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Loi Bancaire
Loi Bancaire
La loi bancaire de 2006, si elle a tenu compte de quelques unes de ces évolutions dans
les relations des établissements de crédit avec leur clientèle, en a oublié de nombreuses
autres, lesquelles, adaptées à notre réalité, auraient pu mieux répondre aux attentes de cette
clientèle.
Les défauts d’une contractualisation systémique des services et des crédits bancaires (1)
Les carences relatives à l’information sur les tarifs bancaires (2)
Le non introduction de la médiation préalablement aux recours judiciaires (3)
L’absence d’institution de dispositions spécifiques régissant les relations particulières
entre les E.C et les entreprises en difficulté(4)
Signalons à cet égard que si les services, les crédits d’investissement bancaires ainsi
que les concours alloués par les sociétés de financement font généralement l’objet de contrats,
seules quelques banques marocaines ont adopté, depuis le début des années 2000, les
conventions de crédits de fonctionnement qui sont renouvelées annuellement (à l’occasion de
la révision des dossiers y afférents)
Parmi les innovations qui avaient été introduites par la loi bancaire de 1993, reprises
presque mot-à-mot par la loi de 2006, il y a l’obligation faite aux établissements de crédits
d’informer le public sur les conditions qu’ils appliquent à leurs opérations, notamment en ce
qui concerne leurs taux d’intérêts débiteurs, leurs commissions et leur régime de dates de
valeur.
Cette information doit être portée à la connaissance du public dans les conditions
foxées par la circulaire du Gouverneur BAM n° 5/G/98 du 5 Mars 1998.
Cette circulaire, qui a détaillé les principes opérations bancaires concernées par cette
obligation d’information n’a malheureusement pas spécifié les moyens que les établissements
de crédit doivent mettre en œuvre à cet effet (comme par ex. l’obligation de publication dans
leur site internet respectif). De nombreuses banques marocaines n’ont pas su combler
convenablement ce vide et sauf erreur ou omission, une seule parmi toutes celles disposant
d’un site internet y a affiché ses conditions à l’heure où nous rédigeons ces lignes.
Pourtant, il aurait suffi que les établissement bancaires s’inspirent des pratiques
occidentales où la quasi-totalité des banques offrent à-qui-le-vent des fascicules d’information
extrêmement détaillées sur les tarifs qu’elles appliquent, conditions qui sont d’ailleurs reprises
et affichés, en toute transparence , sur leur site internet respectif.
Il est temps que BAM établisse une circulaire réglementant les conditions
d’information du public afin que la clientèle des banques puisse être convenablement
informée et puisse arbitrer entre les offres compétitives des différents établissements de crédit.
Pour nous mettre au diapason des évolutions en la matière, il serait utile de nous inspirer
des législations bancaires étrangères, notamment françaises, où la banque est tenue d’aviser sa
clientèle de tout projet de modification de ses tarifs 3 mois avant leur entrée en vigueur tout
en conférant à cette clientèle un délai de 2 mois pour contester. Ainsi, en cas de refus, par un
client, d’une augmentation substantielle des tarifs, celui-ci a la possibilité de clôturer son
compte sans frais.
Sans remettre en cause le traitement normal des réclamations pas des dispositifs
existants au sein des établissements de crédits, la médiation offre un recours pour le maintien
du dialogue entre les établissements de crédit et son client destiné à favoriser les solutions
des litiges avant que ceux-ci ne dégénèrent devant les tribunaux.
Le Maroc relève aujourd’hui de nombreux défis à l’orée des années 2010 : zone de
libre échange avec l’Union Européenne, vision 2010, ancrage aux standards internationaux et
à la libéralisation, devenue évidence.
Les études menées dans les premières années de la décennie 1990 avaient prévu que
ces transformations allaient mettre en difficulté prés du tiers des entreprises industrielles
maghrébines, ce qui explique, entre autres, les programmes de mise à niveau instaurés avec
l’Union européenne et les nombreux Fonds de Garantie de soutien, mis en place, depuis , au
Maroc comme en Tunisie.
Loin de tenir compte de ces évolutions inéluctables où les entreprises auront à fournir
d’énormes efforts pour s’en sortir, survivre et se développer, les établissements bancaires
marocains font une opposition quasi-systématiques au financement des entreprises en
redressement judiciaire et ce, combien même les créances nées après le jugement d’ouverture
de la procédure de redressement bénéficient d’une priorité absolue de paiement par rapport à
toutes les autres créances (assorties ou non de privilèges ou de sûretés).
A cela s’ajoute la poursuite des cautions, personnes physiques, qui sont souvent les
dirigeants de ces entreprises en difficulté.
Autrement dit, les établissements bancaires non seulement « ferment les robinets »
pour les entreprises en difficulté, même pour les plus viables d’entre elles, mais poursuivent
en plus les dirigeants -cautions de ces entreprises, dont les efforts doivent être tournés
exclusivement au redressement de leur affaires, et ne pas être distraits par une présence
quasi-permanente chez les avocats et les tribunaux par suite à des recours judiciaires, des saisi
conservatoires, des commandements immobiliers, des ventes aux enchères publiques de leurs
biens…