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A la plus grande Gloire de Dieu,

Père plein d’Amour et de Tendresse

Par le Christ Jésus en qui, nous sommes fils

Dans l’Esprit par qui, nous communions à l’Amour du Père et du Fils.

A la mémoire de…

Mon père biologique, Feu ALBERT GBOGBO

Que brille à ses yeux la lumière sans déclin.

A toi, Maman BADEBA épouse GBOGBO…Dont l’affection et le soutien ne


m’ont jamais fait défaut.

A vous…Mr Canisius, Reine, Benoit, Salomé…Que l’Amour providentiel de


Dieu nous a donnés comme sœurs et frères. Soyons dignes !

A vous…Les Pères, SAM, TOKPA, AKA BI, Clément ETTIEN, Les religieux,
SIB Pacôme, BANDAMA, nos frères dans le cheminement.

A vous…Jule SOME, Marius ACHI YAPO, Anne-Marie KOUAME,


Bernadette ZRA BI, Dr Jean-Jacques, Dr Véronique, BESSOU, Pierre nos
frères et compagnons de route. Tous, vous avez admirablement contribué, d’une
manière ou d’une autre, à faire de nous l’homme que nous sommes.

Merci !

Enfin, nous dédions cette contribution à tous les Prêtres.

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Nous saisissons cette opportunité pour exprimer notre profonde gratitude à
tous ceux qui sont intervenus dans notre formation et qui ont soutenu notre
marche jusqu’à ce jour.

A son Excellence Monseigneur Joseph AKE, archevêque métropolitain de


Gagnoa, pour sa sollicitude et sa bienveillance paternelles.

Au presbyterium de Gagnoa, singulièrement aux Pères, LOA Kadjé, Patrick


SOMENE, James GNABA, Saint Croix MAEZAN, pour avoir éclairé, par
leurs conseils et leur aide, notre chemin vers le sacerdoce.

A tous nos pères formateurs des séminaires Notre Dame de Guessihio.


Particulièrement, Aux Révérends-Pères Rodolphe COULLIBALY, Didier
KAMBIRE, Roger ATTA, nos directeurs de conscience, dont la maturité
humaine et la pertinence du jugement ont fait grandir en nous, jour après jour,
l’amour du Christ et de son sacerdoce.

Au Père Darius EKOU Assandé, notre directeur de mémoire, dont la rigueur


intellectuelle et le sens critique ont rendu possible l’élaboration de cette
œuvre.

A nos parents, amis et bienfaiteurs,

Que Dieu transforme tous leurs efforts en joie éternelle.

N’oubliez pas de suivre les instructions de l’UCAO/UUA eu égard à la


dédicace et aux remerciements

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SOMMAIRE
REMERCIEMENTS..................................................................................................................2

SOMMAIRE................................................................................................................................3

INTRODUCTION GÉNÉRALE...............................................................................................5

CHAPITRE I : LE PROBLÈME DE LA VIOLENCE DANS LA SCÈNE POLITIQUE......................8

1. LES FACTEURS DE LA MAUVAISE GOUVERNANCE............................................8


2. LES RÉGIMES AUTORITAIRES COMME UN ÉLÉMENT D’UNE
MAUVAISE GOUVERNANCE................................................................................................13
3. LES CONSÉQUENCES DE L’AUTORITARISME : CAS DE LA CRISE
IVOIRIENNE DE 1999 à 2000..................................................................................................15
Conclusion partielle....................................................................................................................17
CHAPITRE II : AUX SOURCES DE LA GESTION DU POUVOIR POLITIQUE..........................18

1. LA COMPRÉHENSION DU POUVOIR POLITIQUE CHEZ PLATON.....................18


2. LA GESTION DU POUVOIR CHEZ ARISTOTE........................................................20
Conclusion partielle....................................................................................................................24
CHAPITRE III : VALEUR ET INVIOLABILITÉ DE LA VIE COMME UN ÉLÉMENT D’UNE
BONNE GESTION DU POUVOIR POLITIQUE.......................................................................25

1. PRÉSENTATION DE L’ENCYCLIQUE « EVANGELIUM VITAE ».......................25


2. LA VALEUR ET L’INVIOLABILITÉ DE LA VIE HUMAINE DANS LA
GESTION DU POUVOIR POLITIQUE....................................................................................27
Conclusion partielle....................................................................................................................29
CHAPITRE IV : L’ESSENTIEL À RETENIR DE CET ENCYCLIQUE AU SUJET DE LA
BONNE GOUVERNANCE..................................................................................................... 30

1. LE DROIT À LA VIE ET A LA SURETÉ....................................................................30


2. LE DROIT A LA LIBERTÉ ET À LA PROPRIÉTÉ....................................................31
Conclusion partielle....................................................................................................................33
CONCLUSION GÉNÉRALE..................................................................................................34

BIBLIOGRAPHIE....................................................................................................................36

TABLE DES MATIERES..........................................................................................................37

40
40
INTRODUCTION GÉNÉRALE

1. MOTIVATION

Le choix de ce sujet a été suscité par deux raisons. La première raison est que
l’Église, étant mère de la morale universelle est consciente d’éclairer l’homme et surtout
de son action en société selon le dessein de Dieu. De ce fait, elle se doit « à tout
moment, de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l’Evangile,
de telle sorte qu’elle puisse répondre, d’une manière adaptée à chaque génération, aux
questions éternelles des hommes sue le sens de la vie présente et future et sur leurs
relations réciproques ».
La seconde raison réside dans le fait que l’Église non seulement, à la suite du
Christ, porte l’homme la vie divine, mais aussi, rétablit et ennoblit la valeur et la dignité
de la personne humaine, affermit la cohésion sociale, inspire la convivialité et pénètre le
quotidien des hommes d’une signification et d’un sens plus profonds de paix, de justice
et d’amour et de vérité pour une excellente gestion du pouvoir politique.

2. PROBLÉMATIQUE

Malgré la mise en place des institutions nécessaires pour gérer et faire la


politique ; de nombreux gouvernants n’adoptent pas ces politiques institutionnelles. La
gestion du pouvoir politique dans un Etat, est avant tout une gestion en vue de la
cohésion sociale où la dignité de la personne humaine en société est mise en exergue. Le
constat est à remarquer que certains gouvernants dans l’exercice de leur fonction ne
valorisent pas cette dignité de la personne humaine, mais plutôt la briment.
En effet, le pouvoir totalitaire est encore dans le réflexe de ces gouvernants à
travers l’exercice de leur fonction et, fort de cela, ils ont du mal à se défaire de ce
système. Dans ce contexte, l’Etat « se pose comme la seule instance à déterminer les
valeurs et normes suprêmes de comportement »citation ?. La mauvaise gouvernance
s’accentue. Les arrestations, les enlèvements, les tortures et exécutions extra-judiciaires
sont devenus monnaie courante. Les biens matériels sont devenus de plus en plus les
références auxquelles sont rapportées les valeurs morales telles que le respect et la
dignité.

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Aujourd’hui, la politique dans certains pays Africains a perdu son sens du fait de
la quête des intérêts personnels des dirigeants. Ces autorités politiques ne cherchent plus
à valoriser les libertés des concitoyens, mais veillent à l’entraver pour maintenir leur
pouvoir ; pire elles n’hésitent pas à confisquer les libertés individuelles pour se
maintenir au pouvoir.

3. ÉTAT DE LA QUESTION

Aux sources de la gestion du pouvoir politique ; apport pour une éthique de la


gestion du pouvoir politique, à la lumière de l’encyclique « Evangelium Vitae », tel est
le thème sur lequel nous voudrions travailler. Sur cette thématique, des réflexions ont
été menées. Nous ne citerons que quelques auteurs qui se sont penchés sur la présente
recherche. Ce sont : le travail de Marc KOUAKOU KOUAME, qui a fait une analyse
historique des relations Eglise et Etat en Côte d’ivoire de 1964 à 1990 1, tandis que le
travail de l’abbé Benoit QUOISSY suggère la formation d’une conscience chrétienne
qui est dans la mesure de dénoncer un vécu inhumain et un engagement social ferme2.
Notre étude ici, à la différence des autres réflexions, se voudrait être une
contribution pour une prise de conscience de plus en plus responsable et éthique de la
gestion du pouvoir politique sur la valeur de la vie humaine qui débouchera sur la valeur
de la vie humaine. Nous ne pouvons prétendre nous prévaloir de la capacité de
maitriser tous les contours de la thématique ; nous espérons pouvoir en donner
l’essentiel.

4. HYPOTHÈSE

L’Eglise, ayant une fonction éducatrice, « se reconnait réellement et intimement


solidaire du genre humain et de son histoire »3. C’est pourquoi, elle a le devoir de se
prononcer impérativement sur les questions de la gestion du pouvoir politique et plus
précisément les questions relatives à la menace du droit inaliénable de la personne

1
Marc Kouakou KOUAMÉ, Les relations Eglise et Etat en Côte d’ivoire de 1960 à 1990, Thèse de
Doctorat, Abidjan, 1995.
2
Benoit QUOISSY, L’engagement du chrétien catholique Ivoirien dans les mutations socio politiques de
la Cote d’ivoire de 1990 à l’avènement de la deuxième républiques, Mémoire de Bac Théologique,
Anyama 2001-2002.
3
Concile Œcuménique Vatican II, Constitution pastorale « Gaudium et Spes » sur l’Eglise dans le monde
de ce temps, Paris, Centurion,1967, n°1.

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humaine ; menace qui constitue une source de déviation de la gestion du pouvoir
politique.
En apportant un enseignement particulier provenant de l’Encyclique
« Evangelium Vitae » sur la gestion du pouvoir politique, l’Eglise met en valeur sa
force doctrinale sur les mœurs dans la perspective du respect de la vie et de la dignité
humaine par les valeurs Évangéliques.

5. MÉTHODOLOGIE ADAPTÉE

Après avoir consulté et apprécié plusieurs travaux consacrés à la question


politique et sociale, nous avons opté pour notre étude, face aux désordres de certains
régimes, comme la dictature, de rappeler les sources de la gestion du pouvoir politique
et de les examiner à la lumière de l’Encyclique « Evangelium Vitae ». En effet, les
évènements historiques du pays et ceux de la vie de l’Eglise sont si mêlés que l’Eglise
ne peut se désintéresser.
Ceci dit, notre démarche méthodologique se structure comme suite :
Premièrement, nous exposerons le problème de la mauvaise gouvernance et ses
conséquences dans le pays. Deuxièmement, vu l’esprit du totalitarisme qui habite
certains gouvernants, nous feront un rappel des sources d’une bonne gestion du pouvoir
politique. Troisièmement, en présentant l’Encyclique « Evangelium Vitae », nous
mettrons en exergue quelques éléments qu’apporte cette encyclique dans la gestion des
hommes et surtout du pouvoir politique.
Notre réflexion comprendra donc trois chapitres :
 Chapitre premier : Problèmes de la violence dans la scène politique.
 Chapitre deuxième : Quelques modèles de pensées de la bonne gouvernance.
 Chapitre troisième : La valeur et l’inviolabilité de la vie humaine à partir de
l’Encyclique « Evangelium Vitae », comme proposition pour une bonne gestion
du pouvoir.

6. LIMITE ET INTÉRÊT

Le sujet qui fait l’objet de notre réflexion et que nous essayons d’aborder se
trouve d’abord dans son actualité et ensuite dans son caractère interdisciplinaire. En
effet, tel que le libellé le présente : « Aux sources de la gestion du pouvoir politique :

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apport pour une éthique de la gestion du pouvoir à la lumière de l’encyclique
" Evangelium Vitae" », notre sujet peut être développé dans d’autre faculté scientifique
ou des disciplines telles que les sciences politique, sociale, administrative et juridique et
des droits de l’homme. Cependant notre thème voudrait bien s’attarder sur l’éthique.
Ainsi, cette étude présente en effet de l’intérêt sous deux aspects étroitement liés : Le
premier, il s’agit de mesurer la conséquence de la bonne gouvernance. A cet effet, nous
nous demandons quelle sera l’attitude des citoyens qui se proposent de vivre dans une
cohésion sociale ? Le second intérêt de cette étude est d’apprécier l’aide morale
apportée par l’Eglise à travers l’encyclique « Evangelium Vitae », pour faire
promouvoir le respect et la dignité de la personne humaine dans la gestion du pouvoir
politique.

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CHAPITRE I : LE PROBLÈME DE LA VIOLENCE
DANS LA SCÈNE POLITIQUE

La violence est un moyen de pression psychologique ou physique qu’un individu


use pour imposer une certaine volonté4. Ainsi, la violence est interprétée comme une
technique de puissance dans le sens où elle permet parfois d’obtenir ce que l’on désire.
Les pouvoirs politiques totalitaires sont les premiers à utiliser cette méthode. Le
problème de la violence dans la gestion du pouvoir politique peut être dû à
l’inexpérience du système politique. Le système politique peut se définir comme un
ensemble d’actions sociales et humaines qui ont pour but de diriger une collectivité
humaine dans la dignité et le respect de la personne vers le bonheur Référence ?.
En effet, plusieurs aspects sont très importants dans la gestion du pouvoir
politique. Et au nombre de ces aspects, nous pouvons citer : la dignité de la personne
humaine. Si celle-là venait à manquer, rien ne prouve qu’il y ait bonne gouvernance. Or,
il s’avère que les différents dirigeants font fi de cela, et leur régime politique n’en tient
pas grand compte. C’est le cas du régime despotique dont l’autorité centre tout autour
de sa seule volonté, et celui-ci peut l’utiliser à sa guise. L’expérience a montré que ce
régime peut porter à une interprétation d’une mauvaise gestion du pouvoir politique en
portant atteinte à la dignité de la personne humaine. Et, c’est parce que l’homme, au
centre de l’activité politique, se voyant privé de respect, de dignité, de valeur, qu’il se
révolte pour revendiquer son droit à la vie, à la sureté, à la liberté, et son droit de
propriété, droit de participation5. En agissant ainsi, l’on constate dans la société un
trouble à l’ordre publique, d’où les manifestations, les grèves, les coups d’Etat dont le
but est de s’exprimer et de se faire valoir.
Nous pouvons retenir que les problèmes dans la scène politique sont quelquefois
le mépris de l’homme sous un régime despotique.
Ce premier chapitre traitera, dans son sous point, de la violation des droits de
l’homme dans son intégralité et présentera l’homme bafoué, méprisé, marginalisé,
torturé ; ensuite, exposera les aspects du régime despotique.

4
Cf. Jean-Yves LACOSTE, Dictionnaire critique de psychologie, , PUF.
5
Cf. Déclarations Universelle des droits de l’homme,1984.

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1. LES FACTEURS DE LA MAUVAISE GOUVERNANCE

Cette partie a pour objectif d’exposer quelques causes de la mauvaise gestion du


pouvoir politique. L’homme est au centre de toutes activités et tout se résume en lui ;
pour faire de la politique, il faut des hommes, mais il s’avère que l’homme est mal
exploité et mal considéré, c’est à dire, qu’il est objet de manipulation et autres formes
d’instrumentalisation dans nos sociétés, surtout dans la société politique. L’homme est
instrumentalisé à des fins politiques, soit mis sur le terrain pour se battre contre
l’opposition, soit pour subir des outrages venant de la part du parti au pouvoir. Les
facteurs de la mauvaise gestion du pouvoir peuvent provenir parfois du manque de
considération de la vie humaine qui se concrétise dans l’exercice de quelques régimes
dictatoriaux.
Cette partie, présentera deux phases à savoir : La violation des droits de
l’homme considéré comme facteur de la mauvaise gestion du pouvoir et le régime
despotique causant l’inefficacité de la gestion du pouvoir.

1.1. LA VIOLATION DE LA DIGNITÉ DE LA PERSONNE HUMAINE


COMME ÉTINCELLE DE LA MAUVAISE GOUVERNANCE
La violence sous toutes ses formes est une des réalités majeures des populations
vivant sous l’influence du despotisme. Cette violence ne cesse de prendre des
proportions inquiétantes de nos jours car il ne se passe pas un jour sans qu’un vol, un
attentat, un acte privatif de liberté ne soit commis dans la société. La violation de la
dignité de la personne humaine, est l’usage de la force brutale exercé contre cette
personne pour le contraindre.
En effet, dans certaines gouvernances, l’on assiste à des actes de violence, et
cela ne cessent de rivaliser d’ardeur et de gravité. La violation de la dignité de la
personne humaine s’explique par le fait que celle-ci est innée à l’homme. En effet,
l’homme, même vivant en société présente des comportements violents et agressifs qu’il
fait subir à autrui en vue de le contraindre. Thomas Hobbes partage cette position ; pour
lui, l’homme est comme un danger permanent pour son alter égo : l’état de nature, loin
d’être idyllique, est guerre de chacun contre chacun. 6 Ainsi, nous pouvons vérifier dans
l’histoire de l’humanité que les hommes sont intimement liés à la violence, détruisant
leur dignité les uns les autres. Pensons aux deux grandes guerres mondiales qui ont
6
Cf. Thomas HOBBES, Léviathan, Sirey, chapitre XIII, p.112.

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endeuillé le monde entier, jetons un regarde sur les violences politiques contre les
citoyens. De même, poussé par ses intérêts, les désirs et passions, certaines autorités
politiques s’engouffrent dans des conflits aux effets durables et dramatiques. Cela
signifie que les hommes politiques se servent de la violence pour parvenir à leurs fins au
détriment de la dignité d’autrui. Kant, quant à lui, donne un sens philosophique à la
notion de dignité. Elle y désigne la valeur absolue de l’homme en tant qu’il est libre et
ne doit obéir à d’autre loi que celle qui se donne par la raison. Pour lui, la dignité d’un
être renvoie ainsi à un caractère très irremplaçable7. Frapper un homme d’indignité,
c’est bien lui refuser toute prétention à exister comme sujet autonome. « L’autonomie
de la volonté est cette propriété qu’a la volonté d’être à elle-même sa fin 8». Violer la
dignité de la personne humaine, c’est de manière philosophique soumettre une
personne, contre sa volonté par le recours à sa force. La violence est donc une
suspension de la légalité. Par ailleurs, Chez Hegel, la lutte des consciences permet à
l’individu de se poser en tant que tel. Sans opposition, la conscience ne peut parvenir à
la réflexivité9. L’homme est violé dans sa dignité ; cela revient à dire qu’il subit de la
part des persécuteurs des abus le mettant dans une situation d’intimidation des blessures
ou autre souffrance physique, morale ou psychologie. Le droit pénal condamne cette
violation, et la définit comme étant l’ensemble des infractions constituant une atteinte à
l’intégrité physique ou psychique de la personne10. Les paroles et les gestes venant de
l’agresseur ont pour effet de déstabiliser ou blesser la personne humaine dans tout son
être, et aussi de le soumettre, de le contrôler.
Cette violation de la dignité de la personne humaine conduit l’individu à une
dévalorisation de soi. Les personnes victimes de cette violence, connaissent des troubles
de comportement. L’idée de dignité repose sur le respect qui est dû à la personne
humaine. Notre constat est de savoir qu’en société et plus précisément dans la vie
politique de régime autoritaire, l’homme est chosifié, c’est-à-dire rendu objet pour une
fin. Cette monstruosité appel certainement un traitement hors du commun. En effet, en
jugeant, les cruautés, les atrocités, les barbaries que certains hommes subissent de la
part de certains dirigeants politiques despotes, il y a lieu de s’interroger si tous ces
agissements sont-ils un droit pour l’homme. sur ces atrocités vis-à-vis de l’homme,
Hume écrit (à ce propos) : « De tous les êtres animés qui peuplent le globe, il n’y en a

7
Cf. Emmanuel KANT, Fondement de la métaphysique des mœurs, deuxième section, p.150.
8
Idem, p.169.
9
Cf. HEGEL, la philosophie de l’esprit, troisième partie de l’Encyclopédie des sciences philosophiques
10
Article 222-7 et suivant le R-625-1 de code Pénal

40
pas contre qui, semble-t-il à première vue, la nature se soit exercée avec plus de
cruauté que contre l’homme »11. Ce qui constitue la dignité de la personne humaine en
tant que tel, est bafoué, méprisé, dévalorisé. En orientant, avec Aristote, nos regards
dans la société grecque antique, nous constatons que l’esclave fait partie du patrimoine
de l’homme libre.
En effet, l’esclave est considéré comme une chose ; la chose désigne tout ce qui
existe et qui est conservable comme un objet12. A cet effet, Aristote affirme que cette
enclave peut être vendu s il n’est pas rentable, il n’a pas de droit du moins, son droit13.
La société grecque antique exclut les enfants et les femmes de l’espace politique et
n’incluent que les hommes. La conception d’une telle société aujourd’hui est le refus
manifeste de l’humanité. En effet, la souffrance, la misère, l’inégalité, l’iniquité,
l’arbitraire, la violence n’ont jamais été aussi présents dans la vie des hommes. « Entre
1945 et l’été 2002, près de 140 conflits armés eurent lieu, causant directement la mort
d’environ 2 200 humains par jours en moyenne14 ».
Nous pouvons retenir avec MOURGEON que ces conflits armés étendus aux
populations civiles marquent une démesure sociale.
Vue ces différentes agressions de la dignité de la personne humaine au plan physique et
physiologique, moral, sociologique, anthropologique et psychologique, que peut être ses
conséquences ? Parlant de ces conséquences, nous avons opté pour le cas du Génocide
Rwandais qui est un exemple du mépris de la dignité de la personne humaine.

1.2. LE GENOCIDE RWANDAIS UN EXEMPLE PARMI TANT


D’AUTRE DE LA VIOLATION DE LA DIGNITE DE LA PERSONNE
HUMAINE.

Le génocide peut être définit comme étant une extermination d’un groupe
ethnique, national, religieux ou racial. C’est un cas extrême de crime contre
l’humanité15.
Historiquement, le terme a fait sa toute première apparition en octobre 1945,
dans le document intitulé, l'acte d'accusation du Tribunal militaire international de

11
David HUME, Traité de la nature humaine, Paris, Aubier Montaigne, 1983, P. 601.
12
Cf. Dictionnaire Micro Robert, P. 178.
13
Cf. ARISTOTE, Le Politique, p. 103.
14
Jacques MOURGEON, Les droits de l’homme, Paris, PUF, 2003, p. 16-17.
15
Cf. Dictionnaire Larousse poche 2015, p. 364.

40
Nuremberg. Il a été créé par Raphaël Lemkin, juriste américain originaire de la Pologne
en 1944, pour tenter de définir les crimes perpétrés par les nazis à l'encontre des peuples
juifs16. Bien noter les régérences du net comme le recommande l’UCAO Le génocide
Rwandais de 1994 est considéré à juste titre comme étant une dévalorisation de la
dignité de la personne humaine, une violation abusive des droits de l’homme. Ce
génocide est l’œuvre macabre d’une politique intérieure et extérieure d’extermination
d’un peuple qui a été préparé pendant un temps considérable 17. Quel document de
référence ?
En effet, ce génocide a connu une préparation en amont pendant la période de la
‘‘Révolution Sociale’’ de 1959, c’est à ce moment-là que des Hutu, soutenu par certains
colonisateurs, ont commencé à mépriser la dignité des Tutsis en les tuant et en
contraignant à l’exil, et cela pendant la première et la deuxième République du Rwanda.
Des massacres sont programmés politiquement contre les Tutsis, et la répétition de ces
massacres conduira finalement et malheureusement, au génocide de 1994. L’on constate
que ces massacres génocidaires contre les Tutsis ont été entretenue, de diverses
manières, par des régimes qui se sont succédés au pouvoir, de 1962 à 1994 18. Les
systèmes politiques de la première et de la deuxième République avaient un type de
droit qui les guidaient, et reflétait ainsi les fondements de la maltraitance des Tutsis.
Ces systèmes politiques, étaient composés de forces structurelles et aussi des
puissants acteurs qui prennent des décisions pour rendre la vie des Tutsis impossible en
usant d’une domination. «  Le genre de domination le plus despotique que l’on ait pu
concevoir, celui des maitres sur l’esclave, qui les furent toujours très supérieur  19».
C’était le cas de la première et de la Deuxième République Rwandais qui agissaient en
despote envers les Tutsis.

Il est évident qu’aucune des divers facteurs, que ce soit, par exemple, la pauvreté,
l’étroitesse des terres arables disponibles, une population classée, arbitrairement au
départ, dans des groupes très inégaux du point de vue du nombre, une histoire triste
de régime colonial belge et de l’évangélisation, une lecture erronée et falsifiée de
l’histoire, n’a causé à lui seul le génocide. Mais toutes ces circonstances, et bien
d’autres, même plus déterminants, conjuguées ont façonné le contexte dans lequel
les Rwandais ont pris des décisions aux conséquences néfastes incalculables pour
la société rwandaise20.

16
Cf. Google.com , le génocide Ramandais de 1994
17
Cf. Portail du Rwanda, Histoire du génocide de 1994.
18
Cf. Idem
19
Politique et violence selon Hannah Arendt, Edition Euro Philosophie, n0 34. P. 11.
20
Cf. Portail du Rwanda, Histoire du génocide de 1994.

40
Vu la politique de maltraitance de la première et Deuxième République envers
les Tutsis, l’on peut affirmer que la machine à tuer était déjà rôdée et personne parmi les
bourreaux n’avait été inquiétée. Preuve évidente que nous étions face à des actions
lugubres voulues et encouragées par les dirigeants du pouvoir en place. Du coup, le
génocide perpétré contre les Tutsis du Rwanda en 1994 a été le paroxysme de la
violation de la dignité humaine et de la mauvaise gestion du pouvoir. En voulant coûte
que coûte ôter systématiquement la vie aux peuples Tutsis, les bourreaux se rendaient
coupables de crime contre l’humanité et de la violation maximale des droits de
l’homme. En effet, le droit à la vie constitue le fondement de toutes les autres formes de
droit. Certes, les premiers et les principaux responsables du génocide ce sont les
Rwandais, surtout les responsables et autres leaders d’opinion, qui ont voulu éliminer de
la surface de la terre leurs compatriotes, mais aussi la Communauté Internationale qui a
abandonné des personnes, visées par le génocide, dans les mains des tueurs, alors
qu’elle était suffisamment informée du danger.
Retenons que la mauvaise gestion du pouvoir politique entraine la division entre
les peuples, le mépris de la personne humaine. Mais que peut être l’origine d’une
mauvaise gestion du pouvoir politique ?

2. LES RÉGIMES AUTORITAIRES COMME UN ÉLÉMENT


D’UNE MAUVAISE GOUVERNANCE
2.1. LE DESPOTISME ET L’IDÉE POLITIQUE DE MACHIAVEL COMME
FACTEURS DE LA MAUVAISE GESTION DU POUVOIR POLITIQUE.

«  Le gouvernement est un ouvrage de raison et d’intelligence »21. Il peut aussi


se définir comme l’action de gouverner, de diriger. C’est l’ensemble des organes par
lesquels le souverain exécute son autorité selon les régimes politique tel que le
républicain, la monarchie, le despotique.22 Au nombre de ces régimes politiques, le
régime dont l’interprétation peut paraitre comme mauvaise gestion du pouvoir, nous
pouvons nous référer au régime despotique : il peut se définit comme un état où la
volonté d’un seul vaut comme loi et où règne par conséquence l’arbitraire c’est à dire
absence de liberté et de sécurité pour l’individu, il est fondé sur la crainte. Les pays
africains, dans leur manière de gouverner, n’ont peut-être pas su assimiler le régime
démocratique et sont passés très rapidement au régime despotique ; malgré l’adaptation

21
BOSSUET, La Politique tirée de l’Ecriture sainte, I,1.
22
Cf. MONTESQUIEU, l’esprit des Lois, II, 1.

40
des décisions pour la démocratie et le respect des droits de l’homme, la manière de
gouverner de certaines des autorités politiques Africaines peut être dominée par le
régime despotique. A cet effet, nous pouvons nous interroger : d’où certains dirigeants
Africains tirent ils cette manier de gouverner ? Et pourquoi la maintiennent-ils ?
Orientons nos regards sur quelques régimes politiques despotique en Europe,
peut-être nous en trouverons satisfaction.
Mais l’on pourrait en ayant un regard panoramique se prononcer sur l’Europe
d’abord dans ce sens avant d’exposer les réalités Africaines de la mauvaise gestion du
pouvoir politique.
La grande crise économique de 1929 a eu pour conséquence, la disparition de la
démocratie en Allemagne, en Pologne en Espagne, au Portugal. A ce moment, le
fascisme existait déjà en Italie en 1922 sous la gouvernance de Mussolini et celui de
l’Allemand fut le plus dangereux de tous par son agressivité23.
En 1922, un despotisme s’était installée en Italie, celle de Mussolini, qui avait
imposé un régime fasciste, éliminant le parlement, abolissant toutes les libertés,
réorganisant la justice.
Un seul homme dirigeait le parti, et le parti dirigeait le pays sans aucune garantie
pour les citoyens, sans élection libres. Toutes les forces d’opposition étaient
éliminées. Un régime semblable fut installé par Hitler en Allemagne en 1933 24
pourquoi changer de caractère et de présentation de la citation suivante ? cf
disposition de l’UCAO face aux longues citations !

« En 1923, un agitateur du nom d’Adolf Hitler, sa police politique, la Gestapo,


arrêta et enferma dans les camps de concentration les adversaires du régime. Toutes
les libertés furent supprimées. Il fit régner, sa terreur avec la Gestapo et des milices
armées »25
A la lecture historique de ces gouvernances, force est de constater qu’une dose
de violence est comme règle dans la gestion du pouvoir. Le fait de gérer le pouvoir sans
tenir compte des citoyens et s’accaparer de force le siège présidentiel, habitaient
certains Leaders politiques Européens. Qu’en est-il pour l’Afrique ?
« En Afrique, la tête est très souvent pourrie »26. La dictature et les coups d’Etat
marquent l’histoire de la mauvaise gestion du pouvoir politique des pays d’Afrique,
surtout de l’Afrique Noir.

23
Cf. Collection du Centre Africain de Recherches et d’Action Pédagogie, HISTOIRE, l’époque
contemporaine, éd, Nathan, Paris VI, p. 214.
24
Idem., p. 214.
25
Cf. Idem., p. 215.
26
Mamadou KOULIBALY, « Législateur et illusions » in forum des parlementaires pour le NEPAD,
Cotonou 8,9 Octobre 2002, p. 10- 11.

40
En effet, fort d’une mauvaise expérience en politique démocratique, certains
gouvernants d’Afrique font recours au régime despotique. Les points fondamentaux de
la vie en société sur lesquels l’on devrait marquer une attention particulière, sont
consommé par l’obsession d’un despotisme, à vouloir se maintenir au pouvoir par tous
les moyens. En conséquence, la politique démocratique a des difficultés dans sa mise en
place. C’est ainsi que se manifeste la mauvaise gouvernance.
Nous venons d’exposer le despotisme comme un élément de la mauvaise gestion
du pouvoir politique, dans la mesure où le souverain qui gouverne, gouverne avec une
autorité arbitraire et absolue, c’est à dire où tous les pouvoirs sont réunis dans les mains
d’un seul. Aussi, qu’en est-il de l’idée politique de Nicolas Machiavel ?

2.2. L’IDÉE MACHIAVEL COMME UN ÉLÉMENT D’UNE MAUVAISE


GESTION DU POUVOIR POLITIQUE.

Nicolas Machiavel 1469, 1527 est l’un des fondateurs de la théorie politique
moderne qui décrit comment s’emparer du pouvoir et le conserver. Dans sa philosophie,
le pouvoir politique s’acquière par tous les moyens.
En effet, selon lui, celui qui a le pouvoir doit nécessairement le conserver et cela,
quel qu’en soient les moyens. C’est pourquoi, « il faut qu’un Prince sache agir à
propos  : tantôt en bête, tantôt en homme ; qu’il balance habilement entre la ruse et la
force ; qu’il se face tantôt renard, tantôt lion »27.
Les moyens pour conserver le pouvoir sont multiples : ils vont de la douceur à la
cruauté. Ici, Machiavel prône la désacralisation du pouvoir qui, à la limite, conduit à
l’anarchie. Seul le plus rusé et le plus fort détient le pouvoir. L’idée maitresse de
Machiavel est celle-ci «  la fin justifie les moyens.28  » C’est pourquoi, pour Machiavel,
la réussite politique signifie l’assujettissement, l’embrigadement des autres.
Voilà ainsi présenté le despotisme comme facteurs de mauvaise gestion du
pouvoir politique. Qu’en est-il des conséquences ?

3. LES CONSÉQUENCES DE L’AUTORITARISME : CAS DE LA


CRISE IVOIRIENNE DE 1999 à 2000
L’Afrique donne l’impression d’être toujours sous tutelle et qu’elle n’est guère
maitresse de décision. Elle offre le spectacle d’être en hibernation. Ces dirigeants
ne vivaient qu’une seule obsession : s’appliquer avec un zèle émouvant à

27
Nicolas MACHIAVEL, Le Prince, Paris Gamillard, 1980, chap. XVIII.
28
Nicolas MACHIAVEL, Discours sur la première décade de titre-livre, I, ch. 9, Pléiade, P. 405-406.

40
ressembler aux occidentaux, acquérir au maximum les valeurs de l’Occident, rêver
d’un modèle de vie qui est propre à l’Occident. Les grandes villes et les capitales
ne s’ébranlent que pour exalter le chef, le guide charismatique 29.

Les menaces populaires ne s’animent que pour chanter la grand-messe du parti


au pouvoir. Les fêtes sont des folklores laudatifs à la gloire des maitres du mouvement,
sous prétextes de consolider la paix en forgeant l’unité nationale et gagner la bataille
économique, les partis états, ont été les seuls à gérer les pays africains. Plusieurs
moyens sont utilisés pour mettre le pays dans une situation stagnante : on peut citer en
exemple les arrestations arbitraires, les parodies de justice avec pour chef d’accusation
atteinte à la sureté de l’Etat.
Parlant de la mégalomanie incontestable du P.D.C.I, le père HEBGA disait : « le
P.D.C.I -R D.A à tellement dominer la scène politique ivoirienne que les autres
formations politiques, même entretenues ou lancées par la puissance coloniale, ont
fondu comme cire au soleil »30. Au fil du temps, de nouveaux pouvoirs discrétionnaires
sont confiés au président, c’est à dire que le président s’empare de plusieurs ministères.
Ainsi, petit à petit, on arrive à être persuadé que « l’homme politique d’Afrique noire
doit, s’imposer comme leader, être en partie sacralisé, fut-il lui-même partisan de cette
sacralisation31 ». L’autoritarisme envenime la bonne gestion du pouvoir politique.
L’intransigeance du président BEDIE et l’échec des négociations aboutissent à un coup
d’Etat.
En effet, le président BÉDIE lance un mandat d’arrêt international contre le
candidat à la présidence Alassane Dramane OUATTARA, pour des raisons de fraude de
la nationalité ivoirienne, fait adopter une réviser de la constitution ivoirienne et fixant le
mandat du président à sept ans et la limite d’âges du président à soixante-quinze ans. Il
fait emprisonner les principaux dirigeants de l’opposition. Référence ?
Cette manière de gérer le pouvoir politique, soulève de vive protestation au sein
de la société. Ainsi, « Le 23 décembre 1999, le général Robert GUEI, chef d’Etat-
major des armées à la retraite, est porte au pouvoir à la faveur d’un coup d’état  32».
Henri KONAN BÉDIÉ alors président (à cette période) s’exile du pays pour se refuge
au Togo, puis en France, certains membres influant de son régime sont violentés au

29
Ibrahima BABA Kake, Le journal de l’Afrique, Tome III, « les Grandes Dates », S/ Direct. De P.
TOUZARD, Tournai, Ami, 1989, P. 6.
30
Meinrad HEBGA, ¨ Les étapes des regroupements africains¨, in collection Afrique Document, n°
spécial, 98-99, Dakar, 1968, P.172.
31
Philippe DECRAENE, Vielle Afrique, jeunes nations. Le continent noir au seuil de la 3 décennie des
indépendances, 2é éd. Paris, P.U.F, 1982. P. 172.
32
Laurent GBAGBO, Côte d’ivoire, un air de changement, Abidjan, CEDA/ NEI, 2006, P.13.

40
camp militaire d’Akouédo. Le lendemain des élections présidentielles tenues le 22
octobre 2000, le président GUEI n’appréciât pas le résultat de la CEI. Pour lui, ce
résultat est la conséquence d’une fraude, parce que les décomptes (qui) donnaient un
résultat favorable à l’endroit de Laurent GBAGBO. A cet effet, il fait parvenir un
mandat d’arrêter à Honoré GUIE président de la Commission Nationale Electorale
d’alors qu’il a lui-même nommé et s’auto proclame président. Les ivoiriens mécontent
de cette situation investissent les rues pour protester. La garde prétorienne de GUEE
sort pour réprimer cette manifestation. Après avoir tiré à balles réelles sur une foule
tenace et impavide, les soldats quittent les rues33. Faire les bonnes références du net !
Retenons que les régimes autocratiques entrainent parfois des troubles à l’ordre
public, des révoltes et manifestations.

Conclusion partielle

Après réflexion sur les différents facteurs de la mauvaise gestion du pouvoir


politique, à savoir : le despotique et l’idée politique de Machiavel, un constat est à
reconnaitre : la vie politique où la gestion du pouvoir politique a perdu son point de
repère, aujourd’hui, elle fait une sortie de sa trajectoire, de son sens original et s’adonne
à la perversion. Fort de ce constat, il nous est nécessaire de retourner aux sources de la
gestion du pouvoir politique, pour une éducation enfin d’obtenir une sen morale dans la
manière de gouverner.

33
Google.com, élection présidentielle ivoirienne d’octobre 2000.

40
CHAPITRE II : AUX SOURCES DE LA GESTION
DU POUVOIR POLITIQUE

La gestion du pouvoir politique est perçue de différente façon dans chaque


époque. L’objet de réflexion sur cette gestion était : que faut-il faire pour une bonne
cohésion sociale ? Cette interrogation a traversé plusieurs pensées philosophiques
depuis l’antiquité jusqu’ à la période contemporaine. Face aux différentes crises que
connaissait certaine cité de ces époques, force est de constater que le résultat de leurs
pensées a eu un effet positif pour sortir de crise, organiser la cité et la maintenir dans la
cohésion.
Dans ce chapitre, nous ferons choix de la pensée de Platon, Aristote, François
DAGUET sur le Politique selon Thomas d’Aquin et de Emmanuel Kant. Il sera question
pour nous de mettre essentiellement en évidence les pensées platoniciennes,
Aristotélicienne, Kantienne et surtout de François Daguet relatives à la gestion du
pouvoir politique. On pourrait retenir de leurs propos la valorisation des droits de
l’homme en société que nous essayerons de mettre en lumière ou qui sera considéré
dans notre développement comme aussi une source de bonne gouvernance.

40
1. LA COMPRÉHENSION DU POUVOIR POLITIQUE CHEZ
PLATON
Dans son œuvre, La République, Platon soutient que :
Tant que les philosophes ne sont pas rois dans les cités, ou que ceux qu’on appelle
aujourd’hui rois ne sont pas vraiment des philosophes, tant que la puissance
politique et la philosophie ne se rencontrerons pas dans le même sujet, il n’y aura
de cesse aux maux de la cité ni à ceux du genre 34.

Ainsi que cela apparait, la politique en générale, et le responsable politique en


particulier, selon Platon, doit être nécessairement philosophe. Car, seul le philosophe
dans une méditation ascétique, peut gouter aux réalités des choses et les enseigner avec
sureté.
En effet, après cette méditation ascétique hors de la caverne, celle-ci mené le
philosophe à une contemplation de l’intelligibilité. L’intelligibilité pour lui, est un
domaine des idées pures que seul l’intelligence peut appréhender. Ces idées, sont des
objets de connaissance réel. La méditation ascétique consiste en un mouvement par
lequel l’âme s élevé progressivement, par degré, des apparences sensibles aux idées,
pour atteindre enfin l’idée du Bien, le principe suprême. Tel est la dialectique. Une fois
parvenir à cette ascension, le philosophe redescend avec l’obtention d’un comportement
morale, comportement qu’il a acquérir grâce à cette élévation, cette méditation
ascétique qui procure des vertus, qu’il se chargera ensuite (de les) d’enseigner aux
citoyens en vue de la cohésion sociale.
Si le philosophe cherche à pratiquer la dialectique, c’est parce qu’il se rend
compte de l’immoralité dans la cité. En effet, l’immoralité n’est qu’ignorance ;
l’injustice est pratiquée par faute de nos aveuglements, et Platon pense qu’il faut éclairer
l’homme en vue de le rendre meilleur dans la cité. Les philosophes sont destinés à être
roi parce qu’ils ont la connaissance de la morale et de la justice provenant de la
dialectique. L’idée de Platon est que les philosophes soient à la tête pour gouverner la
cité, qu’il est nécessaire de les rendre apte à diriger celle-ci. En effet, pour lui, seul
celui qui possède la connaissance et les vertus de morale et de justice peut gérer un
pouvoir politique, d’où le philosophe-roi. Pour lui, il est important de remettre la
gestion du pouvoir politique au philosophe. L’expérience a montré que son époque fut
marquée par des turbulences, par des désordres. C’est ce qui l’a amené à convaincre
Denys le jeune souverain Tyran à renoncer à cette gestion du pouvoir sous un régime
Tyrannique aux détriments des vertus : « il devait lui-même être d’accord pour tendre
34
PLATON, La République, Flammarion, 1966, Livre, p. 229.

40
vers la vertu, car, c’était là ce qui lui faisait défaut à un point étonnant 35». Ainsi, pour
Platon seul le savoir peut aider à parvenir à une bonne gouvernance. C’est dans ce sens
que ce raisonnement, à savoir que les philosophes seuls qui ont une idée du Bien
peuvent gérer un pouvoir politique, est apprécié de Platon : autrement dit, ces
philosophes-roi, sont capable de bâtir une constitution dans l’objectif de faire accéder à
la vertu tous les citoyens, c’est à dire au Bien. Cependant, la formation des philosophe-
roi ne doit pas être l’apanage des vulgaires personnes. Il faut à cet effet des personnes
idoines telles que les éducateurs selon Platon. Ce sont eux qui sont aptes à inculquer la
justice. En effet, pour Platon les dirigeants de la cité, doivent diriger la cité par les
vertus de la transparence, de l’égalité qui sont assimilables à la vertu de justice.
Retenons que la pensée de la gestion du pouvoir politique chez Platon consiste à
proposer au pouvoir, des personnes capables de vertus et de connaissance. Qu’en est-il
d’Aristote ?

2. LA GESTION DU POUVOIR CHEZ ARISTOTE


L’objectif de la politique d’Aristote est la réalisation du Bien-être des individus
en société.
En effet, le Bien-être consiste en la réalisation de la nature de tout être. Parler de
réalisation de sa nature revient à parler de sa vie vertueuse. La vertu assignée à l’homme
peut se définir comme la vie raisonnable, cette vie n’est réalisable que dans la cité.
La vertu de la cité est commune aux gouvernants et aux gouvernés. Mais, les vertus de
prudence et de sagesse sont réservées uniquement qu’aux gouvernants. Ces vertus de
prudence et de sagesse, leur permettront de bien gouverner la cité. Pour Aristote, celui
qui doit gouverner doit être capable de posséder les vertus de prudence et de sagesse.
En effet, la vertu dépend « dans une large mesure de l’enseignement reçu 36 » ; il
ajoute : « elle a besoin de l’expérience et du temps. En cela, elle est très différente de la
vertu morale qui est le produit de la tradition et de l’habitude 37». Cette réflexion est
proprement novatrice ; elle est une réflexion sur l’âme pensée du point de vue de
l’éducation. Comment transformer l’âme pour rendre l’homme vertueux. L’éducation
Aristotélicienne est une éducation par la connaissance. Le rôle de l’intelligence dans le
comportement éthique ????.
35
PLATON, La République, VII, 322d-333d, traduction Georges Leroux, Paris, G.F. , 2004, p. 801.
36
ARISTOTE, Ethique à Nicomaque, tradition, préface et notes par Jean Voilquin, Paris, G.F, 1992, II,7,
1108a.
37
Idem, II,7, 1108a.

40
Les fondements du pouvoir politique qui sont les lois, contribuent au
développement de la vertu et de la justice tant à l’échelle individuelle que collective.
L’Etat doit de ce pas se baser sur la morale afin de rendre les citoyens vertueux. Le Bien
suprême qui est la morale, prend sa source dans les lois de la société qui convergent
vers la liberté, la justice, la dignité, « car de même un homme quand il est accompli, est
le plus excellent des animaux, de même aussi séparé de la loi et la justice, il est le pire
de tous 38». L’éducation que revendique Aristote doit permettre au corps social d’être un
adepte de la vertu. A ce prix ; la corruption, la lâcheté et toutes sortes de déviations
pourront disparaitre dans la société.
En effet, la société est la réunion d’hommes ayant les mêmes lois, les mêmes
usages, les mêmes intérêts communs : « la société est un ensemble organisé d’individus
ayant des relations déterminées et unies par des services réciproques 39». La société se
compose dès lors d’individus ou de personnes, mais se distingue en tant que volonté
générale, particulière et individuelle. Aristote pense que « l’homme est un animal
politique40 ». Pour lui, la société est un fait naturel à l’homme. On dira que la société est
congénitale et inhérente à l’homme. Cet aspect naturel de la société prend sa source
entre un mal et une femelle qui (tout deux) forment un couple qui donnera lieu à une
famille par l’entremise de la procréation. Plus tard, les familles vont s’associer et former
des villages. Les villages vont entretenir des relations entre eux en fonction des besoins.
Et par la satisfaction de ces besoins, les villages vont se regrouper pour former des cités
ou sociétés. Ainsi, la société devient le produit de l’évolution de la nature de l’homme.
Et l’homme est naturellement déterminé par les rapports sociaux. C’est la thèse
naturaliste. Cette doctrine suivant laquelle la vie morale n’est que le prolongement de la
vie biologique, et l’idéal moral, l’expression des besoins et des instincts qui constituent
le vouloir-vivre. « Le vrai idéalisme ne diffère pas du vrai naturalisme, parce que c’est
la nature même qui arrive à penser l’idéal et à le réaliser en le pensant.41 ». L’insertion
de l’individu dans la société signifie son intégration de la société des hommes faite de
règles et de lois régissant les rapports intersubjectifs. Ce changement de l’état de nature
primitive de l’individu, caractérisée par la recherche effrénée du plaisir et par
l’agressivité, ce passage exige de la part de l’individu une transformation. En d’autres
termes l’individu est invité à mourir à son état d’agressivité et de liberté naturelles

38
ARISTOTE, Le Politique, op cit., p. 23
39
Jacqueline RUSS, Dictionnaire de Philosophie. Cf instruction de l’UCAO sur les citations
40
ARISTOTE, Le Politique, Tricot, ch. I, p. 2.
41
A. FOUILLÉ, L’idée moderne du droit, IV, ch. V, p. 340.

40
absolues pour une socialisation. Aristote fait de l’éthique une partie de la politique et lui
attribue comme finalité le bien de tous : « l’Ethique possède une finalité spécifique, le
bien de l’individu dont la réalisation est largement conditionnée par le bien de la
cité 42».
Nous pouvons retenir d’Aristote qu’un individu capable de réaliser le bien en
société peut gouverner. Que dit donc François DAGUET sur la pensée Thomasienne ?

3. D’UNE ÉTUDE DE LA PENSÉE THOMASIENNE SELON


FRANÇOIS DAGUET

Dans son œuvre Du Politique chez Thomas D’AQUIN, François Daguet fait une
étude sur le politique chez Thomas d’Aquin. En effet, il n’existe aucun traité de
politique laissé par Thomas d’Aquin 43. Mais l’auteur étant religieux dominicain comme
Thomas d’Aquin, voudrait bien lui porter une attention particulière en associant ses
différentes pensées extraites de la Somme Théologique pour une étude de l’éthique et de
la politique.
Pour Thomas d’Aquin, l’éthique et la politique, sont inséparablet dans la vie en
société. En effet, l’homme se caractérise par ses actions. Et ses actions doivent se
conformer moralement à la vertu de justice, c’est à dire, de l’éthique. La communauté
humaine est le lieu de prédilection où les actions de l’homme peuvent s’exprimer ; à cet
effet, la communauté est donc une vie politique. Saint Thomas d’Aquin amène à l’unité
l’éthique et la politique dans cette communauté44. La politique concerne la vie
communautaire où tout est orienté vers le bien de tous.
En effet, : «  l’Ethique possède une finalité spécifique, le bien de l’individu dont
la réalisation est largement conditionnée par le bien de la cité 45». Allant dans la même
pensée qu’Aristote, Thomas d’Aquin admet que le souverain bien est la fin recherchée.
Mais sa qualité de théologien lui fait penser que le souverain bien dont il s’agit en
quelque sorte est, Dieu, cause première et finalité de toutes choses, établissant un ordre
de dépendance entre le naturel et le surnaturel46. Thomas d’Aquin, comme Aristote,
définit l’homme comme « un animal politique par nature  47». Cette définition crédible

42
Solange VERGNIERE, Ethique et politique chez Aristote, PUF, Paris 1975, P. 61.
43
François DAGUET, Du Politique chez Thomas d’Aquin, VRIN, p. 14-15
44
Idem, p. 47.
45
Solange VERGNIERE, Ethique et politique chez Aristote, PUF, Paris 1975, P. 61.
46
François DAGUET, Du Politique chez Thomas d’Aquin, VRIN, p. 67.
47
Idem, p. 100.

40
est d’ordre ontologique. La vie en communauté est innée en l’homme mais aussi la
politique et cela nécessite la gestion d’un pouvoir politique. La gestion du pouvoir
politique selon saint Paul vient de Dieu. En effet, « Que tout homme soit soumis aux
autorités qui exercent le pouvoir, car il n’y a d’autorité que par Dieu et celles qui
existent sont établies par lui48 ». Saint Paul accorde à Dieu d’être à la fois l’origine et la
finalité du pouvoir. Ainsi, celui qui exerce le pouvoir politique est définit comme étant
participant à l’autorité de Dieu. Ce qui paraît légitime dans la gestion du pouvoir
politique, est que l’autorité élu a la charge de conduire le peuple vers Dieu. A cet effet,
Saint Paul distingue deux sortes de pouvoir exercé par l’autorité ; il s’agit des pouvoirs
spirituel et temporel. Ces pouvoirs doivent harmonieusement coopérer sans désordre.
François Daguet, à cet effet, expose au chapitre cinq de son œuvre, la théorie de
l’ordre de la cité selon saint Thomas d’Aquin. Ainsi, pour lui, la cité qui possède la
suprême perfection est celle où règnent la justice49et la prudence. Elle se définit comme
l’organisation politique d’une communauté de personnes qui ont pour but le bien
commun dans la justice50 et l’élaboration des lois sont nécessaires. Selon François
Daguet, pour saint Thomas d’Aquin, la loi se définit comme un procédé qui permet
d’établir l’ordre et la justice dans la cité, et cette loi humaine dite loi naturelle, est la
continuité de la loi divine, dite loi éternelle. En effet, la loi éternelle a été créé par Dieu
pour la création51 tandis que la loi humaine est la forme appliquée de la loi éternelle
dans chacune des créatures52. Accessible à la compréhension de l’homme, la loi
éternelle permet d’élaborer la loi humaine juste pour le bien de tous. Un gouvernement
qui s’inspire de la loi divine pour établir ses lois, saint Thomas trouve quelle est la
meilleure forme de gouvernement d’où un gouvernement mixte c’est-à-dire de forme
royale. Ce régime est la représentation parfaite du gouvernement divin 53. Il est élaboré
avec la participation des citoyens. Dans ce régime, l’élu qui gouverne la cité est secondé
par un conseil de sages, c’est-à-dire des hommes vertueux ; en conséquence, la paix et
l’amour et ??? sont misent en exergue.
En somme chez François DAGUET tous les dirigeants doivent s’inspirer de la
loi divine pour gérer le pouvoir politique.

48
Romain 13, 1.
49
François DAGUET, Du Politique chez Thomas d’Aquin, VRIN, p. 161.
50
Idem, p. 64.
51
Idem, p. 231-232.
52
François DAGUET, p. 232-237.
53
Idem, p. 280-284.

40
4. L’IMPÉRATIF CATÉGORIQUE D’EMMANUEL KANT
COMME SOURCE DE BONNE GOUVERNANCE

La morale et le droit sont étroitement unis au point que le droit ne peut prescrit
ce que la morale proscrit. La philosophie des droits de l’homme comme Kant le pense,
c’est que l’homme soit véritablement libre. Pour Kant, il existe une humanité en
l’homme qui est au-dessus de tout. Il écrit à cet effet : « ce qui a un prix peut-être aussi
bien remplacé par quelque chose d’autre, à titre d’équivalence ; au contraire, ce qui
est supérieur à tout prix, et par suite n’admet pas d’équivalence, c’est ce qui a une
dignité 54». L’idée de dignité prend sa source dans le respect de la personne humaine.
Avec Kant, le devoir doit susciter l’agir avec pour seul repère, le respect de la loi
morale, inspiré par la raison. Cette loi morale, s’exprime dans l’impératif catégorique de
Kant. Pour lui, « agir de telle sorte que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta
personne que dans la personne de tout autre, toujours comme une fin, et jamais
simplement comme un moyen ».55Cette expression est l’origine de toutes libertés. Il fait
découvrir à l’autre, une humanité où « je » se réalise comme autrui.56 L’impératif
catégorique, est un concept de la philosophie morale d’Emmanuel Kant. Il a pour
objectif de mener à ce qui doit être fait inconditionnellement c’est-à-dire : « agis de
façon telle que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans tout autre,
toujours en même temps comme fin, et jamais simplement comme moyen ».57 il faut
donner textuellement la citation de Kant. Ces deux extraits sont différents.
En effet, avec cette expression, le principe d’universalisation des règles d’action
sont prescrits. Toutefois, elle ne dicte pas la façon dont les hommes doivent se
comporter mais au contraire un squelette où sont prescrits un devoir, un
commandement, en d’autres termes, un bien à poursuivre. Avec Kant, cela signifie
probablement agir par devoir avec pour repère le respect de la loi morale, et cette loi
morale s’exprime dans l’impératif catégorique à savoir : « agis de façon telle que tu
traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans tout autre, toujours en même
temps comme fin, et jamais simplement comme moyen » ????. Il ne s’agit pas dans la
gestion du pouvoir d’instrumentaliser l’homme, mais de lui apporter la considération
qui lui est due c’est-à-dire être sujet. Le « sujet est ce qui ne peut se laisser encapsuler,

54
Emmanuelle KANT, fondement de la métaphysique des mœurs, Paris, VRIN, 1997, p.105.
55
Idem, p,105
56
« Je est un autre » est le titre d’un ouvrage de Maurice ZUNDEL.
57
Emmanuel Kant, fondement de la métaphysique des mœurs, Paris, VRIN, 1997, p.105.

40
ce qui se joue de tous les déterminismes. Est sujet ce qui n’est enchainé à rien, même
pas à soi, ce qui est soi-même et autre, ici et ailleurs, là et en errance ».58
En effet, le sujet parait clairement celui qu’on ne peut encapsuler. L’impératif
catégorique nous fait prendre conscience que nous ne devons pas utiliser autrui comme
un instrument mais comme une fin.
Selon Kant, l’acte moral doit être pesé non pas par son résultat, mais par ses
motivations. L’action est moralement juste si la volonté qui la meut est juste.
L’impératif catégorique de Kant peut se comprendre comme étant un devoir. Il prescrit
aux gouvernés et aux gouvernants ce qu’il y a lieu de faire et ce qu’il ne faut pas faire,
ce qui est donné comme pouvoir de diriger aux uns et aux autres

Conclusion partielle

On entend souvent dire certaines personnes qu’il faut retourner à la tradition.


Tout simplement pour signaler le désordre et pour reprendre la trajectoire normale.
Aussi, en politique surtout dans sa gestion du pouvoir il est important de retourner à la
source, vu les désordres. C’est fort de cela que certains philosophes et théologiens nous
interpellent en nous invitant à retourner aux sources de la gestion du pouvoir politique.
Ces sources ont pour objectifs de donner un repère, un mode de vie éthique. C’est
pourquoi Platon invite à être vertueux et avoir la connaissance ; Aristote lui prône pour
un candidat qui a le sens de la réalisation du bien en société ; François DAGUET, utilise
Thomas d’AQUIN pour s’inspirer de la loi divine pour l’appliquer dans la vie en
société ; et Emmanuelle KANT suggère d’agir envers l’autre sans l’instrumentaliser
mais (de le valoriser) en le valorisant.
Face à tous ces bonnes intentions d’apporter une éthique dans la gestion du
pouvoir politique, l’encyclique Evangelium Vitae vient apporter une lumière.

58
Augustin DIBI KOUADIO, « l’unique du visage comme lieu d’une épaisseur éthique » in Annales
philosophique de l’université Catholique de l’Afrique de l’Ouest, Abidjan, Ed. UCAO, no1, 2004, p. 19.

40
CHAPITRE III : VALEUR ET INVIOLABILITÉ DE
LA VIE COMME UN ÉLÉMENT D’UNE BONNE
GESTION DU POUVOIR POLITIQUE

Au cœur même des constructions politiques modernes, demeure la violence :


torture, les populations subissent des abus et des contraintes ; leur liberté d’expression
est restreinte, les femmes et les enfants en particulier sont marginalisés de déverses
façons, la presse n’est pas libre dans beaucoup de pays et les contestataires de ces
injustices sont réduits au silence, trop souvent de manière permanente. Vu ce constat,
certaines personnes suggèrent que : pour qu’il y ait bonne gestion du pouvoir politique,
la valeur et l’inviolabilité de la vie sont indispensables. A cet effet, le pape Jean Paul II
dans son Encyclique Evangelium Vitae réaffirme la valeur de la vie et de son
inviolabilité en société et surtout dans la scène politique.

40
1. PRÉSENTATION DE L’ENCYCLIQUE « EVANGELIUM
VITAE »
Il s’agit pour nous de faire un exposé de cet Encyclique en donnant la situation
générale, le contenu des chapitres, mettre en exergue les chapitres qui portent sur la
dignité de la vie humaine, et précisément sur l’inviolabilité de la vie orientée vers la
gestion du pouvoir.

1.1. SITUATION GÉNÉRALE DE L’ENCYCLIQUE


Dans son Encyclique Evangelium Vitae qui signifie l’Evangile de la vie,
signifiée le 25 mars 1995 lors de la fête de l’Annonciation a été publié le 30 mars 1995
et est le numéro onze du pontificat de saint Jean Paul II. Cet Encyclique réaffirme
précisément et fermement la valeur de la vie et son inviolabilité et invite à cet effet au
respect, à l’amour et à la défense de la vie humaine. 59Car de nos jours des régimes
politiques totalitaires dévalorisent la vie humaine.

Cette Encyclique exalte l’admiration pour le mystère de la vie et la dénonciation


des atteintes de cette vie c’est à dire, proclamer sans limite la valeur de toute vie
humaine, en tout temps et en tous lieux ; affirmer dans notre manière de vivre, le refus
de toute complicité qui viendrait à violer la dignité de la personne humaine. 60

C’est sans doute dans une société politique où les enjeux de la vie personnelle et
collective sont devenus complexes, que l’encyclique « Evangelium Vitae » apparait
comme une invitation à regarder l’autre avec amour dans notre façon de gouverner et
plus particulièrement, à reconnaitre toute vie comme un don de Dieu et s’engager à la
défendre. Idem,61. Aussi cette encyclique à un aspect de lutte sans toutefois légitimer la
violence. Et c’est dans cette logique que se construisent ses chapitres.

1.2. LE CONTENU DES QUATRE CHAPITRES


Cette encyclique est composée de quatre chapitres.
Le premier chapitre, intitulé « les menaces actuelles contre la vie humaine  »,
met en exergue les agressions dont l’homme est victime.
En effet, certains hommes et femmes surtout des enfants sont victimes des
agressions provenant des autorités de certaines sociétés. Fort de cela, ce chapitre peut
59
Evangelium Vitae, n°33
60
cf. JEAN PAUL II, « Evangelium vitae, encyclique sur la valeur et l’inviolabilité de la vie humaine », in
Cahiers pour croire aujourd’hui, no 161, du 1 avril 1995, p,4.
61
Idem, p. 3-4.

40
paraître avoir un style de condamnation de tous ces agissements pessimistes de ces
sociétés. Plus loin, (elle) il évoque les causes des attitudes désordonnées, individuelles
et collectives en les référant à la perte du sens de Dieu et de la vie humaine. Cette perte
du sens de Dieu et de la vie humaine, peut paraître comme la source des incertitudes de
la conscience individuelle et sociale.62

Le deuxième chapitre aborde le thème du « message chrétien sur la vie ».


Ce thème s’attarde à faire comprendre le sens spirituel de l’expression d « Evangelium
Vitae » Evangile de la vie, cet enseignement sur la vie donnée par Dieu vécue par Jésus
Christ confère à la personne humaine une dignité inviolable : c’est-à-dire, en effet qu’on
ne peut réduire l’être humain à un objet matériel. Doté d’un corps, d’une âme et doué
d’une liberté, il est capable de relation crédible, de respect envers lui-même et les
autres. Ce deuxième chapitre met en exergue le respect des droits de l’homme, de la
justice sociale où politique et aussi dénonce les atteintes à la vie et surtout la
dénonciation de la mauvaise gestion du pouvoir politique qui porte atteinte à la dignité
de la personne humaine63.

Le chapitre troisième quant à lui, porte sur « la loi sainte de Dieu » : « Tu ne
tueras pas ». Cette expression est un commandement de l’amour donné par Jésus Christ
sur la croix : « le commandement de Dieu n’est jamais séparé de l’amour de Dieu : il
est toujours un don pour la croissance et pour la joie de l’homme »64. Le
commandement du décalogue est un signe de conduite morale ; ainsi, ce chapitre
développera les interdits dénoncés par l’Eglise : « la vie humaine est sacrée et
inviolable »65.

« Pour une nouvelle culture de la vie humaine », tel est le titre du quatrième
chapitre. Dans ce chapitre, il est question de l’importance et la nécessité du devoir de
charité à l’égard de tous et de chacun.

[De fait, le premier chapitre évoque les causes des désordres moraux dans notre
société, celui-ci ouvre des perspectives pastorales pour une culture d’espérance qui
peuvent féconder nos façons de gérer le pouvoir politique. Aussi, Saint Jean Paul II

62
cf. JEAN PAUL II, « Evangelium vitae, encyclique sur la valeur et l’inviolabilité de la vie humaine », in
Cahiers pour croire aujourd’hui, no 161, du 1 avril 1995, p,5.
63
Idem, p. 5.
64
Evangelium Vitae, n° 52.
65
Idem, n°53.

40
mentionne l’importance que l’Eglise accorde à l’éducation de la famille qui est le socle
de la société, pour éviter la culture de la mort. ] est-ce nécessaire ?

En définitive, nous pouvons retenir que, ces quatre chapitres contiennent tout
l’enseignement chrétien axé sur la dignité et l’inviolabilité de la vie humaine. Allons à
présent au développement du chapitre premier et deuxième qui nous concerne à savoir :
La valeur de la vie humaine ; l’inviolabilité de la vie humaine dans une perspective
d’une bonne gestion du pouvoir politique.

2. LA VALEUR ET L’INVIOLABILITÉ DE LA VIE HUMAINE


DANS LA GESTION DU POUVOIR POLITIQUE
L’homme apparait parfois dans la scène politique de nos jours comme un
instrument, un objet. Cela s’est passé certes mais l’encyclique Evangelium Vitae
aimerait bien apporter une lumière dans notre gestion du pouvoir surtout du pouvoir
politique. Vue les agressions, vue la perte de la dignité de la personne humaine, vue les
manipulations provenant parfois de certains gouvernants, l’encyclique nous exhorte à
une bonne gestion du pouvoir politique, à travers le respect de la dignité de la personne
humaine et de son inviolabilité. Qu’en est-il de cette exhortation ? Entrons à présent
dans le développement.

2.1. LA DIGNITÉ DE LA VIE HUMAINE

La dignité de la vie tire sa source du don particulier de Dieu fait à l’homme.


Cette «  vie de l’homme vient de Dieu, c’est son don, son image et son empreinte, la
participation à son souffle vital  »66. Ce don de cette vie offert par Dieu à l’homme s’est
fait (présente) au début de la création avec Adam. Dieu souffla dans ses narines pour lui
transmettre la vie67. « Dieu est donc l’unique Seigneur de cette vie : l’homme ne peut en
disposer »68. De Dieu, les hommes reçoivent la vie. Et cette vie est le fruit de sa pensée.
Ainsi, la volonté de Dieu pour l’homme, est qu’il vive. Cette vie est considérée comme
un bien. 
« C’est là une intuition et même une donnée d’expérience dont l’homme est appelé
à saisir la raison profonde. 69 ». [En effet], « la vie que Dieu donne à l’homme est
bien plus qu’une existence dans le temps. Elle est une tension vers une plénitude de
vie ; c’est le germe d’une existence vers une plénitude même du temps : -Oui, Dieu

66
Evangelium Vitae, n°39.
67
Cf. Gn 2,7.
68
Evangelium Vitae, n°39
69
Idem, n°, 34.

40
a créé l’homme pour l’incorruptibilité, il en fait une image de sa propre
nature 70-. »71. N’est-il pas opportun de mettre la référence biblique dans le texte :
Sg 2, 23 et ainsi supprimer la note N° 70 ?

« Dans la vie de l’homme, l’image de Dieu resplendit et se manifeste dans toute


sa plénitude avec la venue du Fils de Dieu dans la chair humaine : - il est l’image du
Dieu invisible 72- resplendissant de sa gloire et effigie de sa substance 73. Il est l’image
parfaite du père »74. En effet, la vie donnée par Dieu aux hommes, trouve sa réalisation
et son achèvement dans le Christ, dit-il « je suis venu pour que les hommes aient la vie
et qu’ils l’aient en abondance »75. Aussi, tous les points qui comporte des aspects de la
vie de l’homme, trouve-leur plein accomplissement dans vie que le Christ est venu
apporter76. En effet, le Christ est le Fils, ce Verbe en qui cette vie divine reçue du Père et
ensuite annoncée et communiquée aux hommes77. « Grace à cette annonce et ce don, la
vie physique et spirituelle de l’homme, même dans sa phase terrestre, acquière sa
plénitude de valeur et de signification  : la vie divine et éternelle, en effet, est la fin vers
laquelle l’homme qui vit dans ce monde est orienté et appelé »78. Aujourd’hui, le Christ
Verbe de Vie annonce aux hommes menacés, instrumentalisé, bafoués que leur vie
reçue de lui est un bien auquel l’amour du Père donne sens et valeur79. Car la vie
historique de Jésus était aussi marquée de ses agresseurs sachant qu’il était juste, il est
convaincu que Dieu a pris sa vie en main ; sur la croix il dit : « Père en tes mains je
remets mon esprit »80.
L’homme a été créé à l’image et à la ressemblance de Dieu et il porte en lui la
marque de Dieu. En l’homme Dieu se reflète. De ce fait, la grandeur de l’homme est
que Dieu l’a fait à son image et à sa ressemblance, le plaçant au-dessus des créatures ;
l’homme est donc, de ce qui précède, capable d’aimer Dieu, de l’aimer et surtout de
gouverner. Mais qu’est-ce que l’homme pour que Dieu pense à lui, le fils d’un homme
pour que le Seigneur en prenne souci81 ? L’homme n’est qu’une petite chose devant
l’univers, mais ce contraste qui fait ressortir sa valeur et la grandeur « tu l’as créé un

70
Sg 2, 23.
71
Evangelium Vitae, n°34.
72
Col 1,15
73
Col 1, 15-20
74
Evangelium Vitae, n°36.
75
Jn 10, 10.
76
Evangelium Vitae, n°1.
77
Idem, n°29.
78
Idem, n°30.
79
Idem, n°32.
80
Luc 23,46.
81
Cf. Psaume 8,5

40
peu moindre qu’un Dieu, le couronnant de gloire et d’honneur »82. La gloire de Dieu
illumine le visage de l’homme, fort de cela, le créateur trouve en lui son repos.83

2.2. LA SACRALITÉ ET L’INVIOLABILITÉ DE LA VIE HUMAINE

La sacralité et l’inviolabilité de la vie proviennent de l’action créatrice de Dieu.


La vie humaine est sacrée parce que, dès son origine, elle comporte l’action
créatrice de Dieu et demeure pour toujours dans une relation spéciale avec le
Créateur, son unique fin. Dieu seul est le maître de la vie, de son commencement à
son terme : personne, en aucune circonstance, ne peut revendiquer pour soi le droit
de détruire directement un être humain84.

Aussi, la sacralité de la vie est dotée d’une inviolabilité qui remonte à l’origine
et gravé dans le cœur et dans la conscience de l’homme.85
La question posée à Caïn par Dieu : « que fais-tu ? »86(Gn 4, 10) pourquoi
reprendre la référence en note de bas de page ? Après qu’il ait tué son frère Abel,
traduit cette expérience de tout homme : au plus profond de sa conscience, il lui est
toujours rappelé l’inviolabilité de la vie - de sa vie et celle des autres- , en tant que
réalité qui ne lui appartient pas, parce qu’ elle est propriété et don de Dieu son
créateur et Père.87.

Ce rappel est au centre du décalogue : « tu ne tueras pas ».88. Avec le Christ, ce


commandement devient un appel pressant au respect de l’inviolabilité de la personne
physique. Il invite dans ce commandement à l’amour du prochain : « tu aimeras ton
prochain comme toi-même89 ». Il s’agit désormais de prendre soin de la vie de tout
homme à l’exemple du Christ. Comme le Christ, l’homme est appelé fils dans le Fils
unique.
Conclusion partielle

En somme, l’homme, créé à l’image de Dieu tire sa dignité de lui, la quelle est inscrite
dans son âme. En conséquence, qui violera cette dignité en méprisant l’homme dans une
société despotique, portera une atteinte à l’image de Dieu et de sa loi divine.

CHAPITRE IV : IMPLICATIONS DE


L’ENCYCLIQUE ET ENGAGEMENT DE L’ÉGLISE
82
Cf. Psaume 8,6
83
Evangelium Vitae n°5
84
Congrégation pour la doctrine de la Foi, Instruction Donum Vitae, (22février 987(, Introduction, n°5
AAS, 80, 1988, p, 76-77, in EV, n° 53
85
Evangelium Vitae, n°40
86
Génése 4, 10
87
Evangelium Vitae, n°40
88
Exode 20, 13
89
Matthieu 22, 39.

40
POUR UNE BONNE GOUVERNANCE DANS NOS
PAYS AFRICAINS

L’encyclique nous a exhorté à valoriser l’homme dans un régime de paix, d’amour


et de justice ; mais sur quel aspect l’encyclique peut-il insister ? nous estimons que
l’encyclique insiste sur les droits fondamentaux et individuels de l’homme tels que le
droit à la vie, à la sureté, à la liberté et à la propriété. Il y a donc nécessité pour l’Eglise
de prêcher toujours et partout la foi, enseigner sa doctrine sur la société et interpeller le
domaine politique quand les droits fondamentaux de la personne ou le salut des âmes
l’exigent90.

90
Cf. Gaudium et Spes, 76,5.

40
1. EVANGELIUM VITAE DANS LA DÉFENSE DES DROITS
FONDAMENTAUX POUR UNE BONNE GOUVERNANCE

[La pensée de Thomas HOBBES sur ces différents points nous sera d’un grand
appui.] est-ce nécessaire ?

1.1. LE DROIT À LA VIE ET A LA SURETÉ

La vie de l’homme est sacrée, elle « vient de Dieu, c’est son don, son image et
son empreinte, la participation à son souffle vital »91 .
En effet, si cette vie vient à disparaitre, elle ne peut être remplacée par aucun
autre bien que ce soit. Elle est considérée pour tous et pour chacun comme
l’empreinte de son existence et de sa validité face à tous les autres droits. (Pour
Hobbes particulièrement, au sujet du) Le droit à la vie et à sa protection est pour tous
et chacun imprescriptible et inaliénable 92. Personne en ce monde ne peut (pas)
apporter une autre vérité que celle qui a été donnée précédemment, personne ne peut
donner le contraire de cette vérité. Si cela se produit, cet individu sera considéré
comme atteint de cécité humaine. Le plus grand bien qui puisse exister et apporter
une très grande satisfaction à l’homme, c’est la vie. La valeur de la vie est la
persévérance, elle est aussi la série de ces biens par lesquels le vivant peut se
protéger et aussi assurer son développement. Du coup, on comprend désormais que le
sommet du respect dû à l’inviolabilité et à l’intégrité de la vie physique réside dans le
commandement positif : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même  »93. C’est
pourquoi le pape Saint Jean-Paul II insiste sur le fait que le premier droit que l’on doit
énoncer sur n’importe quelles listes est le droit à la vie, depuis sa conception jusqu’à sa
fin naturelle94.
La sûreté, quant à elle, peut être considérée comme un état de protection, de
sécurité contre le danger ou les menaces. C'est une notion qui joue essentiellement le
rôle de la protection contre les dangers et atteintes qui viennent perturber la vie de
l’homme dans son quotidien. Hobbes, d’une idée particulière conçoit la sûreté comme
une garantie dont dispose citoyen contre une arrestation, un emprisonnement ou une

91
Evangelium Vitae, n°39
92
HOBBES, Léviathan, p. 230-231.
93
COMPENDIUM DE LA DOCTRINE SOCIALE DE L’EGLISE, n°112.
94
Evangelium Vitae, n°2.

40
condamnation arbitraire du Léviathan. Le droit à la sûreté constitue chez Hobbes, le
pilier de la vie humaine surtout en société. C'est par la sûreté que l'individu peut vivre
sans peur au sein de la société. Il peut disposer d'un corps intégral et sain par le
truchement de ce droit. Aucune blessure, séquelle, stigmate de nature peut porter
atteinte à la beauté physique et à la dignité de l’homme ; l'homme se trouve donc à
l'abri de tous dangers et menaces. Chez Hobbes, la notion de sûreté est au centre du
fondement même de la souveraineté et de tout pouvoir politique. Il est institué par la
société dans l’objectif de préserver le bien commun. L’on a constaté que ceux qui sont
chargés de veilliez à cela, ne joue pas correctement leur rôle.

1.2. LE DROIT À LA LIBERTÉ ET À LA PROPRIÉTÉ

De Thomas Hobbes on a fait, sous la base de préjugés, le philosophe du


despotisme et le défenseur de la tyrannie. On a stigmatisé le Commonwealth hobbesien
comme un véritable régime totalitaire. On a fait de son Léviathan, un monstre. Or,
Hobbes est bien un philosophe de la liberté en ce double sens qu'il en parle beaucoup
dans ses écrits, et surtout qu'il en est un promoteur. Les Eléments de la loi naturelle et
politique, que Hobbes a rédigés en 1640, renferment un plaidoyer pour la liberté que
certains commentateurs relèvent comme un argument en faveur d'une interprétation
libérale de sa pensée. Sans doute la liberté ne bénéficie pas chez lui d'aucun préjugé
favorable eu égard à ce que nous écrivions au début de ce paragraphe. Le souci de la
liberté dont témoigne Locke, ou la passion de Rousseau pour la liberté, le laisseraient
indifférent. Leurs doctrines de la liberté auraient soulevé ses plus radicales critiques.
Vivre libre ou mourir, cette alternative n'aurait aucun sens pour lui. Continuer à vivre,
pour Hobbes, c'est déjà être libre.
Communément dit Hobbes, « on tient que la liberté consiste à pouvoir faire
impunément tout ce que bon nous semble »95. Hobbes part de la définition de la liberté
qu'adopte l’opinion : faire tout ce que l'on veut. Mais il montre que cette liberté-là ne
peut jamais se réaliser. La liberté n'est pas cette satisfaction de tous les désirs, de
toutes les tendances et inclinations, loin s'en faut : il n'y a pas en effet de liberté sans
bornes. Il n'y a pas de liberté "libre". Toute liberté est conditionnée en ce qu'elle est
liée à un tissu de valeurs, de normes, de traditions et d'implications sous-jacentes à la
vie en société, et à la nature humaine. La liberté ne peut donc être réelle que dans une

95
HOBBES, De Cive, p. 189.

40
communauté politique dans laquelle les hommes obéissent aux lois. Ils ne peuvent pas
faire tout ce qu'ils veulent, leur champ d'action est rétréci. C'est la définition de la
liberté chez Hobbes, une liberté enclose entre les barrières des lois, selon l'Etat. Ces lois
accorderont plus ou moins d'espace aux citoyens ou aux sujets pour se mouvoir. Nous
sommes toujours libres de désobéir aux lois, quel que soit le type de souveraineté qui
leur donne autorité Référence ?.
D’une idée contraire à la thèse traditionnelle, Hobbes ne fait pas dépendre la
propriété individuelle d'une propriété commune accordée aux hommes par Dieu 96.
Dieu donne à l'homme les trésors de la terre et de la mer pour que l’homme en bénéficie
mais, il ne met en place aucune forme de propriété. Tout aussi comme la valeur de la
justice, la propriété n'a pas de sens au niveau de l'état de nature et n'est pas incluse
dans le droit naturel individuel 97. De même le travail n'est pas requis pour séparer le
mien du tien mais pour produire des richesses98. Selon Hobbes, la notion même de la
valeur de la propriété est subordonnée à l'existence d'un pouvoir politique :
L'introduction de la propriété est un effet de la République...cette introduction
est l'acte du souverain...la répartition de la matière première de cette nourriture
consiste dans la détermination du mien, du tien et du sien, ou, pour le dire en un
mot, dans la propriété : dans toutes les espèces de république, cette répartition
appartient au pouvoir souverain99.

Autrement dit, la justice comme la propriété s’introduit avec la


constitution de la république. Le passage du droit naturel au droit de propriété ne se
réalise simplement que par l’intermédiaire du pouvoir civil. Comme dit Hobbes, « là
où il n'a. pas été érigé de pouvoir coercitif, c'est-à-dire là où il n'est point de
République, il n'y a pas de propriété, tous ayant droit à toute chose »100. Le souverain - «
assigne une part à chacun, selon ce qu'il juge (lui, et non pas tel ou tel sujet, ou un
certain nombre d'entre eux) conforme à l'équité et au bien commun 101»102 Pourquoi
deux notes de bas de page avec la même référence  ? Mais son pouvoir ne se limite
pas au cadre légal par ailleurs. Il peut se procurer le bien des individus, même si, pour
Hobbes, on peut le comprendre comme un abus : « le pouvoir d'un seul peut bien

96
Thèse de GROTIUS dans Le Droit de la guerre et de la paix, trad. Pradier-Fondéré, Paris, PUF, 2005, p.
185.
97
HOBBES, Le Léviathan, p. 126.
98
Ibid, p. 261.
99
HOBBES, Le Léviathan, pp. 262-263.
100
Idem, p. 144.
101
Idem, p. 263.
102
Idem, p. 185.

40
dépouiller quelque sujet de tout ce qu'il possède, pour Enrichir un Favori ou un
flatteur, incommodité qui, je le reconnais, est grande et inévitable »103.

2. ENGAGEMENT DE L’ÉGLISE DANS LE DÉBAT POLITIQUE


POUR UNE BONNE GOUVERNANCE DE NOS PAYS
AFRICAINS
2.1. ENGAGEMENT POLITIQUE : UN DEVOIR POUR LE CHRÉTIEN

En Afrique, singulièrement en Côte d’Ivoire, on assiste à un désintéressement


des fidèles chrétiens à la vie politique. Les raisons évoquées ne sont rien d’autres que,
d’une part, la politique et la religion sont deux domaines qui ne relèvent pas du même
pouvoir, et d’autre part, la politique engendre bien des dégâts dans la plupart des pays
africains. Mais, à bien analyser la mission du chrétien qui est de transformer la vie
sociale pour l’offrir à Dieu, on se rend à l’évidence que « tous les chrétiens doivent
prendre conscience du rôle particulier et propre qui leur échoit dans la communauté
politique : ils sont tenus à donner l’exemple en développant en eux le sens des
responsabilités et du développement au bien commun »104.
Aussi, notons que l’engagement des chrétiens dans la politique doit prendre la
forme d’une recherche de la justice et du bien commun dans un esprit de service. Ils ne
doivent en aucun cas être objets d’accusations d’arrivisme, d’égoïsme, de corruption et
d’idolâtrie du pouvoir. Le plus important, comme le souligne le Pape Benoît XVI, c’est
que « l’Eglise ne peut ni ne doit rester à l’écart dans la lutte pour la justice »105. Une
telle implication des chrétiens aura nécessairement pour conséquence l’instauration du
principe du bien commun.

2.2. LA BONNE GOUVERNANCE, UNE NÉCESSITÉ POUR LE BIEN


COMMUN

Par bien commun, il faut comprendre « l’ensemble de conditions sociales qui


permettent, tant aux groupes qu’à chacun de leurs membres, d’atteindre leur perfection
d’une façon plus totale et plus aisée »106. Et pour parvenir à cette fin, il y a urgence que
l’autorité politique soit non seulement comme un coordonnateur mais aussi comme un
harmonisateur pour conjuguer les efforts de toutes les composantes de la société. C’est

103
Idem, p. 196.
104
Gaudium et Spes, n°75,5.
105
Deus Caritas est, n°28.
106
Gaudium et Spes, n° 26,1.

40
la raison pour laquelle le bien commun doit être la résultante de l’exercice responsable
du pouvoir et, dans nos sociétés, cela signifie la prise en compte des intérêts individuels
sans pour autant renoncer aux intérêts de la communauté. Il va sans dire qu’il faut porter
un jugement très positif sur la démocratie et une condamnation ferme des régimes
totalitaires et dictatoriales de gouvernement, ainsi que des atteintes aux droits des
minorités107. Un gouvernement qui veut donner de la qualité à la vie sociale de son pays,
doit donner l’exemple de compétence, d’intégrité et d’engagement désintéressé au
service du bien commun. Car un pays est d’autant plus humain que s’il tient « à la
promotion intégrale de la personne et du bien commun  ; dans ce cas, le droit est défini,
respecté et vécu aussi selon les modalités de la solidarité et du dévouement au
prochain  »108.

Conclusion partielle

En somme tout au long de cette dernière partie, nous constatons que l’encyclique
a proclamé avec force le droit à la vie, à la propriété, à la liberté et à la sûreté, dans la
mesure où l’homme créé à l’image de Dieu a ce droit de penser et d’agir en société
surtout dans la vie politique. Aussi, l’Église doit, et c’est un devoir pour elle, s’engager
dans le débat politique pour améliorer la gouvernance de nos pays africains.

107
Idem, 75,1.
108
COMPENDIUM DE LA DOCTRINE SOCIALE DE L’EGLISE, n°391.

40
CONCLUSION GÉNÉRALE
Cette réflexion sur la valeur et l’inviolabilité de la vie humaine, a ouvert notre
esprit sur la vision chrétienne de l’importance de la vie humaine et la manière de
l’accueillir.
En effet, l’auteur et la source de cette vie humaine, se résume en Dieu. Dieu a
offert cette vie à l’homme comme un don de son amour et de sa tendresse. Ce que l’on
reçoit comme un don devient automatiquement sacré et à valeur de dignité. L’homme a
reçu sa vie venant de Dieu comme un don, donc il a une dignité ; et à cause de cette
dignité et cette sacralité de sa vie, elle est inviolable. A cet effet, personne ne doit porter
atteinte à cette vie ou ni vouloir la supprimer. Cela est proscrit simplement parce qu’il
est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu ; cette image de Dieu se concrétise en
Jésus-Christ, Verbe de vie, le Fils du Dieu Tout puissant qui donne sens à la vie
humaine. Le Christ est venu dans le monde pour apprendre à imiter cette vie qu’il
suggère en vue d’une participation à la vie de Dieu en lui conférant une dignité.
En zoologie comme en botanique, l’on est d’accord sur le fait qu’aucun des
autres êtres vivants n’est comparable à l’homme et n’a pas cette dignité qui est réservée
à l’homme ; cela pour dire que l’homme a du prix aux yeux de son créateur. S’il a du
prix aux yeux de son créateur, cela voudrait signifier que Dieu veut que l’homme
participe à sa vie dans cette société humaine pour en communiquer ses valeurs, son
mode de gouvernement ; il fait ainsi de l’homme le signe de sa présence dans notre
société politique.
Aussi, l’homme est-il appelé à garder, préserver et à promouvoir le mode de
gouvernement que Dieu lui suggère, pour une bonne gestion du pouvoir politique. Le
mode de gouvernement que Dieu suggère à l’homme, est un mode de paix, d’amour et
de justice.
En effet, certaines de nos sociétés sont marquées de régime despotique,
autoritaire, dictatorial (et autres) etc. Les régimes autocratiques entrainent parfois des
troubles à l’ordre publique, des révoltes et manifestations ; ils ont la capacité de
mépriser cette dignité de l’homme en la bafouant, en lui faisant perdre sa liberté. Dans
ce régime, la gestion du pouvoir politique a perdu son point de repère ; aujourd’hui, elle
fait une sortie de sa trajectoire, de son sens original et s’adonne à la perversion. C’est
pourquoi Platon propose que des personnes capables de vertus et de connaissance
peuvent en gérant le pouvoir politique redonner cette dignité perdue à l’homme.

40
Aristote suggère qu’un individu capable de réaliser le bien en société est dans la
capacité de gouverner. François DAGUET s’inspire de Thomas d’AQUIN pour inviter
tous les dirigeants à s’inspirer de la loi divine pour gérer le pouvoir politique.
Emmanuelle KANT quant à lui, il prescrit aux gouvernés et aux gouvernants ce qu’il y
a lieu de faire et ce qu’il ne faut pas faire, ce qui est donné comme pouvoir de diriger
aux uns et aux autres, il le propose à l’aide de son impératif catégorique.
L’encyclique quant à elle, suggère que l’homme doit préserver l’image et la vie
de Dieu qui est en lui-même et autour de lui en la personne de l’autre, en l’aimant, la
défendant. Telle est la tâche et la responsabilité de l’homme en société et des
gouvernants dans la vie politique.

40
BIBLIOGRAPHIE

Il faut s’appuyer sur les Instructions de l’UCAO/UUA

 Source scripturaires

 La BIBLE TOB (Tradition Œcuménique de la Bible), cinquième


édition, Paris, Cerf, 1994/
 La BIBLE de Jérusalem, nouvelle édition et augmentée, Rome,
cerf, 1999.
 Magistère

- Documents pontificaux faire la différence entre les documents


pontificaux et ceux du Magistère Universel

 Concile Vatican II, Constitution pastorale « Gaudium et Spes » sur


l’Eglise dans le monde de ce temps, Paris, Centurion,1967.
 JEAN- PAUL II, Lettre Encyclique « Evangelium Vitae », sur la
valeur et l’inviolabilité de la vie humaine, 25 mars, 1995.
- Saint-Siège

 Congrégation pour la Doctrine de la foi, Instruction Donum Vitae


(22 février 1987).
 Ouvrage spécialisée

 ARISTOTE, Le politique, Paris G.F Flammarion, 1993.


 HOBBES Thomas, Elément de la loi naturelle et politique, Livre de
poche, 2003.
 HOBBES Thomas, Léviathan éd, GALLIMARD, 2000.

 HOBBES Thomas, De Cive, Ed, électronique, 2013.

 PLATON, La République, Flammarion, 2016.


 Ouvrages généraux

 BABA KAKE Ibrahima, Le journal de l’Afrique, Tome III, « les


Grandes Dates », S/ Direct. De P. TOUZARD, Tournai, Ami, 1989.

40
 BOSSUET Jacques Bénigne, La Politique tirée de l’Ecriture sainte,
Dalloz, 1864.
 DAGUET François, Du Politique chez Thomas d’Aquin, Paris, VRIN,
2015.
 DECRAENE Philippe., Vielle Afrique, jeunes nations. Le continent noir
au seuil de la 3 décennie des indépendances, 2é éd. Paris, P.U.F,
1982.
 DIBI KOUADIO Augustin, « l’unique du visage comme lieu d’une
épaisseur éthique » in Annales philosophique de l’université
Catholique de l’Afrique de l’Ouest, Abidjan, Ed. UCAO, n°1, 2004
 ESMEL Emilien., Cmf, « Justice et paix en politique africaine
aujourd’hui, une interpellation pour l’Eglise », Abidjan, 2006.
 FOUILLÉ Alfred, L’idée moderne du droit, éd broché, 1909.

 GBAGBO Laurent, Côte d’ivoire, un air de changement, Abidjan,


CEDA/ NEI, 2006.
 HEBGA Meinrad, ¨ Les étapes des regroupements africains¨, in
collection Afrique Document, n° spécial, 98-99, Dakar, 1968.
 HUME David, Traité de la nature humaine, Paris, Aubier Montaigne,
1983.
 KANT Emmanuel, Fondement de la métaphysique des mœurs, Paris,
VRIN, 1997.
 KODJO Edmond, Et demain l’Afrique, Paris, Stock, 1986.

 KOULIBALY Mamadou, « Législateur et illusions » in forum des


parlementaires pour le NEPAD, Cotonou 8,9 Octobre 2OO2.
 MACHIAVEL Nicolas, Discours sur la première décade de titre-livre,
Pléiade.
 MESSI METOGO Eloi, Dieu peut-il mourir en Afrique ? Paris,
Karthala,1997.
 MONTESQUIEU, l’esprit des Lois, Barrillot et fils, 1748.

 MOURGEON Jacques, Les droits de l’homme, Paris, PUF, 2003.

 VALÉRIE Gérard, Politique et violence selon Hannah Arendt, Edition


Euro Philosophie.
 VERGNIERIE Solange, Ethique et politique Chez Aristote, Puf, Paris
1975.

40
 Thèses Et Mémoires

 KOUAKOU KOUAME Marc, Les relations Eglise et Etat en Côte


d’Ivoire, de 1960 à 1990, Thèse de Doctorat, Abidjan, 1995.
 QUOISSY Benoit, L’engagement du chrétien catholique Ivoirien
dans les mutations socio-politiques de la Cote d’ivoire de 1990 à
l’avènement de la deuxième républiques, Mémoire de Bac
Théologique, Anyama 2001 2002.
 Thèse de GROTIUS dans Le Droit de la guerre et de la paix, trad.
Pradier-Fondéré, Paris, PUF, 2005.
 Article et revue

 Collection du Centre Africain de Recherches et d’Action


Pédagogie, HISTOIRE, l’époque contemporaine, éd, Nathan, Paris
VI.
 Dictionnaires et encyclopédies

 Article 222-7 et suivant le R-625-1 de code Pénal

 Déclarations Universelle des droits de l’homme,1984

 Dictionnaire critique de psychologie, Jean-Yves Lacoste, PUF,


2007.
 Dictionnaire Le Petit Robert, millésime, 2012.

 Hegel, la philosophie de l’esprit, troisième partie de l’Encyclopédie


des sciences philosophiques
 Jacqueline Russ, Dictionnaire de Philosophie, éd, Bordas, Paris,
2003.
 Documents informatiques

 Google.com, le génocide Ramandais de 1994

 Portail du Rwanda, Histoire du génocide de 1994

 Google.com, élection présidentielle ivoirienne d’octobre 2000.

40
TABLE DES MATIÈRES

Sommaire.................................................................................................................... iii

introduction générale...................................................................................................1

1. Motivation.................................................................................................................. 1
2. Problématique............................................................................................................ 1
3. État de la question..................................................................................................... 2
4. Hypothèse.................................................................................................................. 2
5. Méthodologie adaptée................................................................................................. 3
6. Limite et intérêt.......................................................................................................... 3
Chapitre I : Le problème de la violence dans la scène politique.....................................5

1. Les facteurs de la mauvaise gouvernance...........................................................7


1.1. La violation de la dignité de la personne humaine comme étincelle de la
mauvaise gouvernance.......................................................................................................... 7

1.2. Le genocide rwandais un exemple parmi tant d’autre de la violation de la


dignite de la personne humaine.............................................................................................9

2. Les régimes autoritaires comme un élément d’une mauvaise gouvernance


11
2.1. Le despotisme et l’idée politique de machiavel comme facteurs de la mauvaise
gestion du pouvoir politique................................................................................................11

2.2. L’idée machiavel comme un élément d’une mauvaise gestion du pouvoir


politique.............................................................................................................................. 13

3. Les conséquences de l’autoritarisme : cas de la crise ivoirienne de 1999 à


2000 13
conclusion partielle............................................................................................................. 15
Chapitre II : Aux sources de la gestion du pouvoir politique........................................16

1. La compréhension du pouvoir politique chez platon.........................................18


2. La gestion du pouvoir chez aristote..................................................................19
3. D’une étude de la pensée thomasienne selon françois daguet...........................21
4. L’impératif catégorique d’emmanuel kant comme source de bonne
gouvernance............................................................................................................... 23
conclusion partielle............................................................................................................. 24

40
chapitre iii : valeur et inviolabilité de la vie comme un élément d’une bonne
gestion du pouvoir politique.......................................................................................25

1. Présentation de l’encyclique « evangelium vitae ».............................................27


1.1. Situation générale de l’encyclique..........................................................................27

1.2. Le contenu des quatre chapitres............................................................................27

2. La valeur et l’inviolabilité de la vie humaine dans la gestion du pouvoir


politique..................................................................................................................... 29
2.1. La dignité de la vie humaine..................................................................................29

2.2. La sacralité et l’inviolabilité de la vie humaine.......................................................31

conclusion partielle............................................................................................................. 31
Chapitre IV : Implications de l’encyclique et engagement de l’église pour une
bonne gouvernance dans nos pays africains................................................................32

1. Evangelium vitae dans la défense des droits fondamentaux pour une


bonne gouvernance..................................................................................................... 34
1.1. Le droit à la vie et a la sureté.................................................................................34

1.2. Le droit à la liberté et à la propriété.......................................................................35

2. Engagement de l’église dans le débat politique pour une bonne


gouvernance de nos pays africains..............................................................................37
2.1. Engagement politique : un devoir pour le chrétien.................................................37

2.2. La bonne gouvernance, une nécessité pour le bien commun..................................37

Conclusion partielle............................................................................................................ 38
Conclusion Générale...................................................................................................39

Bibliographie.............................................................................................................. 41

Table des matières.............................................................................................................. 44

40

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