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Introduction :
La délinquance génère au sein de la population un sentiment de peur et d’insécurité. Cette
insécurité est devenue une des préoccupations majeures des français, bien avant les
préoccupations en matière de santé ou d’environnement : elle est intimement liée au
phénomène de délinquance et perçue de manière différente par les hommes et les femmes.
En effet, la proportion de femmes qui ressent l’insécurité est bien supérieure à celle des
hommes.
Définitions
Déviance : La déviance correspond à la transgression d’une norme quelle qu’elle soit.
les délits sont des comportements déviants plus graves, comme le vol, les agressions
sexuelles ou l’homicide involontaire ;
les crimes sont les comportements déviants les plus grave comme le meurtre, le viol
ou le terrorisme. Ces comportements délictueux sont traités d’abord par la police et
la gendarmerie qui sont chargés de trouver le coupable présumé d’un acte
délictueux. Puis cette personne, si elle est jugée coupable, est sanctionnée par un
tribunal.
2. La mesure de la délinquance
La première source d’information sur le niveau de délinquance est les statistiques des
forces de l’ordre (police et gendarmerie) et de la justice. Cependant, au vu des critiques
que ces statistiques reçoivent, un autre outil de mesure de la délinquance a été mis en
place : les enquêtes de victimation. En regardant les données obtenues au travers de
ces deux méthodes nous constaterons qu’il y a une différence plus ou moins importante
en fonction de l’acte délictueux en cause.
Définition
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Plainte : Une plainte est le moyen qui permet à une personne victime d’une
infraction de saisir la justice. La plainte peut être déposée à la police ou à la
gendarmerie.
Les statistiques policières mesurent les faits délictueux connus des services de la police
et de la gendarmerie, ainsi que les crimes et délits transmis à la justice. Les faits délictueux
peuvent être constatés directement par les forces de l’ordre ou au travers d’une plainte
déposée par un individu.
Les statistiques de la justice mesurent les crimes et délits pour lesquels la justice a
ouvert une procédure judiciaire, ainsi que les crimes et délits qui ont donné lieu à une
condamnation.
Plusieurs remarques peuvent être faites par rapport à ces données officielles. Tout d’abord,
les statistiques policières et les statistiques judiciaires ne coïncident pas. Plusieurs
raisons peuvent expliquer cette situation :
tous les actes délictueux ne sont pas transmis à la justice, faute de suspect identifié ;
la justice reçoit des affaires qui sont transmises par d’autres institutions, comme
par exemple le service des douanes ;
presque trois quarts des affaires reçues par la justice sont classées sans suite et ne
donnent pas lieu à une condamnation ;
certaines affaires traitées par la justice ne donnent pas lieu à une condamnation car
elles font l’objet d’alternatives aux poursuites, comme par exemple la médiation.
De plus, les statistiques officielles ne reflètent pas l’ensemble de la délinquance : une part
des actes délictueux n’est pas connue ni par les services de la police ni par la justice. En
effet, soit certains actes délictueux ne sont pas constatés de manière directe, soit ils ne
font l’objet d’aucune plainte de la part de la victime. On parle ainsi de criminalité
découverte pour les actes délictueux connus, et de criminalité cachée pour les actes
inconnus.
Définition
Chiffre noir de la délinquance : Le chiffre noir de la délinquance représente la
différence entre la délinquance réelle (les actes connus plus les actes inconnus) et
la délinquance connue au travers des statistiques officielles.
Ensuite, l’évolution des statistiques officielles ne permet pas de révéler l’évolution réelle
de la délinquance : une augmentation des chiffres de ces statistiques peut être due à une
augmentation de l’activité policière, qui permet à la police de découvrir plus d’actes
délictueux.
Définition
Enquêtes de victimation : Ces enquêtes sont menées chaque année par l’INSEE, qui
interroge un échantillon représentatif de la population sur les actes délictueux qu’ils
ont subi au cours des deux dernières années. Elles permettent d’estimer le niveau
de délinquance subi par la population.
Cette méthode permet ainsi de comptabiliser les actes subis mais qui n’ont pas abouti à
une plainte de la part de la victime, comme par exemple les violences intrafamiliales ou
les discriminations, qui font rarement l’objet d’une plainte devant les services de police.
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Plusieurs critiques peuvent être apportées à cette méthode.
Tout d’abord, elle ne permet de mesurer que les actes délictueux qui font des victimes.
Ainsi, des comportements délictueux ne seront pas comptabilisés car ils ne font pas de
victimes directes, comme par exemple la fraude fiscale.
De plus, seuls sont interrogés les individus. En conséquence, les actes délictueux qui ont
pour victime une entreprise, une association, une administration ou toute autre
institution ne sont pas comptabilisés.
Ensuite, les données recueillies présentent une certaine subjectivité : un acte peut être
considéré par une personne comme délictueux alors qu’il ne sera pas considéré comme
tel par une autre personne. Ainsi, une insulte peut être vécue comme une agression par
certaines personnes et elle peut ne pas être relevée par une autre.
Enfin, les individus peuvent se déclarer victimes par erreur : par exemple, un individu
peut se croire victime d’un vol alors qu’il a simplement perdu l’objet en question.
Définition
Cela signifie donc que pour une partie des actes subis, l’individu ne porte pas plainte.
Dans ce cas, l’acte sera comptabilisé dans les enquêtes de victimation mais pas dans les
statistiques officielles.
Ainsi, d’après l’enquête « Cadre de vie et sécurité » menée par l’INSEE, le taux de plaintes
varie en fonction de l’acte subi :
Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces différences entre les actes subis et le nombre de
plaintes. Dans le cas des vols, les assurances demandent qu’une plainte soit déposée ou
au moins une déclaration à la police ce qui pousse l’individu à porter plainte. Lorsque la
victime connaît l’agresseur, elle peut subir des pressions pour qu’elle ne le dénonce pas
ou peut avoir peur des représailles. La victime peut également penser que porter plainte
ne servira à rien soit parce que l’agression est de faible importance, soit parce qu’elle pense
que la police a peu de chances de retrouver l’agresseur. Dans le cas des violences
sexuelles, certaines victimes peuvent avoir peur ou honte que leurs proches les
considèrent comme déshonorées. Enfin, la victime peut penser que porter plainte
n’améliorera pas sa situation.
Conclusion :
La délinquance est un phénomène social qui présente des difficultés dans sa mesure.
Quelle que soit la méthode choisie, elle ne permet de donner qu’une approximation
de la délinquance réelle.