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Le gouvernement a fait passer 25 ordonnances, dans le cadre de la loi d’urgence sanitaire.

Certaines d’entre elles permettent aux employeurs d’allonger le temps de travail, d’imposer des
congés payés et des RTT aux salariés.
le gouvernement entend faciliter la vie des entreprises lorsque celles-ci chercheront à se
relancer. Plusieurs ordonnances signées par Emmanuel Macron, mercredi 25 mars, modifient ainsi
largement certains articles du Code du travail relatifs au temps de travail, à la prise des congés payés
et des jours de réduction du temps de travail (RTT). Ces dispositions sont toutefois limitées dans le
temps : elles ne seront valables que jusqu’au 31 décembre 2020.
Semaine de 60 heures dans certains secteurs
L’article 6 de l’ordonnance n°2020-323 stipule que, "dans les entreprises relevant de secteurs
d'activités particulièrement nécessaires à la sécurité de la Nation et à la continuité de la vie
économique et sociale", la durée hebdomadaire maximale "peut être portée jusqu'à soixante heures".
Une disposition qui existait déjà jusqu’ici mais qui ne pouvait être accordée que par décret dans
certains cas très rares. Les secteurs concernés sont ceux de l’agroalimentaire, de l’énergie, des
transports, des télécommunications ou encore de la logistique.
Cela ne signifie pas pour autant que tous les salariés concernés vont désormais passer à un rythme de
60 heures de travail hebdomadaires. Cette disposition permet aux entreprises de monter jusqu’à 60
heures, mais pas dans la durée.
"Si c'est occasionnel, par exemple pendant une ou deux semaines, le volontariat n'est pas requis",
précise le ministère du Travail français. Un salarié refusant de travailler plus pourra donc être licencié.
Mais "si c'est une nouvelle organisation du travail qui dure un ou deux mois, le volontariat est requis".
Pour les autres entreprises, le plafond horaire, actuellement de 44 heures par semaine en moyenne sur
douze semaines consécutives, est relevé à 48 heures. Pour les salariés concernés, il s’agira bien
d’heures supplémentaires majorées.
Congés payés et RTT imposés par l’employeur
Les évolutions au Code du travail français risquent de déplaire le plus aux salariés concernent les
congés payés et les jours de RTT. L’article 1 de l’ordonnance n°2020-323 permet ainsi aux
employeurs, grâce à "un accord d'entreprise, ou, à défaut, un accord de branche" de "décider de la
prise de jours de congés payés acquis par un salarié ou à modifier unilatéralement les dates de prise de
congés payés", le tout "dans la limite de six jours de congés". Donc, les employeurs pourront obliger
leurs employés à prendre des congés payés durant la période de confinement, mais aussi lors des mois
à venir s'ils le jugent nécessaire.
En revanche, pas besoin d’accord d’entreprise ou de branche pour que l’employeur impose la prise de
jours de RTT et des jours de repos "affectés sur le compte épargne-temps du salarié" – durant la
période de confinement et jusqu'au 31 décembre 2020.
(Le secrétaire national du syndicat des cadres CFE-CGC, Jean-François Foucard, interrogé
par FranceInfo, note que "c'est intéressant pour l'État, parce que ça évite que les gens soient au
chômage partiel", ce qui évitera de creuser un peu plus les finances publiques. Quant aux entreprises,
elles "voudront éviter que tout le monde parte en même temps, au moment où ça redémarrera",
analyse-t-il.)
L’employeur doit protéger la santé de ses salariés
Définie à l’article L4121-1 du Code du travail, l’employeur a l’obligation de protéger la santé de ses
salariés. Cette obligation est une contrepartie du lien de subordination qui lie tout salarié à son
employeur. C’est lui qui doit fournir les matériels nécessaires (gels, masques), garantir l’hygiène
(renforcement du nettoyage des lieux de travail, aération des locaux) et mettre en place une
organisation du travail respectant les consignes édictées par les autorités publiques (ouverture de
nouvelles salles pour les pauses, vitres de protection pour l’accueil du public, télétravail, mise en
quarantaine, arrêt de l’activité). Si ces obligations ne sont pas remplies, les salariés peuvent utiliser
leur droit de retrait.
Droit de retrait
Les salariés qui estiment que leur situation de travail présente un danger grave et imminent peuvent se
retirer de leur poste de travail. Cette disposition de la loi (article L4131-1. du Code du travail)
s’applique au risque de contagion – de la même manière que lorsque le salarié estime être en présence
d’une machine dangereuse ou dans une situation d’insécurité.
Les personnes qui exercent leur droit de retrait n’ont pas à prouver l’existence du danger. Il suffit
d’avoir un motif raisonnable de penser que ce danger existe. Travailler au contact du public sans
masque de protection, en pleine période d’épidémie de coronavirus, peut parfaitement justifier
l’exercice du droit de retrait. De même que l’obligation de prendre les transports en commun pour
rejoindre son lieu de travail.
Un salarié qui exerce son droit de retrait reste à disposition de son employeur, chez lui si l’ensemble
de son lieu de travail est considéré comme dangereux. Ou bien au sein de son lieu de travail, à distance
de l’aire considérée comme dangereuse.  Être en droit de retrait ne permet donc pas de rentrer chez
soi mais bien de ne plus être au contact du danger identifié, « détaille la fédération syndicale
Solidaires. Par exemple, une guichetière qui exercerait son droit de retrait, pourrait tout à fait
demander à son employeur de continuer à travailler mais sans contact avec le public. »
Le droit de retrait peut s’exercer seul ou collectivement, dans la fonction publique comme dans le
secteur privé. Il n’y a pas de formalité particulière à remplir, mais les syndicats conseillent de
s’entourer de témoins, de produire un écrit et de prévenir les représentants du personnel s’il y en a.
Tant que le danger persiste, l’employeur ne peut demander aux salariés de reprendre leur activité.
Aucune sanction et aucune retenue de salaire ne peut être prise à l’encontre d’un salarié exerçant
son droit de retrait. Si l’employeur conteste la réalité du danger, ce sera au juge de trancher.
Télétravail
En cette période de crise sanitaire, à la demande du gouvernement, le télétravail devient « la règle
impérative pour tous les postes qui le permettent ». La mise en place du télétravail exige normalement
la consultation du Comité social et économique (CSE) des entreprises, et la signature d’un accord
collectif. Vu les circonstances exceptionnelles, cette consultation du CSE n’est pas obligatoire.
Les conditions d’exercice du télétravail (article L1222-9 du code du travail) continuent de s’appliquer.
À savoir que l’employeur doit fournir les équipements nécessaires et prendre en charge les coûts
induits (communications téléphoniques, connexion Internet, réparations …). Il doit également fournir
un service approprié d’appui technique. Les salariés doivent définir avec leur employeur les horaires
auxquelles ils peuvent être joints. Et tout accident survenu sur le lieu où est exercé le télétravail,
pendant l’exercice de l’activité professionnelle, est présumé être un accident de travail.
Le patron est obligé d’accepter le télétravail :"… En cette période de crise, il est obligé de l’accepter,
seulement bien sûr si le métier peut s’exercer à distance

Qu’est-ce que je risque si je ne respecte pas les consignes du confinement?

Si vous contrevenez aux directives du confinement, vous risquez alors une amende. Actuellement
vous risquez 135€ d’amende si vous sortez de chez vous sans votre attestation où alors si vous n’avez
pas respecté les consignes de confinement. L’amende de 135€ doit passer à 1500 euros en cas de
récidive “dans les 15 jours”, et “quatre violations dans les trente jours” pourront valoir “3700 euros
d’amende et six mois de prison au maximum”

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