Lycée Fadila et Meriem Saadane Constantine Année scolaire 2015 / 2016

Composition trimestrielle de français n° 1

Niveau : 3AS Série : 2 Heures

Texte :

Je suis un ancien militant et responsable au sein de la fédération de France FLN. Lors de la création
du GPRA , le 19 septembre 1958, je me trouvais à la prison de Fresnes, la plus grande prison de France,
le 8octobre, je devais comparaitre devant le tribunal de la Seine à Paris pour « atteinte de la sureté
extérieure de l’état » . Un texte avait été rédigé en commun par les cinq ministres du GPRA, le comité de
détention et le collectif des avocats du FLN. La consigne était de faire une déclaration politique déniant à
la justice coloniale le droit de nous juger. Le peuple algérien ayant son gouvernement depuis le 19
septembre, seul celui-ci était apte de lui administrer la justice. J’avais donc appris le texte par cœur du fait
qu’il était interdit au prisonniers d’avoir un papier sur eux lors de la comparution. (…)

Le jour J, j’étais sur le banc des accusés en compagnie d’autres détenus. Le président du tribunal m’a
appelé en me disant : « Inculpé, levez-vous ! » Après la lecture des chefs d’inculpation, le président m’a
posé la question : avez-vous quelque chose à répondre ? » Je me suis levé en me mettant dans une
position digne d’un ‘’ djoundi ’’ et, en fixant le président, j’ai récité mon texte calmement et posément, en
martelant chaque mot, suivant les consignes reçus :

« Monsieur le président,
Nous sommes des algériens. A ce titre, nous n’avons fait que notre devoir au service de la
Révolution de notre peuple. Nous nous considérons comme des soldats qui se battent et savent
mourir pour leur idéal. Ainsi, nous faisons partie intégrante de l’Armée de libération nationale.
Nous avons des chefs à qui nous devons obéissance. Nous avons un gouvernement, le
Gouvernement Provisoire de la République Algérienne (GPRA) , que nous reconnaissons seul
capable de nous administrer sa justice. Nous déclinons ainsi la compétence des tribunaux français.
Quel que soit votre verdict, nous demeurons convaincu que notre cause triomphera parce qu’elle est
juste et parce qu’elle répond aux impératifs de l’histoire.
Face à ce tribunal et à la mémoire des martyrs algériens morts pour la libération de leur patrie, nous
observons une minute de recueillement.
Garde à vous !
Vive l’Algérie libre et indépendante ! Vive le front de libération nationale et son armée de libération
nationale ! »

Le président a bien évidemment, ordonné de procéder sur le champ à mon expulsion du tribunal.

Cette manifestation devant le tribunal, à l’âge de 24 ans que j’évoque à l’occasion du 50 e anniversaire
de la création du GPRA, je la dédie à notre jeunesse pour qu’elle prenne conscience des sacrifices
consentis par tout le peuple algérien pour que vive l’Algérie libre et indépendante.

Mohamed Gafir , El Watan , 18 septembre 2008

Lycée soeurs Saadane, Constantine Classe : 3AS/ Lettres et langues étrangères. Note :

Composition de français N° 1 Nom :

Année scolaire 2015 / 2016 Prénom :

I/ Compréhension de l’écrit :
1. Qui est l’auteur ? - un journaliste , - un historien , - un moudjahid
Recopiez la bonne réponse ………………………………………
Justifiez votre réponse par une phrase du texte.
………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………
2. Est-ce que l’événement rapporté dans ce texte est :
- un procès politique devant la justice française ?
- une déclaration politique faite devant un tribunal français ?
- une rédaction d’une déclaration politique ? Recopiez la bonne réponse.
…… ………………………………………………………………………
3. Par rapport à quel événement de notre histoire nationale se situe cet événement personnel ?
…………………………………………………………………………………..……
4. A quoi correspond la partie du texte mise entre guillemets ? Qui en est l’auteur ?
………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………….
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5. « Le jour J » de quelle date s’agit-il ?
…………………………………………………………………………………………
6. A partir du texte (partie entre guillemets) , donnez la définition du mot « djoundi »
………………………………………………………………………………………….
………………………………………………………………………………………….
7. “ Quel que soit votre verdict, nous demeurons convaincu que notre cause triomphera parce qu’elle
est juste et parce qu’elle répond aux impératifs de l’histoire.”
A qui renvoient les mots soulignés.
……………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………
8. Relevez du texte deux indices de subjectivité.
………………………………………… ……………………………………
9. Quelle est la visée communicative de l’auteur ?
…………………………………………………………………………………………………
10. Complétez l’énoncé par : - notre gouvernement - soldats de l’armée de libération nationale -
- des algériens - la justice coloniale française -
Nous refusons d’etre jugé par …………………………….. pour deux raisons. D’une part, nous
sommes ………………………….. et en tant que …………………………………… nous obéissant
à nos chefs. d’autre part seul , ………………………………… peut nous administrer la justice .
11. Proposez un titre au texte.
……………………………………………………………………………..
II Production écrite :
Traitez un seul sujet au choix.
1) Dans le cadre d’un exposé à présenter en classe. Faites le compte rendu critique de ce texte en une
quinzaine de lignes.

2) A l’occasion du 1er novembre, votre lycée organise une exposition commémorant l’événement.
Dans le cadre de votre contribution, en tant que rédacteur de la revue de la revue de votre lycée,
racontez les exploits d’un héros de la révolution, que vous mettrez en ligne sur votre site Internet

Sujet :

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