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A la mémoire de…
A vous…Les Pères, SAM, TOKPA, AKA BI, Clément ETTIEN, Les religieux,
SIB Pacôme, BANDAMA, nos frères dans le cheminement.
Merci !
40
Nous saisissons cette opportunité pour exprimer notre profonde gratitude à
tous ceux qui sont intervenus dans notre formation et qui ont soutenu notre
marche jusqu’à ce jour.
40
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS..................................................................................................................2
SOMMAIRE................................................................................................................................3
INTRODUCTION GÉNÉRALE...............................................................................................5
BIBLIOGRAPHIE....................................................................................................................36
40
40
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1. MOTIVATION
Le choix de ce sujet a été suscité par deux raisons. La première raison est que
l’Église, étant mère de la morale universelle est consciente d’éclairer l’homme et surtout
de son action en société selon le dessein de Dieu. De ce fait, elle se doit « à tout
moment, de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière de l’Evangile,
de telle sorte qu’elle puisse répondre, d’une manière adaptée à chaque génération, aux
questions éternelles des hommes sue le sens de la vie présente et future et sur leurs
relations réciproques ».
La seconde raison réside dans le fait que l’Église non seulement, à la suite du
Christ, porte l’homme la vie divine, mais aussi, rétablit et ennoblit la valeur et la dignité
de la personne humaine, affermit la cohésion sociale, inspire la convivialité et pénètre le
quotidien des hommes d’une signification et d’un sens plus profonds de paix, de justice
et d’amour et de vérité pour une excellente gestion du pouvoir politique.
2. PROBLÉMATIQUE
40
Aujourd’hui, la politique dans certains pays Africains a perdu son sens du fait de
la quête des intérêts personnels des dirigeants. Ces autorités politiques ne cherchent plus
à valoriser les libertés des concitoyens, mais veillent à l’entraver pour maintenir leur
pouvoir ; pire elles n’hésitent pas à confisquer les libertés individuelles pour se
maintenir au pouvoir.
3. ÉTAT DE LA QUESTION
4. HYPOTHÈSE
1
Marc Kouakou KOUAMÉ, Les relations Eglise et Etat en Côte d’ivoire de 1960 à 1990, Thèse de
Doctorat, Abidjan, 1995.
2
Benoit QUOISSY, L’engagement du chrétien catholique Ivoirien dans les mutations socio politiques de
la Cote d’ivoire de 1990 à l’avènement de la deuxième républiques, Mémoire de Bac Théologique,
Anyama 2001-2002.
3
Concile Œcuménique Vatican II, Constitution pastorale « Gaudium et Spes » sur l’Eglise dans le monde
de ce temps, Paris, Centurion,1967, n°1.
40
humaine ; menace qui constitue une source de déviation de la gestion du pouvoir
politique.
En apportant un enseignement particulier provenant de l’Encyclique
« Evangelium Vitae » sur la gestion du pouvoir politique, l’Eglise met en valeur sa
force doctrinale sur les mœurs dans la perspective du respect de la vie et de la dignité
humaine par les valeurs Évangéliques.
5. MÉTHODOLOGIE ADAPTÉE
6. LIMITE ET INTÉRÊT
Le sujet qui fait l’objet de notre réflexion et que nous essayons d’aborder se
trouve d’abord dans son actualité et ensuite dans son caractère interdisciplinaire. En
effet, tel que le libellé le présente : « Aux sources de la gestion du pouvoir politique :
40
apport pour une éthique de la gestion du pouvoir à la lumière de l’encyclique
" Evangelium Vitae" », notre sujet peut être développé dans d’autre faculté scientifique
ou des disciplines telles que les sciences politique, sociale, administrative et juridique et
des droits de l’homme. Cependant notre thème voudrait bien s’attarder sur l’éthique.
Ainsi, cette étude présente en effet de l’intérêt sous deux aspects étroitement liés : Le
premier, il s’agit de mesurer la conséquence de la bonne gouvernance. A cet effet, nous
nous demandons quelle sera l’attitude des citoyens qui se proposent de vivre dans une
cohésion sociale ? Le second intérêt de cette étude est d’apprécier l’aide morale
apportée par l’Eglise à travers l’encyclique « Evangelium Vitae », pour faire
promouvoir le respect et la dignité de la personne humaine dans la gestion du pouvoir
politique.
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CHAPITRE I : LE PROBLÈME DE LA VIOLENCE
DANS LA SCÈNE POLITIQUE
4
Cf. Jean-Yves LACOSTE, Dictionnaire critique de psychologie, , PUF.
5
Cf. Déclarations Universelle des droits de l’homme,1984.
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1. LES FACTEURS DE LA MAUVAISE GOUVERNANCE
40
endeuillé le monde entier, jetons un regarde sur les violences politiques contre les
citoyens. De même, poussé par ses intérêts, les désirs et passions, certaines autorités
politiques s’engouffrent dans des conflits aux effets durables et dramatiques. Cela
signifie que les hommes politiques se servent de la violence pour parvenir à leurs fins au
détriment de la dignité d’autrui. Kant, quant à lui, donne un sens philosophique à la
notion de dignité. Elle y désigne la valeur absolue de l’homme en tant qu’il est libre et
ne doit obéir à d’autre loi que celle qui se donne par la raison. Pour lui, la dignité d’un
être renvoie ainsi à un caractère très irremplaçable7. Frapper un homme d’indignité,
c’est bien lui refuser toute prétention à exister comme sujet autonome. « L’autonomie
de la volonté est cette propriété qu’a la volonté d’être à elle-même sa fin 8». Violer la
dignité de la personne humaine, c’est de manière philosophique soumettre une
personne, contre sa volonté par le recours à sa force. La violence est donc une
suspension de la légalité. Par ailleurs, Chez Hegel, la lutte des consciences permet à
l’individu de se poser en tant que tel. Sans opposition, la conscience ne peut parvenir à
la réflexivité9. L’homme est violé dans sa dignité ; cela revient à dire qu’il subit de la
part des persécuteurs des abus le mettant dans une situation d’intimidation des blessures
ou autre souffrance physique, morale ou psychologie. Le droit pénal condamne cette
violation, et la définit comme étant l’ensemble des infractions constituant une atteinte à
l’intégrité physique ou psychique de la personne10. Les paroles et les gestes venant de
l’agresseur ont pour effet de déstabiliser ou blesser la personne humaine dans tout son
être, et aussi de le soumettre, de le contrôler.
Cette violation de la dignité de la personne humaine conduit l’individu à une
dévalorisation de soi. Les personnes victimes de cette violence, connaissent des troubles
de comportement. L’idée de dignité repose sur le respect qui est dû à la personne
humaine. Notre constat est de savoir qu’en société et plus précisément dans la vie
politique de régime autoritaire, l’homme est chosifié, c’est-à-dire rendu objet pour une
fin. Cette monstruosité appel certainement un traitement hors du commun. En effet, en
jugeant, les cruautés, les atrocités, les barbaries que certains hommes subissent de la
part de certains dirigeants politiques despotes, il y a lieu de s’interroger si tous ces
agissements sont-ils un droit pour l’homme. sur ces atrocités vis-à-vis de l’homme,
Hume écrit (à ce propos) : « De tous les êtres animés qui peuplent le globe, il n’y en a
7
Cf. Emmanuel KANT, Fondement de la métaphysique des mœurs, deuxième section, p.150.
8
Idem, p.169.
9
Cf. HEGEL, la philosophie de l’esprit, troisième partie de l’Encyclopédie des sciences philosophiques
10
Article 222-7 et suivant le R-625-1 de code Pénal
40
pas contre qui, semble-t-il à première vue, la nature se soit exercée avec plus de
cruauté que contre l’homme »11. Ce qui constitue la dignité de la personne humaine en
tant que tel, est bafoué, méprisé, dévalorisé. En orientant, avec Aristote, nos regards
dans la société grecque antique, nous constatons que l’esclave fait partie du patrimoine
de l’homme libre.
En effet, l’esclave est considéré comme une chose ; la chose désigne tout ce qui
existe et qui est conservable comme un objet12. A cet effet, Aristote affirme que cette
enclave peut être vendu s il n’est pas rentable, il n’a pas de droit du moins, son droit13.
La société grecque antique exclut les enfants et les femmes de l’espace politique et
n’incluent que les hommes. La conception d’une telle société aujourd’hui est le refus
manifeste de l’humanité. En effet, la souffrance, la misère, l’inégalité, l’iniquité,
l’arbitraire, la violence n’ont jamais été aussi présents dans la vie des hommes. « Entre
1945 et l’été 2002, près de 140 conflits armés eurent lieu, causant directement la mort
d’environ 2 200 humains par jours en moyenne14 ».
Nous pouvons retenir avec MOURGEON que ces conflits armés étendus aux
populations civiles marquent une démesure sociale.
Vue ces différentes agressions de la dignité de la personne humaine au plan physique et
physiologique, moral, sociologique, anthropologique et psychologique, que peut être ses
conséquences ? Parlant de ces conséquences, nous avons opté pour le cas du Génocide
Rwandais qui est un exemple du mépris de la dignité de la personne humaine.
Le génocide peut être définit comme étant une extermination d’un groupe
ethnique, national, religieux ou racial. C’est un cas extrême de crime contre
l’humanité15.
Historiquement, le terme a fait sa toute première apparition en octobre 1945,
dans le document intitulé, l'acte d'accusation du Tribunal militaire international de
11
David HUME, Traité de la nature humaine, Paris, Aubier Montaigne, 1983, P. 601.
12
Cf. Dictionnaire Micro Robert, P. 178.
13
Cf. ARISTOTE, Le Politique, p. 103.
14
Jacques MOURGEON, Les droits de l’homme, Paris, PUF, 2003, p. 16-17.
15
Cf. Dictionnaire Larousse poche 2015, p. 364.
40
Nuremberg. Il a été créé par Raphaël Lemkin, juriste américain originaire de la Pologne
en 1944, pour tenter de définir les crimes perpétrés par les nazis à l'encontre des peuples
juifs16. Bien noter les régérences du net comme le recommande l’UCAO Le génocide
Rwandais de 1994 est considéré à juste titre comme étant une dévalorisation de la
dignité de la personne humaine, une violation abusive des droits de l’homme. Ce
génocide est l’œuvre macabre d’une politique intérieure et extérieure d’extermination
d’un peuple qui a été préparé pendant un temps considérable 17. Quel document de
référence ?
En effet, ce génocide a connu une préparation en amont pendant la période de la
‘‘Révolution Sociale’’ de 1959, c’est à ce moment-là que des Hutu, soutenu par certains
colonisateurs, ont commencé à mépriser la dignité des Tutsis en les tuant et en
contraignant à l’exil, et cela pendant la première et la deuxième République du Rwanda.
Des massacres sont programmés politiquement contre les Tutsis, et la répétition de ces
massacres conduira finalement et malheureusement, au génocide de 1994. L’on constate
que ces massacres génocidaires contre les Tutsis ont été entretenue, de diverses
manières, par des régimes qui se sont succédés au pouvoir, de 1962 à 1994 18. Les
systèmes politiques de la première et de la deuxième République avaient un type de
droit qui les guidaient, et reflétait ainsi les fondements de la maltraitance des Tutsis.
Ces systèmes politiques, étaient composés de forces structurelles et aussi des
puissants acteurs qui prennent des décisions pour rendre la vie des Tutsis impossible en
usant d’une domination. « Le genre de domination le plus despotique que l’on ait pu
concevoir, celui des maitres sur l’esclave, qui les furent toujours très supérieur 19».
C’était le cas de la première et de la Deuxième République Rwandais qui agissaient en
despote envers les Tutsis.
Il est évident qu’aucune des divers facteurs, que ce soit, par exemple, la pauvreté,
l’étroitesse des terres arables disponibles, une population classée, arbitrairement au
départ, dans des groupes très inégaux du point de vue du nombre, une histoire triste
de régime colonial belge et de l’évangélisation, une lecture erronée et falsifiée de
l’histoire, n’a causé à lui seul le génocide. Mais toutes ces circonstances, et bien
d’autres, même plus déterminants, conjuguées ont façonné le contexte dans lequel
les Rwandais ont pris des décisions aux conséquences néfastes incalculables pour
la société rwandaise20.
16
Cf. Google.com , le génocide Ramandais de 1994
17
Cf. Portail du Rwanda, Histoire du génocide de 1994.
18
Cf. Idem
19
Politique et violence selon Hannah Arendt, Edition Euro Philosophie, n0 34. P. 11.
20
Cf. Portail du Rwanda, Histoire du génocide de 1994.
40
Vu la politique de maltraitance de la première et Deuxième République envers
les Tutsis, l’on peut affirmer que la machine à tuer était déjà rôdée et personne parmi les
bourreaux n’avait été inquiétée. Preuve évidente que nous étions face à des actions
lugubres voulues et encouragées par les dirigeants du pouvoir en place. Du coup, le
génocide perpétré contre les Tutsis du Rwanda en 1994 a été le paroxysme de la
violation de la dignité humaine et de la mauvaise gestion du pouvoir. En voulant coûte
que coûte ôter systématiquement la vie aux peuples Tutsis, les bourreaux se rendaient
coupables de crime contre l’humanité et de la violation maximale des droits de
l’homme. En effet, le droit à la vie constitue le fondement de toutes les autres formes de
droit. Certes, les premiers et les principaux responsables du génocide ce sont les
Rwandais, surtout les responsables et autres leaders d’opinion, qui ont voulu éliminer de
la surface de la terre leurs compatriotes, mais aussi la Communauté Internationale qui a
abandonné des personnes, visées par le génocide, dans les mains des tueurs, alors
qu’elle était suffisamment informée du danger.
Retenons que la mauvaise gestion du pouvoir politique entraine la division entre
les peuples, le mépris de la personne humaine. Mais que peut être l’origine d’une
mauvaise gestion du pouvoir politique ?
21
BOSSUET, La Politique tirée de l’Ecriture sainte, I,1.
22
Cf. MONTESQUIEU, l’esprit des Lois, II, 1.
40
des décisions pour la démocratie et le respect des droits de l’homme, la manière de
gouverner de certaines des autorités politiques Africaines peut être dominée par le
régime despotique. A cet effet, nous pouvons nous interroger : d’où certains dirigeants
Africains tirent ils cette manier de gouverner ? Et pourquoi la maintiennent-ils ?
Orientons nos regards sur quelques régimes politiques despotique en Europe,
peut-être nous en trouverons satisfaction.
Mais l’on pourrait en ayant un regard panoramique se prononcer sur l’Europe
d’abord dans ce sens avant d’exposer les réalités Africaines de la mauvaise gestion du
pouvoir politique.
La grande crise économique de 1929 a eu pour conséquence, la disparition de la
démocratie en Allemagne, en Pologne en Espagne, au Portugal. A ce moment, le
fascisme existait déjà en Italie en 1922 sous la gouvernance de Mussolini et celui de
l’Allemand fut le plus dangereux de tous par son agressivité23.
En 1922, un despotisme s’était installée en Italie, celle de Mussolini, qui avait
imposé un régime fasciste, éliminant le parlement, abolissant toutes les libertés,
réorganisant la justice.
Un seul homme dirigeait le parti, et le parti dirigeait le pays sans aucune garantie
pour les citoyens, sans élection libres. Toutes les forces d’opposition étaient
éliminées. Un régime semblable fut installé par Hitler en Allemagne en 1933 24
pourquoi changer de caractère et de présentation de la citation suivante ? cf
disposition de l’UCAO face aux longues citations !
23
Cf. Collection du Centre Africain de Recherches et d’Action Pédagogie, HISTOIRE, l’époque
contemporaine, éd, Nathan, Paris VI, p. 214.
24
Idem., p. 214.
25
Cf. Idem., p. 215.
26
Mamadou KOULIBALY, « Législateur et illusions » in forum des parlementaires pour le NEPAD,
Cotonou 8,9 Octobre 2002, p. 10- 11.
40
En effet, fort d’une mauvaise expérience en politique démocratique, certains
gouvernants d’Afrique font recours au régime despotique. Les points fondamentaux de
la vie en société sur lesquels l’on devrait marquer une attention particulière, sont
consommé par l’obsession d’un despotisme, à vouloir se maintenir au pouvoir par tous
les moyens. En conséquence, la politique démocratique a des difficultés dans sa mise en
place. C’est ainsi que se manifeste la mauvaise gouvernance.
Nous venons d’exposer le despotisme comme un élément de la mauvaise gestion
du pouvoir politique, dans la mesure où le souverain qui gouverne, gouverne avec une
autorité arbitraire et absolue, c’est à dire où tous les pouvoirs sont réunis dans les mains
d’un seul. Aussi, qu’en est-il de l’idée politique de Nicolas Machiavel ?
Nicolas Machiavel 1469, 1527 est l’un des fondateurs de la théorie politique
moderne qui décrit comment s’emparer du pouvoir et le conserver. Dans sa philosophie,
le pouvoir politique s’acquière par tous les moyens.
En effet, selon lui, celui qui a le pouvoir doit nécessairement le conserver et cela,
quel qu’en soient les moyens. C’est pourquoi, « il faut qu’un Prince sache agir à
propos : tantôt en bête, tantôt en homme ; qu’il balance habilement entre la ruse et la
force ; qu’il se face tantôt renard, tantôt lion »27.
Les moyens pour conserver le pouvoir sont multiples : ils vont de la douceur à la
cruauté. Ici, Machiavel prône la désacralisation du pouvoir qui, à la limite, conduit à
l’anarchie. Seul le plus rusé et le plus fort détient le pouvoir. L’idée maitresse de
Machiavel est celle-ci « la fin justifie les moyens.28 » C’est pourquoi, pour Machiavel,
la réussite politique signifie l’assujettissement, l’embrigadement des autres.
Voilà ainsi présenté le despotisme comme facteurs de mauvaise gestion du
pouvoir politique. Qu’en est-il des conséquences ?
27
Nicolas MACHIAVEL, Le Prince, Paris Gamillard, 1980, chap. XVIII.
28
Nicolas MACHIAVEL, Discours sur la première décade de titre-livre, I, ch. 9, Pléiade, P. 405-406.
40
ressembler aux occidentaux, acquérir au maximum les valeurs de l’Occident, rêver
d’un modèle de vie qui est propre à l’Occident. Les grandes villes et les capitales
ne s’ébranlent que pour exalter le chef, le guide charismatique 29.
29
Ibrahima BABA Kake, Le journal de l’Afrique, Tome III, « les Grandes Dates », S/ Direct. De P.
TOUZARD, Tournai, Ami, 1989, P. 6.
30
Meinrad HEBGA, ¨ Les étapes des regroupements africains¨, in collection Afrique Document, n°
spécial, 98-99, Dakar, 1968, P.172.
31
Philippe DECRAENE, Vielle Afrique, jeunes nations. Le continent noir au seuil de la 3 décennie des
indépendances, 2é éd. Paris, P.U.F, 1982. P. 172.
32
Laurent GBAGBO, Côte d’ivoire, un air de changement, Abidjan, CEDA/ NEI, 2006, P.13.
40
camp militaire d’Akouédo. Le lendemain des élections présidentielles tenues le 22
octobre 2000, le président GUEI n’appréciât pas le résultat de la CEI. Pour lui, ce
résultat est la conséquence d’une fraude, parce que les décomptes (qui) donnaient un
résultat favorable à l’endroit de Laurent GBAGBO. A cet effet, il fait parvenir un
mandat d’arrêter à Honoré GUIE président de la Commission Nationale Electorale
d’alors qu’il a lui-même nommé et s’auto proclame président. Les ivoiriens mécontent
de cette situation investissent les rues pour protester. La garde prétorienne de GUEE
sort pour réprimer cette manifestation. Après avoir tiré à balles réelles sur une foule
tenace et impavide, les soldats quittent les rues33. Faire les bonnes références du net !
Retenons que les régimes autocratiques entrainent parfois des troubles à l’ordre
public, des révoltes et manifestations.
Conclusion partielle
33
Google.com, élection présidentielle ivoirienne d’octobre 2000.
40
CHAPITRE II : AUX SOURCES DE LA GESTION
DU POUVOIR POLITIQUE
40
1. LA COMPRÉHENSION DU POUVOIR POLITIQUE CHEZ
PLATON
Dans son œuvre, La République, Platon soutient que :
Tant que les philosophes ne sont pas rois dans les cités, ou que ceux qu’on appelle
aujourd’hui rois ne sont pas vraiment des philosophes, tant que la puissance
politique et la philosophie ne se rencontrerons pas dans le même sujet, il n’y aura
de cesse aux maux de la cité ni à ceux du genre 34.
40
vers la vertu, car, c’était là ce qui lui faisait défaut à un point étonnant 35». Ainsi, pour
Platon seul le savoir peut aider à parvenir à une bonne gouvernance. C’est dans ce sens
que ce raisonnement, à savoir que les philosophes seuls qui ont une idée du Bien
peuvent gérer un pouvoir politique, est apprécié de Platon : autrement dit, ces
philosophes-roi, sont capable de bâtir une constitution dans l’objectif de faire accéder à
la vertu tous les citoyens, c’est à dire au Bien. Cependant, la formation des philosophe-
roi ne doit pas être l’apanage des vulgaires personnes. Il faut à cet effet des personnes
idoines telles que les éducateurs selon Platon. Ce sont eux qui sont aptes à inculquer la
justice. En effet, pour Platon les dirigeants de la cité, doivent diriger la cité par les
vertus de la transparence, de l’égalité qui sont assimilables à la vertu de justice.
Retenons que la pensée de la gestion du pouvoir politique chez Platon consiste à
proposer au pouvoir, des personnes capables de vertus et de connaissance. Qu’en est-il
d’Aristote ?
40
Les fondements du pouvoir politique qui sont les lois, contribuent au
développement de la vertu et de la justice tant à l’échelle individuelle que collective.
L’Etat doit de ce pas se baser sur la morale afin de rendre les citoyens vertueux. Le Bien
suprême qui est la morale, prend sa source dans les lois de la société qui convergent
vers la liberté, la justice, la dignité, « car de même un homme quand il est accompli, est
le plus excellent des animaux, de même aussi séparé de la loi et la justice, il est le pire
de tous 38». L’éducation que revendique Aristote doit permettre au corps social d’être un
adepte de la vertu. A ce prix ; la corruption, la lâcheté et toutes sortes de déviations
pourront disparaitre dans la société.
En effet, la société est la réunion d’hommes ayant les mêmes lois, les mêmes
usages, les mêmes intérêts communs : « la société est un ensemble organisé d’individus
ayant des relations déterminées et unies par des services réciproques 39». La société se
compose dès lors d’individus ou de personnes, mais se distingue en tant que volonté
générale, particulière et individuelle. Aristote pense que « l’homme est un animal
politique40 ». Pour lui, la société est un fait naturel à l’homme. On dira que la société est
congénitale et inhérente à l’homme. Cet aspect naturel de la société prend sa source
entre un mal et une femelle qui (tout deux) forment un couple qui donnera lieu à une
famille par l’entremise de la procréation. Plus tard, les familles vont s’associer et former
des villages. Les villages vont entretenir des relations entre eux en fonction des besoins.
Et par la satisfaction de ces besoins, les villages vont se regrouper pour former des cités
ou sociétés. Ainsi, la société devient le produit de l’évolution de la nature de l’homme.
Et l’homme est naturellement déterminé par les rapports sociaux. C’est la thèse
naturaliste. Cette doctrine suivant laquelle la vie morale n’est que le prolongement de la
vie biologique, et l’idéal moral, l’expression des besoins et des instincts qui constituent
le vouloir-vivre. « Le vrai idéalisme ne diffère pas du vrai naturalisme, parce que c’est
la nature même qui arrive à penser l’idéal et à le réaliser en le pensant.41 ». L’insertion
de l’individu dans la société signifie son intégration de la société des hommes faite de
règles et de lois régissant les rapports intersubjectifs. Ce changement de l’état de nature
primitive de l’individu, caractérisée par la recherche effrénée du plaisir et par
l’agressivité, ce passage exige de la part de l’individu une transformation. En d’autres
termes l’individu est invité à mourir à son état d’agressivité et de liberté naturelles
38
ARISTOTE, Le Politique, op cit., p. 23
39
Jacqueline RUSS, Dictionnaire de Philosophie. Cf instruction de l’UCAO sur les citations
40
ARISTOTE, Le Politique, Tricot, ch. I, p. 2.
41
A. FOUILLÉ, L’idée moderne du droit, IV, ch. V, p. 340.
40
absolues pour une socialisation. Aristote fait de l’éthique une partie de la politique et lui
attribue comme finalité le bien de tous : « l’Ethique possède une finalité spécifique, le
bien de l’individu dont la réalisation est largement conditionnée par le bien de la
cité 42».
Nous pouvons retenir d’Aristote qu’un individu capable de réaliser le bien en
société peut gouverner. Que dit donc François DAGUET sur la pensée Thomasienne ?
Dans son œuvre Du Politique chez Thomas D’AQUIN, François Daguet fait une
étude sur le politique chez Thomas d’Aquin. En effet, il n’existe aucun traité de
politique laissé par Thomas d’Aquin 43. Mais l’auteur étant religieux dominicain comme
Thomas d’Aquin, voudrait bien lui porter une attention particulière en associant ses
différentes pensées extraites de la Somme Théologique pour une étude de l’éthique et de
la politique.
Pour Thomas d’Aquin, l’éthique et la politique, sont inséparablet dans la vie en
société. En effet, l’homme se caractérise par ses actions. Et ses actions doivent se
conformer moralement à la vertu de justice, c’est à dire, de l’éthique. La communauté
humaine est le lieu de prédilection où les actions de l’homme peuvent s’exprimer ; à cet
effet, la communauté est donc une vie politique. Saint Thomas d’Aquin amène à l’unité
l’éthique et la politique dans cette communauté44. La politique concerne la vie
communautaire où tout est orienté vers le bien de tous.
En effet, : « l’Ethique possède une finalité spécifique, le bien de l’individu dont
la réalisation est largement conditionnée par le bien de la cité 45». Allant dans la même
pensée qu’Aristote, Thomas d’Aquin admet que le souverain bien est la fin recherchée.
Mais sa qualité de théologien lui fait penser que le souverain bien dont il s’agit en
quelque sorte est, Dieu, cause première et finalité de toutes choses, établissant un ordre
de dépendance entre le naturel et le surnaturel46. Thomas d’Aquin, comme Aristote,
définit l’homme comme « un animal politique par nature 47». Cette définition crédible
42
Solange VERGNIERE, Ethique et politique chez Aristote, PUF, Paris 1975, P. 61.
43
François DAGUET, Du Politique chez Thomas d’Aquin, VRIN, p. 14-15
44
Idem, p. 47.
45
Solange VERGNIERE, Ethique et politique chez Aristote, PUF, Paris 1975, P. 61.
46
François DAGUET, Du Politique chez Thomas d’Aquin, VRIN, p. 67.
47
Idem, p. 100.
40
est d’ordre ontologique. La vie en communauté est innée en l’homme mais aussi la
politique et cela nécessite la gestion d’un pouvoir politique. La gestion du pouvoir
politique selon saint Paul vient de Dieu. En effet, « Que tout homme soit soumis aux
autorités qui exercent le pouvoir, car il n’y a d’autorité que par Dieu et celles qui
existent sont établies par lui48 ». Saint Paul accorde à Dieu d’être à la fois l’origine et la
finalité du pouvoir. Ainsi, celui qui exerce le pouvoir politique est définit comme étant
participant à l’autorité de Dieu. Ce qui paraît légitime dans la gestion du pouvoir
politique, est que l’autorité élu a la charge de conduire le peuple vers Dieu. A cet effet,
Saint Paul distingue deux sortes de pouvoir exercé par l’autorité ; il s’agit des pouvoirs
spirituel et temporel. Ces pouvoirs doivent harmonieusement coopérer sans désordre.
François Daguet, à cet effet, expose au chapitre cinq de son œuvre, la théorie de
l’ordre de la cité selon saint Thomas d’Aquin. Ainsi, pour lui, la cité qui possède la
suprême perfection est celle où règnent la justice49et la prudence. Elle se définit comme
l’organisation politique d’une communauté de personnes qui ont pour but le bien
commun dans la justice50 et l’élaboration des lois sont nécessaires. Selon François
Daguet, pour saint Thomas d’Aquin, la loi se définit comme un procédé qui permet
d’établir l’ordre et la justice dans la cité, et cette loi humaine dite loi naturelle, est la
continuité de la loi divine, dite loi éternelle. En effet, la loi éternelle a été créé par Dieu
pour la création51 tandis que la loi humaine est la forme appliquée de la loi éternelle
dans chacune des créatures52. Accessible à la compréhension de l’homme, la loi
éternelle permet d’élaborer la loi humaine juste pour le bien de tous. Un gouvernement
qui s’inspire de la loi divine pour établir ses lois, saint Thomas trouve quelle est la
meilleure forme de gouvernement d’où un gouvernement mixte c’est-à-dire de forme
royale. Ce régime est la représentation parfaite du gouvernement divin 53. Il est élaboré
avec la participation des citoyens. Dans ce régime, l’élu qui gouverne la cité est secondé
par un conseil de sages, c’est-à-dire des hommes vertueux ; en conséquence, la paix et
l’amour et ??? sont misent en exergue.
En somme chez François DAGUET tous les dirigeants doivent s’inspirer de la
loi divine pour gérer le pouvoir politique.
48
Romain 13, 1.
49
François DAGUET, Du Politique chez Thomas d’Aquin, VRIN, p. 161.
50
Idem, p. 64.
51
Idem, p. 231-232.
52
François DAGUET, p. 232-237.
53
Idem, p. 280-284.
40
4. L’IMPÉRATIF CATÉGORIQUE D’EMMANUEL KANT
COMME SOURCE DE BONNE GOUVERNANCE
La morale et le droit sont étroitement unis au point que le droit ne peut prescrit
ce que la morale proscrit. La philosophie des droits de l’homme comme Kant le pense,
c’est que l’homme soit véritablement libre. Pour Kant, il existe une humanité en
l’homme qui est au-dessus de tout. Il écrit à cet effet : « ce qui a un prix peut-être aussi
bien remplacé par quelque chose d’autre, à titre d’équivalence ; au contraire, ce qui
est supérieur à tout prix, et par suite n’admet pas d’équivalence, c’est ce qui a une
dignité 54». L’idée de dignité prend sa source dans le respect de la personne humaine.
Avec Kant, le devoir doit susciter l’agir avec pour seul repère, le respect de la loi
morale, inspiré par la raison. Cette loi morale, s’exprime dans l’impératif catégorique de
Kant. Pour lui, « agir de telle sorte que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta
personne que dans la personne de tout autre, toujours comme une fin, et jamais
simplement comme un moyen ».55Cette expression est l’origine de toutes libertés. Il fait
découvrir à l’autre, une humanité où « je » se réalise comme autrui.56 L’impératif
catégorique, est un concept de la philosophie morale d’Emmanuel Kant. Il a pour
objectif de mener à ce qui doit être fait inconditionnellement c’est-à-dire : « agis de
façon telle que tu traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans tout autre,
toujours en même temps comme fin, et jamais simplement comme moyen ».57 il faut
donner textuellement la citation de Kant. Ces deux extraits sont différents.
En effet, avec cette expression, le principe d’universalisation des règles d’action
sont prescrits. Toutefois, elle ne dicte pas la façon dont les hommes doivent se
comporter mais au contraire un squelette où sont prescrits un devoir, un
commandement, en d’autres termes, un bien à poursuivre. Avec Kant, cela signifie
probablement agir par devoir avec pour repère le respect de la loi morale, et cette loi
morale s’exprime dans l’impératif catégorique à savoir : « agis de façon telle que tu
traites l’humanité, aussi bien dans ta personne que dans tout autre, toujours en même
temps comme fin, et jamais simplement comme moyen » ????. Il ne s’agit pas dans la
gestion du pouvoir d’instrumentaliser l’homme, mais de lui apporter la considération
qui lui est due c’est-à-dire être sujet. Le « sujet est ce qui ne peut se laisser encapsuler,
54
Emmanuelle KANT, fondement de la métaphysique des mœurs, Paris, VRIN, 1997, p.105.
55
Idem, p,105
56
« Je est un autre » est le titre d’un ouvrage de Maurice ZUNDEL.
57
Emmanuel Kant, fondement de la métaphysique des mœurs, Paris, VRIN, 1997, p.105.
40
ce qui se joue de tous les déterminismes. Est sujet ce qui n’est enchainé à rien, même
pas à soi, ce qui est soi-même et autre, ici et ailleurs, là et en errance ».58
En effet, le sujet parait clairement celui qu’on ne peut encapsuler. L’impératif
catégorique nous fait prendre conscience que nous ne devons pas utiliser autrui comme
un instrument mais comme une fin.
Selon Kant, l’acte moral doit être pesé non pas par son résultat, mais par ses
motivations. L’action est moralement juste si la volonté qui la meut est juste.
L’impératif catégorique de Kant peut se comprendre comme étant un devoir. Il prescrit
aux gouvernés et aux gouvernants ce qu’il y a lieu de faire et ce qu’il ne faut pas faire,
ce qui est donné comme pouvoir de diriger aux uns et aux autres
Conclusion partielle
58
Augustin DIBI KOUADIO, « l’unique du visage comme lieu d’une épaisseur éthique » in Annales
philosophique de l’université Catholique de l’Afrique de l’Ouest, Abidjan, Ed. UCAO, no1, 2004, p. 19.
40
CHAPITRE III : VALEUR ET INVIOLABILITÉ DE
LA VIE COMME UN ÉLÉMENT D’UNE BONNE
GESTION DU POUVOIR POLITIQUE
40
1. PRÉSENTATION DE L’ENCYCLIQUE « EVANGELIUM
VITAE »
Il s’agit pour nous de faire un exposé de cet Encyclique en donnant la situation
générale, le contenu des chapitres, mettre en exergue les chapitres qui portent sur la
dignité de la vie humaine, et précisément sur l’inviolabilité de la vie orientée vers la
gestion du pouvoir.
C’est sans doute dans une société politique où les enjeux de la vie personnelle et
collective sont devenus complexes, que l’encyclique « Evangelium Vitae » apparait
comme une invitation à regarder l’autre avec amour dans notre façon de gouverner et
plus particulièrement, à reconnaitre toute vie comme un don de Dieu et s’engager à la
défendre. Idem,61. Aussi cette encyclique à un aspect de lutte sans toutefois légitimer la
violence. Et c’est dans cette logique que se construisent ses chapitres.
40
paraître avoir un style de condamnation de tous ces agissements pessimistes de ces
sociétés. Plus loin, (elle) il évoque les causes des attitudes désordonnées, individuelles
et collectives en les référant à la perte du sens de Dieu et de la vie humaine. Cette perte
du sens de Dieu et de la vie humaine, peut paraître comme la source des incertitudes de
la conscience individuelle et sociale.62
Le chapitre troisième quant à lui, porte sur « la loi sainte de Dieu » : « Tu ne
tueras pas ». Cette expression est un commandement de l’amour donné par Jésus Christ
sur la croix : « le commandement de Dieu n’est jamais séparé de l’amour de Dieu : il
est toujours un don pour la croissance et pour la joie de l’homme »64. Le
commandement du décalogue est un signe de conduite morale ; ainsi, ce chapitre
développera les interdits dénoncés par l’Eglise : « la vie humaine est sacrée et
inviolable »65.
« Pour une nouvelle culture de la vie humaine », tel est le titre du quatrième
chapitre. Dans ce chapitre, il est question de l’importance et la nécessité du devoir de
charité à l’égard de tous et de chacun.
[De fait, le premier chapitre évoque les causes des désordres moraux dans notre
société, celui-ci ouvre des perspectives pastorales pour une culture d’espérance qui
peuvent féconder nos façons de gérer le pouvoir politique. Aussi, Saint Jean Paul II
62
cf. JEAN PAUL II, « Evangelium vitae, encyclique sur la valeur et l’inviolabilité de la vie humaine », in
Cahiers pour croire aujourd’hui, no 161, du 1 avril 1995, p,5.
63
Idem, p. 5.
64
Evangelium Vitae, n° 52.
65
Idem, n°53.
40
mentionne l’importance que l’Eglise accorde à l’éducation de la famille qui est le socle
de la société, pour éviter la culture de la mort. ] est-ce nécessaire ?
En définitive, nous pouvons retenir que, ces quatre chapitres contiennent tout
l’enseignement chrétien axé sur la dignité et l’inviolabilité de la vie humaine. Allons à
présent au développement du chapitre premier et deuxième qui nous concerne à savoir :
La valeur de la vie humaine ; l’inviolabilité de la vie humaine dans une perspective
d’une bonne gestion du pouvoir politique.
66
Evangelium Vitae, n°39.
67
Cf. Gn 2,7.
68
Evangelium Vitae, n°39
69
Idem, n°, 34.
40
a créé l’homme pour l’incorruptibilité, il en fait une image de sa propre
nature 70-. »71. N’est-il pas opportun de mettre la référence biblique dans le texte :
Sg 2, 23 et ainsi supprimer la note N° 70 ?
70
Sg 2, 23.
71
Evangelium Vitae, n°34.
72
Col 1,15
73
Col 1, 15-20
74
Evangelium Vitae, n°36.
75
Jn 10, 10.
76
Evangelium Vitae, n°1.
77
Idem, n°29.
78
Idem, n°30.
79
Idem, n°32.
80
Luc 23,46.
81
Cf. Psaume 8,5
40
peu moindre qu’un Dieu, le couronnant de gloire et d’honneur »82. La gloire de Dieu
illumine le visage de l’homme, fort de cela, le créateur trouve en lui son repos.83
Aussi, la sacralité de la vie est dotée d’une inviolabilité qui remonte à l’origine
et gravé dans le cœur et dans la conscience de l’homme.85
La question posée à Caïn par Dieu : « que fais-tu ? »86(Gn 4, 10) pourquoi
reprendre la référence en note de bas de page ? Après qu’il ait tué son frère Abel,
traduit cette expérience de tout homme : au plus profond de sa conscience, il lui est
toujours rappelé l’inviolabilité de la vie - de sa vie et celle des autres- , en tant que
réalité qui ne lui appartient pas, parce qu’ elle est propriété et don de Dieu son
créateur et Père.87.
En somme, l’homme, créé à l’image de Dieu tire sa dignité de lui, la quelle est inscrite
dans son âme. En conséquence, qui violera cette dignité en méprisant l’homme dans une
société despotique, portera une atteinte à l’image de Dieu et de sa loi divine.
40
POUR UNE BONNE GOUVERNANCE DANS NOS
PAYS AFRICAINS
90
Cf. Gaudium et Spes, 76,5.
40
1. EVANGELIUM VITAE DANS LA DÉFENSE DES DROITS
FONDAMENTAUX POUR UNE BONNE GOUVERNANCE
[La pensée de Thomas HOBBES sur ces différents points nous sera d’un grand
appui.] est-ce nécessaire ?
La vie de l’homme est sacrée, elle « vient de Dieu, c’est son don, son image et
son empreinte, la participation à son souffle vital »91 .
En effet, si cette vie vient à disparaitre, elle ne peut être remplacée par aucun
autre bien que ce soit. Elle est considérée pour tous et pour chacun comme
l’empreinte de son existence et de sa validité face à tous les autres droits. (Pour
Hobbes particulièrement, au sujet du) Le droit à la vie et à sa protection est pour tous
et chacun imprescriptible et inaliénable 92. Personne en ce monde ne peut (pas)
apporter une autre vérité que celle qui a été donnée précédemment, personne ne peut
donner le contraire de cette vérité. Si cela se produit, cet individu sera considéré
comme atteint de cécité humaine. Le plus grand bien qui puisse exister et apporter
une très grande satisfaction à l’homme, c’est la vie. La valeur de la vie est la
persévérance, elle est aussi la série de ces biens par lesquels le vivant peut se
protéger et aussi assurer son développement. Du coup, on comprend désormais que le
sommet du respect dû à l’inviolabilité et à l’intégrité de la vie physique réside dans le
commandement positif : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même »93. C’est
pourquoi le pape Saint Jean-Paul II insiste sur le fait que le premier droit que l’on doit
énoncer sur n’importe quelles listes est le droit à la vie, depuis sa conception jusqu’à sa
fin naturelle94.
La sûreté, quant à elle, peut être considérée comme un état de protection, de
sécurité contre le danger ou les menaces. C'est une notion qui joue essentiellement le
rôle de la protection contre les dangers et atteintes qui viennent perturber la vie de
l’homme dans son quotidien. Hobbes, d’une idée particulière conçoit la sûreté comme
une garantie dont dispose citoyen contre une arrestation, un emprisonnement ou une
91
Evangelium Vitae, n°39
92
HOBBES, Léviathan, p. 230-231.
93
COMPENDIUM DE LA DOCTRINE SOCIALE DE L’EGLISE, n°112.
94
Evangelium Vitae, n°2.
40
condamnation arbitraire du Léviathan. Le droit à la sûreté constitue chez Hobbes, le
pilier de la vie humaine surtout en société. C'est par la sûreté que l'individu peut vivre
sans peur au sein de la société. Il peut disposer d'un corps intégral et sain par le
truchement de ce droit. Aucune blessure, séquelle, stigmate de nature peut porter
atteinte à la beauté physique et à la dignité de l’homme ; l'homme se trouve donc à
l'abri de tous dangers et menaces. Chez Hobbes, la notion de sûreté est au centre du
fondement même de la souveraineté et de tout pouvoir politique. Il est institué par la
société dans l’objectif de préserver le bien commun. L’on a constaté que ceux qui sont
chargés de veilliez à cela, ne joue pas correctement leur rôle.
95
HOBBES, De Cive, p. 189.
40
communauté politique dans laquelle les hommes obéissent aux lois. Ils ne peuvent pas
faire tout ce qu'ils veulent, leur champ d'action est rétréci. C'est la définition de la
liberté chez Hobbes, une liberté enclose entre les barrières des lois, selon l'Etat. Ces lois
accorderont plus ou moins d'espace aux citoyens ou aux sujets pour se mouvoir. Nous
sommes toujours libres de désobéir aux lois, quel que soit le type de souveraineté qui
leur donne autorité Référence ?.
D’une idée contraire à la thèse traditionnelle, Hobbes ne fait pas dépendre la
propriété individuelle d'une propriété commune accordée aux hommes par Dieu 96.
Dieu donne à l'homme les trésors de la terre et de la mer pour que l’homme en bénéficie
mais, il ne met en place aucune forme de propriété. Tout aussi comme la valeur de la
justice, la propriété n'a pas de sens au niveau de l'état de nature et n'est pas incluse
dans le droit naturel individuel 97. De même le travail n'est pas requis pour séparer le
mien du tien mais pour produire des richesses98. Selon Hobbes, la notion même de la
valeur de la propriété est subordonnée à l'existence d'un pouvoir politique :
L'introduction de la propriété est un effet de la République...cette introduction
est l'acte du souverain...la répartition de la matière première de cette nourriture
consiste dans la détermination du mien, du tien et du sien, ou, pour le dire en un
mot, dans la propriété : dans toutes les espèces de république, cette répartition
appartient au pouvoir souverain99.
96
Thèse de GROTIUS dans Le Droit de la guerre et de la paix, trad. Pradier-Fondéré, Paris, PUF, 2005, p.
185.
97
HOBBES, Le Léviathan, p. 126.
98
Ibid, p. 261.
99
HOBBES, Le Léviathan, pp. 262-263.
100
Idem, p. 144.
101
Idem, p. 263.
102
Idem, p. 185.
40
dépouiller quelque sujet de tout ce qu'il possède, pour Enrichir un Favori ou un
flatteur, incommodité qui, je le reconnais, est grande et inévitable »103.
103
Idem, p. 196.
104
Gaudium et Spes, n°75,5.
105
Deus Caritas est, n°28.
106
Gaudium et Spes, n° 26,1.
40
la raison pour laquelle le bien commun doit être la résultante de l’exercice responsable
du pouvoir et, dans nos sociétés, cela signifie la prise en compte des intérêts individuels
sans pour autant renoncer aux intérêts de la communauté. Il va sans dire qu’il faut porter
un jugement très positif sur la démocratie et une condamnation ferme des régimes
totalitaires et dictatoriales de gouvernement, ainsi que des atteintes aux droits des
minorités107. Un gouvernement qui veut donner de la qualité à la vie sociale de son pays,
doit donner l’exemple de compétence, d’intégrité et d’engagement désintéressé au
service du bien commun. Car un pays est d’autant plus humain que s’il tient « à la
promotion intégrale de la personne et du bien commun ; dans ce cas, le droit est défini,
respecté et vécu aussi selon les modalités de la solidarité et du dévouement au
prochain »108.
Conclusion partielle
En somme tout au long de cette dernière partie, nous constatons que l’encyclique
a proclamé avec force le droit à la vie, à la propriété, à la liberté et à la sûreté, dans la
mesure où l’homme créé à l’image de Dieu a ce droit de penser et d’agir en société
surtout dans la vie politique. Aussi, l’Église doit, et c’est un devoir pour elle, s’engager
dans le débat politique pour améliorer la gouvernance de nos pays africains.
107
Idem, 75,1.
108
COMPENDIUM DE LA DOCTRINE SOCIALE DE L’EGLISE, n°391.
40
CONCLUSION GÉNÉRALE
Cette réflexion sur la valeur et l’inviolabilité de la vie humaine, a ouvert notre
esprit sur la vision chrétienne de l’importance de la vie humaine et la manière de
l’accueillir.
En effet, l’auteur et la source de cette vie humaine, se résume en Dieu. Dieu a
offert cette vie à l’homme comme un don de son amour et de sa tendresse. Ce que l’on
reçoit comme un don devient automatiquement sacré et à valeur de dignité. L’homme a
reçu sa vie venant de Dieu comme un don, donc il a une dignité ; et à cause de cette
dignité et cette sacralité de sa vie, elle est inviolable. A cet effet, personne ne doit porter
atteinte à cette vie ou ni vouloir la supprimer. Cela est proscrit simplement parce qu’il
est créé à l’image et à la ressemblance de Dieu ; cette image de Dieu se concrétise en
Jésus-Christ, Verbe de vie, le Fils du Dieu Tout puissant qui donne sens à la vie
humaine. Le Christ est venu dans le monde pour apprendre à imiter cette vie qu’il
suggère en vue d’une participation à la vie de Dieu en lui conférant une dignité.
En zoologie comme en botanique, l’on est d’accord sur le fait qu’aucun des
autres êtres vivants n’est comparable à l’homme et n’a pas cette dignité qui est réservée
à l’homme ; cela pour dire que l’homme a du prix aux yeux de son créateur. S’il a du
prix aux yeux de son créateur, cela voudrait signifier que Dieu veut que l’homme
participe à sa vie dans cette société humaine pour en communiquer ses valeurs, son
mode de gouvernement ; il fait ainsi de l’homme le signe de sa présence dans notre
société politique.
Aussi, l’homme est-il appelé à garder, préserver et à promouvoir le mode de
gouvernement que Dieu lui suggère, pour une bonne gestion du pouvoir politique. Le
mode de gouvernement que Dieu suggère à l’homme, est un mode de paix, d’amour et
de justice.
En effet, certaines de nos sociétés sont marquées de régime despotique,
autoritaire, dictatorial (et autres) etc. Les régimes autocratiques entrainent parfois des
troubles à l’ordre publique, des révoltes et manifestations ; ils ont la capacité de
mépriser cette dignité de l’homme en la bafouant, en lui faisant perdre sa liberté. Dans
ce régime, la gestion du pouvoir politique a perdu son point de repère ; aujourd’hui, elle
fait une sortie de sa trajectoire, de son sens original et s’adonne à la perversion. C’est
pourquoi Platon propose que des personnes capables de vertus et de connaissance
peuvent en gérant le pouvoir politique redonner cette dignité perdue à l’homme.
40
Aristote suggère qu’un individu capable de réaliser le bien en société est dans la
capacité de gouverner. François DAGUET s’inspire de Thomas d’AQUIN pour inviter
tous les dirigeants à s’inspirer de la loi divine pour gérer le pouvoir politique.
Emmanuelle KANT quant à lui, il prescrit aux gouvernés et aux gouvernants ce qu’il y
a lieu de faire et ce qu’il ne faut pas faire, ce qui est donné comme pouvoir de diriger
aux uns et aux autres, il le propose à l’aide de son impératif catégorique.
L’encyclique quant à elle, suggère que l’homme doit préserver l’image et la vie
de Dieu qui est en lui-même et autour de lui en la personne de l’autre, en l’aimant, la
défendant. Telle est la tâche et la responsabilité de l’homme en société et des
gouvernants dans la vie politique.
40
BIBLIOGRAPHIE
Source scripturaires
40
BOSSUET Jacques Bénigne, La Politique tirée de l’Ecriture sainte,
Dalloz, 1864.
DAGUET François, Du Politique chez Thomas d’Aquin, Paris, VRIN,
2015.
DECRAENE Philippe., Vielle Afrique, jeunes nations. Le continent noir
au seuil de la 3 décennie des indépendances, 2é éd. Paris, P.U.F,
1982.
DIBI KOUADIO Augustin, « l’unique du visage comme lieu d’une
épaisseur éthique » in Annales philosophique de l’université
Catholique de l’Afrique de l’Ouest, Abidjan, Ed. UCAO, n°1, 2004
ESMEL Emilien., Cmf, « Justice et paix en politique africaine
aujourd’hui, une interpellation pour l’Eglise », Abidjan, 2006.
FOUILLÉ Alfred, L’idée moderne du droit, éd broché, 1909.
40
Thèses Et Mémoires
40
TABLE DES MATIÈRES
Sommaire.................................................................................................................... iii
introduction générale...................................................................................................1
1. Motivation.................................................................................................................. 1
2. Problématique............................................................................................................ 1
3. État de la question..................................................................................................... 2
4. Hypothèse.................................................................................................................. 2
5. Méthodologie adaptée................................................................................................. 3
6. Limite et intérêt.......................................................................................................... 3
Chapitre I : Le problème de la violence dans la scène politique.....................................5
40
chapitre iii : valeur et inviolabilité de la vie comme un élément d’une bonne
gestion du pouvoir politique.......................................................................................25
conclusion partielle............................................................................................................. 31
Chapitre IV : Implications de l’encyclique et engagement de l’église pour une
bonne gouvernance dans nos pays africains................................................................32
Conclusion partielle............................................................................................................ 38
Conclusion Générale...................................................................................................39
Bibliographie.............................................................................................................. 41
40