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42-100

Encyclopédie Médico-Chirurgicale 42-100

Analgésie en chirurgie thoracique


M Fischler
G Kuhlman
Résumé. – De très nombreuses techniques peuvent être proposées pour l’analgésie en chirurgie thoracique.
L’administration, contrôlée par le patient, de morphine par voie intraveineuse a un effet limité, surtout à
l’effort ; elle doit être associée à d’autres analgésiques parentéraux, anti-inflammatoires non stéroïdiens
notamment. L’analgésie péridurale thoracique associe anesthésiques locaux et morphiniques ; c’est la
technique la plus efficace mais la persistance d’une douleur à l’épaule peut nécessiter l’adjonction d’un anti-
inflammatoire non stéroïdien. L’administration intrathécale de morphinique a un effet analgésique précoce et
de courte durée ; elle requiert donc, en relais, l’administration de morphine contrôlée par le patient. Le bloc
intercostal et le bloc paravertébral ont une efficacité discutée. L’analgésie interpleurale n’a pas d’indication.
La mise en place d’une politique de traitement de la douleur postopératoire permet de réduire la durée
d’hospitalisation si elle s’intègre dans une politique de réhabilitation, concept qui associe notamment
mobilisation précoce et rééducation.
© 2002 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : chirurgie thoracique, analgésie postopératoire, analgésie contrôlée par le patient, ACP, anti-
inflammatoire non stéroïdien, analgésie péridurale thoracique, anesthésiques locaux,
morphiniques, administration intrathécale de morphinique, bloc intercostal, bloc paravertébral,
analgésie interpleurale.

Introduction ¶ Douleurs d’origine pariétale


La plaie opératoire, les muscles intercostaux du quatrième ou
L’analgésie en chirurgie thoracique, répondant à la demande des cinquième espace intercostal, ainsi que les espaces de drainage
patients et permettant de réduire les complications postopératoires, (huitième ou 11e espace intercostal) constituent les principales
ne peut plus être éludée. Elle doit être efficace dès le réveil et être sources douloureuses. Une douleur osseuse liée à une éventuelle
poursuivie 3 à 5 jours, cette période étant plus réduite lorsque fracture de côte peut s’y ajouter. Les afférences de tous ces éléments
l’opéré a bénéficié d’une minithoracotomie ou d’une thoracoscopie. transitent par les nerfs intercostaux.
De très nombreuses techniques, administration parentérale
L’étirement par l’écarteur des ligaments costotransverses,
d’antalgiques ou techniques d’analgésie locorégionale, sont
costovertébraux et des muscles paravertébraux peut être responsable
proposées [42]. Elles peuvent être associées [43], ce qui améliore le
de dorsalgies intenses. Les afférences de cette douleur transitent par
résultat tout en en diminuant les effets secondaires. Le choix d’une
les rameaux primaires postérieurs de la racine médullaire.
stratégie d’analgésie dépend de plusieurs éléments : le souhait du
patient (après qu’il a été informé des risques et bénéfices de chaque La section des muscles de l’épaule, grand dorsal, trapèze, rhomboïde
technique), le type d’intervention, la pathologie du patient, les et grand dentelé, entraînent une douleur postopératoire lors de la
possibilités de surveillance de la structure de soins. Une stratégie mobilisation de l’épaule ou du bras ; l’innervation de ces muscles
d’analgésie doit donc être proposée au malade dès la consultation est d’origine cervicale (C5-C6).
préanesthésique.
¶ Douleurs d’origine viscérale

Douleur L’irritation pleurale, liée aux manipulations chirurgicales, aux


drains, à un épanchement sanguin ou encore à une substance
chimique (lors d’un talcage), entraîne une douleur d’intensité
COMPOSANTES DE LA DOULEUR variable, constamment majorée par les mouvements respiratoires et
Après thoracotomie, les origines de la douleur sont multiples et la toux. Cette douleur aiguë, médiée par les nerfs intercostaux, peut
correspondent à des niveaux d’innervation très étendus. Ceci être aussi invalidante que celle due à l’incision.
explique le caractère parfois imparfait de l’analgésie procurée par La plèvre viscérale ne joue aucun rôle dans la douleur
certaines techniques locorégionales. postopératoire, son innervation étant sympathique.

¶ Douleurs projetées
Marc Fischler : Professeur des Universités, praticien hospitalier, chef du service d’anesthésie.
Guy Kuhlman : Médecin anesthésiste-réanimateur.
Deux types de douleurs projetées, douleurs de la face antérieure du
Service d’anesthésie, hôpital Foch, 40, rue Worth, 92150 Suresnes, France. thorax et de l’épaule, peuvent se retrouver après chirurgie

Toute référence à cet article doit porter la mention : Fischler M et Kuhlman G. Analgésie en chirurgie thoracique. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Techniques chirurgicales
- Thorax, 42-100, 2002, 8 p.
42-100 Analgésie en chirurgie thoracique Techniques chirurgicales

Score de douleur (0-100) EVA au repos


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0 4 8 12 16 20 24 *
A
Temps (heures)

Morphine (mg) 1 Analgésie contrôlée par le patient. Données exprimées


en m ± écart-type.
100 A. Évolution des scores de douleur au repos et à l’effort.
B. Dose autoadministrée de morphine intraveineuse.
EVA : échelle visuelle analogique de la douleur.

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0 4 8 12 16 20 24
*
B
Temps (heures)

thoracique. Les douleurs de la face antérieure du thorax peuvent ¶ Analgésie intraveineuse contrôlée par le patient
être liées à une irritation de la muqueuse bronchique. Les douleurs (ACP) ou analgésie autocontrôlée
projetées de l’épaule sont classiquement attribuées à une irritation
pleurale ou diaphragmatique. L’origine diaphragmatique est mieux Ses modalités d’utilisation et de surveillance, ses effets secondaires
connue : la stimulation des fibres phréniques entraîne une réponse n’ont pas de particularité en chirurgie thoracique [90]. Le schéma
habituel de prescription comprend des bolus de 1 à 2 mg de
excitatrice des neurones du faisceau spinothalamique homolatéral
morphine avec un délai de 7 à 10 minutes entre deux bolus sans
de C3 à D6 ; l’anesthésie du nerf phrénique prévient la survenue
« dose plafond » tant que le patient séjourne dans une unité où la
d’une douleur de l’épaule [79]. Il est cependant probable que le
surveillance est constante. Les données suivantes ont été recueillies
mécanisme de cette douleur projetée de l’épaule soit plus complexe
sur une série de patients juste après une thoracotomie
et fasse intervenir des structures supraspinales.
postérolatérale : dose nécessaire de titration de 17 ± 10 mg (m ±
écart-type), dose autoadministrée de 71 ± 30 mg de morphine
(valeurs extrêmes de 1,5 et de 106 mg) durant les 24 premières
Analgésie parentérale heures, score de douleur au repos inférieur à 30 mm (sur une échelle
visuelle analogique comprise entre 0 et 100 mm) obtenu de façon
stable après 4 à 6 heures, le score de douleur à l’effort restant de
MORPHINE l’ordre de 50 à 60 mm (fig 1A, B) [44]. Les jours suivants, la posologie
Molécule de référence, elle appartient à la classe 3 des antalgiques est réajustée lors d’un examen biquotidien.
selon la classification de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La facilité de mise en œuvre de l’ACP explique que cette technique
soit largement prescrite [22] bien que son efficacité soit incomplète,
¶ Administration de morphine par voie sous-cutanée notamment à l’effort. Ceci limite la participation de l’opéré à la
kinésithérapie.
L’administration systématique de morphine par voie sous-cutanée
est recommandée à la posologie de 5 à 10 mg toutes les 4 heures.
Cependant, l’administration intramusculaire ou sous-cutanée d’un ADJUVANTS
morphinique a plusieurs limites : pic d’action survenant environ Une analgésie associant des médicaments de classes différentes
1 heure après l’injection, posologie fixe ne tenant pas compte de la (analgésie balancée ou analgésie multimodale [43]) améliore l’effet
demande de chaque patient, marge thérapeutique faible avec des obtenu. Elle permet de diminuer les doses de chacun d’entre eux,
risques de sous- ou de surdosage. notamment celle des morphiniques. Ainsi, l’ACP doit-elle être

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Techniques chirurgicales Analgésie en chirurgie thoracique 42-100

associée à l’administration d’un antalgique périphérique (classe 1 est proche de l’ACP par voie intraveineuse avec un risque
de l’OMS) de préférence de manière systématique, parfois en respiratoire retardé pour la morphine et précoce pour le fentanyl [17].
recours. L’administration péridurale thoracique d’un morphinique et d’un
anesthésique local assure l’analgésie la plus efficace après
¶ Paracétamol thoracotomie [42]. Plusieurs essais cliniques ont montré l’intérêt d’une
Le paracétamol, recommandé pour les patients qui subissent une telle association [3, 50, 54, 92], chaque classe de médicament ayant un
chirurgie de surface peu douloureuse, est largement prescrit [22], point d’impact différent. La réduction de la posologie de chacun des
compte tenu de l’absence d’effets indésirables. Son efficacité n’a pas produits diminue le risque d’effets secondaires [46] ; l’absence de
été démontrée en chirurgie thoracique. nausées et vomissements permet la reprise plus rapide de
l’alimentation orale. Elle facilite la mobilisation précoce et la
¶ Anti-inflammatoires non stéroïdiens rééducation [45]. Par ailleurs, il ne faut pas omettre les bénéfices de
l’anesthésie péridurale thoracique aux plans cardiovasculaire, gastro-
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens ont un effet d’épargne intestinal et métabolique [43].
morphinique démontré et d’amélioration de la qualité de l’analgésie,
en particulier à la douleur provoquée. Largement prescrits après les ¶ Technique
actes chirurgicaux à forte composante inflammatoire (chirurgie de
surface, dentaire, oto-rhino-laryngologique, orthopédique), ils ont un Le niveau de ponction doit être proche de l’espace intercostal incisé
effet bénéfique démontré après thoracotomie [59, 60, 69] et (D4-D5 ou D5-D6) afin de limiter le volume d’anesthésique local
thoracoscopie [62]. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens ont leur perfusé et donc l’extension du bloc sympathique. La ponction est
place dans une analgésie balancée parentérale (paracétamol + plus simple à réaliser par voie paramédiane que par voie médiane.
antalgique central faible ou morphine + anti-inflammatoire non Le cathéter est tunnellisé sur quelques centimètres pour améliorer
stéroïdien) ou comme complément d’une analgésie locorégionale sa fixation. La position haute du cathéter explique la survenue
(blocs intercostaux [63] ou analgésie péridurale pour traiter des possible d’un syndrome de Claude Bernard-Horner et d’une parésie
composantes douloureuses provenant de territoires non couverts par des membres supérieurs.
ces techniques, comme une douleur d’épaule). Le risque d’hématome péridural contre-indique l’injection
Plusieurs études ont montré l’absence d’effet délétère d’une préopératoire d’anticoagulants et oblige à pratiquer une fenêtre
perfusion prolongée de diclofénac [60, 62] ou de kétorolac [62] sur thérapeutique lors du retrait du cathéter péridural ; aucune étude
l’hémostase et la fonction rénale ainsi que le très faible risque n’a porté sur le risque induit par cette pratique en chirurgie
hémorragique si le traitement est de courte durée [24]. Cependant, la thoracique alors que l’analgésie péridurale basse diminue l’incidence
prescription d’un anti-inflammatoire non stéroïdien doit respecter des thromboses veineuses postopératoires après chirurgie
strictement ses contre-indications (antécédents gastro-intestinaux, vasculaire [88] et chez les patients opérés de fracture de l’extrémité
insuffisance rénale, hypovolémie, âge supérieur à 75 ans...), avoir supérieure du fémur [85] . On peut recommander la conduite
une durée maximale de 5 jours par voie orale et de 48 heures pour suivante : dernière injection d’héparine de bas poids moléculaire 24
la voie intraveineuse et être interrompue dès les premiers signes heures avant l’heure programmée de la ponction, première injection
d’intolérance (gastralgie, saignement). Certains auteurs [62] ne postopératoire 4 à 8 heures après la fin de l’intervention chirurgicale
prescrivent pas d’anticoagulant, à titre de prophylaxie de maladie et retrait du cathéter péridural effectué à distance des injections.
thromboembolique, lorsque l’opéré reçoit un anti-inflammatoire non
stéroïdien.
¶ Schéma thérapeutique
L’utilisation en tant qu’antalgiques postopératoires des inhibiteurs La bupivacaïne est l’anesthésique local de référence. La ropivacaïne,
sélectifs de la cyclo-oxygénase-2 est débutante [68] ; aucun essai n’a moins cardiotoxique [31] et entraînant moins de bloc moteur [25], tend
été réalisé après thoracotomie. à la remplacer, d’autant que sa présentation en poche de 200 mL
(ropivacaïne à 0,2 %) supprime les dilutions et réduit le risque
¶ Kétamine septique lié aux manipulations. La perfusion d’anesthésique local
est préférée à la répétition des bolus : analgésie et hémodynamique
La kétamine inhibe de manière non compétitive les récepteurs plus stables, risque toxique réduit.
N-méthyl-D-aspartate (NMDA). Son interaction avec les
La morphine, le fentanyl et le sufentanil peuvent tous trois être
morphinomimétiques est complexe avec, notamment, une limitation
administrés. Certains auteurs privilégient l’usage de la morphine du
de l’hyperalgésie. Les principaux effets observés sont une
fait de l’extension céphalique (migration dans le liquide
diminution significative de la consommation de morphinique [53, 75]
céphalorachidien), d’autres celui des molécules liposolubles qui ont
et une amélioration de la qualité de l’analgésie [80]. À la posologie
une action plus rapide et un risque plus faible de dépression
recommandée de 0,15 mg/kg par voie intraveineuse, les effets
respiratoire retardée [21] . Le profil pharmacodynamique de la
secondaires psychodysleptiques sont rares [53]. De plus, la kétamine
morphine en explique la prescription en perfusion continue alors
pourrait réduire le risque de douleur chronique après
que celui des morphiniques liposolubles correspond mieux à une
thoracotomie [20].
ACP. Comme pour les anesthésiques locaux, il est possible qu’il
existe un « effet volume », un volume plus important accroissant le
AUTRES ANTALGIQUES nombre de récepteurs opiacés en contact avec la solution. Un tel
effet a été observé chez l’animal uniquement pour une faible dose
La place des antalgiques centraux faibles (classe 2 de l’OMS) est
de sufentanil [89].
limitée. Le tramadol (Topalgict) réduit de manière significative la
douleur dans les 24 premières heures postopératoires [38] . Le
Administration péridurale continue
néfopam (Acupant) a un effet analgésique médiocre après
thoracotomie, inférieur à celui de la nalbuphine (Nubaint) [48]. Parmi les multiples schémas posologiques proposés, certains
peuvent être retenus :
– perfusion de 5 mL.h–1 de bupivacaïne à 0,25 % et de 0,2 mg.h–1 de
Analgésie locorégionale morphine [10] ;
– perfusion de 4 à 10 mL.h–1 de bupivacaïne à 0,125 % ou de
ANALGÉSIE PÉRIDURALE ropivacaïne à 0,2 % et de fentanyl (4,5 µg.mL–1) [2] ;
L’administration péridurale lombaire de morphine ou de fentanyl – perfusion de 6 à 8 mL.h–1 d’une solution de bupivacaïne à 0,125 %
n’a pas sa place après chirurgie thoracique ; son effet analgésique et de sufentanil (0,7 µg.mL–1) [83] ;

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42-100 Analgésie en chirurgie thoracique Techniques chirurgicales

Score de douleur (0-100) EVA au repos 2 Analgésie péridurale thoracique contrôlée par le
patient, évolution des scores de douleur au repos et à l’effort.
60 EVA à l'effort Données exprimées en m ± écart-type.
EVA : échelle visuelle analogique de la douleur.

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Temps (heures)

– perfusion de 4 à 20 mL.h–1 d’une solution de bupivacaïne à 0,1 % ADMINISTRATION INTRATHÉCALE DE MORPHINIQUE


et de sufentanil (1 µg.mL–1) [37]. Après un engouement initial dans les années 1980, trois raisons
En pratique, l’adaptation du débit à l’effet obtenu est plus expliquent que l’administration intrathécale de morphinique (ou
importante que le choix d’une concentration donnée. En effet, il est rachianalgésie) ait été abandonnée : le risque prolongé de dépression
souvent nécessaire d’accroître dans le temps le débit perfusé car respiratoire [4], le délai d’installation important et la durée limitée de
l’extension de l’analgésie a tendance à régresser. l’analgésie. Le regain d’intérêt pour cette technique s’explique par
Une série importante de 1 324 patients, ayant reçu 5 mL.h–1 d’une des réponses appropriées : posologie inférieure à 0,5 mg de
association de bupivacaïne à 0,1 % et de fentanyl (1 µg.mL–1) a été morphine (réduction du risque respiratoire), adjonction d’un
rapportée [49]. Un tel schéma posologique permet d’assurer une morphinique liposoluble (réduction du délai d’action), association
analgésie de bonne qualité dans la presque totalité des cas. Les effets avec une ACP (prolongation de l’analgésie sans rupture).
secondaires ont été observés le plus souvent le premier jour L’injection intrathécale de 0,5 mg de morphine et de 50 µg de
postopératoire : prurit (14 %), nausées (11 %), hypotension (2,4 %), sufentanil (indication hors autorisation de mise sur le marché
parésie des membres inférieurs (1 %). Une sédation est survenue [AMM]) permet d’obtenir une analgésie plus précoce et plus
dans 3,3 % des cas le premier jour ; elle a régressé avec la réduction importante durant les 10 premières heures postopératoires que celle
de la perfusion péridurale. Une injection de naloxone n’a été obtenue par l’administration autocontrôlée de morphine (fig 3A,
nécessaire que chez un seul des 1 324 patients chez lequel la B) [44]. L’existence d’une rétention d’urines est presque constante et
posologie prescrite avait été dépassée [49]. Seul le risque de rétention il faut recommander le maintien du patient dans la salle de
d’urines reste fréquent [14]. surveillance postinterventionnelle pendant la première nuit
postopératoire.
Administration péridurale contrôlée par le patient
Les contre-indications de la technique sont rares et comprennent
L’analgésie péridurale thoracique peut également être administrée essentiellement les contre-indications d’une ponction dure-mérienne.
sur le mode contrôlé par le patient (PCEA) dans le but d’obtenir Par ailleurs, la rachianalgésie conduit à modifier le schéma de
une adaptation permanente de la posologie aux besoins [90]. Deux prophylaxie de la maladie thromboembolique, comme cela a été
séries ont été rapportées sur des patients opérés du thorax [30, 81], indiqué pour l’analgésie péridurale.
deux autres comprennent un plus grand nombre de patients ayant
subi tous types d’interventions [14, 45]. Le schéma posologique suivant BLOC INTERCOSTAL ET BLOC PARAVERTÉBRAL
peut être proposé : association de ropivacaïne à 0,2 % et de
Ces blocs, qui procurent une analgésie s’étendant sur plusieurs
sufentanil (0,75 µg.mL–1), perfusion de 5 mL.h–1 et bolus de 3 mL
métamères, diffèrent par leur espace de diffusion : diffusion
avec une période d’interdiction de 20 minutes. L’effet analgésique
extrapleurale et paravertébrale pour le bloc intercostal [23], diffusion
est rapporté sur la figure 2.
uniquement paravertébrale pour le second [29, 76]. La composante
¶ Adjuvants de l’analgésie péridurale extrapleurale intéresse les nerfs intercostaux ; la composante
paravertébrale intéresse les racines médullaires, la chaîne
L’adrénaline est un adjuvant utile à l’association bupivacaïne- sympathique et les rameaux primaires postérieurs. Ceux-ci
fentanyl ; la réduction de la résorption du fentanyl améliore la transmettent les influx douloureux dus à l’étirement des muscles
qualité de l’analgésie et réduit les concentrations plasmatiques [6, 56]. spinaux postérieurs, des ligaments des articulations costovertébrales
La clonidine améliore la qualité de l’analgésie péridurale associant et costotransverses [76].
bupivacaïne et fentanyl au prix d’une instabilité hémodynamique et
d’une sédation [1]. Il paraît plus licite de proposer d’associer la Analgésie intercostale
clonidine seule aux anesthésiques locaux. L’injection intercostale de 15 à 20 mL d’un anesthésique local
Une douleur de l’épaule homolatérale au côté de l’intervention est procure une anesthésie qui s’étend en moyenne sur trois métamères
signalée très fréquemment après pneumonectomie ou lobectomie [15], (de zéro à six) et une hypoesthésie sur sept métamères (de six à
même en présence d’une analgésie péridurale thoracique bien neuf), dont les deux tiers vers le bas [78]. Les techniques usuelles
conduite. Plusieurs explications ont été avancées : irritation pleurale comprennent l’injection unique d’un anesthésique local en fin
due aux drains [15], irritation phrénique, voire lésion chirurgicale de d’intervention ou sa perfusion par l’intermédiaire d’un cathéter
la réflexion pleurale du nerf phrénique [15], origine sympathique [33], placé chirurgicalement ou à l’aveugle dans un espace proche de
étirement peropératoire prolongé du bras du côté opéré [52], attrition l’incision. Elles ont une limite importante liée à l’incision intercostale
musculaire. L’infiltration du nerf phrénique à son émergence sus- qui modifie l’effet obtenu : alors que la diffusion paravertébrale reste
diaphragmatique réduit des deux tiers le risque de survenue d’une identique, la diffusion extrapleurale est réduite, la plèvre ne pouvant
douleur de l’épaule et oriente vers une douleur projetée d’origine plus être « décollée » au niveau de la suture. Ceci oblige à recourir à
diaphragmatique [79]. Plusieurs solutions thérapeutiques ont été une technique particulière : placement chirurgical de deux cathéters
proposées : modification de la solution administrée (augmentation de part et d’autre de l’incision [28]. La perfusion de bupivacaïne à
du volume, prescription de morphine qui a un effet plus étendu que 0,25 %, bolus de 10 mL puis 5 mL.h–1 injectés dans chacun des
celui d’un morphinique liposoluble), prescription d’un anti- cathéters, permet de diminuer les besoins en morphine administrée
inflammatoire non stéroïdien [15], association à un bloc du plexus de manière concomitante en ACP intraveineuse : 33 ± 13 mg vs 59 ±
brachial [55] ou du ganglion stellaire [33]. 21 mg durant les 24 premières heures postopératoires [28].

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Techniques chirurgicales Analgésie en chirurgie thoracique 42-100

Placebo Placebo
Sufentanil Sufentanil
Morphine Morphine
Score de douleur au repos (0-100) Score de douleur à la toux (0-100)
Sufentanil-morphine Sufentanil-morphine
100 100

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0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24 0 4 8 12 16 20 24
*
A *
B
Heures postopératoires Heures postopératoires
3 Administration intrathécale de morphiniques. Données exprimées en m ± écart-
type.
A. Évolution des scores de douleur au repos et à l’effort. B. Évolution des scores de douleur au repos et à la toux.

La vascularisation importante de l’espace intercostal et la diffusion mise en place chirurgicale du cathéter. Le bloc paravertébral peut
de l’anesthésique local vers le feuillet pariétal de la plèvre expliquent être utilisé chez l’enfant [27], même chez le nouveau-né [19].
les taux plasmatiques élevés avec un pic dès la 15e minute suivant Il n’y a ni risque de rétention d’urines ni risque hémodynamique (si
un bolus ; l’administration d’une solution adrénalinée est la volémie est normale). Les complications sont rares : lésion
recommandée pour réduire les taux plasmatiques. La concentration traumatique d’un nerf périphérique ou d’une artère intercostale,
à l’équilibre est de 4 à 5 µg.mL–1 de lidocaïne si on suit le schéma de injection péridurale, voire intrathécale, rachianesthésie totale [34, 58].
perfusion suivant : injection continue de 1 mg.kg–1.h–1 de lidocaïne Un syndrome de Claude Bernard-Horner peut être observé lorsque
après un bolus initial de 3 mg.kg–1 de lidocaïne à 1,5 % l’extrémité du cathéter est haut située [29].
adrénalinée [78]. Le risque clinique paraît faible mais doit rendre
prudent quant au respect des posologies et à l’interdiction de bolus Place des blocs intercostal et paravertébral
supplémentaires (accident de surdosage par augmentation rapide du
taux plasmatique). L’absence d’effet hémodynamique et respiratoire, excepté le bloc
moteur des muscles intercostaux, facilite la surveillance de ces
Bloc paravertébral techniques. La diffusion des anesthésiques locaux administrés par
bloc intercostal peut être modifiée par le geste chirurgical. L’efficacité
Un bolus paravertébral de 15 mL de bupivacaïne à 0,5 % crée un du bloc paravertébral est discutée [42] : certaines études sont
bloc unilatéral étendu en moyenne sur cinq à six dermatomes et un négatives [61, 87], d’autres positives [11, 40, 71]. Cette efficacité inconstante
bloc sympathique sur huit dermatomes [18]. est probablement liée à la variabilité de la diffusion [64]. Le bloc
Le bloc peut être réalisé en pré-, ou plus souvent, en peropératoire. paravertébral doit être considéré comme une technique de recours
L’anesthésique local est mélangé à du bleu de méthylène, ce qui en cas de contre-indication de l’analgésie péridurale ; il doit être
permet de juger de l’étendue de la diffusion à ciel ouvert [41, 70]. Si systématiquement associé à une administration parentérale
elle s’avère insuffisante, un nouveau cathéter est mis en place. Une d’analgésiques.
autre technique consiste à créer une poche rétropleurale étendue sur
deux espaces intercostaux au-dessus et au-dessous de l’incision, le
cathéter étant fixé près de la chaîne sympathique, avant de refermer ANALGÉSIE INTERPLEURALE
la brèche de la plèvre pariétale [77]. L’insertion du cathéter est L’analgésie interpleurale agit principalement en bloquant la
possible lors d’une thoracoscopie [84]. conduction des nerfs intercostaux sur plusieurs étages grâce à la
Plusieurs schémas posologiques, avec une perfusion maintenue de diffusion de l’anesthésique local au travers de la plèvre pariétale [74].
2 à 5 jours, ont été proposés avec des concentrations différentes de L’injection interpleurale d’anesthésique local, par l’intermédiaire
bupivacaïne : d’un cathéter mis en place par le chirurgien à la fin de l’intervention,
entraîne une analgésie qui s’étend de D3-D4 à D9-D10 sur un patient
– bolus de 15 à 20 mL de bupivacaïne à 0,25 ou 0,5 % avant l’incision en décubitus dorsal. L’extension de l’analgésie est étroitement liée à
(injection percutanée) suivi d’un bolus de 10 mL de bupivacaïne à la position du malade. Cependant, le bénéfice de la technique a été
0,5 % avant la fermeture pariétale (après mise en place peropératoire rapporté, après thoracotomie, comme transitoire [86] ou nul [65, 82].
du cathéter), perfusion de 0,1 mL.kg-1.h-1 de bupivacaïne à 0,5 %
pendant 2 jours et du même débit de bupivacaïne à 0,25 % pendant
les 3 jours suivants [70] ;
Autres techniques d’analgésie
– bolus de 15 mL de bupivacaïne à 0,375 % puis perfusion de
5 mL.h-1 de bupivacaïne à 0,25 % [16]. La stimulation nerveuse électrique transcutanée est inefficace après
D’autres auteurs ont montré un effet identique après administration thoracotomie postérolatérale, mais elle peut contribuer à l’analgésie
de lidocaïne [7, 91]. lorsque l’intervention est moins algique [8].
Après un bolus de 20 mL de bupivacaïne à 0,5 %, la concentration L’efficacité de la cryoanalgésie n’a pas été démontrée [42].
moyenne (± SEM) au pic est de 1,45 (0,32) µg.mL-1 ; la concentration
maximale est de 4,9 (0,7) µg.mL-1 lors d’une perfusion de 120
heures [9]. On retrouve des taux plasmatiques plus faibles avec Suivi postopératoire
l’administration de bupivacaïne adrénalinée. La fuite de bupivacaïne
dans le drainage pleural est peu importante [73]. Toutes les techniques d’analgésie améliorent la fonction respiratoire
Il y a peu de contre-indications au bloc paravertébral, hormis postopératoire [72]. Mais outre la satisfaction de l’opéré, la diminution
l’existence d’un sepsis local. Un traitement anticoagulant impose la de l’incidence des complications postopératoires et la réduction de

5
42-100 Analgésie en chirurgie thoracique Techniques chirurgicales

la durée de séjour (critères simples mettant en évidence un réel facilite la mobilisation précoce et la kinésithérapie. Il peut être
progrès dans la qualité des soins) sont des objectifs attendus de nécessaire d’y adjoindre un anti-inflammatoire non stéroïdien en cas
l’analgésie. de douleur de l’épaule. La méconnaissance de la technique, les
Une méta-analyse, portant sur tous types d’interventions craintes du patient ou l’impossibilité de maintenir une surveillance
chirurgicales, a montré que l’analgésie péridurale diminuait adaptée durant 3 à 5 jours font envisager la réalisation d’un bloc
l’incidence des complications pulmonaires postopératoires : paravertébral continu associé à une ACP intraveineuse de morphine.
réduction de la fréquence des atélectasies lors de l’administration Enfin, une analgésie parentérale associant ACP, anti-inflammatoire
péridurale de morphine, amélioration de l’oxygénation, moindre non stéroïdien et paracétamol peut être prescrite, précédée parfois
fréquence des surinfections pulmonaires et des complications d’une administration intrathécale de morphinique.
pulmonaires lors de l’administration péridurale d’un anesthésique Le développement de techniques opératoires moins invasives
local [5]. (thoracoscopie, minithoracotomie) doit inciter à rechercher des
Des séries importantes ont confirmé qu’une analgésie péridurale stratégies d’analgésie adaptées : analgésie par voie générale [32],
permet de diminuer le séjour en unité de soins intensifs ou la durée administration intrathécale de morphine associée à une analgésie
de séjour hospitalier [13, 26, 47]. Mais d’autres auteurs n’ont pas mis en par voie générale.
évidence de supériorité de l’analgésie péridurale à la morphine par
rapport à l’analgésie procurée par la morphine administrée par voie
sous-cutanée [39]. Peu d’études ont porté spécifiquement sur des FACTEURS DE RISQUE MÉDICAUX PROPRES
À CHAQUE PATIENT
patients opérés du thorax : un bénéfice de 2 jours d’hospitalisation a
été observé lorsque la péthidine est administrée par ACP Un risque cardiovasculaire (cardiopathie ischémique) ou respiratoire
intraveineuse plutôt que par voie intramusculaire [12], un bénéfice de (indication « limite » au plan fonctionnel ou bronchorrhée) fait
4 jours a été observé après administration péridurale thoracique de porter le choix vers la technique d’analgésie la plus efficace. Cette
fentanyl par rapport à une ACP intraveineuse de fentanyl [36]. La position logique ne repose sur aucune étude ayant comparé, chez
mise en place d’une stratégie d’analgésie a permis de diminuer de 3 des patients à risque, le bénéfice d’une telle stratégie.
jours la durée d’hospitalisation sans modifier le taux de L’analgésie péridurale entraîne moins de dysfonctions cognitives
réhospitalisation [93]. Ces bénéfices ne peuvent être obtenus qu’à postopératoires que l’administration parentérale de morphine chez
deux conditions : les techniques d’analgésie s’intègrent dans une les sujets âgés [51].
politique de réhabilitation où infirmières et kinésithérapeutes jouent
un rôle essentiel (mobilisation et lever précoces, kinésithérapie
respiratoire) ; les protocoles de soins sont réévalués régulièrement. STRUCTURE DE SOINS
L’ACP utilisant de la morphine par voie intraveineuse est une
Définition d’une stratégie d’analgésie méthode simple à mettre en œuvre à l’étage d’hospitalisation à
condition que le personnel infirmier ait reçu une formation préalable
Le choix d’une stratégie d’analgésie doit prendre en compte quatre et entretenue sur le matériel, le principe de fonctionnement, les
éléments : le souhait des patients après qu’ils aient été informés des médicaments dont la prise est interdite et le protocole de
risques et bénéfices de chaque technique, le type d’intervention, les surveillance. L’association à cette technique d’un bloc paravertébral
facteurs de risque médicaux propres à chaque patient, les continu ne semble pas poser de problème.
caractéristiques de la structure dans laquelle séjournera le patient en La question de la structure de soins ne se pose que pour l’analgésie
postopératoire. péridurale thoracique. Deux positions sont défendues :

INFORMATION DES PATIENTS – de grandes séries ont montré la possibilité de maintenir les
Elle repose en grande partie sur les risques de chacune des patients recevant une analgésie péridurale lombaire [67] ou une
techniques proposées. analgésie péridurale autocontrôlée [ 1 4 , 4 5 ] dans une unité
conventionnelle d’hospitalisation. C’est la pratique de 63 % des
Le risque de l’autoadministration par voie intraveineuse de
équipes anglaises [57]. La formation continue du personnel infirmier
morphine est très faible, à condition de ne pas prescrire de perfusion
est un prérequis avant d’envisager la diffusion de la technique ;
de base, puisque le patient arrête toute demande s’il est sédaté. Le
risque de l’administration intrathécale de morphine est réel avec un – le risque spécifique des patients opérés du thorax fait que de
risque respiratoire [4] qui, bien qu’exceptionnel [66] , impose le nombreuses équipes considèrent qu’ils nécessitent une surveillance
maintien du patient dans une salle de surveillance postopératoire attentive du seul fait de leurs pathologie et
postinterventionnelle ou une unité de surveillance continue durant intervention. C’est le cas d’une équipe sur deux en Australie qui
la première nuit postopératoire. Les complications du bloc maintient ces patients dans une unité de surveillance continue [22].
paravertébral sont exceptionnelles ; le patient peut regagner une Le surcoût d’une telle pratique doit être mis en balance avec le gain
unité de soins après s’être assuré de la qualité de l’analgésie. de séjour hospitalier.
Les risques neurologiques de l’abord péridural thoracique ont été
précisés sur un collectif de 4 185 patients : 30 brèches durales, 38
lésions nerveuses périphériques probablement secondaires à la Conclusion
position peropératoire, neuf lésions radiculaires en relation avec la
ponction ou le cathétérisme mais n’ayant pas donné lieu à des
La douleur est particulièrement intense après thoracotomie. Il faut
lésions ou à des douleurs prolongées [35] . Les complications
associer différentes techniques ou classes de médicaments car les
infectieuses du cathétérisme péridural, méningite bactérienne et
origines des influx douloureux sont multiples.
abcès ou arachnoïdite pouvant comprimer la moelle, sont rares. La Plusieurs modalités d’analgésie peuvent être prescrites, notamment
survenue d’une fièvre sans diagnostic évident impose le retrait du l’analgésie parentérale (morphine et ses adjuvants), le bloc
cathéter, sa mise en culture et la recherche d’une douleur paravertébral, l’administration intrathécale de morphinique et
rachidienne et de signes neurologiques. Une imagerie par résonance l’analgésie péridurale thoracique associant morphinique et anesthésique
magnétique doit être réalisée s’il existe un signe d’appel ou en cas local.
de doute. L’analgésie péridurale thoracique, technique la plus efficace, doit être
proposée à des patients informés de ses risques et bénéfices lorsqu’ils
TYPE D’INTERVENTION doivent subir une thoracotomie. Le bloc paravertébral associé à une
Après thoracotomie postérolatérale, l’analgésie péridurale analgésie parentérale est proposé en cas de contre-indication ou de refus
thoracique est la technique la plus efficace au repos et à l’effort. Elle du patient.

6
Techniques chirurgicales Analgésie en chirurgie thoracique 42-100

Les autres types d’incision et les interventions pratiquées sous Enfin, la mise en place d’un programme de traitement de la douleur
thoracoscopie sont moins algiques et relèvent le plus souvent d’une nécessite la participation des infirmières et kinésithérapeutes pour qu’ils
analgésie parentérale parfois associée à l’administration intrathécale de s’associent à une réhabilitation précoce, élément indispensable pour
morphinique. réduire les complications postopératoires et la durée d’hospitalisation.

Points essentiels
• Après thoracotomie, les origines de la douleur sont multiples et correspondent à des niveaux d’innervation très étendus.
• L’analgésie intraveineuse contrôlée par le patient a une efficacité incomplète, notamment à l’effort. Elle doit être systématiquement
associée à des adjuvants.
• L’administration péridurale lombaire n’a pas de place après chirurgie thoracique.
• L’administration péridurale thoracique d’un morphinique et d’un anesthésique local assure l’analgésie la plus efficace mais une douleur
d’épaule persiste souvent malgré une analgésie bien conduite.
• L’injection intrathécale de morphine et de sufentanil permet d’obtenir une analgésie précoce et importante mais de durée courte.
• Le bloc paravertébral doit être considéré comme une technique de recours en cas de contre-indication de l’analgésie péridurale.
• L’analgésie interpleurale n’a pas de place.
• Le choix d’une stratégie d’analgésie doit prendre en compte quatre éléments : le souhait des patients, le type d’intervention, les facteurs
de risque médicaux propres à chaque patient, les caractéristiques de la structure dans laquelle le patient séjournera en postopératoire.
• Après thoracotomie postérolatérale, l’analgésie péridurale thoracique est la technique la plus efficace au repos et à l’effort, facilitant la
mobilisation précoce et la kinésithérapie.
• L’analgésie par voie générale suffit généralement lorsqu’une technique opératoire peu invasive (thoracoscopie, minithoracotomie) a été
employée.

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