Capacités au programme :
✓ Utiliser le cercle trigonométrique, notamment pour :
déterminer les cosinus et sinus d’angles associés ;
résoudre dans ℝ les équations d’inconnue 𝑥 : cos 𝑥 = cos 𝑎 et sin 𝑥 = sin 𝑎.
Dans toute la suite du cours, le plan sera rapporté et orienté par le repère orthonormé (O, #»
𝚤 , #»
𝚥 ).
M J
I
O
Définition 2 : (Radian)
Soit M un point du cercle trigonométrique. Tout nombre réel α associé à M par l’enroulement de la
# »̂# »
droite réelle est appelé mesure de l’angle orienté (OI, OM). L’unité de mesure est le radian.
(
Exemple : Si M est un point du cercle trigonométrique, notons 𝑙 la longueur du petit arc IM. Alors
# »̂# »
une mesure de l’angle (OI, OM) est 𝑙 si on va de I vers M en sens direct (donc lorsque M a une
ordonnée positive), et −𝑙 si on va en sens indirect (donc lorsque M a une ordonnée négative).
Exercice 1 : Justifier pourquoi pour tout angle donné, la mesure en degré (entre 0 et 360) est pro-
portionnelle à la mesure en radian (entre 0 et 2π) et déterminer les coefficients.
Solution : Le cercle trigonométrique est partagé régulièrement à partir du point I que ce soit pour les
degrés ou pour les radians et donc les mesures en degrés et en radians sont proportionnelles.
180 degrés correspondent à π radians. On a donc le schéma suivant :
34 Chapitre 4 : Angles orientés, trigonométrie
π
2
2π π
3 3
+
3π π
4 4
5π π
6 6
π ∼ −π 0 ∼ 2π
7π −5π 11π −π
6
∼ 6 6
∼ 6
5π −3π 7π −π
4
∼ 4 4
∼ 4
4π −2π 5π −π
3
∼ 3 3
∼ 3
3π −π
2
∼ 2
×180/π
Rad Deg
×π/180
Propriété 1 :
# »̂# »
Soit M un point du cercle trigonométrique et α une mesure de l’angle (OI, OM). Alors pour tout
# »̂# »
entier relatif 𝑘, le réel α + 2𝑘π est encore une mesure de (OI, OM).
Preuve : Soit 𝑘 ∈ ℤ.
⋄ Si 𝑘 ∈ ℕ : 2𝑘π = 𝑘 × 2π et donc 2𝑘π correspond à 𝑘 tours (complets) du cercle trigonométrique
en sens direct. Donc en partant du point M associé à α, on retombe sur M, ce qui implique que la
# »̂# »
mesure de (OI, OM) est aussi α + 2𝑘π.
Remarque : On comprend grâce à cette propriété que l’on ne peut pas parler d’une mesure d’angle
orienté mais bien des mesures. Pourtant, géométriquement, cela correspond à la même chose. On a
envie donc d’écrire que si α et β sont deux mesures d’un même angle orienté dans le cercle trigono-
métrique, alors α = β, mais la propriété nous dit que c’est faux. Il faut donc inventer une notion qui
permet de regrouper les mesures d’un angle orienté dans une même famille.
Soit M un point du cercle trigonométrique. On considère le petit arc IM, c’est à dire le plus court des
deux. Puisqu’il vaut au maximum un demi-périmètre de cercle, la longueur 𝑙 de cet arc est un réel de
# »̂# »
[0, π]. Une mesure de l’angle orienté (OI, OM) est alors 𝑙 si, en suivant l’arc, on va de I vers M en sens
# »̂# »
direct, et est −𝑙 si on va de I vers M en sens indirect. Mais quelle mesure donner à l’angle (OI, OM)
lorsque les trois points sont alignés ? En effet, suivant le point de vue on peut lui attribuer soit π
1. Le symbole ∃ veut dire « il existe ».
radians soit −π radians. On décide donc de dire que c’est la même chose et quitte à choisir on prendra
le positif, soit π. Donc on peut mesurer un angle orienté uniquement avec un réel de l’intervalle ]−π, π].
Lorsqu’on choisit une mesure d’angle dans cet intervalle, on dit que l’on donne la2 mesure principale
de l’angle.
# ̂
» # »
Notation : Dorénavant, pour dire qu’un angle (OM, ON) mesure α radians, on écrira, en tenant
# ̂
» # »
compte de ce qui a été dit, (OM, ON) = α mod 2π, autrement dit, on confond volontairement un
angle et sa mesure modulo 2π.
Propriété 2 :
Soient M et N deux points du cercle trigonométrique avec α et β les mesures respectives des angles
# »̂# » #»̂# » # ̂
» # »
(OI, OM) et (OI, ON) modulo 2π. Alors la mesure de l’angle orienté (OM, ON) est β − α mod 2π.
# »̂# » #»
̂ # »
Preuve : On va montrer ce point en utilisant pour mesures de (OI, OM) et (OI, ON) la longueur
(
des arcs IM et IN parcourus en sens direct. Ce sont des éléments de l’intervalle [0, 2π[. Notons les
# ̂» # »
respectivement α et β comme dans l’énoncé. Une mesure de l’angle (OM, ON) est donc la longueur
(
de l’arc MN affectée d’un signe + ou − suivant la position des points. On distingue donc deux cas
suivant que M est entre I et N ou pas.
# ̂» # »
(
(
⋄ Si M ∈ IN, une mesure de l’angle (OM, ON) est la longueur de l’arc MN parce que ce dernier
# ̂
» # »
est parcouru de M à N en sens direct. L’angle (OM, ON) a donc pour mesure la différence des
longueurs des arcs IN
̂ et IM,
̂ c’est donc bien β − α mod 2π.
# ̂
» # »
(
⋄ Si N ∈ IM, l’arc MN est parcouru de M vers N en sens indirect et donc la mesure de (OM, ON)
(
est l’opposé de cette longueur d’arc, c’est donc l’opposé de la différence des longueur des arcs IN
(
J J
N
M M
N
I I
O O
2. …et pas une mesure principale parce qu’il n’y a qu’une façon de procéder et donc qu’un réel possible.
Définition 4 :
Soient #»
𝑢 et #»
𝑣 deux vecteurs non nuls dans le plan muni d’un repère orthonormé direct (O, #»𝚤 , #»
𝚥 ).
#» #» # ̂» # »
L’angle orienté ( 𝑢 , 𝑣 ) est par définition l’angle orienté (OM, ON) où M et N sont deux points du
̂
# » # »
cercles trigonométrique tels que OM et ON sont colinéaires et de même sens que #» 𝑢 et #»
𝑣.
#» #»
Sa mesure principale est l’unique réel α de ]−π, π] tel que ( 𝑢 , 𝑣 ) = α mod 2π.
̂
N J
#»
𝑣
I
O
M
#»
𝑢
A A
B B
O O
Angle géométrique Angle orienté
Conséquence 1 :
Deux angles orientés sont égaux si et seulement si leurs mesures sont égales modulo 2π si et seulement
si ils ont la même mesure principale.
Preuve : C’est en fait une conséquence de la définition. Deux angles orientés de vecteurs sont égaux si
et seulement si les angles orientés associés dans le cercle trigonométriques sont égaux si et seulement
s’ils ont la même mesure modulo 2π si et seulement s’ils ont la même mesure principale.
#»
𝑤
#»
𝑤
#»
𝑣
#»
𝑢
#»
𝑢 #»
𝑣
#» puis #»
𝑢 #»
𝑣 puis 𝑤.
𝑢 #» puis #»
#» puis 𝑤 𝑣.
# ̂
» # » #̂
» # » # ̂
» # »
(OM, ON) + (ON, OP) = (β − α) + (γ − β) mod 2π = γ − α mod 2π = (OM, OP)
On peut donc conclure en utilisant la définition d’un angle orienté de deux vecteurs du plan.
Remarque : Attention, cette égalité doit être comprise au niveau des mesures comme « la mesure du
premier plus la mesure du second est congrue à la mesure du troisième modulo 2π » et pas comme
« la somme d’une mesure du premier et d’une mesure du second est égale à la mesure du troisième »
et pas non plus comme « la somme des mesures principales des deux premiers est égale à la mesure
principale du troisième ».
Propriété 4 :
Soient #»𝑢 et #»
𝑣 deux vecteurs non nuls du plan. On a les égalités suivantes :
#» #» #»
𝑣 , #»
1) ( 𝑢 , 𝑣 ) = −( ̂
̂ 𝑢) 2) ( #»
𝑢̂ # » = π mod 2π
, −𝑢) #̂» #»
3) (−𝑢, 𝑣 ) = ( #»
𝑢̂ # » = π + (̂
, −𝑣) #»
𝑢 , #»
𝑣 ) mod 2π
#» #» # » #
4) ( 𝑢 , 𝑣 ) = (−𝑢, −𝑣)
̂ ̂ »
2) Les vecteurs #»
𝑢 et − #»
𝑢 sont colinéaires et de sens opposés. Donc ils sont associés sur le cercle
trigonométrique à deux points diamétralement opposés et donc un arc de cercle qui les sépare est
de longueur π (c’est un demi-cercle). Donc l’angle orienté ( #»
𝑢̂ # » a pour mesure π modulo 2π.
, −𝑢)
#»
𝑢 , #»
3) D’après la relation de Chasles ( ̂ 𝑣 ) + ( #»
𝑣̂ # » = ( #»
, −𝑣) 𝑢̂ # » Or d’après le point 2), ( #»
, −𝑣). 𝑣̂ #» =π
, −𝑣)
mod 2π. Donc on obtient directement en lisant l’égalité de droite à gauche ( #» 𝑢̂ # » = π + (̂
, −𝑣) #»
𝑢 , #»
𝑣)
mod 2π.
#̂
» #»
D’autre part, (−𝑢, 𝑣 ) + ( #»
𝑣̂ # » + (−𝑣,
, −𝑣) #̂
» #» #̂
» #»
𝑢 ) = (−𝑢, 𝑢 ). Or ( #»
𝑣̂ # » = (−𝑢,
, −𝑣) #̂
» #»
𝑢 ) puisqu’ils mesurent
tous les deux π mod 2π. On a donc, en le soustrayant aux deux membres (−𝑢, #̂» #» #̂» #»
̂ (−𝑣,
𝑣 )+0+ 𝑢 ) = 0.̂
#̂
» #»
Et donc directement, (−𝑢, #̂
» #»
𝑣 ) = −(−𝑣, 𝑢 ) = ( #»
𝑢̂ #»
, −𝑣).
#̂
» −𝑣)
4) On utilise l’égalité sur l’angle (−𝑢, # » : en posant 𝑤#» = − #» #̂
» −𝑣)
𝑣 , (−𝑢, # » devient (−𝑢,
#̂
» 𝑤)
#» qui vaut
d’après le point 3) ( #»
𝑢̂ # » Mais − 𝑤
, −𝑤). #» = −(− #»
𝑣) = #» #»
𝑢 , #»
𝑣 . On a donc bien ( ̂ #̂
» −𝑣).
𝑣 ) = (−𝑢, #»
Exercice 3 : Montrer que la somme des mesures des angles orientés dans le même sens d’un triangle
est égale à π radians.
Solution : Soit ABC un triangle. On considère la somme SABC des trois angles orientés en sens direct
comme sur la figure ci-dessous. On va montrer en utilisant les règles précédentes qu’elle est congrue
à π modulo 2π.
B C
#̂
» # » #̂» # » #̂» # » #̂
» # »
On a SABC = (AB, AC) + (CA, CB) + (BC, BA). Mais d’après la propriété précédente, (CA, CB) =
# ̂» # » #̂» # » #̂» # »
(−CA, −CB) et donc (CA, CB) = (AC, BC).
On utilise donc la relation de Chasles pour obtenir :
#̂» # » #̂
» # » » # »
#̂
SABC = (AB, AC) + (CA, CB) + (BC, BA)
#̂» # » #̂
» # » » # »
#̂
= (AB, AC) + (AC, BC) + (BC, BA)
#̂» # »
= (AB, BA)
# »̂# »
= (AB, −AB)
=π mod 2π
Exercice 4 : Écrire puis démontrer la propriété de l’angle inscrit à l’aide des angles orientés.
B
A
II) Trigonométrie
A) Premières définitions et angles remarquables
Définition 5 :
Soit 𝑥 ∈ ℝ et M le point du cercle trigonométrique associé à 𝑥. Le cosinus du nombre réel 𝑥 est
l’abscisse de M et son sinus est son ordonnée. On obtient donc la décomposition :
# »
OM = (cos 𝑥) #»
𝚤 + (sin 𝑥) #»
𝚥
M
sin 𝑥
𝑥
O cos 𝑥
Preuve : On note M le point associé au réel 𝑥. On va calculer les cosinus et sinus de 𝑥 en fonction de
la position de M.
1) 0 rad : M est en I. Ses coordonnées sont (1, 0) donc sin 𝑥 = 0 et cos 𝑥 = 1.
2) π
6
rad : On peut voir OAM comme la moitié d’un triangle équilatéral de longueur de côté 1 cm.
Les trois angles de ce triangle mesurent π
3
radians. La hauteur issue du sommet O, (OA) est aussi
bissectrice de l’angle associée et médiatrice du côté opposé. Elle forme donc un triangle rectangle
dont les angles (hormis l’angle droit) mesurent π
6
et π
3
et les côtés sont 1 pour l’hypoténuse et 1
2
√
pour le petit côté. D’après le théorème de Pythagore, le dernier côté mesure 2
3
. Puisque OAM
√
est un tel triangle, on en déduit immédiatement que cos 𝑥 = 2
3
et sin 𝑥 = 1
2
.
3) π
4
rad : M est sur la première bissectrice (la droite d’équation 𝑦 = 𝑥). En effet, π
4
est la moitié de
π
2
qui correspond à l’angle droit. Donc nécessairement cos 𝑥 = 𝑥M = 𝑦M = sin 𝑥. Or 𝑥2M + 𝑦M
2
=1
et donc 2𝑥2M = 1. Donc 𝑥2M = 12 , et puisque 𝑥M ≥ 0 (il suffit de regarder la position sur le cercle
√ √ √
trigonométrique) 𝑥M = 2
2
. D’où cos 𝑥 = 2
2
et sin 𝑥 = 2
2
.
√
4) π
3
rad : On reprend point par point la démonstration de π
6
et on obtient sin 𝑥 = 2
3
et cos 𝑥 = 12 .
5) π
2
rad : M est en J. Ses coordonnées sont (0, 1) donc sin 𝑥 = 1 et cos 𝑥 = 0.
sin 𝑥
𝑥
O cos 𝑥 A
sin 𝑥
𝑥
O cos 𝑥 A
Propriété 6 :
Pour tout 𝑥 réel,
1) cos2 𝑥 + sin2 𝑥 = 1 ;
2) −1 ≤ cos 𝑥 ≤ 1 et −1 ≤ sin 𝑥 ≤ 1 ;
3) pour tout entier relatif 𝑘, cos(𝑥 + 2𝑘π) = cos 𝑥 et sin(𝑥 + 2𝑘π) = sin 𝑥.
Les propriétés de symétrie remarquables du cercle trigonométrique vont nous permettre de dégager
des liens forts entre les cosinus et sinus d’angles dits « associés » c’est à dire qui s’obtiennent l’un par
rapport à l’autre à l’aide des symétries. Ces formules ne doivent pas être apprises bêtement mais être
retrouvées à l’aide de la géométrie du cercle trigonométrique. Pour s’exercer à les utiliser, on pourra
rechercher les cosinus et sinus de l’ensemble des angles particuliers rencontrés auparavant.
Propriété 7 : (Angles de mesures opposées)
Pour tout réel 𝑥, cos(−𝑥) = cos 𝑥 et sin(−𝑥) = − sin(𝑥).
Autrement dit, deux angles opposés ont le même cosinus et des sinus opposés.
M
sin 𝑥
O cos 𝑥
cos(−𝑥)
sin(−𝑥)
N
Preuve : Soit 𝑥 ∈∈ ]−π, π] et M le point associé. Alors, le point N, associé à −𝑥, est le symétrique de
(
M par rapport à l’axe des abscisses. En effet, les longueurs des arcs IM et IN sont égales à |𝑥| et le
cercle trigonométrique admet l’axe des abscisses comme axe de symétrie. On en déduit que dans ce
cas cos(−𝑥) = cos 𝑥 (les abscisses sont égales) et sin(−𝑥) = − sin 𝑥 (les ordonnées sont opposées.
Soit maintenant 𝑥 ∈ ℝ quelconque. Il existe 𝑥0 ∈ ]−π, π] tel que 𝑥 = 𝑥0 mod 2π. On en déduit que
cos(−𝑥) = cos(−𝑥0 ) = cos 𝑥0 = cos 𝑥 en utilisant la propriété et le point précédent. Et de même
sin(−𝑥) = sin(−𝑥0 ) = cos 𝑥0 = cos 𝑥.
N (𝑑)
sin( π
2
− 𝑥)
M
sin 𝑥
O
cos( π
2
− 𝑥)cos 𝑥
distance de π
4
: ∣( π2 − 𝑥) − π4 ∣ = ∣ π4 − 𝑥∣ = ∣𝑥 − π4 ∣. Mais le cercle trigonométrique est symétrique
par rapport à la droite 𝑑 d’équation 𝑦 = 𝑥 (comme d’ailleurs toute droite passant par l’origine)
qui est justement associée à l’angle π
4
. En effet, cette droite passe par O et le point de coordonnées
√ √
( 22 , 22 ) = (cos π4 , sin π4 ). On en déduit que les deux points M et N associés à 𝑥 et π
2
− 𝑥 sont
symétriques par rapport à cette droite et ont donc des coordonnées échangées.
Donc cos( π2 − 𝑥) = sin 𝑥 et sin( π2 − 𝑥) = cos 𝑥.
N sin(π − 𝑥) sin 𝑥 M
cos(π − 𝑥) O cos 𝑥
Preuve : On reprend le même raisonnement que pour les angles complémentaires. Premièrement, pour
tout réel 𝑥, 𝑥 et π−𝑥 sont symétriques par rapport au réel π2 . En effet, ils sont distincts ou égaux à π
2
:
𝑥 = π − 𝑥 ⇔ 2𝑥 = π ⇔ 𝑥 = π
2
; et ils sont à égale distance de π
2
: ∣(π − 𝑥) − π2 ∣ = ∣ π2 − 𝑥∣ = ∣𝑥 − π
2
∣.
Mais le cercle trigonométrique est symétrique par rapport à l’axe des ordonnées qui est justement
associée à l’angle π
2
.
On en déduit que les deux points M et N associés à 𝑥 et π − 𝑥 sont symétriques par rapport à cette
droite et ont donc des abscisses opposées et la même ordonnée.
Donc cos(π − 𝑥) = − cos 𝑥 et sin(π − 𝑥) = − sin 𝑥.
Propriété 10 : (Demi-tour)
Pour tout réel 𝑥, cos(𝑥 + π) = − cos 𝑥 et sin(𝑥 + π) = − sin 𝑥.
Autrement dit, après un demi tour, le cosinus et le sinus sont changés en leurs opposés.
M
sin 𝑥
cos(π + 𝑥)
O cos 𝑥
sin(π + 𝑥)
N
Preuve : En ajoutant π à la mesure 𝑥 ∈ ℝ d’un angle, on fait faire au point M associé un demi-tour
autour du point O sur le cercle trigonométrique. Le point N obtenu est alors le symétrique de M par
rapport au point O. On en déduit donc que les coordonnées de M et de N sont opposées, ce qui se
traduit par cos(𝑥 + π) = − cos 𝑥 et sin(𝑥 + π) = − sin 𝑥.
N
sin( π
2
+ 𝑥) M
sin 𝑥
cos( π + 𝑥) O cos 𝑥
2
Fig. 4.17 : Quart de tour direct et impact sur le cosinus et le sinus d’un angle.
M
sin 𝑥
π
cos(𝑥 − 2
)
O cos 𝑥
π
sin(𝑥 − 2
)
N
Fig. 4.18 : Quart de tour indirect et impact sur le cosinus et le sinus d’un angle.
Preuve : Soit 𝑥 ∈ ℝ, 𝑥 − π
2
= −( π2 − 𝑥). On en déduit donc
2π 3π 5π 5π 3π 2π π π π π
a) b) c) d) π e) − f) − g) − h) − i) − j) − k) −
3 4 6 6 4 3 2 3 4 6
Solution : Pour répondre à cet exercice, il ne faut absolument pas hésiter. On a pris les symétriques
par rapport à O et aux différents axes de symétrie des angles de mesures remarquable. On a donc
directement :
Propriété 13 :
Quels que soient 𝑎 et 𝑏 deux réels,
Preuve : On utilise, ici encore, les propriétés du cercle trigonométrique. Ce dernier est symétrique par
rapport à l’axe des abscisses et à l’axe des ordonnées.
⋄ Si deux nombres réels 𝑎 et 𝑏 ont le même cosinus, ils sont représentés par deux points ayant la
même abscisse sur le cercle trigonométrique. Ils sont donc égaux ou symétriques par rapport à l’axe
des abscisses. On en déduit que 𝑎 et 𝑏 sont soit égaux, soit opposés modulo 2π. Donc en symboles,
𝑏 = 𝑎 mod 2π ou 𝑏 = −𝑎 mod 2π.
⋄ Si deux nombres réels 𝑎 et 𝑏 ont le même sinus, ils sont représentés par deux points ayant la même
ordonnée. Ces deux points sont égaux ou symétriques par rapport à l’axe des ordonnées. Donc soit
𝑎 et 𝑏 sont égaux ou symétriques par rapport à π
2
, c’est donc que 𝑏 = 𝑎 mod 2π ou 𝑏 = π − 𝑎
mod 2π.
N M
×
M sin 𝑎 sin 𝑏
cos 𝑎
×
O cos 𝑏 O
Remarque : On utilise cette propriété afin de résoudre des équations du type cos 𝑥 = 𝑟 ou sin 𝑥 = 𝑟
d’inconnue 𝑥, où 𝑟 est un réel fixé de l’intervalle [−1, 1], et en particulier lorsqu’on connaît un angle
dont le cosinus ou le sinus vaut 𝑟. On déduit alors toutes les solutions en utilisant la propriété. Il
s’agit ici d’une résolution exacte et pas approchée comme au collège : la touche arccos ou arcsin de la
calculatrice ne nous aidera, a priori qu’à trouver une valeur numérique proche d’une des solutions.
Exemple : (Facile)
1 1
On considère l’équation (E) ∶ sin 𝑥 = − . On sait que sin(− 5π 6
) = − et donc d’après la propriété,
2 2
5π 5π 11π π
pour 𝑥 ∈ ℝ, 𝑥 est une solution de (E) si et seulement si 𝑥 = − mod 2π ou 𝑥 = π+ = =−
6 6 6 6
5π
mod 2π, autrement dit les solutions de (E) sont l’ensemble des nombres du type − + 2𝑘π ou
6
π
− + 2𝑘π avec 𝑘 un entier relatif.
6
𝑥 ∈ 𝒮E ⇔ cos 𝑥 = sin 𝑥
π
⇔ cos 𝑥 = cos( − 𝑥)
2
π π
⇔ 𝑥 = − 𝑥 mod 2π ou 𝑥 = 𝑥 − mod 2π
2 2
π π
⇔ 2𝑥 = mod 2π ou 0 = mod 2π (impossible)
2 2
π
⇔ 𝑥= mod π
4
π
Et donc 𝒮E est l’ensemble des nombres du type + 𝑘π où 𝑘 est entier relatif.
4
Remarque : On a bien écrit à la dernière ligne mod π et pas mod 2π, la raison étant que la multi-
plication et la division ont un impact sur le modulo.
En effet, en écrivant 2𝑥 = π2 mod 2π, on dit qu’il existe un entier relatif 𝑘 tel que 2𝑥 = π2 + 2𝑘π.
En divisant par 2, on obtient donc 𝑥 = π4 + 𝑘π et pas 𝑥 = π4 + 2𝑘π.
√
3
𝑥 ∈ 𝒮E1 ⇔ cos 𝑥 =
2
π
⇔ cos 𝑥 = cos
6
π π
⇔ 𝑥= mod 2π ou 𝑥 = − mod 2π
6 6
π π
Donc 𝒮E1 = { + 2𝑘π ∣ 𝑘 ∈ ℤ} ⋃ {− + 2𝑘π ∣ 𝑘 ∈ ℤ}. On écrira plus simplement
6 6
π
𝒮E1 = {± + 2𝑘π ∣ 𝑘 ∈ ℤ}
6
2) Soit 𝑥 ∈ ℝ.
√
2
𝑥 ∈ 𝒮E2 ⇔ sin 𝑥 = −
2
π
⇔ sin 𝑥 = sin (− )
4
π π 5π 3π
⇔ 𝑥=− mod 2π ou 𝑥 = π + = =− mod 2π
4 4 4 4
π 3π
Donc 𝒮E2 = {− + 2𝑘π ∣ 𝑘 ∈ ℤ} ⋃ {− + 2𝑘π ∣ 𝑘 ∈ ℤ}.
4 4
3) Soit 𝑥 ∈ ℝ.
√
π 3
𝑥 ∈ 𝒮E4 ⇔ cos (2𝑥 + ) = −
3 2
π 5π
⇔ cos (2𝑥 + ) = cos
3 6
π 5π π 5π
⇔ 2𝑥 + = mod 2π ou 2𝑥 + = − mod 2π
3 6 3 6
π 7π
⇔ 2𝑥 = mod 2π ou 2𝑥 = − mod 2π
2 6
π 7π
⇔ 𝑥= mod π ou 𝑥 = − mod π
4 12
π 7π
Donc 𝒮E4 = { + 𝑘π ∣ 𝑘 ∈ ℤ} ⋃ {− + 𝑘π ∣ 𝑘 ∈ ℤ}.
4 12