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ONDES STATIONNAIRES
A. L’expérience de Melde
1. Description de l’expérience
Nous considérons une corde tendue entre un vibreur et une poulie. Voir figure ci-dessous.
S O
O
O
O
O
O
S O
2. Observations
b) Le mouvement de la corde
Lorsque nous observons la corde { l’aide d’un stroboscope, nous voyons son mouvement au
ralenti. La corde oscille autour de sa position d’équilibre. Voir figure ci-dessous où sont
représentées quelques positions de la corde.
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Tous les points du premier fuseau montent ensemble puis descendent ensemble : ils vibrent en
phase. De même pour les deux autres fuseaux. Mais les points du deuxième fuseau sont en
opposition de phase avec ceux du premier : ils descendent quand les premiers montent et
réciproquement. Ceux du troisième fuseau vibrent en phase avec ceux du premier et en
opposition de phase avec ceux du deuxième ; Et ainsi de suite s’il y avait plus de fuseaux.
B. Analyse du phénomène
1. L’onde incidente et l’onde réfléchie
Le vibreur met en mouvement l’extrémité S de la corde. Cette vibration se propage le long de la
corde avec une célérité c. Il s’agit l{ d’une onde progressive. Lorsque l’onde atteint l’extrémité O
de la corde, cette onde progressive se réfléchit sur l’obstacle. Cette réflexion donne naissance {
une deuxième onde progressive se propageant en sens inverse avec la même célérité. (La
célérité ne dépend que du milieu et de son état, ici de la masse linéique de la corde et de sa
tension.)
L’onde est dite « stationnaire » car l’emplacement des fuseaux est fixe. Cela s’oppose { l’onde
« progressive » dans laquelle les positions des points d’amplitude donnée varient au cours du
temps.
3. Remarque
En arrivant sur l’extrémité S l’onde réfléchie se réfléchit { nouveau et ainsi de suite. On a donc en
réalité superposition d’une infinité d’ondes. Mais ces ondes sont de plus en plus faibles car la
propagation s’accompagne d’un amortissement. C’est ce qui explique que l’amplitude des
ventres n’est pas infinie.
yM = yM, 1 + yM, 2
Remarque :
Ce principe et sa limitation peuvent s’observer facilement près d’une digue en bord de mer.
Personnellement j’affectionne le Plat-Gousset à Granville par grande marée !
Lorsque les vagues arrivent sur la digue, elles s’y réfléchissent. Si la mer n’est pas trop forte les
vagues incidentes s’ajoutent aux vagues réfléchies quand elles se rencontrent puis se séparent
retrouvant leurs formes initiales. Principe de superposition des petits mouvements. Si la mer est
déchaînée, lorsque les vagues se rencontrent, de l’écume se forme jaillissant très haut puis
retombant platement en détruisant les deux vagues. Limitation du principe de superposition des
petits mouvements.
3. Repérage
Il faut écrire l’expression mathématique de l’onde incidente et de l’onde réfléchie. La réflexion se
produisant en O, c’est ce point que nous prenons pour origine. Les positions des points de la
corde sont repérées grâce à un axe (Ox) orienté de O vers S.
S M O
L x 0
4. Le mouvement de O
Le point O est immobile et son immobilité résulte de la superposition de l’onde incidente et de
l’onde réfléchie. En notant yO l’élongation du point O, cela donne :
yO 0 yO, i yO, r
2
yO , i a cos( t ' ) a cos t' a cos(2 ft ' )
T
Nous pouvons choisir l’origine des dates de façon que la phase { l’origine φ soit nulle :
2
yO , i a cos( t ) a cos t a cos(2 ft )
T
2
yO , r a cos( t ) a cos t a cos(2 ft ) a cos(2 ft )
T
La réflexion s’accompagne donc d’un changement de signe qui correspond à une augmentation
de la phase de π. Au moment de la réflexion une bosse se transforme en un creux.
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5. Le mouvement de M
Le point M est un point quelconque de la corde.
a) Onde incidente
L’onde incidente arrive en M avant d’arriver en O. L’onde met un temps Δt = x/c pour se
propager de M en O. Le mouvement de M à la date t est celui que O aura x/c secondes plus tard,
c'est-à-dire à la date t + x/c. Donc :
x 2 x x
yM , i a cos t a cos t a cos 2 f t
c T c c
Remarque :
Nous pouvons développer la deuxième forme pour faire apparaître la longueur d’onde et mettre
ainsi en évidence les deux périodes, temporelle et spatiale, de l’onde progressive sinusoïdale :
2 x t x t x
yM , i a cos t a cos 2 a cos 2
T c T cT T
b) Onde réfléchie
L’onde réfléchie arrive en M après avoir quitté O. L’onde met un temps Δt = x/c pour se propager
de O en M. Le mouvement de M à la date t est celui que O avait x/c secondes plus tôt, c'est-à-dire
à la date t - x/c. Donc :
x 2 x x
yM , r a cos t a cos t a cos 2 f t
c T c c
Remarque :
Nous pouvons développer la deuxième forme pour faire apparaître la longueur d’onde et mettre
ainsi en évidence les deux périodes, temporelle et spatiale, de l’onde progressive sinusoïdale :
2 x t x t x
yM , r a cos t a cos 2 a cos 2
T c T cT T
c) Superposition
Le mouvement de M résulte de la superposition de ces deux ondes :
x x
yM yM , i yM , r a cos t a cos t
c c
p q p q
cos p cos q 2sin sin
Or 2 2
x
yM 2a sin t sin
Donc c
x
yM 2a sin 2 sin t
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D. Interprétation
1. Comparaison entre onde progressive et stationnaire
Les ondes progressives incidente et réfléchie s’écrivent :
t x
yM , i a cos 2
T
t x
yM , r a cos 2
T
Nous voyons immédiatement que dans l’onde progressive l’influence du temps et de l’espace
sont intimement liées dans un même facteur tandis que dans l’onde stationnaire ces deux
influences interviennent dans deux facteurs différents.
2. L’onde stationnaire
Le facteur dépendant de la date
sin(ωt + φ)
montre que le mouvement de M est sinusoïdal de période T (de pulsation ω = 2π/T, de fréquence
f = 1/T).
Conclusion : Tous les points de la corde vibrent à la même pulsation ω mais avec des amplitudes
qui dépendent de leur position.
3. Etude de l’amplitude
L’amplitude est une fonction sinusoïdale de x. En fait l’amplitude est la valeur absolue du sinus
car elle est par définition positive. Nous allons rechercher ses minima - qui correspondent aux
nœuds - et ses maxima - qui correspondent aux ventres.
x
2 n
x n
2
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x
2
x
sin 2 1
x
2 n (2n 1)
2 2
x (2n 1)
4
x
4
x
2
c) Conclusion
Les nœuds et les ventres sont régulièrement espacés tous les λ/4.
L p
2
Donc si nous disposons d’une corde déterminée (de longueur, de masse linéique et de tension
données) pour observer l’onde stationnaire il faut ajuster la période temporelle (ou fréquence
ou pulsation) de l’onde :
cT
L p p
2 2
2L c c
T f p p
cp 2L L
Dans ce modèle simple l’amplitude maximum est 2a, beaucoup plus faible que l’amplitude
observée, car nous avons négligé les réflexions successives qui ont pour effet de renforcer l’onde
stationnaire lorsque la fréquence du vibreur est f = p c/2L.
Dans les instruments de musique (guitare, violon, etc.) l’instrumentiste pince ou frotte la corde
qui est ainsi écartée de sa position d’équilibre. Laissée { elle-même, elle retourne vers sa
position d’équilibre en vibrant. Ces vibrations sont les oscillations propres de la corde. Propres
car la corde vibre selon une de ses fréquences propres, c'est-à-dire une des siennes.
b) Résonance
Dans le cas des oscillations forcées, nous avons en fait observé un phénomène de résonance.
Lorsque la fréquence du vibreur s’écarte d’une des fréquences f = p c/2L, la corde vibre mais
avec une amplitude d’autant plus faible que l’écart de fréquence est grand. Lorsque la fréquence
du vibreur est proche d’une des fréquences f = p c/2L, la corde vibre avec une amplitude d’autant
plus grande que l’écart de fréquence est petit ; l’amplitude est maximum { la résonance c'est-à-
dire lorsque f = p c/2L.
On peut mettre en équation le mouvement propre de la corde et l’on trouve qu’une corde donnée
possède une infinité de modes propres qui sont définis par leurs fréquences f = p c/2L. Le
premier mode (p = 1) est le premier « harmonique » aussi appelé « fondamental » ; lorsqu’elle
vibre selon ce mode, la corde prend l’aspect d’un fuseau. Le deuxième harmonique (p = 2) donne
{ la corde l’aspect de deux fuseaux. Et ainsi de suite.
d) Extrémité libre
On peut conduire l’expérience de Melde avec une corde verticale. On retrouve bien sûr les
mêmes résultats mais cette disposition permet aussi de laisser l’extrémité basse libre de vibrer.
On y observe alors un ventre de déplacement. Et la longueur de la corde devient égale à :
L p 2p 1
2 4 4
Mais la vibration est longitudinale (la direction de propagation des ondes est la même que la
direction du déplacement des tranches d’air) tandis que la vibration d’une corde est transversale
(la direction de propagation des ondes est perpendiculaire à la direction du déplacement des
éléments de corde).
La déformation des tranches d’air se traduit par des variations de la pression P autour de la
pression atmosphérique P0. On introduit la surpression ou pression acoustique p = P – P0 (elle
peut être positive, nulle ou négative). A un nœud de déplacement correspond un ventre de
pression acoustique et { un ventre de déplacement un nœud de pression acoustique.
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La figure ci-dessus représente un fuseau découpé en tranches d’air. En pointillés leurs positions
au repos, en traits pleins, leurs positions à une date donnée. Au centre de la figure se trouve un
ventre de déplacement, les tranches d’air y sont peu déformées donc c’est un nœud de pression.
Aux extrémités se trouvent des nœuds de déplacement ; { gauche les tranches d’air sont dilatées,
à gauche, elles sont comprimées donc ce sont des ventres de pression.
Tous les dispositifs de production du son (lèvres, anche …) imposent un ventre de déplacement
(nœud de pression acoustique) en S.
Un tuyau ouvert impose { son extrémité un nœud de pression acoustique car la pression est
imposée par l’atmosphère extérieure et ne peut donc varier. La longueur du tuyau est un
multiple entier de la demi-longueur d’onde.
E. Complément mathématique
cos(a b) cos a cos b sin a sin b Si a = b, cos(2a) cos 2 a sin 2 a (air connu)
p q p q
cos p cos q 2sin sin a b p
2 2 En ayant posé
a b q