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Journées Nationales de Géotechnique et de Géologie de l’Ingénieur JNGG2012–Bordeaux 4-6 juillet 2012

INFLUENCE DE LA TENEUR EN EAU DES PIGMENTS SUR LEUR


COULEUR

INFLUENCE OF THE CONTENT WATER OF PIGMENTS ON THEIR COLOUR

Dominique LAFON-PHAM1, Hélène GARAY1, Amandine MONNARD1,

1 Ecole des Mines d’Alès – Centre des Matériaux de Grande Diffusion , Hélioparc , 2
avenue Angot 64053 Pau Cedex 09, France

RÉSUMÉ — Les pigments sont des matériaux pulvérulents colorés dont l’aspect bien
que stable sur le long terme peut fluctuer sous l’influence de leur environnement
d’usage. Leur couleur résulte à la fois de propriétés intrinsèques (taille et forme des
particules, nature chimique …), de leur mise en forme et également de paramètres
liés à l’environnement tels que le taux d’humidité. Dans l’étude présentée nous avons
cherché à mettre en évidence la part de la couleur relevant des seules propriétés
intrinsèques du pigment et la part de la couleur relevant de sa teneur en eau.
L’analyse spectroradiométrique d’un signal lumineux produit en conditions
d’éclairement contrôlées nous a permis d’établir une corrélation entre comportement
spectral et teneur en eau du pigment. Nous avons ensuite étudié la possibilité de
transcrire ces relations dans un espace colorimétrique classique dans l’optique de
mettre en place un suivi in situ de l’état des pigments via une acquisition d’images
numériques couleur calibrées.

ABSTRACT — It is interesting to determine the influence of hygrometry on the


pigments color to control their water content. This study deals with the utility of a
spectroradiometric measurement (non-contact measurement) in the determination of
the water contain of the pigments. In our experiment, while pigments are dry, they are
weighed. Then, they are wetted. Using the spectroradiometer PR650, color is
measured at regular intervals. The spectroradiometer captures the spectrum and
calculates the (X, Y, Z) colorimetric coordinates. In the same time, they are weighted
: their weigh variation corresponds to their water content variation. Even if water
content is hardly determined from pigments color, it appears it is possible to follow
relative variations with a well-controlled lighting.

1. Introduction
La couleur est une propriété qui est utilisée comme marqueur qualitatif voir quantitatif
de certaines propriétés physico chimiques tant dans le domaine des matériaux que
dans les domaines de la géologie et de la géotechnique. Ainsi, l’identification des
minéraux au microscope polarisant s’appuie sur l’utilisation d’une charte couleur. Les
mesures de PH font appel à différents réactifs développant des couleurs spécifiques
en fonction du PH. Dans le domaine de la géotechnique, l’essai au bleu destiné à
déterminer la propreté d’un sable est basé sur la détection d’une couleur. Les

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descriptions géologiques et géotechniques des sols et roches qui sont fournies dans
de nombreuses bases de données comportent des indications de couleur qui ne se
réfèrent qu’à une description qualitative de cette propriété. Or la couleur d’une
surface considérée comme une propriété physique peut faire l’objet de mesures sans
contact renseignant sur la nature et l’état des matériaux observés et autorisant un
partage d’informations efficace (transmission de l’info couleur, comparaison entre
différentes surfaces …) (Concha-Lozano et al., 2012).
Cet article donne un exemple de caractérisation quantitative de la couleur en lien
avec une problématique courante en géotechnique, à savoir la teneur en eau d’un
matériau. Il s’inscrit dans une démarche de mise au point d’une méthode de
caractérisation sans contact de la teneur en eau de matériaux naturels exposés à
des aléas climatiques.
Les pigments minéraux appliqués sur un support lui confèrent une couleur qui peut
changer sous l’influence de variations dans les conditions environnementales. Dans
ce travail nous nous sommes intéressés plus particulièrement à l’influence du taux
d’humidité dans l’air sur les propriétés optiques du matériau en usage. Les travaux
présentés abordent le problème de la mesure de la couleur d’un pigment pulvérulent
déposé sur une surface lisse et de l’influence qu’exerce la teneur en eau sur le signal
optique capturé : La modification de la couleur est considérée ici non seulement
comme un symptôme mais aussi comme un marqueur des changements d’état
intervenant dans le pigment sous l’influence de variations hygrométriques (Garay et
al., 2004)

2. Objectifs
Les essais présentés ont été réalisés dans le cadre d’une étude portant sur l’analyse
et le suivi dans le temps de surfaces rocheuses ornées (art pariétal). Ces surfaces
sont soumises à des variations hygrométriques qui peuvent induire des modifications
de l’aspect mais également des remobilisations de la matière pulvérulente sur les
surfaces rocheuses. Le choix métrologique consistant à réaliser un suivi quantitatif
de la couleur en lien avec l’état hygrométrique est dicté par le fait que les surfaces
enduites de pigment peuvent faire l’objet de mesures sans contact assez simples à
mettre en œuvre dans un contexte d’usage.

3. Protocole expérimental
3.1. Conditions expérimentales : La préparation des échantillons et le suivi de leur
teneur en eau

Les matériaux pulvérulents utilisés dans cette étude sont trois produits d’origine
naturelle de couleur différente (Elias et al., 2006).
- un ocre jaune (Ocre citron VP Vaucluse – France)
- un ocre rouge (Ocre rouge Puisaye - France)
- une terre verte (Terre verte Brentonico - Italie)
Les échantillons étudiés ont été placés dans une coupelle en verre (support lisse et
non poreux) et mélangés à une quantité d’eau suffisante pour atteindre la saturation

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complète (eau libre en surface d’échantillon).La Figure 1 ci-dessous montre l’état des
pigments en début d’expérience.

OxJ
OxV TV

OxR OcJ

OcR

Figure 1 . Les échantillons étudiés, avec en tournant en sens horaire, en


commençant par la terre verte (TV), l’ocre jaune (OcJ), l’ocre rouge (OcR). L’oxyde
de fer rouge (OxR), l’oxyde vert (OxV) et au centre, l’oxyde de fer jaune (OxJ) sont
présentés ici comme témoins (oxydes pures)

Les échantillons humides ont ensuite été placés dans une pièce noire à température
constante (20°C) et à taux d’humidité très faible. Une évaluation de leur teneur en
eau à l’aide d’une balance précise à 0,1 mg (Crétinon, 2007) ( ( )
) et une mesure spectroradiométrique dans le visible ont été
réalisées à intervalles de temps réguliers.
La figure 2 ci-dessous renseigne sur la dynamique du phénomène de séchage. On
constate que chaque pigment a sa propre dynamique mais que pour les trois
produits choisis la teneur en eau évolue linéairement en fonction du temps et ce
jusqu’à des valeurs inférieures à 20 %.

100
90 ocre
80 rouge
Teneur en eau en %

70
ocre
60
jaune
50
40 terre
30 verte
20
10
0
0 2000 4000 6000 8000
Durée de séchage en secondes
Figure 2 . dynamique de séchage pour les trois produits pulvérulents

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3.2. Les mesures spectroradiométriques

Les mesures spectroradiométriques ont été faites sous éclairage à spectre continu,
contrôlé et diffus (Figure 3). L’appareil de mesure (spectroradiomètre PR-650
SpectraScan – Photo Research inc) a été placé perpendiculairement à la surface
enduite et les spectres de réflectance des surfaces colorées (fraction de lumière
renvoyée par rapport à la lumière reçue) ont été mesurés.

Radiance de l'éclairage utilisé pour les mesures


0,006
radiance en watts/stéradian/m2

0,005

0,004

0,003

0,002

0,001

0,000
400 450 500 550 600 650 700 750
longueur d'onde en nm

Figure 3 . Caractéristiques spectrales de l’éclairage utilisé pour les mesures


spectroradiométriques.

La figure 4 montre les spectres de réflectance mesurés sur les produits pulvérulents
à sec. On constate que l’ocre jaune est celui qui parait le plus clair à l’observateur
(aire sous la courbe la plus importante). C’est la Terre verte qui parait la plus sombre.

0,5
spectre de reflectance des produits secs
0,45
0,4
0,35
réflectance (%)

0,3
0,25 ocre rouge
0,2 ocre jaune
0,15
terre verte
0,1
0,05
0
380 430 480 530 580 630 680 730 780
longueur d'onde en nm
Figure 4 . Spectre de réflectance des trois produits étudiés : les mesures ont été
faites sur poudre sèche. Le dégradé arc en ciel permet de repérer la couleur à
laquelle correspondent les différents pics observables.

Le suivi dans le temps de la relation entre teneur en eau et spectre de réflectance


des pigments placés dans les coupelles en verre à saturation d’eau s’est poursuivi
jusqu’à atteindre des teneurs en eau inférieures à 1 %. Comme représenté dans la
figure 2, la vitesse de séchage de la terre verte est proche de celle de l’ocre rouge
(cf. pente de la partie linéaire des courbes). L’ocre jaune quant à lui sèche moins

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vite. Il faut cependant remarquer que les teneurs en eau initiales différent selon les
produits : l’ocre jaune est moins gorgé d’eau que l’ocre rouge et la terre verte. Des
mesures (pesée et mesure radiométrique) ont été faites toutes les dix minutes
environ, ce qui nous a permis d’observer l’effet de variations de teneur en eau de
l’ordre de 6 % au maximum (pour l’ocre rouge).
La figure 5 ci-dessous présente l’ensemble des mesures de réflectance réalisées sur
les trois produits. Bien que les trois produits utilisés soient différents on constate le
même type de comportement optique lors du séchage.
On observe pour chaque produit que les spectres de réflectance conservent tous la
même forme. La variation induite par le changement de teneur en eau porte
principalement sur l’aire comprise sous les courbes :
 Pour les produits très humides, la surface sous la courbe spectrale diminue
quand la teneur en eau diminue : En d’autres termes la quantité de lumière
visible renvoyée par le matériau diminue.
 Lorsque le produit est plus sec (entre 10 et 30 % de teneur en eau selon le
produit) la tendance s’inverse et on constate que les spectres se translatent
progressivement vers le haut.

Ocre rouge à différentes teneurs en eau


0,45
0,4 0,30 %
0,35 1,10 %
3,21 %
Réflectance (%)

0,3
7,43 %
0,25
12,53 %
0,2 19,28 %
0,15 25,82 %
31,10 %
0,1
36,62 %
0,05 41,81 %
0 46,84 %
380 480 580 680 780
Longueur d'ondes (nm)
a)
0,36 %
Ocre jaune à différentes teneurs en eau 2,16 %
0,5
4,67 %
0,45
7,64 %
0,4 11,06 %
0,35 13,82 %
Réflectance (%)

0,3 16,65 %
0,25 19,66 %
22,37 %
0,2
25,68 %
0,15
28,88 %
0,1 31,54 %
0,05 34,30 %
0 37,11 %
380 480 580 680 780 39,83 %
Longueur d'ondes (nm)
b)

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c)

Figure 5 . Evolution des spectres de réflectance avec la teneur en eau de l’ocre


rouge a), de l’ocre jaune b) et de la terre verte c). Les traits pointillés matérialisent les
spectres de réflectances qui voient leur surface sous courbe augmenter avec la
teneur en eau. Les traits pleins représentent les spectres de réflectances qui voient
leur surface sous courbe diminuer alors que la teneur en eau augmente.

Une observation plus attentive de l’évolution de la forme des spectres de réflectance


avec la teneur en eau des pigments vient préciser la première affirmation concernant
la conservation des formes de spectre. Les différents pics observables sur les
spectres sont conservés. Cependant, le phénomène de séchage ne se traduit pas
par une simple translation du spectre de réflectance : les pics ne conservent pas
systématiquement leur altitude relativement au niveau moyen des spectres. Pour
mettre en évidence le changement de forme observé nous avons comparé les
spectres de réflectance à différentes teneurs en eau au spectre mesuré pour une
teneur en eau inférieure à 1% (Figure 6). Nous avons ainsi pu constater que
l’évolution du comportement optique se faisait en trois étapes :
 à très faible teneur en eau, il n’y a pas de déformation du spectre ( traits pleins
sur la figure).
 lorsque la teneur en eau augmente, l’écart au spectre sec n’est plus indépendant
de la longueur d’onde et l’on constate une déformation croissante de la courbe
d’écart qui prend des valeurs négatives (spectre placé sous le spectre du produit
sec) d’autant plus petites que l’on se trouve au niveau des pics de réflectance
(traits en tirets cadratin-point-point).
 à partir d’une certaine teneur en eau on constate que les courbes d’écart se
translatent progressivement vers des valeurs positives (traits en tirets).

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a)

b)

c)

Figure 6 . Ecart entre spectres de réflectances à différents taux d’humidité et spectre


de réflectance du produit sec pris comme référence pour a) l’ocre rouge, b) l’ocre
jaune et c) la terre verte.

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3.3. Les mesures colorimétriques

Notre objectif est, à terme, de pouvoir établir des cartographies de la teneur en eau
sur supports recouverts totalement ou partiellement de pigments. Ceci implique que
nous utilisions un moyen de mesure nous permettant de capturer une image couleur
calibrée des surfaces contenant une information reliée de façon explicite à la teneur
en eau des différentes zones observées. C’est pourquoi nous avons analysé le
signal optique recueilli par le spectroradiomètre dans un espace colorimétrique
classique. Nous avons exprimé les mesures colorimétriques dans l’espace CIE 1931
X, Y, Z (observateur 2°) (Seve, 1996). La figure 7 ci-dessous montre que la relation
liant X à Y est globalement linéaire. Il y a renversement de tendance avec
conservation de la pente pour une teneur en eau qui selon les produits est de l’ordre
de 10 à 20%.

60 50

50 40

40 30
Y

30 20

20 10

10 0
10 20 30 40 50 60 70 0 10 20 30 40 50 60
X ocre rouge ocre jaune X
a) b)
Figure 7 : Position des différentes mesures sur le plan (X, Y) dans l’espace CIE
1931. a) ocres rouge et jaune ; b) terre verte. La taille des bulles matérialisant
chaque point de mesure est fonction de la teneur en eau du matériau.

4. Discussion
Dans cette première étude, nous cherchions à mettre en évidence un lien de
causalité entre couleur spectrale et état d’humidité d’une matière pulvérulente. La
figure 8 ci-dessous propose une explication aux observations présentées au
paragraphe 3.2.

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Figure 8 . Comportement spectral d’un matériau pulvérulent et teneur en eau.

Le signal optique mesuré est la combinaison entre la réflexion diffuse se produisant


au cœur du matériau pulvérulent et la réflexion spéculaire se produisant à la surface
air/matériau.
Si l’on se réfère à la figure 6 :
 à très faible teneur en eau les spectres mesurés ne rendent compte que d’un
phénomène de diffusion particules/air (situation (c) de la figure 8). L’eau étant
absente de la surface observée, les spectres varient peu par rapport à la
référence.
 à teneur en eau intermédiaire on constate que les modifications dans les
spectres mesurés sont dépendantes de la longueur d’onde. On se trouve très
certainement dans la situation décrite au (b) de la figure 8. La surface rugueuse
recevant la lumière incidente est plus complexe : l’eau y est plus ou moins
présente conjointement avec les particules du pigment. Des phénomènes de
diffusion particule/eau se produisent au cœur du matériau.
 à teneur en eau élevée on constate que le signal lumineux gagne en intensité
mais que les spectres se déforment beaucoup moins. On est alors probablement
dans la situation décrite au (a) de la figure 8. L’eau constitue un film régulier à la
surface du pigment. Elle s’interpose entre l’air et les particules et induit un
phénomène de réflexion spéculaire air/eau qui vient s’ajouter aux interactions
lumineuses décrites au second alinéa.

Dans notre étude colorimétrique préliminaire, nous avons retenu les coordonnées
chromatiques X et Y en raison de la position des pics dans les spectres de
réflectance des trois produits utilisés : aucun de ces trois produits ne montre de pic à
faible longueur d’onde. Le fait que l’on observe un comportement linéaire et ce quel
que soit le produit observé permet d’envisager la mise au point d’une approche
métrologique basée sur la capture d’informations colorimétriques.

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5. Conclusion
Les matières pulvérulentes naturelles étudiées ici ont des compositions
minéralogiques complexes ; elles ont été appliquées en couche épaisse sur un
support en verre sans adjonction de liant autre que l’eau. On constate que le
comportement observé lors du séchage est le même ; seule la dynamique des
phénomènes varie.
Nous avons ainsi pu évaluer l’intérêt des mesures spectroradiométriques « in situ »
dans le suivi de l’état hygrométrique de surfaces visibles « enduites » : Il importe
maintenant d’entreprendre des essais sur support minéral naturel ou fabriqué. Nous
envisageons également d’analyser le comportement de pigments artificiels et
synthétiques de couleurs diverses.

Remerciements
Les auteurs remercient Jean Serge Bidoret technicien au CMGD – Ecole des Mines
d’Alès pour son aide précieuse lors des expérimentations et mesures en laboratoire.

Références bibliographiques
Concha-Lozano N., Lafon D., Refik-Sabiri N., Gaudon P. (2012). Color thresholds for aesthetically
compatible replacement stones on monuments. Color Research and Application, accepted
November 2011 , first published online: 30 MAR 2012 | DOI: 10.1002/col.21729

Cretinon B. (2007). Paramètres hygrométriques, Les techniques de l'Ingénieur, 10 mars 2007, R 3047,
1-7.

Elias M., Chartier C., Prevot G.,Garay H., VIignaud C. (2006). The colour of ochres explained by their
composition. Materials Science & Engineering B. Vol 127, 1, 70-80.

Garay H., Eterradossi O., Benhassaine A.(2004). Predicting changes in the color of powders : does
Melamed’s model fit to industrial powders? Color Research and Applications- 29, 6, 413-419.

Seve R. (1996): Physique de la Couleur. De l’apparence colorée à la technique colorimétrique,


Masson Paris, 1996, pp. 334.

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