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Méditation du 29ème dimanche du T.O.

« Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » est une célèbre expression
utilisée, à tort ou à raison, lors de nos divers écrits ou conversations pour exprimer l’idée de
‘faire la part des choses’. Pour beaucoup d’entre nous, cette parole du Christ semble établir
une nette frontière entre le sacré et le profane. D’une part la loi divine et d’autre part la réalité
de la vie quotidienne. Faut-il dissocier le domaine spirituel de la vie sociale ? La foi doit-elle
être tenue à l’écart de toute activité humaine ? Est-ce vraiment cela qu’il faut déduire des
propos de Jésus ? Le risque est d’imaginer deux domaines totalement distincts. Mais Jésus n’a
pas l’intention de séparer les deux mondes intimement liés, le profane et le religieux. Loin de
là. Dans cet échange avec les pharisiens, Il les mettait plutôt en face de leur devoir de citoyen
et leur obligation envers Dieu.

Chrétiens d’aujourd’hui, Jésus nous place également devant notre responsabilité d’agir en
toute conscience pour le bien de tous et notre fidélité à Dieu. Le Royaume de Dieu n’est pas
un concurrent de celui de César. Spiritualité et vie sociale sont les deux faces d’une même
pièce, indissociables ! Le spirituel doit s’enraciner dans le concret du monde et la vie sociale
doit s’imprégner des valeurs essentielles de la foi chrétienne ! L’ensemble de ces deux réalités
crée l’harmonie dans notre vie. La fidélité à Dieu ne nous oblige pas à nous détacher de
l’activité humaine. Au contraire, elle doit la transfigurer !
Chrétiens, agissons selon notre foi et remplissons notre devoir envers la société. Ayons la
cohérence dans nos idées autant religieuses que sociales. Gardons un regard de foi sur les
événements et par-dessus tout, un bon discernement dans nos engagements. Le Christ nous
invite à faire la part des choses, mais c’est toujours Dieu le point de convergence de toutes
nos actions. Le texte d’Isaïe nous le rappelle  : « Je suis le Seigneur, il n’y en a pas d’autre :
en dehors de moi, il n’y a pas de Dieu. » La primauté dans toute option, c’est pour Dieu.

« Est-il permis, oui ou non… ? » Cette question des pharisiens est aussi la nôtre des fois.
C’est même une question embarrassante posée à nous, chrétiens dans le monde actuel, quand
un choix gênant se présente. Et souvent, la réponse n’est pas évidente ! Mais disons-nous bien
que nous n’avons pas à mobiliser Dieu pour cautionner notre décision que ce soit sociale,
économique ou politique. En revanche nous avons à agir en rapport avec notre foi et selon
l’équité dans nos relations sociales. Si nous jugeons que le monde est injuste, alors œuvrons
pour qu’il devienne meilleur. Nos engagements sociaux ou spirituels, nous impliquent
personnellement. Agissons selon notre conscience. Ne faisons pas ‘porter le chapeau’ à Dieu
pour expliquer notre choix. Utilisons notre sens critique envers un monde où les idées et les
informations risquent d’inonder notre esprit et nous orienter sur une mauvaise voie.
Cependant, rappelons-nous que toute décision aussi minime qu’elle puisse paraître, peut être
l’occasion d’une rencontre avec Dieu. Tout peut être vivifié de l’intérieur. L’Esprit-Saint nous
éclairera et guidera notre conduite ! Saint Paul nous rappelle notre devoir d’être des citoyens
modèles et justes. « Rendez à chacun ce qui lui est dû : la taxe à qui vous devez la taxe,
l’impôt à qui vous devez l’impôt, la crainte à qui vous devez la crainte, l’honneur à qui vous
devez l’honneur. Ne devez rien à personne, si ce n’est de vous aimer les uns les autres ; car
celui qui aime les autres a accompli la loi. » (Rm 13:7-8) Saint Augustin nous ramène à
l’essentiel de l’enseignement du Christ : « Aime, et fais ce que tu veux ! » L’attachement à
Dieu est la meilleure boussole pour nous orienter dans la vie !

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