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COMPRENDRE
L'intérêt de l'Église, ainsi manifesté dans les contenus des documents (Encycliques) qui
expriment les enseignements sociaux, consiste à contribuer au développement d'une structure
sociale basé sur le désir pour le développement humain intégral. Ceci inclut la promotion du
bien-être de chacun et de tout le monde, l’éducation, la santé, l’option pour les pauvres, la
démocratie et les droits de l'homme, tous conçus comme composants du bien commun. Les vues
de l'Église comme fondamentales au bien commun sont les principes de subsidiarité, par où les
décisions doivent être prises au plus proche de la base et la solidarité par laquelle nous devons
être tous responsables les uns des autres. Les autres éléments essentiels du bien commun sont les
droits de l'homme, l’option préférentielle pour les pauvres, et la protection du pauvre et du
vulnérable de l'hostilité des forces économiques.
En effet, le terme doctrine est utilisé depuis toujours dans l’Église. Il désigne, d’une
manière générale, tout ce que l’Église professe et enseigne à partir de ce qu’elle a reçu. Il se
distingue du terme de dogme qui désigne l’ensemble des vérités définies officiellement par le
Magistère: vérités révélés en lien étroit avec la révélation.
À l’époque moderne les termes de doctrine et de dogme étaient souvent considérés
comme équivalents. Mais de nos jours, dans l’usage courant, le terme de doctrine désigne le plus
souvent l’enseignement du Magistère en matière sociale (Doctrine sociale de l’Église)
La Doctrine sociale de l’Église est un ensemble de conceptions (faites de vérités, de
principes et des valeurs) que le Magistère vivant puise dans la loi naturelle et la Révélation, et
qu’il adapte et applique aux problèmes sociaux de notre temps, afin d’aider selon la manière
propre de l’Église, les peuples et les gouvernants à organiser une société plus humaine, plus
conforme au dessein de Dieu sur le monde.
Pourquoi l’Église a-t-elle une doctrine sociale? Trois raisons principales fondent le droit
et le devoir de l’enseigner. Chacune d’entre elles est intimement liée à la mission de l’Église.
Première raison: comme éducatrice des consciences, l’Église doit conduire chaque
personne humaine à sa destinée surnaturelle à travers les réalités terrestres.
Deuxième raison: comme gardienne de la loi morale, l’Église a le droit et le devoir de
dénoncer les atteintes portées à la loi morale par les institutions économiques et sociales.
Troisième raison: comme Corps mystique, l’Église a la mission d’unir tous les hommes
dans l’unité de la charité du Christ.
Selon le Concile Vatican II (Gaudium et Spes, n°40), par son Enseignement social,
l’Église entend annoncer et actualiser l’Évangile au cœur du réseau complexe des relations
sociales. Il ne s’agit pas seulement d’atteindre l’homme dans la société, l’homme en tant que
destinataire de l’annonce évangélique, mais féconder et fermenter la société même par l’Évangile
(cf. Compendium, n° 62)
À l’origine de la Doctrine sociale de l’Église, il y a la rencontre des exigences de
l’Évangile avec la vie sociale et politique. Il ne fait aucun doute pour l’Église que dénoncer les
mauvaises conditions de vie des personnes, juger du bien-fondé des systèmes sociaux,
économiques, politiques et culturels en fonction de la justice sociale et des exigences chrétiennes
sont autant de tâches qui font partie de sa mission apostolique. Néanmoins la Doctrine sociale de
l’Église ne se contente pas d’analyser les situations changeantes dans lesquelles se trouve
l’humanité. Puisqu’elle s’adresse aux hommes d’action aux prises avec les difficultés
quotidiennes, elle se réfère à des principes permanents et aux valeurs fondamentales de la vie
sociale; elle rappelle les axes indispensables pour orienter les décisions concrètes, elle précise la
visée éthique qui doit accompagner les enseignements sur terrain. Elle donne, en somme, des
repères pour agir.
Le chapitre IV du Compendium de la Doctrine sociale de l’Église rappelle quelques principes
directeurs pour l’action et les valeurs fondamentales de la vie sociale, notamment: le principe du
bien commun, la destination universelle des biens, le principe de subsidiarité, la participation, le
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principe de solidarité, le principe de charité, les valeurs fondamentales de la vie sociale (la vérité,
la liberté, la justice). Notons que ces principes et ces valeurs fondamentales de la vie sociale
constituent les véritables fondements de l’enseignement social catholique. Intimement liés entre
eux, ces principes et valeurs reposent liés sur le principe de la dignité de la personne humaine.
Par son enseignement social, l’Église veut faire surgir une perspective anthropologique
où l’homme, être raisonnable, «image de Dieu», est le premier servi et l’objet de toutes les
préoccupations, quelles que soit sa place dans la hiérarchie sociale, sa situation économique, sa
nation d’appartenance.
1. Pape Léon XIII – 15 mai 1891 - Rerum Novarum ("Nouvelles Choses") parle des conditions
des ouvriers. Cette Encyclique énonce des affirmations suivantes:
Elle affirme le droit de travailler,
Elle demande un salaire juste/des conditions décentes de travail;
Elle décrit la responsabilité du travail et du capital;
Elle encourage les droits des ouvriers à former des syndicats et à négocier, et;
Elle condamne le Socialisme athée.
2. Pape Pie XI – 15 mai 1931 - Quadragessimo Anno ("La quarantième année") parle de la
reconstruction de l'ordre social. Cette Encyclique fait des déclarations suivantes:
Elle condamne la présence du pouvoir dans les mains de peu ou quelques personnes;
Elle déclare que cette concentration du pouvoir économique cause beaucoup de
souffrances aux pauvres;
Elle demande une distribution équitable des ressources et des richesses;
Elle appelle à la réforme des structures sociales et économiques, et
Elle soutient le droit à la propriété privée.
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3. Pape Jean XXIII – 15 mai 1961 - Mater et Magistra ("Mère et Éducatrice/Enseignante")
parle du progrès social contemporain à la lumière des principes chrétiens. L'Encyclique:
déplore les fossés de séparation entre les nations riches et celles pauvres;
préconise l'aide aux pays moins développés;
s’interroge sur la moralité de la course aux armements;
affirme les droits des ouvriers pour partager dans la propriété, le profit et la gestion, et
fait appel aux Chrétiens pour défier l’inégalité et les structures économiques injustes.
4. Pape Jean XXIII – 11 avril 1963 - Pacem in Terris ("Paix sur terre") s’adresse à toutes les
personnes de bonne volonté concernant la paix entre toutes les nations. Cette Encyclique déclare
ce qui suit:
Elle affirme l’ensemble des droits de l'homme comme l'élément essentiel de paix;
On doit s’engager au désarmement dès lors qu’il doit y avoir une autorité mondiale pour
aider les nations à œuvrer pour la paix;
Toutes les nations ont une égale dignité et le droit auto-développement;
Elle appelle pour une approche humanitaire à la question des réfugiés, et
Elle appelle pour l'intégration de la foi avec l’action.
6. Pape VI – 26 mars 1967 - Populorum Progressio ("Le Développement des Peuples") soulève
le grand problème social du développement des peuples. Cette Encyclique:
Établit le lien entre développement et paix;
Affirme le droit de nations pauvres au développement humain total;
Affirme l'interdépendance du monde comme un village global;
Proclame que la paix n’est pas seulement l'absence de guerre mais aussi la poursuite d'un
ordre juste dans le monde;
Rejette les structures économiques qui encouragent l'inégalité;
Fait appel aux entreprises multinationales pour être des agents de Justice sociale, et
Préconise l’acceptation des ouvriers qui émigrent des nations pauvres.
7. Pape Paul VI – 14 mai 1971 - Octogesima Adveniens ("La quatre-vingtième année") C’est un
appel d’action en réponse aux besoins nouveaux d’un monde en changement. Cette Encyclique
fait les remarques cruciales suivantes:
Elle demande l'action politique pour la justice économique;
Elle fait appel aux individus et à Église locale pour répondre aux situations injustes, et
Elle préconise l'usage d'analyse de l'injustice sociale pour identifier les causes des
injustices.
10. Pape Jean Paul II – 4 mars 1979 - Redemptor Hominis ("Rédempteur de l'Homme")
indique la mission de l'Église et le destin humain. Les déclarations principales dans cette
Encyclique sont:
Les structures économiques et politiques actuelles dans le monde sont inadéquates ;
Les droits de l'homme constituent les principes fondamentaux pour la transformation
politique, sociale et économique ;
Il prône de promouvoir des investissements pour la vie et la survie humaines plutôt que
pour les armements ;
Il condamne la mauvaise exploitation des ressources du monde.
11. Pape Jean Paul II – 14 septembre 1981 - Laborem Exercens ("Exercice de son travail")
aborde la question du travail humain. Les inquiétudes de base de cette Encyclique sont:
L'élément essentiel pour redonner de la valeur au travail n'est pas le travail lui-même, mais
la personne qui fait le travail ;
Les individus sont plus importants que les profits ;
Les conditions de travail par exploitation sont immorales ;
La dignité du travail est basée sur la dignité de l'ouvrier ;
Les Ouvriers ont le droit de former des syndicats et de négocier collectivement ;
Que La dignité des ouvriers migrants soit respectée.
12. Pape Jean Paul II – 30 décembre 1987 - Sollicitudo rei socialis ("Préoccupation sociale de
l'Église") aborde la question sociale du Développement humain authentique. Les inquiétudes
essentielles de cette Encycliques sont:
Elle stigmatise les "structures du péché" qui entravent le développement des nations
pauvres ;
Elle fait appel à une option pour les pauvres par les nations riches ;
Que le Marxisme et le Capitalisme ont tous les deux contribué aux conditions d'oppression
et d’injustice dans le monde ;
Que les ressources utilisées pour les armements soient plutôt utilisées pour l'allégement de
la misère humaine ;
Le Commerce et les systèmes financiers internationaux devraient être réformés pour être
plus équitables ;
Elle promeut l’attention à la planète Terre et exprime des préoccupations écologiques.
13. Pape Jean Paul II – 1er mai 1991 - Centesimus Annus ("Le centième Anniversaire") relève
les "nouvelles choses" d'aujourd'hui. Les déclarations de base de cette Encyclique sont:
Elle se plaint de l'échec du marché et des économies socialistes ;
Elle appelle à la réduction ou à l’annulation des dettes en faveur pays pauvres ;
Elle appelle à l'établissement de la politique qui encourage le plein emploi et la sécurité du
travail ;
Elle affirme le besoin du contrôle des armements ;
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Elle appelle les nations riches à ne pas gaspiller des ressources ;
Elle réaffirme les principes originaux de Rerum Novarum.
14. Pape Jean Paul II - 1994 - Tertio Millennio Adveniente ("L’approche du Troisième
millénaire") C’est à l’approche du Jubilé de l’An 2000. Les déclarations de base de cette
Encyclique sont:
Elle soutient la valeur sacrée de la vie humaine ;
La distribution injuste des ressources est la cause de la faim et de la malnutrition ;
Elle déplore la destruction écologique et le commerce des armes ;
Elle condamne le commerce international de la drogue ;
Elle condamne l’avortement volontaire qui est une "structure du péché" ;
Elle rejette la législation de l'euthanasie et du suicide assistés.
15. Pape François – 24 Mai 2015 – Laudato Si’ («Loué sois-tu [Mon Seigneur]») parle sur la
maison commune qu’est la planète terre. Plusieurs enseignements se dégagent de cette
Encyclique. L’Encyclique attire l’attention entre autres sur :
La détérioration de la qualité de la vie humaine et dégradation sociale ;
La destination commune des biens ;
Une écologie intégrale, càd. une écologie environnementale, économique, sociale,
culturelle, et de justice entre générations ;
Le dialogue sur l’environnement dans la politique internationale ;
L’éducation et la spiritualité écologiques.
Et c’est par ce principe qu’il faut souligner le caractère intangible du respect de la vie
humaine: «Aussi l'ordre social et son progrès doivent-ils toujours tourner au bien des personnes,
puisque l'ordre des choses doit être subordonné à l'ordre des personnes et non l'inverse». Le
respect de la dignité humaine ne peut en aucune façon ne pas tenir compte de ce principe: il faut
«que chacun considère son prochain, sans aucune exception, comme «un autre lui-même», [qu'il]
tienne compte avant tout de son existence et des moyens qui lui sont nécessaires pour vivre
dignement». Il faut que tous les programmes sociaux, scientifiques et culturels, soient guidés par
la conscience de la primauté de chaque être humain. (Compendium de la Doctrine sociale de
l'Église, N° 132)
a) Le Bien commun
De la dignité, de l’unité et de l’égalité de toutes les personnes découle avant tout le
principe du bien commun, auquel tout aspect de la vie sociale doit se référer pour trouver une
plénitude de sens (compendium, n°164). Le Concile Vatican II, dans Gaudium et Spes n°26,
définit le bien commun comme «cet ensemble de conditions sociales qui permettent, tant aux
groupes qu’à chacun de leurs membres, d’atteindre leur perfection d’une façon plus totale et
plus aisées».
Selon le Pape Jean XXIII, la raison d’être des pouvoirs publics est de se porter garants du
bien commun que chacun doit rechercher: «Tous les individus et les corps intermédiaires sont
tenus de concourir, chacun dans sa sphère, au bien de l’ensemble. Et c’est en harmonie avec
celui-ci qu’ils doivent poursuivre leurs propres intérêts et suivre, dans leurs apports – en biens et
en services -, les orientations que fixent les pouvoirs publics selon les normes de la justice et
dans les formes et limites de leur compétence. Les actes commandés par l’autorité devront être
parfaitement corrects en eux-mêmes, d’un contenu moralement bon, ou tout au moins susceptible
d’être orienté au bien». (Pacem in terris, n°53)
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En effet, le pouvoir politique, et plus précisément la communauté politique a pour but de
procurer les conditions nécessaires du bien être temporel de ses membres. Pour y parvenir, elle
doit organiser, agencer rationnellement les relations sociales entre elle et les citoyens et celles
des citoyens entre eux. Cependant, remarque J-M. Aubert, «cette fin qui est spécifique à la
société politique, et qui fonde son droit à employer les moyens appropriés, se distingue
évidement des fins particulières de chacun de ses membres, toutes différentes et souvent
divergentes et opposées. Cette fin est dite bien, car elle doit procurer l’épanouissement de
l’ensemble du corps social; et ce bien est dit commun, pour marquer son caractère unitaire,
unificateur» (J.M. Aubert, Vivre en chrétien au XXème siècle, T.II, p.166)
La difficulté de concevoir et de limiter ce bien commun est grande. Précisons cette notion
en recourant à la description qu’en fait Jacques Maritain. Pour lui, «ce qui constitue le bien
commun de la société politique, ce n’est pas seulement des biens ou services d’utilité publique
ou d’intérêt national (routes, ports, écoles etc.), que suppose l’organisation de la vie commune,
ni les bonnes finances de l’État, ni sa puissance militaire. Ce n’est pas seulement le réseau de
justes lois, de bonnes coutumes et de sages souvenirs historiques, de ses symboles et de ses
gloires, de ses traditions vivantes et de ses trésors de culture. Le bien commun comprend toutes
ces choses, mais bien plus encore et de plus profond et plus humain: car il enveloppe aussi et
avant tout la somme elle-même (…). Il enveloppe la somme ou l’intégration sociologique de tout
ce qu’il y a d’activité, de prospérité matérielle et de richesse de l’esprit, de sagesse héréditaire
inconsciemment mise en œuvre, de rectitude, de justice, d’amitiés, de bonheur et de vertu,
d’héroïsme, dans les vies individuelles des membres de la communauté, selon que tout cela est,
dans une certaine mesure, communicable, et se réserve dans une certaine mesure sur chacun, et
aide ainsi chacun à parfaire sa vie et sa liberté de personne. C’est tout cela qui fait la bonne vie
humaine de la multitude» (La personne et le bien commun, Paris, DDB, 1947, p.45-46)
A la lumière de cette description du bien commun, il apparait d’une part qu’il a un
contenu évolutif, en raison des progrès de la socialisation et la progressive prise de conscience
communautaire et, d’autre part qu’il est une réalité toujours à définir, en dépendance avec
l’évolution historique et culturelle de la société, de son homogénéité, de son degré d’éducation et
d’unification.
En bref, la finalité du pouvoir politique est la poursuite du bien commun, car celui-ci vise
des conditions d’ensemble prioritaires, parce que nécessaires à tous. Ainsi ce bien commun,
condition de l’épanouissement des personnes, demande impérativement à être réalisé. Toutefois,
cette réalisation exige la contribution de tous et de chaque citoyen.
En effet, même si l’État est l’agent du bien commun, et même si sa fin est de rendre les
hommes heureux par l’accomplissement de ce bien commun, il n’a pas pour autant à faire le
bonheur des citoyens malgré eux ou sans eux. Les citoyens ont aussi le devoir de prendre des
initiatives pour le développement de la société. Ils ne doivent pas être des instruments passifs
entre les mains de l’État. La démocratie étant d’abord une responsabilité, chaque citoyen doit se
mettre au travail. Seul ou avec les autres, il doit prendre des initiatives pour la construction de la
société.
L’initiative personnelle des particuliers est un droit essentiel de la personne humaine. En
fait il appartient à chaque personne d’être première responsable de sa propre subsistance par
l’exercice libre de ses activités productives. De son côté, l’État doit encourager et lui donner des
moyens par des mesures justes. La personne privée doit aussi, par son travail productif,
contribuer à l’accroissement du bien commun et le respecter. Nous touchons là une question
difficile dans la situation du Congo et de bien d’autres pays: le respect du bien commun.
En effet, tous les hommes sont égaux en dignité devant leur destinée voulue par Dieu, et
ils le sont alors aussi face aux moyens exigés pour réaliser leur vocation d’homme. Or, les biens
économiques sont indispensables à l’homme pour vivre et se développer. Il a donc sur eux un
droit inaliénable pour les mettre à son usage, droit à les transformer par le travail pour les adapter
à cet emploi.
Quand on parle de «destination universelle des biens», on veut simplement dire que ce
droit réside en tout homme, en toute personne humaine. Il n’implique pas du tout que les biens
terrestres doivent rester dans l’indivision; mais il exige que toute personne ne puisse accéder à
leur usage. En effet, ce principe signifie, à travers les différences et inégalités de la propriété
privée, une exigence communautaire de solidarité humaine, de mise à la disposition d’autrui de
l’usage de biens possédés. Il implique donc un détachement intérieur, un esprit de dépossession,
du fait que l’usage n’est pas personnel (même si la propriété est privée). C’est donc l’esprit de
pauvreté qui est contenu en germe dans ce droit. La pauvreté au sens évangélique est ici prise au
sens de détachement, de non-émergence dans la chose possédée.
En termes clairs et précis le principe de destination universelle des biens n’est pas opposé
à la propriété privée. Par le travail, l’homme, utilisant son intelligence, parvint à dominer la terre
et en faire sa digne demeure. Selon Jean-Paul II, l’homme «approprie ainsi une partie de la terre,
celle qu’il s’est acquise par son travail. C’est l’origine de la propriété individuelle». (Centesimum
annus, n°31; Compendium, n°176). Mais dans Laborem exercens n°14, le Pape attire l’attention
sur le fait que «le droit à la propriété privée est subordonnée à celui de l’usage commun, à la
destination universelle des biens», c’est-à-dire que ce droit n’est légitime que dans la mesure où
celui qui est détenteur fasse bénéficier autrui qui des fruits tirés de ce qu’il possède.
Dans Centesimus annus, Jean-Paul II revient sur l’importance de la propriété privée. Il la
présente comme nécessaire pour que chaque homme puisse trouver un espace autonome
indispensable pour sa vie personnelle et familiale; il faut la regarder comme «un prolongement
de la dignité humaine». Mais son caractère privé ne doit pas être idéaliste: la propriété a aussi un
caractère social puisqu’elle rentre dans la loi de commune destination des biens. Jean-Paul II
parlera même d’«hypothèque sociale», c’est-à-dire d’un droit de regard voire de préemption de
la collectivité sur les possessions individuelles, au nom du bien commun, de l’utilité publique et
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de la juste répartition des bines de la terre. (Droit de préemption: priorité dont jouit un acheteur
soit par la loi, soit par la convention des parties).
Concrètement le principe de subsidiarité protège les gens des abus des instances sociales
supérieurs et incite ces derniers à aider les individus et corps intermédiaires) à développer leurs
fonctions. Ce principe s’impose parce que toute personne, toute famille et tout corps
intermédiaire ont quelque chose d’original à offrir à la communauté. L’expérience atteste que la
négation de la subsidiarité et la limitation au nom d’une prétendue démocratisation ou égalité des
tous devant la société, limite et parfois même annule l’esprit de liberté et d’initiative.
Pour l’Église, l’État n’est pas le centre de la société mais simplement au sommet de la
pyramide sociale. Il faut le voir comme un couronnement et un aboutissement de tous les
processus sociaux; mais sa justification ultime ne peut se comprendre qu’en référence au respect
des personnes et des groupes qui forment sa base. Ce qui est premier, c’est l’organisation de la
société civile par les nombreux acteurs potentiels qui agissent sur les terrains du quotidien tels
que la famille, l’école…, là où initiatives et responsabilités sont davantage possibles. La sphère
centrale du pouvoir n’a de sens que si elle est soucieuse de faire grandir les multiples centres de
décisions qui naissent spontanément aux échelons les plus petits. Une société comprise selon ce
schéma n’est pas une société des spectateurs mais des citoyens responsables et actifs. Pour éviter
donc que l’État ne se transforme en une gigantesque machine administrative qui envahirait tous
les secteurs de la vie, l’Église a toujours jugé indispensable et encouragé l’action des
organismes et associations privées qui réservent et protègent l’espace qui revient à la personne
et favorisent les relations de collaboration en vue du bien commun:
Les gouvernants se garderont de faire obstacle aux associations familiales, sociales et
culturelles, aux corps et institutions intermédiaires, ou d’empêcher leurs activités légitimes et
efficaces; qu’ils aiment plutôt les favoriser, dans l’ordre. Quant aux citoyens, individuellement
ou en groupe, qu’ils évitent de conférer aux pouvoirs publics une trop grande puissance; qu’ils
ne s’adressent pas à eux d’une manière intempestive pour réclamer des secours et des avantages
excessives, au risque d’amoindrir la responsabilité des personnes, et des groupes sociaux».
(Gaudium et spes, n°75).
L’Église reste fidèle au principe des corps intermédiaires parce qu’ils favorisent la
responsabilisation de tous et entravent la dérive absolutiste des pouvoirs centraux. Pour Jean-
Paul II, ces corps doivent jouir d’«autonomie effective vis-à-vis du pouvoir publics» (Jean-Paul
II, Laborem exercens, n°14)
Pour parvenir au bien commun. L’Église insiste sur deux principes importants,
régulateurs de la vie sociale: la solidarité et la subsidiarité.
La solidarité ne désigne pas un vague sentiment de compassion pour les maux subis par
tant de personnes à travers le monde. C’est la détermination ferme et persévérante de travailler
pour le bien commun. Chaque personne, comme membre de la société, est indissolublement liée
au destin de celle-ci et, dans la perspective chrétienne, au salut de tous les hommes. Par-là,
l’Église montre son opposition à toutes les formes exacerbées d’individualisme social ou
politique. Dans son Encyclique Sollicitudo rei socialis, Jean Paul II a souligné l’importance de
ce principe en le qualifiant de «vertu humaine et chrétienne».
Dans une perspective eschatologique, chacun sera jugé selon la manière dont il a vécu
cette solidarité entre les hommes (cf. Mt 25,31-46). Aucun individu ne peut être une pure
monade, une entité abstraite coupée du reste du monde. L’homme est un être en relation. Nul ne
La solidarité est également une véritable vertu morale, et non pas un «sentiment de
compassion vague ou d’attendrissement superficiel pour les maux subis par tant de personnes
proches ou lointaines. Au contraire, c’est la détermination ferme et persévérante de travailler
pour le bien commun; c’est-à-dire pour le bien de tous et de chacun parce que tous nous sommes
vraiment responsables de tous» la solidarité s’élève au rang de vertu sociale fondamentale parce
qu’elle se situe dans la dimension de la justice, vertu orientée par excellence au bien commun et
dans l’ engagement à «se dépenser pour le bien du prochain en étant prêt, au sens évangélique
du terme, à se perdre pour l’ autre au lieu de l’ exploiter, et à le servir au lieu de l’opprimer à son
propre profit (cf. Mt 10,40-42 ;20,25;Mc 10 ?42-45.Lc 22, 22-25 )» (Compendium, n°193)
Par ailleurs, le message de la doctrine sociale sur la solidarité met en évidence le fait qu’
«il existe des liens étroits entre solidarité et bien commun, solidarité et destination universelle
des biens, solidarité et égalité entre les hommes et les peuples, solidarité et paix dans le monde.
Le terme «solidarité», largement employé par le Magistère, exprime en synthèse l’exigence de
reconnaitre dans l’ ensemble des biens qui unissent les hommes et les groupes sociaux entre eux,
l’espace offert à la liberté humaine pour pourvoir à la croissance commune, partagée par tous.
(Compendium, n°194).
La doctrine sociale de l’Église contient non seulement des principes qui président
à l’édification d’une société digne de l’homme, mais elle indique aussi des valeurs
fondamentales de la vie sociale. Celles-ci sont, selon le Concile Vatican II, inhérentes à la
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dignité de la personne humaine, et sont essentiellement: la vérité, la liberté, la justice et l’amour.
(Gaudium et Spes, n°26). Leur pratique est une voie sûre et nécessaire pour atteindre le
perfectionnement personnel et une vie sociale en commun plus humaine; elles constituent la
référence incontournable pour les responsables de la chose publique, appelés à mettre en œuvre «
les réformes substantielles des structures économiques, politiques, culturelles et technologiques
et les nécessaires changements dans les institutions.
II.2.1. La Vérité
Pour la doctrine sociale de l’Église, les hommes sont tenus de façon particulière à tendre
vers la vérité, à la respecter et l’attester de manière responsable . Vivre dans la vérité revêt une
signification spéciale dans les rapports sociaux: la vie en commun entre les êtres humains au
sein d’une communauté est, en effet, ordonnée, féconde et correspond à leur dignité de personnes
lorsqu’elle se fonde sur la vérité. Plus les personnes et les groupes sociaux s’efforcent de
résoudre les problèmes sociaux selon la vérité, plus ils éloignent l’arbitraire et se conforment aux
exigences objectives de la morale.
En effet, notre époque requiert une intense activité éducative et un engagement de la part
de tous, afin que la recherche de la vérité, qui ne se réduit pas à l’ensemble ou à une seule des
diverses opinions, soit promue dans chaque milieu et prévale sur toute tentative d’en relativiser
les exigences ou de lui porter atteinte. C’est une question qui touche en particulier le monde de
communauté publique et celui de l’économie, dans lesquels l’usage sans scrupules de l’argent
fait naître des interrogations toujours plus pressantes, dans l’action personnelle et sociale.
(Compendium, n°196)
II.2.2. La Liberté
De par sa nature l’homme est un être de liberté. Chaque personne humaine, créée à
l’image de Dieu, a le droit naturel d’être reconnue comme un être libre et responsable. Le droit à
l’exercice de liberté est une exigence inséparable de la dignité de la personne humaine. Ce droit
doit être reconnu et respecté.
Mais la liberté ne peut être un absolu: certes, elle est la possibilité de choix, spontanéité
ouverte à toutes les orientations possibles. Néanmoins une possibilité n’est rien en soi. Elle n’a
de sens que par terme, par un projet qu’elle veut réaliser, et par une force à mettre en œuvre;
elle n’a de sens que si elle s’exerce sur une réalité à modifier, à transformer.
La valeur de la liberté, en tant qu’expression de la singularité de chaque personne
humaine, est respectée quand il est permis à chaque membre de la société de réaliser sa vocation
personnelle; de chercher la vérité et de professer ses idées religieuses, culturelles et politiques,
d’exprimer ses opinions; de décider son état de vie et, dans la mesure du possible son travail; de
prendre des initiatives à caractère économique, social et politique. Par ailleurs, la liberté doit
aussi se manifester comme capacité de refus de ce qui est négatif, sous quelque forme que ce
soit, comme capacité détachement effectif de tout ce qui peut entraver la croissance personnelle,
familiale et sociale. La plénitude de la liberté consiste dans la capacité de disposer de soi en vue
du bien authentique, dans la perspective du bien commun universel. (Compendium, n°200)
II.2.3. La Justice
Du latin Jus, Juris, n: primitivement, signifie une formule qui a force de loi; puis cela
signifie droit, justice, et, par extension, tribunal. Justitia, Justice signifie juste appréciation,
reconnaissance et respect des droits et du mérite de chacun. Le mot évoque ainsi des concepts
tels droiture, équité, impartialité, intégrité, probité. C’est un principe moral de conformité au
droit positif (cf. légalité) ou naturel (cf. équité). C’est aussi le pouvoir de faire régner le droit ou
Au-delà de ce trois formes de justice, il est important de noter qu’on parle aussi
aujourd’hui de:
- La Justice participative dont les normes qui fondent une communauté d’action sont
notamment: l’engagement de la personne, la justice sociale, la justification ouverte, la
responsabilité, l’équité, etc. Les décisions sur les soins de santé p.ex., au niveau donc de la
justice participative, doivent être faites selon ses normes et non seulement selon la justice de
l’ordre politique qui impose le système (taxes, prescriptions ou restrictions…) à la société sans
argumentation justificative; ce serait tout simplement du cynisme qui ignore l’état social de
chacun!
- La Justice procédurale: Comme il est difficile de trouver des solutions objectives et
faciles dans un monde pluraliste qui nous caractérise à présent, cette justice signifie donc qu’il
faille opérer un processus juste pour donner une solution ou décider sur un problème.
Une réflexion s’impose ici à propos de la Justice Procédurale: Beaucoup d’auteurs se soulèvent
contre cette vision car ils affirment qu’il y a toujours des critères objectifs qu’on peut établir
unanimement. P.ex. Élire un Président. Il n’en est pas un qui soit objectif ; il faut un processus
juste pour l’avoir… (élection?). La question est donc: quel est le critère d’un processus juste?
Car on peut y aller indéfiniment du processus au processus! Voilà pourquoi philosophiquement
et éthiquement, la neutralité du choix est difficile à élucider; c’est toujours un risque à assumer!
Si l’on tient compte de toutes ces dimensions de la justice, on peut estimer que la justice
politique correspond à ce que la doctrine sociale appelle le bien commun; la justice civile
correspond au principe de subsidiarité, qui permet à chacun de prendre des initiatives, la justice
sociale correspond au principe de solidarité, qui permet de compenser les inégalités. On aurait
donc à la fois le registre purement rationnel de la justice avec ses trois dimensions, et ce que l’on
appelle les trois principes fondamentaux de la doctrine sociale de l’Église – bien commun,
subsidiarité, solidarité –, reprenant ces trois dimensions, mais en leur donnant toutefois un
aspect nouveau: la charité, qui va élever la justice à un niveau supérieur. Les trois principes
fondamentaux de l’enseignement social chrétien reprennent des dimensions naturelles pour les
porter à un niveau plus élevé – et plus performant -, grâce aux «énergies» évangéliques.
En effet, la justice est particulièrement importante dans le contexte actuel, où la valeur
de la personne, de sa dignité et de ses droits, au-delà des proclamations d’intentions, est
sérieusement menacée par la tendance diffuse de recourir exclusivement aux critères de l’utilité
et de l’avoir. De ce fait, la justice n’est pas une simple convention humaine, car ce qui est
«juste» n’est pas originellement déterminé par la loi, mais par l’identité profonde de l’être
humain. (cf. Compendium, n°202)
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La pleine vérité sur l’homme permet de dépasser la vision contractuelle (stipulée par
contrat) de la justice, qui est une vision limitée, et d’ouvrir aussi à la justice l’horizon de la
solidarité et de l’amour.
A la valeur de la justice, la doctrine sociale associe en effet celle de la solidarité, comme
voie privilégié de la paix. De fait, l’objectif de la paix selon le Pape Jean-Paul II, «sera
certainement atteint grâce à la mise en œuvre de la justice sociale et internationale, nous aussi
grâce à la pratique des vertus qui favorisent la convivialité et qui nous apprennent à vivre unis
afin de construire dans l’unité , en donnant et en recevant, une société nouvelle et un monde
meilleur».(Jean-Paul II, Sollicitudo rei socialis, n°39)
Si la justice porte sur les droits de la personne, les biens ou les actes qu’elle peut exiger
pour son respect, la charité va à la personne elle-même. La charité, étant vertu théologale, vise
directement la fin offerte à l’homme, Dieu connu et aimé. Elle n’est pas autre chose que
l’activité de la grâce, introduisant l’homme dans le circuit de la vie divine, l’amour trinitaire
(participation à la communication interpersonnelle de la vie divine). Elle est donc
essentiellement l’amour que Dieu a pour lui-même, sans limites, amour rendu présent par le
christ devenu tête de l’humanité nouvelle. Les autres personnes humaines, fils adoptifs de Dieu
et images de lui, sont de ce fait compris dans cet amour; et le sont en tant que personnes et pas
comme pures occasions extérieures d’aimer Dieu (comme le sont les autres créatures de Dieu,
non humaines). Le but de la charité est donc d’instaurer l’union avec Dieu et l’union avec les
autres hommes. À ce titre elle est l’expression d’une vie nouvelle, d’origine et de structure
surnaturelles, venant pénétrer et animer toute l’existence humaine.
Selon la doctrine sociale de l’Église, aucune législation, aucun système de règles ou de
convention ne parviendront à persuader les hommes et peuples à vivre dans l’unité, dans la
fraternité et dans la paix, aucune argumentation ne pourra surpasser l’appel de la charité. Seule la
charité, en sa qualité de « forma virtutum », peut animer et modeler l’action sociale en direction
de la paix dans le contexte d’un monde toujours plus complexe. Pour qu’il soit ainsi, il faut faire
le nécessaire afin que la charité apparaisse non seulement comme inspiratrice de l’action
individuelle, mais aussi comme force capable de susciter de nouvelles voies pour affronter les
problèmes du monde d’aujourd’hui et pour renouveler profondément de l’intérieur les structures,
les organisations sociales, les normes juridiques. Dans cette perspective, la charité devient
charité sociale et politique: la charité sociale nous fait aimer le bien de toutes les personnes,
considérées non seulement individuellement, mais aussi dans la dimension sociale qui les unit.
La charité sociale et politique ne s’épuise pas dans les rapports entre les personnes, mais
elle se déploie dans le réseau au sein duquel s’insèrent ces rapports et qui constitue précisément
la communauté sociale et politique, intervenant sur celle-ci en visant le bien possible pour la
communauté dans l’ensemble. Par bien des aspects, le prochain à aimer se présente «en société»,
de sorte que l’aimer réellement, subvenir à ses besoins ou à son indigence, peut vouloir dire
quelque chose de différent par rapport au bien qu’on peut lui vouloir sur le plan purement
interindividuel: l’aimer sur le plan social signifie, selon les situations, se prévaloir des
médiations sociales pour améliorer sa vie ou éliminer les facteurs sociaux qui causent son
indigence. L’œuvre de miséricorde grâce à laquelle on répond ici et maintenant à un besoin réel
et urgent du prochain est indispensablement un acte de charité, mais l’engagement tendant à
organiser et à structurer la société de façon à ce que le prochain n’ait pas à se trouver dans la
misère est un acte de charité tout aussi indispensable, surtout quand cette misère devient la
situation dans laquelle se débattent un très grand nombre des personnes et même des peuples
entiers; cette situation revêt aujourd’hui les proportions d’une véritable question sociale
(Compendium,n°207 et 208)
Une autre valeur importante de référence pour la vie en société à ne pas sous-estimer
c’est la participation. Le droit et le devoir de participer à la vie sociale/politique ne sont pas
réservés à quelques catégories, mais il est entendu que cette participation peut prendre une
grande diversité de formes, de niveaux de tâches et des responsabilités.
Une communauté politique qui bride cette participation, ou la limite, est une communauté
politique qui régresse. La communauté politique s’accomplit au contraire, progresse et s’enrichit
de l’expression de toutes les libertés et s’enrichit de l’expression de toutes les libertés et de
l’engagement de toutes les volontés, quand elle favorise la participation. Toute forme de
participation possible: électorale, consultative, délibérante; mais aussi, participation par les
associations spontanées, participations par toutes sortes d’initiatives culturelles susceptibles
d’élever le niveau de la capacité de participation. La participation est personnalisation, toujours
croissante de la vie politique.
On l’aura remarqué, la conséquence caractéristique de la subsidiarité est la participation,
qui s’exprime essentiellement, en une série d’activités à travers lesquelles le citoyen, comme
individu ou en association avec d’autres, directement ou au moyen de ses représentants,
contribue à la vie culturelle, économique, sociale et politique de la communauté civile à laquelle
il appartient.
La participation est un devoir que tous doivent consciemment exercer, d’une manière
responsable et en vue du bien commun. (cf. Compendium, n°189). Il est évident que toute
démocratie doit être participative. Néanmoins dans beaucoup de pays Africains la participation
rencontre de véritables barrières. Tous les comportements qui incitent le citoyen à des formes de
participation insuffisantes ou incorrectes et à la désaffection répandue pour tout ce qui concerne
la sphère de la vie sociale et politique doivent être considérés avec une certaine inquiétude: que
l’on pense, par exemple, aux tentatives des citoyens de « négocier » les conditions les plus
avantageuses pour eux-mêmes avec les institutions, comme si celles-ci étaient au service des
besoins égoïstes. Pensons à ce moment toutes les alliances entre les présidents des parties pour la
conquête du pouvoir sans penser à la volonté du peuple.
Pour ce qui est de la participation, une autre source provient des pays à régime totalitaire
ou dictatorial, où le droit fondamental de participer à la vie publique est nié à la racine, car
considéré comme une menace pour l’État lui-même; des pays où ce droit n’est énoncé que
formellement, mais ne peut pas s’exercer concrètement (Compendium, n°191).
PRÉLIMINAIRES...........................................................................................................................1
a) L’Enseignement social de l'Église catholique.....................................................................1
b) Objectifs majeurs de ce cours..............................................................................................1
c) Quelques termes-clefs à savoir............................................................................................2
d) Enseignement (croyance) social ou Doctrine sociale de l’Église, quid?.............................3
CONCLUSION.............................................................................................................................18
BIBLIOGRAPHIE SÉLECTIVE..................................................................................................20
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