La France compte 5r5 millions de jeune âgés de 12 à 18 ans

Ados, mode d'emploi

A la frontière de l'enfance
et de l'âge adulte, ils étonnent
ou inquiètent. Voici donc
quelques clés pour mieux
comprendre cette tribu:
Dossier coordonné par Aude-Claire de Parcevaux
avec Axelle Szczygiel, Laure Roussel et
Charlotte de Saintiqnon

Voici les réponses de notre panel*

de lecteurs aux questions suivantes :
• Globalement, avez-vous l'impression
de comprendre les adolescents?
298 répondants
Oui 46%
Non 39%
Ne sais pas 15%
• Diriez-vous que les adolescents
de 2014 sont :
298 répondants
Plutôt bien dans leur peau 23%
Plutôt mal dans leur peau 61%
Ne sais pas 16%
• Quels sont, d'après vous, leurs
trois comportements problématiques?
298 répondants
Consommation d'alcool 70%
Prise de stupéfiants 59%
Utilisation des réseaux sociaux 55%
Pratique des jeux vidéo 34%
Rapports sexuels non protégés 24%
Dépendance au tabac 19%
Trouble du comportement alimentaire 16%
Prises de risques physiques 15%
* Enquête réalisée du 21 février au 3 mars 2014,
auprès de 298 lecteurs de Ça m'intéresse.
MAIS QUE FAIT-IL DANS LA SALLE DE BAINS? "Les ados inventent leurs

S
'il occupe la salle de bains pendant leurs hanches ou de leurs seins, qui ne
des heures, c'est que l'adolescent a poussent pas à la même vitesse que ceux propres rites initiatiques"
beaucoup à y faire. Et l'hygiène n'est des copines, les garçons s'inquiètent de la Ça m'intéresse :
pas forcément sa priorité. Ce qui le motive, hauteur des testicules ou de la taille de leur Pourquoi les adoles-
c'est ce long face-à-face avec le miroir verge. Il leur faut aussi découvrir les nou- cents aiment-ils se
devant lequel il peut se scruter sous tous velles « fonctionnalités » dont ils disposent, mettre en danger ?
les angles sans être dérangé. « Les trans- ce qui passe notamment par l'expérience Xavier Pommereau :
formations de la puberté confrontent l'ado de la masturbation. Mais ces séjours pro- Ils veulent tester leurs
à un corps inconnu», explique la psychiatre longés dans la salle de bains ne se font pas limites mais aussi s'af-
Annie Birraux, auteur de l'Adolescent face à qu'en solo : les ados adorent y apporter leur franchir de l'autorité
son corps, «Il doit accepter une réalité phy- téléphone, histoire de passer leurs coups parentale. Dans les so-
sique irréversible qu'il n'a pas choisie. Il a de fil tranquillement, mais aussi se prendre ciétés traditionnelles,
donc besoin de se découvrir, de s'estimer et en photo (les fameux selfies), moue agui- ce sont les adultes qui Dr Xavier Pommereau,
psychiatre et fondateur
de mesurer son pouvoir de séduction. » cheuse pour elle, torse bombé pour lui, avec organisaient des rites du centre Jean-Abadie
de passage des jeunes (Bordeaux), dédié aux
vers l'âge adulte.
Quand les filles s'interrogent sur la taille de la complicité du miroir de la salle de bains. adolescents suicidaires.
Dans nos sociétés, nous
n'avons pas grand- plus une petite ivresse.
*ûe l'adolescent
K t i ^ e s t un moyen chose: il y a le Bafa,le Quand il y a répétition,
| ; 4e s'approprier permis de conduire et exagération, addiction,
K son corps. le Bac. C'est peu. Alors il faut s'inquiéter. Car
les jeunes s'inventent derrière ce type de
leurs propres rituels. comportements peut
Et comme nous se cacher une grande
vivons dans une société souffrance.
de consommation, ÇM : Comme quand
ils vont jouer avec les l'adolescent commence
consommations à à s'automutiler ?
risque :1e tabac, l'al- X. P. : Exactement.
cool, le cannabis, voire Ici, on n'est plus dans
d'autres substances. la prise de risque, mais
Les pratiques de bizu- en plein mal-être. Tout
tage ou la prises de comme les ados cou-
risques physiques verts de piercings ou de
inconsidérés sont du tatouages ont besoin
même ressort. d'en rajouter pour af-
ÇM : A quel moment firmer leur identité, les
C'est quoi tous ces faut-il s'en inquiéter ? jeunes qui s'infligent
0 des 15- X.P.:85% des adoles- des mutilations ont be-
- 1 9 ans ont déjà boutons ? cents vont se contenter soin de se faire mal
ormis pour les 10 à 20% de petits veinards qui y de s'approcher du dan- pour se sentir exister.
eu recours à la pilule
du lendemain (elles
H échappent, l'acné représente le fléau de l'adoles-
cence par excellence. En cause : la production d'andro-
ger. Ils connaissent très
bien la ligne à suivre,
ÇM : Quand ils
prennent des risques
n'étaient que 12% gènes (y compris chez les filles) qui entraîne un excès mais ne peuvent s'em- physiques, ont-ils
en 2000 !) La raison : de sébum au niveau des glandes sébacées (situées à pêcher de faire un pas conscience de mettre
si une majorité de la base de chaque poil et de chaque cheveu). Résultat : de côté, ne serait-ce leur vie enjeu ?
jeunes déclarent
celui-ci s'écoule à la surface de la peau (ou des che- que pour s'affirmer. X. P. : Plus ou moins.
veux, les rendant gras) et s'agglutine en impuretés C'est normal à cet âge. Physiquement, ils se
utiliser une méthode graisseuses. Les pores se bouchent et c'est l'apparition Ça se complique pour sentent invincibles et
contraceptive, au du point noir, du comédon ou du microkyste blanc. les 15 % qui vont avoir ont la conviction que
moindre doute, les «Au-delà des facteurs hormonaux, le manque de besoin d'aller plus loin. rien ne peut leur arri-
jeunes filles recourent sommeil peut aussi favoriser l'apparition de l'acné », Boire 2 ou 3 mojitos ver. Il n'y a que leur
souligne le dermatologue Antoine Toulon. Concernant pendant une soirée, ça propre expérience, ou
à cette pilule sans l'alimentation, les avis divergent. « Actuellement, on passe;s'enfiler une celle de leurs pairs, qui
contrôle médical... pense que la consommation de gras et de chocolat n'a bouteille de rhum tous va leur faire prendre
Source : Insee 2013. pas d'incidence », explique le Dr Toulon. les week-ends, ce n'est conscience des risques.

Les échanges entre ados sont truffés d'expressions codées et de mots

à la signification détournée, à base d'anglicismes et ponctués de quoi # tu vois # du genre
# t'inquiète # tranquille p pas ou u « oui # nah = non eh bien.

MAI 2014 £ g §
POURQUOI VIVENT-ILS LA NUIT?
nvoyer un ado au lit avec leurs copains jusque
E avant 22 h tient sou-
vent du miracle. Car ce
tard dans la soirée.
« C'est l'interdit idéal :
petit vampire n'aime rien ils sont tranquillement
de plus que vivre la nuit... au lit tout en étant dans
quitte à somnoler le jour. la transgression totale »,
Mais avant de s'inquiéter poursuit le Dr Royant-
d'une Twilight-mania, il Parola. Or, la lumière
faut d'abord se rappeler vive des écrans dérègle la
qu'il n'y est (en partie) sécrétion de mélatonine
pour rien. Ce décalage a et retarde l'endormisse-
une cause physiologique. ment. Résultat, selon
En d'autres termes, une enquête HBSV*, un
l'ado est « programmé » ado de 15 ans sur quatre
pour s'endormir et se dort moins de 7 heures
réveiller plus tard. Ses la veille d'un jour de
cycles circadiens (veille/ classe (contre 9 heures
sommeil) sont en effet recommandées).
perturbés par les pous- Et une fois qu'ils sont
sées hormonales : la endormis, rien n'est PIZZA PIZZA
sécrétion de melatonine encore gagné. Selon une
(l'hormone du sommeil) étude récente**, 14 % se
atteint son pic maximal réveillent pour jouer sur
tard en soirée, alors que Internet, 25 % se connec-
le taux de cortisol, l'hor- tent à des réseaux sociaux
mone qui induit le réveil, et 32 % envoient des
n'entre en action que SMS, victimes d'un phé-
vers 9 ou lOh du matin. nomène nouveau, le sleep
A cela s'ajoute un facteur texting. Habitués à rece-
comportemental. « Spon- voir en permanence des
tanément, l'ado cherche messages sur leur télé-
à vivre la nuit car c'est le phone, certains ados ne
moment où il est le seul parviennent pas à séparer
maître à bord », explique leur vie éveillée de leur
Sylvie Royant-Parola, sommeil. Il leur arrive
Leur menu préféré :
médecin spécialiste du ainsi de répondre machi-
sommeil. La sollicitation nalement, aux messages
hamburgers, pizzas et coca ?
toujours plus grande des qu'ils reçoivent en pleine n les pense accros à la junk- également à transgresser les règles
nouveaux médias n'ar- nuit, sans forcément s'en
range rien : ils échangent souvenir le lendemain... O food ? On se trompe ! « Ils ai-
ment ça parce que c'est l'éten-
dard de leur génération, mais ce n'est
établies par ses parents et à exprimer
son propre style. De toute façon,
mieux vaut un ado qui mange un
* Health Behaviour in School Aged Children, de sept 2011. ** Enquête menée en pas la nourriture qu'ils préfèrent», hambuger à midi qu'un ado qui ne
Seine-St-Denis et à Paris en sept. 2013, auprès de 133 élèves de 5e et de 4e. assure la nutritionniste Dominique- mange rien. « Les jeunes, surtout les
Adèle Cassuto, auteur de Quest-ce filles, culpabilisent d'avoir faim alors
qu'on mange ? L'alimentation des que c'est tout à fait normal d'avoir de
ados de A à Z. L'enquête Alim Ados gros besoins à cet âge-là ! », rappelle
a même montré qu'ils étaient très Dominique-Adèle Cassuto. Mais
attachés à la cuisine familiale ! Alors qu'on se rassure, les jeunes savent très
pourquoi est-il si difficile de les délo- bien ce qui est bon ou mauvais pour
ger du McDo ? Parce qu'ils en ont fait eux. D'après une étude de l'INPES,
leur QG : ils y mangent pour pas trop en 2010,39 % des ados mangent des
cher et peuvent y rester des heures fruits tous les jours contre 31 % en
avec leurs copains et une connexion 2006. Même progression pour les lé-
wi-fi. « Il y a un vrai sentiment de li- gumes (ils sont 45 % contre 42 % à en
berté à manger hors du cadre familial consommer quotidiennement), alors
ou scolaire », confirme le Dr Cassuto. qu'ils ne sont plus que 24 % (contre
Grâce à la nourriture, l'ado cherche 28 %) à se jeter sur les sucreries.

H=Bia»M^[•J^MUsai^KH Tu gères = bravo. Par extension Ça gère = c'est cool, dont l'exact
opposé est Ça m'soûle # C'est swag = c'est cool et stylé # Il me calcule pas = il m'ignore
# Au top = vraiment bien # J'rigole = utilisé pour atténuer un propos qu'on regrette d'avoir dit.
 "Le conflit est utile CE QU'ILS NE SUPPORTENT PAS
CHEZ LEURS PARENTS
M pour s'émanciper"
S
ollicitude, affection, attention, les adolescents repro-
Ça m'intéresse : Pour- chent souvent à leurs parents justement ce dont ils
quoi l'adolescence est- ont le plus besoin. Voici leurs quatre griefs principaux:
elle propice au conflit ?
Stéphane Clerget :
• L'intrusion dans leur espace privé. L'ado ne supporte

D'abord parce que les plus la proximité avec ses parents et a besoin de s'enfermer

adolescents maîtrisent dans sa chambre. Il veut de l'indépendance, mais, sans oser

mal leurs émotions. l'avouer, attend du soutien de ses parents... qui peuvent res-

Sous l'influence des pecter ce jardin privé grâce aux mails, SMS ou petits mots !
hormones de crois- • Les railleries ironiques. L'ado construit sa personnalité,
sance et sexuelles, ils cherche son style et apprivoise son nouveau corps. Rien de
ont des pulsions agres- Stéphane Clerget, plus énervant qu'un adulte qui se moque en essayant d'imi-
sives sans forcément le psychiatre dans le service
de psychiatrie enfantine à
ter sa démarche, sa tenue vestimentaire ou son langage !
vouloir et parfois sans l'hôpital de Cergy-Pontoise, • Avoir toujours raison. OK, les parents ont une certaine
même s'en rendre spécialiste de l'adolescence expérience sur un certain nombre de sujets. Mais les ados
compte. D'autre part, veulent avoir la leur, même si le résultat est couru d'avance,
les parents gèrent verbalement, les gar- ils ont besoin de vérifier et de tester par eux-mêmes.
moins bien les conflits çons sont davantage • L'attitude copain-copain. Délirer, parler de tout sur tout ?
à cette période. Ils sont dans la dimension of- Non, l'adolescent se confie davantage à ses copains qu'à
déstabilisés émotion- fensive, à chercher la ses parents. Une façon de préserver son intimité et de se
nellement par l'adoles- bagarre ou la menace s'affranchir du giron familial.
cence de leur enfant, physique. En moyenne,
qui les renvoie à leur cette période de conflit
3 9 % des 9-18
propre jeunesse. Au- dure de 12 à 18 mois.
ans vont au fast-
food deux à trois jourd'hui, le motif de ÇM : Quel est le rôle
fois par mois, et conflit le plus fréquent de cette opposition ?
8 7 % y sont allés est celui des résultats S. C. : Comme l'ado ne
au moins une fois scolaires. Les parents comprend pas ce qui
durant les douze n'ayant en général lui arrive et qu'il ne sait
derniers mois.
qu'un ou deux enfants, pas expliquer ce qu'il
ils y concentrent tous ressent, il s'exprime
leurs fantasmes, condi- par une opposition
tionnant les sorties à la primaire. L'un des
C'EST QUOI réussite. Les ados ont objectifs du conflit est 8 5 % dis
LETIGH GAP? l'impression qu'il n'y a de signifier aux parents pouvoir par
que cela qui compte. et à soi-même que facilement a
Littéralement ÇM : Comment l'on n'est plus un
leurs parent!
« espace entre les cela se caractérise-t-il enfant. Se confronter
cuisses ». C'est à cette période ? à ses parents permet
une mode dange- S. G : Les jeunes sont aussi un détachement
de plus en plus pré- affectif qui va l'aider à D'où vient cet engouement
reuse : le but est coces dans les conflits,
avec des oppositions s'émanciper et à trou-
d'avoir les cuisses
très vives parfois dès ver d'autres modèles pour fa pension?
les plus maigres qu'eux. Faire face au
possibles pour 12-13 ans. C'est un âge conflit favorise sa prise D ix demandes pour une place disponible selon les
compliqué car il n'est de responsabilité, lui
directeurs d'établissement! Plus de 200 000 ados
voir apparaître ce pas toujours possible rentrent en internat chaque année en France, soit
fameux « trou » de les raisonner. Ils apprend à gérer un entre 4 et 7% des élèves du secondaire. Maryline
n'argumentent pas, différend et à trouver Baumard, auteure de Vive la pension en 2012, y voit
lorsqu'on est pieds des compromis. Des
joints. Impossible mais sont dans une apprentissages utiles un effet Harry Potter. Pour Stéphane Clerget, les
d'y parvenir sans
conduite d'opposition pour sa vie future. Fi- ados veulent surtout vivre entre eux, un peu comme
franche, dans une rup- nalement, un ado qui dans les émissions de téléréalité dont ils sont
perdre 20 à 25 kg ture avec le monde des s'oppose m'inquiète friands. La pension apporte une forme de liberté,
et beaucoup de adultes. Si les filles ont moins qu'un ado qui
masse musculaire. tendance à s'exprimer n'ose pas s'exprimer.
avec une cohabitation de proximité entre copains,
loin du cocon familial 5 jours par semaine.

je suis motivé c'est vrai, je suis déçu

ou être mal, triste ou énervé
un vent = faire un gros bide # Posé, frais, calé = expriment l'admiration, vraiment bien.

Ca
MAI 2014 mmumt
L'alcoolisationr
un rite de passage
n mars dernier,
E une adolescente de
16 ans a trouvé la
mort suite à une « soirée
cartable » qui a mal tourné.
Cette nouvelle pratique,
qui consiste à apporter de
l'alcool dans son sac pour
fêter les vacances après
les cours, dégénère souvent
en beuverie. Car, « se
mettre minable » est de-
venu le rituel des soirées
adolescentes. Résultat, 7 %
des élèves de 6 admettent
e
avoir déjà été ivres, et ce
taux atteint 69 % en termi-
nale. Au total, en 2011,
53 % des jeunes de 10 à
18 ans avouent avoir une
« alcoolisation ponctuelle
importante» dans le mois*.
Réalisée en bande, par jeu
ou par défi, l'alcoolisation
à outrance joue aujourd'hui
un rôle de rite de passage,
une épreuve pour entrer
dans le monde adulte.
« Du fait de la diminution
de sa consommation à la
maison, l'alcool est revenu
à la mode. Il est de plus
en plus clairement utilisé
comme "défonce" », expose
Marc Valleur, psychiatre et
directeur du Centre des
toxicomanies de l'hôpital
M ^ s^flil Wi Ig Ml ^=11
1 I =1 Hey meuf = salut copine # Elle fait sa meuf = elle s'y croit # un
bolosse = un gros plouc, l'inverse du BG = beau gosse # une biatch = une «conne» # une
fraîcheur = (ironique) une fashion uictim un peu ridicule # un canard = un garçon romantique.
Marmottan. Sur le modèle
du binge drinking, ou
« biture expresse » à
l'anglo-saxonne, l'objectif
est de boire un maximum
d'alcool en un minimum
de temps. L'idée n'est
pas de se faire plaisir, mais
de rechercher l'état
d'ivresse, parfois jusqu'au
coma éthylique. La psy-
chologue Isabelle Filliozat
souligne la gloriole que
les jeunes en retirent.
« Avoir un comportement
déviant, c'est une façon
de s'intégrer dans un
groupe et d'être popu-
laire. » C'est aussi un
moyen de tester sa capacité
à exister en « vivant des
expériences extrêmes».
Dernière pratique en
vogue : la neknomination.
Le jeu consiste à se filmer
sur les réseaux sociaux en A 15 ans, 5 8 %
train de boire cul-sec, et à des élèves déclarent
défier ensuite ses amis pour avoir consommé de
les pousser à le faire à leur
l'alcool au moins une
tour. Au Royaume-Uni,
fois au cours du mois.
quatre décès seraient déjà
directement imputables
à cette pratique. QUAND LE CERVEAU TRINQUE A consommation égale, l'alcool détruit
* Etudes publiées en mai 2013 deux à trois fois plus de neurones dans le cerveau d'un ado que dans
dans le Bulletin épidémiologique
celui d'un adulte. D'où des troubles de la mémoire et de l'apprentissage.
hebdomadaire (BEH) de l'Institut
de veille sanitaire (InVS). Et la précocité de la consommation augmente les risques d'addictions.
Des adolescents trèsfleur bleue
en croire les propos très crus échangés d'amour plutôt que d'une sexualité débri-
A sur les réseaux sociaux ou les compor-
tements ambigus des ados entre eux, les
dée », souligne-t-il. D'ailleurs, l'âge du
premier rapport sexuel n'a guère changé
adultes imaginent souvent ces derniers très depuis plus de vingt ans (17,5 ans pour les
actifs sexuellement. C'est une erreur. « Ils filles et 17 ans et 3 mois pour les garçons).
jouent avec des comportements et des atti- Et s'ils tombent facilement amoureux et
tudes prostitutionnels sans forcément multiplient les flirts, ils restent très fleur
passer à l'acte, juste pour comprendre la bleue, idéalisant l'être aimé et leur histoire
sexualité », explique Alain Héril, psychana- d'amour. En revanche, ce romantisme est
liste et sexothérapeute. Contrairement aux perturbé par les images pornographiques
apparences, les ados de 2014 restent de très crues qu'ils visionnent sur Internet et
grands romantiques. « Ils sont en quête qui polluent leurs pratiques sexuelles.
 Ask.fm, le réseau social que
"Leur grande guestion :
suis-je normal ?"
Ça m'intéresse :
3 ne connaissent pas les adultes
Pourquoi le regard des S i vous êtes nés avant 1994, il est
peu probable gue vous connaissiez
l'apprentissage de la sociabilité, et sa
dimension initiatique : « Ask.fm traduit
autres est-il si impor- Ask.fm. Pourtant, ce réseau social créé le besoin collectif de l'entre-soi, une vie
tant pour les ados ? en Lettonie en 2010 est aujourd'hui, à l'écart des adultes et des normes de
Patrice Huerre : L'ado- selon Médiamétrie, le troisième réseau politesse imposées par les adultes »,
lescence est une pé- en temps passé (trois guarts d'heure expligue-t-elle. S'y produit également
riode pleine de doutes par mois) en France, derrière Facebook un travail de délimitation de la vie pri-
et de questionnements. (5 heures) et Twitter (1 heure). Ici, les vée. « C'est en interaction avec leurs
Le jeune qui se trans- ados se dévoilent sans pudeur, se pairs gue les ados délimitent ce gui re-
forme physiquement, draguent et se provoguent à l'abri des garde les autres ou pas. » Avec parfois
se pose des tas de Dr Patrice Huerre,
questions sur ses capa- psychiatre des hôpitaux
et spécialiste des adoles-
regards. Le principe est celui du jeu de des expériences de honte cuisante, liée
cités ou sa sexualité. cents (Paris).
la vérité : on y tient une page sur la- au sentiment d'être allé trop loin.
Il a à la fois besoin et guelle on répond à des guestions po-
peur du regard des et n'acceptent aucun sées par des anonymes, sur le modèle
autres pour grandir. obstacle. Mais la plu- des émissions de téléralité, avec des
Un grand nombre part ont une estime contenus publics et visibles par n'im-
d'ados avancent mas- d'eux-mêmes correcte. porte guel visiteur. D'où des dérapages
qués : ils suivent la ma- Il est nécessaire que dramatigues parfois, puisgu'en Irlande
nière de se comporter l'adolescent com- le réseau a été accusé d'avoir poussé
ou de s'habiller des prenne qu'il est dans plusieurs jeunes au suicide. La socio-
autres, le temps d'ap- une phase de sa vie logue Joëlle Mérah gui a mené une
privoiser leur corps où le doute est normal étude pour la Fédération française des
et leur tête. D'autres pour avancer.
adoptent des déguise- ÇM : L'estime de soi
télécoms est moins négative. Elle sou-
ments transitoires peut-elle évoluer au ligne le rôle clé joué par ce réseau dans
qu'on qualifie à tort cours de l'adolescence ?
d'excentriques : tous P.H. : Rien n'est figé,
ces comportements heureusement. L'ado- POURQUOI SONT-ILS SI IMPULSIFS ?
traduisent un même lescence est une pé-
trouble, la recherche riode de transforma-
A
lors qu'on associe l'image révélait quelque de s'activer davantage
de son identité phy- tion très importante. souvent l'impulsivité chose de menaçant. Eton- pour éviter une réaction
sique et morale. Avec Une mauvaise image des adolescents à nement, les adolescents impulsive. Le Dr Stéphane
une seule question : de soi peut entraîner leur immaturité, celle-ci a ont fait 15% d'erreurs de Clerget souligne cependant
« Suis-je normal ? » une timidité excessive, peut-être des fondements plus que les enfants et les qu'il existe « des mécanis-
ÇM : L'adolescent a un repli sur soi, de plus neurologiques. Une adultes, appuyant sur le mes psychiques régula-
donc besoin des autres mauvais résultats sco- étude de l'université de bouton alors qu'ils voyaient teurs, comme l'éducation,
pour s'évaluer ? laires... L'ado qui médecine Cornell à New un personnage menaçant. qui permettent de refreiner
P.H.:Oui. Il a en par- doute évite la confron- York, publiée en novembre Ceux qui ont le mieux ré- certaines pulsions ». Selon
tie besoin du retour tation avec ses propres 2013, a démontré que leur sisté à leur impulsivité ont lui, en revanche, le manque
des autres, mais il a questionnements et ce cerveau avait un penchant fait preuve d'une activité de sommeil, la prise de
déjà une opinion de n'est pas une solution. naturel pour l'impulsivité. cérébrale plus importante substances toxiques (alcool,
lui-même. Car l'estime Les adultes insistent L'expérience consistait de leur cortex préfrontal, drogues...), et surtout la
de soi se forge dès souvent sur ce qui ne à faire défiler des images une zone impliquée dans production importante
la petite enfance. Elle va pas, alors que des de personnages neutres la maîtrise de soi ! Ce qui de testostérone à cette
est plus ou moins félicitations ou des ou menaçants devant des conduit à penser que le période favorise les com-
bonne selon le degré encouragements dans participants âgés de 6 à cerveau d'un ado a besoin portements impulsifs.
de confiance dont l'ado des domaines qu'affec- 29 ans, tout en analysant
a bénéficié de la part tionne l'adolescent leur activité cérébrale : dès gL A % Contrairement à une idée reçuer
de ses proches. Cer- lui permettent de
tains ne se sentent pas O U les adolescents passent de plus
qu'ils voyaient une image
conserver des points
à la hauteur, d'autres de repères stables et
neutre, les participants
en plus leurs vacances avec leurs parents :
au contraire présentent positifs pendant cette
devaient appuyer sur un
en 2011,60 % des 14-16 ans ne sont partis
un excès de confiance quête d'identité.
bouton, mais se retenir
d'appuyer, si l'analyse de qu'avec eux. Source ^AF, mai2013.

Le verlan est aussi largement utilisé : aimer = merci # chanmê = méchant, dans le sens de
génial, super # tebê = bête # relou = lourd # fais ieche = fais chier # tain s putain # pécho =
choper # téj = jeter # trop aps = trop pas, c'est-à-dire pas du tout # auch = chaud, difficile.
"Leur grande question :
suis-je normal ?"
Ça m'intéresse :
a AskJm, le réseau social que
ne connaissent pas les adultes
Pourquoi le regard des S i vous êtes nés avant 1994r il est
peu probable que vous connaissiez
l'apprentissage de la sociabilité, et sa
dimension initiatique : « Ask.fm traduit
autres est-il si impor- Ask.fm. Pourtant, ce réseau social créé le besoin collectif de l'entre-soi, une vie
tant pour les ados ? en Lettonie en 2010 est aujourd'hui, à l'écart des adultes et des normes de
Patrice Huerre : L'ado- selon Médiamétrie, le troisième réseau politesse imposées par les adultes »,
lescence est une pé- en temps passé (trois quarts d'heure explique-t-elle. S'y produit également
riode pleine de doutes par mois) en France, derrière Facebook un travail de délimitation de la vie pri-
et de questionnements. (5 heures) et Twitter (1 heure). Ici, les vée. « C'est en interaction avec leurs
Le jeune qui se trans- ados se dévoilent sans pudeur, se pairs que les ados délimitent ce qui re-
forme physiquement, draguent et se provoquent à l'abri des garde les autres ou pas. » Avec parfois
se pose des tas de Dr Patrice Huerre,
questions sur ses capa- psychiatre des hôpitaux
et spécialiste des adoles-
regards. Le principe est celui du jeu de des expériences de honte cuisante, liée
cités ou sa sexualité. cents (Paris).
la vérité : on y tient une page sur la- au sentiment d'être allé trop loin.
Il a à la fois besoin et quelle on répond à des questions po-
peur du regard des et n'acceptent aucun sées par des anonymes, sur le modèle
autres pour grandir. obstacle. Mais la plu- des émissions de téléralité, avec des
Un grand nombre part ont une estime contenus publics et visibles par n'im-
d'ados avancent mas- d'eux-mêmes correcte. porte quel visiteur. D'où des dérapages
qués : ils suivent la ma- Il est nécessaire que dramatiques parfois, puisqu'en Irlande
nière de se comporter l'adolescent com- le réseau a été accusé d'avoir poussé
ou de s'habiller des prenne qu'il est dans plusieurs jeunes au suicide. La socio-
autres, le temps d'ap- une phase de sa vie logue Joëlle Mérah qui a mené une
privoiser leur corps où le doute est normal étude pour la Fédération française des
et leur tête. D'autres pour avancer.
adoptent des déguise- ÇM : L'estime de soi
télécoms est moins négative. Elle sou-
ments transitoires peut-elle évoluer au ligne le rôle clé joué par ce réseau dans
quon qualifie à tort cours de l'adolescence ?
d'excentriques ; tous P.H. : Rien n'est figé,
ces comportements heureusement. L'ado- POURQUOI SONT-ILS SI IMPULSIFS ?
traduisent un même lescence est une pé-
trouble, la recherche riode de transforma-
A
lors qu'on associe l'image révélait quelque de s'activer davantage
de son identité phy- tion très importante. souvent l'impulsivité chose de menaçant. Eton- pour éviter une réaction
sique et morale. Avec Une mauvaise image des adolescents à nement, les adolescents impulsive. Le Dr Stéphane
une seule question : de soi peut entraîner leur immaturité, celle-ci a ont fait 15% d'erreurs de Clerget souligne cependant
« Suis-je normal ? » une timidité excessive, peut-être des fondements plus que les enfants et les qu'il existe « des mécanis-
ÇM : L'adolescent a un repli sur soi, de plus neurologiques. Une adultes, appuyant sur le mes psychiques régula-
donc besoin des autres mauvais résultats sco- étude de l'université de bouton alors qu'ils voyaient teurs, comme l'éducation,
pour s'évaluer ? laires... L'ado qui médecine Cornell à New un personnage menaçant. qui permettent de refreiner
P.HLîOui. Il a en par- doute évite la confron- York, publiée en novembre Ceux qui ont le mieux ré- certaines pulsions ». Selon
tie besoin du retour tation avec ses propres 2013, a démontré que leur sisté à leur impulsivité ont lui, en revanche, le manque
des autres, mais il a questionnements et ce cerveau avait un penchant fait preuve d'une activité de sommeil, la prise de
déjà une opinion de n'est pas une solution. naturel pour l'impulsivité. cérébrale plus importante substances toxiques (alcool,
lui-même. Car l'estime Les adultes insistent L'expérience consistait de leur cortex préfrontal, drogues...), et surtout la
de soi se forge dès souvent sur ce qui ne à faire défiler des images une zone impliquée dans production importante
la petite enfance. Elle va pas, alors que des de personnages neutres la maîtrise de soi ! Ce qui de testostérone à cette
est plus ou moins félicitations ou des ou menaçants devant des conduit à penser que le période favorise les com-
bonne selon le degré encouragements dans participants âgés de 6 à cerveau d'un ado a besoin portements impulsifs.
de confiance dont l'ado des domaines qu'affec- 29 ans, tout en analysant
a bénéficié de la part tionne l'adolescent leur activité cérébrale : dès
de ses proches. Cer- lui permettent de qu'ils voyaient une image
( L f \ % Contrairement à une idée reçue,
tains ne se sentent pas conserver des points O U les adolescents passent de plus
à la hauteur, d'autres de repères stables et
neutre, les participants
en plus leurs vacances avec leurs parents :
au contraire présentent positifs pendant cette
devaient appuyer sur un
en 2011,60 % des 14-16 ans ne sont partis
un excès de confiance quête d'identité.
bouton, mais se retenir
d'appuyer, si l'analyse de qu'avec eux. Source :CAF, mai2013.

Le verlan est aussi largement utilisé : cimer = merci # chanmé s méchant, dans le sens de
génial\ super # tebé = bête # relou = lourd # fais ieche = fais chier # tain = putain # pécho =
choper # téj = jeter # trop aps = trop pas, c'est-à-dire pas du tout # auch = chaud, difficile.
 9 ados sur 10
utilisent au moins
un réseau social.
Premier usage :
poster des photos
d'eux-mêmes.
Les loisirs ultra-connectés
des digital natives
a technologie a provoqué un
L véritable big-bang dans les loisirs
des ados. Au total, les 13-19 ans
passent en moyenne l l h 4 5 par se-
maine à surfer sur Internet, surtout à
partir d'un smartphone ou d'une ta-
blette, 10h25 à regarder la TV et 7 h 15
à jouer à des jeux vidéo ! Il faut dire
que ces digital natives, sont suréqui-
pés : 91 %* des 13-19 ans possèdent
un téléphone, et, dans un cas sur deux,
il s'agit un smartphone leur permet-
tant de se connecter sur Internet.
Résultat, entre l'ordinateur (68 % en
sont équipés), le téléviseur, la console,
l'iPod ou la tablette (un adolescent
sur cinq en utilise une), deux jeunes
sur trois dînent régulièrement en
tête-à-tête avec un écran...
Télé, chat, musique... ils font
tout en même temps
Mais attention, la plupart maîtrisent
tous ces médias en simultané : ils sont
capables à la fois de regarder la télé
(notamment les émissions musicales
et de téléréalité), de surfer sur le Web
et de jouer à des jeux, tout en écoutant
de la musique. Leurs artistes du mo-
ment : Rihanna, Sexion d'Assaut,
Beyoncé, Stromae, Daft Punk, Eminen,
Fauve, Shaka Ponk, Naughty Boy,
Pharell Williams... ou Justin Bieber
pour les plus jeunes. Constamment en
LES ADOS EN SMS PTDR [pété de rire} ou MDR [mort de rire] = très drôle # BFF [beat friend forever)
= meilleure amie # WTF (what the fuckj = c'est quoi ce bordel ? # SLT TLM = salut tout le monde
# IRL (In the real HfeJ = en vrai # TQT = t'inquiète (pas) # PK = pourquoi # PCK s parce que.
lien avec leurs amis, ils utilisent leur
smartphone pour partager des conte-
nus (photos, vidéos, musique... ) via les
réseaux sociaux, participer à des chats,
ou jouer aux jeux dont ils sont addicts
comme Candy Crush, Slappy Bird,
Angry Birds, 94 secondes ou, plus ré-
cemment, Dumb Ways to Die ou 2048.
Autre occupation en vogue : utiliser
des applis du type Uggly Extreme,
Fwrap LITE, FatBooth pour vieillir
son visage ou le déformer... avant de
partager sur les réseaux le cliché re-
touché. Sur le Web, ils téléchargent
de la musique, des films, des vidéos,
des bandes-annonces ou des séries
(.Breaking Bad, Game of Thrones,
Dexter, Pretty Little Liars ou Vampire
Diaries sont leurs préférées) ou les
regardent en streaming (visionnage
en continu). Neuf adolescents sur dix
visionnent des vidéos sur Internet, et
surtout sur Youtube, ou sur les sites
de replay. Leurs préférées : les sket-
ches humoristiques type Cyprien,
Norman fait des vidéos, Golden-
Moustache ou Suricate.
Et, quand ils lèvent le nez de l'écran,
c'est pour faire du sport (la seule acti-
vité qui résiste aux loisirs numériques),
passer du temps avec leurs amis, aller
au cinéma, faire du shopping, ne rien
faire ou lire des magazines.
*Enquête Ipsos Junior Connect', janvier 2014.
MAIS QUE FONT-ILS LE NEZ COLLE
À LEUR PORTABLE ?
I ls envoient des textos
(381 par semaine entre
12 et 17 ans selon une étude
du Crédoc) et se connectent
aux réseaux sociaux. Face-
book ? Pas seulement. Si
8 0 % des 13-19 ans y ont un
compte, les plus âgés d'en-
tre eux préfèrent des outils
où ils ne risquent pas de
croiser leurs parents, voire...
leurs grands-parents !
Facebook : c'est un
l peu leur couverture.
I Ils s'y mettent en
scène et y mesurent leur
popularité au nombre de
likes reçus en retour d'un
post. Mais pas question d'y
raconter sa vie privée. Sauf
sur Facebook Messenger.
WhatsApp : cette
messagerie instan-
tanée est en plein
boom. Ils l'utilisent pour dis-
cuter en petit comité. Sur le
même modèle, ils sont aussi
sur WeChat, Viber (iPhone),
ChatOn, Kik ou KakaoTalk.
Snapchat : c'est
ô l'application en
vogue. Elle leur
permet d'envoyer des pho-
tos personnalisées, de
manière instantanée, à un
seul ou quelques amis.
Officiellement, ces photos
restent visibles 1 à 10 se-
condes à l'écran, avant de
s'autodétruire. Sauf qu'en
réalité, on peut en faire
POUR ALLER PLUS LOIN
I Livres
• « L'Adolescent face a son corps», parents», Stéphane Clerget,
Annie Birraux, éd. Albin Michel.
Ce qui se passe dans son corps
et dans sa tête à l'adolescence.
• « Qu'est-ce qu'on mange »,
D.-A. Cassuto, Odile Jacob. L'ali-
mentation des ados de A à Z.
une capture d'écran (les
screener) et les conserver...
0 E S Instagram: cette
m application leur
sert à partager des
photos et des vidéos. Elle
permet d'appliquer des
filtres pour les personnaliser,
avant de les publier sur
Twitter ou Facebook.
Skype : ils utilisent
ce logiciel pour
Si MM^v téléphoner gratui-
tement via Internet, et sur-
tout pour se voir par Web-
cam interposée. Certains
restent connectés même
quand ils sont seuls, histoire
de se filmer en permanence,
à la manière d'une émission
de téléréalité.
Twitter : on y suit
les faits et gestes
de ses peopie préfé-
rés et on l'utilise pour échan-
ger autour d'une passion
commune, ou commenter
«en live» ses impressions
pendant un match ou une
émission type The Voice.
Skyrock : ce réseau
^ social leur sert à
héberger leur blog,
une pratique qui reste très
prisée chez les 10-14 ans.
Line : sur cette
É ^ N E f messagerie instan-
tanée on utilise les
émoticônes, ces petits
smileys expressifs dont les
ados raffolent, pour tchatter.
• «Guide de l'ado à l'usage des
éd. LGF. Un guide pratique pour
savoir comment bien réagir.
• « Faut-il avoir peur des écrans »,
Patrice Huerre, éd. Doin. Pour
cerner les atouts et les risques
des nouveaux outils.