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Dans un contexte marqué par l’accroissement des besoins socioéconomiques et

l’augmentation des dépenses publiques, ainsi qu'un style de management basé sur des
principes bureaucratiques et donc une offre des services publics insuffisante ou incohérente
avec les besoins récents des acteurs locaux, ces dysfonctionnements ont conduit beaucoup
de pays à s’engager dans un mouvement de réforme de leur sphère publique, l’objectif est
d’améliorer le mode de fonctionnement et la performance des organisations publiques.
Parmi les organisations les plus concernées par ces réformes, on trouve les collectivités
territoriales.

En effet, le contrôle de gestion constitue l’un des outils modernes pour le renouvellement et
la modernisation de la gestion en contexte public. Cet outil, a été adopté par les communes
depuis les années 1980 en France; c’est la loi organique des lois des finances (LOLF) qui l'a
rendu indispensable dans le secteur public et a favorisé sa généralisation et sa
professionnalisation.

Au Maroc, le processus de la réforme a commencé d’une façon significative dans les


collectivités territoriales par l’adoption en 1976 de la charte communale; ce processus a été
continué d’une manière graduelle jusqu’en 2011 avec l’entrée en vigueur de la nouvelle
constitution, puis en 2015 par l’adoption de la régionalisation avancée qui amène à un
découpage administratif en 12 régions et une adoption des lois.

Le concept de collectivité territoriale (ou collectivité locale) est une circonscription


administrative, dotée d’une personnalité morale. C’est une partie du territoire d’un Etat qui
dispose d’une certaine autonomie de gestion, même partielle.

Le contrôle de gestion dans les collectivités locales est un processus qui aide les autorités
locales à orienter le comportement de consommation des ressources des acteurs (logique
d’input) vers l’obtention d’un meilleur résultat (logique d’output). Ceci va favoriser la
satisfaction des attentes des citoyens (logique d’outcome) afin de jouir d’une bonne
réputation en matière de responsabilisation comptable. Ainsi, le contrôle de gestion dans les
collectivités locales, en tant qu’élément du contrôle organisationnel, est l’étape finale du
processus de gestion (Emmanuel et al., 1984) des administrations publiques décentralisées.
Ce contrôle se situe entre deux niveaux de contrôles:

 Le contrôle stratégique concerne les dirigeants et les processus par lesquels ils
décident des stratégies et des buts de l’organisation à long terme. Il s’agit ici de
l’élaboration et de la mise en œuvre du plan de développement communal (PDC) qui
doit retracer les grandes orientations (stratégiques) de la commune en matière de
développement.
 Le contrôle opérationnel est relatif au suivi quotidien du bon déroulement des
opérations.
Dans les collectivités locales comme dans toute organisation, les acteurs poursuivent des
intérêts propres qui sont généralement différents de ceux de l’organisation. Le contrôle de
gestion des collectivités locales doit s’efforcer de mettre en place des dispositifs qui
conduisent à la convergence des intérêts individuels avec les objectifs de ces organisations
(problématique d’Introduction générale 25 congruence des buts). Ce contrôle inclut donc
toutes les actions ou tout système de gestion utilisé par les managers et autorités locales
pour s’assurer que les comportements et décisions de leurs employés sont conformes et
cohérents avec les objectifs et stratégies de la collectivité locale (Merchant et Ver der Stede,
2007, p.5). Ces systèmes sont appelés les systèmes de contrôle de gestion. Dans le cadre de
cette étude, nous caractérisons les systèmes de contrôle de gestion dans les collectivités
locales par 3 éléments constitutifs complémentaires, à savoir:

 Les finalités du contrôle de gestion: Nous entendons par finalités, les grandes
orientations des actions publiques locales. Les finalités incluent donc les choix
stratégiques des collectivités locales. Dans ce sens, les finalités de contrôle de gestion
composent l’ensemble des dispositions prises par les élus locaux pour amener les
acteurs à comprendre comment ils peuvent aider l’organisation à atteindre ses
objectifs.
 Les systèmes d’information de gestion: Un système d’information de gestion est
tout système qui fournit des informations pour les activités de gestion menées dans
une organisation. Ces informations sont sélectionnées et présentées dans des formes
appropriées à la prise de décisions managériales, à la planification et au contrôle des
activités de l’organisation tant au niveau stratégique, managérial et opérationnel
(Curtis et Cobham, 2008, p.25).
 Les systèmes d’incitation: Un système d’incitation désigne l’ensemble des mesures
de compensation mises en place par les managers pour aligner les objectifs
individuels des employés sur ceux de l’organisation (Merchant et Van der Stede, 2007
p.394). Les systèmes d’incitation visent fondamentalement à faire converger les
objectifs individuels des employés vers les objectifs stratégiques de l’organisation. Ici,
le contrôle de gestion va définir les bases d’évaluation, de reconnaissance et de
rémunération des efforts. L’objectif est ainsi, d’éviter à la collectivité locale les
problèmes de motivation.

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