Le mag’ de l’alimentation vivante et de l’abondance

Manger cru en famille

La permaculture
L’alimentation selon le
Dr Douglas Graham
Les constellations
d’abondance

Numéro 4 - Mai • Juin • Juillet - 2013 4€

lechoubrave.fr
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2
Quelques
Hey, dis-t’O
graines d'éveil
Quelques graines d'éveil
Voici notre numéro de printemps, que nous espérons comme lui : joli, source
Hey, dis-t’O
de renouveau, de joie et d’exubérance.
Voici notre numéro de printemps, que nous espérons comme lui :
joli, source de renouveau, de joiePour ce numéro 4, nous avons mis les familles à l’honneur avec plusieurs articles
et d’exubérance.
sur l’alimentation crue en famille. C’est que passer au cru à plusieurs requiert de
Pour ce numéro 4, nous avons mis les familles à l’honneur avec plusieurs
la diplomatie, du lâcher-prise, un peu d’acrobatie aussi parfois, pour s’adapter
articles sur l’alimentation crue en famille. C’est que passer au cru à plusieurs
aux différentes façons de s’alimenter des uns et des autres ! Mais quelle aventure
requiert de la diplomatie, du lâcher-prise, un peu d’acrobatie aussi parfois,
et quelle merveilleuse façon de respecter les différences et le caractère unique de
pour s’adapter aux différentes façons de s’alimenter des uns et des autres !
chacun…
Mais quelle aventure et quelle merveilleuse façon de respecter les différences et
le caractère unique de chacun… Nous avons également publié des recettes en abondance, tant la saison est propice
à de belles et diverses créations. Les auteurs de ces recettes sont d’ailleurs
Nous avons également publié des recettes en abondance, tant la saison est
français, allemands, mais aussi québécois et brésiliens…
propice à de belles et diverses créations. Les auteurs de ces recettes sont
Et parce
d’ailleurs français, allemands, mais que le printemps
aussi québécois est aussi un temps pour cultiver, nous vous proposons
et brésiliens…
deux articles sur la permaculture, cette manière de prendre soin du sol qui est
Et parce que le printemps est aussi un temps pour cultiver, nous vous
aussi toute une façon de poser un regard sur les fruits de la terre.
proposons deux articles sur la permaculture, cette manière de prendre soin du
sol qui est aussi toute une façon de poser un regard sur les fruits de la terre.
Puissent ces quelques graines que nous déposons dans ce magazine ensemencer
votre quotidien et porter de beaux fruits bien juteux !
Puissent ces quelques graines que nous déposons dans ce magazine
ensemencer votre quotidien et porter de beaux fruits bien juteux !
Carine Phung,
Carine Phung, Rédactrice en chef
Rédactrice en chef

3 Photo : Sylvie Barbe

Sommaire
Mises en bouche Cru'activité

Astuce pour faire bonne impression ! 2  avioles de chou-rave aux figues

R 54
Hey, dis-t’O Quelques graines d'éveil 3 Soupe de tomates aux billes de melon 55
Grizzly
Sommaire 45 Sucettes glacées bicolores 56
Instant'anné
Grizzly 56 Chili cru et végétalien  57
Prendre soin de soi
Instant'anné 68 Myrtilles santé 58
BD
Prendre soin de soi 108 Smoothie Belle saison 58
BD 10 Smoothie mon chou 58
Manger cru en famille Verdures en fêtes 58
Manger cru en famille Smoothie rouge 58
On s'y met Pourquoi les enfants crudivores La tarte aux myrtilles 59
rêvent-ils
Crunaissance d’ouvrir Nourrir
une pizzeria
son tout-petit
? 12 Tapioca de chia aux fraises 60
Temoignages Témoignages
Crunaissance Nourrir son tout-petit
de mamans 16
15 Gaspacho de brugnons aux groseilles 61
On s'y met Pourquoi
Temoignages Témoignages les enfants
de mamans
crudivores 19 Soupe dragon 62
rêvent-ils d’«o Mon
Interview uvrirfils unea guéri
pizzeria
de ?
ses maladies 18 Soupe plaisir pastèque 62
chroniques
Interview « Mon en à peu fils près
a guéri11 de
mois. »
ses maladies 22
chroniques atypique
Rencontre en à peu près David 11etmois. »
Solange, une ren-22 Cultivons la diversité
contre
Rencontre atypique
atypique et une David
petiteetfille
Solange,
« crue ». 26
une rencontre atypique 26 C'est de saison Le pissenlit 64
Ca se mange… ou pas Jardinage vivant I ntroduction aux grands
Ca se mange… ou pas principes de la permaculture 66
Met dit-on L’abondance des acides aminés 29 Témoignage La Permaculture et moi 70
La dit-on Lsanté
Metcruisine ’abondance des acides aminés
de Sheryl-Anne  29 Le fruit du mois Pistachier Pistacia vera  vera,  73
Comment
La cruisineorganisersanté dedes stations crues
Sheryl-Anne  Le fruit du mois Les extraits végétaux :
dans
Comment
votre organiser
cuisine des stations crues 32 Au jardin Les les légumes
extraits végétaux
aussi ont droit à l’Alimen- 74
dans votre
Santé «   Lescuisine
fruits me rendent malade….  » 32 36 tation Vivante ! 74
Santé «   Les fruits
La chronique me rendent
de Charles  malade….  » 36 Un monde en germination
Suite de la chronique
La chronique de Charles Zen  40 Un monde en germination
Suite de
Paleo Food la chronique
Au plaisirZen de nos gènes, le régime 40 Interview Nelly Reinle-Carayon,
paléo 42
Paleo Food Au plaisir de nos gènes, le régime Interview du
pionnière Nelly cruReinle-Carayon,
en Allemagne 78
paléo 42
Hygiènisme L
 ’alimentation selon le Docteur pionnière
La pêche Ldu e sommeil
cru en Allemagne 78
82
Douglas
Hygiènisme Graham
L’alimentation selon le Docteur 48 La pêche SLe brossersommeil pour faire peau neuve 85 82
Douglas Graham
Témoignage Eduardo, promoteur d’une alimen- 48
Pousser Se de
sur brosser
bonnespour faire peau neuve 85
bases
tation frugaleEet
Témoignage duardo,
crue aupromoteur
Brésil  d’une alimen- 50 Comment
Pousser sur mon fils apprit
de bonnes lire...
bases  87
tation frugale
Simplicité Quand et crueles au
fruits
Brésil 
me tombent des 50 Comment
L’ éducationmon bienveillante,
fils apprit c’lire...
est physiologique ! 89 87
mains...
Simplicité Se Q
recentrer
uand lesetfruits écouter
me son
tombent
corpsdes 52 L’éducation bienveillante, c’est physiologique ! 89
mains... Se recentrer et écouter son corps 52 Vivre l'abondance
Vivre l'abondance
Solidarité Les petits fruits solidaires 92
Solidarité D l es
énicher
petits l’abondance
fruits solidaires mise en 92
Dénicher
D
partage
énicher grâce
l’abondance
au PlantCatching
mise ! 93
Economie en Une partage
crise engrâce
trompeau PlantCatching
l’œil !93
94
Economie une
Abondance Lescrise
constellations
en tromped’abondance
l’œil 94
97
Abondance les constellations d’abondance 97

4
 Grizzly
Dans un magazine figure toujours un « ours »,
«  ours  »,espace
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numéro.au Voici
numéro.
donc Voici
notre donc
« grizzly »,
notre « 
sauvage
grizzly  »,
et vivant,
sauvagegrrrr
et vivant,
! grrrr !
(et qui montre une belle parité masculin-féminin, c’est-y pas beau ?)
Rédaction : Carine Phung, Charles Retrouvez la présentation de Numéro 4 : Numéro de Mai/Juin/
Aimard, Sheryl-Anne Surprenant, l’équipe de Le chou brave à cette Juillet 2013. 
Thierry Casasnovas, Teresa-Maria
Stéphane adresse web : http://lechoubrave.fr/qui- Vendu au prix de 4 €.
Sura, Stéphane
Conti, François Conti,
Couplan,
Christine
Murielle sommes-nous Petits budgets : nous contacter !
Causera,Marion
Lekien, François
Eberschweiler,
Couplan, Yaël, Abonnement (4 numéros) au prix
Yves Ehrenbogen,
Jéremy Fourestier, Gaëlle
Anne-Marie
Le Reun, Diffusion par voie numérique, via de 15 €.
Benoît Doutreleau,
Bouhelier, Léna AbiAmy
Chaker,
Webster,
Anne- l’association Le Chou brave. Abonnement + ebook de recettes
Murielle
Lise Tessier,
Lekien.
Yves Ehrenbongen, crues : 23 €
Elisabeth de la Fontaine. Association Le chou brave : http://lechoubrave.fr/vente-du-numero-en-
Illustrations : Jicé, Niko, Coco, 14 rue Charles Beylier  cours
Joachim Genuys,
Illustrations : Gaël,
Kocreations.
Marie-Laure 38400 St Martin-d’Hères 
Joubert, Niko, Coco, Joachim FRANCE  Le magazine est indépendant
Genuys.
Photographies : Yann Deva, et non subventionné. Bien qu’il
Catherine Forest, Sylvie Barbe, Pour tout envoi de chèque : tende à promouvoir l’alimentation
Carine Phung. : Yann Deva,
Photographies Le chou brave vivante, il n’est rattaché à aucune
Catherine Forest, Sylvie Barbe, Service abonnenment et commandes idéologie et aucun dogme.
Carine
Photo dePhung.
couverture : Yann Deva 4 rue des Prunelles 
http://yanndeva.fr 67520 Nordheim  Les dons de soutien à l’association
Photo de couverture : Yann Deva
http://yanndeva.fr FRANCE  sont possibles par Paypal, via notre
Mise en page : Sophie Jouxtel Tél. : +33 (0)388 876 463  site internet, ou encore par chèque
Mise en page : Sophie Jouxtel
http://www.formationpao.fr Fax : +33 (0)955 152 433 ou virement.
http://www.formationpao.fr
Relecture : Benoît Doutreleau, Site web : http://lechoubrave.fr  Merci de nous aider à faire vivre le
Relecture : Benoît Doutreleau,
Denise Etcheverry, Carine Phung. Adresse courriel de contact : magazine !
Denise Etcheverry, Carine Phung. contact@lechoubrave.fr Magazine sous licence CC0
Traduction : Joachim Genuys (sauf les articles de Sheryl-Anne
Traduction : Mélanie Sylla, Surprenant).La
Surprenant). Lalicence
licenceCreative
Creative
Christophe Fender. Commons permet aux auteurs
Directeur de publication :
Christophe Fender
Directeur de publication : de sortir de la logique classique
Christophe Fender du Copyright et de libérer de
Rédactrice en chef : Carine Phung manière graduée leurs œuvres sur
Rédactrice en chef : Carine Phung Internet, en autorisant certains
types d’usages comme la copie, la
représentation, la modification à
but lucratif ou non. A terme, les
œuvres passent dans le domaine
public.

Le chou brave, c’est aussi :

Un blog : http://lechoubrave.fr
Une chaîne télé : http://www.youtube.
com/user/CHOUBRAVETV
Une page Facebook : http://www.
facebook.com/LeChouBrave
Un Twitter :
https://twitter.com/lechoubrave 

5
Instant'anné
Thierry fait son show
Notre ami et collègue Thierry fait certes son show
quasi quotidiennement via les vidéos qu’il poste sur
Vivrecru.org, mais il a par ailleurs fait une tournée en
mars qui l’a mené dans différentes villes de France,
de Suisse et de Belgique. Un vrai succès, les gens se
déplaçant nombreux pour assister à ses conférences et
ateliers. Ce fut l’occasion pour le Chou brave de suivre
Thierry pendant quelques jours et de l’interviewer :
http://www.youtube.com/watch?v=qBgshhMtAx0
L’alimentation viv À noter : cette année, Thierry propose un stage de
ante fait salon… permaculture en juin. Et, durant l’été, des stages de
Du 8 au 10 mars, no vacances «  vivrecru  », dont une semaine de stage
us tenions un stand spécial familles.
salon bio de Ly au salon Primevère,
on, qui rassemble
centaines d’exposan chaque année de
ts et des milliers de s
bannière «  Alimen visiteurs. Sous la
tation vivante », no
connaître notre mag us proposions de fa
azine, mais aussi de ire
produits crus tels découvrir quelques
que chocolat cru,
graines de chia et barres gourmande
autres merveilles. s,
auteure de Additif Corinne Gouget,
s alimentaires : da
nos côtés et a anim nger, était présente
é un atelier de crus à
adultes, ainsi que de ine en direction de
ux ateliers en directi s
message a bien pass on des enfants. Le
é : il y a même des
sur le stand en nous parents qui venaien
disant que leurs en t
recommandé… fants le leur avaient
Nous renouvelleron Nos premiers reportages
s cette opération en
salon cru Rohvolu Allemagne, sur le
tion dont nous vous Nos premiers reportages ont été publiés sur notre chaîne
précédent numéro avons parlé dans le
(les 11 et 12 mai à Youtube. À noter : l’interview de François Rouillay, des
Fribourg).
Incroyables Comestibles, qui comptabilise plus de 5 000 vues.
Mais aussi Thierry Casasnovas, Pierre Rabhi et, bientôt, bien
d’autres…
http://www.youtube.com/user/CHOUBRAVETV

Raw fruit festival

bre aura lieu la
Du 1er au 7 septem
Raw fruit festival,
seconde édition du
pagne, dont nous
en Andalousie, en Es
précédent numéro.
vous parlions dans le
ssible de réserver
Il est d’ores et déjà po
it festival, c’est une
sa place. Le Raw fru
droit paradisiaque,
semaine dans un en
s litchis, etc., le tout
avec des mangues, de
la bonne humeur,
en local, mais aussi de
es, de la musique,
des activités physiqu
ational aussi, qui
etc. Un festival intern
nde entier.
réunit des gens du mo
en dly .n et/ festival.
ht tp :// www. 81 1-fri
php?lang=en

6
 v e a u d a n s le monde
Du no u
du cru
n peut dire,
ea ux « crus », si l’o
Au rayon de s no uv preuve que
ep ri se s émergent,
de nouvelle s en tr d’adeptes
nt e fa it de plus en plus
l’alimentation
vi va ché ». Il faut
co ns ti tuer un « mar
et commen ce à vient plus
se dé mocratise et de
s’en réjouir : le cr u e également. 
to ut un ch ac un, plus visibl
accessible à , c’est au tour
de
Ju s to ut cr us  » (cf. page 8) e, ce so nt
Après «  ir le jour. Sw
eet tim
,
tim e  » de vo , gr an olas
« Sweet de s cr acke rs , boules
us,
des biscuits cr en France, bien
entendu.
to ut fa br iq ué
etc., le fr
ecru.blogspot.
http://sweettim cal afin de
ph in e cherche un lo
Autre projet
: D el différents
er et commercialiser
pouvoir dé ve lo pp e des produits
sh ydraté ainsi qu
« sels » de cé le ri de peu d’aliments
lo gi qu es , co ntenant pas ou
crus physio n@aol.fr
: delphinedevi
gras. Contact

Natura
Nous vous en avions parlé dans notre premier numéro : Natura, la bande dessinée publiée par les
éditions Nensya, maison d’édition créée par Christophe Fender, notre directeur de publication, vient
de paraître fin mars. B.D. vendue sous forme d’ebook au prix de 4 €, elle a l’originalité de mettre en
scène des crudivores ! En effet, sur la planète appelée Natura, les mange-cru, appelés krus, sont en
guerre contre les mange-cuit, appelés kuis, depuis l’origine des temps. Les premiers sont très proches
de la nature, à tel point que certains d’entre eux développent un pouvoir surnaturel. Les deuxièmes
ont plutôt choisi la technologie et ont tendance à gaspiller. Violette et Soci Sonsek, frère et sœur
krus, vont découvrir une carte étrange les menant dans de drôles d’aventures. Violette peut contrôler
la terre et son frère a apprivoisé une femelle momlok (sorte de gorille) se nommant Lisse. Ils vont
être aidés par Dicar Patchio, un aventurier connaissant toutes les contrées sauvages du pays. Il a le
pouvoir d’écouter les arbres et les plantes, lesquels peuvent le prévenir d’un éventuel danger. Ils vont
faire la connaissance de Stek Aché, un kui hors la loi. Ils vont apprendre à se connaître malgré leurs
différents...
http://www.nensya.fr

Le jus de l’am
itié !
Nos affinités avec
le mouvement de
d’une part et av s Incroyables Co
ec Thierry Casan mestibles
donné l’idée de ovas d’autre part
développer une in nous ont
de la solidarité : itiative autour du
les soupes du pa partage et
L’idée est donc qu rtage, version ju
e chacun amène s et crus !
qu’il l’ait cultivé, un « comestible »
cueilli ou même à partager,
possible d’amener acheté. Mais il es
simplement sa bo t également
main, etc., lorsqu nne humeur, son
e l’on n’a pas gran coup de
La première op d-chose de matér
ération devrait vo ie l à offrir. 
mai. Thierry et so ir le jour à Lyon
n association Régé , courant
extracteurs de ju nère nous fourni
s : le partage s’o ront deux
autour d’un jus fr ffre, généreux et
ais vivant et sain abondant,
!

7

Produits
Jus tout cru
Nouveau dans le monde du cru,
l’entreprise Jus tout cru, qui propose des
cures de jus ou des jus à la carte.
Des jus pressés à froid, sains et
savoureux. Conditionnés dans de petites
bouteilles en verre consignées, vous
recevez avec vos jus de quoi retourner
la consigne sans que cela ne vous
coûte rien. Une initiative écologique à
souligner !
À la carte, pas moins de quatorze
jus différents, dont de simples jus de
pomme, pamplemousse, chou kale, etc.,
mais aussi des jus purs légumes, tels que
le mélange Greeny max (concombre,
épinards, céleri, laitue et persil). Tous
ces jus sont faits à partir d’aliments
locaux, cultivés sans pesticides (bio
ou non, certains contenant des plantes
sauvages).
Jus tout cru propose également diverses
cures, dont la fameuse cure Breuss, des
ateliers, mais aussi des accessoires en
inox. 
http://www.justoutcru.com
(06 81 15 66 65)
z
Prendre soi
Voici différents produits pour prendre soin de so
Simplement cru :
cours de coaching
Amy Webster propose un cours de
crusine en ligne composé de cinq heures
de vidéos, dont des vidéos de recettes
très bien faites, ainsi que des vidéos
présentant différents appareils ménagers,
et des bases théoriques. Chaque niveau
de cours est accompagné par la brochure
du cours au format pdf, avec toutes les
recettes.
Un travail remarquable qui peut s’avérer
précieux pour faire ses premiers pas dans
le cru, ou se rendre cette alimentation
plus confortable et facile à intégrer dans
son quotidien.  chocolat, orange, dattes et sirop d’agave,
160 € l’ensemble des cours
http://www.simplementcru.ch/la-crusine-
en-ligne
Spiruline
Vert Spiruline
propose une
spiruline de
qualité, produite
de manière
artisanale sur
la presqu’île de
Giens. Aliment
complet, hautement riche en protéines,
cette algue mi-végétale mi-animale (c’est
en fait une cyanobactérie) est proposée
sous forme de paillettes. Ainsi, elle est
uniquement séchée telle quelle, et mise
en sachets. Pour le fabricant, vendre de
la spiruline moulue en poudre est un
problème car cela casse les molécules
et libère les acides aminés au contact de
l’air. De plus, cela nécessite davantage
de manipulation et coûte donc plus cher.
Vendue nature (100 % spiruline), elle est
également offerte en sachets parfumés à
la menthe, orange, anis et romarin (sous
forme d’huile essentielle à 0,5 %). Une
manière originale de parfumer vos jus
et smoothies… Mais on peut aussi la
consommer telle quelle !
14 à 15 € le sachet de 100g
http://vert-spiruline.fr
(06 60 65 11 24)
8
Des cookies
miam !
Lifefood propose
de nombreux
produits crus.
Parmi eux, nous
avons fondu
de plaisir pour
les cookies Schoko- Nuss-Taler, au
léger goût de pain d’épices, mais avec
du chocolat et de l’orange en plus, sans
compter le croustillant. Ces cookies
sont composés de noix (graines de
courge, de tournesol, noix de coco, noix
de pécan), de pommes, raisins secs,
et de notes subtiles de cannelle, de
cardamone et de sel de l’Himalaya ; on
peut les glisser dans son sac ou la poche
de sa veste. Fabriqués en République
Tchèque.  3,49 €
http://www.lifefood24.de/Lebensmittel/
Suesses/lifefood-Cookies/Schoko-Nuss-
Taler.html
Les nouvelles barres
Gourmies
La collection des barres Gourmies,
100 % crues et gourmandes, s’enrichit
de deux nouvelles saveurs : souvenirs
d’enfance et itinérantes asiatiques.
Souvenirs d’enfance a un goût
chaleureux de pain d’épices, tandis que
les itinérantes asiatiques sont composées
notamment de sésame et de gingembre.
Une bonne idée pour une pause
gourmande. Les enfants apprécient
beaucoup les barres Gourmies, mais ils
sont loin d’être les seuls. L’entreprise
Gourmies a été primée pour le prix
de l’innovation 2011, ainsi que le prix
Septuors 2012 qui récompense les
entreprises innovantes de la région Midi-
Pyrénées. Prix indicatif : 2 € la barre.
http://www.gourmies.com
(05 61 81 12 39)
z
in de soi
oi, de son corps, de sa sensibilité, etc.
Chocolat cru à la rose
Connaissez-vous les cubes du chocolat
cru de Rrraw ? Ces cubes aux allures
de truffes sont parmi les meilleurs
chocolats crus du monde ! Et voici la
dernière déclinaison de la gamme :
Songe d’été, à la rose et au sésame.
Faits avec des fèves de cacao semi-
sauvages, du sésame, de l’eau de rose,
du sucre de canne intégral et de l’huile
d’olive, voici de quoi fondre de plaisir.
6,90 € les 55g et 15,70 € les 100g.
http://www.rrraw.fr
(06 08 09 17 96)
Le voyage de Ritavan
Le voyage de Ritavan est un très beau jeu
de cartes de développement personnel.
Avec de magnifiques peintures
composées par Myrrha, Le Voyage de
Ritavan est aussi une œuvre qui allie la
poésie, l’art et la quête spirituelle. Il est
à la fois un livre de sagesse et un manuel
de «  savoir-vivre  ». Il s’inscrit dans la
logique de l’abondance qui est chère au
Chou brave. Suivant les circonstances
de notre vie et les nécessités de notre
évolution, nous voilà embarqués dans
des voyages différents : de découverte,
de guérison, initiatiques, ou encore
voyages au pays des dons, chacun nous
apportant la réponse dont nous avons
besoin.  29 €
http://www.souffledor.fr/boutique/produits_
le-voyage-de-ritavan__3485.html
Produits
Préservatifs féminins
Connaissez-vous les préservatifs
féminins ? Bien moins connus que leurs
versions masculines, ils sont néanmoins
bien plus appréciés par les deux sexes, et
notamment par les femmes qui trouvent
que les sensations sont bien meilleures,
que l’on ressent davantage la chaleur,
etc. 
Le préservatif féminin est une gaine en
nitrile ou en polyuréthane munie d’un
anneau souple aux deux extrémités qui
se place dans le vagin. Le préservatif doit
être changé à chaque rapport sexuel, tout
comme le préservatif masculin. Mais, à
la différence de ce dernier, il peut être
mis en place plusieurs heures avant le
rapport sexuel. De plus, très résistant, il
ne nécessite pas que l’homme se retire
juste après avoir éjaculé. Son défaut par
rapport au préservatif masculin : son
prix. Il est en effet vendu 6,90 € la boîte
de 3 ou 15,80 € la boîte de 10.
http://www.terpan.fr/la-boutique/
prevention/preservatifs-feminins
9
Les sandales vraiment
nu-pied !
Connaissez-vous le barefooting !
C’est la marche ou la course dite
«  minimaliste  », à savoir pieds nus ou
encore avec des chaussures favorisant
au maximum la sensation d’être nu-
pied et permettant notamment d’adopter
la posture physiologique que nous
avons lorsque nous ne portons pas de
chaussures.
Après les chaussures barefoot, différentes
marques américaines proposent
désormais des sandales adaptées.
Nous en avons testé deux modèles
différents, un modèle à faire soi-même,
celui de Xeroshoes, et un modèle prêt-
à-porter et un peu plus élaboré, celui de
Luna Sandals. Notre bilan : la simplicité
a du bon, nous avons réellement préféré
le modèle DYU (do it yoursef, à savoir
« fais-le toi-même »). Facile à faire, dotée
d’une semelle très fine en caoutchouc
synthétique et d’un système de laçage
au moyen d’une ficelle, l’ancêtre de la
chaussure revient au goût du jour pour
une sensation de marche très agréable !
Une sensation d’être réellement pieds
nus, de caresser le sol, tout en pouvant
courir avec (à la différence des tongs !),
et une mise en place facile et pratique.
Bon à savoir : pour ne pas être gênée par
la ficelle passant entre les orteils, j’y ai
rajouté un pansement autour…
Nous avons trouvé la version « Mono »
de Luna sandals légèrement blessante
et la partie tenant la cheville à l’arrière
avait tendance à glisser. Par ailleurs, la
semelle étant plus épaisse, la connexion
au sol était moins adéquate.
La version à faire soi-même des Luna
sandals serait néanmoins à tester : elle
est faite d’une semelle différente de
marque Vibram, d’un lacet en cuir et
d’une fine semelle en cuir à coller sur la
semelle extérieure (ce qui semble moins
écologique). 
Xeroshoes http://xeroshoes.com
Luna Sandals https://www.lunasandals.
com
10
Manger
Manger cru
cru en
en famille
famille

11 Photos : Catherine Forest

 Crunaissance

Nourrir son tout-petit

L
’alimentation vivante est-elle adaptée aux plus petits ? Quels sont les
meilleurs aliments pour eux, à quel moment et comment les introduire ?
Voici les  questions que tout parent passionné de nourriture saine
vient à se poser.

Tout mammifère requiert le lait de sa mère durant les premiers temps de sa vie. Il lui
apporte les éléments optimaux lui permettant un développement harmonieux, des
nutriments vivants, parfaitement dosés. Hautement assimilables, ils n’induisent aucune
perte énergétique et  permettent au corps de se concentrer sur sa croissance, à laquelle sa
composition s’adapte. C’est l’aliment absolument parfait pour lui.
N’y faisant pas exception, le petit humain requiert le lait de sa maman de façon exclusive
pendant au moins ses six premiers mois de vie, puis en complément d’une alimentation
variée pendant plusieurs années. L’OMS conseille d’allaiter son petit pendant deux ans,
Photo : Yann Deva
voire au-delà. 
Selon moi, les premières années de sa vie un enfant a des besoins très simples : du lait
maternel et des fruits ! 

Allaiter, jusqu’à quel âge ?

Chez les autres hominidés ayant le même système digestif que nous, le petit tète durant
environ trois ans, puis a un contact très étroit avec sa mère jusqu’à une dizaine d’années.
Le mammifère humain est prématuré par rapport aux autres hominidés. En adoptant une
posture bipède, le bassin de l’humain s’est modifié : il est devenu plus étroit. Pour survivre,
les bébés se sont mis à naître plus tôt, de façon prématurée. Le cerveau d’un bébé humain
ne mesure que 25 % de sa taille adulte, contre 45 % à la naissance chez le chimpanzé.
La longévité de l’humain est également plus grande, et sa période de maternage plus
longue. 
Par conséquent, certains anthropologues estiment que la durée de l’allaitement chez
l’espèce humaine pourrait aller jusqu’à environ six ans, en comparaison proportionnelle
avec ses cousins hominidés. On sait par exemple que le lait maternel fournit des anticorps,
tandis que le système immunitaire d’un enfant n’acquiert sa pleine maturité que vers six
ans.
Mais ces chiffres ne doivent pas devenir une norme : il ne s’agira jamais de se forcer à
allaiter. Il importe également d’écouter ses besoins et ses limites, et de continuer à allaiter
parce que la question ne se pose tout simplement pas.
Toute femme peut allaiter, et cela pendant des années. Le pourcentage de femmes ayant
des maladies ou carences graves venant entraver l’allaitement est infime. Dans notre société
axée sur le biberonnage, l’allaitement n’est pas toujours évident, et bien des femmes ont
besoin de soutien et d’informations pour réussir. L’association La Leche League fait
partie de ces associations dont le but est de réveiller en chaque mère sa pleine capacité
d’allaitement. Ses conseillères sont joignables à toute heure et prodiguent une aide et des
conseils précieux aux mamans.
Alimentation et diversification
Il est évident que l’alimentation de la mère est importante pour la santé de son enfant. En
prenant son lait, celui-ci puise dans les réserves de son corps. Pour lui permettre d’accéder
au meilleur, la mère doit combler ses propres besoins avec soin, se nourrir de façon saine,

12
 Manger cru en famille

avec des aliments très chargés nutritionnellement Un peu plus tard, ils pourront également tenir leur propre verre de jus
comme le sont les fruits et les légumes verts crus ou de smoothie tout en comprenant et choisissant ce qu’il y a dedans,
à croquer ou en jus. Ses choix doivent se porter en participant à leur conception.
le plus possible sur des produits biologiques, sans Certains parents choisissent également de prémâcher les aliments
tous ces polluants et additifs dont le passage dans « durs » de leur tout-petit, tels que les oléagineux, par exemple. 
le lait maternel et l’impact sur la santé physique,
Au fil du temps
intellectuelle et émotionnelle du bébé sont à présent 
prouvés. Nos habitudes culturelles nous poussent à nous forcer à manger pour
faire plaisir au cuisinier, pour ne pas gaspiller, ou par crainte des
carences. « Finis ton assiette ! » est une injonction que beaucoup d’entre
Le lait maternel est un aliment cru, vivant. Il indique nous ont reçue étant enfant. 
avec évidence combien les aliments de diversification
Malheureusement, cette façon de faire est inhibitrice de nos instincts,
doivent lui ressembler : crus, frais, sucrés comme lui.
nous coupe de  nous-même et nous pousse à ne plus écouter notre
Il est également riche en acides gras, comme le sont
corps. Ainsi, bien des adultes ne savent plus s’arrêter de manger alors
l’avocat ou la noix de coco fraîche, que l’on pourra
même qu’ils ont le ventre plein !
proposer  quotidiennement au tout-petit.
Cette façon de faire entrave largement la digestion et l’assimilation. La
quasi-totalité des carences ne proviennent pas d’un manque au niveau
Les fruits sont riches en fibres solubles, très douces nutritionnel mais d’un manque au niveau de l’assimilation. Un ventre
pour son système digestif immature. Ils apportent un trop plein et des aliments non-adaptés sont autant d’entraves très
complément de sucres simples à son organisme, lui lourdes à la capacité d’assimilation de notre corps.
permettant d’augmenter les ressources énergétiques
Retenez que, pour des raisons de survie, le corps est bien plus adapté à
nécessaires à son développement et à ses besoins
gérer le manque que l’excès !
croissants.
Il en est de même des horaires de repas : laissez votre enfant manger
L’introduction des fruits se fera en douceur. À partir quand il a faim, il n’en assimilera que mieux ce qu’il mange.
de six, voire huit mois (cela peut cependant être Il est important de ne pas forcer un enfant à manger, mais simplement
adapté en fonction des désirs du bébé, l’important de lui laisser accès libre à des choix sains et agréables pour lui, comme
étant que ce désir émane de lui), il suffit de proposer le sont les fruits.
à l’enfant les fruits intégraux bien mûrs à suçoter.
À cet âge, les plus adaptés sont les fruits les plus L’introduction des légumes et des noix se fera tout simplement en
mous, tels que les bananes et les avocats. Les kakis fonction de l’apparition des dents, au fur et à mesure que la capacité
et mangues bien mûres, les myrtilles, les poires, les masticatoire de l’enfant se développe. Ne pas introduire un aliment
fraises, les melons et autres fruits souples et juteux avant qu’un enfant puisse le mâcher, c’est-à-dire que son corps soit prêt,
sont les bienvenus. Le bébé les mâchouille, presse le permet d’éviter les réactions allergiques ou futures intolérances.
fruit entre ses gencives pour en retirer le jus sucré et
nutritif, cru et parfaitement assimilable, qui viendra
combler ses besoins de façon parfaite. Mais il pourra
tout aussi bien tétouiller des pommes et des légumes,
par exemple.
Les enfants ont un instinct incroyable. Il est vraiment
important de leur faire sentir les aliments, de leur
offrir un choix puis de les laisser décider de ce qu’ils
souhaitent mettre dans leur bouche et en quelle
quantité. Il faut leur faire confiance. Un bébé ne
se laissera jamais  mourir de faim (sauf pathologie
lourde). Il n’est absolument pas nécessaire de nourrir
un bébé à la cuillère. Je ne l’ai jamais fait pour
aucun de mes deux enfants ! Ils peuvent simplement
saisir avec leur main les aliments intégraux, ce qui
est très sain dans leur construction du monde, leur
compréhension des aliments (texture, odeur, goût,
couleur...), leur rapport à leur corps et à la nourriture. Photo : Catherine Fourest

13
 Crunaissance

Cela signifie qu’il n’est pas nécessaire de donner ajoutées en petite quantité, si
des purées d’oléagineux à son enfant avant environ les fruits ne sont pas issus
2 ans, voire plus ! Les oléagineux, trempés ou non, d’un sol riche en bactéries
sont de toute façon un choix moins intéressant pour et éléments nutritifs, et s’ils
lui qu’un avocat frais ; ils sont moins chargés en sont lavés trop intensément.
vitamines et plus difficiles à digérer. Les graines Ces deux paramètres étant
de chia mélangées à un smoothie peuvent quant à très fréquents, le principe
elles être un élément intéressant, car elles sont très de précaution est de rigueur.
digestes. Après quelques mois, des
feuilles vertes  douces et
Les légumes à feuilles vertes peuvent être introduits tendres peuvent être ajoutées
intégralement en jus, ou dans les smoothies pour aux jus pour venir enrichir ce
les feuilles les plus tendres comme l’épinard, durant « lait » en minéraux.
sa deuxième année, une fois que l’enfant peut les
mâcher et tenir un verre (avec une paille si besoin). Marion Eberschweiler
Ces ajouts, seulement s’il en aime le goût, deviennent
surtout importants à la fin de l’allaitement maternel,
en quantité variant selon les envies de l’enfant.
Encore une fois, il faut proposer, mettre à disposition,
et faire confiance à l’instinct de son enfant. S’il n’a
accès qu’à des aliments hautement nutritifs, et non
à des aliments à calories vides tels que le pain ou Note de la rédaction : Une alimentation saine ne faisant pas tout, il est important que la
le riz, il n’y a aucune raison de s’inquiéter pour santé de votre enfant soit suivie régulièrement, tout comme il importe de s’assurer qu’il
lui. L’exemple des parents est aussi très important : ne développe pas de carences. Par ailleurs, il est important de ne pas forcer son enfant
manger des fruits devant lui et avec lui, lui montrer à manger cru, il n’en développera que de l’attrait renforcé pour l’alimentation cuite !
notre plaisir !

Pour les mamans ne pouvant pas allaiter

Très peu de mères ne peuvent réellement pas allaiter.
Si, après conseils auprès de spécialistes aidant,
l’allaitement se trouve effectivement impossible
(ou absolument pas désiré), le premier choix vers
lequel se tourner est celui des banques de don de
lait. Le lait maternel est irremplaçable en termes de
bénéfices pour l’enfant durant les premiers mois de
sa vie. Les laits en poudres, à base de végétaux ou
de laits animaux, sont de bien piètres substituts et
peuvent amener le corps à développer des allergies.
En second choix, le lait frais et cru d’un autre animal,
la jument ou la chèvre par exemple, peut être une
option si l’on met les considérations d’éthique de Recettes gourmandes :
côté. Ces laits sont en tout cas bien moins lourds à Smoothie banane Crème de caroube : Smoothie mangue
digérer que celui de la vache. épinard : - 1 banane violette :
Les jus de fruits passés à la centrifugeuse ou à - 2 bananes bien - 1 datte - 1 mangue
l’extracteur de jus peuvent venir remplacer le lait jaunes - 1 poignée de
- 1 c. à c. de poudre
maternel, s’ils sont enrichis en acides gras de noix - 1 petite poignée de caroube crue myrtilles
de coco fraîche (dont certains éléments se retrouvent d’épinards - 3 dattes
Écraser les
dans le lait maternel !) ou d’avocat. Un petit litre - Un verre d’eau ingrédients ensemble - 1 verre d’eau
de jus à base de pommes et carottes biologiques, Mixer le tout dans un et déguster. Mixer le tout dans un
dans lequel on mixe de la noix de coco fraîche, peut blender. blender.
constituer un « lait » satisfaisant pour le nourrisson.
De la vitamine B12 et/ou de la spiruline peuvent y être

14
 Témoignages de mamans Manger cru en famille

Le témoignage de Christina et beaucoup s’y sont mis ! Quant à la famille, ils ont eu peur...
des carences, de ne plus pouvoir partager l’apéro avec moi,
Le crudivorisme est simple, évident... un message
mais ont manifesté ensuite pas mal de curiosité, d’intérêt
qui résonne fort pour moi et ma famille ! C’est
aussi, parce qu’ils sont ouverts ! Le partage de repas a été
une amie qui mangeait cru depuis 25 ans qui
plus délicat à gérer, a pris plus de temps, mais on a trouvé des
nous a accompagnés, donné des astuces, expliqué
solutions.
comment faire, etc.
On a passé le premier mois à manger 100 % cru
car nous étions en déplacement. Nous avons ajouté Ma recette favorite, c’est le jus pomme/carotte ! Mais mon
des fruits exotiques à notre alimentation qui était régime n’est pas du tout régulier. Avant, j’étais à un repas de
alors bio vegétarienne sans lait ni gluten. L’attrait fruits vers 13h, et le soir légumes et protéines. Il y a un an, j’ai
pour ces nouveaux fruits nous a complètement vécu l’expérience de me nourrir de prana au bout du processus
détournés de nos aliments « fétiches », qui nous des 21 jours. J’en suis ressortie complètement différente. Petit
sont apparus fades à côté. Et puis, petit à petit, à petit mon alimentation s’allège, et maintenant je tends vers
nous sommes passés aux aliments locaux, avec ce type de journée : 1 litre de jus de fruits et de légumes vers
pas mal de cueillettes. Nous n’avons pas forcé 14h, un autre vers 17h, et 1/2 litre vers 20h, avec de temps
les enfants, nous avons découvert et appris avec à autre des repas comme une salade de légumes crus, ou un
eux. Par la suite, ils tombaient malades quand ils fruit, ou les barres énergétiques proposées par Le chou brave
mangeaient un plat cuit ; ils ont vite compris la sur le Salon (NDLR : les barres Gourmies)... un régal !
relation de cause à effet entre l’alimentation et la
santé. Maintenant ils gèrent d’éventuels écarts en Je trouve que le crudivorisme donne accès à une symbiose
soupesant le plaisir de partager un plat cuisiné plus « vivante » avec la nature, comme si je l’intégrais plus en
avec des potes et les effets secondaires qu’ils profondeur. Pour se mettre au cru, le mieux c’est de rencontrer
devront vivre alors ! Et puis nous avons de la casse d’autres personnes qui mangent cru, parce que le corps, quand
(NDLR : casse fistula) à la maison pour soulager nous sommes prêt, se connecte à cette énergie, cela lui parle,
les maux ! et l’alimentation suit forcément : un cercle vertueux se met en
Pour moi, les changements de santé furent place quoi qu’il en soit !
instantanés : j’ai perdu 37 kg, gagné en vitalité,
moins besoin de sommeil, plus de clairvoyance.
J’ai constaté la disparition de mycoses que j’avais
régulièrement depuis des années. Les petites
taches blanches sur mes ongles ont disparu.
Mes problèmes de dents ont été résolus avec
l’introduction des jus verts. Mon odorat s’est
développé.
Mon corps prend place dans l’expression de
mon être de façon bien plus marquée et ferme :
si un aliment ne lui convient pas, avant j’aurais
réussi à le lui faire digérer et il n’aurait rien dit de
« visible » ; maintenant, il s’exprime de manière
évidente. Il m’indique également très clairement
quand un changement ne lui convient pas : trop de
stress, trop de fatigue, etc. Grosse évolution aussi
sur mon allaitement comparé à celui de mes trois
premiers enfants, avec lesquels mon lait sortait
beaucoup trop fort. Avec le cru, le flux convient
bien mieux ! Je pense que c’est surtout dû au
sevrage du gluten.
Mes amis ont été très intéressés, je leur ai même
fait un « atelier découverte » pour leur montrer en
quoi ça consiste ! En fait, ils ont vu la différence
« avant/après », alors forcément ça les a intrigués

15
 Témoignages de mamans
rubrique
Le témoignage de Caroline
J’ai 43 ans et quatre enfants. J’ai commencé à
introduire beaucoup de cru dans mon alimentation
il y a 4 ans, en supprimant parallèlement le gluten
et les laitages. Mon cheminement vers le cru fut
long, car mon conjoint et mes enfants n’étaient pas
intéressés. Du coup je me suis sentie assez seule dans
cette démarche, décalée, ce n’était pas évident de
manger différemment, mais je savais intimement que
c’était la bonne voie. J’y suis allée progressivement,
pour que mes habitudes alimentaires s’ancrent sans
violence, convaincue dans mon corps et mon esprit
que c’était dans cette direction que je devais me
diriger.  cher à mon coeur, tant ils y ajoutent une connotation
Actuellement, et depuis plus de deux ans, je mange
cru à environ 80 %, pendant de brèves périodes à
100 %. Mais je conserve généralement une part de
cuit (pommes de terre vapeur, lentilles, pois chiches,
quinoa, ponctuellement des œufs à la coque) pour
plusieurs raisons : parce que j’aime encore ça, parce
que je n’ai pas toujours la possibilité et/ou le budget
de me procurer des aliments crus de qualité (de
bon fruits mûrs par exemple), et parce que deux de
mes enfants mangent cuit (ils habitent en alternance
chez leur père qui mange de façon classique). Mon
compagnon, lui, s’est finalement lancé dans le cru
partiel depuis 1 an.  c’était la culture, qui mangeaient cru depuis toujours.
Pour moi, manger cru va au-delà de l’aspect
alimentaire à proprement parler ; manger cru c’est
choisir de se nourrir en conscience, de se respecter,
de se centrer, de ne plus réprimer ses émotions en
mangeant, de cesser peu à peu d’être dépendant
d’addictions alimentaires. Manger pour de vrai.
Donc, manger simplement, parce que mon corps me
demande certains aliments à un moment donné, et
j’écoute ses demandes. Les bénéfices que je retire de
cette façon de me nourrir sont inestimables, car je
jouis d’une bien plus grande énergie, d’une résistance
accrue (muscles, sommeil) et d’une grande clarté
d’esprit. C’est extraordinaire d’expérimenter toutes
les découvertes qu’offre le manger cru  !
16
Le témoignage de Nef
J’ai envie de dire que nous avons la vie que nous
choisissons ; elle est à la hauteur de nos choix
personnels, la grande difficulté étant de ne pas faire
de ces choix des impasses. En 25 ans, toutes les
personnes que j’ai rencontrées qui ont expérimenté
le crudivorisme (dans sa diversité) dégageaient
un mieux-être, un bien vivre. Quand je dis
« crudivorisme », cela signifie le moins transformé
possible (ni mélangé, ni écrasé, ni mixé, ni broyé, ni
centrifugé, etc).
Sur un plan purement biologique, il me semble
évident que nous sommes faits pour manger ainsi.
Tant que c’est un choix personnel qui n’engage que
soi, il est simple ! Il s’est compliqué pour ma part
avec l’arrivée de mes enfants, ayant fait également le
choix de l’accouchement à domicile, de l’instruction
à domicile, du travail à domicile MLM (multi level
marketing), du bonheur à domicile en somme ! Il
est devenu difficile d’harmoniser tout cela sans pour
autant être cataloguée de « bohème » par des gens
qui ne méritent pas à mon sens de prononcer ce mot,
négative ! Et pourtant je ne peux m’empêcher de
songer que ceux qui ont à redire sont juste envieux :
- mes grossesses se sont très bien déroulées,
- mes accouchements ont été orgasmiques,
- mes deux fils sont ma fierté, et leurs grandes
qualités humaines font que je ne suis pas du tout
inquiète pour eux.  
Pour moi, le passage au cru s’est fait « à la guerrière »
du jour au lendemain. J’ai eu envie d’essayer une
semaine, et cette semaine dure depuis 25 ans ! J’ai
persévéré car j ‘ai rencontré d’autres personnes dont
Des gens pour qui c’était tellement évident qu’ils n’en
parlaient plus, et ce sont eux qui m’ont réellement
aidée. Ce qui apparaît pour une particularité aux
yeux des autres était la norme pour eux, et c’est en
me rapprochant de leur attitude que j’ai pu réellement
accompagner mes enfants, les comprendre et trouver
les compromis adaptés à chaque situation, vivre dans
la compréhension, la souplesse et le dialogue !
Le biologique allant mieux, il est évident que les
bienfaits rebondissent sur le psychique et que le
spirituel ne s’en porte que mieux ; de grandes
synchronicités se font dans ce qu’il y a de plus
subtil en nous. Ce changement vient aussi caresser
notre sexualité et nous la réécrivons en y ajoutant
des plaisirs que l’on ne trouve que dans le jardin des
délices !
 Manger cru en famille

Le témoignage de Valérie à éliminer. Mais je ne pourrais pas revenir

en arrière. Durant une année je fus la seule à
Il y a deux ans, suite à la naissance de notre septième la maison à manger cru à près de 100 %. Mes
enfant, j’ai été renvoyée à la nécessité de trouver une enfants et mon mari mangeaient le soir cru mais
nouvelle voie en matière d’alimentation. J’avais eu le reste du temps c’était le cuit qui s’imposait. Je
une expérience difficile durant ma grossesse et, même me souviens combien j’avais l’impression aussi
si nous mangions bio depuis des années, j’avais pris de me nourrir de cuit en humant simplement les
du poids, j’avais des problèmes de digestion, j’étais molécules lors de la cuisson du repas du midi. Et
envahie de candida... Je travaillais aussi depuis puis nous sommes partis pendant un mois aux
longtemps à maîtriser mes troubles de l’humeur, Etats-Unis. Je continuais à manger cru, les enfants
mais je n’y parvenais que de manière sporadique.  et mon mari en partie aussi sauf à l’heure du
goûter, où ils prirent l’habitude quasi quotidienne
J’étais prête et en même temps fataliste, me
d’un chocolat chaud et d’une pâtisserie. Notre
condamnant à ne plus pouvoir changer. J’avais lâché
bébé avait des selles épouvantables, mais il ne
prise et à la sortie d’un hiver, je me suis sentie pleine
résistait pas à cet appel massif de sucre. J’ai laissé
d’une frénésie nouvelle. C’est là que j’ai partagé
faire jusqu’à notre retour, où j’ai décidé que c’était
le repas d’une famille qui restera toujours dans
le cru qui garnirait nos corps. J’avais le sentiment
ma mémoire... Ils étaient tous regroupés, assis à
d’une overdose : j’assistais à leur querelle autour
même le sol, tous courbés, concentrés autour d’une
des aliments, j’observais leur excitation, comme
même tâche. Leurs gestes me semblaient tellement
une effervescence malsaine et fébrile.
familiers, tellement naturels que j’ai reconnu en eux
quelque chose de moi que je n’écoutais pas souvent. Nous étions en plein été et la transition se fit
J’ai été à leur rencontre. Je voulais savoir ce qui naturellement. Je garde même le sentiment que
les reliait. Je découvrais ce principe très simple qui le contraste leur fit tout simplement du bien.
m’était pourtant inconnu : manger les aliments tels Aujourd’hui tout le monde mange cru. Un an plus
qu’ils se présentaient dans la nature.  tard, ils ont gardé le rituel du samedi soir durant
lequel ils se confectionnent un repas cuit mais,
J’ai montré au début quelques réticences tout en étant
petit à petit, les portions diminuent ; le sucre est
intérieurement convaincue. J’ai résisté, opposant
encore présent mais à dose moindre. Les débuts
des arguments inscrits en moi comme autant de
de semaine sont difficiles pour notre bébé, surtout
programmations inconscientes : «  Le cuit permet
quand il y a du gluten dans le repas du samedi soir.
de mieux digérer. »  ; «  Le cuit permet d’éliminer
J’ai l’impression d’une dépendance qui se délite,
certaines bactéries. »  ; «  Le cuit permet la diversité,
d’un poison qui s’élimine. Certains découvrent des
la variété. », «  Le cuit sublime les aliments. » … Je
fruits ou des légumes qu’ils détestaient. Ils sont
ne savais pas trop comment faire. Je n’étais pas en
autonomes. Chacun élabore son repas en fonction
contact régulier avec des personnes qui mangeaient
de ses propres besoins. 
cru. Puis j’ai lu des ouvrages qui expliquaient
précisément les méfaits de la cuisson. Et cela devint Notre maison est aujourd’hui débordante de
plus évident encore. Cet écœurement que j’éprouvais couleurs, d’odeurs, de formes variées, d’une
de plus en plus quand je mangeais cuit s’intensifia, et alimentation simplement vivante !
je passai alors à une alimentation à près de 100 %
de cru. Au bout de trois/quatre mois j’avais perdu Propos recueillis par Jérémy Fourestier
près de dix kilos sans aucun effort. Ce fut une vraie Photos : Catherine Forest
métamorphose, celle du physique d’abord, car visible,
et que me renvoyèrent bon nombre de personnes.
Leur étonnement m’étonna et me fit réaliser à quel
point j’avais changé. 
Ce fut également une métamorphose intérieure.
J’étais plus légère et je me sentais sur d’autres plans
bien plus légère aussi. 

Les mois qui suivirent ne furent pas aussi faciles,

car j’éliminais et je continue aujourd’hui encore

17
 On s’y met

Pourquoi les enfants

crudivores rêvent-ils
d’ouvrir une pizzeria ?

S
i l’on me demande de m’exprimer sur le sujet des enfants, de parler
de l’importance de l’alimentation et des choix alimentaires dans leur
comportement, leur développement, leur santé, je me vois obligé
d’aborder la question par de multiples biais. Selon que l’on se place sur le
plan purement physiologique, sur le plan émotionnel ou sur le plan social,
la réponse ne sera pas la même… Loin s’en faut !

En préambule, je tiens à préciser une notion qui est importante à mes yeux : la différence
fondamentale qu’il y a entre un adulte et un enfant quand il s’agit de choix alimentaires.
En tant qu’adultes, nous avons fait des expériences librement, nous avons développé
une conscience, un intellect qui nous permettent d’analyser notre vie, nos choix de vie
et, peut-être, de faire des choix différents parce que nous avons expérimenté ce qui ne
nous convenait pas.
C’est tout différent pour un enfant, juste arrivé dans cette vie, qui expérimente, s’amuse,
et va spontanément vers ce qui lui fait plaisir… Autant nos choix pourront être des choix
intellectualisés et conscientisés (dans l’idéal !), autant il est nécessaire de se souvenir
que pour un enfant le principe de plaisir immédiat prime, et qu’il serait illusoire de
vouloir faire appel à sa raison et à sa volonté en matière d’alimentation…
Donc, nous allons voir pourquoi s’intéresser au régime alimentaire d’un enfant, quel
intérêt il y a à lui faire consommer des fruits et légumes crus, quels sont ses besoins
physiologiques réels et comment mettre en place une alimentation plus saine.
Les besoins physiologiques de l’enfant
Il n’y a, à mon sens, qu’un seul aliment physiologique naturel pour un bébé : le lait
maternel.
Or, vous serez peut-être surpris d’apprendre que le lait maternel est composé environ
pour moitié de produits gras, pour un peu plus de 40 % de sucre, et pour seulement 7 %
de protéines… Voilà encore de quoi mettre à mal le mythe des protéines nécessaires à
la croissance des tissus et des organismes, quand on sait que les trois premières années
de l’enfant sont la période où il aura la plus forte croissance de sa vie.
Dès un an, l’enfant est capable de consommer des produits par lui-même, parfois même
avant, sans pour autant remplacer totalement le lait maternel (chaque cas et chaque
enfant étant différent). Tout naturellement, il est légitime de penser que son alimentation
va coller à peu près à la composition du lait maternel. C’est pourquoi j’insiste souvent
sur la nécessité de proposer suffisamment de produits gras (avocat, fruits oléagineux,
etc.) à un enfant. Des produits gras et des produits sucrés. Et le petit peu de protéines, il
le trouvera facilement dans les légumes et les fruits oléagineux qu’il pourra consommer.
Les besoins physiologiques de l’adulte sont, quant à eux, bien différents : une grande
majorité de sucre, peu de graisse, et tout aussi peu de protéines.
C’est la différence profonde qui existe entre un enfant – dont la croissance du cerveau

18

n’est pas terminée (nécessité de produits gras)
et dont les besoins alimentaires, en termes de
calories, sont colossaux (les produits gras sont
plus denses en termes de calories que les produits
sucrés) – et un adulte qui a terminé sa croissance.
Nous pouvons donc retenir comme règle, que
l’alimentation du très jeune enfant sera composée
pour moitié de produits gras et pour moitié de
produits sucrés, et qu’elle évoluera doucement
pour arriver à l’âge adulte à une alimentation
principalement axée sur les produits sucrés. Ne
limitez donc pas vos enfants quand il s’agit de
manger du gras !
Nous ne pouvons pas calquer les besoins de
l’enfant sur ceux de l’adulte.
Nous mésestimons d’ailleurs bien souvent la
capacité de l’enfant à sentir par lui-même ses
besoins réels (en quantité et en qualité).
Tout cela s’entend bien sûr dans un référentiel
cru, et quand je parle de « produits sucrés » , vous
aurez compris que je parle de fruits ! Les enfants
adorent les fruits. Est-ce si étonnant ? En tout cas,
ils les apprécient fortement tant qu’ils n’ont pas
rencontré le pouvoir fascinant des céréales…
Pour clore ce petit paragraphe, je voudrais
évoquer une question qui revient souvent : les
enfants ont-ils besoin de produits animaux ? Je
sais que c’est une question qui divise, pourtant
physiologiquement parlant ils n’en ont pas besoin,
que ce soit en terme de qualité ou de quantité.
Et nombre d’enfants végétariens ou végétaliens
depuis leur naissance sont là pour le prouver…
Photo : Catherine Fourest
Manger cru en famille
Quel est l’intérêt, pour un enfant, de manger cru ?
Votre enfant fait des otites à répétition, sinusite sur sinusite, tousse toute
la journée, a de l’eczéma ? Alors vous avez tout intérêt à reconsidérer
la manière dont il se nourrit. Votre enfant est dit « hyperactif »  ? Alors
il est vital pour lui comme pour vous que vous reconsidériez la manière
dont il mange…
Votre enfant refuse ce que vous lui proposez à manger, ne mange pas
aux « heures des repas »… Alors il est vital de reconsidérer la manière
dont vous le nourrissez. 
Manger cru, pour un enfant, c’est d’abord supprimer énormément de
classes d’aliments intoxicants et congestionnants pour l’organisme.
Sans être exhaustif, et je vous engage fortement à faire vos recherches
par vous-même, je citerai :       
Les produits laitiers : ils congestionnent et rendent la lymphe épaisse,        
particulièrement dans la partie supérieure du corps, tronc et tête. Toutes
les pathologies de type otite, sinusite, bronchiolite, pneumonie, rhume,
maux de tête, migraine, ne sont que des tentatives du corps de diminuer
la congestion induite par les produits laitiers au niveau cervical. La
suppression de tous produits laitiers amène automatiquement à une
forte diminution puis à une disparition de ce type de « maladie » .
        
Les céréales à gluten (blé, épeautre, petit épeautre, kamut, etc.) : on relie
directement leur consommation aux états dits «  d’hyperactivité »  et de
« troubles de l’attention »  chez l’enfant. La suppression des céréales à
gluten, et uniquement leur suppression définitive, peut vous permettre
de découvrir un tout nouvel enfant au niveau du comportement.
Les enfants ne sont pas hyperactifs, ils sont victimes de l’excitation
permanente de leur système nerveux par les protéines anormales issues
des dérivés du blé. C’est un peu comme un aiguillon qui leur torture le
système nerveux en permanence.
Les sucres dénaturés, véritables poisons du système nerveux ; le sel en
grande quantité, poison pour les reins, et tous les produits cuits à haute
température, formant des molécules anormales que le corps va stocker
et accumuler… (voir les articles précédents sur la détoxication).
À côté de cela, une abondance de fruits et de légumes va leur apporter
tous les éléments minéraux, vitaminiques et alcalins nécessaires à la
construction d’un corps sain, plein d’énergie, qui ne sera pas bouffi
par la suralimentation. Le système nerveux, qui ne sera plus en alerte
permanente, n’induira plus des comportements de type « hyperactif »
ou violent.
Un seul article est bien trop court pour développer ce sujet. J’espère
pouvoir y revenir dans les prochains mois.
Comment initier le changement?
Comme je l’ai dit plus haut, les enfants fonctionnent essentiellement
suivant le principe du plaisir immédiat. Faire appel à leur intellect
pour les « raisonner »  est illusoire. Alors comment faire quand on veut
réformer l’alimentation de son enfant ou l’habituer dès son plus jeune
âge à manger sainement ?
19
 On s’y met
Il va sans dire que l’enfant a le droit d’expérimenter
cette vie librement, et que rien de beau, rien de
constructif, rien d’épanouissant ne surgit de la
coercition, même pour « le bien de l’enfant » .
Mon discours est toujours le même : chaque fois que
vous apporterez un peu plus de fruits, de légumes,
de jus dans la vie de votre enfant, ce sera un gain
pour lui !
Photo : Yann Deva Mais avant tout il faut que vous le viviez, vous-même,
dans la joie ! Ne demandez pas à un enfant de faire
ce que vous ne faites pas vous-même. Il fonctionne
par imitation et vous êtes son premier modèle.
La seule influence que l’on puisse réellement avoir
sur quelqu’un, c’est de l’inspirer, de lui donner envie,
de « l’attirer » , et ce n’est donc que si vous êtes
épanouis, dans la joie et la souplesse que votre enfant
aura envie de partager votre expérience…
Il est donc selon moi très important de se souvenir
que, au-delà de toutes les expériences magnifiques et
les apprentissages que vous pourrez apporter à votre
enfant, il fera lui aussi sa propre expérience de la vie,
et qu’à certains moments cela ne vous plaira pas du
tout…  au détriment d’autres sans encourir de graves
Que l’on commence avec un enfant nouveau-
né, ce qui est l’idéal, ou avec un enfant un peu
plus âgé, les méthodes diffèrent beaucoup…
Pour un bébé, il suffit de lui proposer des légumes et
des fruits comme diversification… En indexant son
goût, dès le plus jeune âge, sur les fruits et légumes
crus, non transformés, vous lui permettez de bâtir
tous ses repères dans un référentiel dans lequel son
instinct va pouvoir s’exprimer librement… Dans de
telles conditions, il est essentiel que les parents aient
confiance dans les besoins exprimés par leur enfant,
et lui laissent une grande liberté au niveau du choix
et de la quantité de ces aliments, tant que cela reste
dans le cadre fixé. Ce cadre est à la fois rassurant et
structurant pour l’enfant. S’il est évident qu’un jour
ou l’autre il ira expérimenter hors du cadre, cela ne
rend pas inutile, loin de là, ces premières années
dans un contexte alimentaire «  idéal  » . Il recevra
ainsi, dans sa période de croissance maximale, les
meilleures sources de nutriments.
Tout ceci nécessite un changement profond aussi…
chez les parents ! Car il s’agit d’apprendre à faire
confiance à l’enfant qui connaît mieux que vous ses
besoins.  fruitiers, la croissance des fruits…
C’est une fonction normale du corps que d’être
à même de déterminer les aliments propices à sa
propre nutrition. Que ce soit en termes de qualité de
20
produits ou de quantité, faites-lui confiance ! Il sera
bientôt votre meilleur enseignant…
Il s’agit donc uniquement de lui proposer une palette
alimentaire la plus diversifiée possible, en s’adaptant
aux saisons. A partir de cette palette, le bébé va
exprimer des choix, des préférences : des besoins.
Moins nous interférerons, mieux ce sera.
Vous lui aurez permis d’indexer ses repères dans un
référentiel qui est le référentiel normal pour l’espèce
humaine, et c’est une richesse extraordinaire.
Pour un enfant plus grand, comment introduire
des changements dans son régime alimentaire sans
rentrer dans la confrontation ou la coercition ?
Car c’est bien de cela qu’il s’agit : éviter à tout prix
ces deux travers. Que vaudrait une alimentation plus
« physiologique » , si c’est au prix d’une contrainte
psychologique telle sur l’enfant qu’il en soit lésé au
niveau émotionnel et psychique ? Attention à ne
pas confondre les objectifs ! Un « être humain »
est comme son nom l’indique plus qu’un corps
humain. On ne peut privilégier certaines dimensions
déséquilibres.
Dit plus simplement : si vous cherchez à imposer,
vous partez perdant.
L’approche que je vous propose est tout autre : je
nomme cela « l’entraînement par la joie » .
Elle consiste à mettre de la joie, du désir, du plaisir,
de l’enthousiasme dans cette démarche ! Il ne s’agit
pas d’enlever, il s’agit d’ajouter des choses qui, petit à
petit, en douceur, viendront remplacer d’autres choix
alimentaires moins adaptés.
Cela donne quoi, en pratique ?
L’une des habitudes les plus faciles à rajouter
est l’habitude quotidienne des jus de fruits et de
légumes frais, faits maison avec un extracteur de
jus. Ne serait-ce que ça dans une journée, ce sera
un apport merveilleux de nutriments et de vraie « 
nourriture «  pour votre enfant. Les jus sont colorés,
les jus sont délicieux, et surtout les jus sont tellement
joyeux à faire ensemble ! Car c’est là le maître mot :
faire ensemble. Impliquer l’enfant, jouer avec les
senteurs, les odeurs, les couleurs. Aller ensemble au
jardin cueillir, récolter, ramasser des produits. Aller
ensemble chez le producteur. Observer les arbres
En fait, il s’agit de faire en sorte que les fruits et
légumes crus deviennent des compagnons quotidiens,
qui soient présents dans la cuisine, qui soient présents

dans des paniers, sur la table, que l’on côtoie au
quotidien et qui, petit à petit, deviennent dans
l’imaginaire de l’enfant des aliments «  normaux » .
Ce qui ne sera jamais le cas s’il n’a pas « vécu avec
les fruits et légumes crus » .
Une approche en plusieurs étapes
Voici un plan indicatif pour initier une transition
alimentaire en douceur avec les enfants, avec pour
objectif une alimentation qui abonde en fruits
et légumes crus, et la suppression des  « poisons
majeurs »  de notre alimentation, tout en évitant le
grand danger qu’est le sentiment de frustration chez
l’enfant… Sur ce point, la progressivité, la douceur
et l’adaptation (de la part des parents) sont fortement
requises !
Étape n°1 : préférer au maximum des préparations
faites maison aux plats «  tout préparés » , bourrés de
conservateurs et d’additifs alimentaires. Privilégier
les produits issus de l’agriculture biologique.
Étape n°2 : remplacer les produits à base de gluten
(pâtes, farine, pain) par des équivalents sans gluten,
diversifier les sources de céréales en ayant recours au
quinoa, au millet, etc.
Étape n°3 : supprimer progressivement les produits
laitiers, en commençant par ceux à base de lait de
vache et pasteurisés (garder les produits à base de lait
de chèvre cru dans un premier temps).
Étape n°4 : introduire des jus de légumes et de fruits
frais comme habitude quotidienne, remplacer les
goûters par des fruits.  punition, ce sera juste un ratage...
Étape n°5 : diminuer puis supprimer tous les
produits céréaliers, remplacés par des légumes cuits
à la vapeur (pomme de terre, choux divers, carotte,
etc.). Le petit déjeuner devient exclusivement
composé de fruits et de jus.
Étape n°6 : des fruits crus, des légumes crus, des
jus à profusion et quelques légumes cuits de temps
en temps…
Étape n°7 : des fruits, des légumes en quantité et en
qualité suffisante.   pizzeria, avancez avec douceur, en étant attentifs au dialogue et à
Des «  recettes crues »  à base de fruits, il y en a
quantité. Peut-être cela fera-t-il l’objet d’un prochain
article spécifique sur des recettes «  approuvées par
les enfants » si le besoin s’en fait sentir…
Une autre facette à considérer, c’est la représentation
sociale que peut avoir pour l’enfant des choix qui
auront tendance à ses yeux peut-être à le marginaliser.
Pour l’aider, il y a plusieurs possibilités : participer
à des rassemblements de crudivores dans lesquels il
pourra côtoyer d’autres jeunes de son âge qui mangent
Manger cru en famille
comme lui et se faire des amis, se
rendre compte « qu’il n’est pas le
seul » . Organiser des après-midi
avec ses amis, chez vous, où
vous prévoyez un goûter cru.
Pour dire les choses simplement,
le vrai défi c’est que votre
enfant soit joyeux, heureux de
son « originalité »  qu’il saura
transmettre à ses amis, et non
Photo : Photo : Catherine
Fourest Fourest
qu’il la vive comme une honte Catherine
ou un fardeau. Et selon mon
expérience, la dimension sociale bloque la plupart des adolescents. Il
est donc très important de ne pas négliger ce point et de lui donner
toute son importance.
Alors, est-ce envisageable d’apporter des modifications dans le régime
alimentaire d’un enfant, pour aller dans le sens de son bien-être ?
Bien évidemment ! Mais il s’agit de le faire avec clairvoyance. Combien
d’adultes adoptent des changements alimentaires dans une forme de
coercition personnelle en s’imposant mentalement leur propre choix !
Ça marche un temps, ou ça ne marche pas. N’espérez pas faire de
même avec votre enfant, sinon vous déclencherez chez lui des stratégies
d’évitement, de mensonges, et des obsessions alimentaires : plaquettes
de chocolat cachées sous le lit ou photos de pizzas affichées dans sa
chambre...
Quoi qu’il en soit, ne mettons pas la barre trop haut, et commençons
déjà par incarner nous-même dans la joie ce vers quoi nous désirerions
qu’il aille. 
Si au final pour votre enfant les fruits ou les jus de légumes riment avec
Il s’agit donc, tout autour de votre enfant, de manifester la joie, le
plaisir, la multiplicité des couleurs, des saveurs et des odeurs, le bien-
être qui réside dans les fruits et légumes crus, dans leur consommation,
dans leur culture.
Il s’agit surtout de dédramatiser tout cela, car si vous-même vous posez
la question actuellement de votre régime alimentaire, il y a fort à parier
que votre enfant mange déjà bien plus sainement que la plupart de ses
amis. 
Alors pour éviter que votre enfant ne rêve à ses 15 ans d’ouvrir une
l’écoute de ses besoins à la maison. Faites « au mieux »  à l’extérieur,
et surtout soyez attentifs au sentiment de frustration qui pourrait naître
chez lui. 
Thierry Casasnovas
http://vivrecru.org
Retrouvez une semaine de Vacances crues en famille, proposée par Thierry, du 28 juillet au
4 août, à quelques kilomètres au sud de Perpignan, sous le thème « Des fruits, du soleil, du
partage, la mer »… Quelques activités seront proposées aux enfants au cours de la journée.
Des enseignements seront proposés aux parents autour de la parentalité, l’alimentation crue, la
vannerie… Pour le reste, ce sera échanges, farniente, jeux, joie… Prévoir tente.
21
 Interview
rubrique

« Mon fils a guéri de ses

maladies chroniques en
à peu près 11 mois. »
K
aren Ranzi est conférencière, coach en crudivorisme, chef de crusine,
orthophoniste et l’auteur du livre Creating Healthy Children : Through
Attachment Parenting and Raw Foods. Vous pouvez la retrouver sur le
site http://superhealthychildren.com 

Le chou brave : Quand as-tu commencé à manger cru ?

Karen Ranzi : J’ai commencé à manger cru en 1994 quand mon fils,
encore bébé, faisait de l’asthme, des infections ORL chroniques et
des allergies alimentaires. Après être allé voir de multiples docteurs,
allopathiques comme holistiques, j’ai repensé à ma grand-mère et à la
façon dont elle avait guéri quelques dizaines d’années plus tôt.
En effet, ma grand-mère paternelle, Célia, avait souffert d’un asthme
sévère et d’un emphysème au début des années 1920. Elle fut
hospitalisée et les docteurs ne lui donnaient que 6 mois à vivre... Un
de ses frères lui écrivit pour lui conseiller de devenir végétarienne et
Photo : Catherine Fourest
d’adopter graduellement un régime à base de fruits et de légumes. Elle
lut le livre d’Arnold Ehret, The Mucusless Diet Healing System au
même moment et se lança dans le chemin de la survie et de la santé.
Ma grand-mère Célia surprit tous les docteurs en vivant encore 45 ans.
Il se trouve que ma mère avait initialement promis à mon père de nous
élever en tant que végétariens mais, comme elle n’y croyait pas et qu’elle
avait peur des carences, elle nous donnait de la viande et beaucoup
d’aliments cuits. J’étais souvent malade enfant et prenais souvent des
médicaments.
Il y avait beaucoup de débats à propos de la nourriture et de la
médecine entre ma mère et ma grand-mère. En privé, ma grand-mère
me conseillait de ne pas manger d’animaux, mais surtout des fruits et
des légumes. Elle et mon père me semblaient excentriques et même
fanatiques quand j’avais 8 ans parce qu’ils mangeaient différemment,
n’allaient jamais chez le docteur ni ne consommaient de médicaments,
et avaient des idées très particulières sur le fonctionnement du corps. Ils
avaient également un respect des animaux et de la Nature que personne
d’autre ne semblait avoir.
Je suis devenue végétarienne à 17 ans pour des raisons éthiques, parce
que je crois que l’être humain n’a pas le droit de tuer et manger des
animaux. Je ne me suis préoccupée de l’aspect santé que bien plus tard,
quand mon second enfant devint malade. Après trois années de vaines
visites chez divers médecins, et comme je me rappelais les histoires
de ma grand-mère, j’ai commencé à chercher des témoignages de
crudivores. J’ai trouvé une association à Manhattan, et ils m’ont donné le
soutien dont j’avais besoin pour changer de régime. Mon fils avait 3 ans

22

et ma fille 5 ans et demi à ce moment-là. Je me suis
mise à leur donner des jus verts, des smoothies, des
fruits, des légumes, des noix et des graines. Mon fils
a guéri de ses maladies chroniques en à peu près 11
mois. Ce fut une guérison incroyable et spectaculaire
qui a complétement changé nos vies.
Suite à cette expérience, je ne voulais plus manger
d’aliments cuits, donc nous nous sommes retrouvés
à manger cru et végan. J’étais au centre de l’univers
de mes enfants et ils ont suivi mon exemple, sauf en
vacances où ils mangeaient parfois cuit.
Devenus adolescents, ils durent « s’adapter », donc
leurs régimes évoluèrent, mais ils restèrent toujours
végétariens. Ma fille est redevenue crudivore quand
elle est tombée malade, une fois, à l’université. Je
suis restée crudivore à 100 % depuis 1994 et n’ai
aucun désir de vivre autrement.
Lorsque tu as accouché, tu mangeais
encore cuit, connais-tu des témoignages
d’accouchements de crudivores ? Quels
différences as-tu constatées ?
Mon second accouchement fut difficile, puisque mon
fils a eu une dystocie des épaules. J’avais pris trop
de poids pendant la grossesse. C’est grâce à la sage-
femme qui m’accompagnait que j’ai pu accoucher
naturellement, alors que beaucoup de femmes dans
cette situation finissent par avoir une césarienne. De
nombreuses femmes (dont moi), même crudivores,
s’inquiètent de manger assez de protéines lors de
leur grossesse. Mais, selon moi, il n’y a absolument
aucun problème de carence avec les protéines !
Par contre, après l’accouchement, il faut allaiter
son enfant jusqu’à la fin de sa première année au
minimum, pour qu’il ait toutes les protéines et tous
les acides gras dont il a besoin. Même le cru ne peut
remplacer l’allaitement.
Je suis en lien avec des sages-femmes qui suivent des
grossesses crudivores et j’ai de plus en plus de retours
à ce sujet. Les accouchements de ces femmes sont
généralement plus rapides et plus faciles.
Manger cru en famille
Que conseilles-tu pour une grossesse crudivore et un
accouchement optimal ? Pour un allaitement crudivore ?
La mère doit prendre soin d’elle à tous les niveaux : physique, mental
et spirituel. La nourriture qu’une femme enceinte consomme est le
fondement de la santé de l’être à venir. Ce qu’elle mange et ressent
affecte le développement de l’enfant.
Je ne recommande pas qu’une femme devienne 100 % crudivore durant
sa grossesse, car les toxines accumulées auparavant et stockées dans la
lymphe reviendraient alors brusquement dans le sang. Cependant, se
mettre à manger 70 à 80 % de cru en complétant avec des légumes cuits
assurerait un bon apport nutritionnel pour la mère et le bébé.
C’est important qu’une crudivore enceinte mange de manière variée
des fruits, des feuilles vertes et autres légumes, des noix, des graines
(germées si possible)... les algues peuvent également être intéressantes.
Les smoothies et les jus verts sont extraordinaires pour l’apport en
minéraux, et je recommande d’en prendre tous les jours.
Certains types de crudivorisme ne conviennent pas, il est important
de comprendre que tous les aliments crus ne sont pas bénéfiques dans
toutes les conditions.
Je déconseille les produits « crus » mais raffinés ou déshydratés. Ils
sont toxiques et ne devraient pas être ajoutés dans les recettes. Le cacao
aussi est un excitant qui ne devrait pas être utilisé.
On trouve toutes les vitamines, minéraux, acides gras, protéines et
autres en abondance dans les fruits, les légumes, les noix et les graines.
Ce sont les fruits qui nous donnent le plus d’énergie, le sucre dont nous
avons besoin pour vraiment vivre notre vie. Les légumes alcalinisent
notre corps, et les feuilles vertes en particulier nous apportent plein de
minéraux.
Je recommande aussi un programme d’exercice quotidien. Ce n’est pas
le bon moment pour être sédentaire ! Je sautais sur mon trampoline
et randonnais jusqu’au dernier mois de ma grossesse. Même lors du
dernier mois, je faisais de longues marches pour me revigorer et me
préparer à l’accouchement. La gymnastique, et le yoga qui apporte
en sus la paix et le calme, sont excellents.Il faut aussi dormir assez,
passer du temps à l’extérieur, au soleil, éviter le stress et profiter de
relations positives. Une relation heureuse et sereine avec notre conjoint
est une des choses les plus importantes pour notre grossesse, notre
accouchement et, par la suite, notre vie de famille.
Pour la santé physique et émotionnelle de l’enfant, je conseille
l’allaitement long. L’être humain est un mammifère qui a besoin de
temps pour grandir, il faudrait allaiter exclusivement un an et continuer
encore en diversifiant au moins une année supplémentaire.
Quand je suis devenue crudivore, je nourrissais encore mon second
enfant. J’ai eu soudainement du lait en surabondance et j’aurais
pu nourrir d’autres bébés. Pour l’allaitement, je recommande des
nourritures riches en eau comme la pastèque, le concombre et l’eau
de coco pour augmenter la production de lait. Les graines germées de
fenugrec sont aussi très efficaces.
23
 Interview

Comment introduire le cru auprès d’un tout- plus ils les apprécient. Le but étant de supprimer les
petit ? nourritures raffinées, industrielles et les produits
animaux. Laissez toujours à disposition des fruits et
La nourriture solide peut être introduite à la fin
des légumes dans d’attirants paniers ou dans des bols
de la première année selon l’envie de l’enfant et
colorés, les enfants sont sensibles à la présentation et
sa dentition. Un enfant ne devrait rien avoir à
remarquent très vite quels aliments vous mettez en
mâcher avant d’avoir assez de dents. Les enfants
avant. Et prenez vous-même plaisir à manger cru, il
qui commencent à manger trop tôt développent des
n’y a pas meilleur moyen de leur donner envie !
allergies.
Pour commencer, le mieux est qu’ils mangent des Tu nous a raconté comment le crudivorisme
repas à base d’une seule sorte de fruit riche en permit à ta grand mère et à ton fils de guérir,
sucre, découpé en petits morceaux, comme de la mais quels effets as-tu constatés sur toi-même?
banane, de la poire, de la mangue, de la pêche ou Un effet immédiat et spectaculaire fut la disparition
du melon. Après la première année, je recommande totale de l’acné kystique qui ne m’avait pas quittée
d’introduire des feuilles vertes pour l’apport en durant 25 ans. J’avais déjà observé une amélioration
vitamines, minéraux et acides aminés. Si elles sont en arrêtant les produits laitiers, mais le cru a été
trop difficiles à mâcher, vous pouvez les faire en jus. encore plus radical et, en trois mois, même les
Comment diriger vers le cru l’alimentation anciennes cicatrices étaient parties.
d’enfants plus âgés ? Quand j’étais adolescente, j’avais demandé à des
dermatologues si le régime alimentaire pouvait avoir
C’est dans ce cas que j’observe le plus d’améliorations
une influence sur l’état de ma peau. Ils m’avaient
sur la santé, le poids, la concentration et la
répondu que « ça n’a rien à voir, l’acné a une cause
psychologie. Je me concentre d’abord sur les goûters
génétique ». Bien des années plus tard, j’ai prouvé
en remplaçant les nourritures industrielles par des
qu’ils avaient tort.
fruits et des légumes avec une petite sauce. Si je
peux amener les enfants à prendre J’avais aussi des problèmes de digestion liés au
plaisir à manger des fruits, qui syndrome de l’intestin irritable.
Voici une de mes sauces Ils disparurent avec mon passage
sont pleins de fibres et d’eau, alors
favorites au cru ; mon corps se mit à
ils re-alcaliniseront leur corps
et régénéreront leurs intestins. 1 tasse de concombre découpé fonctionner correctement, et
Mais les enfants n’en ressentiront 3 c. à c. de pignons de pin même mes règles sont devenues
véritablement les bienfaits que s’ils (trempés quelques heures) régulières et indolores. Quand je
ne mangent pas en même temps de Le jus d’un demi-citron suis arrivée à la ménopause, je
nourritures raffinées ou industrielles Deux dattes séchées réhydratées n’ai expérimenté ni la dépression,
qui entravent la détoxification. ni les bouffées de chaleur, ni
1/4 de tasse d’aneth découpée (ou les insomnies, ni les problèmes
J’organise des rencontres appelées plus selon les préférences)
hormonaux. J’ai souvent vu ce
« Raw Food Fun for Families » où je
maintien du bien-être lors de
partage des histoires et des poèmes 1 ou 2 branches de céleri
découpées la ménopause chez les femmes
sur les bénéfices du crudivorisme.
crudivores.
Ces rencontres ont converti de Mixer le tout jusqu’à ce que ce soit
nombreux enfants, même des crémeux, et régalez-vous ! J’ai aussi remarqué que je suis
enfants qui ne mangeaient aucun plus calme, plus énergique et
fruit ni légume. Bien sûr, le soutien de la famille et plus vivante que jamais avant.
des copains est très important, surtout que les enfants J’ai l’impression qu’un brouillard présent pendant
adorent préparer de la nourriture avec d’autres des années dans mon cerveau s’est dissipé, et que j’ai
personnes. gagné en lucidité.
Les enfants aiment les sauces, et c’est un bon moyen Un aspect négatif que je n’avais pas prévu, c’est les
de les amener à manger des légumes. J’ai vu tant problèmes dentaires ! Nous avons mangé beaucoup
d’enfants manger des feuilles vertes (chou, laitue, trop de fruits secs (qui sont d’ailleurs souvent cuits)...
épinard...) et d’autres végétaux en se délectant des Tout le monde devrait savoir qu’il ne faut pas manger
sauces ! des sacs entiers de fruits secs ou autres friandises, et
qu’il faut toujours se brosser les dents tout de suite
Plus les enfants mangent de fruits et de légumes crus,
après en avoir mangé.

24

À ton avis, comment avoir une bonne santé
dentaire avec le crudivorisme ?
C’est un domaine à prendre très au sérieux,
puisque de nombreux crudivores ont des problèmes
dentaires. Comme expliqué plus haut, nous avons
eu des problèmes dentaires quand nous mangions
trop de fruits secs. De manière générale, les
aliments déshydratés collent aux dents et favorisent
l’apparition de caries.
De plus, certains croient que, au vu de notre régime
santé, il n’est pas très important de se brosser les
dents. Comme je pratique l’éducation non violente,
je n’insistais pas pour que mes enfants se brossent les
dents quand ils ne le voulaient pas. Je n’ai réalisé que
plus tard mon erreur. Un programme de brossage
quotidien est essentiel, et les parents devraient
brosser les dents de leurs enfants tant qu’ils ne savent
pas le faire correctement eux-mêmes.
Voici quelques informations développées plus avant
dans mon livre :
Il ne faut pas manger trop de noix et de graines, car
ces aliments sont acidifiants et peuvent provoquer un
relâchage du calcium des os, dents et tissus dans le
sang pour maintenir le pH. (Note de la rédaction : de
même, lorsque le corps détoxine des déchets acides
qui étaient stockés dans le corps avant le passage au
cru, l’organisme va souvent chercher dans les dents
et le squelette des minéraux pour compenser l’excès
d’acidité libéré par la detox).
Lors de la transition vers le crudivorisme, il faut
spécifiquement bien se brosser les dents pour
compenser la détoxication orale.
Se brosser les dents avec du bicarbonate de sodium
est une bonne option.
Vous n’avez pas besoin de vous inquiéter pour vos
dents si vous les brossez régulièrement et que vous
laissez suffisamment de temps entre les repas pour
qu’elles puissent se reminéraliser.
Pour toi, dans quel chemin philosophique ou
spirituel s’enracine le crudivorisme ?
Mon style de vie est d’abord et principalement vegan.
Je crois qu’en mangeant les plantes crues que nous
offre le Créateur et en passant notre temps dans
la nature, nous pouvons vivre une existence plus
spirituelle et proche de Dieu. Je remercie mon père et
ma grand-mère de m’avoir transmis ce profond sens
de la connection avec la Nature et l’Amour, qu’on
retrouve dans cette citation d’Albert Schweitzer :
« Par le respect de la vie, nous devenons religieux
dans un sens élémentaire, profond et vivant. »
Manger cru en famille
Léonard de Vinci écrivit quant à lui : « Depuis très jeune j’ai cessé de
manger de la viande et, viendra un temps où les hommes regarderont le
meurtre d’animaux comme ils regardent le meurtre d’hommes. »
En tant qu’orthophoniste, as-tu observé une relation entre
problème de langage et alimentation ?
Tout à fait ! Par exemple, j’ai travaillé avec beaucoup d’enfants
diagnostiqués comme présentant des troubles de l’attention. Ils ont des
problèmes de présence, de réflexion, d’écoute et manquent souvent
de concentration à cause de leur hyperactivité. J’ai souvent constaté
que lorsque les changements alimentaires sont suivis, en particulier la
suppression de la nourriture industrielle et raffinée chargée en additifs
comme l’aspartame ou le glutamate, ils peuvent guérir. S’ils prennent
une médication, comme la Ritaline, ils deviennent dépendants et, très
vite, leur corps s’adapte et l’effet positif cesse. Les études montrent
qu’avec ces drogues les enfants conservent leurs problèmes.
En tant qu’enseignante et orthophoniste, j’ai vraiment vu des
améliorations importantes chez ces enfants, et chez les autistes,
au niveau des capacités d’apprentissage, de la concentration, de la
communication et, bien sûr, de la santé en général. Leurs parents ont
été témoins de l’efficacité de ce régime. C’est sûrement une meilleure
approche que l’administration de drogues...
Peux-tu donner un exemple de ta journée alimentaire type ?
Je vais décrire ce que j’ai mangé aujourd’hui.
Une heure après le lever j’ai mangé deux pommes, deux kiwis et des
myrtilles. Plusieurs heures plus tard, je me suis fait un smoothie avec
50 % de fruits (banane, ananas) et 50 % de feuilles vertes (chou).
Encore plus tard j’ai bu un jus composé d’un concombre, de 4 feuilles
de chou, de 10 branches de céleri et de 2 grosses carottes. 30 minutes
après je me suis régalée d’une grosse salade de laitue, de graines de
tournesol, de tomates, de poivron rouge, saupoudrés d’algue dulse. Puis
j’ai mangé une salade de chou avec de l’avocat, du citron, de l’oignon,
encore de la tomate et du poivron rouge.
Après tout ça, je me sentais bien remplie !
Certains jours où je suis plus active physiquement, je mange plus de
fruits, par exemple des bananes. Aujourd’hui, j’ai juste sauté un peu sur
mon trampoline et travaillé sur mes articles, donc...
J’adore mon style de vie et, avec la nourriture crue, j’ai toujours plein
d’énergie !
Propos recueillis par Jérémy Fourestier
25
 Rencontre atypique
David et Solange, une
rencontre atypique et
une petite fille « crue ».
D
avid et Solange viennent de créer
www.rencontreatypic.com, un site
de rencontre permettant de mettre
en lien des personnes ayant envie de se
retrouver autour de valeurs communes. Tous
deux crudivores aujourd’hui, ils élèvent leur
petite Rosalie le plus naturellement possible.
David et Solange se sont rencontrés sur internet.
C’est pourquoi ils créent aujourd’hui un site de
rencontre permettant notamment aux crudivores
de se rencontrer plus facilement. Ils partagent avec
nous leur aventure dans le monde du crudivorisme et
l’épopée de leur rencontre.
Cru, protéines et sport
David est né à Montréal et a été adopté en France.
Jeune adulte, il retourne vivre à Montréal. C’est
durant l’hiver 2000 qu’il lit un livre de Bruno Comby,
Mangez mieux, vivez mieux !¹, et se met à manger cru.
Il se souvient : « Depuis l’enfance, j’avais toujours eu
des problèmes de digestion qui avaient été identifiés
comme des problèmes d’enzymes. À présent, depuis
que je mange cru, sauf en cas d’excès, ma digestion
est impeccable alors que je n’avais jamais connu cela
auparavant. J’ai changé d’alimentation d’un seul
coup, sans être guidé. Je mangeais d’énormes salades
mais rien ne me plaisait vraiment. J’ai perdu dix kilos
et me sentais faible, j’avais des vertiges. Cependant,
j’avais remarqué que mes sens étaient plus développés
et que mon rythme cardiaque diminuait et cela m’a
motivé à poursuivre. Au bout de sept ou huit mois,
j’ai fait des recherches sur internet et je suis tombé
sur le livre de Dominique Guyaux : Quand je serai
seul avec la mer². J’ai appelé Dominique Guyaux et
il m’a donné des conseils. Il m’a notamment préconisé
de réintroduire les protéines animales. J’ai alors
acheté de la viande d’autruche car j’avais une amie
qui en élevait. Pour le végétarien que j’étais, cela n’a
26
pas été facile à accepter ! Mais deux ou trois jours
après, j’étais en pleine forme. Après cela, j’ai mangé
d’importantes quantités de viande dans un premier
temps : un kilo par semaine pendant huit mois, puis
progressivement l’équivalent de 200 grammes par
semaine.
Je suis parti vivre deux ans en Martinique, et là-
bas, c’était plus facile d’avoir une alimentation où je
pouvais me fier à l’odeur !
Ensuite je suis rentré en France et me suis mis à la
natation. J’ai toujours fait beaucoup de sport. Au
bout de trois ans, je participais aux championnats du
monde. Je voyais que je récupérais plus rapidement
que les autres et je sentais les bienfaits de mon
alimentation sur ma pratique sportive ! »
Plus d’énergie
Quant à Solange, son père se découvre intolérant aux
produits laitiers alors qu’elle est âgée de 5 ans. Plus
tard, ses parents divorcent et sa mère se marie avec
un végétarien. Solange a toutes sortes de problèmes
de santé et est souvent malade. Lorsqu’elle a 18 ans,
son père fait des expériences autour du gluten et
elle lit L’alimentation ou la troisième médecine³ de
Jean Seignalet. Elle se met alors à ne manger que
des crudités : « J’ai perdu du poids et eu une énergie
incroyable. Cela m’a vraiment fait prendre conscience
de l’importance de l’alimentation. Mais je me suis
séparée de mon compagnon et me suis remise à
manger mal pour pouvoir m’adapter aux contraintes
sociales. Quand j’ai rencontré David, je pesais 65
kilos pour 1m65 et je n’arrivais pas à me remettre
au cru. Rencontrer David m’a aidée à reprendre de
l’élan. »
Rencontre du type cru
David a toujours utilisé les sites de rencontres car,
travaillant à domicile à la fois comme masseur et
informaticien (avant de devenir maître nageur),
il ne sortait pas beaucoup. C’est alors qu’il s’est
 Manger cru en famille

rendu compte qu’il lui était difficile de trouver une

personne ayant comme lui une orientation de vie
saine et un profil atypique : « Je trouvais dommage
qu’il n’existe pas un site qui mette en avant le mode
de vie des personnes. En 2007 ou 2008 est né le site
www.amours-bio.com. Il y avait trois crudivores je
crois, dont deux québécoises. Et Solange ! J’ai vu
qu’elle avait eu une expérience crudivore. Tout s’est
enchaîné très vite : nous avions des valeurs et des
projets communs. Rapidement a surgi une grossesse
imprévue, mais bienvenue. Solange est devenue
crudivore à 100 %, sans aucune pression de ma part,
et Rosalie est née à la maison. Rosalie mange cru,
mes deux autres grands enfants mangent cuit.
J’avais donc ce projet de site de rencontres. L’été
dernier, j’ai fait le stage avec Thierry de Vivre cru, avec une alèse, au cas où. Il y eu des périodes sans, mais dès que j’étais
et est intervenue une personne qui anime le stage à l’écoute, ça marchait nickel et nous avions peu d’accidents. Quand
Le rêve du dragon⁴. Cela m’a donné l’impulsion de Rosalie a eu 2 mois, j’ai repris les cours de danse et Rosalie venait avec
passer à l’action. C’est un site qui met en évidence moi. 
les qualités, les différences et les valeurs des Rosalie a montré de l’intérêt pour la nourriture à partir de 4 mois, mais
personnes, au lieu d’être basé sur les apparences. nous avons préféré attendre un peu. À 5 mois, nous avons commencé
Je suis persuadé que beaucoup de gens se sentent à introduire les kakis, puis les bananes, la compote de pommes crues,
différents et peuvent avoir de la difficulté à rencontrer etc. Rosalie a marché à 9 mois et demi. Nous avons introduit le jaune
quelqu’un. Nous espérons organiser régulièrement des d’œuf il y a quelques mois. Il faut dire que Rosalie a l’instinct de savoir
ballades et divers événements permettant aux gens de ce qui est bon pour elle et nous lui faisons confiance. Nous évitons
se rencontrer et d’échanger. Il pourrait notamment y l’assaisonnement qui modifie l’instinct. Personnellement, je crusine. J’ai
avoir des groupes crudivores, végétariens, etc. » toujours aimé expérimenter et créer des recettes. Je fais par exemple
Bébé cru  des petites barres deshydratées et je lui en donne un petit peu. De toute
façon, elle ne mange pas encore beaucoup. Rosalie est fine et grande
Quand elle a été enceinte de 6 mois, Solange a décidé comme son papa, et déjà vigoureuse. Elle a déjà soulevé un pack de lait
de se mettre au cru à 100 % : « Le premier mois a dans un magasin bio, par exemple. Pétillante de vie, éveillée, curieuse,
été difficile. Quand on passe au cru, il faut avoir Rosalie est en pleine forme. »
la motivation. Je voulais me mettre au cru pour ma
fille. Je suis passée par une période où j’étais comme David ajoute : « J’ai toujours rencontré des médecins ouverts, cela n’a
en manque. Au bout d’un mois, ça allait beaucoup pas changé avec la pédiatre de Rosalie. J’ai toujours fait des bilans de
mieux, et aujourd’hui, au bout de deux ans, je n’ai plus santé complets, il faut dire. Je pense que quand on sait où on va et qu’on
d’envies de manger cuit. J’ai choisi l’accouchement à est clair avec ce qu’on fait, on peut devenir un messager. » À présent,
domicile parce que naturel et physiologique, et j’ai David boit également des jus et aime goûter les recettes de Solange de
créé un blog pour partager autour de mes choix : temps à autre.
http://temoignage.vienature.voila.net.
La naissance s’est très bien passée, les contractions Vivant à côté d’Albi, Solange a également un projet de restaurant cru,
ont toujours été gérables, j’étais centrée sur mon ainsi que d’écovillage rassemblant des intéressés autour du crudivorisme
bébé. Il n’y a eu aucune intervention et je n’ai pas et du parentage instinctif, avec un pôle acceuil et loisirs.
eu de déchirure. Après la naissance, j’ai mangé
le placenta en l’espace d’une semaine, et j’avais
Carine Phung
énormément d’énergie, j’étais euphorique. Quand j’ai
1 – Editions TNR, réédition 2004.
fini de consommer le placenta, j’ai senti une petite
2 – TF1 Editions, 1994.
rechute. Aujourd’hui, Rosalie a 18 mois et elle ne
3 – Editions de l’œil, réédition 2004.
pleure jamais, il faut dire que nous sommes à l’écoute
4 - http://www.revedudragon.fr
de ses besoins. Rosalie est toujours allaitée et nous
5 – Pour en savoir plus, voir notamment Conseils et astuces pour éléver son enfant sans
pratiquons l’hygiène naturelle infantile (petit 5 en
couches (ou presque!), Carine Phung, éditions Le Souffle d’Or, 2009.
exposant) avec elle depuis sa naissance. Au bout de
deux mois, Rosalie dormait déjà sans couches, juste

27
 Nous avons plus besoin

des abeil les

M! que des OG

Photo © Pat on stock - Fotolia.com - Création graphique www.jt-crea.com

Signons la pétition www.ogm-abeille.org

Parmi les organisations partenaires : Agir pour l’Environnement, Amis de la Terre, Biocoop, Confédération Paysanne,
Fédération Française des Apiculteurs Professionnels, FNAB, FRAPNA, Générations Futures, GIET, LPO,
Nature et Progrès, OGM Dangers, Réseau Semences Paysannes, Syndicat National d’Apiculture, Union Nationale de
l’Apiculture Française, Veille au Grain Bourgogne – Avec le soutien de la Fondation pour une Terre Humaine
 Met dit-on 

L’abondance des acides aminés

B
ien que notre organisme (composé d’eau pour les 2/3 […]) ne contienne que 2,5 kg
Ca se mange ou pas ?
[…] de protéines, ces dernières sont d’une importance considérable, car elles consti-
tuent en quelque sorte la nanotechnologie de l’organisme.

La diversité structurelle et fonctionnelle de ces molécules est très variée.

Structure
Elles constituent le cytosquelette (châssis) des cellules.
Transport
Fixées de part en part aux membranes des cellules, elles gèrent le passage des molécules
entre la cellule et son milieu extérieur.
Régulation
Elles orientent et/ou contrôlent le travail d’autres protéines (qui peuvent d’ailleurs elles-
mêmes être des protéines de régulation !).
Signalisation
En se propageant dans le sang, elles ont un rôle de signal pour d’autres cellules : ce sont
notamment les hormones (...).
Réception
Ces protéines sont elles aussi fixées aux membranes des cellules de part en part.
Leur fonction peut être :
- Hormonale.
Elle détecte le passage d’une hormone précise et en informe la cellule.
- Sensorielle.
Elle détecte les informations provenant de l’extérieur de l’organisme et en informe
la cellule. À noter que l’intérieur (le contenu) du tube digestif (appelé «  lumière
intestinale  ») est l’extérieur (de loin le plus important) de l’organisme !
Moteur
Ces protéines peuvent coulisser les unes sur (ou dans) les autres, provoquant ainsi un
mouvement (actine et myosine dans les muscles, …).
Défense
Le rôle des anticorps est de s’agglutiner sur des antigènes […] afin de les neutraliser et/
ou de les marquer.
Stockage
Elles mettent en réserve […] des acides aminés (constituants des protéines) en vue de la
fabrication ultérieure d’autres protéines.
Enzyme
Elles orientent, stimulent ou inhibent la presque totalité des réactions chimiques dans
l’organisme.

29
 z
Met’dit-on
Produits
Recyclage et métastabilité
Or, continuellement, notre organisme démonte des
protéines en acides aminés : c’est ce qu’on appelle la
protéolyse (lyse = démonter). Il existe plus de 300
acides aminés connus. Dans le monde du vivant,
seuls 22 […] d’entre eux sont protéinogènes (gène
= générer) c’est-à-dire codés par l’ADN pour la fa-
brication de protéines. Les acides aminés récupérés
par la protéolyse seront réutilisés pour reconstruire
(protéosynthèse) d’autres protéines. Ce cycle des-
truction/reconstruction est ce qu’on appelle le «  tur-
nover protéique  ». Mais sur les acides aminés récu-
pérés par la protéolyse, 1/4 ne va pas être recyclé en
protéines. Le recyclage des acides aminés ne se fait
donc qu’aux 3/4. L’organisme appliquerait-il sur 1/4
du lot, les principes de la «  société de consomma-
tion  » ? En tout cas, un autre fait va aussi dans le
même sens : la métastabilité des protéines.
Mais qu’est-ce que la métastabilité (méta = après,
en changeant, autrement) ? Dit simplement : la mé-
tastabilité est une stabilité intermédiaire fragile.
Prenons un exemple trivial. Si vous posez une pièce
Ca se mange ou pas ?
de monnaie sur une de ses faces, on pourra dire que
le système pièce/support est stable […], et si vous
posez la pièce sur la tranche et qu’elle reste ainsi,
immobile, on dira que le système est métastable. Par
ailleurs, on appelle «  énergie d’activation  », l’éner-
gie nécessaire pour rompre la métastabilité du sys-
tème. La notion de métastabilité est universelle, mais
elle est particulièrement importante dans le domaine
de la chimie. La définition qu’en donne Wikipédia
est étonnamment restrictive, car elle explique (ou au
moins sous-entend) que la rupture d’un état métas-
table mène toujours à un état stable. Si c’est effecti-
vement souvent le cas (par exemple pour notre pièce
de monnaie), dans d’autres cas, la rupture d’une mé-
tastabilité aboutit à une autre métastabilité. C’est par
exemple le cas d’une manette de clignotant (oscillant
entre trois états métastables). En chimie organique,
les voies métaboliques sont souvent des enchaîne-
ments d’états métastables pour les substrats partici-
pants.
La question est donc maintenant de savoir si notre
métabolisme opte pour la création de protéines par-
faites ou non. Je m’explique.
Il est indispensable et donc obligatoire, au sein de la
molécule protéique, que les liaisons atomiques que
j’appellerais «  flexibles  » (celles destinées à se mo-
difier dans le cadre de leur fonctionnement), soient
métastables.
Et il serait avantageux, mais donc facultatif que
les liaisons atomiques que j’appellerais «  rigides  »
30
(celles qui sont destinées à ne pas bouger dans le
cadre de leur fonctionnement), soient stables.
Des protéines parfaites seraient donc des molécules
où les liaisons rigides seraient des liaisons atomiques
stables. Or ce n’est clairement pas l’option qu’a choisi
l’organisme.
Enigme
Les liaisons atomiques des protéines sont toutes plus
ou moins métastables. Tout se passe donc comme
si l’organisme avait opté pour la fabrication de pro-
téines de qualité modeste, juste suffisante pour fonc-
tionner de façon assez satisfaisante. Les protéines
sont toujours fabriquées pour un usage limité dans
le temps et lorsque l’utilité d’une protéine cesse, elle
est :
• soit démantelée (protéolyse) ;
• soit provisoirement inactivée (car le démantèle-
ment est une opération coûteuse).
Mais comme la molécule protéique est entièrement
métastable (donc pas d’une qualité parfaite), elle
peut aussi, au gré des rencontres avec d’autres molé-
cules, être «  malencontreusement  » modifiée (en-
dommagée, accidentée), et donc ne plus être de ce
fait apte à sa mission première. Dans ce cas, elle doit
aussi être démantelée (avant terme, si l’on peut dire). 
Ceci peut nous amener à nous demander :
• Existe-t-il dans notre métabolisme, un système
de détection de ces dysfonctionnements pro-
téiques ?
• Une protéine est-elle d’office remplacée au bout
d’un certain temps, même si elle est encore
fonctionnelle et que sa fonction nominale est
encore demandée ?
• Y-a-t-il une combinaison de ces deux
systèmes ?
Les scientifiques ne savent pas encore répondre avec
précision à ces questions. Quoi qu’il en soit, il existe
un phénomène d’usure des protéines (du fait de
leur métastabilité) qui doit bien d’une façon ou d’une
autre être résolu par l’organisme. On peut donc se
demander pourquoi l’organisme a opté là aussi pour
le modèle de la société de consommation.
Un mécanisme générant l’abondance
La sélection naturelle «  recherche  » toujours l’effi-
cacité la plus grande.
• Des exigences moindres sont plus faciles à sa-
tisfaire. Ainsi, les espèces moins exigeantes sur
la stabilité des liaisons chimiques de leurs proté-
ines se voient offrir une plus grande variabilité
de protéines.
z
• Moins les pièces (acides aminés) d’une machine
(protéine) sont spécialisées, plus elles sont stan-
dardisables. Or le nombre très limité (22 […])
et surtout l’uniformité des acides aminés utilisés
dans le monde du vivant semble bien montrer
la préférence de la sélection naturelle, pour la
standardisation.
• Le démontage d’une protéine est moins coûteux
si les liaisons qui la constituent sont métastables
plutôt que stables.
Après ce constat, j’étais assez perplexe. La société
de consommation, tant décriée, serait-elle approu-
vée par l’organisme, et donc par la nature ?
• Prélever à volonté, des ressources naturelles
(les acides aminés).
• Utiliser ces ressources pour fabriquer des proté-
ines de qualité moyenne à bas prix.
• Démonter les protéines usagées et/ou abîmées
pour ne recycler ces acides aminés qu’au 3/4.
• Utiliser le 1/4 restant, soit pour le convertir en
énergie, soit pour le transformer en urée et en-
suite l’éliminer.
Pour comprendre cette attitude, je devais d’abord
commencer par éliminer de mon esprit les idéolo-
gies, les idées reçues, réfléchir sans a priori, sans
préjugés.
Des éléments de réponse
Les animaux sont tous hétérotrophes (hétéro :
autre | trophê : nourriture) : ils doivent consommer
d’autres êtres vivants pour se nourrir. Par opposi-
tion, les plantes […] sont autotrophes (auto : seul) :
elles consomment des minéraux […]. Les animaux
se sont donc installés dans un confort que n’ont pas
«  choisi  » les plantes. Ils ne consomment que des
aliments, qui étaient anciennement des êtres vivants,
et par là, des producteurs (de leur vivant) des 22 […]
acides aminés nécessaires à toute vie. Le règne ani-
mal vit donc dans un confort alimentaire qui lui est
propre. Chaque espèce animale trouvera donc tou-
jours les acides aminés dont elle a besoin, parce qu’il
s’agit d’une ressource renouvelée en permanence
par les métabolismes de ses futurs aliments (encore
vivants) : les plantes et/ou d’autres animaux.
L’installation dans ce confort s’est même consoli-
dée au cours de l’évolution. Les métabolismes des
animaux on abandonné certaines compétences de-
venues superflues. Ainsi, le métabolisme humain ne
sait plus fabriquer 8 des acides aminés dont il a be-
soin. Il doit donc obligatoirement se les procurer ré-
gulièrement par l’alimentation. Pour cette raison, ces
acides aminés sont appelés «  essentiels  ». À noter
Met’dit-on
que le terme «  essentiel  » est un peu maladroit : il vaut mieux en effet
pour l’organisme qu’ils ne soient pas essentiels et/ou difficiles à trouver,
puisqu’il ne sait pas les fabriquer : le terme «  exogène  » (fabriqué à
l’extérieur) aurait été à mon avis préférable. Et deux autres acides ami-
nés, que l’organisme ne sait pas toujours produire en quantité suffisante,
sont dits «  semi-essentiels  ». De plus, l’organisme ne stocke pas […]
les acides aminés, comme il stocke par exemple glucides et lipides. Il
est intéressant de noter que la notion «  acides aminés essentiels  » est
propre au seul règne animal : tous les autres êtres vivants savent fabri-
quer […] en quantité suffisante, les acides aminés dont ils ont besoin. 
Le cru ou la nature : abondance d’acides aminés
Les problèmes d’obésité et de diabète (entre autres …) incitent nutri-
tionnistes et scientifiques à affirmer que nos organismes sont program-
més pour la pénurie et qu’en quelque sorte ils «  perdent les pédales  »
lorsqu’on leur propose l’abondance. Or nous venons de voir que, pour
ce qui est de la gestion des acides aminés, c’est plutôt le contraire. En
effet, l’organisme
• prévoit l’abondance et même s’installe durablement dans ce confort,
• ne stocke pas,
• ne recycle que les 3/4 des acides aminés en nouvelles protéines.
Les problèmes de santé dus aux plats cuisinés ne peuvent donc pas se
justifier par une bipolarité simpliste et primaire «  pénurie/abondance  »
qui reposerait sur le dogme que la nature c’est la pénurie et la civilisa-
tion c’est l’abondance. Le problème est bien plus subtil…
Dans l’abondance, la société de consommation est permise
La nature a tout à fait bien «  compris  » que jeter est un confort qui,
comme tous les conforts, induit une augmentation de la performance,
puisqu’elle a aussi opté pour cette option : les organismes jettent donc
aussi des produits qui leur sont pourtant indispensables. La société de
consommation n’est ni bonne, ni mauvaise en elle-même. Elle est tout
simplement un outil et, comme tous les outils, elle est neutre. Le but
d’un outil est d’apporter un confort. La pérennité de ce confort repose
en fait sur deux conditions :
• les produits consommés doivent être définitivement renouvelables ;
• les déchets produits doivent s’insérer harmonieusement dans l’en-
vironnement.
Puissions-nous un jour comprendre ce que la sagesse de la nature nous
enseigne !
Yves Ehrenbogen
Légende :
[…] l’information qui précède est discutable et/ou approximative.
(…) l’information qui précède nécessiterait encore des précisions.
Ces conventions évitent de devoir rentrer dans de longues digressions, qui alourdiraient
le texte sans rien apporter au thème traité.
31
 La Crusine Santé de Sheryl-Anne
Comment organiser des
stations crues dans votre
cuisine
D
ans le second article de cette série,
Sheryl-Anne, première coach
francophone en alimentation
vivante, partage quelques précieuses astuces
d’organisation pour faciliter votre succès
en alimentation vivante. Elle vous montre
comment organiser des stations crues : ce
sont des aires de votre cuisine spécifiquement
réservées à la préparation de vos repas crus.
Comment est organisée votre cuisine présentement ?
Jetez-y un coup d’œil rapide, si vous n’êtes pas en
Ca se mange ou pas ?
mesure de la visualiser de mémoire. Je parie que...
• les poêlons sont dans une armoire ou un tiroir près
de la cuisinière ;
• les spatules, les huiles de cuisson et les
assaisonnements sont dans une armoire près de la
cuisinière ;
• le lave-vaisselle et son savon sont près de l’évier,
avec du savon liquide pour faire la vaisselle à la main
tout près, sinon sur le bord de l’évier.
Pourquoi disposons-nous les choses ainsi ? Parce
que c’est plus pratique, mais aussi, ce faisant, nous
marchons moins et faisons moins d’efforts pour
préparer un repas.  le moteur derrière Crusine Santé
Si vous souhaitez réussir à maintenir une alimentation
vivante, vous devez impérativement faire la même
chose : votre cuisine doit être pensée en fonction
du travail spécifique à consentir afin d’avoir des
repas crus, et ce, trois fois par jour. Il faut que les
éléments utilisés soient placés de façon pratique pour
l’alimentation vivante.
Imaginez faire cuire un gâteau dans une cuisine où
réfrigérateur, garde-manger, moules, casserolles et
four sont tous dans des coins différents de la cuisine...
Vous devrez alors faire des allers-retours entre tous
ces éléments pour obtenir un gâteau... Vous aurez
fait les cent pas et conclurez que faire un gâteau est
long et compliqué ! Alors que si la cuisine est mieux
organisée, le même gâteau paraît beaucoup plus
32
facile à préparer, tout simplement parce que vous
aurez moins d’allers-retours à faire d’un élément à
l’autre, et moins de portes à ouvrir et à fermer pour
trouver chaque ustensile ou ingrédient.
La conclusion ? Il faut organiser votre cuisine
en fonction des tâches que vous accomplissez
régulièrement quand vous préparez vos repas
quotidiens. Ici, je me concentrerai exclusivement
sur les repas en alimentation vivante et les tâches
qui y reviennent régulièrement. Il est essentiel de se
pencher sur cette question, si vous voulez faciliter
votre succès en alimentation vivante. Si votre cuisine
n’est pas organisée dans le sens de vos objectifs-
santé en alimentation vivante, les chances de réussir
à l’intégrer à votre style de vie santé diminuent
grandement. C’est comme se mettre sciemment des
bâtons dans les roues !
Donc, de la même façon que la cuisine de la plupart
des gens est pensée en fonction de laver, préparer,
cuire et réfrigérer des mets cuits, repensons ensemble
votre cuisine actuelle en fonction de l’alimentation
vivante. Quelques ajustements sont nécessaires pour
la rendre pratique et efficace.
Sheryl-Anne Surprenant est
coach en alimentation vivante,
et fondatrice de l’Association
internationale des professionnels
de l’alimentation vivante. Son
approche novatrice, teintée d’humour, favorise une
transformation en profondeur grâce à la nutrition
vivante. Visitez son site www.CrusineSante.com
afin de pouvoir profiter des exquises recettes crues
gratuites, d’articles de qualité allant du savoir-faire en
alimentation vivante à l’information nutritionnelle,
en passant par la croissance personnelle. Vous
y trouverez aussi plusieurs livres traitant de
l’alimentation vivante, dont son tout premier livre-
papier, «  L’alimentation vivante simplifiée  » et
la série de livres virtuels «  L’essentielle Crusine
Santé  ».
Comment procéder ?
1. Dressez une liste de ce que vous préparez
actuellement de façon régulière dans votre
alimentation vivante : salades, smoothies, jus,
plats déshydratés, etc.
2. Dressez une liste de ce que vous devez préparer
régulièrement de cuit, si nécessaire.
3. Dressez une liste de ce que vous aimeriez
préparer régulièrement en alimentation vivante,
si vous aviez le temps, l’énergie ou l’inspiration.
Ensuite, asseyez-vous dans un coin de la cuisine
où vous avez une vue d’ensemble de la pièce, et
regardez vos trois listes en tentant de voir où pourrait
être préparé chaque type de plats sur votre liste, en
tenant compte des aspects mentionnés ci-dessous, et
de toute autre considération qui vous vient à l’esprit.
Créez-vous ainsi des «  stations  » pour tout ce que
vous préparez régulièrement. Si cela vous aide, vous
pouvez dessiner un plan de votre cuisine, à l’échelle,
sur du papier quadrillé, et y dessiner vos diverses
stations, crues et cuites. C’est bien plus facile de
déplacer les «  stations  » sur papier !
Suggestions de stations crues à inclure dans vos
plans :  Si oui, comment faire en sorte que mes stations
• smoothies 
• extraction de jus
• salades  n’est pas obligatoire de tout faire en même temps. Et
• germination  si ce que vous établissez comme plan ne fonctionne
• déshydratation  pas, vous pouvez toujours réorganiser : ce n’est pas
• robot culinaire
Comment penser une station crue  Mes stations crues
Lorsque vous en êtes à imaginer où ira chaque station
crue, il vous faut penser à trois aspects également
importants : l’emplacement, les ingrédients et
l’équipement.
Les facteurs les plus importants à considérer lorsque
vous pensez à l’emplacement sont, entre autres, la
fréquence où vous aurez à préparer ce type de repas,
la nécessité d’avoir accès à une prise électrique ainsi
qu’à l’eau.
Les facteurs les plus importants à considérer lorsque
vous pensez aux ingrédients sont, entre autres, le
genre d’ingrédients nécessaires (réfrigérés, congelés,
à température de la pièce), la fréquence à laquelle
vous utiliserez ces ingrédients, et le besoin d’être
33
près de l’évier ou du réfrigérateur.
Les facteurs les plus importants à considérer lorsque
vous pensez à l’équipement sont, entre autres, le
genre d’appareil ménager dont vous aurez besoin,
les accessoires ou les ustensiles nécessaires à son
fonctionnement, et la nécessité d’avoir à portée de la
main des bols, des verres, des pots ou tout autre type
de contenant.
Considérations générales
En plus des trois aspects ci-dessus, il vous faut penser
aux questions logistiques suivantes :
1. Est-ce que la station est utilisée par une ou par
plusieurs personnes (plusieurs personnes en
même temps ou plusieurs personnes mais à des
moments différents) ?
2. Quelles sont mes préférences personnelles et
celles des autres avec qui je partage la cuisine ?
3. Ai-je besoin de faire des achats pour une ou des
stations crues ?
4. Comment me simplifier la vie autant que possible
au sein de chaque station crue ?
5. L’aspect esthétique est-il important pour moi ?
crues soient pratiques et jolies ?
Il peut sembler complexe de penser ainsi, mais en
fait, c’est assez simple. Allez-y une station à la fois. Il
coulé dans le roc !
Je vous donne ici un petit aperçu de ce que
contiennent les stations crues de ma Crusine Santé.
Cette organisation fonctionne bien pour moi, après
des années d’expérience. Je privilégie l’efficacité
et l’ordre, et j’équilibre ceci avec le partage du
minuscule espace-cuisine avec quelqu’un qui mange
cuit. Ce n’est pas un idéal à copier impérativement :
je partage ceci dans le but de vous inspirer et de vous
donner une idée de ce qui fonctionne. Mais si vous
ne le sentez pas... c’est correct aussi !
 z
La Crusine Santé de Sheryl-Anne
Station mélangeur
C’est la station principale, le pivot de ma Crusine
Santé ! Ici trône en permanence mon mélangeur,
ou blender en anglais, et, par périodes, il partage
son espace-comptoir avec un extracteur à jus. Le
blender sert pour les smoothies, pour les soupes
(mon repas du midi habituel), et pour les vinaigrettes
crémeuses. Je m’en sers plusieurs fois par jour et
donc, naturellement, il est toujours sur le comptoir.
Puisque je tends à faire des jus verts épisodiquement,
selon la saison ou mon inspiration du moment,
l’extracteur, appareil volumineux, n’est pas toujours
sur le comptoir, bien qu’il ait sa place à côté du
mélangeur. J’aime les comptoirs dégagés, alors j’ai
tendance à ranger plus que besoin...
Ma Station mélangeur est près de l’évier et d’une prise
de courant. J’ai une planche à découper et un bon
couteau à portée de main, ainsi que le bac à compost,
afin de pouvoir laver, découper et disposer les
morceaux non consommables rapidement. Les fruits
sont sur le comptoir, dans un beau panier d’osier, et
les légumes-feuilles au réfrigérateur. Les verres et les
pots (pour mettre le surplus de smoothies, de jus, de
soupe, ou de vinaigrette) sont aussi tout près, dans
une armoire.
Je n’utilise pas de suppléments ni de noix de façon
habituelle dans mes smoothies, mais si vous aimez
34
en avoir sous la main, c’est dans ce coin (peut-être
dans une armoire ou une jolie boîte sur le comptoir)
que je les mettrais.
Station salade
Ici, j’ai besoin d’espace, donc c’est dégagé. En fait,
c’est juste à côté de la Station mélangeur. J’utilise
alors ma planche à découper et mon couteau, ainsi
que le bac à compost. Si j’ai une vinaigrette qui
nécessite un mélangeur, il est tout près !
Les huiles, les vinaigres et les assaisonnements secs
sont dans une armoire, à portée de main. J’utilise
aussi beaucoup d’agrumes pour mes vinaigrettes,
alors il y en a toujours sur le comptoir, avec le
presse-agrume (dans l’armoire).
Je conserve une réserve de noix et de graines
assaisonnées au réfrigérateur, que je sors en même
temps que mes ingrédients pour la salade ou le
repas cru. Je range tout ce qui n’a pas servi à la fin,
m’évitant ainsi des allers-retours inutiles entre le
réfrigérateur et ma Station salade.
Station germination
Les graines germées font partie intégrante d’une
alimentation vivante équilibrée et variée. Ce qui
m’étonne beaucoup, c’est que si peu de gens en
fassent eux-mêmes ! C’est si simple, pourtant. Un
article décrit la marche à suivre ici : http://tinyurl.com/
germer.
Pour ma part, j’ai un germoir automatique, qui a son
coin près de l’évier. Mais, lorsque j’utilisais des pots
de verre, ce n’était guère plus compliqué : l’espace
requis est minime. Il faut s’assurer d’avoir, dans un
même coin, l’équipement de germination (soit le
germoir, soit des pots de verre, des élastiques et de
la moustiquaire) et avoir accès facilement à l’évier.
On peut se servir d’un égouttoir, lorsqu’on germe en
utilisant des pots de verre, ou, si on est vraiment à
court d’espace, d’un grand bol dans lequel on appuie
les uns sur les autres les pots de verre, l’ouverture
vers le bas ! Cela ne prend pas beaucoup de place.
On met les graines à germer dans une armoire tout
près, avec les couvercles à mettre sur les pots de
verre lorsque les graines germées seront prêtes à la
réfrigération, ou des contenants appropriés si vous
utilisez un germoir, et voilà : la Station germination
est prête à opérer.
z
La Crusine Santé de Sheryl-Anne

Station déshydratation le même but. Je précise ceci parce que, autrement, les
noix et les graines, ainsi que les aliments déshydratés,
se retrouveraient dans les endroits appropriés, dans
Finalement, le coin que j’utilise le moins au quotidien,
une de mes stations crues ou dans le garde-manger.
et donc un peu en retrait du centre d’activité de la
cuisine, est ma Station déshydratation. Puisque je suis Et pour finir, un tout petit point, non négligeable
seule à manger cru, les déshydrateurs sont remplis pour qui a des enfants qu’il désire amener à manger
et fonctionnels environ une fois par mois ou deux plus de cru : aménagez une Station enfant ! Un coin
(pour préparer les craquelins et pains) et, le reste du où ils peuvent créer eux-mêmes des petits plats crus,
temps, ils ne font rien : donc, je les range dans un un coin à leur portée, avec peut-être un marche-pied,
grand garde-manger. Celui-ci est près d’un bout de et bien sûr, un espace pour le parent qui supervise
comptoir qui reçoit les déshydrateurs lorsqu’ils sont les opérations !
sortis (donc, près d’une prise électrique). J’y conserve Alors voilà mes stations crues. J’espère que ceci vous
les feuilles anti-adhésives, les plateaux de trop et des inspirera pour organiser les vôtres et que vous aurez
contenants pour recevoir le produit de mes efforts de autant de plaisir à les créer que j’en ai eu à vous les
déshydratation. Le déshydrateur pourrait facilement décrire ! Il est vraiment important et utile de prendre
rester sorti, sur le comptoir (puisqu’il n’a aucune le temps de penser votre cuisine, pour maximiser vos
autre utilité), mais je préfère avoir des comptoirs efforts à intégrer l’alimentation vivante à votre style
libres (et j’ai des chats curieux !), alors je range ce de vie santé. Ce temps passé à créer et aménager ces
qui ne sert pas dans l’immédiat. espaces vous sera rendu au centuple, par votre santé
L’important pour la Station déshydratation, c’est resplendissante, votre vitalité accrue et votre plaisir
d’avoir beaucoup d’espace, parce que les plateaux renouvelé à manger cru.
de déshydratation occupent rapidement tout l’espace
comptoir lorsque l’on prépare une bonne quantité de
mets déshydratés. Il faut aussi penser à la circulation
d’air et à avoir des surfaces faciles à nettoyer et qui ne
tachent pas : l’air expulsé du déshydrateur contient
une certaine humidité, qui abîmerait une tapisserie,
par exemple.
Je pourrais facilement déposer mon robot culinaire
dans ce coin de la cuisine aussi. Mais puisqu’il ne
sert qu’environ une fois par semaine (lorsque je
prépare mon pâté de noix/graines hebdomadaire
ou un fromage), il reste rangé dans le grand garde-
manger. Il est vite sorti dès que j’en ai besoin. Je
l’amène généralement près de ma Station mélangeur
(à quelques pas), où j’ai une place pour lui (place
qu’il partage avec l’extracteur de jus, ou, si je veux
les deux en même temps, je les mets un à côté de
l’autre). Si vous utilisez votre robot culinaire plus
fréquemment, il devrait y avoir une place pour lui seul
sur le comptoir, ainsi que les accessoires et ustensiles
appropriés dans une armoire tout près. Je conserve
les accessoires du robot culinaire (diverses lames et
bols) dans l’armoire près de ma Station mélangeur.
L’armoire sous cette station n’est pas assez grande
pour recevoir mon robot culinaire (pour l’instant...
mais qui sait ce que l’avenir réserve !).
Une dernière note au sujet de mon organisation :
puisque je suis seule à manger cru, je réfrigère les noix
et les graines, afin d’en prolonger la conservation. En
fait, je réfrigère aussi mes pains, mes craquelins et
toute autre préparation déshydratée que je fais, dans

35
 Santé

«  Les fruits me rendent

malade….  »
C
ombien de fois l’ai-je entendu cette phrase ? Combien de personnes m’ont déjà dit
qu’elles ne pouvaient pas manger de fruits car cela les rendait plus «  malades  », ça les 
«  irritait  », ça leur donnait la diarrhée… Et j’en passe.

Encore une fois, ce sont deux
visions radicalement opposées
du corps humain : la vision
dite «  symptomatique  », et la
vision «  hygiéniste  » qui oublie
le symptôme, ou du moins ne
le considère que comme une
manifestation extérieure d’un
déséquilibre profond de ce
que l’on appelle le «  terrain
Ca se mange ou pas ?
toutes les cellules de notre corps et assure à la
fois leur nourriture et leurs «  toilette  ». Car nos
cellules consomment et respirent et, comme tout
organisme vivant, elles produisent des déchets…
Ces déchets sont évacués par la lymphe vers les
ganglions lymphatiques, puis ensuite vers les
différents émonctoires que sont les reins, les
intestins, la peau, les poumons…
Afin de réaliser ces opérations de nettoyage, de

retraitement, d’évacuation des produits toxiques

physiologique  ».  et des déchets, le corps se sert des nutriments et
micro-nutriments que nous consommons, de l’air
Une autre vision des que nous respirons, de l’eau que nous buvons. Il
symptômes apparaît donc instantanément que de la qualité
de ces produits dépendra aussi la qualité de ces
processus de nettoyage. 
Pour comprendre ce qu’il se
passe réellement quand une Qu’est-ce qui est donc appelé maladie dans notre
personne consomme des fruits civilisation ? Le mucus qui coule par le nez, les
et éprouve un inconfort – que éruptions cutanées, les douleurs inflammatoires,
le langage courant a appris les nausées, les cellules qui dégénèrent, les
à désigner sous le nom de croissances de tissus cutanés tumoraux… ?
maladie – il nous faut une fois Et si tout cela n’était finalement que la tentative
de plus revenir à quelques règles
simples mais fondamentales de
physiologie.
Comme je vous l’ai expliqué
dans les précédents articles sur
la détoxication, le corps humain
a une formidable capacité
d’auto-nettoyage, d’auto-
réparation, d’auto-guérison. Ce
rôle est joué en grande partie
par notre système immunitaire,
dont l’un des éléments
principaux est la lymphe, ce
liquide qui irrigue et baigne

36
désespérée d’un corps d’évacuer de son sein
des matériaux viciés, en surnombre ? Et si
cette illusion que l’on appelle «  maladie  »,
caractérisée par des symptômes que l’on cherche
à supprimer, était là pour corriger le problème
et permettre enfin un retour à l’état d’équilibre
qualifié d’homéostasie ?
Ces questions peuvent surprendre et sont en effet
radicalement en rupture avec le modèle moderne
de compréhension du corps humain. Si vous
avez suivi les précédents articles, vous verrez à
quel point cette vision est fondée, et surtout à
quel point elle permet la guérison de manière
efficace, non pas la suppression des symptômes
mais la guérison !
La suppression des symptômes ne peut conduire
inéluctablement qu’à une situation pire, en
empêchant les mécanismes régulateurs normaux Examinons cela un peu plus dans le détail. Dans
du corps qui visaient à éliminer le surplus.  un premier temps, augmenter la ration de fruits,
Il nous faut donc vraiment nous interroger sur c’est augmenter la part d’aliments physiologiques
la question des symptômes et de la maladie, dans notre régime, par conséquent diminuer
remplacer le terme de maladie par «  déséquilibre automatiquement la part d’aliments non
et engorgement du système  », et considérer physiologiques dans notre alimentation. Il y
le symptôme comme un inconfort passager, a donc dans un premier temps un moindre
témoignage d’une situation intérieure anormale. apport de produits générant des toxines dans
l’organisme, un repos digestif, et comme nous
Pourquoi les fruits peuvent-ils causer un l’avons vu dans les précédents articles, ce surplus
inconfort ? d’énergie va pouvoir être utilisé par le corps pour
réaliser les opérations de détoxication. Donc les
fruits seraient déjà actifs par le simple fait de
C’est bien là que tout se joue, car lorsque «  moins nuire  ».
quelqu’un dit «  les fruits me rendent malade  »,
Mais cela va plus loin : les fruits sont des agents
c’est une interprétation intellectuelle, donc issue
actifs du processus de détoxication ; ils n’en
de tout un paradigme, et le regard d’un fait,
sont pas les responsables mais ils apportent des
orienté par nos croyances. 
éléments vitaux qui, utilisés par le corps, vont
Or quels sont donc les faits ? Diarrhée, permettre, faciliter et accélérer les processus de
vomissement, inconfort digestif, nausées détoxication.
passagères, écoulement nasal, toux… Rarement
Il y a d’abord nombre de micro-nutriments
bien plus.
présents dans les fruits (et absents dans
Ce sont là les faits. En déduire que ce sont des l’alimentation dénaturée), dont le corps a
maladies, que c’est quelque chose à éviter, à impérativement besoin pour mener à bien ces
empêcher, c’est de l’interprétation basée sur une réactions de détoxication. Que ce soit vitamines,
idéologie. minéraux, éléments sous forme de traces, ils sont
Les fruits ne rendent pas malade, mais bien au tous essentiels. Or quels produits en apportent
contraire favorisent et accompagnent enfin les plus que les fruits frais ?
processus de détoxication dont notre corps a Il y a surtout et avant tout – spécificité des
éperdument besoin.  fruits par rapport aux légumes, qui rend les

37
 z
Santé
Produits
fruits beaucoup plus «  détoxinants  » que les
légumes – des composés phytochimiques d’une
très grande importance et qui ne se trouvent pas
ailleurs.
Sans dresser une liste exhaustive, voici quelques-
uns des principaux :  notre corps sur le plan nerveux. Les glandes
• des antioxydants : luttent directement contre
l’acidose globale en neutralisant les produits
acides ;
• des astringents : l’astringence «  tire et
aspire  » hors des tissus toutes les substances
toxiques. Elle met en mouvement et
favorise la circulation lymphatique. C’est
cette astringence très présente dans tous
les agrumes qui rend oranges et citrons
supérieurs à tout autre produit en termes de
détoxication ;
• des alcaloïdes qui neutralisent les acides en
formant des sels ;
• des principes amers qui soutiennent et
stimulent le travail du foie ;
• des coumarines qui fluidifient la lymphe et
le sang ;
• des huiles essentielles qui jouent un rôle
vital dans la santé du système nerveux ;
• des tanins qui jouent un rôle astringent ;   supprimer.
38
• des sels sous forme organique ;
• des saponines, anti-inflammatoires ; des
terpénoïdes, qui protègent le foie ; des
flavonoïdes…  
Tous ces produits essentiels, que l’on ne retrouve
en quantité notoire que dans la famille des fruits,
expliquent pourquoi les fruits sont uniques
pour favoriser et permettre la détoxification de
nos tissus et de nos cellules, et finalement la
correction du terrain.
Une énergie à profusion
Mais l’apport des fruits ne s’arrête pas là. Ils
sont, plus que tout autre classe d’aliments, les
produits les plus chargés en énergie magnétique
et électrique que l’on puisse consommer. Leur
niveau magnétique vibratoire dépasse largement
celui des légumes crus, et je ne parlerai pas de tous
les autres produits dits de «  dégénérescence  »
que sont les produits céréaliers, animaux, crus et
surtout cuits !
Or toute cette énergie électrique, magnétique,
va être directement utilisable par notre système
nerveux autonome, qui est l’agent en charge de
tous les processus de détoxication au sein de
surrénales (les fameuses glandes surrénales,
pour qui a l’habitude de m’écouter !), sont
le réservoir d’énergie alimentant le système
nerveux autonome, et nous ne serons pas surpris
de découvrir qu’en termes de régénération
surrénalienne, rien n’égale les fruits.
Donc, à l’heure du bilan, nous constatons que les
fruits soutiennent les processus de détoxication
du corps comme aucun autre produit ne le fait,
en apportant sur le plan physique mais aussi
électromagnétique tout ce dont le corps a besoin
pour soutenir ces processus.
Vous comprendrez donc que je suis rarement
étonné qu’une personne me dise que les fruits
favorisent la détoxication de son corps…
C’est une évidence ! Et c’est bien pour ça que
je recommande autant leur consommation.
L’erreur fondamentale consiste à considérer
toute réaction de détoxification comme quelque
chose de nuisible au corps et chercher à la
 
z
Quand un corps est particulièrement
congestionné, particulièrement acidifié, il a
particulièrement besoin de fruits, et il est évident
que l’action des fruits sur le corps va mener à une
sortie des matières viciées. C’est une évidence,
et c’est ce que l’on attend !
Alors non, les fruits ne rendent pas malade, les
fruits sont au contraire la meilleure solution   et
la plus efficace pour diminuer l’engorgement
de tout le corps. Il faut toutefois savoir que cet
engorgement doit bien sortir, et qu’on ne peut
aspirer à une décongestion sans accepter de voir
les matériaux viciés sortir, en vivant quelques
moments d’inconfort…
Cet inconfort sera d’autant plus important que
nos organes d’élimination ne fonctionneront pas
à leur optimum, et c’est pourquoi il est essentiel
de soutenir et régénérer les reins, et de favoriser
l’élimination par les selles, par la peau et par les
poumons.
Santé
Gérer les anormalités
Parfois, certaines personnes sont tellement intoxiquées, que
«  oui, les fruits sont trop forts pour elles  » actuellement. Leur
niveau de congestion et d’intoxication est tel, que la quantité
massive de toxines relâchées par l’action bienfaisante des fruits
risquerait de saturer leurs émonctoires et de rendre vraiment la
situation inconfortable. C’est rare mais cela arrive…
Dans ces cas-là, je recommande de commencer plus doucement
avec des jus de légumes, tout en gardant en tête qu’il est tout à
fait «  anormal  » d’avoir de telles réactions vis-à-vis des fruits,
que cela ne fait que signaler l’état de congestion et d’engorgement
du système, et qu’il est urgent d’y remédier ! Pour des situations
telles, les légumes beaucoup moins détoxinants permettront une
transition douce, mais je conseille toujours de garder une petite
portion de fruits que l’on tendra à augmenter progressivement
au fur et à mesure que notre corps sera capable de les tolérer.
Le soutien des émonctoires par des complexes de plantes
médicinales adaptées est là aussi essentiel et peut tout changer…
Ce sera l’objet d’un prochain article.
En conclusion, je crois qu’il est impératif que nous réalisions à
quel point nos croyances sur le fonctionnement du corps nous
isolent de la compréhension profonde de ce qui se passe en
nous. Nous appliquons un filtre sur tout ce que nous ressentons
ou constatons, filtre issu d’une représentation erronée du corps
humain. Cela ne profite finalement qu’à un système de «  santé  »
qui nie toute capacité du corps à se restaurer, et ne repose que
sur la notion d’agression et de remèdes extérieurs.
L’inefficacité de ce regard devient de plus en plus notoire…
Thierry Casasnovas
http://vivrecru.org
Photos : Yann Deva
39
 La chronique de Charles
Suite de la chronique Zen
C
e que j’ai voulu exprimer dans ma chronique précédente, c’est cette citation captée à
la radio à propos du Zen : la Cible est un accident de parcours. 
Citation que je n’ai finalement pas trouvée dans le
livre d’Herrigel, Le Zen dans l’art chevaleresque du
Tir à L’arc. Soit, on peut donc réaliser le détachement
que cela implique.
Dès lors, notre volonté consciente se trouve au
second plan et quelque chose de plus diffus agit, qui
serait l’intention.
Une intention tendue vers une forme de Beauté.
Elle est à la confluence des nombreuses énergies
conscientes et inconscientes de nous-même dans ses
aspects les plus profonds, inconscients, et en lien
avec les énergies qui nous environnent ; on est bien
au-delà du cortex préfrontal.
Une intention possède une apparence plus détachée,
mais sa force est dans sa fidélité : reproduire,
réactualiser le même désir souvent, et en particulier
Ca se mange ou pas ?
à chaque écueil, inlassablement. Une intention est
donc une forme de patience, et notamment celle
d’attendre que toutes les parties du moi finissent un
jour par être ensemble au rendez-vous, accordées.
Une intention demande un d’esprit d’accueil et
d’accompagnement de nos parties de nous-mêmes
qui ne nous semblent pas justes et bonnes.
L’intention se nourrit d’elle-même, et le temps ne
lui pose pas de problème. Elle est constituée d’un
esprit de pardon inconditionnel de soi. Elle n’a pas
de problème avec ce qui serait absurde. On pourrait
dire qu’elle est autre chose qu’une volonté, c’est un
pari qui est nourri.
Parmi les intentions belles que j’ai connues, il y a eu :
- Travailler des morceaux de musique qui me
semblaient impossibles à réaliser.
- Travailler à ma guérison alors que les chances
étaient minces.
- Réussir un voyage avec peu de temps de préparation
et de moyens.
- Faire du Qi Gong tous les jours.
- Me mettre à courir alors que je détestais cela.
Toutes ces envies qui ont réussi avaient un petit
quelque chose d’absurde au départ, mais elles me
faisaient sourire malgré tout pour la beauté qu’elles
suscitaient.
Il y a de nombreux contes où le héros se trouve face
à des défis démesurés.
40
Je me souviens d’un conte des Belles Histoires
(éditions Bayard) : un jeune homme est amoureux
d’une des filles du diable. Le diable qui, forcément,
n’est pas gentil, lui impose des défis impossibles en
échange de la main de sa fille. Par exemple, il lui
met une hache en bois dans les mains pour qu’il aille
tailler une grande forêt d’arbres en acier trempé.
Le jeune homme y va avec, comme seule arme, son
cœur pur. Au fil des épreuves, il est finalement aidé
par... sa bien-aimée, qui connait tous les trucs de son
père !
Cette notion d’absurde me tient à cœur, parce que
nous vivons dans un monde qui voudrait que nous
ne fassions que des actions utiles et si possible
monnayées. Et on sait pourtant que de nombreuses
choses inutiles nous font plaisir, qui sont souvent
gratuites.
Le côté absurde assure un certain détachement.
Il permet de rester présent, de ne pas être tendu
inutilement et d’obtenir plus simplement ce que nous
souhaitons. 
Mon approche du crudivorisme n’est pas en rapport
avec quelque chose de grave, d’utile ; c’est plutôt une
curiosité de savoir si des mondes magnifiques sont à
portée de ma vie.
Une harmonie inconnue de moi entre la nature, mon
corps et mon esprit existerait-elle ?
Mon intention était de vivre le manger-cru sans écart
et sans mélange absurde sur une certaine durée et, si
possible, à l’instinct, et j’avais tout mon temps pour
arriver à cet état.
Il serait dommage de se mettre dans une tension
désagréable pour savoir si cette beauté est accessible,
puisque rien que d’y penser on a envie de sourire !
En même temps il faut bien s’engager.
Tout l’art du tir à l’arc Zen repose sur cette tension.
J’ai vu des personnes se mettre au cru parce qu’elles
voulaient marquer leur tube digestif du sceau de la
Vérité. Cela les rendait tendues et polluait leur joie
de manger simplement.
Moi-même, parfois, j’ai eu des moments de contrôle
vis-à-vis de moi. «  Si tu dis non à ceci, et c’est
difficile à ce moment-là, peut-être que c’est un oui à
autre chose.  »
Cet état globalement détaché, voilà ce qui m’a permis
de faire une transition, doucement, de faire mes
dernières expériences cuites avec ouverture, dans
l’idée d’un sevrage tranquille.
J’ai donc fait un premier type de sevrage, celui
d’arrêter progressivement les aliments cuits, en
commençant par les pires à mon sens : les barres
chocolatés, les frites... puis les pains, pâtes (blé)
et les produits laitiers, puis les protéines cuites
(y compris lentilles, etc.) puis les légumes cuits...
Je m’autorisais un ou deux voire trois écarts par
semaine pendant plusieurs années pour mieux
sentir les désagréments par la suite. Mieux sentir le
quantum de plaisir qui reste.
Mon deuxième type de sevrage était d’arrêter les
écarts dits «  sympas  » chez les gens : la petite tarte
aux orties, le paté artisanal, etc. Puis limiter les
«  demi-écarts  » type fromage au lait cru de chèvre
bio, choucroute crue, tamari, dattes et fruits secs de
mauvaise qualité, saucisson, etc.
Cette classification des aliments est à la fois un peu
rationnelle et à la fois arbitraire ; il y a mon flou
artistique.
Notons qu’arrêter tout cela fait penser à une sérieuse
fin des haricots. On parle d’orthorexie, c’est-à-
dire que l’alimentation à ce moment-là est faite de
nombreux interdits, comme une grande austérité.
D’autant plus que le corps peut fondre. On a donc
besoin d’être doux avec soi, confiant ; et bien
accompagné aussi.
Mais, comme pour tout désir à réaliser, il y a des
«  sacrifices  », que cela soit apprendre un métier,
apprendre à jouer du Bach au piano, être capable de
courir une heure en montée, créer une association.
Petit à petit, quatre/cinq ans pour moi, de nouveaux
aliments prennent du goût, des plantes que je
n’aimerais pas si je mangeais ne serait-ce qu’une
seule chose cuite par semaine... Le corps s’habitue
à sa nouvelle densité, sa nouvelle sensibilité. Les
choses cuites ne m’attirent pas vraiment. Et, surtout,
le plaisir et la simplicité sont au rendez-vous.
Il faut noter que des émotions remontent, des
sensibilités apparaissent qui demandent du soin.
C’est pour moi la partie la plus délicate : manger cru
augmente un certain niveau de présence. Comment
faire alors avec cette nouvelle sensibilité qui ne
s’accorde plus avec un lieu de vie, la bagnole, le
travail, l’entourage ? C’est un cheminement qui
demande du temps.
J’ai trouvé une bonne
partie de mes réponses
dans le sport, la musique,
une pratique énergétique
telle que le Qi Gong et
une thérapie. J’ai aussi vu
un acupuncteur qui, sans
le savoir, a accordé mes
organes à mon nouveau
mode alimentaire.
Dessin : Gaël
J’ai fait tout cela parce que j’avais foi dans cette pratique que je trouvais
belle, et je pense aussi pour des raisons inconscientes, mais comme elles
sont inconscientes ou incertaines on ne peut pas les traiter directement.
On ne peut que les imaginer.
Aujourd’hui, je ne dis pas aux gens qu’il faudrait qu’ils mangent cru.
Je dis : «Voici mes règles de vie :
1. Se faire plaisir en mangeant, car certains ne savent plus quoi manger
et ne se font pas plaisir. C’est tout de même important d’être heureux
de manger !
2. Faire de l’exercice.
3. Échanger de la tendresse.»
J’observe souvent des problèmes de santé que les gens normaux ont
autour de moi et qui me semblent incongrus : les rhumes, les boutons,
les courbatures, la déprime, les tensions du corps, le summum pour moi
étant le concept d’attraper froid, d’attraper une maladie...
Globalement, je suis content de moi dans ce choix, notamment quand je
pars marcher durant des jours et que je mange plein de plantes sauvages
et d’insectes. Content aussi de tous les autres avantages plus ou moins
conscients, comme celui de rester en bonne santé.
Enfin, moi qui suis un omnivore décomplexé, j’ai appris que les
végétariens mettaient trois ou quatre générations pour donner des
végétariens en parfait état de santé sans avoir besoin de viande (cf.
Alternative santé¹) : eh bien tant mieux ! Il nous faudrait à nous aussi,
crudivores à 100%, le même recul, parce que pour le moment nous ne
savons pas très bien ce que nous faisons. Nous sommes des pionniers.
Puissions-nous accepter cet éventuel déséquilibre sereinement.
Charles Aimard
1 - Végétarisme, Jean Dietzi - Jean.dietzi@wanadoo.fr :
“Nous sommes végétariens depuis 30 ans. Nous connaissons des familles dont la
quatrième génération se porte à merveille.
Des études menées ont conclu qu’en effet, les carnivores convertis en végétariens ont
cette  carence en vitamine B12, mais sans danger. Car au fil des générations suivantes,
l’organisme est capable d’en fabriquer lui-même. Si l’on réfléchit, il est normal que la
déviation vers le carnivorisme s’est opérée depuis des siècles et des générations. Ce n’est
pas en une génération que cela se répare. Mais il faut bien que quelqu’un commence. Les
pionniers peuvent souvent être un peu les victimes, mais qu’importe ! C’est pour la bonne
cause et pour l’avenir de nos enfants. Tout se remettra dans l’ordre des choses avec un
peu de confiance et sans panique.”
41
 Paleo food

Au plaisir de nos gènes,

le régime paléo 

E
ncore un nouveau régime ? Pas vraiment : celui-ci
a plusieurs millions d’années ! «  The Paleo Diet  »,
comme disent les Américains, est en fait le régime
de nos lointains ancêtres du paléolithique, avant l’invention
de l’agriculture. Selon les partisans de cette approche
nutritionnelle, il faut manger comme le faisaient les
chasseurs-cueilleurs préhistoriques pour rester mince et en
pleine forme. Pourquoi ? Parce que nous portons à peu près
les mêmes gènes qu’eux, que notre système digestif n’a guère
évolué, et que notre physiologie n’a donc pas pu s’adapter à
la révolution alimentaire du néolithique ; ni à la malbouffe
moderne bien sûr, dont notre organisme subit les très lourdes
conséquences.
Ca se mange ou pas ?

En réalité, ce n’est pas seulement aux Etats-Unis que le régime paléo

a été remis au goût du jour. Sur le vieux continent, le Suisse Guy-
Claude Burger a fait œuvre de pionnier en prêchant l’instinctothérapie.
En France, le Dr Jacques Fradin (alimentation hypotoxique), le Dr
Jean Seignalet (régime originel ou ancestral) et le journaliste Thierry
Souccar (régime préhistorique) lui ont emboîté le pas de manière
moins radicale. Mais chez l’Oncle Sam, l’alimentation de type chasseur-
cueilleur est sortie de la marginalité pour devenir un vrai phénomène
de société (voir encadré «  le modèle paléo  »). Quel que soit le nom
qu’on lui donne, le principe consiste à retourner à l’âge de pierre pour
retrouver une santé de fer. 

The paleo-diet

Car le régime paléolithique n’a pas été inventé : il correspond à ce que

les premiers humains mangeaient spontanément, de façon naturelle. On
en entend parler depuis que le Dr S. Boyd Eaton, en 1985, a publié
un article intitulé «  Paleolithic Nutrition  » dans le prestigieux New
English Journal of Medicine. Radiologiste et anthropologue médical à
l’Université Emory (Atlanta), le Dr Eaton émettait alors l’opinion que
l’alimentation idéale devait correspondre à celle de nos ancêtres de
l’âge de la pierre. Depuis, d’autres scientifiques se sont mis à étudier
cette époque et ont déterminé quelles étaient les pratiques alimentaires
des chasseurs-cueilleurs d’alors. Un de ces chercheurs, Loren Cordain,
docteur en éducation physique, a publié The Paleo Diet, où il décrit
ce qui se mangeait du temps des cavernes et qui devrait, selon lui, se
retrouver dans nos assiettes contemporaines. En 2005, ce professeur
à l’Université du Colorado a écrit un second livre plus spécialement

42
destiné aux sportifs, The Paleo Diet for athletes.
Curieusement, ces deux ouvrages n’ont pas encore été
traduits en français. C’est le Dr Rueff et le journaliste
Thierry Souccar (voir encadré «   La biblio paléo  »)
qui se sont chargés de faire connaître en France les
travaux américains.  Mais que mangeaient-ils, nos lointains aïeux ? Sur ce
Un génome inchangé
La théorie du Dr Eaton repose sur une évidence
incontestable : le génome humain n’a que très
faiblement évolué depuis l’avènement des premiers
hominidés, il y a quatre millions d’années. En effet,
le taux de mutation de l’ADN humain ne dépasse pas
0,5 % par million d’années. Depuis plus de 40.000
ans, il n’aurait évolué que de 0,02 % ! «  Cela signifie
que nos fonctions digestives sont restées quasiment
inchangées depuis l’apparition au Moyen-Orient de
l’homme du paléolithique supérieur, Homo sapiens
sapiens  », précise le gastro-entérologue Jacques di
Costanzo. Au cours des derniers millénaires, une
seule mutation notable a été observée chez l’être
humain : les populations du Nord de l’Europe ont
développé un gène qui leur permet de mieux digérer
le lactose, ce sucre du lait toujours mal toléré par
une grande majorité des habitants du globe. Pour le
reste, nous sommes restés génétiquement semblables
à nos lointains ancêtres vêtus de peaux de bêtes. Et
c’est important ? Très important puisque ce sont les
gènes qui déterminent les besoins physiologiques,
notamment nutritionnels. Si nos cellules pouvaient
parler, sûr qu’elles se plaindraient de notre façon de
les nourrir. Car deux chocs alimentaires sont venus
radicalement perturber notre système digestif : la
révolution néolithique, marquée par la sédentarisation
et la naissance de l’agriculture il y a environ 10.000
ans, et la révolution industrielle (du XIXème siècle
à nos jours), qui a créé de nouvelles denrées à base
de produits transformés. L’inadéquation de ces
deux nouveaux comportements avec nos possibilités
physiologiques n’est pas sans conséquences pour
l’organisme. Selon les hypothèses émises par
plusieurs experts en nutrition, elle serait responsable
d’au moins deux tiers des pathologies actuelles. Et
«  le pire est à venir, prévient le Dr di Costanzo,
car on sait maintenant que les aliments jouent un
rôle important dans la composante épigénétique
de certaines maladies, c’est-à-dire leur capacité
à influencer l’expression d’un gène, et qu’elle est
transmissible d’une génération à l’autre  ». Diabète,
hypertension, maladies cardio-vasculaires et cancers
risquent donc de trouver un terreau fertile dans nos
43
sociétés. «  A moins de remettre le nez dans l’assiette
de nos ancêtres  » suggère le médecin. 
L’assiette ancestrale
point aussi, la science a largement comblé le déficit
de connaissances. Selon les paléonutritionnistes,
le règne végétal (fruits, légumes, plantes sauvages,
baies, noix, rhizomes…) fournit jusqu’à 70 % de la
ration de subsistance. Les végétaux sont consommés
peu après leur cueillette, sans transformation. À cette
époque, ils sont beaucoup plus riches en protéines
que les céréales modernes, et surtout plus généreux
en vitamines, minéraux et composés phytochimiques.
Sur la base d’un apport énergétique quotidien de
3000 calories (Kcal), Eaton estime que nos ancêtres
du paléolithique supérieur recevaient trois à dix fois
plus de vitamines que nous. Pour la vitamine C,
que l’homme est un des rares êtres vivants à ne plus
synthétiser, on pense que Cro-Magon en recevait
600 mg par jour, soit six fois les apports actuels
conseillés. L’alimentation paléolithique apporte aussi
significativement plus de calcium (jusqu’à 2 fois les
doses recommandées) et surtout de potassium : 10 g
au lieu des 2,5 actuels. Comme le sel est une denrée
rare, le ratio sodium/potassium, un marqueur du
risque d’hypertension,  est au moins 30 fois plus bas
qu’aujourd’hui ! À côté des produits de la cueillette,
la viande occupe une place importante. Les
australopithèques, comme la célèbre Lucy, avaient
de grandes mâchoires qui leur servaient à broyer des
aliments végétaux comme les noix, les tubercules
et les racines. On a longtemps cru qu’ils étaient
végétariens, mais les études sur traces isotopiques –
la mesure du rapport carbone/azote dans les os – ont
 z
Produits
Paleo food
révélé qu’ils étaient omnivores. Quand ils pouvaient
bouffer des antilopes, ils ne se gênaient pas.  représentaient de 20 à 40 % de la ration alimentaire.
Après eux arrivent les premiers hommes, il y a
2,5 millions d’années. Ils ne savent ni ne peuvent
atteindre de gros animaux : l’accès à la viande se fait
sur les carcasses. Avec son silex tranchoir, Homo
Habilis peut accéder à la moelle, la cervelle, découper
la langue. C’est ainsi que la viande prend une place
prépondérante dans la stratégie alimentaire. Toujours
charognard mais déjà fin chasseur, l’Homme de
Néandertal est d’ailleurs plus carnivore qu’herbivore.
Il y a 13 000 ans, son cousin de Cro-Magon
raffolait du bison. L’analyse des stries dentaires par
microscope électronique a confirmé le goût ancestral
pour la chair animale. Bien sûr, selon la latitude et
la période, les chasseurs-cueilleurs de cette période
n’ont pas accès aux mêmes ressources. Près des
Tropiques, la nourriture est probablement aux deux
tiers végétale. Plus on remonte vers le Nord, plus la
nourriture carnée domine. L’exemple extrême est
donné par les Inuits, qui mangeaient essentiellement
de la viande et du poisson. Et qui s’en portaient bien,
jusqu’à l’arrivée de la «  civilisation  »…
Les équilibres rompus
Car celle-ci entraîne toute une série de ruptures
brutales avec le mode de vie originel. La viande,
par exemple. Au paléolithique, les animaux sauvages
qui se nourrissent de plantes sauvages donnent une
viande maigre, dont le contenu en graisse ne dépasse
pas 4 %, au lieu de 25 % aujourd’hui. Boyd Eaton
en a déduit que le régime ancestral était relativement
pauvre en matières grasses. Mais plus que la quantité,
fluctuante selon les lieux et les époques, c’est la qualité
des lipides qui fait toute la différence : jadis, les
graisses réalisaient un équilibre idéal entre les deux
grandes familles d’acides gras essentiels, les Omega 3
et les Oméga 6. L’homme préhistorique trouvait ces
deux familles dans la proportion physiologique de 1
pour 1, alors que le ratio actuel est de 20 pour 1 en
faveur des Omega 6. D’autre part, il ne consommait
aucun laitage avant qu’il se sédentarise et commence
à domestiquer certaines espèces animales.  évoque l’ostéoporose ou les carences nutritionnelles.
Le Dr Simopulos (Washington) a calculé que les
graisses saturées étaient trois fois moins présentes
autrefois que dans l’assiette moderne. Celle-ci est en
revanche saturée de graisses végétales, quasiment
absentes de l’alimentation originelle. La fracture est
tout aussi nette côté glucides : avant la révolution
néolithique, les sucres naturels (fruits, légumes,
44
racines, quelques graines, glucose de la viande)
De nos jours,  l’alimentation occidentale typique
comprend de 50 à 60 % de glucides. Et ici encore,
c’est surtout la perte de qualité qui pose problème.
Tout le monde sait que les sucres raffinés sont des
«  calories vides  » dénuées d’intérêt nutritionnel. Ce
que l’on sait moins, c’est que les glucides farineux
(céréales, pâtes, légumes riches en amidon) ont,
malgré leur complexité, des index glycémiques
très élevés. Du régime Montignac au régime «  IG
bas  » en passant par la méthode Atkins et les diètes
protéinées, toutes les stratégies minceur efficaces
passent par une restriction des aliments glycémiants
que sont, par excellence, les produits céréaliers
raffinés.
Facteurs de surpoids et de diabète, la plupart des
céréales modernes levées à la levure ont aussi
l’inconvénient de charrier de l’acide phytique, un
composé anti-nutritionnel qui piège les minéraux.
Les plus courantes (blé, orge, seigle, avoine) ont le
défaut supplémentaire de renfermer du gluten, une
substance protéique mal tolérée par les intestins
fragiles. Quant aux laitages, la plupart d’entre nous les
digèrent difficilement, parce qu’après l’enfance nous
ne synthétisons presque plus de lactase, l’enzyme
nécessaire à la transformation du lactose. Selon de
nombreux auteurs, les protéines fournies par le lait
de vache sont également inadaptées à la physiologie
humaine. Ce qui est sûr, c’est que la ration protidique
n’a pas grand chose à voir avec celle du paléolithique.
Tous les équilibres d’antan se sont brisés en quelques
10 000 ans…
Les preuves sanitaires
Et nous le payons très cher, ce ne sont pas les preuves
qui manquent. En étudiant les ossements de nos
lointains ancêtres, la paléontologie a découvert avec
surprise que ceux-ci étaient grands (1m70, 1m80),
robustes et parfaitement charpentés. Pas de caries, pas
de signes de goutte en dépit du régime très carné. Peu
ou pas de traces de pathologies infectieuses, rien qui
Les premiers indices de dégénérescence apparaissent
au tournant du néolithique. Les Egyptiens, pionniers
du régime pauvre en graisses et riche en hydrates
de carbone – ils mangeaient  2 kilos de pain par
jour – «  jouissaient  » d’une très mauvaise santé.
L’étude des momies montre qu’ils souffraient de
multiples infections bactériennes et parasitaires.
Contrairement aux silhouettes longilignes des
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Paleo food
hiéroglyphes, ils étaient souvent obèses et leurs
terribles problèmes dentaires étaient accompagnés
d’abcès et de gingivite. Mais pas besoin de voyager
loin dans le passé pour se forger des certitudes : il
suffit de voir ce qui s’est passé lorsque des peuplades
primitives (Inuits, Amérindiens, Polynésiens,
Pimas d’Arizona…) ont découvert l’homme blanc
et ses habitudes alimentaires. En adoptant les
mœurs nutritionnelles des pays riches, elles ont
d’office hérité de leurs statistiques sanitaires, avec
une explosion de pathologies telles que diabète,
hypertension, colopathies, calculs rénaux,  maladies
cardiovasculaires, cancers, etc. Un médecin
australien, le Dr Karen O’Dea, a par exemple voulu
savoir pourquoi les aborigènes, dont le régime
dans le bush était proche de celui du paléolithique,
devenaient rapidement obèses et diabétiques
lorsqu’ils s’urbanisaient et adoptaient les habitudes
culinaires occidentales. Après une série d’études
étalées sur dix ans, le Dr O’Dea concluait que
toutes les anomalies métaboliques liées à l’hyper-
insulinémie étaient normalisées en moins de huit
semaines par un retour à une alimentation de type
chasseur-cueilleur.  avant J.-C. et la domestication du feu leur est peut-
De son côté, Loren Cordain a découvert que certaines
tribus reculées de Papouasie ou d’Amazonie
ignoraient totalement l’acné… jusqu’à l’arrivée
récente des aliments industriels. Les ados ont alors
bourgeonné «  à l’occidentale  ». Indirectement, la
science épidémiologique confirme également les
vertus de la paléonutrition. Avec ses escargots, ses
plantes sauvages, sa viande de chèvre ou de lièvre,
le fameux «  régime crétois  » est plus ancestral
que méditerranéen. Avec son poisson trois fois
par semaine, sa profusion de fruits, sa pauvreté en
sel et en sucre, ou encore son rejet de tout produit
laitier, le non moins célèbre  «  régime Okinawa  »
rappelle lui aussi l’âge de pierre. Il doit en tout cas
son succès au fait que les nombreux centenaires de
cette île japonaise ont su préserver des traditions qui
se perdent dans la nuit des temps. Plus on mange
«  vieux  », plus on reste jeune ! D’ailleurs,  les preuves
cliniques commencent à poindre en faveur du régime
paléolithique. Une étude publiée en septembre
2007 a montré que ce type d’alimentation diminuait
le risque d’accident vasculaire, une autre qu’il
améliorait la tolérance au glucose chez des patients
atteints d’ischémie cardiaque. À Montpellier, avec
son «  régime ancestral  », le Dr Seignalet obtenait
des résultats spectaculaires dans le traitement de
certains cancers et de nombreuses maladies auto-
immunes. Assurant la relève française, Jacques
di Constanzo soigne avec succès les syndromes
45
métaboliques (diabète, athérome, hypertension…) et
les maladies chroniques de la sphère digestive. Et quel
meilleur argument que les milliers de témoignages
enthousiastes fourmillant sur les forums internet ?
«  The Paleo Diet  » ne semble faire que des heureux,
à l’image du Dr Rueff et de Romain Gagnon, qui en
ont vérifié sur eux-mêmes la puissance amincissante.
Manger tout cru ?
L’alimentation préhistorique revisitée fait une large
place aux aliments crus, qu’ils soient végétaux
(fruits, légumes…) ou animaux (fruits de mer,
carpaccios, viande séchée, poissons marinés…).
Dans sa version américaine, cette approche s’éloigne
cependant du crudivorisme intégral préconisé
en Europe par Guy-Claude Burger et les rares
adeptes de l’instinctothérapie. Des deux côtés de
l’Atlantique, ce sont surtout les végétaliens qui
militent pour le cru. Et l’homme des cavernes, lui,
comment consommait-il le produit de la chasse ou
de la pêche ? Les premiers foyers datent de 500 000
être largement antérieure. La cuisson est donc une
très vieille habitude.  Néanmoins, outre le fait que les
hominidés s’en sont longtemps passé, la paléocuisine
ne se résume certainement pas à la grillade et au
méchoui. Les systèmes découverts (foyers en cuvette,
en fosse, structures en terre ou en pierre…) attestent
plutôt d’une grande diversité culinaire : cuisson à
l’étouffée sur des braises, cuisson à l’eau avec des
galets bouillants plongés dans des récipients de peau,
cuisson au four, séchage et boucanage… Bref, tout
porte à croire que nos paléo-ancêtres avaient déjà
conçu la gastronomie de terroir, la cuisine à basse
température et la dessication, si ce n’est pas les
préparations à la vapeur ! Or ces modes de cuisson
douce ont d’énormes avantages diététiques : ils
limitent le phénomène de glycation – autrement dit
l’apparition de molécules toxiques sous l’effet de la
chaleur – tout en rendant certains nutriments plus
disponibles pour le cerveau. Selon une hypothèse
récente, il fallait en effet que la cuisson apparaisse
pour favoriser l’encéphalisation et le développement
neuronal. C’est peut-être vrai, mais alors pourquoi
la taille de notre encéphale n’a-t-elle pas continué
à évoluer ? Et pourquoi les Inuits du Groenland,
qui mangeaient tout cru avant l’arrivée d’Adrien de
Gerlache, n’ont-ils pas un cerveau riquiqui ? 
Plus crédible, une autre hypothèse postule le rôle
central des acides gras Omega 3 : le primate futé et
bipède surgit en effet en Afrique, au bord des grands
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Paleo food 

lacs poissonneux… Quoi qu’il en soit, il n’est pas
évident que la cuisson à plus de 100 °C serve la santé.
Au contraire : les protéines coagulent, les enzymes
et les vitamines trépassent, les graisses éclatent et
les sucres s’encrassent de particules toxiques. Au
bout du compte, c’est notre biologie qui trinque.
Pour rappel, notre génome n’est pas seulement
identique à celui de l’homme paléolithique, il est
également très proche de celui du chimpanzé. Leurs
plages alimentaires sont très ressemblantes, leur
appareil digestif rigoureusement semblable, et l’on
a dernièrement découvert que le malin singe se
soignait littéralement avec les plantes. Et si le vrai
modèle omnivore et crudivore à suivre était celui-là ?
les algues, les graines germées, les céréales ancestrales (quinoa, millet,
fonio…), le soja fermenté, les champignons, les plantes sauvages
(amarante, ortie, pourpier, mâche...) bref toutes les sources végétales
de protéines équilibrées et de bons acides gras. Idéalement, il faudrait
réhabiliter massivement la consommation d’insectes pour que le régime
paléolithique soit écologiquement correct. Mais ça, c’est une autre
histoire… dont on reparlera. 
Michel Manset
Article paru dans Néosanté, numéro 19 (janvier 2013).

Pas écolo, le régime paléo ? Les grandes lignes du régime paléo

Qu’on imite les chimpanzés ou les premiers humains, La diète paléolithique supprime carrément deux des grands groupes
il est un fait incontournable, c’est que notre capital d’aliments, à savoir les produits laitiers et les céréales (dont le pain).
santé se construit avec les briques protéiques. Et Elle fait évidemment partie des régimes faibles en glucides et riches en
là, évidemment, la diète paléo perd de son aura. protéines.
Because son attirance privilégiée envers les produits
animaux. Normal : pour produire 1 kilo de bœuf,
on occupe une surface agricole pouvant donner 160
kilos de patates. Si la planète s’y mettait, les océans Aliments autorisés :             
se videraient et les forêts primaires disparaîtraient
totalement pour nourrir le bétail. Empreinte toutes les viandes maigres (volaille, petit et gros gibier, taureau,
écologique insupportable ! Pour sa défense, la autruche, chevreau…) ;
paléonutrition ne manque cependant pas d’arguments. les petits animaux : escargots, grenouilles, insectes et larves ;
D’abord, elle va de pair avec une frugalité retrouvée : les poissons et fruits de mer, mollusques et crustacés ;
qui mange mieux mange moins. À quantité égale de les œufs (d’oiseaux et de tortues) ;
protides, beaucoup moins de glucides. Ensuite, cette tous les fruits et légumes pauvres en amidon ;
façon de s’alimenter est la plus subversive qui soit toutes les noix et la plupart des graines (de préférence germées) ;
envers la malbouffe mondialisée : comme le souligne fleurs, feuilles, champignons, épices…
l’agronome Pierre Weill (Tous gros demain, Editions
Plon), on peut faire de la bidoche bio engraissée Aliments interdits :
au maïs ou au soja monocultivé. Mais pour
produits céréaliers ;
qu’elle soit paléo, il faut revenir à une agriculture
produits laitiers ;
paysanne et à des pratiques d’élevage sensées.
légumineuses ;
Même sur le plan climatique, un animal «  omega
produits transformés ou en conserve ;
3 » nourri au lin est nettement moins polluant
tous les légumes riches en amidon (pomme de terre, manioc…) ;
qu’un animal « omega 6  » : ses rejets de méthane
les aliments salés ;
chutent automatiquement de 30 % ! D’autre part,
les sucres, hormis le miel avec modération ;
«  l’alimentation d’autrefois  » est très biodiversifiée
les sodas.
dans sa recherche de protéines : le petit gibier, les
escargots, la volaille, les œufs, les abats, les sardines
et les maquereaux, pas de quoi dépeupler les mers et
défricher la jungle. Du reste, n’a-t-on pas trouvé des
millions d’hectares pour mettre du «  biocarburant  »
dans les bagnoles ? Foin enfin du dogmatisme : s’ils
aiment les huîtres, la viande des Grisons et le steak
tartare, les paléo-mangeurs peuvent aussi apprécier

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z
Paleo food

Tout le monde y arrive 

S’il ne vantait pas ouvertement le régime paléolithique, feu David

Servan-Schreiber n’en était pas loin. Ainsi, dans son livre Anticancer,
le neuropsychiatre incitait ses lecteurs à «  retrouver l’alimentation
d’autrefois  » car «  aujourd’hui comme hier, notre physiologie attend
une alimentation semblable à celle qui était la nôtre quand nous
mangions les produits de la chasse et de la cueillette  ». Un peu plus loin,
DSS signalait que 56 % de nos calories proviennent de trois sources qui
n’existaient pas au moment où nos gènes se sont constitués : les sucres
raffinés, les farines blanches et les huiles végétales riches en oméga 6. Or
ces trois sources, dit-il, ne contiennent aucun des nutriments (protéines,
vitamines, minéraux, acides gras oméga 3) essentiels aux fonctions
de l’organisme. Même s’il n’utilise pas le terme, le très médiatique
Dr Laurent Chevallier (Je maigris sain, je mange bien, Editions Fayard)
prône lui aussi une alimentation très ancestrale. Pour lui, «  le régime
idéal est constitué d’un bon dosage entre les végétaux et les protéines
animales.  » Aujourd’hui, un autre grand nom de la nutrition opère une
spectaculaire conversion : dans son dernier livre (La chrono-diététique,
Editions Odile Jacob), le Dr Jean-Marie Bourre déclare en effet que
«  Sur le plan de la nutrition, nous sommes tous des Cro-Magnon ! Il
convient donc de veiller à ce que notre alimentation ne s’éloigne pas
trop de celle pour laquelle notre corps a été programmé  ».

Le modèle paléo : tout un art de vivre

Outre-Atlantique, la vague paléo n’a pas seulement déferlé dans

les assiettes : elle est devenue un mode de vie global couvrant bien
d’autres aspects que la seule alimentation.  Dans Néosanté, on vous a
déjà parlé du «  sport paléo  » (Crossfit) qui consiste à reproduire les
efforts physiques de nos lointains ancêtres, par exemple les longues
courses entrecoupées de sprints (si possible pieds nus sur sol meuble),
le portage d’objets lourds ou  la gym en suspension à la façon Tarzan.
Principe de base : privilégier les mouvements naturels et les exercices
fonctionnels sollicitant l’ensemble de la musculature. Mais il y a encore
bien d’autres «  astuces santé  » paléo ! Dans son livre qui vient d’être
traduit, l’ancien champion de marathon Mark Sisson cite notamment
l’exposition au soleil, le sommeil (se coucher avec les poules, se lever
avec le coq), l’activité cérébrale (nos aïeux réfléchissaient beaucoup
puisqu’ils ont inventé plein de choses) ou encore les activités ludiques
(dans les peuplades primitives, on joue plusieurs heures par jour).
Photos à l’appui, le livre de Sisson offre aussi quelques témoignages
impressionnants des métamorphoses suscitées par le régime paléo
(Le modèle paléo, Editions Thierry Souccar).

Michel Manset
Photos Catherine Forest

47
 h
Hygiénisme

L’alimentation selon le
Docteur Douglas Graham

C
onnaissez-vous l’alimentation préconisée par le Dr Graham, aussi
appelée 80/10/10 ? Pour moi, c’est avant tout une alimentation qui
respecte notre corps !

Tout le monde le sait, nous trouvons dans la nourriture trois éléments indispensables : des
protéines, des lipides et des glucides. L’enseignement du Docteur Graham, auteur de The
80/10/10 Diet, c’est que l’alimentation idéale se résume en ces chiffres : 80/10/10. C’est-
à-dire que l’alimentation idéale des humains doit être composée de 80 % de glucides,
10 % de lipides et 10 % de protéines (en pourcentage de calories absorbées et non pas
en poids). Prenons une femme qui a besoin en moyenne de 1800 calories par jour, 10%
représentent 180 calories. Pour un homme ayant besoin de 2500 calories par jour (ce sont
des exemples), ce sera alors 250 calories de lipides, 250 calories de protéines, et 2000 de
sucres.
Ca se mange ou pas ?

Pourquoi 10% de protéines seulement ?

Les besoins en protéines ont été surévalués dans le passé, et en fait ils le sont encore
aujourd’hui dans l’esprit de bien des gens. Or il y a bien plus de dangers à manger trop
de protéines que pas assez. On est bien loin des obligations de consommer une source de
protéines trois fois par jour. Trop de protéines dans notre régime provoque des troubles de
santé comme la constipation (soignée à coups de laxatifs qui abîment encore plus le corps),
des troubles digestifs qui mènent à la toxémie, l’élévation du nombre de déchets toxiques
dans le sang, et des cancers. «  Dysfonctionnement auto-immun, arthrite, vieillissement
prématuré, altération des fonctions du foie, problèmes de reins, ostéoporose et beaucoup
d’autres maladies dégénératives sont le résultat d’une absorption supérieure de protéines
par rapport à nos besoins réels  ». Voilà ce que nous dit le docteur Graham.
Les besoins en protéines sont en fait de 10 % par rapport au nombre de calories totales
sur une journée, nous enseigne le docteur Graham. Le docteur Campbell abaisse même ce
taux à 5 %. Il a passé sa vie à étudier l’impact de l’alimentation sur la santé et s’est appuyé
sur des centaines d’études. Le rapport Campbell est la plus vaste étude internationale à ce
jour sur la nutrition.
Ces protéines se trouvent dans ces proportions dans les végétaux : 10 pêches, 10 bananes,
3 tomates, 2 concombres, le jus de 6 oranges, 1 laitue... Mangés dans la journée, 10
pêches amènent donc suffisamment de protéines pour être en forme, soit 35 grammes
(pour 1930 calories totales, 6 %).
10% de graisses, cela représente très peu de graisses dans une journée !
Les graisses ou lipides sont primordiales pour que notre corps fonctionne bien. Elles sont
un élément essentiel pour les membranes cellulaires, particulièrement importantes pour
que les échanges d’ions se fassent correctement au travers de ces membranes cellulaires.
Les cellules nerveuses sont particulièrement riches en graisses. Le cerveau est l’un des
tissus les plus riches en lipides (60 % de la matière sèche). Donc, oui, nous avons besoin
de renouveler notre stock en consommant des graisses.
Le Docteur Graham nous explique toutefois que, là encore, les besoins sont surévalués.
Comme pour les protéines, c’est 10 % des calories quotidiennes qui sont nécessaires.

48
h
Surtout pas plus. Un croissant ou du beurre sur du
pain le matin, une salade à la vinaigrette le midi, des
amandes dans l’après-midi, du riz assaisonné avec de
l’huile et une omelette le soir, et vous avez explosé
votre réserve en graisses ! Or, 30 grammes de noix
constituent déjà 185 cal dont 83,4 % de lipides. C’est
presque déjà trop pour un besoin de 1800 calories
quotidiennes.
Un demi-avocat de 200 g, c’est 161 calories dont
76,6 % de lipides. Donc un avocat entier, c’est déjà
trop, même pour un homme qui consomme 3000
calories par jour (un grand sportif, quoi !)
Donc cela va très vite ! D’autant plus que les fruits et
les légumes contiennent déjà des lipides ! Amusez-
vous à chercher le taux de gras des fruits et légumes
que vous consommez, vérifiez-bien les quantités
que vous rentrez et constatez aussi l’effet sur votre
organisme !
80% de sucres pour nourrir nos cellules
Quant aux glucides, ou hydrates de carbone, ils
sont la source première de carburant pour toutes
les cellules du corps. Les sucres absorbés circulent
dans le sang et vont nourrir nos cellules avides de
carburant. Il est primordial de manger assez de sucre
(provenant de fruits, pas de bonbons... Il y a sucre et
sucre ! Nous parlons ici de fructose) car, si nous en
manquons, notre corps va convertir les lipides et les
protéines en sucre. Il fait feu de tout bois, comme on
dit, et il prend ce qu’il a sous la main... Mais le hic,
c’est que ces conversions créent de la cétone par le foie, ce qui entraîne
une acidocétose qui affecte le cerveau et peut aller jusqu’à provoquer
des comas.
Donc, mieux vaut manger assez de sucre et ne pas compter sur ses
réserves de graisse pour compenser. (Vous voyez ici un peu le danger
de certains régimes très à la mode qui préconisent des protéines, des
graisses et pas de sucres !)
Les sucres sont indispensables, mais pas n’importe lesquels. Pourquoi ?
Parce que seuls les fruits sont composés de sucres simples qui ne
demandent pas d’efforts au corps, puisqu’ils ne nécessitent pas de
transformation. Parce que, pour avoir du carburant, le corps peut tout
transformer en sucre simple : les protéines, les lipides et les hydrates de
carbone complexes. Donc les céréales ne sont pas idéales du tout pour
nourrir nos cellules. Elles le font bien sûr, mais leur transformation
au cours de la digestion prend beaucoup d’énergie. Cela fatigue. La
digestion fatigue. Pourquoi croyez-vous que l’on se met à somnoler
après un repas copieux ? Cela n’arrive plus jamais avec l’alimentation
80/10/10 ! Au contraire, on se sent en pleine forme.
Les bases de la santé par l’alimentation
Pour être en bonne santé, il faut donc énormément limiter l’apport de
graisses, parce qu’en plus les aliments gras interfèrent avec l’utilisation
adéquate des sucres, par l’intermédiaire de l’insuline. Il faut cesser de
s’inquiéter pour la quantité de protéines, car  tant que la ration calorique
est suffisante, les protéines le sont toujours aussi. D’ailleurs, si l’on
s’inquiète, on peut toujours faire des analyses de sang pour contrôler.
Et il faut manger assez de fruits pour avoir assez de calories et assez de
nutriments, être résistant et en bonne forme. Si on ne mange pas assez,
on s’affaiblit.
Voilà, de manière très résumée, l’alimentation que conseille le Docteur
Douglas Graham, et qu’un grand nombre de gens suivent dans le monde.
Si cette alimentation était adoptée plus largement, je suis certaine que le
taux de maladies diminuerait drastiquement.
Cela dit, on peut ne pas manger uniquement cru. Tout le monde n’est
pas prêt pour ça. Mais gardez en mémoire de diminuer les graisses
(moins de gâteaux, d’huile, de margarine ou de beurre, de plats au
fromage...) ; diminuez ou supprimez les protéines venant des viandes,
poissons, œufs et laitages, et augmentez la proportion de cru à chaque
repas. Ce sera déjà beaucoup de fait !
Anne-Marie Bouhelier
http://crudivegan.fr
49
 Témoignages

Eduardo, promoteur
d’une alimentation
frugale et crue au Brésil 
E
duardo Corassa est brésilien et adepte de l’alimentation
vivante, plus exactement de l’hygiénisme. À 28 ans, il a
déjà écrit plusieurs livres. Il nous livre son témoignage.

Enfant, j’étais en mauvaise santé, constamment atteint de maladies

bénignes. Dans ma jeunesse, j’ai toujours eu beaucoup de problèmes
de santé. Je souffrais constamment d’allergies, de maladies respiratoires
comme l’asthme et la bronchite, de fièvres et de refroidissements ;
j’avais trop de mucus, des boutons, des taches sur la peau, de la fatigue
chronique… J’étais constipé, je manquais de clarté mentale, mes
performances mentales et physiques étaient faibles, et j’en passe. 
Ca se mange ou pas ?

À 17 ans, j’ai commencé à jouer à un jeu vidéo en tant que professionnel.

Ce jeu s’appelait Counter Strike. Je suis passé pro et j’ai commencé
à voyager partout dans le monde pour participer à des compétitions.
À cause de ça, je me suis retrouvé à consommer beaucoup plus de
malbouffe qu’avant, à fumer et à boire énormément. J’ai pris 25 kilos.
Avec toute cette graisse et cette nourriture malsaine, ma santé, mais
aussi mes performances de jeu, en ont pris un sérieux coup. À mesure
que mon corps physique se détériorait, mes performances en tant que
joueur diminuaient. Comme j’étais payé pour jouer professionnellement,
pour monter sur scène devant un public nombreux et pour gagner, j’ai
commencé à chercher des solutions pour aller mieux et redevenir le bon
joueur que j’avais été. En plus, je devais subir deux opérations et j’en
avais assez d’être tout le temps malade. J’ai donc cherché les raisons de
ma baisse de performances.
J’ai réalisé que c’était dû à mon surpoids, à ma sédentarité et à toute
la malbouffe que j’ingurgitais. J’ai alors commencé à modifier mes
habitudes de vie. J’en avais marre des médecins et de leurs traitements
qui ne donnaient aucun résultat. Je me suis mis à chercher des
informations par moi-même, et après quelques mois passés à faire des
recherches, je suis tombé sur l’alimentation crue. J’ai commencé par
trouver l’alimentation vivante, pas l’hygiénisme et son régime frugal. 

Mais l’alimentation vivante était difficile à suivre. Toutes ces huiles,

le shoyu, les trucs germés et déshydratés – ce n’était pas pratique au
quotidien et ça ne me paraissait pas sain. J’ai alors lu que des gens
vivaient de fruits. Cela me parlait plus, même si je ne croyais pas que l’on
pouvait ne vivre que de fruits. Après quelques mois, j’ai perdu beaucoup
de poids et j’ai recommencé à chercher. Par chance, le jour de mon
anniversaire, je suis tombé sur le site internet du Dr Douglas Graham.
Après avoir vu ses photos et lu le contenu de son site web, j’ai su que

50
j’étais sur la bonne voie et que j’avais trouvé ce que
je cherchais. Après cela, je n’ai plus jamais regardé
en arrière. Depuis six ans, j’ai une alimentation basée
sur des fruits et des légumes entiers, crus et frais,
ainsi que quelques fruits gras, oléagineux et graines
de temps à autre. Je ne consomme ni céréales, ni
huiles, ni sel ou graines germées.
J’ai alors commencé à revivre et j’ai découvert une
vie sans maladie chronique ni aiguë : une vie qui
valait la peine d’être vécue.
Est-ce que cela a été difficile ? Non. Peut-être au
début, en société. Mais après avoir lu une centaine
de livres sur le sujet, après m’être renseigné et
instruit, c’est devenu facile. C’est devenu qui plus
est un vrai bonheur. J’expérimente la satisfaction de
manger autant de fruits que j’en ai envie et de jouir
de meilleures performances mentales et physiques…
Ma santé s’est améliorée de manière si drastique que
j’ai totalement changé de vie afin de faire connaître
ce mode de vie sain. J’ai commencé une formation
en nutrition, j’ai traduit le livre The 80/10/10 Diet du
Dr Graham, j’ai créé mon propre projet et site web
sur l’hygiénisme, Saúde Frugal. Depuis quatre ans et
demi, j’écris ce que j’ai appris de la centaine de livres
et exposés des plus grands hygiénistes et médecins
végétaliens que je connais.  com ou saudefrugal.blogspot.com à l’aide de google
Aujourd’hui, j’ai publié trois livres. L’un sur le jeûne,
intitulé The Hygienic Fasting - Nature’s Surgery¹, un
autre qui contient des recettes avec uniquement des
fruits, des légumes, des oléagineux et des graines,
pas d’huile, de sel, d’édulcorant ni rien d’autre
de malsain provenant d’une bouteille. Le livre de
recettes est intitulé Crulinária Frugal - Receitas do
Paraíso². Mon livre principal, Saúde Frugal - O
guia ao crudivorismo e à Higiene Natural³, raconte
pourquoi nous ne devrions manger que des fruits
et des légumes et ce qui s’est passé pour que nous
commencions à cuire les aliments et à manger des
céréales et des produits animaux. Il parle aussi de la
création et de ce qu’est l’hygiénisme.
Les Brésiliens «  s’américanisent  » de plus en plus.
Ce n’est malheureusement pas très connu, mais la
tendance prend de l’ampleur.
Les êtres humains ont été conçus pour être des
animaux frugivores, tout comme nos cousins les
plus proches, les primates anthropoïdes. Les autres
types de régimes crus ne nous sont pas naturels.
L’anatomie, la physiologie et la biochimie constituent
51
les paramètres qui déterminent le régime d’une
espèce. Chaque espèce a le sien. Pourquoi pas nous ?
Pourquoi manger des céréales si, dans la nature,
seuls les oiseaux en mangent, à cause de la poche
digestive qu’ils ont sous le bec ? Pourquoi manger
de l’huile et une alimentation riche en graisses, alors
que toutes les études et les médecins végétaliens
comme Ornish, Esseltyn, Barnard et T. Campbell le
déconseillent ?
Les fruits et les légumes frais représentent les
aliments parfaits pour les êtres humains. 
Je pense que l’alimentation vivante est de plus en
plus connue, beaucoup plus que l’hygiénisme et
l’alimentation crue 80/10/10 (frugivore) qui va avec
et que je suis.
Et il me semble qu’il vaut parfois mieux adopter le
crudivorisme classique, parce que les êtres humains
ne peuvent pas manger ce que l’on appelle la «  cuisine
vivante » sans avoir recours à différents outils
comme les conserves, les déshydratateurs, les robots
ménagers, etc. Même si l’on peut aussi les utiliser
dans l’hygiénisme, qui a besoin d’équipement pour
manger des bananes, des mangues, des pastèques,
des tomates ou de la laitue ? Cela ne se résume pas
à ça, évidemment, et vous en saurez plus en lisant
mon blog et mon site Internet www.saudefrugal.
translator.
Propos recueillis par Carine Phung et traduits par
Mélanie Sylla 
www.notedutraducteur.com
1 - Le jeûne hygiéniste – la chirurgie de la nature, auto-édité par
Eduardo, NdT.
2 - Crusine frugale – recettes du paradis, idem, NdT.
3 - Santé frugale – ou le guide du crudivorisme et de l’hygiénisme,
idem, NdT.
 Simplicité

Quand les fruits me tombent

des mains... Se recentrer et
écouter son corps
C
ela vous est-il déjà arrivé qu’en mangeant, soudain, votre main s’ouvre et laisse
glisser votre morceau de fruit, que votre cuillère vous file entre les doigts ou
même que vous vous mordiez la langue ?

Ces «  accidents  » du corps sont en fait des de pleine satisfaction physique et mentale, un
signaux d’alarme. Les crudivores ayant une bien-être et une légèreté d’esprit auxquels nous
alimentation originelle instinctive les appellent ne sommes pas habitués. Mais que se passe-t-il si
des «  arrêts  ». Lorsque le corps a reçu sa dose nous en prenons encore une bouchée ?
de tel ou tel aliment, ou élément, il nous le
fait savoir par différents moyens. Le corps est
Nous continuons à manger cet aliment déjà
créatif et offre plein de surprises. Chaque jour,
moins bon et sans charme mais toujours un peu
je m’amuse à découvrir ces signaux et je vous
Ca se mange ou pas ?

agréable. Peu à peu, le goût devient carrément

propose de les partager avec vous.
C’est avec les aliments dits «  originels  », c’est-
à-dire tels qu’on pourrait les trouver dans la
nature, crus, non transformés, non mélangés,
sans pesticides, le summum étant les aliments
sauvages, que les signaux du corps sont les plus
clairs. Lorsque l’on mange de tels aliments, on
peut percevoir différents signes du corps nous
indiquant qu’on mange un bon aliment et quelle
est sa quantité optimale à manger. Pour chaque
aliment, on pourra passer à travers différents
arrêts, surtout si l’on mange jusqu’à l’excès,
c’est-à-dire en n’écoutant pas ces arrêts et en
les dépassant successivement. Chaque personne
et chaque aliment peuvent donner des arrêts
singuliers. Voyons donc ce que raconte le corps
lorsque l’on mange en l’écoutant.
Les différents stades
Tout d’abord, observons un aliment, son
odeur peut être plus ou moins alléchante ou
repoussante. Prenons celui qui nous attire le
plus. Passons au goût : aux premières bouchées
il pourra se révéler être une pure merveille, de
quoi faire vibrer toutes nos cellules de bonheur !
Après cette extase alimentaire, le plaisir baisse,
c’est un premier arrêt. Si l’on en restait là, le
corps pleinement satisfait, on goûterait à un état
fade ou inexistant, c’est un deuxième arrêt. Si
l’on mange par plaisir, on s’arrêtera volontiers là,
surtout si l’on ne ressent plus de faim. Mais notre
mental peut nous pousser à manger à cause par
exemple de l’habitude de manger beaucoup ou
de sentir son ventre lourd, une peur de manquer
ou une envie illogique de retrouver le même
plaisir qu’on avait aux premières bouchées.
Interviennent également l’éducation, la peur de
jeter ou encore une émotion à détourner. Seul le
mental peut nous faire manger un aliment qui n’a
plus de goût. À ce moment-là, nous n’écoutons
plus notre corps. Celui-ci va devoir crier plus fort.
Puisque trop c’est trop, il nous le fait savoir par
différents stratagèmes, par de petites douleurs ou
des sensations désagréables.
Au niveau du goût : une salade qui était douce et
sucrée semble soudain amère, un fruit devient trop
acide, du miel nous brûle la gorge. Parfois, on se
mord la langue, un fruit sec nous fait soudain mal
aux dents, des noisettes deviennent fatigantes à
mâcher (mais l’aliment suivant est étonnamment
facile à mastiquer, drôle de comédie du corps !),
des arachides nous provoquent soudain des
montées de chaleur, un gros bout d’avocat nous
donne le tournis ou mal à la tête, notre dernier
morceau de banane passe difficilement dans la
gorge, etc. Certaines personnes vont s’ennuyer,
commencer à penser au coup de téléphone qu’ils
ont à passer, parfois on se demande pourquoi on

52
est en train de manger. D’autres se mettent à faire de
grandes respirations, comme pour évacuer quelque
chose. Un ami considère d’ailleurs qu’il y aurait deux
grandes respirations «  arrêts  » lorsqu’on mange un
aliment, il conseille de ne pas manger au-delà de la
deuxième grosse respiration.
Des signaux à écouter
Lorsque l’on n’écoute pas ces signaux et qu’on
persiste à manger dans ce déplaisir, on finit par sentir
un gros coup de fatigue ou le ventre lourd. Après quoi
on peut avoir envie de ne rien faire ou de dormir. Ce
ventre lourd et cette fatigue, on les a certainement
tous déjà ressentis après de lourds repas cuisinés ou
crusinés. On peut chercher à retrouver ces sensations
familières et rassurantes. L’arrêt par ventre lourd est
un arrêt qui fonctionne dans l’alimentation cuite, alors
que le goût reste bon (ce qui est très frustrant : bon
goût et mal-être conjugués, je pense que cela pousse
à la sur-consommation dans tous les domaines).
Ce parcours d’arrêts en arrêts est un dialogue avec
notre corps et une exploration de nous-mêmes.
Cela nous révèle des émotions, des habitudes et des
automatismes psychologiques. Pour apprendre à
s’écouter on a parfois besoin de dépasser les limites
(et de se prendre des baffes...). Mon arrêt préféré me fait rire, c’est
quand ça me tombe des mains !
Ayant retrouvé des réflexes accrus depuis que je mange cru, je sais
bien que ce n’est pas par hasard si un aliment m’échappe des mains
lorsque je le porte à mes lèvres. C’est un signal de mon corps qui
cherche à me faire arrêter de manger, «  Ca suffit. Lâche ce melon !  ».
C’est ce qui m’est arrivé cet été, lorsque je mangeais un super melon
dégoulinant d’agréables parfums sucrés. Au bout de la moitié du
melon, j’étais arrivée à un goût moyen et je continuais à me couper des
tranches en espérant retrouver le même plaisir qu’au début du melon ;
ce qui est un contre-sens puisque plus j’en mange, moins le corps en a
envie. Puis, arrivée à une sensation fade et sans plaisir, je continuais,
«  pour terminer le dernier morceau maintenant  » et, là, le bout que je
m’apprêtais à dévorer me file entre les doigts. Têtue, je le ramasse et le
redirige vers ma bouche, le morceau retombe ! D’accord, je ne vais pas
me gaver par obstination, ai-je acquiescé, en écoutant mon clown de
corps qui me mettait face à moi-même.
Lena Abi Chaker
53
 Les recettes de Nelly

Ravioles de chou-rave
aux figues
Voici des recettes proposées par Nelly
Reinle-Carayon, pionnière du cru en Temps nécessaire : 30 minutes
Allemagne (sans trempage)
Appareil de cuisine :
râpe à fromage, robot de cuisine

Ingrédients (pour 4 personnes) :

• 2 gros choux-raves
Farce :
• 100 g de cerneaux de noix
• 150 g de figues séchées
• 50 g d’olives noires dénoyautées 
• 1 bouquet de menthe
• huile de noix
• sel
• poivre noir

Préparation :
1 – Mettre à tremper les figues séchées
dans un bol d’eau durant une heure, puis les
égoutter. Entre temps, éplucher les choux-
raves et, avec un rabot pour légumes, faire
de fines tranches.

2 – Mixer les figues, les olives noires, et

les cerneaux de noix moulus dans le robot
de cuisine afin de former une pâte. Ensuite,
ajouter la majeure partie du bouquet de
menthe dans le robot. Le reste de la menthe
sera réservé pour le décor.

3 –  Etaler une cuillère à café de la pâte de

figues/noix sur chaque moitié de tranche de
chou-rave et rabattre l’autre moitié par-des-
sus en pressant un peu. Faire de même pour
toutes les tranches de chou-rave.

4 – Pour terminer, faire couler un peu

d’huile de noix et disposer de la menthe
hachée sur les ravioles.

54
 Les recettes de Nelly

Soupe de tomates
aux billes de melon

Temps nécessaire : 20 minutes

Appareil de cuisine : blender

Ingrédients (pour 6 personnes) :

• 1 gros melon charentais
• 1 kg de tomates
• 1 petit oignon
• 1 gousse d’ail
• ½ bouquet de cerfeuil
• ½ bouquet d’aneth
• ½ bouquet de basilic
• 1 c. à s. d’huile d’olive
• 1 tasse d’eau
• ¼ c. à c. de thym
• sel
• poivre noir

Préparation :
1 - Tout d’abord, laver les tomates et
éplucher la gousse d’ail et l’oignon. Tout
hacher menu. Mettre les légumes et les
herbes préalablement lavées et égouttées,
ainsi que l’huile d’olive, dans le blender (ou
le mixeur). Il faut brièvement mixer le tout
puis réserver la soupe dans le réfrigérateur.
2 – Couper le melon en deux, ôter les
pépins puis, avec la chair du fruit, former
de petites boules au moyen d’un outil à cet
usage. Réserver également au frais.
3 – Au moment de servir, vous pouvez
mettre la soupe dans une soupière ou dans
le melon évidé qui peut faire office de ré-
cipient. Ajouter plusieurs petites boules de
melon dans la soupe. Garnir cette spécialité
froide avec du basilic. Bon appétit !

55
 Recette de Sheryl-Anne
Sucettes glacées bicolores
Cette recette est hyper polyvalente :
variez les purées de fruits pour obtenir
différentes couleurs et saveurs. Les
enfants en raffolent ! Pour une texture
encore plus spéciale, incorporer un
quart de tasse d’ananas aux purées de
fruits, en le hachant grossièrement.
Si le mélange vous semble trop épais,
ou si vous voulez allonger la recette,
ajoutez simplement de l’eau, du jus
d’ananas ou du lait d’amande. Cette
recette ne contient aucun sucre ajouté.
56
Ingrédients
Étage orange
• 1 mangue bien mûre,
pelée et dénoyautée, hachée
• 2 tasses d’ananas, pelé et haché
Étage rouge
• 1 mangue bien mûre, pelée et dénoyautée,
hachée
• 1 tasse d’ananas, pelé et haché 
• 1 tasse de fraises, équeutées et hachées
Préparation
Réduire en purée lisse chaque groupe d’in-
grédients. Verser une couleur dans le fond
des moules à sucettes et laisser congeler
une heure. Ajouter l’autre couleur et conge-
ler jusqu’à ce que les sucettes soient bien
solides.
Cette recette donne 8 sucettes glacées bico-
lores (60 ml chacune).
Signature photo : © Tous droits réservés Crusine Santé
 La recette d’Eduardo Corassa 

Chili cru et végétalien

Ingrédients
Ingrédients
• 1 laitue iceberg de taille moyenne (400 g)
•
• 11 laitue
épi de iceberg de et
maïs frais taille moyenne
tendre (100 g)(400 g)
• 1 épi de maïs frais et tendre
• 4 gombos jeunes et tendres (100 (100 g)
g) :
• 4legombos
gombo estjeunes et tendres
un légume (100 g)on
exotique, :
le
peutgombo est un légume
éventuellement exotique, par
le remplacer on un
peut éventuellement
poivron vert le remplacer par un
• poivron
3 tomatesvert(450 g)
• 3 tomates
• la moitié d’un(450petit
g) avocat (120 g)
•
• la moitié d’un
2 grandes petit avocat
branches (120
de céleri g) g)
(120
•
• 21 grandes branches
petit poivron rouge de(100
céleri
g)(120 g)
•
• 1 petite tranche d’oignon g)
1 petit poivron rouge (100
•
• 11 petite
petite tranche d’oignon
gousse d’ail
• 1 petite gousse
• 1 petit piment d’ail
• 1 petit piment
Préparation
Préparation
Déchirer la laitue et la mettre dans un bol.
Déchirer
Mettre l’épiladelaitue
maïsetdansla mettre dans unCou-
une assiette. bol.
Mettre l’épi deavec
per les grains maïsun dans une assiette.
couteau, de hautCou-
en
per les grains avec un
bas. Couper les gombos en tranches couteau, de haut en et
fines
bas.
ajouter Couper les gombos
ces deux ingrédients en tranches fines et
à la laitue.
ajouter ces deux ingrédients
Couper l’oignon et l’ail en tranches. Dansà la laitue.
unCouper l’oignon etavec
robot ménager, l’ail la
enlame
tranches.
en S, Dans
mixer
un robot ménager, avec la lame en
l’ail, l’oignon, l’avocat, le céleri, les tomates, S, mixer
l’ail, l’
o ignon, l’avocat, le céleri,
le poivron et le piment jusqu’à obtenir une les tomates,
le poivron
sauce et leIlpiment
épaisse. jusqu’à
faut y aller obtenir une
doucement, en
sauce
utilisant la fonction « pulse », afin de ne en
épaisse. Il faut y aller doucement, pas
utilisant
rendre lalasauce fonction
trop «liquide.
pulse », afin de ne pas
rendre
Verserlalasaucesaucetropdansliquide.
une passoire à tamis
Verser la sauce
serré pour enlever dans une passoire
l’excédent d’eau. àUtiliser
tamis
serré pour enlever
une cuillère l’excédentle d’
pour accélérer eau. Utiliser
processus.
une cuillère pour accélérer le processus.
Boire l’eau, puis verser la sauce sur la sa-
Boire l’eau, puis verser la sauce sur la sa-
lade.
lade.
Conseil : Les gombos et le maïs doivent
Conseil :être
vraiment Les jeunes
gomboset et le maïsautrement
tendres, doivent
vraiment être jeunes et tendres, autrement
le goût et la consistance ne seront pas
le goût et la consistance ne seront pas
agréables. 
agréables. 
Idée en plus : Servir la salade sur une
Idée enfeuille
grande plus :de
Servir
laituelaiceberg.
salade sur une
grande feuille de laitue iceberg.

57
 Les recettes de smoothies d’Anne-Marie Bouhelier
Bohelier

Myrtilles santé
• 2 bananes
• 2 tasses de myrtilles  
• 2 branches de céleri

Smoothie Belle saison

• 200 g de fraises
• 2 bananes
• 2 poignées d’épinards

Smoothie mon chou

• 2 pommes
• 3 feuilles de chou vert
• 1 citron entier (épluché, épépiné)  
• Un peu d’eau si besoin

Verdures en fêtes
• 3 pommes
• 1 grosse tasse de framboise
• 3 dattes Deglet
• 1 banane
• 1 poignée de roquette
• 1 grosse feuille de bette
• 1 poignée de laitue verte
• Ajouter de l’eau jusqu’à la consistance souhaitée

Smoothie rouge
• 1 betterave crue
• 1 branche de céleri
• 1 pomme
• 2-3 feuilles de laitue
• 1 petite poignée de menthe  
• Un peu d’eau
http://www.crudivegan.fr

58
 La recette d’Anne-Marie Bouhelier
Bohelier

La tarte aux myrtilles

Ingrédients
• 2 tasses de dattes 
• le jus d’1 orange  Cette recette a été publiée
• 200 g de myrtilles  dans l’ebook d’Anne-Marie,
• 2 cuillères à soupe de noix de coco râpée
• 2 bananes Les desserts crus d’Anne-
Marie de Crudivegan :
Pâte : http://ebooks.crudivegan.fr/
Mixer toutes les dattes Medjool (ou Deglet si eBooks004prod4descru/html/
vous ne trouvez pas de Medjool,  elles sont éga- LesDessertsCrusAnneMarie.htm
lement moins chères) avec le jus d’orange dans le On peut voir la réalisation
robot ménager avec la lame en S.
Avec une cuillère, déposer cette « pâte » dans de cette recette sur Youtube
http://www.youtube.com/
un plat et l’écraser au fond pour bien remplir le watch?v=W_4MgNqOzps
moule. Utiliser de préférence un moule en verre
ou (mieux) un moule à fond amovible.
Mettre la pâte au congélateur pendant 30 mn
environ. Puis la sortir pour la remplir et la servir
dans la foulée. Ou bien préparer la recette en
entier puis la mettre au congélateur une fois
réalisée.

Dessus de tarte :
Ajouter sur la pâte une cuillère à soupe de noix
de coco.
Déposer des bananes en rondelles sur le bord
extérieur de la tarte. Déposer les myrtilles au
milieu et remettre une cuillère de noix de coco.
Attendre 1⁄2 heure avant de la dévorer.

Il est possible de réaliser des variantes avec

d’autres baies et fruits de saison !

59
 La recette de Mariève

Tapioca de chia aux fraises

Ingrédients Cette recette vous est proposée

• 3/4 de tasse de fraises fraîches, mixées
• 1/4 à 1/3 de tasse de graines de chia par Mariève Savaria,
• 1 c. à s. de purée crue de noix de cajou diplômée en diététique, qui
• 1/2 c. à thé de poudre de maca (facultatif)
• Eau (environ 2 c. à s.) vit à Montréal au Canada et
• Quelques fraises fraîches alimente le blog
Préparation http://brutalimentation.ca
Préparation
Faire
Fairegonfler
gonflerlelechia
chiadans
danslalapurée
puréededefraises
fraisesune
une
quinzaine de minutes. Ajouter un peu d’eau si
vous trouvez le mélange trop épais.
Pendant ce temps, délayer la purée de cajou dans
un peu d’eau pour qu’elle soit liquide mais tout
de même épaisse. Ajouter la poudre de maca à ce
moment, si vous en mettez.
Incorporer la crème de cajou dans le mélange de
chia aux fraises.
Au moment de servir, ajouter des morceaux de
fraises.
Pour rendre le tout plus complet, j’ajoute des
graines de courge trempées durant 8 heures et des
fruits secs comme des dattes, des figues ou des
abricots séchés.
Se savoure au petit déjeuner comme au dessert !

60
 La recette d’Emmanuelle

Gaspacho de brugnons
aux groseilles

Ingrédients :
• 4 brugnons
• 150 g de groseilles
• 1 citron niçois
• 1 orange
• quelques feuilles de menthe
• 1 c. à s. de miel

Cette recette vous est proposée par
Emmanuelle.  Mélanger avec les billes de brugnon
http://vegetaliens.over-blog.com
http://cooklicot.free.fr 
Préparation :
Peler les brugnons.
À l’aide d’une cuillère parisienne,
prélever 6 billes dans chaque brugnon et
les réserver.
Récupérer les restes de chair de
brugnon.
Les mixer avec le miel, le jus de citron
et le jus d’orange.
et les groseilles égrappées (en réserver
quelques-unes pour la présentation).
Réserver au moins 3 heures au frais.
Pour servir, présenter le gaspacho dans
des verres froids avec quelques feuilles
de menthe et quelques groseilles sur une
pique en bois.

61
 Les recettes de Saïvann

Soupe dragon Les

Lessoupes
soupescrues
cruesdedeSaïvann
http://vegecru.com
http://vegecru.com
Saïvann
Ingrédients Voici
Voicides
dessoupes
soupesidéales
idéalespour
pour
Extraction du jus de base leleprintemps
printempsetetl’été
l’été!La
!Lasoupe
soupe
• 1 tasse de jus de carotte (7 carottes)
• ¼ tasse de jus de betterave (1 betterave) dragon
dragonestestune
unerecette
recettetout
toutfeu
feu
• Le jus de 3 branches de céleri tout
toutflamme
flammepour
pourceuxceuxetetcelles
celles
Ingrédients au blender qui
quiapprécient
apprécientles
lesmets
metsbien
bien
• ¾ tasse d’eau • 1 pincée de piment fort
• ½ citron avec les pépins séché épicés.
épicés.
• ½ gros oignon jaune • 1 pincée de grains de
• 2 c. à c. de cumin poivre
• 1 c. à c. de sel
Préparation
Commencer par préparer tous les ingrédients qui vont
au blender. Extraire le jus des carottes, de la betterave et
du céleri. Ajouter le jus extrait aux autres ingrédients du
blender et mixer. 
Râper quelques fines lanières de carotte et ajouter à
la soupe. Pour une soupe réussie, les carottes doivent
être bien sucrées. Si la soupe s’avère trop piquante pour
certains, elle peut être servie avec un avocat. Parce qu’il
est gras, l’avocat diminue l’effet brûlant du piment après
quelques bouchées, si on prend le temps de savourer.

Soupe plaisir pastèque

Ingrédients
• ⅓ de tasse d’huile d’olive • 2 tranches de betterave Voici
Voiciune
unerecette
recettede
desoupe
soupe
• 4 tasses de pastèque • 1 pincée de sel
• 1 citron • 1 tasse de coriandre
douce
douceetetlégère
légèrecomme
commeune une
• 8 branches de céleri fraîche pêche
pêcheetetaussi
aussidépurative
dépurativeque que
• ½ c. à thé de graines de
céleri moulues
joyeuse
joyeuseetetcolorée.
colorée.Cette
Cettesoupe
soupe
Préparation est
estun
undélice
déliced’été
d’étéau
augoût
goût
Pour obtenir une soupe bien rose, s’assurer de choi-
sir une bonne partie des branches de céleri plus pâles,
légèrement
légèrementsucré,
sucré,etetrempli
remplide
de
comme celles situées au centre du pied de céleri. plaisir
plaisirliquide.
liquide.
Mettre tous les ingrédients dans le blender, sauf la co-
riandre, et broyer jusqu’à consistance crémeuse. Ajouter
un peu de betterave si vous voulez un rose plus foncé.
Ajouter la coriandre et broyer par petits coups pour
qu’elle se retrouve en fins morceaux dans la soupe. La
soupe sera meilleure si vous n’ajoutez que les feuilles de
coriandre et que vous gardez les tiges pour une autre
recette.
Décorer la soupe avec quelques morceaux de betterave
et feuilles de coriandre.

62
 C’est de saison !

Le pissenlit
Quand les beaux jours sont revenus,
les prairies se transforment pour
quelque temps en véritables tapis d’or.
Joli spectacle, dû aux fu­ mures trop
copieuses qui ont terrible­ment appauvri
la flore. Mais le pis­senlit pros­pè­re dans
les terres grasses, célèbre « dent-de-
lion » aux feuilles en croc de carnivore.
Du centre de ses touffes s’élèvent des
tiges de caoutchouc por­tant un capitule
éclatant qui s’enfle ensuite en une boule
duveteuse vite éparpillée au vent.
Cette plante si commune, et facile à identi­
fier, est l’un des légumes sauvages les plus
récoltés. Il faut dire qu’on peut le trouver à
peu près partout depuis le niveau de la mer
Cultivons la diversité 
Le pissenlit appartient à la grande famille des
Composées, comme la laitue ou la marguerite.
Les botanistes le désignent du joli nom de
Taraxacum officinale. Cette appellation, qui date
de la fin du Moyen-Âge, dérive probablement de
l’arabe tharakhchakon qui désigne une Composée
similaire. L’épithète officinale signale que la plante
était jadis estimée pour ses vertus médicinales et
figurait à ce titre dans les officines des pharmaciens. 
Une variété « améliorée » de pissenlit est parfois
plantée pour la salade dans les potagers. Une
espèce voisine a été cultivée en Union Soviétique
pendant la dernière guerre pour produire, à partir
du latex, du caoutchouc dont on fabriquait des
pneus. Le pissenlit ne manque pas de ressources !

jusqu’à plus de 3 000 m dans les Alpes, et que François Couplan

ses tendres feuilles sont délicieuses en salade.
Elles prennent en vieillissant une légère Recette
amertume, qui ne m’a jamais semblé gênante. Salade de pissenlit « Chou brave »
De toutes façons, on peut ramasser presque
400 g de feuilles de pissenlit, ¼ de chou pommé,
toute l’année de jeunes feuilles au centre de
2 échalotes, 2 gousses d’ail, 4 cl de vinaigre de
la rosette. Et il est possible de faire cuire le
cidre, 5 cl d’huile d’olive, 1 pincée de sel aux
pissenlit. 
herbes, 1 cuillerée à soupe de spiruline, 2 carottes.
Chez nous, les racines de pissenlit se mangent
Lavez les feuilles de pissenlit, égouttez-les,
le plus tard possible... Mais en Asie, on les
coupez-les en gros morceaux et mettez-les dans
déguste comme légume sans arrière-pen­sée
un saladier avec le chou ciselé, l’échalote finement
macabre. Torréfiées comme les racines de
émincée, l’ail, le vinaigre, l’huile d’olive et le sel
chicorée, c’est un bon succédané de café. On
aux herbes.
en fait aussi une purée de saveur douce en
laissant cuire les racines à l’étouffée pendant Remuez la salade.
plusieurs heures. Quant aux fleurs, elles Coupez les carottes en très fines rondelles et
ser­vent à pré­pa­rer une gelée couleur d’or. disséminez ces dernières sur la salade. Parsemez
Les Anglo-Saxons, amateurs de boissons la salade de poudre de spiruline. Servez.
fermentées originales, les transforment en
un vin pétillant. Les boutons floraux, boules
vertes allongées qu’entoure une collerette de
même couleur, sont couramment conservés
au sel ou au vinaigre, comme les câpres,
en Europe de l’Est. Les hampes florales
coupées en tronçons puis incisées en croix se
recroquevillent, formant de jolies décorations
comestibles, à la fois légèrement amères et
sucrées.
Le pissenlit est un excellent dépuratif, qui
facilite la production et l’élimination de l’urine
(d’où son nom) et favo­rise le bon fonc­tion­
www.couplan.com.
nement du foie.

64
 Jardinage vivant

Introduction aux grands

principes de la permaculture
La permaculture, constituée des termes « agriculture » et « permanente »,
est un principe d’agriculture développé dans les années 70 par Bill
Mollison et David Holmgren en Australie, avec comme principe de base
de prendre soin de la Terre.

À l’origine, leurs travaux de biologistes dans la forêt primaire

ont amené Bill Mollison et David Holmgren à se pencher sur
l’équilibre de la forêt et la manière de reproduire cet équilibre
entre les espèces présentes au sein des systèmes de production
agricole et des des jardins dessinés par l’Homme.
Leur but fut alors de développer des systèmes agricoles stables
Cultivons la diversité 

et autogérés, sans créer de dégradations de l’environnement.

Un nouvel outil pour une nouvelle agriculture respectueuse des
humains et de leur environnement, aussi bien animal que végétal.

Objectifs

L’objectif sous-jacent de la permaculture reste

donc de fournir aux humains le nécessaire pour
vivre : boire, se nourrir, se loger, sans nuire à la
nature. Ce principe peut être appliqué à toutes
les échelles, de la ferme au jardin ou même au
balcon !
Pour ce faire, il est bon de toujours avoir les
quelques principes de la permaculture en
mémoire :
• prendre soin de la Terre
• prendre soin des humains
• favoriser la solidarité entre les espèces
• produire et redistribuer
• limiter la consommation
Tous ces objectifs étant intimement liés les uns
aux autres.

66
 Cultivons la diversité

Les principes

• La Nature est le modèle de base, et la forêt est son exemple pratique le plus
concret et visible. Il faut donc observer et s’inspirer des écosystèmes environnant
notre lieu de vie, et recréer un équilibre proche de celui que la Nature nous
montre au quotidien, qui restera toujours le plus stable et autonome dans le
temps.
• Mettre à profit la diversité, en utilisant différentes plantes travaillant ensemble.
On peut par exemple utiliser certaines plantes afin de protéger les plantes
sensibles au soleil ; mélanger des espèces fixatrices d’azote avec les plantes
fructifères, et favoriser les plantes pérennes par rapport aux plantes annuelles
qui nécessitent plus d’entretien et de travail régulier, n’étant pas permanentes.
On peut également rechercher certaines variétés dans des familles de plantes
annuelles qui auraient tendance à se propager toutes seules, à se ressemer
seules.
• Étager les cultures, en les planifiant en quatre dimensions. Tout d’abord dans 
l’espace, en horizontal et vertical, mais également dans le temps. Premièrement
au niveau du sol, en utilisant des plantes basses, puis des arbustes et buissons,
et en montant plus haut en vertical avec des arbres, ainsi qu’avec des plantes
grimpantes sur support végétal ou construit. Enfin, dans le temps, en mélangeant
les espèces et les variétés pour assurer une production tout au long de l’année,
ou selon les régions, et optimiser les récoltes pendant la saison productrice
pour garantir un approvisionnement sur le plus de temps possible.

67
Jardinage vivant

• Mélanger les espaces naturels, en introduisant des espaces non productifs

sur le plan alimentaire, mais utiles sur le plan de l’écosystème. On utilise
par exemple des haies pour couper le vent, protéger du soleil, offrir abris
et nourriture pour les animaux ; mais aussi des points d’eau pour attirer
certains animaux comme les crapauds, et offrir à boire à la faune sauvage,
aux oiseaux, etc.
• Favoriser les associations, ce qui permet de rendre le système plus résistant
aux maladies et insectes ravageurs. On peut tout d’abord utiliser les principes
de compagnonnage entre plantes, mais aussi entre animaux et végétaux,
comme par exemple avec des poules, pour effectuer un travail de contrôle
des insectes nuisibles dans le verger, tout en protégeant nos cultures des
animaux potentiellement nuisibles  (sangliers par exemple) à l’aide de
protections végétales, si possible, qui pourront aussi servir à attirer une autre
partie de la faune.
• Améliorer la fertilité de la terre, à l’aide de plantes fixant les éléments
fondamentaux nécessaires aux végétaux. En mélangeant par exemple les
plantes qui ont des besoins complémentaires, mais aussi en mettant à profit
la présence d’animaux sur le site, avec les animaux sauvages, les animaux
d’élevage le cas échéant, sans oublier les possibles apports des humains sur le
site (crudi-végétalien recommandé). Veiller également à assurer un paillage
régulier et conséquent pour maintenir l’humidité du sol et permettre à la
faune et à la micro-faune qui y résident de vivre et se reproduire, et assurer
la bonne fertilité d’un sol vivant comme en sous bois.
• Améliorer la capacité de rétention d’eau, à l’aide de matière organique,
de tranchées, de bassins de récupération d’eau, en ralentissant l’infiltration
et l’écoulement des eaux de pluie. Ainsi, des réserves d’eau se créent
naturellement dans le sol par infiltration, et l’évaporation est limitée par
le paillage naturel et les matières organiques ajoutées au sol (matières
décomposées ou non). Ces aménagements sont généralement les plus lourds
à mettre en œuvre techniquement, mais permettent également de limiter les
risques d’érosion des sols.
• Limiter la consommation d’énergie. Énergie au sens large, pas uniquement
électrique ou fossile, mais aussi au niveau des composts, en mettant à profit
la diversité des espèces pour apporter et produire le maximum de matière
organique directement sur place, à redistribuer entre les espèces végétales
et animales présentes. La limitation de la consommation d’énergie est
une évidence pour tous ceux qui cherchent à augmenter leur autonomie
énergétique, et qui produisent pour leurs besoins à toute échelle, alimentaire,
abris, etc.
• Observer notre environnement, pour apprendre de la nature environnante,
sur ses capacités, ses limites ; c’est grâce à ces observations parfois longues et
poussées que l’on parvient à découvrir les micro-climats, les zones humides,
les zones sèches du site de vie, et qu’avec le temps on réussit à créer de
nouveaux espaces, de nouveaux micro-climats, pour finalement vivre en
meilleure symbiose avec notre environnement.

68
 Cultivons la diversité
Mais comment appliquer concrètement la permaculture ?

Pour appliquer la permaculture, il faut suivre quelques étapes, afin d’adapter

nos désirs et besoins agricoles à la capacité de la nature disponible, et mettre en
place un système qui pourra répondre à nos attentes.
Tout d’abord, il faut observer et apprivoiser notre site. Cela peut prendre du
temps, plusieurs saisons pour bien faire, afin de connaître l’influence du soleil,
les rythmes de précipitations dans la région, les micro-climats, les vents, et
mettre ces informations en corrélation avec les principales espèces à planter et,
petit à petit, échafauder un plan à mettre en œuvre au cours des ans.
Puis, il est fondamental d’analyser nos besoins et les ressources disponibles, ces
dernières ayant été mises en évidence lors de la première phase. C’est souvent
la partie la plus difficile, car l’enthousiasme peut en prendre un coup... Mais il
est fondamental de rester lucide et de bien mettre nos attentes au niveau des
ressources disponibles, afin de ne pas devenir dépendants d’intrants extérieurs, ce
qui serait en contradiction avec les principes fondamentaux de la permaculture.
Enfin viennent les parties pratiques, avec en premier lieu une mise en place
théorique du projet, à confronter, reprendre et faire évoluer, jusqu’à aboutir au
projet final. La plupart du temps, le projet continue perpétuellement à évoluer
dans les détails, mais les grandes lignes  sont tracées. Après tout, nous sommes
en train de définir un système vivant qui va évoluer dans le temps.
Et pour « finir », la mise en place concrète, avec plantations, travaux de
préparation des écoulements d’eau, etc. Mais cette partie peut-elle réellement
se terminer un jour ?! L’évaluation finale viendra alors de nos enfants qui, eux,
sauront profiter du travail fourni.

Stéphane Conti
http://www.fit-in-nature.net

69
 Témoignage

La Permaculture et moi
Il y a déjà quelques années, je commençais à me poser sérieusement des
questions quant au système agricole dit « conventionnel »… Il faut dire
que je suis issue d’une famille d’agriculteurs, ou plus précisément de
viticulteurs conventionnels.

J’ai donc grandi avec la croyance que les plantes ne (réédités aux éditions Charles
peuvent pousser si le sol n’a pas été préalablement Corlet en 2006).
labouré, et surtout avec cette expression familiale
J’ai donc établi une conception,
en tête : « Les plantes, si tu ne leur donnes pas à
un « design » du terrain
manger, elles ne vont jamais pousser ! ». Autrement
de 525m². L’objectif étant
dit, sans engrais chimiques, rien ne pousse. Ceci
double : mettre en pratique
sans parler de l’incontournable et super désherbant
des techniques qui étaient
qui ne va « que dans les feuilles pour détruire les
très théoriques à mes yeux, et
“mauvaises herbes” », je veux parler bien sûr du
tendre rapidement vers une
Roundup.  
autonomie alimentaire.  
En résumé, assez tôt, j’ai commencé à douter de
Cultivons la diversité 

l’utilité des produits phytos. Mon premier doute est

arrivé lorsque j’ai constaté qu’une des fleurs en pot L’éthique de la permaculture
de ma maison n’avait pas été « nourrie » et qu’elle
poussait aussi bien que les autres. J’ai donc grandi La permaculture telle que l’on
dans ce milieu où le bio était plus décrié et montré me l’a enseignée consiste avant
du doigt que reconnu. « C’est bien joli le bio, mais tout à suivre une éthique² de
ça ne va pas nourrir la planète ! » ; type d’argument base :  
régulièrement employé dans mon entourage paysan. • Prendre soin de la terre
(sols, forêts, eaux, par
Premiers pas en permaculture extension biodiversité).
• Prendre soin des hommes
Pourtant, au fil des rencontres, j’ai pu approcher (en commençant par soi-
cette chose bizarre que des gens prônaient comme même, la communauté et
« Bio ». Après quelques stages et rencontres ces les générations futures).
dernières années, dont deux mois de formations en • Partager l’abondance
maraîchage bio à la ferme de Sainte-Marthe, j’ai eu (redistribuer le surplus).  
l’opportunité de faire mon premier PDC¹  – stage Je me suis mise à la tâche. Il
de formation en permaculture – avec Rosemary faut dire que l’adage « prends
Morrow, en Juin 2011. Quelle joie d’entendre
cette éthique, ces principes et cette philosophie de
vie ! Etant par ailleurs naturopathe, j’ai nettement
eu l’impression de retrouver la même logique ;
selon moi, la naturopathie est à la santé ce que la
permaculture est à la terre.
En 2012, j’ai commencé un projet d’expérimentation
qui m’a amenée à développer une activité autour
de la permaculture. J’ai réaménagé un petit terrain
en me basant sur les principes acquis pendant
la formation PDC et sur les deux livres de Bill
Mollison : Permaculture 1 et Permaculture 2

70
 Cultivons la diversité
soin de ta terre, elle te le rendra au centuple » a
vite été démontré. Je ne voulais absolument pas
retourner cette terre qui avait déjà bien souffert de
manipulations à la pelleteuse, avait été écrasée par
les passages de tracteurs, et le chemin soigneusement
entretenu au Roundup…   spirale à aromates et des structures verticales, mais
Cas concret
Je souhaite dans un premier temps vous faire part
de ma pratique de « revitalisation du sol », qui a été
réfléchie en fonction du terrain, de son histoire et du
climat. Chaque parcelle a son vécu et ses blessures,
et je m’applique à prendre en compte le terrain
globalement avant de réfléchir à une conception.
Des amendements étaient nécessaires. Un étang a
été vidé l’an dernier juste à côté, j’en ai profité pour
récupérer de la terre « végétale » (la vase de l’étang)
et m’en suis servi pour élaborer les buttes. J’ai fait
trois essais : une première série de buttes constituées
de cartons (sans encres imprimées et sans résidus
de collants), de compost (principalement à base de
tonte décomposée, feuilles et déchets organiques),
de terre et de paille ; une seconde de compost et de
terre, et une troisième série de cartons, de compost et
71
de BRF³.  Je me suis également essayée à différents
aménagements : bordures en pierre, en bois, en
écorces, en paille, ou juste en terre.
Au total, j’ai créé douze buttes, dont une en forme
de cercle et une en triangle. J’ai également créé une
j’y reviendrai dans un autre article. L’ensemble des
buttes représente une surface d’environ 144m². Un
rapide calcul permet de voir qu’il reste un peu moins
de 400m². Certes, c’est sans compter les arbres
fruitiers revalorisés, le chemin d’accès extrêmement
mal situé en plein milieu du terrain, l’espace réservé
aux courges et la « zone 5 »⁴. Sur ces buttes, j‘ai
essayé de cultiver en associant les plantes entres elles.
Récolter l’abondance
J’ai planté deux pieds de courgette, dix-sept
variétés de tomates, quatre d’aubergines, douze de
courges, cinq de poivrons et piments, une dizaine de
variétés de salades, quatre de carottes, du fenouil,
des oignons, dahlias, tournesols et tournesols
géants, fraises remontantes, framboises, groseilles,
soucis, bourrache, pastèques, melons, concombres,
rhubarbe, le tout en essayant de garder un système
 Témoignage

intégrateur. Ainsi, par exemple, le tournesol géant

sert de tuteur aux tomates et de garde-manger aux
oiseaux en fin de saison.
J’ai récolté des fraises jusqu’en août, j’ai encore
quelques kilos de courges à déguster dans mon
garage, des carottes de toutes les couleurs, du fenouil
qui batifole avec les fleurs de safran en octobre-
novembre, des betteraves jaunes grosses comme,
heu…, un ballon de handball, de la coriandre qui
se ressème à foison, des petits choux pommés,
d’énormes bouquets de persil, deux caisses de
pommes de terre avec seulement deux pieds, douze
caisses de tomates, tellement de courgettes que les
amis et la famille en ont mangées à toutes les sauces
(au passage, cela nous a permis de diversifier nos
plats crus à base de courgette !), deux pots bien
remplis de graines de courges à mettre dans les
salades, des physalis qui, je l’espère, vont se ressemer
en masse pour une jolie récolte l’an prochain, deux
pieds de basilic ayant monté en arbuste… J’en oublie
certainement !    
Le climat n’ayant pas aidé, mes récoltes d’aubergines
et poivrons furent très tardives et quelquefois
avortées. Cependant je me suis retrouvée avec une
moyenne de six à huit fruits par pied.  

Le challenge qui s’offre à moi aujourd’hui est de

reproduire et de perfectionner cette expérience en
utilisant d’autres techniques sur un terrain à plus
grande échelle !

Anne-Lise Tessier
        
1 - Permaculture Design Courses.
2 - Ensemble de valeurs fondamentales inhérentes à tout projet
permacole, il s’agit de la permaculture dite « originelle » selon
Patrick Whitefield.
3 - Bois Raméal Fragmenté.
4 - Il existe cinq zones de conception en permaculture, qui
permettent de concevoir au plus juste le design : zone 0 =
habitation, zone 1 = potager, zone 2 = verger, zone 3 = pâturages
et céréales, zone 4 = bois, taillis, futaies, zone 5 = espace sauvage.

72
 Le fruitier du mois
Pistachier
Pistacia vera, 
famille des Anacardiacées.
Avez-vous jamais imaginé récolter votre apéritif
vous-même ? Qui plus est, un des préférés de tous,
mais difficilement trouvable réellement cru : la
pistache !
Et pourtant, la culture de la pistache est possible
dans la partie sud de la France et dans tout le bassin
méditerranéen en général.
Originaire du Proche Orient, le pistachier est cultivé
sur le pourtour méditerranéen, en Iran et en Californie
(les deux principaux producteurs commerciaux dans le
Cultivons la diversité 
monde). Au cours des dernières années, de nombreux
agriculteurs en Espagne ont lancé la culture du pistachier
à grande échelle, de manière biologique, principalement
en Castille, dans la Mancha, pays de Don Quichotte !
Le pistachier est un arbuste caduc de trois à huit mètres
de haut. Il apprécie le soleil, mais pas le vent, et a
besoin d’un sol relativement sec et bien drainant, ce qui
permet sa culture dans les zones calcaires et qui peuvent
souffrir de sécheresse.
La culture du pistachier
Bien que la culture du pistachier soit relativement
facile, l’obtention de fruits ne l’est pas forcément. Tout
d’abord, la floraison du pistachier a lieu d’avril à juin,
ce qui le rend vulnérable aux gelées printanières, bien
qu’il puisse supporter des températures basses jusqu’à
-12 ºC.
C’est également un arbre dioïque, c’est-à-dire qu’il
faut un arbre mâle pour polléniser les arbres à fleurs
femelles, environ dans un rapport de 1 pour 5 ou 6. Et
il faut aussi s’assurer d’une bonne synchronisation des
floraisons entre les pieds mâles et les pieds femelles !
Une bonne irrigation permet également d’assurer
une meilleure récolte, car il est fréquent de récolter
principalement des coques vides...
Une fois récoltées, les pistaches ont tendance à germer
facilement, surtout lorsqu’elles sont conservées au froid.
Il est donc recommandé de les faire sécher avant de les
stocker, ou bien de les consommer rapidement et très
fraîches : elles sont alors un vrai régal !
73
Les différents pistachiers
Dans la famille des pistachiers, on trouve à l’état sauvage
le Pistachier lentisque et le Pistachier térébinthe dans le
pourtour méditerranéen. Le Pistachier lentisque a un
feuillage persistant, alors que le Pistachier térébinthe
a un feuillage caduc, ce qui peut permettre de les
différencier. On extrait la résine du Pistachier térébinthe
pour l’utiliser dans des vernis et comme solvant.
La résine du Pistachier lentisque était mastiquée au
XIXième siècle, pour rafraîchir l’haleine, fortifier les
gencives et blanchir les dents.
Mais pour obtenir des fruits comestibles, il faut propager
des variétés fructifères, la plus connue étant surement
Kerman, que l’on retrouve en Iran et dans les plantations
de Californie. D’autres variétés sont plus adaptées
aux régions où les hivers sont plus doux, comme la
variété Achoury, ou Mateur, car, autre particularité du
pistachier : il a besoin d’un certain nombre d’heures
de froid l’hiver pour assurer sa production. Si bien que
même si l’arbre pousse bien dans une région où l’hiver
est très clément, il est à peu près sûr qu’on ne récoltera
pas de fruits ! D’où l’importance du climat et du choix
de la variété associée.
La reproduction
Pour reproduire le pistachier, il est possible de procéder
par semis, bouture ou greffe. Généralement, le
greffage est effectué sur un franc de pistachier (semis
de graine), mais peut également être réalisé sur le
Pistachier térébinthe. Le Pistachier lentisque n’est pas
recommandé car très buissonnant. La technique de
greffe la plus employée est la greffe en écusson : en œil
poussant en juin, en œil dormant à la mi-juillet, ou par
« chip-budding » en mai/juin.
Alors renseignez-vous, et si cela est possible, lancez-
vous !
Stéphane Conti
Photo de Yann Deva
 Au jardin
Les extraits végétaux :
les légumes aussi ont droit
à l’Alimentation Vivante !
Cultivons la diversité 
Le jardinage aujourd’hui mérite d’être repensé
globalement, ceci pour de multiples raisons, face
aux produits désastreux pour l’environnement
comme pour notre santé qui ont été utilisés les
décennies précédentes. Face à l’évolution globale
de la pensée, le regard sur le jardin doit aussi
évoluer. 
Le jardin doit maintenant être considéré comme
un véritable écosystème, et toutes les actions
du jardinier doivent viser, rétablir et maintenir
l’équilibre de cet espace vivant afin d’éloigner le plus
possible les invasions microbiennes et parasitaires
qui peuvent survenir au niveau des plantes potagères.
Par exemple, on ne cherchera pas à éradiquer une
population de ravageurs mais plutôt à la réguler. Les
extraits végétaux seront une aide précieuse pour cela.  une bonne choucroute).
Un être vivant ne sera en bonne santé que s’il est
nourri correctement. Ainsi, pour favoriser la bonne
santé des plantes potagères, le jardinier doit penser
à les nourrir correctement. Dans cette optique, les
extraits végétaux seront aussi d’une grande aide.
Ils font partie intégrante du régime Alimentation
Vivante des légumes !
74
Quelques notions sur les extraits
végétaux
Un extrait végétal est réalisé à
partir d’une plante fraîche ou
sèche mise à fermenter dans
de l’eau pendant une certaine
période de temps, avec brassage
afin que la fermentation soit
aérée. Les extraits végétaux sont
donc des produits vivants, issus
d’un processus biologique : la
fermentation. Le processus de
fabrication est essentiel pour
obtenir un extrait végétal de
qualité (tout comme pour réussir
La plupart des extraits végétaux
assument une fonction stimulante :
ils stimulent les défenses naturelles
de la plante. Ce sont aussi des
biostimulants, ils stimulent la
croissance de la plante. Enfin, ils
réactivent la flore microbienne du
sol et revitalisent le sol, milieu
nutritif de base de tout végétal.
En général, les extraits végétaux
ont aussi une action sur les
insectes, les parasites et les
 Cultivons la diversité
maladies. Ils peuvent être selon les cas insecticides,
insectifuges, répulsifs, fongicides, antibactériens ou
avoir une action spécifique sur certaines pathologies.
Ainsi les extraits végétaux pourront être utilisés :
• pour nourrir le sol ;
• pour aider les plantes aux étapes difficiles (semis,
repiquage, plantation, greffe, taille, débourrage) ;
• pour intervenir en cas de ravageurs. Dans ce
cas, il sera nécessaire de choisir l’extrait végétal
approprié, ceci notamment en tenant compte
des observations, par exemple la densité des
populations de ravageurs ; 
• pour intervenir en cas de pathologies. Dans le
cas d’une plante malade, on apportera d’abord un
extrait qui guérit, puis quelques jours plus tard
un stimulant. 
Ils seront applicables pour les plantes potagères mais
aussi pour les arbres, les arbustes et les haies, les
arbres fruitiers, les rosiers, les jardinières… Et, bien
que ce ne soit pas l’objet de cet article, ils peuvent
être utilisés pour les animaux d’élevage.
Les avantages des extraits végétaux sont évidents
et multiples : ils permettent au jardinier d’être plus • Brasser au moins une fois par jour plusieurs
autonome et indépendant des circuits commerciaux*, minutes ; en profiter pour examiner s’il y a encore, au
ils sont économiques, faciles à préparer, à la portée début du brassage, les petites bulles de fermentation
des enfants ; ils utilisent les dites mauvaises herbes, qui remontent. Ne pas confondre avec les grosses
agissent sur le long terme et de façon globale, sont bulles du brassage.
biodégradables à 100 % et ne présentent aucune • Laisser fermenter de 5 à 30 jours. En général, à une
toxicité. température de 18-20°C, la durée de fermentation
est de l’ordre de 15 jours. Plus il fait chaud, plus le
processus est rapide.
• Lorsqu’il n’y a plus les bulles de fermentation,
Les extraits végétaux en pratique soutirer et filtrer. Le délai pour filtrer est de 2 jours,
La fabrication mais s’il fait très chaud c’est à faire dans les 4h. Au-
delà, attention, risque de putréfaction !
De préférence, réaliser les extraits en lune • Conserver en cave dans des bidons de 5 litres
descendante et croissante. Choisir un endroit où la ou dans des bouteilles de limonade. Les extraits
température sera entre 15 et 35°C. peuvent se garder un an. Surveiller les nouvelles
• Mettre 1kg de plantes fraîches (soit 100-200g de fermentations, ouvrir le cas échéant les bouteilles
plantes sèches) pour 10 litres d’eau. Privilégier dans pour faire dégazer.
la mesure du possible les plantes fraîches, l’extrait
sera de meilleure qualité. Employer de préférence de L’utilisation, les principes à respecter
l’eau de pluie, surtout pas d’eau calcaire. Si c’est de
l’eau de ville, l’aérer entre 2 à 4 jours pour que le
Rappelons que l’essentiel reste de cultiver des plantes
chlore s’évapore. 
adaptées au sol et au climat. Les extraits végétaux
• Réaliser de grandes quantités d’extraits est plus ne peuvent remplir que leur rôle, à savoir stimuler
facile. Utiliser par exemple des bidons en plastique ou nous aider à retrouver l’équilibre de l’écosystème.
de 50 à 200l. Ils doivent comporter un couvercle non Ils ne peuvent pas compenser les erreurs ou inepties
étanche. Pour éviter les odeurs des extraits végétaux, culturales.
il est possible d’ajouter une petite poignée de sauge
Selon l’action visée, choisir le mode de traitement
au bout de 4 à 5 jours.
(pulvérisation foliaire ou arrosage au sol) ainsi que

75
Au jardin

la dilution. Pour une pulvérisation foliaire, ajouter au

mélange un mouillant (liquide vaisselle bio, argile verte,
savon noir). Traiter de préférence par temps couvert ou
après une pluie. On ne traite pas des plantes souffrant de
sécheresse. Si les plantes ont soif, arroser copieusement
la veille. Par canicule, traiter avant 7h du matin ou tard
le soir. Pour une culture de plantes potagères, de fleurs,
et une visée stimulante, un passage tous les 10 à 15 jours
est une bonne fréquence.
(Voir le tableau page 77)

Petit exercice de calcul non anodin : 

Dans le cas des applications de bouillie bordelaise (en

général utilisée en préventif contre le mildiou), l’ajout
de purin d’ortie permet de diminuer les doses
de bouillie bordelaise par 10, ce qui est loin d’être
négligeable. 
Voyons par le calcul un exemple parlant !
Sachant que :
les limites admissibles en agriculture biologiques sont
de 6 kg/ha/a ;
le dosage préconisé de la bouillie bordelaise est de 10g/
litre d’eau ;
la bouillie bordelaise comporte 20 % de cuivre.
Combien un jardinier pulvérise-t-il de cuivre sur une
saison, en comptant un traitement tous les 15 jours
dès la mi-printemps jusqu’à la fin de l’été ? Quelques
données : jardin de 100m², 8 passages, 1 passage
correspond à 24l de bouillie pulvérisée. Faire la
comparaison avec la dose admise en AB.
Nota : un usage répété de la bouillie bordelaise conduit à
une accumulation du cuivre dans le sol, car ce métal ne se
dégrade pas, hormis en milieu acide, et est conservé dans le
sol. Ces concentrations peuvent être toxiques pour les micro-
organismes du sol, pour certaines cultures comme la vigne
ainsi que pour les animaux et les poissons. Le cuivre peut
aussi tuer les vers de terre qui jouent un rôle important dans
l’entretien du sol ; de même il inhibe l’activité de nombreuses
bactéries et champignons utiles comme auxiliaires de
l’agriculture. À noter aussi que le cuivre est reprotoxique
(efficacité contraceptive des stérilets de cuivre).
Les principaux extraits pour commencer
Les principales plantes utilisées pour les extraits
végétaux sont : ortie, consoude, fougère aigle,
prêle des champs, tanaisie, ail, pyrèthre. Pour se
familiariser avec la réalisation des extraits, il est
conseillé de commencer avec peu de plantes, l’ortie
et la consoude étant les plus importantes.
L’extrait d’ortie (Urtica dioica)
Pour l’ortie, 800g de plantes fraîches pour 10 litres
d’eau suffisent.
• Fortifie, stimule la flore microbienne du sol ;
• Stimule la végétation (amélioration de la fonction
chlorophyllienne) ;
• Bon activateur de compost ;
• Favorise la germination des semences (carotte,
fèves, haricots, mâche…) ;
• Renforce les défenses immunitaires des plantes ;
• À utiliser en pralinage (arbres, poireaux, choux,
salades, tomates).
5 % en pulvérisation foliaire, 10 % en arrosage des
plantes et du compost.

76
 Cultivons la diversité
L’extrait de consoude (Symphytum officinale)
• Stimule la flore microbienne du sol ;
• Stimule la végétation, le développement foliaire des
cultures ;
• Stimule la pousse des semis ;
• Bon activateur de compost ;
• Favorise la maturation des tomates, céleri, choux ;
• Favorise la mise à fleurs et la fructification.
5 % en pulvérisation foliaire, 20 % en arrosage des
plantes, du compost.
Et si les extraits vous tentent, n’hésitez pas à lire :
Les plantes au secours des plantes, PURIN D’ORTIE
& CIE de Bernard Bertrand, Jean-Paul Collaert, Eric
Petiot, aux éditions de Terran.
*  Est-ce pour cette raison qu’ils sont interdits à
la vente par l’administration française ? En 2007,
donner la recette du purin d’ortie à son voisin et lui
expliquer à quoi cela servait était passible de 2 ans
d’emprisonnement et 75 000 € d’amende… (pour
plus d’infos sur le sujet, voir www.aspro-pnpp.org).
En tout cas, c’est que les extraits doivent être super
efficaces pour faire aussi peur aux lobbys phyto-
agro-industriels, alors tous à vos bassines !
Solution (au calcul non anodin) : 384g de cuivre, soit
plus de 6 fois la dose admissible en AB ! Avec du
purin d’ortie et donc en divisant la dose de bouillie
par 10, on respecte les préconisations de l’agriculture
biologique et les vers de terre nous remercient !

Murielle LEKIEN, jardinière expérimentatrice

http://www.graines-de-vie.fr

ACTION VISEE MATIN SOIR

Stimuler Pulvérisation foliaire (10%) Arrosage au pied (20%)
Traiter contre les insectes - Pulvérisation foliaire (10%)

Traiter contre les maladies Pulvérisation foliaire (10%) matin ou soir

MOUILLANT DOSAGE
Liquide vaisselle AB 1%
Argile verte 2 à 3 cas /10l d’eau
Savon noir 100g / 10l d’eau

Photo : Yann Deva

77
 Interview
Nelly
Titre
Reinle-Carayon,
pionniere du cru
en Allemagne
d ’origine française, Nelly vit
en Allemagne depuis une
trentaine d’années. Avec
son mari, ils ont créé un salon cru
allemand, une école de crusine,
une boutique et un restaurant
cru, le BistRoh, lequel se situe à
Speyer, à seulement cinquante ki-
lomètres de la frontière française.
Entretien avec cette pionnière en
alimentation vivante.
Nelly, peux-tu nous
raconter pourquoi tu as opté pour
l’alimentation vivante ?
J’ai commencé à manger cru en
2004, parce que je voulais mincir et
me sentir mieux. Je suis passée au
cru du jour au lendemain, ce que je
ne conseille pas aux personnes qui
débutent en alimentation vivante. J’ai
perdu du poids, gagné de l’énergie et
j’ai voulu partager cette expérience
avec d’autres personnes. J’ai suivi
une formation avec Alissa Cohen¹,
chef cru américain. En 2007, j’ai
donc commencé à donner des cours
de crusine et à vendre des produits en tant que clients et repartent en tant
en ligne². qu’amis !
Notre idée en créant ce lieu était de
montrer que la crusine est variée,
Et comment t’est venue l’idée belle à voir et que c’est loin d’être
du BistRoh ? ennuyant. Souvent, quand les gens
voient leur assiette arriver, ils sont
en contemplation et n’osent même
Au début, tout se faisait chez moi, plus manger. Je trouve que cela fait
et cela commençait à être difficile à plaisir ! On propose une soupe, deux
gérer, nous n’avions plus vraiment plats différents au choix, un dessert
notre espace à nous. On a donc et une glace, et les gens peuvent
ouvert le BistRoh en août 2010. prendre un menu entier ou pas. Nos
On l’a aménagé spécialement pour tarifs démarrent à 4 euros et montent
la crusine ; c’était étrange pour les à 7-8 euros au maximum, car nous
personnes qui sont venues visiter nos voulons que l’alimentation vivante
installations, de voir une cuisine sans reste accessible. L’hiver, je propose
four ni hotte d’aspiration ! Le BistRoh des soupes tièdes et je mets des
est un jeu de mot né de l’association épices qui réchauffent. Je fais aussi
des termes bistrot et « roh » qui beaucoup de recettes deshydratées,
veut dire cru en Allemand. C’est en cela permet de manger tiède. Quand
endroit ouvert du mardi au vendredi, les gens savent que je vais faire des
de 10h à 19h où les gens peuvent pizzas, le restaurant est toujours
venir manger, mais aussi boire des plein ! Nous avons quinze places
smoothies, prendre une collation, à l’intérieur et quinze places en
venir dans la boutique qui offre une terrasse, pour quand il fait beau.
belle variété de produits, regarder Il y a très peu d’offres en restauration
la bibliothèque. Souvent, les gens crue en Allemagne : des restaurants
passent des heures ici, on échange, je qui proposent des formules crues à
leur donne des conseils. Ils viennent Berlin, des bars à jus, mais pas de
78
 Un monde en germination
réel restaurant cru. Alors, il arrive
que des gens viennent de loin. Une Parle-nous de Rohvolution,
fois, un pilote sri-lankais est venu ici ce salon cru pour le moins
à peine atterri sur le sol allemand !  révolutionnaire !
Avec le BistRoh, on donne la
chance à chacun de venir goûter et
expérimenter s’il souhaite mettre Rohvolution⁴, c’est littéralement la
plus de cru dans sa vie ! Aujourd’hui, révolution du cru. Nous avons créé
deux personnes y travaillent à mi- ce salon en 2008 et il a lieu quatre
temps, en plus de mon mari et moi. fois par an, dans différentes villes
C’est une petite entreprise familiale. d’Allemagne. Il accueille 3 à 6 000
Nous aimerions mettre le concept visiteurs par ville, qui viennent
du BistRoh et de sa boutique en souvent de toute l’Europe. Il y a
franchise pour que d’autres BistRoh beaucoup d’entreprises qui vendent
fleurissent en Allemagne et dans des produits crus, des appareils
le monde. Ainsi, nous formerions crulinaires, des chefs crus qui
et conseillerions les personnes proposent leurs mets, des personnes
intéressées par cette démarche.  qui proposent des séjours crus, des
cures, etc. On y trouve de tout :
En parallèle, nous avons aménagé un des fruits exotiques, des graines
germées, etc. C’est un très grand
Peux-tu nous parler de ton appartement derrière le BistRoh pour
héberger les personnes en formation, salon spécialisé autour du cru et de
école de crusine ?
les professeurs qui interviendront ou cette manière de vivre. À Berlin,
encore, tout simplement, les visiteurs nous avons 90 exposants et 6 000
intéressés à venir passer des vacances visiteurs sur deux jours. 
Oui, j’ai donc créé l’école KulinaRoh, ici à Speyer ! 
qui offre plusieurs formules :
une séance pour débuter en
alimentation vivante à l’aide de Je crois que tu as aussi publié
plusieurs recettes de saison. des livres de crusine...
Des cours thématiques (fromages,
pains, déshydratation, etc.)
Une formation de deux jours, qui Oui, j’ai écrit et publié des livres de
débouche sur un certificat permettant recettes de crusine. Tout d’abord,
de donner des cours de crusine. RohKöstlich, que
RohKöstlich, que l’on pourrait
Une formation de quatorze mois traduire par « Délicieusement cru ».
qui va débuter cet été 2013, et qui C’est un livre qui contient aussi le
va être reconnue par la Chambre détail de techniques illustrées. Et
RohKöstlich... aus
de Commerce allemande. Ainsi, RohKöstlich... aus Frankreich, où j’ai
les personnes formées pourront créé des recettes adaptées au cru à
notamment intervenir en magasins partir de spécialités françaises telles
bio, monter des bars à jus, restaurants que la ratatouille, la piperade basque,
crus, etc. etc.
Pour cette dernière formation,
différents professeurs interviendront
et il y aura un stage à effectuer, soit
ici au BistRoh, soit chez Lifefood³,
entreprise avec laquelle nous
travaillons.

79
 Interview

En 2013, la Rohvolution est placée sous le signe de l’année

de
En l’enfance. Par exemple,
2013, la Rohvolution estàplacée
Berlin,sous
il y le
aura toutes
signe sortes
de l’année Comment se porte le cru en Allemagne ?
d’activités proposées
de l’enfance. aux enfants.
Par exemple, Les
à Berlin, il yenfants, c’estsortes
aura toutes notre
futur, on veut donc les amener à une alimentation
d’activités proposées aux enfants. Les enfants, c’est notre plus L’alimentation crue augmente lentement en Allemagne,
saine. Et c’est
futur, on veut souvent
donc lespar les enfants
amener à une que l’on accroche
alimentation plus mais sûrement. Les gens sont de plus en plus conscients
les parents.
saine. Lessouvent
Et c’est parentspar
repensent la nourriture
les enfants grâce à
que l’on accroche de l’importance de l’alimentation pour la santé. Nous, on
leurs enfantsLes
les parents. si ceux-ci
parentsleur parlent ladenourriture
repensent leurs découvertes
grâce à veut juste montrer que le cru, c’est facile, bon, sain et que
en ce domaine.
leurs enfants si ceux-ci leur parlent de leurs découvertes c’est bien pour le futur aussi...
en ce domaine.
Propos recueillis par Carine Phung
1Photos
- http://www.alissacohen.com
: Yann Deva
Que conseillerais-tu aux personnes motivées pour
21 -- http://www.rohkoestlich.com
http://www.alissacohen.com
se mettre
Que au cru ?
conseillerais-tu aux personnes motivées pour
23 -- http://www.rohkoestlich.com
http://www.lifefood.eu
se mettre au cru ?
43 -- http://www.rohvolution.de
http://www.lifefood.eu
Je leur dirai de commencer par arrêter le sucre et les 4Retrouvez notre reportage vidéo avec Nelly sur
- http://www.rohvolution.de
http://www.youtube.com/user/CHOUBRAVETV 
produits laitiers
Je leur dirai deetcommencer
de manger plus
par de fruits,leplus
arrêter sucrede jus et/ Retrouvez bientôt notre reportage vidéo avec Nelly sur
et les
ou de smoothies http://www.youtube.com/user/CHOUBRAVETV 
produits laitiers et; de
de commencer
manger plus par choisirplus
de fruits, la simplicité
de jus et/
en mangeant
ou de smoothiescru ;sans préparation.par
de commencer Je choisir
pense que les plats
la simplicité
gourmets, cela doit venir après. Il faut avant
en mangeant cru sans préparation. Je pense que les plats tout faire
simple,
gourmets, et cela
suivredoitsa venir
voie si c’estIllàfaut
après. ce qui
avant esttout
juste. Il
faire
faut essayer, être curieux, ouvert, et non pas
simple, et suivre sa voie si c’est là ce qui est juste. Il se fermer
àfaut
certains aliments
essayer, par principe,
être curieux, ouvert,tels
et les
nonfruits
pas seexotiques
fermer
àpar exemple. 
certains aliments par principe, tels les fruits exotiques
par exemple. 

80
 Film de Caroline Poux
 
 

 "
L’après 2012 - Un nouveau monde

Un nouveau monde est déjà là,

vous ne le verrez pas à la télévision,
pourtant il existe déjà,





 
certains en parlent,
certains en rêvent,
Édition l’Autre Rive

d’autres le vivent déjà.

Édition l’Autre Rive

Expert en alimentation vivante
Ormus
SuperGreens
Jus d’herbes lacto-
fermenté. Les herbes
qui composent Ormus
SuperGreens sont
cultivées dans une
ancienne vallée volcanique vierge dans le sud
de l’Utah. Ces superaliments verts biologiques
sont cultivés dans des sols volcaniques fertiles
et riches en minéraux. Un Système breveté
de séchage à froid protège les constituants
bioactifs et les phytonutriments sensibles à
la chaleur, qui en font une synergie de super-
aliments vivants, crus et bio disponibles. Ce
procédé unique conserve les équilibres délicats
des herbes naturelles, des enzymes vivantes,
des vitamines et minéraux. Non seulement
Ormus superGreens est 100% certifié
biologique, de plus il est délicieux comme
une boisson rafraîchissante ou s’incorpore
parfaitement à un smoothie.
Expert en alimentation vivante
100% CRU,
100% VÉGÉT
AL,
TRÈS BON GO
ET FACILE À ÛT
MÉLANGER.
Hypoallergenique
sans gluten,
,
sans soja, sans
lait,
Protéine de Riz sans OGM ni pe
sticide.
Protéine de riz complet germé et bio fermenté,
produite selon les critères de l’agriculture
Warrior Blend
biologique (certification en cours), sans OGM,
sans gluten. La germination donne à ce produit Le nouveau mélange en synergie de
un profil en acides aminés complet et équilibré, protéines végétales et de super-aliments.
elle lui procure aussi une très grande richesse en Avec 83% de protéines végétales
enzymes active dont la coenzyme Q10. Les sucres complètes. Un mélange imbattable, 100%
naturellement présents dans le riz sont digérés par une fermentation végétal cru ! Ce qui rend si spectaculaire
naturelle, il reste alors une protéine hypoallergénique vecteur d’alcalinité, Warrior Blend, c’est sa synergie ! Chaque
d’une grande digestibilité (98,2%) et une corrélation avec le lait ingrédient est exceptionnel en lui-même, mais quand il est
maternel à 98%. Le son et le germe du riz conservés lui confèrent une sélectivement combiné dans une nouvelle formule brevetée
riche source de gamma oryzanol, connue pour réduire les symptômes de révolutionnaire, ce mélange est de loin supérieur à chacun de
la ménopause, augmenter la masse musculaire et réguler les troubles ses composants individuels. Cette fusion crée une dynamique
intestinaux. Elle contient le précieux GABA (acide gamma butyrique) qui unique de protéines à base de plantes crues, avec un profil
aide à lutter contre le stress, la tension artérielle, stimule le système d’acides aminés complet, exceptionnellement élevé en
immunitaire et améliore le sommeil. Super-aliment anti-âge par excellence glutamine, arginine, lysine et leucine, des acides aminés à
grâce à la présence de puissants antioxydants comme le tocophérols, les chaîne ramifiée. Warrior Blend est la nouvelle génération de
tocotriénols et les phytostérols, qui agissent aussi sur le bon cholestérol. protéines végétales, facile à digérer, riche en nutriments et de
De plus le goût est savoureux et s’incorpore magnifiquement aux recettes plus, il a un goût extraordinaire !
et smoothies. Alternatives aux protéines animales, ou de lait, oeufs, soja,
En vente dans
c’est une protéine parfaite pour tous ! votre magasin
diététique.
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La pêche

Le sommeil
du lumineux) n’engendre aucun besoin
de sommeil. Mais quel que soit le type
d’alimentation, la qualité du sommeil
est meilleure à jeun, et ce, même si
la digestion éventuellement en cours
se passe bien. Il faut bien voir que si

n
certaines digestions, résultant de repas
ous passons un tiers […] de notre vie à dormir. Cette acti- trop importants, ont parfois besoin du
vité (car il s’agit vraiment d’une activité) est donc tout sauf travail préalable d’une petite sieste (en
général un quart d’heure), le sommeil,
futile pour notre organisme. Et tout comme l’alimentation
quant à lui, n’a jamais besoin d’une
(instinct alimentaire), le sommeil est géré par un instinct : l’instinct du
digestion (qui tout au plus ne peut que
sommeil. Cet instinct ne se « nourri » pas de nutriments, mais de notre le déranger). Certains préconisent de ne
comportement. Évidemment, l’ennemi principal de la qualité du som- jamais manger moins de 2 heures avant
meil est psychologique : stress, angoisse, dépression, chagrin… Je ne d’aller se coucher. Mon expérience
vais pas traiter ici de ce vaste thème, mais évoquer des caractéristiques personnelle me dit plutôt 4 heures et
plus intrinsèques au sommeil. plus si possible : ne pas manger le soir
est tout à fait idéal (du point de vue de
la qualité du sommeil).
Nous sommes génétiquement inégaux face au sommeil
Le besoin journalier le plus répandu en durée de sommeil est de 8 heures. Mais il
varie d’une personne à l’autre : les extrêmes avoisinent 2 heures et 11 heures. En Le sommeil continuel pendant la
règle générale, plus ce besoin est faible, plus la qualité du sommeil est élevée, ce qui journée
est somme toute logique. La première cause probable de ce
symptôme est la dette de sommeil.
Mais beaucoup de personnes atteintes
Le crudivorisme augmente la qualité du sommeil
affirment qu’elles dorment pourtant
Le crudivorisme permet à l’organisme de mieux fonctionner. La qualité du sommeil assez la nuit. Dans ce cas précis, il
s’en trouve donc améliorée. On peut alors penser que la durée du sommeil se faut chercher la cause ailleurs. En
trouvera automatiquement raccourcie par cette pratique. C’est oublier un élément 1999 est paru « The second Brain »
plus important encore, pour le sommeil : la dette de sommeil. Cette notion est bien de Michael Gershon, le fondateur de
connue. Ainsi par exemple, bon nombre de personnes dorment plus longtemps le la neurogastroentérologie. Notre tube
week-end pour rattraper leur manque de sommeil de la semaine : c’est la dette à court digestif est en effet entouré d’un système
terme. Précisons tout de suite que le « remboursement » d’une dette de sommeil ne nerveux qui lui est propre : le système
peut se faire que par un seul moyen : dormir. Or l’existence d’une dette de sommeil nerveux entérique (entér = entrailles).
à long terme, de nature différente de celle de la dette à court terme, est néanmoins de Ce système a anatomiquement
plus en plus envisagée par les scientifiques. Son « remboursement » par l’organisme et physiologiquement toutes les
peut durer des mois, voire des années. Ceci expliquerait notamment pourquoi une caractéristiques d’un cerveau. À ce titre
amélioration de la qualité du sommeil ne diminuerait pas automatiquement à court il a donc pour rôle de traiter, mais aussi
terme la durée du sommeil. Il est de plus en plus admis que la dette de sommeil à de stocker des informations (chez les
long terme a un lien avec de nombreuses pathologies : diabète, obésité, maladies insectes, le système nerveux entérique est
cardiovasculaires, etc. L’alimentation n’est donc pas tout. même le cerveau principal !). Et comme
tout cerveau, il a aussi besoin de sommeil
Manger ou pas avant d’aller se coucher ? pour réorganiser ses informations. Or si
vous ne jeûnez jamais, si vous ne laissez
Avec l’alimentation traditionnelle, d’une part la faim peut être désagréable, et
jamais la faim s’installer, se prolonger,
d’autre part le repas engendre parfois du sommeil. Il est donc tout à fait logique
vous empêchez votre système nerveux
que certains « spécialistes » conseillent de manger un peu avant d’aller se coucher.
entérique de dormir. C’est probablement
Avec l’alimentation crue, la faim (en tout cas d’une demi-journée) devient nettement
aussi la raison pour laquelle les repas
supportable, et le respect des arrêts instinctifs dans les repas (pas de dépassement
peuvent provoquer du sommeil. Par
ailleurs, dormir à jeun permet à nos
deux cerveaux de réorganiser leurs

Un monde en germination
informations simultanément et donc de
façon coordonnée (ils communiquent

82
 Un monde en germination
l’un avec l’autre par le nerf vague). Et
pour finir, je dirai que ce n’est peut-être
pas tout à fait un hasard si la France
est réputée dans le monde entier,
comme le pays de la gastronomie ;
les Français sont aussi (et de loin) les
premiers consommateurs au monde de
neuroleptiques.
La nuit porte conseil
Ce dicton n’est pas du tout anodin : il
est sous-tendu par le rôle fondamental
du sommeil. Toute activité productive
génère ce qu’on appelle communément
un « chantier » : un déploiement d’outils
et de matériaux utiles à l’activité.
Et ce déploiement crée un désordre
provisoire. Ne pas travailler sous forme
de chantier (donc garder à chaque
instant un ordre parfait en rangeant
intempestivement) est théoriquement
possible, mais coûteux. Rares sont les
activités nécessitant impérativement
un rangement permanent et total.
Donc, l’organisme travaille aussi, dans
la mesure du possible, sous forme
de chantiers. Les déchets produits
par l’activité des cellules ne sont par
exemple pas tous immédiatement et
totalement évacués. Et même si ça
peut vous paraître étrange, l’activité de
penser se fait aussi par chantier : un
désordre d’informations se crée au cours
de la journée, du simple fait de leurs
manipulations. Puis, vers le soir, on
arrive à un stade où « on n’a plus la tête
à rien » (comme on dit), où même les
problèmes les plus simples deviennent
insolubles. Et ce n’est pas pour rien que
le premier appel instinctif au sommeil
vient en même temps. Ces émotions (car
il ne s’agit pas de sensations …) bien
connues de tout le monde, sont produites
par un niveau d’encombrement,
devenu insupportable, du chantier
d’informations. Or les informations
utilisées et/ou produites pendant la
journée doivent de nouveau pouvoir
resservir. Elles doivent donc être tôt ou
tard de nouveau rangées, ordonnées,
afin de pouvoir ultérieurement être
facilement retrouvées. Ce travail de
rangement incombe au sommeil et à lui
seul. C’est la raison pour laquelle, bien
souvent, le réveil au matin est le moment
propice aux flashes, aux idées claires (à
condition, toutefois, d’avoir bien dormi).
En cas d’insomnie, il ne faut pas
rester au lit à chercher le sommeil,
mais se lever et redevenir actif
Je ne parle pas ici des réveils brefs, ni
des réveils dus à une souffrance physique
ou psychique, mais des réveils où
l’endormissement ne veut plus revenir,
pour une raison apparemment inconnue.
Dans ce dernier cas, il vaut mieux se
lever et vaquer à une occupation qui
vous plaît : mais surtout, évidemment,
ne pas manger, et encore moins, boire
un café. Par contre, boire de l’eau (mais
uniquement en cas de soif) ne pose pas
de problème. Normalement le sommeil
devrait revenir au plus en une heure
et demie. Il s’agit probablement d’un
fonctionnement correct de l’organisme.
Votre instinct du sommeil vous demande
d’avoir une activité physique : il sait ce
qu’il fait. Si vous restez dans votre lit à
essayer de retrouver le sommeil, vous lui
désobéissez : libre à vous si vous pensez
connaître la situation mieux que lui (un
instinct ne fait qu’indiquer un besoin,
il ne décide jamais). Il est possible
que l’organisme ait temporairement
besoin d’une circulation plus active de
la lymphe, avant de passer à une autre
étape autorisant de nouveau le sommeil.
Il faut savoir que le système lymphatique
ne possède pas de pompe propre,
contrairement à la circulation sanguine
(cœur). La circulation de la lymphe est
« opportuniste » : elle se fait au gré des
mouvements de l’organisme.  de bon sens. Il a en effet été conçu à
Le sport améliore la qualité du
sommeil
Tout de suite après l’effort, le sport
réveille. Et cet état d’éveil dure entre 2
et 4 heures : il dépend de l’importance
de l’effort. Il y a toutefois une exception
à cette règle. Si vous pratiquez du sport
alors que vous avez sommeil (quelle
idée saugrenue, me direz-vous), l’envie
de dormir ne disparaît pas et, à la fin de
83
l’effort, elle se sera même amplifiée. C’est
bizarre, mais c’est comme ça. À part ça,
si vous exagérez dans votre pratique
sportive, c’est-à-dire si vous forcez, si
vous ne respectez pas l’arrêt instinctif
que vous demande votre instinct de
l’effort (un instinct n’ordonne jamais : il
incite), non seulement la qualité de votre
sommeil ne sera pas améliorée, mais elle
sera même probablement détériorée. Et
de plus, votre récupération sera moins
rapide et même régressive (contre-
performance sportive la fois suivante).
On a tout à perdre à ne pas écouter son
organisme, et ce, pas seulement dans le
domaine de l’alimentation.
Ne pas obéir aux premiers signes
de sommeil va endommager la
qualité de l’endormissement
Ce sera même la qualité du sommeil
proprement dite qui va en pâtir.
L’instinct du sommeil envoie des signes
avec une périodicité d’environ une
heure et demie (la même durée que
celle des cycles du sommeil). Si vous
n’écoutez pas le tout premier signe,
qui se manifeste souvent aussi par un
bâillement, l’organisme va alors prendre
acte de votre décision et va se mettre
dans un tout autre mode. Il va vous aider
à rester éveillé. Puis il va vous rappeler
ensuite à chaque cycle, qu’il serait temps
d’aller se coucher. Et si, lors d’un de ces
rappels, vous obtempérez enfin, vous
pourrez dormir, mais l’endormissement
et le sommeil ne seront plus aussi bons.
Ce comportement de l’organisme, aussi
étrange qu’il paraisse, n’est pas un
dysfonctionnement, il est même plein
l’origine pour s’adresser à un animal
sauvage. Un animal dans la nature
refuse en général d’obtempérer au
premier signal de l’instinct du sommeil,
uniquement s’il a une raison importante
de le faire (il a en effet d’autres soucis
que celui de regarder la télé). Et la seule
raison importante vraisemblable ne peut
lui venir que de son instinct de survie :
menace par un prédateur. Après cette
menace (qui peut durer), il est important
que s’il
s’il s’endort,
s’endort,ililnenedorme
dormeque
qued’un
d’un
La pêche
sommeil léger. Toutefois, si vous êtes
encore éveillé et que le sommeil finit par
manquer au bout de nombreuses heures,
l’organisme change à nouveau de mode.
Cette fois-ci, l’appel au sommeil va
devenir puissant, car les besoins en
sommeil sont devenus cruciaux. De
plus, cet appel n’est plus cyclique mais
permanent et augmente progressivement
en intensité. Disons que l’instinct du
sommeil « tape du poing sur la table » :
il ne décide toutefois rien (car un instinct
ne décide jamais), mais il insiste de plus
en plus lourdement. Il est parfaitement
dans son rôle d’instinct : influencer
par une émotion nuancée. Le sommeil
sera alors dans ce cas particulièrement
puissant, mais écourté volontairement
par l’instinct du sommeil. Et une dette
de sommeil s’installera (ou augmentera).
Ce comportement instinctif est plein de
bon sens dans un environnement naturel.
Le café
Le café a un effet excitant à court terme et
nuit donc à la qualité de l’endormissement
et du sommeil. C’est, si l’on veut, un
effet primaire. Ça, tout le monde le sait.
Toutefois, chez les personnes âgées, il a
un effet secondaire, qui va dans l’autre
sens : il assouplit les parois des vaisseaux
sanguins. L’organisme a en effet besoin
de cet assouplissement pour ses activités
pendant le sommeil. Or ces parois se
rigidifient avec l’âge. Le café améliore
donc au final le sommeil de beaucoup
de personnes âgées. Par ailleurs, le
café a sur le sommeil un effet à long
terme, que peu de gens connaissent,
et qui est d’une grande importance.
À la longue, l’organisme s’adapte à
une consommation régulière de café.
Il neutralise l’effet primaire du café,
et la qualité du sommeil n’est plus que
faiblement détériorée. Ce contre-effet
autorise le consommateur à persister
dans sa consommation et peut même
l’inciter à augmenter les doses. Même si
la qualité du sommeil ne s’en trouve pas
trop altérée, l’organisme s’installe dans
une dette de sommeil et tout est fait
pour que cette dette augmente lentement
mais sûrement. Arrive alors un jour ce
qui doit arriver : la dette finit par être
insupportable pour un fonctionnement
normal de l’organisme (ça me fait
penser à l’euro …). À ce moment-là,
tout commence à se détériorer plus ou
moins (selon les individus), et surtout
la qualité du sommeil. Ce phénomène
apparaît grosso modo au bout de 5
ans (selon les individus). Et comme
on n’a rien changé dans ses habitudes
alimentaires depuis longtemps, on ne
se doute pas du tout de l’origine de la
cause. Et là il n’y a évidemment qu’une
seule solution : le sevrage. L’arrêt de
café ne pose pas de problème dans les
premiers jours. Les addictologues vous
diront que le café ne provoque pas
d’addiction, ce qui est entièrement faux.
Leurs normes considèrent, en effet,
qu’il n’y a pas addiction, s’il n’y a pas
de manque dans les 48 heures après le
début du sevrage. Quelle ineptie ! Quelle
définition irresponsable de l’addiction !
En fait, les crises de manque avec le
café apparaissent au bout d’environ
trois semaines, et croyez-moi, elles sont
puissantes ! Il faut alors résister…
D’autres excitants
Les épices, la vitamine C et tout ce qui est
fumé sont aussi des excitants. La théine
n’est qu’un autre mot pour désigner la
« caféine ». Des médicaments peuvent
contenir de la caféine à haute dose.
Le chocolat (plus particulièrement le
chocolat noir) contient aussi de la caféine.
Cela dit, les excitants et/ou une certaine
dette de sommeil ne sont pas forcément
à proscrire, puisqu’ils existent aussi à
l’état naturel : tout est une question de
dose. Donc si vous voulez enquêter sur
des causes alimentaires d’insomnie...
Le réveil artificiel
L’interruption subie du sommeil,
par une montre-réveil, est tout à fait
dommageable pour la qualité de l’éveil
pendant la journée active. Mais vous
pouvez programmer votre montre-réveil  longues digressions, qui alourdiraient le texte sans
pour vous rassurer. Normalement vous
vous réveillerez instinctivement un peu
avant la sonnerie, car inconsciemment,
l’organisme a une excellente connaissance
84
de l’heure (à la seconde près). Cette
connaissance appartient à ce qu’on
pourrait appeler « l’instinct du temps »,
et elle résulte d’un apprentissage.
Dans un instinct, ce ne sont pas les
opérations qui sont innées, mais le mode
d’apprentissage (grosse nuance !). Bref,
je reviens au sujet. Le sommeil est une
activité très structurée de l’organisme.
Et dans son principe, toute interruption
accidentelle d’un processus structuré est
dommageable. L’attitude qui consiste
donc à « lutter » contre une montre-
réveil programmée pour des alertes à
répétition est destructrice. Lorsque l’on
constate qu’on s’est réveillé un peu avant
la sonnerie, la meilleure des choses
à faire est de se lever. Les minutes de
sommeil gagnées pendant la lutte contre
la montre-réveil ne sont qu’une suite de
réveils artificiels (c’est-à-dire une suite
de dégâts) qui vont briser la qualité de
votre éveil et même paradoxalement
augmenter votre dette de sommeil.
Ainsi, la combinaison réveil « artificiel/
café » est un cercle vicieux désastreux à
long terme.
Le sommeil fait appel à des mécanismes
passionnants et multiples. Il y a encore
pas mal à dire sur le sujet. Il semble bien
que la complexité de fonctionnement de
l’instinct du sommeil n’ait rien à envier à
celle de l’instinct alimentaire. Retenons
que le rôle premier d’un instinct c’est
le « dialogue » avec les autres instincts.
Après avoir fait connaissance avec
l’instinct alimentaire, nous ne pouvons
pas ignorer son grand voisin : l’instinct
du sommeil.
Yves Ehrenbogen
Légende :
[…] l’information qui précède est discutable et/ou
approximative.
(…) l’information qui précède nécessiterait encore
des précisions.
Ces conventions évitent de devoir rentrer dans de
rien apporter au thème traité.
 Se brosser pour
faire peau neuve
b
onne ou mauvaise, notre
mine – et plus encore
notre peau – reflète
notre état intérieur, tant sanitaire
qu’émotionnel. Cet organe essen-
tiel, sans lequel nous ne pouvons
survivre, est un émonctoire ma-
jeur, trop souvent malmené. Nous
sommes en effet plus enclins à
l’agresser ou à le surcharger alors
qu’il nous faut prioritairement le
délester et le stimuler. Si l’alimen-
tation joue un rôle indéniable en
ce sens, il est une technique simple
et si agréable qu’une fois testée, il
devient difficile de s’en passer : le
brossage à sec.
terne et grisâtre, elle révèle une fatigue,
voire une anémie ; boutonneuse, une
intoxication. Sa couleur est un message :
un visage rouge signe un excès de yang
et de chaleur et un système sympathique
en hyperfonctionnement, alors que
blanche et fine, elle révèle un excès de
yin et de froid ; un teint jaune évoque
un problème hépatique ; un teint
sombre, virant au brun, une faiblesse
des surrénales et, pour les Chinois, un
trouble du mouvement de l’eau dans le
corps, impliquant alors les reins.
Par ailleurs, la peau, grâce à son
incroyable innervation, est aussi un
organe de communication tactile, une
interface essentielle du relationnel
humain, notamment affectif,
commencer par le lien entre la mère et
l’enfant. D’où l’importance du massage
et des caresses. Enfin, la peau reflète nos
émotions et nos états d’âme et joue un
rôle spécifique dans la constitution de
notre identité, comme l’a bien synthétisé
Didier Anzieu dans son incontournable
ouvrage, Le Moi-peau, qui a permis à
de nombreux dermatologues d’établir
un lien entre psyché et manifestations
cutanées.
« Si l’affect est positif (joie, bonne
nouvelle), les vaisseaux se dilatent, le
sang afflue, la peau rougit et se réchauffe.
Si, au contraire, l’émotion est négative,
(appréhension, peur, etc.), les vaisseaux
à se rétractent, la peau se refroidit et pâlit.

La peau et ses fonctions

Qualifier la peau de barrière protectrice

est certes juste, mais réducteur,
puisqu’elle est surtout une interface
entre intérieur et extérieur, soit un lieu
d’échanges extrêmement sophistiqué
et sensible. La peau participe à la
régulation thermique de l’organisme
grâce aux glandes sudoripares et à
la sueur. Celle-ci, légèrement salée,
permet d’évacuer de nombreuses
toxines, à commencer par l’acide urique,
et complète ainsi le travail des reins, ce
qui lui vaut le surnom de troisième rein.
L’aspect de la peau (couleur, texture,
grain…) est un formidable indicateur
de notre état de santé. Par exemple,

Un monde en germination
85
La pêche

Nous connaissons
simplement de la brosser
tous ce avec liendouceur
subtil • Stimuler et tonifier
lymphatiques (aine, aisselles, cou), puis rotatifs en revenant vers les ganglions du
et fermeté.
entre la peau et nos états d’âme. Organe le
Le brossage contribueparà les
cœur. Commencez pieds, puis
dynamiser le cou. Brossez également le cou.
sensoriel
• Nettoyer traduisant nos sentiments, remontezlymphatique
système progressivementet lajusqu’à l’aine
circulation Pour achever ce rituel, vous pouvez vous
la peau, jonction entre le « dehors » et par mouvements
sanguine de surface.rotatifs.
En clair, Poursuivez
les cellules laver simplement à l’eau au gant ou sous
Brosser équivaut à exfolier, c’est-à-dire
le « dedans » est le lieu privilégié de par les mains en remontant
sont mieux nourries et mieux drainées jusqu’aux et la douche. Le savon et autres produits,
à éliminer les peaux mortes et tous les
l’expression émotionnelle. Quand nous aisselles.
les tissus Ne négligez ni leLeventre,
se désengorgent. brossageni trop souvent décapants, deviennent
dépôts de surface. Grâce au brossage, la
sommes anxieux, angoissés et que le dos. Pour
exerce donc leunevisage, partez
action du hautà
positive inutiles.
peau devient douce, lisse, lumineuse :
nous nous trouvons dans l’impossibilité par effleurements longitudinaux,
l’encontre des dépôts graisseux, dont puis
elle respire mieux.
de verbaliser notre peur, celle-ci se transversaux du front, puis du
la redoutable cellulite, et atténue lesreste du
•traduira
Stimulerparet tonifier
une allergie ou par tout visage. Terminez par des mouvements Pensez à nettoyer votre brosse de temps
stagnations veineuses. La peau devient
Le brossage
autre message.contribue à dynamiser
Ainsi, à chaque première le rotatifs en temps !
plus tonique, plus ferme, plus jeune. du
en revenant vers les ganglions
système lymphatique
représentation, et la circulation
le comédien Louis cou. Brossez également le cou.
sanguine de surface.du
Jouvet déclenchait, En fait
clair,delesson
cellules
trac, Pour achever ce rituel, vous pouvez vous Élisabeth de la Fontaine
sont mieux
une pousséenourries et mieux
d’eczéma drainées et
paroxystique.» Quand brosser ?
laver simplement à l’eau au gant ou sous
les tissusFreud
Michèle se désengorgent. Le brossage la douche. Le savon et autres produits,
exerce donc une action positive à Une vidéo sur le brossage :
trople matin
Si souventest décapants, deviennent
idéal, le brossage peut http://www.youtube.com/
l’encontre des dépôts graisseux, dont inutiles. dans l’absolu à tout moment
s’effectuer
La peau en chiffres watch?v=8XjPcjcBmPM
la redoutable cellulite, et atténue les car il détend, dynamise et réchauffe,
stagnations veineuses. La peau devient permettant de se sentir neuf etde plein de
plus
• 2 m²tonique, plus ferme, plus jeune.
de surface Pensez à nettoyer votre brosse temps
vie.
en temps !
• 2 à 3 kg chez un adulte
Quand
• 1 cm² brosser
de peau, ?c’est en moyenne : 3 En pratique Élisabeth de la Fontaine
vaisseaux sanguins, 12 nerfs, 10 poils,
15 glandes sébacées, 100 glandes
Si le matin est idéal, le brossage peut Le
sudoripares et quelques 3 millions de Une brossage
vidéo sur s’effectue
le brossagesur
: une peau
s’effectuer dans l’absolu à tout moment sèche, en évitant les zones irritées ou
cellules. http://www.youtube.com/
car il détend, dynamise et réchauffe, abîmées. Que vous optiez pour une
watch?v=8XjPcjcBmPM
permettant de se sentir neuf et plein de brosse ou éventuellement un loofah
vie.
L’intérêt du brossage (tous deux disponibles en boutique bio
La peau est le plus grand organe ou sur le net), choisissez toujours des
d’élimination
En pratique de l’organisme, capable matières naturelles par essence non
– dit-on – d’évacuer en une journée irritantes, dont la dureté sera adaptée
autant de toxines que le côlon. Elle à votre sensibilité. Il ne s’agit pas de
Le
rejette brossage s’effectue
des déchets sur uneviapeau
colloïdaux les récurer en agressant, mais d’agir avec
sèche,
glandesensébacées
évitant etlesdes
zones irritées
déchets ou
acides douceur et fermeté. Pour le corps, une
abîmées. Que vous optiez pour
cristalloïdes, via les glandes sudoripares. une brosse à manche long permet aussi de
brosse
Autant dire ou queéventuellement
notre peau doit un pouvoir
loofah traiter le dos. Et pour le visage, une
(tous
respirer deux disponibles
librement pour en boutiquecette
accomplir bio brosse douce s’impose.
ou sur le net), choisissez toujours
mission. Et l’une des meilleures façons des
Comment procéder ? Le principe de
matières
de contribuer naturelles
à libérerpar essence
la peau n’est non
pas base est de partir des extrémités pour
irritantes, dont la dureté sera
de la savonner pour la décaper, mais tout adaptée
revenir vers les principaux ganglions
àsimplement
votre sensibilité. Il ne avec
de la brosser s’agit douceur
pas de
lymphatiques (aine, aisselles, cou), puis
récurer
et fermeté. en agressant, mais d’agir avec
le cœur. Commencez par les pieds, puis
douceur et fermeté. Pour le corps, une
• Nettoyer remontez progressivement jusqu’à l’aine
brosse à manche long permet aussi de
Brosser par mouvements rotatifs. Poursuivez
traiter leéquivaut
dos. Età pour
exfolier, c’est-à-dire
le visage, une
àbrosse
éliminer less’impose.
peaux mortes et tous les par les mains en remontant jusqu’aux
douce
dépôts de surface. Grâce au brossage, la aisselles. Ne négligez ni le ventre, ni
Comment procéder ? Le principe de le dos. Pour le visage, partez du haut
peau devient douce, lisse, lumineuse :
base est de partir des extrémités pour par effleurements longitudinaux, puis
elle respire mieux.
revenir vers les principaux ganglions transversaux du front, puis du reste du
visage. Terminez par des mouvements

86
 Comment mon fils
apprit lire...
l ’apprentissage de la
lecture se prépare tou-
jours en amont via le
langage, la familiarisation avec les
livres, etc. Le rôle des parents est
donc primordial, que ce soit pour
les enfants scolarisés, dont les en-
seignants n’hésitent d’ailleurs pas
à demander l’aide de la famille,
ou pour les enfants non scolarisés
pour lesquels la pression sociale
(de la part de la famille, des amis
ou plus simplement des inspec-
teurs) est encore plus forte.
Un monde en germination
Mon fils Ivan apprit à lire
en apprentissage non géré
(unschooling) au début de sa
quatrième année de vie. Par
quelles étapes est-il passé ?
Les enfants commencent à apprendre dès
la naissance, et Ivan ne fit pas exception
à la règle. Dès les premiers jours,
tous ses sens – ses yeux éveillés, ses
oreilles attentives, ses mains fureteuses
– captaient les moindres détails de son
nouveau monde. 
Comment les enfants apprennent-
ils à parler ? Cela reste une prouesse
mystérieuse. Tout juste sait-on que plus
on communique avec eux, que ce soit par
gestes ou par la parole, plus ils veulent
communiquer à leur tour avec nous ;
et plus leurs tentatives leur permettent
d’agir sur leur environnement, plus ils
sont motivés pour continuer.
Nous avons communiqué avec notre fils
par les gestes et par la voix. Il ne nous
87
a jamais traversé l’esprit à ce moment-là
que nous préparions son apprentissage
de l’écriture, c’était tout bonnement
un acte d’amour désinteressé, la joie
d’échanger avec lui, de partager des
moments de vie.
Et pourtant, sans ces moments,
l’apprentissage ne se serait pas fait.
L’aurions-nous laissé devant la télé à
longueur de temps ou fait garder à la
crèche (où les interactions avec des
adultes sont sensiblement plus limitées)
des «difficultés»¹ auraient pu émerger.
Le plaisir avant tout
Nous lisons beaucoup. Naturellement,
nous avons présenté des livres à Ivan
et, à sa demande, lui en avons lu sans
relâche. Là encore, nous ne pensions
pas à la lecture mais plutôt à son
épanouissement, à notre plaisir de
partager avec lui. C’est parce que le
plaisir était
était toujours
toujoursprésent
présentqu’il
qu’ilétait
était
Pousser sur de bonnes bases

si enthousiaste. Si nous ne voulions pas
lire l’un des livres ou faire une pause,
nous n’en faisions pas mystère, mais
nous respections aussi ses envies le plus
souvent possible.
Dans sa troisième année, entre les
abécédaires et les jeux autour de
l’alphabet, il apprit les lettres petit à
petit.
L’étape suivante fut plus délicate : il
commençait à s’intéresser à la lecture.
Comment le guider au mieux ? Après
les noms des lettres, il faut apprendre les
sons des lettres, c’est difficile. D’abord
parce que, suivant la situation, la même
lettre ne fait pas toujours le même son,
ensuite parce qu’il n’existe que très peu
Les livrets de Léo et Léa sont
particulièrement intéressants, puisqu’ils
permettent de lire de vraies histoires en
n’utilisant que des syllabes simples ! Une
fois cela acquis, les syllabes complexes
se découvrent naturellement, petit à
petit.
Quelques points pédagogiques non
négligeables :
Ne forcez jamais votre enfant. S’il veut
que vous lisiez, lisez ! Il apprend aussi
si c’est vous qui le faites. S’il sait déjà
lire, il veut peut-être simplement passer
un moment avec vous ou se rassurer sur
implicite) puisque le véritable but reste
de permettre à l’enfant de s’épanouir.
Si apprendre à lire le lui permet,
parfait. Mais si, pour une raison ou
une autre, apprendre à lire devient une
entrave à son épanouissement, il vaut
mieux repousser cet apprentissage – de
plusieurs années au besoin – jusqu’à ce
que l’enfant soit prêt.
Jérémy
Jérémy Fourestier
1 - Une « difficulté » étant un apprentissage non
fait à un âge standard arbitraire. Les raisons
peuvent être multiples : stimulation insuffisante ou
mal à propos, blocage psychologique, intérêt non
encore développé...

de support pour les apprendre (cette ses compétences.

étape indispensable de l’apprentissage
de la lecture étant généralement laissée
de côté !) Nous utilisâmes les « lettres à
toucher de Balthazar » et des abécédaires
où l’on cherche dans des images un
maximum de mots commençant par
chaque lettre de l’alphabet, une à une.
Nous savions, bien entendu, que c’était
déjà de la lecture ! Mais jamais nous
n’avons contraint notre fils, ni formalisé
cette apprentissage qui se faisait
naturellement. Parfois, pendant plus
d’un mois, nous ne faisions rien de plus.
Puis, à sa demande, nous reprenions ces
livres, jouions avec les sons pendant
plusieurs jours, sans répit.
Par hasard je tombai sur un livret
d’autocollants sur les syllabes et le lui
achetai. Il accrocha. Je lui en offris
deux autres pour ses quatre ans, et il
commença à comprendre le b.a.-ba.
J’achetai alors la méthode Sami et Julie
(syllabique avec des histoires), les livrets
de Léo et Léa, ceux de Paco et Séverine
(Méthode Boscher) ... il se jetta dessus
et se mit à lire. Les premiers jours, il me
demanda souvent mon aide, et au bout
d’un mois il lisait couramment.
N’apportez pas d’aide non demandée,
c’est en cherchant par lui-même que
votre enfant comprend les choses. Par
contre, ne refusez pas une demande
d’aide, répondez simplement, comme à
un adulte, sans essayer de faire deviner
la réponse. S’il demande votre aide c’est
qu’il est dans l’insécurité par rapport à
un nouveau savoir, qu’il cherche à se
rassurer par votre soutien inconditionnel.
Soyez de son côté.
Ne corrigez ni ne signalez spontanément
les erreurs de votre enfant. S’il pense
ne pas avoir le droit à l’erreur, il risque
de perdre sa motivation et de ne plus
essayer de peur de se tromper. De plus,
apprendre à se corriger soi-même sans
incitation, à revenir sur ses pensées, ses
actes, ses croyances, est une compétence 
fondamentale pour tout apprentissage,
mais aussi pour se développer en tant
qu’individu. Si c’est vous qui faites
remarquer ces erreurs, il n’en tirera pas
leçon.
Tous les enfants n’apprennent pas à lire à
4 ans ; cela n’a d’ailleurs aucun intérêt si
ce n’est pas à leur demande (explicite ou

Un monde en germination
88
 L’éducation
bienveillante,
c’est physiologique !
l ’éducation bienveil-
lante, aussi appelée
éducation non-violente,
je l’ai toujours aussi appelée édu-
cation au service de la vie. C’est en
m’intéressant et en creusant cette
voie que j’en suis d’ailleurs arrivé
au cru, cette alimentation elle aus-
si au service du vivant…
Du 13 au 19 avril, j’étais au stage d’hygié-
nisme proposé par Thierry Casasnovas,
de Vivre Cru. Cela faisait des années
(depuis que je mange cru ou presque)
que je m’intéresse de près ou de loin
à l’hygiénisme. Mais je ne connaissais
plus ou moins que les théories de Doug
Graham et d’Albert Moseri. Au cours de
ce stage, j’ai vraiment pris conscience
du lien entre l’éducation et la physiolo-
gie. Pourtant, ce lien, je le connaissais !
Mais pas sous ce nouvel éclairage, tel
que je vous en livre quelques réflexions
aujourd’hui.
Ne pas entraver...
Avant tout, Thierry aime mettre l’ac-
cent - comme il le fait également dans
ses vidéos ! - sur le principe d’homéos-
tasie. Ce principe dit que tout système
(organisme, mais aussi terrain, planète,
etc.), laissé à lui-même, retourne à un
état d’équilibre. Ce qui explique que le
jeûne permette au corps de grands tra-
vaux de nettoyage, pour ne pas dire de
guérison…
Ainsi Thierry insiste-t-il sur l’impor-
tance de ne pas entraver, sur la nécessité
de cesser de vouloir entraver. Entraver
les processus de «   detox   » qui ne sont
que des signaux que le corps est en train
de retourner vers plus d’équilibre - et
de moins de congestion -, par exemple.
Cesser d’entraver le fonctionnement
optimal du corps en lui apportant une
alimentation non entravée. Abandonner
toutes ces logiques mortifères, donc, et
choisir de changer de regard et de culti-
ver la vie. Hippocrate ne disais pas autre
89
chose avec son «  Primum non nocher  »
(D’abord, ne pas nuire) !
… l’élan de vie de nos enfants
Eh bien, il en est de même avec nos en-
fants : d’abord, ne pas entraver. Ne pas
entraver leur spontanéité, leur joie, leur
naturelle sociabilité, leur plaisir à coopé-
rer, leur besoin de nous imiter et d’avoir
des contacts avec nous autres adultes, ne
pas entraver leur goût d’apprendre, leur
soif de découverte, d’expérimentations,
ne pas réprimer les émotions et larmes
qu’ils manifestent mais au contraire les
accueillir, etc. Rudolf Steiner¹ disait :
entretenir un sentiment de religiosité
devant l’enfant. Qu’est-ce que cela signi-
fie ? Pour moi, cela veut dire tout sim-
plement garder envers l’enfant ce regard
émerveillé que l’on porte au nouveau-né,
empreint d’un frisson de sacré et de joie
devant le miracle de la vie, laisser de
côté les a priori et autres illusions du
mental, les peurs et toute non-confiance
Pousser sur de bonnes bases
devant la nature de l’enfant et donc la
nature humaine. Marshal Rosenberg² di-
sait qu’en face de toute personne avec
qui l’on pouvait se trouver en situation
de conflit, il était d’une grande aide de
garder à l’esprit qu’avant toute autre
chose, le besoin inconscient de cette
personne, quel que soit son âge, pouvait
s’exprimer ainsi : «  Vois la beauté en
moi !  ». Vois la beauté en moi… Com-
ment pouvons-nous être ainsi aveuglés,
devant un enfant, au point de voir en lui
un tyran, un manipulateur, un être dont
il s’agit de corriger les penchants et la
nature, voire un pervers polymorphe !
Au fond, pour être parent ou tout sim-
plement s’occuper d’un enfant, il s’agit
avant tout de désapprendre les schémas
de pensées que nous avons reçu, de dé-
construire notre vision de la réalité et
des relations parents/enfants, je dirais
même des relations humaines. Car, non
entravé, non détourné de son élan de
vie, de son continuum³, un enfant est
naturellement sociable et coopératif. Tel
est l’homéostasie de l’enfant et de l’être
humain, son mode de fonctionnement
premier, dans son état de « santé ».
Un monde en germination
Ocytocine et attachement
Quiconque s’est un jour penché sur la
question de la naissance naturelle et phy-
siologique a pu prendre conscience de
l’importance de l’hormone de l’ocyto-
cine. Michel Odent la nomme l’hor-
mone de l’amour⁴. D’ailleurs, on sécrète
de l’ocytocine également lors des rap-
ports sexuels, lors d’un repas entre amis,
lors du toucher, du contact, etc. Michel
Odent est sans doute un des premiers à
avoir insisté sur l’importance pour une
future maman d’accoucher le plus paisi-
blement possible, avec le moins de sol-
licitations possibles, dans la pénombre,
dans « sa bulle ». Ce, sans péridurale, à
savoir sans injection d’ocytocine de syn-
thèse visant à relancer les contractions
stoppées par l’anesthésie. Or, lorsqu’un
produit est ajouté dans le corps, celui-ci
cesse d’en produire de manière natu-
relle !
De même, le stress, les sollicitations
viennent entraver la sécrétion de l’ocyto-
cine qui est également l’hormone de l’at-
tachement mère-enfant.
Par ailleurs, une mère qui n’aura pas eu
ce pic d’ocytocine lors de la naissance
de son enfant et qui ne l’aura pas stimulé
par la suite par le contact peau à peau
et/ou l’allaitement et le portage aura de
grandes chances de connaître ce qu’on
appelle le baby blues, voire même une
dépression post-natale. Nous verrons
bientôt pourquoi. Je dirais même que
son organisme n’aura peut-être pas reçu,
au niveau primal, l’information que son
tout-petit est bel et bien né et vivant…
Surrénales et dépression
Pourquoi ce baby blues et/ou dépres-
sion post-natale ? J’ai réellement com-
pris le lien grâce au cours de Thierry
sur les glandes surrénales. Ces glandes,
qui sont les plus lésées à notre époque,
contrôlent notamment la réaction à une
situation de stress qui se produit. Or, à
l’état originel, ce qui est « stressant »,
90
ce sont les situations de danger en les-
quelles la survie est menacée. Il s’agis-
sait alors en premier lieu de fuir ou de
se battre. Le corps met alors en branle
toute une série de réponses en ce sens.
Le problème, c’est que notre réaction
au stress est restée la même alors que le
contexte a changé ! Dans une situation
où nous ne pouvons pas réagir physique-
ment, nous nous sentons coincés et l’état
de stress atteint des pics colossaux qui
entraînent parfois la destruction massive
de tissus, notamment parce que le stress
est pourvoyeur d’acidose chronique.
En fait, quelles sont les réactions phy-
siologiques qui ont lieu ? Elles trouvent
leur siège dans les glandes surrénales,
lesquelles se situent au-dessus des reins
et qui d’ailleurs les contrôlent. Et voici
ce que les glandes surrénales mettent en
branle : dans leur partie corticale (celle
qui nous intéresse pour ce sujet), elles
produisent du cortisol et des gluco-cor-
ticoïdes. Le cortisol augmente la libé-
ration de glycogène (sucre) par le foie,
pour mobiliser toutes les ressources
disponibles afin de fuir. Il mange éga-
lement ses propres protéines et inhibe
la digestion. Il augmente aussi la lipo-
gènèse (stockage sous forme de graisse).
Il bloque les processus de croissance. Il
a également une action vasodilatatrice
et euphorisante. Enfin, il a une action
anti-inflammatoire car il bloque l’action
du système immunitaire (la cortisone est
d’ailleurs de la même famille que le cor-
tisol !).
La solution Ocytocine
Or le cortisol a la particularité d’avoir
très peu de boucle de rétroaction, c’est-
à-dire que même si la situation a cessée,
si elle a tout de même eu lieu un certain
temps, le corps continue tout de même
a produire du cortisol de manière régu-
lière. En fait, la seule chose qui le ré-
gule, c’est justement l’hormone d’ocyto-
cine ! C’est pourquoi Thierry dit qu’en
cas de stress et/ou fatigue chronique, de
dépression, qui sont liés à une faiblesse
surrénalienne, il faut éventuellement
forcer le contact et masser la personne
tous les jours. Que le contact est en tout
cas essentiel. Peut-être est-ce pour cela
 Un monde en germination
que les théories d’Aletha Solter⁵ peuvent
fonctionner…
Le sommeil et le soleil sont deux autres
facteurs pour recharger et régénérer les
surrénales.
Enfants stressés, hyperactifs…
Or, que constatons-nous aujourd’hui ?
De plus en plus d’enfants sont dits hype-
ractifs, stressés, fatigués, déclarent des
diabètes, des allergies, etc. D’un autre
côté, les naissances sont dans la plu-
part des cas sous péridurales et/ou cé-
sariennes, sous des lumières vives, tout
cela souvent depuis plusieurs généra-
tions, les mères reprennent rapidement
le travail, elles ont peu de temps pour
materner, le rythme de vie des familles
est effréné, les rythmes de sommeil des
enfants ne peuvent pas être respectés
si les enfants vont à la crèche et/ou à
l’école, ils passent des heures enfermés
dans divers édifices (la maison, l’école,
la voiture ou les transports en commun,
etc.). Même si leur capital d’ocytocine
est régulé à leur naissance et durant leurs
premières semaines de vie, ce qui est déjà
ça, comment peut-il ne pas s’amenuiser
et ne pas être remplacé par des pics im-
portants de sécrétion de cortisol ? D’au-
tant que le stress ultime est sans doute
de se voir attaqué, agressé physiquement
(dans le cas des tapes et coups liés à ce
qu’Olivier Maurel nomme la « violence
éducative ordinaire »⁶), sans avoir la
possibilité de fuir et/ou de riposter ?
Comment s’étonner, dans ces condi-
tions, de vivre dans une société où les
enfants sont à bout, sont nerveux, ma-
lades, et déclarent toutes sortes de ma-
nifestation liées à l’alimentation (quand
le cortisol déclenche une résistance à
l’alimentation et au sucre et favorise le
stockage de la graisse) ?
Cultiver la vie
La bonne nouvelle, c’est qu’il est tou-
jours temps de cultiver la vie et de tour-
ner son regard vers la confiance que la
régénération, via l’homéostasie, est pos-
sible !
Ce qui apparaît de ces considérations,
c’est qu’il importe avant tout de ne pas
entraver la bonne vitalité d’un enfant. Et
l’alimentation joue certes un rôle, mais 1 - Fondateur de la pédagogie Steiner-Waldorf,
certainement pas l’essentiel ! Cultiver mais aussi de la pensée de l’anthrosophie, fonda-
teur de la bio-dynamie, etc.
la vie chez un enfant, c’est lui appor-
2 - Lire notamment Parler de paix dans un monde
ter le contact rassurant dont il a besoin de conflits : la communication non-violente en
(ni plus, ni moins), lui apprendre à ne pratique (Editions Jouvence, 2009).
pas intérioriser ce qui lui est difficile, 3 - Le concept continuum, à la recherche du bon-
répondre à ses besoins, l’inciter à les heur perdu, Jean Liedloff (Editions Ambre, réédi-
exprimer de manière claire, le laisser tion 2006).
explorer, lui montrer la confiance que Si je devais conseiller des ouvrages à des parents,
nous avons en lui, en nous et en autrui. je choisirais indubitablement celui-ci, ainsi que :
Se tourner vers la vie avec joie et émer- - un ou des livres d’Isabelle Filliozat. Pour les pa-
rents débutants ou pour offrir à l’entourage, on
veillement afin qu’il nous imite en cela. peut choisir J’ai tout essayé (Editions JC Lattès,
Le respecter et accepter qu’il soit un in- 2011), qui contient beaucoup d’exemples pra-
dividu distinct de nous, quelle que soit la tiques sous forme d’illustrations.
forme que cela prenne. - Comme des invitées de marque, de Léandre
Bergeron (Editions Trois-Pistoles, 2007).
- un ou des livres de Marshall Rosenberg.
Voici donc une des richesses que ce
4 - Lire par exemple Ocytocine : l’hormone de
stage m’aura apporté. Les autres ver- l’amour, ses effets sur notre santé et nos compor-
sants étant une meilleure connaissance tements (Editions Le Souffle d’Or, 2006).
de nos fonctionnements physiologique, 5 - On peut se référer à Pleurs et colères des en-
une aide précieuse pour accompagner fants et des bébés : une approche révolutionnaire
les processus de régénération, la dé- (Editions Jouvence, 1999). Il me semble néan-
couverte de l’iridologie, du sungazing, moins que le fait de prendre son enfant dans ses
bras lorsqu’il est en crise peut parfois s’avérer
la pratique journalière de techniques de violent, notamment lorsque l’enfant fuit le contact
respiration et d’exercices au trampoline, (il est alors d’autant plus coincé et dans un senti-
une nourriture crue, diversifiée et savou- ment d’être physiquement dominé) et selon aussi
reuse et l’échange et le partage avec des l’intention du parent.
individus dont j’ai pu pleinement appré- 6 - La fessée : questions sur la violence éducative
(Editions La Plage, réédition 2004).
cier les beautés, avec des discussions
profondes sur différents aspects de la vie 7 - http://pepsmagazine.com
et notamment des échanges éclairants
sur les peurs. Et parce que rien dans la
vie n’est hasard, en rentrant chez moi,
j’ai découvert dans ma boîte aux lettres
le dernier numéro du magazine Pep’s⁷,
créé par Catherine Dumonteil-Kremer,
un magazine à découvrir si ce n’est pas
déjà fait ! Et j’ai pu y lire justement un
article sur le cortisol et l’ocytocine écrit
par une doctoresse (« Où se loge la vio-
lence ordinaire ? », Dr Sandra Bonner).
En voici un extrait : « Moins d’ocytocine
et de dopamine signifie moins de capaci-
té à se lier, moins de plaisir, un élan vital
et une curiosité naturelle qui ne sont que
l’ombre de ce qu’ils pourraient être… »
Alors, prêts à choisir de cultiver la vie ?
C’est la plus merveilleuse des aventures !
Carine Phung
Photos : Catherine Forest
91
 Solidarité
l es petits fruits
solidaires
Vous avez des arbres fruitiers dans votre jar-
din et vous croulez sous les récoltes ? Grâce à
l’association «  Les P’tits Fruits Solidaires  »,
vous pouvez les sauver !
C’est en croisant des jardins regorgeant de fruits laissés
pour compte dans leur ville de Saint-Michel-sur-Orge,
dans l’Essonne, que Gilles Lepeytre et Charlène Fran-
çois en ont eu l’idée : pourquoi ne pas s’organiser pour
redistribuer les surplus aux gens qui sont dans le be-
soin ?
Ils ont ainsi créé un site internet accessible à tous, éten-
dant leur initiative à toute la France : http://www.les-
ptits-fruits-solidaires.com
À l’heure où les fruits et légumes sont chers et ne sont
donc pas accessibles à tous, leur objectif est de créer un
véritable réseau de dons. 
Comment cela marche-t-il ?  Marion Eberschweiler
En déposant une simple annonce sur leur site, les per-
sonnes possédant un jardin pourront y indiquer les
récoltes qu’ils ne consomment pas, à venir chercher
gratuitement sur place. Peuvent y être proposés fruits,
légumes, graines et fleurs ! Les intéressés prendront
contact avec eux par l’intermédiaire du site.
En plus de la lutte contre le gaspillage et de la redistri-
bution des ressources, leur projet a le mérite de valori-
ser les produits locaux et de saison en leur redonnant la
place qu’ils méritent. 
Les petits producteurs pourront même y proposer leurs
fruits mal-aimés, ceux aux tailles, couleurs et formes
alambiquées, que les normes strictes des revendeurs
évincent.
Ces normes, en privilégiant la rentabilité, ont pourtant
vite fait d’abaisser la qualité et le goût des produits que
l’on trouve en grande surface...
92
Avec un petit air d’AMAP «  free-
gan  »¹, cette brillante initiative met
le partage à l’honneur, rapproche les
gens entre eux et réinsert un aspect
humain trop facilement occulté dans
la consommation moderne.
Loin de s’arrêter là, l’association ré-
cupère elle-même de nombreuses
cagettes qu’elle porte à diverses insti-
tutions telles que maisons de retraite,
épiceries sociales ou centres commu-
naux d’action sociale (CCAS). Elle a
également pour but d’organiser de
grands repas solidaires !
Dans un monde où quasiment rien
n’est gratuit, c’est une brise de fraî-
cheur que nous apporte Les P’tits
Fruits Solidaires. L’association est
très bien reçue par la population,
mais les dons restent encore frileux.
Pour s’étendre, elle compte sur vous ! 
Photo : Yann Deva
1 - Le freeganisme, ou gratuivorisme, est un
mode de vie alternatif qui consiste à consommer
principalement ce qui est gratuit et à créer des
réseaux d’entraide qui facilitent ce choix afin de
dénoncer le gaspillage alimentaire et la pollution
générées par les déchets, mais aussi les problèmes
de transports (transport écologique), du travail
(réduction du temps de travail) et du logement
(réquisition citoyenne) dans la société occidentale.
(définition Wikipédia) Cf. aussi notre article sur
le déchétarisme, paru dans le numéro précédent.
 Vivre l’abondance au quotidien

d
engouement. Et les Incroyables Comes-
énicher l’abondance tibles débarquent maintenant aussi au
Québec !  » Ainsi, chaque groupe des
mise en partage grâce Incroyables Comestibles peut contacter
Nicolas afin que ses bacs soient réper-
au PlantCatching ! toriés et que tout un chacun puisse
donc les trouver plus facilement. Les
rencontres des Incroyables Comestibles
Au moment où François Rouillay commençait à contribuer au peuvent elles aussi être publiées. 
développement du mouvement des Incroyables Comestibles L’expérience et le succès de Plant-
en France, au Québec, Nicolas Cadilhac créait et développait Catching nous rappelle aussi
l’importance du soutien de ce genre
PlantCatching, un concept tout aussi révolutionnaire de d’initiatives par les citoyens, l’impor-
solidarité citoyenne. tance que chacun fasse sa part. S’il y a
Marié, père de trois enfants, Nicolas Cadilhac vit à Montréal. Développeur de logi- parfois des personnes pour semer des
ciels, il travaille de chez lui depuis plusieurs années. Cela lui a permis d’en profiter graines prometteuses, il y a besoin que
pour se mettre progressivement au jardinage. Il s’est vite rendu compte qu’il y avait d’autres viennent ensuite en renfort pour
plein de jardins potagers autour de chez lui, et il aurait trouvé pratique de pouvoir entretenir cette jeune pousse croissante
échanger et partager diverses choses et trouvailles avec d’autres jardiniers. Il a alors et l’aider à gagner en vigueur et en crois-
cherché sur internet si ce genre de concept existait. Ne le trouvant pas et puisque sa sance. Nous avons encore trop tendance
spécialité est l’informatique, il s’est lancé ! C’était en avril 2012. à déléguer à d’autres ce genre de mission
qui, en s’invitant dans nos vies, ne peut
Partager plus facilement pourtant que nous enrichir !
Il crée donc PlantCatching http://plantcatching.com/fr, un site permettant de par-
tager plantes, semences, surplus de récolte et matériaux de jardinage. Comme Carine Phung
l’explique Nicolas, on ne sait pas forcément à qui on donne : «  Il y a la possibilité
de donner en mode dit public : c’est-à-dire qu’on met une étiquette sur ce qu’on
donne et qu’on le propose à tout un chacun. Cela peut permettre à des passants de
découvrir le concept. Mais il y a également la possibilité de faire des dons privés,
c’est-à-dire de personne à personne ; et des dons dits semi-publics : en fait, ce qui
est donné est caché à un endroit donné, c’est indiqué sur le site, donc il ne sera pris
que par des utilisateurs du site internet.  »
L’expérience marche et se développe de plus en plus. Nicolas a également rajouté
la possibilité de faire des requêtes et la mise en ligne d’événements horticoles : « Si
c’est un événement public, l’organisateur de l’opération reçoit un courriel de notre
Gratuit et tout près de chez vous
part l’informant de la mise en ligne de l’information et cela lui permet de découvrir
le mouvement, de mettre en ligne la prochaine opération, etc. » Le tout au coin de la rue, donné par vos voisins jardiniers. Et à votre
tour vous pourrez donner, dans votre quartier, vos graines, semis,
bulbes, vivaces, fruits et légumes.

Sur le site, on peut également télécharger et imprimer des flyers et affiches.  Faites des économies en trouvant à
proximité les plantes et légumes qui
sont adaptés à votre jardin ou
potager.

PlantCatching et les Incroyables Comestibles Ne jetez plus les plantes que vous
divisez ou remplacez ni vos graines en
surplus. Partagez votre passion et
Ainsi, PlantCatching se développe très bien au Québec. Malheureusement, cela se twitter.com/plantcatching
facebook.com/plantcatching
faites-les découvrir à vos voisins.

Créez une gigantesque ressource

développe plus difficilement dans d’autres contrées, parce que Nicolas est seul à locale de végétaux et de nourriture qui
sera profitable à tous.
porter cette initiative. « Par exemple, le Los Angeles Times avait fait un article sur
le PlantCatching et il a commencé à y avoir des opérations autour de Los Angeles. www.plantcatching.com

Mais c’est retombé car je ne suis pas là-bas. Il faut que des jardiniers portent loca- Parlez-en partout autour de vous,
pour le bénéfice de tous les jardiniers !

lement le mouvement. »
Par contre, le mouvement vient de s’associer avec celui des Incroyables Comes-
tibles. « On m’en parlait depuis plusieurs mois, puis j’ai été en contact avec François
Rouillay, coordinateur du mouvement en France, et Cédric Sanglier, coordinateur
de celui de Poitou. C’était naturel que nos initiatives se rejoignent car nous nous
enrichissons ainsi l’un l’autre ! J’ai décidé de publiciser les bacs des Incroyables
Comestibles sur le site internet. Cela ne m’a pris que deux jours. Il y a eu un fort

93
 Economie

u ne crise en
trompe l’œil
Nous sommes en crise... Mais quelle crise
exactement ?
Vivre l’abondance au quotidien

Il était une fois un paysan qui avait acheté une terre à crédit à
l’orée de son village. Tout le monde était heureux car il était
devenu possible de s’approvisionner dans une belle diversité
de produits locaux et sains dans la grange que la femme du
paysan avait transformée en épicerie. Les retombées indirectes
de cette nouvelle activité profitaient aussi à l’économie locale.
Mais le paysan n’avait pas prêté attention au fait que le taux
d’intérêt lié au prêt était révisable. La conjoncture internatio-
nale conduisit à une augmentation des taux, de sorte qu’il ne
put plus faire face aux échéances. La ferme fut saisie, le paysan
dut se résoudre au chômage et le village entier entra en crise.
La crise n’est pas là où nous la voyons
Crise ? La ferme existe-t-elle toujours ? La terre est-elle
toujours capable de produire ? Le paysan a-t-il perdu son
savoir-faire ? Les villageois n’ont-ils plus besoin de s’alimen-
ter ? Voyons, comment peut-il y a avoir crise si d’un côté il y a
un besoin et de l’autre toutes les possibilités d’y répondre? Ah
oui, il n’y a pas assez d’argent. Et alors ?
Réalise-t-on que nous vivons à une époque où le potentiel de
production dépasse de loin les besoins essentiels de l’ensemble
de l’humanité ; où les connaissances et technologies abondent
dans tous les domaines, où les talents de dizaines de millions
de personnes sont inutilisés ?
Réalise-t-on que depuis que les monnaies ont abandonné leur
convertibilité en or (1971), ce ne sont plus que des signes créés
par jeu d’écritures comptables dont les règles dépendent de la
seule volonté humaine ?
Réalise-t-on que si une collectivité a un besoin (collectivement
souhaitable), la volonté de le satisfaire, les moyens techniques
et énergétiques, un excès de main d’œuvre et le savoir-faire,
alors le manque d’argent souvent invoqué comme impossibilité
ne relève que d’un conditionnement mental à penser à l’en-
vers ? Pourquoi à l’envers ? Parce que la monnaie, par nature,
n’est que la représentation symbolique de la vraie richesse
(ce que nous offre gratuitement la terre, valorisé par l’activité
humaine). Dès lors si la richesse réelle existe, la monnaie doit
suivre et non l’inverse.
Voilà pourquoi nous sommes au cœur
d’une crise qui, pour réelle qu’elle soit
par les souffrances qu’elle impose, n’a
aucune autre consistance que celle de
notre pensée. Il n’est pas anodin de
constater que nous sommes confrontés
à deux crises majeures : une financière
(symbole de la richesse), une écologique
(richesse réelle). Il n’est pas anodin
non plus de constater que les solutions
actuellement préconisées sont contradic-
toires : la croissance pour la première, la
sobriété pour la seconde. Tant que l’on
ne verra pas que les deux crises sont
liées, tant que l’on restera dans cette
contradiction, les choses iront de mal en
pis. La crise n’est pas extérieure, elle est
intérieure. C’est une crise de conscience
qui nous presse à entrer en cohérence.
Deux points essentiels pour cela :
La monnaie est un outil collectif,
pas privé
- La monnaie est un outil commun et non
privé. Or, au fil de l’histoire, le monde
des banquiers est parvenu à s’appro-
prier le pouvoir de création monétaire.
Vous ne le savez peut-être pas, car les
choses sont rendues volontairement
opaques et trompeuses, mais ce sont les
banques, donc des personnes privées,
qui émettent la monnaie par le crédit. Je

94
 Vivre l’abondance au quotidien
dis émettent car, contrairement à ce que
l’on nous dit, les banques ne prêtent pas
aux uns l’épargne des autres, du moins
rarement ; elles créent la monnaie à
partir de rien (ex nihilo comme on dit)
sur la seule foi que l’emprunteur aura la
capacité à rembourser son prêt avec les
intérêts. Les conséquences de cela sont
considérables :
C’est la raison principale de l’endette-
ment public. Car les États sont ramenés
au même niveau que le citoyen ordi-
naire. Il doit emprunter sur les marchés
la monnaie qu’il lui revient d’émettre
lui-même légitimement et gratuitement.
La dette publique qui ronge les finances
des nations n’est pas la conséquence de
dépenses somptuaires, mais celle de
l’intérêt qui s’accumule et absorbe une
part grandissante des impôts.
C’est la cause principale de la crise
sociale et écologique, car la finalité
économique est réduite à la seule renta-
bilité financière à court terme. L’argent
ne va que là où il y a promesse de profit
financier, même si c’est nuisible socia-
lement et écologiquement, et il manque
dramatiquement là où il serait utile.
C’est la cause principale de l’impératif
de croissance, car l’intérêt n’est jamais
créé avec le montant du principal de
sorte que ce qui doit être remboursé est
toujours supérieur à ce qui a été émis.
Pour contourner cette impossibilité
arithmétique, la  parade est de pousser
toujours le crédit (donc la consomma-
tion) pour que, d’une année sur l’autre,
il y ait assez de monnaie pour honorer
les échéances.
C’est la cause principale de la dérive
de nos démocraties, car ceux qui
dirigent vraiment sont ceux qui gou-
vernent l’argent. La démocratie n’est
maintenue que par son symbole, celui
du suffrage, qui vise à donner au bon
peuple l’illusion qu’il choisit ses diri-
geants : dirigeants pré-sélectionnés par
le système, et de toute façon soumis aux
décisions de ceux qui tiennent les cor-
dons de la bourse.
95
La vie n’est pas une marchandise
Le problème fondamental, jamais
abordé, tient au fait que la richesse prise
en compte par l’économie est celle qui
découle de l’activité rémunérée. Or
cette activité est non seulement loin de
représenter la globalité de la richesse
de l’activité humaine (bénévolat, éduca-
tion des enfants, jardinage, etc.) mais,
qui plus est, a tendance à se réduire
tant en nombre – sous l’effet des gains
de productivité liés à l’amélioration des
technologies – qu’en revenu sous l’effet
de la mise en concurrence des forces du
travail au niveau mondial. Ainsi, pour
générer la richesse financière qui serait
nécessaire pour répondre aux défis de
notre temps, il faudrait augmenter la
production dans de telles proportions
que cela reviendrait à aggraver les pro-
blèmes pour pouvoir les régler... belle
logique de l’absurde !
Il serait temps de comprendre que la
bataille pour la survie est gagnée. Il est
naturel que les générations qui nous ont
précédés aient mis toutes leur forces
dans la production, car elles n’avaient
ni les connaissances ni les technologies
pour répondre aux besoins essentiels.
Mais ce n’est plus le cas aujourd’hui.
Nous pouvons produire bien au-delà de
nos besoins, et pas seulement essentiels.
La crise écologique est une pressante
invitation à mettre de la sagesse dans
nos modes de production et de consom-
mation. Mais nous sommes prisonniers
du «  devoir gagner sa vie  ». Comment
offrir un revenu à tous en produisant
moins ? Il suffit pour cela de faire
entrer dans le champ de l’économie les
richesses qui en sont exclues, à savoir
les richesses non marchandes, donc
celles qui n’ont pas de marché pour
les acheter, mais qui sont cruciales au
devenir de l’humanité. Par exemple : la
mise en œuvre localement de tout ce qui
peut contribuer à réduire la consomma-
tion d’énergie et la pollution ; la mise
en œuvre d’alternatives pour le trans-
 Economie

port des personnes et des marchandises

; les recherches et la mise en place de
tout ce qui peut améliorer la résilience
de nos organisations ; des actions pour
revivifier nos villages et campagnes
désertifiés ; l’entretien des forêts et la
création de haies vives ; le nettoyage des
cours d’eau ; le soutien à l’éducation et à
l’enseignement ; l’accompagnement des
Vivre l’abondance au quotidien

malades et l’aide hospitalière, etc. Bref,

du qualitatif, encore du qualitatif, tou-
jours du qualitatif !
Mais comment financer tout cela ? Soit
par création monétaire, à condition
que nos États en reprennent le pouvoir
– et nous devons, nous, citoyens, faire
pression pour cela ; soit par mise en cir-
culation de monnaies complémentaires
dédiées à cet effet, au niveau national et/
ou au niveau local.
Je vous laisse sans doute sur votre faim,
car la place manque pour entrer dans les
détails, mais sachez qu’un vaste mouve-
ment de monnaies complémentaires se
développe dans le monde (plus de 5 000
expériences, à cette date). Dans tous
les cas, soyons bien persuadés d’une
chose : tout est là pour créer rapidement
un monde de suffisance et d’équité pour
tous, respectueux de la planète. Il « suf-
fit  » de libérer notre pensée de sa prison
culturelle et idéologique.
Philippe Derudder
Photos de Yann Deva
http://www.
aises-fr.org
Philippe Derudder est l’auteur de :
La renaissance du plein emploi ou la
forêt derrière l’arbre, Editions Guy Tré-
daniel, 1997.
Les aventuriers de l’Abondance - Roman
- Editions Yves Michel, 1999.
Les monnaies locales complémentaires,
pourquoi, comment ? Editions Yves
Michel, 2012.
ll est co-auteur avec André-Jacques Hol-
becq de :
Les 10 plus gros mensonges sur l’écono-
mie, Editions Dangles, 2012.
La dette publique, une affaire rentable,
Editions Yves Michel, 2009.
Une monnaie complémentaire nationale
- Pour relever les défis humains et éco-
logiques,  Editions Yves Michel, 2011.

96
 Vivre l’abondance au quotidien

l es constellations
d’abondance
Sarah Lechevalier est la créa-
trice de ce nouvel outil qui
commence à prendre un bel
essor. Zoom sur les constella-
tions d’abondance.

Sarah a 41 ans et est ingénieur de for-

mation. Après avoir travaillé dix ans
comme cadre dans le secteur des nou-
velles technologies, elle découvre le
coaching. Elle effectue alors un virage
dans le champ du développement per-
sonnel et aborde à la fois les domaines
du spirituel, du développement person-
nel et des thérapies. Cela l’amène à créer
ses propres outils de coaching, avec le
souci de développer l’autonomie et l’as-
pect artistique. «  En fait, je n’aime pas
que l’on se prenne au sérieux. Je me sens
une artiste. C’est vrai qu’il faut travailler
sur soi, mais il faut s’amuser aussi !  »
Elle crée d’abord Les chemins de
Qumram, qui est un jeu d’introspec-
tion. Puis un livre-jeu sur les élixirs
minéraux. C’est ensuite qu’elle crée les
constellations d’abondance, en 2008.
Elle commence à former des animateurs
et animatrices de groupes en 2009. Un
livre sur le sujet¹ est sorti en mai 2011.
Anatomie du succès
Sarah explique : «  Je venais de la réus-
site puisque ma vie professionnelle s’est
toujours déroulée facilement. Cela a été
un choc pour moi de découvrir que ce
n’était pas le cas pour tout le monde et
qu’il y avait de la souffrance. Comme je
suis toujours en train de chercher, j’ai
voulu comprendre comment fonctionne
la réussite. J’ai fait le lien entre l’éner-
gie de la joie et de la réussite. Retrouver
la joie permet de créer un processus de
guérison sur tous les plans. Les constel-
lations chamaniques, qui sont un outil
de groupe, permettent de mettre sa joie
au service des autres. Alors, plus on est
nombreux et plus ça prend.  »
Les constellations permettent un travail
sur le symbolique qui va agir sur tous les
plans. Elles utilisent le corps, le mouve-
ment, l’expression des émotions... Sarah
ajoute : «  C’est aussi un espace spiri-
tuel car l’on fait appel à des ressources
plus symboliques comme l’amour,
par exemple. Pour moi, la dynamique
d’abondance est physique, émotionnelle
et spirituelle. Je travaille beaucoup sur le
symbolique. Tout ce qui est vivant vibre.
Cela permet de travailler sur tous les
plans à la fois. C’est pourquoi le chama-
nisme m’a beaucoup inspirée pour créer
des façons de remettre en place la réus-
site.
Il y a des corps qui sont faits pour la
réussite et d’autres pas. Il faut changer le
corps. Le corps doit vivre une transfor-
mation. On parle de « niveau de vie ». Il
y a un lien entre l’abondance matérielle
et le niveau de vie dans le corps. L’état
de santé joue beaucoup. D’où l’enjeu
Photo : Marie-Laure Joubert
http://www.passerelledecouleurs.com
de l’alimentation. Il y a des alimenta-
tions plus créatrices d’abondance que
d’autres. »
L’abondance est naturelle
Comme le précise Sarah, le système
économique vibre avec des réalités peu
élevées. Ce n’est pas l’abondance natu-
relle. L’abondance ne se mesure donc
pas à la situation économique pure de la
personne.
Les critères de l’abondance naturelle
sont plutôt :
* sur le plan physique :
- ça circule bien ;
- je suis au bon endroit avec les bonnes
personnes ;
- je mange à ma faim.
* sur le plan émotionnel :
- je suis dans la joie d’être moi et d’être
avec les autres : on a un bon réseau, on
échange et on rencontre les bonnes per-
sonnes au bon moment.

97
 Abondance
* sur le plan spirituel :
- j’ai des envies, des projets, des rêves ;
- j’ai de la créativité, je foisonne d’idées.
Les constellations en pratique  constellants travaille sur un thème parti-
Les constellations sont un processus qui
dure 9 mois. Cependant, Sarah est en
train d’étudier les possibilités de faire
différemment, notamment de réunir les
constellations sur des temps plus courts,
mais en prévenant que ça brasse fort.  donner de la joie quand on est tout seul,
Durant le processus des constellations,
chaque personne va vivre trois constella-
tions majeures plus une finale. Cela pour
restaurer les trois dimensions de la joie :
- la joie d’être un être humain ;
- la joie d’être moi, qui je suis ;
- la joie d’avoir la vie que j’ai eue et celle
que j’ai - celle de mon histoire.
Sarah explique : « Les groupes sont
constitués d’environ dix personnes. On
constelle beaucoup. Il y a plein de façons
de consteller. Chaque animateur le fait
à sa manière. Moi j’utilise beaucoup la
musique et l’art scénique. C’est ce qui fait
la richesse de cet outil : il n’y a pas de
limite, on n’est pas figé dans un mode. Il
s’agit de chercher l’animateur qui corres-
pond le plus à ce que l’on recherche.
Pour moi, c’est important que le corps
puisse prendre sa place. Cela donne de
l’assurance et est donc porteur de réus-
site. L’approche scénique permet d’aller
chercher sa prestance. »
Une constellation coûte 50 euros par
session. Plus de 600 personnes ont suivi
le processus des constellations d’abon-
dance. Sarah a déjà proposé quatre
sessions de formation depuis 2009 et
formé 66 animateurs et animatrices de
constellations. Beaucoup sont en Rhô-
ne-Alpes puisque Sarah se trouve à
Vinay, en Isère. Mais elle a également
formé des personnes dans le sud et a des
demandes en Bretagne et en région pari-
sienne : «  Depuis 2012, on sort de la
région Rhône-Alpes. La formation dure
quatre jours. Pour devenir animateur, il
faut avoir suivi le processus des constel-
lations, mais on peut le faire aussi après
la formation, il n’y a pas d’ordre.  »
Avec Sarah, chaque groupe de
culier. L’un des derniers thèmes était par
exemple «  L’abondance au féminin  ».
Recevoir l’abondance
Sarah vient également de créer un
nouvel outil : la constellation des neuf
princes de la jouissance. Son principe :
je récolte les fruits de ce que je suis
aujourd’hui. En effet, encore faut-il être
capable d’accueillir et recevoir l’abon-
dance pour en savourer les bienfaits
dans sa vie. Sarah ajoute : « Les constel-
lations d’abondance sont un processus
de transformation. Les constellations des
neuf princes sont un processus de jouis-
sance. Il y a des moments pour retourner
la terre et d’autres pour récolter.
Dans le monde du développement
personnel, on peut être accroc à la
transformation, et du coup on ne récolte
jamais les fruits semés. Il y a un moment
pour tout, on ne peut pas vivre les deux
en même temps. C’est le travail de la
satisfaction, de la satiété. C’est bon, je
m’arrête, je fais confiance et maintenant
je digère. Je fais avec ce que j’ai, je me
satisfais de ce que je suis. »
Sarah aimerait également former des
animateurs à ces constellations et rédi-
ger un ouvrage sur le sujet.  Carine Phung
Mettre la joie au cœur de notre vie
Pour Sarah, la joie est essentielle :
«  Dans les constellations, il y a beau-
coup de joie, on s’amuse bien. J’ai besoin
qu’on s’amuse, c’est hyper important
pour moi. Je le vois comme un jeu. On
guérit de ses blessures, mais en s’amu-
sant.  »
Sarah a d’ailleurs ouvert un «  Institut
de joie  » à Vinay : «  C’est comme un
institut de beauté, mais dans ce lieu c’est
de la joie que l’on prend soin. C’est un
espace convivial où on peut discuter,
boire du thé, avoir accès à une boutique,
etc.  »
98
En parallèle, Sarah donne également des
cours de peinture et des stages pour faire
sa lettre hébraïque ou faire un tableau
d’abondance. Elle organise aussi des for-
mations aux élixirs minéraux. Enfin, elle
fabrique d’autres jeux : le jeu des quatre
portes, pour favoriser la pensée créa-
trice, qui n’est pas encore publié mais
dont elle organise déjà des parties. Et
Joy Toy, dont la publication est prévue
prochainement et qui est un jeu pour se
avec des galets et des cartes.
Pour Sarah, les constellations d’abon-
dance sont un outil assez magique :
« J’ai vu les constellations d’abondance
changer des vies. Je vois aussi de plus en
plus de personnes qui vivent des constel-
lations d’abondance qu’ils proposent.
C’est beau de voir que l’outil permet cela.
Il arrive que des animateurs n’y arrivent
pas, mais ceux qui s’éclatent avec cet outil
remplissent leurs groupes. J’espère que
cela se développera partout en France.
Pour moi, ce n’est un outil valable que
s’il se produit des changements concrets.
Je pense qu’il est important aujourd’hui
de se réconcilier avec la partie matérielle
des choses.
Il faut retrouver la joie de la matière
et que tout ce qui est matériel devienne
joyeux. »
1 – Constellations d’abondance, vers une
guérison de la joie. Tous ces jeux et ouvrages
créés par Sarah Lechevalier sont vendus par les
éditions Chamanistic http://www.chamanistic.
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Retrouvez l’annuaire des animateurs et
animatrices de constellations d’abondance sur
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pour les fêtes
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Hors série numéro 1 • Décembre 2012 - tarif : 10 €

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Egayons les moments festifs !

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Ouvrage collectif sur l’alimentation

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