dans les colonies phéni- rayons ili^. 389), et sou emblème est appelé, en hébreu
ciennes, se multiplia par la suite des temps, et l'on dis- comme en phénicien, Ijammdn, « solaire » (en hébreu.
4317 BAAL 1318
seulement au pluriel : hammdnim), Lev., xxvi,30; II Par., porter ses fruits. « Je suivrai ceux qui m'aiment, » c'est-
xiv, 4; xxxiv. i. 7; Is.xvii, 8; xxvn, 9; Ezech., vi, 4, (j; à-dire Baal, dit la fille d'Israël infidèle, dans Osée, 11, 5
le (lieului-rnéme est appelé souvent dans les inscriptions (hébreu, 7), « parce qu'ils me donnent le pain, l'eau, la
(Gesenius, Monumenta Phœniciœ , p. 171-172, 349;
P. Schrdder, Diephônizische Sprache, in-8°, Halle, 1809.
p. 125; Corpus inscript, semit., t. i, part. I, p. loi, 179; cf.
M. A. Levy, Pliônizisches Wôrterbuck, in-8°, Breslau,
1864, p. 19) lia al fyammân, « le Seigneur du soleil, »
de hammâli , nom poétique du soleil dans Job, xxx, 28;
Isaïe, xxiv, 23; xxx, 26; Gant., vi, 10; ci. Ps. xix (hé-
breu), 7. Les hammànim étaient des cippes ou colonnes
de forme conique ou bien pyramidale, destinées à repré-
senter le soleil sous la forme dune flamme. Hérodote,
H, ii, raconte qu'il y en avait deux dans le temple d'Hé-
raclès, c'est-à-dire de Baal, à Tyr. Une inscription de
Palmyre, la plus ancienne de toutes les inscriptions reli- 390. — Cippe de Baal.
gieuses (M. de Vogué, Syrie centrale, Inscriptions sémi-
tiques, 1808, 123 a, p. 73), mentionne l'érection d'un N:crt,
ATT KAI MAKPINOS SEB. Tète diadémée de l'empeiw
Macrln. — IEPAS BTBAOT. Temple. Cippe de Baal.au
n;.
hammana' , au dieu Soleil, [sjsraw. Des monnaies ro- milieu d'une cour, derrière le temple.
maines de l'époque impériale nous ont conservé l'image
du cippe de Baal (fig. 390). Les adorateurs du dieu
laine, le lin, l'huile, la boisson. »
D'après renseignements
ry les
'
p. dccxxvii-dccl; J. Spencer,
ExercitatiodeTijriorumGam-
madin et Harnmanin, ibid.,
p. DCCXLIX-DCCXCII.
Certains commentateurs ti-
rent une preuve du caractère
solaire de Baal du texte IV Reg.,
xxm, 1 (cf. y. 11), qu'ils tra-
duisent « Josias fit périr les
:
391. —
Stèle punique consacrée à Baal.
le dieu qui était le seul maître du ciel
D'après Gesenius, Monumenta, pi. xxm, n° 60.
[(tùvosùpovoS xùptov), l'appelant Béelsumen (BeeXffiu,Y)v). »
p
Elle porte l'inscription suivante :
Mais Baal était le dieu de la mort en même temps que III Beg., xxn, 51. Son frère Joram, qui lui succéda sur le
ledieu de la vie. Sa chaleur est souvent funeste à l'homme trône de Samarie, détruisit les emblèmes (maxêbàh) de
comme aux plantes et aux animaux, surtout dans les pays Baal élevés par son père, IV Reg., 2; mais il ne déra- m ,
brûlés de l'Orient, et c'est pour cela que les classiques cina pas complètement son culte, qui ne fut aboli que par
grecs et latins, qui avaient reconnu en lui à juste titre le Jéhu, le destructeur de la maison d' Achab. IV Reg., x,
soleil, l'assimilaient aussi à Chronos ou Saturne, le dieu 18-28. La ruine du royaume d'Israël fut la punition de
qui dévore ses propres enfants, comme nous l'avons vu son idolâtrie. IV Reg., XVII, 16, 18.
dans le texte de Servius. Il inspirait ainsi la terreur à Le royaume de Juda n'avait pas échappé lui-même à la
ses fidèles, qui honoraient ce dieu cruel par des actes de contagion. Athalie, la fille d'Achab et de Jézabel, intro-
cruauté, et cherchaient à se le rendre propice par l'im- duisit à Jérusalem le culte de Baal; cf. IV Reg., vm,27;
molation de victimes humaines, en particulier d'enfants. elle lui fit élever un temple dont Mathan était le grand
•1874, p. 39, 50-53. Le rite sanglant par lequel ses prêtres làtriques qu'il renfermait, furent détruits par le peuple à
se blessaient et se meurtrissaient eux-mêmes, III Reg., I
avènement de Joas, IV Reg., xi, 18; II Par., xxm, 17;
xviii, '28, se rattache vraisemblablement à ces sacrifices niais Achaz, roi de Juda, adora Raal, comme l'avait fait
inhumains. la maison d'Achab. II Par.,xxviH,2; cf. IV Reg., xvi, 3-4.
392. Le dieu Baal sur une monnaie de Tarse. 392. — Hercule trrien.
Buste de Pallas, de face, coiffée d'un casque à triple aigrette. — Tête laurée d'Hercule, à droite. fi. IEPAS K'AI — TTPOY ;
Baal de Tarse, assis sur un trône. A gauche, dans le champ, A]STAOT. Aigle, i gauche, avec une ^alme. Tétradracbme
épi et grappe a droite, feuille de lierre au-dessous du trône,
; ;
frappé entre l'an 13G et 57 avant J.-C.
T, marque de Tarse.
hauts lieux renversés par son père. IV Reg., xxi, 3. Josias
Le nom de ce faux dieu apparaît pour la première fois IV Reg., XXIII, 45. Cependant
s'efforça d'anéantir son culte.
dans l'histoire île Balaam. Balac, roi de Moab, conduisit Ce le dieu chananéen eut des faux prophètes et des adorateurs
fameux devin aux bamôt ou hauts lieux de Baal, d'où dans Juda jusqu'à la captivité de Babylone, comme nous
l'on voyait l'extrémité du camp d'Israël. Num., xxn, 41. l'apprend Jérémie, n,8,23;'vil, 9;rx, 14; xi, 13,17; xn, 16
Peu de t «
-
1 1 1 >i— après, le perfide devin conseilla au roi Balai xix, 5; xxm. 13, 27; xxxn, 29, .'15 (Cf. aussi Ezech.,
de pervertir le peuple de Dieu à l'aide des filles moabites. vin, 3, « l'idole de jalousie ». c'est-à-dire Baal, d'après
Num.. xxxi, 10. Un grand nombre d'Israélites succom- saint Jérôme, In Ezech., vm, 4, t. xxv, col. 78, el un
bèrent, et leurs séductrices ks firent tomber dans l'ido- certain nombre de commentateurs). Ce n'est qu'à partir
lâtrie et adorer le dieu liaal sous une de ses formes par- de la captivité que le nom de Baal disparaît de l'Ancien
ticulières, c'est-à-dire comme Ba'al Pe'ôr [voir BÉEL- Testament; cf. Soph., 1,4; il n'est plus qu'un souvenir
PHÉGOR Num., XXV, 1-3.— Quand les Israélites se furent
|. dans le Nouveau. Rom., XI, 4, et. pour contem-
les Juifs
emparés île la terre de Chanaau, ils ne lardèrent pas à porains de Notre- Seigneur, le Baal qu'avait envoyé con-
rendre un culte à Baal, qu'ils considéraient comme le sulter Ochozias. roi d'Israël, IV Heu., i, 2, />'<< ni Zobiib,
dieu du pays. L'auteur des Juges le leur reproche dès le dieu d'Accaron, est devenu Béelzeboul, un objet de déri-
commencement de son livre. Jud., il, II. 13. C'est parce sion et un terme de mépris Matth., X, 25. Voir lli'.i'.L-
qu'ils Baal et Astaroth que Dieu les livre entre
servent zébub. (Le dieu phénicien est mentionné, il est vrai,
les mains de Cliusan rtasathaiiu lui de Mésopotamie, , II Mat h., iv, 19, mais ce n est plus sous son nom indi-
Jud., m, 7, 8; des Madianites el des lmalé< ites, Jud., vi, gène de Baal ou a Iqart, roi di la cité, c'est sous
25-32; des l'hilislins et îles Ammonites. Jud., X, 6-7, 10; celui d'Héraclès ou Hercule (fig. 393), avec qui les Grecs
cf. Jud., vin, 33; ix, 4: 1 Reg., vu, 3-4; xn, 10. Lorsque, l'avaient identifié \ >ii rlERCUl i:. i
Jacob eurent moins de rapport avec les Chananéens, Baal — On adora Baal dans un temple, à Samarie, III Reg.,
n'eut d'abord parmi eux qu'un petit nombre d'adorateurs; xvi, 32; IV Reg., x. 21-27; a Jérusalem, IV Reg.. xi, 18.
mais, après le schisme des dix tribus, sous Achab, roi Cf. Jud.. ix. 1. Mais on lui rendait surtout un culte sur
d'Israël, sou culte fui plus florissant que jamais. Ce prince hauts lieux, bamôf, c'est-à-dire primitivement sur les
les
avait épousé une Phénicienne, Jézabel, fille d thbaal, roi I
montagnes el les collines, puis sur des tertres artifi-
de Sidon et prêtre d Istarthé, III Reg., wt. 31; elle était ciels. .1er.. \tx. 5; xxxn. 35; cf. III lieg., xvm, 20. Là,
passionnée pour la relié ion de sa famille, et elle la propagea on lui élevait des autels , Jud vi. 25; II Par., XXXIV, 4; .
aveu ardeur à Samarie el dans tout le royaume des dix tri- .1er., XI, 13, au-dessus on auprès desquels étaient dressés
bus. III Reg., xvi. 31-33. Baal eut alors en Israël jusqu'à ses haniiiiihiiiii cippes ou colonnes, Il l'ai., xxxiv, i;
,
quatre ci ni cinquante prêtres, el Asi hérah quatre ents. i i\ Reg., x, 26; on lui offrait des sacrifices de taureaux,
ÛI Reg., \wii. 19,22. D ne fallut rien moins que le zèle III Reg., xviii. 23, et d'autres vijtimes, IV Reg., x, 24;
du prophète Élie pour empêchei la perversion entière du on brûlait des parfums en son honneur, Jer., vu, 9; xi, l'i
royaume du nord. III Reg., xvm, 16-40. Le teste sacré ne qattër labba il! Vulgate libare , « faire des libations, »
:
compte que sept mille hommes qui n'eussent pas fléchi mot qui ne rend pas le sens de l'original); IV Reg.,
le genou devant Baal. III Reg., xix, 18. Ochozias, fils xxm, ô; "n fléchissait le genou devant lui, el l'on baisait
d'Achabetde Jézabel, continua servir le dieu phénicien. t ses statues ou ses emblèmes en signe d'adoration et de
1321 BAAL — BAALA 1322
respect. III Reg., xrx, 18. (Le mot « main » qu'on lit par exemple Ba'alat-Gébal, la BocaHîç, Bf,>,8iç, des
:
dans la Vulgate n'est pas clans l'hébreu.) Cf. Ose., xm, 2 Grecs. Corpus inscriptionum semilicarum , Paris,
Cf.
(hébreu issâqùn, « baiser » ). Cf. Cicéron, In Verr.,
: 1881, part, i, t. i, p. 4 et suiv. C'est un nom d'origine
iv, 43, édit. Teubner, part, n, t. i, p. 404. On jurait éga- chananéenne qu'on ne saurait faire valoir contre le mo-
lement en son nom. Jer., xii, 16. Quelquefois, comme nothéisme des Hébreux.
nous l'avons dit on lui immolait aussi des victimes hu-
,
maines. .1er., xix, 5. Enfin on lui offrait des fumigations 1. BAALA (hébreu Ba'âlàh; Septante: BiaX), nom
:
de parfums, Jer., xxxn, 29 (qitterû labba'al), et même que portait la ville de Cariathiarim, aujourd'hui Qariyet
des sacrifices, cf. .1er., xxxn, 29; IV Reg., xxm, 12, el-'Énab, sur la frontière de Juda et de Benjamin, Jos.,
sur les toits en terrasses des maisons, sans doute parce xv, 9, 10; appelée aussi Cariathbaal, Jos., xv, 00; xvm, 14.
qu'on supposait qu'on était là plus proche de la divinité. Cette dernière dénomination dut être changée par les
Il avait des prêtres nombreux, III Reg., xvm, 19, spé- Israélites de Qiryat-Ye'àrim , «ville des bois.»
en celle
cialement consacrés à son service, formant des classes L'expression Baala, qui est Cariathiarim, » Jos., xv, 9,
: «
diverses (nebVim, obdim, kohânîm), IV Reg., x, 19, et correspond à celle qu'on trouve plus loin, xvm, 28 :
chargés d'accomplir les rites religieux. Revêtus d'orne- « Jébus, qui est Jérusalem. » Dans I Par., xm, 6, on lit
ments sacerdotaux, IV Reg., x, 22, ces prêtres, appelés Ba'âlâtâli, avec hé local; ce que la Vulgate a rendu
quelquefois kemârîm (pour les distinguer des prêtres du par « colline de Cariathiarim, » et les Septante par dç
vrai Dieu, kohânîm), IV Reg., xxm, 5 (Vulgate ants- : mSXiv Aaui'8, « dans la ville de David. » Le récit paral-
pices); Soph., i, 4, invoquaient le nom de Baal, exécu- lèle de II Reg., vi, 2, qui raconte la translation de l'arche
taient des danses sacrées, en poussant de grands cris, d'alliance, donne, au lieu de Ba'âlàh mibba'àlê Yehû- :
autour de ses autels, meurtrissaient leur propre chair avec ilàh que les Septante ont traduit par ±t.o tûv àpvévnay
,
des lances et des glaives jusqu'à l'effusion du sang, et 'Ioùôa, « des princes de Juda, » et la Vulgate par de viris
égorgeaient les victimes. III Reg., xvm. 2(3. 28. Cf. Lucien, Juda, « des hommes de Juda. » Il est probable qu'il y a
De syria Dea, 50, édit. Didot, p. 745; Stace, Theb., là quelque faute de copiste. En
1° Tous les textes,effet :
x, 104-109, édit. Lemaire, t. ni, p. 272-273; Lucain, excepté la Vulgate de là » après le verbe
, ajoutent «
Pharsal., i, 565-507, édit. Lemaire, t. i, p. 91; Tibulle, « amener»; cet adverbe suppose donc bien l'indication
I, vi, 48-49, édit. Lemaire, p. 74; Lactance, Div. Inst., précédente d'une localité. 2° Les Septante, après « des
I, 21, t. vi, col. 233. princes de Juda », mettent h àv-igiasi, « à la montée, »
Au culte de Baal était ordinairement associé celui de ce qui correspond à l'hébreu nSïa. On lit de même «l.ms
sa divinité parèdre, la déesse Astarthé (la lune), qu'on la version syriaque « des hommes de Juda à Gabaa (ou
:
appelait aussi en Phénicie Baalath, cf. Jos., xix, 8, de sur la colline), » et ces derniers mots sont en somme
même qu'on appelait en Chaldée Bilith ou Beltis la déesse l'équivalent de n'":. 3° Enfin le texte des Paralipomènes
compagne de Bel. a conservé le nom de Ba'âlàh. L'addition rmn>, Yehû-
Voir Selden, De diis syris, i, 3, 5; II, 1 (édit. de 1617); dàh, est l'abréviation de mw
'-- "">".", 'irbenè Yehûdàh,
G. J. Voss, De theologia gentili, II, 3-7 (édit. de 1642); « ville des enfants de Juda, » Jos., xvm, 14, et est faite
Rumy, dans Y Allgemeine Encyklopâdie , part, vm, 1822, pour distinguer Baala d'autres villes de même nom, comme
p. 397-402; Mûnter, Religion der Karthager, 2 e édit., Baalath-Béer dans la tribu de Siméon, Jos., xix, 8; I Par.,
1821, p. 5-011; Movers, Die Phônizier, t. I (1841), IV, 33, et Baalath dans la tribu de Dan. Jos., XIX, 44.
p. 169-190, 251-321, 385-498; Diestel, Der Monotheis- Cf. F. de Huminelauer, Commentarius in libros Samue-
mus des âltesten Heidenthums, dans les Jahrbûcher fur lis, in-të Paris, 1886, p. 309; Keil, Die Bûcher Samuels,
,
deutsche Théologie, 1800, t. v, p. 719-731 G. Rawlinson, ; in -8°, Leipzig, 1875, p. 258. Pour les détails géogra-
The five great monarchies of the ancient eastern world, phiques et historiques, voir Cariathiarim.
% édit., t. i 1871), p. 10-142 t. n, p. 1-42 W. II. Roscher,
: 1 ; ; A. Legendre.
Ausfûhrliches Lextcon griechischen und rômischen 2. BAALA
(hébreu har hab- Ba'âlàh , « la montagne
:
Mythologie, t. i, 1884, col. 1220. F. Vigouroux. de Baalah; » Septante ôpioe eut V.ên.; Vulgate mouton
: :
et même lieu appelé Baal Hermon. Voir Baal Hermon. Balàh, Jos., xix, 3, et Bilhàh, I Par., îv, 29; les Sep-
tante BwXi, Jos., xix, 3, et
: BaW,
I Par., iv, 29; mais
BAALA, hébreu: Ba'âlàh, nom
de plusieurs villes ces différents noms n'indiquent évidemment qu'une seule
et d'une montagne de la Palestine. Outre le sens concret et même ville. On peut s'en convaincre en comparant les
de < maîtresse », ce mot peut avoir la signification abstraite trois énumérations indiquées, où elle est régulièrement pla-
de i propriété ou habitation de Baal
»; c'est ainsi qu'il est cée entre Hasersual et Asem d'une façon immédiate dans :
l'équivalent de Qirya(-Ba'al, « ville de Baal, » Jos., xv, Josué, xix, 3, et I Par., iv, 29; séparée par quelques mots
9, 60. A l'état construit, Ba'âlat, il se retrouve dans dans Josué, xv, 28, 29. Cf. Reland. Palœslina, 1714, p. 153,
Ba'âlal-Be'êr, comme dans les inscriptions phéniciennes, 609. Le groupe auquel elle appartient n'offre malhcureuïe-
1323 BAALA — BAALATII 1324
en effet, le même mot nySa, moins le >, yod, initial, dans et 11 Par., VIII, 6, il nous dit que non loin de Gazara
les Paialipomènes. Les Septante, du reste, ont ici traduit
(Gazer) Salomon bâtit deux antres villes, dont l'une s'ap-
par 'hri.T/.aiv; Codex Atauiidrinus : IéXaiu. Voir JÉ-
pelait Bvrxwpa, et l'autre BaXéB. Gazei est Tell Djézer,
1U.AAM. A. Legendre.
à droite de la route de Jaffa à Jérusalem, et Betchora
av.,
a ce les .ni la reconnaître
a -, uurr. .ilr, p. l'i'.l,
lit Bê( Râmatdans quelques manuscrits hébreux seu- si haut. Quelques auteurs assimilent Ramath Négeb au
lement. Cf. .1. B. de Rossi, Scholia critica in V. T. libros, Djebel Ara'if, montagne qui s'élève à environ huit heures
Parme, 1798, p. 34. La version syriaque donne de même : au sud de Ain (jadis (Cadès), et séparée du Djebel
« Re'at-Bèt-Rama, cpii est au midi. » La paraphrase el-Makhrah par une large dépression de terrain. Cf. Keil,
chaldaïque reproduit plus exactement le texte original : Josua, Leipzig, 1874, p. 125. Si l'on admet cette identifi-
Ba'âlat Be'èr Ràmat Dàrôma', ce que la version latine cation, on pourrait alors chercher Baalath Béer dans la
de la Polyglotte de Walton rend et ponctue ainsi « Ba- : vallée qui sépare les deux montagnes, près des sources
ghalat, Beer-Ramath au midi. » Enfin nous lisons dans appelées Biâr Mâyin, dont l'eau est réputée excellente
l'arabe : Bà'al-Bab et Rama du midi. La Vulgate offre et « douce comme les eaux du Nil ». E. H. Paliner, The
autant d'incertitudes; quelques éditions distinguent les désert of the Exodus , 2 in-8°, Cambridge, 1871, t. n
Iroi mots Baalath, Béer, Ramath; d'autres suppriment
:
p. 345. Van de Velde la place à Tell el - Lekiyéh, au nord
tout ponctuation; d'autres portent: Baalath, Béer Ra- de Bersabée. Reise durch Syrien und Palàstina, Leipzig,
»ieth, ou Balatltbeer ramath, ou Balaad Bercameth. 1856, t. n, p. 151-152; Memoir to accompany the Map >>f
Cf. C. Vercellone, Variée lectiones Vulgate latinse, Rome, the Holy Land, 1859, p. 342. Voir Ramoth Nègeb.
1864, t. tt, p. 57. A. Legendre.
L'interprétation la plus naturelle est, croyons -nous, BAALBEK , ville de Syrie située dans la partie
,
Bersabée, « puits du Serment. » Ràmat Négéb ou « la raison de même que par sa position aux confins de la
,
hauteur du midi » serait ainsi un autre nom de Baalath Terre Sainte et la splendeur de sas monuments, elle
13-27 BAALBEK 13£8
mérite une étude spéciale. Malgré l'éclat qu'elle a jeté à sémitiques. Cf. Robinson, Biblical Researches in Pa-
une certaine époque, une assez grande obscurité enve- lestine, Londres, 1856, p. 524, note 1 ; Stanley,
t. III,
I. Nom. — Baalbek est l'ancienne Héliopolis de l'époque Les formes talmudiques du nom de Baalbek sont isabya
drs Séleui -ides et des Romains, dont parlent Strabon, svi, et -.z-vz, Mischna, Uaaseroth, 1, 1; Talmud de Babylone,
Ant.jud., XIV, ai, 2, Aboda -ora, \\l>; Midrasch, Kohéleth, ix. M. Renan,
p. 7:.:;; Pline, H. :Y.. v. 18; Josèphe,
etPtolémëe, v, 14, Le nom d 'Haiowioài;, « cité du Soleil, » Mission de Phénicie, in-4°, Paris, 186i, note 3, p. 3 20, L
indique bien le culte auquel la ville, comme son homo- croit que ce mot est simplement une corruption de
--,73 ~"v-, Ba'al-biq'ah. C'est aussi l'explication de Pu-
nyme d'Egypte, était consacrée; mais est-il la traduction
exacte de l'ancien nom sémitique, Baalbek, qui reparut
avec la conquête musulmane et seul a survécu? Quelques
Ru mes
do
BAALBEK
(HÉLIOPOLIS)
d'aprt'sW Joyau
£rl..U»
kiLJmj , veut due en syriaque i ville de Baal » ou du sey, qui voit dans n Baal de la vallée » un contraste
avei le Baal Hermon » voisin. Voir Aven.
Soleil. Il est certain qu'il y a correspondance entre Ba al
dieu suprê commun au s peuples syro- Identifications.
11. Les cités bibliques avec lesquelles
et
phénicien!
//:',; : le
Corpus inscriptionum semiticarum, Paris, M. Cuériii, La Terre Sainte, Paris, 1882, t. 1, p. H8, et
Samen. Cf.
1881, part. I, t. [, p. 30. Mus la seconde partie du mol
combattue par Robinson, Biblical Researches, t. in,
n'est pas aussi de expliquer, et l'on n'a jusqu'ici
fiai ,1
p. 519, cl d'autres. Voir BAALATH.
—2° Baal g ad point ,
trouvé aucune
étymologie bien satisfaisante. D'après extrême, vers le nord, de la conquête Israélite, Jos., Xi, 17;
XII, 7, au-dessous du inont Hermon, » Jos., \in. ." ai .
ces mots hybrides est contraire au génie des l 1 l'.u., xvm, 8. Cf. Chabas, Voyage d'un Égyptien,
1329 BAALBEK -1330
aucune de ces hypothèses n'est complètement satisfai- parfait comme matériaux, richesse de détails, harmonie
sante, comme on peut le voir aux articles qui concernent des proportions à Athènes une beauté plus sévère.
;
chacune de ces villes. Les ruines de Baalbek, dont nous donnons une des-
III. Description. —
Baalbek n'est plus aujourd'hui cription sommaire en suivant le plan de M. Joyau
qu'une bourgade, située à 1170 mètres d'altitude, et (fig. 395), sont en majeure partie contenues dans une
comptant de trois à quatre mille habitants, métoualis, enceinte entourée de hautes murailles et orientées de
'!ï
)
;.!•;!' 1/' , '.:,;,
musulmans, maronites, grecs unis et grecs schismatiques. l'est à l'ouest. Par sa disposition générale cette en-
,
Elleoccupe à peine le quart de l'emplacement que rem- ceinte a une assez grande analogie avec l'Acropole
plissait autrefois l'antique
Héliopolis. Elle est entourée d'Athènes, bien qu'elle n'occupe pas comme celle-ci
d'une muraille ruinée de trois kilomètres de cir-
vieille le sommet d'une colline de larges propylées, deux vastes
:
cuit et flanquée de tours carrées. Un ruisseau venant de cours, l'une hexagonale, l'autre rectangulaire, aboutissent
lest, le Ras el-Aïn, l'arrose et s'échappe vers les ruines au grand temple, comme les propylées d'Athènes con-
des grands temples, pour aller rejoindre le Léontès. Les duisent au Parthénon; puis, vers le sud, le temple de
monuments qui font sa gloire s'élèvent à l'ouest (fig. 39i). Jupiter est placé à peu près comme l'Érecthéion. Des
« Ces temples ont fait l'étonnement des siècles passés et murailles en pierres énormes, les plus grandes qu'ait
continueront d'exciter l'admiration des siècles futurs, jus- jamais remuées l'humanité, supportent ces gigantesques
qu'à ce que la barbarie et les tremblements de terre aient terrassements et ces magnifiques débris (iig. 397). Au
accompli leur œuvre. Par la grandeur du plan, le fini et nord de l'enceinte, on trouve beaucoup de pierres qui
la délicatesse de l'exécution ils semblent surpasser tous
, ont neuf mètres de long six de ces blocs constituent à
:
les autres dans l'Asie occidentale, l'Afrique et l'Europe. eux seuls un mur de soixante mètres de longueur, et ils
Us ressemblent à ceux d'Athènes par la légèreté, mais paraissent encore petits à côté de ceux du mur occiden-
ils les surpassent en grandeur ils sont vastes et massifs
; tal (H). Là, en effet, trois gigantesques monolithes, le
comme ceux de Thèbes, mais ils les surpassent par la fameux trilithon, reposant sur des assises de moyenne
légèreté et la grâce. » Robinson, Biblical Researches grandeur, ont 19 m 09, 18 m 80 et 19 m 31 de long sur quatre
t- m, p. 517. « Ce sont les plus belles ruines peut-être de haut et autant de large. Placées à sept mètres environ
1331 BAALBEK 1332
au-dessus du sol, on a peine à comprendre comment des d'édifices richement ornés, formant une espèce de galerie
masses aussi colossales ont pu être transportées et montées avec des chambres semi-circulaires (f) et en carré long
à une pareille hauteur. Sous la grande cour quadrangu- (h). Elle devait offrir un coup d'oeil très imposant avec
laire s'étendent d'immenses galeries souterraines, voûtées les riches décorations prodiguées par la sculpture, et les
en très bel appareil romain, mais axant pour base une nombreuses statues qui la peuplaient, placées dans des
masse de construction composée de blocs beaucoup plus nicbcs arrondies vers le sommet en gracieuses coquilles
forts et plus anciens. ou surmontées d'un fronton triangulaire. Au centre (E),
Un escalier monumental, actuellement détruit, mais une élévation de niveau parait être le reste d'une espla-
dont on voit encore quelques listes, donnait, vers l'est, nade portant un autel.
accès aux propylées (A). Ce portique avait 54 m 86 de long Cette cour conduisait au grand temple (F), proba-
du nord au sud, sur H
mètres de large de l'est à l'ouest. blement le temple du Soleil, qui consistait peut-être en
Il était orné de douze colonnes corinthiennes , dont les ! un simple mais majestueux péristyle, long de quatre-
bases sont encore en place et portent des inscriptions vingt-neuf mètres sur quarante-huit de large, Il n'eu reste
ilnies a\ee les n
I. s c
A iit.ii il ii le l'ieux et de sa mère
I '
plus que des sulisti in lions, et des cinquante-quatre co-
.Iulia Auguste. Il était flanqué à droite el à gauche de lonnes dont il se composait (en défalquant les colonnes
deux pavillons carrés (R), ornés extérieure nt de pi- d'angle dix de front el dix-neul de côté), six sont seules
:
lastres corinthiens, et renfermant à l'intérieur chacun debout actuellement; mais elles sont incomparables et
une grande chambre, richement ornée de frises et de |
provoquent l'admiration par leurs dimensions colossales,
niehes sculptées Iles propylées on entrait par une triple la perfection de leur poli, la beauté de leur chapiteau co-
porte dans une première cour hexagonale (C) de soixante rinthien et la magnificence de leur entablement Sg. 396).
(
nieiies de 'l itre, encadrée par des constructions symé- Mesurant I2 ra 34 de h.iiil, 7 m 04 de circonférence et 23 "06
triques ou chambres analogues à celles de la cour rec- de hauteur totale, entablement compris, se dressant dans
tangulaire, On disting les traces de niehes alternative- les airs sur une plate-forme, elle-même très élevée, ces co-
ment cintrées el à fronton, dont les colonnes brisées lonnes se voient de fort loin, et s.ais les rayons du soleil,
joni heni la terre de leurs débris. Sur la face occidentale, à son lever ou à son déclin, aussi bien qu'aux clartés de la
une porte nioni ntali . accompagnée de deux autres lune, elles produisent un effel des plus saisissants. A
plus petites, ouvrait sur une seconde cour beaucoup plus quelque distance, au sud, se trouve le petit temple (G),
vaste, affectant la forme d'un parallélogramme (D), et ainsi appelé par comparaison, car il est plus vaste que
mesurant cent trente -quatre nulles de long sur cent le Parthénon d'Athènes; malgré les ravages qu'il a subis,
treize de large. Celle-ci est entourée au sud et au nord c'est un des monuments les mieux conservés de la Syrie
1333 BAALBEK 1334
(fig. 398). « Entouré d'un beau péristyle, il mesuie Tour du monde, t. xliv. p. 392. C'est par un procédé de
07 m 70 de long sur 35 m 60 de large. Les colonnes du ce genre que les Égyptiens et les Assyriens transportaient
péristyle étaient au nombre de quarante-deux; dix-neuf des blocs énormes. —Les mêmes collines d'où ont été
sont encore debout, couronnées de leurs chapiteaux corin- tirés la plupart des matériaux qui ont servi à bâtir l'an-
thiens...Entre le temple et la colonnade régnait un admi- tique Héliopolis ont été percées également de nom-
rable plafond à caissons, dont il subsiste des portions breuses grottes sépulcrales :souvent même les excava-
considérables, présentant aux regards des losanges et des tions pratiquées par les carriers ont été transformées en
hexagones dans lesquels se détachent en relief des tètes chambres funéraires.
d'empereurs ou de divinités, qu'environnent de charmantes IV. Histoire. —La ville célèbre, dont nous venons de
guirlandes de Heurs et de fruits. » V. Guérin, La Terre parcourir les ruines si remarquables, a une origine incer-
Sainte, t. i, p. 462. Le pronaos, du côté de l'est, conte- taine, et son histoire est pendant de longs siècles enve-
nait de plus, sur un second et un troisième rang, plusieurs loppée de la plus grande obscurité. La Bible et les mo-
colonnes cannelées. L'intérieur de la cella répondait par numents antérieurs au christianisme ne nous fournissent
la richesse de son ornementation à celle du dehors. En aucun renseignement. Strabon, xvi, p. 753, la cite comme
face du pronaos, on voit un bâtiment carré (K) qui parait étant avec Chalcis sous la domination de Ptolémée, fils île
avoir étéune église chrétienne. Mennseus. Pline, H. N.,v, 18, la mentionne incidemment
En dehors de l'enceinte, au milieu des jardins, s'élève comme située près des sources de I'Oronte, entre le Liban
le gracieux petit édifice connu sous le nom de temple et l'Anti- Liban. Josèphe, Ant. jud., XIV, m, 2, nous dit
circulaire. A au sud-ouest de Baalbek, d'im-
l'ouest et que, à l'époque de la conquête romaine, Pompée, en mar-
menses carrières ont dans les lianes rocheux
été creusées chant sur Damas, traversa Héliopolis, déjà soumise, ainsi
de plusieurs collines, et c'est de là que les anciens habi- que Chalcis, sa voisine. Jules César l'ayant transformée
tants ont tiré les monolithes monstres qui ont servi à en colonie, elle portait sous le règne d'Auguste, comme
élever certaines parties de la muraille de l'acropole. LTn le témoignent les médailles, les titres de Colonia Julia
de ces blocs, le plus gros, est encore en place, tout prêt Aitgusta Félix Heliopolis. Plus tard, Antonin le Pieux
à être transporté. Les Arabes le désignent sous le nom de y éleva un grand temple en l'honneur de Jupiter. On trouve,
Hadjar el-qiblé/i, « la pierre du midi. » Il mesure 21 m 35 sur des médailles frappées à l'effigie de Septime Sévère
de longueur sur 4 m 33 de haut et 4 mètres de large (fig. 400), l'image d'un temple avec un portique de dix co-
(fig. 399). M. de Saulcy a calcula qu'il pouvait peser quinze lonnes, et celle d'un second temple avec un péristyle
cent mille kilogrammes, et qu'il faudrait pour le mettre soutenu par de nombreuses colonnes tous deux semblent
:
en mouvement l'effort simultané de près de quarante mille correspondre à ceux de l'acropole dont nous venons de
hommes. Voyage autour de la mer Morte, 2 in-8", Paris, parler. Cf. de Saulcy, Numismatique de la Terre Sainte,
1853, t. ii, p. 637, Mais il n'est pas nécessaire d'admettre in-4°, Paris, 1874, p. 6-19; pi. 1. Macrobe, dans ses
en fait une telle multitude. « Il est probable, dit M. Lortet, Saturnales, i, 23 (collection Nisard, 1845, p. 210-217),
que [les anciens] employaient des instruments fort simples : donne de très curieux détails sur le culte et le simulacre
une route planchéiée de madriers, des rouleaux de bois du dieu Soleil, adoré à Héliopolis sous le nom de Jupiter,
dur, et, comme instruments de traction, de simples cordes sur l'origine égyptienne de sa statue et les fêtes qu'on
mues par des treuils. » La Syrie d'aujourd'hui, dans le célébrait en son honneur. Vénus y recevait aussi d'im-
1335 BAALBEK BAALGAD 133(3
pures adorations sous le titre de 'HBovtJ, « la volupté. » semble proclamer, par les dimensions colossales des ma-
Constantin y mit un ternie en introduisant le christia- tériaux employés pour la construire, surtout à la face ouest
nisme dans la cité du Soleil et du plaisir, et en y cons- et à la face nord, que c'est là un travail remontant à la
truisant une grande basilique. Cf. Eusèbe, De vita Con- plus haute antiquité. » La Terre Sainte, t. i, p. 458.
stantin!, m, 58, t. xx, col. 1121. Enfin, dans la première Quoi qu'il en soit nous conclurons en disant avec
,
partie du VII e siècle, Héliopolis, avec toute la Syrie, tomba M. Lortet que « son importance commerciale a dû tou-
au pouvoir des Arabes, et c'est alors qu'elle perdit son jours être très grande. Ainsi que Palmyre, bâtie en plein
nom grec pour reprendre celui de Baalbek. désert, c'était une ville d'entrepôts, un vaste caravansérail
Si les monuments littéraires gardent un tel silence sur pour les commerçants, un lieu de transit pour les mar-
l'origine de Baalbek, ses magnifiques monuments de pierre chandises de l'Asie orientale et de la Syrie ». La Syrie
ne nous révèlent- ils donc rien sur son existence des la d'aujourd'hui, dans le Tour du monde, t. xliv, p. 3K7.
Outre les ouvrages cités dans cet article, voir Wood et
Dawkins, Ruins of Baalbek, in-f°, Londres, 1757;
J. L. Burckhardt, Travels in Syria and the Hohj Land
in-4», Londres, 1822,p. 10-10; Volney, Voyage en Lyynta
et en Syrie, 2 in-8», Paris, 1825, t. n, p. 111-123;
A. Chauvet et E. Isambert, Syrie, Palestine, Paris, 1887,
p. 010-021; Baedeker, Palestine et Syrie, Leipzig, 1882,
p. 518-526. A. Legendre.
muraille cyclopéenne, dit M. E. G. Rey, ont évidemment Sichémites, après s'être révoltés contre la tyrannie d'Abi-
appartenu à une enceinte sacrée ou xinevo;, remontant mélech, y cherchèrent un refuge. Jud., ix, 46. La Vul-
à une haute antiquité. L'enceinte sacrée de Jupiter Baéto- gàte, au texte original, qui porte simplement « ils entrè- :
ii'tii'ii à Ibisii Soiileiuiau nous nil're le plus beau spécimen rent dans le temple du dieu llerith, » ajoute ici l'expli-
d'édifice de ce genre conservé en Syrie, et nous permet cation suivante « où ils avaient fait alliance avec iui,
:
de restituer pai la penser les parties disparues de l'édi- et c'est de cette alliance qu'il avait reçu son nom. »
le e primitif de Ba'albek. La coutume d'entourer de la F. ViGooaoux.
sorte les lieux de dévotion ou de pèlerinage paraît origi- BAALGAD Ba'al Gâd, c'est-à-dire lieu où
(hébreu :
naire de l'Asie, d'où elle fut importée en Grèce; car Pau- Baal est adoré comme Gâd
ou dieu de la fortune, cf. Is.,
sania nom les enceintes
mentionne fréquemment sous ce t.xv, 11; Septante: BaXaviS, et, Jos., xm, 5, l'aXyiX),
sacrées. Dion Cassius, parlant de la prise de Jérusalem ville chananéenne. Ce nom ne se lit que trois fois dans
par i Sossius, désigne le Haram et le temple par le
'.. 1 1 1
1 l
Ecriture, dans le livre de Josué, xi, 17; xn. 7; xm, 5.
mot de téuevo;. Même observation pour le Haram d'Hé- C'est le plus septentrional qu'atteignirent les
point le
bron. d Rapport sur ère mission scientifique accomplie de la conquête. Le fruit de la vietohe
Israélites à l'époque
en \86A-i86 nord de la Syrie, in-8°, Paris (1867), remportée près des eaux de Mérom contre les rois chana-
p. 8. « Les pierre? Ile- mémos, ajoute M. Guérin, sont
.
néens du nord fut la soumission de tout le pays jusqu'à
jà qui attestent l'existence de numents ayant précédé Baalgad. Le livre de Josué, xi. 17. décrit la position de cette
par de longs siècles l'âge des Antonins. La vaste plate- lille en ilisant qu'elle est située s dans plaine [biq'âli 1
la
forme, par exemple, de tinée a soutenir le grand temple.., du Liban, sous le mont Hermon ». Cf. Jos., xn, 7, et
1337 BAALGAD BAALHASOR 1338
siii, 5. Mais que faut-il entendre par cette « plaine du S. Scripluram, 2 in-fol.. Lyon, 1723, t. 1, p. 319, l'assi-
Liban », et sous quelle partie de l'Hermon était Baalgad'? mile sans raison à Engaddi, ville située prés de la mer
Les avis sont très partagés. Morte et célèbre par ses vignes. Cant., 1, 13. « On pour-
1° Les uns entendent par la plaine du Liban la vallée rait peut-être dire aussi, ajoute Calmet, que c'était Baal-
qui s'étend entre le Liban et l'Antiliban, connue sous le Méon, au delà du Jourdain, dans un pays de vignobles,
nom de Cœlésyrie ou Syrie creuse, y-où^ Supîi, et ap- entre Jazer et Abel et autres lieux célèbres dans les Pro-
pelée encore aujourd'hui par les indigènes sliLJI .^jl
phètes par leurs bons vins. » Commentaire littéral sur
,
dû s'emparer d'une grande partie du Liban. Voir Baalbek, t. 11, p. 384. Rosenmùller, après avoir, dans sa Biblische
limite naturelle de la Palestine au nord. Il y a là, au- et Balamon. » Or Dothaïm ou Dothan (hébreu; Dôtàn
dessus d'une des trois principales sources du Jourdain, ou Dôtain, Gen.. xxxvn. 17) se retrouve aujourd'hui
une grotte qui, au commencement de notre ère, était dé- avec le même nom à Tell Doutàn, au sud et non loin de
diée au dieu Pan, et s'appelait Panium. Josèphe, Ant. la plaine d'Esdrelon. Cf. V. Guérin, Description de la
jud., XV, x, 3; Bell.jud., I, xxi, 3. Le culte de Pan avait Palestine, Samarie, t. il, p. 219-222. On pourrait donc
pu remplacer en ce lieu celui de Baal-Gad. La plaine qui reconnaître Balamon dans Khirbet Bel'améh, ruines cou-
s'étend au sud et au sud-ouest de Banias, « sous l'Her- vrant un petit plateau au nord-est de Tell Doutàn, au sud
mon, » peut être appelée « la plaine du Liban ». Jos., de Djénin et où plusieurs auteurs placent aussi Belma,
,
xi, 17; xil, 7. Cf. E. Robinson, Biblical Researches in Judith, vu, 3, et Jéblaam, Jos., xvn, 11. Voir Belma,
Palestine, nouv. édit. t. m, p. 519. Voir Césarée de
, Jéblaam. A. Legendre.
Philippe.
4° Plusieurs géographes croient que Baalgad s'appelait BAALHASOR Ba'al Hàsôr, « maître » ou
(hébreu :
aussi Baal Hermon. I Par., v, 23. Voir Baal Hermon. « lieu du douar de Baal » suivant plusieurs
» ; « village ,
Hâmôn par èv ïyovn rùâfioç, « dans celui qui a une mul- indique la proximité d'Éphraïm. Mais ce nom ne désigne
titude; » la Peschito « et ses fruits sont abondants; » la
: pas l'une des douze tribus d'Israël; on y reconnaît plutôt
Vulgate « dans celle qui renferme un peuple nombreux. »
: généralement une ville nommée Éphron (hébreu Jiisy, :
drinus donne un nom propre, èv BeeXau-wv, et est suivi xm, 19; Ephrem, dans l'Évangile de saint Jean, xi, 54;
par la version arabe Ba'al-'Amoûn. Il ne s'agit pas
:
'Eçpaiu-, dans VOnomasticon, Gœttingue, 1870, p. 257,
et identifiée avec Tayyebeh, au nord-est de
Béthel. par
ici, comme l'ont cru quelques auteurs, du dieu égyptien
Robinson, Biblical Researches in Palestine, Londres,
Ammon, dont le nom hébreu est t'es, 'Amon. Nah.,
1856, t. 1, p. 447, et V. Guérin, Description de la Pa-
m , 8;
lestine, Judée, t. m, p. 47. Or, au nord -nord
-ouest
Il est tout naturel d'après le contexte ,de voir dans ,
Baal Harnon un endroit de la Palestine mais la diffi- de Tayyebeh se trouve Tell Asour, en arabe ;_jao* JS
;
1841, t. m, append., p. 2IW; . \\ tell 'Azour, avec [II, 8, Éliada version syriaque et les Septante (Codex
; la
} Js,
dont
Vaticanus) et même
un manuscrit hébraïque ont égale-
aleph et ta, suivant M. Gnérin, Samarie, t. i, p. 209,
ment Éliada dans I Par., xiv, 7; cette substitution de
le nom, surtout écrit de la première manière, correspond
Ba'al à 'El dans le nom hébreu de ce dernier passage est
bien à la seconde partie de Baalhasor, hébreu -rsn, :
XI. 33. Nous avons déjà dit que ce site nous parait inoins du dieu Iiaal d'après le plus grand nombre, ce sont ses
;
conforme aux données du texte sacré que Khirbet Hazzûr. représentations ou ses emblèmes, les ftammànim et les
Voir Asuu G. A. LEGENDRE. massebôf. Ce sens est incontestablement celui de plusieurs
passades, Reg., vu 1; Il Par., xxviu, i, et il n'y a pas
I ,
BAAL HERMON, BAALHERMON (hébreu : Ba'al de raison d'entendre ce mot autrement ailleurs.
llennôit ; Septante : ri ooo; toû 'Aepiuov, .lud., m, 3;
BsiX, 'Epgaiv, I Par., v, 23). Ce nom se lit deux fois dans BAALIS bébreu Ba'âlis, « fils de la joie » 3, abré-
( : ;
nion s'accorde bien avec Josué, xi, 17; xm, 7; XIII, 5, cette
montagne sérail la pointe méridionale de la chaîne de BAALMAON. La ville ainsi appelée par la Vulgate,
l'Hermon, ce qui convient parfaitement au contexte, qui Jo . XIH, 17, est appelée ailleurs Baalméon et Béelméon.
indique la frontière septentrionale de la Palestine. — Von- Baalméon.
2" Dans les ParaUpomènes , Baal Hermon n'est pas qua-
lifié de montagne, et un certain nombre de commenta- BAALMÉON (hébreu : Ba'al-Me'ôn; Septante:
teurs pensent que ce nom désigne une ville qui d après .
BeeX|ieiiv l. Elle est appelée dans
ville à l'est du Jourdain.
la pliip.u I, est la même que Baal Gad, Jos., xi, 17, xn, 7 ; la Vulgate Baalmaon, Jos,, xm, 17, et Béelméon, I Par.,
xm, 5, c'est-à-dire probablement Banias on Césarée de v. S; Ezech., xxv, s. Le texte hébreu la non > Bê( Baal-
Philippe. Rien ne prouve cependant que le Baal Hermon jfe'ôn, Jos., xm, 17. ei Bêf-Me'ôn (Vulgate: Bethmaon),
des ParaUpomènes ne suit pas une montagne e ie celui 1er., xi.vin, 23. Cette ville étail dans la plaine de Madaba
des Juges. .Mais du reste il importe peu île trancher cette et faisait partie du royaume .miorrhécn de Sébon, roi
question, car si lia. d Hermon était une ville, elle était d Iléséboii. Conquise par ilnise et les Israélites, elle fut,
certainement silllér au pied de la montagne de ce nom, ce semble, détruite d'al I, puis relevée par les Rubé-
et l'indication géographique de la Frontière oc. identale niles, i qui elle avait été donnée en possession. Cf. Nuin.,
de la demi-tribu de (fanasse, qui nous est donnée pat \\\ii 38; .lus., xill
. 17 I Par., v, S. Dans la suite, les
, ;
l'historien sacré, reste la même dans tous les ci-. Von Moalules s'en emparèrent, et elle devint l'une de leurs
Baalgad. F, VlGOt cm \ places importantes. .1er., xmih, i'!; Ezech., xxv. 9. Ces
deux prophètes lui annoncèrent qu'en punition de la joie
BAALI, mot hébreu, .née le pronom possessif de la i
laquelle elle s'était livrée avec les principales villes de
première personne, baâli, conservé dans la Vulgal Mo.ib, a l'occasion de la ruine de Juda, elle serait détruite
signifiant mon seigneur, mon maître i, Ose., h, lu'
i avec elles.
(hébreu, ii, 18). Dieu dit dans ee prophète: « Eu ce jour- Au ivsiècle de 1ère chrétienne, Baalméon était rede-
là, [Israël], tu m'appelleras isi mari, Vulgate: I 1 VI une grande bourgade, Béelméon, au delà du j
vif mens), et lu ne m'appelleras plus ba'âli. t h' esl sans Jourdain, dit Eusèbe. que rebâtirent les lils de Ruben,
doute une expression plus tendre que ba'âli, quoique esi un ires grand village, pies de la montagne des eaux
ba'al s'emploie aussi, dans Ecriture, pour désigne! lé I thermales, en Arabie; elle est nommée Béelmaous, et est
Il Sun. -Il
mari. Exod., XXI, >'! lleg.:. XI, 26; l'rnv.,
''..
. .m neuvième milliaire (13 kilomètres et demi) de Jébus
xn, 1; xxxi, II, 23, 28; Esth., i, 17, 20; Joël, i, s. lie (Esbus, liés, bon). C'est la patrie d'Elisée. » Paire de Baal-
plus, '/m a avantage de ne rappeler aucun souvenir ido-
I
méon pairie d'Elisée est une erreur, et Béelmaous est
l.i
làtl'iqile, Ils que 6fl ,<!> pelll bure penser an dlell 11. lai.
I sans, doute une piot h un i.ile n .mi une transcription a l'usage i
à tirer de l'arc, qui vinrent rejoindre David à Sicéleg. doute pour ab Esbus. Von HésÉbon). Liber de situ ci
1 Par., xn . 5. nom, I",-. hebr., t. xxm, col 880.
On reconnaît généralement le Baalméon de l'Écriture
BAALIADA ( hébreu : Bëélyâdâ', » le Seign •
BaX>iuô>i, fils di David, un des treize enfants qui lui Morte, t. p. 288; Baedeker, Palestine ri
i ,
Velde, Map of the Hohj Land , 1865, etc. Le dernier Peschito, IV Reg., iv, 42, porte la leçon de |
.m>
cependant plue Main beaucoup trop prés do Hesbàn. Ganibôro, « ville des géants. » L'arabe de la Polyglotte
Ma'in est évidemment le nom biblique de Ma'on, partie de Wallon s'éloigne ici de la Peschito, pour suivre le
essentielle de Baal-Ma'on. Main est à trois lieues sud-
sud-ouest de Hesbàn, l'antique Hésébon, à deux lieues
Targum de Jonathan; car elle traduit -«jljjl il* 3 }'." terre
sud du Djebel -Néba, sur une large colline, vers l'extré- de Daroùm Les Talmuds, sans se préoccuper du site
i>.
mité sud-ouest de la plaine de Madaba et domine la , précis de Baalsalisa, « rapportent que les fruits y mûrissent
profonde vallée appelée de son nom Zeika Main, que l'on [dus tiit que dans les autres parties de la Palestine. Dans
voit s'enfoncer a quelque distance. C'est près des bords un second passage, les Talmuds accordent la même pré-
du Zerka, à quatre heures de Ma in, que sortent les cocité au territoire de Jéricho, ce qui fait supposera tort
sources chaudes nommées aujourd'hui Hammàm-ez-Zerka, à M. Schwarz, Bas heilige Land. p. 122, que Baal Scha-
» les bains du Zerka. » connues jadis des Grecs sous le nom lischa doit se trouver dans le Ghor (Jéricho). » A. Neu-
de Callhhoè, et chez les Juifs, selon Joséphe, Bell, jud., bauer, La Géographie du Tahnud , Paris, 1808, p. 97.
VU, VI, 3, sous celui de Daaras, le Baaru de saint Jérôme. Quelques-uns ont confondu Baalsalisa avec Ségor; car
Ma'in n'est aujourd'hui qu'un vaste champ de ruines Salisa, disent-ils. d'après les traditions des Juifs rap-
d'environ deux kilomètres de pourtour. Le sol est perforé portées par saint Jérôme, Heb. Quœst. in Gen., xiv, 3, 30,
de nombreuses et grandes citernes, la plupart taillées t. xxiii, col. 959 et 9(36, est identique avec Ségor, laquelle,
entièrement dans le roc, à la manière des anciens. On re- étant située dans une vallée, Gen., xix, 22. 30, prit la déno-
marque au sud une vaste piscine à l'apparence également mination de Baalsalisa, qui signifie « vallée de Salisa ».
antique. Au milieu des habitations ruinées, cinq ou six En outre Ségor portait auparavant le nom de Bala, Gen.,
chambres à voûtes demeurent debout. Deux ou trois ont xiv, 2 et 8, en hébreu Bêla', parce qu'elle avait été se-
le linteau de pierre de leur porte orné d'une rosace dont couée trois fois par un tremblement de terre et engloutie,
l'étoile se rapproche de la figure d'une croix. Autour d'une d'après les traditions rabbiniques confirmées par saint
grande construction située au nord-est, dont il reste Jérôme, loe. cit., et In Isa., xv, 5, t. xxiv, col. 169.
quelques chambres, et dont les pierres des angles sont Or Bêla', par métathèse, peut très facilement se changer
taillées en bossage, gisent, au milieu des autres débris, en Ba'al, lequel, ajouté au mot de Salisa, forme le nom
quelques tronçons de colonnes et des chapiteaux. Ma'in composé de Baalsalisa. Cf. Calmet, In I Beg., ix, 4.
sert quelquefois, pendant la nuit et aux jours de pluie, Plusieurs croient, au contraire, que Baalsalisa tire son
de refuge aux troupeaux des tribus errantes de la contrée nom de la région de Salisa, I Reg., ix, 4, dans laquelle
et à leurs bergers. Ce sont ses seuls habitants. elle était située. Voir Salisa. Cf. Vercellone, Variée lectiones
L. Heidet. Vulgatœ latinœ,t. n. p 8; Neubauer, La géographie du
BAALPHARASIM, BAALPHARASiM (hébreu : Talmud , p. 98; L. C.
Gratz, Théâtre des divines Écri-
Ba'al- Peràsim; Septante 'ETtivw Siaxomàv, II Reg.,
: tures, trad. franc., Paris, 1870, t. H, p. 8. Calmet, —
V, 20; BaaX «fcapaTi'v, Aiaxom, "fïpaaiv, I Par., XIV, 11), In 1 Beg., ix, 4, et / V Beg., ir, 42, pense que Baalsalisa,
localité où David, peu de temps après son sacre comme qui pour lui est une même localité avec Salisa, devait
roi d'Israël, remporta une victoire sur les Philistins. se trouver dans la tribu de Dan, au sud-est de Diospolis
II Reg., v, 20; 1 Par., xiv, 11. Le nom lui-même, qui et au nord de Jérusalem. Quelques auteurs modernes la
doit son origine à ce fait historique, a son explication dans confondent avec Khirbet Kefr Thilth à vingt milles ,
ces paroles du saint roi après son triomphe , « Jéhovah : environ au nord-est de Lydda. Couder, Bible Handbook,
a brisé {para?) mes ennemis devant moi, comme un p. 404; G. Armstrong, C- W. W'ilson et Couder, Names
torrent (pérés) d'eaux [qui brise tous les obstacles sur and places in the Old and New Testament, 1889, p. 22.
son passage]. C'est pourquoi ce lieu fut appelé Baal Pha- Mais il est plus probable qu'il faut identifier Baalsalisa
rasim. » Les Septante, en traduisant Ètïcivw StaxoTtùv, avec l'actuelle Khirbet Sirisia ,
l.. w y, t
ou Asrisia,
« au-dessus des coupures, » ont du lire ma al, Stb, au
LywJ-*J, dans le territoire d'Épluaim. à quinze milles
lieu de ba'al ,
'-;•:. C'est probablement cette même loca-
environ au nord-est de Lydda; on est ainsi d'accord
lité que mentionne et à cette même victoire que fait avec Eusèbe et saint Jérôme, Lib. de situ et nom., t. xxm,
allusion lsaïe, xxvm, 21, quand il montre Dieu se tenant col. 884, qui nous attestent que cette localité était appelée
debout sur le mont Perdsim, « mont des divisions. » Cet de leur temps Bethsarisa, et se trouvait à environ quinze
endroit, qui jusqu'ici est resté inconnu, devait se trouver milles romains au nord de Diospolis, dans la région tham-
non loin de la vallée de Raphaim, puisque c'est là que les nitique, dont le chef- lieu était la ville de Tliamna
Philistins étaient venus déployer leurs troupes.
Reg., II (Khirbet Tibnélt). Cette opinion, loin d'être contredite
V, 18; I Par., xiv, y. Or la vallée de
au- Raphaim est par le Targum de Jonathan et la version arabe de la Poly-
jourd'hui la plaine qui s'étend au sud de Jérusalem, sur glotte de Walton, en reçoit une nouvelle confirmation;
la route de Bethléhem. A. Legendre. car Khirbet Sirisia se trouve réellement au midi de la
Samarie et dans le territoire de Lydda par conséquent ,
Elisée se trouvait a Galgala, un homme de Baalsalisa vint Talmuds distinguent deux provinces de Daroma Daroma :
le trouver et lui apporta « des pains des prémices, vingt supérieure et inférieure, et confondent le mot Darom (ou
pains d'orge et du froment nouveau, dans sa besace ». Daroma) avec Lod ». Neubauer, La géographie du Tal-
Ces pains furent multipliés miraculeusement par la béné- mud, p. 62 et 63.
diction de l'homme de Dieu, de que cent personnes sorte Kharbet Asrisia [est] situé sur une colline qu'envi-
o
en mangèrent, et il y en eut de reste. IV Reg., iv, 43-44. ronne une vallée; il consiste seulement en une trentaine
La permutation des mots Baal et Bel h, dans les noms de petites enceintes en gros blocs, les uns assez bien
composés des localités, est très facile (voir Reland, taillés, d'autres presque bruis, qui sont les restes d'habi-
Palâ&tina, Utrecht, 1714, p. 611); c'est pour cela que tations renversées. Quelques citernes creusées dans le roc
nous lisons dans les Septante, ainsi que dans VOno- sont à moitié cachées par les broussailles, qui ont envahi
mastiam,Bethsarisa au heu deBaalsalisa. LeTargum de l'emplacement de cet ancien village. » V. Guérin, Des-
Jonathan traduit les mots hébreux Ces Sâliëâh I Sam. . cription de la Palestine, Samarie, t. H, p. 111.
(1 Reg.), IX, 4, et Ba'al sâliëâh, II (IV) Reg., îv, 42, par éra J. Makta.
Dérùma, c'est-à-dire « terre du midi » ou « de Dcroma ». La BAALTHAMAR hébreu: Ba'al Tumàr ; Septante:
(
1343 BAALTHAMAR — BAASA 1344
BaiX ©xuip), localité située non loin île Gabaa de Ben- 5. BAANA, un des chefs du peuple, et l'un des signa-
jamin. C'est près de Baalthamar que, le troisième jour du taires de l'alliance théocratique, à la suite de Néhémie.
combat, se réunit l'armée des onze tribus d'Israël mar- II Esdr., x, '27. Il est peut-être le même personnage que
chant contre Gabaa, pour châtier le crime commis par les le précédent.
habitants de cette ville sur la femme d'un lévite. Jud., xx.
6. BAANA (hébreu Ba'cina), père de Sadoc, qui
33 et 3i.
:
Selon quelques exemplaires grecs, on pourrait croire bâtit une partie des murs de Jérusalem au retour de la
que Baaltliani.ii' était à l'occident de Gabaa; ils portent, captivité. II Esdr., III, 4.
en deux corps, placés l'un à Baalthamar, et l'autre en Ba eiâ',v actif; » Septante: Barri', troisième roi d'Israël
embuscade à l'occidenl de Gabaa. Le texte hébreu porte: et fondateur de la seconde dynastie. 111 Heg., xv, 33;
Il Par., xvi, 1; cf. Jer., xli. 9. Filsd'Ahias, delà tribu
» Et toute l'armée d'Israël se leva de son endroit et se
rangea à Baalthamar; et Israël en embuscade s'élança d'Issachar, et d'une famille si obscure, que Jéhu dit de
campagne de Gabaa [ma'ai h lui qu'il sortit de la poussière, 111 lieg.. xvi. 2; il servit
depuis son endroit, de la
Gaba) ». Au lieu de ma ârêh Gaba', les traducteurs grecs d'abord dans l'armée de Nadab, fils et successeur de
et celui de la Vulgate ont lu ma'ârâbâh Gaba', « l'occi- Jéroboam, et obtint, sans doute par sa vaillance, un grade
dent de Gabaa. Il est douteux que cette lecture soit fondée. élevé. Mais son ambition le conduisit au crime. Tandis
Eusèbe el saint Jérôme ne déterminent pas la position que le roi d'Israël assiégeait les Philistins dans leur ville
forte de Gebbéthon, Baasa excita contre lui une de ces
de Baalthamar; ils se contentent de nous dire qu'à leur
époque existait, dans le voisinage de Gabaa un petit village révoltes militaires qui, en Israël comme ailleurs, étaient
s et :. Sun h ou Zamri peuvent être regardés c me Juda, 111 lieg., xv, 10, 32 elle consista d'abord en simples
;
identiques à Thamar el à Thamri. Cette vallée commence escarmouches de frontière, puis elle s'étendit, et Baasa la
immédiatement sous le tell, et va rejoindre l'Ouadi l
poursuivit avec acharnement, jusqu'à ce qu'il se fut em-
rah. Sur le bord et au nord de cette vallée, à un kilomètre paré de toute la partie septentrionale du royaume de Juda.
nord-est de Tell-et- Foiil se trouve une première ruine ,
Devenu maître de ce territoire, probablement dans la
appelée 'Adaséh, mais où tout est relativement récent vingt- troisième année de son règne, il voulut s'y éla-
Trois cents mètres plus loin, encore au nord-est, est un Slir solidement, en faisant fortifier Rama, qui comman-
immbreuses citernes taillées entièrement dans le roc, Rama qu'à deux heures de la ville sainte, il aurait
n'est
la manière des anciens Hébreux, des grottes servant de tenu perpétuellement en échec la capitale de Juda. Mais
retraite aux troupeaux, des pierres dispersées. C'est la les travaux de fortification n'étaient pas encore achevés,
seule ruine de village antique sur les bords de l'Ouadi lorsqu'il se vit obligé d'abandonner son entreprise; Asa,
Zamri. Il est assez probable que c'esl le Baalthamar du roi de Juda ,
qui n'avait osé prendre les armes et
livre des Juges, le Bethamari de saint Jérôme, et Bessa- marcher contre son puissant rival, venait de lui susciter
mar d'Eusébe. L. Heidet. un adversaire plus redoutable, Bénadad, lils de Tabré-
uioii, un de Syrie. Celui-ci avait été autrefois l'allié de
BAANA. Hébreu : Ba'ânâh, « fils de l'affliction, Baasa; nuis Asa, < force de présents, réussit a le tourner
3, b, abréviation de JZ, ben ; Septante : ïixx/i. Nom de contre Israël. III Heg.. xv. 18-19; II Par., xvr. 2-3. Ses
personnes. énéraux envahirent le royaume de Baasa, ei s'empa-
rèrent de plusieurs villes fuites du nord, ainsi que de
1. BAANA, lils dcliemmon, de la ville de Béroth dans tout le pays de NephthaU. III Reg., x\ 20; Il Par., ,
la tribu de Benjamin, Il était chel de bande commi wt. 1. Baasa, obligé d'abandonner Rama, se retira à
frère Réchab. Tous les deux pénétrèrent dans la maison l'hersa, sa capitale. 111 Heg., xv, 21 Il Par., XVI, 5. ;
d'isboseth. lit-- de Saûl, pendant qu'il se reposait au milieu Au point de vue religieux, le règne d. Il, usa ne fut pas
du jour, et était seul, sans défense. Ils le tuèrent el por- meilleur que coll. de ses prédécesseurs. 11 se livra à
tèrent sa tête à David, qui résidait se donnant à Hébron, l'idolâtrie, « lit le mal devant le Seigneur, et marcha dans
comme Providem
ses vengeurs et les instruments de la la eue de Jéroboam, o III Reg., w, :ii; xvi. 2. A cause
David, témoignant son horreur pour ce crime, ordonna de cela. Dieu lui déclara par Jéhu, son prophète, que sa
de mettre à les meurtriers, et, après leur avoir fait
i t
maison serait exterminée, ce qui s'accomplit sous le règne
couper les mains et |e> pieds, les lit pendre près de la il d'Éla, son lils, par les mains de Zambiï, commandant
piscine d'Hëbron. Il Reg., IV, 2, 5-9. d'une partiede l'armée royale. 111 Reg., xvt, 7-13. Il est
à noter que, d'après la Vulgate, 111 lieg., xvi, 7, Baasa,
2. baana, père de Hèled, deNétophath,qui était un des poui se venger de cette menaçante prophétie, lit mettre
vaillants de l'arméedeDavid. IIReg.,xxjn, 29; IPar., xi,30. a mort le prophète: mais les mots lior est Jehu filiu.m
:
3. BAANA
(hébreu Bo ânâ', même signification que
: le prophète, » ne se trouvent ni dans l'hébreu, ni dans
Ba inâh, aleph final à la place de hé] Gis de llu/i. était . les Septante, ni dans le chaldéen, où le verset se termine
un de- douze intendants de s. il. .mou. Son districl com- i il tua 1. 'i cette déi uière expression s'applique, non
|i
1
prenait le territoire d \ et el Baloth, 111 Reg., rv, 10. pas i Jéhu, mais à Jéroboam, dunt Baasa avait l'ail mourir
tous les descendants. Voir JÉHU I. Baasa mourut et fut
4. BAANA, un des principaux d entre les Juifs qui enseveli à Thersa, superbe cite, Gant., vi, 3 (selon 1 hé-
revinrent avec Zorobabel de la captivité de Babylone. breu), dont il avait fait sa capitale. III Heg.. xv. 21;
1 Esdr., il, 2; Il Esdr., vu, 7. xvi, ti. H avait rogné vingt-quatre ans, 111 Heg., xv, 33.
1345 BAASA — BABEL (TOUR DE) 1340
xv, 19; tandis qu'on lit, II Reg., xvi, 8, qu'Éla, fils de p. 39, 42, 17. —
Cet auteur est aussi désigné sous le nom
Baasa, succéda à son père la vingt-sixième année d'Asa : de Babaï l'Ancien, pour le distinguer de Uabai de Nisibe.
c'est probablement vingt-six qu'il faut lire aussi dans Ce dernier exerça également une grande influence au
les Paralipomènes. La chronologie de cette époque est commencement du vni e siècle, vers 7:20. 11 fonda diffé-
d'ailleurs fort douteuse. P. Renard. rentes écoles importantes; mais il n'a rien laissé dans ses
écrits, que nous sachions, qui se rapporte directement
BAAZ Jean, évëque luthérien de Vexio, en Suède, à la Bible. Cf. Assemani, Bibliotheca orientales, t. m, 1,
né en 1531 mort en 16i9. C'est par la publication d'une
, p. 177 à 181. R. (jitAii i.n.
Il
IBIillllI
histoire ecclésiastique de la Suède, en 1642, qu'il se fit BABEL (TOUR DE). 1» Histoire. —
La Genèse, xi, —
surtout connaître. Comme œuvres scripturaires il avait 1-9, rapporte qu'après le déluge les hommes parlaient
déjà composé
Tabula chrohologica sacrorum Biblio-
: une langue unique et vivaient groupés dans la terre de
rum, Halmstad, 1618; un commentaire sur l'Apo-
in-4", Sênnaar, en Babylonie, « et ils s'entre -dirent Allons, :
calypse en suédois, in-8", Kalmar, 1629. Voir Chaudon — faisons des briques et les cuisons au feu » et ils se ser- ,
BABAÏ l'Archimandrite, écrivain nestorien, abbé du nous ne soyons dispersés sur la face de toute la terre. »
grand couvent du mont Izla; il exerça comme tel une Cette entreprise ayant déplu à Jéhovah il « descendit ,
grande influence, de l'année 568 à l'année 6'27 environ. pour considérer la ville et la tour que bâtissaient les fils
C est Ici notamment qui gouverna l'Église nestorienne de l'homme, et il se dit Voici, c'est [encore] un peuple
:
« confusion (Babel), car Jéhovah avait là confondu le tions and the Old Testament, t. i, p. 108, il laisse le
angagc île toute la terre ». Bérose, prêtre chaldéen Je — choix entre le Babil et le temple de Borsippa ou Birs-
l'époque des premiers Séleucides, avait laissé un récit Nimroud. Le nom de Babil semble être un souvenir tra-
analogue dont il nous reste doux versions fort peu diver- ditionnel, et la situation du Babil dans Babylone même
gentes, l'une transmise par Abydène, l'autre par Alexandre parait aussi convenir aux exigences du texte biblique. —
Polyhistor, Historié, grsecor. Fragtn., édit. Didot , t. [I, M. Oppert s'arrête au Birs-Nimroud, Expédition en Méso-
p. 502; t. iv. p. 282; Eusèbe, Chron., i, lu, t. xix. potamie, 1. 1. p. 200-216; Id., Études assyriennes, p. 91-132,
col. 123; Prxp. Ev., ix, H. t. xxi, col. Toi. La mm- après Ker Porter et Bich, ainsi que A. II. Sayce, Lectures
paraison entre les fragments de Bérose et les textes on the religion of the ancient Babylonians , p. 112, 113,
cunéiformes, partout où elle a été possible, a toujours 405-407. La tradition talmudique est en laveur de Bor-
montré que celui-ci avait puisé réellement ses récits aux sippa « Un homme à qui l'on demandait de quel pays
:
sonnes babyloniennes, et non pas dans les textes hébreux, es tu? ayant répondu de liorsoph (Borsippa).
: Ne ré- —
comme on l'avait prétendu pour infirmer la valeui de ses ponds pas ainsi, mais dis que tu es de Buis,, pi,, parce que
témoignages corroborant les récits bibliques. A la vérité, — c'est là que Dieu a confondu la langue de toute la terre
le récit babylonien de la construction de la tour de Babel
n'a pas encore été découvert, et l'on n'en a pas non plus
retrouvé de trace certaine sur les cylindres babyloniens.
(leoigo Smith, dans -a tient •' rlialdéenne, a bien publié
un texte qu'il croyait, com Chad Boscawen et Sayce
le croient encore, avoir trait événement; mais le
à cet
texte est si fruste, que la traduction n'offre qu'un mince
degré de probabilité; en outre, il s'y rencontre des mots
de -eus peu connu, et précisément celui de tammasle [?J,
qui est traduit par > langage ». Frd. Delitzsch fait remar-
quer que la traduction des mots les plus décisifs pour le
sens du morceau est ce qui laisse le plus à désirer. Smith-
Delitzsch, Chaldâische Genesis, 1N70, p. 120-124, et
Anmerk., p. 310.
Un texte de Xabucbodonosor, fils de Nabopolassar, est
allégué avec plus de succès, soit pour le fait lui-même, soit
pour la localisation de la tour de Babel et son identification
avec' le Birs-Xiuiroud actuel lig. 501), a Borsippa, à douze (
l'acheva. Cette traduction, qui est certaine, ne laisse vrai que Borsippa est enfermée dans l'enceinte exté-
au place à la confusion des langues, à laquelle le rieure, telle que la représente M. Opperl; inaisoutre que
savant M. Ippei avait cru \ von une allusion ni à la date
• t ; cette immense étendue de Babylone paratl suspecte à
reculée i depuis les jours du déluge », que le même beaucoup de savants (cf. G. Bau linson, The /ire nreat
suv.mt croyait voir attribuée a la pyramide: la formule monarchies, t. tt. 531 535), il n'esl guère probable
|
)ftlie Genesis, 1880, p 74, 171), donl M. Opperl fait les Chaldéens d'Arach, par exemple', n'en oui que deux
et
unies des jardins suspendus; Eb. Schrader, dans ii trois; le Birs-Nimroud en comptait sept, outre la
Liehiii. Handwôrlerbuch des biblischen Altertums, t. i. haute terrasse sur laquelle se dressait le monument, Cf.
p. 138, incl plus visiblement, suivant l'opi n dePietro Hérodote, t. 181 G. Rawlinson, The five great monar-
;
couleur différente, suivant la planète à laquelle il était briques au contact des flammes e( de la lave. On comprend
consacré. Généralement les angles de l'édifice, et non aisément que les Juifs de l'époque lalmudique aient vu
point, comme pour les pyramides d'Egypte, les laces, dans ces ruines à la fois si anciennes, si imposantes, et
étaient exactement orientés aux quatre points cardinaux. portant des marques si étonnantes de la colère céleste,
Ces pyramides étagées, au haut desquelles il y avait un les restes de la Tour de Babel. —
Voir, outre les auteurs
sanctuaire, servaient à la fois de temple et d'observatoire ;
cités. Vigouroux, La Bible et les découvertes modernes,
des gradins ou une sorte de rampe faisaient commu- 5« édit. t., I, p. 333-3(38; Schrader -Whitehouse The ,
niquer extérieurement un étage avec l'autre, peut-être Cuneiform Inscriptions and the Old Testament , t. i,
y avait -il aussi an escalier intérieur. p. 100- Ht; Lenormant, Histoire ancienne de l'Orient,
Ces pyramides étaient bien, comme le dit la Bible, 9« édit., t. i, p. 115-118. E. Pannier.
construites en briques; l'intérieur était formé de briques
séchées au soleil mais il était protégé par un revêtement
, BABER Henry llervey. philologue anglais, né en 1775,
de briques cuites, où le bitume, tort abondant en Bàby- et mort mars 1809. En 181-2. il fut nommé conser-
le '28
lonie, servait de ciment. La remarque qu'en l'ait la Genèse vateur des livres imprimés au British Muséum. Cette
année même, il publia Psalterium grsecum e Codiee
ms. Alexandrino , in-f°, Londres. Son principal oiiu.n.'
e>t une édition du Vêtus Testamentum grsecum e Codiee
ms. Alexandrino, typis ad siniilitudinem ipsius ra-
dias scripturss /ideliter descriptum, i in-f", Lomli.s,
1816-1828. Les trois premiers volumes contiennent le
texte; le quatrième, les prolégomènes et les notes. —
Voir Covvtan's Memories of the British Muséum, Lon-
dres, 1872; L. Stephen, Dietionary of national Bio-
graphy, in-8°, Londres, t. n, p 307. E. Levesque.
et une tour et faisons -nous un nom. « Quant au nom historique, moral et allégorique. Ce commentaire avait
particulier de la tour des Langues, voir, à l'article Baby- été imprimé dans les anciennes éditions des ceuvres de
lone, l'étymologie de Babilu. Voir aussi, à l'article spé- saint Anselme de Cantorbéry jusqu'à l'édition de Lyon,
cial, la Confusion des langues. — Aucune de ces tours en 1630, où Théophile Raynaud prouva qu'il n'apparte-
étagées n'a été conservée d'une manière complète; mais nait pas à ce saint docteur. On
trouve aussi dans les
le
les bas- reliefs assyriens où l'on en voit la représentation, œuvres d'Anselme de Laon Pair, lut., t. ci.xii,
(col. 657),
ainsi que les restes relativement bien conservés de la tour col. 1227-1499, mais tronqué de plusieurs pages en tête,
de Khorsabad. au nord de Ninive, ont permis les res- et d'une page au moins à la fin. Le commentaire complet
tatu. liions qu'on voit dans Place, Ninive et l'Assyrie, se trouve dans un manuscrit très ancien, conservé a la
t. i, p. 137-148 et pi. 30 et 33 (fig. 403). Des tours de Bibliothèque nationale, fonds latin, in-f". n" 024. Il st i
ne et de Borsippa, le Babil n'offre plus qu'une sorte sur parchemin, en belle écriture, et compte 105 feuilles;
de quadrilatère irrégulier et raviné par endroits, de cent chaque page partagée en deux colonnes. En tête de
est
quatre-vingts à deux cents mètres de côté, d'environ qua- i'ouvrage se nom de l'auteur Exposilio Babwnis
lit le :
rante mètres de hauteur; au nord et à l'est se découvrent super Mattbœurn ; et le commentaire débute par ces
les traces d'une vaste enceinte. Le Birs-Niniroud a encore mots Dominus ac redemplor noster...
: Voir J. Baie, —
quarante-six métrés de hauteur, bâti sur un plan rectangu- Scriptorum iUustrium Majoris Britannise catalogus,
laire et surmonté d'un énorme pan de mur dont la hauteur 2 t. en 1 vol. in-f-, Bàle, 1557-1559, p. 407; John Pits,
est de onze mètres et demi et qui provient de Nabucho- De illustribus Anglix scriptoribus , in-4», Paris, 1619,
donosor, comme l'indiquent les inscriptions des briques : p. 406; Th. Tanner, Bibliotheca brilannico-hibernica,
tous ces débris portent les traces d'un violent incendie in-f», Londres, 1748, p. 59; C. Oudin, Commenlarius de
qui les a vitrifiés. Suivant Hormuzd Rassam, une éruption scriptoribus Ecclesise antiguis, in-f', Leipzig, 1722,
.'î
volcanique aurait même fendu l'édifice, vitrifiant ainsi les t. m, p. 799; P. Michel de Saint-Joseph, Bibliographia
1351 BABION BABYLONE 1352
critica sacra et profana, 4 in-f°, Madrid, 1740, 1. 1, p. 430; Dieu) les textes respectent toujours la coupure, et n'écri-
L. Stephen, Dictionary vf national biography, t. n ,
vent jamais Du - ri - li.
p. 317. E. Levesque. II. Histoire.— Laissée inachevée après la dispersion des
1. BABYLONE (hébreu : Bâbél ; Septante BoêuXûv : : elle apparaît déjà comme faisant partie delà tétrapole mé-
Vulgate : Babylon; textes cunéiformes: forme non sé- ridionale de Nemrod, Gen., x, 10; cependant la domination
mitique : babylonienne ne paraît établie sur la partie intérieure de la
formes sémitiques :
par l'invasion élamite des Koudourides, la monarchie
babylonienne contribua à expulser les envahisseurs de la
Chaldée de tout le Sennaar, en y établissant sa propre
el
autorité. Voir encore sur les origines de Babylone les
i idéographique) (phonétique) Proceedings of the Society of Biblical Arcltseology
Bab ili I
poi te des dieux) Ba-bi-l m. 10 janvier 189?, p. 108. Dès lors l'histoire de Babylone se
des langues nomma la ville inachevée Babel, est- i confond avec celle de l'empire babylonien. La Bible ne
à-dire confusion ». Tous les rationalistes el be :oup s'occupe plus de Babylone avant la ruine du royaume
d'assyriolo ne ime Eb. Schrader-Whitehouse, The ,l Israël elle nous apprend alors que le vainqueur assy-
:
cuneiform Inscriptions and the Old Testament, t. i, rien transplanta en Samarie des colons babyloniens, qui
p. 113-114; ii. Delitzsch, Wo lag dos Parodies, p, 213, irent au culte du vrai Dieu celui de leurs idoles, et
buttent l'ét) pour y substituer celle
logie biblique s'j firent des Sochothbenoth (voir ce mot), IV Reg.,
qu'indiquent les textes babyloniens, Bab-ili, porte de xvil, 24, 30. Plus lard un nu de Babylone, Mérodach-
Dieu "u des dieui mais ien ne prouve que et)
.
i
logie I
Baladan, cherche à faire alliance avec Ezéchias contre
donnée pai Moïse ne soil pas la plus ancienne, el par les Assyriens, el l'envoie féliciter de sa guérison; c'esl
cor équent la vraie les Orientaux, pour bien des raisons
: alors i|u Is.ue annonce à Ezéchias la captivité de Baby-
difTéri ntes, liangenl facilement les étymologies dos nui us
i
lone. IV Reg., xx, 12-19; [s., xxxix, 1-8. C'est dans la capi-
propre ouvent même au risq le les déiormei un peu. tale chaldéenne que Manassé est jeté en prison par le roi
Cf. Journal as ialique, janviei 1893, p. 88. En outre, si il Vssyrie. Il Par., xxxiii, 11-13. Enfin la destruction du
un auti ui in ni n avail G urni cette et) moloj ie
.
nou eu) il I royaume de Juda, par Nabuchodonosor, y amené à plu-
donnée, d'après les principes de propre langue, ou ~-.i
sieurs reprises des convois de .luifs prisonniers, que
la forme pilpel des verbes 7? comme bâtai, confondre, > Jérém unie el fortifie dans la parla lettre insérée
foi
et non pas sous la forme contractée assyro-babylonienne dans Baruch, VI, 1-72 el par celle de Jérémie, xxix.
Babel, poui Balb Î.Vig ix, La Bible et les lécouvertes C'esl surtout la captivité de Babylone qui a rendu cette
modo lit., i. i, p. 300-362. Oh peut ajoute) que villecélèbre dans l'histoire sainte .1er., xx. S. 12; Matth.,
si l'étymolo ie Bab-ili (porte de Dieu) n'eùl pas été i. Il, 17; Arl.. vu, io. Ezéchiel habita la Babylonie;
factice, el pai conséquent la moins ancienne, les Baby- Daniel j exerça même une charge élevée à la cour; c'est
loniens n auraient pas coupé le mol en trois syllabi a Babylone ou dans les envi s que se placent l'érection
mépris de la division des deui mots constitutifs, lin -bi-lu; de la statue de N.ihnrhodonosor et la délivrance des en-
c'est aii [uc dans le nom de ville Dur-ili (forteresse de l.mts de la fournaise, Dan., m ; l'histoire de Susanne,
•1333 BABYLONE 1354
Dan., xni le récit des fourberies des prêtres de Bel, et
; Babylone une étendue égale au département .le la Seine,
Ja mort du dragon, Dan., xiv; enfin le double épisode ce savant y comprend les localités environnantes, parti-
de la fosse aux lions, vi et xiv, 27-42. Après la prise de culièrement Borsippa mais un texte de Bérose corro-
: .
Babylone par Cyrus, une portion des captifs rentrèrent boré par Strabon, XVI. i, (jet 7. édit, Didot p. 629, t . .
en Palestine aux différentes migrations mentionnées dans surtout par les inscriptions cunéiformes elles-mêmes,
les livres d'Esdras et de Néhémie; mais celui d'Esther distingue soigneusement les deux villes. Bérose nous
nous montre que beaucoup aussi préférèrent continuer apprend que Cyrus, après la prise de Babylone, s'en alla
à vivre dans l'empire perse. Le gouvernement des Séleu- faire le siège de Borsippa. Histof. rjrsec. Fragm., t. II,
cides, puis des Parthes, ne leur y fut généralement pas p. 508.
défavorable (voir cependant Josèphe, Àiit. Jud., XV111, L'Euphrate, endigué entre deux quais de brique bitu-
i\. 9, .'t G. Ra\vIinson,77ie sixth yreat oriental monarchy, mée, et coulant entre deux liauts murs percés de vingt-
Londres, 1873, 240-244), de sorte que la Babylonie
p. cinq portes, traversait la ville (fig. 404); un immense
devint plus tard pour eux un refuge et un centre d'études. pont, et, s'il faut en croire Diodore de Sicile, un tunnel
III. Description. —
Si la situation de Babylone sur le voûté, rejoignait les deux quartiers. Entre beaucoup de
bas Euphrate a toujours été connue, il n'en est pas de même monuments remarquables ,
généralement assez bas et
de l'étendue de la cité. Le point de départ est donné d'une architecture très massive, rehaussés d'enduit peint
par quelques ruines remarquables, le Babil, le Kasr ou et de briques émaillées, ou couverts de plaques métal-
palais; mais où étaient les limites, les murs de la ville'' Sui- liques, bronze, argent et or, on admirait le grand temple
vant Hérodote, ces murs auraient eu 480 stades de circuit ou tombeau de Bel et plusieurs palais.
ou 88 800 mètres, 200 coudées de hauteur et 50 d'épais- La divinité particulièrement adorée à Babylone était
seur, ou 92 et 23 mètres d'après Ctésias, duquel se rap-
; Jlardouk, le Mérodach de la Bible, la planète de Jupiter,
prochent Strabon et Diodore de Sicile, le circuit n'était qu'on appelait couramment Bel « seigneur » le Belos
, ,
que de 300 stades (6GG00 mètres); mais les hauteurs sont ou Bclas des écrivains classiques, le Bel des prophètes,
extraordinaiiernent différentes Ctésias donne 200 cou-
: Is., xlvi, 1, etc., distinct d'une autre divinité nommée
dées 192 mètres), Pline 200 pieds (01 mètres), et Stra- Bel l'ancien, et mentionnée aussi dans Jérémie, l, 2. Le
bon 75 (23 mètres); ils étaient, comme toutes les cons- temple de Bel, consacré au seigneur Mardouk ou Méro-
tructions babyloniennes, de briques séchées au soleil, avec dach, était surtout remarquable par sa tour à étages ou
revêtement de brique cuite, du bitume en guise de ciment. pyramide, décrite par Hérodote i, 183, édit. Didot, p. 60,
.
et des lits de roseaux pour donner de la cohésion et et Strabon. xvi, 1, 5, édit. Didot, p. 028, qui lui prête
drainer l'humidité de l'argile crue. Il y avait cent portes des dimensions fort extraordinaires. Dans la chapelle qui
d'airain. Cf. 1er., L, 15; li, 53, 58. M. Oppert, Expédi- couronnait la pyramide. Diodore place trois statues colos-
tion en Mésopotamie t. i, p. 234, croit avoir retrouve
, sales en or, de Jupiter, Junon et Rhéa sans doute celles
,
les traces d'une double enceinte enfermant l'une 513 kilo- de Mardouk, Mylitta-Zirbanit, son épouse, et peut-être
mètres carrés, l'autre 290. Comme ces traces ne sont pas [Star deux serpents d'argent, deux lions, trois coupes et une
;
évidentes, la plupart des savants anglais révoquent en 1 irge table d'or massif. Tout cela fut pillé par les Perses
doute le plan proposé par M. Oppert. Pour donner à lors de la conquête deBabjlone, ainsi que le sanctuaire du
1 355 BABYLONE 17.56
connaissable. Du milieu de ces amas de décombres on a' se groupait l'immense population de Babylone. Hérodote,
retiré l'inscription suivante i Palais de Nabuchodonosor,
: i. I80, édit Didot, p. 59, a remarqué leurs maisons à
roi'de Babylone, restaurateur du temple E-sak-ila et du trois ou quatre' étages, alignées en rues parallèles et per-
temple E-zida, qui marche dans l'adoration de Nébo et pendiculaires au cours de l'Euphrate. A Djumjumah, près
Mérodach, ses maîtres, lits de Nabopolassar, roi de Baby- de Hillah, on a retrouvé, en 1S7G, les tablettes commer»
d'émail , quelques fragments de pierre sculptée, un lion suivre les transactions pendant environ deux siècles. Sur
colossal en basalte d'un très mauvais dessin (si tou- la rive droite de l'Euphrate, en face du Tell -Annan,
tefois ce lion est d'origine babylonienne) tels sont les : des ruines encore bien visibles dessinent les contours
restes de la gloire de Nabuchodonosor. Un tamarisque d'un palais où les hriques sont estampillées au nom de
poussé au sommel de ces mines est, aux yeux des indi- Nériglissor (\'<-rtjitl-sar-itf<tr). Englobant liorsippa dans
gènes, le reste des jardins suspendus M, Qppert les place : Babylone, M. Oppert place à cet endroit, au Birs-Nimroud,
au sud du kasr, au Tel)-Amran-Ibn-A)i, autre ruine de forme temple et la tour de Bel dent parle Hérodote, el les
le
revoit l'une des épouses de Nabuchodonosor. Mais G. Raw- vi, I, maigri' la vitalité dont elle lit preuve, réparant
Imson, qui n'admel pas que acres moins d'un demi-hec-
i bien des fois les désastres des long? sièges qu'elle eut à
tare l
de jardins suspendus aient pu il li" acres de i
subit elle finit par succomber, el par voir se réaliser à la
.
ruines, voit dans le Tell- Imran le palais des pi édécesseurs lettre les menaces des prophètes juifs xm, 19-23;
: ls.,
briques estampillées au nom de différents anciens rois de Dans le Nouveau Testament, le nom de Babylone est
1357 BABYLONE BABYLONF D'EGYPTE «53
encore employé dans la salutation finale de la I" épitre breux dans la basse Egypte après les conquêtes de la xvm a
de saint Pierre, v, 13, vraisemblablement pour désigne! et de la xix e dynastie; mais son origine est plus ancienne.
Rome et non la Babylone mésopotamienne; moins encore H. Brugsch, Dictionnaire géographique, p. 0'25, et .!. de
Séleucie, ou la Babylone d'Egypte, ou même Jérusalem. Rougé, Géographie de la basse Egypte, p. 87, l'avaient
Voir Pierre (première épitre de Saint). assimilée à une localité du midi de On, qu'ils appelaient
L'Apocalypse désigne Rome sous le nom allégorique de Kherau. Mais elle pourrait peut-être mieux s'identifier
a la grande Babylone. o xiv, 8; XVI, 19; xvii, 5; xvm, avec Hdbenbon, souvent mentionnée dans les textes hié-
2, 10, '21 au .Map xvii, 9, sont mentionnées les sept
:
roglyphiques, une des localités, plus ou moins distantes
collines sur lesquelles elle est bâtie; au y. 18, sa domina- entre elles, dont la réunion formait la cité de On (Hélio-
tion sur les rois de la terre. L'idolâtrie, la corruption et polis) ou en dépendait. La ressemblance de son, surtout
la puissance matérielle assimilaient ces deux villes ce ; sous la forme de la variante Bëber ou Bébel, avec le nom
que Babylone fut pour Jérusalem, la Rome persécutrice de Babel, a vraisemblablement donné lieu à la légende
Tel. ut poui l'Église. E. Pannier. relative à l'origine de celte ville une transformation
;
2. BABYLONE d'Egypte, localité de la basse Egypte semblable s'est opérée pour une cité voisine, Tourou,
que Coptes et quelques rares interprètes modernes
les changée en Troja par les Grecs. G. Maspero Histoire ,
regardent comme le lieu d'où saint Pierre data sa pre- ancienne des peuples d'Orient, 4 e édit., p. 24, 201;
mière Épitre r, êv Baë-j).wvi ijuvsxXewrrç. 1 Petr., V, 13.
: V. Loret, dans La grande encyclopédie, t. iv, p. 1050. Ilà-
— Près du vieux Caire se voit une ancienne forteresse, benbon était une enceinte fortifiée, protégeant son temple
connue des Européens sous le nom de « citadelle de Baby- célèbre et ses habitations et dominant le Nil, dont le lit
lone i». Un des six couvents enclavés dans son enceinte, était alors plus l'approché. Les Romains comprirent l'im-
nommé Deir- Babloun, rappelle l'ancien nom de cette portance de cette position à la tête du Delta ils la forti-
;
tion de Babylone est donc déterminée. Sur l'origine de construction du Caire actuel. Ce n'est qu'au V e siècle qu'on
son nom se sont formées plusieurs légendes grecques : voit un évéché à Babylone. Le Quien, Oriens christiamis,
Des Babyloniens emmenés captifs par Sésostris, ou des t. h, p. 550. Cette Église n'a donc pas une origine aposto-
guerriers entrés en Egypte avec Sétniramis, Diodore de lique, et peut encore moins attribuer sa fondation à saint
Sicile, i. 50: Ctésias. Fragm., édit. Dindorf. I. n, 13, Pierre, qui n'a jamais prêché l'Évangile en Egypte. Ce
ou avec Cambyse, Josèphe, Ant. jud., I, xv, 1, auraient n'est donc pas de ce lieu que le prince des Apôtr s écrivit
fondé cette ville et l'auraient appelée Babylone, du nom sa première Épitre d'après l'opinion la plus commune, Ba-
:
de leur patrie. 11 est possible qu'à une certaine époque bylone n'est pas autre que Rome. A'oir Pierre (Première
elle ait été habitée par des prisonniers étrangers, si nom- ÉPÎTRE de Saint). Cf. dans la Description de l'Egypte,
1350 BABYLONE D'EGYPTE BABYLONIE 1360
t. il, Paris, 1818, ch. xix, p. 1-i, la description de Ba- graphiques qui n'en indiquaient à l'origine qu'une portion,
bylone. E. Levesque. terra Chaldœorum, Sennaar; inscriptions cunéiformes:
*Mï—ÏM
(période archaïque)
dans la synagogue de Tschufutkale, en Crimée, par le
Caraïte Ain. S. Firkowitsch, il fut présenté à la Société
historique et archéologique d'Odessa (d'où le nom Odes-
senus, qui lui a été quelquefois donné); en 1862, la Bi-
mat Su- me- ri
<hfcïï
u
-Hh 3W fc
Ah- ha- dï-
m
i;
le jambage de gauche, placé au-dessous de la barre trans- de la Babylonie c'est-à-dire du territoire dépendant de
,
vei de, la rejoint complètement, en sorte qu'il ressemble Babylone, ont varié dans la suite des siècles. Strabon y
à noire heth ; ce qui différencie alors le heth, c'esl que englobe l'Assyrie elle-même; mais à l'époque biblique,
ses deux jambages enserrent la ligne transversale et la el à l'époque où nous reportent les textes assyro- babylo-
d'en bas esl réservée à la grande Massore. écriture de I ciale, .1 le golfe persique pénétrait beaucoup plus haut
ees notes esl de dimension bien moindre que celle du vers 'le nord-ouesl dans les teins. La Babylonie était
texte, arrosée par l'Euphrate, dont elle possédait les deux rives;
Ce manuscril porte sa date. Le copiste a signé la fin de le Tigre, dont elle possédait les deux rues à sa sortie
son travail à la page ±>i a. Il dit I avoii terminé au mois d'Assyrie, et seulement la rive droite dans sa portion mé-
de rischri de l'an Li-Js ère des Séleucides), ce qui cor- ridionale, l'autre appartenant à l'Élara. Dans ces limites,
re pond à l'automne de l'an 916 de notre ère. C'esl donc l'Euphrate ne reçoit aucun affluent, le l'igre en reçoit
l'un des plus anciens manuscrits datés d'un texte hébreu sur la rive gauche un bon nombre les plus considérables
:
pom tué de \n. ien Tes tamenl Hei mann Sti ai a donné
I' l. sont le Schirvan et le Holvan, qui, avant de se jeter dans
la photolitho raphie de ce précieux manuscrit Prophe- re, - unissent pour former le Tornadotus des
tarum potteriorum Codex Babyloniens Petropolitanus, anciens, le G-yndès d'Hérodote, le Turnat des inscriptions
in-r Saint Pétei boui -
1
. 1876. -
,
cunéiformes, actuellement Diyaléli les plus méridio-;
Les variantes apportées pai ce manuscrit ne font pas naux, le Kerkhan el le Karoun, appartiennent à l'Élam.
sans doute siilnr de n breux el surtout d'importants Voir la carte, fig, HO. Ce système hydrographique est
changements au texte reçu; cependant elles pourraient c piété par les Lia. de l'Euphrate qui s'échappent vers
être utilisées avec profit en plus d'un endroit. On remarque le Tigre dans la partie septentrionale, tandis que dans la
que p. u lois ses le, ,n a L n avec les Septante et la
i
' Babylonie méridionale ce sont les Lias du Tigre qui
\ ut mi.' conti e le texte ai tuel. enl idn à l'Euphrate ce qu'il en avait reçu. Là
'
\ oh
pn la on du Code;
i
>i
'
Beilrag :»; biblischen in i, Odessa, Isi.",. . des deux Deuves depuis mars jusqu'à juin; de juin à la
p. ls 28; Ginsburg, Transactions o\ the Society of ln- mi-septembre, tes eaux décroissent. Dans l'intervalle, la
!.. ha ology ,ni 8°, ..nlios. |S7H, I. v. part. I, I Lasse Babylonie, l'ancien Sennaar, est un véritable maré-
p. 129- 17(1. E. la m s..ii e. cage. De n breux canaux, dont on rencontre encore
aujourd'hui fréquemment les restes, ménageaient et uti-
BABYLONIE. Hébreu: Bâbèl ou 'érés Bâbél; Sep- lisaient cette surabondai l'eau el la conduisaient dans
tante BaCuXuvîa, ou simplement BaêvAwv; Vu!
:
les parties naturellement .unies. Le Naliar-malka et le
Babylonia, dans Baruch el les deux livres des Macha- l'allakopas étaient les deux plus célèbres, le premier joi-
l.ecs, [ M.nli.. vi, i. il M... h., vin, 20; ailleurs simple- gnant l'Euphrate au Tigre, l'autre rejetant à la mer le trop
ment Babylon, Dan., u, 18, ou regio, Baby- plein de l'Euphrate par la rue droite. Maintenant le soleil
lonis, Dan., tu, I. 12, '.'7. dans un sens plus restreint; de 1té dessèche seul une partie de ces lagunes malsaines,
-
d'autres l'ois elle est désignée pat des appellations géo- et brûle en même temps la végétation herbacée qui s'y
*Jt
il
_
O
H
^11 Ht -tt
2
I
il
H* y.
"ÎT
Z
? ?
H
n •
X
r
1301 BABYLONIE 13G2
développe au printemps avec une rapidité prodigieuse. Le environs de Hit sur l'Euphrale, le naphte et le bitume,
thermomètre qui ne tombe guère au delà de 5 degrés
,
qui servaient de ciment pour les anciennes constructions
au-dessous de zéro en hiver, remonte rapidement et se babyloniennes, comme le fait remarquer l'Écriture, dont
tienl à plus de 40 degrés au-dessus le reste de l'année; les vieux monuments confirment pleinement le témoi-
il atteint même souvent 50 degrés, ce qui, joint à l'humi- gnage. Au lieu de la pierre et du marbre qui leur man-
dité provenant des marais, rend le climat très malsain, quaient, les Babyloniens utilisaient l'argile, dont ils fai-
surtout pour les Européens. En novembre et décembre, saient des briques soit cuites au feu, soit seulement séchées
il tombe des pluies continuelles; les autres saisons ne au soleil, Gen., xi, 3; dans ce dernier cas, des lits de
connaissent que des orages passagers, mais d'une violence roseaux mêlés au bitume ou à l'argile et de nombreuses
inouïe, principalement de mai en novembre le vent sou- . ouvertures en forme de meurtrières, des aéroducs, lais-
lève alors le sable du désert, qui vient recouvrir le ter- saient une issue à l'humidité; et le revêtement de l'édifice
Jj.Thuillier, del*
410. — Carte de la Bubylonie.
rain abandonné par les eaux stagnantes. Ce pays, qui, était fait en briques cuites et muni de puissants contre-
laissé de la sorte à lui-même, ne produit guère que forts. De la sorte, les constructions étaient fort massives
d'énormes roseaux, souvent reproduits sur les bas -reliefs et les murs fort épais; cette épaisseur avait pour résul-
assyriens, était autrefois d'une fertilité extraordinaire ager : tat de maintenir dans les habitations un peu de fraî-
totius Orientais fertilissimus. Pline, H. N., VI, 30; xvm, 55. cheur, comme on en trouve dans les serdabs, espèces
Hérodote, i, 193, remarque qu'au lieu du figuier, de la de caves où les habitants se réfugient maintenant. Ces
vigne et de l'olivier, qui lui font totalement défaut, il constructions massives, aujourd'hui tombées en ruines,
a en surabondance froment, ainsi que
les céréales et le forment des tells ou véritables monticules, qui seuls inter-
les dattes et le sésame. Actuellement on trouve sur les rompent la monotonie de ces plaines marécageuses. L'ab-
berges du fleuve le tamarisquc, le grenadier et l'aca- sence de calcaire faisait remplacer les bas-reliefs d'albâtre,
cia; et dans les jardins on cultive les arbres fruitiers, si souvent employés dans les palais assyriens, par
une
orangers, grenadiers, etc. Quant aux arbres mentionnés ornementation plus simple des dessins géométriques
:
dans le psaume Super /lamina Babylonis, il parait que ce composés de saillies et de rainures, ou encore forints par
sont des saules pleureurs [Salix babijlonica des botanistes, de petits cônes d'argile encastrés dans le revêtement des
ghardb des Arabes). Karl Koch, Dendrologie, Erlan- murs, enfin des briques émaillées ou un simple enduit
gen, LS7-2, ir part., p. 507. La faune comprend le lion, le
?
qu'on décorait de peintures aux vives couleurs, mention-
léopard, l'hyène, le chacal, le buffle, la gazelle, nombre nées dans Ézéchiel, xxm, 5-1G. G. Peirot, Histoire de
d'espèces de poissons et d'oiseaux aquatiques, etc. Vart dans l'antiquité, t. il, p. 256-263; 272-324.
Le sol, tout d'alluvion, ne contient guère de richesses Ces tells marquent le site des villes les plus célèbres de
minérales; le nord oflre cependant, principalement aux la Babylonie; les plus importantes étaient au sud, dans
I36rî BABYLONIE l:;i'.i
le pays de Pmorr ni !".-n>iaar proprement dit F.ridu. : le pronom régime se place même régulièrement entre le
actuellement Abu-Sharein, au milieu des marais du bas pronom sujet et la racine verbale il t'a bâti, » in-nan-ru; ; i
Euphrate, sur la rive gauche; Vru, \"Ur-Kasdîm,Vt « il a bâti, in-ru. Les pronoms personnels ou possessifs
i
des Chaldéens de ta Bible Gen., xi,28), la Mugheir appartiennent au thème nia pour la première personne,
actuelle, sur la rive droite de l'Euphrate, la patrie d'Abra- :a pour deuxième, na pour la troisième, mais avec
la
ham; Uruk, l'Arach biblique, la Warka actuelle, plus voyelle variable ;la troisième personne a aussi des formes
haut, sur la rive gauche, et l'une des villes de la tétra- di rivées en plus grand nombre que les deux autres. La
pole méridionale de Nemrod; Larsa, l'Ellasar de l'his- négation est nu, placée avant le verbe et souvent con-
toire d'Abraham hébreu, Gen., xiv, 1), actuellement Sen- tractée en une seule syllabe avec le pronom sujet. On
kéréh, sur la rive gauche; puis au nord, dans le pa\s a même constaté des variations dialectales, que les uns
d'Akkad, à cheval sui l'Euphrate, Babilu, la Babel bi- croient représente] le sumérien langue du sud et l'akka-
blique, Babylone; en remontant encore et non loin de la dien langue du nord, el que d'autres croient représenter
iii e gauche de l'Euphrate, sur un canal Âkkad et Sippar, , le même idiome, sous une forme primitive el sous une
sorte de ville double, mentionnée dans la Bible sous les forme plus récente. Plusieurs noms suméro-akkadiens
noms d'Aehad .1 S pliai vaim. sonl passés, par l'intermédiaire des Assyriens, jusque
On trouve encore des ruines considérables à Nipour, dans la langue hébraïque par exemple, tur-tan, le Tli.u- ;
entre les deux ileuves, actuellement Niffei el Kutù, la Ihan de Sennachérib. IV Reg., xviu, 17.
Cutha biblique '), actuellement Tell-Ibrahim, d'après i L'écriture est la même au fond que l'assyrienne; tou-
Smith et
Il faul y ajouter le site consi-
II. Ftawlinson. tefois, dans les inscriptions les pln> .ne iennes. les carac-
dérable de Tell-Loh, donl le nom ancien, écrit en idéo- tères n'onl pas encore la forme du coin ou clou; ce sont
grammes, est lu par les uns Sir-pur-la, par les autres leslignes qui dessinent plus ou moins exactement l'objet
LagaS. donl on veut, soit suggère] l'idée, soit reproduire li pro-
Voir El. Reclus, Géographii l.ix,p 398-411, idéographie ou par phonétisme. Quand la
ition, p. n
432, 450-460; Fi . Delitzsch, Wo lag dat Parodies, 169-196, du clou apparaît, les caractères sent généralemenl
196-232; G. Rawlin on, The five gréai - es, 1. 1,
;
l'antiquité, t. il, p. 1-14; Layard, Discoveries in the par exemple, dans celle de Nabuehodonosor dite < de la
o) Nineveh and Babylon, in-8°, Londres, 1853. Compagnie des Indes », Tlie Cuneiform Inscriptions of
il. Ethnographie, langage. — Comme l'Assyrie éta Western Asia, 1. 1, pi. 53. Voii Fr. Le niant, Lettres —
une colonie babylonienne, il suffira de se reporter aux a syriologiques , deuxième série, éludes accadiennes,
titres correspondants de l'article Assyrie, en les complé- 1873- 1880 .1. Opperl Etudi
. .
tant poui ce qui regarde spécialement la Babylonieà l'aide t>H aecadien, dans le Journal asiatique, 1875, t. v, p. 267-
di's ipndipii'^ nliM'i'vaiiuns sui vai îles. Bérose, Hi 318; 442-500; P. Uaupt, Die akkadische Sprache (tiré
grsecorum Fragmenta,
p. 496, nous édit. Didot, t. h, du 5* congrès des orientalistes), Berlin, 1883; Fr. Hommel,
représente la Babylonie comme peuplée par des races Oie sumero- akkadische Sprache und ihre Verv
diverses son té ignage est pleinement confirmé par la
: ise, 1884.
Bible, qui nous > monti des Ch imites, Gen., \. III. Religion. —
La n ligion babylonienne ne différait
6-13, ou plus exactement des Couschites me Nem- -iieie de celle ,|e l'Assyrie, s, lulement le caractère local
rod, el des Sémites tels que Tharé el Abraham. Gen., \, du polythéisme régnant dans les deux pays parait avoir
-- -'• et xi, ll-;;-j. Les noms royaux el les inscriptions
^ . lucoup plus .eeiis,. en Babylonie qu'en Assyrie.
iennes is montrent que la prépondé- \ H.Sayce, Lectures on the origin and growth of reli-
pou à peu a l'élément sémitique de la popu-
i
ts illustrated by the religion ol Ihe ancieni Baby-
lation, et assez tardivement. On trouve, en effet, en Baby- .
1887, p 89, 91, 125, 142, etc. AsSur, la divinité
lonie deu i "e les d in i
i iptiori -
difféi i ntes, el qui, d'après me
de l'empire assyrien, n'était naturellement pas
presque tous les assyriologues appartiennent à deux , le dieu des Babyloniens; mus, dès les temps des plus
idiomes différents, l'un à flexion, du groupe sémitique anciennes inscriptions, nous voyons que les autres dieux
ou i, Mines
.i
trilitlères, le babylonien proprement dit; rénérés en Assyrie avaient en Babylonie l'origine pre-
I autre agglutinant, qu on net m ne akkadien, sumérien, ou mière de leur culte Eridu étail cens. eue au dieu Ea
:
dans l'un des deux idi des tombeaux; Borsippa à Nabo ; Sippar et Achad à
puis traduits dans l'autre. Samal et Anunit (voir Anammélech el Adraumélech ;
nément au mol Assyrienne (langui Quant à l'autre |. Ea et i x de la déesse Zirbanit ou Zarpamt. Au-
i
naui. Les racines, généralemenl monosyllabiques, de phénicien, himyarite, etc dont la personnalité parait .
rare i mploi, non peu pies l'Assur des Assyriens. Ilu l'esté la qualité de
,i
seulement apn le ubstantif, mais après son qualificatif dieu suprême, maître du ciel el de la terre, roi de tous
e
porte:! ,, Bau enfant du ciel, Bau duntu Ana-n;«au3 lu panthéon babylonien, chaque dieu local étant généra-
grands dieux, dingir galgal- ene-ra. La conju i
lement considéré par ses adorateurs comme le maître des
se forme en plaçant le pronom oit avant, soit après la inox. Diodore de Sicile, u, 30, 3; Philon de Byblos,
racineverb.de, mais sans adhi renc< absolument parfaite; dans Historicorum grsecorum Fragmenta, t. m, p. 507,
1365 BABYLONIE 130G
508, 570-571; Eb. Schrader, dans Riehm, Handwôrter- la prise deThèbes, en Egypte, au temps de l'apogée de
buch des biblischen AUerlums, 1884, t. i, p 109-110, la puissance ninivite, prédit la chute de Ninive, sans
l.'!5 et Schrader -Whitehouse, The cuneiform Inscrip-
; ajouter toutefois que Babylone y aura la grande part.
tions and
tlie Old Testament, 1885, t. i, p. 11; Fr. De- Sophonie, sous Josias, fait la même menace, n, 13, an-
litzsch, H'o /113 das Parodies, p 161 et 105; Fr. Le- nonçant aussi en termes généraux la désolation de Jéru-
normant Les Origines de l'histoire, t. i, appendice,
, salem et de Juda, i, 1-18. Vers la même époque ou un
p. 525-526. peu plus tard, Habacuc, dans sa première partie, s'occupe
Ainsi qu'en Assyrie le culle se pratiquait dans les
, exclusivement de Babylone et de l'empire chaldéen, dont
temples proprement dits et sur des tours ou pyramides il décrit en termes généraux les succès, 1, 1-11, et la chute,
à étages. Daniel, xiv, 2-25, et Baruch (lettre de Jérémie, i, 12-n, 20. Jérémie, au contraire, s'occupe en détail des
VI, 9-42) ont exactement décrit les cérémonies, les pro- Babyloniens; il assistait du reste à l'agonie du royaume
cessions et les offrandes en aliments et en parfums. Héro- de Juda, rappelant vainement à ses compatriotes la sou-
dote, i, 183. La littérature religieuse et Ils légende?, les mission aux décrets de Dieu et à ses châtiments, et cher-
différents récits de la création celui deCutha, analogue
, chant à les prémunir contre la politique désastreuse, et
à celui deBérose, Historicorum gnecorum Fragmenta, toujours en faveur à Jérusalem, qui consistait à s'appuyer
t. il, p. 497, et celui d'Assurbanipal, analogue à celui de sur l'Egypte pour lutter contre Babylone, comme, au temps
Damascius; la légende d'Izdubar-Gilgamès avec le récit d'Isaïe, on croyait aussi devoir s'appuyer sur l'Egypte pour
du Déluge la lutte de Mardouk et Tiamat tous ces textes,
; : lutter contre Ninive. Il annonce donc la prise de Jérusa-
que nous ont conservés les scribes ninivites, étaient lem par les Chaldéens, iv, 5-vi, 30; xxi, 1-10, etc., et la
originaires de la Babylonie. Sayce Lectures on the , captivité, x, 13; xx, 3-6, etc; il ajoute que cette cap-
religion of the ancient Babylonians , p. 307-412; Be- tivité ne durera que soixante-dix ans, xxv, 8-14; xxix,
cords of the past, nevv ser., t. i, p. 122-153; t. vi 10-14; xxx, 1-xxxi, 40; xxxii-xxxm; il annonce aussi la
p. 107-114; Smith-Delitzsch, Chaldàische Genesis, 1870, chute de Babylone, l-li, avec le secours des Jlèdes, li, 11,
p. 252-255. et leurs alliés les rois d'Ararat, de Menni et d'Ascénez, li, 27.
Histoire.
IV. —
L'histoire de la Babylonie est moins Comme dans Isaie, les peuples circonvoisins sont égale-
bien documentée et moins suivie que celle de l'Assyrie ; ment menacés, principalement l'Egypte, xi.m 8-13; ,
néanmoins nous avons sur l'empire babylonien un grand \i.iv, 29-30; xlvi, 13-28, où les Juifs se réfugiaient, et
nombre de données certaines. dont le prophète annonce la conquête par Nabucbodo-
1' Données bibliques. — La Genèse nous montre la nosor. La partie historique de Jérémie constate l'accom-
fondation de Babylone et les commencements de son plissement de la partie prophétique relative au royaume
empire, ainsi que la colonisation de l'Assyrie par les juif, xxviH, xxix, xxxiv, 6-7; xxxix, 1-xli, 13; lu. —
tribus du Sennaar, Gen., xi, 2-9; x, 8-13; elle nous Baruch répète les idées de Jérémie: les captifs juifs sont
représente également Abraham sortant de la Chaldée, de châtiés, l-m; mais bientôt ce sera le tour de leurs enne-
la ville d'Ur, Gen., XI, 31 puis bientôt nous apprenons que
; mis, iv-v. Le chapitre vi est une lettre de Jérémie décri-
ce pays tombe sous le joug élamite à l'époque de Chodorla- vant fort exactement l'idolâtrie babylonienne. Ézéchiel —
homor. Gen., xiv, 1-2. A cette époque les relations cessent est le prophète de la période babylonienne par la forme
totalement entre les deux peuples, et l'Ecriture, à part comme par le fond sa vision des chérubins rappelle un
:
l'allusion au manteau de Sennaar, Jos., vu, 21 (hébreu), motif des plus fréquemment répétés dans l'art assyro-
ne nous parle plus de Babylone qu'après la destruction babylonien; la vision des ossements desséchés nous trans-
de Samarie c'était l'époque où la Babylonie était tombée
: porte dans un de ces cimetières chaldéens, comme il s'en
sous le joug de son ancienne colonie, et nous apprenons trouvait, avec des proportions tout à fait extraordinaires,
que Sargon transféra en Samarie des captifs babyloniens, autour des grandes villes de la basse Babylonie, Arach
originaires de Babylone, Cutha, Avah et Sépharvaïm. (Warka), Ur, etc. Quant au fond, de 1-xxiv, il ne fait
IV Reg., xvn, 24. Sous Ézéchias, les envoyés du roi de guère qu'annoncer la prise et la destruction finale de
Babylone viennent faire alliance avec lui contre l'Assyrie Jérusalem par Nabuchodonosor, avec ses diverses cir-
et Sennachérib, toujours menaçants Isaïe nous apprend
:
constances famine, îv, 9-17; incendie, x; fuite du roi
:
avec quelles attentions Ézéchias reçut ces envoyés de Sédécias, xn, 3-10, etc.; de xxv-xxxn, il annonce les
Mérodach-Baladan, IV Reg., xx, 12-18; Is., xxxix, 1-7; conquêtes étrangères de Nabuchodonosor, principalement
e est dors qu'il prédit la captivité à Babylone, au moment celle des villes phéniciennes et de Tyr, xxvi-xxvm, et
même où le royaume babylonien était dans la situation celle de l'Egypte, xxix. Toute la suite est consacrée à
la plus critique par le fait de l'Assyrie, qui semblait aussi annoncer la lin de la captivité, le retour de Babylone et
être l'ennemi le plus redoutable de Jérusalem. Dès le le rétablissement du royaume juif. —
Daniel fut à la fois
régne de Joram (?), Abdias avait annoncé la ruine d'Édom, le prophète et l'historien de la chute de la monarchie
qui fut accomplie, en partie du moins, par Nabuchodo- babylonienne. Les quatre premiers chapitres ont trait au
nosor; Abdias, 1-9, ne nous dit pas qui se chargera d'exé- règne de Nabuchodonosor, à sa gloire, ses superstitions,
cuter les châtiments qu'il annonce. On peut en dire autant ses cruautés, l'orgueil avec lequel il contemple cet empire
des deux premiers chapitres d'Amos, quoique ces deux et cette capitale magnifique, dont l'étendue et l'éclat sont
prophètes paraissent s'occuper plutôt des conquêtes assy- l'œuvre de ses mains; le chapitre v nous transporte brus-
riennes. Miellée, qui prophétisait du règne de Joatham à quement au règne de Nabonide, avec Balthasar pour vice-
celui d'Ezéchias, annonce sans plus d'explication que Jéru- roi, et nous fait assister à la prise de Babylone par Darius
salem sera détruite, m, 12; vu, 13; mais, IV, 10, il déclare le Mède (voir ce nom); puis Cyrus monte personnelle-
que c'est à Babylone que la fille de Sion sera captive, et que ment sur le trône de Babylone. Les prophéties qui sui-
là cependant Dieu la rachètera des mains de ses ennemis; vent vii-XH, annoncent les dominations perse, grecque,
,
Jérusalem sera même rebâtie, VII, 11. Isaïe, qui commença romaine et messianique, qui succéderont à l'empire ba-
a prophétiser vers la même époque, est plus explicite. Il bylonien.
annonce, outre la captivité à Babylone, xxxix, 1-7, la fin 2° Renseignements de sources profanes. —
Les textes
de cette captivité et la délivrance par Cyrus, xi.iv, 20-28, cunéiformes complètent ou expliquent ces renseignements
XLV, 1-15; la reconstruction de Jérusalem et du temple, fournis par la Bible. Les auteurs classiques, Hérodote,
xi.iv, 20-28; la destruction de Babylone, xlvi, xi.vn, etc.; Ctésias, Diodore de Sicile, etc., sont peu utiles pour l'his-
XIII ,1-xiv, 23; xxi. 1-10. De plus il annonce la ruine toire babylonienne. Les renseignements fournis par Bérose
des Philistins, de l'Egypte, de Tyr, xxm, à laquelle les le sont beaucoup plus malheureusement son ouvrage est en
;
Babyloniens contribuèrent pour leur part. Nahum, qui grande partie perdu. Historicorum grsecorum fragmenta,
prophétisa sous Manassé et sous Assurbauipal, peu après t. Il, p. 490-509. Les textes cunéiformes, provenant soit de
1367 BABYLOXIE 13G8
Babylonie, soit d'Assyrie, les ont heureusement complétés cette dynastie, et probablement à Hammourabi ,
qu'on
et éclaircis; toutefois les documents babyloniens le cèdent doit l'expulsion des envahisseurs. Hammourabi a laissé
en deux points aux documents assyriens la plupart des : de nombreuses inscriptions qui nous apprennent que sous
inscriptions royales s'occupent plus à relater les construc- son règne la Babylonie fut florissante, qu'il s'appliqua à
tions de chaque souverain que les faits politiques ; de construire des temples, à creuser des canaux, des forte-
plus, elles sont datées souvent par un événement remar- resses, etc. C'est durant cette période que les enfants de
quable, ouverture d'un canal, construction d'un temple Tharé, ancêtres des Hébreux, quittèrent la Chaldée et la ville
cérémonie religieuse, etc., qui ne nous apprennent rien d'Ur, pour se diriger, par la Mésopotamie septentrionale,
au point de vue chronologique, tandis que la chronologie vers la Palestine. A cette même époque, le triomphe de
assyrienne est exactement fixée par la liste des limu ou la partie sémitique de la population chaldéenne sur la
éponymes. A la vérité, les liabyloniens ont dressé des partie chamitique ou couschite devint définitif: la langue
listes des événements employés comme date, année par suméro-akkadienne cessa d'être d'usage vulgaire et passa
année, mais jusqu'ici on n'en possède que quelques petits à l'état de langue morte et savante.
fragments peu utilisables. V. Scheil, Les formules de Une seconde invasion vint bientôt interrompre la pros-
chronologie en Chaldée et en Assyrie, dans la Revue périté de Babylone, celle des Kaiii, les Cosséens ou Cis-
biblique, avril 1893, p. 216. Plusieurs listes royales ont siens de la géographie classique, descendus de montagnes
permis cependant d'arrètei les grandes lignes de his- I à l'est du Tigre. Fui. Delitzsch, Wo /";/ das Parodies,
toire babylonienne jusqu'au xxv siècle avant J.-C. Le p. 31, 124, 128; Die Sprache lier Kossâer, p. 62-63;
point fixe de celte histoire est l'ère de Nabonassar, en 7i7. Pognon, dans le Journal asiatique, 1883, t. n. p. 122-425;
qui sert de peint de dép.ui au canon chronologique de Ed., Inscription de Bavian, p. 122-124; Records of the
i
tronome alexandrin Ptolémée, et qui est au contraire
i
Past, new ser., t. i, p. 1(3; t. v, p. vin, h '7 et suiv.; The
presque le peint d'arrivée de nos listes babyloniennes. Academy, 13 août ltS'.»2, p. 133. Leur domination sut la
lies inscriptions babyloniennes, utilisées par les Assy- Babylonie dura près de six siècles (1717-1170), durant
riens, rapportaient l'origine du monde, l'histoire du dé- lesquels leurs inscriptions montrent qu'ils s'assimilèrent
luge, la colonisation de l'Assyrie; puis on entrait dans la langue, la civilisation et la religion de leurs sujets;
la période historique proprement dite. Izdubar- Gilgamès mais elles sont muettes sur le coté politique, et ce sont
le héros de la légende du déluge, paraît correspondre au les inscriptions assyriennes dites synchroniques qui nous
Nemrod biblique. Nous voyons par les inscriptions qu'à apprennent que dès lors l'Assyrie commença la lutte
l'origine la Babylonie formait un réseau de petites prin- contre la Babylonie, son ancienne métropole. C'est durant
cipautés plus eu moins indépendantes les unes des autres. cette même période que la Babylonie entra en relations
Vers l'an 3800 régnaient à AUk.nl l'Achad biblique. , avec l'Egypte. Les conquêtes des pharaons de la xvm e dy-
Sargon l'ancien et Naram-Sin son lils; des inscriptii i nastie, principalement Tothmès III et Aménophis II, dans
astrologiques nous montrent que dès lors ils firent des le Routennou, le Naharanna ou la Syrie, jusqu'à Cadès et
complètes assez, lointaines, en Syrie et jusqu'à la pénin- Charcamis, leur permirent de soumettre passagèrement
sule sinaïtiqui '). A une époque également fort an- au tribut quelques puni os babyloniens ou du moins assy-
cienne, peut-être mémo plus ancienne enrôlé, Tell-I.oll riens, et de mentionner Corinne vassaux les princes d'As-
(Si-pur-la[?]) était la capitale d'un petit royaume où l'on a sur, Singar ou Senkéréh-, et peut-être Arach Maspero,
retrouvé beaucoup d'inscriptions et de ruines curieuses, Histoire ancienne, 1886, p. 198-204; G. Rawlinson, History
érie royale dont le nom le plus connu est celui ofancient Egypt., t. il, p. 234-235,255; Records of the Past,
de Gudéa. En même temps la ville d'Ur, la patrie de Annals of Tothmes III, t. n, p. iti, 19, (il new ser., t. v, ,
m la Babylonie entière, du nord au sud. Ur-Bagas (?) permettent aussi de constater qu'à cette époque la civili-
et Dun-gi (?) sou lit-, ont, en effet, laissé dei construc-
. sation, et probablement l'autorité de Babylone, s'étendaient
tions à II, a Arach, à l.aisa, a NippOUr, a C.utha, etc., sur toute la partie oci identale de l'Asie la langue baby- :
ainsi que leuis successeurs; mais les grandes villes baby- lonienne, plus ou moins modifiée, était alors la
loniennes conservaient souvent leur roi, qui devenait sim- rie chancellerie de toute la Syrie el de la Palestine, com- v
plement vassal de celui d'Ur; il arrivait même de temps pris Jérusalem, dont les Hébreux n'avaient pas encore
en temps que les rapport- étaient renversés, et que des fait la conquête. Mais comme les inscriptions historiques
pi un es rem me ceux de Isin prenaient le titre de roi d'Ul chaldéennes de cette époque font, peur ainsi due, tota-
et de tonte la Babylonie. lement défaut, nous ignorons la marche de ces agrandis-
La Babylonie eu( ensuite à subir. ieis \xm f siècle, I. sements successifs le influence ou de la domination
l
rides, ainsi nommés du premier élément de leur nom émanées un peu de partout, ne laissent aucun doute sur
nival Koudour-Lagamar, Koudour-Nankounta, eti .1 ne le fait lui-même. Records of the Past, new ser., t. n,
inscription d'Assurbanipal nous apprend que Koudoui p. .".7-71 : t. m, p 55-90; t. v. p. 54-101 ; t. vi, p. 16-75;
Nankounta envahit la Chaldée el pilla Arach vers 2245; P. Proceedings of the Society of Biblical Ar-
Delattre,
plusieurs insi riptions de K lour-Mabouç et Rim-Akou, chseology, décembre 1890, p. 127 et suiv.; II. Winckler,
son lils, nous apprennent qu'ils maintinrent leur domina- [)er Thonlafelfund von El-Amama; Halévy, dans le
tion au mollis sur la partie niel ii lloli.de de la Rahylnu I Journal asiatique, 1890, t. xvi, p, 298 et tomes suiv.
la Syrie : borant de son témoignage ces don-
la Bible, c En tout cas. l'autorité de l'Egypte cessa d'être réelle en
nées historiques, nous les montre s'étendant jusqu'aux Babylonie, l'y fut jamais, des la xrx" dynastie, sur-
si elle
régions transjordanieunes. Larsa, l'EUasar biblique, sui- toul vers la finde cette dynastie, qui marque pour l'Egypte
vant l'hébreu, Gen., \t\. (voii Ahraphel el Arioch),
I unr période d'abaissement. Alors l'Assyrie, qui n'était
fut la capitale babylonienne de ces conquérants, qui de dans l'origine qu'une colonie babylonienne, commence
là exeri en ut h m
supri matie ou leur suzeraineté sur les avec Babylone une série de lulies qui finit par l'extinc-
autres villes chaldéennes, Arach, l'r, Ëridou, Lagas; li- tion de marchie assyrienne. Ces luttes, interrompus!
l.
ai le [ jusqu'à prendre le titre de le Sumer et d'Akkad, par dos traités de paix peu durables, commencent dès le
quoiqu'ils ne paraissent pas avoir occupé la Babylonie \i\ siècle ou la fin du xv«. —
Babylone secoue le joug
même. Une dynastie nationale dont nous avons tons les des KaSSites vers 1170; peu après, de 1055 à loi'.), nous
noms se maintint de 2419 à 2115 avant J.-C. C'est à voyons roi de Babylonie un Élainite dont le nom nous est
1369 BABYLONIE 1370
de Nabonassar. C'est en 747 que ce roi en babylonien , revint en toute hâte à Babylone prendre possession du
Nabunaçir, monta sur le trône toutefois aucun texte
; trône.
n'indique que les Babyloniens eux-mêmes aient réelle- Nabuchodonosor (004-501) eut l'un des règnes les plus
ment pris cette époque comme point de départ de leur glorieux et les plus longs de la monarchie babylonienne,
comput chronologique. —L'Assyrie était alors une for- et son souvenir éclipsa celui de ses faibles successeurs.
midable puissance, dont les conquêtes avaient déjà entamé Les circonstances l'obligeaient à reprendre pour son
la Syrie et la Palestine. Théglathphalasar, qui y régnait, propre compte le plan des monarques assyriens Asarhad-
envahit la Babylonie, dont il se déclara d'abord suzerain; don et Assurhanipal assurer sa domination sur toute
:
détrôner, et prit comme ses prédécesseurs le titre de roi nias, qui venait de remplacer son père sur le trône (599), fut
d'Assyrie et de Babylone (709-704). Sennachérib, son fils, détrôné, envoyé prisonnier avec dix mille hommes à Baby-
ne régna personnellement sur Babylone que deux ans lone, et remplacé par Sédécias. Ce dernier, profitant de
(704-702); puis (702 à 0X8) plusieurs monarques natio- quelques embarras survenus à Nabuchodonosor sur les
naux y prirent le titre de roi, les uns comme vassaux de frontières de l'est, renouvela la tentative de ses prédéces-
l'Assyrie, les autres tout à fait indépendants; parmi ces seurs, sans plus de succès. Nabuchodonosor revint mettre
derniers, il faut noter Mérodach-Baladan (702), le même qui le siège devant Jérusalem (588), détruisit la ville et le
envoya une ambassade à Ézéchias, adversaire, comme Mé- temple. Ce prince fit de nombreuses campagnes, mais
rodach-Baladan lui-même, de Sennachérib. Les Élamites, il se signala surtout comme infatigable bâtisseur. L'or-
ennemis des Assyriens, entretinrent à Babylone toutes ces gueil qu'il en conçut et le châtiment qui le suivit sont
agitations, auxquelles Sennachérib mit fin en s' emparant de racontés dans les Livres Saints et aussi
, fragmen-
,
nouveau de la Babylonie, en jetant en prison le roi natio- tairement, dans les auteurs anciens.
nal Musézib-Mardouk, en battant l'Élam, et en reprenant Nous savons peu de chose des successeurs de ce prince :
lui-même le gouvernement de la Babylonie (088-680). Evilmérodach (561-559), fils de Nabuchodonosor, fut dé-
Asarhaddon, son fils (080-667), régna sur les deux pays trôné et mis à mort par son beau -frère, gendre du même
jusqu'en 668, époque où il abandonna l'Assyrie à Assur- monarque, Nériglissor, Nergal- Sar- usur (559-556),
banipal, continuant lui-même jusqu'à sa mort, survenue qui travailla aussi activement à l'embellissement de la capi-
un an plus tard, de gouverner Babylone. Assurhanipal tale; mais comme à sa mort il ne laissait pour héritier qu'un
donna comme roi aux Babyloniens son propre frère enfant, le Labosorrakos de Bérose, on pronostiqua que cet
Samas-sum-iikiii, le iIao<rSoy-/_îvoî de Ptolémée (667-647). enfant régnerait en tyran, et on le mit à mort. Sans doute
Celui-ci ayant suscité contre son aîné une formidable que sous ces pronostics des astrologues chaldéens se ca-
coalition de tous les tributaires de l'Assyrie, y compris chait la crainte de n'avoir pour défenseur qu'un enfant,
M. massé, roi de Juda, vit ses alliés battus tour à tour, au moment où, sur la frontière de l'est, Mèdes ou Perses
puis son propre royaume ravagé, enfin fut pris et brûlé donnaient déjà des sujets d'inquiétude. Le chef de la
vif. Assurhanipal réunit encore une fois entre ses mains conspiration, Nabonide ou Nabu -naltid , fils d'un grand
les deux monarchies (647-625 C'est à Babylone, où il
. dignitaire sacerdotal de l'empire monta sur le trône
,
résida lui-même assez longtemps, que Manassé de Juda (555-538); mais il s'occupa beaucoup de restaurer les
lui fut amené prisonnier. temples anciens de la Chaldée, et trop peu, senible-t-il,
Tandis, que vers cette époque et sous les faibles suc- de la puissance croissante des Perses; de plus, le bon
cesseurs d'Assurbanipal l'Assyrie eut beaucoup à souffrir accord cessa vite entre lui et ceux qui l'avaient porté
d'une invasion des Cimmériens et d'une révolte des Mèdes, à l'empire. Cyrus, qui venait de joindre à son royaume
Babylone, au contraire, prospéra entre les mains de son de Perse celui du Mède Astyage profita de cet accrois-
roi Nabopolassar, Nabu-abal-usur (625-604), au point sement de puissance pour déboucher par le nord de
que, quand Ninive fut de nouveau assiégée par Cyaxare la Mésopotamie. Au lieu de marcher à sa rencontre, Na-
le Mède, Nabopolassar se joignit à lui pour en finir avec bonide envoya pour protéger la frontière babylonienne son
la suzeraineté de l'Assyrie. Ensemble ils prirent et pillèrent fils Baltassar, Bel-Sar-Ufur, qui parait avoir été associé
Ninive, mirent fin à la monarchie assyrienne et s'en à l'empire même avant cette époque. Mais Cyrus n'en-
partagèrent les dépouilles (606 [?]). Babylone hérita de vahit la Babylonie proprement dite que huit ans plus
l'Elam, de la vallée de l'Euphrate, de sa suzeraineté ou tard, en 538. Nabonide, s'étant porté à sa rencontre, fut
du moins de ses prétentions sur la Syrie, la Palestine battu à Rutu, et se replia sur Babylone. Cyrus l'y suivit,
et l'Egypte. Ce dernier pays était alors aux mains l'y assiégea, et s'empara de la ville un jour de fête, en y
d'un prince national, Néchao II XXVI e dynastie), qui
( pénétrant par le lit de l'Euphrate desséché, et sans doute
voulut aussi profiter de la chute de Ninive pour se aussi aidé des intelligences qu'il avait dans la place et
rendre maitre de la Syrie, afin de n'être plus exposé à avec le concours des ennemis de Nabonide. Baltassar
voir pénétrer jusqu'au cœur de l'Egypte les invasions fut tué; quant à Nabonide, Cyrus le fit prisonnier et
mésopotamiennes. Il envahit donc la Palestine, battit et l'envoya gouverner la Carmanie en qualité de satrape.
tua Josias de Juda à Mageddo, IV Reg., xxm, 29 II Par., ; Gubaru, le Gobryas d'Hérodote, vraisemblablement Da-
xxxv, 20, conquit le pays jusqu'à l'Euphrate, et com- rius le Mède de Daniel, fut nommé satrape de Babylone :
mença à assiéger Charcamis. Nabopolassar envoya contre telle fut la fin de l'empire chaldéen restauré par Nabopo-
Néchao son fils Nabuchodonosor, qui battit les troupes lassar, illustré par le long règne de Nabuchodonosor.
égyptiennes à Charcamis (000|/?J). reprit possession de la Les principales villes chaldéennes gardèrent néanmoins
1371 BABYLONIE — BAC 1372
leur importance jusque sous les Sëleucides et les Parthes : Voir, outre les auteurs cités col. 1160, W. K. Loftus,
Babylone resta même une des capitales de l'empire des Travels and Besearelies in Chaldsea and Susiana, 1857;
Perses. A plusieurs reprises elle tenta de reconquérir son H. Winckler, Geschiehte Assyriens und Babyloniens
indépendance Cambyse dut réduire Bardés et un pré-
: I892 .1. Menant, Babylone et la Chaldée, 1875 J. Oppert,
; ;
sous Darius, Babylone secoua le joug pour vingt ans. Inscriptions of Telloh , dans les Becords of llie Past,
mais fut reconquise et démantelée. Une nouvelle révolli new ser., 1. 1 et n Schrader,
; Keilinschriftliche Bibliothek,
la lit saccager par Xerxès. Alexandre voulait la recons- t. m, Berlin, 1800. E. Pannier.
truire et en l.iire sa capitale; mais la mort l'en empêcha.
Séleucus Nicator reprit son projet, mais après un couil BABYLONIEN (hébreu : bén Bàbél , « fils de Baby-
séjour dans cette ville, il bâtit non loin de là et sui lone », Ezech., xxm, 23; 'anse Bàbél, «
15, 17, hommes
le Tigre une nouvelle capitale Séleucie. Plus tard , de Babylone », II Usdr., (IV) Reg., xvn 30; Babtaï, , 1
les Parthes en construisirent une troisième en tare de IV, 9; Bag-j).wvio;, Baruch, VI, 1; Dan. Bel, xiv, 2,
Séleucie et sur l'autre rive du Tigre, Ctésiphon. Bien 22, 27), habitant de Babylone ou de la Babylonie, ou
que ruinée, saccagée, abandonnée par les nouveaux bien originaire de cette ville et de ce pays. La Vulgate
souverains, Babylone conserva encore les restes de ses a traduit par Babylonien le nom de Babil ou Babylone
temples, dosa religion, de son antique civilisation, sa que porte le texte original, IV Reg., xx, 12.
langue et jusqu'à son écriture cunéiforme, au delà même
de l'ère chrétienne: on possède une inscription datée BACA (Vallée de) (hébreu 'Ennui habbâkâ' : Sep- :
de l'an m
de Pacorus, 81 ans après J.-C. Mais peu tante: xoO.àêa toû x).a'j6|j.ûvo; Vulgate: Vallis lacry-
Tr,v ;
nonne Sirpourla on LagaS, ou il découvrit un palais de: Des rente-- (sont dans leur c^cur.
,
Nippour lut explorée pai Pi ters. Ils apparaissent devant Dieu dans Sion.
1373 BACA. BAGCHL'S 1374
D'après plusieurs autours récents et autorisés, l'idée I Mach., vu, 8, et fut honoré du titre d'ami du roi
développée dans cette strophe est celle d'un pieux pèleri- (col. 480) à la cour de Démétrius Soter Ce prince l'en-
nage dont le sanctuaire de Sion est le terme nombreux ;
voya à trois reprises différentes en Palestine à la tète
sont les obstacles, mais avec l'aide de Dieu on est sui- d'une nombreuse armée. La première fois, ce fut pour
de les surmonter. Ces « routes » que les Israélites fidèles mettre le traître Alcime en possession du souverain pon-
« ont au cœur », c'est-à-dire qui sont l'objet constant de tificat (col. 339). Après s'être emparé de Jérusalem, il
leurs pensées et de leurs affectueux désirs, ne représentent fit mettre à mort une foule de zélateurs de la loi, et,
pas une marche morale ou mystique; les « sentiers tout i) laissant au nouveau pontife un corps de troupes syriennes
court ne désignent pas ordinairement les « voies de Dieu ». capable de le défendre contre les entreprises des Macha-
Elles indiquent plutôt l'ensemble des chemins qui, de tous bées, il retourna à Antioche. I Mach.. vu, 8-20. Mais,
les points de la Palestine, conduisent à Jérusalem. Au quelques mois après, Alcime était expulsé, et Nicanor,
moment venu, c'est-à-dire aux principales fêtes de l'année, battu à Capharsalama trouvait la mort dans un second
,
les pieux pèlerins les parcourent avec courage sans se , combat près de Béthoron. I Mach., vu, 25-47. Bacchide
laisser arrêter par les difficultés. Leur foi et leur saint dut revenir avec de nouvelles forces. Il rencontra dans
enthousiasme transforment, pour ainsi dire, en fraîches la haute Galilée l'armée des Juifs, réduite à 800 hommes.
et délicieuses oasis les endroits les plus arides qu'ils Judas par sa valeur qui suppléait au nombre allait encore
doivent traverser, —
comme la vallée de Baka, et pro- — l'emporter, lorsqu'il se vit tourné par l'ennemi et tomba
duisent sur ces déserts le même effet qu'une pluie bien- glorieusement sur le champ de bataille de Laisa. I Mach.,
faisante ou une source d'eaux vives. Cf. L. Cl. Fillion, ix, 18. Délivré de ce redoutable ennemi Bacchide put ,
La Sainte Bible, Paris, 18'.»2, t. iv, p. 259-260; II. Le- rétablir la domination syrienne dans le pays malgré Jona-
sêtre, La Saitite Bible, le livre îles Psaumes, Paris, 1883, thas, qui continuait à tenir les montagnes du Sud. Celui-ci
p. 101; J. A. van Steenkiste, Liber Psalmorum , Bruges, même n'échappa que grâce à son audace. I Mach., ix, 15.
18X0, t. Il, p. 746-747. Maître de presque toute la Palestine, le général de Démé-
En somme, on peut prendre Baka pour un nom propre trius fortifia plusieurs places, y laissa dos garnisons, prit
avec un sens symbolique. Mais où se trouvait cette vallée? des otages et s'en retourna près de son maître, qui devait
on n'en L'Ouadi el-Bakd, »1£jJI ^i'», « vallée
sait rien. avoir reçu la lettre écrite par le sénat romain en faveur
des pleurs, » signalé par Burckhardt dans la contrée du des Juifs. I Mach.. îx, 52-57. Deux années à peine éi al-
Sinaî, doit son nom à une circonstance toute particulière lées, la faction syrienne le rappela. Le succès ne répon-
et n'a aucun rapport avec le cantique sacré. Cf. J. L. Burck- dant pas à l'espérance, dont il s'était tlatté, d'anéantir
hardt, Travels in Syria and the Holq Land , Londres, l'insurrection il tourna sa colère contre les Juifs infidèles
,
L822, p. 619. E. Renan, dans sa Vie de Jésus, Paris, 1863, qui l'avaient appelé. Jonathas, voyant qu'il voulait la paix,
lui envoya des ambassadeurs les conditions furent accep-
p. 69, place cette localité à Ain el-Haramiyéh, a peu près
:
à rni-chemin entre Naplouse et Jérusalem, et, d'après lui, tées, et Bacchide s'en revint dans son pays. I Mach.,
dernière étape des pèlerins qui venaient du nord à la ville ix, 72. E. Levesque.
sainte. « La vallée est étroite et sombre; une eau noire
sort des rochers percés de tombeaux qui en forment les BACCHUS (grec :inîvuao; Vulgate Liber), II Mach.,
; :
parois. C'est, je crois, la « vallée des pleurs », ou des VI, 7; xiv, 313, fils de Jupiter et de Sémélé, d'après la
eaux suintantes, chantée comme une des stations du che-
min dans le délicieux psaume î.xxxiv, et devenue, poul-
ie mysticisme doux et triste du moyen âge, l'emblème de
la vie. Le lendemain, de bonne heure, on sera à Jéru-
salem; une telle attente, aujourd'hui encore, soutient la
caravane, rend la soirée courte et le sommeil léger. »
Renan donne à bâkâ' le sens de « suinter » mais De- ;
Septante: Bax6oiîx), Nathinéen dont les fils revinrent fable (fig. 411). Bacchus (BxV/o-:. de pi^w, « bavarder»)
de la captivité avec Zorobabel. I Esdr., Il, 51 II Esdr., ;
est un surnom sous lequel fut adoré à Rome le dieu
vu. 53 (hébr., 35). grec du vin, Dionysos. Le culte de ce dieu, étroitement
lié à celui de Déméter, la terre mère ou nourrice,
eut
et de ses plus déplorables conséquences, le transport accents de la voix le fracas d'une délirante musique. Ces
furieux et les excès du libertinage. Plusieurs des surnoms sons pressés, bruyants, et celte danse voluptueuse, ne
de Dionysos font allusion aux effets du \iu pus outre tardaient pas à exciter t'enthousiasme déjà préparé par
mesure: Bptraîo;, de fipiSu, être appesanti; i 'Iax/o;, <
l'ivresse, puis la stupeur et l'extase. Dans cet état, les
femmes, qui ne s'appartenaient plus, devenaient capables
lr,io;, d'Ii/w, « crier; » \r\, « clameur, o Celait honorer
!.' dieu que de s'enivrer, ou au moins de simuler l'ivresse des actes les plus Écoutez les Bacchantes d'Eu-
pendant les Léi nnes el les Dionysiaques (Og. H2). ripide: o Oli! quelle joie, dans les montagnes, portant la
Les nom i des i du dieu ne sont pas moins sainte peau de cerf, ou de suivre le chœur rapide, ou de
significatifs; ce sont les Ménades, u.aivâ5e;, i femmes en s'en séparer, poui se jeter sur la terre et j déchirer de
délite, i el li di di '
. .
ci Ile
.
qui bondissent avec ses mains les chairs saignantes des boucs! » Euripide,
i ireur, < de Bûco, i
se préi ipitei ,
i I ml nissail poui Bacchantes, p. 135. Voir la traduction dans Patin, Tra-
1rs mettre h nés, le ( hanl la musique, la
,
giques grecs, i. tu, p. i20. Celaient les malheur.
,1 ins.' el ju \ i
entrée 'i'' la nuit, m. m .
pom le sai rilice qu'elles dépeçaient toutes
un dithyrambe chanté sui un mode phrygien violent el vivantes. Plus de six siècles après Euripide, Arnobe,
passionné pressai! les femmes d'aller errei jusqu'au jour t. v, col. Ilis, reprochai! l.s mêmes fureurs aux Mé-
dans les solitudes des montagnes voisines. Des danses las- u.ules ses contemporaines, o Dans ces bacchanales, dit-il,
1377 BACCHUS — BACHIKNE 1378
auxquelles vous donnez le nom d'Omophagies, vous en- leur persécuteur, Antiochus IV Épiphane ( 175- 16i avant
roulez des serpents autour Je vous, et pour taire voir que J.-C), ne trouva-t-il rien de mieux, pour les initier aux
vous «'tes remplies de la majesté d'un dieu, vous mettez mœurs païennes, que de les forcer à prendre part aux
eu pièces, de vos dents ensanglantées, malgré les eus des processions dionysiaques (ôiov-Juia), la tète couronnée de
lu rre. II Mach VI, 7. La participation forcée à ce culte
victimes, les viscères de quelques boues. » .
On célébrait les Omophagies (repas de chair crue) en impie inspira aux Juifs une telle horreur, que, quelques
l'honneur de Dionysos Omestés (mangeur de chair crue); années plus tard (161-160 avant J.-C), Nicanor les me-
or il fallait à ce dieu, même chez les Grecs, des victimes naçait, comme d'une des choses qui pouvaient leur être
humaines. I.a veille de la bataille de Salamine, pendant le plus pénibles, .le consacrer à Bacchus le temple de
que Thémistocle offrait sui sa trirème un sacrifice aux Jérusalem. II Mach., xtv, 33. Le troisième livre de- Ma-
dieux, on lui amena trois jeunes prisonniers dune beauté chabées, xi 29, dans la Bible grecque, raconte que Ptc-
.
remarquable, qu'on disait neveux de Xerxès. Aussitôt le lémée IV Philopator (±22-201 avant J.-C.) avait aupara-
devin Euphrantide prit l'amiral par la main et lui ordonna vant, à Alexandrie, fait marquer des Juifs au 1er rouge
d'immoler ces jeunes ^ous à Bacchus Omestés. Thémis- ••
d'une feuille de lierre, insigne de Bacchus », TrapaTr^u
tocle obéit. Plutarque, Thetnist., xin. Atovûsou xwtoçvXàoj
.Si le dieu de l'ivresse inspire la cruauté, il excite plus Malgré cette antipathie si marquée des Juifs pour le
ulte de Bacchus. les Grecs et les Romains s'imaginèrent
néanmoins que c'i tait ce dieu que les descendants de
Tête de Baeclins, couronné de pampres. à. AIONYSOY mentum. — fi. COL AECIJIA OAP. Bacchus, debout, tenant
un raisin de la main droite et uue lance de la main gauche;
2QTHP0S MAPUNITQN. Bacchus debout, tenant un
à ses pieds uue panthère.
raisin de la main droite.
siaques ou Bacchanales. Dans les Acharnions, Aristo- » nequaquam congruentibus institutis. » Cf. J. Nicolai,
phane décrit une de ces fêtes, Un personnage de la pièce, De phyllobolia, xtv, dans Ugolini, Thésaurus, t. xxx
Dieéopolis. organise, au début de la comédie, une proces- col. mcclxv. Les païens n'en voulurent pas moins consi-
sion bachique en miniature; sa fille marche la première, dérer Jérusalem comme l'un des sièges du culte de Dyo-
faisant fonctions de canéphore; un esclave la suit, por- nisos, et les monnaies d'/Elia Capitolina représentent ce
tant un emblème obscène, et Dieéopolis ferme la marche. dieu avec la panthère (fig. 414). Voir F. Madden, Coins
en chantant un h; mue digne du dieu qu'on honore. of tlte Jews, 1881, p. '252-253. C. Desroziers.
Acharn., 260. Les processions véritables (fliaffoi) étaient
encore plus scandaleuses des silènes ouvraient la marche.
: BACCI André, médecin et philosophe, mort en 1587,
ityres étaient dissémines sur les lianes delà colonne surnommé Elpidianus, du lieu de sa naissance, Sauf
pour y maintenir l'ordre, distingués les uns et les autres Elpidio, dans la marche d'Ancône; il professa la bota-
parleurs honteux attributs; et vers les derniers rangs de la nique à Rome, et lut le médecin de Sixte- Quint. Apres
pompe mystique, l'impur symbole, de dimensions colossales, la mort de ce pontife, le cardinal Ascanio Colonna l'at-
apparaissait, porté en triomphe sur un char splendide. tacha à sa personne. Parmi ses écrits, qui lui valurent
Athénée, v. '27-32, édit. Teubner, 1887, t. i, p. 438-449: une grande réputation, nous citerons seulement Discoi'so :
Hérodote, n. 48. 49. Les hommes et les femmes, qui dell'Alicorno , délia nalura dell' Alicorno et délie sue
jouaient le rôle de Ménades, portaient le tbyise et étaient exeellentissime virtu, in-4", Rome, 1573, 1587; in-8",
couronnés de lierre, la plante consacrée à Bacchus, sur- 1582; —
Délie 1? Piètre preziose cite risplendevano
nommé xurooSéio;, « ceint de lierre. » Hedera gralissima uella veste de! somma sacerdote, in-4°, Rome, 1581. —
Baccho, « le lierre est très agréable à Bacchus, » dit Voir Saxius, Onom. lilter., t. m, p. 402, 654.
Ovide, Fast., m, 767. Cf. Longus, Past., m. 7; Nonnus, B. Helrterize.
Dionys., vin, 8; Plutarque, De Isid. et Unir., 37. Le BACELAR Antoine, appelé aussi Barcellos, mineur
dieu lui-même était ligure comme un jeune homme effé- observant portugais, a publié Evangelium apologeti-
:
miné (6i)Xù(iopçoc, Euripide, Bacc/î., 353; Eusèbe, Chronic., cumpro consanguinitale S. Jacobi cum Chnsto Domino,
H, t. xix. col. 397-398), avec une guirlande de lieue in-4«, Coïmbre, 1631. P. Apollinaire.
autour de ses cheveux. Strabon, xv, p. 1038. Une médaille
de Maronée représente une tète de Bacchus couronné BACÉNOR (Grec Bxxifjvup), officier de cavalerie
:
n/., dans Gronovius, Thésaurus antiquitatum grœ- Quelques exégètes ont entendu la locution grecque « -on :
D1CT. DE LA BIBLE I. — 40
1379 BACIIIEXE BADAN 13S0
géographe, hollandais, né i Leerdarn en 171'2, mort en à Issy, le 31 août ls;i2. Il fit de solides études au petit
1783 En 1733. il était nommé prédicateur de la garnison séminaire d'Arias, et, en 1812, vint au séminaire de Saint-
do Namur, et, en 1737, ministre à Eulenburg,où il resta Sulpii e achevei son éducation ecclésiastique. Entré dans
jusqu en 1759. Appelé à Maestricht, il y professa l'astro- la compagnie Je Saint- Sulpice, il lut envoyé à Rodez,
nomie et la géographie. 11 a laissé une importante des- puis à Lyon, pour y enseigner successivement la philo-
cription de l.i Terre Sainte, sous le titre de Aardrijks- sophie el la théologie morale. U devint ensuite supérieur
kundige Beschrijving van hct Joodsche Land, 1765, du séminaire de philosophie à Angers et à Nantes. Appelé
9cah. il 12 cartes. B. Heurtebize. Paris, en 1864, pour un cours d'Écriture Sainte, il le
i
tatio compleclens summum el urdmem doctriœ in >'/"- teur du séminaire de Saint-Sulpice, 2 tn-8°, Paris, 1-^T t.
stula ad llebrxos traditse, de sacerdotio el sacrificio Les solutions ne sont pas données, mais l'ensemble des
Cliristi, institula, ut sludiosi ml leclionem ejus epistolœ questions met sur la voie. Son but était d'éveiller l'esprit,
invitentur, in-8", Rostock, 1Ô09; Brevis explicatio in .le lui faire trouver la vérité, selon la méthode de So-
historiam passionis, morlis cl resurrectionis Christi, crate. Mais on attendait la réponse à ces questions; il la
in-8 Rostock, ir>72, l.'iTT
,j
,
Explicatio Threnorum, ; donna sous forme de Manuel pour le Nouveau Testament :
Il étudia d'abord le droit, puis la théologie, et en 1600 il ivantageuse pour l'enseignement. Voir C. Le Gentil,
lut admis à professer à Rostock. En 160i, il était surin- M. Baeuez, directeur au séminaire Saint-Sulpice, in-1'2,
tendant de cette ville, et l'année suivante étail reçu uoc- Arras, 1892. E. Levesq.CE.
leur en théologie. 11 fut ensuite surintendant des églises
de Gustrow. Ses ouvrages ont souvent été confondus avec B AD ACER
{
hébreu Bidqar, pour Ben deqar, « per-
:
ceux de sun père. Parmi ses écrits, nous mentionnerons: lorant Septante Iiaôsxàp), salis (voir col. 979) le John,
; » :
Explicatio teptetn Psalmorum pamitenlialium et Psal- roi d'Israël. 11 reçut l'ordre de jeter le corps de .loram,
;i xvi, xrir, xxi, xxtl, in-8", Rostock, 1003; Expli- Mis d'Achab, dans le champ de Naboth de Jezrael. IV iieg.,
catio typorum Veteris Testament) adumbvantium Chri- ix, 25, 20.
ttum ejusque personam, sacerdotium ri bénéficia, in-8",
Rostock, 1601. Voir Jocher, Allgenieines Gelehrten- BADAD (hébreu : Bedad ; Septante lijpiô), père
:
Lexicon, Rostock, 1608, art. Bacmeister; .1. Custerus, d'Adad, un des rois de l'Idnmée Gen., xxxvi 30; .
>i' li chimie, au point qu'il s'est trouvé' en mesure de préfèrent l'étymologie Bén-Dùn, « lils de Dan, Danite. »>
Il est mort, t-on, en 1-2.SV, laissanl œuvres exlrè- îles tionné comme juge d'Israël dans un discours de Sa-
memi bn u
ni i ai lesquelles on distingue : iTtuel au peuple. 1 lleg., xn, 11. On croit que ce nom
I" Super Psalterium, donl le manuscrit est indiqué au de Uni. m
ne désigne pas un juge distinct de ceux que
catalogue de la bibliothèi Bodléienne, folio 148, cod. nous connaissons par le livre qui porU leur nom;
2761, n. 7. 2 De u ,- a éditions SS. Biblioium ad I car on ne saurait guère admettre que la Bible, en ra-
•
papam. Ibid. , folio 88, cod. 1819, n. 'ils. contant leur histoire, ail -.unir un silence absolu sur
:; De Sa • S - ,.
midis mysteriis. Cata- un homme que Samuel place à côté des plus illustres
de la bibliothèque Gray, à Londres, t. n, fol. 12, libérateurs; el cette omission serait encore plus invrai-
cod. 22. Les écrits de Bacon contiennent aussi de précieux semblable si l'on admet, comme le font plusieurs, que
renseigne nts poui I in~i.ui,- de la Vulgate latine. Voit Samuel esl l'auteur du livre des Juges, Aussi les inter-
E. Ch Bacon, sa i rages, in-8°,
,
le 3 févriei 1820, mort au séminaire de .Saint -Sulpice, 13-15, parce qu'on trouve dans les deux mots Abdon et
1381 BADAN TUEZ A 13S2
Cadan les mêmes consonnes b. d, n. Certains autres iden- seur de langue hébraïque. On a de cet auteur Armalura :
tifiantBadan avec Jair, Jud., X, 3, qu'on aurait appelé Davidica, in-4", Leipzig, 1020; Explicalio psalmi xxv,
B-idan, I Par., vu, 17, peut-être afin de le distinguer in -4», Leipzig, 1622. —
Voir Adelung, Suppl. à Jucher,
(si toutefois ce sont deux individus différents) d'un autre Allgem. Gelehrten-Lexicon; Diettmann, Chursàchsische
Jaïr, descendant comme lui de Manassé. Num., xxxn. 11. Priesterschafl, t. n, p. 1071. B. Heurtebize.
Mais solennité des circonstances dans lesquelles Sa-
la
muel parle au peuple, et l'importance du rôle qu'il attri- BAOER Cari, bénédictin d'Ettal, en Bavière, vivait
bue aux héros dont il parle ne permettent guère de , dans la première moitié du xvm e siècle. Il reste de lui :
chaldaïque, voient dans liadan un surnom de Samson. lung, Suppl. à Jocher, Allgem. Gelehrten-Lexicon.
Le fléau des Philistins étant de la tribu de Dan. Badan B. Heurtebize.
équivaudrait à Ben-Dan ou Be-Dan, et signifierait s fils BADET Arnaud, dominicain français de la province
de Dan », c'est-à-dire Danite. Mais, comme le fait obser- d'Aquitaine, mort après 1534. Théologien renommé, il
ver dom Calmet, //; I Reg., xn, 11 « il est sans exemple , remplit divers emplois importants dans son ordre, et
et contraire à toute l'analogie de la langue sainte de en 1531 fut nommé inquisiteur général. Nous avons de
nommer un Danite Bé-Dan, non plus qu'un homme de cet auteur Margarita Sacrse Scriptural, in -4°, Lyon,
:
Ce sentiment ne parait pas d'ailleurs pouvoir se concilier t. n (1721), p. 96, 332. B. Heurtebize.
avec Hebr. xi, 32; voir ci-dessous.
,
D'autres enfin pensent que Badan a été écrit pour BADUEL Claude, théologien calviniste, mort en 1561.
Barac, par suite d'une erreur de copiste, à cause de la Né à Nîmes,
il dut son éducation à la reine de Navarre,
Cette explication offre bien quelques difficultés chronolo- à Paris, qu'il conserva jusqu'à ce qu'il revint dans sa ville
giques, puisque d'abord, d'après I Reg., xn, ÎO, Badan natale, comme recteur d'un collège qui venait d'y être
serait postérieur à la servitude des Chananéens, et que, fondé. En 1555, il se retira à Genève, afin d'y professer
en second lieu il serait venu après Gédéon. I Reg.,
, librement les erreurs calvinistes qu'il avait embrassées
xii, 11. Mais ces difficultés n'ont pas ici l'importance avec ardeur. Il devint même ministre de cette secte, et
qu'elles pourraient avoir ailleurs, parce que Samuel, enseigna dans cette ville la philosophie et les mathéma-
dans son discours, ne s'astreint nullement à suivre l'ordre tiques. C'est à ce théologien que sont dues les annota-
chronologique. Ainsi l'oppression des Moabites y vient tions qui accompagnent les livres deutérocaniques dans
après celle des Chananéens, I Reg., xn, 9, qu'elle a pré- la Bible publiée, en 1557, par Robert Estienne Biblia :
cédée d'après Jud., m, 12-30; IV. De même le prophète utriusque Testamenti (latine Vêtus juxta edilionem VuU
ne fait pas correspondre exactement les noms des peuples gatam... additis quoque notis Claudii Baduelli in libros
ennemis d'Israël avec les noms des libérateurs qui les ont Veteris Testamenti quos protestantes vocant apocrg-
vaincus. I Reg., XII, 9, 11. De plus, tandis qu'il mentionne phos). On cite encore de lui Orationes quatuor nata-
:
les Ammonites, battus par eux. Rien d'étonnant par con- B. Heurtebize.
séquent si Badan vient après l'oppression ehananéenne, BAENG Pierre ou Baengius, théologien suédois, né
et si, dans l'énumération des Juges, il est placé après à Helsinborg en 1633, mort évêque luthérien de Wiborg
Gédéon. Saint Paul, Hebr., xi, 32, qui répète avec une en 1696. Il fut professeur à l'université d'Abo. On a de
légère modification le passage de I Reg., xn, 11 nomme , lui un commentaire latin assez estimé Commentarius :
aussi Barac après Gédéon, qui lui est certainement pos- in epistolam ad Hebrxos, in-4 u Abo, 1671. ,
térieur; de même qu'il nomme Samuel après David, sans G. Thomasson de Gournay.
doute pour le rattacher aux « prophètes », dont il ouvre BAËR Frédéric Charles, théologien protestant, né à
la série. Strasbourg le 15 novembre 1719, et mort dans cette ville
Ce passage de saint Paul offre un argument sérieux le 23 avril 1797. Parmi ses ouvrages, nous mentionne-
quoique indirect, pour l'identification de Badan et de rons Dissertation philologique et critique sur le vœu
:
Barac; car, selon toute apparence, c'est un emprunt fait de Jephté, in-8», Paris et Strasbourg, 1765. Voir Qué- —
à 1 Reg., xn, 11; or, à l'endroit même où Samuel place rard, La France littéraire, t. i, p. 150.
Badan, saint Paul met Barac. A cette preuve indirecte B. Heurtebize.
s'en ajoute une autre directe, tirée des Septante, du BAEZA (Diego de), commentateur espagnol, né à
syriaque et de l'arabe, qui lisent Barac, I Reg., xn, 11; Ponferrada en 1600, mort à Valladolid le 15 août 1617.
et c'est d'après les Septante sans doute que saint Paul 11 entra au noviciat de la Compagnie de Jésus, à Sala-
a mis Barac dans son énumération. Enfin certaines Bibles manque, en 1618. 11 enseigna la philosophie à Palencia
hébraïques portent aussi le nom de Barac c'est donc ; et à Valladolid. Appliqué ensuite à la prédication, il y
probablement le nom qu'il faut lire au lieu de Badan. acquit une grande réputation. Il a publié Commentaria :
L'omission de Barac serait d'ailleurs bien surprenante moralia in Evangelicam historiam 4 in-f", Valladolid, ,
dans un texte où le seul général ennemi nommément 1623-1630; réimprimé à Venise, Paris, Lyon, Cologne.
désigné est précisément Sisara, celui auquel Barac in- Le premier volume contient « Divi Josephi, B. Marias et
fligea une défaite si mémorable, tandis que la mention Christi magnalia » le deuxième, « Vocationes et eonver-
;
de son nom dans ce passage est au contraire toute natu- siones a Domino Jesu peracl;e, omnia illius miracula et
relle. E. Palis. nobiliores prophetias adimpletas; » le troisième, a Pro-
phétise a Jesu dicta? et nondum adimpleta?, ejus sermones
2. BADAN (Septante: BaSiu.; Codex Alexandrinus : et in illisapertiores similitudines; » le quatrième, « Para-
Bafiiv) , fils d'Ulam, le fils de Galaad dans la descendance bolse et histonae adductce a Jesu. » —
Commentaria alle-
de Manassé. I Par., vu, 17. gorica et moralia de Christo figurato in Veteri Testa-
mento, 7 in-f°, Valladolid, 1632 et suiv. réimprimé à ;
BADEHORN Sigismond, théologien luthérien, né à Lyon, Paris Venise. Le premier volume comprend
et
Grossenhayn le 21 mai 1585, mort à Grimina le 6 juil- Adam, Jacob, Isaac et Daniel; le deuxième, Moïse; le
let 1026. 11 fit ses études à Leipzig, où il devint profes- troisième, Abraham et Josué; le quatrième, David, le
13S3 BAEZA — BAI1URIM 13S4
cinquième, Salomon, Vbsalom Pt Gain: le sixième, Esther, active à toutes les affaires ecclésiastiques du duché de
Joseph, Susanne, Michée et Naboth; le septième, qui est Bade jusqu'au 1" mars 1861, où il prit sa retraite. 11 a
posthume, Jérémie. Ces ouvrages du P. Baeza eurent — fait le commentaire de III et IV Rois, Die Bûcher der
une -uiide vogue, surtout parmi les prédicateurs. in-8°, Bielefeld, 1808, dans le Tlteolotjisch-ho-
. .
« fortuné; Septante: Bapatf), tui des sept eunuques à Symbolik des mosaisc/ten Quitus, 2 in-8», Heidelberg,
|s;;7- I8M9: 2 e édit., 1874. ouvrage qui a valu une grande
la tour d Assuérus. Esth., i. 10.
réputation à son auteur: Der salomonische Tempel mit
BAGATHAN -
hébt( u :
Biglàn etBigfânâ' ;en perse: Berûcksichtigung seines Verhàltnisses air heiligen Ar-
Bagadàita, Septante, r*êaûi [avant le
« don de Dieu .
chitektur ûberhaupt, in-8°, Karlsruhe, 1848.
chap. i : nom] t. un des deux eu-
ailleurs ils omettent ce
nuques de la cour d'Assuér'us, qui formèrent le dessein BAHR .Joseph Friedrich, théologien protestant, né
ssiner le roi voit oi. 1143 Mardochée eut connais- |
i ,
en 1713, mort en 1775. Il étudia a Leipzig, et fut succes-
sance du complot, qu'il découvrit au roi par l'intermé- sivement diacre à Bischofswerda 1739 pasteur à Schœn- ( l,
diaire d Esther; et les deux eunuques furent pendus. Ils feld ( 1741 surintendant. On a de lui, entre autres
), et enfin
étaient a gardiens du seuil « du palais; les Septante, qui ouvrages De sapientissimo legis et Evangelii nexu
:
jmettent leur nom, les appellent àpxKKopaToçûXaxe; Leipzig, 1749; Lebensgeschichte Jesit Christi, 1772; Para-
chefs des ardi du corps, Ils prétendirent que le i
phrasticlte Erklârung des Bûches Hiob , in-4°, Leipzig,
motif de leui ntement était la préférence que le 1704, ouvrage qui contient des notes savantes et explique
BAGOAS, foi me grecque du nom de l'eunuque défaut de science solide par l'abondance et la facilité de
d'Holopherno. dont le nom est écrit Vagao dans laVul- sa parole, de l'esprit et une grande assurance et hardiesse
gate, Judith. XII, 11. 13, 13. etc. Voir Vai.au. d'opinion. Adversaire déclaré de la théologie orthodoxe
protestante, il niait le surnaturel et professait le déisme
BAGUE, anneau que l'on porte au doigt. Voir AN- pur. Professeur successivement à Leipzig, à Erfuitli. à
NEAU, 2», col. 033. Giessen, etc., il ne put se maintenir nulle part, à cause
de la singularité et de l'impiété de ses doctrines et des
BAGUETTE. Voir BÀton et Verge. désordres de sa conduite. Il lui fut enfin permis de se
fixer à Halle (1779) c'est là qu'une mort prématurée
:
BAHEM (variantes: bahen, baen), mot employé par vint mettre un terme à ses scandales. Parmi ses nom-
la Mach., xm, 37 « Nous avons reçu la eou-
Vulgate, I : breuses productions, qui ne lui ont guère survécu, on
i "nue d'or le baketn que vous nous avez envoyés. »
et comme œuvres scripturaires Commentarius
peut citer :
C'e=t ainsi qu'elle rend le grec pafvr)v, ou mieux piïv. m Malachiam cum examine critico, in-8°, Leipzig,
(Grotius fait de paev»] un dérivé de fiiïç; mais potvrjv 1768; Hexaplorum Origenis quœ supersunt, n tomi,
du Codex Vaticanus vient plutôt de la répétition fautive in-8°, Lubeck, 1709-1770; Die neuesteu Offenbarungen
du relatif ?,-< (Sarvijv ?,v, pour Bcu'v r,v.) BiV; signifie
:
Cottes verteutsch, 4 in-8°, Riga, 1773 (col. 380); Appa-
i palme »; les auteurs classiques l'emploient en ce sens. rutus crilicus ail formand. interpret. Vet. Testamenti,
Cf. A. Sophocle *, Urecl, la non of Roman and Byzantine in-8", Leipzig, 177Ô Die kleine Bibel, 2 in-8", Berlin,
:
Sous la forme de la variante baen, le mot delà Vulgate et F.aovipip.), petite localité a l'est de Jérusalem. Abuer
ne semble qu'une transcription du grec pôïv. Le mieux y passa en conduisant Michol, fille de Saûl, de Gallira
est donc de le même sens. D'ailleurs, au \...|
lui donnei à Hébron; c'est de la qu'il renvoya son mari, Phaltiel
du même Vulgate traduit le mot gatov, s\no-
chapitre, la U Reg., ni. 16, peut-être parce que la localité se trouvait
nviiie de \jx::. par rameau de palmier g. Enfin ce qui sur les frontières de la tribu de Benjamin; et qu'il n'osait
rend cit. une cette traduction, c'est le passage parallèle p.is emmener sur le territoire de Juda, qui reconnaissait
1
Il Mach., xiv, i. On offre à Vlcime une couronne d'or déjà l'autorité de David. —
C est du même endroit que
et une branche de palmier (grec potvtxct). i : sortit Séméï, à l'époque de la révolte d'Absalom, lors de
E. Levesque. la fuite de David, pour lui jeter des pierres et des malé-
BAHR Cari Christian Wilhelm Félix, théologien protes- dictions, en marchant à côté de lui sur les hauteurs qui
lant né â li 25 juin 1801, morl à Offenburg le dominaient le chemin. 11 Reg., xvi, 5-13. La circon-
15 mai 1874. Il lit ses études à Heidelberg et à Berlin de stance que Séméï étaitun Benjamite semble indiques de
1818 à 1822, di int en I824diacreàl zheim et en 1829 nouveau de Benjamin
le territoire Peu après, nous y —
pasteui a I ii
mme membre rencontrons les deux messagers fidèles de David Aclii- ,
i
uilie et put une pari maas et Jonathan ceux-ci, étant poursuivis par les satel-
;
1385 BAHURIM BAIN 13SG
lites d'Absalom, se cachent à Bahurim, dans une citerne. se traduire par » jeunesse ». Nous ne croyons pas du
II Reg., XVII, 18. — On
encore avec vraisemblance
croit reste que ce soit là la vraie signification de ces
noms.
qu'il faut tenir Bahurim pour la patrie d'Azmaveth le Il est préférablede traduire, avec Fûrst, Alémeth par
I '.alla ru mite, un des vaillants guerriers de David. I Par., « lieu caché » et Bahurim par « lien profond enfon- ,
xi, 33; cf. II Reg., xxm, 31. Voir Azmaveth 1. cement de terrain ». Et l'on peut remarquer en pas-
Le chemin que suivit David en descendant du mont sant que d'après cette explication le nom de Bahurim
des Oliviers, II Reg., xv, 32; xvi, I, ne saurait être que convient mieux au site du Khirbet bouqei' dân qu'à
l'ancien chemin de Jérusalem à Jéricho, qui traverse celui du Khirbet ez-zambi; les deux noms sont même à
cette montagne et sur laquelle on trouve encore des
, peu près synonymes: bouqei dân signifiant « vallon des
traces d'une voie romaine. Cette route, après avoir tra- moutons. »
versé l'ouadi el-Lahhàm, passe près d'une ruine, Khirbet Les renseignements des auteurs du moven âge manquent
bonquei' dân, sur le versant septentrional de l'ouadi er- trop de précision et d'autorité pour les discuter ici. Cf. To-
Rawàbi, et, après avoir traversé aussi ce torrent, elle le bler, Topographie, t. Il, p 707. —
Pour plus de détails,
suit du côté du midi, sur une distance d'environ vingt on peut consulter notre article Aus der Umgegend von
minutes. Sur tout ce trajet, le chemin, en longeant l'ouadi, Jérusalem, dans la Zeitschrift des deutschen Palâstina-
est dominé du côté méridional par un massif de hautes Vereins, t. xm 1893, p. 93-107, 114-118.
,
collines, aux lianes assez raides. Les six sommets qu'on .1. P. VAN IvASTItREN.
remarque, séparés par de larges cols, portent (de l'ouest BAIE. Les lexicographes hébreux expliquent par baie
à l'est), les noms suivants Rds zaiyin, Djebel el-azouar,
: le mot gargerim, pluriel de gargar, qui ne se lit qu'une
Ras ez-zambi Ed-dahr, El-mountâr, Râs 'arqoub
, fois dans la Bible hébraïque, Is., xvn, G. 11 désigne dans
es-saffâ. Sur le versant méridional du Râs ez-zambi et ce passage le fruit de l'olivier. L'olive est ainsi appelée
du col suivant, on trouve les traces d'une ancienne loca- par le prophète, à cause de sa forme ronde, de la racine
lité ; la ruine s'appelle Khirbet ez-zambi. gârar, qui a, entre autre sens, celui de s rouler ». La
Il n'y a pas de doute que ce ne soit sur ces hauteurs qu'il Vulgate a traduit gargerim par 8 olives ».
faille placer la scène des violences de Séméï plus loin, :
dans la direction de Jéricho, la route reste constamment BAIER Johann Jakob, médecin et naturaliste, né à Iéna le
sur un plateau, jusqu'au point où elle s'unit à la route 14 juin 1077,mort à Altdorf le 14 juillet 1735. Il étudia la
actuelle aussi le chemin suivi par Abner, II Reg., m, 16,
; médecine dans sa ville natale, et, après avoir visité le nord
ne saurait se trouver plus loin vers l'est. Bahurim par de l'Allemagne, fut reçu docteur à Iéna. Il fit partie du col-
conséquent devra s'identifier avec l'une des deux ruines lège des médecins de Nuremberg. En 1703, il fut nommé
indiquées, les seules que nous ayons pu trouver dans ces professeur de physiologie et de chirurgie à Altdorf, et
environs. Mais le choix entre les deux est difficile. Si directeur du jardin botanique de cette ville. Un an après
Barclay, dans Smith's Dictionary of the Bible, t. i, p. 102, sa mort parurent ses Animadversiones physieo-meàicx
semble se prononcer pour Khirbet bouqei dan, c'est in Novum Testamentum , in-4°, Altdorf, 1730. — Voir
qu'il ne devait pas connaître l'autre ruine L'endroit Adelung, Suppl. à Jôeher, AUgem. Gelehrten- Lexicon,
nommé, étant plus loin vers l'ouest, semble plutôt devoir B. Heurtebize.
être sur le chemin de Gallim à Hébron, quoique l'autre — BAIF (Jean Antoine de), poète traînais, né en 1530
endroit aussi soit traversé par un sentier venant du nord. à Venise, où son père était ambassadeur, mort en 1592.
— Ensuite si l'ouadi er-Ravvàbi, comme il y a lieu de le Ami de Ronsard, il voulut introduire dans les vers fran-
croire, formait ici la limite des deux tribus, le Khirbet çais la cadence et la mesure des vers grecs et latins, en
ez-zambi n'aurait plus appartenu à la tribu de Benjamin. particulier dans son PsauUier commette/' en intention de
D'autres circonstances néanmoins sont en faveur de cet servi)' aux bons catholiques contre les Psahnes des lisere-
autre lieu. Le texte de II Reg., xvi, 5 et 13, ne laisse tiques (Jean Antoine de Baïfs PsauUier, metrische Bear-
pas supposer que Séméï, en sortant de Bahurim, devait beitung der Psalmen zum ersten Mal herausgogeben von
traverser un ouadi pour monter à la hauteur où il pou- D r E. J. Groth, dans la Sammlung franzôsischer Neu-
vait suivre le roi son ennemi. Aussi le Khirbet ez-zambi, drucke, n» 9), in-12, Heilbronn, 1888.
se trouvant sur le col et sur le versant méridional de la
colline, répond mieux à un renseignement donné par BAIKTILAITH. Voir Bectileth.
Josèpbe, Ant. jmt VII, ix, 7, d'après lequel les deux
,
messagers de David, pour se cacher à Bahurim, devaient BAILEY Anselme, théologien et musicographe anglais,
s'écarter de leur chemin ÈxTpaœvtE; ir,: ooaC).
( mort en 1794, publia une édition de l'Ancien Testament
D'autres hypothèses, émises par divers savants, ne nous en anglais et en hébreu The Old Testa ment English
:
semblent aucunement répondre aux données du texte and Hebrew, with remarks critical and grammatical
sacré. Abou-dis, suggéré par Schubert, Guérin, Liévin on the Hebrew and corrections of the English, 4 in-8°,
de Harnme, est au sud-est d'El 'Azariyéh (Béthanie), et Londres, 1774. B. Heurtebize.
ne pouvait par conséquent appartenir a la tribu de Ben-
jamin; cette opinion encore supposerait que David, aussi BAINES Ralph, philologue anglais, né dans le York-
bien que ses deux messagers, aurait fait un immense shire, mort en 1500.
Il fut professeur royal d'hébreu à
détour, peu compatible avec les circonstances de leur Paris, et devint plus tard évoque de Coventry et de Licht-
fuite précipitée. —
Cette dernière remarque s'applique lield, sous la reine Marie; mais pendant le règne d'Elisa-
également à Khirbet 'Almit, qui est à six kilomètres envi- beth il perdit cet évêché. Il a laissé : I.ibri 1res commen-
ron au nord -est de Jérusalem, au delà de 'Anàta. Aussi lariorum in Proverbia Salomonis ex ipsisHebrseorum
y cherche-t-on en vain la hauteur dominant le chemin au f{
ntibus tnanantes, in-f°, Paris, 1555; Prima rudimenta
sortir de Bahurim, —
détail topographique exigé par II Reg., in linguam hebrœam, in-4", Paris, 1550. — Voir Bïblioth.
xvi, 5 et 13. —Il est vrai que cette hypothèse (défendue Uesneriana, p. 75'2. L. Guilloreah.
par Schwarz, Marti, Couder, von Hummelauer) a en sa
faveur l'autorité du Targum de Jonathan qui dans le , BAIN. Les bains sont plusieurs fois mentionnés dans
texte des livres de Samuel remplace constamment Bahu- l'Écriture, et ils sont même
prescrits dans certains cas
rim par Aléineth. Cf. I Par., vu, 60 [hébr., vi, 45); par Moïse, qui avait attaché à ces purifications un carac-
cf. Ahnon, Jos., xxi. 18. Mais, pour les raisons déjà don- tère religieux. Lev., XIV, 8-9; xv, 5-8, etc.; XVH, 10;
nées, nous ne saurions voir dans cette assertion du Tar- xxn, 0; Num., xix, 7, 19; Deut., xxm, 1 1. Le grand prêtre
gum qu'une simple erreur, due à la circonstance que les devait se baigner (hébreu ràhas) avant sa consécration
:
deux mots Bahurim et Aléineth peuvent l'un et l'autre et avant et après le sacrifice d'expiation. Exod., xxix, 4;
1387 BAIN — BAISER 1383
raconte que, pendant que les Juifs de son temps recons- days of our Saviour, xxiv, Works, Londres, 1084, t. i,
truisaient les murs de Jérusalem, ils ne quittaient buis p, 2013. Des allusions à l'art de nager se lisent dans [saie,
vêtements que pour se baigner. H Esdr., IV, "23. Plusieurs xxv, II, et dans Ézéchiel, xi.vn. Cf. A< !.. xxvn, 42. .">.
commentateurs entendent, Marc, vu, 4, en ce sens que les 2" Quant aux bains minéraux, quelques commentateurs
Pharisiens se baignaient, quand ils revenaient de la place ont cru qu'il y était déjà fait allusion dans la Genèse,
publique. Cf. Luc., xi 38. , XXXVI, 24, où il est parlé de la découverte d'une source
1" Lorsqu'on le pouvait, on se baignait dans l'eau cou- d'eaux chaudes, d'après la traduction généralement admise
dis. — Baiu en Egypte. Thèbes. D'après Prisse d'Avcsne, Monuments égyptiens, pi. xlv.
rante, comme les Égyptiens le faisaient dans le Nil, Exod.. de laVulgate, celles de Callirhoé, dans l'ouadi Zerka-
U, 5; comme le font aujourd'hui les habitants de Jéru- Mam, ou de l'ouadi el-Ahsor, au sud-est de la mer Morte,
salem à la fontaine de la Vierge. Moïse prescrit de se lavei ou de l'ouadi Haraad, entre Kérek et la mer Morte. Le
« dans des eaux vives », pour certaines purifications. Lov.. nom d'Emath [Hammaf), Hammoth-Dor, .les., xix, .'iô;
XV, 13. Elisée ordonne a Naaman de se baigner sept lois xxi. doit tirer aussi
son origine d'eaux thermales: on
.'i'2.
Xl\. \v, 13, édit. Didot, I. 1. p. 570. On se lavait aussi en Palestine, où la coutume de porter des sandales, qui
sans limite quelquefois par de simples allusions d'eau, laissaient à nu la partie supérieure du pied, et la nature
comme on Bur une peinture égyptienne ( fig. H5).
le voit du sol lus poussiéreux, les rendaient indispensables.
.
Ce n'es! que dans les derniers temps qu'il y eul des is I Us soni déjà mentionnés plusieurs fois dans la Genèse,
publics proprement dits en Judée, a l'imitation des Grecs xviii, l; xix, 2; xxiv, 32; xuii, 24. Voir aussi I
xod., \\\, 19;
ei des Romains. Ils durent être établis, du temps d'An- Jud., xix, 21 ; 1 Heg., xxv, il ; Il Heg., XI, S; loi,., m, 2;
tiochus IV Êpiphane, en même temps que les ^unnases Cant., V, 3; l'un., v, 10. Cf. Luc. H: Joa.. xin, 5.
I
VII,
d les éphi bies. Cf. I
Mai h., i. 15; Il Mach., i\. 9- 13 De même que c'étaient des servit IJrs ou des esclaves qui
Jo-epbe, Ant. /»•'.. XII, v, I, t. i, p. 157. Cf. Uischna versaient l'eau poui se laver les mains, IV Heg., m. Il
Nedai ,,v, 5. routefoi il esl probable que les piscines men- i - i m i,i des inférieurs qm essuyaient ordinairement les
tionnées dès le temps d'Is servaient à cel usage. Is., xxn, pieds. I Heg., XXV, il; Joa.. Xlll", 5, li; I l'un., V, 10.
9, 11; IV Reg., w. 20; Il Esdr., m, 15-16; Joa., v, 2;
îx, 7 (xoXuu.6r,6pa;j nataloria, lieu où l'on se baigne »). BAISER, signe naturel d'allcction. Lu hébreu, nesîqâ/i
1339 BAISER — BALAAM 1390
(Septante et Nouveau Testament <pfXr,u.o<; Vulgate oscu- : : baiser par respect les décrets royaux. Wilkinson, Popular
mais le substantif est d'un usage rare, Gant., I, 2;
. Account of the ancient Egyptians, t. n, p. 203. L'An-
Prov.. xxvii. 6, dans l'Ancien Testament; on y emploie cien Testament mentionne le baisement de la terre comme
presque toujours le verbe nâsct'/ (çiXé<i>, v.x-x%ù,iu>; osct<- marque d'obéissance envers un I Reg., xxiv. 9; supérieur.
lor, deosculor). Ps. lxxi (hébreu, lxxii), 9: 23; Mich., vu, 17. Is., xi.ix,
I. A toutes les époques, le baisera été en Orient une — Voir G. Gœzius, Philologenia de osculo, et J. Lonie-
marque de respect aussi bien que de tendresse et un jerus, Dissertalio de osculis, dans RI. Ugolini, Tliesaurus
mode de salutation. L'Écriture le mentionne souvent. antiquitatum sacrarutn, t. xxx, col. mclix-mccxviii.
— t" Entre les parents Gen., xxvn, -26, '27;
et leurs entants.
XXXI, 28,55; xlvi, 29; xlviii, 10: i., 1 Exod., xvm,7:Ruth, ; BAKE Reinhard (en latin Bakius ou Backiiis), théo-
i. D, 11; 11 Reg., xiv, 33; III Reg., xix, 20; Tob., vu, 6; logien protestant, né à Magdebourg le 4 mai 1587, mort
x, 12; xi. 7, 11; Luc, XV, 20. —
2" Entre frères, proches dans cette ville le 19 février 1657. Il se distingua comme
parents, époux ou amis intimes, soit à l'arrivée, Gen.. x.xix, prédicateur. On a
Evangeliorum dominicalium ea>
de lui :
11, 13; xxxiii. 4, xi.v. li, 15; Exod., IV, 27; Jud., xix 4; positio, en quatre parties. Ouvrage souvent réédité in-4", :
I Reg., xx, il ;Cant., i. 1, 10; vin, 1; Tob.,ix,8; Estln.xv. Schleusingen, 1040; in-4", Lubeck, 1051, 1659; Francfort,
15, -oit au départ et à la séparation, III Reg., xix, 20 Tob., ; 1677, 1089; in-4°, Leipzig, 1097. Comnientarius exege- —
x, 12. Cf. Prov., vu. 13. —
3" Le baiser comme salutation, tico-practicus posthumus inPsalteriutn Davidis, édité par
tantôt sincère, tantôt perfide, entre personnes de même son fils, Ernest Bake, in-f°, Francfort, 1(304, 1666, 1683.
rang, quoique non parentes, est indiqué II Reg., xx, 9; L'auteur y a entassé beaucoup de matières prises chez
Maltli.. xxvi, 19; M. ut., xiv, 45; Luc, vu, 45; xxil, 17-18; d'autres commentateurs, mais il manque d'ordre et de
Act., xx. 37. Cf. Prov., xxvn, 6. —
Il est aussi une marque jugement. — Reinhard Bake est mentionné dans l'Indice
de condescendance, réelle, II Reg., xix, 39, ou affectée, des livres prohibés par l'Inquisition espagnole, publié à
comme dans le cas d'Absalom embrassant ceux qui vien- Madrid, en 1790. L. Guillorlau.
nent à lui pour se rendre populaire. II Reg., xv, 5.
Cf. 11 Mach., xin, 24. —
4° Il est un signe de respect 1. BALA (hébreu
Bilbâh; Septante BaXXâ), servante
: :
de la part d'un inférieur envers son supérieur. Luc, vu. que Rachel de son père Laban, lors de son
avait reçue
38, 45. L'Ancien Testament parle du baiser comme mariage avec Jacob, Gen., xxix, 29, et que Rachel elle-
d'une marque de vénération et d'adoration envers les même, désolée de rester stérile, se substitua près de son
idoles. I (III) Reg., xix 18 (hébreu); Ose., XIII, 2
, mari pour avoir des enfants par cette voie indirecte,
(hébreu). On rendait également hommage aux faux dieux comme avait fait autrefois Sara se substituant Agar près
en se baisant la main en leur honneur. Job, xxxi, 27. d'Abraham. Gen., xvi, 2. Bala devint en réalité pour Jacob
Cf. Lucien, De sait., 17, édit. Didot, p. 348; Hérodien, une épouse de second rang, comme le dit expressément
îv, 15, édit. Teubner, p. 123; Pline, H. N., xxvm, 5 (25). le texte: « Elle (Rachel) lui donna Bala pour femme, »
édit. Teubner, t. iv, p. 160. Les vaincus baisaient la pous- polygamie qui fut tolérée jusqu'à Jésus - Christ. Il faut
sière, Ps. lxxi (hébreu lxxii), 9; Is., xi.ix, 23, des pas
: remarquer l'expression employée par Rachel « Allez à :
de leurs vainqueurs (si toutefois l'on ne doit pas prendre elle ,afin que je reçoive entre mes bras le fruit de son
ces expressions dans un sens métaphorique). Cf. Micb., sein, et que j'aie des enfants par elle, » ou, selon l'hé-
vu. 17; Xénophon, Cyrop., vu, 5, 32. Un certain nombre breu « afin que j'aie une maison (une postérité) par elle. »
:
d'interprètes considèrent comme un acte de respect le Gen., xxx, 3. Bala eut de ce mariage deux enfants, que
baiser donné par Samuel à David, lorsqu'il le sacre roi, Rachel reçut, comme elle l'avait dit, et auxquels elle
I Reg., x. I plusieurs traduisent aussi dans ce sens l'hé-
;
imposa les noms de Dan et Nephthali. Gen., xxx, 6, 8;
breu nasku bar, « embrassez le fils, » Ps. H, 12, et
: cf. Gen., xxxv. 25; xlvi, 25; I Par., vu, 13. Dans la suite,
même, Gen., xli, 40, les paroles obscures du Pharaon et alors que Jacob habitait en Chanaan Bala déshonora ,
saint Paul se terminent par ces mots: « Saluez-vous les Nephthali. P. RfcNARD.
uns les autres par un saint baiser. » Rom., xvi, 16; l Cor.,
xvi, 20; II Cor., xm, 12; I Thess., v, 20. Voir aussi I Petr., 2. BALA (hébreu Bêla' , voir aussi Bêla
: Septante : :
la liturgie chrétienne, et « le baiser de paix » se donne sur les bords de la mer Morte, appelée depuis Ségor
encore dans les messes solennelles. (hébreu Sôar). Gen., xiv, 2. Voir Ségor.
:
cf. Act., x.x, 37, ou la main. Elle mentionne le baisement Juda, donnée plus tard à Siméon. Jos., xix. 3. C'est la
de la barbe, II Reg., xx, 9, qui est encore aujourd'hui même que Baala, Jos., xv, 29, et I Par., iv, 29. Voir
commun chez les Arabes, où les femmes et les enfants Baala 3.
embrassent la barbe de leur mari ou de leur père. Les
Proverbes, xxiv, 26, parlent du baiser sur la bouche. BALAAM (hébreu Bil'âm; Septante BcO.xiu), fils : :
L'Ecclésiastique, x.xi.x. 5. fait allusion au baisement de de Béor, que saint Pierre appelle Bosor, II Petr., Il, 15.
la main, connue saint Luc, vu, 38, 45, au baisement des Il habitait en Mésopotamie, Num., xxin, 7; Dent., x::m. 1,
pieds. Cf. Matth., xxvm, 9. et non au pays des Ammonites, comme le porte la Vul-
IV. On ne baisait pas seulement les personnes, on baisait gate, Num., xxil, 5, sans doute par une fausse interpré-
aussi les choses. Esth., v, 2. C'est une coutume orientale de tation du mot 'amtnô, « son peuple. » La ville de Pélhor,
1.391 BAL A AU 1392
sa patrie, Num., xxn, 5, et Deut., xxrtl, 4, selon l'hébreu, moquée de moi: que n'ai -je une épée pour te tuer!
( Pitru des inscriptions cunéiformes )
la était située , L'anesse
lui dit Ne suis- je pas ta bète, sur laquelle tu
:
au continent de l'Euphrate et du Sagur (lign. 38- i'.> de as toujours eu coutume de monter jusqu'à ce jour? Dis-
l'obélisque de Salmanasar). Voir Pétiior. moi si je t'ai jamais fait quelque chose de pareil. Et il dit :
I. Balaam est appelé pam Balac, p.oi de Moab. — Jamais. Num.. xxn, 28-30.
»
Balaarn passait pour un homme doué d'un pouvoir sur- Ce récit a donné lieu à des objections de tout genre.
humain et capable d'opérer les plus grands prodiges on : Les uns l'ont rejeté comme inacceptable: mais, dès lors
attribuait une
absolue à ses malédictions comme
efficacité qu'on admet le surnaturel et le miracle, pourquoi refuser
à ses bénédictions. Num.,
xxil, G. Sa réputation s'étendait de croire que Dieu a employé ce moyen pour forcer Ba-
fort loin, par delà les frontières de la Mésopotamie et jus- laam à exécuter ses volontés ? D'autres ont supposé que
qu'aux rivages de la mer Morte. Aussi Balac, roi de Moab, ce passage est interpolé, sans toutefois en apporter d'autre
pensa- 1- il devoir recourir à lui lorsqu'il se crut menacé preuve que son caractère extraordinaire. Il en est qui
par les Israélites, déjà vainqueurs de Séhon, roi des Amor- admettent l'authenticité du texte mais dénaturent le ,
rhëens, et d'Og, roi de Basan. Il lui envoya une ambas- fait raconté, dans lequel ils veulent voir un mythe, une
sade composée d'anciens de Moab et de Madian. Nom., allégorie, une fiction poétique ou bien un songe. D'après
xxn, 7, pour le prier de venir maudire ce peuple, qu'il ces derniers, tout se serait passé en vision, soit sur le
se sentait impuissant à repousser par la seule force des chemin, soit peut-être même dans la maison de Balaam
armes. Les anciens croyaient pouvoir triompher de leurs et avant son départ. De telles interprétations sont en con-
ennemis par la vertu de certaines formules de malédic- tradiction avec le sens naturel du texte, qui porte toutes
tion. Cf. Macrobe, SaVurn., m. 9. Balaam ne voulut pas les marques d'un récit historique. Cf. 11 Petr., il, 15-16.
se rendre à cette invitation sans avoir consulté le Seigneur, III. L'ange do Seigneur et Balaam. L'amour de —
la nuit suivante. On ne saurait dire si c'est Moïse qui met l'argent avait aveuglé Balaam au point de l'empêche, de
ici le nom de Jéhovah sur les lèvres de Balaam, ou si voir la main de Dieu dans ce qui se passait: l'ange dut
celui-ci entendit, en effet, consulter le vrai Dieu et non de lui ouvrir les yeux comme il avait ouvert les yeux de
fausses divinités; cf. plus loin, S v, col. 1392, et g vm. l'anesse, et se dévoiler à ses regards A la vue de l'ange
col. I3'J8. Quoi qu'il en soit, ce fut Jéhovah qui, person- et de l'épée qui brillait dans sa main, il se prosterna le
nellement ou par l'intermédiaire d'un ange, vint vers front dans la poussière. L'envoyé de Dieu lui déclara qu'il
Balaam, —
l'Écriture ne dit pas de quelle manière, et — était venu pour s'opposera son voyage, à cuise des mau-
lui défendit de partir. Cette défense arrêta Balaam, et les vaises intentions qui le lui avaient fait entreprendre, et
envoyés de Balac revinrent seuls vers leur maître. Le roi pour être son adversaire. L'ange ajouta qu'il l'aurait tué,
de Moab ne se laissa pas déi iar l'insuccès de son | si l'anesse ne se fut détournée. Balaam confessa ouver-
ambassade; il en fit partir une seconde, plus imposant.' tement sa faute à celui qui l'avait déjà lue dans le se, ri 1
que première les députés, plus nombreux, étaient aussi
li : de son cœur, et se déclara prêt à retourner sur ses pas ;
des personnages plus considérables, « des princes, » Num., mais l'ange lui ordonna, au contraire, de continuer son
XXII, 35; à la place du prix ordinaire de la divination chemin avec les princes de Moab, et il joignit à cet ordre
apporté parles premiers, Num., xxn, 7, ils étaient chargés la défense de prophétiser autre chose que ce qui lui serait
d'offrir Balaam telle récompense qu'il voudrait. Num.,
.i
prescrit la langue de Balaarn va désormais ne se mou-
:
xxn, 15-17. Le fils de Béor protesta bien que tout l'or du voir que selon la volonté de celui qui a fait mouvoir la
ide ne pourrait rien contre les ordres de Dieu, en langue de sa monture. Num., xxn, 31-35, 38; xx:n,
réalité l'appât des richesses l'avait séduit; au lieu de ren- 12, 20, etc. Cf. Jos., xxiv, 9.
voyer messagers sur-le-champ, puisqu'il connaissait
les IV. Balaam auprès de Balac. Aussitôt que Balac —
la volonté île Dieu, il les fit rester pour attendre qu'il apprit l'arrivée de Balaam, il s'avança à sa rencontre jus-
consultât encore le Seigneur pendant la nuit, selon sa qu'à une ville « située sur les dernières limites de l'Ar-
coutume. Dieu lui donna alors la permission de partir, non » (Ar-Moah, d'après les commentateurs modernes),
mais à la condition de ne faire que ce qu'il lui comman- d'où il l'amena ensuite dans une autre « ville à l'extré-
derait. Celait lui interdire de maudire Israël, cf. Num., mité de sou royaume » (hébreu dans la ville de (finif :
1
,
xxn. 12; mais, aveuglé parla cupidité, il s'autorisa de dont on pu établir le site avec certitude. Num.,
n'a
cette permission extorquée par son importunité, dit
, xxn, 36, 39. Balaam paraissait être toujours dans les
Origéne, Homil. xm
in Num., t. xn, col. 674-675, dispositions où l'avaient mis les événements accomplis
I
aller agir contre la volonté de celui qui la lui
i
pendant son voyage « Pourrais -je due autre chose que
:
d tait; et il partit décidé à obtempérer aux désirs de ce que Dieu me mettra dans la bouche? • N'uni., xxn. 38,
Balac, comme le prouvent la colère de Dieu provoquée dit-il au roi. qui lui reprochait son retard à venir, et lui
par son déparl (Num., xxn, 22, selon l'hébreu) et la parlait de la récompense à attendre. Le lendemain de son
répi iinaiide de l'ange, f. 32. arrivée, Balac le con uisit des le malin sur les hauteurs
il. L'anesse de Balaam. Son colloque avec son — de II. cil Bâmô(-Bâ'al), au nord de Dibon,
(hébreu
—
:
MAITRE. Le Seigneur fit sentir suis retard cette colère afin qu'il put voir de là l'extrémité du camp des Israélites
a Balaam par un des plus merveilleux prodiges dent I.. et les maudire. Num., xxn, il.
Bible nous ùl conservé le souvenir. Un ange se tint. V. La pro Vin: DE Balaau. C'est sur cette mon- —
une épée nue a la main, dans le chemin par où Balaam, tagne que Balaam commença de prononcer cette pro-
monté sur son ânesse, passai) avec deux de ses serviteurs. phétie touchant les glorieuses destinées d'Israël qui a
A me de in e, l'animal effraya, et il s'en alla à tra-
I
. I
rendu son nom si célèbre. Elle se compose de quatre
vers champs, malgré les coups que lui donnait Balaam; oracles, encadrés dans autan, de récits dont l'agence-
mais l'espril '-leste se transporta plus loin et vint l'at- ment, sauf pour le dernier, est identique d'abord les
:
tendre dans un chemin resseï ritre deux murs de préparatifs, consistant dans le choix du lieu, l'offrandi
pierre qui bordaient les vignes; l'anesse, en le voyanl d'un sacrifice et la consultation de Dieu, omise cepen-
encore, se jeta contre un muret meurtrit le pied de son dant avant le troisième oracle: ensuite l'oracle propre-
maître, qui le mil de nouveau à la frapper. Enfin ment dit; enfin un dialogue cuire Balac et Balaam. Ces
Be plai a d ins an où l'espace
défilé m inquail poui oracles sont quatre petits poèmes ..diuirablcs par la cons-
ter .i droite ou à gauche, el cette fois l'anesse s'abattit. truction de la période poétique, la force et la concision
Balaam frappa plus fort que jamais,
la Et le Sei >•
du style, l'éclat et la variété des images, l'élévation et la
ouvril bouche de l'anesse el elle parla
ii
Que t'ai-je : magnificence de la pensée.
fait? Pourquoi m'as-tu frappée déjà trois fois El Balaam '
I
1
chaque autel: puis, laissant auprès des victimes Balac et peuple, ou. selon une autre interprétation à laquelle
les princes Je Moab, il s'en alla à l'écart, pour recevoir on peut ramener ce que dit Tliéodoret, Qwest, .xliii in
les ordres de Dieu. Num., xxm, 1-3. On s'est demande tfuni., t. î.xxx. col. 394, il n'a pas besoin de cet art. cf.
à qui était offert ce sacrifice; la réponse n'est pas dou- Deut., xviii, 10-22; il saura en son temps [par ses prophètes)
teuse en ce qui regarde Balac; il n'entendait pas évidem- ce que Dieu doit accomplir, disent les Septante, ce Dieu
ment Jéhovah, le Dieu de ses ennemis; mais
sacrifier à dont la protection le rend invincible. Num.. XXIII, 21-21.
à probablement le même que Chamos. Num..
Baal, 3° Troisième oracle. —
Ce second échec ne découragea
xxi, 29. Quant à Balaam, il semble dire à Jéhovah que pas Balac il voulut faire une troisième tentative. Il fit donc
;
c'est à lui que les victimes ont été immolées, Num., descendre Balaam du Phasga et le mena à l'ouest, plus près
xxn, 4, et cela parait bien plausible après la leçon qu'il du camp d'Israël, sur le montPhogor, qui regarde le dé-
a\ait reçue sur le chemin du pays de Moab. Sa conscience sert, Yesimôn, Num., xxi, 20: xxm. -Js. c'est-à-dire une
de païen lui permettait du reste d'honorer à la t'ois deux région désolée, située au nord-est de la mer Morte. Cette
dieux différents, ou bien peut-être son désir de plaire répétition des sacrifices pour obtenir une réponse favorable
à Balac lui suggéra-t-il l'idée d'un sacrifice qui serait est finore un trait commun au paganisme oriental et à celui
offert à Baal par ce prince, tandis que lui, Balaam. l'offri- delà Grèce et de Borne. Le jour où il fut tué, Jules César
rait en son cœur au Dieu d'Israël, dont il était, bon gré avait offert successivement cent animaux sans arriver au
mal gré le serviteur et l'organe dans cette circonstance.
, litamen désire (Florus, Hist. rom., iv, 2); Paul-Emile ne
Il voulait d'ailleurs essayer, ajoute Tliéodoret, Quœst. xlii l'obtint qu'au vingtième sacrifice. Sept autels furent dres-
m Num., t. lxxx, col. 391, d'amener Jéhovah à changer -ês sur le Phogor et reçurent les victimes; mais cette fois
de dessein, comme s'il avait affaire à ses fausses divinités. Balaam n'alla plus o chercher des présages ses deux i :
Jéhovah avait bien révoqué la défense qu'il lui avait faite insuccès précédents lui avaient assez prouvé que Jého-
de suivre les envoyés de Balac, Num., xxn, 12, 20; pour- vah ne cesserait pas de vouloir qu'il bénit Israël. Num.,
quoi ne révoquerait-il pas maintenant la défense de mau- xxm. 27 -xxiv, 1. Saisi de l'esprit de Dieu, il bénit donc
dire Israël? C'est peut-être ce dont Balaarn veut s'assurer pour la troisième fois son peuple, mais d'une manière
en allant consulter le Seigneur au moyen « des présages ». plus solennelle et dans le langage le plus magnifique :
Num., xxm, 3, 15; xxiv, 1. Cette pratique superstitieuse g Qu'ils sont beaux tes pavillons, ô Jacob! qu'elles sont
de « chercher des présages ». Num., xxiv. 1. a fait penser belles tes tentes, ô Israël! » Num.. xxiv, 5. Balaam
à beaucoup d'interprètes que Balaam allait consulter le décrit ensuite la prospérité d'Israël, sa puissance, ses
démon, et que ce n'est pas lui, mais Moïse, qui parle ici victoires, les bénédictions qu'il a héritées des patriarches
de Jéhovah. Mais d'autres croient que c'est bien au vrai ses pères; « son roi sera plus grand qu'Agag, et son
Dieu qu'il allait s'adresser, quoiqu il le fit à la manière royaume sera exalte. » Num., xxiv, 7, selon l'hébreu.
des devins; car il ne devait parler qu'au nom
savait qu'il Quelques interprètes ont vu dans les deux parties du
et d'aprèsles instructions du Dieu d'Israël. Num.. xxn. 20, v. 7 une prophétie messianique, et les Septante semblent
35, 38; xxm, 12, 20. Ce qui est hors de discussion, c'est leur donner raison; au lieu de traduire la première partie
que la réponse attendue fut dictée et imposée par Jéhovah. comme la Vulgate « L'eau coulera de son seau { hébreu
: :
De retour auprès de Balac, Balaam la lui transmit dans de ses deux seaux), et sa postérité se répandra comme
la forme solennelle qui convenait à un oracle. Il ne pou- les eaux abondantes, » ils lisent « Un homme sortira de
:
vait pas. disait-il, maudire celui que Dieu n'avait point sa race, et il commandera à de nombreuses nations. »
maudit. Vainement on l'avait dans ce but fait monter sur Ce sens est conforme à celui du chaldéen et du syriaque.
les hauteurs; il ne s'y tiendra que pour admirer ce peuple Les paroles de la seconde partie « Son roi sera rejeté à
:
la mort de ces justes! puisse la fin de ma vie ressembler qu'Agag. et son royaume sera exalté. » Ce passage assez
à la leur! t Num., XXIII, 10. Ce souhait du lils de Béor obscur, diversement lu et interprété, été entendu du
se rapporte-t-il à la vie future, comme le veulent quelques- Messie par le chaldéen « Leur roi... sera plus fort que
:
uns? A en juger par l'ensemble du Pentateuque et par Saùl.... et le royaume du roi Messie grandira. » On peut
l'économie de l'Ancien Testament on peut croire que
, dire du moins que le Messie et son royaume sont indirec-
Balaam exprime ici le désir d'une fin paisible, couronnant tement désignés ici dans la prophétie de la prospérité du
une vie longue et prospère. Cf. Gen., xxv, 8. Ce désir royaume d'Israël, qui figurait et préparait le royaume
devait être cruellement frustré. Num., xxxi, 8, parce que spirituel du Christ. Agag est. d'après plusieurs inter-
Balaam, dit saint Bernard, Serm. xxi in Cantic., i, prètes, le titre des rois d'Amalec. Voir col. 259.
t. clxxxiii, col. 873,u souhaitait la fin des justes, mais il Ce troisième oracle, qui renchérissait sur les deux pre-
n'en voulait pas les commencements, » c'est-à-dire la vie miers mit le comble au mécontentement de Balac. Car
,
vertueuse qui conduit à cette fin. Pour le moment cepen- non seulement Balaam bénissait de plus en plus ses enne-
dant il était fidèle à la mission que Dieu lui avait donnée, mis, mais il venait encore d'appeler sur Moab les malé-
et il déclara à Balac qu'il ne pouvait y manquer, lorsque le dictions célestes par ces dernières paroles de son discours :
roi s'indigna de ce que, appelé pour maudire, il bénissait. « Maudit sera, [ô Israël,] celui qui te maudira! » Le roi
2" Deuxième oracle. — Pénétré, comme on l'était com- ordonna donc à Balaam de s'en retourner dans sou pays,
munément chez les païens, de l'importance du site en fait non sans lui avoir fait remarquer qu'en écoutant Jéhovah
de prestige, Balac pensa qu'un changement de lieu amè- il avait perdu la magnifique récompense qui lui était des-
nerait un changement dans les réponses de la divinité. tinée; mais Balaam rappela à Balac qu'il ne pouvait parler
Il conduisit donc Balaam sur une hauteur des monts que conformément aux ordres du Seigneur, comme il
Abarim, le mont Phasga, et le fit monter au sommet, l'avait tout d'abord déclaré à ses envoyés. « Cependant,
en un endroit d'où il ne put voir qu'une partie du camp ajouta -t- il, je donnerai, en retournant vers mon peuple,
d'Israël, ou bien, au contraire, d'où il put voir toute l'ar- un conseil concernant ce que votre peuple fera a celui -< i
4° Quatrième oracle. —
Balaam reprit aussitôt son dis VI Dr CAR M TÈRE MESSIANIQUE DU QUATRIÈME ORACLE.
cours sans aucun préliminaire. Ce dernier oracle est le — Si l'on veut bien comprendre ce quatrième oracle, qui
plus beau de tous; il a une portée bien plus haute el est la parlie de beaucoup la [dus importante de
la pro-
plus étendue que les précédents. On dirait que le souffle phétie el en constitue le point culminant, il faut ne pas
prophétique attendait ce moment, où Balaam, libre de perdre de Mie les dernières paroles de Balaam à Italie,
toute préoccupation du côté de Balac, se livrerait sans v. 14, par lesquelles il lui avait promis de lui découvrir
réserve à l'inspiration divine, pour le soulever et rem- ce qu'Israël ferait à son peuple dans les derniers jours »
porter dans une région nouvelle. Quatre visions succes- (hébreu), expression qui dans le langage de la Rible se
sives passent sous ses yeux, et divisent ainsi cet oracle rapporte d'ordinaire au règne du Messie, déjà réalisé ou
en quatre sériions, comprises dans les vv. 17-19, 20, préparé pai les événements de l'histoire d'Israël. Gen.,
21-22, 23-24, du chapitre xxtv, el précédées d'un court xi. ix, I; Is., ii, 2; Jer., xxx, 24; Ezech., xxxvm, 8, 16;
préambule, }f. 15-16, dans lequel Balaam rappelle sa llela.. i. J (grei j. Aussitôt après avoir prononcé- ces
mission en un langage assez obscur. Cf. J f. 3-4. paroles, Balaam rappelle, v. 15-16, d'une manière plus
1. « Je le verrai (hébreu je le vois), mais pas main-
: solennelle encore que précédemment, v. 3-4, l'esprit
tenant; je le contemplerai hébreu je le contemple), : prophétique qui le remplit et la sagesse divine qui le l'ait
mais pas de pi es. Une étoile sortira de Jacob, et un sceptre parler. Alors son regard, plongeant dans l'avenir le plus
s'élèvera du milieu d'Israël; et il frappera les chefs (hé- lointain, y découvre une étoile qui sort de licol,, cf. Apec,
breu: les deux cotés) de Moab, et il dévastera tous les xxn, lti, un sceptre qui s'élève d'Israël, un Dominateur
enfants de Seth [Set, c'est-à-dire « confusion, tumulte »). dont l'origine céleste est symbolisée par l'étoile, comme
Et l'Id umée sera en sa possession, et l'héritage de Séir le sceptre indique sa dignité royale et sa puissance.
passera à ses ennemis; mais Israël agira vaillamment Cf. Gen., xlix, 10. Ce Dominateur est le terme extrême
(prévaudra en richesse et en force, d'après lesTargums . vers lequel toutes les parties de l'oracle convergent et ;
il prophétisa leur ruine, qui arriva sous Saûl. 1 Reg., sur les autres pour faire place enfin à l'empire de celui
xv, 2-33 Us furent presque exterminés sous ce prince, que le voyant appelle l'Étoile de Jacob. De ce point de
et si plus tard ils reparaissent quelquefois encore, c'est vue, la prophétie de Balaam apparaît dans une grandiose
sous forme de tribus isolées ou de bandes de pillardB; unité, et son accomplissement total est manifeste, tandis
nuis jamais plus connue constitués en corps de nation. qu'il se montre imparfait ou difficile à reconnaître, si l'on
1 Reg., xxvn, X; xxx, I. se renferme dans l'histoire nationale des peuples men-
:j. Balaam porte ensuite les yeux du côté des Cinéens tionnés. Si l'on veut, par exemple, avec certains inter-
et leur prédit qu'ils seront enu lés en captivité par les prètes, voir David dans le dominateur du v. 19, on ne
Assyriens. Quels étaient ces Cinéens? Il est impossible peut lui attribuer toutes les victoires prophétisées. Car
de lieu préciser, faute de données suffisantes, sur les c'est àSaùl et non à David qu'est due principalement la
peuples qui portent ce nom dans la Bible, voir Cinéens; ruine des Amalécites; les Moabites eux-mêmes, vaincus
mais on peut du moins penser qu'ils étaient de même et soumis par David, II Reg., vm, 2, secouèrent plus tard
race que ceux dont Balaam voyait en ce moment le « nid » le joug d'Israël, IV Reg., i, 1 m, 4-5, et purent encore
;
[qên, allusion à Qêni, « Cinéen o). Le nom de la ville lui nuire, IV Reg., xm, 20-21, etc.; et, quant aux blu-
d'Accaïn (hébreu Haqqaïn), Jos., xv, 57, au sud-est
: méens, l'accomplissement de la prophétie, commencé par
d'Hébron, cl Jud., i. 16, identifiée par les explorateurs David, Il Heg., vm, 14; 111 Reg., xi, 15-16, ne fut achevé
anglais de VOrdnance Survey avec le village moderne de qu'un peu avant l'avènement du vrai Dominateur, par
Youkiu ou Yakin, rappelle le nom des Cinéens, et, du Jean llyrcan, qui soumit définitivement les Iduméens et
haut du mont Phogor, Balaam voyait liés bien le rocher leur imposa la religion mosaïque. 11 ne peut donc être
sur lequel était construite celle ville. Voir AcCAÎN, col. 105. question de David, dans la prophétie de Ualaam, que pour
La prophétie fut probablement accomplie contre les Ci- paitie des événements prédits, et sans doute en tant
néens de la Galilée par Théglathphalasar, IV Reg., xv, '29, que ce prince est considéré comme le type du Mai Roi
et contre ceux de la Judée par Nabuchodonosor; car le des siècles ", qui abat successivement tous ses ennemis
mot « Assyriens » doit se prendre dans un sens large, et assied son trône sur les débris de leurs empires.
Comme OH le voil par I Ksdc, vi, 22, el ici même, v 21. Cf. l's.l'.IX, 2, et Apoc, XXII, 11).
i. En effet, étendant celle fois le regard de son espril Le passage relatif aux Cinéens semblerait toutefois
bien au delà de l'horizon visible dans lequel il s'étail rompre l'unité de cette vision prophétique. En effet, que
renfermé jusque-là, Balaam annonce, dans le y. 24, la viennent faire ici, parmi les ennemis d'Israël vaincus
ruine des Assyriens par des [uérants venus de l'Italie,
i par son roi, les Cinéens, amis du peuple de Dieu? Reg., I
'"" ntale -
] ipris le I I
Il i
.q niés par Assui . xviii; Jud.. i. Kl; iv, 17-22. Voir Keil, The Pentateuch,
ceux des contrées occidentale désignés sou-, la déi.
li- I. m, p. l'.Hi. C'est donc toujours la puissance du Domi-
naliond Hébei Keil, The Pentaleucli (tradui don au. nateur qui s'exerce vis-à-vis des Cinéens comme des
I. m, p 198-199, A leur loui ces derniers vainqueurs autres, mais en les protégeant comme amis de son peuple,
il. « et pour louji ajoute ii
hébreu. Ci le \. 2l, où Balaam voil la puissance de l'Occident
L
I" i
.
pai l
t
cette prédiction que .se termine toute la prophétie de assci vissant l'Orient, et détruite à son tour pour toujours,
Balaam. i donne en deux mots comme une esquisse des tableaux
1397 BALAAM -1398
plus vastes dans lesquels Daniel dépeindra les grands leurs malheurs à la malédiction d'un sorcier, dit Théo
empires el le royaume messianique qui doit leur succéder. doret, Quœst. xlii in Num., t. lxxx, col. 390. Mais Dieu
Seulement Balaam ne dit pas, comme Daniel, par qui permit qu'il leur nuisit d'une autre manière. Balaam,
sera ruiné le dernier de ces empires. Est-ce que sa vue sciant mis en route pour revenir dans son pays, s'arrêta
prophétique ne s'est pas étendue jusque-là, comme le chez les Madianites, voisins et alliés des Moabites. Les
disent certains critiques modernes? Nous ne le croyons Madianites s'étaient joints aux Moabites pour solliciter
pas. D'abord ces mots « pour toujours a prouvent qu'à son intervention contre Israël; c'est sans doute ce qui
sis yeux cette dernière ruine est due à une cause irrésis- détermina Balaam à séjourner chez eux en quittant le
tible, toute-puissante; el ensuite comment supposer que pays de Moab il:pouvait compter qu'ils écouteraient
Balaam n'a pas vu ce destructeur, lui qui a débuté par docilement ses avis, et l'événement justifia ses prévisions.
ces paroles « Je le vois, mais pas maintenant; je le con-
: Soit par un sentiment de haine contre le peuple de Dieu,
temple, mais pas de près? » La ruine du dernier conqué- soit plutôt dans l'espoir de recevoir de l'argent pour prix
rant n'est que le coup final de Celui qu'il n'a pas cessé de ses services, il donna aux Madianites un conseil dont
de voir triompher de tous ses ennemis les uns après les les effets devaient être, dans sa pensée, plus funestes aux
autres. Mais il importe peu du reste que Balaam ait saisi Hébreux que n'auraient pu l'être ses malédictions car, ;
ou non la portée de ses prédictions; leur caractère mes- s'ils avaient le malheur de tomber dans le piège qu'on
sianique est indépendant de l'idée qu'il pouvait s'en faire. allait leur tendre, ils seraient aussitôt privés du secours
Si ce caractère messianique, que les Pères reconnaissent de Dieu, et attireraient sur eux ses vengeances. Num.,
généralement à l'ensemble du quatrième oracle, n'est pas xxxi, 10; cf. Apoc, il, 14. A son instigation, les femmes
admis de tous, il n'est du moins contesté de nos jours de Moab et celles de Madian, dont certaines appartenaient
par aucun des commentateurs chrétiens en ce qui regarde aux plus grandes familles, Num., xxv, 2, 45; xxxi, 16,
1'
étoile de Jacob » et le « sceptre » du y. 17. Les anciennes
< vinrent au camp des Israélites, sous le prétexte peut-être
traditions juives étaient constantes sur ce point; on le voit de leur offrir les marchandises dont faisaient commerce
par les Targums d'Onkélos et du Pseudo-Jonathan et par les caravanes madianites, et elles séduisirent le peuple
la paraphrase dite de Jérusalem. L'histoire nous fournit, de et même un grand nombre d'entre les chefs, les faisant
son côté, une preuve de cette tradition dans le crédit que, tomber dans ledésordre, et par là ensuite dans le culte
sous le règne d'Adrien, l'imposteur Simon trouva auprès idolàtrique de Béelphégor. Num., xxv, 2-3. Le châti-
des Juifs ses compatriotes il prit le nom de Bar-Chochébas,
; ment des coupables fut terrible vingt-quatre mille d'entre
:
« le fils de l'Étoile, » et le succès qu'il obtint montre bien eux furent passés au fil de l'épée. Num., xxv, 9.
qu'à cette époque l'Étoile annoncée par Balaam n'était Balaam ne jouit pas longtemps du succès de son mau-
autre pour les Juifs que le Messie même. Nous avons un vais conseil, lui-même en fut bientôt victime par l'ordre
:
témoignage historique encore plus frappant de cette tra- de Dieu, les Israélites attaquèrent les Madianites et les
dition dans l'Évangile de saint Matthieu, il, 2-4. Lorsque exterminèrent, hommes et femmes, n'épargnant que les
lesmages, arrivés à Jérusalem, demandèrent où était né jeunes filles et les petits enfants. Leurs cinq princes furent
le roides Juifs dont ils avaient vu l'étoile en Orient, aussi massacrés, et avec eux Balaam; il périt ainsi sous
Hérode ne fut nullement étonné; il ne demanda pas de les coups de ceux à qui il avait tant voulu nuire. Num.,
quel roi et de quelle étoile ces étrangers voulaient parler; xxxi, 7-8, 17-18.
il le savait, puisqu'il s'informa seulement du lieu où devait VIII. Ce qu'était Balaam. —
On s'est demandé si
que le Christ était pour lui, comme
naître le Christ. C'est Balaam était un prophète ou un devin. Il fut certaine-
pour les Juifs, le roi annoncé par l'étoile, ou plutôt ment prophète le jour où il parla et annonça l'avenir au
l'étoile même, aussi bien que le sceptre, Num., XXIV, 17; nom et par l'ordre de Dieu. Cf. Mich., vi 5. Mais, selon
,
c'était le Messie désigné ou rappelé ailleurs en des le sentiment le plus commun, il ne fut pas un prophète
tei mes analogues, qui font ressortir la signification de au sens propre du mot. On n'est pas compté parmi les pro-
ceux-ci. Cf. Gen., xlix, 10; Mal., iv, 2; Zach., m, 8; VI, 12; phètes, dit saint Augustin, De diversis quaist. ad Simpli-
Is., îx, 2, etc. cianum, n, 1, n. 2, t. XL, col. 130, pour avoir prophétisé
La tradition chrétienne a continué celle de la syna- une fois. Tel est aussi le sentiment d'Origène, Iloni. in xm
gogue, et si quelques-uns ont pensé autrement, au dire Num., t. xii, col. 671 de saint Basile, en plusieurs endroits,
;
de Xhéodoret, Qusest. xir in Num., t. lxxx, col. 39i, le entre autres Epist. 189 ad Ettsthatium, t xxxn, col. 691,
sentiment commun des Pères tient le y. 17 pour une pro- et de beaucoup d'autres, dont saint Thomas, 2", 2=, q. 172,
phétie de l'avènement du Messie. Ct. S. Jérôme, Epist. a. 6, ad 1"™, résume les doctrines d'un seul mot Balaam :
ad Oceanum, t. xxn, col. 695; Kilber, Analyste biblica, fut a prophète des démons ». Cf. Tertullien, Adv. Mar-
Paris, 1851), t. i, p. 97. Une tradition analogue devait cwn., iv, 28, t. n, col. 430; S. Jérôme, Quœst. Iicbraic.
exister chez les nations de l'Orient qui connaissaient la in Gènes., xxn, 20, t. xxm, col. 971; In Job, xxxn, 2;
prophétie de Balaam, comme l'indiquent les paroles des Expositio interlinearis tibri Job, t. xxvi, col. 1450;
Mages, Matth., H, 2, mais adaptée aux idées régnantes Epist. ad Fabiolam de 42 mans. in deserto , XL,
dans le paganisme. Les Mages, « qui connaissaient d'avance t. xxm, col. 722; Epist. Lxxni, Epitapk. Fabiolx,
l'apparition de l'étoile par l'oracle de Balaam, dont ils t. xxn, col. 695; Estius, Annotât, in Num., xxii, 5.
étaient les successeurs, » dit saint Jérôme, In Matth il, , L'opinion commune peut invoquer en sa faveur l'Écri-
t. xxvi, col. 26, les Mages paraissent avoir cru que l'étoile ture elle-même. En effet, l'écrivain sacré ne donne pas
apparue en Orient était l'objet direct de la prophétie de à Balaam le nom de « prophète », ndbV ou kôzék; mais
Balaam, et qu'à son tour elle annonçait, conformément de « devin », haq-qôsêm, jos., xm, 22, mot toujours pris
aux croyances superstitieuses de l'antiquité, la naissance en mauvaise part. Deut., xvm, 10-12; I Reg., xv, 23, etc.
du « roi des Juifs ». de même que d'autres astres annon- Saint Pierre, il est vrai, l'appelle prophète, II Petr., Il, 16,
çaient la naissance des grands hommes. Justin Hist. , mais c'est à l'occasion de l'événement dans lequel il le
xxxvn, 2; Suétone, Jul. Csesar, 78 Préparés par cette fut en effet. Ce nom d'ailleurs est quelquefois appliqué
antique tradition, ils reçurent docilement la révélation dans la Bible, à des hommes qui ne sont point réelle-
qui leur fut l'aile de la naissance de ce roi. Voir Maldonat, ment prophètes Deut., xm, 1, 3, 5. —
Voir A. Tholuck,
J» Matth., il. 2. Die Gesckichte Bileam's, dans ses Vermischte Schriften,
VIL Funeste conseil donné par Balaam. Sa mort. — 2 in-8", Hambourg, 1839, t. i, p. 406-432; W. ffengs-
— Sa prophétie terminée, Balaam reprit le chemin de tenberg, Die Gesckichte Bilcams und seine Weissagurtr
Pethor. Dieu ne lui avait donc pas permis de maudire yen, in-8», Berlin, 1842. E. Palis.
son peuple il ne fallait pas que plus tard les Israélites,
:
coupables et châtiés par le Seigneur, pussent attribuer 2. BALAAM (hébreu : Bil'dm; Septante : Ieu.ê>,iav),
1399 BALAAM — BALANCE 1400
demi-tribu occidentale île Manassé, nommée dressées pai les Madianites contre les Israélites, pour les
'
ville île la
seulement sous cette forme, Par., vi, 70. C'est proba- I
-
orrompre les faire tomber dans l'idolâtrie. Num., xxv.
i t
blement la ville qui est appelée Jéblaam, Jos., xvn. 11; Il est fait mention de Balac, dans la suite, en divers en-
XXI. 24. Voir .Il i:[ V VM droits des Livres Sdids: mais ces passages n'ajoutent rien
a <! que Moïse nous apprend de lui dans le n li'.
BALAAN (hébreu : Bilhdn, « modeste [?]; v "i Nombres. Jud., xi, 24-25; Mich., vi, 5; Apoc, n, 44. Voir
aussi Balak; Septante BaXaâ|i), prince horréen, lils: Balaam. E. Palis.
d'Ëseï et descendant 'le Séir. Il habitait le mont Séir
avant la conquête d'Ésaû. tien., xxxvi. 27 Par., i. 42. : I BALADAN. Voir Mérodach-Baladan.
nom Baalath, III Heg., îx, 1*. Voir Baalath. Pouille, et docteur en théologie, vivait au xvi 8 siècle. Il
a donné au public 1 In .1' ta Apostolorum poei :
régnait au moment où le peuple d Israël, après li aussi un mineur conventuel; l'ouvrage de Jean Ba
rante ans d.- séjoui au désert, arrivait dans I.. ci lut imprimé a la suite du sien, a Venise, chez Picenini
d au delà du Jourdain |»>ur passer ce lien ri I.eni. (368, in-8°. 2" Expositio S. Bonavenl
dans la Terre Promise. La ruine complète des 10 aumes librum Sapienlise et Lamentationes Jeremiœ. I
1
de Séhon ri d'Og lit craindre à Balacle même sort pour Jean de Saint -Antoine, qui affirme avoir examiné i
suite des conquêtes de Séhon, pour usurper le trône de du Docteur séraphique. P. Apollinaire.
Moab. Les derniers Targums font aussi de Balac un
Madianite, et il est possible qu'il le fut eu effel mais . (hébreuBALAI : mat'àtê'; Vulgate: scopa). Cet us-
le contenu du v. i ne saurait en fournir une preuve suf- de ménage,
lensile fait de menues tiges résistantes, était
Gsanle; car il était assez naturel que, dans un da igei connu des Hébreux. Il y est fait allusion dans l'Écriture. —
qui menaçait Madian aussi bien que Moab, cf. Num., Dans une prophétie, Is., xiv, 23, le balai est pris comme
I
xxv, I"; xxw, 2-49, le loi de Moab cherchât à se con- symbole d'une entière destruction .le la balayerai, dit <
certer avec 1rs Madianites, ses voisins, et d'ailleurs des- Dieu en parlant de Babylone, avec le balai de la destruc-
cendants de rharé me les Moabites. Il n'esl doni i lion, » c'est-à-dire qui ne laissera rien de reste, Les
pas besoin, pour expliquer cette démarche, d'' recourir Septante mit rendu le mot hébreu par g fosse ". [3ipa8pov;
a l'hypothèse d'une commu tationalité. 11 paraîtrait mais le chaldéen, le syriaque et la Vulgate ont traduit
néan noins qu'il y eut ,i cette époque un changement de par le mot « balai », plus conforme à l'étymologie. —
dynastie, ou peul monarchie moabite
être mê pic la •J La félonie qui a perdu la drachme balaye (my, 7 sa .
fut établie d fondée en la personne de Balac ou de son maison pour la retrouver. Luc, xv, S. lin- une demeure I
prédécesseur: le texte hébreu d.- Num., xxi. 26, appelle -ans autre ouverture que la porte, à la lueur d'une faible
premiei roi de Moab le prince auquel Séhon enleva tiésé- lampe, elle n'avait pas de moyen plus facile pour trouver
bon, sa capitale, ci tout le territoire jusqu'à l'Arnon. Ce nu si petit objet. —
3° Notre -Seigneur parle de l'esprit
premier mi liait -d prédécesseur de Balac ou Balac le impur qui. revenant dans le cœur de l'homme d où il
lui-même? C'est ce qu'on ne saurait dire. .lait sorti, retrouve sa demeure soigneusement balayée.
Les Moabites avaient dû cependant conserver quelqui - Matth., xn. il: Lue., xi, 25. E. Levesque.
points du territoire conquis pai Séhon au nord de l'Ar-
non, ou bien ils en reprirent possession aussitôt après la BALAN (hébreu : Bilhân, « modeste ('.']: > voir aussi
défaite des A rhéens par Moïse, puisque nous les voyons IIvi.aan ; Septante : BxXocxv), fils de Jadihel, dans la des-
alors établis dans ce pays 'i \ agir en maîtres. Num.. cendance 'li- Benjamin. Ses sept fils furent chefs de fa-
xxn, Il xxn i, 14, 28; xxv, I. Mais les succès des Hébreux
; milles puissante-. I Par., VII. 10, 11.
lit cette po ;ession précaire aux yeux de Balac,
i
aussi bien que celle du reste de sou royaume: si les armes 3 ALAN AN, hébreu:
Jla'al hânân, " Baal fait grâce ».
de Séhon avaient été funestes aux Moabites, que ne fallait-il Cf. frarmon des inscription- de Cartilage, et /.'<<
/>'" e/ o'
pas craindre des vainqueurs de Séhon? Balac ne savait \ianunn des inscriptions cunéiformes.
pas que Dieu .oui défendu à son peuple de rien entre-
prendre contre les M isibiti enfants d.' Lot. Unit., n.'.i. . 1. balanan
Sept. ml. BaWvevwv, Boàaewûp), lils
i :
Se croyant donc impuissant contre un peuple qui avait d'Achobor, succéda Saûl de lîchoboth sur le trône <
mi pouvoii urhui a n. Il envoya des anciens de Moab xxxvi, 38, 39; l Par., i. fâ.
et de Madian. peut II' "l-l d V" il. Unit.. XXIII, î;
•
Il Esdr., xni. I. .i un laineux devin de Péthor, en Méso- 2. BALANAN 'Septante: BaMlCtviv), officier de David,
potamie, Balaam, lils de Béor, afin qu'il vint maudire originaire de Beth-Gader, ville de Juda, intendant dis
I.'. Israélites i
t
l'àidei pai ses maléfices à les repousser. . ici- li d.'- sycomores de la Séphéla. 1 Par., xwn -js.
.1 1 \ .
Balaam vint en effet, mais il lut contraint par Dieu de s.ai nain semble indiquer nu Chananéen.
bénir, au contraire, Israël, au grand mécontentement de
l: dac. qui dut s,' retirer sans avoir rien obtenu de e qu i il BALANCE
(hébreu: mô'zenaim, pries et «y..
désirait. Quoique le nom de Ba
Num., xxiv. -J".. Septante: J'JY<Sv, orra6|ié;, -/.ïTri'yi y,- Vulgate , .
paraisse pas dans les événements qui suivirent les oi n les /cco. pondus). L'Écriture ne décrit pas la balance dont
de Balaam, on peul c |u ne esta pas étranger aux il se-servaienl les Hébreux; mus les nom- usités poui la
embûches qui, sm les conseils du devin de Péthor, turent désigne! nous montrent quelle devait être a peu pics
1401 BALANCE 1402
semblable à notre balance ordinaire, connue du reste des attachées, par l'autre extrémité, à droite et à gauche de
Égyptiens et des Assyriens (fig. 416), et figurée sur les l'axe du iléau. Celui-ci,en s'abaissant d'un côté, faisait
monuments. Elle se composait de deux plateaux (mô'ze- dévier le fil à plomb du côté opposé. Quand le fléau était
horizontal, le il à plomb était juste en face de la ligne
1
uu fil à plomb remplissait l'office de languette. Il partail lviinchi dans son commentaire sur Isaïe, xxvi, 7. Dans
,
XL, 12, pelés semble bien être joint à mô'zenaïm, « les Is. xlvi, 0, et pour peser les diverses marchandises
,
deux bassins, » pour exprimer, par ses deux parties essen- dans les achats et les ventes, mais aussi pour peser
tielles, une seule et même balance. Le mot qânéh, « ro- les métaux qui servaient à en payer le prix. Car au
seau, canne, » généralement usité pour les mesures de lieu de faire toujours des échanges en nature, on en
longueur, comme le grec xavûv, serait pour quelques vint, pour plus de facilité dans les transactions, à payer
exégèteslenomde la balance dite « romaine o. Mais celle-i ; en lingots d'or, d'argent ou de cuivre. Ces lingots,
est d'invention plus récente; selon Isidore de Séville, souvent coupés en anneaux de différente grosseur, pou-
Etymolog., xvi, 25, t. lxxxii, col. 150, elle aurait vaient bien avoir quelque marque indiquant le poids et
la valeur; mais comme ils n'avaient pas encore l'em-
été inventée en Campante, d'où son nom de campana
preinte et la garantie de l'autorité publique, on ne peut
les considérer comme de la vraie monnaie, laquelle est
d'invention grecque ou lydienne au vn e siècle avant J.-C. Il
fallait doni vérifier le poids îles lingots à chaque marché
nouveau. Aussi les marchands portaient-ils suspendus à la
ceinture une petite balance un sachel renfermant des i
I
The manners est tombé sur son genou droit. Au-dessus des combattants une
qu ,i l'époque romaine .1. G. Wilkinson,
balance est fixée par un clou à un arbre desséché Mercure, coiffé
and customs of the Egyptians, édit. Birch,
ancien!
;
d'un large pétase, regarde cette balance où sont pesés les destins
I. Il, p. 246 el -217, note. Il est donc préférable d'expliqué]
d'Achille et de Memnon , figurés par deux petits génies ailés
par lléau le- qânéh d'Isaie, xlvi, 6. Quand les Grecs et placés dans les plattaux ; il montre du doigt le plateau qui des-
cend. Le bassin qui contientdestinée d'Achille s'élève, selon
la
l'expression d'Homère, Jusqu'aux cieux, tandis quo l'auii
(nul avec la destinée de Memnon. A gauche, Thétis, la mère
d'Achille, étend la main sur son fils; ù droite, l'Aurore, mère
de Memnon s'arrache les cheveux. Voir Millln, Peintures des
,
d'une aiguille ou languette (examen) marquant par son se suspendaient les sacs d'oi (fig. 121). Wilkinson, Manners
inclinaison les variations de poids; la balance (libra) dont and customs, t. ii, p. 231, 246; G. Maspero, Lecture»
le Héi -i divisé en fractions el est muni d'un poids historiques, in-12, Paris, p. 22-23; Lenormant,
1892,
mobile qui permet de variei la longueui du levier el de Histoire ancienne, t. ni, p. 58.Chez les Assyriens, on
constatei fai ilement la différence de poids des deux objets pesait de iiièine les lingots non monnayés; le verbe saqal
plai es dans les bassin: flg. 118), et enfin la romaine pro- s'employait également pour dire « peser » et o payer ».
prement dite (statera ), ou balance à bras in au el â i Lenormant, Histoire ancienne, t.v, p. 113. (Voir Monnaii .)
poids unique mobile (ig. 419). i
Quand on les vérifiait à la balance, on reconnaissait
En Oi ienl les bal;
. n tient non seulemenl pour
i
que les lingots n'avaient pas toujours le poids marqué;
diviser une chose en parties déterminées, Ezech., vi, I; on les rejetait. Des exégètes, Cornélius a Lapide, dans
UOô BALANCE — BALANITE 1400
son commentaire sur Daniel, v, 26 (Vulg., 27); Fabre ii'-[lu le moindre contrepoids. » Elle sert à peindre la
d'Envieu. Le livre du prophète Daniel, t. n. L re partie, puissance et la sagesse de Dieu « H a pesé dans la ba-
:
p. ll'J, etc., voient une allusion à cet usage dans la cé- lance les montagnes. » Is., XL, 12; II Mach., i\. s. Le <,
lèbre sentence portée contre Baltassar. Ce prince a été monde, les nations, sont devant lui comme le plus petit
pesé dans la balance de la justice divine, et il est rejeté poids, comme un grain de poussière dans la balance, o
comme le lingot qui n'a pas le poids voulu. Cf. Job, N.. XL, 15; Sap., xi, 23. Dans l'Apocalypse, vi. 5. la ba-
xxxi, Les poètes grecs et les monuments helléniques
G. lance symbolise la disette après l'ouverture du troisième
;
nous montrent aussi les dieux pesant les destinées des sceau, saint Jean voit sur un cheval sombre un cavalier
hommes (iig. 122). tenant à la main une balance, et il entend une voix qui
En l'absence de contrôle légal pour les poids et les crie « Un chénix de blé pour un denier (c'est-à-dire pour
:
mesures, il était aisé de tromper en employant des poids une journée d'ouvrier), trois chénix d'orge pour un de-
falsifiésou des balances fausses. On sait d'ailleurs que nier; i>
en d'autres termes, chacun n'aura alors qu'une
tromperie sont des vices très communs en
la fourberie et la maigre et insuffisante ration, mesurée et pesée. Cf. Lev.,
Orient. Aussi l'Ecriture rappelle-t-elle souvent aux Israé- sxvt, 26; Ezech., iv, 10, 17. Ce n'est pas
précisément la fa-
mine, comme dans le sceau suivant; mais la rareté et la
cherté des vivres, c'est-à-dire la disette. Enfin la balance est
le symbole du jugement de Dieu et de sa rigoureuse
équité « Que Dieu me pèse dans la balance de la justice,
:
BALANITE. I. —
Plante qui, selon
Description.
plusieurs botanistes et exégétes, produirait la substance
cette loi, les prophètes en réitérèrent les prescriptions. des feuilles ces grappes sont glabres et ne renferment
;
Ose., xii, 8 ,Vulg., 7); Arnos, vin, 5; Mich., vi, Il Ezech., ; pas plus de trois à cinq fleurs; la corolle est petite, par-
xi-v, 10. Même insistance dans les livres sapientiaux. Il fois blanchâtre, formée de cinq pétales linéaires et oblongs,
ne faut point se départir de la stricte équité dans l'usage<• pourvue à la base d'un calice également à cinq divisions
de la balance et des poids, d Eccli., xlii, 4. o La balance pubescentes; le fruit est charnu, huileux, de forme ovale,
tiouipeuse est en abomination devant Jébovah. » Prov., légèrement aminci aux deux extrémités, portant au de-
Il, 1; xx. '23. » La languette et les plateaux justes sont hors quatre angles arrondis et peu saillants; à l'intérieur,
de Jéhovah. » Prov., xvi, 11. C'est-à-dire quand la ba- il renferme un noyau osseux (fig. 134). Cet arbuste a été
lance est juste, c'est comme si Dieu avait prononcé. nommé Balanites xgyptiùca par A. R. Delile, Description
L'usage si fréquent de la balance devait naturellement deVÊgypte, in-f\ Paris, 1813, p. 221, pi. 28, fig. I;
amener à la prendre comme terme de comparaison et A. P. de Candolle, Prodromus systematis regni vegeta-
comme symbole. L'Ecclésiastique recommande de peser bilis, 16 in-8". Paris. 1824-1870, t. i, p. 708. 11 croîl en
ses paroles dans la balance, xxi, 28; xxvin, 29; nous Arabie, dans les déserts de l'Egypte supérieure, en Nubie
avons la même métaphore pour exprimer la circonspec- et en Abyssinie; il ne se rencontre plus actuellement,
tion dans les paroles, le soin d'en examiner le pour et le dans toute la Palestine, qu'aux environs de Jéricho, dans
contre, d'en apprécier les conséquences. La balance s'em- la vallée chaude du Jourdain, d'après E. Boissier, Flora
ploie au figuré pour l'appréciation. des choses morales: orientons, 5 in-8», Bile et Genève, 1807-188't, t. i, p. 944.
comme nous disons « le poids de la douleui », ainsi pour Le fruit du balanite s'appelle myrobalan rf'i';/;//
Job les afflictions pèsent dans la balance plus que le datte du désert; il a presque la forme et la figure d'une
sable des mers. Job, vi, 2. a Les hommes qui s'élèvent datte; sa chair, qui est d'abord acre, très amère et pur-
Contre Dieu, dit le psalmiste, lxi (hébreu, lxhi. 10, sont gative, devient douce et mangeable en mûrissant. Son
moins qu'un souflle placé dans la balance; ils sont enle- noyau lournit de l'huile; sa pulpe rnùre sert à préparer
U01 BALAXITE 1408
lein, ïconographia familiarium naturalium regni vege- Palestine, Gen., xun, 11, produit assez précieux pour
tabilis, l m i Bonn, 1843-1870, t. m, p. 223.
.
qu'une petite quantité lut un présent digne d'être offert
M. Gandoger.
II. Exégèse. Le balanite était certainement connu
en Egypte son fruit a été souvent trouvé dans le? tom-
:
II. Maundrell, Voyage d'Alep à Jérusalem, en (697, xxvii, 17. Il avait de remarquables propriétés médicinales :
traduit di l'anglais, in 12, Utrecht, 1705, p, 144, je vis en particulier, on s'en servait pour guérir les blessures
uu fruil tort remarquable, que les Arabes nomment el les plaies. Jer., vin. 22; m. 8; c'était un remède très
zacchone. Il crotl sur un arbrisseau rempli d'épines... 11 efficace, puisque, selon une image du prophète, il pour-
a la forme el la couleur d'une petite noix qui n'esl pas rait peut-être guérir même Babylone, brisée dans sa
mûre. Les arabes pilent l. un. unir de ce rruil dans un chute, Jer.. n. 8; mais, malgré son application, l'Egypte
n mi lier, en suite de quoi ils la mettent dans de l'eau bouil- ne saurait espérei >lc guérison pour ses blessures. Jer.,
lante, ''i n tirenl une huile donl ils se servent poui 1rs
c
XI. VI. 1 I.
meurtrissures internes. Ils l'appliquent aussi extérieure- Ce suri que l'Ecriture nous présente, non tant comme
1409 BALANITE — BALDAD 1410
un parfum que comme une substance précieuse, propre l'ontentendu les anciens traducteurs, l'aigle de mer ou
à guérir les pluies, peut à ce litre s'identifier avec l'huile pygargue. (Voir col. 305.) Le balbuzard se nourrissant
.
du balanite, regardée encore par les Arabes comme un exclusivement de poissons ne se rencontre pas ou du
,
BALB! Jean, dominicain, appelé de Janua ou de Gênes, BALDAD (hébreu Bildad, peut-être contraction de
:
Dans l'église de Pavie, son image avait été peinte entre Subite. Voir Si'hite. Les Septante donnent a Éliphaz et
celles des saints. Son principal ouvrage, qui a pour titre à Sophar, les deux autres amis de Job, le titre de roi,
Calholicon ou Summa grâmmaticalis , est une sorte et à Baldad celui de Saj/lwv -jpiwj;. Les amis d'un
d'encyclopédie de médiocre importance. Dans la préface, homme aussi riche et puissant que l'était Job, i, 3, de-
il avertit ses lecteurs qu'il traitera, entre antres choses, vient être, en effet, des personnages considérables,
De orig ne
et significalione quarumdam dieti occupant dans leur pays un rang analogue à celui des
guse ssepe in ouvrage fut un des
: l scheiks ou même des émirs parmi les Arabes mo-
premiers livres imprimés. La première édition que nous dernes.
en connais-. m- fut publiée gi and in-f", à Uayem e, en 160, 1
Baldad prend part à chacune des trois discussions que
et ce n'est pas sans raison qu'elle est attribuée à Guten- lob soutient avec ses amis. Dans son premier discours,
berg. Les Postillse super Evangelia de Jean Balbi sont pour appuyer la thèse exagérée d'Éliphaz, que toute souf-
conseï ves manuscrit- dans la bibliothèque des dominicains france est le châtiment d'un péché personnel, il décrit
de Gènes. —
Voir Brunet, Manuel du libraire (1862), successivement le sort du pécheur repentant qui recouvre
t. m. p. 501, au mot Janùa; Ëchard, Scriptores or- sa prospérité passée, et même quelquefois une prospérité
1
ni Pi calorum 1719
i t. i, p. 462; Fabricius, Bi-
i
. plus grande encore, Job, vin. i-7: la destinée malheu-
bliotheca médis lalinitatis i
1734), t. i. p. 437. reuse du pécheur obstiné, qui se dessèche et périt comme
B Heurtebize. un roseau privé d'eau ou une bel be germant parmi les
BALBUZARD, Pandion, Falco haliseelus, oiseau de pierres, Job, vin, 11-15, et enfin l'état de l'homme juste
proie diurne, de la famille des falconidi - IL 126). Il a et innocent à qui Dieu fait une existence heureuse, à
soixante centimètres de long, le bec noir et grand, le l'abri des attaques de ses ennemis. Job. VIII, 20-22. Il y a
manteau brun, le dessous du corps blanc, la tète blanche dans ce premier discours beaucoup d'affirmations et point
avec des taches brunes, les ongles forts, très crochus; les de preuves.
ailes, au repos, dépassent l'extrémité de la queue. C'esl de Le second n'est pas plus riche en arguments, mus
tous les oiseaux carnassiers le plus intrépide pêcheur. Il Baldad y donne plus libre carrière à son imagination.
se nourrit de poissons, qu'il saisit avec ses serres à la sur- Dans un style brillant et fortement nuage, il montre
face de l'eau ou même en plongeant. On le trouve sur le l'éclat de la félicité du méchant s'éteignant dans la tris-
boi de- rivières, des lacs et des étangs. Cf. Pline, x, 3.
1
tesse lugubre dune fin que des fléaux nombreux pré-
Plusieurs savant- croient que cet ichtyophage est le cèdent, que l'isolement accompagne, et que suit un hon-
oiniyâli, que le Lévitique, xt. 13. et le Deutéronome. teux oubli aggravé par l'absence de toute postérité. Job,
,
XIV, 12, rangent parmi les animaux impurs dont il est xviii.
lu aux Israélites de manger. (Voir col. 305.) L'oi- Le troisième discours, —
si l'on peut donner ce nom
seau mentionné pai Moïse est plus probablement, comme à quelques sentences solennelles qui tiennent en cinq
DICT. DE LA LIIJLE I. - 47
1411 riAT.DAD BALEINE 141!
Baldad parle toujours après Élipbaz, et il reproduit au 1021; Explicatio libri Judicum, recueil de quatre-vingt-
fond les idées de son ami. ni les appuyant sur l'autorité huit sermons en allemand, in-4°, Wittenberg 1017, 10'di; ,
des anciens sages, Job, VIII, 8-10, comme Éliphaz en Bausbûchlein Ruth, vor dieser Zeit in zweij und zwanzig
appelle aux visions. Job, [V, 12-10. Il affirme et il peint Prediglen nach der Richtschnur heiliger gôltlicher
plus qu'il ne raisonne. Toutefois, s il suit le sentiment Schrift schlecht und rechl erklârel und geprediget, in-'t»,
d'Ëliphaz, il n'imite pas la modération dont celui-ci fait Wittenberg, 1008, 1011. 1620; Psalmi graduwn , in-4»,
preuve, au moins au commencement. Dès ses premières Wittenberg. 1608, 1611, 1625, 1667; Evangelien poslill.,
paroles, Baldad s'adresse à Job d'un ton acerbe, Job, VIII, in-4», Wittenberg. 1624; 1625, en trois parties Bypo- ;
2-3, plus accentué encore dans le second discours, xvm, mneniota homiliarum in Evangelia doniinicalia et f'-sii-
3-4. 11 pousse la dureté jusqu'au poinl de donner â en- valia, Wittenberg. 1612, ouvrage traduit en allemand
tendre à ce père affligé que ses lils. Job, i, 19, avaient par André Richard, et qui parut à Wittenberg, in-4",
bien mérité leur sort, vin, t. Sa colère contre Job s'exalte 1631, 10ii; Commentarti in psalmos pamitentialet
par le succès croissant avec lequel le saint patriarche textu liebr., grseco el latino, in-8», Wittenberg, 1590,
répond à ses amis; au id discours n'est-il au 1609, 1621. —
Balduin est mentionné dans ['Indice des
fond qu'un portrait de Job el un tableau de son triste livres proscrits par l'Inquisition espagnole, publié à Ma-
état, sans aucun trait qui vienne, comme dans le premier drid, en 1790. L. Guilloreai .
Guastalla, qu'il garda pendant vingt-cinq ans. Très versé les animaux qui s'étendent en longueur, tels que les ser-
d.ms l.i connaissance de la littérature grecque, il voulut pents, les crocodiles, les grands cétacés, parmi lesquels
encore, afin de mieux pénétrer le sens des Écritures, étu- la baleine (lig. 427). Dans la Genèse, i. 21. Moïse rapporte
dier le> langues orientales, el son ardeur infatigable pour au cinquième jour la création des animaux qui vivent
I étude ne se laissa arrêter par aucun obstacle. De ses nom- dans les eaux, et particulièrement des « grands fanni-
breux ouvrages la plupart sont restés manuscrits, lai 1594, niin Il est encore fait mention des cétacés en
••.
général
il traduisit du chaldéen et commenta le Targui» d'Onkê dans le cantique des trois jeunes hommes de la loin nai-e :
los Outre cet important travail, qu'il put achever en une (l Bénissez le Seigneur, xtJtt, et tout ce qui se remue dans
année, il avait composé une description du temple d'Ézé- les eaux. » Dan., m, 79.
chiel, une histoire de Job et un commentaire sur saint La baleine parait nommée spécialement par Isaïe,
Matthieu. Parmi ses poésies imprimées, nous mentionne- xxvu, 1 « Le Seigneur visitera avec son épée ce lévia-
:
rons // di\
: rsale cantato con nuova manière than vigoureux, ce léviathan tortueux, et il tuera le lan-
i. in-4», Pavie, 1604. Voir Tiraboschi, Storia — nin qui est dans la mer. g 11 s'agit bleu ici à QOnstre
ilella liit. ital. (1824), t. vu, p. m, p. 1709. marin, el non du crocodile, que le prophète appelle Lévia-
D. Heurtebize. than, ni du serpent, qui n'esl pas d.ms la mer. Dans le
BALDUIN Friedrich, théologien protestant, né à Psaume cm, 26, il est encore probablement question de
Dresde le 17 novembre lô"ô, mort à Wittenberg le lu baleine. Le psalmiste dit, en parlant de la mer. Sur
1" mai 1027. 11 étudia d'abord l'école de Meissen, et .
elle se meuvent les navires, et le léviathan que tu as fait
ensuite à Wittenberg, ou il devint professeur de théo- pour s'y jouer. I Le mol lé athan signifie i animal qui
logie et assesseui au consistoire. Il a laissé de nombreux se recourbe », et peut s'appliquer aussi bien que (annin
ouvrages, parmi lesquels on peut citer les suivants: à un grand eétace. Il ne saurait être question ici du cro-
; Baggseum, Zachariam et Malachiam, codile. Delitzsch, Die Psalmen, t. n, p. 166, pense avec
in-8», Wittenberg, 1610; Passio Chris ti iypica, com- raison que le psalmiste fui allusion a la baleine. Ce sont
pleclens personas, res, historias Veteris Testamenti in du reste les cétacés, et non les crocodiles, qui se jouent
quibus mors et passio Jesu Christi prxfigurabatur, sur lesIlots de la mer et y tout îles bond S merveilleux.
Wittenberg, 1614; m 8 . 1616; Aduentus Christi typicus, Dans un dernier passage, l'auteur de .lob écrit Suis-je : ..
in-8», Wittenberg, 1620; Commentariw m omnes Epi- la mer ou un (annin. pour que tu m'aies environné
apottoli Pauli , in quo prœter ai cplica- 'lune barrière? Job, vu, 12, 11 est possible qu'ici le
hrasin textus, multipliée poète ait voulu parler de la nier et de la baleine; mais
textu eruuntur, tum variis parfois le Ml est appel.' ni. a .<
et le parai Ici is leluan-
q ,
controversis fundamenta sana doctrinx monslrantur. derait qu'alors, dans ce verset, l'idée fleuve appelai
.lu
'
ditions 'te .
i
oui i
ibreuses; il punit celle de son la igei II \ liai. liant, le crocodile. C'est à ce
,i I l 'I
i rani tort, en Hiii, in-4»; m f , Wittenbi 16 i; in-f», dernier sens qu'inclinent les commentateurs, parce que
1413 HALEINE — BALISTE im
si une barrière peut cerner le crocodile quand il est sur dilater le pharynx de la baleine. Mais il est de principe
le rivage, ne faut point penser à environner la baleine
il qu'on ne doit pas supposer le surnaturel sans nécessité.
qui plonge dans les profondeurs. Laissant donc de côté l'opinion vulgaire, les interprèles
11 est certain toutefois que les auteurs sacrés ont connu de la Sainte Écriture ont cherché le » grand poisson
les grands cétacés. Parmi les mysticètes, ou cétacés à la classe des pristis ou scies, et dans celle des squales.
fanons, la baleine franche se trouvait autrefois dans la Dans cette dernière se trouve le Squalus carcharias, qui
Méditerranée en assez grand nombre. Elle s'y aventure a existé de tout temps dans la Méditerranée comme dans
parfois encore, et, en 1877, on en a pris une dans le golfe le golfe Persique, et qui n'est pas embarrassé pour englou-
de Tareule. Une autre espèce, la Balœnoptera rosi râla, tir un homme tout entier. Du reste les anciens ne s\ onl
se trouve dans toutes les mers, et l'on en a capturé dans la pas trompés, et dans les peintures des premiers siècles
Méditerranée. La Balœnoptera musculus fréquente aussi qui représentent le miracle de Jonas, le monstre qui en-
cette dernière mer. Enfin la mégaptère, ou baleine à gloutit et rejette le prophète ne ressemble à rien moins
bosse, est cosmopolite. Revue des questions scientifiques, qu'à une baleine. Marligny, Dictionnaire des antiquités
t. xvn, p. 435; t. xxiii, p. 332. Ces différents animaux, chrétiennes, p. 398. H. Lesètre.
chassés aujourd'hui de nos mers, étaient bien faits pour
émerveiller les anciens par leur taille gigantesque l'agi- , BALINGHEM (Antoine de), né à Saint-Omer le
lité de leurs mouvements, et les jets de vapeur mêlés 25 juin 1571, mort à Lille le 24 janvier 1630. Il entra dans
d'eau que lancent leurs évents, quand ils remontent à la la Compagnie de Jésus le 4 octobre 1588. Il fut envoyé à
surface pour respirer. La baleine franche atteint jusqu'à Novellara (Italie) pour faire son noviciat. Après avoir
vingt-trois mètres de longueur. De plus, ces gros cétacés terminé ses études de philosophie à Brescia il revint en
,
La baleine.
possible de se remettre à Ilot. Le cas a dû se produire appliqué à la prédication. Outre un bon nombre d'ou-
de temps en temps sur les cotes de Palestine. vrages ascétiques empreints d'une certaine originalité et
Dans l'autre espèce de cétacés, les cétodontes, ou céta- des traductions de relations des missions étrangères, il a
cés à dents, il faut encore compter le dauphin, le mar- publié Scriptura sacra in locos communes morum et
:
souin, le cachalot, qui sont si nombreux dans la Méditer- exemplorum novo ordine distributa, 2 in-f°, Douai, 1021 ;
ranée, comme dans toutes les mers, et que les anciens Cologne, 10.59; Trévoux, 1705; Lyon, 1711. L'auteur y a
ont fort bien pu confondre avec les baleines sous le nom inséré un ouvrage publié dés 1017 Thésaurus orationum
:
générique de tannin. On ne peut donc douter que la ba- jaculaloriarum ex sacris lilteris utriusque Testanienti.
leine n'ait été connue des écrivains bibliques, mais il n'est C. SOMMERVOGEL.
pas possible de savoir à quelle espèce précise de cétacés BALISTE. Machine de guerre employée dans les
ils font allusion quand ils parlent de monstres marins. sièges pour lancer des pierres ou de grosses poulies
Il est cet tain du moins que, contrairement à l'opinion contre l'ennemi, ainsi nommée du grec pàXXsiv, en latin
populaire, ce n'est pas une baleine qui a englouti le pro- ballista, balista. Ce mot se trouve dans la Vulgate,
phète Jonas. Le texte sacré parle d'un dàg gâdôl, « grand I Mach., vi, 20 et 51. Les Grecs la désignaient sous les
poisson, et dans saint Matthieu, xn, 40, Notre-Seigneur
i,
noms de îtETpoêdXoç, X18060X0;, ài8o8ôXov, mots lins
dit que Jonas a été trois jours dans le ventre xoù x^touç. de la nature du projectile lancé par cette machine, lui
Le y.ï|7oç est en général un monstre marin, mammifère hébreu, le terme général de hissebônôt est seul em-
ou poisson le dârj, au contraire, désigne toujours un pois-
; ployé, II Par., xxvi, 15. Ce mot signifie « machines de
son, et le tannin ne le désigne en aucun cas. D'après guerre » en général, et il est traduit dans les Septante
l'étymologie même, dàg est l'animal « qui se multiplie par pi/avâç, et dans la Vulgate par machinas; mais
beaucoup » la baleine ne porte jamais qu'un seul balei-
; parmi ces machines les unes sont certainement des ba-
neau, et sa gestation est de plus d'une année. 11 est vrai tistes, puisque le texte sacré nous dit qu'elles sont desti-
que les anciens auraient pu confondre poissons et céta- nées à lancer de grosses pierres. Voir Catapulte, Machine.
cés, sans qu'on eut à incriminer la Bible, qui parle habi- Pline, H. N., vu, 56, dit que les Grecs empruntèrent
tuellement selon les apparences. Mais ici son langage est aux Syrophéniciens les balistes de guerre. Elles appa-
rigoureusement scientifique. La baleine a la bouche large raissent dans l'Écriture sous le règne d'Ozias, qui en fit
de deux ou trois mètres, et haute de quatre ou cinq, quand construire et déposer un certain nombre sur les tours et
elle est béante. Un homme y tiendrait donc, mais l'ani- dans les angles des remparts de Jérusalem. Il Par., xxvi. 15.
mal ne pourrait l'av.der, parce qu'il a le pharynx très Les Machabées se servirent.de balistes dans les guerres
étroit et se nourrit seulement de petits poissons, que sa de l'indépendance. I Mach., VI, 20 et 51 cf. M 20. Dans
; ,
bouche engloutit et retient avec ses fanons comme dans les deux premiers de ces passages, la Vulgate traduit par
un filet. Sans doute le cas de Jonas est éminemment balistas le mot grec $zi.o<rcâaa:. Celle traduction est
miraculeux et rien n'empêchait la puissance divine de
, inexacte. Le mot peXos-aui; désigne non les machines
4415 BALISTE BALLART 1416
de guerre, mais tout emplacement destiné à les recevoir. qu'employèrent les Romains au siège de Jérusalem, sous.
Revue de philologie, nouv. sér., t. in, 1*711, p. 129. Le même Titus envoyaient des projectiles pesant deux talents
,
mot grec est employé à tort par les Septante, Ezech., iv, 2. (environ soixante kilos) à plus de deux stades ou quatre
pour traduire le mol hébreu karim, que la Vulgate tra- ients mètres. On transportait les balistes et les onagres
duit exactement pai arietes. Voir Bélier. Dans 1 Mach., sur des chariots. La figure 430 représente un onagre
vi, 51, le texte lut emploie le mot propre ).i6o6ôXz, que transporté de la sorte.
la Vulgate traduit par la périphrase : tormenta ad lapides Voir A. de Rochas d'Aiglon, L'artillerie chez les an-
jai tandos.
Nous n'avons aucun renseignement sur la manière dont
étaient construites les batistes des .luifs. Elles devaient
i
ublei relies des Grecs et des Romains. Celles-ci
i
429. — Onagre.
us. — Batiste.
D'après ces descriptions, les savants modernes ont tenté Colonne de Marc -Aurèle. D'après Bartoli , Columna Cochlii
us restitutions, dent voici la plus probable. La M.Aurelio Antonino dicata, in-f», Koiue, 1704, pi. 14, u" 2.
La machine reposail donc sur le principe de l'arbalète. et Joach. Marquardt, Manuel des antiquités romaines,
D'autres machines, destinées également i lancer des trad. franc., t. XI, p. 257 et suiv. E. Beurlier.
pierres, con Iruites d'après les principes de la
étaient
fronde. On appelai!
les onagres », ovocypoç , ona- BALLART d'Inville (Charles-François), né à Besançon
ger. L'onagre consistait dans uni tige de bois dressée vers 1711, mort au monastère de Notre-Dame de Nogent
comme un timon el (ixéi terre par une barre ronde
•
gardant le soin de l'impression, Clémencet se chargeant tombeaux. Wilkinson en a reproduit une en cuir dont la
des préfaces et de l'épitre dédicatoire. L'ouvrage fut publié et une autre en terre cuite peinte, de
couture est visible ,
séparer»), enveloppe du grain des graminées, blé, orge, D'après Wilkinson, Manners and Cnstoms of tlte ancient Egyptians,
2« édit., t. il, p. 67.
etc., composée de deux écailles ovales ou glumelles s'em-
boîtant l'une dans l'autre, de façon à former une sorte
de capsule. Après le battage destiné à broyer les épis la collection de Sait (fig. 431 ). Sur les peintures des tom-
pour en détacher le grain, on enlevait la grosse paille; beaux de Béni -Hassan, on voit représentés divers jeu\
•13;. — Joueuses de balle égyptiennes. Tombeaux de Benl-Hassan. D'après Chanipollion , Monuments de l'Egypte, pi. 367.
il restait alors sur l'aire, mélangés au grain, des débris de balles (fig. 432 et 433). Isaïe, xxn, 18, prophétisant
de paille triturée, pa, tébén, et la balle, yio, môs. contre Sobna, préposé au temple de Jérusalem, dit que
vine, sont comparées à la balle des montagnes, c'est- Tombeaux de Beni-Hassan. D'après Chanipollion, pi, 367.
était connue des Égyptiens, et l'on en a retrouvé dans leurs tiens suminam atque compendium pocilivx theologiœ,
1419 BALLESTER BALTASSAR 1420
identification, l'eut-étre cependant est-elle identique à The Cuneiform Inscriptions and the Old Testament,
Baalath Béer Ramath, ville située sur la frontière méri- i. il, p. li".; Vigouruux, Lu Bible et les ilécouvecles
dionale de Siméon, Jos., xix, 8. Voir Baalath Béer modernes, 417; Delitzsch, dans Baer,
5° édit., t. iv, p.
Basiatii. A. Legendre. Libri Danielis, Ezrse et Neliemise test, mass., 1882,
p. ix et x. Voir Daniel. E. Pannier.
2. BALOTH (Septante : Bxalûfi) , une des circons-
criptions territoriales qui, sous Salomon, devaient tour 2. BALTASSAR. Chaldéen : BêlSa'fsar (Dan., v, 1 :
à tour, pendant l'année , subvenir à l'entretien de la lîMtfSa, et vu, 1 nstfuba); version grecque: BaXrcxdap;
:
table loyale, III Reg., îv, 16. L'officier chargé d'y lever
les impots s'appelait Baana, fils d'Husi. Le texte porte
textes cunéiformes :
| *"t^|JJ ^i^* » t* > Bel-Sar-
qu'il gouvernait be'dSêr vbe'àlôt; Septante êv 'A<rt\ç, : ussur, « [le dieu] Bel protégera le roi. » Fils de Nabo-
v.x\ êv BaaXù>8 Vulgate in Aser et in Baloth. La
; : nide, roi de Babylone, et lui-même le dernier prince
question est de savoir si dans be'àlôt le beth appartient babylonien (?-538), suivant le récit de Daniel, v, 30-31.
au mot ou s'il indique la préposition. Reland , Palses- Tous les auteurs anciens nous disent que Babylone fui
lina, 1714, t. tl, p. 617, croit qu'il est ici préfixe comme prise par Cyrus sous le règne de Nabonide; que celui-ci
au y. 9, dans be-Màqas ube-Sa'albîm, » à Maccès et à n'était même pas alors dans sa capitale, et qu'il survécut
Salébim; » et qu'il faut lire Alutlt. Keil dit de son côté a la chute de son empire, réduit par son vainqueur au
que si le beth fait partie du mot, Be'àlôt indique une rôle de satrape de Carmanie. En conséquence, les uns
contrée comme Aser, car, pour unir un nom de pays à un niaient ouvertement l'existence du Baltassar biblique, et
nom de ville, il faudrait répéter la préposition, Die se servaient de ce fait pour combattre l'authenticité du
Bûcher der Kônige, Leipzig, '1876, p. 40. Les versions livre de Daniel, connue llitzii;. Kee:>/efasstes e.r, i/elist lu s
grecque, latine et syriaque ont répété cette préposition; llawihuch, Daniel, 1850, p. 72-78; Kuenen, Histoire
mais qu'on adopte l'une ou l'autre lecture, il est impos- critique de l'Ancien Testament, t. Il, p. 550. etc.;
sible de savoir quelle est la région ou la ville dont il est les autres identifiaient ce prince avec Nabonide, à la suite
ici question. Une chose certaine cependant, c'est que de Josèphe, Ant. jud., X, il, 2, et de saint Jérôme,
cette seconde Baloth ne saurait être confondue avec la t. xxv, col. 518, avec Évilmérodach , ou bien avec Labo-
précédente, celle-ci appartenant au sud celle-là au nord , soarchod, comme Keil, Daniel, 1809, p. bis, et encore
de la Palestine. Conder, Handbook to ilic Bible, Londres, récemment M. l'abbé l'.d.ie d'Envieu, Daniel. 1888, t. i,
1887, p. 402, rapproche Aloth de Alia, ville de la tribu p. 358-409. Mais aucun de ces princes ne satisfait aux
d'Aser, à l'est d'Ez-zib (Achzib). Voir Aser, tribu et conditions exigées par le texte sacré, outre que les iden-
carte. C'est une simple conjecture. A. Legendre. tifications proposées ne reposent sur aucun fondement
réel. —
Depuis lors des textes cunéiformes récemment
1. BALSAMIER. Voir Baumier. découverts ont sinon jeté une pleine lumière, du moins
grandement éclairci cette question et justifié Daniel G
2. BALSAMIER A MYRRHE. Voir Myrrhe. à une inscription dédicatoire de Nabonide, provenant du
temple de Sin à Ur-Kasdim, et à une tablette de Cyrus
,
1. BALTASSAR. Hébreu: Bêlte8a'f$ar ; version contenant uit abrégé du règne du dernier roi de Baby-
grecque Ba>.Ti<7otp; Vulgate
: Baltassar; babylonien : : lone (voir les textes dans The Cuneiform L
Balatsu-ussur, avec ellipse d'un nom divin: « [Bel ou of Western Asia, t. i, pi. 68, col. 2; t. v, pi. 35 et 64, i t
I
polassar aussi Jérémie donne à ce dernier le titre de roi,
;
allusion, Dan., îv, 5, lorsqu'il dit de Daniel qu'il u été date quelques-unes de ses prophéties, vu, lj vm, 1; cette
mi BALTASSAR — BAMOTII 1422
reconnaît que Baltassar « occupait une position excep- ral.asu, « lier; » Isimdu, « attelage, » etc. Daniel lut donc
tionnelle du vivant de son père », dans Schrader- White- l'inscription, l'interpréta et reçut
sur-le-champ la récom-
liouse, The Cuneiform Inscriptions and the Old Testa- pense promise, la pourpre, le collier d'or et la dignité
ment, t. n, p. 131, cl dans Rielnn, Handwôrterbuch des de premier ministre. L'inscription est transcrite par Théo-
Biblischen Àltertums, t. i. p. 163, qu' « il a même peut- dotion, suivi par la Vulgate Marte, Thécel, Phargs :
elle le fait pour David etSalomon, III Reg., 1, 39, 43, 47; moins bien avec l'interprétation de chaque mot donnée
mais le contexte laisse entendre que Baltassar n'était pas par Daniel, et qui a suggéré à M. Clermont-Ganneau
encore monarque indépendant il n'occupe que la seconde
; l'idée d'y chercher non des mots isolés, mais une sorte
place du royaume, et Daniel, dont il veut faire son mi- de phrase proverbiale appliquée à Baltassar, dans laquelle
nistre, n'en tiendra que la troisième, Dan., V, 7, 10 (cf. Jo- les noms des poids babyloniens sont employés, la mine,
seph recevant dans une circonstance analogue la seconde le sicle et le plieras, comme dans ce proverbe rabbi-
place, Gen., xi.i, M)). De plus, dans le texte chaldéen, que nique, appliqué à un fils indigne de son père « C'est un :
rendent mal la version grecque et la Vulgate, on lit bemal- plieras, fils d'un mane, une demi-mine, enfant d'une
koutà, « dans le royaume, » et non bemalkouti , « dans mine. » Clermont-Ganneau, Mané , Thécel, Phares et le
mon royaume, » V, 7. Voir Vigouroux, La Bible et les festin de Balthasar, dans le Journal asiatique (juillet-
déconcertes modernes, 5 e édit., t. iv, p. 523-545; Schra- août 1880), t. VIII, p. 36-67. —
L'interprétation de Daniel :
nosor. 11 peut y avoir là une simple faute de transcrip- qu'on vérifiait alors la valeur des monnaies ou des cercles
tion , Nabonide son père étant beaucoup moins connu, de métal précieux en tenant lieu), et tu as été trouvé
et les deux noms commençant par le même élément, le trop léger; Phares (de la racine peras , « séparer, divi-
nom du dieu Nébo. Mais il est plus probable que le texte ser »), ton royaume est séparé [de toi], et il est donné
est exact; les mots « père, fils », ont ici le sens large fré- au Mède et au Perse (allusion au verbe peras ), » reçut
quent en babylonien, en assyrien et dans toutes les langues un prompt accomplissement la nuit même les Perses de
:
sémitiques, du ancêtre ou prédécesseur, descendant ou Cyrus entrèrent a Babylone, et Baltassar fut tué (538).
successeur » rien ne s'oppose à ce que Nabonide ait vérita-
: Voir Cyrus. E. Pannikk.
blement épousé uni- fille de Nabuchodonosor même avant
de monter sur le troue, car il était alors grand dignitaire 3. BALTASSAR. Nom d'un fils de Nabuchodonosor
religieux de l'empire. Quant à une descendance de Nabu- dans la lettre des Juifs captifs en Babylonie à leurs frères
chodonosor par Nabonide, les textes cunéiformes et les de Palestine. Bar., i, 11, 12. Cette lettre est datée de la
récits des historiens ne la rendent pas admissible. cinquième année après la prise de Jérusalem sous Sédé-
Les inscriptions de Cyrus représentent Baltassar comme cias, en 583. Par conséquent le Baltassar qui y est men-
un prince actif et belliqueux, et aimé des grands du tionné, « à l'ombre de qui » les Juifs désirent mener en
royaume, a la différence de son père l'Écriture nous donne
: exil une vie tranquille, et pour lequel ils offrent leurs
seule des renseignements sur sa lin tragique. Son célèbre prières et leurs sacrifices sur les restes de l'autel des
festin doit se placer après la fuite de Nabonide; abritée holocaustes, est absolument distinct du Baltassar de Da-
derrière les hautes murailles de la capitale, cour se
la niel, v, 1, le fils de Nabonide ce dernier, n'ayant jamais
:
murs des palais babyloniens étaient, en effet, non pas géné- rémie, lu, 31, et dans IV Reg., xxv, 27, qui succéda en
ralement revêtus de plaques d'albâtre sculptées, comme effet à Nabuchodonosor son père, soif, comme pense Nie-
ceux des palais ninivites mais rehaussés de peintures
, buhr, Geschichte Assur und Babel, 1857, p. 92, que ce
sur enduit. Baltassar ayant vainement consulté les devins prince ait porté deux noms, ce qui est assez peu probable
de sa cour, la reine, probablement la reine mère de la dans la circonstance; soit qu'il y ait eu dans Baruch,
race de Nabuchodonosor, l'engagea à interroger Daniel; dont le texte hébreu s'est perdu, une erreur de trans-
Nabonide, usurpateur, naît sans doute tenu à l'écart le cription. On peut croire aussi que ce Baltassar, héritier
prophète juif, ce qui explique la façon dont le texte parle présomptif, mourut avant son père. C'est peut-être
de lui, v, 11, 13, et qui ne se concevrait pas si Baltassar même lui que nous trouvons mentionné comme fils de
eut été le propre fils de Nabuchodonosor. Suivant les Nabuchodonosor dans un texte babylonien publié par
anciens, la phrase mystérieuse était rédigée en hébreu ou Strassmaier et traduit par Sayce, dans les Records of
en araméen, non en babylonien. Mais nous savons, the past, new ser., t. v, p. 141. Le prince y porte le nom
par .usez bon nombre de documents bilingues, que l'ara- de Marduk- suma-ussur, « [Que le dieu] Marduk pro-
méen était compris à Babylone. Les rabbins croient que tège son nom » or Marduk s'appelait aussi ordinaire-
:
de plus les caractères étaient disposés ou bien suivant ment bel, « le seigneur, » ce qui donne la forme Bel-
l'ordre de l'alphabet cryptographique athbasch (voir ce suma-ussur, analogue à l'hébreu Bel-sassar.
mot), ou bien en colonnes longitudinales à lire de haut E. Pa.nmer.
en lias, ou bien en forme d'anagramme, et que Daniel BALTHASAR. Voir Baltassar.
seul découvrit la clef de cette lecture. Toutes ces hypo-
thèses subtiles ne sont pas nécessaires l'inscription a pu
: BAMIDBAR RABBA (MIDRASCH), explication
être en langue babylonienne; en cette langue comme en rabbinique du livre des Nombres. Voir Miup.asch.
toute autre, trois mots isolés peuvent très bien présenter
'âne interprétation énigmatique; de plus, à coté des carac- 1. BAMOTH [bâmô{). Mot hébreu, que la Vulgate a
1423 B A MOT II BAN AI AS
traduit par excelsa et qui désigne les hauts lieux », où « et les découvertes modernes, 4 in-8 , Paris. 1889. e
édit.,
l'on ollrait des sacrifices et quelque- aux fausses divinités t. iv, p. 62. Serait-ce la même que Bamothbaal? Ces!
fois aussi au vrai Dieu. Voir Hauts lieix. fort possible. A. Legendre.
de Chanaan. Nuin.. xxi, 19. C'est probablement une des douze intendants de Salomon. Son district compre-
abréviation de Bamothbaal. Voir Bamothbaal. nait Thanac, Mageddo et le pays de Bethsan. III Reg.,
iv. 12.
xxn, il), ville de Moab, assignée, après la conquête . sur la première. Plusieurs ont un :, caph a la place du ,
à la tribu do Ruben, Jos., xm, 17. Comme le nom n, beth; et c'est la leçon du syriaque et de l'arabe.
lie les hauts lieux de Baal », on peut se demander s'il
indique i. inérale les endroits consacrés BANAÏA, BANAÏAS. Hébreu Bel :
au culte du dieu, ou s'il représente une ville en parti- « Jéhovah a bâti, » c'est-à-dire [lui] a l'ait nu établisse-
culier. Les versions grecque et latine en ont fait un nom ment prospère; Septante Bavaia;. Nom de dix Israé-
:
. excepté 'loi- un seul passage, Num., xxn, 41, lites dans la Vulgate; le texte hébreu en compte deui
el cette traduction semble ressortir naturellement du antres, appelés Banéa, 1 Ksdr.. x. 25, Banéas, I ;
contexte. Josué, un, 17. mentionne Bamothbaal au même x, 35, dans notre traduction latine. Von BaKÉA et _. l
xxi. 19, 20, elle marque la station qui suit Nahaliel : lui donna comme lieutenant, à la troisième division, son
or Nahaliel, le « toi relit de Dieu », est, pour les uns. lils Amizabad. I Par., xxvn. 5-6.
nble I" ci renseignements, elle devait se trouver lions de .Moab; il en tua plus tard un autre, qu'il alla
au delà c'est-à-dire au nord du torrent.
. A deux milles <
attaquer dans une cavernt enfin il mit à mort un Égyp-:
immédiatement au nord de Dibon, au milieu de la tien d'une taille de cinq coudées, armé d'une lance
vallée de Ouadi Ouàléh, tributaire septentrional de l'Ar- le Lois était comme une ensouple de tisserand. Banaïas,
non, s'élève mie colline isolée assez peu élevée. Au ayant pour toute arme un bâton, s'avança mis ce géant
sommet sont les restes d'une grande plate-forme et lui arracha sa lame, dont il le perça. II Reg., xxin,
construite en grosses pi rres jointes sans ciment. Irby el 20 22; 1 Par., XI, '2-2-i). Plusieurs ont pensé que pâl-
que e étaient les restes de ee haut lieu ies deux lions du premier exploit il fallait entendre deux
D'autres auteurs n idraettenl pas l'identification, pan. guerriers renommés pour leur force. Ce sentiment a pour
que de Moab ne peuvent pas être vues de a
les plaines I lui lesyriaque et le chaldéen au lieu de i lioi :
endroit, Trochon, Les Nombres, Paris, 1887. p. 121. Aussi, riaque a lu s des gi ants et le chaldéen a traduit. des i
tes, Bamothbaal serait plutôt sui princes ». Les Septante portent « les deux lils .1 \i : . I
le Djebel Attarus, au nord-ouest de Pibon, au-dessous le Moab, H lé,., wiii. 20; mais ils traduisent, Par., I
>éin: de la la vue est assez étendue. Cf. xi, 22, comme la Vulgate: i les deux Ariel de Moab. »
C. F. i Deuteronomium, Voir Ariki. 2. Un soldat de celte valeur avait sa place tout
Leipzig, 1870 p. 303. Suivantun calcul de C. R. Conder, indiquée parmi les., vaillants de David d occupa, en i
.
ur le nombre îles campements indiqué Num.. xxi, effet, un rang distingué a côté d'Abisaî, et il fut l'un des
13-20, il faudrait la chercher plus haut, à El-Maslû- trois di illants. Il est aussi
bîyéh, au sud de l'Ouadi Djideid et du mont N'ébo; on mentionné comme étant un des officiers désignés par le
itre la un groupe assez nsidérable de monument: titre de ceux que la Vu gâte appelle les i trente .
lithiques. Cf. Pal Fund, ijitar- V ol. 978. il Reg., xxin, 23; Par.. \i. 24-25. Cf. 1
terly Statement, 1882, p. 85-89; Couder, Heth and F. de Iluuiiiielaiior. Commentarius in liliros Samuelis,
in-8°, Londres, 1889, p. 144, 145. Le roi Mésa,
, . 1886, il 436.
dans -a stèle, parle dune /. ./, nD3 r:, qu'il , David avait donne a Banaïas une grande marque de
bâtit i parce qu'elle 'Lut en ruines ». dévastée peut-être confiance en le faisant entrer dans son conseil secret,
rres qui avaient u heu entre les Inbus d'Israël i
II Reg., XXIII, '23; il lui en donna une plus grande e
Moabites. Cf. A. de Villefosse, Notice des à l'occasion de la tentative d'usurpation d'Adonias. Aus-
sitôl qu'il eut connaissance du complot, d lit appeler
du Louvre, Paris, 187'J, p, 2, i; Vigourous, Lu Banaïas et lui ordonna d'aller a Gihon, avec la garde
1425 CANAIAS BANDEAU 1426
xvi, 6.
yol, mr>, 1151, I263). C'est probablement ce bandeau. saint Jean trouvèrent ces bandelettes posées à part dans
le tombeau. Luc, xxiv, 12; Joa., xx, 5, 6, 7.
1863, t. il, p. 201. Certains partie du nom hébreu Benê-Berak. Cette désiç
h.'l.i .usants pensent cependant semble indiquer que les premiers fondateurs de la ville
que le mot pe'êr désigne une ainsi appelée auraient été les fils d'un nommé Berak
coiirure, une tiare, dans ces l l'Éclair). Chose singulière et qui prouve l'extrême per-
passages d'Ézéchiel, comme sistance des traditions primitives en Orient et surtout en
Exod., xxxix. -28.- Is., ni, 20, Palestine, Us habitants du village de Barka vénèrent
etc. Gesenius, Thésaurus lin- encore, en ce même endroit, la mémoire d'un santon
gua> hebrsese, p. 1089. Cf musulman sous le titre de Neby Berak (le prophète
A. Racinet, Le Costume his- l'Éclair). » Description de la Palestine : Judée, t. n
torique, 6 in-8", Pans. 1877- p. 68-7H.
1880, t. ii, pi. 3 (bibliogra- Malgré ces raisons et l'autorité du savant explorateur,
phie, 1.
1, p. 143-1 15) ; F. Hot- nous préférons l'emplacement d'Ibn-Jbrdk , à l'est .le
tenroth, Le Costume des peu- Jaffa. Cf. Mi moirs <./ the survey of Western Palestine,
ples anciens et modernes, Londres. 1882, t. II, p. 251 G. Armstrong, W. Wilson :
in-4 ", Paris (1885), p. 3. el Couder, Nantes and j'Lnes in the Old and New
i3».- Momie deRan L.- même évangéliste raconte, Paris, 1889, t. iv, p. 207.
xix, 40, comment le corps I. Ecriture Sainte garde le silence sur l'histoire de cette
dclei du Sauveur fut embaumé avec ville. Nous savons par les monuments assyriens q u
D'après une photographie, des aromates qu'on lia avec viennent d'être cités que Sennachérib, dans sa camp
selon la cou- contre Ezéi nias, roi de Juda, s'en empara et en emmena
tume des Juifs. Après la R - irrection, saiui Pierre et les habit. mu. prisonniers. Llle est également mentionnée
4420 BANE — BANNISSEMENT 4430
dans le Talmud de Babylone, Sanhédrin, 32 b, comme du même nom. Il consentit, au retour de la captivité,
l'endroit où R. Akibah tenait son école, et comme ren- à renvoyer la femme étrangère qu'il avait prise contre la
fermant un établissement de bains, Tosiftha, Sabbalh, loi de Moïse. I Esdr., x, 38.
1.BANÉA, un des descendants de Pbaros, qui obéit avec Néhéinie le renouvellement de l'alliance théocratique.
à Esdras ordonnant le renvoi des femmes étrangères, II Esdr., x, 13. En ce dernier endroit, les Septante ont
prises par transgression de la loi de Moïse sur le mariage. rendu ce nom par uîoi.
1 Esdr., x, 25.
4. BANI (Septante : u'.oi; ils ont du lire benê, « fils
2. BANÉAS, un des de Bani, qui renvoya la femme
fils de »), lévite du même nom que leprécédent, chargé lui
étrangère qu'il avait épousée pendant la captivité. 1 Esdr., aussi de faire au nom du peuple l'aveu des péchés et la
x, 35. prière. II Esdr., ix, 4.
1. BANG
Jean Olhon, théologien danois, professeui 5. BANI (Septante Bavî), père d'Azzi, le chef des
:
à l'université de Copenhague, né le 19 septembre 1712 lévites qui habitaient Jérusalem au retour de Babylone.
à llillerôd, mort en 1764. 11 a donné Raliones car Jere- : il Esdr., xi, 22.
mias loco Zacharise, Matth. xxvil, 0, citatur, in-4\
Copenhague, 1731; Introductio in explicationem Epi- BANIAS, nom moderne de Panéas ou Césarée de Phi-
slolœ Aposloli Judas, part. 1 et II, in- 4", Copenhague, lippe. Voir CÉSARÉE DE PHILIPPE.
1752-1757. — Voir Chr. V. Brunn, Bibliolheca danica,
2 in-S". Copenhague, 1872; Busuhing, Nachrivhlen von B ANINU (hébreu Beninû, « notre fils ['?] » Septante
: ; :
den Wissensch. in Danemark, 2 e part., p. 275. Bavouai), lévite qui, au retour de la captivité, signa le re-
nouvellement de l'alliance à la suite de Néhémie. II Esdr.,
2. BANG Thomas.célèbre philologue luthérien, né en 1600 x, 13 (hébreu, 14).
dans lile de Fionip, mort à Copenhague le 27 octobre 1061.
Après de brillantes études dans les universités alle- BANNIÈRES. Voir Étendards.
mandes, il étudia l'hébreu, l'arabe et le syriaque à Paris,
sous le savant Gabriel Sionite. Docteur de la faculté de BANNISSEMENT, peine qui consiste dans l'expul-
Copenhague, il y enseigna l'hébreu, puis la théologie, sion du condamné hors du territoire elle diflère de ;
pendant trente ans. Il était bibliothécaire de l'académie 1' « excommunication « juive, qui privait le condamné,
de cette ville. 11 a laissé de nombreux ouvrages, dont il non pas du droit d'habiter le territoire, mais de celui de
donne le catalogue à la fin de son Oliva sacrai pacis repur- participer, dans certains cas, aux assemblées religieuses;
gala, in-f°, Copenhague, 1654. Vingt-cinq ont été publiés, elle diffère aussi du « refuge », que les homicides pou-
quatorze n'ont jamais vu le jour. Voici la liste de ceux vaient aller chercher, moyennant les conditions légales,
qui ont rapport à l'Écriture Sainte: Expositio Jeremix, dans certaines villes déterminées, mais dans l'étendue du
iu-l", Copenhague, 1027; dissertation sur le f. 24 du territoire. Quoique ces « réfugiés » soient appelés « exi-
chap. xxin : locorum Geneseos xlviu, 16;
Vindicise lés », soit par la Vulgate, Num., xxxv, 26, 32, soit par la
r/, 1: Ps. xix, Copenhague, 1030; Fontium
1. in-4°, Mischna, traité Maccôth, u, édit. Surenhusius, Amsterdam,
Israelis trias Joua, Miïliea et Ruth, iu-S", Copenhague, 17(10, part. IV, p. 270-281, cependant il est évident qu'il
1031; Tropli.iuiii protevangelium , in-4°, Copenhague, ne s'agit que d'un exil improprement dit, puisque ces ré-
1049, traité où il veut prouver que le « Ipse conteret caput fugiés ne quittaient pas le territoire. La peine du ban- —
tuum », Gen., m. 15, ne peut être expliqué que du Christ ; nissement ou de l'exil proprement dit existait-elle chez,
Exercitalio de Nephilimis, in i°, Copenhague, 1052. — les Juifs?
Voir Bayle, Dictionnaire, 1737, t. I, p. 037. 1» De Moïse àla captivité. —
Deux auteurs, Jean Le-
G. TlIOMASSON DE GOURNAY. clerc, In Genesim, xvn, 14, Amsterdam, 1710. p. 148-149,
BANI. Hébreu: Bàni, « édifié, » c'est-à-dire établi. et Michaelis, Deutsche Uebersetzung des Alten Testa-
Nom de cinq Israélites dans la Vulgate; le texte hébreu ments, Gœttingue, 1775, Gen., xvn, 14, 38 et 87 (voir, p.
en compte quatre autres du même nom, appelés par notre du même auteur, Mosaisches Redit, 237, Francfort- §
version Beuni, Boni et Bonni. Voir ces mots. sur-le-Mein, 1780, t. v, p. 37-43), ont cru voir désignée
la peine du bannissement dans le mot hébreu kârat,
1. BANI (Septante Bavo-jj, Bavi), chef d'une famille
: employé, Gen., xvn, 14, pour désigner la peine portée
qui revint de la captivité avec Zorobabel, au nombre de contre le Juif non circoncis. Ce mot kàraf (Septante :
six cent quarante - deux membres. I Esdr., n, 10. Au Uo\o%pc\iu> Vulgate: delere, exlenninare, et, au passif,
;
passage parallèle, II Esdr., vu, 15, il est appelé Bannui, et perire, interire de populo), employé dans le Penta-
,
le nombre de ses descendants est porté à six cent quarante- teuque trente-six ou trente-sept fois comme pénalité
huit, par une altération de chiffres. 11 est mentionné sanctionnant différentes lois, signifie « retrancher, extir-
parmi les chefs du peuple qui signèrent le renouvellement per », et est souvent accompagné, dans les passages en
de l'alliance, II Esdr., x, 14 les Septante, en cet endroit,
; question, des mots « du milieu du peuple, » ou d'autres
:
traduisent ce nom par uîot, « fils », et l'unissent au mot équivalents. Ces! là, d'après les deux auteurs cités, la
suivant. Plusieurs de ses enfants sont signalés parmi les peine de l'exil ou du bannissement, au moins dans pliv-
Iransgresseurs de la loi de Moïse sur le mariage. I Esdr., sieurs de ces passages, notamment dans la Genèse, xvn, 14.
x, 29 cl 34. Cependant, dans ce dernier verset (34), ce Cette explication est contraire à l'interprétation tradi-
pourrait bien être un autre chef de famille du même nom. tionnelle, juive et chrétienne. Les écrivains juifs, soit
Les Septante ont au y. 29, Bavout, et au y. 34, Bsevi. talmudistes, soit karaïtes, entendent le mot kârat de la
Voir Bannui. peine d'une mort pn miturée, infligée ou plutôt ménagée
par Dieu lui-même, par les voies secrètes de sa provi-
2. BANI (Septante oi uioi; ils ont In benê, « fils de, »
: dence. Voir Peine. Cf. Selden, De Synedriis, Amster-
et uni ce mot au suivant), descendant du chef de famille dam, 1079, I, vi, p. 44-55; Abarbanel, Bissertalio de
U3i BANNISSEMENT — BAOUR-LORMI AN 1432
Karath seu Excidii pœna, traduction latine Je Buxtorf, que nous avons signalés; le Juif chassé de son pays
cum, talmudicum , Bàle, 1039. p. llOU-1101. Les inter- la compagnie l'aurait soustrait aux dangers de l'idolâtrie.
prètes catholiques entendent communément le mot kâral Toutefois nous devons ajouter que le sens de la Vul-
soit de la peine de mort infligée par le juge humain. gate n'est pas certain, ou au moins qu'il ne faut pas inter-
soit de l'excommunication. Cf. Pererius, In Gen préter son mot exiiium dans le sens strict de la peine
Lyon. 1614, t. m, p, 385-392; Coin. 1ms a Lapide, In du bannissement. Le mot chaldaïque servsi' radical {
m, xvil, 11. Cette interprétation a lement SàrâS, « extirper, déraciner ») signifie simplement, d'une
suivie par les commentateurs protestants. Cf. Rosenmûl- manière générale, eradicatio, « action de déraciner, extir-
Velus Tesl., In Gen., xvii, li. Leipzig,
icholia in pation. » C'est ainsi que le traduisent Gesenius, Thésau-
18-21, t. i. p. 315-317; Gesenius, Thésaurus '
rus, p. 1484; Buxtorf. Lexicon chaldaicum, p. 2533-2534.
hebrsen p. 718; Sa; Isi hùtz, Dca Mosaische Recht, Ber-
. Les Septante et la version arabe (dans la Polyglotte de
lin, ls:.:;. k. 60, p. 176, note 595; Winer, Biblisches Real- Wallon. In Esdr.,\n, 26 traduisent par - châtirn.
wôrterbuch, Leipzig, 1838, au mol Strafen, t. n, p. ti-2-2, 11 pourrait donc s'agir d'une simple expulsion, d'une de
note '2. Leclerc el Michaelis sont restés seuls, et même ce ces espèces d'excommunications >i fréquentes chez les
dernier, après une étude plus approfondie .les textes, a Juifs. L'auteur du livre d'Esdras seml s'expliquer lui- I.
rétracté expressément son opinion, pour se ranger à l'ex- dans ce sens; dans K- passage cité, vu. 26, le roi
plication commune des interprètes chrétiens. Mosaisches Aitaxerxès emploie le mot chaldëen Serôsu,
lieclit, lue. cit. Il donc impossible de voir le bannis-
esl « extirpation » un peu plus loin, x. s Esdras lui- même,
;
1
.
ii dans la peine ilu kârat; d'autre part, il n'existe, u<aiit .lespouvoirs à lui conférés pai le roi. et appliquant
dans 1rs livres sacrés '|wi se rapportent a cette périodi . .l.ux des peines signal.-.-, -explique ainsi, parlant en
aucun texte ni aucun l'ait .pu puissent faire soupçonner langue hébraïque « Quiconque n'obéira pas, suivant
:
comme on le voit, la peine .lu bannissement, mais une employé vu. 26, ne signifient pas nécessairement
.
simple r.l ou habitation forcée dans une ville le bannissement hors du territoire, mais plutôt une
du territoire; encore Saloi agissait-il, .l.ns ce i i
d'excommunication, d'autant plus que le mot
vertu, n. ai pas .le la loi, mais .1.' s..n autorité all.itr.iln-. ijàhûl assemblée,
, s'emploie ordinairement dans le
Il semble étrange, au premier abord, que la peine .lu sens assemblée religieuse; Gesenius, Thésaurus, p. 1199.
.i
bannissement, .pic Dieu lui-même a portée contn Cf. .loin Calmet, In Esdram, vu. 26; Drusius, dans
Gen., iv. 11, 12, I'», 16, el qui .lait si connu.- chez li , In Esdram, vu. -20.
.ii- les détourne] -I.- l'idolâtrie; c'esl a cela .pi.- se rap- religion, elle était l'œuvre non d'un roi, mais d'un tyran,
un grand nombre .le ses lois: c'esl la ce .pu
il qui n'avait aucun égard pour les usages du pays. Aussi,
explique beaucoup .le prescriptions, qui sans cela seraient ajoute- 1- il, celle loi excita contre son auteur les récrimi-
inintelligibles. Or. a l'époque de Moïse et dans les temps nations et la haine du peuple. Ce jugement de Josèphe
qui suivirent, jusqu'à la venue -l.- Jésus-Christ, tous les sur la loi d'Hérode peut confirmer ce que nous avons .lit,
peuples voisins .1.- la nation juive étaient livrés au poly- que probablement la peine judiciaire du bannissement
théisme; condamner quelqu'un à l'exil, c'était donc le n'était pas appliquée jusque-là chez les .Unis.
a vivre pu mi ces païens, et. par suite, l'exposeï s. Maky.
au dan n de tomber dans l'idolâtrie. Cf. h. m .
BANNUI (hébreu Septante : : /
i\. '27-'2^; xxviii, 36. Aussi David lui-même .lisait-il à Bavout), chef de famille dont les .niants revinrent de
xxvi, 19, .pi.- -es ennemis personnels, en le >ne au nombre de six cenl quarante-huit. Il Esdr,,
:.i à fuir hoi uiiiie d'Israël . l'obligeaient VII, 15. Il est ap K lé Bani au passage parallèle. 1
linsi .In.-. :i servi] les dieux étrangers. Cf. Michaelis, H, 10. Von BAKI I.
leurs, qui interprètent aussi ce mol de la peine de version, quoique en général issez fidèle, esl souvent une
ou .lu bannissement. Cf. Valable, lu Esdram, vu, 26, paraphrase où la couleur biblique esl heureusement repro-
dans M i. xii, duite .-lie n'esl p.s -.us m. il.-, sui tout au
;
.i di vue i
i
col. III. Il n v a rien d'étonnant dans l'apparition de cette littéraire. Un ami de l'auteur, le baron de Lamothe Lan-
pénalité hez les J i .
ai l'exil n gon, édita l'ouvrage, qu'il lit précéder d'un.- P
plus alois, au moins au même degré, les inconvénients historique remplie de détails intéressants sur L'aour-Lor-
1433 BAOUR-LORMIAN — BAPTÊME 143-5
mian et sur la composition de cet écrit. En voici le titre : par immersion dans le fleuve du Jourdain. Matth., m,
Le livre de Job traduit en vers français, in-8°, Paris, 6, 15; Marc, i, 5; Luc, ni, 3; Joa., i, 28. Ceux qui le
1847. —
Voir Discours du 4 déc. 1850 de F. Ponsard, et recevaient confessaient leurs péchés. Aussi ce baptême
réponse de Nisard dans Recueil des discours de l'Aca- est-il appelé le baptême de pénitence. Il était destiné
démie française, 18130, 233-280. 0. Rey. à préparer le baptême de Jésus-Christ; car toute la
mission du précurseur était une mission de préparation
1. BAPTÊME. baptême «vient du substantif
Le mot « à la venue et à l'œuvre du Messie. Notre -Seigneur voulut
grec piiîïKrna ou gaTt-io-no;, qui dérive lui-même du lui-même recevoir ce baptême des mains de saint Jean,
verbe (JiîrtM, « plonger, » d'où l'on a fait fJutTÎÏei). Bi- malgré les résistances de ce dernier. Si le Sauveur se
icrtÇu est souvent employé dans le Nouveau Testament. Il soumit à ce rite de pénitence ce ne fut point pour con-
,
ne s'y rencontre pas avec le sens de « plonger dans l'eau », fesser et expier ses péchés, car il était la sainteté même;
qui lui est donné souvent dans les Septante et dans les mais il voulut ainsi sanctifier l'eau et en faire la matière
auteurs profanes; mais il signifie tantôt « laver» et« puri- de son propre baptême; il voulut encore reconnaître par
fier », Marc, vu, 4; Luc, si, 38; tantôt, au passil, «être cettedémarche solennelle la mission divine de son pré-
accablé de maux, » Matth., xx, 22; Marc, x, 38, 39; Luc, curseur; il donna enfin à ce dernier l'occasion de lui
XII, 50; tantôt « baptiser», c'est-à-dire pratiquer le rite rendre témoignage à lui-même, en même temps que le
religieux du baptême. Matth., xxvm, 19; Joa., iv, 2; Act., Père et le Saint-Esprit manifestaient sa divinité. En effet,
n. 41; vin, 12, 38; ix, 18; x, 47, 48; xix, 5;
13, 10, 30, Jésus étant sorti de l'eau aussitôt après son baptême, les
xxii, 10; Rom., VI, 3; Gai., m, -27. Les substantifs (3i- cieux s'ouvrirent à ses yeux, et il vit l'Esprit de Dieu des-
imo-iia et ^tititu.^; ont tous les "sens correspondants. Ils cendre sur lui sous la figure d'une colombe, et une voix
expriment tantôt une « lotion » et une « purification », se fit entendre du ciel, qui dit « C'est là mon Fils bi»n-
:
M ire., vu, S; Hebr., vi, 2, et ix, 10; tantôt « un accable- aimé, en qui je trouve mes délices. » Matth., m, 16, 17;
ment de maux >-, Matth., xx, 22, 23; Marc, x, 38, 39; Marc, i, 10, 11 Luc, m, 21, 22; Joa., i, 32 II Petr., i, 17.
; ;
Luc, xii, 50; tantôt le rite religieux du baptême soit de Le baptême de saint Jean était inférieur à celui qui fut
saint Jean-Baptiste, Matth., m, 7; Marc, i, 4; Luc, m, 3; institué par Jésus -Christ. Saint Jean le déclara aux Juifs,
vu, 29; Act., xiil, 21; xix, 4; soit de Jésus-Christ, Rom., Matth., m, 11 Marc, I, 8; Luc, m, 16, et le concile de
;
vi, i; Epi.., iv. 5; Col, il, 12; I Petr., m, 21. C'est ce Trente l'a défini solennellement, sess. 7, can. i, De ba-
dernier sens qu'ont pris dans la religion chrétienne, et ptismo, contre Zwingle et Calvin, qui assimilaient les
en particulier en français, les mots baptiser et baptême. deux rites, et attribuaient toute l'efficacité du baptême
On appelle baptême le sacrement par lequel nous sommes aux dispositions de ceux qui le reçoivent. La plupart des
faits chrétiens. C'est de ce baptême chrétien qu'il sera théologiens catholiques enseignent même à la suite de
,
question dans cet article. saint Thomas d'Aquin, 3, q. 38, a. 2 et 3, que le baptême
Suivant un plan adopté depuis longtemps par les théo- de saint Jean n'avait par lui-même aucune efficacité pour
logiens, nous nous occuperons successivement 1° des : remettre les péchés et donner la grâce sanctifiante. Ils
figures et des allégories du baptême; 2° du baptême de enseignent aussi que c'était par ordre de Dieu que saint
saint Jean; 3» de l'institution du sacrement de baptême; Jean baptisait, puisqu'il avait reçu sa mission du ciel.
4° de ses rites constitutifs; 5° de ses effets; 0° de ceux qui Néanmoins le baptême n'était pas une chose complète-
le donnent ou de son ministre; 7° de ceux qui le reçoi- ment nouvelle pour les Juifs. La loi de Moïse leur pres-
vent ou de son sujet. crivait dans diverses circonstances des immersions sem-
I. Figures et allégories du baptême. L'Ancien — blables. Lev., vi, 27, 28; xi, 25, 28; xm, 6, 34; xvi, 0, 7;
Testament nous otfre plusieurs figures du baptême. Voici xxn, 0; Num., vin, 0, 7, 8; xix, 7, 8, 21 xix, 14; xxxi, 24.
;
saint Jean dont nous allons parler, et, d'après saint Paul, prescrites par la loi de Moïse.
Rom., vi, i, dans l'ensevelissement du Sauveur avant sa Le baptême de saint Jean ne devait point subsister après
résurrection. Enfin les monuments des premiers siècles la fondation de l'Église, puisqu'il était destiné à préparer
symbolisent le baptême, tantôt par les figures et les images les voies au Messie. Aussi saint Jean envoyait- il ses dis-
de Ecriture que nous venons d'étudier, tantôt par le
1 ciples à Jésus-Christ. Joa., m, 27-36; Matth., xi, 1, 2, 3.
symbole du cerf ou du poisson. Voir Martigny, Diclion- Néanmoins, plus de vingt ans plus tard, Apollon d'Alexan-
nai des antiquités chrétiennes, 2 e édit., Paris, 1877, drie, qui prêchait le Christianisme à Éphèse, ne donnait
article Baptême, p. 78 et 79. encore que le baptême de saint Jean. Act., xvm, 25. Il
IL Baptême de saixt Jean -Baptiste. — Il le donnait fallut que saint Paul fit connaître le baptême de Jésus-
4435 BAPTÊME 143G
Christ. A(t., xix, 1-5, à ceux qu'Apollon avait évangéli- Du reste, en exposant de son baptême, il dit
la nécessité
sés. 11 existe même
encore aujourd'hui dans l'ancienne à Nicodème que c'est de l'eau et du Saint-Esprit qu'il
Mésopotamie et dans la Syrie méridionale une secte qui faut renaître. Joa.. m, 5. Ajoutons qu'après la résurrec-
ne veut admettre que le baptême de saint Jean-Baptiste, tion, les Apôtres ne baptisaient qu'avec de l'eau. Cela
et qui prétend suivre la religion prêchée par le précur- ne résulte pas seulement des textes nombreux de la tra-
seur. C'est la secte des Mandaïtes ou Chrétiens de saint dition, mais des témoignages mêmes de la Sainte Écri-
Jean. Celte secte parait être la même que la secte gnos- ture. Lorsque le Saint-Esprit fut descendu sur le centu-
tique des Elcésaïtes, mentionnée par saint Épiphane, rion Corneille, Pierre s'écria « Peut -on refuser l'eau
:
User, xix, ô. t. xu. col. 268, et par l'auteur des Plains,,. du baptême à ceux qui ont reçu le Saint-Esprit comme
pkuniena, ix, 13; x, 29, Patr. gr. t. xvi, col. 3387, 3412. nous? »Act., x. i". tin peu auparavant, l'eunuque de la
Voir Corblet, Histoire du sacrement de baptême, Paris, reine Candaee, qui cheminait avec le diacre Philippe et
1881, t. i, p. lli-117. recevait ses instructions, ayant vu de l'eau, lui dit « Voilà
:
III. Institution m; baptême chrétien. Le baptême — de l'eau; qui empêche que je sois baptisé? Et ils des» u-
chrétien n'est point le même que celui de saint Jean. Le dirent tous deux dans l'eau, et Philippe baptisa l'cu-
| iiiseur lui-même avait dit » Pour moi, je vous bap- : nuqiie. » A !.. vin. 3t. 38. C'est donc avec de l'eau que
» .
tise dans l'eau; mais il en viendra un autre après moi, doit se donner le baptême.
qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de délier Comment donc entendre les textes des Évangiles où
la courroie de ses chaussures. Lui vous baptisera dans le le baptême de Jésus-Christ est appelé « baptême dans le
Saint-Esprit et le feu. » Lue., m, 16; Matth., m, 11; Marc, Saint-Esprit ». Joa.. ni, ô, et « baptême de feu »? Matth.,
1, Les Actes des Apôtres nous apprennent eu outre que
8. 111,11; Luc, m, llj. On en a proposé diverses explica-
saint Paul donnait le baptême chrétien à ceux qui par tions. Voici celle qui est la plus communément adoptée. Le
içnorance n'avaient reçu que le baptême de pénitence de baptême de Jean, n'ayant point d'efficacité pour conférer
saint Jean. Ai t.. xix, >. 5. la grâce sanctifiante directement et par lui-même, n'était
qui baptisait toujours et n'avait point encore été jeté en Jésus-Christ devait baptiser dans le Saint-Esprit et le feu.
prison. Joa., III, 22-36, et IV, 1, 2. Enfin, après sa résur- Voici une autre interprétation de ces textes qui n'exclut
rection, Jésus envoya ses disciples baptiser toutes les pas la première, mais la suppose. Les passages de la
nations au nom du Père, et du Fils , et du Saint-Esprit, Sainte Ecriture où il est parlé du baptême de Jesus-Christ
et cela jusqu'à la fin des temps. Matth., xxvm, 19; Maie., peuvent presque tous se rapporter aussi à la continua-
xvi, 15. C'est donc sans aucun doute Jésus-Christ lui- tion, sacrement qui complète le baptême en nous rendant
même qui a institué notre baptême. Mais on n'es! parfaits chrétiens el en nous donnant l'abondance des
d'à 1 sur le moment de celle institution. Saint Tho- dons du Saint-Esprit. Cette union des deux sacrements
mas, m, q. 66, a. 2, le atéi hisme du concile de Trente,i dans les textes scripturaires ne doit pas nous surprendre,
S XX. et la plupart des théologiens pensent que Jésus- car les Apôtres donnaient ordinairement la confirmation
Chrisl institua notre sacre nt de baptême, lorsqu'il aussitôt après le baptême; cet usage s'est continué pen-
recul lui-même le baptême dans le Jourdain, parce que dant de longs siècles dans l'Église latine, et il existe encore
c'est à ce moment qu'il mit dans l'eau du baptême la dans l'Église grecque. Mais alors même que nous igno-
vertu de nous donner la vie surnaturelle, vertu qui l'ait rerions cette coutume antique, il nous suffirait d'examiner
Il caractère essentiel du sacrement. les paroles de l'Écriture qui se rapportent au sacrement
IV. liiTES coNSTiTt'TM-s lu BAPTÊME. Les théologiens — de baptême, pour remarquer qu'elles contiennent des allu-
distinguent dans les rites constitutifs des sacrements ce sions au sacrement de confirmation. Nous laissons la
qu'ils appellent lamatière [prochaine ou éloignée) el la parole à doin Janssens, qui a tics bien nus ce point en
. Nous n'avons pas
à exposer ici leur théorie sur lumière dans son ccellent opuscule sur la Confirma
ce point. Disons seulement que, suivant la doctrine ca- Lille, IKSX, p. 17: « Voici d'abord la scène du Jourdain.
tholique, la matière employée pour le baptême (matière Jean baptise dans l'eau, prêchant la pénitence et la venue
éloignée) est l'eau naturelle; que l'application de cette du Christ. « Pour moi, s'écrie le précurseur dans son
matière (matière prochai esl i ablution qui peut » admirable humilité, je vous baptise dans l'eau pour
s ai '
plir pai trois modes différents: l'immersion, l'in- « vous porter à la pénitence; niais un autre plus fort que
fusion . I aspersion; que la formule qui doit accompagne! « moi et dont je ne suis pas digne de porter la chaus-
cette ablution (forme) consiste dans ces paroles : Je te sure viendra; c'est lui qui vous baptisera dans l'Esprit-
baptise au nom du P du Saint-Esprit. Saint et le l'eu. I Matth., ni, 11. Que signifie cette parole
Nous allons parcourir successivement ces trois éléments rapportée a la fois par saint Matthieu et saint Luc. ni. 6:
util- -lu baptême el résoudre les difficultés scrip- » 11 vous baptisera dans l'Esprit -Saint et le feu. » sinon
turaires qui s'y rattachent. Nous ne dirons rien descéré- que le baptême du Sauveur trouve son parfait achèvement
par l'Église, parce que ces cérémonies dans le baptême de feu? Et ce baptême de feu, comment
ne sont point les rites constitutifs du sacrement. n'y pas voir la descente du Saint-Esprit sons la forme de
1° La pour le baptême (matière tangues de feu au jour de la IVntecôte, qui est le grand
éloignée) est l'eau naturelle. Saint Jean baptisait dans — jour de la confirmation? C'esl dans ce sens que Notre-
l'eau du Jourdain. Les discipli di lésus-ChrisI ai Seigneur, au moment de s'en aller à son Père, le jour
également baptisé av, de l'eau, du vivant de i m Maître.
.
même de son ascension gloi ieuse, dit à ses Apôtres dans
Joa., ni, 22, 23. Quand il leur prescrivit de baptiser toutes son discours d'adieu, Art., i, 5: » Jean vous a ba]
les nations, il entendait donc parler d'un baptême d'eau. « dans l'eau, mais vous serez baptisés dans l'Esj. rit-Saint
1437 BAPTÊME 1438
« après peu de jours. » Ici évidemment
d'un il s'agissait temps évangéliques jusqu'au xiv siècle environ; 2» que.
e
autre baptême que celui de la régénération première; il du xm e au xv e siècle on employa l'immersion partielle
ne pouvait donc être question que de l'effusion du Saint- du corps (dont la partie inférieure séjourna seule dans
Esprit par la confirmation, effusion si abondante, que le l'eau), avec infusion sur la tète; 3° qu'à partir du xv e siècle
Sauveur lui donne le nom générique de baptême. Aussi l'infusion seule remplaça l'infusion accompagnée d'im-
saint Pierre, rendant compte à Jérusalem de la mission mersion. » Mais le savant auteur, se fondant sur l'étude
qu'il venait de remplir auprès du centurion Corneille, des anciens baptistères et des représentations de baptêmes,
rapprocbe dans sa pensée cette promesse du Seigneur trouve cette classification trop absolue, et il établit par
et la descente du Saint-Esprit sur le soldat romain des preuves qui paraissent très solides les conclusions sui-
et sa famille, avant même qu'ils eussent été baptisés; vantes (ibid., p. 248): « En Orient, dans les premiers
et il dit aux Apôtres émerveillés que c'est le souvenir siècles ,submersion totale dans les lleuves et probable-
de ces paroles du Maître qui l'a déterminé à conférer ment dans les baptistères sans exclusion toutefois de
,
le baptême à ceux qui avaient reçu le même don qu'eux l'immersion mêlée d'infusion qui a été conservée jusqu'à
,
que l'action du Christ sanctifiant les eaux du lleuve au seule. — xv e et xvi e siècles rarement immersion com-
:
contact de son corps divin équivaut ou du moins prélude plète; parfois immersion avec infusion; le plus souvent
ëloquemment à l'institution du baptême; de même aussi infusion seule. — xvn e et xvm e siècles règne de l'infu-
:
la colombe descendant sur le chef sacré du Messie, après sion seule ;immersion conservée jusqu'à nos jours dans
qu'il fut sorti des eaux, exprime au témoignage de saint
, les rites mozarabe et ambrosien rétablissement de l'im-
;
Thomas, Summ. tlieol., m, q. 72, a. i, ad 4, la plénitude mersion dans quelques sectes religieuses. —
xix e siècle,
de la grâce, et partant préfigure le sacrement qui la con- progrès rapide de l'immersion dans diverses communions
fère, la confirmation. C'est pourquoi la colombe ne des- religieuses, surtout en Amérique et en Angleterre. »
cendit sur le Messie qu'à la sortie du Jourdain, pour mar- Pour l'aspersion, qui ne diffère de l'infusion que parce
quer que la plénitude de la grâce, conférée par la confir- qu'elle se fait en jetant le liquide au lieu de le laisser
mation, vient se surajouter au baptême, en vertu d'un couler, elle n'est valide qu'autant que l'eau jetée atteint
sacrement qui ne peut être administré qu'après celui de le baptisé, et elle n'a jamais été pratiquée que dans des
la régénération. Matth., m, 16; Marc, 1,10; Luc, m, 21.» circonstances exceptionnelles.
— Cette doctrine a été développée par les saints Pères, Le passage de l'Ecriture Sainte qui nous donne les indi-
et en particulier par saint Cyrille de Jérusalem, dans cations les plus précises sur le mode baptismal des temps
la Catéchèse qu'il consacra à la confirmation. Catech. évangéliques est le récit du baptême de l'eunuque de la
mijstag., m, 2, Patr. gr., t. xxxm, col. 1087, 1890, et reine Candace par le diacre Philippe. Le livre des Actes
par saint Optât de Milève, Contra Donat., vers la fin du des Apôtres, vin, 38, 39, porte « Tous deux, Philippe
:
livre iv, Pair, lat., t. xi, col. 1039 et suiv. et l'eunuque, descendirent dans l'eau, et il le baptisa; et
Dom Janssens voit aussi un rapprochement entre le après qu'ils furent remontés de l'eau, l'Esprit du Seigneur
baptême et la confirmation dans le discours à Nicodème. enleva Philippe. » On a prétendu que l'eunuque baptisé
Joa., m. « Ici encore, dit-il (La confirmation, p. 50), n'avait pu être immergé dans l'eau, à cause du peu de
nous trouvons dans le même ordre d'abord un endroit profondeur de la fontaine de Philippe; mais cette induc-
qui parle ouvertement du baptême « Si quelqu'un : tion est sans fondement, car on ne sait point avec certi-
« ne renaît de l'eau et de l'Esprit-Saint, il ne peut entrer tude l'emplacement de cette fontaine, et alors même
« dans le royaume de Dieu; » et puis, à trois versets qu'elle aurait aujourd'hui peu de profondeur, il ne s'en-
d'intervalle, un autre passage où l'on peut voir une allu- suivrait pas qu'il en était de même au i" siècle. Le texte
sion à la Pentecôte, et partant à la confirmation. Le Christ des Actes dit expressément que le baptisant et le baptisé
veut faire comprendre à Nicodème que la naissance spi- descendirent tous deux dans l'eau, et qu'ils en remontèrent
rituelle est tout autre que la naissance corporelle. « L'Es- après le baptême. Cela prouve que le baptême fut donné
« prit, dit le Sauveur, souftle où il veut, et vous entendez par immersion. Les manières de parler de l'Écriture et
« sa voix mais vous ne savez ni d'où il vient ni où il
; des premiers Pères laissent entendre d'ailleurs que ce
« va, ainsi en est -il de quiconque est né de l'Esprit. » sacrement se conférait alors habituellement par immer-
Si le baptême de feu dont parlait Jean -Baptiste nous re- sion complète. Ce n'est, en effet, que par une immersion
portait naturellement à la pluie de feu qui eut lieu au complète qu'on est enseveli dans l'eau et qu'on en renaît.
Cénacle, comment ne pas songer ici à cette tempête qui Or saint Paul, Bom., VI, 4, rappelle aux chrétiens qu'ils
fondit sur la même enceinte, « lorsque soudain on en- ont été ensevelis par le baptême, et Jésus-Christ enseigne
« tendit un son comme d'un vent violent qui s'abat et qui à Nicodème, Joa., m, 5, qu'il faut renaître de l'eau et
« remplit toute la demeure? » Act., n, 2. La foule, qui l'en- du Saint-Esprit pour entrer dans le royaume des cieux.
tendit du dehors, accourut, ne sachant d'où ce souflle Du reste, un grand nombre de témoignages des premiers
venait ni où il allait, et elle contempla le groupe des siècles établissent que le baptisé était alors plongé tout
Apôtres et des disciples débordant de la plénitude du entier dans l'eau.
Saint-Esprit. » Cependant il y a lieu de penser que dès les origines
2° L'eau du baptême doit être appliquée (matière pro- du Christianisme on pratiqua le baptême par immersion
chaine) par ablution, c'est-à-dire soit par immersion, accompagnée d'infusion. Le baptisé était plongé dans
soit par infusion, soU par aspersion. « La plupart des — l'eau jusqu'à mi -corps ou jusqu'à mi -jambes, et le bap-
liturgistes, dit l'abbé Corblet, Histoire du sacrement de tisant lui versait de l'eau sur la tête. Il reste de très
baptême, Paris, 1881, t. i, p. 223, admettent d'une ma- anciennes représentations du baptême de Jésus-Chrisl par
nière générale 1» qu'il y eut immersion totale depuis les
:
saint Jean; or toutes nous montrent le Sauveur la tête et
1430 BAPTÊME i-i-M)
suppose qu'il la plonge dans l'eau et qu'il y a immersion Esprit. C'est par erreur qu'on leur a attribué de baptiser
par la formule déprécatoire Que le serviteur de Dieu,
complète; mais tantôt aussi l'eau est versée sur la tète de
:
la t lu baptisé, I lis que celui-ci se tient debout VEnchiridion de Denzinger donne la formule affirma-
dans l'eau. Signalons peinture du n* ou du in siècle tive Baptizalur.
:
pécheui qui tire de l'eau un poisson, symbole du chrétien expresse des trois personnes de la sainte Trinité comme
el comme ayant été employée constamment
régénéré, esl représenté le baptême d'un enfant d'environ
:
aire,
têmes qui ne semblent pas .non été donnés autrement. indiquée dans le discours de saint Pierre, au second cha-
Comment comprendre, en effet, que quelqu'un suit bap- pitre des Actes, II, 38, où il est fait allusion au baptême
ti é par immersion debout dans une maison? Or il est de pénitence que Jean -Baptiste avait donné, et au bap-
dit à deux reprisi s. A. t.. i\. 18, et xxn. 16, de saint Paul tême dans le Saint-Esprit, qu il avait annoncé-: faites i
Art., xvi. 33, convertit son geôlier avec les membres de XptcrroO, c'est-à-dire sur le fondement du nom de JésilS-
sa famille, et les baptisa aussitôt. Or on ne voit pas qu'il Oliiisl) pour la rémission de vos pèches, et vous recevrez
l'ait pu faire par immersion. D'ailleurs la à:ôx-/}, tûv le don du Saint-Esprit. « La même opposition est mar-
SûSexa 'Aito mment découverte, que la plu- quée plus clairement encore au chapitre xix des Actes,
part des critiques regardent comme ayant été composée 3-5. Paul, étant venu à Éphèse, y trouva dos disciples
dans la pre re moitié du ir siècle, si ce n'est à la lin qui n'avaient pas même entendu dire qu'il y a un S.iint-
du r el qui nous fail certaine ni connaître les pra- Esprit. « U leur dil: De quel baptême avez-vous été bap-
1
tiques des temps apostoliques, prescrit formellement de tisés? Ils dirent lin baptême de Jean, Et Paul dit
: Jeun
férei bapté par infusion, lorsqu'on n'a point une
li a baptisé le peuple du baptême de pénitence, disant de
'.unie quantité d'eau pour le donner autre ni. croire eu celui qui devait venir après lui. c'est-à-dire en
i Poui e qui e i du bapl dil -elle, baptisez de la
i
I
mti .m nom du '
que rien n'oblige de penser qu'on invoquait dans ce ba] -
Pèn el du
. ils. et du Saint-Esprit. » On a peu--' que
I
leuio le nniii du Sauveur, à l'exclusion de celui du Père
bapl p il n d abord les trois ,-t île celui du Saint-Esprit.
nulle et ensuite les i inq mille convertis dont parlent les V. Effets du baptême. —
Manière dont le baptême
I
nous enseigne qu'en vertu de l'institution de Jésus-Christ, faveur des morts), si certainement les morts ne ressus-
le rite du baptême possède par lui-même la puissance de citent pas'? Pourquoi sont-ils baptisés pour eux Ce ï
produire la grâce dans les âmes. Jésus-Christ attribue, passage est un de ceux qui ont le plus exercé les exé-
en elfet, à l'eau même du baptême la vertu de nous don- gètes, et on l'a interpieté d'un grand nombre de ma-
ner la vie surnaturelle, lorsqu'il dit à Nicodème que. pour nières. On admet d'ordinaire que *aint Paul s'y sert d'un
entrer dans le royaume de Dieu, il faut renaître de l'eau argument ad hominem , fondé sur une pratique qu'il
et du Saint-Esprit, Joa., ni, 5; de son côté, saint Paul n'entend pas approuver, celle de se faire baptiser pour
affirme que l'eau reçoit cette vertu des paroles pronon- ceux qui étaient morts sans recevoir le baptême. Il est
cées au baptême, lorsqu'il dit, Eph., v, 26, que Jésus- sur que les fidèles qui suivaient les enseignements de
Christ sanctifie l'Église eu la purifiant par le bain de l'eau saint Paul ne se conformaient pas à cette pratique: car,
dans la parole de vie. après la phrase que nous venons de citer, l'Apôtre ajoute,
2° Effets produits par le baptême. —
Ces effets sont I Cor., xv, 30 « Et pourquoi nous-mêmes {-.'. v.aï T|U£tc)
:
exprimés dans les textes où l'Écriture enseigne que le nous exposons-nous au danger à toute heure? » Manière
nie nous donne une nouvelle vie, la vie surnatu- de parler qui montre que ni saint Paul, ni les disciples
relle, Joa.. m, 5; qu'il remet tous les péchés, Act., Il, 38; auxquels il s'adressait, ne se faisaient baptiser pour les
xxii, 16; Eph.,v, 26; qu'il assure le salut. Marc, xvi, 16. morts. Ceux qui tenaient cette c luite appartenaient
Le sacrement de baptême produit grâce sanctifiante
la donc à une secte séparée. Nous savons par Tertullien,
avec un cachet particulier, celui d'une nouvelle nais- Contra Marcionem, v, 10, t. n. col. 195, el saint Jean
sance, la naissance à la vie surnaturelle de la grâce, qui Chrysostome, In I Cor., nom. XL, I. lxi, col. 347, que
est la vie de Jésus -Christ et de Dieu en nous, qui nous les Mareionites avaient celte coutume, cl il y a lieu de
rend enfants de Dieu à la suite de Jésus- Christ, qui penser qu'ils la tenaient de la secte a laquelle saint Paul
nous constitue les cohéritiers de son royaume. Aussi le fait ici allusion. Saint Épiphane croit, Hseres., xxvm, 0,
baptême est-il appelé le « bain de la régénération », Tit. t. xi.i, col. 383, que cette secte était celle des Cérinthiens.
ni, 5; « l'eau qui nous donne une nouvelle naissance, » On
trouvera dans Calmet, Dissertation sur le baptême
Joa.. m, 5, et il est présenté comme nous rendant a lils pour morts, dans les Dissertations qui peuvent servir
les
de Dieu », et « nous revêtant de Jésus-Christ ». Gai., de prolégomènes de l'Ecriture Sainte, Paris, 1720, t. m,
m, '20. 27. p. 338-355, les diverses interprétations qu'on a données
VI. Ministre du iuptëme. —
L'Écriture nous raconte du passage de saint Paul que nous venons d'expliquer.
plusieurs baptêmes. Il ressort de ses récits qu'au siècle Celle que nous avons adoptée, à la suite du plus grand
apostolique le sacrement de la régénération était conféré nombre des Pères et des exégètes, est, croyons-non-, la
par diverses classes de personnes. Jésus-Christ ne bapti- seule qui respecte sens naturel des paroles de l'Apôtre.
le
sait point lui-même, mais faisait baptiser par ses Apôtres. A. Vacant.
Joa., iv, 2. Après la Pentecôte, les Apôtres laissaient d'or- BAPTÎSTA Gregorio, bénédictin, théologien portu-
dinaire à des ministres inférieurs le soin de baptiser, afin gais, né à Funchal, dans l'île de Madère, vivait dans
de pouvoir se livrer tout entiers à la prédication. Saint la première moitié du xvn siècle. 11 devint prédicateur
Pierre fit baptiser le centurion Corneille et sa maison. général de son ordre en Portugal, et passa à l'ordre des
Act., X, 48. Saint Paul disait qu'il n'avait pas été envoyé Franciscains. Il a composé des Annotationes in caput
par Jésus- Christ pour baptiser, mais pour évangéliser. xin Evaugclii secundum Toannem, divisées en trois
I Cor., i, 17. Le diacre Philippe baptisa Simon le Magi- parties.La première partie seule a été publiée, in-f 1
cien avec un grand nombre de personnes de Samarie. Coîmbre, 1021. — Voir I;. Maeluido, Bibliotheca lusitana,
Act., VIII, 12. 13. Il baptisa aussi l'eunuque de la reine t. H (1717). p. H0; Ziegelbauer, Historia rei Uterarise
Candaee. Act.. VIII, 38. Saint Paul fut baptisé à Damas par ordinis sancli Benedicti , Vienne. 1754, I. iv. p. 49.
Ananie, Act., IX, 18, qui parait avoir été un simple laïque. B. Heurtebize.
Voir Ananie 7. BAPTISTE, surnom donné à Jean, le précurseur du
VIL Sujet du daptéme. —
On appelle sujets du bap- Messie, parce qu'il baptisait dans le Jourdain. Voir Jean
tême les personnes qui peuvent recevoir ce sacrement. Baptiste.
Parmi les premiers chrétiens, il s'en trouva d'abord qui
crurent que le baptême devait être réservé aux Juifs. BAR (Jean de), bénédictin de la congrégation de
Aussi, lorsque fut venu le moment de baptiser le centu- Saint-Maur, né à Reims vers 1700, mort à Paris, au
rion Corneille, le premier des Gentils qui se lit chrétien, monastère des Blancs- Manteaux, le 25 novembre 17ti7.
Dieu envoya-t-il une vision à saint Pierre et fit-il descendre Ami et compagnon d'études de dom Maur d'Antine, il
miraculeusement le Saint-Esprit sur Corneille et sa fa- recueillit sou héritage littéraire et prépara une édition
mille, pour montrer que l'Église était ouverte aux païens remaniée des Pseaumes traduits sur l'hébreu (voir An-
aussi bien qu'aux Juifs. Act., x. De son côté, Pierre tine); mais la mort le prévint avant qu'il eut pu livrer
justifia devant ses frères la conduite qu'il avait tenue en à l'impression ce Psautier, dont le manuscrit passa aux
cette circonstance. Act.. xi, 1-18. Mais sauf les judaïsants, mains de dom Clémencet et ne fut jamais publié. ,
nations, et baptisez - les. » Matth. xxvm, 19., Voir — Sodome, un des cinq rois de la Pentapole assujettis à
Chardon, Histoire des sacrements , dans Migne, Cursus Chodorlahomor, et révoltés contre lui après douze ans
dus théologies, t. xx, col. 1-159; Duchesne, Origines de soumission. Bara fut défait par le roi d'Élam; dans sa
du culte chrétien, ch. ix, Paris, 1889, p. 281-329; Cor- fuite il tomba dans les puits de bitume de la vallée de
,
blet, Histoire dogmatique , liturgique et archéologique Siddim et y périt. Gen., xiv, 2-10.
du sacrement de baptême, 2 in-8°, Pans, 1881- 1882.
A. Vacant. 2. BARA
(hébreu Ba'drcV, « embrasement; » Sep-
:
2. BAPTÊME DES MORTS. Le baptême ne peut être tante: BoaSi; Codex Ale.mrulrinus : Baapi), um des
•>]
: u par procureur. A plus forte raison ne peut-on le femmes de Saharaïm, descendant de Benjamin, qu'il ré-
recevoir pour ceux qui sont morts. Cependant pour ,
pudia. I Par., vin, 8.
prouver la résurrection des morts, saint Paul dit. I Cor.,
X\. 29: » Que feront ceux qui seront baptisés pour les BARABBAS. Les manuscrits grecs écrivent ce mot
morts (Orcsp «Sv vExpûv, c'est-à-dire à la place ou en de quatre manières différentes Bapiêëcx;, BzpâSa;, Bap-:
DICT. DE LA BIBLE. I. — 48
1443 BARABBAS — BABAC 1444
dont il avait reconnu l'innocence, proposa aux Juifs de Les contingents de troupes fournis par les rois chananéens
leur accorder selon la coutume, à l'occasion des fêtes de étaient placés sous le commandement de Sisara, que l'Ecri-
Pâques, la délivrance d'un prisonnier. Matth., xxvn, 17; ture appelle le général en chef de Jabin. Sisara pouvait
Marc, xv, 6; Luc, xxm, 17; Joa., xvm, 39. Et il leur mettre en ligne jusqu'à neuf cents de ces chars bardes de
offrit de délivrer Jésus ou bien Barabbas, parce que le fer texte hébreu), si redoutés des Israélites, Jos.,xvn. 16,
crime de ce dernier ne lui semblant mériter aucune eom- qui n'en avaient point et ne devaient point en avoir. Deut.,
m, il pensait que le peuple n'hésiterait pas à se pro- XVII, 10; Jos., XI, 0; II Reg., VIII, 4. Ce nombre n'a rien
noncer en faveur de Jésus. Mais les Juifs, à l'instig ition d'étonnant, comme on le voit par les documents égyp-
des princes des prêtres et des anciens, demandèrent la tiens les Khétas, battus par Ramsès II, au nord do pays
:
des usages similaires existaient chez les Romains le crièrent vers lui pour implorer son secours, et il eut pitié
j iui des Lectisternes, et chez les Grecs aux solennités de d'eux. Il y avait alors dans les montagnes d'Éphraïin
Bacchus Éleuthéréus. Quelques exégètes (Rosenmùller, entre Lama et Béthel, une prophétesse du nom de Dé-
I ne.Uieb, Fouard) ont cru qu'il s'agissait non seulement bora, à qui sa sagesse avait gagné la confiance de toul
dune coutume, mais d'un pi ivilege spécial, accordé aux le peuple; elle jugeait, assise sous un palmier, les diffé-
Juifs par les Romains; saint Luc, xxm, 17, semble l'in- lemls qu'on venait lui soumettre C'est à elle qu'une ins-
sinuer. E. Jacquier. piration divine lit connaître le libérateur que Dieu allait
susciter à son peuple, Barac, le fils d'Abinoem, de I
surtout les plaines sui les rives du Jourdain, au bord de tion que la distinction, si souvent rappelée depuis, entre
la mer, dans la riche pi. une de Jezraël ou d'Esdrelon, et Juda et le reste d'Israël existait déjà à l'époque qui nous
dans le pays assigné àZabulon et àNephthali.Num., XIII, 30; occupe. Huben, Dan, Aser et la demi-tribu orientale de
.linl., i, 27 -.'té Éi 'ses par Josué avei tous les autri
i
Manassé restèrent étrangères, sinon Indifférentes à l'en-
pies leurs alliés. Jos., xi, 1-14, ils auraient dû disparaître à treprise Ephraïm et Benjamin envoyèrent des secours,
;
jamais; mais les Israélites, désobéissant aux ordres réitérés ainsi que Manassé occidental; Issachar, qui devait avoir
de Dieu, Exod., xxm, 32-33; Deut., vu, 1-4, n'achevèrenl senti plus que les autres le joug écrasant des Chananéens,
pas l'œuvre de destruction si bien commencée par le parait aussi avoir apporté un concours plus efficace à
leur de Moïse. Jj Isi lites furent d'autant moins Nephthali et à Zahulon les deux tribus dans lesquelles
,
excusables en cela, que Dieu avail permis la résistance Dieu voulait que Barac prit principalement ses troupes.
de leurs ennemis, coupables des plus grands crimes, afin Jud., îv, 0; v, 14-18.
de les rendre toul à l'ait ni.li._nes de pitié el contraindre IL La bataille et la défaite de Sisaha. Les pré- —
sun peuple a les extei r. Jos., XI, 20. M. us ils ne vou-
>
10-11. Thanach étant d'ailleurs sur la rive gauche du cette puissante armée fut anéantie, Jud., iv, 16 (hé-
Cison, les Hébreux auraient dû, si le combat s'était livré breu); son général Sisara partagea le sort commun,
sous ses murs, traverser deux t'ois cette rivière, qui est il fut mis à mort par la Cinéenne Jahel, dans la tente
sans doute à sec à cet endroit pendant l'été , mais qui de laquelle il avait cherché un refuge. Jud., iv, 17-21.
devait coulera cette époque, un orage soudain ne parais- Voir J.uiel. La puissance de Jabin si rudement atteinte
,
sant pas suffire à lui donner le volume d'eau que sup- ce jour-là, alla toujours déclinant, et ne tarda pas à
pose Jud., v, '21. Or l'examen du récit ne permet pas être complètement détruite; les Chananéens ne comp-
d'admettre l'hypothèse de ce double passage de la ri- tent plus dans l'histoire du peuple de Dieu à partir de
vière. la victoire de Barac, et ce ne furent pas certainement
Du reste on ne s'explique pas pourquoi Sisara, maître leurs attaques" qui mirent fin à la période paisible de
de la plaine de Jezraél, ne se serait pas rapproché autant quarante ans, fruit de cette victoire. Jud., iv, 24; v, 32.
que possible du Thabor, conformément à ce que le plan Aussi ce triomphe fut-il célébré par Débora dans un can-
tracé par Dieu même semblait indiquer, Jud., iv, 6-7; il tique, qu'elle chantait sans doute avec les femmes d'Is-
avait trop de confiance dans ses chars manœuvrant en raël, tandis que Barac chantait de son côté à la tète de
rase campagne, Jud., v, 30, pour sentir le besoin de s'ap- ses guerriers. Jud., v, 1; cf. Le tils
Exod.. XV, 1-2, 20-21.
puyer sur les places fortes du bas Cison; il devait plutôt d'Abinoem avait bien le droit de se réjouir
de se glo- et
songer à se tenir à portée des ennemis, pour les pour- rifier d'une délivrance dans laquelle il avait été le digne
suivre dans le cas où ils auraient voulu se débander et lui instrument de Dieu, Il eut le tort sans doute de se délier
échapper sans combattre. C'est donc à Endor qu'eut lieu de la protection de Dieu, et d'exiger, pour exécuter ses
le choc, un peu au nord-est du point où, le 16 avril 1799. ordres, la présence de Débora auprès de lui ce fut, sinon :
le général Bonaparte, débouchant de la montagne, fondit une grave désobéissance, du moins un acte de faiblesse et
sur les Turcs aux prises avec Kléber, près d "El- Fouléh. un excès de prudence humaine; mais la fidélité et l'in-
à deux petites lieues au sud de Nazareth, et remporta trépide courage qu'il montra ensuite, Jud., v, 15, répa-
sur eux la victoire du mont Thabor. Voir A. Thiers. His- rèrent prornptement et noblement cette faute, moins grave
toirede la Révolution française, 13e édit., t. x, p. 294-296; d'ailleurs qu'elle ne parait d'abord; car probablement
J. Hoche, Le patjs des Croisades, Paris (sans date), Barac croyait nécessaire la présence de Débora pour ,
ennemi beaucoup plus fort que lui. C'est ce qu'indique choisi pour m'envoyer l'ange qui doit rendre ma voie
assez l'intervention des étoiles, Jud v, 20, dont la faible
, prospère. » Cf. S. Augustin, Quœstio xxvi in Judices,
clarté le dirigeait sans découvrir au loin la marche de ses t. xxiv, col. 801. Du reste l'Écriture ne blâme nulle part
troupes. Sur l'ordre donné par Débora, Barac descendit Barac, et saint Paul exalte sa foi comme celle de tous les
les pentes du Thabor, probablement vis-à-vis de N'aini, saints personnages qu'il nomme avant et après lui. Ilebr.,
et il tomba à ['improviste au milieu du camp ennemi. Aux xi, 32. E. Palis.
cris poussés par ces dix mille guerriers, cf. Jud., vu, 20,
se joignirent alors, pour mettre le comble à la terreur BARACH. Jos., xix, 25. Voir Basé, col. 1426.
des Chananéens surpris dans leur sommeil, le gronde-
ment du tonnerre et le bruit d'un ouragan envoyé par BARACHA (hébreu Beràkâh, « bénédiction; » Sep-
:
EARACHEL (hébreu parak'ël, « Dieu béuit; i Sep- : riante pour ce mot, les versions anciennes diffèrent toutes
tante: Bapa^iriX), père d'Éliu, le dernier interlocuteur les unes des autres : sj riaque : '«^. Gadar ; arabe : à-j>
de Job. Joli, xxxii. 2, G. Yared , corruption possible de -~z , Bâréd; Targum
BARACHIE (hébreu : Bérékyàh ou Bérékyâhû d Onkelos, Niin, ffagrâ', employé ailleurs, y. 7, pour
iation de j/i
>> i él i
tAû . « Jéhovah bénit, i
Sep- Sur; Pseudo- Jonathan, Nînbn, ffâlûsâ'. Cette dernière
tante : Bapa-/ia). Nom de plusieurs Israélites.
traduction l'ait croire à certains auteurs que Barad est
1. barachie , un des fils de Zorobabel. I Par., identique à l'ancienne Élusa , l'"EXou(ra de Ptolémée et
m, 20. des écrivains ecclésiastiques, aujourd'hui Khalasah, dans
lOuadi Asludj, au sud de llir es-Seba ou ISersabée. Cf.
2. BARACHIE (hébreu : Bérékyâhû), lévite, père Armstrong, W. Wilson et Conder, Names and places
(i.
d Isaph, le célèbre maître de chœur du temps de David. Old and Ken: Testament , 1889, p. 27. Tout ce
in t/ie
1 Par., vi, 39 hébreu, 24); l Par., xv, 17. qu'on peut dire, c'est qu'Élusa se trouve bien, en effet,
sur l'ancienne route qui d'Uébron conduisait en Egypte
3. barachie, fils d \- i
I ite de la lignée d'Elcana, par Bersabée. La servante d'Abraham, en quittant la
habitait les hameaux qui dépendaient de Nétophah. I Par., maison du patriarche, s'enfuit immédiatement vers sa
lx, 16. peuple patrie, la terre des Pharaons, H prit « le chemin
de Sur. dans le désert », Gen., xvi 7, c'est-à-dire la ,
5. barachie (hébreu Bérékyâhû), fils de Mosol- : BARADA, Meuve de Damas. Voir Abana,
I; ith, un des principaux chefs de la tribu d'Éphraïm,
sous Phacée, Il Par., xxvm, 12-15. Suivant
roi d'Israël. BARAHONA Pierre, dit Valdivieso, né à Villaher-
le conseil d'Obed,
prophète d'Israël, Barachias et trois mosa, reçut l'habit de Sainl-1'rançois dans le couvent des
.ml n.s chefs firent rendre la lilieité aux sujets d'Achaz, Observantins de Saiiit-.le.ui-des-Rois, en 1575. U professa
roi de Juda, faits prisonniers. Ils reconduisirent ces cap- la théologie morale dans la province de Castille. La chro-
tifs jusqu'à Jéricho, en les traitant avec bonté. nique de l'ordre le nomme o un prédicateur habile et
zélé ". 11 vivail encore en 1609. Il a laissé' plusieurs écrits
6. barachie, lils de Mësézabel el père de Mosollam, en latin, entre autres: Expositio litteralis mystica et
qui, au retour de Babylone, bâtit une partie des murailles moralis Psalmi i.v.v.m. Il l'explique de l'Immaculée
de Jérusalem. II lisdr., III, i. 30; VI, 18. Conception. ln-i°, Salamanque, 1590. -- Expositio epi-
siolse B. Pauli ad Hebrseos, in-4°, Salamanque, vers IT.'.io.
7. barachie (hébreu: yebérékyâhû), père d'un cer- Dans celte glose^ il suit la Nul-. de et la version syriaque.
tain Zacharie, qu'Isaïe prit pour témoin dans «ne de ses — Expositio epistolss ad Galatas, Salamanque; Deelara-
ties. Is., vin, 2. tiones super lilalos Psalnwum. Ce sont des sermons
pour les dimanches de Carême. Super Misses est. —
s. barachie (hébreu : Bérékyàh el Bérékyâhû . Explication de cel évangile, qui ressemble beaucoup au
père de Zacharie, un des douze petits prophètes. Zach., traité* édité en même temps par Barahona, sous ce titre :
ipie Juiaila, le grand [irètre dont le lils lui tué dans Bibïiotheca hispana nova, 1788, t. u. p. 173; Pierre de
le temple, par ordre de Joas. Il Par., xxiv. 21. Le copiste Salazar, Historia provinciss Castillse ordinil Minorant,
a pu lire Barachias au lieu de Joïada (l'Évangile des Na- Annales Minorant, années 1579 el 1609.
zaréens portail Zacharie, fils de Joïada), ou peut-être Joïada G. lin im ISS0 s ni GotlRNAY.
il m
Barachias. 11 y eul cependant un Bara-
lail i
la captivité de Babyl Zach., i, 1. Mais son lils ne put chefs île famille de la tribu de Benjamin qui se fixèrent
Ire tué en le el autel puisque à cette époque vm, 21.
i
I
.
a Jérusalem. 1 Par.,
Iun el l'autre étai .> di truils. Reste encore un Baruch,
dont le lils Zacharie fui tu pai les Zélotes; mais l'évé- BARASA Bdor<rop« Codex Vaticanus et Codex
( ;
nl se passa peu avant 1., prise de Jérusalem par Sinaiticus : Boaopi dans d'autres Bduoppa), ville furie
; :
l; R Josèphe, Bell, jud., IV. v, l. D'ailleurs de i.iliad, qui, comme Peser, Alimos, et d'autres ciles
l'identificati le Barachie dépend de l'hypothèse
qu'on du même pays, renfermai! un certain nombre de Juifs,
adopte de Zacharie. Voii Zacharie, fils de au secours desquels marcha Judas Ma, h, due. Mai le. I
Barachie. Cf. s. Jérôme, In Matth., xxm, 35, t. xxvi. v, 26. La leçon de la Vulg.de, Barasa, s'explique par
co1 -
l7:f -
E. Ja une simple inclathèso eu M '.Disposition entre le v et le p
de Bouopà. Le mot grec se retrouve dans d'autres endroits
BARAD (hébreu / ,
Bâréd; Sep- île li Bible, mais poui rendre deux noms hébreux diûë-
tante : Bs loi lité itui au sud de la Palestine; rents .les., xm. 27. Bouopci traduit --r-:-;:, />'e éSferdh;
:
il vint à Paris, où il fut élève de Richard Simon. Il colla- Gentils, » Rom., m, 29; ix, 24, etc., ou bien « le peuple
bora au Glossarium universale hebraicum du P. Tho- (de Dieu) et les Gentils, » Rom., XV, 10, comme le font les
massin. C'est par ses soins et ceux du P. Bordes que cet Évangélistes. Luc, n. 32 ; cf. Matth., vi, 32; Act., xxvi,
ouvrage parut deux ans après la mort de l'auteur, in-f', 17, 23, etc. Saint Paul appelle quelquelois d'une manière
Paris. Hi'.'T. 11 se chargea aussi, pour la Biblia sacra de analogue ceux qui ne faisaient pas partie de l'Église :
J. B. du Hamel, in-f , Paris, 1705, de comparer la Yul- « ceux du dehors. k'Ew. I Cor., v, 12; Col., I>', 5;
1
o't >,
ivec le texte hébreu et d'expliquer les passages I Thess., iv, 11; I Tim., m, 7. Dans rÉpître aux Colos-
obscurs et difficiles. Amateur de livres rares et curieux, siens, m, 11, il réunit ensemble, pour exprimer plus for-
il en réunit un bon nombre sur les sciences qu'il étu- tement sa pensée, la locution hébraïque et la locution
diai! et en tira des remarques critiques publiées après
, grecque « (Dans l'Église), il n'y a ni Gentil ni .luif, ni
:
lettres, 3 in-8°, Paris, 1740, t. i, Éloges, p. 41. insipientes; hébreu: 'ânâsïm bô'arini, « hommes em-
E. Levesque. portés, violents »).
BARBARE. Ce mot nous vient des Grecs, et il est 4° Plus tard, on a réservé pour les peuples sauvages
employé par l'Écriture, comme par les Grecs eux-mêmes, ou non civilisés le nom de barbares mais cette acception ;
dans trois acceptions différentes. 1° Il parait être une— est postérieure à l'époque de la composition des Livres
S"i i
d'onomatopée et désigna primitivement ceux que les Saints. Cf. Gibbon, Histoire de la décadence de l'empire
Grecs ne comprenaient pas, et dont le langage étranger romain, trad. J. C. A. Buehon (Panthéon littéraire) ,
km paraissait grossier et inintelligible, comme une sorte c.41, Paris, 1843, t. II, p. 481 F. Roth, Veber Siun ;
mal
de balbutiement, pstpêip. C'est ainsi que l'explique Stra- Gebrauch des Wortes Barbar, Nuremberg, 1814.
bon, xiv, 28, édit. Didot, p. 565. Cf. Homère, qui appelle F. Vigouroux.
les Carions jîapSapôçwvoi, Iliad., Il, 8137; Hérodote, II, BARBE (hébreu : zdqàn; le mot sâfâm, Lev., xm, 15;
158; Ovide, qui dans les Tristes, V, x, 37, dit : II Sam. (Reg.), xix, 25 ; Ezecb., xxiv. 17, 22 ; Mich., m, 7,
latine (et par les Septante) dans le Ps. cxm (hébreu, été tenue en haute estime parmi les Sémites, et en généra]
exiv), 1 o le peuple barbare, » hébreu tïb, lô c:, « bal-
: parmi les habitants de l'Asie occidentale (fîg. 438). « Les
butiant, parlant une langue étrangère, » c'est-à-dire Arabes, dit d'Arvieux, ont tant de respect pour la barbe,
le peuple égyptien, dont la langue était inintelligible qu'ils la considèrent comme un ornement sacré... Ils
; ir les Hébreux. Saint Paul s'est servi de la même ex- disent que la barbe est la perfection de la face humaine,
]>[ ession, dans le même sens, I Cor., xrv, 11. lorsqu'il dit : et qu'elle serait moins défigurée si, au lieu d'avoir coupé
> Si j'ignore la valeur des mots, je serai pour celui à la barbe, on avait coupé le nez. » Voyage dans la Pales-
qui je parle un barbare, et celui qui me parle sera aussi tine, in-12, Paris, 1717, p. 173, 177. Cf. Lucien, Cynic, i, 1
pour moi un barbare. » Dans les Actes, xxvm, 1, 4, les édit. Didot, p. 709; J. B. Tavernier, Voyages, 2 in- 4",
habitants de l'Ile de Malte, qui parlaient la langue punique, Paris, 1676, t. i, p. 629. Sur les monuments égyptiens,
1451 BARBE 1452
comme sur les monuments assyriens, les Asiatiques sont I XXI, 5, sont relatifs aux « coins de la barbe »; malheu-
toujours représentés avec la barbe ( fig. 439 taudis ) , reusement la signification de ces passages est obscure.
que les habitants de la vallée du Nil se rasaient com- Ils défendent de o détruire ... tashit, ou « raser », yegaU
munément la barbe (fig. 440) et même la tète. Aussi lêhû, lepe'al zâkân. Mais qu'est-ce que le peut zàliânf
Joseph doit-il se faire couper la barbe avant de se pré- Le mot pé'd/i signifie coin, angle, extrémité ». L'opinion
senter au pharaon. Gen., xi.i, li. Mais même en Egypte, la plus probable est que celte défense interdit de raser
tout en se rasant le menton, on portait souvent des barbes l'extrémité de la barbe entre les tempes et les oreilles,
postiches. La reine Hatasou elle-même, à cause de sa di-
gnité, s'est fait représenter avec une barbe sur ses monu-
ments li- Les rois avaient une barbe assez longue,
i 1 1 .
Abth. m, US.
celui la XIX- dynastie. Lepslus, mites, qui portent la Bl.
Abth. m. Bl. 116 et 136. usée dans la partie supéi ieure
comme le font encore aujourd'hui les Juifs d'Orient (lig. 44t>: . avec beaucoup d'artifice, et coupée horizontalement à la
« Les Juifs, en Turquie, en Arabie et en Perse, conservent partie inférieure (fig. 130, col. 553,i, les enfants de Jacob
leur barbe dès la jeunesse, et elle diffère toujours de celle se distinguent d'eux par une barbe qu'ils laissent pousser
des chrétiens et des mahométans en ce qu'ils ne la rasent naturellement et sans frisure.
ni aux oreilles ni aux tempes, au lieu que ces derniers la II. Usages particuliers relatifs à la barbe parmi les
rétrécissent en haut. » C. Niebuhr, Description de l'Ara- Israélites. —
1° On la cultivait avec soin, quoiqu'on n'y
bie, in-4°, Amsterdam, 1774, p. 59. apportât pas autant de raffinement qu'en Assyrie, et on la
On ne peut se rendre parfaitement compte de la coupe parfumait abondamment, au inoins dans certaines circous-
/ \
445. — Amou (Sémites) portant la barbe rasée dans la partie 447. — Le tributaire Juif. Temple de K;n-nak.
supérieure. —
Celui de droite est représenté sur un tombeau
D'après Champollion, Monuments de l'Egypte, t. ir, pi. 305.
de Beni-Hassan. XII dynastie. Lepsius, Denkmaler, Abth. II.
e
Bl. 133. Celui de gauche est figuré à Biban el-Molouk. XX- dy-
nastie. Champollion, Monuments de l'Egypte, t. in, pi. 257.
tances. Ps. cxxxii (hébreu, cxxxm ),2.
L'usage de se parfu-
mer la barbe existe toujours chez « Une des prin-
les Arabes :
nasar (lig. S48); enfin les bas-reliefs de Sennachérib barbe en signe de respect ou d'amitié. II Reg., xx, 9.
retrouvés dans le palais de ce roi, à Ninive, et aujour- 2° Couper la barbe de quelqu'un, en tout ou en partie,
d'hui à Londres nous font voir des Juifs de Lachis
, était lui faire l'affront le plus sanglant. Cl. 11 Esdr., xni.i"..
(lig 449) , vaincus par ce prince, et se soumettant à son David considère comme
un cruel outrage l'injure que' les
pouvoir. Le type juif de Karnak (fig. 447) est représenté Ammonites avaient faite aux ambassadeurs qu'il leur avait
d'une manière trop sommaire pour qu'on puisse en tirer envoyés, en leur coupant la moitié de la barbe; ces
des renseignements précis et circonstanciés mais les ; ambassadeurs restent cachés à Jéricho, sans oser se mon-
monuments assyriens ont reproduit avec soin les nations trer, jusqu'à ce que leur barbe soit repoussée. II Reg.,
étrangères, et nous n'avons pas de raison de les suspecter ; x, 2-5; I Par., xix, 2-5. Une guerre entre les Israélites
or nous y voyons les enfants de Jacob portant toute et les Ammonites fut la conséquence de cette insulte.
leur barbe, mais d'une forme différente de celle de leurs Au siècle dernier, un traitement pareil infligé à des Perses
1 455 BARBE — BARBIER 1456
. Il édit., Londres, L860, t. ni. p. 432; ger contre nature la forme de l'homme ». Cf. Clément
d'Alexandrie, De psdag., m, 3 et 11, t. vin, col. 5â
036; S. Épiphane, Haïr., lxxx, 7, t. xliii, col. 708. Encore
aujourd'hui, dans l'Église maronite, un homme imberbe
est irrégulier et ne peut être ordonné piètre. L Église
latine n'a pas attaché la même importance à la bai
:
mêmes maintenant qu'autrefois en Orient. Aujourd'hui publiée ihez Lefèvre, 1828-1834; dans Migne, (
. liez les "Maronites, si un prêtre est d. _ ira Sacrai, t. ni (1842), col. 1261-1492; dansVEncy-
une .les parties du châtiment consiste à lui couper la
lie tliéologique de Migne, en télé du Dici
une plus grande marque
"-t de Benoist, 3 mi. Paris, 1848-1854,
1
d'infamie de couper la barbe a quelqu'un que parmi l. i, col. 9-240. Il a été aussi publié à pari, in-i .le
de donner le fouet... Il y a beau ens en 191 p.i^rs à deux colonnes. Paris. 1831 (Extrait du t. xm
-la qui préféreraient la mort à .. gei !
mais expliquent pourquoi Nue, vil, 20, compare BARBIER (hébreu: gallâb; Septante xoupev;; Vul- :
le roi d'Assyrie a un rasoir qui rasera la tête et la liai In- gate : tonsor Le nom du barbier n'apparaît qu'
.
tene. '
5, .du. Lemaire, t. n, p. 8. On rasa
u. 36; Plutarque, .
xvr, 19, raconte aussi comment Dalila fit raser la tète de BARBURIM, mot hébreu, Reg., v, 3 (iv, 23),
I (III)
Samson par un Philistin qu'elle appela pour remplir cet traduit dans la Vulgate par aves oiseaux, » mais dont
, «
office; l'hébreu l'appelle simplement « un homme », 'iS; la signification est très controversée. Les versions sy-
les Septante et la Vulgate le désignent par le nom de sa riaques et arabes et le Targum de .Jonathan traduisent
profession, xoupEÛ;, tonsor. On voit souvent de nos jours, aussi par « oiseaux ». Kimchi croit que ce sont des coqs
dans les villes d'Orient, des barbiers rasant la tète comme engraissés, des chapons; le Targum de Jérusalem et
le raconte le livre des luges. Une terre cuite de Tanagra Gesenius, des oies. Thésaurus linguse hebrœœ, p. 246.
représente cette opération (fig. 451). Elle se pratiquait Bochart, liierozoicon, i, 19, Liège, 1692, col. 127-135,
prétend que ce sont des animaux engraissés, pecudes
saginatx. Voir d'autres significations dans Mûhlau et
Volk, Gesenius' Lexicon, 9 e édit., 1890, p. 128. La tra-
duction de la Vulgate parait encore la mieux établie.
n i lui eût pas paru complet s'il n'y eût joint un commen-
taire des Saintes Écritures exclusivement emprunté à la quelquefois se mêlant aux cheveux de telle façon, qu'on a
même source. Il nous a donc laissé Glossa, sive summa
: peine à s'en débarrasser. C'est le cas pour les involueres
ex omnibus S. Bonaventurse expositionibus in Sacram ou fleurs de la bardane, qui sont entourés d'écaillés nom-
Scripturam exacte collecta, 4 in-f°, Lyon, 1681-1685. breuses, terminées en crochet. Cette plante appartient à
P. Apollinaire. la famille des Composées, tribu des Cynarocéphalées.
1459 DATvDAXE — BARIA 14G0
D'après J. Gaertner, De fructibus et seminibus planta- rique et la médecine; il y était à peine installé, que le
nt,,, 3 in-i Stuttgart, 1788- 1807, t. u, p. 379, elle est,
,
patriarche syrien Ignace II le rappela pour le faire évêque
parmi les herbes, une des plus élevées et des plus robustes, de Gubas, près de Mélitène, son pays natal. Il avait alors
puisqu'elle atteint d'un mètre à un mètre trente centi- vingt ans. il fut promu au siège important
En 1253,
mètres. Sa racine est en forme de pivot, longue, grosse, d'Alep, et en
1264 le patriarche Ignace 111 l'éleva à la
charnue, noire en dehors, blanche en dedans, d'une dignité de maphrien ou primat. 11 mourut à Maragha,
savenr douceâtre, nauséeuse, >! 'lune odeur désagréable, dans l'Aderbaïdjan, en 1-2XIJ. Son corps fut transporté et
qui devient encore plus caractérisée parla dessiccation. enseveli au couvent de Saint -Matthieu (Mai Mattaï, sur
Il est peu de plantes dont les feuilles, surtout les in- le mont Makloub, près de Mossoul), où l'on voit encore
1
1 1 S\ iiiuiaque,
(Septante: SxavOcct); la Vulgate elle-même l'a traduit Théodotion, Aquila, les Hexaples d'Origène) ou orien-
ailleurs par» épine ». Prov., XXVI, '.I; Cant. il, •!. Dans — tales (héracléenne, arménienne, copte); il fait même
le second passage, Ose., x. X, le mot lappa est la tra- appel à la version samaritaine pour le chapitre IV de la
in de h< breu qâs, qui a aussi le sens générique
i
m- mentionnerons que les drus, suivants Essai sur : S.uug, Moïse Bar-Cépbas, Jacques d'Édesse, Philoxcne
l'Ecclêsiaste de Salo»i<>n, in-X', Paris, 1626; Pensées de Mabug et d'autres moins connus. L'ouvrage -t — i
morales sur l'Ecclêsiaste, in-8°, Paris, 1629. Voir — accompagné de dix tableaux qui se rapportent pour la
I Maynard, L'A lise, dans la Bibliogra- plupart aux questions généalogiques et chronologiques.
phie catholique , année 1864, I. xxxn. p. 497. En chronologie, Bar- Hébrœus se rallie aux Septante, el
13. IIeurtebize. compte comme eux quatre mille huit en t quatre-vingt-deux i
Mus. Add. 7186, 21580, 23596; Berlin, Alt. Best 11. s.i-
BAR HÉBR/EUS
- , écrivain syriaque, jacobite, né chau 134; Gdttingen, Orient 18 a; Cambridge, coll. of
en 1226 a Médité aujourd'hui Malatia en Asie Mi- , S. P. C. K. —
Voir WuJit. dans la Cyclopedia Britan-
neure), mort à Maragha 1286. Son véritable nom m nica, 9 édit., article Syriac Literature, t. xxn (1887),
ire Abou'l Faradj; le surnom de Bar-Hé- p. 853; Le Quien, Oriens christianus, t. il, p. 1412, 1500,
braus ,,u Bis de l'Hébreu », par lequel on h- désigne 1510; Assemani, Bibliotlieca orientalis, t. n. p. 278-284.
lement, lui vient de ce que s, m ym- A. non. qui P. Hyverkat.
exerçait la médecine à Mélitène, 'tait un .lin! converti. BARIA. Hébreu : Beri'âh , « lils du malin ni »
De l i"' heure il étudia la théologie, la
philosophie et (z. b, pour p, bén |; Septante : Liepii. Nom de qui lie
I- lei ine, en même temps que le grec et l'arabe, lai Israélites.
1244, il émigra .,<.,, s,. s parents a Antioche, .m il com-
pléta ses études el débuta dans la vie monastique. Il alla 1. BARIA, quatrième fils d'Aser. 1 Par.. VII, 30, 31. La
ensuite a Tripoli, pour se perfectionner dans la h, ly- i Vulgate le nomme Béria, Gen., xlvi, 17, et Brié, Nuui.,
UGl BARIA — BARNABE 14G2
xxvi , 44. A ces deux derniers endroits, les Septante l'ap- Apost., Hom. xxi, t. lx, col. 164, il ne serait pas im-
pellent Bocpci. possible qu'on eut voulu désigner par là ce qu il y avait
de conciliant, de bon, de sympathique et de dévoué, dans
2. BARIA Beppf), troisième fils de Séméia,
(Septante : le caractère de cet homme de Dieu. Originaire de l'ile
un des descendants de Zorobabel. I Par., ni, 22. de Chypre Joseph Barnabe était issu de parents appar-
,
de fils. Aussi les comprit -on sous une seule famille et d'Alexandrie, Strom., H, 20, t. vin, col. 1060, et Eu-
une seule maison. sèbe, H. E., i, 12, t. xx, col. 117, disent que Barnabe
avait été un des soixante-dix disciples. Quoi qu'il en soit
BARJÉSU (BaptT,<roO;, « fils de Jésus »), appelé aussi de cette affirmation, le rôle qu'il joue dans l'histoire de
Élymas, 'E),'jjj.aç, était un Juif magicien, probablement l'Église naissante est des plus considérables et des plus
édifiants. Saint Luc, Act., xi 2i, a raison de lui rendre
.
'éltjmôn, qui signifie, ainsi que le disent les Actes, xm, 8, du Saint-Esprit ». Quand Paul converti, mais encore
« magicien (sage). » C'était un de ces faux prophètes, si suspect aux chrétiens, arrive à Jérusalem, Act., IX, 27,
nombreux aux premiers siècles, qui exploitaient la cré- c'est Barnabe qui le tire d'embarras et le présente lui-
dulité publique. Il vivait à Paphos, chez le proconsul de même aux Apôtres, en se portant garant de la sincérité de
l'ile de Chypre, Sergius Paulus. C'est là que le rencon- sa conversion. Peut-être y avait -il eu entre ces deux
trèrent Paul et Barnabe. Le proconsul voulut entendre hommes d'élite des relations antécédentes, soit à Taise
la parole de Dieu de la bouche des Apôtres il les écouta ;
voisine de Chypre, soit à Jérusalem à l'école de Gamaliel.
avec faveur. Mais Élymas, persuadé que la conversion En tout cas, la haute situation que ses vertus devaient
de Sergius Paulus serait la ruine de son influence, voulut faire à Barnabe dans l'Église ne tarda pas à s'accentuer.
le détourner de la foi. Il résistait donc à Paul et à Bar- Lorsque les disciples, qui avaient quitté Jérusalem au
nabe, probablement par des intrigues et des discours lendemain du meurtre d'Etienne, et s'étaient mis à évan-
mensongers. Paul, le regardant en face, lui adressa de géliser la Syrie, se déterminèrent, après le baptême du
foudroyantes paroles, l'appelant « homme tout rempli de centurion Corneille , à recevoir dans l'Église d'Antioche
fraude et de tromperie, fils du diable », et lui annonçant les païens convertis à l'Évangile, c'est lui qui fut envoyé
qu'il serait aveugle et ne verrait pas le soleil pendant pour juger des conditions où se produisait la menaçante
quelque temps. La prédiction se réalisa sur-le-champ innovation. Avec son esprit large et sa charité ardente , il
et ce miracle convertit le proconsul. C'est tout ce que approuva aussitôt le mouvement universaliste, et se dis-
l'on sait de certain sur Élymas Barjésu. Act., xm, 6-12. posa à l'accentuer en allant lui-même à Tarse convier
Saint Jean Chrysostome, Hom. iii Act., xxvm, 2, t. lx, Paul à lui prêter son concours Ainsi il amena, comme
col. 211, remarque que le châtiment inlligé à Barjésu, par la main sur le champ de bataille où il avait sa place
,
n'étant que temporaire, avait moins pour but de le punir- si providentiellement marquée, Act., xi, 19-26, et xxvi, 17,
que de l'amener à la vraie foi. Origène, In Exod., t. xil, l'illustre champion de l'Évangile s'adressant aux Gentils.
col. 276, dit que le magicien crut en effet en Jésus-Christ. Dans les démarches qu'il fait et les missions qu'il
E. Jacquier. accepte, Barnabe se révèle toujours comme un homme
BAR-JONA (Bip 'IwvS), Matfh., xvi, 17, nom patro- modeste, malgré sa très réelle valeur. Sa seule préoccu-
nymique de Simon Pierre, formé du mot araméen -3, bar, pation est de faire le bien. Il ne craint pas de se donner en
la personne de Paul un collègue qu'il sait devoir, par son
« fils, » et du nom propre nr>, yônâh, qui probablement
esprit d'initiative, sa vivacité de parole, son éloquence, le
signifie colombe, « Fils de Jonas. » Cf. Joa., i, 43 (ûiôç réduire bientôt au second rang. Ce qu'il veut avant tout,
'Iwvi) ; xxi, 16 (Si(io)v 'IœvS), Le mot du
« fils », suivi c'est la gloire de Jésus-Christ et le triomphe de l'Évangile.
nom du père, remplaçait le nom de famille chez les Hé- L'Église apprécie cette modestie généreuse et la récom-
breux. E. Levesque. pense en ne lui ménageant pas les témoignages de sa con-
fiance et de sa vénération. C'est Barnabe qui, à l'époque de
1 BARNABE
ou BARNABAS
(BapvàSa;) est le sur- la grande famine de Jérusalem, est désigné pour aller avec
nom donné par les Apôtres, Act., iv, 36, au lévite Joseph, Paul porter aux frères malheureux les aumônes des chré-
on des personnages les plus marquants de l'histoire apos- tiens d'Antioche. Act., XI, 30. Il revient à peine et l'Esprit-
tolique; en araméen: Bar Nebùdh. Ces deux mots, que Saint inspire aux chefs de la communauté de le choisir offi-
l'on traduiten grec par -jib; TiapaxÀrjaewç signifient ou , ciellement en même temps que Paul, pour aller évangéliser
« de consolation », ou « fils de prédication », Joseph
fils les Gentils, en dehors de la Syrie et dans des pays inconnus.
ayant été, pour 1 Église naissante, tout à la fois consolateur Act., xm, 2. Tout applaudit à ce choix. Dès ce
le monde
il prophète, ndbi, c'est-à-dire prédicateur inspiré. Ce moment. Barnabe, que son compagnon, est qua-
aussi bien
dernier sons nous semble le plus probable. Comp. Exod., lifié d'Apôtre. Leur action s'exerce d'ailleurs en commun;
vu. 1, où Dieu déclare qu'Aaron sera \e prophète, ou ils partagent les mêmes périls et les mêmes joies. Leur pre-
I porte-voix de Moïse. Voir aussi I Cor., xiv, 3, et Act., mière mission, racontée dans les chapitres xm et xiv des
XV, 32. Joseph, ayant été un des plus vaillants prédicateurs Actes, lesamène en Chypre d'abord, probablement parce
de l'Évangile, mérita pleinement cette qualification. Tou- que Barnabe avait là de nombreuses relations; puis en
tefois, ainsi que le suppose saint Chrysostome, In Act. Pamphylie, en Pisidie, en Lycaonie, avec des péripéties
1403 BARNABE — BARNABE (ÊPITRE BE SAINT) iifi'i
diverses de persécutions et de succès. A Lystres, on les pas de s'y mettre en contradiction avec le livre des Actes,
prend pour des dieux et comme c'est Jupiter qu'on voit , D'après Alexandre, Barnabe, dès sa venue de Jérusalem
dans Barnabe, les exégétes se sont liâtes d'en conclure à Antioche, serait allé prêcher à Rome et à Alexandrie
que, par sa taille, sa physionomie, sa majesté, il devait avant de se rendre à Tarse pour s'associer Paul, qu'il avait
être supérieur a son collègue. Revenu à Antioche après connu et apprécié à l'école de Garnaliel. Ils supposent que
cette première mission, il y prêche avec Paul, et se trouve Barnabe avait vu la guérison miraculeuse du paralytique
mêlé à li grave disi ussion soulevée parties chrétiens hiéro- île trente-huit ans, et dès lors s'était attaché à Jésus, le
quesl l'entreprendre an second voyage apostolique île Dieu avait encore sur sa poitrine l'Évangile de saint
parmi les Gentils, Bai nabé se déclara prêt à suivre encore Matthieu, écrit de sa propre main. L'évéque de Salamine,
Paul dans cette nouvelle campagne. Toutefois il voulut Authelme, à qui cette découverte fut très utile pour dé-
absolument emmener avec lui Mare, son neveu ou son fendre les droits de l'Église de Chypre contre Pierre lu
cousin, qui, après les avoir suivis dans leur première Foulon, envoya le précieux manuscrit à l'empereur, et on
expédition en Chypre, les avait subitement délaissés en y lisait solennellement à Constantinople les leçons du
Pamphylie. Paul refu a impitoyablement à reprendre jeudi saint. C'est à cause de la découverte de ce manus-
cet ancien compagnon, coupable d'une défaillance au crit dans le tombeau de saint Barnabe que l'art chrétien
il lui de leur apostolat. Barnabe, par un sentiment de le représente ordinairement avec un livre, parfois avec
miséricorde qui était la note dominante de son âme, et des flammes ou un bûcher, avec des pierres ou même
aussi en raison des liens de parenté qui l'attachaient à une croix, rarement avec une hache. Ch. Cahier, Carac-
Marc, préféra se séparer de Paul que renoncer à ce têristigues des Saints, t. i, 1867, p. 52.
jeune et intéressant ouvrier de l'Évangile. Avec celui-ci, D'après les inscriptions consignées dans Alciat, et por-
il se dirigea vers l'Ile de Chypre, tandis que Paul, s'ad- tant le nom île l'évéque Mirocle, que Baronius suppose
joignanl Silas, allait vers le nord par la Cilicie. Act., xv, Ire celui de Mil m. présent au concile de Rome en 313,
36-41. Barnabe aurait évangélisé la Gaule cisalpine. Corpus In-
A partir de ce moment, nous manquons d'indications script, latin., i.xvn, lô, t. v (1877), p. 623. Mais com-
suivies sur le compte île Barnabe. Dans sa première ini ni expliquer, .-i cette tradition avait été fondée, que
épltre auj Corinthiens, ix,5 6, saint Paul observe que, saint Anibroise eût négligé de citer un si illustre p
comme lui, ce compagnon île ses premiers travaux apos- cesseur sur le siège de Milan, quand il se déclare fière-
toliques n'était pas marié. Dans celle aux Galates, en ment, Epist. xxi, Sermo cmu. Auxent., 18, t. xvt,
dehors de ce que non,, avons déjà dit, il signale l'attitude col. 1012, le défenseur de la foi que lui ont léguée comme
trop complaisante de Barnabe aussi bien que de Pierre un dépôt Denys, Eustorge, Myrocle et ses glorieux prédé-
pour les judaïsants d'Antioche. Gai., n, 13. Il les blâme cesseurs? Plusieurs veulent que Barnabe ait prêché a
tous les iléus, sans nous autoriser ependant à croire que i Alexandrie. La raison principale en serait dans la lettre
les dissentiments les divisant sur des questions de disci- qui lui est attribuée, et dont l'origine alexaiulrine n'est
pline ou de la rie pratique aient réellement altéré les pas douteuse; mais cette lettre n'est pas de lui.
relations île charité qui devaient unir leurs âmes d'apôtres. Voir W. Cave, Lires of tlw tnost eminent Fathers of
Ces réprimandes publiques étaient l'expression franche ihe Church, Oxford, 1840, t. r, p. 90-105; Tillemont,
et loyale de la vivacité de leurs convictions, niais non le Mémoires pour servir à l'histoire ecclésiastique, t. i,
cri de ni orgueil OU de leurs rancunes. Ainsi voyons-
li
p. 408 et siiiv.; W. J. Conybeare and J. S. Howson, The
nous que Paul, après s'être séparé de Barnabe plutôt que Je Life and Epistles of St. Paul,
de 187.".. p. 85, 98, édit.
ne pas inflige] à M u c une néritée par sa défaillance, li etc.; L'Œuvre des Apôtres, t.
i. p. 265; Braunsberger,
reprend plus tard Marc pour son compagnon, sans doute Der Apostel Barnabas, in-8°, Mayence, 1X71; A. Lipsius,
quan Barnabe était déjà mort ou du moins avait renoncé
I
'bi qui s'i taient conset vées dans l'Ile de tique qui cite nommément l'Épître de saint Barnabe, et
Chypre, où le livre lii son apparition. Un moine cypriote, il lui attribue une autorité apostolique. Strom., n. 6,
Alexandre plus p me yi te qu'historien, ci
.
héod .le i i
7, 18; v, 8, 10, etc., t. vin, col. 965, 969, 1021; t i
.
intinople, dit le Lei ti ur, ont réédité plus tard ces col. 81, 96. Origène l'ait de même, De princ, 111. u, f,
récits apoiyphe ne uppi imant qu'en
i
.
partie les tables Cont. Cris., i, 63, t. xi, col. 309, 037. C'est probablement
et extravagances qui lui enlèvent tout crédit. Acta
les parce que celle lettre était regardée comme inspirée i
sanctorum, junii t. m, p. 136. Eux-mêmes ne craignent la fin du it
e
siècle et au commencement du m% dans
1465 BARNABE tÉPITRE DE SAINT) — BARNABE (ÉVANGILE DE SAINT) 14G6
l'Église d'Alexandrie, qu'on la trouve à la suite des livres assez belle ordonnance logique et d'une élévation d'idées
du Nouveau Testament dans le Codex Sinaiticus. Mais incontestable. L'auteur, quel qu'il soit, touchait à la gé-
le sentiment de Clément et d'Origène ne leur survécut nération apostolique et vivait au plus tard vers le com-
_n même à Alexandrie. Saint Athanase et saint Cyrille
re, mencement du second siècle. Or il rend témoignage aux
ne mentionnent jamais l'Épitre de saint Barnabe en ; principaux faits de l'histoire évangélique; il cite saint
Oi tent elle ne fut pas lue dans les églises Eusèbe la range
,
; Matthieu, xxil, li. comme Écriture; il fait des emprunts
parmi les œuvres apocryphes H. E., m, 25, t. xx, , aux Évangiles et aussi aux Épitres de saint Paul et de
col. '200, quoiqu'il constate ailleurs, H. E., VI, 14, t. xx, saint Pierre. Le défaut principal de l'auteur de cet écrit
col. 549, l'usage qu'en faisait Clément d'Alexandrie. jS'i est son goût exagéré pour l'allégorie. Son ardeur pour le
l'auteur des Canons apostoliques, 85, t. cxxxvil, col. '212, symbolisme l'emporte jusqu'à oublier que le grec n'était
ni saint Cyrille de Jérusalem, ni saint Jean Chrysostome, pas la langue d'Abraham, et il voit une prophétie de
ni saint Épiphane n'en disent mot. Saint Jérôme, tout Jésus-Christ et de son crucifiement dans le nombre des
en noyant qu'elle a saint Barnabe pour auteur, ne veut serviteurs d'Abraham, qui était de 318: a Car, dit-il, la
pas qu'elle soil mise parmi les écrits canoniques, De Vir. lettre I signifie dix, la lettre H signifie huit, et enfin la
iUust., 6, t. xxm, d'Occident, à Rome
col. 010. L'Église lettre T trois cents; or, de ces deux pre-
trois lettres, les
et en Afrique, semble en avoir longtemps ignoré le texte mières indiquent le nomade Jésus, dernière, sa croix. »
et la
de saint Barnabe, croit qu'il s'agit de l'Épitre aux Hébreux, Alexandrie, où la méthode allégorique était en si grande
De Pudicit., '20, t. H, col. 1020. Saint Philastre, Hser., faveur. Voir col. 361.
89. t. xn, col. 1200, partage ce sentiment. Le concile Voir Ilefele, Das Sendschreiben des Apostels Barna-
d'IIippone, tenu en 303, can. 36; ceux de Cartilage en 307, bas , Tubingue, 1810; Hilgenfeld Die apostolis: lici ,
can. 17, et en HO, can. 20 (Mansi, Conc, t. m, p. 801; Wâter, Halle, 1853; Kayser, Ueber den sogenannten
t. iv, p. 130); Rufin, Expos. Symb. apost., 37, t. xxi, Bamabasbrief, Paderborn, 1866 Weizàcher, Zur Kritik
;
II. Le contenu de cette Épitre montre d'ailleurs qu'elle in-8°, Tubingue, 1881, t. i, p. i-xvn; Harnack, Beal-
n'est pas l'œuvre du compagnon de saint Paul. 1° L'au- — Encyklopàdie, 2" édit., t. n, 1878, p. 104; bl.. Geschi-
teur a été païen et parle à des païens « Avant de croire : chte der allchrisllidien Literatur, Leipzig, 1893, t. i,
en Dieu, dit-il, xvi, 7, t. Il, col. 772, notre cœur était p. 58-62; Salmon, Historical Introduction to the Books
plein d'idolâtrie. » Cf. eh. v, col. 734. — 2° 11 apprécie of New Testament, in-8% Londres, 1880, p. 505-572.
des cérémonies de la loi ancienne comme ne l'aurait pas E. Le Camus.
fait un Juif, eh. 720. 740; il est même
m; ix. 4. col. 3. BARNABE (ÉVANGILE DESAINT). L article APO-
peu au cornant des rites du temple, quand il parle, vu, 4, CRYPHES col. 708, signale dans le catalogue gélasien
,
col. 744, des prêtres qui devaient seuls manger les en- un « Évangile au nom de Barnabe, apocryphe », et ce
trailles du boucpour le péché; la plupart des choses
offert même évangile est aussi mentionné par le catalogue
qu'il raconte surbouc émissaire sont en contradiction
le grec publié par le cardinal Pitra. Au vr siècle, à Rome
avec le texte même du Lévi tique, xvi. 3° Au moment — et dans l'Église grecque, on avait donc gardé le souvenir
où il écrit, saint Barnabe ne vivait plus le parti juif est : d'un évangile mis sous le nom de saint Barnabe, évan-
à peu prés mort dans l'Église; les armées romaines ont gile hérétique, probablement gnoslique. D'autre part,
déjà exercé la vengeance du ciel sur le peuple déicide, l'auteur grec de VIncentio reliquiarum S. Barnabse,
comme l'indique IV, 14, col. 731, où les lecteurs sont la fin du v 8 siècle ou au commencement
lequel écrivait à
invites à considérer comment Dieu a traité Israël, et xvi, 1. du rapporte que, lors de l'invention du corps de saint
vi",
cul. 772, ou il est parlé du temple détruit pendant la Barnabe, en Chypre, sous l'empereur Zenon, on trouva
guerre. Il est donc certain que la lettre est postérieure à dans le tombeau de l'apôtre un exemplaire écrit de sa
l'an 71. Or à celte époque saint Barnabe était mort il : main de l'Évangile de saint Matthieu, Évangile que l'em-
n'avait pas vu la ruine du temple; la dernière fois qu'il pereur fit déposer à Constantinople dans le trésor de la ,
esl mentionné, et encore très probablement dans un ic- chapelle palatine. Bolland, Acla sanctorum, junii t. n,
gard vers le passé, c'est I Cor., ix, 5-0 (an 57), et nous (1008), p. 450- 45 1 Cet Évangile n'a rien à voir avec notre
.
savons que, dès l'an 02, Marc, ce parent tant aimé, à l'oc- évangile apocryphe de Barnabe. Enfin on trouve dans
casion duquel il s'était séparé de saint Paul n'était plus , Fabricius, Codex apocryphus Novi Testamenli, Ham-
avec lui, mais qu'il suivait l'Apôtre des nations, Col., bourg, 1719, t. m, p. 378-384, quelques échantillons d'un
tv, 10, ou même saint Pierre, I Petr., v, 3, ce qui serait Évangile de saint Barnabe, traduction italienne, repro-
très étonnant si Barnabe avait vécu encore. 5° La date — duits d'après Bernard de laMonnoye, Animadversiones
de l'Épitre reste néanmoins incertaine. Les traits de res- ait Menagiana, Amsterdam, 1716, t. iv, p. 321, qui les
sem ilance qu'on remarque entre cette lettre et la Doctrine avait extraits d'un manuscrit italien du xv e siècle, dit-il,
des douze apôtres ne peuvent servir à résoudre le pro- appartenant au prince Eugène de Savoie. La Monnoye
blème, car il n'est pas facile de décider lequel de ces deux conjecture que ce texte italien est une traduction de
écrits est le plus ancien. On conjecture que l'auteur de la l'arabe. Mais, à notre connaissance, cet original arabe n'a
Doctrine a connu l'Epitre de saint Barnabe, mais que pas été trouvé en toute hypothèse, il ne serait qu'une
:
l'auteur de l'Épitre a connu les Dux lix, source juive œuvre mahornétane de basse époque et sans relation avec
de la Doctrine. Certains critiques font remonter l'Épitre l'évangile grec apocryphe mentionné par le catalogue gé-
a.i temps de Vespasien (70-70), d'autres la font des- lasien. Grabe, Spicilegium sanctorum Patrum, Oxford,
cendre jusqu'au temps d'Adrien (117-138). L'opinion des 1098, t. i, p. 302. a recueilli dans un manuscrit grec de
premiers parait la mieux fondée. la bibliothèque Bodléienne, Baroccianus 30, un fragment
III. Quoi qu'il en soit, l'Épitre de saint Barnabe n'est grec de deux lignes attribué à saint Barnabe « Dans les :
ni sans valeur ni sans importance. Elle est d'abord d'une mauvais combats, celui-là est le plus malheureux qui est
1 467 BARNABE (ÉVANGILE DE SAINT) — BABBE UG8
le vainqueur, car se retire avec plus de péchés. » Il
il 1620; Anvers, 1631. Ce dernier ouvrage, dit le P. Michel
n'est pas possible de déterminer l'origine de cette sen- de Saint-Joseph dans sa bibliographie critique, est une
tence, non plus que de la rattacher à l'évangile apo- sorte de commentaire de l'Exode, écrit avec élégance.
cryphe de Barnabe. Voir Évangiles apocryphes. C. So.MMERVOGEL.
P. Batjffol. BARRAL Pierre, savant ecclésiastique français, né
BARNES Albert, exégète protestant américain, n'- à Grenoble dans les premières années du xvm- siècle,
en 1798 à Rome, dans l'état de New-York, mort en 1870. mort à Paris le '21 juin 1772, janséniste militant, a laissé,
Se études achevées, il prit ses grades (1820 prêcha en . entre autres ouvrages, un Dictionnaire portatif , histo-
dueis endroits, et, en 1830, fut mis à la tète de l'église rique, théologique, géographique, critique et moral de
presbytérienne de Philadelphie. On a de lui Notes, ri- : i
la Bible, pour servir d'introduction à la science île
tical, illustrative and practical, on the book of Job;with l'Écriture Sainte, 2 in-8", Paris, 1750 2" édit, Paris, 1758. ;
a neto translation and an introductory dissertation, Dans la pensée de l'auteur, ce livre, destiné aux jeunes
carefully revised l>y the Rev. John Cumming, 2 in-8°, clercs, devait être une sorte de Manuel biblique où
Londres, 1850; Notes, critical, explanatory and prac- seraient résumés el condensés tous les renseignements
tical, on the book of the prophet Isaiah, with a new fournis par les grands dictionnaires de la Bible, en vue
translation, revised bj the Rev. J. Cumming, 3 in-8°, de faciliter la lecture et l'intelligence des Saints Livres,
Londres, 1850; Notes explanatory and practical on the mais son œuvre est une compilation superficielle et rem-
Km- Testament mvn'i/ mal rompared with the lasl plie d'inexactitudes. O. Rey.
American édition, by the Rev. J. Cumming, II in-8°,
Londres, 1850-1852; Scènes and incidents in the Life BARRE i Vulgate : vectis). 1° Pièce de bois longue
of the Apostle Paul in-8 Londres, 1869. , ,
et étroite, servant à porter l'arche el divers meubles du
E. Levesque. tabernacle, Exod., xxv, 13, 27, 28, etc. (hébreu :baddim);
lii
BARNEVILLE (Matthieu de), né à Dublin vers 1659,
ses études à Paris, entra dans la congrégation de
l'Oratoire en 1688, et mourut à l'âge de 80 ans environ.
Il publia sous le voile de l'anonyme Le Nouveau Testa- :
nw
ment traduit en françois selon la Vulgate, in-12, Paris,
1719. Son but, exposé dans l'avertissement, était de
donner une édition a très lias prix, qui pût être achetée
en nombre par les personnes riches pour la répandre
le peuple. Un bon nombre d'éditions, douze envi-
ron, se succédèrent jusqu'en 1753. Dans les approbations
de quelques-unes d'entre elles, se lit le nom de l'auteur.
Plusieurs éditions on! une table alphabétique des vérités
contenues dans le Nouveau Testament sur les différents
états el professions. — Voir Ant.-Alcx. Barbier, Diction-
naire des ouvrages anonymes, in-8", Paris. 1823, I. u.
p. 452. E. Levesque.
I
"m cette raison surnommé Stempanus, obtint une chaire
à l'université de Cambridge vers ir.Tr>. Les doctrines qu'il
j
professa suscitèrent de nombreux adversaires, et après
lui
nu procès qui lui fut intenté devant la reine Elisabeth el 453. — Porte égyptienne fermée avec deux petites barrée on
l'archevêque *\i- Cantorbéry, il dut renoncer à l'ensei- verrous. Thèlies. D'après VVilkinson, Alanners and Cuslums
gnement. Il mourut vers l'an l.i'.fj. Nuus a\ens de cet au- of the Ancitnt Sgyptians, 2 édit., t. n p. 135. l
,
Londres, 1560; Prselectiones xxxtx in Jonani, in-f°, Exod., xxvi, 26, etc. (hébreu: beriah)- (Voir fig. 2tt,
I dres, 1579. —
Voir llaug, La France prolestante, col. 917.) —
2° Pièce transversale de bois ou de métal,
t. i, 1846, p. 261. B. Heurtebize. employée comme une sorte <\r verrou pour fermer les
portes des maisons et des villes hébreu beriah lient., |
: ,
BARRADAS Sébastien, commentateur portugais, né m, 6, 13, 14, 15; .br., xi ix, 31; i.i 30; Ezech., xxxvm, .
à Lisbonne en 1543, morl à Coïmbre le ti avril 1615. Il 11; Prov., xvin. 19. Il y en avait en bois, Nah., m, 13;
entra dan la Compa nie de Jésus le 27 septembre 1558. en bronze, III Re'g.,rv, 13 Vulgate : sera); enfer, Ps cm
II enseigna la rhétorique, la philosophie et l'Écriture (cvii), 16; ls . Le mot « bai
xi.v. 2 (fig. 453 .
— 3°
Saniir. à
i
i
imbi e el une grande réputa-
- l
ivora . avei (hébreu beriah) est employé aussi métaphoriquement
:
tion. Il s'appliqua aussi, avec non moins de succès, à la pour exprimer ce qui l'ait la lorce d une ville. Ames, i, 5.
prédii al on le nommai! {'Apôtre ou le Paul du Por- Cf. Is., Xl.lll, 14; I. a nient., u Il signifie dans Job les ,
'.i.
tugal. Il mourut en odeur de sainteté; Suarez avait l'ha- limites ou la barrière que Dieu a imposée a la mer, .lob,
bitude de le nom r On a de lui Commentaria
sanctus. xxxvm, Pi; le séjour des morts [Se'ôl) est égale ni
"i evangelicai t, i in-f°, Coïm- représenté' fei mé par des lianes ou verrous qu'il est impos-
bre, 1599-1611; Mayence, 1601-1612; Brescia, Lyon, 10 (hébreu
sible d'ouvrir, Job, xvii. baddim; la Vulgate :
Anvers, Venise, Augsbourg. i.,-> commentaires jouissent rend seulement le nom d'une manière générale: in pro-
à i juste estime. Coi nelius a Lapide
dil de l'auteur : fundissimum infernum). Cf. Jouas, n,7. Dans Osée,
« Il dans les observations morales qui peuvent
excelle xi, 6, baddim, uectes, ~ barres, » doit être pris, d'après 1rs
servir également à la méditation et aux prédications. » uns, au ligure, pour désigner ce qui est fort, les princes,
Dom Calmel si du même sentiment, el ses commentaires
i
les chefs d'Israël d'après d'autres", au propre, pour dé i-
:
dans ce passage « fuyards », et non pas « barres ». Voir L. Stephen, Dictionary of national biography, t. m,
F. Vigoiroux. p. 291. E. Levesque.
BARRE Joseph, chanoine régulier de Sainte-Geneviève,
chamelier de l'Université de Paris, distingué par sa vertu BARSABAS (Bapaaôî;,
« fils de Sabas » surnom ,
autant que par sa science, né vers 1692, mort à Paris le 1° du Joseph qui proposé pour remplacer Judas dans
fut
23 juin 1764. —
On a de lui VindicUe libroruin deute-
: le collège apostolique, Act., I, 23, et 2" de Jude, qui fut
rocanonicorum Veteris Testamenti, in-12, Paris, 1730, envoyé à Antiocbe avec Paul, Barnabe et Silas. Act.,
ouvrage rempli d'érudition, —
Voir Journal des savants, xv, 22. Ce surnom, tiré de la désignation du père, distin-
année 1731, p- 195. 0. Rey. guait ces deux personnages d'autres Joseph et d'autres
Jude ou Judas. Quelques-uns ont supposé, à cause de
BARREIRA Isidore, moine portugais de l'ordre du l'identité du nom de leur père, que Joseph et Jude li.ir-
Christ, né à Lisbonne d'après les uns, à Barreira d'où , sabas étaient frères. Voir Joseph Barsabas. et Jude Bar-
lui viendrait son nom ,selon d'autres fit profession
, sabas.
le 7 mars 1606 au monastère de Thomar, où il mourut
en 1634 ou 1648. Il a laissé un traité sur les plantes de BARSAÏTH (hébreu, au ketib : Birzôt, « trous, bles-
la Bible Tractado das signi/icaçôes das plantas, flores
: sures; » au keri: Birzâif, « source de l'olivier; » Sep-
e fructos que se referem na Sagrada Escriptura, tira- tante : BepôoetO Codex Alexandrinus : Bepsiie), nom
;
das das dirinas e humanas letras, com brèves considé- dans généalogie des descendants d'Aser. I Par., vu, 31.
la
rasses in-4°, Lisbonne, 1622 et 1698. Cet ouvrage, écrit
, « Il (Melchiel) est le père de Barsaïth. » Barsaïth peut
en portugais, devait avoir un tome second qui n'a jamais être ou un nom de femme ou un nom de lieu. Dans ce
été imprimé, quoique l'auteur l'eût composé. Le traité de dernier cas, « père de Barsaïth » signifierait « fondateur de
Barreira est instructif, curieux et rempli d'érudition bi- Barsaïth ». C'est en ce sens que l'on dit « père de Caria- :
blique. La première édition de ce livre est la meilleure. tlùarirn, père de Bethléhem, » etc. I Par., ir, 50, 51. Mais
— Voir Silva, Diccionario bibliogmphico portuguez t. m, , on n'a nulle trace d'un lieu de ce nom. E. Levesque.
0." Rey.
(1859), p. '234.
BARTH Paul, orientaliste allemand, né à Nuremberg
BARREIRO ou de Barreiros, Gaspar, en religion le 20 décembre 1635, fit ses études à Altdorf. Après avoir
François de la Mère de Dieu, Portugais, d'abord cha- rempli diverses fonctions ecclésiastiques, il devint diacre
noine d'Evora, puis frère mineur de la Régulière Obser- de Saint-Sebald à Nuremberg, en 1675. Il mourut dans
vance, professeur de théologie, mort à un âge avancé cette ville, le 4 août 1688. Il était très versé dans les
le6 août 1574. Il a laissé, entre autres ouvrages Coni- : langues orientales. La bibliothèque de Nuremberg con-
mentarlus de regione Opltir apud sacrum paginai» serve un ouvrage écrit de sa propre main Versio Evan- :
14 décembre 1734. Son père, Benjamin Shute, était simple éviter le rapprochement de deux noms, Nathanaël et
négociant de la province de Leicester. Après avoir étudié Matthieu, qui présentent la même signification étymolo-
à Utrecbt pendant quatre ans, John Shute revint à Londres gique, et peuvent se traduire l'un et l'autre par Théodore
suivre des cours de droit. Créé vicomte Barrington en ou « don de Dieu ». Le Camus, Vie de Noire-Seigneur, 1. 1,
1720, il fut député de Berwick au parlement. Locke fut p. 121. Mais cette explication est insuffisante, au moins dans
son maître et son ami. Très versé dans les sciences sa- la liste de saint Matthieu et des Actes, où ces deux noms
crées, Barrington publia des Miscellanea sacra, 2 in-8°, se trouvent séparés. C'est donc une singularité qu'il faut
Londres 1725. Une seconde édition en fut donnée à
, accepter, sans parvenir à nous l'expliquer, nous souve-
Londres, 3 in-8°, 1770, par les soins de son fils. Enfin nant que bien d'autres étaient couramment désignés par
œuvres ont été publiées sous ce titre Theological : le nom de leur père ainsi Bar -Joua, Bar-Timée, Bar-
:
Works, 3 in-8", Londres, 1828. On trouve dans cet ouvrage Saba. En dehors du nom, les synoptiques ne nous ap-
dos dissertations sur l'histoire des apôtres; sur les dons — prennent plus rien de cet apôtre. Dans cette absence de
merveilleux du Saint-Esprit à l'âge apostolique; sur — tout document on s'est mis à examiner de plus près les
,
l'époque où Paul et Barnabe devinrent apôtres; des — listes apostoliques, pour essayer d'en faire sortir quelque
1471 BARTHÉLÉMY, APOTRE — BARTHÉLÉMY DE BRAGAXCE L4i!
indication; et il semble que la perspicacité des exégètes Barthélémy. Saint Jérôme reprend, eoiinne cela lui arrive
s'est exercée avec qui Ique succès.
i' i souvent, pour son propre compte, le récit d'Eusèbe, en
On a d'abord observé que, sauf dans le livre des Actes ajoutant que Pantène rapporta à Alexandrie un exem-
Barthélémy est toujours associé avec Philippe. Quel lien plaire de cet évangile de saint Matthieu, lie Vit: illust.,
pouvait unir ces deux hommes? Une vieille amitié, peut' 36, t xxiu, col. 051. Que faut -il entendre par les
être unr frati rnité de vocation. Or nous lisons dans saint Indes? Ce n'est pas facile à dire, car les anciens dési-
li in, i. '•. <|iie Philippe, ayant entendu pour son propre gnaient vaguement par ce nom tous les pays de 1 Orient
compte appel de Jésus, courut annoncer à son ami Na-
I
inconnu, au delà de l'empire des Romains et des Parthes.
thanaêl ta grande nouvelle, et l'inviter à venir voir de ses D'après Rufin, H. E., I, 9, t. xxi, col. 478, et Socrate,
propres yeux le jeune Messie des .luifs. Ainsi il prépara H. E-, I, 19, t. lxvii, col. 125, Barthélémy serait allé
sa vocation à la remarquable,
foi et à l'apostolat. 11 est évangéliser l'Inde qui touchait à l'Ethiopie. Sophrone,
en effet, que, d'après saint Jean, ce Nathanaël, dont ne ou du moins l'auteur qui a ajouté les Apôtres aux Hommes
parlent jamais 1rs synoptiques, fut, jusqu'à la fin, du illustres de saint Jérôme, suppose, au chap. vu, l'air, lat.,
groupe apostolique. Au chap. XXI, 2, il se trouve en effet t.xxm, col. 722, que ces Indes furent l'Arabie heureuse.
classé parmi les disciples à qui Jésus apparaît pour la troi- Œcumenius, Duodecim Aposlolorum nomina, dans ses
sième fuis, \. 14; or nous savons que ces disciples sont le Commentaria, in-f», Paris, 1031, p. e V b, et Nicétas, t. cv,
groupe des Douze. A n'en point douter, Jean a vu dans col. 208, affirment à peu près la même chose. Dans l'homélie
Nathanaël un des Apôtres. C'est pourquoi il le nomme sur les Douze, qui se trouve parmi les œuvres de saint
en l'intercalant parmi les apôtres Simon Pierre, Thomas Chrysostome, t. lix, col. 495, il est dit que Barthélémy en-
et les Bis de Zébédée. Si peu qu'on veuille bien peser seigna la tempérance aux Lycaoniens, ce qui supposerait
toutes ces choses, ne trouve-t-on pas naturel qu'ayant une mission de cet apôtre en Asie Mineure. 11 se serait
i appelé îles premiers à voir de près le Maître qui le
ti
trouvé à Hiérapolis avec saint Philippe, et y aurait cou-
salua sympathiquement comme un caractère loyal el vrai rageusement souffert pour la foi. De là il se serait dirigé
fils des croyants, Nathanaël soit devenu l'un des Douze? vers l'Orient, à travers le pays des Parthes et l'Arménie.
Cependant il n'est jamais nommé dans les synoptiques, C'est à Albanopolis, ville de ces contrées, qu'il aurait été
pas plus que Barthélémy n'est nommé dans saint Jean. selon les uns décapité, et selon les autres, dont l'opinion
On a doue été) méà supposer pour tous ces motifs, et plus est consignée dans le Bréviaire romain, écorché vif
particulièrement en raison de son association perpétuelle et crucifié par l'ordre d'Astyage, dont il avait converti le
avec Philippe, que, sous deux noms différents, le nom frère, Polymius, roi d'Arménie. Mais, outre que les témoi-
patronymique et le nom propre. Barthélémy et Nathanaël gnages sur lesquels on voudrait s'appuyer pour dégager
ne sont qu'un seul et même personnage? La plupart des quelque chose de probable sur la vie apostolique et le
exégètes modernes le pensent, et malgré le sentiment mai lyre de Barthélémy sont peu autorisés, ce qui demeure
contraire de saint Augustin, In Joa. tract, vil, 17, t. xxxv, évident, quand on les compare, c'est qu'ils se contredisent.
col. 1445, et de sain! Grégoire, Mor. in Job, xxxi, 24, L'art chrétien représente l'apôtre tantôt écorché, tantôt
t. i.xxvi, col. 093, nous partageons leur avis. avec le couteau qui servit d instrument pour son suppliée,
Nathanaël, lils de Tholmaï, était de Cana. On nous y a Ch. Cahier. Caractéristiques des Sumis, p. 52, 673; cf.
montré le site traditionnel de sa maison. Quelle physio- p. 288. Théodore le Lecteur, Hist., 1. II, t. i.xxxvi. l»part.,
nomie intéressante que celle de ce disciple de la première col. 212 affirme qu'en 508 l'empereur Anastase fil élever
,
heure! Il esl regrellahle que sain! Jean, après l'avoir si un temple magnifique à Haras, en Mésopotamie, pour y
heu eusement ébauchée dès le début de son Évangile, ne recevoir les restes de saint Barthélémy, et Procope, JEdif,,
l'ail pas achevée plus tard. On sait avec quel calme ré- lib. il, c. h, édit. de Bonn, t. ni, p. 214, parle, en effet,
fléchi et par quelle objection il accueillit l'enthousiaste d'une église qui \ était dédiée à ce saint. Apres avoir été
Philippe, qui accourait pour lui annoncer l'apparition du transportées dans l'Ile de l.ipari et puis à Bénévent, les
Messie. Joa., i, 45-46. Sa nature parait avoir été médita- reliques de l'apôtre sont aujourd'hui vénérées à Borne,
tive et réservée. Quand Jésus
l'avait vu sous le figuier, il dans l'église de Saint-Barthélemy-en-1'Ile. Voir notre Vie
priait, ou du moinspréoccupé de graves pensées.
était de Notre ' Seigneur Jésus - Christ , t. i, p. 424 et 267;
Quand il s'entend louer, loin de se livrer aussitôt, il dit Tillemont, Mémoires, t. i, p. 387; Cave, Lires of Ihc
froidement: « D'où me connaissez - vous? » Jésus donne Apostles, p. 387-392. E. Le Camus.
alors le signe que sa foi demande. Il l'a vu, non pas seu-
lement à distance el a travers les obstacles, sous le figuier, 2. BARTHÉLÉMY (ÉVANGILE DE SAINT). I
<
Jean, où nous le trouvons prenant part à une pêche, et n'est qu'une adaptation d'un texte de saint Jéi unie, Coflt-
favorise, coi les autres, d'une des plus consolantes uieiit. i» Matth., prolog., t. xxvi col. 17, qui, iui aussi,
.
appai du Sauveur. Joa., \xi, 2. Sous le nom de commentant le même verset de saint Lue, rappelle les
Barthélémy, il me enc à la Pentecôte, Act., i. 13;
fi
évangiles apocryphes <•selon les Égyptiens », et de
puis le silence le plus complet se lait sur lui dans nus Thomas, de Mathias, de Barthélémy, des « Douze apôtres »,
saints Livre de Basilide, d'Apelle, et d'autres qu'il sérail trop long d'énu-
D'a| xx, col. 450, lorsque,lu. t. mérer. On pense que saint Jéi ôme a i
mprunter cette in-
vers la iiM Ju m ie, le, -.uni Pantène,
ce philosophe fon- formation a Irigène. L'évangile apociyplie de s.unl liai llié-
I
dateur de l'école des catéchètes, a Alexandrie, pénétra leniy n'a pas laissé d'autre trace dans l'ancienne littérature
dans le- Inde- pour y annoncei Jésus-Christ, il \ trouva chrétienne. Yen Apocryphes et Évangiles apochypKès.
l'Évangile .le -.eut Matthieu en hébreu un syro-chaï- P. Batiffol.
d.nque, et on lui dil qu il avait été apporté la par l'apôtre 3. BARTHÉLÉMY DE BRAGANCE , aussi nommé
1473 BARTHÉLÉMY DE BRAGANCE — BARTOLOCCI 1474
de Vicence, religieux de l'ordre de Saint-Dominique, BARTIMÉE Bxp-r([iaio;, « fils de Timaï »), nom
(
naquit à Vicence d'une ancienne et noble famille de l'Italie. d'un des deux aveugles que Jésus montant pour la der-
,
Cette famille portait le nom de Bragance, qui lui était nière fois à Jérusalem, guérit à Jéricho. Marc, x, 46-52.
venu d'un de ses fiefs, le bourg et la forteresse de Bre- C'est celui qui se mit à crier « Seigneur Jésus, fils de
:
ganzeno. Le jeune Barthélémy étudia à Padoue, où il prit David, ayez pitié de moi! » et son compagnon d'infor-
l'habit des Frères Prêcheurs, si ce n'est peut-être à Bo- tune en fit autant. Quand la foule, qui avait voulu d'abord
logne. 11 aurait reçu l'habit religieux des mains de saint leur imposer silence eut dit que Jésus consentait à
,
Dominique lui-même. On ignore, dit Échard, à quel âge les guérir, et leur eut donné bon courage, puisqu'il les
il lit profession mais ce fut certainement avant l'an 1230.
; appelait, Bartimée jeta le manteau dans lequel il était
Vers l'an 1-250 ses travaux et ses mérites appelèrent
, accroupi et courut au-devant de Jésus, comme si déjà il
sur lui l'attention du pape Innocent IV, qui le nomma n'était plus aveugle. Ils furent guéris tous deux. C'est
évèque de Némosie, suffragant de Nicosie, dans l'île de probablement à la vivacité de sa foi, et peut-être au rôle
Chypre. Le même pontife l'envoya en Syrie, comme légat qu'il joua plus tard dans l'Église naissante, que Bartimée
auprès du roi de France, saint Louis, dont il fut bientôt a du de voir son nom passer à la postérité. E. Le Camus.
le confident. En 1256, il fut nommé évéque de Vicence,
sa patrie, par le pape Alexandre IV. Successivement légat BARTOLOCCI Julius (a Sancta Anastasia), né en 1613
en Angleterre et à la cour de France, le prélat, après à Celanno, dans les Abruzzes, mort à Borne le 20 oc-
avoir joué un rôle considérable, mourut à Vicence en 1270. tobre 1687. Il fit profession à Borne, dans la congrégation
— 1° Il a commenté la Genèse, le Lévitique, Isaïe, Ézê-
: des réformés de saint Bernard, de l'ordre de Citeaux.
chiel, Jérémie, Daniel, les Machabées, le livre de la Envoyé en Piémont, il étudia la théologie à Mondovi et
Sagesse, saint Matthieu, saint Marc, saint Jean, les Actes i Turin. Dès lors il laissa voir son goût pour les anti-
des Apôtres, les Épitres canoniques. La bibliothèque des quités hébraïques. Il parcourut la plupart des biblio-
Frères Prêcheurs de Vicence possédait ces livres de la thèques d'Italie, et revint à Borne, où il enseigna l'hé-
Bible, annotés et commentés de la main même de Bar- breu au collège des néophytes et fut nommé scriptor
,
thélémy. —
2° Il a encore écrit un commentaire des Can- liebraieus à la Vaticane. Il profita des ressources que lui
tiques de la Bible, et un abrégé de ce même commen- offrait la ville, si riche en bibliothèques, et des relations
taire. —
3° Enfin il a commenté le Cantique des cantiques, qu'il s'y créa, pour rassembler les matériaux de ses ou-
ouvrage distinct du précédent, et dont voici le titre :
vrages. L'estime dont il jouissait dans sa congrégation
Expositio m
Gantica canticorum F. Bartholomœi Bre- l'arracha plusieurs fois à ses études et lui fit confier
gantii episcopi Nimonicensis ad illustrisswium regem diverses charges. Il fut supérieur de Saint-Bernard de
Galliarum Ludovicum. Cette œuvre figure au catalogue Brisighella et du monastère de même nom aux thermes
des bibliothèques publiques et particulières de Venise, de Dioclétien plusieurs fois supérieur de la province
,
dressé par Tomasini. Ce commentaire, d'après ce cata- romaine, enfin abbé de Saint-Sébastien ad Catacumbas.
logue, était dans la bibliothèque du monastère deSanFran- Il jouit de l'estime d'Innocent XI, auquel il dédia le
cesco délia Vigna. —
P. Échard, Scriptores ordinis Prœ- deuxième volume de sa Bibliothèque rabbinique. Il mou-
dicatorum, t. i, Paris, 1719, p. 254; Fabricius, Biblw- rut d'apoplexie. — Son principal ouvrage est la Bibliot/ieea
theca latina, Florence, 1858, t. i, p. 169. 0. Bey. magna rabbinica de scriptoribus et scriptis hebraicis
ordine alphabetico , hebraice et latine digestis, 4 in-f%
4. BARTHÉLÉMY DE GLANVILLE. Voir GLANVILLE. 1675-1694. Le quatrième volume, auquel il travaillait au
moment de sa mort, fut publié par son disciple Imbo-
5. BARTHELEMY DE MODÈNE. Voir BarBIERI. nati, qui y joignit plus tard un cinquième volume, inti-
tulé Bibliotheca latino-hebrsea. On a aussi de Bartolocci :
BARTHOLIN Thomas, célèbre médecin danois, né Liber Tobiœ, filii Tobielis , en hébreu, avec version
à Copenhague le 20 octobre 1616, et mort le 4 décem- latine interlinéaire , indication des racines les plus diffi-
bre 1680. En 1648. il fut chargé de la chaire d'anatomie ciles, et commentaires d'après les rabbins. Cet ouvrage
à Copenhague et de la direction du musée anatomique. n'a pas été imprimé. Sa Bibliothèque rabbinique sur-
Ayant renoncé à l'enseignement en 1661, il fut nomme passa de beaucoup ce qu'avaient fait avant lui les Buxtorf,
bibliothécaire et recteur de l'Université. Il était verse Jean Plantavit de la Pause et Hottinger. Wolf la prit pour
dans presque toutes les sciences. On a de lui De : latere base de sa Bibliotheca hebrsea, et c'est grâce à Barto-
Christi aperlo, aecedunt Salmasii et aliorum de Cruce locci qu'il a pu donner une aussi grande perfection à son
epistolse, in-8», Leyde, 1646; Leipzig, 1685; De enter œuvre. Richard Simon la critiqua vivement à son appa-
Christi hypomnemata iv : 1° De
medio, 2» De
sedili rition, tout en reconnaissant sa valeur et son utilité.
xino myrrhato, 3° De corona De sudore san-
spinea, 4° Il reproche à l'auteur de manquer de jugement dans le
guineo, in-8°, Copenhague, 1651; in-12, Amsterdam, choix de ses matériaux de croire trop facilement aux
,
1670; Historia paralytici primi ex quinto Joannis fables des rabbins sur les origines de leurs livres, et
Evangelii, in-4°, Copenhague, 1647; BListoria paralytici même de ne pas les avoir toujours compris. Ce jugement
s'ecundi ex Matth. vm et Lue. vu, in-4°, Copenhague, a été généralement ratifié par les auteurs qui se sont
L649 Historia paralytici terlii, in-4°, Copenhague, 1653
;
;
occupés de cet ouvrage. L'érudition de Bartolocci est en
Chronolaxis Scriptorwm Veteris et Novi Testamenli défaut sur certains points importants. Il a inséré dans,
utn et prophetarum , in-f°, Copenhague, 1674; sa collection des auteurs qui sont loin d'être Juifs, soit
Paralytici Novi Testamenti medico et philologico com- qu'il les ait crus tels, comme Moïse Amirauld et Nicolas-
mentario illustrait, in-4°, Copenhague, 1653; Baie, 1662; de Lyre; soit à cause de leurs écrits, comme Aristote et
Leipzig, 1685; De Morbis biblicis miscellanea medica ,
saint Thomas d'Aquin. Ce qui prouve néanmoins la va-
iu-'t»,Francfort, 1672, 4 e édit., 1705. Cet opuscule et le leur de cet ouvrage, ce sont les nombreuses dissertations
précédent se trouvent dans Th. Crenii Opusculorum quœ que lui a empruntées Biaise Ugolini pour son Thésau-
ad historiam ac philologiam sacram spectant fascicu- rus antiquitatum, les citations qu'en fait Calmet dans sa
lus V, in-12, Botterdam, 1695. —
Voir Hannœus Georg, Bibliothèque sacrée, Paris, 1728, et le profit qu'en a.
Uratio in obitum Th. Bartholini, in-4°, Copenhague. lire Chérubin de Saint-Joseph pour sa Bibliotheca criticœ-
1680; Jacobseus Oliger, Oratio in Th. Bartholini obitum. sacrse, Louvain et Bruxelles, 1704-1706.
in-4°, Copenhague, 1681; Chr. V. Brunn, Bibliotheca On trouve dans l'Histoire des Juifs depuis Jésus-Christ
danica, 2 in-8°, Copenhague, 1872, t. i, p. 94 et 131; jusqu'à présent, pour servir de supplément ci l'histoire
Journal des savants, année 1695, t. xxm, p. C22. de Josèphe (par J. Basnage, revue par Ellies Dupin),
E. Leyesqle. in-12, Paris, 1710, t. vu, p. 155-310, un catalogue alpha-
bétique des principaux rabbins et de leurs ouvrages, tiré La première (i, 15-m, 8) est une prière et une humble
de Bartolocci. —
Voir Richard Simon, Bibliothèque cri- confession du peuple repentant. A Jéhovah notre Dieu
tique, in-12, Paris, 1708, 1. 1, c. xxv; Jean Le Clerc, Biblio- la justice, à nous et à nos pères la honte et la confusion;
thèque ancienne et moderne, Amsterdam, 1821, t. m, car du jour où nous tûmes tirés de l'Egypte, nous n'avons
II e Morozzo, Cistercii re/lorescentis chrono-
part., p. 323; guère cessé d'être inattentifs, incrédules, insoumis aux
logica historia, Turin, 1690; J. Petzholdt, Bibliotheca prophètes. Nous avons péché par désobéissance. Aussi
biblioijraphica , 1866, p. 429. J. Olivieri. Dieu a-t-il amené sur nous les maux dont il nous mena-
çait par ses serviteurs les prophètes nous avons été livrés :
BARUCH. Hébreu Bâràk, • béni; i Septante : à tous les rois d'alentour, dispersés parmi les peuples,
—
:
Bapov/.. Nom de quatre personnages bibliques. « mis au-dessous et non pas au-dessus » ( u, 5). Nous le
confessons, nous avons péché, nous avons agi en impies,
1. BARUCH, prophète, disciple et secrétaire de Jérémie. ô Jéhovah notre Dieu. Mais arrêtez votre colère, écoutez
Notice sur Baruch.
I. —
Baruch, fils de Nérias, était notre prière et délivrez-nous à cause de vous et de votre
,
frère de Saraïas, un haut personnage de la cour de Sédé- nom, à cause de notre pénitence et des maux extrêmes
cias. Jer., U, 59. On ne sait ni quand ni comment il se que nous soutirons dans cette servitude, à cause enfin
lia avec Jérémie.apparaît soudain comme son disciple
Il des promesses que vous avez faites de nous ramener dans
et écrivit sous sa dictée un volume de
son secrétaire. Il le pays de nos pères pour n'en plus sortir.
,
Et mainte- —
prophéties, qu'il lut un jour d'une des cellœ du temple nant, o Dieu tout-puissant, exaucez-nous. Ayez pitié de
au peuple assemblé. Joakim, dont le livre traversait les nous, parce que vous êtes bon et que nous avouons nos
secrets desseins, se le lit apporter, en lut trois ou quatre crimes. Oubliez les iniquités de nos pères; car vous êtes
paves, et le jeta au feu. U ordonna même d'arrêter l'auteur notre Dieu, loué par nous, dispersés et captifs. Tout —
mais Dieu les cacha et les sauva. La même
et l'écrivain, porte à croire que cette prière touchante devint très vite
aimée, peu après, Jérémie prit un autre parchemin, et familière au peuple aflligé. On la répéta partout, et c'est
Baruch y écrivit, outre les prophéties déchirées, d'autres ce qui explique qu'on en retrouve des traces dans Daniel,
prophéties que son maître lui dicta. Jer., xxxvi,4-32; IX, 6, 15. —
La seconde partie (m, 9-x-, 9) est une
xlv. Il eut un instant de découragement, mais Dieu re- exhortation du prophète au peuple. Le peuple se flétrit
leva son courage, en lui promettant la vie sauve, quand (bâlàli) en terre étrangère. Pourquoi? C'est parce qu'il a
viendrait « le jour de Jérusalem ». Ce jour vint, en effet, abandonné la sagesse. Mais où est-elle, cette sagesse? qui
et le prophète échappa. 11 fut même traité avec faveur par la connaît? qui peut la révéler? Ce ne sont ni les rois
Nabuzardan , qui le laissa libre, ainsi que Jérémie, de et les grands, ni les sages de Théman, ni les peuples qui
rester en Judée ou de partir. 11 se retira avec son maître se livrent au négoce ils n'ont pas connu la sagesse
: ils .
à Maspha, où Godolias avait rassemblé les tristes restes ne sauraient la révéler. Dieu seul, omniscient, créateur
des Juifs laissés dans leur pays. Godolias ayant été tué par et modérateur du monde, sait où elle repose. 11 l'a révélée
trahison, la petite colonie voulut fuir en Egypte. Jérémie, à Jacob son fils, à Israël son bien -aimé. Puis il l'a fait
consulté, s'y opposa. On rejeta sur Baruch l'opposition du apparaître sur la terre et converser avec les hommes ;
prophète. On passa outre, et on les emmena tous deux à c'est la Loi, c'est le livre des préceptes de Dieu. Soyez
Taphnis, à l'entrée de l'Egypte. Jer., xliii. Cinq ans — sans crainte, ô Israël Vous êtes livré au malheur. Jéru-
!
après, en 583, Baruch se retrouve à Babylone où Jé- , salem, que le prophète fait parler, s'en plaint, et aux
rémie sans doute l'avait envoyé. Il y lisait, au jour anni- nations voisines, et à ses fils eux-mêmes, qu'elle dit ne
versaire de la prise de Jérusalem, un écrit composé par pouvoir pas secourir: ils ont péché, c'est pourquoi Dieu
lui, et dont la lecture fit sur les captifs présents un grand fait tomber sur eux tous les maux. Mais tout cela chan-
effet. Il fut [envoyé avec ce livre, une lettre et quelques gera. Les dispersés reviendront d'orient et d'occident,
offrandes, à Jérusalem, aux frères restés au milieu des pleins de joie et d'honneur. Jérusalem ensuite est invitée
ruines. Puis il rejoignit son maître en Egypte. Là s'arrête à se revêtir de gloire et de magnificence. Ses fils, qu'elle
l'histoire. —
La tradition et la légende ajoutent plusieurs a vus partir captifs, lui reviendront portés comme sur des
traits. Voici ce qu'elles disent. Tradition chrétienne : trônes. Ils reviendront par des chemins aplanis, ombreux
Tous deux, le maître et le disciple, seraient morts en et pleins de lumière l'allégresse, la miséricorde et la
:
te, lapidés par leurs ingrats concitoyens. Légendes justice de Dieu seront avec eux. Tel est le sujet du livre
juives Tous deux auraient été ramenés d'Egypte en
: de Baruch.
Chaldée, en 576, par Nabuchodonosor, et seraient morts III. Unité du litre —
L'analyse qui précède met
à Babylone. Autre légende Baruch s'y serait réfugié
: cette unité hors de doute. Une même pensée domine,
après la mort de n mie, et y serait mort en 570, et
'
même beaucoup plus tard. Autre légende Il aurait été : l'humiliation et l'aveu de la justice du châtiment se
le maître d'Esdras, lequel ne serait monté en Judée lient naturellement au relèvement et à la gloire. C'est
qu'après la mort du vieux prophète. Tout cela est incer- là l'opinion catholique. Plusieurs écrivains affirment le
tain, et même en partie incroyable. Voir Kneucker, Das contraire et dans le livre deux (et même
distinguent
Buch Baruch, p. 2-4. —
Le livre dit de Baruch est trois) écrits séparés; mais les raisons sur lesquelles ils
d cril dont est l'auteur, et d'une épitre qui
il s'appuient sont très faibles. Ils disent 1° que la langue
est de et le style sont bien différents dans les deux parties :
U. Analyse et division DU livre. Il s'ouvre par— la première en général ne vaut pas la seconde à cet
notice historique, suivie d'une lettre. La no-
inrte égard. Soit, mais cette différence admise s'explique au-
te e est de l'auteur lui-même, qui rapporte comment il a trement que par la diversité d'origine; on l'explique
lu son livre aux captifs réunis autour de lui, nommément mieux par la diversité du sujet, ce qui en outre est plus
à Jécliouiae, et comment ils en ont été très émus. La naturel. Ils disent 8* que les références scripturaires ne
lettre est des exiles eux-mêmes, qui renvoient par Baruch sont pas les mêmes dans les deux parties Isaïe est cité :
à leurs frères de Jérusalem; ils les imitent à offrir à dans la première, et Jérémie surtout dans la seconde.
Dieu, dans le temple, un sacrifice ((lâwa; hébreu : Soit, mais cela ne prouve rien. D'ailleurs ce n'est pas abso-
minhah) avec le peu d'argent qu'on leur remettra; à lument exact. Ils disent enfin 3° que l'on constate dans
prier « pour la vie de Nabuchodonosor, roi de Babylone, la seconde partie des traces de philosophie grecque et des
et pour la vie de Baltassar son lils d; à lire entre eux, termes alexandrins qui ne se trouvent pas dans la pre-
aux joins ,ie fêtes, le livre qui lem sera apporté par mière. Il n'en est rien, car la philosophie de ce livre est
I' h. son auteur 1, 1-14).
1 —
Il y a dans ce livre, selon empruntée, non pas aux écrits alexandrins, mais à Écri- I
l'opinion commune et ancienne, deux parties distinctes. ture elle - même à Job nommément. Quant aux mois
,
1477 BARUCÎI 1478
censés alexandrins, 0. Fritzsche, qui a trouvé cette preuve, soit allé d'Egypte à Babylone, la cinquième année de
n'en cite que trois III, '23 (|xu9ô).ovoi)
: m, 2i (6 oixo; ;
l'exil ,
y ait lu le livre en question. 11 a très
et qu'il
toC Oeo-j =
l'univers); iv, 7 iSaindvia idoles). Un de = bien pu le lire aussi devant Jéchonias, car ce roi, qui
ces trois mots, le second, est biblique, car on le voit déjà s'était rendu volontairement aux Cbaldéens, parait avoir
Gen., xxvin, 17; les deux autres sont très probablement joui en exil d'une certaine liberté, si bien que plus tard
du traducteur, qui, imitant en cela les Septante, a rendu il put même s'asseoir à la table royale. IV Reg., xxv,
en style grec l'idée plutôt que le terme hébreu. Knaben- 27-30. Nulle part ailleurs, c'est vrai, il n'est question des
bauer, Comment, m
Danielem , p. 444. Il n'y a donc vases de Sédécias; mais qu'importe"? le fait est des plus
aucune bonne raison pour s'écarter du sentiment commun croyables, et en outre il est attesté ici. Puis, s'il est parlé
et croire avec quelques rationalistes, contredits d'ailleurs de sacrifices à offrir au temple, ce n'est pas à dire que
par d'autres, que le livre est formé de deux ou trois écrits celui-ci fut encore debout l'emplacement, les gros murs
:
ce que dictait Jérémie; mais c'est faux. Il a composé lui- rnites y ont offert des présents, en hébreu, minhah, le
même son On le prouve par la tradition tout en-
livre. même mot que dans notre texte. De plus , Joakim à ,
tière, qui n'a jamais varié. On peut aussi le prouver par qui ces offrandes sont adressées, n'est pas traité de grand
le livre lui-même. On y lit, i, 1 « Ces paroles sont celles
: prêtre; il est appelé simplement prêtre (à îepeùç), sans
du livre qu'écrivit Baruch. » On doit croire à cette asser- doute le chef des lévites assemblés et vivant autour des
tion, à moins qu'elle ne soit montrée fausse. Or tant s'en ruines; mettons qu'il était peut-être un vice-grand prêtre.
faut qu'elle soit fausse, que tout, au contraire, en établit Que s'il est dit ensuite que l'on priera pour les rois baby-
la vérité. Les données du livre coïncident, en effet, avec loniens, il n'y a rien en cela que de naturel; car Jérémie
ce que l'on sait par ailleurs de Baruch et des temps où dit absolument la même chose, quoique la captivité fût
il vécut. Comme disciple et scribe de Jérémie, il doit encore loin, et elle devait durer longtemps. Quant à Bal-
a priori imiter le mode de penser, le style et les procé- tassar donné comme étant fils du conquérant babylonien,
dés de son maître. C'est ce qui a lieu. Les grands traits c'est une assertion de notre auteur, et je crois qu'on ne
de son livre : —
que Dieu punit justement les Juifs cou- peut s'en écarter sans raison. Connaît -on bien par le
pables; qu'ils ont violé ses préceptes dès l'origine, maigre détail toute l'histoire de ces temps? Il y a quelque dix ans
les avertissements des prophètes; que Dieu, qui veille, à peine que l'on ignorait l'existence d'un frère plus jeune
a amené sur eux les maux dont ils souffrent qu'ils ne ;
de Nabuchodonosor, nommé Nabusulisia. Qui oserait nier
doivent pas, malgré cela, désespérer, car un temps de décidément que le grand roi n'ait eu un fils du nom de
restauration et de gloire va venir, —
sont aussi la trame des Baltassar, mort avant lui et ayant laissé ses droits à Évil-
prophéties de Jérémie. Quelques-unes de ses expressions, mérodach son frère? N'insistons pas sur la difficulté faite
les caractères de son hébreu autant qu'on en peut juger
, avec le grec È7ca>,anû9r]; tout hébraïsaut sait que les Sep-
:
par une version, rappellent Jérémie. Il n'y a pas jusqu'à tante rendent par là le verbe bàlàh, qui signifie « être
ses citations d'écrivains sacrés, Moise, Isaïe, qui ne fassent flétri », sans annotation de durée. —
Enfin l'imitation de
souvenir de Jérémie, si coutumier de ce fait. Puis, tout ce Daniel, qui se voit, dit-on, dans la première partie du
que dit le livre, de la date où il fut écrit, de l'incendie livre, n'est rien moins que constatée Baruch et Daniel
de la ville et du temple, i, 1, 2, des vases d'argent faits se ressemblent, c'est très vrai. Mais lequel des deux a
par Sédécias, 1,8; des prières pour Nabuchodonosor et imité ou copié l'autre ? Les deux textes collationnés ne
son fils, car dans la paix de leur règne est la paix des permettent pas de trancher la question. Nous croyons
exilés, I, 11, 12; Jer., xxix, 7; des péchés commis, de que c'est Daniel parce que la prière de Baruch a été lue
,
l'exil encouru par eux et qui sera très long, i, 12; Jer., très certainement en Israël dès la captivité, et qu'elle a
xxix, 10, etc. tout cela fait penser au début de l'exil
: : continué de l'être plus tard, de sorte que Daniel, lecteur
c'est l'expression de sentiments éprouvés par l'auteur. Le assidu de Jérémie, l'aura connue et s'en sera inspiré. Les
livre en lui-même est donc une preuve, sinon péremp- rationalistes en définitive sont donc mal venus à rejeter
toire, du moins très probable, de la vérité de l'attribu- pour cela l'authenticité du livre. Il est certainement de
tion dont il s'agit. Baruch Cornely, Intrôduct., il, 2, p. 420 et suiv.; Knaben-
Les rationalistes, en général, ne sont pas de cet avis. Ils bauer, Daniel, Baruch, p. 436 et suiv.
croient que ce livre n'est ni de Baruch ni de son temps Du reste, assez unanimes pour nier, ils se divisent
car il contient des erreurs et des invraisemblances qu'on étrangement s'il s'agit de fixer la date et de nommer
ne s'explique pas autrement. Il y est dit que Baruch a lu l'auteur ils ont là -dessus les hypothèses les plus per-
:
son livre à Babylone, qu'il l'a lu devant Jéchonias (I, 3), sonnelles les uns en font une œuvre indivise ; d'autres
;
ce qui ne saurait être, car, à cette date, Baruch était en y voient la réunion de deux ou trois écrits ayant chacun
%j |ite, et Jéchonias vivait dans une étroite prison qu'il ;
— son auteur, auteurs d'ailleurs inconnus. La date du livre
doit remporter les vases d'argent faits par Sédécias (i, S) :
varie presque avec chaque critique Dillmann l'attribue au
:
ces vases, qu'avait pillés le Chaldéen, ne sont mentionnés IV e siècle; Grùneberg, au temps des deux premiers Pto-
nulle part; —qu'il remettra au grand prêtre Joakim de lémées Hàvernick, au temps des Machabées. H. Ewald
;
quoi offrir des sacrifices sur l'autel, dans le temple (i, 10) ;
discerne deux écrits, qu'il place, le premier, à la fin de la
mais il n'y avait plus ni autel ni temple et le grand , domination persane, l'autre, vers l'an 320. Mais ailleurs
prêtre d'alors, Josédek, était en exil que le peuple ; — il exprime une opinion différente. E. Reuss date le pre-
épargné et resté en Judée priera pour Nabuchodonosor et mier écrit des Ptolémées et renvoie l'autre après les
,
pour son fils Baltassar (i, 11), ce qui est une invraisem- guerres machabéennes Plusieurs enfin rejettent le tout
blance : on ne prie pas pour ses tyrans et une erreur , : après l'an 70. J. Kneucker, qui a beaucoup étudié ce livre,
le fils de Nabuchodonosor était Évilmérodach et non Bal- est de ce nombre. Il met d'abord en doute l'historicité du
tassar; — que le peuple exilé et captif a vieilli i-xaloutâbr,;) ( récit (i, 1-14); bien à tort, nous l'avons vu. Puis il rap-
en terre étrangère (m, 10), ce qui est faux, puisque la plupart porte en détail tout le livre à la ruine de Jérusalem par
i! ùent à Babel que depuis cinq ans. Enfin, ajoute-t-on, Titus, en l'an 70. Le prouve-t-il? Très certainement non.
ce livre porte des traces certaines d'emprunts faits à Impossible d'admettre son système. En deux mots, il croit
Daniel et à Néhémie, ce qui en abaisse la date après trouver, dans le livre, la ville et le temple incendiés,
eux et en enlève la composition à Baruch. Tout cela — détruits par Vespasien et Titus; les Juifs tués ou vendus
est spécieux, mais cependant sans valeur. En effet, rien comme esclaves, servant de gladiateurs aux jeux du
ne s'oppose à ce que Baruch, qui vivait avec Jérémie, cirque, appliqués à la construction de l'amphithéâtre lia-
1-479 BARUCH 14S0
vieil, puis des thermes de Titus; la Judée représentée et canonique, car, comme ceux-ci, il a été proposé par
en vaincue et en captive; les tremblements de terre et l'Églisecomme ayant Dieu pour auteur.
même l'éruption du Vésuve qui désolèrent la Cam- : . VI. Texte et versions du livre. Le texte primitif —
pante en 7'j. Et il voit séi ieusement tout cela dans Barach, a été écrit en hébreu. Le seul fait d'avoir Baruch pour
11. 31-35, et surtout m, 1(3-18. Une opinion qui se ré- auteur suffirait à le montrer. Mais il y a d'autres preuves.
el, un.' d'une pareille preuve est jugée. Les autres, celles de Il fît partie du canon juif; il fut lu officiellement dans les
Grûneberg, de Hâvernù k, d Ewald, de Reuss, ne sont pas synagogues, ce qui indique certainement un texte hébi a.
mieux fondées. Inutile de les discuter. Origène d'ailleurs, nous lavons dit, l'a marqué de ses signes
\ Inspiration et chronicité dd livre. Le livre est — diacritiques, ce qu'il ne faisait que pour les livres qu'il avait
inspiré. On le prouve pal les Misons ordinaires il est : en hébreu. Du reste, un manuscrit syro-hexaplaire porte
blement connu de Daniel, qui s'en sert; fait partie a la marge ces mots significatifs « Ceci ne se trouve pas :
Bible hébraïque après l'exil est traduit en grec ; en hébreu, » et cela en trois endroits. Théodotion enfin
et passe comme les autres dans les Septante; les an- a traduit l'écrit de l'hébreu. L'hébreu est donc bien le
lu officiellement par les Juifs, tous les ans, à un l'hébreu, nuelques-uns pourraient a la rigueur venir d'un
marqué. D'autre part, il est. à certaines excep- — Juif helléniste, sachant le grec des Septante mais plusieurs :
tions près, —
sur tentes les listes eu canons. Il est cité autres ne s'expliquent que par l'hypothèse d'un hébreu ori-
enfin par les Pères, très souvent depuis saint Irénée, ginal. Les voici : ixavva (i,40 ,deminhâh IJVulgate: manna);
comme un écrit inspiré. Voici toutes ces citations, d'après jpyi'îoDa'. (i. 22), de âbad; ùv j|uâprou£v (i, 17), de
11. Reusch [Erklârung des Buclts Barach, p. 1-21), le aSér; w; r, rjuipa «$"] (L 20), de kayôm haxzéh; p6\j.êr,oi;
P. Tailhan dans Kilber,Anoli/sis biblica, 1. 1, p. 428) et des (n, 29), de hàmôn; o-j... èxeî (il, t. 13, 29), de 'asér...
recherches pi rsonnelles Athénagore, Légal, pro chr., 9, ; Mm; niqnï ; avapwTio; (II, 3), de
xaXeîaOai (v. 4), de
t. vi, col. 908; S. Irénée, Adv. hser., v, t. vi. col. 1034, "iS; àKosToXr, (n, 25), dedàbdr pour débér, etc. Voir
1219 f Bar., îv, 36, 37, et V tout entier) Clément d'Alexan- ; J. Kneucker, Baruch, p. 23-29; cf. Reusch, Baruch,
drie, Pœdag., i. 10; n, 3, t. vin, col. 357, 360, fâ3, fâ6 p. 72-78. La plupart des protestants, du reste, ne font
-ïy/.i"/<.>,- r, 0£'ï Xéyei '.
'-*?»,. cf. S. Davidson, The Ùai pas difficulté pour admettre un original hébraïque. Que si
of the Hible. p. LOI, 102; Origène, Hom. vi in Exod., plusieurs défendent le grec, ils sont en petit nombre, et
t. 581; xiv, 254, 1000; S. Denys d'Alexandrie,
xiii, col. les raisons qu'ils invoquent ne convainquent pas. Tout
ad Orig., c. n (éd. romana, 17%. p. I8i :
aussi peu croyables sont ceux qui. comme O. Fritzsche,
S. Hippolyte, Cont. Xoet., n. t. x. cul. siû. SW; Ter- .">. veulent que la première parla- ait été écrite en hébreu,
tullien, Scorp. cont. gnost., 8, t. n. col. 137; S. Cyprien-, et la seconde en grec. Quoi qu d en suit le texte hébreu .
De orat. dont., t. iv. col. 522; In us Maternus, De est perdu. Origène le posséda certainement mais peu ;
S. Phébade d'Agen, t. xx. col. 14; Zenon de Vérone, pas que tout y soit absolument certain, non: il indique
t. xi, col. 410; S. Philastre, t. 1265 (note c);
xn, col. lui -même par des signes les glossèraes et les leçon- ou
5. Ambroise, t. xv, col. 181, 327, 1005; s. Athanase, additions textuelles qu'il conjecture, mais le choix de ses
Epist. /'est., t. xxvi, col. 1176, 1436; t. xxv. col. 143; mots, la forme de son texte est justifiée par les notes
cf. fôO; t. xxvi, col. 35, 318, 50, 235, 251, 298, 547, 1023, très riches de son commentaire. Baruch p. 351 et suiv. .
1214, 350; Didyme, t. xxxix, col. 399(Jeremias veroetiam La version grecque a été faite sur l'hébreu; c'est la
Baruch), 1358, 175-2; S. Cyrille de Jérusa-
167, 555, seule version immédiate que nous ayons. On ne sait quel
lem, Catech 31, t. xxxui, col. 500
.
S. Méthode;
iv, ; en fut l'auteur. 11 se pourrait que ce soit le traducteur de
t. xviii, col. 143. 374; Eusèbe de Césarée, t. xxn, col. Vu ii, mie; ce qui porte à le croire, c'est la ressemblance
(Taïïfleiaîç pûvai;), 1137; t. six, col. 161; t. xxiv, col. 947 constatée entre les deux traductions, même dans leurs
S. Basile, xxix, col. 706; s. Grégoire de Nazianze,
t. défauts. Cornely, Introduct.,t. H, part u, p. 421; lu
t. xx.xv, col. 950; t. xxxvi, col. 122; S. Éphrem, Serrn. bauer, Daniel, p. 4U. Ce n'est pas l'opinion deJ. Kneucker,
adv. jud. [Op. syr., m, p. 213): S. Basile de Séleucie, qui exige deux traducteurs, appuyé- sur les différences de
t. lxxxv. col. 139; Il t. t. î.xxx. col. 1371; t. i.xxxi, I version qu'il croit les deux parties du
remarquer entre
col. 759-779 (commentaire sur Baruch: Adtnin livre i
Baruch, mais sa conclusion n'est
p. 76 et suiv.);
Bai uch s. Jean Chrysostome (édit. Gaume, t. t. p. 695;
i ; pas rigoureuse. Knabenbauer, Daniel, p. 444, \A
t. iv, 793, 794; 1. v, p. 234, 274; t. vi, p. 14); S. Épi-
p. version grecque es, représentée actuellement par plusieurs
phane, t. XL, col 998 ut Si riptura dicit), 1007; t. xi.n. manuscrits, que Fritzsche divise en trois classes, l'une
col. 251, 286 378,814,822; t. xmi, col. 166; liulin, Paie. comprenant les mss 22, 18, 51, 231, 62, '•«>. auxquels on
lot., xxi, 344; s. Augustin (édit. Gaume, t. vin, p. W5, peut ajouter les mss. 36, 19, 26, 198 (en partiel et 229;
1136: t. vu, p. 652 [alius propheta], 827; t. x. p. 1384, l'autre, lesmss m, 33, 70, 86, 87, 88, 90, 91, 228, 233, 839;
1421, 1433) anonyme, De voc. Gent., Pair, lai., t. il, la troisième, les mss. mixtes \n. 23, 106. On peut avoir
col. 861; l'.uil Orose, t. xxxi, col L198. Remarque: — par là en somme un texte grec très pur. notamment avec le
lis, il en est une qui revient inces- ms. A Vaticanusci les mss. m, xu. 22. 233, 239. J. Kneuc-
samment, c'est celle de Bar., in, 36-38; on a constaté que ker, Baruch, p. 92, 93 et 97. —
La version latine vient
I
iq premiers siècles plus de trente Pères
i
été regardé partout comme cano- le voit a la latinisation de mots grecs, aux provinciali-m.
;
nique. Vers le iv siècle, il n'était pas inséré au canon qui s'j trouvent, et a l'usage des pronoms iMe, ipse, qui
unanimement ; on doutait on niait même qu'il fut ins- ; tiennent de l'article grec. Knabenbauer, Daniel,
lieu
piré; c'était le lut de quelques Pères, même de quelques p il i. deux recensions de ce texte: l'une que ''on
tin i
Églises. Mais cette hésitation ne persista pas au vi siècle, : appelle Velus latuta a, l'autre Vêtus latina l> : celle-ci
elle ivail mplètement cessé. Le concile de
i
diffère de la première par plus d'élégance, de brièveté
titres rangea Baruch pat mi les livres . a général, pai quelques additions .-i des -eus divers. La
inspirés, sans distinction; il en a toute l'autorité sacrée première donne le texte grec vulgaire, l'autre le lextus
148J BARUCH 1482
receptus, lorsqu'elle s'écarte de sa voisine. Du reste, on le sujet logique du f. 37 est le Messie. Le syriaque est
n'est pas encore fixé sur le rapport exact de ces deux comme Vulgate, il rapporte ces verbes au Messie, la
la
recensions. On les trouve dans Sabatier, Bibl. sacr. lai. Sagesse personnelle témoignant ainsi que ce texte est
,
Vers. ant.. Paris, 1751, t. Il, p. 773 et suiv., et dans Bibl. messianique. La tradition du reste est explicite à cet
Cassinens., i, 284-287. Cf. J. Kneucker, Barucli, p. 141-103. endroit. Voir Knabenbauer, Baruch, p. 188, 189, donnant
Les autres versions anciennes médiates, syriaques (deux), les noms de vingt-cinq Pères ou écrivains grecs et latins
copte, éthiopienne, arabe, arménienne, ont moins d'im- qui entendent ce passage du Messie. Cf. H. Reusch, Ba-
portance. Voir J. Kneucker, qui en fait la critique, Baruch, ruch, Anhang, p.268-275. A vrai dire, on l'interpréte-
p. 103 et suiv. rait difficilement en un autre sens; c'est pour cela peut-
VII. Prophéties messianiques du livre. — On regarde être que quelques rationalistes en nient l'authenticité.
comme prophéties messianiques Bar., 34, 35; IV, 37-v, 9,
Il, J. Kneucker, Baruch, p. 311-313. Voir, pour l'interpréta-
et surtout ni, 36-38. On en prouve la messianité par les rai- tion de ces prophéties, L. Reinke, Beitrâge ~ur Erklârung
sons connues raisons d'autorité et raisons tirées du sujet.
: des Alten testament, t. iv, Munster, 1855, xn.
Ne parlons pas des deux premières ce sont des prophé-
, VIII. Épïtre DE Jérémie, Bar., vi. —
Les manuscrits
ties très générales, comme on en trouve plusieurs; elles grecs, en général, séparent cette lettre du livre même de
renferment trois grandes idées 1° le retour d'Israël et
: Baruch; c'est un écrit distinct, qui vient après les Lamen-
454. — Procession des dieux. D'après Layard, Monuments of Nineveh, t. i, pi. 65.
au sein duquel il vivra éternellement; 3° l'action propre tête, en effet (vi, 1), le donne comme étant de lui, et il
de Dieu cause de ce retour et de cette félicité. Voir spé-
, n'y a aucune espèce de raison pour révoquer en doute
cialement Bar., v, 1-5: c'est une très poétique descrip- cette attribution. On objecte bien que la lettre a été écrite en
tion de la Jérusalem du retour, ou mieux de l'Eglise. — grec, et qu'elle recule le temps et la durée de l'exil après
Expliquons la troisième prophétie. En voici le texte : sept générations, É7t-dc yEvsa;, contrairement à ce qui est
dit .1er.,xxv, U. Objections sans valeur, car le grec de
Tel est noire Dieu,
Et nul autre ne lui est comparable. la lettre quoique meilleur que celui du livre trahit ce-
,
,
C'est lui qui sait et possède toute sagesse : pendant la version; c'est l'hébreu qui est le texte origi-
Et il l'a donnée à Jacob, son serviteur, nal. Puis le chiffre de sept générations ne contredit pas
Et à Israël, son bien -aimé. les soixante-dix ans de Jérémie; car, sans recourir aux
Après cela on l'a vue sur la terre, trois ou quatre solutions possibles de cette difficulté
Et elle a conversé parmi les hommes. Bar., m, 36-88.
on doit admettre que le mot yevô'a répond à l'hébreu dôr ;
Il s'agitdans tout ce chapitre de la sagesse. L'auteur en or, en soi, dôr signifie simplement « durée », sans déter-
cherche les origines. Ayant dit qu'elle ne s'acquiert ni par mination. Les sept générations n'exprimeraient donc pas
or et argent, ni par force et pouvoir, ni par échange, il autre chose qu'une « longue durée ». Outre ces deux
affirme enfin qu'elle est en Dieu; c'est lui, le Dieu unique preuves d'authenticité, il en est une autre, consistant
et vivant, qui la possède toute; c'est lui qui l'a donnée à dans la parfaite convenance des choses dites avec le
Israël en lui donnant la Loi la Loi est cette sagesse.
: temps et la science de Jérémie. C'est-à-dire que les dé-
Après cela (u.età toûto), on l'a vue sur la terre, et elle tails si précis, si multiples, donnés par la lettre, répondent
est entrée en rapport avec l'homme. Grammaticalement si bien à l'histoire connue, que seul un contemporain
parlant, le sujet des deux verbes wcpÔY) et auvavE^Tpiçri comme Jérémie lequel pouvait les avoir appris dans
,
(V. 37) est la sagesse, c'est certain. La sagesse de Dieu, ses voyages en Chaldée, a pu les exprimer avec tant
esl-il donc dit, s'est manifestée en Israël par la Loi et la de vérité. Voir, pour cette preuve, Knabenbauer, Baruch,
Révélation, au Sinai, dans le désert, dans Sion, au temple, p. 447 et suiv., avec références à M. Vigoureux, La Bible
et les découvertes modernes, 3 édit., t. IV, p. 308 et suiv.,
e
par les prophètes. Sa suprême manifestation s'est faile
dans le Messie, la Sagesse personnifiée et incarnée, qui et au P. G. Brunengo, L'Impero di Babilonia, etc., t. i,
s'est préparé les voies en Israël par la Loi et les pro- p. 71; t. n, p. 330. Tout cela établit que la lettre
phètes. Voir Knabenbauer, Baruch, p. 489. C'est pourquoi est vraiment authentique. — Affirmons par conséquent
1483 BARUCII — CAS US3
qu'elle est inspirée et canonique. D'abord on n'a aucun Kruzgefasstes exegetisches Handbuch zu den Apocryphen
écrit de Jérémie qui ne le soit puis les Juifs l'ont tou- ; des Alten Test., erste Lieferung, Leipzig, 1851, p. 167-
jours regardée comme telle. Les Pères en outre la citent 220; C. A. Wahl, Claris libror. V. T. apoeryph. philo-
comme Écriture, et quelques-uns même, comme F. Ma- logica sect. i, Leipzig, 1853; H. Reusch, Erklârung des
,
terons, De
errore, 29, Patr. lot,, t. xn, col. 1044, abon- Baruch, Fribourg-en-Bade, 1853; Trochon. La
damment. On la trouve nommée dans plusieurs listes Sainte Bible, les Prophètes Jérémie, Baruch, Paris,
grecques. Si des catalogues latins ne la mentionnent pas 1878; * J. Kneucker, Bas Bach Baruch (histoire, critique,
expressément, c'est qu'ils la comprennent dans le livre eti
commentaire, restitution du texte hébreu,
de Baruch. Elle est alléguée II Macb., n, 2. Elle a pour — ouvrage classique rationaliste), Leipzig, ls7'J: H. Corner*.
objet de prémunir contre le péril d'idolâtrie les Juifs ïntroduct., t. n, part. 2, p. 411 et suiv., Pmïs. 1887;
v. uni us, qm- Nabuchodonosor allait transporter à Baby- J. Knabenbauer, Commentants in Daniel, prophetam
ture à adorer les dieux des nations! Jérémie eul la claire car elle traduit « sur la montagne », indiquant ainsi
vue de ce pressant danger, et il voulut le conjurer en l'endroit où il travailla :ce pourrait bien être la vraie leçon.
écrivant cette lettre. Il y développe cette idée « Ce ne :
sont pas drs dieux; ne les craignez pas, ne les adorez 3. BARUCH, un des prêtres qui, à la suite de Néhémie,
pas, » qu'il répète jusqu'à douze fois dans les soixante- signèrent le renouvellement de l'alliance théocratique.
douze versets de ce petit écrit (14 et 15, 22, 28, 39, 4(5, II Esdr., x, 6.
49, 51, 55, 63, 6i, 68, 71). Il l'établit par les raisonne-
ments les plus simples. Son sl\le d'ailleurs est très ordi- -4. BARUCH, fils de Cholhoza et père de Maasia, de la
naire. Tout cela, style et choix des preuves, tient au tribu de Juda, un des descendants de Phares qui s'éta-
genre de lecteurs qu'il devait avoir. Il écrivait pour le blirent à Jérusalem après la captivité. Il Esdr., xi, 5.
pauvre peuple, inaccessible en général aux raisons abs-
traites et raffinées. —
Il y a dans sa lettre quatre pensées 5. BARUCH (APOCALYPSE DE 1, livre apocryphe. Voir
principales. 11 y prouve la vanité des dieux babylonien- :
Vpucalypses Apocryphes, col. 7(,2.
1" par la matière dont ils sont faits c'est de l'or, de l'ar- :
gent, du bois, de la pierre, et ils ne valent pas mieux que 6. BARUCH BEN BARUCH, commentateur juif de la
d'où ils sont tirés; 2° par la tur-
les carrières et les forêts fin du XVI e siècle, à Salonique, a laissé un commentaire
pitude du culte qu'on leur rend c'est par la prostitution :
sur l'Ecclésiaste, intitulé; 'Êléh tôledol 'âdàm, « Voici
des vierges qu'on les honore (Voir J. Menant, Babylone l'histoire de l'homme. » Gen., v, 1. La première partie,
et la Ckaldée, Paris, 1875, p. 230 et suiv.); 3» par l'inu- Qehillat Ye'âgôb, « L'assemblée de Jacob, » Dent.,
tilitédes honneurs dont on les entoure; 4° et par leur xxxili, i, explique le sens littéral; la seconde, QôdéS
totale et absolue impuissance ils ne sauraient se dé- : ïlrdël, " Le saint d'Israël, » est une interprétation allégo-
fendre eux-mêmes
contre le feu, les voleurs, la rouille rique. In-f-, Venise, 1599. E. LevesquE.
ou les vers; s'ils tombent, ils ne se relèvent pas; ils ne
peuvent même pas marcher, il faut qu'on les porte; les 7. BARUCH BEN ISAAC, commentateur juif, mort à
hiboux, les hirondelles, les corbeaux et les chats se pro- Constantinople en 1664. Il est l'auteur du Ze'ra' bêrdk,
mènent impunément sur eux. Non, ils n'ont aucune Cracovie, 1646, commentaire hagadique et homilétique
vertu ;
ils ne valent même pas le soleil et les astres qui du Peutateuque et des tnegiUotli , c'est-à-dire des
nous relurent, les bêtes vulgaires qui servent à l'homme. Psaumes, dos Proverbes, des Lamentations, du Cantique
Il est donc évident que ce ne sont pas des dieux, et qu'il ne des cantiques et de l'Ecclésiaste.
faut pas les craindre. Toute celte exhortation est précédée
d'une notice très brève (1 et 2), où l'auteur donne la cause BARUH Raphaël, professeur d'hébreu en Angleterre,
de la captivité, annonce qu'elle durera de « longs temps », au xviii 1 siècle. On a de lui Critica sacra examined or
après quoi toutefois Dieu ramènera les exilés en paix. an attempt to show that a new Method may be ,
IX. A.UTE1 lis PRINCIPAUX AYANT SPÉCIALEMENT ÉCRIT SUR to recom île theseemingly glaring variations i« Po
!
" Théodoret, Patr. gr.,t. i.xxxi, col. 760-780; Passages, and thaï such variations consequently née rw
Olympiodore, Patr. gr., t. xr.ni, col. 761-780; M. Ghisle- proofs o/ corruption or mistakes of transcribert, in-8°,
rius, In Jerem. comment., Lyon, 1623, t. m; Albertus M., Londres, 1775. Cet ouvrage est une réponse à la Cr tica
Oper., édit. Jammy, t. vm J. Maldonat, Comment, m
; sacra de Henrj Owen. Baruh résout avec succès quelques-
Jerem., Baruch, etc., Lyon, 1609 (œuvre posthume); unes des difficultés d'Owen contre les livres des Parali-
Christ, de Castro, Commentarior. in .1er., Barm/i libri pomènes; mais il va trop loin quand il nie l'existence de
tex, Paris, 1609; Gasp Sanchez (Sanctius) Comment. , fautes de copistes dans le texte sacré. Owen lui a répondu
in Baruch, Lyon, 1621; Lœl. Bisciola, Discursus très dans son Supplément to the Critica sacra. in-8°,
super epist. vi captivos, Côme, 1621; P. Lanssellius, Londres, 1775. —
Voir W. Orme, Bibliotheca biblica,
uch, Anvers, (dans BU/lia sacra Iti'jl 1824, p. 18.
eum notationibus Emm. Sa n scholiis J. Menochii, etc.,
e! dans Bibl. Veneta, vol. xi\ •
!.. Cappel, Note critias
i
; BAS.Les bas étaient inconnus aux anciens Hébreux.
'" '''"' Barui iph., Amsterdam, 1689; !.. de x [ ,, . Ils comme généralement les Orientaux, les pieds
avaient,
Les prophéties <A Paris, I7sx •
n. àrnald, ; nus dans leurs sandales de sorte qu'ils se couvraient,
(fig. 465). Les envoyés israélites de Jéhu, représentés quelques parties du Liban. Mais le basalte, ipii contient
sur l'obélisque de Salmanasar, portent des sandales, mais une très forte proportion de fer, était abondant en Galilée,
sans bas (fig. 37, col. 235). et surtout à l'est du Jourdain. La fameuse stèle de Mésa
(voir MÉSA.) est en basalte. E. LEVESQUE.
BASA AI (hébreu Ba'àiê>jâh , peut - être pour
:
Ma'âàéyâh, « œuvre de Jéhovah; » Septante: Bx^vi-jl), BASAN (hébreu: Bâsdn, Deut., xxxii, 11; Ps. xxn
lévitede la branche de Gerson, ancêtre d'Asaph, le [Vulgate, xxi], 13; lxviii [Vulgate, lxvii], 16; Is.,
fameux chantre du temps de David. I Par., VI, 40 (hé- xxxiii, 9; Ezeeh., xxxix, 18; Mich., vu, 14; Nah., i, 4;
breu, 25). Zach., xi, 2; partout ailleurs, liab-Bdsân, avec l'article
défini; Septante Baaiv, Num., xxi, 33; Deut., m, 4, 11;
:
BASALTE, roche noire volcanique, très compacte, xxix, 7; Jos., xn, 4; un, 30; I Par., v, 11, 12, 16, 23;
composée essentiellement de feldspath de pyroxène , Ps. lxvii [hébreu, lxviii], 22; Is., n, 13; avec l'article
augite, d'oxyde de fer magnétique et, comme élément féminin, rj Bxtrâv, Num., xxi, 33; xxxn, 33; Deut., i, 4;
caractéristique, de péridot c'est la forte proportion de
: m, 1, 3, 10, 13, 14; iv, 47; Jos., ix, 10; xm, 30; xxi, 6;
fer oxydulé qu'il renferme qui lui donne sa couleur et sa III Reg., iv, 13 IV Reg., x, 33 I Par. vi, 62, 71 Ps. cxxxiv
; ; , ;
densité. Autrefois ce mot n'avait pas une attribution aussi [hébreu cxxxv], 11; cxxxv [hébreu cxxxvi], 20; Jer.,
, ,
restreinte;il s'appliquait à d'autres roches de nature à peu xxii. 20; avec l'article masculin, i Bauiv, Deut., xxxm,22;
près semblable, qui de nos jours ont reçu de nouveaux III Reg., iv, 19; II Esdr., ix, 22; ^ Bz^vïtl;, Jos., xm,
noms; et même, chez les anciens, on comprenait sous 11. 12, 30, 31; xvn, 1; xx, 8; xxi, 27; xxn, 7; Ezech.,
xxvii, 6; Am., iv, 1; Mich., vu, 14; Nah
msi^s
cette dénomination jusqu'à une syénitë à grains fins i, 4; Zach., ,
', AAW\
455. — Juifs prisonniers, de Lachis. D'après Layard, Monuments of Xineveh, t. n, pi. 23.
appelée aussi granit noir antique. Pline, H. N., xxxvi, xi, 2; r, ToiXilxla, Is., xxxm, 9), partie septentrionale des
11, 4, désigne par ce mot de basalte une pierre noire que pays situés à l'est du Jourdain, royaume d'Og l'Amorrhéen.
les Égyptiens tiraient de l'Ethiopie et qui a la couleur et
, I. Nom. — Ce nom vient de la racine inusitée pfts,
la dureté du fer. Le nom lui-même, sous la forme basai,
serait d'origine éthiopienne, au dire des auteurs grecs et bâsan, correspondant à l'arabe <XuOJ> batnah;
latins. Mais les Grecs ont changé basalte en fSaoavlîr,;
butéinah, « plaine au terrain meuble et fertile. » Cf. Ge-
parce qu'ils s'en servaient comme pierre de touche ( JSâ<rct- senius, Thésaurus lingus. heb., p. 250; J. G. Wetzstein,
vo?, « pierre de touche »). Foreellini, Totius latïnilatis Hauran und das Land Vz, dans
Dos Hiobskloster in
lexicon, édit. Vincent De- Vit, t. i, p. 534-535. Le nom
Fr. Delitzsch, -Das Buch lob, Leipzig, 1876, Anhang,
hébreu du fer, barzél, pourrait bien rappeler ce mot étran- note 1. L'idée qu'il renferme a fait que, dans plu-
p. 557,
ger, si, avec Fûrst, Concordantix hebraicas, p. 161, on
sieurs passages, les anciennes versions, au lieu de le tra-
dérive barzél, Vna, de bazal, Vra, avec i inséré, comme
duire par un nom propre, l'ont rendu par un adjectif:
n:-;, korsè', pour ttoz, kissê', «trône.» Buttmann, Atuseum
« gras, fertile. » Ainsi dans le Ps. xxi (hébreu xxn), 13, :
car on ne trouve de trace de mines de fer que dans dans la version syriaque, partout, excepté Jos., xii, 4;
1487 DASAN 4488
Ps. xxi, 13: lxvii, 16; cxxxiv, 11: cxxxv, 20; Is., n, 13; Non loin de la berge qui plonge sur les lacs Houléh et
xxxm, 9; Jer., xxn, 20; Ezech., xxvn, U; Zach., xi, 2, où de Tibériade s'alignent en chapelet, du nord au sud, des
inouïs isolés, les tells El-Ahmar (1238 mètres). Abou
Ton trouve .»-» , Baiion. L'arabe a traduit car iOyUjJI
en Néda 1257 mètres), Abou Yousef (1029 mètres),
el-Batniyéh, excepté Ps. cxxxiv, 1 1 ; cxxxv, 20; Is., n, 13;
El-Faras (948 mètres). Au milieu de toute cette contrée
- étend la grande plaine En Nouqrat el- Hauran.
Jer., xxu, 20; Ezech., xxvn, 6, où .jLuuu, Beisân
l'on voit
Ce pays a toujours été renommé pour son extrême fer-
(nom actuel de l'ancienne ville de Bethsan), et Mich., tilité, et les prophètes aiment à le citer sous ce rapport
la pelite colline
Syrie; a l'est, par les pente occidentales du Djebel flait-
meure privilégiée de Dieu :
ran Ledjah; ai
el le I. par la plaine de Damas et le
Djebel rsrh Scheikh llerrnon), et à l'ouest, parle Dje- y. 16. Montagne de Dieu, mont de Basan,
bel Helsch et le. ins du lac de Tibériade. On voit dès Montagne aux cimes nombreuses, mont de Basan,
lors que, tout eu donnant son nom au royaume d'Og, il y. 17. Pourquoi regardez - vous avec envie, montagnes aux cimes
nombreuses, |
ne le renfermait pas complètement, puisque le territoire
La montagne que Dieu a choisie pour son habitation?
du roi amorrhéen s'i tendail jusqu'au Jaboc (Nahr Zerqa), Jéhovah y habitera à jamais.
qui le séparait de celui de Séhon, Num., xxi, 24; Deut.,
n, 37; Jos., xn, 2-:.. A pari la région septentrionale, dont Ces masses de rochers sont appelées hàrim gabnunnim,
le- eaui - du igent vers les lacs des environs de
Damas, littéralement 1 montagnes à bosses », à cause de leurs
le haut plateau de Basan appartient au bassin du pointes et de leurs dents aiguës, ce qui peut s'appliquer
Yar-
mouk, le plus considérable du pays transjordi m, el au Djebel Hauran avec ses cônes volcaniques ou au Dj< -
dont le- branches principales, le Nahr er-Ruqqâd, le bel lléisch avec ses chaînons isolés. Rochers el forêts
Nahr ri 'Allân, descendent du n ird, tandis que les ouadis étaient le repaire des animaux sauvages, surtout des lions,
El-Qanaouât, El-Ghar, Zeîdi, viennent des monte i
,
Deut., XXXIU, 22, et pouvaient servir de retraite aux enne-
du Hauran, où ils naissent a douze ou treize cents mètres. mis d'Israël, Ps. lxvii, 23.
uso BASAN — BASCAMA 1490
Aujourd'hui encore cette contrée est très fertile, sur- die Trachonen, in-8«, Berlin, 1860, p. 82-86; Dos Fliobs-
tout dans la plaine du Hauran. Le sol, composé de lave, kloster, dans Fr. Delitzsch, Bas Bach lob, 553-558. p.
de dolérite granulée et de scories rouge- brun ou vert- M. \V. H. Waddington, Inscriptions grecques et latims
noirâtre, produit un froment aux crains à demi transpa- de la Syrie, in -4°, Paris, 1870, p. 500, dit également :
rents, de beaucoup supérieur à celui des autres régions. « Les ruines de Btlieiné se composent d'une vingtaine
Le blé et l'orge y viennent en abondance quand la séche- de maisons et de deux grandes tours; l'endroit n'a jamais
resse ou les sauterelles n'exercent pas leurs ravages, et été qu'un petit village sans importance, et dans notre
ils sont l'objet d'une exportation considérable. Au rapport inscription (n° 2127) il est appelé y.ûtxr,; il n'y a jamais
de Schumacher, Across the Jordan, Londres, 1866, p. 23, eu là une ville, comme Porter le croit... Quant à moi, je
la quantité de céréales transportées du Hauran à Akka doute que la Batanée des historiens et des géographes
et Khaïfa à destination de l'Europe, principalement de la grecs soit identique avec le Basan de la Bible. » Elle n'en
France et de l'Italie, n'a pas été pendant plusieurs années comprenait évidemment qu'une partie, et si, suivant
moindre de 100000 à 120000 tonnes par an. Le prix du blé cette dernière opinion, elle était située à l'ouest du Ledjah,
sur place n'est pas élevé, mais il augmente beaucoup en elle devait occuper à peu près le centre du pays dont elle
raison des difficultés de transport. Ces difficultés seront conservait le nom, ayant l'Auranitide au sud, la Gaulani-
désormais aplanies par la voie ferrée qu'on établit en ce tide à l'ouest et la Trachonitide à l'est.
moment entre le Hauran et Damas, et qui se joindra plus III. Histoire. —
Dans les temps les plus reculés, Basan
tard à d'autres lignes actuellement en projet. Dans les était habité par les Raphaïm ou race de géants que Cho-
contrées, comme le nord et le centre du Djaulan, où le dorlahomor vainquit à Astaroth-Carnaïm. Gen., xiv, 5.
sol pierreux est moins propre à la culture, les nombreux Og lui-même était le dernier représentant de cette race,
troupeaux des Bédouins trouvent encore d'excellents pâ- Deut., m, 11; et « tout Basan était appelé la terre des
turages. Partout où, entre les blocs de basalte, s'étend la géants ». Deut., in, 13. Les Israélites, après avoir soumis
terre végétale, l'herbe pousse d'une façon luxuriante, les Ainorrhéens du sud, montèrent vers le nord, et le roi
hiver comme printemps; sur ce sol bien arrosé les cha- s'avança vers eux avec tout son peuple pour leur livrer
leurs de l'été ne brûlent jamais toute végétation. Les bataille à Édraï; ils le frappèrent jusqu'à l'extermination
« chênes de Basan » ont, hélas! disparu comme les cèdres et s'emparèrent de son royaume. Num., xxi, 33, 35; Deut.,
du Liban. Tombés sous la hache des Bédouins, souvent i, m, 1, 3. 4, 5: iv, 47: xxix, 7: Jos., ix, 10; II Esdr.,
4;
pour servir de bois de chauffage, ils meurent, à peine ix.22; Ps. cxxxiv (hébreu cxxxvi. 11: Ps. cxxxv (hé-
.
repoussés , sous la dent des troupeaux. Cependant les breu cxxxvi), 20. Voir Amorrhéens. Celle importante
,
pentes du Djebel Hauran présentent encore certains mas- région fut alors donnée à la demi-tribu de Jlanassé.
sifs d'arbres, très rares dans la plaine, et l'on rencontre Num., xxxn, 33; Deut., m, 13; Jos., xm, 29-31; xvn,
çà et là quelques restes de forêts. Il y a peu d'années, le 1, 5; xxii, 7. Gaulon et Astaroth furent assignés aux
Djaulan septentrional devait être couvert de bois assez Lévites de la famille de Gerson, la première étant en
épais, comme l'indiquent quelques noms, en particulier même temps ville de refuge. Jos., xxi, 27; I Par., vi, 71.
Sclia'fat es-Sindiànéh, « la cime du chêne. » Les chênes Cette contrée rentrait avec Galaad et la terre de Séhon,
que l'on voit ou isolés ou groupés au pied et sur les pentes roi amorrhéen du sud, dans une des circonscriptions ter-
des tells el-Ahmar. Abou en-Xeda, Abou el-Khanzir ritoriales qui, sous Salomon, devaient payer un impôt
et ailleurs, appartiennent à deux espèces principales, le en nature pour la table royale; l'officier à qui elle était
Quercus pseudo-coccifera et le Quercus mgilops. Voir confiée s'appelait Gaber. lils d'Un. 111 Reg., iv, 19. Sous
Chêne. Cf. G. Schumacher, Across the Jordan, p. 4-5', le règne deJéhu, elle fut dévastée par Hazaël, roi de
13, 24-25; Der Dscholan, dans la Zeitschrift des Deut- Syrie, IV Reg., x, 32, 33. L'histoire n'en dit plus rien
schen Palâslina-Vereins, Leipzig. 1886, p. 205; traduc- ensuite : seuls les poètes sacrés et les prophètes men-
tion anglaise, The Jauldn, Londres, 1888, p. 15. Nous tionnent les chênes de ses forêts, ses gras pâturages et
n'exposons ici que les caractères généraux du pays de leurs nombreux troupeaux. Ps. XXI (hébreu XXH 13;
, ,
Basan, suivant les données de l'Écriture. Pour la physiono- Is., n, 13; xxxiii, 9; Jer., L, 19; Ezech., xxvn, 6; xxxix,
mie spéciale de ses différentes parties, voir Aurak, Argob, 18; Ain., iv, 1; Micli., vu, 14; Nah., i, i; Zach., xi, 2.
Itcrée, Gaulanitide. Pour la bibliographie, voir AuRAN. Plus tard, province de Batanée fui donnée par Auguste
la
Cette contrée, à l'époque gréco-romaine, fut divisée en à Hérode le Grand, avec la Trachonitide et l'Auranitide,
plusieurs provinces : la Gaulanitide. le Djaulan actuel ou pour les soustraire aux brigandages <\v Zénodore. Josèphe,
le plateau occidental qui domine le lac de Tibériade et le Ant. jud., XV. x, 1; Bell, jud., I, xx, 4. Hérode lui-
lac Houléh; la Trachonitide, comprenant plus particuliè- même en confia certaines terres à un Juif babylonien
rement le Ledjah; l'Auranitide, c'est-à-dire les pentes nommé Zamaris, qui devait en retour défendre ses États
occidentales du Djebel Hauran et la partie de la grande contre les incursions des Trachonites. Ant. jud., XVII ,
plaine qui l'avoisine à l'ouest; la Batanée, dont le nom n, 1, 2. Elle entra ensuite dans la tétrarchie de Philippe,
fait évidemment revivre celui de Basan. Il est très diffi- Ant. jud., XVII, xi, 4; Bell, jud., II, vi, 3. Enfin
cile de savoir quelle est la position géographique de cette Agrippa II envoya à Jérusalem trois mille cavaliers aura-
dernière, et les auteurs sont loin de s'entendre sur ce sujet. nites, batanéens et trachonites, pour réprimer une révolte
Josèphe, dans certains passages, comprend sous le nom soulevée contre le pouvoir romain. Bell, jud., II, xvn, 4.
de Batanée tout le pays de Basan, qu'il distingue, comme A. Legendre.
l'Écriture, de celui de Galaad; cf. Ant. jud., IV. vu, 4; BASCAMA, Baaxïu.5, ville où Tryphon mit à mort
IX, vm, 1. Dans d'autres, il distingue cette province des Jonathas Machabée et ses fils. I Mach., xm. 23. Josèphe
districts voisins, mais sans en indiquer nettement la situa- l'appelle Baaxi, Ant. jud., XIII, vi, 5. D'après le texte
tion ;
il se contente de dire qu' « elle confinait à la Tra- grec du livre sacré, aussi bien que d'après l'historien
chonitide », Ant. jud., XVII, ii, 1; Bell, jud., I. xx, 4; juif, elle devait se trouver dans le pays de Galaad. La
était-ce à l'est ou à l'ouest? Là est la difficulté. J. L. Por- Vulgate, en effet, présente, au verset précédent, une lacune
ter, Five years in Damascus, Londres, 1855, t. n, heureusement comblée par le grec. La phrase « mais il :
p. r,2-.".i. 204-267, et plusieurs auteurs à sa suite placent v avait beaucoup de neige, et il ne vint pas au pays de
la i itanée à l'est du Ledjah et au nord du Djebel Hau- Galaad, » se lit ainsi dans les Septante noi r,v -/twv iro>M] :
ran, dans la contrée appelée actuellement Ard el-Sete- cripoôpa, xai oùx ï)).6e oii rrp y.vri. /.%: irJ,ç,i xa't V-8ev z\-
niyéh: ce nom et celui de la ville à'El- Butcina (ou •ri|VroAaaSÏTiv, « et il y avait beaucoup de neige, et il ne
Batanhjéh, dans certaines cartes) appuient suffisamment, vint pas [à Jérusalem] à cause de la neige, et il partit et
selon eux, cette opinion. Ce sentiment est vivement com- il vint en Galaad. D II est probable que le mot r,).Û=, répété
battu par J. G. Wetzstein, Beisebericht ûber Hauran und deux fois, aura trompé le traducteur ou un copiste quel-
1491 BASCAMA — BASHDYSEN 1492
conque; d'où, avec l'omission du membre de phrase, le ni Palestine, 3 in-8 Londres, -1841, t. m, Appendix,
,
sens opposé dans le latin « il ne vint pas en Galaad. : p. 233: Tabakâ ou Takabâ d après Guérin, Description
Le récit de Josèphe, plus détaillé, nous dit également de la Palestine. Judée, t. n. p. 294), localité située au
que la nuit même où Tryphon devait envoyer sa cava- sud cl non loin de Lachis et d'Églon. On ne voit pas bien
lerie ravitailler la garnison syrienne, la neige qui tomba sur quoi s'appuie cette opinion. A. Legexdre.
rendit les chemins méconnaissables et impratii ables
aux chevaux, C'est pourquoi Tryphon, partant de la,
i BASCH Siegmund, théologien protestant allemand,
s'en Cœlésyrie, se jetant avec précipitation
alla vers la né 3 septembre 1700 à Juliusburg, en Silésie, mort à
b-
sur le pays de Galaad, et, après avoir tué et fait en- Weimar le 2 avril 1771. Il fit ses études à Iéna, à Bres-
terrer là Jonathas, il revint à Antioche. » La marche l.iu et àLeipzig. En 1730, il devint pasteur à Christian-
du général syrien est aussi facile à comprendre. Il part stadt: en 1731, archidiacre du consistoire de Sorau; en
de Ptolémaide (voir Accuo) pour venir dans la terre de 1751, surintendant générai de Hildburghausen. A sa mort,
Ju.la suivant la plaine de Saron et traînant à sa suite
. . il était prédicateur de la cour, membre du consistoire et
Jonathas prisonnier. Mach., xin, 12. Mais comme SimonI surintendant général du duché de Weimar. Parmi ses
vient lui barrer le passage à Addus, \. 13 (voir Adiada), ouvrages, on remarque: Disputatio île interpretatione
il fait un détour cherche à gagner la ville
vers le sud et Xtii'i Testament! ex Pair, luis apostolicis , in-4°, Leipzig,
chant d'ailleurs la route bien défendue par les Juifs, il Asianas, in-i", 17.V2. —
Voir Adelung, Fortsetzung zu
descend vers l'est, dans la plaine du Jourdain, où le cli- JBcher's Gelehrten-Lexico, t. i, col. 1485.
mat est plus doux; puis, à travers le pays de Galaad, ou
en le longeant, il gagne la Cœlésyrie et Antioche. BASELLI François, né à Gradiska (Friout), le 22 oc-
Si nous avons réussi à prouver que Bascama apparte- tobre 1604, mort à Goritz le 15 septembre 107S. entra au
nait à la terre de Galaad, nous n'avons aucun moyen de noviciat de la Compagnie de Jésus, à Leoben, en 1022.
découvrir son emplacement, qui est resté jusqu'ici in- Après avoir enseigné les belles-lettres, il se livra à la
connu. Nous ne saurions accepter les identifications pro- prédication et au saint ministère, fut recteur du noviciat
par Calmet, Commentaire littéral sur les livres de Vienne et du collège de Goritz. On a de lui Psalte- :
:
et mère de Rahoel. Gen., xxxvi, 3, i. (in la nomme
</i, Jos., xv. 39; Bésécath, IV Reg-, xxn, 1), ville Mahéleth, Gen., XXVIII, 9. Sur ce changement de nom,
de la tribu de Juda, située dans la Séphéla et mentionnée voir Basemath 1.
jud., \. iv, I. l'appelle BoaxeOt, et Eusèbe, Onomaslicon, épousa Acbniiaas, intendant royal dans la tribu de Neph-
Gœttingue, 1887, p. 248, BaaxwO. Le mot npss, Bosqat, tliab. 111 Reg., iv, 15.
pierres volcaniques Cf. G. W. Freytag, Lexicon ara- . Il devint professeiii de langues orientales dans sa ville
Uttinum, Halle. 1830- 1.X37. t, i.
p. 127; I'. Muhlau natale, puis a Zerbst (duché d'Anhalt). 11 établit une im-
et W. Volck, W. Gesenius' Handwôrterbuch ûber das primerie dans s., maison, pour éditer les meilleurs com-
Aile l m 8 . Leipzig, 1890, p. 121. La posi- mentaires des docteurs juifs sur l'Écriture Abarbanelis :
tion de cette ville est bien indiquée par celle de Lachis Gommentarii in Pentateuchutn, in-f», Hanau, 1710 il i
Jii>\, tribu et carte. Mais aucune identification précise l'édition dePsallerium Davidicutn
Venise). —
n'a encore été trouvée. Quelques auteurs, après Knobel notti rabbinieis Hanau. 1710.
, m-Ses Commen-
12. —
(cf. Keii. Josua, Leipzig, ls-7i. p. 131). ont proposé taria scripluraria, contenant les vingt et un premiers
Jubuqali (écrit ainsi par Robinson, ISiblieal Researchet chapitres de la Genèse, avec notes tirées des rabbins,
1493 BASHUYSEN — BASILEENSIS (CODEX) 1494
publiés dès 1707, n'étaient qu'un essai d'une Bible hé- quent l'action de Dieu était d'autant plus nécessaire, que
braïco-rabbinique qu'il n'a pas mise au jour. l'impuissance de l'homme était plus grande. La plupart
C. Rigault. des prophètes ont vécu à peu près dans le même temps. »
BASILA Raphaël Chayim, savant israélite italien, fils Proœm., 10, col. 136. Dans le commentaire du livre lui-
du rabbin Abiad Basila (f 1743), vivait à Mantoue pen- même, où ce qui se rapporte au Messie se trouve par-
«
dant la première moitié du xvm e siècle. Il publia une tout disséminé, parce que l'histoire s'y mêle partout avec
édition de la Bible hébraïque avec le commentaire critique le » Proœm. ,7, col. 129, le sens caché de l'Écriture
mystère,
de Salomon Norzi, enrichi de notes nouvelles, 2 in -4°, est souvent recherché et mis au jour, et l'auteur lui donne
Mantoue, 1742. A la fin est une liste de neuf cents leçons à peu près la même importante qu'au sens littéral. Pour
et variantes, avec une appréciation critique de leur valeur. les cas dans lesquels saint Basile reconnaît comme objet
Cette Bible a été plusieurs fois réimprimée. La meilleure direct de la prophétie, non pas le Messie lui-même, mais
édition est celle de George Holzinger, 4 in-4", Vienne, des événements prochains, par exemple, la captivité de
1X10. Kilo a été aussi reproduite dans la Bible rabbhùque Babylone, ils sont traités à part. Proœm., 169, col. 397
de Varsovie, 1860-1866. Baer et Delitzsch en font bon et suiv.
usage dans leur nouvelle édition de la Bible hébraïque. Voilà ce qui nous reste de l'œuvre exégétique de saint
— Voir Dresde Programma quo commendantur
, Basile, laquelle était probablement beaucoup plus consi-
R, Cit. Basila, Judœi recentioris , exercitationes criticx dérable. Gassiodore, In prsefat. lib. institut, divin, lecti;
in diversitatetn lectionis codicis Ebrsei ab Everardo van Baronius, Annal, ad ann. 378, édit. de Bar-le-Duc. t. v,
der Hooght observalam, Wittenberg, 1774. p. 410. Cela suffit pour justifier l'éloge qu'en a fait saint
Grégoire « Quand je lis les explications qui! a composées
:
BASILE (Saint), Boeo-cXeioç, archevêque de Césarée, pour des intelligences moins relevées, les partageant dans
en Cappadoce, né en cette même ville vers 330, mort le les trois sens (littéral, moral et allégorique), je ne m'ar-
1" janvier 379. Il fut grand cénobite, grand orateur et rête pas à l'écorce de la lettre; je vais plus avant; j'entre
grand évéque. Issu d'une famille très distinguée, Basile de profondeur en profondeur; d'un abîme, j'invoque un
était le second de dix enfants. Son père, qui résidait autre abîme, jusqu'à ce que je sois enfui parvenu là où
habituellement dans la province du Pont, à Néocésarée, réside et rayonne la vérité. »
où l'on croit qu'il enseignait la rhétorique et la philoso- Voir Gius. del Pozo, Dilttcidaziom critico - istoriche
phie, voulut être lui -même son premier maître dans les délia vita di santo Basilio Magno, in-4°, Rome, 1746;
lettres sacrées et profanes. A la mort de son père, qui Klose, Ein Beitrag zur Kirchengeechichte : Basilius-
arriva peu de temps après la naissance de saint Pierre der Grosse nach seineni Leben und seiner Lettre dar-
de Sébaste, Basile alla poursuivre ses études à Césarée gestellt, Stralsund, 1835; Eug. Fialon, F.hale historique
de Cappadoce, puis à Constantinople et enfin à Athènes. et littéraire sur saint Basile, suivie de l'Hexaméron ,
Il y arriva en 352, et y retrouva son ami Grégoire de in -8°, Paris, 1867; Weiss, Die drei grossen Cappadocier
Nazianze, qu'il avait connu à Césarée. En 357, il partit ah Exegeteu, Braunsberg, 1872. ,1. B. Jeannin.
pour visiter les monastères d'Orient et d'Egypte. De retour
à Césarée en 358, il se retira dans le Pont, sur une BASILEENSIS (CODEX). Ce manuscrit grec appar-
montagne, au bord de la rivière d'Iris. L'archevêque de tient à la bibliothèque de l'université de Bàle, où il est
Césarée étant venu à mourir vers le milieu de 370, Basile coté A. N. III. 12. Il porte le n° 6 au Catalogue des ma-
fut élu pour lui succéder. Après dix ans d'épiscopat et nuscrits grecs des bibliothèques de Suisse, Leipzig, 1886,
de grands travaux soutenus pour la défense du dogme de M. Omont. L'écriture est onciale, accentuée, ponctuée.
chrétien contre les ariens et la liberté de l'Église contre Le manuscrit est de parchemin, compte 318 feuillets de
l'empereur, saint Basile rendit son âme à Dieu, le 1 er jan- 230 millimètres sur 162; chaque page compte 24 lignes.
vier 379. Le volume contient les quatre Évangiles dans l'ordre
Les œuvres exégétiques de saint Basile sont :1° Les Matthieu -Marc -Luc -Jean, mais non sans quelques la-
neuf Itontélies sur l'Hexaméron , ou Œuvre des six cunes accidentelles, Luc, m, 4-15; xxiv, 47-53. Les
jours, t. xxix, col. 4-208. Les anciens estimaient beau- feuillets 160, 207; 21 i, sont palimpsestes: le texte évan-
coup cet ouvrage, explication scientifique et morale, mal- gélique, récrit par une seconde main, est en cursive; le
heureusement inachevée, du premier chapitre de la Genèse. texte premier a été publié, mais n'a point encore été iden-
— 2° Les treize homélies sur les Psaumes i, vil, xiv, tifié. On le trouvera dans les prolégomènes cités plus loin
x.xvm, xxix, xxxn, xxxin, xliv, xlv. XLrin, lix, du No\'um Testamentum grxce de Tischendorf, p. 373.
lxi cxiv et cxr, t. xxix, col. 210-493. « Si l'on compare
, On pense que le Codex Basileensis a dû être écrit vers
le milieu du vm e siècle. Il fut apporté au XV siècle au
e
entre elles, dit domGarnier, les homélies sur l'Hexaméron
avec les homélies sur les Psaumes, je serai obligé d'avouer couvent des Frères Prêcheurs de Bàle, dont il porte l'ex
que les premières ont été, chez les anciens, beaucoup Ubris au bas du folio 1 et l'on croit qu'il faisait partie
,
plus célèbres que les dernières; je n'accorderai pas si des manuscrits grecs rapportés d'Orient par le cardinal
facilement qu'elles soient plus utiles. Et, pour dire nette- Jean de Baguse, légat du concile de Bàle (1431) auprès
ment ce que je pense, je veux bien que l'on préfère des Grecs. Il a été collationné par Mill (1707), qui le
l'Hexaméron, si l'on ne considère que l'éloquence et la qualifie de « probatae fidei et bonse notre » puis par ,
I. 1, en le comparant avec les titres des douze petits c'est-à-dire qu'il est un des meilleurs représentants du
prophètes. Il insiste sur l'importance qu'il y a de fixer texte commun et l'un des plus anciens. On trouvera un
la date des prophéties, « afin qu'il soit clair pour tous fac-similé, d'ailleurs insuffisant, dans Scrivenei .1 plain ,
qu'elles ont été faites longtemps d'avance, qu'elles n'ont introduction lo llte crilicism of tlte New Testament ,
été accomplies que longtemps après, et que par consé- Cambridge, 1883, pi. xi, n» 27. Voir C. R. Gregory, Pro
1495 BASILEENSIS (CODEX) — BASQUES (VERSIONS) DE LA BIBLE 149G
lerjomena ad Novum Testamentum grxce de Tischen- En 1710, l'abbé Dupin en avait publié à Paris une édition
dori, Leipzig, 1884, p. 372-374. P. Batiffol. (7 in-12) sans nom d'auteur, et dans laquelle il avait
fait changements
les et lessuppressions qu'il jugeait
BASILIC (Septante: paoxXfoxoç; Vulgate basiliscus, : nécessaires. Basnage écrivit alors VHisloire des Juifs
regulus, a [serpent] royal, » de fiacnXe'ji; et de rar, roi réclamée et rétablie par son véritable auteur contre
Cf. S. Isidore de Se ville, Ktijm.,xu,iS>, t. lxxxii, col. 443), l'édition anonyme et tronquée faite à Paris, in-12,
serpent très venimeux d'après la croyance populaire, sorte Paris, 1711. De ce même auteur, nous avons encore :
dragon dont
1
préparer les médicaments les plus puissants. Pline, H. N., p. 300, 362. B. Heurtebize.
vin, 78 laucluiit/, 1870, t. n, p. 74. Cf. Élien,
11,5-7; Galien, De theriaca ad Vison., VIII, Opéra, édit. BASQUES (VERSIONS) DE LA BIBLE. — La
Kûhn, I. xiv, 1827, p. 232; cf. t. xn, p. 250; Solin, langue basque, qui ne se rattache ni à la famille indo-
Polyhi tôt; 28, édit. Pankoucke, 1847, p. 222-224; Lucain, européenne ni à la famille sémitique, est parlée, en
Pharsal., IX, 725. Pendant longtemps des charlatans ont France, dans l'arrondissement île Mauléon et dans la
vendu aux gens crédules, sous le nom de basilics, de plus grande partie de celui de Buyoune (Basses -Pyré-
raies façonnées en forme de dragons. On recon- nées), et, en Espagne, dans les provinces de Navarre, de
naît aujourd'hui que ce serpent n'a jamais existé, et que Guipuzcoa, d'Alava et de Biscaye. Elle forme trois prin-
les propriétés qu'on lui a attribuées sont purement fabu- cipaux dialectes, le labourdin, le souletin et le biscayen,
leuses. Voir D. M. ici Hierolexicon, e édit., 2 in-4°, Bo- i. sans parler de quelques dialectes moins importants. Les
logne, 1765-1767, t. i, p. 117. L'espèce de lézard que les Basques appellent leur langue euscara.
naturalistes contemporains appellent basilic n'a rien de On ne connaît aucune version des Livres Saints en
commun que le nom avec le reptile ainsi désigné par cette langue avant le XVI" siècle. A cette époque, la reine
les anciens. de Navarre, Jeanne d'Albret, mère de Henri IV, fit tra-
Le texte original de l'Écriture ne parle jamais du basi- luire le Nouveau Testament en basque par le pasteur de
lic;mais les Septante et la Vulgate se sont servis de son l'Église réformée de La Basli Clairence, Jean Liçar-
nom pour traduire le nom de serpents réels mentionnés rague; il fut imprimé à la Rochelle: Jésus Christ gure
dans l'hébreu. In lit deux fois pa<nXé<rxo; dans la version
( iaunaren Testamenlu berria. ln-s, Rochellan, 1571.
des Septante, Ps xc, 13, et Is., Llx, 5. La Vulgate emploie Bibliothèque nationale. A 0155 bis. Réserve.) Il ne porte
une l'ois le mot basiliscus, Ps. xc, 13 (notre version latine pas sur le titre le nom du traducteur, mais « Jean
des Psaumes ayant été l'aile sur le grec, le traducteur latin le Liçarrague de Briscous » se nomme lui-même dans
a conservé le mol des Septante). L'hébreu porte dans ce la Dédicace (en français placée en tète de sa version et
)
pétén, c'est-à-dire l'aspic. Voir col. 1125. Saint adressée à la reine de Navarre. Il dit lui-même de son
Jérôme s'est servi six fois du mot regulus, pour rendre œuvre « Me souvenant tousiours de l'exprès commande-
:
divers noms sémitiques de serpents. Il a ainsi traduit ment de Dieu, qui est de ne rien osier ni a.liouster à sa
trois fuis <:~;:j, sif'ôni, Prov., xxm, 32 (Septante: parole, ie l'ay fait le plus fidèlement qu'il m'a esté pos-
y.-yyy-r,;): Is.. xi, S (Septante àcrm'ç); .1er., VIII, 17 : sible » (p. iiii). Elle est, en ellèt, exacte; niais on recon-
(Septante [oyeiç] OjvïtoOvtc;)
: une fois vzj, séfa' ; niil le calviniste à certaines expressions: sacri/icadore,
de la même rai nie que sif'ôni), Is., xiv, 29 (Sep- . sacrificateur, » au lieu de « prêtre »; emendamendu
tante : ioTtîç); une autre fois -—,r, sdrâf, Is., xxx. (î « amendement, » Marc, i, i, 15, etc., au lieu de o péni-
(Septante; àtmtç), et enfin une fois aussi nysx, 'éf'éh tence «.etc. Le dialecte est le labourdin. L'auteur semble
5 (Septante
Is., lix, fia<ri>t<7Xo;). Le texte original parle: avoir fait sa version sur la traduction française en usage
donc de serpents divers, existant en Palestine, là où notre de son temps parmi les calvinistes. C'est un des premiers
version latine porte uniformément « basilic». Pourlïden- livres qui aient été imprimés en basque.
titication des reptiles mentionnés dans ces six passages, La traduction de Liçarrague, dont les exemplaires
voir S] rpi xts. Cf. s. Jérôme, In Is., xiv. 29, t. xxiv. étaient devenus extrêmement rai... été réimprimée, en
..
col. 166 Bochart, fiierozoicon, iv, édit. Leusden, Opéra, entier: Jesus-Christo gure iaunaren Testament berria.
1692, t. i, col. 22. Orban. Lapurdico e cuararal itçulia, in-8", Bayonne, 1828, et
en partie, Jésus- Cliristoren Evangelio saindua, S. Ma-
BASMURIQUE (VERSION) DE LA BIBLE. Von thiuren ardbera (Évangile de S. Matthieu), in-4»,
Coptes (versions). I;. nonne, 1S25 (publié pai le pasteur l'yt aux frais de la
Société biblique); autre édition in-s ,Bayonne, 1828;
.
BASNAGE DE BEAUVAL Jacques, protestant, né Jesus-Christo gure jaunaren laur ebanyelioac... eta
' R n le « .m ut
mort le -22 décembre 17-2:: M 1653, apostolu suainduen eguinteen liburua (les quatre Évan-
étudia a Saumur, sous
inneguy le Fèvre, et. voulant i
giles i't les Actes des Apôtres), m B", Rayonne. 1828.
devenu- ministre, alli tmencer à Genève ses études Eleury de Recluse a publié séparément Sermon sur la
théologique qu termina à Sedan, sous Jurieu et Beau-
. il montagne eu grec ci en basque, in-8", Toulouse, 1831.
lieu, lai 1676, lu! reçu ministre à Rouen, et, en
il
1685, M. .1. Vinson a fait aus^i réimprimer la traduction .le
obtint la pet di en tirei n Hollande, où il devinti -
l'Évangile de saint Marc par Liçarrague, dans le premier.
le fa ori du grand pensiom Heinsius. Il fut ministre fascicule de ses Documents pour servir à l'étude histo-
à Rotterdam, pui â h Haye, el usa toujours de son rique 'ic In langue basque, avec index, notes et vocabu-
influence pi à l., Il a publié nue
France. laires, ni-S". Rayonne, !S7i. \V. .1. Van Eys a également
Histoire de I
Jésus -Christ jusqu'à présent, réédité l'Évangile sel, m s, uni Matthieu, m-s . Paris, IsT".
pour servir i ;, l'histoire de Josèphe, Liçarrague n'avail traduit que le Nouveau Testament
5 in-12, Rotterdam, 1706 Celte histoire, d'une réelle A la lin du xvn' siècle ou au comme ment du xvin -,
valeurei.il impartialité, a eu plusieurs édi- Pierre d'Urte, ministre du Sainl Evangile, natif de Saint-
tions; la meilleure est celle publiée en 1717, 15 in-12. Jean -de- Luz, qui vivait encore en 1715, entreprit une
1497 BASQUES (VERSIONS) DE LA BIBLE 1498
traduction de l'Ancien Testament; mais il s'arrêta îles le salmo quincuagësimo traducido al vascuence del valle
début de sùii œuvre. Son manuscrit contient seulement de Salazar, de la version castellana de don Felipe Scio,
la Genèse et les vingt-deux premiers chapitres de l'Exode por don Pedro José Samper, abad de Jaurieta. In-4°,
(î-xxn. 6). 11 est conservé dans la bibliothèque de lord Londres, 1S07. —
El salmo quincuagésimo traducido al
Maccleslield, àShirburn, dans lecomté d'Oxford. Il com- vascuence aezcoano, salaceno ij roncalés de la version
mence par ces mots Biblia saindua Testament çaharra
: castellana del padre Felipe Scio. por don Martin Llizondo
eta berria iduquitçen dituena bertçéla alientcia çaharra de Aribe, don Pedro Samper, \ don Mariano Mendigai ha,
eta berria: edo iscritura saindua guera. Le dialecte de Vidangez. In-4'. Londres, 1869. —
Canticum canti-
est celui de Sajnt-Jean-de-Luz et diffère du dialecte ar- corum Salomonis tribus vasconicse linguee dialeclis in
chaïque de Liçarrague. La version parait faite sur la Bible Hispania vigentibus versum opéra et studio Josephi
,
française de Genève. Voir Academy, 13 septembre et A. de Uriarte et Ludovici L. Bonaparte. In-l", Londres,
8 novembre 1881. t. XXVI, p. 108, 306; 21 janvier 1893, 1858. Tiré à 250 exemplaires. —
Canticum trium pue-
t. xliii. p. 60. rorum septem prœcipuas vasconicœ lingues dialeclos
in
Jusqu'au xix e siècle, il n'avait encore paru de traduction versum. In-4°, Londres, 1858. —
Le Cantique de>- can-
catholique d'aucune partie des Livres Saints. Comme l'é- tiques de Salomon, traduit en basque labourdin par ,
véque de Bayonne désirait opposer une version orthodoxe M. le cap. Duvoisin. In-8", Londres, 1859. Tiré à 250 exem-
à celle de Liçarrague, un prêtre de son diocèse, Jean de plaires. —Le même, traduit en basque biscayen central,
Haraneder, de Saint-Jean-de-Luz, avait traduit tout le Nou- ici qu'il est communément pu,/, eu environs de Bilbao,
,
veau Testament; mais son travail n'avait pas été imprimé. par le P. J. A. de Uriarte. In-8», Londres, 1802. Can- —
Une copie manuscrite de son œuvre se trouve entre les ticum trium puerorum in undecim uasconicie linguee
mains de.M. l'abbé Harriet elle porte pour titre: Iesu Chris-
; dialectos versum, collegit L. L. Bonaparte. ln-t°, Lon-
Evangelio saindua, Jean Haraneder aphez Do- ilres, 1858. Autre édition, même heu ei même date. Ces
nibane Lohitzucoac escoararat itçulia. M.DCC.XL. Le trois éditions ont été tirées chacune à 250 exemplaires.
saint Evangile de Jésus - Christ , traduit en basque par Ce cantique a été publié aussi en quelques autres dia-
Jean Haraneder, prêtre de Saint-Jean-de-Luz.) La copie, lectes, Londres, 1869. —
La profecia de Jomis traducida
faitepar Jean Robin, prêtre, est datée de 1770. •d vascuence, dialecto navarro del valle de Bastan, segun
A l'aide de cette traduction et en se servant aussi de ahora comunmente se habla en la villa de Elizondo,
Liçarrague, M. Harriet a publié Jesu-Christo gurejau- por don Bruno Etchenique. In -16, Londres. 1862
naren Testament berria lehenago I. N. Haraneder done i
250 exemplaires). —
La prophétie de Jonas traduite en
Ioane Loliilsuco iaun aphez batec escuarrat itçulia; dialecte basque de la Basse -Navarre, tel qu'il esi
orai, artha bereci batequin, garbiquiago, leliembico munémenl parlé dans la ville de Cize, par M. l'abbé
aldicotçal aguer-aracia, laphurtar bi iaun aphecec. Casenave. In-16, Londres, 1802 [250 exemplaires). La —
In- 12, Bayonne. 1855. [Le Nouveau Testament de Jésus- prophétie de Jonas traduite en basque labourdin par le
Christ, traduit primitivement en basque par un seigneur cap. Duvoisin. In-16, Londres, 1803 (250 exemplaires).
prêtre de Saint-Jean-de-Luz , J. N. Haraneder ; publié L'Évangile selon saint Matthieu, sur la version de M. le
mainte, m, ,1 puue In r e, mirée fuis, plus purement, avec Maistre de Sacy, traduite en langue basque, dialecte
un soin particulier, par deui prêtres labourdins.) Les bas-navarrais, par M. Salaberry (d'Ibarrole), pour le
deux prêtres labourdins sont .M. M. Harriet et M. Dassance ; prince Louis-Lucien Bonaparte. In-8°, Bayonne, 1850.
le concours de ce dernier a été seulement pécuniaire. 11 n'en a été tiré que douze exemplaires. Le Saint—
Cette version ne contient que les quatre Évangiles, accom- Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu, traduit
is d'un vocabulaire basque et précédés de prières. en basque souletin, par l'abbé Inchauspe, pour le prince
Les traductions basques des Livres Saints ont été nom- Louis -Lucien Bonaparte. In-8', Bayonne, 1856. Tiré à
breuses pendant le xix- siècle. Un médecin nommé Oteiza douze exemplaires. — El Evangel uni Mateo,
a traduit en guipuzcoan l'Évangile de saint Luc Evange- : ilo al vascuence, dialecto vizeaino, por el P. Fr.
lioa San Lucasen guissan. El Evangelio segun S. Lucas José Antonio de Uriarte, para el principe Luis Luciano
traducido al vascuence. fn-8°, Madrid, 1838. Cette ver- Bonaparte. In-8», Londres, 1857. Tue a douze exemplaires.
sion a été publiée par G. Borrow, avec le concours de la — El Evangelio segun s, ,,Mateo, traducido al va-
Société biblique. Voir G. Borrow, The Bible in Spain, scuence, dialeeto navarro, por don Bruno Etchenique de
2e édit., 3 in- 1-2. Londres, 1813, t. n, eh. xix. p. 391; Elizondo, para el principe Luis Luciano Bonaparte. In-8".
l
trad. franc.. 2 in-8°, Paris, 1845,
t. il, ch. m, p. 44. C'est Londres, 1857. Tiré à dix exemplaires. —
El Evangelio
surtout au prince Louis-Lucien Bonaparte que les Basques segun san Mateo, traducido al vascuence, dialecto gui-
doivent de nombreuses publications des Ecritures en leur puzcoano. In-8 Londres, 1857. Tiré à dix exemplaires.
,
langue; il a fait traduire la Bible entière en labourdin, Autre édition, Londres, 1858 de 26 exemplaires). Le —
et plusieurs parties de l'Ancien et du Nouveau Testament prince Lucien a fait aussi publier San Lucasen ebanje-
:
en divers dialectes. Voici ces publications, selon l'ordre lioaren parteac (Paities de l'Evangile de saint Luc)
des livres de l'Écriture Bible saindua edo Testament
: (sans lieu ni date), (nous ne parlons pas de quelques autres
zaliar eta berria Duvoisin kapitainak latinezko Bulga- fragments sans importance). — Jesu-Cristoren Evangelio
lal lehembiziko aldizko laphurdiko eshararu itzulia
'.
sanduaJuauec dacarran guisara. Don Joaquin Lizari agac
Luis Luziano Bonaparte Printzeak argitara émana. Grand euscaran itzulia itzes itz, daiguen dina, eguiaren amo-
in-8° à deux colonnes, publié en cinq livraisons, Londres, rez, la L. L. Bonaparte a émana. In-l Londres, 1
basque de Guipuzcoa.) il n'a paru que la Genèse, l'Exode 50 exemplaires. — El Apocalipsis del apôstol San Juan,
et leLévitique (251 exemplaires). —
Le livre de Buth, cido al vascuence, dialecto guipuzcoano, por el
traduit en basque labourdin par le cap. Duvoisin. In- 12, P. Fr. José Antonio de Uriarte, para el principe L. L. Bo-
Londres, 1860 (250 exemplaires. Société biblique). — El naparte. In-8», Londres, 1858. Tire a 50 exemplaires.
1499 BASQUES (VERSIONS) DE LA BIBLE — BASTONNADE 1500
Outre les publications du prince Bonaparte il faut , fitemprisonner au Temple. Après une longue détention,
mentionner: Perliasco colierbat. Un collier de perles, Bassinet se retira à Cbaillot, où il finit ses jours à 90 ans.
ou Passages extraits du Nouveau Testament de Notre- — On a de lui Histoire sacrée de l'Ancien et du Nou-
:
Seigneur Jésus- Christ. Petit in -8°, Bayonne (1864). — veau Testament représentée par figures accompagnées
.
Miss Alice Probyn (devenue plus tard M me Hill) en a tait d'un texte historique, 8 in-8», Pau-, 1804-1806. Le hui-
faire en 1879, a Paris, une nouvelle édition in-8», dans tième volume de cet ouvrage, contenant les Actes des
un luit de propagande protestante. Ebanjelio satntta — Apôtres et l'Apocalypse, est de L'Écu ancien abbé de
,
Jésus- Krislena jondane Johaneren arabera. In -8°, Prémontré. En 1802, il avait publié sous les initiales
Bayonne, 1873; 2" édition, Orthez, 1888. Traduction faite J. D. B. une Histoire sacrée du Nouveau Testament
par M ' Anna Urruthy ainsi (pie celle des Épitres de
11
, contenant la rie de Jésus-Christ ; elle forme le t. vu
saint Pierre : Jondane Phetiriren Epitriae, in -18, de l'ouvrage cité plus haut. 0. Rey.
Bayonne, 1873; 2> édit., 1887.
La Société biblique de Londres a édité les versions sui- BASTONNADE, application d'un certain nombre de
vantes Ebangelio saindua san Marken arabera, lapur-
: coups de bâton, la plus commune des peines corporelles
dico escuararat itçuiia. In-8°, Londres, 1887. Eban- — établies par la loi mosaïque pour les délits d'ordre secon-
gelio saindua san Joanesen arabera, lapurdico escua- daire. Deut., xxv, 2-3; Ps. lxxxix, 33; Prov., xvn. 20;
rarat itçuiia. In-8°, Londres, 1887. Ces deux Kvaiigilrs Mischna, Maccoth, m, 1-7; Joséphe, Ant. jud., IV. vm.
sont simplement réimprimés de la Bible de M. Duvoisin; du reste et c'est encore le châtiment le plus
21, 23. C'était
seulement duc. saint Marc, i, i, 15; VI, 12, on a substitué fréquent en Orient, spécialement en Egypte, où le bâton,
au mot penitencia, « pénitence, » l'expression emenda- « ce don du ciel, » a toujours joué un grand rôle. F. Vigou-
mendu, « repentance, amélioration. » La Société biblique roux, La Bible et les découvertes modernes, 5 e édit., t. n,
a donné aussi plusieurs éditions de ï Ebangelio saindua p. 254; Fr. Lenormant, Histoire ancienne de l'Orient,
san Luken arabera. Lapurdico escuarrat itçuiia, petit 9e édit.,
t. m, p. 47. Le condamné a qui on l'infligeait
in-8», Londres, 1808, 1871, 1878, 1880, 1887. Jesu Cri- — était couché sur le ventre, Deut., xxv, 2, les pieds et les
sloren evanjelioa Lucasen araura (en dialecte guipuz- mains retenus par les exécuteurs ou attachés à des pi-
Coaa ii
i,.S", Londres, 1870; autre édition, Buenos-Ayres,
i - quets. On le frappait sur le dos avec un bâton, Prov.,
1*77. —
Jesu- Cristoren Evangclioa Juanen araura, x, 13; xxil, 15, en présence du juge et immédiatement
in-8", Londres, 1879. —
Voir .1. Vinson, Essai d'une biblio- après le jugement, Deut., xxv, 2. Moïse, qui inscrivit la
graphie de la langue basque, in-8°, Paris, 1891, p. 5 et bastonnade dans le code pénal isiaelite, l'avait vu sou-
suiv. F. Vlca.l roi \. vent pratiquée en Egypte de la même façon les monu- :
tenlain, 1680; —2» des S,//,'- yeëênim, catalogue delà plus que trente-neuf coups, de peur de dépasser le nom-
littérature hébraïq iprenant 2368 numéros, dont bre maximum prescrit par la loi, II Cor., XI, 24; Mischna,
22IHI d'écrivains juifs et 160 d'écrivains chrétiens, Ams- Maccoth, in. 10, ou bien sous l'influence grecque ou
terdi 1680; Zolkiew, 1806. Voir J. A, Bergacob, Ozar ha- romaine, la bastonnade proprement dite tut-elle rem-
sepharim Thésaurus librorum
, hebraicorum, iu-i", placée par la flagellation (Matth., x, 17; Art., v. 40. Voir
Wilna, 1880, part, m. a" 1236 et 1238, p. 609. Flagellation). Or, Comme elle était administrée au moyen
d'un fouet à trois lanières de cuir, on ne donnait que
BASSIN D'AIRAIN. Voir Min d'airain. Pour les — treize coups en tout, ce qui équivalait à trente-neuf,
autres bassins ou cuves employés dans le service du temple Josèphe, Ant. jud., IV, vin, 21, note de Ld. Bernard,
de Jérusalem, voii Vasi m mci.k. i i
édit. Ilavercamp, in-l", Amsterdam, 1720. p. 237; ou
bien l'on donnait treize coups sur la poitrine et treize
BASSINET (Alexandre -Joseph de), prêtre français, sur chaque épaule. Mischna, Maecoth, III, 12, et note de
né a (Vvipion
22 janviei 1723 morl a Chaillot le 16 no-
le
Mairnonide, Surenhusius, Mischna, part, iv, p. 289. Nulle
vembre 1843, prédicateur brillant a la cour, chanoine et fonction, nulle dignité n'exemptait de la bastonnade, i • i i
son temps. Le grand prêtre lui-même pouvait la subir, aux verges l'homme libre : la loi Porcia en exempta les
pour une transgression des lois cérémonielles aussitôt ; citoyens romains. Act., XVI, 2"2. La verge, plus flexible
après, il reprenait ses fonctions sans déshonneur. Selden, que le bâton, était une des baguettes de coudrier ou d'orme
De Sijnedriis, in-8", Amsterdam, 1679, p. 334 et 347. qui composaient les faisceaux des licteurs. Chez les Juifs,
La peine du bâton, non plus administrée en règle et de- les maîtres cruels remplaçaient le simple bâton par le
vant le juge, mais considérée comme moyen de correction scorpion. III Reg., xii, 11. Quelques auteurs y voient un
ou comme stimulant dans la main du père ou du maître bâton noueux ou armé de pointes. S. Isidore de Sëville,
à l'égard de ses entants, Prov., xm, 21; xxm, 13, 14, ou Etymolog., V, xxvn, 18, t. i.xxxn, col. 212. Mais le
de ses serviteurs, Luc, XII, 45-48. était connue en Pales- scorpion est plutôt un fouet armé de pointes de fer,
tine comme en Egypte. Les monuments de la vallée du une sorte de flagellum. —
Voir J D. Michaelis, MosaU
Nil nous montrent souvent des serviteurs menacés du sclies Beeht, in -12, Francfort, 1780, 5 e partie, p. 48-53;
458. — Bastonnade infligée à un berger qui a perdu une partie de son troupeau.
Tombeau de Beni-Hassan. — Dans le registre chef de famille, reconnaissable à la canne qu'il tient à la main, demande
supérieur, le
le compte de ses troupeaux. Un scribe, qui n'est pas reproduit dans notre gravure, le lui indique d'après ses tablettes il s'élève :
à deux cent cinquante têtes le berger n'en ramène que deux cent quarante il est condamné a la bastonnade, qui lui est admi-
; ;
nistrée dans le registre inférieur. La légende hiéroglyphique qu'on lit dans le registre inférieur signifie i Mets -le par terre sur :
le ventre. » Celle qui est dans le registre supérieur indique le chiffre total du troupeau (250). D'après Champolliou, Monuments
de V Egypte, pi. 390 et 391.
bâton, ou debout les mains derrière le dos subissant cette J. Selden, De Synedriis, in-4-, Amsterdam, 1679, 1. II,
rection corporelle pour les enfants rebelles aux voies de l'araméen, qui avait durci la sifflante en t. Voir Basan,
la raison et de la douceur ; mais il faut en user avec col. 1487, 1489-1490.
modération, XIX, 18.
Dans le monde grec, la bastonnade était usitée sous BÂTARD, enfant de naissance illégitime, c'est-à-dire
une forme spéciale. Ainsi Antiochus condamne Éléazar né hors mariage. Chez les Hébreux, on ne regardait
au supplice du -rJu.7rïvov. II Mach. vr, 19, 28, 30 (texte, comme bâtards ni les enfants des esclaves ni les enfants ,
grec). Saint Paul y fait allusion, Hebr., xi, 35 (grec). des femmes du second ordre, appelées « concubines »
Le tympanum était un instrument de supplice en forme dans l'Écriture (voir Concubine); comme le mariage des
de roue où le corps du condamné était fortement
, tendu esclaves et le « coneubinat » étaient île véritables unions
comme la peau d'un tambour, et on le frappait de coups matrimoniales, quoique d'ordre inférieur, le fruit de ces
de bâton jusqu'à la mort. —
Chez les Romains, tandis unions était légitime. Il est difficile de définir quelle était,
que le fouet était réservé aux esclaves, on condamnait dans la loi de Moïse, la situation des bâtards. Nous n'avons
1503 BATARD 1504
de texte précis que pour une catégorie d'entre eux ceux , encore une conséquence du texte cité. Rosenmûller, Scho-
à qui l'Écriture de mamzêr, lient., xxm, 2,
donne le nom lia in Vêtus Testamentum, In Deut., xxm, Leipzig. 1824,
mot que l.i Vulgale a conservé et qui a passé dans la p. 566. Toutefois cette sanction ne date que de la loi
langue du 'h "it canonique. mosaïque; avant Moïse il n'en est pas question le nom :
1° A qui s'appliquait, chez les Hébreux, la qualifi- de Phares, dont la naissance lui méritait la situation de
cation de « mamzêr ». Quoiqu'on ne puisse pas dé- — mamzêr, se trouve dans toutes les généalogies contenues
terminer d'une minière certaine toutes les espèces d'en- dans les livres de l'Ancien et du Nouveau Testament. —
fants illégitimes compris.* par les Hébreux sous celte 3. Le mamzêr n'avait aucun droit sur la succession de
dénomination, on peut cependant signaler les principales. son père, et en conséquence n'avait, de ce côté, aucune
On regardait comme mamzcr: l. L'enfant né d'une union part d'héritage. Telle est l'opinion commune des inter-
incestueuse, au moins dans les ras d'inceste les plus prètes, qui la déduisent du même texte; ce texte nous
s ces cas d'inceste sont ceux que la loi punit soit
;
montre le niamzêr séparé de la société juive, et par con-
de la peine de mort, soit de la peine du « retranche- séquent privé des droits civils, dont un des principaux
ment kârat. Telle est l'opinion traditionnelle des Juifs,
.
est le droit de succéder. Voilà pourquoi Jephté, qui était
consignée dans la Mischna, traité Yebâmoth, m, 13, édit. mamzêr, comme ayant pour mère une fille publique,
Surenhusius, Amsterdam, 1700, t. m, p. 17-18. Cf. Bar- zônàh, Jud., xi, 1, put être légitimement privé par ses
tenora et Maimonide, dans leurs Commentaires sur cet frères de toute pari dans la succession de leur père,
endroit de la M> Selden, De Jure naturse Jud., xi. 2. traitement qui parait avoir été ratifié par une
</ gentium, v. H',. Wittenberg, 1770, p. 655, et De sentence des anciens de la ville. Jud., xi, Ô-7. .Si, dans
uc nibus n ma defuncti, m, Francfort-sur-TOder,
' re ileruiei passade, .lepblé se plaint, ce n'est pas d'avoir
1673, p. 12; Saalschûtz, Das Mosaische Recht, Berlin, été privé de sa part d'héritage, mais d'avoir élé chassé de
1853, k. 100, p. 693; Gesenius, Thésaurus linguse hebrœx, la maison paternelle, ce qui est bien différent. Cf. Sera-
p 781. —
2. L'enfant né d'une relation adultérine; il rius, In Indices, XI, 9, i, Paris, 1611, p 336-337; Meno-
élait placé sur le même pied que le fruit de l'inceste. cliius, De republica Hebrseorum, v. 9, Paris, lljisi. p. 47S;
Cf. Selden, De successionibus, lut-, cit. 3. L'enfant né — Rosenmûller, In ludices, xi. 1-2. Leipzig, IS3Ô. p 264-265.
d'un mariage défendu entre Juifs et étrangers; la loi ne C'est ainsi que, chez les Romains, le droit pour les bâtards
défendait pas aux Juifs le mariage avec toute espèce de succéder et d'hériter était extrêmement restreint et :
1 étrangers, mais seulement avec certains étrangers, par chez les Grecs, particulièrement chez les Athéniens, il
exemple, les Chananéens, Lxod.. xxxiv, 16; Deut vu, 2-4; , était nul. Cf. t'bbo Emmius, De Republica attira, dans
or l'enfant né d'une de .es unions défendues était regardé Gronovius, Thésaurus grœcarum antiquitatum, Venise,
et traité comme mamzêr; on en voit une application ri- 1732, t. iv, p. 613; Hotman, Despuriisel legilimatione,
goureuse dans Ls.li.i-. \, 3, 44. i. Probablement aussi, — dans Granius, Thésaurus
rotnanarum antiquitatum,
l'enfant né d'une Bile pi ostituée ; telle est, en effet, poui le Venise, 1732-1737, t. vm,
1204-1205. Le mamzêr,
p. nez .
mot hébreu mamzêr, Dont., xxm. 2. la traduction des Sep- les Hébreux, n'était pourtant pas abandonné ses parents lui :
tante, |x Jiôpvj)ç, et .le la Vulgate, de scorto nalus; cette devaient le vivre et le couvert; et Josèphe nous apprend
ité vient delà rigueur avec laquelle Moïse avait dé- que quand les parents coupables étaient punis de la
,
fi'inlii ce n mu', ne voulant pas le tolérer en Israël. Dent., peine de mort, par exemple, en cas d'adultère, la com-
xxm, 17. —
En dehors de ces cas, il est difficile de dire munauté juive se chargeait de l'enfant né de ces rela-
si la qualification de mamzêr s'applique encore à d'autres tions, Contr. Apion., n, 24. —
Remarquons, sur le point
catégories d'enfants illégitimes; ce qui est certain, c'esl qui nous occupe, un grand relâchement chez le peuplé
qu'il ne suffisait pas qu une union ou relation fût défen- juif; dans les siècles qui suivirent le commencement de
due, ou même annulée, pour que le fruit en fut déclaré l'ère chrétienne, le niamzêr hérita comme ses frères
i .
'ii Le i ommentaire de Bartenora sur la Mise/ma, légitimes; c'est ce que nous apprend Maimonide, traité
traité Yebâmoth, dans Surenhusius, loc. cit.; Sel-
in, 13, Nechaloth, i, dans Selden, De successionibus, etc., p. 11.
den. De successionibus, oie, p. 12-13. La simple violation — i. Le niamzêr était exclu de toute fonction publique,
du sixième précepte du Décalogue est punie d'une peine et même du droit île voler dans les assemblées; nouvelle
relativement légère, Exod xxu. 16-17; il n'est aucune- , conséquence du texte du Deutéronome, xxm, 2. Cf. -
1 i
ment probable que le fruit de celle relation coupable soit dekker, De republica Hebrseorum, vr, •">. Amsterdam,
réduit à la triste situation du mamzêr. 1704, p. 361. Que si Jepbté fut choisi pour être le « juge »
2° Quelle était la situation du « mamzêr » chez les ou chef de sa tribu, ce fut dans un de ces cas de m
mx. —générale, on peut dire qu'il
D'une manii re siié où le salut public est la lui suprême, et par une sorie
était frappé l'excommunication à la fois
d'uni p d'inspiration divine, comme l'insinui saint Paul, llebr.,
civile et religieuse; tel est, en effet, le sens du passage xi, 32. Cf. Serarius loc. ci/ .
q. -V p. 338-339; Leydekker,
té du Deutéronome, xxm, 2 « Que le mamzêr : loc. cit.. p. 362. ô. A plus forte raison, le mamzêr était
lublee .lu Seigneur, biqehai Ycliô- exclu fondions sacerdotales; ui les prescriptions
des
vàh, pas n stérile jusqu'à la dixième généra- i t.neiil plus sévi us: le sacerdoce était interdit, non seu-
it signifie i l'assemblée», lemenf .m mamzêr tel que nous l'avons défini, mais
et, par uite, la société des Israélites, peuple choisi de encore a plusieurs autres catégories d'enfants illégitimes;
!
affranchie, une ..lue. _>. Le mamzêr n'était pis — mûller, In lien., xxm 3, p, 569), d'un temps in-
,
Inscrit sut les listes généalogiques; il était comme s'il défini, les autres (par exemple. Cornélius a Lapide,
n'existait pas; il n'était pas réputé comme « fils ». C'est In Deut,, xxm, 2) dans le sens strict, c'est-à-dire jus-
1505 BATARD — BATH KOL 1500
qu'au dixième descendant, à l'exclusion des suivants. Les aussi en hébreu pour désigner 1» soit les femmes, « filies
:
rabbins, par leurs traditions, ont détruit en partie cette d'Israël, » signifiant simplement « les femmes israélites »;
loi du Seigneur, en rendant possible l'extinction de
la 2» soit les habitants en général d'une ville
peine, même à la seconde génération
ou d'un pays :
nouvelle mani-
:
« fille de Sion, » c'est-à-dire les habitants de
Sion; « fille
festation du relâchement déjà signalé. Misckna, traité deTyr, » habitants deTyr; « fille de Misraïm, »
habitants
Kiddouschin, m, 13, édit. Surenhusius, t. m, p. 378.
Cf. Selden, De jure naturali, v, 16,
de l'Egypte. —
3» Les « filles » d'une ville sont ses
fau-
p. 659-060; Saal- bourgs et ses dépendances, etc.
sehûtz, Das Mosaische Redit, k. 100, p. 09i, note 892.
Quant à l'enfant illégitime qui n'était pas tnamzêr, on 2. BATH (hébreu
bat, mot qui signifie probablement
:
ne peut que faire des conjectures, car aucun texte ni « mesure mesure hébraïque de capacité pour les
» ) ,
fait précis ne nous éclaire sur sa situation. liquides. Ce mot a été latinisé en plusieurs
Ce qu'on peut endroits par
dire, c'est que cette situation était bien moins pénible la Vulgate sous la forme batus. III
lie-., vu 20 38-
que celle du mamzêr, et que, sauf pour la succession 1 Esdr., vu, 22; Ezech. xlv, 10, 11, 14. Les' Septante
,
des biens, il jouissait probablement de tous les droits rendent une fois bat par part, I Reg. v, 11 une
autre , ,
civils :c'est ce que laisse à entendre le texte du Deuté- fois par piio;, I Esdr., vu, 22; ailleurs ils emploient des
ronome, xxiii, 2, qui, traitant spécialement du mamzêr, noms de mesures grecques. Les autres traducteurs grecs
ne peut pas et ne doit pas s'appliquer aux autres enfants Aquila, III Reg., vu, 38; Is., v, 10; Ezech., xlv, 14';
illégitimes. Du reste, cette catégorie d'enfants devait être Symmaque, III Reg., v, 11; vu, 38; Is., v, 10; Théo-
peu nombreuse; car, comme dans ce cas la mère de l'en- dohon, Is., v, 10; Ezech., lxv, 14; les Pères grecs,
fant n'était ni mariée ni parente de son complice, celui-ci comme Théodoret, In Is., v, 10, t. 1, p. 466, se servent
pouvait et devait l'épouser, Exod., xxu. 16; Deut., xxji, du mot pivo; ou gi&oc. La foi me pâfioç se lit dans cer-
28-29; même quand le complice était marié, les mœurs tains manuscrits de I Esdr., vu, 22, ainsi que dans
Jo-
juives sur la polygamie lui permettaient de prendre sèphe, Ant.jud., VIII, 11, 9. Saint Luc a employé une
une
seconde femme. Dès lors l'enfant entrait dans la catégorie toi- le mot gàro; dans son Évangile, XVI, 6 La Vulgate
des enfants légitimes. S. Many. traduit,dans ce dernier passage, par cadus ; ce mot, qui
vient de l'hébreu kad , désigne proprement, non pas une
BATE Julius, hébraïsant anglais, né en 1711, mort mesure de capacité, comme le bat ou giro; de saint Luc,
à Arundel 20 janvier 1771. Il fut le disciple de Jean
le mais un vase d'argile, une urne.
Hutcliinson, hébraïsant, naturaliste et commentateur mys- Le hoth nommé dans l'Écriture avant l'époque
n'est pas
tique et cabalistique de la Bible. Il écrivit plusieurs des Rois. Il était la dixième partie du chômer ou
ou- cor,
vrages en faveur de la doctrine de son maître. Nous citerons Ezech., xlv, 11, 14, et avait la même capacité
que
de lui .!« enquiry into the occasional and standing si-
: l'éphah ou éphi, comme le dit expressément
Ézéclnel,
militudes ofthe Lord God in theOldand New Testaments; xlv, 11. Le bath et l'éphah ne différaient que
par l'usage
or the forms made use of by Jehova Aleim to represen't qu'on en faisait le premier servant pour les solides et le
,
themselves to true believers before and siuce the Law bt/ second pour les liquides, c'est-à-dire pour le vin et l'huile.
Aloses. Wit/i a dissertation on the supposed Josèphe, Ant.jud.. VIII, n, 9, édit. Didot, t.
confusion of 1, p. 288,'
longues at Babel, in-8», Londres, 1756.— The integrity dit que le bath contenait soixante-douze çsorai
of [sextarii]
the Hebrew text and many passages of Scripture, vindi- c'est-à-dire un metrèle attique ((teTp^ç, metreta)
où
catedfrom theobjectionsof Kennicott, in-8», Londres,1755. environ 38 litres 88. Voir Mesures.
—A new and literal translation of the Pentateuch and La Vulgate n'a pas rendu uniformément bath par batus;
historical books of the Old Testament to the end elle l'a traduit par laguncula,
Is., v, 10; par metreta,
1
of
i Kiugs. With notes critical and explanatory, Par., 11, 10; iv, 5, et par
in-4° Il cadus, Luc, xvi, 6. Dans
Londres, 1773. — An
Essay towards explaining the l'histoire de Bel et du dragon, dont nous ne possédons
third chapter of Genesis and the spiritual sensé plus l'original sémitique, le bath est appelé, en grec,
of the
Law. In which the third proposition of the divine liETpr,xr,ç, et en latin amphora. Dan., xiv, 2. Les urnes
Légation, and what the author hath brought to support des noces de Cana, dont le Sauveur changea l'eau en
it, are considered, in-8», Londres, 1711.
Remarks — vin. contenaient chacune de deux à trois baths (usTp/.ïi:;
upon Mr Warburton's Remarks , tending show thaï to Vulgate : metretas), c'est-à-dire de 67 à 70 litres environ!
the Ancienls knew there ivas a future state and thut Joa., 11, 0.
; F. Vigouroux.
the Jews were nol under an equal Providence.
With an
explication of some passages in Job, which relate to BATH KOL (bip ria, bat qôl, « fille de la voix »). Les
Christianity , in-8», Londres, 1745. —
The fait h of the Targums, Talmud et
le les écrivains
rabbiniques dé-
ancienl Jews in the law of Moses, and the évidence signent par ce nom une
of sorte de voix surnaturelle qui
the types vindicated. In a letter to the Rev. Dr.
Stebbing, révèle la volonté de Dieu et constitue le quatrième et der-
in-8», Londres, 1747. —
Micah v, 2, and Mat th. il, 6, nier degré de la révélation. (Le premier est le don de
reconciled ; with some remarks on Dr.
Hunfs latin prophétie, le second le don du Saint-Esprit, le troisième
oration at Oxford, i748, and Dr. Grey's last
words l'oracle de Yurim et du thummim). D'après les Targums,
of David, and David numbering the people in-8», , Dieu se servit de la Bath kol pour manifester sa volonté
Londres, 1749. —
An Hebrew grammar : formed on the à Abraham, à Moïse, à Samuel, à David, etc. Voir les
usage of the words by the inspired wrilers; being Targums de Jonathan et de Jérusalem, Gen., xxxvm,26;
an
attempt to make the learning of Hebrew easy
in-8» Num., xxi, 6. (Cf. Reland, Antiquitates velerum Hebrxo-
Londres, 1751. —
Critica Hebrsea, or a Hebrew-English
,
L opinion prédominante parait être que la lialh kul n'é- 2. BATH -SCHOUA, forme du nom de Bethsabée,
tait pas une voix directe du ciel, nuis une sorte d'écho, épouse de David, dans I Par., m, 5. Voir Bethsabée.
d 'où son nom de « fille de la voix ». Voir Buxtorf,
Lexicon talmudicum , au mot Bat, édit. Fischer, t. i, 1. BATHUEL (hébreu Betû'él, peut-être pour
:
impression qu'il croit entendre une voix hors de lui- Nachor et de Melcha et père de Rébecca. Gen., xxn. 20-23.
Il habitait Ilaran, en Mésopotamie, où son grand-père
mème, dit Maimonide, More Nebuchim, 2 part., c. 42.
édit. L. Munk, t. n, 1861, p. *. Tharé et son père Nachor étaient venus s'établir, tien.,
Cette voix, d'après les rabbins, était une voix céleste, xi, 31; xxix, 4. 11 ne parait personnellement qu'une fois
Sota, f. 186, col. 2; Baba metsiah, f. 59 b; Sanhédrin, dans l'histoire sainte, lors de la demande en mariage de
f. 11, col. 1. Ce n'était pas cependant la voix de Dieu, Rébecca pour Isaac ; encore quelques interprètes ont-
mais celle des anges ou du prophète Elie. Elie se fit ils nié qu'il s'agisse de lui dans le passage où se trouve
tence, qui a été un grand sujet de discussion entre les question de Bathuel que pour faire connaître son consen-
rabbins eux-mêmes, n'est nullement établie. Il est néan- tement au mariage de Rébecca; hors de là, c'est Laban
moins nécessaire de savoir ce qu'un entend par ces mots qui se montre et agit partout où l'on devrait s'attendre à
pour l'intelligence des Targums et aussi de la Pes< hito trouver Bathuel :c'est Laban qui vient recevoir Eliézer
version syriaque du Nouveau Testament, qui a quelque- et exerce envers lui tous les devoirs de l'hospitalité,
voix, » par )JLo &-L3, t. 29-33; c'est lui seul qui donne la parole au serviteur
ndu le mot grec ;w.r .
6-jy*"f'j ; -o'//w.
filix ,
m
u.lt it admis , « la fille de beau- ter son entretien avec Eliézer, v. 28, ce qui contraste avec
\n. i, les yeux de l'épouse sont comparés aux « piscines l'arrivée de Jacob. Gen., xxi.x, 12.
d Hésébon, qui sont devant la porte de Bath-rabbim ». On a proposé différentes explications de cet effacement
C'est le seul endroit de l'Écriture où l'on rencontre ce de Bathuel, que semble encore rappeler Gen., xxix, 5.
nom. 11 résulte du contexte, en prenant Bath-rabbim, Cf. cependant Gen XXVIII, 2. Quelques-uns ont pensé
,
avec la plupart des commentateurs modernes, comme nom que le Bathuel dont il est parlé ici n'est pas le père
propre, que ce mot désigne une des portes d'Hésébon, de Rébecca, qui d'après eux serait mort avant l'arrivée
ne cette porte était située près des piscines de d'Eliézer, comme le dit Josèphe, A>it. jud., 1, xvi. 2;
cette ville'. D s de l'Orient, la porte d'Hé- mais un fils de Bathuel portant le même nom que son
sébon nommée Bath-rabbim devait être ainsi appelée père. Cependant, à s'en tenir au sens -bvie de Gen.,
parce qu'elle conduisait à Bath-rabbim. Or la seule ville xxiv, 50, le Bathuel nommé là est le même que celui de
connue de cette région dont le nom se rapproche de celui Gen., xxn. 23; xxiv, 15. D'ailleurs le mol i frère » au sin-
que nous lisons dans le Cantique est Rabbath (hébreu gulier, employé dans l'hébreu de Genèse, XXIV, 53. 55,
Babbàli; aujourd'hui Amman ville principale des Am-
,
s'appliquant évidemment à Laban, il n'y a point de place
monites. Mais Rabbath esl au nord d'Hésébon, et la seule dans le texte pour un autre frère de Rébecca.
rouve à Hésébon est du coté opposé delà D'après d'autres, la direction des affaires et le gouver-
i-dire au sud. Voir Chauvet et Isambert, Syrie, nement de la famille auraient incombé a Laban, par suite
Palestine, 1882, p. 511. 11 faut donc admettre ou que de l'incapacité a laquelle Bathuel aurait été réduit, soil
les anciennes piscines du nord ont disparu sans laisser par la débilite physique provenant de son grand âge, soit
ces, ou que Bath-rabbim désigne une ville inconnue, par l'affaiblissement de ses facultés mentales. Blunt, î'ii-
différente de Rabbath, ou enfin que Bath-rabbirn est un designed Coïncidences, 14 e édit., p. 33, suggère l'une et
nom commun, synonyme poétique d'Hésébon el signifiant l'autre de ces deux hypothèses; mais le langage pii
< la porte de [la cité] populeuse, renfermant beaucoup sensé que tient Bathuel, et l'acte d'autorité qu'il accom-
d h d'il »i
que I explique II. Weser, dans Riehm's plit, tien., xxiv. 51, ne s'accordent guère avec la seconde,
Handwôrterbuch des biblischen Altertums, 1893, t. i, ni même avec la première, si on veut l'entendre d'une
p. 620. J. Ayre, Treasury of Bible Knowledge, 187*), incapacité absolue. Mieux vaut donc s'en tenir à l'expli-
p. 95, suppose avec moins de vraisemblance que « porte cation adoptée par la plupart des commentateurs, et qui
de li fille du grand nombre signifie « une porte par parait bien suffisante Bathuel, affaibli par l'âge, se
:
eaucoup de monde ». D'après M. R. Con- tente d'intervenir dans le point essentiel en donnant son
dei Heth
. in-8°, Londres, 1883, p. 125, la agn ment au mariage de sa fille, et il se décharge de tout
porte de Bath-rabbim était un passage taillé dans les le reste sur son fils. Un homme de notre temps et de nos
rochers au sommet de la montagne et qui conduit de la pays n'agirait pas autrement; à plus forte raison peut-on
\ «liée où coule au nord l'Aïn Hcsban actuel, au plateau penser que les choses devaient se passer ainsi dans an- 1
I BATH - SCHOUA (hébreu : Baf-ëû'a, « fille de autant et plus que leur père. On trouve de cela un exemple
Sua on Septante et la Vul-
les frappant quelques chapitres phis loin, dans l'histoire de
Chananéenne, femme de Juda,fils de Jacob. Elle l'enlèvement de Dina. Gen., xx.xiv, 5, 7-8, 14, 31. Cf.
est ainsi appelée Gen., xxxvui, 12, et I Par., n, 3, dans Ammon, col. 501. E. Palis.
le lexte original, et c'était suis doute son nom propre,
quoique Gen.,xxxvm,2, semble indiquer par la séparation 2. BATHUEL (lubreu Befû'êl, : « maison, demeure
des mots bat el Ht a, seulement son origine. Voir Slé. de Dieu »; Septante, BxOo-jv ). C'est ainsi qu'est appelée,
•1209 BATIIUEL - BATON 1510
I Par., iv, 30, la ville de la tribu de Siméon qui est coupée symétriquement, d'autres fois ils sont lisses Wil-
nommée ailleurs Béthul. Jos., xix, 4. Voir Béthul. kinson, The ancient Eyyptùms, t. h, p. 351.- Ce bâton
sert d appui au blessé.
BATHURIM. Certains
exemplaires de la Vulgate Exod., xxi, 19. Quant
portent, III Reg., h, 8, Bathurim au lieu de
Bahurim, au pélék, II Reg., ni,
qui est la véritable leçon. Voir Bahurim.
29, que la Vulgate rend
par « fuseau », c'est pro-
BÂTIMENT, BÂTIR. Voir Maison. bablement un bâton de
forme spéciale, une bé-
BATLAN, mot chaldéen qui signifie « oisif, inoccupé, quille. Le bâton de mar-
ayant du loisir », et qui désigne un homme chargé d'as-
che est nécessaire au
sister à toutes les réunions de la synagogue. Il
y avait dix vieillard, Zach., vin, 4 :
batlanhn choisis pour former le noyau de l'assistance,
de là l'expression « bâ-
afin qu'on eût toujours dans les synagogues un nombre
ton de vieillesse », pour
suffisant de personnes pour constituer une
assemblée. désigner la personne
Voir Synagogue.
qui assiste un vieillard
dans ses besoins. Tob.,
BATMANSON Jean,
chartreux anglais, mort le v, 23; x, 4. —
Partant
111 novembre 1531. Il étudia à Oxford et fut prieur suc-
de cette idée de soutien,
cessivement des Chartreuses de Hinton et de Londres.
les Hébreux emploient
Il écrivit contre Érasme et contre
Luther. Nous pouvons la locution « bâton du
citer de lui Animadversiones in annotationes Erasmi
:
pain », pour dire que le
m Novum Testamentum. (Il rétracta plus tard cet ou- pain est le bâton, c'est-à-
vrage.) CommentariaProverbia Salomonis ; in Cati-
in
dire le soutien de la vie.
lica canticorwm ; De unica Magdalena contra
Fabrum Dieu, menaçant Israël
Htapulensem ; De Christo duodenni; Super Missus est.
de la famine, annonce
— Voir Th. Petreius, Bibl. Carthus. (1099), p. 157; dom qu'il brisera le bâton
Doreau, Henri VIII Martyrs de la Chartreuse de
et les
du pain. Lev., xxvi,20;
Londres (1890), p. 54, 230; Le Long, Bibl. sacra, p. 029.
Ezech., iv, 10; v, 10;
B. Heurtebize.
BATON (hébreu sêbét, proprement « rejeton, pousse xiv, 13; Ps. cv, 10. —
:
en bois de cerisier ou d'acacia. Souvent 1 ecorce en est dé- administrative de deux hauts fonctionnaires égyptiens,
1511 BATON 151
dans le Journal asiatique, avril 1800, t. xv. p. 322. Sa le fils de la Sunamite. IV Reg., IV, 20, 31. Voir aussi
longueur, de 1 mètre 20 à 2 mèlres, donnait un air d'im- Num., xxi, 18; Jud., v, li (hébreu); I Reg., xiv, 27, etc.
portance aux personnes qui le portaient. 11 leur servait Quand Joseph eut promis à son père de l'ensevelir dans
sans doute de bâton de marche (fig. 401), mais en même la Terre Promise, Jacob, d'après les Septante et le sy-
temps il inarquait leur rang élevé et leurs fonctions (fig 164), riaque, Gen., xlvii, 31, s'inclina sur la tête du bâton
si bien que, dans les hiéroglyphes, l'homme avec le long de son fils, voulant par là honorer en lui le maître de
l'Egypte. Cette marque d'honneur rappelle un usage égyp-
bâton à la main, ru, est un déterminatif exprimant l'idée
tien. L'accusé, pour prononcer le serment ordinaire « Par :
de supériorité, de souveraineté. On a trouvé de ces bâtons la vie du Seigneur (du pharaon), » venait se placer debout,
ornés d'inscriptions (fig. 402), de couleurs et de dorures, la tète inclinée et les mains appuyées sur le sommet du
avec tète sculptée en forme de Heur; le nom du proprié- bâton du magistrat. Chabas, Vols dans les hypogées, dans
taire y est inscrit en caractères hiéroglyphiques. Wilkin- les Mélanges cgyptologiques , Il I e série, t. I, p. 91-02;
son , The ancient Egyptians, édit. Birch, t. il, p. 352. R. S. Poole Ancient Egypt, dans la Contemporary
,
Gen., xxxvni, 18, 25, devait être un insigne de dignité à la chute de Jérusalem, lorsqu'ils furent traînés en iap-
cl d'autorité. De mêmeI- l,.',i,,ii avec lequel Moïse accom- tivité dans la Babylonie, ils connurent le terrible bâton
Exod., iv, 2; le bâton d'Aaron qui re- des soldats chargés de les emmener. Voir Captifs. Is.,
fleurit dans le tabernacle, Num., XVII (voir Verge), le x, 2i; Mich., iv, 14. La loi d'Israël autorisait l'usage du
bâton d'Elisée, qu'il confia à son serviteur pour ressusciter bâton pour les esclaves et les enfants, mais avec certaines
1513 BATON BAUDRIER 1514
restrictions. Exod . xxi. 20; Prov., xm. 21. xix, 18, etc. d'obtenir des agneaux de la couleur qu'il voulait. Voir
Voir Bastonnade. — Le
bâton de correction est pris au Jacob.
figuré dans l'Écriture pour désigner les châtiments dont 7» Bâton magique, bâton qui
était employé dans la
Dieu se sert pour punir les hommes. II Reg., vu, 14; Is., divination. Ose., Ce mode de divination était appelé
iv, 12
IX, 13; x, -21; \iv, 5; xxx, 31. par les Grecs pa68o|AavTsi'ce ou art de connaître l'avenir
,
4° Le bâton de berger, ordinairement plus long que le au moyen de bâtons jetés à terre, en considérant la ma-
bâton de voyage et souvent recourbé en forme de crosse nière dont ils tombaient. Voir Divination.
(fig. 463), sert au pasteur pour guider son troupeau dans Voir F. Chabas. Sur l'usage des bâtons de main chez
les pâturages et le défendre contre les ennemis, hommes les Hébreux et dans l'ancienne Egypte, in-8°, Lvon
ou animaux. Lev.. xxvn,32; IReg.,xvn,40, 43; Zach.,xi, 7. 1875, et dans les Annales du musée Guimet, t. i, p. 37;
Ce b.'.ton symbolise la protection divine. Mien., vu, 14; Cooper, History of the Bod in ail countries and ages^
2 e édit., Londres, 1877. E. Levesque.
G Bâton, longue perche oit gaule servant à battre Layard, MonumciUs of Nineveh, t. n, pi. vi.
une petite quantité de blé, Jud.. vi. 11; Ruth, II, 17, le
cumin et la nigelle, Is., xxvm, 27, col. 327. — Pour les glaive ou un poignard. Chez les Hébreux, le baudrier ne
bâtons ou branches d'arbre dont se servait Jacob afin descendait pas de dessus l'épaule, comme chez les Grecs;
1515 BAUDRIER BAUMANN 151G
c'était une véritable ceinture, plus ou moins ornée, qu'on langues orientales à Altdorf, il fut professeur à l'école
portait autour des reins, Ps. xvm , 40; IV Reg., III, 21 : Saint-Sebald 1786); en 1805, il fut appelé à Ueidelberg
|
Ezech., xxm, 15; II Esdr., iv, 18, comme souvent en pour professer la littérature orientale et l'exégèse biblique.
Assyrie et en Egypte Ifig. 465), et qui ne différait point On a de lui plusieurs ouvrages Untersuchungen der
:
parla forme des ceintures ordinaires. Voir Ceinture. kleinen Propheten mit Commentai-, 2 in-8°, Leip-
zig, 1786-1790; Lehrbuch der hebrâischen Alterlhû-
BAUDUER Armand Gilles, prêtre et théologien fian- mer des alten und neuen Testaments , in-8", Leipzig,
çais, naquit à Peyrusse-Massas, diocèse d'Auch, en ITii, 1797; Hermeneutica sacra Veteris Testament! , in-8",
et après avoir été successivement professeur de théo- Leipzig, 1797; Dicta classica Veteris Testament! notis ,
à Eisenberg, dans le duché de Saxe-Altenbourg, le G sep- risch-kritischen Einleitung in die Schriften der alten
Iembrel809, mort à Rixdorf, près de Berlin, le 13avril 1882. Testaments, in-8°, Nuremberg, 1791; Leipzig, 18(16.
Fils d'un peintre sur porcelaine, il fit de fortes études à Comme il fut l'un des premiers à appliquer l'interprétation
Berlin, fut reçu docteur en théologie en 1834, et se rat- mythique à l'Ancien Testament, ses ouvrages, quoique
tacha d'abord à la droite de l'école hégélienne. Il fit alors superficiels et diffus, eurent une assez grande influence.
une critique de la Vie de Jésus de Strauss, dans les Voir Vigouroux, Les Livres Saints et la critique ratio-
Jahrbûcher fur wissenschaftliche Kritik de Berlin, naliste, 4» édit., 1890, t. n, p. 486-487. E. LEVESQUE.
1835- 1830. Dans sa Kritisclie Darstellung der Religion
des Alten Testaments, 2 in-8°, Berlin, 1838, il défend 4. BAUER Johann Jakob, théologien luthérien alle-
encore l'autorité de la Révélation. Mais lorsqu'il fut appelé à mand, né Genkingen, dans le Wurtemberg, le 20 juin
à
l'université de Bonn, on qualité de professeur extraordinaire 1729, mort le 29 janvier 1772 à Tubingue, où il avait fait
(1839), il se jeta dans les rangs de l'extrême gauche hégé- ses études et où il était devenu professeur de théologie.
lienne, ruinant la Tradition et les Livres Saints. Kritik der Parmi ses publications, les suivantes ont trait à l'Ecriture
evangelischen Geschichte des Joliannes, in-8°, Brème, Sainte :Tentamen exegeseos Psalmi xvr, in -8°, Leyde,
1840 Kritik der evangelischen Synoptiker, in-8°, Leipzig,
; 1759; Dispulatio inauguralis de regendis limitibus cri-
1840; 2» édition, 1841. Destitué en 1842, par le gouver- lices textus hebraici, in-4", Tubingue, 1760; Strictursi
nement prussien, il se fixa à Berlin, où il se consacra qutedam ex philosophia Hebrieoiutn in-'i", Tubingue, .
tout entier à des travaux de critique et d'histoire. Il pu- 1766; Accentus hebraici, institittum plane incnmpara-
blia alors Kritik der Evangelien inid Geschichte ihres bile, in -4', Tubingue, 1768; Dissertatio 1, Il inaugu-
Ursprungs, 2 in-8", Berlin, 1850-1855; Die Apostel- ralis de inscriptione sepulcrali, quarn Riobus, mori-
geschichte, in-i-t", 1850; Kritik der Paulinischen Briefe, Imudus sibi ipsi visas poni volait , fuie in Goelen Mus-
,
in-8", Berlin, 1850; 2 e édit., 1852. Il prétend que les siani plenissima, cap. XIX, 23-27, in-4", Tubingue, 1772;
Épitres de saint Paul sont apocryphes et une œuvre du Dispulatio pliilologico-hernieneiitica in oraculum Rom.,
II e siècle. £. LEVESQUE. i, il, in-4", Tubingue, 1774; Disputatio quse annota-
tiones ad Psalmum LXVin sistit, in-4". Tubingue, 1775.
2. BAUER Christian Friedrich, théologien protestant, né — Voir J. Chr. Adelung, Fortsetzung :u Jôchers Gelehrten-
'
à Hopfgarten enThuringe le 27 octobre 1696, fit ses études Lexico, t. I, 1784, coi. 1526-1527.
à Leipzig, où il fut reçu docteur en théologie en 1720,
devint doyen de Rammelsburg en 1739, puis professeur de 5. BAUER Karl Ludwig, philologue protestant allemand,
théologie à Wittenberg, où il mourut le 28 septembre 1752. né le 18 juillet 1730 à Leipzig, mort à Hirschberg le
11 a publié Dispulatio de Mélchisedeco et Hebr. vu, 2,
: 3 septembre 1799. Il fut élève d'Ernesti à Leipzig, pro-
in-4», Leipzig, 1720; Vernûnftige Gewissheit der he- fessa la littérature grecque et latine à l'université de celte
brâischen Accentuation, in-8». Leipzig, 1730; Erlaûterter ville, devint recteur do l'école de Lauban et enfin du ,
Grund-Text tirs Predigers Saloino, in-4°, Leipzig, 1732; lycée de Hirschberg, où il mourut. Parmi ses œuvres,
Die Weissagungen von Jesu dem uiahren Messias in den on remarque deux ouvrages importants pour l'exégèse 'les
fûnf Bûchern Mosis enthalten. Stùck I, in-4°, Leipzig, Êpltres de saint l'iul Philologia Thucydeo-Paulhna,
:
1737; Trostvolle Ertvarlungs-Lehre des Messia oder das in-8», Halle, 1773; Logica Paullina seu notatio ratimiis
f" Stùck des vorigen/in-i", Leipzig. 1739; Einleitung qua utilur Paulus in verbis adhibendis, inlerprctaudo,
zur hebniisclicu Accentuation in-8», Leipzig, 1742; In-
, enuntiando, argumentando et methodo universa, in-8",
troduclio in prophetiam Joelis, ac expositio ejusdem Hall.-. 1774. Citons aussi de lui Rhetorica Paullina, vel
:
prophétise, in-4», Leipzig, 1717; Décades disputa- m i/uid oratorium sit in oratione Pauli, 3 parties in-8",
in,, nu a Theologise ad vindicandos textus V. T. pro Halle, 17X2; Examen conjecturas de métro Hebrteoi uni
Christo in N. f. citatos, in S, Wittenberg, 1717; Regia uutit/uo V. C. Const. Gottl. Antonii, in-1", Hirschberg,
Davidis theologia quarn liber Psalmorum tradit, en 1771. Réimprimé avec la Vertheidigung d'Anton, in-8",
vin disput., in-4», Wittenberg, 1749-1750; Collectio nova Leipzig, 1771. — Voir J. D. Hensel, Cari Ludwig Bauer,
disputât, ad vindicandos textus V. T., ote in-4», , einer der grôssten Philologen unserer '/.cit. Hirschberg,
Wittenberg, 1752. —
Voir Adelung, Fortsetzung :u 1801.
Allgetn. Gelchrten- Lexico , in 4°, Leipzig, 1784, t. I,
col. 1519-1520; .Intimai des savants, année I7i5, p. 437 BAUMANN Michel, luthérien du xvn- siècle. Il était
et suiv.; G. F. Baermann, Programma academicum de Creilsheim, en Franconie. (Vi a de lui Adamus pro- :
de vita C. F. Baueri, in- f>, Wittenberg, 175-2. toplastUS, Historié Ailams und der l'atrian lien in m lit
E. Levesque. und fûnfzig Predigten, in-4", Nuremberg, 1668; /' e-
3. bauer Georg Lorenz, exé allemand, né à Hip-
été digten uber die Passion nach dem Marco, in-f°, Franc-
polstein, pi es de Nurembei le li août 175'.. morl à fort, 1668; Evangelische Gewissenspostille , in-f», Frano-
Ueidelberg le 12 janvier 1806. Après avoir étudié les fort, 1669; Lexicon allegorico - evongelicu m sonderbare ,
1517 BAUMANN — FAUMGARTEN 4318
Erklârung der Evangelien, da ausjedem Evangelio nur Bésém, employé vingt fois, est, en effet, le ternie géné-
einiges Wort genommen und ausgefuhret wird, in-4", rique, aromate, parfum. Les versets 2 et 10 de III Re^.. x,
Nuremberg, 1674; Analeclorum allegoricorum sacrorum ne font pas exception; il s'agit évidemment, d'après le con-
totnus singularis, variarum allegoriarum a SacraScri- texte, de parfums de diverses espèces, apportés à Salc-
ptura et natura desumptarum , in-4°, Ulm, 1689. Voir — mon par la reine de Saba. Il en est de même du mot
Walch, Bibl. theol., t. I, p. Si, 482; t. iv, p. 235, 970, absolument synonyme bôsém, employé huit fois: les deux
1007, 1053. B. Heurtebize. passages Cant., v, 13, et vi, 2, ne font pas difficulté, car
'ârûgat bôsém est une locution tout à fait hébraïque,
BAUMBACH Balthasar, calviniste allemand,
Jean dans le sens de « parterre d'odeur », c'est-à-dire parterre
professeur de d'hébreu à Heidelberg , mort
grec et odoriférant, parterre de plantes odoriférantes. Un seul
le 6 septembre 1022. On a de lui Tractalus quatuor
: exemple, Cant., v, 1, dans sa ponctuation actuelle, beiàmî,
utilissimi primus de trium linguarum orientaliwm,
: suppose un nom différent de bésém ou bôii iii c'est-à-dire
:
Psalmorinn, in-i", Heidelberg, 1015. Voir Vitte, Diarium cueilli ma myrrhe avec mes autres parfums. » Cependant
biograpliicum, année 1622, septembre. E. Levesque. il est fort possible que les Hébreux, n'ayant pas de nom
pour ce nouveau parfum, apporté, dit Josèphe, par la reine
BAUME. — I. Description. — D'après N. J. Gui- de Saba, l'aient désigné par le nom même de « parfum »,
bourt, Histoire naturelle des drogues simples, i in-8°, comme le parfum par excellence, avec une légère diffé-
Paris, 7 e édit., 1876, t. m, p. 505, l'arbre qui produit le rence dans les voyelles. Il serait ainsi probablement ques-
baume portaitchez les Grecs le nom de ftiXsïjiov, et tion du baume dans un seul passage du texte hébreu :
les troissubstances qu'il fournit étaient connues sous Cant., v, 1, et dans un passage de notre Vulgate, Eccli.,
ceux de 'OttoëâX<ra(un (suc du baumier), Su).o6âX<ra[Jt.0M xxiv, 21. E. Levesque.
(bois du baumier) et Ivipuoêâ)>ir«[j.ov (fruit du baumier).
Chez les Latins, le baume portait le nom de Balsamuni, 1. BAUMGARTEN- CRUSIUS Ludwig Friedrich
et l'on n'appliquait ce nom qu'au suc du baumier; mais, Otto, théologien allemand, né à Mersebourg le 31 juillet
de nos jours, on a donné ce nom à des produits simi- 1788, mort à Iéna le 31 mai 1843. Il fit ses études à
laires. Après la découverte de l'Amérique, lorsque les Leipzig, où il prit ses grades, et, en 1817, fut nommé
diverses parties de ce vaste continent nous eurent apporté professeur à la faculté de théologie d "Iéna. 11 y enseigna
le baume du Canada, fourni par YAbies balsamifera jusqu'à la fin de sa vie, s'occupant particulièrement d'exé-
Michaux; de tolu, par le Toluifera balsamum Linné; gèse, de théologie biblique et d'histoire des dogmes. Il a
d'Inde, du Pérou, de eopahu, etc., il devint nécessaire publié Grundzûge der biblischen Théologie, in-8°, Iéna,
d'ajouter une désignation spécifique au vrai baume, celui 1828. Sa théologie se rattache à celle de Schleiermacher.
de l'ancien monde. On lui donna alors les noms de « baume Après sa mort, ses disciples firent paraître ses travaux
de Judée, baume de la Mecque, de Galaad du Caire, , d'exégèse: Theologische Aûslegung der JohamieUchen
d'Egypte, de Constantinople », etc., des différentes contrées Schriften 2 in-8°, Iéna, 1813-1815; Excgetische Schrif-
,
ou villes qui le fournissaient au commerce. Voir Baumier. ten zum Neuen Testament, 3 in-8», Iéna, 1811-1818. Ce
Le baume par excellence est fourni par le Balsamoden- dernier ouvrage contient saint Matthieu, saint Marc, saint
dron Opobalsamum et le Balsamodendron Gileadense; Luc, et les Épîtres aux Romains, aux Galates, aux Éphé-
deux espèces voisines, les Balsamodendron Mukul et siens, aux Colossiens, aux Philippiens et aux Thessaloni-
pubescens, en donnent aussi. (Voir col. 1519). Ce baume ciens. E. LEVESQUE.
est connu sous les noms de « baume de Judée, de la
Mecque. » 11 entre dans la composition de la plupart des 2. BAUMGARTEN Samuel, plus connu sous son nom
onguents et mixtures aromatiques de la pharmacopée. Les latiniséde Pomarius, pasteur luthérien, né le 26 avril 1021
Orientaux l'emploient comme le cosmétique et le médi- à Winzig, en Silésie, mort le 2 mars 1683 à Lubeck.
cament le plus précieux. En Egypte on s'en servait , Malgré les obstacles suscités par son père, qui exerçait
contre les ophtalmies. M. Gandoger. la profession de meunier, il put faire de bonnes études
II. Exégèse. —
Le baume de Judée ou de la Mecque, classiques, fut pasteur à Magdebourg en 1000, puis pro-
connu des Grecs et des Romains, l'était aussi des Hébreux, fesseur de théologie à Eperies. En 1073, il s'établit à "VA'it-
puisque, au dire de Josèphe, Ant. jud.,18., 1, 2; XIV, iv, 1, tenberg; de là il alla à Lubeck, où il se fixa en qualité
édit. Didot, t. i, p. 333, 529, ils cultivaient le baumier de surintendant. Il a laissé In epistolam sancti Judx
:
à Jéricho et à Engaddi (Voir col. 1520). Mais est-il désigné commentarius, in-4°, Wiltenberg, 1684. E. Levesque.
dans les Saintes Écritures, et sous quel nom? Le mot pri).-
ffau.ov ne se lit nulle part dans les Septante; la Vulgate 3. BAUMGARTEN Siegrnund Jakob, théologien alle-
se sert trois fois du mot balsamum, mais elle ne l'em- mand, né à Wollmirstadt le 14 mars 1700, mort à Halle
ploie pas dans un sens exact. Dans l'Ecclésiastique le 4 juillet 1757. Il avait été élevé à l'université de ette i
XXIV, 20, elle traduit par balsamum le mot ioTiiXaGo; dernière ville, et y devint professeur de théologie en 1743.
qui ne désigne nullement le baume, mais un autre par- Son enseignement éclipsa celui de tous ses collègues;
fum tiré du Convolvulus scoparius. (Voir col. 1111-1115. ses cours étaient suivis par trois à quatre cents élèves.
Au verset suivant, elle ajoute, il est vrai Quasi balsa- : Il publia un grand nombre d'ouvrages, parmi lesquels
mum non mistum odor meus: mais ce membre de phrase ses exégétiques sont les moins remarquables
écrits :
ne se trouve pas dans le grec. On peut dire aussi que Aûslegung der Briefe Pauli an die Rômer, Halle, 1749;
dans cette addition le mot balsamum est un nom géné- Aûslegung der Briefe an die Corinther, éditée par Nosselt,
rique convenant à chacun des parfums qui viennent Halle, 1761; Erklàrung der Briefe an die Hebrâer, édi-
d'être énumérés, plutôt que le nom propre d'un parfum tée par Maschen et Semler, Halle, 1703; Aûslegung der
spécial. Dans Ézéchiel, XXVII, 17, la Vulgate rend également Briefe Pauli an die Galater, Epheser, Philipper, Colos-
par balsamum le mot hébreu panag qui, très diverse- ,
ser und Thessaloniker, éditée par Semler, Halle, 1707.
ment compris par les traducteurs, paraît désigner le millet. Quoique orthodoxe dans son enseignement, Baumgarlen
Partout ailleurs la Vulgate, à la suite des Septante, tra- introduisit en religion cet esprit rationaliste <\n\, déve-
duit par aromala les mots bésém et bôsém de l'hébreu. loppé par son élève et admirateur Semler, tua la loi à la
1519 BAUMGARTEN - BAUMIER 1520
Théologie, Halle, 1817, p. 70. piens, in- 4", Berlin, 1867, avec 4 pi., p. 30. Cependant
H. Bâillon, dans le Dictionnaire encyclopédique des
—
BAUMIER. I. Description. Arbuste de la taille du — sciences médicales, t. vm, p. 311, fait observer qu'on
troène ou du cytise, à rameaux étalés, à écorce d'un gris trouve à la fois sur le même arbuste des feuilles à trois et
cendré; les feuilles sont alternes, formées de trois ou cinq à cinq folioles; aussi la plupart des auteurs réunissent-ils
folioles obovales, terminées en coin à la base, entières sur ces deux espèces de sorte que le Balsamodeudrna
;
leurs bords: les fleurs naissent en même temps que les Gileadense ne serait qu'un simple synonyme du Batsa-
feuilles, et sont situées à l'aisselle de celles-ci; elles sont modendron Opobalsamum.
rougeàtres, à pédicelle court la corolle se compose de cinq ;
Le baumier a deux écorces l'une extérieure, qui est
:
pétales linéaires; le fruit, qui renferme quatre noyaux, rouge et mince; l'autre intérieure, verte et épaisse. Cette
est ovale, charnu el aigu. Quand on incise l'arbuste, il s'en écorce laisse, quand on la mâche, une saveur onctueuse
écoule un s.ic résineux aromatique, connu sous le nom de et une odeur aromatique. D'après Abd Allatif (1161-1231),
Relation de l'Egypte, traduct. parSilvestre de Saey, in-i .
Paris, 1810, p. 20-21, voici comment, de son temps, on
recueillait le baume en Egypte. L'opération avait lieu de
préférence en été; après avoir arraché à l'arbre toute.- si -
feuilles, on faisait au tronc des incisions, en prenant garde
d'attaquer le bois. On recueillait le suc dans des vases que
l'on enfouissait en terre pendant les chaleurs, puis on les
retirait pour les exposer aux rayons du soleil: il surna-
geait alors une huile que l'on séparait des parties étran-
gères, opération renouvelée jusqu'à pureté parfaite; c'était
alors le vrai et le plus purbaume, ne formant seulement
que dixième partie de la quantité totale produite pat
la
un libre. De nos jours, en Arabie, on fait bouillir les
feuilles et les rameaux du baumier; la première huile
qui surnage est la meilleure et elle est réservée pour
le harem la deuxième est mise dans le commerce.
;
. Paris, série I, t. n, année 1825, p. 348; E. Boissier, hères. Le bois est blanchâtre, dur, d'une odeur douce très
.i I mève, 1867- 1881, t. n, p. 2; faible et d'une saveur nulle, mais aromatique et à odeur
Schnizlein, I ai m naturalium regni de lavande quand elle est fraîche. Geoffroy, Mater,
uegetaoiH3,2in-4° Berlin, 1843-1853, t. n,pl.246. — C'est dica, loc. cit., p. 177
encore VAmyris Opol de P. Forskahl, Flora Le baumier appartient à la région tropicale, et peut
segyptiaco-al Mca, in Copenhague, 1775, p. 79, qui
I .
à peine être compté parmi les productions de la lime
le premier en a donné une description exacte: c'esl le d'Orient proprement dite. En effet, d'après E. Boissier et
baumiei ou térébint] Judée, de la famille des ' i.. Si hweinfurfh, loc. cit., il croit dans la Nubie méridio-
Térébinth icées, ti ibu des Bursérées. nale, en Arabie, autour de la Mec. pie. descend vers la
Le b iei de G laad, le IxXrciiov de Dioscoride el mer Rouge jusque sur la cote orientale d'Afrique, à Zan-
desmédi rap.ov SévSpov de Théophraste, zibar, et s'étend, dans lest, jusque dans l'Inde. Du reste,
appelé ' l inné, Mantissa plan- ( et arbre est très rare, dit N. .1. Guibourt, Histoire natu-
n, p. 651 [Balsamodei idense Kunth, toc. relle des drogues simples, t. m. p. 5<Hi, difficile à cultiver,
cit.; de Candolle, gnivegetabilis, et il a successivement disparu des diverses contrées qui
17 iii-S«, Paris, 1824 1874, t. u, p. 76), que certains au- l'ont anciennement possédé. Ainsi la Judée ne l'a plus
teurs o ué du premier, ne semble qu'une variété depuis longtemps. Il était, depuis Salomon, cultivé dans
de celui-ci, à peine distincte par ses feuilles non seule- deux jardins royaux, à Jéricho et à Engaddi. Josèphe,
ment à trois folioli s, mais munies de une à deui paires Ant.jud.,yiïl, vi, 6; IX. i. 1: XIV. iv. I. Strabon, XVI,
de folioles latérales Esenbeck, Weihe et n. il; XVII. i. I.".; Pline, H. .Y., XII. uv, 1 a S. Lejai lia
Funk. mlung officinellér de baumiei - de Jéricho mesurait cinq hectares, celui d'En-
Pflanzen, i in-P et Suppl., Dûsseldorf, 1828-1833 çaddi un peu moins; ils ne rendaient annuellement que
550 pi. coloriées, pi, 351; W. Woodville et J. W. llooker, vingt-cinq litres de baume. Après la ruine de Jérusalem,
1521 BAUMIER — BAUR 1522
les Romains se réservèrent cette culture et lui firent pro- bingue, 1828; Commentalio de Ilabacuci vaticiniis Heit- ,
le fisc. Les empereurs Vespasien et Titus montrèrent cet hannes, Stuttgart, 1803; et divers ouvrages sur la litté-
arbuste à la ville de Rome au jour de leur triomphe. Déjà rature classique. —
Voir Eckstein, dans Allgemeine deut-
il avait figuré dans celui de Pompée. Mais depuis long- sche Biographie, t. Il (1875), p. 170.
temps on ne trouve plus le baumier ni à Jéricho ni à
Engaddi; il a disparu de la Terre Sainte. — Il s'est con- BAUR Ferdinand Christian, théologien protestant ratio-
servé assez longtemps en Egypte. On ignore s'il a été naliste, fondateur de la nouvelle école de Tubingue, né
transporté dans ce pays de la Palestine ou de l'Arabie. à Schmieden, près de Canstadt, le 22 juin 1792, mort à
Quoi qu'il en soit, toujours est-il qu'à partir du XI e siècle Tubingue le 2 décembre 1800. Destiné à la carrière ecclé-
jusqu'au XVI e ou au XVII e l'arbre du baume était cultivé
,
siastique par son père, pasteur luthérien, il reçut la for-
auprès du Caire, dans un lieu nommé Matariéh ou Aïn- mation intellectuelle et morale donnée de son temps aux
Schems, enclos de murs et gardé par des janissaires. futurs ministres dans le royaume de Wurtemberg. Il étu-
Mais, lors du voyage de Pierre Belon (Les observations dia les lettres au séminaire de Blaubeuren, 1805-1809, et
de plusieurs singularités et choses mémorables trouvées la théologie à l'université de Tubingue, 1809-1814. A l'en
en Grèce, Asie, Judée, Egypte, Arabie, in-4°, Paris, 1588, croire, il n'aurait gardé des leçons de ses maîtres univer-
eh. xxxix, p. 216) au Caire, en 1550, et malgré plusieurs sitaires, Benger, Storr et Flatt, que le souvenir d'un « pro-
importations de baumiers de la Mecque, il n'en restait fond ennui ». S'il écoutait peu cependant, le jeune Baur
que neuf à dix pieds presque privés de feuilles et ne don- travaillait ferme. Il lut, dit-on, la plume à la main, tous
nant plus de baume; le dernier pied est mort en 1C15, les Pères de l'Église pendant ses cinq années de théo-
dans une inondation du Nil. Ce n'est donc plus dans la logie. L'insatiable amour qu'il eut toujours pour l'étude
Judée ni en Egypte qu'il faut chercher l'arbre producteur l'arracha après quelques mois d'expérience à la vie du
du baume de la Mecque; c'est dans l'Arabie Heureuse ministère, et le fit se vouer à la carrière professorale, qu'il
et dans les environs de Médine et de la Mecque, où devait parcourir jusqu'au bout. Nommé
d'abord professeur
l'arbre croit naturellement et où il n'a pas cessé d'exister, à Schoiitbal, 1814, chargé ensuite de l'enseignement du
ainsi que du reste dans les autres contrées citées par latin, du grec et de au séminaire de Blaubeu-
l'histoire,
E. Boissier et G. Schweinfurth. ren, en 1817, il devint à trente -deux ans, en 1820, titu-
De nombreux ouvrages ont été publiés, surtout au point laire de la chaire qu'il occupa jusqu'à sa mort, à la faculté
de vue biblique, sur le baumier; Alpinus, De Balsamo de théologie protestante de l'université de Tubingue, la
dialogus (Balsamodendron Gileadense), in-4°, Venise, chaire d'histoire de l'Église et des dogmes.
1591; Pona, Del ve.ro Balsamo di gli antichi, in-4», 1° Baur a surtout étudié l'histoire des origines du chris-
Venise, 1623; Campi, Parère sopra il Balsamo, in -4°, tianisme. Son œuvre nous intéresse spécialement, par le
Lucques, 1039; Id., Biposta ad objeltioni, in-4°, Lucques, jugement racontent l'his-
qu'il porte sur tous les écrits qui
1040; Id., In dilucidazione e conjirmazione, in-4°, Pise, toire des origines chrétiennes, et par les vues qu'il expose
1041; P. Castelli ,Opobalsamum examinatum, in-4", sur l'histoire même de ces origines. On trouve ces vues
Venise, 1640; P. Castelli, Opobalsamum triurnphans résumées dans le premier volume de sa Kirchengeschwhte,
in-4°, Venise, 1040; Baldus, Opobalsami orientalis pro- qui parut en 1853, sous ce titre: Das Christenlhum und
pugnationes, in-i°, Rome, 1040; Vesling, Opobalsami die christliche Kirche in den drei ersten Jahrhunderte,
veteribus cogniti vindicise, in-4°, Padoue, 1644; Slevogt, Tubingue, 2 e édit., 1800. —
Ses opinions personnelles sur la
Balsamum verum vulgo Opobalsamum et De Opobal- valeur des livres du Nouveau Testament sont longuement
samo, in-4°, Iéna, 1705-1717; Vater, Balsami de Mecca exposées dans les écrits suivants Die sogenannten Pasto-
:
natura et usus, in-4», Wiltenberg, 1720; Winniken, ralbriefe, 1835; Paulus, der Apostel Jesu Christi, 1845;
Beschreibung des wahren Opobalsambaumes , in-8°, 2 e édit., avec quelques modifications, 1867 (cet ouvrage
Copenhague, 1745; J. Stackhouse, Extracts from Bruce's résume tout ce que Baur a publié sur les Épitres) Kri- ;
Travels in Abyssinia and other modem aulhorities res- tische Untersuchungen ûber die canonischen Evange-
pectiny the Balsam and Myrrh Trees, in-8°, Bath, 1815. lien, in-8°, Tubingue, 1847; Das Markusevangelium
M. Gandoger. nach seinem Ursprung und Character, in-8°, Tubingue,
II. Exégèse. — Gesenius, Thésaurus lingux hebrœœ, 1851; Vorlesungen uber die N. T. Théologie, publié en
p. 247, croit que le baumier est mentionné dans Cant., 1804, quatre ans après la mort de l'auteur. —
On a encore
v, 1. Il semble plus naturel d'y voir le baume, si toutefois de lui, sur le même sujet, un grand nombre de disser-
on ne doit pas y voir l'indication de parfums en général. tations insérées dans trois recueils théologiques d'abord:
Voir col. 1517. D'après Gesenius également, Thésaurus dans la Tùbinger Zeitschrift jusqu'en 1842; puis dans
,
p. 247, le baumier serait désigné dans l'Écriture, dans les Theologische Jarbûcher, jusqu'en 1847; enfin dans la
Cant., v, 13, et VI, 2: « un parterre de baumiers. » Mais Zeitschrift fur die loissenschaftliclie Théologie, de M. llil-
il s'agit plutôt ici d'un parterre de plantes odoriférantes, genfeld. Signalons seulement, parmi les dissertations les
sans indication d'une plante spéciale. Cf. col. 1517. Ni plus importantes, celles sur la Glossolalie 1830; sur le,
bésém ni bôsém ne signifient donc baumier, mais bien Parti du Christ à Corinthe, 1831 p. 61 -206 sur le Plan
, ;
poque de Salomon, d'après Josèphe, Ant. jtid., VIII, vi, G, théisme et disciple de Hegel. La théorie du « Christ idéal »,
édit. Didot, t. i. p. 302, comme on l'a vu plus haut. Le qui joue un si grand rôle dans son explication des ori-
sôri ne parait donc pas être le baume. E. Levesque. gines du christianisme, il l'a trouvée, au moins dans son
germe, dans les écrits de Kant; l'idée de « l'universel
BÀUMLEIN Wilhelm Friedrich Ludwig, théologien devenir », dont il a fait dans son gremier ouvrage, Sym-
protestant allemand, né le 23 avril 1797 à Langenburg, bolisme et mythologie ( 1825), une application aussi hardie
mort à Stuttgart le 25 novembre 1805. Il professa le latin que fausse à l'histoire des religions, est le fond même
pendant la plus grande partie de sa vie. On a de lui : de la Dogmatique de Schleiermacher la doctrine des ;
Versuch, die Bedeutung des Johanneischen Logos aus « antinomies » du pour et du contre s'unissant ensemble
den Religionsyslemen des Orients zu entwickeln , Tu- pour former une unité, qui restera l'élément essentiel de
1523 BAUR 1524
son explication des origines et des progrès de la religion du II e siècle. Tel est le procédé nouveau imaginé par
chrétienne, est empruntée à la philosophie de Hegel. — Baur pour résoudre les graves problèmes que présentent
2. C'est en philosophe, en panthéiste, en hégélien, que Baur la formation du canon du Nouveau Testament et l'origine
gulier historien, le christianisme ne représenterait qu'une niques, les quatre grandes Epitres de saint Paul, aux
phase transitoire du devenir religieux de l'humanité. Corinthiens (deux), aux Romains et aux Galates, sont
L'idée religieuse s'épanouit et se développe par une évo- des manifestes anti- pétrinistes; l'Apocalypse est un pam-
lution régulière et nécessaire, qu'il appelle Process, dans phlet anti- paulinien. Parmi les écrits apocryphes, les
la succession des âges et dans toute l'humanité. Cette Évangiles dits des Hébreux, de Pierre, des Ébionites,
idée, Jésus de Nazareth l'a recueillie telle qu'elle avait des Égyptiens, ressemblent par l'inspiration à l'Apoca-
été élaborée et préparée par ses devanciers durant de lypse. Ce sont les plus anciens documents du christia-
longs siècles; son seul mérite est de l'avoir vivifiée et tous du I er siècle.
. —
2° Parmi les autres Épitres
rendue capable de conquérir le monde en la jetant dans le attribuées par le canon aux Apôtres, celles aux Ephé-
moule juif du messianisme. L'histoire de la religion chré- siens, aux Colossiens, aux Philippiens, ne sont pas
tienne se résume dans l'effort que fait l'idée religieuse anti -pétrinistes pour être sûrement de saint Paul; celles
pour se dégager de celte forme spéciale que lui a donnée de saint Pierre el de saint Jacques sont trop peu ju-
le fondateur du christianisme. Il y a lutte incessante entre daîsantes pour être l'œuvre de l'un quelconque des
l'élément oniversaliste ou abstrait, et l'élément particu- Douze, autant d'écrits d'authenticité plus que suspecte et
lariste ou juif. Ce dualisme fondamental explique seul, de date incertaine. —3" Les Épitres pastorales eom!
Baui va nous le dire, l'histoire des origines, et il éclaire les doctrines de Marcion, et l'enseignement de Paul y est
d'un jour tout nouveau, —
sa Kirclwngeschichte a pour émoussé et attiédi. Quant au livre des Ai les des Apôtres,
but de le prouver, —
les destinées de la religion chrétienne il est plus manifestement encore l'œuvre de l'école de
jusqu'à nos jours. Ces deux éléments irréductibles, nous conciliation. « C'est là qu'on voit le mieux apparaître la
les retrouvons jusque dans la dénomination complexe tendance catholique de concilier Pierre et Paul, de tenir
glise catholique », où l'adjectif « catholique i indique la balance égale entre les deux partis opposés, et de mettre
la part introduite dans la doctrine nouvelle par Paul. fin à tous les conflits. » Ces écrits sont du w
siècle. —
le chef du parti universalisle, tandis que le substantif 1 Nos Évangiles ne sont ni authentiques ni même ties
« Église », judéo-chrétien de sens et de couleur, rappelle anciens, au moins sous leur forme actuelle celui de saint
:
la pari apportée par Pierre, le représentant officiel de l'idée Matthieu est l'Évangile des Hébreux, le plus ancien ma-
ilariste. —
3. C'est là l'idée mère de tout son sys- nifeste du parti pétriniste, remanié dans une intention
tème de critique, l'opposition entre le pétrinisme et le pacifique; celui de saint Luc est l'Évangile paulinien de
paulinisme, entre un christianisme particulariste et un Marcion, arrangé el modifié dans un but de conciliation.
christianisme universel, reposant, le premier sur la con- Ils sont donc tous les deux de la période d'apaisement,
ion de la loi mosaïque, le second sur une conception du II e siècle. Celui de saint Marc garde, dans les ques-
plus large de la religion. tions discutées par saint Matthieu et par saint Luc, une
La lutte entre le pétrinisme et le paulinisme remplit, neutralité parfaite. C'est une simple abréviation des dl iik
iprès lui, tout le er siècle, et ne s'apaise qu'au milieu du
I I précédents sans grande valeur au point de vue historique.
,
Il le, après les nombreuses tentatives de réconciliation Celui de saint Jean enfin est bien moins une histoire du
qui devaient aboutir à la constitution de l'Église catholique. Christ qu'un résumé de la théologie chrétienne du pre-
Pendant la période aiguë de la lutte, chaque parti eut ses mier âge. L'orage est passé, oublié même.
apologistes et ses détracteurs. Pétrinistes et pauliniens 3" Un professeur tel que Baur n'a pas seulement des lec-
publièrent des écrits marqués au coin de la passion. teurs etdes auditeurs, il [ormedesdisciples.Parmilesi li
Pendant la période d'apaisement, au contraire, lorsque qui affluèrent à ses cours de toutes les provinces de l'Al-
d'une part la victoire presque complète du paulinisme. el lemagne et de la Suisse, plusieurs manifestèrent de bonne
d'autre part le besoin de s'unir pour mieux résister à heure le désir de travailler sous sa direction, dans le
gnostique et à la persécution impériale, eurent sillon même qu'il venait d'ouvrir. Une revue spécial
rendu la paix désirable et nécessaire aux deux partis, Theologische Jahrbùcher), fondée en 1812, servit d'or-
pétrinistes et pauliniens, comme d'instinct el avant de se gane àces travailleurs, parmi lesquels prirent rang d'abord
la main, firent paraître des écrits de conciliation. Edouard Zeller, le futur historien de la nouvelli le,
dans lesquels les divergences anciennes étaient atténuées, et le Souabe Albert Schwegler (f 1851 puis Planck,
;
jours Baur qui l'affirme, trois classes d'écrits ceux du : du maître fut discuté, ses conclusions furent contes
parti pétriniste, ceux du parti paulinien, et ceux du tiers Les efforts qu'il fit pour ramener la paix ne réussirent
parti ou parti de fusion et de conciliation. L'essentiel, qu'à augmenter la confusion, qui fut, pour ainsi dire,
quand on :
lire avec quelque certitude la pro- portée à son comble par la publication de la Kirchen-
venance date d'un écril chrétien .les premiers su les,
et la i chte, destinée cependant, dans sa pensée, à pro-
sera dom d'examiner à quelle tendance il appartient. duire la conciliation et l'union. La plupart se retiivi. lit,
s il a manil pour but la justification d'un des Les Theologische fahrbùcher cessèren\ de paraître en 1857,
deux partis el la condamnation de l'autre, il appartient La solitude se fit autour du maître vieilli; quand il mou-
"ut à la péi iode aiguë conséquent au p u rut, en 1860, son école ne subsistai! déjà plus.
1
le cas, pour auteur un pétriniste
'
enfin il demeure complètement étranger à la querelle qui ses contemporains à traiter avec une libelle effrém
pli tout le p e, i est qu'il est postérieur à écrits du Nouveau Testament. C'est par là surtout qu'il a
[uenl remonter au delà continué, même après l'oubli de ses œuvres et l'abandon
EAUR — BAYNES 152G
de ses théories, à exercer sur ses compatriotes et sur ses voyages, il avait recueilli une collection importante
beaucoup de non Allemands une influence désastreuse. de monnaies juives; il les arrangea et les interpréta avec
Parmi les ouvrages publiés par les disciples de Baur, sous beaucoup de science, les reproduisit avec exactitude, et
la surveillance et sous l'influence directe du maître, on en établit l'authenticité. —
Voir Baur, dans YAlIqemeine
peut citer Das nachapostolische Zeilalter in den Haupt-
: Encyclopédie, t. vin (1822), p. 246; Frd. W. Madden,
momenten seiner Entwickelung par Schwegler, Tubin-
,
History of Jewish Coinage, in-8°, Londres, 1864, p. II.
gue, IS46; Die Apostelgeschichte nach ihren Inhalt und F. Vigouroux.
Ursprung, par Ed. Zeller, Stuttgart, 1854 Die Ensteltuny
; BAYES Joshua, ministre presbytérien anglais, né à
der altkatholischen Kirche, Bonn, 1850. Manchester en 1671, mort le 21 avril 1716. 11 fut ordonné
Sur l'école de Tubingue et pour la réfutation de ses prédicateur de l'Évangile et ministre le 22 juin 1694.
doctrines, voir Mackay, The Tubingen School and its anté- Matthew Henry étant mort avant d'avoir achevé son Com-
cédents, in-8°, Londres, 1863; H. Schmidt, dans Real- mentaire sur les Saintes Écritures, la continuation de son
Eneyclopedie fur protestantische Théologie, 2 e édit., t. n, œuvre fut confiée à un certain nombre de théologiens
1877, p. 163-184; Funk, dans Kirchenlexicou, t. n, 1883, presbytériens, et Bayes fut chargé d'expliquer l'Épitre aux
col. 64-75; W. R. Sorley, Jewish Christian and Judaïsm, Galates. Son travail parut dans le Coinmenlarg on the
a studg on the historg of the two /irst Centuries, in-8", OUI and New Testament, 5 in-f°, Londres, 17.'!7
Cambridge, 1881; G. W. Lechler, Das apastolische und
das nachapostolische Zeilalter mit Rucksicht aiif l'u- BAYITH (hébreu habbayit,
avec l'article, « la
:
terschied und Einheit in Leben und Lehre, 3" édit., maison » ). Quelques considèrent ce mot
interprètes
in-8°, Karlsruhe, 1885; J. Thomas, L'Église et les ju- comme un nom propre, désignant une localité moahite,
daïsants à l'âge apostolique : La réunion de Jérusa- dans Isaïe, xv, 2. Le Targum et la version syriaque sup-
lem, dans la Revue des questions historiques , oct. 1889, priment la conjonction et qui sépare Bayif ri D'tbôn
t. xlvi, p. 400-461; F. Vigouroux, Eaur et l'école de dans le texte hébreu, et lisent Beth-Dibon. Cette leçon
Tubingue, dans Les Livres Saints et la critique rationa- n'est pas plus fondée que l'opinion précédente. La Vul-
liste, t. n, p. 464-495, et dans La Eible et les découvertes gate a pris bayif pour un nom commun, domus, « mai-
modernes, t. i, p. 77-88; Samuel Berger, Raur et les son, » c'est-à-dire ici « de Chamos ou des divi-
temple »
origines de l'école de Tubingue, Strasbourg, 1867. nités moabites, et la plupart des commentateurs adoptent
L. GONDAL. cette explication, en faveur de laquelle on peut alléguer
BAURAMITE, Bahurim. I Par., xi, 3'2.
originaire de que bayif est précédé de l'article et qu'il est en parallé-
L'Écriture nomme deux personnages de cette ville, Séméi, lisme avec bamôt , « les hauts lieux » où l'on honorait
11 Reg., xvi, 5; III Reg., n, 8, et Azmaveth ou Azmoth. les dieux de Moab. Cf. Is., xvi, 12, sancla sua, « son
La Vulgate n'emploie l'adjectif Bauramite que I Par., sanctuaire. » La stèle de Mésa trouvée à Dibon men-, ,
xi. 3-2. Dans II Reg., xxm, 31, elle dit que Azmaveth tionne, ligne 27, un Beth-Bamoth ou « temple des hauts
était de Béromi, c'est-à-dire de Bahurim, et elle lieux ». Voir MÉSA. C'est peut-être YHabbayit dont parle
nomme exactement Bahurim, II Reg.,xvi,5, et III Reg., Isaïe. Les hypothèses imaginées par divers exégètes qui
n, 8. Voir Bahurim. supposent que Bayif désigne Beth-Diblathaim, Bath-
Baal-Méon ou Bethphogor, sont complètement arbi-
BAVAI (hébreu Saunai; Septante Bsvsi!), 111s d'Éna-
: :
traires. Cf. Baethgen, dans Handwbrterbuch des biblis-
dad, chef de la moitié du district de Céila, au temps de ehen Allertums, 2 e édit., 1893, p. 179.
Néhémie, releva une partie de la muraille de Jérusalem,
voisine du sanctuaire. II L'sdr., m, 18. BAYLE Marc Antoine, théologien français, professeur
d'éloquence sacrée à la faculté de théologie d'Aix, né à
BAXTER Richard , célèbre théologien non confor- Marseille en 1825, mort dans cette ville le 18 mars 1877.
miste anglais, né le 12 novembre 1615 à Rowton, dans On a de lui Homélies sur les Évangiles , 2 in-18,
:
le Shropshire, mort à Londres le 8 décembre 1691. Il Tournai, 1865. Son principal travail est la traduction fran-
devint, en 1640, vicaire de Kidderminster, et mena ensuile çaise de plusieurs livres de la Bible, qui ont été imprimés
une ie très agitée et très tourmentée. 11 composa un dans la Sainte Bible avec commentaires, publiée par
grand nombre d'écrits, dont un seul est relatif à l'exé- l'éditeur Lethielleux, in-8°, Paris, 1877 et suiv. Sa version
gèse A paraphrase on the New Testament , wilh notes
: est littérale et bonne. Voir Literarisclier Handweiser,
doctrinal and praclical , in-4", Londres, 1685; in-8°, février 1880, p. 70. O. Rey.
1695, 1810. Cet ouvrage fut déféré au Banc du Roi, et
l'auteur emprisonné pendant deux ans; mais le souve- 1. BA¥LEY Anselme. Voir Bailey.
rain lui pardonna ensuite, et lui permit de se retirer à
Charler-House Yard. La Paraphrase est surtout pratique ;
2. BAYLEY Robert Slater, ministre indépendant, Anglais,
le sens y est souvent bien exposé, seulement on y retrouve né à Lichfield en 1801 mort le 14 novembre 1X59.
,
les erreurs de l'auteur sur la grâce et la rédemption. Voir 11 successivement pasteur à Louth, dans le Lincoln-
fut
Mat th. Sylvester, Reliquise baxterianœ , Londres, 1696, shire, à Sheflield à Londres et à Hereford. On a de lui
,
1713, 1727; Orme, Life and Times of Baxter, 2 m-8°, entre autres ouvrages, A new Concordance to the Hebrew
Londres, 1830; von Gerlaeh, Richard Baxter nach seinem Bible juxta editionem Hooghtianam, and accommodated
Leben und Wirkcn, Berlin, 1836; Schmidt, R. Baxter's to the English version, in-8°; A course of lectures on
Leben und Wirkcn, Leipzig, 1843. the hispiration of the Scriptures, in- 12, Londres, 1852.
— Voir L. Stepben, Dictionary of national Biographg,
BAYER Francisco Perez, antiquaire espagnol, né à t. m (1885), p. 444.
Valence en 1711, mort le 26 janvier 1794. Il professa
l'hébreu à l'université de Salamanque, lut chanoine de BAYLY Benjamin, recteur anglican de l'église Saint-
Tolède et conservateur de la Bibliothèque de Madrid. Il James, à Bristol, mort le 25 avril 1720, est l'auteur de:
a publié Dissertatio isagogica de numis Hebj-œo-Sama-
: An Essag on inspiration. Londres, 1707; 2» édit., 1708.
riianis, in-4», Valence, 1781 (avec figures' Numorum; La première édition est anonyme; la seconde est consi-
Uebrieo-Samaritanoruin Vindicatio, in-4", Valence, 1790 dérablement augmentée.
(avec gravures); Legitimidad de las monedas Hebrœo-
Samaritanas confutacion de la diatriba de Dn. Olao
, BAYNE. Voir Baixes.
Gerh. Tychsen, in-4", Valence, 1793. Bayer le premier a
tracé lu véritable voie à la numismatique hébraïque. Dans BAYNES Paul, théologien puritain anglais, né à Lon-
1527 BAYNES — BÉATITUDES (MONT DES) 1523
Commentary upon the whole Epistle to the Ephesians, avec raison, » dit Delitzsch Wo lag dos Parodies,
,
in-f°, Londres, 1643, ouvrage estimé encore aujourd'hui Leipzig, 1881, p. 10. pourrait objecter que cette gomme
On
eu Angleterre. Voir L. Stephen, Dictionary of national aromatique n'est pas d'un prix tel qu'on puisse la mettre
Biography, t. m (1885), p. 455. sur le même rang que l'or, et que d'autre part le bdel-
lium, qui est rouge, ne saurait être comparé avec la
BAZAR, nom d'origine persane, donné au lieu où manne, qui était blanche comme le givre. Exod., xvi,14.
l'on vend les marchandises en Orient. Voir Marché. Mais fauteur sacré présente le bdellium, non comme une
substance aussi précieuse que l'or, mais comme un pro-
BAZATHA
(hébreu BizkV , nom perse, Bazata : duit caractéristique de la terre d'Hévilath. Quant a la res-
Septante Ba;i8a\ un des sept eunuques qui se tenaient
: semblance de celte substance avec la manne, il n'est pas
en la présence d'Assuérus. I Esth., 10. i , nécessaire qu'elle soit adéquate; il suffit qu'elle soit jus-
tifiée par une qualité commune, par exemple, une certaine
BAZIOTHIA
hébreu Bizyôfyâh ; Septante a': i
: : transparence, comme celle de la cire ou des autres gommes
xûuat de la tribu de Juda
arJTrfiv), mentionnée
ville , aromatiques, l'encens, la myrrhe.
après Bersabée, Jus., xv, 28. Elle est complètement in- Quelques auteurs, Baschi, Beland, etc., ont voulu faire
connue on se demande même, d'après les Septante, si
: de bedôlah une pierre précieuse, et l'on a même prétendu
le le\!e original no portait pas un nom commun. Les tra- que la leçon bedôlah était fautive, et qu'il fallait lire
ducteurs grecs ont du lire, en effet, n'rvija, benôfédh, berôlah, mot qui désignerait le béryl. Mais rien n'auto-
rise cette correction, et si le bedôlah était un nom de
|
Bersabée et] « ses filles » ou « ses bourgs >, au lieu de
pierre, l'auteur aurait signalé dans la terre d'Hévilath la
->rrn:, Bizyôfyâh. Cependant les autres versions ont
..pierre de bedôlah », comme il fait pour la g pierre de
ici un nom propre. La paraphrase chaldaique reproduit iôham ». Enfin d'après Saadias, Kimchi, Bochart, Bie-
Peschito donne JL1.Q-. rozoicon, II, v, 5; Gesenius, Thésaurus lingtue hébrsese,
exactement l'hébreu; la » Jo •
Baalméon.
rais.. n p.. m dé
ipparence de la manne. Les Sep-
i nei i
rendu u ».tov. Le bdelliu st la gomme reux les pauvres, etc. L'auteur sacré n'indique pas le
..
qui se rencontre aussi ailleurs. Pline le décrit en ces sur la montagne ». Matth. V, 1. Le grec porte l'article.
,
15129 BÉATITUDES (MONT DES) 1530
ei; tq opo;. Est-ce pour désigner une montagne connue de forme arrondie, dont l'altitude rst de 3ifi mètres. La
des lecteurs ou voisine des lieux où le récit vient de les crête, élevée de 50 ou 60 mètres au-dessus du niveau de
transporter? La réponse, quelle qu'elle soit, nous laisse la route, vers le sud, domine d'environ 250 mètres, vois
toujours dans l'incertitude. Quelques auteurs veulent voir le nord, la vallée que sillonne l'ouadi el-Hamam. Elle est
ici dans « la montagne » une opposition avec « la ville terminée, au nord-ouest et au sud-est, par deux éminruers
maritime » de Capharnaùm, dont il est question aupara- ou cornes qui lui ont fait donner le nom de Qoroun
vant. Matth., IV, 13. Mais les deux passages sont trop sé- Hattin, « Cornes de Hattin ». Ilattin est le petit village
parés pour qu'on puisse ainsi les unir. Saint Jérôme, dans qui s'étend sur la pente septentrionale. Ces deux émi-
son Commentaire sur saint Matthieu, t. xxvi, col. 33, nences « ont été justement comparées au pommeau et au
avoue ne rien savoir de certain sur ce sujet; il dit sim- troussequin d'une selle arabe ». Lortet, La Syrie d'au-
plement que la scène dut se passer « en Galilée, sur le jourd'hui, dans Le Tour du momie, t. xliii, p. 202. 11
Thabor ou quelque autre montagne élevée ». Une ancienne existe entre ellesun plateau inégal, long d'une centaine
tradition, remontant à l'époque des croisades, place le de mètres, capable de contenir un nombreux auditoire,
mont des Béatitudes à Qoroun Hattin, hauteur située à et du haut duquel on jouit d'une magnifique perspective.
mi-chemin entre le Thabor et Capharnaùm, à peu près Ce n'est pas cependant, croyons -nous, sur ce plateau
en face de Tibériade, à deux heures du lac (fig. 407 ). La qu'eut lieu le discours du Sauveur, mais en un point
position de cette colline « s'accorde fort bien avec l'en- intermédiaire, entre la plaine et le sommet; ce qui per-
semble du récit évangélique, car elle est facilement abor- met à saint Matthieu de dire qu'on était « sur la mon-
dable de toutes parts et se trouve justement dans la région tagne », et à saint Luc, VI, 17, « dans la plaine, » ënl
où prêchait alors Notre - Seigneur. De plus, elle mérite T07TGU 7T£Slvoy.
seule, entre toutes les hauteurs qui l'avoisinent à l'ouest La colline tout entière, dont la forme est bien celle
du lac, le nom de montagne par excellence, qu'elle porte d'une forteresse naturelle, était, dans sa partie supérieure,
dans le texte grec, t'o opi;, tant elle se distingue des entourée d'un mur d'enceinte dont il subsiste encore de
autres par sa forme particulière et par son élévation plus nombreuses traces, principalement aux deux cornes, qui
considérable». Fillion, Evangile selon saint Matthieu, paraissent avoir été fortifiées d'une manière spéciale. La
Pans. 1878, p. 98. nature des matériaux de toute forme et de toute dimen-
C'est, en un sommet bien singulier que celui de
effet, sion qui jonchent le sol semble indiquer que ce mur a
Qoroun Hattin, un de ceux qui frappent le plus le voya- été construit à la hâte. Les habitants de Hattin prétendent
geur, quand, après avoir suivi la route de Nazareth à qu'il renfermait une petite ville, depuis longtemps rasée
Tibériade, il commence à apercevoir le profond encais- de fond en comble et aux ruines indistinctes de laquelle
sement du lac. Il voit sur sa gauche une colline rocheuse, ils donnent le nom de Khirbet Medinet et-Thouiléh,
1531 BÉATITUDES (MONT DES) — BEAUTÉ -1532
La colline de Qoroun Hattin était un point assez cen- Evangeliorum , Paris, in-S-, 1552 et 1560. Malgré son
tral où pouvaient se rencontrer les foules, avides de la litre latin, c'est une concordance en fraie ais
disais que nul endroit n'était mieux fait pour servir de pelain de la reine. 11 a laissé Remarques historiques,
:
,
lire au di lia ora
i, u en inl exposeï e qu'on a si jus- i critiques et philologiques sur le Nouveau Testament
tement appel harte du royaume des cieux . •2in-l", la Haye, I7'iô: —
Le Nouveau Testament de Notre-
ix tranquilles du lac. sur la surface
li
Seigneur Jésus- Christ traduit en français sur l'origi-
duquel des collines qui masquent le regard projettent nal grec, avec notes littéraires pour éclaircir le !
quelques échancrures. Au delà, les montagnes du Djau- 2 in-4 n Amsterdam; réimprimé en 17il avec des cor-
,
l.ui s'abaissent jusque sur ses bords et ferment l'hori- rections et des additions considérables. La pi
ud, au-dessous de moi, une plaine raie, les quatre Évangiles et les Actes sont de Lenfant,
basse, l'Ai .1 el-Ahma, et, plus loin, le Tliabor, dont le — Discours sur la Bible de Saurin (fait en société avec
sommet, encadré dans les autres collines, ressemble à son fils, Charles-Louis de Beausobn
une bosse de dromadaire. A gauche, vers le nord, se G. Thohasson de Gournay.
dresse le grand lin m. m avec son pic couvert de neige. BEAUTÉ. Le sentiment de la beauté, inné au cœur de
A mes pieds, le tapis de verdure et les anémones rouges l'homme, trouve son objet dans certaines qualités ou dis-
(|ui remaillent me rappellent l'herbe et le lis des champs positions des êtres, qui varient selon la diversité îles temps,
que Notre -Seigneui fait entrer dans ses gracieuses corn-, des lieux, du milieu et de l'éducation. Cette impuissance
ms. Matth., vi, 28, 30. Voir Anémone. de l'homme à déterminer d'une manière absolue les qua-
C'est également sur celte hauteur que le Sauveur en- lités qui éveillent l'idée de beauté fait comprendre pour-
poui la première l'ois l'Oraison dominicale. Matth., quoi, dans l'Écriture, cerlaines expressions ou métaphores,
vi. 9-13. A l'époque des croisades, le Djebel Qoroun qui chez nous sont loin d'exprimer la : sont .
Hattin el les plaines avoisinantes furent le théâtre de la employées pour signifier la beauté, et particulièrement la
désastreuse bataille où, le i juillet llo'7, Saladin écrasa beauté physique de l'homme, dont il est surtout question
l'armée des Latins, vit la vraie croix tomber entre ses ici.
mains, el s'ouvrit par cette victoire les portes de la I'ales- 1" C'est d'après ces notions qu'il faut apprécier la des-
en Vsturie, vivait dans la seconde moitié du loppement des formes corporelles une haute stature,
:
vuic siècle. On connaît ses controverses avec Élipand, une forte corpulence. C'est peut-être à cela que l'Écriture
an hevéque de rolède, el les autres partisans de l'erreui fait allusion quand elle dit que l'épouse est belle comme
adoptioniste. Voir Migne, l'air, lai., t. xevi, col. 859-1030. Jérusalem, Cant., vi, 3; que son cou est semblable à une
Béatus j soutient la doctrine catholique avec une singu- tour, IV. i; vu, i; sa tête, au Carincl. vu. 5. D'autres
ie, -i -es deux écrits contre Klipand témoignent expressions du Cantique des cantiques, I, 9; V, L">; vi, 5, 6;
d'une |
innaissance des Livres Saints. 11 a com- VII. 1-3, semblent indiquer la même idée. La beauté du
posé sur l'Apocalypse un volumineux commentaire qui a visage consistait chez les Juifs dans la pureté des I,
joui dune très grande vogue en Espagne, du i.v au dans le brillant des yeux, comme étaient ceux de lia, loi.
mi sii Les manuscrits assez nombreux de ce com-
'
- aux \eiix chassieux hébreu mous , c'est-à-dire
:
1
parmi les sources les plus importantes de l'his- était légèrement basane, connue l'indique lexpression :
toire de l'art espa ol au moyen âg Voir sur ce point « Je suis noire, mais belle, o mise par Salomon sur les
i
ilypse de lièatus, par M. L. De- lèvres de l'épouse des Cantiques. Cant., i, 4. L'ardeur du
lisle, dans les M de aléogi Me et de biblio- ,
soleil d'Orient produisait ce résultai sur ceux qui travail-
graphie 1880 .
p. 11(5-148. Quant au commentaire lui- laient en pKin air, Cant, i. ô. el les femmes ne paraissent
même, il n'a rien de avant tout une très original. C'est pas avoir cherché à s'en garantir, comme elles le font
sorte ! dont le texte est emprunté à peu prés aujourd'hui, en se voilant le visage.
ivemenl l'Église latine qui ont expli-
i
A l'aide de ces quelques traits épais dans la Sainte
,
qué l'Apocalypse Le re< ueil de Béatus n'en a pas moins Ecriture, on peut coup rimer quel était l'extérieur de ces
une réelle imporl inservé plusieurs textes
i
femmes qui sont mentionnées comme douées d'une grande
an. e us consid uis longtemps comme perdus, par
;.
i beauté: Sara, Gen., xu. 11. 11; Rébecca, Gen., \\w, 7;
le, des pa du commentaire de saint Jérôme Judith, Jud., », i. 7. li; Bethsabée, Il Reg., u, 2; Abisag,
et de celui d'Apringiu Béja Malheureusement III Reg. i. i.Visiln. 1,-tli.. i. !1 Lsthei. u. 7. 15; Su-
;
l'abbé de Liébana ne nous fait pas connaître ce qui appar- sanne, Dan., xm. 2, 31. La beauté corporelle semble avi ir
tient chacun de ces auteurs, el cette distinction n'est
à été lies appréi iée des Hébreux, el la loi elle-même tolérait
possible qu'à la condition de découvrir quelques- malgré la défense faite aux Israélites
cette estime; car,
ans de ces commentaires. L'œuvre de Béatus a été publiée d'épouser des femmes étrangères, elle permettait aux
au siècle dernier pai llorcz, sous ce litre : .No,, i, Beati vainqueurs de se choisir des épouses parmi les plus
1533 BEAUTE — BEAUXAMIS 1534
belles des captives, Deut., xxi, 11; à condition qu'elles à quels traits corporels elles répondent. Lam. , iv, 7.
ne lussent pas de la race des Chananéens. Deut., xx, 1(5. Salomon, qui est donné dans l'Écriture comme un homme
Malgré cela l'Écriture rappelle à l'homme la fragilité de d'une grande beauté, III Reg., 1, G, est probablement le
la beauté du corps, et le met en défiance contre les illu- personnage auquel ont été empruntés les traits du Can-
sions de son cœur. Prov., xxxt, 30. Si elle compare la tique des cantiques, qui désignent la beauté de l'époux.
beauté humaine à celle de la nature représentée par la D'après cette description, Salomon aurait été beau « comme
verdure des prairies, elle déclare que celle-ci est supé- les cèdres du Liban », Cant., v, 15; son teint « blanc et
ciée chez les femmes, mais aussi chez les hommes, et Bruges, 1882, t. IV, p. 1464-1408. Voir Jésus-Christ.
particulièrement chez ceux qui avaient un rang élevé, P. Renard.
comme les rois, IReg., ix,2; Ps. xuv,3, 5, les princes et les BEAUXAMIS Thomas (en latin Bellamicus, Pulcher
:
grands officiers du royaume, Il Reg., xiv, 23, dont on aimait amicus), religieux carme de la province de Jlelun né ,
à voir la haute stature, la vigueur et la corpulence. Un à Paris, mort dans cette ville en 1589. Dès l'an 1567,
homme mal fait était réputé incapable d'une grande élé- docteur de l'Université de Paris, il passait pour être le
vation d'esprit et d'actions d'éclat. C'est d'après cette théologien le plus remarquable de son époque. Vicaire
manière de juger que Nabuchodonosor ordonna de choi- général de l'ordre pour la province d'Albi, prieur du cou-
sir les plus beaux des jeunes Juifs captifs à Babylone, vent de Paris, ambassadeur, prédicateur de la cour sous
pour en faire des officiers de son palais. Dan., i, 4. La Catherine de Médicis, Charles IX et Henri III, il devint
beauté des hommes est marquée dans l'Écriture par des enfin ministre, et fit aux hérétiques une guerre acharnée
traits spéciaux. .Moïse compare la beauté de Joseph à celle par sa parole et par ses écrits. On a de lui 1° Ho- :
du premier-né d'un taureau. Deut., xxxm. 17. Dans la milise in omnia quse per Quadragesimam leguntur
description qui est faite du jeune David, I Reg., xvi, 12; Evangelia, in-8°, Paris, 1567, et Anvers, 1569. 2° In —
xvii, 42, la couleur blonde de ses cheveux est donnée sacrosancta Cœnx mysteria, Passionem et Resurrectio-
coi mue un trait de beauté. L'abondance de la chevelure nem D. N. J. C. homiliœ et tàbtilx, annexis quibusdam
était plus recherchée encore que la couleur. II Reg., xiv, scholiis, ex primis Ecclestx Palribus, in-8', Paris, 1570,
25, 26. Elle était regardée comme la gloire du corps, Num., et Anvers, 1573. —
3° Promtssio carnis et sanguinis
VI, 5; Ezech., xliv, 20, tandis que tenue
la calvitie était Christi in Eucharistia, in-8», Paris, 1582; 4» Homi- —
pour un opprobre. IV Reg., n, 23. La doctrine chrétienne liarum pars secunda quadragesimaliurn in-8», Paris, ,
apprit plus tard aux hommes à dédaigner ce vain orne- 1567, et Anvers, 1509; Venise, 1572. —
5° Homiliae xxrm
ment, et saint Paul, en ordonnant aux femmes de laisser in Abachuck (sic) prophetam, in-8», Paris, 1578. —
croître leur chevelure et de la cultiver, déclare que, poul- 6» Commentaria in evauyelicam historiam 4 in-f>,
,
ies hommes, c'est une ignominie d'en faire autant. I Cor., Paris, 1583; in-f", Lyon, 1594. Ouvrage non terminé.
XI, 14, 15. D'autres expressions métaphoriques désignent 11 devait avoir un tome iv, qui n'a pas été
composé. —
la beauté des hommes, sans qu'on puisse dire exactement Ces commentaires sur l'harmonie évangélique ont été
1535 EEAUXAMIS - BECK 1536
assez estimés en leur temps. Lueius vante l'érudition des Depuis il a été très souvent imprimé, in-f°, Pesaro, 1507,
travaux que nous venons d'énurnérer, et qualifie les 1514, 1517; Rimini, 1524-1520; Venise, 1544. 1546, etc.
Homélies pour le carême de « opus elegantissimum «Voir L'édition la plus complète est celle de Cracovie, in-f ,
Lueius. Bibliotheca carmelitana, in-4», Florence, 1593, 1592-1593. On a de lui, en outre, un commentaire sur Job
p. 79; Villiers de Saint-Étienne, Bibliotheca carmelitana, intitulé Sùb'a temâhôf, Abondance de joies », Ps., xvi
in-f\ Orléans, 17.72, t. n. p. 803; Pussevin, Apparatus (hébr.) 11. E. LEVESQUE.
Sucer, in -4', Venise, 1606, t. n, p. 301. 0. REY.
BÊCHE, instrument de culture. Voir Houe.
BÉBAÏ. Hébreu: Bëbaï et Bêbâï; Septante: Baô*:,
TW;.. Bi)6oti. Nom d'homme et aussi nom altéré de lieu, BECHER. Hébreu: Békér, s premier- né. » ou bien
d'après quelques manuscrits grecs de Judith. « jeune chameau ». Cf. Is., lx, 6. Nom de deux Israélites.
A. BÉBAÏ, chef de famille dont les membres revinrent 1. BECHER, fils d'Éphraim, chef de la famille des
de Babylone avec Zorobabcl au nombre de sis cent vingt- Béchérites. Num., xxvi. 35.
trois, 1 Esdr., n, 11, ou de six cent vingt-huit, Il Esdr.,
vu 10. Cette différence provient d'une faute de copiste.
,
2. BÊCHER, fils de Benjamin. La Vulgate l'appelle
Avec Esdras, vingt-huit membres delà même famille re- Béchor. Voir Béchor.
vinrent également de Babylone, sous la conduite de Za-
charie, descendant de Bébaï. I Esdr., vin, 11. Quatre BÉCHÉRITES \ hébreu habbakri, : nom avec l'article;
descendants de Bébaï avaient épousé des femmes étran- omis dans les Septante), descendants de Bêcher, fils
gères et les répudièrent sur l'ordre d'Esdras. I Esdr., d'Éphraïm. Num., xxvi, 35.
x, 28. Ce nom se rencontre encore parmi les chefs du
peuple, signataires de l'alliance théocratique à la suite de BÉCHOR (hébreu Békér, « premier-né » ou « jeune
:
Néhémie, II Esdr., X, 15; il parait désigner le même per- chameau Septante Bo-/op, Bi/'s), second fils de Ben-
»; :
sonnage. E. Levesque. jamin, d'après Gen., xlvi. 21, et 1 Par., vu, 6, et père
de Zémira. I Par., vil, 8. Le nom de Békér (Béchor) ne
2. Zacharie, parait être le même Bébaï
BÉBAÏ, père de se lit pas dans l'énumération des fils de Benjamin. Num.,
que précédent. Des exégètes croient cependant que
le xxvi, 38, et I Par., vin, 1. En rapprochant le nom des
c'est un lils de Bébaï, portant le même nom. fils de Benjamin, ".s- -as -,-z, Gen., xlvi 21, de ,
el dans quelques autres manuscrits mille de ce nom. Num.. \.\w. 38. Du reste uni
grecs. C'est certainement une forme altérée. grande divergence règne entre les diverses
des lils de Benjamin des noms ont été altérés et des
:
BECANUS, Verbeeck ou van der Beeck Martin, né petits-fils pris pour des lils. E. LEVESQUE.
à Hilverenbeeck (Brabant septentrional) vers 1561, morl
à Vienne le "22 janvier 1021, entra au noviciat de la Com- BECHORATH (hébreu : Bekôraf, i première nais-
de Jésus, a Cologne, en 1583. Il se fit un nom dans sance pour» premier-né »; Codex Vaticanus : Bi/t'p,
»
Ienseignement de la philosophie et de la théologie à Wurz- Codex A lexandrinus : Be^upâO), fils d'Aphia, un des
bourg, Mayence et Vienne, pendant vingt-six ans. Il fut ancêtres de Cis, père de Saùl. I lieg., IX, 1.
un adversaire redoutable des protestants. Ferdinand II le
choisit pour confesseur. Ses nombreux ouvrages sont prin- BECHOR -SCHOR [Bekôr sur) Joseph ben Naph-
cipalement des ouvrages de controverse, dans lesquels thali,rabbin français du XII e siècle, disciple de Jacob Tam,
brillent la solidité et la clarté. 11 a laissé en outre Ana- : continua la tradition de Raschi et de son petit-fils. Samuel
l'eteris ac Novi Testamenti, in-8°, Mayence, 1620. ben Meïr, dans l'explication du Pentateuque. Il composa
Cet ouvrage a été réimprimé, à ma connaissance, plus un commentaire littéral de ce livre vers 1170. Une partie
de trente fois, el a été traduit en anglais, en flamand et seulement a été imprimée, d'après le manuscrit de Mu-
en espagnol. Malgré les progrès de la science, il n'a pas nich, par A. .lellinek Béchor -Schor Jos., Comme»-
:
perdu toute son utilité. C. Som.mervogel. lar zum Pentateuch, 1. Abth. (ienesis und Exodtts, in-8°,
Leipzig, 1856. Bernard de Rossi affirmait avoir vu à Rome,
BECBÉCIA. Hébreu : Baqbuqyah, « Jéhovah dévaste, dans la bibliothèque Casanata, un exemplaire d'une édi-
dépeuple, » allusion à la captivité de Babylone ;omis dans tion imprimée in-f", a Constautinoplc 1520. AnnaJsi ,
les Septante. Nom de deux lévites. hebrœo lypograpliicx, in-8", Parme, 1799. n° 100. p. 20.
Mais il n'a pu y être retrouvé, et il y a lieu de croire a
1, becbécia, lévite, chef du second chœur, à l'époque une confusion avec le commentaire de Josué ben Schoeîb.
de Néhémie. Il Esdr., xi, 17; xn, 9. Histoire littéraire <le la France, t. xxvm, p, 435 et note.
Geiger donne des extraits de cet important commentaire
2. BECBÉCIA, lévite gardien des portes et des vesti- dans son opuscule Parschandatha , où il discute les
bules au retour de la captivité. Il Esdr., xn, 25. On œuvres et le mérite des écrivains de l'école de Raschi.
pourrait peut-être rattacher Mathania, Becbécia etObédia Les Hidduiê hattôràh , Nouvelles explications (cabalis-
du \. 25 au v. précèdent el les ranger parmi les chan- tiques) de la Loi , conservées en manuscrit à la biblio-
t s, comme dans 11 Esdr., xi, 17. Ce serait alors le thèque de Leyde, ne sont pas authentiques. M. Stein-
mi me pi rsonnage que le précédent. schneider, Catalogus librorum hebrœorum in Bibliolh.
Bodleiana, in-4", Berlin, 1852-1860, col. 1440.
BECHAI BEN ASCHER, commentateur juif de Sa- E Levesque.
ragosse au mi' m »na est transcrit de
siècle Son a 1. BECK Daniel, savant philologue alle-
Christian
1res différentes Bahia, Bahye, Bachia, Bachie et mand, né à Leipzig le 22 janvier 1757, mort dans cette
plus justemenl Bi haï n a ci mposé vers 1291 un com-
i
paru que la première partie l'auteur n'a point terminé tagne qui est à gauche de la haute Cilicie. » Cette mon-
—
;
du reste la plupart de ses nombreuses publications. tagne, qui n'est pas nommée ici, est le mont Ange,
Dans son Herméneutique, regardée comme une œuvre la Vulgate, où nous lisons, Judith, n, 12: « Et lorsqu il
importante, Beck pose les principes d'interprétation du (Holopherne) eut passé les frontières de l'Assyrie, il \int
grec du Nouveau Testament son livre contient surtout ;
aux grandes montagnes d'Ange, qui sont à gauche de la
des notices sur les écrivains qui se sont occupés de la Cilicie. » On sait que, dans la manière de parler des
philologie de cette partie de l'Ecriture, et sur l'état des Hébreux, qui déterminaient les points cardinaux en se
manuscrits grecs. —
Voir Nobbe, Vita Chr. D. Beck, tournant vers l'est, la gauche indique le nord. Le mont
in-8°, Leipzig, 1837. Ange correspond bien ainsi à l'Argée des auteurs clas-
siques (Strabon, xn, p. 538), le pic principal du massif
2. BECK Jacob Christophe, théologien protestant central de la Cappadoce, aujourd'hui l'Ardjéh-dagh, appar-
suisse, né à Bàle le 1 er mars 171 1, mort en 1785. Il devint tenant à la région volcanique qui s'étend au nord du
professeur d'histoire dans sa ville natale, en 1737; puis, Taurus cilicien et à l'ouest de l'Anti-Taurus. Voir Ange.
en 17ii, professeur de théologie, et enfui, en 1759, pro- La plaine de Baictilaitb marque donc un point intermé-
fesseur d'exégèse de l'Ancien Testament. Ses ouvrages diaire entre cette montagne et Ninive ou les frontières de
sur l'Écriture sont les suivants Disputatio de diluvio :
l'Assyrie. Quoi qu'il en soit des trois journées de marche,
noachico universali, in-4°, Bàle, 1738; Disputatio de par- dont la Vulgate du reste ne parle pas, on peut juger,
tibus orbis guas ante diluviunt noachicum homines inco- d'après l'ensemble du récit, qu'Holopherne, dans cette
luisse videntur, in-4», Bàle, 1739; Vollstândiges Bïblisches première campagne, qui fut (ilutot une razzia qu'une
Wûrlerbuch oder Verbal- und Real-Concordanz, 2 part. conquête, se porta tout d'abord et directement vers le
in-l», Bàle, 1770; souvent réimprimé; Epitome historiée centre ou l'ouest de l'Asie Mineure, principal foyer de la
Ecclesise Veteris Testamenli, in-4°, Bàle, 1770; Disputa- révolte.
tio de codicibus manuscriptis greecis , in-4°, Bàle, 1774; Dans ces conditions cependant, il n'est pas très facile
De edilionibus principibus Novi Testamenli, in-4°, de savoir où se trou /ait cette plaine. Grotius, Opéra oniuia
Bàle, 1775; Biga editionum Novi Testamenli syriaci, theologica, 2 in-f», Londres, 1079, t. i, p. 579, et d'autres
in-4°, Bàle, 1770. auteurs rapprochent BatxTi).ai9 de BaxTaïœMct , ville que
Ptolérnée, V, 15, 10, place dans la Syrie Cassiotide c'est :
3. BECK JohannTobias, théologien protestant alle- la Bactaiali de la Table de Peutinger, qui la met à vingt-
mand, né le 22 février 1804 à Balingen, en Wurtemberg, sept milles (environ quarante kilomètres) d'Antioche. Il
mort à Tubingue le 28 décembre 1878. Il fit ses études à y a certainement un rapport marqué entre les deux noms;
Tubingue, devint, en 1827, pasteur à Waldthaun; en 1829, mais on peut se demander pourquoi le général assyrien
prédicateur à Mergentheim; en 1830, professeur de théo- au lieu d'aller droit à son but, aurait suivi une ligne qui
logie à Bàle, et, en 1843, à Tubingue, où il demeura jusqu'à l'eût contraint ou à franchir ou à contourner des massifs
sa mort et où il exerça une grande influence, professant montagneux tels que l'Arnanus et le Taurus. Aussi d'autres
un profond mépris pour toutes les théories nouvelles, en exégètes aiment mieux chercher Baictilaitb. dans la Bag-
opposition à l'école critique de Christian Baur, Parmi ses dania, ou plutôt Bayaôavca, plaine large et élevée de Cap-
ouTrages, ceux qui se rapportent à l'Ecriture Sainte sont padoce, située entre les monts Argée et Taurus, dont
les suivants: Versuch einer pneumatisch- hermeneu- parle Strabon, n, p. 73 (au livre xn, p. 539, on lit Taga-
tischen Entwickelung des neunten Kapitels im Brief'e oaviï, par erreur de copiste). « Tout cela, dit Calinet, est
an die Borner, Mergentheim, 1833; l'mriss der biblt- à la gauche, c'est-à-dire au septentrion de la haute Cilicie,
schen Seelenlehre, Stuttgart, 1871 traduit en anglais sous ;
et revient fort bien à la Vulgate, qui ne parle point de
le titre de Oullines of Biblical Theology , Edimbourg,
:
Bectilet, mais qui met le mont Ange, gui est à la gauche
1877; Erklârung der zivei Briefe Pauli an Timotlieus, de la haute Cilicie. Le grec ne dit rien de cette mon-
œuvre posthume, publiée par Julius Lindenmeyer, Gùters- tagne d'Ange, et c'est ce qui nous confirme dans le sen-
loh, 1879.— Voir Worte der Erinnerung an Dr. Johann timent que Bectilet, ou, comme l'appelle le syriaque,
Tobias Beck, in-8», Tubingue, 1879. Betketûat, est la même que la campagne Bagdania. De
Bectilet ou Bactalat, il est aisé de faire Bagdana, en
BECKHAUS Moritz Johann Heinrieh, théologien pro- changeant VI en ». » Commentaire littéral sur le livre
testant allemand, né à Dusseldorf le 3 avril 1708, mort à de Judith, Paris, 1712, p. 381-382. « Ces altérations de
Marbourg en 1829. Il lut pasteur à Mùhlheim, à Gladbach
noms propres, ajoute M. Vigouroux, ne peuvent surprendre
et à Iserlohn; puis, en 1815, il devint professeur de théo- ceux qui savent combien les noms étrangers, en particu-
logie à Marbourg, où il demeura jusqu'à sa mort. On a lier les noms orientaux, se défigurent en passant sous la
de lui L'eber die Aeclitheit der sogenannten Tau/formel, plume des copistes. L'Avempace des scolastiques s'appelait
:
Mat th., xxviu,19, Offenbaeh, 1794; l'eber die Integritâl Ibn Badja, etc. » La Bible et les découvertes modernes,
der prophetischen Sehriften des alten Blindes, Halle. 5 e édit., 1889, t. IV, p. 288. En somme, s'il y a correspon-
1790; Bemerkungen ùber den Gebrauch der apokry- dance moins exacte entre les deux noms, nous croyons
phischen Bûcher des alten Testaments zur Eiiàuterung que Bagdania rentre mieux dans l'itinéraire d'Holopherne.
•1er neutestamentlichen Schreibart, Leipzig, 1808; De A. Legendre.
dictions tropica Novi Testamenli judicanda et interpre- BEDA Louis, né le 12 février 1750, mort le 29 mai 1796.
landa, Marbourg, 1819. Il fit profession de la règle de saint Benoit dans l'abbaye
I. Sa vie. —
a été la lumière de l'Église au
Bède guide si éclairé et d'une lecture
si agréable, grâce à l'élé-
saint Isidore de Séville, le principal éducateur du moyen distinction entre ceux qui sont authentiques ou non, ceux
âge, grâce au caractère encyclopédique de ses écrits con- on l'auteur avait des devanciers, et ceux où il vole de ses
sidérés dans leur ensemble, et mieux encore au caractère propres ailes. —
1° Hexaemeron , siée Libri quatuor i>i
de somme biblique et traditionnelle que présentaient ses principium Genesis usque ad nativitatem Isaac et re-
commentaires sur l'Écriture Sainte. Sa vie s'écoula tout probationem Ismahelis. Le second titre est celui que
entière à l'ombre du cloître. Patr. lat., t. xcv, col. 288-299. Bède a placé lui-même en tète de Ténumération qu'il lit
Ses parents étaient Anglo-Saxons d'origine, mais chré- de ses propres écrits, trois années avant sa mort. Indir-
(
tiens. Ils conlièrent dès l'âge de sept ans le jeune Bède, culus, a la fin de VHistoria ecclesiastica Anglorunt. Patr.
dont le nom veut dire « prière », à l'abbé d'un monas- lat., t. xcv. col. "289-290.) L'authenticité de ce titre et
tère voisin, saint Benoit Biscop. Celui-ci fut pour Bèdo de l'écrit est donc irrécusable. On sait que l'auteur avail
connue un second père. Puis au bout de trois ans il le eu ici pour devanciers saint Basile, saint Ambroise,
conlia, lui aussi, à son coadjuteur, Céolfrid, qui enseigna saint Augustin. "2° —
Epistola de mansionibus filio-
à son élève les premiers éléments des lettres divines et rum Israël. Authentique. Mais le Commentarium m
humaines. Le disciple de Céolfrid acquit en peu d'années Genesim, Exodum, LeviUcum, Numerum et Deutei
une érudition -i étendue, qu'elle embrassa, on peut l'af- mium, parait douteux. S'il figure ordinairement comme
firmer, tout ce qu'on étudiait et tout ce qu'on savait de authentique dans les éditions des œuvres complètes de
son temps. Bède mourut a soixante-trois ans; il était diacre Bède, c'est parce qu'on suppose que l'auteur l'a mentionné
depuis l'âge de dix-neuf ans, et prêtre depuis sa trentième sous le titre de Capitula lectionum in Pentateu
année. 11 ne commença à écrire qu'à trente ans. Il com- Moysi, Josue, Juclicitm. Mais Bède n'y suit pas sa marche
posait ave I.: même
en prose et en vers, en
la. dite latin ordinaire, qui consiste à diviser en livres tout traité un
et en anglais; mais aucun de ses écrits rédigés dans cette peu étendu. De plus, contre son habitude encore, il pai le
dernière langue ne nous a été conservé. toujours en son propre nom et n'invoque aucune auto-
II. Œuvres xégétiqi es. —
1. Observations générales. rité. Puis l'écrit ne s'étend pas au delà du Deutéronome;
—
i
— En premiei lieu, il faut remarquer que c'est le texte de .losué et les Juges sont passés sous silence. 3° De taber-
la Vulgate actuelle que cite ci commente presque toujours naculo et vasis ejus ac vestibus sacerdotutn, libri très.
Bède. 11 faut en excepter les Psaumes, pour lesquels il C'est un commentaire à la fois littéral et moral de divers
emploie le texte de ancienne Italique. Il eu agit de même
1
chapitres de l'Exode et du Lévitique. Il est pleinement
à l'égard du prophète Habacuc, et peut-être de quelques authentique, et l'un de ceux où le talent de Bède se montre
autres livres de l'Ancien Testament. Pour le Nouveau, il avec le plus d'éclat. —
4° In Samuelem proplietam alle-
ne s'en réfère jamais qu'à la Vulgate actuelle. En second gorica expositio, quatuor libri. C'est un commentaire
lieu, les Commentaires du vénérable Bède offrent une du premier livre des Rois, dans lequel le sens littoral est
interprétation a la fois littérale et morale de la plus grande laissé entièrement de côté, et cède la place au sens allé-
partie des Livres Saints. Aucun Père avant lui, si l'on gorique ou figuratif. —
5° In libros Regutn XXX qux-
excepte saint Jérôme et saint Augustin, n'avait eu le loisir stiones. Authentique (Indiculus). Mais les Capitula in
de mener à terme un travail aussi étendu, et bien peu libros Rerjum et Yerba dierum (Paralipomènes), dont
après lui, si tant est que Rhaban Main et Rupert de Deutz Bède parle aussi dans son Indiculus, ne sont pas arrivés
y aient réussi, ont tenté de refaire une somme biblique jusqu'à nous. —
6° De ternplo Salomonis , liber unus.
et traditionnelle de ce genre. Mais, dans tous les cas, si Figure sur VIndiculus. Écrit authentique et appartenant
quelque successeur de Bède a plus amassé que lui sous eu propre à Bède; mais l'auteur ne s'y occupe guère que
|
avait-elle fait d'énormes emprunts aux Commentaires les remarques du numéro précédent lui conviennent de
de Bède. Pour ce qui touche, en troisième lieu, au carac- tout point. —8° In libriim patris Tnbix allegorica expo-
tère de sou exégèse, il importe d'établir une distinction en sitio. Ici Bède avait eu des devanciers, mais par ailleurs
quelque fondamentale entre les traités ou commen-
soi le son commentaire a les qualités et les défauts des doux
taires, — ce sont
de beaucoup les plus nombreux, où — précédents. —
9° In librum patris Job expositio. Cet
l'exégète avail eu des devanciers parmi les Pères grecs ou écrit est mentionné dans VIndiculus du saint; ma
latins, et ceux où il avail a voler de ses propres ailes, per- ignore s'il nous a été conservé. A mon avis, les anciens
sonne avant lui n'ayant expliqué avec un peu d'étendue diteui's de Bède étaient fondés à lui attribuer le texte
tel ou toi de nos Livres Saints. Dans le premier cas, le qui ligure actuellement parmi les oeuvres de saint Jérôme.
commentateur anglo-saxon expose avec une rare netteté l'atr. lat., t. xxin, col. 1470-1052. —
10° In Proverbia
et tour a loiir le s"iis littéral et moral de chaque verset Salomonis, libri très, porte VIndiculus de Bède. Ici
pris à pari, mais on se contentant presque toujours d'être encore l'exégète s'occupe uniquement du sons allégorique.
le simple écho de s.iinl Augustin, de saint Jérôme et des Bède avait aussi commenté l'Ecclésiaste, d'après le même
autres Pores qui avaient travaillé avant lui sur le même Indiculus, mais ce travail est perdu. —
11° Expositio in-
sujet. Dans lo second, au contraire, il laisse, ce semble, Cantica canlicorum. VIndiculus signale cet écrit, qui
trop de côté le sens littéral pour abonder dans le sens comprend sept livres et no traite non plus que du sens
mystique et allégorique, a l'exemple de saint Grégoire le allégorique. 12' In Isaiam proplietam , Danielem ,
Grand dans ses Morales sur Job. Toutefois il est loin d'être duodecim Prophetas el partent Jeremise distinctiones
•iii—i prolixe que rr grand docteur. Pour faire connaître — capitulorum ex l>. Hieronymo excerptss (texte de VIn-
avec quels applaudissement furent accueillis les Commen- diculus). Ce commentaire est perdu. Tout ce que nous
taires de Bède, suuïiado dire que saint Boniface, l'apôtre
il avons do Bède sur les prophètes se résume dans le livre
de la Germanie, qui était sou contemporain, ne négligea suivant :
—
13° In Habacuc canticum, liber unus. [ci
aucune fatigue pour se les procurer, et se plaisait à appe- encore c'est uniquement le sens allégorique que l'exégi te
ler leur auteiu lo plus s.igace dos investigateurs de l'Krn- recherche et expose, mais l'ociit est signalé expres-
ture ». un abbatem, t. lxxxix, col. 736. sément ikms VIndiculus. —
14° In Matthmum
Aujourd'hui on ne lit plus guèi e les écrits srripturaitvs du sitio quatuor libri. Ce commentaire de saint Matthieu
docteur anglo-saxon du vin- siècle, mais c'est peut-être tait défaut dans Indiculus, et son authenticité esl dou-
1
dommage, cai il y aurail profil et plaisir à consulter un teuse; car bien qu'il puisse être postérieur à la rédaction
15 il BEDE — BEELEN 1542
de cet Indiculus, comme l'explication est d'une concision 2. BÈDE Noël, théologien français, né dans le diocèse
qui ne ressemble en rien aux développements que Cède d'Avranches, mort au Mont-Saint-Michel en 1537. Doc-
nous offre dans ses commentaires sur les autres Évan- teur en Soi honne, il fut principal du collège de Montaigu,
giles, on est fondé à regarder celui-ci comme suspect. — et devint même syndic de la faculté de théologie de Paris.
15° In Evangelium Marci, libri quatuor. Ainsi s'exprime Il se signala par ses censures contre le Fèvre d'Étaples
V Indiculus , récrit est donc authentique. En outre Bède et Erasme et par énergie qu'il déploya pour empêcher
I
ici n'avait point eu de devancier, ni parmi les Pères latins, toute conclusion favorable au divorce de Henri VIII. Ses
ni parmi les Pèn-s grecs. |
Victor d'Antioehe avait bien violences de langage le firent deux fois condamner au
commenté saint Marc à la fin du v e siècle, mais son com- bannissement, et, en 1636, un arrêt du parlement le re-
mentaire n'a été connu en Occident qu'au xvm e siècle.) légua dans l'abbaye du Mont-Saint-Michel, où il mourut
— 16° //( Evangelium Lucas, libri sex (texte de l'Indi- peu après son arrivée. Citons parmi ses ouvrages Sclw- :
culusf). Les remarques du numéro précédent trouvent ici lastica cleclaratio senlentix et ritus ecclesise de unica
leur application, avec cette différence que saint Ambroise Magdalena contra Judocum Clictoveum et Jac. Fabrum
et saint Augustin avaient commenté avant Bède cet Evan- Stapulensem in -4». Paris. 1519; Annotationes in—
—
,
gile. 17° In Evangelium Joannis expositio. Cri écrit J. Fabrum Stapulensem libri duo et in D. Erasmum
n'est guère qu'un abrégé de l'important commentaire de liber uiius (scilicet in commentarios Fabri super episto-
saint Augustin sur ce même Evangile. Son authenticité las B. Pauli et in ejusdem commentarios super quatuor
est attestée au ix e siècle par Jonas d'Orléans; mais il ne Evangelia et in paraphrases Erasmi super eadem qua-
ligure point sur Y Indiculus. Par suite, il y a lieu de croire tuor Evangelia et in omnes Epistolas apostolicas), in-f»,
qu'il est postérieur à la rédaction de cet Indiculus, et Paris, 1526. —
Voir Dupin, Histoire de l'Église et des
que l'exégète s'occupait de ce travail dans sa dernière auteurs ecclésiastiques du xvi e siècle 17l3i 4 partie, 1
'
—
,
exemple trouva de nombreux imitateurs pendant tout le BEECK Johann Martin, théologien protestant alle-
moyen âge. — Parmi les cent neuf homélies appelées mand, né Lubeck le 2 décembre ltti5, mort le 7 sep-
à
subdititUB, qui font suite à ces cinquante homélies, quatre- tembre 1727 pies de Lubeck. à Kurslack, dont il était
vingts ou quatre-vingt-dix sont de fait extraites textuelle- pasteur depuis 1693. Il a publié Dispulatio de plagio
:
ment et sans coupures des commentaires de Bède sur divinitus prohibito, Exod., xxr, 10; Explanata pro-
saint Marc, saint Luc et saint Jean, dont il a été question phelarum loca difficiliora, in-4°, 1688; Universa Chri-
plus haut. — 19" In Actus Apostolorum, libri duo. Le stologia, in notabili tilulo, Filio Iwminis, quoad Ora-
commentaire sur les Actes des Apôtres est authentique culum Joa., i, 51, demonstrata, in-4", Wittenberg, 1689.
et figure sur Y Indiculus. L'auteur y expose le double sens Voir Adelung, Fortsetzung n< Jochers Allgemeinem Ge-
littéral et moral mais il le fait avec une extrême conci-
, lehrlen-Lexico, t. i, col. 1595.
sion. Cet écrit fut un des premiers de Bède; aussi ren-
ferme-t-il quelques erreurs, qui donnèrent lieu plus BEECKMANS Benoit, né à Anvers le 19 janvier 173i,
tard à un opuscule de rétractation : Liber retractationis mort à Anvers 6 avril 1780, entra au noviciat des Jé-
le
in Actus Apostolorum. C'est peut-être le seul écrit du suites de Malines le 25 septembre 1752. Il professa les
docteur anglo-saxon qui ait eu besoin d'être corrigé. — humanités et la rhétorique; puis, à Louvain, dans le sco-
20° In Apostolum quxcumque in opusculis sancti Au- lasticat de la Compagnie de Jésus, l'Écriture Sainte. Après
gustini exposita inveni, transcribere curavi. Ce passage la suppression de la Compagnie, en 1773, il se retira à
de Ylndiculus de Bède nous donne à entendre que l'écri- Anvers, où il mourut. Il a publié trois ouvrages de thèses
vain anglo-saxon avait commenté les Épitres de saint Paul sur l'Écriture sainte Prolegomena in Scripturam Sa-
:
en s'aidant pour cela de saint Augustin. Seulement, comme crant et commentaria ad Pentateuchum , libros Josue,
le diacre Florus retoucha ce commentaire au IX e siècle, Judicum ac duos priores Begum, in-8°, Louvain, 1770;
on ne pourrait plus aujourd'hui ni distinguer entre ce qui — Commentaria ad libros duos posteriores Regum
est de Bède et ce qui est de Florus, ni revendiquer pour libros Parai ipomenon, Esdrx ac Machabxorum, in-8",
le vénérable Bède le texte de tel ou tel manuscrit. — Louvain, 1772; —
Harmonia evangelica ex quatuor evan-
21° In septem canonicas Epistolas expositio , seu gelistis chronologice deducta, in-8°, Louvain, 1773. Les
septem libri. Ce commentaire est signalé dans Ylndi- deux derniers ont une certaine étendue 217 pages et 171. :
22° In Apocalypsim libri 1res (texte de Ylndiculus). Cet binica et chaldaica, 3 in-8°, Louvain, 1841-1843. Liber —
écrit est dune authentique et pourrait être le premier qu'ait Sapientix grxce secundum exemplar Vaticanum, in-4",
composé Bède. (Voir sa préface in Acta Aposlolor., t. xcn. Louvain, 1844. —
Dissertatio tlieologica, qua sentent un,
col. 937. ) L'auteur y suit saint Augustin , mais surtout vulgo receptam , esse Sacrx Scriplurse multiplicem
Tychonius, dont le commentaire aujourd'hui perdu) sur
I interdum sensuni litteralem , nullo fundamenlo satis
l'Apocalypse passait pour avoir un grand mérite. Bède
y firmo niti demonstrare conalur, in-8°, Louvain, 1845.
,
laissa un peu de côté le sens littéral pour mettre en lu- — Interpretatio Epistolx S. Pauli ad Philippenses
in -4°, Louvain, 1849. Le même ouvrage. 2 édit., sous le
e
mière le sens prophétique, qui selon lui a été principa-
lement cherché par l'Esprit-Saint, et a trait aux luttes et titre: Commentarius in epistolam S. Pauli ad Philip-
aux persécutions comme aux triomphes de l'Église sur penses. Accedunt textus grsecus alque latinus et conti-
cette terre. —
23° Capitula lectionum in totum Novum nua totius Epistolx paraphrasis , in-4°, Louvain, 1852.
Testamentum excepta Evangelio. Cet écrit, aujourd'hui Commentarius in Acta Apostolorum cui intègre addun-
perdu, est signalé dans Ylndiculus de Bède. F. Plaine. tur textus grxcus et latinus, 2 in-4', Louvain, 1850-18K ;
1543 BEELEN — BEELPHEGOR 1544
2* éiiit.. in-8», Louvain, 1864, sans les textes grec et latin. In Osée, iv, 14. t. xxv. col. 851. Cf. Origène, In Num.,
— Conuuentarius in Epistolam S. Pauli ad Romanos. Hom. xx, t. xii, col. 727. Plusieurs Pères latins, peur
Accédant textus grœcus atque latiaus et continua tutuis cette raison, l'ont assimilé à Priape. « Phégor est le nom
Epistolse paraphrasis, in-l°, Louvain, 1854. Gramtna- — hébreu de Priape, » dit saint Jérôme, Lib. de situ et nom.,
tica grsecitatis Novi Testamenti, in-8°, Louvain, 1857. t. xxm, col. 879. Cf. ld.. In usée, ix. 10, t. xxv. col. 896.
— Beelen en outre, composé ou traduit en Oamand
a, : Voir Selden, De diis syris, cvn-cxu. Sel-
i. 5, loc. cit., col.
Grondregels voor het veroaerdigen eener nederduitsclie den conteste d'ailleurs l'exactitude du rapprochement, et
vertaling van het Nieuwe Testament, ten gebruikeder plusieurs écrivains modernes pensent, comme lui, que le
katholieken, in-8», Louvain, 1858. (Règles suivies pour ruine commis par les Israélites avec les femmes moabites
la traduction en flamand du Nouveau Testament. II et — et madianites n'avait aucun rapport avec le culte rendu
Nieuwe Testament onzen Heeren Jesus-Chtistus, votgens à cette divinité. W. Baudissin, dans Herzog, Real-Ency-
de» latijnsehen tekst der Vulgaal in het nederduitsch lia, 2« édit., t. Il, p. 33. L'ancienne opinion, qui est
vertaalden in doorloopende aanleekeningen nitgelegd, la plus générale, est la mieux fondée. Voir Frd. Creuzer,
3 in-8", Louvain, 1859-1869. (Noum-.hi Testament traduit Religions de l'antiquité, trad. Guigniaut, t. II, 1829, p. 20.
en plat allemand, d'après le texte de la Vulgate.) De — Nous ne savons, du reste, sur la nature de cette divinité
Epistels en Evangélien op aile de zondagen en op de rien autre chose que ce que nous en apprend la Bible.
voornaamste feestdagen van het kerkelijk jaar, naar Saint Jérôme, dans son Commentaire d'Isaîe, l.v, c. xv, 2,
den latijnsehen tekst van het romeinsche missaal, op t. xxiv, col. 168, dit que le dieu de Moab, « Chamos,
m het nederduitsch vertaalden in doorloopende s'appelait d'un autre nom Béelphégor. » Que Chamos et
aanieekeningen nitgelegd, in-8 Louvain, 1870. [Épltres Béelphégor lussent au fond la même du mité, cel
—
.
et évangiles pour tous les jouis de l'année liturgique.) probable; mais les Moabites ne devaient cependant pas
Jlrt bnrk der l'salmeii, naar den latijnsehen tekst der confondre l'un avec l'autre. Quant à la forme sous laquelle
Vulgaal in het nederduitsch vertaalden in doorloopende on représentait le Baal adoré sur le mont l'bogor, Bulin,
aanleekeningen nitgelegd, 2 in-8", Louvain, 1877-1878. In Osée, ix, 10. 1. m, t. xxi, col. 1008. rapporte une opinion
(Traduction des Psaumes d'après le texte de la Vulgate.) d'après laquelle on l'aurait figuré de la même manière
— Enfin Beelen a aussi traduit en flamand, d'après la que les Latins figuraient Priape, mais en réalité on ne sut
Vulgate les Proverbes, De Sprenken van Salomon,
: absolument rien là-dessus. L'Écriture ne nous apprend
in-8°, Louvain, 1879, el l'Ecclésiaste, Het boekgenaamd plus qu'une chose, c'est qu'il y avait une localité appelée
de prediker, in-N", Louvain. 1879. Voir Bibliographie — Bethphogor, Jos., XIII, 20; In ut., m, 29; iv. 40: xxxiv, G.
nationale, Bruxelles, LStKi, t. i, p. 75 et 76. 0. Rey. ou « temple de Phogor », comme traduit la Vulgate en
plusieurs endroits. Deul. [II, 29; IV, lii. Cette ville ne
.
V S M I.
pereurs romains du siècle, ainsi que l>'s dieux Agli- 1 1
1
bol el Malacbei, nommés sur le célèbre autel palmyré- (Equités singulares imperatoris nostri , votum solvc-
ui' 1
1 pus Insertptionum latinarum,
du Campidoglio f.'u
runt libentes mérita.)
t. vi, n" 710.) Le in>m du Béelphégor moabite est tonne Les équités singulares étaient les gardes à cheval des
d'une manière analogue, en unissant au litre générique empereurs romains, et on les choisissait parmi toutes les
de Baal ou Béel le nom du lieu où il était honoré, c'est- nations soumises a l'empire. De fait, dans la caserne
à-dire le mont Phégoi ime l'appelle ordi- decouvcite pies ,lu Latran, outre relie inscription, on en
naire nt la Vulgate. q Béelphégoi tut une idole des Moa- a trouvé beaucoup d'autres analogues, dédiées à des dieux
nr le mont Phégor, dit saint Isidore de Se ville, i étrangers, c'est-à-dire aux divinités des pays dont les
ol., vin. t. lxxxii, col. 316. Cf. Gaisford, Etymo- cavaliers eux-mêmes étaient originaires; quelques
i tnum, L'étymologie imaginée par les
col. .V.7. d'entre elles en particulier étaient à des divi-
Juifs, qui voyaient dans le nom du dieu une illu- nités orientales. 11 est donc Tes vraisemblable que les
sion au culte licencieux qu'on lui rendait, Jonathas, Ad cavaliers mentionnés dans notre inscription étaient
i\i:i,i . wv.
dans Wallon, PolygL, t. iv. p, 290, est
1, n. lires de la provim e de l'Arabie septentrionale corn
aujourd'hui universellement aband i .Luit a une partie de l'ancien p.i\s de Moab, et que ce fut
Il n e iièn douteu d'après le récit des Nom]
i
i .
I
leur salut i que leurs compagnons et compatriotes
i
qu'on rendait a Béelphi oi un culte infâme. S. Jérôme, [fratres] dédièrent à Rome, aux dieux de leur patrie,
i: BÉELPHÉGOR — BÉELTÉEM 1546
un monument votif, qui serait ainsi le dernier témoignage zig, 1875, a soutenu que Béelséphon était le monl Casius,
cumin du culte de Jupiter Beellepharus , transformation à la frontière septentrionale de l'Egypte, sur le boni de
du culte beaucoup plus antique de Béelphégor, mentionné la .Méditerranée.Son opinion repose sur des données
dans les Livres Saints. H. Marucchi. fausses. Voir Vigouroux, La Bible et les découvertes • i
vais génie, n'est pas un nom égyptien ; c'est un nom grec, ville croit que Béelséphon n'était pas une ville, mais une
qu'on ne peut trouver par conséquent dans l'Exode. 11 est montagne, et qu'elle était située sur la rive asiatique de
probable que cette localité tirait son nom d'un temple ou la mer, à l'est, parce que le texte sacré dit qu'elle était
d'un sanctuaire élevé au dieu des Phéniciens et des autres vis-à-vis de Pi-hâhirôt, Exod., xiv. 2, 9, dans Smith,
peuples asiatiques, Baal ou Bel, considéré sous un aspect Dictionary of the Bible, 2 e édit., t. I, 1893, p. 310. Le
particulier. La forme Ba'al ïjiefôn est incontestablement plus grand nombre placent Béelséphon à i'ouest. en
sémitique. M. Poole. dans Smith. Dictionary of the Bible, Egypte, au Djebel Attaka actuel (F. Mulhau, dans Riehm-
1863, t. I, p. 148, croit que Béelsépbon signifie « Baal de Baethgen, Handwôrterbuch des biblischen Allertums
la tour de garde »: il fait dériver sefôn de "îï, sûfàli 2 e édit.. 18'J3, t. i, p. 100), dont la masse imposante et
ci observer, surveiller. » On admet plus communément dénudée ne pouvait manquer de frapper les navigateurs
aujourd'hui que Béelséphon désigne un « sanctuaire de phéniciens, qui aimaient à honorer leur Baal sur les mon-
Baal du nord », psx, sâfôn, signifiant « nord » en hébreu. tagnes. H. Marucchi.
Cette dénomination peut s'expliquer de la manière sui-
vante Le vent du sud-ouest, qui soufile souvent dans ces BÉELTÉEM (chaldéen: be'êl te'èm ; Septante B^)- :
parages, est dangereux pour la navigation; lèvent du tàu), titre de Béurn, personnage dont le nom se lit en
nord, au contraire, lui est favorable. On comprend donc tète de la lettre adressée par les Samaritains à Artaxerxés,
sans peine que les Phéniciens, qui fréquentèrent la mer roi de Perse, contre les Juifs qui voulaient rebâtir Jéru-
Bouge dès la plus haute antiquité, offrissent en ce lieu salem. I Esdr. , iv, 8, 9, 17 (et Vulgate, 23). La manière
des sacrifices à leur dieu national pour qu'il fit souiller dont ce nom est transcrit dans les Septante et la Vulgate
le vent du nord, et lui érigeassent sur une éminence un pourrait faire croire que c'est un nom propre, niais c'est
sanctuaire sous ce titre de « Baal [du vent] du nord ». simplement un nom _ommun, indiquant la dignité dont
Voir Ebers, Durch Gosen zum Sinai , 2 e édit., 1881, Béum était revêtu, de même que le mot sàfrà" qui qualifie .
P 02, 52 f. Ce qui est certain maintenant, grâce à l'épi- le nom propre suivant, Samsaï, marque que Samsaï était
graphie égyptienne, c'est que Béelséphon est un nom de « scribe ». La place que Béum occupe dans la suscription
divinité. Ce nom a été retrouvé, en effet, dans le Papyrus de la lettre et dans le reste du récit prouve que c'était le
Sallier IV, pi. i, verso, ligne 6, conservé aujourd'hui au personnage le plus important de la Sainarie à son époque.
British Muséum, Il est écrit en caractères hiératiques. En Le titre de be'êl te'èm doit donc désigner le représentant
voici la transcription hiéroglyphique : du roi de Perse dans le pays. Le premier mot. be'êl, veut
dire incontestablement « maître seigneur » le second
MUJ1V.TU
Bàli Çapuna
,
les Israélites furent condamnés par un pharaon à de dures Josèphe reproduit les expressions de III Esdr., h, 25:
corvées. L'égyptologue de Genève a retrouvé Pithom dans 'i ypiçwv Ta 7rpo<T7i£nTovTX. Plusieurs rabbins, comme
les ruines de Tell el-Maskhùta, entre Ismaïlia et Zagazig, ICimchi, ont adopté cette interprétation et assimilé le titre
et le nom d'Héroopolis n'est que la traduction des mots de be'êl te'èm à celui de mazkir, « annaliste. » Voir
hébreux qui caractérisent Pithom, Exod., i, 11 m:3Da >-y, :
col. 626. Les inscriptions assyriennes confirment la tra-
'ârê miskenôt « ville de magasins. » Le premier élé-
, duction de III Esdr., Il, 25, et nous apprennent que be'êl
ment d'Héroopolis dérive de te'èm signifie « maitredes nouvelles officielles », c'est-à-dire
l'égyptien ^^p^i, âr, plu-
un fonctionnaire chargé d'écrire au roi pour le renseigner
riel aru, qui signifie précisément « magasins ». Pithom sur tout ce qui se passait dans sa province. Voir Beel-Telh-
était, en effet, un lieu destiné à recevoir en dépôt, dans mus, dans Smith, Dictionary of the Bible, 2 e édit., t. i,
des constructions considérables, de nombreux approvision- 1893, p. 379. Les rois d'Assyrie avaient établi dans les
nements. Voir Pithom. Puisque celte ville est la même pays conquis des officiers qui avaient pour mission de les
qu'Héroopolis, on ne peut certainement confondre cette tenir au courant de tout ce qui se passait d'important
dernière avec Béelséphon, qui était sur les bords de la dans les lieux où ils résidaient. Ces « maîtres des rap-
mer Bouge, tandis que Pithom en est à une distance assez ports » rendaient de grands services au pouvoir central;
considérable. Cf. Exod., xm. 20. et xiv, 2. M. H. Brngsch, — ils durent donc être conservés par les rois de Babylone,
dans L'Exode et les monuments égyptiens, in-8°, Leip- après la ruine de Ninive, et par les rois de Perse, après
1547 BÉELTÉEM — BÉÉRI 1548
—
i
seigner le roi de Perse sur tout ce qui se passait à Sa- source entre Cadès et Barad: Voir Béer LAHAl roï.
marie et dans tes pays voisins. F. Vigouroux. 5. Be'êrof, s les puits, » ville de Benjamin. Vulgate Bé- :
BÉELZÉBUB (hébreu: Ba'al zebûb, le «dieu mouche i des enfants de Jaacan, » station des Israélites dans le
ou le « dieu des ichesi; Septante, IV Reg., i, 2; Jo-
i
désert, appelée dans la Vulgate. Deut x. 6, Béroth des .
sèphe, Ant. Jud., IX, n, 1 BixÀ |iufov). Les Philistins : fils de Jacan, et Num., xxxm, 31. Benéjaacan. Voir ce
Grecs invoquaient de même à Élée un Zîj: 'An6|iuio;, de la Palestine. Vulgate Bersabée. Voir ce mot. :
ings oj the Society o) Biblical Archœology, t. vin, Promise. Num., xxi, 16, Le texte hébreu porte: i de I
i
janvier 1886, p. 76). Ces dieux avaient mission de pré- la (c'est-à-dire de TArnon, v. 13) à Béer; » le lié loi al
server leurs adorateurs de la piqûre des mouches, des de Be'êrâh sous-entend bien le verbe« ils allèrent ». Les
moustiques et des insectes de toutes sortes qui sont le versions grecque et latine ont donné au mot Be'èr sa
fléau des pays chauds. Pour s'assurer la protection du signification commune de « fontaine, puits ». Cette station
Baal d'Accaron, on portait des amulettes en forme de fut ainsi appelée a cause d'un puits qui y fut creusé, el l
scarabées, analogues à ceux des Égyptiens (Voir, fig. WJ, l'occasion duquel le peuple fit entendre ce gracieux chant
un scarabée phénicien, en jaspe vert, sur lequel est (traduit d'après l'hébreu) :
les mouches n'était pas son attribut exclusif. Il pouvait mpement est placé dans leo désert », -zii, midbdr,
encore, croyaient ses adorateurs, guérir de toutes si li
du roi, et de la part du Seigneur lit porter au prim e on puits [ils allèrent] à Manthana. » Cette station n'est pas
arrêt de mort. IV Reg., i. 2- 16. comprise dans rémunération générale du chapitre xxxm
Plus tard, les .huis transformèrent Ba'al zebûb en des Nombres, et est d'ailleurs inconnue.
Ba'al zebul (BesiÇeêoû) ). o maître de l'habitation, » afin A. Legendre.
de faire de Béelzébul le nom du prince îles démons, BÉERA | hébreu : Be'êrâh, « fontaine; s Septante :
maître des habitations infernales. Car le nom de Satan lierp.; Coile.ï Ale.auitliiiiits : liir.pi), fils de Baal, et l'un
était maudit, el l'on devait éviter de le prononcer. Bera- des chets de la tribu de Ruben. Il lut emmené captif par
cholh, I. Le mol Béelzébul est employé dans le
60, c. I. Théglathphalasar. I Par., v, 6.
Nouveau Testament grec, où il répond au titre d'oïxo-
Se<j7toTr,;, « maître de la maison, » que Notre -Seigneur BÉER-ÉLIM (hébreu Be'êr 'Êlim,o puits des héros » :
donne a Satan. Mat th.. X, •-!>. Cependant la lircl- 1 ou des térébinthes d; Septante: AIXe£|i; Vulgate
« Pa- :
zébub et conservée parla version italique, la Vulgate, ïens Elim), lieu mentionne dans Isaîe, xv, 8. comme un
le syriaque el les Pères latins. Les rabbins, par mépris des points les plus reculés jusqu'où devaient retentir les
pour les idoles, onl changé ba'al zébul en ba'al zébél, cris de douleur de Moab. On l'assimile généralement à
ce qui signifie s dieu du fumier • en hébreu talmudique. làer, station des Israélites au-dessus de l'A mon. Num.,
Les Juifs accusèrenl Notre -Seigneur d'avoir en lui xxi, Le nom de « puits des héros » s accoi de bien avec
1 « i .
Béelzébub, Matth., x, 25; Marc., ni. 22, et de chasser les le chant rapporté dans le même passage, f. 17, ls. Voir
démons par le pouvoir de ce prince des démons. Matth., Béer 2. A. Legendre.
XII, 21; Luc, xi. 15. L'espril de mensonge croyait faire
œuvre d habileté en inspirant cette calomnie à ceux dont BÉÉRI. Hébreu Be'èri, » suun : ici .
» Septante Ber'p,
:
il étail le père. Joa., vin, il. Le divin Maître la réfuta XXVI, 34, et Bsripic. Ose., i,
('.en., 1. Nom de deux per-
par celte nulle observation, qu'on ne pouvait attribuer sonnes.
au dém les œuvres qui allaient directement à détruire
l'empire du démon. 11. Lesètre. 1. BÉÉRI, Héthéen, père de.Iudilh, une des femmes
d'ËsaÛ. Cen., XXVI, 34. C'est le même personnage qu'Ana,
1. BEER, mot hébreu be'êr, qui signifie « puits », et. père d'Oolibama ou Judith. Voir Ana i. col. 532. On
qui, soit au singulier, soil au pluriel (oe'êrôf), sert à objecte contre cette identification que Bééri est appelé
i
n mer <\^< ii s de pei onni el de localités. Héthéen, Gen., xxvi 34., tandis qu'Ana est nommé ,
BËER 2. — 2. Be'êr, li alité où i réfugia Joatham, fils de leurs Judith l'Héthéenne est appelée Chananccnne, Gen.,
Gédéon Vul Béra. Voii Béra 2. — 3. Be'êr 'êlim, xxviii, 8; xxxvi, i. Hevéen est le nom spécial de la tribu
« puits <ie héros ou des térébinthes. d Vulgate :Puteus héthéenne ou chananéenne à laquelle appartenait Ana
Elim, On nuit communément que c'est le même que Bééri s il est compté parmi les Hou. ns, c est parce qu'il i
15-19 BÉÉRI — EÉGAYEMENT 1550
vint s'établir sur le mont Séir, parmi les Horréëns, c'est- Moilahhi Hadjar. Quoique ce dernier mot soit un de ceux
à-dire habitants des cavernes. E. Levesqde. qu'on applique toujours à un rocher {hadjar, en effet, si-
gnifie pierre;, cependant tous les Arabes assurent à Rowland
2. BÉÉRI, père du prophète Osée. Ose., i, 1. Quelques qu'il se rapporte incontestablement ici a Hagar; ils pré-
rabbins l'ont arbitrairement identifié avec Béera. 1 Par., tendent aussi qu'il y a dans le désert un monument encore
V, a. appelé Beit Hagar, c'est-à-dire la maison d'Agar. Le rocher
remarquable qui porte ce nom est à trois quarts d'heure
BÉER- LAH Al- ROI (hébreu Be'èr lahai rô'i; Sep-
: de distance de Moilahhi, dans une gorge entre les mon-
tante : yO£ap o-j sioov, Gen., xvi. lt; t'o çcéao
âvcô-'.ov tagnes. Une chambre carrée de petite dimension est
xf,; opissu).-, Gen., xxiv, 02; xxv. 11; Vulgate Puteus : creusée dans le roc escarpé; une seule entrée y conduit,
Viventis et videntis me, Gen., xvi, 14; Puteus cujus passant sur une rampe d'escalier également tailler ni
nomen est Viventis et videntis, Gen., xxiv, 02; Puteus plein roc. Derrière cette chambre il y en a trois autres
,
nomine Viventis et videntis, Gen., xxv, 11), puits (ou plus petites, en rapport direct avec elle, et peut-être des-
plutôt « source », hébreu 'Kn hammaim, Gen.. xvi. 7),
: tinées à servir de chambres à coucher, mais ne portant
près duquel l'anse de Dieu trouva Agar, servante de Sara, aucunement l'apparence de tombeaux. C'est la tradition
fuyant vers la terre d'Egypte, Gen., xvi, 7; près duquel des Arabes que Hagar demeura en ce lieu. Gen., XXI,
20-21. N'y eût- il là qu'une simple légende, elle n'en est
pas moins intéressante comme une des plus anciennes
dans une contrée que les étrangers ont jusqu'ici diffici-
lement abordée. » C. Ritter, The comparative Géogra-
phij of Palestine and the Sinaitic Peninsula 4 in-8", ,
le chemin de Sur », Gen., xvi, 7; « entre Cadès et Ba- prend pas paraissent, en effet, non distinctes et confuses.
rad, » Gen., xvi, 14; » dans la terre du midi, » Gen., Voir Barbare, col. 1449. Mais le balbutiement n'est pas
xxiv, 02. Sur indique la partie nord-ouest du désert ara- tout à fait le bégayement : leun parler mal
premier est
bique qui confine a l'Egypte, et Cadès est actuellement articulé, du ou à une vive
à l'âge (enfance et vieillesse)
identifiée par bon nombre d'auteurs avec 'Aïn Qadis, émotion; le second tient à un vice des organes vocaux ou
assez loin au sud de Bersabée (Bir es-Seba). Il est donc à un trouble dans le mode de respirer. 11 parait bien que
certain que Béer-lahai-roi se trouvait sur l'ancienne route Moïse avait ce défaut de prononciation. Il dit lui-même
qui d'Hébron conduisait en Egypte en passant par Ber- qu'il avait « labouche et la langue l.mrdes, embarrassées ».
sabée; c'est le chemin que devait prendre Agar pour Exod., rv, 10. Les Septante traduisent par !<r)rv<Stpo>vo;
rejoindre sa patrie. Saint Jérôme, Liber de situ et nom. •xii flpic'J-^.wTTo;, o d'une voix hésitante et d'un parler
loc. hebr., t. xxiu, col. 879. au mot Barad, dit « Entre : lent. » Le Targum de Jonathan entend ces expres-
Cadès et Barad on voit encore aujourd'hui le puits d'Agar; » sions d'un bégayement, puisqu'il les rend par
~" ~:n :
mais la question d'emplacement reste pour nous la même. V?DD "ijm mot à mot « boiteux de bouche et boiteux de
; :
Un voyageur moderne, M. Rowland, a cru retrouver le langage. » D'ailleurs l'expression « lèvres incirconcises »,
lieo dont nous parlons dans Am
Moueilêh (fig.470),au pied Exod., vi, 12. 30, c'est-à-dire charnues, plus longues et
de la montagne de même nom, à dix heures ausudde.ftt<- plus lourdes qu'il ne faut pour parler distinctement
heibéh (Rehoboth) et à nne certaine distance au nord- marque un défaut des lèvres qui entraîne le bégayement.
ouest d'Ain Qadis. Cette fontaine est située entre les dé- On sait que la prononciation dis labiales et des voyelles
Blés qui forment la transition des montagnes de la Terre dépend particulièrement du mouvement des lèvres. Une
Sainte au grand désert central connu sous le nom général curieuse tradition juive prétend que Moïse avait, en effet,
de plateau deTïh. o Au lieu de Bir (fontaine), le nom de Moi, beaucoup de peine à prononcer les labiales. C..1. Ellicott,
Moile [Moueilêh), c'est-à-dire eau, est devenu en vogue ici, A n old Commentary for English readers, in-4», Londres,
comme en tant d'autres localités; et les Arabes l'appellent 1881, t. i, p. 2U2. Dieu ne guérit pas Moïse de ce défaut
1551 BÉGAYEMENT — BÉHÉMOTH 1532
naturel, mais il lui donna Aaron pour lui servir de porte- met, Comment, de Job, xl, 10, 1722, p. 421, on admet
voix, d'interprète. Exod., IV, 10 E. LevesQUE. que cet animal est l'éléphant, le plus considérable et le
plus extraordinaire qu'on connût alors en Europe. Sanchez
BEGOAI , chef de famille après le retour de l'exil de croit pourtant qu'il s'agit du taureau, et depuis, quelques
Babylone, II Esdr., vu, 7. Il est appelé ailleurs Béguaî. auteurs, dont Barzilai // Bermot saggio di paleonto-
, .
Voir BÉGl \i. logia 6i6/ica, Trieste, 1S70, a repris la singulière opinion,
soutiennent que behêmôt est le mammouth antédilu-
BEGUAI hébreu Bigvaï, « heureux » [cf. Bhagavan
( :
vien, décrit d'après son squelette fossile. S. Bochart,
en sanscrit]; Septante. Bayous, Bayouaî), chef d'une Hierozoicon, II, v, chap. xv, montra le premier que l'au-
famille dont les membres revinrent de Babylone avec teur voulait parler de l'hippopotame (fig. 171). Tous les
Zorobabel, au nombre de deux mille cinquante - six détails du texte confirment cette explication avec la plus
1 Esdr., Il, 2, li, ou de deux mille soixante-sept. II Esdr., pai faite exactitude.
i~v~
471. — Hippopotame
vu, 19. Il est lui-même compté parmi les chefs du peuple L'hippopotame ne vivait point en Palestine à l'époque
qui accompagnèrent Zorobabel, I Esdr., II, 2; au passage historique, et dans le texte: « Le Jourdain déborderait
parallèle, Il Esdr., VII, 7, la Vulgate l'appelle Bégoaï. contre sa face, qu'il ne s'en épouvanterait pas, » Job,
Soixante douze membres de la même famille revinrent xl, 18, le ileuve palestinien n'est mentionné que comme
avec Esdras, I Esdr.,vm, 14; à cet endroit, le nom donné
pal li Vulgate es! Ilrgni. Enfin parmi les chefs du peuple
signataires de l'alliance théocratique à la suite de Néhé-
mie se lit le même nom
Bigvaï ( Vulgate Bégoai); c'est :
BÉHÉMOTH. Ce mol
de l'hébreu behê- est le pluriel
màh t
qui signifie Le pluriel behêmôt est sou-
o bète o.
dis que la Peschito el la Vulgate ont reproduit tel quel le D'après Wilklnson, Ancimt Egyptians, 2'i.lit., t. n. p. 128.
on reconnaît que le seni littéral du passage ne peut s'en- Quant au copte p-ehe-mou, « le bœuf d'eau, » dont on a
lendre de Satan, et qu'il esi question d'un animal parti- cru que behêmôt était une imitation phonétique, c'est un
culier. De saint I i
yjosi*. in Job, XL, 15, à Cal- mot de formation artificielle dont l'ancienneté n'est pas
1533 BÉHEMOTII 1554
établie. Cf. Knabenbauer, Liber Job, Paris. 1886, p. 448. mal est amphibie, et demeure longtemps sous l'eau sans
L'auteur du livre de Job avait vu lui-même l'hippopotame avoir besoin de respirer. se nourrit de végétaux et de
Il
eu Egypte, ou du moins en avait lu ou entendu des des- poissons. Pour prendre ces derniers, il ouvre sa large
criptions détaillées. gueule au sein même de la rivière, et engloutit tous les
L'hippopotame est un mammifère de l'ordre des pachy- animaux que lui apporte le courant. La nuit principale-
dermes et de la section des porcins. 11 a trois ou quatre ment, il sort de l'eau, envahit les champs du voisinage
mètres de longueur, un mètre trente ou un mètre soixante et dévore avec avidité les plantations de millet, de riz f.t
de hauteur, et son poids atteint jusqu'à deux mille kilo- de canne à sucre. 11 marche avec assez de rapidité, et
gl immes. Ses pattes sont courtes, sa tète énorme, son grâce à son énorme masse commet des ravages considé-
corps à peu près dépourvu de puils, ses dents en bel ivoire rables. L'animal est stupide et d'un naturel assez doux.
et sa peau très dure, à l'épreuve même de la balle. L'ani- Mais il entre facilement en fureur, devient alors redou-
1555 BÉHÉMOTII — BEL 1556
table, et attaque même l'homme sans provocation. Les a 14 grammes 20: le bêqa' valait donc 7 grammes 10. Il
Egyptiens chassaient du haut de forts bateaux; ils com-
le est mentionné seulement dans deux passages du Penta-
mençaient par le fatiguer par leur poursuite et les traits teuque. Le nezém ou pendant de nez qu'Éliézer ollrit à
qu'ils lui lançaient, l'acculaient au rivage, et à l'aide de Rébecca pesait un béqa'. Gen.. xxiv. 22 Vulgate iietos ( :
javelines et de longues lances le blessaient aux endroits ituos,au lieu d'un demi-sicle; Septante: Spa^u.^ ils rendent :
vulnérables de la tête. Cette chasse ne laissait pas que d'être souvent sicle par 5i'8pax(iov ou double drachme). Chacun
fort dangereuse fig. 473). Les hippopotames se rencontrent des Israélites qui fut dénombré dans le désert du Sinai
encore par bandes dans les fleuves du centre et du sud de dut payi un demi-sicle, mahâsi( hasSéqél. Exod., xxx, 13.
i
l'Afrique. Ils ont disparu de l'Europe et de l'Asie, où l'on Nous voyons, en effet, plus loin. Exod., xxxvm, 26 texte (
ne trouve leurs restes que dans les couches fossiles de hébreu), que le poids total de l'argent qui fut offert par
l'époque quaternaire'. Voici la description que l'auteur de les Israélites pour la fabrication des objets du culte cor-
Job fait de l'hippopotame: respondit exactement à un béqa' par tète. Voir Poids.
F. VlGOUROUX.
Vois Béhémoth, que j'ai fait comme toi:
BEKKER Balthasar, théologien protestant des Pays-
Il mange l'herbe ainsi que le bœuf.
Bas, né le 30 mars 1034 dans la Irise, mort le 11 juin 1698,
Sa force est dans ses rein
Il fut quelque temps recteur dans sa patrie, puis prédi-
Et sa vigueur dans le milieu do son ventre.
Il dresse sa queue comme un ci
cateur a Franeker, et plus tard, en 1679, ministre à Ams-
Les nerfs de ses cuisses sont durs comme un faisceau. lei'l.iin. un fougueux partisan du cartésianisme, et
C'était
Ses os sont comme des tubes d airain, il devint rationaliste
et socinien. Il est surtout connu par
Et ses côtes comme des barres de fer. De betooverde Wereld (Le momie enchanté), en quatre
Il est le chef-d'œuvre de Dieu.
livres, Amsterdam, 1691-1693; traduit en français, i in-12,
Et son créateur dirige son glaive.
Amsterdam, 1G94; en allemand, par Schwager, Amster-
Les montagnes lui fournissent l'herbage,
Au lieu où s'ébattent tous les animaux des champs. dam, 1003; nouvelle édition, par Semler, in-8", Leipzig, •'!
11 se couche à l'ombre des lotus, 1781. L'auteur prétend que le démon ne tente pas les
Dans l'épaisseur des roseaux et des marais. hommes et ne leur inspire pas de mauvaises pensées,
Les lotus lui procurent l'ombrage, qu'il n'y a ni magie, ni sorcellerie, ni possession. Il
Et les saules du fleuve l'environnent. explique naturellement la tentation de Notre -Seigneur
Que le fleuve le submerge, il ne s'en épouvante pas; dans le désert; les possédés de l'Évangile n'étaient que
Le Jourdain déborderait sur sa face, qu'il ne s'émeuvrait pas. des malades, etc. Cet ouvrage lit scandale. Apres la publi-
Qu'on le prenne donc en face avec l'hameçon,
cation des deux premiers livres. Bekker fut déféré au
Qu'on lui perce les narines avec des liens !
des eaux et ne redoute poinl l'invasion des lluls. Il esl BEL (hébreu Bel; Septante I!r,>. et Bïfto«), dieu
: :
d'une vigueui extri linaire ses os, ses muscles, sa : babylonien. Son nom ne diilère pas de celui de lia. il. le
queue qui esl courte, mais qui est solide « comme un grand dieu chananéen c'est la forme assyrienne du même
:
cèdre », ses dents tranchantes qui sont comme « son mot, Bi'lu, avec la même signification de « maître ou
glaive d, sa forme Ira] tout en lui révèle une force seigneur». Mais ce nom, identique pai l'origine, ne re-
illcuse. Au-m est-il un chef-d'œuvre de la puissance présente pas le même dieu dans les deux pays Baal est :
divine. M-iis l'homme ne peut le prendre en face, ni le un dieu solaire dans la religion phénicienne; Bel n'a pas
.1 imi stiquer, en lui perçant les narines, comme il le fait ce caractère dans la religion chaldéo-assyrienne contrai- ,
pour les animaux quil convertit a son usage. On voit rement à ce qu'on croyait avant lc> découvertes assyrio-
que la plupart de ces traits ne conviennent pas à l'élé- logiques, et à ce qu'a soutenu récemment encore M Wolf
phant. Baudissin, dans Herzog, Real-Encyklopâdie, 2< édit.,t. il,
L'auteur de .lob n'a point tracé ce portrait uniquement 1878, p. 36. Le nom de Bi'lu s'applique à deux divinités dis-
poui' embellir son miivre. Il veut tirer île la un argument tinctes dans la région de l'Euphrate et du Tigre, et aucune
impoi tanl indiqué pat la place mê
. [ue ce morceau de ees deux divinités n'est le soleil, connue le prouvent
occupe dans le livre. Dieu esl intervenu pour réduire de nombreux textes, et en particuliei un texte rituel,
Job el les autres discoureurs au silence, en leur montrant Cuneif. Inscript., t. IV, pi. 2j, col. n, I.29, où on lit :
que les œuvres de sa puissance écrasent l'homme parleur « Trois victimes à Bel, à Samas (le soleil) et à (Bel)
incomparable supé ite, \\uci béhémoth, un colossal et Mérodach, tu Les anciens avaient déjà
dois sacrifier. ••
eux .iiinn. d, qui n'est qu'une créature de Dieu. distingué deux Bel gencsis séries: Jupiter,
: Usée est
L'h me ne peut s'en emparer, m le pliera sou service, Epaphus, Belus priscus, Agenor, Phainix, Belus m
et il voudrait se mesurei avec le Créateur, soutenir en gui et Methres,à\\ Servius, Xn JEneid., i, 642; cf. 1, 343;
fac< présence et lavoir comme a sa merci!
i
Voir — Comment, in Virgil., Gœttingue, 17211. t. 1. p, 99,65.
L. W. Baker, \Vild Beasls and tlieir ways, 2 in-8°, Voir d'autres passages dans F. C. Movers, Die Phônizier,
Londres, 1890, t. II. p. 1-23. H. Lesêtre. t, t. istl. p. 186-187, 236; 11. Estiei Thésaurus grmcm
h,,,,, or, édit. Didot. t. n. col. 228, 229; V. De-Vit, Ono-
BÉKA, BÉQA, mol hébreu, v-.z, bi nifiant, . i
masticon totius latinitatis, t. i. 1877, p. 702. M. us les
d'apn i "lit d dérive, une chose a fendue, cou- renseignements des classiques grecs et latins sont l
données nettes et précises. On a retrouvé entre autres un que nous avons reproduit: mais nous savons par d'autres
catalogue des douze grands dieux babyloniens. Cf. Dio- documents qu'il est le même que le dieu Méi idai h Mar-
dore de Sicile, n, 30. Ce catalogue, publié dans les duk c'est-à-dire le dieu de la planète Jupiter, laquelle
|,
sections :
Bi'lu, « Bel, fils de Bel, » et il est qualifié de nu-ur ili,
« luminaire des dieux. « G. Smith, History of Assurba-
DIE U X DÉESSES nipal, 1871, p. 155, lig. 42-13. Il a pour épouse Zirbanit
ou Zarpanit, c'est-à-dire « celle qui donne une postérité .
Ilu, El. Istar, Astarthé. des Juifs et des Grecs. Chwolson, Die Ssabier, t. n
p. 166, 170. On ne le trouve mentionné que sous le nom
de Bel ou Bélus chez les Grecs et les Romains. Voir
II II
H. Estienne et De -Vit, loc. cilatis. Le nom de Mérodach
Ami, Anou. .-1 nat. se lit dans Jérémie, l. 2; mais à l'époque des prophètes,
Bi'lu, Bel. Bi'lit, Baaltis. surtout sans doute dans les pays araméens, où le nom
Ea, Êa. Dav-kina, AïJxt, de Damaschis. de Baal était si populaire, le nom de Bel supplantait
celui de Mérodach. On lui donne parfois une partie des
III
attributs du soleil mais dans la période historique de
,
III
l'histoire babylonienne, il était complètement distinct
Sin (dieu Lune). Bi'lit rabbit. du dieu solaire Samas. Sayce, Lectures on Religion,
Samas(dieu Soleil). Anunil (accadien: Gula). p. 99-102.
Rammanu dieu de l'air) (
Sala. Bel-Mérodach était le dieu principal de Babylone. celui
dont la gloire éclipsait tous les autres, et sans doute dans
IV IV la capitale même de la Chaldée le peuple le désignait
ordinairement par le simple nom de Bi'lu, parce qu'il
Marduk, Mérodach. Zarpanituv , Zirbanit. était considéré comme le seigneur, le maître par excel-
Kabiuv , Nabo. Tasmituv Tasmit. , lence. Le roi Nabuchodonosor l'appelle, dans l'inscription
du Cylindre de Senkéreh, Cuneiform Inscriptions of
^
n» 7-8
Le nom de Bi'lu, « Bel, » se trouve également au qua- Western Asia, t. i, pi. 51, 2, col. 1, lig. :
ruine des empires où l'on parlait l'assyrien, à jouer un rôle on Religion, p. 99. Nabuchodonosor, comme tous les Ba-
dans les mythes traditionnels, soit astronomiques, soit byloniens, l'invoque avec effusion. Voir les prières qu'il
astrologiques mais son nom et ses attributs même pas-
:
lui adresse, dans Sayce, Lectures on Religion, p. 97. Les
sèrent en grande partie et d'assez bonne heure au Bel de rois, comme leurs sujets, mettaient volontiers
leurs enfants
Babylone, Mérodach. sous la protection du dieu Bel par les noms qu'ils leur ,
Le nom du dieu Bel est écrit dans une inscription du donnaient. Ainsi le nom du célèbre Baltassar, Bi'l-Sar-
vieux roi babylonien Hammurabi, sous cette Bi'l-ibus
col.
usur, signifie « Bel, protège le roi ». Bélibus,
i, lig. 10,
Baruch, vi, 3, 11. Grâce à ces renseignements, il est facile nien. Une inscription de Nabuchodonosor énumère les
de reconnaître le dieu Bel dans un bas-relief assyrien viandes qu'il offrait à Mérodach. Cuneif. Inscript., t. i,
représentant plusieurs dieux portés en procession sur les pi. 65; A. Delattre, Les deux derniers chapitres de Daniel,
Tauchnitz, t. i, p. 211. Ce temple était situé dans la partie Vulgate. Voir Bala 2.
orientale de Babylone et remontait a une haute antiquité. Il
existait déjà sous la première dynastie, qui fit de Babylone U. BELA, ville près de Sodome, que la Vulgate nomme
sa capitale. On l'appelait K-Si_^il. N.ilairliodonosnr, dans Bala. Voir Bala 3.
ses inscriptions, raconte qu'il lavait couvert dur et des
plus riches ornements. Bel y avait une statue d'or colos- BÉLAÏTES (hébreu habbal'i, nom avec l'article:
:
sal.-. Voir la description du temple, par li. Smith, dans Septante Bf,(io« i !>%>.), descendants de Bêla, fils de Ben-
:
VAtlienœum, 12 févriei 1876, et dans 11. Sayce, Lectures jamin. Niiui.. xxvi. ;;s.
on Religion, p. 92-95, 137-440.
i
Babyloniens immolaienl de
i
ibreuses victirai
i
n -
1
BELETTE (hébreu liôléd; Septante: y*'//,; Vulgate:
:
l'honneui de Mérodai li, el ils honoraient particulièrement mustela). Le texte sacré ne parle qu'une fois du hôléd,
li'in dieu par l'offrande de mets abondants. On lui servait et c'est pour le ranger parmi les animaux impurs. Lev.,
tous les jours, lisons-nous dans Daniel, xiv, 2, « douze \i. 29. D'après plusieurs modernes, I* hôléd est la taupe »,
artabes de farine, quarante brebis et m\ baths ou mé- parce que c'est le sens de ce mot en syriaq en arabe. t
trètes de vin. » Soixante-dix piètres, attachés Cf. Tristram, Natural Uislory of the Bible, 1889, p. 151.
se nourrissaient de ces mets ivei leurs femmes el leurs Mais les anciennes versions uni traduit par o belette »,
enfants. Dan., xiv, 9, 14. —
Jérémie, 1. 14, fait peut-être
1 et il est préférable de s'en tenir au sens qu'elles ont
aussi allusion aux viandes qu'on donnait au dieu babylo- adopte. Un conçoit que la loi ait eu à intervenir pour
•1501 BELETTE — BÉLIER 15C2
prohiber dans l'alimentation l'usage d'un animal d'aspect Bélial, est le qualificatif du méchant homme, du vaurien,
gracieux comme la belette, tandis que la seule répugnance Deut., xiii, 13; Jud., xix, 22; xx, 13 (hébreu) I Reg., ;
devait suffire à faire écarter la taupe. La belette ifig. 475 — il, 12: x.27: xxv, 17, 2ô; xxx, 22; II Reg., xvi, 7; xx,'l;
est un petit mammifère carnassier du genre putois, comme xxm. 0; III Reg., xxi, 10; II Par., xm, 7; Job, xxxiv, 18;
le putois commun, l'hermine. Sa taille atteint
le furet et Prov., vi, 12; xvi, 27; xix, 28; Nah., i. 15; de la mé-
à peine celle du rat. son corps est grêle, sa queue longue chante femme, I Reg., i, lb; de la pensée ou de la parole
et ses mouvements des plus alertes. Elle se nourrit d'oi- mauvaise, Deut., xv, 9; Ps. xli (Vulgate. XL), 9; ci (Vul-
seaux qu'elle surprend au nid, de lapereaux et d'autres gate, C), 3; Nah., I, II; du Ilot terrible des épreuves,
animaux analogues. Comme
tous les mustélidés, la belette Ps. xviii (Vulgate, xvn), 5.
possède des glandes anales qui sécrètent un liquide d'une Dans le Nouveau Testament, saint Paul, II Cor., vi, 15,
odeur repoussante, et c'est par ce moyen qu'elle tient à donne le nom de Bélial au « mauvais » par excellence, le
distance des ennemis auxquels son agilité seule ne par- démon comme si c'était un nom propre « Quel accord
, :
viendrait pas à la soustraire. Sa fourrure est utilisée en possible entre le Christ et Bélial? » Dans ce passage,
pelleterie. On trouve communément en Palestine la be- l'Apôtre met en opposition les extrêmes, la justice et l'ini-
lette ordinaire, mustela vulgaris, et le putois proprement quité la lumière et les ténèbres le fidèle et l'infidèle.
, ,
dit, mustela putorius. Outre ces deux espèces d'animaux, On en conclut donc à l'identité de Bélial et de Satan.
le mot hôléd désigne peut-être aussi d'autres petits car- C'est l'interprétation de saint Jérôme et des commenta-
nassiers assez semblables, particulièrement une espèce de teurs. Le texte grec de l'épitre porte actuellement Béliar
(BsXiap), à raison de la prononciation des Syriens, qui
substituent souvent le p, r, au )., I. H. Lesètre.
1. BÉLIER
(hébreu 'ayil; chaldéen dekar, I Esdr.,
: :
trèscommun en Egypte et en Palestine, et dont l'aspect dans le sacrifice pacifique ou d'action de grâces, Lev.,
rappelle de très près celui de la belette. Voir E. Lefébure, ix. i. 18; Num., 17; vu, 17, 23, etc.; dans le sacri-
vi, 14,
Le nom égyptien de Vichneumon, dans les Proceedings fice pro clelicto, Lev., v, 15, 18; xix, 21; Num., v, 8;
of the Society of Bibhcal Archœology, juin 1885, t. vu. I Esdr., X, 19. Mais on ne l'offrait pas dans le sacrifice pro
p. 194; Placzek, The Weasel and the Cat in ancien! peccalo. Cf. Lev., iv, 1-35. Le bélier offert dans ces sacri-
times dans les Transactions of the Society of Biblical
,
fices devait être sans tache et sans défaut. Dieu ordonna
Archœology t. IX, part, i, 1887, p. 155-160. H. Lesëtre.
, d'immoler deux béliers à la consécration d'Âaron et de
ses Exod., xxix, 1, et le second de ces béliers s'ap-
fils,
BELGA. Hébreu BUgâh, « gaieté; : » Septante : 5 BeÀ- pelait « bélier de consécration ». Exod., xxix, 22. Avant
vi.;. Nom de deux prêtres juifs.
la loi de Moïse, le bélier entrait déjà dans les sacrifices.
Abraham, sur l'ordre de Dieu, offre un bélier de trois ans.
1 BELGA, chef de la quinzième classe d'entre les vingt-
Gen., xv, 9. A la place de son fils, il immole aussi un
quatre établies par David pour le service du temple. I Par.,
bélier. Gen., xxil, 13. Chez les peuples voisins des Hé-
xxiv, 14.
breux, le bélier était également regardé comme une victime
agréable à Dieu. Balaam fait immoler un bélier et un tau-
2. BELGA, un
des principaux prêtres qui revinrent de
avec Zorobabel. II Esdr. xn, 5. C'est vrai-
la captivité
reau sur chacun des sept autels qu'il avait fait dresser
,
appelé Belga, II Esdr., xii, 5. Voir Belga 2. un tribu de cent mille béliers avec leur toison. IV Reg.,
m. 4. —
Les peaux de béliers teintes en rouge servirent à
BÉLIAL. Hébreu : beliya'al, mot composé de beli, couvrir le tabernacle, Exod., xxvr, U: xxxvi, 19; les en-
« sans. « utilité, » et désignant ce qui est inu-
» et yd'al, fants d'Israël avaient été invités à les offrir. Exod., xxv. 5
tile, nuisible et mauvais. Cette étymologie est plus con- xxxv, 7, 23; xxxix, 33. —
Le bélier qui marche en tête
forme a la grammaire que celle de saint Jérôme, Jud., du troupeau et bondit capricieusement sert aux compa-
xix, 22, qui. dans une glose explicative intercalée dans raisons des poètes et des prophètes d'Israël on lui com- :
le texte, fait venir Bélial de beli 'ul, « sans joug. » 11 pare les princes d'Israël, Lam., i, 6; les collines agitées
se 'lit des personnes et des choses, et n'est jamais employé par de violents tremblements, au Sinaï, ressemblent à
comme nom propre dans le texte original de l'Ancien Tes- des béliers qui bondissent. Ps. cxiu (hébreu, cxiv), 4.
tament. La Bible grecque rend ce mot par itapivouo:, — Dans la vision de Daniel, vm, 3-20, le bélier à deux
« contraire à la loi » direêïjç, « impie; » oçpwv, « insensé; »
; cornes, dont l'une s'élève plus haute que l'autre, sym-
ivoiiia, « iniquité; » àitoarao'ta , « apostasie; » Xoipio;, bolise l'empire médo-perse. Voir Brebis.
« peste ; » x%\%itn<nç, « vétusté, » et la Vulgate ordinaire- E. Levesque.
ment par Belial , quelquefois par iniquus, « inique, » 2. BÉLIER (hébreu kar; Septante -/à?»?, xp'ôç; Vul-
: :
I Reg., xxv, 25; xxx, 22; Prov., xix, 28; Ps. xl, 9; gate aries), machine de guerre destinée à battre les
:
injustus, « injuste, » Ps. c, 3; impius, « impie, » Prov., murailles et à faire une brèche par laquelle les assié-
xvi. 27; Deut., xv, 9: aposlata, « apostat, » Job, xxxiv, 18; geants puissent pénétrer dans la ville. Le bélier est men-
Prov., vi. 12; iniquitas, « iniquité, » Ps. xvn, 5; prœvari- tionné sous son nom hébreu dans Ézéehiel, iv. 2; xxi. 27
cator, « prévaricateur, » II Reg., xxm, 6: et prœvaricatio, (Vulgate, 22). Les Septante traduisent, dans le premier
r
« transgression. » Nah., i, 11. Bélial, fils ou homme de passage, par le mot ^ii.na-i.ci\i (voir Baliste), et, dans
15G3 BÉLIER iôQi
le second, par x<*paxa, qui signifie a pieu pointu ». Kpiôç l'autre. Parfois aussi le bélier était une sorte de chariot
se lit II Mach., xn, 15. pesant, dont l'extrémité présentait la ligure d'un monstre.
Celte machine de guerre était déjà connue des pharaons. A l'intérieur du chariot étaient placés des archers. Un
poussait le chariot contre les remparts, tandis que les
archers lançaient leurs flèches contre les assiégés (fis. 478),
Quand ces lourdes machines avaient pratiqué une brèche,
le rempart s'écroulait bientôt. Aussi les assiégés essayaient-
ilsd'empêcher leur action. Un bas-relief de Nimroud re-
pn sente un bélier enferme dans une tour roulante, au
haut de laquelle sont des archers. Du haut du rempart.
les assiégés s'efforcent de harponner le bélier à l'aide de
crochets placés à l'extrémité d'une chaîne de fer. Les
assiégeants se suspendent aux crochets pour que le bélier
ne soit pas saisi (fig. 479). C'est de ce bélier assyrien que
parle Ezéehiel, quand il décrit dans sa vision prophétique
le siège de Jérusalem par N'abuchodonosor. Ezech., IV, 2
xxi, 22 (27).
Le bélier était également en usage chez les Perses,
Xénophon, Cijrop., vu, il, et chez les Grecs, qui en attri-
buent l'invention et le perfectionnement aux Carthagi
476. — Bélier égyptien. Athénée, p 9; Vitruve, x, 19. Voir le siège de Sagonte,
Tombeau de Béni -Hassan. Ancien Empire. D'après Champolllon, Tite Live, xxi, 12. Périclès s'en servit au siège de Sanrns,
Monuments de l'Egypte, t. iv, pi. 379. I'lutarque, Périclès, 27; Diodore de Sicile, XII, 2s les :
477. —
Assyriens attaquant une plate -forme avec des béliers.
Les béliers font montés sur des roues et traînés *ur des chaussées construites par les assiégeants, afin de rendre plus facile
l'approche dus murailles. Palais de Sargon à Khorsabad. D'après Botta, J/omi»i»i.i <!o .Vnmc, t. n, pi. 145.
abrités sous une toiture analogue à la -/eXwmiî ou tortue Thucydide, n, L'emploi de moyens semblables est
76.
dis Grecs et do Romains. I Wilkinson, 77ie manners signalé par Tite Livc, xxxvi, 23. Dans Thucydide, le bélier
ami customa <</ tlic ancient Egyphans,2« édit., 1.
1, p. 242. est appelé L\j.êo\r[. Le premier auteur profane connu qui
Les béliers j~<iihi< sont beaucoup plus perfectionnés. emploie le mot xpui; est .Lucas le Tacticien, 32. Cette
Ce sont de véritables machines de guerre. Ils consistent machine lut perfectionnée, au temps de Philippe de Ma-
essentiellement dansd'éi 5 poutres armées d'éperons cédoine, par le Thessalien Poleidos et par ses élèves,
de fer, alternativement ramenées en arrière et projetées Diadès et Charias. Alexandre l'employa souvent dans ses
en avant p. n des hommes exercés à cette manœuvre. campagnes. Vitruve, X, 19. Le bélier était placé dans un
Un bas -relief du pain-, de Sargon représente une ville réceptacle, xpioôoxr,, sur un ou plusieurs rouleaux, et pro-
assiégée 1l'aide de béliers H 477). Voir aussi Lenor- tégé par une toiture, testudo ariêiaria, ysXiov^ xptosopo;.
mant, Histo ne de !'<> r <,-nt. t. rv, p. 143, :i.'i7. Vitruve, ibid.; Arrien, Bell. Mithnd. , 73. Certaines de
Souvent la mémi machine était munie de plusieurs poutres. ces machines étaient si énor s, qu'il fallait mille hommes
Le n m an n un il In ii 1I1I de
il recul el de projection en avant pour les mettre en mouvement. Tels furent les béliers à
imitait le mouvement des béliers bondissant l'un contre l'aide desquels Démétrius Poliorcète lit le siège de Rhodes.
1565 DÉLIER I.jGG
Diodore , XX , 95. L'auteur du second livre des Ma- manœuvré à mains est représenté sur la
colonne tra-
chabées, zil, 15, emploie le mot xjio;, quand il dit que jane, et le bélier abrité par une testudo sur
de Sep- l'arc
Judas attaqua la ville de Casphin en invoquant le Dieu time Sévère (lîg. 4801. —
Voir YVilkinson, ilanners and
qui avait pris Jéricho sans béliers et sans machines. customs of the ancient Egyptians, in-8°, Londres, 1878,
Les Romains empruntèrent à leur tour le bélier aux t.i, p. 212, Ermann, Aegypten, t. n, p. 694; G. Rawlin-
Carthaginois et aux Grecs. Tite Live, xxxi, 46; xxxn, 24; son, The five great monarchies of the Easlern world,
xxxviii, 5. Ils s'en servirent notamment au siège de Jéru- in-8", Londres, 1862-1807, t. i, 2* part., p. 470; Layard,
salem sous Titus, et Josèphe nous a laissé la description Ninive and its remains, in -8°, Londres, 1849, t. Il,
de cet instrument. Il est, dans ses éléments essentiels, p. 367-370; F. Lenormant, Histoire ancienne de l'Orient,
le même que celui des Égyptiens, des Assyriens et des in-8°, Paris, 1887, t. v, p. 64 et suiv.; H. Droysen, Heer-
Grecs. Josephe, Bell, jud., III, vu, 19. Le bélier romain wesen und Kriegsfùhrung der Griechen, in-8°, Fri-
-1567 BÉLIER — BELLE (PORTE) 15G8
480. —
Bélier romain abrité par une testudo.
,
tiquités romaines, trad. franc., in-8°, Paris, 1891, t. xi, tica habeatur, in -4°, YVurzbourg. Le P. Frevier, S. J.,
p. 203 et suiv. E. Beurlier. écrivit contre cet opuscule La Yulgate authentique
:
de l'université, puis y enseigna la théologie aux scholas- Speciosa Porta), porte du temple de Jérusalem où se
tiques de la Compagnie. En 1570, il retourna en Italie tenait, pour demander l'aumône, un boiteux qui fut mira-
pour y rétablir sa santé, et commença son célèbre cours culeusement guéri par saint Pierre, après la Pentecôte.
de controverse au Collège romain. Sixte V l'envoya en Acl., m, 2-10. Le temple était fermé extérieurement par
France, en 1590, avec le légat Henri Cajetan; son séjour une grande enceinte dont le mur oriental s'élevait au-
y fut de sept mois. Bellarmin devint ensuite recteur du dessus de la vallée de Cédron. Le portique de Salomon,
collège romain, provincial de Naples, cardinal le 3 mars Act., m, 11, longeait ce mur et formait un des côtés de
1599, archevêque de Capoue en 1602. Arrivé à l'âge de la cour des Gentils dans laquelle pouvaient pénétrer les
soixante-dix-neuf ans, il obtint de se démettre de ses païens. La partie sacrée du temple, inaccessible aux pro-
fonctions épiscopales, et se retira au noviciat de Saint- fanes, était entourée d'une autre enceinte qu'on peut
André, où il mourut. Il laissa plusieurs ouvrages, parmi appeler extérieure, et qu'il était défendu de franchir sous
lesquels son catéchisme et ses controverses tiennent le peine de mort à ceux qui n'étaient p is Juifs. Cette seconde
premier rang, Sur l'Écriture Sainte, il a publié In omnes : enceinte avait neuf portes, quatre au nord, quatre au sud
Psalmos dilucida explicatio, in-4°, Rome, 1011, qui a et une à l'est. Cf. Josèphe, Bell, jud., V, v,.'l, édit. Didot.t. Il,
eu plus de trente éditions. Cet ouvrage, écrit avec une p. 212-213. C'est cette porte de lest que les Actes appellent
grande onction et respirant une solide piété, esta recom- la lielle, en lui donnant un nom qui ne nous est connu
mander à ceux qui récitent l'Office divin; Bellarmin y que par le récit de saint Luc. Josèphe la qualifie simple-
« examine le texte hébreu, qui est l'original, puis les ment de grande (tôv uiyav), s: '»s la désignei par aucune
deux anciennes versions que l'Église a autorisées. Il n'est dénomination particulière. Ant. jud., XV, xi. 5, t. i,
pas assez critique, et il ne parait avoir su que médiocre- p. 01 i. Elle donnait accès de la cour des Gentils à la
ment la langue hébraïque, de sorte qu'il se trompe quel- cour des femmes ,
i cause de sa situation elle était la
;i
la porte de Nicanor avec la porte Belle. M. de Vogiié l'université de Gœttingue, il alla, en 1778. en Bussie comme
Le Temple de Jérusalem. 111-1''. Paris, 1864, p. 55. Elles précepteur. A son retour, en 1782. il devint professeur
étaient cependant distinctes. Non seulement le teste de de (Urologie à l'université d'Erfurt. Cette université ayant
Joséphe, rapporté plus haut, indique que la porte Belle été supprimée, il fut appelé à Berlin comme directeur
était à l'entrée de la cour des femmes, mais alors même du Gymnasiurn am Grauen Kloster et comme professeur
que nous n'aurions pas ce renseignement, il est clair que à l'université. Parmi ses œuvres relatives à l'Écriture
les mendiants, celui qui fut guéri par saint Pierre comme Sainte, on remarque : Handbuch der biblischen Lite-
les autres, devaient se tenir à la porte par où passait tout le ratur, 4 in -4°, Erfurt, l787-i789; Versuch einer Metrik
monde, hommes et femmes, là où ils avaient lieu d'espérer der Hebrilee, Berlin. 1813: Urim und Thummim, die
des aumônes plus abondantes On ne devait pas d'ailleurs âltesten Gemmen, Berlin. 1824. On peut mentionner aussi
tolérer des mendiants dans l'intérieur même des parvis ses programmes et ses dissertations De lihro Jobi. utrum
:
sacrés, entre la cour des hommes et celle des femmes. sit historiaan fictio, 1792; De libri Jobi indole et arli-
On montait par une quinzaine de degrés à la porte où saint ficiosa désignations , 1793; De duodecim lapidibus m
Pierre accomplit son miracle. Cf. Joséphe, Bell, jud., Y, v. 3. Jordanie alveo erectis 1795; Veber die allegorische,
,
I. il, p. 243. C'est sur ces marches sans doute que se melapliorische und mystische Darstellungsweise , 1796,
tenait assis le boiteux , comme les autres infirmes qui publié aussi dans les Acta Academiœ Erfurtensis, 1796;
vivaient de la charité publique. Cette porte méritait délie De usic palseographiœ liebraicse ad explicanda sacra
appelée la Belle à cause de sa magnificence. Elle se dis- Biblia. in-4°. Halle, 1804 (thèse de doctorat). L'auteur —
tinguait par sa grandeur. Joséphe, Anl. jud., XV, xi. 5, a écrit son autobiographie dans Das graue Kloster in
par la richesse de sa matière et par sa décoration. Elle Berlin. Stûck iv, 1826. Voir H. Bellermann, dans Allge-
était, d'après ce que nous apprend Joséphe, Bell, jud., meine deutsclie Bibliographie , t. 11 1875), p. 307. 1
of tlie Temple, dans The Journal of sacred Lilerature, Bc'/[ia:u., Aêe/.u.a!u., Bô'/ua:'v, Biloxiii, BsXÔia (ce dernier
ô« série, t. 11. octobre 1867, p. 33-45: 0. Wolf, Der Tem- peut-être pour BsXuiv ou BcXjiifl). Les versions syriaques
pel von Jérusalem , in-4», Gratz, 1887, p. 89. et arabes écrivent Balma' Belma, Bélamon, etc., sont
.
Vigoiroux.
F. certainement le Jéhlaam (hébreu Yble'ùm) de Josué, :
BELLEGARDE (Jean Baptiste Morvan de), prêtre xvii. 11, localité, dans le territoire d'Issachar, qui fut attri-
français, né à Piriac, diocèse de Nantes, le 30 août 1648, buée à la tribu de Manassé. Les Manassites n'arrivèrent
mort à Paris, dans la communauté de Saint-Frauçois-de- pas immédiatement à en déposséder les Chananéens. Jud.,
Sales, le 26 avril 1731. Il entra chez les Jésuites, d'où il 1, 27. Au livre I er des Paralipomènes vi, 70 (hébreu, ,
sortit à cause de ses opinions cartésiennes, après seize vi, 55), où elle est attribuée aux lévites de la famille de
ans de séjour dans la Compagnie. Un a de lui Apparat : Caath, elle est nommée Baalam hébreu Bil'âm i. Ocho- ( :
de la Bible, ou Introduction à la lecture de l'Écriture zias, roi de Juda, fuyant Jéhu. qui venait de tuer devant
Sainte, traduit du latin du P. Lamtj de l'Oratoire, , lui, à Jezraèl, Jorarn. fils d'Achab, passa par Beth-haggàn
in-8°, Paris, 1697; —
Livres moraux de l'Ancien Testa- (grec :BaiOyàv: Vulgate: domus horti et fut atteint et ,
ment, où sont renfermées les maximes de la Sagesse mortellement blessé près de Jéblaam, à la montée de
divine, avec les devoirs de la vie civile, in-8", Paris, Gaver ma âlêh-Gùr IVReg., ix. 27. Lorsque les armées
.
1701. Cet ouvrage se compose de la traduction française assyriennes conduites par Holopherne menaçaient de s'a-
des livres sapientiaux de l'Ancien Testament, avec un vancer sur Jérusalem, Belma était une des villes sur
bon commentaire, des préfaces courtes et substantielles, lesquelles comptaient les Juifs pour la défense des mon-
des sommaires bien rédigés une heureuse disposition du ;
tagnes. Judith grec), iv, 4. L'armée assyrienne assiégeant
texte met constamment en présence le latin de la Vulgate, Béthulie occupait en longueur le territoire « depuis Do-
la traduction et le commentaire. Pour la biographie, voir tliainjusqu'à Bélamon ». Judith, vu. 3. Belma était a l'une
Y Eloge de Bellegarde, par Tournemine, et l'Extrait d'un des extrémités de la plaine, près de Béthulie, où avait été
mémoire communiqué par M. de Chaserey, supérieur de enseveli dans une grotte sépulcrale le mari de Judith;
la communauté de Saint-François-de-Sales, dans le Dothaîn, au côté opposé. Judith, vm, 3. Suivant le pseudo-
Mercure de France, novembre 1735, p. 2390 et 2394. Épiphane, Vit. Proph t. xliii. col. 415, le prophète Osée
,
F. P. 1). F. B. P. L. Une première édition ïn-4° avait paru à trois ou quatre minutes de la ruine, près de la route
en 1727. à Paris. Cet ouvrage a été plusieurs fois réim- de Djénin, on trouve un puits nommé Bir-Bel'améh.
primé il a été réédité, en particulier, avec certains retran-
: Dans ce nom et ce site, on reconnaît généralement l'an-
1 ments, sous le titre de Liber Psalmoruni Yulgatss
ii< tique Yble'am ou Bileam, la Belma du livre de Judith.
editionis cum notis, in-12, Paris, 1832. B. Helrtebize. L. Heidet.
BELMEN (BeXuiv mentionnée par le lexte
. localité
BELLERMANN Johann Joachim. théologien protestant grec du livre de Judith. onn^e dans la Vulgate. Elle
IV, 4,
allemand, né à Erfurt le 23 septembre 1754, mort à Ber- e>t nommée parmi les villes de Samarie entre Bethoron
lin le25 octobre 1821. Après avoir terminé ses études à et Jéricho. La version syriaque porte Abelméhula. Voir
tateurs n'être qu'une variante d'orthographe de B£),oai'u., peine, bru a sens ul <%ue de ," I." »idrét, o fils de ' : '-"-
:
Be).iiaiv, appelé dans la Vulgate Belma, Judith, VII, 3, la mort, digne de mort; o bén UakkÔt, " lils du frapper,
aujourd'hui Bel'améh.Voir Belma. Cf. Conder, Tent-work digne de coups. » 5" Avec un nom de temps, d'âge, il —
in Palestine, 1878, t. il, p. 335. a le sens du mot latin natus, « âgé de » bén Semônim :
Xxi, 21 (hébreu, 20). Voir Divination et Flèches. ans. » La Vulgate a traduit dans cet endroit, Is., LXv. 20,
par puer au heu de natus, ce qui forme une association
BELSAM, BELSAN (hébreu : BilSàn, « fils de la de mots étrangère à l'original « un enfant de cent ans. » :
langue, éloquent; » Septante: BaÀaciv, BaXsiv), un des Au féminin, dans tous ces hébraïsmes, le mot bat, « fille, »
principaux personnages qui revinrent de l'exil de Baby- remplace le masculin bén fils. » Les Septante et la ,
<•
lone avec Zorobubel. Dans la Vulgate, il est appelé Belsam, Vulgate ont conservé la plupart de ces hébraïsmes, en
II Esdr.,vn, 7, et Belsan, I Esdr., h, 2. traduisant littéralement bén par u"o;, filins. Quelquefois
cependant ces versions ont préféré traduire plutôt le
BELSHAM Thomas, ministre socinien anglais, né à sens que les mots, et en quelques endroits elles ne
Bedl'ord (Angleterre le 15 avril 1750, mort à Hampstead l'ont pasbien saisi. Voir
le 11 novembre 1829. En 1778, il devint pasteur de S. Glassius, Philologia
l'église dissidente de Worcester; en 1781, il fut chargé sacra, in-4 Leipzig, 1
fondée par Priestley, le llackney Collège, qui, du reste, Bên, « fils »), lévite de
ne subsista pas longtemps, faute de ressources. De 1805 la famille de Mérari ,
à 1829, il lut, a Londres, ministre de l'Essex Streel Collège. d'après I Par., xv, 18.
Il travailla à la publication unitarienne Improved version Cependant ce nom ne se
o\ the New Testament, in-8», Londres, 1808. Il fut le retrouve pas au v. 20,
promoteur de l'établissement de VUnitarian Society for on régulièrement il 'li-
promoting Christian Knowledge, et fut considéré, après vrait être répété de plus, ;
Angleterre. Parmi ses ouvrages, nous n'avons à citer que tante. Il est donc proba-
The Epistles of Paul the Apostle translated, with n <
ceté, vauriens, méchants, » Ces adjectifs sont devenus dad, l 'est-à-dire dad (Hg. Î81), et on le considère
du dieu il.
quelquefois des surnoms, et par là des noms propres. comme la traduction heb: n. pie de Bar-Hadad, «pu en ,
1373 BÉNADAD — BENCE 1574
serait laforme araméenne. Cette dernière semble se retrou- l'avait prédit Elisée, à cause d'une terreur nocturne qui
ver dans le nom Bir-Dadda, que porte un chef du dissipa son armée. mourut peu après à Damas, étoufle,
Il
pays de Cédai (à l'est de la Damascène), dans les ins- sur le lit où il gisait malade par Hazaël un de ses offi-
, ,
criptions d'Assurbanipal, roi d'Assyrie. Du moins est- il ciers, qui lui succéda. III Reg., xx, 1-34; xxn, 1-37;
certain que le second composant Hadad, ou, par la chute IV Reg, vi, 8-33; vu; vm, 7-15; II Par., xvm. —
de la syllabe brève kiï, Vad, désignait une divinité; le Tels sont les renseignements de la Bible sur Bénadad II.
culte de Hadad se pratiquait encore à Damas du temps Les assyriologues se fondant sur la leçon des Septante
,
de Josèphe, Ant. Jud., IX, IV, 6. Les lettres de Tell el- (bén Ader =
fils d'Ader), ont cru le retrouver sous un
Ainarna, vers le XV e siècle avant notre ère, offrent le nom —*-\- xfJ"-H -di-"-! cH-diï —]}<]>
| qu'ils ont
même vocable, parfois précédé du déterminatif des noms
de divinités, dans les noms propres de chefs palestiniens lu successivement Bin-idri (lecture qui n'a plus guère
Rib-Adda ou Rib-Addi, Adila-mihir, Yapa-Addi. Les de partisans), Raman-idri, Dad-idri, dans les inscrip-
formes Adda et Addi dans l'idiome de ces documents,
,
tions de Salmanasar II, roi de Ninive de 8G0 à 825, sui-
en supposent en effet une autre, non déclinée, Adad. vant la chronologie assyrienne. Cuneiform Inscriptions
Adad (fig. 482), était la grande divinité syrienne d'après of Western Asia, t. m, pi. 8, lig. 90. L'hypothèse n'a
Macrobe, [Satura., i. '23, IX qui lui adjoint comme
) ,
pas cessé d'être admise, malgré la grande ressemblance
épouse, une déesse Adar-gatis. D'un autre coté, les inscrip- de Dad-idri avec Adadézer, parce que les mêmes inscrip-
tions mentionnent une fois, comme allié de Dad-idri
t
contre les Assyriens, un Ahabbu Sir'alai, « Ahabbu
du pays de Sir'al, » identifié par eux avec Achab d'Israël.
Dans cette supposition, Bénadad ou Dad-idri. avec douze
rois alliés, fut défait trois fois par les assyriens en 854, :
lions d'Assurbanipal nous révèlent le nom d'une divinité le lui restituer les villes enlevées à son père Joachaz par
syrienne Àlar-samaïn. Adar ou Atar doit être un nom de Hazaël. IVReg.,xm, 24, 25. Cf. Amos, i, 4 Jer, xlix, 27. ;
BEN-DAVID Lazare ou El'asar ben David, auteur missions Archevêque de Mayence, il implora de la clin de
juif, né à 18 octobre 1701, mort dans cette ville
Berlin le des amis qu'il avait laissés en Angleterre les Commen-
le 28 mars 1832, d teur de l'école israélite. Ses œuvres taires du V. Bède, des copies des Livres Saints, que les
si ipturaires sont
i
1° Uber die Religion der Hebrâer vor
:
moines de la Grande-Bretagne et d'Irlande exécutaient du ne
Moses, in-8°, Berlin, 1812; 2» Uber den Glauben der manière remarquable. Il laissa lui-même un manuscrit
Juden an einen kûnftigen Messias, d'après Maimonide des Évangiles, écrit de sa main, qui est conserve dans la
et les cabalistes, paru dans la Zeitschrift fur die Wis- Bibliothèque de Fulde (n° 3). 11 fut mis à mort dans la
senschafl des Judenthwns, in-îS", Berlin, 1823, p. 197-230; Frise, en 7i7. A la fin de ce même siècle nous trouvons
/ eber geschriebenes und mûndlichesGesetz tais 1 Kapilel en Italie, saint Ambroise Autpert, alibi' de Saint-Vin-
der Untersuchungen Uber den Pentaleuch) , paru dans cent-du-Vulturne, qui dédia au pape Etienne IV son Com-
la même revue, 1823, p. 472-500. E. LevesQUE. mentaire sur l'Apocalypse.
De la Grande-Bretagne vint en Gaule, à la fin du
BENDÉCAR (hébreu : Bén-déqèr, « fils de Déqér ou vin* siècle, le savant Alcuin, auquel Charlemagne confia
fils de la |iii|ue; » Septante : uii>{ A*xip), un des douze la direction de l'école palatine, et qui lut placé par ce
intendants de Salomon. Sun pouvoir s'étendait sur Maccès, même prince à la tête de plusieurs abbayes importantes.
Salébim, Bethsamès, Élon et Béthanan. 111 Reg., iv, 9. Ses éditions corrigées de la Vulgate sent célèbres. Parmi
Il parait être désigné par le nom de son père, comme ses disciples nous remarquons llayuion d'Ualberstad! et
cinq de ces intendants. Bén-déqér pourrait cependant Rhaban-Maur, abbé de Fulde, puis archevêque de Mayence,
iormer un nom propre. qui dès l'âge de dix-huit ans s'était adonné à l'élu
la Bible. A celte époque le monastère de Fulde compta
BÉNÉDICTINS (TRAVAUX DES) SUR LES jusqu'à deux cent soixante-dix moines, presque tous
SAINTES ÉCRITURES. Cet ordre fut fondé par saint très versés dans la science des Écritures, et à cette abbaye
Benoit, abbé, mort en 543, dans le monastère du Mont- accouraient des religieux étrangers désireux d'apprendre
Cassin qu'il avail tonde vers 529 et où il écrivit la règle sous de tels maîtres à connaître et à aimer nos Saints
célèbre qui lui a valu à juste titre le nom de patriarche Livres. Nommons parmi eux Harmut de Saint-Gall, Ange-
des moines d'Occident. S inspirant des traditions et des lomne de Luxeuil, Loup de Ferrières, Otfrid de Weis-
règles monastiques de l'Orient, il recommande à ses dis- sembourg et Walafrid Strabon de Reichenau, qui le pre-
ciples la lecture quotidienne, l'étude et la méditation de mier nous a laissé sur toute l'Ecriture Sainte une glose
l'Écriture Sainte, qui est d'après lui la lègle la plus sine toi niée des textes des anciens docteurs.
pour toute vie humaine. Les disciples du saint patriarche Les écoles des abbayes prennent un grand développe-
se montrèrent lidèles à ses prescriptions, et dans tous ment, et tout l'enseignement y repose sur l'interprétation
leurs monastères, à toutes les époques, ils mirent leur des Saintes Écritures. Aussi |
esque tous les religieux
gloire a posséder de beaux et corrects manuscrits des que nous allons avoir à mentionner eurent -ils a remplir
Livres Saints, que quelques-uns copiaient avec piété, les fonctions d'écolàtre. A Corbie mourait, en 860, l'abbé
taudis que d'autres les expliquaient en s'appuyant sur les Paschase Ratbert, qui, passionné pour l'élude, connaissait
commentaires qu'en avaient laits les docteurs orthodoxes. le grec et l'hébreu, commentait les Livres Saints d'après
Sainl Grégoire le Grand professa la vie monastique dans la tradition et recommandait à tous la méditation de la
le monastère de Saint- André qu'il avait fondé sur le Bible : puer ut crescat, senex ne de/iciat. Parmi les
mont Ccelius. Apocrisiaire à la cour de Coristanlinople, moines de Corbie à cette époque, nommons Ilatramne et
Souverain Pontife, ne cessa d'étudier les Saintes Écri-
il Chrétien Druthmar qui enseigna à Stavelotel à Malmédy.
tures; il Morales sur Job , ses Homélies sur
écrivit ses L'abbaye de Saint- Mihjel en Lorraine est gouvernée pal
Ezéchiel, sur les Évangiles, etc. Smaragde auquel nous devons plusieurs commentaires.
Ce lut ce pape qui envoya Augustin, disciple de sain! En Suisse, dans le célèbre monastère de Saint-Gall,
Benoit, pie. lier la loi dans la Grande-Bretagne, et cet brille Notker qui eut parmi ses disciples Katpert et Salo-
apôtre avec ses compagnons porta dans cette lie, avec mon, évéque de Constance, auquel 11 dédia son livre:
la lumière de l'Évangile, l'amour et l'intelligence de nos De expositoribus Sacrée Scripturse. Quelques années plus
Livres Saints. Sainl Adelme, abbé de Malmesbury, puis tard el non loin delà enseignait le moine Meiniad. que
évéque de Sherborne, était très versé dans la connaissance Trithème, non sans exagération, compare à saint Jérôme.
des langues grecque el hébraïque; il traduisit le psautier En Allemagne, Jean, abbé de Gorze, ne cessait d'étudier
en anglo-saxon, et son érudition paraissait prodigieuse nos Saints Livres à l'aide des écrits de saint Grégoire,
a ses contemporains; aussi de l'Irlande, de l'Ecosse et et il était arrivé à posséder presque entièrement dans sa
inclue des (I. iules, les disciples venaient-ils se ranger en mémoire les œuvres de ce docteur.
foule autour de la chaire où expliquait les Écritures.
il Pendant le xi" siècle, qui vit l'Eglise romaine soutenue
Sainl Jean de Beverley, archevêque d'York, commentait el défendue par les moines de Cluny, l'ordre de Saint-
1rs Évangiles, mais sou plus beau titre de gloire esl d avoir Benoit se divisa en plusieurs familles. Sainl Romuald fonda
le maître du V. Bède. Celui-ci, qui avait eu également les Camaldules; saint Jean Gualbert, Vallombreuse; saint
pour maîtres deux moines très versés dans la science des Etienne de Muret. Grandmont; Hébert d'Arbrissel, Fonte-
Saintes Lettres, Benoll Biscop et Céolfrid, consacra tous vraull, et saint Robert de Molesmes les Cisterciens, qu'il-
ses ellortsà l'intelligence de nos livres sacrés, et comme lustrera bientôt saint Bernard. Laissant de côté les reli-
il lui-même, après l'observation de la règle el lac-
le dit gieux de ces divers ordres, nous ne pillerons ici que de
complissemenl de l'office divin, rien ne lui était plus ceux qui ont été appelés les moines noirs, et qui forment
i
éable que d'enseigner ou d'apprendre les Saintes Écri-
i
la branche la plus ancienne du \iou\ tronc bénédictin.
tures. Il avait une sieur religieuse, et ce fut à sa prière En lnl'2, le V. Olbert, moine de Lobbes, était appelé
qu'il composa son traite sur Habacuc. Les moniales, en à gouverner le monastère de Gembloux; la discipline y
effet, faisaient alors de l'étude des Livres S. unis une était bien relâchée, et pour établir une solide réforme, le
de leurs occupations habituelles. Toutes connaissaient la saint abbé irut] voir mieux faire que de fane re\ ivre
langui iiii.ut pis rare d'en rencontrer qui pos-
il
dans son abbaye l'étude des Sentes Écritures. In 1034,
sédassent parfaitement les lar ues grecque el hébraïque. le chevalier Herluin fonda le monastère du Lee et en
Le moine VVinfrid, dans ce même pays, avait enseigné les devint le premier abbé. Se souvenant de ces parole! de
Saintes Lettres aux liales, lorsque, sous le nom de
i 1 1 li règle : Opportet abbatem esse doctum in lege divina,
Boniface, il alla prêchei la foi en Germanie, il lit venir au bien qu'Âgé de quarante ans. il se mil à étudier la ".lam-
milieu des nations païennes des vierges consai i inaire el il lit de tels progrès, que bientôt, Dieu aidant, il
Seigneur qui lui furent d'un grand secours dans ses put expliquer l'Écriture Sainte à ses disciples émerveillés.
1577 BÉNÉDICTINS (TRAVAUX DES) SUR LES ÉCRITURES 157S
Sous son gouvernement, le B. Lanfranc exerçait les d'amener ses religieux à la méditation des Saintes Écri-
fondions de prieur, et il ouvrit des écoles qui, célèbres tures et d'établir ainsi une sage réforme dans son abbaye.
dans toute la chrétienté, attirèrent au Bec s.nnt Anselme Si nous devions nous en rapporter aux protestants,
qui, en 1093, devint archevêque de Cantorbéry. Ce fut sur lorsque parut Luther, l'étude de la Bible n'aurait guère
les conseils du B. Lanfranc que Guibert de Fiai* plus
, été en honneur. Cette accusation est fausse. Cependant
tard abbé de Nogent, se mit à étudier les Écritures en le cardinal Stanislas Hosius remarquait en gémissant qu'il
prenant pour guide saint Grégoire le Grand. Le B. Wol- avait rencontré des religieux qui ne connaissaient que
phèine, abbé de Brauweiler, près de Cologne, reconnais- Thomas et Scott et ne trouvaient pas l'Écriture Sainte digne
sant que rien n'était plus utile à ses religieux que la con- d'une étude sérieuse. Ces reproches ne pouvaient s'a-
naissance des Livres Saints ,ordonna que dans son dresser à tous les monastères mais il est vrai que les
,
monastère chaque année la Bible en entier serait lue une attaques de l'hérésie contre l'Église romaine ramenèrent
fois et les Saints Évangiles quatre fois. C'est à une pen- à une étude plus approfondie du texte sacré et de la tra-
sée analogue qu'obéit doin Claude Lancelot, publiant en dition tieux qu'un amour exagéré pour la forme scholas-
1G89 un ouvrage sous le titre de Nova dispositio Sanctœ tique en avait éloignés. En 1536, un concile tenu à Cologne
Scriplurse qua Ma per annum intégra legi pot es t. Men- ordonna d'enseigner dans les monastères l'Écriture Sainte
tionnons encore dans la dernière partie de ce siècle, à tous les jeunes religieux, et ceux qui montraient le
Fulgence, fondateur et abbé d'Afflighem, Alulphe, moine plus de goût pour cette étude devaient être déchargés
de Saint-Martin de Tourna} et saint Anselme, évèque de
, de certains emplois moins relevés. Le concile de Trente,
Lucques. dans sa cinquième session, rendit un décret analogue et
Au xn e siècle, comme aux époques précédentes, les de plus donna aux évèques le droit d'intervenir, comme
moines chargés d'enseigner ce que nous appelons la théo- délégués apostoliques, dans les monastères où ces pres-
logie dogmatique ou morale le font encore en commen- criptions ne seraient pas observées. Marc de Crém«ne
tant les Livres Sacrés dont ils expliquent le texte à l'aide enseignait alors avec succès dans la congrégation de Sainte-
des docteurs qui les ont précédés. Cependant le célèbre Justine ou du Mont-Cassin, qui eut à se glorifier de compter
Abélard se plaint de ce que les religieux n'apportent plus parmi ses membres Isidore Clarius, une des lumières du
le même zèle à la méditation des Saintes Écritures. concile de Trente, Benoit Bonsignorius, Jean -Baptiste
D'autres études les préoccupent, et l'enseignement va Folengius et Benoit de San-Gcrmano. En Espagne, Fran-
bientôt prendre une nouvelle forme. 11 nous faut toute- çois Ruiz, abbé de Saint-Facond, donne, d'après les Pères
fois mentionner les noms d'Osbern de Glocester et de grecs et latins, les règles qui doivent présider à l'inter-
Rodolphe l'Aumônier, moine de Westminster en Angle- prétation de l'Écriture Sainte, et Jérôme Lauret, abbé
terre. En Italie, nous rencontrons Brunon, évéque de de Saint-Félix de Guixol, publie son llortus floridus Alle-
Segny, puis abbé du Mont-Cassin; en Gaule, Richard des goriarum, si utile pour ceux qui à l'étude du sens littéral
Fourneaux, abbé de Préaux; Arnaud, rnoine de Marmou- veulent joindre celle du sens allégorique. En France,
tier, puis abbé de Bonneval, au diocèse de Chartres; Gilbert Genebrard publie et commente l'Ancien et le Nou-
Hervé de Bourgdieu Guibert, abbé de Florennes, puis de
; veau Testament, et dans les Flandres le V. Louis de Blois,
Gembloux; Pierre de Celle, évéque de Chartres; en Alle- abbé de Liesse, recommande à ses religieux la méditation
magne, Wolberon, abbé de Saint-Pantaléon de Cologne; des Livres Saints, où ils trouveront toutes les consolations
Godefioi d'Admont et Rupert de Deutz qui commenta
, dont ils peuvent avoir besoin. H leur conseille d'y joindre
presque tous les livres de la Bible et traça à ses religieux la lecture des Pères et surtout celle des œuvres de saint
les règles à suivre dans l'interprétation des Saintes Écritures. Augustin.
Pendant le XIIIe siècle, qui vit cependant naître les ordres Dans les premières années du XVII e siècle prit naissance,
de saint François et de saint Dominique, la décadence des en Lorraine, la congrégation de Saint- Vanne et de Saint-
études dont se plaignait Abélard ne fait que s'accroître, Hydulphe, approuvée par Clément VIII, en [610. Des mo-
ele.sl accompagnée presque partout d'un relâchement de la nastères de France se soumirent à ses observances, et
discipline monastique. Voulant remédier aux désordres ainsi se forma pour ce pays la congrégation de Saint-Maur
qui s'étaient glissés dans les cloîtres, Henri de Fautrières, que les papes Grégoire XV et Urbain VIII approuvèrent
élu abbé de Cluny en 1308, promulgua des statuts impor- en 1621 et 1627. Ses membres joignirent à une obser-
tants pour son monastère et les nombreux prieurés qui vance rigoureuse un grand amour pour l'étude, et la
en dépendaient. 11 y insiste sur la dignité, l'utilité et la science sacrée leur doit une grande reconnaissance
nécessité de la méditation des Livres Saints, et il ne con- pour les éditions des Pères de l'Église qu'ils publièrent.
sidère l'étude de la logique et de la philosophie que comme Mabillon édita saint Bernard; D. Blampin, avec plusieurs
un moyen d'approfondir davantage le texte sacré. Les de ses confrères, saint Augustin; D. Jacques du Frische,
oeuvres de sainte Gertrude et de sainte Mecthilde nous saint Arnbroise; D. Denis de Sainte -Marthe, saint Gré-
prouvent cependant que l'étude de la Bible était encore goire le Grand. Saint Irénée eut pour éditeur D. Massuet;
en honneur dans un certain nombre de monastères, même saint Jean Chrjsostome, D. Montfaucon; saint Basile,
parmi les vierges consacrées. En France, Pierre Bersuire D. Maran et D. Garnier; Origène, les PP. Charles et
publie son Reductoriurn morale utriusque Testamenti Vincent de la Rue; saint Jérôme, Martianay, etc. En
et son Commentaire sur les Psaumes. En Angleterre, même temps d'autres religieux se livraient à des travaux
nous devons mentionner Jean de Tinemouth, moine de d'exégèse. D. du Four se faisait connaître comme hein di-
Saint-Alban Roger et Jean Everisden, moines d'Edinunds-
; sant; D. Mège publiait une explication des psaumes tirée
l.un Casterlon, moine de Norwich et le cardinal Adam
: des SS. Pères; D. Martianay défendait dans de savants
Eslon. qui, entre autres travaux, traduit de l'hébreu en écrits le texte hébreu et la Vulgate contre les attaques
latin tout l'Ancien Testament. des protestants, et s'occupait de la chronologie biblique;
Un grand nombre de monastères, s'étant réformés, don- D. Montfaucon recueillait et publiait tout ce qui nous
nèrent naissance à de nouvelles congrégations. En 1408, reste des Hexaples d'Origène; D. Pierre Sabathier éditait
se forma dans l'abbaye de Sainte-Justine celle qui prit avec soin l'ancienne version « Italique », et D. Ansart
plus tard le nom du Mont-Cassin, et en 1417, Jean de donnait, en 1769, un commentaire sur le Cantique «les
Meden commença à Bursfeld une réforme qui s'étendit cantiques. Dans la Congrégation de Saint-Vanne et de
à plus de cent cinquante monastères. A la fin de ce siècle, Saint-Hydulphe, qui compta un moins grand nombre de
le pieux et savant Tritheme était élu abbé de Spanheim. monastères, nous rappellerons les noms de Matthieu Pe-
Dès son entrée dans la vie monastique, nous dit-il, rien titdidier, évèque de Macra, auteur de dissertations chro-
ne lui fut plus agréable et plus suave que l'étude du texte nologiques sur tous les livres de l'Ancien Testament; de
sacré. 11 s' efforça, par son exemple et ses exhortations, Louis Riclot, commentateur des Épitres; de Pierre Guil-
1579 BÉNÉDICTINS (TRAVAUX DES) SUR LES ÉCRITURES - BÉNÉDICTION 1580
lemin, d'Ildephonse Cathelinot et enfin dedom Calmet, omnibus glorificetur Deus, s'ils ne veulent rien ignorer
abbé de Senones, auteur d'un Dictionnaire de la Bible, des découvertes de la science moderne, ils savent cepen-
d'un commentaire littéral de l'Ancien et du Nouveau dant suivre les exemples de ceux qui les ont précédés et
Testament, et de dissertations sur tous les livres de puiser dans les docteurs orthodoxes et dans la tradition
1Écriture. Parmi les religieux de notre pays étrangers à les règles de l'interprétation de la Sainte Écriture. Voir —
ces congrégations, nommons Jacques du Breuil, éditeur dom Tassin, histoire littéraire de la congrégation île
de saint Isidore de Séville, Claude Lancelot, moine de Saint-Maur, in-4», Paris, 1770. D. François. Biblio- —
Saint-Cyran, Jean d'Espières, prieur d'Anchin, el.cn thèque générale de tous les écrivains de l'ordre de
Flandre, Hubert Phalesius d'Afllighen. Saint-Benoit , 4 in-4°, Paris, 1777. Ziegelbaucr, —
En Angleterre, nous rencontrons Léandre de Saint- Jlisloria rei litterariœ ordinis sam-ii Benedicti, i in-f',
Martin, président de la congrégation anglaise, un des Vienne, — Hurter, Nonienclator liti. theolog'm
l;."ii.
principaux éditeurs de la Bible de Douai et de la Glossa cat/iolicx ,3 in-12, [nspruck, 1S73-1HS0. Scriplores —
Ordinaria. L'Espagne nous fournit Antoine Perez, qui, de ordinis sancti Benedictiqui (1750-1880) fuerunl in impe-
moine de Saint- Dominique de Silos, devint évéque de rio Austriaco-Hungarico, in-4", Vienne. 1881,
Tarragone, François de Lemos, abbé de Sainte- Zoïle, et B. HEt'RTEBIZE.
Emmanuel Villaroël tous ces religieux appartenaient à
; 1. BÉNÉDICTION, BÉNIR. Le net bénir i est h
la congrégation de Valladolid. En Portugal, nom us traduction de l'hébreu bêrêk dans l'Ancien Testament, du
François Sanchez, commentateur de l'Ecclésiaste, et Gré- grec eûXoyeïv, « dire bien, » dans le Nouveau. Ces deux
goire Baptista. La florissante congrégation des Saints- verbes sont ordinairement rendus dans notre Vulgate par
Anges de Bavière compte parmi ses membres Thomas benedicere, d'où nous avons fait en français « bénir ».
Erhard, Verémond Eisvogel, Célestin Leutner, moines I Dans l'Ancien Testament. — 1' Le mot bàrak, dans
de Wessobrunn; Moser Nonnosus, abbé d'Atlel; Braun, son sens primitif et étymologique, signifie < fléchir les
moine de Tegernsee ; Louis Beda de Banth et Schwickardt genoux »; il est employé avec cette signification II Par.,
d'Ottenburen. Léonard Bubenus, de la congrégation de vi. 13, où il est dit que Salomon ibrak al hirkàv,« tomba :
Bursfeld, est auteur d'un Dictionnaire biblique. François sur ses genoux. » Voir aussi Ps. xcv Vulgate, \c\v\ (i ( ;
Mezger avec ses frères et Godefroi Kroël font profession Dan., vi, 11. —
Gen.xxiv, 1, il sedil des chameaux qu'on
1
de la vie monastique à Saint -Pierre de Salzbourg, et fait agenouiller. Le substantif bêrék signifie e genou ».
Sturm Bruns à Fulde. Dans le grand- duché de Bade nous 2° Comme, chez les Hébreux, on se mettait à genoux
trouvons Germain Cartier, moine d'Ettenheimmunster, pour honorer Dieu, II Par., VI, 13; Ps. xcv (xciv\ 6; Dan.,
et en Autriche, Jérôme Besange et Placide Fixmillner, vi, 11; cl. Matth., xvii, 14, on donne fréquemment dans
moines de Kremsmunster. En Italie, Jean-Antoine Orsati l'Écriture au verbe bêrêk (pihel de bàrak), en l'appliquant
est nommé par la république de Venise professeur d'Écri- à Dieu, le sens de l'invoquer, de le louer et de l'adorer.
ture Saiiile; Jérôme Bendanus enseigne à Padoue, et le E\o,l.. xviii, 10; U Sam. (Reg.), xvm, 28; I (III) Reg.,
nombre de ses auditeurs est si considérable, qu'il est i. o; vin, 13, I Par., xxix. 20; Ps. (hébreu) xvi 7; ,
contraint de transporter sa chaire dans la cathédrale. xxvi, 12;xxxiv,2;lxhi, 5; i.xvi. 8;cih,1,2;civ, 1,35, etc.
Virginius Valsechius professe à Pise et Benoit Bacchini 3° Du sens de « bénir Dieu » on passa par analogie au
à Bologne. Tous ces religieux faisaient partie de la con- sens de « bénir les hommes ». 1. En dépit du sens éty- —
grégation du Mont-Cassin. mologique du mot, « fléchir les genoux, bêrêk, ou pihel, >i
I tourmente révolutionnaire préparée par les philo- se dit souvent dans l'Ecriture de Dieu répandant ses bienfaits
sophes se répandit de la France dans presque tous les sur les hommes et sur toutes les créatures. C'est ainsi
pays de l'Europe. Elle renversa les monastères, en chassa qu'après la création Dieu « bénit » les êtres qu'il vient de
les habitants et dispersa les trésors amassés pendant de produire, Gen., i, 22, 28, el. après le déluge, Noé et ses
longs siècles dans les bibliothèques des abbayes de l'ordie enfants, Gen., ix, 1, en leur disant « Croissez, multi- :
de Saint-Benoit. La vie bénédictine ne disparut pas cepen- pliez-vous. » Il « bénit » de même les patriarches, Abra-
dant complètement et, la tempête passée, les monastères ham Gen., xn, 2-3; xxu, 17; xxiv, I; Isaac, xxvn, 16;
,
se relevèrent ou reprirent une nouvelle vie. En Autriche, cf. Hebr., XI. 20; Jacob, Gen., XXXV, 9; Labau. xxx. 27;
où l'ordre de Saint- Benoit avait moins souffert, nous les enfants d'Israël, Deut., i. xn, 7; Ps. xxvm ix.xi.x),
1 1 ;
remarquons un assez, grand nombre de religieux qui dans 1 Putiphar à cause de Joseph, Gen., xxxix, 5; Samson,
1 ;
les monastères de M utinsberg, de Kremsmunster, de Jud., XIII, 24; Job, xi.ll, 12. etc. De la les noms propies ;
Môlk, de Saint- Pierre de Salzbourg, publient des traités Baruch , « béni [de Dieu], » Be uni ictus, dont
en latin.
d'Herméneutique sacrée. En Allemagne, Haneberg, abbé dont nous avons l'ail Benoit; Barachie, Jéhovah bénit; »
de Saint-Boniface de Munich, puis évéque de Spire, publie Barachisl, « Dieu bénit. » —
Celte bénédiction de Dieu
une Révélation biblique, un traité d'archéo-
histoire .le la supplique même aux choses inanimées, parce qu'il s'en
b'-ie biblique et un commentaire sur saint Jean, et dom sert ainsi pour l'i técution de ses desseins el l'accomplis-
Mun Wolter, abbé et fondateur de la congrégation de sement de ses volontés c'est pourquoi il bénit le sabbat
:
Beuron. donne, sous le titre de Psallite Sapienter, un ou septième jour, Gen., il, 3; le pain et l'eau, Exod.,
iiuit commentaire des Psaumes. D. Anselme
i
xxiii, 25; les oeuvres de Job, i, 10; la maison du juste,
Nickes publie, a Home, des Commentaires sur Esdras et sur Prov., m, 33, etc. —
2. Par suile de cette manière
Esther; D.Fr. de Sales Tiefenthal, à Einsiedeln, des Com- parler, lorsque les hommes souhaitenl du bien à quel-
mentaires sur le Cantique des cantiques, l'Apocalypse qu'un, ils forment le vœu qu'il soit béni par le Seigneur:
et Daniel; I). Petrus Lechner, en Bavière, des « Qu'Abraham soit béni par le Dieu
explications rrès-Haut, dit Mel-
des Évangiles; H. Pius Zingerle se fait remarquer chisedech. Gen., xiv, li). Noeud s'exprime de même .m
a
Marienberg par ses travaux érudits; D. Odilo Wolf, à sujet de Bon/., ltuili, n, 2n S.ml au sujet de Samuel,
;
irs, le \iv siècle, si agité par les révo- xxin, 21 xxvi, 25; Il Reg., n 5; 11 Esdr., xi, 2, eti
: De .
lutions, n'a fourni, parmi les Bénédictins, qu'un nombre li le sens de « (nier s attaché au mol « bénir. » Exod.,
f-' 1 restreint de i
ommenl iteurs, Ils doivent trop souvent XII, 32; celui de « saluer o, c'est-à-dire souhaiter la paix,
vaquer a .failli,. s |r,,v,,in ,,,,e lorlalllelll d'eux le saint qui est un don de Dieu, Il (IV) Reg iv, 29 {salut es, comme .
des nues el I, |
,|,, llls ,|,, |
a SilinU ,
Église. a traduit exactement la Vulgate); Prov., xxvn. li; San). I
Fidèles a la devise de leui glorieux patriarche : Lt in i Reg.), xxv, 14, cf. £. 0; I Par., xvi, 13. Celui qui arrive
1581 BÉNÉDICTION 1582
« bénit s, c'est-à-dire salue celui qu il visite, comme Jacob, sique « parler en bien de quelqu'un ou de quelque chose,
le pharaon. Gen., xi.yii, 7. Cf. II Sam. (Reg.), vi, 20 Le louer ». Dans la langue des Apôtres, il a le même sens
salut est rendu de la même manière. 1 Sam. (Reg.), XII, 10. que bêrêk. Les Septante s'étaient déjà servis de ce mot
Au départ, on fait encore la même chose, soit celui qui part, pour traduire cette expression hébraïque; de même, Phi-
Gen., XLYii, 10; 1 111 Reg.), VIII, 60; soit ceux qui restent,
(
Ion. EùXoyeïv, choisi parce qu'il signifiait" louer », comme
Gen., xxiv, 00 (Vulgate: imprecantes prospéra); Jos.,xxn, bêrêk, a pris ainsi un sens nouveau dans les livres de l'Écri-
6-7; Il Sam. iReg.), xm, 25; xix, 40 (Vulgate, 39). — ture. Il veut dire« louer» Dieu, conformément à sa signifi-
La « bénédiction de Dieu », berâkâh, exprime donc « sa cation grecque, comme le birck hébreu, Luc, i, 04, 08; n.
faveur » et les dons, les bienfaits divins qui en sont la con- 28; xxiv, 53; .lac, m, 9. Il veut dire de plus, dans une accep-
séquence. Gen.. xxviii, 4; xxxix, 5; xlix, 25, 20; Exod., tion purement biblique, inconnue aux auteurs classiques,
xxxn, 29; Deut., xxxm, 23; Ps. m, 9; xxm (xxiv), 5; « souhaiter que Dieu fasse du bien, bénisse quelqu'un ».
lxxxiii, 8 (lxxxiv. 7); cxxvm (cxxixi, 8; Prov., x, 0, 22; Matth., v, 44; Luc, n, 34; VI, 28; Rom., xn, 11; I Cor.,
xxviii, 2; Is., xix, 2k xliv. M; i.xv, 8; Ezech., xxxiv, 20; iv, 12; xjv, 10; I Petr., m, 9. Jésus-Christ a apporté sur
Joël, H, 14, etc. — Naturellement « maudire » et « malé-
diction sont opposés à « bénir » et « bénédiction », et
signifient, le
»
te donne la paix ! —
C'est ainsi qu'ils invoqueront mon
nom sur les enfants d'Israël, et je les bénirai. » Num., vi,
22-27. Cf. Lev., ix, 22-23; I Reg'.. n, 20; I Par., xxm, 13;
II Par., xxx. 27: Eccli., xxxvi, 10; Luc, i, 21. La béné-
diction sacerdotale se compose de trois supplications dans
chacune desquelles le nom de Jéhovah est expressément
invoqué. Elles renferment, dans le texte original la pre- :
tion, c'est-à-dire la malédiction et l'imprécation, mais il les pains et les poissons, Matth., xiv. 19; Marc, vi, 41 ;
n'a jamais connu cette bénédiction elle-même donnée au vin, 7. Cf. Matth., xxvi, 26; Marc, xiv, 22; I Cor., x, 10;
nom de Dieu. —
3. Salomon bénit le peuple au nom de Luc, xiv, 30.
Dieu, lors de la dédicace du temple, III Reg., vin, 14-15, 2° Le mot
e-à).oyîa (Vulgate benedictio), que les Sep-
:
de l'Ancien, et qui est aussi rendu dans la Vulgate par m, lo. Cf. Eccli., m, 10, 11; xxxiv. 27, Josèphe, Ant.
benedicere, Luc, I, 42, etc., signifie dans le grec clas- juJ., IV, vm, 41. — 4. Il signifie les « biens » spirituels
1583 BÉNÉDICTION — BENÉJAACAN •lÔSi
de la vocation à la foi. I Petr.. m. 9; Rom., xv. -20; Ëph., où, de distance en distance, on aperçoit des puits antiques,
i.3; Gai., m, li; cf. Gen., xn. 3 5. — Par analogie, il quelques-uns bouchés, d'autres ouverts, et où l'eau aflleure.
désigne aussi les bienfaits, les dons des hommes envers On y remarque encore les traces d'un ancien canal recou-
leurs semblables, les aumônes. 11 Cor., ix, 5: voir col. 1250. vert horizontalement par de gros blocs et amenant les
— 6. IM/o-;-:a est employé une fois par saint Paul, Rom., eaux de ces sources à un vaste birket, actuellement hors
xvi, 18, dans un sens exclusivement grec, et unique dans d usage et à sei .
l'Ecriture, celui de « discours bien composé, élégant ». — Cependant M. Guérin, Description de la Palestine,
Pour le « calice ou coupe de bénédiction », l Cor., x, 16, Judée, t. m. p. 153-157, place la vallée de Bénédiction
voir Cai ni:. dans les environs de Ben> Na'im village situé à quelque ,
3° Du verbe :-jÂovsTy est venu le mot purement biblique distance à l'est d'Hébron et qui s'appelait autrefois
,
13-14. Les prêtres de l'ancienne Lui bénissaient les fidèles 27, 28. Mais le savant explorateur français admet avec
en élevant les mains. Mischna, Sota, vu, (3; Talmud lleland. Paiseslina, l'treclit, 1711, t. Il, p. 685, que cette
Babli, Sota, I. 38 a. Jésus-Christ bénit ses Apôtres de la ville de Caphar Barucha, la KiéapSîpiyi ou plutôt Ka-
mi manière. Luc, xxiv, 3i». CL Matth., xix, 13, 15;
i
iipêapc/i de saint Epiphane. e avait été peut-être dénom-
Marc, \. 16. Ce rite est passé ainsi dans la Loi nouvelle. mée de la sorte a cause du voisinage de la vallée de la.
Cl. Smith, DicUonavy of Christian antkjuities, t. i,lS7ô, Bénédiction, » mentionnée au livre des Paralipomènes.
p. Lis Les monuments des premiers siècles chrétiens repré- « Plusieurs critiques, je le sais, ajoute-t-il, placent à
sentent le Sauveur bénissant d'ordinaire la main étendue. Bereikoul la susdite vallée; mais comme les ennemis
C'est ainsi que sur un sarcophage de Vérone, reproduit qu'allai) combattre Josaphat avaient réuni leui-s forces
pai Maflei, V'erona illustrata, ia-fi, Vérone, 1732, part, m, près d'Engaddi et que la Bible nous apprend que ce
,
col. 53, nous voyons Jésus bénissant de la main un démo- prince s'avança au-devant d eux dans le désert de The-
niaque Ug. 183). Dès le commencement même du chris- koa', il me semble nature] de chercher entre Engaddi et
tianisme, le- prêtres bénirent semblablement les fidèles. Thekoa', par conséquent au sud ou au sud -est de cette
« L'imposition de la main, dit saint Augustin, De bapt., dernière ville, et non à l'ouest, l'emplacement de Lmek I
m. 16, t. xi. m. col. IW, ...est une prière sur l'homme, d Berakah ou vallée de la Bénédiction, o
El Tertullien explique celle cérémonie en disant « La : Nous croyais que la première opinion est plus con-
mam est imposée par la bénédiction, invoquant et invi- forme aux données scripturaires. Examinons, en effet, les
tant l'Esprit- Saint, d De bapt., s, t. i, col. 1207. Pour principaux points topographiques indiques 11 Par., xx,
le^ v. n Mules des gestes de bonediclion voir Martigny, , l-"27, et la marche des deux aimées. Les ennemis sont
liai mnaire des antiquités chrétiennes, 2° édit., 1877, campés à Asasonthamar, c'est-à-dire Engaddi, aujour-
p. 99-100. F. ViGOLiiuix. d'hui '.-lin Djidi, sur le bord occidental de la mer Moi te,
à égale distance de ses deux extrémités, î. 2. De là ils
2. BÉNÉDICTION (VALLÉE DE LA) hébreu: '£'»iéo se proposent de monter vers Jérusalem, ce qui provoque
'
.
Septante: xùXùv KoiXà; E-JXoyîa:),
rijç s-j/.oft'ac; la frayeur de Josaphat et lui fait chercher un secours dans
vallée d.uis laquelle Josaphat et son peuple se rassem- le jeune el la prière, ^. 3-13. Ils montent, en effet, i par
blèrent pour < bénir Dieu c'est-à-dire le remercier de
•>, le coteau appelé Sis i hébreu ma âléh llassis, « la
;
:
les avoii miraculeusement délivrés de leurs ennemis, les montée de llassis; «Septante: àvoëaue; 'Aîk;;). dont
Moabites, les Ami nies el les montagnards de Séir :
le nom se reti ouve assez bien dans celui de \'(hunli el-
n aison même de celte sol. •un elle action de grâces
i
tfasâsa, situé au nord-ouest d'Engaddi, et traversé par
qu'elle fut ainsi appelée. Il Par., x\, 26. Le nom de la route qui va de cette dernière ville à Teqou'a. Sis in-
Ï1S1S, Berâkàh, revit encore aujourd'hui dans celui de dique .loue une des passes assez difficiles qui conduisent
à la vallée d'El-Hasasa, a à l'extrémité » de laquelle Josa-
u^jS-iyJ, Breiki'it, village ruiné, situé sur un monticule,
phat rencontra les envahisseurs, v. Ili. Celui-ci, en effet,
à cinq kilomètres à l'ouest de Teqou'a (Thëcué ,
pies de en quittant Jérusalem, était venu g par le déserl de Thé-
la grande route qui va de Jérusalem à Hébron. On j voil i né \
. 20, c'est-à-dire à l'esl de la roule d'Hébron. Les
.
en partie debout, de nombreuses petites maisons deux armées, marchant ainsi, en sens oppose, dans la
consi~t.Mii en une seule pièce dont la voûte est légère- même direction, devaient s.- rencontrer en un point peu
ment ogivale, el bâties avec des matériaux irréguliers et éloigné de Thécué, i entre Jérusalem et Engaddi, dans
de faibles d m ion On remarque également plusieurs le désert qui est au-dessous de Thécoa, » connue le dit
—
.
citernes, une dizaine de caveaux pratiqués dans le roc, expn neni Josèphe, Ant. jud., IX, i, 2, 3. L'Ouadi el-
i
el u nceinte composée de blocs grossièrement tailles 'AiToiihtt Breikùt se trouvent donc mieux dans la posi-
en bossage uranl vingt-quatre pas de long sur tion voulue que Kefr lien il;. Ces! la. en ligne droite
quinze de lai d'après beaucoup d'auteurs, dans
l
.
vers la ville s.uiite. et non pas dans une direction trian-
une vallée des environs que se serait passée la scène gulaire, que le peuple de Dieu lut témoin du r.'.iraculeux
soi liée par le livre des Paralipomènes. Cf. Robinson, anéantissement de ses ennemis et se rassembla pour rendre
i hes Ri m
Palestine, Londres, 1856, t. i, -in e au divin libérateur. A. LEGENDR]
p. 191; t. m.
275; The Sut vey of Western Palestine,
p.
Uetnoirs t. m, p. 311 ; Van deVelde, Manoir lo accom-
,
BENÊ ÈLÔHÏM, expression qui se ht dans la Genèse.
pany the Map of the Holy Land, Gotha, 1858, p. "!'.>>. VI, 2, i, el dans Job, i. li; II. 1; xxwiu.7. La Vulgate
Quelques-uns indiquent, dans ce l'Ouadi Arroub, i
31, 32; filiorum Jacan, Deut., x. 0), nom d'une tribu revue, 1816; huitième, 1832. L'Ancien Testament parut
dont les puits sont indiqués comme une station des Israé- entre 1802 lue autre traduction du Nouveau Tes-
et 1809.
lites dans leur marche vers le pays de Chanaan; Num., tament par un missionnaire protestant, Ellerton,
fut faite
xxxm. 31, 32; Deut.. x, 0. La l'orme abrégée des et publiée en 1818 par la Société biblique de Calcutta ;
Nombres, xxxm, 31, 32: « Ils campèrent à Benejaacan; une troisième, parlâtes, en 1833; 2» édit., 1847. La So-
et ils partirent de Benejaacan , » est complétée par celle ciété biblique de Calcutta fit paraître la Genèse en 1833;
du Deutéronome, x. 6: « Les enfants d'Israël transpor- la suite de l'Ancien Testament fut traduite par Yates et
tèrent leur camp du puits des tils de Jacan » (hébreu : achevée en 18il. En 1845 parurent l'Évangile de saint
Bè'êrôf Benê Ya'àqân; Septante Br.pù>0 utov Iotn'iji; : Marc et l'Épître aux Éphésiens, traduits par Hà'berlin.
Vulgate Beroth /iliorum Jacan). Voir Béroth. Cette
: Une revision du Nouveau Testament et do l'Ancien,
tribu tirait sans doute son nom de Jacan hébreu i : œuvre de J. Wenger, a été achevée en 1873. lue traduc-
1 a âqàn Septante 'Axiv), fils d'Éser, lils de Séir l'Hor-
; . tion spéciale de saint Luc, par J. Paterson, à l'usage des
réen, I Par., i. 42, appelé Acan (hébreu 'Aqan; Sep- : musulmans du Bengale, et de saint Jean, par llill. a été
tante lijy.iy.) dans la Genèse, xxxvi, 27.
; publiée a Calcutta, aux frais de la Société biblique de la
Cette station des Israélites, comme presque toutes les Grande-Bretagne, en 1855 et 1850. De même les Actes,
autres à partir du Sinaï, n'a pu encore être identifiée. la Genèse, les Psaumes et Isaïe, et une seconde édition
Tout ce que nous savons, c'est qu'elle n'est séparée que de saint Luc, en 1870.
par trois campements d'Asiongaber, ville d'Idumée, à la
pointe septentrionale du golfe Élanitique. Num., xxxm, 1. BENGEL
Ernst, fils de Johann Albrecht Bengel,
31-35. Pour Eusèbe et saint Jérôme, Onomasticon théologien allemand, né à Denkendorf le 12 mars 1735,
Goeltingue, 1870, p. 102, 233, « Béroth des fils d'Iacim mort le 1« avril 1793. Il fut, en 1700, pasteur à Zavelstein;
est un endroit du désert, où mourut Aaron, et que l'on en 1772, diacre à Tubingue, et, en 1780, doyen dans la
montre encore aujourd'hui à dix milles de Petra, sur le même ville. Son occupationprincipale.au point de vue litté-
sommet de la montagne. » C'est d'après cela que Robin- raire, fut de développer les idées de son père et de propager
son, Biblical Reseàrches in Palestine, Londres, 1850, ses œuvres Tabula critica quse criseos Bengelianœ diver-
:
t. il. p. 175, propose de l'identifier avec la petite sas periodos collatis inter se utriusque A'ovi testamenli
fontaine à'et- Taijibé/i , située au tond de la passe er- graux editionis margine, tum spicilegio critico Gno- m
Rubà'y, au-dessous du mont Hor. Il est juste cependant monis edilione 1" obvio exhibet, in-8°, Tubingue, 1777;
de remarquer que le mot Be'êrôt indique, non pas une Erklârte Umschreibung der Qffenbarung Jesu Christi,
source, mais un groupe de puits artificiels. Quoi qu'il en ausJ. A. Bengels Erklàrten Offenbarung und 00 Eeden
suit, il est probable qu il faut chercher cette station sur sammt Anhângen aus dessen Gnomon, ni 8". Tubingue,
les bords de l'Ouadi el-Arabah, à l'est ou à l'ouest. On 1772; Chronologische Harmonielafel ûber die evo
lit au livre des Nombres, xxxm, 31, que les Israélites lische und aposlolische Geschichte , nach J. A. Bengels
vinrent de Moséroth à Benejaacan, tandis que d'après le Grundsâtzen, in-8°, Tubingue, 1785; Erklàrte Umschrei-
Deutéronome, x, 6, ils allèrent de Béroth des fils de Jacan bung der von Jh. Alb. Bengel ûbersetzten vier Evan-
a Mosera. Pour la solution de cette contradiction appa- gelisten als eines Auszug aus seiner Gnomon, in-8°, Tu-
rente, voir Moséroth et Moséra. A. Legendre. bingue, 1780. Trois autres volumes, publiés en 1787 et 1788,
contiennent le reste du Nouveau Testament. Ernest Ben-
BENÊ-QÉDÉM, littéralement: « fils de l'Orient, » Job, gel a publié en outre diverses éditions des œuvres de son
i.
''•.
etc., nom
qui désigne les Arabes qui habitaient a l*est père.
de la Palestine, principalement les descendants d'Ismaël
et les habitants de l'Arabie déserte. La Vulgate traduit 2. BENGEL Johann Albrecht, théologien luthérien, né
Benè-Qédém par Orientales. Voir Orientaux. le 24 juin 1087 a W'iunenden, dans le Wurtemberg, mort
le 2 novembre 1752. Il étudia la philosophie a l'université
BÉNENNUM (hébreu Bén Hinnôm, « fils d'Hin- :
protestante de Tubingue (1703- 17n7 lut ensuite pasteur
|,
norn »), nom. dans le texte latin de 11 Par., xxxm, 6, et professeur a Denkendorf. La langue grecque, le Nou-
de la vallée appelée ailleurs Geennoin, ou vallée des tils veau Testament et les Pères de l'Église faisaient le prin-
d'Ennom. Voir Gélnnom. cipal objet de son étude et de son enseignement. Ses
connaissances étendues et ses travaux importants le tirent
BENGA (VERSION) DE LA BIBLE. Le benga est successivement élever à différentes dignités ecclésias-
un dialecte d'Afrique parlé au sud de la rivière de Congo. tiques. Eu 1751, la laculté de théologie de Tubingue lui
Les Évangiles ont été traduits par divers missionnaires. contera le titre de docteur; il était membre du consis-
La version de saint Matthieu fut publiée par le Presbyte- toire et prélat d'Alpirsbach avec résidence a Stuttgart,
,
rian Board, en 1858, les trois autres Évangiles et les on il mourut. Ses travaux de critique et d'exégèse sur le
Actes le furent plus tard, par la Société biblique améri- Nouveau Testament firent sa réputation. Hug, Einleitung,
caine. Toutes ces versions furent refaites ou revues par 4 e édit., t. I, p. 288. dit que Bengel est le premier Alle-
11. Nassau, missionnaire protestant au Gabon, en 1874. mand qui ait cultivé avec honneur le champ de la cri-
La Genèse a été également publiée en benga. tique des textes bibliques. Ses principaux ouvrages sont :
plus de moitié de mots d'origine sanscrite; le restede suum cœlestium indicatur, in-4°, Tubingue, 1712, ré-
son vocabulaire vient du persan et de l'arabe, etc. Carey édité en 1759, 1773, 1788, 1838, 1858; traduit en allemand
1587 BENGEL - BENJAMIN, FILS DE JACOB IÔSS
ichen Anmerkungen begleitet, ouvrage posthume, [main] droite ». Voir Benjamin 1. Septante Beviauiv, ;
in-8», Stuttgart, 175''., 17C9. — Erklàrte Offenbarttng Bsvta(ieév; ils ont lu Bén, la forme régulière. Nom de
Johannis, in-8», Stuttgart, 1740, 1746, 1738, 1834.— quatre Israélites, d'une tribu et d'une porte de Jérusalem.
Sechzig erbaulïclie Reden ûber die Offenbarung Johan-
nis, 111-8», Stuttgart, 1717, 18*8. 1830, 1871. Bengel a 1. BENJAMIN, fils de Jacob et de Rachel, le dernier
aussi publié des ouvrages d'histoire et de chronologie des fils du patriarche et le seul qui soit né err Palestine.
qui ont un rapport étroit avec sis travaux d'exi Rachelle mit au monde à peu de distance de Bethléhem.
Ordo teniporum a principio per périodes (économise En mourant des douleurs de cet enfantement, sa mère
hùtoricas atque prophelicas ad finem usque ila
i
lui donna le nom
de Bén-'ôui, « fils de ma douleur ».
deductus, ut Iota séries, etc., ex Veteri et A'ouo Testa- Gen., xxxv, 18. Mais son père changea ce nom, qui lui
proponatur, in-8", Stuttgart, 1711. 1770; Cyclus rappelait une perte si cruelle, en celui de Binyâmin, de
sive de anno magno salis, luna stellarum consideratio, .
meilleur présage; il signifie u lils de la droite », c'est-
m 8 Ulm, 171.".. - Bengel était un millénaire déterminé,
.
à-dire « fils du bonheur », heureux, Félix, la droite étant
il croyait pouvoir trouver dans la Sainte Écriture les regardée en Orient aussi bien qu'en Occident comme un
s fondamentales de l'histoire universelle, Il arriva, présage de bonheur. Zeitschrift der Deutschen Morgen-
comme suprême résultai de ses travaux, à découvrir que lândischen GeseUschaft, t. xxi. p! 001-004. Le samari-
le monde était âgé de 7777 ans 7/9, que le retour du tain porte Binyàmim « fils des jours
, » dans celle :
Christ s'accomplirait juin 1830, qu'alors commen-le 18 tonne, ce nom serait une allusion à làge avance on Jacob
cerait son règne de mille ans sur la terre, après quoi eut ce dernier enfant; ce sens est adopté par Philon,
viendrait le saints dans le ciel pendant mille Abenesra, etc. —
Son père eut une prédilection bien
ans; enfin l'an 3836 devait voir la fin du monde et le marquée pour Benjamin quand la famine le força d'en-
:
jugement. —
La biographie de Bengel a été mise par son voyer ses fils en Egypte pour acheter du blé, il garda
lils en tète de la troisième édition du Gnomon, 1773. près de lui ce frère de Joseph, de peur qu'a lui aussi il
Voir Ch. F. Burk, Bengels Leben und Wirken, in-8",
J. n'arrivât malheur en roule. Gen., &UI, 4. Joseph, devenu
Stuttgart, 1831 0. Wàchter, J. A. Bengel's Lebensabriss,
;
gouverneur de l'Egypte, ne voyant pas Benjamin avec ses
Character, Briefe und Ausprûclie Stuttgart, 1805: , hères, craignit sans doule qu'il n'eût été aus.-i victime
11, Beitrâge :u J. A. Bengel's Schrifterklârung, Leipzig, de leur jalousie. En les traitant comme des espions, il
1805; Fr. Delitzsch, Biblisch-prophelische Théologie, les amena adroitement à lui parler de leur père et de leur
Leipzig, 1845; von der Goltz, dans les Jahrbûcher fur jeune frère, resté à ses côtés. Pour s'assurer de la vérité
deutsche Théologie, t. vi, 3 Helt. Walker, Memoir of ;
de leurs paroles et éprouver leur affection, il ne consentit
llielifeof J. A. Bengel, Londres, 1837. J.-B. Jeanmn. à leur donner du blé qu'à la condition qu'ils lui amène-
raient Benjamin; et afin de les obliger a tenir leur pro-
BENGONI Kntilius Romain, chanoine de Sainte- , messe, il retint Siméon en prison jusqu'à leur retour.
Marie in via Lata. devint évêque de Lorette et de Reca- Jacob, après avoir longtemps résisté, car pour lui —
nati, et mourut le 31 janvier 1013. On a de lui Bisserla- : cétait, pour ainsi dire, perdre une seconde fois Joseph,
tiones et commentaria in amticum Magnificat, Saluta- — céda à la nécessité et laissa partir Benjamin. Gen.,
tionem angelicam et Psalmum x.v.viv, in-f", Venise, 1000; xliii, 13. Pendant le repas, auquel il invita tous ses frères,
Douai, 1626. Cette dernière édition est la plus estimée. Joseph envoya à ce dernier une part cinq fois plus grande
— Voir Ughelli, Italia sacra (2« ëdit., 1717), t. r, p. 4224. que celle des autres. Puis, quand on remplit les sacs, il
G. DE Goll'.NAV. ordonna à l'intendant de mettre dans celui de Benjamin,
BENHAÏL (hébreu Bén-hayU, o lils de la valeur, : avec sa charge de blé, le prix d'achat et la coupe d'ar-
vaillant; » Septante toù; uioù? t£>v S'jvetTtov), un des
: gent dont il s'était servi pendant le festin. La caravane
princes que Josaphat envoya dans les villes de Juda. le avait a peine repris le chemin de Chanaan, quand l'in-
livre de la loi en main, pour instruire le peuple et le tendant, courant la rejoindre, reprocha aux enfants de
retirer de l'idolâtrie. 11 l'ar., xvu, 7. Jacob d'avoir dérobé la coupe de son maître. Les accusés
protestèrent énergiquement, assurant qu'un tel crime était
BENHANAN Bén-hànân, « fils du bien-
(hébreu : digne de mort. L'intendant menaça seulement de ré-
veillant; » $avâ; Codex Alexandrinus
Septanti . . duire le coupable en esclavage et lit ouvrir les sacs la
\>\a( 'As •;•.». un des descendants de Juda, I Par., rv, 20, coupe se trouva dans celui de Benjamin. Alors, déchirant
que la Vulgate appelle filius Hanan. Voir Hanan. leurs habits, ils reviennent auprès de Joseph, qui leur
reproche leur infidélité. Dans un discours pathétique,
BENHÉSÉD ( de Héséd ou
hébreu : Bén-héséd, « fils Gen., \iiii, 18-34, Juda conjure le vice-roi de le retenir
fils de la bonté; intendant de
Septante : .;,; 'E<j8()i lui-même pour esclave à la place de Benjamin, assurant
mis le district d'Aruboth, de Socho et de la qu'il en a répondu sur sa vie, et que leur père ne pour-
terre d'Épher. III Reg., tv, 10. Il est incertain s'il est rail survivre a la perle de cet enfant de prédilection,
désigné par son nom propre ou par le nom de son père, alors qu'eut lieu cette ton. liante et admirable si eue
Il éd. Voit Héséd. dans laque] le Joseph se lit reconnaître a ses frères. Quand ils
furent revenus de leur première stupeur. Joseph se jeta
BEN HINNOM. Voir BÉNENNUM el GÉENKOM. au cou de Benjamin et l'embrassa en pleurant, et ensuite
tons ses frères. H donna à chacun deux simlàh ou man-
BENHUR Bên-hûr, •<
fils de Hur ou fils de teaux ni us Benjamin ei
; :ul cinq et des plus beaux,
caverne; » Septante Bett Uexandri-
; avec trois cents pièces d'argent. Ensuite il les renvoya
nus : Hé/ ulb; "Upl. Les Septante donnent à la fois le , hercher loin peu' puni' venir s'établir en -M le. I
mot Bén et sa traduction -• ,,-. Josèphe, An*, jud., VIII, Le texte sacré ne nous fait plus rien connaître de Ben-
ii, 3, donne OupTjç poui le nom de l'officier lui-même. jamin, sauf l'énumération de ses fils. Gen., xlvi, '21; Num.,
Benhui ul très bien
|
rm cepi nd ml peut i
i
il xxvi, 38-40; Par., vu. 0-11
I vin. 1-5. La prophétie de
;
être désigné par le nom de lils de Hur, Voir Jacob sur Benjamin, Gen., xlix, 27, concerne plutôt la
fi iSlH
m £
S* 8 §
?
oc
3 l 'â «
PIF*
*j;
r- v 3 /v|«
^
7
"\
i
,
/-»
f**âap
-a
*
y* J
J/>e
.k
/
1
K
«
1
''3
a
! £
s*
S*
Ma
1589 BENJAMIN, FILS DE JACOB — BENJAMIN (TB1BU DE) 1590
du mélange des petits-fils avec les Mis par suite de l'in- oryXaaVi Jos., XV, 6; BeOeyaiia, Jos., xvui,21), identifiée
terversion de quelques noms, soit de la coupure défec- par tous les auteurs avec 'Aïn ou Qasr Radjlâ au sud- ,
tueuse des mots du texte par les ponctuateurs et par les est d'Erihà. Robinson, Biblical Researches in Palestine,
traducteurs. La table généalogique donnée I Par., vu, 6-11, Londres, 1856, t. i, p. 544-546; V. Guérin, Samarie, 1. 1,
parait présenter la situation de la famille de Benjamin à p. 53-60.
une époque plus récente que les trois premières tables : 3. Vallée de Casis (hébreu : 'Êméq Qesis, Septante :
de là la divergence de presque tous les noms. En rap- 'A[i£xa(ji;; Codex Alexandrinus : 'A[iexxa<7ei'ç). Quelques
prochant les trois premières tables dans le texte et les explorateurs signalent, à deux kilomètres à l'est de Bir
versions, on peut restituer avec assez de probabilité la el-Haoudh ou Fontaine des Apôtres, une vallée appelée
véritable généalogie ainsi qu'il suit : Kâaziz, et qui, d'après eux, conserverait intact le nom
de cette localité. De Saulcy, Voyage autour de la mer
Benjamin. Morte, 2 in-8°, Paris, 1853, t. Il, p. H0; Van de Velde,
Memoir to accompany the Map of the Hohj Land
I I I I
in -8, Gotha, 1858, p. 328. D'autres la placent plus à l'est,
1. Balé 2. Asbel. 3. Ahara 4. Nohah. 5. Rafa. dans la plaine du Jourdain, au sud-est de Jéricho. Ro-
Béchor l'aine. ou Ahiram binson, Physical Geogfaphy of the Holy Land , in-8»,
Echi-Ro(s) Londres, 1865, p. 7i. Cette dernière opinion nous semble
Alioé. plus conforme au système d'énumération adopté par
Josué.
I
Géra.
BaiBcipaga, Jos., xv, 6; Boa6i6s<pi, Jos., xvm, 22) se
Addar
Héred. trouvait dans la vallée du Jourdain ou Arabah, comme
le nom l'indique, non loin probablement de Beth-hagla,
I
schichtesbucher : Chronïk, in-8°, Leipzig, 1870, p. 104-105. 5. Samaraïm (hébreu: §emâraîm ; Septante: Sapa;
E. Leve;jQi:e. Codex Alexandrinus : Ei|A?i|i) est assez généralement
2. BENJAMIN, descendant de Benjamin et fils de placée à Khirbet es-Sounira, à neuf kilomètres au nord
Balan, fut un vaillant guerrier, à la tète d'une nombreuse de Jéricho. G. Armstrong, Wilson et Conder, Names and
famille. I Par., vu, 10.' places in the Old and New Testament, 1880, p. 184.
6. Béthel (hébreu Bêf -'El; Septante: Br,T*vi ;
:
3. BENJAMIN, un des fils de Hérem, qui sur l'ordre ailleurs, Bat6r>, Gen., xxxv, 15), est bien connue sous le
d'Esdras répudia la femme étrangère qu'il avait prise nom à peine changé de Beitin. V. Guérin, Judée, t. m,
pendant l'exil de Babylone. I Esdr., X, 32. p. 16-26. Elle est située au nord de Jérusalem, sur la route
de Naplouse.
4. BENJAMIN, un de ceux qui, au temps de Néhémie, 7. Avim (hébreu Hd'avvim, avec l'article; Septante
: :
reconstruisirent la partie des murs de Jérusalem située Aht'v) inconnue. Quelques auteurs pensent que le mot
:
en face de leur demeure. II Esdr., m, 23. est une corruption ou une variante de '^li (Haï), ville
chananéenne située à l'orient de Béthel.
4. BENJAMIN
une des douze tribus d'Israël.
,
— 8. Aphara (hébreu Haf-Fàrâh ou Hap-Pàrâh, avec
:
I. Géographie. —
La tribu de Benjamin occupait un l'article; Septante: «Pocpà) se retrouve aujourd'hui dans
territoire assez restreint, comprenant, avec une toute Khirbet Tell el-Fârah, près de l'Ouadi Fàrah, qui, au
petite portion de la vallée du Jourdain, la partie centrale sud - est de Béthel et de Moukhmas se joint à l'Ouadi ,
dans la Terre Sainte, l'importance des localités qu'elle identifiée avec le village actuel de Tavjibéh, au nord -est
renfermait, son rôle dans l'histoire, lui donnent un inté- de Béthel. Robinson, Biblical Researches, t. i, p. 444-447;
rêl particulier. La plupart de ses villes sont aujourd'hui V. Guérin, Judée, t. m, p. 45-51 ; G. Armstrong, Wilson
encore parfaitement connues, et ses limites, malgré et Conder, Names and places, p. 140.
quelques difficultés, sont faciles à déterminer. Voir la 10. Emona( village d'j (hébreu: Kefarhâ 'Ammônâi;
carte, n° 484. Septante: xcel Moveî
K^eipi Codex Alexandrinus: ;
1° villes nuxciPALES. — Les principales villes de Ben- Kï?r,pa(i[j.tv;Vulgate Villa Emona): inconnu. Les au-
:
jamin sont énumérées dans Josué, xvm, 21-28. Nous les teurs' anglais de Parties and places, p. 42, proposent
donnons dans l'ordre même suivi par l'auteur sacré et comme emplacement Khirbet Kefr 'Ana, à quatre ou cinq
avec leurs identifications ou certaines, ou probables, ou kilomètres au nord de Béthel; cette identification est assez
douteuses, renvoyant pour les développements aux articles naturelle, mais elle n'en est pas moins douteuse.
qui concernent chacune d'elles en particulier. 11. Ophni (hébreu Hà'Ofni, avec l'article; omis psr
:
1. Jéricho (hébreu: Yerihô; ailleurs: Yerêhô, Num., les Septante ). Plusieurs auteurs croient volontiers la
xxii, I; Yerîljôh, III Ueg., xvi, 34; Septante : 'Upc/cô ou reconnaître dans la Djifna actuelle, l'ancienne Gophna,
1591 BENJAMIN (TRIBU DE) 1502
un peu au nord-ouest de Béthel. Robiiison Biblical , 23. Éleph ( hébreu Bâ'éléf, avec l'article Codex : ;
Researches, t. n, p. 264, note 2; Mulil.ni, dans Riehm's Alexandrinus: -nx/éf). Les auteurs anglais croient la
Uandwôrlerbuch, t. n, p. 1125. D'autres combattent cette nnaltre dans Lifta, à peu de distance au nord-ouest
assimilation au point de vue grammatical on au point de de Jérusalem : douteux.
vue de la situation, Djifna leur semblant plutôt appar- 24. Jébus (hébreu : Ha-Yebûsi , « le Jébuséen; » Sep-
tenir à la tribu d'Éphraïm. Nous la regardons comme tante: 'Ieëoûc), Jérusalem.
possible el répondant assi z bien à l'ordre d'énumération. 25. Gabaath (hébreu Gib'at; Septante raëa(i6). Ce: :
fiée d'une manière incontestable avec Djeba', un peu au Comme Gib'at est à l'état construit et n'est pas distingué
sud-ouest de Moukhmas. V. Guérin, Judée, m, p. 68; t de Qiryat (Cariath) par la conjonction et, Schwarz, Dos
Armslrong, Wilson et Conder, Nantes and places, p. 64. heilige La, al, p. '.IX, |02, l'ait des deux mots un composé,
13. Gabaon (hébreu: Gib'ôn; Septante l'aSxûv) est : Gibeath-Kirialh. V. Guérin assimile Gabaath a Gabaa de
bien certainement représentée par le village actuel d'El- Benjamin ou de Saùl, qu'il place â Tell cl- Foui, au nord
Djib, au nord-ouest de Jérusalem. V. Guérin, Judée, 1. 1, de Jérusalem. D'autres proposent comme emplacement
p. 385-391. Djibi'a, au nord de Qariet el-'Enab.Survey of Western
14. Rama Hâ-Râmâh, avec l'article; Sep-
(hébreu: Palestine, Memoirs, t. m, p. 43.
tante : retrouve aujourd'hui dans Er-Râm,
'l'ajii) se 26.Cariath hébreu Qiryat Septante 'Iapfu.). Comme
( : :
plouse, au nord-ouest d'Er-Ràm et au sud-ouest de LSeilin. autre côté cependant, Cariathiarim est assignée à la tribu
V. Guérin, Judée, t. m, p. 7-13. de Juda, Jos., xv, 60; xvm, 14. Il faudrait donc distinguer
16. Mesphé (hébreu: Ham-Mispéh; ailleurs, llam- Cariath de Cariathiarim. Dans ce ras, ('..math serait Qariet
Mispâh, avec article, Jud., xx, 1, 3; xxi, 5, etc.; Sep-
1 el-'Enab, et Cariathiarim Khirbel 'Ernta, au sud-ouest
tante Mau<TYi(ji« pour M<x<7ff»)çi, comme Jud., xx, 1, 3;
: de la précédente. Survey ••! Western Palestine. Memoirs,
Moitoti9»8, I Reg., vu. 5, 6, 7, etc.; Ma<r?â, II Par., xvi. 6; t.m, p. 13-52: G. Armstrong, Wilson et Conder, Nantes
?, monta, Ose., v, 1; III Reg., xv, 22; Vulgate: Maspha, and places, p. 1 12, 113.
Jud., xx, I, 3, etc.; Masphath, Reg., vu, 5, 6, 7, etc.). 1 On en somme, Josué suit, dans son énuméra-
le voit,
Sun emplacement est discuté, quoique circonscrit dans tion, un ordre régulier. I.e premier groupe comprend
une certaine région au nord de Jérusalem. C'est le mont douze villes, dont cinq appartiennent a la vallée du Jour-
Scopus pour Stanley, Sinai and Palestine, in-8°, Londres, dain, les sept autres a la montagne; il détermine ainsi
1866, p 226; Nébi Samoull pour Robinson, Biblical l'est, le nord et un peu le centre de la tribu. Le second
Researches, t. i, p. 460, et Scha'fât pour V. Guérin, forme principalement l'ouest el le sud, avec ses quatorze
Judée, t. i, p. 395-402. cités, don! plus de la moitié sont parfaitement connues.
17. Caphara (hébreu Hak-Kefîrâh, avec l'article : Cette énumération cependant n'esl pas complète; d'autres
Kefin l Esdr., n, 25; 11 Esdr., vu, 20; Septante: -,.xi
. 1 villes sont mentionnées en différents endroits de l'Écri-
'V-.-.x. Jos., xviii, '27; Keçipà, .Ins., ix, 17; Xaçipâ, Esdr., I ture, comme Anathoth ['Anàta), patrie de Jérémie;
:
il. 25; Kïj'.pi, II Esdr., vu, 29; Vulgate Cap/tira, Jos., : Almath ou Almon (Khirbel 'Ahniti, toutes deux villes
ix. 17; Cephira, I Esdr., n, 25; II Esdr., vu, 29) se sacerdotales. Jos., xxi, 18. Machinas [Moukhmas), Haï
retrouve aujourd'hui, exactement sous la même forme, Khirbel llaiiuiu, ou Khirbel et-Kmuleiréh, ou et-Tell),
dans Kefiréh, à l'ouest de Nébi Samouïl, au sud-est de Xob (inconnue), Anania (Beit- Itanina), Asor (Khirbel
Yàlô (Aîalon Robinson, Biblical Researches , t. ni,
. Bazzûur), Géthaim (inconnue), Hadid tiaditéh |, Seboïm |
1*. Amosa (hébreu : Bam-Môsâh, avec l'article; Sepr (Kefr 'Ami sont comprises dans la liste des cités réha-
|
tante: 'Aptoxiq; Codex Alexandrinus: 'Afiwaà) semble- bitées par les Benjamites au retour de l'exil. Il Esdr., xi,
rait, d'après le Talmud, correspondre au village actuel de 31 35. lladid, Neballat, Lod et Ono sont certainement en
Qolounièh, à sis kilomètres et demi environ à l'ouesl de dehors des frontières primitives de la tribu, et s'il est dit,
Jérusalem. 11. .1. Schwarz, Las heilige Land, in-8", I'ranc- 1 Par., vin, 12, que les deux dernières lurent bâties par
n-le-Main, 1852, p. 98. D'autres cependant croient un lils de lieujaiuin, c'est qu'il s'agd de colonies établies
reconnaître cette ville dans Beit Mizéh, qui rappelle mieux sur un territoire étran x, comme les Danites eux-mêmes
le nom hébreu, et qui esl à nue demi-heure environ au en fondèrent une dans le nord de la Palestine. Jud., xvm,
nord deQol iéh.G.Armstrong,'Vv'ilson et' Conder, Nantes 27-211.
and places, p, 133. 2° limites. —
L'ensemble des villes que nous venons
10. Récem
hébreu Béqèm; Septante peut-être : : de Josué suffirait à lui seul pour déterminer
citer d'après
Kaçàcv xal Naxâv): inconnue. la ligne générale des frontières de la tribu. Mais l'auteur
20. Jaréphel hébreu Yrpe'êl Les explorateurs
i
:
i. sacré a pris soin lui-même de nous tracer ces limites avec
anglais proposent de l'identifier avec Râfàt, village situé une rigoureuse exactitude, .les., xvm. 12-20. Voici le teste
au nord d'El-Dj The Survey of Western •
la vallée de Hinnom, au côté méridional des Jébuséens, L'ensemble de cette partie montagneuse présente, princi-
puis elle venait à la fontaine de Rogel (hébreu 'En : palement vers l'occident, une série de collines proémi-
Rôgcl; Septante: UTjY'n 'Pmyt^, Bir 'Éyoub, au sud-est nentes, de tertres arrondis, aux flancs desquels s'étagent
de Jérusalem, un peu au-dessous de la jonction des deux des vergers et des vignes, et dont un village couronne le
vallées de Hinnom et de Cédron). — y. 17. Elle passait sommet Tell el-Foul (839 mètres), Er-Ràm (792 mètres),
:
ensuite vers le nord et se dirigeait vers Ensemès hébreu ( : El-Birélt (893 mètres), Nêbi-Samouil (895 mètres), El-
'Ên-SéméS, « fontaine du Soleil ; » Septante : n»)yô Bai6- Djib (710 mètres), etc. Les vallées intermédiaires sont
<ra{JLÛ;, Aïn-el-Haoudh ou Fontaine des Apôtres, à l'est parfois bien cultivées, avec de belles plantations d'oliviers
de Béthanie). —
y. 18. Puis elle passait jusqu'aux tertres et de figuiers. Dans plus d'un endroit cependant le sol
ihébreu Gelilôt, Septante IVaia(Î>6; Vulgate tumulos)
: : : pierreux est stérile et n'offre qu'une maigre verdure ;
qui sont en face de la montée d'Adomrnim (hébreu : mais il ne faut pas juger de l'état ancien de la Palestine
ma'âlêh Adummîm; Septante: npôaôocai; 'ASapuiv, ToTat
' par son état actuel. Josèphe nous dit expressément que
eil- Uiiitim,
sur la route de Jérusalem à Jéricho). Elle des- l'exiguïté de la tribu de Benjamin était compensée par
cendait jusqu'à Aben-Bohen (hébreu: 'Ében Bohan ben l'excellence du sol, 8ti tt^ rîjç yfj; &pr:-r\i. Ant. jud., V,
Re'ûben, « la pierre de Bohan, (ils de Ruben » Septante: ; i, 22. « En
effet, ajoute-t-il, elle possédait Jérusalem et
lui aéûov Baiôiv uïûv 'Pouërjv, endroit inconnu); puis elle Jéricho. La plaine du Jourdain est, surtout aux environs
»
passaitdu côté de la plaine (hébreu Hâ-'Arâbâh; Sep- : de cette dernière ville, d'une extrême fertilité. Et com-
tante Boti6ip»6a), vers le nord, et elle descendait dans
: ment en serait-il autrement avec les avantages qui la
l'Arabah (plaine du Jourdain). y. 19 Elle passait ensuite — distinguent? Abritée par deux chaînes parallèles, bien
au côté de Beth-hagla vers le nord et se terminait à la arrosée par le lleuve et d'assez larges ouadis, chauffée
pointe septentrionale de la mer Salée (mer Morte), à l'ex- par un soleil dont toute la chaleur est comme ramassée
trémité méridionale du Jourdain. Telle était la frontière dans ce profond encaissement elle ne pouvait dans les
, ,
sud. —
f. 20. Et le Jourdain la terminait du côté de l'est. temps anciens surtout, que donner à la culture et à la
Tel est l'héritage des enfants de Benjamin, selon leurs végétation les plus magnifiques développements.
familles; tel le contour de ses limites, a 2. La tribu de Benjamin était une des plus petites,
La frontière nord de Benjamin coïncidait naturellement I Reg., ix, 21; mais, outre la fertilité de son territoire,
avec la limite méridionale d'Éphraïm, que Josué décrit elle avait une importance stratégique intéressante à étu-
sommairement au chap. xvi. En identifiant Samaraïm dier. Les nombreuses emmenées dont le pays est parsemé
avec Khirbet es-Soumra, Ophéra avec Taiyibéh, et Ophni sont comme des forteresses naturelles, qui offraient aux
avec Djifna, nous remontons un peu la ligne de démar- habitants un sur abri et au peuple un lieu propice poul-
cation mais jusqu'ici rien ne prouve que nous sortions
; ies assemblées solennelles c'est en particulier l'histoire
:
du tracé, tel que le donne l'Écriture. De même la fron de Maspha. Toutes du reste portent un nom en rapport
tière sud se confond avec la limite septentrionale de Juda. avec leur situation Rama, Rainathaim, hébreu
: Rdniii, :
L'auteur sacré, qui est ici allé de l'ouest a l'est, procède « lieu élevé; » Gabaa, Gabaath, Gabaon, racine hébraïque :
en sens inverse au chap. xv, 5-10, mais sans le moindre Gdba' , « lieu élevé et rond. » Maspha, Mispéli, « obser-
écart. Quant à la délimitation que nous donnons, elle vatoire. » On dirait une suite de forts avancés, destinés
dépend, dans la ligne sud -ouest, de deux points, Ca- à protéger la ville qui devait être plus tard le cœur même
riathiarim et Nephtoa dont l'identification présente
, du pays, Jérusalem, dont on aperçoit les hauteurs de ces
quelques difficultés. Nous acceptons jusqu'à meilleure divers points. Le plus avancé de ces forts était Béthoron,
information l'opinion commune, qui reconnaît la première dont les sommets dominent au loin la plaine des Philis-
de ces localités dans Qariet el-'Enab, et la seconde dans tins, et défendent de ce côté l'accès des hautes régions.
'Ain, Liftà: nous trouvons qu'ainsi la frontière est plus Jéricho, à l'est, était la clef du territoire, surveillant le
naturelle et répond mieux aux données de la Bible. On passage du Jourdain et les routes qui pénètrent à l'inté-
peut voir sur celte question deux articles de C. Schick, rieur des montagnes. L'histoire de la conquête nous
dans Palestine Exploration Fund, Quarterly Statement, montre avec quelle habileté Josué sut profiter de ces avan-
1881, p. 181-187; 1886, p. 5i-58. tages topographiques.
descriptiox.
'à' —
Le territoire occupé par la tribu de Benjamin n'élail pas moins important par son réseau
Benjamin comprenait deux parties topographiquement de routes, qui tantôt suivent le contour des vallées, tantôt
distinctes, la montagne et la plaine, d'inégale étendue, s'attachent aux flancs escarpés des montagnes, aboutissant
d'un climat différent, mais reliées entre elles de manière a la ville sainte comme à leur centre. Au nord, la grande
à former un district dont nous allons décrire l'aspect gé- voie qui se dirige vers la Saniaiïe, la Galilée et Damas,
néral et l'importance au triple point de vue stratégique, traverse la contrée par le milieu. De chaque côlé, des
politique et religieux. chemins donnent accès ou à la mer ou au Jourdain. Vers
1. Le niveau supérieur du plateau, un des plus élevés l'ouest, quatre routes principales sillonnent le pays pour
de la Palestine, est de sept à huit cents mètres au-dessus se réunir en un point, le port de Jaff'a. La première, au-
de la Méditerranée, et de plus de mille mètres au-dessus jourd'hui carrossable, passe par Qolouniéh, Qariet cl-
1595 BENJAMIN (TRir.U DE) 1506
'Enab et Ramléh; — la seconde, un peu plus haut, par de porter les armes. Num., I, S6-37. Seule la tribu de
Beil Iksa, Biddou, Beit-Likia, Djimzou et Ltjdda; — Manassé lui était inférieure. Num., i, 34-.X). Dans les
la troisième, par Scha'fat , El-l)jib, Bélhoron, pour campements el pendant la marche au désert, elle se trou-
retomber à Lydda; — lu quatrième part d'El-Biréh et vait placée, avec Ëphraïm et Manassé, à l'ouest du taber-
s'en va, par Beit Nebala, rejoindre les autres à Jaffa. nacle. Num., n. 18-23. Elle avait pour chef Abidan, lils
Nous ne parlons pas des lignes transversales, de Bélho- de Gédéon. Num., i. 11: II, 22. Ce fut par ses mains que,
ron à Amouas et Yâlô; à'El-Djib à Yâlô par Biddou
i
à la dédicace du tabernacle et de l'autel, elle offrit, le
et Qariet el-'Enab. C est par là, le long des collines de neuvième jour, « un plat d'argent pesant cent trente
Eéthoron. que Josué poursuivit les Chananéens, au débul sicles, une coupe d'argent de soixante-dix sales au |>oids
de la conquête, .1ms., x, 10, 11, comme, au\ derniers temps du sanctuaire, tous deux pleins de farine mêlée d'huile
de l'histoire juive. 1rs Machabées chassaient par là les pour le sacrifice: et un petit vase d'or du poids de dix
armées syriennes. 1 Mach., ni, 16, "il. C'est par là que, sicles, plein d'encens; un bœuf du troupeau, un bélier,
à l'époque de Samuel et de Sud. les Philistins montaient un agneau d'un an pour l'holocauste, un bouc pour le
pour s'établir au cœur même du pays, à Gabaa, à Machinas, péché, et, pour hosties pacifiques, deux bœufs, cinq bé-
1 Reg., xiii, 3, 16; par là aussi qu'ils s'enfuyaient après liers, cinq boucs et cinq agneaux d'un an. » Num., vu,
route principale, aujourd'hui carrossable, « descend de Ses principales familles sont énumérées Num., xxvi
Jérusalem à Jéricho, Luc, x. 30, en suivant la ligne 38-40; la lisle est plus complète I Par.. VIII. Celui de ses
même de la frontière entre Benjamin et .luda; c'est le chefs qui devait travailler au partage de la Terre Promise
chemin mal fréquenté où se place l'histoire du bon Sama- lut Elidad. fils de Chaselon Num.. xxxiv, 21, et elle fut
,
ritain. —
L'nc autre, plus importante autrefois, part de désignée, avec Siméon, I.ovi, .luda, lssachar, Ëphraïm et
l'Arabah, ,iu nord de l'ouadi el-Qelt, et s'élève vers l'in- Manassé, « pour bénir le peuple, sur le mont Garizim,
térieur des montagnes, le long des ravins, en passant par après passage du Jourdain, o lient., xxvn. 12. Voilà tout
le
Ouadi Riyân, Un- et-Taouil, Mouklimas, Deir Diouân, ce que nous apprennent sur cette première partie de son
cl -Tell et Beilin, avec une branche de Mouklimas à El- histoire les deux derniers livres de Moïse.
Biréh. C'est la voie que suivit Josué, une fois maître de Son rôle l'ut plus actif sous la période des Juges. La
Jél i.l io, pour pénétrer au cœur du pays; c'est à l'extrémité place qu'elle occupait dans la terre de Chanaan, au-des-
nord-ouest, auprès de liai, qu'eurent lieu successivement sous d'Ephraim et de M. massé, correspondait à celle qui
la défaite et la victoire des Israélites. .los., vu, 2, 5; vm, lui était assignée dans les campements du désert. Num.,
3-25. — Une troisième enfin quitte plus haut la vallée, à n. 18-23. Punie, comme les autres tribus, pour n'avoir
'Aïn Douk, el s'en va par Khirbet Kasoual et faiyUtéb pas détruit le Chanauéen le Jehuséen, Jud., I, '1\
, el .
rejoindre, m contournant Tell 'Asour, la route de Naplouse. aussi pour ses prévarications, elle vit Jéricho, c la ville des
— Ces conditions topographiques de Benjamin sont bien palmes, tomber aux mains d Ëglon, roi de Moab, qui
•>
exposées dans Stanley, Sinai and Palestine, in-8°, Londres, tint les enfants d'Israël sous son joug pendant dix -huit
1866, p. 199-223. ans. Jud., m, 13, 14. Instruite par l'affliction, elle renonça
Plusieurs villes de Benjamin, outre leurs avantages
'.',.
a l'idolâtrie et trouva dans son propre sein le libérateur
naturels, eurent encore un rôle politique et religieux qui qu'elle demandait à Dieu Aod, habille, comme tous les
longtemps donna à la tribu une prédominance spéciale : Benjamites, à se servir également bien de la main gauche
Béthel, peut-être le plus ancien sanctuaire de la Terre el de la main droite, la débarrassa du tyran moabite par
Promise, un des endroits, avec Galgala el Masphath, où un de ces actes qui, sans être de tout point irrépréhen-
Samuel se rendait chaque année pour juger Israël, 1 Reg., sibles, n'en ont pas moins provoqué de tout temps l'ad-
vu, 16; Gabaon, le plus important de tous les hauts lieux miration, pour le courage, le sang-froid el le dévouement
avanl la luudation du tenq.le, séjour du tabernacle, lieu qu'ils indiquent. Jud., ni, 15-30, Plus tard, elle répondit
de sai rifices, Par., xvi. 39, W; Ramatha, patrie de Sa-
I
a l'appel de Débora et de Barac pour marcher contre
muel, el on il avait .levé un autel au Seigneur, I Reg., d'autres oppresseurs. Jud., V, 14. Bel bée dans l'ido-
vu, 17; Galgala, où eut lieu la circoncision dés enfants l.iino. elle lut de nouveau soumise aux dévastations de
d'Israël nés dans 2-9; oii Saùl fut re-
le désert, .los., v, certaines populations t nsjordanienin les Ammonites.
.
phétiques de Moïse au plus jeune lils de Jacob, Deut., façon, l'indignation lut générale parmi les enfants d'Is-
raël. Jud., xix. He Dan jusqu'à Bersabée el même de
.\x.\iii, I.
comptait trente-cinq mille quatre cents hommes en état tribu de Benjamin refusa de livrer les coupables, mais
1597 BENJAMIN (TRIBU DE) 15Q8
elle prit tout entière fait et cause pour la ville. Or les pour combattre contre maison d'Israël et ramener le
la
Benjamites comptaient vingt-cinq mille combattants, non royaume à Boboam, de Salomon. » 111 Beg., xn, 21;
lils
compris sept cents frondeurs très habiles. L'attaque, di- II Bar., xi, 1. On peut s'étonner de voir notre tribu se
rigée par Juda, commença contre Gabaa; mais les tribus ranger du côté de Juda. Ses affinités la portaient plutôt
coalisées perdirent vingt-deux mille hommes dans une vers Éphraïm, et. dévouée à la maison de Saiil, elle avait
première sortie des assiégés, puis dix- huit mille dans été longtemps en antagonisme avec sa puissante voisine.
une seconde. Après avoir pleuré, jeûné et offert des sa- Peut-être faut-il attribuer cette union à la possession de
ci ilii es. [es alliés, usant de stratagème, finirent par cei nei Jérusalem, capitale civile et religieuse de la nation, et
les ennemis, les poursuivirent, laissant la ville en feu, et qui, située sur les contins des deux tribus, leur était en
le chiffre total des Benjamites qui succombèrent en cetle quelque sorte commune. Une de ses villes, Belhel, foi nia
journée fut de vingt-cinq mille un cent. Six cents seule- la limite méridionale du royaume d'Israël, et Jéroboam
ment survécurent et se réfugièrent sur le rocher de Bein- en fit une ligne de démarcation en y plaçant un veau d'or.
mon. Les vainqueurs anéantirent ensuite par le glaive et III Beg., xn, 29. Roboam, de son côté, eut soin de forti-
par le feu tout ce qu'ils rencontrèrent en Benjamin, villes, fier plusieurs cités de Benjamin, et d'y établir des gou-
hommes et animaux. Jud., xx. Après la guerre, réunis à verneurs, des magasins de vivres et des arsenaux. Il Par.,
Silo, devant le Seigneur, ils pleurèrent la destruction d'une XI, 5, 10, 11. L'alliance fut consacrée par l'assemblée gé-
des tribus d'Israël. Mais, à Maspha, ils avaient juré de ne nérale à Jérusalem, sous Asa. II Par., xv, 0. lu. Désormais
pas donner leurs filles pour femmes aux enfants de Ben- son histoire se confond avec celle du royaume de Juda,
jamin, et en même temps de punir de mort ceux qui ne quoiqu'elle garde sa propre individualité, connue on le
marcheraient pas contre les coupables obstinés. Or les voit en plus d'une mention spéciale et dans les listes
habitants de Jabès Galaad n'ayant pas pris part à la guerre, d'hommes ou de villes qui la concernent. Esdr., n I ;
on envoya dix mille hommes qui en exterminèrent la II Esdr., vu ;xi, 31-35. Une porte de Jérusalem s'appelait
population, sauf les jeunes filles nubiles, au nombre de « porte de Benjamin ». Jér., XX, 2; XXXVII, 12; XXXVIII, 7.
cer à Héli la défaite d'Israël par les Philistins, la prise tain Simon, intendant du temple, qui, pour se venger du
de l'arche et la mort des deux fils du grand prêtre. 1 Beg., grand prêtre, provoqua l'entreprise sacrilège d'Héliodore.
IV, 12. II Mach., HI,4. Enfin la tribu qui avait déjà produit Mar-
Benjamin eut l'honneur de donner au peuple de Dieu dochée et Esther, Esth., n, 5; xi 2, vit, aux derniers
,
son premier roi, Saûl, fils de Cis, I Beg., X, 21, et les jours de son histoire, briller le plus illustre de ses enfants.
luttes qui suivirent la mort de celui-ci montrent que la Saul ou Paul, « de la tribu de Benjamin, » Phil., m, 5,
tribu n'était pas décidée à céder le pouvoir, surtout en fit revivre le nom du premier roi d'Israël et résuma ,
faveur de Juda et de David. Les partisans de David et dans sa personne les principaux traits du caractère ben-
d'Isboseth. en vinrent souvent aux mains. Un jour entre jamite, qu'il nous reste à examiner.
autres, près de la piscine de Gabaon, Abner, désirant III. Caractère. —
Jacob mourant, dans une bénédic-
épargner le sang du peuple, voulut terminer la querelle tion qui est en même temps une prophétie, nous a briè-
par un combat singulier. Douze hommes de Benjamin se vement, mais énergiqueinent, tracé le portrait des fils de
mesurèrent avec douze hommes de Juda; mais l'ardeur Benjamin, Gen., xlix, 27 :
fut (elle des deux côtés, que les adversaires restèrent tous
Benjamin est un loup ravisseur :
sur le terrain. Le résultat fut donc nul, et, le combat deve- Le matin, ildévore sa proie;
nant général, Abner fut mis en fuite avec Israël par les ser- Le soir, il partage son butin.
viteurs de David, qui frappèrent à mort trois cent soixante
hommes de Benjamin et des autres tribus. II Beg., Il, Esprit guerrier, c'est-à-dire adresse, courage et obsti-
12-31. Enfin Abner, séparé d'Isboseth, voulant ramener nation, tel est en somme le caractère de la tribu qui, bien
tous les enfants d'Israël sous un même sceptre, entama qu'une des plus petites, compta néanmoins parmi les plus
des négociations avec la tribu de Benjamin, dont il crai- fortes. Et cependant comme ce caractère belliqueux con-
gnait l'opposition; celle-ci approuva son dessein en en- traste avec la figure pacifique du jeune fils de Jacob Dans !
voyant à Hébron un détachement de trois mille hommes, ces défilés que nous avons décrits, autrefois le repaire
« frères de Saûl. » II Beg., ni, 19; I Par., xn, 29. Il se des bêtes sauvages, —
vallée de Seboïm ou « des hyènes »,
trouva même dans son sein deux brigands Baana et, terre de Suai ou « du chacal », I Beg., XIII, 17, 18,
—
Béchab, fils de Bemmon do Béroth, pour assassiner Isbo- elle devait roder comme un loup, descendre dans les
seth. II Beg., iv, 2-8. Tout levain de haine cependant riches plaines des Philistins ou dans la vallée du Jour-
n'avait pas disparu de la maison de Saûl, comme nous le dain, et recueillir d'abondantes dépouilles. L'habile ma-
voyons par l'histoire de Séméi, poursuivant de ses malé- niement de l'arc l'exercice de la fronde, semblent avoir
,
dictions David en fuite devant son fils révolté. II Beg., été cultivés presque exclusivement chez elle. I Beg., xx,
XVI, 5-13. 11 est vrai que l'insultcur changea de sentiments 20, 36; II Reg., i, 22; I Par., vm, 40; xn, 2; II Par.,
avec le retour de la fortune pour le saint roi; il se pré- xvn, 17. Dans certains combats, elle mit en ligne « sept
cipita au-devant de lui avec mille hommes de Benjamin, cents hommes très vaillants, combattant de la main
passa le Jourdain et se jeta à ses pieds pour lui faire gauche comme de la droite, et si adroits à lancer des
amende honorable. II Beg., xix, 15-20. A ce moment, un pierres avec la fronde, qu'ils auraient pu même frapper
autre Benj. imite, nommé Séba, profitant du mécontente- un cheveu, sans que la pierre qu'ils auraient lancée se
ment d'Israël au sujet de la réception et du retour de fut tant soit peu détournée de part ou
d'autre ». Jud.,
David, II Beg., xix, 11-43, entraîna le peuple à la révolte, xx, 16. Manier le glaive avec la même dextérité des deux
tandis que Juda restait seul attaché au roi ; la mort du mains était un talent des plus utiles pour un soldat ma- ;
traître mit fin à la lutte. II Reg.. XX, 1-22. nier la fronde de la main gauche n'était pas un moindre
A l'époque du schisme, « Roboam vint à Jérusalem et avantage, car on pouvait ainsi frapper l'ennemi à son
rassembla toute la maison de Juda et la tribu de Benja- flanc droit, habituellement découvert.
min, cent quatre-vingt mille hommes de guerre choisis, L'énergie guerrière de la tribu se manifeste dans plu-
1599 BENJAMIN (TRIBU DE) — BENNUI 1000
sieurs combats que nous avons racontés. Le courage de tribus d'Israël : celle de Benjamin est supposée à l'est,
Saûl et de Jonatlias a été chanté par David. II Reg. I. , entre celle de Joseph et celle de Dan. F. VlGOUROUX,
21, "22. Mais la force de caractère va parfois jusqu'au plus
coupable entêtement, témoin la conduite des Benjamites BENJAMITE hébreu: Bén-Yemini, ou avec l'article
i :
après le crime de Gabaa. Jud.. XX. Vn jour cependant plu- ha-Yeniini, lils de Jémini; i Septante u'tô; 'Ieuxvaîou),
i :
sieurs d'entre eux firent preuve d'une énergie d'autant descendant de Benjamin, fils de Jacob; personne apparte-
plus méritoire, quelle [pouvait attirer sur eux la colère nant à la tribu de Benjamin. Jud., m, 15; xix. 16; I Reg ,
d'un roi; c'est quand ils refusèrent d'obéir à Saûl, qui IX, I. -21; xxn. 7; II Reg., xvi, 11; xix, 17 (hébreu, 10);
leur commandait de porter une main sacrilège sur Achi- 111 Reg., II. 8; I Par.. XXVII, 12; Ps. VU, 1. Dans tous ces
mélech et les piètres de Nobé. I lie;:., xxn. 7. 17. Et passages, la Vulgate traduit « fils de Jémini ». Le texte
pourtant ils avaient devant eux Je- partisans et des dé- original porte simplement "iS Yemini, II Sam. (Reg.),
fenseurs de David; « les fils de Jémini o avaient à répri- xx. 1 (Vulgate: Jemineus), et Esther, II, (Vulgate : .">
mer le mouvement de celui qui semblait l'ennemi de leur de stirpe Jémini, « de la race de Jémini ou Benjamin »).
tribu.
Les principaux traits de ce caractère se retrouvent dans BENJOIN
George, théologien anglican, de Jésus
le dernier et le plus illustre des enfants de Benjamin. Collège, àCambridge, vivait à la fin du xvm* siècle. On
Jusqu'au jour où il est frappé sur le chemin de Damas, a de lui Junah a faithful translation front the ori-
: ,
saint Paul met au service du mal toute l'ardeur et la fougue ginal, with notes. To which is preftxed A preliminary
de sa jeunesse, g Je persécutais à l'excès, dit-il, l'Église Discourse, proving the genuineness, the authenticity
de Dieu, et je la combattais. Je me signalais dans le ju- and the integrity of the présent text, in-l", Londres,
daïsme au-dessus de plusieurs qui étaient de mon âge et 1790. Travail peu estimé. Tlie Integrity and excellence —
de ma nation, montrant un zèle outré pour les traditions ofScripture; a l'indication of the so much controverted
de mes pères. Gai., i. 13, 14. Mais après sa conversion,
. passages, Deut., ri//, 2, 5, and xx, 10, lï in-8°, Londres, ,
quelle sainte énergie pour le bien! quel invincible cou- 17'J7. — Voir Orme, Bibliotheca biblica, p. 27.
rage dans les persécutions! quel infatigable dévouement
au nom de ce Jésus, autrefois l'objet de sa haine, mais BEN-NAPHTALI Moïse ben David, célèbre masso-
pour qui maintenant il est prêt, malgré les pleurs de ceux rète du commencement du x' siècle, qui entreprit une
qui l'aiment, non seulement « a être livré aux chaînes, revision du texte sacré ponctué. Il fit ce travail, pro-
mais à sacrifier sa propre vie! » Act., xxi. 13. Il couronne bablement à Bagdad pendant que son contemporain ,
dignement la gloire d'une tribu qui, après avoir donné Ben-Ascher l'exécutait à Tibériade. La recension de Ben-
a sa nation le premier de ses libérateurs et le premier Ascher l'emporta et servit de règle pour les éditions im-
de ses rois, donne au christianisme l'Apôtre des Gentils, I
îiiiui'S. Les différences entre les deux révisions regardent
dont le zèle, la science et l'amour ont contribué à mar- 1rs voyelles et surtout les accents on les trouve a la lin :
quer du sceau des élus les « douze mille de la tribu de de la liibha nioina rahbntica et aussi dans l'édition de ,
Benjamin ». Apoc, vu, 8. A. LegekdrE. la Bible hébraïque de Baer et Delitzsch. Il ne faut |>as
les confondre avec les < variantes des Orientaux et des
5. BENJAMIN (PORTE DE). Trois portes de ce nom Occidentaux ». Cf. AaRON 11. col. 11. et PONCTUATION.
sont mentionnées dans l'Écriture. —
1" Une porte de la E. Levesqle.
ville de Jérusalem était ainsi nommée, Jer., xxxvu, 12; BENNI (hébreu Bàni, » édifié, » c'est-à-dire « établi •;
:
Zach., xiv. 10, parce qu'elle conduisait sur le territoire Septante: Bavi), père de Rehum, qui bâtit une partie des
de la tribu de Benjamin. Jer.. XXXVII, 11-1-2 (hébreu, murs de Jérusalem au temps de Néhémie. II Esdr.,
12-13). Le prophète veut sortir par là jiour aller à Anatoth, in, 17.
sa patrie, située au nord de Jérusalem. La porte de Ben-
jamin s'ouvrait donc dans le mur septentrional de la ville. BENNO (hébreu : Benô, « son fils, » omis dans les
Quelques pèlerins anciens, tels que Théodose, De Terra Septante), lévite, d'Oziaû, d'après la Vulgate. I Par.,
lils
Sancla, dans les Itinera Hierosolymitana lalina édit. , xxiv. 20. Dans l'hébreu, le texte actuel porte « Les lils :
Orient latin, 1879, p. 63; cf. Arculfe, Relalio c/c lock de Ya'àziyyàhù son /ils. » Ce serait donc (dus probablement
tandis, i. I, ibid., p. 143, supposent qu'elle est à l'est de un nom commun. Tout ce jia-s.ige du reste parait avoir
Jérusalem, mus c'est sans doute parce qu'ils l'ont con- souffert de la main des copistes.
fondue avec la porte de ce nom qu'Ëzéchiel, xlviii, 32,
à l'orient de la ville sainte restaurée. La porte de BENNOI (hébreu : Binnûi,t établissement, famille; »
Benjamin n'est pas nommée par Néhémie dans rénumé- Septante :Botvaia I, père de Noadaïa, lévite au temps d'Es-
ration qu'il fait, Il Esdr., ni. des portes de la ville de Jéru- li os. 1 Esdr.. VIII, 33.
salem. Plusieurs croient qu'il la désigne sous le nom de
porte Ancienne. Il Esdr., in il; xn, 38 (hébreu, 39);
. BENNUI. Hébreu : ISinnûî , g édifice, » c'est-à-dire
voir col. 554. Quelques auteurs identifient la porte de i établissement, famille »; Septante: Bavoui, Bav(. Dans
Benjamin d'Éphraïm. Voir ce nom et Jéru- le texte hébreu, cinq Israélites portent le nom de Binnùi;
salem. Mais es identifications sont fort incertaines.
i — l.i Vulgate en appelle trois Bennui, et les autres Bannui
'2 ne porte du temple portait aussi le nom de porte de
I
et Bennoî. Voir ces deux derniers mots.
Benjamin, comme nous l'apprend expressément Jérémie,
xx, 2; xxxviu, 7; cf. i. 14; c'est la que le prophète fut 1. bennuî, nu dos til- de Phahath-Hoab, qui avait pris
emprisonné. On peul supposer que c est de la même porle une femme étrangère duranl la captivité, et la répudia
que parle Ëzéchiel, vm, 3, 5, 16, el tx, -2; dans ce der- sur l'ordre d l.sdras. 1 Esdr., X. 30.
nier passage, il l'appelle supérieure . comme Jérémie.
«
C'est aussi sans doute celle que Néhémie désigne sous 2. BENNUÏ, un des
lils de ll.uii. qui répudia sur l'ordre
même identique a la porte de la Mlle du même nom. — bâtit une murs de Jéi usalem au temps d Esdrasi
partie des
;; Ëzéchiel, xi.ui. 32, dans sa reconstitution idéale de II Esdr., III, 24. Il lut un des signataires de l'alliance théo-
la .île sainte, place a chacun des quatre points cardinaux cratique. Il Esdr., \. 9. Il était revenu ne Babylone avec
trois polies auxquelles il donne le nom dune des douze Zorobabel. II Esdr., ni, 8.
1601 BENOIST ÉLIK IiF.NOIT XI 1G02
1. BENOIST Élie, pasteur protestant, né à Paris le materia tum libro distincta in quibus proposita chri-
.
'211 janvier 1040, et mort à Delt't le 15 novembre 172*. slianœ religionis lioc tempore conlroversa ex ipso verbo
Pendant vingt ans il exerça les fonctions (le ministre dans lia explicantur et dissolvuntur, auctore Renato Béné-
réformée d'AJençon, où il eut de vives discussions
l'église dicte, Andegavo, doctore theologo Parisiensi 11 parut à
avec de la Rue, jésuite, sur plusieurs points de con-
le P. part, sous ce titre un peu différent Stromala m uni- :
troverse. Ledit de Nantes le força de se retirer a la Haye, versum organum biblicum scu polius Panoplia catholi-
et il devint pasteur de l'église de Delft; après trente et un enriiiii , ojius cùm omnibus
Sacrai Scriptural sludiosis
ans de services, en 1715, il fut déclaré pasteur émérite. tum maxime concioiiatoribus catholicis perulile, in -12,
Il est surtout connu par une Histoire de l'édit <le Mantes, Cologne, 1568. La troisième partie de cet ouvrage avait
qui fut réfutée par les PP. Thomassin et Bordes, de l'Ora- été déjà publiée séparément Locorum prsecipuorum
:
j avance que Juda perdra le sceptre pendant un certain expositions de plusieurs passages objectés par les héré-
temps et le recouvrera à l'avènement du Messie. 3» Dis- tiques, 3 in-f", Paris, 1566. Elle reparut en 2 in-4°, Paris,
sertation latine sur la vision d'Ezéçhiel. 4° Dissertation 1568, et in-16, Anvers, 1571, sous ce titre La Saincte :
latine sur l'apparition de l'étoile aux muges, qui pour Bible, contenant le Vieil et le Nouveau Testament latin-
lui est plutôt providentielle que miraculeuse. .1. de Chauf- francois, arec des adnotations nécessaires pour l'intel-
fepié cite de longs passages de ces ouvrages manuscrits. ligence des lieux les plus difficiles. Dès que cette tra-
E. Levesque. duction de la Bible parut (1560), elle souleva une tem-
2. BENOIST Jean, calviniste, originaire d'Allemagne, pête. On reprochait a l'auteur d'avoir reproduit le texte
fut médecin à Saumur, où il mourut fort âgé, le 8 mai 1664. de l'édition de Genève avec de légères modifications. Le
En 1014, il enseignait dans cette ville la langue grecque, livre, publié cependant avec approbation de la Sorbonne,
et se fit connaître par une remarquable édition de l'in- fut condamné le 15 juillet 1507, et l'auteur exclu de la
dare, avec traduction latine et commentaires. Ses œuvres exclusion et condamnation
er octobre 1572
faculté le 1 :
mont, Histoire de l'académie de Saumur, 1600 à 1684, texte. Et de il obtint contre eux un arrêt du parle-
fait
dans les Mémoires de la Société académique, in-8°, An- ment (21 mai 1506). Pour lui, il resta toujours sincère-
gers, 1862, t. xi, p. 1-112. E. Levesque. ment attaché à la foi. —
4° Du bâtiment des temples
à Savennières, près d'Angers, mort à Paris le 7 mars 1608. d'Esdras, in-8°, Paris, 1578. —
5° Le Nouveau Testa-
Après avoir fait ses études à l'université d'Angers, où il ment de Notre-Seigneur Jésus -Christ, avec annotations
fut reçu docteur en théologie, il occupa quelque temps et expositions des lieux les plus difficiles, m- 10, Rouen,
la cure de Saint-Maurille des Ponts -de -Ce. En 1548, 1570. avec ligures sur bois. —
6° Version, paraphrase et
il se rendit à Paris, où il prit le bonnet de docteur en Sor- briève explication du psaume Exaudiat te Dominus,
bonne (1559). Protégé par le cardinal de Lorraine, il devint iii-S , Paiis, 1595. —
7° Déclaration île feu M. René
confesseur de Marie Stuart et la suivit en Ecosse. A son Benoist sur lu traduction des Bibles et annotations d'i-
retour, il obtint, en 1506, la cure de Saint- Pierre -des- celles, ensemble la censure de nostre Saint- l'ère, in-8°,
Arcis, à Paris, et, en 1568, celle de Saint -Eustaehe, que Paris. 1008. —
8" Les Épistres de saint Paul, les Épistres
son oncle résigna en sa faveur. D'abord favorable à la catholiques de saint Jacques, saint Pierre, saint Jean
Ligue, et surnommé le pape des Halles à cause de sa et saint Jude; l'Apocalypse ou Révélation de saint Jean,
grande influence, il embrassa vers la fin de ce mouvement le tout en françois et en latin, selon la version com-
le parti du roi, et fut l'un des docteurs que Henri IV, résolu mune, avec annotations et expositions des lieux les plus
a faire profession de la foi catholique, appela près de lui, difficiles, jn-24, Rouen, 1612. —
Voir Aug. Galitzin, Mes-
a Saint-Denis, pour s'éclairer (12 juillet 1592). Henri le ure René Benoist, Angevin, confesseur durai Henri 1111,
prit même pour confesseur jusqu'en 1601. Il mourut âgé in-8", Angers, 1804, tiré à cent exemplaires; J. Denais,
de quatre-vingt-sept ans, après avoir tenu par son savoir dans la Revue de l'Anjou, 1872, t. vm, p. 1, 07, 287, et
et sa popularité une place importante parmi ses contem- tirage à part sous ce titre Le pape des Halles, René
:
porains. Launoy lui attribue cent cinquante-quatre ou- Benoist, in-8-, Angers, 1872. E. Levesque.
vrages, livres ou brochures; Nicéron en énumère cent
cinquante-neuf, mais plusieurs ne sont que des réédi- 1. BENOÎT XI (Nicolas BOCCASINI), né à Viterbe
tions. Ses œuvres scripturaires sont 1° Catholique et
: en 1240, mort à Pérouse le 7 juillet 1304. 11 entra fort
familière exposition des évangiles d'un chascun jour jeune dans l'ordre de Saint-Dominique, où il fit profes-
de caresme et des épistres du dimanche , par Louis le sion en 1257. Il s'y fit bientôt remarquer par sa piété et
Sénéchal (pseudonyme de René Benoist), in -8", Paris, ses talents. ('< lut en enseignant les jeunes religieux qu il
155'J; i- édition, 1562. —
2° A la suite de la Biblia sacra, composa ses commentaires sur le psautier, sur Job, sur
éditée par le théologien Jean Benoist, in-f°, Puis. 150 i, Y Apocalypse et sur saint Matthieu. Après avoir exercé
on trouve un appendice ainsi intitulé Exquisita stro- : les fonctions de provincial en Lombardie, Nicolas Bocca-
tnata in universum corpus biblicum quadruplici tuin sini lut, dans le chapitre des Frères Prêcheurs tenu a
DICT. DE LA BIULE. I. — 53
1G03 m:\OIT XI — BÉRA 1004
Strasbourg, en 1296, élevé à la dignité de maître général d'expliquer les Ëpîtres les unes par les autres. .4 sum- —
de son ordre, qu'il gouverna pendant deux ans et demi. mary oiew "i the évidences of Christs résurrection,
Bonifiée VIII, auquel il se montra toujours très attaché, in-8", Londres, 1754. —
The history of the first planting
lui confia diverses missions et le créa cardinal -piètre du of the Christian religion, taken from tlie Acts of the
titre de Sainte- Sabine. En 1300, il fut promu à l'évêché Apostles and their Epistles; together witli ihe remar-
d'Ostie, et, le 22 octobre 1303, élu pape par tous les kable farts of the Jewish and Roman history which
cardinaux présents a Home. Il travailla aussitôt à rétablir affected the Christians within Ihis period, 2 in-4", Lon-
la paix dans l'Église, leva les censures portées par son dres, 1735: 3 in-4". 1756 (2e édit.i. The reasonableness —
prédécesseur contre la puissante famille des Colonna, et of the Christian religion as delivered in the Scriptures
accorda de lui-même au roi île France l'absolution des (3 e édit.), 2 in-8°, Londres, 1759. The history of the —
censures qu'il avait encourues. Le 13 avril 1304, il dut life of Jésus -Christ, taken front the A'eic Testament ;
quitter Rome, agitée par les intrigues de Philippe le Bel. with observations and reflections, in -4°, Londres, 1704.
Il mourul a Pérouse le 7 juillet 130i, emporté par une En tète de cet ouvrage se trouve une étude sur la vie et
maladie subite qui fit croire à un empoisonnement. Ses les œuvres de G. Benson, par le pasteur Thomas Amory.
ouvrages sur l'Écriture Sainte sont restés manuscrits: — Voir W. Orme, Bibliotheca biblica, 1824, p. 27.
seuls les commentaires sur saint Matthieu ont été publiés B. Heibtebize.
par le dominicain Geoi ges Lazari, sous le titre Incaput v : 2. BENSON Joseph, théologien méthodiste anglais, né
Evangelii I). .\faltli;ri idisnlntissima commentaria, sive à Melmerby, dans le Cumberland, le 26 janvier 1748
enarrationes fusiores, in-f°, Venise, 1603. Le 21 avril 1730, ou 1749, mort à Londres le 10 février 1821. 11 devint
Clément XII plaça le pape Benoit XI au rang des bien- célèbre parmi ses coreligionnaires par ses prédications.
heureux. —
Voir P. T. Campana, Yita del sommo pon- 11 publia plusieurs ouvrages en faveur du méthodisme
tifice Benedetto XI, in-4", Milan, 1730; L. Gautier, et A Commentant on the Hohj Scriptures, 5 in- 4",
Benoit XI, dans la Revue du monde catholique, 1863, Londres, 1811-1818; &
édit., 6 in-8*, Londres, 1848.
t. v. p. 301, 502, 699; t. vi, p. 47; Échard, Scriptores Ouvrage très estimé par ses coreligionnaires. Voir B. Tret-
ordinis Prsedicatorum (1729), t. i, p. 444: Ciaconi, Vitœ frey, Memoirs of Joseph Benson. in-12. New-York, 1840.
Pontificum Itumamiri'in. t. n (1077), p. 339; Fabricius,
Bibliotheca latina medii sévi (1734), t. i, p. 529. BENZOHETH (hébreu: Bén-zôhêt: Septante: ulof
B. Heurtebize. Zwiê; Coder Alexandrinus : Zu^iS), fils de Jési, parmi
2. BENOÎT DE PARIS, capucin. Voir Langeois. lesdescendants de Juda. I Par., iv, 20. Il est possible que
ce personnage ne soit désigne que par le nom de son
BÉNONI (hébreu Bén-'ônî, o tils de ma douleiu »
: ; père: le fils de Zolieth «: dans ce cas, il serait seule-
i<
titre: Bén-Sirâ' mefûrgâm ûmbû'âr, i Le fils de Sira, dions; Septante: B;wp, BanJp. Nom de deux personnes.
traduit et commenté, s el encore sous ce titre Hokmat :
Yehô&ua' bén Sirâ', « La Sagesse de .losué, fils de Sira,» 1. BÉOR, le père du roi idiiiiu'on de Dénaba, Bêla.
in 8», Breslau, 1798; Vienne. 1807, 1818, 1828. 2" Le livre Gen., xxxvi, 32; I Par., ï, 43.
de Judith, Megillat Yehûdif, avec traduction hébraïque
el allemande et commentaire en hébreu, m-8", Vienne. 2. béor, le père du prophète Balaam. Num., xxn. 5;
1799, 1819. 3° Màbô" 'èl-miqra'ê qôdéî,t Introduction à xxiv, 3. 15; xxxi, 8; lient.. xxjn,4<hébreu,5); Jos.,Xiil,22;
l'Écriture Sainte, i in-8°, Vienne, 1810. 11 a laissé en outre xxiv, 9; Mich., vi, 5. Il e>t appelé' Bosor, 11 l'etl., n, 15:
une grammaire hébraïque assez répandue en quelques Von Bosor I.
g lu -ci de racines, » in-8", Breslau, 1797; 4" édition, de théologie, il réuni dans snn pays, OÙ il fut recteur de
Vienne, 1840- 1842. E. Levesque. l'université de Bàle. En 1526, il fut un des quatre prési-
dents des conférences réunies a Bade pour examiner ili
1. BENSON Georges, théologien anglais non confor- vers points de religion. Il mourut à Fribourg, où, lorsque
miste, né a Créât Salkeld, dans le Cumberland en 1699, , le protestantisme av. ni triomphé dans sa patrie, il s'était
m. ii i
en 1763. 11 étudia à Glasgow, prêcha à Londres et réfugié avec les chanoines du chapitre de Sainl-l'ierre de
lui ministre à Abington, dans le comté de Berk, où il liàle, dont il était dnjen et écolàtre. 11 composa un com-
habita pendant sept ans. Il revint ensuite à Londres, mentaire sur plusieurs Psaumes, sous le titre de Quo- :
et, en 1744. l'université d'Aberdeen le proclama docteur rumdani Psalmorum expositio, in-8", Bàle. 1551.
en théologie. Il fui d'abord calviniste, puis arien. Voici B. Ili i un la/i .
Quelques auteurs l'assimilent à Béroth (hébreu : Be'érôt, L'intérêt de ce manuscrit tient à sa valeur paléogra-
pluriel de Be'èr), ville de la tribu de Benjamin, Jos., phique : est. en effet, avec la Genèse illustrée de Vienne,
il
actuel à'El-Biréh, à trois on quatre lieues au nord de de Rossano, un des rares manuscrits grecs pourpres à
Jérusalem, sur la route de Naplouse (l'ancienne Sichem). encre d'argent connus jusqu'ici. L'intérêt de ce manuscrit
S'il est vrai, comme le pense un commentateur, F. de Hum- tient plus encore à la nature du texte qu'il présente dans :
melauer, Comment, in JuJ., Paris, 1888, p. 190, que Joa- l'ensemble, ce texte appartient à la famille que, à la suite
tham choisit un lieu où il fût en sûreté contre Abimélech de MM. Hort et Westcott on est convenu d'appeler
,
et où néanmoins il put facilement savoir ce qui se passait syrienne; mais il présente un nombre considérable de
à Sichem, cette localité était assez près pour que le fugitif variantes plus anciennes, lesquelles sont ici pour la plu-
se tint au courant des événements; mais était-elle assez part de la famille dite occidentale c'est ainsi que l'im-
:
loin pour le mettre complètement à l'abri? D'autres exégètes portante interpolation propre à la version de Cureton et
aiment mieux voir ici la Br,pi, Béra, que VOnomasticon, au Codex Beza? (Matth. XX, 28, 0|iEÎç Se Ç^Tecrs Èx [uxpoO
Goettingue, 1870, p. 10(3, '238, place à huit milles (environ aùErcjai... to-jto 7pr,cri|AwTEpov) se retrouve dans notre
douze kilomètres) au nord d'Éleuthéropolis (aujourd'hui Codex Beratinus. Voir, en outre de la collation publiée
Beit-Djibrin ). On signale à l'ouest de Aïn-Schems (Beth- dans les Archives des missions, la notice publiée avec un
samès), non loin de l'ouadi Es-Surâr, un bourg ruiné, fac-similé dans les Mélanges d'archéologie et d'histoire
portant le nom de Khirbet el-Birêh. 11 correspond, sui- de l'école française de Rome, t.v, 1885, p. 358-370. Voir aussi
vant un certain nombre d'auteurs, a l'antique Béra d'Eu- Tlieologische Literaturzeitung , t. v, 1885, p. 601 -Oui;
sèbe et de saint Jérôme et à la ville de Béer ou Béra C. R. Gregory, Nov. Testament. Prolegomena, Leipzig,
lieu de refuge de Joalham. Cf. Robinson, Biblical Re- 1890, p. 444-445, et Sanday, Appendices ad N. T. Ste-
searches in Palestine, 3 in-8°, Londres, 1856, t. i, p. 452, phanicum, Oxford, 1889, p. 102-116. P. Batiffol.
note "2; Keil, Josua, Leipzig, 1874, p. 295. Il faut dire
cependant qu'il est un peu plus éloigné de Beit-Djibrin BERCHORIUS. Voir Bersuire.
que ne l'indique VOnomasticon. A. Legendre.
BERCOS (hébreu Barqôs; cf. assyrien
: Barqûsu; :
BÉRAB Jacob ben Moschéh, ben Isaak, exégète juif Septante Bapxo;, Bapxoué), chef d'une famille de Na-
:
espagnol, né vers 1474, mort en 1540. Originaire de Ma- thinéens dont les membres revinrent de Babylone avec
queda, aux environs de Tolède, il fut obligé de s'exiler Zorobabel. I Esdr., Il, 53; II Esdr., vu, 55.
en 192, et devint rabbin successivement à Fez, en Egypte,
1
etàSafed, en Galilée, où il mourut. 11 composa sur le livre de 1. BÉRÉE (Bepéa; Vulgate Berea), ville de Judée,:
Josuéet sur les Prophètes des gloses, où il suit la méthode où Bacchides et Alcime généraux de Démétrius I" Soter,
,
du midrasch philosophique et cabalistique. On les trouve roi de Syrie, établirent leur camp peu de temps avant la
dans un ouvrage de scolies sur les Prophètes, tirées de bataille où Judas Machabée fut tué. I Mach. îx, 4. La ,
biblique de Moïse Frankfurter, Qehillat [Môséh in-f°, , (Cod. 19, 93); Be»ip6i; {Cod. 64); BrfiÇrfiù, dans Jo-
Amsterdam, 1724-1727. E. Levesque. sèphe, Ant.jud., XII, xi, 1, édit. Didot, p. 475. La plu-
part des commentateurs pensent que Béréa est la même
BERAKAH nom , hébreu d'une vallée que la Vulgate ville que Béroth (hébreu Beérôt), aujourd'hui El-Biréh,
:
appelle, d'après la signification de ce mot, « vallée de cf. Conder, Tent work in Palestine, t. H, p. 335, au nord
Bénédiction. » Voir Bénédiction 2. de Jérusalem, au sud -ouest de Béthel. Voir Béroth 1. —
D'autres croient, en s'appuyant sur Josèphe, que Béréa
BERATINUS (CODEX). Ce manuscrit, désigné par est la Bethzécha (grec Bézeth) dont il est parlé I Mach.,
:
lation est publiée dans les Archives des missions scienti- connue sous le nom d'Alep. Elle est nommée dans le texte
jiques et littéraires, 3 e série, t. xni, Paris, 1887, p. 467-556. grec de II Mach., xiii, 4. Lorsque Antiochus V Eupator,
1C07 BÉRÉE DE SYRIE 1GÛS
ou plutôt son tuteur Lysias, se mit en marche avec ses désert de Syrie (fig. 48f>). Elle est bâtie au milieu d'une
troupes contre Judas Machabée 103 avant J.-C), l'impie
i oasis, a 'fin nieties d'altitude, sur huit petites collines,
Ménélas se mêla à l'armée envahissante, afin d'obtenir entourées elles-mêmes île collines calcaires plus hautes.
par ses brigues 'Je rentrer en possession du souverain Elle a l'avantage si rare en Orient d'être arrosée par une
pontificat, Lysias, sachant que ce coupable ambitieux rivière, le Kouaïk, l'ancien Chalos iXénophon, Cyrop., I,
était une des causes principales des troubles de la Judée, iv, 9, édit. Didot, p. 11)1), qui traverse la ville, en rend
lit donner par le roi l'ordre de le conduire à Bérée, (La les enviions très fertiles et va se perdre dans un maré-
,
Vulgate omet le nom de la ville et dit in eodem loco,: cage, à une trentaine de kilomètres de dislance. Les jar-
« dans le mérne lieu, » sans qu'aucun lieu ait été dési- dins, qui s'étendent sans interruption jusqu'à près de
gné, ce qui ne peut s'expliquer que par une lacune dans vingt kilomètres au sud-est de la ville, sont justement
le texte latin.) Il y avait la, a l'endroit sans doute ouest célèbres, et produisent surtout des pistaches très renom-
aujourd'hui la citadelle, une tour haute de cinquante mées. L'aspect de la cité, vue de loin, est très pittoresque
coudées (environ -Hj mètres) et remplie de cendres. Mé- avec les blancs minarets de ses nombreuses mosquées et
nélas y fui jeté, selon lu coutume du lieu, II Mach., xm, ses maisons aux toits plats, étagées sur les terrasses des
4-li, et v péril étouffé. collines. L'air y est sec et piquant; en hiver, la neige y
Béréedi Syrie (Pline, v, 19;Strabon, xvi. 7, édit. Didot, tombe assez souvent: le climat est sein, mais les habitants
p. (539; Théodoret, H
E., m. 17. t. i.xxxn, col. 1116) y sont attaqués par un ulcère, appelé le bouton d'Alep,
se Irouvail à peu près a moitié chemin entre Antioche qui se développe ordinairement sur le visage, dure un an
<! Hiéropolis, Ptolémée, v, l.">, à deux journées de environ et laisse une cicatrice indélébile. Dans le pays,
marche de chacune de ces deux villes. Julien. Epxst. on l'attribue à l'eau. La peste y lait aussi assez fréquem-
xwii, édit. Teubner, i. i, p, MU; Procope, De bell. ment des ravages, surtout par suite de l'incurie des mu-
/
<
.n. 7. édit. Kiebuhr, l. i, p. 179. C'est l'antique sulmans.
ville de II, il, .m ,,ii .\l,|,. Nicéphore Calliste, H. E., Alep est très ancienne, La tradition arabe y conserve
xiv, 39, l. i:\ivi. col. 1189. Séleucus Nicator changea son le souvenir d'Abraham, et prétend même qu'elle tire son
ancien nom sémitique pour lui donner le nom macédo- nom de llaleb 8 lad », à cause du lait qu'Abraham, pen-
nien de Btpoict; qu'elle garda jusqu'à la conquête arabe, dant son séjour dans cette ville, distribuait a tout venant
sous Al, ou Obéidah en 638. \ cette époque, elle reprit
, (A. Schultens, Vita Saladini, p. Kk,-J.; Golius, Mfra-
son ancien nom, ffalab ou il Schultens, Index geo-
;
mentateurs ont pensé que le Helbon qui produisait le vin temps de Xerva. elle est appelée métropole. Delacoulonche,
vendu à ïyr, d'après Ézéchiel, xxvn. 18 texte hébreu), l Revue dessociétés savant,*-. 1858, t. n. y. 765. En '.m;, e \\ e
était la ville d-'Alep; mais c'est un endroit différent, situé lut détruite presque en entier par un tremblement de terre.
dans le voisinage de Hamas. Voir HELBÔN. Cf. F. WÛS- — Successivement placée sous la domination slave et bul-
tenfeld, Jdcûl's Reisen, dans la Zcitschrift der Deuts- gare, elle lit partie, en 1204, du royaume latin de Thes-
eken morgenlândischen Gesellschaft, t. xvm 1864, , - il. nique ; puis, en 1394, elle tomba au pouvoir'dcs
p. 148-452; G. W. Freytag, Selecta ex historia Halebi e Turcs. Bérée a été décrite parLeake, Northern Greece,
e arabica, in-8*, Paris, 1819; A. Schultens, Vita et res t. ni, p. -290, et parCousinéry. Voyage dans la Mao
gestœ Saladini, auctore Boltadino F. Sjeddadi, neenon t. i, p. 69. On y voit encore quelques ruines grecques,
excerpta ex historia universali Abulfedx, in-f°, Liège, romaines et byzantines, entre autres, des restes d'anciens
1732; J. Golius, Muhammedis /il. Keliri Ferganensis, murs et des moulins de louions de l'époque romaine.
gui vulgo Alfraganus dicitur, Elementa astronomie E. Jacquier.
arabice et latine, in-4°, Amsterdam, 1699, p. 270-276; BERENGAUD, auteur d'un commentaire latin sur
A. Russell, Tite natural History of Aleppo, containing l'Apocalypse, Expositio super sept', n uisiones libri Apo-
a description of the citij, an account of t/ie climate, calypsis, composé dans l'intervalle du temps écoule depuis
r
l * édit., in-4>, Londres, 1750; H. Maumirell, A Journey le milieu du ix a siècle jusqu au xii". Culhberl Tunstall,
front Aleppo io Jérusalem A-D, 1697 (avec une vue, évéque de Durham, en Angleterre, attribua cet ouvrage
1 Alep a cette époque), 6 e édit., Oxford, 1740; D'Herbelot. .i saint Ambroise, et le fit imprimer sous le nom de ce
Bibliothèque orientale, t. n, 1786, p. 187; M. Devezin, saint docteur, in-8», Pan>. 1548. Plusieurs éditeurs des
Xai lu ichtenùber Aleppo uncl Cypern. dans M.C.Sprengel, œuvres de saint Ambroise l'ont imité depuis. Voir col. 152.
Bibliothekendernetiesten und unchtigten Reisenbeschrei- Dans ce commentaire cependant on cite nommément saint
thtngen, t. xii, in-8°, Weimar, 1804. Grégoire le Grand, saint Augustin, saint Jérôme, saint
F. VlGOUROUX. Ambroise lui-rnème. 11 est vrai que ces noms sont omis
3. BÉRÉE (Biptna), ville de Macédoine (fig. 487). — dans ces éditions; mais ils se lisent dans les plus anciens
Paul et Silas, chassés de Thessalonique par les Juifs, lu- et les meilleurs manuscrits. D'ailleurs l'auteur a pris soin
rieux du succès de la prédication apostolique, furent con- d'indiquer son nom à la fin de son travail d'une façon
duits par les frères chrétiens à Bérée. Là ils trouvèrent originale. En de l'avertissement final, on lit
tête Quis- :
des Juifs en grand nombre, plus nobles que ceux de Thes- i/uis nomenauctoris desideras, litteras expositionum
salonique dans cet auditoire bien disposé ils firent beau-
;
in capitibus sepletn Visionum primas attende. Xttmerus
coup de conversions, soit d'hommes juifs ou grecs, soit de quatuor vocalium cjuœ désuni, si grœcas posueris, est
li mines grecques distinguées. Mais des Juifs de Thessa- LXXXI. Or les initiales des sept visions donnent :
lonique, apprenant que saint Paul prêchait à Bérée, vin- BRNGVDS, et les voyelles EEAO font 5 + 5 + 1 + 70
rent dans cette ville soulever le peuple contre les Apôtres. = LXXXI : Berengaudos, pour Berengaudus. Dans un
Les hères firent partir saint Paul dans la direction delà manuscrit in -4», vélin, du xn e siècle, coté à la biblio-
mer, probablement vers Dium , d'où celui-ci se rendit à thèque d'Angers n» 68, et possédé avant la révolution par
m m tins de Saint-Serge de cette ville, les lettres
initiales des sept visions se détachent en belles capitales
coloriées, et l'avis de l'auteur se lit à la page 169. On avait
supprimé l'avertissement final dans les anciennes éditions
de saint Ambroise; les Bénédictins l'ont rétabli et ont
restitué ce commentaire à son véritable auteur. Un ma-
nuscrit de la Bibliothèque nationale du XII e siècle (tonds
latin, 2467) porte écrit de la même main que le texte :
l'on s'occupa tout particulièrement de réprimer un vice sa première femme, dont il avait eu quatre enfants, deux
alors si criant. Il est vrai
Bénédictin dont que le nom du fils, Séleucus Callinicus, qui lui succéda, et Antiochus
pull' Loup de Ferrières, s'il n'y a pas une faute de copiste, Iliérax, et deux filles. Malgré son rappel à la cour, la
est Bernegaud, nom qui répondrait également aux indi- vindicative Laodice ne put pardonner à son mari l'affront
cations de l'auteur, mais diffère du nom donné en tète qu'elle en avait reçu et le fit empoisonner. Bérénice, ef-
des plus anciens manuscrits. E. Dupin, dans la Table frayée, se réfugia avec le fils qu'elle avait eu d'Antiochus
universelle des auteurs ecclésiastiques, in-8°, Paris. 1704, a Daphné, près d'Antioche; mais sa rivale s'empara d'elle
t. m, p. 222-223; P. Rangeard, Histoire de l'université par ruse, et elle périt avec son enfant et tous les Égyp-
d'Angers, \i -xv siècle, 2 in-8°, Angers, 1877. t. i, tiens qui l'avaient suivie. Justin, xxxvu, 1, édit. Teubner,
p. 28-30, attribuent ce commentaire à Berengaud. diacre p. 173; Polycenus. Strateg., vm, 50, édit. Teubner. p. 325.
d'Angers, vers 1040. Rien ne s'y oppose, puisqu'il n'est Son frère Ptolémée 111 Évergète, venu à son secours,
pas ité avant cette époque, et que les plus anciens ma-
i n'arriva que pour la venger. Polybe, Htsl.,\. 58, 10 et
nuscrits sont du xn e siècle. On voit d'ailleurs par les Car- suiv., édit. Teubner, t. il, p. 173; Appien, Syr., 65, édit.
tulaires que le nom de Berengaud était assez répandu en Didot, p. 207. Ainsi fut accomplie dans tous ses détails
Anjou au xr siècle, liais on ne sait aucun détail sur sa la prophétie de Daniel. Voir S. Jérôme, In Dan., xi, G,
vie, ni s'il a été Bénédictin, comme le commentaire le l'ait t. xxv, col. 500. F. Vigouroux.
présumer. En tout cas, il ne duit pas être confondu avec
le trop fameux Bérenger, archidiacre d'Angers vers le 2. BÉRÉNICE Repviy.Y)), princesse juive dont les histo-
(
dans lesquelles il renferme tout le contenu de l'Apoca- elle était âgée de vingt et un ans et dans tout l'éclat de sa
lypse. On peut le ranger dans la même classe d'inter- beauté. Son frère Agrippa a\ani succédé à llerode de
prètes cpie Bède il voit dans l'Apocalypse l'état général
; Chalcis, elle vécut avec lui dans une intimité telle, qu'elle
de l'Eglise dans les différents âges, plutôt que la pré- donna lieu aux soupçons les plus fâcheux. Ant. jud., XX,
diction de faits déterminés par exemple, par les sept ; vu, 3. Pour les dissiper, elle épousa Polémon, roi de Ci-
Églises, c'est l'Église catholique qui est désignée; si la licie, qui afin de devenir son époux s'était fait circoncire.
gi.inde Babylone est particulièrement Rome, c'est aussi Mais bientôt elle l'abandonna, afin de revenir habiter avec
en général la cité du démon. Il s'attache plus à expliquer son frère Agrippa. C'est a cette époque qu'elle alla à Cé-
les choses prédites par les symboles que les symboles sarée avec Agrippa, pour saluer le procurateur Festus,
eux-mêmes, et ne dédaigne pas les applications morales. Act., xxv. 13; elle assista à la séance célèbre où saint
E. Levesque. Paul, de l'aveu même des assistants, Agrippa. Bérénice
1. BÉRÉNICE (BepEvixïi, forme macédonienne de et Festus, Act., xxv, 23.; xxvi, 31, se justifia des accusa-
$!psvfx7), » porte-victoire »), fille de Ptolémée II Phila- tions portées contre lui par les Juifs. Sur le caractère de
delphie, roi d'Egypte, et femme d'Antiochus II Théos, roi cette entrevue, voir Ai. kippa.
de Syrie. Elle n'est pas nommée par son nom dans l'Écri- En 60, au commencement de l'insurrection juive, Bé-
ture, mais elle est clairement désignée par Daniel, xi, 6, rénice, alors à Jérusalem pour l'accomplissement d'un
sous le nom de « fille du roi du midi », c'est-à-dire d'É- vœu, intercéda auprès du procurateur Florus en faveur
gypte. a Et après un certain nombre d'années, dit le pro- des Juifs; ce fut en vain. De concert avec son frère
phète, ils [les rois de Syrie et d'Egypte] s'uniront en- Agrippa II, elle essaya aussi d'apaiser les Juils, irrités par
semble. La lille du roi du midi viendra vers le roi du nord les cruautés et les exactions du procurateur; mais le peuple
[Antiochus Théos] pour faire amitié avec lui; mais elle refusa d'obéir plus longtemps à Florus. Josèphe, Bell,
ne s'établira point par un bras fort, et sa race ne subsis- jud., II, xv, I. Pendant et après la guerre de l'indépen-
ter! pas; elle sera livrée elle-même avec les jeunes gens dance juive, Bérénice suivit la fortune de son frère; elle
qui Taxaient accompagnée et qui l'avaient soutenue. » Le s'attacha au parti de-- Romains et chercha à leur gagner
ioi de Syrie, Antiochus II, faisait la guerre au roi d'Egypte, des partisans. Les historiens affirment mê que par des
Ptolémée II Philadelphie, depuis plusieurs années, lorsque présents elle gagna la faveur du vieux Vespasien (Tacite,
Arsace profita de cette circonstance pour se rendre indé- Ilisi., ii. si i. el qu'elle conquit le cœur de Titus. Sué-
pendant et établir le royaume des Parthes. Théodote, tune. Titus, vu. Après la pn>e de Jérusalem, Bérénice et
gouverneur .le la Bactriane, imita cet exemple et s'allran- son frère s'associèrent au triomphe des Romains. Bell.
i
égale
hil ni de la domination des Séleucides. La perte jud., IV, il. I. En l'an elle accompagna Agrippa à
".">,
de ces provinces porta Antiochus a demander la paix à Rome, où Titus la logea dans son propre palais. On
Ptolémée. Elle fui signée 250 avant J.-C), mais à la con- croyait qu'il allait l'épouser, mais l'indignation publique
dition qu'il répudierait s.i fe le Laodice, et qu'il épou- fut telle, les allusions odieuses au passe de Bérénice de-
serait Bérénice, la lille du roi d'Egypte. Ptolémée accom- vinrent si fréquentes (Juvénal, Satire, \i, 155-160; Dion
pagna sali II, pi ..
{
h i
l'eluseetlui donna de grosses sommes Cassius, lxvi. 15), que Vespasien ordonna le renvoi de
d'or et d'argent, ce qui la lit surnommer iropvoç 6po; Bérénice. Titus se soumit et, dit Suétone. Titus, vu, « invi-
« porte-dot. » Il bu envoyail même régulièrement en Syrie tas invitaiu dimisit. » In sait que cet épisode de la vie de
I
goût de l'intrigue et des tripotages politiques, l'égoïsme disposé pour des hommes de condition, peut-être même
sans scrupules, la passion sans frein. Avec elle finit l'his- d'origine analogue à celle de ses propres ancêtres. Gen.,
toire de cette tamille, dans le dévergondage et la pourri- xlvi, 32-xlvii, 3. Les Hébreux continuèrent, dans la terre
ture. » Grande Encyclopédie, t. vi, p. 290. On a retrouvé de Gessen, à mener la vie pastorale. Mais des cin
l'inscription grecque du socle d'une statue qui avait été tances providentielles obligèrent peu à peu un certain
élevée a Athènes à Bérénice. Corpus Inscriplionum grse- nombre d'entre eux à apprendre toutes sortes de métiers.
carum, n» 3G1, t. i, part, n, p. 431. E. Jacquier. Néanmoins l'ancien genre de vie gardai! tous ses charmes
et toute sa noblesse aux yeux des Hébreux, et Moïse, bien
\. BERESCHITH (berëéît, « au commencement »), qu'élevé à la cour dans toutes les sciences des Égyptiens,
premier mot de la Genèse, qui sert aux Juils à désigner n'hésitait pas à devenir berger des troupeaux de son beau-
ce livre tout entier. père Jéthro. Exod., m, 1. On voyait aussi des jeunes filles
des plus riches familles, connue Rachel et Séphora, occu-
2. BERESCHITH RABBA , midrasch ou commentaire pées à faire paître les brebis. Gen., xxix, 6-9; Exod., Il,
juif sur la Genèse. Voir Midraschim. 10. 17; Cant., i, 7.
Après l'établissement des tribus dans la terre de Cha-
BERGER. Hébreu rô'èh ; Septante
: : 7ioiu,r,v ; Vul- naan, la vie pastorale cessa naturellement d'ètve la prin-
gate : pastor. Deux fois, IV Reg., m, 4, et Amos, 1,1: cipale occupation des Hébreux. Il fallut exercer le métier
nôqëd ,
que les traducteurs grecs laissent de côté la pre- des armes, bâtir des villes et des villages, s'adonner à
mière fois , et qu'ils transcrivent simplement vux-^ô dans l'agriculture et s'appliquer aux différentes industries né-
Amos. cessaires à la vie d'une nation sédentaire. Il n'y eut plus
1. La vie pastorale chez les Hébreux. Dès le — de grands pasteurs, mais seulement de grands proprié-
principe, les hommes se sont consacrés les uns à la vie taires de troupeaux, ayant à leur service de nombreux
pastorale, les autres à la vie agricole. Abel était pasteur bergers, comme cela se pratiquait chez les peuples voi-
et Cain agriculteur, Gen., iv, 2; le premier par consé- sins. Gen., xlvii, 6; I Reg., xxi, 7.Le métier de berger
quent nomade changeant de pays quand ses troupeaux
et perdit peu à peu de sa considération et ceux qui l'exer-
,
n'y trouvaient plus à vivre, le second plus sédentaire et çaient avaient conscience de l'humilité de leur condition.
obligé de rester en place pour surveiller sa culture et en II Reg., vu, 8; Ps. lxxvii, 70; Amos, vu, 14; Soph., n, 6.
ramasser les fruits. Abel ne s'occupait encore que de menu Des bergers pouvaient devenir rois, comme David, ou pro-
bétail, y'ôw mot qui signifie seulement des brebis et des
, phètes, comme Amos; mais, dans les derniers temps sur-
chèvres. Gen., îv, 2. Mais un des descendants de Cain, tout, la vie pastorale était regardée comme peu enviable.
label fils de Lamech, fut « le père de ceux qui habitent
.
Cf. Sap., xvn, 16.
sous les tentes et parmi les troupeaux », et posséda du gros Néanmoins, dans un pays comme la Palestine, où l'éle-
bétail, miqnéh. Gen., iv, 20. Avec lui commença la grande vage des troupeaux occupa toujours une si grande place,
vie nomade. on se rendait compte des services rendus par les gardiens
Les patriarches de la descendance de Seth furent tous des brebis. Quand on parlait de « brebis sans pasteur »,
ads pasteurs. Abraham et Lot possédaient des trou- c'étaittoujours pour indiquer l'état social le plus lamentable
I" nunombreux, que leurs bergers ne pouvaient vivre
si ou malédiction divine la plus terrible pour un peuple.
la
ensemble dans la même région, et que les deux patriarches Num., xxvn, 17; III Reg., xxn, 17; II Par., xvm, 16;
furent dans la nécessité de se séparer. Gen., xm,
7, 8. Judith, xi, 15; Malth., ix, 36. Par contre, on donnait mé-
Même querelle s'éleva plus tard, à propos de la jouis- taphoriquement le nom de pasteurs à ceux qui exerçaient
sant d'un puits, entre les bergers d'Isaac et ceux de la
•
bien soin, sur le conseil de son fils Joseph, de se pré- xlviii, 15; Ps. xxm, 1 (texte hébreu); Is., xl, 11; xi.ix,
senter au pharaon en qualité de pasteur. Quoiqu'on élevât
9,10; Ezecb., xxiv, 11; Ose., iv, 16, et au Messie, Ezech.,
de nombreux troupeaux en Egypte (fig. 488), ce titre était xxiv, 213; xxxvii, 24, qui un jour revendiquera le titre de
1013 BERGER 1GIG
bon Pasteur, Joa., x, 11, et donnera le même titre à celui aider dans leur tâche. Job. xxx. 1. Mais ces animaux eux-
qui iloit être son vicaire sur la terre. Joa., xxi, lô- 17. mê s pouvaient manquer de vigilance et devenir « muets
II. Genre dévie des bergers. 1° Obligations. — — et incapables d'aboyer ». Is., lvi, 10.
Le pasteur d'alors devait être, comme celui d'aujourd'hui, surveiller et de défendre le troupeau le berger avait
;
grossièrement vêtu (fig. 489), muni de sa houlette, l Keg., encore à pourvoir à son alimentation. Le matin il arri- ,
xvii, 10, pour guider ses brebis (fig. 490), anrié d'armes vait à l'enclos dans lequel les brebis étaient enfermées;
il entrait et faisait sortir tout le bétail. Puis il marchait
diverses pour les défendre. I Reg., xvn, 34-36. Le troupeau
de nuit, devant, et les brebis le suivaient docilement au son de
réi lamait une surveillance continuelle de jour et
quelles que lussent les intempéries des saisons. Gen., xxxi, sa voix, qu'elles connaissaient bien. Joa., x, 1-4; Ezech.,
2*Sy !
189. - Jeune berger des environs de Jérusalem. 49f>. — Berger arabe de Judée, avec sa houlette.
D'après une photographie de M. L. Heidct. D'après une photographie de M. L. Heldet.
pins grands dangers. Elles étaient sans cesse menacées le troupeau, s'éloigner de la source ou du puits, Gen.,
pai les bêtes féroces, le lion, l'ours, le loup, le léopard, xxix. 2-4, tant l'eau était rare dans certaines régions;
I xvn, 34-35; ls., xxxi, l; ,1er., v, 6; Ain., ni. 12;
Reg . et. surtout dans les efnps plus anciens, il lui fallait du
Joa.,x, 11-13; d'autres fois les brigands venaient s'en courage et de la vigueur pour défendre son puits, déjà
emparer, Gen., xxxi, 39; Job, i, 17, ou des accidents trop i>eu abondant, contre les prétentions des bergers
imprévus les faisaient périr, .lob, i, lti. Le berger riait étrangers. Gen.. XXI, 25; XXVI, 20; Exod., Il, 17. Quand
ordinairement responsable dos pertes subies par le trou- on rentrait le soir, quand le maître venait visiter son
peau. Gen., XXXI, 39. Aussi, la nuit surtout, tenait-il les troupeau ou quand il fallait vendre une partie du bétail,
animaux enfermés dans un enclos muni d'une porte le berger faisait passer le- brebis par une porte étroite
confiée à la surveillance d'un gardien. Joa x,3, ce qui , et les comptait soit à la main, .1er., XXXII., 13, soit avec
êchait pas toiijoin ins de passer par dessus un bâton, qui peut-être les marquait d'un signe en cou-
I bai ière el
I i'I emporter ce qui était à leur convenance. leur. Lev., XXVII, 32. Voir I. n, lig. till, col. 1987.
Joa \, 1. Quelquefois on bâtissait des tours dans les
.
Parfois des brebis étaient blessées ou fatiguées, les
di erts, pour la défense du pasteur e! du trou-
I
agneaux ne pouvaient plus marcher, un animal s'égarait.
peau il l'ai., xxvi, 10; xxvn, II est ainsi question dans
I Alors le berger multipliait les soins, portail dans ses bras
l'Écriture d'une « l'Éder », Migdal 'Êdér, Gen.,
I
ou sur ses épaules la pauvre bète, el s'en allait à la re-
XXXV, 21; Mi.ii.. IV, .s (hébreu), « tour du troupeau, » cherche de la brebis perdue. Gen.. XXXIII, 13; ls.. XL, Il ;
élevée dans ce but. Le brigandage était si bien dans les Luc, xv, 4. An temps voulu, le berger tondait les brebis,
mœurs, comme il l'csl encore aujourd'hui chez les Bé- Gen., xxxi, 19; XXXVIII, 12; II Reg., xin. 23, et veillait
douins de désert, qu'on se faisait un mérite de ne l'avoir à la multiplication du troupeau. Pendant que Jacob était
jamais exen é. Ci. Reg., xxv. 7. Coi I 1rs bergers de tous berger chez Laban, il avait obi. a m au moyen de baguettes
les pays, ceux de Palestine avaient des chiens pour les placées dans les abreuvoirs, sans doute par un miracle
16 17 BERGER — BERIA dG18
divin et non d'une manière naturelle, la couleur qu'il taires qu'ils fabriquaient, comme ils le font encore au-
sait beaucoup à désirer. Am., vu. 14; Luc. xv, 16. L'ac- — bonne nouvelle. Luc, II, 8-20. Le regard de Dieu avait
été attiré sur ces hommes par leur vie simple, vigilante,
coutrement du berger se composait des vêlements gros-
pure, humble et dévouée. Le divin Enfant, qui devait être
sie! s des paysans ordinaires, et d'un manteau qui
pouvait le
jer contre les intempéries. Jer., XLvm, 12. Le berger un jour le bon Pasteur, Joa., x, 11, et le Prince des pas-
teurs, I Petr., V, 4, tenait d'ailleurs à voir autour de lui,
dès le premier instant, ceux qui le figuraient lui-même
en prenant soin des brebis comme il prendrait soin des
Ba place dans la vie des bergers de Palestine. La beauté nom fils du malheur o), parce qu'il était né
(Berïàli, «
du paysage peu ant le jour, la splendeur du firmament dans l'affliction (berd'dh) de sa ïamille. Plusieurs fils
pendant la nuit, le contact continuel avec la nature, par- d'Éphraîm, voulant s'emparer du territoire de Gelh, ve-
laient a leur àuie et 'levaient facilement à Dieu. Il en
I naient d'être tués par les habitants de cette ville. Il est i
par le son de leur voix ou celui des instruments rudimen- environ trois quarts de siècle après le premier, fit une
1G19 BÉRIA — BERNARDIN RE PICQUIGNY 1620
expédition plus heureuse contre les habitants de Geth. Voir Citeaux et abbé de Clairvaux, né au château de Fontaine,
BaRIA 3. E. Levesque. près de Dijon, en 1091, mort à Clairvaux le 8 août 1153.
„ Au XII siècle, dit Léon XIII, la plupart des écrivains
e
BERIL, pierre précieuse. Voir Béryl. ecclésiastiques entreprirent avec beaucoup de succès l'ex-
plication allégorique des Saintes Écritures; dans ce genre
BÊRJM, BÉRIENS ou BÉRITES (hébreu kôl : saint Bernard se distingua facilement parmi tous les
hab-bèrîm, « tous les Bérim »), II Sam. (Reg.i, xx, 14. autres; ses sermons en particulier ont une saveur presque
Lorsque Joab poursuivit Séba, qui avait soulevé Israël exclusivement scripturaire. Providentissimus Deus
>.
sorélique. La Vulgate porte omnes iri electi, a tous les : i l'épouse, c'est lame
chrétienne. Le saint docteur décrit
hommes d'élite, o c'est-à-dire bahurim, «choisis, » au longuement et avec son onction accoutumée leurs mutuels
lieu de hab-bérim ; les Septante traduisent iv Xzfpi (mot rapports. Ce beau travail, tout a l'ait dans le goût du
omis dans bon nombre de manuscrits; de plus, Charri est temps, fut imite par plusieurs et continué par Gilbert de
inconnu). Les exégètes modernes ont des hypothèses fait Hoilandia, qui consacra quarante-huit serinons à pi
.. .'Il,:- ne reposer sur
mit toutes l'inconrénient de le commentaire jusqu'au milieu du chapitre T. Pair, lai.,
aucune preuve. D'après les uns, Bêrim est Béroth ou t. clxxxiv. col. 11-292. —
Saint Bernard se sert souvent
Bérotha mou- ce mot); d'après d'autres, il faut corriger du texte sacré dans un sens accommodatice. Il croit cet
hab- bêrim en :'"", hab-bikrim, » les fils de Bochri, » usage de la parole de Dieu parfaitement légitime, a deux
cf. Il Reg x\. 13; d'après d'autres enfin , comme Ewald
. conditions la première, que l'accommodation proposée
:
et Wellhausen, la leçon de la Vulgate est la véritable. soil la formule édifiante d'une vérité; la seconde, que le
F. VlGOL'ROUX. texte ainsi accommodé ne soit pas donné en preuve.
BERINGTON ou BERRINGTON
.Simon, théologien ., Pourquoi trouverions-nous mauvais dans le sens des
catholique anglais, né à Winsley, dans le comté de He- Écritures ce que nous expérimentons tous les jours dans
i.i. ni. le II janvier 1679, mort le 16 avril 1755. Âpres l'usage des choses? A combien d'usages, par exemple,
avoir pendant quelques années enseigné la philosophie l'eau ne sert-elle pas tous les jours, au grand avantage de
au collège de Douai, il revint dans sa patrie et y prêcha notre corps? Il n'est donc pas étonnant que toute parole
i.i ourage la foi romaine. Parmi ses écrits, dirigés sur-
i
.1. me puisse produire des sens divers, qu'il faut adap-
nous citerons Dissertation on
tout contre les incrédules, : ter aux besoins divers et aux habitudes des âmes. »
the Mosaical Account of the Création, Déluge, Building In Cant.,serm. n, i. t. clxxxiii. col. 1027. Ailleurs, —
of Babel, Confusion of tangues, etc., grounded ont/te ayant à réfuter les erreurs d'Abélard et de Gilbert de la
Scriptures, in-8°, Londres, 17.">0. L'auteur combat dans Porrée « Elles sont sérieuses, dit-il, toutes les choses qui
:
cet ouvrage Pluche, Woodward, Newton, etc. Voir — touchent à la foi; elles ne sauraient admettre cette liberté
Hurler, Nomencl. litterar.,t. n (1893), p. 1311; Orme, d'accommodation (mot a mot, de jeu, ludendi licenliam
Bibliotheca biblica | 1824), p. 31 ; J. Gillow, A literary illam) que peuvent se permettre une piété solidement assise
and bibliographical Bistory of Ehglish Catholics
tlie sur la foi et une érudition libérale, o Dans Frassen Disqui- ,
from the breach viilh Borne in 1534, t. î. Londres (1883), sitiones biblicse, de sensu accommoda titio,\. m. c. 4. s 16,
p. 197. B. Heirtedize. in-4°, Paris, 10*2, p. 184. Voir A. Xeander, lier beilige
Bernhard und sein Zeitalter, in-8*, Berlin, 1SI3; Histoire
BERITH, nom, Jud., IX, 40, du dieu appelé ailleurs littérairedela France, t. xill (1814 p. 129-235; J.O.Ellen- .
Baalbérit. Voit Baalbérit. dorf, Der heilige Bernhard, iu-X", Essen, 1*37 M. Th. Ra- ;
la Compagnie de Jésus le 25 mars 1000. Il enseigna les BERNARDIN DE PICQUIGNY, capucin de la pro-
humanités el la philosophie, el fui ensuite appliqué aux vince de Paris, était né, croit-on, en 1633. Il enseigna
fonctions du saint ministère, qu'il exerça longtemps à longtemps la théologie a ses jeunes confrères, et passa les
Valence. Il a publié Interrogationes et responsiones,
: dernières années de sa Me .m .muent du M. nais, à Pans,
«eu Que Geneseos, juxta methodum où il mourut le S décembre 1709. On ne possède presque
îiagm Alcuini, G mi. Valence, 1699-1715. Il avait l'in- aucun détail sur sa vie. Il a laissé trois ouvrages d exé-
tention de continuel ce travail, car il laissa en manuscrit gèse 1° EpistoUxruni sancti Pauli, apostoli, h
:
ont passé entre nos mains. —3" Le pape Clément XI joi- Les habitants furent contraints, peut-être à l'occasion du
gnit le témoignage de son estime et de son approbation massacre des Gabaonites par Saûl, II Reg., xxi 1. de .
expositio, et manifesta au P. Bernardin le désir de voir mettraient encore à l'époque de David. C'est de 1
sortir de ses mains un commentaire des Saints Évangiles _i"s que descendaient les deux bandits, lia. un et Réchab,
traité par la même méthode. Le pieux auteur mourut qui assassinèrent Isboseth. fils de S. ml. 11 Reg tv, 2, 5, 9. .
sans avoir eu le temps de mettre ce nouvel ouvrage sous Xaharai. écuyer de Joab. fils de Sarvia, était également
presse; unis il le laissait terminé, et ses confrères firent de Béroth. II Reg., xxm, 37: I Par., xi. 39. Après la
imprimer la Triplex expositio in sacrosancla Li. N. Jesu captivité, elle tut repeuplée, comme
Cariathiarim i
Christt Evangelia, in-f". Paris, 1726. On y retrouve toutes pliira. I Esdr., u. 25; II On la trouve men-
Esdr., vu. 29.
les qualités du P. Bernardin comme exégète, bien que les tionnée dans la liste de Thotmès 111. a Karnak, n° 109,
critiques s'accordent à y reconnaître une certaine infério-
En 1870-1872, — s la forme + %1-r-y
VI"**" V- Bartu = -s:,
rité vis-à-vis de son premier ouvrage.
on a vu paraître pour la première fois, en 5 in-8", Opéra Be'erôt. A. Mariette. Les listes géogra tespylônesde ,
omnia Bemardini a Piconio données au publie par , Karnak, in-4", Leipzig. 1875, p. Î2, G. Maspero, Sur les
l'éditeur Vives. Il n'y a pas compris l'Explication fran- noms géographiques de la Liste île Thoutmès 111
çaise des Épitres, qui dans une telle collection aurait fait peut rapporter à la Judée, 1888, p. 16; extrait du Journal
double emploi avec la Triplex expositio. Le P. Michel — of the Transactions of tlte Victoria Institule, orphiloso-
Hetzenauer, capucin de Zell, près de Kufstein, dans le phical Society of Great Britain.t. xxn. p. 18. Elle exis-
diocèse de Salzbourg, a publié, en y ajoutant le texte grec tait encore au temps d'Eusèbe et de saint Jérôme. Ono-
et des notes théologiques et philologiques, une nouvelle mastica sacra , Gœttingue, 1870. p. 103, 233.
édition de la Triplée expositio Epistolie ad Romanos, I. Identification. —
La grande majorité des voyageurs
in-8 Inspruck, 1891.
. P. Apollinaire. et desexégètes identifie Béroth avec le village actuel d'EI-
Birêh, situé à trois heures ou quatorze kilomètres au nord
BERNARDIN DE SIENNE (Saint né . à Sienne de Jérusalem, sur la route de Naplouse IL 193 .Cf. Ro- |
(quelques-uns disent à Massa ) le S septembre l.'Mi, mort binson, Biblical Besearches in Palestine, Londres. 1850,
à Aquila le 20 mai 1444. Il était de la noble famille t. i. p. 152; G. Aimstrong. Wilson et Couder, Nantes and
siennoise des Albizeschi, entra des sa jeunesse dans l'ordre places in tlie Old and New Testament, Londres, 1889,
des Frères Mineurs, qu'il illustra merveilleusement par p. 25; V. Guérin, Description de la Palestine, Judée, t. m,
ses vertus, ses miracles, ses services, et par le retentis- p. 9, etc. Déjà au xiv siècle, le Juif Ishak Chelo avait jus-
e
sement incomparable de ses prédications. 11 parcourut tement reconnu cette assimilation « De Ramah, dit-il, :
l'Italie entière, et partout mérita l'admiration des peuples on se rend à Beéroth, ville mentionnée dans Josué. On la
et des grands. Ce fut saint Bernardin qui mit en honneur nomme aujourd'hui Albérah. » Carmoly. Itinéraires de la
le culte public du saint Nom de Jésus, et qui contribua Terre Sainte, in-8' Bruxelles. 18 iT. p. 249. R. J. Schwarz,
1
,
le plus à provoquer dans son ordre la réforme dite de l'Ob- Dos Hedige Land, Francfort-sur-le-Main, 1852, p. 97, la
servance. Il mourut à l'âge de soixante-quatre ans. Il avait place également à Biria, c'est-à-dire la Birra ou Bira de
refusé trois fois la dignité épiscopale. Il a laissé de nom- l'époque des croisades. On ne saurait nier le rapport direct
breux écrits qui 1 élèvent au même mérite que les doc- qui existe, au point de vue du nom et de la signification,
teurs de l'Église ils ont été réunis plusieurs fois eu
;
se lire Mérodach Baladan, comme le porte le texte cor- convenance. Une difficulté cependant, quant à la position,
respondant d'Isaie. xxxix, 1. Voir Mérodach Baladan. vient des deux textes d'Eusèbe et de saint Jérôme. On lit
dans le premier u Béroth sous Gabaon
: c'est aujour-
, :
le texte hébreu, qui l'appelle » le Baharumite », hab- ainsi « Beéroth, sous la colline de Gabaon, est un village
:
barhutni. Voir Bahurim et Baura.mite. qu'on montre aujourd'hui au septième mille, quand on va
d'.Elia àNéapolis (Naplouse). » De la les objections sui-
BÉROTH. Hébreu : Be'erôt, pluriel deBe'êr,<i puits ». vantes 1° Eusèbe place Béroth" sous Gabaon », ûnô r»jv
:
1. BÉROTH DES FILS DE JACAN (hébreu: Be'erôt de la contrée, à 893 mètres au-dessus de la Méditerranée,
benê-Ya'âqàn, s puits des fils de Jacan » Septante ; : dominant l'autre ville (710 mètres) de plu- d.' lsu mètres.
BepùQ ulùrv 'Ia/.iu. Vulgate : : Beroth filiorum Jacan , — 2° 11 la met sur le chemin de Nicopolis Amouas), dans
campement des Israélites du Sinaï. Deut.,
dans le désert la direction de l'ouest, et non pas de Néapolis, vers le
x, 0. Dans le passage des Nombres où sont énumérées les nord; il est probable, en effet, qu il faut corriger le texte
d s Israélites, le nom de Béroth est supprimé, et du traducteur par celui de l'auteur. 3" Quand même —
lis mots Bené-Ya'âqân sont seuls conservés. Nuro., NeÔkoXic serait leçon authentique, au heu de Nixo-icoXtç,
la
xxxiii, 31, 32. Voir Benéjaacan. la distance indiquée, de sept milles, no conviendrait pas
à El-Biréh, qui est à quatorze kilomètres de Jérusalem,
2. BÉROTH |
hébreu : Be'erôt , « les puits; » Septante : c'est-à-dire neuf milles. —
4° U ne reste donc plus, pour
Br.pwT, Jos., ix. 17; Br,pwfi, II Reg., IV, 2; I Esdr., n. :>r. ; appuyer que le nom seul, ce qui est insuf-
l'identification,
11Esdr., vu. 29; IUr,s(o8i, Jos., xvm. 25), ville chana- fisant: d'autant plus que les mots El-Biréh, El
néenne, qui. au moment de l'arrivée des Hébreux dans « les puits, u sont des noms communs imposés à une foule
la Terre Promise, tonnait, avec Gabaon Caphira et , de localités et de ruines renfermant des sources ou des
Cariathiaiim. une petite confédération, qu'une ruse des citernes, et dont l'ancienne dénomination s'est trouvée
Gabaonites préserva de l'extermination. Jos., ix, 17. Elle perdue.
de Benjamin. Jos., xvm, 25.
fut plus laid assignée à la tribu A ces difficultés, voici ce qu'on peut répondre : 1° L'es-
1623 BÉROTH 4G24
pression d'Eusèbe, « sous Gahaon, » ne signifie pas que milles, ou des plaines qui environnent El-Djib. Nous
Béroth était voisine de cette ville et dominée par la col- aimons mieux accepter la leçon de saint Jérôme, qui a
line sur laquelle elle était assise. Si tel est le sens qu'y pu corriger ici son devancier, comme il l'a fait en plus
attachait saint Jérôme, il s'est trompé. Mais, en prenant d'un endroit. —3° Mais dans ce cas-là même, dit-on, El-
un passage parallèle du saint docteur, nous verrons sans Biréh n'est pas à la distance marquée par Eusèbe. Serait-
peine que, d'après les termes d'Eusèbe, Béroth est sim- ce donc la première fois que le savant auteur donnerait
plement déclarée lune des trois villes qui étaient sous un chiffre qui ne serait pas rigoureusement exact? Qui-
lu dépendance de Gabaon. Eu elfet, au mot Chafira, il conque a seulement parcouru l'ouvrage de M. Guérin sur
traduit les mêmes mots inn rr,v TaSatov par bourg la Palestine a vu, dans plus d'une page, l'explorateur fran-
« appartenant à la ville de Gabaon », appelée dans un çais rectifier les assertions de l'évêque de Césarée, quand
autre endroit Onomasticon, p. 113, 213, 302.
|ir,Tp«5itoÀtç. celui-ci, par exemple, met Jéllier, ville de Juda, à vingt
Ce sont les justes remarques de Reland, qui cependant milles d'Éleuthéropolis (Beit-Djibrin), alors que Kliirbet
cherche la cité chananéenne plutôt à l'ouest qu'au nord. 'Attir, qui semble bien perpétuer l'ancien nom, est à
l^&S^-^^msSKiàïSfe'
493. — Fontaine d'El-Blréh. D'après une photographie.
Palœstina ex monumentis veteribits illustrala, Utrecht, vingt-quatre milles de Beit-Djibrin. V. Guérin, Judée,
1711, t. m, p. 619. — 2" Il est vrai que le texte d'Eusèbe t. in, p. 199. —
4° Enfin, de ce que les mots El-Biréh,
porte Ntx'ljio/.i;; mais comment se fait-il que tous les El-Bidr, sont des noms communs, s'ensuit-il qu'ils ne
manuscrits de s, nut Jérôme aient 2VeapoI«?Voir la note puissent devenir des noms peuples, pour désigner un
de Martianay dans l'édition de Migne, t. xxm, col, 881, b. lieu où les eaux sont abondantes? Comparez Brutmen
Quelques critiques ont cru devoir rétablir Nicopolis sous en allemand, et Fontaine en frani ais. Ce que les Hébreux
prétexte que Béroth, Caphira, Gabaon et Cariathiarim, ont fait pour Be'êrôf, 1rs Arabes ont pu le taire pour El-
appartenant aux Gabaonites, devaient être voisines les Biréh; nous pouvons même remarquer que la tradition
unes des autres; or Cariathiarim cl liabaon étant sur la a gardé, non pas le pluriel direct El-Btôr, mais El-Biréh,
route de Nicopolis et peu éloignées l'une de l'autre, Bé- dent la consoimauce répond mieux a la forme hébraïque.
roth et Caphira devaient être sur la même voie et dans — L'n autre village portant le nom H'El-Biâr se trouve
l.s mêmes conditions de rapprochement. Cf. Reland, à un kilomètre au nord-esl d El-Djib. Le U r Rien, von Biess,
Palssstina, t. n, p. 018. C'est une supposition purement Bibel- Atlas, 2' édit., Pribourg-en-Iîrisgau, 1KS7, p. 4,
gral D'ailleun en plaçant Cariathiarim à Qariet el- propose d'y reconnaître Béroth; mais ce khirbet, assis
'Enab, Béroth ou El-Biréh e trouve encore plus près dans un lieu bas. de trois cent-; mètres de pourtour à peine,
qu'elle de la métropole, Gabaon ou c7H>/i6. Voir la carte ne comprend que quelques maisons en ruines et quelques
de la tribu de Benjamin. Nous ne dirons cependant pas, citernes, le tout de construction postérieure à l'ère chré-
comme Robinson, Biblical Ré earches, t. i, p. i52, que tienne; il ne peut donc représenter la vieille cité bi-
la pensée d'Eusèbe esl simplement d'indiquer qu'on aper- blique.
çoit Béroth, en allant de Jérusalem à Nicopolis, à sept 11. Description. — Le village d'El-Biréh, bàli sur une
1625 BÉR0TI1 1626
colline rocheuse, peu élevée, renferme sept à huit cents inz, « choisir, » au heu de >m30, « de Bêrôtai , » ou bien
habitants. Les maisons sont petites et construites à moitié nom un
ils auront vu dans le dérivé de tc, bârar, qui
sous terre. Au bas Je la colline tout prés de la route de
,
Jérusalem, coule une source très abondante, dont l'eau, a la même signification. Il est curieux de voir un ma-
nuscrit de la Vulgate reproduire Becheroth, tandis que
conduite par un canal, probablement antique, alimente
quelques éditions suivent l'hébreu en donnant Berothai.
un petit réservoir, que surmonte une coupole musulmane.
Cf. C. Vercellone, Variée lectiones Vulgatse latinx,i in-4°,
Autrefois elle se répandait dans deux grands bassins
placés de l'autre côté de la route et construits en belles
Borne, 1864, t. n, p. 353. Dans
passage parallèle* de le
ont traduit par àx tûv SxXexTûv [itôXewv], « des [villes] repose sur une série d'assimilations qui nous semblent
choisies; » ils auront donc lu [nrj'nnnaa, de la racine
: peu (ondées. —
5» D'autres enfin la reconnaissent dans le
1027 BÉROTH — BERRUYER 1G28
village actuel de Bereitân (écrit par quelques-uns Bri- dissertations latines, où le P. Berruyer, s'adressant, comme
thein), un peu au sud-ouest de Ba'albek, dans la grande il aux savants, développe et essaye de justifier cer-
dit,
plaine de Cœlésyrie; on y trouve un assez grand nombre taines de ses idées particulières.
d'anciens tombeaux. Cf. K. Furrer, dans la Zeilschrifi Dès le 22 octobre 1753, les supérieurs religieux de l'au-
des Deutschen Palâslina-Vereins , 1885, p. 3t. Toul ce teur désavouèrent la nouvelle publication, en déclarant que
qu'on peut dire, c'est que cel emplacement se trouve l'impression en avait été faite à leur insu el contre leur
dans la direction générale indiquée par l'Écriture. volonté, et « qu'ils n'auraient jamais laissé paraître (l'ou-
A. Legkndre. vrage) sans un grand nombre de corrections importantes
BÉROTHITE Bêrôfî; Septante: liripioei;
(hébreu :
el nécessaires ». La sincérité de ce désaveu est confirmée
I Par., xi, 39, pour indiquer leur patrie. Voir Béroth 2. douze ans, nous apprend que celui-ci n'avait pu encore, a
celte date, obtenir dans son ordre l'approbation régulier,',
BEROUNSKY Jean Achille (Jean Achille de Bé- qu'il sollicitait depuis quinze ans. pour la seconde partie
roun), écrivain bohémien, né a Béroun vers 15G0, mort de son Histoire du Peuple de Dieu; qu'il avait finalement
vers 1020. Il devint prêtre el desservant de la terre sei- soumis son manuscrit à deux censeurs séculiers, nom-
gneuriale de Diviche DiviS Slavàta de Chlum, alors curé més par le chancelier; et qu'il attendait le résultat de leur
de la paroisse de Pacov el de Pribislav. 11 écrivit des ou- examen pour présenter encore une fois son ouvrage à la
vrages religieux et publia nommément: en 1588, Com- revision de sa Compagnie. Le vieil écrivain se plaint à
mentaire des Éva ur les dimanches et les jours Lamoignon des lenteurs de ses censeurs, qui lui paraissent
de fête (selon Luc Osiander) en 1590, Commentaire du : calculées :« Les exemplaires de mon ouvrage dont je
prophète Daniel, in-4"; en 1595, Commentaires courts puis disposer, dit-il, sont entre les mains de M. le curé
des épitres des dimanches et fêtes; Postules, traduites de Saint -Laurent et de M. Millet (les censeurs officiels).
du latin; en 1611, Kovloloyie ou Commentaires courts J'espérois les retirer vers le mois de septembre, pour les
de ta vie, des travaux et de la mort des saints apôtres, remettre à nostre P. Provincial au retour de ses voyages,
confesseurs et martyrs. En 1612, il traduisit de Jérôme et faire commencer la révision domestique. Vous jugez
Weller Historié evangelickâ o umuceni Pànë (Histoire
: bien. Monseigneur, que ce n'est pas là une affaire preste
évangélique de la passion de Jésus -Christ); en 1616, à finir. Mais elle ne finira pas durant nia vie, si les cen-
Kràtky a sprostny vyklad nëkterych pisem svatych seurs que vous m'avez donnés ne songent qu'à amuser
[Commentaire court et simple de quelques Livres Saints); et relarder. » Maintenant, si l'on songe que l'ouvrage
i
en 1617, Kràlky vyklad na câst Zjeveni Sv. Jaua Bref ( dont il s'agit parut dans le courant de ruai ou de juin 1753,
commentaire d'une partie de l'Apocalypse de saint Jean), comme l'atteste l'arrêl du parlement, on voit que le temps
Tous ces commentaires sont principalement hoinilétiques. matériel a manqué pour terminer ces examens si laborieux
J. Sedlacek. avant l'impression. 11 faut conclure que le manuscrit, non
BERRIMAN John, théologien anglais, né en 1691, révisé et non approuvé, a du être livré irrégulièrement
morl a Londres le 8 décembre 1768. 11 étudia à Oxford à un libraire désireux de faire une bonne ail. me par n'im-
et fut successivement curé de Saint -Swithin, lecteur de porte quel moyen. La main infidèle ou imprudente qui la
Sainte-Marie d'Aldermanburg, enfin recteur de Saint- livré ne parait pas être celle du P. Berruyer lui-même;
Alban. M leste de lui 6ib; IfavEfiôÛz) li <7apxt', or a Cri-
: du moins la lettre que nous venons île citer suffirait a
tical Dissertation upon I Tim., m, iG, wilh an Account montrer que son impatience de faire paraître son ouvrage
of above one hundred Mss. of Paul's Epistles, and rubs ne l'empêchait pas de vouloir en cela se conformer aux
t'i distinguish the varions readings, in-8°, Londres, 1741. prescriptions de l'Église et de la règle religieuse.
— Voir Gentleman's Magazine, t. xxxvm, p. 590. Quoi qu'il en soil, la seconde partie de sou Histoire fut
B. Heuiitedize. également mise à l'index, le 17 avril 1755. De plus, quand
BERRUYER Isaac Joseph, exégète paradoxal, naquit elle eul paru en italien, avec une apologie anonyme,
à Rouen le 7 novembre 1681 entra dans la Compa- , Benoit XIV la condamna, ave, des qualifications sévères,
gnie de Jésus 4 novembre 1697, et mourut à Paris le
le par un bref daté du 17 février 1758. Enfin la troisie
18 février 1758. Il lit paraître à Paris, en 1728: Histoire partie, publiée par le même éditeur clandestin, fui cen-
du Peuple de Dieu depuis son origine jusqu'à la venue surée p.n Clément XIII, dans un bref daté du 2 dé-
du Messie, tirée des seuls Livres Saints, ou Le texte cembre 1758. Avant et après ces sentences de l'autorité
sacré des Livres de l'Ancien Testament réduit en un suprême, l'œuvre du P. Berruyer a été critiquée dans
corps d'histoire, 8 in-'t". S'inspirant d'un sentiment très une multitude d'écrits, où les passions jansénistes et par-
juste, en principe, de l'importance de l'histoire bibliqui lementaires ont eu une 1res grande pari. Ainsi le parle-
pour établir ta divinité de la religion chrétienne, l'auteur ment de Paris lui lit surtout un crime d'avoir » tâché
voulait rendre la lecture de cette histoire plus facile et d'inspirer à ses lecteurs la doctrine ultramontaine, oppo-
plus attrayante. Lu conséquence, il s'était efforcé, connue sée au gallicanisme. Les accusations de nesloi laiiisiue
il s'exprime, par une concordance suivie et une para- et de socinianisme, que lui prodiguèrent les jansénistes,
phrase fidèle, d'arranger tous les textes, de présentei étaient plus sérieuses, lionuyei les mérite en partie, non
sous un seul point de vue ce qui est dispersé, de réunir pas qu'il ait jamais exprime ou insinue un doule sur la
des parties destinées à faire un lout, d'éclaircir el d'ex- divinité de Jésus-Christ et l'unité de sa personne dans
pliquei i e qui, él ml de soi-même assez, intelligible, ne le les deux natures, mais pane que son système d'interpré-
seroit pas au commun des hommes, i L'ouvrage n'était tation diminue et énerve singulièrement les preuves de
pas sans mérite, au munis quant au style : il eut du sucrés, ces l'Écriture. D'après lui. en elle t, il n'y au-
dogmes par
mai souleva aussi de justes critiques. Il fut misa l'index rait presque pas de textes affirmant directement la divine
de Rome le 6 mai 1734, Cependant il eut une continua- nature du Sauveur car si lies souvent le Si tgneur reçoit
;
tion, qui fil em "iv plus de bruit et qui est beaucoup plus des prédicats qui. d'après l'interprétation traditionnelle,
répréhensible. En 17:.:;, parul clandestinement l'Histoire ne lui conviennent qu'à raison de sa divinité, le P. Ber-
du Peuple de Dieu depuis la aissance du Messie jus- ruyer prétend que presque tous se vérifient directement
qu'à la (in de !o ! na ne, et, en 1757, {'Histoire du
ii dois son humanité sainte.
Peuple Dieu, tr
^ h- me partie, ou Paraphrase des Pour les éditions très nombreuses de l'Histoire du
Épitres ''es
Apôtres, d'après le commentaire latin du peuple de Dieu dont quelques-unes récentes (comme
,
,111. 1828, où l'on a tâché de corriger les erreurs mais -i cette leçon peut s'harmoniser avec ce qui précède.
de l'ouvrage pour les traductions qui en ont été Faites
.
l'heureuse nouvelle apportée par les serviteurs, elle ne se
en diverses langues, enfin pour la polémique touffue quelle rattache eu aucune façon a ce qui suit, c'est-à-dire au
- -il-, il, 'o. voir l.i Bibliothèque delà Compagnie de
'•
BERSA hébreu Birsa', peut-être pour »wv-p, bén- : par exemple: Eliséba' ('E).naêÉ6, Elisabeth), Exod.,vi,23;
'
BERSABEE (hébreu Be'êv Sêba'; à la pause: : une forme parallèle de Sebiïdh. C'est ainsi que, après
Be'êr Sdba', « pufc du serinent » ou « des sept »; Sep- les Septante et la Vulgate, Josèphe a interprété le nom :
xwi. 23: xxviii, 10; xlvi, 1; Ain., v, ô: çppsap ôpxou, qui veut dire puits du serment. « A ut. jud., |, xn. 1.
Gen., xxvi. 33: $péap ùpxi<r(ioû, Gen., xxi, 31: t'o ?p;ap Eusébe, dnomasticon , 1870 p. 234, dit de même que
.
-.',j ipxur(io-j, Gen.. xxi. 32 Bt)p<x<x6eé, Jos., XV, 28j xix, '2; : Bersabée est ainsi appelée du serment d'Abraham et
Jud., xx, 1; I Reg.,iii,20; vin. 2; II Reg., m, 10; xvn. 11 : d'isaac avec Abimélech ». 11 est vrai que le nom actuel,
XXIV, 2,7. 15; III lé,.. iv, 25; xix. :;. IV lie-., xii, 1; £4-»»J' y*? , Bir es-Séba', exactement semblable au mot
xxin. S: l Par., iv. 28; xxi, 2; 11 Par., xix. i: XXIV, 1:
hébreu, reproduit aussi le sens de « puits des Sept
xxx, 5; Il Esdr., Bersa-xi. 27; Ain., vin, 14; Vulgate :
re, fut confirmée par un serment réciproque; mais plaine ondulée, semblable au bassin desséché d'un ancien
le -mit patriarche y ajouta une sorte de garantie en offrant lac, etcoupée en différents sens par de nombreux ouadis,
au roi sept jeunes brebis et celui-ci, en acceptant le pré- ; qui descendent du nord, du nord-est, de l'est et du sud-
sent, reconnut de lait a son allié un droit qu'il s'obligeait est, pour former ï'ouadi es-Séba Voir la carie de la tribu
.
a respecter. Gen.. xxi, 22-30. « C'est pourquoi ce lieu fui de JtDA. Les collines qui bordent cette plaine vers le nord
Be'êr Sàba' parce qu'ils jurèrent tous deux. » ,
se terminent brusquement et dessinent vivement les li-
>. 31. 11 semble bien que l'Écriture donne ici au nom le mite- qui séparent les populations sédentaires des nomades
sens de • puits du serment », identifiant ?so, Sêba', à ou Bédouins. Le désert de Bersabée, Gen.. XXI, 14, com-
mence vers le village de Dàheriyëh avec des blocs plus
-v:--, Sebu "b, « jurement » (•r:--;, niSbe'û, < ils ju-
ou moins brises d'un calcaire crétacé gris jaunâtre, entre
rèrent »). Quelques ailleurs cependant n'admettent pas lesquels poussent de maigres chênes épineux et de- ar-
celte conclusion et tiennent pour l'étymologie « puits des bousiers, pour se continuer au sud vers le Sinaï. Le ter-
sept c'est-a-dire des sept brebis, tout en reconnaissant
. rain est un sol marneux, qui, au dire de certains voya-
que l'autre signification dérive Je celle-ci et en est l'équi- geurs, deviendrait extrêmement fertile, s'il était bien
valent. En effet, disent-ils, y a en hébreu un rapport
il arrosé; il est cultivé en quelques endroits. Le climat est
étroit entre le nombre sept, sêba', et l'action de jurer, sain la chaleur accablante. « La solitude esl profonde et
:
en plus d'un point semblable au premier. Gen xxvi, , du malin au entendre sa joyeuse chanson en se
soir fait
26-32. Apres une alliance mutuellement jurée entre Isaac tenant perchée sur les rochers brûlants. Dans les creux,
et un autre Abimélech, les serviteurs du patriarche vinrent on aperçoit quelques tentes basses et rayées de- Arabes
lui annoncer le succès de leur travail au puits qu'ils Ta iniirah. dont les campements sont toujoui- gardés
\e iaient de creuser. « Alors il l'appela nv:r, Sib âh (Sep- par de grands chiens noirs, sauvages et féroces. » Lortet,
l'expression Abondance », c'est-à-dire source abondante; il parait encore, au-dessous de ce niveau, allei jusqu'à
1G31 BERSABÉE 1632
cinq mètres dans le rocher. L'autre, qui est à trois cents Biblical Researchas in Palestine, IS56, t. i, p. 204-205;
pas à l'ouest -sud -ouest du premier, n'a que cinq pieds H. B. Tristram, The Laitd of Israël, 180(j, p. 376-381;
de diamètre; mais il est à peu près aussi profond. Tous E H. Palmer, The Désert of the Exodus, 2 in -8°, Cam-
les deux contiennent une eau claire et excellente, et offrent bridge, 1871, t. il, p. 387-390; The kurvey of Western
le caractère d'une liante antiquité, car leurs margelles Palestine Memoirs, Londres, 1883, t. m, p. 394-396.
sont profondément striées de nombreux sillons, que le 111. Histoime.— A Bersabée se rattache principalement
frottement répété des cordes avec lesquelles on tire de le souvenir des premiers patriarches de l'ancienne loi, qui
l'eau a creusés dans la pierre. La maçonnerie parait an- dressèrent leurs tentes près des puits qu'on y voit encore
cienne, et l'inscription arabe qu'on a trouvée sur une pierre aujourd'hui, et dont le nom primitif s'est perpétué d'à^e
prouve simplement des réparations rendues nécessaires en à<;e. « Est-ce à dire pour cela, se demande M. Guérin,
par le temps. Cf. C. R. Conder, l'eut Work in Palestine, Judée, t. ii, p. 283, que l'un ou l'autre des deux puits
in-8», Londres, 1889, p. '217; E. Hall, 1iou.nl Seir, in-8«, remonte à l'époque du patriarche, qui l'aurait creusé et
Londres, 188U, p. 138. La place et la construction de ces bâti tel qu'il existe encore maintenant Bien que la chose
'.'
circonférence et leur profondeur attestent aussi toute pêche de penser et tout porte a croire, au contraire, a
l'énergie qu fallu déployer pour les creuser dans les
il .> cause de la persistance singulière des traditions u Pa i
roches calcaires, dont les dures couches forment la ré- lestnie, que l'un des deux ni été que réparé et leçons
gion. Aui .lu plus grand sont disposées cireulairement tiuii sui l'emplacement qu'occupait le fameux » puits du
neul auges grossières, en pierre, dans lesquelles les pâtres Serment ». Apres avoir raconte l'alliance d'Abraham avec
et les chameliers versent l'eau pour abreuver les ani- Abiiiieleeh, l'Écriture nous i|it que le saint patriarche
maux ; il y en
cinq autour >\ti plus petit
a quelques-unes : planta a Bersabée un bois, d'après l'hébreu, un tamaris,
soni brisées, autres encore assez intactes. D'autres
les arbre commun en Egypte, dans l'Arabie Pétrée el en
puits, actuellement comblés, avaient été creusés dans le Palestine, qui atteint une assez grande hauteur el donne
lil '!' l'ouadi | Bg. i'.t't l. beaucoup d'ombre; pins il sanctifia ce lieu en invoquant
La ville nord de ces deux puits, nue plate
oi i
upait, au le u oui du Seigneur, du Dieu éternel, lien., xxi. 33 C'esl
forme inclinée, dont le pourtour est d'environ trois kilo- de là qu'il partit pour aller sacrifier sou lils sur le mont
mètres. Dans toute l'étendue de cel emplacement, le sol Mollah, cl la qu'il revint après cet acte héroïque d'obéis
esl jonché de matériaux provenant d'anciennes construc- sance a un onhe divin; il y séjourna encore quelques
tion d lies. On distingue, avec quantité de fragments .limées, lien., Wll , 19
de I
'"' le " ements de nombreuses maisons, la '
chercher une femme dans la famille de son oncle. Gen., tinss avait à sa disposition et sous ses ordres les équités
xxviii, 10. Longtemps après dans sa vieillesse, avant de
, Dalmatse Tllyriciani Berosabœ. Enfin elle fut le siège
se rendre en Egypte avec toute sa famille, il s'arrêta, aux d'un évêché, appartenant à la Palestine troisième. Cf. Ro-
confins de la terre de Chanaan, dans ce lieu où son père land, Palœstina, Utrecht, 1714, t. i, p. 217; t. n, p. 020.
et son aïeul avaient honoré le vrai Dieu. Il offrit lui-même A. Legendre.
des sacrifices au Seigneur, qui lui apparut et lui annonça BERSUIRE BERCHOR1US Pierre, appelé aussi
qu'il deviendrait, sur la terre des pharaons, le père d'un Berchoire , Bercheur, Bertheur, naquit à Saint-Pierre-
grand peuple, et que Joseph son fils lui fermerait les yeux. du- Chemin ,en Poitou à la fin du xm e siècle
, et ,
A partir de l'époque patriarcale, il n'est plus question lezais. Il séjourna ensuite longuement à la cour des
de Bersabée jusqu'au moment de la conquête, où elle fait papes d'Avignon; ce fut alors qu'il se lia avec le cardinal
partie des villes de la tribu de Juda, situées à l'extrémité Pierre des Prés, vice -chancelier du souverain pontife,
m ridionale de la Terre Promise. Jos., xv, '28. Plus tard auquel il dédia son Beductorium morale. Il habita en-
elle fut cédée à la tribu de Siméon. Jos., XIX, 2. Les sou- suite divers monastères de son ordre, et grâce à la faveur
venirs historiques et religieux qui s'y rattachaient poui du roi Jean, dont il devint un des secrétaires, il obtint le
le peuple hébreu, sa position sur le chemin de l'Egypte, prieuré de Saint-Éloi de Paris, où il mourut dans les pre-
où ses puits si précieux devenaient une halte naturelle miers mois de l'année 1302. Bersuire composa de nom-
pour les caravanes, tous ces avantages amenèrent de breux ouvrages sur les auteurs profanes, et il fut le pre-
bonne heure la fondation d'une ville dont l'importance mier traducteur de Tite Live. Son Beductorium movale
dut croître avec les progrès du commerce. C'est pour utriusque Testament! in .v.v.v/r libros divisum fut im-
cela qu'elle servit désormais à marquer les limites du pays primé à Ulm, en 1474, in-f°, sous le titre: Liber Biblix
vers le sud, bien qu'elle ne fut peut-être pas le point le moralis seu moralisationes Biblix. Une traduction de
plus extrême. L'expression « de Dan jusqu'à Bersabée » cet ouvrage tut publiée à Paris, en 1584. Pierre Bersuire
ou « de Bersabée jusqu'à Dan » devint la formule consa- composa également un commentaire sur les Psaumes.
crée pour définir l'étendue de la Terre Sainte du nord au Ses œuvres ont eu plusieurs éditions la meilleure est :
voquèrent les plaintes du peuple, qui demanda un roi. Cassin, qu'il fut appelé à gouverner en 856. Il eut à lutter
1 Reg., vin, 1-3. Le prophète Élie, fuyant la colère de contre les Sarrasins et pour leur résister fit fortifier son
,
Jézabel, s'y arrêta un jour, et c'est de là qu'il renvoya son monastère et construire la ville qui porte maintenant le
serviteur, pour s'enfoncer seul dans le désert. 111 Reg., nom de San-Germano. En 884, les Sarrasins réussirent
xix, 3. La mère de Joas, roi de Juda, nommée Sébia, à s'emparer de la célèbre abbaye, dont ils massacrèrent
était de Bersabée. IV Reg., xn, 1; II Par., xxiv, 1. l'abbé avec un certain nombre de religieux. Léon d'Ostie,
Deux passages du prophète Amos, v, 5: vin. 14, nous Pierre Diacre, et de nos jours dom Tosti, lui attribuent
permettent de conclure que de son temps elle était un ouvrage sur les endroits de l'Écriture Sainte qui pa-
connue Béthel et Galgala, le centre d'un culte idolàtrique. raissent se contredire; mais nous croyons que les deux
On peut remarquer du reste que la vénération supersti- livres 'Avtixsiuiviov Sententiarum Yeteris et Novi Testa-
tieuse des Israélites s'attacha surtout aux lieux consacrés menti, édités sans nom d'auteur, in-f», Bàle et Paris,
par le séjour ou la piété des patriarches. Le dernier de L530, doivent être laissés parmi les œuvres de saint Julien,
ces passages, vin, 14, nous a probablement conservé une évèque de Tolède. Ce même ouvrage est également attri-
des formes d'invocation employées par les dévots du culte bué à saint Berthaire sous le titre de Quœstiones in
béen i Vive la voie de Bersabée! » Le mot dérék
: utrumque Testamentum. —
Voir A. Bovio, Lisseiiatio
suivant quelques auteurs, indique la religion ido- apologeticaqua S. Bertarii sanctitas ejusque mar-
làtrique, comme l'expression 6ôo; des Actes des Apôtres, tyrii monumenta vindieantur, in-8°, Naples , 1805;
ix 2, ou le dieu de Bersabée, comme ont traduit les Sep-
. Bolland., Acta Sanctorum, t. ix oetobris, p. 663-682;
tante ;<; à 6eô; iou \ir -,iy.fjii. Selon d'autres, il désigne
:
t
Patr. lat., t. xevi col. 586
, ; t. cxxvi, col. 975 Mabillon
; ,
les pèlerinages qu'on faisait à ce sanctuaire et par les- Acta SS. Ord. S. B., t. IV, part. H, p. 463-467; Tira-
quels on jurait, comme aujourd'hui les Arabes jurent boschi, Sloria délia litt. itul. (1823), t. m, p. 311; Zie-
par le pèlerinage de la Mecque. gelbauer, Historia rei Ittt. Ord. S. B., t. iv (1754), p. .'.7.
Apres la captivité, Bersabée fut réhabitée par les en- B. Heurtebize.
fuit- de Juda. II Esdr., xi, 27. Depuis cette époque, il BERTHEAU Ernst, exégète prolestant allemand, né
.. en est plus question dans la Bible; le Nouveau Testa- à Hambourg le 23 novembre 1812, mort à Gœttingue le
ment ne la mentionne pas une seule fois. Cependant sa 17 mai 1888. Il fit ses premières études au Johanneum
position devait lui assurer une assez longue existence. de Hambourg, et s'adonna ensuite aux études théologiques
UICT. DE LA BIBLE. I. — 54
1G35 BERTHEAU — BÉRUT.LE 1G3G
et orientales, à Berlin d'abord, en 1832. puis à Gcettin^ii.-. Voir G. F. Chr. Kaiser, Gedâchtnisspredigt, et J. G. B. En-
où devint répétiteur en 1836, privât -docent en 1839,
il gelhardt, Rede vor dem Sarge, les deux réunis ensemble,
professeur extraordinaire en 1842. et ordinaire en I8i3. in-4°, Erlangen, 1822. F ViGOUROUI.
11 s'occupa surtout de l'exégèse de l'Ancien Testament,
d'archéologie et de théologie bibliques et de langues orien- BERTRAM Corneille Bonaventure, orientaliste pro-
tales. On a de Die sieben Gruppen mosaischer
lui :
testant, né à Thouars, en Poitou, en 1531, mort à Lau-
Gesetze, in-8», Gœltingue, 1840; Zur Gesc/tichte der sanne en 1594. Il étudia à Paris, à Toulouse et à Cahors,
Israelitcn, in-8», Gœttingue, 1842; Die (1er Beschreibung et se retira à Genève, où il devint ministre et professeur
der Lage des Paradiescs Gènes. -3, 10-14 zu Grande d'hébreu. De là il passa à Frankental. dans le Palatm.it,
liegenden geographischen Anschauangen, in-8°, Gcet- où il remplit les mêmes fonctions jusqu'en l'année 1585.
tingue, 1*18 (paru d'abord dans les Gôttiager Studien, Il fut alors appelé à Lausanne par la république de Berne,
Jahrgang 1847). Il a publié dans le commentaire rationa- et y enseigna la langue hébraïque. On lui doit une tra-
ititulé Kurzgefasstet exegetisches Eandbuch zum duction de la Bible sur le texte hébreu. Théodore de
Allen Testament : l« lias Buch der Bichter und Rut, Bèze, Antoine la Faye, Jean Jaquemot, Simon Goulard,
in- 8», Leipzig, 1845; 2' édit., 1883; 2° Die Sprûche Sa- lui vinrent en aide dans ce travail, qui parut à Genève,
lomo's, ibid.. 1847; 2 édit., publiée par W. Nowack, 1883; en divers formats, en 1588. Dans cette traduction, il re-
3» Die Bûcher der Chronik, ibid., 1854; 2 e édit., 1871 : dresse en beaucoup d'endroits les versions d'Olivetan et
4° Die Bûcher Esra, Necheniia und Ester, ibid., 1802; de Calvin; mais dans d'autres il s'attache aux fausses
2e édit., publiée par V. Ryssel, 1887. F. Vigouroux. interprétations des rabbins juifs. Bertram publia un ou-
vrage important De jjolilica judaica tam civili quant
;
BERTHIER Guillaume, né à Issoudun le 7 avril 1704, ecclesiastica, in-8°, Genève, 1580, trav.nl réimprimé sous
mort à Bourges le 15 décembre 1782. 11 entra dans la le titre Republica Hebrxorum in-18, Leyde, 1048, et
.
la théologie au collège de Louis-le-Grand. A partir de 1745, miese, in-4", Genève. 1574; Lucubrationes Franktalenses
il fut chargé de la direction des Mémoires de Trévoux; sire spécimen expositionum m difficiliora utriusque
on sait avec quelle distinction il s'acquitta de ces fonctions Testament! loca, in-8», Spire. 15-t8. Cet ouvrage a été
jusqu'en 1762. Entre ses mains, ce journal devint un des aussi reproduit dans les Critici sacri. Lelong affirme qu'il
plus sérieux ennemis de l'incrédulité et du philosophisme. est l'auteur de la petite Polyglotte connue sous le nom
C'est aussi à lui qu'on doit les tomes xm à xvm de V His- deVatable. Biblioth. sacra, 1723, p. 318. Voir Richard —
toire de l'Église gallicane. Après la suppression de la Simon, Histoire critique du Vieux Testament Rot- ,
Compagnie en France, il fut pendant deux ans conserva- terdam, 1685, p. 346. 532; Dupin, Bibliothèque des
teur de la Bibliothèque royale et adjoint à l'éducation du auteurs séparés... du xvw '• 1719), t. i, p. 588;
•
Dauphin, plus tard Louis XVI, et de ses frères. 11 mourut llaag, La France protestante, t. n 1847 p. 231.
avec la réputation d'un saint et savant religieux. Ses ou- B. Ill.IRTKHIZE.
vrages relatifs à l'Écriture Sainte sont Histoire des pre- : BERTRAND Marie François, commentateur catho-
miers temps du monde prouvée par l'accord de la phy- lique français, aé a l'ont. .inebleau le 28 octobre I*n7.
sique avec la Genèse, in-12, Paris, 1778: Les Psaumes — mort à Versailles le 30 janvier 1881. Après ses études
traduits en français avec des notes et des réflexions, classiques et théologiques au séminaire de cette ville,
8 in-12, Paris, 1785, souvent réimprimé; dans les éditions l'abbé Bertrand fut d'abord professeur au petit séminaire
en cinq volumes, on a supprimé les notes d'érudition, de Mantes. Quelque temps après nommé à la chaire
.
BERTHOLDT Leonhard, théologien rationaliste alle- Les Psaumes disposés suivant le parallélisme , traduits
mand, né le x mai 1771 à Emskirchen, en Bavière, mort de l'hébreu, in-8», Versailles, I8V7. Ce livre est surtout
le 22 mars 1822. Il lit ses études à Erlangen de 1792 , utile qui veut étudier le sens littéral des Psaumes. Il
a
a 1796, et \ devint professeur extraordinaire à la faculté traduit chaque psaume vers par vers et strophe par strophe,
ilosophie, en 1805. La publication de son Daniel. en donnant une ligne à chaque vers et en séparant les
ich - Aramaïschen neu ûbersetzl und strophes les une- des autres. Cette traduction est précé-
'
2° la Bible interprétée des mots les deux premiers cas. Les anciens traducteurs sont eux-
le Nouveau Testament;
hébreux, chaldéens, etc.; 3° la concordance des passages
mêmes en désaccord. Les Septante rendent, dans l'Exode,
le mot hébreu yâsfêh par ôvu-/(ov, « onyx, » et dans Ézé-
qui semblent opposés; 4» la Bible chronologique; 5° la
chiel par iairTtf;, « jaspe. » La traduction de la Vulgate a en
Bible géographique, première édition, in-f° en six par-
P- Apollinaire. sa faveur le témoignage de Josèphe. L'historien juif, Ant.
ties, Grenoble, 1679.
jud., III, vu, 6, décrivant les vêtements du grand prêtre,
D'anciennes exploitations ont été découvertes dans la devoirs de la plus généreuse hospitalité. II Reg., xvn,
haute Égvpte, près de Syène. Journal asiatique, jan- 27-29; xix, 31-32. En retour, le roi vainqueur lui offrit de
1868, p. 7i. venir finir ses jours à la cour. Berzellaï répondit qu'il se
D'après laVulgate, Exod., xxvm, 20; xxxix, 13, le sentait trop âgé (il avait quatre-vingts ans), et préférait
béryl était la douzième et dernière pierre précieuse du mourir dans sa ville pour être enseveli près de ses pères.
ration il du grand prêtre. Dans la même version, Ezech., Mais il permit que son fils, Chamaam, accompagnât le
description de la cité sainte, dit que le huitième fonde- était originaire de Molathi (Mehôlàh). Il Reg., xxi, 8.
ment des murailles était le béryl. Dans ce dernier passage,
il s'agit sans aucun doute de la pierre précieuse de ce nom. 3. BERZELLAÏ, prêtre qui avait épousé une fille de
«< nom.
Mais il est impossible de dire avec certitude quel est pré- Berzellaï de Galaad, et à cette occasion avail pris
cisément le minéral correspondant au terme hébreu dans Au retour de la captivité, ses descendants ne purent pro-
1639 BERZELLAI BESOIGNE 4G40
duire les titres qui justifiaient de leur origine d'une ma- participèrent à cette effusion céleste, Exod., xxvm, 3;
nière certaine et furent exclus du sacerdoce. I Esdr., n, XXXVI, 1-2; mais ce fut Béséléel qui en reçut la princi-
01, 62; II Esdr., vu, 03. 6i. pale part, pour exécuter dignement le plan divin et « con-
cevoir tout ce qu'il pouvait faire avec l'or, l'argent, l'ai-
BESACE. Von PANETIÈRE. rain, et dans la taille des pierres pour enchâsser, et dans
la taille du bois pour travailler en toute sorte d'ouvrages ».
BÉSAÏ, nom, dans la Vulgate, de deux personnages Exod., xxxi, 1-5. Les matériaux dont il avait besoin lui
qui portent dans le texte hébreu des noms différents. furent fournis par les offrandes du peuple, qui avait em-
porté d'Egypte une grande quantité d'objets précieux.
1. BÉSAÏ (hébreu Bêfaï; Septante: Bxomù, htatî,
: Exod., xxv, 2; xxxv, 20-29; xxx VI, 3-7. Béséléel avait
chef de famille dont les membres revinrent de
Xlc,i ;.), appris dans la vallée du Nil l'art de les mettre en œuvre.
Babylone au nombre de trois cent vingt-trois, I Esdr., Les Egyptiens, comme nous l'attestent les monuments
n, 17; de trois cent vingt-quatre, II Esdr.. vu, 23. On le qu'ils nous ont laissés, étaient des ouvriers très habiles;
retrouve parmi les signataires de l'alliance théocratique. ils excellaient en particulier dans les ouvrages difficiles
BESANGE Hieronymus Larny. bénédictin, né à tâche des ouvriers Israélites qui avaient été formés comme
Lintz le 22 juillet 1720, mort le 29 juillet 1781, professa lui à l'école des Égyptiens.
avec succès durant vingt -quatre ans l'Écriture Sainte et Quant à l'outillage nécessaire pour fondre l'or, l'argent
l'herméneutique a Salzbourg. Nous avons de lui 1» In- : et le bronze, Béséléel le trouva au Sinaï même, dans les
troduclio m
Vêtus Testanientum critico-hermeneutico- mines qu'avaient exploitées ou qu'exploitaient encore les
hislorica, 2 in-4", Steyr, 1765, où il explique par les Pères, Egyptiens, dans l'ouadi Maghara et à Sarabit el-Khadim.
les docteurs et les interprètes autorisés, le sens littéral Voir Vigoureux, Mélanges bibliques (Inscriptions mines i /
des Saints Livres. Sur le Nouveau Testament, il a édité dans du Sinai), 2" édit., p. 2Ô7-279. Les mines de l'ouadi Ma-
le même sens 2° Introductio in sancta quatuor Evan-
: ghara, au nord de l'ouadi Eeiran, étaient alors abandon-
gelia, in-4°, Venise, 1775, et 3° Tntroductio in Acta Apo- nées; mais elles purent fournir encore à Béséléel des four-
stolorum, in-4", Pavie, I7H>2. L'introduction aux Épltn s neaux, des creusets, des mortiers, etc. Un peu plus loin
de saint Paul est restée inachevée. 4» Fasciculus >>njr- dans l'intérieur de la péninsule, les mines de Sarabit
rhœ, explication de la passion de Notre-Seigneur suivant el-Khadim étaient en pleine exploitation du temps de
la concordance évangélique, d'après les textes des Pères Moïse, et Béséléel y trouva, avec un atelier en activité et
et des docteurs de l'Eglise, in-8», Steyr, 1706. 5» Die tout le matériel nécessaire, des ouvriers égyptiens qu'il
sieben Busspsalmen interprétation littérale des sept
.
put faire travailler à côté des ouvriers israélites, soit dans
psaumes pénitentiaux avec des notes, pour l'usage de la mine même, soit au pied du Sinaï car l'Exode ne nous .
BÉSÉLAM hébreu :BiSlàm, pour Bén-Selàm, « lils « dépouillement; » Septante: HaaaXiùO), chef de Nathi-
de la paix; g Septante : èv tlp^vï)), un des officiers du roi néens dont les lils revinrent de Babylone avec Zorobabel.
de l'erse en Palestine. Il écrivit avec plusieurs autres à I Esdr., ii, 52 (Baslùt : Il Esdr., vu, 5Î Basil!) une légère :
Artaxerxés pour l'engager à défendre aux Juifs la recon- différence [>, yod, pour -, vav) entre les deux transcrip-
struction du temple. Esdr., iv,7. Les Septante, le syriaque
I tions provient des copistes.
et l'arabe ont traduit par un nom commun, « paix eu
salut. BÉSODIA (hébreu : Besôdyâh, « dans le secret de
Jéhovah, c'est-à-dire o confident de Jéhovah
e Sep- i
;
BÉSÉLÉEL. Hébreu Brpil'rl, : ci à l'ombre de Dieu; » tante: Ilïtfioôia), père de Mosollam, au temps de Néhémie.
Septante : \ha-Mii. Nom de deux Israélites. II Esdr., m, 6.
1. BÉSÉLÉEL, d'Un
et petit-fils de Hur, de la
lils BESODNER Pierre, théologien transylvanien, étudia
tribu de Juda Exod., xxxi. xxxv, 30; xxxvi. xxxvn, I; 2; I ; à l'iancfort-sur-1'Oder et mourut à Hennanstadl en 1616.
xxxviii, 22; 1 Par., n. 20; Il Par., i. 5. il (ut choisi de Dieu On a de lui Bibliotheca theologica, hoc est Index Biblio-
:
pour être le constructeur du tabernacle et présider à la nnn preecipuorum eorunidemque hebrxorutn, grxco-
confection de tout le mol. Hier sacré et de tous les objets qui riini et latinorutn, in certas classes ita digestorum ut
devaient tervir au culte, depuis t., préparation de l'huile primo intuitu adparere possit quee in numéro rabbin -
d'onction et de l'encens sacré, Exod., xxx, 23-38, .jusqu'à l'ion, Patrum, lutheranorum, pontificiorum aut Zwin-
l'arche d'alliance renfermée dans le Saint des saints Exod., glico-Calvinianorum contineantw, in-4", Francfort-sur-
xxxi. i-11 cf. xxv-xxvin, xxx. Aussi à l'habileté naturelle
; l'Oder, I608etl6i0. B. Heurtebize.
que Béséléel po édail déjà Dieu ajouta-t-il, par une effu-
sion spéciale de son i--.pi il. une habileté et nue sagesse sur- BESOIGNE Jérôme, docteur de Sorbonne, né à Paris
naturelles. Exod., xxxi, 3; xxxv, 31. Ooliab, que le Sei- en I686, mort dans cette ville le 25 janvier 1763. Entré
gneur lui a ocia p u diriger les travaux sous ses ordres, jeune dans le clergé .le Saint -Jacques -de -la -Boucherie,
et les ouvriers qui devaient travailler sous leur conduite, il lut ordonné prêtre en 1715, et reçut le bonnet de doc-
iGil BESOIGNE — DÉTAXÉ 1G-ÎÎ2
teur le 3 mai 1718. En 1712, il devint régent de philoso- du Naltr Ghazzéh. Van de Velde, Memoir to accompany
phie au collège de Plessis-Sorbonne. Nommé curé de the Map of the Holy Land, in -8», Gotha, 1858, p. 293;
Saint-Côme, en t718. il résigna ce bénéfice, dont on lui R. von Riess, Bibel-Atlas, Fribourg-en-Brisgau, 2« édit.,
contestait la possession. 11 fut alors choisi comme eoad- 18M7. p. 5; G. B. Winer, Biblisches Realwôrterbuch
juteur du principal du collège de Plessis, mais ses opi- 2 in-8", Leipzig, 1817. t. i. p. 166. Eu somme, toute —
nions jansénistes et son opposition à la bulle Unigenitus la question dépend de l'emplacement de Siceleg (hébreu:
lui firent perdre cette charge en 1722, et amenèrent son Siqldg). Pour préciser, en effet, le point intermédiaire
exclusion de la Sorbonne en 1729, le retrait de ses pou- de la marche de David, il nous en faudrait connaître le
voirs de confesser et de prêcher et son exil en 1731. point de départ et celui d'arrivée. Or, si nous savons que
L'année suivante, il obtint du roi de revenir à Paris, où les Arnalécites habitaient les régions septentrionales de
il demeura jusqu'à sa mort, en 1703. On a de lui Concorde : la péninsule sinaïtique, nous ignorons l'endroit où David
des Itères de la Sagesse, ou la morale du Saint-Esprit, rencontra les pillards nomades. D'un autre côté, Siceleg
in-12, Paris, 1737; Murale îles Apôtres, ou concorde des est placée par quelques auteurs à Asloudj, sur l'ouadi de
Épistres de saint Paul et de toutes les Epistres cano- même nom, au sud de Bersabée dans ce cas, aucun des
:
niques du Nom-eau Testament, in-12, Paris, 1747. Le torrents cités plus haut ne saurait représenter celui de
premier de ces deux ouvrages fut bien accueilli, et d y ni Bésor, caries incendiaires de la ville Jurent prendre la
eut une deuxième édition en 174(5. Il a été réimprimé dans direction du sud ou du sud-ouest, pour retourner dans leur
le tome xvn du Cursus complétas Scripturœ Sacrée, de pays. D'autres cherchent Siceleg à Khirbet Zouheiliqah,
Migne. Le second fut moins goûté, ce qui détourna l'au- au nord de Vouadi esch-Schèri'cih ; alors ce dernier ré-
teur du dessein de publier les autres concordes, terminées, pondrait bien aux données de l'Écriture. Voir Siceleg.
mais restées manuscrites. On en peut voir les titres dans A. Legendre.
la notice biographique indiquée ci-dessous. La Concorde BESSE (Pierre de), prêtre limousin, prédicateur cé-
des lu:res de (a .Sagesse contient, avec la traduction fran- lèbre, né en 1507 au village de Meymont, aujourd'hui
çaise en regard, le texte de la Vulgate des Livres Sapien- commune de Laroche, près de Feyt, canton d'Eygurande
tiaux, —moins le Cantique des cantiques, et quelques — (Corrèze), mourut à Paris le 11 novembre 1639. Docteur
noies rares, concises, substantielles, éclaircissant les en- en Sorbonne, il fut principal du collège de Pompadour
droits obscurs. La morale des apôtres est une concorde et chanoine de Saint -Eustache. Ses qualités comme ora-
de toutes les Épitres des Apôtres, y compris l'Apocalypse, teur lui valurent le titre de prédicateur du roi Louis XIII.
composée avec la même méthode que la première. Voir 11 était également aumônier de Henri de Bourbon, prince
la biographie de Besoigne, en tète du Catalogue îles de Condé. Outre ses sermons, on doit à cet auteur :
livres de la bibliothèque de feu M. l'abbé Besoigne, dont Biblia latine et gallice ex oersione DD. Lovanensium a
la vente commencera lundi 14 mars 1163, in-8°, Pari*, Petro de Besse édita et Henrico IV Frauda: et Na-
1703. (Bibliothèque Nationale, A 311.) Cette plaquette es! rarrse Régi dicata, in-f", Paris, 1008; Concordantise
anonyme, mais, d'après Lelong, la notice biographique Bibliorum utriusque Testamenti générales a Petro de
est de Laurent Etienne Bondet. Voir Lelong, Bibliothèque Besse emendatx, in-f», Paris, 1611; Psalterium Davidi-
historique, in-f°, Paris, 17(38, t. i, p. 695. 0. Rey. cum paraplirasibus Ulustralum, servata D. Ilieronymi
translatione, Raynino Snoygondano auctore Pet roque de
BESOLD Jérôme, théologien prolestant allemand, Besse correctore, in-12, Paris, 1017, 1040. Voir Lelong, —
mort le 4 novembre 1502. Il habita successivement YVit- Bihl. Sacr. (1723), p. 330, 458, 545; L'abbé Pierre de
erg, où il fut le commensal de Luther, en 1537, et Besse, étude littéraire, par E. Faye Notice biographique :
Nuremberg, où il se lia avec Mélanchton. Il a publié les et testament, par le D'Longy; Notices bibliographiques,
Enarraliunes Lulheri in Genesim collectai per Hier. par A. Bosvieux et R. Faye. in-8 Tulle. 1885. L'édition
1
Besoldum, cum prœfatione Pli. Melanchtonii, in-f Nu- '. de la Bible de 1008 n'y est pas mentionnée.
remberg, 1552. B. Helrtebize. B. Helrtedize.
BESSON Jean, né à Pézénas en I5S5, mort à Tou-
BÉSOR (TORRENT DE) (hébreu nal.ial hab- : louse le 29 janvier 1005. Il entra chez les Jésuites en 1606.
Besôr, avec l'article; Septante: 6 -{ii\>.iç,ç,oi Boaop, Il enseigna pendant sept ans la rhétorique et six ans
I Reg., XXX, 9; ù -/u^içiioc, toû Bo<rûp, I Reg., xxx, l'Écriture Sainle à Toulouse. 11 fut ensuite recteur des
'10, 21), torrent situé à l'extrémité sud de la Palestine et collèges de Cahors et de Toulouse, préposé de la maison
mentionné trois fois seulement. I Reg., xxx, 9, lu, 21. professe de cette dernière ville. On ne connaît de lui que :
Josèphe, Ant.jud., VI, xiv, 0, l'appelle BiasÀo;; Eusèbe, In Canticum canticorum norse elucubrationes, in scho-
Unomasticon, Gcettingue, 1870, p. 238, Ba-rcop. Gesenius, lia et comrnentarios tributse, in-f". Toulouse, 1646. L'au-
Thésaurus, p. 249, rattache l'hébreu Besôr à l'arabe teur y rétablit le texte dans sa première pureté, donne
basara, « être froid, » ou basr, « eau froide, » de sorte l'explication de chaque mot, établit la comparaison entre
qu'on aurait ici le sens de « rivière de l'eau froide ». On les différentes versions et expose le véritable sens du livre.
ne sait au juste où placer ce torrent, près duquel vint Le P. Besson laissa en manuscrit un Commentarius in,
David marchant à la poursuite des Arnalécites qui avaient Psalmos. C. Sommervogel.
pris et incendié la ville de Siceleg. Arrivé là avec six
cents hommes, il fut obligé d'en laisser deux cents, qui, BESSUR, nom que la Vulgate donne,
Jos., xv. 58,
ne purent passer le torrent. Au re-
blés do fatigue, d'après certains exemplaires, a des montagnes de
la ville
1884, t. i. p. 173. — B< Vouadi esch-Schéri'ah, un des plus Quelques autres l'identifient avec Béten, ville d'Aser, mais
considérables du sud de la Palestine, et un des affluents avec peu de vraisemblance, parce que le contexte du livre
1643 BÉTANÉ — BÊTE 1C44
de Judith semble indiquer une localité au sud de Jérusa- d'une délicatesse touchante, bien propre à adoucir, par
lem, comme Béthanoth et Aïn et non pas au nord, comme , renseignement qu'ils renferment, la rudesse native des
Béten. F. VlGOUROUX. enfants de Jacob. On ne doit point museler le bœuf qui
piétine le blé sur l'aire, Deut., xxv, 4; 1 Cor., ix. 9, ni
BÊTE, animal dénué de raison. Pour les noms qui lui taire cuire un chevreau avec le lait de sa mère, Exod.,
sont donnés dans l'Écriture, voir Animais, col. 603-601. XXIII, 19; xxxiv, 20; Deut., xiv, 21, ni égorger le même
I. Dieu CRÉATEUR ET pnoviDENCE des bêtes. Dieu — jour la mère et ses pelits, Lev., xxn, 28, ce qui serait
est le créateur des bêtes comme de l'homme et de tout une sorte de barbarie. Si l'on voit un âne s affaisser sous
ce qui existe. 11 créa les poissons et les oiseaux le cin- le poids trop lourd de sa charge, il faut le soulager,
quième jour génésiaque, et les animaux terrestres le Exod., xxm, 5; s'il est tombé, il faut le relever, de
sixième. Gen., 20-25. Cf. Eccli., xvu, 4. Il les bénit et
i
même que le bœuf. Deut., xxn, 4. Cf. Josèphe, Ant.
leur ordonna de croitre et de se multiplier, Gen., i, 28; IV, vm. 30. Quand on rencontre un nid d'oiseaux, si la
puis il amena devant Ad. nu les oiseaux du ciel et les bêtes mère couve ses œufs ou nourrit ses petits, il n'est permis
de la tene, afin qu'il leur donnât un nom ce que fit le pre- ;
de prendre que les petits; la mère doit rester en liberté.
mier homme désignant par une de leurs qualités
en les Deut., xxn, 6-7. Lorsqu'un bœuf ou un âne se sont éga-
principales. Gen., il, 19-20. Le principe de vie dans les rés, celui qui les trouve est tenu de les ramener à leur
bètes est la néféS, mot qui se dit des hommes et des ani- maître, alors même que celui-ci serait son ennemi. Exod.,
maux. omme en français âme
. qui en est la traduction. ,
xxm, 4; Deut., xxn, 1-3. Mais comme un animal domes-
Gen., i, 24. I irps, 6â4ôr,etunené/ëS;mais tique ne doit pas être nuisible à l'homme, si un bœuf
elles n'ont point à proprement comme l'homme rai-
parler, a tué quelqu'un, il sera lapidé et l'on ne pourra manger
sonnable, ce que l'hébreu appelle vital/ , « esprit. » Voir sa chair; dans le cas où cet animal aurait été déjà au-
La Bible et les modernes, & édit., t. ni, paravant reconnu vicieux, son maître sera responsable
p. 111-11-2: Manuel biblique, 8^ édit., t. n, n»854, p. 115. du mal qu'il aura fait et puni lui-même. Exod., xxi,
La Providi Fonas, iv. 11. et leur fait 2^-36. Cf. Gen., IX, 5. Afin d'inspirer une plus grande
trouver nourriture dont elles ont besoin. Gen., i, 30;
la horreur du péché, l'animal qui a servi d'instrument à
s. xxxv, 7; cm, 11-30; cxlvi,9; Matth.. un crime abominable est exterminé avec le coupable.
J
Job, xxxviii, 11 : l
vi, 26. Elles sont dans sa main un moyen de châtier ou Lev., xx, 15-16. Dans les villes vouées à l'anathème, les
mpenser les hommes, Lev., xxvi, 6, 22; Deut., bètes sont condamnées à périr comme les habitants. Deut.,
x.xviii. -2* Reg., xvu, 40-i7; Job. v, 22-23,
">
; xxxii. 24; 1 XIII, 15. Cf. .1er., xxi. Ezèch., xiv, 13.
li; —
La loi défen-
l's. i.xxm, 19; Sa p.. xii,9;xvi, 1, 5; Eccli., xxxix, 30; Is., dait enfin de l'aire des sculptures ou peintures représentant
xxxv. 9 i.vi. 9; 1er., xii, 9; xv, 3, etc., et elles glorifient
: des animaux, à cause du culte qu'on rendait à beaucoup
a leur manière leur créateur. Ps. cxlviii, 10; is., xliii, 20; d'entre eux en Egypte, afin de prévenir ledanger d'idolâ-
Dan., m, 8t. Le Créateur donna à l'homme l'empire sur trie. Exod., xx, 2-4; Deut., iv, 15-19. Cf. Ezech., vm, 10.
les animaux, G ai. 26, 28; îx. '2. et lui permit de se . i . Sens figurés du mot « bètes » dans l'Écriture.
III.
aux li-
aneur de se réserver leurs prè- tail, vu, 3-27. Voir Daniel (livre de). Saint Jean se —
les fils alnéi d lël eux-mêmes. Exod., I i
Mit plusieurs fois des bètes comme emblème dans l'Apo-
XI. ."•: XII, 23, 29; XIII, 12-13. Dans la loi, il ordonna que calypse, \i, etc.; il faut remarquer toutefois que le mot
ces serviteurs de l'homme bénéficieraient comme leurs o animaux D y est employé le plus souvent, IV,6, etc.,
malin - du repo du sabb it. Exod., xx. 10; xxm, 12; Deut., dans le sen- d g êtres m
UltS » (;<ûa), et non dans celui
v, 14, el que pendan! année sabbatique, ils pourraient i
ul xxn ,10, -ans doute à cause de On peut voir dans Daniel, VU, 3, les quatre empires re-
l'inégalité de leui l
i
Qm rues règlements sont présentés sous des images semblables. La robe du Ico-
1643 BÊTE BETII 1C4G
plus naturel parmi eux, que chaque lettre avait sa valeur Alexandrinus, Brrve), ville de la tribu d'Aser, mention-
numérale. [Le chiffre de la bêle] est 0015, c'est-à-dire on née une seule fois dans l'Écriture, Jos., XIX, 25. Eusèbe,
trouve en son nom des lettres dont la valeur équivaut à Onomasticon, Gœttingue, 1870, p. 236, au mot Ba-rvctî,
ce chiffre. Apoc, xm, 18. [Mais] une telle donnée [est dit que ce bourg s'appelait encore de son temps BedôeTév
insuffisante] pour préciser ce nom, car il y a une foule (correspondant à l'hébreu roa-n's, Bêt- Bétén) et était
de noms qui répondent à cette indication, par exemple :
situé à huit milles (environ douze kilomètres) à l'est de
selon la valeur des lettres grecques, Axreïvoç, Latinus
Plolémaïde ou Saint-Jean-d'Acre. C'est d'après ce rensei-
(S. Irénée, v. 30, t. vu, col. 1206; Tv.-i-,, Titan (S. Iré-
gnement que quelques explorateurs ont proposé d'identi-
née, loc. cit.); rEv<rnp<xA« Genséric (Rupert, t. clxix, ,
fier Béten avec le village actuel A' El-Ba'néh, qui se trouve
col. 1 08 i OiXm'oç, Vlpius, prénom de Trajan (Grotius);
i
;
bien à l'est d'Akka, quoique à une distance un peu plus
'A-ojitr,;, - ligature pour <rr, Apostat (Cornélius à Lapide, éloignée. Voir la carte de la tribu d'A-ER. Cf. Van de Velde,
Comm. in Apocalyp., c. xm, 18); Maojii-i;, Mahomet; Meinoir to accompany the Map of the Holy Land, in-8",
en hébreu, Nero Csesar ; en F. Julianus Csss. latin, C. Gotha, 1858, p. 2'J3; G. Armstrong, Wilson et Couder,
Au.g., nom de Julien sur les médailles (Dom Calmet, Names and places in the Old and New Testament, in-8°,
Comm. sur l'Apocalypse, ch, xm, 18); Diodes Augttstus Londres, 1889, p. 27. La différence entre le teth hébreu
[Dioclétien] (Bossuet, Explic. de l'Apocalypse, ch. xm, de psa, Bétén, et le 'aïn arabe de *àaaJ!, El-Ba'néh,
18). etc. Aussi plusieurs commentateurs ont-ils été
rend évidemment la ressemblance des deux mots incom-
conduits à dire que ce nombre n'a qu'une valeur mys-
plète et forme une difficulté au point de vue de l'onomas-
tique. » Ct. Les Livres Saints et la critique rationaliste,
4 e édil., t. v, p. 579-582. Voir Zoologie biblique. — tique. D'un autre côté cependant, la position qu'occupe
le village en question répond bien à l'ordre suivi par
Vigouroux. F.
Josué, xix, 25-31, dans rénumération des villes d'Aser.
BÉTÉ (hébreu : Bétah; Septante:
MeceSzx; Codex r,
Voir Aser 3, col. 1086. Cette opinion nous parait, en tout
Alexandrinus : Mao-Sor/), V '" L d'Adarézer, roi de Soba, '
Cependant les plus anciennes versions sont d'accord avec espèce d'identifications. Mariette avait cru reconnaître
le texte des Paralipomènes. Les Septante donnent, en Béten dans le n° 23 des Listes de Karnak, qu'il transcrit
effet, IIReg.. VIII, 8, MstlSax; la première syllabe Me par Batna. Les listes géographiques des jyylônes de Kar-
n'est que la préposition hébraïque qu'ils ont unie au mot; nak , Leipzig, 1875, p. 21. M. Maspero, lisant Bizana,
ils ont donc lu ~Z-~, Mctëbah, au lieu de mit-Tébah chercherait plutôt cet endroit dans le massif de collines
« de Tébah. La transcription est la même dans le second
•>
qui sépare le lac de Tibériade de la plaine d'Esdrelon. Sur
passage, xvm, 8, sauf l'omission du heth dans
I Par., les noms géographiques de la liste de Thoutmès III
MataSéO. La version syriaque présente de même, dans les qu'on peut rapporter à la Galilée, extrait des Trans-
actions of the Victoria Instilute, or philosophical So-
deux endroits, •» r*-fc Tébah. On trouve dans l'arabe,
.
blable à l'hébreu, et que, dans le récit de Josèphe, Ant. formant terrasse qui entoure cet édifice est en partie
)ud.,\\\, v, 3, la ville s'appelle Bevra:*. Quelques auteurs construit avec de beaux blocs d apparence antique. En
donnent la préférence à la leçon des Paralipomènes dehors et au bas du bourg, dans un enclos planté de
pane qu'elle reproduit le nom d'un descendant de Na- vieux oliviers, on remarque la cuve d'un grand sarco-
chor, frère d'Abraham, c'est-à-dire Tébal.i (Septante: phage antique dont le couvercle a disparu. V. Guérin,
Taëéx; Vulgate: Tabée; syriaque Tébah; arabe: Tdbah), :
Description de la Palestine, Galilée, t. i, p. 415.
Gen., xxn. 21. Ct. Ewald, Geschichte des Yolkes Israël, A. Legendre.
Gœttingue, 3' édit., 1800, t. m, p. 207, note 3. Enfin on 1. BETH, s, nom
seconde lettre de l'alphabet
de la
a voulu identifier Tibhat ou Tébah avec une ville de Syrie, hébreu, exprimant la consoiiui h. Beth signifie « tente »
1
nommée Tayibéh, située sur la route de Hamah à Alep, ou « maison ». Dans sa forme phénicienne primitive, ce
ou avec une autre de même nom, au sud de Ba'albek. caractère, figuré ainsi, reproduisait l'image d'une
q ,
grand nombre de noms de lieux. Les localités dont le nom par les Hébreux et l'enlèvement d'Élie eurent lieu en face de
commence par Beth suivent dans l'ordre alphabétique. Jéricho. Jos.. ni et iv; IV Reg., H, 15. Vers 530, le pèle-
E. Levesque. Théodosius voit « au lieu où le Seigneur a été baptisé
rin
BÉTHABARA (Brfia&xpâ; syriaque: Bê(- Abarah . colonne de marbre sur laquelle est une croix de fer.
uni'
1. .Nom. —
Ce nom, qui se lit Joa i, 28, à la place de ,
La est l'église de saint Jean-Baptiste, bâtie par l'empereur
Belhania, dans un certain nombre de manuscrits anciens Anastase, élevée sur des voûtes à cause du Jourdain qui la
(cf. C. Tischendorf, Novum Testamentum grxc., edit. baigne... Depuis l'endroit où le Seigneur fut baptisé jusqu'à
8* critica major i, est. d'après Origène, la plupart des Pères celui où le Jourdain se jette dans la mer Morte, il y a cinq
et des critiques, la lecture vraie et le nom historique de milles s. De Terra Sancta. xvil et xvm.edit. Or. lat., limer.
l'endroit où saint .Iran baptisait, el ou le Sauveur reçut Iui- lat., 1. 1, p. 68. Antonio de Plaisance, surnommé le Martyr,
méme le baptême. Voir Béthanie 2. C'esl au même endroit signale, vers 570. o au-dessus du Jourdain et non loin de
que Jésus, quelque temps avant sa passion, fuyant le tu- l'endroit du Jourdain où fut baptisé le Seigneur, le très
multe de Jéi usalem, se relira avec ses disciples, .loa.. x. 10. grand monastère de Saint-Jean, où sont deux hospices.
Au lieu de liéthabara, on trouve quelquefois Bethbaara, 11 assiste, le jour de la Tkéophanie, a la cérémonie de
BT)8api, Br]xp>6z, Br.Oapaéi. La signification qu'Origène l'immersion et du baptême o aux bords du Jourdain, au
donne à ce nom fait croire que pour lui le mot vrai est lieu ou le Seigneur fut baptisé. 11 y a une élévation de
B fârâbâh : p£Ta).a|L@xvETai -, ap. olxov xcerza/cv?,; ; car terrain environnée de cloisons [cancelli), et au lieu où l'eau
il signifie maison d'arrangement, composition, mélange, retourne à son lit est une croix de bois dans l'eau; des
campement ». In Joa., hom. lxi, t. xiv, col. 269 et 270. degrés mènent jusqu'à l'eau, les deux rives sont pavées
'.i rab, racine de Arâbâh, a, en effet, le sens de « mêler, de marbre ». On chante l'office et l'on confère le bap-
,
e mettre en embuscade ». et 'eréb celui tême. « Puis tous descendent dans le lleuve par dévotion,
île h
m llange, Il nue. » etc.; 'abàrâh, au contraire, veut dire enveloppés du linceul qui doit servir à leur sépulture. » De
Il esl cet tain aussi que la plaine à l'orient du lotis sanctis, xn. xi, édit. Or. lat.,/«i/i./a(., t. i. p. 97 et 98.
Jourdain, la mémo région où tradition chrétienne nous
la « C'est au même lieu que passèrent les fils d'Israël, que
montre le lieu «lu baptême du Christ, est souvent appelée les lils du prophète perdirent
hache. qu'Llie fut enlevé
la
Arâbâh, 'Arabah du Jourdain, 1" Arabah au delà du an ciel. » Id., ix, ibul., p. "JG. Selon Grégoire de Tours,
Moab sur le Jourdain de Jéricho ». (Cf. texte hébreu. « où les eaux passaient par un contour, » et ils étaient
Dent., m, 17; xxxiv. 1, 8; Num., xxn. 1: xxvi, 3, G3 put ifiés. De gloria martyrum, i, 17 et 18, t. lxxi. col. 721.
;
xxxin, 48: xxxvi, 13; Jos.. xn. 3, 8.j Aujourd'hui, dans Lexique An ull'e (vers 670) décrit o sur la rive du lleuve
la petite église carrée élevée a l'endroit, dit -on, où le
l,ipartie orientale de la vallée du Jourdain, à une demi-
lieue à l'est du gué de Hagelah, sur le bord méridional Seigneur avait déposé ses vêtements... Elle s'élève sur
du ravin creusé par les eaux qui descendent de Kefrein et quatre voûtes de pierre, sous lesquelles pénètre l'eau...
de Raméh, se trouve une ruine, la seule ruine de village Cette église est au fond de la vallée; plus haut, en lace,
sur les hauteurs de la berge supérieure, est un grand
dans tout le rayon, appelée Kliirbel el-'Arbéh (RjyÀj,
monastère où est une autre église élevée eu l'honneur de
I. mine de Arbéh, d nom qui se transcrirait en hébreu saint Jean-Baptiste. Ce monastère est entouré d'un mut bâti
Aràbàh mi Aili.'ih.
il est vrai, un Belh- Il existait jadis , de pierres de taille ». Adanman. lie lotis sanctis, 1. n. xiv,
'Araba dans la tribu de Juda, par
conséquent a l'ouest du édit. Or. lat., llin. lat.. t. i. p. 177 et 178. » Du monastère
.loin iin, et non loin, Jus.. \v. 6, lil
'1
mais il peut y avoir : de Saint-Jean, il y a un mille environ jusqu'au Jourdain;
simultané tnt, soi! successivement, deux Beth- à l'endroit où le Seigneur fut baptisé, ajoute saint Villi-
\i ia, comme il y a eu deux Bélhoron, deux Gabaa, elc.
i
d Vli irah, ei que ce soit le lieu désigné par Origène et un petit détour de I eau . « parva derivalio aqua\ »
de Jéricho, • lie Jéricho a la mer Morte, dit le pèlerin seur baptisa Notre- Seigneur Jésus-Christ. De cet endroit
d Bordeaux, i\ milles,.,; de là au Jourdain où le Sei- une pierre lancée par nu enfant peut facilement atteindre
E f"l baptisé par saint Jean, v nulles. Près du lleuve jusqu'au lit du Jourdain. On montre, à deux bons tirs
lieu élevé d'où Élie lut enlevé an ciel / d'arc de la rive du Jourdain, vers l'orient, le lieu où le
edii. de (tuent lat. 1879 l
rtin. lat., t. i. p. 19. Eusèbe et
i .
prophète Élie fut enlevé' au ciel..., et loul pies la caverne
s.iiui Jérôme nous apprennent qu'une multitude de frères d- saint Jean le Précurseur, de même que le torrent
venaient a l'endroil où Jean baptisait, au delà du Jour- d'Élie, qui court sur un lil rocailleux... » Pèlerinage,
dain, pour s'j baptiser, /<-• situ et nom. toi
t,
trad. de Noroff, p. 15-55. L'églisedu Précurseur, qui avait
Bethabava, t. xxin, col. 8.S1. Sainte Paule y Mut. « se été renversée par un tremblement de terre, fut relevée,
1649 BÉTHABARA — BÉTIIACAD' 1G30
dit le moine grec Phoeas (1187), par Manuel Comnène. dant l'hiver l'eau y passe encore, mais peu profonde; il
jets "de tlèehe coule le Jourdain.Près du rivage, est à sec pendant été. Sur le liane oriental de la beige
a A deux I
a un jet de pierre, est un édifice élevé sur une quadruple de ce canal, on remarque, descendant au fond, deux
voûte (£<7Tt TîTç,i->.ô'j?ov OoÀitrcôv), autour duquel coulait voûtes cintrées de pierres de bel appareil, juxtaposées. Des
auparavant le Jourdain, et où descendit nu celui qui revêt pierres gisant à côté paraissent attester qu'il y en a eu
les cieux de nuages... En face du temple du Baptême d'autres. Au sud de ces voûtes, dans le lit du canal et sur
s'aperçoivent des touffes d'arbres, où se trouve la caverne ses bords, sont divers pans de murailles semblant avoir
<lu Précurseur... » J. Phocas, Descript. Terrée Sanctae, appartenu à des chambres donnant sur l'eau. Près des
Pair, gr., t. cxxxm, col. 952 et 953 Acta sancto-
;
voûtes, le petit plateau qui les domine est couvert de
rum, inaii t. H, p. VI et VII. Les pèlerins ne cessèrent pierres taillées. Dessous, assurent les gardiens du couvent
point de venir en grand nombre visiter les rives du fleuve du Précurseur, est un beau pavé de mosaïque. Ici encore
sacré. Théodoric (vers 1170) vit un soir, près de Jéricho, tout dénonce le IV e ou le V e siècle. Ces restes sont à sept
-
plus de soixante mille personnes, la plupart avec des kilomètres (cinq milles au nord de l'embouchure du
)
flambeaux allumés à la main, se dirigeant vers le Jourdain. Jourdain. A moins d'un kilomètre vers l'orient, on aper-
Libellas de Loeis Sanctis, xxx, édit. Tobler, p. 73. Après çoit un bouquet d'arbres, de broussailles et de roseaux
que le pays fut retombé aux mains des Turcs, Thietmar, touffus. Au milieu court un petit ruisseau formé par une
en 1-217. vit encore, au jour de l'Epiphanie, apporter les source nommée Aïn-ICharrar. Dans les parois du ravin
enfantsde trèsloinpour les baptiser là où le Christ l'avait creusé par les eaux, s'ouvrent plusieurs grottes assez spa-
été.2« édit. Laurent, p. 32. En 1309, le P. Ricoldi, llin., cieuses. Des moines grecs sont venus depuis peu s'y éta-
édit. Laurent, p. 109, \ rencontre plus de dix mille hommes blir, pour y mener la vie érémitique. Ils croient que là
venant à l'immersion et au baptême, en chantant Kyrie saint Jean habitait. C'est à une demi-heure de route, au
m. Dès cette époque, l'église du lieu du bap- sud-est, qu'est le Khirbet 'Arabéh. La nature des lieux, les
tême, que Villebrand dOldenbuig signalait, en 1212, distances, les caractères des ruines, tout est trop bien la
comme à moitié détruite Peregr., édit. Laurent, p. 189), reproduction des descriptions de la tradition pour que l'on
semble avoir disparu. Thietmar, Ernoul, Burckard du puisse hésiter et se méprendre les débris sur les bords
:
Mont-Sion, Ludolphe de Sudheim, ne citent plus que le du petit canal sont ceux du monument élevé par Anastase,
monastère de Saint-Jean et son église; il était toujours sur le lieu vénéré que l'antiquité chrétienne croyait être
occupé par des moine»; grecs. En 1480, le P. Fabri trouve celui où le Seigneur était venu et avait été baptisé par
parqués dans l'une et l'autre des Arabes musulmans. En saint Jean. Pour révoquer en doute le témoignage d'Oii-
1522, Salignac y retrouve les religieux de saint Basile. gène, de saint Jérôme et de tous les autres, on en a appelé
En 1552, les pèlerins latins allaient encore prier dans au passage de l'Évangile, Joa.. 11, 1, où il est dit, après le
l'église du monastère, et visitaient le Jourdain à deux récit du baptême, que le troisième jour le Seigneur assis-
milles environ du couvent, vers le nord-est. L'église du tait aux noces de Cana, en Galilée, ce qui n'est pas pos-
Baptême n'était plus connue, puisque l'on croyait qu'elle sible s'il s'agit de s'y rendre du Jourdain vis-à-vis de Jéri-
n'était autre quecelle de Saint -Jean, dont le Jourdain cho. Il est à observer qu'après le baptême l'évangéliste
s'était éloigné. Boniface de Raguse, De perenni Cultu raconte plusieurs faits intermédiaires, que « le troisième
T. S., 1875, p. 20, 240 et 241 "Zuallard en 1582 (1. IV,
; jour» doit naturellement se rapporter au dernier fait,
c. vil); Cotovic en 1Ô92 [llin., 1. II, c. xvin; Quares- l'appel de Nathanaël. Si les anciens Pères ont désigné cet
mius en 1630 (T. S. Elucidalio, 1. VI, p.vi, c. vi), trou- endroit, ils avaient assurément leurs raisons, sans doute
vent le monastère de Saint-Jean et son église en ruines, une tradition positive et certaine. L. IIeidet.
et la prennent, comme le P. Boniface, pour l'église du Bap-
tême. Cf. P. Eederlin, dans la Terre-Sainte, 1902, p. 160. BÉTHACAD (hébreu Bel 'êqéd [hârô'im], «maison
:
l'est, en face de Jéricho, un peu vers le sud, à deux Codex Alexandrinus : Biitaxxô). La Vulgate traduit ce
kilomètres au nord de l'embouchure de l'ouadi Kelt mot comme un nom commun Caméra paslorum
: :
et du gué d'Hadjelah, sur le bord du plateau qui do- « Quand [Jéhu] fut arrivé à une cabane de bergers [Bèt
mine le ravin où coule le Jourdain, on remarquait une 'êqéd hârô'îm], sur son chemin [de Jezraèl à Samarie],
grande ruine carrée affectant la lorme d'un caste! bâti de il trouva les frères d'Ochozias, roi de Juda, et il leur dé-
pierres de taille, marquées çà et là de caractères grecs et ni.uni. 1 Qui ètes-vous? Et ils répondirent Nous sommes
: :
de croix tracées par les pèlerins. On voyait au centre une les frères d'Ochozias, et nous sommes descendus pour
grande salle peu élevée, à voûtes en plein cintre, se ter- saluer les fils du roi et les fils de la reine. Et Jéhu dit :
minant à l'est par une abside. Cachés sous les décombres, se Prenez -les vivants. Et lorsqu'ils les eurent pris vivants,
trouvaient les restes d'un pavement en mosaïque, aux alen- ils les égorgèrent à côté d'une citerne, près de la cabane
tours des chambres dont les voûtes étaient en partie écrou- [Bêt 'èqéd], au nombre de quarante-deux hommes, et
lées. Sur la salle du milieu on pouvait encore constater, par il n'en resta pas un seul. » IV Reg.. x. 12-14. Les Sep-
les bases des piliers et la disposition des murs, qu il y avait tante ont vu dans le Béthéked hébreu un nom propre
eu là jadis une église d'assez vastes proportions. Tout désignant une localité, et ils le transcrivent chaque fois
indiquait une construction pouvant remonter au V e siècle, Baithaead. Cette manière de comprendre le texte original
certainement antérieure aux croisés. Les musulmans l'ap- parait la mieux fondée. Eusèbe et saint Jérôme, Liber de
pelaient Qasr el-Yahoud, « le château des Juifs; » les situ et loc. heb., t. xsm, col. 884, la confirment, en nous
cl. retiens, Deir ilar-Hanna, « le couvent de Saint-Jean » ; apprenant qu'il y avait en effet dans la plaine d'Esdrelon,
le- Grecs, à npôopouo;, « le Précurseur. » Personne ne entre Jezraël et Samarie, à quinze milles romains de la
doutait que ce ne fussent les débris de l'antique monas- ville de Legio (Ledjoun), un village appelé Béthacad. Il
tère de Saint- Jean et de son église. Cf. V. Guérin, Des- subsiste encore aujourd'hui, sous le nom de ilï oyy,
cription de la Palestine, Samarie, t. 1, p. 111-116; Beit-Kdd. The Survey of Western Palestine, Memoirs,
Bsedekcr, Palestine et Syrie, p. 280; Fahrngruber, Nacti Samaria, t. 11, p. 83. Beit-Kàd est situé à deux heures
Jérusalem, l re édit., p. 296, etc. En 1882, l'église a été de marche à l'est de Djénin, dans l'angle sud -est de la
relevée, le couvent et les hospices rétablis sur les restes plaine de Jezrael, au sud-ouest de Beisàn. 11 s'élève près
anciens. A moins d'un kilomètre du couvent, à cinquante de la plaine, au sommet d'un monticule dont les lianes
pas environ de la rive orientale du Jourdain, on peut voir sont percés de nombreuses citernes, les unes bâties en
un canal de trois mètres de profondeur et quatre à peu pierre, la plupart taillées dans le roc vil. Les explorateurs
près de largeur. Il se détache du lleuve plus haut et vient anglais y signalent une grande citerne ruinée. Le village
le rejoindre à la hauteur du couvent de Saint-Jean. Pen- actuel est environné d'une haie de cactus les maisons
;
IG.jI BÉTHACAD - BLTiïACAREM 1G52
en sont fort mal construites; le nombre des habitants est Le second livre d'Esdras donne Béthacharam comme un
de deux cents environ. Voir Ed. Robinson, Biblical Re- district (hébreu pélék ; Septante Ttepc/ûpov) à la tête
: :
searches, 2 e édit., t. n, p. 310; V. Guérin, Samarie, 1. duquel se trouvait un chef (èar) nommé Melehias, fils
1,
p. 333. Quelques commentateurs pensent que saint Jérôme, de Réchab, qui bâtit à Jérusalem la porte du Fumier.
en traduisant dans la Vulgate Bêf êqéd pan. Cabane des Telles sont les données scripturaires au moyen desquelles
pasteurs », n'a pas voulu désigner par là une simple cabane nous devons chercher l'emplacement de cette ville.
de bergers, mais un lieu qui en avait pris le nom, le saint Le Targum de Jonathan n'offre, dans le texte prophé-
docteur ayant traduit ici le sens des mots hébreux, ainsi qu'il tique, que des noms communs, et traduit Bel hak-kéiém
l'a Fait d'ailleurs pour d'autres localités, comme Gen., xn,6, par « la maison de la plaine des vignes ». De même
Convallis illustris pour 'Êlôn ilôréh, etc. Vigouroux. 1-'. pour Karachi il ne s'agit ici que d une de ces tours de
BÉTHACAREM, BÉTHACHARAM (hébreu: Bêf garde placées au milieu des vignes et mentionnées par
hak-Kérém, avec l'article, « maison de la vigne, » Jer., Isaïe, v, 2. Cf. E. F. C. Rosenmûller, Scholia in Velus
vi, 1; Bêf hak-Kârém, à la pause, II Esdr., m, 14; Sep- Testamcntum, Jeremias, Leip/iu. 1826, t. i. p. 215. Mais
tante: BaiOï/apui Codex Alexandrinus ; Br|68axâp, : les plus anciennes versions, Septante, Vulgate, Peschito,
Jer., vi, 1; riixv.yyiy.fi.; Codex Alexandrinus: BïjOa-/-
\_; ont justement traduit par un nom propre, La Mischna,
•/ïpiii Codex Sinaiticus
: BviBaxàu., II Esdr., m, 14; Vul-
: traité NUhlah , II, 7, édit. Surenhusuis, Amsterdam,
gate Bethacarem, Jer., vi, 1; Béthacharam, II Esdr.,
: lt'/.io- 1703. t. vi, p. 395, p. le aussi dune « vallée de
ii
m, 14), ville lit- la tribu de Juda, mentionnée deux fois Bel Kérém •. el les commentateurs, R. Ob. de Bartenora
seulement dans l'Écriture, Jer., vi, 1; II Esdr., m, 14. et Moise Mainionide, en font < un lieu du pays de Cha-
Le prophète, après avoir, dans le chap. v, dépeint la cor- naan, dont la terre est rouge et se durcit au contact de
ruption universelle .lu peuple, annonce dans le suivant l'eau ». Saint Jérôme, dans son Commentaire sur Jéré-
< i
ondamnation ii révocable. S'adressant aux Benjamites, mie, t. XXIV, col. 721, rappelant la contrée qu'il avait
impatriotes, il les enj ige i fu .le Jérusalem. Déjà, chaque jour sous les yeux a Bethléhem, nous montre
en effet, montre
l'invasion et la ruine se précipitant du
il
entre Thécua (aujourd'hui Teqoit'a) et Jérusalem « un
Mlle sainte. C'est donc vers le sud que les
ers la autre bourg, qui dans les langues syrienne et hébraïque
fuyard doi enl prendre leur chemin; c'est par là qu'il s'appelle Bel . M-z-r'z. et est lui-même situé
fini faire les signaux d'alarme, el Jérémie, dans une
sur une montagne ». C'est d'après ce renseignement, le
paronomase ou jeu qu'affectionnent les Orien-
i
i
ÛM-T g
l.imontagne des Francs eu Hjrhcl l'ouroidis, au sud de
<v, mai'it
liellilehein Cf. ltol.inson, llihlical Researches in Pa-
et dans Tl ,
de circonférence à la base, élevé de cent vingt mètres ne correspondaient pas exactement au territoire de chaque
au-dessus de la plaine environnante (fig. 496). Le plateau tribu; on avait dû plutôt avoir égard à la fertilité relative
qui couronne ce cône tronqué mesure trois cents mètres de chaque contrée pour l'équitable distribution des charges.
de pourtour et a été creusé intérieurement en forme Beit 'Anân rentre bien dans le district assigné à Bendé-
d'amphithéâtre ou de cratère; il renferme les ruines de car. III Beg. iv, 9. C'est un petit village de six cents
,
diverses constructions. Là étaient la ville d'Hérodia et la habitants situé sur une éminence on y remarque vers
, ; ,
forteresse d'Hérodium, fondées par Hérode le Grand. Par l'ouest, les restes d'un khàn, et, vers l'est, une source.
sa position entre Teqou'a et Jérusalem, par sa cime Survey of Western Palestine, Memoirs, Londres, 1883,
appropriée à l'érection d'un signal, Jer., vi, 1, par son t. m, p. 16. —
Quelques auteurs cependant ont proposé
nom même de Djebel Foureidis (hébreu diis, Pardès; : d'identifier Béthanan avec Beit Hanoun, à deux heures
au nord-est de Gaza, visité par Robinson, Biblical Be-
Tîïpiositfo;),« montagne du Paradis, du Jardin, » ana-
searches in Palestine, Londres, 1856, t. h, p. 35, et V. Gué-
logue à celui de Bit hak-kérém, « maison de la vigne, »
rin, Description de la Palestine, Judée, t. il, p. 175. Ce
cette éminence semblerait devoir représenter l'emplace-
bourg est trop éloigné des villes de la circonscription, et
ment de la ville dont parlent Jérémie et le second livre
l'identification ne serait acceptable que dans le cas où la
d'Esdras. Mûhlau dans Riehm's Handwôrterbuch des
,
rieure à celle d'tlérode diminuent singulièrement la va- 8ïu.é, Jos., xix, 38; Bxiôivi-/., BatOcvsO, Jud., i, 33), une
des « villes fortes » de la tribu de Nephthali, Jos., xix, 38,
leur de cette hypothèse. V. Guérin , Description de la
Palestine, Judée, t. m, p. 130-131. — Couder, Palestine dont les Israélites ne chassèrent pas les premiers habitants
chananéens. Jud., i, 33. Ce nom semble faire allusion au
Exploration Fund Quarterly Statement 1881, p. 271,
, ,
vraiment être désigné comme étant entre Teqou'a et mentionne, au mot Brfix-nxHi, le bourg de Bx-ruviia,
Jérusalem; et en outre, comme il est dominé par d'autres distant de quinze milles (environ vingt-deux kilomètres)
hauteurs, quoique placé au-dessus d'une vallée, on ne de Césarée, et passant pour posséder des eaux médici-
nales. Reland, Palœstina, Utrecht, 1714, t. ri, p. 629, et
peut dire avec exactitude qu'il soit sur une montagne. On
l'identifie généralement avec la KapeV des Septante. Jos.,
d'autres après lui supposent qu'il faut lire ici Dio-Césarée
(l'ancienne Séphoris, aujourd'hui Seffouriyéh) au lieu
xv, 59. Voir Karem. A. Legendre.
de Césarée. Ce renseignement n'en reste pas moins obscur
BETHAGLA. Voir Bethhagla. pour nous, d'autant plus qu'à un autre mot, p. 224, 'Ave;?,
« de la tribu d'Aser, » Eusèbe indique le village de Ba:-
ques manuscrits hébreux portent la conjonction vav, «et», d'autres, R. von Riess, Bibel- Allas, 2 e édit., Fribourg-
tandis qu'on lit dans le plus grand nombre ve 'Êlùn : en-Brisgau, 1887, p. 5; et 'Anata par M. V. Guérin,
DiH-Ih'nuin. Cf. B. Kennicott, Vêtus Testaineulum lieb., Description de la Palestine, Galilée, t. Il, p. 374. La
Oxford, 1776, t. i, p. 609; J.-B. de Rossi, Variée lectiones première partie du mot, c'est-à-dire Beth est tombée, ,
Veteris Testament!, Parme, 1785, t. Il, p. 205. La para- comme dans plusieurs autres noms. Cf. G. Kainplïmeyer,
phrase chaldaïque, les versions syriaque et arabe ont tra- A Ite Namen iin heutigen Palàstina und Syrien, dans
duit, conformément au texte original, par « 'Èlôn de Bét- la Zeitschrift des Deutschen Palàstiiia-Vereius, Leipzig,
hanan ou « 'Èlôn qui est en Beit-Hanan ». Les Septante
> 1893, t. xvi, p. 1, 23. Il y a convenance au point de vue
ont ajouté :u;, « jusqu'à, » 'EXwv eu; BriOavdtv, et cela de l'onomastique et de la position. Béthanath est men-
sans motif suffisant, puisqu'il faudrait min, « depuis, » tionnée dans Josué, xix. 38, immédiatement après Horem,
avant le premier mot. Si l'on accepte la leçon de la Vul- Magdalel et Jéron; or Horem se retrouve probablement
j il.', il faut chercher Béthanan dans un rayon dont les à Khirbet Harah au nord de 'Ainitha
, Magdalel ;
principaux points sont déterminés par le contexte Sale- : à Medjeidel, au nord-ouest, et Jéron à Yaroun, au sud.
bim, probablement Selbit, dans la tribu de Dan; Beth- Voir Nephthali tribu et carte.
,
—
'Ainitha « renferme
sarnès, aujourd'hui 'Ain Scherns, sur les confins de Dan environ quatre cents habitants, soit musulmans, soit
et le Juda: Élon, de la tribu de Dan, dont la position est métoualis. Un certain nombre de maisons délruites an-
incertaine. Or, à l'est de Selbit et au nord-ouest de Jéru- noncent qu'il était autrefois plus considérable que de nos
salem se trouve le village de Beit 'Anân, qui, par son jours. Un puits dont l'eau est intarissable et excellente
nom et par sa position, peut répondre à la cité dont nous passe pour être antique, ainsi qu'un grand bassin demi-
parlons. Conder, Uandbook to the Bible, Londres, 1887, circulaire creusé dans les flancs d'une colline calcaire,
p. 110. Le hetli hébreu se change quelquefois en aïn blanche et tendre comme de la craie. Un second puits,
arabe, et fjn-n'3, Bct-Hânân, est devenu (jl*A exu, situé non loin de là, doit dater également de l'antiquité ».
V. Guérin, Galilée, t. H, p. 374. A. Legendre.
Beit 'Anân, comme jvYn r>2, Bêt Hôrôn, Béthoron, est
devenu ciyo. Beit 'Oui: Cette localité appartient
<y£-
BÉTHANIE (Br)8av£a). Les Évangiles nomment deux
à la tribu de Benjamin, mais il est à remarquer que les Remanie: Béthanie à quinze stades de Jérusalem, » et
«
circonscriptions territoriales indiquées III Reg., iv, 8-19, « Béthanie au delà du Jourdain ».
1655 DÉTIIANIE 1656
Il est célèbre par les divers séjours qu'y lit le Sauveur et par témoins des souvenirs évangéliques qui s'y rattachent,
la résurrection de Lazare. Matth., xxi, 17: Marc, xi, 11; spécialement le tombeau de Lazare. Origène signale Bé-
Luc, x, 38; Joa., xi. C'est à Béthanie, dans la maison thanie comme parfaitement connue. In Joa., tom. VI, t. Xiv,
de Siniuii le Lépreux, que Marie Madeleine répandit son col. 269. Eusèbe atteste qu' « on y montrait l'endroit de
vase de pai fums sur les pieds du Sauveur. Joa., xn, 1-10; Lazare ». Onomasticon, édit Larsow, p. 110. Le pèlerin
Matth., xxvi. 6 13 Marc, xiv, 3-9, et vraisemblablement de Bordeaux visita, en 333, à quinze cents pas du mont
Luc, vu, 36-50. De Béthanie, Jésus envoie en avant deux des Oliviers, Béthanie, où il vit g la crypte où avait été
îleses disciples chercher l'ànesse qui doit le porter à Jéru- déposé Lazare ». Itin., édit. Or. lat., Jtin. lut., 1. 1. p. ls.
salem. Marc, xi, Luc, six, 29. Près de Béthanie, Marthe
I ; Saint Jérôme nous apprend qu'à " Béthanie, village à
el Marie étaient Mines à sa rencontre, Joa., XI, 20, 29-30, deux milles d'.Klia et à côté du mont des Oliviers..., on
et sur la route de Jérusalem, il avait inaudit le figuier a élevé une église où l'on voif le tombeau de Lazare ».
stérile, qui se dessécha. Matth., xxi, 17-19; Marc, De situ et nominibus, t. xxm. col. 884. Celte église,
XI, 12. Saint Lue, racontant l'ascension du Seigneur, selon Nicéphore Calliste, était l'ieuvre de sainte Hélène.
Semble dire .pie ce fait se passa à Béthanie : Eduxit eos 11. A' .
VIII, 30, t. CXLVi, col. 113. Sainte Paule la visita.
.
deux Béthanie si voisines, li tes devraient les rine du IV- siècle, au Lazarion [in Lazariu), qui est à
distinguer, le sens littéral strict signifie : « il les con- environ quinze cents pas de Jérusalem, o Peregrin. sanclie
duisit du côté de Béthanie. » C'est l'interprétation géné- Syh'ix, édit. Gamurrini, p. 83. Le samedi avant la tète des
1637 BÉTHANIE 1658
Palmes, l'évêque de Jérusalem et la population se ren- souvenirs des divers lieux saints de Béthanie se confondent
daient en procession a Lazarium, c'est-à-dire Béthanie. en partie. La maison de Simon, celle de Marthe et de
En venant de Jérusalem à Lazarium, à cinq cents pas en- Marie, le lieu de la rencontre du Seigneur, nous sont
viron de ce même lieu, est une église sur la route, au montrés, dans les descriptions, tantôt loin du tombeau,
lieu où Marie, sœur de Lazare, vint à la rencontre du Sei- tantôt plus ou moins voisins. On applique au même mo-
gneur ». Après avoir chanté l'évangile qui rapporte ce nument des identifications diverses. Sur le tombeau seul
fait, on continuait de là jusqu'à Lazarium. » On y chan- les récits ne varient pas. Les relations du xv e siècle cessent
tait l'évangile Cum venisset Jésus in Bethaniam ante
: de parler des églises et du monastère, ou ne les citent
sex ilies Paschx..., on annonçait la Pàque et l'on célé- plus que comme des ruines que l'on transforme en habi-
brait la messe. Ibid., p. 89 et 90. Cf. Theodosius, De tations ou en étables. Vers la fin du xvi e siècle, les musul-
Terra Sancta, xiv, édit. Or. lat., Itin. lut., t. i, p. 07. mans ferment l'entrée du sépulcre, changent la chapelle
Arcullé, en 070, trouvait à Béthanie « un grand monas- qui y est demeurée en mosquée, et empêchent les chré-
tère avec une grande basilique, élevés sur la grotte (spe- tiens de les visiter. Le gardien du mont Sion obtient à
lunca) où le Seigneur avait ressuscité Lazare ». Il in- prix d'argent d'ouvrir une autre entrée. Les pèlerins des-
dique une troisième « église au midi de Béthanie, là où cendent alors dans la première chambre du sépulcre, par
le Seigneur avait discouru avec ses disciples ». Adamn., plus de vingt degrés. Cette chambre, qui en est comme
1. I, c. xxiv et xxv. edit. Or. lat., Itin. lat., t. I, p. 165 le vestibule, est de forme carrée et assez élevée. On
y voit
et suiv. Au commencement du IX e siècle, il n'y avait un autel où les Latins viennent célébrer de temps en temps
qu'un, prêtre pour le service de Saint- Lazare. Connu, la sainte messe, spécialement le vendredi de la quatrième
de Casis Dei . Itin. lat., t. i, p. 302. Le moine Bernard semaine de carême. L'entrée de la seconde chambre, le
le Sage, vers 870, vient « à Béthanie, qui est au midi, dis- tombeau proprement dit est dans le sol de la première
,
;
tant d'un mille du mont des Oliviers, à la descente de la elle devait se recouvrir d'une dalle placée horizontale-
montagne. Là monastère dans l'église
est le duquel on ment. Cette chambre est de même forme que la pre-
voit le sépulcre de Lazare ». Au temps des croisés (1102 . mière, et l'on n'y voit, non plus que dans celle-ci, ni banc
Sœvulf vient « à l'église de Saint-Lazare, où l'on voit mortuaire, ni arcade, ni four. Elle avait également un
son sépulcre et ceux d'un grand nombre d'évèques de autel et était parée de marbre. C'est la description que
Jérusalem. Sous l'autel est le lieu où Marie Madeleine nous donnent les visiteurs, au XVII e siècle, du sépulcre
baigna de ses larmes les pieds du Seigneur ». Recueil de de Lazare. Cf. Cotovic, Itinerarium liierosolymitanum et
la Société de géographie, t. iv (1839), p. 848. Peu après, syriacum, Anvers, 1619, 1. H, c. xn, p. 276; Quaresmius,
les monuments de Béthanie paraissent avoir été remaniés. T. S. Elucidalio , 1. iv, peregr. x, c. îv, édit. de 1639,
L'higoumène russe Daniel, en 1112, trouva le sépulcre t. il, p. 326 et suiv.; Eug. Roger, La Terre Sainte, Paris,
408. — LIju do la rencontre de Jésus et des sœurs de Lazare, près de Béthanto et de Betliphagé, selon l'uigouuièno Daniel.
D'aprcs une photographie de M. L. Heidet.
cavations carrées destinées i ier, voir soit un sarcophage, a été renfermée, en 18X3, dans une petite chapelle cons-
soit le cadavre seul qu'on déposait sur le sol l'escalier ; truite par les Pères franciscains. Il n'est pas douteux que
extérieur qui y introduit était recouvert d'une dalle placée ce ne soit « la colonne » signalée par Daniel l'higoumène,
horizontalement. Ces chambres sépulcrales sont absolu- Pèlerinage, p. .'ilil, et la place où la population de Jéru-
ment semblables à celle de Lazare ù Béthanie, à l'exception salem venait entendre chanter l'évangile de la rencontre
des difleations don! l'hi toire nous indique l'époque et le de Marthe et de Marie avec le Seigneur. Elle se trouve
motif. On a depuis longtemps fail observer que l'Évangile sur un embranchement de Béthanie à l'antique voie de
lui-même indique une foi lifférente de l'ordinaire, Jérusalem à Jéricho, qui passe par Khirbet-Bekei'a-Dan
correspondante à ce que s l oyons :
y avait là
1 11 une et Qasr-'Aly, et va rejoindre le chemin actuel trois kilo-
caverne, et une pierre étail | lessus. » Joa., xi , .'IX. mètres avant le Khan-el- ll.itnii.ib. Depuis le xn" siècle,
Cf. Quaresmias, Elucidatio, t. u, p, 327, el V. Guérin, Des- on a vu là aussi Bethphagé, (Voir ce nom.) A un kilo-
eript. île luPalestine, Samarie, t. i, p. 180. La pierre mètre au sud-est d'El-'Azariéh, on aperçoit une jolie petite
n'était d pai oulée ou placée c
: i
me ailleurs à l'entrée, église à coupole, avec un petit couvent. L'abside actuelle
mais superposée à l'ouverture de la caverne. Si l'on exa- esl bâtie sur une abside pins ancienne, dont on remarque
mine El A - /.Ol. Il et -es eimioilS, OU 1. In .Mille, a dellX encore les assises à l'extérieur. Les Grecs voient là le lieu où
1601 BÉTHANIE 1CC2
Marie vint à la rencontre de Jésus (fig. 493). Une pierre que vant eux il pourrait se faire que Béthanie fût identique
,
l'on montre dans l'église serait celle sur laquelle le Sau- à Béthabara, Beth'ania, avec aleph, signifiant o maison de
veur se serait assis. Cette église, que le B. Odoric 1330) ( la barque » ou « du bac » Josèphe indique une Béthanie
;
semble prendre pour la maison de Marthe est probable- , au delà du Jourdain les manuscrits les plus anciens et les
;
ment la troisième église désignée par l'évêque Arculfe, où plus nombreux ont Béthanie; la Vulgate, reconnue au-
le Seigneur venait converser avec ses disciples. Beaucoup thentique par le concile de Trente et publiée par les sou-
de pèlerins, depuis le XIII e siècle, ignorant la tradition verains pontifes, a Béthanie Béthabara vient d'Origène. et
;
antique, dont sainte Sylvie et Daniel sont les témoins, c'est, dit-on, une correction non fondée. Mais la première
ont voulu voir non loin de cette église le lieu de la ren- raison affirme une possibilité, non un fait; le fait est nié
contre. Au nord-ouest, en se rapprochant de Béthanie, formellement par Origène et saint Jean Chrysostome
sont de nombreuses citernes et autres excavations. Bétha- implicitement par tous les autres Pères. La Béthanie
nie aurait-elle jadis étendu ses dépendances jusqu'ici, ou qu'Estius {In Joa.) a vue dans Josèphe, Ant.jud., XVII, x, I,
plutôt faut-il y voir, comme parait le croire le P. Bur- est introuvable ou désigne « la Batanée », chose toute dillé*
kard, Pèlerinage, édit. Laurent, p. 62, l'emplacement rente. L'ancienneté des manuscrits et leur nombre n'attes-
de l'ancien Bahurim? C'est ce qu'il est difficile de déter- tent souvent que l'ancienneté de la faute et sa diffusion.
miner. L. Heidet. Les papes qui ont publié la Vulgate, au nom du concile
de Trente, ont reconnu y avoir laissé subsister des fautes
2. BÉTHANIE (« maison de la barque, » voir plus certaines (voir Prsefatio ad lectorem de la Vulgate) rien :
bas), localité « au delà du Jourdain, où Jean baptisait, o ne prouve que « Béthanie » ne soit pas du nombre. Ori-
Joa., I, 28: c'est le nom que nous lisons dans la Vulgate et gène et les autres Pères, entre deux leçons existantes,
que nous trouvons actuellement en usage dans la liturgie choisissent Béthabara mais le nom n'a pas été introduit
;
de presque toutes les églises et de tous les rites. Le plus par eux. La question est de savoir si leur choix s'est fait
grand nombre des manuscrits et les plus anciens jusqu'ici selon une critique saine et sûre. Ils supposent 1° que :
connu? ont aussi Béthanie. Cf. Tischendorf, Novum Tesla- « l'histoire », c'est-à-dire la tradition qui détermine la place
mentum grsece, edit. octava critica major. Origène cons- du baptême du Seigneur à l'endroit appelé Béthabara, ou
tat.- que Béthanie se lisait dans « la plupart des exem- dans son territoire, est une tradition authentique; 2° que
plaires » de son temps. In Joa., t. vi, t. xiv, col. 269. Un le nom de Béthabara est celui qui était usité au temps de
cei tain nombre de manuscrits grecs, syriaques, slaves Jésus-Christ et n'a pas supplanté un autre nom, que par
et autres , portent Béthabara. Cf. Tischendorf, ibid. Ori- conséquent il a dû être seul employé par l'évangéliste.
gène, en disant <jy;5bv =v nâiri, « dans presque tous, » re- Ont-ils tort? Pour le dire ou le croire, il faudrait rejeter
connaît l'existence de l'autre leçon, et ne peut être accusé ou contester l'existence ou l'authenticité de la tradition
d'en être l'inventeur. Les manuscrits auxquels il tait allu- historique chrétienne ancienne, indiquant le lieu où le
sion sont par conséquent au moins aussi anciens que les Seigneur a été baptisé ce serait un peu de témérité.
:
plus anciens que nous possédons. Saint Epiphane, Adv. Mais souvenir de ce lieu s'est conservé fidèlement à
si le
liai-., 1. il, ha?r. 51, t. xli, col. 912, semble donner travers deux siècles, —
ce qui n'était guère difficile, —
Béthabara comme la lecture la plus reçue « Ces choses : jusqu'à Origène, pourquoi pas le nom du lieu? Nous
arrivèrent à Béthabara; dans d'autres exemplaires, on lit avons ici des faits nombreux, évidents et palpables, après
Béthanie. » Saint Jean Chrysostome, In Joa., hom. XVII, 1, plus de dix-huit siècles, qui attestent la permanence vitale
t. lix, col. 108, dit que c'est « la plus sûre » « ...à Bé- : de l'onomastique ancienne des localités, malgré les Ro-
thanie; quelques copies disent, et c'est le.plus sur (àxpi- mains et les Grecs, les Byzantins et les croisés. Supposer
6é<rcspav), Béthabara. » Origène prétend que c'est la seule le changement du nom ou la simultanéité des deux noms
leçon vraie." « Nous sommes persuadé, dit-il, que ce n'est est une supposition gratuite, qu'auraient pu faire Origène
pas Béthanie qu'il faut lire, mais Béthabara. » La raison, et les autres, s'ils en avaient vu la possibilité.
« c'est qu'il n'y a pas de lieu du nom de Béthanie près On a avancé une autre proposition, qui à la fois laisse
du Jourdain; mais, au contraire, a l'endroit que les his- le loisir de reconnaître avec l'histoire le lieu du baptême
toires désignent, sur les rires du Jourdain, comme le lieu à Béthabara, et ce nom comme nom spécial de l'endroit,
où Jean baptisait, on trouve Béthabara. » Origène raisonne et Béthanie comme nom authentique employé par l'évan-
comme nous ferions si, dans un livre, nous lisions que géliste. Béthanie serait le nom général de toute la vallée
saint François d'Assise a été baptisé à Pise connaissant : du Jourdain. Ce ne serait qu'une forme grecque de l'hé-
par l'histoire la ville où ce fait s'est accompli nous con- , breu Béten, « creux, vallée profonde, » dont Aù'/.tiv, KoD.o;,
clurions à une erreur de l'imprimeur, et nous lirions souvent usités chez Josèphe et d'autres, ne seraient qu'une
Assise. Saint Jean Chrysostome, loc. cit., donne le même traduction, comme le Glior aujourd'hui. Cf. Riess, Bibel-
motif « Car il n'y a pas de Béthanie au delà du Jour-
: Atlas, 2 e édit., Betliania. p. 5. Cette supposition ne repose
dain, mais seulement une près de Jérusalem. » Comme sur aucune preuve. 11 serait bien surprenant, si Béten ou
saint Epiphane, Eusèbe et saint Jérôme, De situ et nom. Béthania était le nom usité, qu'il n'eût été employé que
loc. Iieb., t. XXIII, col.-88i, reconnaissent simplement cette seule fois, quand les évangélistes et saint Jean même
Béthabara « Béthabara au delà du Jourdain, disent-ils,
: nomment souvent la vallée du Jourdain; mais alors c'est
où Jean baptisait. » Tous les Pères des premiers siècles simplement omnis regio circa Jordaneni, ou nâaa r,
parlent de même. 7r:pt'/wpo; toO 'Iopfiâvou, ^rèpav to0 'lopôxvov, s'il s agit
Les commentateurs et les critiques sont divisés de nos de la partie orientale. Cf. Malth., m, 5; Luc, m, 3; Joa ,
jours comme aux siècles passés. Adrichomius Thealrum , m, 26; x, 40. Ce dernier passage (chap. x, 40) marque
Terrse Sanctx, Ruben, 1600, p. 126; Bonfrère, Onom., clairement Béthanie comme un lieu particulier, ?6tzoç,
note 9, édit. de J. Clericus, 1707, p. 38; D. Calmet, Dict. et non comme la désignation générale de toute la vallée.
de la Bible, au mot Béthabara, Paris, 1722, t. i, p. 151; Une dénomination générale demande la détermination
Reland, Palsestina, édit. de 1711, t. h, p. 627, et beaucoup de l'article; Josèphe, Eusèbe, saint Jérôme, etc., ne
d'autres, en conformité avec les Pères, disent que Béthanie manquent pas de le faire quand ils nomment ô A-jawv;
est une faute. Reland ajoute que « Béthanie, mot plus saint Jean ne le fait pas pour Béthanie il écrit èv Krfix- :
connu, a pu plus facilement se substituer au moins connu, tîx, non èv Tij Les raisons pour lesquelles on
Brfiavi*.
ln'tliabara, que Béthabara à Béthanie ». Plusieurs n'ont conteste l'assertion d'Origène et des Pères ne sont pas
point voulu se prononcer. D'autres, comme Estius, injoh., assez fortes pour la détruire; il reste pour nous comme
dit. de 1699, p. 329; Quaresmius, T. .S. Elucidatio,\. iv, pour saint Jean Chrysostome, que Béthabara, ou l'une de
per. X, c. v, 1639, t. Il, p. 329; Cornélius a Lapide, in ses variantes, est la leçon la plus certaine, la plus authen-
Joa., édit. Vives, p. 317, etc., ont opté pour Béthanie. Sui- tique. Voir Béthabara. L. Heidei.
1GG3 BÉTHANITES -- BÉTHAHAX 1CG4
BÉTHANITES (hébreu : yoSbê Bêt- Anât.t habitants ou Jéricho. Bétharaba était donc entre cet endroit et le
de Béthanath»). Jud.. i, -l'.J. Voir Béthanath. massif montagneux qui se dresse à l'ouest. Voir Benja-
min, tribu et carte. Sou emplacement exact n'est pas
BÉTHANOTH hébreu: Bèi-'Anôt; Septante: B«t- connu. Quelques auteurs l'identifient avec Qasr Hadjlâ,
6ïvi|j.Codex Alexandrinus : Baiôavwv),
; ville de la tribu à une demi-heure au sud-ouest de 'Ain Hadjlâ. Mûbl.iu,
de Juda, mentionnée une seule fois dans I Écriture. Jos., dans Riehm's Handicôrtcrbuch des Biblischen Altertums,
xv, ô'j. Elle fait partie du quatrième groupe des villes de Leipzig, 1884, t. i, p. 17Ô. Mais y a-t-il lieu de mettre
la montagne. Jos.. xv. ."..s-r.'j. Des cinq noms qui l'accom- deux villes distinctes aune distance si rapprochée et dans
pagnent, trois sont bien identifiés et nous permettent de deux sites qui semblent, d'après le nom actuel, n'avoir
déterminer sa position Halhul Halhoul, a une heure
: = appartenu qu'à une même cité? — R. von Hiess, Bibel-
,-t demie au nord d'Hébron; Bessur (hébreu: Bêf-Sûr) = Atlas, 2 e édit., Fribourg-en-Brisgau, 18*7, p. 5, distingue
lli'ii s, nu-, à côté île la précédente, vers le nord-ouest; la Bétharaba de Juda, .los., w. 61, de celle de Benjamin,
Gédor =
Kkirbet Djédour, plus au nord. Voir la tarte de Jos., xv, 6, rattachant à la première la Bit 'Ardbâh tal-
nord-est d'Hébron les ruines d'une petite ville, appelée naître; dans d'autres passages ils l'appellent Biratli A>-a-
bali ou Biralk Halka. Cf. A. Neubauer, La géographie
Beil 'Ainoun, oi»-»-** >^VS>- dans le Survey of Western
du Talmud, in -8°, Paris, 1808, p. 133.
Palestine, Londres, 1881, p. 397, et dans
Name lists,
A. Legendre.
Robinson, Biblical Bescarcltes in Palestine, Londres,
BÉTHARAM (hébreu Bê; Hàràni; omis ou cor-
:
1841, t. m, p. '201, et yj-Ls c**J, Beit 'Anoun, dans rompu dans le manuscrit du Vatican; lirfiapiu., dans
V. Guérin, Description de la Palestine, Judée, t. m, celui d'Alexandrie), ville de Gad, dont le nom est ainsi
en bossage. Plusieurs fûts de colonnes antiques, engagés ville de Gad. Bêf-hâ-Râm, « la maison de la hauteur, »
transversalement comme des poutres, prouvent que ce est sans doute le vrai nom; le mem de l'ancienne écriture
bordj date tout au plus de l'époque byzantine, si même hébraïque a pu facilement être confondu avec le noûn,
il n'appartient pas à une époque plus récente encore. dont la différence est peu sensible: Josèphe, en effet,
Seulement les matériaux avec lesquels il a été construit transcrit Bétbarainatba ou Betbaramplitha: les Talmuds
sont pour la plupart anciens. Divisé intérieurement en écrivent Beth Ràmta', forme chaldéenne de Ràm et Ràrnah
dem impartiments, il était surmonté d'une voûte, depuis {Talm. Babyl.,Sabbatlt. 2iia; voir Neubauer, Géographie
longtemps écroulée, et renfermait une citerne aujour- du Talmud, p. 160); lîamtha ou Ramphtha est le nom
d'hui comblée. Près de là est un birket maçonné qui que nous verrons donné encore au IV e siècle' à la loca-
mesure dix pas de chaque côté. Quant à la ville propre- lité par la population syrienne du pays, tandis que les
ment dite, on en retrouve facilement le plan. Les rues Arabes l'appellent aujourd'hui Ràrnch, identique en leur
étroites qui la sillonnaient jadis sont presque toutes en- langue.
core reconnaissables. Llles étaient bordées de petites Bétharan est presque toujours nommée avec Beth-
m ons voûtées à l'intérieur, dont les unes sont à moitié
ii nemra. Elle fut prise par les Hébreux, sous la conduite
debout, et les autres sont renversées. Quelques souter- de .Moïse, sur Sélion, roi ainoriiiéen d'Hésébon; elle fut
rains creusés dans le roc sont probablement d'anciens cédée aux Gadites. qui la relevèrent et la fortifièrent. Elle
magasins, remontant a u ipoque plus reculée. » On peut se trouvait dans la vallée (bâ-'êméq) à l'ouesl des monts
:
voir aussi Survey of Western Palestine, Manoirs, t. m, Abaiini et du Phogor, dans l'Arabah de Moab qui touche
p. 311, 351, ei Robinson, Biblical Researches, Londres, au Jourdain, en face de Jéricho, et était par conséquent
185b, t. m, p. 280-281. A. Legendre. enclavée dans le camp des Hébreux. Num.. xxxu, 36;
Jos., xm, '27. Quand la tribu de Gad eut été erami née en
BÉTHAPHUA. Voir Beththaphua. captivité avec les neuf autres tribus d Israël , elle fut oc-
cupée de nouveau par les Moabites, à qui elle avait dû
BÉTHARABA (hébreu: Bêf lui 'Ârâbàh, « maison appartenir avant que Séhon s'en emparât; elle lut reprise
de l'Arabah » ou de la plaine déserte »
o Septante ; : par Alexandre Jannée, vers l'an mi avant J.-C. Josèphe,
BotOipaêa, .los., xv. li; SctpaSïiu, Jos., XVIII, £2; Codex Ant jud., XIV, i, i. edit. Didot, t. i. p. ô'2(i. Au temps
mdrinu Bï|9apa6i, Jos., xv, 61
.
iJaiOïgapi, trans- ; de Notre -Seigneur, elle entra dans la part d'HérodeÂa-
position probable pour Bxi6xp<x6a, .lu-., xx III ±2), ville , tipas, tétrarque de Galilée. Il la munit de fortes murailles
de la tribu de Benjamin, .los., xvin. 22, située sur la fron- et la nomma du nom de la femme de l'empereur, Julias,
tière nord-esl de Juda, .los.. xv, 6, el probablement à cause Ant. jud., XVIII, II, 1. p. 695, ou Livias. et. XIV, I, 4,
de ela atti ibuée aussi à
'
ette di nii re h ibu, Jos., xv, 61.
i -
identifiée avec Ain ou Qasr Hadjlâ, au sud-est de I (Abel-Satim, col. 33), a Agrippa le Jeune. La guerre do.
1GG5 BÉTHARAN — BÉTHAVEN 1660
Judée ayant éclaté, elle fut brûlée par le général romain La de déterminer le site de Beth Arbel.
difficulté est
Placide, avec les autres villes de la Pérée qui se trouvaient Beaucoup pensent que c'est Arbèle de Galilée. Voir Arbèle,
dans le voisinage du lac Asplialtite. Josèphe, Bell, jud., col. 885. Les assyriologues voient dans le passage du
pro-
IV, vit, G. Elle fut rebâtie et devint sous les chrétiens le phète une allusion à un événement récent, soit aux vic-
siège d'un évêché; son évëque, Letoius, assista, en 431, toires de Salmanasar III pendant sa campagne contre
au concile d'Éphèse; Pancratius, à celui de Chalcédoine Damas, en 773 avant J.-C. soit aux exploits de Sala- ,
viron une lieue au nord de Sueiméh et de la mer Morte, à une et, à l'est, le Kouleib, pic central du Djebel Hauran. —
lieue à l'est du Jourdain et à une lieue au sud-ouest de
, Voir J. L. Porter, Handbook for Syria, 1875, p. 316.
Tell er-Raméh mais ce nom ne se trouve pas à cette place
; ; F. Vioouroux.
la ruine que l'on y voit est appelée par les Bédouins de
BETH-ASCHBÉA, nom traduit par « maison du Ju-
la région Tell el-Ghassoul. Si une localité peut être identi-
rement, o dans la Vulgate. I Par., iv, 21. Voir Asciibéa.
fiée avec l'antique Beth-haram-Livias, c'est le Tell er-Raméh
d'aujourd'hui. Selon Eusèbe et saint Jérôme, De si t. et nom.,
t. xxm, col. 881, « Bethramphtha ou Livias est sous le mont
BÉTHAVEN (hébreu Bê( 'Âvên, « maison de la
:
l'embuscade [?] de Dieu »), localité mentionnée sous cette coteau des plantes et des arbustes faits pour la dent des
,
forme seulement dans Osée, x, li. Salmana (voir ce mot) chèvres tel est en deux mots l'aspect de cette région.
:
Qui judicavit Baal est la traduclion du nom de Jérobaal xxxv, 14-15, sanctifiée quelque temps parla présence de
et désigne Gédéon, juge d'Israël. Jud., VI, 32. Cette façon de
l'arche d'alliance, Jud., xx, 18 (d'après l'hébreu), est
rendre le texte du prophète s'explique par l'erreur dans devenue, par la volonté criminelle de Jéroboam, le siège
laquelle sont tombés les premiers traducteurs d'Osée; ils principal de l'idolâtrie, III Reg., xn, 28, 29; aussi ne
ont cru que Salmana était le roi de Madian vaincu par mérite-t-elle plus d'être appelée « maison de Dieu », mais
Gédéon, Jud., vin, 5-21, et ils ont interprété le texte en plutôt o maison de la vanité » ou « de l'iniquité », comme
équence. Mais le Salmana (hébreu Salman) d'Osée traduit Théodotion. Cf. S. Jérôme, In Osée, t. xxv, col. 854.
:
n'est pas le même que le roi de Madian, dont le nom On trouve le même jeu de mots dans Amos, v, 5: û-Bct
original (hébreu: Çalmunà') est complètement différent, 'El yhcyéh le'âvén, « Béthel deviendra une vanité. » Les
et Beth Arbel est certainement un nom de lieu et ne peut Septante, dans Osée, au lieu de riN, 'Avén, ont lu ps,
s'appliquer à un homme. 'Un, T
LÏv, nom appliqué à la ville égyptienne d'Héliopolis,
IMCT. DE LA BIBLE. I. — 55
1007 BETHAVEN BETHDAGON 1CC8
où l'on adorait le taureau Mné vis; la pensée est donc bien BETHCHAR (hébreu Bel Kâr, s la maison de :
la même : Béthel est devenue comme une autre On. Pusey l'agneau du pâturage o; Septante Bïi8-/6p), lieu
t ou « :
Bible, Les petits prophètes, Paris, 1883, p. 42. Les Tal- tant de Masphath, poursuivirent un jour les Philistins.
muds identifient llétliaven avec Béthel. En s'appuyant sur I Heg., vu, 11. Le texte hébreu n'offre pas de variantes,
un verset biblique, Jos., vu, 2, on y dit » que l'endroit el cependant les versions anciennes, à l'exception des
nommé jadis Béthel s'appelle maintenant Béthaven ». Septante et de la Vulgate, donnent des noms différents;
Cf. A. Neubauer, La géographie du Talmud, Paris, 18(38, paraphrase chaldaîque BêtSdrôn ; Peschito: Bè\ Yasan;:
p. 155-156. S'il est vrai que, suivant la pensée des pro- arabe: Beit Yâsân. Wellhausen, suivant cette dernière
phètes, les deux noms ont été appliqués a la même ville, fume, pense qu'il s'agit ici de Jésana hébreu YeSàndh ; ( :
il n'en est pas moins certain qu'ils ont désigné dans les Septante: 'Ieo-jvx). II Par., XIII, 19. Cf. F. de llumme-
commencements deux endroits parfaitement distincts. Ceci laner. Comment,
in libros Samuelis, Paris, 1886, p. 89.
vi.ni 2.
puyant sur le même mot. voit ici, comme au v. 12, llasxèn
(Vulgate Sen ), un des doux points, avei Masphath, entre
BETH-BAAL- MÉON, nom
:
complet, dans le texte
lesquels Samuel plaça un monument commémoratif de
hébreu, Jos., un, de la ville transjordanienne appelée1",
la victoire miraculeuse, appelé « Pierre du Secours D hé-
Bethmaon, Jei xi.vm, 23, et, dans d'autres passages,
.
giaplnque d'Ében-Ézer.
Jos., XV, 32. Voir BETHLEBAOTH.
Bethbessi n avail dû être une place forte, puisque Jonathas « poisson. » C'est ainsi que les Septante el la Vulgate ont
el Simon en réparèrenl les ruines el la fortifièrent. Bac- interprété ces divers passages en traduisant par oTxoj
chide alla er; Jonathas s'en échappa, et son
li
Asrfwv et teniplum Dagon; ce \m d'ailleurs ressort ma-
frère soutint vaillamment le siège pendant un temps con- nifestement du contexte. Il faut donner le même sens à
sidérable, brûlant les guerre que les Syriens
:
1 Mach.. x, 83, où le nom propre l'.r/iJaywv, reproduit
avaient euii-lrniles contre l.i ville, et les forçant finalemi ut par la version latine, ne peut s'expliquer que par « le
à se retirer. 1 Mach.. IX, 62-69. F. VlGOUROUX. temple de Dagon », comme au verset suivant, tô Upbv
IGG9 BETHDAGON 1G70
Aatyciv;i°>i en effet, il est question d'Azot qui, avec Gaza, d'hui 'Agir) et Jebnéel ou Jamnia (Yebna). A moins
renfermait un des principaux sanctuaires de la divinité. qu'on ne suppose que la ville, primitivement destinée à
Jud., xvi, 21 -'23; I Reg., v, 1-2. C'est ainsi que le com- Juda, fut plus tard attribuée à Dan. Cf. G. Armstrong,
prend Josèphe lui-même, Ant. jud., XIII, iv, 4. Nous W.Wilson et Conder, Naines and places in the Old and
maintenons donc, contre quelques auteurs (cf. J. Kitto, New Testament, Londres, 1889, p. 29. Mais la Bible n'en
Cyclopœdia of Biblical Literature, Edimbourg, 1862, 1. 1, fait pas mention. Il nous semble aussi que les villes qui
p. 348, 319), que Belhdagon désigne seulement, dans la constituent le groupe auquel appartient Belhdagon, comme
Bible, les deux villes suivantes : Magdalgad, Lachis, Églon, la rapprochent plus du sud.
Voir Juda, tribu et carte.
1. BETHDAGON iSeptante: BïyocSn^; Codex ,4 lexandri- M. Clermont-Ganneau, Palestine Exploration Fund
nus : BrfîSxyûv), ville de la tribu de Juda. Jos., XV, 41. Elle Quarterly Statement, 1871. p. 279; 1882, p. 21, 22, a
lait partie du second groupe des seize villes de « la plaine » signalé, à une toute petite distance au sud -ouest de Beit
ou de la Séphéla, contrée basse qui s'étendait de Jaffa Dedjan, un site dont le nom est à peu près semblable,
jusqu'au sud du pays philistin, entre les montagnes de mais qui, d'après lui, représente mieux Bethdagon et
Judée et la Méditerranée. Jos., xv, 33, 37-41. On s'est Caphar Dagon : c'est Dàdjoûn, /jj.Oà, localité men-
demandé cependant si elle indique bien une localité spé-
ciale. Le texte hébreu porte, en elfct, sans variantes : tionnée dans Géographie arabe de Moqaddesy, et peut-
la
û-Gedêrôt Bct-Dàgôn. L'absence durai) conjonctif, et, être aussi dans une Chronique samaritaine. On n'y re-
entre les deux noms ferait supposer que le second n'est trouve aucun reste d'antiquité. Cf. Pal. Expl. Fund, 1882,
qu'un déterminatif du premier, fait pour distinguer Gedê- p. 164. Les auteurs de la grande carte anglaise, Old and
rôt de deux villes de la même région et de nom semblable. New Testament Map of Palestine, feuille 9, adoptent
Jos., xv, 36. Cf. Reland, Palseslina, Utrecht, 1714, t. II, cette opinion. Keil, Josua, Leipzig, 1871, p. 131, au con-
p. 036. Mais il faut remarquer d'abord que la conjonction traire, n'admet l'assimilation ni avec Beit Dedjan ni
manque en plus d'un endroit de ces énumérations, et avec Dàdjoûn. Et, en somme, la distance qui sépare les
entre des villes qui certainement sont différentes, comme deux endroits est si faible, que les objections exposées
Adullam et Socho, *. 35; Aecaïn et Gabaa, f. 57; — plus haut sont valables pour l'un comme pour l'autre.
ensuite, sans Bethdagon, le chiffre o seize » n'est plus appli- Si nous trouvons ici un rapport exact au point de vue
cable aux villes de ce groupe; —
enfin les plus anciennes de l'onomastique, nous ne pouvons dissimuler une diffi-
versions Septante Vulgate
, Peschito maintiennent la
, , , culté réelle au point de vue de la position.
distinction. Beit Dedjan représente bien mieux la Bethdagon des
Son identification n'est pas sans présenter certaine dif- inscriptions cunéiformes. La ville de Bil-Da-gan-na,
ficulté. Eusébe et saint Jérôme, Onomastica sacra, Goet-
tz|| t^lIH îEEKU tîE: t^I' est mentionnée dans le
fingue, 1870, p. 104, 235, au mot Br|6 Axywv, signalent
comme existant encore de leur temps « un très gros prisme hexagone de Taylor, col. Il, 65, racontant la cam-
bourg », xwjiv) y.iyi'j-r,, appelé Kctçàp Aaywv, Caferdago pagne de Sennachérib contre Ézéchias, roi de Juda «En :
(c'est l'hébreu Kafar, et l'arabe Kefr, « bourg, » rem- poursuivant ma campagne, dit le monarque assyrien,
plaçant Bct, « maison »), et situé entre Diospolis (Lydda, jemarchai contre Bit-Da-gan-na, Ja-ap-pu-u (Joppé,
Loudd) et .Tamnia (Yebna). On trouve aujourd'hui, à sept Jaffa),Ba-na-ai-bar-ka (Bané-Barach, Ibn-lbràk),
ou huit kilomètres au sud-est de Jaffa, un village dont le A-zu-ru (Yazour).* Cf. Fried. Dehtzsch, Assyi-ische
nom répond exactement à celui de l'ancienne cité biblique: Lesestïwke, 3 e édit., Leipzig, 1885, p. xm et 115; F. Vi-
c'est Beit-Dedjan, bâti sur une petite éminence et comp- goureux, La Bible et les découvertes modernes, 5 e édit.,
tant quatre cents habitants. Les maisons sont grossière- Paris, 1889, t. iv, p. 207. Les villes qui suivent celle
ment construites avec de menus matériaux revêtus de dont nous parlons indiquent nettement sa position. Voir
briques crues en terre et en paille hachée. Près de la la carte de la tribu de Dan. E. Schrader, Die Keilins-
mosquée s'élèvent deux palmiers élancés et quelques ma- cliriflen unit dus Alte Testament, Giessen, 1883, p. 167,
gnifiques sycomores. On n'y remarque aucune trace d'an- l'identifie avec celle de Josué, xv, 41. Fried. Delitzsch,
tiquité. « Le nom de cette localité, dit M. V. Guérin Wo lag das Paradies, Leipzig, 1881, p. 289, repousse
Judée, t. I, p. 30, est évidemment antique. La désigna- cette assimilation c'est une conséquence des arguments
;
je est bien placé entre Loudd (Diospolis) et Yebna adopté par Josué, xix, 25-30. Voir Aser 3, col. 1084, 1086.
(Jamnia Si l'on veut y voir Bethdagon de Jos., xv, 41,
.
Pour le nom, Conder, qui a proposé celte identification,
on a de la peine à ne pas l'attribuer à la tribu de Dan y voit un changement semblable à celui de Aayûv, Jo-
plutôt qu'à celle de Juda, dont la limite nord-ouest, d'après sèphe, Ant. jud., XIII, vm, 1 (Aiix, I Mach., xvi, 15),
Jos., xv, 11, ne devait guère dépasser Accaron (aujour- en 'Ain Doûk, au nord-ouest de Jéricho. Cf. Palestine
1071 BETHDAGON — BETHEL 1G72
Exploration Fund, Quarterly Statement, 1877, p. 22. peupliers. On objecte contre cette identification que ce
Ce n'est qu'une simple probabilité on peut ; laretenir en lieu s'appelle réellement BeitDjenn, « maison des démons
attendant de meilleures découvertes. Tell Da'ouk est — ou des idoles. »
un tertre qui s'étend de l'est à l'ouest. « On y voit les débris 3» Quelques commentateurs modernes croient que le
d'un khan mesurant soixante-quinze pas de long sur à Beth Éden d'Amos n'est pas différent de l'Éden de Mésopo-
peu prés autant de large, et dont quelques magasins, aux tamie dont parle Ézéchiel, xxvn, 23, qui énumère cette ville
voûtes légèrement ogivales, sont encore debout. Près de (avec Haran, nommée par les Septante au lieu de Beth
là gisent, au bas du tell, les vestiges d'un certain nombre Éden dans Amos) parmi celles qui faisaient un commerce
de maisons renversées. \Ji\ puits, où l'on descend par important avec Tyr. Les Assyriens s'en étaient emparés.
quelques degrés et muni de son réservoir, est encore en IV Reg., xix, 12; Is., XXXVII, 12. D'après cette interpré-
assez bon état. Saladin avait utilisé celte hauteur, qui n'est tation, le prophète annoncerait au roi de Damas, liena-
séparée de Tell Keisan que par la distance de deux kilo- dad, Am., i, 4, que les crimes d'Azaël ne causeraient pas
mètres, pour l'assiette et pour la défense de son camp. 9 seulement la ruine de son royaume, mais aussi celle de
V. Guérin, Galilée, t. i, p. 427. Robinson, Biblieal — tout le pays d'Aram (Syrie), dont Éden, le Bit 'Adini
Re earches, 1856, t. m, p. 298, a remarqué au sud-est actuel, sur l'Euphrate, entre Balis et Béredjik, faisait
et quelques milles de Xaplouse un autre village du
i partie. Schrader, Die Keilinschriften und das
Cf. E.
nom de Beit Dedjan. C'est probablement une Betlidagon Alte Testament, 2= édit , p. 327; Frd. Delitzsch, U'<> !ag
de l'antiquité; mais à coup sur ce n'est ni l'une ni l'autre das Parodies, in- 12, Leipzig, 1881, p. 263-265. Voir
de celles dont nous venons de parler. M. de Saulcj . Éden 2.
Voyage autour de la mer Morte, 2 in-8°, Paris, 1852, 4° Une quatrième
opinion, qui place Beth Éden au
t. i, p. 100, est tenté d'y voir celle de I Par., x, 10; c'est village d'Ehden, près du bois de cèdres du Liban, est
à tort, croyons-nous. Peut-être cette ville des montagnes généralement rejetée par les savants modernes, parce
de la Samarie rappelait-elle les nombreuses incursions que le nom est complètement différent. Ehden est situé
des Philistins au centre même des tribus d'Israël. I Reg., à l'extrémité de l'amphithéâtre des montagnes du Salir
XIII, 5-7; xxix, 1; xxxi, 1. A. Legendre. el-Qadischa , « la vallée sainte, » à deux heures à l'esl On
eouM-nt maronite de Qanobin, lieu de sépulture des pa-
BETH DIBLATHAÏM (hébreu : Bel Diblâtaïm ,
triarches maronites. Le plateau d'Ehden s'élève à 1500 mè-
villede Moab dont Jérémie, XLVIH, 2:2, annonce la ruine. tres au-dessus du niveau de la mer; le village de ce
La Vulgate et les Septante uni traduit le mot hébreu Bit: nom est dominé par une hante paroi de rochers. Tous
Domum Deblatliaïm ; ofxo« AeSXoOaiu,. Dans les Nombres, ses alentours sont plantés de pins, de noyers, de mû-
XXXIII, 10, i", elle est appelée Helmondéblathaïm. Voir riers, et couverts de vergers et de vignes, arrosés par
DÉBLATHAÏM. des ruisseaux tombant en cascades. La vue s'étend au
loin on aperçoit de là la mer et le port de Tripoli de
;
BETH ÉDEN
(hébreu Bé( 'Êdên, maison de plai- : <•
Syrie. F. VlGOUROUX.
sance; " Septante: "AvSpes Xappâv), localité inconnue
que le prophète Amos, i, 5, menace de destruction. La BÉTHÉKED Voir BÉTIIACAD.
Vulgate n'a pas conservé le mot hébreu, mais a traduil
le sens des mots ctomus voluptatis. :
BÉTHEL. Hébreu : Bêp-'Êl, t maison de Dieu; » Sep-
I' Plusieurs commentateurs croient que Beth Éden tante : Bii'jv. Nom de deux villes et d'une montagne de
il. m une maison de campagne des rois de Damas. Gro- Palestine.
tius, Opéra, Amsterdam, 1070, t. i, p. 509, suppose que
cette maison d Éden est le llupioEuro; dont parle Ptolé- 1. BÉTHEL (Septante : BaifhrJA, partout, excepté ilans
mée, v, 15. D'après Ed. Robinson, Later Biblieal Be- certains passages où on lit : Brfir,'/ , Il Esdr., XI, 31;
seah lies, in-8°, Londres, 1856, p. 556, le Paradis, « Parc » B-r,uavi, ,Ios., XVIII, 22; oïxoç 0eoO, Gen.. xxvm, 19; rfireç
de Ptolémée, serait le village actuel de Djousiéh el- ©eoû, Gen., xxxi, 13; t<5ho; BatcOrjX, Gen., xxxv, 1;
Kadimé/i, à l'extrémité septentrionale de la Cœlésyrie, T
oïxoç to0 'lapar)),, Ose., X, 15; Am., V, 6; o ;.xo; ûv, Ose.,
à me heure et demie au sud-est de Riblah, près de XII, 4; la Vulgate traduit de même, dans quelques en-
I '
te. On j m des ruines considérables.
11 est appelé
il
droits, par dormis Hri, Gèn., xxw, 7. Jud., xx. 18, 26;
el Kadiméh, c'est-à-dire l'ancien,
distinguer d'un pour le xxi, 2), ancienne ville chananéenne, Jos., vm, 17, pri-
nouveau Djousiéh, qui est dans le voisinage. Les fonde- mitivement appelée Luza. Gen., XXVIII, 19; XXXV, 6j
des maisons et le trac,' des rues sont encore visibles; Jos., xviii, 13 Jud., i, 23. ;
mais la plupart îles pierres de ses édifices onl élé enle- I. Nom; son origine. —
11 est assez singulier de voir
vées, probable ut pour construire Djousiéh la nouvelle. ce nom si connu, sans variantes dans l'hébreu, avec
II
j
une lorteresse considérable avec des tours aux
avail quelques-unes seulement dans le grec, écrit de laçons
angles. Une des portes subsiste encore. « Robinson, .lit différentes par Josèphe Brfir,'/., Ant. jud., 1, xix. 2.
:
.1. L. Porter, Uandbook for travellers in Syria and BTjSr^.dt Aut. jud., I, xxi. 2, BeflriXi, Ant. jud., V, 11,
,
Palestine, in-i2, Londres, 1875, p. 537, a proposé d'iden- 0, 10, H:0r,'/,f,, Ant. jud.. VUI, vm, i; XI, 3; BôOvH,
tifier ces ruines avei Paradisus, ville que
Ptolémée place Mil, i, 3; Bt,9tia5, Bell. jud., IV, ix, 9. Relaml. i>„l,
, " "' Laodicée el Djabrouda, et qui esl mention
1
messagers célestes. Le Seigneur lui renou- bligea lui-même à le prendre pour son Dieu unique,
la prière et les
vela les promesses faites autrefois à Abraham et à Isaac. comme avaient fait son père et son aïeul, à établir plus
tard un sanctuaire à Béthel, et à donner la dlme de ses
A son réveil, le patriarche, plein d'un saint effroi, voulut
consacrer par trois actes religieux le souvenir de cette biens. Gen., xxvm, 10-22.
manifestation surnaturelle. —
1° Il prit la pierre qu'il avait Son vœu Jacob l'accomplit en revenant de Mésopo-
,
mise sous son chevet et « l'érigea en monument », c'est- tamie. Gen., xxxv, 1. Avant de monter à Béthel, lieu
plusieurs fois déjà consacré par la présence de Jéhovah,
à-dire dressa une stèle (hébreu vayyâàém 'ôtdh massè-
:
Beiiin ( ancienne Béthel I. Ruines à l'ouest du village. D'après une photcgrr piûe.
•que Lùz était le nom de la ville auparavant. » Gen. car c'est là que Dieu lui apparut lorsqu'il fuyait son frère ».
xxvm. 19. La distinction que fait ici le texte hébreu entre Gen., xxxv, 0-7. Dans une nouvelle apparition, le Seigneur
« le lieu »,ham-mdqôm, et « la ville », hâ'îr, porte natu- confirma au patriarche le nom d'Israël qu'il lui avait déjà
rellement à croire que le patriarche appliqua directement donné, Gen., xxxii, 28, et lui renouvela ses promesses
le nom de Béthel ou « maison de Dieu » à l'endroit même antérieures. Gen., xxxv, 9-13. C'est après cela que Jacob
où il avait couché, où il avait eu sa miraculeuse vision. « éleva un monument de pierre », ajoutant des libations
Il était donc en dehors de la ville, probablement sur la à l'onction sainte. Y. 14. « Et il appela le nom du lieu où
colline actuelle d'El-Borcij, située à l'est -sud -est, à sept le Seigneur lui avait parlé Béthel. » v. 15.
cents mètres environ de Beitin , et dont nous parlons Certains auteurs prétendent que l'imposition du nom
plus loin. Louz ou Luza et Béthel furent ainsi primitive- ne se rattache qu'à cette dernière circonstance. Nous ne
ment deux localités distinctes, quoique fort rapprochées. pouvons y voir qu'un renouvellement de la première con-
Cf. Jos., xvi, 2. La première devait tirer son nom des sécration, l'accomplissement d'une promesse sacrée, que
plantations d'amandiers (hébreu: lùz) qui l'entouraient, Dieu avait entendue et bénie. Abraham, il est vrai, avait
et le garda jusqu'à la conquête du pays de Chanaan par déjà sanctifié ce lieu par l'érection d'un autel et l'invoca-
les Hébreux. Le nouveau nom imposé par Jacob, après tion du nom divin, Gen., xn 8; xm, 3; mais tout le
,
n'avoir été maintenu que par lui et sa maison, s'étendit monde reconnaît que, dans ce premier récit, le nom de
peu à peu à l'antique cité, et les deux appellations se con- Béthel est mis par anticipation. —
La pierre de Béthel
fondirent plus tard. —
3" Enfin un vœu termina cette a donné lieu à une tradition juive, d'après laquelle elle
cérémonie religieuse le fugitif, attendant du Seigneur
: aurait été placée dans le second temple et aurait servi
sa protection à l'aller et au retour de son voyage, s'o- de support à l'arche d'alliance; puis, longtemps après la
1073 BÉTHEL 1676
destruction rie la ville sainte, elle aurait reçu les baisers et des maisons sont fort délabrées et en partie détruites;
les pleins des Reland, l'alxstina, t. II, p. 038
luii's. Cf. toutes sont grossièrement bâties avec des pierres frustes,
II. Identification, description. Aucune ville peut- — au milieu desquelles s'en trouvent d'autres révélant un
être n'a sa position plus rigoureusement déterminée par travail soigné et une haute antiquité. Sur le point culmi-
l'Écriture que Béthel. Elle se trouvait dans la montagne nant de la colline, on remarque les débris d'une tour, qui
d'Ëphraïm, Jud., iv, 5, sur le chemin de Sichein Jud., ,
a du être plusieurs luis renversée et reconstruite, et dont
Jud., iv, 5. Eusèbe et saint Jérôme, Onomastica sacra, quarts ruinée, présente les mêmes caractères. Plus bas
p. 100, 230, la placent à douze milles (près de
dix-huit sont les restes d'une église chrétienne, orientée vers l'est;
kilomètres] de Jérusalem, à droite de la route quand on l'abside seule en est debout; elle n'avait qu'une nef, large
va de cette dernière ville à Naplouse. Malgré des rensei- d'environ huit mètres. Des fragments de colonnes et
gnements si précis, son emplacement exact a été ignoré quelques chapiteaux sont encastrés dans les murs qui
de plus d'un auteur. Cf. Robinson, Jliblical Iiesearches bordenl le chemin. Enfin, au pied de la colline, l'eau
m Palestine, Londres, 1856, i. i, p. 149, note 4. Il se d'une source excellente esl recueillie dans un petit réser-
retrouve cependanl d'une manière incontestable dans le voir circulaire, situé lu milieu d'un immense bassin au-
illa e actuel de Beitîn, à peu de distance au nord-est jourd'hui à moitié comblé. Ce birket mesure cenl pas de
d'El-Biréh. La permutaii lu lam en noun est fré- long sur une largeur un peu moindre; il a été transformé
quente pi les Arabes, ( ™-n>a, Bê(-'Êl,es\ devenu en une sorle de prairie où les enfants jouent et les ani-
(jjjyJo
maux broutent pendant l'été il devient pour le village
;
, Beitîn, <
un lezraël est devenu '/.crin.
entier une aire à battre le grain. Les murs qui en déli-
Cf. Robinson, toc. cit., noie 3; G. Kampffmeyer, Alte mitaient l'enceinte existent encore en partie; c'est vers le
Namen im heutigen Palâstina mut Syrien, dans la midi qu'ils sont le mieux conservés; ils avaient été bâtis
Zeitschrift ken Palàstina-Vereins , Leipzig, avec des blocs de dimensions très considérables el peu
i. iv, 1892, y. 32; i. i p 21. réguliers.
L'ancienne Béthel n'esl plus aujourd'hui qu'un village Un sentier, bordé, à droite et à gauche,
de jardins piau-
de quati e cenl habitants à pi ine, qui B'élève en étage sur les de vignes de Hguiers, conduit, vers l'est-sud-est du
et
li pentes d'une colline i oi heuse, contournée pai deux village, à la distance de sept cents mètres environ, sur
valli es q nt à s. 's pi, 99). Quelques rare une colline dont les ruines soûl connues sous le nom de
amandiei rappelant le vieux
, nom di Luza, des figuiers Khirbet el-Bordj. Ces ruines n consistent en une enceinte
el des grenadiei ombragent les jardins et les champs, aux trois quarts renversée, qui avait été construite avec
séparés pai de mui èi hes, Le contraste esl de beaux blocs régulièrement taillés; les assises infé-
frappanl entre la i
des rochers, le rouge de
rise rieures sont en place sur plusieurs points; les autres ont
l.i terre labourée el le verl foncé des figuiers. La plupart été dérangées de leur assiette première ou ont clé enle-
1677 BÉTHEL 1G78
vces. Vers le centre de l'enceinte, une petite tour carrée est tère exclusivement religieux. Abraham est le premier qui,
encore en partie debout (iig. 500) elle mesure treize pas sur
;
par deux fois à son entrée dans la terre de Chanaan
,
chaque face, et ne parait pas remonter au delà du moyen Gen., xn, 8, et à son retour d Egypte, Gen., xm, 3, i. la
âge. Quelques pierres sont marquées d'une croix grecque... sanctifia par l'érection d'un autel et l'invocation du nom
Ailleurs, dans un autre endroit de cette enceinte, divisée divin. Deux fois aussi Jacob la consacra comme le sanc-
autrefois en plusieurs compartiments, dont les arasements tuaire de l'Éternel, en lui donnant sou nom de « maison
sont à peine visibles (les habitants de Beitin en ayant fait de Dieu ». Gen., xxvm, 19; xxxv, 0, 7. Dieu lui-même,
un verger planté de figuiers, de vignes et de légumes), parlant un jour au patriarche, aimait à s'appeler « le Dieu
j'aperçois un fut de colonne de marbre, qui est brisé, et, de Béthel ». Gen., xxxi, 13. C'est prés de ce lieu béni,
sur un magnifique bloc, une croix grecque, figurée entre sous un chêne, qui fut nommé « le Chêne des pleurs »,
deux petites pyramides ». V. Guérin, Judée, t. m, p. 16. que fut enterrée Débora, la nourrice de Rébecca, Gen.,
C'est peut-être sur cette colline qu'Abraham dressa sa xxxv, 8, touchant témoignage de la vénération dont Jacob
tente et éleva un autel au Seigneur; l'Écriture nous dit, entourait ceux-là mêmes qui ne se rattachaient que par
en effet, que montagne
la qu'il sanctifia ainsi était « à des liens extérieurs à sa famille.
l'orient de Béthel », et que le patriarche « avait Béthel Au moment de la conquête, elle semble avoir prêté
à l'occident et Haï à l'orient ». Gen., xn, 8; xm, 3. secours à la ville de Haï, sa voisine. Jos., vin, 9. 17. Elle
étant à 881 mètres d'altitude au-dessus de la
Beitin, se trouva alors, dans le partage de la Terre Promise, sur
Méditerranée, est un des points les plus élevés de la con- la frontière qui séparait les tribus d'Éphraïrn et de Ben-
trée. De ses hauteurs, le regard plonge, vers l'est, dans jamin. Jos., xvi. 1, 2; xvm, 13. Primitivement attribuée
la profonde vallée du Jourdain fermée par le long mur à cette dernière, Jos., xvm, 22, elle fut cependant con-
des monts de Moab et de Galaad il s'étend jusqu'à la
; quise par les enfants de Joseph, Jud., i, 22-26, et, de fait,
pointe septentrionale de la mer Morte. Cf. Palestine appartint à la première. Et ainsi, chose singulière, les
Exploration Fund, Quarterhj Stalement, 1881, p. 255. deux principaux sanctuaires échus dans le lot de Benja-
Du côté du sud et de l'ouest, la vue embrasse les blanches min, Jérusalem et Béthel, l'un au sud, l'autre au nord,
collines de Judée et distingue nettement plusieurs points furent conquis par les tribus voisines, Juda et Éphraïm.
de la ville de Jérusalem. Survey of Western Palestine, A l'époque troublée des Juges, elle devint un lieu de
Memoirs, Londres. 1882, t. n, p. 296. Abraham et Lot rendez-vous pour le peuple. C'est entre Rama et Béthel
pouvaient donc facilement de là contempler le pays et que la prophétesse Débora, assise sous son palmier,
faire choix de contrées où ils pourraient séparément et comme plus tard notre saint Louis sous son chêne, rece-
en paix élever leurs nombreux troupeaux. Gen., XM, 10. vait les enfants d'Israël pour régler leurs différends. Jud.,
Le caractère particulier des environs de Beitin est d'être IV, 5. Dans des circonstances difficiles, les Israélites vinrent
rocailleux; on rencontre certains groupes de rochers ou consulter le Seigneur à Béthel pleurer devant lui jeû- ,
,
cercles de pierres au nord et à l'est. Cf. Survey of West. ner, lui offrir des holocaustes et des hosties pacifiques.
Pal., Memoirs, p. 296, 305 (fig. 501). Jud., xx, 18, 26; xxi, 2 (dans ces passages, la Vulgate a
III. Histoire. —
L'histoire de Béthel revêt un carac- traduit Bét-'Êl par domus Dei, ajoutant même, à tort,
1679 BÉTHEL 1G80
Jud., xx, 18; xxi. 2, hoc est, in Silo, « c'est-à-dire à v, 5, jeu de mots sur 'âvên qui signifie en même temps
Silo; anciens commentateurs et Josèphe, Ant.jud.,
» les vanité idole ». Voir Béthaven. Si les Israélites ne
» et «
V, il. 10, ont vu dans Bêf-'Êl un nom propre). C'est ilien lient le Seigneur, sa colère, dont le feu est le sym-
que l'arche d'alliance avait été, au moins temporairement, bole, détruira le royaume, « et personne ne pourra éteindre
transportée dans le lieu consacré par Jacob. Jud.. xx. 27. Béthel. » Am., v, 6. Telles étaient également les prédic-
Chaque année aussi, Samuel s'y rendait, comme à Gai- tions d'Osée, x, 15.
gala et à Masphath, pour juger le peuple. I Reg., vu, 16. Les Assyriens furent les instruments dont Dieu se servit
Au moment du sacre de S. ml. Béthel était encore un des pour exécuter ces menaces. D'après Osée, x, 5. 6, on peut
sanctuaires de la nation, puisque les trois hommes qu il croire qu'ils emmenèrent les idoles de Béthel. Après la
rencontra v portaient évidemment des offrandes. I Reg., chute du royaume d'Israël, quand la Samarie dévastée
x, 3. fut repeuplée par des étrangère, le Seigneur, pour ré-
un jour solennel, au huitième mois, le quinzième jour résultat de ses prédications fut un monstrueux mélange
du mois, à l'imitation de la solennité qui se célébrai! des cultes païens et de la vraie religion. IV Reg., xvn,
alors en Juda t. III Reg., xu, 32, 33. Pendant que le roi 29-33. — Quant aux malédictions prononcées par l'homme
répandait encore un encens sacrilège devant l'idole, un de Dieu, III Reg., xm,devant Jéroboam, contre l'autel
2,
homme de Dieu vint de Juda et annonça qu'un fils de que furent accomplies à la lettre
le roi venait d'élever, elles
David. Josias, immolerait un joui les prêtres des hauts par Josias. Celui-ci, après avoir fait jeter hors du temple de
lieux sur l'autel. Jéroboam étendit la inain pour faire Jérusalem tous les objets qui avaient servi à Baal, au bois
arrêter le prophète; mais sa main se dessécha, l'autel se consacré et à tous les astres du ciel, les brûla hors de la
lendit, et la cendre se répandit: il obtint sa guérison à ville, dans la vallée du Cédron, « et en emporta la cendre
la prière de l'homme de Dieu. Comme celui-ci s'en re- à Béthel, » IV Reg., xxm, 4, renvoyant à leur lieu d'ori-
tournait, il fut trompé par un vieux prophète de Béthel gine les instruments du culte idolàtrique. Il détruisit aussi
qui lui lit violer les ordres de Dieu; sa désobéissance l'autel et le haut lieu de Béthel il les réduisit en cendres,
;
fut punie, un lion le mit en pièces et il tut enseveli après avoir pollué l'autel en brûlant dessus les ossements
dans le sépulcre de son séducteur. Le roi d'Israël n'a- des tombeaux voisins, IV Reg., xxm, 15. 16; il ne respecta
bandonna pas pour cela la mauvaise voie dans laquelle que « le monument » (hébreu liaf-fiyyùn ; Vulgate
: :
il était entré, et prépara ainsi, avec sa réprobation, la tilulus) du prophète dont il réalisait les paroles. IV Reg.,
destruction de sa lamille. 111 Reg.. xm. Vers la lin de xxm. 17, 18.
son règne, Béthel tomba entre les mains d'Abia, roi de Après la captivité, les hommes de Béthel et de liai
Juda. 11 Par., xm, 19. Elle dut être reprise par Baasa, roi revinrent sous la conduite de Zorobabel, I L'sdr., n, 28;
d'Israël, qui s'avança jusqu'à Rama. III Reg., xv, 17; II Esdr., vu, 32; et les enfants de Benjamin prirent pos-
II Par., xvi, 1. session de ces deux villes. II Esdr.. xi, 31. Il n'est plus
Le culte de Baal, introduit par l'épouse d'Achab, la ensuite question de Béthel qu'au temps des Machabées ;
phénicienne Jézabel, III lie.:., xvi, 31, et la fondation elle est au nombre des villes de Judée où Bacchide eut soin
de Samarie, III Reg., xvi, 24, changèrent probablement de bâtir des forts. I Mach., ix,50; Josèphe, Ant.jud., XIII,
pour un temps le centre de l'idolâtrie. C'est sous le règne I, 3. Elle fut prise par Vespasien en même temps que la
d'Achab, qu'un habitant de Béthel, Hiel, rebâtit Jéricho. Gophnitique et l'Acrabatène. Josèphe, Bell.jiut., IV. IX, 9.
III Reg-, -wi, :;i. Il subit la malédiction prononcée par A. Leiiendre.
vi. 26; mus son entreprise montre combien était 2. BÉTHEL (omis par Septante, Jos. , XII, 16,
les
grande alors la puisqu'on ne crai-
perversité en Israël, Baiôaojp, 1 Reg., xx.x. 27 ville du sud de la Palestine.
|,
gnail pas de braver les Élie, avant sonmenaces de Dieu. qui, dans les deux passages où elle est citée, Jos.,
enlèvement miraculeux, visita Béthel, qui possédait alors xn. 16; I Reg., xxx, 27, ne semble pas pouvoir être
icole de prophètes. IV Reg., n, '2, 3. Les enfants conlondue avec la précédente, lài effet, dans la liste des
•I.- cette ville insultèrent Elisée, qui, pour venger sa rois vaincus pur Josué, XII, 9-21, au lieu d'être mention-
dignité de prophète et Dieu même outragé en sa per- née après Jéricho et liai. \ 9. ce qui sérail naturel dans
.
sonne, les livra a la dent île deux ours sortis du bois. le cas d'identité avec la Béthel d'Éphraïm, elle l'est avec
1\ Reg., n. 23, 24. Cet événement fait bien voir encore des localités méridionales, comme Million. Macéda et (
quelles étaient a c ment 1rs dispositions des habitants. Taphua, V. 15-17. Ensuite, 1 Reg., xxx, 27. elle tient la
.1. lui, dont le zèle aurait du s'exercer aussi bien sur les fêle des villes auxquelles David, revenu a Siceleg après
veaux d'or cpie sur les idoles de Baal, ne lit rien contre sa victoire sur les Ajnalécites, envoya des dons ou une
le culte de Béthel, IV Reg., x. 29; son intérêt, qui lui part du butin. Or toutes appartiennent au midi. Voir
était sans doute plus cher (pie la loi divine, le porta à Aroer 3, col. 1026; Asan, col. 1055; Hébron, etc. D'après
ver un culte illégitime, propre, lui semblait-il,
.
i
cela et d'après l'examen de certaines lisles de Josué et
à maintenir un mur de séparation entre les deux royaumes des Paralipoiiiènos, elle parait bien correspondre à Béthn]
et a affermir le tione dans sa lamille. Sous ses de-. ai- . (hébreu: Befùl), Jos., xix, '»; Bathuel (hébreu Befû'èiy, :
dants, cette idolâtrie dut clic de plus en plus florissante; 1 Par.. IV. 30, ville de la tribu de Siinéon. Le voisinage de
l'époque de Jéroboam 11. Amos nous représente
i
Ijtirmtih dans ces dill'érenles listes (Vulgate lh'rma, Jos., :
l; Uni comme i le sanctuaire royal, la capitale du xn, 14; Arama, I Reg., xxx. 30; Harma, Jos.. xix. i;
non pas politique, mais religieuse, c'est- Ihirma, I Par., IV, 30 peut confirmer cette opinion. Voir
)
a-.inc le centre même du culte national. Ain., vu. i:t. BÉT1IUL. A. LEGENDRE.
Aii^i les menaces prophétiques se font-elles entendre:
» Au jour ou je commeni erai à hâtier Israël à cause de
i
3. BÉTHEL (MONTAGNE DE) i hébreu : liar Bêf-'Êl),
vin. an. mis, iii i,. Seigneur, je visiterai aussi les montagne signalée sur frontière méridionale d'Éphraïm,
la
autels de Béthel : les .
il coupées et frontière qui, de la basse plaine Je Jéricho, se dirige il
jetées a terre. Am., m,
11. La ville des veaux d'or aura vers le sommet du plateau central de la Palestine. Jos.,
le sort dos autres sani tuaires idolàtriques, comme Galgala XVI, 1. C'est la que Saul. au début de son règne, dans la
1" iptive, guerre contre les Philistins,se tint avec une troupe de
( '
:
i û-Bêf-'Èl
yhcyelt le'âvén, i et Béthel deviendra une vanité. > Am.. deux mille hommes qui s'étendait jusqu'à Machinas
,
1GS1 BÉTHEL (MONTAGNE DE) — BÉTHER 1GS2
(Mnukhmas), pendant que Jonathas occupait Gabaa de Bâter, à la pause; Septante : 8p-i\ xotlwijiâTwv), mon-
Benjamin avec mille soldats. I Reg., xm, 2. Cette mon- tagnes mentionnées une seule dans l'Écriture, Cant.,
fois
tagne ne peut indiquer que Béthe! elle-même, située sur il, 17 :« Sois semblable, mon bien- aimé, à la gazelle et
BÉTHÉMEC (hébreu : Bct hà'êméq, « maison de la commentateurs modernes tiennent pour la seconde hypo-
vallée; «Septante: SaÔnêai^É, union probable de deux thèse. L'examen des passages parallèles et des versions
mots, le dernier, Bai6y.É, représentant Béthémec; Codex semble l'appuyer. La même phrase termine le cantique
Alexandrinus : Br/taeuix), ville de la tribu d'Aser, men- sacré, vm, 14, et on lit alors « les montagnes des aro-
:
tionnée une seule fois dans l'Écriture, Jos., xix, 27. Bo- mates » (hébreu hârê beèâmîm ; Septante 6'p/} ™-/ àpm-
: :
binson, Biblical Besearches in Palestine, Londres, 185(5, Hïtoiv). Le début du même verset 17, « Jusqu'à ce que
t. m, p. 103, 108, a signalé au nord-est d'Akka (Saint- le jour se rafraîchisse et que les ombres se dissipent, »
Jean-d'Acre) un village nommé 'Amqa; mais il n'ose se retrouve plus loin, iv, 6, et est suivi de ces mots: «J'irai
l'identifier avec Béthémec, sous prétexte que ce bourg est au à la montagne de la myrrhe » (hébreu liar hammôr :
nord et trop loin de Djêfat, dont le nom rappelle la Septante : opoj t-rj; Les Septante ont traduit par
<?pùpvr);).
vallée de Jephtahel au sud de laquelle devait, d'après
, 6'pï] xoiXmu.oct(i>v, « montagnes des cavités, » c'est-à-dire
lui, se trouver Béthémec. Voir la carte de la tribu d'ASER, déchirées; et la Peschito, n, 17; vm, 14, par « montagnes
col. 1084. Il y a cependant un rapprochement trop sen- des aromates ». On peut donc prendre Béfér, in:, comme
sible entre l'hébreu ps? , 'Êméq , et l'arabe Li*£ , un substantif dérivé de m:, bàfar, à la forme pièl, 1T\3,
'Amqa, pour ne pas trouver un fondement solide à cette biffer, « tendre, et appliquer l'expression biblique à des
»
assimilation. Le mot Bct esttombé comme celui de hauteurs escarpées, marquées par des déchirures pro-
Belhnemra , Jos., xm, 27, devenu aujourd'hui Nimrin. tondes. « Quelques interprètes, dit Calmet, Commentaire
Cf. G. Kamplfmeyer, Aile Nanien im heutigen Palâstina littéral sur le Cantique des cantiques, Paris, 1713, p. 204,
und Syrien, dans la Zeilschrift des deutsclien Palàstina- traduisent ce terme par: Les montagnes de l'incision
Xereins, Leipzig, t. xvi, 1893, p. 1. D'un autre côté, nous prétendant que sur ces montagnes croissaient les arbris-
croyons que cette opinion est conciliable avec l'ordre suivi seaux du baume, ou autres, d'où découlaient des liqueurs
par Josué dans la délimitation de la tribu, xix, 25-30, odorantes, que l'on en tirait par incision. » Le texte hé-
comme nous l'avons montré en parlant d'Aser, col. 1086. breu n'offre qu'une variante, ira, kétér, « couronne, »
Elle est acceptée par beaucoup d'auteurs modernes Van : qui ne peut rien faire dans la question. C. J. B. de .
de Velde, Memoir to accompany l/te Map of the Holy Rossi, Scholia critica in V. '1. libros, Supplementa,
Land , in-8°, Gotha, 1858, p. 295; V. Guérin, Galilée, Parme, 1798, p. 126; S. Bochart, Hierozowon, Leyde,
t. il, p. 23; R. von Riess, Bibel- Atlas, 2 édit., 1887, p. G.
e
1712, p. 894.
Le petit village de 'Amqa, dont la population est entiè- Rien n'empêche, à la rigueur, de prendre Béther pour
les pentes sont couvertes de jardins plantés de figuiers cile est de déterminer l'endroit dont parlerait le texte
et d'oliviers, séparés entre eux par des haies de gigan- sacré. 11 ne suffit pas que quelques exemplaires latins
tesques cactus. Il renterme beaucoup de citernes creu- donnent Béthel, pour voir ici la cité bien connue qui se
sées dans le roc. On y voit aussi l'emplacement d'un trouvait sur la frontière d'Éphraïm et de Benjamin. Il n'y
ancien édifice qui passe pour avoir été une église, ce que a pas plus de raison pour y reconnaître, avec Calmet,
semble confirmer son orientation de l'ouest à l'est. Plu- loc. cit., Béthoron la basse, « située sur une montagne,
sieurs colonnes el un grand nombre de belles pierres de Jos., x, 10, nommée Bélron dans les livres des Bois,
c
taille ont été extraites de la. Cl. V. Guérin, Galilée, t. Il, II Beg., Il, 2 J;Betther dans Eusèbe, H. E., IV, 6, t. xx,
p. 23. — M. E. de Rougé, Etude sur divers monuments col. 312; Bétliora dans Josèphe, Ant.jud., V, i, 17. » Cô
du règne de Thou t mes 111, dans la Bévue archéologique, n'est pas davantage la région appelée en hébreu hab-
nouv. série, t. IV, 1861, p. 371, avait cru retrouver Béthé- bifrôn (Vulgate Béthoron) II Reg., Il, 29, et qui devait
: ,
mec dans les Listes de Karnak, sous la forme Aameku, être à l'est du Jourdain. Mais il est permis de rapprocher
ii" 105(107, suivant Mariette, Les listes géographiques de Béther une des villes de Juda mentionnées seulement
lies pylônes de Karnak, Leipzig, 1875, p. 41); mais, par le texte grec, Jos., xv, 59. Les Septante, en etlet, ont
d'après l'ensemble de l'énumération, ce nom nous trans- inséré dans l'énumération de Josué tout un groupe de
porte sur les confins de la Judée et de la Samarie plutôt localités voisines de Jérusalem. Plusieurs subsistent encore
(pie dans la Galilée. Cl. G. Maspero, Sur les noms aujourd'hui sous des noms parlaitement connus, et l'on
géographiques de la Liste de Thoutmès 111 qu'on peut ne peut guère supposer que les villes d'un des districts
rapporter à la Judée, 18S8, p. 16 (extrait du Journal of les plus importants aient été complètement passées sous
the Transactions of the Victoria Institute, or philosophi- silence; ce qui fait croire à l'authenticité du verset grec,
cal Society of Great Britain, t. xxii, p. 18). Le Talinud omis dans l'hébreu par erreur de copiste. Or, après
de Babylone, Taanith, 21 a, mentionne np'oy ~\sz, Kefar KouXôv, actuellement Qolouniyéh, Kapén, Ain Kdrim,
'Amiqô, village de cinq cents habitants, et probablement on trouve une ville appelée fcUfJrjp, ou plutôt BaiOr,p,
identique avec Béthémec. La Mischna, Kelim, xxvi, 1, comme portent certaines éditions, probablement les meil-
édit. G. Surenhusius, Amsterdam, 1690-1703, t. vi, leures, et suivant la transcription même de saint Jérôme,
p. 125, 126, parle également des « sandales de 'Amqi », Bielher, dans son Commentaire sur Michèe, t. xxv,
d'une forme particulière d'après Moïse Maimonide.
, col. 1198. D'après cette leçon parfaitement admissible, il
A. Neubauer, La géographie du Talmud in-8", Paris, , y aurait eu une cité ehananéenne de ce nom, et il est
1868, p. 273, reconnaît Kelar 'Amiqô dans 'Amqa, qu'il facile de lui attribuer pour équivalent exact, au point de
ne faut pas, ajoute -t- il avec raison, confondre avec vue du nom et de la position, le village actuel de Bit tir,
Amiouka (ou plutôt 'Ammouqah), au nord de Safed, dont
.v., au sud -ouest de Jérusalem.
les environs sont peu cultivés et considérés dans le Tal-
mud comme un désert. C'est justement le tort qu'a eu Par son caractère topographique, Bittir peut repré-
1! .1. Schwarz, Das heilige Land, Francfort-sur-le-Main, senter les « montagnes escarpées » du cantique sacré, qui
1852, p. 153. A. Legendre. auraient ainsi dû leur nom à leur àpreté et au:: déchi-
rures profondes qu'on y observe. On monte au village par
BÉTHER (MONTAGNES DE) (hébreu: hârê un sentier creusé en partie dans le roc et dénotant un
1GS3 BÉTHER — BETH-ÉSEL 1684
travail antique.Auprès d une petite mosquée les eaux , sans aucun doute partie de la ville antique dont il a con-
d'une source intarissable et très abondante circulent en servé le nom. Bittir est aujourd'hui une des stations du
murmurant et tombent en cascade dans un bassin rec- chemin de fer de Jafla à Jérusalem et la locomotive s'ap-
ilaire,d'où elles s'écoulenl à travers des jardins dis- provisionne d'eau à sa source. —
M. V. Guérin est aussi
Sur plusieurs points, les rochers ont tout disposé à reconnaître dans Bittir les montagnes du
été taillés omme un mur vertical ou aplanis horizonta-
•
Cantique des cantiques et la Baether des Septante. Judée,
lement p.u l.i main de homme, à une- époque peut-être
1 t. n. p. 385-388. Les gazelles, nous a dit à nous-méme
ulée. On remarque sui tout, vers l'ouest nord ouest, un habitant de Jérusalem, sont encore très nombreuses
des ruines appelées Khirbet el-Bittir ou Khirbet el- dans cette région.
i. On arrive en un quart dheure, par un sentier Le nom de liellier est, dans l'histoire postérieure à la
m le. sur le plateau dune espèce de péninsule que Bible, très célèbre par la résistance héroïque que les
couronnent les débris d'une ancienne acropole, jadis for- Juifs, à l'époque d'Hadrien, y opposèrent, pendant trois
1
lié
'
considérable, du
t Septante et la Vulgate traduisent: oïxo; i/',j£.o; a\.Tr, : ;
village actuel, qui est lui-même d'un accès difficile et rlomus vicina. Quelques commentateurs placent Beth-
pouvait êtn lu; le site qu'il occupe faisait Ésel dans la plaine des Philistins ; d'autres l'identifient
1685 BETH-ÉSEL — BETHJÉSIMOTH 1G8G
avec Azal ou 'Êsél de Zach., xiv, 5, à l'est de la montagne railles. 11 faut pour cela qu'il ait lu rény r'3, Bel 'Aglàh,
des Oliviers.
au lieu de rnin n>z, Bêt JJoglâh.
BETHGADER (hébreu: Bêt - Gàdêr, « maison de la Bethhagla s'est conservée jusqu'à nos jours, d'une façon
muraille ; UsOyiôw? ville de la tribu de Juda.
<> Septante : . incontestable, sous le nom de Ain ou Qasr Hadjlà
I Par., Il, 51. Elle doit être identique à Gader (hébreu :
5X^", Hadjlà, suivant certains auteurs, ïS^ ou tS.S' ,
Gtédér; Septante Paôïp), une des vieilles cités chana-
:
néennes prises parJosué, xn, 13, assimilée elle-même Hadjlah, suivant d'autres; Kampffmeyer, Aile
cf. G.
par certains auteurs à Gédor (hébreu Gedôr), ville des :
Kamen im heuligen Palàstina und Syrien, dans la
Zeitschrift des deulschen Palâstina-Vereins, Leipzig
montagnes de Juda, Jos., xv, 58, aujourd'hui Djédour.
t. xvi, 1893, p. 22. Ces deux points, la source et le cou-
Voir Gader, Gédor. A. Legendre.
vent (ou le château fort) d'Hadjlà, peu distants l'un de
l'autre, se trouvent dans la vallée du Jourdain, à la posi-
BETHGAMUL (hébreu Bêt Gâmûl; Septante ouoç
: :
de Moab, mentionnée une seule fois dans tion exacte marquée par saint Jérôme ils répondent aussi ;
ratjio)).), ville
la Bible, Jer., xlviii, 23. Elle se trouvait dans la plaine
parfaitement à la place qu'occupe la vieille cité chana-
(hébreu ham-miSôr, f. 21), ou les hauts plateaux qui
:
néenne dans les différentes énumérations de Josué, xv, 6;
s'étendent à l'est de la mer Morte. Elle n'est pas citée xvm, 19, 21. Voir Benjamin, tribu et carte. Celle-ci s'éle-
vait sans doute aux alentours de la fontaine actuelle, qui
dans les listes de Num., xxxn, 35-38; Jos., xm, 16-20.
Longtemps on a cherché à l'identifier avec Oumm el- » jaillit au milieu d'un petit bassin de forme circulaire,
Djemôl, localité située au sud -ouest de Bosra, dans le maçonné et profond d'un mètre et demi, qu'environne
Hauran, et renfermant certaines ruines. J. L. Porter, The un fourré de broussailles et d'arbres nains. L'eau de cette
giant ciliés of Bashan, Londres, 1872, p. 09; J. Kitto, source est claire et abondante et forme un ruisseau qui
Cyclopœdia of Biblical Literature, Edimbourg, 1802, autrefois était canalisé et fertilisait la plaine où elle se perd
d'hui Ma'in), qui la suit, la rapprochent de l'Arnon. Or, Cette enceinte était bâtie avec des pierres régulières de
à quelque distance au nord-est de Dibon, sur la route moyenne dimension, dont quelques-unes sont taillées
d'Oumm er-Resàs, on rencontre un site ruiné dont le nom, en bossage. Au dedans, une église, aujourd'hui relevée,
Dj email peut très bien représenter Bêf-Gâmùl, la pre- était jadis décorée de peintures murales actuellement
,
mière partie du mot étant tombée comme dans plusieurs fort dégradées, et en quelques endroits presque entiè-
cas semblables. C. R. Couder, Heth and Moab, Londres, rement effacées elles sont accompagnées de légendes
;
1889, p. 378. Il n'y a plus dans cet endroit que quel- grecques. Les arcades ogivales semblent annoncer un
ques restes anciens rappelant ceux d'Oumm er-Resàs. travail de l'époque des croisades. Le couvent, restauré
IX, 27. C'est incontestablement la ville qui est appelée à-dire « adoratrice de Jéhovah » Septante Betôîa), fille
; :
ailleurs Engannim , « source des jardins, » aujourd'hui de Pharaon et femme de Méréd, un des descendants de
Djénin, qui est sur la route de Jezraël à Samarie. V. Gué- Juda. I Par., iv, 18. Ce Pharaon est-il un Israélite, ou
rin, Samarie, t. I, p. 329. Voir Engannim. bien un roi d'Egypte? On ne voit pas comment Méréd,
qui parait d'une condition ordinaire, aurait pu épouser la
BETHHAGLA (hébreu : Bêt Hoglàh, « maison de la fille de Pharaon, et Bithia ne parait guère un nom égyp-
cercle, de la promenade circulaire, » trouvant la raison l'identité de racine, on trouve en effet, dans Soueimet,
d'une semblable désignation dans les courses ou danses toutes les conditions topographiques indiquées par L. Bible,
funèbres qui lurent exécutées autour du cadavre de Jacob, Josèphe et les Talmuds.
selon la coutume orientale dans la cérémonie des funé- Bethjésimoth était l'une des villes de Séhon, roi d Hé-
1G87 BETHJÉSIMOTII — BETHLÉHEM 1088
sébon. Elle était située dans l'Arabah de Moab, non loin mètres au sud-est, appelée Aïn-Soueimet; ses eaux sont
de la mer Salée ou mer Morte. Jos., xn. 3. Prise par Moïse chaudes. On voit des débris de construction aux environs
avant le passage du .Jourdain, elle fut attribuée aux liu- et des restes d'un canal. C'est vraisemblablement le canal
bénites, qui la relevèrent. Num., xxxm. 4'J; Jos., «11,20. qui conduisait les eaux de la fontaine aux « thermes de
Le camp des Hébreux s'étendait de Bethjésimoth à Abel- Moïse ». Soueimet n'est aujourd'hui qu'un monceau in-
satim. Lors de la captivité d Israël, les Moabites vinrent forme de pierres, sur lequel viennent quelquefois, pen-
occuper Bethjésimoth, et elle était l'une de leurs princi- dant l'hiver, camper les bédouins de la contrée.
pales villes ou bourgades au temps de la captivité de Juda. L. Heidet.
Ezech., xxv, 9. Elle fut prise au commencement de la BETH-LEAPHRAH (hébreu Bêt U'afrâh,* maison :
t'i-Tir de Judée par le général romain Placide, et confiée du faon; i Septante o'/o; xarà ylXwïa 'ju.ûv; Vulgate
: :
à la garde de transfuges. Josèphe, Bell.jud., IV, vu, 6. Domus pulveris) localité mentionnée seulement dans
,
Elle existait encore dans les premiers siècles de l'ère hré- i Miellée, i. 10, avec diverses villes de la côte de la Médi-
tienne, car le Talmud de Jérusalem indique la distance terranée. Voir Aphrah.
entre Abelsatim et Bethjésimoth à douze milles {Schebilt, BETHLEBAOTH (hébreu Bê( Lebû'ôt, * maison :
''
.1- xxin, col. 880. Saint Antonin de dans la liste parallèle de 1 Par., rv, 31, on trouve à sa
Plaisance, De Lotis tandis, édit. de l'Or. l«t., Iii,i.
place Bethbéraî (hébreu Bit Bir'î). Elle est jusqu'ici
:
'"' ' '• P- 97, vers 570, visita une ville qu'il nomme
restée inconnue. Reland, Palxstina, Utrecht, I7H. t. n,
Salamaida (sans doute peur Samaitha, Samaith), dans
p. 618, chen ne à l'identifier avec la Toicapxfa Be8Xeimiç«5v
le voisinage de la mer Morte, et qui ne peut
être autre de Josèphe, Bell.jud IV, vin, 1, et là Betlileptephene
.
M "' Soue
1
t. Après avoir décrit le lieu du baptême du de Pline, v, 15, au sud de Jérusalem, sur le chemin de
Si neui il ontinue Et là près esl une qui l'Idumée. C'est uni' pure hypothèse. Cf. G. B. Winer, BU
i
'
.
i
ville
|
Salamaida , où campèrenl 1rs douze tribus blisches Bealwôrterbuch, 2 in-8°, Leipzig, 1847, 1. 1, p, 172
* hl "
'
avanl de passeï le Jourdain. En ce lieu
' ' I
Éphrata, Gen., xxxv, 16; xlviii, 7; Ps. cxxxi, 6, etc. Ce qui rendit Bethléhem célèbre parmi toutes les cités
(fig. 503). Elle est mentionnée pour la première fois à de la Terre Sainte, c'est qu'étant la patrie de David, elle
propos de Rachel, l'épouse bien-aimée de Jacob, qui devait l'être aussi de l'illustre rejeton promis à sa postérité,
mourut sur la route d'Éphrata, en mettant au monde le Messie d'Israël. Peu après la conquête de Chanaan, les
son fils Benjamin. L'auteur sacré observe qu'Éphrata et Livres Sacrés nous montrent les ancêtres du grand roi, Booz
Bethléhem sont la même ville. Gen., xxxv, 19; xlviii, 7. et Rutli, vivant patriarcalement dans les vallons d'Éphrata.
Éphrata est le nom d'un de ses fondateurs. I Par., IV, 4. Ruth, i, 1, 19; iv, 13-2-2. C'est à Bethléhem, dans la famille
Il est nommé, de même que Salrna et Hur, I Par., Il, d'Isaï ou Jessé descendant de ce Booz que le prophète
,
,
M ,54, comme « père de Bethléhem », c'est- à-dire Ion- Samuel, I Reg., XVI, 4, va sacrer roi le jeune pâtre David.
dateur ou restaurateur de la ville ou bien ancêtre des On s'est étonné que le pasteur devenu roi n'ait pas choisi,
premières familles qui occupèrent Bethléhem. Les deux comme avait fait Saiil, sa ville natale pour capitale; car
noms peuvent d'ailleurs indiquer la grande fertilité du au point de vue stratégique, Bethléhem offrait d'aussi réels
pays car Éphrata signifie « pleine de fruit » et Bethlé-
, , avantages qu'Hébron et Jérusalem. Nous voyons en effet ,
hem « la maison du pain ». Aujourd'hui les Arabes l'ap- II Reg., xxiii, 14, et I Par., xi, 16, que les Philistins s'y
pellent Beitlahm, « la maison de la viande, » en raison établirent quelque temps comme en une place forte. Peut-
sans doute des nombreux troupeaux qu'on y élève, ou de être faut-il dire qu'au principe de sa royauté contestée,
la prospérité relative du district. David s'y fut trouvé trop près des Benjamites, partisans
I. Histoire. —
Bien que Bethléhem ne se trouve pas déclarés de la famille de Saiil. Mieux valait pour lui rési-
mentionnée dans le texte hébreu et dans la Vulgate parmi der alors à Hebron. Plus tard, au contraire, voulant avoir
les villes qui, d'après le chapitre xv du livre de Josué, immédiatement sous la main ces hommes remuants dont
appartenaient à la tribu de Juda, la désignation usitée, il avait ruiné les espérances, mais qu'il fallait ménager
Bethléhem de Juda, Jud., xvn, 7; I Reg., xvii, 12; Matth., et surveiller, il s'en rapprocha en se fixant à Jérusalem.
H, 5, ne laisse pas de doute sur la tribu à laquelle il faut L'histoire dit que Roboam fit fortifier Bethléhem, II Par.,
assigner cette localité célèbre, et les Septante la nommant xi, 6; ce qui n'empêche pas de croire qu'elle était déjà
entre Ôexrà et "ta-fiop, parmi les onze noms qu'ils inter- entourée de remparts puisque du temps de David et
,
calent dans leur verset 60, Jos., xi, ont probablement même de Booz il est parlé des portes de la ville. Un Gis
,
suivi un texte plus complet que le nôtre. Le fait que Jo- de Berzellaï de Galaad, Chamaam, que David avait, en
nathan, fils de Gersam Jud., xvm, 30, ce jeune lévite
, souvenir de la fidélité de son père, amené avec lui à Jé-
qui devint prêtre des idoles de Michas, Jud., xvn, 7-9, rusalem, II Reg., xix, 37-40, après la défaite d'Absalom,
et plus tard chef du culte idolàtrique parmi les Danites, fut mis en possession par le grand roi d'une partie des
Jud., xviii, 30, était de Bethléhem, porterait à croire terres de Bethléhem. Pour abriter, sans doute, ses nom-
que Bethléhem fut une cité lévitique. C'est là que le lévite breux troupeaux, et aussi pour faire du bien au pays,
d'Éphraïm était allé prendre la jeune femme qui eut un si Chamaam fit construire un vaste khan qui porta son nom
triste sort à Gabaa, Jud., xix, et dont la mort faillit amener et servit de station ordinaire aux caravanes allant en
la destruction complète de la tribu de Benjamin qui avait Egypte. Là se réunirent, après le meurtre de Godolias,
pris parti pour les coupables. Jer., xu, 17, les Israélites déterminés à s'enfuir vers les
1C91 BETHLEHEM 1G92
bords du Nil, pour éviter les représailles des Chaldéens. une galerie couverte. Comme, d'ordinaire, le khan est lui-
l'eut -cire est-ce dans ce même lieu, car en Orient on même adossé à une colline, on creuse dans les rochers
supprime plus aisément une ville qu'un caravansérail, de nombreux réduits, où, quand les nuits sont froides,
que s'abritèrent Marie et Joseph arrivant, six cents ans les troupeaux s'abritent au lieu de stationner sous le péri-
plus tard, à Bethléhem pour le recensement de Cyrinus. style ou même en plein air au milieu de la cour. Pour
Luc, il, 2. Voir Ciiamaam 2, t. n, col. 516. les voyageurs et les maîtres des troupeaux, il y a d'ordi-
La naissance de Jésus fut, ainsi que l'avait prophétisé naire un avant-corps qui sert d'hôtellerie. C'est par un
Mil liée, V, '2, l'événement considérable qui devait surtout passage voûté et divisant cet avant-corps en deux parties
rendre Bethléhem à jamais célèbre. Vers cette époque, égales, que l'on pénètre dans la cour du caravansérail.
Plan de la Grotte
• wntasu a
ïlï.'EçaSâ- Leeen.de:
Plan
<£ &* ^CcUherine- 1 Escaliers descesuiant- de la Bas i I i qu e
à- la- Grotte-
2 Lieu, de- la-TTativité- Echelle:
.-ùl.. de-la- Crèche-,
io Mètres
Autel- des JUages
4 Chapelle- deStJoseph
5 i-d- desS^Innocents
. .
6 Tombeau, deSf'Eusèbe-
1 ...id.d&s-S^Pauleet
Hustochie-
. . ÙL. de- S? Jeronue-
église
I | ^|
— ZJ
elle n'était qu'une boui [u'on la qualifiait indis- Quand la grande porte de ce passage est fermée, hommes
tinctement de x(i|«i, Joa., vu, ïl. et de 7i6Xi«, Luc, n, 4. et bêtes sont en sûreté d'autant que sur la terrasse de
,
Tous les Juifs bethléhémites d'origine, et par conséquent l'hôtellerie on a soin de poster quelqu'un qui fait le guet
les descendants de David, durent y comparaître pour le et dénonce les maraudeurs. En dehors de l'indication
dénombrement fait au nom de l'empereur Auguste. Marie scripturaire , Luc, u, 7, 12, 16, saint Justin, Itial. cum
et Joseph s') rendirent, et faute d'autre logement dans Tnjph VI, col. 657, précisant la tradition primi-
, § 70. t.
la ils se n Pu
cité, renl d ms le
ii
aravansérail. Mais là
i tive avec quelque autorité, puisqu'il était de Palestine,
en raison de r.'ililiirnri .1rs étrangri's, il n'y eut
,
nous apprend que Marie mit son fils au monde iv nzrr
pas de place dans l'hôtellerie proprement dite, y.izihj^x, ).a(u tiv'i awtyyvi t»jç xû|«|«, dans une caverne près
l<
et ils durent se retirer dans une des dépendances du du village. » Cela répond assez exactement à quelqu'une
khan, qui servait d'élable i r 1rs animaux. On re- de ces excavations dans le rocher que l'on transformait
trouve encore, et is avons vu à Khan Djoubb-Yousef, en .tables avec mangeoires pour les animaux. I i
le vrai caravansérail antique, avei ses dispositions fort dans un si pauvre réduit que le Fils de Dieu vin! i
bien entendues La partie principale; est constituée par monde, et c'est une de ces mangeoires qui lui servit
une vaste cour entourée de murs auxquels s'appuie de berceau. Ou comprend qu'un lieu si saint ait été
1603 BETHLÉHEM IGO-i
de bonne heure entouré de la vénération des fidèles. intelligents et doux. Le climat est à peu près celui de
Saint Jérôme, dans une de ses lettres a Paulin, t. xxn, Jérusalem, sauf que les vents y soufflent avec plus de vio-
col. 581, raconte que l'empereur Hadrien, voulant dé- lence. L'ensemble du paysage demeure des plus gracieux.
truire, en les souillant par le culte des faux dieux, les La nuit quand on n'entend [dus que quelques chants de
,
trois grands souvenirs du christianisme, le tombeau du pasteurs et les sonnettes des troupeaux paissant au sommet
Ressuscité, le Calvaire et la grotte de Bethléhem, fit plan- des collines, tout y porte à de pieuses méditations, el l'on
ter, au lieu même de la Nativité, un bois consacré à Tham- trouve naturel que David, pâtre avant d'être roi, ait puisé,
muz ou Adonis. Si le fait est exact, il faut supposer que dans le spectacle d'une nature si belle, les plus poétiques
le bois et l'idole disparurent bientôt faute d'adorateurs,
car Origène, Contr. Cels., i, 51, t. xi, col. 756, n'en
dit rien : « Si quelqu'un désire s'assurer, écrit le célèbre
auteur alexandrin, en dehors de la prophétie de Michée
cl des Évangiles, que Jésus est né à Bethléhem, qu'il
veuille bien se souvenir que, conformément au récit de
l'Évangile, on montre à Bethléhem la caverne où il est
né. Tout le monde le sait dans le pays, et les païens eux-
mêmes redisent à qui veut l'entendre que, dans ladite
caverne, est né un certain Jésus, adoré par les chrétiens. »
Eusèbe, un siècle plus tard, constate la persistance de
cette tradition, Dem. Ev., vu, 5, t. xxn, col. 510, et dans
sa Vie de Constantin, ni, i.'.!, t. xx col. 1101, il rap-
.
traient les animaux,- car de petits escaliers permettent fortifiée, quelques fragments de remparts subsistent peut-
seuls d'y descendre. Mais il est à croire que l'ouverture ètre. S'il était vrai que les trois citernes, Biar Daoùd, creu-
principale est cachée sous les tentures et le marbre qui sées dans le roc, à cinq cents mètres nord-ouest de Beth-
couvrent les murs, probablement dans le long coté du léhem, fussent celles-là mêmes dont David désira avoir
parallélogramme, et peut -être vis-à-vis le lieu dit de la un peu d'eau, II Reg., xxm, 15 et 16; I Par., xi, 17-19,
Crèche (lig. 500). Quoi qu'il en soit des détails, la cer- ilfaudrait en conclure que la ville s'étendait alors assez
titude du site ne semble pas douteuse, et l'on a eu raison loin vers l'occident, car il est dit que la citerne dont il
d'écrire, à l'extrémité orientale de la petite chapelle, voulait l'eau rafraîchissante était à la porte de Bethléhem.
autour d'une étoile d'argent encastrée dans le pavé, ces Mais il serait plus naturel de chercher la citerne où se hasar-
r»ols qui proclament le plus auguste et le plus consolant dèrent à aller puiser les trois braves parmi celles qui sont
des mystères : Hic le Virgine Maria Jesls Christis sur la grande place de l'Église, et qui durent, comme le ca-
NATl'S EST. ravansérail, se trouver à l'entrée de la cité. Tout le monde
IL Description. — Bethléhem est aujourd'hui une petite saitqu'à Bethléhem se rattachent les souvenirs du grand
villede sept mille habitants bâtie à 777 mètres au-dessus
, explorateur des Écritures, saint Jérôme, et des pieuses
du niveau de la mer, un peu plus haut que l'altitude femmes qui vinrent le rejoindre dans sa solitude. On y
moyenne de Jérusalem, sur deux collines dont l'une, celle montre la grotte où l'illustre docteur travaillait durant
de l'orient, moins élevée que l'autre, se trouve plus large l'été, et labibliothèque où il se tenait en hiver, celle-là
et avec des pentes plus douces. Au nord et au midi se au bout du souterrain qui fait suite à la grotte de la Nati-
déroulent des vallées pittoresques. Dans les vignes, pro- vité, celle-ci dans le couvent des Arméniens.
tégées par des murs de pierre sèche, croissent le figuier, A une demi-heure environ de Bethléhem, à l'est, la tra-
le grenadier, l'amandier et l'olivier. De petites tours de dition place la grotte des Bergers auxquels l'ange annonça
garde, rappelant les passages d'Isaïe, v, 2, ou de Matlh., la naissance de Jésus. Luc, II, 8. Elle est située dans un
xxi, 33, s'y dressent encore çà et là. Le vin et le miel de champ planté d'oliviers, de forme carrée, fermé par des
Bethléhem sont exquis. Les habitants y sont laborieux, murs de pierres sèches. On croit que sainte Hélène y avait
mais turbulents; les femmes chastes et belles; les enfants bâti une église. Il n'en reste que la crypte ou grotte qui
1G95 BETHLÉIIEM BETH-MERKAII 1696
appartient aux Grecs (fig.507). On traverse, pour s'y — le nom complet est Abel-Beth-Maacha. Voir Abel-Eeth-
rendre, une petite plaine fertile, nommée le champ de Booz. Maacha.
Cf. Rutb, il. 2-3. —
Prés de la basilique de la Nativité,
au sud, est une autre grotte appelée la grotte du Lait BETHMAON, nom, dans Jérémie, xlviii, 23, de la
creusée villemoabite qui est appelée ailleurs Belh-Baal-Méon et
(fig. 508), où est un sanctuaire franciscain. Elle est
dans une pierre calcaire d'une éclatante blancheur. La lé- Baalméon. Voir Baalméon.
L ,u.le attribue cette couleur à quelques gouttes du lait de
la sainte Vierge tombées sur le sol, pendant qu'elle allaitait BETHMARCHABOTH ( bébreu : Bit ham-mar-
kâbôt, avec l'article, .tos., XIX, ô; sans article, I Par.,
iv. .'!lmaison des chars; » Septante
, ii
Bai fJ[ia'/;p=S :
;
léhem Éphrata, l'appelle catégoriquement Bethléhem de villes seulement, possédant chacune un nom et un sur-
Juda. Le site de cette petite ville a été retrouvé par Ro- nom? Peut-être. Dans ce cas, Bethmarchaboth se con-
et par V. Guérin, au milieu des collines boisées
I
m,
Par., \\. 5. Dans ce
. I d'Egypte en Palestine. Voir Médeména.
derniei âge, le texte original porte seulemenl lalfmx,
pa A. Lecendre.
qui ne pcul dé n r a lui seul un Bethléhémite. Cf.
i
bable que c'est un nom propre désignant un endroit près dans leurs prophéties contre Moab, Isaïe , xv, 6, et Jéré-
de Jérusalem, dans la vallée du Cédron. David, fuyant mie, XLvm, 34? Voir Nemrim. A. Legenliœ.
devant son lils révolté Absalom, s'y arrêta, après être
sorti de sa capitale et avant de faire l'ascension du mont BÉTHOMESTHAÏM (Septante': BeTOu.E<;6at>, Bxito-
des Oliviers, pour passer en revue ceux de ses servi- uxtrtitp., Bai7oua'.<j6afa> BaitO[iaa9Év BatTop.O'riiv, Ju-
,
teurs qui le suivaient et lui restaient fidèles. II Sam. dith, iv, 6; xv, 4; syriaque: Betmaslim; Italique: Es-
(Reg.), xv, llj, 30. Beth-Merkah était donc situé entre temo), ville dont le nom, omis par la Vulgate, n'est
les murs de la ville et le mont des Oliviers, mais il est mentionné que dans les Septante et dans les version* qui
impossible de déterminer sa position d'une manière plus en dérivent. « Le grand prêtre Joakhn, qui vivait al ira i
2. BETH-MILLO, maison fortifiée, située probablement pressa de communiquer la bonne nouvelle aux enfants d'Is-
dans Jérusalem, et où fut tué le roi Josias. La Vulgate raël, et avant tous aux habitants de Béthomesthaïm. xv. 4.
traduit i maison de Mello ». II (IV) Reg., xii, 20. Voir Calmet, dans son commentaire sur le livre de Judith,
Mello 2. confond Béthomesthaïm avec Bethsamès ; dans son Dic-
tionnaire de l'Ecriture Sainte, au contraire, il l'iden-
BETHNEMRA (hébreu Bêt Nhnrâh Num., xxxii,
: , tifie avec Esthémo , ville sacerdotale de la tribu dejuda.
30; Jos.. xiii, 27, « maison de l'eau limpide et saine, » Jos., xxi, 14; I Par., vi, 58. M. l'abbé Raboisson, En
selon Gesenius, Thésaurus, p. l'Jô Nimrâh, Num., ; orient récits et notes d'un voyage en Palestine, Paris,
,
situées à l'est du Jourdain, prises et « rebâties » par la quinze kilomètres environ au sud-ouest de Tibériade.
tribu de Gad. Num., xxxii, 36. Elle se trouvait « dans la D'autres proposent de l'identifier avec Khirbet Massin,
vallée» (hébreu, bâ'êméq), c'est-à-dire dans le Ghôr située sur une colline escarpée, à l'ouest de Bàméh,
actuel, et faisait autrefois partie du royaume de Séhon, à huit milles au sud-ouest de Dothaîn (Tell Dothàn).
roi amorrhéen d'Hésébon. Jus.. XIII, 27. Voisine de Bétha- Cf. G. Armstrong, \V. Wilson et Conder, Nantes nud
ran, avec laquelle elle est toujours citée, Num., xxxii, 36; places in the OUI and New Testament Londres, 1889, ,
Jos.. xiii, 27, elle occupait « une région très fertile et p. 36, et Trochon, Introduction générale, t. H, p. 210.
propre à nourrir le bétail ». Num., XXXII, 4. C'est pour Mais la situation de Massin, malgré la grande ressem-
cela que les enfants de Gad, riches en troupeaux, la de- blance de son nom avec celui de la deuxième partie de
mandèrent avec les autres villes de la contrée. Num., Bet-Mastin, est en désaccord avec les données bibliques;
xxxii. l-.">. Eusèbe et saint Jérôme, Onomastica sacra, car Béthomesthaïm, d'après les textes du livre de Judith
Gœttingue, 1870, p. 102, 103, 232, 234, la mentionnent sous que nous venons de citer, devait être située sur la lïon-
les noms de Bi)Sva|tpâv, Brfi-np.fi, Bethamnaram, Beth- tiére de la Samarie, vis-à-vis d'Esdrelon, non loin de
nemra, et signalent comme existant encore de leur temps Dothaîn et de Béthulie, dans une position d'où l'on pou-
un village appelé Briôvaiiscpi; (dans certains exemplaires: vait surveiller la route conduisant en Judée à travers la Sa-
Brfivxofi-) ou Bethamnaris, à cinq milles (un peu plus marie. Un site réunissant ces conditions se trouve dans
de sept kilomètres) de Livias ou Bétharan (aujourd'hui Khirbet Ounun el-Bothmèh, à trois kilomètres environ au
Tell er-Bdinéh). C'est la Belh-Nimrîn du ïalmud, la sud de Djénin, vers l'extrémité méridionale de la plaine
Beth-Namr de la Mischna, Péah, iv, 5. Cf. A. Neubauer, de Dothaîn à un mille de l'ancienne route conduisant de
,
La géographie du Talmud, Paris, 1868, p. 248. On — la plaine d'Esdrelon à Dothaîn, Sébaste et Sichem, entre
retrouve actuellement Bethnemra sous le nom à peine les deux chemins qui de Djénin conduisent à Naplouse
changé de Tell Nirnrin le mot Bet/i est tombé et a été
; par Kabathiéh et par Zababdéh ; le nom même de Both-
remplacé par tell, « colline,» comme Bethsamès (hébreu : méh, reproduit exactement la première partie de celui de
Bêt-Sémes) est devenu 'Ain Schems. Cf. G. Kampffmeyer, Béthomesthaïm. « Nous parvenons, dit M. Guérin, sur
Alte Namen itn heutigen Palàstina und Syrien, dans un plateau à plusieurs étages successifs et en partie livré
la Zeilschrift des deutschen Palàstina -Vereins, t. xvi, à la culture. 11 est couvert de ruines appelées Kharbet
1893, p. 1, 23. Cette colline est située à l'est du Jourdain,
dans la partie sud de la vallée, au pied des montagnes Oumm el-Bouthmèh , >;
t 'yi ,j t Z\ &j-=». (ruine de la
de Galaad, sur la rive gauche de Youadi Ximrin, qui mère du térébinthe), à cause de deux vieux arbres de
n'est que l'extrémité de Youadi Scha'ib. Vives et limpides, cette espèce qui y croissent, etdont l'un surtout est très
les eaux de ce torrent descendent des hauteurs orientales remarquable. Ces ruines sont celles d'un ancien village
pour se jeter dans le Jourdain, un peu au-dessus de Jé- dont les maisons avaient été construites avec des pierres
richo ,non loin d'un des gués bien connus. La route irrégulièrement taillées et de dimension moyenne, qui
d Erihâ à Es -Sait passe près des « ruines antiques de aujourd'hui sont amoncelées en une foule de tas circu-
Nimrin, qui consistent en quelques débris de pierres laires autour des citernes ou des caveaux creusés dans
taillées, un tronçon de»colonne de petit module encore
le roc que ces habitations renfermaient. Au centre à peu
debout, et quelques autres fragments sans intérêt, le tout près de ce khirbet s'élève un oualy musulman, que cou-
en matériaux cal. aires ». Duc de Luynes, Voyage d'explo- ronne une terrasse du haut de laquelle on a une vue très
ration autour de la mer Morte, Paris, t. I, p. 136. Au
étendue sur tous les environs. Vers l'extrémité méridio-
sommet de la colline, vaste calotte pierreuse, on distingue nale du plateau, j'observe un antique birket, long de ili\-
quelques tombes musulmanes. —
On a voulu voir à Beth- sept pas sur quatorze de large. Creusé dans le roc, il est
l'endroit où saint Jean baptisait, où Notre-Sei^ueur
aujourd'hui à moitié comblé et planté de divers légumes. »
i
1. BÉTHORON (hébreu : Bê( Wôrôn, « lieu de la sacra, Gœttingue, 1870, p. 102, -233. la placent à douze
cavité, o peut-êtri '
min creux et étroit », selon inillrs (à peu prés dix -huit kilomètres) de Jérusalem.
Gesenius, Thésaurus, p. 195; Septante: 'Qpwvfv, Jos., Deux villages actuels représentent encore de la façon la
x. 10, Il BaiSupûv, Jos., xvi, 3, 5; xvm. 13, 14; xxi. 22;
;
plus exacte les deux vieilles cités bibliques Beit 'Uûr :
I Reg., xin. 18; III Reg., i\. 17: 1 Par., vi. 68; vu, 24; el-fôqà, liyiJI >* o«_a-j, est la reproduction incon-
II Par., vin, 5; xxv, 13; Judith, rv, 4. Mach., m, IG 21 1
"~'~
testable de ;•'""" n'3, Bêt Jfôrôn hà'élyôn, Bétho-
9; i\. 50; BaiOvo-Jpa,
:
Mach., rv, 29), nom de deux I
Bé( Ifôrôn ha(-(ah(ôn; Septante BaïQwpûv r, xâtco, : ron inférieur. La permutation entre les deux gutturales,
Jos., xvi. 3; xvm, 13; Par., vu, 2t; Il Par., vin. 5; I heth et am, s'explique très bien, et la comparaison des
r niTWTânr), III Reg., ix, I"), situées sur la frontière de
{
noms anciens avec les noms actuels de la Palestine en
min el ! Éphraïm, Jos., wi. 3, 5; xvm. 13, 14, et d'un exemple. Cf. G. Kampffmeyer, Alte Xamen
offre plus
Itedei nière tribu. Jos.,xxi, 22; I l'ai-., vu. 2 i. im heuligen Palâslina und Syrien, dans la Zeitschrift
Ces deux loi ilités sont quelquefois citées ensemble, en des deutschen Palàstina-Vereins, Leipzig, t. xv, 1892,
raison de leur rapprochement. I Par., vu, 24; 11 Par.,
p. 25; t. xvi, 1893, p. 23. C'est le docteur Clarke qui. le
vin, 5. Quelquefois aussi l'Écri ae lut aucune dis- premier, de nus jours, a reconnu, en 1801, cette identifi-
ion; leur histoire, en som se confond: c'est pour ,
cation, admise depuis par tous les critiques. Tout, en elle),
cela que nous les unissons dans un seul el même ai lii le. concorde ici, les noms, la distinction des deux localités,
foutes deux furenl fondi es, ou plutôt, sans doute, rebâ- li position, les détails topographiques dent nous parlons
Sara, petite-fille d'Éphraïm.
ti
Par., vu, 24. Villes I plus lias et qui répondent pleinement aux exigem es de
lies appartenaient aux Lévites descendant
de
1
l'histoire.
Caath. Jos., xxi, 22; Par., vi hébreu, 53 G8. Elles 1 , Beit 'Our el-fôgâ (lig. 509 ej :>1 st à neuf kilo-
furenl plus tard fortifi imon. 111 Reg., ix, 17: mètres a l'ouest-nord-ouest d El-Djib (Gabaon Situe . .,
ni i
monl ii
.... j 0S| plantés de figuiers et d'oliviers. On remarque
y i
x
•
- '" '
l uni «XTcrôâct; I, Jos.. X. Il ; d'un petit château fort, qui a du être plusieurs fois
1 Mach., m, -21. '
i
Jérôme, Onomaslica rebâti, aussi bien dans l'antiquité qu'à l'époque du
1701 BETHORON 1702
moyen âge: il est aujourd'hui divisé en plusieurs mai- BiblictU Researches in Palestine, Londres, 1 S~G t. n, .
sons particulières. Une route ou plutôt un sentier raide p. 251, que saint Paul dut être conduit, de nuit, de Jéru-
où en plusieurs endroits le roc a été aplani
et difficile, salem àÂntipatris, et ensuite a Césarée, pour se ju.-titier
en tonne d'escalier, conduit au bout de tiois quarts
taillé devant le gouverneur romain Félix. Act.. XXIII, 31. 32.
d'heure, dans la même direction ouest -nord -ouest, .1 II. Histoire. —
On comprend, d'après cela. 1 impor-
Beit 'Our et-tahta lig. ôll
1 et 512). Ce second vil- tance stratégique qu'eurent de tout temps les deux Bé-
lage, qui ne renferme plus aujourd'hui que trois cents thoron; elles défendaient, comme deux forts avancés, la
habitants, est situé sur un plateau élevé, qu'entourent de route qui donnait accès au cœur même du pays. C'est ce
trois côtés des ravins profonds. Les maisons paraissent qui explique les remparts dont elles furent entourées à
avoir été en partie construites avec des matériaux an- différentes époques. III Reg..ix. 17: II Par.,vm. ô: IMaeh.,
tiques; plusieurs citernes creusées dans le roc attestent IX, 50; Judith, iv, 4. Le défilé qui les sépare est célèbre
également une origine ancienne. Autour des habitations dans l'histoire sainte par une des plus belles victoires
s étendent, sur des pentes plus ou moins inclinées, des qu'aient remportées les enfants d'Israël. La connaissance
jardins fertiles, plantés d'oliviers, de figuiers et de gre- des lieux nous permet d'en saisir le tableau complet.
nadiers. V. G-uérin. Judée, t. 1, p. 338. 346. On trouveaux Josué , volant au secours des Gabaonites , avait par
,
environs quelques ruines peu importantes. Cf. Survey of une marche forcée, fait en une seule nuit le trajet ie
Western Palestine, Memoivs, Londres, 1883, t. m, p. 17, Galgala à Gabaon, et il tomba à l'improviste sur les rois
86. Des hauteurs de Béthoron supérieure on jouit d'un confédérés, qui campaient auprès de cette dernière ville.
ilique coup d'oeil d'un cote, ta vue embrasse l'en-
:
Au lever du soleil il était déjà au pied des montagnes
,
semble des collines qui forment l'arête centrale de la d'El-Djib avec son armée, pleine d'ardeur, assurée du
Palestine de l'autre, elle s'étend jusque vers la Méditer-
; triomphe par une promesse divine. Les Hébreux, avec
ranée, par-dessus les valiées et les plaines, qui, parse- la protection céleste, ne tardèrent pas à mettre en fuite
mées de villages, descendent peu a peu a la mer. Les les Chananéens surpris par leur attaque. Ils en firent
,
deux bourgades se trouvent sur une des routes qui, de un grand carnage et les poursuivirent « par le chemin de
Jérusalem, conduisent dans la plaine de la Séphéla et au la montée de Béthoron ». Jos., x, 10. Les ennemis acca-
port de Jaffa, en passant par El-Djib, Djimzou et Loudd blés prenaient ainsi la direction du nord -ouest pour re-
( Lydda ), d où la voie se bifurque pour aller, au nord, vers joindre la plaine; la longue montée de Gabaon à Bétho-
e et le Carmel; au sud, vers
Gaza. Abandonné ron supérieur fut la première scène de leur débandade.
aujourd'hui, ce chemin était autrefois un des plus fré- La seconde fut la « descente » de Béthoron -le -Haut à
s entre la ville sainte et la cote. On remarque
au- Béthoron -le -Bas, route difficile entre les défilés de la
près des deux Beit Our des traces de voie romaine. C'est Palestine, où il fallait tantôt glisser sur le rocher uni,
par là, suivant la remarque assez juste de Robinson, tantôt trébucher sur des cailloux roulants, et cela dans
BÉTHORON 1704
1703
s'allongeaient les pentes profondes des vallées, s'élargis- des ennemis fuient tués; sur la terre des
le reste s'enfuit
ion, maintenant délivré. Le soleil était haut défaite de Séron, Nicanor ayant établi son campa Béth n,
au-dessus de ces collines; il était au milieu du os asmonéen vint habilement se postei à Ad. usa
-.
13; vis-à-vis, au-dessus de la vallée oci identale [Khirbet Adasék) et écrasa l'armée du général syrien,
i\i .il, m. se dessinail le pale croissant de la lune. Le mo- qui périt lui-même dans le combat. 1 Mach., vu,
tail solennel l'ennemi allait-il s'échapper, ou bien
: 39-43. Voir Ajjabsa, col. 213, -21 i. Enfin, après la —
dlait - il, pai récompense! les g] use mort de Judas, Bacchide, envoyé en .Iu>l<
efforts de son serviteur et soumettre d'un seul coup à son le roi Démétrius, étendit dans cette contrée l'empire de
toul le sud de la Terre Promise? Le bras étendu son mailre, et entre autres villes duiit il reli
l.i main. Josué pai li Seigni ur, en e jour
,
m i menta les fortifications, l'histoire mentionne celle de
où il avail livré les Amorrhéens aux enfants [si I ron. 1 Mach., ix. 50. Jo — I. /<"'•. H.
il du \ix. I. nous apprend comment, l'an 03 de J.-l
2,
isul loin. un Cestius éprouva de la part di
Soleil, arrête -loi sur Gabaon;
Et loi, lune, dans la vallée d'Aialon. un cruel échec dans les gorges étroites qui mènent a
l: thoron. —
Cette ville souvent mentionnée dans
Et le soleil et la lun it, jusqu'à ce que le huuds comme ville natale de docteurs. On n'en dit
1705 BÉTIIORON BETHPHAGE 170G
Paris, 1808, p. 154. A l'époque de saint Jérôme, elle n'etail p.228, croit qu'il vaut mieux rapprocher ce mol de
plus qu'un petit village, comme il le déclare lui-même pn n>3, Bèt Hàrân (ou Bétharam-Livias, aujourd'hui
dans son Commentaire sur Sophonie , t. xxv, col. 1354.
A. LEGENDRE. Tell er-Ràméh). A. Legendre.
2. BÉTHORON (hébreu: hab-bitrôn; Septante: tt,v
non pas ville, comme la village situé sur le mont des Oliviers, où Jésus-Christ
H. 29. Nous disons contrée, et
Vulgate le fait entendre. Le mot hébreu, en effet, est envoya deux de ses disciples prendre l'ànesse et l'ànon
précède non seulement de l'article défini, mais encore avec lesquels il voulait faire son entrée à Jérusalem.
de kol, « tout, » ce qui indique bien plutôt un district Malth., xxi, 1; Luc, xix, 29. Les Talmuds indiquent
qu'une localité déterminée. Il est bien sur également qu'il Bethphagé comme une localité très voisine de Jérusalem,
ne s'agit pas ici des deux Béthoron décrites dans l'article jouissant à ce titre de faveurs spéciales. Ct. Neubauer,
précédent, puisque l'endroit en question se trouvait dans Géographie du Talmud, p. 147 et suiv.
la région orientale opposée. « Abner et ses hommes, dit Les plus anciens documents ou ne nomment pas Beth-
le texte sacré, s'en allèrent à travers la plaine (hébreu: phagé ou n'en disent rien de précis. Eusèbe, dans YOno-
'Arâbàh; c'est-à-dire la profonde vallée du Jourdain ou le masticon, édit. Parthey, p. 120, dit simplement « Beth- :
Ghôr actuel; voir Arabah, col.820) toute cette nuit; puis phagé, village près (irpô;) du mont des Oliviers, » et saint
ilspassèrent le Jourdain et parcoururent tout le Bitron, Jérôme de même, De situ et nom., t. xxm, col. 884. Dans
et ilsvinrent au camp ( hébreu Mahânâim , ville de
: le récit du pèlerinage de sainte Paule, ce Père nous
Galaad, Gen., xxxn, 2 [hébreu, 3], etc.). » Comme Bitrôn apprend seulement que la pieuse Romaine le visita. Pe-
se rattache à la racine bâtai; « couper, » on croit géné- regr. Paulse, édit. Or. lai., Itin. lat., 1. 1, p.36.Théodosius
ralement que ce nom désigne les ravins ou défilés qui le montre comme « voisin » du mont des Oliviers. De Terra
coupent les montagnes à l'orient du lleuve; mais, ne sa- Sancta, xiv, édit. Or. lat., Itin. lat., t. i, p. 67. Selon Épi-
chant pas à quel endroit Abner passa celui-ci, nous ne phane l'hagiopolitevers 840 ), Syria et urbs sancta, t cxx,
( .
pouvons déterminer la position de cette contrée, qui de- col. 269, le lieu où Jésus monta sur l'ànon est à un mille
vait se trouver entre le gué et Mahanaïm. Robinson, Phy- de la Rotonde de l'Ascension, au mont des Oliviers, de
sîcai Heography of the Hohj Land, Londres, 1865, p. 63, même que Béthanie. Bernard le Moine (vers 870) désigne
79, pense à YOuadi Adjloun ou à l'Ouadi Mahnéh: c'est « à la descente du mont des Oliviers, du côté occidental,
une simple hypothèse. Les Septante ont traduit par Stop un marbre que l'on montre, d'où le Seigneur monta sur
rr,v irïpatst'vo'jo-av sous-entendu yiipav, c'est-à-dire
, le petit de l'ànesse » Or. lat., Itin. lat , t. i, p. 317. Les
<i toute la contrée adjacente » les versions syriaque et
; indications que nous fournit l'époque des croisades de-
1707 BETHPHAGE 1708
viennent plus claires, malheureusement contradictoires: 1308, dont un exemplaire a été publié par M. deVogûé,
les unes montrent Bethphagé entre le sommet du mont dans /.es églises de la Terre Sainte, et l'autre par Bon-
des Oliviers ei Béthanie; les autres au sud du même gars, à la suite des oeuvres 'le Mai uni Sanuto, indiquent
mont, prés de la route qui contourne la montagne. La clairement Bethphagé au sud du mont des Oliviers. Ce
plupart des relations du xu e siècle nous indiquent ki pre- .la ii marque li ois chemins se dirigeant de Jérusalem a Bé-
I
mière situation. A une verste de Béthanie. (lu cote de •• thanie: l'un, le plus septentrional, passe au nord de l'église
Jérusalem, dit le moine russe Daniel, trad. Ithitrowo, p. "2"2, de l'Ascension; le second passe au sud de cette églfee,
s.' trouve une tout érigée sur le lieu où Marthe rencontra à la même distance que le premier: le troisième, plus au
Jésus; c'est là aussi que le Christ monta sur l'âne après sud encore, contourne tout le mont des Oliviers. Sur son
.noir ressuscité Lazare. de tour, tra- De Noroff, au lieu trajet est le figuiermaudit, et il porte cette inscription
duit colonne (p. 36). La rencontre de Jésus el de Marthe dans le premier exemplaire VIA X SE ASELLU, et :
n'ayant pu avoir lieu que sur une des voies de Jéricho, dans le second VIA Xl'l SUP ASELLUM.
:
l'indication de l'higoumène ne saurait désigner qu'un lieu Les indications du P. Burkard 1283 Descriptio Terne i
,
au nord de Béthanie, sur le chemin qui rejoint l'ancienne Sanctse, 2« édit. Laurent, p. 62, paraissent analogues à ee
voie, la plus au nord, de Jérusalem à Jéricho. Voir Bé- plan. Bethphagé est pour lui à un jet de pierre, à gauche, t<
thanie 1. « Entre la même Béthanie et le sommet du sous le mont du Scandale, dans une vallée. On monte de
'
. (
Pk
;j3BSr'
iiàh
r
'13.• —
Pierre il- !.. ;L|.)i,il'< Face nord et face ouest. .
D'après un dessin de M. G. Guillemot. La face nord représente 514. — Pierre de Bethphagé. Face sud et tare est.
lancée et L'finon qu'on va amener à Jésus. Sur la face ouest D'après un dessin de M. G. Guillemot La face sud représente la
maintenant effacée, était figurée sans doute l'entrée triom- résurrection de Lazare: la fan- esr. la feule qu] accompagne
phante de Jésus à Jérusalem. Notrc-ScIgncur le |our des Ram
mont des Oliviers, Jean deWurzbourg (en 1130), à peu dit là par le côté sud. en tournant le il des Oliviers; on
près au milieu, était Bethphagé...; deux sortes de tours arrive au lieu où le Seigneur monta, el uissiir.i apparaît la
de pierre, dont l'une est devenue une église, y sub- ville avec le Temple et le Saint Sépulcre ". la 1
I'. Ricoldi
sistent encore el en marquent la place. » Descript. T. S., (1309) vient de Béthanie Bethphagé, à un mille, prés o a
c. vu; Pair, lat., I. rxv, col. Hf/l. Théodoric (vers II7'2) du mont des Oliviers, le heu du figuier qui se
et trouve
n'est ]'.is moins explicite: « Jésus-Christ, venant à Beth- dessécha sur l'ordre du Seigneur, et le lieu ou le Seigneur
lequel lien esl au milieu entre Béthanie et le monl envoya ses deux disciples.'. Liber Peregrinacionis, ibid,,
des Oliviers, el où on a bâti en son honneur une cha- I
ion vers la Ville sainte; la chapelle et la pierre avaient moins, on montre où était le figuier qui se dessécha, à
disparu, mais la pupulaii. ni .le Jérusalem y voyait encore l'endroil ou le n des Hii iers tourne vers le nord, sur
il
i
Bethphagé. C£ Quaresmius, Elucid. Terne Sanctse, lib. îv, une petite colline, prolonge ni de la montagne qui s'a-
-. \. c. \. m et xii. 1639, p. 331-336. vance dans la vallée, on reniai que une dizaine de citernes
a 1877, mi
I
n fortuitement en cet endroit un
il
\ i il
ou excavations indiquant la situation d'un village antique,
Moi '! i
adhérant au sol, d'un peu plus d'un
ii- 1 1
l.e nom ancien a disparu, et l'on se contente 'le dénommer
mètre de chaque côté, el couvert sur ses faces de fresques l'endroit el-Biâr, s les puits, Ces restes de village, les «
et d'inscriptions latines re ntanl évidemment au temps seuls que l'on trouve entre Jérusalem el Béthanie, sont
il.s croisés. La peinture, au nord (flg.
513), représente sans d. iule ceux du petit village d"lil pal Ion! liirknl'il et I
un caslel, une foule, une anesse avec son Anon; celle de Ricoldi, el qu'ils regardent comme Bethphagé.
l'est, de- pei portant des palmes et une inscrip- I.a première identification est plus généralement adop-
tion détériorée; un -ml. du côté de Béthanie (Gg. 514), la tée; mus la seconde peut s'appuyer sur plusieurs rai-
Résurrection de Lazare l'ouest esl une insi ription où on i sons qui ne sont pas sans valeur. I" Tandis que le chemin
lit entre autres mots: BETHPHAGE. Les Pères franciscains par le sommet du des Oliviers était sinon impra-
i t
qu'ii en
que le lieu mis en honneur par les croisés, nommé Alexandrinus .Bai8ça).éô,Jos., xv, 27; Bi)6çï).âT, 11 I
tester
xi. 26; Vulgate: Bethphelet, Jos.. \v, -27 Bethphaleth,
Bethphagé, ne soit le même que désigne sainte Silvie,
;
Gamurrini, p. 89, au îv» siècle, entre Il Esdr., xi, 26), ville appartenant au sud de la tribu de
Peregrinatio, édit.
Béthanie, comme le Heu où Marthe alla à la Juda, Jos.. xv. -27, réhabitée, après la captivité, par les
Jérusalem et
enfants de la même tribu. Il Esdr., xi. 26. Datas les plus
,ntre du Seigneur. Daniel l'higouméne est le dernier
anciennes éditions de la Vulgate, son nom, Jos., xv, '27,
écho de la tradition grecque qui en avait conservé le souve-
est écrit avec /( final, Bethphelelh. Cf. ('.. Vercellone,
nir jusqu'aux croisades; mais, si ce lieu était en même
Variée lectiones Vulgatœ latins, Rome, 1864, t. u, p. 41.
temps Bethphagé, il serait bien étrange que la pèlerine,
indique une station don! elle rappelle scrupuleuse- Elle fait partie d'un groupe dont la plupart des villes sont
qui j
souvenirs qui s'y rattachent, ne signalât pas celui inconnues. Deux seulement parmi celles qui la précèdent
ment les
515. —
Bethphagé. Site traditionnel depuis le moyen âge jusqu'à nos Jours. Vue prise du sud-est, du chemin du mont des Oliviers,
a Béthanie. D'après nue photographie de M. L. Heidet. —
L'édifice à toit angulaire est la chapelle qui renferme la pierre carrée
avec les peintures des flg. 513 et 514. La maison à terrasse plate située à côté est celle du gardien du monument. A l'extrémité,
à gauche, est le couvent des Carmélites. Au haut, sur le mont des Oliviers, la tour des Russes.
de Bethphagé. Si elle ne le fait pas, c'est que le clergé ou la suivent presque immédiatement pourraient servir
de Jérusalem n'en faisait pas mention: s'il n'en faisait de point de repère Molada (Tell el Milh) et Bersabée
:
route actuelle, aient voulu voir à l'est de Béthanie le lieu dispersion; » Septante : Br pi-x^î\ç; Codex Alexandrinus :
t
de la rencontre, et, devant assigner cependant un souvenir Iixt6çaar'çt, ville de la tribu d'Issachar. Jos., xix, 21.
au lieu et au monument vénéré entre Béthanie et le mont Une seule localité, Enhadda, la sépare, dans l'énumé-
des Oliviers, n'aient pu y voir que Bethphagé, disparue ration, d'Engannim (aujourd'hui Djénin), au sud de la
sans doute d'ailleurs. —
Voir G. Gatt, Bemerkungen ûber plaine d'Esdrelon. Elle est inconnue. A. Legendre.
die Ortslage von Bethphagé, dans Das heilige Land,
Cologne, 1873, t. xvii, p. 65-73; Clermont-Ganneau, The BETHPHOGOR (hébreu Bêf Pe'ôr, Deut, ni, 29;
:
l, Quarterly Statement, 1878, p. 51-60; Id.. La Deut., m, 29; IV, 46; xxxiv, 6 Baiôjoyiùp, Jos., xm, 20;
;
e de Bethphagé, dans la Revue archéologique, Vulgate Fanum Phogor, Deut., m, 29; iv, 46; Phogor,
:
t. xxxrv (.décembre 1877), p. 366-388. L. Heidet. Deut., xxxiv, 6; Bethphogor, Jos., xm, 20). ville de la
tribu de Ruben. Jos., xm, 20. Ce nom, qui n est cité
BETHPHALETH, BETHPHELET (hébreu: Bê( qu'une fois dans la Vulgate et les Septante, se trouve en
1711 BETIIPHOGOR — BETHSABÉE 1712
p.cr abréviation, pour Bê{ Ba'al Pe'ôr, c'est-à-diri la pe=i) peut à la rigueur être pris, comme il l'est par la
demeure ou le sanctuaire de Ba'al Pe'ôr, comme Beth- Vulgate, pour le nom d'un individu, qui serait fils d'Es-
maon. Jim ., xi, vin. 23, esl la tonne contracte de Bel Ba'al thon. 1 Par., IV, 12, dans la descendance de Juda. Mais
Me é„i Vulgate liaalmaon). Jos., xm, 17. Il indique le
( :
il semblerait plus conforme à la composition du mot de
culte rendu dans cet endroit au dieu Baal sous une de ses voir dans le premier élément un nom commun, belh
foi mes particulières, c'est-à-dire Ba'al Pe'ôr. Num., xxv, « maison, famille, » et dans le second un nom propre,
3, 5. Voir Béelphégor. Rapha. « Esthon engendra la famille de Rapha. » Le
Cette localité devait être non loin du mont Phogor, syriaque et l'arabe suppriment le mot Bê( et ont sim-
Num., xxiii, 28, une des cimes des monts Abarim, en plement Bupha ou Rapha. Il est néanmoins préférable de
face de la pointe septentrionale de la mer Morte. Elle prendre llethrapha pour une localité. Plusieurs noms de
joignait une « vallée » où campèrent les Israélites avant ce chapitre semblent être des noms de ville plutôt que
de passer Jourdain. Deut.. ni. 29, qui faisait partie du
le des noms d'hommes, par exemple Gédor, Hosa et cer-
territoire de Séhon, roi amorrhéen d'Hésébon, Deut., tainement Bethléhem, I Par., rv, 4. Cf. I Par., h, 45.
IV, 16, et dans laquelle fui probablement enterré Moïse. Or au sud d'Es-SemÛâ' dans la tribu de Juda on voit
Deut., xxxiv, 0. Eusèbe el saint Jérôme, Onomastica encore une localité appelée Râfât, avec quelques ruines
sacra, Gœttingue, L870, p. 103, 233, la placent s au delà sans importance. Ce pourrait bien être Bethrapha, dont
du Jourdain, auprès du mont Phogor, opposée à Jéricho, la première partie du nom Belh comme il arrive sou-
, ,
fai Ne, malgré ces renseignements, d'en connaître la posi- hommes de Rêkàh », quelques manuscrits, au lieu de
tion exacte. Suivanl Conder, Palestine Exploration Fund, ce nom de ville tout à fait inconnu, portent Râfâ'. Le
Quarterly Statement, 1882, p. 88; Heth andMoab, in-8», grec a également la variante Prjçpi. E. Levesque.
Londres, 1889, p. 145, il faudrait la chercher à El-Marei-
gliàt, un peu au-dessus de Vouadi Zerqa Ma in, « sur BETH-REHOB, nom, dans le texte hébreu, Jud. T
un sommet immédiatement au nord du grand ravin de xviii, 28, d'une localité' nommée simplement Rohob dans
Callirhoé; » opinion admise par les auteurs de la grande la Vulgate. Voir Ronon.
i irte anglaise, OUI and New Testament Map <>( Palestine,
Londres, 1890, feuille 15. Cette identification ne nous BETHSABÉE (hébreu
Bat-séba', « fille du ser-
:
parait conforme ni aux indications d Euselie et île saint ment; » dans I Par., m,
Bai-sùa; Septante: Li«-,p—
5,
Jérôme ni a la place qu'occupe LVthphogor dans l'énu- <7xSe;l, fille d'Éliam, II Reg., xi 3, ou Atnmiel, 1 Par.,
.
mération de Josué, xm, 20, où elle est mentionnée ave m. 5, épouse de David et mère de Salomon. Elle avait
A édoth (hébreu 'aSdôf hap-Pisgâh; voir Asédoth, : été mariée d'abord a l'Hétlieen Vue. Celui-ci servait dans
col. 1076), ou les sources appelées .1 youn - Monsa, et l'armée qui, sous les ordres de Joab, était allée combattre
Bethjésimoth, aujourd'hui Khirbet Souéiméh,à la pointe les Ammonites, et il était occupé au siège de Rabbath-
septentrionale de la mer Morte. Tristram, Tlie Land of Araraon, capitale du pays, lorsque licthsaliée eut le mal-
Moab, ih-8", Londres, 1874, p. 305, met plus au nord le heur de se laisser séduire par David, qui était reste à
Phogor, dont il l'ait un sommet du Nébo. C'est, en
i Jérusalem. Ce prince conçut pour elle une passion cri-
effet, entre ce point et Bétharan que nous chercherions minelle un jour que, du liant de la lerrasse de son palais,
plus volontiers la cité inoalute. M. L. lleidet nous indique il l'aperçut tandis qu'elle se baignait chez elle; il l'en-
un silo qui lui semble convenir assez bien aux rensei- voya chercher par des émissaires, et elle se rendit aux
gnements que nous venons d'exposer: c'est TellMatâba, désirs du roi. Il Reg., xi 1-i. Mais elle ne tarda pas à
,
belle colline à l'est de Tell er-Râméh, à l'entrée des reconnaître que sa faute ne pourrait rester secrète, et elle
montagnes qui s'étendent a l'est du Jourdain, à droite du en lit prévenir David, qui, pour cacher le déshonneur de
< hemin qui conduit de la plaine vers Mâdeba Médaba). I
Bethsabée, lit venir Urieà Jérusalem, sous prétexte d'avoir
Ou y voit quelques restes île constructions. Les Bédouins des nouvelles de la guerre, et l'engagea ensuite à aller
y ont un cimetière, et on remarque que souvent ils choi- se reposer dans sa maison. Eric refusa, et David, pour se
sissent pour déposer leurs moi Is quelque lieu célèbre du donna l'ordre à Joab de
défaire de lui, le faire périr dans
temps passé. On y voit aussi des cromlechs. Cependant une escarmouche. II Reg., xi,r>-!7.
aie un nom ne rappelle ici l'antique dénomination. Les Itethsabée, les jours de son deuil finis, devint l'épouse
six milles de Livias n'y sont pas non plus, et se rappor- de David. Cependant « tout ce que David avait fait la déplut
teraient plutôt a une petite ruine située plus haut et au Seigneur ». 11 Reg., XI, 27. La colère de Dieu se mani-
appelée El Benât, au delà de laquelle on rencontre cinq festa d'abord par la mort de l'enfant qui fut le fruit de
un six pierres en forme de colonnes, mais qui, en réalité, l'adultère de David et de Bethsabée. Ni les larmes ni les
loivent être que des bornes milliahvs taillées en cet supplications du roi, auxquelles bethsabée joignil assuré-
endroit et abandonnées; deux sont lie liées en terre a trois ment les siennes, ne purent sauver l'enfant. Celte perte
mètres lune de l'autre. semble avoir affligé Bethsabée plus encore que David.
Le Taliuiid (de Babylone, Sotah, 13 6) raconte que II Reg., XII, 18, 21. Elle donna bientôt après à David un
|o gouvernement romain avait envoyé- dans le camp de autre lils, Salomon, et plus tard trois autres Sininiaa ou :
Beth-Péor, pour s'informer du lieu de sépulture de Moue. S.iniua, Sobab et Nathan. II Reg., XII, 21 Par., 5. Mais
; I m
Nous rencontrons l'endi nil de l'cor dans d'autres passages Salomon fut le préféré de sa mère, qui pouvait d'ailleurs
talmiidiqnes o In certain Sabataï d'Oulam avait loué'
:
justifier cette prédilection par relie que Dieu lui-même
" son ïne a uni' Samaritaine qui si' dirigeait versPéor. » avait témoignée pour cet enfant. Il Reg., xil, 24-25. Cf.
Sanhédrin, (il a. Ailleurs on lit ; « Un gouverneur est Prov., IV, 3. Ce jeune prince avait été désigné par Dieu
" VeilU de la piovmrc lii.uilnnc pour se proslirner de- r occuper le trône de David, a l'exclusion même de SOI!
I
.
v ..nt Péor. » Siphré, Nombres, 131, p. 18 a. Il résulterait frère aine Adonias, lils d'Haggith. Il Reg., vu, 12, 15;
de i es pa i
;es que r ou Betb Péor existail encore l's.cxxxi, 11. Aussi Bethsabée eutcelle soin de le pré-
api <
li i
lion du ond temple, a moins qu'on ne
i
i
se faire proclamer roi. Nathan, instruit du complot déjà rapporté par les Évangiles. Marc, vin, 22-20. Elle ne se-
en voie d'exécution, courut en prévenir Bethsabée, et convertit pas et mérita de partager l'anathème prononcé
celle-ci, d'après le conseil du prophète, se rendit aussitôt contre Capharnaûm et Corozain. Matth., xi 21: Luc, .
le leune prince, non seulement de perdre la couronne, nom de la fille d'Auguste, Julias ou Juliade. Elle était
mais encore d'être enveloppé avec sa mère dans une située sur le lac de Génésareth, .lut. judU, XVIII, n, 1;
commune condamnation. 111 Reg., i. 11-21. Cette dé- près de l'embouchure du Jourdain supérieur, Bell, jud.,
marche, appuyée par Nathan qui arriva à la suite de III, x, 7; dans la basse Gaulanilide, ibid., II, IX, 1. Phi-
Bethsabée, eut pour résultat l'intronisation immédiate de lippe y mourut et y fut enseveli dans la sépulture qu'il s'y
Salomon. David mourut bientôt après. Adonias, dont les était fait préparer. Ant. jud., XVIII, rv, 6. Au commen-
projets avaient ele déjoués par Bethsabée, ne craignit cement de la guerre des Romains elle fut menacée par
,
pas de recourir à elle pour se faire accorder par Salomon Sylla, qui était venu poser son camp à cinq stades de là.
la main d'Abisag, 111 Reg., Il, 17, cette jeune Sunamite Les soldats de Josèphe vinrent camper » près du Jour-
qu'on avait fait épouser à David dans sa vieillesse. 111 Reg., dain, à un stade de Julias », pour y attendre leur maître.
i, 1-4. Bethsabée en cette occasion lit preuve de bonté plus Sylla, ayant subi un premier échec et apprenant qu'un
que de clairvoyance politique; elle ne vit pas qu'une telle nouveau détachement était « venu en barque de Tarichée-
union était, dans la pensée de l'ambitieux Adonias, un à Juliade », se retira. Josèphe, Vita, 71-73. Pline, —
moyen de se frayei un chemin détourné vers le troue de H. i\'.,v, 15, nomme Juliade avec llippos, et l'indique à
Juda. Voir Adonias, col. 225. Elle se chargea donc d'adres- l'orient du lac de Génésareth. Ptolémée la cite parmi les
ser à son fils cette étrange demande; mais, contre son villes de la Galilée. Geograpkia, Asia, tab. iv, dans Re-
attente, elle précipita la perte de celui qu'elle voulait ser- land, Palœstina, t. I, p. 400.
vir. III Reg., il, 22-23. II. Opinions diverses. —
Les évangélistes parlent- ils
Dans Salomon en cette circonstance,
la visite qu'elle fit à d'une Bethsaïde unique ? La Bethsaïde des Évangiles est-
Bethsabée reçut de son fils des marques d'honneur et de elle la Bethsaïde-Julias dont parlent Josèphe et les auteurs
respect, 111 Reg., 19-20, qui contrastent singulière-
il, profanes? Ya-t-il eu, au contraire, deux Bethsaïde, une
ment avec l'attitude humble
et suppliante qu'elle avait dû située à l'est du Jourdain et l'autre à l'ouest? Depuis trois
prendre dans sa dernière audience chez. David, et avec siècles, les géographes débattent ces questions et sont
l'accueil presque sec du vieux roi. III Reg., I, 16-21. On loin d'être d'accord. Jusqu'au xvi e siècle, on ne parait
voit ainsi s'ouvrir, en la personne de Bethsabée, la série pas soupçonner qu'il ait pu y avoir deux Bethsaïde. En
de ces reines mères dont il est fait généralement mention 1590, Adrichomius, pour se conformer aux indications du
pour chaque roi de Juda, et dont le pouvoir fut parfois si P. Burkard, en même temps qu'à celles de Josèphe et de
grand, que la disgrâce intligée à l'une d'elles, Maacha, Pline, marqua, sur les cartes de son Theatrum Terrse
par son fils ou son petit -fils Asa, est qualifiée de « dépo- Sanctse, Julias du côté oriental du Jourdain, et Bethsaïde
sition » et de perte de « l'autorité souveraine ». II Par., à l'occident. Quaresmius, dans VElucidatio Terrse San-
xv, L6. ctse, 1. vu, peregr. v, c vu. 1039, t. n, p. S00, s'ellmv.i
Les deux généalogies de Notre -Seigneur ont pour point de démontrer que Julias est distincte de la Bethsaïde des
de départ deux lils de Bethsabée, Salomon dans la pn -
Évangiles. Peu d'années après, Lightfoot soutenait, au
mière, Matth., 1, 6, et Nathan dans la seconde. Luc, contraire, In Matth., xiv, édit. d'Utrecht, 1690, p. 329, et
m. Bl. Chorographia in Marcum, p. 413, que les Évangiles et
Certains commentateurs se sont montrés sévères dans Josèphe parlent d'une seule et même cité. Cellarius,
leur jugement sur Bethsabée. Voir Pineda, De rébus Salo- Notitia orbis antiqui, 1706, t. n, p. 633, exposant le sen-
monis, lib. i, Mayence, 1013, p. 27. Cependant
cap. IV, h. .". timent de Lightfoot, se contente de cette conclusion La : <•
le plus grand nombre ont cru que, comme David, elle question est une des plus difficiles de toute la géographie
avait fait pénitence de son péché et s'était servie de sa sacrée. » Reland se prononce pour la distinction, i Quoique
propre chute pour remonter ensuite plus haut jusqu'à la je ne sois pas enclin, dit-il, à doubler ou à multiplier les
sainteté. C'est le sentiment de Bossuet In Prov., iv, 3 ,
; villes du même nom, ce qui est d'ordinaire la dernière
de Pineda, toc. cit., et de beaucoup d'autres. E. Palis. ressource pour échapper à une difficulté, ici j'estime qu'il
le faut faire nécessairement. » Palœstina, 1714, t. il,
BETHSAIDE(Brfivxïài). Nom d'une ville, et, d'après p. 653-655. Les palestinologues modernes ne sont pas
plusieurs savants, de deux villes de Palestine. Dans la moins partagés d'avis. Les uns, comme Munk, Robin-
Vulgate, Bethsaïde désigne aussi la piscine de Béthesda. son, Stanley, Tristrain, V. Guérin, Biehrn, Handwôrter-
l,u, li des biblischen Altertums. i" édit.,
t. i, 1884, p. 183,
1. BETHSAÏDE. — I. NOM, INDICATIONS ET HISTOIRE. 2» édit., 1893, p. 222, et un très grand nombre d'autres
1. 1,
dont un seul cependant, la guérison d'un aveugle, est Voici les arguments sur lesquels se fonde la distinction
1715 BETHSAIDE 1716
des deux Bethsaïde. I» La Galilée, telle qu'elle est enten- mentatcurs, saint Luc. ix. 10, parle de Betksaîde-Julias :
due dans le Nouveau Testament, était tout entière ei or, si Bethsaïde, patrie des apôtres, était différente de
du Jourdain: la Gaulanitide, comme la Pérée, était de Julias. saint Luc, en ce passage, et X, 13; saint Marc,
l'autre côté, à l'opposé de la Galilée. Luc., vm. 2G. En vi. 45, et vin. -2-2: saint Matthieu, xi, '21, n'eussent pas
attribuant Bethsaïde à la Galilée, Joa., xn, 21, les évan- semble, se dispenser, bien moins que pour Cana
es la placent par conséquent à l'ouest du Jourdain; et Césarée. de déterminer par un terme de distinction,
saint Marc, vi, fô, .".:;. semble même dire qu'elle était de laquelle de ces deux villes ils parlent. S'ils ne le font
plaine de Génésareth, au nord-ouest du lac.
i pas. c'est qu'il n'y avait pas lieu. Bethsaïde étant unique.
-Julias, qui appartenait a la Gaulanitide et était à y parle de même, Ant. jud., XVIII, II, 1, d'une
l'orient du lac, près du Jourdain, était donc une ville manière absolue, du village de Bethsaïde. —
2° Les par-
ute. —
La Bethsaïde mentionnée par Joscphe
2° tisans de la Bethsaïde unique s'efforcent de résoudre les
m temps de Noti 5 Apôti difficultés qu'on leur oppose de la manière suivante :
Julias, les ... auraient du par conséquent em- a D'abord aucun texte positif ne fixe la limite oiïen-
)
rce nom: lorsqu'ils nomment Bethsaïde, ils parlent tale de la Galilée supérieure au Jourdain. Isaïe. IX. 1
d'une localité qui n'est point Julias. Il y avait don< . (hébreu, vin, 2.'! semlile la porter au delà. Les Talmuds
.
outre Bethsaïde -Julias, une autre Bethsaïde ou lieu de nomment plusieurs localités du teint, .ire à l'est du Jourdain
pêche, et l'on comprend >ans peine que près du lac plu- et du lac, comme Panéas, Césarée de Philippe, Gamala,
nl le nom de maison de pêche >. i
Sousitha, villes de la Galilée. Cf. Neubauer, Géographie
— 3« D'après la narration de saint Luc, ix. 10, et les récits du Talmud, p. 236 et suiv. Josèphe, Bell, jud., III. 111. 1,
parallèles des autres .on constate que la
i
ne dit-il pas implicitement la inéuie chose, lorsqu'il dé-
multiplication des cinq pains eut lieu près de Bethsaïde- signe a Thella, \illo voisine du Jourdain 1 (0eXXâ -/.mur,;
Julias. sur la rive orientale du lac; saint Marc, vi. 15, 'lopôàvo'j YGttovo; com limite de la Galilée supérieure
I..
elle a pu l'être sans cesser de demeurer pour les Apôtres III. La tradition chrétienne. — Bethsaïde appartient
et le peuple du pays ce qu'elle était historiquement et à la catégorie des lieux pour lesquels il faut distinguer
ethnographiquement, une ville de la Galilée. Ptolémée, deux périodes dans la tradition : la période ancienne,
classant Julias parmi les villes de la Galilée, n'atteste-t-il depuis le principe jusque vers la lin du xn" siècle, pen-
pas le fait? — b) Les Juifs, ainsi qu'il a été dit plus liant, dant laquelle la tradition locale demeure certaine la :
n'ont ordinairement pas fait usage des noms étrangers période moderne, depuis le xni" siècle jusqu'à nous, dont
imposés a leurs villes: pour Bethsaide cela semble certain. les indications des pèlerins, contradictoires entre elles et
— c! Le passage de saint Marc, vi, i-5, est la difficulté avec la tradition ancienne, ne sont plus pour l'ordinaire
capitale contre l'unité de Bethsaïde. Pour résoudre, on
la que des conjectures de voyageurs. Les organes de la tra-
a proposé île regarder « Bethsaïde » comme une variante, dition antique pour Bethsaïde sont assez nombreux, et
et île lire o Capharnaûm » ; cette lecture concorderait avec quelques-uns assez précis.
le récit de saint Jean, VI, 17, 21. Mais l'universalité de la Le premier est Eusèbe de Césarée, Onomasticon. édit.
lecture « Bethsaïde », qui est sans variante aucune (cf. Tis- Larsow et Parthey, p. 118; Pair, lai., t. xxm, p. 88i. Son
chendorf, Novum Tesiamentum rjrieca, edit. octava critica indication: « Bethsaïde, ville d'André, Pierre et Philippe,
major, t. i, p. 280), ne permet guère cette supposition. est située dans la Galilée, sur le lac de Génésareth, » parait
Une tradition la résout différemment. Elle montre le lieu composée, d'une part, des données de l'Évangile, et de
delà multiplication des cinq pains aux Sept-Fontaines, l'autre, avec ces mots trj itpb; tîj rtvi\<jxt>ivM Xiuvr,
: des ,
à deux milles à l'occident de Capharnaûm (voir ce nom); propres paroles de .losèphe. On peut présumer de là que,
d'après elle, le Seigneur avait quitté Bethsaïde et la rive pour Eusèbe, la Bethsaïde des Évangiles et Julias sont une
orientale; le « lieu désert » où il se trouvait après le mi- même localité. Cette présomption peut paraître d'autant
racle, Marc, vi, 35, est différent du « lieu désert » où il plus fondée, que partout ailleurs, pour exprimer la même
était auparavant, f. 32, et Luc, ix, 10; il pouvait dire à proposition, il se sert de tournures différentes. Saint Epi-
ses disciples de » retourner de l'autre coté, à Bethsaïde ». phane, Adv. hœr., h;er. 51, t. xli, col. 910, nous apprend
Après avoir raconté le départ des disciples, saint Marc, seulement que Bethsaïde et Capharnaûm étaient « peu
VI, 53, et saint Matthieu, xiv, 34, ajoutent, il est vrai : distantes l'une de l'autre », formule qui, chez les anciens,
« Et passant de l'autre côté , ils vinrent au territoire de est souvent assez large. L'auteur anonyme du Commen-
Génésareth » mais les disciples peuvent s'être rendus à
; taire sur saint Pierre, inséré aux Acta sanclorum (29 juin),
Bethsaïde d'abord, à l'orient du lac, conformément à l'ordre appelle la patrie de l'apôtre « une petite ville modeste
du Seigneur, et le lendemain à Capharnaûm dans la terre , et sans importance », juxpbv t- x«': z\nù. l-ç jmî.fyviov.Vir-
gilius, vers la fin du V e siècle ou le commencement du VI
e
de Génésareth. D'antres hypothèses sont possibles. Les ,
exemples de deux faits paraissant se rattacher à un seul va de Tibériade à Magdala, puis aux Sept-Fontaines. Il
lieu et se passer à la suite, mais qui cependant se pro- compte des Sept-Fontaines à Bethsaïde sept milles. Iti-
duisent dans des endroits et en des temps différents et dis- nera hierosohjm., dans le card. Pitra, A nalecta sacra et
tincts, ne sont pas rares dans les Évangiles. La tradition classica, t. v, p. 118. Théodosius, vers 530, désigne Ca-
ayant avec elle le passage de saint Marc qui se prête à pharnaûm à deux milles des Sept- Fontaines à cinq milles ;
cette distinction ou la réclame, son interprétation n'a de Capharnaûm, suivant quelques manuscrits, six milles,
rien de contradictoire avec le récit sacré. suivant d'autres, est Bethsaïde. Orient latin,' Itia. hieros.
1719 BETHSAIDE 1720
e
latina,t. I, p. 72, 83, 354. Saint Willibald, deux siècles plus rieur; le mille usité aux V e et VI siècles est le mille ro-
Sœwulf, en 1102, place Tibériade d'un côté de la mer à deux kilomètres environ à l'orient du Jourdain, c'est-
à-dire là où il faut chercher la Bethsaïde de Josèphe la
de Galilée, o Corozaïn et Bethsaïde, patrie d'André et de
:
plus loin Cédar (Gadara). Toutes se servent de termes dain jusqu'à Tibériade. Ziegler, Palmstiaa, 1532, carie ni,
équi alents. Cf. Anonyme, dans de Vogué, Les églises de la marque entre Capharnaûm et le Jourdain, où se trouve le
1
la Terre Sainte, Appendice, p. i±>; Théodoric, Libel- village d'Abou-Zeiuéh, ou la petite ruine d'ICI -'Oseh. M. de
las de lotis Sun, lis c. xi. v et xlvi, édit. Tobler, p. 101 , Saulcy, pour qui elle est cependant unique, la voit dans
et 102; Fretellus, l'air, h, t., t. ci.v, col. 1043, etc. Selon Tell -Hum, la seule localité qui ait des ruines correspon-
Jean de Wurzbourg, la distance entre Bethsaide et Coro- dant aux monuments que, selon lui, devait avoir Julias.
zaïn, si le nombre n'est p.i- une erreur de copiste, serait Voyage autour de mer Marie, t. il, p. 506-512, Qua-
la
de six milles. Ibid., t. Cl V, col. 1070. En 1217, Thietmas, resmius, trouve au delà du Khàn-Miniéh, en
lac. cit., la
2» édit. Laurent, p. 6, reproduit en termes identiques les un lieu où il ya plusieurs moulins, c'est-à-dire à Taba-
dé : nations des pèlerins du hi« siècle; nous 1rs retrou- gha (lig. 516), et le croit désigné par Boniface de Raguse.
iore, au \iv siècle, dans la relation du B. Odo- Robinson et plusieurs autres semblent avoir adopté le
ric, de l'ordre de s. uni - François. Laurent, Quatuor medii même sile. Voir Armstrong, Wilson et Condor, h'tmirs
'
édil . p. 147. Oh avait cependant c -
and places in tla< New Testament, p. 5. Le P. Burkard,
mencé déjà i du P. Bur-
a éi irter de la tradition, le récit loc. cit., reconnaît dans le Khirbet-Miniéh, ruine d'un
la
i
i
ordent toutes à désigner un même Burkard. considèrent cet endroit comme le lieu tradition-
'i''"- Coroa
évidemment la Kersa
il !
nel. M. V. Guérin l'accepte sur l'autorité de ces pèlerins
d'aujourd'hui, située sur la rive orientale du lac, à dix et à cause de la convenance du site Galilée, t. i, p. -13-
kilométrée environ de l'embouchure du Jourdain supé- 222. La ruine de la rotonde d'un ancien bain, longtemps
1721 BETHSAIDE 1722
regardée comme l'abside d'une église , a servi à confir- construction et la rive, un large dumm offre un ombrage
mer cette opinion. Elle est la plus commune aujourd'hui. aux caravanes de passage (fig. 518).
Au P. Nau on a montré les restes de Bethsaïde au pied
.
Et-Thell est trop éloignée du lac pour réaliser l'indi-
de la montagne assez haute qui termine la plaine du cation de Josèphe , qui place non seulement le village
Ghoueir et s'élève jusqu'à Tibériade. Voyage nouveau de Bethsaïde, mais aussi Julias, « sur le lac, » rpô; Tf,
Terre Sainte, 1679, p. 588-590. Le P. Surius, récol- XiavT, faut plutôt y reconnaître la Thella de cet histo-
il
de ta ;
xi, p. 324. On n'allègue aucun argument solide et '2i.">. C'est un petit village dans la plaine d'El-Batihah,
1. il. c.
pour appuyer ces diverses identifications. à deux cents pas de la rive est du lac et à un kilomètre au
Bethsaïde à l'orient du Jourdain a été identifiée par delà d'El-'Aradj. Il est bâti sur une légère élévation arti-
Seetzen, Smith, Bobinson et d'autres, avec Et-Thell, ficielle du terrain, pour que les eaux, qui pendant l'hiver
'Aradj. Galilée, t. i. p. 3:2*2-338. Cette ruine assez étendue, dans Yamna pour Yabna, Thibnah pour Thamna, et
où l'on remarque de beaux blocs de basalte taillés, est les autres permutations ne sont pas sans exemples. Les
à nviron un kilomètre à l'est de l'embouchure du Jour- distances, les sept milles romains des Sept -Fontaines
dain, à douze ou quinze pas du lac. Une voie romaine (dix kilomètres ou dix kilomètres et demi), cinq milles
dans le voisinage. Mohammed-Saïd Pacha y a tait
passait de Capharnaûm sept kilomètres et demi et quatre milles
i )
saint Jérôme, est une piscine île Jérusalem, qui est appe-
lé! probalique, < que nous pouvons interpréter piscine
îles brebis o De situ et nom. loc. hebr., Bethesda, t. xxin.
I
c opi ii ti di hnn :
Salul . ô probatique, jadis riantes assez nombreuses: Bethesda, Bethsaïda et Beth-
bei cail des brebi di loa liiml ' \'atit B. M. I'., t. xevi, zétha. —
Bethesda est le nom de la tirs grande majc-
1"
i
ol, 678. Cepend int le texti presque tou rilé des anciens niaiiiisci ils grecs, de la version syriaque
exemplaires, porte roï; 'IepoooÀ'ju,ot; 'K1V Peschito,de celle île Nitrie, de l'édition deWhite, en marge,
TI1 lll'i H'.A'l IKil ko) il y a a Jérusalem, prés .le l'évangéliaire 'le Jérusalem, !' version arménienne, 1 1
[ou su r J la probatique, une piscine nommée... s Le plus de quelques versions arabes et 'le deux manuscrits île
grand nombre desvei ion et des manuscrits anciens sont l'ancienne italique; c'est le nom adopté par saint Jérôme
conformes au texte grec. Quelques manuscrits ont t-, -f : io ,i It i. s. mit Jean Chrysostome (In Joa., /ion», xxxvi, I,
probatique. t. i.ix, col. 203), saint Cyrille d'Alexandrie \ln Joa., lib. n
TtpoSoenxTJ, g a la Cl rf, loc. i if",
La version syriaque de Jérusalem et les versions arabes et VI, t. lxxiii, col. 336 et 988), Didyme d'Alexandrie ./'e
suppléent au mol |,i,. s Triiiitate. n, 14, t. xxxix, col. 708 , etc. ; c'est le nom qui
de la porte Probatique. il i icistait, i n effet, à Jet usalcm, a en sa faveur les autorités les pluî grandes et les plus
ver- le nord-esl du Ten nombreuses, il vient, d'après les uns, de Bel {tesda',t maison
ou des lé il [eh. (Il Esdr.), m. i
de misé le . i
d après les autres, de l< t ai la m ù- .
|
lu || ,|,ins cette Puissant. » — '.!"
Bethsaïda, de la \ ulgate de Clément VIII,
1725 BETIISAIDE (PISCINE DE) 1726
la Vulgate. Un passage de Tertullien , De Baptisnw, t. i, scrits au moins des plus anciens de la version italique
col 1205, et une indication du pèlerin de Bordeaux (333), et deux de la Vulgate. Il n'est guère douteux que c'est
dans son Itinéraire, prouvent l'ancienneté de cette lecture de cette façon qu'a lu Eusèbe, qui écrit lîrXïbi les :
1
sitti Mariam
et sa diffusion dans l'Église latine. Bethsaïda, signifiant manuscrits de VOnomasticon ont tous ce nom, sauf celui
t maison » ou « lieu de la pêche », ne saurait, comme de Leyde. Cf. édit. Bonfrère et édit. Larsow et Parthey,
tel, avoir été appliqué à un quartier ou à un établisse- note. Ce nom est évidemment identique a celui donné
ment de Jérusalem, pour ce motif est presque généra-
et par l'historien Josèphe à la colline et a tout le quartier
lement repoussé; toutefois les diphtongues a: ou v. rem- au nord du Temple et d'Antonia. Ce quartier, d'abord en
plaçant fréquemment, dans les anciens manuscrits grecs, dehors de la ville, avait été entouré de murs par Hérode
la lettre s, et de plus le h, dans sa forme antique, étant Agrippa; il fut brûle par Cestius. pris par Titus et ruiné
presque pareil au K Bethsaïda pourrait bien n'être, ainsi
, de nouveau par lui, lors du dernier siège de Jérusalem.
que le pense Tischendorf [loc. cit.), qu'une forme ou une Josèphe dit que ce nom de « Bézétha se traduit en grec
variante de Bethzétha ou Bethsétha, qui se lit dans un par y.ïivï) nô'i.ts, « ville nouvelle. » Cf. Josèphe, Bell, jud .
gian.l nombre d'évangiles à la place de Bethsaïda et de Y, iv, '2; V, vi et vu. On a beaucoup discuté l'étymologie
Béthesda. —
3° Bethzatha (BqBÇaGâ; variante Br,ÇaOà, : et le sens de ce nom. Quelques-uns ont voulu 'y voir : m-
-J727 BETHSAIDE (PISCINE DE) 172S
plement Bêf-Zê(a', a le lieu des Oliviers. » ce qui est la dénomination propre d'un quartier. L'étymologie la plus
peu probable, la montagne à l'est Je la ville portant déjà vraisemblable est sans doute celle de Josèphe, qui devait
ce nom; M. Schwarz, bas keilige Laud, p. 285, y a vu connaître exactement et le nom et le sens; elle corres-
:g Jtjts^Hi
I^uuut et taiTs'S
''>& '
/ .,,,.
I
,
;V .,
10
le nom ararm'en Besa'a', « marais, » chose impossible à pond au chaldaïque Bi-t-liaclta', « maison neuve, » ou
trouver ,i Jérusalem; M. A. Neubauer, Géographie du " quai lier neuf, i lequel pouvait se
Talnmd, p. 138, incline à y reconnaître 1 un des deux du li't-Uazata; le dalet/t ayant souvent la prononciation
023. — risclne de i
D'après une photographie
de M. L. II.
B i on Bitiu, s marchés
de Jérusalem mention
i n. - p.n de si adoucis, comme le d;al des Arabes. Avec
ou i
lequel saint Jean l'aura voulu désigner. endroit n J'entrerai, dit-il, dans la sainte
Probatique, où
—
:
II. Situation et description. C'est en effet dans l'illustre Anne enfanta Marie; j'entrerai dans le temple,
cette région ou ce quartier, au nord du Temple, à quelques le temple célèbre de la très pure Mère de Dieu;
je bai-
pas de la porte qui s'ouvre à l'est sur la vallée de Josaphat, serai, j'embrasserai ces murs qui me sont si chers;
je me
non loin de l'ancienne forteresse Antonia et au pied de garderai d'oublier en passant par cette place le lieu où,
la colline appelée par Josèphe Bézétha dans un lieu dans
, la maison paternelle, est née la Reine -Vierge, où
tout voisin de celui où est aujourd'hui l'église de Sainte- s'estlevé le paralytique, enlevant de terre sa couche,
Anne, que l'antique tradition locale nous montre la vieille guéri par une parole. Oui, je verrai ce lieu. » Anacreon-
piscine rendue célèbre par le miracle raconté dans l'Évan- tica, xx, 81-94, t. lxxxvii, part, m, col. 3821-3824. Saint
gile (fig. 521). Voir Terre-Sainte, i» janvier
1897, p.l. Jean Damascène n'est pas moins formel « La Mère de :
Eusebe et saint Jérôme, dans le passage cité plus haut Dieu nous est née dans la sainte Probatique. » Haut, in
de VOnomasticon, n'en précisent pas mais
la situation, Nat. B. M. V., t. xevi col. 667. Le Commemoratorium
,
on voit qu'ils ne l'ignoraient pas; Saint Cyrille
de Jéru- de Casis Dei mentionne, vers 800, le même fait. Édit.
salem ne pouvait l'ignorer non plus, puisqu'il la décrit : Or. lat., Itin. lat., p. 302.
« ayant cinq portiques, quatre tout à l'entour et le cin-
Au temps des croisés, les indications deviennent plus
quième au milieu. » Hom. in parai, u, t. xxxm, col. 1133
précises. Voir le pèlerin Sœwulf (en 1102), Recueil >les
Un écrivain qui doit être de cette époque, l'auteur de voy. et mém. de la Société de géographie, t. iv, p. 844.
l'homélie du Semeur, attribuée à saint Athanase
(Patr. L'higoumène russe Daniel (vers 1107), venant du Saint
gt:, 15, t. xxviii, col. 164), la connaissait très bien:
Sépulcre et se dirigeant vers l'orient, après avoir vu le
« Il y avait, dit -il, à Jérusalem, une piscine proba-
prétoire et autres lieux, ajoute: « Un peu plus loin, à
tique avec cinq portiques; mais maintenant les
édifices l'orient, à un détour près du chemin, à gauche, se trou-
qui l'environnaient ont été détruits. » Le pèlerin de Bor-
vait la maison des saints Joachim et Anne. Il y a là, sous
deaux l'indique à de la ville, Itin., édit. Or.
l'intérieur l'autel, une petite grotte taillée dans le roc, où naquit la
lat., Itin. lat., t. i,17; ainsi que le pèlerin Théodosius
p. sainte Vierge, et c'est là aussi que se trouvent les tom-
(vers 530), De Terra Sancta, vm, édit. Or. lat., Itin. beaux des saints Joachim et Anne. Non loin est le por-
lai., t. i, p. 65. Il dit que la piscine
était voisine de Sainte- tique de Salomon, où se trouve la piscine Probatique et
Marie, nom primitif de l'église appelée plus tard
Sainte- où le Christ guérit le paralytique. Cet endroit est à l'occi-
Anne, et à une centaine de pas de l'antique Antonia,
dent [de la maison] des saints Joachim et Anne, et a un
tenue pour le prétoire de Pilate. Voir Gabbatha.
Saint jet de pierre lancée par un homme. Tout près de là, à
Antonin de Plaisance (vers 570) précise et indique
le l'orient, se trouve la porte qui mène à Gethsémani. »
IlICT. DE LA BIBLE.
1. - 57
1731 HETI1SAIDE (PISCINE T)F.) — BETHSAMÈS 1732
Pèlerinage, trad Khitrowo, îtinér. rus n'avoir été rétrécie que poui les besoins de la construction
trad de Nui "il. p. 31. On pourrait apporter les de église supérieure, a moins que les parties exclues ne
I
gnages d'une multitudi soient d'autres bassins: ees parties sont pleines de rem-
Rons nous amènent au même endroit; nous n'en citons blais 11 ne peut être douteux que cette piscine, à laquelle
plus qu'un, parce qu'il nous montre la sainte Piscine conviennent de toutes manières les indications .les récits
marquée d'un monument religieux qui nous aide à la anciens, ne soit celle regardée par les chrétiens du moyen
reconnaître. L'auteur de /-" Citez de Iher âge comme l'antique pis, ine de Béthesda; et il n'est guère
après la reprise de la ville sainte par les musulmans: possible de contester que ces derniers ne l'aient connue
<le la porto de Josaffas. à main semestre, avoil une par les récits d'une tradition ininterrompue, que nous
abeie de nonnains; si avoit à nom Sainte Anne. I
voyons remonter jusqu'au iv< siècle.
ine c'on apele le Pecine Deseurela On a néanmoins voulu chercher la piscine de l'Évangile
fontaine avoit .j moustier. lit celle fontaine nequert point, ailleurs. Nous ne parlons pas de l'usage qui s'était établi.
— —
.
Ce pied de marbre blanc, offert par la dame romaine dont le nom vait encore les reconnaître au IV e siècle, puisque saint
6e lit anr l'Inscription, en reconnaissance de la guérison d'un Cyrille nous montre la piscine entourée par les cinq por-
mal dans les blocages des an- tiques. Au vi* siècle, Théodosius nous montre les malades
clenn venant de nouveau se plonger dans ses eaux et leur de-
d'iiui an M '• Il a 13 centimètres de
mander la sauté. Vers la lin du même siècle, saint Anto-
longueur. i
pied droit, chaussé d'une
pan-] ise plate. Quoiqu'il soit mo- nin l'indique comme un lieu où l'on vient laver de toute
lli et la parti la ville. Quand les Francs s'emparèrent de Jérusalem, ils
on y rei naît une œuvre de l'art grec; le style en est pur, voulurent le remettre en honneur, et les malades vinrent
11 c coupée un peu au- de nouveau y chercher la santé. Voir Bongars, Gesta
dessus de la cheville et sur la tranche, légèrement c mv< arum expugnantium Jérusalem, p. 573. C'est a
gravée m cinq lignes rii l consa- cette époque que moustier » donl parle
l'ut construit le ..
parente d'un .les gouverneurs on d'un des ofllclers supérieurs du xiv" siècle, insères dans les œuvres de Marino Sanuto;
romains envoyés n partir de cette date pour administrer et puis on cesse d'en faire mention, et le Birket-lsrael passe
contenir la Palestine.' Revue de l'Instruction publique, S» oc- pour la piscine Probatique. C'est en ls71 que M. Mauss,
tobre 1868, p. 502.
s'occupant de la restauration de Sainte- Anne, retrouva
la pis. ine, et en 1876 que reparut, déblayée par un ébou-
au tans que Ihesu Cris fu en tière, avenoil que li an- lement, l'abside du » moustier Aux alentours on avait .
enoil parfois movoir celé ne » La Citez de Ihe- découvert de nombreux fragments de mosaïque, des cha-
m, édit. Or. lat., Uin. frans . p. 19 50. Cf. aussi piteaux corinthiens, des tronçons de colonnes el un pied
Théodoi t., p. 65 qui écrivait dans les dernières . \olif .le m, n lu.- c cette inscription: IluNIlllIA AOV-
..
années de la domination franque ; Jérusalem (vers 17:2 1 1. K1A1A ANE0HKEN (fig. 526). L. IIeidet.
A cinquante pas au nord-ouesl di l'église Sainte-Anne,
au mil lu val] [ui pas-.- entre la colline Bézétha et BETHSAMÈS. Hébreu : Bel iêméi , > maison du
celle qui soutient l'angle nord-esl de la ville, esl une fosse soleil. .. Nom de trois villes de Palestine et d'une ville
dont fond est à seize mètres au-dessous du sol actuel
le d'Egypte.
522). s, Ion ueur esl de seize mètres el sa largeur
de six. Elle esl à ti iple él e Le premier, de huit i
1. BETHSAMÈS I
Septante : no'/.i; yj).(ou, Jos., IV, 10;
de baul partie taillé dans le rue et destiné
i
15, 19, 20; 111 ll.u.. iv, :i : IV Reg., xiv, Il . 13; I Par.,
servail de crypte à une petite chapelle dont il resb 59; Il Par., xxv. 21, -il; xxvm, 18; Vulgate: Bethsé-
vi,
si. le, dirigée vers l'orient; cette chapelle
forme le troisième mès, d.ms Par., vi, 59), ville située sur la frontière nord
I
lieu d'eau loyante, un pi sonna donl on n m trque les i • I.'- cités de la tribu de Dan sous le nom de Uii
plis des vêtements au bas el aux
ni le reste i
I. Nom, identification. —
En comparant, en effet, les vantes 1° Bethsamès est mentionnée, III Reg., iv, 9,
:
différentes listesoù sont compris ces deux noms Bit avec Salebim et Élon parmi les cités soumises à l'inten-
Semés et 'jr Semés, Jos., xv, 10; xix, 41; III Reg. rv, 9; , dance de Bendécar elle devait donc, comme elles, appar-
;
II Par., xxvin, 18, nous croyons pouvoir n'y reconnaître tenir à la tribu de Dan. Jos., xix, 42, 43. —Nous ferons
qu'une seule et même localité, dont les autres déterminent remarquer que les circonscriptions territoriales indiquées
la position : Clieslon (aujourd'hui Kesla), Jos., xv, 10; III Reg., iv, 8-19, ne correspondent pas exactement au
Tharnna (Tibnéh), Jos., xv, 10; xix, 43; II Par., xxvm, 18; territoire de chaque tribu, mais sont plutôt déterminées
Sara (Sar'a), Jos., xix, 41; Esthaol (Aschoû'a), Jos., d'après la fertilité relative de chaque contrée, de manière
six, 41; Aialon (Yâlo), Jos., xix, 42; II Par., xxvin, 18; à favoriser la juste répartition des charges. Voir Bétha-
Salebim ou Sélebin {Selbit), Jos., xix, 42; III Reg., iv, 9; nan. — 2° Dans Josué, les villes d'un même groupe font
Acron ou Accaron ('Agir), Jos., xix, 43. Voir les cartes partie de la même région. Or Bethsamès, ville sacerdo-
de Juda et de Dan. Nous croyons inutile de chercher deux tale, Jos., xxi, Itj; I Par., VI, 59, est citée avec Jétlier
villes distinctes dans ce cercle restreint, quand un seul point (Khirbet 'Attîr), Esthémo (Es-Semou'a), Jeta (Youtta),
peut répondre aux exigences des textes. Nous trouvons, en etc., situéesdans le district montagneux qui s'étend au
effet, sur la limite des deux tribus un village dont le nom re- sud d'Hébron. —
Le principe est parfaitement exact, ré-
produit exactement l'antique dénomination : 'Aïn Schems, pondrons-nous; seulement son application ici n'est pas
j~-;~ /y*fi = uraù no, Bèt SéméS. La première partie rigoureuse, parce que les villes sacerdotales et lévitiques
n'étaient pas nécessairement cantonnées dans le même
du mot, heth , « maison , » a été remplacée par un autre coin. Ensuite, nous avons dans le même groupe une autre
nom commun, 'aïn, « source, » ce qui s'est produit plus localité qui s'éloigne des autres dans la direction de
d'une dans l'onomastique palestinienne; ainsi Betha-
fois Bethsamès, c'est Lobna (hébreu Libnàh). Jos., xxi,
:
gla est devenu 'Aïn Hadjki. Les formes primitives, Hir- 13; I Par., vi, 57. n'est pas connu;
Son emplacement
sémès et Bethsamès, subsistant dans la forme actuelle mais comprise dans la troisième série des villes
elle est
Ain Schems, « source du soleil, » indiqueraient, d'après de « la plaine » ou Séphéla, Jos., xv, 42, et les noms
quelques-uns, que, dans l'antiquité, cet endroit était con- qui l'accompagnent nous reportent principalement au-
sacré au culte spécial de l'astre du jour, comme l'étaient tour de Beit-Djibrln (Éleuthéropolis). Nous en pour-
les villes appelées par les Grecs Héliopolis en Egypte et , rions dire autant d'Asan. I Par., vi, 59. —
3 U Enfin, si
en Syrie. Cette explication n'est nullement certaine les : Bethsamès appartenait à Dan, elle devrait être éni in e
Chananéens adoraient le soleil sous le nom de Baal et avec les villes sacerdotales de cette tribu, Elthéco,
non sous celui de Semés; le nom de « maison du soleil » Gabathon, Aïalon et Gethremmon. Jos., xxi, 23, 24; xix,
devait donc signifier autre chose que lieu consacré à ho- 42, 44, 45. Cf. Reland, Palœslina, Dtrecht, 1714, t. n,
norer le soleil ( fig. 527). p. 656. Mais il est facile d'admettre que Bethsamès étant
Ceux qui veulent distinguer deux villes, l'une de Dan, sur la limite même des deux tribus, et étant détachée
l'autre de Juda, feront probablement les objections sui- de Juda, ait été rangée par l'auteur sacré parmi les cités
1735 BETHSAMES 1730
les villes frontièn ins une certaine ligne fli Samuels, Leipzig, 1875, p. 58), il est certain qu'il ne
L'Écriture elle-même fixe bien la position de Beth- pouvait y avoir ni à Bethsamès ni dans les environs une
samès. Aux points que i ivons déterminés plus haut, population de cinquante mille habitants; il ne peut non
nous i
les suivants. Cette ville se trouvait non plus être question ici d'un rassemblement extraordinaire
loin du pays philistin 1 Ri g., VI, pas très .
du peuple, venant de toul le pays el d une assez grande
plus de Cariathiarim [Qai et el- Enab Reg., vi, 21; . I
distance J isèphe, racontant le même événement, Ant.
vu, 1. L'expression « descendre », employée Jos.. xv, 10; jud., VI, i, 1, ne parle que de soixante-dix morts. Les
1 Reg., vi •!'., indique que son altitude était inféi ieui e à
.
Bethsamites effrayés prièrent les habitants de Cariathia-
ne, ce qui explique aussi par la proxi- rim de venir prendre l'arche d'alliance et de l'emmener
une vallée - dans laquelle les habitants
I
mois-
i
chez eux. Pour les détails archéologiques et historiques
sonnaient au moment où l'arche sainte leur fut
le blé « qui illustrent ce récit, voir F. Vigouroux, La Bible
roui ,/e modernes, 5 e édit., Paris, 1889, t.in, p. 395-398.
lée. Reg. vi, 13. Enfin une 1 , i
dérék) conduisait d'Accaron à Bethsamès. !>- VI I 1 - — Sous Salomon, Bethsamès fut soumise à l'intendance
9, 12. Eusèbe et saint J rôme, Onomaslica sacra, de Bendécar. 111 Kog. n, il. C'est la aussi que se ren-
,
j
celui-ci, qui avait imprudemment provoqué son rival, fut
en allant vers Nicopoli Ils se trompent en I
battu, vit son armée en déroute el fut emmené prison-
Iassignant à la ti ibu de Bi njamin, et la distance marquée niei 'Jérusalem. IV Re",., xiv, 11-13; II Par., xxv,
csl un peu trop faible. Tous ers détails conviennent par- 21-23. Sous le règne de l'impie Achaz, les Philistins s'em-
faitement à Aïn Schems, qui se trouve précisément à parèrent de cette ville, en même temps que de plusieurs
on des deux roules dont l'une va de Beit- places qui bordaient leur territoire. II Par., xxvm, 18.
Djibrln à 'Amouàs, et l'autre se dirige en are de cercle A. Legendre.
de la plaine philistine à Ji rusaient c'est la voie ferrée : 2. bethsamès (Septante: Baie<rau.Jç ; Codex AL
actuelle, c|ui suit longtemps Vouadi es-Serâr, vallée drinus : I!ai6o-u.i;), ville frontière de lu tribu d'Issachur.
d'abord large, qui se rétrécit ensuite. Les ruines qui si- .los., xix, 22. Elle es! citée entre le Thabor et le Jour-
ut cel endroil « sonl épai ses sur deux collim dain. On a propose de la reconnaître dans le Khirbet
u partie semées d'orge on plantées de tabac, en
. i Bessoum, au nord de celle montagne. Le nom serait une
el de hautes herbes Des
couvertes de broussailles corruption de Bethsamès, comme Beisan en est une de
mal taillées, de dimensions diverses,
i
mais la pluparl de moyenne grandeur, sonl disséminés 1874, p 155. Mais ce changement csl difficile à admettre,
pêle-mêle sut le sol. On observe aussi les arasements de el la localité semble plutôt appartenir à la tribu de Neph-
plusie mut setli as sises inférieures de nomb eux tliali. Les explorateurs anglais ont à leur tour proposé
com] irti qui constituaient les enceintes d'autant il . 'Ain eseh-Schemsiyéh, dans la vallée du Jourdain, au
Bai -lis, depuis longtemps sans doute renver- sud de Bi isân. Survey of Western Palestine. Me/noirs,
ou six pauvres familles arabes y habitent au
i Londres, 1882, t. u, p. i'tl là. Armstrong, Wilson et :
moment de la récolte. Entre les deux collines çsi une Conder, Names and places in the Old and New Testa-
petite mosquée
Tudée, t. u. p. 18. Les restes i
V. Gué ment, Londres, 18811. p. 3ô. Ou peut objecter à relie hypo-
dune ancienne encore bien marqués. Cf. Robin- ville sonl thèse que endroit indiqué csl à la limite sud d'Issachur,
I
son Biblical Besearches in Palestine, Londres, 1856, t. n, tandis que Bethsamès serait plutôt, d'après le texte sacré, à
p. 224; Survey of Western Palestine, Memoirs, Londres, la limite noi d à moins que Josué n'ait voulu désigner ici
;
1883, t. m. p. 60. les frontières opposées. S'il fallait chercher notre ville entre
II. Histoire. — Lé fait le plus important qui se rat- le Thabor et le Jourdain, on pourrait la placer à Khirbet
esl celui qui est rai onté au chap. vi Schemsin vers la pointe méridionale du lac de Tibériade.
,
frappés de plaie, cruelle résolurenl delà renvoyer il drinus ©ao-poû?, Jos., xix, 38; Bai6<retu.'j;; Cod. Alex.:
:
en Israël D'après le conseil de leurs prêtres el de leurs Be6<ra[uiç, Jud., i, 33), ville de la tribu de Nephthali,
devins, ils la placèrent sur un char neuf, attelé de deux citée dans deux versets de l'Ecriture avec llélhanath. Jos.,
veihes qui n'avaient pas encore porté te joug. Poui s'as- xix, 38; Jud., i, 33. Les premiers habitants chananéens
surer que leurs maux étaient bien l'oeuvre de Dieu el non i\'cn furent pas chassés, mais devinrent tributaires des
d un mple a» idenl il- enlevèrent aux génisses . enfants d'Israël. Jud., i, 33. On a donné comme possible
leurs veaux, afin de voir si elles prendraient le chemin l'identification de celle ville avec Khirbet Schemsin, &
de la lei re Israélite plutôl qu elui des étables, où elles i
l'est du mont Thabor. Cf. (1. Armstrong, Wilson et
naturellement attirées. Il- eurent soin de joindre
i
Conder, Names places in the Old and New
a •'
I
îles prési !>. ne Li rai lies se dit igèrenl ment, p. oo. Pans ce cas, elle ne serait pas distincte de
vers Bi Ih uni en mu int, mai -ans se détourner. i
la cité frontière d'Issachur. Voir Bi msAMÈs '1 Cependant
Les habitants du paj pes à la moisson du i les noms qui la précèdent immédiatement dans rénumé-
froment, dan- la vallée, c'est-à-dire dans Vouadi es-Serar, ration do Josué, xix, Jéron (Yaroun), Magdalel [Med-
;i8,
loi qu'il in ;
|
•
t l'an lie d'alliance. Elle ai jeidel), Horem [Khirbet Harah) et Béthanath ['Ainitha
devi de Josué ,,,,,, ou Anatha) la font remonter bien plus au nord. Pour-
le Belhsamite. Les Isi de joie, et rait-on la reconnaître dans Khirbet Schem'a, à quatre
les lévites qui habitaient mettant le chai en de Safed, comme le proposent
la ville, ou inq kilomètres à l'oi
i
I
mi i
I I
,, vi, 19. un amas confus de piei es de taille. » V. I.uérin, Gai
i
:
i
'
évidemmi ioc. A. Legendre.
1737 BETHSAMES BETHSAN 1738
4. BETHSAMES (Septante : 'HXiourcôXi; lv ~Q.r, Vul- Cf. J.de Rongé. Géographie ancienne de la Basse Egypte,
gate : domus solis, « maison du soleil »), nom qu'on Paris, 1891, p. 81, Lescolonnes (hébreu massebôt ; Rep- :
trouve une fois dans Jerémie, xlui. 13. Annonçant la lante trcOXou;) qui doivent être brisées sont probablement
:
conquête de l'Egypte par Nabuchodonosor, le prophète lisques élevés au-devant des temples. 11 n'en reste
dit (d'après l'hébreu) « Et il brisera l( - colonnes de Bêt
: plus aujourd'hui qu'un seul debout ifig. 528) sur l'emplace-
Sèmes qui est dans la terre d'Egypte, et il consumera par ment de cette grande ville, à laquelle les Arabes donnèrent
le même nom Bethsamès palestinienne, c'est-à-
qu'à la
dire Aïn-Schems. —
Cependant, d'après certains com-
mentateurs, on pourrait ne voir dans le texte prophétique
qu'une allusion générale aux sanctuaires du soleil et aux
statues des dieux sur la terre des Pharaons. Voici, en effet,
sur le sens de Pi-Ra, les paroles de M. Bi u-s. h. Dii tion-
naire géographique de l'ancienne Egypte, Leipzig, 1879,
p. 409 « 11 y avait, en Egypte, un grand nombre de villes
:
(Reg.), vi. Il, etc.). Dans Jud., i, 33, il s'agit des habi-
tants de Bethsamès de Nephthali; dans 1 Reg., vi, 13-20,
des habitants de la ville sacerdotale de Bethsamès, dans
la tribu de Dan. Voir Bethsamès et 3. I
BETHSAN i
hébreu : Bêt Se'ân, « maison du repos, »
Jos.. xvn. 11, 16; Jud., i, 27 _; III Reg., iv, 12; I Par.,
vu, 29; par contraction, Bêt San, I Reg., XXXI, 10, 12,
et Bê( San, Il Reg., xxi, 12; Septante : BaiOo-iv, Jos.,
xvn, 11. 10; Jud., i,27; II Reg., xxi, 12; Br)9criv, III Reg.,
iv, 12; I Mach., 52; XII, 10, 41; Baràaâp., I Reg., xxxi,
v.
lu. 12; BaiÔiraâv, Par., vu. 29; à oT/.o: Siv, 111 lie-..
I
1. Nom. —
Bethsan porte aussi le nom grec de Se yt Im-
polis (Josèphe,A ut. jud.,~V, i, 22; VI, xiv, 8; XII, vin, 5),
contraction de 2xu6<3v itôXi;, « ville des Scythes, «qu'on
528. — Obélisque d'Héliopolis. D'après une photographie. trouve dans le livre de Judith, m, 10, et II Mach., xu. 29.
Cet obélisque, le plus ancien qui nous soit connu, est en syénitc L'expression des Septante, Jud., i, 27, BacOciv f, ii-i
rouge d'Assouan, ec a été érigé par Osertésen I er pharaon de , SxuOtôv tkSXiç, est justement regardée comme une glose.
la xu' dynastie égyptienne (Ancien Empire).
Quelle est l'origine de cette appellation? Roland, Palx-
slina, l'trecht, 1711, t. h, p. 992, prétend qu'elle vient de
le feu les temples des dieux de Egypte, o [.es Septante ont
1 Socoth (hébreu Sukkût), lieu célèbre dans l'histoire de
:
traduit Bel Semés par Héliopolis, c'est-à-dire la ville bien Jacob, Gen., XXXIII, 17, et que le nom de SuscoôôitoXiç
connue, située à la pointe du Delta, à peu de distance donné à la cité la plus importante de cette contrée, se
au-dessus du Caire actuel. Il semble y avoir un pléo- serait ensuite changé en celui de SxoSouoXiç Mais, selon
nasme dans leur phrase 'HXioutoSXewç otvXouç -o-j; i;
: la remarque de Robinson, Biblical Researches in Pa-
''.l-i, » les colonnes d'Héliopolis qui sont dans On; a ces lestine, Londres, 1856, t. m, p. 330, il n'est guère pro-
deux mots, en effet, désignent ordinairement la même bable que la ville la plus considérable de la région ait
emprunté sa dénomination à une autre relativement peu
ville. Cependant on peut dire que Ou, en égyptien |î, connue; puis il n'était pas dans les habitudes des (irecs
.t/i, était le nom civil, tandis que le nom sacré était de former de ces mots hybrides, c'est-à-dire de faire en-
I ''''"' tier les mots étrangers dans leurs noms composes, i
il indiquait la partie de la cite qui contenait les temples. ne doit pas être pris à la lettre, et qu'il faut entendre par
1739 BETIISAN 1740
cette désignation un peuple rude, barbare, comme sont, portance de la vieille cité qu'il remplace. Il se trouve à
de nos jouis encore, 1rs tribus nomades et sauvages qui l'extrémité orientale de la vallée qui courant entre le
,
iit le Ghôr. L'explication la plus naturelle est celle montagneux du Djebel Dàlnj ou Petit-Hermon au
f
qui est tirée d'une invasion des Scythes, mentionn nord, et le Djebel Foqou'a ou les monts de Gelboé
Hérodote, i. 103-1(6, à l'époque du roi d'Egypte Psammé- au sud, n'est que le prolongement de la grande plaine
tique, dont le ngne correspond à celui de Josias, roi de 1 Esdrelon. Il occupe un petit plateau qui domine la
Juda. La critique contemporaine admet comme authen- valli du Jourdain d'une hauteur d'environ cent mètres.
tique le fait de cette expédition, regardé un peu 1 Les alentours sont merveilleusement arrosés par quatre
ment comme apocryphe par Reland. Cf. Maspero, His- cours d'eau principaux: au nord, le Kalir Djaloûd , qui
toire a uples de VOrient, i* édit.. Paris, prend sa source vers Zer'in et coule au pied de la colline
1886, p. 512-513. Rien ne s'oppose donc à ce que nous appelée Tell el-Mosn, l'ancienne acropole de Bethsan;
L TluiiUicr.JU'
considérions comme certain aussi l'établissement d'une au-dessous, un ruisseau vient le rejoindre dans la direc-
colonie de Scythi i, qui, à cause de cela, aurait tion du nord-est et sépare la colline du village actuel :
II. Description.— Beis&n n'esl plus aujourd'hui qu'un tenir la semence d'un saali produisait a Beth-Schea<
i posi- soixante-dix kor. » Rabbi Simon ben Lakisch exprin
tion et pai les ruines qui l'entourent, on comprend l'im- d'une manière poétique la richesse et la beauté du sol,
1741 BETHSAN 1742
en plusieurs quartiers.
térieur, elles partageaient la ville à l'ouest du Jourdain, est dans la vallée, au nord du vil-
A en juger par un certain nombre d'assises encore en lage. « La demi -circonférence qu'il décrit mesure envi-
place çà et là, on voit que le mur d'enceinte se compo- ron cent trente mètres de développement. Les galeries
sait extérieurement d'un appareil de blocs réguliers, soit voûtées sur lesquelles reposaient les gradins, qui ont dis-
calcaires, soit principalement basaltiques; l'intérieur était paru, sont en partie intactes elles ont été bâlies avec dt
;
rempli avec du blocage ; son épaisseur était de deux belles pierres basaltiques très régulièrement taillées el
mètres cinquante. A l'est, un bastion maintenant renversé agencées ensemble. Les habitants de Beisàn s'en servent
flanquait la route au-dessus du pont, Djisr el-Maqlou'a; aujourd'hui comme de magasins pour y placer leurs pro-
à l'ouest, on remarque une ancienne porte. visions et leurs récoltes, et pour cela ils en obstruent
Le moderne n'est plus, comme nous l'avons dit,
village l'entrée avec des épines. De distance en distance, on re-
qu'un misérable reste de l'ancienne ville. Aujourd'hui marque des passages bas et étroits où un homme seul ,
cependant il est en train de se développer. Le gouverne- peut pénétrer en se courbant particularité que l'on ob-
,
ment y a mis quelques soldats; depuis peu d'années, on serve seulement dans un petit nombre de théâtres anciens,
y a bâti plusieurs maisons. Quelques chrétiens de Naza- et qui avait pour but très probablement de répercuter
reth s'y sont établis pour le commerce les Bédouins du
; la voix des acteurs. A la place des sièges enlevés, des
Ghôr viennent s'y approvisionner. Un bordj ou petit fort précinctions horizontales qui les partageaient en étages
arabe est construit en partie avec de beaux blocs tirés et des petits escaliers qui les divisaient en compartiments
des ruines de la cité antique, qu'on remarque également cunéiformes, croissent actuellement des herbes et des
dans plusieurs maisons. A quelque distance, au nord-est, broussailles. L'orchestre est de même envahi soit par
1743 BETHSAN — BETHSETTA Y
des plantes épineuses, soit pai des légumes. Quant à la texte grec de Judith, m, 10, nous montre Holopherne pas-
es 'l' pendances, il n en subsiste plus que des sant par la plaine d Esdreloii et campant pendant un mois
arasements h quelques magnifiques dalles enco entre Gtebae (I'aiôii) et Scythopolis. Judas Maebal.ee, —
place. V. Guérin, Samarie, t. i. p. 286. Au delà, quelques après son expédition dans le pays de Galaad, l'an 163
colonnes de marbre encore debout s'élèvent au milieu de- avant J.-C, retraversa le Jourdain vis-à-vis de Bethsan.
blés; leui i irconfi rem e mesure deux mètres vingt. I Mai li., v, 52. Il se rendit ensuite à la ville; les Juifs
Au nord iln théâtre, et à la distance d'environ huit cents qui l'habitaient accoururent au-devant de leurs frères et
mètre une h; i ollim . appelée Tell el-Hosn ; leur dirent qu'ils avaient toujours été traités avec bien-
c'est l'antique acropole fig. 530). En la gravissant, on
veill.iiiec par les Scylhopulitaius même au plus fort des ,
erçoit qu'elle forme trois plateaux différents, deux calamités qui avaient pesé sur leur nation. Judas adressa
plateaux inférieurs, à l'est el i l'ouest, et un plateau cen- dune de vils remerciements a la population, et l'exhorta
tral supérieur, du sommet duquel l'œil embrasse un assez à persévérer dans ces liens sentiments à l'égard de son
vaste horizon. Au nord, s'élévenl les montagnes de Ga- peuple. Il Mach., xu, 29-31. Vingt ans plus tard, Tryphon,
lilée; à l'ouest, s'étend la plaine d'Esdrelon, dont les qui avait formé le projet de supplanter le jeune Anlio-
derniers prolongements contournent le Djebel Foqou'a chus, et qui craignait que Jonathas ne s'opposât à sa
de cercle. Du côté de l'est, le regard se porte sur trahison, vint en Palestine avec une armée et s'établit a
le i,i, nr el sur le Jourdain; le lleuve serpente nu milieu Bethsan. Jonathas vint l'y rencontrer avec quarante mille
d'un épais fourré de roseaux el de bouquets de tamaris. hommes, Mais le général suien endormit la défiance de
l
ne quantité de petits monticules se dressent dans la son adversaire par de belles promesses, el l'attira perfide-
vallée verdoyante. Le tell étail entouré d'un mur d'en- ment à Ptolémaïde, où
s'empara de sa personne pour
il
extérieurement d un appareil de larges blocs, comme l'in- L'histoire, en particulier celle des Juifs a l'époque ma-
diquent quelques pans intacts. A l'extrémité nurd-ouest chabéenne, el les vestiges de plusieurs temples épars au
du plateau inférieur occidental , on remarque les restes milieu des ruines de Beisàn, montrent que cette ville,
.l'une lui inte portevoùtée, dont les assises inférieures d'où les anciens Israélites n'avaient pu chasser les Cha-
paraissent antiques el datent sans doute de la fon- nanéens, resta toujours une cilé en partie païenne. Jo-
dation de la forteresse. Le Qala'at el-Hosn est bordé, au seph,- la mentionne sur les contins de l.i (labiée vers le
nord el a l'est, par le ravin profond de VOuadi el-Djâ- sud. Bell.jud., 111, III, 1. C'était, de son temps, la plus
rend inaccessible de ces deux côtés.
[ui le grande ville de la Décapole, district auquel elle apparte-
Le Djisr el-Maqlou'a, au nord-est, était un pont de nait, bien que située sur la rive occidentale du Jourdain.
trois arches, dont les voûtes sonl aujourd'hui détruites; Bell, jud., III, îx, 7. Épicrate, gém rai d'Antiochus de
l'arche seule du milieu était à cheval sur le lil du tor- Cyzique, l'an 109 avant J.-C, la vendit a Hyrcan par tra-
rent; les deux autres reposaient sur les berges; elles hison, avec les autres villes des environs occupées par
avaient été bâties avec des Mm, s réguliers de forme car- les Syriens. Anl. jud.. XIII, x. 3. Huit ans plus tard,
rée, qui en constituaienl le parement extérieur. Au delà Cléopàlre, mère d, Ptolémée Lathyre, y eut une entre-
de ce pont, on observe, sur les lianes d'une colline, plu- vue avec Alexandre Jannée, et lil alliance avec ce prince.
sieurs sarcophages mutilés el un certain nombre d'ouver- Pompée s'en empara dans sa marche de Damas en Judée,
tures, en partie bouchées, qui suit celles d'autant de m. us il l.i rendit ensuite a se- propres balai. mis. Anl
tombeaux. Au-dessus esl le réservoir à? el- Hammam. XIV, m, 4; iv, i. Gabinius, proconsul de Syrie, la lil ré-
Enfin, en revenant vers l'ouest, on rencontre Tell el- parer. Anl. jud., XIV, v, 3. C'est peut-être a celle époque
\ia labah avec les ruines d'un fort; puis Le peu! supé- le re taurati pi'il tant attribuer le théâtre et quelques-
rieur, dil Djisr el-Khàn, l'extrémité nord-ouest du ter-.i uns des autres édifices ornes de cnlonncs dont nous avons
ritoire de Beisàn, offre une belle vue, en bas, dans la signalé les ruines. Les Talmuds in- la mentionnent ja-
vallée jonchée de quantité de colonnes et d'autres ruines. mais sous un autre nom que celui de Beischan ou Beth-
Cf. Robinson, Biblical Researches, p. 32(j ;i2t> Survey - ; Sl lie.iu. Comme celle ville était li.il.ile,. par des païens
of Western Palestine, Memoirs, Londres, 1882, t. n, (cf. Josépbe, Vit., 6), elle n'était pas, à une certaine
p. I01-H3; V. Guérin, Samarie, t. i, p. 285-288. époque, comptée parmi les villes de la « Terre d'Israël »,
III. Histoire. Beths. —
icupait une position avanta- Les Juifs qui y demeuraient étaient très minutieux dans
sur la roui.- qui allait de l'Egypte à Hamas. Elle l'accomplissement de certaines pratiques religieuses. Tal-
fui primitivement po ïédée par une population chana llllld de liabjlone, l'i'sallinl, ."ni 'e Un dil des liisrlm- ..,1
I'.
. qui étail valeureuse et se servait à la guerre de Baïschani qu'ils observent très rigoureusement le sabbat.
chariots armés de fer. Jos., xvn, 16. La demi-tribu de — Cf. A.Neubauer, La géographie ,/» Talmud, p. 171. Au
Manassé occidentale ne put en expulser les bal, il. mis temps d Eusèbe et de saint Jérôme, Onomastica sacra,
qui furent simplement, dans la suite, assujettis à un tri- Gœttingue, 1870, p. 105, 237, s, vii,e|„,iis continuait d'être
but, .les xvn, 12, 13; .lud., i, 27, -is.
.
Lorsque Saûl eut _ une ville importante, ixiar^oi; lla/ï'.TTiv/,; r.oli;. Elle
m ombé sur le mont Gelboé avei ses trois fils, les Phi-
i
nulles de l'ell.n, enlevèrent le corps du prince et après sa défaite par Gédéon. Jud., vu, 23 (hébreu el Sep-
ceux
de -e> enfiintS, puis, revenus tante, 22). M. V. Guérin. Samarie, t. i, p. 301 303, l'iden-
,
I,,./ eux. le-
tifie avec b village actuel de Schouttah , a deux heures
en ensevelirent les osse ni dans 1 boi li labès
lie. xxxi. 11-13; - environ au nord-ouest de Beisàn-. Ce nom, en elle!, écrit
l
. Il Reg., x.xi. 12. Su,,- s,
Beth .m ei tout le disti a
dépendait étaient admi- q ScllOUffa', par les uns, Schouttah, pa-
J^£
t
i
(j^, et <
,
d'effroi et s'entre-tuant les uns les autres, les ennemis façon générale le lieu où les Israélites atteignirent les
s'enfuirent précipitamment. Ils durent naturellement se fuyards. A. LEGENDIiE.
diriger vers l'est, pour regagner les rives du Jourdain, BETHSIMOTH. C'est ainsi que la Vulgate appelle,
qu'ils avaient franchipeu auparavant, et mettre ce ffeuve Num., xxxiii, 49, et Jos., XII, 3, la ville transjordanique
entre eux et leurs adversaires. Suivant la vallée du Nahr qu'elle appelle plus exactement ailleurs Bethjésimoth.
Djaloud actuel, qui conduit de la plaine de Jezraèl à Bei- Voir Bethjésimoth.
sân l'ancienne Bethsan ou Scythopolis), ils rencontrèrent
l
d'abord nécessairement la localité appelée aujourd'hui 1. BETHSUR (hébreu BêtSûr « maison du rocher n;
:
Bethsetta du texte biblique. C'est un petit village de trois Elle est appelée par la Vulgate Bessur, Jos., xv, 58, et
cents habitants, dont les maisons sont bâties en pisé ou Belhsuva, au lieu de Bethsur, dans les livres des Ma-
avec de menus matériaux. Des silos nombreux ont été ehabées. Au premier livre des Machabées, iv, 29, là où
creusés dans le sol et servent de magasins souterrains à on lit, dans la Vulgate « Us vinrent en Judée et campèrent
:
chaque famille. Les femmes s'approvisionnent d'eau au à Béthoron, » les Septante lisent: « Us vinrent en Idumée
canal de l'Ain Djaloud. qui coule à quelque distance au et campèrent à Bethsur (h BaiBooOpoïc). » L'historien
sud du village. — Cette identification avait déjà été indi- Josèphe lit, comme les Septante, « Idumée » et « Beth-
quée par R. J. Schwarz, Dus heilige Land, Francfort- sur ». .-l,i/. jud XII, IX, 4. On ne peut douter que cite
,
sur-le-Main, 1852, p. 133, et par Robinson, Bililical Re- dernière leçon ne soit la vraie. Au second livre des Ma-
sean lies in Palestine, Londres, 18Ô0, t. n. p. 356, note 3. chabées, XI, 5, Bethsura, qui est ici évidemment la même
— Plusieurs auteurs cependant placent Bethsetta dans la ville que la Bethsura nommée tant de fois dans l'histoire
vallée du Jourdain, au sud de Beisàn, au-dessous des des guerres de cette époque, est indiquée à « cinq slades
montagnes d'Éphraim. « L'acacia, dit Stanley, ne se trouve de distance de Jérusalem », dans le grec comme dans la
1717 BETHSUR 17-18
Vulgate. Cette distance de « cinq stades » est, on n'en ans après, Lysias revint avec cent vingt mille hommes
peut douter, une erreur de quelque copiste grec le Codex : et de nombreux éléphants mettre le siège devant Bethsur.
AlexandrinusporteVXOlNOYS 11EXTE. rinqschènes». Longtemps la ville résista, et ses défenseurs firent des pro-
Le schène égyptien étant de trente stades, les cinq schénes ie valeur; mais Judas ayant du se retirer devant le
équivalent à cent cinquante stades (une vingtaine de uombre, Bethsur, manquant de vivres , fut obligé de
milles ou un peu plus de vingt-cinq kilomètres c'est ; capituler. I Mach., vi 49 et 50; II Mach., xm, 18-2i
.
à cette même
distance qu'Eusèbe et saint Jérôme, le pè- Il avait été convenu que la population emporterait tout
lerin de Bordeaux et d'autres indiquent Bethsur, comme ce qu'elle voudrait mais les Grecs la dépouillèrent de tout.
.
nous le verrons plus loin, et c'est là que nous trouvons Josèpbe. .-bit. jud , XU. IX. 5, édit. Didot.t. I, p. 470.
aujourd'hui le khirbet (ruine) appelé Belh-es-Sur ou mort de Judas, Bethsur devint le refuse des
la
Bu, tlj-Sur, « la forteresse de Sur. » 11 ue faut pas oublier Juifs apostats. I Mach., x, 14. En 145, Simon Machabée
que Bethsur était sur les confins de l'Idumée, et qu'IIé- jea longtemps, et les Grecs durent se rendre; il
saient partie de l'Idumée à l'époque des les chassa, améliora les fortifications de la ville et y mit
Mâchai une garnison. 1 Mach xi. 65; xrv, 7. 33.
I. — Bethsur, d'après une interprétation de
Histoire. Bethsur fut célèbre chei les chrétiens, parce qui
I
Pai adoptée par de nombreux commentateurs,
,ii. 15, .i la fontaine qui coule dans son voisinage que, d'après
lui fondi e le de Maon. Sous Josué, elle tut la tradition, le diacre saint Philippe baptisa l'eunuque de
Halhul 1
1
milieu desquelles elle
,
la lit fortifier, et en lit ainsi l'une des principales Mlles •e milles. La est la fi ntaine où saint Philippe bap-
fortes de Juda. Il Par., xi, 7. Les Iduméens durent s'en eunuque. Di là au Térébinthe, huit milles.
rei au temps de di Babylone, puisqu'elle1 1
édit. Or. hit., t. i, p. 35. Le pèlerin Théodosius (vers 530) BETHSUR A. Voir Bethsur.
indique le lieu à seize milles de Jérusalem, à deux
milles du Térébinthe de Mambré, qui est lui-même à BETHTHAPHUA (hébreu: Bêt Taffûah,» maison de
quatre milles de la Double- Caverne. De Terra Sancta, la pomme;Septante Baiôa/o-j; Codex Alexandrinus
» : :
xxi, dans Itin. lat., Or. lat., t. i, p. 70. S. Willibad BtWzTztpovi), ville de la tribu de .luda. Jos. XV, 53. Elle ,
sud-ouest. Reland, PalœsUna, t. H, p. 659, observe avec les ruines de Thayebéh. La petite ville à laquelle a suc-
raison que si plus tard il a existé une voie carrossable de cédé Téfouah était jadis entourée d'un mur d'enceinte bâti
Jérusalem à Gaza par Éleuthéropolis, il n'est pas certain en pierres de taille, dont il subsiste encore quelques par-
qu'elle existât du temps de l'eunuque, que du reste beau- ties. Plusieurs maisons paraissent très anciennes. Sur les
coup de voyageurs se rendent encore après à Gaza en pentes de la montagne dont le village actuel occupe le
passant par Hébron. On peut ajouter que les bornes mil- sommet, pentes qui sont plantées d'oliviers plusieurs fois
liaires qui se trouvent encore aujourd'hui sur la voie ro- séculaires, je remarque un certain nombre de citernes et
maine de Jérusalem à Beit-Bjibrin l'Éleuthéropolis des , de magasins souterrains pratiqués dans le roc. Un peu
Grecs et des Romains, portent le nom d'Antonin, et que, plus bas, deux puits antiques, construits en belles pierres
si la voie de Gaza par Hébron est un peu plus longue, de taille, alimentent d'eau les habitants. » V. Guérin, Ju-
elle était plus facile. dée, t. m, p. 374. Cf. Robinson, Biblical Researches in
II. Description. — Le Khirbet Beth-Sar ou Bordj- Palestine, Londres, 1856, t. H, p. 71; Survey of Western
Sur (lig. 531). » où tous les critiques placent actuelle- Palestine, Memoirs, Londres, 1883, t. m, p. 310. Beth- —
ment sans conteste la ville et la forteresse de Beth-Tsour, s: thaphua, d'après sa position, est évidemment distinct de
célèbre à l'époque des Machabées » (V. Guérin, Judée, Taphua, appartenant à la même tribu de Juda, mais située
t. m, p. 295), est à environ vingt-sept kilomètres sud de dans « la plaine » ou Séphéla. Jos., xv, 34. Elle ne peut
Jérusalem et à dix-huit de Bethléhem à sept kilomètres , non plus correspondre k Bethtaphou , Br/Jràyo'j, bourg
au nord d'Hébron, et à trois de Beth-el-Khalil et de Bâmet- mentionné par Eusèbe et saint Jérôme, Ononiastica sa-
el-Khalil. où était le Térébinthe des anciens, à deux kilo- cra, Gœttingue, 1870, p. 104, 235, sur les confins de la
mètres au nord-ouest de Ilalhul et à cinq au sud de Gédor. Palestine et de l'Egypte. Quelques auteurs l'identifient
Il consiste en une vieille tour relevée avec des matériaux avec Thopo, Teçpwv, de I Mach. IX, 50. Voir Thopo. ,
anciens par les croisés, peut-être par les Arabes, se dressant A. Legendre.
sur une colline qui domine à droite le chemin d'Hébron; BÉTHUL (hébreu Betûl; Septante BouXi; Codex
: :
quelques pierres de taille, des débris nombreux de pote- lexandrinus : BaOoO),), ville de la tribu de Siméon, citée
1
ries, des tombeaux antiques, le tout perdu dans la terre entre Eltbolad et Harma. Jos., xix, 4. Dans la liste paral-
ou recouvert par les broussailles, entourent la vieille for- lèle de I Par., iv, 30, la Vulgate la nomme Balhuel (hé-
teresse. A la gauche du chemin, au pied d'un rocher où breu Betû'êl; Septante Baôo-jTj). ). Dans celle de Josué,
: :
l'on voit de nombreuses grottes sépulcrales servant de xv, 30, on trouve à sa place Césil (hébreu, Kesil); mais
logis à des bergers et à leurs troupeaux, et à deux ou les Septante donnent Bxtdr,),, ce qui suppose la lecture
trois familles de fabricants d'autres de peaux de boucs, primitive b'ro au lieu de S'D2 il y a donc là une cor-
, :
sort une source abondante dont les eaux sont recueillies ruption de mot, à moins qu'on ne veuille y voir un autre
dans un petit bassin à quelques pas, sur la voie, est une
; nom de la ville. Elle est probablement identique à Bë-
grande fontaine bâtie de gros et beaux blocs bien taillés. thel (hébreu Bêt-' El), cité méridionale, dont le roi fut
:
L'eau tombe dans un long réservoir, où les troupeaux vaincu par Josué, xn, 16, et l'une de celles qui reçurent
viennent s'abreuver elle parait venir de la première source
; de David, après sa victoire sur les Amalécites, des pré-
par un canal. La source et la fontaine sont appelées Aïn- sents ou une part de butin. 1 Reg. xxx, 27. Voir BÉ- ,
qui fut bâtie ou reconstruite par jïaon. Voir Bethsur 1. faire remonter beaucoup trop au nord la tribu de
1751 BETI1UL BETHULIE 1752
Siinéon. D'autres assimilent Béthul à la Brflz'i.lx dont crits ont Belbaîm et Belmaïm la Vulgate a Belma), et ;
Sozomène, H. A'., lib. v. 15. l. lxvii. col. 1260. en longueur depuis Bétyloua jusqu'à Cyamon, qui est en
nu bourg des environs de Gaza, ti «•- peuplé et face d'L'sdrelon. » VII, 3. D'après la version arménienne,
lanl des ten rés tant pour leur antiquité les assiégeants campaient « du coté du midi, en largeur
que pour leur structure; il \ avait surtout un Panthéon, de Dothaïm à Pelpem »; d'après le syriaque, « depuis
lline artificielle et dominant toute la ville, Qadmon jusqu'en face de Jezraël. « LaVulgate dit. vu, 3:
qui avait reçu de là son nom de « demeure 'I. s di « Ils vinrent par le bas de la montagne jusqu'au sommet
Béthélie ne peut être que le village actuel di qui regarde sur Dothaïn, depuis le lieu qui est appelé
Làhia, au nord-est de Gaza, visité par M. V. Guérin, Judée, Belma jusqu'à Chelmon, qui est contre Esdrelon. Le
t. n. p. 176. A. Lli.kndre. voisinage entre Béthulie, Dothaïn et Belma devait être
immédiat; car M. massé, mari de Judith, « étant mort à
BETHULIE (grec : BetuXoû»; syriaque: Beit-P' Béthulie, sa ville, fut enseveli dans la sépulture de ses
t-Faloua'), patrie de Judith, la céli péri s. dans le champ qui est entre Dothaïn et Bélamon.»
VIII, 3. La coutume des Juifs était d'ensevelir leurs morts
qui sauva son peuple en tranchant la tète d'Holopherne,
de l'armée assyrienne. A l'arrivée des troupes
il
dans le territoire de leur ville; au^-i la Vulgate dit -elle
envahissantes, les habitants de cette ville, obéissant aux simplement: « Il mourut à Béthulie, sa ville, et il y fut
ordres du grand prêtre, se mirent en devoir de leur barrer enseveli. » VIII, 3; et plus loin, au sujet de Judith o Elle :
le passage. Enfermés dans leurs murs et privés d'eau, ils mourut et fut ensevelie avec son mari à Béthulie. o xvi. 'JS.
étaient presque réduits au désespoir, quand la mort d'Ho- Le champ entre Dothaïn et Belma doit donc être consi-
lopherne vint les délivrer. Les indications sur Béthulie — déré comme commun aussi à Béthulie.
ni être demandées de préférence à la version grecque. La tradition locale a perdu depuis longtemps le souve-
qu'elle les donne plus complètes et plus précises que nir de Béthulie. Eusèbe et saint Jérôme ne nous en disent
laVulgate, dont la traduction, comme nous en avertit son rien. Si, après eux, de nombreux voyageurs en parlent,
auteur, saint Jérôme, se contente d'exprimer le sens du texte c'est pour nous en donner des identifications qui se n- i
/Va/, in Judith, t. \xix. col. 39. Nous citons donc d'après tenir très peu compte des conditions géographiques et
le grec, tout en indiquant les passages correspondants ou topographiques dans lesquelles la place l'Écriture.
analogues de la Vulgate. Théodosius, vers 530, nous montre « Béthulie, on Ilulo-
I" Béthulie était située sur une montagne: grec, VI, 7. pherne fut tué par Judith, à douze milles de Raphia »,
11. 1-2, 13; vu. I. 7. x. M: Vulgate: \i. Set 9;
10, 1-2. qui est elle-même « à vingt nulles de Gaza ». De Terra
vu, 8; x, 11. —2 lie somce sortait du pied de la mon- Sancta, édit. de l'Orient latin, Itin. latin., t. i, p. 70-71.
tagne, dans la vallée près de Béthulie : vu, 3, 12; xii, 7; C'est la Béthélia dont parle Sozomène, //• E., v. 15,
vu, 0; xii, 7. D'après ce dernier passage de la
ite : t. lxvii, col. 1200, appel, e i: par saint .baume, dans
,'
i
le, un aqueduc venant du sud aurait amené les la Vie de saint Hilarion, t. xxm, col. il, identique
eaux de la source ville; Holopherne l'aurait fait cou- : I
sans doute à l'antique Béthul ou Béthuel de la tribu de
per, Vu passage correspondant, le grec, vu. 12, et les Siméon. nommée au livre de Josué, xi.x. 4, et au l
autres versions disent s. ulement que la source coulait du Paralipomèncs , iv. 30. Calmet, se basant sur la simili-
i
led de montagne, et que le général la Gt garder pour
1 i tude des noms et sur ce qu'Ozias, l'un des chefs de
le venir puiser de l'eau. La tra- \
Béthulie. était de la tribu de Siméon, et peut-être Judith
in latine est ici sans doute défectueuse; car il est dif- elle-même (cf. Judith, vi. 15 \ ulgate, et i\. ! \ eut '
1 1 |. I,
ficile l'expliquer comment les eaux d'une source, sortant que Béthulie soit Béthuel de Siméon. Comment, sur ,lu-
du pied de la montagne sur laquelle la ville était bâtie, dith, 175(i, p. 331, et Dictionnaire de la Bible, t. i. p. loi.
Mil être amenées a celle ville par un aqueduc. Mais il n'est nullement gouverneurs des
établi que les
Plusieurs autres sources, moins importantes cependant villes et des régions, —
comme, par exemple, les chefs
que celte première, étaient aux alentours de la ville; préposés p.n David et Salomon, Par., xxvn, 16 el suiv,, I
herne les fit également garder vi, vu, 7 et 17; : 1 1 : et 111 Reg., iv. 7 et suiv.. —
étaient nécessairement et
\ ni gâte vu, 7. :
—
3° Béthulie était en lace de Jezraël ou sans aucune exception de la tribu dans laquelle ils exer-
Esdrelon dominait la plaine qui esl vers Uni lia m et coin-
, çaient leurs pouvoirs; il est bien moins prouvé encore
ut les défilés qui donnent accè: rers la Judée îv, : qu'une ville ne pouvait être pai des gens étran- I
6-7. La version grecque semble n'indiquer cette situation gers à sa tribu Nazareth, par exemple, ne doit pas
:
que pour Béthomestaïm g Le grand prêtre Joachim, dit- : cherchée dans la tribu de Juda pane qu'elle tut la rési-
elle, écrivit aux habitants de llétvlniia et do liélhumcs- dence de Joseph et de Marie, qui étaient de la tribu do
taiin. qui est devant Esdrelon et en lace de la plaine, près Juda.
de Dothaïn, leui disant d'occuper les passages des mon- Les relations du temps de la domination trinque en
- pane que ,
ne on \a en Judée; et I Terre Sainte signal ni généralement Béthulie quatre ,ï
â li fois, i
La vei plique toutes ci - on- ,
i par M. de Vogué, dans Les églises de l" Terre Sainte,
aux deuj -
prêtre... écrivit I
i
Dothaïn, Belma el Cyamon ou Chelmon, située entre lieues au nord de Bethsan Si ythopolis), où campait Holo-
'
Dothaïn et Belma d'une part, el Cyamon d'autre part. avanl le siège de Q Ihulii Judith . grec . m . 10 1,
Cette i
oi manif ion de
i
t nullement en face de Jezraël ei ,!" la plaine de ce nom,
l'inve de la ville par les a-mi uns: a ils éta- loin de la chaîne dont lev montagnes s'unissent au massif
bli) eut le p, dil h vei [ue, dans la des monts de la Judée, n'est certainement pas celle que
près de Béthulie, pies ,ie fontaine,
i, et ils s'étendirent l l . i-iture,
en lai '
itli un et jusqu'à Beltln manus- lue charte de 1139, acte de la donation faite par
1753 BÉTHULIE 1734
Raymond de Tripoli à l'église du Mont-Thabor du Casai de la Société du Palestine Exploration
Fund, des motifs
de Bethsan, cite une terre o du côté de Béthélion ». et suffisants pom
proposer l'identification de Messiliéh avec
ajoute que la limite du Casai touche, « au sud. à la vieille Béthulie. Tentwork in Palestine, Londres, 1879, t. i,
roule, près de Béthélion. » On remarque parmi les signa- p. 99.
taires Gocelin de Chalmont et Pierre Raymond de Balma. 2» Le D r Riess, Bibel-Atlas, 2 e édit., 1887, et plusieurs
Sébast. Pauli, Codex diplomat., 1733. n° 18, t. i, p. 19. autres opinent de préïérem e pour Tell-Kheibar. C'est, ainsi
Ce Béthélion parait avoir été dans le voisinage de Fo- que l'indique ce nom, une colline se dressant d'environ
koua, aux monts de Gelboé. C'est dans cette région que
Thietmar, en 1217, semble placer Céthulie « Je vis aussi,
(S
:
~~^
jours, quatre localités se sont surtout partagé les opi- ~I^-V
nions : Messiliéh, Tell-Kheibar, Sanour et Beth-Ilfa. 533. — Carte des divers sites attribués à Béthulie.
(Voir la carte, n 533.)
11
sud de Djénin et de la plaine de Jezraël, à une grande 200 mètres au-dessus du Merdj-el-Gharouq, vers l'extré-
lieue au sud -est de Dothain et à deux kilomètres de la mité sud de cette plaine, à une heure plus au midi que
route qui mène de Galilée en Judée par la Samarie. Il Messiliéh. Elle est tout entière couverte de ruines parais-
est assis sur les pentes septentrionales des monts qui sant remonter au temps des Juifs. Un mur construit en
ferment au sud la belle et assez spacieuse vallée nommée gros blocs assez grossièrement taillés l'environne; une se-
Ouadi el-Milk, « la vallée du Domaine. » Ce nom, pris conde enceinte, formée également de gros blocs, mais dont
pour Oudd' el-Malik, < la vallée du Roi, » celui de on ne voit plus guère que les arasements, s'élevait aux
l'endroit, qui a quelque ressemblance avec celui de Bé- deux tiers de sa hauteur. Une tour d'environ dix mètres de
thulie, sa situation assez rapprochée de Dothain et du côté couronnait le sommet. Les intervalles sont couverts de
chemin de la Judée, ont paru au lieutenant Conder, chef débris d'habitations sous lesquels on retrouve d'antiques
175.-) BETHULIE 1756
citernes. Tell-Kheibar n'est qu'à cinq cents mètres au d'ailleurs aux environs de Betli-Ilf.i. Zéraïn, l'antique Jez-
nord -est de Métheiloùn, nom qui rappelle Béthélion, et rael, n'en est distantque de deux lieues et peut être aperçu
qui peut avoir été transporté de la forteresse voisine après des hauteurs voisines. Non loin, vers le sud, est la vieille
sa destruction, ainsi qu'il est arrivé poui d'autres loi route qui. venant de Beisàn, traverse par des passages
Au sud et à peu de distance, les chemins de la Judée s'en- étroits les monts de Gelboé, pour conduire par Beth-Kad
dans des gorges n
i
M. Schulz, ,-t parKarl H {sien \ \v bilité, est identique à Yamon, grand village a une heure
{ - l
P;
'
intsouvenl r chez les Juifs! et demie au nord ,le Dothàn, el "i eui e et demie éga-
[
*f ch •>• par exemple, la particule lement au nord-ouest de Bél'amah, qui regarde le Merdj-
fa «et «qui nélail pu
vement que l'u conjonction, Ibn-'Amer, la plaine d'Esdrelon. (Voir la carte, n 535.]
Uetii-iifa peul être considéré
comme absolumenl iden- -, Sur un des cotés du triangle formé par ces trois
tique a BsvwXoiîa ou Bêf-Uva. Les eaux ne
manquentpas points, Bel'ameh, Yamôn et Tell-Dothàn, entre ces deux
1757 CÉTHULIE 1758
dernières localités, se dresse une montagne qui domine quelques rares citernes, toutes entièrement creusées dans
toute la contrée (fig. 530). Un double sommet la couronne: le roc. Autour de ces débris, on remarque les arasements
l'un est appelé le Djébel-el-' A$y « la montagne rebelle; » d'un mur d'enceinte. Cent mètres plus bas au nord-ouest,
,
l'autre, au nord - est du premier, est nommé Scheik- un large plateau de plus d'un kilomètre et demi de tour
Sehibel, « le Scheik Lionceau, » du nom d'un petit sanc- termine un contrefort appuyé contre le Scheik -Schibel.
tuaire musulman qui y est élevé, et dont la blanche cou- Il est également couvert d'anciennes pierres travaillées, et
pole s'aperçoit de très loin aux alentours, et des parties presque à chaque pas on rencontre des orifices de citernes,
les plus reculées de la plaine d'Esdrelon. De hauteur à souvent dissimulés par les broussailles qui s'en échappent.
peu près égale, les deux sommets se dressent à 50U mètres De distance en distance, aux alentours, on peut recon-
£3àï
mm.
/ ^wp/ \
Kh Sifuroïû^'%
|
Xhjîbou JtTnÀ
Xh.'AniA-
taJÉ
Vizrhetçls -?y?l!érrSqM
. -Uoujitiî, £ljikruî\
.
ï^ ?~ i «I
ISPit » - /; \takh
\ScAezAh Zez/i 3/ ?
SêKrifA ScAiSel <;,£-
j$7l . etTaitrrri •/BETHULie ,
ebel e\-Ajc\
environ au-dessus de la Méditerranée, à 400 au-dessus naître des vestiges d'une muraille de défense. Cette ruine,
d'Esdrelon et à '250 au-dessus de la plaine de Dothaïn ou quatre ou cinq fois plus étendue que celle du sommet,
Sahel-'Arrabéh, qui s'étend à sa base, au sud. Cette mon- est appelée Haraïèq-el-Mallah , ou simplement l.laraïèq.
tagne est ainsi l'un des points les plus élevés de toute la Une source abondante, nommée 'Ain ou Bîr-Maléh sort,
chaîne du Carmel, qu'elle termine au sud-est. Ses pentes, au nord, du col qui relie le Scheik -Schibel à El-'Asy.
généralement abruptes et rocheuses, en rendent l'accès Entre cette source et El-Bàred, en jaillit une seconde de
difficile. Au pied du Seheik-Schibel, au midi, est le village moindre importance. Les eaux de l'une et de l'autre au-
de Kefr-Koud; sur un des contreforts du nord, le petit raient pu être menées à Haraïéq par un canal , mais on
village d'El-Bàred. El-'Asy ne parait avoir été jamais ha- ne voit point de traces d'un pareil travail. De nombreuses
bité; la plate-forme du Scheik -Schibel, au contraire, autres sources ('ai») et puits d'eaux vives [bir) se trouvent
garde les traces d'une ville. De nombreuses pierres équar- dans les vallées, au nord, au pied de la montagne, entre
ries, dont une partie a servi à la construction du petit celle-ci etYamôn. Au sud, là où la vallée de Kefr-Koud
sanctuaire mahométan qui s'élève au milieu, pisent éparses débouche sur la plaine de Dothàn, est la fontaine connue
sur le sol. Parmi des arasements d'habitations, on trouve sous le nom de Bir ou 'Ain-el-I.Iasou (lig. 537). Elle est ren-
1759 BETHULIE 1700
fermée dans un bassin de forme circulaire; ses eaux se dë- 1er, ne serait que la traduction faite par les Arabes du
»
veiller les défilés étroits de Kefr-Adan et de Burkln, par où e. Voir lntorno al vero silo di Belulia , dans la
vent deux cavaliers ne peuvent passer 'le front. G à part. On peut répondre qu'il n'est pas sur que Castelli
inins fiassent à la base de la montagne et vont s engager donne au mot exurere le sens de « brûler, incendier »,
non loin, soit dans l'Ouadi-D'àék, prés d'Arrabéh,soit dans
et l'on peut contester que le mot chaldéen felei (>'-î) ait
l'Ouadi-Selhab. C'est par l'une eu l'autre de ees deux der-
allées que passaient, comme le montre l'exemple jamais eu cette signification on peut douter, d'autre part,
:
di s Aubes qui achetèrent Joseph, les caravanes qui se qu'une ville d'Israël ait porté au temps de Judith un nom
Béthulie dans le Si heik -Schibel, El-'Asy et la villi du toujours trouver Iial'amah avec l'y, et plutôt Qiamôn
l'u les OU des mines qui s'y trouvent. Mus
localités
ou Ki.unou que ces autres formes.
parmi elles laquelle est Béthulie? Scheik- Schibel semble avoir plus de titres pour être
U.Jean Khalll Marta, iu séminaire patriarcal
] identifié Béthulie que [Jaraïèq. l« Au lieu de Béthulie,
;i
de Jérusalem, qui le pi ittiré l'attention sur ce le nom de Béthélion a quelquefois été employé. Béthélion
point, pense que Béthulie doit être identifiée avec II
correspond à 1 hébreu Beif-'éliôn el n'esl pas improbable.
el-Mallah. Selon lui, le nom vrai de Béthulii
Dans la transcription de l'hébreu en grec, le ain peut être
Faloua ou Falo des versions syriaques et de l'aube, parce remplacé pai quelque voyelle que ce soit le : I
oduisent ordinairement les noms Vaticanus el d'autres, diverses fois, écrivent BaiTouXoiia.
vi. us des localités, laissant les noms conventionnels et les Cf. Eb. Nestlé, Supplem. Vet. Testant, gr. Tischendor) ,
riptions que leur appl ins grecques lo-^î. i. p, 76. Le Codex Sinaiticus garde l'i, Béthylia,
el latines. Or JJunuiy, de la racine aube l/araq, i brû- comme la Vulgate de saint Jérôme le transcrit du chai-
1761 CETHULIE 17G2
déen. Cf. Eb. Nestlé, ibid. Le changement de on ou om abondamment à la racine du mamelon, à 120 mètres en-
en a est fréquent. Josèphe, Aut. jud., V, I, 17, et VIII, viron de niveau au-dessous de son sommet, n'est qu'à six
vi, 1, rend Bethorôn par B»)6(opà et Br)6-/copa; Eusèbe,, minutes à peine de distance ef du coté le plus accessible.
édit. Larsow et Parthey, 1802, Onomasticon, p. 130, Haraièq, au contraire, largement fourni de eitei nés, devait
138, 228 (De situ et nominibus, t. xxm, col. 901, pouvoir ordinairement se contenter de leurs eaux, sans
903, 905), nomme Gabatha eomme équivalent de Gaba- recourir aux fontaines qui sont hors de sa portée 'Ain- :
supérieure, spécialement cliap. VI, 10-15 (texte grec), où Kheibar, Métheiloùn, la montagne de Hattin, Beth-llfa,
lèSàsBisr^SAfl-'- *'-'
ville qui est au sommet de la montagne. » Arrivés au bas, naître dans Tell -Dothàn, Bal anieli et Yamôn. La mon-
ils trouvent Achior attaché ils le délient et le conduisent
: tagne d'El- Asy, désignée par M. Jean KhalilMarta, presque
a Bethulie, où ils l'amènent aux chefs de leur ville. Or au centre de ce cercle, présentant d'ailleurs la réalisation
nous avons vu que le point supérieur de la montagne, de tous les autres détails signalés, a tous les caractères
(ï) y.op'j?T,) est occupé par Scheik - Schibel ; au contraire, d'identité pour être reconnue comme la montagne de
Kefr-Koud, El-Bàred, Ilaraïèq, sont dans des positions Bethulie. Toutefois le Khirbet de Scheik-Schibel, situé
inférieures. 3° Bethulie n'avait que de rares et sans doute au faite montagne, semble seul avoir un titre for-
de la
petites citernes; « tous les habitants se fournissaient d'eau mel reconnu pour la ruine de Bethulie.
à être Voir —
à la fontaine qui coule au bas de la montagne: g aussi un M3 r Mislin, Les Saints Lieux, 3 in-8°, Paris, 1858, t. ni,
mois aines qu'Holopherne eut empêché l'abord des fon- p. 359-301; Victor Guérin, Description
géographique,
iunes, l'eau faisait-elle complètement défaut dans la ville, historique et archéologique de la Palestine, in-4", 2" par-
VII, 12, 13, 20 et suiv. (texte grec). Or nous avons remar- tie, Samarie, Paris, 1874, t. î. p. 344-350; (Brunengo ,
qué que le Khirbet Scheik-Schibel n'a que quelques // Nabucodonosor di Giuditta i xvn, Il situ diBetulia,
.
citernes; les habitants devaient nécessairement se fournir dans la Civiltà Callolica, année xxx (1888), série Km,
aune fontaine peu éloignée. 'Aïn el-Maléh, qui coule t. ii, p. 527-530; G. G. F. Re,
Dizionario di Emdizione
D1CT. DE LA IÎIDLE.
I. — 58
17G3 BÉTHULIE BETOXIM 17C4
Biblica, aumot Betulia, t. i, p. 225-230; G. Schulz. Uit- d'eux placée une tour en bois, du haut de laquelle
était
theilungen ûber eine lieise durch Samaria und Gali- tiraientconstamment des archers. Quant au reste de l'ar-
lâa,dans la Zeitschrift der deutsclien morgenlândischen mée, on lui fit gravir à droite et à gauche les hauteurs
Gesellschaft , 1849, t. m. p. 48. L. Heidet. qui dominaient le défilé. Le soleil étmeelant faisait res-
plendir les boucliers d'or et d'airain, dont l'éclat se reflé-
BETHZACHARA BaiOÇaxapia correspondant à , tait sur les montagnes. L'armée, marchant avec assu-
l'hébreu Bêf Zekaruàh « maison de Zacliarie ville , . rance (àuyiXw;, suivant le grec; raute et ordinale,
devant laquelle vint camper Judas Machabée pendant que précaution et avec ordre, selon la Vulgate), jeta son
i
l'armée d tatioi lius Eupator assiégeait Bethsur. 1 Mach.. cri de guerre, qui porta au loin l'épouvante. Les Syriens
un peu la réalité; mais on sait, par beaueoup d'autres au nombre et de battre en retraite vers Jérusalem. —
passages, qu'il ne faut pas demander à l'historien juif Quel fut le Zaeharie qui donna son nom à Bethzacharia?
une précision mathématique; son indication d'ailleurs est Plus de vingt personnages sont désignés par ce nom dans
mment exacte pour faire admettre par tous les au- l.s Livres Saints; le champ est ouvert à des hypothèses
teurs une identification qui répond de tous points aux dans lesquelles nous ne pouvons entrer. A. Leoendre.
données de l'hisl
Beil trouve à l'ouest de la route qui va de BETHZÉCHA (Bt)Çé8; dans certaines éditions Br.fi- :
Jérusalem a Hébron, sur une eolline ou promontoire ^a't) ), endroit où Bacchide vint camper en quittant Jéru-
uit vers le nord -ouest entre deux profondes salem. I Mach., vu, 19. Josèphe, Ànt. jud. XII, x. 2, .
vallées, et se rattachant vers le sud. par une petite langue l'appelle hrfiZrfiû et ajoute que c'était un village, v.o'.ar,.
,
de terre, aux hauteurs environnantes. C'est donc comme Il y avait là un grand puits, to z-,ixz tô fU] x. dans lequel
me- forteresse naturelle, du sommet de laquelle on do- le général syrien fit jeter un certain nombre de Juifs qui
mine au loin la grande plaine des Philistins, et au delà L'avaient abandonné après L'emplace-
s'être ralliés à lui.
apparaît la Méditerranée. Le village est presque entière- ment Prenant le nom tel qu'il
n'est pas facile à connaître.
ment abandonné el consiste en un amas confus de petites ..st dans Josèphe et dans certains manuscrits grecs, Br/j-
ms fort mal bâties, <( la plupart tombant en ruines: ,'r>.'>, IWfi'x'i. quelques auteurs l'appliquent à la mon-
quelques-unes seulement sont encore habitées par une tagne des Oliviers, que la version syriaque du Nouveau
dizaine de fellahs. On rencontre çà el la des citernes creu- Testament nomme, en plus d'un passagi Bêf iaif. .
« ne les mailles d'un filet, Cf. V. Guérin, Judée, t. m. et cette étymologie ne peul guère s'appliquer à Betli
p, 316; Robinson Biblical Besearches in Palestine,
, On a proposé aussi Beit Za'la, lieu ruine sur la roule
Londres. 1836, t. in. p. -Js;;; s,,, rri , ,,( Western Pal, de Jérusalem à Hébron, au nord-est de Beit-Oummar, et
ondres, l-^i. ni. p. 108. autrefois alimenté d'eau par une grande citerne, en partie
'
t.
de Si, ,n ,t vint camper dans 1rs défilés de Beth- (Béthel). Nous restons dans le champ des hypothèses.
zacharia, à un endroit st étroit ». nevi}; .
Inutile surtout de penser a Bethsetta, qui est beaucoup
oCVr,; tt ; itotptôov, suivant le naît de Josèphe, qui con-
(
trop loin de Jérusalem. A. Ï.EGENDRE.
naissait bien les lieux. I..- héros asmonéen avait habile-
ment choisi son camp. N'ayant qu'une poignée d'hommes BÉTONIM (hébreu Belônîm, i pistaches, » selon ;
à opposer aux forces considérables cher- d întiochus, il Gesenius, Thésaurus, p. 202; Septante: Lot»/:;; Codex
ittirer l'i nnemi sur un champ de bataille où d ne A candrinus BoTavrv), ville de la tribu de Gad. Jos.,
:
pùl déployer librement sa cavalerie et s.- éléphants, et mil 26. Le mot se retrouve, avec une ponctuation diffé-
d'où il pùl toi-même, eu -,.
nager une rente, Botnîm, dans la Genèse, xliii, 11. et indique un
retraite vers Jérusalem. Le roi, averti de la les présents, « les pistaches, s que les enfants de
|
de déployi i
hants ,-\. ités au combat par l'Eusèbe et de saint Jérôme, Gàomastica sacra. Gœt-
de raisin de m ires, on les lit avancer
• •:
lingue, 1870, p. 103, 234. On la reconnaît -
lonne. Chacu: puissants animaux était accompa- aujourd'hui dans llahinal< OU Batnéh, à quelque distance
gné de milli au sud-ouest d' Es -Sait, à l'est du Jourdain. Cf. Van de
d'airain, et de cinq cents cavaliers d dite. Sur chacun Map
ilemoir to accompany the of the Ilvly Land,
1765 BÉTONIM — BÉTYLE 17C6
Gotha, 1858, p. 298; R. von Riess, Bibel- Atlas, 2' édit.. mische Religion der Araber, dans la Zeitschrifï der
Fribourg-eri-Brisgau, 1887, p. (i. C'est peut-être la Bôt- deutschen morgenlândischen Gesellschaft, t. vu, 1853,
nah des Talmuds, comptée, avec Gaza et Acco (Saint- p 498.
Jean -d'Acre), comme marché important. Cf. A- Neu- Chez les Phéniciens et dans toute la Syrie, le culte des
bauer, La géographie du Talmud, Paris, 1868, p. '202. bétyles avait pris une grande extension. Hérodien, v, ''>
nité. Ce nom, comme celui d'abadir, de ;n, 'àb; "int*, « le dieu de la montagne » qu'on disait avoir été jetée
I,
'addir, « père puissant; » qu'on donnait aussi quelquefois du ciel par. Jupiter. Elle était de couleur noire, ronde par
aux bétyles (Priscien, v, édit. Putsch, p. 017; S. Augustin, le bas, de forme conique, se terminant en pointe. San-
Epist. xmad Maxim, Mail. .2, t. xxxm, col 83, voir V. choniaton fait aussi expressément du Bétyle un dieu phé-
De-Vil, Onomasticon, t. i, p. 2), indique une origine orien- nicien, et nous dit, comme on l'a vu plus haut, que les
tale.En effet, on l'admet communément, ce mot n'est que pierres de ce nom, œuvres d'Ouranos île ciel étaienti .
la forme grécisée du composé sémitique brt 'cl, «mai- animées. Philon de Byblos, n, 11, 19. dans Eusèbe, loc.
son, demeure de Dieu. » Il désigne des pierres de formes cit.,el Historicorum Grsscorum fragmenta, édit. Didot,
diverses, le plus souvent coniques ou ovoïdes, dans les- t. m p. 507, 508. Cf. Ph. Berger, Notes sur les pierres
,
que le nom
de Béthel, et l'huile qu'on versait sur le bétyle
était une imitation de ce qu'avait fait Jacob, lorsqu'il eut
la fameuse vision de l'échelle mystérieuse qui allait de la
t. i, Haouran, n° 5; textes nabatéens, n° 4, p. 90, 103- 105 1, mais un monument, un eippe, un mémorial de ce qui
hellénisé en Zeus Casios, implique par le sens même de s'était passé en ce lieu, conformément à l'usage oriental de
son nom cette origine céleste. Les monnaies de Séleucie marquer, pour en conserver le souvenir par un signe sen-
de Piérie représentent ce dieu sous la forme d'une pierre sible, les endroits où s'étaient accomplis les événements
conique (fig. 538). Cf. la pierre du temple de Paphos, dont on désirait conserver la mémoire. Cf. Gen., xxxi,
qui est un bétyle, lig. 390, col. 1318. 11-52; Exod., xxiv, 4; Deut., xxvn, 2; Jos., iv, 3, 20-23;
Les Hébreux, en Palestine, étaient entourés de peuples xxiv, 20-27; I Reg., vu, 12; xv, 12. Cf. Hérodote, iv, 92. Le
qui adoraient les pierres sacrées. Les Arabes du nord et seul trait commun de ressemblance entre les bétyles païens
surtout ceux du suil avaient leurs bétyles. A la Mecque, et la pierre de Béthel, c'est l'onction d'huile par laquelle
qui était peut-être le lieu de pèlerinage le plus célèbre Jacob la consacra en quelque sorte en monument. Gen.,
de l'antiquité, on adorait, avant Mahomet, une pierre noire xxvm, IX; xxxi, 13; xxxv, 14. C'est un rite que n'avaient
placée au centre de la Kaaba. Dans le mur de ce temple pas connu les autres patriarches, et qui est indifférent en
était encastrée une autre pierre appelée Ilobal, et tout soi; Jacob put l'emprunter aux Chananéens, comme l'Église
autour du temple et de la ville se dressaient des cippes chrétienne emprunta plus tard quelques-unes de leurs
qui avaient chacun leur nom. Ph. Berger, dans Lieh- cérémonies aux religions polythéistes, mais il n'y attacha
tenberger. Encyclopédie des sciences religieuses , t. i, aucune idée idolàtrique. « Jacob, dit fort bien saint Au-
1877, p. 497. Cf. Clément d'Alexandrie. Cohort., 1, t VIII, gustin, De Civ. Dei, xvi, 38, 2, t. xli, col. 517, ne répandit
col. 133; Hérodote, ni, 8: Maxime deTyr, Dissert., vin, 8; pas l'huile sur la pierre à la manière des idolâtres, comme
Pococke, Spécimen historiée Aralm m, p. 102; M. deVôgûë, s'il y voyait un dieu; il ne l'adora point, il ne lui offrit
Syrie centrale. Inscriptions sémitiques, t. i, 1808, ln>cr. pas des sacrifices, » comme le faisaient les païens à leurs
nab., 9, p. 121; E. Osiander, Studien uber die vorisla- bétyles. Cf. Frz. Delitzsch, Die Genesis, 1853, t. II, p. 22;
17G7 BETYLE BEURRE 17GS
AV. von Baudissin, Studien zur semitischen Religions- pas ainsi: il faut une fermentation. Aussi le hém'âh de
geschichte, t. u, 1878, p. 145, 219, 242, 2i7, 250, 266. l'un., xxx, 33, ne peut être le fromage, comme le croit Ge-
M. h-, l'exemple des peuples voisins lui Funeste aux senuis. Thésaurus, p 86. D'autre part, la crème se tonne
enfants de Jacoo, quand il- se furent dans la lerre •
•
i ;t ) I i -^ toute -ouïe à la surface du lail en repos, il s'agit donc
de Chanaan. La loi leur défendait en termes Formels de ici du beurre. On sait que les Grecs et les Romains ne
représenter la divinité suirs une forme sensible t-l — < |
connurent le beurre que très tardivement el ne l'em-
conque, Lev., xxvi, I; Moïse leur avait ordonné de dé- ployèrent d'abord que comme médicament, rime. //. A..
ruire toutes les idoles des Chananéens, quand il- se XI, il. 'M, el XXVIII, 9, ;iô; mais en Orient il fut connu
seraient emparés de leur pays, Num., x.win. .">'_':
mais des une époque fort ancienne. —Les voyageurs qui ont
lepenchant au polythéisme fut trop souvent le plus fort. vécu en Syrie, en Palestine et en Arabie, au milieu des
Isaïe, i.vu, 4-6, leur reproche, d'après une interprétation Bédouins, non- apprennent qu'on y emploie aujourd'hui
très répandue (von Gesenius, Thésaurus, p. 484), d'avoir deux suites de beurre, le beurre solide et le beurre
eux aussi adoré les pierres comme les Phéniciens: liquide ou fondu. Cf. Niebuhr, Description de l'An
•_»
in-4°, Paris, 1779, t. i, p. 7r>: .1.-1.. Burckhardt, Travelt
N'êtes -vous pas de.- enfants de péché, in Syria and the holy Land, in- i", Londres, 1882,
i
ne race de mensonge?...
p, 293; Notes ou the Bédouins, 2 in-8°, Londres, 1831
C'esl dans les piei rea polie des valli es qu'est ton partage;
<im . elles sont ton lot;
t. I, p. 59, 60, 61, 62, 238, 239, -2il Robinson, Bibli-
;
Ce Bur elles i
que tu verses des libations, cal Researches, in-8», Boston, 1841, t. n. p. 427. Il est
\ elles que tu rois des offrandes. probable qu'il en a été de même de toute antiquité.
1° Pour fabriquer le beurre solide, on procède actuel-
(ii Vulgate a traduit: In partibus torrentis pars tua, lement en Palestine et en Arabie de la manière suivante :
i
conserver une paronomase du texte original; 6e-
i
Cf.
Jud., v, 25. Voit Lait. Mais dan Pro' \ \ 33, il paraît de le conserver; en peu de temps il devient rame. Aussi
ne pouvoii ex| autre chose due le beurre 1res souvent, des que le beurre a été fabriqué, on le l'ait
i
: « En
pressant le lait-, on produit le {tém àh. o C'esl en effet, fondre sur le ton eu l'écumant et on le passe dans un
en agitant, en battant
le lait, et par là en exprimanl
linge, Le beurre tondu tombe seul dans le vase plal
la aqueuse qu'on fait le bel
partie .Ce passage des Pro- au-dessous; et les autres matières, comme les parties
verbes renferme une allusion à la fabrication du be
casëeuses, qui rendent le beurre putrescible, sont ainsi
telle qu elle se .raliqile on 'ale-lmo. le lion, a: e ne Se lall
| l
séparées et rejetées. Burckhardt, Notes nu the Bédouins,
17G9 BEURRE — BEZ.-E (CODEX) 1770
Pendant que le beurre est sur le feu, les Arabes ont l'ha- en regard l'un de l'autre. Le parchemin, de moyenne
bitude d'y jeter des plantes odoriférantes, comme une finesse, est partagé en quaternions ou cahiers de huit
espèce de thym très commune, afin de donner au beurre feuillets. Le manuscrit a 406 feuillets, après en avoir eu
un goût parfumé. Burckhardt, Notes on the Bédouins, primitivement 534; chaque page compte 33 lignes: la di-
t. p. 240. Comme le beurre doit son état plus ou moins
i . mension de chaque feuillet est de 26 centimètres sur 21. 5.
solide à la présence d'une certaine quantité d'oxygène, il Tant dans le latin que dans le grec, le texte est divisé en
en perd grande partie en passant par le leu, et
la plus stiques ou versets, et c'est même le plus ancien manus-
reste alors fluide comme l'huile quand la température crit du Nouveau Testament qui présente cette division
e>l assez élevée. Les Arabes le conservent ainsi long- stichoinëtiique. Ce manuscrit a été exécuté au VI e siècle.
temps dans des outres ou de grandes jarres, pour leurs L'écriture est onciale, sans séparation des mots (sauf
usages journaliers ou pour le porter fort loin sur les dans les titres), sans autre ponctuation qu'un point à la
divers marchés et le vendre. Voici comment ils l'em- lin de chaque stique. L'initiale de chaque paragraphe ou
ploient ou verse ce beurre fondu, sémen, sur du pain
: slique est poussée dans la marge, mais n'est ni décorée
partagé en morceaux dans un vase et on le sert ainsi. ni agrandie. Seules les trois premières lignes de chaque
Mais le plus souvent
il est réservé pour les assaisonne- livre sont écrites à l'encre rouge, ainsi que les souscrip-
ments préparation de plusieurs mets comme le riz
et la tions finales. sections aminoniennes a
L'indication des
et le blé concassé. Robinson, Biblical Researches , t. n, été ajoutée de seconde main au IX" siècle une main plus ;
p. 427; Burckhardt, Xotes on the Bédouins, t. i, p. 591, récente a mis dans les marges quelques indications pour
238, 241. —
Le lait de vache à peu près seul est utilisé la coupure des leçons liturgiques. L'écriture grecque et
pour faire le beurre. Le lait de brebis, ne contenant qu'une l'écriture latineprésentent assez de ressemblance pour
très petite quantité de beurre, est employé directement pouvoir être l'œuvre d'un même scribe. Le texte a subi
ou sert à la fabrication du fromage. maintes corrections on compte jusqu'à huit mains diffé-
:
Dans son dernier cantique, Moïse parle des excellents rentes et de diverses époques qui ont modifié le texte
pâturages de la Palestine, qui permettront à Israël de se premier, jusqu'à le rendre par endroits illisible la plus :
nourrir du « hém'dh des vaches, du lait des brebis, de ancienne de ces mains est celle du scribe lui-même. Le
la graisse des agneaux ». Deut., xxxn 14. Les expres- . — fac-similé ci-joint (fig. 540) est reproduit du Recueil
sions « torrents de hém'dh », Job, XX, 17; « se laver de la Palœographical Society, pi. 14 et 15, et contient
les pieds dans le hém'ah, » Job, xxix, 6, sont des hy- Luc, vi, l-'J
perboles orientales marquant l'abondance des biens, la Le manuscrit renferme les quatre Évangiles et les Actes,
richesse en troupeaux. —
On servait le hém'dh avec le mais il présente quelques lacunes accidentelles Mat th., :
lait dans les repas. « Abraham prit du hèm'àh (beurre ou I, 1-20; vi, 20-ix, 2; xxvm, 2-12: Joa.. i. lG-m, 2G;
lében) et du hàldb (lait) et le veau qu'il avait fait cuire, •> Act., vm, 2'J-x. 14; xxi, 2-10. 15-18; xxn, 10-20, 29-31,
pour les servir aux trois envoyés célestes. Gen., xvm, 8. pour le grec; Matth., i. 1-11; VI, 8-vin, 27; xxvi, 05-
La version arabe de ce passage rend hém'dh par sémen, xxvn, 1 Joa., i, -m, 16; Act.. vm, 20-x, 4; xx, 31-xxi,2;
: 1
« beurre fondu, » et halab par lében. Robinson raconte, xxi, 7-10; xxn, 2-10; xxn, 20-xxvm, 31, pour le latin.
Btblical Researches, t. n, p. 427, qu'ayant été invité près Le manuscrit contenait autrefois les Épitres catholiques;
d'Hébron par un scheiek, celui-ci lui servit à la fois du il n'en reste plus qu'un fragment, 111 Joa., 11-15, en
sémen versé sur du pain et le lében ou lait caillé. On — latin. On
calcule, d'après le nombre des feuillets perdus,
faillit des préparations au beurre ou a la crème, appelées que lemanuscrit contenait quelques livres de plus que
hamd'ùt, qui avaient la douceur de l'huile. Ps. LV (hé- les épitres catholiques. Dans quelques courts passages,
breu), 22. Dans ce passage, au lieu de mahâmd'ôt du le texte a été intégralement recopié ou suppléé par un
texte actuel qui du reste peut avoir le même sens de
. scribe du IX e siècle environ: Matth., m. 7-16; Marc.
« douceurs ou préparations au beurre », il est préférable XVI, 15-20, etc. L'ordre des Évangiles dans le manuscrit
de lire, d'après le parallélisme, le chaldéen et la version était 1° saint Matthieu, 2» saint Jean
: 3° saint Luc, ,
de Symmaque, mêhnmâ'ôt, mot composé de la préposi- 4° saint Marc cet ordre, où l'on voit la préséance donnée
:
tion me (min), « plus que; » et hâmâ'ôt, pluriel de aux Apôtres, se rencontre dans quelques manuscrits de
hém'dh. —
Le prophète [saie, vu, 2*2, annonce qu'après la version latine pré-hiéronymienne de la Bible, comme
la dévastation de la terre d'Israël, les champs maintenant le Vercelleusis le Veronensis, le Monacensis
. et encore ,
si bien cultivés, qui produisent le blé, le vin et l'huile en dans la version gothique des Évangiles.
abondance, ne seront plus que de vastes pâturages. Aussi Le Codex Bez:e est un manuscrit à part dans la tradi-
le lait et le hém'dh suffiront largement au petit nombre tion textuelle du Nouveau Testament. Il se singularise
d'habitants demeurés dans le pays. 9 A cause de l'abon- d'abord par des additions. Ainsi après Matth., XX, 28, il
dance du lait, on mangera du hém'dh. » Nombre d'exé- insère l'addition -j|i£ï; Si Çyjêïts it. uixpo-â eeiÇîio-at - ëo-hk
geles voient dans le hém'dh et le miel la nourriture des am to-jtoxP 1î<ri JLOV soixante mots environ, empruntés,
l i
enfants. Is., vu, 15. D'autres pensent que le prophète sauf les onze premiers, à l'Évangile de saint Luc, XIV,
veut plutôt dire, d'après l'explication qu'il donne lui- 8-10. Cette addition ne se trouve en grec que dans le
même plus loin, vu, 22, que le rejeton de David, Emma- Codex Beralinus, en syriaque que dans la version Cure-
nuel, sera réduit à se nourrir de cette pauvre nourriture, ton, en latin que dans quelques manuscrits de la Bible
à cause de la désolation où se trouvera la terre d'Israël pré-hiéronymienne. Ainsi encore en saint Luc, VI, le Codex
et de d'humiliation où se verra réduite la maison
l'état Bezœ ajoute à la suite du v. 5 Tr, a-jr/j r^épï-TO'j vô|iou : :
royale de Juda. .1. Knabenbauer, Commentarius in Isaiam, « Le même jour, voyant quelqu'un travailler le jour du
in-8% Paris, 1887, t. i, p. 185-190. E. Levesque. sabbat, [Jésus] lui dit Homme, si tu sais ce que tu fais.
:
BEZ/E (CODEX). Cet important manuscrit bilingue, et que je [suis] dans le Père amen, amen, vous dis-je, :
1771 EEZ.E (CODEX) — BÈZE 1772
sivous ne prenez pas le corps du Fils de l'homme comme vèque de Clermont. appartenait peut-être originairement
le pain de la vie, vous n'avez point la vie en lui. addi- à Église de Clermont.
1
—
Le Codex Bezœa été collationné
tion commune au Codez Bezœ et à deux manuscrits de en partie par Patrice Young, à la demande de l'érudit
le pré-hiéi'onymienne, le VerceUensU et le Cor- Claude Dupuy, conseiller au parlement de Paris, poul-
ie Jean Morin et la préparation de ses Exercito-
beiensi*. Ailleurs ce sont des rédactions non moins sin-
Paris, 1633; a été collationné pai l'archevêque
urtoul dans le texte des A. tes, véi il.ibles gloses. il
fait dire à M. Paulin Martin que le Codex Bezu I pour l'usage de Wallon et la préparation de sa
-I-, r.
me auteur ne compte pas moins de dix-huil cent copié par Wetstein collationné pai Bentley, par Dickin-
,
.m texte latin, au lieu que le latin ait été adapté au grec: de l'ancienne Bible latine, manuscrit du IX' siècle on lit, :
encore cette observation n'est-elle pas rigoureusement par exemple, en marge du manuscrit de Bèze, la devise
triantes du manuscrit. MM. \\ - i
Htcrrcuorov or»] to -aj-ui xa).ov fjT.t (sic}, et, dans le
et Ilort estiment que mis mélange manuscrit de Saint-Germain, la devise Credere (sic) quia
un texte de la famille dit, occidentale; un texte tardif, l'ona est, et ainsi des autres devises. M. Harris en
puisqu'il est paie ment du vi< siècle, mais non conclut avec quelque vraisemblance que les deux ma-
tbstantiellement an texte oi idental du i
nuscrits étaient au tx"-x e siècle dans une même n
Iques leçons accidentelles, pi obablement
.
c'est-à-dire en France. Dans le même ordre de recherches,
du iv siècle ». Il- limitent qu'a en dépil d'un nombre .
M. Harris a constaté que les annotations liturgiques du
prodigieux d'erreurs, c'esl un manuscrit inappréciable Codex Bezse étaient c lonnées non point à la liturgie
pour la reconstitution du texte auth qu'il donne I
grecque ou à la liturgie mais à la liturgie gal-
une plus ii,|, image de l'état dans lequel les Evangiles
i, c'est-à-dire à la liturgie en usage dans les
.
néralement lus au m' el pro ianques avant la réforme liturgique du temps de Char-
in sièi le, qu'aucun auhe manuscrit grec existant ». lemagne; il a de mêm étudié les formes orthographiques
!
Le Codez Bersa dùéb rit en 0© ident, maison n'en barbare de mots latins du Codez Bezœ, el cru
a aucun signalement jusqu'à la Renaissance. Au concile pouvoir conclure à la parenté de ce latin de eopi-
de Trente, en 1546, l'évêque de Clermont Guillaume Du- du latin vulgaire gallo-romain du vr siècle. Ce sont là
1528 1561) produisit un antiguissimutn c des observations à vérifier. Enfin M. Marris a émis cette
grtecum, pour justifier la leçon qu'on lit dansjoa., xxt, extraordinaire qui le texte latin du Codex Vie:*
22: si eum au lieu de tic eum, Êàv iOtôv DéXco uivnv
. était un texte montaniste, et que pai ticulièrement le t< xte
I.-.I. 01 eelte leçon ne se retrouve dans aucun autre
: de l'Évangile de saint Luc et des Actes était le texte dont
manuscrit que le nôtre. M. Scrivener a émis l'opinion l'auteur des Actes de sainte Perpétue se servait. Nous
que le manuscril g donl Robert Estienne cite les . signalons ce pua loxe à titre de simple curiosité.
«le son édition du Nouveau Testament Voir A. Scrivener, Cantabrigien$is,being
/-'-
en 1550, el dont il dit, dans son épttre préliminaire au -/>!/ in ont edited with a cri-
le, leur, que des amis l'ont collationné pour lui en Ita- ticalintroduction, ani and facsimiles , Cam-
lii n'él il autre que notre manu-- ni. mais cette opi-
. 1864; Westcotl et 11, ut. 77ie New Testament îu
nion de M. Scrivener esl aujourd'hui sérieusement con- Greek, introduction, Cambridge, 1881; P. Martin. Intro-
tredite. Théodore de Bèze, au contraire, dans sa seconde que textuelle du Nouveau Testament,
édition du Nom.'. ,u Testant tibliéi Genève, i
partie théorique. Paris, 1883; C. R. Gregory, Prolego-
en 1582, s'esl sûrement servi de notre manuscrit, qu'il mena ad Novum Testamentum Tischendorf., Leipzig,
qualifu L'année pré- 1884, p. 360 372; I. Rendel Harris, .4 study of <
de (.'-
levenanl propriétaire 'lu ma- Bezse, dans la Cla.~ 'eal Rc\ iew, V- <'. p. 237-243. Derniè-
nuscrit, avail du s informel de sa provenance o Cet : rement enfin M. Chase [The old S ment in the
exemplaire de ntiquité, écrit-il à l'uni Codez Bezse, Londres, 1893), a essavé d'établir
Grèce, ainsi qu'il
,
été jadis tiré de la que les particularités du texte de notre manuscrit, au
apparaît aux mots bai bares dans les m moins en ce qui esl des Actes des Apôtres, s'expliquaient
Ceci esl une,,,,. justifiée de Bèze. Il poursuit : au mieux par celle hypothèse qu'une série de s,
ps ce d h dans la poussière au 1 1 1 1 1 1
.,
l'auraient interpolé eu traduisant en grec un texte vieux
nasl le Saint-Irénée de Lyon, où a été mutilé, il
syrien dire antérieui à la Peschito, et plein lui-
et où il été trouvé en 1562, au début de la guerre civile, i
i -
été jugée fort aventu-
Ces explications manquent de clarté: on > peut com- reuse et un,- façon d'expliquer ignotum per i;/>,
Ire cependant qu'à la laveur de la première Voyez G. A.Simcox, - ,. 1893, 16 décembre, p. 551.
t \,
cette indication n'est pas une inadvertance, el que notre YVolmar, célèbre helléi aand, donl il suivit les
manuscrit, qui fui produit au con.de de Trente par é- l et qu'il rejoignit ensuite à Bourges. Lorsque son
.
1773 BÈZE — BIANCHINI 1774
maître, imbu des nouvelles erreurs protestantes, fut obligé BÉZEC (hébreu Bézéq ; Septante BeÇIx), nom men-
: :
de quitter laFrance, Théodore de Bèze revint à Orléans tionné deux fois dans l'Écriture, Jud., i, 4-5; I Reg., xi. 8,
faire ses éludes de droit. En 1530. il était à Paris, et son et indiquant deux villes distinctes suivant les uns, une
onele lui obtint une abbaye dans le Beaujolais et le prieuré seule suivant les autres.
de Longjumeau. Ce fut à ce moment qu'il publia, sous
le titre de Juvenilia, des poésies qui donnent une bien 1. BÉZEC, résidence du roi chananéen Adonibézec. où
triste idée de ses mœurs. En 1548. il renonça à ses béné- dix mille hommes
furent battus par les forces réunies
Gces, et, prenant ouvertement le parti de la réforme, alla des tribus de Juda et de Sirnéon. Jud., 1,4. Le roi, atta-
habiter Genève. Peu après, il fut nommé professeur de qué dans sa capitale, fut fait prisonnier et subit le traite-
grec à l'université de Lausanne, où il publia un traité De ment qu'il avait fait endurer aux princes vaincus par lui.
h.vreticis a civili magistratu puniendis, in-8°, Paris, 1554, Jud., i, 5-7. On a émis la supposition que cette ville
pour justifier le supplice du malheureux Servet, brûlé pourrait être la ruine actuelle de Bezkah, au sud -est de
en 1553. Trois ans plus tard, i! publia sa version du Nou- Lydda. G. A.rmstrong,Wilson et Conder, Naines and places
veau Testament, qui eut un grand succès prés des calvi- in the Old and New Testament, Londres, 1889, p. 37.
nistes, ses coreligionnaires. 11 fit plusieurs voyages près Mais est-elle réellement distincte de la suivante? Voir
des princes luthériens d'Allemagne, afin de solliciter leur BiizÉc 2. A. Lec.endre.
protection en faveur des protestants français. En 1059, il
se fixa à Genève, où Calvin lui obtint le droit de bour- 2. BÉZEC (on lit aussi Bézech dans certaines éditions
geoisie et le fit nommer professeur de théologie, puis de Vulgate), endroit où Saùl fit le dénombrement des
la
recteur de l'université fondée en cette ville. Il assista au troupes d'Israël et de Juda avant de marcher au secours
colloque de Poissy, en 1561, et, près du prince de Coudé, île Jabès-Galaad. I Reg., xi, 8. Cette dernière ville était
prit part aux guerres civiles et religieuses qui désolèrent située à l'estdu Jourdain son nom s'est conservé dans
;
la France. Chef des calvinistes après la mort de Calvin, il YOuadi Yabis, qui rejoint le fleuve au-dessous de Beisdn
prit part en cette qualité à divers synodes ou colloques. (Bethsan-Scythopolis). D'après l'ensemble du récit, Bézec ne
Son œuvre principale est son édition du Nouveau Testament devait pas être à plus d'une journée de marche de Jabès, sur
grec : Novum Testamentuni, cujus grœco contextui res- la rive opposée. Or Eusèbe et saint Jérôme, Onomaslica
pondent interpretationes duse, una vêtus (la Vulgate), al- sacra, Gœttingue, 1870, p. 105, 237, mentionnent, de leur
téra Theodori Bezse, in-f», 1565, 1576, 1582, 1598. On a porté temps, « deux villages du nom de Bézec, voisins l'un de
sur cet ouvrage des jugements fort différents, mais on l'autre, à dix-sept milles (vingt-cinq kilomètres) de Néa-
s'accorde généralement à reconnaître que c'est la première polis, quand on descend vers Scythopolis. » On trouve
édition du texte grec qu'on puisse appeler critique, parce encore aujourd'hui, dans la même direction et à la même
que Bèze se servit de dix -sept manuscrits, auxquels il distance, sur la route de Naplouse à Beisàn, un Khirbel
ajouta, en 1582, dans la troisième édition, le Codex Can- dont nom, répond exactement à celui
le &?.jll, 'Ibziq ,
1616; Fay, De Vita et obitu Th. Be:œ Vezélii eccle- canonicat, il entra, le 24 juillet 1732, à l'Oratoire de saint
siastœet sacrarum litterarum professons Gênera;, in-4°, Philippe de Néri, à Rome, où il entreprit, par ordre de
Genève, 1606; Solomeau (Pierre), Brief discours de la vie Clément XII et de Benoit XIV, des travaux considérables
et de la mort de Th. de Bèze, avec le catalogue des livres d'histoire ecclésiastique et de liturgie. La critique biblique,
qu'il a composés, in-8", Genève, 1610 Schlosser, Leben des
; qui avait été le premier objet de ses études, eut une part
Theodor Beza und des P. M. Vermili, Heidelberg, 1809; dans ses vastes publications. Il édita dans le tome iv des
J. W. Baurn, T. Beza, nach handschriftlichen Quellen Œuvres d'Anastase le bibliothécaire, in-f°, Rome, 1735,
dargestellt, 2 in-8», Leipzig, 1843-1851 Richard Simon,
; sous ce Psalterium cum canticis ju.vta Vulgatam
titre :
Histoire critique du Nouveau Testament, in-4° (1693), antiquam latinam et Italam versionem, p. i.x\xv-cxcn,
p. 751; Id., Histoire critique des versions du Nouveau le psautier latin de l'Italique, qu'il avait découvert dans
Testament, in -4», 1690, p. 285; IL Hcppe, Th. Beza, un manuscrit de Vérone du VI e siècle. Le texte est accom-
Leben und ausgewâhlte Schriftea, in-8», Elberfeld, pagné d'un grand appareil critique. Une seconde édition,
1861. B. Heurtebize. insérée dans les Vindicte canonicarum Scriptwarum
ITT.", BIANCIIïNl — BIBLES EN IMAGES 177G
ite latins editionis, in-f", Rome, 1740, p. 1-278, r une collection d'écrits sacrés. En grec, les mots
s latins, et dans une colonne pa- RîôXo;, dérive de |W6Xoç,
'|iu papyrus, et ftigX('ov, sent
rallèle au texte di 1 Italique, le - Septante non uval. -nts île l'hébreu sêfér, et le traduisent habi-
.
lel qu'il él répandu avant Origène. lil tuellement dans les parties hébraïques de l'Ancien Tes-
Sous le litre que nous venons de citer, Bianchini, dans tament. Il, m- les lu le- des Machabées, composés en grec,
nu de répondre aux attaques dirigées pai la Sainte Écriture est nommée ri piSXîa *à i-'n.
'
les
. divisé '-n six parties. Elles devaient comprendre: Mach., vin, 23. Dès l'âge apostolique, saint
Il
I des fragments inédits des Hexaples d'O 2° les Clément de Rome renvoie aux livres sacrés I, r«îg .
livres de l'Ancien Testament, traduits pai saint Jérôme Upoî; piêXotç, 1 Coi.. 43, t. i. col. 296, el appelle le
sur le texte lu-. Septante; 3° une premiei la collection des éi nts inspirés tj [Ji6Xfa, oies
iriantes de la Vulgate liiéronymienne, extraites livres. Plus tard, saint .le. m Chrysostome conseille à
•'
des meilleurs manuscrits; 1 plusieurs livres de l'Ancien ses fidèles de« se procurer le remède de lame, les Livres
el du Nouveau Testament de l'Italique; 5° les livres de (Bi6X:a), ou au moins le Nouveau Testament». In Ep.
l'Ancien Testament, traduits «lu chaldéen par saint Jé- ad Col. hom. ix, 1, t. lxii. col. 361. Ce nom de BiêXfa,
I du Canon de Éi ritui es, di essé par le devenu usuel dans la langue grecque, qui était la langue
nte. Le tome premier, le seul paru, contient
i
de la primitive Église, el désormais consacré pour dési-
ordre, à la suite d'une préface générale où est re- gner tout l'ensemble des Saintes Écritures, fut conservé
l'hi loire du texte original et des versions grecques en latin, comme beaucoup d'autres mots grecs dont le
el latines de la Bible, des éléments des six parties de seu- était familier aux premiers chrétiens. On finit donc
m et. Les principaux sont des fragments des par dire Biblia, pour indiquer « les Livres « par excel-
Hexaples, tirés du Cliisianus, a" 88; les variantes de la lence, comme on avait .lit. en donnant une tonne latine
\ u ueillies soit du Toletan à des mots grecs, ecclesia,< église; » dicecesis, « diocèse; i
'
thèque Vaticane; des parties de l'Ancien Testament de dance générale de la basse latinité, qui transformait sou-
l'Italique, Sagesse, vin, 14-x, 3, el XI, 26-xn, 12; le début vent les neutres pluriels en féminins singuliers, on cessa
.11. -Hier, le livre de Baruch, Tobie, i-vi, 1-2. extraits de traiter le mut biblia comme un pluriel neutre, et on en
de manuscrits de provenances diverses; enfin la descrip- !il un féminin singuliei latin. C'est ainsi que remploient
tion de manuscrits des Evangiles que l'auteur s.' pro le écrivains du moyen âge, el l'auteur de [Imitation,
I'- publier plus lard. Cf. Journal '1rs savants, 1. i, 3. Du latin, le mot passa dans toutes les lai
ïévriei ITi:;, p. 117-124. t;.-- derniers Codices étaient le modernes, avec le sens de livre sacré contenant tous les
I- i», a, du iv» siècle; le Veronensis, b, du v« écrits inspires. En français, le mol « Bible » se trouve
siècle; le Brixianus, [', du VI e siècle, et le Cor- déjà dans Joinville Histoire de saint Louis, édit. Didot,
,
.lu Vindobonensis, i, .lu vi- siècle, forme YEvangeliarium écrits en hébreu; Bible des Septante ou Bible grecque,
ionis antiquœ seu veteris Italwœ, la traduction grecque qui a été faite par les Septante
in-f*, en deux tomes, Rome, 1748, ouvrage magnifique pour le Pentatëuque, el d'autres auteurs inconnus pour
l'exécution typographique, et le plus considérable, le reste de l'Ancien Testament. Voir Septante. Les Bibles
I.. mieux conçu et le mieux exécuté au point de Mie cri- polyglottes sont celles qui contiennent le teste sacré en
tique -m les Evangiles 'I.' Italique. On y trouve encore I plusieurs langues, a l'exemple des Hexaples d'Origène.
ns el desi ription Je nombreux manuscrits
1
'
i
'
Voir Polyglottes. Les Bibles rabbiniques sont celles
latins entre autres du Forojuliensis et du Peru- qu'ont éditées les rabbins juifs. La Bible de Sixte-Quint
sinus hébreux, syriaques el arabes de la Bible.
. e-t l'édition de la Vulgate imprimée à Home parce pape.
Les papiers m. mu-, un .1.- Bianchini contenaient trois .n 1590, en vol. in-f, sur la demande des Pères du
.'i
de ci itique biblique Canticutn canticoi "n, latins . concile de Trente, et la Bible de Clément Vlll est une
'
eteris italicœ ; guo egi édition corrigée de la précédente, parue en 1592, el réim-
Bibliorum a /• s,i- primée en 1593 et 1598. Les Bibles en langue vulgaire
edilum tupplet Iratur; — Coltatio libri sont les traductions du livre sacré dans les différentes
Psalmorum a oersionis, seu veteris ita lu a langues pail.e- .lans le monde. Elles sont catholiques el
editionis dicti /'. Sabatier et alteriut editionis factx éditées sous le contrôl des évéques ou protestant, s el
i .
batiei i. I il.i i.
y, Des titres primitifs de /.< II. Lksêtre.
.
ursus complétas s... ,.,• BIBLES EN IMAGES au moyen âge. Il ne -agit
t. xxvii.col. 606. — Voir Josephi Bianchini pas ici îles Bibles contenant .les images simplement
,,* historicum Rome, . intercalées dans le texte pour lui servir d'illustration,
I76j ; Villarosa, Memorie degli Scrittori Filippini, Naples, mais .le ces Bibles dont les dessins ou peinture- forment
1837; Hurter, A litterarius , Inspruck, 1883 un.- partie essentielle, el sont disposés en regard ex- .1
t. in. p. 61-68; I.. Mangenot, Joseph Bianchini plications allégoriques el morales pour les rendre plus
et les
dans l.i /.'.
saisissantes. La peinture est le langage des yeux on ;
ecclésiatt irie, t. v, p. 150-175, el tirage pen-ait rendre plus faciles comprendre el graver plus
..
a part, Amiens, 1892. i„ Mangi not. profondément dans la mémoire !"s enseignements bi-
bliques, si au commentaire par la parole écrite on joi-
BIBLE. Ce <
le nom par lequel on di gnait le commentaire plus populaire par la peinture.
.le-, l.nn- - - l
breux, le m il
i Picturas sunl laicorum, .li-aii Albert le Grand,
libri
mployé soit avec un déten atif, soi) mé seul Sermones de tempore, il', Opéra, Lyon, 1651, t. xn, p. 9.
ii. s. i-., \m\, 18, dans le -. n- i
éi m Ces Bibles en images, qui fuient plus ou moins eu vogue
Daniel, IX, 2, le pluriel liassefdrim , t les livi pendant le moyen âge, sonl donc de véritables commen-
en
(/) H
•U4M
T D
•<
00 H
UJ
> m -J
H
< m
«J
UJ
w
ui
CC 00
>
05
»jo
03
S
"1
>5 w
e J w , 1
V UJ
s
§ <
C/3
s
o
uJ ffl
H
•UJ
x;
ou
o
cm
CL
u
03
UJ
i *
AV Aoy k .
^y-î
/
4
( /
ryv /^^/
thpoY n.a.
KAiertNc=roAYroN
ai^\
eNcAm^'uiAeYve roT'r^'Tii»A»A
^oneyecBAJAiATU.Nnior.ivia.N
OL\CM-AO>rrAI AY TO V H Vl ANTftr»AAr-lN i
HCOIOM TlNtCAHHiHèA|'KAlU)N
eAcroNAYi a fiAermoUYciN ai '
"i-oyi AiAAoru-MoycAy
ruitaAeNcjftixi'" 1
|a H^'I^v
Bihl
LET0UZE1
^^^^^ et ANÉ, ,-diteurs
lh tfAbbArosècuKicioj. w So
d^cij'uliAiiTemiU.i, Vcof,„ Fni K . .,
BjAMdiic-AbAwT SXmUmAi.Tecy>dç
ô,cebAMTc pccequidMriUNT
i
e ^o
FA . lvA(l| Mlî
dOCiJ'ïiliTUijfAbhATuvs^odisioNliceT
^e»'OMd( MYA^recruKYdixirAclëoy
Nutnqxi Atrihorle c.i\TiYsxiodif=eci'r
dAuid H<JANdofYURnii)iVP
eTqxJiciicticoe^Ai îMT^oibiTiisidoô-mir*
dei ei l'At^es i»mji»cvsitiok»iy
mANducAui r Crdrdj ^eTs<J^CllCTï€:K.AK^.r
(
lU1blJYMOMllCebA^ CTiATMCltiCAKe^iKiOisiYuliY
JAcej^doi iJ>my fndemd leùidfKV
lueNidAmopcKAwrc cr» vAbbAToeTduc îriUi
hûtno^iqtn décrire ivsootipAc^Y
&6AT nye v jriAuTeinKtes-çiY «tia* fdin us
erTjiA b ARi C'ATO k l e C. Y i
m. 1-9
Camhrî^.r.-. M» l r
no5Abb Ar o^ ee n rvi d oj» jo cr»<
dtfcij'uliA^iTecniUixi^v cocj'
SyicAÏ erj=juc 'ANTtiycnANi
cr)Ai>icHic AbArar SXiictAcrVAi
^cebAMTei eccequid^Ac i
discij»nl iTtÏKYAbbATlYSxio
js,eJ3»0MiU-MYAxiTemiKy dixi I
Nucnqxi Aaihode c.iytiy s*
dAuid qtiANciofYuKn l i|»Y'
erqxJic urtic oc kai iKJTjcoih
cfeFei pAï^ieY |»f.o|»o.sit»o>->»iS
tnANducAui r crdedireTs
«lUibuYMOKiïiCebA'l «TlAïMCl ;
SAcexdoTibuy eodftnd ie
lueKjdArriopeKArsiTC on Y A*
hotncxYi qti decnjf'c LY<l*Jod f
i
?TcucriiMryoixseTîTe K*»nri
iYrsi AQO c, A frxYAbb A ro îKiqx
AjudAcnbxbeKiY^Ai^ucr» o
ttjcrvscfcib Ae eTp Ha k tYAei
JlTAbbAloc-tinAKC-T ^iTiNi
AccMYA K.^ e u m
ijvY^A^i 1 e c
CociTATioMf YCOK*»fndiciY
SUicnAismcnA^idAcnHAbi*
^criedio eTsuKCc**S YT^r
9«* itaxjT e mi HY A d <xs î nT e
VJQLYJJ'ilicei .^AhbATO beisi
J=Aeç* e Avit en Aie r A< < k e A
;
AviTpejs.dCFC- AdiUiTACVj.e
1777 BIBLES EN IMAGES 177-8
taires qui rentrent dans le genre allégorique et mural, être dans la généralité mais elles rappellent tous les
;
si goûté à cette époque. On préférait répandre ces livres grands devoirs de la vie chrétienne. On insiste en par-
plutôt que le simple texte de l'Écriture, qui sans explica- ticulier sur la fuite de l'hérésie. Le caractère de ces le-
tion peut être mal compris du peuple. Par là, au con- çons montre que l'auteur visait surtout les hautes classes
traire les fidèles apprenaient sans danger toute la sub-
. de la société civile et religieuse. En regard des articles
stance des Saintes Lettres. Et de fait le moyen âge
, , du texte et du commentaire allégorique et moral sont
connaissait bien les Saintes Écritures, les aimait et en placés de petits tableaux ou îles médaillons contenant
vivait. les scènes répondant au texte et au commentaire. Chaque
Onpeut diviser ces Bibles en images en deux catégories page est partagée en quatre colonnes la première et :
en suivant généralement l'ordre du texte sacré dans les trième, les tableaux ou médaillons, qui sont ordinaire-
livres de l'Ancien et du Nouveau Testament, on fait, au ment au nombre de huit par page. Nous reproduisons
Cur et à mesure, les nombreuses applications symboliques ici la feuille 124 du manuscrit latin 11560 de la Biblio-
tions morales, destinées plutôt à la classe élevée de la « Domine, quis credidit auditui nostro,et brachium Do-
société. — '2" Pour les Bibles de la seconde catégorie, elles mini cui revelatum est, » et au-dessous, l'application :
ont la disposition d'une sorte de concordance du Nouveau « Hoc signilicat quod pauci vel nulli .ludeorum credidei m:
Testament avec l'Ancien. On suit les mystères de la vie quod Christus deberet nasci per predicationem apostolo-
de Notre -Seigneur Jésus-Christ, qui forment comme le rum. » En regard du texte de l'Écriture, le médaillon
point central autour duquel on range les ligures de l'An- représente Isaïe montrant aux Juifs le bras de Jéhovah,
cien Testament. Ces Bibles sont connues sous le nom de dont la puissance se manifestera dans le Messie. Dans le
Biblia pauperum. Y.Wes différent des premières par la médaillon vis-à-vis du commentaire, les Juifs refusent de
disposition, la date, la destination et le mode de repro- croire à la parole des Apôtres prêchant Jésus-Christ. Le —
duction. Mais elles s'y rattachent par leur but et parce second verset est tiré du chapitre i.m. 2: « Et ascendet
qu'elles en ont reçu plus d'une inspiration. L'importance sicut virgultum coram eo et sicut radix de terra sitienti. »
qu'a acquise par son influence la Biblia pauperum de- Dans le médaillon correspondant, le prophète indique du
mande un article spécial. Nous n'avons donc à parler doigt aux Juifs le rejeton miraculeux qui s'élève d'une
ici que des Bibles à images de la première catégorie. terre desséchée. Dans le dernier médaillon nous voyons
I. Bible moralisée. —
L'œuvre la plus remarquable le symbole réalisé dans la personne de Jésus -Christ né
en ce genre est la Bible moralisée, qu'on a appelée aussi d'une vierge. Voici le commentaire « Virgultum est:
Bible allégorisée, ou Bible historiée, ou encore Em- Christus; terra sitiens, beata Virgo. Ascendit igitur vir-
blèmes bibliques. Le nom de Bible allégorisée et mora- gultum de terra sitienti quando virgo egressa est de
lisée serait le plus complet, indiquant à la l'ois et le ca- radice Jesse, et Christus tanquam sponsus procedens île
ractère de l'œuvre et son but. « C'est, dit M. Léopold thalamo suo, id est de utero virginali. » Dans la troi- —
Delisle, Histoire littéraire de la France, t. xxxi, p. '218, sième colonne on lit le Lauda sterilis,
verset liv, 1 : «
un abrégé de l'Ancien et du Nouveau Testament, qui quse non laudem et byninum (Vulgate
paris; décanta :
servit de cadre à une suite de plusieurs milliers de petits hinni), quae non parturiebas quoniam multi filii déserte
tableaux, en même temps que de thème à des dévelop- inagis quain ejus quse habebat virum. » Au-dessous, le
pements allégoriques et à des enseignements moraux. » commentaire : « Hoc signurn quod Ecclesia générât Deo
Le texte abrégé de la Bible, qui sert ainsi de cadre et de [dures filios in baptismo quam synagoga genuit in cir-
thème, est emprunté à peu près littéralement à l'Ancien et rium isione. » Le premier médaillon représente la Syna-
au Nouveau Testament, en suivant généralement l'ordre gogue et l'Église sous la figure de deux femmes; l'Église
des livres et des chapitres. Cependant pour les Évangiles est couronnée par le prophète en signe d'un glorieux
le compilateur a combiné ensemble les quatre récits de , avenir. Dans le second médaillon, l'Eglise présente au
façon à ne plus en avoir qu'un seul, plus ou moins bien baptême plus d'enfants que n'en eut la Synagogue. Le
suivi. Pour les Épilres de saint Paul, il s'est contenté de manuscrit donne ensuite le verset uv, 2 « Dilata locum :
glaner çà et là quelques versets, sans s'astreindre à l'ordre tentorii tui et pelles tabernaculorum tuorum extende,
du texte. 11 n'a fait aucun emprunt aux Paralipomènes ne peieas (Vulgate parcas). » Vis-à-vis on voit les enfants
:
ni aux Épitres catholiques. La manière dont le texte de l'Église qui déplacent, pour les porter ailleurs, les
sacré est abrégé est curieuse on y ?. fait des découpures
: pieux de la tente où ils habitent. Le commentaire porte :
de façon à ne conserver de chaque chapitre qu'un certain « Per tentorium intelligitur ecclesia; per pelles, predica-
nombre de versets, sans prendre habituellement la peine tores qui protegunt Ecclesiain, pelles rubricate sunt mar-
de les relier pour leur donner un sens suivi. Les Psaumes tyres. Debemus ergo reducere ad memoriam mortem
sont encore plus abrégés, puisqu'on n'en cite que le pre- Christi et dilatare carnem nostram affligendo. » Dans
mier verset. Le décousu que présentent souvent ces extraits le médaillon, les ordres religieux qui « dilatent » l'Eglise
montre qu'on se proposait de citer d'un passage biblique par la prédication, se tiennent près de la croix. Un
seulement ce qui suffisait pour le rappeler et pour servir Dominicain occupe la première place à la droite de
de point d'attache à des applications allégoriques ou Notre -Seigneur.
morales. Chacun de ces petits extraits est accompagne La composition de la Bible moralisée remonte au
d'une courte réflexion, pour indiquer un rapprochement XIII e siècle :les applications morales permettent de le
allégorique ou une règle de la morale chrétienne. On conclure. Elles dénotent, comme les peintures, l'œuvre
voit des rapprochements avec le Nouveau Testament, d'un religieux, probablement d'un Dominicain. L'œuvre
jusque dans les moindres détails, en sorte que l'on première a subi des modifications; et l'étude des exem-
tombe souvent dans la subtilité et l'arbitraire. Mais c'était plaires existants découvre deux rédactions, à peu près
dans le goût du temps, comme on peut s'en convaincre identiques pour le choix des passages bibliques et l'ar-
par les sermons, par les compositions des vitraux et des rangement des versets, mais souvent notablement diffé-
monuments ligures du moyen âge. Plus d'un détail de rentes par les commentaires allégoriques ou moraux.
ces monuments ou de ces vitraux, difficile à saisir, trouve La première rédaction nous a été conservée par un
même son interprétation dans les tableaux de la Bible des plus splendides manuscrits que l'art du xnr siècle
moralisée accompagnés de leur explication symbolique. ait produit. C'est un des chefs-d'œuvre de la peinture
Les applications morales se tiennent trop souvent peut- française à cette époque. Les trois parties dont se coin-
1779 BIBLES EN IMAGES 1780
pose cet ouvrage en latin ont été dispersées dans diffé- el extraits des manuscrits, t. vi, après la p. 124. La —
rentes bibliothèques. La prêt re partie, comprenant Bibliothèque impériale de Vienne possède aussi un ma-
depuis la Joli inclusivement, a
Genèse jusqu'à V feuil- "J'-i nuscrit de la Bible moralisée (aujourd'hui coté 117'.l)
lets écrits d'un seul côté, et environ 780 petits tableaux I qui remonte au xm e siècle. Ce manuscrit de 210 feuillets
où les personnages se détachent sur un fond or. Il est a huit médaillons sur chaque page, sauf la première ce :
conservé à l'université d'Oxford ms. '27o b, fonds Bod- : qui donne un total d'environ 1 964 petits tableaux. Les
léien (n 2937 du catalogue de Bernard; arch. Bodl. différences notables du texte sembleraient d'abord in-
A. 154; auct. li. 4 6). La suite ou deuxième partie, conte- diquer une rédaction très distincte, mais une compa-
nant depuis la fin de Job jusqu'aux petits prophètes inclu- raison attentive montre la dépendance où il se trouve par
sivement, se compose '1.' ï>> feuilli'ts avec 1800 tableaux rapport à la première rédaction dont les trois volumes
,
mu fond or. Il est à la Bibliothèque nationale, à Paris: conservés à Oxford, à Paris et à Londres, nous offrent
ms. latin 11560, provenant de l'abbaye de Saint-Germain- un spécimen.
des-Prés. Une page (fol. I) a été reproduite dans l'al- IL Bible historiée toute figurée. Cet ouvrage —
bum paléographique de la Société de l'École des chartes suit le même
plan général que la Bible moralisée: mais
(pi. 37;. La troisième partie est représentée par un ma- on trouve de notables différences dans le choix des textes,
nu nt du fonds harléien, au .Musée Britannique. Il avait et surtout dans les explications. Les trois corbeilles que
autrefois ls i feuillets; il est coupé maintenant en deux le panetier de Pharaon voit eu songe (lien., XL, 10) sont
i
imi -, classés sous les n 1526 et 1527, n'ayant plus, par
>
ainsi expliquées dans la Bible moralisée : « Ce panetier
suite de la perte de quelques pages, que 178 feuillets segnefie ceus qui pecchent par ces trois péchiez ci ava- ,
devait doue comprendre 030 feuillets et 5000 tableaux «Ce que li panetiers Sonja qu'il portoit trois corbeilles de
environ. Les huit derniers feuillets qui restent d'un autre paste, de farine et de char: paste, qui est glueuse, se-
exemplaire absolument semblable au précédent, et appar- nefie convoitise; la farine, qui est chose vaine, senefle
tenante M. le vicomte de Hillerin, permettent de combler orgueil; char, luxure. Cil qui [portent] les trois cor-
la
quelques-unes de ses lacunes, et surtout de penser que beilles et les oisiauz qui bêchent la char senefient cels
ce fut sous les auspices de saint Louis qu'une œuvre si qui dorment en ces trois péchiez que nos avons devant
considérable fut entreprise. Sur le dernier feuillet, occupé dit, deahles les enchaoinent et traient en enfer, b
et
par une grande peinture à quatre compartiments, on voit (Ms. 9561, fol. 28 v°.) La rédaction toute en français
fr.
à droite un roi, a gauche une reine, et au-dessous deux date de la fin du xin e siècle ou du commencement du XIV*.
religieux, dont l'un dicte le texte d'un livre place sur un Aucun manuscrit complet n'a été signalé. Le manuscrit
pupitre, et l'autre écril ou peinl la Bible moralisée. Cf. le français 9501 de la Bibliothèque nationale contient depuis
tableau et la notice du manuscrit par M. l'abbé Auber, la Genèse jusqu'aux Juges inclusivement, et immédiate-
dans les Mémoires de la Société des antiquaires de l'Ouest, ment après donne la vie de Jésus-Christ. Pour l'Ancien
1838, p. IÛ7-108, et pi. vi et vu. Comme l'écriture et l'en- Testament, les pages sont partagées par le milieu la :
luminure soit du manuscrit en trois parties, soit de ce partie supérieure est réservée ordinairement aux types
(ragment, conviennent parfaitement au temps de saint et aux ligures, c'est-à-dire à l'Ancien Testament; la partie
I.di.i. il
, est naturel de voir dans ce tableau une dédi- inférieure à la réalisation, c'est-à-dire au Nouveau, ou
cace à ce saint roi et à sa mère Blanche de Castille ou bien à une allégorie mystique ou morale. On trouve
à la reine Marguerite de Provence. En tout cas, c'est d'abord deux sujets sur chaque page mais ensuite presque:
bien une œuvre française, comme le prouvent les indi- constamment trois sujets de l'Ancien Testament dans la
cations en français destinées a diriger les artistes dans moilié supérieure, et trois sujets correspondants dans le
leur travail, Il a été fait plusieurs copies de la première bas, soit six tableaux. Voici le texte du tableau de la créa-
rédaction. Nous venons de signaler un fragment d'une tion représentant l'œuvre du troisième jour: « Ici deparl
de ces copies. L'incendie de Londres, en 1666, en détrui- Itex la terre de la mer, et garnist la terre d'arbres et
Sil une autre, d'après Th. llearne. Remarks and collec- d'oisiaus, et la mer de poissons, de gros et de menus.
i, 'il. Une copie du xiv e siècle, à peu près achevée, — La terre senefie sainte Église; les oiseus senefient les
ornée de 976 dessins au trait, se conserve au Musée Bri-
i diverses genz del munde qui acrochent sainte Eglise; les
tannique, n" 18719 du fonds additionnel. granz poissons senefient les granz usuriers qui uiaiijuent
La seconde rédaction se (ait remarquer par des déve- les petit;, ce sunt la povre gent. » Les soixante-seize der-
loppements, munis longs que dans la première pour un nières |iages peintes représentent la vie de Notre-Seigneur
certain nombre de passages. Elle est représentée par le Jésus -Christ, dans des tableaux qui ne laissent que la
ms. il» 107 du fond .m. .ii de la bibliothèque Nationale.
ti place d'une courte légende, par exemple, fol. 133, verso :
Dans ce manuscrit, le texte latin est a ipagné d'une « C'est l'histoire comment la vierge Marie enfanta Nostre
vei ion française, dont le style parait dénoter la deuxième Seigneur Ibesu Ci ist et puis l'envoloupa en dras et le
,
moitié du \tv siècle. « II y a tout lieu de supposer, dit posa en la mangeoire, ensi que saint Luc le dist en son
M. Léopold Delisle, que c'est la Bible en latin et en Iran- évangile, u secunt capitle. » Les premières pages sont
çai que Philippe le Hardi, duc de Bourgogne, avait l'ait des scènes de la vie de la sainte Vierge, empruntées aux
> mencer vers l'année
dont il avail confié la
1 Wl . el évangiles apocryphes. —
Un autre manuscrit du xni' ou
d ation aux deux enlumineurs Polequin el Jannequin xtv e siècle, conservé à Vienne, inscrit au n" 2554 de la
Manuel, Bible à laquelle Jean sans Leur faisait encore Bibliothèque impériale, sous le titre de Biblia liisloriro-
travailler en 1406, avec l'intention de l'offrit à Jean, duc allegorico-iconologica Veteris Teslamenti, contient tout
de Berri. » On y compte environ 5100 petits tableaux en l'Ancien Testament. Chaque page a huit médaillons à
gri aille. — Un second exemplaire, qui parait avoir été fond d'or, et à droite et à gauche des peintures on a
fut d.ms les première années du xv« siècle, présente ménagé une bande assez droite pour le texte explicatif.
la mi mi pi. m
; le texte el les peintures. C est
|
i
C'est le même texte que le iiiniii-.nl de Pans, sauf
le ms. 166 du fonds français de la Bibliothèque nationale. quelques légères modifications. Des peintures — du P'
Il suit pas à pas le ms. ir,7, m. us il est inachevé; il titeiique de la Bible /liston,;' toute figurée, dérivai',
s'ar-
rête au milieu du livre d'Isaïe. Le texte est le même, du manuscrit français 9561 se retrouvent ,
sur les
mais les sujets des tableaux présentent de notables diffé- muges d'un livre d'heures, le manuscrit latin 9471 de
reni es. Le frontispii e est supei be. Il a été jravé tvec la Bibliothèque nationale, qui a été exécuté pour un
quelques petits tableaux pai Saint-Aubin, dans Notices membre de la famille de Rohan. Les sujets et les légendes
17Si BIBLES EN IMAGES BIBLIA PAUPERUM 1782
sont la reproduction des sujets et des légendes du ma- monte Sinai , in-f\ Bàle, 1552: De mysteriis salutiferx
nuscrit français. passionis et mortis Jesu Messix libri 1res, in -4". Bàle,
III. Rappelons encore, comme ayant un rapport assez 1555; Protevangelion , sivc de natalibus Jesu Christi et
étroit avec les œuvres précédentes, mais formant plutôt ipsius Matris Virginis Marin- sermo historicus divi Ja-
une histoire sainte qu'un commentaire allégorique et colii minoris; Evangelica historia quam sa'ipsit B. Mar-
moral, ce qu'on a appelé les Images de la Bible et les cus , vita Marci evangelistse collecta ex probalioribus
Résumes d'histoire sainte en rouleaux. Les Images de — auctoribus, in-8', Bàle, 1552. lui outre de ces divers
la Bible sont des tableaux de grande dimension, avec lé- écrits, Bibliander travailla à l'édition de la Bible qui parut
gende explicative en latin à la partie supérieure et à la à Zurich, en 1543, sous le titre de Biblia e sacra hebrseo-
partie inférieure de chaque page. Ces tableaux, qui repré- rum lingua grsècorumque fontibus , consultis simul
sentent les principaux traits de l'histoire biblique, sont orthodoxis interpretibus, rcligiosissime translata in ser-
divisés en plusieurs compartiments. Il n'en reste plus que monem latinum per theologos Tigurinos, in-f". Il traduisit
quatre pages, appartenant a la Bibliothèque nationale pour cette œuvre une partie d'Ézéchiel, Daniel, Job, les
(Nouv. acq. lat. 2294); le dessin et le coloris sont très quarante-huit derniers psaumes, l'Ecclésiaste et le Can-
remarquables. On signale comme ayant la même dispo- tique des cantiques. —
Voir Lelong, Bibliotheca sacra,
sition, le même style, un volume de 43 feuillets, qui fait t. i, p. 289; Richard Simon, Histoire critique du Vieux
partie de la bibliothèque de sir Thomas Phillips, à Chel- Testament (1085), p. 324; Dupin, Bibliotlicque des au-
tenham. —
Le Résumé de l'histoire sainte en rouleaux teurs séparés du xrii' siècle 1719), t. i, p. 571.
(
Pétri, in-8», Bàle, 1550; Amplior consideratio decreti cédée de plusieurs pages d'explications en français, résu-
sijnodalis Tridentini de authentica doctrina Ecclesia: mées à la fin par quelques vers. Une édition allemande,
Dei, de latina ceteri translatione Sanctorum Librorum, Armen-Bibel, avait été publiée par Friedrich Walther
de catholica expositione ùanctae Scripturae, in-8', Bàle, et Hans Hurnin, en 1,470. Etc. (Pour les -Mitions latines,
1551 Sermo divinœ majestalis voce pronuntiatus seu
; voir Berjeau, Biblia pauperum, p. 17, et plus loin pour
commentarius in Decalogum et sermonem Domini in l'édition allemande de Pûster.)
1783 BIBLIA PAUPERUM 17S4
nuscrits, estampes. Notice des ob Xéparle- turba cunctus duodena. » Dans la banderole a gauche de
més, m IJ. Paris, 1881, p. 1. Le frotte- cette légende sont reproduites les paroles d'Isaîe, LV, "2 :
exemplaires de la Bibliothèque nationale, quoique ces L'édition française de Vérard résume ces légendes dans
exemplaires remontent au xv- siècle et soient générale- les vers suivants :
ment considérés comme une des premières impressions Comme Melchisédech offrit
qui aient été faites sur bois. Au père Abraham vin et pain
La Bible des pauvres est nue concordance de l'Ancien Comme Jésus qui mort soutint
el Nouveau Testament. De là les noms qu'on lui a
.lu Fit le miracle souverain
aussi donnés de Figurx typi Testamenti atque Et bailla de sa propre main
Aux prestres son corps a mangier
antitypiese Novi Testamenti , et de Historia Chri
Comme Moyse Cst soudain
.. C'est, en effet, l'application de l'adage: No\ um La manne du ciel congregier.
Testamentum in Vetere lai et , Vêtus Testamentum in
aux yeux, sous une forme sen-
Elle présente Telle est la Biblia pauperum ,
qui a été longtemps si
sible el saisissable pour les ignorants comme pour les répandue et si célèbre, et qui est comme le résumé con-
savants. 1rs laits principaux .le l'histoire sainte, tels qu'ils densé de l'exégèse du moyen âge. Elle a appris l'histoire
sont prophétisés dans l'Ancien Testament images acces- sainte et les mystères de notre foi à de nombreuses géné-
soires] el réalisés 'lins le Nouveau limages principales . rations de chrétiens: elle a fourni des thèmes de serinons
Limage, intelligible pour tous, met les faits sous les aux prédicateurs, elle a inspiré aussi de nombreux ai
yeux; .l<s légendes l'accompagnent, afin que les lettrés qui en ont transporté les images et les conceptions sur
ut les expliquer et les faire mieux comprendre aux les vitraux de nos églises, dans les tableaux religieux et
I- pauvres Les plus anciennes Biblia pauperum se eom-
... jusque sur des tapisseries sacrées. Les fenêtres du cou-
posenl de quarante feuillets, tous conçus d'une manière vent de Hirschau, en Souabe, ont reproduit en entier la
analogue et disposés .lune façon semblable quant aux des- Biblia pauperum. Beaucoup d'autres monuments lui ont
sins et aux légendes. Dans un encadrement architecto- aussi fait des emprunts. Voir Laib et Schwarz, Biblia pau-
nique, semblable a un triptyque d'autel, sont cinq quar- perum, lsr,7. p. 20-25.
ti. i
.m champs disposés en trois compartiments horizon-
- Les éditions publiées après l'invention de l'imprimerie
taux vec trois illusions verticales qui contiennent les modifièrent souvent les dispositions et les légendes pri-
représentations particulières, les types et les antitypes. mitives. Ainsi la Bibliothèque nationale possède un exem-
Dans les quatre espaces laissés m. les aux quatre angles plaire de la Biblia pauperum avec légendes en allemand
don liant el d'en bas sonl les légendes explicatives. Le (coloriée à la main), imprimée par Pfister, a Bamberg,
sujel central est toujours tire du Nouveau Testament, par vers 1462, in-4° (A 1397 septies). Elle a vingt-deux feuil-
ordre chronologique; les sujets île l'Ancien ne suivent lets et quarante -quatre sujets. La disposition des pages
pis d'autre ordre que celui de leur concordance avec n'est pas non plus la même; la représentation des mys-
lu Nouveau. Lu haut et eu bas. entre les légendes, tères du Nouveau Testament est en haut, les deux séries
s.. ut iletix Imstes de personnages il" l'Ai n Testament. de bustes a droite et à gauche el au-dessus de l'extré-
L'ordre .les planches est marqué par les lettres .le l'al- mité des deux sujets de l'Ancien Testament, qui sont
ûque deux fois répété jusqu'au u sous deux changés en partie. Cet arrangement est moins heureux
différentes. Ainsi, dans le dix-huitième tableau que l'ancien. On trouve aussi une disposition différente
(première lettre s), la scène centrale, c'est-à-dire la prin- dans un autre manuscrit allemand qui a été publie par
représente l'institution île Eucharistie lig. 542). I Laib et Schwarz, Biblia pauperum, nnrli dent Orig
A gauche, nous voyons Melchisédech, offrant le pain et in der Lyceumsbibliothek tu Konstauz, mit einer Eu»
le vin; à droite, la manne tombant au Sinaï pour nourrir i. in-f", Zurich. 1867. Bibliothèque nationale,
I.- Hébreux; par conséquent, les deux célèbres figures .lu A 2000. Héserve.l Les dessins -..ni rouqilotement ditlé-
sacrement 'le l'Eucharistie dans l'Ancien Testament. Au rents de ceux des éditions xylographiques.
i' lie. .st la I... en. le explicative .lu On a reproduit de nos joins plusieurs exemplaires an-
sacrifice 'le Melchisédech Legitur m Genesi xinr cap.'
:
ciens. 1 Biblia pauperum reproduced m fac-similé
[18-20], quod i um Abraham de sede caede] inimicorum fram nue of tlie copies "/' the Brilish Muséum, tvith au
le.llll et lellel -ivllln nia_ll.ini piad.llll qU.IIII e\'ll-Sll historical ami bibliographical Introduction > Ph Ber- I >
.1.
de iniraicis suis tune Melchicedech sacerdos Dei summus jean. petit in f". Lombes. 1859. ( Bibliothèque nationale,
optulil et panem et vinum Melchicedec Cristum signi-
: A 2092. Réserve.) L'introduction est une étude impor-
fical qui panem et vinum id esl corpus et sanguinem tante. — - Monuments 'le la xylographie. II. Bib
siiiiin in sena [coena] -m- discipulis ad edendum et l.i- pauvre* reproduite en fac-similé sue l'exet
I dum porrigebat, i —A di ende explique la . la Bibliothèque uni m, mie. pai Adam Pilinski. Précédée
lue 'le In lu.mu. ihir in l.xo.lo ! i
542. — Fac-similé' de la feuille s de la Biblia pauperum. D'après un exemplaire de la Bibliothèque nationale de Paris.
1787 BIBLIA PAUPERUM — BIBLIQUES (SOCIÉTÉS) 17SS
Tir.' à 150 exemplaires. (Bibl. nat. A 2119.) 4» Biblia monde, et d'en distribuer partout des exemplaires. Les as-
pauperum, Deutsche ausgàbe von /îT/.ln-l . Weimar, sociations de ce genre ont pris naissance dés le milieu
1906 i 18200 — Voir aussi Heinecken, Idée générale
.
du xvn siècle, lui 1849 s'établit la « Société' pour la pro-
p. 292-333 (avec reproduction de fac-similés, entre autres, pour but la diffusion des Livres Saints traduits dans les
pi. 8, vis-a-vis la page 323, de l'Annonciation de VArnien- principaux idiomes des sauvages d'Amérique. L'Angle-
Bibel allemande. (Bibliothèque nationale, V 24435 Sam. : terre vit se fonder, en 1698, une i Société peur la propa-
by, Principia a. The Block-Books or
i gation des connaissances chrétiennes », au moyen de dis-
xylographie delinealions .-/' Scripture History l tribution de Billes, et, en I7SO, une « Société biblique »,
\nd, Fiant fers and Germant/, in-f°, Londre ''>
.
pour fournir des Livres Saints aux armées de terre el de
1838, t. i. p. 13-68 d; t. n. p. 51-62, 185-186; t. iu, mer. En France, vers 1719, le janséniste de Bameville
p. 24-27, 107. 162-166, 186 (Bibliothèque nationale, avait institué une Société biblique catholique ». éditant
y 58. Réserve); Th. 11. Home, Au Introduction to the le Nouveau Testament sans notes ni commentaires, à la
Uoly Script dit., 1822, t. n. p. 220-224; Carne- manière protestante, niais cependant avec des préfaces.
Heidei Die Darstellungen der B
i
Florian; Vienne. 1863; W'eigel et Zestermann, .1. les protestants français. Toutes ces associations durent
der Buchdi /.2in-l". Leipzig, 1866; .1. Hëller, s'effacer devant la puissante « Société biblique britan-
hte der Uoh ut, in-8°, Bamberg, 1823,
< nique et étrangère », (ondée à Londres, le 7 mars 1804,
§80 81, p. 339-350 peu exael r. Ch. Brunet, Manuel .
à l'instigation de Charles, pasteur de Bala, dans le pays
braire, 5 e édit., 1862, I. ni. p. 227: K. Al/, Die de Galles. D'autres Sociétés bibliques se constituèrent,
christliche Kttnst, 3' éd., Batisbonne, 1899, p. 76-79. à l'imitation de celle de Londres, à Berlin, en 1814, el à
F. Vigouhoi x. New-York, en 1817. Ces deux sociétés restèrent indé-
2. BIBLIA PAUPERUM. Il existe aussi sous ee titre un pendantes de la première. Mais, sous les auspices de la
ouvrage attribué à saint Bonaventure et complètement grande association anglaise et avec son concours, s'éta-
différent du pn édi nt. Voici le titre d'une des éditions de
i blirent à Saint-Pétersbourg une Société biblique russe,
la bibliothèque Nationale il) 6595 Réserve) Biblia pau- : autorisée par Alexandre l" 1
a Domino Bonaventura édita , omnibus Christi- Nicolas I er en 182b\ et à Paris uni' Société biblique pro-
,
textes el des exemples de l'Ecriture relatifs aux vertus que les pi "lestants rejettent du canon, fondèrent la Société
qu'il tant pratiquer et aux vices qu'on doil éviter: De biblique d'Ecosse. D'autres accusèrent la Société de soci-
abstinentia, a, de ambitiosis, etc. Cette édition nianisme, liront scission et créèrent une Société biblique
est abio-oc; d'autres sont plus complètes. Le rrrueil est trinitaire. Des difficultés analogues se produisirent en
destiné aux prédicateurs, et il a du être appelé « Bible France. En 1826, la Société britannique commence elle-
îles pauvres pan.- qu'étant fort court, il pouvait être
. me a refuser son concours aux associations qui pu-
acheté même par 1rs prédicateurs pauvres. Il en existe bliaient les livres " apocryphes ». Pour ne passe priver de
de nombreux manuscrits el plus de trente éditions impri- ce puissant patronage, la i Société biblique protestante de
mées. Cet ouvrage a été attribué à lort à saint Bonaven- Paris » se mit a publier des Bibles sans n apocryphes " et
ture; esl d'un dominicain du couvent de Saint-Jacques
il d'autres Bibles avec « apocryphes », au choix de ceux qui
de Paris, qui devint le dernier patriarche latin de Jéru- les demandaient La Société de Londres ne sari loda
salem, Nicolas de llannapes (mort le 18 mai 1291 Voir 1. pas volontiers de cette manière de l'aire, et, en 1833, elle
Histoire littéraire de la France, t. xx. 1812. p. 61-70. provoqua l'établissement de la » Société biblique française
F. VlGOBROUX. et étrangère », qui s'inspira de ses vues. Cependant on
BIBLIOTHÈQUE, collection de livres et local où ils réclamait de toutes paris des traductions plus modernes.
sont réunis. La Vulgate emploie trois fois ce mot, 1 Esdr., Une troisième association française, la i Société biblique
v, 17; vi, 1. et 11 Macli u, 13. Dans le premier passage . de France », se fonda, en lSlii, dans le but d'imprimer
d'Esdras, le texte chaldéen porte bê( ginzayyâ', qu'on et de disinl r des traductions nouvelles, mais avec
traduit par 1 maison du trésor » dans le si ni passade. : exclusion d.s deutérocanoniques. Devant cette institution,
l'original a bê( sifrayyà", o la maison des livres, „ c'est- qui répondait pleinement a ses vues, la «Société biblique
à-dire bibliothèque di s rois
la de Babylone. Le roi Darius haii' .use et étrangère o s'éclipsa en ISi;.",. La Société bri-
y lit faire des recherches poui retrouver ledit par lequel tannique se contenta des lors d'avoir des dépôts de ses
Cyrus .naît autorisé la reconstruction du temple de Jéru- traductions à Paris et dans le reste de la France
salem. Esdr., VI, 1-3. Il u est pas étonnant que les rois
I
I. Organisation et résultats matériels. —
La Société
perses eussent une bibliothèque el des .mîmes dans le britannique, la plus importante et la plus en vue de toutes
palais royal de Babylone; dès une liante antiquité, les les associations analogues, est dirigée par un comil
rois de Babylone et d'Assyrie, ainsi que les principales trente-six membres, tous laïques, dont quinze sont choisis
villes de ces contrées, eurent des bibliothèques, dont dans l'Église anglicane, quinze dans les antres Églises
quelques-unes onl été explorateurs protestantes de la Grande-Bretagne, el six parmi les étran-
de nos jours, Voir Lu Bible et les gers résidant a Londres. Des Sociétés locales établies Soit
> édit., t. i, p. 172-181. Le texte grec de II M u h., — en Angleterre, s.nt sur le continent, secondent l'œuvre
ii, 13, a le terme mé don nous vient notre mol de du comité central. Lu mars 1890, la Société biblique
» bibliothèque ptëXioSr.xr,. Les auteurs juifs de la lettre
», comptait cinq mille deux cent quaiic-vin_l-dix-sepi sociétés
où on ni expression racontent que Néhémie avait
cette auxiliaires, tant dans le royaume que dans les colonies.
mi nue bibliothèque à Jérui Les recettes, qui ont commencé par produire dix-sept
les Laies Saints. — Voil .1 I. iei . De mille francs, en IsiO, dépassent maintenant le chiffre de
m- 12. 1 tre.lit. 1580, p. 22-59. F. VlG cinq millions. Elles proviennent pour nue moitié environ
de dons, de le^s et de souscriptions, et pour l'autre moitié
BIBLIQUES (SOCIÉTÉS!. Ce nom désigne des île la vente des Bibles. La France n'est représentée que
o uii. aïs protestantes qui se sont donne la missii par quatre cents francs d.ms ce budget de recettes. La
traduire la Sainte Écriture dans toutes les langues du consacre ces ressources à imprime] les Livres
•1789 BIBLIQUES (SOCIÉTÉS) — BICHE 1790
Saints dans toutes les langues et tous les dialectes. A la mêmes pour rendre le texte des Livres Saints, s'en joint
fin Je 1889, elle avait dépensé depuis son origine un peu une autre presque aussi grave, et inhérente aux moyens
plus de deux cent soixante -quinze millions de lianes, et dont on est obligé de se servir pour l'exécution de ces
imprimé cent vingt-quatre millions de volumes, se décom- traductions multiples. Chacune d'elles est entreprise, la
posant ainsi Bibles complètes, trente-sept millions; Nou-
: plupart du temps d'après la version anglaise, par un mis-
veaux Testaments, cinquante-huit millions; portions dé- sionnaire protestant, qui ne peut guère posséder à fond
tachées, vingt- neuf millions. Près de quatre millions de la langue plus ou moins barbare dans laquelle il doit
volumes ont été mis depuis en circulation chaque année. faire passer le texte sacré. Il s'aide dans son travail du
Les langues ou dialectes représentés dans cette masse de concours d'indigènes qui ne connaissent que très superfi-
volumes étaient de deux cent soixante -quinze en 188 J. (
ciellement la langue maternelle du missionnaire, et en tout
Quelques nouvelles traductions ont été exécutées depuis. cas n'ont pas l'habitude d'exprimer, même dans la leur,
La Société britannique fait distribuer ses volumes par des des pensées très abstraites ni très relevées II se dresse
colporteurs chargés de pénétrer partout et d'employer ainsi devant les traducteurs des obstacles que le plus beau
leur zèle à répandre la Bible traduite dans la langue du zèle du monde ne peut surmonter. C'est ce qui faisait
pays. Ils la vendent ordinairement à prix très réduit, la dire à deSacy, dont les Sociétés bibliques citent volontiers
moitié des frais de la Société étant couverts par des dons quelques pages dans lesquelles leur zèle et leur dessein
volontaires. En 1888, huit cent sept colporteurs bibliques reçoivent des éloges « Il y a des traducteurs qui semblent
:
circulaient, dont soixante en France, quatre-vingt-dix-sept avoir cru que, lorsque le texte ne leur offrait pas un sens
en Russie, cent soixante-six dans l'Inde et à Ceylan, cent clairet satisfaisant, il leur suffisait de donner à chaque
douze en Chine, etc., et ils ont réussi à placer près de mot de l'original un équivalent quelconque, sans s'em-
neuf cent quatre vingt-deux mille exemplaires. La Société barrasser s'il résultait de la réunion de ces mots un
britannique possède aussi des dépôts dans tous les pays. ensemble que l'intelligence put saisir. » Considérations
De 1820 à 1890, il est sorti du seul dépôt de Paris près sur les nouvelles traductions des Livres Saints, dans
de huit millions quatre cent mille volumes. Cf. G. Browne, le Journal des savants, juin 1824, p. 327. Les mission-
History of the British and Foreign Bible Society, 2 in-8", naires catholiques se sont plaints bien souvent des effets
Londres, 1859; (Bagster), Bible of every Land, in-4", déplorables produits parmi les populations qu'ils évan-
Londres (1869) La Société biblique britannique et étran-
; gélisaient par la distribution de tels livres. « Le zèle des
gère, notice in-8 Nancy, 188D; Le Livre universel, in-32,
1
lin étend surtout son action sur les pays de langue alle- ration et avec un style intelligible, peut-être pourrait-on
mande et les colonies de l'empire. —
La Société biblique espérer que ces semences, quoique jetées par une main
américaine imite dans l'Amérique du Nord ce que l'An- ennemie, finiraient sous l'influence de la grâce par por-
gleterre fait chez elle au point de vue biblique. ter quelques fruits. Mais elles renferment des erreurs si
IL Résultats de l'œuvre. —
Les résultats matériels monstrueuses, elles sont écrites d'une façon si barbare,
qu'enregistrent les Sociétés bibliques attestent leur activité que les indigènes les plus instruits, tout en reconnais-
et leur libéralité, mais on peut néanmoins leur adresser sant les caractères et les mots de leur langue, n'y com-
de justes critiques. —
1° En principe, la lecture seule de prennent rien et ne peuvent saisir l'enchaînement des
la Bible, faite sans préparation, sans direction et sans pensées. » Annales de la Propagation de la foi, t. lxxii,
règle, par des gens qui ne sont même pas toujours en septembre 1840, p. 458. Depuis lors, la Société biblique
état de la comprendre, ne saurait former des chrétiens. a revisé les traductions qu'elle a reconnues fautives, et
— 2° Au simple point de vue de la fidélité des traduc- toutes assurément ne sont pas également répréhensibles.
tions, les difficultésde l'œuvre sont à peu près insurmon- Cependant, en somme, comme l'a dit le protestant Reuss,
tables. On ce qu'il a fallu de patience, de science
sait tout il y a là « une fabrication entreprise avec bonne intention,
et de travail pour traduire les Livres Saints dans nos mais nécessairement imparfaite ». Geschichte der heiligeii
langues européennes. Et cependant ces langues sont for- Schriften Neuen Testaments, 5 e édit., 1874, t. n, p. 239.
mées de très longue date à l'expression des idées philo- III. Condamnation des Sociétés bibliques par l'Église.
sophiques et théologiques les plus délicates. L'Évangile — Alors même que l'œuvre entreprise par ces Sociétés
a été prêché dans une langue avec laquelle elles ont une serait irréprochable par son côté philologique, elle n'en
multitude de points communs. Enfin les mœurs que sup- demeurerait pas moins dangereuse, comme le principe
posent les récits des Livres Saints ne sont pas, en géné- d'examen individuel qui l'inspire. Il y a dans l'Écriture
ral, assez éloignées des nôtres pour nous dérouter dans des passages obscurs et difficiles qui ont besoin d'être
l'intelligence du texte sacré. Mais il en est tout autrement expliqués, et la lecture du texte seul de la Bible faite par
de la plupart des dialectes dans lesquels les Sociétés des ignorants incapables de le comprendre, faute des
bibliques font passer la Sainte Écriture. Un très grand éclaircissements nécessaires, peut leur être funeste. Aussi
nombre d'entre eux manquent de mots et de tournures la ni e et la IV e règle de l'Index règlent-elles que les
pour exprimer les notions théologiques, en particulier fidèles ne doivent pas lire indistinctement toute sorte de
celles de foi, de grâce, de salut, etc., et même pour versions. En 1757, Benoit XIV formula la IV e règle de
rendre certaines idées abstraites élémentaires, comme l'Index en ces termes « Si ces versions de la Bible
:
celle d'immortalité. Bien plus, quelques dialectes sont en langue vulgaire ont été approuvées par le Saint-Siège
d'une telle pauvreté, que les termes les plus usuels de nos apostolique , ou éditées avec des notes tirées des saints
contrées ne s'y trouvent même pas. Ainsi en setchuana, Pères ou d'autres savants catholiques elles sont per-
,
dialecte de l'Afrique méridionale, le nombre huit ne peut mises. » Pie VIII confirma ce décret en 1829. Aucune des
s'exprimer que par la tournure « dix moins l'abaissement
: Bibles éditées par les Sociétés protestantes ne remplit ces
de deux doigts. » La Bible n'en a pas moins été imprimée conditions. Elles sont toutes sans notes et sans explica-
tout entière en ce dialecte, en 1858. Il ne faut pas oublier tions d'aucune sorte. Aussi les souverains Pontifes les
d'ailleurs que si nos langues européennes se prêtent avec ont -ils condamnées Léon XII, dans son encyclique du
:
une facilité relative à la traduction des Livres Saints, c'est 3 mai 1824; Pie VIII, dans son encyclique du 24 mai 1829;
qu'elles se sont formées chez des peuples déjà chrétiens, Grégoire XVI, dans l'encyclique du 8 mai 1844; enfin
imbus d'idées bibliques et évangéliques. Les dialectes de Pie IX, dans l'encyclique Quanta cura, du 8 décembre 1864,
l'Asie orientale, de l'Afrique, de l'Ocêanie, de l'Amérique Syllabus, § iv. H. Lesètre
primitive, sont dans des conditions bien différentes. A la
difficulté que la plupart des langues présentent en elles- BICHE, femelle du cerf. Voir Cerf.
1701 BIEL IHGAMIE 1792
BIEL Jean Christian, prédicateur allemand protestant, engagement. Judith. VIII, 1, 4. 8: cf. Luc, II, 36-37. —
né à Brunswiclf en 1687, mort en 1745. 11 fut l'auteui Sous le Nouveau Testament, les secondes noces restent
de nombreuses dissertations théologiques Sun principal permises, Rom vu, 2-3: I Cor. vu, 39; dans certains cas
,
plius Veteris Testamenti, 3 vol. in-8°, la Haye, 1779-1780. conseille la viduité, et il affirme avec solennité et au nom
Cet ouvrage, qui ne parut qu'après la mort de son auteur, du Saint-Esprit la supériorité morale de cet état sur un
fut publié par les soins de E. H. Uutzenbecher. Citons second mariage. 1 Cor.. VII, 10. Aussi, sous la loi nou-
de et auteur i : Dissertatio de purpura Lydia ad velle, les secondes noces sont-elles frappées d'une cer-
illustrationem loi % xvi, lî. publiée dans fjgo- taine défaveur; l'homme ou la femme qui convole a de
lini, Thésaurus antiquitatum sacrarum , t. xm. col. cxxi ; les noces parait moins fidèle à son premier en-
t. xxix, col. cccclxvii. Anime ad Altmannum gagement, et provoque le soupçon d'une vertu peu affer-
de Lydia Thyatirensi, dans Ugolini , Thésaurus , i. xxix. mie. L appréciation défavorable des secondes noces par
COl. CCCCLVI1I. B. Heurtebize. saint Paul a eu un grand retentissement dans l'Église
des premiers siècles; beaucoup de Pères, tout en décla-
BIENFAISANT, BIENFAITEUR. Notre -Seigneur rant permises les secondes noces, en détournent énergi-
dit en saint Luc, xxn. 25 Les rois des nations exercent
:
quement les fidèles. Ct. Hennas, iland., IV. iv, 1 -3. édit
sur elles leur empire, et ceux qui ont l'autorité sur elles Funk, Tubingue, 1881, p. 399-400; Tertullien, Ad u.ro-
ppelés Bienfaiteurs (e-JEpyéxai). » Ce titre d'Ever- rem, i, 7. t. i, col. 1285-1287; De Exhortatione
gète, i. v ::.',:• qui, dans le Nouveau Testament, ne se lit tatis, 1-13; De Monogamia, 1-17, t. n, col. 914-930,
as ce passage de saint Luc, était donné, en effet, 930-954; S. Jérôme, Epist. Liv, ad Furiani , 1-18;
aux rois, comme nous le voyons par l'exemple de Pto- Epist. lxxix, ad Salvinam, 7-11; Epist. cxxi
équivalait à o sauveur ou père de
i
Ageruchiatn, 1-14. t. xn col. 550-5150. 728, 731, ,
Zacharias .in- !•. Utrecht, 1699, 1710; De Prophet col. 1181; Origène, In Lucam , llom. ai//, t. XII, col.
trecht, 1702; Clavis Apocalyptico-Pi
!
1846-1847; et l,i Jeremiam, U>,>,i. xix, t. xn, col. 508-509;
hoc est septei irum, ac totidem sigillé S. Basile, Epist. clx, ad Diodorum, i, t. xxxn. col. 028.
un et phialarum Apocalypticarum analytica Des pénalités et même la privation de la communion ont
earumdetn cum prophetis Veteris Testa- été portées contre les bigames; concile de Néocé
menti collatio,at as historias applicatio, in-l". (vers 320), can. m
et vu, dans Mansi, Concilia, Florence,
Bibliothèque nationale, A, 3391
ht, 1702 , com- 1759, t. n, col. 539-542; concile de Laodicëe, cm. i. ibid.,
et rem-
mentaire restreint aux objets désignés pai le titre col. 563. f)u îeste, au moins à l'époque de saint Paul,
Verklaaringe n briefs van Paul- celte défaveur des secondes noces se retrouvait chez un
lusaandievan Korinthus, in-l Utrecht, 1705. et Ver- , grand nombre de nations païennes, surtout chez les Grecs
klaaringe des tweeden briefs van Paullus aan lie van i et les Romains. Tertullien, De Exhort. castit., 13, t. Il,
Korinthus, 2 in-4", Utrecht, I7us; De Prophétie van cl. 02S; De Monogamia, 17, t. n, col. 952-953; s Jé-
Habacuc, in-4 Utrecht, 1713; Heilige mengelstoffen
, rôme, Cuntnt Jovinianum, 1,43-46, t. mil, col 273-276;
in-4 trecht, 1716, ouvrage renfermant, en appendice,
, I
F. Feithius, Antiq. Homer., n, 15. dans Gronovius,
des commentaires sur VUrim et le Thummim, et sur les Thesau -uni antiquitatum, Venise, 1732-1737,
Mosesen Christus, in-4", Amsterdam, 1700,
de Job; i. vi, p. 3770-3771 Marquardt, Vie privée des Bornants,
;
exposé, par demandes et par réponses, des choses, des Paris, 1892, i. i. p. 50, note s.
lieux, des époques, des cérémonies et des personnes de II. La bigamie successive ri le sacerdoce. — Tertullien
li Bible.- Voir J. Vbkoude, Naam Begisler oan Boeken, a cru que. dans la loi mosaïque, la bigamie successive
Leyde, 17, Wûsthoff, Bibliotheca theo- était défendue aux piètres. De Exhort. castit. ,VII, t. II,
a, in-4», Leipzig, 1705, p. 19; Walch, col. 922; De Monogamia, vu, t u, col. 938. Les papes
theca theologica, in-8°, [éna, 177)7, t. iv, p. 231, saint Sniee et saint Innocent lui ont emprunté cette
571, 589, 594, 693, 777,. 150. O. Rky. 1 erreur; s Sirice, Epistola i. mi Himerium, t.xm, vm ,
honneur les veuves qui pn feraient leur état à un nouvel 111, 2; 'fit., I, 0; il dit la même chose du diacre, 1 'l'un.,
1792 BIGAMIE — BIJOU 1794
ni, 12. D'après une opinion que mentionne déjà saint BIGOTI ANUS (CODEX ). Ce manuscrit de la Vulgate
Jérôme, lu Titum, i, 0, t. xxvi, col. 564, et qui a été hiéronymienne, désigné par la lettre B ou l'abréviation
suivie dans ces derniers temps par quelques exëgètes pro- bicj dans l'appareil critique du Nouveau Testament latin,
née ». Cette interprétation est inacceptable depuis que : 350 niill. sur 200, est écrit à pleine page, chaque page
Notre-Seigneur avait rétabli le mariage dans sa pureté de 21 lignes. L'écriture est de grosse onciale du vm e siècle,
primitive, la bigamie était un crime chez les chrétiens; sauf les préliminaires, qui sont de capitale rustique. Les
le bigame était un pécheur public qui méritait bien initiales des Évangiles de saint Luc et de saint Jean sont
plus la pénitence et l'excommunication que l'honneur peintes et composées d'animaux entrelacés, décoration
des fonctions sacrées; saint Paul n'avait pas besoin de où, selon M. Berger, il faut « reconnaître la main d'un
l'exclure positivement. L'expression de l'Apôtre signifie artiste de l'école irlandaise >. Le même auteur voit dans
donc qu'il fallait choisir les évêques et les diacres parmi le Codex Bigotianus le plus ancien, le plus remarquable
les hommes qui n'avaient contracté qu'un seul mariage, des manuscrits conservés en France de la Vulgate hiéro-
faisant ainsi de la bigamie même « successive » un cas nymienne de type anglo-saxon « Si, dit-il, nous étudions
:
d'exclusion des fonctions sacrées. Cette explication est avec soin la collation qu'en donne M. Wordsworth, nous
confirmée par le passage parallèle, I Tim., v, 9, où trouverons le Codex Bigotianus plus qu'aucun autre en
saint Paul exige que les veuves élues diaconesses n'aient relation étroite avec les textes anglo-saxons non pas qu'il;
eu qu'un seul homme, Ivôç àvSpô; yuv^; évidemment par en ait aucune des interpolations caractéristiques, mais la
ces paroles saint Paul ne songe pas à exclure le crime ressemblance du détail est frappante. Les manuscrits dont
monstrueux de la polyandrie simultanée; il veut dire sim- il se rapproche le plus sont peut-être les textes irlandais
plement qu'il fallait choisir les diaconesses parmi les copiés en France, comme les Évangiles de Marmoutiers
veuves qui n'avaient contracté autrefois qu'un seul ma- et de Saint- Martin de Tours, ainsi que le manuscrit de
riage. x\joutons l'autorité de la tradition catholique, qui, Saint-Germain. (Bibliothèque Nationale, n" 13109.) » Sa-
sauf de rares exceptions, a entendu dans le même sens muel Berger, Histoire de la Vulgate pendant les premiers
les paroles de saint Paul comme nous pouvons le voir
, siicles du moyen âge, Paris, 1893, p. 50. Le Codex Bigo-
par les nombreux textes cités dans le présent article. tianus, entré dans la bibliothèque du roi en 1700, avait
Les auteurs protestants eux-mêmes ont pour la plupart appartenu à la famille Bigot, de Rouen, et fait partie de
entendu dans le même sens les paroles de saint Paul. la collection de manuscrits formée dans la première
Cf. J. G. Rosenmûller, Scholia in N. T., In I Tim., ni, 2, moitié du xvn siècle par Jean Bigot, doyen de la cour
Nuremberg, 1791, p. 20-27. des aides de Normandie; il provenait de l'abbaye béné-
Le précepte que saint Paul n'avait d'abord donné peut- dictine de Fécamp, ainsi qu'en témoigne encore l'ex-
être que pour les communautés chrétiennes qu'il avait fon- libris en écriture du xv e siècle, qu'on lit au revers de ce
dées est devenu promptement une loi générale de l'Église. qui est aujourd'hui le premier feuillet du tome second :
can. xvn, Patr. gr., t. cxxxvu, col. 70; les Constitutions Il contient les quatre Évangiles, moins quelques lacunes
apostoliques, VI, 17, Patr. gr.,t. i, col. 950-057; lesdécré- accidentelles, dans l'ordre reçu, Matthieu, Marc, Luc,
tales des papes, S. Sirice, Epist. i, ad Himerium ,8, Il Jean, en outre les préliminaires ordinaires (préfaces de
15, t. xni, col. 1141-1146; S. Innocent, Epist. a, ail saint Jérôme et sommaires). Un fac-similé de la capitale
Victricium, 0: Epist. .x.xxv/i, ad Felicem, 2, t. xx des préliminaires et de l'onciale du texte a été public par
col. 474, Oui. Elie passa de là dans toutes les collections M. Delisle. —
Voir Delisle, Le cabinet des manuscrits,
canoniques orientales et occidentales. Le Corpus juris t. m
(Paris, 1881). pi. x, 1 et 2, et p. 21 i; Wordsworth,
canonici l'a consacrée et universalisée, Decr. Grat., dist. Novum Testamentum D. N. J. C. latine, Oxford, 1889;
xxvi; Decr. Greg., De Digamis non ordinandis, i, 21; Berger, Histoire de la Vulgate, p. 50 et 403; Batiifol, La
Sext. Bonif., De Digamis, i, 12. Vulgate hiéronymienne , dans la Bévue biblique, t. Il
III. La bigamie et les diaconesses. Saint Paul — (1893), p. 550. P. Batiffol.
exclut les bigames d'un groupe de veuves dont il est
question I Tim., v, 9-15, et dans lesquelles il exige des BIJOU, petit ornement plus ou moins précieux par la
conditions particulières, un âge avancé (soixante ans), la matière ou le travail et servant de parure. Les Hébreux
pratique de l'hospitalité et des autres œuvres de dévoue- n'ont pas de mot correspondant exactement à notre mot
ment et de zèle, le vœu de continence, etc. Évidemment « bijou » ils emploient le mot 'âdi, « ornement, parure, »
;
il ne s'agit pas ici des veuves pauvres, qui devaient être F.xod., xxxm, 4, 6; Jer., iv, 30, et surtout le terme plus
nourries aux frais de l'Église, et desquelles on ne pouvait général keli, de kàlàh , « une chose faite, fabriquée. »
exiger de pareilles conditions mais d'un collège choisi
; Gen., xxiv, 53. L'expression keli, « ouvrage » d'or et d'ar-
de veuves, qui étaient destinées à remplir dans la commu- gent, précède ou suit ordinairement les énumérations de
nauté chrétienne des fonctions spéciales, et qui se consa- bijoux. Exod., xxxv, 22; N'um., xxxi, 50, etc. La Vulgate
craient à Dieu par le vœu de viduité. Peut-être même, rend souvent cette expression par le mot vas, dont le
d'après une opinion probable, s'agit-il du collège des dia- sens est très étendu et désigne un objet quelconque.
conesses, dont il est tant parlé dans les premiers siècles Les Orientaux en général ont eu et ont encore la pas-
de l'Église. Voir Diaconesse. Tel est le sentiment de saint sion de la parure ils sont grands amateurs de bijoux.
;
Épiphane, Heures, lxxix, 3-4, t. xui, col. 7ii-745; de Dans les cités les plus opulentes, dans les plus pauvres
Tertullien, .4c/ uxorem , i, 7, t. I, col. 1280. Cf. Cornélius villages, jusque sous la tente du nomade dans le désert,
a Lapide, In I Tim., v, 9. Dès dans cette
lors, et surtout partout on constate le même
goût, aussi bien chez les
seconde opinion, on comprend pourquoi saint Paul a exigé hommes que chez les femmes. Ils aiment à se couvrir de
la monogamie de toutes les veuves de ce collège c'était le ; bijoux et à étaler sur leur personne tout ce qu'ils possèdent.
moyen de leur concilier l'estime et le respect des fidèles, Une partie de leur corps peut- elle porter un ornement,
d'avoir une garantie sérieuse de leur persévérance, et de les on est sur qu'ils y placent un anneau une chaine un
, ,
tenir au moins à la hauteur des prêtresses païennes, des- pendant, une parure quelconque en métal ou en verro-
quelles, chez plusieurs peuples, on exigeait la monogamie. terie, plus ou moins riche suivant les conditions. Un bas-
Cl. Tertullien, De Exhort. castit., 13, t. H, col. 928; De relief de Palmyre, des premiers siècles de l'ère chrétienne
Monogamia, 17, t. n, col. 953; saint Jérôme, Epist. (fig. 543), nous montre de quelle profusion de bijoux
cj-.iv//, ad Ageruchiam, 8, t. XXH, col. 1051, S. Many. se chargeait une daine orientale.
DICT. DE LA BIBLE. 1. - 59
1795 BIJOU 170G
Chez les Égyptiens, le goùl extrême de la panne, dont suit à l'Assyrie; rendaient avec une étonnante
mais ils la
nous retrouvons 1rs traces dans le Pentaleuque, Exod., variété de formes, avec un
art souvent exquis. Aussi fai-
mi, 35; XXXII, 2; Num., XXXI, 50, esl attesté pai les pein- saient-ils un grand commerce de bijoux; ils les expor-
tures .1rs monuments et par la quantité prodigieuse de taient sur toutes les cotes de la Méditerranée et dans l'in-
bijoux trouvés dans 1rs tombeaux. « Non contents Je s'en térieur de l'Asie jusqu'en Mésopotamie. Perrot et Chipiez,
parer à profusion pendant la vie, ils en chargeaient 1rs Histoire de l'art, t. m, P/iénicie, p. 816-843. Les petits —
u, les oreilles, le front, les chevilles peuples qui entouraient les Hébreux, les tribus nomades
,1,. | e ui ri G. M
pero, 1 archéologie égyptienne,
mi de l'Arabie, en particulier les Madianites, avaient un amour
ii.-s . 304-305. Dans le convoi funèbre qui
Paris, 1887, p. extrême pour les riches parures. Ils en attachaient jus-
accompagne le défunt à sa dernière demeure, avec le qu'au cou de leurs chameaux. Jud., vin. 21, 24-26.
Los Hébreux ne font pas exception à la règle générale. A
défilé des aunes vient relui des bijoux (fig. 544). On
gaiement sur plusieurs monuments le joaillier en I poque des patriarches, Gen., xxiv. 22; xxxv, 1: xwvm, 18,
i
de bijoux dur et d'argent, bien que 1rs inscriptions té- que s'ils fabriquèrent alors des bijoux, ce dut être dans
rient de l'emploi .1.- ces métaux dans les objets de le même style et d'après les mêmes procédés. — Dans les
p n ure et de leur profusion, - Mais ce s,. ni su, tout les temps qui précédèrent la captivité, au contraire, les rap-
des bas-reliefs qui nous renseignent sur le goût porte furent plus fréquents et plus étroits avec Ninive e'.
de la pai nez les Vs yi ii ns i
i
sui les œuvres des or- liabylone l'influence de ces deux capitales dut se fine
;
11 vres de Ninive et de Babyl » E. Babelon, Manuel sentir successivement. Mais c'est aux Phéniciens surtout
entale, in 8 Paris, 1888, p. 153 154 -
qu'ils devaient acheter leurs articles de parure ce peuple :
a
Chipiez, Histoire de l'art, i. m, La Chaldée marchand colportait ses bijoux sur toutes les cotes dr l.i
bonnes dans l'Écriture, avec leur nom hébreu et le mot parfums servant en même temps d'ornement. Hébreu :
qui lui correspond dans les Septante et dans la Vulgate. botté hannéféS, « récipients d'esprit, c'est-à-dire d'es-
Un article spécial, consacré à chaque bijou, le fera con- sence, » 1s., m, '20; Septante: 7:£piôÉ;ix; Vulgate: olfac-
naître plus en détail. toriola. Voir Parfums.
Agrafe. Crochet ou boucle de métal qui rentre dans
1. 4. Boule d'or. Petite boule servant tonner ou à or- ,î
à servir de bijou. Hébreu: hah , Exod., xxxv, 22 Sep- ; Num. xxxi, 50; Septante È(j.itMxiov Vulgate: murse-
, : ;
tante: (Kppaycoaîi Vulgate: armillas; Septante: nôprnri nulas. On entend aussi ce mot du collier lui-même, com-
I Mach., x, 89, etc.; Vulgate Jibula. : posé de ces boules d'or.
2. Anneau. Cercle de métal précieux servant à orner : 5. Bracelet, ornement en forme d'anneau ou de chaîne
1° Les oreilles. Voir Pendants d'oreilles. — 2° Le nez. entourant le poignet ou le bras. La forme en était très
Hébreu : nezém, ou nézém 'af, « nézém de nez, » Ezeeh., variée, aussi porte-t-il différents noms. Hébreu: sàmid,
XVI, 12; Septante èvcô-uov èitl tov |xvxrr,pa ; Vulgate :
: Gen., xxiv, 22, etc.; Serait, Is., m, 19: 'és'âdàli, Num.,
inauris. —
3° Les doigts. Anneau de doigt, ou bague, xxxi, 50; II Reg., i, 10; Septante <]/£XXiov, gXiSùv; Vul- :
porté par les hommes et les femmes, comme ornement, gate armilla.
:
xu, 42; Ezeeh., xvi, 11; '-ânaq , Jud., vin, 26; Cant.,
iv, 9; liarùzim, Cant., i, 9; chaldéen hamenikâ' , Dan., :
545. — Moule à bijoux. 10. Lehâsîm. Petits serpents en or, selon les uns;
D'après Layard, Discoveries in the ruina of Nineveh , 1853, p. 597. pierres précieuses gravées, selon les autres. Septante :
Septante: ôp^î^xo;; Vulgate: armilla. 4° Anneau de — 'maures. On suspendait à cet anneau ou des pendants
chevilles ou de pieds. Voir Périscélide. proprement dits, hébreu netifôt, Jud., vin, '20; Is., ni, 19;:
3. Boite à parfum ou Flacon à essence. On suspen- Sellante: xiôeua, erra-f-faXiSe; Vulgate: torques, moui- ;
dait souvent aux colliers de petites boites ou llacons à lla, ou un grand anneau nommé en hébreu: 'agil, Num.,
nu\> BIJOU — P.ITHYNIE 1SOO
Vulgate ''. : rculi. protestant II. A.W. Meyer, de Gœttingue, et d'être tombé
13. Périscélide. Cet ornement était composé d'un dans diverses erreurs dogmatiques. Sa préface de l'Apo-
anneau placé au-dessus de la cheville, hébreu : calypse, écrite après le concile du Vatican, est tout à fait
ls.. m, 18; Septante: lj-'imx; Vulgate calceamenta, :
répréhensible.
et d'une chaîne attachée à cet anneau ou reliée d'un
pied à l'autre. Hébreu se'àdâh, ls., m, 18; Septante: :
BITHYNIE (BtS-jvîa), province d'Asie Mineure. Act.,
bibliographi ruement. Discorsi née a l'ouesl par la Propontide et la Mysie, au sud par la
I
.
l'Epislola del profeta Baruch agit Ebrei
i
Phrygie et la Galatie. Les limites exactes de ces différents
\nia . in-8", Corne, 1620; publié sous le pays sont difficiles à déterminer, « parce que. dit Stra-
nom de son frère, Paul Bisciola, comme le suivant: bon, xvi, 4, 4, les nations qui les habitaient ne formaient
Dig '
isiones in Evangelia ïlatthazi et Joannis, item in pas d'établissements solides dans les pays dont elles s'é-
ad Romanos, Galalas et Hebraeos. Il a
olas Pauli taient emparées, mais continuaient en général a mener
encore des Observationes sacrée, en 12 livres: mais
écrit une vie errante, chassant devant elles les populatio <
il est douUux qu'elles aient été imprimées. souvent chassées à leur tour, On peut cependant con-
i
— Bison.
"
i
Qoffl
pin- mine iii itement la foi, la vie chrétienne et les fonc- Les prunes de celle dynastie, qui commencèrent à régner
1801 BITHYNIE BITUME 1802
entre HO
et 130 avant J.-C, portèrent pour la plupart tagnes. La chaîne de l'Olympe, près de Prusa, est cou-
le nomJe Nicodème, comme les rois grecs d'Egypte verte de neige pendant l'hiver. Les chaînes de POrminium
celui de Ptolémée. Strabon, xn, 4, 1. Mithridate II Eu- et de l'Olgassys sont également très hautes. Ces montagnes
pator s'empara de la partie de la Bithynie qui s'étend til vont généralement de l'ouest à l'est, parallèlement à la côte
depuis le royaume du Pont jusqu'à Héraclée. Le reste du et en inclinant légèrement vers le nord-est. Elles sont
pays resta sous le gouvernement des rois bithyniens. coupées de larges vallées, dirigées vois le nord, comme
Quand les Humains s'emparèrent du royaume de Mi- celles du Sangarios et du Halys. A l'ouest du Sangarios
thridate. ils gardèrent les mêmes limites; l'Héraeléotide il y a plusieurs lacs considérables, Pline le Jeune, Ad
lit du Pont, le reste appartint à la Bithynie. Stra-
pallie Trajanum Epist., su il), xlii (li), i.xi (i.xix). lxii
bon. xn, 3, 2. Par testament, le dernier roi de Bithynie, (lxx). Cette région occidentale était aussi couverte de
Nicodème 111 Philopator, laissa la Bithynie aux Romains, belles forets. Voir A. Schoenemann, De Bithynia et Ponto
en l'an 71 avant J.-C. Appien, Bell, civ., i, 111 Tite Live,; provineia romana, in-4", Gœttingue, 1855; fi. Perrot,
Epit., xcni. Cf. Lebas-Waddington, Voyage archéologique, Exploration archéologique de laGalatie et de la Bithy-
t. m, p. 173. nie, 2 in-f», Paris, 1862-1872; B. Schwarz, Quer durch
En du royaume du Pont, con-
05, la partie occidentale Bithynien, in-8°, Berlin, 1889; T. Mommsen et .1. Mar-
quis sur Mithridate, fut jointe par Pompée à la Bithynie, quardt, Manuel d'antiquités romaines, 1892, trad. franc.,
et forma avec elle une province qui porta le nom de t. xi, p. 263; T. Mommsen, Histoire romaine , trad. franc-,
Bithynia et Pontus ou de Bithynia -Pontus. Corp. Tn&r. Paris, 1889, x, p. 93; H. Kiepert, Manuel <le géogra-
t.
lai m., xi, 11, 1183; Corp Iriser, gréée., 17-Jn, etc. Le Pont phie ancienne, trad. franc., in-8", Paris. 18X7. p. 60.
annexé à la Bithynie formait le littoral de la Paphlagonie E. Jacquier.
depuis Héraclée jusqu'au Halys. Plutarque, Pompée, 38; BITUME. Hébreu : hêmàr, de hâniar,
« bouillonner,
Tite Live, Epit., en; Strabon, xm, 3, 1. 2, 7. Voir Pont. écumer, Gen., xiv. 10; Strabon, XVI, 11, 45. Sep-
» cf.
En 33, la ville d'Amisus (Samoùn) fut annexée à la pro- tante arrçaXroç Vulgate
: bitumen.
; :
par un proconsul. Dion Cassius, lui, 12. Cf. Eckhel, rattachant à la phase solfatarienne des volcans. Us se présen-
Doi trin. Num., t. n. p. WO-403. En l'an '20 avant J.-C, tent sous trois aspects solides, mous, liquides. Les solides
:
Auguste se rendit en Bithynie, pour mettre l'ordre dans comprennent les asphaltes les mous les malthes ou pis-
; ,
l'administration. Dion Cassius, liv, 7. Cf. Pline le Jeune, sasphaltes les liquides enfin les pétroles et les naphtes.
; ,
Ad Trajan. Epist., lxxix. lxxx, lxxxiv. Trajan y envoya L'asphalte ( xo-apaXtoç), le véritable bitume de Judée, so-
Pline le Jeune, avec des pouvoirs extraordinaires et le titre lide, est noir ou brun, amorphe, d'un éclat vitreux et
de legatus pro prsetore provincial Ponti et Bithynix résineux; sa cassure est conchoïdale; il s'électrise néga-
consulari poteslate. Corp. Insc. latin. ,v, 2, 5262. Cf. Pline tivement par le frottement, fond au-dessous de 100°, et
le Jeune, Ail Trajan. Epist., xxxn (xn), cxvn (cxvm). brûle avec flamme et fumée, en dégageant une odeur
C'est pendant le cours de cette mission que Pline écrivit suffocante. Très peu soluble dans l'alcool, il se dissout
à Trajan la fameuse lettre dans laquelle ii lui demandait en partie dans l'essence de térébenthine et dans le naphte.
la conduite à tenir à l'égard des chrétiens, et reçut la C'est très probablement cette dernière combinaison natu-
réponse qui servit de loi à ce sujet pendant de longues relle qui donne naissance aux bitumes mous.
années. Pline le Jeune, Ad Trajan. Epist., xevi (xcvii), Les bitumes se rencontrent aujourd'hui dans toutes les
xcvii (xcvm). parties du monde, changeant de nom suivant les contrées
La province de Bithynie renfermait peu de troupes; au où on les découvre. Dans l'ancien continent, la Judée
contraire, le service financier y ét.iit très considérable. ost une des contrées les plus riches en bitumes: la mer
Les nombreux pâturages de la partie occidentale étaient Morte doit même nom
de lac Asphaltite au bitume
son
affermés, sous la république, à une Societas bithynica qui monte forme d'écume à sa surface, et
parfois sous
publicanorum , ainsi que les biens royaux devenus ager que le vent pousse sur ses bords en masses qui se solidi-
publiais. Cicéron, Adfamil., xm. 9 et 65; De leg. agrar., lient et deviennent plus dures que la poix. La Susiane
Il, 19, 50. Ces biens furent administrés, à l'époque impé- et la Babylonie avaient également du bitume. A Hit, en
riale, par un procurator, Dion Cassius, lx, 33; Corpus particulier, sur le moyen Euphrate, on en trouve des
Inscr. grsec., 3743. sources très abondantes. C'est de là, dit Hérodote, I, 179,
La Bithynie et le Pont avaient chacune une certaine qu'on tira le bitume nécessaire à la construction des
autonomie. La métropole de la Bithynie était Nicomédie. murs de Babylone.
Mionnet, Suppl., t. v, p. 170, n° 983. Elle lutta contre Nicée Comme les bitumes proviennent soit de sources, soit
pour obtenir ce titre. Strabon. XII, 4, 7. A Nicomédie s'é- de gangues, ils sont recueillis de différentes manières;
levait un temple consacré à l'empereur, où se tenait le mais les systèmes scientifiques modernes ont en grande
•/.O'.vov IhO'jvlï;, assemblée des xotvoêouXoi, ou délégués partie remplacé le procédé primitif des anciens, qui con-
des cités, pour la célébration du culte impérial. Le pré- sistait à faire bouillir simplement les gangues bitumeuses
sident de l'assemblée s'appelait [JiOuviâpx»!;; ses fonctions dans l'eau. Le bitume montait à la surface, et les résidus
nt les mêmes que cellesde l'asiarque en Asie. Corp. terreux se déposaient au fond des récipients.
1, scr.grœc, 1720, 3-428; Lebas-Waddington, Voyage ar- Le bitume, à cause de ses propriétés dessicatives était ,
ogique, t. m, 1142, 1176. 1178; O. Hirschfeld, Sit- employé par les Égyptiens dans l'embaumement des
zungsberichte der kônigl.Pr. Akad., 1888,p.888, note 61; momies, mais dans les embaumements moins soignés et
E. Beurlier, Le culte impérial, p. 122. Voir Asiarque. moins coûteux car pour les plus luxueux on préférait
;
La Bithynie était divisée en circonscriptions ou diocèses, en général la résine de cèdre. La grande pureté de ce
dont les monnaies nous font connaître les capitales. bitume le fit rechercher au moyen âge pour les remèdes :
C'étaient Nicomédie, Nicée, Curs ou Prusias sur la mer, les Arabes l'extrayaient des tombeaux et le vendaient sous
A pâmée, Tius, Prusias au pied de l'Hypius, Chalcédoine, le nom de Mounua.
Bithynium ou Claudiopolis, Cratia, Juliopolis et peut-èlre Aux environs des sources de bitume on rencontre une
Dascjlium. Amisus et Chalcédoine étaient villes libres; terreimprégnée de matières bitumineuses que Strabon,
Apamée et Sinope, colonies romaines fondées par César. vn, 5, 8, désigne sous le nom S Ampélite. Elle servait
La partie méridionale et orientale est couverte de mon- à combattre les vers qui rongeaient les pieds de vigne.
1803 BITL'MK BLAIREAU 1804
Les bitumes liquides servaient également à l'éi lai rage, I possibilité de leur existence. »Il est donc certain que cette
esl très probable que les Hébreux, si voisins -les sources vallée devait être trèsabondante en sources de bitume.
de naphte, s'en servaient, comme les habitants de la Si- En Egypte, on connaissait le bitume puisqu'un l'em-
cile, pour l'entretien de leurs lampes. Sur le bitume — ployait dans les embaumements. On s'en servait aussi
de Judée, voir Ibu-el-Beithar, dans les Notices et extraits en guise de goudron, pour calfater les barques de pa-
des manuscrits de la Bibliotlièque Nationale, t. XXVI, pyrus. Josèphe, Bell, jud., IV, vm, i; Pline, H. N..
l« part., p. 98-l<M Al.d - Allatif, Relation de l'Egypte, :
vi. 22; Théophraste, Hist. pi., iv. Il est donc naturel de
trad. S. de Sacy, Paris, 1810, p. 271-277. voir la mère de Moïse enduire de bitume et de poix la
F. DE MÉLY. corbeille de papyrus où elle allait déposer son enfant, afin
II. Exégèse. —
La première fois où il est certainement le la rendre imperméable à l'eau. Exod., il, 3. L'asphalte
question de bitume dans l'Écriture, c'est dans le récit de employé en Egypte provenait de la mer Morte. Cf. Stra-
la tour de Babel. Gen. XI, i. « Ils prirent des Iniques , bon, xvi, 2, 45.
«-il guise de pierre, et du bitume en guise de ciment. •>
Dans ces trois endroits, le mot employé est hêmâr,
dernière remarque est un signe de la fidélité de la qui signifie incontestablement le « bitume ». Quant à Gen.,
tradition qui a transmis ce récit jusqu'à Moïse. Ni en Egypte, vi. Ii, c'est une question de savoir si la substance appelée
ni en Palestine, on n'avait l'idée d'un pareil mortier; en kôfér, dont Noé devait enduire l'arche à l'intérieur et à
i lhaldée, au contraire, où le bitume abonde, -on emploi est l'extérieur, est vraiment du bitume, comme le traduisent
un trait carai istique des consti m tions du pays. Héro-
i< i
les Septante et la Vulgate, ou de la poix, selon le chal-
dote, i. 179, frappé d tte habitude toute locale, insiste de, n. le syriaque et l'arabe. Plusieurs interprètes, en parti-
sur ce détail en parlant îles murs de Babylone. « A mesure culier ICeil, Genesis, p. 113; Dillmann, Genesis p. 152,
,
qu'on creusait les fossés, on convertissait la terre en tiennent pour le bitume; Gesenius, au contraire, Thesaw
briques, et lorsqu'il y en eut une quantité suffisante, on rus, p. 708, et J. Fùrst, Hebrâisches Handwôrterbuch,
les lit cuire dans les fourneaux. Ensuite pour mortier t. I, p. 623, pour la poix. Le bitume ou asphalte a un
on employa le bitume chaud. » De nombreux voyageurs nom bien déterminé dans la Sainte Écriture, hêmài; sem-
ont reconnu des traces de l'emploi du bitume dans les blable au mot homar, employé encore par les Arabes
édifices de Babylone qu'il a été possible de déblayer. Rai- en ce sens. D'un autre côté, la poix est connue sous le
mond, Voyage aux ruines de Babylone, in-8°, Paris, 1818, nom de zéfét. Exod., Il, 3. Il faudrait donc voir dans kôfér
p. 1HI-I7S. Les traces en sont encore visibles sur les une espèce particulière de bitume, un bitume mou, une
briques babyloniennes el chaldéennes conservées au musée sorte de pissasphalte ou bien une résine particulière, de
du Louvre. On le constate du reste dans toute la basse même nature et usage que la poix. Mùhlau et Volck,
Clialdie.ru particulier à Warka (Kenneth Loftus, Travels Gesenius' Hebrâisches Handwôrterbuch, 11" édit., 1890,
and researches, t. i, p. 169), et surtout à Ur, la patrie p 401. Les anciens du reste confondaient souvent le
d'Abraham, Dans 1rs ruines de cette dernière cité, l'abon- bitume avec la poix. Il est à remarquer que le récil hal- i
dance du bitume est telle, que les Arabes lui ont donné