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Thermomécanique du combustible

des réacteurs à eau sous pression

par Roland TRACCUCCI


Ingénieur de l’École centrale des arts et manufactures
Chargé de mission à la Direction Conception et Ventes,
Direction Combustible Nucléaire de la société Framatome
et Joseph LECLERCQ
Ingénieur de l’École nationale supérieure d’électricité et de mécanique de Nancy
Chef du service Technologies de la Direction Conception et Ventes,
Direction Combustible Nucléaire de la société Framatome

1. Conditions normales de fonctionnement ......................................... B 3 060 - 2


1.1 Sollicitations hydrauliques et analyse vibratoire...................................... — 2
1.2 Sollicitations thermiques et mécaniques sur l’assemblage..................... — 2
1.3 Sollicitations mécaniques de l’assemblage .............................................. — 4
1.4 Essais mécaniques et hydrauliques ........................................................... — 4
1.5 Sollicitations thermiques et mécaniques sur le crayon
de combustible ............................................................................................ — 4
2. Conditions accidentelles ....................................................................... — 7
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. B 3 060

ar thermomécanique du combustible, on désigne les études des effets


P mécaniques et thermiques et, plus généralement, les études du
comportement de l’assemblage de combustible sous les diverses sollicitations
qu’il subit en pile où interviennent, bien sûr, des charges thermiques et méca-
niques, mais aussi des sollicitations hydrauliques et les phénomènes induits par
l’irradiation des matériaux.
Nous décrirons dans ce chapitre les études liées au comportement de l’assem-
blage de combustible d’abord en régime normal de fonctionnement, puis dans
les conditions accidentelles. Les astreintes liées à la propriété industrielle ne
nous permettent pas de donner des descriptions précises et numériques de tous
les modèles utilisés pour réaliser ces études. Nous décrirons néanmoins les
principes de la méthodologie et des modèles employés.
Pour la description de l’assemblage de combustible REP et les conditions
générales de fonctionnement, on se référera aux chapitres spécialisés sur les
REP dans ce traité.
2 - 1996
B 3 060

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THERMOMÉCANIQUE DU COMBUSTIBLE DES RÉACTEURS À EAU SOUS PRESSION __________________________________________________________________

1. Conditions normales Des corrélations expérimentales, prenant en compte les


fréquences de vibration et le moment d’encastrement d’un crayon
de fonctionnement dans la grille d’espacement, permettent de déterminer l’usure pour la
durée de vie en réacteur. La limite admissible est généralement fixée
à 10 % de l’épaisseur de gaine, soit quelques centièmes de
millimètre.
En fonctionnement normal, l’assemblage est soumis à différentes
sollicitations. Nous passerons en revue les principales et décrirons Il faut également éviter les phénomènes d’instabilité
l’approche analytique de l’étude des effets qu’elles engendrent, ainsi hydro-élastique du crayon sous l’effet des jets transversaux localisés
que les solutions technologiques apportées aux problèmes posés. principalement en périphérie du cœur. Lorsque les seuils d’instabilité
Nous distinguerons les sollicitations hydrauliques, thermiques et sont atteints, le crayon peut se rompre très rapidement (quelques
mécaniques exercées sur la structure de l’assemblage et sur le centaines d’heures) par interaction avec ses points d’appui dans les
crayon de combustible. grilles. Les seuils d’instabilité hydroélastique sont, en général, déter-
minés expérimentalement. La conception du réacteur est prévue
À ces sollicitations il faut superposer l’effet particulier de l’irradia-
pour minimiser les quantités de mouvement de ces jets.
tion, qui se traduit par des échauffements, des modifications des
caractéristiques physico-chimiques des matériaux, des modifica- L’écoulement axial exerce une force ascendante sur l’assemblage
tions dimensionnelles de certains composants, des modifications qui se superpose à la poussée d’Archimède. Cette force qui dépend
des lois de comportement des matériaux (telles que les lois de relaxa- de la résistance hydraulique de l’assemblage (en particulier, liée aux
tion et de fluage). Cet effet d’irradiation modifie donc les conditions pertes de charge des grilles) est très élevée : 500 à 1 000 daN. Le
d’étude au cours de la vie en réacteur de l’assemblage ; il convient poids de l’assemblage (500 daN pour les assemblages chargés dans
donc soit de réaliser des études évolutives (§ 1.5), soit de déterminer les centrales françaises d’une puissance électrique de 900 MW) ne
les conditions les plus pénalisantes pour chaque cas d’étude (cas suffit pas à compenser cette poussée ; il est nécessaire de munir
général pour les études de structure). La connaissance de cet effet de l’assemblage de ressorts qui le maintiennent appliqué sur la place
l’irradiation résulte d’importants programmes expérimentaux en inférieure du cœur, et cela dans les conditions les plus défavorables.
réacteurs d’essai et du retour d’expérience en réacteurs de puissance À froid, la poussée hydraulique est plus importante du fait des
qui permettent de constituer les bases de données fondamentales et caractéristiques de l’eau (principalement, la densité plus élevée) ;
les modèles nécessaires à la conception de l’assemblage. cependant, les ressorts de maintien sont en général plus fortement
comprimés car les structures modernes d’assemblages en alliage
de zirconium se dilatent moins que les équipements internes en
acier inoxydable lors de la montée en température. Par ailleurs,
1.1 Sollicitations hydrauliques sous l’effet de l’irradiation, la force exercée par les ressorts se
et analyse vibratoire relaxe, tandis que la structure de l’assemblage grandit et tend à
compenser cette relaxation.
Au total, plusieurs situations sont à étudier, en début ou en fin de
L’écoulement du fluide primaire dans le cœur est caractérisé par
vie, à froid ou à chaud, aux conditions les plus pénalisantes de débit
une forte vitesse axiale et une grande turbulence (vitesse moyenne
(prise en compte de l’hétérogénéité de débit à l’entrée du cœur) et de
ascendante d’environ 5 m/s). La faible composante transversale est
géométrie (prise en compte des tolérances de fabrication des équipe-
due :
ments internes et de l’assemblage et de son grandissement ).
— aux redistributions des débits (éclatement des jets à l’entrée
des assemblages) ;
— aux redistributions dues aux hétérogénéités thermohydrau-
liques dans la partie chauffante de l’assemblage ; 1.2 Sollicitations thermiques
— aux hétérogénéités de débit à l’entrée et à la sortie du cœur et mécaniques sur l’assemblage
et aux jets transversaux créés à l’interface avec les équipements
internes du réacteur.
Sous ces sollicitations, le faisceau de crayons est mis en vibra- Les principales sollicitations qui s’appliquent sur la structure de
tion. Les vibrations induites par les écoulements axiaux et trans- l’assemblage, dans lequel les crayons sont considérés comme des
versaux sont analysées séparément puis combinées éléments de structure, sont :
algébriquement. Ces types de vibrations ont été étudiés sur des fais- — la résultante des forces des ressorts de maintien, de la poussée
ceaux simple [1], mais il est nécessaire de recaler expérimentale- hydraulique et du poids de l’assemblage ;
ment ces méthodes sur les faisceaux complexes que forment les — les dilatations thermiques différentielles entre les crayons et
assemblages. les tubes-guides, dues aux gradients thermiques et conjuguées
Les écoulements transversaux sont déterminés à l’aide de pro- aux allongements différentiels dus aux gradients d’irradiation ;
grammes de calcul thermohydrauliques sur les crayons les plus — les grandissements (plusieurs millimètres) dus aux effets du
sollicités (cf. chapitre Thermohydraulique des réacteurs [B 3 050] fluage et de l’irradiation sur les matériaux anisotropes (alliages de
dans ce traité). zirconium des gaines des crayons, des tubes-guides et des grilles).
L’amplitude des vibrations reste faible (≈ 10 µm) avec les espace- Pour étudier les contraintes et déformations qui apparaissent
ments choisis entre les grilles et ne crée donc aucun problème de dans la structure, on a recours à des programmes de calcul à élé-
contraintes ; par contre, ces vibrations peuvent engendrer des ments finis capables de traiter ces différents cas de charge sur un
phénomènes d’usure par frottement aux contacts entre les crayons et modèle réticulé dans lequel les principaux composants de la struc-
les grilles de supportage en raison de leur fréquence élevée (20 à ture sont représentés par des poutres et les liaisons crayon-grille
40 Hz). En fait, cette usure est limitée en imposant des conditions de par des éléments non linéaires, permettant de prendre en compte
serrage suffisantes à la liaison crayon-grille, tout en tenant compte de le glissement et le décollement. On vérifie ainsi que la force de
la relaxation des forces des ressorts de grille au cours de l’irradiation. contact crayon-grille, indiquée au paragraphe 1.1, nécessaire pour
L’étude paramétrique du phénomène est réalisée à l’aide d’un limiter l’usure de frottement, n’est cependant pas trop élevée de
modèle mécanique permettant de faire évoluer les conditions de façon à permettre le glissement des crayons (des déplacements
serrage au cours du temps. relatifs de quelques centimètres sont possibles) sans leur imposer
des contraintes trop fortes ni les faire fléchir par flambage axial.

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composants et liaisons au cours de l’irradiation, en prenant en


compte les phénomènes de fluage et de relaxation sous contrainte
et sous irradiation.

Figure 1 – Modèle de comportement statique axial


et latéral de l’assemblage

Figure 3 – Contraintes dans la plaque à trous de l’embout supérieur


Figure 2 – Rigidité latérale de l’assemblage
de l’assemblage

À partir de cette analyse globale, une analyse plus détaillée des


Compte tenu de la complexité mécanique de l’assemblage de contraintes et déformations des principaux composants est alors
combustible, il n’est pas possible d’avoir une représentation systé- réalisée de façon classique. Un exemple de détermination des
matique de chacun de ses composants ; on a donc recours à des contraintes dans la plaque à trous de l’embout supérieur de
modèles simplifiés et adaptés pour chaque étude. La figure 1 l’assemblage, à l’aide d’un découpage en éléments finis, est donné
montre, à titre d’exemple, un des modèles utilisés pour les études sur la figure 3.
statiques (modèle axial et latéral bidimensionnel). La figure 2 pré-
sente la caractéristique de rigidité latérale de l’assemblage lorsque
l’on applique à ce modèle un effort latéral aux niveaux des grilles 5
et 6. Le comportement non linéaire résulte du glissement des 1.3 Sollicitations mécaniques
crayons dans les cellules de grilles. de l’assemblage
Cette modélisation de la structure permet aussi d’étudier les
effets des cycles thermiques entre les conditions à froid et en En réacteur, un cas de charge particulier est la chute de la grappe
régime (≈ 325 oC), et ceux dus aux variations de puissance. Elle de commande qui engendre des contraintes élevées dans l’amortis-
permet aussi de déterminer l’évolution des efforts sur les différents seur hydraulique constitué par l’extrémité inférieure du tube-guide,

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en fin de chute ; on limite cette charge cyclique (environ 100 chutes — fluage de la gaine en alliage de zirconium sous l’action différen-
de grappes pendant la vie en réacteur de l’assemblage) en calibrant tielle entre la pression du fluide primaire et la pression interne qui
les fuites hydrauliques de l’amortisseur. dépend de la pression initiale de fabrication (10 à 30 bar d’hélium,
Hors réacteur, des charges mécaniques sont appliquées à la fonction des caractéristiques mécaniques de la gaine), du dégage-
structure de l’assemblage, lors de sa manutention et de son trans- ment des gaz de fission et de l’évolution du volume libre dans le
port dans un conteneur spécial ou lors de son stockage dans les crayon ;
râteliers. Les études réalisées à partir de modèles mécaniques — interactions mécaniques entre les pastilles et la gaine liées aux
représentant l’assemblage et son environnement ainsi que des réarrangements des fragments, aux dilatations différentielles, aux
essais sur maquettes permettent de définir les conditions limites frottements pastilles-gaine et aux collages chimiques (dus aux pro-
de manutention (vitesses, accélérations) prévenant toute détériora- duits de fission dans certaines conditions de puissance et d’épuise-
tion. ment) qui peuvent conduire à des concentrations élevées de
contraintes dans la gaine et favoriser la corrosion sous contrainte par
certains produits de fission (iode, cadmium par exemple) ;
— corrosion externe de la gaine par le réfrigérant et son hydrura-
1.4 Essais mécaniques et hydrauliques tion ;
— dépôts de produits de corrosion provenant du circuit primaire,
Pour obtenir les valeurs des coefficients entrant dans les différents sur la gaine.
modèles de calcul, on s’appuie sur de nombreux essais mécaniques Tous ces phénomènes sont décrits par des modèles analytiques
spécifiques. Des essais globaux permettent aussi de vérifier la vali- recalés sur des résultats d’expérience et qui sont eux-mêmes incor-
dité de ces modèles. Enfin, des essais d’endurance sur certains porés dans un programme de calcul, en général axi-symétrique, qui
composants ou sur l’assemblage complet sont réalisés afin de permet de déterminer le comportement global du crayon
confirmer et /ou de remplacer certaines analyses théoriques trop [Doc. B 3 060].
complexes.
Quatre exemples de modèles sont décrits ci-dessous.
C’est ainsi qu’avant la première introduction en réacteur de puis-
sance un essai d’endurance de plusieurs milliers d’heures en boucle Exemple 1 : un paramètre très important est le coefficient de
hydraulique, dans des conditions de température, de débit et de pres- transfert thermique h à travers le jeu de pastille-gaine. Ce paramètre
sion identiques à celles du réacteur, est réalisé. Il permet, en particu- peut être déterminé à partir d’une loi du type :
lier, de s’assurer que les liaisons mécaniques se comportent
correctement, que les interactions grille-crayon de combustible λ –2 –1
h = --------------------------------- ( en W ⋅ m ⋅ K )
induites par les vibrations des crayons ne conduisent pas à une usure r1 + r 2 + e
par frottement importante, de vérifier ainsi l’analyse théorique et la
conformité des produits fabriqués aux spécifications. avec e(m) jeu radial entre la pastille et la gaine,
r 1 et r 2(m) distances équivalentes aux discontinuités
de température existant aux parois (gaine et
pastille),
1.5 Sollicitations thermiques
λ (W · m–1 · K–1) conductivité thermique du mélange gazeux
et mécaniques sur le crayon (hélium introduit au cours de la fabrication et
de combustible gaz de fission, principalement xénon et
krypton).
Mis à part sa fonction d’élément structural, étudiée dans le cadre Lorsqu’il y a contact entre la pastille et la gaine par suite du fluage de
des études mécaniques de l’assemblage, le crayon de combustible la gaine et du gonflement (et de la fracture) de la pastille, le coefficient
est aussi étudié de manière spécifique en tant que composant prin- de transfert thermique est du type :
cipal de l’assemblage de combustible. En effet, les études du
crayon de combustible méritent une place privilégiée, car elles ont λ
pour but de démontrer son intégrité au cours de son irradiation, h = a 1 p + -------
a2
c’est-à-dire la conservation de l’étanchéité de la gaine qui constitue
la première barrière aux produits de fission (et bien que la majeure avec a 1 et a 2 constantes dépendant des caractéristiques du
partie de ceux-ci reste occluse dans la matrice d’oxyde d’uranium). crayon de combustible,
■ Études de performances du crayon p (MPa) pression de frettage.
Les études du comportement du crayon de combustible (ou études
Exemple 2 : on peut évaluer la densification sous irradiation de la
de performance) prennent en compte les multiples phénomènes et
pastille par un modèle du type :
sollicitations qu’il subit et dont les principaux sont rappelés ci-après :
— échange thermique avec le réfrigérant primaire à travers la ∆d ld 0 = A lg I + B
pastille, le jeu pastille-gaine et la gaine ;
— dilatation thermique de la pastille (fonction de la distribution avec A et B constantes dépendant des caractéristiques de la pas-
de température, approximativement parabolique) et de la gaine ; tille et en particulier de ses conditions de fabrication,
— densification (le frittage des pastilles de dioxyde d’uranium en I (MWj/t) épuisement,
fabrication à environ 95 % de la densité théorique se poursuit légère- ∆d (% de la densité théorique) variation de densité du
ment sous irradiation), puis gonflement de la matrice de dioxyde dioxyde d’uranium,
d’uranium (dû aux produits de fission solides et gazeux, le dégage-
ment de ces derniers étant en partie accommodé par la porosité de d0 (% de la densité théorique) densité relative initiale
fabrication) ; du dioxyde.
— fracture des pastilles sous les chocs thermiques avec réarrange- La densification maximale est de l’ordre de 1 % de la densité théo-
ments subséquents des fragments de pastilles ; rique de l’oxyde. Elle est atteinte dans les premiers milliers d’heures
— dégagement d’une faible partie des gaz de fission et de certains d’irradiation. Le gonflement supplante alors la densification.
produits de fission volatils (générés dans la pastille) dans le volume
vide constitué par la chambre d’expansion, le jeu pastille-gaine et
l’évidement des pastilles à leurs extrémités ;

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Exemple 3 : le dégagement des gaz de fission hors de la pastille


est un phénomène complexe traduisant plusieurs phénomènes élé-
mentaires dont la plupart sont activés thermiquement.
Citons la loi de Weisman [2] où la quantité de gaz relâchés est don-
née par :
1 – k1
r = v t – --------------- [ 1 – exp ( k 1 k 2 ) t ]
k1 k2

avec k 1 et k 2 constantes de la forme k = k0 exp (A/ T + B )


avec k 0 , A et B constantes,
T (K) température absolue,
v (atomes · s–1) vitesse de production des gaz dans la pastille,
r (atomes) quantité de gaz relâchés,
t (s) temps.
Dans les conditions normales de fonctionnement, la fraction totale Figure 5 – Évolution de la pression interne pour les crayons
de gaz relâchés par rapport à la production totale de gaz dans la pastille d’épuisements maximal et minimal
est de l’ordre de quelques pour-cent. Ce relâchement a tendance à
augmenter avec l’épuisement ; cette évolution est largement liée à la
diminution de la conductivité thermique de l’oxyde d’uranium lorsque
l’épuisement augmente.
Exemple 4 : la loi décrivant le fluage secondaire de la gaine doit
tenir compte de la composante thermique et de la composante de
fluage sous irradiation. Elle peut se mettre sous la forme suivante :

e = a σ m t n exp (B/ T ) Φ p
avec T (K) température absolue,
a, m, n, p, B coefficients empiriques,
t (s) durée de l’irradiation,
ε déformation de fluage,
Φ (neutrons · m–2 · s–1) flux de neutrons rapides d’énergie
supérieure à 1 MeV,
σ (MPa) contrainte.
Figure 6 – Évolution des températures maximales de la pastille
pour le crayon d’épuisement maximal

valeurs limites de conception qui permettent de justifier la


conservation de l’intégrité de la gaine ; en particulier, on tient
compte de la perte de ductilité du matériau de la gaine en limitant
la déformation circonférentielle en traction de celle-ci (inférieure à
1 %) et les contraintes sont comparées à la limite d’élasticité qui
évolue avec l’irradiation (fluence en neutrons rapides).
La pression interne dans le crayon est généralement limitée à la
pression du système primaire (≈ 155 bar). L’évolution de la pres-
sion interne est représentée sur la figure 5 pour les deux crayons
correspondant aux deux cas de la figure 4.
L’évolution des températures maximales centrale et moyenne de
la pastille pour le crayon d’épuisement maximal est représentée
sur la figure 6.
Figure 4 – Historiques d’épuisements maximal et minimal La température centrale de la pastille en fonctionnement normal
reste généralement inférieure à 1 400 oC, valeur correspondant à la
puissance linéique maximale au point chaud du cœur (qui ne corres-
pond pas nécessairement au crayon subissant l’épuisement maxi-
■ Le comportement global du crayon de combustible dépend en
mal). La température maximale correspond à la puissance linéique
particulier de l’évolution de la puissance qu’il subira au cours de ses
maximale en conditions incidentelles [garantie par le système de
différents cycles d’irradiation en réacteur. Deux cas extrêmes d’évo-
protection du réacteur (590 W/cm)] est de 2 300 oC, valeur bien infé-
lution de la puissance linéique moyenne sont représentés sur la
rieure à la température de fusion du dioxyde d’uranium (2 800 oC
figure 4, ces cas conduisant respectivement à des taux de
pour le combustible non irradié et décroissant de 32 oC par tranche
combustion (ou épuisements) maximal (de l’ordre de 50 000 MWj/t
de 10 000 MWj/t d’uranium).
d’uranium) et minimal du crayon de combustible en fin d’irradiation
(lorsqu’il sera déchargé du cœur du réacteur). Les caractéristiques dimensionnelles et la pression interne de
fabrication sont optimisées afin que, pour l’ensemble des crayons
Le programme de calcul permet de déterminer les évolutions de
du cœur, on puisse respecter les critères de conception dont les
la pression interne dans le crayon, des contraintes et déformations
principaux ont été énoncés ci-avant (déformation circonférentielle,
de la gaine, des températures de la gaine et de la pastille. Les
pression interne maximale).
valeurs de ces caractéristiques sont directement comparées à des

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Figure 7 – Contraintes dans la gaine de part


et d’autre d’une fracture de pastille

■ D’autres programmes de calcul plus spécifiques sont utilisés pour avec C0 jeu nominal entre crayons avant irradiation,
déterminer certaines caractéristiques non axisymétriques telles que ∆C réduction du jeu avec l’épuisement I,
le flambage radial des gaines (si l’on suppose l’absence de pastilles
sous-jacentes) et l’interaction pastille-gaine. L’utilisation de pro- a et b coefficients, fonction des caractéristiques du
grammes à éléments finis permet d’estimer, à partir d’un maillage crayon et de ses conditions de maintien dans
approprié d’une partie du crayon (figure 7a ), les déformations et l’assemblage.
contraintes locales dans la gaine de part et d’autre d’une fracture Ce phénomène de fléchissement est pris en compte dans les
radiale de pastille comme illustré sur la figure 7b. études thermohydrauliques du cœur.
Bien entendu, la meilleure confirmation de ces études est appor- C’est aussi le cas de l’effet des transitoires de puissance sur les
tée par le bon fonctionnement du crayon de combustible en réac- crayons de combustible (au point de vue de l’interaction
teur et par les résultats des examens après irradiation qui sont pastille-gaine), étudié en réacteur d’essai, en faisant subir à des
réalisés sur les crayons de combustible particuliers (de caractéris- crayons expérimentaux des variations de puissance enveloppes de
tiques de fabrication parfaitement connues) sur les sites des cen- celles rencontrées dans les conditions incidentelles en réacteur de
trales et en cellules chaudes, et qui permettent d’améliorer de puissance. On peut ainsi obtenir les combinaisons des trois
manière continue les différents modèles analytiques. données : puissance linéique maximale, variation de puissance
La plupart des modèles, représentant les phénomènes globaux maximale, épuisement conduisant à l’apparition de fissures dans la
intervenant sur les crayons de combustible pendant leur vie en réac- gaine, non débouchantes ou débouchantes, situées en général au
teur, sont décrits généralement de manière empirique, compte tenu droit des interfaces entre les pastilles et des fractures radiales des
de leur complexité et du nombre élevé de paramètres impliqués. Ces pastilles. Cette approche expérimentale est complémentaire de
modèles sont aussi déterminés à partir de programmes expérimen- l’approche analytique (programmes de calcul) décrite précédem-
taux en réacteur d’essai et des examens après irradiation réalisés sur ment (figure 7) et permet de définir un critère de contrainte limite
les assemblages déchargés des réacteurs de puissance. de gaine entraînant la fissuration de la gaine par le phénomène
d’interaction pastille-gaine (interactions mécanique et chimique,
C’est le cas, en particulier, du fléchissement des crayons, phé- corrosion sous contrainte).
nomène induit par les interactions mécaniques pastille-gaine et les
interactions crayon-grille et fonction des caractéristiques géo- Les calculs thermomécaniques couplés à des calculs neutro-
métriques et métallurgiques des gaines. niques du cœur permettent de vérifier que cette limite n’est pas
dépassée pendant les transitoires incidentels. Néanmoins, certai-
Un modèle simplifié a pu être développé pour des assemblages nes mesures conservatoires sont prises après le redémarrage d’un
de combustible de caractéristiques connues, donnant l’évolution du réacteur après déchargement, limitant la vitesse de variation de
fléchissement des crayons en fonction de l’épuisement. Ce modèle puissance à quelques pour-cent de la puissance nominale par
est de la forme : heure. Les calculs montrent que cette vitesse est suffisamment fai-
∆C ⁄ C 0 = a + b I ble pour permettre la relaxation des contraintes susceptibles d’être

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engendrées dans la gaine, par son interaction mécanique avec des


fragments de pastilles qui se seraient déplacés au cours des manu-
tentions, pendant les opérations de déchargement et de recharge-
ment des assemblages et éviter ainsi tout phénomène d’interaction
pastille-gaine.
L’étude de l’endurance des gaines à la fatigue (en fait, la
combinaison fluage-fatigue) est menée afin de vérifier que les varia-
tions cycliques de puissance liées au suivi de charge journalier, au
réglage de la fréquence et au téléréglage, qui représentent les
conditions typiques du fonctionnement actuel des réacteurs à eau
sous pression en France, ne conduisent pas à des dommages sur les
crayons de combustible. Plusieurs approches sont faites : une appro-
che par le calcul, une approche expérimentale analytique et une
approche globale (irradiation de plusieurs assemblages soumis en
réacteur expérimental à des sollicitations enveloppes).
Les études du comportement du crayon de combustible
comportant des pastilles de MOX, mélange d’oxydes de plutonium
et d’uranium, sont réalisées avec la même méthodologie et les
mêmes programmes de calcul que ceux du combustible à l’oxyde
d’uranium. Bien entendu, un certain nombre de modèles simulant le
comportement de la pastille sont spécifiques : ce sont en particulier
les modèles de densification, de conductivité de la pastille et de relâ-
chement des gaz de fission.

2. Conditions accidentelles
La plupart des études d’accidents présentées dans le rapport de
sûreté du réacteur nucléaire comportent l’analyse des conséquences
de ces accidents sur la tenue de l’assemblage de combustible et plus
particulièrement du crayon de combustible.
C’est ainsi que, dans les conditions incidentelles (transitoires
faisant intervenir un arrêt d’urgence déclenché par le système de pro-
tection du cœur), outre la vérification du critère de contrainte limite
entraînant la fissuration de la gaine par le phénomène d’interaction
pastille-gaine (§ 1.5), il est vérifié que le refroidissement des crayons
de combustible est suffisant pour ne pas entrer en crise d’ébullition
susceptible d’entraîner la surchauffe et la fissuration locales de la
gaine (cf. chapitre Thermohydraulique des réacteurs [B 3 050] dans
ce traité).
Parmi les conséquences de conditions accidentelles, le
comportement du crayon est étudié plus particulièrement pendant
l’accident par perte de réfrigérant (APRP ). Il est vérifié que la tempé-
rature de la gaine ne dépasse pas une valeur limite (1 200 oC) suscep-
tible d’être la conséquence de la réduction du transfert thermique
avec le réfrigérant et de la réaction exothermique entre l’alliage de
zirconium et la vapeur d’eau. Ces phénomènes sont eux-mêmes
fonction de la chaleur emmagasinée dans les pastilles dans les
conditions normales de fonctionnement.
Ce critère de température limite de la gaine, ainsi qu’un critère
supplémentaire lié à l’oxydation de celle-ci, permettent de garantir
le refroidissement correct du cœur par l’eau du système d’injection
de secours au cours de l’accident. Figure 8 – Modèle de comportement dynamique axial
En ce qui concerne la tenue de la structure de l’assemblage, les de l’assemblage pour une étude d’accident
conditions accidentelles les plus limitatives sont la première phase
de l’accident de perte de réfrigérant et le séisme.
Pendant la dépressurisation rapide du circuit primaire, première géométriques et mécaniques et qualifié à partir d’essais à froid sur
phase de l’accident par perte de réfrigérant, les ondes de choc pro- prototype. Il est ensuite extrapolé à chaud. La figure 8b donne les
voquent des déplacements verticaux des assemblages qui heurtent contraintes dans les tubes-guides obtenues à l’aide de ce modèle
les plaques du cœur et rebondissent. en fonction des forces d’impact.
Un modèle global permet de décrire le comportement dyna- Pendant un séisme, il se crée en particulier des mouvements
mique de l’ensemble des assemblages et de leur environnement horizontaux de faible amplitude des rangées d’assemblages qui se
(cuve, équipements internes de la cuve du réacteur). Il est ensuite heurtent entre eux, les assemblages périphériques heurtant l’enve-
vérifié grâce au modèle spécifique présenté sur la figure 8a loppe du cœur. Les études sont décomposées en trois phases :
(modèle dynamique axial) que cet accident n’entraîne pas de flam- — la première déterminant les mouvements de la cuve du réac-
bage des tubes-guides et ne perturbe pas la chute des grappes de teur à partir de ceux du sol, à l’aide d’un modèle représentant le
commande. Ce modèle axial est construit à partir des données bâtiment et le circuit primaire ;

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THERMOMÉCANIQUE DU COMBUSTIBLE DES RÉACTEURS À EAU SOUS PRESSION __________________________________________________________________

Figure 10 – Modèle d’une rangée de 15 assemblages

séisme de dimensionnement (SDD), des déformations majeures


des assemblages et surtout des tubes-guides qui puissent pertur-
ber la chute des grappes de commande ou le refroidissement des
crayons. Pour effectuer cette étude, un modèle représentant une
rangée d’assemblages dans le cœur du réacteur est utilisé
(figure 10).
Ses paramètres sont, pour une part, issus des caractéristiques
géométriques et des propriétés des matériaux et, pour une autre
part, obtenus par des essais de comportement en déformation laté-
rale d’un assemblage, sans ou avec impacts sur les grilles. Le
modèle prend également en compte les effets significatifs du réfri-
gérant primaire : le couplage hydrodynamique, déterminé par des
modèles du fluide aux éléments finis, et l’amortissement induit par
l’écoulement, déterminé expérimentalement en boucle hydrauli-
que. Une validation d’ensemble du modèle a été réalisée par les
Figure 9 – Modèle général du réacteur. Réponse horizontale
essais sismiques sur table vibrante.
en pointe La dépressurisation rapide du circuit primaire induit également
des mouvements horizontaux des assemblages, dont le calcul est
analogue à celui effectué pour le séisme ; le modèle de la figure 9
décrit le comportement de l’ensemble du réacteur et fournit les
— la deuxième déterminant le mouvement des plaques de cœur
mouvements des plaques de cœur nécessaires au calcul du mou-
maintenant les assemblages, à l’aide d’un modèle représentant la
vement de la rangée d’assemblages (figure 10). Les règles de sûreté
cuve, ses équipements internes et le bloc réacteur (figure 9) ;
imposent une combinaison généralement quadratique des résultats
— la troisième déterminant le mouvement des assemblages.
avec ceux du séisme dans le cadre de l’accident de référence.
Il est vérifié que les grilles peuvent absorber les impacts entre
assemblages, donc sans entraîner, en particulier au cours du

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Thermomécanique du combustible R
des réacteurs à eau sous pression
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par Roland TRACCUCCI
Ingénieur de l’École centrale des arts et manufactures
Chargé de mission à la Direction Conception et Ventes,
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Direction Combustible Nucléaire de la société Framatome
et Joseph LECLERCQ A
Ingénieur de l’École nationale supérieure d’électricité et de mécanique de Nancy
Chef du service Technologies de la Direction Conception et Ventes,
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